Les intérêts des grandes puissances et la souveraineté de la RDC( Télécharger le fichier original )par Ghislain NGURU MUYISA Université officielle de Ruwenzori - Licence 2011 |
II.3. Instruments d'influence de grandes puissancesCette section s'attèlera sur les instruments d'influences de grandes puissances qui oeuvrent à leur compte afin d'accéder directement ou indirectement à leurs intérêts dans le pays. Cette instrumentalisation passe par l'entremise des hommes d'Etat congolais, quelques pays voisins, les nations unies, les sociétés multinationales, etc... II.3.1.Hommes d'Etat congolaisAprès l'assassinat de LUMUMBA taxé de communiste, Joseph DESIRE MOBUTU fut placé au pouvoir pour être manipulé et servir les intérêts occidentaux et belges en particulier. Aujourd'hui, c'est Joseph KABILA qui a été placé et soutenue avec force pour être manipulé et servir comme dans les années 60, les intérêts occidentaux en général, et belges en particuliers. De l'avis des analystes, l'histoire se répète et se ressemble à deux époques différentes. Les acteurs ont certainement changé, mais les stratégies demeurent les mêmes.54(*) Les politiques congolais portent la lourde responsabilité de la faillite de l'Etat et des guerres impitoyable qui sévissent actuellement au pays. LUMUMBA aurait été tué sur ordre de grandes puissances occidentales avec la complicité des congolais eux-mêmes.55(*) Tout au long de leur règne, les différentes générations des dirigeants congolais ont brillé par les crimes, la corruption et la Kleptomanie. Ils ont étalé leur incompétence et leur irresponsabilité. Avec la complicité des hobbies politico-financiers maffieux, ils ont pillé leur propre pays. Ils l'ont dirigé dans une totale inconscience, en sacrifiant les intérêts nationaux au profit de leurs intérêts égoïstes et de ceux de leurs alliés internes et externes. Le mobutisme était finalement condamné dès le milieu des années 1980. Cela parce que le président MOBUTU ne pouvait plus offrir des solides garanties aux intérêts du capitalisme international. La pression intérieure et le cours des événements en Europe de l'Est ont donné un souffle à la lutte légitime des populations Zaïroises pour le changement de régime. Malheureusement, ce changement tant attendu a été freiné par la classe politique et les stratèges de la maffia politico-financière internationale.56(*)Ces derniers ont oeuvré pour la continuité du système d'exploitation du Congo en voulant perpétuer le Mobutisme sans MOBUTU.Il s'est alors engagé une lutte entre un peuple aspirant à la transformation totale des structures politiques et à l'anéantissement total des mécanismes de domination, et des forces intérieures et extérieures qui ont préféré la conservation de leurs privilèges et de leurs positions au Congo. Le peuple congolais doit continuer à lutter pour reconquérir son indépendance et sa « Vraie » libération. Ce peuple est aujourd'hui sous occupation, opprimé par des forces internes et externes qui s'emploient à rendre le Congo ingouvernable. Heureusement, toute occupation a toujours eu une mauvaise fin pour l'occupant, comme l'affirme Bechir Ben Yahmed dans Jeune Afrique n° 2055 du 30 mais 2000. « Quand l'occupation prend fin, les occupants, quelles que soient leurs nationalités et leur puissance, se comportent toujours de la même manière : au moment de leur retraite, ils laissent dans le fossé, au bord de la route, tous ceux qui les ont servis en trahissant leurs pays et s'en débarrassent parce qu'ils ne sont plus utiles. Ces pauvres `Collabos' que la misère et l'ignorance ont mis au service de l'occupant, ont eu à toucher les derniers de la trahison dont ils ne peuvent désormais plus jouir, parce que contraient et à s'exiler à demeurer dans l'opprobre.57(*) De ce fait, le colonisateur avait associé le congolais à son malheur. Et cela fait partie de notre histoire pour la raison fort simple que n'est que cela que nous avons appris. Voici ce que ce nous avons appris et ce que nous savons donc faire le mieux : être des auxiliaires de l'exploitation de notre race ; être des auxiliaires des atrocités sur notre peuple ; être des serviteurs de nos maîtres qui nous ont d'abord chosifié et bestialisé.58(*) Naturellement, malgré les grandes responsabilités qui sont tombées brutalement sur les épaules de nos premiers dirigeants en 1960, beaucoup se mettent sous la coupe d'un maître. Nous avions appris à servir des maîtres irresponsables. Et il n'y avait aucune perspective de devenir un jour des maîtres des nous-mêmes, et encore moins de maîtres responsables, car nous n'avions devant nous aucun modèle à imiter. Par ailleurs, toute la solicitude des occidentaux avec à leur tête les américains, pour le groupe de BINZA avec à sa tête MOBUTU et toutes les péripéties de notre histoire récente en sont une illustration éclatante. Et encore aujourd'hui, la guerre que les Nilotiques sous ordre livrent à notre pays, procède de la même logique du même objectif. A travers, MOBUTU, les américains, au nom de la lutte contre le communisme dans le monde, réussissaient un exploit inespéré. Il s'agissait d'établir à la tête de l'Etat un auxiliaire local de leurs intérêts. Ces colonies étaient d'ordre économique, géostratégique et idéologique. Ils avaient aussi réussi à imposer la démocratie comme mode de gouvernement sur le continent. Ce mode était devenu le plus favorable à la sauvegarde de leurs intérêts que la dictature après la chute de l'URSS. * 54 TSIMANGA BAKADIABABU, La démocratie et ses blocages au Congo Kinshasa de 1958 à nos jours, l'Harmattan, Paris, 2004, p.222 * 55 Idem, p.223 * 56 BAGENDA PATIENT, Congo malade de ses hommes. Crime, pillages, et guerre entraide fraternité, Bruxelles, 2003, p. 179 * 57 BAGENDA PATIENT, Op.Cit, p.179 * 58 Idem, p. 181 |
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