EPIGRAPHE
« Les grandes puissances ont
déjà comptabilisé nos intérêts dans les leurs
et sanctuarisé ces intérêts. Autrement dit, elles
veulent nous maintenir perpétuellement sous leur
domination »
KAKULE MATUMO KITSWIRI Paul
DEDICACE
A toi mon père KITSA MANZAMELI pour ton soutien
multidimensionnel et incommensurable ;
A toi ma mère KAMBERE TECLA pour ton amour ;
A tous mes frères et soeurs ;
A tous les congolais, héritiers du Congo
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce mémoire, nous ne pouvons nous
empêcher d'adresser nos remerciements à toutes les personnes qui,
de près ou de loin, nous ont facilité sa réalisation.
Nous pensons de façon particulière :
Aux autorités académiques de l'Université
Officielle de Ruwenzori
et à tous ceux qui ont contribué à notre
formation spécialement pour la réalisation de ce travail de fin
d'études, notamment son Directeur, le professeur KAKULE MATUMO KITSWIRI
Paul et son encadreur, l'assistant KASEREKA WAMBEREKI Jean Baptiste pour leur
accompagnement sans lequel cette oeuvre ne serait ce qu'elle est
aujourd'hui ;
Un cachet plus spécial à Maman José qui a
rendu notre séjour heureux à Butembo par ses conseils et
soutiens ;
A nos chers frères et soeurs notamment ANSELME, DONAT,
FLORINE, NOELA, MADELEINE, GUILAINE, JEANNINE, GUILLAUME Frère Jumeau,
ESPERENCE, AIMEE pour les liens fraternels et l'amour que vous ne cessez de
témoigner envers nous ;
Nous remercions nos amis NZANZU MUKESYAYIRA, LUISE NDAVARO,
KAMBALE TAWITHE Mutete, SAYBA PONGA, PALUKU BHUKUNDULO Grégoire, KATEMBO
MASINDA ERIC, URUMBA NDELEMA Reagan, UKUMU PAYAM, MATUKU JOFFRE, FIMBO
SINDINAGHO, KASIVITHA, KIZA OMER, PALUKU KAVULA, KATEMBO MATSOZI et les autres
camarades dont les noms ne sont pas repris sur cette page pour les espoirs et
les difficultés partagés.
Qu'il plaise à toute personne, qui n'a pas
été citée et qui, de près ou de loin, d'une
manière ou d'une autre, a contribué à la
réalisation de ce travail, de trouver ici l'expression de notre
gratitude.
NGURU MUYISA Ghislain
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFDL
|
:
|
Alliance des Forces démocratiques pour la
libération du Congo
|
AIA
|
:
|
Association internationale Africaine
|
AIC
|
:
|
Association Internationale du Congo
|
ANR
|
:
|
Agence Nationale de Renseignement
|
Art
|
:
|
Article
|
CEHC
|
:
|
Comité d'Etude du Haut Congo
|
CIA
|
:
|
Central Intelligence Angency
|
CICR
|
:
|
Comité International de la Croix Rouge
|
CNDP
|
:
|
Congrès National pour la Défense du peuple
|
DGSN
|
:
|
Direction Générale de Sécurité
Nationale
|
E.I.C
|
:
|
Etat Indépendant du Congo
|
Ed
|
:
|
Edition
|
EX-FAR
|
:
|
Ex-Force armée Rwandaise
|
FDLR
|
:
|
Force Démocratique pour la Libération du Rwanda
|
FSR
|
|
Fonds Secrets de Renseignement
|
FSSPA
|
:
|
Faculté des Sciences Sociales Politiques et
Administratives
|
K.W
|
:
|
Kilowatt
|
MNC
|
:
|
Mouvement national du Congo
|
MPR
|
:
|
Parti du peuple pour la révolution
|
NTIC
|
:
|
Nouvelle Technologie d'Information et de la Communication
|
ONG
|
:
|
Organisation Non gouvernementale
|
ONU
|
:
|
Organisation des Nations Unies
|
PUB
|
:
|
Publication Universelle de Bruxelles
|
PUF
|
|
Presse Universitaire de France
|
RCD
|
:
|
Rassemblement Congolais pour la démocratie
|
RDC
|
:
|
République démocratique du Congo
|
RI
|
:
|
Relations Internationales
|
RPC
|
:
|
République populaire de la Chine
|
S
|
:
|
Siècle
|
SNIP
|
:
|
Service Nationale d'intelligence et Protection
|
SNL
|
:
|
Société Nationale de l'Electricité
|
TFC
|
:
|
Travail de fin de Cycle
|
UNIKIN
|
:
|
Université de Kinshasa
|
UOR
|
:
|
Université officielle de Ruwenzori
|
URSS
|
:
|
Union des Républiques Socialistes Soviétiques.
|
USA
|
:
|
Etats unis d'Amérique
|
0. INTRODUCTION
1. PRESENTATION DU SUJET
Pour mener une étude sur la souveraineté de la
RDC reconnue par le reste du monde et les grandes puissances en particulier, la
connaissance générale de la RDC dans tous les domaines
s'avère indispensable. Cependant, la mise en exergue de la politique
étrangère de grandes puissances nous permettra d'approfondir
notre analyse.
En effet, la souveraineté est un principe sacro-saint
qui constitue un gage pour la stabilité des Etats. Mais très
souvent, nous assistons à des violations massives de la
souveraineté des Etats. Ce sont les Etats les plus puissants qui
piétinent les pays les plus faibles, foulant ainsi aux pieds les
principes de l'égalité des Etats et le droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes.
La position géo-stratégique du Congo au coeur de
l'Afrique et la géo-économie de ses ressources minières,
forestières, énergétiques et aquatiques, l'ont
ancré dans le camp occidental et fait monter le péril sur sa
survie en tant qu'Etat souverain.1(*)
La RDC est encore un enjeu de politique des puissances qui y
contrôlent un important réservoir des matières
premières stratégiques. On observe dans notre pays une
manifestation d'impuissance de la part des institutions politiques à
cause notamment de la faiblesse de l'industrialisation, de l'absence des
entreprises hautement équipées à vocation multinationale
ou simplement internationale et de la faiblesse des sociétés
civiles.2(*)
Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous nous penchons sur
les intérêts de grandes puissances et la souveraineté de la
République Démocratique du Congo.
Cependant, tout en n'étant pas spécial, ce sujet
avait déjà été l'apanage d'autres chercheurs qui
l'ont abordé d'une manière ou d'une autre.
2. ETAT DE LA QUESTION
L'intégration de la RDC en tant que pays souverain dans
le concert des nations a déjà préoccupé plus d'une
personne. Nous nous proposons d'étudier les intérêts de
grandes puissances et la souveraineté de la RDC. Néanmoins,
diverses réflexions ont été faites avant nous sur divers
aspects de cette question épineuse.
Dans la même perspective, il sied de noter que Colette
Brackman,3(*)dans son
ouvrage intitulé « les nouveaux prédateurs,
politique des puissances en Afrique centrale », se dresse en
disant que depuis le 11 septembre 2001, les pays occidentaux ont changé
de stratégies. C'est pourquoi les puissances-Etats-Unis, France, Grande
Bretagne ont entrepris désormais d'unir leurs efforts en vue d'imposer
la stabilité et promouvoir leurs intérêts, sans trop se
soucier des états d'âmes des chefs de guerre et des aspirations
des peuples. Néanmoins, il ne faut pas s'y tromper : si la tactique
est différente, l'enjeu est identique. En effet, les nouveaux
prédateurs évoluent dans une nébuleuse où
coexistent des intérêts étatiques et privés, mais
aussi des institutions internationales et rêvent toujours de poursuivre
la conquête du Congo.
Le même auteur a renchéri et dit :
« La guerre qui a ravagé la RDC est aussi
l'une de facette de cette mondialisation économique qui se joue de la
souveraineté des Etats et des aspirations des peuples, Contrairement
à ce que voulaient croire les Belges, le Congo était la seule
colonie belge, Bruxelles n'exerçant qu'une
« tutelle » sur le Rwanda, Burundi, anciennes colonies
Allemandes » »4(*)
Le Congo de Léopold II et de Stanley, avant
d'acquérir sa forme définitive, représentait
déjà un enjeu pour les puissances de l'époque et faisait
l'objet d'une immense convoitise. Si la conférence de Berlin, en 1885,
finit par accorder au roi des Belges la propriété de l'Etat
indépendant du Congo, ce fut en échange de la promesse de voir ce
vaste territoire s'ouvrir au commerce international, aux échanges
économiques. Autrement dit à la libre exploitation de ses
ressources naturelles exceptionnelles5(*).
Par ailleurs, ALCARDI6(*) mène, dans son ouvrage « La
politique africaine des Etats-Unis », souligne qu'un vide se
produisait alors, qui risquait d'être comblé par les
soviétiques ou les chinois. Dans ce cas, les Etats-Unis tentèrent
des interventions plus au moins opportunes et souvent mal
interprétées, à la fois par l'ancien colonisateur et
surtout par les africains, surprirent du rôle substantiel joué par
eux. Ces atermoiements et ce double langage qui seront l'apanage de la
politique américaine en Afrique, conduiront à une certaine
incompréhension entre les parties. Les Etats-Unis feront sans cesse
preuve d'indécision sur la position à adopter dans telle ou telle
autre situation spécifique et les contradictions seront monnaie courante
parmi les décideurs. Il faut cependant reconnaître que la
pléthore d'intervenants, souvent soumis à des influences
différentes, sensibilisés par des motivations et des
intérêts divers et parfois opposés, ne pouvait qu'aboutir
à un tel résultat. A cette impression de flou et d'incertitude,
se superpose un intérêt accru des Etats-Unis pour le continent
noir depuis l'accession à l'indépendance des pays africains.
Dans le même angle d'idée, l'auteur soutient que
les intérêts américains en Afrique sont exclusivement
perçus sous l'angle économique et stratégique. S'il est
vrai que, dans leur relation avec le continent noir, ces facteurs sont
déterminants, il n'en demeure pas moins que l'Amérique essaie
aussi de projeter une image d'elle-même sous tendue par des grands
principes fondamentaux que d'aucuns diront des mythes.
Le secrétaire d'Etat, Alexandre Haig, s'exprimait
d'ailleurs en ces termes : « Notre politique
étrangère doit faire partie de ce que nous sommes, de
l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes et de l'image de notre
pays que nous souhaitons offrir au monde. »7(*)
FUNDI LUKOKI,8(*) traitant de « la souveraineté
des Etats sur leurs ressources. Cas de la République Démocratique
du Congo » souligne que l'inégalité des Etats
à disposer de leurs ressources naturelles persiste toujours en
dépits des efforts déployés dans divers domaines. Les
Etats puissants cherchent toujours à imposer leur volonté aux
Etats faibles et sous développés. Le cas illustratif est la
présence américaine en Irak sous prétexte de
démocratiser le régime irakien, alors que le soubassement est
économique à savoir le pillage de leurs richesses.
Il présente le mécanisme pour que la RDC affirme
et exerce son droit de disposer souverainement de ses ressources. Pour ce
faire, il lui faut limiter les activités des puissances
étrangères à travers leurs transnationales qui, en vertu
des concessions leur accordées, s'accaparent des ressources nationales
du pays et constituent une entrave à ses efforts. Elles constituent par
la suite autant d'atteinte à la souveraineté et autant de
tentatives d'exploitation illicite de principales ressources du pays. Il
ajoute que la renégociation des accords sur les matières
premières et principales ressources s'avère nécessaire
afin de tenir compte des aspirations du peuple congolais d'acquérir
davantage l'indépendance économique et promouvoir une politique
de développement. Celle-ci ayant pour fondement principal la
maîtrise et la jouissance de ressources naturelles de son sol et sous sol
que le Congo pourrait disposer de ces richesses et prévoir son
décollage économique. Dans son travail, il a
élucidé d'abord les avantages qui découlent du respect du
principe de souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles. Dans
les relations interétatiques, il montre en plus les effets de
l'inégalité des Etats à disposer de leurs ressources.
En fait, nous sommes reconnaissants de la pertinence du
travail de LUKOKI. Cependant, nous ne sommes pas satisfaits du remède
apporté à la problématique de l'indépendance
économique de notre pays tel qu'il l'a esquissé. Il souhaite
limiter les activités des puissances étrangères et
renégocier les accords sans dire comment extirper les racines du mal.
Pour nous, la mise à mal de la souveraineté de la RDC par les
intérêts de grandes puissances nous préoccupe au plus haut
degré.
Dans son mémoire, SANGBA MBOLOWELI Bienvenue,9(*)s'est penché sur
« les enjeux géopolitiques de grandes puissances dans la
sous région des grands lacs africains », il a
été curieux de savoir pourquoi est alimentée la
conflictualité entre les grandes puissances dans la sous région
des grands lacs africains et d'en connaître les répercussions qui
découlent de cette diversité dans la région des grands
lacs. Par ailleurs, il soutient que les matières premières sont
d'une grande importance pour le fonctionnement et l'avancement de leurs
industries et technologies. Les grandes puissances n'ont jamais
hésité à alimenter des divergences d'intérêts
entre les Etats de la dite région des grands lacs africains ; et
à intervenir dans les opérations de maintien de la paix dans
cette région conflictuelle. Il rappelle qu'il n'y a jamais eu des
guerres sans victimes, sans dégâts matériels et
collatéraux. IL se paraphrase en stipulant qu'en géopolitique,
les ressources restent l'enjeu primordial de la conflictualité entre les
Etats et les groupements socio-éthniques dans le monde. En effet, ce qui
conduit à la diversité et / ou à la conflictualité,
c'est l'esprit de tout vouloir pour soi et le désir de rapace qui sont
liés à la nature des Etats et de ces groupements. Si son travail
a eu comme champs d'investigation la région des grands lacs africains en
tentant de mentionner ceux qui alimentent la conflictualité entre les
grandes puissances dans cette région, le notre porte sur la RDC dans sa
mise en mal par les intérêts de grandes puissances.
KAKULE LUHI GEORGES10(*)s'est appesanti sur « la politique
étrangère de la République Démocratique du
Congo face aux défis du commerce international ».
Dans son travail, il veut proposer les conditions nécessaires pour
déclencher une véritable
« indépendance » donnant libre manoeuvre
à la politique étrangère de la RDC devant les défis
du commerce international. Selon lui, pour que la RDC s'adapte au
système international anarchique aujourd'hui mu par les tenants et les
aboutissants du commerce international, il faut ajuster les moyens au but
poursuivi. Informé que la défense et les affaires
étrangères sont deux faces d'une même médaille, il
trouve bon de renforcer l'administration des affaires étrangères
par une structure d'appuis à la présidence et associée
à la défense nationale. Conscient de la situation
« exceptionnelle permanente » de la politique
étrangère par rapport à la politique interne comme le
préconisent les réalistes, il a du reste demandé un budget
connexe pour les affaires étrangères et la défense afin
non seulement d'assurer la défense de la nation mais aussi de
prévenir la prochaine guerre du pétrole et d'éventrer le
complot de balkanisation du pays.
L'auteur souhaite que ce budget spécial soit
alimenté par la rente du pétrole en vue de répondre aux
troisièmes défis du commerce international : défendre
la nation et prévenir les guerres futures.
Dans le domaine économique en effet, la
souveraineté ne se décrète pas, elle se conquiert et
s'acquiert au prix d'un dur labeur synonyme d'essor économique qui
exprime mieux l'acquisition de puissance recherchée par toute politique
étrangère d'un Etat. Dans la même démarche, pour
pérenniser la présence de la RDC sur la scène
internationale dans le contexte de la mondialisation, il préconise sa
refondation. Cette refondation passe par la négociation de certaines
catégories d'aide avec d'autres structures qui en dépendent et,
partant, la réaffirmation de l'Etat tel que proclamé par sa
constitution devant le concert des nations et la réappropriation par les
Congolais de la gestion intégrale de leur pays
Si dans son travail, le chercheur a montré la
problématique de la substance de la RDC en tant qu'Etat souverain dans
le système international et en prenant la RDC qui voit sa politique
étrangère mesurée aux défis du commerce
international ; le notre traite des intérêts de grandes
puissances sur la souveraineté de la RDC.
Bref, tous ceux qui nous ont précédés,
ont abordé des aspects pertinents de l'étude qui nous
préoccupe. Mais nul n'a jusque là, à notre avis,
proposé la question des intérêts de grandes puissances
battant à brèche la souveraineté de la RDC. Ce qui nous
amène à un questionnement.
3. PROBLEMATIQUE
Au regard de tout ce qui précède, notre
problématique se trouve formulée dans les questions qui
suivent :
1. Quels sont les intérêts de
grandes puissances en RDC ?
2. Quelle est l'incidence de la poursuite de ces
intérêts par les grandes puissances sur la souveraineté de
la RDC ?
3. Comment la RDC peut-elle faire face pour que sa
souveraineté ne soit pas mise en mal par les intérêts de
grandes puissances ?
4. HYPOTHESE DE TRAVAIL
En guise des réponses provisoires aux questions
ci-dessus posées, nous avançons quelques hypothèses :
1. Il nous semble qu'il faut remonter à la constitution
du Congo comme colonie du roi des Belges dans les années 1880-1885 pour
un début de compréhension de l'enjeu international que
représente aujourd'hui la RDC sur l'échiquier mondial.
En effet, la reconnaissance de la colonie de Léopold II
avait été comprise par les puissances de l'époque comme un
territoire où devait s'exercer un libre commerce international qui
devait profiter à toutes les puissances parties prenantes de la
reconnaissance. Le pays s'étant avéré un scandale de
matières premières variées, les grandes puissances
viennent en RDC à la recherche de ces matières premières
en vue d'assurer le fonctionnement et le développement de leurs
industries.
2. L'incidence de la poursuite de ces intérêts
par les grandes puissances sur la
souveraineté de la RDC s'observerait dans la manipulation des dirigeants
congolais qui, même élus démocratiquement ou au pouvoir par
la force, ont besoin d'un appui multiforme de ces puissances pour conserver le
pouvoir. Elle s'observerait également dans l'instrumentalisation de
certains groupes armés soutenus par les pays voisins de l'Est qui
servent de relai à ces puissances. Aussi, cette incidence se
manifesterait dans les interventions répétitives des nations
unies dont les différents bilans semblent discutables que ce soit en
1960 ou aujourd'hui. En fin, les grandes puissances se seraient
camouflées dans les structures comme les ONG internationales et les
sociétés multinationales en vue de garantir leurs
intérêts dans le pays.
3. Pour que la souveraineté de la RDC ne soit pas mise
en mal par les intérêts de grandes puissances, la première
chose à acquérir par la classe politique congolaise, c'est un
esprit nationaliste qui impose une définition claire des
intérêts du pays non négociables en vue d'une
coopération internationale gagnant-gagnant, la conversion de
mentalité des citoyens en vue d'une citoyenneté plus responsable,
la primauté de l'intérêt national sur celui des individus,
le renforcement de son indépendance économique par des
mécanismes d'électrification, d'industrialisation et de
maîtrise des techniques ainsi que de la formation11(*) d'une armée
Républicaine et dissuasive.
5. METHODES ET TECHNIQUES
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons eu
recours à la méthode dialectique de Karl Marx et l'avons jointe
à l'approche historique appuyée par la technique documentaire.
Tenant compte de notre objet d'étude, il s'avère
important, pour une meilleure analyse de recourir à la
méthode dialectique dans le respect de ses quatre lois telles que
décrites par ESISO ASIA AMANI.
1°. La loi de l'action réciproque ou loi de la
connection universelle des faits. D'après cette loi, tout agit sur tout,
tout se tient c'est-à-dire qu'aucun fait, aucun phénomène
n'est isolé, il est toujours lié. Dans ce travail, cette loi va
nous permettre de comprendre les intérêts de grandes puissances
qui s'obtiennent à liaison avec certain pays voisins de la RDC et de
saisir les interconnections qui existent entre diverses puissances.
2°. La loi du changement universel, c'est la loi selon
laquelle tous changes, tout bouge. Partant de celle-ci, il est une
vérité indéniable que rien n'est statique dans le monde.
Celle-ci a contribué à bien saisir les alternances des
intérêts de rivalités et de perpétuel changement
d'alliance militaro diplomatique entre les grandes puissances sur la
souveraineté de la RDC.
3°. La loi du changement qualitatif ou du progrès
par bonds. Elle signifie que lorsque les phénomènes s'accumulent,
ils finissent par une transformation brusque qualitative. Avec cette loi, nous
démontrons combien la souveraineté de la RDC est
étouffée par les intérêts de grandes puissances sans
précédent au temps bien défini. Qu'en cela ne tienne, la
souveraineté petit à petit s'installe par le triomphe de la
rivalité de grandes puissances à qui les intérêts
sont alignés en fonction de l'équilibre mis en jeu à
travers les coopérations dans le pays d'accueil.
4°. La loi des contradictions ou luttes de contraire.
Elle signifie que dans la vie, il y a toujours des contradictions. Aussi, ces
grandes puissances sont souvent en lutte, en conflit autour des
intérêts tant manifestes que latents sur la souveraineté de
la RDC.
L'approche historique va nous aider à jeter notre
regard sur l'histoire et rendre possible l'explication. D'une part, elle
replace les institutions dans le milieu social où elles ont pris
naissance en nous offrant les conditions de leur existence. D'autre part, elle
permet la comparaison.11(*)Elle permet de reconstituer les
événements jusqu'au fait générateur ou initial.
Elle rassemble, ordonne, hiérarchise autour d'un
phénomène singulier, une pluralité de faits afin de
déceler celui qui a exercé le plus d'influence sur le
phénomène étudié.
Par ailleurs, la technique documentaire nous permettra de
collecter la quantité des documents renfermant des renseignements
nécessaires sur le fait en étude.
Cependant, la technique d'observation directe nous servira
quant à elle, à observer la situation dans laquelle se trouve la
souveraineté de la RDC. Cette situation résulte de la
volonté de grandes puissances soucieuses de préserver et de
promouvoir leurs intérêts déjà comptabilisés
au Congo.
6. OBJECTIF ET INTERET DU SUJET
Ce travail revêt un triple intérêt :
notamment personnel, social et scientifique. Cette étude entre dans la
conviction que la souveraineté est un instrument qui donne aux Etats la
capacité d'agir ou de décider de façon indépendante
sur leur destin. Elle devrait être sauvegardée par tous les moyens
étatiques, de manière continuelle et permettre que le pays ne
soit pas une risée des autres Etats. Et donc, la menace de la
souveraineté de la RDC au travers de multiples interventions de grandes
puissances nous interpelle au premier plan.
A cet effet, la souveraineté des Etats sous
développés doit jouer son rôle et ses attributions. C'est
dans cette optique que nous comptons apporter notre pierre de contribution
à l'édification de la nation congolaise qui doit assumer sa
souveraineté et remédier aux interventions abusives de grandes
puissances qui pillent le pays.
Sur le plan social, ce travail fera comprendre au peuple
Congolais que les pays ne peut vivre une indépendance absolue. Il doit
coopérer avec d'autres membres de la société
internationale y compris les grandes puissances, à condition que cette
coopération ne puisse pas constituer un alibi pour les grandes
puissances d'interférer dans les affaires intérieures du pays, en
menaçant l'intérêt national, la souveraineté et
l'indépendance du pays. Cette coopération doit être gagnant
gagnant.
Ainsi, les dirigeants doivent mettre en place les
mécanismes de développement durable pouvant permettre la
respectabilité du pays par les puissances étrangères. A
cet effet, le peuple doit se retrouver au centre de toute action
gouvernementale.
Ce travail traite sur des conséquences des
interférences de grandes puissances sur la souveraineté de la
RDC. Il voudrait ressortir les intérêts visés par ces
grandes puissances en RDC, et tente de proposer des mécanismes de sorti
de l'aliénation du pays par les grandes puissances. Notre contribution
reste la proposition des mécanismes à la RDC pour
l'atténuation de l'influence de grandes puissances sur sa
souveraineté.
Dans le cadre de la compréhension et l'application
d'une des théories de relations internationales, le courant Marxiste a
été mis en exergue. Il stipule que la différence de poids
entre Etats dans les relations d'indépendance rend possible les
rapports horizontaux, c'est-à-dire des rapports du type
impérialiste entre un centre et une périphérie
dépendante et exploité par le centre.12(*)
Par cette étude, nous voulons donc, faciliter
l'approfondissement des réflexions par le cas type de la RDC aux
chercheurs fidèles au courant marxiste ainsi que d'apporter notre
contribution à la banque de données typiques des pays
sous-développés de l'Afrique en général et de la
RDC en particulier. Ainsi, ce travail pourra permettre au futur chercheur
d'obtenir de bribe des notions sur le sujet en étude ou alors, ils
pourront en déduire d'autres sujets de recherches au regard de la
complexité des relations internationales qui ne sont pas toujours
maîtrisées par les politiques surtout les relations entre le pays
développé et le pays sous développé.
En fait, par cette étude, nous nous approprions la
théorie de la dépendance mise en place par les
néo-marxistes. Cette théorie considère que le
développement et le sous-développement constituent une
réalité unique, c'est-à-dire que le développement
du Nord est la conséquence du sous-développement du Sud. Le
centre représente les pays du Nord ou développés alors que
la périphérie constitue les pays sous-développés,
ce dernier étant exploité et pillé par ce premier.
