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L'AGRICULTURE EN PROVENCE ALPES CÔTE D'AZUR
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ETUDE DE LA REPRÉSENTATION SOCIALE DES AGRICULTEURS EN PACA
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Fiona Charvet
Année 2009/2010
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Sous la direction de Christian Guimelli, Professeur de
psychologie sociale à l'université d'Aix en Provence
A ma petite soeur,
Je tiens à remercier vivement mon professeur,
monsieur Guimelli pour son suivi, ses conseils et pour m'avoir guidée
tout au long de ce travail de mémoire.
Je remercie également Monsieur Mattei
Frédéric à la direction de l'agriculture et du tourisme,
pour son temps et ses explications sur l'agriculture en Provence Alpes
côtes d'Azur, qui mon permis de mieux appréhender ce
secteur.
Mes remerciements s'adressent aussi à tout le corps
enseignant du master de psychologie sociale de la communication et du
marketing.
Je remercie ma mère pour son aide.
Enfin, je remercie mon père, sans qui je n'en
serais pas là aujourd'hui.
SOMMAIRE
Résumé
4
Introduction
5
La Théorie des Représentations
sociales
7
Définition des représentations
sociales
7
La théorie du noyau central
12
Objectifs de l'étude
15
Le contexte de l'étude
16
Les agriculteurs en Paca
16
Les agriculteurs dans les bouches du
Rhône
19
La crise des agriculteurs
20
Problématique
21
Méthode de recueil des
représentations sociales
23
Première partie de l'étude :
l'étude exploratoire
25
Deuxième partie de l'étude :
l'étude expérimentale
30
Discussion
51
Limites
54
Conclusion
56
Bibliographie
58
Annexes
60
RÉSUMÉ
Dans la présente étude nous nous
intéressons à la perception que nous pouvons avoir des
agriculteurs ainsi que des fruits et légumes et à la façon
dont ils sont perçus. Notre objectif principal est de découvrir
la représentation que ce fait la population française des
agriculteurs et de leurs produits, les fruits et légumes. Notre second
objectif est de dégager les attentes de la population vis à vis
de ces produits et des agriculteurs eux-mêmes.
Les questions mises en évidence, mettent en avant la
nécessaire prise en compte de l'approche psychosociale et plus
particulièrement de la théorie des représentations
sociales. Il s'agit de savoir comment les agriculteurs et les fruits et
légumes sont appréhendés par le sens commun, autrement
dit, il s'agit de connaitre et d'étudier les représentations de
ces deux objets. L'étude présentée ci-après
s'efforce de donner une première réponse à cette
question.
ABSTRACT
In the present study we focus on farmers as well as fruits and
vegetables and the way they are perceived. Our main goal is to find out the
representation the French population have about farmers and their products,
fruits and vegetables. Our second goal is to find out, what expectation do they
hold toward these products as well as farmers.
These questions bring out, the importance of taking into
account, the social psychology and more specifically the social representation
theory. What we want to unveil is the way the farmers as well as the fruits and
vegetable are apprehended by the common sense, that is to say, to know and to
study the representations of these two objects. The research presented below,
strives to give a first answer to this question.
INTRODUCTION
Ce mémoire porte sur le thème des agriculteurs,
et sur la production de fruits et légumes.
Ce mémoire se penchera sur l'étude des
problèmes que rencontrent les agriculteurs de la filière fruits
et légumes. Cependant ce n'est pas une étude des agriculteurs
que nous vous présenterons mais une étude de son image. En effet
nous aborderons le thème des agriculteurs en tant qu'objet social, leur
activité, l'agriculture, est symbole d'une culture et d'un patrimoine
mais aussi objet de polémiques. Nous nous concentrerons donc sur
l'analyse des représentations sociales des agriculteurs et des fruits
et légumes, qu'ils produisent. L'agriculture est au coeur de
l'économie et de la culture française mais depuis plusieurs
années elle soulève des polémiques, notamment sur le plan
environnemental. Pour aborder ce problème nous nous limiterons à
étudier l'objet à la lumière des théories
psychosociales, plus précisément celles des
représentations sociales, dans le but de découvrir les
éléments de la construction sociales des agriculteurs et des
fruits et légumes.
Au travers de cette étude nous tenterons de comprendre
à quoi est due la crise que les agriculteurs traversent. En effet,
jamais les agriculteurs n'ont eu à faire face à une crise aussi
importante. Nous avons décidé d'utiliser la théorie des
représentations sociales pour répondre à nos questions car
il a été démontré à travers diverses
études (L'étude de la fonction des infirmières de C.
Guimelli ; ou celle de l'artisanat de R. Mardelat ; ou encore
l'étude des représentations sociales de la folie de D. Jodelet)
l'utilité et l'efficacité des représentations sociales
pour déterminer les causes d'un comportement et aider à
comprendre un secteur pour l'aider à mieux s'adapter. De nombreux
travaux ont montré l'importance des représentations sur les
comportements et les relations. « La représentation
sociales étant définie comme l'ensemble organisé des
informations, opinions, croyances et attitudes à propos d'un objet ou
d'une situation donnée, » (Abric, 1983, p.4) la mise en
évidence des représentations des agriculteurs est indispensable
à toute action de promotion de leurs produits. L'objectif est donc
de déterminer les éléments qui font partis de la
construction sociale de l'objet, et de voir si ces derniers pourraient
expliquer en partie la crise à laquelle les agriculteurs font face.
Cependant, dans notre étude des représentations sociales des
agriculteurs, on envisage l'impact de différentes variables, comme les
positions sociales des individus, leurs pratiques à l'égard de
l'objet et notamment leurs pratiques de consommation, qui pourraient avoir un
impact sur leur représentation.
C'est l'agriculture en tant qu'objet social qui est
abordée dans le cadre de ce travail.
Dans ce mémoire, nous commencerons par définir
la théorie des représentations sociales, son utilité dans
ce cadre, puis nous poserons le contexte dans lequel les agriculteurs
évoluent aujourd'hui. Nous présenterons ensuite la
méthodologie utilisée pour identifier la représentation de
l'agriculteur et celle des fruits et légumes. Finalement nous exposerons
les pistes de réponses apportées par les représentations
sociales sur la raison de la crise chez les agriculteurs.
LA THÉORIE DES
REPRÉSENTATIONS SOCIALES
DÉFINITION DES
REPRÉSENTATIONS SOCIALES
HISTORIQUE
L'origine des représentations sociales peut remonter
jusqu'à Durkheim et son concept de « représentation
collective »(1895). Durkheim avait introduit ce thème
pour montrer la primauté du social sur l'individuel. En effet, il
distinguait les « représentations
collectives » des « représentations
individuelles ». « Si l'on peut dire, à
certains égards, que les représentations collectives sont
extérieures aux consciences individuelles, c'est qu'elles ne
dérivent pas des individus pris isolément, mais de leur concours
; ce qui est bien différent » (Durkheim, 1898, p.20). Les
« représentations collectives »
étaient partagées par l'ensemble d'une société,
elles étaient stables et résistaient au temps contrairement aux
« représentations individuelles » qui
faisaient l'objet de variations considérables. Mais c'est en 1961 que
Moscovici élabore la théorie des
« représentations sociales ». Moscovici
utilise la notion de « représentation
sociale » dans son étude consacrée à
l'image de la psychanalyse dans la société française. Pour
Moscovici les opinions et les mentalités sont en perpétuels
changements et ne sont pas partagées par tous les membres d'une
société au même moment. Le concept de
« représentations sociales » occupe une
place intermédiaire entre les « représentations
collectives » et les
« représentations individuelles »,
elles sont consensuelles dans le cadre d'un groupe mais pas à
l'échelle de toute une société et elles sont stables mais
peuvent quand même évoluer au fil du temps ou accueillir des
variations individuelles.
DÉFINITION
Les représentations sociales sont
généralement définies comme des « connaissances
de sens commun » dans le sens où elles incluent l'ensemble des
croyances et connaissances produites et partagées par les membres d'un
groupe, à propos d'un objet. Les représentations sociales, en
psychologie sociale ont été définies comme un savoir
commun à un groupe, « une forme de connaissance
socialement élaborée et partagée, ayant une visée
pratique et concourant à la construction d'une réalité
commune à un ensemble social ou culturel » (Jodelet, 1989,
p. 53). Elles sont un lieu privilégié de la
pensée sociale. « L'expression de pensée sociale
désigne à la fois la spécificité de la
pensée quand elle prend pour objet les phénomènes sociaux
et la détermination constitutive de cette pensée par des facteurs
sociaux. » (Rouquette, 1998, p.13) La pensée sociale se
distingue de la pensée rationnelle, en ce que la pensée
rationnelle est une pensée mise en oeuvre par les experts, les
scientifiques, elle est fondée sur une logique universelle alors que la
pensée sociale est une pensée propre à chaque groupe. Les
représentations sociales sont constituées d'un ensemble de
normes, valeurs, croyances, opinions et attitudes inhérentes à un
groupe. Elles sont des constructions mentales de la réalité,
propres à chaque groupe. En effet les représentations sociales
des uns, ne sont pas celles des autres, elles peuvent différer selon les
positions sociales ou idéologiques. C'est là, la
différence entre les représentions collectives de Durkheim qui
sont partagées par tous et les représentations sociales qui sont
partagées à l'intérieur d'un groupe.
FONCTIONS
Les représentations sociales ont pour fonction
principale d'interpréter la réalité en entretenant des
rapports de symbolisation et en lui attribuant de la signification. Il
n'existe pas, à priori, de réalité objective, toute
réalité est représentée, un objet n'existe, que
part la vision d'un groupe de cet objet. C'est la relation entre le sujet et
l'objet qui détermine l'objet, l'individu ou le groupe s'approprient la
réalité en la reconstruisant dans son système de valeurs.
Une représentation est toujours une représentation de quelque
chose pour quelqu'un. Toute représentation est donc une forme de vision
globale et unitaire d'un objet. Mais les représentations d'un objet
vont au delà d'une simple image de la réalité, ce sont des
constructions, Moscovici les appelle des « remodelages
mentaux » qui font intervenir plusieurs mécanismes
sélectifs, tels que des associations dues au processus
d'évocation, des filtrages. Mais c'est une activité qui est
socialement marquée, elle se réalise dans le groupe. Les
représentations sociales sont donc, à la fois cognitives et
sociales. En effet une représentation est élaborée par des
sujets actifs à travers des processus cognitifs mais ces processus
cognitifs sont déterminés par le contexte social dans lequel
elles sont élaborées. La construction d'une représentation
sociale suppose une intervention des modèles, croyances, normes et
valeurs du groupe. Les représentations sociales sont des constructions
sociocognitives. Elles restructurent la réalité pour
permettre une intégration à la fois des caractéristiques
objectives de l'objet, des expériences antérieures du sujet et de
son système d'attitudes et de normes. Les représentations
constituent un ensemble de croyances, de savoirs, d'opinions et d'attitudes
construites par des groupes, par le biais d'interactions à propos d'un
objet. Les informations issues de l'objet sont catégorisées,
transformées, corrigées de façon à donner, à
créer une réalité concrète pour le sujet. Elles
sont donc le résultat d'une reconstruction de la réalité
à laquelle le sujet est confronté.
Selon Moscovici, une représentation sociale comporte
trois dimensions: Elle comporte à la fois des éléments
relevant des attitudes, de l'information mais aussi du champ de
représentation :
1. Des attitudes, car les représentations sociales
comportent des éléments permettant au sujet un positionnement,
positif ou négatif par rapport à l'objet de la
représentation.
2. De l'information, en effet une représentation
contient et organise un certain nombre de connaissances sur l'objet de la
représentation. Ces connaissances peuvent être plus ou moins
fondées, précises ou stéréotypées.
3. Finalement le champ de représentation
définit l'ensemble des informations cognitives et affectives
organisées et structurées.
Elles fonctionnent comme des systèmes
d'interprétations de la réalité, elles lui attribuent des
significations. L'activité de reconstruction est socialement
marquée, elle ne peut pas se manifester indépendamment du champ
social dans lequel elle s'insère. Le remodelage de l'objet est
régulé socialement, il fait intervenir des croyances, des
modèles, des normes auxquelles le groupe adhère. C'est parce
qu'elles sont générées collectivement qu'elles peuvent
être partagées par les membres d'un même groupe. Cependant
il faut noter qu'une représentation sociale se fait à propos d'un
objet lui-même social, c'est-à-dire un objet qui constitue un
enjeu pour le groupe, sur lequel les sujets sont amenés à porter
des jugements, des opinions.
Comme nous l'avons dit plus haut une représentation
fonctionne comme un système d'interprétation de la
réalité, elle régule les relations entre les individus et
leur environnement, et représente un guide pour l'action. Nous pouvons
dire que, « chaque fois que nous acquérons ou modifions
une représentation sociale nous changeons par la même occasion un
certain nombre de comportements dirigés vers les autres et vers nous
même. » (Moscovici, 1986, cité par Beauvois et al,
In Perspectives cognitives et conduites sociales) Elles déterminent et
orientent les comportements des individus, mais elles sont elles-mêmes
modifiables par nos comportements et nos pratiques. Les
représentations sociales jouent un rôle fondamental dans la
dynamique des relations sociales et dans les pratiques car elles
répondent à quatre fonctions (Abric, 1994, p.15):
1. La fonction de savoir
Les représentations sociales permettent de comprendre
et d'expliciter la réalité, en intégrant les connaissances
acquises dans un système de valeurs auxquelles les sujets
adhèrent. Elles facilitent la communication sociale, en constituant
«un cadre de référence commun» (Abric, 1994, p.15), qui
rend possible les échange sociaux.
