DEDICACE
La politique de prix de la Société Anonyme des
Brasseries du Cameroun à l'international : Le cas de la zone CEMAC
A mon frère aîné Joseph Henri IKORI
à
YOMBO et son épouse Sylvie pour leur
soutien inestimable.
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
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La politique de prix de la Société Anonyme des
Brasseries du Cameroun à l'international : Le cas de la zone CEMAC
REMERCIEMENTS
Il nous apparaît opportun, avant de commencer ce
Mémoire de fin de formation de témoigner notre profonde gratitude
à tous ceux qui nous ont soutenu. A cet égard, nous adressons
tout d'abord nos sincères remerciements à notre encadreur, le Dr
Jean Paul AYINA, pour sa disponibilité, ses conseils avisés et
son orientation de ce Mémoire.
Nos remerciements s'adressent aussi au Pr.
Désiré AVOM pour avoir bien voulu superviser ce travail.
Nous remercions également l'ensemble du corps
enseignant de l'IRIC, à travers son Directeur, M. Pierre Emmanuel TABI,
sans oublier le Directeur des Etudes, le Pr. Jean-Louis ATANGANA AMOUGOU, le
Secrétaire Général, le Pr. Charles FON
ABI, ainsi que l'ensemble du personnel de cette institution
universitaire dont la réputation est établie au niveau national
et international.
Nous remercions tous nos camarades du parcours, Marketing
International, ainsi que ceux des autres filières avec lesquels nous
avons passé des moments exceptionnels marqués par un soutien et
une affection mutuels.
Nous remercions nos frères et soeurs pour leur soutien
multiforme et inestimable. Nous remercions nos oncles et tantes, ainsi que tous
nos neveux et nièces qui, d'une façon ou d'une autre, nous ont
apporté leur soutien indescriptible. Nous remercions également
l'ensemble de nos amis qui ont toujours eu à nous renouveler leur
réconfort.
Nous avons une pensée débordante pour notre feue
mère bien aimée, Mme YOMBO née AGNOUNG Alice qui,
malheureusement, ne lira jamais ce document parce que
décédée le 21 Janvier 2010.
A tous, nous voulons sincèrement dire merci.
II
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
La politique de prix de la Société Anonyme des
Brasseries du Cameroun à l'international : Le cas de la zone CEMAC
AVANT- PROPOS
En marketing, le prix apparaît comme l'une des variables
fondamentales en ce qui concerne notamment, son incidence sur la part de
marché et la rentabilité des entreprises, étant
donné que. le prix joue un rôle de tout premier plan dans le
comportement d'achat. De nos jours, malgré l'importance de plus en plus
croissante des variables telles que la publicité, la promotion et la
force de vente, le prix demeure toujours un outil stratégique.
La définition du prix prend un aspect tout particulier
lorsque l'on se retrouve dans un environnement international. Ceci s'explique
par le fait que, au-delà des éléments qui entrent dans la
définition de la politique de prix dans un marché domestique,
l'on intègre d'autres aspects propres au marché international
qui, résultent du degré d'internationalisation des entreprises.
Le prix détermine le positionnement choisi, et, de ce fait, reste un pan
essentiel pour l'entreprise, un domaine d'étude et de recherche en
science de gestion. Ses implications sont diverses, dès lors que l'on se
trouve en milieu international (économie, psychologie, éthique,
droit, politique, etc.). Le présent Mémoire a pour but de cerner
un certain nombre de ces questions en se basant sur l'expérience d'une
entreprise camerounaise, à savoir la Société Anonyme des
Brasseries du Cameroun (SABC).
Ce travail de recherche est l'aboutissement d'un cycle
d'études de Master en relations internationales dans le parcours,
Marketing International. Il a été fait en vue de l'obtention du
diplôme de Master Professionnel dans cette filière à
l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC).
III
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
La politique de prix de la Société Anonyme des
Brasseries du Cameroun à l'international : Le cas de la zone CEMAC
LISTE DES ABREVIATIONS
ACP : Afrique Caraïbe Pacifique
APE : Accord de Partenariat Economique
BDL : Brasserie De Logone
BGI : Brasserie et Glacière
Internationales
CAVINEX : Société d'exploitation
Vinicole
CDC : Canada Dry Cameroon
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
DAJC : Direction des Affaires Juridiques et du
Contentieux
DCGB : Directeur du Contrôle de Gestion et
Budget
DG : Directeur Général
DGA-A : Directeur Général Adjoint
Administratif
DGA-C : Directeur Général Adjoint
Commercial
DGA-I : Directeur Général Adjoint
Industriel
FAO : Food Agriculture Organisation
FED : Fond Européen de
Développement
GATT: General Agreements on Traffics and
Trade
IB : International Brewery
IDH : Indicateur de Développement
Humain
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaires
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petite et Moyenne Entreprise
RCA : République Centrafricaine
iv
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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La politique de prix de la Société Anonyme des
Brasseries du Cameroun à l'international : Le cas de la zone CEMAC
SABC : Société Anonyme des
Brasseries du Cameroun
SAV : Service Après Vente
SDT : Société des Brasseries du
Tchad
SIAC : Société Industrielle
d'Afrique Centrale
SNI : Société National
d'Investissement
SOBRAGA : Société des
Brasseries du Gabon
SOCAVER : Société Camerounaise
de Verrerie
UCB : Union Camerounaise des Brasseries
UE : Union Européenne
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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La politique de prix de la Société Anonyme des
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Modes de
présence en fonction du niveau de maitrise de la politique de
prix
|
33
|
Tableau 2 : Fiche d'identification
de la SABC
|
48
|
Tableau 3 : Répartition du
capital social de la SABC
|
49
|
Tableau 4: Portefeuille
produit/prix de la SABC au Cameroun en 2010
|
73
|
Tableau 5: Evolution des ventes
exports de la SABC en zone CEMAC de 2004 à 2010
en millions d'hectolitres et en pourcentages
|
75
|
Tableau 6 : Tarifaire de quelques
produits de la SABC au Gabon en 2010
|
91
|
Tableau 7 : Données
socioéconomiques des pays de la CEMAC en 2002
|
94
|
Tableau 8 : Taux de croissance
du PIB en termes réels dans la CEMAC (En
pourcentage) 97
Tableau 9: Evolution de la
consommation en zone CEMAC (en pourcentage) 98
Tableau 10: Matrice MOFF de la
SABC en zone CEMAC................................104
Tableau 11: Evolution du chiffre
d'affaires et du résultat net de la SABC en millions
de FCFA de 2004 à 2010 107 Tableau 12:
Proportions des ventes exports de la SABC en millions d'hectolitres
en
zone CEMAC de 2004 à 2010 108 Tableau
13: Principaux éléments constitutifs de la structure des
coûts de la SABC 110
VI
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Détermination
du prix optimal dans un marché en situation de monopole.
40 Figure 2: Détermination du
prix optimal dans un marché en situation de concurrence
pure et parfaite. 41 Figure 3:
Détermination du prix optimal dans un marché en
situation de concurrence
imparfaite
|
42
|
Figure 4: Organigramme
simplifié de la technostructure fonctionnelle de la SABC
|
53
|
Figure 5: Carte de la CEMAC
|
62
|
Figure 6 : Matrice BCG par
cadrant du Portefeuille d'activités de la SABC de 2007 à
2010 en zone CEMAC 76 Figure 7:
Evolution des ventes exports de la SABC en zone CEMAC de 2004 à
2010
en millions d'hectolitres 106 Figure
8: Evolution du chiffre d'affaires et du résultat net de la
SABC en millions de
FCFA de 2004 à 2010 107
VII
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LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Tableau des marques,
territoires et slogans des produits de la SABC
|
142
|
Annexe 2: Variables
influençant la politique de prix en milieu international
|
145
|
Annexe 3: Guide d'entretiens
|
146
|
Annexe 4: Rapports
d`activités de la SABC de 2006 à 2010
|
148
|
Annexe 5: Attestation de recherche
|
161
|
VIII
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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La politique de prix de la Société
Anonyme des Brasseries du Cameroun à l'international : Le cas de la zone
CEMAC
RESUME
Cette recherche a pour principal objectif de comprendre et
d'analyser la stratégie d'internationalisation et les
éléments qui influencent la politique de prix de la SABC à
l'international notamment dans la zone CEMAC. Il a pour objectif secondaire, de
comprendre la gestion du portefeuille produit dans un système
concurrentiel et, le comportement d'achat des consommateurs de la zone CEMAC
à l'égard des prix. La préoccupation centrale qui a
guidé notre étude était celle de savoir si la politique de
prix de la SABC permet à cette entreprise de faire face à la
concurrence et d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixé dans la zone
CEMAC. Nous avons également voulu savoir quelles sont les principales
contraintes de cette politique. Au cours de notre étude nous avons
adopté à la fois la méthode
hypothéticodéductive et la méthode analytique et
descriptive. Comme moyens de collecte des données, nous avons
utilisé la recherche documentaire et fait recours à un guide
d'entretiens. Au terme de notre étude nous sommes parvenus aux
résultats ci-après :
? La stratégie d'internationalisation de la SABC est
l'exportation contrôlée, c'est-à-dire, celle qui repose sur
les modes de présence à l'étranger qui favorisent la
maitrise de la commercialisation.
? Le portefeuille produit et les comportements d'achat des
consommateurs de la zone CEMAC influencent la politique de prix de la SABC dans
un système concurrentiel.
? Les principales contraintes de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC dépendent de ses objectifs, de la structure de ses
coûts, de sa gamme de produits, du comportement de la demande, du
comportement de ses concurrents et de l'état du marché de la
zone.
? La priorisation de la variables « prix » dans la
stratégie de pénétration des marchés de la zone
CEMAC comporte des limites.
De manière générale, il ressort de cette
recherche que l'atteinte des objectifs de rentabilités des
activités de la SABC dans la zone CEMAC, nécessite une vision
d'ensemble qui intègre l'ensemble des variables du mix-marketing et les
fonctions de l'entreprise.
ix
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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La politique de prix de la Société
Anonyme des Brasseries du Cameroun à l'international : Le cas de la zone
CEMAC
ABSTRACT
This study has as principal objective to understand and to
analyze the strategy of internationalization and the elements which influence
the pricing policy of the SABC in the CEMAC zone. It has as secondary
objective, to understand the management of the portfolio produced in a
competitive system and, the purchasing behavior of the consumers of the CEMAC
zone towards the prices. The central concern which guided our study was the one
to know if the price policy of the SABC allows this company to face competition
and to affect the objectives that it settled in the CEMAC zone. We also wanted
to know what the main constraints of this policy are. During our study we
adopted at the same time the hypothetic deductive method and the analytical and
descriptive method. Moreover, as a means of investigation, we used the document
retrieval and fact recourse to a guide our inquiry. Our study has permitted us
to arrive at the following results:
? The strategy of internationalization of the SABC is the
controlled export, that is, the one which depends on the modes of
representativity which favor the mastery of commercialization.
? The portfolio produces and the purchasing behaviors of the
consumers of the CEMAC zone influence the price policy of the SABC in a
competitive system.
? The main constraints of the price policy of the SABC in
CEMAC zone depend on its objectives, of structure of its costs, its range of
products, the behavior of the demand, the behavior of its competitors and the
state of the market of the zone.
? The prioritization of the price variable in the strategy of
penetration of the markets of the CEMAC zone has its limits.
Generally, this study brings out that, the attainment of the
set objectives of profitability of the activities of the SABC in the CEMAC zone
necessitates a global vision which integrates all the variables of mix
marketing and the functioning of the enterprise.
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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La politique de prix de la Société Anonyme des
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SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : APERCU DE LA POLITIQUE DE PRIX
DANS LA STRATEGIE D'INTERNATIONALISATIONS DES ENTREPRISES ET
STRATEGIE
D'INTERNATIONALISATION DE LA SABC 10
CHAPITRE 1 : LE PRIX DANS LA STRATEGIE
D'INTERNATIONALISATION DES
ENTREPRISES 12
SECTION 1 : RAISONS DE L'INTERNATIONALISATION ET CHOIX
STRATEGIQUES DES
ENTREPRISES 13
SECTION 2 : POLITIQUE DE PRIX DES ENTREPRISES A
L'INTERNATIONAL 28
CHAPITRE 2 : STRATEGIE D'INTERNATIONALISATION DE LA
SABC EN ZONE CEMAC
45
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA SABC 45
SECTION 2 : INTERNATIONALISATION DE LA SABC EN ZONE CEMAC
57
CONLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 68
DEUXIEME PARTIE : POLITIQUE DE PRIX A
L'INTERNATIONAL DE LA SABC DANS LA
ZONE CEMAC ET OBJECTIFS DE L'ENTREPRISE 69
CHAPITRE 3 : POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC DANS
LA ZONE CEMAC 71
SECTION 2 : POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC ET
COMPORTEMENTS DES
CONSOMMATEURS 92
CHAPITRE 4 : EVALUATION DE LA POLITIQUE DE PRIX DE LA
SABC EN ZONE CEMAC
102
SECTION 1 : EVALUATION DE LA POLITIQUE DE PRIX DE LA
SABC ET PRINCIPALES
CONTRAINTES EN ZONE CEMAC 103
SECTION 2 : LIMITES DE LA PRIORISATION DE LA VARIABLE
«PRIX » PAR LA SABC ET
RECOMMANDATIONS 115
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 125
CONCLUSION GENERALE 127
XI
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Introduction générale
INTRODUCTION GENERALE
CHOIX ET PRESENTATION DU SUJET
De nos jours, les entreprises Camerounaises sont de plus en
plus confrontées aux effets de la mondialisation qui se
caractérise, entre autres, par l'ouverture des marchés
internationaux aux échanges commerciaux. Avec la mondialisation, nombre
d'entreprises camerounaises doivent faire face à une concurrence accrue
sur le marché domestique. Etant donné que la mondialisation offre
des opportunités, entre autres, celles liées à
l'accès aux marchés étrangers. Plusieurs entreprises
camerounaises envisagent l'internationalisation de leurs activités, afin
de profiter de ces opportunités, et atteindre leurs objectifs en termes
de rentabilité, de croissance, de rayonnement, d'expansion, etc. Pour
réussir dans cette tâche, les entreprises camerounaises doivent
tenir compte du comportement des consommateurs, étant donné que
ceux-ci sont de plus en plus exigeants sur le rapport qualité/prix des
produits qu'ils achètent.
Dès lors, la concurrence apparaît comme un
phénomène auquel l'entreprise doit faire face, si elle souhaite
élargir son marché pour atteindre de nouvelles cibles. Cette
dernière se doit de déployer dans un premier temps, les variables
de son marketing-mix sur son marché domestique pour mieux définir
celui à adopter à l'international. Parmi ces variables que sont
le prix, la place, la promotion et le produit, le prix apparaît comme une
variable stratégique de l'entreprise à laquelle le consommateur
est très sensible. Le prix communique au marché le positionnement
visé, dans la mesure où il traduit indirectement la
qualité perçue des produits. Pourtant, de nombreuses entreprises
prennent cette décision essentielle de manière rapide, se
contentant de s'aligner sur les prix des produits concurrents ou d'augmenter
leurs coûts d'une marge prédéterminée. De plus, le
prix est facilement et rapidement modifiable, alors que les changements en
matière de produit ou de la distribution prennent du temps. Fixer des
prix pertinents en milieu international relève d'un processus complexe.
Il faut tenir compte des objectifs de l'entreprise, de sa politique marketing,
des cibles visées et du positionnement choisi. Plusieurs facteurs
entrent en jeu : l'entreprise, les clients, les concurrents, les contraintes
des marchés étrangers et l'environnement marketing.
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Introduction générale
Dans notre étude intitulée La politique de
prix de la SABC à l'international : Le cas de la zone CEMAC. Nous
allons analyser la politique des prix de cette entreprise camerounaise
précisément sur les marchés de la zone CEMAC, ainsi que
les différents éléments qui influencent la
définition de la politique de prix d'une entreprise camerounaise sur ces
marchés.
Pour mieux comprendre les contours de notre sujet, il nous
semble opportun de dégager l'intérêt pour ce sujet et les
objectifs poursuivis.
INTERET DU SUJET
Notre intérêt pour cette étude est à
la fois scientifique et académique.
Sur le plan scientifique, cette recherche nous permettra de
voir si la politique des prix à l'international d'une entreprise peut
lui permettre d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixé sur un
marché étranger. En outre, elle nous permettra d'identifier les
difficultés qu'une entreprise peut rencontrer dans l'élaboration
et le suivi de sa politique de prix sur un marché étranger.
Sur le plan académique, cette étude vise
à enrichir nos connaissances sur le sujet, tant il vrai qu'elle pourra
lever un pan de voile sur cet aspect quelque peu négligé de la
politique marketing dans les pays en développements et pourrait,
éventuellement, ouvrir un vaste champ pour les recherches
ultérieures.
OBJECTIFS DU SUJET
Le sujet que nous traitons a pour objectif principal de
comprendre et d'analyser la stratégie d'internationalisation et les
éléments qui influencent la politique de prix d'une entreprise
camerounaise : la SABC, à l'international notamment dans la zone
CEMAC.
D'autres objectifs secondaires dérivent de cet objectif
principal, à savoir :
? Comprendre la gestion du portefeuille des produits et la
politique des prix dans un système concurrentiel ;
? Comprendre le comportement d'achat des consommateurs.
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Introduction générale
REVUE DE LA LITTERATURE
? Sur l'internationalisation des
entreprises
Depuis longtemps, les politiques d'internationalisation sont
au coeur des recherches en affaires internationales. L'internationalisation des
entreprises n'est pas facilement explicable par une seule théorie, car,
il s'agit d'un phénomène vaste et dynamique souvent réduit
à la seule question de l'exportation.
KOTLER et DUBOIS
définissent l'internationalisation comme « le
développement des produits et services des entreprises hors des
frontières nationales pour intégrer les marchés
étrangers »1. Ils définissent également
l'internationalisation comme le processus d'adaptation des opérations de
stratégie, de ressources et de structure d'une compagnie à
l'environnement mondial afin d'améliorer sa performance.
Selon BILKEY et TESAR,
l'internationalisation des entreprises est un processus progressif et
séquentiel qui comporte quatre étapes à savoir :
l'acquisition de connaissances et d'expériences, l'exportation, la
création des filiales et l'établissement d'unités de
production à l'étranger2.
LAGHZAOUI voit dans l'internationalisation,
un processus de connaissance du marché qu'une entreprise acquiert
grâce à l'établissement de relations avec des acteurs
étrangers3.
Mc DOUGALL, OVIAT et
SHRADER mettent en avant la personne de l'entrepreneur pour
expliquer la dynamique des entreprises nouvelles et internationales.
L'entrepreneur démarre l'internationalisation avant même la
création de l'entreprise et commence à créer des liens
à l'international pendant la gestation de l'entreprise. Ainsi,
l'idée d'effectuer des ventes à l'international fait partie du
projet de création d'entreprise4.
1 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, Marketing
management, 10e édition, Paris, Publi-union
édition, 2000, P.779.
2 W BILKEY, et G TESAR, « The export behavior of
smaller sized Wisconsin manufacturing firms », Journal of International
Business Studies, Vol. 8, 1977, P. 93-98.
3 LAGHZAOUI, L'internationalisation des PME : pour
une relecture en termes de ressources et compétences, Fribourg,
Suisse, 2006.
3
4P.Mc DOUGALL, B.OVIATT & R.SHRADER, « A
comparison of international and domestic new ventures», Journal of
International Entrepreneurship, Vol. 1, 2003, P. 67-75.
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Introduction générale
Selon Patrick BORSSV, l'approche d'un
marché étranger quant à la forme de présence
constitue l'une des premières décisions stratégiques
auxquelles doivent faire face les entreprises. Le juste choix des modes de
présence conditionne, dans une large mesure, la pérennité
des activités commerciales futures5.
Michael PORTER observe que les entreprises
qui réussissent sur les marchés étrangers réalisent
leurs avantages compétitifs à travers des actes d'innovation.
L'innovation étant prise ici au sens large incluant entre autres, les
nouvelles technologies et les nouvelles manières de faire les choses et
qui se manifestent dans le design du nouveau produit, une nouvelle approche
marketing, une nouvelle manière de mener la formation,
etc.6
? Sur la politique des échanges
commerciaux
Au 18è siècle ADAM SMITH
estimait que chaque pays a intérêt à se
spécialiser dans la production pour laquelle les coûts de
production sont les plus faibles. L'ouverture des frontières est alors
bénéfique pour chaque pays. Cette théorie des avantages
absolus repose sur l'hypothèse selon laquelle chaque pays est meilleur
dans certains secteurs de production7.
David RICARDO généralise le
modèle de SMITH avec la théorie des avantages comparatifs et
montre que tout pays a intérêt à se spécialiser dans
le secteur ou il dispose d'un avantage relatif. Avec le libre échange
les prix des biens tendent à s'uniformiser8.
Pour TOLPER et SAMUELSON,
l'accroissement du prix relatif du bien pour lequel le pays a un
avantage comparatif augmente la rémunération du facteur de
production qui est utilisé intensivement dans la production. La
convergence dans les prix relatifs conduit aussi à une convergence dans
les rémunérations des facteurs de production9.
Dans le nouveau paradigme de l'avantage concurrentiel
proposé par Michael PORTER, l'efficacité doit
laisser la place au dynamisme. Tout doit être mis en oeuvre
5 Patrick BORSSV, Le choix des canaux de vente
à l'étranger, Paris, éditions hommes et
techniques, 1975, P. 85.
6 Michael PORTER, The competitive advantage of
nation, London, 1990
7 ADAM SMITH, Nature and causes on the wealth of
nations, London, London edition, 1776.
8 David RICARDO, The principles of Political
Economy and Taxation, London, Albemarle-street, 1817.
4
9 SAMUELSON et STOLPER, «Protection and Real Wage
», Review of economies studies, Vol.9, 1941, P. 58-73.
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Introduction générale
pour favoriser la concurrence, le niveau d'exigence des
consommateurs ne doit cesser de s'élever, tandis que
l'amélioration des facteurs de base implique la sophistication et la
compétitivité du système éducatif, le
développement de la communauté scientifique et des
infrastructures de qualité10.
? Sur la politique des prix à
l'international
Pour Jacques JAUSSAUD, le mode de
présence ne propose pas les mêmes conditions de mise en oeuvre des
politiques de prix. Certains ont l'avantage d'offrir une bonne
visibilité, au contraire d'autres forment un écran
opaque11.
Sur le même sujet, KOTLER et DUBOIS
estiment que dans son processus d'internationalisation, l'entreprise
doit définir ses objectifs et sa politique. Pour ce faire elle doit
considérer trois problèmes à savoir : la part des ventes
réalisées à l'étranger, le nombre de pays
concernés et le type de pays concernés. Et en ce qui concerne la
variable prix, ils proposent six étapes à savoir : la
détermination de l'objectif, l'évaluation de la demande,
l'estimation des coûts, l'analyse de la concurrence, le choix de la
tarification et la fixation du prix12.
Selon Moulay El Mehdi FALLOUL, la politique
de prix est un élément du marketing-mix. Elle comprend la
démarche de fixation d'un prix pour un produit ou celle relative
à la fixation des prix au sein d'une gamme. La politique de prix n'est
pas figée et peut évoluer en fonction des actions promotionnelles
ou selon le cycle de vie du produit. Une politique de prix est un plan
d'actions défini pour maintenir un certain niveau des ventes et marges
de l'entreprise. Elle reflète la vision de la stratégie marketing
par l'application du plan marketing13.
Pour Jean-Pierre VEDRINE, vendre à
l'international implique des surcoûts qui peuvent être fatals
à la pérennité de l'entreprise s'ils n'ont pas
été correctement évalués.
10 Michael PORTER, op.cit.
11 Jacques JAUSSAUD, «les stratégies de
pénétration des marchés étrangers »,
cahier français N°253, 2010, P.75-86.
12 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, Op.cit.,
P. 463-465.
13Moulay El Mehdi FALLOUL, La politique de prix :
un outil clé du marketing management, Paris, Dunod, 2006, P.
99-111.
5
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Introduction générale
Calculer son prix de revient export est la base du
développement durable à l'international14.
Selon Patrick LEGOHEREL et Elisabeth
POUTIER il faut prendre en compte les conditions concurrentielles
à l'international comme sur le marché national dans la mesure
où une entreprise ne peut se permettre de fixer un prix de vente sans
prendre en compte la politique de prix de ses concurrents15.
Selon Robert J.DOLAN et Simon HERMAN
le prix est un outil stratégique qui est fonction des objectifs
marketings, de la valeur, des coûts et de la concurrence16.
? Sur la stratégie d'entreprise
Dans le cadre théorique, notre sujet s'insère
dans la « théorie de l'avantage concurrentiel » de
Michael PORTER développée en 1986 dans son
ouvrage intitulé L'avantage concurrentiel. Dans cet ouvrage,
PORTER montre comment les quatre pôles du losange (Facteurs de production
- Demande - Stratégie, structure, rivalité - Industries
apparentées) se renforcent mutuellement en se complexifiant, pour faire
émerger un système économique régional
extrêmement dynamique. Le type d'approche qu'il utilise permet de prendre
en considération des environnements socio-économiques,
technologiques et culturels différenciés tout en mettant
l'accent, sur les stratégies et comportements évolutifs des
différents agents.
Par ailleurs, Michael PORTER identifie trois
stratégies de base de l'entreprise, à savoir : la
stratégie de domination par les coûts, la stratégie de
différenciation et la stratégie de niche ou de
focalisation17. La stratégie de domination par les
coûts nous intéresse dans notre étude par ce qu'elle fait
référence à la politique des prix.
A partir de cette revue de la littérature, on peut
noter que le processus d'internationalisation des entreprises est au coeur des
intérêts des études et recherches en affaires
internationales. L'internationalisation des entreprises est un
phénomène vaste et
14 Jean-Pierre VEDRINE, « La fixation des prix
», Encyclopédie du management, Paris, Vuibert, 1992, P.
406-435. 15Patrick LEGOHEREL et Elisabeth POUTIER, «
Optimisation des ventes dans les Services » Revenu management,
Paris, Dunod, Mars 2011, P.55-57.
16 Simon HERMAN et Robert J.DOLAN, La
stratégie prix, Paris, Dunod, Octobre 2005, P. 102-109.
17 Michael PORTER, Choix stratégiques et
commerce, Paris, Edition Hommes et Techniques, 1976.
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Introduction générale
dynamique souvent réduit à la seule question de
l'exportation, or il s'agit de la convergence des ressources disponibles au
sein de l'entreprise, ainsi que de l'appui des politiques de
développement permettant à une entreprise d'étendre ses
activités au-delà de ses frontières nationales. Une bonne
définition de la politique de prix sur la sphère internationale,
amène l'entreprise à intégrer un certain nombre
d'éléments de son micro et de macro environnement pour une
rentabilité optimale de ses activités.
PROBLEMATIQUE
Notre préoccupation centrale dans cette recherche est
de savoir si la politique de prix de la SABC permet à cette entreprise
d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixé pour cette zone, et quelles
sont les principales contraintes de cette politique?
Cette préoccupation centrale comporte d'autres questions
sous-jacentes à savoir :
? Qu'elle est la stratégie d'internationalisation de la
SABC ?
? Comment la SABC gère-t-elle son portefeuille de produits
et formule en
conséquence sa politique de prix en zone CEMAC dans un
système concurrentiel ? ? Quels sont les comportements d'achat des
consommateurs à l'égard de ces prix ?
? La focalisation sur la politique de prix ne constitue-t-elle
pas une faiblesse à la
stratégie de pénétration des marchés
de la zone CEMAC et à la démarche marketing
générale de la SABC ?
Toutes ces questions nous servirons à analyser la
politique de prix à l'internationale de la Société Anonyme
des Brasseries du Cameroun. Cet ensemble de questions qui constitue notre
problématique entraine nécessairement la formulation d'un certain
nombre d'hypothèses, qui seront confirmées ou infirmées
tout au long de notre recherche.
LES HYPOTHESES
Nous avons classé les hypothèses en deux
catégories à savoir : l'hypothèse générale
et les hypothèses secondaires.
Hypothèse générale : La
politique de prix de la SABC à l'international lui permet d'atteindre
les objectifs qu'elle s'est fixé sur ses marchés de la zone
CEMAC.
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Introduction générale
Hypothèse n°1 : La
stratégie d'internationalisation de la SABC est l'exportation
contrôlée c'est-à-dire, celle qui repose sur les modes de
présence à l'étranger qui favorisent la maitrise de la
commercialisation.
Hypothèse n°2 : Le portefeuille
de produits et les comportements d'achat des consommateurs de la zone CEMAC
influencent la politique de prix de la SABC dans un système
concurrentiel.
Hypothèse n°3 : Les principales
contraintes de la politique de prix de la SABC en zone CEMAC dépendent
de ses objectifs, de la structure de ses coûts, de sa gamme de produits,
du comportement de la demande, du comportement de ses concurrents et de
l'état du marché de la zone.
Hypothèses n°4 : La priorisation
de la variables « prix » dans la stratégie de
pénétration des marchés de la zone CEMAC comporte des
limites.
DELIMITATION TEMPORELLE ET SPATIALE DU SUJET
Notre étude comporte une double délimitation
à la fois temporelle et spatiale. S'agissant de la délimitation
temporelle, notre étude s'étale sur la période 2000-2010.
En ce qui concerne la délimitation spatiale, nous allons le plus nous
appesantir sur les pays de la zone CEMAC à l'instar du Cameroun, du
Gabon et de la Guinée équatoriale.
METHODOLOGIE
En ce qui concerne le choix méthodologique, il s'agit
d'abord de la méthode hypothético-déductive puisque nous
avons avancé des hypothèses que nous allons vérifier tout
au long de notre étude. Il s'agit également, de la méthode
descriptive et analytique, puisque nous allons décrire les faits que
nous allons analyser par la suite.
PLAN
Notre recherche est divisée en deux principales
parties. La première partie est un aperçu théorique de la
politique de prix dans la stratégies d'internationalisation des
entreprises et présente la stratégie d'internationalisation de la
SABC en zone CEMAC.
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Introduction générale
La deuxième partie, quant à elle porte sur la
politique de prix à l'international de la SABC dans la zone CEMAC en
tenant compte des objectifs de l'entreprise.
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Première partie : Aperçu de la politique de prix
dans la stratégie d'internationalisation des entreprises et
stratégie d'internationalisation de la SABC
PREMIERE PARTIE
APERCU DE LA POLITIQUE DE PRIX DANS
LA STRATEGIE
D'INTERNATIONALISATIONS DES
ENTREPRISES ET STRATEGIE
D'INTERNATIONALISATION DE LA SABC
« Toute entreprise, est à un certain moment,
confrontée aux pressions exercées par les facteurs externes,
qui la poussent vers l'internationalisation en opposition aux facteurs
internes qui plaident pour son maintien sur le marché national.
» ELIANE KARSAKLIAN (Internationalisation
des entreprises : Démarche et stratégies pour vendre sur les
marchés étrangers, Paris, Dunod, 2009, P. 64.)
L'internationalisation est une stratégie de
développement d'une entreprise en dehors de son marché national.
Elle peut s'exprimer soit par la présence d'unités de production
dans différents pays, soit par la conquête de multiples
marchés nationaux. L'analyse de données micro-économiques
de commerce international fait ressortir que dans tous les pays du monde,
développés ou émergents, la proportion d'entreprises
directement engagées dans une relation internationale est très
fortement minoritaire. De plus, la plupart des exportateurs n'ont qu'une
présence extrêmement limitée sur les marchés
mondiaux, en n'étant actifs que sur quelques marchés voisins de
leur pays d'origine. Ainsi, de nouvelles pistes s'ouvrent pour la conduite des
politiques économiques, en précisant les conséquences de
l'ouverture commerciale pour chaque entreprise, en identifiant les
difficultés spécifiques qui freinent l'internationalisation des
firmes, ou en observant la nature de leurs choix stratégiques. La
décision de s'internationaliser peut être motivée soit pour
des raisons stratégiques, dans la mesure
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Première partie : Aperçu de la politique de prix
dans la stratégie d'internationalisation des entreprises et
stratégie d'internationalisation de la SABC
où l'internationalisation permet de repartir les
risques entre plusieurs pays et procure des avantages concurrentiels à
l'entreprise. Soit pour des raisons liées au marché, à
l'instar de la saturation du marché domestique, de la concurrence
internationale ou de l'imperfection des marchés étrangers. Tout
au long de son processus d'internationalisation, l'entreprise doit
résoudre des problèmes relatifs au choix du ou des pays cibles
compte tenu de leur attractivité, au choix des produits destinés
aux marché étrangers (standardisation ou adaptation), au choix du
mode de pénétration compte tenu d'un compromis entre la recherche
d'une plus grande maîtrise des opérations et la
nécessité de limiter les investissements
requis.
La politique de prix en milieu international s'intègre
entièrement dans la stratégie d'internationalisation de
l'entreprise. Dans la pratique le prix est une variable clé du marketing
mix et reste au coeur des préoccupations tant du producteur ou du
distributeur que des motivations du client ou du consommateur. La
détermination du prix de vente à l'international ne peut se faire
qu'après avoir fixé les objectifs globaux de l'entreprise qui
seront fonction de sa mission au long du chenal producteur-consommateur.
Cette première partie de notre étude se propose
de présenter la place du prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises (Chapitre 1) et la stratégie
d'internationalisation de la SABC en zone CEMAC (Chapitre 2).
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à
YOMBO. Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC).
Université de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
CHAPITRE 1
LE PRIX DANS LA STRATEGIE
D'INTERNATIONALISATION DES
ENTREPRISES
La présence à l'international peut prendre
plusieurs formes et se matérialiser par plusieurs stratégies
possibles. Avant de s'internationaliser, l'entreprise doit franchir des
étapes préalables indispensables à son
développement international compte tenu du caractère
séquentiel de la stratégie internationale. L'internationalisation
est un processus qui se développe au fil du temps par une série
de mouvements stratégiques qui ont trait au choix des pays cibles, au
choix des produits et des services et finalement, au choix de la
stratégie d'entrée et des modalités de
développement de la présence internationale. Le prix est une
variable du marketing-mix qui est pris en compte dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises. Le prix peut être défini
comme étant le montant qu'il est nécessaire de débourser
pour obtenir une certaine combinaison de produits ou de services aptes à
satisfaire un besoin exprimé par un groupe de consommateur situé
dans un cadre physique et psychique donné.18 L'approche du
prix dans la sphère internationale est différente selon que l'on
se place dans l'optique du producteur ou dans la conception du consommateur. Ce
chapitre après avoir dégagé les raisons de
l'internationalisation et les choix stratégiques des entreprises, va
faire ressortir la place du prix dans la stratégie
d'internationalisation.
18 Marc VANDERCAMMEN, Marketing : L'essentiel
pour comprendre, décider, agir, 2e édition,
édition De Boeck Université, Bruxelles, 2006, P. 354.
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
SECTION 1 : RAISONS DE L'INTERNATIONALISATION ET CHOIX
STRATEGIQUES DES ENTREPRISES
Plusieurs facteurs commerciaux et industriels expliquent
l'internationalisation des entreprises. Toute fois, le développement
à international exige que les entreprises aient au préalable
mesurées les risques et l'analysées les contraintes des
marchés internationaux afin d'effectuer leur choix
stratégiques.
1.1. FACTEURS DE L'INTERNATIONALISATION
Les facteurs de l'internationalisation des entreprises peuvent
être regroupés en trois grandes catégories à savoir
: les facteurs commerciaux, les facteurs industriels et les facteurs
d'opportunité.
1.1.1. Facteurs commerciaux
L'internationalisation des entreprises peut s'expliquer par
quatre facteurs commerciaux : l'étroitesse des marchés, la
spécialisation de l'entreprise, la régulation des ventes et le
cycle de vie international du produit19.
1.1.1.1. Etroitesse des marchés
L'augmentation du commerce mondial entraîne une
concurrence des entreprises étrangères qui prennent des parts de
marché et réduisent le marché national. Les entreprises
nationales ont donc besoin de conquérir de nouveaux marchés. La
dimension réduite du marché intérieur qui s'explique par
la saturation du marché national et les difficultés de gagner des
parts de marché supplémentaires est l'une des raisons
commerciales qui peut pousser une entreprise vers les marchés
étrangers. En effet, l'étroitesse des marchés se manifeste
par l'exacerbation de la concurrence et les débouchés
raréfiés ou en trop faibles croissances.
19Charles CROUE, « Les étapes de la
dimension internationale », Revue des Sciences de Gestion, Orge,
Direction et gestion des entreprises, 1995, N° 155, P. 35-45.
13
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Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
1.1.1.2. Spécialisation de
l'entreprise
Pour certaines activités spécifiques, le
marché ne peut se limiter à un territoire national compte tenu du
faible nombre de clients. Si l'entreprise est très
spécialisée, le marché national à un potentiel
insuffisant et l'entreprise va chercher à s'internationaliser. C'est le
cas des PME qui ont tendance à occuper une niche qui est
délaissée par les grandes entreprises. Pour les PME,
l'internationalisation est souvent le prolongement naturel d'une
stratégie de spécialisation. En effet, elle permet à ces
dernières sans sortir de leur métier d'origine, d'éviter
les risques de la spécialisation et d'offrir des perspectives de
croissance. Certaines activités spécifiques exigent à
l'entreprise de ne pas limiter son marché à son territoire
national compte tenu du faible nombre d'acheteurs potentiels. C'est le cas de
beaucoup de produits de luxes ou d'équipements sophistiqués.
1.1.1.3. Régulation des ventes de
l'entreprise
Le ralentissement de la croissance économique dans un
pays peut être en partie compensé, par des commandes en provenance
de l'étranger dans des zones où les différentes
économies ne se trouvent pas en phase. L'internationalisation permet
alors de réduire les risques conjoncturels. Il en va de même pour
les ventes saisonnières qui peuvent exploiter les décalages
géographiques et climatiques pour réguler leur activité.
Cette régulation permet une meilleure exploitation de l'appareil de
production et une plus grande maîtrise des coûts. En
définitive, l'internationalisation permet de répartir les
risques, d'amortir les effets de la crise. Cela permet aussi de réduire
les fluctuations de la demande.
1.1.1.4. Cycle de vie international du
produit
Le produit vit depuis son lancement. Il y a différentes
phases de cycle de vie du produit : la phase croissance, la phase
de maturité (quand les ventes sont les plus élevées),
et la phase de déclin. La durée de chaque phase
dépend du type de produit. Raymond VERON a
établi une correspondance entre le cycle de vie du produit et le stade
de développement international20.
14
20Raymond VERNON, « International Investment and
International Trade in the Product Cycle », Quarterly Journal of
Economics, Harvard, MIT Press, 1966, P. 190-207.
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
? Stade 1 : lancement du produit et début de
la croissance
Un produit nouveau est mis au point dans un pays
technologiquement avancé (ex : Japon, USA). Le produit va d'abord
être lancé sur le marché intérieur, qui
bénéficie d'un pouvoir d'achat élevé. Ce produit
chargé en technologie est cher au départ car il faut amortir les
frais de recherche et développement (R&D), il est donc
réservé à ce type de pays. Progressivement l'entreprise va
exporter dans les autres pays qui sont au même stade de
développement qu'elle (autres pays développés ayant un
pouvoir d'achat élevé), ce qui lui permet d'amortir les frais de
R&D.
? Stade 2 : fin de la croissance et début de
la maturité.
Les pays dans lesquels le produit est exporté vont
commencer à le fabriquer (à copier la technologie). L'entreprise
innovatrice voit donc apparaître une concurrence
étrangère.
? Stade 3 : produit en pleine maturité et
amorce de déclin.
La technologie du produit se banalise car progressivement
d'autres pays vont être à leur tour capable de le fabriquer. Il y
a une concurrence accrue qui se fait par rapport aux prix. Les entreprises
innovatrices qui avaient mis au point le produit peuvent soit améliorer
le produit ou délocaliser leur production dans les pays où la
main d'oeuvre est moins chère.
Par ailleurs, l'exportation permet de rallonger la
durée de vie du produit dans la mesure où, les stades de
développement économique, les structures économiques et
les habitudes d'achat diffèrent d'un pays à l'autre.
1.1.2. Facteurs industriels
L'explication de l'internationalisation des entreprises peut
se faire suivant trois facteurs industriels : la recherche d'économie
d'échelle, l'abaissement des coûts de production et les facteurs
d'environnement21.
15
21Charles CROUE, op.cit.