7. DELIMITATION DU SUJET
Pour des raisons de commodité, notre investigation se
limite à quelques puissances dans la cour de grands responsables de
l'ordre mondial notamment les USA, la Grande Bretagne, la Chine et la France
sur la souveraineté de la RDC.
Dans le temps, notre travail couvre la période allant
de 1960 à 2010. C'est la période pendant laquelle la RDC a
accédé à l'indépendance et a été
reconnue par les autres Etats y compris les grandes puissances et aux Nations,
Unies comme étant un Etat souverain. C'est aussi la période qui
marque la poursuite de la guerre froide et la désintégration de
l' URSS marquant sa fin en 1989 avec la consécration d'un système
international unipolaire ayant les USA comme seule superpuissance. De
même, elle a été marquée par les divergences
d'intérêts accentuées entre les grandes puissances
occidentales au sujet des ressources naturelles de la RDC jusqu'à la
commémoration du cinquantenaire de l'indépendance et la
souveraineté internationale de la RDC.
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail s'articule
sur trois chapitres.
Le premier traite des généralités
où nous définissons les concepts utilisés dans le travail.
Dans ce même chapitre, nous faisons une présentation de la RDC sur
le plan géographique, historico-linguistique. Nous esquissons
également une brève présentation de quelques grandes
puissances.
Le deuxième chapitre traite de l'incidence des
intérêts de grandes puissances sur la souveraineté de la
RDC. Nous illustrons ici les différents intérêts de
grandes puissances par le canal de la reconnaissance de la colonie de
Léopold II, de la conférence anti-esclavagiste arabe de 1889,
leurs instruments d'influence en RDC, la nature de leurs intérêts
et les conséquences de la poursuite de leurs intérêts dans
ce pays.
Le troisième chapitre s'intéresse aux
mécanismes pour consolider la souveraineté de la RDC
vis-à-vis des intérêts de grandes puissances. Nous montrons
ici les dispositifs que la RDC doit mettre en oeuvre pour atténuer les
intérêts de grandes puissances sur sa souveraineté.
CHAPITRE PREMIER: CONSIDERATIONS GENERALES
Dans ce chapitre, nous allons définir les
différents concepts contenus dans le sujet. Il s'agit des vocables de
l'intérêt national, de grandes puissances et de
souveraineté. Nous allons également présenter la RDC ainsi
que l'aperçu descriptif de quelques grandes puissances notamment les
Etats-Unis d'Amérique, la grande Bretagne, la France et la Chine.
I1. DEFINITION DES CONCEPTS
I1.1 L'intérêt national
Pour Hans Morgenthau «Les hommes d'Etats pensent et
agissent en terme d'intérêt défini comme puissance.
L'histoire a confirmé cette supposition qui nous permet de retracer et
de prévoir le pas qu'un homme d'Etat passé, présent ou
futur a fait ou fera sur la scène politique. Les hommes d'Etat
distingueront entre leur devoir officiel qui est de penser et d'agir en terme
d'intérêt national et leur désir personnel qui est de voir
triompher leurs propres valeurs morales et les principes politiques
réalisés partout dans le monde».13(*)
Le concept d'intérêt national est défini
par les réalistes en termes de recherche de puissance par l'Etat.
Cependant, là où d'aucuns croiraient que la poursuite de
l'intérêt national par la recherche de puissance est une approche
qui conduirait nécessairement à la guerre
généralisée entre les nations, Mwayila TSHIYEMBE14(*) fait observer qu'il n'en est
pas ainsi. Il poursuit qu'il y a des limites qui se dressent devant les Etats.
Il pense qu'il faut engager les hommes d'Etat à privilégier
« l'éthique de responsabilité»
plutôt que « l'éthique de conviction» au
sens Weberien du terme. De ce fait, il rejoint HANS MORGENTHAU qui ne fait pas
l'apologie de la force dans la défense de l'intérêt
national. Il s'agit là bien de la dimension normative de sa
théorie.
Bref, l'auteur, se paraphrase en soulignant que seule une
politique étrangère réaliste, menée selon un calcul
coût/risque/bénéfices et consciente des limites
imposées par la quête de la puissance des autres Etats, peut, in
fine, éviter les drames humains.
De ce qui précède, il apparaît clairement
que seul un Etat indépendant et donc souverain peut prétendre,
défendre et rechercher son intérêt national. Un Etat
dominé ne devrait pas avoir à priori une ambition de puissance.
Ce qu'il ne peut rechercher en premier lieu ce n'est que de se libérer
de l'oppression pour vaincre la domination. Ensuite vient la quête de
puissance.15(*)
Dans le cadre de ce travail, nous définissons
l'intérêt comme l'attachement exclusif à ce qui est
avantageux pour soi. C'est ainsi que l'intérêt national oblige
l'Etat à agir ou à ne pas agir.
I1.2. Grandes puissances
Le mot « Puissance » est
employé dans plusieurs domaines avec signification particulière.
En relations internationales, la puissance est le contrôle de l'esprit et
des actions des autres. Elle est donc relationnelle, c'est-à-dire
qu'elle est toujours exercée par rapport à l'autre.
L'exercice de la puissance n'est pas une fin en elle
même, l'Etat y recourt pour sauvegarder son
intérêt.16(*)
En géopolitique, les termes « Grande
puissance » « Superpuissance ou Hyper
puissance » désignent les pays qui se distinguent par
leur atout économique, militaire, politique, identitaire etc. Ceci
étant, les décisions qu'elles prennent ont souvent un impact sur
les autres nations du monde.17(*)
Somme toute, le terme « grande
puissance » est attribué généralement aux
pays qui, au travers leur économie, leur politique
étrangère et leur force militaire, ont un rayonnement et une
influence au niveau mondial.
I.1.3. Notion de souveraineté
Ce concept « de
souveraineté » est à élucider parmi tant
d'autres dans ce travail. Il est utile d'en apporter d'éclaircissement
en vue de bien appréhender des actions menées par de grandes
puissances à la recherche de leurs intérêts.
Non seulement nous allons le définir mais aussi le
circonscrire par rapport à son originalité et sa portée
comme principe. Il s'agira également de brosser la souveraineté
interne et externe, ses attributs et l'Etat comme sujet du droit
international.
Le dictionnaire Dicos Encarta donne au concept
souveraineté une explication d' « autorité
suprême qui justifie un Etat autonome et
indépendant », un pouvoir de décision donc
dévolu à une communauté d'individus.18(*)
D'après Van KLEFFENS, un Etat souverain est un Etat
qui, n'étant pas soumis à un autre Etat, possède une
autorité sans préjudice des limites que lui assigne le droit
applicable.19(*)
Il ressort de ces deux définitions que ce n'est que
dans l'Etat qui se trouve le fondement du principe de la souveraineté.
C'est l'Etat lui-même qui établit l'ordre à
l'intérieur et protège sa propre indépendance à
l'extérieur. L'Etat est le seul garant de son intégrité
territoriale.
C'est ainsi que nous retenons que la souveraineté est
la faculté pour un Etat d'agir librement, sans aucune contrainte et
d'une manière égale sur la scène internationale face
à un autre Etat.
I1.3.1. Origine et portée de la
souveraineté
La
souveraineté, comme principe cardinal des Etats, a le même
âge que l'Etat. Mais aussi le principe d'égalité souveraine
affirmé dans la charte des nations unies et repris dans les actes
constitutifs de toutes les organisations internationales et régionales,
dans les traités de coexistence pacifique ainsi que dans les
communiqués entre gouvernements, constitue un des fondements du droit
contemporain.
I.1.3. 2. La souveraineté interne et externe
Le mot souveraineté utilisé tout court traduit
à la fois la notion de souveraineté dans l'Etat et celle de
souveraineté de l'Etat.
S'agissant de la souveraineté dans l'Etat, cette
première acception se rapporte à la souveraineté
intérieure qui se définit en droit interne par son contenu
positif de plénitude des pouvoirs que l'Etat exerce sur ce qui lui sont
soumis, c'est-à-dire ses sujets. Il n'admet point de collectivité
supérieure à lui.
C'est en quelques sortes la portée du principe de non
ingérence dans les affaires internes de l'Etat ou des peuples à
disposer d'eux-mêmes.
Quant à la souveraineté de l'Etat, cette seconde
acception se rapporte à la souveraineté extérieure qui ne
s'analyse pas en des termes positifs. C'est un ensemble des pouvoirs que l'Etat
détiendrait sur ses sujets ou sur les autres. Mais négativement,
elle se définit comme la non soumission à une autorité
supérieure ; le fait de n'être le sujet (au sens d'assujetti)
d'aucun autre sujet (au sens juridique).20(*)
I.1.3.3. Les attributs de la souveraineté et
l'Etat dans le cadre du droit international
La souveraineté internationale a deux attributs. Il
s'agit notamment de la personnalité internationale de l'Etat et des
compétences de celui-ci.
La personnalité internationale de l'Etat a deux sens.
Elles signifient d'abord que l'Etat constitue un corps de chacun de ses
éléments constitutifs comme les différents organes pour
les quels est reparti l'exercice des pouvoirs publics.
Aussi, l'Etat est-elle une personne morale dotée de
certaines capacités l'égales. Il se voit conférer par les
normes de l'ordre et à assumer les obligations. L'Etat est un sujet du
droit international auquel peuvent être imputés les actes des
organes et des agents agissants en son nom et investis du pouvoir de le
représenter en relation internationale.
En sa qualité du sujet de droit international et par ce
qu'il est le seul sujet doté de souveraineté, l'Etat
possède les capacités d'agir pleinement en vertu des normes
définies par le droit international. Par capacités
internationales d'un Etat, il faut entendre les possibilités pour l'Etat
d'agir légalement dans le cadre des relations internationales. A titre
illustratif, on peut citer la capacité de produire des actes juridiques
internationaux (unilatéraux ou conventionnels), la capacité
d'avoir imputé les faits illicites internationaux. C'est ici où
l'Etat peut par exemple demander la réparation des conséquences
dommageables d'un fait illicite commis par un Etat tiers. Il s'agit d'un fait
qui affecte directement l'Etat ou l'un de ses ressortissants à
l'égard du quel il peut exercer sa protection diplomatique.
Il y a de même la capacité d'accès aux
procédures contentieuses internationales et aux organes de
règlement des différends en l'occurrence les organes
diplomatiques ou juridictionnels. Il faut ajouter la capacité de devenir
membre et de participer pleinement à la vie des organisations
intergouvernementales. Et enfin, il faut relever la capacité
d'établir des relations diplomatiques et consulaires avec les autres
Etats c'est-à-dire le droit de légation21(*).
Toutefois, une des conséquences de la
personnalité juridique internationale de l'Etat c'est qu'il peut agir
dans le cadre des relations internationales à l'égard ou en
relation avec d'autres sujets de droit.
Certes, le droit international confère à l'Etat
des compétences définies comme les aptitudes légales
à exercer certains pouvoirs à la fois sur le territoire et
à l'égard des personnes et des biens rattachés à
lui par le lien de nationalité.
L'on distingue classiquement deux compétences de
l'Etat.
D'une part, les compétences territoriales et d'autre
part, les compétences personnelles de l'Etat. Dans le cadre de ce
travail, notre attention se focalise sur les compétences
territoriales.
Bien entendu, c'est en rapport avec la double nature du
territoire de l'Etat que l'on peut comprendre ses compétences
territoriales. Le territoire d'un Etat est à la fois un objet et un
espace habité par une population. En tant qu'objet, le territoire d'un
Etat est un bien sur lequel l'Etat peut exercer des droits réels
semblables aux droits d'un propriétaire privé d'un fonds.
En tant qu'un espace habité par une population, le
gouvernement de cet Etat peut exercer son autorité. La plénitude
ou la généralité de la compétence territoriale
s'exerce à l'intérieur du territoire de l'Etat souverain comme
autorité publique. Cette dernière assume toutes les fonctions
nécessaires à l'organisation de la vie propre et à la
collectivité humaine résidant sur ce territoire à savoir
le pouvoir constitutionnel et l'administration publique (le pouvoir de police,
la défense nationale etc).
Au demeurant, sous la pression des revendications des pays en
voie de développement, un aspect de la souveraineté territoriale
à été souligné. Il s'agit particulièrement
de la souveraineté économique. Cette forme de souveraineté
a été plusieurs fois affirmée par diverses
résolutions de l'assemblée générale des Nations
Unies qui se fondaient sur la souveraineté permanente ou sur les
ressources naturelles. C'est cette forme de souveraineté qui sous-entend
la maîtrise et la conduite de l'économie nationale selon les
options choisies librement par le dit Etat.
Par ailleurs, la souveraineté
généralité doit plutôt être
considérée comme la souveraineté fonctionnelle. La
souveraineté n'est plus perçue aujourd'hui comme absolue mais la
généralité de la compétence territoriale doit
fléchir devant22(*)
toute les obligations internationales quelle qu'en soit la source. Ce qui pose
la question des limités légales à l'exercice de la
souveraineté. Le cadre légal de limite à son exercice
découle de deux éléments à savoir le respect des
légalités souveraines des autres Etats et le respect de droit des
peuples.
En ce qui concerne le respect des droits des Etats tiers,
KADONY pense que « c'est le simple principe de
légalité souveraine des Etats qui est la base de l'obligation
pour chacun des Etats de respecter les droits des autres Etats.
L'égalité des Etats signifie que devant le droit, tous les Etats
sont dans une situation identique. Le droit reconnaît aux Etats les
mêmes aptitudes légales, les mêmes droits et les mêmes
obligations. Mais, en réalité les rapports de forces entre les
Etats dictés par leur poids réel font que les Etats sont
inégaux. Le droit international s'efforce de contenir cette remise en
question de l'égalité d'Etat. Donc, l'obligation de respecter les
droits de tiers concerne d'abord le respect de l'intégrité du
territoire des autres Etats. Elle implique aussi le respect des services
publics étrangers placés sur le territoire national de chaque
Etat.»23(*)Précisons toutefois que
« deux motifs sont généralement avancé pour
justifier l'intervention et l'ingérence d'un Etat sur le territoire d'un
autre Etat. A ces deux motifs s'ajoute le troisième : Le premier
étant intermédiaire sollicité par les autorités
légitimes ; le second l'intervention d'humanité et le
troisième plus récent, le devoir d'ingérence
humanitaire.»24(*)
I.1.4. Présentation de la RDC
La
République Démocratique du Congo est divisée en Onze
entitées dont la dernière est la ville province de Kinshasa. Il
s'agit de Bandundu, Bas Congo, Equateur, Kassaï-occidental,
Kassaï-oriental, Katanga, Kinshasa, Maniema, Nord-Kivu, Oriental,
Sud-Kivu. Kinshasa est sa capitale. Elle a acquis son indépendance le 30
juin 1960.
S'agissant du climat, elle a un climat tropical humide. Sa
devise nationale entrée en vigueur le 18 février 2006,
après l'adoption de la nouvelle constitution est « Paix,
Justice et travail.»
Dans son économie, elle a le cobalt, bois, coltan,
café, cuivre, diamant, or, pétrole, thé, caoutchouc,
manganèse, uranium, cassitérite, charbon ... Elle a comme
population, le (la) « congolais(e).»
Elle comprend plus au moins 200groupes ethniques. Elle a comme
principale ville Kinshasa, Kisangani, Kananga, Lubumbashi, Ilebo, Kamina,
likasi, Mbujimaï.25(*)
I.1.4.1. Sur le plan géographique
Par sa position géographique située au
centre-Est de l'Afrique avec accès sur l'océan Atlantique, la
République Démocratique du Congo est un des plus grands du
continent africain. Elle a une superficie de 2345000 Km² dont 60% de sa
superficie est recouvert de forêts. Elle a des frontières avec la
République du Congo, la République centrafricaine, le Soudan,
l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l'Angola.26(*)
Le fleuve Congo, long de 4 640 Km est le deuxième
du monde après l'Amazonie par son débit. Ce dernier est
exprimé à cinquante milles mètres cubes par seconde. Son
bassin est de trente-huit milles Kilomètres carré. Ses plus
grands affluents sont l'Oubangi (2 300 Km) à la rive droite et le
Kassaï (2 000 Km) à la rive gauche.
Sur le plan linguistique, l'ancienne colonie belge est
caractérisée par un multilinguisme. Ce pluralisme linguistique
comprend trois grandes composantes dont les langues nationales, les langues
locales et une langue officielle.
Quant à ce qui est des langues nationales, il s'agit du
Kikongo, du Lingala, du Kiswahili et du Tsiluba. Ces langues connaissent une
certaine expansion et un développement grâce aux médias,
à la justice, à l'évangélisation, ...
I1.4.2. Sur le plan historique
La
République Démocratique du Congo a connu quatre périodes
au cour de son histoire. Mentionnons une première tentative de
colonisation de la part de portugais. Puis la période de l'Etat
indépendant sous la souveraineté personnelle de LEOPOLD II et
ensuite la période du Congo belge ; et enfin celle du Congo
indépendant à partir de 196027(*).
a. La Période
Précoloniale
Il sied de noter que la RDC a d'abord été
habitée par les pygmées avant d'être touchée par la
grande migration des peuples bantous. Ces derniers s'installèrent dans
la zone côtière ainsi que sur les plateaux orientaux et
méridionaux. En 1482, les portugais établirent un premier contact
avec le royaume bantou du Congo. En 1489, une ambassade du royaume du Congo
rendit visite au roi du Portugal. En 1490, des missionnaires assistants
portugais s'installèrent dans la région. ALFONSO devint roi du
Congo en 1507. Après s'être converti, il entreprit la voie de
christianiser le royaume.
Cependant, le royaume déclina et s'effaça alors
que, les portugais se tournaient vers le Sud, c'est-à-dire en Angola,
où la traite des Noirs rencontrait moins de difficultés. Par
ailleurs, pendant ce temps, d'autres européens et arabes de Zanzibar
pratiquèrent l'esclavagisme dans la région du Congo sans
être installés.
L'occupation européenne fut tardive. Elle ne
commença qu'à la fin du XIXe Siècle lorsque l'explorateur
britannique Henri MORTON STANLEY explora le fleuve Congo entre
1874-187728(*). C'est
ainsi qu'il créa des pôles d'échanges commerciaux avec la
population bantoue. Au même moment, le roi LEOPOLDII de la Belgique
réunit au palais de Bruxelles une conférence internationale
composée des savants, des géographes et d'explorateurs. Cette
conférence était axée sur la découverte de
l'Afrique centrale.
En 1877, il sortira l'association internationale pour la
civilisation centrale. En 1878, il créa, avec le concours de Stanley, le
comité d'étude du haut Congo (CEHC). Ce dernier est
transformé, en 1879, en association internationale du Congo dont
l'objectif était « d'ouvrir l'Afrique à la
civilisation et d'abolir la traite d'esclaves29(*).»
Lorsque la France et le Portugal revendiquaient une partie du
Congo, la conférence de Berlin de 1885 reconnut la souveraineté
de LEOPOLDII sur le Congo qui devint « Etat indépendant du
Congo.» EIC ou « Etat libre du Congo.» Ce fut
une possession privée ou personnelle du souverain des belges ayant comme
capitale, la ville de BOMA.
b. La période
Léopoldienne : 1885-1908
Sans avoir jamais posé ses pieds au Congo,
Léopold II y établit des fondations d'un ordre colonial qui dura
soixante-quinze ans. Il créa, en 1888, une force publique
destinée à protéger les travaux de construction du chemin
de fer allant du port de Matadi à Léopoldville. Cette ligne de
400Km fut inaugurée en 1898. Ce qui sembla donner un coup d'envoi du
développement de Léopoldville.
Afin de faire fonctionner sa colonie et exploiter ses
richesses énormes le roi s'appuya sur son armée, sur les
missionnaires catholiques, sur les émissaires, ainsi que les banquiers
Belges.
Par ailleurs, envue de récupérer les coûts
de ses investissements personnels dans son aventure coloniale, le roi
concéda des territoires coloniaux à des compagnies privées
qui lui versaient des redevances en échange de la : liberté
d'extraction des richesses.
A partir de 1885, l'E.I.C fut soumis à l'exploitation
des compagnies qui organisent la collecte de caoutchoucs. Certaines richesses
accumulées servirent à construire des bâtiments prestigieux
à Bruxelles, à Anvers et à Ostende.
En raison de travaux imposés aux congolais et des
mutilations faites aux hommes, aux femmes et aux enfants (pieds, mains, et
sexes coupés) qui ne respectaient pas le quota de la production,
l'oeuvre civilisatrice de Léopold II fut remise en cause.
Ainsi, à l'époque, des atrocités commises
au Congo soulevèrent l'indignation dans toute l'Europe. Et, en 1908, le
parlement belge décida que l'on ne pouvait confier une colonie à
la seule autorité du roi. Ce dernier céda ainsi l'E.I.C à
la Belgique. Dès lors, l'E.I.C devint « Congo
belge.»
c. La Période
du Congo-Belge : 1908-1960
En 1908, la période fit officiellement de la RDC une
colonie appelée « Congo belge.» Ses
éléments essentiels reposent sur l'administration, les missions
chrétiennes et les compagnies capitalistes ainsi que l'armée
belge. C'est grâce à la production du cuivre et du diamant que la
croissance économique du Congo belge se développa
considérablement en fonction des intérêts coloniaux et du
capital étranger et non pour répondre aux besoins des
indigènes. L'exploitation et les travaux forcés se sont
poursuivis comme à l'époque Léopoldienne.
En 1920, Léopoldville remplaça BOMA comme
capitale du Congo belge. Ainsi, le français et le flamand furent deux
langues officielles de la colonie.
Toutefois, le domaine de l'enseignement relevait des missions
catholiques et protestantes. Mais, dans le but de ne pas déraciner les
indigènes, c'est-à-dire les laisser sans aucune
possibilité de se retourner contre le colon, ces missions ne voulaient
guère l'apprentissage de ces deux langues par les indigènes.
C'est ainsi qu'au niveau primaire les enseignements pouvaient se
dérouler en langues nationales. Cette situation n'a pas suscité
d'élites administrative et politique au niveau local. Le Congo belge
s'était trouvé dépourvu du personnel politique et
technique prêt à prendre la relève à la fin de
l'occupation, alors que les autres pays firent leurs premiers pas vers
l'indépendance.
Dans le cadre d'un cheminement vers l'indépendance en
1955, l'institut colonial d'Anvers avait prévenu le gouvernement belge
qu'une durée de trente ans serait nécessaire pour former une
classe dirigeante capable d'assumer le pouvoir. Pourtant les premières
revendications de l'indépendance se manifestèrent dès
1955. A cette année, des émeutes à Léopoldville
avaient été signalées. Mais, les belges y
répondirent par l'organisation de la table ronde. Cette dernière
a réuni les principaux dirigeants congolais et gouvernement belge
à Bruxelles. Ce gouvernement colonial annonça à cette
occasion un programme visant à former les dirigeants congolais et
à planifier les élections dans le pays. Cette formation avait
été réalisée de façon
accélérée à quelques mois de l'accession du Congo
à l'indépendance. C'est juste après la conférence
de table ronde tenue à Bruxelles du 20 Janvier au 20 Février 1960
que le pouvoir colonial décida de commencer l'initiation des congolais
à l'exercice du pouvoir et conformément à l'une des
résolutions de la table ronde.30(*)
En fait, la colonisation du Congo n'aurait été
qu'une longue période d'exploitation de ses richesses. Tout était
réalisé dans le sens de récolter plus de richesses
possibles grâce à la main d'oeuvre des indigènes.31(*)
En effet, le 30 Juin 1960, le Congo a accédé
à l'indépendance et à la souveraineté
internationale en « plein accord avec la Belgique, suivant, les
formules même de la déclaration de l'indépendance.32(*)
Toutefois, avec la campagne électorale après
l'indépendance, un clivage s'observa entre les tenants d'une solution
confédérale avec la Belgique et les partisans d'un Congo
indépendant, fort et centralisé. Ce dernier a été
prôné par LUMUMBA lors de la création de MNC en 1958, avant
même l'indépendance. Il revendiquait un Congo laïc et uni. Il
a lutté pour une indépendance totale et inconditionnelle contre
l'impérialisme et le néocolonialisme.
d. Le lendemain de
l'indépendance de la RDC
En mai 1960, le MNC fut vainqueur des premières
élections organisées au pays. Patrice LUMUMBA fut premier
ministre et la présidence fut assurée par Joseph KASAVUBU dans un
Congo indépendant. Mais très tôt, les violences se
relevèrent et Katanga a revendiqué son indépendance avec
à sa tête Moïse TSHOMBE. Des tentatives de sécessions
et de morcellement se firent sentir même au Kasaï. Des mutineries
sont signalées dans le rang de l'armée le 05 Juillet 1960.
Le 14 Septembre de la même année, MOBUTU tenta
son premier coup d'Etat avec le soutien de la CIA,33(*) alors que LUMUMBA est
assassiné le 17 Janvier 1961. Ce fut une déception collective
profonde au sein de la population congolaise et une amertume
générale dans toutes les régions du pays. C'est dans ce
sens que la première République prit fin le 24 Novembre 1965 avec
le coup d'Etat réussi du colonel MOBUTU qui était, alors, le chef
de l'Etat major de l'armée. Il aurait été influencé
par les américains pour réaliser le coup d'Etat contre un
gouvernement légal, démocratique et populaire.34(*) Il restaura l'ordre par la
force et instaura la dictature en appuyant sur le parti unique, parti-Etat, le
MPR.