2. La fonction identitaire
Les représentations sociales définissent
l'identité, en permettant aux groupes et aux sujets de se situer dans le
champ social. Elles permettent aussi de sauvegarder la
spécificité de son groupe et son image positive car conforme
à son système de valeurs et de normes.
3. La fonction d'orientation
Les représentations sociales guident les comportements
et les pratiques. Les représentations peuvent déterminer pour le
sujet, dans une situation donnée la démarche cognitive qui va
être adoptée. Elles produisent aussi un système
d'anticipation, déterminant par avance les interactions dans une
situation. Finalement les représentations sont aussi prescriptives,
elles définissent ce qui est bien vu, tolérable ou inacceptable.
4. La fonction justificatrice
Les représentations sociales permettent à
posteriori de justifier les prises de position et les conduites des sujets dans
une situation donnée.
Les représentations sociales supposent donc une
activité de reconstruction du réel, et font intervenir des
processus socio cognitifs, elles sont caractérisées par une
double composante, cognitive et sociale. Cette fonction constitutive de la
réalité est rendue possible par deux processus :
l'objectivation et l'ancrage.
L'OBJECTIVATION
L'objectivation est le processus par lequel le groupe va
naturaliser l'objet, c'est-à-dire le rendre concret. Ce processus
simplifie les éléments d'informations, et concrétise les
notions en les résumant à grands traits à partir d'une
logique interne au groupe. L'information est simplifiée et
remodelée pour s'inscrire dans la logique du groupe, l'objectivation
permet donc une économie cognitive. L'objectivation passe par deux
étapes, la première est la sélection perceptive, par
laquelle certaines informations sont retenues et d'autres sont rejetées
ou ignorées. La sélection perceptive peut donc être
assimilée à une fonction de filtrage selon laquelle les
informations congruentes avec les valeurs du groupe seront retenues. La
deuxième est la décontextualisation par laquelle les
éléments retenus sont isolés de leur contexte pour prendre
une signification globale plus proche des attentes du groupe.
L'ANCRAGE
L'ancrage est le processus qui permet l'enracinement social de
la représentation, c'est à dire l'intégration de l'objet
dans un ensemble de connaissances préexistantes. La construction de la
représentation étant une activité sociale c'est en
référence aux croyances et valeurs du groupe qu'elle
s'opère et auxquelles elle doit être liée. Par ce processus
on rend familier ce qui est étrange en construisant la
représentation à l'aide de croyances, valeurs et savoirs qui sont
inhérents au groupe. L'ancrage permet d'accrocher quelque chose de
nouveau, l'objet de la représentation, à quelque chose d'ancien,
le système de valeurs du groupe.
Une représentation sociale est donc une forme de
connaissance de la réalité, et l'activité par laquelle
cette connaissance a été construite. Selon les termes d'Abric
(1987, p.64), une représentation sociale est à la fois
« le produit et le processus d'une activité mentale par
laquelle un individu ou un groupe reconstitue le réel auquel il est
confronté et lui attribue une signification ».
LA THÉORIE DU NOYAU
CENTRAL
Abric propose de considérer l'organisation interne
d'une représentation sociale d'un point de vue structural, elle aurait
deux composantes complémentaires, un noyau central et un système
périphérique. La représentation serait organisée
autour du noyau central, dont la fonction serait structurante. Le noyau
central serait la base commune de la représentation, il serait stable et
résisterait au changement assurant ainsi la permanence de la
représentation. Alors que le système périphérique
serait une interface entre le noyau central et la réalité, il
permettrait d'intégrer des variations individuelles.
Le noyau central
Toute représentation est organisée autour d'un
noyau central. Le système central est caractérisé par une
très grande stabilité, il serait fortement lié à la
mémoire collective et à l'histoire du groupe, c'est lui qui
assure la pérennité de la représentation. Il constitue les
bases communes, collectivement partagées, c'est le lieu de consensus des
représentations. C'est grâce au système central que la
fonction identitaire est assurée, il permet aux membres d'un groupe de
se reconnaitre et de se différencier des groupes voisins.
Les éléments cognitifs qui le composent sont
essentiels à l'existence de la représentation et ils
entretiennent des relations de forte connexité entre eux. La fonction
globale du noyau central est d'attribuer sa signification à la
représentation, mais aussi de lui fournir les moyens de sa
cohérence. Le noyau central est constitué par un petit nombre
d'éléments, qui ont une place privilégiée dans la
représentation, les autres éléments qui composent la
représentation sont des éléments
périphériques qui dépendent des éléments
centraux.
Le noyau central assure 3 fonctions :
Une fonction génératrice : il permet d'assigner
une signification aux autres éléments présents dans le
champ représentationnel, il diffuse son sens à l'ensemble de la
représentation.
Une fonction organisatrice : C'est autour du noyau central que
sont organisés les éléments périphériques.
Le noyau central détermine la nature des liens qui unissent entre eux
les éléments de la représentation.
Un rôle stabilisateur il permet de rendre la
représentation durable.
Grâce à Moliner (1989) et à son test de
«Mise en cause» (MEC) l'existence du noyau central est validée
expérimentalement. En partant du principe que les éléments
centraux d'une représentation sociale ne sont pas négociables,
Moliner prouve que leur mise en cause provoque nécessairement la
réfutation de la RS.
Le système
périphérique
Le système périphérique quant à
lui, protège le système central des bouleversements de
l'environnement, c'est sur les éléments
périphériques qu'il peut y avoir des variations individuelles et
des changements. Les éléments périphériques
autorisent une représentation individualisée, ils sont en prise
avec les événements quotidiens, et permettent l'adaptation de la
représentation à des contextes sociaux variés. Les
éléments périphériques s'organisent autour du noyau
central. Ils constituent l'essentiel du contenu de la représentation, sa
partie la plus accessible et la plus concrète. En effet les
éléments périphériques peuvent être
descriptifs, ils décrivent l'objet de façon concrète et
compréhensible pour le groupe. Les éléments
périphériques peuvent aussi être, prescriptifs, ils dictent
les pratiques à mettre en oeuvre, ce sont ces éléments qui
indiquent ce qu'il faut, ou ne faut pas, faire dans une situation
donnée. Finalement les éléments
périphériques peuvent correspondre aux jugements, ils permettent
aux sujets d'évaluer, de juger ou d'avoir une opinion sur l'objet.
Le système périphérique a deux grandes
fonctions:
· Une fonction de concrétisation, il
concrétise la représentation et permet donc de la reformuler
concrètement ;
· Et une fonction de régulation, qui régule
les informations qui proviennent de l'extérieur et les informations de
défense vis à vis du noyau central. Le système
périphérique fait le lien entre la représentation et les
pratiques. Cette dernière fonction se manifeste de différente
façon:
? Il intègre de nouveaux éléments
permettant à la RS de s'adapter au contexte et à ses
changements ;
? Il autorise des modulations individuelles
différenciant la RS selon le vécu et les caractéristiques
des individus ;
? Il absorbe les éléments qui sont en
désaccord avec la RS, ce qui assure la protection du noyau central de sa
remise en cause.
? Les éléments périphériques
orientent les comportements, et ils définissent ce qui est
approprié et ce qui ne l'est pas.
OBJECTIFS DE L'ÉTUDE
L'étude que nous présentons a pour objectif
principal de connaitre et d'analyser les représentations qu'une
population donnée se fait :
· D'une part, des agriculteurs de la région Provence
Alpes Côte d'Azur.
· D'autre part des produits qu'ils cultivent, les fruits et
légumes.
Pour étudier l'image des agriculteurs et des fruits et
légumes, nous avons choisi de nous appuyer sur la théorie des
représentations sociales, précédemment exposées. Il
nous semble que la mise en lumière de ces représentations, nous
sera d'une grande utilité car c'est en fonction de ces
représentations que la population instaure une relation positive ou
négative avec les agriculteurs et développe un comportement
d'achat ou de rejet de leur produits, ici les fruits et légumes.
Ce travail s'applique donc, dans un premier temps, à
situer le contexte dans lequel les agriculteurs évoluent. Puis dans un
second temps, à découvrir les représentations sociales
élaborées par une population, les français, à
partir de différents supports que nous présentons dans la partie
méthodologie.
LE CONTEXTE DE
L'ÉTUDE
Les agriculteurs, selon le dictionnaire encyclopédique
Hachette 1996, sont des personnes dont le métier est de cultiver la
terre, de pratiquer l'élevage.
Toujours selon le dictionnaire
encyclopédique Hachette 1996, l'activité d'agriculture est le
travail de la terre, l'exploitation du milieu naturel permettant la production
des végétaux et des animaux nécessaires à
l'homme. Dans son sens le plus large elle est définie comme un
secteur de l'économie comprenant les cultures, l'élevage, la
chasse, la pêche et la sylviculture. La nomenclature d'activités
française établit une distinction entre l'activité
agricole (exploitation des ressources naturelles en vue de la production des
divers produits de la culture et de l'élevage) et l'activité de
pêche (exploitation professionnelle des ressources halieutiques en milieu
marin ou en eau douce). Nous parlerons ici de l'activité agricole et
plus précisément de la production de fruit et légumes.
LES AGRICULTEURS EN PACA
Les agriculteurs, occupent une place non négligeable,
en France et en Provence Alpes Côtes d'Azur (PACA).Ils occupent 32
millions des 55 millions d'hectares du territoire métropolitain
français. (CF : ANNEXE
Utilisation du territoire et des terres arables)
En région Paca on peut compter 20 899 exploitations réparties sur
986 000 hectares (soit 31% de la surface de la région), ainsi que 31 000
emplois issus des exploitations. (CF : ANNEXE
Les emplois actifs issus de l'agriculture ET
Superficie agricole)
Le secteur de l'agriculture est en profonde mutation,
notamment à cause des problématiques environnementales ainsi que
les questions de santé qui préoccupent de plus en plus la
société et le gouvernement. En 2009, 67% des Français
déclarent acheter des produits respectueux de l'environnement leurs
consommation s'oriente de plus en plus vers les produits biologiques, 46% des
français consommeraient du bio au moins une fois par mois
(baromètre CSA/ agence bio 2009). Il en résulte que, pour
répondre à ces attentes la mission traditionnelle de production
de l'agriculture est réorientée vers plus de qualité. Les
agriculteurs se voient également confier un rôle
d'aménagement et de gestion de l'espace, pour répondre aux
préoccupations environnementales.
Cette double vocation a été confirmée par
la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC). La PAC a
érigé une réforme pour anticiper les mutations de
l'agriculture. La Politique Agricole Commune consomme en moyenne la
moitié du budget de l'Union Européenne, deuxième puissance
agricole du monde après les États-Unis. Elle a une importance
fondamentale, en particulier pour la France, premier pays agroalimentaire
européen.
On peut voir la mutation de l'agriculture notamment, en
Provence Alpes Côtes D'azur, ou l'agriculture tend vers plus de
qualité. 40% des exploitations ont au moins un signe de qualité,
320 exploitations ont le label rouge, 7 421 l'appellation AOC, 325 l'IGP
et 1 151 une certification de conformité. (CF : ANNEXES
Les chiffres sur l'agriculture biologiques)
Les impacts de la politique agricole touchent chacun d'entre
nous : pollutions des eaux et surexploitation des nappes phréatiques,
destruction d'espaces naturels, uniformisation des paysages,
désertification, sécurité alimentaire non assurée,
chômage, atteintes à la biodiversité, manipulations
génétiques aux conséquences imprévisibles...Pour
que ces risques soient pris en compte, la réforme de la PAC soumet
quatre mesures indispensables : (source : agirpourlenvironnement.org)
1. La prise en compte de la protection de l'environnement
dans les décisions agricoles : principe de la conditionnalité
environnementale des aides;
2. Une reconnaissance et un soutien financier actif à
l'agriculture biologique ;
3. La suppression des primes à la culture intensive du
maïs : prime d'irrigation et prime au maïs-ensilage ;
4. Une transparence des financements publics affectés
à l'agriculture : création d'un observatoire
indépendant.
Ces quatre mesures répondent bien aux principales
préoccupations sociétales actuelles, principalement. Ces mesures
sont axées principalement sur la préservation de l'environnement.
Le rôle de l'agriculture en gestion du territoire est très
important en Paca. Par leur pratiques les agriculteurs remplissent plusieurs
services pour le territoire ;
· L'utilisation d'irrigation gravitaire, qui
consiste à transporter l'eau jusqu'au bord et à
l'intérieur des parcelles dans des canaux aménagés suivant
la pente naturelle, alimente les nappes phréatiques. Se faisant
l'activité agricole rend l'eau disponible pour la consommation
Humaine.
· L'agriculture contribue à prévenir des
enjeux collectifs comme le feu ou l'inondation.
o L'activité agricole contribue à la
sécurité par les canaux d'irrigation qui récupèrent
l'eau en période d'inondation et constitue des barrières contre
la propagation du feu
· De plus, les paysages caractéristiques de
Provence sont basés sur les vignes, donc l'agriculture est une partie
inhérente au tourisme en région Paca.
