REPUBLIQUE DU BENIN
Fraternité-Justice-Travail
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de
la Recherche Scientifique
Université d'Abomey-Calavi Institut National de
la
Jeunesse,
(UAC) de l'Education Physique et du
Sport
(INJEPS)
Mémoire pour l'obtention de la maîtrise
en
Sciences et Techniques des Activités
Socio-Educatives
(STASE)
SPECIALITE: Développement
communautaire
Problématique du traitement social du
THEME
chômage des jeunes diplômés sans
emploi par
le volontariat au Bénin
Présenté et soutenu par :
KPATOU Boniface Midjiho
Email :
kpatouboniface@yahoo.fr Cel
: +229 98329282
Soutenu, le 09 octobre 2012.
Sous la direction de:
Pr GOUDA Lompo Souaïbou CODJO Serge
Germain
Maître de Conférences, Inspecteur de l'Education
Populaire,
Enseignant Chercheur à l'Université de la Jeunesse
et des Sports ;
d'Abomey-Calavi / INJEPS Enseignant à l'INJEPS
Année Académique :
2011-2012
SOMMAIRE
II
IN MEMORIAM .ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS ..iv
SIGLES ET ACRONYMES v
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHES vii
INTRODUCTION 1
I : PRESENTATION DU CONTEXTE DE LA RECHERCHE 3
II : CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE 10
III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE 26
IV : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS ET SUGGESTION 31
CONCLUSION .46
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..47
ANNEXE 49
TABLE DES MATIERES .51
III
IN MEMORIAM
A
? mon père KPATOU René qui nous a quittés
suite à une maladie de longue durée et
à qui je dois ma scolarisation dès l'âge de
cinq (05) ans.
? mes grandes soeurs KPATOU Sophie et Henriette qui,
prématurément ont rendu
l'âme et qui ont beaucoup investi pour ma réussite
scolaire.
iv
DEDICACE
A,
? Ma très chère maman: WEWE Marthe,
qui a consenti d'énormes sacrifices pour
mon éducation ;
? Mes grandes soeurs KPATOU Yvette et Catherine et leurs maris
qui m'ont assisté
en tout durant ma formation professionnelle.
Que ce travail soit pour vous, le fruit de la récompense
de votre amour filial et le
témoignage de vos efforts inlassables.
Je m'engage par la grâce de DIEU à ne jamais
décevoir l'espoir que vous placez
en moi!
v
REMERCIEMENTS
Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements
et notre reconnaissance à toutes les personnes qui ont apporté
leur contribution à la réalisation de cette oeuvre. Il s'agit
particulièrement de (s) :
4. messieurs GOUDA Lompo Souaïbou
/Germain Serge CODJO pour avoir accepté
malgré leurs multiples occupations d'encadrer ce travail ;
4. tous les professeurs de l'INJEPS qui, par leur
professionnalisme et rigueur au travail, m'ont permis d'achever avec
succès ces quatre (04) années d'études universitaires de
préparation à la maîtrise en STASE;
4. Foyer EHUI et du Révérend Père
Hermel TONATO pour vos conseils et vos soutiens dont vous avez toujours fait
preuve dans mon cursus académique;
4. mes oncles WEWE Martin, Eugène, Julien et mes
tantes WEWE Marie, KPATOU Yaba ; pour les conseils et les prières
à mon endroit, je vous sais gré.
4. mesdemoiselles Lisette GOUMBALI, Sonia TOLY, Florida
MITCHOZOUNNOU, pour la solidarité, le soutien moral et les
multiples conseils dont vous m'avez comblé;
4. ma soeur : KPATOU Francine et mes chers frères
KPATOU Marcel, Déo-Gratias,
Ezéchiel. Que ce travail vous réconforte et vous
inspire le courage, la foi et la détermination pour réussir dans
toutes vos entreprises ;
4. mes amis Jacques DJIDJI, Jacques HOUASHOU, Fabrice
BOSSOU, Crespin HOUNDJO, Bienvenu ADIMOU, ... pour vos mots de courage et de
persévérance que vous ne cessez de m'envoyer;
4. scouts du District de L'INJEPS et personnellement
Joël DOSSOU qui m'ont
tellement aidé dans la rédaction de ce travail, que
Dieu vous le rende au centuple! 4. tous les collègues
étudiants de la 14ème promotion STASE, pour leur
amitié et
solidarité;
4. tous ceux qui de près ou de loin m'ont
assisté ou soutenu dans la réalisation de ce travail et dont les
noms ne sont pas cités, je vous exprime ma profonde reconnaissance et
que la bénédiction divine pleuve sur vous et vos familles!
vj
ACRONYMES ET ABREVIATIONS
ANPE : Agence Nationale pour la Promotion de
l'Emploi
BIT : Bureau International du Travail
CAJ : Charte Africaine de la Jeunesse
CEDEAO : Communauté Economique des Etats
de l'Afrique de l'Ouest
CNJVD : Corps National des Jeunes Volontaires
pour le Développement
CONFEGES : Conférence des
Ministères de la Jeunesse et des Sports des Etats de la
Francophonie.
ded : Service Allemand de
Développement
EMICOV : Enquête Modulaire
Intégrée des Conditions de Vie des
Ménages
FNPEEJ : Fonds National pour la Promotion de
l'Entrepreneuriat et de l'Emploi des
Jeunes.
INJEPS : Institut National de la Jeunesse, de
l'Education Physique et du Sport
INSAE : Institut National de la Statistique, de
l'Analyse Economique
JICA : Agence Japonaise de Coopération
Internationale
MJSL : Ministère de la Jeunesse, des
Sports et des Loisirs
MTFP : Ministère du Travail et de la
Fonction Publique
OBSVJ : Office Béninois des Services de
Volontariat des Jeunes OMD : Objectifs du Millénaire
pour le Développement
VII
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations-Unies
OSC : Organisation de la Société
Civile
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
PVNU: Programme des Volontaires des Nations
Unies
RGPH: Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
RSA : Revenu de la Solidarité Active
SMIN: Service Militaire d'Intérêt
National
STASE: Sciences et Techniques des
Activités Socio-Educatives
SVN/ SNV : Organisation Néerlandaise de
Développement
TIC : Technologies de l'Information et de la
Communication
UA : Union Africaine
UAC : Université d'Abomey-Calavi
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest-Africaine
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture VIH/SIDA : Virus de
l'Immunodéficience Humaine/ Syndrome de l'Immunodéficience
Acquise
VNU : Volontaires des Nations Unies
VIII
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHES
Tableau I
Tableau II
|
: Récapitulatif de l'échantillon (population)
d'enquête ..28
: Caractéristiques de la population cible
interviewée . 33
|
Graphe I : Intérêts des jeunes avant l'engagement
dans le service de
volontariat 34
Graphe II : Satisfactions obtenues par les jeunes
diplômés volontaires 35
Graphe III : Situations post volontariat des jeunes
diplômés en
emploi .... 36
Graphe IV : Utilité du volontariat dans l'insertion
professionnelle des
Jeunes diplômés sans emploi 36
Graphe V : Déception de se retrouver dans sa situation
initiale de diplômé sans
emploi 37
Graphe VI : Suggestions pour la prise en charge et
l'autonomisation des jeunes
adultes diplômés sans emploi après le
volontariat . 38
1
INTRODUCTION
Au Bénin comme dans plusieurs autres pays africains et
du monde, la pleine participation des jeunes à la vie familiale et aux
tâches de développement économique, social et culturel est
de plus en plus hypothéquée par le chômage et le sous
emploi dont les effets pervers suscitent des inquiétudes et des
bouleversements sociopolitiques.
En effet, les diplômés sans emploi restent de
plus en plus longtemps à la charge de leur famille. Le passage de la vie
scolaire ou universitaire à la vie active demeure pour la plupart un
cauchemar, alors que dans presque tous les secteurs de la fonction publique,
d'importants besoins en personnel qualifié attendent expressément
d'être satisfaits. Souvent oisifs et désoeuvrés, ils
succombent massivement à la tentation de se livrer à des
activités illégales et immorales telles que l'usage de la drogue,
la prostitution, la délinquance juvénile, l'incivisme, le vol
à main armée, le viol, l'avortement clandestin, la
cybercriminalité, etc.
Face à cette situation exacerbée par la crise
économique généralisée qui perdure,
l'émergence à l'échelle mondiale, continentale voire
nationale d'initiatives visant le développement et la promotion des
jeunes met en exergue le volontariat comme l'une des stratégies les plus
efficaces de prévention et de limitation des conséquences
négatives du chômage et du sous emploi.
Au Bénin, un décret a été pris par
le gouvernement pour l'institution d'un Corps National des Jeunes Volontaires
pour le Développement (CNJVD)1 et un second pour la
création d'un établissement public, l'Office Béninois des
Services de Volontariat des Jeunes (OBSVJ)2 chargé du
pilotage des services de volontariat. Ces actes traduisent l'engagement des
autorités béninoises à combattre les maux que le
chômage et le sous emploi engendrent par la promotion du volontariat
formel dont la contribution réelle nécessite d'être
appréhendée à sa juste valeur afin d'éviter toutes
confusions entre les moyens d'atténuation des effets du mal et ceux qui
sont les mieux indiqués pour le traitement de ses causes.
Par ailleurs, du fait de la diversité de ses promoteurs
ainsi que de ses formes de pratiques très variées, le volontariat
suscite des polémiques et des interrogations. Qu'il soit organisé
par des
1 Le décret n° 2010-666 du 31 décembre 2010
portant institution du Corps National des Jeunes Volontaires pour le
Développement (CNJVD) en République du Bénin.
2Le décret n°667 du 31 décembre
2010 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de
l'Office Béninois des Services de Volontariat des Jeunes (OBSVJ). Il est
placé sous la tutelle du Ministère de la Jeunesse, des sports et
des Loisirs.
2
institutions internationales, l'Etat ou des Organisations de
la Société Civile (OSC), l'engagement des jeunes dans les
services de volontariat mérite-t-il les éloges que lui dressent
ses promoteurs ? Ne faut-il pas également prêter attention aux
propos de certains détracteurs qui estiment que le volontariat, loin de
régler le problème d'emploi des jeunes attise plutôt, la
hantise du chômage ? La recherche de réponses à ces
interrogations constitue la principale motivation du choix de ce thème
intitulé : « Problématique du traitement social du
chômage des jeunes diplômés sans emploi par le volontariat
au Bénin » dont l'objectif général vise à
déterminer les limites de la contribution réelle du volontariat
dans le traitement social du chômage des jeunes diplômés
sans emploi en vue de l'amélioration et de l'innovation des
stratégies d'actions.
Pour atteindre cet objectif, notre réflexion s'est
articulée autour de quatre principaux chapitres à savoir : le
premier qui est consacrée à la présentation du contexte de
la recherche ; le deuxième qui fait état de la
problématisation de la recherche ; le troisième qui retrace la
méthodologie utilisée. Enfin, le quatrième chapitre est
relatif à la présentation des résultats de l'étude
et de leurs appréciations et suggestions résultant de nos
réflexions.
I - PRESENTATION DU CONTEXTE DE LA
3
RECHERCHE
4
I- PRESENTATION DU CONTEXTE DE LA RECHERCHE
1.1- Le chômage et le sous emploi et leurs
conséquences sur la jeunesse
Si la jeunesse demeure un sujet de préoccupation
mondiale, sa situation au Bénin est caractérisée par un
accroissement continuel du taux de chômage des diplômés sans
emploi dont l'ampleur et les conséquences nécessitent des
initiatives pour des solutions novatrices.
1.2-Bref aperçu des tendances du marché
du travail.
Les jeunes constituent la frange la plus importante de la
population tant au niveau de la population totale que de la population active.
Parmi les causes profondes et structurelles de la pauvreté, il a
été souligné entre autres, la population très jeune
subissant le chômage, avec de très faibles perspectives
d'emploi.
En effet, le marché de travail au
Bénin est largement orienté vers le milieu rural. La population
active potentielle est estimée en 2010 à 50% de la population
totale du pays. Elle est composée de 51% de femmes et de 49% d'hommes.
Elle connaît un taux d'accroissement annuel moyen de 3,25% sur la
période. La population active passerait ainsi de 2,7 millions en 2000
à 4,4 millions en 2025 nécessitant ainsi la création de
110.000 emplois en moyenne par an au cours de cette période3.
La faiblesse du taux de chômage qui est estimé à 2,6% en
2011, cache un fort taux de sous emploi visible qui oscille en 2011 autour de
53,9%.4
Au vu de ces données, le Bénin dispose d'un
potentiel important en matière de capital humain, sa jeunesse qui ne
demande qu'à être employée et utilisée en vue de
contribuer à la croissance économique et de sortir du
chômage.