Ainsi, une série de reformes fut observée. Le 30
Juin 1966, Léopoldville, la capitale, change de nom, pour devenir
KINSHASA.
Le 27 octobre 1971, la République Démocratique
du Congo devient République du Zaïre. En 1972, la politique de
l'authenticité amènera l'africanisation de tous les noms
d'origine européenne.
En 1977 et 1978, de nouvelles tentatives de sécessions
du Shaba, actuel Katanga, furent arrêtées par des forces
marocaines et françaises sollicitées par MOBUTU.35(*)
Par ailleurs, notons qu'au début des années
1990, le vent de l'Est sous la Perestroïka et Glosnost, avec le
démembrement de l'URSS et la chute du mur de Berlin, Marque la fin de la
guerre froide. Il y a à cet effet la chute du totalitarisme communiste
en Faveur de la démocratie. C'est ainsi qu'en cette année MOBUTU
décrète la fin du Monopartisme et ouvre le pays à la
démocratie et au multipartisme qui pouvait suivre. En 1991, le 7
Août, la conférence nationale souveraine fut organisée pour
instaurer un nouvel ordre Politique au Zaïre.
Cependant, l'on a assisté à une longue
période de transition et à un sabordage par MOBUTU des
institutions et des décisions issues de la conférence nationale
souveraine. Cette situation a constitué un alibi pour les meneurs de la
guerre de libération de l'AFDL en 1996-1997, à partir de l'Est du
pays, pour chasser MOBUTU du pouvoir.
Pendant trente-deux ans de règne de MOBUTU, le Congo a
semblé perdre la connotation de son indépendance de 1960 à
cause de multiples immixtions du monde occidental dans les affaires internes du
pays. C'est pourquoi MAYOYO BITUMBA TIPO-TIPO écrit que
« la recherche de la seconde indépendance a
déclanché la deuxième guerre de l'occident contre le
Congo,36(*)mais aussi la
liquidation de son leader le 16 Janvier 2001.»
Cette disparité est assimilable à l'assassinat
de LUMUMBA le 17 Janvier 1961.
Lorsque Laurent Désiré KABILA prend le pouvoir
en 1997, le Zaïre change de nom pour devenir République
Démocratique du Congo, RDC en sigle.
Néanmoins, après le gain du pouvoir par cet
homme d'Etat, la volonté des alliés sera mise en mal par le
nouveau régime quel'on croyait manipulable comme celui de MOBUTU, mais
devenu de plus en plus incontrôlable. Ceci justifia la guerre
d'occupation menée par le Rassemblement congolais pour la
Démocratie (RDC) toujours à partir de l'Est, le 2 Août
1998.
Après l'assassinat de Laurent Désiré
KABILA, JOSEPH KABILA prend le pouvoir. Il accepte l'organisation du dialogue
inter congolais avec la participation des rebelles à SUN CITY, en
Afrique du Sud. C'est ce dialogue inter congolais qui a conduit à la
formation d'un gouvernement de transition de large union nationale avec la
formule 1+4, c'est-à-dire un président plus quatre vices
présidents. Ce sont les institutions de la transition qui ont conduit
aux élections libres, démocratiques et transparentes
l'année 2006. A l'issue de ces élections, Joseph KABILA est
élu président de la République.
Eu égard de tout ce qui précède, la RDC a
été, depuis son accession à l'indépendance, un
otage des puissances occidentales.
Ces dernières jouent la carte pour placer au pouvoir
des dirigeants qui leurs sont favorables pour promouvoir leurs
intérêts. La lutte contre les nationalistes héros nationaux
à l'instar d'Emery Patrice LUMUMBA et Laurent Désiré
KABILA arrive à étayer cette situation. A cause de multiples
interférences étrangères dans les affaires
intérieures du pays, les dirigeants n'ont pas eu le temps d'organiser
leur pays politiquement. Ils n'ont pas su répondre aux exigences
d'intérêt national. Ainsi, la RDC est restée un pays
très pauvre, pourtant, considérée comme puissance
potentielle.
Elle n'a pas réussi à se tailler une place ou un
rôle important par rapport à sa géopolitique sur
l'échiquier international, cela surtout à cause de manque de
décisions de politique interne et internationale prises de façon
souveraine.
I.2.2.APERÇU DESCRIPTIF DE QUELQUES GRANDES
PUISSANCES
I.2.1. LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE
En
abrégé U.S.A (United States of America), c'est une
république fédérale. Elle groupe 51 Etats avec L'ALASKA et
l'ÎLES HAWAÏ, auquel il faut joindre le district
fédéral de COLUMBIA et le territoire extérieur :
Common wealth de Portorico , îles vieges, îles Samoa : et
Guam, Zone du Canal de Panama. Avec une superficie de 9 340 680
Km² et une population plus où moins 186 000 000
d'habitants, sa capitale est WASHINGTON. Ses principales villes sont telles que
NEW-YORK, CHICAGO, PHILADELPHIE, LOS ANGELES, DETROIT etc.37(*)
Comme leur nom l'indique, les Etats-Unis sont une
fédération d'Etats (51) qui ont chacun son parlement, son
gouvernement, et jouissent en beaucoup des domaines d'une large autonomie.
WASHINGTON, la capitale est sur le district de COLUMBIA. La population en
accroissement rapide est issue d'un extraordinaire mélange d'homme, des
races et des religions diverses qui se sont rapidement amalgamés.
Depuis la disparition de l'URSS, ils sont restés la
seule nation du monde qui cumule les atouts faisant d'elle une superpuissance
économique et militaire : l'espace, la population, les potentiels
productifs, le système économique efficace, une monnaie
internationale, un marché intérieur vaste.38(*)
I.2.2.. LA GRANDE BRETAGNE
En Anglais « Great Bretagne », la
plus grande et la plus orientale des deux îles formant l'archipel
britannique. Le pays de Galles, l'Ecosse et l'Angleterre étant
réunie sous la même autorité.
Un pays de l'Europe occidentale formé de la grande
Bretagne et d'Irlande du Nord, elle s'étend sur une superficie de
244 046 Km² et une population plus où moins
58 789 194 d'habitants (britannique). Quant à ce qui est des
langues, il s'agit de l'Anglais, Ecossais, gallois, irlandais, mannois.
Elle représente dans sa religion des Anglicans,
13% ; des Protestants, 8% ; des Catholiques romains, 4%. Sa propre
monnaie est le livre sterling. Elle a comme capitale Londres. Elle est
formée par un régime de démocratie parlementaire et d'une
monarchie constitutionnelle.
La grande Bretagne est totalement intégrée aux
économies mondiales et européennes, même si elle n'est plus
la puissance impériale qui a fait d'elle au XIXe siècle le
premier Etat de la planète. Pays peuplé aux vastes espaces
montagneux quasiment désert, la grande Bretagne est le pays le plus
urbanisé d'Europe. La population de la grande Bretagne vieillit. Outre
l'allongement de l'existence, la principale cause de ce vieillissement est une
faible fécondité depuis plusieurs décennies.
Depuis les années 1980, les privatisations et les
restructurations des entreprises ont orienté le pays vers un capitalisme
à l'Américaine.39(*)
I.2.3. LA FRANCE
La France est un pays assez divers pour produire un JEAN
MONNET et un CHARLES DE GAULES. Grande à tous égards et
l'influence qu'elle exerce dans le monde, c'est une République qui fait
preuve de sa grandeur.
La France est un Etat de l'Europe continentale qui s'est fait
connaître par son histoire et le prestige de ses habitants dans le monde.
C'est un Etat qui, avec les conquêtes de NAPOLEON, a fait preuve de
puissance dans le temps.
Dans cette perspective et avec la révolution de 1789,
les français restent un peuple que l'histoire de la démocratie
est inoubliable. Le nombre des colonies françaises en Afrique, le
degré d'influence de sa diplomatie dans le monde et sur la politique des
Etats africains justifient la qualité de « grande
puissance»40(*)lui conférée par certains
théoriciens des relations internationales.
Sur le plan économique, la France est un Etat partie de
plusieurs structures économiques internationales. Elle aimerait toujours
affirmer sa grandeur dans le monde. C'est pourquoi, elle a réussi
à se tailler une place à l'ONU en devenant l'un de 5 pays ayant
le droit de veto et qui décident sur le sort de l'humanité.
Aujourd'hui, ce plus grand Etat de l'Europe, par sa
superficie, est un Etat de taille dans l'Union Européenne par
l'influence de sa politique.
Dans sa politique étrangère, elle a toujours
justifié ses positions par le patriotisme. Ce patriotisme est mal lu par
les Anglo-saxons ; ce qui les oppose souvent. C'est pour cela qu'un
officiel américains disaient : « le fait que le
patriotisme français s'exprime en terme très différents de
ceux que nous américains employons normalement, c'est une source de
malentendu.»41(*)
Bref, la générosité de la France en
matière d'aide au développement est unanimement reconnue et
saluée.
I.4. LA REPUBLIQUE POPULAIRE DE LA CHINE
De nos jours, la chine est une puissance remarquable.
Devenant la première puissance en potentiel humain, la troisième
exportatrice mondiale et la première ascendante du monde, la chine est
une puissance qui s'impose dans le concert des nations.
Depuis l'époque de DENG XIAMPING, la politique
étrangère de République populaire de Chine est
fondée sur le principe du développement pacifique.42(*) Et cette orientation a
été confirmée après l'accession au pouvoir de HUJIN
TAO en 2002.
Sa politique étrangère s'est progressivement
ouverte avec les deux objectifs clairs :
La consolidation et l'expansion des intérêts
chinois à travers la planète est une dissuasion crédible
pour se confirmer dans la cour des grands (arme nucléaire), avec
l'idée d'une maîtrise des techniques et de technologies qui
rendent irréversible la position de la Chine sur la scène
internationale.43(*)
La politique étrangère de la Chine compte
essentiellement quelques points. D'abord la Chine s'en tient à une
politique indépendante. Ensuite, elle ne contracte ni alliance, ni ne
combine des stratégies avec aucune grande puissance ou groupes d'Etats.
Et enfin, elle s'oppose à l'hégémonie et, ou à
toute volonté de suprématie.
Bien entendu, la politique extérieure de la Chine reste
le maintien de la paix mondiale et la création d'une atmosphère
internationale de paix pour l'édification de la modernisation. Elle
développe des relations avec tous les pays sur base de cinq principes.
Il s'agit premièrement du respect mutuel dans la souveraineté et
de l'intégrité territoriale. Deuxièmement du principe de
non agression mutuelle. Troisièmement, celui de la non ingérence
dans les affaires intérieures. Quatrièmement du principe de
l'égalité et des avantages réciproques, et enfin du
principe de la coexistence pacifique.
Par ailleurs, la montée en puissance économique
de la République populaire de Chine ainsi que les besoins
énergétiques grandissant de cette dernière ont rendu plus
tendues les relations entre l'hyper puissance vainqueur de la guerre froide et
les puissances mondiales montantes.44(*)
En Afrique, la RPC fait preuve d'une très forte
présence et voit son influence s'étendre de manière bien
plus significative dans le continent que les autres puissances mondiales. A cet
effet, la relation entre le continent africain et RPC est guidée par
plusieurs objectifs :
« Assurer un certain nombre de contrat
énergétique, à l'empire du milieu dont l'appétit en
matière d'énergie est extrêmement important du fait de sa
connaissance économique.45(*)
En définitive, la stratégie de Chine est
souvent multidimensionnelle puis qu'elle se déploie dans les domaines
aussi bien diplomatique, politique, économique que militaire.
La Chine distribue généralement des
prêts sans intérêts, ni garanties à certains des
Etats débiteurs les plus pauvres de l'Afrique. Ces prêts portent
à des travaux de rentes (revenu fourni par le capital), Hôpitaux
et Ecoles, contrastant fortement avec la demande d'austérité de
Banque mondiale et de fonds monétaire international manipulé par
les USA.46(*)
CHAPITRE DEUXIEME: INCIDENCES DES INTERETS DE GRANDES
PUISSANCES SUR LA SOUVERAINETE DE LA RDC
Dans cette partie de notre travail, nous aborderons la
reconnaissance de la colonie de Léopold II et la conférence
anti-esclavagiste de 1889. Nous allons élucider les instruments
d'influence de grandes puissances. Dans ce même chapitre, nous allons
également toucher la nature des intérêts des grandes
puissances et sortir les conséquences de la poursuite de leurs
intérêts.
II.1. La reconnaissance de la colonie de Léopold
II
Si Léopold II parvient à s'emparer d'un
territoire aussi immense, c'est en grande partie par ce que les autres
puissances crurent donner leur accords à une sorte de colonie
internationale sous les auspices du roi belge. Bien évidemment, cette
colonie serait ouverte aux marchands de l'occident entier.
En effet, la ruse du roi des Belges consista à faire
croire aux grandes puissances présentes à la conférence de
Berlin, que le Congo n'était point donné à Léopold
II tout seul. Mais il l'était aussi à tous les Etats
civilisés de l'époque qui devait venir l'épauler. Ainsi en
accordant leur reconnaissance à l'EIC, les américains avaient
l'assurance, que le Congo représentait les intérêts
américains en Afrique. De par le terme du traité de
reconnaissance, les américains savaient que leurs hommes d'affaires
avaient là, une grande opportunité de faire le commerce au Congo
et de participer activement à la mise en valeur de toutes ces richesses
qui s'y trouvent.
La France de son côté avait accordé sa
reconnaissance à l'EIC avec l'espoir de pouvoir acquérir, un
jour, le Congo dans la perspective d'une éventuelle faillite personnelle
du roi Léopold II. Par préférence à la petite
Belgique, l'Allemagne avait accordé sa reconnaissance à l'EIC
avec le souci d'ouverture du Congo à tous les trafiquants
européens.47(*)
De même, l'Angleterre et le Portugal en donnant leur
reconnaissance à l'EIC, leur motivation était que leurs hommes
d'affaires pourront librement faire des affaires au Congo.
Le pouvoir de roi de la colonie n'était partagé
avec personne. Même pas avec le gouvernement belge qui, lui aussi
apprenait par voie de presse comme l'homme de la rue, les lois
promulguées ou les traités signés au sujet de la
colonie.
Pour ce faire, l'entité qui était officiellement
reconnue par la conférence de Berlin et ses divers gouvernements du nom
de l'AIA ou l'AIC, Léopold décida de changer le nom. La
comédie d'une association philanthropique s'occupant du Congo cessa et
dans un décret royal du 29 Mai 1885, le roi nomma « Etat
indépendant du Congo» son nouveau pays, sous contrôle
privé. Son drapeau resta inchangé et il y eut un hymne
national : « Vers l'Avenir».
Enfin, Léopold II possédait sans
exclusivité la colonie dont il avait tant rêvé. Cette
incongruité est unique dans l'histoire. Toutes les conquêtes de
l'histoire bien avant ALEXANDRE Le Grand se sont faites au nom des pays ou des
nations. Mais ici, nous observons la conquête d'un « pays
continent » par un seul homme qui en fait sa
propriété privée comme un lapin de terre quelconque. Il
pouvait alors en conduire la conquête, l'assujettissement et
l'exploitation à sa guise.48(*)
C'est à la conférence anti-esclavagiste arabe de
1885, que Léopold II va rouler toutes les puissances dans la farine en
s'appropriant seul le droit économique sur le Congo.
.II.2.La conférence anti-esclavagiste arabe de 1889
L'Etat indépendant du Congo vécut vingt trois
ans. Mais déjà lors de la conférence anti-esclavagiste de
1889 à Bruxelles, le roi Léopold II va déconcerter les
Etats colonialistes de l'époque. Il s'est approprié seul tous les
droits économiques sur le Congo à la désespérance
de tous les Etats colonialistes de l'époque. Depuis, tous les Etats
trompés par Léopold II souhaitent rentrer dans leur
« droit » sur le Congo.49(*)
A cet effet, MWAYILA TSHIYEMBE explique le comportement de ces
Etats trompés par ce qu'il appelle « l'équation de
l'Etat indépendant du Congo ». Il suppose que l'EIC a
généré une double conditionnalité :
« D'un côté, le monde est
déjà au Congo et le Congo fait partie de la communauté
internationale à cause de l'acte de Berlin, signé par 14 pays et
ouvert à l'adhésion des autres ; de l'autre, l'Etat
indépendant du Congo inscrit la politique étrangère de la
RDC dans la dynamique structurelle d'une diplomatie de la porte ouverte sur le
monde.»
Et situant la question de l'EIC par rapport au
phénomène de guerre froide, il poursuit :
« ...eu égard à la
compétition Est-ouest, la position géostratégique du Congo
au coeur de l'Afrique et la géoéconomie des ses ressources
minières, forestières, énergétiques et aquatiques,
l'ont ancré dans le camp occidental et fait monter les périls sur
sa survie en tant qu'Etat souverain.»50(*)
Néanmoins, dans la foulée des mouvements de
libération nationale des années 50 et avec la montée du
panafricanisme qui préconisait la création des
« Etats-Unis d'Afrique », les puissances
colonisatrices vont manifester leur inquiétude et donc leur refus de
lâcher leurs intérêts en Afrique. Ils étaient mus par
les impératifs de concurrence économique pour préserver
à tout prix leurs propres intérêts.
D'où, de nombreuses interrogations devant les
réclamations des indépendances :
« Dans le cadre d'une Afrique unifiée,
des problèmes des concurrences économiques ne tarderont pas
à se poser, dans le domaine de la production comme dans celui des
investissements.51(*)
C'est en somme, dans ce contexte que s'explique le refus
de la Belgique, le 30Juin 1960, de tolérer l'indépendance
économique dont parlait Patrice EMERY LUMUMBA.
C'est ainsi que « tous les Etats trompés
par Léopold II s'étaient coalisés dans un bloc afin de
maintenir l'accès aux ressources du Congo, leur exploitation dans un
système de pillage comme pendant la colonisation ».'52(*)
C'est ce qui pousse aujourd'hui, certains nationalistes
congolais à déclarer, 50 ans après l'accession de la RDC
à l'indépendance, que notre pays se trouve encore à l'aube
du 01 Juillet 1960. c'est alors qu'ils réalisent que notre
indépendance a été prise en otage, par les puissances
occidentales qui ont organisé l'assassinat de LUMUMBA pour mettre au
pouvoir les hommes qui serviraient mieux et prioritairement leurs
intérêts au Congo.53(*)
Bref, les grandes puissances instrumentalisent plusieurs
acteurs politiques au pays pour accéder à leurs
intérêts.»
II.3. Instruments d'influence de grandes puissances
Cette section s'attèlera sur les instruments
d'influences de grandes puissances qui oeuvrent à leur compte afin
d'accéder directement ou indirectement à leurs
intérêts dans le pays. Cette instrumentalisation passe par
l'entremise des hommes d'Etat congolais, quelques pays voisins, les nations
unies, les sociétés multinationales, etc...
II.3.1.Hommes d'Etat congolais
Après l'assassinat de
LUMUMBA taxé de communiste, Joseph DESIRE MOBUTU fut placé au
pouvoir pour être manipulé et servir les intérêts
occidentaux et belges en particulier. Aujourd'hui, c'est Joseph KABILA qui a
été placé et soutenue avec force pour être
manipulé et servir comme dans les années 60, les
intérêts occidentaux en général, et belges en
particuliers.
De l'avis des analystes,
l'histoire se répète et se ressemble à deux époques
différentes. Les acteurs ont certainement changé, mais les
stratégies demeurent les mêmes.54(*)
Les politiques congolais portent
la lourde responsabilité de la faillite de l'Etat et des guerres
impitoyable qui sévissent actuellement au pays. LUMUMBA aurait
été tué sur ordre de grandes puissances occidentales avec
la complicité des congolais eux-mêmes.55(*)
Tout au long de leur règne,
les différentes générations des dirigeants congolais ont
brillé par les crimes, la corruption et la Kleptomanie. Ils ont
étalé leur incompétence et leur irresponsabilité.
Avec la complicité des hobbies politico-financiers maffieux, ils ont
pillé leur propre pays. Ils l'ont dirigé dans une totale
inconscience, en sacrifiant les intérêts nationaux au profit de
leurs intérêts égoïstes et de ceux de leurs
alliés internes et externes.
Le
mobutisme était finalement condamné dès le milieu des
années 1980. Cela parce que le président MOBUTU ne pouvait plus
offrir des solides garanties aux intérêts du capitalisme
international. La pression intérieure et le cours des
événements en Europe de l'Est ont donné un souffle
à la lutte légitime des populations Zaïroises pour le
changement de régime. Malheureusement, ce changement tant attendu a
été freiné par la classe politique et les stratèges
de la maffia politico-financière internationale.56(*)Ces derniers ont oeuvré pour
la continuité du système d'exploitation du Congo en voulant
perpétuer le Mobutisme sans MOBUTU.
Il s'est alors engagé une lutte entre un peuple
aspirant à la transformation totale des structures politiques et
à l'anéantissement total des mécanismes de domination, et
des forces intérieures et extérieures qui ont
préféré la conservation de leurs privilèges et de
leurs positions au Congo.
Le peuple congolais doit continuer à lutter pour
reconquérir son indépendance et sa
« Vraie » libération. Ce peuple est
aujourd'hui sous occupation, opprimé par des forces internes et externes
qui s'emploient à rendre le Congo ingouvernable. Heureusement, toute
occupation a toujours eu une mauvaise fin pour l'occupant, comme l'affirme
Bechir Ben Yahmed dans Jeune Afrique n° 2055 du 30 mais 2000.
« Quand l'occupation prend fin, les occupants, quelles que soient
leurs nationalités et leur puissance, se comportent toujours de la
même manière : au moment de leur retraite, ils laissent dans
le fossé, au bord de la route, tous ceux qui les ont servis en
trahissant leurs pays et s'en débarrassent parce qu'ils ne sont plus
utiles. Ces pauvres `Collabos' que la misère et l'ignorance ont mis au
service de l'occupant, ont eu à toucher les derniers de la trahison dont
ils ne peuvent désormais plus jouir, parce que contraient et à
s'exiler à demeurer dans l'opprobre.57(*)
De ce fait, le colonisateur avait associé le congolais
à son malheur. Et cela fait partie de notre histoire pour la raison fort
simple que n'est que cela que nous avons appris. Voici ce que ce nous avons
appris et ce que nous savons donc faire le mieux : être des
auxiliaires de l'exploitation de notre race ; être des auxiliaires
des atrocités sur notre peuple ; être des serviteurs de nos
maîtres qui nous ont d'abord chosifié et
bestialisé.58(*)
Naturellement, malgré les grandes
responsabilités qui sont tombées brutalement sur les
épaules de nos premiers dirigeants en 1960, beaucoup se mettent sous la
coupe d'un maître. Nous avions appris à servir des maîtres
irresponsables. Et il n'y avait aucune perspective de devenir un jour des
maîtres des nous-mêmes, et encore moins de maîtres
responsables, car nous n'avions devant nous aucun modèle à
imiter.
Par ailleurs, toute la solicitude des occidentaux avec
à leur tête les américains, pour le groupe de BINZA avec
à sa tête MOBUTU et toutes les péripéties de notre
histoire récente en sont une illustration éclatante. Et encore
aujourd'hui, la guerre que les Nilotiques sous ordre livrent à notre
pays, procède de la même logique du même objectif.
A travers, MOBUTU, les américains, au nom de la lutte
contre le communisme dans le monde, réussissaient un exploit
inespéré. Il s'agissait d'établir à la tête
de l'Etat un auxiliaire local de leurs intérêts. Ces colonies
étaient d'ordre économique, géostratégique et
idéologique. Ils avaient aussi réussi à imposer la
démocratie comme mode de gouvernement sur le continent. Ce mode
était devenu le plus favorable à la sauvegarde de leurs
intérêts que la dictature après la chute de l'URSS.
MOBUTU lui-même, ne dira-t-il pas que par amitié
pour le roi des belges, il arrivait que les entreprises autres que belges
décrochent un gros marché au pays, et que sur un coup de fil du
roi, il décide de céder d'autorité le marché
à l'entreprise belge au détriment de l'entreprise
méritant ! Quel beau rôle d'auxiliaire. A ces hommes d'Etat
congolais, il faut adjoindre d'autres acteurs étatiques. Ainsi quelques
pays voisins notamment le Rwanda, l'Ouganda et Burundi complotent avec les
puissances étrangères en vue d'exploiter et de
déstabiliser la RD. Congo, surtout l'Est du pays
II.3.2.Rwanda, l'Ouganda et le Burundi
Il est évident maintenant
que la guerre qui ravage l'Est de la RDC devient chaque jour meurtrière
pour les populations congolaises et absurdes pour tout le monde.
Les pays agresseurs, l'Ouganda, le
Rwanda, le Burundi avaient préparé une guerre de deux semaines au
maximum. Curieusement, la guerre avait commencée le 02 Août 1998.
Elle s'était cristallisée dans la suite de temps :
Le coût matériel,
financier et humain de la guerre dépassent de loin ce qui est acceptable
et même tolérable, aussi bien pour les pays agresseurs que pour le
pays agressé et les populations sous occupation. Le pillage
systématisé des ressources dans les Zones occupées,
notamment les métaux précieux comme l'or et le diamant, le bois,
la papaïne, le quinquina, les véhicules des particuliers, etc avait
été décrié.