Les enjeux de l'agriculture, sont aujourd'hui multiples, ils
sont économiques, mais aussi touristiques, culturels et ils le sont
aussi en terme d'aménagement du territoire.
Bien que ce secteur reçoive des aides elles ne sont pas
réparties de façon égales dans toutes les régions
ni dans toutes les filières de l'agriculture. Deux grandes
filières bénéficient des soutiens économiques
(APPAC),
1. Les céréales notamment dans le Sud ouest de
la France et dans le Bassin Parisien.
2. L'élevage notamment du Vin, dans le bassin
parisien.
Les Fruits et légumes font partis d'un secteur qui n'a
presque pas d'aides alors qu'il fait face à une forte concurrence
mondiale.
LES AGRICULTEURS DANS LES BOUCHES
DU RHÔNE
· Ils occupent 1/3 du territoire des
Bouches-du-Rhône, soit 60 000 hectares
· 25 000 emplois directs et 75 000 indirects sont issus
de l'agriculture
· Les Bouches du Rhône sont les premiers
producteurs de fruits et légumes en France. Ce sont 447 430 tonnes
de légumes et 367 660 tonnes de fruits qui ont été
produits en 2006. (CF : ANNEXE
ERREUR ! SOURCE DU RENVOI
INTROUVABLE.)
· Les Bouches du Rhône sont les premiers
producteurs nationaux pour la tomate, la salade, le riz, la poire et l'olive
· Le marché « intérieur » des
Bouches-du-Rhône compte environ 2 millions de consommateurs, auxquels il
faut ajouter les 9 millions de touristes
· Plus de 50% des exploitations sont engagées dans
une démarche qualité
· Les exploitations reçoivent, en moyenne, deux
fois moins d'aides de l'Union Européenne que les autres exploitations
françaises
o (Source : Le conseil générale des bouches
du Rhône)
A l'instar de la région Paca, les agriculteurs des
Bouches-du-Rhône orientent leurs productions vers plus de qualité
et vers le bio.
30% des exploitations ont au moins un signe de qualité,
1 053 exploitations ont l'appellation AOC (appellation d'origine
contrôlée), 93 ont l'appellation IGP (Indication
géographique protégée). Cependant il convient de noter
que, l'agriculture qualitative se fait surtout pour les céréales,
les prairies et les vignes. (CF : ANNEXE
Les chiffres sur l'agriculture biologiques)
L'agriculture bio quant à elle, représente 6,5%
de l'agriculture dans les Bouches-du-Rhône en 2007 (8% en 2010). Mais le
bio exige une technicité spécifique, et exige 2 ans de repos de
la terre. La production de fruits et légumes n'est en majorité
pas biologique car elle se fait sur des petites surfaces qui rendent impossible
de laisser reposer la terre aussi longtemps. De plus, la production biologique
pour les fruits et légumes engendrent des risques de revenus 0 pour les
agriculteurs.
LA CRISE DES AGRICULTEURS
Les agriculteurs tentent de répondre aux mutations,
auxquelles le secteur de l'agriculture fait face, notamment en orientant leurs
productions vers plus de qualité. Cependant, les agriculteurs doivent
aussi faire face à d'autres problèmes. Leurs revenus à
diminué de 20% en 2008. La croissance de la production agricole en
France ne compense pas l'alourdissement des charges provoqué par
l'augmentation des prix des intrants. Ceci a pour conséquence de faire
diminuer le résultat agricole net par actif de 11 % en termes
réels. La filière des fruits et légumes traversant une
crise particulièrement rude une mesure exceptionnelle de soutien
à cette filière a été prise en Octobre 2009. Bien
sûr c'est toute la profession agricole qui fait face à cette
chute.
Mais les producteurs des fruits et légumes, luttant
aussi contre la concurrence internationale, sont les plus fragilisés. En
plus de la concurrence internationale, les agriculteurs ne s'associant pas, se
créent une concurrence supplémentaire entre eux, surtout face aux
grandes surfaces, qui elles, s'associent et tentent toujours d'avoir les
produits à moindre coûts. De plus, les prix des fruits et
légumes ont chuté de 23% en l'espace d'un an.
PROBLÉMATIQUE
Nous l'avons vu plus haut, les agriculteurs remplissent des
missions essentielles pour le pays : de production mais aussi
d'aménagement et de gestion du territoire. Malgré ces missions
importantes, l'agriculture est aussi la cause de nombreuses altérations
de la nature, pollution des eaux, atteintes à la biodiversité
etc... La politique agricole tente de réduire ces impacts
négatifs à travers différentes mesures notamment la
promotion de l'agriculture biologique et la réduction de la culture
intensive.
Malgré ces mesures on peut se demander quelle est
l'image, la représentation des agriculteurs chez les français ?
En effet, depuis quelques années l'alimentation est au sein des
préoccupations des français, le caractère essentiel des
fruits et légumes, l'importance des produits frais n'ont jamais autant
fait l'unanimité et pourtant les agriculteurs traversent une des crises
les plus importantes qu'ils aient jamais connues. C'est pourquoi nous allons
nous intéresser à leur représentation dans la population,
nous allons nous interroger sur l'impact de cette représentation sur le
comportement, et plus particulièrement, la consommation des
français ?
Les représentations sociales jouent un rôle
essentiel pour l'étude du sens commun, et des relations sociales. Le
concept de représentation sociale permet de mieux comprendre les
individus et les groupes en analysant la façon dont ils se
représentent eux-mêmes, les autres et le monde. Ici nous les
utiliserons pour comprendre comment les individus se représentent les
agriculteurs. Les représentations sociales étant des guides pour
l'action, les identifier devrait nous aider à comprendre les
comportements mis en oeuvre vis-à-vis des agriculteurs et leurs
produits.
Nous allons nous intéresser également, plus
particulièrement à la production de fruits et légumes, car
c'est le secteur de l'agriculture qui est le plus exposé à la
crise. Ceci pour plusieurs raisons, d'une part c'est un secteur qui
reçoit très peu d'aides économiques (nous nous
intéressons plus particulièrement à l'agriculture dans les
bouches du Rhône car ce sont les premiers producteurs de fruits et
légumes en France), d'autre parts les fruits et légumes font face
à une forte concurrence internationale.
L'étude de la représentation des agriculteurs
devrait nous aider à déterminer si, en plus de ces
problèmes, la production de fruits et légumes doit faire face
à une représentation négative.
VUE D'ENSEMBLE
Toute étude des représentations, suppose un
travail d'analyse du discours des individus, pour en extraire l'image existante
de l'objet de représentation. Dans notre étude nous souhaitons
recueillir les représentations des agriculteurs et celles des fruits et
légumes, c'est-à-dire que nous voulons récupérer
les éléments de constructions de ces deux représentations.
Mais nous cherchons aussi à savoir si ces éléments sont
perçus positivement chez les agriculteurs de PACA et sur les fruits et
légumes, ou non. Finalement, nous voulons vérifier s'il y a un
lien entre ces représentations.
Ces objectifs ont nécessité une
méthodologie organisée, en deux temps :
· Premièrement, une étude exploratoire.
Cette partie a permis de déterminer les termes utilisés pour
désigner et reconnaitre un bon agriculteur ainsi qu'un bon fruit ou
légume. Nous avons utilisé la technique d'associations verbales,
et plus précisément la méthode d'évocation
hiérarchisée que nous présentons plus en détail,
plus loin.
· Deuxièmement l'étude
expérimentale. Elle nous a permis de mesurer si chacun des termes
recueillis, dans la première partie de l'étude est
associé, par les individus, aux agriculteurs de Paca et aux fruits et
légumes. Dans ce second temps, nous avons utilisé un
questionnaire, qu'est présenté plus en détail plus bas.
L'étude a pris place en Provence Alpes Côtes
d'Azur, dans la région des Bouches du Rhône.
Méthodologie
MÉTHODE DE RECUEIL DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES
Les études sur les
représentations sociales portent sur du matériel langagier elle
passe par l'identification des éléments qui composent la
représentation. Il faut donc déterminer les opinions et les
informations qu'un groupe partage sur l'objet étudié. Le recueil
d'informations sur une représentation sociale peut se faire grâce
à différentes sources : l'analyse des textes et des discours
grâce aux techniques d'entretiens semi ou non directifs, ou encore
l'analyse des mots par les techniques d'associations libres. Nous
détaillons ici, seulement celles dont nous avons fait usage.
« Pour cerner l'univers sémantique d'une
représentation sociale, il peut être utile d'obtenir de
l'information, par une technique d'association de mots ». (Doise
et al., 1992, p.26) La méthode d'association libre consiste à
présenter aux sujets, un mot inducteur à partir duquel les sujets
vont produire d'autres mots. Il existe deux méthodes d'association
verbale, celle d'évocation hiérarchisée et celle des
schèmes cognitifs de base. Nous détaillons ici, la
méthode d'évocation hiérarchisée (Vergès
1992). Cette méthode consiste à faire produire aux sujets des
associations à partir d'un mot inducteur. On demande aux sujets de
produire un certains nombres d'associations, à partir d'un mot ou d'une
expression, qu'on appel inducteur. Vergès fait l'hypothèse
« d'un fonctionnement cognitif ou certains termes sont plus
immédiatement mobilisés pour exprimer une
représentation.. » (Vergès, 1994, p.235) On parle alors
de saillance, c'est une propriété qui est quantifiable, c'est la
fréquence d'un terme à une question d'évocation. L'analyse
des mots suite à l'évocation hiérarchisée, peut
prendre deux directions, celle de l'analyse des fréquences et celle de
l'analyse du rang dans la liste de mots cités. A l'analyse quantitative
de fréquence on ajoute donc une analyse plus qualitative. Le croisement
des deux nous permet d'obtenir quatre catégories de mots
associés, en croisant la fréquence d'apparition, indicateur de la
saillance, avec le rang moyen qui reflète l'importance que le sujet
accorde à l'item. Les quatre catégories possibles sont les
suivantes :
1. Les items fréquemment évoqués et dont le
rang moyen dans la suite associative tend vers 1.
2. Les items peu évoqués et dont le rang moyen
tend vers 1.
3. Les items fréquemment évoqués et dont le
rang moyen tend vers 5 (le rang le moins important).
4. Les items peu évoqués et dont le rang moyen
tend vers 5.
Les items qui appartiennent à la première
catégorie sont saillants et significatifs pour toute la population, ils
ont donc, la plus forte probabilité d'appartenir au système
central de la représentation car ils reflètent une congruence
positive entre les deux critères.
Cependant Abric (2003) propose d'abandonner le critère du
rang moyen pour lui substituer celui du rang d'importance. En effet le rang
moyen suppose que le premier mot produit par le sujet est le plus important
pour lui, or ce n'est pas forcément le cas, avec le rang d'importance
les sujets hiérarchisent eux-même ses productions par ordre
d'importance. Après avoir produit ses associations à l'objet de
représentation étudié, les sujets les hiérarchisent
selon l'importance qu'ils leurs accordent.
L'hypothèse de la centralité se fait en regardant
les seuils d'évocations et d'importances, si 10% de la population a
associé un même mot, alors ce dernier présente une
centralité quantitative. Pour qu'un élément soit
central, il doit avoir à la fois une centralité quantitative,
mais aussi qualitative. La centralité qualitative est donnée par
l'importance moyenne accordée à une production donnée,
l'importance de l'item doit être inférieure à l'importance
moyenne. Cependant, il faut rappeler que cette méthode permet
uniquement de faire une hypothèse de centralité, on ne peut pas
être sûr de la centralité des éléments
présents dans la première catégorie.
PREMIÈRE PARTIE DE L'ÉTUDE : L'ÉTUDE
EXPLORATOIRE
Pour déterminer les termes qui désignent les
agriculteurs et les critères utilisés pour définir qu'un
produit est un bon fruit ou légume nous avons eu recours à une
méthode associative, celle d'évocation
hiérarchisée. Nous avons présenté aux sujets un
inducteur, « un bon agriculteur », et lui avons
demandé de produire cinq mots ou expressions qui lui viennent à
l'esprit. Puis ils devaient hiérarchiser ces mots du plus important (1)
au moins important (5). A la suite, sur le même questionnaire, le sujet
devait refaire le même exercice mais avec l'inducteur, « un bon
produit de la filière fruits et légumes ».
Cette technique permet de recueillir les
éléments caractéristiques du contenu d'une
représentation.
LA POPULATION
L'étude a été réalisée dans
le sud de la France. Pour ce questionnaire d'associations verbales, (Annexes
Le questionnaire de l'étude exploratoire,
p.68), 60 sujets de la région Provence Alpes Côte d'Azur ont
été interrogés (Voir Tableau 1).
|
Homme
|
Femme
|
|
<40
|
15
|
15
|
30
|
>40
|
15
|
15
|
30
|
|
30
|
30
|
60
|
Tableau 1 : La répartition de
l'échantillon pour l'étude exploratoire
La population a été divisée selon
l'âge et le sexe. La moitié était des hommes, l'autre
moitié des femmes. La moitié de notre échantillon avait
moins de quarante ans, l'autre plus de quarante ans.