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
1.1.2.1. Recherche d'économie
d'échelle
L'élargissement des débouchés permet
à l'entreprise qui produit alors en plus grande quantité,
d'abaisser ses coûts unitaires. Elle améliore alors sa
compétitivité-prix qui peut induire de nouveaux
débouchés. L'activité internationale permet aussi
d'amortir les coûts de recherche développement indispensable
à l'entreprise sur un plus grand nombre d'unités et permet
à l'entreprise d'abaisser les prix de lancement.
1.1.2.2. Abaissement des coûts de production
L'investissement à l'étranger permet :
? D'exploiter les opportunités offertes par les
coûts avantageux des facteurs de production (matières
premières, travail).
? D'accéder facilement à des ressources
financières tant sur le marché national que sur le marché
d'implantation.
? D'échapper à des réglementations
contraignantes dans le domaine fiscal, social et de la protection de
l'environnement attaché à l'activité marketing dans le
pays considéré.
1.1.2.3. Facteurs d'environnement
Le décloisonnement des marchés rendu possible
après 1945, par la mise en place du Système monétaire
international et les accords du GATT, s'est traduit par un fort
développement des échanges internationaux. La multiplication des
accords de libre-échange, l'ouverture des pays d'Europe centrale et
orientale mais aussi les brassages de population et une certaine mondialisation
des goûts, contribuent à accélérer
l'internationalisation. Cet environnement favorable aux stratégies
d'internationalisation permet aux entreprises qui les adoptent
d'accroître leur volume d'activité (effet-volume) et de pratiquer
des politiques de marges différenciés selon
l'élasticité-prix des différents marchés (effet
revenu).
1.1.3. Facteurs d'opportunité
Comme facteurs d'opportunité nous distinguons : les
demandes spontanées, la production excédentaire et la motivation
du dirigeant.
16
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
1.1.3.1. Demandes spontanées
L'exportation n'est pas toujours une démarche
réfléchie. L'entreprise est souvent sollicitée
spontanément lorsqu'on lui fait une offre pour exporter ses produits.
Ces demandes se révèlent lors de manifestations commerciales, de
rencontres fortuites de représentants d'entreprises ou de demande
d'information par courrier ou autre. Ces sollicitations doivent inciter
l'entreprise à adopter une démarche plus rigoureuse de
vérification en aval de ces opportunités afin de
déterminer si un marché viable existe. Dans ce cas l'entreprise
exportatrice ne fait aucune démarche et on vient la chercher. Il faudra
par la suite qu'elle ait une démarche plus structurée si elle
veut exporter durablement. Il ne s'agit là que d'un point de
départ.
1.1.3.2. Production excédentaire
Une surproduction pour le marché intérieur peut
pousser l'entreprise à faire ses premiers pas à l'export.
L'écoulement de stocks conçus pour le marché national et
non absorbés peut être réalisé par le biais d'une
exportation ponctuelle. Celle-ci peut alors être considérée
comme le premier pas d'une véritable démarche
d'internationalisation.
1.1.3.3. Motivation du dirigeant
C'est le cas surtout dans les PME. Des études ont
montré que parmi les PME qui exportent, c'est souvent le dirigeant qui
en a eu la volonté et la motivation. La formation du dirigeant, le fait
d'avoir vécu à l'étranger, son goût pour
l'innovation et le risque, son ouverture d'esprit, sont autant de
caractéristiques d'un profil et d'un comportement propice à
l'internationalisation. Ceci est d'autant plus vrai quand il s'agit d'une
entreprise dans laquelle existe une forte relation entre la personnalité
du dirigeant et les objectifs de l'organisation.
La démarche d'internationalisation conduit
progressivement l'entreprise sur la voie du développement international.
Ce processus débouche sur une démarche séquentielle
à l'international très structurée qui doit conduire une
entreprise à mieux appréhender son ou ses marchés à
l'international. Pour se faire, l'entreprise devra effectuer des choix
stratégiques afin de mieux définir son mix-marketing à
l'international.
17
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
1.2. CHOIX STRATEGIQUES A L'INTERNATIONAL
A l'international, le choix des marchés cibles de
l'entreprise doit cadrer avec sa planification stratégique afin de mieux
identifier les options stratégiques et les modes de présences
à adopter à l'international.
1.2.1. Planification stratégique
Philipe KOTLER et Bernard DUBOIS
définissent la planification stratégique comme « le
processus qui permet à l'entreprise d'établir et de maintenir un
lien étroit entre, d'une part, ses ressources et objectifs et, d'autre
part, les possibilités offertes sur le marché. Il s'agit
particulièrement de définir et de gérer les
activités dans lesquelles la firme a choisi de s'investir.
»22. A l'international, la planification stratégique met
en jeu les domaines d'activité stratégiques (DAS), l'allocation
des ressources aux différents domaines et la planification des
activités.
1.2.1.1. Choix du Domaine d'Activité
Stratégique (DAS)
Pour s'implanter à l'international, toute entreprise
doit définir correctement son Domaine d'Activité
Stratégique. Une définition du marché à
pénétrer et étude de sa position concurrentielle
représente un des fondamentaux d'une firme qui désire
s'internationaliser. Elle doit cerner tous les rouages qui pourraient
l'empêcher de réussir son implantation et étudier les
situations, économiques, sociales et politiques du marché cible.
Un diagnostic interne et externe lui permet de mieux placer sa
réflexion, définir la bonne stratégie à suivre, et
donc définir le Domaine d'Activité Stratégique à
lancer sur tel ou tel marché.
Selon Derek ABELL, on peut définir un
Domaine d'Activité Stratégique à partir de trois
dimensions : la catégorie de la clientèle
à laquelle on s'adresse, les besoins
que l'on cherche à satisfaire et la
technologie privilégiée23. Par ailleurs,
sur le même sujet, Theodore LEVITT montre
l'intérêt de définir un métier selon les
critères de marché
22Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op.cit., P.96.
18
23Derek ABELL, Defining the Business. The Starting
point of Strategic Planning, Englewood Cliffs, Prentice Hall, 1980,
Chapitre 3.
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
plutôt que de produit ou de technologie, ceci dans la
mesure où, les produits et les technologies sont
éphémères alors que les besoins fondamentaux
subsistent24.
1.2.1.2. Allocation des ressources
Après avoir recensé les domaines
d'activités stratégiques, l'entreprise doit les analyser et les
évaluer afin de déterminer s'ils doivent être
développés, exploités ou abandonnés. Pour mieux
atteindre ses objectifs, l'entreprise se doit de définir les moyens et
ressources nécessaires à leur réalisation qu'ils soient en
interne ou en relation avec le marché extérieur. Deux
célèbres systèmes de classification sont proposés
par Boston Consulting Group (BCG) et General
Electric.
Le modèle BCG 25 est une
technique d'analyse de portefeuille d'activités qui permet de
positionner chacun des DAS de l'entreprise. Deux axes d'analyse y sont
utilisés :le marché dans lequel le
critère retenu est le taux de croissance du segment sur lequel
l'entreprise est présente avec ses différents produits ,et
la position de l'entreprise sur le marché
représentée par la part de marché relative
qui est utilisée comme critère d'évaluation. Cette matrice
définit ainsi quatre catégories de produits : Les
vaches à lait qui sont des produits arrivés
à maturité. Les étoiles qui sont
des produits prometteurs pour l'entreprise. Les poids morts
qui sont des produits positionnés sur un marché
déclinant et très concurrentiel. Les dilemmes
qui sont des produits fortement concurrencés qui ne
dégagent pas de profits.
Le modèle General Electric ou
matrice Mac KINSEY reprend l'approche proposée par le
Boston Consulting Group mais présente l'avantage d'offrir une gamme de
choix stratégique plus importante pour l'entreprise. La position
concurrentielle de l'entreprise est évaluée à partir d'un
indicateur composite. Chacun de ces critères reçoit une note de
distinction qui est ensuite pondérée en fonction de son
importance respective. Cette méthode permet de donner une vision plus
large de la position concurrentielle de l'entreprise par rapport à une
analyse BCG focalisée sur la part de marché de l'entreprise.
24 Theodore LEVITT, « Le Marketing à
courte vue », Encyclopédie du Marketing, Paris, Edition
technique, 1975, vol.0, P. 11.
25 Le modèle BCG est exposé en
détail dans : Boston Consulting Group, Les mécanismes
fondamentaux de la compétitivité, Paris, Homme et technique,
1980.
19
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
1.2.1.3. Planification des activités
Le porte feuille d'activités permet à
l'entreprise d'atteindre un certain niveau de chiffre d'affaires et de profit
dans ses marchés cibles. Le plus souvent, certaines activités
devant être abandonnées, et l'entreprise doit se préoccuper
de combler l'écart de planification stratégique à l'aide
d'activités nouvelles.
Au premier d'entre eux, on trouve les opportunités de
croissance intensive c'est-à-dire celles qui sont
liées à l'activité actuelle de l'entreprise et concernent
ses produits ou marchés existants. Igor ANSOFF a
proposé une classification des différentes stratégies de
croissance intensive à partir d'un tableau croisé
produit/marché où il fait apparaitre quatre
stratégies de croissance : la pénétration du
marché, l'extension du
marché, le développement du produit
et la diversification26.
En suite, apparaissent les opportunités de
croissance par intégration, c'est-à-dire par
développement ou acquisition de nouvelles activités liées
à celle de l'entreprise. Trois possibilités sont envisageables :
l'intégration en amont qui consiste à
mieux contrôler les fournisseurs de l'entreprise,
l'intégration en aval qui consiste à
mieux contrôler les distributeurs des l'entreprise, et
l'intégration horizontale qui consiste
à mieux contrôler certains de ses concurrents27.
Enfin, on distingue les opportunités de
croissance par diversification qui sont appropriées
lorsque le potentiel existant en dehors des domaines d'activité actuels
est particulièrement attractif. Trois grandes approches sont possibles :
la diversification concentrique qui consiste à
introduire de nouvelles activités dont la technologie est
complémentaire de son métier actuel, la
diversification horizontale qui consiste à
introduire de nouvelles activités susceptibles de satisfaire la
même clientèle même s'ils n'ont pas de rapport avec le
métier actuel, et la diversification par conglomérat
qui consiste enfin à introduire de nouvelles
activités ayant peu de rapport avec la technologie destinées
à de nouvelles couches de clientèle28.
26 Igor ANSOFF, Stratégie du
développement de l'entreprise, Paris, Homme et technique, 1976.
27 J.P DETRIE et B. RAMANANTSOA, Stratégie
de l'entreprise et diversification, Paris, Nathan, 1983, P. 112.
28 J.P DETRIE et B. RAMANANTSOA, op.cit., P.113.
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
1.2.2. Choix des marchés
Le choix des marchés étrangers fait ressortir un
certains nombres de problèmes et nécessite une évaluation
systématique des différents marchés.
1.2.2.1. Problèmes liés au choix des
marchés
En élaborant son plan d'internationalisation,
l'entreprise doit définir ses objectifs et sa politique. Pour ce faire
elle doit considérer trois problèmes29 :
? La part des ventes réalisées
à l'étranger sur le chiffre d'affaires total.
Certaines entreprises souhaitent limiter leur activité dans ce domaine
tandis que d'autres envisagent de vendre d'avantage à l'étranger
que dans leur pays d'origine.
? Le nombre de pays
concernés. Une entreprise au budget limité a le
choix entre deux stratégies : ne s'adresser qu'à un tout petit
nombre de marchés et les travailler en profondeur (concentration) ou
bien pénétrer de nombreux marchés simultanément
(diversification).
? Le type de pays concernés.
L'attrait d'un pays dépend surtout de ses caractéristiques
géographiques, démographiques, économiques et politiques.
Une entreprise peut par ailleurs exprimer des préférences pour
travailler dans telle ou telle région du monde. Souvent les pays
limitrophes, géographiquement ou culturellement viennent d'abord
à l'esprit car ils semblent plus accessibles.
1.2.2.2. Evaluation des différents
marchés
Harper BOYD Jr et Sidney LEVY
ont élaboré une procédure systématique
d'évaluation des différents marchés qui repose sur cinq
étapes30 :
? Estimation du potentiel
actuel. Ce travail s'effectue à partir de la
documentation existante, complétée par des informations
recueillies au moyen d'enquêtes.
? Estimation du potentiel futur. Il
s'agit d'anticiper l'évolution des conditions économiques,
politiques, culturelles et commerciales locales à travers les
prévisions des experts.
29Igal AYAL et Jehiel ZIF, « Market Expension
Strategies in Multinational Marketing », Journal of Marketing,
Printemps, 1979, P. 84-94.
21
30 Harper BOYD Jret Sidney LEVY, «New
Dimensions in Consumer Analysis », Harvard Business Review,
Nov-Dec, 1963, P. 129-140.
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
? Prévision de la part de
marché. Celui qui vend à
l'étranger se trouve en concurrence non seulement avec les entreprises
locales, mais également avec d'autres exportateurs. Ils doivent
évaluer la manière dont les acheteurs apprécieront les
avantages relatifs du produit, et de l'entreprise qui le fabrique.
? Prévision des coûts et des
bénéfices. Les coûts dépendent de la
stratégie envisagée par le vendeur pour pénétrer le
marché. Après avoir évalué ses coûts, le
vendeur les déduit du chiffre d'affaires de façon à
dégager les bénéfices de l'entreprise pour chaque
année de l'horizon prévisionnel.
? Estimation de la rentabilité des
investissements. Pour estimer la rentabilité, il faut
enfin rapporter les bénéfices aux investissements. Le taux de
rentabilité doit être suffisant pour couvrir les objectifs
habituels de rentabilité de l'entreprise, ainsi que le risque
attaché à l'activité marketing dans le pays
considéré.
1.2.2.3. Choix de l'option
stratégique
L'entreprise qui désire s'internationalisée a le
choix entre trois options stratégiques : la standardisation,
l'adaptation et la standardisation adaptée31.
1.2.2.4. Stratégie de standardisation
Ici, il s'agit d'appliquer le même mix-marketing que
celui mis en oeuvre sur son marché actuel ou dit de base. Cette
stratégie est fondée sur l'hypothèse que les besoins des
consommateurs de différents pays ont tendance à
s'homogénéiser. Elle repose sur l'existence de segments
homogènes à l'échelle internationale qui permettent
à l'entreprise d'adopter la même politique marketing sur
différents marchés géographiques. C'est une
stratégie facile à mettre en place, elle permet de
véhiculer une image uniforme de l'entreprise à l'échelle
mondiale. Cependant, elle ne prend pas en considérations les
spécificités des marchés locaux et par conséquent
il y a un fort risque de ne pas pouvoir satisfaire correctement les besoins des
consommateurs.
22
31Christian WOLF, Sofie HILDINGSSON et Patrick
VAN DER HONING, Standardisation vs Adaptation - International Marketing in
Service Firms, Norderstedt Germany, Grin Verlag, 2011.
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
1.2.2.5. Stratégie d'adaptation
L'entreprise adapte son mix-marketing en fonction du
marché international sur lequel elle va étaler son offre. Elle
s'intéressera aussi bien aux spécificités du pays qu'aux
comportements et modes de vie du demandeur de produit ou service. Cette
stratégie est centrée sur les spécificités des
marchés locaux. Elle met l'accent sur les différences entre les
consommateurs plutôt que sur leurs similitudes. L'avantage de cette
stratégie, c'est qu'elle permet de mieux répondre aux besoins des
consommateurs de différents pays. Par contre, il y a un
inconvénient majeur, elle engendre des coûts
supplémentaires qui peuvent être considérables.
1.2.2.6. Stratégie de standardisation
adaptée
Ce concept s'exprime par une combinaison des deux premiers
modes précités. L'entreprise n'adapte que quelques composantes de
son mix marketing. Cette stratégie tient compte de la globalisation et
aussi des contraintes du marché local ou domestique. Elle combine les
avantages d'une politique de standardisation et d'une politique d'adaptation.
Elle permet ainsi de répondre aux exigences des marchés locaux
tout en limitant les surcoûts liés à une politique
d'adaptation. Cette stratégie permet aux acteurs de rester
compétitifs tout en satisfaisant les besoins des consommateurs
locaux.
1.2.3. Choix du mode de présence à
l'international
Pour s'installer sur un territoire autre que celui sur lequel
l'entreprise intervient, elle se doit de choisir le mode de présence
avec lequel elle va pratiquer son activité à l'international. Les
modes de présence peuvent être regroupés en trois grandes
catégories : la vente avec maîtrise complète de la
commercialisation, la vente en coopération et la vente par
intermédiaires.
1.2.3.1. Vente avec maîtrise de la
commercialisation
Ce type de choix implique une connaissance précise du
marché et donc un contact étroit avec lui, ce qui
nécessite une présence effective et constante de l'entreprise ou
de ses représentants. Cette contrainte génère des charges
fixes importantes et donc des
23
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
risques supplémentaires. La rentabilité ne peut
pas être espérée à long terme mais à moyen
terme. On distingue32 :
s La filiale commerciale de
distribution
Une filiale commerciale est une entreprise de
nationalité locale possédant une personnalité juridique
propre, distincte de la maison-mère. Elle agit sur le marché
où elle est implantée en son nom propre, à son propre
risque. Elle est donc indépendante et mène une politique
commerciale conforme aux objectifs de la maison-mère qui l'a
créée.
s La succursale
Juridiquement, elle est une implantation à
l'étranger, ne disposant pas de personnalité juridique. Les
fonctions peuvent être les mêmes que celles confiées
à une filiale. Le rôle de représentation est
généralement limité aux activités de prospection
commerciale ou de représentation auprès des pouvoirs publics.
s L'agent commissionné
C'est un mandataire, c'est-à-dire qu'il agit au nom et
pour le compte de l'exportateur. Il a le pouvoir de négocier en son nom
mais c'est l'exportateur qui, du point de vue juridique, reste le vendeur.
L'agent commissionné est indépendant. Il peut être une
personne physique ou morale, disposant de sa propre force de vente. L'agent
commissionné bénéficie en général d'une
exclusivité sur une zone géographique précise. Il peut
représenter plusieurs entreprises non concurrentes entre elles ou
travailler pour une seule entreprise.
s Le représentant
salarié
C'est une formule par laquelle l'entreprise exportatrice
délègue d'une façon permanente un ou plusieurs commerciaux
liés par un contrat de travail sur le marché étranger
à conquérir. Ces salariés sont
rémunérés par un salaire fixe auquel s'ajoute une
commission sur les ventes réalisées.
24
32 S. URBAN, Réussir à
l'exportation, Paris, Dunod, 1990, P. 115-119.
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de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
s La vente directe
On parle de vente directe lorsque l'entreprise réalise
des ventes à l'étranger sans point d'appui sur le marché
étranger. Elle s'occupe de l'acheminement des marchandises
jusque chez l'acheteur ainsi que des opérations de
facturation et d'encaissement.
s La vente sur appel d'offre
international
Le client fait connaître son besoin et les entreprises
susceptibles de satisfaire ce besoin offrent leurs prestations de service. Le
client choisit alors le moins cher.
1.2.3.2. Vente en coopération
Il s'agit de toutes les formules dans lesquelles un partage
des risques et des responsabilités est mis en oeuvre par la voie
contractuelle entre plusieurs entreprises. L'implication de l'entreprise
exportatrice est moindre, de même que la maîtrise de sa politique
commerciale. On distingue33 :
s Les groupements d'exportateurs
On appelle souvent groupement d'exportateurs la mise en commun
de moyens en vue d'une action collective sur un ou plusieurs marchés
étrangers.
s La franchise
La franchise permet la création d'un réseau de
vente à caractère exclusif. Le franchisé ne peut pas
vendre d'autres produits que ceux de son franchiseur. Le franchisé va
bénéficier du savoir-faire du franchiseur mais aussi de son image
de marque. Il s'engage à se fournir exclusivement auprès du
franchiseur, à respecter les normes de ce dernier et enfin à lui
verser des royalties.
33 Gérard LE PAN DE LIGNY, Exportation :
aspect commercial, Paris, Dunod, 1979, P. 137-141.
25
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de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
? Le portage
Il consiste pour une entreprise voulant aborder un
marché nouveau, à passer un contrat avec une entreprise
déjà installée sur le marché. Celle-ci va mettre
à disposition du porté sa structure de commercialisation
moyennant une rémunération.
? Les joint-ventures
Ce sont des accords conduisant à la création
d'une structure de vente sur un marché étranger, le financement
et le contrôle étant partagés. Le plus souvent cette
structure a la forme juridique d'une filiale.
1.2.3.3. Vente par
intermédiaires34
Il s'agit de toutes les formules dans lesquelles la structure
utilisée pour distribuer n'appartient pas à l'exportateur. Ceci
implique que les décisions de politique commerciale sont prises par des
tiers. L'implication de l'entreprise dans sa politique commerciale est donc
faible puisqu'il s'agit en fait de sous-traiter la plus grande partie des
opérations commerciales à l'étranger.
Après le choix du mode de présence, l'entreprise
doit décider si elle veut ou non adapter son mix-marketing aux
conditions locales et si oui, dans quelles proportions.
1.2.4. Définition du mix-marketing à
l'international
L'entreprise doit déterminer s'il faut, et
jusqu'où, adapter le produit, la communication, la distribution et le
prix aux différents marchés.
1.2.4.1. Produit
Pour attaquer les marchés étrangers,
Warren KEEGAN et Jean-Marc DE LEERSNYDE ont
identifié trois stratégies35 qui concernent
directement le produit : la stratégie d'extension36, la
stratégie d'adaptation37 et la stratégie de
création38.
34 Gérard LE PAN DE LIGNY, op.cit., P. 144.
35 Warren KEEGAN et Jean-Marc DE LEERSNYDE,
Marketing sans frontière, Paris, Inter Éditions, 1994.
36 Cette stratégie consiste à introduire
le produit à l'étranger sous sa même forme et de la
même façon que sur
le marché national.
26
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
1.2.4.2. Communication
Une entreprise internationale doit décider si elle
adapte ou non à l'étranger la stratégie promotionnelle
utilisée dans son marché domestique. En ce qui concerne le
message, de nombreuses multinationales choisissent d'utiliser le même
slogan partout en se contentant parfois de modifier les couleurs ou le design
afin d'éviter les incompatibilités culturelles flagrantes.
Parfois se sont les noms eux-mêmes qu'il faut modifier. Dans autres cas
se, sont les campagnes elles mêmes qui varient selon les pays. Le mode de
communication peut être le même que celui adopté sur le
territoire national. Toutefois, l'aléatoire et les résultats des
actions de communications entreprises ne sont pas facilement mesurables, et
sont sujet de l'aléatoire dans un premier investissement du fait que,
l'entreprise essaye d'adopter le marché et répondre à ses
contraintes légales et culturelles pour mieux faire passer son message,
et réussir à communiquer autour de son produit/service.
1.2.4.3. Distribution
Dans l'élaboration de sa stratégie de
distribution, l'entreprise internationale doit considérer le circuit de
distribution dans son ensemble, c'est-à-dire jusqu'au consommateur
final. En milieu international, trois principaux intermédiaires
s'intercalent entre le vendeur et l'acheteur. Le premier est le service
international du vendeur qui supervise les différents canaux et
constitue lui-même un des maillons du circuit. Le deuxième est
formé par les canaux de distribution internationaux qui
assurent l'acheminement des produits jusqu'aux portes des marchés
étrangers. Le troisième, les canaux intra
nationaux, qui prennent en charge l'écoulement des produits sur
les marchés.
1.2.4.4. Prix.
Dans la plus part des cas, le prix d'un produit à
l'étranger risque d'être plus cher que sur le marché
domestique. Les droits, les coûts de transport, les marges des
intermédiaires, les fluctuations de change sont autant de facteurs de
hausse. Le prix
37 Cette stratégie implique une adaptation
du produit aux préférences ou coutumes locales, sans pour autant
changer le soutient promotionnel.
38 Cette stratégie revêt deux
modalités : soit on élabore des produits à technologie
simplifiée, soit on crée des produits entièrement
nouveaux.
27
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
apparaît comme l'un des quatre « P » les plus
déterminants pour une entreprise souhaitant s'internationaliser, dans la
mesure où, d'une part il reflète le positionnement choisi par
l'entreprise, et d'autres parts, il impacte directement sur les ventes et la
rentabilité commerciale de l'entreprise et donc par la même, sur
sa performance dans le marché pénétré.
SECTION 2 : POLITIQUE DE PRIX DES ENTREPRISES A
L'INTERNATIONAL
Les objectifs et les choix stratégiques en
matière de prix dans l'entreprise sont en étroite
cohérence avec la fixation des prix sur les marchés
étrangers.
2.1. OBJECTIFS ET DETERMINANTS DE LA POLITIQUE DE PRIX A
L'INTERNATIONAL
Selon Laurent MARUANI, avant toute chose,
l'entreprise doit clarifier l'objectif qu'elle s'efforce d'atteindre à
travers sa tarification. Si sa cible et son positionnement ont
été clairement identifiés, le mix et donc le prix en
découle logiquement39.
2.1.1. Objectifs de la politique de prix à
l'international
Cinq objectifs se substituent fréquemment à la
politique de prix sur les marchés étrangers.
2.1.1.1. Objectif de maximisation du profit Cet
objectif se décline en trois sous objectifs :
? Objectif de pénétration du
marché : Un prix de pénétration doit permettre de
stimuler la croissance d'un marché et de prendre des parts de ce
marché à la concurrence. Cette politique de prix vise avant tout
la pénétration forte et massive d'un marché
étranger.
? Objectif de segmentation du marché :
Une stratégie de prix reposant sur la segmentation du marché
correspond à une volonté d'atteindre un segment du marché
prêt à acquérir le produit à un prix
élevé, car les consommateurs y attachent beaucoup de valeur.
39 Laurent MARUANI, « Approche stratégique
de la détermination d'un prix », Revue française de
gestion, Jan-Fév., 1989, P. 1-9.
28
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Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
? Objectif de maintien sur un marché :
La volonté de maintenir un produit sur un marché induit
une stratégie de prix qui vise à conserver les parts de
marché de l'entreprise.
2.1.1.2. Objectif de survie
Lorsque l'entreprise est en position de surcapacité
dans un environnement défavorable, survivre devient son objectif majeur.
Pour maintenir ses employés en activité et diminuer les stocks,
elle aura tendance à baisser les prix, en espérant que le
marché réagira. Dans ce cas précis, La concurrence est
impitoyable, la baisse des prix est due à la guerre au sein du secteur,
et elle devrait pouvoir permettre à l'entreprise de survivre.
2.1.1.3. Objectif d'écrémage
Certaines entreprises préfèrent être
leader en qualité plutôt qu'en volume. Elles adoptent un prix
d'écrémage qui, pour chaque innovation valorise les efforts de
recherche et la supériorité du produit par rapport à ses
concurrents. Ici, le prix est très élevé et la cible est
un segment limité à haut pouvoir d'achat qui est prête
à le payer. Il faudrait donc avoir des produits haut de gamme ou
technologiquement avancés.
2.1.1.4. Objectif de maximisation de la part de
marché
Les entreprises qui cherchent avant tout la part de
marché estiment qu'un volume de vente supérieur entraîne,
grâce aux économies d'échelle, des coûts
réduits et donc des profits plus importants. Plusieurs conditions
doivent être réunies pour optimiser cette approche : le
marché doit être sensible au prix, les coûts de production
et de distribution doivent baisser fortement à l'unité lorsque le
volume s'accroît, un prix bas doit décourager la concurrence
d'entrer ou de se maintenir sur un marché.
2.1.1.5. Objectif de la recherche d'image
Une entreprise peut souhaiter avant tout défendre son
image exclusive par une politique de prix élevés. Par ailleurs,
les organismes publics et les organisations à buts non lucratifs
poursuivent parfois d'autres objectifs qui les amènent à
pratiquer un prix coûtant ou même sous valorisé lorsqu'il
est subventionné ou encore social, destiné à faciliter
l'accès au produit même pour les plus démunis.
29
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
En résumé, nous pouvons admettre que les
décisions de prix semblent généralement poursuivre deux
objectifs majeurs à terme relativement court : soit des
objectifs de rentabilité, soit des objectifs de
conquête ou de stabilisation des parts de marché. Quel
que soit l'objectif poursuivi, les entreprises utilisent le prix comme un outil
stratégique.
2.1.2. Les déterminants de la politique de prix
à l'international
La politique de prix est un élément
déterminant de la stratégie de l'entreprise car le prix a des
conséquences directes à la fois les résultats commerciaux
et sur les résultats financiers. En milieu international on distingue
plusieurs déterminants du prix.
2.1.2.1. Facteurs de fixation spatiale de
prix
Ces facteurs sont ressortis par trois études
principales qui appréhendent le processus de tarification à
l'international et qui précisent que les déterminants de la
décision de la variable prix sont multiples.
? Facteurs internes et externes
Selon la première étude datant de 1996 dite de
Cavusgil, il s'agit de cinq facteurs principaux qui
agissent directement sur la politique de prix. Le premier, relatif à la
nature du produit et du secteur d'activité, ensuite le lieu de la
production du produit, le mode de distribution adopté, les
particularités du marché cible et les variations du taux de
change40.
? Intégration communautaire
Sujet traité par l'étude de GAUL
et LUTZ réalisée en 1994, qui situe
l'intégration communautaire comme une variable étroitement
liée à la définition de la variable prix. En effet, les
décisions stratégiques en termes de tarification à
l'international sont très touchées par cette notion. Cette
variable concernerait des pays regroupés en communauté à
l'instar de ceux de la zone CEMAC. Les pays fortement intégrés
40 MAYRHOFER et Agnès WALSER-LUCHESI, « La
dimension Internationale dans la politique de prix », Revue
Française du marketing, N°186, Paris, Ulrike, 2002, P.
23-24.
30
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de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
peuvent se caractériser par une
élasticité-prix positive et nettement moins de contraintes
juridico-légales quant à leur intégration sur un nouveau
marché.
? Elasticité de la demande
L'élasticité de la demande a été
expliquée par USUNIER dans son étude en 1993. Il
préconise que dans la politique de tarification à l'international
l'entreprise doit prendre en compte les différences existantes au niveau
de l'élasticité de la demande suivant le pays d'origine de
fabrication du produit.
2.1.2.2. Commerce parallèle
Il y a du commerce parallèle à partir du moment
où les gains d'arbitrage, c'est-à-dire les différences de
prix nets pour un bien identique, sont supérieurs aux coûts
d'arbitrage. Il est à noter que, lorsque la quantité de
marchandises réexportée augmente, la croissance des gains
d'arbitrage est plus forte que celle des coûts d'arbitrage. Le commerce
parallèle est interdit, si l'on ne respecte pas le cadre
réglementaire41.Pour toutes ces raisons, les fabricants ont
intérêt à éviter, ou au moins à limiter les
phénomènes de commerce parallèle. La seule parade efficace
consiste en l'harmonisation des prix sur l'ensemble des marchés
visés.
2.1.2.3. Situation concurrentielle et incidence du mode
de présence
Une deuxième contrainte en matière de
flexibilité de gestion en vue de maintenir la croissance et les marges
de profit tient au comportement concurrentiel. Si la concurrence locale et
internationale n'ajuste pas en permanence ses prix en fonction de
l'augmentation des coûts, elle risquerait et cela même
malgré l'utilisation d'une gestion sophistiquée, de subir des
effets de l'augmentation des coûts sur les marges et de connaître
par là même de sévères limites dans son
efficacité42.
La fixation des prix dépend aussi de la nature du mode
de présence à l'étranger. Certains modes n'autorisent
qu'une maîtrise partielle, voire ne laisse aucune latitude d'agir sur les
prix. Le tableau 1 récapitule l'incidence des modes de présence
sur la politique de prix.
41 Acquittement des frais de douane, acquittement de
la TVA, respect des normes et standards en vigueur lors de l'introduction des
produits sur un marché.
42 MAYRHOFER et Agnès WALSER-LUCHESI, op.cit.,
P. 31.
31
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
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2.1.2.4. Choix de la monnaie et coordination
internationale des prix
Le choix de la monnaie d'échange représente un
rôle très important dans la détermination de la monnaie que
l'entreprise va adopter pour suivre ses activités à l'export. Le
taux de change et les fluctuations de la monnaie choisie sont des
éléments à prendre en considération pour ne pas que
l'entreprise soit lésée si toutefois le cours de change connait
des variations. Beaucoup de changements ont été induit par la
globalisation du tissu économique en plus de la mise en place des
marchés économiques intégrés à l'instar de
la zone CEMAC. Un concept nommé « corridor des prix »
a été définit par SIMON et KUCHER
en 1992 pour pouvoir répondre à la concurrence dans un
marché international et permettre ainsi une optimisation de la
définition du prix et l'uniformisation de ce dernier au niveau
international par région se basant sur l'élasticité du
prix et des coûts marginaux dans différents pays.
32
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
Tableau 1 : Modes de présence en fonction
du niveau de maitrise de la politique de prix
Mode de présence
|
Niveau de maîtrise de la politique des
prix
|
·
|
Agent commissionné
|
Maîtrise forte des prix.
|
·
|
Importateur- Distributeurs
|
Bonne maîtrise négociée qui dépend
du rapport de force de la marque sur le marché et de la nature plus ou
moins contraignante du contrat.
|
·
|
Importateurs-Grossistes
|
Aucune maîtrise des prix de vente
|
·
|
Bureau d'achat
|
finaux.
|
·
|
Commissionnaire
|
|
·
|
Concessionnaire
|
Maîtrise négociée qui dépend de la
nature du contrat et des rapports de force de la marque sur le
marché.
|
·
|
Filiale
|
Maîtrise totale des prix.
|
·
|
Agents multicartes
|
Maîtrise des prix de vente jusqu'au
|
·
|
Agents exclusifs
|
niveau des distributeurs locaux.
|
|
|
Maîtrise relative des coûts.
|
|
|
Conseils et informations dispensés aux
intermédiaires.
|
33
Source: Bernhard ADRIAENSENS, Marketing
International, Bruxelles, Solvay Brussels School of Economics and
Management, 2009, Chapitre 4.
Mémoire de Master professionnel en Marketing
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Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
2.1.2.5. Comportement des consommateurs du pays
cible
En environnement international, les notions du coût et
de sacrifice, la perception des prix et les déterminants culturels et
nationaux orientent les choix des consommateurs.
? Notion du coût et de sacrifice : Elle
traduit la capacité du consommateur à payer le prix d'un produit.
Cette composante s'intéresse à l'attention et
l'intérêt que porte le consommateur à la notion de prix.
Elle est dans ce cas là expliquée dans un contexte
péjoratif d'où la notion de sacrifice43.
? Perception des prix : La perception du
consommateur vis-à-vis des prix des produits qui lui sont exposés
est influencée par l'analyse des produits concurrents.
? Déterminants culturels et nationaux :
Le pays d'origine de la fabrication d'un produit peut justifier son
prix dans l'esprit d'un consommateur. Nous distinguons dans ce sens les
consommateurs patriotes qui préférèrent
consommer les produits de leur pays d'origine plutôt que ceux d'un pays
étranger. Dans les pays sous-développés nous constatons la
tendance inverse. Le « made in » d'un produit peut
jouer en sa faveur et par la même influencer la qualité
perçue par le consommateur.
2.1.2.6. Le contrôle des prix par les
autorités nationales
Si l'action des pouvoirs publics limite la liberté de
gestion en matière d'ajustement des prix, le maintien des marges peut
être définitivement compromis. Sous certaines conditions, la
politique gouvernementale est une véritable menace pour la
rentabilité des filiales étrangères. Un pays qui
connaît de sévères difficultés financières et
qui se retrouve au bord d'une crise financière aura tendance à
prendre de telles mesures. Il peut arriver cependant qu'un régime de
strict contrôle des prix favorise le maintien des marges des acteurs
lorsqu'ils évitent de se concurrencer trop fortement. Cette arme
utilisée parles pouvoirs publics peut s'avérer à double
tranchant. Dans certains cas, les gouvernements, plutôt que de s'attaquer
aux causes réelles de l'inflation et du déficit commercial
extérieur, prennent des mesures palliatives telles que : le
contrôle général des prix ou, l'encadrement sélectif
des prix de certains produits. Quand les contrôles sélectifs sont
mis en oeuvre, les entreprises étrangères sont plus
vulnérables que les
43Alain DEPPE, Marketing international,
Université de Picardie, 2010, P. 104-105.
34
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
entreprises locales, notamment si celles-ci n'ont aucune
n'influence sur le processus de décision gouvernementale.
Le processus de fixation du prix en milieu international est
un processus assez complexe qui peut se résumer dans l'annexe 3. Elle
reprend synthétiquement les différentes variables à
étudier pour optimiser la définition de son prix sur un
marché étranger.
2.2. LA FIXATION DES PRIX A L'ETRANGER : METHODE ET
DEMARCHE
Quel que soit l'objectif poursuivi, de plus en plus
d'entreprises utilisent le prix comme un outil stratégique, qui prend en
considération les coûts, les effets de la demande et de la
concurrence ainsi que l'incidence de la valeur.
2.2.1. Stratégies de la politique de prix
à l'international
Trois grandes stratégies sont utilisées en
matière de prix en milieu international à savoir, l'adaptation
polycentrique, la standardisation ethnocentrique et l'innovation
géocentrique.
2.2.1.1. Stratégie de standardisation
ethnocentrique
Cette approche consiste à fixer un prix unique dans le
monde entier pour chaque produit. Le client absorbe les frais de transport et
de douane. C'est une solution très simple, elle ne requiert aucune
analyse des différents marchés. Pour inconvénient, il
n'est pas tenu compte de la concurrence. De ce fait, cette solution ne
contribue pas à la maximisation du profit sur chaque
marché44.Quand le marché est considéré
comme une donnée unique quel que soit sa localisation, le choix du prix
est donc appliqué sur l'ensemble des marchés de l'entreprise.
Ceci vient en cohérence avec des orientations politiques axées
sur la globalisation et la centralisation des décisions
stratégiques de l'entreprise.
35
44 Bernhard ADRIAENSENS, Marketing
International, Bruxelles, Solvay Brussels School of Economics and
Management, 2009, Chapitre 4.
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Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
2.2.1.2. Stratégie d'adaptation
polycentrique
Partant d'un postulat qui considère que le trio
offre-demande-production diffère d'un territoire à un autre, les
entreprises désirant se positionner sur ces différences là
se plient aux conditions spécifiques du pays et doivent s'y ajuster.
Chaque filiale détermine ses prix au niveau jugé optimal selon la
concurrence. Une telle politique ne nécessite ni contrôle ni
coordination d'un pays à l'autre. La seule difficulté tient
à la mise en place d'un système de prix de transfert au sein du
groupe. Certaines entreprises peuvent tirer avantage de ces disparités
de prix en achetant sur le marché où les prix sont bas pour
revendre sur ceux où les prix sont élevés45.
Cette stratégie pose des problèmes d'arbitrage lorsque les
disparités entre les prix des différents marchés locaux
dépassent les coûts de transport et de douane.
2.2.1.3. Stratégie d'innovation
géocentrique
L'entreprise ne fixe pas un prix unique, elle ne laisse pas
pour autant une complète autonomie aux responsables locaux. Cette
approche consiste à déterminer les paramètres communs
à tous les marchés qui doivent être utilisés dans le
cadre d'une décision de prix. Ces facteurs sont essentiellement les
coûts locaux, le niveau des revenus, la concurrence et la
stratégie marketing. Les coûts locaux auxquels sont ajoutés
le retour sur investissement et les coûts de personnel déterminent
le prix planché sur le long terme. A court terme, une entreprise
pourrait néanmoins décider de suivre des objectifs de
pénétration d'un marché et fixer les prix à un
niveau inférieur à celui du coût complet, utilisant
l'exportation pour s'établir sur un marché cible. Un autre
objectif à court terme pourrait être d'évaluer la taille du
marché à un prix donné qui dégagerait un
bénéfice avec un approvisionnement en partie
extérieur46.
2.2.2. Méthode du coût complet
On distingue deux approches : celle qui prend en compte le
coût historique comptable et celle qui considère le prix de
revient47.
45 Bernhard ADRIAENSENS, op.cit, Chapitre 4.
46 Bernhard ADRIAENSENS, ibid.
36
47 Thomas NAGLE et Reed HOLDEN, The Strategy and
Tactics of Pricing, 3e edition, Engle-wood Cliffs,
Prentice-Hall, 1995, P. 99-103.