Aujourd'hui, les rebellions
congolaises divisées selon les parrains, sont connues ouvertement, sans
projet de société et sont pures et simples marionnettes.
A cet effet, l'apathie de la
communauté internationale à propos de l'agression de notre pays,
est plus que parlante. L'ONU est incapable de peser sur trois petits pays
misérables du tiers-monde, alors que pour le petit KOSOVO, elle pouvait
se permettre une campagne militaire avec plus de 600 sorties par
jour59(*).
Aujourd'hui, nos agresseurs
continuent de bénéficier de l'aide financière des
institutions internationales en vue de leur donner un coup de pouce dans
l'agression de notre pays. Ils sont encouragés de piller nos ressources
en vue d'autofinancer la guerre. Ils s'arrogent un droit de poursuite
consistant de leur permettre de mener des campagnes militaires contre les
ex-FAR et interahamwe regroupés au sein des FDLR pour le Rwanda la LRA
pour l'Ouganda et le FNL pour le Burundi. Cela est une expression de recherche
de la sécurité de leur territoire à partir des
frontières communes avec la RDC.
Les africains observent et
d'autres peuples ailleurs dans le tiers-monde. Si on peut tuer des hommes, il
est de loin plus difficile de tuer le sentiment et les pensées. Il est
bon de ne pas continuer à semer de tels germes, car tout ce que nous
sommes, nous le moissonnons multiplié, tel un cultivateur qui
sème une demi-tonne de blé et qui en récolte mille
tonne60(*).
Par ailleurs, à titre
illustratif, le régime Islamiste de Khartoum ne peut pas tomber par
KAMPALA, quelques soient les moyens militaires américains à
mettre à sa disposition.
De même, la
nationalité congolaise pour le Rwandais ne sera jamais obtenue, ni par
la ruse, ni par les armes encore moins par des textes imposés à
des assemblées manipulées, car une loi est défaite par une
autre loi.
Ensuite, les richesses au Congo appartiennent aux congolais et
il est absurde de considérer que les étrangers peuvent se les
approprier durablement et indûment.
Tout autant, avoir un président de la RDC du Kivu
dépend de la volonté souveraine de Dieu et du peuple congolais et
non des voisins du Congo.
Enfin, l'appartenance à la RDC, des territoires
réclamés par le Rwanda n'est pas mise en cause par les
autochtones congolais qui n'ont aucune envie de devenir Rwandais.
Bref, les grandes puissances impliquent les nations unies dans
telles ou telles autre affaire afin de maintenir leurs intérêts en
RD. Congo.
II.3.3.Les Nations Unies
En 2002, dans son livre Congo Afrique : la
révolution, le professeur KAKULE MATUMO écrivait ceci :
« Faisant l'analyse du comportement du premier gouvernement congolais
face aux événements, THOMAS KANZA écrivait
notamment :
« ... Le président BOURGUIBA qui n'est
certainement pas naïf, n'a jamais pensé faire appel aux troupes de
l'ONU pour résoudre les différends entre la France et la Tunisie
au sujet de BIZERTE. Le secrétaire général de l'ONU qui
fut pourtant invité à se rendre compte sur place de l'état
des choses, n'a jamais osé suggérer pareille idée au
gouvernement Tunisien.
Bien entendu, l'histoire dira que, l'ONU fut
invitée au Congo par les autorités légalement
établies, c'était inévitable. Mais à cause d'elle,
plusieurs actions clandestines devenaient possibles. L'immixtion
étrangère dans les affaires internes du Congo devenait moins
apparente et hautement légale du point de vue international.
Aussi, la façon dont l'ONU allait
interpréter et appliquer les résolutions du conseil de
sécurité était-elle tout de même prévisible.
Certains naïfs ne l'ont pas compris. Ce qui devient impardonnable, c'est
qu'ils n'ont pas voulu comprendre quand on leur a expliqué.
L'opération ONU au Congo, comme toute
charité bien ordonnée, devait être d'abord profitable
à ceux qui la finançaient avant de servir les congolais, c'est la
même expérience encore aujourd'hui. LUMUMBA était la
victime désigné de l'ONU en 1960. En 2001, c'était Laurent
DESIRE KABILA ; et demain, on peut se demander et savoir qui est la
victime en ligne de mir. Dans le contexte actuel, faire appel, aujourd'hui
à l'ONU pour résoudre le problème congolais, relève
purement et simplement de la naïveté et de l'aveuglement. Les
politiques qui ne peuvent plus procéder de l'ignorance du fonctionnement
de l'ONU comme en 1960, apparentent contre toute entente soit à
l'envoûtement soit à la complicité. Aujourd'hui plus
qu'hier, l'ONU n'est plus qu'un mechin dans son volet sécuritaire des
Etats. Elle n'a d'intérêt que pour les membres du conseil de
sécurité avec leur veto qui consacre leur puissance.
En outre, il est évident que ce sont les
américains qui sont restés indifférents sur massacre des
milliers de Hutu au Congo. Ils ont aidé à la
désorganisation de l'armée et du renseignement de Laurent DESIRE
KABILA. Ils finançaient l'agression contre lui dans le but avoué
de l'abattre. Jusqu'aujourd'hui, ils règnent en maître sur l'ONU
et veulent ouvertement la balkanisation du Congo.
Dans cette perspective, nul ne peut croire qu'ils puissent
être de ceux-la qui peuvent financer la paix au Congo, à des
conditions ou des circonstances autres que celles leur permettant d'atteindre
leurs objectifs au Congo.
D'aucuns pensent qu'ils feront multiplier des obstacles,
les incidents et les diversions en vue de rendre possible le déploiement
des casques bleus. Ceux-ci, qui ne peuvent servir que les desseins des
américains ».61(*)Il en est de même des sociétés
multinationales qui canalisent les réseaux des grandes puissances en vue
de faciliter leurs intérêts en RD. Congo. »
II.3.4. Les sociétés multinationales
Pour comprendre comment les sociétés
multinationales constituent les réseaux de grandes puissances dans
l'exploitation sans merci du Congo, il faut relever leurs politiques et
stratégies. Il faut souligner tout de suite la politique des pays
occidentaux envers l'Afrique n'est nullement conçue par le
ministère des affaires extérieures ou de la coopération.
Mais, par les compagnies minières, pétrolières et les
plantations qui opèrent dans les pays africains. Et souvent, par un
homme d'affaire ou un petit journaliste obscur qui a des entrées dans
les cercles du pouvoir. Ce sont ceux-ci qui manipulent pratiquement les
autorités au gré des intérêts des entreprises ou des
réseaux manipulateurs. La seule chose intéressante, c'est le
profit que l'on tire de ces pays. Et, ce sont les entreprises qui en font des
substantiels et non les projets financés par la coopération.
Même s'il reste vrai que pour un franc investi en Afrique au titre de la
coopération rapporte au pays donateur 4 francs. Ici, ce sont les
mécanismes mis en place qui génèrent ce profit exorbitant
sans aucun autre effort à déployer. S'agissant des
stratégies d'exploitation des sociétés multinationales,
notons quelles développent des stratégies difficilement
perceptible et dont le but c'est la minimisation des coûts de production
et la défense des intérêts de leurs pays d'origine. Ces
stratégies affectent dangereusement la vie politiques des Etats du tiers
monde.62(*)
A l'Est de la RDC par exemple, les stratégies les plus
utilisées par les multinationales pour l'exploitation et
l'évacuation des minerais sont entre autres :
a. Les alliances : C'est en fait les convention
intrafirmes. A ce niveau, les multinationales sont présentes sur terrain
à travers les sociétés nationales ou internationales. Nous
pouvons mentionner quelques cas illustratifs. Il s'agit :
* AFRIMEX qui est une multinationale britannique se
ravitaillant en Coltan et en étain à travers une
société de droit Congolais, la SOCOMI. Cette
société verse ses taxes aux groupes rebelles afin d'exploiter les
mines des zones sous son contrôle. D'ailleurs, le journal
génération active va jusqu'à affirmer que SOCOMI, c'est la
création d'Afrimex.
* TRAXYS, une autre multinationale Belge qui exploite les
minerais par l'intermédiaire de l'établissement MUYEYE de GOMA.
Cette entreprise atteint 1931 tonnes de cassitérite et 226 tonnes de
Coltan ainsi qu'une importante quantité d'autres minerais.
b. La création des filiales : Les multinationales
ont crée des mécanismes pour que, à l'intermédiaire
des autorités congolaises et certains compatriotes, elles puissent
créer des sociétés dites de droit national alors qu'elles
sont en réalité implantées au pays ou dans des pays
voisins. C'est le cas d'AFRIMEX avec SOCOMI ainsi qu'Emirates Gold avec UGANDA
impex (UG).
A coté de ces stratégies, d'autres sont
utilisées par les multinationales et sont complexes. Elles
échappent davantage à la vue des enquêteurs.
L'on peut citer :
c. Le troc minerais matériel militaire : Les
multinationales utilisent les groupes armés directement pour
l'exploitation des mines qui échappent au contrôle de l'Etat. Le
schéma de ces opérations est difficilement perceptible. Les
entrées des minutions et Logistiques ainsi que les sorties des minerais
sont assurées par les groupes armés à l'intérieur
du pays et les officiels des pays voisins (Rwanda et Ouganda) à
l'extérieur du pays. La finalité est d'atteindre les points de
sorties continentaux comme le port de MOMBASA au KENYA et DAR-ES-SALAAM en
TANZANIE. Cette stratégie connaît le concours des entreprises
spécialisées. Dans le transport et dans la communication
électronique c'est le cas du serveur électronique français
WWW ouhn. Il facilite la communication entre les FDLR et leurs partenaires. Il
y a aussi des serveurs Américains pour le compte du CNDP63(*). Cette stratégie qui
repose sur des principes inconnus semble la plus utilisée car la
discrétion traduit son efficacité. Elle semble la plus profitable
pour les multinationales qui bénéficient des minerais contre des
armes. Les filiales jouent un rôle courtier et les Etats voisins y
profitent dans des commissions.
d. Le préfinancement : Cette stratégie
consiste à faire des dépôts dans des Banques occidentales
sur les comptes des partenaires des groupes armés qu'à leur tour,
font des transferts vers des filiales au Banques installées à
KINSHASA, KAMPALA, KIGALI, GOMA, BUKAVU et BUTEMBO pour que les
opérations des groupes armés soient comblées et en contre
parties les multinationales récupèrent les minerais.65(*)
Toutefois, l'objet du développement sera lié
à la nature des intérêts de grandes puissances en RD.
Congo.
II.4. LA NATURE DES INTERETS DE GRANDES PUISSANCES
Dans cette section, il sera
question de montrer la nature des intérêts de grandes puissances,
tels que les intérêts économiques, motivation
idéologique et stratégique, et à quelque sorte les
intérêts culturels.
ÎI.4.1. Les intérêts économiques
Les grandes puissances ont
déjà comptabilisé nos intérêts dans les leurs
et sanctuarisé ces intérêts. Autrement dit, elles
veulent nous maintenir perpétuellement sous leur domination.66(*)
Par contre, la RDC est le pays le plus riche de l'Afrique
centrale. L'Est du pays est convoité par toutes les puissances du monde
à cause de ses opportunités économiques énormes et
de la présence des minerais stratégiques, comme
lécolombotantalite (Coltan), la cassitérite, l'or etc...
Depuis les années 1980, les Anglo-saxons (les
Etats-Unis, Grande Bretagne et Canada) travaillent clandestinement pour un
nouveau partage des Zones d'influences sur le continent africain afin de mettre
définitivement la main sur la RDC. La conquête de la région
des grands lacs où ses trouvent des ressources naturelles
stratégiques devait inévitablement passer par l'éviction
de la France. Devant l'impossibilité d'affronter cette dernière
de façon ouverte et directe pour préserver leurs
intérêts, les Etats-Unis et la grande Bretagne ont associé
leurs affidés (MUSEVENI et KAGAME) dans la conquête des ressources
naturelles situées à l'Est du Congo. C'est cette motivation qui
explique les guerres secrètes qui se déroulent dans cette zone
depuis la chute du mur de Berlin et la fin du communisme. Le remodelage de la
carte de l'Afrique centrale, dessinée lors de la conférence de
Berlin en 1885 sert à protéger les intérêts
stratégiques des Anglo-saxons. Il sert également à
faciliter leur accès à ces minerais dont ils ont grandement
besoin.
Bien évidemment, après avoir mis fin au soutien
à la dictature du MARECHAL MOBUTU pendant la guerre froide pour lutter
contre l'expansion du communisme en Afrique, les Anglo-saxons ont établi
une relation étroite avec le président MUSEVENI et ensuite avec
le président PAUL KAGAME. Ces derniers sont localement aidés par
d'autres personnes totalement acquises à leur cause. Dans la
construction de cettes histoires africaines, les chefs d'Etat et les leaders
africains ne jouent qu'un rôle passif.67(*)
Dans sa conférence du 30 juin 2012, le professeur
KAKULE MATUMO disait : « Avec l'accession de Barak Obama
à la maison blanche en 2008, beaucoup seule continent africain se sont
mis à rêver d'un changement de politique américaine
vis-à-vis de l'Afrique et de l'Afrique centrale en particulier.
Hélas, c'était là l'expression de
l'ignorance de fonctionnement de grandes puissances. Leur politique
étrangère s'inscrit dans une continuité
d'intérêts déconcertants pour le profane simplement parce
que seule la sensibilité interne change mais les intérêts
extérieurs doivent être maintenus et renforcés car lorsque
la sensibilité sociale interne est accentué , elle
nécessite encore beaucoup plus d'argent qui ne peut être
trouvé qu'à l'extérieur car il ya dans chaque pays une
limité à la pression fiscale qu'aucun gouvernement ne peut se
permettre afin de ne pas tomber aux prochaines élections.
En ce qui concerne Barak Obama, il est appuyé par la
famille Clincton, celui-là même qui a consacré l'Ouganda et
le Rwanda comme « pays stratégiques » pour
les USA en Afrique centrale. Il est possible que Obama fasse un petit geste
dans son deuxième mandat ; dans le premier mandat, il est l'otage
de ses amis et du système américain dont il est le premier
serviteur».
? L'exploitation économique
de l'Afrique
En fait, l'exploitation économique de l'Afrique
apparaît comme la véritable raison de la présence encore
actuelle des anciennes puissances coloniales sur le continent malgré les
indépendances. En effet, si la recherche des nouveaux
débouchés a justifié, du moins sur le plan
économique, le recours à la colonisation. La présence
actuelle des anciennes puissances coloniales en Afrique ne se justifie
véritablement que pour des motifs économiques. Ainsi, quand
pointaient à l'horizon les indépendances et qu'il était
quasiment impossible d'y rester, les puissances coloniales commencèrent
à créer où à renforcer les structures qu'elles
voulaient laisser derrière elles.
S'agissant des britanniques, l'on parla de former une
« classe moyenne africaine.»
Quant aux français, l'on évoqua l'idée
« d'interlocuteurs valables.»
Enfin de compte, les colonisateurs partirent avec
« cette perspective plaisante que tous ce qu'ils perdaient sur le
terrain politique, ils allaient sûrement le rattraper sur le terrain
économique. C'est dans cette logique, que le Général De
gaulle, en 1958, demanda à Jacques FOOCART de mettre en place une
politique française parallèle dont les objectifs se trouvent
condensés en ces termes : « l'exploitation des
matières premières africaines, dont le sous sol regorge dans
certaines régions et l'exploitation de rente de l'aide publique au
développement. »
Ce système surnommé
« Françafrique » par le feu Félix
Houfouet-Boigny, fonctionnera pendant toute la période post coloniale et
se consolidera sous la cinquième République. Au nom de ce
« système politico-clienteliste », les
dirigeants français « sont prêts au pire. Et selon Jean
François BAYART, la politique africaine de la France est l'instrument de
sa politique de puissance.68(*)C'est par exemple, au nom de cette diplomatie
parallèle que paris soutiendra le Maréchal MOBUTU jusqu'à
sa chute en 1997. La découverte du rôle joué par pierre
FALCONE, Jean-Christophe MITTERAND et autres dans l'affaire Pierre FALCONE
dénote de la volonté prédatrice de la France. Il s'agit
d'une politique chère à De Gaulle que s'est bonifiée et
instituée en une pratique immuable. Toutefois, elle n'est pas l'apanage
de la seule France.
Comme par ailleurs, les Etats-Unis ont manifesté un
intérêt pour l'Afrique à divers moment de son histoire,
vraisemblablement pour ses potentialités économiques. Aussi, en
septembre 1944, en plein exploitation coloniale, un accord secret les lia au
Congo-Belge. En vertu de cet accord, l'exploitation de l'uranium congolais
était confiée à une structure militaire, relevant du
gouvernement américain, pour une période de dix ans. Il fut
renégocié en 1951.
Cette politique de main mise sur les matières de
l'Afrique est sans nul doute à la base de la création d'un bureau
des affaires africaines au sein du département d'Etat en juillet 1958.
D'ailleurs, l'attitude du gouvernement américain face au conflit
Libérien est une preuve élogieuse. Jusqu'en 1989, date à
laquelle éclate le conflit libérien, des compagnies
Américaines, dont la libérian américain compagny (LAMCO)
exploite d'importantes ressources naturelles du Liberia. Donc, une guerre
civile dans un tel Etat était de nature à porter leur
préjudice.69(*)
Bref, la nature des intérêts de grandes
puissances a été corroborée par des motivations
idéologiques et stratégiques.
II.4.2. Motivation idéologique et stratégique
D'une façon générale, les
intérêts américains en Afrique sont exclusivement
perçus sous l'angle économique et stratégique. Dans leur
relation avec le continent noir, ces facteurs sont déterminants. Il ne
demeure pas moins que l'Amérique essaie aussi de projeter une image
d'elle-même sous tendue par de grands principes fondamentaux que d'aucuns
peuvent qualifier des mythes.
Tout de même, lors de la guerre froide,
où les Etats-Unis et l'union soviétique apparaissent
comme des superpuissances qui se gardent rapidement avec méfiance, sans
jamais s'affronter directement, chacun se proclame avoir un modèle
politique, économique et culturel de référence et obligent
ainsi les autres Etats à entrer dans cette logique bipolaire.70(*)
Dans tous les cas, l'Afrique ne profitait à rien et
ne travaillait qu'au compte des puissances. L'appartenance d'un pays africain
à un camp signifiait sa dépendance.
En outre, la notion d'intérêt
stratégique s'avère plus restrictive. D'une façon
générale, elle s'adresse surtout à ce qui relève du
domaine militaire, à tel point que les documents du congrès
américain vont même jusqu'à employer un terme pour
l'autre.
C'est ainsi que, le représentant STEPHIN SOLARZ,
alors président de la sous commission sur l'Afrique de la commission des
affaires étrangères, déclarait à ce propos :
« un autre élément, indissociable du premier et
considéré par les hommes politiques américains comme
faisant partie des intérêts stratégiques, et ce lui des
matières premières et de leur acheminement vers l'Amérique
et l'Europe occidentale.»71(*)
Les Etats-Unis ne se sont vraiment intéressés
à l'Afrique depuis ces dernières décennies. Mis à
part en période exceptionnelle comme la seconde guerre mondiale, le
continent noir demeurait une chasse gardée des colonisateurs. A la fin
de cette guerre, l'Amérique ayant accédé au rang de
superpuissance se voyait conférer une vocation planétaire. A
l'inverse, les principaux Etats européens sortaient affaiblis de ce
combat fratricide, et le tiers monde en profitait pour se libérer de
leur tutelle.
Dans cette perspective, les nouvelles responsabilités
de l'Amérique l'amenèrent à s'intéresser à
l'Afrique au point de vue stratégique et économique. En effet, le
monde occidental dépendait désormais en grande partie du
pétrole du moyen orient et des autres matières africaines pour sa
survie. De surcroît, l'union soviétique essayait de profiter des
crises nées des indépendances pour étendre son influence
à l'Afrique. Les Etats-Unis, gendarme du monde, ne pouvaient pas
négliger leur volonté d'intérêt stratégique
du continent noir malgré leur souci de sous traiter sa
sécurité à l'Europe. De même, l'Amérique,
puissance économique dominant, s'est finalement intéressée
à l'Afrique au point de vue des investissements et du commerce.72(*)
Ainsi donc, outre les motivations idéologiques et
stratégiques, il se dégage les intérêts culturels
expliquant la nature des intérêts de grandes puissances en RD
Congo.
II.4.3. Intérêt culturel
La propagande des langues de grandes puissances et de leurs
cultures étrangères leur permettent d'écouler leurs
produits. De fois, leurs langues et cultures conduisent à une mauvaise
utilisation à cause de l'incompréhension
Par définition, la culture est l'ensemble des
aspects intellectuels d'une civilisation où un développement de
certaines facultés de l'esprit par des exercices intellectuels
appropriés soit un ensemble des connaissances acquises73(*). Il s'agit des connaissances
qui nous sont toujours transmises en langues que nous ne maitrisons pas. Ces
connaissances sont conçues très souvent par les tenants de ces
langues sans être adoptées à la situation qui pourra
permettre l'indépendance au pays.
En effet, la RDC souffre de manque des techniciens capables de
travailler les machines qui pourront accroître et améliorer nos
avoirs. Par contre, les puissances montent des mécanismes pour emporter
les têtes bien faites du pays pour son développement. Dans cette
perspective, ils leurs permettent d'évoluer dans la vie et de rendre
leur vie facile dans une complémentarité universelle.
En tout état de cause, aujourd'hui la RDC demeure
encore une chasse gardée des intérêts de grandes
puissances, en raison de ses ressources naturelles inestimables au pays. C'est
pourquoi, il a été dans ce travail, question de nous pencher sur
les conséquences de la poursuite des intérêts de grandes
puissances dans le pays.
II.5. LES CONSEQUENCES DE LA POURSUITE DES INTERETS DE GRANDES
PUISSANCES
Cette partie du travail gravite effectivement au autour des
conséquences de la poursuite des intérêts de grandes
puissances. Ces conséquences sont notamment l'insécurité,
la crise socio-politique et économique, la problématique de
l'unité nationale et la crise de la démocratie en R.DC.
II.5.1. L'insécurité
La RDC est depuis longtemps déchirée par des
crises politiques, suivies des guerres civiles avant, pendant et après
son accession à l'indépendance. Elle fait face à une
insécurité récurrente. La partie Est reste la plus fragile
sur le plan sécuritaire. Le Nord comme le Sud-Kivu, regorge encore une
multitude des groupes armés tant étrangers que nationaux. Ces
derniers signalent leur existence dans ce coin du pays par des cas
d'exactions, des tueries, et des massacres contre la paisible population. A
cela, s'ajoutent les pillages et l'exploitation illégale des richesses
naturelles du pays par ces hommes armés encore actifs dans la
région74(*).
En effet, il ne se passe un jour, sans qu'il ne soit fait
état d'actes d'insécurité posés par des
éléments incontrôlés, des milices ou encore des
forces négatives opérant dans cette partie Est du pays. Juste
après les armées régulières des Etats voisins de la
RDC, le relai des actes de prédation est passé entre les mains
des groupuscules difficilement identifiables. des nébuleuses qui
permettent aux tireurs de ficelles de tirer , non seulement des dividentes
financières à travers l'exploitation illicite des
matières premières précieuses, mais aussi d'assurer le
contrôle effectif de cette partie du territoire national.
Dans cette perspective, les Etats voisins qui en sont les plus
grands bénéficiaires, sont passés maitres dans l'entretien
de ces groupes armées actifs autour des points d'exploitation des
matières précieuses. Et, en lieu et place d'une guerre ouverte et
classique entre armées, les acteurs ont changé de
stratégies. Nonobstant cela, la conséquence reste la même,
à savoir la partition de facto du pays. L'attache économique des
provinces de l'ex-Kivu avec les pays voisins de l'Est, présage de ce qui
sera la configuration du pays. Les puissants de la planète qui sont les
adeptes de la dislocation de la RDC dans ses dimensions actuelles, voudraient
pousser les populations de ces provinces à se sentir
éloignées du reste du pays, voire abandonnées de la
capitale. C'est ce que d'aucuns appellent la politique de l'usure. Celle-ci a
été adoptée comme stratégie depuis 1996 et elle
s'est déclinée en plusieurs étapes. il s'agit de la guerre
classique, la lutte autour du contrôle de gisements miniers, la chasse
aux forces négatives sans les neutraliser, etc.... la psychose de
l'insécurité fait que des populations congolaises errent,
exposées aux intempéries vouées de mourir de faim et de
maladies. Cependant, le clou de cette orchestration, assortie d'un décor
macabre, consistera à amener les congolais de l'Est à se laisser
flatter par un Etat incapable de leur assurer la sécurité ou le
vécu quotidien dans la quiétude. De là, une proposition du
type appliquée au Sud Soudan passerait pour une panacée face
à ce climat d'insécurité récurrente.
Par ailleurs, la communauté internationale qui n'a pas
su répondre jusque là de manière appropriée, se
verra placée devant un fait accompli. Aussi, n'hésitera-t-elle
pas d'apporter sa caution à une solution en apparence humainement et
politiquement acceptable. Ce sera l'aboutissement d'un plan mijoté
depuis longtemps.