L'outil utilisé : Le questionnaire
d'association libre
Nous avons soumis 60 sujets à un questionnaire
d'associations verbales, ce questionnaire comporte deux parties :
1. Les associations concernant un « bon
agriculteurs »
o Dans un premier temps nous voulions recueillir les
éléments de la représentation d'un bon agriculteur. Nous
avons alors posé deux questions :
o La première, une question d'évocation libre
avec comme inducteur,un « bon agriculteur »,
été destinée à recueillir 5 associations verbales
de la part de chaque sujet, la question était formulée comme
suit ;
« Si vous devez définir un bon agriculteur,
quelles sont les 5 caractéristiques qui vous viennent à l'esprit.
»
o Dans la seconde question, on demandait aux sujetx de classer
chaque évocations fournies selon l'importance qu'ils leurs accordaient.
La question était formulée comme suit :
« A présent veuillez classer les
réponses que vous venez d'écrire selon l'importance que vous leur
accordez »
2. Les associations concernant un « bon produits de
la filière fruits et légumes »
Cette partie était semblable à la partie
concernant les agriculteurs.
o La première question, d'évocation libre avec
5 mots à produire :
« Donnez 5 mots, qui pour vous,
définissent un bon produit de la filière fruits et
légumes »
o La seconde révélait le rang d'importance
« A présent veuillez classer les
réponses que vous venez d'écrire selon l'importance que vous leur
accordez »
L'analyse des 60 questionnaires a permis de dégager 14
critères qui permettent de désigner un bon agriculteur, et 12
critères pour désigner un bon produit de la filière fruits
et légumes. Ce sont ces critères qui ont servis à
construire l'étude expérimentale.
Notre analyse a porté sur les termes produits, nous
avons regardé la fréquence d'apparition de ces derniers ainsi que
le rang d'importance attribué à chaque mot. Ce traitement est
important, car en prenant en compte la fréquence d'apparition de l'item
ainsi que le rang moyen d'importance, on peut faire l'hypothèse qu'on
est en présence d'éléments centraux. En effet, une
fréquence d'apparition importante témoigne du fait que le terme
est partagé par la communauté. Le rang d'importance, quand
à lui, atteste de l'importance accordé à ce terme. La
congruence de la fréquence et du rang d'importance constituent un
indicateur sur la centralité de l'élément. Cependant
avec l'association libre on ne peut pas connaitre la nature de l'association,
les mots induits peuvent avoir un sens positif ou négatif, c'est
pourquoi l'association libre n'est pas suffisante.
LES
RÉSULTATS DE L'ÉTUDE EXPLORATOIRE
Les questionnaires d'associations verbales nous ont permis de
mettre en évidence plusieurs critères qui servent à
déterminer si un agriculteurs est un bon agriculteur ainsi que plusieurs
autres critères qui servent à juger si un produit est un bon
produit de la catégorie fruits et légumes.
Sur toutes les associations faites par les sujets, concernant
les agriculteurs ou concernant les fruits et légumes, nous avons
seulement gardées celles dont la fréquence d'apparition est
supérieure ou égal à 10%.
|
Fréquence %
|
Rang moyen d'importance
|
Pas de pesticides/ produits chimiques
|
10%
|
1,5
|
Aime la terre
|
20%
|
2
|
Aime et respecte la nature
|
41%
|
2,09
|
Ecologiste
|
11%
|
2,14
|
Travailleur
|
36%
|
2,181
|
Courageux
|
28%
|
2,64
|
Locale
|
11%
|
2,85
|
Qualité des produits
|
26%
|
2,87
|
Passionné
|
13%
|
3
|
Persévérant/tenace
|
15%
|
3,11
|
Compétent/bien formé
|
11%
|
3,28
|
Bio
|
13%
|
3,75
|
Matinal/lève tôt
|
13%
|
4
|
Aime son travail
|
15%
|
4
|
Tableau 2 : Associations pour un bon agriculteur
rangées par rang d'importance
Nous avons identifié 14 critères, dont la
fréquence est supérieure à 10%, définissant un bon
agriculteur (Voir tableau 2).
Pour chacune de ces associations nous avons calculé le
rang moyen d'importance. Nous faisons l'hypothèse que les associations
retenues par leur fréquence d'apparition élevée ayant un
rang d'importance qui tend vers 1 pourraient appartenir au système
central.
On peut voir que pour les critères désignant un
bon agriculteur cinq d'entre eux ont un rang moyen d'importance
inférieur à 2,5. Ce sont les items, « pas de
pesticides ou produits chimiques » ; qui
« aime la terre » ; « qui aime
et respecte la nature » ;
« écologiste » et
« travailleur ». Ces critères ont donc plus
de chance d'appartenir au noyau central que les autres. Nous notons que
tous ces termes sauf « travailleur », renvoi
à l'idée d'une agriculture biologique. Selon
l'encyclopédie Larousse, l'agriculture biologique est une
« agriculture fondée sur la valorisation des processus
biologiques naturels », c'est-à-dire qui n'utilise pas de
pesticides ou produits chimiques et sans organismes génétiquement
modifiés (OGM), une production basée sur le respect de la terre
et de la biodiversité.
Pour les produits de la filière fruits et
légumes nous avons identifié 12 critères, dont la
fréquence est supérieure à 10%, définissant un bon
produit de la filière fruit et légumes (Voir tableau 3).
|
Fréquence %
|
Rang moyen d'importance
|
Pas produits chimiques
|
11%
|
1,57
|
Frais
|
55%
|
2,39
|
Gout/bon
|
61%
|
2,4
|
Naturel/ pas OGM
|
31%
|
2,47
|
De saison
|
41%
|
2,48
|
Qualité
|
21%
|
2,53
|
Mûre
|
20%
|
2,83
|
Bio
|
40%
|
2,9
|
Provenance/pays/régional
|
35%
|
2,9
|
Esthétique beau vs moche
|
33%
|
3,7
|
Prix
|
36%
|
3,72
|
Odeur /parfumé
|
13%
|
4,25
|
Tableau 3 : Des associations pour un bon produit de
la filière fruits et légumes rangées par rang
d'importance
En ce qui concerne les associations pour un bon produits de la
filière fruits et légumes, on trouve aussi 5 critères dont
le rang moyen d'importance est inférieur à 2,5. Ce sont les
critères, « pas produits chimiques » ;
« frais » ;
« gout/bon » ; « qui soit
naturel/ pas OGM » et « produits de
saison ». C'est sur ces critères que l'on fait
l'hypothèse de centralité. Ici encore plusieurs de ces
caractéristiques renvoient aux caractères biologiques des
produits, notamment, « pas de produits
chimiques », « naturel » et
« sans OGM ». Tous renvoient à
l'idée d'une qualité.
Certaines associations sont faites à la fois pour les
agriculteurs et pour les fruits et légumes. Nous pouvons faire
l'hypothèse que les sujets estiment ces critères non
respectés part les agriculteurs, ce qui les amènent à
acheter moins de fruits et légumes.
Notons que le critère « pas de produits
chimiques » est associé à la fois aux agriculteurs
et aux produits de la filière fruits et légumes, de plus, dans
les deux cas ce critère a le rang d'importance le plus proche de 1. Nous
pouvons donc faire l'hypothèse que ce critère est perçu
comme non respecté de la part des agriculteurs alors qu'il est essentiel
pour le consommateur dans le choix de l'achat des fruits et légumes.
Le critère « de qualité » se
retrouve aussi dans les deux cas, mais son rang d'importance est
supérieur à 2,5. Cependant le terme
« qualité » étant peu précis il peut
s'apparenter plus à une dimension qu'à une caractéristique
spécifique, cela explique peut être pourquoi son rang d'importance
est supérieur à 2,5.
Le critère « bio » se retrouve
aussi dans les deux cas, mais tout comme « de
qualité » son rang moyen d'importance est supérieur
à 2,5, laissant penser qu'il n'appartient pas au système central.
Néanmoins il se peut que ce critère soit central pour un
sous-groupe parmi la population interrogée.
Le fait que les produits soient locaux ou régionaux,
influent également, à la fois dans les associations
décrivant un « bon agriculteur » et les associations
décrivant un « bon produit de la filière fruit et
légumes ». Mais une fois de plus ce critère tend plus
vers 5 que vers 1.
DEUXIÈME PARTIE DE
L'ÉTUDE : L'ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
Pour compléter l'association verbale nous avons fait
passer un second questionnaire. Dans ce questionnaire, les questions portent
sur les caractéristiques des agriculteurs et celles des fruits et
légumes, mises en évidence dans la première partie de
l'étude. En effet, l'association verbale a permis de mettre en
évidence 14 critères relatifs aux agriculteurs et 12 relatifs aux
fruits et légumes chacun de ces critères a été
ensuite présenté sous forme de phrases courtes dans ce second
questionnaire. (Voir annexes
Le questionnaire de l'étude
expérimentale, p.70)
LA POPULATION
Pour l'étude expérimentale, nous avons pris un
échantillon de 128 personnes (Voir Tableau 4). Plusieurs variables ont
été prises en compte pour garantir un échantillon
représentatif de la population étudiée. Notre
échantillon a donc été équilibré selon le
sexe (50 % Homme et 50 % Femme), l'âge (De 50 % de 20 à 45 et 50 %
de 45 et plus) et la profession et les catégories sociaux
professionnelles (50 % élevé et 50 % Faible).
|
Homme
|
Femme
|
|
Pcs +
|
Pcs-
|
Pcs +
|
Pcs-
|
|
20 à 45
|
16
|
16
|
16
|
16
|
64
|
+ de 45
|
16
|
16
|
16
|
16
|
64
|
|
32
|
32
|
128
|
64
|
64
|
Tableau 4 : La répartition pour l'étude
expérimentale
Nous avons également contrôlé
l'appartenance aux positions sociales suivantes, milieu de vie (Rural vs.
Urbain), Situation familiale (Célibataire vs. Couple) et Enfants (Avec
vs. Sans enfants), mais sans équilibrer ces variables.
Ces caractéristiques ont été recueillies au
moyen d'une fiche signalétique à la fin du questionnaire
L'outil utilisé
Les sujets ont été soumis à un
questionnaire (Annexes
Le questionnaire de l'étude
expérimentale, p.70) composé de trois catégories de
questions :
1. Les premières relatives aux critères
désignant les agriculteurs de Paca
2. Les secondes relatives aux critères utilisés
pour choisir des fruits ou légumes
3. Et finalement, les dernières questions situent les
sujets dans la population.
Les questions sur les critères
désignant les agriculteurs de Paca
Pour déterminer l'image des agriculteurs en Paca, nous
avons utilisé les 14 critères dégagés lors de
l'association verbale. On demandait alors aux sujets d'indiquer si les
agriculteurs correspondaient à ces critères, au moyen d'une
échelle de type Lickert en 11 points de 0 « Pas
d'accord » à 10
« D'accord ».
Nous avons présenté ces critères aux
sujets, avec la consigne suivante :
« Selon vous, les agriculteurs de Paca
correspondent-ils à ces critères? :
(Pour chaque critère mettez en gras, sur les
échelles en 11 points la réponse qui correspond le mieux à
votre opinion personnelle) »
Les 14 critères sont formulés de la façon
suivante :
· Ils aiment et respectent la nature
· Ils sont compétents et bien
formés
· Ils aiment la terre
· Ils sont courageux
· Ils aiment leur travail
· Ils sont écolo
· Ils pratiquent une agriculture biologique
· Ils sont matinaux
· Ils n'utilisent pas des pesticides ou produits
chimiques
· Ils sont persévérants
· Ils produisent des produits de qualité
· Ils sont passionnés
· Ils sont travailleurs
· Ils produisent localement
Une fois les questions portant sur les critères des
agriculteurs terminées, les sujets ont dû alors répondre
à une question sur leur image globale des agriculteurs. La consigne
était la suivante :
« Quelle image avez-vous des agriculteurs de
Paca ?
(Surlignez en couleur, le chiffre qui correspond le mieux
à votre opinion personnelle) »
Les sujets ont répondu à l'aide d'une
échelle en 11 points de 0 « Très mauvaise
image » à 10 « Très bonne
image ».
LES QUESTIONS SUR LES CRITÈRES UTILISÉS
POUR CHOISIR SES FRUITS OU LÉGUMES
Pour déterminer ce qui influence le choix de l'achat
des fruits et légumes, nous avons utilisé les 12 critères
dégagés lors de l'association verbale. Ces critères sont
présentés à la suite des questions portant sur les
agriculteurs, avec la consigne suivante :
« Vous allez trouver ci-dessous une liste de 12
critères, caractérisant les fruits et légumes, quels sont
ceux que vous jugez important lorsque vous achetez des fruits et
légumes ?
(Pour chaque critère surlignez en couleur,, sur
les échelles en 11 points la réponse qui correspond le mieux
à votre opinion personnelle) »
Les 12 critères sont énoncés de la
façon suivante :
· De saison
· Bons
· Régionaux
· Parfumés
· Bio
· Frais
· Mûrs
· Naturels
· Sans produits chimiques
· De qualité
· Pas cher
· L'aspect
Pour chacun de ces critères les sujets ont
répondus sur une échelle en 11 pointes de 0 « Peu
important » à 10 « Très
important ».
A l'instar de la partie concernant les agriculteurs les
questions sur les critères des fruits et légumes ont
été suivies par une question sur l'image des fruits et
légumes. La consigne de cette question se présente comme
suit :
Quelle image avez-vous des fruits et légumes ?