Par ailleurs, la jeunesse, en raison de ses
potentialités, constitue un capital humain et un important levier de
développement de la nation béninoise. Avec une population
estimée à 8,78 millions d'habitants en 2010 et dont les jeunes,
âgés de 15 à 35 ans, représentent près de
34%, le Bénin se trouve dans un contexte de fortes demandes dans les
domaines de la santé, de l'éducation, de la culture, des
communications, de l'environnement, du sport, des loisirs, etc. Le gouvernement
béninois dans ses efforts souvent compromis par les profonds
retentissements qu'engendrent sur son
3 Premiers résultats provisoires et partiels de
l'enquête EMICOV (2011)
4 Politique Nationale de l'Emploi,(2011).p29
5
6
économie encore faible, les différentes crises
et catastrophes naturelles, peine à répondre aux légitimes
aspirations de sa jeunesse.
En outre, de l'examen de la situation de l'emploi au
Bénin, il se dégage un certain nombre de problèmes
importants qu'il faudrait souligner :
· l'emploi agricole est prépondérant mais
ses nombreux problèmes dont l'analphabétisme, l'archaïsme
des outils, les difficultés d'accès aux crédits expliquent
le manque d'engouement pour ce secteur et l'exode rural des jeunes ;
· l'emploi informel a conquis en milieu urbain une
grande place mais il souffre aussi de certains maux comme l'insuffisance de
formation technique, l'absence de coopération entre acteurs, l'absence
de protection sociale, le manque d'expérience professionnelle, etc.
· le sous-emploi, élevé dans tous les
secteurs provoque l'accroissement de la pauvreté ;
· le salariat est à un taux très bas et ne
peut se relever qu'avec le développement soutenu du secteur moderne ;
· l'inadéquation frappante entre la formation et
l'emploi ;
· les femmes et les handicapés souffrent de
discriminations diverses ou d'insuffisances de mesures d'accès à
l'emploi.
L'ampleur des problèmes que rencontrent les populations
béninoises en particulier les jeunes, interpelle tous les acteurs
sociaux qui sont obligés de repenser leurs projets et stratégies
pour plus d'efficacité dans les projets de développement et de
promotion de l'emploi des jeunes.
1.3-Présentation de la situation de
chômage et du sous emploi des jeunes au Bénin
La population du Bénin compte environ huit millions
sept cent quatre vingt mille (8.780.000) personnes dont 50% qui ont entre 15 et
64 ans, sont en âge actif. Ces dernières sont essentiellement des
actifs ruraux (plus de 40%), des ouvriers, des cadres mais aussi des
chômeurs et des travailleurs sous employés et pauvres. Son taux de
fécondité (3,25% en 2008)5 reste très
élevé et rien ne permet de penser qu'il diminuera dans un proche
avenir. C'est une des raisons pour lesquelles la population béninoise
est très jeune.
En effet, près de la moitié de cette population
a moins de 15 ans et les jeunes de 15 à 34 ans forment aujourd'hui la
génération la plus importante. Ils aspirent au travail
décent. Malheureusement, le système éducatif
béninois est de plus en plus décrié. Les formations qui y
sont
5 Politique Nationale de l'Emploi,(2011),p18.
données ne répondent pas au marché de
travail béninois. Elles sont plus orientées vers la
délivrance de diplôme que vers des formations qualifiantes
permettant d'accéder au marché de travail avec beaucoup de
chances d'insertion. Le secteur de l'emploi est caractérisé par
une demande croissante très rapide. On note chaque année une
augmentation de près de cent cinquante mille (150.000)6
jeunes sur le marché de travail dont environ trente mille
(30.000)7 concernent les jeunes sans grande qualification. Le taux
de chômage le plus élevé se situe dans la tranche des 20-34
ans et 40% 8 des chômeurs sont des primo demandeurs d'emplois.
Dans ce contexte, la question de l'insertion professionnelle des jeunes
revêt des enjeux considérables. Comme dans plusieurs pays, mais
à un degré relativement élevé, les jeunes sont
largement défavorisés sur le marché du travail
béninois. Ils font face à un chômage et un sous emploi
largement plus importants que leurs aînés et leurs conditions de
vie sont souvent difficiles.
En ce qui concerne les jeunes diplômés, les
différentes études sur leur insertion ont montré qu'ils
rencontrent d'énormes difficultés d'insertion. En dépit
des réalités les plus évidentes, l'espoir caché
d'un emploi dans la fonction publique, ou plus vaguement d'une prise en charge
par l'Etat encore entretenue et parfois considérée comme un
dû, est un facteur socioculturel prégnant qui inhibe l'esprit
d'initiative et d'entreprise de nombreux jeunes diplômés. On
constate de ce point de vue des décalages notables qui font,
qu'aujourd'hui, on assiste au paradoxe d'une économie insuffisamment
satisfaite en qualifications adéquates qui coexiste avec un important
chômage des jeunes diplômés. D'où la
nécessité de renforcer l'employabilité des jeunes pour
faciliter leur insertion professionnelle.
Par ailleurs, les jeunes qui sortent de l'école au
Bénin sont en concurrence avec plus de demandeurs d'emploi pour moins de
postes à pourvoir, les employeurs se montrant de plus en plus
sélectifs lors de l'embauche de nouveau personnel. Même pour les
jeunes déjà entrés sur le marché du travail avec
des contrats temporaires, les perspectives à court terme sont sombres :
ils sont parmi les premiers à perdre leur emploi et ont beaucoup de mal
à en retrouver. Aujourd'hui plus qu'hier, les jeunes de faibles niveaux
de qualification sont exposés à un risque élevé et
prolongé d'inactivité et d'exclusion du marché de
travail.
Pour ce faire, il faut alors espérer que les
initiatives en cours des pouvoirs publics permettront d'améliorer les
rendements internes et externes de l'éducation des jeunes en
réduisant
6 Document de projet de pilote EOI-1277, Jeunes agents
du changement ; entre le Gouvernement de RB et le PNUD.p5
7 ibidem
8 ibidem
7
considérablement la déperdition scolaire et en
adaptant le contenu de la formation professionnelle aux besoins actuels et
futurs de l'économie béninoise. Ce qui aura comme effet
d'améliorer la qualification des jeunes et de faciliter leur
insertion.
1.4- Conséquences du chômage et du sous
emploi sur la jeunesse
Au Bénin comme dans le monde, le chômage des
jeunes semble être un phénomène véritablement
structurel, l'élasticité de l'emploi des jeunes rapportée
à la croissance du PIB étant limitée.
En effet, les jeunes au Bénin, sont plus touchés
par le chômage et le sous emploi que les adultes ; ce qui montre que
cette population des jeunes rencontre des difficultés toutes
particulières pour accéder à un emploi décent et
durable. Les jeunes actifs ne sont pas pour autant privilégiés :
les emplois auxquels ils accèdent sont souvent précaires,
sous-payés et du ressort de l'économie informelle, sans
protection sociale ni contrat de travail.
De plus, le chômage et le sous emploi avec leurs
conséquences affectent les jeunes sur les plans psychique, social,
économique, politique et moral. Au plan psychique par exemple, nous
remarquons que les jeunes sont exposés à de nombreux risques
comme le découragement, la déception, le désespoir, la
frustration, l'anxiété, la dépression mentale, les
grossesses non désirées des jeunes filles, l'avortement
clandestin, etc. Au plan social, alors que l'emploi dans la culture constitue
l'un des facteurs d'affirmation de sa liberté et de son
indépendance, le chômage par contre est perçu comme un
échec social avec pour conséquence la pauvreté, la
dépendance, la marginalisation, la prostitution et la recherche de
mauvais refuges que sont l'alcoolisme, le tabagisme, la prise de la drogue,
etc. Au plan économique, le chômage entraîne chez les
jeunes, la recherche de gain facile, la cybercriminalité, un retardement
trop prolongé du mariage, et qui les expose aux maladies et infections
sexuellement transmissibles dont le VIH/SIDA. Ces pratiques peuvent contribuer
à la réduction de l'espérance de vie des jeunes. De
même, il est constaté qu'un jeune en situation de chômage et
de sous emploi, constitue une perte pour lui-même et pour la
société car il ne participe pas à la vie économique
de son milieu voire de son pays. Au plan politique, il est constaté que
les jeunes diplômés sans emploi sont facilement manipulés
par les partis politiques et contribuent aux troubles sociaux et à
l'instabilité politique. Obnubilés par l'idéologie des
vendeurs d'illusions, ces jeunes pensent que c'est par le biais de la politique
qu'ils peuvent subvenir à leurs besoins physiologiques, sociaux, etc.
voire devenir riche. Au plan moral,
8
les jeunes diplômés sans emploi ne respectent
plus les règles qui régissent la société. Ils sont
prêts dès que l'occasion leur est offerte à
développer la corruption, le détournement des deniers publics.
Enfin, le constat est évident et atteste que la
conjoncture d'une pression démographique forte avec de faibles
perspectives d'emploi des jeunes est porteuse de risques majeurs pour le
Bénin notamment: la criminalité, la prostitution,
l'instabilité politique et l'accroissement des flux migratoires de plus
en plus alimentés par l'augmentation toujours croissant du nombre de
jeunes sans perspective au sein de la population.
1.5- Politiques et stratégies pour la lutte
contre le chômage et le sous emploi et leurs effets sur
les jeunes
Les politiques de l'emploi renvoient à l'ensemble des
mesures étatiques et des stratégies visant à agir sur
l'emploi. Leurs objectifs communs les plus courants sont la réduction du
chômage et la recherche du plein emploi.
Au Bénin par exemple, plusieurs structures ont
été créées pour promouvoir l'emploi, l'auto-emploi
et l'insertion professionnelle. Leurs missions et attributions sont diverses,
mais doivent en principe converger vers la création d'emplois. A cet
effet, nous pouvons les classer en quatre(04) catégories :
? les dispositifs de gestion de l'information sur le
marché du travail et de l'emploi ;
? les dispositifs publics d'incitation directe à
l'emploi par les programmes d'insertion, la formation, le conseil, le
crédit, etc.
? les dispositifs publics de soutien indirect (qui n'ont pas
pour vocation initiale la promotion de l'emploi mais dont les actions
concourent au relèvement qualitatif et quantitatif du niveau d'emploi)
;
? les dispositifs associatifs d'incitation directe à
l'emploi par la création d'unité d'entreprise. Nous pouvons citer
en exemple certaines structures telles que la Conférence des Ministres
de la Jeunesse et des Sports des Etats et gouvernements ayant le
français en partage (CONFEJES) qui a mis en place un Fonds
dénommé Fonds d'Insertion des Jeunes (FIJ) avec pour objectifs de
promouvoir l'esprit d'entreprise chez les jeunes, d'offrir des informations
conséquentes, de soutenir les initiatives pilotes dans les domaines de
l'insertion socioprofessionnelle et économique des jeunes. Ce fonds
finance les projets des jeunes à hauteur de 500.000 à
3.500.000fcfa9. De même, il a
été mis sur pieds des structures comme l'Agence Nationale pour la
Promotion de l'Emploi (ANPE) par le décret no 2003-224 du 07
juillet 2003, le Fonds National de Promotion de l'Entreprise et de l'Emploi des
Jeunes (FNPEEJ) à travers le décret no 2007-652 du 31
décembre 2007, etc. afin de faciliter l'insertion socioprofessionnelle
des jeunes d'une part et d'encourager les jeunes à la culture de l'offre
puis de financer les projets d'entreprise de ces jeunes d'autre part. Mais,
bien que des dispositions soient prises, les problèmes du chômage
des jeunes demeurent. Aussi, au niveau gouvernemental, actuellement six (06)
ministères sont-ils en charge de l'insertion des jeunes et de la
promotion de l'emploi de façon directe et indirecte. Il s'agit du
Ministère Chargé de la Micro finance, de l'Emploi des Jeunes et
des Femmes; du Ministère de la Fonction Publique et du Travail ; du
Ministère de l'Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et
Professionnelle, de la Reconversion et de l'Insertion des Jeunes ; du
Ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs ; du Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche ; du Ministère de
l'Industrie, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises.10
9
9 En ligne : http//
www.anpe-bj.org/ca
10 Politique Nationale de l'Emploi,(2011), p38.
II- CADRE CONCEPTUEL DE LA
10
RECHERCHE
11
II- CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE
2.1- Revue de littérature
De nombreux auteurs et organisations ont
réfléchi sur les stratégies et moyens de lutte contre le
chômage et la création d'emplois durables pour les jeunes mais
très peu ont orienté leurs réflexions sur la portée
et les limites du volontariat des jeunes dans la lutte contre le chômage
et ses effets. Dans notre approche explicative de la problématique que
soulève le sujet, nous présenterons une revue de
littérature basée sur des théories psychologiques
après un survol de la situation de la jeunesse face au volontariat aux
plans international, continental, régional et national.