Partant d'assassinats au quotidien, des déplacements
forcés des populations, des viols massifs, des enlèvements, des
pillages, des trafics de tout genre, de la corruption, de l'impunité des
forces armées et d'autres autorités, les congolais du Nord et du
Sud Kivu n'en peuvent plus. C'est pourquoi, ils appellent de tous leurs
voeux, à un changement rapide d'autorité au sommet de l'Etat
congolais. Dans cette situation, les congolais du grand Kivu ont aujourd'hui le
sentiment que la RDC n'est plus dirigée. La violence a atteint un niveau
inadmissible75(*).
Pour aller plus loin, au plus profond de la
réalité, les conséquences sur le plan socio-politique et
économique seront appréhendées.
II.5.2. Crise socio-politique et économique
Le caractère régional du conflit et de la
crise à laquelle se trouve confrontée cette partie du continent
africain place le régime actuel devant un problème très
sérieux. Il place la RDC devant d'énormes défis de
redéfinition de son identité politique, économique et
sécuritaire76(*).
Bien entendu, il sévit une crise socio-politique
surtout dans la partie Est de la RDC. Les groupes armés pillent comme
ils violent le droit de l'homme, ils sèment la terreur et la
désolation à la population, et ils occasionnent des nombres
importants de déplacés ainsi que des familles
séparées. Ils empêchent l'administration de rendre son
pouvoir effectif sur l'ensemble du territoire national comme ils redressent la
prospérité économique surtout dans la partie Est du
pays.
C'est ainsi que la situation qui prévaut à l'Est
de la RDC tient principalement à la faiblesse de l'Etat congolais et les
autorités qui le dirigent. Toutes les autorités de la RDC, en
commençant par le chef de l'Etat lui-même, doivent leur pouvoir
aux dirigeants des Etats voisins comme le Rwanda et l'Ouganda. Ce qui fait que
certains officiers règnent en maître en RDC et jouissent d'une
impunité révoltante. Les cas de la création du CNDP par le
général déchu LAURENT NKUNDA BATWARE ou par la suite son
commandant le général à mandat d'arrêt international
pour crime de guerre et crime contre l'humanité, la création du M
23 par le colonel SOULTANI MAKENGA ou encore un peu avant avec la
rébellion de JULES MUTEBUSHI illustrent cette situation.
De même à l'extrême Nord de la RDC les
généraux ougandais continuent à régner en
maître des lieux. Ils veillent sur l'exploitation du pétrole et
d'autres minerais en Ituri. Malheureusement, cela s'effectue avec la
complicité de certains congolais77(*). Ce qui met en cause l'unité nationale du
pays.
II.5.3. Problématique de
l'unité nationale
Remarquons tout d'abord que la notion de l'unité
nationale est une notion qui aujourd'hui, se vend bien au marché des
idées politiques. Elle est dans l'air du temps et sous-entend bien des
engagements de ceux qui nous gouvernent.
Dans l'entendement du commun de mortels, cette notion est la
cohésion de l'ensemble des composantes Humaines de la
société. Elle est donc, par excellence, l'instrument primordial
de l'action commune dans la nation. S'unir sous une manière et choisir
un destin commun78(*)
Certes, le sens commun perçoit l'intérêt
de l'unité nationale mais ne peut exactement le définir. Il en
est ainsi fondamentalement des politiciens. Ils emploient la notion
d'unité nationale, connaissant bien sa réceptivité par
l'auditoire, mais ne s'accordent ni sur son identification, ni sur les moyens
ou instruments pour la réaliser. Composé de deux termes :
« unité » et « nation », la
notion d'unité nationale comporte en elle-même les germes de son
insaisissabilité. L'unité c'est le caractère de ce qui est
un, unique ; c'est-à-dire de ce qui est considéré
comme formant un tout dont les diverses parties concourent à constituer
un ensemble indivisible. C'est donc la qualité de ce qui est
homogène, non composite 79(*)». En revanche, la nation c'est la
communauté humaine ayant conscience d'être unie par une
identité historique, culturelle, linguistique ou religieuse.80(*)
Bref, il n'ya pas de nation, là où il n' ya pas
d'unité. Il faut pour cela rapprocher les communautés à
travers les liens linguistiques, culturels, économiques solides.
Cependant, ce rapprochement doit se consolider par l'enseignement des langues,
son encouragement ; et en finissant les relations commerciales et le
partenariat intercommunautaire, en favorisant les rencontres de jeunesse
à travers des oeuvres nationales communs ; en rehaussant le niveau
de vie et en décloisonnant les communautés, les villes et les
villages. C'est dans ce sens que, les identités sociales, culturelles,
linguistiques et économiques créeront et contribueront à
renforcer « l'unité nationale 81(*)»
En tout état de cause, l'unité nationale se bute
à quelques défis comme le soutiennent les analystes, et les
stratèges qui ne cessent d'en parler sur les risques d'implosion du
pays. Ils réactivent leur théorie de l'Etat en échec ou
ingouvernable ou remettent à jour d'ancien plan du pentagone
prévoyant l'éclatement du Congo en quatre zones distinctes,
appelés à devenir des sortes de protectorat des pays
voisins83(*). A ce niveau,
ils ont sous estimé un facteur essentiel dont le nationalisme congolais.
Malgré la guerre qui la déchire le Congo n'est pas un
éléphant mort que ses voisins pourraient dépecer de leur
guise. Il n'est pas ce « trou noir », le « coeur
de ténèbres » que l'on évoque si volontiers.
En réalité, pour les congolais, la portion du
pays est une perspective impassable le souci de défendre
l'intégrité nationale est unanimement partagée. Les seuls
à rêver d'une implosion du Congo, d'un morcellement dans lequel
ils trouveraient leur compte, sont les pays voisins et ce projet là
lui-même n'est pas formulé à haute voix. A KAMPALA, le
président MUSEVENI assure qu'il ne désire rien d'autre qu'un
pouvoir stable à KINSHASA. Tandis que le Rwanda, dans toutes leurs
intentions publiques, déclarent souhaiter le départ de KABILA
PERE à l'époque, et n'entendent pas pour autant diviser le pays
ou assurer le contrôle du Kivu.
En d'autres termes, il convient de constater que les congolais
toutes régions d'origine et tribus confondues, expriment des
désirs convergents. Il s'agit de « vivre dans un Etat de
droit, avoir le loisir de choisir leurs dirigeants suivant des
procédures démocratiques, bénéficier d'une certaine
décentralisation, instaurer le fédéralisme afin
d'empêcher que la capitale ou quelconque pouvoir prédateur,
national ou étranger, ne soient en mesure de
« pomper » des richesses naturelles que les habitants des
diverses régions souhaitent désormais utiliser pour leur propre
développement »84(*). A titre illustratif, le Kivu est en
sécession de fait. Outre le régime KABILA, l'unité
même du pays peut être remise en doute. Le Kivu n'a jamais
vraiment cessé d'être en guerre. Après avoir
échappé à l'éclatement sous
MOBUTU »l'ex-Zaïre », risque la partition sous son
tombeur85(*). Il reste
donc à savoir, si l'immense Congo, éternellement
écarté par les tensions autonomes de ses frontières,
survivra à cette nouvelle épreuve ou si la lutte pour
l'hégémonie régionale qui se déroule sur le champ
de bataille congolais débouchera sur la balkanisation du pays.
En somme, La RDC se trouve dans un dépeçage de
facto. Les intervations récurrentes de ses voisins et l'absence de
solution Africaine ou international dans le conflit qui déchire le pays
menacent ce gigantesque pays de dépeçage, estiment les
experts86(*). Elles
affectent même la fondation du système institutionnel comme la
démocratie dans ce pays.
II.5.4. Crise de la démocratie en RDC
La démocratisation du Congo signifierait
l'avènement d'un Etat de droit, et la fin de la dictature et du
désordre actuel qui favorisent le pillage des richesses du pays. La
démocratie équivaudrait à la mise en place d'une bonne
gouvernance qui s'appuierait sur différents mécanismes de
contrôle de pouvoir et sur une justice efficace et indépendante.
Or, tous les chasseurs des richesses du Congo qu'ils s'agissent des Etats, des
entreprises nationales et multinationales, des organisations nationales ou
internationales, ... ont difficile à accepter la fermeture de leurs
sources d'approvisionnement.
En effet, le Congo indépendant, le 30 juin 1960 sous un
parapluie démocratique, il a sombré dans une crise
institutionnelle. Celle-ci l'a conduit vers un système dictatorial qui
a perduré jusqu'à la fin de la guerre froide. Autrement dit,
depuis le début des années 1990, en RDC comme dans l'autre pays
d'obédience Française, l'on a observé l'avènement
des conférences nationales souveraines en vue de franchir le pas
décisif de la dictature vers la démocratie. Mais après
avoir suffisamment soutenu cet avènement, les Etats-Unis, la France et
la Belgique ont accepté le rejet des actes de certaines
conférences.
En RDC, ils ont alors avalisé le recour aux moyens
militaires pour accéder au pouvoir. C'est le cas de l'AFDL qui a
mené la lutte armée qui renversa le régime dictatorial de
MOBUTU. Mais déjà lorsqu'on avait demandé l'ancien premier
ministre français, LIONEL JOSPIN en 1997 si son pays allait collaborer
avec le nouveau pouvoir de KINSHASA après la chute de MOBUTU, celui-ci
avait estimé qu'il n'y avait pas de changement politique au Congo. Pour
lui, avait-il précisé : « il y a eu remplacement
d'une dictature par une autre dictature87(*) ».c'est donc, un changement d'homme
à la tête du pays, mais pas un changement du système
politique, qui était resté le même88(*).
Par conséquent, la démocratie tant
souhaitée par le peuple congolais, a difficile à se
réaliser effectivement dans ce grand pays. Tant le chemin pour y arriver
effectivement ressemble bien à un véritable chemin de la croix
dans la mesure où le parcours est plein d'embûches. L'analyse du
parcours réalisé avant et après l'indépendance
jusqu'à ces jours a montré qu'il existe des obstacles aussi bien
internes qu'externes pour y parvenir. Tout comme il existe aussi des conditions
à remplir pour sa réalisation. En fait, il s'agit d'un travail de
longue haleine qui nécessite la mobilisation de toutes les
énergies et surtout une véritable volonté politiques.
Pour ce qui est des facteurs externes, ils ont toujours
été considérés par le congolais comme étant
à la base de la faillite de la démocratie au Congo. Beaucoup de
congolais considèrent qu'ils sont essentiellement liés au
passé colonial et aux intérêts
géostratégiques et économiques qu'a toujours
suscités le Congo pour des puissances étrangères.
Dans le contexte qui vient d'être décrit
ci-dessus la démocratie ne pourra être possible et effective aussi
bien au Congo que dans d'autres pays en développement que dans certaines
perspectives. il s'agira pour les grandes puissances de placer d'abord le
bien-être social de la population avant leurs intérêts
personnels et égoïstes , de cesser leurs ingérences dans la
politique du pays en choisissant directement les dirigeants ou en orientant
le choix sur les dirigeants capables de protéger leurs
intérêts , tout en fermant les yeux devant les pratiques
anti-démocratiques du système politique mis en place et faire du
Congo comme des nombreux pays en développement le centre de disputes de
leurs intérêts économiques et stratégiques. Ensuite,
d'accepter de la part des dirigeants aussi bien congolais que des autres pays
en développement, une indépendance d'esprit et un nationalisme
souvent modéré et objectif. Enfin, de respecter la
souveraineté des Etats en développement et d'accepter leur
indépendance dans le choix des partenaires89(*)
Pour ce qui est des facteurs internes, par contre, il convient
de souligner certains arguments liés à l'insuffisance des cadres
politiques congolais qualifié et expérimentés en 1960
pour justifier certaines erreurs en matière de gouvernance du pays. Ces
arguments ne sont pas du tout valables aujourd'hui, étant donné
que le Congo compte en présent parmi les pays d'Afrique noire qui
dispose d'un nombre amplement suffisant de cadres hautement qualifiés
et expérimentés dans différents domaines. Il faut ajouter
à cela le fait que sa classe politique a eu à faire un long
apprentissage de l'exercice du pouvoir politique.
Tout compte fait, les conséquences de la poursuite des
intérêts de grandes puissances se manifestent dans la faillite de
la démocratie en RDC.la démocratie n'est pas encore effective au
pays à cause de multiple ingérences dans la politique du pays.
Pour ce faire, la consolidation de la souveraineté en RDC par des
dispositifs efficaces est nécessaire en vue de faire face aux
intérêts de grandes puissances.
CHAPITRE TROISIEME: MECANISMES DE CONSOLIDATION DE LA
SOUVERAINETE DE LA RDC VIS-A-VIS DES INTERETS DE GRADES PUISSANCES
Dans ce chapitre, nous voulons envisager certaines pistes de
solution que la RDC peut emprunter pour consolider sa souveraineté
vis-à-vis des intérêts de grandes puissances.
Pour ce faire, certains mécanismes peuvent soutenir
l'Etat congolais de ne pas être une chasse gardée de ces grandes
puissances. Ils le conduisent à une interdépendance et une
transformation de ses ressources naturelles au pays en vue de permettre en ce
dernier d'être le maître de son destin. Ainsi, il est
impérieux que le pays trouve un leader pour tracer le cap menant au
développement aussi bien économique que politique.
Dans cette perspective, la refondation de l'Etat Congolais
n'est envisageable que grâce à l'établissement d'un
leadership efficace, la mise en place des dispositifs scientifiques, techniques
et technologiques, des dispositifs diplomatiques et militaires.
III.1. LA REFONDATION DE L'ETAT CONGOLAIS
Le chemin de l'avenir de la RDC
est entre le devoir de réforme et l'impérative de renaissance.
Ainsi, le programme de reconstruction de l'Etat est nécessaire. Dans un
contexte d'un monde mondialisé, il importe d'examiner les conditions et
les capacités du Congo à assumer sa vocation
géopolitique
Dans ce sens, la RDC doit
éviter le déficit de sa souveraineté économique et
géopolitique. En réalité, l'on constate que ce pays est
contrôlé par les capitales étrangères. Les
différentes guerres qu'a connues la RDC peuvent servir de leçon
pour accroître sa capacité à assumer son
indépendance et s'élever à la stature de puissance
nationale et régionale90(*). Cette brèche doit passer par une
politique de réforme, de modernisation et de progrès
économique. Il s'agit des principaux horizons d'un Etat fort capable de
gérer les convoitises extérieures avec leurs corollaires de
rivalité commerciale préjudiciable à
l'indépendance, et aussi d'endiquer les ingérences
étrangères multiformes.
Autrement dit, l'avenir d'un rôle national,
régional et international de la RDC, c'est sa capacité à
structurer son espace économique interne dans le sens d'un marché
interne destiné à servir la cohésion et la
cohérence stratégique nationale. C'est aussi celle de se
constituer une économie à vocation régionale produisant
pour un marché élargi aux marchés des pays voisins. Ce qui
implique de se doter des entreprises nationales à grande ambition et
à vocation à transformer les communautés régionales
transnationales, et des structures en entreprises compétitives
plutôt que des entreprises administratives routinières91(*).
C'est pourquoi, il y a nécessité d'une politique
de développement orientée dans le sens de transformation des
ressources du pays. Cette politique doit parvenir à évaluer ce
que l'on n'a pas et dont on a besoin et ainsi entreprendre à le
produire. Elle doit répondre à la question comment faire l'argent
et comment se le procurer comme le rappelle Paul KAKULE MATUMO
KITSWIRI92(*).Mais, elle
doit aussi savoir répartir cet argent, de façon
équitable, sur la tête de chaque citoyen93(*). C'est dire que, cette
politique de renaissance doit viser un avenir de paix. Elle doit gérer
la question de la santé de la population comme une garantie de survie.
Nombreuses plantes médicinales qu'a la RDC dans ses forêts sont
une des voies pour y arriver. Aussi, doit-elle s'occuper de la question de la
faim. Il n'en serait même pas difficile compte tenu des vastes
étendues de terres fertiles et cultivables. Le pays doit disposer des
usines de transformation de produits agricoles pour leur conservation de
manière durable et pour une valeur ajoutée qui permet un prix
compétitif sur le marché national et africain. Cela permettra une
exportation de ces produits et une rentrée d'argent pour le pays afin de
répondre aux besoins d'économie au niveau national.
C'est cette même politique qui doit viser
l'établissement de l'énergie, des voies de communication et de
transport comme les routes, les chemins de fer, les aéroports et les
ports au pays. Sans infrastructures, la RDC va rester un Etat enclavé.
Mais, si les routes existantes sont réhabilitées et que les
nouvelles sont construites, y compris celles de desserte agricole, le
prélèvement des taxes sur les usagers constitue une source
d'argent94(*).
Puis, la politique de renaissance implique le
rétablissement de l'autorité étatique dans le sens noble
du terme c'est-à-dire l'autorité augmente ; elle apporte un
surcroit quand elle s'exerce. L'exercice effectif de l'ensemble des fonctions
régaliennes permettrait d'abord la maitrise du territoire et de ses
ressources. C'est le préalable à la répartition
équitable des revenus. pour le Congo, avec une construction
« cartographique » élaborée au 19e
siècle au gré d'exploration et d'ambition Léopoldienne,
notons que le pays comme l'ensemble de l'Afrique, n'a pas été
voué à une recomposition territoriale. Ce qui importe, c'est la
responsabilité de détenteur du pouvoir politique de la
nécessité de couvrir du Nord au Sud et d'Est en Ouest cet espace
immense. Et s'il faut des moyens pour y parvenir, il faut qu'ils soient
déployés dans l'équité, la non discrimination, la
confiance et le contrôle. Il s'agit là d'une exigence qu'on peut
attendre d'un système politico-administratif efficace.
Dans cette perspective, la stabilité politique
induirait pas à pas à une cohésion sociale, un
développement économique et la fin des immixtions
prédatrices. La stabilité rimerait avec la fraternité et
la paix avec le progrès. Aussi, une coopération apaisée
doit-elle se déployer dans l'environnement régional du pays. La
force de notre pays viendrait de l'intégrité de ses
représentants qui feraient autorité sans devoir se donner
à la concussion. Le système politique conserverait le meilleur
de la sagesse traditionnelle et bannirait les mentalités de chefferies
clientélistes dans la foulée. C'est alors que l'aide
internationale peut se pratiquer sans condition. Il s'agit là de la
pertinence et la réussite des projets qui peuvent fermir l'étalon
et non une quelconque injonction politique95(*).
En définitive, la refondation de l'Etat congolais peut
crédibiliser ses institutions à tout point de vue. Mais elle ne
peut être effective qu'avec la volonté de modernisation de l'Etat
et de la réforme des services publics.
III.1.1. La modernisation de l 'Etat congolais et la
réforme des services publics.
La politique intérieure doit viser la modernisation de
l'appareil de l'Etat. Elle implique la réforme de l'Etat et de la
gestion des services publics. Il s'agit de tirer les conséquences des
mutations enregistrées jusqu'aux dernières ramifications de
l'ordre politico-administratif, afin de retrouver une logique institutionnelle
et une cohérence fonctionnelle96(*).
Sur le plan institutionnel, il s'impose des actions de
recréation et de recrédibilisation de l'Etat autour des
idées et des valeurs républicaines, démocratiques,
d'unité nationale, d'intégration de la tribu dans les
fonctionnements de l'Etat et de réajustement de l'Etat au droit. Il
convient que les différentes forces politiques et sociales taisent
leurs divergences et considèrent ensemble, dans un esprit responsable et
de dialogue, ce qui les unit, c'est-à-dire l'intérêt
supérieur de la nation97(*). La modernisation de l'Etat concilie la
décentralisation et le développement local avec le renforcement
des capacités institutionnelles de l'Etat.
Au regard de ce qui précède, notons que la
relance et le développement du service public constituent une des
poutres maîtresses de l'architecture étatique du nouveau Congo. Le
service public est une des articulations cruciales du système de
légitimation de la reconstruction étatique
. C'est à travers les ressources qu'il est possible de
susciter la conscience collective nationale. C'est cette relance de service
qui va contribuer à remodeler l'image de l'Etat, en lui conférant
une nouvelle légitimité. Elle va également permettre de
voir, dans le nouveau Congo un Etat fonctionnel. Ce dernier n'aura pas de
justification que par l'action concrète qu'il mènera au service
du bien commun. Il prendra en charge la collectivité et aura comme
exclusivité la préoccupation du bien-être, de
l'épanouissement et du bonheur des populations du Congo. Il en sera
protecteur de chacun dans les dimensions de justice, de sécurité,
de défense, de fiscalité, d'éducation, de santé,
etc.... pour lesquelles l'Etat a seul vocation de décider et d'agir.
Cependant, les activités non spécifiques comme le transport et la
communication où l'Etat n'est pas le seul agent d'exécution
possible, constituent pour le secteur public l'unique chance de maintien de son
champ d'intervention. La finalité est de permettre à l'Etat de
réussir son impératif de cohésion économique et
sociale. Cette transformation doit valoriser le service public aux yeux des
citoyens et donner aux agents de l'Etat des raisons supplémentaires de
s'invertir dans leurs missions. De l'obligation d'assurer à tous un
égal accès aux fonctions sociales essentielles, il ne
découle pas automatiquement que celles-ci doivent être
assurées directement par le secteur public. La légitimation d'un
fonctionnement public ou privé ne doit pas être idéologique
mais pragmatique. Elle doit reposer sur l'efficacité sociale et la
satisfaction du public. Il appartiendra à l'Etat de démontrer
qu'il offre à tous, dans les conditions de concurrence
équitables et dans le respect des obligations de service public, les
meilleures prestations pour un coût donné98(*).
III.1.2.L'opérationnalisation de la consolidation du
territoire en RDC
Une forte intégration spatiale du Congo pourra
s'observer à partir de la mise en place d'une interconnexion des
réseaux de transport. C'est aussi par l'amélioration de
l'appareil Etatique qui doit faire apparaître de nombreuses zones
contrôlées par le pouvoir public. L'effet de cette forte
intégration est la défaillance des groupes armés dans des
zones faciles à contrôler.
En effet, la capacité d'intégration
socio-culturelle de l'Etat congolais se mesurera essentiellement à sa
forte solidarité mutuelle de la société congolaise et
à la grande stabilité des institutions politiques. C'est la
consolidation de l'Etat qui implique les avancées significatives par
rapport aux évolutions technologiques et idéologiques. C'est la
forte viabilité de l'Etat qui se décline en trois dimensions
observables à travers les indicateurs bien sélectionnés.
Celle-ci doit se mesurer par la capacité militaire, ses exploits du
passé et ses moyens matériels ainsi que la régulation
avérée de l'Etat en vue de bien maintenir l'ordre. C'est donc la
capacité dissuasive de l'Etat. Cette capacité sera
renforcée par d'autres capacités comme la capacité
extractive et distributive. Le budget conséquent sera un moyen
privilégié qui garantira un accès équitable aux
ressources localisées sur le territoire national. Et dans le climat de
confiance mutuelle et de sécurité, le développement est
toujours possible. Il doit cependant être non seulement endogène
mais aussi soutenu par des partenariats réfléchis. Il impose
ainsi une viabilité extérieure qui doit se mesurer à la
qualité des liens symbolisant les intérêts partagés
entre l'Etat concerné comme la RDC et les acteurs
extérieurs99(*).
Bref, l'opérationnalisation de la consolidation du
territoire national congolais passe par plusieurs mécanismes dont
l'intégration socio-culturelle des congolais, la capacité
dissuasive de l'armée, les capacités extractives et distributives
du pouvoir et un partenariat raisonné.
III.1.3. Les besoins d'un Etat à refonder
Les besoins d'un Etat à refonder sont multiples. Nous
allons nous limiter aux principaux besoins.
Le premier besoin collectif qui aurait fait naître
l'Etat, c'est le besoin de sécurité.Ainsi, le leviathan,
théorisé par Thomas Hobbes, est chargé d'assurer la
sécurité de tous ; en imposant l'ordre dans un état
de nature où chacun éprouve le besoin de se débarrasser
de la peur, de devoir recourir à l'usage de la force pour se
protéger contre son voisin, considéré comme une menace
permanente. C'est le Homo Homini lupus. En fait, le besoin de
sécurité en appelle à la catégorie des missions
dites régaliennes de l'Etat. Il s'agit des missions de
souveraineté qui demeurent nécessaires même dans un
contexte international transformé. Comme dans tous les constructions
politiques, tout congolais a d'abord intérêt à ce que
l'Etat le débarrasse de la peur de l'autre en assurant de manière
souveraine l'ordre interne pour le bien de tous et en protégeant sa
population entière contre les menaces extérieures.
Le deuxième besoin sollicitant tout Etat moderne depuis
le début du XXe siècle confie à l'Etat des
missions sociales, appelées d'ailleurs
souvent « mission moderne » de l'Etat. En
plus du maintien d'ordre, la construction politique est le pourvoyeur ultime du
bien être social et matériel à sa population. En cette
matière, deux méthodes s'offrent à l'Etat. soit, il
intervient directement dans la vie socio-économique , s'il le
peut ; soit , quand l'efficacité l'exige, il partage la
construction de ce bonheur collectif avec des particuliers en gardant pour lui
les activités dont l'improbable productivité
désintéresse l'investissement privé et tout en se tenant
prêt à intervenir en cas de nécessité dans les
secteurs privatisés. L'essentiel dans les deux cas c'est de
réduire au maximum les éventuelles frustrations de ses citoyens
et de diminuer ainsi le risque de guerre civile qu'elles engendrent.