(Surlignez en couleur, le chiffre qui correspond le mieux à votre
opinion personnelle)
Les sujets ont répondus à l'aide d'une
échelle en 11 points de 0 « Très mauvaise
image » à 10 « Très bonne
image ».
LES QUESTIONS SIGNALÉTIQUES
Les sujets ont répondus à plusieurs questions
signalétiques, qui nous permettent de contrôler
l'échantillon interrogé. Ces questions portent sur les variables,
précédemment mentionnées selon lesquelles
l'échantillon est structuré.
Une question sur le mode d'achat de fruits et légumes a
été rajoutée elle se présente de la façon
suivante :
« Combien de fois par semaine achetez vous des
fruits et légumes ?
Au marché
:............................................fois.
En grande surface :
...................................fois.
Directement au producteur
:.........................fois.
En AMAP
:.............................................fois. »
Cette question doit permettre de voir si les opinions
divergent en fonction du mode d'achat.
Les questions relatives, à l'âge, au sexe, au
lieu géographique, à la catégorie socio professionnelle et
à la situation familiale ont été présentées
sous forme de questions à choix multiple où le sujet doit cocher
la bonne réponse.
LES RÉSULTATS DE L'ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
L'IMPORTANCE DES ASSOCIATIONS
Les mots ou expressions, les plus fréquemment produits
lors des associations verbales ont ensuite été
intégrés au questionnaire pour mesurer l'importance que les
sujets leur accordent.
COMPARAISON 2 À 2 DES CRITÈRES RELATIFS AUX
AGRICULTEURS
Après avoir répertorié les associations
définissant un bon agriculteur, nous avons demandé aux sujets de
nous dire s'ils pensent que les agriculteurs correspondent à ces
critères. Les sujets indiquent leur opinion sur une échelle en 11
points de 0 « Pas d'accord » à 10
« D'accord ». Les moyennes des scores obtenus
pour chaque caractéristique ont été comparées,
à l'aide d'un test t, de façon à différencier les
moyennes des critères considérés comme étant une
qualité que les agriculteurs possèdent et ceux
considérés comme une qualité que les agriculteurs ne
possèdent pas, nous avons procédé à une comparaison
des moyennes 2 à 2 (Voir Tableau 5).
Les résultats ont été obtenus en
appliquant une correction de Bonneferi à 0.00054.
Critères
|
Moyennes (écarts-types)
|
Comparaison de moyennes 2 à 2
|
Travailleur
|
7,62 (1.86)
|
a
|
Matinal
|
7,61 (2.12)
|
a,b
|
Courageux
|
7,45 (1,98)
|
a,b
|
Aime son travail
|
7,31 (1,75)
|
a,b,c
|
Aime la terre
|
7,27 (2,13)
|
a,b,c,d
|
Local
|
7,25 (1,72)
|
a,b,c,d
|
Passionné
|
6,97 (1,91)
|
b,c,d,e
|
Compétent
|
6,70 (1,63)
|
d,e,f
|
Persévérant
|
6,66 (1,92)
|
d,e,f
|
Produits de qualité
|
6,48 (1,73)
|
e,f
|
Aime la nature
|
6,22 (2.01)
|
f
|
Ecolo
|
5,02 (2,07)
|
g
|
Agriculture biologique
|
4,44 (1,79)
|
h
|
Sans pesticides
|
3,47 (2,27)
|
i
|
Tableau 5 : Hiérarchie des critères pour
un bon agriculteur
On peut observer que la plus part des participants
considèrent que les agriculteurs possèdent les
caractéristiques suivantes, « travailleurs »
(M=7.62), « matinaux » (M=7.61),
« courageux » (M=7.45), « qui aiment
leur travail » (M=7.31), « qui aiment la
terre » (M=7.27), et « produisent
localement » (M=7.25), chacune ayant une moyenne
supérieur à 7. Chacune des caractéristiques suivantes,
s'éloignent petit à petit de celles considérées
comme étant possédées par les agriculteurs. On trouve la
caractéristique « passionné »
(M=6.97), puis « compétent »
(M=6.70), suivi de
« persévérant » (M=6.66), et de
« produire de la qualité » (M=6.48) puis
« aiment la nature » (M=6.22). Le critère
« écologiste », avec une moyenne de 5.02 se
situe sur la moyenne, laissant le doute sur l'opinion des participants, qui
peuvent estimer que soit les agriculteurs ne sont ni écologiste ni
non-écologiste ou alors que la moitié des agriculteurs sont
écologistes. Les critères qui sont considéré comme
n'étant pas partagé par les agriculteurs, avec des moyennes
inférieurs à 5 sont, « agriculture
biologique » (M=4.44), et finalement une
« agriculture sans pesticides » (M=3.47).
COMPARAISON 2 À 2 DES CRITÈRES RELATIFS AUX
FRUITS ET LÉGUMES
A l'instar des associations sur les agriculteurs nous avons
également recueillis des associations par rapport aux produits de la
filière fruits et légumes ? Ces associations ont ensuite
était intégrées sous forme de courtes phrases dans notre
questionnaire. Les sujets devaient indiquer si ces critères sont
importants dans leur choix d'achat de fruits ou légumes, ils indiquent
leur opinion sur une échelle en 11 pointes de 0 « Pas
d'accord » à 10 « D'accord ».
Puis nous avons procédé à une
comparaison des moyennes 2 à 2 (Voir tableau 6).
Les résultats ont été obtenus en
appliquant une correction de Bonneferi à 0.00075.
Critères
|
Moyennes
(écarts-types)
|
Comparaison de moyennes 2 à 2
|
Bon
|
9,18
(1,10)
|
a
|
De qualité
|
9,04
(1,17)
|
a
|
Frais
|
8,96
(1,22)
|
a
|
Naturel
|
8,28
(1,80)
|
b
|
De saison
|
8,22
(1,80)
|
b
|
Parfumé
|
8,12
(1,54)
|
b
|
Sans produits chimiques
|
8,09
(1,92)
|
b
|
Mûre
|
7,86
(1,59)
|
b
|
Région
|
7,05
(2,23)
|
c
|
Pas chère
|
6,73
(2,11)
|
c
|
Aspect
|
6,61
(2,30)
|
c
|
Biologique
|
6,41
(2,38)
|
c
|
Tableau 6 : Hiérarchie des critères pour
un bon produit de la filière fruits et légumes
On peut observer que, pour les sujets leur choix d'acheter des
fruits ou légumes et très dépendant du fait que ces
derniers soient « bons » (M=9.18),
« de qualité » (M=9.04) et
« frais » (M=8.96). Tout de suite après ces
critères viennent le fait qu'ils soient
« naturels » (M=8.28), « de
saison » (M=8.22), « parfumés »
(M=8.12), « sans produits chimiques »
(M=8.09), et « mûrs » (M=7.86).
Ensuite on trouve le critère
« régional » (M=7.05), leurs
« prix » (M=6.73),
l'« aspect » (M=6.61), et le fait qu'ils soient
« biologiques » (M=6.41). Même si
apparemment certains de ces critères sont plus importants que d'autres,
tous sont importants dans le choix de l'achat, nous le voyons car ils sont tous
au-dessus de la moyenne.
STRUCTURE DES
ATTENTES
Nous avons procédé à une analyse en
composante principale (ACP) qui permet une vision structurée et
immédiatement accessible des variables. L'ACP nous a permis de
repérer les principes organisateurs des attentes concernant les
agriculteurs ainsi que les produits de la filière fruits et
légumes.
STRUCTURES DES ATTENTES EN CE QUI CONCERNE LES
AGRICULTEURS
L'ACP a suggéré que la représentation des
agriculteurs été structurées par 2 dimensions, faisant
référence à la valorisation professionnelle du secteur
d'une part et au lien entre l'agriculture et la nature d'autre part. Ils
expliquent à eux seuls 62% de la variance.
Dans ces deux facteurs, 13 des 14 caractéristiques
relatives aux agriculteurs se répartissent (Voir tableau 7). En
effet, nous avons retiré le critère
« local » de notre analyse car il ne rentrait dans
aucun des deux facteurs et, au contraire, diminuait le pourcentage de variance
expliqué. Nous supposons que la question : « Selon vous
les agriculteurs de Paca correspondent ils à ces critères :
Ils produisent localement » sur laquelle les sujet indiquaient
leurs degré d'accord, était équivoque. Certains des
participants, ont pu avoir du mal à comprendre cette question, c'est
pourquoi, en vue d'une meilleure cohérence nous avons
décidé de le supprimer des analyses.
Caractéristiques
|
Facteur 1 Valorisation professionnelle de
secteur
|
Facteur 2 Lien agriculture nature
|
Travailleur
|
0,862
|
|
Persévérant
|
0,84
|
|
Courageux
|
0,78
|
|
Matinaux
|
0,748
|
|
Aime son travail
|
0,732
|
|
Passionné
|
0,612
|
|
Compétent
|
0,594
|
|
Aime la terre
|
0,577
|
0,572
|
Ecolo
|
|
0,848
|
Agriculture biologique
|
|
0,84
|
Aime la nature
|
|
0,739
|
Agriculture de qualité
|
|
0,726
|
Sans pesticides
|
|
0,586
|
variance expliquée (%)
|
45%
|
17%
|
Variance cumulée (%)
|
45%
|
62%
|
Tableau 7 : ACP POUR LES CRITÈRES DES
AGRICULTEURS
· Le facteur 1, sur lequel saturent les critères,
« travailleur »,
« persévérant »,
« courageux » « matinal »,
« aime son travail »,
« passionné »,
« compétent » et « aime la
terre » a été désigné sous
l'étiquette « valorisation professionnelle de
secteur », car ces critères reflètent une vision
positive des agriculteurs, axées sur leur capacité de travail et
leur amour pour ce qu'ils font (45 % de variance expliquée).
· Le facteur 2, sur lequel saturent les
critères ; « aime la terre »,
« écologiste », « agriculture
biologique », « aime la nature »,
« agriculture de qualité » et
« sans pesticides » a été nommé
« Lien agriculture/ nature » car ces critères sont
orientés vers la nature. Ils renvoient au type d'agricultures
pratiquées, à la façon des agriculteurs de travailler en
accord avec la nature (17% de variance expliqué).
STRUCTURES DES ATTENTES EN CE QUI CONCERNE LES FRUITS
& LÉGUMES
L'ACP sur les critères des fruits et légumes a
révélé 3 facteurs, qui se réfèrent aux
produits naturels, aux freins à la consommation et finalement aux
attentes, ils expliquent 56% de la variance. Et dans lesquels se
répartissent les 12 caractéristiques relatives aux produits de la
filière fruits et légumes (Voir tableau 8)
Caractéristiques
|
Facteur 1 Produits naturels
|
Facteur 2 Freins a la consommation
|
Facteur 3 Attentes
|
pas chimique
|
0,86
|
|
|
bio
|
0,776
|
|
|
naturel
|
0,711
|
|
|
qualité
|
0,651
|
|
|
bon
|
0,564
|
|
|
prix
|
|
0,724
|
|
aspect
|
|
0,583
|
|
parfum
|
|
|
0,775
|
mûre
|
|
|
0,585
|
frais
|
|
|
0,564
|
régional
|
|
|
0,554
|
saison
|
|
|
0,538
|
variance expliquée (%)
|
36%
|
10%
|
10%
|
Variance cumulée (%)
|
36%
|
46%
|
56%
|
Tableau 8 : ACP POUR LES CRITÈRES DES FRUITS ET
LÉGUMES
· Le facteur 1, où se regroupe les
caractéristiques « sans produits chimiques »,
« biologique », « naturel »,
« qualité » et
« bon » a été dénommé
« Produits naturels », en effet les caractéristiques
de ce facteur sont des indicateurs de la qualité du produit mais une
qualité qui serait liée aux propriétés naturelles
du produit (36 % de variance expliquée).
· Le deuxième facteur, appelé
« Freins à la consommation » a été ainsi
nommé car il regroupe le « prix » et
l' « aspect » qui sont clairement les freins
que peuvent présenter certains produits biologiques, qui sont souvent
chers et pas très beaux (10% de variance expliquée).
· Finalement le troisième facteur
« Attentes » rassemble les critères,
« parfumés », « mûr »,
« frais », « régional » et
« de saison » qui sont des
propriétés spécifiques aux fruits et légumes et qui
correspondent aux attentes que les consommateurs peuvent nourrir vis à
vis des fruits ou des légumes qu'ils achètent. (10% de variance
expliquée).
RÉGULATIONS SOCIALES DES ATTENTES
Nous avons ensuite tenté de repérer, en
réalisant des ANOVA, la manière dont les attentes
s'insèrent socialement. En effet, il est intéressant
d'évaluer le poids des variables sociodémographiques sur chaque
facteur structurant les attentes. (Voir tableau 9 et 15).
RÉGULATIONS SOCIALES DES ATTENTES À PROPOS
DES AGRICULTEURS
Les résultats de l'analyse de variance concernant les
dimensions relatives aux agriculteurs sont présentés dans le
tableau 9, ci-dessous.
|
Facteur 1 Valorisation professionnelle de
secteur
|
Facteur 2 Lien agriculture nature
|
Sexe
|
NS
|
NS
|
Age
|
NS
|
F(1;119)= 9,53 p<.003 M(-45)=.23 M(+45)=-.31
|
Milieu de vie
|
NS
|
NS
|
PCS
|
NS
|
NS
|
Situation familial
|
NS
|
F(1;118)=3,28 p<.10 seul=.1818 couple=-.16
|
Enfants
|
NS
|
NS
|
Tableau 9 : Régulations sociales des attentes
à propos des agriculteurs
· L'analyse de la variance révèle un effet de
l'âge sur la dimension « Lien agriculture- nature»
(p<.003). Les personne de plus de 45 ans (M=-.31) pensent que les
agriculteurs sont plus éloignés de ces critères que ne le
pensent les moins de 45 ans (M=.23).
