i
Mai 2012
REPUBLIQUE DU
BENIN ..........cam......... MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE ..........cam......... UNIVERSITE D'ABOMEY
- CALAVI ..........cam......... ECOLE NATIONALE
D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE
(E.N.A.M) ..........cam.........
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION AU CYCLE I POUR L'OBTENTION
DU
DIPLÔME DE TECHNICIEN SUPERIEUR
Option : Filière :
ADMINISTRATION DES FINANCES ADMINISTRATION DES
IMPOTS
Année Académiaue :
2010-2011
THEME
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE
CONTRE LA FRAUDE ET L'EVASION
FISCALES INTERNATIONALES
Réalisé et soutenu par
: Sèdjro Joris AMOUSSOU
Sous la direction de :
Maître de stage : Directeur de Mémoire
:
Guillaume AGOSSOU Jules AZONDEKON
Administrateur des Impôts Administrateur des
Impôts
Inspecteur-vérificateur au SCF/DGE Chargé de
cours à l'ENAM
ii
Président : Thomas YEBA
Vice-président : Epiphane MIDJO
Membre : Oreste GBAGUIDI
iii
L'ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION
ET
DE MAGISTRATURE N'ENTEND DONNER
AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION
QUANT AUX OPINIONS EMISES DANS CE
AUTEUR.
MEMOIRE, CES OPINIONS DOIVENT ETRE
CONSIDEREES COMME PROPRES A SON
iv
d Kkes très oilers parevtts g atrtoe 1-teSSANI
et iavw.te AM®c'.SS®cot d ctki je dots tow.t iat!vte "e
Set!vte r #oks amorder "a "ovt!i# tt et w.vke savktt de $er a$~vt, ctw.e #otre
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~d v, cot iIA, ~avtie" &ttsse rue vkivtkotre oovtsttt ter
pow.r tot. w~
e'e~~"ed st4#re et Wilt per$ormatAze d di-passer
V
J'exprime ma profonde gratitude :
· à mon directeur de mémoire Monsieur
Jules AZONDEKON et à mon maitre de stage Monsieur
Guillaume AGOSSOU qui, en dépit de leurs multiples
occupations absorbantes nous ont assuré un encadrement scientifique
rigoureux et dévoué ;
· à tout le personnel enseignant et
administratif de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM)
et aux membres du jury qui ont accepté de juger ce travail et de
l'enrichir par leurs observations et corrections ;
· à tous mes camarades de promotion à
qui nous souhaitons une brillante carrière ;
· à tous ceux qui, de près ou de loin,
ont contribué moralement ou matériellement à la
réalisation de ce travail.
vi
LISTE DES SIGLES ET
ABRÉVIATIONS
ATTAC : Association pour une Taxation
des Transactions financières
et pour l'Action Citoyenne
BEF : Brigade d'Enquêtes Fiscales
CEDEAO : Communauté Economique des Etats
de l'Afrique de l'Ouest
CFPI : Centre de Formation Professionnelle des
Impôts
CGI : Code Général des
Impôts
CIME : Centre des Impôts des Moyennes
Entreprises
DGE : Direction des Grandes Entreprises
DGID : Direction
Générale des Impôts et des Domaines
DIE : Direction de l'Information et des
Etudes
DLC : Direction de la Législation et du
Contentieux
ENAM : Eco le Nationale d'Administration et de
Magistrature
I/BIC : Impôt sur les
Bénéfices Industriels et Commerciaux
LPF : Livre des Procédures Fiscales
OCAM : Organisation Commune Africaine Malgache
et Mauricienne OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement
Economiques
RPI : Recette Principale des Impôts
SA : Service d'Assiette
SCF : Service du Contrôle Fiscal
SIGFIP : Système Intégré
de Gestion des Finances Publiques
SLD : Service de la Législation et de la
Documentation SYDONIA : Système Douanier
Automatisé
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africain
LISTE DES TABLEAUX
Tableau
n°7
Répartition des données d'enquête relatives
au
problème spécifique 3
...................................... 56
Tableau
n°6
Répartition des données d'enquête relatives
au
problème spécifique
2........................................ 55
Tableau
n°1
Situation des contrôles ponctuels et sur pièces
aux SAl et SA2 de la DGE ........................................
Tableau
n°2
Situation des dossiers programmés pour la
vérification générale de comptabilité par le
SCF/DGE .......................................................
19
Tableau
n°3
Regroupement des problématiques par centres
d'intérêt...............................................................
27
Tableau
n°4
Tableau de Bord de l'Etude sur les paradis fiscaux et la lutte
contre la fraude et l'évasion fiscales
internationa
les................................................. 41
Tableau
n°5
Répartition des données d'enquête relatives
au problème de la non maîtrise du concept des
paradis fiscaux.................................................
53
14
Tableaux Titres Pages
vii
viii
LISTE DES REPRÉSENTATIONS
GRAPHIQUES
Graphiques Titres Pages
Représentation schématique de la
Graphique 1
problématique structurée
........................... 32
|
Répartition des données d'enquête re
latives
Graphique 2
au problème spécifique
1.............................. 54
|
Répartition des données d'enquête re
latives
Graphique 3
au problème spécifique
2............................. 55
|
Répartition des données d'enquête re
latives
Graphique 4
au problème spécifique
3............................... 57
|
|
ix
GLOSSAIRE DE L'ETRE
Administration fiscale : institution
chargée d'asseoir, de liquider et de recouvrer les impôts et
taxes.
Analyse de comparabilité :
comparaison d'une transaction entre entreprises associées avec une
transaction entre entreprises indépendantes. Ces deux types de
transactions sont comparables si aucune différence entre elles n'est
susceptible d'affecter matériellement les fonctions prises en compte
dans la méthodologie de comparaison.
Assiette de l'impôt : ensemble
des travaux administratifs destinés à déterminer et
à évaluer la matière imposable.
Contrôle fiscal : ensemble des
prérogatives reconnues à l'administration fiscale pour
réparer les omissions, les insuffisances ou erreurs d'impositions
commises par les contribuables et ceci dans le respect des garanties du
contribuable.
Contrôle formel : examen de la
qualité formelle des éléments déclarés en
vue notamment de permettre l'efficacité dans le traitement des
informations.
Contrôle sur pièces :
ensemble des travaux de bureau qui permettent un examen critique des
déclarations à l'aide des renseignements figurant au dossier.
Contrôle sur place :
également appelé contrôle fiscal externe, c'est un
contrôle qui se déroule dans l'entreprise, qui porte sur
l'ensemble de la comptabilité de l'entreprise et couvre les
périodes non prescrites.
x
Droit de communication : il s'agit de
la possibilité offerte aux inspecteurs des impôts de prendre
connaissance (et si besoin copie) des documents détenus par des tiers en
vue de leur utilisation à des fins d'assiette ou de contrôle.
Evasion/Fraude fiscale : c'est le
fait d'échapper à l'impôt, soit, en violant les lois
(fraude fiscale), soit, en s'appuyant sur les insuffisances de la loi
(évasion fiscale).
Filiale : société
juridiquement indépendante liée à une
société mère.
Impôt : prestation
pécuniaire requise des personnes physiques ou morales par voie
d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie
déterminée en vue de la couverture des charges publiques et de la
mise en oeuvre de la politique économique et sociale de l'Etat.
Paradis fiscal: pays ou
juridiction qui applique un régime fisca dérogatoire tel qu'il
conduit à un niveau d'imposition anormalement bas.
Principe de pleine concurrence :
norme internationale qui, comme l'ont convenu les pays membres de l'OCDE, doit
être utilisée pour la détermination des prix de transfert
à des fins fiscales.
Recoupement : opération qui
consiste à recueillir de sources diverses, les informations
nécessaires au contrôle, dans le but de les confronter pour
vérifier leur concordance.
Vérification de
comptabilité : ensemble des opérations de
contrôle ayant pour objet d'examiner sur place la comptabilité en
vue de contrôler la sincérité, l'exactitude et la
cohérence des éléments portés sur les
déclarations souscrites et d'assurer éventuellement les
redressements nécessaires.
xi
RES E
Le Bénin traverse une particulière tension des
finances publiques qui découle de l'augmentation du coût du
service public. Sa fiscalité se doit donc d'être de plus en plus
rentable et efficace à tout point de vue. C'est donc partant de ce
constat qu'il nous est apparu nécessaire de nous intéresser
à la pratique du transfert indirect de bénéfices mise en
branle par les firmes multinationales à travers l'utilisation des
paradis fiscaux. Cette pratique constituant sans aucun doute un frein à
la rentabilité de la fiscalité béninoise.
Ceci explique pourquoi « la problématique de la
lutte contre les paradis fiscaux» a été
préférée à d'autres qui, identifiées au
cours de notre stage pratique à la DGID n'étaient pas moins
importantes et pertinentes.
L'état des lieux réalisé à cet
effet à la DGE et à la DLC a révélé que la
non maîtrise du concept des paradis fiscaux (Problème
spécifique 1), la non maîtrise des techniques des prix de
transfert utilisées par les filiales des multinationales
(Problème spécifique 2) et l'absence de conventions fiscales
entre le Bénin et des paradis fiscaux (Problème spécifique
3) expliquent dans une certaine mesure l'absence au Bénin d'une
véritable lutte contre les paradis fiscaux (Problème
général).
La démarche scientifique conduisant à
l'élaboration de ce mémoire a ainsi consisté à se
fixer des objectifs, à formuler des hypothèses, à les
vérifier, à poser les diagnostics et à proposer des
approches de solutions.
Nous pouvons retenir que la non maîtrise du concept des
paradis fiscaux s'explique concomitamment par l'absence d'une thématique
sur la fiscalité internationale à l'ENAM, l'absence de
spécialisation des
xii
inspecteurs et par le nombre peu important de normes fiscales
régissant les affaires économiques internationales inscrites dans
la fiscalité béninoise. Dès lors, des réflexions
doivent être menées en l'occurrence dans le sens d'une
spécialisation des inspecteurs et dans le sens d'une formation abordant
la notion de fiscalité internationale qui serait donnée aux
étudiants en Administration des Impôts (Al).
Nous pouvons également retenir que le problème
de la non maîtrise des techniques des prix de transfert utilisées
par les filiales des multinationales résultant de la difficulté
d'appréciation des services rendus et des prix de pleine concurrence
peut être jugulé par l'amélioration des outils de
contrôle des filiales des multinationales.
Enfin, nous pouvons retenir que l'absence de conventions
fiscales entre le Bénin et des paradis fiscaux s'explique par le manque
d'intérêt économique que représente actuellement le
Bénin pour les paradis fiscaux. De ce fait, nous suggérons une
dynamisation de l'économie béninoise à travers la prise de
mesures incitatives à l'investissement étranger tout en signant
des conventions fiscales portant assistance administrative avec un grand nombre
de pays.
xiii
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE PRELIMINAIRE : DU CADRE INSTITUTIONNEL
DE L'ETUDE AU CIBLAGE DE LA PROBLEMATIQUE
SECTION 1 : CADRE PHYSIQUE DE L'ETUDE ET OBSERVATIONS DE
STAGE Paragraphe 1 : Présentation de la DGID et des structures
en étude Paragraphe 2 : Etat des lieux de base et observations de
stage SECTION 2 : CIBLAGE DE LA PROBLEMATIQUE
Paragraphe 1 : De l'inventaire au choix de la
problématique
Paragraphe 2 : Spécification de la
problématique et séquences de sa résolution
CHAPITRE PREMIER : CONCEPTION ET MISE EN
APPLICATION DU CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE
SECTION 1 : CONCEPTION DU CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE
Paragraphe 1 : Objectifs, hypothèses et revue
de la littérature
Paragraphe 2 : Méthodologie de l'étude :
approches empirique et théorique choisies
SECTION 2 : COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEES
Paragraphe 1 : Réalisation de l'enquête
et présentation des données Paragraphe 2 :
Vérification des hypothèses et éléments de
diagnostic
xiv
CHAPITRE DEUXIEME : APPROCHES DE SOLUTIONS ET
CONDITIONS DE MISE
EN OEUVRE
SECTION 1 : APPROCHES DE SOLUTIONS
Paragraphe 1 : Approches de solutions au problème
de la non maîtrise du concept des paradis fiscaux
Paragraphe 2 : Approches de solutions aux
problèmes spécifiques 2 et 3 SECTION 2 : CONDITIONS DE
MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS PROPOSEES Paragraphe 1 : Suggestions
à l'endroit de l'ENAM et de la DGID
Paragraphe 2 : Suggestions à l'endroit du
Ministère de l'Economie et des Finances et à l'endroit de
l'Assemblée Nationale
CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENER4LE
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 2
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
Le service public qui est de plus en plus coûteux doit,
malgré tout, être financé. Cela oblige l'Etat
béninois à mobiliser d'une manière ou d'une autre les
ressources nécessaires en l'occurrence les ressources fiscales. Le
commerce international qui a connu un essor considérable au cours des
dernières décennies a entrainé l'internationalisation des
affaires et la dépendance entre les économies. Les acteurs
économiques et financiers : particuliers, entreprises et bien sûr
Etats sont donc confrontés aux différents problèmes
nés de cette internationalisation croissante des affaires. Les risques
de fraude et d'évasion fiscales internationales sont devenus plus accrus
du fait de ces changements et évolutions. C'est ainsi que les firmes
multinationales avec la complexité de leurs structures et leur recherche
d'optimisation fiscale, tendent à localiser leurs
bénéfices là où elles sont le moins imposées
en l'occurrence dans les paradis fiscaux. Pour ce fait, elles
utilisent des techniques de transfert de bénéfices propices
à la fraude et à l'évasion fiscales.
Les pertes annuelles dues à l'évasion fiscale
à l'échelle mondiale continuent de s'accroître contre toute
éthique et politique sociale. Elles sont le reflet en partie de
l'ampleur du phénomène des « paradis fiscaux »
ou «pays à fiscalité privilégiée
». La définition des paradis fiscaux assez consensuelle
donnée par l'Association pour une Taxation des Transactions
financières et pour l'Action Citoyenne (ATTAC) est la suivante : «
Au nombre de 60 à 90, les paradis fiscaux ou financiers sont des micros
territoires ou Etats aux législations fiscales laxistes ou inexistantes.
Une de leurs caractéristiques communes est de pratiquer l'accueil
illimité et anonyme de capitaux. On peut parler des pays qui
commercialisent leurs souveraineté en offrant un régime
législatif et fiscal favorable aux détenteurs de capitaux, quelle
que soit leur origine ».
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 3
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
Source de perte de recettes fiscales importantes pour le
Bénin, ces transferts indirects de bénéfices
s'opèrent avec des moyens très élaborés par les
firmes multinationales, lesquels moyens ne peuvent être
contrôlés que par des outils appropriés.
La question suivante s'est dès lors posée
à nous: quels sont les moyens dont dispose l'administration fiscale
béninoise pour lutter contre la fraude et l'évasion fiscales
internationales ? Au regard de toutes ces considérations, et dans le
souci de contribuer à l'amélioration des recettes fiscales au
Bénin, nous avons décidé d'aborder dans le cadre du
présent mémoire de fin de formation cette préoccupation
sous le thème «Les paradis fiscaux et la lutte contre
la fraude et l'évasion fiscales internationales »
Pour mener à bien cette étude, nous avons
articulé notre travail autour de trois chapitres.
· Le chapitre préliminaire a servi à
asseoir les bases de notre travail à travers la restitution des
observations de stage et le ciblage de la problématique ;
· Le chapitre premier est consacré au cadre
théorique et méthodologique de l'étude ainsi qu'à
l'analyse des données d'enquêtes et l'établissement du
diagnostic de l'étude ;
· Le deuxième chapitre présente les
approches de solutions ainsi que les conditions de mise en oeuvre des mesures
préconisées.
DU CADREIONNEL DE L'ETUDE AU CI LAGE DE LA ~~~
~~'~~~(~~
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 5
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
Dans ce chapitre, nous avons présenté le cadre
institutionnel et physique de l'étude et restitué les
mécanismes de son fonctionnement (Section 1) ; ensuite, nous avons
inventorié et regroupé par centres d'intérêt, les
problématiques possibles en vue de cibler la problématique de
l'étude (Section 2).
Section 1 : Cadre physique de l'étude et
observations de stage
Cette section est consacrée à la
présentation de la DGID et des structures au sein desquelles notre stage
a été réalisé suivie de la restitution de leurs
mécanismes de fonctionnement.
Paragraphe 1 : Présentation de la DGID et des
structures en étude
I- Présentation de la Direction
Générale des Impôts et des Domaines, cadre institutionnel
de la présente étude
Nous abordons l'historique, les attributions, l'organisation
et les missions de la DGID.