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
2.2.2.1. Approche par le coût historique
comptable
Le coût historique comptable se définit comme la
somme de tous les coûts de production directs ou indirects et des frais
généraux. Cette approche ignore complètement la demande et
les conditions de concurrence sur les marchés cibles. Si le prix de
revient, calculé à partir du coût historique comptable,
convient, c'est uniquement le fait du hasard. Rien dans cette formule ne
correspond aux paramètres liés à la concurrence et aux
consommateurs qui sont pourtant des éléments importants d'une
stratégie rationnelle de détermination d'un prix. Les seuls
arguments en faveur de cette méthode sont sa simplicité, sa
rapidité et sa facilité d'emploi.
2.2.2.2. Approche par le prix de revient
Dans cette approche, le prix est déterminé en
fonction des coûts évalués pour le futur en fonction du
niveau de production espéré. L'estimation des coûts se fait
sur la base des coûts historiques et du volume de production. Dans la
mesure où le volume de production dépendra du volume des ventes
qui, lui, dépend des prix, les décisions de prix seront un
facteur déterminant48. Les prix concurrentiels peuvent
être déterminés uniquement en analysant les niveaux de prix
de la concurrence et ceux des produits de substitution sur les marchés
cibles. Une fois les informations du marché recueillies, le prix de base
ou prix auquel le consommateur acceptera d'acheter le produit peut être
évalué. La détermination finale du prix de base pour un
produit ne peut être faite qu'après avoir fixé les autres
éléments du mix, en particulier les stratégies de produit
et de distribution. Dans cette approche on part de l'hypothèse que :
Le Prix de Vente export = Coût de revient
complet49 + Marge.
Le coût de revient complet intègre le coût
d'achat des matières et le coût de revient export en fonction des
différents incoterms50.
48 Bernhard ADRIAENSENS, op.cit., Chapitre 4
49 Les éléments constitutifs du
coût de revient complet de la SABC sont donnés dans le Chapitre
4.
50 L'Incoterm est une série de règles
internationales visant à interpréter les termes commerciaux les
plus couramment utilisés en commerce extérieur. Les incoterms
visent les droits et obligations des parties à un contrat de vente en ce
qui concerne la livraison de la marchandise vendue (voir annexe 2 :
présentation des incoterms 2010).
37
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
Il est également possible de fixer le prix en fonction
non plus du coût total mais d'un coût partiel, le plus souvent le
coût variable ou le coût marginal. Dans ce cas, l'entreprise peut
fixer son prix de vente export de manière à couvrir les frais
variables. A condition que, globalement, sur l'ensemble de son activité,
les frais fixes soient couverts.
2.2.3. Approche par la demande
Deux méthodes sont principalement utilisées :
les coefficients d'élasticités et le prix
d'acceptabilité51.
2.2.3.1. Les coefficients
d'élasticité
Cette méthode est issue de l'application de la
théorie économique de la loi de l'offre et de la demande : on
observe que sur un marché, lorsque les prix montent, les
quantités demandées diminuent et inversement. Si l'entreprise
connaît la courbe de demande de son produit, elle peut déterminer,
pour chaque prix de vente possible, les quantités demandées par
la clientèle. Cependant, cette courbe n'est que théorique. Son
aspect dépend fortement du coefficient d'élasticité.
Elasticité prix = Variation relative de la
demande / Variation relative du prix
Selon les produits, la réponse de la demande à
une modification du prix varie sensiblement. En général,
l'élasticité prix est négative (sauf pour les produits de
luxe). En outre, elle est relativement réduite lorsque les consommateurs
utilisent le prix comme un indicateur de qualité.
2.2.3.2. Le prix d'acceptabilité
Il s'agit dans ce cas de savoir si le prix envisagé par
l'entreprise peut convenir aux consommateurs. L'entreprise va réaliser
une enquête selon une méthode mise au point, dans les
années 1950, par les chercheurs français
STOETZEL52 et ADAM53.
Cette méthode se déroule en deux étapes :
51 Sidney BENNETT et J.B WILKINSON, «
Price-Quantity Relationships and price elasticity Under in-Stone
Expérimentation», Journal of Business Research, Boston,
Kluwer, Janvier 1974, P. 30-34.
38
52 STOETZEL, Le prix comme limite, dans la
psychologie économique, Paris, Editions Raynaud, 1954.
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
? Première étape :
réalisation d'une enquête auprès d'acheteurs
potentiels à qui l'on pose deux questions pour connaître. Le prix
maximum au-delà duquel le produit est considéré comme trop
cher et le prix minimum en-dessous duquel le produit est
considéré comme de mauvaise qualité.
? Deuxième étape :
analyse des réponses pour déterminer le prix
psychologique par calcul et graphique.
Selon la stratégie retenue, on choisira dans la zone de
référence un prix pour maximiser le profit ou le chiffre
d'affaires, ou encore, un prix pour maximiser les ventes en
quantités.
2.2.4. Approche par la concurrence
Cette méthode repose sur l'idée
d'interdépendance en fonction de la structure du
marché54.
2.2.4.1. Le monopole
Ici, il n'y a qu'une seule entreprise sur le marché. Le
prix qui maximise les profits est celui qui correspond à l'intersection
de la courbe de coût marginal55et de la courbe du revenu
marginal56. En situation monopolistique, le prix optimal pour
l'entreprise sera d'autant plus élevé que la demande est peu
sensible à une modification du prix.
Le prix optimal sera donc égal à
:
Avec, e = élasticité prix; Cm = coût marginal
unitaire ; le rapport T T correspond au
profit marginal.
53 ADAM, Les réactions du consommateur
devant le prix, Paris, Sedes, 1958. 54Bernhard ADRIAENSENS,
op.cit., Chapitre 4.
55 C'est le coût unitaire de la dernière
unité produite.
56 C'est le revenu de la dernière unité
produite.
39
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
Figure 1 : Détermination du prix optimal
dans un marché en situation de monopole.
Source : Alain DEPPE, Marketing international,
université de Picardie, 2010, P. 74.
CM = coût moyen ; P = prix ; R = recette ; C =
coût ; P*= prix optimal ; Q = quantités ; Cm =
coût marginal ; CM = coût moyen ; Rm = recette marginale ; RM =
recette moyenne ; Q*= quantités optimales.
Ce type de calcul s'avère pertinent dans
l'hypothèse où l'entreprise peut verrouiller l'entrée de
son marché.
2.2.4.2. L'oligopole
La fixation du prix dépend tout à la fois des
réactions des concurrents et des perspectives d'évolution du
marché. L'utilisation du prix dans ce contexte oligopolistique
débouche graphiquement sur la représentation d'une courbe de
demande courbée. Toute baisse de prix déclenchée par l'un
des acteurs entraîne immédiatement d'autres baisses de prix chez
les concurrents qui ne veulent pas perdre de parts de marché. Dans ce
contexte, la demande devient peu à peu inélastique au prix et se
stabilise à un niveau inférieur de prix. Les marchés
à structure oligopolistique connaissent donc, de ce fait, une certaine
stabilité des prix. Personne n'a intérêt de s'engager dans
une guerre des prix en raison des pertes qu'elle entraîne.
40
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
Les entreprises ont plutôt intérêt, pour
rechercher l'équilibre, à utiliser la théorie des
jeux57.
2.2.4.3. La concurrence pure et parfaite
Cette situation est purement théorique et réunit
un certain nombre de conditions (atomicité,
homogénéité du produit, transparence du marché,
fluidité et liberté d'entrée et/ou de sortir). L'acheteur
est supposé parfaitement connaître le marché. Il recherche
le prix le plus bas possible. Ce prix minimum résulte de la
confrontation de l'offre et de la demande. Ce prix s'impose à
l'entreprise qui n'a aucun pouvoir en la matière. Pour maximiser son
profit sur le court terme, l'entreprise ne peut jouer que sur les volumes
(quantités produites) ou sur les coûts. Elle est en effet, au prix
de marché, censée pouvoir écouler toute sa production.
Elle n'a donc pas intérêt à modifier son prix.
Lorsque la courbe de Coût marginal (Cm) coupe la droite
de Recette marginale (Rm), le profit réalisé par l'entreprise est
maximum
Figure 2: Détermination du prix optimal
dans un marché en situation de concurrence pure et
parfaite.
Source : Alain DEPPE, Marketing international,
université de Picardie, 2010, P. 77.
57 Cet outil permet en effet, à une entreprise
rationnelle, de choisir la meilleure stratégie de réponse
possible aux projets supposés de la concurrence.
41
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
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2.2.4.4. La concurrence imparfaite.
L'entreprise, dans ce cas, dispose d'une certaine
maîtrise dans la conduite de sa politique tarifaire. Elle n'a pas
toujours intérêt à rechercher le prix le plus
élevé. En effet, par le jeu du phénomène
d'élasticité, la demande diminue quand le prix augmente.
L'entreprise, de ce fait, ne pourra accroître les quantités
vendues qu'en baissant le prix et elle doit s'interroger pour savoir si cela se
traduira par une augmentation de la recette totale. Il lui faut calculer la
recette marginale58.
Figure 3: Détermination du prix optimal
dans un marché en situation de concurrence
imparfaite
Source : Alain DEPPE, Marketing international,
université de Picardie, 2010, P. 79.
2.2.5. Méthodes de fixation par la valeur
La valeur se rapproche de la notion d'utilité et peut
se définir comme une aptitude à satisfaire un besoin. Le
problème pour l'entreprise est de mesurer cette notion subjective. On
utilise plusieurs méthodes : les sommes constantes, les attributs et les
plans d'expériences59.
58 Supplément de la recette totale
correspondant à l'accroissement d'une unité de la quantité
produite.
59 John FORBIS et Nixon MEHTA, « Economic value
to the customer», Mc Kinsey Staff paper, Chicago, Mc Kinsey, 1979,
P.1-16.
42
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
2.2.5.1. Les sommes constantes
Dans cette approche, les produits sont présents sur le
marché à un prix moyen. Le prix d'acceptabilité tient
compte de la dimension psychologique. Il est déterminé par des
enquêtes au cours desquelles on cherche à savoir quel est le prix
qui est considéré comme crédible par rapport à la
valeur perçue du produit par la clientèle cible. Une
enquête sera réalisée pour inviter les consommateurs
à répartir une somme de 100 points entre les produits au prorata
de la valeur perçue. L'entreprise peut vendre à ce prix ou vendre
moins cher.
2.2.5.2. Les attributs
Ici, on reprend la même démarche que
précédemment mais le nombre de points sera réparti entre
un certain nombre de caractéristiques (attributs) du produit.
L'importance de ces caractéristiques peut être
pondérée. Les attributs peuvent par exemple porter sur la
résistance à l'usage, sur le coût d'utilisation ou sur la
qualité du service après-vente.
2.2.5.3. Les plans d'expérience
Les études expérimentales visent à
valider les hypothèses de relation causale que l'entreprise a
elle-même conçues. Pour cela, elle comparera ses observations (ex
: évolution des ventes) face respectivement à la mise en oeuvre
d'une cause X et d'une cause Y (variables exogènes,
indépendantes, explicatives). La difficulté réside dans le
fait que parallèlement au changement intervenu dans la variable
exogène testée (ex : changement de prix, de point de vente, de
packaging), d'autres facteurs (non contrôlés et peut-être
inconnus) ont pu évoluer et avoir une influence sur la variable
dépendante testée. Les techniques mathématiques autorisent
l'intégration dans l'expérimentation de plusieurs variables
(prix, conditionnement, taille magasin, etc.) ayant chacune plusieurs
modalités.
43
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Chapitre 1 : Le prix dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises
Au final, il ressort de ce chapitre que le
développement à l'international des entreprises est un processus
séquentiel. En effet, avant de se lancer sur un marché
étranger, l'entreprise évoque plusieurs raisons justificatives
toutes liées aux facteurs d'internationalisation qui sont d'ordres
commerciaux, industriels et d'opportunité. Toute fois, les entreprises
doivent adopter une démarche stratégique à l'international
qui nécessite une planification stratégique des activités,
le juste choix du ou des marchés, le choix de l'option
stratégique et du ou des modes de présence adéquats, sans
oublier la bonne définition du mix marketing à l'international.
Les décisions en matière de prix à l'international tel que
vues dans ce chapitre s'insèrent pleinement dans la stratégie
d'internationalisation de l'entreprise. Pour fixer ses prix à
l'international, l'entreprise doit d'abord déterminer ses objectifs,
puis évaluer la réaction du marché à partir d'une
analyse des courbes de demande. L'entreprise doit également estimer ses
coûts pour différents niveaux de production et
d'expérience, analyser la concurrence et choisir une méthode de
tarification. Dans le chapitre suivant, nous présenterons la
stratégie d'internationalisation de la SABC.
44
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation de la
SABC
CHAPITRE 2
STRATEGIE D'INTERNATIONALISATION
DE LA SABC EN ZONE CEMAC
La SABC a mis sur pied une organisation et des
procédures qui cadrent bien avec le contexte et la nature de ses
activités, tant sur son marché domestique que sur ses
marchés étrangers, en mettant un point d'honneur sur sa politique
marketing à l'international. Ce chapitre présente et analyse la
stratégie d'internationalisation au sein de cette entreprise de
production et de commercialisation de boissons hygiéniques. Avant toute
chose, il nous semble nécessaire d'entrer en connaissance avec cette
entreprise en présentant son historique, ses objectifs, ses missions,
ses produits et son organisation (section 1). Par la suite, nous
présenterons la stratégie d'internationalisation de la SABC en
insistant sur le cas particulier de la zone CEMAC (section 2).
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA SABC
Nous présenterons dans cette section les
généralités sur la SABC et ses produits puis, nous nous
intéresserons aux activités et à l'organisation de la
SABC.
1.1. LA SABC ET SES PRODUITS
La connaissance de la SABC passe avant tout à travers
son histoire, son statut juridique, la répartition de son capital, ses
produits et ses objectifs.
1.1.1. Historique et statut juridique
1.1.1.1. Historique
La société Anonyme des Brasseries du Cameroun
fut créée le 03 février 1948 à Douala (Koumassi) au
Cameroun, avec un capital initial de 60.000.000 FCFA soit 60.000
45
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation de
la SABC
actions de nominal 1000 FCFA, toutes de la
Société Française des Brasseries et Glacières
Internationales.
La Société Anonyme des Brasseries du Cameroun
est la première société qui fabrique des bières et
boissons gazeuses au Cameroun. Elle décide de se doter de tous les
moyens nécessaires à son expansion nationale. Ainsi, de 1948
à 1950, elle fait des études de marché qui aboutissent
à la mise en vente le 03 Mars 1950 de la « BULL BEER »,
première bière fabriquée par elle et vendue à 35
FCFA la bouteille de 65 cl. Plus tard pour répondre à une demande
de plus en plus croissante, elle créée :
· En 1955, deux usines de boissons gazeuses, dont l'une
à Yaoundé dans le Centre et l'autre à Garoua dans le
Nord.
· Le 1er juin 1966, la filiale SOCAVER
(Société Camerounaise de Verrerie) à Douala
spécialisée dans la fabrication des bouteilles en verres ;
· En 1967, deux usines de boissons gazeuses, l'une
à Bafoussam dans l'Ouest et l'autre à Ombé dans le
sud-ouest.
· En 1970, la filiale SATC (Société
d'Application Technique) fabriquant des bouchons couronnes à Douala.
· Le 26 janvier 1979, la filiale SEMC
(Société des Eaux Minérales du Cameroun) qui embouteille
l'eau minérale naturelle « SOURCE TANGUI ».
· Le 14 mai 1986, la filiale Canada Dry Cameroon,
spécialisée dans la fabrication des alcools mix.
· En 1988, pour la première fois un camerounais
est nommé au poste de Directeur Général. Deux ans plus
tard, en 1990, la BGI est rachetée par le groupe CASTEL qui devient le
nouveau propriétaire de la SABC, au cours de la même année
la SABC filialise la CAVINEX (Société d'exploitation Vinicole)
qui fabrique des vins, et la Société d'Etude et de
Publicité (SCOOP).
· En 1991, elle rachète et filialise
l'International Brasserie (IB) spécialisé dans la fabrication de
la bière MUTZIG. Dans l'optique de mieux contrôler le
marché, la SABC décide de faire fusion avec la filiale IB,
acquise deux ans plutôt et son capital passe de 60.000.000 à
11.083.630.000 FCFA. Au cours de la même année SCOOP et SATC sont
mises en veilleuses.
46
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
? En juillet 1994, la SNC Boissons Services est
créée. C'est elle qui s'occupera de la distribution des produits
des Brasseries du Cameroun et de la SEMC jusqu'au 30 avril 2005 date de sa
fusion avec les Brasseries du Cameroun. La même année M.
André SIAKA devient Administrateur Directeur Général de la
SABC.
? Le 28 octobre 2008, le Groupe CASTEL achète et
filialise SIAC ISENBECK afin de réduire au maximum la concurrence. Au
cours de la même année, il y a fusion et absorption de CANIVEX par
CDC.
? Janvier 2009, mise sur pied d'un Progiciel de Gestion
Intégré MOVEX M3 qui va impulser un nouveau système de
management.
? Janvier 2010, fusion et absorption de CDC par SIAC. En
plus, l'activité de fabrication des casiers et des préformes
faite jusque-là par SABC sera désormais conduite par SIAC.
1.1.1.2. Statut juridique
La SABC est une filiale du groupe CASTEL qui est
constitué des sociétés juridiquement distinctes. En droit
international des affaires, le problème la nationalité d'une
société s'apprécie à chacun des composantes du
groupe pris isolément. Le droit OHADA privilégie le
critère du siège social à ceux de l'incorporation des
resserves ou du contrôle pour la détermination de la
nationalité des sociétés60. S'agissant de la
loi applicable, il privilégie la loi de constitution de la
société et du siège social réel. Autrement dit, la
SABC est une société anonyme camerounaise de droit camerounais
par ce qu'elle a été constituée au Cameroun, lieu
où se situe son siège social réel et statutaire. La fiche
d'identification de la SABC fait ressortir les éléments
caractéristiques de la SABC comme l'indique le tableau 2 ci-dessous.
60 Plusieurs critères sont mis en avant pour
déterminer la nationalité d'une entreprise. En effet, il est
évoqué le critère du lieu principal d'exploitation,
l'origine des capitaux ou la nationalité des dirigeants. Mais aussi, il
est fait référence au siège social et au lieu de
constitution de la société.
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation de la
SABC
Tableau 2 : Fiche d'identification de la
SABC
Raison Sociale :
|
Société Anonyme des Brasseries du Cameroun
|
Sigle :
|
S.A.B.C
|
Forme Juridique :
|
Société Anonyme
|
Siège Social :
|
Douala
|
Type de société :
|
Agro-alimentaire
|
Objet social :
|
Fabrication et distribution des boissons
hygiéniques
|
N° de registre :
|
538
|
Capital social
|
11 083 630 000 FCFA
|
N° de contribuable
|
M024800000316X
|
Secteur d'activité
|
Secondaire
|
Date de création
|
03/02/1948
|
Effectifs au 20 mai 2010
|
2324
|
Localisation des marchés
|
CEMAC
|
Directeur Général
|
M. André SIAKA
|
Piliers
|
Performance, Responsabilité, Intégrité
|
Filiales
|
SOCAVER : Société Camerounaise de Verrerie SIAC :
Société Industrielle d'Afrique Centrale SEMC :
Société des Eaux Minérales du Cameroun
|
|
Source :
www.lesbrasseriesducameroun.com
48
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation de la
SABC
1.1.2. Répartition du capital social entre
actionnaires
Filiale des Brasseries et Glacières Internationales
(BGI) du Groupe CASTEL, la Société Anonyme des Brasseries du
Cameroun travaille avec des partenaires réputés tels que COCA
COLA, HEINEKEN, SABMILLER, et CALSBERG dont elle produit certaines de leurs
boissons sous licence. Le capital social de la SABC est réparti entre
les actionnaires nationaux et étrangers comme indiqué dans le
tableau 3.
Tableau 3 : Répartition du capital social
de la SABC
Actionnaires
|
Valeurs en F CFA
|
Pourcentages
|
CASTEL et FRERES
|
5 496 263 754
|
49,58%
|
ETRANGERS
|
2 153 549 309
|
19,43%
|
SNI
|
1 753 340 266
|
15,82%
|
HEINEKEN
|
97 234 351
|
08,77%
|
NATIONAUX
|
709 352 320
|
06,40%
|
TOTAL
|
11 083 630 000
|
100%
|
|
Source : Rapport du conseil d'administration,
assemblée générale ordinaire du 20 Mars 2007.
Ce tableau montre que le Cameroun est le deuxième
actionnaire de la SABC avec une part de capital de 22,22% reparti entre les
nationaux (06,40%) et l'Etat du Cameroun qui est représenté ici
parc la SNI (15,82%).
1.1.3. Les produits de la SABC
La présentation du, portefeuille produit de la SABC
fait ressortir plusieurs gammes de produits à savoir les bières,
les boissons gazeuses, les alcools mix, les sirops et l'eau minérale. La
société anonyme des brasseries du Cameroun fabrique et
commercialise sur le marché national et sous régional les
produits suivants :
1.1.3.1. Bières
Nous distinguons ici les bières blondes et les
bières brunes.
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
· Bières blondes61:
»33» EXPORT, AMSTEL, BEAUFORT, BEAUFORT LIGHT, CASTEL BEER, MUTZIG,
TUBORG, HEINEKEN, INSENBECK.
· Bières brunes : CASTLE MILK STOUT
ET PELFORTH.
1.1.3.2. Boissons gazeuses
Nous distinguons ici la gamme « TOP », la gamme
« COCA-COLA », la gamme « D'JINO », la gamme « SIROP
», la gamme « SCHWEPPES », la gamme « MALT UP » et la
boisson ORANGINA.
· La gamme « TOP » est
constituée des produits: SODA WATER, TOP ANANAS, TOP CITRON, TOP
GRENADINE, TOP ORANGE, TOP PAMPLEMOUSSE, TOP TONIC, VIMTO.
· La gamme « COCA-COLA » est
constituée des produits: COCA-COLA, COCA LIGHT, FANTA ORANGE, FANTA
POMELO, SPRITE.
· La gamme « SCHWEPPES » est
constituée des produits: SCHWEPPES TONIC, SCHWEPPES SODA, SCHWEPPES
GINGER.
· La gamme « D'JINO » : est
constituée du produit D'JINO COCKTAIL DE FRUIT.
· La gamme « SIROP » est
constituée des produits: SIROP GRENADINE et SIROP MENTHE.
· La gamme « MALT UP »
nouvelle boisson maltée sans alcool comprend : MALT UP POMME,
PECHE, DARK (pur malt).
1.1.3.3. Eaux minérales et
Alcools-Mix
Les eaux minérales sont constituées des
produits SOURCE TANGUI et AQUA BELLE (fabriquée et commercialisée
à GAROUA).
Les Alcool-mix quant à eux sont constitués
essentiellement de la gamme « BOOSTER » qui contient les produits :
PINA COLADA, VODKA PAMPLEMOUSSE, WHISKY COLA, GIN TONIC.
61Les produits ISENBECK et VIMTO sont uniquement
commercialisés par la SABC car ce sont des produits de la SIAC qui a
été rachetée par les Brasseries. HEINEKEN est une
bière importée provenant de la Hollande.
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
1.1.4. Objectif de la SABC
Dans son rapport d'activité du 20 Mars, la SABC s'est
fixée comme objectif de se maintenir leader dans le triangle national et
de renforcer sa présence dans la sous-région CEMAC62.
Il en ressort de cet objectif général que la SABC poursuit des
objectifs subsidiaires en termes d'augmentation de part de marché,
d'expansion et de notoriété. En effet, depuis 2008, elle s'est
fixé un programme d'investissement triennal afin de renforcer son
positionnement et la notoriété de ses produits. Ledit programme
est subdivisé en plans triennaux qui définissent la politique
générale : « être une entreprise performante de
référence en Afrique Noire »63 et ceci
à travers des choix stratégiques basés sur : la
qualité des hommes ; la qualité du système de gestion ; la
qualité de la production et la qualité des relations avec les
communautés. La SABC se donne les moyens de faire un saut qualitatif en
améliorant son management. Selon le plan triennal de 2008 à 2011,
65 milliards sont alloués par la restructuration des sites de
fabrication et l'acquisition des matériels plus performants de
production. La SABC comme toute entreprise évolue dans un environnement
qui influence son activité. Ce qui implique la prise en compte des
différents éléments du marché dans
l'élaboration de la stratégie à adopter tant sur son
marché domestique que sur ces marchés étrangers. La
structure organisationnelle de la SABC est élaborée de telle
sorte de lui permettre à atteindre de manière optimale son
objectif. Notre préoccupation dans le sous-paragraphe suivant est de
présenter l'organisation et l'environnement de la SABC.
1.2. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE ET ENVIRONNEMENT EXTERNE
DE
LA SABC
L'activité de la SABC lui impose un type
d'organisation de proximité et une gestion centralisée pour
atteindre ses objectifs. Cela passe aussi par la mise en place des politiques
socio-économique et de l'analyse de l'environnement externe de la
SABC.
1.2.1. Structure organisationnelle de la SABC
Selon Henry MINTZBERG, une organisation
« est un ensemble relativement stable d'acteurs tournés vers
des objectifs généraux communs et qui, en vue de leur
62 Rapport du conseil d'administration,
assemblée générale ordinaire du 20Mars 2007.
51
63
www.lesbrasseriesducameroun.com
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
réalisation, recourent à une division du
travail (une spécialisation des tâches) et à des
modalités de coordination et de contrôle »64.
Dans le but d'être plus proche du consommateur, la SABC opte pour une
structure par fonctions reposant sur des organes opérationnels.
1.2.1.1. Organigramme simplifié de la
technostructure fonctionnelle65
En effet, la Direction Générale
délègue une partie de ses responsabilités à une
technostructure fonctionnelle qui définit la cartographie et les
règles de fonctionnement de la production. La production est faite par
des opérationnels qui ne font qu'appliquer les règles et les
instructions établies par la technostructure fonctionnelle. La SABC a
donc une double structuration: fonctionnelle et opérationnelle.
La technostructure fonctionnelle est composée des
différentes directions qui sont regroupées au siège
social, tandis que les opérationnelles sont dans les différentes
usines (Douala, Yaoundé, Bafoussam, Garoua et Bata) et les
régions (Littoral; Centre, Ouest, Nord et Sud-ouest). L'organigramme de
la SABC peut être simplifié comme le montre la figure 4.
64Henry MINTZBERG, Grandeur et décadence de
la planification stratégique, Paris, Dunod, 2004, P. 53.
65 Direction Générale Adjointe-Administrative de le
SABC, 2010.
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
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Figure 4: Organigramme simplifié de la
technostructure fonctionnelle de la SABC
PDG
DG
DSI
DRH
DGA-A
DGA-I
DGA-C
Directions fonctionnelles
Directions opérationnelles
Source : Direction Générale
Adjointe-Administrative de le SABC, 2010.
53
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
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1.2.1.2. Responsabilités et tâches
assignées aux différentes directions
La SABC est placée sous la tutelle d'un
conseil d'administration. Elle est dotée d'une
structure qui présente une Direction Générale
qui exécuter les décisions prises par le Conseil d
'Administration, propose les différentes orientations de l'entreprise,
gère les affaires courantes et gère le personnel, le
matériel, la production, la distribution etc. Ces missions
s'étendent sur toutes les filiales de la SABC en l'occurrence : la
SOCAVER, la SIAC, SOEGUIBE et la SEMC. Le Directeur Général est
assisté dans ses missions de trois Directeurs
Généraux Adjoints. En plus de ces adjoints, sont mises
sous son autorité les directions suivantes : Direction du Système
d'Information (DSI) et Direction des Ressources Humaines (DRH).
Toute la gestion administrative est mise sous
l'autorité de Direction Générale Adjointe et
Administrative (DGA-A). Cette dernière s'occupe de toutes les
opérations financières et comptables de l'entreprise et des
filiales, des relations publiques et contractuelles, de la gestion du
contentieux et de la fiscalité. Elle supervise les directions suivantes
: Direction du Contrôle de Gestion et du budget (DCGB), Direction
financière (DF) ; Direction Audit (DA), Division Juridique et du
Contentieux ; Division de la Fiscalité.
La Direction Générale Adjointe
Industrielle (DGA-I) a pour mission principale de gérer toute
la production. Elle veille sur la santé des usines ; la qualité
des produits et la gestion de l'environnement. Elle a sous son autorité
les directions suivantes : Direction des Equipements (DE) ; Direction des
Achats (DDA) ; Direction Maintenance (DM) ; Direction Processus et
Qualité(DPQ) ; Département de la Planification et de la
Programmation (DPP) ; Département de l'Assistance Technique et Expertise
(DATE) et les Directions Usines (DU).
La Direction Générale
Adjointe-Commerciale (DGA-C), supervise toutes les activités
commerciales issues de la distribution. Plusieurs directions sont
placées sous son autorité : La Direction Exploitation et
Logistique (DEL) ; Direction Commerciale (DC); Direction du Marketing (DM) ; La
Direction Marque et Premium (DMP) ; les Directions Régionales (DR). Ces
directions l'aident dans la distribution et la commercialisation des
différents produits du Groupe Castel au Cameroun et dans la
sous-région.
54
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1.2.1.3. Politique socio-économique de la
SABC
Les entreprises aujourd'hui ne peuvent plus rester en marge
des activités sociales et citoyennes. La SABC s'est très vite
intéressée à l'action sociale et citoyenne. Investir dans
le social et favoriser le recul du chômage relève des
priorités de la SABC. C'est ainsi qu'elle est présente partout
dans la vie socio-économique du Cameroun à travers ses oeuvres
sociales et humanitaires. A côté du sponsoring des grands
évènements (championnats sportifs nationaux, coupe Top, etc.),
les opportunités d'emplois aux citoyens relèvent aussi de ses
prérogatives socio-économiques de la SABC. Il suffit pour s'en
convaincre de voir le nombre de points de ventes dans les villes du Cameroun
pour estimer le nombre de personnes employées par région. Ainsi,
au 20 mai 2010 la SABC comptait déjà 2254 employés (y
compris ceux des filiales) toutes catégories confondues. Par ailleurs,
l'ouverture par la SABC d'une école de Foot Ball traduit
également sa volonté d'oeuvrer efficacement dans le social et
surtout de participer à la formation et à l'éducation de
la jeunesse camerounaise. Par cette école, elle contribue efficacement
à l'insertion de beaucoup de jeunes dans la vie professionnelle.
En outre, sa contribution dans l'humanitaire est
caractérisée par son engagement à seconder le
ministère de la santé publique dans les actions caritatives
surtout à l'égard de personnes délaissées, les
orphelinats, les préventions du VIH/SIDA, le suivi des personnes malades
du Sida aussi bien en internes que par des campagnes publicitaires. Pour cela,
la SABC a dédié à certains de ces employés
baptisés « cristallines » des missions spécifiques
d'assistance. Le souci de la protection de l'environnement n'est pas en reste
dans ses investigations. Elle y occupe depuis toujours une place importante
dans ses activités. En effet, avant de reverser dans la nature, les eaux
souillées issues de la fabrication, la SABC se charge de les assainir
par des méthodes naturelles.
1.2.2. Environnement externe
Il s'agit ici de l'environnement technologique,
institutionnel, démographique, culturel et concurrentiel de la SABC.
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
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1.2.2.1. Environnement technologique
La qualité reste la valeur sûre de la SABC. Les
nouveaux produits lancés depuis 2006 (BEAUFORT LIGHT, PELFORTH EXTRA
STOUT, CASTEL DE NOËL, SCHWEPPES GINGER ETFANTA FIESTA) ont
bénéficié d'un excellent accueil à cause du label
qualité qui les précède. C'est dans cette logique que la
SABC a entamé le processus qui la conduira à la certification ISO
9001 / 200066 en 2008.
1.2.2.2. Environnement institutionnel
C'est l'ensemble des institutions publiques, des lois et
règlements qui agissent sur le marché. Les entreprises
brassicoles sont soumises à plusieurs contrôles : celles du
Ministère du Commerce et celle du Service d'Hygiène et de
Salubrité.
1.2.2.3. Environnement démographique
Cet environnement exerce une grande influence sur
l'activité de la SABC dans la mesure où, l'augmentation des
volumes des produits vendus est fortement liée à la croissance du
marché (revenus, emplois, niveau de vie, conditions de travail). En
outre, l'augmentation de la durée de vie due aux progrès en
médecine multiplie le nombre de consommateurs.
1.2.2.4. Environnement culturel
Les agents du marché sont fortement influencés
dans leur comportement par leur culture (ensemble de traditions, souvenirs
collectifs, connaissances communes, croyances, valeurs, etc.). Nous remarquons
la présence des produits brasseries dans tous les
évènements qui arrivent dans la vie, que ce soit dans les
mariages, les décès, les anniversaires, les baptêmes, les
funérailles, etc. Mais la consommation de ces produits varie d'une
région à une autre (pour le cas des bières, dans le Grand
Nord, les consommations sont moindres comparées à celles du reste
du territoire national du fait de la religion musulmane qui interdit la
consommation d'alcool). Néanmoins, la non
66La norme ISO/ 9001/2000 est une norme
internationale de management de la qualité, qui traite des exigences en
matière de système de management de la qualité (SMQ).C'est
un outil internationalement reconnu de gestion efficace d'une entreprise ou
d'un organisme qui amène une nouvelle vision de la qualité par
l'intermédiaire de l'approche processus, en mettant l'accent sur les
résultats à atteindre et les ressources (matérielles et
humaines) à utiliser.
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
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consommation de bières peut être aussi dû
à une appartenance politique ou même ethnique.
1.2.2.5. Environnement concurrentiel
Comme dans tous les autres domaines, le volume des ventes de
la SABC est, pour un produit déterminé, fortement
influencé par le comportement de ses concurrents, notamment par la
politique en matière de gamme de produits offerts, de prix
pratiqués, de communication et de distribution. Sur le marché
camerounais, la SABC a deux principaux concurrents directs : GUINNESS
CAMEROUN et l'UNION CAMEROUNAISE DES BRASSERIES (UCB).
A ces derniers viennent se greffer les produits brassicoles
étrangers. Les concurrents indirects de la SABC sont les entreprises qui
commercialisent ou fabriquent des produits de substitution.
La présentation de la SABC est un préalable qui
nous oriente à mieux cerner sa stratégie d'internationalisation
en zone CEMAC.
SECTION 2 : INTERNATIONALISATION DE LA SABC EN ZONE
CEMAC
L'internationalisation de la SABC comme la plus parts des
entreprises d'Afrique noire, s'est effectuée de manière
séquentielle. La stratégie d'internationalisation de la SABC pour
la zone CEMAC trouve son essence dans les fondements de sa présence
à l'international.
2.1. FONDEMENTS DE L'INTERNATIONALISATION DE LA SABC
En zone CEMAC, l'internationalisation de la SABC est
motivée par ses actifs stratégiques, son marché national
et ses marchés étrangers.
2.1.1. Raisons liées aux actifs
stratégiques
Le processus d'internationalisation engagé par la SABC
est largement soutenu par ses actifs stratégiques à l'instar de
son savoir-faire, de ses compétences distinctives et de ses moyens
financiers.
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
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2.1.1.1. Savoir-faire
Le savoir-faire est la connaissance des moyens qui permettent
l'accomplissement d'une tâche qui implique les dimensions comme
l'expérience, l'entrainement à résoudre des
problèmes, la compréhension des limites d'une solution
spécifique,
etc. au départ de son
internationalisation la SABC disposait d'un savoir-faire qui se
matérialisait par plusieurs année expérience en
matière de brassage à laquelle s'ajoute, l'acquisition de
plusieurs licences auprès des grands groupes étrangers et
l'acquisition de plusieurs filiales. Les Maîtres Brasseurs de la SABC
sont alliées aux technologies les plus pointues pour proposer des
produits au plus haut niveau de qualité. Chaque ingrédient,
chaque étape d'assemblage font l'objet de toutes les attentions des
Maître Brasseur. En ce qui concerne par exemple la fabrication des
bières le savoir-faire des maîtres brasseurs de la SABC se
matérialise à travers six étapes67 : le
maltage (germination puis séchage des grains d'orge
sélectionnés), le brassage (mélange de l'eau et
du malt), la fermentation (les levures sont ajoutées au brassin
pour transformer le jus sucré en alcool et arômes), le
chillage (refroidissement très rapide pendant lequel la
bière se repose avant la filtration), la maturation (où
la bière conservée à basse température se stabilise
et s'affine) et enfin la filtration à froid.
2.1.1.2. Compétences distinctives
Le concept de compétence distinctive ou
Coeur de compétence fut introduit dans le domaine du management
par Coimbatore KRISHNAO PRAHALAD et Gary HAMEL
dans un article paru en 1990 dans la Harvard Business Review.
Ils avancèrent que « le coeur de compétence est un domaine
d'expertise qui résulte de l'harmonisation de technologies et
d'activités professionnelles complexes »68. Les
compétences distinctives de la SABC au début des années
1990 peuvent être mises en lumière par la qualité de ses
équipements et la compétence de ses ingénieurs et de ses
brasseurs. Ces derniers ont participés au maintien de la qualité
supérieure des produits
67 Données relevées au cours des
entretiens passés avec les membres du département de la
production de la SABC.
68Coimbatore KRISHNAO PRAHALAD et Gary HAMEL,
«The Core Competence of the Corporation», Harvard Business
Review, Harvard, 1990.
58
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
brasseries qui vaudra à la SABC l'obtention de la
certification ISO 9001/2008 au mois de Mai 201069.
2.1.1.3. Moyens financiers
L'internationalisation de la SABC se justifie aussi par ses
moyens financiers qui se matérialisent par l'évolution de son
capital qui passe en 1991 de 60.000.000 à 11.083.630.000 FCFA du fait du
rachat de l'International Brasserie (IB) spécialisé dans la
fabrication de la bière MUTZIG. Au sens économique, l'engagement
des capitaux de la SABC a favorisé l'augmentation de sa production et
l'existence d'une production excédentaire susceptible de satisfaire les
besoins d'autres marchés.
2.1.2. Raisons liées au marché
national
Nous distinguons ici les raisons liées à la
faiblesse du marché et à la conjoncture économique.
2.1.2.1. Faiblesse du marché national
Le marché intérieur camerounais est
principalement marqué par un faible pouvoir d'achat de la population
dans les villes et dans les campagnes. En effet, malgré la population
qui caractérise le marché intérieur d'un pays, un
marché national est porteur lorsque le revenu par habitant permet de
soutenir la demande.70 Ainsi, de nombreuses entreprises qui
interviennent dans des marchés localement limité à une
région n'aperçoivent pas des réelles opportunités
de développement dans le marché national. Traditionnellement, les
entreprises doivent commencer par asseoir leur position sur le marché
local, avant d'envisager un développement international.71
Cependant, la faiblesse du marché intérieur camerounais peut
être considérée comme une source de motivation poussant la
SABC à rechercher de nouveaux débouchés à
l'étranger, et trouver ainsi une alternative à la forte
concurrence. L'internationalisation de la SABC peut ainsi se justifier par la
difficulté de gagner des parts de marché supplémentaires
suite à la situation concurrentielle agressive dont-elle fait face
vis-à-vis de
69 Rapport du conseil d'administration du 25 Mai
2011.
70Olivier Eaton WILLIAMSON, Market and
hierarchies : Analysis and Antitrust implications, Free Press, London 1975,
P. 23
71Franck PATIN, L'internationalisation : un
défi pour les compétences de l'équipe dirigeante d'une
PME, Revue française de Gestion, Volume 31, numéro 1, Paris
2006, P. 34
59
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
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GUINNESS Cameroun, de l'Union Camerounaise des Brasseries
(UCB) et des entreprises étrangères et des produits de
substitutions.
2.1.2.2. Conjoncture économique
A partir de la fin 1986, le Cameroun est entré dans
une longue phase de crise. Ainsi entre 1985 et 1995, le produit
intérieur brut a chuté de 6,3 % par an, avec des taux de
croissance négatifs -6,4% en 1987, -13,3% en 1988, -3,4% en 1989, -2,5%
en 1990, - 5,8% en 1991, -4,0% en 1992, -3% en 199372. Cette
politique s'est traduite par la liquidation des entreprises déficitaires
et la privatisation de celles réalisant des bénéfices. Les
dépenses sociales (éducation, santé) ont été
comprimées, les fonctionnaires ont connu des baisses importantes de
leurs salaires (entre 50 % et 60 %) intervenues en janvier et novembre 1993.