· On observe également, sur cette dimension, un
effet tendanciel de la Situation familialee (p<. 10). Les personnes
célibataires (M=.18) tendent plus à estimer que les agriculteurs
correspondent aux critères de cette dimension que les personne en couple
(M=-.16).
· Aucun effet n'est observé sur le facteur
« Valorisation professionnelle du secteur ».
Nous avons également regardé si les variables
sociodémographiques influaient sur l'image des agriculteurs. Les
résultats sont présentés dans le tableau 10.
|
Image des agriculteurs
|
Sexe
|
NS
|
Age
|
NS
|
Milieu de vie
|
NS
|
PCS
|
NS
|
Situation familialee
|
NS
|
Enfants
|
NS
|
|
Tableau 10 : Régulations sociales des attentes
à propos des agriculteurs
· Aucun effet n'est observé sur l'image des
agriculteurs.
Nous avons voulu voir si le mode d'achat des fruits et
légumes influençait les opinions au sujet des agriculteurs. Les
résultats sont présentés dans le tableau 11.
|
Facteur 1
Valorisation professionnelle de secteur
|
Facteur 2
Lien agriculture nature
|
Marché
|
NS
|
NS
|
grande surface
|
NS
|
NS
|
Producteur
|
NS
|
â std=-.20 p<.03
|
AMAP
|
NS
|
NS
|
|
Tableau 11 : Relations entre le mode d'achat et les
attentes à propos des agriculteurs
· Nous avons trouvé que seul l'achat chez le
producteur avait une influence significative sur le facteur « lien
agriculture nature ». Les personnes qui achètent directement
chez les producteurs pensent moins que les autres que les agriculteurs
correspondent aux critères composant le facteur « lien
agriculture nature ».
Puis nous avons voulu voir si les modes d'achat
influençaient l'image des agriculteurs. (Voir tableau 12).
|
Image des agriculteurs
|
|
NS
|
grande surface
|
NS
|
Producteur
|
NS
|
AMAP
|
NS
|
|
Tableau 12 : Relations entre le mode d'achat et l'image
des agriculteurs
· Nous avons trouvé que les modes d'achat n'influent
pas sur l'image des agriculteurs.
La question sur le mode d'achat ne donnant que très peu
de résultats nous avons calculé un indice de fréquence
d'achat pour voir si ce dernier était plus pertinent. On a donc
tenté d'observer s'il existait un lien entre la fréquence d'achat
et les différents facteurs (Voir tableau 13). Des analyses de
régression linéaire ont donc été effectuées
à partir des fréquences d'achats de fruits et légumes
affirmées par les sujets.
|
Facteur 1
Valorisation professionnelle de secteur
|
Facteur 2
Lien agriculture nature
|
Fréquence d'achat
|
NS
|
NS
|
|
Tableau 13 : Relations entre fréquence d'achat
et attentes à propos des agriculteurs
· On n'observe aucun effet de la fréquence d'achat
des fruits et légumes sur les dimensions « Valorisation
professionnelle de secteur » et « Lien agriculture
nature ».
Nous avons également regardé s'il existait un
lien entre la fréquence d'achat et l'image des agriculteurs. (Voir
tableau 14).
|
Image des agriculteurs
|
|
NS
|
|
Tableau 14 : Relations entre fréquence d'achat
et image des agriculteurs
· On n'observe aucun effet de la fréquence d'achat
sur l'image des agriculteurs.
RÉGULATIONS SOCIALES DES ATTENTES À PROPOS
DES FRUITS ET LÉGUMES
Nous avons également réalisées des ANOVA
à partir des dimensions relatives aux fruits et légumes. Les
résultats sont présentés dans le tableau 15,
ci-dessous.
|
Facteur 1 Produits naturels
|
Facteur 2 Frein a la consommation
|
Facteur 3 Attentes
|
Sexe
|
NS
|
NS
|
F(1;123)=4,62 p<.04 H=-.18 F=.18
|
Age
|
NS
|
NS
|
F(1;123)=4,24 p<.05 M(-45)=-.17 M(+45)=.18
|
Milieu de vie
|
NS
|
NS
|
F(1;123)=3,81 p<.05 ville=-.15
camp=.17
|
PCS
|
NS
|
NS
|
NS
|
Situation familiale
|
NS
|
NS
|
NS
|
Enfants
|
NS
|
NS
|
F(1;121)=3,39 p<.10 ac=.16 sans=-.15
|
Tableau 15 : Régulations sociales des attentes
à propos des fruits et légumes
· On observe un effet du genre sur la dimension
« Attentes» (p<.04). Les hommes (M=-.18) y accordent moins
d'importance, que les femmes (M=.18).
· On constate également, sur cette dimension, un
effet de l'âge (p<. 05). Les personne de plus de 45 ans (M=.18) y
accordent plus d'importance que celle de moins de 45 ans (M=-.17).
· Toujours sur la dimension « Attentes», on
peut voir un effet du milieu de vie ( p<.05), il apparait que les personne
vivant à la campagne (M=.17) accordent plus d'importance à cette
dimension que ceux vivant en ville ( M=-.15).
· Finalement les personnes sans enfants (M=-.15) tendent
à accorder moins d'importance à cette dimension que ceux avec
enfants (M=.16). (p<.10).
Nous avons également regardé si les variables
sociodémographiques influaient sur l'image des fruits et légumes,
les résultats sont présentés dans le tableau 16.
|
Image des fruits et légumes
|
Sexe
|
NS
|
Age
|
F(1;123)=7,100 p<.009 M(-45)=8,079 M(+45)=7,274
|
Milieu de vie
|
NS
|
PCS
|
NS
|
Situation familiale
|
NS
|
Enfants
|
NS
|
|
Tableau 16 : Régulations sociales des images des
fruits et légumes
· L'âge à un effet sur l'image des fruits et
légumes (p<.009), les moins de 45 ans (M=8.079) en ont une meilleurs
image que les plus de 45 ans (M=7.274).
Tout comme pour les dimensions des agriculteurs, des analyses
de régression linéaire ont été effectuées
sur les modes de consommation. (Voir tableau 17)
|
Facteur 1
Produits naturels
|
Facteur 2
Frein a la consommation
|
Facteur 3
Attentes
|
Marché
|
NS
|
â std=-.15 p<.09
|
NS
|
Grande surface
|
NS
|
NS
|
NS
|
Producteur
|
NS
|
NS
|
â std=.26 p<.004
|
AMAP
|
NS
|
NS
|
NS
|
|
Tableau 17 : Relations entre les modes d'achat et les
attentes à propos des fruits et légumes
· Nous observons que les gens qui achètent leurs
fruits et légumes au marché font moins attention au facteur
« freins à la consommation » (â std=-.15).
Nous observons un second effet, les gens qui achètent directement chez
le producteur font plus attention au facteur « attentes »
(â std=.26).
Nous avons également regardé si les modes
d'achat influaient sur l'image des fruits et légumes. (Voir tableau
18).
|
Image des fruits et légumes
|
|
NS
|
grande surface
|
NS
|
Producteur
|
NS
|
AMAP
|
NS
|
|
Tableau 18 : Relations entre les modes d'achat et
l'image des fruits et légumes
· Nous observons que les modes d'achat n'influent pas sur
l'image des fruits et légumes.
Puis des analyses de régression ont été
réalisées à partir de l'indice de fréquences
d'achat, calculées à partir des modes de consommation des fruits
et légumes. (Voir tableau 19)
|
Facteur 1
|
Facteur 2
|
Facteur 3
|
Image des fruits et légumes
|
|
Frein a la consommation
|
Attentes
|
|
NS
|
NS
|
NS
|
NS
|
|
Tableau 19 : Relations entre fréquence d'achat et
attentes à propos des fruits et légumes
· Comme pour les dimensions relatives aux agriculteurs,
on n'observe aucun effet de la fréquence d'achat sur les dimensions
relatives aux fruits et légumes.
Nous avons alors regardé si la fréquence
d'achat influait sur l'image des fruits et légumes. (Voir tableau
20).
|
Image des fruits et légumes
|
|
NS
|
|
Tableau 20 : Relations entre fréquence d'achat et
l'image des fruits et légumes
· La fréquence d'achat n'influe pas sur l'image des
fruits et légumes.
LES IMAGES DES
AGRICULTEURS ET DES FRUITS ET LÉGUMES
Nous avons voulu savoir si les facteurs que l'on avait
dégagés permettaient d'expliquer une partie de l'image des
agriculteurs ou des fruits et légumes (Voir tableau 21, 22, 23 et
24).
IMAGE DES AGRICULTEURS
Nous avons réalisé une régression multiple
des dimensions relatives aux agriculteurs sur l'image de ces derniers, les
résultats sont présentés dans le tableau 21.
|
Image des agriculteurs
|
Valorisation professionnelle du secteur
|
â std=.351 p<.0001
|
Lien agriculture- nature
|
â std=.683 p<.0001
|
Tableau 21 : Effet des dimensions relatives aux
agriculteurs sur l'image des agriculteurs
Il apparait que les deux dimensions relatives aux agriculteurs,
« Valorisation professionnelle du secteur » (â std=.351)
et « Lien agriculture- nature»(â std=.683) ont un effet
sur l'image que les gens ont des agriculteurs. Plus les individus estiment que
les agriculteurs possèdent les critères de ces deux dimensions,
plus ils en ont une bonne image. Cependant on peut voir que la dimension
« Lien agriculture- nature » (â std=.683) a un poids
beaucoup plus important, elle contribue donc d'une façon non
négligeables à l'image des agriculteurs.
Puis nous avons réalisé une régression
multiple des dimensions relatives aux fruits et légumes sur l'image des
agriculteurs. Dans le but d'analyser s'il y avait un lien entre les dimensions
des fruits et légumes et l'image des agriculteurs. (Voir tableau
22).
|
Image des agriculteurs
|
Produits naturels
|
NS
|
Freins à la consommation
|
â std=.211 p<.02
|
Attentes
|
NS
|
Tableau 22 : Effet des dimensions relatives aux fruits
et légumes sur l'image des agriculteurs
La dimension correspondante aux fruits et légumes,
« freins à la consommation » (â std=.211)
à un effet sur l'image des agriculteurs, plus les gens y accordent de
l'importance, plus leur image des agriculteurs est bonne.
IMAGE DES FRUITS ET LÉGUMES
Comme pour l'image des agriculteurs nous avons
réalisé des régressions sur l'image des fruits et
légumes à partir des dimensions relatives aux fruits et
légumes. (Voir tableau 23).
|
Image des fruits et légumes
|
Produits naturels
|
NS
|
Frein à la consommation
|
â std=.22 p<.02
|
Attentes
|
NS
|
Tableau 23 : Effet des dimensions relatives aux fruits
et légumes sur l'image des fruits et légumes
Seul la dimension « Freins à la
consommation» (â std=.22) a un effet sur l'image des fruits et
légumes, en effet plus les gens accordent de l'importance aux
critères qui la composent, plus ils ont une bonne image des fruits et
légumes.
Puis nous avons réalisé des régressions
à partir des dimensions relatives aux agriculteurs sur l'image des
fruits et légumes. (Voir tableau 24).
|
Image des fruits et légumes
|
Valorisation professionnelle du secteur
|
â std=.226 p<.004
|
Lien agriculture- nature
|
â std=.526 p<.0001
|
Tableau 24 : Effet des dimensions relatives aux
agriculteurs sur l'image des fruits et légumes
Les deux dimensions relatives aux agriculteurs ont un effet sur
l'image des fruits et légumes. Plus les gens pensent que les
agriculteurs correspondent aux dimensions « Valorisation
professionnelle du secteur » (â std=.226) et « Lien
agriculture- nature»(â std=.526) plus ils ont une bonne image des
fruits et légumes. Nous notons cependant que l'effet du « Lien
agriculture- nature» est plus important.
LIEN ENTRE LES
REPRÉSENTATIONS DES FRUITS ET LÉGUMES ET CELLES DES
AGRICULTEURS
Nous avons également voulu vérifier quels liens il
y avait entre les dimensions composant la représentation des fruits et
légumes et les dimensions composant la représentation des
agriculteurs (Voir tableau 25). Nous avons utilisé une régression
pour analyser si les dimensions concernant les agriculteurs influaient sur
l'importance que les gens accordaient aux dimensions concernant les fruits et
légumes.
|
Produits naturels
|
Frein a la consommation
|
Attentes
|
|
Valorisation professionnelle du secteur
|
â std=.20
|
NS
|
â std=.15
|
p<.04
|
p<.10
|
Lien agriculture- nature
|
NS
|
â std= .24
|
NS
|
p<.008
|
Tableau 25 : lien entre les dimensions relatives aux
agriculteurs et celles des fruits et légumes
· On observe que les sujets qui estiment que les
agriculteurs possèdent les caractéristiques de la dimension
« valorisation professionnelle du secteur » accordent plus
d'importance dans l'achat de leur fruits et légumes aux critères
de la dimension « produits naturels »(â std=.20)
ainsi qu'aux critères composants les
« attentes »(â std=.15).