A- Historique et Attributions
L'historique de la DGID sera d'abord passé en revue.
Ensuite, ses attributions seront exposées.
1- Historique
Les services des impôts relèvent de la Direction
Générale des Impôts et des Domaines. Anciennement
appelée Service des Contributions Directes puis Direction des
Impôts, l'Administration fiscale a été érigée
en Direction Générale des Impôts et des Domaines aux termes
du décret n° 93-44 du 11 Mars 1993 portant attributions,
organisation et fonctionnement du Ministère des Finances.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
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AMOUSSOU
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LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 8
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AMOUSSOU
Du 1er Août 1960 jusqu'en 1968,
l'organisation des services des impôts a été
caractérisée par l'existence de deux services : le Service des
Contributions Directes et le Service de l'Enregistrement des Domaines et du
Timbre. Par décret n°215/PR/MFAE du 26 Juin 1967, le Service des
Contributions Directes est devenu Direction des Impôts, et quelques mois
plus tard, le Service de l'Enregistrement des Domaines et du Timbre a
été transformé en Direction des Domaines de
l'Enregistrement et du Timbre. C'est au cours de l'année 1968, que se
réalisa la fusion des deux directions, ce qui donna lieu à la
création de la Direction des Impôts dont les rênes furent
confiées à Monsieur Barnabé OGAN BADA nommé par
arrêté N°344/PR/MEF du 02 Novembre 1968 puis confirmé
par décret N°73-291 du 08 Septembre 1973.
La Direction Générale des Impôts et des
Domaines, pourvoyeuse depuis toujours des caisses de l'Etat a vu sa mission
fondamentale s'affirmer davantage depuis le transfert en 1989 de la fonction de
recouvrement des impôts de la Direction Générale du
Trésor et de la Comptabilité Publique à la Direction
Générale des Impôts et des Domaines.
2- Attributions de la DGID
Dans le cadre de l'exercice de ses compétences, la DGID
a plusieurs attributions. Ainsi, elle est chargée :
v de la détermination de l'assiette, de la
liquidation, du contrôle et du contentieux de tous les impôts et
taxes prévus au code général des impôts ;
v du recouvrement et du reversement au Trésor public
des impôts et taxes, des redevances domaniales et des taxes annexes
perçus par les postes comptables de son réseau ;
v du contrôle fiscal ;
v de la conservation foncière des hypothèques
et autres droits fonciers ;
v de la gestion du domaine privé de l'Etat.
Il s'agira ensuite pour nous d'aborder l'organisation de la
DGID et de définir ses missions.
B- Missions et Organisation de la DGID
1- Missions
Au regard de l'ensemble de ces attributions, la DGID assume
trois missions essentielles :
- d'abord, une mission financière, la plus importante
et la plus reconnue qui consiste à procurer des ressources
financières à l'Etat en vue de la couverture des charges
publiques ;
- ensuite, une mission socio-économique qui se
résume à l'administration et l'orientation de l'économie
par le biais de la fiscalité en usant des techniques de taxation
incitatives ou dissuasives ;
- enfin, une mission politique par laquelle l'Etat assure le
service public et se crédibilise vis-à-vis de ses partenaires.
Pour exercer de manière efficiente les attributions et
les missions présentées supra, les services des impôts
fonctionnent selon une organisation précise.
2- .rganisation de la DGID
La DGID dispose :
- d'un staff composé du Directeur
Général, de son Adjoint, d'un Assistant et du Secrétaire
Administratif ;
- de sept (07) directions centrales à savoir
:
v l'Inspection Générale des Services (IGS) ;
v la Mission Fiscale des Régimes d'Exception (MFRE)
;
v le Centre de Formation Professionnelle des Impôts
(CFPI) ;
v la Direction de la Gestion des Ressources (DGR) ;
v la Recette Nationale des Impôts (RNI) ;
v la Direction de la Législation et du Contentieux
(DLC) et ;
v la Direction de l'Information et des Etudes (DIE) ;
- de quatre (04) directions techniques ou
opérationnelles à compétence nationale
v la Direction des Grandes Entreprises (DGE) ;
v la Direction des Domaines de l'Enregistrement et du Timbre
(DDET) ;
v la Direction Nationale de Vérifications et
d'Enquêtes Fiscales(DNVEF) ;
v la Direction du Centre des Impôts des Moyennes
Entreprises(DCIME) ;
- de sept (07) directions techniques ou
opérationnelles à compétence territoriale
v la Direction des Centres des Impôts de Dantokpa et
des Autres Marchés (DCIDAM) ;
v les Directions Départementales des Impôts
(DDI) de l'Atlantique et du Littoral (DDIAL), de l'Atacora et de la Donga
(DDIAD), du Mono et du Couffo (DDIMC), du Borgou et de l'A libori (DDIBA), de
l'Ouémé et du Plateau (DDIOP) et du Zou et des Collines
(DDIZC).
Nous ne nous appesantirons dans ce travail que sur les
directions qui sont les plus directement impliquées dans le domaine
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 9
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
de notre étude à savoir, la Direction des
Grandes Entreprises et la Direction de la Législation et du
contentieux.
II- Présentation de la Direction des Grandes
Entreprises (DGE)
et de la Direction de la Législation et du
Contentieux (DLC)
La DGE est présentée à travers les
attributions des services qui a composent.
A- La Direction des Grandes Entreprises
Créée par la note de service
n°221/MFE/DC/SGM/DGID/DLC du 02 octobre 2003, la DGE est dirigée
par un cadre Al, administrateur des impôts, nommé par
arrêté du Ministre chargé des Finances sur proposition du
DGID et est chargée :
ü de l'assiette, de la liquidation, du contrôle,
de la confection des états de dégrèvement d'office et du
recouvrement des impôts et taxes dont sont redevables les grandes
entreprises ;
ü de l'instruction des réclamations et des
recours gracieux ;
ü de l'étude et du suivi des dossiers
spécifiques ou techniques sur instruction du Directeur
Général des Impôts et des Domaines. La Direction des
Grandes Entreprises fonctionne à travers les activités des
services qui la composent à savoir : les deux services d'assiette, le
service du contrôle fiscal et la recette principale des impôts.
v Les Services d'Assiette sont chargés
:
> de l'assiette, de la liquidation de l'ensemble des
impôts et taxes d'Etat dont sont redevables les grandes entreprises, et
de la gestion de l'acompte sur les impôts assis sur les
bénéfices et autres acomptes assimilés au cordon douanier
;
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 10
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AMOUSSOU
> des contrôles formels sur place et sur
pièces ainsi que la gestion physique des dossiers et de la confection
des états de dégrèvement d'office
> du suivi des créations, suspensions et fermetures
d'entreprises en liaison avec le service informatique de la DGE.
v Le Service de contrôle fiscal est chargé
de :
> la vérification générale de
comptabilité des entreprises dont les dossiers sont gérés
par la DGE ;
> la vérification de la situation fiscale
personnelle des dirigeants et des associés des entreprises relevant de
sa compétence ;
> la confection des états de dégrèvement
d'office.
v La Recette Principale des Impôts a pour
attributions :
> le recouvrement des impôts et taxes
gérés par la DGE, et la gestion des crédits d'impôts
accordés par la MFRE ;
> l'établissement des cotes irrécouvrables
dont la liste sera transmise à la RNI pour la mise en oeuvre de la
procédure d'admission en non valeur.
La RPI comprend la division caisse composée de la
section chèques et de la section espèces, la division
comptabilité et statistiques, la division du recouvrement et du
contentieux et la division des recettes d'ordres. La RPI est dirigée par
un cadre Al, comptable public nommé par arrêté du Ministre
chargé des Finances sur proposition du DGID. Il est assisté d'un
fondé de pouvoir, cadre Al nommé dans les mêmes conditions
et qui le remplace en cas d'absence.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 11
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AMOUSSOU
Signalons que la DGE disposait d'un service informatique mais
que pour des raisons pratiques et d'efficacité, depuis le mois de
septembre 2011, ce Service Informatique a été rattaché
à la DIE.
Nous abordons à présent la présentation de
la DLC. B- La Direction de la Législation et du
Contentieux
La DLC est l'une des directions centrales de la DGID. Elle
est dirigée par un cadre A1 ayant au moins 15 ans d'ancienneté,
nommé par arrêté du Ministre chargé des Finances sur
proposition du DGID.
La Direction de la Législation et du Contentieux
fonctionne à travers les activités des services qui la composent
à savoir : le Service de la Législation et de la Documentation et
le Service du Contentieux.
v Le Service de la Législation et de la
Documentation est chargé de :
> l'élaboration d'avant-projets des textes et des
mesures d'applications en toutes matières fiscales ;
> la codification et de la mise à jour permanente
du Code Général des Impôts et du Livre des
Procédures Fiscales ;
> la diffusion de la documentation fiscale et de la
préparation des campagnes d'informations et de sensibilisation à
l'intention des contribuables en liaison avec la DIE ;
> la représentation de la DGID aux
séminaires, ateliers et réunions organisés par les autres
structures de l'Etat en vue d'apporter l'échange nécessaire sur
les aspects fiscaux que comportent les documents étudiés.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 12
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AMOUSSOU
Le Service de la Législation et de la Documentation est
dirigé par un cadre A1 ayant au moins 10 ans d'ancienneté,
nommé par note de service du DGID sur proposition du DLC.
v Le Service du Contentieux est chargé du
:
> Traitement et de l'instruction des dossiers de
réclamation et de recours gracieux ;
> Contrôle des états de
dégrèvements ou de restitutions d'office et du contrôle des
états de cotes irrécouvrables ;
> Suivi des instances introduites auprès des
juridictions compétentes en liaison avec la Recette Nationale des
Impôts et l'Agent Judiciaire du trésor.
Le Service du Contentieux est également dirigé
par un cadre A1 ayant au moins 10 ans d'ancienneté, nommé par
note de service du DGID sur proposition du DLC.
Après cette présentation des structures
où nous avions eu à effectuer notre stage pratique, un
état des lieux s'impose.
Paragraphe 2 : Etat des lieux de base et observations de
stage
Etant l'étape initiale du processus de ciblage de la
problématique, nous avons réalisé l'état des lieux
de base à partir de la restitution des mécanismes de
fonctionnement des structures visitées lors du stage en
général et de la situation à améliorer en
particulier.
Nous nous sommes intéressés en l'occurrence aux SA
et au SCF
de la DGE.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L'EVASION
FISCALES INTERNATIONALES 13
Réalisé et soutenu par Sèdjro
Joris AMOUSSOU
I- La Direction des Grandes Entreprises
La DGE traite les dossiers des entreprises réalisant un
chiffre d'affaires annuel hors taxe, dont le montant est supérieur ou
égal à trois cent millions (300 000 000) de francs CFA, quelle
que soit la nature de leurs activités conformément à
l'arrêté n° 018/MEF/DC/SGM/ DGID/DLC du 1er
février 2011 fixant les limites de chiffre d'affaire des régimes
d'impositions. A la date du 31 octobre 2011 la DGE avait à sa charge la
gestion de 704 dossiers répartis entre les deux Services d'Assiette (SA
n°1 et SA n°2). Un apurement du répertoire de la DGE
a donc été réalisé.
La répartition de ces dossiers est faite suivant les
secteurs d'activités :
- Le Service d'assiette n°1 est chargé de 332
dossiers (pharmacies, industries, Bâtiments et Travaux Publics, commerce
général, et quelques négoces)
- Le service d'assiette n°2 des 372 autres dossiers
(cliniques, banques, sociétés d'assurances, les
sociétés de GSM, le reste des négoces et les
sociétés de prestations de services).
La répartition des dossiers par secteurs
d'activités s'avère être une bonne méthode
de répartition des dossiers. Les Services d'Assiette disposent
de 18 gestionnaires soit 9 gestionnaires par SA qui sont chargés entre
autres du contrôle sur pièces des dossiers et de l'imposition
primaire. Nous remarquons que vu le nombre de gestionnaires et de dossiers par
SA, un gestionnaire de la SA n°1 gère en moyenne 37 dossiers et
celui de la SA n°2 gère en moyenne 41 dossiers. Ce qui explique en
partie le fait que tous les dossiers ne soient pas contrôlés de
façon ponctuelle et sur pièces chaque année par les deux
SA de la DGE.
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L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 14
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Tableau 1 : Situation des contrôles
ponctuels et sur pièces
Services
|
Année 2010
|
Année 2011
|
|
Dossiers achevés
|
Dossiers programmés
|
Dossiers achevés
|
SA1 et SA2
|
588
|
383
|
546
|
316
|
Taux
d'exécution
|
65.13
|
57.87
|
|
Source : SA1 et SA2/DGE
Il se pose ici le problème de sous-effectif
des inspecteurs-gestionnaires en service dans les SA de la DGE en
considération du grand nombre de dossiers à traiter.
Le Service de Contrôle Fiscal est chargé de la
vérification générale de la comptabilité des
entreprises dont les dossiers sont gérés par la DGE et de la
vérification de la situation fiscale personnelle des dirigeants et des
associés de ces entreprises. Il est animé par 06
inspecteurs-vérificateurs et un chef de service. Il se pose un
problème de sous-effectif des inspecteurs-vérificateurs
vu l'importance de ce service qui est à la fin de la chaine du
contrôle fiscal et qui reçoit tous les dossiers a à
risque » transmis par les différents Services d'Assiettes de
la DGE. Malgré toute la motivation et le dévouement que
ces agents manifestent pour l'exécution de leurs tâches,
ils n'arrivent pas véritablement à exercer comme il se
doit leur travail.
Les agents du Service de Contrôle fiscal sont
appelés à être sur le terrain c'est-à-dire dans les
entreprises pour effectuer soit un contrôle sur place (en deux
demi-journées) ou une vérification générale de
comptabilité (en trois mois). Ces agents se déplacent très
souvent avec leurs propres moyens de déplacement, parce que
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LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 16
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les véhicules devant être mis à leur
disposition pour qu'ils puissent accomplir convenablement les tâches
n'existent pas. Dès lors un problème d'équipement
des services de la DGE en moyens de déplacement se pose.
Le SCF doit disposer d'assez d'informations pour pouvoir
effectuer tous les recoupements nécessaires pour un contrôle
efficace. Il travaille dès lors à l'interne en étroite
collaboration avec la Brigade d'Enquêtes Fiscales (BEF) de la Direction
Nationale de Vérification et d'Enquêtes Fiscales (DNVEF) et
à l'externe avec la Direction Générale des Douanes et des
Droits Indirects (DGDDI), la Direction Générale du Budget et la
Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité
Publique (DGTCP). Une liaison ayant pour base l'échange
d'informations entre ces différents services existe et est très
utile. Par ailleurs, dans le cadre de l'échange d'informations
entre la DGID et la DGDDI un logiciel du nom de « SYDONIA »
a été conçu et installé. Les
inspecteurs-vérificateurs du Service de Contrôle Fiscal de la DGE
dans l'exercice de leurs fonctions sont appelés à ''questionner''
ce logiciel sur le montant des importations effectuées par une
entreprise au cours d'un exercice comptable. Il arrive très souvent que
ce logiciel donne un montant largement inférieur à celui que le
contribuable a lui-même déclaré. Par ailleurs, il est
souvent difficile tant pour les inspecteurs gestionnaires que pour les
inspecteurs- vérificateurs d'accéder entre autres, au
Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFiP)
qui permettrait de connaître le montant des prestations de services
réalisées au cours d'une année par une entreprise pour le
compte de l'Etat. Il se pose ici le problème de la
fiabilité de «SIDONIA» et de la difficulté
d'accès aux bases de données du «SIGFiP ». Ce
qui révèle entre
autres les limites des outils informatiques tels qu'ils sont
exploités aujourd'hui par le Service du Contrôle Fiscal.
Le SCF devrait travailler comme c'est le cas en France avec
d'autres services publics comme la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale (CNSS) par exemple et disposer d'informateurs officieux comme en
dispose la DGDDI et qui sont appelés « Clébés
». Cela permettrait de disposer d'une part de plusieurs sources
d'informations et de résorber d'autre part dans une certaine mesure
le problème de recoupement des informations.
Les contrôles ponctuels des filiales de multinationales
ont montré que celles-ci disposent des moyens informatiques et
technologiques performants. C'est ainsi que l'utilisation de la
comptabilité informatisée était pratiquée par ces
sociétés bien avant que l'administration fiscale ne s'efforce de
prendre la mesure de la situation sans pour autant pouvoir disposer des outils
adéquats pour un contrôle efficace. Les entreprises s'approprient
les nouveaux logiciels de gestion comptable au fur et à mesure qu'ils
sont créés alors que l'administration fiscale met beaucoup plus
de temps pour acquérir ces moyens qui se trouvent parfois
dépassés au moment de l'acquisition puisque les nouvelles
technologies évoluent très rapidement. Il se pose donc un
problème d'inadéquation des outils de contrôle mis à
la disposition des inspecteurs-gestionnaires et des
inspecteurs-vérificateurs.