D'autres parts, la dévaluation du Franc CFA et la crise
économique ont entrainé la baisse du pouvoir d'achat des
populations, l'augmentation des prix des produits de la SABC et par transition
la baisse de la demande. Cette conjoncture économique qui a eu pour
conséquence de freiner le profit et la croissance peut justifier
l'internationalisation de la SABC dans la mesure où, cette
dernière permet à la SABC de compenser les effets de la crise par
l'accroissement de sa part de marché, de se prémunir d'une
conjoncture économique difficile et de limiter le risque de
dépendance à l'égard d'un seul pays / marché.
2.1.3. Raison liées aux marchés
étrangers
L'ouverture des marchés au commerce international et
l'intégration communautaire sous régionale représentent
des sources de motivation de la présence de la SABC à
l'étranger.
2.1.3.1. Ouverture des marchés
La mondialisation et l'ouverture des frontières
économiques, corollaire aux accords de l'Organisation Mondiale du
Commerce (OMC) et ceux du libre-échange, particulièrement avec
l'entrée en vigueur des Accords de Partenariat Economiques (APE) entre
les pays ACP et l'Union Européenne. De même, l'avènement de
la nouvelle économie induite par la percée et l'impact des
technologies de l'information
72TOUNA MAMA, « L'Economie
Camerounaise : un nouveau départ », Journal Repères,
N° 028, Yaoundé , 27 juin 2007.
60
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
et de la communication sur les échanges commerciaux,
abaisse les frontières géographiques et intensifie la concurrence
internationale.73 Dans cet environnement en perpétuel
mutation, la survie des entreprises passe par leurs efforts de
compétitivité et la recherche de nouveaux marchés hors des
frontières nationales. Dès lors, la SABC se devait de rechercher
de nouveaux débouchés notamment dans la sous-région
Afrique Centrale. Cette nouvelle donne a poussé la SABC à ne plus
considérer le marché camerounais comme son seul marché
mais, à se déployer dans des pays où se trouvent des
clients potentiels et aussi les concurrents en commençant par les pays
de la zone CEMAC.
2.1.3.2. Intégration sous
régionale
Le développement du commerce international entre les
pays a favorisé la mise en oeuvre des zones de libre-échange et
des marchés communs en accord avec l'article 24 du GATT.74
Généralement, ces accords régionaux se font entre pays
voisin à l'exemple de la CEMAC qui théoriquement est un
marché commun. Dans ce sens, les opportunités de
développement international des entreprises camerounaises sont
nombreuses dans la zone CEMAC en particulier et dans la sous-région
Afrique Centrale en général. Dans la zone CEMAC, plusieurs pays
sont reliés avec le Cameroun par des routes à l'exemple du Tchad,
du Gabon, de la Guinée Equatoriale, de la République
Centrafricaine ; de même, l'existence des ports à Libreville et
Bata facilite l'approvisionnement de ces marchés avec des délais
de livraison relativement courts. Cette intégration régionale
impulsée par la CEMAC a contribuée en grande partie à
accélérer l'internationalisation de la SABC. Cette nouvelle donne
a conduit la SABC à mieux définir sa démarche
stratégique en zone CEMAC.
Le développement international de la SABC a
commencé par les marchés des pays géographiquement
accessibles. La SABC ne pouvant effectuer des études de marché
approfondies a dû recourir à l'évaluation de la taille du
marché actuel et potentiel à travers la population existante.
Dans ce sens, la population de la sous-région CEMAC, représente
un important marché potentiel pour la SABC pour peu que la
qualité de ses
73 Patrick JOFFRE, Comprendre la mondialisation de
l'entreprise, Economica, Paris 1994, P. 17
74L'article 24 du GATT prévoit la conclusion
d'accords régionaux entre pays ou groupe de pays permettant d'abaisser
les barrières douanières et de développer les
échanges commerciaux.
61
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
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produits soit améliorée et les normes de
qualité respectées. En effet, le marché potentiel
désigne la limite vers laquelle tend la demande lorsque l'effort
marketing du secteur s'accroit vers l'infini, dans les conditions
d'environnement données.75 L'analyse du marché de la
sous-région CEMAC prend en compte la population de ces pays comme
consommateurs potentiels des produits de la SABC.
Figure 5: Carte de la CEMAC
Source :
www.statistics-cameroon.cm
En effet, La sous-région CEMAC avec une population
d'environ 38 161 000 habitants dont : Cameroun (20 millions), le Tchad (9,83
millions), la République Centrafricaine
62
75Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op.cit., P. 151
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
(3,8 millions), le Congo (3 millions), le Gabon (1 million)
et la Guinée (531000)76 constitue un important
débouché pour l'écoulement des produits de la SABC. La
capacité et le potentiel de développement de la SABC peut
permettent à cette dernière de saisir ces opportunités
environnementales et d'envisager sereinement une internationalisation
réussie dans la sous-région. La capacité du
développement international de la SABC dépend fortement du
secteur d'activité dans lequel elle opère (secteur
agroalimentaire) compte tenu des contraintes sous-régionales à
savoir le financement, le respect des normes et standards de qualité, la
compétitivité, etc.
2.2. DEMARCHE STRATEGIQUE DE LA SABC EN ZONE CEMAC
Nous présenterons respectivement dans cette
sous-section la planification stratégique de la SABC, ses modes de
présence, son option stratégique et son positionnement dans ce
marché.
2.2.1. Planification stratégique et choix du
marchés CEMAC
Afin de maintenir une cohésion entre d'une part ses
ressources et objectifs et d'autres parts les opportunités du
marché CEMAC, la SABC a défini sa planification
stratégique pour ainsi procéder à un choix optimal dans ce
marché.
Avant de se lancer à l'exportation de ses produits la
SABC a dû évaluer l'attractivité de chaque pays membre de
la CEMAC. Le domaine d'activité stratégique de la SABC est
centré sur les besoins qu'elle cherche à satisfaire à
savoir, les besoins agroalimentaires via la consommation des boissons
hygiéniques. La planification des activités de la SABC est
basée sur des opportunités de croissance intensive
dans la mesure où ses activités à
l'étranger sont liées à l'activité actuelle de base
de son marché domestique (fabrication et distribution des boissons
hygiéniques). Notre étude nous conduit à dégager
que la SABC a optée pour une stratégie d'extension de
marché dans la mesure où elle cherche à augmenter
ses ventes en introduisant ses produits actuels sur le marché
sous-régional de la CEMAC. Cela se justifie aussi par
63
76 ONUDI, op.cit.
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
l'objectif de la SABC qui celui de renforcer sa
présence dans la sous-région CEMAC77.
S'agissant du choix de ses marchés étrangers,
la SABC, en dehors de ses autres marchés étrangers, s'est
concentrée en partie sur celui de la CEMAC dans la mesure où les
caractéristiques géographiques, démographiques,
économiques et politiques de ses pays se rapprochent de celles qu'elle
rencontre au Cameroun.
2.2.2. Modes de Présence
Sur ses marchés de la zone CEMAC, la SABC dispose
d'agents commissionnés, de représentants salarié, de
filiales commerciales de distribution et d'une filiale industrielle.
2.2.2.1. Agents commissionnés
LA SABC dispose d'agents commissionnés en
République Centre Africaine. L'agent commissionné, encore
appelé agent commercial ou agent exclusif, est un représentant
mandataire indépendant et permanent de l'exportateur, qui est le
commettant, sur un territoire donné. La SABC a commencé son
internationalisation par des ventes directes dans les pays de la CEMAC par
l'acheminement de ses marchandises chez les acheteurs. Ce mode de
présence a été motivé par la situation
géographique du Cameroun dans la mesure où ce dernier est
limitrophe avec tout les pays de la CEMAC. Par la suite, elle a optée
dans certains pour le mode de présence d'agents commissionnés
comme c'est le cas en RCA ; C'est-à-dire, des entreprises locales du
pays d'accueil qui ont le pouvoir de négocier des contrats de vente au
nom et pour le compte de la SABC.
2.2.2.2. Représentants
salariés
Les représentants salariés de la SABC sont
installés au nord du Congo Brazzaville et au Gabon pour un meilleur
contrôle des activités de la SABC dans cette
région78. Le représentant salarié est une
personne physique qui est liée à l'entreprise par un contrat de
travail. Les produits de la SABC sont vendus dans pays de la zone CEMAC par
des
77 Rapport d'activité 2007 de la SABC.
64
78 Rapport d'activité 2008 de la SABC.
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Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
représentants salariés, exception faite des
produits commercialisés par les autres filiales du groupe CASTEL
à l'exemple des produit « CASTEL » et « 33 EXPORT »
qui sont commercialisés par SOBRAGA (Société Gabonaise des
Brasseries). Exceptionnellement, la SABC peut vendre à ces filiales, les
produits complémentaires que celles-ci n'ont pas. En dehors du
marché camerounais, la SABC est présente dans tout les autres
pays de la CEMAC. Les représentants salariés ont pour fonctions
principales de prospecter mais aussi de vendre pour le compte de la SABC et
d'informer cette dernière sur les caractéristiques et
l'évolution des dits marchés. Ce mode de présence offre
à la SABC l'avantage d'avoir une présence immédiate dans
les marchés gabonais et congolais et d'avoir une plus grande
maîtrise sur les prix.
2.2.2.3. Filiale commerciales de
distribution
La SABC dispose d'une filiale de distribution au
TCHAD79.Une filiale commerciale de distribution est une
société de nationalité locale, indépendante
juridiquement de la maison-mère et contrôlée
majoritairement par celle-ci. La SABC a mis sur pied au Tchad une filiale
commerciale de distribution en Avril 2004 ceci dans l'optique d'effectuer des
activités de prospections commerciales approfondies et d'avoir une
meilleure visibilité auprès des pouvoirs publics du pays
d'accueil. En outre cette filiale de distribution permet à cette
dernière d'avoir un pied d'appuis en vue de faciliter l'acheminement de
ses produits vers l'Afrique du Nord. Par ailleurs, il est a noté que la
SABC par le biais de sa filiale du tchadienne effectue depuis 2007 des ventes
en coopération avec la Société des Brasseries du Tchad
(SDT). Ce mode de présence permet à la SABC d'avoir une
présence permanente sur le marché tchadien.
2.2.2.4. Filiale de production
Depuis 2004, la SABC dispose d'une filiale de production du
nom de SOEGUIBE (Société Equato-guinéenne des Brasseries)
en Guinée équatoriale à Bata. La filiale de production
assure la même fonction que la filiale commerciale, mais produit
elle-même une partie ou l'ensemble des produits qu'elle revend. La SABC
dispose au Cameroun, de 03 filiales de production80 et de 05 usines
de fabrication de boissons
79 Rapport d'activités 2007 de la SABC.
80 La SIAC (Brasserie INSENBECK, la
Société des Eaux Minérales du Cameroun (SEMC) et la
Société Camerounaise de Verrerie (SOCAVER).
65
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
gazeuses. En effet cette formule permet à la SABC un
meilleur contrôle des ventes et la mise en place d'une plate forme
organisationnelle qui lui permet d'approvisionner les marchés du Congo
Brazzaville et de la RDC. Ce mode de présence permet à la SABC de
garder une totale maîtrise de sa politique commerciale tout en
rationalisant ses opérations de logistique. La filiale SOEGUIBE ayant la
nationalité équato-guinéenne, les produits de la SABC sont
dès lors considérés comme des produits nationaux. Son
capital confiance et crédibilité s'en trouve ainsi
renforcé. Par ailleurs SOEGUIBE permet à SABC de simplifier et de
rentabiliser ses opérations logistiques, administratives, commerciales
et financières.
2.2.3. Option stratégique et positionnement
adopté
L'analyse des modes de présence de la SABC dans la
zone CEMAC nous permet de conclure que la stratégie
d'internationalisation de cette dernière est une
stratégie d'exportation contrôlée. En effet,
l'exportation contrôlée est une stratégie qui donne la
possibilité à l'exportateur de vendre ses produits à
l'étranger à travers des modes d'exportation
contrôlée ou directe (vente directe, représentant
salarié, agent commissionné, bureau de représentation,
succursale et filiale commerciale) qui lui permettront de conserver une
maîtrise totale ou partagée de la politique commerciale.
Sur ses marchés internationaux, la SABC a opté
pour une stratégie de standardisation adaptée. Cela s'explique
par le fait que cela lui permet ainsi de répondre aux exigences des
marchés locaux, en fonction de la situation socioéconomique et
politique de ces derniers, tout en limitant les surcoûts liés
à une politique d'adaptation.
Cette stratégie permet à la SABC de rester
compétitive tout en satisfaisant les besoins des consommateurs locaux.
Suivant les pays auxquels elle s'adresse, la SABC peut apporter une adaptation
sur certains éléments de son mix marketing à l'instar du
produit en modifiant par exemple légèrement l'étiquetage
comme c'est le cas en Guinée équatoriale ou en adaptant les
opérations de promotions et de merchandising suivant les
différentes cultures locales.
La SABC c'est fixée comme objectif de se maintenir
leader dans le triangle national et de renforcer sa présence dans la
sous-région CEMAC. Fort de cette exigence, elle positionne ses produits
sur en zone CEMAC comme étant des produits de qualité
66
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 2 : Stratégie d'internationalisation
de la SABC
supérieur ; ce positionnement a une influence notoire
sur les prix pratiqués sur ses marchés étrangers dans la
mesure où les prix des produits sont relativement élevés
compte tenu du prix pratiqué par les brasseries locales.
La stratégie de la SABC en matière
d'internationalisation tel que vue dans ce chapitre s'intègre dans une
logique séquentielle. Ce chapitre nous a permis de nous familiariser
avec cette entreprise à travers son historique, ses produits, ses
objectifs, sa structure organisationnelle, sa politique socioéconomique
et environnementale. Il ressort ici que, l'internationalisation de la SABC
trouve ses fondements à travers des raisons liées à ses
actifs stratégiques, à son marché national et à ses
marchés étrangers. D'autres parts, la politique
d'internationalisation de la SABC, en particulier celle menée en zone
CEMAC tient compte des opportunités commerciales de cette zone. De ce
fait, la planification des activités de la SABC est basée sur des
opportunités de croissance intensive, cette dernière en
pratiquant plusieurs modes de présence dans cette sous-région, a
adopté une stratégie exportation Contrôlée dans
l'optique d'étendre son marché. Par ailleurs, la SABC
privilégie une stratégie de standardisation adaptée et
positionne ses produits, comme étant des produits de qualité
supérieure.
67
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Conclusion de la première partie
CONLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
CONLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
La première partie de notre étude consistait
dans un premier chapitre à un aperçu de la place du prix dans la
stratégie d'internationalisation des entreprises et dans un
deuxième chapitre à une analyse de la stratégie
d'internationalisation de la SABC.
Nous avons relevé que l'internationalisation est une
stratégie de développement d'une entreprise en dehors de son
marché national. Elle peut s'exprimer par la présence des
unités de production dans différents pays, ou par la
conquête de multiples marchés nationaux. Plusieurs facteurs
commerciaux et industriels expliquent l'internationalisation des entreprises.
Toute fois, le développement à l'international exige aux
entreprises la mesure et l'analyse préalable des risques, des avantages
et des conséquences. Pour se faire, une démarche rigoureuse de
marketing international est requise. Par ailleurs, en dehors des autres
variables du mix-marketing que sont le produit, la promotion et la place, le
prix s'insère entièrement dans la stratégie
d'internationalisation des entreprises. Le prix apparaît comme une
variable stratégique à l'international à travers ses
objectifs, ses stratégies, ses déterminants et sa fixation qui
nécessite une démarche méthodique.
Dans l'ensemble, nous notons que la SABC est une entreprise
camerounaise agroalimentaire qui fabrique des bières et des boissons
gazeuses. Le développement à l'international de la SABC
s'explique à travers des raisons liées à ses actifs
stratégiques, à son marché national et à ses
marchés étrangers. La politique d'internationalisation de la SABC
en zone CEMAC saisie les opportunités offertes par cette
sous-région. De ce fait, elle y mène une stratégie
intensive basée sur l'extension de marché. Les produits
proposés par la SABC sur ses marchés de la zone CEMAC
répondent aux exigences de ces marchés tout en limitant les
surcoûts liés à l'adaptation du produit (stratégie
de standardisation adaptée). Cette première partie de notre
étude nous permet de valider la première hypothèse de
notre étude selon laquelle la SABC a choisi une stratégie
d'internationalisation basée sur l'exportation contrôlée
sur ses marchés de la zone CEMAC. Cet ensemble stratégique a pour
effet d'impacter directement sur sa politique de prix dans cette zone.
68
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Deuxième partie : Politique de prix à
l'international de la SABC dans la zone CEMAC et objectifs de l'entreprise.
DEUXIEME PARTIE
POLITIQUE DE PRIX A L'INTERNATIONAL
DE LA SABC DANS LA ZONE CEMAC ET
OBJECTIFS DE L'ENTREPRISE
« Beaucoup de managers s'inquiètent de la
complexité croissante de la tarification. Mais d'autres ont une
attitude différente, tournant l'arme du prix à leur avantage.
» Jean-Pierre VEDRINE (« La fixation des
prix », Encyclopédie du management, Paris, Vuibert, 1992,
tome 2, pp. 406.)
L'internationalisation permet à l'entreprise
d'augmenter sa compétitivité. La compétitivité,
C'est la capacité à résister à la concurrence.
Cette compétitivité se construit sur deux plans : la
compétitivité-prix dans laquelle les entreprises cherchent
à agir sur leurs prix de manière à avoir un prix
inférieur à celui de leurs concurrents, espérant ainsi que
les consommateurs achèteront leur production de préférence
à celle de leurs concurrents et la compétitivité
structurelle ou hors-prix ou compétitivité produit, dans
laquelle les entreprises cherchent à agir sur les
caractéristiques du produit, caractéristiques capables de le
faire vendre malgré un prix relativement plus élevé que
celui des concurrents. La détermination du prix de vente en milieu
international ne peut se faire qu'après avoir fixé les objectifs
globaux de l'entreprise qui seront fonction de sa mission au long du chenal
producteur-consommateur.
Pour mener à bien notre recherche, nous avons choisi
la méthode d'interviews intensives des membres de la DAG-C (Direction
Adjointe générale-Commerciale) de la SABC et l'étude
documentaire. Ainsi, nous avons rencontrés et interviewés les
principaux intervenants de la fixation des prix des produits de la SABC. Par
conséquent, nous nous proposons dans cette partie de procéder
à l'analyse de la politique de prix de la SABC sur ses marchés de
la zone CEMAC par rapport aux objectifs de l'entreprise. Pour ce faire, nous
présenterons au préalable la politique de
69
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Deuxième partie : Politique de prix à
l'international de la SABC dans la zone CEMAC et objectifs de l'entreprise.
prix de la SABC dans la zone CEMAC (Chapitre 3). Ensuite, nous
évaluerons cette politique par rapport aux objectifs poursuivis par
cette entreprise (Chapitre 4).
70
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la zone
CEMAC
CHAPITRE 3
POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC DANS LA
ZONE CEMAC
La politique de prix à l'international peut être
définie comme une action qui consiste à fixer avec méthode
le niveau d'un prix de vente pour chaque produit d'une gamme, par circuit de
distribution et par couple produit /marché. Ce niveau de prix doit
optimiser le volume de vente et la marge de vente pour chaque ligne de produit
sur le marché étranger considéré en
intégrant la dynamique économique et concurrentielle du
marché81. Dans le cadre de sa stratégie
internationale, la SABC doit fixer un prix de vente pour ses produits dans ses
marchés étrangers. La politique de prix de la SABC en zone CEMAC
est une décision essentielle, complexe et technique qui exige de sa part
de la réflexion dans la mesure où, elle conditionne d'une part,
le succès ou l'échec de sa politique commerciale et traduit
d'autre part le positionnement de ses produits. La fixation des prix
dépend fondamentalement des objectifs de l'entreprise : l'objectif de
maximisation de la part de marché correspond en général
à un prix relativement faible, tandis qu'un objectif de
rentabilité induira un prix élevé sur un segment de
marché relativement réduit82. La SABC pour fixer un
prix de vente sur ses marchés étrangers est confrontée, en
plus des difficultés habituelles relatives à la définition
d'une politique tarifaire, à des contraintes supplémentaires et
spécifiques liées à la nature de ses marchés dans
la zone CEMAC. Ce chapitre après avoir présenté le
portefeuille de produits et la politique de prix de la SABC en zone CEMAC
(section 1), va mettre en lumière le rapprochement qui existe entre la
politique de prix de la SABC et les comportements d'achat dans les
différents pays de cette zone (section 2).
81 Charles CROUE, Marketing international,
4e édition, Bruxelles, De Boeck Université, 2003, P.
469.
82 Guy AUDIGIER, Marketing et actions
commerciales, 5e édition, Paris, Gualino, 2007, P.87.
71
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de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
SECTION 1 : PORTEFEUILLE DE PRODUITS ET POLITIQUE DE
PRIX DE LA SABC EN ZONE CEMAC
Dans cette sous-section nous analyserons la politique de prix
de la SABC et la concurrence en zone CEMAC pour ensuite visiter la formulation
de sa politique de prix dans cette zone.
1.1. POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC ET CONCURRENCE EN ZONE
CEMAC
La politique de prix de la SABC lui impose une gestion
centralisée de son portefeuille d'activités, la prise en compte
des actions concurrentielles et des principaux déterminants de cette
politique en zone CEMAC pour l'atteinte de ses objectifs.
1.1.1. Portefeuille d'activités et politique
de prix de la SABC
Après l'examen des différentes
opportunités de croissance de ses activités en zone CEMAC, la
SABC a pris des décisions au sujet de ses lignes de produits existants.
Elle a évalué ainsi tous les domaines de son activité afin
de décider lesquels maintenir, diminuer ou éliminer dans son
portefeuille de produits. Le tableau 4 ci-après présente le
portefeuille produit/prix de la SABC en 2010. La SABC ne commercialise pas
toutes ses gammes de produits en zone CEMAC. Les principales gammes de produits
qui font l'objet d'exportation sont les bières, les boissons gazeuses et
l'eau minérale.
En effet, tous les gammes de produits précitées
font l'objet d'exportation cependant, les produits qui sont
commercialisés par une filiale du groupe CASTEL dans un pays d'accueil
ne font pas l'objet d'exportation. C'est le cas par exemple des produits CASTEL
BEER et "33"EXPORT qui ne sont pas commercialisés par la SABC au Gabon
dans la mesure où, la SOBRAGA (Société des Brasseries du
Gabon), filiale du groupe castel brasse ces produits.
72
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
Tableau 4: Portefeuille produit/prix de la SABC
au Cameroun en 2010 (Sauf Nord et Est)
73
PRODUITS
FORMATS
|
PRIX PUBLICS CONSEILLES
|
BIERES GRAND MODELE
|
AU COL
|
AU
CASIER
|
Castel Beer ;"33"Export ; Beaufort Lager
|
65 CL
|
500
|
6 000
|
Mützig; Castel Beer; Beaufort light
|
65 CL
|
550
|
6 600
|
Amstel ; Tuborg; Isenbeck ; Pelforth; Castle Milk Stout
|
65 C
|
600
|
7 200
|
Heineken
|
65 CL
|
1100
|
13 200
|
BIERES PETIT MODELE
|
Castel Beer ; 33"Export ; Beaufort Lager
|
33 CL
|
300
|
7 200
|
Mützig; Castel Beer; Beaufort light
|
33 CL
|
350
|
8400
|
Amstel; Tuborg; Isenbeck; Pelforth; Castle Milk Stout
|
33 CL
|
400
|
9600
|
BIERES BOITES
|
33"Export boîte
|
33 CL
|
600
|
14 400
|
Heineken boîte
|
50 CL
|
700
|
16 800
|
BOISSONS GAZEUSES PET 150 et 125
CL
|
Djino cocktail
|
1,5 L
|
1 000
|
6 000
|
Top ; Coca -Cola; Fanta (orange /Fiesta) Sprite
|
1,5 L
|
950
|
5 700
|
Orangina
|
1,25 L
|
1 000
|
6 000
|
BOISSONS GAZEUSES PET 50 CL et 33
CL
|
|
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
Top ; Coca -Cola; Fanta (orange /Fiesta) Sprite
|
50 CL
|
400
|
2 400
|
Coca -Cola Light; Djino cocktail; TopSchweppes
(Ginger/Tonic)
|
50 CL
|
500
|
3 000
|
Sirop menthe; Sirop grenadine
|
50 CL
|
700
|
4 200
|
Orangina
|
33 CL
|
400
|
4 200
|
BOISSONS GAZEUSES GRAND MODELE
(GM)
|
Soda-water
|
65 CL
|
250
|
3 000
|
Djino cocktail ; Vimto
|
65 CL
|
400
|
4 800
|
Top ; Coca -Cola; Fanta (orange /Fiesta) Sprite
|
65 CL
|
350
|
4 200
|
BOISSONS GAZEUSES PETIT MODELE
(PM)
|
Top ; Coca -Cola; Fanta (orange /Fiesta) Sprite
|
33 CL
|
250
|
6 000
|
Schweppes Soda Water; Schweppes Tonic Water; Schweppes
Ginger
|
33 CL
|
300
|
7 200
|
Djino cocktail; Vimto; Malt up dark ; Malt up peche; Malt up
pomme
|
33 CL
|
300
|
7 200
|
BOISSONS GAZEUSES BOITES
|
Coca -Cola boîte ; Fanta orange boîte Sprite
boîte
|
33 CL
|
500
|
12 000
|
EAU MINERALE NATURELLE (Source
tangui)
|
Source tangui
|
1.5 L
|
350
|
2 100
|
Source tangui
|
50 CL
|
200
|
1 200
|
ALCOOL MIX
|
Whisky Black; Gin Tonic
|
65 CL
|
500
|
6 000
|
Booster Piña Colada ; Booster Whisky Cola; Booster Vodka
Pamplemousse Booster Gin Tonic
|
33 CL
|
300
|
7 200
|
Booster Vodka Pamplemousse
|
50 CL
|
500
|
6 000
|
|
74
Source : SABC
Mémoire de Master professionnel en Marketing
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Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
Les politiques de prix ont un impact considérable sur
le résultat de l'entreprise. L'optimisation de la politique de prix
consiste à prendre l'aspect stratégique du prix et donc le
positionnement du bien d'ont-on veut définir la politique de prix dans
le portefeuille d'activités, et à utiliser des tactiques fines
pour mettre en place cette stratégie83. Le tableau 5
présente l'évolution des ventes exports de la SABC en zone CEMAC
de 2004 à 2010.
Tableau 5: Evolution des ventes exports de la
SABC en zone CEMAC de 2004 à 2010 en millions d'hectolitres et en
pourcentages
Années
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Ventes exports de bières
|
180049
|
121070
|
79442
|
46713
|
84796
|
66373
|
49867
|
Ventes exports de boisons gazeuses
|
11333
|
1187
|
15413
|
16402
|
18203
|
20261
|
16313
|
Ventes exports d'eau
|
30779
|
30704
|
19873
|
9425
|
14814
|
9682
|
11002
|
Total ventes exports
|
222161
|
152961
|
114728
|
72540
|
117813
|
96316
|
77182
|
Proportions Ventes exports de bières
|
81.0%
|
79.1%
|
69.2%
|
64.4%
|
72%
|
69%
|
64.6%
|
Proportions Ventes exports de boisons gazeuses
|
5.1%
|
0.8%
|
13.4%
|
22.6%
|
15%
|
21%
|
21.1%
|
Proportions Ventes exports d'eau
|
13.9%
|
20.1%
|
17.4%
|
13%
|
13%
|
10%
|
14.3%
|
|
Source : Auteur du mémoire à partir des
données financières des rapports d'activité de la SABC
de
2004 à 2010.
83 Jean Marie DUCREUX et Maurice MARCHAND-TONEL,
Stratégie : Les clés du succès concurrentiel,
Paris, Editions d'organisation, 2004, P. 79.
75
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de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
Le tableau ci-dessus montre que la proportion de ventes
export de bières se situe en moyenne dans l'ordre de 71.3% durant la
période 2004 à 2010.
Nous notons que la proportion de ventes des boissons gazeuses
se situe en moyenne dans l'ordre de 6.4 % durant la période 2004
à 2006 et en moyenne dans l'ordre de 19.9% durant la période 2007
à 2010.
De même, nous notons que la proportion de ventes d'eau
minérales se situe en moyenne dans l'ordre de 17.1 % durant la
période 2004 à 2006 et en moyenne dans l'ordre de 12.6% durant la
période 2007 à 2010.
Ce tableau montre que les bières constituent
l'essentielle des ventes de la SABC en zone CEMAC. La vente des boissons
gazeuses quant à elle a subi une hausse conséquente durant la
période 2007 à 2010 tandis que durant la même
période on assiste à une baisse substantielle de la vente de
l'eau minérale.
Si nous considérons la période de 2004 à
2010 nous pouvons ventiler les activités de la SABC en dans une matrice
BCG dans la zone CEMAC en 03 catégories.
Figure 6: Matrice BCG par cadrant du Portefeuille
d'activités de la SABC de 2004 à 2010 en
zone CEMAC
VEDETTES Boissons gazeuses
|
DILEMME Eaux minérales
|
VACHES A LAIT Bières
|
POIDS MORTS
?
|
|
Part de marché (Position concurrentielles)
Génération de liquidités
Source : Auteur du mémoire à partir de
l'exploitation des rapports d'activités de la SABC de 2004 à
2010.
Un produit vache à lait est un produit à part
de marché forte sur un marché en faible croissance ou
récession. Les produits vaches à lait contribuent
généralement fortement aux bénéfices. Nous
constatons que les bières (vaches à lait) ont le plus fort
potentiel de vente et dégagent l'essentiel des ventes de la SABC en zone
CEMAC (71.% en
76
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de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
moyenne). La SABC a intérêt dans ce cas
précis de maintenir les prix aussi élevé que possibles.
Un produit vedette est un produit à part de
marché forte sur un marché encore en croissance ou ayant encore
un potentiel de développement intéressant pour l'entreprise. Les
boissons gazeuses (vedettes) quant à elle connaissent une croissance
quelque peu régulière. Elles peuvent générer une
forte croissance, mais elles ont besoin de ressources pour maintenir leur
position sur le marché. La stratégie à adopter ici est de
faire évoluer les prix en fonction de l'expérience de l'industrie
afin de maintenir la part de marché.
Un produit dilemme est un produit à part de
marché faible sur un marché en forte croissance pour lequel on
peut s'interroger sur la pertinence de poursuivre la production en fonction des
chances de croissance de la part de marché. Les eaux minérales
(dilemme) correspondent à des activités à faible part dans
un marché en forte croissance. Elles nécessitent des ressources
pour améliorer leur part de marché relative si elles ne veulent
pas se retirer du segment. La stratégie à adopter ici consiste
à anticiper les baisses de prix.
Les stratégies évoquées dans cette
sous-section n'ont de sens que si l'on cadre bien les activités de la
SABC par rapport aux actions de la concurrence.
1.1.2. La politique de prix de la SABC dans un
système concurrentiel
La politique de prix de la SABC tient compte de
l'évolution du secteur agroalimentaire dans la mesure où, plus le
secteur croît, plus les baisses de prix peuvent être importantes.
Par ailleurs, si dans le secteur, la valeur de marché est moins forte,
ni le leader, ni ses concurrents n'ont intérêts à baisser
les prix84. Le concurrent qui baisserait les prix gagnerait certes
de la part de marché mais celle-ci ne se traduirait pas
nécessairement par des coûts plus compétitifs. Nous pensons
que les aspects tactiques des politiques de prix ne sont pas à
négliger compte tenue de leurs conséquences immédiates sur
la rentabilité. En effet, il est important de tenir le plus grand compte
des interactions entre portefeuille d'activités en concurrence du fait
que, les concurrents ont eux aussi un portefeuille d'activités. Par
exemple, si les prix
77
84 Jean Marie DUCREUX et Maurice MARCHAND-TONEL,
Op.cit, PP 83.
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
des bières montent, la SABC et tous ses concurrents
s'en trouveront mieux. A l'inverse, si les prix baissent, tout le secteur peut
être affecté.
1.1.3. Déterminants de la politique de prix de
la SABC en zone CEMAC
Au-delà de son positionnement, la SABC utilise une
méthode de fixation des prix qui tient compte du mode de
présence, de l'action des autorités locales et de sa situation
concurrentielle.
1.1.3.1. Incidence du mode de
présence
Les entretiens passés avec les différents
responsables du service export de la SABC, nous conduisent à
considérer que le mode de présence à une importance
significative sur la fixation des prix des produits dans la mesure où,
il génère des coûts qui diffèrent fortement d'un
mode de présence à un autre. Le mode présence de la SABC
en zone CEMAC dépend de l'ampleur de ses investissements qui lui
dépend fortement du mode de présence choisi pour chaque
marché. La SABC s'efforce à cet effet à avoir un plus
grand contrôle sur les prix en effectuant des investissements directs
à l'étranger ; l'exemple est donné avec l'ouverture de la
filiale de production SOEGUIBE à Bata en Guinées
équatoriale et d'une filiale de distribution au Tchad.
1.1.3.2. Action des autorités locales
Dans la totalité des pays de la CEMAC, l'Etat
réglemente les prix des boissons hygiéniques ceci afin de
protéger les consommateurs, de lutter contre les tendances
inflationnistes et de favoriser le libre jeu de la concurrence. Les
autorités locales demeurent le plus souvent passives lorsque les
modifications des prix s'effectuent dans les fourchettes qu'elles ont admises.
Toute fois les brasseries locales se trouvent souvent en situation
privilégiée par rapport aux entreprises étrangères.
Les autorités locales des pays de la zone CEMAC ont une influence sur le
niveau de prix pratiqués par la SABC et sur ses activités dans la
mesure où le secteur agroalimentaire est un secteur stratégique
dans la gestion du pouvoir politique. En effet, en 2008 la SABC a
été contrainte d'augmenter de manière substantielle le
prix de ses bières sur une décision du gouvernement gabonais qui
ordonnait l'augmentation du prix des alcools pour limiter l'alcoolisme
juvénile. Cet exemple montre à quel point les autorités
locales peuvent influencer la fixation des prix.
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
1.1.3.3. Autres variables influençant la fixation
des prix
La fixation des prix sur le marché des boissons
hygiéniques est régie par la loi de l'offre et de la demande. La
SABC, pour fixer ses prix se base sur un ensemble de critères pour
pouvoir réaliser de bons résultats quant aux prévisions de
ventes définies. Les prix qui sont pratiqués sont définis
en fonction des variables ci-dessous :
· Les prix psychologiques :
des études de marchés se font généralement avant le
lancement des nouveaux produits pour mesurer l'acceptabilité du
consommateur quant à la nouveauté, sa perception mais aussi le
prix « sacrifice » qu'il est prêt à céder pour
consommer le produit offert plutôt qu'un produit de la concurrence.
· Les prix pratiqués par les
concurrents : les prix des concurrents sont gardés en vue
surtout pendant la période des promotions pour que l'entreprise puisse
appliquer le bon prix en réponse à l'offre du concurrent.
· Le pouvoir d'achat des populations
: le prix des produits proposés sur le marché sont
appliqués aussi en fonction du trio revenu-produit-cible pour que chaque
consommateur puisse consommer son produit en fonction de sa bourse.
· Les coûts de revient
export.
· Les distributeurs des produits SABC
: il s'agit d'un élément que la SABC essaye de
maitriser au maximum parce qu'il s'agit d'un des terrains sur lequel les
concurrents peuvent faire la différence. Plus la SABC accorde des marges
aux vendeurs, plus ces derniers collaboreront avec elle et donc
commercialiseront ses produits plutôt que celle des concurrents.
· Amélioration de la perception du
consommateur : La SABC essaye d'être la plus
présente possible dans l'esprit et le quotidien du consommateur avec des
actions de sponsoring, des tombolas, des promotions en permanence avec ou sans
occasion, des événements. Ceci dans le but d'influencer
positivement la perception du produit, légitimer le prix appliqué
et écarter la notion de sacrifice pour la remplacer par celui du
plaisir.
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
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1.1.4. Comportement de la concurrence
L'analyse du comportement de la concurrence est un levier
essentiel de la politique de prix à l'étranger dans la mesure
où, les entreprises concurrentes prennent généralement des
initiatives de hausse ou de baisse de prix qui entrainent des réactions
du marché.
1.1.4.1. Hausse de prix
La hausse de prix des produits est une pratique qui peut
entrainer le mécontentement des consommateurs, des distributeurs ou
même des vendeurs de la SABC. Cependant, elle constitue un levier
puissant lorsqu'elle est acceptée par le marché. Deux raisons
sont invoquées pour justifier une hausse de prix85.
La première est la répercussion de
l'inflation des coûts. Une hausse de coût
non compensée par un regain de productivité amenuise le
bénéfice de l'entreprise qui ne révise pas ses tarifs.
Souvent les entreprise accroissent leurs prix dans les proportions
supérieures afin d'anticiper un accroissement du taux d'inflation.
La seconde raison est l'excès de la
demande. Cette situation est susceptible d'engendrer des hausses
de prix ou bien instaurer des quotas lorsqu'une entreprise ne peut satisfaire
tous ses clients.
1.1.4.2. Baisse de prix
La SABC peut être poussée de baisser ses prix
dans certaines circonstances, même si cela peut déclencher une
guerre de prix avec ses concurrents. Trois raisons peuvent justifier cette
attitude.
La première est une capacité de
production excédentaire. Dans se cas, elle a
besoin de ventes le supplémentaires qu'elle n'a pas obtenue à
l'aide de son effort commercial habituel. La seconde est une baisse
de part de marché due à une intensification de la
concurrence. La dernière est la volonté de
répercuter les baisses de coûts dans le cas
où elle espère bénéficier d'économie
d'échelle. Cette dernière stratégie comporte trois dangers
: Le risque de dégradation d'image86, le risque de
solvabilité de la clientèle87
85 Erick MITCHELL, « How Not to Raise Price
», Small Business Report, London, Nov 1990, P.64-67.
86 En baissant ses prix, l'entreprise doit convaincre
la clientèle que ses produits sont toujours de bonne qualité.
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
et le risque financier88.Par ailleurs, la SABC
peut avoir besoin de baisser ses prix en période de récession
économique, du fait que les consommateurs sont moins nombreux.
1.1.4.3. Réaction des concurrents
La SABC dans l'élaboration de sa politique de prix se
préoccupe tout autant des réactions de la concurrence que de
celles des clients. Les réactions des concurrents sont autant plus vives
que leur nombre est limité, que le produit est homogène, et que
les acheteurs sont compétents et bien informés89
L'émergence d'un marché commun dans la zone
CEMAC et d'un marché de plus en plus interconnecté à
travers la globalisation ont lentement conduit à un processus de
dérégulation progressive du commerce des Boissons
hygiéniques et, en même temps, a donné lieu à une
situation de concurrence différenciée. Nous relevons une
concurrence à deux niveaux sur le marché de la SABC en zone
CEMAC:
? une concurrence avec d'autres produits agroalimentaires
considérés comme des produits de substitution et parmi lesquels
il y a les produits agroalimentaires importés.
? une concurrence au niveau du sous-secteur, constitué
par l'ensemble des organisations économiques qui offrent la même
ligne de produits que la SABC.
Toute décision en matière de prix peut
être à l'origine d'interprétation de la part des
concurrents et de réactions d'autant plus vives que leur nombre est
limité sur le marché. Avant toute modification de prix, la SABC
mène des recherches approfondies pour prévoir les
réactions des concurrents. Ces recherches se font
généralement sur la base d'étude de la clientèle,
des fournisseurs, des distributeurs qui sont en relation avec les concurrents
susceptibles de réagir ou, avec l'analyse des réactions
passées de la concurrence aux diverses réactions en
matière de prix. Dans la totalité des pays de la CEMAC, l'Etat
réglemente les prix des boissons hygiéniques ceci afin de
protéger les consommateurs et de lutter contre les tendances
inflationnistes.
87 Un prix bas permet d'augmenter la part de
marché mais rarement la fidélité.
88 Une baisse de prix non suivie d'effet de volume
affaiblit considérablement les finances.
89 M. CHEVALIER et R. FENWICK, La stratégie
marketing, paris, PUF, 1975, P. 136-152.