· Les sujets qui pensent que les agriculteurs correspondent
bien aux critères de la dimension « lien
agriculture-nature » accordent plus d'importance aux critères
composants la dimension « frein à la consommation »
(â std= .24) des fruits et légumes.
DISCUSSION
La deuxième partie de l'étude nous a permis de
calculer l'image des agriculteurs ainsi que celle des fruits et légumes.
De cette façon nous avons pu vérifier que la crise des
agriculteurs n'était pas simplement dûe à une mauvaise
image globale de l'un ou de l'autre ou des deux. Nous avons trouvé que
ce n'était pas le cas. L'image des agriculteurs est supérieure
à la moyenne et tendrait plutôt vers une
« très bonne image » que vers une
« très mauvaise image » avec une moyenne de
6,47 de même pour les fruits et légumes qui eux jouissent d'une
moyenne de 7,67. Nous avons alors, fait l'hypothèse d'une part,
d'une concordance entre les représentations des fruits et légumes
et celles des agriculteurs et d'autre part que l'un des critères de la
représentation d'un bon fruit ou légume, probablement un des
critères centraux, est remis en cause par les agriculteurs.
Les associations verbales réalisées pour les
agriculteurs et pour les fruits et légumes nous ont permis de
déceler des similitudes entre les critères de ces deux
représentations. En effet, certaines des associations peuvent se
retrouver pour les agriculteurs et pour les fruits et légumes. Ces
dernières sont ; le critère « de
qualité », le « bio », le fait que les
produits soient « locaux ou régionaux »
et finalement qu'il ne serait « pas de produits chimiques ».
De plus, cette dernière association, « pas de
produits chimiques » a, dans les deux cas, un rang moyen qui tend
vers 1. Ce qui nous permet de faire l'hypothèse qu'elle fait partie du
noyau central des deux représentations. Ceci nous a permis de faire
l'hypothèse que ce critère, essentiel dans le choix de l'achat
des fruits et légumes est perçu comme non respecté, de la
part des agriculteurs. Cette hypothèse a été
vérifiée dans la deuxième partie de l'étude
où les sujets indiquent si pour eux, les agriculteurs possèdent
les caractéristiques, qu'on leur propose, pour l'association
« pas de pesticides » la moyenne est de 3,47
c'est-à-dire qu'elle tend vers « Pas d'accord ».
Alors que lorsque les sujets doivent indiquer quels
critères sont importants dans leur choix d'achat de fruit et
légumes, pour l'association « pas de produits
chimiques » nous avons obtenu une moyenne de 8,09,
c'est-à-dire tendant largement vers « très
important ».
Après avoir mis en lumière le non-respect de la
part des agriculteurs du critère « pas de pesticides ou
produits chimiques », nous avons émis des
hypothèses de centralité pour les éléments de la
représentation des agriculteurs et celle des fruits et légumes.
Pour les agriculteurs nous avions les éléments
« pas de pesticide »; « aime la
terre » ; « aime et respect la nature »
; « écologiste » et «
travailleur ». Pour les fruits et légumes nous
avions, « pas produits chimiques » ; «
frais » ; « bons » ;
« naturels » et « de saison ».
Nous notons que la plupart des éléments sur lesquels porte
l'hypothèse de centralité, que ce soit pour les agriculteurs ou
pour les fruits et légumes, font référence à une
agriculture biologique.
Au-delà de l'analyse des critères individuels
nous avons dégagé des facteurs relatifs à la
représentation des fruits et légumes ainsi que celle des
agriculteurs. Rappelons que les facteurs dégagés, concernant les
agriculteurs sont d'une part la « valorisation professionnelle du
secteur », sur lequel saturent les critères suivants ;
travailleurs, persévérants, courageux matinaux, aiment leur
travail, passionnés, compétents et aiment la terre.
Et d'autres part, « Lien agriculture/ nature » sur lequel
saturent les critères, aiment la terre, écologistes,
agriculture biologique, aiment la nature, agriculture de qualité
et sans pesticides. Les facteurs concernant les fruits et
légumes sont quant à eux, les « Produits
naturels », regroupant les critères ; sans produits
chimiques, biologiques, naturels, de qualité et bons. Le
deuxième est « Freins à la consommation » sur
lequel on trouve le prix et l'aspect et pour finir le
facteur « Attentes » avec les critères,
parfumés, mûrs, frais, régionaux et de
saison.
Les analyses de régulations sociales sur les facteurs
des agriculteurs font ressortir que, l'âge et la situation familiale
influent sur la dimension « Lien agriculture/ nature ».
Les personnes célibataires et les jeunes pensent que les agriculteurs
correspondent à ce profil. Pour ce qui est des facteurs sur les fruits
et légumes on peut observer que le genre, l'âge, le milieu de vie
et le fait d'avoir des enfants ou non, influent sur la dimension
« attentes ». Dans le sens ou les femmes, les personnes de
plus de 45ans, les personnes vivant en milieu rural et les personnes avec
enfants y accordent plus d'importance. L'âge influe également sur
l'image des fruits et légumes, les jeunes en ont une meilleure image.
Par contre on note l'absence d'influence sur l'ensemble des dimensions, de la
fréquence d'achat.
Nous avons analysé les liens qu'il y avait entre les
facteurs mis en avant, les images des fruits et légumes et des
agriculteurs. Nous avons observé que les deux dimensions relatifs aux
agriculteurs ont tous deux une influence positive sur l'image des agriculteurs,
bien que le facteur « Lien agriculture/ nature » ait une
influence bien plus importante (â std=.683) que le facteur
« valorisation professionnelle du secteur » (â
std=.351). Pour ce qui est des facteurs relatifs aux fruits et
légumes, seul le facteur « freins à la consommation
» a une influence sur leur image. Dans le sens où, plus les gens
accordent d'importance aux freins plus ils ont une bonne image des fruits et
légumes, ce résultat peut s'expliquer par le fait que les freins
ne sont, en fait, que des freins à la consommation du bio, les personnes
y accordant de l'importance pensent donc probablement que les fruits et
légumes présentent certaines caractéristiques du bio.
Nous avons également étudié le croisement
entre les dimensions relatives aux fruits et légumes et l'image des
agriculteurs ainsi que celui entre les dimensions relatives aux agriculteurs et
l'image des fruits et légumes Nous avons trouvé que les deux
facteurs des agriculteurs « valorisation professionnelle du
secteur » et « Lien agriculture/ nature » ont
une influence sur l'image des fruits et légumes. Mais comme pour l'image
des agriculteurs l'influence du facteur « Lien agriculture/
nature » a une influence plus importante (â std=.526) que celui
du facteur « valorisation professionnelle du secteur »
(â std=.226). Nous confortant dans notre hypothèse que le
« Lien agriculture/ nature » est essentiel aux yeux des
consommateurs. En ce qui concerne l'image des agriculteurs, comme pour
l'image de fruits et légumes seul le facteur
« freins » à un effet.
Nous avons également étudié les liens
qu'ils y avaient, ou s'il y en avait, entre les facteurs relatifs aux fruits et
légumes et ceux relatifs aux agriculteurs. On observe alors, les
résultats suivants : les sujets qui considèrent que les
agriculteurs correspondent aux caractéristiques de la dimension
« valorisation professionnelle du secteur » accordent plus
d'importance dans l'achat de leur fruits et légumes aux critères
de la dimension « produits naturels » et « attentes ». Face
à ce résultat nous pouvons supposer que, les personnes pensant
que les agriculteurs correspondent plus à un aspect travailleur
plutôt qu'à un aspect porté vers le respect de la nature,
font plus attention lorsqu'ils achètent leurs fruits et légumes
aux critères composant les « attentes » et les « produits
naturels » car ils estiment que leurs fruits et légumes sont
susceptibles de ne pas présenter ces caractéristiques. Par
contre, nous observons également que les sujets qui pensent que les
agriculteurs correspondent aux critères de la dimension « lien
agriculture-nature » accordent plus d'importance aux critères
composants la dimension « freins à la consommation » des
fruits et légumes. Dans ce cas-là, nous supposons que c'est
justement parce que les agriculteurs sont perçus comme respectueux de la
nature que les sujets pensent que les fruits et légumes qu'ils
achètent sont susceptibles de leurs convenir mais risque de
présenter des freins tel que le prix ou l'aspect. Nous notons que ces
freins sont ceux que l'on trouve dans l'achat du bio.
LIMITES
1. Dans notre étude nous avons étudié
les régulations sociales au niveau des facteurs seulement et pas sur les
critères. Il serait intéressant de prendre en compte plus de
variables indépendantes dans les associations verbales pour pouvoir
faire une analyse factorielle des correspondances (AFC) et dégager les
axes factoriels les plus significatifs, c'est-à-dire mettre en
lumière les correspondances entre les différentes variables et
les associations recueillies. En effet l'AFC permet de traiter les
fréquences d'apparition des mots et de les croiser avec l'appartenance
des répondants à des groupes définis par leur statut
social. Ce qui nous renseigne sur les liens entre l'appartenance des individus
aux groupes et leurs réponses. Dans cette étude les
associations verbales différencient seulement les hommes des femmes et
les plus de 40ans des moins de 40ans. Avec plus de variables peut être
que les ancrages sociologiques de certains critères auraient
été mis en lumière. Par la suite cela nous aurait
peut-être permis de focaliser notre attention dans l'étude
expérimentale sur les variables socio démographiques les plus
pertinentes.
2. Comme nous l'avons dit, les régulations sociales
ont été étudiées. Cependant dans notre étude
nous prenions surtout en compte des variables sociales, tel que le genre,
l'âge, la profession et catégorie socioprofessionnel et le milieu
de vie. En plus de ces variables nous regardions le mode de consommation et la
fréquence d'achat mais nous aurions pu prendre en compte des variables
qui renvoient aux positions idéologiques. En effet nous avons
noté que la représentation des agriculteurs ainsi que celle des
fruits et légumes comprenaient plusieurs critères qui faisaient
référence au bio, il serait donc intéressant de voir les
modulations qu'apporte l'intérêt pour le bio de façon
général à ces représentations.
3. Dans notre étude la variable milieu de vie, n'a que
peu d'effet, mais peut être est ce dû à un manque de
précision dans la question. Il aurait fallu être plus
précis ou proposer plus de modalités pour la variable milieu de
vie. La pertinence pour cette question d'une réponse à deux
modalités peut clairement être remise en cause. En effet dans
notre questionnaire les sujets devaient obligatoirement se positionner sur
campagne ou ville, alors qu'un certain nombre vivaient en
périphérie et ne savaient donc pas très bien où ils
se placer. Cette difficulté nous a peut être amené à
avoir des résultats moins nets et des divergences d'opinion amoindries.
4. Dans notre étude nous avons émis des
hypothèses de centralité sur les éléments
dégagés grâce à l'association verbale. Cependant, il
serait intéressant de refaire de nouveaux questionnaires de mise en
cause avec les éléments dégagés pour les
agriculteurs et ceux pour les fruits et légumes, et ainsi
vérifier la centralité des items. En effet, la méthode
d'évocation hiérarchisée nous a permis d'émettre
des hypothèses sur la centralité des items mais non de la
vérifier. Ceci nous permettrait de vérifier si les
éléments centraux sont les plus importants pour les sujets et
créent le plus de liens.
5. Nos questions sur le mode de consommation ont abouties
à très peu d'effet, mais cela est peut-être dû
à un manque de divergence dans la population étudiée. Il
serait, par conséquent, intéressant de refaire passer les
questionnaires en équilibrant la variable, lieux d'achat des fruits et
légumes. En prenant
· 32 personnes qui achètent leurs fruits et
légumes en grande surface
· 32 personnes qui achètent leurs fruits et
légumes au marché
· 32 personnes qui achètent leurs fruits et
légumes chez le producteur
· 32 personnes qui achètent leurs fruits et
légumes en AMAP
Cette répartition nous permettrait peut-être
d'avoir plus de chance de mettre en lumière des différences
dûes au mode de consommation. Dans notre étude trop peu de
personnes consomment directement chez le producteur et quasiment aucune
personnes n'achètent ses fruits et légumes en AMAP.
CONCLUSION
Cette étude nous a permis d'observer qu'il existe bien
un lien entre la représentation que les gens ont d'un bon produit de la
filière fruits et légumes et celle d'un bon agriculteur. En
effet nous avons, notamment, observer que les personne dont l'image des
agriculteurs concordait avec le facteur « lien agriculture/
nature » attachaient plus d'importance au facteur « freins
à la consommation » des fruits et légumes. Ce
résultat nous amenant à supposer que ces personnes estiment alors
que les agriculteurs sont proches de la nature et par conséquent
produisent des fruits et légumes qui s'apparentent aux produits bios.
C'est pourquoi ils attachent de l'importance aux freins qui sont ceux que l'on
retrouve en général pour les produits bio. Nous avons
également, observé un lien entre le facteur
« valorisation professionnelle du secteur » et les
dimensions « produits naturels » et « attentes »relatifs
aux fruits et légumes. Ce résultat nous a amené à
supposer que les personnes dont l'image des agriculteurs s'accorde avec cette
dimension font plus attention aux critères composant les
« attentes » et les « produits
naturels » car ils estiment que leurs fruits et légumes ont
plus de chance de ne pas présenter ces caractéristiques.