C'est dans ce cadre que des séances de
formation en cours de carrière et de recyclage sont souvent
organisées par la DGID, à travers le CFPI. Ces formations
animées par des experts nationaux et internationaux ont pour
but d'informer les inspecteurs des nouveaux moyens de fraude et
d'évasion fiscales utilisés par les entreprises pour
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 17
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AMOUSSOU
échapper au paiement de l'impôt. Ainsi, il a
été organisé début décembre 2011 une
formation pendant environ trois semaines sur les notions de
«comptabilité informatisée» et de
«prix de transfert». Mais il se pose dès lors
le problème du suivi et de la pérennisation de ces
formations. En l'occurrence la dernière en date n'a
été suivie que par les inspecteurs-vérificateurs de la
DGE, du CIME-LITTORAL et de la BVIR.
La charte du contribuable vérifié qui situe
aussi bien l'Administration que les contribuables sur leurs droits et leurs
obligations existe depuis 2005 à la DGID. Il a été
recommandé par les missions du Fonds Monétaire International
(F.M.I.) de joindre cette charte aux avis de vérification avant leur
notification. La mise en oeuvre de cette recommandation est respectée
par l'administration fiscale. Nous pouvons déduire qu'il y a un
renforcement des dispositions préliminaires du contrôle
fiscal.
Nous avons constaté que les inspecteurs-gestionnaires
et les inspecteurs-vérificateurs arrivent tant bien que mal à
travailler sur les dossiers qui ont été programmés pour la
vérification générale de comptabilité et qui leur
sont imputés. Ils travaillent parfois à deux ou à
trois sur un dossier « complexe » et en parfaite symbiose pour que le
travail ne souffre d'aucune irrégularité. Par ailleurs,
nous avons remarqué que les inspecteurs-vérificateurs
malgré toute leur bonne volonté, sont limités dans leur
capacité à rechercher les détails qui permettraient de
relever certaines irrégularités. Pour les grosses entreprises et
filiales de multinationales, certains détails du fonctionnement ne
peuvent être compris et maîtrisés que par des hommes
avertis. Ce besoin de connaissance et de maitrise de détails des charges
s'impose surtout à l'occasion du contrôle des filiales des firmes
multinationales dont les sièges seraient dans des paradis
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 18
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AMOUSSOU
fiscaux ou non. Un manque d'informations et de
connaissances sur les questions de paradis fiscaux, de fraude et
d'évasion fiscales internationales a été noté par
exemple ; ce qui pose le problème de la non
maitrise du concept des paradis fiscaux, de leurs
caractéristiques et de leurs stratégies de fonctionnement par les
inspecteurs-vérificateurs en particulier et par un grand nombre des
inspecteurs des impôts en général. Or une meilleure
connaissance de ces juridictions permettrait de les identifier, de connaitre
leurs moyens et méthodes d'intervention et d'envisager par la suite une
lutte contre leur utilisation. Nous notons à la suite de ce constat,
l'inexistence par exemple des inspecteurs vérificateurs
spécialisés dans les contrôles des compagnies d'assurance,
des banques, des sociétés de brasserie, des
sociétés cimentières, des sociétés des corps
gras etc.... à dimensions multinationales. Ce qui révèle
une absence de spécialisation des inspecteurs gestionnaires et
des inspecteurs vérificateurs.
Dans sa gestion fiscale, un groupe peut chercher à
gonfler les bénéfices d'un établissement situé dans
un état peu imposé en diminuant corrélativement ceux qui
seront dégagés au Bénin. Il peut jouer pour cela sur
les prix de transfert à l'occasion des échanges des
biens et services. Les techniques sont souvent connues mais pas
maitrisées :
- ventes à prix insuffisant ou achats à prix
excessif ;
- redevances d'un taux excessif, voire pour services fictifs
;
- avance à faible intérêt ou sans
intérêt ;
- abandons de créances injustifiés ;
- charges communes non réparties ou mal
réparties.
Des filiales de firmes multinationales installées au
Bénin et usant de ces techniques ne se contentent dès lors que de
payer l'impôt
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 19
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B.I.C. minimum ou des montants d'impôts sur la base d'un
résultat fiscal anormalement bas. Les chiffres d'affaires sont
très susceptibles d'être manipulés aux fins de
réduire l'assiette imposable par le jeu des transactions à
l'intérieur d'un groupe, tout en faisant subsister au sein du groupe, un
bénéfice important qui sera peu ou pas imposé. Mais la
complexité du mécanisme de ces transactions pose quelques
problèmes quant à leur maîtrise par les inspecteurs lors du
contrôle fiscal. Nous notons, la non maîtrise des
techniques des prix de transfert utilisées par les filiales des firmes
multinationales.
Certains des problèmes identifiés plus haut
expliquent en partie le faible taux constaté de couverture des
contrôles externes du SCF par rapport au nombre de dossiers
programmés dans une année.
Tableau 2 : Situation des dossiers
programmés pour la vérification générale de
comptabilité par le SCF des quatre dernières années.
Années
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Eléments
|
|
|
|
|
Nombre de dossiers programmés pour
la vérification générale
|
101
|
82
|
123
|
135
|
Nombre d'inspecteurs au
|
|
|
|
|
SCF
|
08
|
06
|
06
|
07
|
Nombre de dossiers ouverts
|
58
|
77
|
47
|
82
|
Nombre de
dossiers effectivement vérifiés/approuvés
|
37
|
40
|
57
|
38
|
Taux de vérification générale de
comptabilité effectué et approuvé par rapport au
nombre de dossiers programmés
|
36,63
|
48,78
|
46,34
|
28.15
|
Source : SCF/DGE
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 20
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AMOUSSOU
La DGE dispose d'une salle des archives ;
mais cette salle était gérée par un agent chargé de
suivre les mouvements des dossiers. Cet agent a été
affecté et n'a pas été remplacé ; ce qui fait
qu'aujourd'hui les mouvements des dossiers ne sont pas suivis. Nous
déplorons ici l'absence d'un mécanisme cohérent de gestion
des postes et des emplois.
Après avoir présenté l'état des
lieux de la DGE, nous restituerons les mécanismes de fonctionnement de
la DLC.
Il- La Direction de la Législation et du
Contentieux
Nous avons présenté en l'occurrence
l'état des lieux du Service de la Législation et de la
Documentation qui représente avec le Service du Contentieux les deux
services de la DLC.
Au regard de ses attributions, et de toutes ses missions nous
avons remarqué une insuffisance de moyens matériels et
humains. Il est à noter que le SLD constitue la base de toute
la documentation de la DGID. Mais jusqu'à ce jour, il n'y a pas
une véritable bibliothèque dans cette grande direction
pouvant permettre au SLD d'avoir accès à une information à
jour.
De même, il est à déplorer l'inexistence
de projets de conventions fiscales, et de textes de loi adaptés aux
nouveaux moyens de fraude et d'évasion utilisés par les
multinationales. Or ceux qui sont actuellement exploités ne se
prêtent pas dans leur application, aux nouvelles stratégies de
fraude. Il existe dès lors une inadéquation de la
législation fiscale en certaines de ses composantes par rapport
aux différentes réalités que présentent les
dossiers soumis au contrôle.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 21
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
Le fonds documentaire qui existe au SLD et qui est plus ou
moins fourni est géré par un documentaliste qui joue en
même temps le rôle d'archiviste. Ce dernier opère la gestion
documentaire à l'aide d'un logiciel du nom de CDS-ISIS. Ce qui permet,
une meilleure gestion du fonds documentaire du SLD.
En chaque début d'année, le service de la
législation prépare un projet de lettre à la signature du
Directeur Général des Impôts et des Domaines en vue de
susciter des propositions de mesures fiscales à insérer dans la
loi de finances en cours de préparation. Les diverses propositions
émanant des services sont centralisées au niveau de ce service.
Elles sont mises en forme et envoyées au Comité de
Réflexion de la DGID pour étude et amendement. L'examen
desdites propositions en comité de réflexion permet
d'étudier de façon approfondie et concertée les nouvelles
mesures fiscales.
La vulgarisation des dispositions fiscales nouvelles, se fait
lors des campagnes d'information. En ce qui concerne la procédure de
préparation des campagnes d'information, le directeur de la
législation et du contentieux avec l'aide de ses chefs de services et
des collaborateurs cadres Al supervisent chaque année une réunion
portant sur la sélection des thèmes de campagne. Il est
préparé à la fin de chaque réunion une fiche
explicative qui fait ressortir les avantages et/ou les inconvénients de
la mesure pour les contribuables et les difficultés que peuvent
rencontrer les agents dans sa mise en oeuvre. Ainsi avec ces
fiches, des projets de dépliants et de communiqués sont
élaborés à l'attention des contribuables. Cette campagne
sera ensuite complétée par les interventions à la radio et
à la télévision pour expliquer aux populations et surtout
aux contribuables les nouvelles mesures fiscales qui sont prises. Ces
dispositions conduisent à une bonne méthode
de
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 22
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vulgarisation et à une stratégie de
communication assez efficace mais qui gagnerait à faire l'objet
d'une évaluation ex post pour savoir si les fruits ont tenu vraiment la
promesse des fleurs
L'accroissement des recettes fiscales à travers la
lutte contre l'utilisation frauduleuse des paradis fiscaux et des prix de
transfert nécessite d'une part l'organisation des rencontres
périodiques sur les questions de fiscalité internationale et
d'autre part la signature par le Benin de conventions aussi bien
bilatérales que multilatérales portant échanges
d'informations et de documents. Les dispositions des conventions sur la double
imposition ne sont parfois pas véritablement appliquées parce
qu'elles ne répondent plus aux réalités économiques
et fiscales de l'heure. Une relecture de ces conventions devrait
être envisagée périodiquement ce qui n'est pas le cas pour
l'instant.
La gestion fiscale des multinationales n'est pas neutre. Dans
leur recherche de l'optimisation fiscale, ces organismes tendent à
localiser leurs bénéfices là où ils sont le moins
imposés, c'est-à-dire dans des paradis fiscaux. Ces
dernières ayant des filiales au Bénin ont recours aux
paradis fiscaux pour entre autres minimiser leur imposition. Le Benin
n'ayant pas signé de conventions fiscales portant échange
d'informations et de documents avec des paradis fiscaux ou des pays à
fiscalité privilégiée, il est difficile pour
l'administration fiscale d'appréhender les méthodes de fraude
développée.
Signalons que le terme paradis fiscal prend souvent
son sens seulement en comparaison avec d'autre pays où la
fiscalité est plus élevée. Par exemple l'article 238 A du
Code Général des Impôts (CGI) français dispose qu'on
est en présence d'un pays à fiscalité
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 23
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
privilégiée lorsque le taux de
l'impôt sur les bénéfices y est inférieur de plus de
la moitié à celui qui aurait été applicable en
France, soit moins de 16.67%. Mais nous avons remarqué que n i
le terme «paradis fiscal », n i celui de «pays
à fiscalité privilégiée» n'apparait dans
aucun article du Code Général des Impôts (CGI)
béninois et du livre des procédures fiscales (LPF).
Nous avons procédé dans la section suivante au
ciblage de la problématique.
Section 2 : Ciblage de la problématique
Dans le paragraphe précédent, nous avons
proposé une restitution des mécanismes de fonctionnement de la
DGE et de la DLC consistant en une présentation enchevêtrée
des forces et faiblesses constatées dont nous ferons à
présent un inventaire avant d'amorcer la démarche conduisant au
ciblage de la problématique.
Paragraphe 1 : De l'inventaire au choix de la
problématique
L'objectif ici est de choisir la problématique de
l'étude à partir de l'inventaire des éléments
tirés de l'état des lieux de base.
I- Inventaire des éléments de
l'état des lieux de base
Nous avons relevé d'abord les atouts, puis les
problèmes et, nous avons regroupé ensuite les
problématiques possibles par centres d'intérêt.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 24
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AMOUSSOU
A- Inventaire des atouts et des problèmes
1- Inventaire des atouts
Les atouts représentent ici les forces et les
opportunités relevées aussi bien au niveau de la DGE qu'au niveau
de la DLC. Nous pouvons évoquer :
· l'apurement du répertoire de la DGE ;
· une bonne méthode de répartition des
dossiers par SA ;
· la motivation et le dévouement
manifestés par les agents de la DGE lors de l'exécution de leurs
tâches ;
· l'existence de liaison entre la DGE et la BEF, la
DGDDI la DGB, la DGTCP pour des échanges d'informations ;
· l'organisation de séances de formation en cours
de carrière et de recyclage animées par des experts nationaux et
internationaux au profit des inspecteurs;
· le renforcement des dispositions préliminaires
du contrôle fiscal ;
· les inspecteurs-gestionnaires et les
inspecteurs-vérificateurs de la DGE travaillent à deux ou
à trois et en symbiose sur les dossiers « complexes » ;
· la présence d'une salle des archives à
la DGE ;
· une meilleure gestion du fonds documentaire au SLD
;
· une bonne méthode de vulgarisation et une
stratégie de communication assez efficace;
· l'examen des propositions de mesures fiscales en
comité de réflexion permet d'étudier de façon
approfondie et concertée les nouvelles mesures fiscales.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L'EVASION
FISCALES INTERNATIONALES 25
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LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L'EVASION
FISCALES INTERNATIONALES 26
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2- Inventaire des problèmes
Il y a lieu d'indexer ici :
· le nombre insuffisant d'inspecteurs-gestionnaires et
vérificateurs à la DGE ;
· le manque d'équipements en matériel roulant
à la DGE ;
· la non fiabilité du logiciel «SYDONIA»
;
· les difficultés d'accès aux bases de
données du «SIGFiP » ;
· la difficulté de recoupement de l'information par
les inspecteurs vérificateurs ;
· l'inadéquation des outils de contrôle mis
à la disposition des inspecteurs-gestionnaires et des
inspecteurs-vérificateurs ;
· l'absence de suivi et de pérennisation des
formations organisées ;
· la non maîtrise du concept des « paradis
fiscaux» ;
· l'absence de spécialisation des
inspecteurs-gestionnaires et des inspecteurs-vérificateurs ;
· la non maîtrise des techniques des prix de
transfert utilisées par les filiales des firmes multinationales ;
· l'absence d'un mécanisme cohérent de
gestion des postes et des emplois ;
· l'insuffisance des moyens matériels et humains
à la DLC ;
· l'inexistence d'une véritable bibliothèque
au SLD/DLC ;
· l'inadéquation de la législation fiscale en
certaines de ses composantes ;
· l'absence de conventions fiscales entre le Bénin
et des paradis fiscaux ;
· l'absence de disposition du Code Général
des Impôts et du livre des procédures fiscales faisant
référence au terme « paradis fiscaux » ou
« pays à fiscalité privilégiée »
;
· l'absence de relecture périodique des
conventions fiscales que le Benin a eu à signer.
B- Regroupement des problèmes
spécifiques par centres d'intérêt :
Dans la suite de notre développement, nous ne nous
sommes intéressés qu'aux problèmes ; les atouts
constituant des éléments positifs déjà acquis qui
ne méritent que d'être renforcés et
pérennisés. Ces problèmes qui viennent d'être
inventoriés sont susceptibles d'être regroupés en trois
centres d'intérêt relatifs :
· au fonctionnement des structures chargées du
contrôle fiscal à la DGE ;
· au fonctionnement de la DLC ;
· aux enjeux liés à l'existence des
paradis fiscaux.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 27
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Tableau 3 : Regroupement des problématiques
possibles par centres d'intérêt
N°
|
Centres d'intérêt
|
Problèmes spécifiques
|
Problèmes généraux
|
Problématiques
|
1
|
Fonctionnement des structures chargées du contrôle
fiscal à la DGE.
|
-Nombre insuffisant
d'inspecteurs gestionnaires et vérificateurs
-Manque d'équipement en matériel roulant
-Non fiabilité du logiciel « SYDONIA »
-Difficulté de recoupement de l'information
-Absence de suivi et de pérennisation des formations
reçues -Difficultés d'accès aux bases de données du
« SIGFIP »
-Absence d'un mécanisme cohérent de gestion des
postes et des emplois -Inadéquation de la législation fiscale
|
Inadéquation des moyens de fonctionnement de la DGE.
|
Problématique de l'adéquation des moyens de
fonctionnement de la DGE.
|
2
|
Fonctionnement de la DLC.
|
-Insuffisance des moyens matériels et humains
-Absence d'une véritable bibliothèque au SLD
-Absence de relecture périodique des conventions fiscales
que le Benin a eu à signer
|
Absence de performance du SLD/DLC.
|
Problématique de l'amélioration de la performance
du SLD/DLC.
|
3
|
Enjeux liés à l'existence des paradis fiscaux
|
-Inadéquation des outils de contrôle mis à
la disposition des inspecteurs- gestionnaires et des
inspecteurs-vérificateurs -Absence de spécialisation des
inspecteurs
-Non maîtrise du concept des paradis fiscaux
-Non maîtrise des techniques des prix de transfert
utilisées par les filiales des firmes multinationales
-Absence de conventions fiscales entre le Benin et des paradis
fiscaux -Absence de disposition du CGI et du LPF faisant
référence aux paradis fiscaux.
|
Absence d'une véritable lutte contre les paradis
fiscaux.
|
Problématique de la lutte contre les paradis fiscaux.
|
|
Source : l'étude en cours
Nous avons procédé dans la suite à la
justification du sujet, après avoir choisi la problématique.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L'EVASION
FISCALES INTERNATIONALES 28
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II- Choix de la problématique et justification
du sujet
Les problèmes identifiés lors de l'état
des lieux et regroupés par centre d'intérêt laissent
apparaître, trois différentes problématiques auxquelles la
DGID devrait s'atteler à apporter des solutions en vue de
l'accroissement de ses performances. Il s'agit de :
· la problématique de l'adéquation des
moyens de fonctionnement de la DGE ;
· la problématique de l'amélioration de la
performance du SLD/DLC ;
· la problématique de la lutte contre les paradis
fiscaux.