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
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1.1.4.4. Réaction de l'entreprise face à
la concurrence
La SABC doit choisir la forme de réponse
appropriée lorsqu'elle est confrontée à une modification
de prix décidée par l'un de ses concurrents. Avant de prendre une
quelconque décision elle a intérêt à savoir pourquoi
le concurrent à modifié son prix, s'il a modifié son prix
de manière temporaire ou permanente, si les autres entreprises vont
réagir et quelle est la réponse la plus probable des concurrents
dans chaque cas de figure. La SABC après cela pourra alors réagir
de plusieurs façons :
? Maintenir ses prix. Elle
s'engagera dans cette voie si elle voit qu'elle perdrait trop d'argent en
alignant ses prix, que sa perte de part de marché restera
limitée, qu'elle sera capable de la conquérir
ultérieurement et que les clients fidèles lui resteront
acquis.
? Maintenir ses prix en contre-attaquant sur
d'autres terrains. Dans ce cas, elle pourra
décider d'améliorer son produit, sa politique de service ou ses
actions de communication de façon à contourner les comparaisons
de prix effectuées par les consommateurs.
? Réduire ses prix.
Dans ce cas, elle donne la priorité au maintient de sa part de
marché. Une telle position se justifie si les économies
d'échelle en matière de coût sont substantielles, si le
marché est très sensible au prix et si la reconquête de la
part de marché est difficilement envisageable.
? Augmenter ses prix et contre-attaquer sur le
produit. C'est la forme de réponse la plus agressive,
cependant elle nécessite d'énorme efforts publicitaires.
? Lancer une marque
défensive. Une telle stratégie a pour avantage de
préserver l'image de la marque de l'entreprise.
La décision finale que la SABC devra prendre pour
réagir à une modification de prix décidée par l'un
de ses concurrents, dépend de l'élasticité de la demande
par rapport au prix, de l'étape du produit dans son cycle de vie, de son
importance stratégique pour l'entreprise, de la relation
coût/volume et de la capacité de production de ses concurrents.
Au-delà de la concurrence, nous distinguons plusieurs
déterminants de la politique de prix de la SABC en zone CEMAC.
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
1.1.5. Diagnostic et défis à
relever
En général, la SABC utilise à
l'exportation le mode de transport maritime et les incoterms Ex-Work90
et F.O.B91 (Free On Board). En zone CEMAC, elle pratique deux
types de vente à savoir :
? La vente en emballages perdus c'est-à-dire que les
produits sont facturés avec les emballages ;
? La vente en emballages consignés c'est-à-dire
que les emballages doivent être remis.
Les produits qui sont vendus à l'export sont des
produits hors-taxes et les paiements sont au comptant. La politique de prix de
la SABC en Zone CEMAC est axée sur le prix de production du produit
fini. En effet, le prix des produits de la SABC dépend principalement du
coût des matières premières (malt, maïs, sucre, etc.),
la SABC se doit donc de rechercher des marchés où les
matières premières ont un rapport Qualité/prix
attrayant.
Par ailleurs, le niveau de prix des produits de la SABC est
en parfaite cohérence avec le positionnement recherché, l'image
de marque, la cible, et la situation économiques des pays ciblés.
La SABC établie ses prix en prenant en considération les
variables psychologiques et la concurrence. Elle négocie ses prix de
vente avec les distributeurs qui commercialisent ses produits de manière
à s'assurer une marge bénéficiaire ces derniers sont tenus
de respecter le positionnement de ses produits. Compte tenu de la rude
concurrence dont elle fait face dans ces différents marchés de la
zone CEMAC, la SABC a optée pour une stratégie de segmentation du
marché qui sera réservée à la classe la plus
favorisée vu le pouvoir d'achat en zone CEMAC.
90Ce terme représente l'obligation minimale
du vendeur. Le vendeur doit mettre à disposition ses marchandises en
sortie de son usine à une date négociée. L'acheteur paye
tous les coûts de transport, les frais de douane et supporte les risques
liés au transport des marchandises jusqu'à leur destination
finale.
91On dit qu'une marchandise est achetée ou
vendue FOB quand celle-ci est achetée sans les frais de
transport
et autres frais et taxes y afférant et sans les
assurances pour cette marchandise. Par conséquent, quand on
achète une marchandise à un prix « FOB », il faut
ensuite qu'on paie son transport et les taxes ainsi que les frais
d'assurances pour ce produit.
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
Le Responsable Export de l'entreprise suit un canevas
préétabli. Des éléments comme les taxes et les
droits de douane sont fixés sans que la SABC ne puisse agir dessus, elle
concentre ses efforts en cherchant à maximiser ses
bénéfices en négociant avec ses intermédiaires afin
que ces derniers réduisent leurs marges.
Les ventes de la SABC en zone CEMAC se facturent en franc
CFA, cela signifierait que le taux de change et ses variations constituent un
problème négligeable lors de l'établissement du prix
puisque les intermédiaires calculent leurs prix en monnaies
locales92.
En ce qui concerne la gestion des prix et des tarifs, la SABC
peut augmenter légèrement ses prix de vente tout en s'assurant
que cela n'affectera en rien son image de marque. Le succès de
l'entreprise sur ses marchés cibles passera par la maîtrise totale
des prix pratiqués par ses intermédiaires au fil du temps.
Nous pensons que pour un meilleur contrôle de ses prix
à l'étranger, la SABC doit se pencher sur quatre volets
principaux à savoir :
? Multiplier et optimiser ses sources d'approvisionnement.
? Négocier des contrats à long terme avec ses
principaux distributeurs afin de bénéficier de leur confiance.
? Optimiser son processus de production.
? Etablir des conventions avec des transporteurs et autres
organismes de logistique.
L'importance que la SABC accorde à sa politique de
prix est visible tant sur son marché domestique que sur ses
marchés étrangers en particulier ceux de la CEMAC et sa
formulation dépend des objectifs de l'entreprise.
92 Le taux de change et ses variations interviennent
dans le coût de production lors de l'achat des matières
premières. La SABC a donc un plus grand contrôle sur les prix
finaux à l'étranger.
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zone CEMAC
1.2. OBJECTIFS DE LA SABC ET POLITIQUE DE PRIX EN ZONE
CEMAC
La SABC pratique à l'étranger une politique de
prix qui est en adéquation avec ses objectifs. Elle est
élaborée par des responsables qui ont des tâches bien
définies. Ces derniers fixent leur stratégie de prix pour les
différents marchés étrangers, en tenant compte de la
répartition des risques entre l'exportateur et l'importateur et en ne
négligeant point le contexte inflationniste.
1.2.1. Objectifs de rentabilité des
activités
Comme nous l'avons déjà dit, l'objectif global
de la SABC est de se maintenir leader dans le triangle national et de renforcer
sa présence dans la sous-région CEMAC. A cet effet, la politique
de prix de la SABC en zone CEMAC a pour principale objectif la
rentabilité de ses activités. Cet objectif peut être
décomposé en deux sous-objectifs à savoir un
objectif de maintien sur le marché et un
objectif de segmentation du marché.
L'objectif ultime de la SABC sur ses marchés
étrangers est d'assurer la rentabilité et la
pérennité de ses activités, grâce à la
satisfaction durable de ses clients. Cela passe par la mise en place d'un
Système de Management de la Qualité conformément aux
exigences internationales. Cette démarche repose sur une
amélioration continue de l'ensemble de son organisation.
L'internationalisation de la SABC s'est déroulée de
manière séquentielle, progressive et sélective. Au
début de son ouverture à l'international, elle a le plus fait
face aux contraintes d'approvisionnement et de ventes à l'exportation.
Cette ouverture lui a exigée une réflexion stratégique
d'ensemble de sa politique de prix (niveau de risque accepté, niveau
d'engagement financier désiré, niveau de contrôle des prix
souhaité). Le choix d'un mode de présence à
l'étranger, à partir de la prise en compte des capacités
de l'entreprise va s'appuyer essentiellement sur les ressources et moyens que
l'entreprise peut mobiliser et a un impact conséquent sur le prix
pratiqué. La volonté de la SABC de se maintenir sur ses
marchés de la sous-région de la CEMAC découle avant tout,
de l'objectif global de l'entreprise à savoir « se maintenir leader
dans le triangle national et de renforcer sa présence dans la
sous-région CEMAC ». Au-delà de cet aspect, cette
stratégie vise à conserver une présence en zone CEMAC afin
de profiter des opportunités offertes par les marchés locaux.
L'adoption d'un objectif de segmentation
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
de marché revient à limiter la demande aux
seuls consommateurs qui veulent et peuvent s'offrir les produits de la SABC.
Au final, l'objectif poursuivi par la SABC en zone CEMAC est
un objectif de rentabilité. Les décisions concernant la fixation
des prix à la SABC sont déterminantes dans la mesure où le
prix est l'une de ses variables stratégiques auquel dépend son
positionnement, l'image de ses produits, et l'important de la clientèle
à l'étranger.
1.2.2. Place de la politique de prix dans
l'organisation globale de la SABC
La SABC a mise en place une organisation managériale
qui accorde une très grande place à l'élaboration et la
mise en oeuvre de sa politique de prix tant sur son marché domestique
que sur ses marchés étrangers.
En effet, la politique de prix de la SABC tient avant tout
compte de l'orientation de la politique générale de l'entreprise
telle que élaborée par la Direction Générale.
Toutes les autres directions sont mises à contribution dans la
définition de la politique de prix par leur implication directe ou
indirecte dans la structure de coûts des produits de l'entreprise. Le
Directeur Général Adjoint Commercial a pour fonction de
concevoir, de mettre en oeuvre et d'animer la politique commerciale et
marketing de la SABC. Il est également chargé du
développement commercial de la Guinée Equatoriale. La Direction
Générale Adjointe-Commerciale (DGA-C) définie, justifie et
propose une politique de prix des produits de l'entreprise en tenant compte de
tous les flux d'informations qui émanent des autres directions. Au final
c'est à la Direction Marketing (DM) qui est placée sous
l'autorité de la DGA-C que revient le mérite d'élaborer la
politique de prix de la SABC. Cette dernière est tenue de mettre sur
pied une fiche de prix par produits et par gammes de produits qui sera
acheminée pour approbation à la Direction Générale.
Toutes éventuelles modifications de prix des produits de la SABC doivent
être justifiée par la DGA-C et nécessite l'approbation
préalable de la Direction Générale.
Au final la politique de prix occupe une place de choix au
sein de la SABC dans la mesure où, les décisions en
matière de prix sont des décisions stratégiques qui
nécessitent au préalable la participation des autres directions
et le consentement du comité stratégique de la SABC.
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
1.2.3. Principaux acteurs de la politique de prix de
la SABC en zone CEMAC
Au cours de notre étude nous avons identifiés
six principaux intervenants de la politique de prix de la SABC à
l'étranger : le Comité Export, la Direction Technique, le
Contrôle de Gestion et de Budget, la Direction Financière, la
Direction Marketing et le Président Directeur Général.
1.2.3.1. Le Comité Export
C'est le principal initiateur de la politique
étrangère de prix de la SABC. Le comité Export a à
sa tête le Directeur Générale Adjoint Commercial et fait
intervenir la participation de toutes les directions sous son autorité.
Ce comité a pour rôle de contrôler l'environnement
politique, socioculturel, technologique et économique dans les
différents marchés étrangers de l'entreprise. C'est
généralement le DGA-C qui confirme le besoin de modifier le prix
d'un produit ou d'une gamme de produit compte tenue des flux d'information
projeté par les marchés étranger.
1.2.3.2. La Direction Marketing
La Direction Marketing est la pièce maitresse de la
politique de prix à l'étranger au sein de la SABC car, c'est elle
qui juge de la pertinence des informations transmises par ses différents
services. Le Directeur Marketing est chargé d'élaborer la
politique de prix de l'entreprise en étroite collaboration avec les
autres départements à l'instar de la Direction Technique. Il est
entre autre chargé de la promotion de l'image, de la visibilité
de l'entreprise et des produits, du marketing mix, de l'élaboration et
de la mise en place.
1.2.3.3. La Direction Technique
C'est elle qui précise les spécifications des
produits concernés par la modification des prix. Elle a à sa
charge le contrôle de la conformité du rapport qualité/prix
par rapport aux spécifications requises. C'est aussi à elle que
revient la gestion des modalités opérationnelles du prix, elle
reçoit et analyse les propositions de la Direction Marketing et choisi
celle à même de satisfaire le besoin exprimé. Elle joue
à la fois un rôle technique et administratif. Le Directeur et ses
assistants sont chargés du contrôle
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
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technique de la structure et ont souvent recours à
leurs ingénieurs et, plus rarement à des consultants
extérieurs.
1.2.3.4. Le Contrôle de Gestion et du
Budget
Le Contrôle de gestion s'assure que le prix fixé
n'affecte pas négativement l'équilibre financier de l'entreprise.
Il analyse les écarts mensuels entre prévision et
réalisation. Cette analyse le conduit à encourager ou à
émettre des réserves quant au prix à pratiquer. Les
suggestions du contrôle tiennent aussi compte du cumul de
prévision et de réalisation relativement au produit
concerné.
1.2.3.5. Le Président Directeur
Général
Son approbation est indispensable pour toute application de
la politique de prix à l'étranger. Sa décision se fonde
sur les avis préalables de la Direction Technique, de la Direction
marketing, du Contrôle de Gestion et de la Direction Financière.
Lorsque ces avis sont favorables, l'autorisation d'application de la politique
de prix de la SABC est presque acquise sauf situation exceptionnelle attirant
son attention.
1.2.3.6. La Direction Financière
C'est elle qui prend attache avec les établissements
financiers, elle négocie les conditions de paiement et se remet souvent
à sa banque pour la gestion des opérations financières
internationales. Ici la fluctuation et le choix de la monnaie de transaction
joue un rôle capitale dans la fixation du prix
Au total plusieurs personnes interviennent dans la politique
de prix à l'étranger au sein de la SABC. De chacune d'elle
dépend la définition d'une politique de prix optimale susceptible
de garantir la rentabilité des activités de la SABC dans son
marché domestique et dans ses marchés étrangers.
1.2.4. Stratégie de prix de la SABC en zone
CEMAC
Les décisions relatives au prix sont souvent
irréversibles car suivant le positionnement du produit, la baisse d'un
prix contribue souvent à dévaloriser l'image du produit,
interdisant toute hausse ultérieure. A la SABC, le prix joue un
rôle central dans la détermination de la rentabilité car la
rentabilité de la vente est fonction de la
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
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comparaison entre le prix de vente et le coût de
revient. Lors de nos recherches, nous avons constatés que la SABC
pratique une stratégie de gamme de prix sur
ses différents marchés. En effet, la SABC offre en zone CEMAC une
gamme de produit qui varie en fonction du budget des consommateurs. Cependant
en tenant compte de l'ensemble de son marché, l'innovation
géocentrique (Standardisation adaptée)
apparaît comme la stratégie adoptée par la SABC dans la
sous-région de la CEMAC dans la mesure où, les paramètre
commun à tous les pays de la sous-région sont pris en compte et
sont utilisés dans le cadre d'une décision de prix. Il s'agit
essentiellement des coûts locaux, du niveau des revenus, de la
concurrence et de stratégie marketing. Les coûts locaux auxquels
sont ajoutés le retour sur investissement et les coûts de
personnel déterminent le prix planché. Cette stratégie
présente d'une part l'avantage de limiter les perturbations dans la
perception du produit par le consommateur, en particulier en termes de
positionnement de produit et d'autres parts celui de réduire le risque
de détournement de trafic (commerce parallèle) dans la mesure
où les écarts importants entre pays limitrophes peuvent
créer des approvisionnements pirates.
1.2.5. Méthodes utilisées pour la
fixation des prix à l'étranger
Pour fixer ses prix sur ses marchés étrangers,
la SABC utilise la méthode du coût complet qui
tient compte du prix de revient. Cette méthode prend en compte la
concurrence et les consommateurs dans la mesure où l'estimation des
coûts se fait sur la base des coûts historiques, du volume de
production et de l'analyse des prix de la concurrence. En calculant ses prix de
vente, la SABC rajoute à ses prix de revient des coûts
additionnels directement ou indirectement liés à l'export tels
que :
? Les coûts engendrés par la prospection
commerciale : personnel dédié à l'export, voyages
à l'étranger, participation à des salons locaux,
échantillons, étude de marché.
? Les coûts liés à l'adaptation
des produits : traduction (notamment en Guinée
équatoriale), adaptation des composants et des emballages,
certifications et autorisations de mise sur le marché.
? Les coûts liés à
l'expédition sur place (dépendant de l'Incoterm):
emballage spécial, transport, assurances, droits de douanes, taxes et
frais liés à l'export/import, documents liés à
l'export.
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
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? Les frais financiers : couverture des risques
de non-paiement.
? Les coûts liés aux
intermédiaires comme, par exemple, les commissions d'agents.
Les marges sont déterminées en tenant compte
non seulement des prix pratiqués par la concurrence mais aussi dans des
proportions acceptables par les consommateurs et les autorités
locales.
1.2.6. Politique prix de la SABC au Gabon et en
Guinée équatoriale
La vente des produits de la SABC au Gabon et en Guinée
équatoriale dépend du mode de présence pratiqué.
1.2.6.1. Cas du Gabon
Au Gabon comme c'est le cas d'autres pays de la zone CEMAC la
SABC procède à l'exportation contrôlée de ses
produits par le biais de ses représentants salariés en effectuant
deux types de ventes à savoir : la vente en emballages perdus et la
vente en emballages consignés.
Les produits qui sont vendus à l'export sont des
produits hors-taxes et les paiements s'effectuent au comptant. Le transport
maritime est le principal canal par lequel les produits sont acheminés
au Gabon. La SABC dispose d'une vingtaine de clients dont la plupart
achètent les produits pour desservir le pays. Le rapport
d'activité 2010 de la SABC montre que les ventes export en direction du
Gabon représentent 10% des ventes de la zone CEMAC.
Au Gabon la SABC commercialise plusieurs gammes de produits,
exception faite des produits du groupe CASTEL qui sont commercialisés
par les brasseries locales. C'est le cas de la Société des
Brasseries du Gabon (SOBRAGA) qui commercialise les bières `'33»
EXPORT, CASTEL, BEAUFORT et les boisons gazeuses COCA-COLA, FANTA, SPRITE et
DJINO. Le tableau 6 donne un tarifaire de quelques produits
commercialisés par la SABC au Gabon en 2010.
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zone CEMAC
Tableau 6 : Tarifaire de quelques produits de
la SABC au Gabon en 2010
PRODUITS
|
FORMATS
|
PRIX PUBLIC PAR UNITE EN FCFA
|
Bières
|
|
|
MUTZIG
|
65 CL
|
1 100
|
INSENBECK
|
65 CL
|
1 100
|
AMSTEL
|
65 CL
|
1 100
|
TUBORG
|
65 CL
|
1100
|
PELFORT
|
33 CL
|
600
|
Boissons gazeuses (TOP)
|
65 CL
|
800
|
|
|
|
Alcool mix
|
|
|
BOOSTER PINA COLADA
|
33 CL
|
650
|
BOOSTER WHISKY COLA
|
33 CL
|
650
|
BOOSTER PAMPLEMOUSSE
|
33 CL
|
650
|
BOOSTER GIN TONIC
|
33 CL
|
650
|
|
Source: auteur du mémoire à partir des
données des entretiens
En moyenne les produits des brasseries locales notamment ceux
de la SOBRAGA ont des prix qui oscillent entre 500 et 600 FCFA pour les
bières de formats 65 CL et entre 400 et 500FCFA pour les boissons
gazeuses du même format. Nous constatons de ce fait que les prix
pratiqués par la SABC au Gabon sont quasiment le double des prix de la
SOBRAGA.
1.2.6.2. Cas de la Guinée
équatoriale93
En 2004, la SABC a procédé à l'ouverture
de son usine SOEGUIBE en Guinée équatoriale en profitant ainsi
des avantages d'une convention d'établissement qui l'exonère
d'impôt sur les sociétés. La SABC industrialise la
quasi-totalité de ses produits en guinée équatoriale. Les
produits de la SABC font l'objet d'une stricte
93 D'après les rapports d'activités de
la SABC de 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010
91
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
réglementation des prix de la part des
autorités guinéennes. Au-delà du pouvoir d'achat des
populations et du prix pratiqué par les concurrents, la SABC doit aussi
prendre en compte la fluctuation du prix des matières première
dans sa politique de prix.
En effet, Après une série de progressions des
ventes de + 49,3 % en 2006, + 34,0 % en 2007, puis + 13,8 % en 2008, puis +
31,9 % en 2009, la filiale de Guinée Equatoriale, a désormais
dépassé le seuil de rentabilité. Au cours de son
exploitation les principales matières premières ont subi des
augmentations de prix (+7,9 % par rapport en 2007). Et, le coût de
l'énergie a progressé de + 7,5 % la même année. Les
autres coûts de production sont restés stables. Par
conséquent, le prix de revient de l'hectolitre produit enregistre une
hausse moyenne de + 4,5 % en 2008. Les autres charges d'exploitation ont connu
quelques hausses, l'essentiel de celles-ci étant constitué des
charges de maintenance du matériel (+ 14,6 %). Globalement elles se
situent à + 7,7 % par rapport en 2008, mais elles sont en baisse de -
9,3 % à l'hectolitre, passant de 3 295 F/hl en 2007 à 2 989 F/hl
en 2008.
De nouveaux produits ont été lancés par
la SABC pour faire face à la concurrence toujours très vive en
2010. Les efforts sur les prix ont dû se poursuivre au cours de la
même année 2010 afin de garantir les parts de marché de sa
filiale SOEGUIBE. Dans ces conditions, le Chiffre d'affaires TTC a
été de 10 753 Milliard de FCFA en 2010, soit une progression de +
22,8% par rapport à 2009.
La concurrence internationale étant de plus en plus
forte, la SABC applique une démarche rationnelle et formalisée
pour fixer ses prix sur ses marchés étrangers. Ces niveaux de
prix doivent à la fois garantir la rentabilité à long
terme de son activité et rassurer les consommateurs sur la valeur de
leur dépense.
SECTION 2 : POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC ET
COMPORTEMENTS DES CONSOMMATEURS
Il nous a été difficile de trouver une
étude chiffrée, réalisée par des organismes
efficients dans le but de connaître le comportement d'achat du
consommateur dans les différents pays de la zone CEMAC. Par
conséquent, il apparaît comme judicieux de
92
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
mener notre analyse en considérant les principaux
indicateurs du comportement d'achat en zone CEMAC et les variables explicatives
de ce comportement.
2.1. PRINCIPAUX INDICATEURS DU COMPORTEMENT D'ACHAT EN
ZONE
CEMAC
Nous avons identifié trois principaux indicateurs du
comportement d'achat des consommateurs en zone CEMAC à savoir, les
caractéristiques des ménages, les caractéristiques
socioculturelles et le pouvoir d'achat.
2.1.1. Caractéristiques des ménages
Notre analyse ici est basée sur une étude
comparative des conditions et niveaux de vie des ménages dans l'espace
CEMAC réalisée par Joseph Emmanuel MATA en 2008.
En effet, les caractéristiques des ménages de la zone CEMAC
peuvent s'apprécier à travers l'élasticité du PNB,
l'écart de consommation et les conditions de vie.
2.1.1.1. Elasticité du PNB
Il ressort de cette étude que,
l'élasticité du produit national brut par rapport à la
consommation totale est plus élevée pour le Cameroun, suivie du
Congo et enfin du Gabon. L'argumentation développée ici indique
que les conditions de vie sont meilleures lorsque l'élasticité
est faible dans le cas des biens alimentaires et lorsqu'elle est plus
élevée dans le cas des biens durables et/ou de luxe. En
considérant que dans l'ensemble de la consommation totale les biens de
luxe et les biens durables ont la proportion la plus faible par rapport aux
biens alimentaires, il en ressort que les conditions de vie des ménages
sont meilleures au Gabon, puis au Congo et enfin au Cameroun94.
94 Joseph Emmanuel MATA, « Analyse
comparative des conditions et niveaux de vie des ménages dans l'espace
CEMAC », Université Marien Ngouabi Brazzaville, Congo,
2008.
93
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Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
Tableau 7 : Données
socioéconomiques des pays de la CEMAC en 2002
Pays
|
Poids du PIB/pays
|
PIB/tête
|
Taux de croissance
|
IDH
|
RN/tête en
dollar
|
inflation
|
Espérance de vie
|
Taux de scolarisation
|
Dettes en% du PIB
|
Cameroun
|
0,52
|
741
|
4,1
|
0,499
|
560
|
2,9
|
48,4
|
48
|
90,4
|
Congo
|
0,11
|
788
|
4,6
|
0,502
|
700
|
2
|
48,2
|
48
|
195,5
|
Gabon
|
0,21
|
3585
|
-0,3
|
0,653
|
3553
|
0,1
|
52,9
|
83
|
53.6
|
RCA
|
0 ,06
|
323
|
-1
|
0,363
|
260
|
2,5
|
42,1
|
24
|
91,7
|
Tchad
|
0,09
|
229
|
9,7
|
...
|
...
|
5,2
|
...
|
...
|
56,5
|
Guinée Equatoriale
|
0,02
|
993
|
20,1
|
...
|
...
|
6
|
...
|
...
|
11,3
|
CEMAC
|
1
|
682,12
|
4,2
|
...
|
...
|
3
|
...
|
...
|
68,5
|
|
Source : CEAC-AC 2003, Administration nationale, FMI,
BEAC (cité dans Incitants et blocage à l'investissement des
pays de l'espace CEMAC. MONKAM (2005).
2.1.1.2. Ecart de consommation
Cette étude montre que, les écarts de
consommation entre les pays de la zone CEMAC, toute chose étant
égale comme par ailleurs, est dû aux écarts du produit
national brut95. On remarque qu'une variation du PNB de 1 %
entraînerait une variation de 0,48 % et 0,31 % entre respectivement le
Cameroun et le Congo, le Cameroun et le Gabon alors que cette variation ne
serait que de 0,28 % entre le Congo et le Gabon. La relation
économétrique est positive. Or, la différence entre les
données camerounaises et congolaises ou gabonaises est négative
sur l'essentiel des observations. Ce qui implique que plus la différence
du PNB/tête est grande, plus l'écart entre la consommation en
faveur du Gabon et du Congo est important. Il en est de même entre le
Congo et le Gabon. Le coefficient positif indique un écart en faveur du
Gabon. Autrement dit, une augmentation de la différence entre le PNB des
deux pays conduit à un écart de consommation en faveur du
Gabon.
95 Joseph Emmanuel MATA, Op.cit.
94
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
2.1.1.3. Conditions de vie
Les résultats de cette étude montrent que la
consommation immédiatement antérieure explique significativement
la consommation totale pour les pays de la zone CEMAC, ce qui semble être
un signe de bonne condition de vie en général. En effet, cela
veut dire que la population a acquis certaines habitudes de consommation,
habitudes qu'ils reproduisent d'une période à l'autre et, ceci ne
peut se perpétuer que si les moyens financiers détenus par la
population le permettent. Les résultats obtenus ici ne permettent pas de
faire la classification entre les pays de la zone CEMAC. Cependant, on remarque
toute fois que la variation du produit national par habitant n'influence pas la
consommation totale pour le Gabon. On peut ainsi penser que les conditions de
vie sont meilleures dans ce pays comparé aux autres.
De plus cette étude montre que les différentes
consommations nationales évoluent dans le même sens que la
consommation sous régionale. Aussi, malgré les disparités
dans les revenus et les patrimoines, on peut donc dire que la sociologie, la
psychologie et les habitudes des ménages nationaux, loin s'en faut, ne
sont pas opposées à celle de l'ensemble de la sous
région.
2.1.2. Caractéristiques socioculturelles
En zone CEMAC, il existe trois grands groupes religieux : les
animistes, les chrétiens et les musulmans. On y dénombre aussi
plus une multitude d'ethnies parlant presque autant de langues.
2.1.2.1. Caractéristiques ethniques
La zone CEMAC compte une multitude de groupes ethniques ayant
des cultures différentes. Les principaux groupes sont 96 :
? Au Congo : Kongos (51,5 %), Tékés (17,3 %),
Mboshis (11,5 %), autres (19,7%).
? En Guinée équatoriale : Fang 85,7%, Bubi
6,5%, Mdowe 3,6%, Annobon 1,6%, Bujeba 1,1%, autres 1,4%.
? Le Gabon compte près d'une cinquantaine d'ethnies,
parmi lesquelles les Fang, les Mpongwè, les Mbédé, les
Punu, les Bakota et les Obamba.
95
96 www.campagne-ardenne-export.
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Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
· Au Tchad : Sara 27,7%, Arabes 12,3%, Mayo-Kebbi 11,5%,
Kanem-Bornou 9%, Ouaddai 8,7%, Hadjarai 6,7%, Tetjile 6,5%, Gorane 6,3%,
Fitri-Batha 4,7%, autres 6,4%, non-spécifiés 0,3%.
· EN RCA : Baya 33%, Beta 27%, Metjia 13%, Sara 10%,
Mboum 7%, M'Baka 4%, Yakoma 4%, autres 2%.
Tous ces peuples, malgré leur diversité,
partagent un fond démo-culturel commun, mais ils diffèrent en ce
qui concerne leur culture et leur organisation socioéconomique et
politique. Par conséquent, cela a une influence sur leur habitude de
consommation. En ce sens, on peut distinguer trois grands groupes ethniques :
les ethnies organisées autour d'un chef de village, les ethnies
structurées selon le lignage et hiérarchisées autour d'un
chef de clan et les ethnies nomades ou transhumantes, localisées plus
à l'est et au Nord.
2.1.2.2. Caractéristiques religieuses
En zone CEMAC nous distinguons trois groupes religieux
répartis dans l'ensemble des six pays de la zone97:
· Congo : Chrétiens 50%, Animistes 48%, Musulmans
2%.
· Guinée équatoriale : Chrétiens
(Catholiques en majorité).
· Gabon : Chrétiens 55%-75%, Animistes, Musulmans
moins de 1%.
· Tchad : Musulmans 53,1%, Catholiques 20,1%,
Protestants 14,2%, animistes 7,3%, athées 3,1%, autres 2,2%.
· RCA : Croyances traditionnelles 35%, Protestants 25%,
Catholiques 25%, Musulmans 15%98.
L'Animisme demeure très largement présent dans
les pays de la zone CEMAC, malgré les avancées notables de
l'Islam et du Christianisme. Les Caractéristiques religieuses ont une
grande influence sur le comportement d'achat des populations. Si l'on
considère par exemple le cas des produits de la SABC, les musulmans
seront plus enclin à acheter les produits non alcoolique alors que dans
leur grande majorité, les chrétiens et les animistes sont
prédisposés à acheter ces produits.
97
www.CEMAC.org
96
98 www.campagne-ardenne-export.
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
2.1.3. Pouvoir d'achat
Le pouvoir d'achat des consommateurs est l'un des
éléments indispensables dans l'élaboration de la politique
de prix de la SABC en zone CEMAC. En effet, avec un peu plus de 35 millions
d'habitants et un PIB/Hab. d'environ $ 2.000, la CEMAC se présente
aujourd'hui comme un marché en expansion. Depuis 2002, la croissance est
tirée par la demande, notamment privée et extérieure.
Tableau 8 : Taux de croissance du PIB en termes
réels dans la CEMAC (En pourcentage)
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Cameroun
|
4,0
|
3,7
|
2,3
|
3,2
|
4,0
|
3,7
|
République Centrafricaine
|
- 4,6
|
3,5
|
3,0
|
4,3
|
3,6
|
2,0
|
Congo
|
0,7
|
3,7
|
7,1
|
7,0
|
- 2,5
|
5,2
|
Gabon
|
2,7
|
1,4
|
3,0
|
1,3
|
5,1
|
1,9
|
Guinée Equatoriale
|
14,4
|
32,6
|
8,9
|
5,3
|
23,2
|
16,8
|
Tchad
|
14,3
|
33,7
|
8,6
|
0,3
|
1,8
|
- 1,4
|
CEMAC
|
4,2
|
6,6
|
3,7
|
3,2
|
4,7
|
4,1
|
|
Source : CEAC-AC 2008, Administration nationale, FMI,
BEAC
Sur la période sous revue, la consommation finale est
en forte hausse de près de 38%, passant de $ 18,6 milliards en 2001
à $ 25 milliards en 2005. Elle fait suite à la hausse du pouvoir
d'achat des ménages qui s'explique par la création d'emplois
(dans les grands travaux d'exploration pétrolière et de
réhabilitation des infrastructures routières), la hausse des
salaires dans certains secteurs d'activité, la fermeté des prix
des produits. Sur les marchés intérieurs, des tensions
inflationnistes sont relâchées, suite aux bonnes récoltes
qui ont amélioré l'offre en produits
alimentaires99.
99Rapport d'activités du Secrétariat
Exécutif, exercice 2008.
97
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Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
Tableau 9: Evolution de la consommation en zone
CEMAC (en pourcentage)
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Consommation Totale
|
4,5
|
3,0
|
4,8
|
4,2
|
2,5
|
3,4
|
Consommation privées
|
- 1,9
|
1,4
|
0,9
|
1,2
|
1,1
|
0,8
|
Consommation publiques
|
6,3
|
1,6
|
4,0
|
3,0
|
1,4
|
2,6
|
|
Source : CEAC-AC 2008, Administration nationale, FMI,
BEAC
En 2008 la consommation globale a contribué pour 3,4
points à la croissance en raison du dynamisme de la consommation
privée qui a participé à hauteur de 2,6 points.
Toutes ces informations sont de nature à apporter des
régulations dans la politique de prix de la SABC.
2.2. VARIABLES EXPLICATIVES DU COMPORTEMENT D'ACHAT ET
ATTITUDE DES CONSOMMATEURS DE LA SABC A L'EGARD DES PRIX
Le comportement d'achat des consommateurs de la SABC est
profondément influencé par plusieurs facteurs que nous regroupons
en Deux variables : variables individuelles et variables socioculturelles.
2.2.1. Variables explicative individuelles
Les décisions d'achat sont affectées par les
caractéristiques personnelles de l'acheteur. 2.2.1.1.
L'âge et le cycle de vie
Les produits de la SABC achetés par une personne
peuvent évoluer tout au long de sa vie compte tenu que la gamme de
produits dont dispose la SABC s'adresse à toutes les couches
d'âges. A titre d'exemple, l'eau minérale « TANGUI » est
indiqué pour les nourrissons, les boissons gazeuses sont
indiquées pour la couche de population jeune et les bières sont
indiquées pour les populations adultes. Les responsables de la SABC sont
dans l'intérêt de savoir repartir la population selon la structure
d'âge, connaître le revenu de chaque catégorie d'âge
et ses besoins spécifiques, puis enfin cibler ses
préférences.
98
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de Yaoundé II.
Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
2.2.1.2. La profession et la position
économique
Le métier exercé par une personne donne
naissance à de nombreux achats. L'entreprise doit identifier les
catégories socioprofessionnelles qui expriment un intérêt
particulier pour ses produits. La position économique d'une personne
détermine largement ce qu'elle est en mesure d'acheter. Cette position
est fonction de son revenu (niveau, régularité,
périodicité), de son patrimoine, de sa capacité
d'endettement, etc.
2.2.1.3. La personnalité
Tout individu a une personnalité qu'il exprime
à travers son comportement d'achat. La personnalité est une
variable utile pour analyser le comportement d'achat, pour autant qu'on puisse
la mesurer et la relier aux produits et aux marques. Un consommateur a alors
tendance à choisir des marques dont la personnalité colle
à la sienne. L'annexe 2 présentes un tableau des parfums,
territoires et slogans des produits de la SABC.
2.2.2. Variables explicatives socioculturelles
Nous distinguons deux variables explicatives socioculturelles
du comportement d'achat des produits de la SABC en Zone CEMAC : la culture et
la classe sociale.
2.2.2.1. La culture
Les décisions des consommateurs des produits de la
SABC sont fortement influencées par les éléments
culturels. Dès la naissance, l'individu assimile un ensemble de valeurs
de perception, de préférence et de comportement, qui lui sont
transmit par sa famille et par différents groupes et institutions
auxquels il adhère. De ce fait, l'homme grandit avec ces valeurs et les
transmets à sa progéniture. Il existe, au sein de toute
société, un certain nombre de groupes culturels qui permettent
à leurs membres de s'identifier de façon plus précise
à un modèle de comportement donné, et par extension,
à un modèle de comportement d'achat.
2.2.2.2. La classe sociale
Toute société humaine met en place un
système de stratification sociale ; Celui-ci est mesuré à
l'aide de plusieurs indicateurs : profession, revenu, patrimoine, niveau
d'instruction, etc. Les personnes appartenant à une même classe
sociale ont toujours
99
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
tendance à se comporter de façon plus
homogène que les personnes appartenant à des classes sociales
différentes. Les gammes de produit de la SABC sont établies de
manière à être accessible à plusieurs classes
sociales selon le niveau de leurs revenus.
2.2.3. Attitude des consommateurs à
l'égard des prix
La sensibilité au prix est difficile à
prévoir car elle est la résultante de nombreux facteurs tels que
les revenus, les prix habituellement pratiqués sur le marché de
l'entreprise, la Condition Socio Professionnelle, l'âge, etc. Les
consommateurs africains en général et de la zone CEMAC en
particulier accorde un intérêt particulier aux prix des produits.
La SABC propose dans ses marchés de la zone CEMAC un niveau de prix qui
est en adéquation avec son positionnement et qui tient compte de
l'attitude des consommateurs. Les produits de la SABC sont des « biens
normaux », c'est-à-dire, des produits dont la demande varie dans le
même sens que la variation des prix. Des enquêtes quantitatives et
qualitatives sont rarement menées en prévision de la
réaction des acheteurs avant toute modification de prix. Les
distributeurs de la SABC réagissent favorablement aux modifications de
prix tant que cela n'affecte pas leurs marges bénéficiaires et
les différents avantages auxquels ils ont droit. Le prix retenu par la
SABC doit inciter les distributeurs à référencer le
produit dans leur point de vente. Il doit donc être motivant pour eux, et
leur permettre de réaliser des marges globales intéressantes.
100
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Chapitre 3 : Politique de prix de la SABC dans la
zone CEMAC
La politique de prix de la SABC dans la zone CEMAC tel que vu
dans ce chapitre s'insère dans sa stratégie
d'internationalisation. Plusieurs acteurs aux tâches bien définies
interviennent dans l'élaboration de la politique de prix de la SABC dans
cette zone. La politique de prix de cette dernière dépend
fortement du mode de présence qu'elle a choisi, du comportement des
autorités locales, du pouvoir d'achat des populations, de l'attitude des
distributeurs, du coût de revient export et de la perception des
consommateurs. Il ressort ici que, le portefeuille de produits de la SABC a une
influence notoire sur la politique de prix de la SABC. Par ailleurs, Dans la
zone CEMAC, la SABC adopte une stratégie de gamme de prix ayant pour
socle l'innovation géocentrique dans la mesure où cette
dernière utilise les paramètres communs à tous les
marchés dans le cadre d'une décision de prix. Pour la fixation de
prix, elle a opté pour la méthode du coût complet qui tient
compte du prix de revient. Le comportement d'achat des populations de la zone
CEMAC peut être cerné par plusieurs indicateurs économiques
à l'instar du PIB par habitant, du Revenu net par habitant, de l'IDH, du
taux d'inflation, etc. Par ailleurs des caractéristiques
socioculturelles viennent compléter la compréhension du
comportement de consommation des populations de cette zone. Les variables
explicatives du comportement des consommateurs des produits de la SABC
relèvent des caractéristiques individuelles des consommateurs
(âge et cycle de vie, profession et position économique,
personnalité) et des caractéristiques socioculturelles.
101
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la SABC en
zone CEMAC.
CHAPITRE 4
EVALUATION DE LA POLITIQUE DE PRIX
DE LA SABC EN ZONE CEMAC
Par facilité ou par manque de maîtrise de ses
coûts et du marché ciblé, beaucoup d'entreprises se
contentent d'offrir à leurs prospects étrangers des prix qui sont
soit identiques aux prix pratiqués dans le pays ciblé, soit
augmentés d'un montant déterminé au hasard. La fixation
optimale d'un prix à l'international est essentielle pour assurer une
bonne rentabilité de l'entreprise, pour rendre les produits et services
attractifs et pour en établir un positionnement adéquat sur le
marché local100. Pour fixer ses prix à
l'étranger, la SABC tient compte de plusieurs paramètres tels que
les surcoûts liés aux frais à l'export, le réseau de
distribution, les prix pratiqués par les concurrents locaux, les prix
acceptable pour les clients locaux et la stratégie de l'entreprise. Le
prix comme nous l'avons vu précédemment est fonction du chiffre
d'affaires et a un impact direct sur la rentabilité de l'entreprise et
donc sur sa performance. Ce chapitre a pour principal objet d'évaluer la
politique de prix de la SABC par rapport à ses objectifs globaux et
spécifique et de faire ressortir les principales contraintes de cette
politique dans la zone CEMAC (section 1). Il s'agit aussi de faire ressortir
les limites de la priorisation de la variable prix par la SABC par rapport aux
autres variables du marketing-mix en ce qui concerne la
pénétration des marchés étranger et, d'apporter
notre modeste contribution à travers quelques recommandations
(section2).
