1.3-Présentation de la situation de
chômage et du sous emploi des jeunes au Bénin
La population du Bénin compte environ huit millions
sept cent quatre vingt mille (8.780.000) personnes dont 50% qui ont entre 15 et
64 ans, sont en âge actif. Ces dernières sont essentiellement des
actifs ruraux (plus de 40%), des ouvriers, des cadres mais aussi des
chômeurs et des travailleurs sous employés et pauvres. Son taux de
fécondité (3,25% en 2008)5 reste très
élevé et rien ne permet de penser qu'il diminuera dans un proche
avenir. C'est une des raisons pour lesquelles la population béninoise
est très jeune.
En effet, près de la moitié de cette population
a moins de 15 ans et les jeunes de 15 à 34 ans forment aujourd'hui la
génération la plus importante. Ils aspirent au travail
décent. Malheureusement, le système éducatif
béninois est de plus en plus décrié. Les formations qui y
sont
5 Politique Nationale de l'Emploi,(2011),p18.
données ne répondent pas au marché de
travail béninois. Elles sont plus orientées vers la
délivrance de diplôme que vers des formations qualifiantes
permettant d'accéder au marché de travail avec beaucoup de
chances d'insertion. Le secteur de l'emploi est caractérisé par
une demande croissante très rapide. On note chaque année une
augmentation de près de cent cinquante mille (150.000)6
jeunes sur le marché de travail dont environ trente mille
(30.000)7 concernent les jeunes sans grande qualification. Le taux
de chômage le plus élevé se situe dans la tranche des 20-34
ans et 40% 8 des chômeurs sont des primo demandeurs d'emplois.
Dans ce contexte, la question de l'insertion professionnelle des jeunes
revêt des enjeux considérables. Comme dans plusieurs pays, mais
à un degré relativement élevé, les jeunes sont
largement défavorisés sur le marché du travail
béninois. Ils font face à un chômage et un sous emploi
largement plus importants que leurs aînés et leurs conditions de
vie sont souvent difficiles.
En ce qui concerne les jeunes diplômés, les
différentes études sur leur insertion ont montré qu'ils
rencontrent d'énormes difficultés d'insertion. En dépit
des réalités les plus évidentes, l'espoir caché
d'un emploi dans la fonction publique, ou plus vaguement d'une prise en charge
par l'Etat encore entretenue et parfois considérée comme un
dû, est un facteur socioculturel prégnant qui inhibe l'esprit
d'initiative et d'entreprise de nombreux jeunes diplômés. On
constate de ce point de vue des décalages notables qui font,
qu'aujourd'hui, on assiste au paradoxe d'une économie insuffisamment
satisfaite en qualifications adéquates qui coexiste avec un important
chômage des jeunes diplômés. D'où la
nécessité de renforcer l'employabilité des jeunes pour
faciliter leur insertion professionnelle.
Par ailleurs, les jeunes qui sortent de l'école au
Bénin sont en concurrence avec plus de demandeurs d'emploi pour moins de
postes à pourvoir, les employeurs se montrant de plus en plus
sélectifs lors de l'embauche de nouveau personnel. Même pour les
jeunes déjà entrés sur le marché du travail avec
des contrats temporaires, les perspectives à court terme sont sombres :
ils sont parmi les premiers à perdre leur emploi et ont beaucoup de mal
à en retrouver. Aujourd'hui plus qu'hier, les jeunes de faibles niveaux
de qualification sont exposés à un risque élevé et
prolongé d'inactivité et d'exclusion du marché de
travail.
Pour ce faire, il faut alors espérer que les
initiatives en cours des pouvoirs publics permettront d'améliorer les
rendements internes et externes de l'éducation des jeunes en
réduisant
6 Document de projet de pilote EOI-1277, Jeunes agents
du changement ; entre le Gouvernement de RB et le PNUD.p5
7 ibidem
8 ibidem
7
considérablement la déperdition scolaire et en
adaptant le contenu de la formation professionnelle aux besoins actuels et
futurs de l'économie béninoise. Ce qui aura comme effet
d'améliorer la qualification des jeunes et de faciliter leur
insertion.
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