La troisième dimension de la viabilité de l'Etat
est orientée vers l'environnement extérieur. A l'heure où
les flux d'interdépendance transfrontalière se sont
énormément développés ou accompagnés d'une
prolifération d'enjeux dépassant la seule compétence
étatique. Aucun Etat quelle que soit sa puissance, ne peut plus
aujourd'hui s'enfermer sur lui-même. Les interactions avec les acteurs de
l'environnement extérieur ont des répercussions positives ou
négatives sur la paix, selon l'intérêt et la qualité
du partenariat entre ces acteurs extérieurs et l'Etat congolais
souverain du lieu. Des fenêtres sont déjà ouvertes sur le
champ de la viabilité extérieure de l'Etat et continueront
probablement de s'ouvrir100(*). Autrement dit, les besoins d'un Etat à
refonder se traduisent aussi par des dimensions d'intégration et celles
de viabilité de l'Etat. Nous concevons une triple intégration et
aussi une triple viabilité.
Précisons que, le concept d'intégration spatiale
utilisé dans le présent travail ne se confond pas avec
l'intégration régionale supraétatique qu'André
Marechal101(*)
désignait à sa manière par le
terme « intégration territoriale. »
Il s'agit plutôt de l'intégration de l'Etat dans
l'espace géographique qui lui est réservé, qui est
juridiquement le sien et fait d'ailleurs partie de lui, l'espace sur lequel le
pouvoir d'Etat est censé exercer sa souveraineté.
En fait, la triple intégration a une triple dimension.
Elle peut être appréciée par rapport à
l'implantation adéquate des institutions sur le territoire national, par
rapport à l'adaptabilité des institutions aux traditions locales
et, par rapport à leur réceptivité aux changements
charriées par la modernité mondialisée.
L'intégration spatiale de l'Etat, son adéquation
avec le pays aurait un impact certes sur l'efficacité de
l'administration et de manière indirecte sur la prévention de la
guerre. Selon que l'architecture institutionnelle est déployée de
manière plus où moins adéquate, le contrôle du
territoire et de la population peut être plus ou moins rassurant. La
capacité à assurer l'exécution des politiques publiques
et à maintenir l'ordre en dépend. Par ailleurs, la faible
insertion de l'Etat moderne dans les sociétés d'accueil revient
fréquemment dans l'analyse des crises institutionnelles et des guerres
auxquelles sont confrontées les jeunes Etats, par exemple en Afrique
où le découpage colonial a donné lieu à des
territoires superposés aux anciens territoires de chefferies, royaumes
et empires. Le cas de la RDC est un exemple éloquent.
L'autre intégration vient de ce que l'on peut
considérer comme les enjeux de la modernité. Aujourd'hui, le
monde évolue si vite qu'une faible capacité d'adaptation aux
changements rapides véhiculés par la mondialisation place de
nombreux Etats dans une situation d'extrême vulnérabilité.
Ces changements sont d'ordre technologique d'une part et de l'ordre des valeurs
d'autre part. L'Etat qui n'a pas de technologie appropriée à la
situation présente se laisse infiltrer par des espions mieux
équipés, devient incapable de contrôler efficacement des
particuliers plus outillés, devient moins crédible auprès
de ses partenaires, se prive de l'information nécessaire à sa
sécurité, se trouve désemparé face à une
menace interne ou extérieure102(*).De même , l'Etat qui s'adapte peu aux
nouvelles valeurs mondialisées, inculquées à son peuple
par les medias et autres auteurs et flux transnationaux dont la fluidité
échappe aux frontières étatiques se vulnérabilise.
Il s'agit là des réalités qui ont déjà
piégé notre pays. Il faudrait s'en franchir pour espérer
à une bonne intégration.
La viabilité a aussi une triple dimension. Elle est
appréciée par rapport à la capacité de l'Etat
à assurer sa survie en tant qu'Etat, par rapport à son
utilité sociale interne et par rapport à son utilité
vis-à-vis de l'environnement extérieur.
La première dimension de la viabilité d'un Etat
est celle liée à sa capacité à se défendre
lui-même en tant qu'Etat, c'est-à-dire aptitude à exercer
et à protéger sa souveraineté. Il est intéressant
de l'appeler la viabilité intrinsèque de l'Etat
c'est-à-dire l'utilité de l'Etat par rapport à
lui-même. Il est évident qu'un Etat qui perd les attributs
habituellement reconnus aux Etats qui se laissent ainsi découvrir au
monde intérieur comme un colosse rongé d'intérieur
attirera facilement les initiatives visant à l'abattre pour
prévenir ou limiter les dégâts de sa chute
incontrôlée.
Bien entendu, il existe des Etats qui se privent
volontairement d'une partie de leurs attributs de souveraineté notamment
dans le domaine militaire, et qui n'attirent pas pour autant une quelconque
agression extérieure ou une rébellion interne103(*). Mais c'est le statut de
neutralité internationale dont ils jouissent qui les protège
contre les agressions extérieures. Et c'est l'efficacité des
autres dimensions qui leur permettent d'écarter les risques de
rébellion interne. Les Etats ont intérêt à
renforcer les mécanismes inhibiteurs de la violence organisée sur
le champ interne. C'est aussi pour la même raison appréciée
par rapport aux acteurs extérieurs, que les réalistes lui
réclament la quête permanente et souveraine de la puissance.
La deuxième dimension de la viabilité de l'Etat
est celle découlant de son utilité sociale vis-à-vis de
ses citoyens. C'est la viabilité interne, l'aptitude de l'Etat
à remplir ses missions socio-économique, son utilité en
tant que responsable du bien-être de ses citoyens. Les guerres civiles
sont dans la plupart des cas causées ou encouragés par les
frustrations de ceux qui y participent volontairement. Les agressions
extérieures trouvent dans la même frustration les enzymes qui
préparent le terrain à une invasion moins coûteuse.
La troisième dimension, celle de la viabilité
extérieure de l'Etat, contribue aussi à sa stabilité et
à cultiver un climat de paix avec les autres acteurs de la scène
internationale. L'aptitude de l'Etat en tant que partenaire important d'autres
acteurs contribue à le protéger contre une guerre qui nuirait aux
intérêts partagés avec les autres104(*).
En définitive, la viabilité de l'Etat par
rapport à sa sécurité, à sa population et à
ses partenaires extérieurs constitue un souffle pour son
développement.
III.2. LE RENFORCEMENT DES DISPOSITIFS MILITAIRES
L'armée s'inscrit dans un dispositif d'une
portée majeure dans le raffermissement de la puissance d'un Etat. Sa
mission première est la défense nationale. Elle est
chargée de protéger le pays contre l'ennemi qui viole
l'intégrité territoriale. Les forces armées sont
formées, organisées et instruites pour la guerre105(*). Cette armée est
définie et constituée comme un corps agencé et
ordonné. Elle obéit aux règlements d'uniformisation, de
standardisation, de formation et de motivation. L'uniformisation se traduit
par l'adoption d'une langue unique. En RDC, le lingala est la langue de
l'armée. Il ya également une tenue militaire uniforme. Par
contre, la standardisation renvoie aux mêmes types d'armes de combat, aux
mêmes moyens logistiques et aux mêmes critères d'avancement
en grade. La formation des unités combattantes doit être la
même et la motivation doit être équitable et
régulière pour tous les éléments de rang. Par
ailleurs, La formation militaire doit intégrer toutes les branches des
sciences existantes. Mais, le recrutement de l'académie militaire est
réservé à ceux qui ont un intellect suffisant et des
compétences requises pour avancer en grade supérieur de
commandement. D'autres formations complémentaires doivent être
liées à l'évolution des technologies et aux
spécialisations opérationnelles. La discipline demeure la
mère de l'armée.
De même, la puissance serait un feu de paille si elle
n'est pas dotée d'une prédisposition de défense et de
sécurité dissuasive dite Armée. Même un scandale
géologique, non effectivement protégé, est un facteur de
vulnérabilité et de fragilité.
Cependant, depuis l'indépendance, les autorités
politiques de la RDC n'ont cessé de décrier l'absence d'une
armée formidable, nationale et dissuasive. Il faut noter ici que la
force publique était une armée d'occupation coloniale. Elle
était au service du harcèlement des populations
colonisées106(*).
Après le coup d'Etat de MOBUTU, cette armée était devenue
néocoloniale en appui du camp anti-communiste. Au fil de temps, elle est
devenue ethnique et clientéliste.
En fait, pour que la RDC structure sa puissance, elle doit se
doter d'une armée républicaine. Cette dernière se donnera
pour mission de servir et de protéger la population et ses biens. Elle
servira également à la protection des institutions de la
République. Cette armée doit défendre la démocratie
et l'intégrité territoriale du pays. L'absence d'une
armée forte hypothèque la survie de la RDC.
En outre, la nouvelle armée du Congo ne pourra se
bâtir par mixage, moins encore par brassage. Ces pratiques ne permettent
pas la standardisation, l'uniformatisation et la formation homogène.
Certes, la réforme d'une armée n'est pas une tâche
aisée. Elle dépend aussi de la volonté politique avant de
résulter d'un partenariat extérieur dans le domaine. Pour
l'intérêt supérieur de la nation, le pays doit conclure un
partenariat stratégique avec le carré des puissances du monde.
C'est soit avec des alliées traditionnelles comme les USA, la France ou
Belgique, soit encore avec des nouveaux alliés comme la Chine ou
l'Inde.
Mais, le choix d'un partenariat extérieur doit
être sur une expertise dont dispose le pays étranger. La formation
ne doit pas être assurée par plusieurs pays à la fois. En
RDC, la formation de l'armée dite nouvelle est tantôt
formée par des Américains de l'AFRICOM, par la Belgique, par la
France, par l'Angola, par le Rwanda ou encore par l'Ouganda. L'uniformisation
d'une armée nécessite le choix d'un seul partenaire au lieu de
plusieurs, et le seul critère doit être la capacité
d'atteindre le seul objectif à poursuivre à la
matière : constituer une armée de dissuasion qui permet de
sanctuariser le territoire national selon le professeur Kakule Matumo.
Au regard de la montée de menaces, des
périls de balkanisation, des pillages des ressources minières et
forestières, de la destruction des populations depuis la guerre mondiale
africaine de 1996 à 1998 et du protectorat Rwando-ougandais, jusqu'aux
nouvelles guerres du Kivu, l'absence d'une armée républicaine est
la première menace contre l'intégrité territoriale et
contre le droit des congolais à l'autodétermination107(*). L'absence d'une
armée forte gage de la souveraineté et l'indépendance du
pays, ne peut rien décider sans recevoir des injonctions de la part de
l'extérieur.
C'est pourquoi, la constitution de cette armée nouvelle
exige aussi la définition d'une stratégie de défense.
Celle-ci consiste à la projection des forces impliquant la
mobilité des groupes sur toute l'étendue du territoire
national. Il faut une professionnalisation des compétences dans une
armée hautement qualifiée à la technologie nouvelle. Il
faut une analyse de la gabarie militaire, c'est-à-dire,
déterminer le nombre des soldats pour défendre le territoire.
L'effectif militaire doit être proportionnel au nombre de la population
en général et à l'étendue du territoire national.
Il faut aussi déterminer les conditions, les qualités de
recrutement, les conditions de logement, de nourriture, d'équipement, de
formation continue, de logistique108(*), .... L'on doit tenir compte également de la
fonction de l'intégration de l'armée dans le cadre des
qualités égales, des recrutements dans toutes les régions
et dans toutes les ethnies. L'armée doit ainsi être
citoyenne109(*)
Autrement dit, cette armée doit être bien
équipée en armes et en moyens de protection et de surveillance du
territoire. Elle doit avoir des radars, des satellites, des anti-missiles, des
vaisseaux pour contrôler des cours et espaces d'eaux. Elle doit avoir des
avions d'observation et de reconnaissance ou de repère, des
hélicoptères antichars et de transport des troupes.
Et, pour avoir tous ces moyens, la RDC doit développer
une industrie militaire. Cette dernière est importante pour un Etat
à vocation de grandeur. Le pays doit produire lui-même des armes
et des munitions pour se protéger. Et cela pour l'armée de terre,
de l'air et de mer. Ainsi, une coopération stratégique est
à encouragée dans ce sens. La RDC doit trouver un partenaire
stratégique avec qui elle négocie la fabrication sur le
territoire congolais des outils de contrôle comme des missiles ou des
fusées. Et cela pour le fait que le Congo dispose des matières
premières démesurées pour le faire. Nous rappelons ici que
l'exigence d'une industrie militaire est un défi à relever pour
la défense du vaste territoire de la RDC, de ses ressources, de sa
souveraineté et cela pour la sécurité de son
économie. Un pays en proie de l'insécurité n'attire pas
des investissements étrangers en dépit du potentiel dont il
regorge. Grâce au développement de l'université
technologique, l'industrie militaire est tout de même envisageable. C'est
dans ce sens que, même la génération des types et des
qualités d'armes particulières à la RDC doit être
réalisée par des cerveaux nationaux et vouées à la
dissimulation110(*).
C'est ainsi que la production d'armes pourra permettre la
vente de celles-ci aux petits Etats, y compris les Etats voisins qui en ont
besoin. Cela constitue une source d'argent, en même temps que l'on se
donne une disposition de les déstabiliser ou de les tenir en laisse.
Cela n'est aussi envisageable qu'à la faveur d'un dispositif des
services secrets et de renseignements mis en place.
III. 3. LA MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF DES SERVICES SECRETS
ET DE RENSEIGNEMENT
Les services de renseignement ont une importance capitale dans
la consolidation de la souveraineté d'un Etat. L'on distingue des
renseignements militaires et civils. Le renseignement militaire vise la
suprématie de militaires en temps de guerre. Il gère la
sécurité du pays de façon générale. Par
contre, le renseignement civil vise à surveiller l'environnement du
pouvoir politique. Il s'occupe ainsi, de la sécurité
publique111(*).
Dans tous les deux cas, les services de renseignement sont au
service de la sécurité nationale. Ils visent la protection des
personnes et de leurs biens sur l'ensemble du territoire national, mais aussi
à l'extérieur. Ses agents sont chargés de recueillir des
informations relatives aux activités liées à l'espionnage,
à l'ingérence, aux criminels et aux atteintes au potentiel
économique. Ils mènent des surveillances et des enquêtes de
sécurité. Cependant, ils n'ont pas l'autorité
d'arrêter une personne. Ils se limitent à récolter des
informations qu'ils livrent, dans le cas échéant, aux
autorités judiciaires.
En RDC, les services de renseignement sont assurés par
l'Agence Nationale de Renseignement (ANR). Cette dernière cumule les
fonctions au niveau interne et externe. Crée en 1997, l'ANR constituait
un service de renseignement de l'AFDL. A l'époque de MOBUTU, on parlait
de service national d'intelligence et protection (SNIP). Il a été
renommé en 1996 en direction générale de
sécurité nationale (DGSN). L'ANR était placé sous
la direction du comité de sécurité de l'Etat sous le
régime de LAURENT DESIRE KABILA. C'est avec l'avènement de JOSEPH
KABILA que cette agence retrouva son autonomie.
Et donc, les services de renseignement constituent le socle de
la sécurité dans un Etat. Ils constituent aussi le support de la
diplomatie d'un Etat. Ils doivent à cet effet, accompagner la
consolidation de la souveraineté d'une unité politique. Une
puissance sans renseignements efficaces est vouée aux multiples
attentats contre son intégrité et ses populations.
Dans cette perspective, la RDC doit avoir des services de
renseignement dignes. Pour ce faire, des fonds importants doivent être
alloués pour ces services. Il s'agit des Fonds secrets de
renseignement(FSR) pour répondre aux contraintes d'ordre
sécuritaire et permettre la réalisation d'autres actions en temps
de guerre dans ce que l'on appelle services d'action de renseignement.
Cependant, dans le cadre des relations avec les autres Etats,
la RDC doit déterminer ce qu'elle tire de l'extérieur qui
contribue à la réalisation de sa puissance et de sa
prospérité. C'est ici que l'espionnage trouve sa place pour
obtenir ce dont on a besoin. Sur ce, l'argent est le seul moyen pour obtenir ce
dont on a besoin. Même pour avoir une information, il faut payer à
celui qui vous la livre, trois fois son salaire régulier au
minimum112(*). Certes,
un pays qui n'a pas d'argent ne peut pas maintenir des services de
renseignement efficace ni, au niveau interne ni, au niveau externe. C'est un
défi à relever pour la RDC qui se veut un Etat à vocation
de grandeur ou de puissance.
Par ailleurs, des services de renseignement à la
hauteur de la sécurité de la RDC sont presque inexistants. Le cas
illustratif est celui des événements qui se produisent aux pays
depuis son indépendance à nos jours. Il est premièrement
enregistré l'assassinat macabre de Patrice LUMUMBA et de Laurent KABILA.
Ce dernier était tué dans son bureau de travail sans que ces
services soient à mesure d'empêcher ce spectacle. Plusieurs
attentats contre la résidence de la République sont
signalés. Le dernier a été enregistré contre la
résistance du chef de l'Etat et contre le camp logistique de KOKOLO
à Kinshasa en mars 2011.
Si, en 1960, le Congo n'a pas réussi à
protéger son indépendance totale, c'est parce qu'il n'avait pas
les moyens de sa sécurité. Cependant, pendant la deuxième
République, MOBUTU avait compris le sens de la sécurité,
mais il l'avait mise à son service personnel et non à l'Etat.
Au service d'un individu, les services de
sécurité étaient devenus des services de
répression. La sécurité est restée le domaine de
l'armée et de la police. C'est pourquoi, beaucoup de tentatives de
déstabilisation ont été observés dans le pays en
dépit de l'existence des services d'intelligence.ces derniers sont
avalisés au rang d'une simple administration sans moyen d'action. Ainsi
des mesures de prévention des incidents ne sont pas visibles.
Dans cet ordre d'idées, l'ANR ne semble pas
connaître son rôle. Elle semble rechercher toute personne qui parle
mal du président ou pense mal de lui. Elle demeure un service de
répression et d'intimidation. Souvent ses agents passent leur temps dans
des débits des boissons. Ils sont des malfaiteurs qui rançonnent
la paisible population113(*). Ils s'adonnent à des arrestations des
journalistes et des activités des droits de l'homme. Ils se
déguisent même en agents judiciaires pour trancher des litiges
entre individus voisins.
Pourtant, les services de renseignement sont d'une importance
irréfutable dans le pays pour sa protection contre toute ménance
interne ou externe. Autant, il est demandé aux congolais de tenir
l'image de ces services, autant, les institutions du pays doivent une attention
particulière à ces services.
Il s'impose des Etats-majors des services de renseignement en
RDC. Ici, il sera question d'évaluer le passé, d'analyser le
présent et d'envisager le futur. On n'attendra pas l'effort de la
coopération extérieure pour renforcer ces services. On ne peut
que compter sur la volonté et les efforts des institutions du pays. L'on
doit mobiliser des fonds pour atteindre des résultats escomptés
dans la recherche des informations pour l'intérêt supérieur
de la nation Si l'on ne fait pas tout ce qu'on doit faire aujourd'hui, l'on
construit sur le sable.
Ainsi, le renouveau dans les services de renseignement
permettra de découvrir, de dénicher et d'alerter dans le cas
où une ménance contre le pays se prépare. Ces services se
révéleront ainsi comme un instrument de prévention.
Certes, que la puissance de la RDC a besoin d'une sécurité
permanente en vue de maitriser son étendue d'un sous-continent et
protéger ses ressources.
III.4. ETABLISSEMENT D'UN LEADERSHIP EFFICACE
Dans cette section de notre travail, il est question de parler
du leadership, des qualités d'un leader, de ses stratégies dans
un contexte particulier de la RDC.
III.4.1. Définition
En parlant du leadership, KAKULE MATUMO KITSWIRI114(*) dit qu'il signifie trois
choses. D'abord, la conduite, dans le sens de conduire ou diriger un groupe
vers un objectif bien déterminé c'est-à-dire prendre les
gens d'un point A vers un point B en mieux. Ensuite, les qualités de
chef dans le sens de toujours trouver des solutions à toutes les
situations qui se présentent au groupe alors que l'on est en cours de
route. Enfin, le sens de commandement ,que ce soit dans le domaine militaire ,
politique , ou administratif parce que on a autour de soi des gens
à qui on délègue le pouvoir et l'autorité pour un
commandement , une coordination , un contrôle et une correction efficace
des actions à mener.
Dans cette perspective, pour mettre un terme aux
intérêts de grandes puissances sur la souveraineté de la
RDC, le leader doit personnifier ces trois choses ci-dessus. Un leader doit
comprendre ce qui se passe dans le pays. Il doit connaitre qui est l'ennemi de
son pays et savoir comment le mettre hors l'état de nuire. C'est ainsi
que Bony115(*)
conçoit le terme "leadership» comme un type de comportement par
rapport à un groupe. Il souligne que le leadership est entendu en terme
de dominance, d'un acte ou d'une réaction qui affecte l'attitude ou les
actes d'autres personnes. C'est ainsi un processus par lequel un individu
dirige, guide, influence ou contrôle les pensées, les sentiments
ou les comportements des autres êtres humains116(*).
Généralement , cependant , le mot leadership est
un vocable anglais qui englobe tous les aspects soulignés ci-dessus et
s'applique à une personne pour la conduite de sa vie personnelle ,
à un groupe des personnes , tout comme une entreprise de taille moyenne
ou de très grande taille, au sens du commandement militaire ou
à la direction des partis politiques ,des nations et des organisations
internationales117(*).
Bien entendu, les investigations se sont
dédiées à chercher l'idée, le secret qui porte au
succès de grands personnages de l'histoire. Il s'est
avéré une formule que tous les gagnants ont mis en pratique, et
sans laquelle ils ne seraient parvenus ni à être grands ni
à être célébres « leaders ». Il
est donc significatif pour un leader d'observer quelques conditions devant lui
permettre d'aboutir à un résultat escompté. Il s'agit
premièrement de diriger sa pensée vers un objectif
déterminé que l'on désire atteindre et ne pas en
détourner son attention. C'est la loi du plafond ou de profondeur. Elle
dispose que l'aptitude au leadership est le plafond ou la profondeur qui
détermine le niveau d'efficacité d'une personne. Lorsque la
vision d'une personne est faible et que ses savoirs faire sont aussi faible,
elle se remarque par l'absence de l'intuition et de l'impulsion positive.
Deuxièmement, il faut élaborer un plan pour réussir
à atteindre cet objectif. Un plan signé et
détaillée que l'on doit suivre jour après jour, et qui
fera que son activité soit organisée et pleine d'enthousiasme.
D'où la notion de planifier dans la loi de navigation ou n'importe qui
peut barrer le navire, mais pour tracer le cap, il faut nécessairement
un leader. Troisièmement, il y a à développer un
désir sincère de réaliser ce que l'on veut obtenir. C'est
le désir ardent qui est la plus importante motivation de l'action.
Désirer obtenir les succès résulte donc de l'habitude
à atteindre ses objectifs. Quatrièmement il faut avoir une grande
confiance en soi-même. Cette confiance est rencontrée dans ses
propres capacités et aptitudes pour pouvoir arriver au succès, en
refusant toute idée d'échec et en accordant la plus grande
importance aux qualités positives que l'on possède plutôt
qu'aux faiblesses ou aux possibilités de défaite. L'on doit
stimuler la confiance en soi-même et en ses propres capacités.
L'on doit concentrer son esprit sur ses qualités positives, sa
capacité de réussir et non sur les problèmes impossibles
à résoudre. Mais avoir confiance en soi-même ne signifie
pas s'en orgueillir ni vivre en s'attribuant « des certificats
de bonnes conduite » et des excuses pour ses propres manquements Il
faut donc affronter honnêtement ses propres erreurs et travailler
constamment pour les corriger. Mais jamais il ne faudrait penser être
inférieur à ce qu'on est. Sinon, il aurait là un mensonge
qui peut mener à la lâcheté. La réalisation ou
l'échec d'un exploit dépend en bonne partie de l'image qu'on a de
soi-même.
Enfin, l'on doit se consacrer d'une façon tenace et
inlassable à l'objectif que l'on recherche, sans se laisser
décourager par les obstacles , les critiques , les circonstances
contraires ou les pensées , les actions ou les propos négatifs
des autres. Cette énergie concentrée vers la réalisation
d'un objet favorise de nombreuses opportunités. Ces dernières ne
se laissent pas attraper par ceux qui ne font rien. Au contraire, elles
s'approchent génereusement de ceux qui osent attaquer ou travailler avec
force pour arriver au succès118(*).
Bref, il s'agit là d'une formule de base dont les
congolais doivent graver non seulement dans leur mémoire par la
répétition et l'étude, mais aussi qu'ils doivent
appliquer dans une logique. Cela à la manière d'un capitaine qui
conduit le bateau d'un port de départ vers un autre d'arrivée
sans se perdre dans la mer malgré le déferlement des vagues.
C'est ainsi qu'un leader doit exercer un certain nombre des fonctions dans la
conduite de la nation congolaise
III.4.2. Les fonctions d'un leader.
Construire un pays riche très prospère en RDC
exige de bons leaders. Ceux-ci doivent remplir certaines fonctions importantes.
HEMPHILL119(*) en
reconnait cinq au leader. Il s'agit de poursuivre l'objectif du groupe,
l'administrer, pousser la troupe à renforcer son sentiment de
sécurité et agir sans considérer son propre
intérêt mais celui du groupe.