100 Pierre DESMET et Monique ZOLLINGER, De l'analyse
conceptuelle aux méthodes de fixation de prix, Paris, Economica,
1997, P. 98-101.
102
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de Yaoundé II.
Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
SECTION 1 : EVALUATION DE LA POLITIQUE DE PRIX DE LA
SABC ET PRINCIPALES CONTRAINTES EN ZONE CEMAC
Nous évaluerons dans cette section la politique de prix
de la SABC et, nous dégagerons les principales contraintes dont elle
fait face dans la zone CEMAC.
1.1. EVALUATION DE LA POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC EN
ZONE CEMAC
La matrice MOFF101 de la SABC permet de faire le
diagnostic de ses activités en zone CEMAC et sa politique de prix dans
cette zone a un impact sur les résultats obtenus et la
compétitivité de cette dernière.
1.1.1. Matrice MOFF de la SABC en zone CEMAC
Plusieurs facteurs peuvent influencer la
matérialisation des stratégies de la SABC en matière de
politique de prix. Ces facteurs sont traduits en menaces, opportunités,
forces et faiblesses. Notre analyse s'articule en deux paliers, celui interne
qui englobe les forces et faiblesses propres de la SABC et celui externe qui
concerne les opportunités et les menaces offertes par l'environnement en
zone CEMAC.
Avant toute chose, nous rappelons qu'une force
est une caractéristique interne positive que contrôle
l'organisation, et sur laquelle elle peut bâtir dans le futur. Une
faiblesse une caractéristique interne qui influe
négativement et substantiellement au mauvais fonctionnement de
l'organisation. Une opportunité est un fait, une
réalité externe à l'organisation qui peut être
utilisée pour apporter une solution substantielle à la mission de
l'organisation. Une menace est un fait externe qui peut
influencer négativement et substantiellement les performances de
l'organisation.
101 Technique d'analyse qui permet l'identification des forces
et des faiblesses d'une entreprise ou d'un projet, à la lumière
des opportunités et menaces de l'environnement externe.
103
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
Tableau 10: Matrice MOFF de la SABC en zone
CEMAC
ENVIRONNEMENT INTERNE
FORCES
· Un large portefeuille produit de grande
renommée.
· Une certification ISO 9001/2000.
· Politique socioéconomique orientée vers
les activités sociales et citoyennes.
· Une forte liquidité.
· Utilisation des modes de présence en zone CEMAC
favorisant la maitrise de la commercialisation102.
· Partenariat avec des entreprises
réputées tels que COCA COLA, HEINEKEN, SABMILLER, et CALSBERG
· Leader incontesté de son marché national
avec plus de 80 % de parts de marché et une activité
répartie sur l'ensemble du territoire national.
FAIBLESSES
· Formalités engendrées par les missions
jugées de trop lourdes par les collaborateurs terrain.
· Prix élevés de ses produits par rapport
à ceux de la concurrence.
· la faiblesse de la communication et à la
lourdeur des procédures administratives entre les différentes
entités et le service export.
· Ruptures de stock et l'insuffisance de la
capacité de production.
· Personnels peu qualifiés aux techniques du
commerce international.
|
|
ENVIRONNEMENT EXTERNE
OPPORTUNITES
· La zone CEMAC est un vaste marché en plein
expansion.
· Adoption d'un régime douanier commun au sein de
la sous-région CEMAC.
· Interconnexion des différents marchés de
la zone CEMAC par un réseau routier.
|
|
MENACES
· Multiples services d'impôts et taxes sur les
entreprises de transformation et les entreprises commerciales.
· Corruption et la mauvaise gouvernance.
· Concurrence locale et étrangère et
développement des stratégies défensives
· Mesures de protection de la production locale dans les
pays d'accueils.
|
|
Source : Auteur du mémoire
102 Rapports d'activités de la SABC de
2004 à 2006.
104
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
Au vue de cette précédente analyse, nous
pouvons constater que la SABC, bien que disposant de nombreux atouts et que
demeurant, à ce jour, le leader incontesté de son marché
domestique, se doit de veiller fortement à son environnement
concurrentiel de la zone CEMAC. Nous pouvons également ajouter que le
phénomène de l'ineffectivité de la pleine application des
accords régissant le marché commun CEMAC103 n'est pas
à occulter dans la mesure où la SABC se doit de traité
avec réactivité ses activités commerciales dans le but
d'éviter les insuffisances légales et réglementaires de
cette zone.
En analysant cette matrice nous pensons que la SABC peut
orienter ses stratégies en matière de politique de prix en
saisissant les opportunités du marché CEMAC tout en utilisant ses
forces et en éliminant ses faiblesses.
1.1.2. Impact de la politique de prix de la SABC sur
ses résultats
La politique de prix que la SABC pratique sur ses
marchés étranger à une influence sur les résultats
de cette dernière dans la mesure où elle influence les ventes et
donc le chiffre d'affaires de l'entreprise. La politique de prix de la SABC
à l'étranger va au-delà du volume des ventes et
intègre le fonctionnement de l'organisation toute entière. Un
retard de livraison ou une livraison de qualité douteuse par exemple
peut être un facteur limitant pour les ventes.
La figure 7 fait l'état des ventes en millions
d'hectolitres de la SABC en zone CEMAC de 2004 en 2010.
103 Nous faisons allusion ici aux accords relatifs à la
libre circulation des biens et des personnes.
105
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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de Yaoundé II.
Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
Figure 7: Evolution des ventes exports de la SABC
en zone CEMAC de 2004 à 2010 en millions
d'hectolitres
|
250000 200000 150000 100000 50000
0
|
|
|
|
Ventes exports
|
|
Ventes exports de bières
Ventes exports de boisons gazeuses
Ventes exports d'eau Total de ventes exports
|
|
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Années
Source : Auteur du mémoire à partir des
données financières des rapports d'activités de la SABC
de
2004 à 2010.
Nous pouvons dire qu'il y a une corrélation directe
entre les ventes exports totales et les ventes exports de bières.
Autrement dit, les bières apparaissent comme les produits qui
dégagent le plus fort potentiel des ventes réalisés par la
SABC en zone CEMAC. Les ventes exports de boisons gazeuses et d'eau influencent
très peu les ventes exports totales. De même nous constatons que
de 2004 en 2007 il y a une baisse croissante des ventes exports totales. Cette
baisse est due d'une part à l'interruption des exportations vers la
Guinées équatoriale en avril 2004 et à l'arrêt des
achats de GUINEBEGA, suite à l'ouverture d'une usine à Bata, et
d'autres parts à l'arrêt des exportations vers la filiale du Tchad
à partir d'Avril 2006. Cette baisse contraste avec l'évolution
quelque peu constante du chiffre d'affaires globale de la SABC de 2006 à
2010 comme le montre le tableau 11 et la figure 8 ci-dessous.
106
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
Tableau 11: Evolution du chiffre d'affaires et du
résultat net de la SABC en millions de FCFA
de 2004 à 2010
Années
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Chiffres d'affaires
|
172020
|
175139
|
163681
|
185189
|
209666
|
233481
|
277623
|
Résultats d'exploitation avant amortissements
|
10320
|
85458
|
34827
|
39296
|
47298
|
25452
|
66282
|
|
Source : Auteur du mémoire à partir des
données financières tirées des rapports d'activité
de la SABC
de 2004 à 2010.
Figure 6: Evolution du chiffre d'affaires et du
résultat net de la SABC en millions de FCFA de
2004 à 2010
|
300000 250000 200000 150000 100000 50000
0
|
|
|
|
Montants
|
|
Chiffres d'affaires Résultats d'exploitation
|
|
|
|
|
|
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Années
Source : Auteur du mémoire à partir des
données financières tirées des rapports d'activité
de la SABC de 2004 à
2010.
107
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
L'évolution constante du chiffres d'affaires de la
SABC rend témoignage en partie de la bonne santé des
activités de la SABC tant sur le plan national que sur le plan
international. L'évolution en dents de scies suivie par le
résultat est la conséquence des investissements engagés
par la SABC au Cameroun avec la mise en place de nouvelles capacités de
productions104, en Guinée équatoriale et au Tchad avec
respectivement la mise en place d'une filiale de production et d'une filiale de
distribution.
D'autres parts le tableau 12 ci-dessous montre la faible
proportion des ventes réalisées par la SABC en zone CEMAC.
Tableau 12: Proportion des ventes exports de la
SABC en millions d'hectolitres en zone CEMAC
de 2004 à 2010
Années
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Ventes exports (1)
|
222161
|
152961
|
114728
|
72540
|
117813
|
96316
|
77182
|
Ventes totales (2)
|
4925583
|
4475768
|
4388008
|
4897493
|
5764888
|
5982105
|
6767138
|
Rapport (1)/(2) en %
|
4.51%
|
3.42%
|
2.61%
|
1.48%
|
2.04%
|
1.61%
|
1.14%
|
|
Source : Auteur du mémoire à partir des
données financières tirées des rapports d'activité
de la SABC
de 2004 à 2010.
Nous constatons que les ventes de la SABC en zone CEMAC sont
de l'ordre de 1% à 5% de ses ventes totales. De plus, il y a une
régression quelque peu constante de ces ventes. Nous pensons que, le
faible volume de ventes réalisées par la SABC en zone CEMAC (hors
Cameroun) est la conséquence de la forte pression concurrentielle que
cette dernière rencontre sur ses marchés de cette zone. Au total,
nous constatons que les activités de la SABC en zone CEMAC sont
rentables.
1.1.3. Impact de la politique de prix de la SABC sur
sa compétitivité
L'étude de l'impact de la politique de prix à
l'étranger de la SABC en zone CEMAC sur sa compétitivité
nécessite une comparaison avec les pratiques adoptées par la
concurrence dans les marchés étrangers. Cette étude n'a
pas été menée de manière
104 Une ligne d'embouteillage ainsi que 2 TOD
de 4 750 hl à l'usine de Yaoundé, l'extension de
la salle de brassage de l'usine de Douala, la transformation
de la chaîne BG de l'usine de Bafoussam en chaîne mixte
bière / BG.
108
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
exhaustive compte tenu des difficultés d'accès
aux informations. C'est la raison pour laquelle nous avons approché cet
impact sur le seul angle des ventes réalisées par la SABC en zone
CEMAC. Le tableau 12 ci-dessus montre l'évolution des proportions de
ventes de la SABC en zone CEMAC en millions d'hectolitres de 2004 à
2010. Nous constatons que les ventes de la SABC ont subi une diminution quelque
peu régulière pendant cette période exception faite de
l'année 2008. Cette baisse du volume de vente de la SABC en zone CEMAC
témoigne en partie les difficultés de cette dernière
à maintenir sa part de marché en zone CEMAC et la rudes
concurrences qui s'exerce dans ce marché. La baisse du volume des ventes
de la SABC montre que la SABC doit fournir plus d'effort sur sa politique de
tarifaire pour compenser ce faibles volume de vente et pour rester
compétitive sur ses marchés étrangers en zone CEMAC dans
la mesure où la politique de prix influence la demande et reflète
le positionnement de l'entreprise.
1.2. PRINCIPALES CONTRAINTES DE LA POLITIQUE DE PRIX DE
LA SABC
EN ZONE CEMAC
Ces contraintes sont d'ordres internes et externes.
1.2.1. Contraintes internes
Les principales contraintes internes de la SABC dans sa
politique de prix relèvent de sa structure des coûts, de sa gamme
de produits, et des objectifs de l'entreprise.
1.2.1.1. Structure des coûts
La structure des coûts définit la proportion de
coûts fixes et de coûts variables engagés par une entreprise
pour la production de biens ou la prestation de services. La structure des
coûts de la SABC résulte de décisions à long terme
et à des répercussions sur sa rentabilité et sur la marge
de manoeuvre dont elle dispose pour faire face à des variations du
volume de ses activités à l'étranger
La structure des coûts de la SABC à
l'étranger est constituée du coût d'achat des
matières premières, du coût de production, et du coût
de revient export. Le tableau 13 présente les principaux
éléments constitutifs de la structure des coûts de la
SABC.
109
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la SABC en
zone CEMAC.
Tableau 13: Principaux éléments
constitutifs de la structure des coûts de la SABC
Coût d'achat des matières
|
|
Prix d'achat des matières
+ Frais directs d'approvisionnement + Frais indirects
d'approvisionnement + Droits de douane en application des régimes
douaniers suspensifs pour les matières importées
|
|
Coût d'achat des matières consommées
+ Frais d'adaptation technique ou commerciale + Charges directes
de production
+ Charges indirectes de production
Coût de production export
+ Coût de fonctionnement du service export
+ Frais de prospection des marchés
+Frais de commercialisation
+Frais financiers
+ Frais de couverture des risques
+ frais d'élaboration des documents (en
fonction des Incoterms)
+Frais de pénétration sur le marché (en
fonction des Incoterms)
Source : auteur du mémoire
1.2.1.2. Gamme de produits
Dans la zone CEMAC, la SABC propose une gamme variée
de produits à sa clientèle. On appelle gamme un ensemble de
produits liés entre eux du fait qu'ils fonctionnent de la même
manière, s'adressent aux mêmes clients, ou sont revendus dans les
mêmes types de points de vente ou zone de prix. Lorsque le produit dont
il faut fixer ou changer le prix fait partir d'une gamme, on doit chercher
l'ensemble des prix relatifs qui maximisera l'ensemble de toute la gamme. Cette
recherche est difficile dans la
110
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
mesure où les produits d'une gamme sont liés
entre eux au niveau de la demande et des coûts, et sont soumis à
des situations concurrentielles différentes105.
1.2.1.3. Objectifs de l'entreprise
La politique de prix de la SABC en zone CEMAC comme nous
l'avons vu s'intègre dans la stratégie d'internationalisation de
celle-ci. L'une des principales contraintes de cette politique est de produire
des objectifs cohérents avec les plans stratégiques de
l'entreprise, réalisables dans le cadre des budgets disponibles,
compatibles avec les forces, les limites et les autres contraintes
économiques des autres fonctions de l`entreprise.
1.2.2. Contraintes externes
Les contraintes externes de la SABC dans le suivi de sa
politique de prix relèvent particulièrement du comportement de la
demande, comportement de la concurrence et de l'état du
marché.
1.2.2.1. Comportement de la demande
La SABC dans l'élaboration de sa politique de prix
doit prendre en compte la loi de l'offre et de la demande,
l'élasticité de la demande, et le pouvoir d'achat des
consommateurs.
1.2.2.1.1. Loi de l'offre et de la demande
L'évaluation de l'offre et la demande des boissons
hygiéniques dans les marchés de la SABC en zone CEMAC, est l'une
des contraintes qui relève une importance particulière en ce qui
concerne l'élaboration de sa politique de prix. En effet, aspect
essentiel de la théorie libérale, la loi de l'offre et de la
demande106 stipule que le marché107 est
régulé par deux comportements précis, celui de l'offreur
et celui du demandeur, qui se déterminent par rapport à un
indicateur, le prix. Le marché de la SABC est régulé par
la flexibilité du prix : quand le prix diminue, la consommation
105 Daniel SOULIE et Henri TEZENAS, « La politique de prix
de la firme multi-produits », revue économique, Paris,
Economica, mai. 1978, P. 494-513.
106 L'offre et la demande désignent respectivement la
quantité de biens ou de services que les acteurs sur un marché
sont prêts à vendre ou à acheter à un prix
donné.
107 Le marché est le lieu où se rencontrent
l'offre et la demande.
111
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
des produits augmente. Au contraire, lorsque le prix
augmente, la consommation diminue ; certains consommateurs se détournent
vers les produits concurrents.
1.2.2.1.2. Elasticité de la demande
L'élasticité de la demande mesure le
degré de sensibilité de la demande d'un bien ou d'un service aux
variations de son prix de vente (cette sensibilité est mesurée
par « l'élasticité-prix ») ou aux variations des
revenus des acheteurs concernés ou intéressés (cette
sensibilité est mesurée par «
l'élasticité-revenu »). La détermination de
l'élasticité de la demande relève trois
intérêts dans l'élaboration de la politique de prix de la
SABC à travers :
? L'évaluation de l'effet d'un changement de prix. En
effet, quand l'élasticité prix est nulle, La demande reste
inchangée quel que soit le prix. Lorsqu'elle est négative, un
changement de prix à la hausse est susceptible de provoquer une
variation à la baisse des volumes de la demande (et inversement).
Lorsqu'elle est positive les augmentations de prix accroissent la demande.
? L'évaluation de la nature des
produits108.
? L'évaluation de la demande des produits de la gamme
par le biais de L'élasticité prix
croisés. Cette dernière est définie comme le
rapport entre le pourcentage de variation de la quantité demandée
d'un bien A et le pourcentage de variation du prix d'un bien B, lorsque les
biens A et B sont des biens dits « de substitution » ou des biens
dits « complémentaires ».
? 108Ernst ENGEL distingue trois
catégories de biens : les biens inférieurs ;
Il s'agit de biens de
mauvaise qualité auxquels les consommateurs
préfèrent substituer de nouveaux biens lorsque leur revenu le
permet dont le coefficient budgétaire diminue quand le revenu augmente
(élasticité-revenu négative), et augmente quand son revenu
baisse. Les biens supérieurs ; se sont des
biens de luxe dont le coefficient budgétaire augmente quand le revenu
augmente (élasticité-revenu strictement supérieure
à 1). Les biens normaux dont le coefficient
budgétaire stagne ou varie peu quand le revenu augmente dans une
proportion inférieure ou égale à 1
(élasticité-revenu comprise entre 0 et 1).
112
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
1.2.2.1.3. Pouvoir d'achat des
consommateurs
C'est la quantité de biens qu'une unité
monétaire ou une somme donnée permet d'acquérir. A
l'échelon d'un pays, le pouvoir d'achat global est égal au revenu
disponible brut. Sur le long terme, il croît au même rythme que le
produit national brut du pays, mesuré en volume.
1.2.2.2. Comportement de la concurrence
Les conditions concurrentielles aident à fixer un prix
optimal situé entre le prix plancher déterminé par les
coûts et le prix plafond déterminé par la demande. Tout
comme sur le marché domestique, très peu d'exportateurs peuvent
se permettre de fixer un prix sur leurs marchés étrangers sans
considérer les politiques de prix de leurs concurrents (actuels et
potentiels) car celles-ci ont un impact sur le volume de ventes qui sera
réalisé par l'exportateur. La tâche de la SABC est
cependant plus complexe car elle doit faire une analyse des pratiques
tarifaires des concurrents directs sur tous les marchés de la zone CEMAC
(Voir Chapitre 3, Section 1). En effet, la SABC doit comparer à ses
propres prix (au niveau du consommateur final) et structure de coûts,
ceux des concurrents directs. Le prix souhaité peut se positionner
à l'intérieur ou à l'extérieur de la fourchette
(soit en-dessous, soit au-dessus des prix des concurrents).
1.2.2.3. Etat du marché
La politique de prix de la SABC en zone CEMAC dépend
des mesures douanières, du dispositif légal et de l'état
des infrastructures.
1.2.2.3.1. Mesures douanières
La CEMAC est une zone de libre échange depuis plus
d'une décennie. Les principales mesures prises par les pays de la
Communauté en matière de réforme du système
douanier visent trois objectifs majeurs à savoir109 :
? La simplification des procédures et du
système douanier pour décourager la contrebande et la fraude, et
se conformer à la réglementation internationale. En zone CEMAC,
le Programme Général des Echanges (PGE) mis en place par la
109CEMAC, 5e Rapport sur
l'évaluation de l'application de la réforme
fiscalo-douanière Décembre, 2002.
113
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
plupart des pays consacre l'aboutissement du processus de
libéralisation engagé depuis 1989. Il prévoit
d'importantes mesures libératoires pour les importations :
l'élimination totale des restrictions quantitatives et la suppression
des licences d'importations. Ainsi et de manière générale,
les pays de la CEMAC n'utilisent plus les restrictions quantitatives comme
moyen de protection de la production locale.
? L'adoption d'un régime douanier commun au sein de la
sous-région et l'élimination des distorsions pour
l'égalité de traitement des entreprises en matière
douanière. Pour marquer la préférence communautaire des
produits industriels de la sous-région par rapport aux produits en
provenance des pays tiers, le nouveau tarif douanier en vigueur en zone CEMAC
comporte le Tarif Extérieur Commun (TEC) qui comporte quatre (4) taux
correspondant à quatre catégories de marchandises. Le
Tarif Extérieur Commun (TEC) comprend un droit de
douane à l'importation et une surtaxe temporaire.
? La facilitation des procédures de
dédouanement. Cette initiative qui vise à réduire les
délais de dédouanement des marchandises à l'import et
à l'export, est progressivement étendue dans les états
membres de la CEMAC. Une autre mesure phare est l'informatisation du
système douanier par l'introduction de SYDONIA qui est désormais
effective dans cinq (5) des six (6) pays de la sous-région.
1.2.2.3.2. Dispositif légal
Globalement, les principes du droit matériel sont bien
posés par la Convention de la CEMAC : interdiction des pratiques
anticoncurrentielles à l'article 23.a et 23.b pour les ententes
illicites et les abus de position dominantes, à l'article 23.c pour les
aides publiques et par extension pour l'encadrement des opérations de
concentration et des monopoles. Des règles sont précisées
comme y invite la dite convention par règlements (cf. dispositif
légal de la CEMAC)110.
1.2.2.3.3. Etat des infrastructures de
transport
L'une des contraintes de la politique de prix de la SABC en zone
CEMAC réside sur l'état des infrastructures de transport de la
sous-région.
110Dispositif institutionnel concurrence de la CEMAC,
2010.
114
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
En ce qui concerne le transport maritime, il est
marqué par une politique de libéralisation. Tous les pays de la
sous-région ne sont pas dotés de ports maritimes. Il faut
prévoir près de $ 4.000 pour le transport d'un conteneur de 20
pieds et $ 6000 pour un de 40 pieds entre l'Asie et l'Afrique centrale ; le
voyage dure en moyenne un mois et demi ou deux mois. Les principaux
transitaires et armateurs du monde sont présents dans la
sous-région notamment les groupes MAERSK, SAFAMARINE, SAGA, etc.
En ce qui concerne le transport aérien, dans la
sous-région, on compte 10 aéroports de classe internationale dont
les infrastructures sont en mesure de recevoir des avions gros porteurs (3 au
Cameroun, 2 au Congo et au Gabon, 1 en République Centrafricaine, au
Tchad et en Guinée Equatoriale).
En ce qui concerne le transport terrestre, il est encore
très peu efficace. Toute fois, à très moyen terme, les
pays de la CEMAC achèveront un projet dont l'impact sera
considérable pour le rapprochement des marchés : celui
d'interconnecter les différentes capitales par un réseau routier
de qualité. Actuellement, le Cameroun est relié par un
réseau routier de qualité aux autres pays.
Au-delà des contraintes rencontrées par la
SABC, la priorisation de la variable « prix » par rapport aux autres
variables fait ressortir les insuffisances de celle-ci.
SECTION 2 : LIMITES DE LA PRIORISATION DE LA VARIABLE
«PRIX » PAR LA SABC ET RECOMMANDATIONS
Dans cette section, nous dégagerons les limites de la
priorisation de la variable « prix » dans la
pénétration des marchés étrangers et dans le
marketing-mix de la SABC pour ensuite formuler certaines recommandations.
2.1. LIMITES DE LA PRIORISATION DE LA VARIABLE «
PRIX » PAR LA SABC
Ces limites peuvent être mises en exergue à
travers les difficultés que rencontrent la SABC dans sa politique de
prix, le poids des autres variables du mix-marketing dans la politique de prix
de la SABC et l'incidence du PGI MOVEX M3.
115
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
2.1.1. Difficultés rencontrées
Les difficultés rencontrées par la SABC sur ses
marchés de la zone CEMAC sont d'ordres internes et externes.
2.1.1.1. Difficultés internes
Les difficultés internes relèvent en
général des problèmes de procédures et de
communications entre le service export et les autres entités de
l'entreprise. Le département marketing de la SABC rencontre souvent
beaucoup de difficultés dans la mise en oeuvre des prévisions de
vente des marchés étrangers en temps opportun dans la mesure
où l'information recueillie par le service export sur les
différents marchés étrangers n'est pas souvent
analysées de façon systématique par ce dernier pour
faciliter la prise de décision.
Par ailleurs, certains problèmes sont
rencontrés au niveau du département de production. Ces
problèmes concernent les ruptures de stock et l'insuffisance de
capacité de production qui entraine le plus souvent l'interruption des
exportations. Ces problèmes sont de nature à engendrer des
interférences dans le suivi de la politique de prix de la SABC.
La direction générale de la SABC est l'organe
suprême qui valide toute initiative de modification en matière de
prix de vente des produits. Cette prérogative légitime a souvent
des répercutions sur la politique de prix export du fait de la lenteur
des procédures administratives lorsqu'il s'agit de résoudre des
problèmes liés aux urgences et à l'absence de
planification des besoins.
D'autres parts, la direction financière rencontre des
problèmes liés à la perte des documents tels que les
factures et les bons de commandes. Cette situation rend parfois difficile le
suivi des relations avec les distributeurs. Il en est de même du choix de
la banque de domiciliation des fournisseurs dans la mesure où, parfois
ce dernier refuse de traiter avec la banque de la SABC.
Les problèmes internes de la SABC sont liés
à la faiblesse de la communication et à la lourdeur des
procédures administratives entre les différentes entités
et le service export. Il n'en est pas de même des difficultés
externes.
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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2.1.1.2. Difficultés externes
Les difficultés externes sont liées aux
problèmes que rencontrés par les responsables du service export
avec les partenaires extérieurs.
La SABC rencontre des problèmes contractuels avec ses
intermédiaires (distributeurs, transporteurs, consignataires, etc.). Les
problèmes rencontrés ici sont liés au non respect des
clauses du contrat marqué par le non respect des règles
d'hygiènes et de sécurités, la non préservation des
intérêts de la SABC et l'insuffisance du service attendu.
Le service export rencontre certaines difficultés avec
les intermédiaires étrangers. Ces difficultés sont
relatives à la communication et au moyen de communication utilisé
; c'est le cas des relations avec les intermédiaires de la Guinée
équatoriale. D'autres difficultés sont liées au manque de
sérieux de certains distributeurs qui transmettent parfois de mauvaises
informations à la SABC. En effet, les distributeurs sont parfois
retissant lorsqu'il s'agit de fournir à l'entreprise les informations
complètes sur certains concurrents ; parfois d'autres surestiment ou
sous-estiment leurs données sur les produits concurrents. Cette
supercherie se trouve souvent mise à découvert par le
résultat des enquêtes.
Nous relevons aussi des problèmes au niveau des
relations avec l'administration des autorités locales. Ces
problèmes tiennent principalement aux tracasseries et à la
lenteur des procédures administratives. Avec les douanes par exemple
nous notons les problèmes de corruption, les erreurs de tarification, et
le manque de suivi des dossiers. Les problèmes précités
sont pratiquement les mêmes avec les autres ministères qui
interviennent dans le processus d'exportation mais ici il faut ajouter les
informations contradictoires et le manque de diligence de certains
responsables.
Au total, le service export de la SABC rencontre plusieurs
difficultés dans le cadre de l'exécution de ses missions. Toute
fois, ces difficultés sont d'une manière ou d'une autre
contournées mais restent toujours présente lors des
opérations d'exportations. Les difficultés sur citées
fragilisent la rentabilité des activités de la SABC dans la
mesure où les performances de la SABC sur ses marchés
étrangers dépendent en partie du succès de sa politique de
prix compte tenu des objectifs qu'elle s'est fixée.
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
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2.1.2. Poids des autres variables du mix-marketing
dans l'atteinte des objectifs de la SABC en zone CEMAC
Les objectifs de rentabilités des activités de
la SABC en zone CEMAC ne peut être réduite au seul apport de la
variable « prix » dans la mesure où, le produit, la
communication et la distribution influencent la politique de prix et la
rentabilité des activités de l'entreprise.
2.1.2.1. Impact du produit
L'environnement physique englobe les aspects climatiques et
météorologiques qui exercent une influence sur les modes de vie,
les habitudes de consommation, les quantités achetées de certains
produits, etc. La SABC doit se soucier de la pénurie des matières
premières (malt, maïs, sucre, houblon) et du coût de
l'énergie dans la mesure où elle doit s'attendre à des
substantielles hausses qu'elle ne pourra pas facilement répercuter. Les
variations de prix influencées par les caractéristiques
particulières des produits alourdissent les coûts par les
coûts supplémentaires causés par les difficultés de
transport et de livraison y compris durée du transport.
2.1.2.2. Impact de la distribution
Le canal de distribution est le moyen permettant de rendre
accessible aux consommateurs final le produit fabriqué. La SABC se
rapproche de son marché cible par des intermédiaires qui peuvent
mieux connaître les attentes des consommateurs et les évolutions
ponctuelles ou générales du marché des produits de
l`entreprise. Dans ce cas précis, le prix sera fonction de la longueur
du circuit de distribution et de la stratégie selon le mode de
distribution choisi (intensive, sélective, exclusive). Les objectifs de
rentabilité de l'entreprise dépendent ici de l'ampleur des marges
requises par les canaux de distribution et des prix spéciaux
pratiqués (promotion, rabais, remise et escompte).
2.1.2.3. Impact de la communication
Afin de comprendre l'impact de la communication au sein de la
SABC, nous devons avoir à l'esprit que cet élément
particulier du marketing mix est utilisé pour pousser les publics cibles
et les clients à acheter les produits de l'entreprise. La communication
établit une relation avec les clients, tout en augmentant la
notoriété de l'entreprise. De
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plus la communication permet à la SABC d'informer le
public et la clientèle des actions entreprises par elle. A la SABC les
budgets de communication sont pris en comptes dans la structure des structures
des coûts de l'entreprise. A cet effet, la rentabilité des
activités de la SABC dans ses marchés cibles passe aussi à
travers la mise en place d'une bonne campagne de communication.
2.1.3. Prise en compte du PGI MOVEX M3
Les prix fixés par la SABC sont liés à
la structure de coûts de l'entreprise ; le contrôle et la
maîtrise des coûts sont des facteurs susceptibles d'assurer une
fixation optimale des prix et de garantir des marges
bénéficiaires satisfaisantes à l'entreprise.
Un PGI est un Progiciel de Gestion Intégré ou
Enterprise Resource Planning (ERP) qui permet de gérer l'ensemble des
processus opérationnels d'une entreprise, en intégrant l'ensemble
des fonctions de cette dernière comme la gestion des ressources
humaines, la gestion comptable, financière, mais aussi la vente, la
distribution l'approvisionnement et le commerce
électronique.
MOVEX M3 (Make, Move, Maintain) qui a été
acquis par la SABC en 2009 est un PGI. C'est une suite intégrée
d'applications collaboratives pour la conception, la gestion et le
contrôle des activités de fabrication, de maintenance et de
distribution. Il améliore l'efficacité des processus de ventes,
de marketing, de logistique, de production, de finances et de ressources
humain. C'est ainsi que la SABC gère avec MOVEX M3 les Brasseries du
Cameroun et les filiales qui sont toutes en réseau. Le large champ
d'application de MOVEX M3 permet ainsi de réduire les coûts et les
risques en favorisant par là même une fixation optimale des prix.
Le PGI MOVEX M3 montre que l'atteinte des objectifs de la SABC nécessite
une vision d'ensemble qui intègre l'ensemble des variables du
mix-marketing et des fonctions de l'entreprise.
Nous notons dans l'ensemble que les activités de la
SABC dans la zone CEMAC sont rentables. Toute fois, cette dernière
rencontre beaucoup de difficulté pour maintenir sa part de marché
dans cette zone. Dans la sous-section suivante, nous nous proposons de formuler
certaines recommandations à la SABC dans le suivi de sa politique de
prix à l'international en vue d'atteindre les objectifs qu'elle s'est
fixée.
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
2.2. RECOMMANDATIONS
La finalité de toute étude est de proposer des
solutions à un problème posé. Nous pensons que, la
formation du personnel aux techniques du commerce international, la bonne
maîtrise de la structure de coût, la fixation des prix, ainsi que
d'autres recommandations d'ordres stratégiques et tactiques permettrons
à la SABC d'atteindre de manière optimale, les objectifs de
rentabilité de ses activités en zone CEMAC.
2.1.4. Formation du personnel aux techniques du
commerce international
Les activités que la SABC mène à
l'étranger en générale et dans la zone CEMAC en
particulier, lui nécessite de disposer d'un personnel compétent
préalablement formés aux techniques d'achats et de ventes
à l'international. Cette formation se doit d'être continue compte
tenu des modifications constantes du contexte international. Nous avons
constaté au cours de notre étude que cela n'était
malheureusement pas toujours le cas.
La SABC doit envisager une formation qui couvre tous les
domaines du commerce international et doit s'adresser au personnel qui
intervient directement ou même indirectement dans les activités
à l'étranger. Cette formation pourra éventuellement se
faire sur le terrain par des missions d'apprentissages ou encore, à
travers des séminaires de formation et de recyclage.
En plus de cette formation, la SABC doit mettre à la
disposition de son personnel une documentation pertinente, actualisée,
disponible et suffisante qui permettra à son personnel d'être
toujours informés sur les dernières évolutions, les
nouvelles technologies et techniques du commerce international. En outre, cela
permettra au personnel d'avoir un comportement conséquent en la
matière, étant entendu qu'il disposera de l'information et des
arguments permettant de mieux orienter leurs décisions.
2.1.5. Avoir une bonne maîtrise de la structure
des coûts
La fixation des prix des produits de la SABC à
l'étranger est basée sur la méthode du coût complet.
A cet effet, la SABC doit avoir une très bonne maîtrise de la
structure de coût de ses activités à l'étranger par
la pratique d'une autocritique, qui lui permettra
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
d'en tirer des conclusions pertinentes. Par exemple,
l'acquisition d'un équipement doit se faire en prévoyant tous les
aspects essentiels de la maintenance, ou encore, la SABC doit être
à mesure d'évaluer le coût de la production d'un bulletin
de paye ou d'une écriture comptable. Il est donc nécessaire que
la SABC prête une attention sérieuse à toutes
décisions susceptibles d'engager des coûts
supplémentaires.
Dans les grandes entreprises comme la SABC, il est souvent
assez difficile pour la direction générale d'avoir une vision
précise du niveau des dépenses allouées au système
d'information. Les coûts liés au système d'information sont
censés être maitrisés par la Direction des Systèmes
d'Information (DSI). Mais certains coûts sont souvent pris en charge
directement par les départements métier. C'est cette partie qui
échappe à la DSI et qui, la plupart du temps ne fait l'objet
d'aucune traçabilité. La SABC a mis en place en 2009 une
comptabilité industrielle à travers le Progiciel de Gestion
Intégré MOVEX M3 pour gérer ces coûts. Mais la
diffusion de cet outil vers tous les démembrements opérationnels
de l'entreprise à l'étranger n'est pas encore effective.
Comme solution, nous proposons à la SABC de
procéder à des démarches d'audit interne ou externe. Une
autre voie serait de décider que toutes les dépenses de
l'entreprise passent par la DSI, et de mettre en oeuvre les contrôles
pour garantir l'application de cette procédure. Du côté de
la DSI, nous recommandons de mettre en place une comptabilité analytique
pour lui permettre de cerner précisément les coûts
unitaires. Nous pensons qu'en optimisant la maîtrise de ses coûts,
la SABC pourra avoir une bonne marge de manoeuvre sur sa politique tarifaire
à l'étranger.
2.1.6. Fixation des prix
Les prix pratiqués par SABC sur ses
marchés de la zone CEMAC doivent demeurer toujours attractifs pour
qu'elle puisse conserver sa clientèle. La SABC doit veiller sur
l'évolution des prix pratiqués par la concurrence ;
c'est-à-dire mener une veille concurrentielle surtout en matière
de prix. Ici il faut qu'elle tienne compte du prix psychologique
qui sera le prix le plus acceptable pour sa clientèle dans la
mesure où il tient compte de la quantité d'argent qu'un client
est disposé à dépenser pour l'achat d'un bien. La SABC
doit aussi essayer d'anticiper sur le cours de ses inputs (maïs,
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
malt, sucre, énergie, houblons, etc.) afin de mieux
contrôler les éventuelles répercutions sur le prix de ses
produits.
2.1.7. Autres recommandations
L'analyse des résultats de cette étude nous
amène à proposer des recommandations capables de conforter la
notoriété et l'image de la SABC et celles de ses produits
à l'étranger. Elles sont essentiellement d'ordre
stratégique et tactique.
2.1.7.1. Recommandations stratégiques
Spécialisée dans la production et la
commercialisation des boissons hygiéniques et évoluant ainsi dans
un secteur fortement concurrentiel, la SABC devrait accroitre sa
notoriété en se faisant bien connaître elle-même et
en faisant connaître ses différents produits.
Au niveau de la communication, elle doit mettre en place et
à exécution une politique de communication bien définie.
De ce fait, le Département doit être doté d'un budget de
communication conséquent, qui lui permet de renforcer la
notoriété de la SABC et de ses produits dans la zone CEMAC.
En outre, elle doit mettre en place et assurer une
maintenance préventive et corrective des usines dans le stricte respect
des normes international afin de pouvoir bénéficier d'une autre
certification international.
De même, elle doit disposer d'une capacité de
production suffisante pour une couverture totale du marché CEMAC, tout
en respectant les normes de fabrication pour une production de qualité.
Et aussi, elle doit veiller à mettre en oeuvre un processus continu
d'amélioration de tout vecteur de son image à l'étranger
(mécénat, sponsoring, oeuvre caritatives, marketing
sociétal, etc.).
2.1.7.2. Recommandations tactiques
Nos recommandations tactiques reposent sur certains
éléments du mix de la communication à savoir : la
publicité, la promotion des ventes et les relations publiques.
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
? La publicité
La publicité constitue un mode de communication
très public qui confère une légitimité au produit.
Elle assure à l'entreprise une puissante couverture de son
marché. De ce fait, la SABC doit prendre la mesure de son
efficacité, mais également de ses limites et opter pour une
campagne de publicité massive qui lui permettra et facilitera la
construction d'une bonne image et le développement de sa
notoriété.
? La promotion des ventes
La promotion des ventes est tout stimulant à court
terme destiné à encourager l'achat d'un produit ou d'un service.
Pour être toujours en contact avec ses clients et être en
permanence dans leur esprit, la SABC devra multiplier les campagnes de
promotion des ventes pour mieux faire connaître ses différents
produits, stimuler la demande et accroître la fidélisation des
consommateurs.
? Les relations publiques
Les relations publiques peuvent être définies
comme toute action (évènement, manifestation) ayant pour but
d'améliorer l'image d'un produit ou d'une entreprise. Pour entretenir de
bons rapports et afficher une bonne image, la SABC devra veiller à la
création d'un climat favorable en son sein et d'un climat de confiance
entre elle et ses partenaires (grand public, groupes de pression,
autorités locales, distributeurs, etc.).
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Chapitre 4 : Evaluation de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC.
En définitive, ce chapitre nous a permis de savoir si
la politique de prix de la SABC dans la zone CEMAC lui permet d'atteindre les
objectifs qu'elle s'est fixé dans cette zone, tout en faisant ressortir
les principale contraintes dont-elle fait face. Il ressort à travers
l'évaluation de la politique de prix de la SABC en zone CEMAC que de
cette dernière ne lui permet pas à elle seule d'atteindre les
objectifs de rentabilités de ses activités qu'elle s'est
fixé dans cette zone. Toutes fois, l'objectif de se maintenir sur le
marché CEMAC bien qu'il soit atteint n'est pas encore acquis. En effet,
la proportion des ventes de la SABC sur le marché CEMAC de 2004 à
2010 n'a cessé de baisser de manière régulière dans
cette période. Ce chapitre révèle aussi que, la SABC fait
face à de nombreuses contraintes d'ordres internes (structure des
coûts, gamme de produits, objectifs de profitabilités) et d'ordres
externes (comportement de la demande, comportement de la concurrence,
état du marché) dans le suivi de sa politique de prix à
l'étranger. Par ailleurs, nous avons fait ressortir les limites de la
priorisation de la variable prix par rapport aux autres variables du mix
marketing dans le cas de la pénétration d'un marché
étranger en montrant que, les objectifs de l'entreprise sur ses
marchés étrangers ne peuvent pas uniquement être atteint en
se focalisant sur la variable « prix », mais en intégrant
toutes autres variables. Pour se faires, nous avons élaboré
plusieurs recommandations qui, nous l'espérons aiderons la SABC à
optimiser sa politique de prix sur les marchés de la zone CEMAC afin
d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixé pour cette zone.