2.1.1- la jeunesse et le volontariat au plan international
(ONU)
Dans le monde entier, le volontariat est motivé par des
raisons très diverses : aider à éliminer la
pauvreté ; améliorer la santé et l'éducation de
base ; veiller à un approvisionnement en eau sans risques sanitaires et
à un assainissement adéquat, agir sur les problèmes
environnementaux et le changement climatique, réduire le risque de
catastrophes ou encore combattre l'exclusion sociale et les conflits violents,
permettre aux jeunes d'acquérir d'expériences au sein des
services spécialisés, etc. Dans cette perspective, le volontariat
est accepté par l'Organisation des Nations-Unies(ONU) compte tenu de sa
nécessité pour le monde. C'est ce qui l'a amenée à
décréter l'année 2001 comme « Année
Internationale des Volontaires » et la journée du 05
décembre de chaque année comme « Journée
Internationale des Volontaires ». A cet effet, des institutions ont
été mises en place pour initier les programmes dans ce sens.
C'est le cas du Programme des Volontaires des Nations-Unies (PVNU) dont la
gestion incombe au Programme des Nations-Unies pour le Développement
(PNUD). Il faut noter qu'il y a diverses organisations qui font la promotion du
volontariat. Ainsi, nous pouvons citer la Croix-Rouge (CR), France Volontaires,
les volontaires de la Francophonie, l'Organisation Néerlandaise du
Développement (SNV), le Corps de la Paix des USA, le Service Allemand de
Développement (ded), l'Agence Japonaise de Coopération
Internationale (JICA), et des ONG internationales qui sont engagées un
peu partout dans le monde surtout dans les pays en voix de
développement.
12
Pour Ban Ki-Moon, Secrétaire
Général des Nations-Unies (décembre 2009) « Le
volontariat est une source de force communautaire, de résistance, de
solidarité et de cohésion sociale. Il peut entraîner des
changements sociaux positifs en favorisant le respect de la diversité,
l'égalité et la participation de tous. Il s'agit d'un des atouts
les plus importants de la société.11».
2.1.2- La jeunesse et le volontariat au niveau
continental
Pour l'Union Africaine, la jeunesse doit être la cible
première des initiatives d'investissements en Afrique ; car selon elle
(UA) dans un monde dans lequel les talents et les expertises deviennent de plus
en plus indispensables, les jeunes constituent un énorme potentiel pour
l'Afrique.
En effet, la Commission de l'Union Africaine a institué
le Corps des Jeunes Volontaires de l'Union Africaine (CJV-UA) pour promouvoir
le développement et l'autonomisation des jeunes à travers le
renforcement de leurs capacités, de leur esprit de service, de partage
d'expériences et d'échanges de compétences
conformément à la philosophie du panafricanisme et de
l'intégration. Grâce à cette approche, les jeunes
s'engagent de façon significative dans des actions concrètes en
faveur du développement social, économique et politique de
l'Afrique, dans leurs pays et dans leurs communautés.
Cette initiative continentale s'inscrit dans le cadre de la
mise en oeuvre des articles 11 alinéa h ; 13 alinéa k et 15
alinéa h de la Charte africaine de la jeunesse. Ces articles disposent
respectivement que : Les Etats parties à la présente Charte
prennent les mesures appropriées en vue de la réalisation
intégrale de ces droits et s'engagent notamment à :
- «mettre en place des politiques et des programmes
de volontariat destinés aux jeunes aux niveaux local, national,
régional et international en tant que forum important de la
participation des jeunes à la gouvernance et au développement du
continent et comme outil de formation par les pairs; » (11 h) ;
- « encourager la participation des jeunes
aux travaux communautaires comme faisant partie intégrante de
l'éducation qui favorise le sens du devoir civique 12»
(13 k) ;
11 Rapport mondial sur la situation mondiale du
volontariat 2011 du PNUD.
12 La Charte Africaine de la Jeunesse, adoptée
à la septième session ordinaire de la conférence des chefs
d'Etats et de Gouvernements tenue le 02 juillet 2006 à Banjul. Il est
entré en vigueur le 08 août 2009. La loi portant autorisation de
ratification de la Charte a été votée par
l'Assemblée Nationale Béninoise le 24 avril 2012.
13
- « mettre en place des programmes de service
national pour les jeunes visant à favoriser la participation
communautaire et le développement des compétences donnant
accès au marché du travail.» (15 h). Elle participe
aussi de l'exécution de la décision de la Conférence des
Chefs d'Etats de l'UA relative à l'Année Internationale de la
Jeunesse mandatant la Commission de l'UA à lancer et à mettre en
oeuvre à partir de l'année 2010 le CJV-UA. C'est la preuve que
depuis 2010, elle a mis en place le Corps des Jeunes Volontaires de l'Union
Africaine (CJV-UA). Il convient de signaler au passage que le premier
contingent des Jeunes Volontaires de l'Union Africaine a été
formé à Abuja (Nigéria) en Juillet 2010. Le second
à Malabo (Guinée Equatoriale) en juin 2011 et la troisième
promotion pour bientôt.
Cette action aide les jeunes à se partager leurs
expertises dans tous les domaines comme l'éducation et les TIC, le genre
et le développement, le plaidoyer et la communication, la reconstruction
post-conflit et l'édification de la paix, la santé et la
population, les infrastructures et l'énergie, l'agriculture et
l'économie, etc.
2.1.3- La jeunesse et le volontariat au plan
régional (CEDEAO)
La Communauté Economique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (CEDEAO) a entrepris de mettre en place un Programme de Volontariat
transversal à tous les secteurs d'activités de la Commission et
ses institutions soeurs. La politique de la CEDEAO en matière de la
Jeunesse fait obligation aux jeunes de servir leur pays à travers le
service civil national, le service au sein de la communauté et le
volontariat. Les volontaires de la CEDEAO sont un groupe d'hommes et de femmes
jeunes (de 18 à 35 ans) des pays de la CEDEAO, ayant la capacité
de s'adapter à différents milieux sociaux, circonstances
politiques et culturelles. Ces volontaires sont déployés dans des
organisations communautaires de base, des organisations non-gouvernementales
(ONG) nationales et internationales, des agences spécialisées
actives dans le champ socioéconomique, culturel, politique et
humanitaire. Ils aident à la consolidation de la paix, le recouvrement,
la réconciliation nationale et réhabilitation des
communautés affectées par des crises. Il est attendu des membres
de ce corps de volontaires de renforcer les capacités des organisations
locales en les assistant dans le développement et la mise en oeuvre de
programmes et projets. Cette initiative complète les programmes de
construction de la paix existants et les corps nationaux de volontaires des
pays membres de la CEDEAO et aide à répondre aux causes
structurelles de vulnérabilité, instabilité et
éruption de violence dans la région. Le programme de volontariat
de la CEDEAO est piloté par le
14
Centre de Développement de la Jeunesse et des Sports
(CDJS) dont le siège est à Ouagadougou au Burkina-Faso.
2.1.4- La jeunesse et le volontariat au plan national
(Bénin)
Les différents types de volontariat pratiqués au
Bénin peuvent être regroupés en trois catégories. Il
s'agit du volontariat informel, le volontariat non formel et le volontariat
formel.
? Le volontariat informel : le Bénin
est un Etat composé de plusieurs ethnies qui ont le sens profond de la
solidarité. Elle se traduit dans les communautés traditionnelles
béninoises, par les activités volontaristes et
bénévoles d'intérêt public. Ses actions sont
spontanées, ponctuelles, bénévoles et le plus souvent non
coordonnées par une structure jouissant de la capacité juridique
(actions de solidarité et d'entraide mutuelles ou activités
d'association de fait). Il s'agit souvent de travaux d'entretien de piste
rurale, de construction ou de réfection d'ouvrage communautaire,
d'assistance à un membre de communauté affecté et de
veilles sécuritaires qui peuvent se terminer autour d'un partage de
repas ou de boisson.
Avec les indépendances et la monétisation
renforcée de la société, on a assisté au
développement de l'individualisme et à un relâchement des
solidarités communautaires. Le volontariat comme principal mode de
mobilisation sociale des communautés s'est alors affaibli
considérablement « au point où les programmes qui
prônent la responsabilité effective des populations dans la prise
en main de leur propre destin ont parfois du mal à prendre dans
certaines localités »13
? Le volontariat non formel est mis en oeuvre
au Bénin par le biais des organisations de la Société
Civile (associations, mouvements, ONG, etc.). Ces structures à
caractère collectif, légalement constituées où des
individus investis de missions précises dans leur localité
s'organisent en comités locaux de sécurité, de gestion de
l'environnement, de Brigades anti-feu ou phytosanitaires, de secouristes, de
matrones accoucheuses ou aides-soignantes, etc.14
L'expérience du Centre Panafricain et de la Prospective Sociale (CPPS)
à travers son Programme des Volontaires Béninois pour le
Développement (PVBD) initié par le professeur Albert TEVOEDJRE
reste mémorable pour sa vocation professionnelle et missionnaire.
13 Document Stratégique de la Réduction
de la Pauvreté, (2002). p61
14 Promotion du volontariat pour la Gestion
décentralisée de l'environnement au Bénin du PNUD/PVNU,
(2009)
15
? Le volontariat formel se déploie au
Bénin par l'intervention directe ou indirecte de
l'Etat, par l'action de ses structures
déconcentrées ou décentralisées et des partenaires
internationaux. Sans être volontaires, les contractuels de l'Etat, les
agents communautaires, les appelés au service militaire
d'intérêt national, les stagiaires déployés de
l'ANPE s'investissent volontiers dans des services civils ou militaires
d'intérêt national sans contrepartie équivalentes du
travail fourni. Le SMIN rendu obligatoire s'est mué en un engagement
volontaire et très sélectif pour de nombreux jeunes
diplômés rejetés du fait des limites d'offres de l'Etat.
Après deux décennies de suspension, le SMIN s'est imposé
depuis 2007, année de sa relance comme le modèle de volontariat
le plus visible actuellement sous tutelle de l'Etat. En effet le SMIN vise
à consolider chez les jeunes filles et les jeunes gens la fibre
patriotique, le dévouement pour la Nation et la satisfaction du travail
bien fait. De par son impact sur les jeunes en matière de qualité
de travail, de respect du bien public et d'amour de la patrie, il
intègre des potentialités susceptibles de contribuer à la
réalisation des objectifs du développement local, le renforcement
des capacités de la société civile et l'appui à la
réforme administrative et institutionnelle.
Face à l'exacerbation des problèmes de
chômage des jeunes et partant du constat que depuis 1968, année
d'accueil des premiers volontaires américains du Corps de la Paix, le
Bénin a toujours bénéficié des services de jeunes
volontaires étrangers, le gouvernement en 2010 a décidé de
la création d'un Corps National des Jeunes Volontaires pour le
Développement (CNJVD) et de l'Office Béninois des Services de
Volontariat des Jeunes (OBSVJ) pour sa gestion.
Aussi, le décret n° 2010-666 du 31 décembre
2010 portant institution du Corps National des
Jeunes Volontaires pour le Développement (CNJVD) en
République du Bénin a-t-il été pris ainsi que le
décret n°667 du 31 décembre 2010 portant création,
attributions, organisation et fonctionnement de l'Office Béninois des
Services de Volontariat des Jeunes. Ce dernier décret, dispose en son
article 6 que « l'OBSVJ mobilise les membres du CNJVD par deux (02)
programmes : le programme de volontariat bénévole et le programme
de volontariat d'expertise professionnelle.
Le volontariat bénévole
consiste pour tout jeune volontaire pour le
développement à accomplir gratuitement à la demande des
autorités compétentes une mission de service
d'intérêt public, en fonction de ses capacités et des
moyens mis à sa disposition, pendant quinze (15) jours au plus à
chaque appel.
Le volontariat d'expertise professionnelle
consiste en un engagement contractuel, librement consenti par
le jeune diplômé sans emploi pour accomplir pendant une
période de deux (2) ans au
16
plus, une mission de service d'intérêt public
soutenue par une allocation financière forfaitaire de
subsistance.15 ». Cet office est placé sous la
tutelle du Ministère de la Jeunesse, des sports et des Loisirs et compte
démarrer ses activités au cours de cette année 2012. Cette
initiative s'inscrit également dans le respect des droits prescrits aux
jeunes par la Charte Africaine de la Jeunesse, qui stipule en son article 11,
alinéa h) que les Etats Parties à la présente
Charte prennent les mesures suivantes en vue de promouvoir la participation
active de la jeunesse aux activités de la société. Ils
s'engagent à : « Mettre en place des politiques et des
programmes de volontariat destinés aux jeunes aux niveaux local,
national, régional et international en tant que forum important de la
participation des jeunes à la gouvernance et au développement du
continent et comme outil de formation par les pairs16»
Au regard des déceptions constatées chez les
jeunes en fin de leur SMIN et des angoisses que vivent les sortants du
volontariat, il importe que des réflexions soient menées pour
mieux comprendre les comportements situationnels des jeunes
diplômés en quête d'emploi pour une amélioration
constante des politiques, programmes et projets d'insertion professionnelle et
économique.