S'il est vrai que chacune de ces problématiques a une
importance indéniable, il n'en demeure pas moins vrai que dans
l'intérêt de la rigueur, de la qualité et de la
lisibilité des réflexions à mener, un choix s'impose.
Ainsi, dans la démarche conduisant à
opérer un tel choix, il nous est apparu qu'une meilleure connaissance
des paradis fiscaux à travers leur identification, la maîtrise de
leurs moyens et méthodes d'intervention permettrait d'appréhender
les motivations qui poussent certaines sociétés à
préférer les paradis fiscaux. C'est ainsi que nous avons
décidé de porter notre choix sur la
problématique relative à la lutte
contre les paradis fiscaux.
La libéralisation financière et
économique a favorisé la prolifération de paradis fiscaux
et des mécanismes permettant aux détenteurs de grosses fortunes
et surtout aux multinationales d'échapper à leurs
responsabilités fiscales envers les Etats. Pour les pays du Sud en
général et pour le Bénin en particulier, les effets de la
fraude et de l'évasion fiscales sont désastreux. La plupart des
Etats du monde n'ont aujourd'hui pas la capacité d'assurer leurs
dépenses en
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 29
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matière de santé, d'éducation et
d'infrastructures, principalement parce qu'ils ne parviennent pas à
générer suffisamment de recettes fiscales pour les
dépenses sociales. Combattre les causes de cette crise permettrait non
seulement de couvrir l'actuel déficit de financement du
développement au niveau mondial mais également de corriger dans
une certaine mesure la faiblesse des recettes fiscales constatée dans
les pays pauvres comme le Bénin. D'après l'Organisation de
Coopération et de Développement Economiques (OCDE)1,
entre le début des années 1970 et la fin de l'année 2004,
le nombre de paradis fiscaux reconnus est passé d'environ 25 à
72. Chaque année, s'envoleraient des pays du Sud vers les paradis
fiscaux 10 fois ce qu'ils reçoivent en aide internationale : 600
à 800 milliards d'euros, selon les estimations de Raymond
BAKER2. La fraude fiscale à laquelle se livrent, notamment,
les multinationales, serait responsable à elle seule de 60 à 65%
de cette fuite illicite de capitaux, conséquence des fausses factures et
de la manipulation des prix de transfert entre les filiales d'un même
groupe pour délocaliser ses profits dans les paradis fiscaux. Les
caisses des Etats du Sud perdraient chaque année 125 milliards d'euros
de recettes fisca les3, un montant supérieur à ce qui
est demandé par les Nations Unies pour réduire de moitié
la pauvreté d'ici 2015.
La lutte contre la fraude et l'évasion fiscales
permettrait de rassembler assez d'argent pour financer à court terme les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et à
long terme, les domaines de la santé, de l'éducation et des
infrastructures dans les
1 L'OCDE est un forum d'échanges qui regroupe les pays
développés et émergeants. L'OCDE est aussi à
l'avant-garde des efforts entrepris pour comprendre les évolutions du
monde actuel et les préoccupations qu'elles font naître. Les pays
membres de l'OCDE sont entre autres : l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, la
Belgique, le Canada, la Corée, le Danemark, l'Espagne, les
États-Unis, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie,
l'Irlande, l'Italie, le Japon, le Luxembourg, la Norvège, le Portugal,
le Royaume-Uni...
2
http://www.gfip.org/storage/gfip/non-economist%20recent%20capita
l%20f light%20fina l%20french.pdf
3 Christian Aid, Death and taxes: the true toll of tax
dodging, mai 2008, p.45 :
http://christianaid.org.uk/images/deathandtaxes.pdf
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 30
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AMOUSSOU
pays en voie de développement, comme le Bénin.
Des actions sont donc nécessaires pour limiter la fraude et
l'évasion fiscales internationales. Le développement en 2008 de
la crise financière née aux Etats-Unis a confirmé en
partie, la nocivité des paradis fiscaux et leur rôle dans
l'instabilité financière. Le G20 a mis la lutte contre les
paradis fiscaux à l'ordre du jour des négociations
internationales et le Bénin comme les autres pays du Sud qui sont les
gros perdants ne devraient pas rester en marge de ces négociations.
Tout ceci nous a motivé dans notre choix de la
problématique et nous a incité à vouloir apporter notre
modeste contribution à la résolution des problèmes
spécifiques liés à cette problématique à
travers une réflexion menée sur le thème intitulé :
«Les paradis fiscaux et la lutte contre la fraude et
l'évasion fiscales internationales ».
Nous avons abordé dans le paragraphe suivant la
spécification de la problématique et les séquences de sa
résolution.
Paragraphe 2 : Spécification de la
problématique et séquences de sa résolution
Précédemment, nous avons retenu la
problématique de la lutte contre les paradis fiscaux. Il reste
maintenant à la spécifier et à présenter les
différentes séquences de sa résolution.
I - Spécification de la
problématique
La problématique de la lutte contre les paradis
fiscaux englobe six problèmes identifiés supra et qui concernent
:
· l'inadéquation des outils de contrôle mis
à la disposition des inspecteurs-gestionnaires et des
inspecteurs-vérificateurs ;
· l'absence de spécialisation des inspecteurs ;
· la non maîtrise du concept des paradis fiscaux ;
·
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 31
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AMOUSSOU
la non maîtrise des techniques des prix de transfert
utilisées par les filiales des multinationales ;
· l'absence de conventions fiscales entre le Benin et des
paradis fiscaux ;
· l'absence de dispositions du CGI et du LPF faisant
référence au terme « paradis fiscaux » ou
« pays à fiscalité privilégiée
».
Il convient de remarquer que la résolution en amont
des problèmes liés à la non maîtrise des techniques
de prix de transfert et à l'absence de conventions fiscales entre le
Benin et des paradis fiscaux permettrait la résolution en aval dans une
certaine mesure des problèmes liés à l'inadéquation
des outils de contrôle et à l'absence de dispositions du CGI
faisant allusion aux paradis fiscaux. Le problème lié à
l'absence de spécialisation des inspecteurs, peut être
résolu par la volonté de l'administration de renforcer les
capacités de ses agents dans des domaines et secteurs d'activités
prioritaires. Ce qui précède nous amène à retenir
les trois problèmes spécifiques ci-après :
· Problème spécifique 1
: non maîtrise du concept des paradis fiscaux ;
· Problème spécifique 2
: non maîtrise des techniques des prix de transfert
utilisées par les filiales des multinationales ;
· Problème spécifique 3
: absence de conventions fiscales entre le Benin et des paradis
fiscaux.
II- Séquences de résolution de la
problématique de la lutte contre les paradis fiscaux
De manière synoptique, la problématique de la
lutte contre les paradis fiscaux (problématique en étude) est
structurée ainsi que le fait apparaître le schéma
ci-dessous :
Réalisé et soutenu
par Sèdjro Joris AMOUSSOU
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 32
Graphiquel: Représentation
schématique de la problématique structurée
Source : Résultats de nos
investigations
~
Problème Général :
Absence
d'une véritable lutte contre les
paradis fiscaux
maîtrise des techniques des prix de
transfert utilisées par les
filiales des multinationales
Problème
spécifique 1 : Non
maîtrise du concept des
paradis fiscaux
Problème spécifique
2: Non
Problème spécifique 3
: Absence de conventions fiscales entre le Benin et
des paradis fiscaux
Cette représentation nous fait donc
appréhender lles cont
|
ours
|
et l'étendue des questions qu'il faudra
résoudre plus loin.
La démarche de cet exercice de résolution
de la problématique choisie est séquentielle et par
niveaux.
x
A cet égard, il s'agira dans un premier
temps :
- d'abord de se fixer des objectifs tant au niveau
général qu'au niveaux
spécifiques ;
-
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 33
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
ensuite d'identifier des causes supposées être
à la base des problèmes à traiter en vue de la formulation
des hypothèses de recherche et ;
- enfin, de réaliser à partir d'une revue
documentaire, le point des connaissances acquises.
Dans un second temps, il va être utile d'annoncer la
démarche méthodologique devant déboucher sur l'analyse des
résultats de nos enquêtes. Ce n'est qu'alors qu'il sera
procédé à l'établissement du diagnostic sur la base
duquel nous proposerons des approches de solutions ainsi que les conditions de
leur mise en oeuvre.
CONCEPTION ET MISE EN OEUVRE DU CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE DE L'EPUDE
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES
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LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 35
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AMOUSSOU
Dans le chapitre précédent, nous sommes partis
des constats significatifs issus de nos observations de stage pour cibler la
problématique de la lutte contre les paradis fiscaux dont les
manifestations concrètes sont les problèmes spécifiques 1,
2 et 3 identifiés. Ce chapitre-ci est destiné à
diagnostiquer chacun de ces différents problèmes. Pour ce faire,
la démarche consistera dans une première étape à
concevoir le cadre théorique et méthodologique de l'étude
et dans une deuxième à mettre en application le cadre
conçu.
Section1 : Conception du cadre théorique et
méthodologique de l'étude
Dans la présente section, les objectifs seront d'abord
fixés, puis les hypothèses formulées. Ensuite, un point
sera fait sur les connaissances acquises sur la question des paradis fiscaux
grâce à la revue de littérature. Enfin, suivra la
définition du cadre méthodologique dans sa double dimension
empirique et théorique.
Paragraphe 1 : Objectifs, Hypothèses et Revue de
littérature
I- Fixation des objectifs et formulation des
hypothèses A- Fixation des objectifs
Les objectifs à fixer sont rattachés au
problème général et aux problèmes
spécifiques. Pour cela, rappelons-nous d'abord ces problèmes :
· Problème Général :
Absence d'une véritable lutte contre les paradis fiscaux
;
· Problème spécifique 1
: Non maîtrise du concept des paradis fiscaux ;
·
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 36
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Problème spécifique 2 : Non
maîtrise des techniques des prix de transfert utilisées
par les filiales des multinationales ;
· Problème spécifique 3
: Absence de conventions fiscales entre le Benin et des paradis
fiscaux.
1- .bjectif général :
L'objectif général de la présente
étude est de contribuer à la prise de dispositions en vue d'une
véritable lutte contre la fraude et l'évasion fiscales
internationales à travers l'utilisation des paradis fiscaux.
2- Objectifs spécifiques :
Ils sont reliés aux problèmes spécifiques
de même rang.
· Objectif spécifique 1 :
Contribuer à une meilleure connaissance des paradis fiscaux ;
· Objectif spécifique 2 :
Suggérer les conditions de la maîtrise des techniques des prix de
transfert ;
· Objectif spécifique 3 :
Proposer la signature de conventions fiscales entre le Benin et des paradis
fiscaux.
Nous passons à l'étape suivante qui est celle de
la formulation des hypothèses et de la réalisation du tableau de
bord de l'étude.
B- Formulation des hypothèses et tableau de bord de
l'étude
Etant donné que l'hypothèse
générale ne pourrait être formulée, nous avons
dégagé les causes et formulé les hypothèses de
l'étude en fonction des problèmes spécifiques.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 37
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AMOUSSOU
1- Causes et Hypothèse liées au
problème spécifique n°1
Le vocable "paradis fiscaux " désigne : «
Des micros territoires ou Etats aux législations fiscales laxistes ou
inexistantes. Une de leurs caractéristiques communes est de pratiquer
l'accueil illimité et anonyme de capitaux. On peut parler de pays qui
commercialisent leur souveraineté en offrant un régime
législatif et fiscal favorable aux détenteurs de capitaux, quelle
que soit leur origine »4.
Concernant le problème spécifique n°1
relatif à la non maîtrise du concept des paradis fiscaux, nous
avons pu identifier deux causes susceptibles d'en être à la base.
Il s'agit :
- de l'absence de spécialisation des inspecteurs et ;
- de l'absence d'une thématique sur la
fiscalité internationale dans la formation fiscale de base des agents de
la DGID (en l'occurrence ceux qui sont sortis de l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature).
La spécialisation des inspecteurs revêt une
importance particulière et c'est dans cette logique que la DGID
s'inscrit certainement en organisant souvent par le biais du CFPI des
formations en cours de carrière. Mais il est important de constater
qu'une spécialisation ne saurait portée ses fruits sans une
maîtrise au préalable des notions élémentaires dans
les différents domaines choisis. La formation fiscale de base
donnée à l'ENAM devrait dès lors prendre en compte la
notion de "fisca lité internationa le" qui, bien étudiée,
ne saurait éclipsée celle de "paradis fiscaux" ce qui n'est pas
le cas pour l'instant.
4 Définition de l'Association pour une Taxation des
Transactions financières et pour l'Action Citoyenne (ATTAC)
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 38
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
Nous estimons alors que l'absence d'un enseignement sur la
fiscalité internationale à l'ENAM est donc la cause de la non
maîtrise du concept des paradis fiscaux. De là, nous formulons
l'hypothèse selon laquelle, la non maîtrise du concept des
paradis fiscaux provient de l'absence d'une thématique sur la
fiscalité internationale à l'ENAM.
2- Causes et Hypothèse liées au
problème spécifique n°2
Avant d'énumérer les causes possibles
liées au problème de la non maîtrise des techniques des
prix de transfert utilisées par les filiales des multinationales, il est
important d'éclairer sur ce que recouvre la notion de "prix de
transfert''. En effet, ils se définissent comme étant les prix
des transactions entre sociétés d'un même groupe et
résidentes d'Etats différents : ils supposent donc, des
transactions intra-groupe et le passage d'une frontière. Il s'agit
grosso modo d'une opération «d'import-export» au sein d'un
même groupe, excluant toute transaction à l'internationale avec
des sociétés indépendantes ainsi que toute transaction
intra-groupe sans passage de frontière. Les techniques sont relatives
par exemple à la vente à prix insuffisant ou à l'achat
à prix excessif, à l'abandon de créances
injustifié, et à la redevance pour services fictifs.
Deux (02) facteurs explicatifs peuvent être
envisagés en ce qui concerne le problème spécifique
n°2 :
- la méconnaissance par les inspecteurs de la nature
juridique des liens de dépendance entre les filiales des groupes et la
difficulté qu'ils ont à identifier les services intra-groupe
rendus ;
- la difficulté d'appréciation des services
rendus et des prix de pleine concurrence.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 39
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Lors d'un contrôle fiscal, l'inspecteur des impôts
ne peut pas connaitre la nature juridique des liens de dépendance entre
des entreprises en exploitant des documents de base comme le statut, le
registre de commerce, le journal de publication et la déclaration
d'existence. Il doit donc user de son droit de communication en partant des
déclarations du contribuable pour déterminer la nature exacte des
liens de dépendance éventuelles avec d'autres entreprises. Par
ailleurs l'analyse en détail des rubriques concernées par les
prestations de service dans les états financiers d'une entreprise peut
permettre Cr l'inspecteur des impôts de distinguer les services locaux
rendus Cr la société de ceux rendus Cr l'étranger. Il peut
aussi dans ce cas faire usage de son droit de communication pour demander Cr
l'entreprise concernée , de lui fournir la liste des membres de son
groupe, et de clarifier la qualité des services rendus. De lCr, la
méconnaissance par les inspecteurs de la nature juridique des liens de
dépendance entre les filiales des groupes et la difficulté qu'ils
ont à identifier les services intra-groupe rendus ne nous semblent pas
justifier le problème de la non maîtrise des techniques des prix
de transfert utilisées par les filiales des multinationales.