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Conclusion de la deuxième partie
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
La politique de prix à l'international de la SABC en
zone CEMAC par rapport aux objectifs qu'elle s'est fixé dans cette zone
nous a permis d'une part, de voir comment la SABC formule sa politique de prix
. En effet, il ressort ici que, le portefeuille de produits de la SABC dans un
système concurrentiel influence les stratégies de prix. De plus
les stratégies de prix tiennent compte des éventuelles
réactions des concurrents dans le cadre d'une baisse ou d'une hausse de
prix. En outre, nous nous sommes intéressés à la
formulation de la politique de prix de la SABC en zone CEMAC. Il ressort de
là que, la SABC pratique une stratégie de gamme de prix dans
chacun de ses marchés. Toute fois, lorsque nous considérons
l'ensemble du marché CEMAC, elle applique une stratégie
d'innovation géocentrique. Concernant la fixation des prix, la SABC
utilise la méthode du coût complet qui prend en compte la
concurrence, les consommateurs et un ensemble d'aspects micro et macro
environnementaux de ses marchés étrangers. De plus, nous avons
relevé ici que, le comportement d'achat des consommateurs de la zone
CEMAC dépend principalement de leurs caractéristiques
individuelles et des caractéristiques socioculturelles.
D'autres parts, l'évaluation de la politique de prix
de la SABC sur le marché CEMAC par rapport à ses objectifs, fait
ressortir une analyse des menaces, opportunités, faiblesses et forces de
la SABC en zone CEMAC. L'étude de l'impact de la politique de prix sur
les résultats et la compétitivité de la SABC montre que la
politique de prix de celle-ci a elle seule ne lui permet d'atteindre les
objectifs qu'elle s'est fixé dans la zone CEMAC à savoir, ceux de
rentabiliser ses activités tout en renforçant sa présence.
En effet, la SABC fait face à des contraintes internes telles que, la
structure de ses coûts, ses gammes de produits, et ses objectifs. Les
contraintes externes quant à elles concernent, les comportements de la
demande et de la concurrence, ainsi que l'état du marché. Nous
avons fait par la suite ressortir les limites de la priorisation de la variable
prix par rapport aux autres variables du mix marketing en montrant que,
au-delà du rôle stratégique que joue la variable «
prix », l'atteinte des objectifs de la SABC nécessite une vision
d'ensemble qui intègre l'ensemble des variables du mix-marketing et de
toutes les fonctions de l'entreprise. Nous avons par la suite formulé
plusieurs recommandations qui mettent l'accent sur la formation du personnel de
la
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Conclusion de la deuxième partie
SABC aux techniques du commerce international, et, sur la
nécessité de la maîtrise totale de la structure des
coûts et de la fixation des prix en insistant aussi, sur
l'intensification de la communication à travers des recommandations
d'ordres tactiques et stratégiques pour une atteinte optimale des
objectifs de la SABC en zone CEMAC.
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Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
Les études théoriques et la pratique de la
politique de prix à l'international montrent que la variable prix doit
être placée au centre des préoccupations des entreprises
qui désirent poursuivre leurs activités dans les marchés
étrangers. Le mémoire étant une réflexion sur un
sujet précis et actuel qui doit répondre à une
difficulté que rencontrent les praticiens dans leur entreprise, il a
été jugé nécessaire pour nous de porter notre choix
sur le thème « La politique de prix de la SABC à
l'international : Le cas de la zone CEMAC ». Cette étude a pour
principal objectif de comprendre et d'analyser la stratégie
d'internationalisation et les éléments qui influencent la
politique de prix de la SABC à l'international notamment dans la zone
CEMAC. Et pour objectif secondaire, de comprendre la gestion du portefeuille
des produits et la politique des prix dans un système concurrentiel
ainsi que, de comprendre le comportement d'achat des consommateurs de la zone
CEMAC à l'égard des prix, tout en apportant notre modeste
contribution à travers quelques recommandations. Pour bien
appréhender ce thème d'importance capitale, les moyens
d'investigation comme la recherche documentaire et les entretiens ont
été utilisés. La recherche documentaire, qui nous a permis
d'élargir le champ de compréhension sur la question, a
été réalisée à partir des sources internes
et externes à l'entreprise. Le recours à un guide d'entretien
nous a permis de recueillir les informations nécessaires et
indispensables à notre étude.
Nous avons commencé cette recherche par une
introduction générale dans laquelle nous avons
énoncé nos préoccupations (problématique). Notre
préoccupation centrale était celle de savoir si la politique de
prix de la SABC permet à cette entreprise d'atteindre les objectifs
qu'elle s'est fixé dans la zone CEMAC, et quelles sont les principales
contraintes de cette politique? Les questions spécifiques auxquelles
nous avons essayé de répondre tout au long des
développements qui précédent sont les suivantes :
? Qu'elle est la stratégie d'internationalisation de la
SABC ?
? Comment la SABC gère-t-elle son portefeuille de
produits et formule en conséquence sa politique de prix en zone CEMAC
dans un système concurrentiel ? ? Quels sont les comportements d'achat
des consommateurs à l'égard de ces prix ?
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Conclusion générale
? La focalisation sur la politique de prix ne
constitue-t-elle pas une faiblesse à la stratégie de
pénétration des marchés de la zone CEMAC et à la
démarche marketing générale de la SABC ?
Les résultats issus de notre étude confirment
totalement ou non les hypothèses que nous avons formulées.
L'hypothèse n°1 confirme que la stratégie
d'internationalisation de la SABC est l'exportation contrôlée
c'est-à-dire, celle qui repose sur les modes de présence à
l'étranger qui favorisent la maitrise de la commercialisation.
L'hypothèse n°2 confirme que, le portefeuille de
produits et les comportements d'achat des consommateurs de la zone CEMAC
influencent la politique de prix de la SABC dans un système
concurrentiel.
L'hypothèse n°3 confirme que, les principales
contraintes de la politique de prix de la SABC en zone CEMAC dépendent
de ses objectifs, de la structure de ses coûts, de sa gamme de produits,
du comportement de la demande, du comportement de ses concurrents et de
l'état du marché de la zone.
L'hypothèse n°4 confirme que, la priorisation de
la variables « prix » dans la stratégie de
pénétration des marchés de la zone CEMAC comporte des
limites.
Cela nous conduit à apporter des réserves par
rapport à l'hypothèse générale que nous nous sommes
faites dès le départ en disant que, la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC pris individuellement ne lui permet pas d'atteindre les
objectifs qu'elle s'est fixé dans cette zone. L'atteinte des objectifs
de la SABC en zone CEMAC nécessite une vision d'ensemble qui
intègre l'ensemble des variables du mix-marketing et des fonctions de
l'entreprise.
A la lumière de ce qui précède et pour
une gestion efficace et efficiente de sa politique de prix à
l'international et, pour l'atteinte des objectifs qu'elle s'est fixé
dans la zone CEMAC, la SABC devrait prendre en compte et mettre en oeuvre les
recommandations suivantes:
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Conclusion générale
? Former de manière permanente son personnel aux
techniques du commerce international.
? Avoir une bonne maîtrise de sa structure de
coûts
? Fixer ses prix en tenant compte du prix psychologique tout
en anticipant sur l'évolution des prix de ses inputs (maïs, malt,
sucre, énergie, houblons, etc.) afin de mieux contrôler les
éventuelles répercutions sur le prix de ses produits.
? Renforcer sa politique de communication afin de conforter
la notoriété de l'entreprise et celle de ses produits à
l'étranger.
Toute oeuvre humaine est perfectible. Cet adage
célèbre ne nous échappe pas. Notre modeste travail
contiendrait certainement des lacunes et omissions inhérentes à
la nature humaine. Que nos lecteurs ne nous en tiennent pas rigueur. En
espérant que nos travaux contribueront à l'approfondissement des
recherches sur la politique de prix en milieu international, nous
espérons que les aspects non abordés ou partiellement
abordés dans cette étude pourront ultérieurement faire
l'objet d'approfondissement.
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Table des matières
TABLE DES MATIERES
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
AVANT- PROPOS III
LISTE DES ABREVIATION IV
LISTE DES TABLEAUX VI
LISTE DES FIGURES VII
LISTE DES ANNEXES VIII
RESUME IX
ABSTRACT X
SOMMAIRE XI
INTRODUCTION GENERALE 1 PREMIERE PARTIE :
APERCU DE LA POLITIQUE DE PRIX DANS LA STRATEGIE
D'INTERNATIONALISATIONS DES ENTREPRISES ET
STRATEGIE
D'INTERNATIONALISATION DE LA SABC 10
CHAPITRE 1 : LE PRIX DANS LA STRATEGIE
D'INTERNATIONALISATION DES
ENTREPRISES 12
SECTION 1 : RAISONS DE L'INTERNATIONALISATION ET
CHOIX STRATEGIQUES DES
ENTREPRISES 13
1.1. FACTEURS DE L'INTERNATIONALISATION 13
1.1.1. Facteurs commerciaux 13
1.1.1.1. Etroitesse des marchés 13
1.1.1.2. Spécialisation de l'entreprise 14
1.1.1.3. Régulation des ventes de l'entreprise 14
1.1.1.4. Cycle de vie international du produit 14
1.1.2. Facteurs industriels 15
1.1.2.1. Recherche d'économie d'échelle 16
1.1.2.2. Abaissement des coûts de production 16
1.1.2.3. Facteurs d'environnement 16
1.1.3. Facteurs d'opportunité 16
1.1.3.1. Demandes spontanées 17
1.1.3.2. Production excédentaire 17
1.1.3.3. Motivation du dirigeant 17
1.2. CHOIX STRATEGIQUES A L'INTERNATIONAL 18
1.2.1. Planification stratégique 18
1.2.1.1. Choix du Domaine d'Activité Stratégique
(DAS) 18
1.2.1.2. Allocation des ressources 19
1.2.1.3. Planification des activités 20
1.2.2. Choix des marchés 21
1.2.2.1. Problèmes liés au choix des
marchés 21
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Yaoundé II.
Table des matières
1.2.2.2. Evaluation des différents marchés 21
1.2.2.3. Choix de l'option stratégique 22
1.2.2.4. Stratégie de standardisation 22
1.2.2.5. Stratégie d'adaptation 23
1.2.2.6. Stratégie de standardisation adaptée
23
1.2.3. Choix du mode de présence à
l'international 23
1.2.3.1. Vente avec maîtrise de la commercialisation 23
1.2.3.2. Vente en coopération 25
1.2.3.3. Vente par intermédiaires 26
1.2.4. Définition du mix-marketing à
l'international 26
1.2.4.1. Produit 26
1.2.4.2. Communication 27
1.2.4.3. Distribution 27
1.2.4.4. Prix. 27
SECTION 2 : POLITIQUE DE PRIX DES ENTREPRISES A
L'INTERNATIONAL 28
2.1. OBJECTIFS ET DETERMINANTS DE LA POLITIQUE DE PRIX A
L'INTERNATIONAL 28
2.1.1. Objectifs de la politique de prix à
l'international 28
2.1.1.1. Objectif de maximisation du profit 28
2.1.1.2. Objectif de survie 29
2.1.1.3. Objectif d'écrémage 29
2.1.1.4. Objectif de maximisation de la part de marché
29
2.1.1.5. Objectif de la recherche d'image 29
2.1.2. Les déterminants de la politique de prix
à l'international 30
2.1.2.1. Facteurs de fixation spatiale de prix 30
2.1.2.2. Commerce parallèle 31
2.1.2.3. Situation concurrentielle et incidence du mode de
présence 31
2.1.2.4. Choix de la monnaie et coordination internationale des
prix 32
2.1.2.5. Comportement des consommateurs du pays cible 34
2.1.2.6. Le contrôle des prix par les autorités
nationales 34
2.2. LA FIXATION DES PRIX A L'ETRANGER : METHODE ET DEMARCHE
35
2.2.1. Stratégies de la politique de prix à
l'international 35
2.2.1.1. Stratégie de standardisation ethnocentrique
35
2.2.1.2. Stratégie d'adaptation polycentrique 36
2.2.1.3. Stratégie d'innovation géocentrique 36
2.2.2. Méthode du coût complet 36
2.2.2.1. Approche par le coût historique comptable 37
2.2.2.2. Approche par le prix de revient 37
2.2.3. Approche par la demande 38
2.2.3.1. Les coefficients d'élasticité 38
2.2.3.2. Le prix d'acceptabilité 38
2.2.4. Approche par la concurrence 39
2.2.4.1. Le monopole 39
2.2.4.2. L'oligopole 40
2.2.4.3. La concurrence pure et parfaite 41
2.2.4.4. La concurrence imparfaite. 42
2.2.5. Méthodes de fixation par la valeur 42
2.2.5.1. Les sommes constantes 43
2.2.5.2. Les attributs 43
2.2.5.3. Les plans d'expérience 43
131
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Table des matières
CHAPITRE 2 :STRATEGIE D'INTERNATIONALISATION DE LA
SABC EN ZONE CEMAC 45
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA SABC 45
1.1. LA SABC ET SES PRODUITS 45
1.1.1. Historique et statut juridique 45
1.1.1.1. Historique 45
1.1.1.2. Statut juridique 47
1.1.2. Répartition du capital social entre
actionnaires 49
1.1.3. Les produits de la SABC 49
1.1.3.1. Bières 49
1.1.3.2. Boissons gazeuses 50
1.1.3.3. Eaux minérales et Alcools-Mix 50
1.1.4. Objectif de la SABC 51
1.2. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE ET ENVIRONNEMENT EXTERNE DE LA
SABC 51
1.2.1. Structure organisationnelle de la SABC 51
1.2.1.1. Organigramme simplifié de la technostructure
fonctionnelle 52
1.2.1.2. Responsabilités et tâches
assignées aux différentes directions 54
1.2.1.3. Politique socio-économique de la SABC 55
1.2.2. Environnement externe 55
1.2.2.1. Environnement technologique 56
1.2.2.2. Environnement institutionnel 56
1.2.2.3. Environnement démographique 56
1.2.2.4. Environnement culturel 56
1.2.2.5. Environnement concurrentiel 57
SECTION 2 : INTERNATIONALISATION DE LA SABC EN ZONE
CEMAC 57
2.1. FONDEMENTS DE L'INTERNATIONALISATION DE LA SABC 57
2.1.1. Raisons liées aux actifs stratégiques
57
2.1.1.1. Savoir-faire 58
2.1.1.2. Compétences distinctives 58
2.1.1.3. Moyens financiers 59
2.1.2. Raisons liées au marché national
59
2.1.2.1. Faiblesse du marché national 59
2.1.2.2. Conjoncture économique 60
2.1.3. Raison liées aux marchés
étrangers 60
2.1.3.1. Ouverture des marchés 60
2.1.3.2. Intégration sous régionale 61
2.2. DEMARCHE STRATEGIQUE DE LA SABC EN ZONE CEMAC 63
2.2.1. Planification stratégique et choix du
marchés CEMAC 63
2.2.2. Modes de Présence 64
2.2.2.1. Agents commissionnés 64
2.2.2.2. Représentants salariés 64
2.2.2.3. Filiale commerciales de distribution 65
2.2.2.4. Filiale de production 65
2.2.3. Option stratégique et positionnement
adopté 66
132
CONLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 68
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Table des matières
DEUXIEME PARTIE : POLITIQUE DE PRIX A
L'INTERNATIONAL DE LA SABC DANS LA
ZONE CEMAC ET OBJECTIFS DE L'ENTREPRISE 69
CHAPITRE 3 : POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC DANS
LA ZONE CEMAC 71
SECTION 1 : PORTEFEUILLE DE PRODUITS ET POLITIQUE DE PRIX DE LA
SABC EN ZONE CEMAC
72
1.1. POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC ET CONCURRENCE EN ZONE CEMAC
72
1.1.1. Portefeuille d'activités et politique de prix
de la SABC 72
1.1.2. La politique de prix de la SABC dans un
système concurrentiel 77
1.1.3. Déterminants de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC 78
1.1.3.1. Incidence du mode de présence 78
1.1.3.2. Action des autorités locales 78
1.1.3.3. Autres variables influençant la fixation des
prix 79
1.1.4. Comportement de la concurrence 80
1.1.4.1. Hausse de prix 80
1.1.4.2. Baisse de prix 80
1.1.4.3. Réaction des concurrents 81
1.1.4.4. Réaction de l'entreprise face à la
concurrence 82
1.1.5. Diagnostic et défis à relever
83
1.2. OBJECTIFS DE LA SABC ET POLITIQUE DE PRIX EN ZONE CEMAC
85
1.2.1. Objectifs de rentabilité des activités
85
1.2.2. Place de la politique de prix dans l'organisation
globale de la SABC 86
1.2.3. Principaux acteurs de la politique de prix de la
SABC en zone CEMAC 87
1.2.3.1. Le Comité Export 87
1.2.3.2. La Direction Marketing 87
1.2.3.3. La Direction Technique 87
1.2.3.4. Le Contrôle de Gestion et du Budget 88
1.2.3.5. Le Président Directeur Général
88
1.2.3.6. La Direction Financière 88
1.2.4. Stratégie de prix de la SABC en zone CEMAC
88
1.2.5. Méthodes utilisées pour la fixation
des prix à l'étranger 89
1.2.6. Politique prix de la SABC au Gabon et en
Guinée équatoriale 90
1.2.6.1. Cas du Gabon 90
1.2.6.2. Cas de la Guinée équatoriale 91
SECTION 2 : POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC ET
COMPORTEMENTS DES
CONSOMMATEURS 92
2.1. PRINCIPAUX INDICATEURS DU COMPORTEMENT D'ACHAT EN ZONE
CEMAC 93
2.1.1. Caractéristiques des ménages
93
2.1.1.1. Elasticité du PNB 93
2.1.1.2. Ecart de consommation 94
2.1.1.3. Conditions de vie 95
2.1.2. Caractéristiques socioculturelles 95
2.1.2.1. Caractéristiques ethniques 95
2.1.2.2. Caractéristiques religieuses 96
2.1.3. Pouvoir d'achat 97 2.2. VARIABLES
EXPLICATIVES DU COMPORTEMENT D'ACHAT ET ATTITUDE DES
CONSOMMATEURS DE LA SABC A L'EGARD DES PRIX 98
2.2.1. Variables explicative individuelles 98
2.2.1.1. L'âge et le cycle de vie 98
2.2.1.2. La profession et la position économique 99
2.2.1.3. La personnalité 99
133
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Table des matières
2.2.2. Variables explicatives socioculturelles 99
2.2.2.1. La culture 99
2.2.2.2. La classe sociale 99
2.2.3. Attitude des consommateurs à l'égard
des prix 100
CHAPITRE 4 : EVALUATION DE LA POLITIQUE DE PRIX DE LA
SABC EN ZONE CEMAC
102
SECTION 1 : EVALUATION DE LA POLITIQUE DE PRIX DE LA
SABC ET PRINCIPALES
CONTRAINTES EN ZONE CEMAC 103
1.1. EVALUATION DE LA POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC EN ZONE CEMAC
103
1.1.1. Matrice MOFF de la SABC en zone CEMAC 103
1.1.2. Impact de la politique de prix de la SABC sur ses
résultats 105
1.1.3. Impact de la politique de prix de la SABC sur sa
compétitivité 108
1.2. PRINCIPALES CONTRAINTES DE LA POLITIQUE DE PRIX DE LA SABC
EN ZONE CEMAC 109
1.2.1. Contraintes internes 109
1.2.1.1. Structure des coûts 109
1.2.1.2. Gamme de produits 110
1.2.1.3. Objectifs de l'entreprise 111
1.2.2. Contraintes externes 111
1.2.2.1. Comportement de la demande 111
1.2.2.1.1. Loi de l'offre et de la demande 111
1.2.2.1.2. Elasticité de la demande 112
1.2.2.1.3. Pouvoir d'achat des consommateurs 113
1.2.2.2. Comportement de la concurrence 113
1.2.2.3. Etat du marché 113
1.2.2.3.1. Mesures douanières 113
1.2.2.3.2. Dispositif légal 114
1.2.2.3.3. Etat des infrastructures de transport 114
SECTION 2 : LIMITES DE LA PRIORISATION DE LA VARIABLE
«PRIX » PAR LA SABC ET
RECOMMANDATIONS 115
2.1. LIMITES DE LA PRIORISATION DE LA VARIABLE « PRIX
» PAR LA SABC 115
2.1.1. Difficultés rencontrées 116
2.1.1.1. Difficultés internes 116
2.1.1.2. Difficultés externes 117
2.1.2. Poids des autres variables du mix-marketing dans
l'atteinte des objectifs de la SABC en zone CEMAC 118
2.1.2.1. Impact du produit 118
2.1.2.2. Impact de la distribution 118
2.1.2.3. Impact de la communication 118
2.1.3. Prise en compte du PGI MOVEX M3 119
2.2. RECOMMANDATIONS 120
2.1.4. Formation du personnel aux techniques du commerce
international 120
2.1.5. Avoir une bonne maîtrise de la structure des
coûts 120
2.1.6. Fixation des prix 121
2.1.7. Autres recommandations 122
2.1.7.1. Recommandations stratégiques 122
2.1.7.2. Recommandations tactiques 122
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
125
134
CONCLUSION GENERALE 127
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Table des matières
TABLE DES MATIERES 130
BIBLIOGRAPHIE 136
ANNEXES 142
135
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
A. Ouvrages généraux
· ADAM SMITH, Nature and causes on the wealth of
nations, London, London edition, 1776.
· ANSOFF Igor, Stratégie du
développement de l'entreprise, Paris, Homme et technique, 1976.
· Boston Consulting Group, Les mécanismes
fondamentaux de la compétitivité, Paris, Homme et technique,
1980.
· DEREK Abell, Defining the Business. The Starting
point of Strategic Planning, Englewood Cliffs, Prentice Hall, 1980.
· DESMET Pierre et ZOLLINGER Monique, De l'analyse
conceptuelle aux méthodes de fixation des prix, Paris, Economica,
1997.
· DETRIE et RAMANANTSOA, Stratégie de
l'entreprise et diversification, Paris, Nathan, 1983.
· MINTZBERG Henry, Grandeur et décadence de la
planification stratégique, Paris, Dunod, 2004.
· PORTER Michael, The competitive advantage of
nations, London, 1990.
· RICARDO David, The principles of Political Economy
and Taxation, London, Albemarle-street, 1817.
B. Ouvrages sur le marketing
· ADRIAENSENS Bernhard, Marketing International,
Bruxelles, Solvay Brussels School of Economics and Management, 2009.
· AUDIGIER Guy, Marketing et actions
commerciales, 5e édition, Paris, Gualino, 2007.
· CROUE Charles, Marketing international,
4e édition, Bruxelles, De Boeck Université, 2003.
· DEPPE Alain, Marketing international,
université de Picardie, 2010.
136
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Bibliographie
· DUCREUX Jean Marie et MARCHAND-TONEL Maurice,
Stratégie : Les clés du succès concurrentiel,
Paris, Editions d'organisation, 2004.
· KEEGAN Warren et DE LEERSNYDE Jean-Marc, Marketing
sans frontière, Paris, inter Éditions, 1994.
· KOTLER Philip et DUBOIS Bernard Marketing
management, 10e édition, Paris, Publi-union
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· KOTLER Philip et DUBOIS Bernard, Marketing
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Education, 2009.
· PETROF John, Comportement du consommateur et
Marketing, Sainte-Foy, Les presses de l'université de Laval,
1993.
· RONING Blach Le profil du consommateur -Edition
HRNLTEE, Montréal,1977.
· VANDERCAMMEN Marc, Marketing : L'essentiel pour
comprendre, décider, agir, 2e édition, édition De
Boeck Université, Bruxelles, 2006.
C. Ouvrages sur l'exportation, l'internationalisation et
la pénétration
des marchés étrangers
· BORSSV Patrick, Le choix des canaux de vente
à l'étranger, Paris, éditions hommes et
techniques, 1975.
· ELIANE KARSAKLIAN, Internationalisation des
entreprises : Démarche et stratégies pour vendre sur les
marchés étrangers, Paris, Dunod, 2009.
· HILDINGSSON, WOLF, et VAN DER HONING,
Standardisation vs. Adaptation - International Marketing in Service Firms,
Norderstedt Germany, Grin Verlag, 2011.
· JOFFRE Patrick, Comprendre la mondialisation de
l'entreprise, Economica, Paris, 1994.
· KOMBOU Lucien, L'impact de la mondialisation des
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camerounaises, Edition Saagraph et Friedrich Ebert Stiftung, Yaoundé
1998.
· LAGHZAOUI, L'internationalisation des PME : pour
une relecture en termes de ressources et compétences, Fribourg,
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· LE PAN DE LIGNY, Exportation : aspect
commercial, Paris, Dunod, 1979.
· MUCCHIELLI Jean-Louis, Les firmes multinationales :
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· SURBAN, Réussir à l'exportation,
Paris, Dunod, 1990.
137
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Bibliographie
D. Ouvrages sur la politique de prix
· FALLOUL MOULAY EL MEHDI, La politique de prix : un
outil clé du marketing management, Paris, Dunod, 2006.
· HERMAN Simon et J.DOLAN Robert, La stratégie
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· HOLDEN et NAGLE, The Strategy and Tactics of
Pricing, 3e edition, Engle-wood cliffs, Prentice-Hall, 1995.
E. Ouvrage sur l'analyse du comportement des
consommateurs
· ADAM, les réactions du consommateur devant le
prix, Paris, Sedes, 1958.
· STOETZEL, Le prix comme limite, dans la psychologie
économique, Paris, Editions Raynaud, 1954.
II. ARTICLES DES JOURNAUX, REVUES ET AUTRES
MAGAZINES
SPECIALISES
A. Généraux
· BENNETT et WILKINSON, « Price-Quantity
Relationships and price elasticity Under in-Stone Experimentation»,
Journal of Business Research, Boston, Kluwer, Janvier 1974.
· BOIRAL Olivier et JOLLY Dominique, «
Stratégie, compétitivité et écologie »,
Revue française de gestion, Paris, Août 1992.
· SAMUELSON et STOLPER, «Protection and Real Wage
», Review of economies studies, Vol.9, 1941.
· TOUNA MAMA, « L'Economie
Camerounaise : un nouveau départ », Journal Repères,
Yaoundé, N° 028 du 27 juin 2007.
B. Sur le marketing
· LEGOHEREL Patrick et POUTIER Elisabeth, «
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Paris, Dunod, Mars 2011, P.55-57.
· LEVITT Theodore, « Le Marketing à courte
vue », Encyclopédie du Marketing, Paris, Edition technique,
Vol.0, 1975.
138
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
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Bibliographie
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139
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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II Soa CAMEROUN - Master II en Economie des Transports, 2008.
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140
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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· RAMADAN, M, Internationalisation des PME dans un
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pour l'Afrique, Bureau Afrique Centrale.
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de Commerce International de paris, 2010.
IV. SITES WEB
· http: //
www.statistics-cameroon.cm
·
http://www.dissertationgratuite.com
·
http://www.leconomiste.com
·
http://www.mémoireonline.com
·
http://www.u-picardie.fr
·
141
http://www.wikipedia.org
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à
YOMBO. Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC).
Université de Yaoundé II.
Annexes
ANNEXES
ANNEXE 1: TABLEAU DES MARQUES, TERRITOIRE ET
SLOGANS DES PRODUITS DE LA SABC
1. Les bières
MARQUES
|
TERRITOIRE
|
SLOGANS
|
BIERES BLONDES
|
|
|
|
Le football
|
« 33 » export, Supporter N°1 du football
»
|
|
La différence positive
|
«One people, one beer »
|
|
La culture, la tradition
|
« L'excellence depuis 1952 »
|
|
Le Bien-être, l'esthétique, la mode, la
beauté
|
« Faible en calories, riche en goût »
|
|
Musique, ambiance camerounaise
|
« La joie de vivre du Cameroun »
|
|
Perfection, progrès et partage
|
«Brassée et appréciée dans la
tradition AMSTEL »
|
|
la classe et le raffinement
|
« Take it easy »
|
|
L'or
|
« Elle vaut de l'or »
|
|
International (tout ce qui a un caractère mondial)
|
« It could only be HEINEKEN »
|
|
142
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Annexes
BIERES BRUNES
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Le caractère, la force
La douceur
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« Impossible n'est pas camerounais »
«Parfaitement Doux... »
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2. Les Boissons gazeuses
MARQUES
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TERRITOIRE
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SLOGANS
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Le succès et la
reconnaissance
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« Prends la vie du bon côté Coca Cola
»
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Tout ce qui est extrêmement ludique, qui touche aux
plaisirs de la vie, entre amis, en groupe
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« carrément Orange,
carrément Fanta »
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Basketball
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« Etanche ta soif »
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Divertissement et loisirs des jeunes urbains
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« Sparkling Food »
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L'excitation des sens
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L'art des jeunes
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« Une explosion de saveurs »
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Monde fantastique, monde
d'enfants (mais pas enfantin !)
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« Voyez la vie en Top ! »
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« Wake up your energy »
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143
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Annexes
3. Les Alcools-mix
MARQUES
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TERRITOIRES
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SLOGANS
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L'exotisme
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« Goûtez à de nouvelles sensations »
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Originalité
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« Goûtez à de nouvelles sensations »
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L'énergie
|
« Goûtez à de nouvelles sensations »
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L'intensité
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« Goûtez à de nouvelles sensations »
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4. Les Eaux
MARQUES
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TERRITOIRE
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SLOGANS
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Santé, sport, famille
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« Eau minérale naturelle, pure,
légère,....un trésor pour la santé. »
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« l'eau à l'état pur »
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Source : auteur du Mémoire
144
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Annexes
ANNEXE 2: VARIABLES INFLUENÇANT LA
POLITIQUE DE PRIX EN MILIEU INTERNATIONAL
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Choix du mode de présence
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Choix de la stratégie à adopter
: standardisation, adaptation, standardisation adaptée
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Place
Promotion
Produit
Prix
Contrôle des prix par les autorités
nationales
Nature du produit
Elasticité du prix
Déterminants culturels
Coordination internationale des prix
Choix de la monnaie de transaction
Perception des prix par les
consommateurs
Commerce parallèle et prix de transfert
Coût et sacrifice
Intégration communautaire
Revenus des consommateurs
Elasticité de la hhhhhjj
demande
Lieu de production
Offre concurrente
Secteur d'activité
Variables marketing : capital marque, points de vente, etc.
Source : Auteur du mémoire
145
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Annexes
ANNEXE 3: GUIDE D'ENTRETIENS
PLACE ET IMPORTANCE DE LA POLITIQUE DE PRIX AU SEIN
DE L'ENTREPRISE
· Organigramme de l'entreprise
· Domaines d'Activités Stratégique de
l'entreprise
· Organisation interne de la fonction vente
· Date de création et évolution historique
de l'entreprise : variation du capital, résultats, filiales,
succursales, variations des investissements, autres.
· Activité de l'entreprise : produits
fabriqués, activités diverses, autres.
· Place de la politique de prix dans l'organisation
globale de l'entreprise : au niveau stratégique et
opérationnel
· Différents responsables intervenant dans la
politique de prix : nombre d'employés, qualifications, tâches
assignées tant au niveau du siège que de celui des
représentations.
LA POLITIQUE DE PRIX DANS LA STRATEGIE
D'INTERNATIONALISATION
· Eléments justificatif de l'internationalisation
de l'entreprise : écoulement du surplus de production ? Saturation du
marché domestique ? Opportunités des marchés
étrangers ? Autres ?
· Option stratégique à l'international :
standardisation ? Adaptation ? Standardisation adaptée ?
· Modes de présence à l'international
· Part des ventes à l'étranger
· Répartition des risques : incoterms choisis
· Objectifs de la politique de prix de l'entreprise
à l'international : pénétration de marché ?
Ecrémage ? Survie ? Maximisation de la part de profit ? Recherche
d'image ?
· Stratégie d'internationalisation de la
politique de prix choisie : Adaptation polycentrique ? Adaptation
ethnocentrique ? Innovation géocentrique ?
· Différents prix pratiqués par produit
dans les marchés internationaux
· Perception du niveau des prix pratiqués dans
les différents marchés étrangers par les autorités
locales: raisonnable ? Dumping ? Excessif ?
146
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
· Niveau de Contrôle des prix par les
autorités locales sur les marchés étrangers : faible ?
Acceptable ? Elevé ?
· Méthodes utilisées pour la fixation des
prix à l'étranger : méthode du coût complet ?
Approche par la demande ? Approche par la concurrence ?
· Degrés d'incidence du mode de présence
dans la fixation des prix à l'étranger
· Situation concurrentielle de l'entreprise sur ses
différents marchés étrangers
· Positionnement choisi à l'international
· Eléments justificatifs des variations des prix
sur les marchés internationaux : Forces physiques ? Forces
socioculturelles ? Forces politiques ? Forces légales ? Forces
économiques ? Forces concurrentielles ? Forces de distribution ?
· Comment réagissent les consommateurs par
rapport aux modifications de prix sur un marché étranger de
l'entreprise : dans le cas d'une baisse ? Dans le cas d'une hausse ?
· Comment réagissent les concurrents par rapport
à une modification de prix sur un marché étranger de
l'entreprise : dans le cas d'une baisse ? Dans le cas d'une hausse ?
· Comment réagissent les intermédiaires
par rapport à une modification de prix sur un marché
étranger de l'entreprise : dans le cas d'une baisse ? Dans le cas d'une
hausse ?
· Comment réagit l'entreprise par rapport
à une modification de prix de l'un de ses concurrents sur un des ses
marchés étrangers.
· Difficultés rencontrées dans la fixation
des prix sur les marchés étrangers : difficultés internes
et difficultés externes
· Contraintes légales et réglementaires
sur les marchés étrangers et conséquences en termes de
coûts
· Contraintes techniques (spécification,
délais, stock...) sur les marchés étrangers et
conséquences en termes de coûts
· Contraintes commerciales sur les marchés
étrangers et conséquences en termes de coûts
· Autres contraintes sur les marchés
étrangers
ELEMENTS COMPTABLES ET FINANCIERS
· Chiffres d'Affaires de l'entreprise sur 5 ans
· Chiffres d'Affaires réalisés dans chaque
marché étranger sur 5 ans
· Résultats annuels de l'entreprise sur 5 ans
· Résultats annuels dans chaque marché
étrangers sur 5 ans
· Evolution des prix par produit sur les marchés
étranger sur 5 ans
· Evolution des charges totales sur 5 ans
· Bilan et comptes de résultats sur 5 ans
147
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université
de Yaoundé II.
Annexes
ANNEXE 4: RAPPORTS D`ACTIVITES DE LA SABC DE 2006
A
2010
SOCIETE ANONYME DES BRASSERIES
DU CAMEROUN Société Anonyme avec Conseil
d'Administration Au capital de 11.083.630.000 F.CFA Siège Social :
DOUALA - B.P. 4036 R.C. DOUALA 538
ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DU 20 MARS
2007 RAPPORT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
Nous vous avons réunis, conformément à
la loi et à l'article 27 des statuts en Assemblée
Générale Ordinaire pour vous rendre compte de l'activité
de votre société au cours de l'exercice ouvert le 1er Janvier
2006 et clôturé le 31 décembre 2006, soumettre à
votre approbation les comptes et le bilan de cet exercice arrêtés
par votre Conseil d'Administration, et vous proposer l'affectation des
résultats.
*
* *
Activité de S.A.B.C :
La Bière
Le marché de la bière enregistre une hausse de
2,9% au 31/12/2006. Cette progression est le fruit d'une forte
agressivité commerciale des différents brasseurs dans un contexte
économique toujours aussi difficile. Il est à noter que le
marché des bières brunes est de nouveau en recul en 2006, alors
que le marché des bières blondes retrouve le chemin de la
croissance: - Bières Blondes: 3 635 130 hl, soit + 5,8%
- Bières Brunes : 431 623 hl, soit - 16,2 %
Sur un marché en hausse de 2,9 %, nos ventes (3 040
141 hl) en 2006 enregistrent une progression de 5,2% par rapport à la
même période de l'année dernière tandis que nous
retrouvons notre part de marché de 2004 à savoir 74,8%
après une chute en 2005 (73,2%).
Notre progression supérieure à celle du
marché s'explique par de multiples actions commerciales parmi lesquelles
:
- Le lancement de 3 nouveaux produits :
· Juin 2006 : Beaufort light, avec 22
071 hl vendus, a été lancée pour répondre à
une attente de bière légère chez nos consommateurs ainsi
que pour attaquer la concurrence sur les bières premium.
· Octobre 2006 : Pelforth Extra Stout :
Avec 5818 hl vendus lors de la phase de lancement, cette bière a
été mise sur le marché pour profiter du potentiel du
segment de marché des brunes, et aussi, bien sûr, pour recentrer
notre concurrent Guinness sur son coeur de métier.
· Décembre 2006 : Lancement
d'une bière évènementielle « Castel
Bière de Noël » avec pour objectif de dynamiser le
marché lors des fêtes de fin d'année.
- La mise en place d'opérations «
concours capsules » :
· Février 2006 : Amstel Beer sur
l'agence du Littoral
· Janvier / Mai 2006 : « 33 Export »
en opérations ciblées dans 500 points de vente
· Octobre 2006 : Castel Beer sur les
villes de Bafia et Saa
· Novembre 2006 : Tuborg Beer sur les
villes de Douala et Yaoundé
- La mise en place d'une force de vente d'appui
composée de 500 hôtesses chargées d'animer
quotidiennement les plus gros points de vente du Cameroun.
Nos ventes à l'export au 31/12/2006 représentent
79 442 Hl, soit une baisse de 52,4% par rapport à 2005. Cette baisse
s'explique par l'arrêt de l'exportation vers notre filiale du Tchad
à partir d'Avril
2006.
A noter que nous avons repris la commercialisation de nos
produits vers l'île de Malabo en Guinée Equatoriale (9363 Hl en
2006) suite à une insuffisance de capacité de production de
SOEGUIBE. Enfin, grâce à un meilleur suivi de nos divers clients
export notamment en RDC nous avons réalisé 17 510 Hl avec cette
clientèle, soit une progression de 164,3% par rapport à 2005.
La concurrence est demeurée très soutenue tout
au long de l'exercice 2006, spécialement dans le secteur des
bières blondes, alors que les bières brunes
148
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
concurrentes ont vu leurs ventes et parts de marché en
nette diminution.
Nos prévisions de ventes (hors export) pour l'exercice
2007 sont de 3 190 000 Hl, soit une progression de 5% par rapport aux
réalisations de ventes 2006.
Les Boissons Gazeuses
Le marché des Boissons Gazeuses est encore en recul en
2006, -7,7% par rapport à 2005, pour un volume global de 1 421 723 Hl.
Cette baisse s'explique par la hausse de tarif au 1er Janvier 2006 suite
à l'instauration des droits d'accises sur les boissons gazeuses dans une
conjoncture économique difficile. Les ventes SABC au 31/12/2006 sont de
1 251 556 Hl, soit -6,7% par rapport à la même période de
l'année dernière, avec une progression de part de marché
de 0,9% à 88%.
Les résultats par gamme se présentent de la
manière suivante :
- BG SABC: 820 773 hl soit -3%
- BG Coca Cola: 444 315 hl soit -13,1%
A signaler la performance de Topamplemousse qui affiche une
croissance de 10,5% !
Nos ventes à l'export se sont élevées
à 15 413 hl (+107,7%). Elles ont été
réalisées pour 37% sur le Tchad et 50% sur l'Europe et le Congo.
A noter la reprise des exportations vers l'île de Malabo (2000 hl).
Notre budget 2007 prévoit des ventes de 1 340 500 Hl soit
+7,1% par rapport à nos réalisations de 2006.
