Les intérêts des grandes puissances et la souveraineté de la RDC( Télécharger le fichier original )par Ghislain NGURU MUYISA Université officielle de Ruwenzori - Licence 2011 |
d. Le lendemain de l'indépendance de la RDCEn mai 1960, le MNC fut vainqueur des premières élections organisées au pays. Patrice LUMUMBA fut premier ministre et la présidence fut assurée par Joseph KASAVUBU dans un Congo indépendant. Mais très tôt, les violences se relevèrent et Katanga a revendiqué son indépendance avec à sa tête Moïse TSHOMBE. Des tentatives de sécessions et de morcellement se firent sentir même au Kasaï. Des mutineries sont signalées dans le rang de l'armée le 05 Juillet 1960. Le 14 Septembre de la même année, MOBUTU tenta son premier coup d'Etat avec le soutien de la CIA,33(*) alors que LUMUMBA est assassiné le 17 Janvier 1961. Ce fut une déception collective profonde au sein de la population congolaise et une amertume générale dans toutes les régions du pays. C'est dans ce sens que la première République prit fin le 24 Novembre 1965 avec le coup d'Etat réussi du colonel MOBUTU qui était, alors, le chef de l'Etat major de l'armée. Il aurait été influencé par les américains pour réaliser le coup d'Etat contre un gouvernement légal, démocratique et populaire.34(*) Il restaura l'ordre par la force et instaura la dictature en appuyant sur le parti unique, parti-Etat, le MPR. Ainsi, une série de reformes fut observée. Le 30 Juin 1966, Léopoldville, la capitale, change de nom, pour devenir KINSHASA. Le 27 octobre 1971, la République Démocratique du Congo devient République du Zaïre. En 1972, la politique de l'authenticité amènera l'africanisation de tous les noms d'origine européenne. En 1977 et 1978, de nouvelles tentatives de sécessions du Shaba, actuel Katanga, furent arrêtées par des forces marocaines et françaises sollicitées par MOBUTU.35(*) Par ailleurs, notons qu'au début des années 1990, le vent de l'Est sous la Perestroïka et Glosnost, avec le démembrement de l'URSS et la chute du mur de Berlin, Marque la fin de la guerre froide. Il y a à cet effet la chute du totalitarisme communiste en Faveur de la démocratie. C'est ainsi qu'en cette année MOBUTU décrète la fin du Monopartisme et ouvre le pays à la démocratie et au multipartisme qui pouvait suivre. En 1991, le 7 Août, la conférence nationale souveraine fut organisée pour instaurer un nouvel ordre Politique au Zaïre. Cependant, l'on a assisté à une longue période de transition et à un sabordage par MOBUTU des institutions et des décisions issues de la conférence nationale souveraine. Cette situation a constitué un alibi pour les meneurs de la guerre de libération de l'AFDL en 1996-1997, à partir de l'Est du pays, pour chasser MOBUTU du pouvoir. Pendant trente-deux ans de règne de MOBUTU, le Congo a semblé perdre la connotation de son indépendance de 1960 à cause de multiples immixtions du monde occidental dans les affaires internes du pays. C'est pourquoi MAYOYO BITUMBA TIPO-TIPO écrit que « la recherche de la seconde indépendance a déclanché la deuxième guerre de l'occident contre le Congo,36(*)mais aussi la liquidation de son leader le 16 Janvier 2001.» Cette disparité est assimilable à l'assassinat de LUMUMBA le 17 Janvier 1961. Lorsque Laurent Désiré KABILA prend le pouvoir en 1997, le Zaïre change de nom pour devenir République Démocratique du Congo, RDC en sigle. Néanmoins, après le gain du pouvoir par cet homme d'Etat, la volonté des alliés sera mise en mal par le nouveau régime quel'on croyait manipulable comme celui de MOBUTU, mais devenu de plus en plus incontrôlable. Ceci justifia la guerre d'occupation menée par le Rassemblement congolais pour la Démocratie (RDC) toujours à partir de l'Est, le 2 Août 1998. Après l'assassinat de Laurent Désiré KABILA, JOSEPH KABILA prend le pouvoir. Il accepte l'organisation du dialogue inter congolais avec la participation des rebelles à SUN CITY, en Afrique du Sud. C'est ce dialogue inter congolais qui a conduit à la formation d'un gouvernement de transition de large union nationale avec la formule 1+4, c'est-à-dire un président plus quatre vices présidents. Ce sont les institutions de la transition qui ont conduit aux élections libres, démocratiques et transparentes l'année 2006. A l'issue de ces élections, Joseph KABILA est élu président de la République. Eu égard de tout ce qui précède, la RDC a été, depuis son accession à l'indépendance, un otage des puissances occidentales. Ces dernières jouent la carte pour placer au pouvoir des dirigeants qui leurs sont favorables pour promouvoir leurs intérêts. La lutte contre les nationalistes héros nationaux à l'instar d'Emery Patrice LUMUMBA et Laurent Désiré KABILA arrive à étayer cette situation. A cause de multiples interférences étrangères dans les affaires intérieures du pays, les dirigeants n'ont pas eu le temps d'organiser leur pays politiquement. Ils n'ont pas su répondre aux exigences d'intérêt national. Ainsi, la RDC est restée un pays très pauvre, pourtant, considérée comme puissance potentielle. Elle n'a pas réussi à se tailler une place ou un rôle important par rapport à sa géopolitique sur l'échiquier international, cela surtout à cause de manque de décisions de politique interne et internationale prises de façon souveraine. * 33 TSHIMANGA BAKADIABABU, Op.cit, p.53 * 34 JULES CHOMES, l'ascension de Mobutu, Ed complexe, Paris, 1975, p. 81 * 35 MAMADOU ALIOU BARRY, Guerre et trafic d'arme en Afrique, approche géostratégique, l'Harmattan, Paris, 2006, p. 187 * 36 MUYOYO BITUMBA TIPO-TIPO, Op.cit, p.13 |
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