Pour déceler les services intra-groupe impliquant des
prix de transfert, l'inspecteur-vérificateur est confronté Cr des
difficultés de recherche de l'intérêt économique et
commercial que présentent les services rendus Cr la
société et , Cr des difficultés d'appréciation des
prix pratiqués en application du principe de pleine
concurrence5 recommandé par l'OCDE.
Nous pouvons dès lors formuler l'hypothèse selon
laquelle la non maîtrise des techniques des prix de transfert
utilisées par les
5 Un ensemble de règles applicables en matière de
prix de transfert Cr l'intention des entreprises multinationales et des
administrations fiscales élaborés par l'OCDE en 1995. «
Norme internationale pour la fixation des prix de transfert »
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 40
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
filiales des multinationales s'explique par la
difficulté d'appréciation des services rendus et des prix de
pleine concurrence.
3- Cause et hypothèse liées au
problème spécifique n°3
Les conventions fiscales ont notamment pour objet de
protéger pleinement les contribuables contre la double imposition, de
faciliter l'échange de documents et de renseignements entre les Etats
signataires et de permettre en cas de besoin la mise en place d'une assistance
administrative internationale en cas de besoin. Le Conseil Economique et Social
des Nations Unies par sa résolution 1980/13 du 28 avril 1980 a reconnu
l'importance que revêt la coopération internationale dans la lutte
contre la fraude et l'évasion fiscale internationales, en rappelant
qu'il convient que les organisations internationales et régionales
arrêtent des principes directeurs visant à faciliter la conclusion
de conventions fiscales.
D'où, nous formulons l'hypothèse selon laquelle,
l'absence de conventions fiscales entre le Benin et des paradis fiscaux
est due à l'absence d'organisation comme l'OCDE au plan régional
pour inciter les pays à la conclusion de conventions fiscales et pour
élaborer des mécanismes et stratégies concertés de
lutte contre les paradis fiscaux.
La problématique choisie, les problèmes
spécifiques identifiés, les objectifs formulés, les causes
retenues et les hypothèses formulées peuvent être
résumés dans le tableau de bord de l'étude
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 41
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Tableau n°4 : Tableau de Bord de
l'Etude sur : les paradis fiscaux et la lutte contre la fraude et
l'évasion fiscales internationales.
Niveaux d'analyse
|
Problématiques
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Absence d'une véritable lutte contre les paradis
fiscaux
|
Contribuer à la prise de dispositions en vue d'une
véritable lutte contre la fraude et l'évasion fiscale
internationales à travers l'utilisation des paradis fiscaux
|
-
|
-
|
Niveaux spécifiques
|
1
|
Non maîtrise du concept des paradis fiscaux
|
Contribuer à une meilleure connaissance des paradis
fiscaux
|
L'absence d'une thématique sur la fiscalité
internationale à l'ENAM
|
La non maîtrise du concept des paradis fiscaux provient de
l'absence d'un enseignement sur la fiscalité internationale à
l'ENAM
|
2
|
Non maîtrise des techniques des prix de transfert
utilisées par les
filiales des
multinationales
|
Suggérer les conditions de la maîtrise des
techniques de prix de transfert
|
La difficulté d'appréciation des services rendus et
des prix de pleine concurrence
|
La non maîtrise des techniques de prix de transfert
utilisées par les filiales des multinationales s'explique parla
difficulté d'appréciation des services rendus et des prix de
pleine concurrence
|
3
|
Absence de conventions fisca les entre le Bénin et
des paradis fiscaux
|
Proposer la signature de conventions fiscales entre le
Bénin et des paradis fiscaux
|
L'absence d'organisation comme l'OCDE au plan régional
pour inciter les pays à la
conc lusion de conventions fiscales et pour élaborer des
mécanismes et stratégies concertés de lutte contre les
paradis fiscaux
|
L'absence de conventions fiscales entre le Benin et des paradis
fiscaux est due à l'absence d'organisation comme l'OCDE au plan
régional pour inciter les pays à la conclusion de conventions
fiscales et pour élaborer des mécanismes et stratégies
concertés de lutte contre les paradis fiscaux
|
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 42
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LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 43
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AMOUSSOU
Mais il convient, avant de poursuivre, de scruter les
préoccupations abordées par ceux qui nous avaient
précédés dans la réflexion sur les paradis
fiscaux.
II- Revue de littérature
La revue de littérature permet de s'assurer au
préalable de l'état des connaissances acquises à partir de
la documentation mobilisée sur les problèmes identifiés.
Ainsi, cet exercice sera fait en tenant compte de la documentation
mobilisée et étroitement liée à la lutte contre les
paradis fiscaux. Elle tiendra compte des problèmes spécifiques
rappelés supra :
n En ce qui concerne le problème de la non
maîtrise du concept des paradis fiscaux, le mémoire en
vue de l'obtention du graduat en comptabilité à
l'Université Libre de Bruxelles portant le thème «
Les paradis fiscaux et la fraude fiscale » de Said EL
FAKIRI nous a été d'un grand apport. En effet, l'auteur s'est
posé la question de savoir quels sont les moyens dont dispose
l'administration fiscale pour lutter contre la fraude fiscale et contre
l'utilisation frauduleuse des paradis fiscaux. Il a tenté de
répondre à cette question à travers d'une part une
définition du terme paradis fiscal, une classification des
paradis fiscaux, une énumération des caractéristiques des
paradis fiscaux6 et d'autre part en exprimant l'enjeu que
représente aujourd'hui la lutte contre les paradis fiscaux. Par
ailleurs, nous avons eu à consulter le document issu du séminaire
sur la réforme des politiques fiscales organisé du 29 novembre au
1er décembre 2010 au Maroc par le Centre Africain de Formation et de
Recherche Administrative pour le Développement
6Voir en annexe 2 les caractéristiques des
paradis fiscaux et leur classification d'après l'OCDE ainsi que la carte
des différents paradis fiscaux dans le monde.
(CAFRAD). Ce séminaire avait pour thème :
« L'évasion fiscale en Afrique - Cas du Maroc : sortes
d'évasion et comment la maîtriser ? » Il s'agissait
de répondre lors de ce séminaire à la question de savoir
comment améliorer les recettes fiscales des Etats africains grâce
à un système de collecte fiscal plus adapté et à
travers une saine gestion des finances publiques.
Mike LEWIS dans son ouvrage intitulé «
Evas ion fiscale internationale et pauvreté », a
essayé de faire comprendre comment la libéralisation
financière et l'idéologie économique dominante ont
favorisé la prolifération des paradis fiscaux, et des
mécanismes permettant aux grosses fortunes et aux multinationales
d'échapper à leurs responsabilités fiscales envers les
Etats. Il a signalé que pour les pays du Sud, les effets de
l'évasion et de la fraude fiscales sont désastreux et que
l'alternative réside dans la coopération internationale.
n Par rapport au problème de la non maitrise
des techniques des prix de transfert utilisées par les filiales des
multinationales, nous avons eu recours au rapport de l'OCDE :
«Principes de l'OCDE applicables en matière de prix de
transfert à l'intention des entreprises multinationales et des
administrions fiscales » édition 2009 qui a exposé
le principe de pleine concurrence. Ce principe qui permettrait de
déterminer le prix de référence sur le marché par
la méthode de comparabilité se trouve limité dans les
difficultés liées aux facteurs de comparaison. Par ailleurs nous
avons eu à utiliser le Code Général des
Impôts du Bénin (CGI) qui, en ses articles 21, 37,1085
ter-2 et 1102 codifié au Livre des Procédures fiscales (LPF) sous
l'article L.44 a
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 44
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AMOUSSOU
abordé les prix de transfert sans apporter une solution
vraiment efficace au problème de leur méconnaissance.
En effet, l'article 21 alinéa 5. f. du CGI recommande
de retenir en déduction des charges liées aux frais d'assistance
et autres, 20% des frais généraux. La difficulté ici
réside dans la réalité et la sincérité de
ces frais d'assistance qui pour être admis en déduction ont besoin
d'un contrôle adéquat. Par ailleurs l'article 37 alinéa 3
du CGI recommande qu'à défaut d'éléments
précis pour opérer les redressements relatifs aux prix de
transfert, de déterminer les produits imposables par comparaison
à ceux des entreprises similaires exploitées normalement. Mais la
réalité béninoise nous fait constater que les filiales des
firmes multinationales implantées ne sont pas nombreuses dans le
même secteur d'activité pour que des comparaisons puissent
être possibles et fiables. Un exemple à titre d'illustration c'est
qu'il n'y a au Bénin qu'une seule société de brasserie.
Aussi, les entreprises associées sont susceptibles de se livrer à
des transactions dans lesquelles des entreprises indépendantes ne
s'engageraient pas. On se rend évidemment compte que les
éléments de comparaisons fiables seraient difficiles à
trouver dans ce cas sur le territoire national. Par ailleurs l'article 1085
ter-2 qui accompagne l'article 37 dispose que quand l'administration a
réuni lors d'une vérification de comptabilité des
éléments faisant présumer qu'une entreprise a
opéré un transfert indirect de bénéfices, elle peut
demander à cette entreprise un certain nombre d'informations et de
documents liés entre autres à la nature des relations entre cette
entreprise et une ou plusieurs entreprises exploitées hors du
Bénin ou sociétés ou groupements établis hors du
Bénin. Elle peut aussi chercher à connaitre la méthode de
détermination des prix des opérations de nature industrielle,
commerciale ou financière que
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 45
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
l'entreprise effectue avec ces entreprises,
sociétés ou groupements exploités hors du Bénin ;
ce qui ne peut guère prospérer en l'absence de coopération
internationale. Quant à l'article L.44 du LPF il stipule que :
«Toute opération conclue sous la forme d'un contrat ou d'un
acte juridique quelconque et dissimulant une réalisation ou un transfert
de bénéfices ou de revenus effectués directement ou par
personnes interposées, n'est pas opposable à l'administration des
Impôts, qui a le droit de restituer à l'opération son
véritable caractère et de déterminer en conséquence
les bases des impôts sur le revenu. » L'inquiétude ici,
c'est qu'avant de restituer à l'opération, son véritable
caractère, il faut bien entendu la maîtriser et la comprendre dans
ses moindres détails au risque de faire des rappels d'impôts
exposés à des multiples contestations.
Le Code Général des Impôts
français que nous avons aussi consulté dispose dans son
article 238 A qu'on est en présence d'un pays à fiscalité
privilégiée quand le taux de l'impôt sur les
bénéfices y est inférieur de plus de la moitié
à celui qui aurait été applicable en France, soit moins de
16.67%. Par ailleurs, l'article 57 du CGI français pose les deux
conditions permettant de présumer de l'anormalité des prix de
transfert. Il s'agit de :
> l'existence d'un lien de dépendance qui peut
être une dépendance juridique ou une dépendance de fait et
;
> l'existence d'un avantage qui revêt la forme d'une
majoration ou d'une diminution des prix d'achat ou de vente, les abandons de
créances, les versements de redevances excessives avec ou sans
contrepartie....
Ainsi, si avantage il y a, l'administration confronte les prix
de transfert aux prix de pleine concurrence et peut suivant les dispositions de
cet article redresser les résultats des entreprises lorsque
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 46
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
ces dernières ne respectent pas dans leurs transactions
avec les entreprises étrangères qui leur sont apparentées,
les prix de pleine concurrence.
Les moyens pour parvenir à la détermination des
prix de pleine concurrence posent un problème du point de vue de la
législation béninoise.
· Pour ce qui est du problème de
l'absence de conventions fiscales entre le Bénin et des paradis
fiscaux, nous avons eu recours aux modèles de conventions pour
l'élimination des doubles impositions entre les pays afin de favoriser
les échanges internationaux initiés par les Nations Unies et par
l'OCDE. La différence entre ces deux modèles de conventions
réside dans le délai prévu pour qualifier
d'établissement stable, une entreprise exerçant sur le territoire
d'un Etat contractant. Par ailleurs dans son mémoire de fin de formation
du cycle I de l'ENAM, dans la filière Administration des Impôts,
sur le thème : « Signature de conventions fiscales par le
Bénin : simple formalité diplomatique ou instrument de politique
fiscale ?», Anicelle Priscille H. SOSSOU, a déploré
l'insuffisance de conventions fiscales signées par le Bénin et a
montré la
nécessité de faire prévaloir
l'intérêt du Bénin dans les conventions fisca
les7 à signer.
La revue de littérature ayant étant
effectuée nous avons défini a méthodologie de la
présente étude.
7 Le Bénin a signé des conventions
avec les pays comme la Norvège le 29 mai 1976, la France le 27
février 1975,
le Koweit le 16 juillet 2009 et les pays de l'ex Organisation
Commune Africaine, Malgache et Mauricienne (OCAM) le 29 juillet 1971. Pour
consolider les efforts d'intégration au niveau de l'UEMOA, un
règlement a été pris pour éliminer la double
imposition entre les Etats membres. Ce règlement remplace entre ces pays
la convention de l'ex OCAM.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 47
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
Paragraphe 2 : Méthodologie de l'étude :
approches empirique et théorique choisies
Nous avons procédé, dans le cadre de la
recherche, de deux (02) manières ; l'une empirique et l'autre
théorique.
I- Dimension empirique
Elle vise à mettre en exergue, la méthode
d'investigation envisagée à travers les outils de mobilisation de
données, relatifs à leur dépouillement et à leur
présentation. A ce niveau, plusieurs étapes sont
nécessaires :
- objectifs de la collecte des données
- cadre de l'enquête et population-mère
- nature de la collecte des données
- échantillonnage
- spécification des données à mobiliser
- conception des questionnaires
- technique de dépouillement des données
- exposé des outils de présentation des
données.
A- Des objectifs de la collecte à
l'échantillonnage
L'objectif principal de l'enquête est de mobiliser les
informations nécessaires à la
vérification des hypothèses formulées dans notre
étude. La Direction Générale des Impôts et des
Domaines (DGID) a été choisie pour la réalisation de notre
enquête en l'occurrence la DGE et la DLC à travers les deux SA et
le SCF pour la DGE et puis le SLD pour la DLC. Ce choix a été
effectué compte tenu du fait que ces directions ont été
les deux cadres principaux d'accueil de notre stage d'une part et d'autre part
à cause du temps et des moyens limités.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 48
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AMOUSSOU
Dans le but de vérifier les hypothèses
émises nous avons effectué une enquête quantitative
interne. La technique du sondage a été utilisée comme
procédé de collecte des données. Ce sondage a
été réalisé au moyen d'un questionnaire. Le
questionnaire a pris particulièrement en compte les variables à
expliquer c'est-à-dire les problèmes spécifiques
définitivement retenus en amont et il a été
administré à un échantillon de trente (30) cadres. Cet
échantillon est composé d'une part des cadres gestionnaires et
vérificateurs en poste à la DGE et d'autre part des inspecteurs
en poste au SLD de la DLC.
B- De la spécification des données
à mobiliser à l'exposé des outils de présentation
des données
Les données à mobiliser ont concerné
l'appréciation des enquêtés par rapport aux
hypothèses retenues. Par ailleurs, il faut signaler que pour une bonne
compréhension des questions, le questionnaire à été
conçu par rapport aux problèmes spécifiques. Les questions
qui ont servis directement à vérifier nos hypothèses sont
des questions fermées et ouvertes.
Le dépouillement des données recueillies
auprès de l'échantillon, par le biais du questionnaire a
été réalisé de façon manuelle. Quant au
traitement desdites données, il a été fait au moyen du
tableur Excel. Enfin, la présentation des résultats de
l'enquête, se fera par problème spécifique, grâce
à des tableaux et des représentations graphiques, afin de
vérifier les hypothèses formulées dans notre
étude.
L'approche empirique décrite, nous passons à la
dimension théorique.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L'EVASION
FISCALES INTERNATIONALES 49
Réalisé et soutenu par Sèdjro
Joris AMOUSSOU
II- Dimension théorique
La dimension théorique vise à déterminer
les outils de vérification des hypothèses afin de pouvoir
déterminer les causes réelles se trouvant à la base de ces
problèmes. Nous avons présenté alors à cette
étape les outils de vérification des hypothèses.
A- Choix théorique lié au problème
spécifique n°1
Il s'agit de l'approche théorique choisie pour le
problème de la non maîtrise du concept des paradis fiscaux.
1- Présentation de la théorie retenue
L'approche théorique liée au problème
spécifique n°1 est celle qui veut qu'une lutte contre la fraude et
l'évasion fiscales internationales ne saurait être efficace sans
une connaissance et une maîtrise au préalable de la notion de
paradis fiscal.