2.2 - Cadre théorique de l'étude
L'aspiration massive des jeunes diplômés sans
emploi pour les services de volontariat ou autres similaires, l'attitude des
jeunes recrutés, les anticipations déçues, les angoisses
qui torturent les sortants et les frustrations qui habitent les anciens
volontaires rattrapés par leurs situations initiales de sans emploi
nécessitent d'être expliquées et bien comprises en vue
d'améliorations possibles. Les travaux des psychologues russes
Setchenov, Bechterev et Pavlov ont servi de fondements au behaviorisme
américain. Les uns et les autres substituent le comportement à la
conscience ; celui-ci est défini comme l'ensemble des réactions
adaptatives, objectivement observables qu'un organisme exécute en
réponse aux stimuli provenant de son milieu. D'une manière
habituelle on situe le départ du behaviorisme dans le manifeste
que John B. Watson publia en 1913. En fait, ce texte ne représente
ni un commencement absolu ni une totale nouveauté, car d'une part de
nombreuses recherches allaient dans le sens de cette affirmation doctrinale et
d'autre
15 Le décret n°667 du 31 décembre
2010 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de
l'Office Béninois des Services de Volontariat des Jeunes (OBSVJ),p3.
16 Charte Africaine de la Jeunesse, (2006).p4
17
part celle-ci se plaçait dans une lignée
philosophique forte ancienne. En effet, un grand nombre de recherches
ponctuelles antérieures annonçaient la psychologie du
comportement.
Depuis 1950, les psychologues béhavioristes ont
mené une quantité impressionnante de recherches fondamentales
portant sur les diverses formes d'apparition et de maintien des comportements.
Ces recherches englobent : le rôle des interactions
précédant le comportement, comme la concentration et les
processus perceptifs ; les changements de comportement, comme la formation
d'aptitudes ; les interactions succédant au comportement, comme les
effets des récompenses ou des punitions ; et les conditions entourant
tous ces événements, comme le stress émotionnel
prolongé ou la privation d'éléments vitaux essentiels. La
conduite d'une personne, à un instant donné, constitue la
résultante de ses composantes personnelles et de sa perception de
l'environnement matériel ou humain. L'interrelation entre le jeune
chômeur en quête d'emploi et les offres du marché de travail
implique que tout comportement de l'un va entraîner une nouvelle
perception de l'autre. Ainsi, les interactions des éléments de
l'environnement ont des effets simultanés et multidimensionnels qui font
entrer en jeu : les statuts, les rôles, le sexe, les intentions, les
motivations, les anticipations, le contexte socioculturel, etc.
En effet, Nombre de béhavioristes classiques mettent
l'accent sur les relations avec l'environnement. Ils affirment que le
comportement de l'individu répond aux stimuli du milieu. Pour John
Browers Watson (1878-1958), ce que nous sommes c'est ce que nous faisons, et
nous faisons ce que le milieu nous a fait faire. L'homme n'est donc qu'un
organisme, qui pour vivre doit s'adapter à son milieu. Dans la
psychologie Watsonnienne, les inadaptations et les mauvaises adaptations sont
autant étudiées que les adaptations réussies. Le
développement et la modification du comportement sont sans arrêt
de la naissance à la mort. Nous trouvons chez lui une théorie
mettant l'accent sur les conduites apprises, le conditionnement, les situations
qui obligent les individus à agir et à réagir. Dans ses
travaux, le béhaviorisme de Watson accorde une certaine attention
particulière au déterminant interne du comportement. Il ne nie
pas le fait qu'il y a des aspects « intérieurs » du
comportement ; il réintroduit en conséquence des réflexes
naturels, des besoins fondamentaux comme la faim, la répugnance à
la douleur, la sexualité, le besoin d'approbation, etc. Le comportement
humain est vu par Watson comme une réaction globale. L'homme
réagit à une constellation de stimuli par une conduite totale. Il
s'agit là d'un postulat pouvant aider à mieux comprendre
l'attitude volontariste des jeunes victimes des effets pervers du chômage
et qui s'obligent à accepter sans condition toute opportunité
d'offre de travail temporaire.
18
Mieux que les psychologues béhavioristes, les
théoriciens situationnistes affirment que « la conduite est
spécifique et que l'environnement est le lieu des renforcements, des
satisfactions et des frustrations de la personne. » (cf. les travaux
de Bowers, Murray, Hutteau...). Bowers (1973) élargissant le point de
vue restrictif des situationnistes, développe un courant
interactionniste qui postule que « les situations sont autant fonctions de
la personne que le comportement de la personne est fonction des situations
». Les interactionnistes vont alors procéder par l'analyse des
situations entre elles-mêmes, les sujets et les relations entre les deux.
Ce qui conduit à regrouper les situations selon leur nature et selon les
conduites qu'elles déclenchent.
Par cette conception, les béhavioristes, les
situationnistes et les interactionnistes se sont imaginé que le
comportement était provoqué par le stimulus. Or, après
avoir rappelé, avec toute la psychologie moderne ( psychosociologie et
cognitivisme), que ce n'est pas le stimulus, mais le besoin qui est le moteur
du comportement, après avoir souligné que les besoins se situent
à tous les niveaux et dans toutes les sphères de la vie
biopsychologique (besoins physiologiques, besoins affectifs, besoins sociaux,
besoins intellectuels, etc.) il importe de remarquer que, en fait, l'individu
poursuit toujours un « objet », une fin « objective » et
non la disparition du besoin. « L'homme affamé, dit
Claparède, désire du pain et non la disparition de sa faim
», l'individu amoureux désire un partenaire de l'autre sexe et non
la disparition de sa tension physiologique ; l'enfant solitaire désire
rencontrer un camarade de jeu et non la disparition simple de sa solitude ; le
diplômé sans emploi cherche en réalité un travail
rémunéré et durable et non une occupation
bénévole ou volontaire temporaire. Psychologiquement, c'est donc
l'intérêt plutôt que le besoin qui meut la conduite ;
l'intérêt étant ici défini comme la personne ou la
chose susceptible de satisfaire un besoin pour une personne donnée
à un moment donné. Il exprime donc une relation de convenance
entre le sujet et l'objet qui lui importe (intérêt) à un
moment donné. Il en résulte les postulats suivants :
a) une chose n'est jamais intéressante en
elle-même puisque l'intérêt est une relation. C'est une des
erreurs les plus redoutables des acteurs sociaux de s'imaginer que
l'intérêt que pouvait susciter le volontariat chez un jeune
diplômé sans emploi serait le même que chez un jeune
diplômé travaillant dans un emploi bien
rémunéré.
b) il n'y a pas d'intérêt sans besoin. Mais il
faut faire la distinction entre les besoins fondamentaux et les besoins
dérivés ou acquis. Pour les premiers, de nombreuses listes sont
proposées. Celle de Prescott qui parait la plus simple et la plus
pratique se rapporte aux trois grandes catégories suivantes : Les
besoins physiologiques qui naissent de la structure de l'organisme et du
maintien de son équilibre ; les besoins sociaux ou de « statuts
», qui naissent du désir de l'individu
19
de s'établir parmi ses semblables, de réaliser
le sentiment de son « appartenance », et les besoins
d'intégration, qui naissent du contact de l'individu avec
l'environnement et des expériences qui en résultent pour lui.
c) les intérêts sont différents d'une
personne à l'autre, selon l'âge, le milieu, les expériences
vécues. Ce qui veut dire que les intérêts sont les facteurs
déterminants des choix individuels.
d) les intérêts spontanés servent
à créer des intérêts toujours nouveaux ; des
opportunités de moindre importance peuvent déboucher sur
d'excellentes situations inattendues. Ce qui veut dire que le volontariat sans
vouloir créer de l'emploi à tout prix peut bien déboucher
sur une insertion professionnelle satisfaisante du jeune diplômé
sans emploi.
La manifestation d'intérêt pour le volontariat
constitue une réponse à un besoin du jeune qui s'engage dans ce
service d'intérêt général. Ainsi, les postulats
découlant de la théorie de l'intérêt, mieux que les
conclusions des théories psychologiques du comportement, nous semblent
plus pertinents pour expliquer et mieux comprendre les motivations, les
anticipations, les satisfactions et les frustrations des jeunes volontaires
démobilisés.
2.3- Définition des mots clés
Afin d'éviter toute forme de confusion, il est
important d'apporter certaines précisions sur certains concepts
utilisés tout au long de ce document. Il s'agit de :
? le volontariat :
Il désigne l'occupation d'une personne volontaire. Le
« Volontaire » vient de « voluntarius » («
qui veut/qui a la volonté ») et désigne
dès le 17ème siècle un soldat ou un cavalier qui sert dans
un corps sans prendre aucune solde et sans être enrôlé,
seulement pour y apprendre le métier de la guerre.
En effet, défini de nos jours comme l'action non
lucrative, non rémunérée et hors carrière
professionnelle d'individus qui se dévouent pour le bien-être de
leurs voisins, de leurs communautés ou de la société dans
son ensemble, le volontariat revêt de nombreuses formes allant des
pratiques traditionnelles d'entraide à la mobilisation communautaire en
période de crise, aux secours d'urgence, au règlement des
conflits et à la lutte contre la pauvreté voire le
chômage.
Ce concept englobe les activités des volontaires aux
niveaux local et national ainsi que les programmes bilatéraux et
internationaux qui, eux, transcendent les frontières. A cet effet, on a
plusieurs types de volontariat à savoir :
·
20
le volontariat informel est
développé dans nos sociétés traditionnelles
où les initiatives sont spontanées, ponctuelles,
bénévoles mais le plus souvent non coordonnées par une
structure formelle. L'entretien de pistes rurales, la construction ou la
réfection d'ouvrage communautaire, l'assistance à un membre de la
communauté affecté sont autant d'activités qui peuvent se
terminer autour d'un partage de repas ou de boisson. Ces activités
regroupent le plus souvent des jeunes encore énergiques.
· le volontariat non formel : ce type
de volontariat est mis en oeuvre par le biais d'une organisation ou d'une
structure formelle (ONG de développement, des organisations de la
société civile et autres...)
· le volontariat formel en ce qui le
concerne se déploie au niveau de structures étatiques ou
d'institutions internationales avec une organisation plus poussée, voire
une réglementation des activités et des intéressements
éventuels accordés à chaque volontaire.
· le Volontariat International est un
volontariat de mission, qui est une expérience de volontariat
réalisé à l'international, en dehors de son pays de
résidence, etc.
De tout ce qui précède, on peut retenir dans le
cadre de notre recherche la définition du Bénin qui
précise que « le volontariat est un engagement livre, civique,
patriotique et citoyen pour accomplir pendant une période
déterminée des services d'intérêt public en se
contentant d'une allocation forfaitaire de subsistance.»
+ Bénévolat :
Le Bénévolat est toute personne qui accepte
librement et gratuitement de consacrer une partie de son temps à la
réalisation d'une activité d'intérêt
général. En effet, le mot « Bénévole
» est issu du latin «benevolus» qui signifie « qui
veut bien » et est utilisé comme substantif depuis la fin
du 19ème siècle pour signifier celui qui
accomplit un acte de manière désintéressée, sans
rémunération. Le bénévolat est la situation dans
laquelle une personne fournit de façon
désintéressée voire gratuite une prestation pour une
personne physique ou morale. Le bénévole ne perçoit pas de
rémunération. Il peut être dédommagé des
frais induits par son activité. Sa participation est volontaire et il
est toujours libre d'y mettre un terme17.
+ Jeunesse :
17 Guide de la Promotion du Volontariat des Etats et
Gouvernements membres de la CONFEJES, p14
21
Etymologiquement le mot jeunesse vient du latin « juvenis
» qui signifie : qui n'est pas avancé en âge. Il est
généralement admis que la jeunesse est une période
transitoire de la vie située entre l'enfance et l'âge adulte.
Cependant, force est de reconnaître au regard des considérations
sociologiques, psychologiques, biologiques, économiques ou juridiques
que la définition du concept demeure polysémique, voire
polémique. En République du Bénin, la loi n° 007 du
25 février 1991 portant Charte de la jeunesse considère la
jeunesse comme un fait à la fois biologique, psychologique et
sociologique. Pour la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (CEDEAO) et l'Union Africaine(UA), est jeune toute personne
âgée de 15 à 35 ans. Mais l'Organisation des Nations Unies
(ONU) accepte comme jeunes, les personnes âgées de15 à 24
ans.