Le lien entre les deux représentations établi,
nous avons émis l'hypothèse que les sujets estimaient que
certaines caractéristiques importantes pour les fruits et légumes
n'étaient pas respectées par les agriculteurs. On a
observé que le critère « pas de pesticides »
est jugé essentiel dans l'achat d'un fruit ou légume mais est
perçu comme faisant défaut aux agriculteurs. Ce
résultat se retrouve dans plusieurs autres résultats.
Premièrement le facteur « lien agriculture/
nature » influe fortement sur l'image des agriculteurs. En effet, les
personnes qui estiment que les agriculteurs correspondent à l'image du
« lien agriculture/ nature » et donc n'utilisent pas de
pesticides ont une meilleur image des agriculteurs. De même, les
personnes qui pensent que les agriculteurs correspondent aux facteurs
« Lien agriculture/ nature » ont une meilleur image des
fruits et légumes. Deuxièmement, les personnes qui attachent
de l`importance au facteur « freins à la consommation »
ont une meilleure image des fruits et légumes et des agriculteurs,
probablement parce qu'ils attribuent aux fruits et légumes des aspects
inhérents aux produits bio. Nous faisons cette hypothèse car,
comme nous l'avons vu, les critères composant le facteur
« freins à la consommation » sont ceux que l'on
retrouve pour l'achat des produits bio.
Ces résultats nous portent à penser que
l'importance accordait au respect de la nature est essentielle mais
perçue comme non suivie par les agriculteurs. Il faudrait donc
promouvoir le coté naturel de l'agriculteur, montrer aux gens l'image du
petit agriculteur qui s'occupe de sa terre avec amour et dans le même
temps détruire l'image de production de masse inhumaine qui utilise des
machines, et qui ne respecte pas l'environnement.
Mais comme nous l'avons vu cette étude gagnerait à
être prolongée pour plus de détails et de précision
dans les résultats.
BIBLIOGRAPHIE
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représentations. Paris : Presses Universitaires de France.
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morale, tome VI, numéro de mai 1898, 273-302.
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des aliments : un nouvel état des lieux des craintes
environnementales et des attentes des consommateurs.
Récupéré sur ipsos.fr.
Ministère de l'agriculture et de la pêche. (2008).
Mémento de la statistique agricole. Marseille : Direction
régionale de l'agriculture et de la foret de Provence-Alpes-Côte
d'Azur.
ANNEXES
Les exploitations
Les emplois actifs issus de l'agriculture
Superficie agricole
Les chiffres sur l'agriculture biologiques
Les aides à l'agriculture
Utilisation du territoire et des terres arables
en milliers d'hectares
r : données révisées.p : données
provisoires.Champ : France métropolitaine.Source : Service de la
statistique et de la prospective (SSP).2006 (r)2007 (r)2008
(p)Surface agricole utilisée totale
29 492,529 423,029 314,1
Terres arables
18 333,718 278,218 267,5
Céréales (y c.semences)
9 048,19 087,49 662,2
Oléagineux (y c.semences)
2 117,52 189,42 081,4
Protéagineux (y c.semences)
324,0221,3161,9
Betteraves industrielles (n c.semences)
379,3393,1349,3
Plantes à fibres (y c.semences)
84,784,976,1
Cultures industrielles diverses (n c. semences)
13,311,210,8
Plantes aromatiques, médicinales et à parfum (n
c.semences)
32,930,029,7
Pommes de terre, légumes frais et secs
401,4395,3393,7
Fleurs et plantes ornementales
7,97,87,8
Semences et plants divers
62,961,759,1
Choux, racines et tubercules fourragers
23,822,122,6
Fourrages annuels
1 437,01 398,81 474,5
Prairies artificielles et temporaires
3 115,73 147,63 175,0
Jardins et vergers familiaux des exploitants
24,223,823,5
Jachères
1 260,91 203,9739,8
Superficies toujours en herbes
9 924,39 963,09 910,5
Vignes, vergers, autres
1 253,41 228,41 207,0
Peupleraies, bois et forêts
15 556,915 560,515 563,4
Territoire agricole non cultivé
2 553,12 546,72 560,0
Territoire non agricole
7 306,17 378,57 471,2
Surface totale IGN
54 908,754 908,754 908,7
Tableaux des productions dans les bouches du Rhône en 2006
FRUITSSurface (ha)Production (t)abricot160029590olive à
huile39004590pêche /
nectarines3410118830poire170053360pomme3800151400prune4009890CEREALESSurface
(ha)Production (t)blé
dur2167054180maïs8306440riz1176067030LEGUMESSurface (ha)Production
(t)carotte30010040concombre6014450courgette52546480melon62019850pomme de
terre32511260salade2740115920tomate1080239470VINSSurface (ha)Production
(hl)AOC6600279810autres vins4070255670OLEAGINEUXSurface (ha)Production
(t)colza7401260tournesol21904380ANIMAUXTêtesbovins16510caprins2360ovins140
000Source : Chambre d'agriculture Bouches du Rhône.
ANNEXES
Les exploitations
Les emplois actifs
issus de l'agriculture
Superficie
agricole
Les chiffres sur
l'agriculture biologiques
Les aides à
l'agriculture
Utilisation du
territoire et des terres arables
en milliers d'hectares
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Les emplois actifs issus de l'agriculture
Superficie agricole
Les chiffres sur l'agriculture biologiques
Utilisation du territoire et des terres arables
en milliers d'hectares
r : données révisées.p : données
provisoires.Champ : France métropolitaine.Source : Service de la
statistique et de la prospective (SSP).2006 (r)2007 (r)2008
(p)Surface agricole utilisée totale
29 492,529 423,029 314,1
Terres arables
18 333,718 278,218 267,5
Céréales (y c.semences)
9 048,19 087,49 662,2
Oléagineux (y c.semences)
2 117,52 189,42 081,4
Protéagineux (y c.semences)
324,0221,3161,9
Betteraves industrielles (n c.semences)
379,3393,1349,3
Plantes à fibres (y c.semences)
84,784,976,1
Cultures industrielles diverses (n c. semences)
13,311,210,8
Plantes aromatiques, médicinales et à parfum (n
c.semences)
32,930,029,7
Pommes de terre, légumes frais et secs
401,4395,3393,7
Fleurs et plantes ornementales
7,97,87,8
Semences et plants divers
62,961,759,1
Choux, racines et tubercules fourragers
23,822,122,6
Fourrages annuels
1 437,01 398,81 474,5
Prairies artificielles et temporaires
3 115,73 147,63 175,0
Jardins et vergers familiaux des exploitants
24,223,823,5
Jachères
1 260,91 203,9739,8
Superficies toujours en herbes
9 924,39 963,09 910,5
Vignes, vergers, autres
1 253,41 228,41 207,0
Peupleraies, bois et forêts
15 556,915 560,515 563,4
Territoire agricole non cultivé
2 553,12 546,72 560,0
Territoire non agricole
7 306,17 378,57 471,2
Surface totale IGN
54 908,754 908,754 908,7
Tableaux des productions dans les bouches du
Rhône en 2006
FRUITSSurface (ha)Production (t)abricot160029590olive à
huile39004590pêche /
nectarines3410118830poire170053360pomme3800151400prune4009890CEREALESSurface
(ha)Production (t)blé
dur2167054180maïs8306440riz1176067030LEGUMESSurface (ha)Production
(t)carotte30010040concombre6014450courgette52546480melon62019850pomme de
terre32511260salade2740115920tomate1080239470VINSSurface (ha)Production
(hl)AOC6600279810autres vins4070255670OLEAGINEUXSurface (ha)Production
(t)colza7401260tournesol21904380ANIMAUXTêtesbovins16510caprins2360ovins140
000Source : Chambre d'agriculture Bouches du Rhône.
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Le questionnaire de l'étude exploratoire
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UNIVERSITE DE PROVENCE
(AIX-MARSEILLE I)
Département de Marketing
29 Avenue Robert Schuman, 13621 Aix en Provence
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ENQUÊTE SUR
L'AGRICULTURE
Je suis étudiante en marketing et je réalise une
étude sur l'agriculture.
Je vous remercie de bien vouloir répondre aux questions
suivantes, sachant qu'il n'existe ni bonnes, ni mauvaises réponses,
et que seule votre opinion personnelle compte.
Les données recueillies feront l'objet d'une analyse
statistique et vos réponses resteront anonymes.
Je vous remercie de votre collaboration.
Sexe : ? Masculin
? Féminin
Classe d'âge : ? - 40 ans
? +40 ans
1) Si vous devez définir un bon agriculteur, quels sont
les 5 caractéristiques qui vous viennent à l'esprit?
1. ..................................
2. ..................................
3. ..................................
4. ..................................
5. ..................................
2) A présent veuillez classer les réponses
que vous venez d'écrire selon l'importance que vous leur accordez.
« 1 » représente le mot le plus
important parmi les cinq,
« 5 » représente le mot le moins
important parmi les cinq.
1. ..................................
2. ..................................
3. ..................................
4. ..................................
5. ..................................
3) Donnez 5 mots, qui pour vous définissent un bon
produit de la filière fruits et légumes.
1. ..................................
2. ..................................
3. ..................................
4. ..................................
5. ..................................
4) A présent veuillez classer les réponses
que vous venez d'écrire selon l'importance que vous leur accordez.
« 1 » représente le mot le plus
important parmi les cinq,
« 5 » représente le mot le moins
important parmi les cinq.
1. ..................................
2. ..................................
3. ..................................
4. ..................................
5. ..................................
Le questionnaire de l'étude expérimentale
|
UNIVERSITE DE PROVENCE
(AIX-MARSEILLE I)
Département de Marketing
29 Avenue Robert Schuman, 13621 Aix en Provence
|
Etude sur l'Agriculture
Je suis étudiante en marketing et je réalise une
étude sur l'image de l'agriculture en région
Provence-Alpes-Côte-D'azur.
À cet effet, je vous serai très reconnaissante de
bien vouloir répondre aux questions suivantes, sachant qu'il n'existe ni
bonnes, ni mauvaises réponses, et que seule votre opinion personnelle
m'intéresse.
Les données recueillies feront l'objet d'une analyse
statistique et vos réponses resteront anonymes.
D'avance, je vous remercie de votre précieuse
collaboration.
Selon vous les agriculteurs de Paca
correspondent ils à ces critères :
(Pour chaque critère soulignez, sur les
échelles en 11 points la réponse qui correspond le mieux à
votre opinion personnelle)
Ils aiment et respectent la nature
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils sont compétents et bien
formés
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils aiment la terre
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils sont courageux
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils aiment leur travail
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils sont écolo
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils pratiquent une agriculture biologique
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils sont matinaux
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils n'utilisent pas des pesticides ou produits
chimiques
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils sont persévérants
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils produisent des produits de qualité
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils sont passionnés
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils sont travailleurs
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Ils produisent localement
Pas d'accord 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 D'accord
Quelle image avez-vous des agriculteurs de
Paca ?
(Soulignez le chiffre qui correspond le mieux à
votre opinion personnelle)
Très mauvaise image 0 1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 Très bonne image
Vous allez trouver ci-dessous une liste de 12
critères, caractérisant les fruits et légumes, quel sont
ceux que vous jugez important lorsque vous achetez des fruits et
légumes ? :
(Pour chaque critère soulignez, sur les
échelles en 11 points la réponse qui correspond le mieux à
votre opinion personnelle)
De saison
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
Bon
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
Régionaux
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
Parfumés
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
Bio
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
Frais
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
Mûre
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
Naturel
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
Sans produits chimiques
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
De qualité
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
Pas cher
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
L'aspect
Peu important 0 1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 Très important
Quelle image avez-vous des fruits et
légumes ?
(Soulignez le chiffre qui correspond le mieux à
votre opinion personnelle)
Très mauvaise image 0 1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 Très bonne image
Informations
générales :
Combien de fois par semaine achetez vous des fruits et
légumes
- Au
marché :............................................fois.
- En grande surface :
...................................fois.
- Directement au
producteur :.........................fois.
- En
AMAP :.............................................fois.
Sexe : q Masculin
q Féminin
Classe d'âge : q 20-45 ans q +
45 ans
Vous habitez : q En
ville q A la campagne
Votre situation professionnelle :
- Agriculteur, exploitant agricole
q
- Artisan q
- Commerçant q
- Chef d'entreprise, Directeur de Société q
- Cadres du secteur privé q
- Cadres de la fonction publique q
- Profession libérale q
- Profession Intellectuelle Supérieure
(Culture, Information, Enseignement ou Recherche) q
- Profession intermédiaire (Infirmière,
Contremaître...) q
- Employé(e)
q
- Ouvrier(e)
q
- Homme/Femme au foyer
q
Dans ce cas, indiquez la profession de votre conjoint
- Chômeur
q
Dans ce cas quelle était votre dernière
profession ?
- Retraité(e)
q
Dans ce cas, quelle était votre dernière
profession ?
- Etudiant(e) : q
Dans ce cas, indiquez la profession de vos parents
Situation familiale : q
Célibataire q En couple q
Marié(e)
Avez-vous des enfants : q Oui q
Non
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