2- Normes et repères d'amélioration de la
situation liée à la non maîtrise du concept des paradis
fiscaux.
Il s'agit de faire ressortir des aspects qui montreront que
la non maîtrise du concept des paradis fiscaux est effective. Cela
permettra d'envisager les mesures à prendre pour la résolution du
problème spécifique.
3- Seuil de décision pour la
vérification de l'hypothèse liée au problème
de la non maîtrise du concept des paradis fiscaux
Dans le questionnaire administré à certains
inspecteurs des impôts, c'est la question n°3 qui se rapporte
à ce problème. Compte tenu du nombre de causes possibles
énumérées, la cause principale
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 50
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
sera celle qui réunirait le poids le plus
élevé. Les autres causes ayant un poids supérieur à
0% seront admises comme des causes réelles mais subsidiaires et
classées par ordre de prééminence.
B- Choix théorique lié au problème
spécifique n°2
Il est question de l'approche théorique choisie en ce
qui concerne la résolution du problème lié à la non
maîtrise des techniques des prix de transfert utilisées par les
filiales des multinationales.
1- Présentation de la théorie retenue
L'approche théorique que nous allons retenir est celle
préconisée par l'Organisation de Coopération et de
Développement Economiques (OCDE) qui, afin de supprimer dans une
certaine mesure les difficultés relatives à la
compréhension de la notion de pleine concurrence, a publié en
1995, les principes directeurs périodiquement mis à jour. En
effet, l'objectif de ces principes est de donner aux administrations fiscales
ainsi qu'aux multinationales, des méthodes leur permettant de
déterminer théoriquement les prix respectant le principe de
pleine concurrence. Mais il faudra que les prestations de services soient bien
connues, identifiées et appréciées par les inspecteurs.
2- Normes et repères d'amélioration de la
situation liée au problème spécifique n°2
La résolution de ce problème spécifique
est subordonnée dans une certaine mesure, d'une part à la
connaissance de la nature juridique des liens de dépendance entre les
filiales des groupes et à l'identification des services intra-groupe
rendus et d'autre part à la
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 51
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
bonne appréciation des services rendus et des prix de
pleine
concurrence.
3- Seuil de décision pour la vérification de
l'hypothèse
S'agissant de ce problème spécifique, nous
allons recourir à la question n°4 du questionnaire afin de trouver
les raisons qui l'expliquent. Etant donné que nous n'avons
supposé que deux (02) causes, celle qui aura le poids le plus
élevé sera retenue.
C- Choix théorique lié au problème
spécifique n°3
L'absence de théorie liée au problème
spécifique n°3 nous amène à procéder à
une observation directe. L'approche basée sur le seuil de
décision sera donc celle qui sera retenue. La préoccupation
afférente à ce problème est résumée dans la
question n°6 du questionnaire. Cette question comporte deux items.
Supposons que le poids total des items est de 100%. Le poids moyen par item
sera donc de 50%. Le choix se fera alors par rapport à l'item dont le
poids sera supérieur à 50%.
La conception du cadre théorique et
méthodologique de l'étude ayant été abordée
dans la section précédente, nous avons procédé dans
la suivante à la collecte et à l'analyse des données.
Section 2 : Collecte et analyse des données
Dans cette section, nous avons abordé au paragraphe 1
la mobilisation, le dépouillement et la présentation des
données et au paragraphe 2, l'analyse des données, la
vérification des hypothèses et l'établissement du
diagnostic.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 52
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
Paragraphe 1 : Réalisation de l'enquête et
présentation des données
Nous avons évoqué dans ce paragraphe, la
présentation des données de l'enquête, mais avant, nous
avons parlé de la réalisation de cette enquête.
I- Réalisation de l'enquête
La réalisation de l'enquête a
nécessité une préparation, qui s'est
déroulée avec quelques petites difficultés.
A- Mobilisation
La collecte des données a été
réalisée à partir d'un questionnaire (voir en annexe 3)
à l'endroit de l'échantillon. Ce questionnaire a
été établi avec des questions fermées et ouvertes
limitées aux informations recherchées pour la vérification
de nos hypothèses et a été modifié plusieurs fois
compte tenu des observations et contributions des personnes-ressources
consultées.
B- Difficultés rencontrées et limites
des données
Compte tenu du temps court réservé au stage que
nous avons effectué, il a été difficile pour nous de nous
rapprocher d'entreprises, filiales de multinationales exerçant des
activités au Bénin pour qu'elles puissent répondre
à certaines de nos préoccupations. Par ailleurs l'atteinte des
objectifs fixés à la DGID étant plus que jamais
d'actualité vu les difficultés budgétaires
rencontrées par le pays, les cadres que nous avons ciblés pour la
réalisation de notre enquête n'ont pas souvent été
disponibles. En effet, les cadres des services d'assiette ainsi que ceux
chargés du contrôle fiscal sont souvent sur le terrain,
c'est-à-dire dans les entreprises, occupés à effectuer des
contrôles. Il faut noter aussi la difficulté d'accéder aux
dossiers
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 53
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
physiques pour la justification des problèmes
liés à notre préoccupation principale. De même il y
a eu la réticence des agents à fournir les données
nécessaires à la réalisation de notre étude. Enfin
le faible développement de l'archivage électronique limite
davantage le recours facile aux données fiables.
Malgré toutes ces difficultés il faut signaler
que ces dernières n'affectent pas les données recueillies, mais
n'expliquent que les limites de ces informations.
II- Présentation et analyse des données :
Les résultats de l'enquête réalisée
seront présentés ici et analysés en tenant compte de
chacun des problèmes spécifiques en résolution.
A- Présentation et analyse des
résultats de l'enquête par rapport à la non maîtrise
du concept des paradis fiscaux
La question n°3 a pour objectif la vérification de
l'hypothèse liée au problème spécifique 1. Les
résultats liés à cette question sont consignés dans
le tableau n°5 et sur le graphique n°1.
Tableau n°5 : Répartition
des données d'enquête relatives au problème de la non
maîtrise du concept des paradis fiscaux
CAUSES SUPPOSEES
|
EFFECTIFS
|
FREQUENCES RELATIVES
|
Absence de spécialisation des inspecteurs
|
12
|
40%
|
Absence d'une thématique sur la fiscalité
internationale à l'ENAM
|
14
|
47%
|
Autres (à préciser)
|
4
|
13%
|
TOTAL
|
30
|
100%
|
Source : Résultats de nos
investigations (mars 2012)
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 54
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par Sèdjro Joris AMOUSSOU
Graphique n°2: Répartition des
données d'enquête relatives au problème spécifique
1
Répartition des données d'enquête
relatives au problème spécifique 1
40%
13%
47%
Absence d'une thématique sur la fiscalité
internationale à l'ENAM
Absence de spécialisation des
inspecteurs
Autres
Source : Données d'enquête (mars
2012)
Interprétation des résultats
d'enquête :
Les résultats d'enquête
révèlent que parmi les personnes interrogées :
- 47% estiment que la non maîtrise du concept
des paradis fiscaux est due à l'absence d'une thématique sur la
fiscalité internationale à l'ENAM ;
- 40% rattachent ce problème à
l'absence de spécialisation des inspecteurs ; et 13%
évoquent diverses autres causes comme le fait que la
fiscalité béninoise ne prenne pas en compte de façon
exhaustive les normes fiscales qui régissent les affaires
économiques internationales.
B- Présentation et analyse des
résultats de l'enquête par rapport au problème
spécifique n°2
Les données concernant le problème
spécifique 2 afférentes à la non maîtrise des
techniques des prix de transfert utilisées par les filiales des
multinationales sont inscrites dans la question n°4. Le
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 55
Réalisé et soutenu
par Sèdjro Joris AMOUSSOU
tableau et le graphique suivant renseignent sur les
résultats d'enquête.
Tableau n°6: Répartition des
données d'enquête relatives au problème spécifique
2
CAUSES SUPPOSEES
|
EFFECTIFS
|
FREQUENCES RELATIVES
|
Méconnaissance de la nature juridique des
liens de dépendance entre les filiales des groupes et la
difficulté à identifier les services
intra-groupe rendus
|
5
|
17%
|
Difficulté d'appréciation des services
rendus et des prix de pleine concurrence
|
24
|
80%
|
Autres (à préciser)
|
1
|
3%
|
TOTAL
|
30
|
100%
|
|
Source : Résultats de nos
investigations (mars 2012)
Graphique n°3: Répartition des
données d'enquête relatives au problème spécifique
2
Répartiton des données d'enquête
relatives au problème spécifique 2
Méconnaissance de la nature juridique des liens
de dépendance entre les filiales des groupes et la difficulté
à identifier les services intra- groupe
rendus
Difficulté
'd'appréciation des services rendus et
des prix de pleine concurrence
Autres causes
3%
80%
17%
Source : Données d'enquête (mars
2012)
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 56
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AMOUSSOU
Interprétation des résultats
d'enquête :
Il résulte de l'analyse des données que parmi
les personnes interrogées, 80% estiment que la non maîtrise des
techniques des prix de transfert utilisées par les filiales des
multinationales provient de la difficulté d'appréciation des
services rendus et des prix de pleine concurrence. 17% estiment que c'est
à cause de la méconnaissance par les inspecteurs de la nature
juridique des liens de dépendance entre les filiales des groupes et la
difficulté à identifier les services intra-groupe rendus. Les 3%
restants de l'échantillon évoquent d'autres causes, notamment
l'absence d'information et de formation des inspecteurs aux techniques des prix
de transfert.
C- Présentation et analyse des
résultats de l'enquête par rapport au problème
spécifique 3
Le problème spécifique 3 relatif à
l'absence de conventions fiscales entre le Bénin et des paradis fiscaux
est posé par la question n°6. Les résultats liés
à cette question sont consignés dans le tableau n°7 et sur
le graphique n°3.
Tableau n°7 : Répartition
des données d'enquête relatives au problème
spécifique 3
Modal ités
|
EFFECTIFS
|
FREQUENCES RELATIVES
|
Oui
|
3
|
10%
|
Non
|
27
|
90%
|
Total
|
30
|
100%
|
|
Source : Résultats de nos
investigations (mars 2012)
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 57
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Graphique n°4: Répartition des
données d'enquête relatives au problème spécifique
3
Répartition des donées d'enquête
relatives au problème spécifique 3
90%
10%
Oui Non
Source : Données d'enquête (mars
2012)
Interprétation des résultats
d'enquête :
Les informations recueillies au tableau n°7 nous
renseignent que 90% des personnes interrogées ne pensent pas que
l'absence de conventions fiscales entre le Bénin et des paradis fiscaux
soit due à l'absence d'organisation comme l'OCDE au plan
régional pour inciter les pays comme le Bénin
à la conclusion de conventions fiscales. Ils pensent que cela est
dû en grande partie au manque d'intérêt économique
que peut représenter le Bénin pour les paradis fiscaux du fait en
partie de la faiblesse de notre tissu économique.
Nous avons consacré le paragraphe suivant
à la vérification des hypothèses et aux
éléments de diagnostic.
Paragraphe 2 : Vérification des hypothèses
et éléments de diagnostic
Après la présentation de ces
données, nous avons essayé dans ce paragraphe
d'apprécier le degré de validité des hypothèses
à partir de l'analyse des données de l'enquête pour enfin
formuler la synthèse du diagnostic.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L'EVASION
FISCALES INTERNATIONALES 58
Réalisé et soutenu par Sèdjro
Joris AMOUSSOU
I- Vérification des hypothèses
Il sera question à ce niveau d'apprécier le
degré de validité des hypothèses de l'étude
liées aux problèmes en résolution.
A- Degré de vérification de
l'hypothèse spécifique n°1
Nous verrons si la vérification des hypothèses
liées au problème spécifique n°1 est totale ou
partielle.
Pour l'identification des causes réelles qui
sous-tendent la non maîtrise du concept des paradis fiscaux, il a
été retenu comme seuil de décision de maintenir comme
cause principale, celle qui réunira le poids le plus élevé
tout en admettant comme cause subsidiaire celle qui aura un poids
supérieur à 0%. De l'analyse des données recueillies nous
avons constaté que ce problème est dû :
- à l'absence d'une thématique sur la
fiscalité internationale à l'ENAM pour 47%.
- à l'absence de spécialisation des inspecteurs
pour 40%
- à d'autres causes ne correspondant à aucun item
pour 13%. En tenant compte du seuil de décision fixé, nous
déduisons de ces résultats que la cause de la non maîtrise
du concept des paradis fiscaux est l'absence d'une thématique sur la
fiscalité internationale à l'ENAM. Cependant, en
considérant les poids des autres causes qui ne sont pas
négligeables, nous les admettons aussi comme des causes réelles
mais subsidiaires. En conséquence, l'hypothèse n°1 de
l'étude n'est que partiellement vérifiée,
car, en dehors de l'absence d'une thématique sur la fiscalité
internationale à l'ENAM, d'autres raisons expliquent ce
problème.
B- LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 59
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
Degré de vérification de
l'hypothèse spécifique n°2
En ce qui concerne cette hypothèse, il a
été fixé comme seuil de décision de retenir l'item
qui aura le poids le plus élevé. Les données quantitatives
recueillies ont montré que la non maîtrise des techniques des prix
de transfert utilisées par les filiales des multinationales est due
à la difficulté d'appréciation des services rendus et des
prix de pleine concurrence avec une fréquence de 80%. L'hypothèse
de la méconnaissance de la nature juridique des liens de
dépendance entre les filiales des groupes et la difficulté
à identifier les services intra-groupe rendus a une fréquence de
17%.
Partant de ces résultats et du seuil de
décision qui a été fixé, l'hypothèse
n°2 selon laquelle la difficulté d'appréciation des services
rendus et des prix de pleine concurrence est la cause de la non maîtrise
des techniques de prix de transfert utilisées par les filiales des
multinationales est vérifiée.
C- Degré de vérification de
l'hypothèse spécifique n°3
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons
fixé comme seuil de décision que le choix sera
opéré par rapport à l'item dont le poids sera
supérieur à 50%. L'absence d'organisation comme l'OCDE au plan
régional pour inciter les pays comme le Bénin à la
conclusion de conventions fiscales n'explique pas l'absence de conventions
fiscales entre le Bénin et des paradis fiscaux d'après 90% des
personnes interrogées. Ils pensent que cela est dû en grande
partie au manque d'intérêt économique que peut
représenter le Bénin pour les paradis fiscaux à cause de
la faiblesse de notre tissu économique. Les 10% restants pensent que
l'absence d'organisation comme l'OCDE au plan régional pour inciter les
pays comme le Bénin à la conclusion de
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 60
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
conventions fiscales explique l'absence de conventions
fiscales entre le Bénin et des paradis fiscaux.
De ce qui précède et par rapport au seuil de
décision, il ressort que l'hypothèse n°3 selon laquelle
l'absence de conventions fiscales entre le Bénin et des paradis fiscaux
est due à l'absence d'organisation comme l'OCDE au plan régional
pour inciter les pays comme le Bénin à la conclusion de
conventions fiscales n'est pas vérifiée.
II- Synthèse du diagnostic
Le test des hypothèses a permis de dégager les
éléments du diagnostic qui seront formulés par rapport
à chaque hypothèse spécifique de l'étude.
A- Eléments de diagnostic liés au
problème spécifique n°1
Il ressort, après vérification de
l'hypothèse n°1 que la non maîtrise du concept des paradis
fiscaux s'explique concomitamment par l'absence d'une thématique sur la
fiscalité internationale à l'ENAM, l'absence de
spécialisation des inspecteurs et par le nombre insuffisant de normes
fiscales régissant les affaires économiques internationales
inscrites dans la fiscalité béninoise.
B- Eléments de diagnostic liés au
problème spécifique n°2
La vérification de l'hypothèse n°2 nous
permet de confirmer que la difficulté d'appréciation des services
rendus et des prix de pleine concurrence est à la base de la non
maîtrise des techniques des prix de transfert utilisées par les
filiales des multinationales.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L'EVASION
FISCALES INTERNATIONALES 61
Réalisé et soutenu par Sèdjro
Joris AMOUSSOU
C- Eléments de diagnostic liés au
problème spécifique n°3
Suite à la vérification de l'hypothèse
n°3, nous retenons que l'absence de conventions fiscales entre le
Bénin et des paradis fiscaux s'explique par le manque
d'intérêt économique que peut représenter
actuellement le Bénin pour les paradis fiscaux à cause de la
faiblesse de notre tissu économique.
Tous les développements effectués dans le
présent chapitre étaient destinés à opérer
méthodiquement le diagnostic de la problématique
déjà ciblée au chapitre préliminaire.