Dans le cadre de notre étude, il est question de
considérer trois catégories de jeunes d'après le Plan
d'Action Décennal de Développement et de la Promotion de la
Jeunesse de l'UA 2009-2018 à savoir :
4. les jeunes mineurs : 15-17 ans ;
4. les jeunes majeurs : 18-24 ans et enfin ;
4. les jeunes adultes : 25-35 ans.
? Insertion socioprofessionnelle
Selon le dictionnaire universel 2011, l'insertion est un
processus visant à permettre aux catégories
défavorisées de la population de s'intégrer ou de se
réintégrer à la vie sociale ou professionnelle.
L'insertion socioprofessionnelle consiste alors en l'accompagnement de
personnes qui éprouvent des difficultés à trouver un
emploi en raison, par exemple, d'un niveau de formation trop faible, d'un
manque d'expérience professionnelle ou d'une inactivité
prolongée.
Dans le cas de notre recherche, l'insertion
socioprofessionnelle consiste à accéder à une
activité professionnelle rémunérée ou
génératrice de revenu qui garantit à l'individu son
épanouissement et son indépendance économique.
? Chômage
Selon le dictionnaire universel 2011, le chômage est
défini comme la situation d'inactivité d'une personne
professionnellement qualifiée et désireuse de s'insérer
dans la vie active sans y parvenir.
22
On peut dire que, sont au chômage toutes les personnes
au-dessus de 15 ans, qui n'exercent aucun emploi rémunéré
ou ne sont pas travailleurs indépendants mais, qui sont disponibles pour
travailler et s'efforcent de trouver un emploi rémunéré ou
de devenir travailleurs indépendants.
Selon le BIT, est chômeur toute personne (de plus de 15
ans) qui remplit les critères suivants :
? « être sans travail », c'est-à-dire
ne pas avoir d'activité, même minimale, pendant la semaine de
référence ;
? « être disponible pour travailler »,
c'est-à-dire être en mesure d'accepter toute opportunité
d'emploi qui se présente dans les quinze jours, sans qu'une tierce
obligation soit une entrave au retour à l'activité ;
? « rechercher activement un emploi, ou en avoir
trouvé un qui commence ultérieurement ».
Pour notre part, dans le cadre de cette recherche, le
chômage peut être défini comme l'état d'une personne
ou en particulier de tout jeune diplômé qui souhaite travailler
mais cherche encore vainement des opportunités d'emploi ou d'auto emploi
répondant à leur niveau de qualification.
? Emploi
L'emploi est compris de façon générale
comme l'occupation confiée à une personne, aussi bien que la
tâche à laquelle elle est affectée. C'est de même une
activité professionnelle rémunérée. Pour cette
raison, les activités des volontaires ou des bénévoles ne
peuvent donc être considérées comme un emploi ; car
à la place de rémunération, les volontaires
perçoivent des indemnités de subsistance, qui ne constituent pas
une contrepartie équivalente à la valeur du travail fourni. De
plus, selon le rapport sur le développement humain au Bénin du
PNUD, (1999)18 l'emploi est « un travail effectué
moyennant une rémunération. »
Mais, dans notre contexte, l'emploi est toute occupation
professionnelle légale, pour son propre compte,
rémunérée ou génératrice de richesse,
répondant à un besoin social ou économique
18 PNUD, (1999). Rapport sur le
développement humain au Bénin. p149 et
23
solvable, exercée par l'employé pour son propre
compte (auto-emploi) ou pour le compte d'autrui, (l'employeur)19.
? Employeur
L'employeur est défini comme toute personne physique ou
morale utilisant une personne physique c'est-à-dire un employé
autre qu'elle-même contre rémunération dans le cadre de la
production de biens ou services marchands ou non marchands. C'est donc celui ou
celle qui achète la force de travail d'un employé.
? Diplômés sans emploi
La notion de « diplômé sans emploi »
est née dans le contexte de l'incapacité de l'Etat à
recruter dans un emploi salarié les jeunes diplômés
dès la fin de leurs études. Cette expression fait
référence à une catégorie de chômeurs, qui,
en raison de leur niveau de qualification, représentent un
intérêt particulier aussi bien pour les entreprises que les
pouvoirs publics.
Si on considère que le diplôme est un acte
délivré après une formation académique,
professionnelle, ou technique et devrait conférer un titre, un grade aux
lauréats, le concept de diplômés sans emploi semble
traduire une certaine détresse exprimée par les
diplômés sans emploi. On peut même affirmer que le
diplômé sans emploi, comme l'indique le nom, est un sans-emploi
qui a un diplôme et qui reste demandeur d'emploi. Au Bénin,
à l'instar du PNUD, le Plan d'Action National sur l'Emploi et la lutte
contre la Pauvreté (2011-2015), qualifie de diplômé
sans emploi, toute personne active inoccupée et ayant une
qualification académique, technique ou professionnelle.
? Autonomie :
Le concept d'autonomie vient des mots grecs « autos
» et « nomos » qui traduisent la liberté d'action et le
pouvoir de gestion de soi par soi auquel parvient une personne active. Elle
traduit un état de liberté, d'indépendance, d'auto
suffisance et d'épanouissement global. Pour les jeunes
diplômés sans emploi, l'autonomisation recherchée consiste
en leurs capacités d'entreprendre, de se prendre en charge,
l'affranchissement de toute dépendance matérielle et
financière à l'égard de leurs parents ou de tierces
personnes.
19 Politique Nationale de l'emploi au Bénin,
p7
24
? Traitement social
Selon le dictionnaire universel 2011, le traitement est
l'ensemble des moyens mis en oeuvre pour soigner une maladie. Dans ce sillage,
le concept de traitement social est utilisé pour désigner toute
action ou initiative des pouvoirs publics, des OSC ou des réseaux
sociaux visant à atténuer les effets négatifs d'un
fléau à défaut de moyens d'éradication totale des
causes.
Ainsi, le volontariat sans vouloir offrir de l'emploi à
tout prix aux personnes en situation de chômage ou de sans emploi, permet
aux jeunes volontaires de s'occuper, de se former, de s'offrir une
première expérience de travail qui participe à leur
réarmement moral et les habilite à s'affranchir
momentanément ou définitivement du chômage et de ses effets
pervers.
2.4- Problématique et Hypothèse de
recherche
Les projections effectuées par l'INSAE indiquent que le
nombre de jeunes au Bénin passera de 1.290.333 individus en 2004
à plus de 2.571.147 individus en 2025. Cette évolution
correspondrait à un
accroissement annuel de 3,25% environ ; soit une augmentation de
72.500 individus par an. On devrait
donc observer un doublement du nombre de jeunes à
l'horizon 2025. Pour ce faire, le chômage (2,6% en 2011) et le sous
emploi (53,9% en 2011)20 sont des phénomènes qui
touchent fortement les jeunes. Les
15 à 24 ans représentent 30% des chômeurs
recensés21 et les 15 à 35 ans représentent
environ les 60,31% de la population. Il s'agit là d'un véritable
défi à relever pour offrir des possibilités d'emploi aux
nouveaux arrivants sur le marché du travail.
En effet, les difficultés auxquelles les jeunes font
face dans le domaine de l'emploi sont multidimensionnelles et pressantes. Leurs
tentatives d'échapper à ce triste sort par l'exode rural,
l'émigration ou de micro-entreprises dans l'informel n'engendrent que
découragement et désespoir. Les plus septiques qui
hésitent à prendre de tels risques sont souvent sous la pression
de la pauvreté, de la faim et de l'extrême dépendance de la
famille puis deviennent des victimes faciles des effets pervers du
chômage notamment la criminalité, l'usage de drogue, le vol, la
prostitution, etc. Dans ces conditions, les compétences acquises par les
jeunes durant leur cursus de formations scolaires et universitaires se
dégradent progressivement ainsi que leurs employabilités
déjà faibles.
En dépit des initiatives et des efforts
d'investissement consentis par l'Etat et ses Partenaires Techniques et
Financiers ainsi que les acteurs socioéconomiques en vue de la
résorption du chômage et de ses effets sur la jeunesse, il est
encore aisé de constater qu'au Bénin, le nombre de
20 Politiques Nationales de l'Emploi, (2011),p29
21 Les actes du Forum National sur l'emploi des
Jeunes, p17
25
jeunes diplômés sans emploi ne cesse de
croître. Ainsi, devant l'insuffisance des résultats des
créneaux traditionnels, la problématique de l'emploi des jeunes
devient de plus en plus difficile. Les stratégies et les politiques
mises en oeuvre jusqu'à présent ont montré leurs
insuffisances. L`Etat, ne pouvant se dérober à ses obligations
multiplie des stratégies et des initiatives dont la promotion du
volontariat des jeunes. Mais, ces jeunes quoique noyés dans des
promesses décrédibilisées, des aspirations inaccessibles
manifestent néanmoins un engouement particulier pour les services de
volontariat. Ce phénomène qui ne saurait laisser
indifférents les promoteurs des services de volontariat nous
amène à l'hypothèse que :
«La lutte contre le chômage par le moyen du
volontariat est source de satisfactions temporelles d'intérêts
réels mais aussi d'angoisse et de déception pour des jeunes
diplômés sans emploi ».
2.4 .1- Objectif de la Recherche :
Objectif général :
Notre objectif de façon générale est de
déterminer les limites de la contribution réelle du volontariat
dans le traitement social du chômage des jeunes diplômés
sans emploi en vue de l'amélioration et de l'innovation des
stratégies d'actions.
2.4.2- Objectifs Spécifiques
? identifier les vrais raisons de l'engagement des jeunes
diplômés sans emploi dans les services du volontariat ;
? apprécier la contribution du volontariat dans la
lutte contre le chômage et ses effets sur les jeunes engagés dans
le volontariat ;
? proposer des actions de mise en oeuvre efficientes du
nouveau projet de volontariat en vue d'une prise en charge durable des
jeunes.
Pour atteindre les objectifs ainsi fixés à
travers la confirmation ou non de notre hypothèse de travail, nous avons
opté pour la démarche méthodologique ci- dessous
présentée.
III- DEMARCHES
METHODOLOGIQUES
26
III- DEMARCHES METHODOLOGIQUES
27
Notre recherche se propose d'étudier les motivations,
les angoisses, les satisfactions et déceptions des jeunes
diplômés sans emploi ayant fait l'expérience du service de
volontariat formel en République du Bénin. Pour justifier
l'objectivité et la validité des résultats de notre
recherche, la méthodologie choisie comporte plusieurs articulations
à savoir :
3.1.- Le type de l'étude
Notre étude est de nature descriptive, analytique et
repose sur une méthode non-probabiliste qui nous a conduit à
faire des entretiens avec les sujets ciblés et pris au hasard pour notre
entretien dirigé en leur posant directement des questions et en
transcrivant leurs réponses sur des bulletins préparés
à cet effet.
3-2- Population d'enquête et
échantillonnage
3-2-1- Population d'enquête
C'est l'ensemble des individus qui peuvent entrer dans le champ
de l'enquête. C'est au sein de cet univers que sera tiré
l'échantillon de la recherche.
Notre étude dont le thème est intitulé :
«Problématique du traitement social du chômage des jeunes
diplômés sans emploi par le volontariat au Bénin »
couvre aussi bien des jeunes ayant achevé leur service de
volontariat formel, les anciens stagiaires de l'ANPE que les
démobilisés du Service Militaire d'Intérêt
National.
3.2.2- L'échantillonnage
Compte tenu de nos moyens limités, notre
échantillon est composé de cent (100) sujets choisis au
hasard.
? Au niveau des anciens stagiaires de l'ANPE : 30 jeunes ; ? Au
niveau des jeunes ayant achevé leur SMIN : 70 sujets.
TABLEAU I : Récapitulatif de
l'échantillon (population) d'enquête
28
Populations/Structures
|
Nombre de sujets
|
Anciens stagiaires ANPE
|
30
|
Démobilisés du SMIN
|
70
|
TOTAL
|
100
|
Au total 100 sujets ont été interviewés.
3.3- Déroulement de l'enquête
La démarche mise en oeuvre pour recueillir les
informations liées à notre sujet d'étude est basée
sur deux techniques avec les outils appropriés à savoir :
l'entretien semi-dirigé et l'exploitation documentaire.
3.3.1-Entretiens semi-dirigés et transcription
Nous avons réalisé des entretiens
semi-dirigés auprès des jeunes ayant
bénéficié des offres de stages de pré-insertion
professionnelle de l'ANPE et des jeunes diplômés sans emploi ayant
achevé leur service Militaire d'Intérêt National qui sont
des variantes du volontariat formel (sous tutelle de l'Etat). Les entretiens
ont été d'une durée d'environ 10 à 15 minutes et
ont été tous enregistrés de façon numérique
afin de pouvoir être analysés subséquemment. Après
l'enregistrement des réponses aux questions posées à nos
sujets, nous transcrivions sur papier dès notre retour à la
maison tout le contenu de l'entretien. Cette méthode nous a permis
d'éviter des pertes de temps et de respecter la libre expression des
intéressés.
