Paragraphe 3 : Stratégies pétrolières
et faible intégration énergétique
sous-régionale.
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A- Boom pétrolier et recul de la
coopération dans le Golfe de Guinée :
Le Golfe de Guinée est un espace géographique
à la richesse pétrolière considérable. Le dynamisme
qu'y connait l'industrie pétrolière, fait de lui une étape
incontournable dans la géopolitique mondiale des hydrocarbures. Avec des
réserves prouvées de pétrole brut estimées en 2001
à 10,2 milliards de tonnes,455 le Golfe de Guinée est
la troisième région pétrolière au monde
derrière le Proche-Moyen-Orient (93,3) et l'Amérique du sud
(13).456 Les découvertes récentes de gisements
pétroliers dans quelques pays (Côte d'ivoire, Ghana, Sao tome et
principe, etc.) et le développement de la prospection en eaux profondes
pourraient, à l'avenir, en augmenter les potentialités. La
relative permissivité de la région aux influences
étrangères constitue un élément de choix dans la
volonté des grands consommateurs d'y déployer leurs projets
géostratégiques.
Les pays impliqués dans l'industrie
pétrolière dans le Golfe de Guinée, qu'ils soient
producteurs ou simples acheteurs, développent avec des fortunes diverses
des stratégies visant à leur garantir un gain absolu dans les
relations pétrolières. Les grands consommateurs essayent de
réduire au maximum le montant de leur facture énergétique,
tout en stabilisant ou en augmentant les quantités de brut
importées. Les pays producteurs développent, quant à eux,
des pratiques contractuelles visant à leur assurer une clientèle
toujours plus nombreuse et diversifiée. Cette ouverture à la
coopération pétrolière internationale fait des pays de la
région les grands perdants de la dialectique des intelligences qui les
oppose aux nations les « plus avancées ». En effet, le
développement de stratégies pétrolières
différentes et surtout inappropriées, par les pays du Golfe de
Guinée, réduit leur capacité à résister aux
assauts des grands consommateurs, et ne permet pas une intégration
énergétique efficiente. En outre, elle ne règle pas le
problème de l'insuffisant approvisionnement énergétique
que connaissent la plupart des pays de la région. Or, quatre
bénéfices majeurs pourraient être associés à
l'intégration énergétique au niveau régional : une
sécurité plus grande de la fourniture, une meilleure
efficacité économique, une meilleure qualité
environnementale et un plus grand déploiement des ressources
d'énergies renouve-lables.457
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