L'itinéraire a donc consisté à construire le tableau de
bord de l'étude, à effectuer la revue de la littérature et
à définir une méthodologie bidimensionnelle de
l'étude qui a permis de vérifier les hypothèses et de
poser le diagnostic. Nous venons ainsi de cerner les contours des
problèmes en résolution. Il reste maintenant à envisager
les voies et moyens de leur éradication.
APPROCHES DE SOLUTIONS ET CONDITIONS DE MISE EN
OEUVRE
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES
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AMOUSSOU
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 63
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
L'intérêt du diagnostic posé dans le
chapitre précédent réside dans le fait qu'il nous est
désormais possible de relier en toute transparence, chacun des
problèmes spécifiques en résolution à des causes
réelles bien identifiées. C'est donc au regard de celles-ci que
nous avons proposé dans ce chapitre, des approches de solutions. Mais
pour que la totalité des effets escomptés de ces solutions soit
obtenue, nous avons suggéré également les conditions de
leur mise en oeuvre.
Section 1 : Approches de solutions
Apporter des solutions à un problème, c'est
proposer les conditions d'éradication des causes réelles s'en
trouvant à la base. Ainsi, nous avons proposé dans cette rubrique
quelques approches de solutions pour enrayer les causes relatives aux
problèmes spécifiques identifiés au cours de
l'étude.
Paragraphel : Approches de solutions au problème de
la non maîtrise du concept des paradis fiscaux
Rappelons que la non maîtrise observée du concept
des paradis fiscaux est liée d'abord à l'absence d'une
thématique sur la fiscalité internationale à l'ENAM,
ensuite à l'absence de spécialisation des inspecteurs et enfin au
nombre insuffisant de normes fiscales régissant les affaires
économiques internationales inscrites dans la fiscalité
béninoise. Nous proposons donc :
· l'inscription dans le programme de formation des
étudiants en l'occurrence du ler cycle de l'ENAM en
Administration des Impôts (Al), des modules de cours portant sur la
thématique de la fiscalité internationale ;
·
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 64
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AMOUSSOU
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 65
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
l'organisation régulière et continue de
formations animées par des experts nationaux et internationaux au profit
des inspecteurs-vérificateurs ;
· la mise à la disposition des inspecteurs des
impôts en l'occurrence les inspecteurs-gestionnaires et les
inspecteurs-vérificateurs de la liste actualisée des pays
classés comme étant des paradis fiscaux ;
· la reformulation de l'article 37 du CGI
béninois en y intégrant dans la mesure du possible la disposition
de l'article 238 A du CGI français qui évoque que : a Les
personnes sont regardées comme soumises à un régime fiscal
privilégié dans l'État ou le territoire
considéré si elles n'y sont pas imposables ou si elles y sont
assujetties à des impôts sur les bénéfices ou les
revenus dont le montant est inférieur à plus de la moitié
à celui de l'impôt sur les bénéfices ou sur les
revenus dont elles auraient été redevables dans les conditions de
droit commun en France, si elles y avaient été domiciliées
ou établies. »
D'abord la première solution a pour but de permettre
aux étudiants en Administration des Impôts, futurs inspecteurs des
impôts, d'avoir une culture fiscale internationale. C'est-à-dire
leur permettre d'avoir par exemple une idée sur les questions relatives
aux paradis fiscaux, aux notions de prix de transfert et de convention
d'assistance administrative internationale. Ensuite La deuxième solution
vise dans une certaine mesure la spécialisation des inspecteurs dans les
secteurs d'activité des dossiers qu'ils gèrent ou qu'ils
contrôlent. Enfin les deux dernières solutions ont pour but de
permettre aux inspecteurs de disposer de certains outils (normes fiscales) leur
permettant de mieux appréhender le concept de paradis fiscaux.
Paragraphe 2 : Approches de solutions aux problèmes
spécifiques n°2 et n°3
> Approches de solutions au problème de la
non maîtrise des techniques des prix de transfert utilisées par
les filiales des multinationales
Le diagnostic établi a révélé que
ce problème est dû à la difficulté
d'appréciation des services rendus et des prix de pleine concurrence.
Nous proposons dès lors les solutions suivantes :
· la détermination par le CGI des conditions
permettant de présumer de l'anormalité des prix de transfert et
un contrôle adéquat de la réalité et de la
sincérité des frais d'assistance évoqués dans
l'article 21 alinéa 5. f. du CGI ;
· le renforcement de toutes les dispositions du CGI qui
abordent les prix de transfert d'une manière ou d'une autre, pour
permettre aux inspecteurs d'avoir des outils de contrôle adéquats
;
· la dotation de la Brigade d'enquête fiscale
(BEF) en moyens (humains, matériels et financiers) afin de la rendre
plus opérationnelle dans le domaine des enquêtes liées
à la fraude et à l'évasion fiscales internationales ;
· le recours à l'expertise nationale ou
étrangère dans des secteurs d'activités difficiles
à maitriser par les inspecteurs des impôts, en vue du
contrôle adéquat des services rendus et/ou reçus par les
entreprises-filiales de multinationales exploitées au Bénin.
·
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 66
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AMOUSSOU
l'adaptation des outils et méthodes aux
évolutions techniques et économiques en matière de
contrôle des comptabilités informatisées et des
opérations internationales ;
· l'amélioration des dispositions
législatives pour renforcer l'efficacité du contrôle
à l'égard des fraudeurs utilisant des paradis fiscaux en
prolongeant par exemple le délai de reprise.
Ces solutions visent l'amélioration des outils de
contrôle des filiales des multinationales. Elles permettront dans une
certaine mesure de s'assurer de la réalité et de la
sincérité des services, de déterminer les produits
imposables par comparaison à ceux des entreprises similaires
exploitées normalement sur le territoire national ou dans la
sous-région (d'où la nécessité d'une
coopération internationale grâce aux conventions fiscales portant
assistance administrative).
> Approches de solutions au problème de
l'absence de conventions fiscales entre le Bénin et des paradis fiscaux
Tirant les conséquences du fait que l'absence de
conventions fiscales entre le Bénin et des paradis fiscaux est
liée au manque d'intérêt économique que peut
représenter actuellement le Bénin pour les paradis fiscaux du
fait de la faiblesse de notre tissu économique, nous proposons :
· la prise de mesures incitatives, pour que les
entreprises de divers secteurs d'activité et de diverses origines
puissent investir au Bénin en vue de la dynamisation de
l'économie béninoise ;
· la conclusion au préalable dans la mesure du
possible de conventions fiscales portant assistance administrative entre le
Bénin et la plupart des pays dont ces entreprises sont originaires.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 67
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LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 68
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Section 2 : Conditions de mise en oeuvre des solutions
proposées
Les solutions préconisées n'atteindront leur
pleine efficacité qu'en prenant ancrage sur certaines conditions
préalables à leur mise en oeuvre. Nous apportons ici les
précisions en termes de stratégies concrètes à
travers des suggestions à l'endroit de l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature (ENAM), de la Direction
Générale des Impôts et des Domaines (DGID), du
Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) et de l'Assemblée
Nationale.
Paragraphe 1 : Suggestions à l'endroit de l'ENAM et
de la DGID >
Suggestions à l'endroit de l'ENAM
Les autorités de l'Ecole Nationale d'Administration et
de magistrature devront inscrire dans le programme de formation des
étudiants en administration des impôts du ler cycle des
modules de cours ayant pour objectifs par exemple :
- de préciser la notion de fiscalité
internationale ;
- de présenter et d'analyser les dispositions
actuelles du CGI abordant la question des prix de transfert ;
- de mettre en évidence et d'expliquer les
modalités de recherche d'informations externes (droit de communication,
assistance administrative internationale).
> Suggestions à l'endroit de la DGID
A l'endroit de la DGID, nous suggérons :
l'organisation, le suivi et la pérennisation des formations en cours de
carrière. Pour avoir tout son sens, la formation en cours de
carrière que nous proposons doit être rendu obligatoire pour tous
les inspecteurs des impôts. Par
ailleurs celle au profit spécifiquement des inspecteurs
chargés du contrôle fiscal mettra l'accent d'une part sur
l'analyse de comparabilité pour la compréhension de la
détermination des prix de pleine concurrence et d'autre part sur la
bonne maîtrise de l'outil informatique. Ainsi, la DGID pourrait
s'employer soit à octroyer des bourses de stages de courte durée
aux cadres inspecteurs des impôts dans les domaines tels que le commerce
international, les banques, les assurances, la télécommunication,
l'informatique..., soit à faire appel à des experts
étrangers qui ont la maîtrise des questions fiscales dans
différents secteurs d'activité et dont l'efficacité des
résultats de leur intervention est prouvée sous d'autres cieux.
Les diverses formations devront permettre aux inspecteurs en charge des
dossiers de contrôle, d'acquérir d'une part la capacité de
faire des comparaisons entre les prix pratiqués au niveau des
entreprises associés et ceux en cours sur le marché, et de savoir
apprécier d'autre part dans la mesure du possible les services
intra-groupe. Par ailleurs il faudra insister sur les caractéristiques
ci-après des biens et services aux fins de comparabilité sur le
marché :
· dans le cas de transfert portant sur les biens
corporels : les caractéristiques physiques du bien, sa qualité et
sa fiabilité, ainsi que la facilité d'approvisionnement et le
volume de l'offre ;
· dans le cas des prestations de services : la nature et
le volume des services ;
· dans le cas d'actifs immatériels : la forme de
la transaction (par exemple cession d'une licence ou vente), le type d'actif
(par exemple brevet, marque de fabrique ou procédé technique) et
l'avantage escompté de l'utilisation de l'actif en question.
La DGID doit envisager suivant les mécanismes
appropriés par exemple :
·
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 69
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
la création d'un Service des Affaires Internationales
(SAI) à la DLC qui sera le point focal ou la représentation
à l'internationale de la DGID pour les questions de fraude et
d'évasion fiscales internationales ;
· d'exclure du mécanisme de l'exemption,
prévu dans les conventions de non double imposition, les revenus
étrangers en provenance d'un paradis fiscal ; pour ces revenus,
établir un taux minimum de l'impôt étranger effectivement
acquitté ;
· d'alourdir les retenues à la source sur les
revenus à destination d'un paradis fiscal ;
· d'empêcher la déductibilité des
versements faits à une personne morale établie dans un paradis
fiscal ; les contribuables concernés devront prouver la
réalité de la prestation et montrer que celle-ci ne
présente pas un caractère anormal ou exagéré (une
telle loi s'applique déjà, par exemple, en Espagne et en
France).
Par ailleurs, la DGID à travers ses directions
techniques compétentes en l'occurrence la DLC doit prendre l'initiative
de la signature de conventions fiscales. Il s'agit tout d'abord par exemple
d'en signer avec les pays limitrophes en l'occurrence le Nigéria et
ensuite avec les pays comme l'Inde, le Liban, et la Chine (pays avec lequel le
Bénin a beaucoup d'échanges économiques). Dès lors
la DGID devra s'assurer de la mise en oeuvre effective des clauses relatives
à l'assistance administrative et à l'assistance au recouvrement
inscrites dans ces différentes conventions fiscales toutes les fois que
cela s'avère nécessaire. Aussi faudra-t-il qu'elle dénonce
les conventions dans lesquelles les Etats contractants ne coopèrent pas
et ne font pas jouer la clause de réciprocité en matière
d'assistance.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 70
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
Paragraphe 2: Suggestions à l'endroit du
Ministère de l'Economie et des Finances et à l'endroit de
l'Assemblée Nationale
Le Ministère de l'Economie et des Finances devra
initier des communications en Conseil des Ministres pour montrer l'impact des
transferts indirects de bénéfice sur la rentabilité de la
fiscalité béninoise. Par ailleurs il faudra envisager la mise en
place d'un système permettant la spécialisation des
inspecteurs-vérificateurs pour qu'ils maitrisent par exemple la
comptabilité informatisée.
Nous suggérons aussi aux parlementaires de prendre
à coeur le vote des textes de lois initiés par la DGID et allant
dans le sens de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales
internationales. La création par exemple d'une sous-commission
parlementaire composée de fiscalistes, de spécialistes du droit
et de spécialistes des affaires économiques internationales pour
l'étude et la mise à jour régulière du CGI et des
diverses conventions fiscales signées par le Bénin, devra aussi
être envisagée.
CONCLUSION GENERALE
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 72
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
L'objectif de la présente étude était de
contribuer à la prise de dispositions en vue d'une véritable
lutte contre la fraude et l'évasion fiscales internationales à
travers l'utilisation des paradis fiscaux. L'étude nous a permis de
relever un certain nombre de problèmes spécifiques qui,
regroupés par centres d'intérêt, ont permis de
dégager trois problématiques. Parmi ces problématiques,
celle relative à la lutte contre les paradis fiscaux a retenu notre
attention.
Lors de notre étude, nous nous sommes rendu compte que
dans la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales internationales,
des efforts ont été engagés par l'administration fiscale
béninoise pour trouver des solutions à ce problème
perçu depuis un bon moment par les pays développés comme
une préoccupation majeure. Ainsi, les dispositions des articles 27, 37,
1085 ter-2 et 1102 du CGI ont abordé cette préoccupation. Mais
avec la mondialisation, l'évolution de la technologie et les nouvelles
techniques de fraude et d'évasion fiscales utilisées par les
entreprises, ces dispositions fiscales souffrent de quelques limites.
C'est ainsi que notre étude a retenu trois
problèmes spécifiques qu'on peut qualifier de limites. Il s'agit
de :
- la non maîtrise du concept des paradis fiscaux ;
- la non maîtrise des techniques des prix de transfert
utilisées par les filiales des multinationales ;
- et l'absence de conventions fiscales entre le Bénin et
des paradis fiscaux.
A ces différents problèmes, les approches de
solution proposées ont trait à la spécialisation des
inspecteurs, à la formation des étudiants en Administration des
Impôts, à la dynamisation de
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 73
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
l'économie béninoise, à la conclusion de
conventions fiscales portant assistance administrative et à
l'amélioration des outils de contrôle des filiales des
multinationales.
Cependant, il convient d'ajouter que la mise en oeuvre des
différentes propositions faites pour une véritable lutte contre
la fraude et l'évasion fiscales internationales à travers
l'utilisation des paradis fiscaux nécessite la volonté des
autorités politico-administratives. Cette mise en oeuvre, permettra
à l'administration fiscale béninoise non seulement de contraindre
certaines entreprises à mieux déclarer les
bénéfices imposables, mais aussi d'éviter des «pertes
de temps» sur les redressements classiques qui se révèlent
aujourd'hui peu infructueux pour ce qui concerne les filiales des
multinationales en particulier. L'Etat béninois à travers
l'administration fiscale, a donc le devoir de focaliser son attention sur ce
phénomène pour ne pas se voir spolier inutilement par les firmes
multinationales à la recherche d'un maximum de profit et guidées
par la recherche de l'optimisation fiscale.
Même s'il est vrai que le Bénin est un pays
sous-développé qui a donc de ce fait besoin d'investissements et
de capitaux étrangers pour dynamiser son économie, réduire
les inégalités et lutter contre la pauvreté, il n'est pas
moins vrai que la question de la lutte contre la fraude et l'évasion
fiscales internationales est plus que jamais à l'ordre du jour. Il
faudra donc trouver des alternatives. Lesquelles sont à élaborer
au niveau mondial et passent par la remise en cause des paradis fiscaux,
l'harmonisation des systèmes de taxation nationaux et
l'établissement d'un cadre international de réglementation et de
coopération entre autorités fiscales.
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L'EVASION
FISCALES INTERNATIONALES 74
Réalisé et soutenu par Sèdjro
Joris AMOUSSOU
BIBLIOGRAPHIE
v OUVRAGES
· LEFEBVRE, F. (1997) : « Paradis
fiscaux et opérations internationales : pays et zones à
fiscalité privilégiée, mesures anti-évasion
», Paris, Editions Francis LEFEBVRE,
· MUDET, E. (2000) : « Le régime
fiscal des transferts indirects de bénéfices à
l'étranger» Thèse de doctorat en droit
privé à l'université de Montpe llier1 ;
· Publication des Nations Unies (2001)
«Modèle de convention des Nations Unies concernant les
doubles impositions entre pays développés et pays en
développement », New York ;
· LEWIS, M. (2007) : « Evasion fiscale
internationale et pauvreté »,
http://www.a
lterinfos.org/spip.php/artic
le1275.
v RAPPORTS ET COMMUNICATIONS
· HASSOUNE, A. (2010) «L'évasion
fiscale en Afrique - cas du Maroc : sortes d'évasion et comment la
maîtriser ?», Séminaire sur la réforme
des politiques fiscales axées sur l'innovation et la modernisation des
institutions en charge de la collecte et de la gestion du patrimoine public,
Tanger, Maroc ;
· Module de formation sur la fiscalité
internationale, (2011) : «L'inspecteur face à
l'évolution des enjeux», Document stagiaire, Ecole
Nationale des Finances Publiques, Etablissement de Clermont-Ferrand ;
· Direction Générale des Finances
Publiques (DGFiP), (2010) : « Les dispositifs de lutte contre les
paradis fiscaux », France.
v TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
· « Code Général des
Impôts » CGI du Bénin, Edition 2011 ;
· « Livre des Procédures Fiscales
» LPF, Edition 2011 ;
·
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 75
« Code Général des Impôts
» CGI français, Textes à jour au 24 février
2011
v MEMOIRES
· GBEGNIHENOU, E. (2006) : «
Contribution à l'amélioration des performances des
structures chargées du contrôle fiscal à la Direction des
Grandes Entreprises », Mémoire, UAC, ENAM, Cyc le2,
Administration des Impôts.