3.3.2- L'exploitation documentaire
Elle nous a permis dès le choix de notre thème
d'étude de constituer une bibliographie appropriée pour restituer
à la mémoire collective les diverses formes de pratiques du
volontariat aux plans international, continental, régional et national
afin d'apprécier les limites de sa contribution dans le changement des
conditions de vie des jeunes diplômés sans emploi au
Bénin.
3.4- Dépouillement et Procédure de calcul
des pourcentages
29
3.4.1- Dépouillement des données
Nous avons estimé qu'il serait fastidieux de
procéder par un traitement séparé de chacune des questions
de relance associées à notre sujet d'entretien. Aussi, avons-nous
préféré récapituler dans différents
tableaux, l'appréciation des réponses recueillies, selon une
évaluation descriptive à l'échelle qualitative. Chaque
question selon la réponse attendue est alors appréciée en
fonction de sa valeur qualitative. En reprenant les fiches de transcription des
entretiens, les opinions qui correspondent aux réponses attendues sont
soulignées, classées et sommées par valeurs attributives.
Les résultats d'évaluation de chaque réponse sont
transcrits dans les cases appropriées du tableau assorti des
pourcentages indicatifs des tendances.
3.4.2-Procédure de calcul des pourcentages
L'effectif des sujets enquêtés par groupe cible
étant connu, le nombre de réponses obtenues par les questions de
relance de l'entretien est multiplié par cent et le produit obtenu est
divisé par l'effectif total des personnes interrogées. Par
exemple, si on obtient 28 réponses identiques positives à l'un
des critères d'appréciation de la réponse donnée
sur un effectif total de 64 réponses enregistrées, en
désignant par le symbole (P) le pourcentage des réponses
favorables à chaque échelle d'appréciation, on aura :
P = (28 x 100) / 64, ce qui donne P = 43,75%.
De même, les réponses à certaines
questions étant à choix multiple, nous avons opté pour une
évaluation qualitative. Chaque élément de réponse
par question est décliné sur quatre (04) échelles
hiérarchisées (1ère, 2ème,
3ème, 4ème). La première
échelle est cotée à dix (10) points ; la deuxième
est cotée à 10-2=8 ; la troisième à 10-3=7 ; la
quatrième à 10-4=6. Le point par échelle est le produit du
nombre de réponses et de coefficient de l'échelle correspondante.
Le total de points obtenus par élément de réponse permet
de classer par ordre d'importance. Par exemple, si on obtient 5 réponses
identiques pour la priorité d'un élément de réponse
et selon ces personnes l'élément est prioritaire alors il faut
faire le produit 5×10 ; ce qui donnera 50 puis si deux (02) personnes le
classent dans la seconde priorité, il faut faire 10-2=8×2 ce qui
donne 16 et ceci jusqu'à la fin des réponses. Donc la somme de
tous les points d'un élément de réponse donne le total qui
permet de le classer par ordre avec les autres éléments de
réponses disponibles.
3.4.3-Difficultés rencontrées
Tout au long de nos enquêtes, nous avons eu droit
à la sympathie, au bon accueil et au soutien de certains acteurs.
Cependant, certaines difficultés inhérentes à toute
entreprise humaine
30
ont parfois émoussé notre volonté de mener
des investigations plus approfondies.
Certaines personnes ont été réticentes en
prétendant n'avoir pas le temps à nous consacrer ou en
soupçonnant parfois que cette étude est financée et nous
accusent d'avoir confisqué les fonds destinés à cette
fin.
La période des enquêtes a coïncidé avec
la saison pluvieuse, ce qui ne nous a pas facilité la tâche. En
dépit de ces difficultés, nous sommes tout de même parvenu
à obtenir des résultats exploitables.
IV- PREESENTATION, ANALYSE DES
RESULTATS, ET SUGGESTIONS
31
4.1- PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS ET
SUGGESTIONS:
32
Un sujet d'entretien comportant des questions de relance
administrées (Voir le guide d'entretien en annexe) à chacune des
deux catégories de personnes enquêtées nous a permis
d'obtenir les résultats ici récapitulés dans des tableaux
et graphes suivants:
I- IDENTITE ET SITUATION AVANT LE SERVICE DE
VOLONTARIAT
Objectif 1 : Déterminer les
caractéristiques générales de la cible de l'entretien.
(Voir la page suivante)
Tableau II: Caractéristiques de la
population interviewée.
33
Caractéristiques
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Jeunes mineurs (15-17 ans)
|
00
|
00%
|
Jeunes majeurs (18-24 ans)
|
61
|
61%
|
Jeunes adultes (25-35 ans)
|
39
|
39%
|
Jeunes Marié
|
09
|
9%
|
Jeunes Célibataires
|
91
|
91%
|
Jeunes titulaires de BAC ou BAC+2
|
63
|
63%
|
Jeunes Titulaires de Licence et plus
|
37
|
37%
|
Jeunes titulaires de diplômes professionnels
|
15
|
15%
|
Titulaire d'un emploi avant recrutement
|
00
|
00%
|
Situation de dépendance avant comme après le
service
|
92
|
92%
|
Situation d'autonomisation avant et après le
service
|
8
|
8%
|
Source : Résultat d'entretien réalisé
à Cotonou et Porto-Novo 2012
De ce tableau, il ressort que les sujets interviewés
par rapport à l'âge, sont classés en trois classes. Pour la
première classe (jeunes mineurs de 15-17 ans), nous avons
enregistré 00% ; les jeunes majeurs (18-24 ans) font un nombre de 61, ce
qui donne 61% alors que les jeunes adultes sont au nombre de 39, ce qui fait
39%. Soulignons au passage que nous n'avons interrogé que 14 femmes ; ce
qui donne 14% de femmes contre 86% d'hommes. De plus, il est constaté
que 63 sujets ont le niveau BAC et BAC+2 alors que 37% ont la Licence et plus,
puis 15% ont un diplôme professionnel et enfin seulement 9% sont
mariés tandis que 91% sont encore célibataires.
34
De même, il est révélé que tous les
sujets n'ont pas un emploi avant leur recrutement et que 92% sont et demeurent
dépendants avant et après le service de volontariat contre 8% qui
ont eu leur autonomie après leur service.
II- SATISFACTIONS ATTENDUES DE L'ACCOMPLISSEMENT DU
SERVICE DE VOLONTARIAT
Objectif 1:
Déterminer l'ordre de priorité des intérêts
recherchés par les jeunes volontaires. Question
1: Quels intérêts souhaitiez-vous tirer du
volontariat ?
Réponses attendues Q1 :
Attestation de participation à la construction nationale,
Indemnités de prise en charge, Acquisition de nouvelles connaissances,
Acquisition d'un emploi durable. Graphe 1:
Intérêts des jeunes avant l'engagement dans le service de
volontariat.
300
250
200
150
100
50
0
Acquisition d'un emploi durable.
280
Attestation de
Participation à la
construction
204
Indemnités de
prise en charges
des
jeunes
volontaires
175
Acquisition de
nouvelles
connaissances
148
De ce graphe, on peut retenir que l'intérêt
prioritaire des jeunes pour l'accomplissement du volontariat est l'acquisition
d'un emploi durable (280 points) ; la deuxième priorité sur
l'échelle des intérêts est l'attestation
délivrée pour leur participation à la construction
nationale (204 points), la troisième priorité est
l'indemnité de subsistance forfaitaire perçue par les volontaires
(175 points) et la dernière priorité est l'acquisition de
nouvelles expériences (148 points).
35
Objectif 2 : Evaluer le
degré de satisfaction des jeunes démobilisés
Question 2: Quelles
satisfactions aviez-vous obtenu dans l'accomplissement de votre service de
volontariat ?
Réponses attendues Q2 :
Fierté d'avoir participé à la construction nationale,
Soulagement temporel du chômage et de ses conséquences,
Renforcement des capacités entrepreneuriales et de
l'employabilité, Acquisition de l'autonomie financière ou
autres.
Graphe 2 : Satisfactions obtenues par
les jeunes diplômés volontaires
400
200
0
Fierté d'avoir
|
Soulagement
|
Le renforcement
|
Acquisition de
|
participé à la
|
temporel du
|
des capacités
|
l'autonomie
|
construction
|
chômage et de
|
entrepreneuriales
|
financière
|
Nationale
|
ses effets
|
et de
l'employabilié
|
|
Satisfaction des Jeunes
271 232 204 172
En matière des satisfactions, il est enregistré que
la première satisfaction des jeunes ayant vécu
l'expérience du volontariat est la fierté d'avoir
participé à la construction nationale (265 points), la
deuxième satisfaction est le soulagement temporel du chômage et de
ses conséquences (232 points), la troisième satisfaction est le
renforcement des capacités entrepreneuriales (204 points) et enfin la
dernière est l'acquisition de l'autonomie financière (142
points).
III- SITUATION POST VOLONTARIAT DES JEUNES DIPLOMES
SANS EMPLOI Objectif 1 : Vérifier l'écart existant entre la fin
du volontariat et le chômage.
Question 1: Que faites-vous
depuis la fin de votre contrat de volontariat ?
Réponses attendues Q1 :
Aucune occupation, Emploi informel, Emploi formel privé,
Emploi formel public et autres.
Graphe 3 : Situations post volontariat
des jeunes diplômés sans emploi.
45%
33%
14%
8%
Aucune
occupation
Emploi Informel
Emploi formel Public et autres
Emploi formel Privé
Activités des jeunes
50%
40%
30%
20%
10%
0%
36
Après leur service de volontariat 45% des jeunes
volontaires déclarent qu'ils n'ont aucune occupation plus de six (06)
mois après; 33% ont pu s'insérer dans le marché informel,
8% ont des contrats avec le secteur privé contre 14% pour le secteur
public.
Objectif 2 : Vérifier
l'utilité du volontariat dans l'insertion professionnelle chez les
jeunes
démobilisés.
Question 2 : Le volontariat vous
a-t-il aidé à réussir votre insertion professionnelle ?
Réponses AttenduesQ2 : Beaucoup, Un
peu, Très peu, Pas du tout.
82%
8%
7% 3%
20%
0%
Pas du tout
Beaucoup
Un peu
Très peu
Autonomisation des jeunes volontaires
100%
80%
60%
40%
Graphe 4 : Utilité du volontariat
dans l'insertion professionnelle des jeunes diplômés.
37
Par rapport à l'utilité immédiate ou
future du volontariat dans l'insertion professionnelle des jeunes volontaires,
il est révélé que seulement 8% ont trouvé beaucoup
d'importance au volontariat dans leur insertion, 7% déclarent peu
importante son utilité; 3% le jugent très peu important; alors
que 82% affirment n'y trouver aucun tremplin.
Objectif 3 : Apprécier
l'état d'âme des jeunes après leur service de
volontariat.
Question 3 : Etes-vous
déçu de retomber dans votre situation initiale de
diplômé sans emploi ? Réponses Attendues Q3
: Non déçu, Très peu déçu,
Un peu déçu, Totalement déçu.
Graphe 5 : Déception de se
retrouver dans sa situation initiale de diplômé sans emploi.
80%
60%
8% 7% 5%
40%
Totalement déçu
Non déçu
Très peu déçu
Un peu déçu
Déception des jeunes de se retrouver dans la situation
initiale de diplômé sans emploi
80%
20%
0%
En ce qui concerne la déception des anciens jeunes
volontaires, on note que 8% ne sont pas déçus, 7% sont
très peu déçus, 5% sont un peu déçus et 80%
sont totalement déçus.
Objectif 4 : Proposer des
solutions pour un volontariat de prise en charge et de 865l'autonomisation des
jeunes volontaires
Question 4 : Quelles sont vos
suggestions pour un volontariat de prise en charge et d'autonomisation des
jeunes diplômés sans emploi !
Réponses attendues Q4
: Formation à l'entrepreneuriat des jeunes
volontaires, Financement prioritaire des plans d'affaires des jeunes
volontaires, Prises en charge des jeunes volontaires par l'institution du
Revenu de Solidarité Active en faveur des jeunes, Formation
professionnelle de reconversion dans un métier, etc.
38
Graphe 6: Suggestions pour la prise en
charge et l'autonomisation des jeunes adultes diplômés sans emploi
après le volontariat.