Dans cet ordre d'idée, la fonction de
« leader » est une forme d'interaction sociale
s'exerçant entre individus qui occupent cette position et les membres du
groupe. Poursuivre l'objectif du groupe pour un leader consiste à
inventorier les besoins du groupe et décider d'y apporter solution en
tenant compte du plan d'action tracée par eux et pour eux-mêmes.
Ce plan d'action arrivera à convertir en réalité ce qui,
maintenant existent dans les pensés. Le plan d'action évite les
délais, les retards initules, les attentes, les ajournements qui
retardent la réalisation des idéaux. Le fait d'avoir un plan et
la poursuite de la réalisation de ce plan détermine quoi faire,
quand le faire, ou le faire pour agir et créent une quiétude
inspiratrice c'est-à-dire une grande assurance dans l'action c'est ce
plan qui réveille le potentiel endormi que l'homme a dans sa
personnalité. Il fait sentir le battement de la force des talents, des
aptitudes et des capacités qui se reposent en lui et qui peuvent lui
apporter beaucoup de succès. Il est également
considéré comme une niveleuse ». C'est lui qui va
aplanir les difficultés et enlever les encombres qui bloquaient
l'homme sur le chemin. Il est considéré tout de même comme
un plan stratégique militaire qui signale au militaire chaque pas qu'il
faut faire ou éviter dans le combat. De cette manière, l'aptitude
d'un leader se mesure comme le plafond qui détermine le niveau
d'efficacité d'une personne. Il s'agit de la manière de
réfléchir (raisonner) en paliers successifs dans le travail afin
d'atteindre le meilleur résultat ou le meilleur des objectifs.
En outre, administrer revient à coordonner les
activités. Même si l'on est un leader visionnaire, la coordination
nous révèle que seul l'on ne peut rien. Le leader travaille en
équipe. Autrement dit, en concevant l'idée, il doit être
accompagné de ceux qui l'aideront à coordonner l'action. Il s'
agit de renforcer la capacité du groupe en montrant à chaque
individu l'importance du travail tout en le faisant jouir du résultat du
travail. C'est ainsi que plus le nombre de personnes qui travaillent
consciemment dans l'unité est élevé, plus le
résultat est satisfaisant surtout lorsqu'elles jouissent les fruits de
leurs labeurs121(*) .
Certes, toute personne a besoin de la sécurité,
dans tous les domaines de la vie. Qu'il s'agisse de la sécurité
sociale, de la sécurité alimentaire, de la sécurité
des biens, de la sécurité lors de la circulation que de la
sécurité du groupe,... cette sécurité doit
être permanente afin que chaque membre de la communauté se sente
dans son bain d'oeuvrer librement à ses occupations.
Dans une communauté, l'intérêt individuel
est sacrifié à l'intérêt collectif. C'est la raison
pour laquelle, le leader est le premier à obéir à cette
norme. Ainsi, il doit agir sans considérer son propre
intérêt, mais celui du groupe122(*). Quand les leaders congolais renonceront aux
intérêts personnels (égoïstes) et aux
intérêts étrangers, ils travailleront pour
l'intérêt du Congo et de tous les congolais tout en assurant la
sécurité de leur pays ou des congolais. Ainsi, les leaders
congolais auraient répondu à la question où voulons-nous
amener le pays ? C'est-à-dire ce point d'arrivée est-il
favorable, agréable et communautaire. C'est pour combien de temps que
nous y serons. Aussi, faudrait-il donner les impulsions à toutes les
situations inacceptées où les congolais ont perdu la confiance en
eux-mêmes en croyant qu'ils ne peuvent rien faire sur cette
planète.
Tout de même faudrait-il se sacrifier pour le bonheur de
son pays. Le congolais doit voir les priorités et refuser les
alternatives à la victoire en vue de trouver les moyens de gagner ou
d'atteindre le dernier palier de priorités.
Le même congolais doit avoir la confiance aux autres
congolais. Il doit avoir la compétence, être un homme de relations
et avoir des bons caractères. Il s'agit là les qualités
pour personnifier le leadership. C'est avec une vision de haut sommet des
performances que les leaders peuvent conduire les troupes.
Les leaders congolais doivent, enfin, former d'autres leaders.
L'objectif est de préparer une succession durable et objective portant
la confiance ou le fondement du « leadership ». C'est ainsi
qu'ils doivent servir leur nation.
En définitive, il faut retenir que les personnes, les
associations ou les pays sans buts vagabondent sans jamais parvenir nulle part.
Ce sont les objectifs qui favorisent la concentration sur le résultat et
qui suscitent chez les individus, le souci de l'accomplissement et du
progrès.123(*)
Mais attendre les objectifs nécessite des stratégies.
III.4.3. Les stratégies d'un leader
Pour que le leader puisse bien conduire la troupe, il doit
avoir des stratégies dans plusieurs domaines. Celles-ci peuvent
être regroupées en trois niveaux.
D'abord, les stratégies de résolution des
problèmes ou des (conflits). Ce sont les heuristiques qui sont les
techniques puissantes pour résoudre un problème. Leur choix doit
dépendre beaucoup de problèmes et de la finalité
poursuivie en s'attaquant aux causes et non aux effets.
Ensuite, les stratégies dites de contrôle qui
organisent le processus de résolution du problème ou
d'accomplissement de la tâche. Ces stratégies de contrôle
contiennent une part de surveillance, de diagnostic et de correction.
Enfin, les stratégies d'apprentissage qui sont des
stratégies pour acquérir les différents types de savoir
que l'on a déjà décrits. Autrement dit, avoir un point de
départ et aller de victoire à victoire à la
manière des vagues successives.
Bref, il faut avoir un leader de l'impulsion, de l'intuition,
de vision et serviteur dans un esprit de partage équitable du revenu
national. C'est le leader caractérisé qui peut orienter ce
dessein pour permettre à tous de bâtir une existence acceptable.
C'est-à-dire une existence qui doit être loin du spectre de la
misère et de la faim. C'est à l'exemple de toute entreprise qui
a la volonté de se tailler la part du lion des bénéfices
provenant d'un marché futur. Il s'agit donc à la nature d'une
entreprise qui doit se doter des avantages décisifs au client tout en
construisant son avenir et non s'imaginer ; c'est-à-dire stimuler
sa révolution.
III.4.4. Le leader congolais et la révolution
Nous pensons que le leader congolais devrait- suivre les
idées révolutionnaires d'ANTOINE GRAMXI124(*) qui privilégie la
révolution douce. Cela doit avoir deux phases.
D'abord, la phase de la conscientisation c'est-à-dire
la sensibilisation de la population, leur enseigner l'éducation civique
et politique de masse. On ne peut réussir une révolution sans les
masses populaires. Et lors qu'elles sont mobilisées et
politisées, elles dégagent les énergies telles que
qu'aucun pouvoir oppresseur ne saura résister126(*). Cette conscientisation
comme première phase de la révolution douce a été
témoignée par Jules chomé en ces termes :
« Je garderai toujours le souvenir de ce soir
où quand nous avions fini de travailler et que je me préparais
à regagner mon hôtel ; je montais à l'étage
pour saluer madame Mulele et que je trouvais là, assise par terre devant
la télévision, parce que l'ambassade manquait des sièges,
les petits Lumumba mêlés aux petits mulele... une quinzaine
d'enfants ayant retrouvé une atmosphère familiale.
A cette époque, j'avais en conscience de
l'extraordinaire présence de Mulele , de la gravité avec laquelle
il abordait le problème de son pays. Il n'avait pas encore
été en chine. Il n'avait eu besoin d'aller en chine pour
être convaincu de ce que seule une évolution pouvait
débarrasser le Congo des traitres à la solde de l'étranger
et permettre au peuple de prendre en mains ses propres
destinés127(*)... ».
Ensuite, la phase de l'exercice du pouvoir qui consiste
à l'instauration de la justice sociale. Cette seconde phase
nécessite le concours de plusieurs forces qui sont constituées de
tous les participants à l'appareil idéologique de l'Etat,
notamment les intellectuels parce que la révolution consiste aussi au
renversement des modes de penser. C'est ainsi que GRAMXI insiste sur la notion
de l'idéologie et l'instauration de la justice sociale.
Autrement dit, le leader congolais pour qu'il réussisse
la révolution dans son pays, il doit travailler avec la masse. Il doit
la conscientiser et la sensibiliser de là il veut amener le pays dans
une justice sociale, fondement de toute paix en société. C'est
ainsi que ce leader prétendra changer le cours de l'histoire.
III.4.5. L'autoproduction
Par l'autoproduction, nous entendons le fait de produire
soi-même, ce dont on a besoin, et entreprendre de produire ce dont on
aura besoin. Et nous savons que personne ne peut produire seul ce dont il a
besoin. De ce fait, la nécessité de complémentarité
s'impose ; d'où les facteurs de production comme l'homme, le
travail, la nature et le capital. L'homme doit travailler dans la nature dans
le but de rendre sa vie plus agréable, plus facile et plus vivable en
communauté128(*).
C'est ainsi que par rapport aux richesses naturelles du Congo
par exemple l'autoproduction est une nécessité, l'exploitation de
nos minerais et leur transformation au Congo. Il s'ajoutera la
mécanisation de l'agriculture et la pêche afin de pouvoir
gérer la faim.
Cependant, cette autoproduction sera renforcée par un
certain nombre de facteurs. Parmi ces facteurs l'implantation sur le
territoire congolais des industries et des laboratoires médicaux pour
gérer soi-même la santé. il faut également
l'acquisition de la technologie et l'érection des universités
technologiques.129(*)
Si donc les pistes ci-dessus sont appliquées
correctement, le Congo peut tenter de mettre en terme aux intérêts
de grandes puissances qui gangrènent sa souveraineté depuis son
indépendance en 1960.
Bref, l'autoproduction libère de la dépendance
même si l'on ne peut produire seul ce dont l'on aura toujours besoin.
III.4.6. Le leader dans l'architecture
Nous voulons épingler ici la notion d'architecture
stratégique. Dès lors ` « l'architecte »
doit avoir la capacité de rêver ce qui n'est pas encore. C'est
à l'exemple d'une cathédrale là où n'existe qu'une
plaine balayée par le vent et une élégante travée
qui enjambe un gouffre jusque là infranchissable 130(*) dans le but d'y construire
ce qui n'est qu'un dessein, un ensemble des visions, des pensées ou
rêves qui peuvent permettre d'accéder à la
résolution du problème. Mais, il faut également
élaborer un plan, permettant de transformer son rêve en
réalité. C'est un dessein d'idée cartographiée.
L'architecte doit être à la fois rêveur et dessinateur. Il
marie l'art et la technique pour matérialiser ses rêves
(desseins).
Sur ce, MEISTER écrit : « science et
techniques sont avant tout des phénomènes sociaux, maniés
par des hommes en fonction de leurs besoins et leurs
intérêts »131(*). C'est à cela que les leaders congolais
doivent s'accrocher et réfléchir de la sorte pour dessiner la
vision de la RDC.
Toutefois, chaque entreprise a sa propre architecture de sa
formation. Elle est constituée d'une infrastructure technologique
moderne et de modes dominants de communication entre individus ainsi qu'entre
services. Le Congo doit également avoir son propre leadership de sa
formation. Il doit avoir une base solide dans la conception politique, la
réalisation de cette politique dans une administration flexible entre
les gouvernants et les gouvernés.
Son élaboration va dans le sens de résoudre les
défis en se concentrant sur les avoirs (richesses) la capacité
intellectuelle et les techniques et technologies.
Dans cette perspective, la RDC doit avoir également sa
propre architecture sociale. Celle-ci doit élaborer des normes des
comportements concrets à une hiérarchie de valeurs implicites. Il
s'agit des valeurs et des comportements que le leader doit chercher à
recruter. C'est ainsi que le Congo a son propre service financier qui est une
liquidité dans le bilan. Il a également son système de
formation comptable et le budget d'investissement. Ce système se repose
nécessairement sur une conception de paiement d'impôt et taxes,
des ressources provenant des entreprises étatiques et
paraétatiques, du tourisme et du porte feuille.
Et enfin, le Congo a besoin d'une architecture
stratégique. Il s'agit, pour, le leader, de déterminer quel
nouveau problème va se présenter et entreprendre les
préventions en temps utile. Il compte proposer dans un temps fixe les
objectifs à atteindre et entreprendre l'exécution. En fait, se
doter d'une architecture stratégique, c'est fondamentalement dessiner
un plan de mise au point de nouvelles fonctionnalités d'acquisition, de
nouvelles compétences ou de migration de compétences existantes,
d'acquisition de nouvelles technologies et techniques et de configuration
d'interface avec d'autres pays, puis d'un contrôle total et effectif du
territoire national. Ces options du leader doivent aller de
génération en génération et d'année en
année. Ce type de leader ne doit pas être source du malheur, en
érigeant des barrières ou des situations qui arrêteront les
générations à venir dans un domaine quelconque pouvant
rendre la vie vivable. Il ne doit pas l'être non plus en discernant les
fondements sur lesquels s'est construit le monde où ils vivent
aujourd'hui, en comprenant la complexité du temps présent et la
diversité du monde actuel dans la domination géographique
institutionnelle, socio-économique et culturelle en confortant
l'histoire nationale de son pays à une vision plus
générale de l'histoire du monde et en replaçant dans le
cadre chronologique, dans l'enracinement historique et dans l'aire
géographique des nombreux faits.132(*)
Dans ce cadre, un bon leader doit donc en tirer les meilleures
leçons en vue de prendre des décisions déterminées
au profit de l'intérêt national. Il doit le faire accompagner des
dispositifs scientifiques-techniques et technologiques dans le but de la
consolidation de son territoire qui pourra faire échec aux
intérêts définis par les étrangers sur la
souveraineté de son pays.
III.4.7. Promotion de l'intérêt national
Notons ici qu'une réflexion stratégique sur la
définition de l'intérêt national congolais doit être
bien murie. Les institutions nationales doivent veiller quotidiennement
à la consolidation de l'unité nationale, vetrice d'une nouvelle
puissance nationale. Au Congo, il doit y avoir aussi la notion de la morale
publique pour promouvoir la bonne gouvernance et le respect de la chose
publique.133(*) Il faut
adjoindre ici la lutte contre la concussion, la pénurie, le
détournement des deniers publics, la non personnalisation du pouvoir et
l'impunité. Si une telle politique est mise en oeuvre de manière
efficace, les ressources de la RDC peuvent soutenir et entériner la
consolidation de sa souveraineté. Ce qui nécessitera d'être
accompagné par des dispositifs scientifiques techniques et
technologiques.
III.5. LES DISPOSITIFS SCIENTIFIQUES TECHNIQUES ET
TECHNOLOGIQUES
C'est avec la technique et la technologie que l'homme peut
transformer la nature pour rendre sa vie facile et agréable. Elles nous
permettent de fabriquer des biens utiles pour nous-mêmes. C'est l'auto
fabrication qui peut faire face aux intérêts de grandes puissances
sur la souveraineté d'un pays comme la RDC pour atteindre cette
finalité, comprenons en premier lieu ce qu'est la technique et la
technologie dans un contexte congolais où les défis sont
multiples. Il s'agira également de tenter de rapprocher l'homme et la
technique pour terminer par la possibilité pour les congolais
d'acquérir la technique et la technologie.
En effet, dans la vie humaine, rien ne marche sans dispositif
technique. C'est-à-dire les mécanismes nécessaires
à une action ou les mécanismes qui concernent les applications de
la connaissance théorique dans un domaine quelconque.134(*) C'est la raison pour
laquelle les concepts comme technique commerciale, technique militaire,...
existent avec force. Toutes ces techniques dépendent de l'ensemble de
connaissance ou d'études d'une valeur universelle,
caractérisé par un objet et une méthode
déterminée et fondée sur des relations objectives
véritables. Aussi, le concept « Scientifique »
exprime-t-il une qualité conformément aux exigences
d'objectivité, de précision et des méthodes du savoir. Il
oriente nos pensées dans les procédures qui nous permettent
d'atteindre le but assigné, tout en utilisant les techniques d'outil ou
du matériel utilisé qui sont la technologie.
De même, le concept « technologique
» exprime cependant, les qualités de cette technique.
La technologie, quant à elle, indique l'ensemble des
procédées employées pour produire une oeuvre ou obtenir un
résultat déterminé ou simplement un ensemble des
procédés méthodique fondé sur des connaissances
scientifiques et employés à la production d'un bien.
Certes, pour Bernard135(*) le progrès technique se manifeste soit par
une augmentation de l'efficacité des facteurs de production soit par la
disponibilité de biens nouveaux ou de meilleures qualités. Dans
le premier cas, il s'agit d'une innovation de procédés et dans le
second, d'une innovation de produits. De plus, l'innovation consiste à
l'intégration du progrès technique dans la production par
opposition à la découverte qui se situe dans le laboratoire.
C'est avec les innovations et les découvertes scientifiques qu'on peut
rendre sa vie facile et agréable comme difficile aussi. Cela suppose
donc quelques défis à relever.
Dans cette perspective de l'indépendance du Congo, le
pays est confronté à plusieurs défis dont ceux ayant trait
aux techniques. Il ya lieu d'enregistrer le défi pour la RDC de
comprendre que si le Nord est dit développé, c'est grâce au
progrès technique et technologique auquel elle n'a jamais songé.
C'est aussi de savoir et comprendre que tout ce qui existe sur la terre comme
richesse est bien le produit des applications pratiques, de découvertes
scientifiques, techniques et technologiques pour lequel le pays ne rêve
pas encore. D'autres défis pour le pays, sont de mobiliser son aptitude
à exploiter ses ressources pour lui-même, d'exploiter le
progrès scientifique pour améliorer la vie de ses populations et
de promouvoir les productions congolaises c'est-à-dire le rendre
compétitives.
Par conséquent, les congolais doivent savoir que la
détention ou la recherche de la technologie est la clé du
développement. Sur ce, SEYMOUR WHITAKER136(*)
écrit : « par vagues successives, les progrès
techniques ont permis de répondre aux attentes en fournissant de
nouveaux instruments permettant l'accès du grand nombre à la
consommation culturelle comme la Radio, la télévision et
l'internet. Dans tous les domaines, les progrès technologiques ont
permis d'améliorer et d'augmenter la production. Plus important encore,
ces progrès se sont accompagnés d'un abaissement tout à
fait remarquable de prix de ces produits ; ce qui peut permettre à
la masse des consommateurs d'en profiter.
Depuis longtemps, notre pays n'a entrepris une richesse
avec succès dans le domaine de production de techniques. Il s'est
borné à la commande des biens à forte valeur
ajoutée au lieu d'entreprendre les mécanismes d'acquisition des
matériels permettant de fabriquer les produits en fortes valeurs
ajoutées.
C'est pourquoi, les ressources naturelles de la RDC sont
exportées, extraites puis traitées légèrement dans
la finalité de faciliter le transport vers les industries pouvant les
traiter afin de les rendre utiles à l'homme. Ces ressources après
avoir été raffinées et traitées, elles prennent une
autre forme et exercent une fonction. Et le produit fini de ces ressources
coutera plus cher que le prix initial de ces ressources. Ce prix dépend
également de la valeur et de l'utilité c'est-à-dire de
l'appréciation qui commandite l'offre et la demande. En comprenant cette
logique, pour que la RDC et ses potentialités pèsent sur la
scène mondiale, les congolais doivent entreprendre à traiter,
à raffiner et à donner une forme et une fonction à leurs
ressources naturelles. De cette façon, ils devront participer à
la fixation des prix des produits dans le commerce mondial137(*).
Néanmoins, cette participation à la fixation de
prix et son respect n'est possible qu'en se basant sur la maitrise de
stratégies de résolution des problèmes, de contrôle
de processus mentaux afférents, d'apprentissage des techniques et
technologies. Ceux-ci se font suivre des innovations de procédures et
des compréhensions de fait dans des domaines déjà
explorés ou entièrement nouveaux. Dans ce cadre, il faut
expérimenter le rôle de ces technologies en tenant justement
compte d'avoir fait recour à de grands rêveurs ou penseurs
c'est-à-dire avoir une bonne idée, se façonner un dessein
et entreprendre la réalisation, avec le courage sans y détourner
tout en profitant de toute les opportunités qui se présentent au
cours du processus de la réalisation. De cette manière,
unanimement les problèmes de la RDC pourraient être résolus
par les congolais, pour les congolais et au compte des congolais.
C'est ainsi que ce travail aura pleinement atteint son but
dans un jalon du processus de questionnement, du développement social et
d'expérimentation collective rendant la vie facile, agréable et
vivable en communauté. La maitrise de toutes ces techniques
technologiques conduit à une renaissance considérable sur la
scène internationale.
Pour les Etats, il en est arrivé à ce stade
où anéantissement de la nation adverse est devenu la raison
d'Etat de la nation la plus forte. Loin de là où nous sommes
actuellement, les productions techniques et technologiques doivent être
orientées vers l'acquisition des produits de pointe. De plus, seul
l'économie ayant intégré une modernisation technique et
technologique est à forte valeur ajoutée et est
compétitive sur le plan national. De même, la politique ayant
développé le système de NTIC, est plus ou moins stable par
suite d'information permanente à l'égard de leurs leaders
visionnaires. Enfin, ce sont les pays industrialisés dits
développés qui se donnent les prérogatives de gérer
le monde138(*).
La mise au point des satellites artificielles, chef-d'oeuvre
de géni, en même temps qu'elle suscite l'administration, rend plus
imminent et plus sensible le danger d'un bombardement atomique soudain en
n'importe quelle partie du globe. Elle permet, non seulement d'avoir les armes
sophistiquées et electronisées, mais aussi permet un
contrôle effectif sur la scène tant nationale qu'internationale.
Sur ce, une information complète et fiable pour la
sécurité et de ses biens est disponible à tout le
temps.
Notons cependant que la science qui libère les hommes
permet leur épanouissement et accroit leur bonheur, devient un fardeau
chaque jour plus terrible, en bouleversant l'univers et en donnant maladroit et
à des politiciens sans scrupule.
Pour ce faire, LABANA écrit que le progrès
technique affecte sous toutes ses formes (politiques, militaires, culturelles
et économiques) le jeu des relations internationales. Il accentue
l'interdépendance des éléments constitutifs du
système international et favorise l'unification ou champ d'action de
tous les acteurs. Mais en même temps, il accroit les contrastes et les
écarts des puissances entre les mêmes acteurs. De plus, il
introduit les nouvelles sources de tension et des nouveaux facteurs de
domination139(*).
Par conséquent, les inventions techniques ont aboli
l'obstacle de la distance entre les unités Etatiques. Les moyens de
déplacement et de transports sont devenus de plus en plus efficace.
La communication est devenue très performante avec les
appareils sophistiqués comme la sécurité est
assurée par des appareils programmés dans ce domaine, etc.
Avec la technique et la technologie, la fabrication de ce dont
on a besoin est possible. C'est pour cette raison que les hommes ayant
maitrisé la technique et la technologie décident jour
après jour de mettre sur terre un nouvel objet et ils y parviennent.les
objectifs découverts sont toujours adaptées ou
améliorés en vue d'une adaptation à la situation
présente.
De ce fait, LANARES a pensé qu' « il
semble que le génie de l'homme soit sans limites et qu'aucun secret ne
puisse résister à ses recherches »140(*). Pour dire, l'homme se met
au travail pour rendre l'environnement favorable pour lui, et à la
recherche pour accéder ou découvrir les choses cachées
soit pour trouver les mécanismes qui lui permettront d'atteindre son
objectif. C'est de cette manière que les congolais doivent
réfléchir dans la poursuite de leur économie en y
intervenant la technique et la technologie adaptées.
III.5.1. Acquisition de techniques et de technologies
Les techniques et les technologies peuvent être acquises
de plusieurs manières, selon KAKULE MATUMO KITSWIRI141(*).
D'abord, en offrant des bourses d'études. Il s'agit
pour un pays de recruter les étudiants capables dans ce domaine et de le
faire étudier dans des universités de pays à haute
technique et technologie. Les étudiants doivent y aller avec but
(objectif) bien déterminé. Après ces études, ils
doivent rentrer au pays pour y entreprendre les expérimentations ;
c'est-à-dire l'application de ces connaissances acquises.
Aussi l'on doit inviter ou organiser l'émigration des
techniciens et des professeurs des pays en forte technique et technologie en
vue de venir enseigner d'une manière plus pratique les étudiants
en spécialisation dans divers domaines de production technique
technologique.
De même, par imitation, le pays doit acheter un produit
quelconque. Avec ses propres techniciens, il démonte ce matériel
puis le remonte pièce par pièce tout en se fabricant des
pièces analogues.
Au bout de deux ou trois essais, le pays arrive souvent
à se procurer de bonnes imitations du produit original.
Ensuite, par association, un pays doit s'associer à une
grande entreprise de production technique et technologique. En travaillant
ensemble, il sera en train de former ses nationaux. Et à un moment
donné, il commencera à produire lui-même et à
améliorer sa production.
Enfin, par un grand contrat sur un produit de haute
technologie, un pays doit souhaiter se le procurer. Les quantités ont
alors subdivisées en trois lots. Un premier lot sera livré par
l'usine du pays concepteur (fournisseur) ; un deuxième sera
livré en pièces détachées puis monté dans le
pays acheteurs (client). Et, enfin, un troisième sera fabriqué
dans le pays acheteur pour un transfert de la technologie142(*).