· SOSSOU, A. (2009) : «Signature de
conventions fiscales par le bénin : simple formalité diplomatique
ou instrument de politique fiscale ? », Mémoire, UAC,
ENAM, Cyc le1, Administration des Impôts.
· EL FAKIRI, S. (2009) : «Les paradis
fiscaux et la fraude fiscale », Mémoire en vue de
l'obtention du graduat en comptabilité à l'Université
Libre de Bruxelles.
· ODOUNLAMIS, R. (2007) : « La fraude
fiscale : frein au développement économique»
Mémoire, UAC, ENAM, Cyc le1, Administration des Impôts.
v COURS
· BOURAIMA, R. : «Attributions,
Organisation et Fonctionnement de la DGID», ENAM, 2011
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AMOUSSOU
ANNEXES
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES
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AMOUSSOU
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LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 77
Annexe 1 :
TABLEAU DE SYNTHESE DE L'ETUDE SUR LA PROBLEMATIQUE DE LA
LUTTE CONTRE LES PARADIS FISCAUX
Niveaux d'analyse
|
Problématiques
|
Objectifs
|
Causes réelles
|
Diagnostics
|
Solutions
|
Niveau général
|
Absence d'une véritable lutte contre les paradis
fiscaux
|
Contribuer à la prise de dispositions en vue d'une
véritable lutte contre la fraude et l'évasion fiscale
internationales à travers l'utilisation des paradis fiscaux
|
-
|
-
|
-
|
|
1
|
Non maîtrise du concept des paradis fiscaux
|
Contribuer à une meilleure connaissance des paradis
fiscaux
|
Absence d'une thématique sur la fiscalité
internationale à l'ENAM et absence de spécialisation des
inspecteurs
|
La non maîtrise du concept des paradis fiscaux s'explique
concomitamment par l'absence d'un enseignement sur la fiscalité
internationale à l'ENAM, l'absence de spécialisation des
inspecteurs et par le nombre peu important de normes fiscales régissant
les affaires économiques internationales inscrites dans la
fiscalité béninoise
|
-Inscrire dans le programme de formation des étudiants en
Al de l'ENAM des modules de cours portant sur la fiscalité
internationale
-Organiser des formations au profit des
inspecteurs-vérificateurs et gestionnaires
-Mettre à la disposition de ces inspecteurs un certains
nombre d'outils leur permettant de mieux appréhender le concept des
paradis fiscaux
|
2
3
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 78
Niveaux spécifiques
|
Non maîtrise des techniques des prix de transfert
utilisées par les filiales des multinationales
|
Absence de conventions fiscales entre le Bénin et des
paradis fiscaux
|
Suggérer les conditions de la maîtrise des
techniques de prix de transfert
|
Proposer la signature de conventions fiscales entre le
Bénin et des paradis fiscaux
|
Difficulté d'appréciation des services rendus et
des prix de pleine concurrence
|
Manque d'intérêt économique que
représente actuellement le Bénin pour les paradis fiscaux
à cause de la faiblesse de notre économie
|
La non maîtrise des techniques de prix de transfert
utilisées par les filiales des multinationales est due à la
difficulté d'appréciation des services rendus et des prix de
pleine concurrence
|
L'absence de conventions fiscales entre le Benin et des paradis
fiscaux s'explique par le manque d'intérêt économique que
représente actuellement le Bénin pour les paradis fiscaux
à cause de la faiblesse de notre économie
|
- Déterminer par le CGI les conditions permettant de
présumer de l'anormalité des prix de transfert et contrôler
la réalité et la sincérité des frais
d'assistance
- Renforcer les dispositions du CGI qui abordent la question des
prix de transfert
- Recourir à l'expertise nationale ou
étrangère dans les secteurs d'activités difficiles
à maîtriser par les inspecteurs des impôts
- Adapter les outils et méthodes utilisés aux
évolutions techniques et économiques en matière de
contrôle des comptabilités informatisés et des
opérations internationales
- Améliorer les dispositions législatives pour
renforcer l'efficacité du contrôle à l'égard des
fraudeurs utilisant les paradis fiscaux en prolongeant par exemple le
délai de reprise
|
|
- Prendre des mesures incitatives pour que les entreprises de
divers secteurs d'activités et de diverses origines puissent investir au
Bénin en vue de la dynamisation de l'économie béninoise
- Conclure dans la mesure du possible au préalable des
conventions fiscales portant assistance administrative entre le Bénin et
la plupart des pays dont ces entreprises sont originaires
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Joris AMOUSSOU
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 79
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AMOUSSOU
Annexe 2: Caractéristiques et classification des
paradis fiscaux d'après l'OCDE - Carte des différents paradis
fiscaux dans le monde
Caractéristiques des paradis
fiscaux
L'Organisation de Coopération et de
Développement Economiques, a retenu trois caractéristiques pour
définir les paradis fiscaux:
> les impôts sont faibles voire même
inexistants, peu ou pas de taxes sont appliquées, que ce soit
sur les revenus, les bénéfices ou l'immobilier;
> l'absence de transparence, les
législations fiscales ne sont pas faites de manière ouverte de
sorte que les autorités fiscales ne puissent pas avoir accès
facilement aux informations sur les contribuables ;
> l'absence d'échanges de renseignements
fiscaux avec d'autres Etats, si un pays demande a un paradis fiscal
des informations concernant une situation fiscale, ce deuxième pays
n'est pas dans l'obligation de les fournir.
Classification des paradis fiscaux
L'OCDE classe les juridictions non coopératives, dont
les paradis fiscaux suivant des listes. La dernière mise à jour
de ces listes a été faite le 17 janvier 2011 à l'occasion
du sommet du G20 de Londres. Il s'agit en réalité de trois listes
distinctes :
> une liste noire, regroupant les Etats
fiscalement non coopératifs : aucun pays ;
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 80
> une liste grise, regroupant les
Etats qui ont promis de se conformer aux règles sans les appliquer et
ceux qui s'y conforment substantiellement : Andorre, Anguilla Antigua,
Bahamas, Belize, la Dominique, Grenade, Libéria, les îles
Marshall, les îles Cook, Montserrat, Nauru, Niue, Panama, Sainte Kitts
and Nevis, Sainte Lucie, Saint Vincent et Grenadine, Vanuatu Brunei, Costa
Rica, Guatemala, Malaisie (Labuan), Philippines, Uruguay ;
> une liste blanche, regroupant, les Etats
ou territoires qui ont mis en oeuvre des standards internationaux en signant au
moins 12 accords conformes à ces standards : Antigua et Barduba,
Argentine, Aruba, Australie, Barbade, Bahreïn, Belgique, Bermudes,
Îles Vierges britanniques, Canada, îles Caïmans, Chili, Chine,
Chypre, République Tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France,
Allemagne, Gibraltar, Grèce, Guernesey, Hongrie, Islande, Irlande
Île de Man, Israël, Italie, Japon, Jersey, Corée du Sud,
Liechtenstein, Luxembourg, Malte, île Maurice, Mexique, Monaco, Antilles
néerlandaises, Pays-Bas, Nouvelle Zélande, Norvège,
Pologne Portugal, Russie, Île de Samoa, San Marin, Seychelles, Singapour,
Slovaquie, Slovénie, Afrique du sud, Espagne, Suède, Turquie,
Îles Turks et Caïcos, Emirats arabes unis, Royaume-Uni,
Etats-Unis.
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AMOUSSOU
Carte des paradis fiscaux dans le
monde
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Joris AMOUSSOU
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 81
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L'EVASION
FISCALES INTERNATIONALES 82
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AMOUSSOU
Annexe 3: QUESTIONNAIRE
1- Quelle est votre perception de la notion de paradis
fiscaux ?
2- Pensez-vous que les inspecteurs des impôts
maîtrisent le concept des paradis fiscaux ?
q Oui
q Non
3- Sinon, à quoi peut-on selon vous imputer le
problème de la non maîtrise du concept des paradis fiscaux
?
q A l'absence de spécialisation des inspecteurs.
q A l'absence d'une thématique sur la fiscalité
internationale à l'ENAM.
q Autres (à préciser)
4- Qu'est-ce qui selon vous explique la non
maîtrise des techniques des prix de transfert utilisées par les
filiales des multinationales ?
q La méconnaissance par les inspecteurs de la nature
juridique des liens de dépendance entre les filiales des groupes et la
difficulté à identifier les services intra-groupe rendus.
q La difficulté d'appréciation des services
rendus et des prix de pleine concurrence.
q Autres (à préciser)
5- Pensez-vous qu'il serait utile pour le
Bénin de signer des conventions fiscales avec des paradis fiscaux
?
q Oui
q Non
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 83
6- Selon vous l'absence de conventions fiscales entre
le Bénin et des paradis fiscaux peut-elle s'expliquer par l'absence
d'organisation comme l'OCDE au plan régional pour inciter les pays comme
le Bénin à la conclusion de conventions fiscales ?
q Oui
q Non
7- Sinon, qu'est-ce-qui, selon vous explique l'absence
de conventions fiscales entre le Bénin et des paradis fiscaux
?
Réalisé et soutenu par Sèdjro
Joris AMOUSSOU
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 84
IDENTIFICATION DU JURY .................................
DECLARATION D'ENGAGEMENT DU CHERCHEUR
DEDICACES......................................................
REMERCIEMENTS ............................................. LISTE DES
SIGLES ............................................. LISTE DES TABLEAUX
.......................................... LISTE DES REPRESENTATIONS
GRAPHIQUES
GLOSSAIRE DE L'ETUDE ....................................
RESUME.........................................................
SOMMAIRE......................................................
INTRODUCTION
CHAPITRE PRELIMINAIRE : DU CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ETUDE AU CIBLAGE DE LA PROBLEMATIQUE ........................................
SECTION 1 : CADRE PHYSIQUE DE L'ETUDE ET OBSERVATIONS DE
STAGE...................................................................................
Paragraphe 1 : Présentation de la DGID et des structures en
étude
I- Présentation de la DGID, cadre institutionnel de la
présente
étude..................................................................................
A- Historique et attributions
.................................................... 1- Historique
.........................................................................
2-Attributions
........................................................................
B- Missions et organisation de la DGID
.................................... 1- Missions
.............................................................................
2-Organisation
.......................................................................
II- Présentation des structures en étude : la DGE
et la DLC........
A- La DGE
...........................................................................
B- La DLC
.............................................................................
Paragraphe 2 : Etat des lieux de base et observations de stage... I-La
Direction des Grandes Entreprises...................................... II-La
Direction de la Législation et du Contentieux.....................
SECTION 2 : CIBLAGE DE LA PROBLEMATIQUE ...........................
Paragraphe 1 : De l'inventaire au choix de la problématique
...
I- Inventaire des éléments de l'état des
lieux de base ...............
A- Inventaire des atouts et des problèmes
............................... 1- Inventaire des atouts
......................................................... 2-Inventaire des prob
lèmes ....................................................
B- Regroupement des problèmes spécifiques par
centres d'intérêt
..............................................................................
II- Choix de la problématique et justification du sujet
................
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
X XII
1
4
5
5
5
5
5
6
7 7 7 9 9 11
13
20
23
23
23
24
24
25
26
28
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AMOUSSOU
TABLE DES MATIERES
LES PARADIS FISCAUX ET LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET
L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 85
Paragraphe 2 : Spécification de la
problématique et Séquences de sa réso lution
...................................................
I- Spécification de la prob lématique
.......................................
II- Séquences de résolution de la
problématique de la lutte contre les paradis fiscaux
..............................................
CHAPITRE PREMIER : CONCEPTION ET MISE EN APPLICATION DU
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE ................
SECTION 1 : CONCEPTION DU CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE
L'ETUDE .............................................. Paragraphe 1 :
Objectifs, Hypothèses et Revue de la littérature..
I- Fixation des objectifs et formulation des hypothèses
..............
A- fixation des objectifs
..........................................................
1- Objectif généra l
................................................................
2- Objectifs spécifiques
..........................................................
B- Formulation des hypothèses et tableau de Bord de
l'Etude ... 1-Causes et hypothèse liées au problème
spécifique n°1........... 2- Causes et hypothèse liée
au problème spécifique n°2.............
3- Causes et hypothèse liée au problème
spécifique n°3.............
II- Revue de la littérature
........................................................ Paragraphe 2 :
Méthodologie de l'étude : approches empirique et théorique
retenues ...........................................................
I- Dimension empirique
..........................................................
A- Des objectifs de la collecte à
l'échantillonnage ..................
B- De la spécification des données à
mobiliser à l'exposé des outils de présentation des
données .........................................
II- Dimension théorique
..........................................................
A- Choix théoriques liés au problème
spécifique n°1 ................
1- Présentation de la théorie retenue
......................................
2- Normes et repères d'amélioration de la
situation liée au problème spécifique n°1
........................................................
3- Seuil de décision pour la vérification de
l'hypothèse spécifique
n°1
..........................................................................................
B- Choix théorique lié au problème
spécifique n° 2 ..................
1- Présentation de la théorie retenue
......................................
2- Normes et repères d'amélioration de la
situation liée au problème spécifique n°2
........................................................
3- Seuil de décision pour la vérification de
l'hypothèse spécifique
n°2
.........................................................................................
C-Choix théorique lié au problème spécifique
n°3
SECTION 2 : COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEES .....................
Paragraphe 1 : Réalisation de l'enquête et
Présentation des
données..............................................................................
I- Réalisation de l'enquête
.....................................................
30
30
31
34
35
35
35
36
36
36
37
38
40
42
47
47
47
48
49
49
49
49
49
50
50
51
51
51
51
52
52
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A-
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L'EVASION FISCALES INTERNATIONALES 86
52
52
53
53
54
56
57
58
58
59
59
60
60
60
61
62
63
63 65 67 67
70
71 74 76 84
Mobilisation
......................................................................
B- Difficultés rencontrées et limites des
données...................... II- Présentation et analyse des
données ...................................
A- Présentation et analyse des résultats de
l'enquête par rapport à la non maîtrise du concept des
paradis fiscaux....................
B- Présentation et analyse des résultats de
l'enquête par rapport au problème spécifique n°2
................................................... C-Présentation et
analyse des résultats de l'enquête par rapport au problème
spécifique n°3....................................................
Paragraphe 2 : Vérification des hypothèses et
Eléments de
diagnostic.............................................................................
I- Vérification des
hypothèses...................................................
A- Degré de vérification de l'hypothèse
spécifique n°1............
B- Degré de vérification de l'hypothèse
spécifique n° 2............
C- Degré de vérification de l'hypothèse
spécifique n°3............
II- Synthèse du diagnostic
.......................................................
A- Eléments de diagnostic liés au problème
spécifique n° 1........
B- Eléments de diagnostic liés au problème
spécifique n° 2........ C-Eléments de diagnostic liés
au problème spécifique n°3......... CHAPITRE
DEUXIEME : APPROCHES DE SOLUTIONS ET CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE
.................................................................
SECTION 1 : APPROCHES DE SOLUTIONS
.................................... Paragraphe 1 : Approches de
solutions au problème de la non maîtrise du concept des paradis
fiscaux ............................... Paragraphe 2 : Approches de
solutions aux problèmes spécifiques n°2 et
n°3...............................................................................
SECTION 2 : CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS
PROPOSEES...........................................................................
Paragraphe 1 : Suggestions à l'endroit de l'ENAM et de la DGID
Paragraphe 2 : Suggestions à l'endroit du
Ministère de l'Economie et des Finances et à l'endroit de
l'Assemblée
Nationale..............................................................................
CONCLUSION GENERALE
........................................................ BIBLIOGRAPHIE
.....................................................................
ANNEXES..............................................................................
TABLE DES
MATIERES...............................................................
Réalisé et soutenu par Sèdjro Joris
AMOUSSOU
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