254
319
136 126
250
200
150
100
50
0
Prise en charge des
jeunes volontaires par
l'institution du
Revenu de Solidarité
Active des jeunes
Formation à
l'entrepreneuriat des
jeunes
volontaires
Financement
prioritaire des plans
d'affaires des
jeunes
volontaires
Formation
professionnelle de
reconversion dans
un
métier
Suggestions des jeunes volontaires
350
300
Total de points
Nous retenons dans le cadre des suggestions que la prise en
charge des jeunes volontaires par l'institution du Revenu de Solidarité
Active est la première solution suggérée prioritaire (319
points) ; la deuxième proposition est la formation à
l'entrepreneuriat des volontaires (254 points) ; la troisième
proposition est le financement des plans d'affaires des volontaires (136
points) et la formation professionnelle de reconversion dans un métier
passe en quatrième position (126 points).
4.2- ANALYSE ET APPRECIATION DES RESULTATS
L'appréciation des impacts du volontariat sur le
traitement social du chômage des jeunes diplômés sans emploi
telle que perçue par les jeunes victimes interrogés se
présente comme suit :
Au regard des résultats obtenus, il ressort que la
majorité des jeunes sont des jeunes majeurs (15 à 24 ans) avec un
taux de 61% contre 39% pour les jeunes adultes (25 à 35 ans. Cette
situation révèle des problèmes remarquables liés
à l'insertion professionnelle des jeunes majeurs et adultes. Dans la
hiérarchisation de leurs intérêts ou motivations, beaucoup
de jeunes sont
39
engagés dans le volontariat soit dans l'espoir
d'acquérir un emploi durable pour devenir
indépendants vis-à-vis de leurs parents et pour
exprimer leur patriotisme à l'égard de la nation.
Mais, des satisfactions enregistrées, nous constatons
qu'ils sont pour la plupart fiers de participer à la construction
nationale, mais très déçus de retomber dans leur situation
antérieure de diplômés sans emploi. Ainsi, avons-nous
enregistré environ 80% de déception dans le rang des anciens
volontaires. Comme conséquence directe résultante de cette
situation, nous avons la dépendance permanente des jeunes volontaires de
leurs parents et leur exposition aux effets pervers du chômage et du sous
emploi. Si avant l'engagement dans le volontariat, 92% déclaraient
être toujours dépendants vis-à-vis de leurs parents ou
tuteurs contre 8% qui sont devenus autonomes après leurs services de
volontariat, ce mode de traitement social du chômage semble donc n'avoir
qu'un effet de feu de paille car encore 84% des anciens volontaires soufrent
à nouveau du chômage après avoir touché pendant un
(01) an ou plus des indemnités de services civiques (40.000f à
70.000f par mois). A cet égard, il est aisé de comprendre les
frustrations et les désespoirs des jeunes qui se demandent pourquoi
aller à l'école, si elle ne prépare pas à la vie
active et à quoi servent les diplômes s'ils ne peuvent permettre
d'accéder à l'emploi. Pour éviter que ces jeunes ne
deviennent un problème pour la société béninoise,
le système éducatif doit être reformé. La
solidarité africaine doit se faire plus active.
Au nombre des suggestions faites par les anciens jeunes
volontaires interviewés sur les moyens d'amélioration de leurs
conditions de vie et de garanties sûres pour les futurs aspirants au
volontariat de l'OBSVJ, nous retenons que la priorité est
accordée à la prise en charge des jeunes volontaires
démobilisés en leur faveur par l'institution du Revenu de
Solidarité Active pour les Jeunes (RSAJ), l'augmentation des primes
d'indemnités de volontariat et la formation à l'entrepreneuriat
des jeunes volontaires pour encourager et faire cultiver chez ces jeunes
l'auto-emploi afin qu'ils n'attendent pas tout de l'Etat.
En définitive, nous observons que les résultats
obtenus confirment l'idée selon laquelle le volontariat constitue un
moyen qui permet non seulement de rendre actifs les jeunes mais
également consiste en une source de déception et de frustration
des jeunes qui sont livrés à eux-mêmes à la fin de
leur contrat. Pour ce faire, nous pouvons affirmer que notre
hypothèse de recherche est validée. Nous voulons
ainsi dire que La lutte contre le chômage par le moyen du
volontariat est source de satisfaction temporelle d'intérêts
réels, mais aussi de déception en fin de service pour des jeunes
diplômés sans emploi.
4.3- PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS
40
Si aujourd'hui nul ne conteste au volontariat ses valeurs
éducatives et formatrices, force est cependant de constater que les
fruits ne tiennent pas encore la promesse des fleurs. Car, malgré le
niveau de qualification professionnelle des jeunes diplômés sans
emploi et l'engagement de l'Etat béninois à lutter contre les
effets pervers du chômage, le volontariat formel tel qu'il est
organisé au Bénin, ne répond pas encore aux attentes
prioritaires des jeunes. La nécessité d'améliorer ses
modes d'opérationnalisation et de prise d'initiatives nouvelles
s'impose.
4.3.1- Les limites du volontariat formel dans la lutte
contre les effets du chômage et du sous emploi au Bénin
Au Bénin, nous avons constaté que les jeunes qui
s'engagent dans les services de volontariat, en sortent frustrés car
leurs besoins sociaux c'est-à-dire les besoins qui naissent du
désir de l'individu de s'établir parmi ses semblables, de
réaliser le sentiment de son « appartenance »
socioprofessionnelle, n'ont pas été satisfaits mais encore
différés.
En effet, les motivations premières des jeunes
diplômés sans emploi qui veulent faire du volontariat sont la
recherche d'un emploi durable et le désir d'être utile à la
société. Dans cet ordre d'idée, le volontariat devrait
leur permettre de retrouver le plaisir d'entreprendre, de prendre part à
des réflexions et des actions, d'intégrer des réseaux
sociaux, etc. Mais, on constate que le volontariat dans notre pays ne fournit
pas les outils nécessaires pour rendre autonomes ces jeunes après
leur service. Ils ne bénéficiaient pas de prime de
démobilisation, ni de prime de sevrage.
Cependant, les deux principaux types de volontariat sous
tutelle de l'Etat au Bénin appelé Service Militaire
d'Intérêt National (SMIN) et stages de pré insertion
professionnelle de l'ANPE souffrent de nombreux maux comme la non
reconnaissance sur le marché des certificats de services
délivrés aux jeunes ; l'attitude de laisser pour compte
adoptée par le gouvernement à l'endroit des jeunes
démobilisés du SMIN ; le non suivi des jeunes
démobilisés par rapport à leur insertion professionnelle,
etc. Malgré toutes ces limites, les jeunes diplômés sans
emploi n'ayant pas trouvé mieux ailleurs, sont toujours prêts
à prendre part au recrutement organisé par l'ANPE et le
Ministère de la Défense Nationale pour le SMIN afin de
bénéficier d'un revenu de subsistance pouvant de façon
temporelle leur assurer l'indépendance tant désirée
vis-à-vis des parents ou tuteurs.
41
4.3.2- Suggestions pour un volontariat d'autonomisation des
jeunes
La jeunesse béninoise constitue un levier important de
développement, le plus grand
atout pour la réalisation de la paix et la croissance
économique de notre pays. Ils sont des acteurs d'aujourd'hui et de
demain. Aussi, leur participation à la construction nationale à
travers le volontariat demeure un excellent moyen d'exploiter ce potentiel
humain, pour leur développement personnel et celui de la
société en général. C'est pour cela qu'il
conviendrait de mettre en oeuvre de nouvelles stratégies pour faire du
traitement social du chômage par le volontariat des jeunes un axe
fondamental d'implication des jeunes dans la construction nationale et de leur
prise en charge par les suggestions ci-après:
a) Le développement d'une synergie d'action pour
la lutte contre le chômage et la pauvreté des jeunes.
Les besoins de la jeunesse sont pluridisciplinaires,
multidimensionnels et transversaux. Ainsi, aucun ministère ne peut
à lui seul répondre efficacement aux nombreux problèmes
auxquels sont confrontés les jeunes, notamment, celui du chômage.
Au Bénin, il convient de rappeler qu'au moins cinq (05)
ministères sont directement impliqués dans les questions d'emploi
et d'insertion socioprofessionnelle des jeunes : Le Ministère
Chargé de la Micro Finance, de l'Emploi des Jeunes et des Femmes
(MCMFEJF); du Ministère du Travail et de la Fonction Publique (MTFP) ;
du Ministère de l'Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et
Professionnelle, de la Reconversion et de l'Insertion des Jeunes (MESFPRIPJ) ;
du Ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs (MJSL) ; du
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP) ;
du Ministère de l'Industrie, du Commerce, des Petites et Moyennes
Entreprises (MICPME). Mais, au-delà des actions encore très peu
concertées de ces départements ministériels, il est plus
important de dynamiser le fonctionnement du Conseil National de la Jeunesse qui
regroupe tous les ministères directement ou indirectement
concernés par les problèmes de la jeunesse.
B) L'accès des jeunes au crédit
L'un des objectifs majeurs des pouvoirs publics en faveur de
la promotion de l'emploi des jeunes doit être l'amélioration de
l'accès des jeunes au crédit pour leur permettre
d'acquérir ou d'augmenter leurs actifs et leurs revenus. Pour ce faire,
il faut doter de moyens suffisants ces structures publiques comme le FNPEEJ et
le Fonds National d'Insertion des Jeunes (FNIJ), qui financent à des
conditions préférentielles les plans d'affaires des jeunes
42
porteurs de projet.
C) La reformation du dispositif de formation au niveau
de l'enseignement académique, technique et professionnel et
l'employabilité des jeunes
La formation professionnelle et technique est unanimement
considérée comme un facteur clé de la croissance en
général et de la promotion de l'emploi en particulier. Par ses
effets sur les progrès de la productivité sur les
capacités d'initiative et d'innovation et sur l'élargissement de
l'employabilité des candidats au travail, la formation occupe une place
capitale dans les politiques de développement.
Dans ce cadre, il faut revoir le système de formation
notamment aux niveaux primaire, secondaire, universitaire, etc. qui ne semble
pas répondre aux besoins de l'économie puis soutenir le secteur
informel, premier pourvoyeur d'emploi pour les jeunes22. Le
système éducatif doit pouvoir engendrer une culture d'entreprise
chez les jeunes. La formation et l'enseignement offerts en création et
gestion d'entreprises doivent avoir un rapport avec les programmes pratiques
visant à préparer des entrepreneurs potentiels, à dresser
des plans d'entreprise efficaces, etc. De plus, il faudrait prendre en compte
d'une part l'aménagement pédagogique du système
d'enseignement professionnel qui concerne notamment le milieu rural, pour
permettre aux jeunes de concevoir leur projet professionnel et de se
préparer efficacement à sa mise en pratique et d'autre part la
promotion et l'enseignement du volontariat dans les écoles.
Par ailleurs, il est certain que l'école ou
l'Université (éducation formelle) ne peut tout enseigner, ni
permettre aux jeunes de tout apprendre, d'où la nécessité
de promouvoir au profit des apprenants toutes les formes d'éducation
à savoir : l'éducation non formelle, l'éducation formelle
et l'éducation informelle. Pour y parvenir, des reformes doivent
être opérées et le temps pédagogique ramener
à une journée continue (7h30-14h30) dans l'enseignement
secondaire. Ainsi, les après midi seront libérés pour des
apprentissages non formels et spécifiques.
D) La Promotion de l'accès à
l'agriculture mécanisée pour les jeunes diplômés
sans emploi
L'accès au secteur agricole des jeunes volontaires peut
être conditionné par une
22 Selon les actes du forum national sur l'emploi
des jeunes du 08 au 10 Mars 2007, p 121
43
décision préalable des autorités
compétentes en matière de gestion de l'espace foncier, de
mécanisation de l'agriculture. Car, le Bénin dispose assez
d'espaces cultivables à mettre à la portée de ces jeunes
qui sont victimes du chômage et de ses effets. De même, l'Etat
pourrait les aider après la production à mettre à leur
disposition les moyens de transformation des produits pour une exportation et
une consommation locale intense.
E) La dotation de l'OBSVJ de moyens suffisants pour son
fonctionnement
Cet office chargé de coordonner les activités
des volontaires sur le plan national, dont le financement incombe
prioritairement à l'Etat, aux collectivités locales et les PTF,
doit être doté de ressources suffisantes pour permettre son
fonctionnement effectif et lui permettre d'être plus actif et plus proche
des couches visées. L'OBSVJ dont la mission est de « mobiliser
les membres du Corps National des Jeunes Volontaires pour le
Développement par deux (02) programmes: le programme de volontariat
bénévole et le programme de volontariat d'expertise
professionnelle. »23 pourrait répondre aux attentes
des jeunes diplômés sans emploi si nos suggestions sont
acceptées et mises en expérimentation.