Dans cette perspective, les congolais doivent
réfléchir pour aller vers une économie compétitive
sur la scène mondiale, dans une maitrise progressive de la technique et
de la technologie. Ceci permettra que la RDC soit consolidée sur son
territoire et que sa souveraineté ne puisse subir plus
d'interférences. Elle sera ainsi respectée par les grandes
puissances. Et quand elles auront besoin de s'ouvrir à la RDC, elles
réfléchiront deux fois avant de venir.
III.6. LA MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF DIPLOMATIQUE
La puissance est fonction d'une politique
étrangère ambitieuse et volontariste.
En tout état de cause, il faut nécessairement
une nouvelle politique étrangère pour la RDC.
La politique extérieure d'un pays doit être une
corrélation de son histoire, c'est-à-dire que, pour comprendre
les grandes lignes d'une politique extérieure ou pour établir ce
que peuvent être ses principes forts, il est important d'étudier,
avec minutie, sa constitution.
Ainsi, pour ce qui est de la politique extérieure de la
RDC, il est de la haute importance de comprendre toutes les étapes de
création du Congo en tant qu'Etat afin de cerner les différentes
interactions et leurs lignes de forces pour affirmer sa souveraineté.
En effet, l'Etat indépendant du Congo a
été reconnu comme propriété du ROI LEOPLD II suite
à sa ruse de très haute voltige.
Le roi avait fait croire, à l'époque, aux
grandes puissances que le Congo serait une colonie internationale où
tout le monde pouvait accomplir des affaires sans obstacles.
Cependant, lors de la conférence anti-esclavagiste de
Berlin en 1889, le Roi de Belge s'appropria tout seul le droit sur le Congo
à la désespérance des puissances à qui la promesse
avait été donnée.
Désormais, tous les Etats leurrés veulent
rentrer dans leur droit sur le Congo. C'est ainsi que, toute action des
puissances est orientée dans une logique de se rapprocher le plus
près possible, des ressources du Congo pour leur exploitation et leur
contrôle. Ils ont mis en place un système pour piller les
ressources de ce pays.
Cet aspect de notre histoire ne semble pas être surement
pris en compte par les acteurs de la diplomatie en RDC. Pourtant c'est ce
contre quoi la politique extérieure du Congo devrait lutter. Elle
nécessiterait d'être à mesure d'intégrer cette
constance de la convoitise étrangère de nos ressources et le
besoin d'une défense de l'intérêt national. Ce dernier est
le noyau de toute politique étrangère. L'intérêt
national doit être appréhendé de façon
objective143(*).
C'est-à-dire qui se conçoit comme la maximisation de la puissance
dans le sens à imposer sa volonté à d'autres Etats. Cet
intérêt national rassemble en fait, la sécurité
nationale, la prospérité nationale, le destin collectif et
l'identité nationale. Ainsi, la survie de l'Etat en dépend. Ces
quatre composantes de l'intérêt national ne sont
réalisables que grâce à l'industrialisation du pays.
Celle-ci pourra permettre la création de l'emploi pour assurer le
bien-être des citoyens, car la dignité des hommes libre est dans
leur force de travail. L'industrialisation est aussi possible à la
faveur de l'électrification du pays. Aujourd'hui plus rien ne peut
s'opérer sans l'énergie électrique. Ainsi, les
élites congolaises devraient-elles diriger leurs efforts dans
l'exploitation du bassin du fleuve Congo et de ses enfluents ainsi que d'autres
cours d'eaux pour la production de l'électricité.
Par contre la nouvelle diplomatie doit être efficace,
dynamique, appropriée et adaptée au contexte régional et
mondial global. Elle doit intégrer la politique de bon voisinage.
Celle-ci implique la garantie d'un engagement à la non
agression avec les Etats voisins.
Dans ce cadre, la politique étrangère de la RDC
doit introduire l'ambition de ce pays à un rôle international.
Elle doit porter le pays à un rang diplomatique honorable dans la
hiérarchie des puissances mondiales. Les voies de rénovation
doivent passer par la construction d'un Etat stable. L'on doit prendre en
compte les contraintes découlant des événements
historiques du pays, des guerres d'agression et des rebellions armées
qui rythment l'évolution politique du pays.
En revanche, les relations avec l'Europe, les USA, la Russie
et les nouvelles puissances émergentes comme la Chine ou l'Inde
occuperaient une place dans le renouveau diplomatique. Tout en sachant que les
relations d'un pays avec d'autres reviennent dans la recherche dans ces pays
des ressources et des opportunités qui peuvent contribuer à
l'augmentation de la puissance et de la prospérité
intérieure. Ainsi, le professeur KAKULE MATUMO KITSWIRI affirme que
« lorsque la politique étrangère d'un Etat n'est pas
conçue comme le prolongement de sa politique intérieure, elle est
inopérante et contribue à faire du pays une risée d'autres
Etats »144(*).
C'est dans cette perception que l'intérêt
tiré des relations internationales doit être bien
appréhendé. C'est pourquoi nous devons développer un
discernement des dynamiques et d'évolution du système
international. Il faut dégager aussi, la capacité d'analyse des
faits et des événements internationaux. La RDC doit donc oeuvrer
à intégrer dans ses décisions la participation aux
rencontres diplomatiques importantes de certaines organisations internationales
ou de certains Etats. Cependant, ces rencontres doivent coïncider avec son
intérêt national.
De même, les décisions de politiques
étrangères doivent être arrêtées par rapport
à la géopolitique de la RDC dans le contexte régional et
mondial. Le pays doit oeuvrer à sortir l'Afrique de l'étourdie
diplomatique qui place tous ses Etats et leurs ressources autour des ambitions
rivales des puissances mondiales.
Dans cette optique, il faut l'impression d'un nouveau style et
d'une nouvelle pratique des relations internationales.
En effet, la coopération internationale doit être
basée sur la force de proposition. En d'autres termes, l'influence
c'est-à-dire la capacité d'imposer sa volonté par la
persuasion. Elle doit aussi être basée sur la
détermination de gérer des crises politiques avec les autres
Etats de la région.
Somme toute, la RDC a aujourd'hui le devoir de s'engager dans
la construction de sa grandeur et de sa puissance ainsi que d'assurer sa
prospérité. C'est après l'assurance de sa puissance
qu'elle pourra prétendre consolider sa souveraineté qui a besoin
d'un dispositif économique autonome.
III.7 LA MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF ECONOMIQUE
Le dispositif économique est aussi important dans la
consolidation de la souveraineté de la RDC.
Pour consolider sa souveraineté, la RDC doit se doter
d'une économie forte, compétitive et productive. Elle doit
être une économie à vocation régionale,
c'est-à-dire, capable d'assurer l'intégration des Etats de la
sous-région.
En réalité, la RDC demeure un domaine minier,
énergétique, hydraulique et agricole. La transformation de ces
ressources est permissive d'une constitution d'une économie
intégrative. Ceci qui suppose la dotation en entreprises nationales
à grandes ambitions et à vocation multinationale. C'est par
exemple, les industries, les compagnies pétrolières et
minières, ...
Par ailleurs, le bassin du Congo se trouve être à
la base de l'industrialisation. Avec ses 650 milliards de KW de réserves
annuelles d'énergie hydroélectrique,145(*) la RDC est appelée
à devenir la première région industrielle de l'Afrique
centrale. Elle doit être le centre principal de l'industrie lourde du
continent, grâce aux accumulations des matières premières
précieuses qu'elle pullule. Il faut aussi des raffineries pour
l'exploitation des ressources pétrolières du pays.
La RDC doit ainsi devenir un grand vendeur de
l'électricité sur le continent africain. Les dividentes de cette
exportation énergétique doivent servir à la construction
de l'Etat et à la réalisation du bien-être social au niveau
interne. Ainsi, la SNL pourrait devenir une entreprise nationale plus forte et
dotée des moyens nécessaires pour le maintien du courant et
l'exportation de ce dernier à l'étranger. Elle doit aussi, par
exemple, procéder à l'installation d'une industrie
métallurgique, d'un important centre de construction
aéronautique, des aciéries alimentant les centres de
constructions navales, des automobiles et des machines agricoles.
Bien entendu, la promotion de l'agriculture est aussi
importante pour la croissance de la puissance de la RDC. Ses vastes
étendues fertiles et non exploitées devraient faire l'objet de
grands projets agricoles pour leur mise en valeur. Ainsi, nous le rappelons, la
mécanisation de l'agriculture s'avère nécessaire pour la
suffisance et l'autosuffisance alimentaire. La réponse à
l'actuelle faim qui sévit dans la corne de l'Afrique et dans le reste du
monde devrait trouver son apaisement grâce aux produits alimentaires de
la RDC. C'est pour quoi, une politique agricole bien appropriée doit
être mise en place.
Il faut adjoindre d'importantes industries de chimie
minérale pour la production de divers engrais et des industries de
chimie synthétique146(*).
Ainsi, il faut la réhabilitation de la
sidénurgie de Maluku. Cette dernière est l'une des industries
éventuelles de transformation du cuivre. Il faut aussi la restauration
du Barrage d'Inga. C'est ce dernier qui était qualifié,
autrefois, à tort, d'éléphant blanc ; alors que c'est
un facteur de puissance pour le pays. Son énergie constitue une source
d'argent pour le pays.
En définitive, il revient à la RDC de s'assumer
pleinement et de mobiliser tous ses atouts nécessaires pour passer d'une
puissance virtuelle à une puissance réelle effective. Tel est le
défi majeur que la diplomatie du pays doit relever.
CONCLUSION
Nous sommes à la fin de notre travail intitulé
« Les intérêts de grandes puissances et la
souveraineté de la RDC ». Dans l'accomplissement de ce
travail, la méthode dialectique soutenue par la technique documentaire
et celle d'observation directe avec une approche historique nous ont
été utiles.
Outre l'introduction et conclusion, notre étude est
subdivisée en trois chapitres. Dans le premier relatif aux
considérations générales, les concepts clé ont
été définis. Il s'agit notamment de l'intérêt
national, la grande puissance et la souveraineté. Il a été
question également de présenter la RDC et de décrire
l'aperçu de quelques grandes puissances.
Quant au deuxième chapitre, concernant l'incidence des
intérêts de grandes puissances sur la souveraineté de la
RDC ; nous y avons démontré la reconnaissance de colonie de
Léopold II. Dans cette même occasion, nous avons parlé de
la conférence anti-esclavagiste arabe de 1889 et des instruments
d'influence de grandes puissances en passant par les hommes d'Etat congolais,
le Rwanda et l'Ouganda, les nations unies et les sociétés
multinationales.
Nous y avons appréhendé aussi la nature des
intérêts de grandes puissances en termes d'intérêt
économiques et stratégiques, d'intérêt culturel et
des conséquences de la poursuite de ces intérêts de grandes
puissances.
Le dernier chapitre s'est penché sur les
mécanismes de la consolidation de la souveraineté de la RDC
vis-à-vis des intérêts de grandes puissances. Nous avons
examiné les stratégies à mettre en oeuvre pour faire face
aux intérêts de grandes puissances sur la souveraineté de
la RDC. Nous avons ainsi pensé à la refondation de l'Etat
congolais, aux dispositifs militaires, des services secrets et de
renseignement, à l'établissement d'un leadership efficace, aux
dispositifs scientifiques techniques et technologiques et d'autres dispositifs
diplomatiques et économiques.
Du reste, nous somme partis d'une problématique qui
s'est traduite à travers les questions suivantes :
1. Quels sont les intérêts de grandes puissances
en RDC ?
2. Quelle est l'incidence de la poursuite de ces
intérêts par les grandes puissances sur la
souveraineté de la RDC ?
3. Comment la RDC peut-elle faire face pour que sa
souveraineté ne soit pas mises-en mal par les intérêts de
grandes puissances ?
Les hypothèses de départ ont été
condensées de la manière ci-après :
- Les intérêts de grandes puissances en RDC
seraient d'ordre économiques étant donné que le pays est
avéré un scandale de matières premières
variées, les grandes puissances viennent en RDC à la recherche de
ces matières premières en vue d'assurer le fonctionnement et le
développement de leurs industries ;
- L'incidence de la poursuite de ces intérêts par
les grandes puissances sur la souveraineté de la RDC s'observerait dans
la manipulation des dirigeants congolais qui, même élus
démocratiquement ou au pouvoir par la force ont besoin d'un appui
multiforme de ces puissances pour conserver le pouvoir. Elle s'observerait
également dans l'instrumentalisation de certains groupes armés
soutenus par les pays voisins de l'Est qui servent de relais à ces
puissances. Ainsi, cette incidence se manifesterait-elle dans les interventions
répétitives des nations unies dont les différents bilans
semblent discutables que ça soit en 1960 ou aujourd'hui. Enfin, les
grandes puissances se seraient camouflées dans les structures comme les
ONG internationales et les sociétés multinationales en vue de
garantir les intérêts au pays .
- Pour que la souveraineté de la RDC ne soit pas mise
en mal par les intérêts des grandes puissances, la classe
politique devrait acquérir un esprit nationaliste qui impose une
définition claire des intérêts du pays non
négociable en vue d'une coopération internationale
gagnant-gagnant, la conversion de mentalité des citoyens en vue d'une
citoyenneté plus responsable, la primauté de
l'intérêt national sur celui des individus, le renforcement de son
indépendance économique par des mécanismes
d'électrification, d'industrialisation et de maitrise des techniques
ainsi que de la formation d'une armée républicaine et
dissuasive.
Après analyse des données, nous avons
réalisé que toutes nos hypothèses ont été
confirmées. En effet, la souveraineté de la RDC est mise en mal
suite à la faiblesse de l'Eta congolais malgré ses potentiels
énormes formulés par des auteurs d'un scandale géologique
de matières premières qui sont favorables aux fonctionnements et
développement des industries de grandes puissances. Ainsi, pour
consolider la souveraineté du pays, les dirigeants congolais doivent
mettre en place tous les mécanismes que nous avons
développés dans ce présent travail.
Eu égard aux multiples interventions de grandes
puissances, nous suggérons aux élites congolaises de bien
prendre conscience des menaces de la souveraineté de la RDC
Elles devront saisir l'opportunité qu'offre le pays au
regard de ses richesses convoitées par les grandes puissances pour
consolider sa souveraineté. Elles devraient se diriger dans une
perspective d'électrification, d'industrialisation, de construction des
infrastructures de communication, de transport et de sanctuarisation du
territoire national en vue de barrer toute tentative de préservation des
intérêts de grandes puissances au pays.
En définitive, il est de notre devoir d'avouer que nous
n'avons vraiment pas cerné tous les méandres de notre objet
d'étude.
A notre humble avis, nous pensons qu'il s'agit là d'une
modeste réflexion ouvrant les pistes de recherches ultérieures
sur les intérêts de grandes puissances et la souveraineté
de la RDC comme d'autres pays de la région.
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éd. Fioles, Montréal, 1996.
II. DICTIONNAIRES
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- Dictionnaire, Petit Larousse.
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- Encyclopédie Microsoft Encarta 2009, RDC, Page
Historique.
III. COURS INEDITS
- ESISO ASIA AMANI, Syllabus du cours de méthode
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- KADONY NGUWAY KPALAINGU, Cours de relations
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2008-2009.
- KATSUVA MUHINDO A, Théories et doctrines
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- K. MATUMO KITSWIRI P, Syllabus d'introduction à
la science politique, inédit, G1 RI, FSSPA, UOR/Butembo,
2007-2008.
v Cours d'histoire politique du Congo, inédit,
G1RI, FSSPA, UOR/Butembo, 2006-2007.
v Cours de politique étrangère de grandes
puissances, inédit, FSSPA, L2RI, UOR/ Butembo, 2011-2012.
v Cours de politique extérieure de la RDC,
inédit, L1R.I, FSSPA, UOR/Butembo, 2010-2011.
v Cours de la théorie de coopération
internationale et technique de négociation, inédit ; L2
RI, FSSPA, UOR/Butembo, 2009-2010.
- MATHE SEBI, Cours de géographie
économique, inédit, GARI, FSSP, UOR, 2008-2009.
IV. TRAVAUX DE FIN DE CYCLE ET MEMOIRES
- FUNDI LUKOKI, la souveraineté des Etats sur leurs
ressources naturelles : cas de la RDC, mémoire, inédit,
FSSPA, RI, UNIKIN, 2006-2007.
- KABUNGA KAKEMBA, la politique internationale de la chine
vis-à-vis de la RDC, TFC, FSSPA, UOR/Butembo, 2008-2009.
- KAKULE SIRIVAHANI, les mécanismes du
néo-colonialisme en Afrique subsaharienne, mémoire, RI,
FSSPA, UOR/Butembo, 2009-2010,
- KAKULE LUHI G, la politique étrangère de
la République démocratique du Congo face aux défis du
commerce international, mémoire, inédit, FSSPA, RI, UOR,
/Butembo, 2010-2011.
- KAMUHA MUNGANGA, Multinationales du Nord-Kivu,
mémoire, inédit, RI, FSSPA, UOR/Butembo, 2009-2010.
- NZANZU MUKESYAHIRA, la République
Démocratique du Congo, face aux enjeux géopolitique dans
les relations internationales en Afrique centrale, mémoire,
inédit, FSSPA, UOR/Butembo, 2010-2011.
- SANGBA MBOLOWELI B, les enjeux géopolitiques de
grandes puissances dans la sous région de grands lacs Africains,
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V. REVUES, RAPPORTS ET AUTRES
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- LANARES P, qui dominera le monde, SIT, Paris, 1982.
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-institute org/ documents/ regards /4pdf, consulté, mardi, 07/08/2012
à 9h :30'.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
0. INTRODUCTION
1
1. PRESENTATION DU SUJET
1
2. ETAT DE LA QUESTION
2
3. PROBLEMATIQUE
7
4. HYPOTHESE DE TRAVAIL
7
5. METHODES ET TECHNIQUES
9
6. OBJECTIF ET INTERET DU SUJET
10
7. DELIMITATION DU SUJET
12
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
13
CHAPITRE PREMIER: CONSIDERATIONS GENERALES
14
I1. DEFINITION DES CONCEPTS
14
I1.1 L'intérêt national
14
I1.2. Grandes puissances
15
I.1.3. Notion de souveraineté
16
I.1.4. Présentation de la RDC
21
a. La Période Précoloniale
22
b. La période
Léopoldienne : 1885-1908
23
c. La Période du Congo-Belge :
1908-1960
24
d. Le lendemain de l'indépendance de
la RDC
26
I.2.2.APERÇU DESCRIPTIF DE QUELQUES GRANDES
PUISSANCES
29
I.2.1. LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE
29
I.2.2.. LA GRANDE BRETAGNE
29
I.2.3. LA FRANCE
30
I.4. LA REPUBLIQUE POPULAIRE DE LA CHINE
31
CHAPITRE DEUXIEME: INCIDENCES DES INTERETS DE
GRANDES PUISSANCES SUR LA SOUVERAINETE DE LA RDC
34
II.1. La reconnaissance de la colonie de
Léopold II
34
.II.2.La conférence anti-esclavagiste arabe
de 1889
35
II.3. Instruments d'influence de grandes
puissances
37
II.3.1.Hommes d'Etat congolais
37
II.3.2.Rwanda, l'Ouganda et le Burundi
40
II.3.3.Les Nations Unies
42
II.3.4. Les sociétés
multinationales
43
II.4. LA NATURE DES INTERETS DE GRANDES
PUISSANCES
46
ÎI.4.1. Les intérêts
économiques
46
II.4.2. Motivation idéologique et
stratégique
49
II.4.3. Intérêt culturel
51
II.5. LES CONSEQUENCES DE LA POURSUITE DES INTERETS
DE GRANDES PUISSANCES
52
II.5.1. L'insécurité
52
II.5.2. Crise socio-politique et
économique
54
II.5.3. Problématique de l'unité
nationale
55
II.5.4. Crise de la démocratie en RDC
57
CHAPITRE TROISIEME: MECANISMES DE CONSOLIDATION DE
LA SOUVERAINETE DE LA RDC VIS-A-VIS DES INTERETS DE GRADES PUISSANCES
61
III.1. LA REFONDATION DE L'ETAT CONGOLAIS
61
III.1.1. La modernisation de l 'Etat congolais
et la réforme des services publics.
64
III.1.2.L'opérationnalisation de la
consolidation du territoire en RDC
65
III.1.3. Les besoins d'un Etat à
refonder
66
III.2. LE RENFORCEMENT DES DISPOSITIFS
MILITAIRES
70
III. 3. LA MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF DES
SERVICES SECRETS ET DE RENSEIGNEMENT
74
III.4. ETABLISSEMENT D'UN LEADERSHIP EFFICACE
77
III.4.1. Définition
77
III.4.2. Les fonctions d'un leader.
80
III.4.3. Les stratégies d'un leader
82
III.4.4. Le leader congolais et la
révolution
83
III.4.5. L'autoproduction
84
III.4.6. Le leader dans l'architecture
85
III.4.7. Promotion de l'intérêt
national
87
III.5. LES DISPOSITIFS SCIENTIFIQUES TECHNIQUES ET
TECHNOLOGIQUES
87
III.5.1. Acquisition de techniques et de
technologies
92
III.6. LA MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF
DIPLOMATIQUE
94
III.7 LA MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF
ECONOMIQUE
97
CONCLUSION
99
BIBLIOGRAPHIE
102
I. OUVRAGES
102
II. DICTIONNAIRES
104
* 1 MWAYILA
TSHIYEMBE , « Ambition rivale dans l'Afrique des
grands lacs » in le monde diplomatique. N°29, Janvier
1999, p. 49
* 2 NZANZU MUKESYAYIRA, La
République Démocratique du Congo face aux enjeux
géopolitiques dans les Relations internationales en Afrique centrale,
mémoire, inédit, FSSPA, RI, UOR/ Butembo, 2010-2011, p. 1
* 3 C Brackman, les nouveaux
prédateurs, politique des puissances en Afrique centrale, ed.
Fayard, Bruxelle, 2003, p. 49
* 4 Idem, p. 50
* 5 KAKULE MATUMO,
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* 6 ALCARDI mene, La
politique africaine des Etats-Unis, Ed. économica, Paris, 1984,
p.351
* 7 Extrait du discours
prononcé par l'ancien secrétaire d'Etat américain,
Alexander Haig, devant l'association du barreau américain. La
nouvelle-orlean, le 12 Août 1981 en USA Document, Paris, 1981.
* 8 FUNDI LUKOKI, La
souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles : Cas
de la RDC, mémoire, inédit, FSSPA, RI, UNIKIN, 2006-2007.
* 9 B. SANGBA MBOLOWELI,
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* 10 G. KAKULE LUHI, La
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* 10 ESISO ASIA AMANI, Syllabus du cours
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* 11 11.MULUMBA Ngasha,
Introduction à la science politique,Ed Africa,Kinshasa-Lubumbashi,2000
p27
* 12 12.Dario Bahistella et
all, Dictionnaire de relations internationales, 2e ed dalloz,
Paris, 2006,p38
* 13 Mwayila TSHIYEMBE,
Op.cit, p.25
* 14 Idem
* 15 G. KAKULE LUHI, la
politique étrangère de la RDC face aux défis du commerce
international, mémoire, FSSPA, RI, UOR/Butembo, 2010-2011. p.46
* 16 LABANA LASAY'ABAR, les
relations internationales, Ed. Syrius, Kinshasa, 2004. p.265
* 17 Disponible sur
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* 18
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* 19 VAN KLEFFENS, La
notion de la souveraineté en droit international de la Haye, 1953,
p.88
* 20 AKELE PIERRE A,
Efficacité relative de l'engagement des anciennes puissances coloniles
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Pdf-art 1938 chapitre 1,consulté , mercredi, le 18/04/2012 à
12h : 30'.
* 21 K. KADONY NGUWAY,
Droit international Public, éd. d'essai, Lubumbashi 2009,
P.219
* 22 KADONY NGUWAY K
Palaingu, Op.cit, p.22
* 23 Idem
* 24 KADONY NGUWAY
KPalaingu, Op.cit, p. 239.
* 25 KAPAGAMA IKANDO P, la
souveraineté nationale ,
Htt://www.Lemonde.fr/idées/article/2011/11/30/la-guerre-civile-menace-en
rdc 16110963232 htm consulté, mercredi, 18/04/2012à 14h00.
* 26 Idem
* 27 Incyclopédie
Microsoft Encarta 2009, RDC, page historique
* 28 K. KAKULE MATUMO,
Cours d'histoire politique du Congo, inédit, G1 RI, FSSPA,
UOR/Butembo, 2006-2007. p.27
* 29 Idem, p.30
* 30 TSHIMANGA BAKADIABABU,
L'occident pour ou contre la démocratie en Afrique, le cas du
Zaïre, l'Harmattan, Paris, 2005, p.44.
* 31 E. KOTA JONAS ;
« Pendant 50 ans, la RDC victime de ses élites »
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* 52 KAKULE MATUMO K., Op.cit,
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content&tast=view&id=88 temid=1consulté le 29/07/2011 à
15 :00, cité par NZANZU MUKESYAYIRA, op cit, p72
* 146 LUCIEN MANDJANDJA,
« visibilité de la RDC :Alain Lumbala insiste sur le
raffermissement de l'outil diplomatique », in la
prospérité, 27 Aout 2008, p10
|