F) L'institution de primes de sevrages et de
reconnaissance aux jeunes volontaires méritants
Contrairement aux volontaires internationaux comme la France
à qui des promesses de prime de sevrage sont versées en fin de
mission, le Bénin est l'un des pays qui adopte une attitude de laisser
pour compte à l'égard des jeunes. Ainsi, cette initiative
consistera non seulement à mettre à la disposition des jeunes en
fin des services de volontariat des primes de démobilisation
équivalentes à trois (03) mois au moins du montant de leur
ancienne indemnité, ce qui leur évitera le choc d'un sevrage
brutal, source de stress et de déchéance morale. Rappelons au
passage que cette initiative prévue par les articles des statuts de
l'OBSVJ, doit être mise en oeuvre pour encourager des jeunes qui se sont
dévoués pour l'intérêt général et le
développement de leur pays.
23 Article 2 du décret portant création,
attribution, organisation et fonctionnement de l'Office.
44
4.3.3- Le Plaidoyer pour l'institution du Revenu de
Solidarité Active pour les Jeunes (RSAJ)
L'esprit et les nobles objectifs qui ont motivé la
création de CNJVD pour être pérennisés
nécessitent que l'OBSVJ tire leçons des forces et faiblesses du
SMIN et des stages de l'ANPE. En effet, la situation poste volontariat des
jeunes utilisés puis abandonnés à leur triste sort par ces
deux programmes doit être corrigée. Dans ce cadre, nous proposons
et plaidons qu'à l'instar de la France, une réflexion sur
l'institution de RSAJ au Bénin soit organisée.
En effet, le Revenu de Solidarité Active (RSA) est une
allocation destinée en France par exemple à garantir à ses
bénéficiaires, qu'ils soient ou non en capacité de
travailler, un revenu minimum, avec en contrepartie une obligation de chercher
un travail ou de définir et suivre un projet professionnel visant
à améliorer sa situation financière. Ce revenu a pour
objet d'assurer à ses bénéficiaires des conditions
minimales d'existence afin de lutter contre la pauvreté, d'encourager
l'exercice ou le retour à une activité professionnelle et d'aider
à l'insertion socioprofessionnelle des bénéficiaires. Il
est accordé aux jeunes ayant moins de vingt cinq ans (25) ans ou ayant
travaillé deux ans dans les trois dernières années.
Au Bénin, l'institution de ce système de
solidarité permettra de motiver plus les jeunes aux services de
volontariat et de leur assurer une prise en charge (une prime de subsistance).
En étant exigeant sur l'adéquation des qualifications et des
aptitudes humaines à la mission confiée au volontaire pour un
contrat à durée limitée, et en lui confiant des
responsabilités requérant de l'initiative, le système
prépare probablement mieux que d'autres formules les jeunes volontaires
à leurs insertions ultérieures dans une entreprise ou à
assumer les risques d'une création d'entreprise. L'Etat ne disposant pas
d'assez de moyens, nous pensons que le financement de ce nouveau dispositif
sera basé sur un élan collectif et généreux de
solidarité nationale qui consistera par exemple à :
a) Faire désormais des jeunes
diplômés sans emploi ayant accompli le service de volontariat
formel (SMIN, stagiaire payant de l'ANPE) non plus des jeunes dépendants
totalement de leur famille, mais des jeunes de toute la nation grâce au
bénéfice du payement trimestriel d'un Revenu de Solidarité
Active pour les Jeunes (RSAJ)
b)
45
Créer aux côtés de la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale (CNSS) le Fonds du RSAJ alimenté par le
prélèvement de 1% du salaire des jeunes travailleurs (18 à
35 ans) et de 0,5 % chez les autres travailleurs publics ou privés
âgés de plus de 35 ans.
c) Le maintien du RSAJ jusqu'à 25 ans et le reversement
à partir de 19 ans au Fonds de l'Allocation Familiale jadis
supprimé à 21 ans et versé aux parents.
d) Les frais d'inscription au FRSJ équivalent à
1/3 de l'allocation trimestrielle (30.000f à 45.000 f).
e) A travers les dons des jeunes cadres de la diaspora
béninoise et le soutien des PTF nationaux et internationaux.
46
CONCLUSION
La situation des jeunes diplômés sans l'emploi au
Bénin est préoccupante. La problématique à laquelle
les jeunes diplômés sans emploi font face dans le secteur de
l'emploi est criarde. Leurs tentatives de sortir de cette situation par l'exode
rural, l'émigration, les micro-entreprises dans le domaine informel,
tournent très souvent au découragement et au désespoir.
Mais, la situation de ceux qui refusent de prendre de telles initiatives, n'est
guère reluisante. La pauvreté, la faim et la totale
dépendance vis-à-vis des parents sont leurs lits quotidiens. Le
traitement social du chômage et de ses effets doit être
renforcé pour éloigner de notre pays les risques de la fracture
sociale, d'insécurité à tous égards et de
déstabilisation des institutions démocratiques. Il est donc
indispensable que les initiatives soient prises pour l'insertion
professionnelle des jeunes. Ayant abouti au terme de notre étude
à la confirmation du constat que la lutte contre le
chômage par le moyen du volontariat est source d'intérêt ou
de satisfaction éphémère du fait de l'angoisse, de
déception et de l'évaluation des jeunes diplômés
sans emploi. Il ne reste qu'à plaider pour une prise en compte
effective de nos suggestions en vue de la promotion et de l'autonomisation
réelle des jeunes au Bénin. Aussi, sera-t-il intéressant
que l'Etat dote de l'OBSVJ de ressources humaines, matérielles et
financières suffisantes afin que les jeunes à travers le
programme de volontariat d'Expertise Professionnelle (VEP) ou le Programme de
Volontariat Bénévole (PVB) participe plus activement à la
construction du Bénin dont nous rêvons tous à l'horizon
2025 à savoir : « Tous les citoyens en âge de travailler
disposent d'un emploi susceptible de leur procurer un revenu permettant de
satisfaire leurs besoins vitaux et leur bien être
intégral.24 »
24 Politique Nationale d'Emploi (2011).p5
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
47
OUVRAGES
1) Promotion du volontariat pour la Gestion
décentralisée de l'environnement au Bénin du PNUD/PVNU,
(2009).pp32-36
2) Colloque sur les créneaux porteurs dans le
domaine de la micro-finance, (2001).p7
3) Guide de la Promotion du volontariat au sein des Etats
et Gouvernements membres de la CONFEGES (nd), 50p
4) Dr Justin D. S. (1999). Le
Volontariat et le développement social.19p
5) Document Stratégique de la Réduction de
la Pauvreté, (2002). p61
6) Les actes du forum sur l'emploi des jeunes au
Bénin du 08 au 10 Mars 2007 à Cotonou.155p
7) Premiers résultats provisoires et partiels de
l'Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie et
des Ménages (EMICOV), (2007).
8) Politique de l'emploi au Bénin, (2011), du
Ministère de la Micro finance, de l'Emploi des Jeunes et des Femmes.62p
Dictionnaire
Dictionnaire Universel, (2011).
Rapports
1)
48
PNUD, (1999). Rapport sur le développement humain au
Bénin .p149
2) Rapport mondial sur la situation mondiale du volontariat
2011 du PNUD (2011). Textes juridiques
1) Charte Africaine de la Jeunesse, (juillet 2006).
2) Constitution de la République du Bénin du
11 décembre 1990
3) Loi N° 91-007 du 25 Février 1991 portant
Charte de la Jeunesse en République du Bénin.
4) Le décret n° 2010-666 du 31 décembre 2010
portant institution du Corps National des Jeunes Volontaires pour le
Développement (CNJVD) en République du Bénin.
5) Le décret n°667 du 31 décembre 2010
portant création, attributions, organisation et fonctionnement de
l'Office Béninois des Services de Volontariat des Jeunes (OBSVJ).
Sites de recherche
http//
www.anpe-bj.org/ca.
http:// www.world-psi.org/htm
www.google.fr
www.confejes.org
Microsoft® encarta® 2009 [dvd]. Microsoft corporation,
2008
49
ANNEXE
REPUBLIQUE DU BENIN
UNIVERSITE D'ABOMEY - CALAVI (UAC)
INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE, DE
L'EDUCATION
PHYSIQUE ET DU SPORT (INJEPS)
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES JEUNES DIPLOMES SANS
EMPLOI ENGAGESDANS DES SERVICES DE VOLONTARIAT FORMEL OU L'AYANT
DEJA ACHEVE
|
But : Ce guide d'entretien tient lieu de
support d'enquête que nous menons dans le cadre de la réalisation
de notre mémoire pour l'obtention de la maîtrise en
Sciences et Techniques des Activités Socio-Educatives (STASE/INJEPS),
Option : Développement Communautaire. Il a pour but d'analyser
la Problématique du traitement social du chômage des jeunes
diplômés sans emploi par le volontariat au
Bénin.
I- SUJET D'ENTRETIEN :
L'Etat béninois dans ses stratégies de
lutte contre le chômage et ses effets sur les jeunes
diplômés sans emploi met en oeuvre différents services
civils et militaires d'intérêt national ou le volontariat formel.
Partant de votre vécu de volontaire, dites-nous vos motivations,
attentes, satisfactions et déceptions.
QUESTIONS DE RELANCE :
IV- IDENTITE ET SITUATION AVANT LE SERVICE DE
VOLONTARIAT
1) Age : 2) Sexe : M F
3) Diplôme le plus élevé et date
d'obtention :
4) Situation matrimoniale : Marié
Célibataire
5) Date de l'engagement dans le serv volontariat :
6)
Non Non
Aviez-vous un emploi rémunéré?
Oui
7) Etiez-vous financièrement
dépendant de vos parents ou autres ?
Oui
V- SATISFACTIONS ATTENDUES DE L'ACCOMPLISSEMENT DU
SERVICE DE VOLONTARIAT
1) Quels intérêts souhaitiez-vous tirer du
volontariat ?
2) Quelles satisfactions aviez-vous obtenu dans
l'accomplissement de votre service de volontariat ?
VI- SITUATION DES JEUNES DIPLOMES SANS EMPLOI APRES LE
VOLONTARIAT
1) Que faites-vous depuis la fin de votre contrat de volontariat
?
2) Le volontariat vous a-t-il aidé à
réussir votre insertion professionnelle ?
3) Etes-vous déçu de retourner à votre
situation initiale de diplômé sans emploi ?
4) Quelles sont vos suggestions pour un volontariat
de prise en charge et d'autonomisation des jeunes
diplômés sans emploi!
50
Merci d'avoir accepté de vous prêter
à cet entretien !
51
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE .i
IN MEMORIAM ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS ...iv
SIGLES ET ACRONYMES ....v
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHES ..vii
INTRODUCTION 1
I : PRESENTATION DU CONTEXTE DE LA RECHERCHE
.3
1.1- Chômage et ses conséquences sur la jeunesse
béninoise ..4
1.2-Bref aperçu des tendances du marché de
travail .4
1.3-Situation des jeunes diplômés sans emploi
5
1.4-Conséquences du chômage et du sous emploi sur
la jeunesse ..7
1.5-Politiques et stratégies pour la lutte contre le
chômage et le sous emploi.................8
II : CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE .10
2.1 - Revue de littérature 11
2.1.1-La Jeunesse et le volontariat au plan international
(ONU) ...11
2.1.2 -La Jeunesse et le volontariat au plan continental (UA)
12
2.1.3- La Jeunesse et le volontariat au plan régional
(CEDEAO) ...........13
2.1.4-La Jeunesse et le volontariat au plan national
(Bénin) 14
2.2- Cadre théorique de la recherche
..16
2.3- Définition des concepts clés
19
2.4- Problématique et Hypothèse de
recherche . 24
52
2.4.1-Objectif de la Recherche .25
2.4.2-Objectifs Spécifiques 25
III- DEMARCHES METHODOLOGIES 26
3.1- Type d'étude 27
3.2- Population d'étude et
échantillonnage 27
3-2-1- Population d'enquête 27
3.2.2-L'échantillonnage 27
3.3- Déroulement de l'enquête
28
3.3.1-Entretiens semi-dirigés et transcription 28
3.3.2- L'exploitation documentaire 28
3.4- Dépouillement et Procédure de
calcul des pourcentages 29
3.4.1- Dépouillement des données 29
3.4.2- Procédure de calcul des pourcentages 29
3.4.3- Difficultés rencontrées 30
IV- PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS 31
4.1- Présentation des résultats
.32
4.2- Analyse et Appréciation des
résultats 38
4. 3- Perspectives et Suggestions .40
4.3.1- Les limites du volontariat dans la lutte contre les
effets du chômage et du sous
emploi au Bénin ..... ..40
4.3.2- Suggestions pour un volontariat d'autonomisation des
jeunes .41
4.3.3- Plaidoyer pour l'institution de RSA en faveur des
jeunes volontaires 44
53
CONCLUSION 46
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 47
ANNEXE 49