Les ventes et parts de marché de nos concurrents ont aussi
régressé dans le secteur des boissons gazeuses. Pour les
Sirops, le format PET 50 Cl, avec des ventes de 1902 Hl, a
connu une progression de 7,6 %. L'eau
Les ventes de Source TANGUI représentent 450 875 Hl au
31/12/2006, soit une hausse de 4,9% par rapport à la même
période de l'année dernière. Cette hausse, dans un
contexte extrêmement concurrentiel avec l'avènement de plusieurs
marques d'eau locales, s'explique par le programme d'actions commerciales mis
en place tout au long de l'année ainsi que par la
notoriété de la marque.
Les ventes à l'export représentent 19 873 Hl au
31/12/2006, soit -54,5% par rapport à 2005. Cette baisse s'explique par
le très faible niveau d'activité de nos ventes formelles vers le
Tchad.
Nos prévisions de ventes sur le marché
intérieur pour 2007 sont de 465 000 Hl, soit une progression de +3,1%
par rapport à 2006.
*
* *
Les effectifs sont restés stables pendant l'exercice
2006.
Les résultats financiers :
Les volumes vendus ont atteint 4.388.008 Hl pour
l'année 2006, en recul de 0,2 % par rapport aux ventes de l'année
2005.
Le chiffre d'affaires HT, après déduction des
remises et ristournes, et corrigé des variations de stocks,
s'élève à 163.681 millions de francs, en recul de 0,7% par
rapport à 2005. Ce chiffre d'affaires intègre l'activité
de production et de vente des préformes à SEMC.
Concernant les charges, les coûts variables
s'élèvent pour 2006 à 20.230 F/hl contre 20.030 F/hl pour
2005, soit une légère hausse de 1 %.
Cette hausse modérée est la conséquence
essentiellement des prix de l'énergie dont l'augmentation globale a
été de +6,7 %, et qui a entraîné
subséquemment l'augmentation des prix des transports globalement de +
6,1 %. Ces augmentations ont été en partie compensées par
une diminution des besoins en emballages de - 19,3 % par rapport à
2005.
Les redevances prennent en compte l'application de la
redevance pour la Castle Milk Stout à compter du 2ème trimestre
2006. Les autres charges d'exploitation se sont élevées à
7.010 francs/hl pour 2006 contre 8.190 francs/hl pour 2005.
L'analyse de ces charges est la suivante :
? L'entretien du matériel a nécessité un
recours moins important à l'achat de pièces de rechanges en
raison d'une meilleure gestion de la maintenance, d'où une baisse de -
8,5 % de la consommation des Pièces de Rechange. Il en est de même
du poste « Autres consommations » qui est également en baisse
de - 4,4 % pour les mêmes raisons.
? Le recours à de fortes promotions pour soutenir le
marché et pour contrer la concurrence qui avait été
nécessaire en 2005 ne s'est plus répété avec la
même intensité en 2006. La publicité est ainsi en baisse de
- 16,0 %.
? L'appel à des prestataires externes a
été limité ; les coûts des
télécommunications ont été renégociés
; ce qui a permis une baise de - 7,7 % des prestations de services.
? Les frais de personnel enregistrent une hausse de + 4,2 %
par rapport à 2005 correspondant aux augmentations normales de salaires,
à quelques ajustements d'indemnités chez les employés
ouvriers et à la prise en compte d'une prime sur objectifs.
149
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
- Les impôts et taxes diminuent sous l'effet de la
fermeture au cours de 2005 de la SNC Boissons Services.
- Les pertes et risques d'exploitation ont été
normalement couverts par des provisions, sans événements
particuliers au cours de cet exercice 2006, et avec une diminution de la
couverture des excédents d'emballages.
- Les frais financiers générés en
début d'année par une trésorerie déficitaire ont
été contenus grâce au remboursement par l'Etat en
début octobre 2006 de tous les crédits d'impôts
arriérés, soit 5.170 millions de F.CFA. Les produits financiers
enregistrent la facturation des intérêts sur la créance de
la filiale SOEGUIBE.
- Les autres produits prennent en compte les facturations
supplémentaires aux Filiales qui font suite au contrôle fiscal et
notamment l'augmentation de la prestation d'embouteillage à la Filiale
CAVINEX.
Au global, les charges d'exploitation sont en baisse de - 17,2
%.
Le résultat d'exploitation avant amortissements
s'établit ainsi à 34.827 millions de francs. Il représente
21,3 % du chiffre d'affaires HT. Il est en hausse de + 26,9 % par rapport
à 2005.
Les amortissements sont de 8.462 millions et la reprise de
provision pour les pénalités payées en 2006 sur le
contrôle fiscal est de 500 millions. Il n'a pas été
constitué de nouvelle provision pour le renouvellement du
matériel en 2006, cette provision ayant atteint son maximum.
Les produits hors exploitation de 775 millions enregistrent
essentiellement les ristournes non payées aux Clients de plus de deux
ans. Tandis que les pertes hors exploitation sont constituées des
pénalités sur le contrôle fiscal pour 594 millions et des
moins values sur les sorties de matériels.
Après déduction d'un impôt de 11.052
millions de francs, qui tient compte d'une réduction pour
réinvestissements de 99 millions avec le retour de cet avantage fiscal
par la Loi des finances pour 2007, le résultat net se traduit par un
bénéfice de 15.755.522.625 F.CFA.
2 - Tableau de Financement (annexe VI)
Les flux financiers de l'année ont été
les suivants : Emplois 15.393 millions
Ressources 24.359 millions
Variation du Fonds de roulement + 8.966
millions Diminution du besoin en fonds de roulement 9.171
millions
Soit, une variation de la trésorerie de
18.137 millions qui passe de + 3.220 millions au 31/12/2005 à +
21.357 millions au 31/12/2006.
Proposition d'affectation du résultat
:
Les résultats de SABC au titre de l'exercice ouvert le
1er Janvier 2006 et clôturé le 31 décembre 2006 sont
détaillés dans les comptes et le bilan qui vous sont
présentés. Le résultat net de l'exercice est un
bénéfice net de 15.755.522.625 F.CFA.
Nous vous proposons, la réserve légale
étant au plafond, d'affecter ce résultat comme suit :
- Bénéfice net 15.755.522.625 F.CFA
- Report à Nouveau des exercices antérieurs
576.499.575 F.CFA
- Bénéfice distribuable 16.332.022.200
F.CFA
- Affectation au Report à Nouveau 814.940.200 F.CFA
-Distribution d'un dividende 15.517.082.000 F.CFA Si vous
approuvez cette proposition d'affectation et de répartition du
résultat, le dividende global brut s'élèverait à
15.517.082.000 F.CFA, soit 14.000 F.CFA pour chacune des 1.108.363 actions
composant le capital social, soit un montant net unitaire de 11.900 F.CFA pour
les actionnaires résidant en France et un montant net unitaire de 11.690
F.CFA pour les autres actionnaires.
La date de mise en paiement de ce dividende pourrait
être fixée à compter de l'Assemblée
Générale.
Par ailleurs, nous vous rappelons que depuis 1985, et
conformément aux dispositions de l'ordonnance du 29 Juin 1985, nous
avons procédé à une réévaluation des
immobilisations et comptabilisé dans les capitaux propres la plus-value
constatée à cette occasion, qui a été portée
au compte « provision spéciale de réévaluation
».
Nous avons réinvesti la totalité de la
plus-value dégagée, et pratiqué les amortissements
exceptionnels sur le complément de réévaluation des
immobilisations. Les réintégrations fiscales ont
été opérées telles que définies par la Loi
au cours de chacun des exercices depuis 1985, et nous vous proposons de
transférer la provision spéciale de réévaluation,
devenue sans objet, pour un montant de 551.548.514 FCFA au compte de
réserve générale (un transfert d'un montant de
14.441.206.509
F.CFA a déjà été effectué
à la suite d'une décision de l'assemblée
générale du 17 octobre 2002).
*
* *
Par ailleurs nous vous proposons de fixer à la somme de
110.000.000 F.CFA le montant global net des indemnités de fonction
allouées au Conseil
150
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
d'Administration à compter de l'exercice 2006, et
jusqu'à nouvelle décision de l'Assemblée.
Conformément aux dispositions légales, vous aurez à
statuer sur le rapport spécial de vos Commissaires aux Comptes.
* *
Le texte des résolutions a été tenu
à la disposition des actionnaires durant les quinze jours ayant
précédé cette réunion. Nous renouvelons à
tous les membres de notre personnel nos remerciements pour leur travail et leur
dévouement à la Société.
LE CONSEIL D'ADMINISTRATION
SOCIETE ANONYME DES BRASSERIES
DU CAMEROUN Société Anonyme avec Conseil
d'Administration au capital de 11.083.630.000 F.CFA Siège Social :
77 rue du Prince Bell - BP 4036 - DOUALA - CAMEROUN RCCM
DLA/1948/B/0538
ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DU 15 AVRIL
2008 RAPPORT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
Nous vous avons réunis, conformément à la
loi et à l'article 27 des statuts en Assemblée
Générale Ordinaire pour vous rendre compte de l'activité
de votre société au cours de l'exercice ouvert le 1erJanvier 2007
et clôturé le 31 décembre 2007, soumettre à votre
approbation les comptes et le bilan de cet exercice arrêtés par
votre Conseil d'Administration, et vous proposer l'affectation des
résultats.
*
* *
Activité de S.A.B.C :
La Bière
Le marché de la bière enregistre au 31/12/2007,
une hausse de 9,2%. Cette progression est le fruit d'une forte
agressivité commerciale des différents brasseurs dans un contexte
économique en légère amélioration grâce
notamment aux grands chantiers d'infrastructure routière.
Le recul des 2 brasseries SIAC et UCB entraîne une
baisse du marché des bières blondes au profit des bières
brunes qui gagnent 0,5%. Cette croissance est surtout due à nos 2
marques Pelforth et Castle Milk Stout qui connaissent une croissance de
+142,9%. De
fait, le marché se décompose ainsi pour
l'année 2007 :
- Bières Blondes : 3 947 525 Hl, soit + 8,6%
- Bières Brunes : 494 652 Hl, soit +14,6%
Sur un marché en hausse de 9,2 %, nos ventes (3.444.316
hl) enregistrent une progression de 13,3% par rapport à la même
période de l'année dernière, et dans le même temps
nous atteignons un niveau record de part de marché, à savoir
77,5%.
Notre stratégie commerciale de reprise de notre
position de leader sur le marché nous est fortement
bénéfique en 2007. En effet, nos actions commerciales toujours
ciblées contre nos concurrents nous ont permis d'atteindre des niveaux
de performance importants. Il est également à noter que notre
stratégie commerciale est efficace car les options prises nous
permettent de repousser les assauts de GUINNESS Cameroun qui, depuis 2007, a
fortement accentué sa pression commerciale. Notre stratégie qui
consiste à attaquer de front ce concurrent sur son coeur de
marché avec notre gamme de bières brunes (Pelforth et Castle Milk
Stout) et nos Alcools Mix (whisky black et Gin Tonic) porte ses fruits car non
seulement d'une part, nous avons porté notre part de marché sur
ce segment à 22,1% contre 13,2% en 2006 mais d'autre part, ce concurrent
a été obligé de lancer 3 concours capsules en 2007 sur ses
2 marques, Guinness Stout et Guinness Smooth, et ainsi n'a pu nous attaquer sur
le marché des bières blondes faute de moyens.
Enfin, par région, il est à noter que hormis
l'agence du Nord, toutes nos agences affichent des progressions
supérieures à 10%, avec une mention particulière à
l'agence de l'Ouest (+16,8%) et l'agence du Littoral (+14,7%), qui sont
stratégiques face à la concurrence.
Nos ventes à l'export 2007 représentent 46.713
Hl, soit une baisse de -40,6% vs 2006. Cette baisse s'explique par
l'arrêt de l'exportation vers le Tchad qui représentait 52.658 Hl
en 2006. Cependant, il est à noter que grâce à notre
stratégie de développement sur la RDC et l'Europe, nous avons
réalisé 17.887 Hl (+6,8%) sur ces pays.
D'autre part, nous avons repris depuis quelques mois
l'exportation vers la Guinée Equatoriale (Malabo uniquement) et avons
réalisé 28.827 Hl en 2007.
La concurrence est demeurée active mais a
enregistré des baisses de volumes de ventes et de parts de
marché, à l'exception de Guinness Cameroun.
Dans un contexte marqué par l'augmentation des
principales matières premières (malt, maïs et houblon) et la
hausse des tarifs au 1er janvier 2008 de
151
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
l'ensemble de nos bières, nos prévisions de
ventes (hors export) pour l'exercice 2008 sont de 3.500.000 Hl, soit une
progression de 1,6% par rapport aux ventes 2007.
Les Boissons Gazeuses
Le marché des Boissons Gazeuses, après une
année 2006 en net recul (-7,7%) suite à la hausse de tarif
résultant de l'application des droits d'accises sur les boissons
gazeuses, connaît une nette progression en 2007, soit +8,3% pour un
volume global de 1.539.152 Hl.
Les ventes SABC en 2007 sont de 1.388.014 Hl, soit +10,9% avec
une progression de part de marché de 2,2% à 90,2%.
Les résultats par gamme se présentent de la
manière suivante :
- BG SABC : 914.164 hl soit +11 %
- BG Coca Cola : 471.961 hl soit +10,2%
Il est à noter le bon comportement de la marque TOP
Pamplemousse (+18,5%) sur ce marché, dû essentiellement à
la chute de Spécial Pamplemousse de notre principal concurrent UCB.
Nos ventes à l'export sont en progression avec 16.402
Hl en 2007 (+9,1%). La Guinée Equatoriale, où nous avons repris
la commercialisation, représente 7.579 Hl.
Il est à noter que nous avons procédé au
1er janvier 2008 à un réajustement de nos prix sur les gammes PET
150 cl et BG 30 cl.
Les ventes et parts de marché de nos concurrents sont
restées quasiment stables à l'exception d'UCB dont les ventes de
boissons gazeuses ont diminué de 39,2%.
Notre budget 2008, toujours dans un contexte marqué par
l'augmentation des intrants et par le poids des droits d'accises, est de
1.450.000 Hl soit +4,5% par rapport à nos ventes 2007.
L'eau
Les ventes de Source TANGUI représentent 519.376 Hl
soit une hausse des ventes de 16% vs 2006.
Cette hausse, dans un contexte fortement concurrentiel, est la
résultante de notre campagne d'actions promotionnelles et d'une
distribution agressive.
Cependant, il faut noter que le concurrent SEMME
réaliserait plus de 100.000 hl en 2007. Dans ces conditions ce
concurrent sera notre principale cible en 2008.
Nos ventes à l'export représentent 9.425 Hl dont
70% en direction du Tchad.
Nos prévisions de ventes sur le marché
intérieur pour 2008 sont de 550.000 Hl soit une progression de +5,9%.
*
* *
Les résultats financiers :
Les volumes vendus ont atteint 4.897.493 Hl pour
l'année 2007, en progression de 11,6 % par rapport aux ventes de
l'année 2006.
Le chiffre d'affaires HT, après déduction des
remises et ristournes, et corrigé des variations de stocks,
s'élève à 185.189 millions de francs, en hausse de 13,1%
par rapport à 2006. Ce chiffre d'affaires intègre
l'activité de production et de vente des préformes à SEMC.
Concernant les charges, les coûts variables s'élèvent pour
2007 à 20.680 F/hl contre 19.830 F/hl pour 2006, soit une hausse de 4,3
%. Cette hausse est la conséquence essentiellement des augmentations des
prix des principales matières premières (+8,7%), notamment sur le
malt et le houblon. Tandis que l'énergie, avec les efforts
réalisés pour en réduire la consommation, et aussi
grâce à la bonne tenue du prix du fuel et au moindre recours aux
groupes électrogènes, a enregistré une baisse de -
1,5%.
Une réorganisation de la logistique transporteurs tiers
et une meilleure répartition des plans de charge des unités de
production pour l'approvisionnement des centres de distribution ont permis de
réduire la facture des transports de - 5,0 %.
Les autres charges d'exploitation se sont
élevées à 6.740 francs/hl pour 2007 contre 7.280 francs/hl
pour 2006.
L'analyse de ces charges est la suivante :
? Les dépenses d'entretien du matériel ont pu
être maintenues au même niveau que l'an passé, malgré
une production en forte hausse.
? La publicité est en croissance de + 7,9 % par rapport
à l'année précédente, mais a régressé
en coût à l'hectolitre vendu, passant de 1.650 F/hl à 1.580
F/hl.
? Les prestations de services prennent en compte les besoins
accrus en personnel sous-traitant pour assurer la forte hausse de la
production. Divers projets de développement ont été
lancés au cours de l'exercice dans plusieurs domaines : Certification
ISO 90012000, Etudes environnementales, Etudes préalables à
l'acquisition d'un ERP, Gestion électronique des documents, Refonte de
la gestion des Ressources Humaines, etc.
? Les frais de personnel enregistrent une hausse de + 5,6 %
par rapport à 2006 correspondant aux
152
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
augmentations normales de salaires, à
l'évolution de la prime sur objectifs et à la
légère progression des effectifs du fait de la nouvelle
organisation commerciale en cours de mise en place.
? Les frais financiers, grâce à une bonne
trésorerie, ont été très faibles. Les produits
financiers enregistrent la facturation des intérêts sur la
créance de la filiale SOEGUIBE, les intérêts reçus
sur les placements de la trésorerie à court terme et les
dividendes reçus des filiales
SOCAVER, SEMC, et CAVINEX avant la fermeture définitive
de cette société le 31 août 2007.
Au global, les charges d'exploitation sont en augmentation de
+ 4,2 %. Le résultat d'exploitation avant amortissements
s'établit ainsi à 39.296 millions de francs. Il représente
21,2 % du chiffre d'affaires HT. Il est en hausse de + 10,9 % par rapport
à 2006. Les amortissements sont de 8.509 millions et les reprises de
provision à long terme de - 111 millions. Le solde des comptes hors
exploitation enregistre les soldes de certaines créances anciennes
irrécupérables et les plus values sur certaines ventes de
matériels sortis de l'actif. Après déduction d'un
impôt de 12.314 millions de francs, qui tient compte d'une
réduction pour réinvestissements de 417 millions, le
résultat net se traduit par un bénéfice de 18.607
millions.
2 - Tableau de Financement (annexe VI)
Les flux financiers de l'année ont été les
suivants : Emplois 25.647 millions
Ressources 27.822 millions
Variation du Fonds de roulement + 2.175 millions
Augmentation du besoin en fonds de roulement - 2.927
millions
Soit, une variation de la trésorerie de
- 752 millions qui passe de + 21.894 millions au 31/12/2006 à +
21.142 millions au 31/12/2007.
*
* *
SOEGUIBE
Après une progression des ventes de + 49,3 % en 2006,
puis une nouvelle progression de + 34 % en 2007, la Filiale de
Guinée-Equatoriale située à Bata, atteint désormais
son seuil de rentabilité. Un accroissement des capacités de
production a été mis en place en cette fin d'année 2007
afin de répondre à la progression attendue encore en 2008. Tout
comme pour SABC, les principales matières premières ont subi des
augmentations de prix (+ 5,1 % par rapport à 2006), tandis que le
coût de l'énergie a été contenu à + 3,1 %.
Des achats d'emballages ont été
nécessaires pour faire face à cette croissance des ventes. Les
autres charges d'exploitation ont vu leur progression limitée
malgré la forte croissance de l'activité.
Néanmoins, l'endettement est important et obère
le résultat avec des charges financières lourdes
s'établissant à 813 millions de francs en 2007. Les
amortissements sont encore lourds pour ces premières années
d'exploitation et s'élèvent à 1.429 millions contre 1.351
millions en 2006.
Compte tenu de ceci, le résultat d'exploitation ressort
à + 62 millions de francs en 2007 contre une perte d'exploitation de -
668 millions en 2006. Dans ces conditions, le résultat net est un
bénéfice de 49 millions pour 2007 contre une perte de 636
millions en 2006.
Proposition d'affectation du résultat
:
Les résultats de SABC au titre de l'exercice ouvert le
1er Janvier 2007 et clôturé le 31 décembre 2007 sont
détaillés dans les comptes et le bilan qui vous sont
présentés. Le résultat net de l'exercice est un
bénéfice net de 18.607.258.979 F.CFA.
Nous vous proposons, la réserve légale
étant au plafond, d'affecter ce résultat comme suit :
? Bénéfice net 18.607.258.979 F.CFA
? Report à Nouveau des exercices antérieurs
814.940.200 F.CFA
- Bénéfice distribuable 19.422.199.179
F.CFA
? Affectation au Report à Nouveau 3.350.935.679
F.CFA
?Distribution d'un dividende 16.071.263.500 F.CFA Si vous
approuvez cette proposition d'affectation et de répartition du
résultat, le dividende global brut s'élèverait à
16.071.263.500 F.CFA, soit 14.500 F.CFA pour chacune des 1.108.363 actions
composant le capital social, soit un montant net unitaire de 12.325 F.CFA pour
les actionnaires résidant en France et un montant net unitaire de 12.108
F.CFA pour les autres actionnaires.
La date de mise en paiement de ce dividende pourrait
être fixée à compter de l'Assemblée
Générale.
*
* *
Conformément aux dispositions légales, vous
aurez à statuer sur le rapport spécial de vos Commissaires aux
Comptes.
Le texte des résolutions a été tenu
à la disposition des actionnaires durant les quinze jours ayant
précédé cette réunion.
Nous renouvelons à tous les membres de notre personnel
nos remerciements pour leur travail et leur dévouement à la
Société.
153
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
LE CONSEIL D'ADMINISTRATION
SOCIETE ANONYME DES BRASSERIES
DU CAMEROUN Société Anonyme avec Conseil
d'Administration au capital de 11.083.630.000 F.CFA Siège Social :
77 rue du Prince Bell - BP 4036 - DOUALA - CAMEROUN RCCM
DLA/1948/B/0538
ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DU 29 AVRIL 2009
RAPPORT DU CONSEIL
D'ADMINISTRATION
Nous vous avons réunis, conformément à la
loi et à l'article 27 des statuts en Assemblée
Générale Ordinaire pour vous rendre compte de l'activité
de votre société au cours de l'exercice ouvert le 1erJanvier 2008
et clôturé le 31 décembre 2008, soumettre à votre
approbation les comptes et le bilan de cet exercice arrêtés par
votre Conseil d'Administration, et vous proposer l'affectation des
résultats.
Activité de la Société Anonyme
des Brasseries du Cameroun "S.A.B.C." :
La Bière
Après une année 2007 à forte croissance
(+9.2%), le marché de la bière enregistre une nouvelle
progression sur 2008 (+5.9% à fin Décembre 2008) et ce
malgré une hausse des tarifs de l'ensemble des brasseurs,
conséquence de la flambée de prix des matières
premières.
De tous les acteurs du marché, Les Brasseries du
Cameroun enregistrent la plus forte progression avec +8.7%. Guinness Cameroun,
grâce à des actions promotionnelles d'envergure sur les derniers
mois, renoue avec la croissance (+6.5% à fin décembre) tandis que
UCB (-16.2%) et SIAC (-14.9%) continuent de voir leurs ventes chuter sur
2008.
Les 2 segments de marché progressent de la
manière suivante :
Bières Blondes 4 142 305 hl, soit + 4.9%
-
Bières Brunes 561 287 hl, soit + 13.5%
Au cours du 1er trimestre 2009, la tendance du marché
est toujours à la hausse avec une progression de +13.9%. Cette forte
progression s'explique par une forte agressivité commerciale des 2
principaux acteurs du marché, à savoir Guinness Cameroun et
SABC.
A fin Décembre 2008, nos ventes (3 742 414 hl)
enregistrent une progression de +8.7% par rapport à la même
période de l'année dernière et notre part de marché
passe de 77.7% en 2007 à 79.6%.
Grâce à notre stratégie tarifaire et nos
actions commerciales, nous portons notre part de marché sur
les bières blondes de 85.6% en 2007 à 88.4%
à fin Décembre 2008. Les 3 concurrents affichent des ventes en
recul sur ce segment de marché.
Le segment des bières brunes, dominé depuis
toujours par Guinness Cameroun, est un de nos objectifs stratégiques ;
avec nos 2 marques de bières brunes nous avons conquis en 2008 14.4% de
ce segment de marché contre 11.1 % sur l'année 2007. En effet,
grâce au fort potentiel de ces 2 marques de bières brunes, et
suite à l'attaque de Guinness Cameroun, nous avons contré avec
une action promotionnelle sur le mois de décembre 2008 et avons atteint
sur ce segment la part de marché record de 18.6% pendant cette
période.
Enfin, par région, l'agence du Littoral continue sa
progression (+8.7%), conséquence de l'agressivité des
équipes commerciales sur cette région stratégique. Le Nord
(+12.4%) et le Sud Ouest (+15.6%) progressent également fortement.
Notre plan de développement se situe au-dessus de nos
prévisions à fin mars 2009. En effet, nous avons
réalisé 1 031 246 hl sur le premier trimestre 2009 soit une
progression de +19,1% de nos ventes vs la même période 2008 et
112,4% des objectifs.
La réforme de la distribution en cours mais aussi la
nouvelle organisation commerciale contribuent largement aux résultats
ci-dessus. De même nos actions promotionnelles sur les marques 33 export
et Amstel nous ont apporté la croissance souhaitée sur ce 1er
trimestre. Enfin l'apport de la marque Isenbeck (25 077 hl) est bien en
deçà de nos attentes mais conforme au déclin que cette
marque a connu depuis près de 2 ans.
Nos ventes à l'export à fin Décembre 2008
représentent 84 796 hl, soit une hausse de (+81.5%) vs même
période 2007. Cette hausse s'explique par la reprise en direct des
exportations vers Malabo suite à la saturation de l'usine de Bata fin
2007.
A fin Mars nos ventes à l'export continuent de
progresser avec 19 451 hl vendus, soit une progression de +12.9%.
La concurrence est demeurée active mais UCB a
enregistré des baisses de volumes de ventes et de parts de
marché, alors que les ventes de Guinness Cameroun progressent, mais avec
une part de marché qui reste stable.
Nos prévisions de ventes bières pour 2009 sont
de 4 150 000 hl, soit une progression de 11 % vs 2008, grâce à
l'intégration de la marque ISENBECK dans notre portefeuille de marque au
1er Janvier 2009 qui nous apporterait 175 000 hl en 2009, à la
croissance économique du Cameroun qui devrait entraîner un gain de
100 000 hl et à notre dynamisme sur le marché et notre nouvelle
organisation commerciale nous permettant de gagner 125 000 hl additionnels.
Les Boissons Gazeuses
Le marché des Boissons Gazeuses, après une
année 2007 en forte hausse (+8.3%), progresse de 3.1%
en 2008.
154
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
Au 1er trimestre 2009, l'embellie se poursuit avec une
progression de +15.4%.
Les ventes SABC à fin décembre 2008 sont de 1
439 277 hl, soit +3.7% avec une progression de part de marché de 0.5%
soit 90.7%.
Les résultats par gamme se présentent de la
manière suivante :
- BG SABC : 837 259 hl soit +6.0 %
- BG Coca Cola : 455 124 hl soit +0.5%
- BG Schweppes : 12 975 hl soit -32.0%
Comme nous l'avons signalé dans nos
précédents rapports, nous sommes fortement concurrencés
par les « jus plats » vendus en sachet à bas prix sur les
villes de Yaoundé et Douala, ce qui a pour conséquence la forte
baisse (-12.3%) de petits modèles boissons gazeuses.
Nos ventes du 1er trimestre 2009, avec 413 651 hl,
représentent 108.6% de l'objectif et se situent à +17.6% vs 1er
trimestre 2008.
Ces résultats s'expliquent par une meilleure
distribution de nos produits et par une implication plus forte de nos
équipes suite à la réorganisation commerciale qui a mis un
accent particulier sur le respect des prix.
Nos ventes à l'export en 2008 sont en progression avec
18 203 hl (+11%). La Guinée Equatoriale avec Malabo continue à
représenter une forte opportunité. Sur le 1er trimestre, elles
sont en forte progression (+34,7%) grâce notamment à notre travail
sur le Congo (RDC).
Les ventes et parts de marché de GCSA sont
restées quasiment stables et les ventes de boissons gazeuses d'UCB ont
connu une baisse en 2007 (- 14.7%). La marque VIMTO connaît une
progression de +10.9% essentiellement grâce à une extension de la
commercialisation dans les
régions de l'Ouest et du Nord.. Comme pour la
bière les ventes du 1er trimestre sont reprises dans celles de SABC.
Nos prévisions de ventes pour 2009 sont de 1 550 000 hl
soit une progression de 7.7% vs 2008, grâce à l'intégration
de la marque VIMTO dans notre portefeuille de marque au 1er Janvier 2009 qui
peut nous apporter 30 000 hl en 2009, à la croissance
économique du Cameroun qui devrait entraîner un gain de 40 000 hl
et à notre dynamisme sur le marché et notre nouvelle organisation
commerciale nous permettant de gagner 40 000 hl additionnels.
Afin d'améliorer notre rentabilité et attaquer
la concurrence, nous allons repositionner la gamme Schweppes et lancer la
marque Orangina cette année 2009.
L'eau
Les ventes de Source TANGUI en 2008 représentent 583
197 hl soit une hausse de ventes de +12.3%, conséquence d'une
distribution toujours plus performante de la marque.
Nos ventes du 1er trimestre 2009 sont conformes à nos
prévisions (101% de l'objectif) avec une progression de +12.1% vs 1er
trimestre 2008.
Nos ventes à l'export sur 2008 représentent 14
814 hl soit +57.2%. A noter que la majorité de ces ventes est
destinée aux forces armées françaises au Tchad.
Nos prévisions de ventes pour 2009 sont de 620 000 hl
soit une progression de 6.3% vs 2008.
Face à une concurrence chaque jour plus forte sur le
marché de l'eau, nous allons augmenter notre capacité de
production en 2009 et continuer à accentuer nos actions commerciales.
*
* *
Les résultats financiers :
Le chiffre d'affaires HT, après déduction des
remises et ristournes, et corrigé des variations de stocks,
s'élève à 209 666 millions de francs, en hausse de + 13,2
% par rapport à l'exercice précédent.
La révision des tarifs de ventes bières au 1er
janvier 2008, la croissance plus forte des ventes de Bières que celle
des ventes Boissons Gazeuses ainsi que la hausse de la structure du canal
livré au détriment du canal grossiste ont entraîné
une augmentation du prix de vente moyen à l'hectolitre de + 6,6 %.
Concernant les charges, les coûts variables
s'élèvent en 2008 à 21 850 F/hl contre 20 680 F/hl en
2007, soit une hausse de + 5,7 %. Cette dernière résulte des
augmentations d'une part des prix des principales matières
premières (+ 4,1 %), notamment sur le malt et sur le houblon, d'autre
part et surtout, des prix de l'énergie qui ont progressé de +
15,1 %. Des achats importants d'emballages ont dû être
effectués pour permettre de réaliser la forte croissance de la
production, et aussi pour assurer le renouvellement du parc d'emballages. De
même les transports ont subi une hausse des prix (+ 7,5 %) pour tenir
compte de l'augmentation des prix des carburants.
Les autres charges d'exploitation se sont
élevées à 6 160 francs/hl en 2008 contre 6 740 francs/hl
en 2007, soit une diminution de la charge à l'hectolitre de - 8,6 %.
L'analyse de quelques postes de charges est la suivante :
? L'entretien du matériel a été
renforcé afin d'atteindre les niveaux de production requis en attendant
la mise en service de nouveaux équipements. La hausse de ce poste a
été de + 13,7 %.
? La publicité est en baisse de - 10,9 % par rapport
à l'année précédente, suite au report de certains
programmes promotionnels.
? Dans un climat de tension sociale qui a culminé avec
les mouvements de février 2008, et avec la célébration du
60ème anniversaire de SABC, des efforts ont dû être
consentis en matière de salaires et les frais de personnel enregistrent
une hausse globale de + 8,1 % par rapport à 2007.
? Les frais financiers ont été impactés
par le recours à des crédits court terme plus importants que
prévus. Les produits financiers enregistrent la facturation des
intérêts sur la créance de la filiale
155
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
SOEGUIBE et les dividendes reçus des filiales SOCAVER,
SEMC.
? Les autres produits enregistrent la forte
progression de la production des préformes vendues à
SEMC.
Au global, les charges d'exploitation sont en diminution de -
0,5 %.
Le résultat d'exploitation avant amortissements
s'établit ainsi à 47 298 millions de francs. Il représente
22,6 % du chiffre d'affaires HT. Il est en hausse de + 20,4 % par rapport
à 2007. Les amortissements et les provisions à long terme se
chiffrent à 11 232 millions de FCFA.
Après déduction d'un impôt de 12 040 millions
de francs, qui tient compte d'une réduction pour
réinvestissements de 1 413 millions, le résultat net se traduit
par un bénéfice de 17 431 millions de francs. Les flux financiers
de l'année ont été les suivants : Emplois
: 44 770 millions
Ressources : 29 523 millions
Variation du Fonds de roulement - 15 247
millions Diminution du besoin en fonds de roulement : 1 516
millions
Soit, une variation de la trésorerie de
: - 13 731 millions,
La trésorerie passe ainsi de + 21 142 millions au
31/12/2007 à + 7 411 millions au 31/12/2008. L'effectif permanent (+ 39
personnes) fait ressortir un renforcement de l'encadrement pour préparer
la relève et maîtriser les opérations dans les
différentes fonctions.
Par contre l'utilisation d'un volet important de main d'oeuvre
occasionnelle (+ 58 personnes) permet de faire face à un niveau
élevé de production et de pourvoir aux postes laissés
vacants dans la perspective de l'intégration du personnel.
*
* *
SOEGUIBE
Après une série de progressions des ventes de +
49,3 % en 2006, + 34,0 % en 2007, puis + 13,8 % en2008, la filiale de
Guinée Equatoriale, a désormais dépassé le seuil de
rentabilité.
Tout comme pour SABC, les principales matières
premières ont subi des augmentations de prix (+ 7,9 % par rapport
à 2007). Et, le coût de l'énergie a progressé de +
7,5 %. Les autres coûts de production sont restés stables. Le prix
de revient de l'hectolitre produit enregistre une hausse moyenne de + 4,5 %.
Les autres charges d'exploitation ont connu quelques hausses, l'essentiel de
celles-ci étant constitué des charges de maintenance du
matériel (+ 14,6 %). Globalement elles se situent à + 7,7 % par
rapport à 2007, mais elles sont en baisse de - 9,3 % à
l'hectolitre, passant de 3 295 F/hl en 2007 à
2 989 F/hl en 2008.
Néanmoins, l'endettement est important et obère
toujours le résultat avec des charges financières
lourdes s'établissant à 669 millions de francs
en 2008.
Les amortissements restent stationnaires à 1 413
millions contre 1 429 millions en 2007.
Compte tenu de ce qui précède, le
résultat d'exploitation ressort à + 358 millions de francs en
2008 contre + 62 millions en 2007.
Grâce à l'obtention de la convention
d'établissement qui exonère SOEGUIBE pour 3 ans à partir
de
2007 de l'Impôt sur les Sociétés, et
après le retraitement des provisions et l'enregistrement de produits
exceptionnels, le résultat net est un bénéfice de 3 063
millions pour 2008.
.
*
* *
Nous vous informons par ailleurs que le mandat
d'administrateur de Monsieur Moïse MOUICHE vient à expiration
à l'issue de la présente assemblée ; nous vous rappelons
que les administrateurs sont rééligibles.
Le texte des résolutions a été tenu
à la disposition des actionnaires durant les quinze jours ayant
précédé cette réunion.
Nous renouvelons à tous les membres de notre personnel
nos remerciements pour leur travail et leur dévouement à la
Société.
LE CONSEIL D'ADMINISTRATION
SOCIETE ANONYME DES BRASSERIES
DU CAMEROUN Société Anonyme avec Conseil
d'Administration au capital de 11.083.630.000 F.CFA Siège Social :
77 rue du Prince Bell - BP 4036 - DOUALA - CAMEROUN RCCM
DLA/1948/B/053
ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE 25 MAI 2011
RAPPORT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
Nous vous avons réunis, conformément à la
loi et à l'article 27 des statuts en Assemblée
Générale Ordinaire pour vous rendre compte de l'activité
de votre société au cours de l'exercice ouvert le 1er
Janvier 2010 et clôturé le 31 décembre 2010,
soumettre à votre approbation les comptes et le bilan de cet exercice
arrêtés par votre Conseil d'Administration, vous proposer
l'affectation des résultats et soumettre à vos
délibérations les mandats de plusieurs administrateurs ainsi que
le montant des indemnités de fonction.
Activité de S.A.B.C :
Après un début d'année difficile
marqué par des ruptures de stocks de produits causées par une
maîtrise
156
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
insuffisante de logiciel de gestion intégré M3,
la situation s'est normalisée progressivement par la suite avec la mise
en service de nouveaux équipements.
Sur le plan général, obtention
de la certification ISO 9001/2008 de SABC au mois de Mai 2010. Elle intervient
après celles de SEMC en 2008 et SOCAVER en 2009. Succès toujours
grandissant de l'opération « Bourses Scolaires »
initiée avec le soixantième anniversaire des Brasseries du
Cameroun.
Sur le plan industriel pour la 1ère fois
depuis des années, la production du mois de pointe (décembre
2010) a pu couvrir la demande commerciale. Les investissements ci-dessous y ont
largement contribué : * Mise en service de 4 presses à casiers
avec une capacité de fabrication journalière de 10 000 casiers *
installation d'un pasteurisateur sur la chaîne BG de l'Usine de Bafoussam
pour la rendre mixte
* mise en service de 2 centrifugeuses aux usines de Douala et
de Yaoundé pour allonger les cycles de filtration et réduire les
pertes en bière (freintes)
* toujours aux usines de Douala et Yaoundé, mise en
service d'installations de dilution coupage après filtration
bière et de filtres à maiches Meura 2001 en salle à
brasser pour permettre le brassage à haute densité et augmenter
par voie de conséquence la capacité de fabrication
bière.
- Signalons également
* le démarrage des travaux d'implantation d'une
nouvelle ligne d'embouteillage bière à Yaoundé dont la
mise en service a lieu en ce mois d'avril 2011
* la poursuite des travaux de construction de la station de
traitement des eaux usées de l'usine de Yaoundé. A noter
également des investissements de modernisation à l'instar des 2
chaudières LOOS de l'usine de Douala et des grilles d'envoi bière
à l'embouteillage aux usines de Douala et Yaoundé.
Enfin signalons la persistance des problèmes
d'approvisionnement électrique dans toutes les usines et
d'approvisionnement en eau aux usines de Yaoundé et de Bafoussam.
Sur le plan commercial
La baisse du taux des droits BG de 25% à 12,5% au 1er
janvier 2010et l'augmentation du prix des bières au 1er janvier 2010.
Le lancement de nouveaux produits : Aquabelle, Malt Up et
Orangina.
Le lancement de nouveaux packagings :
* Beaufort 33 cl verre perdu
* Beaufort Light 33 cl verre perdu
* Booster Vodka Pamplemousse 50 cl
* Nouvelle Boîte Heineken 33 cl et 50 cl
* Fanta avec étiquette
* Schweppes Ginger avec nouvelle étiquette et bouteille
capy
Mise en service de 2 nouveaux centres commerciaux :
Bonabéri et Yaoundé 2 / Duricam
Poursuite de la réorganisation de la distribution avec
la mise en service de nouveaux camions TL.
Sur le plan administratif
Pour le calcul des patentes et licences, classification des
bières comme boissons alcooliques.
Contrôle fiscal depuis le mois d'octobre 2010 de l'ensemble
des sociétés du Groupe au Cameroun. Poursuite de l'implantation
du logiciel de gestion intégré M3.
Recrutement d'un nouveau DRH (ex Guinness) qui a pris ses
fonctions début janvier 2011.
La Bière
Le marché de la bière a connu pour la
première fois depuis 5 ans une légère baisse (-0,3%), tout
en restant au-dessus de la barre des 5 000 000 hl, soit exactement 5 090 882
hl.
Sur ce marché en légère
régression, la SABC a plutôt connu une croissance, certes
modérée, de
+1,6% alors que ses principaux concurrents, Guinness et UCB,
enregistraient des baisses respectives de (-2,6%) et (-27,4%).
En conséquence, sur l'année 2010, la part de
marché de la SABC est passée de 83,7% à 85,2%, soit un
gain de 1,5%.
En ce qui concerne le 1er trimestre 2011, les données
de ventes des concurrents ne sont pas encore disponibles, mais la tendance
à la reprise en bières semble se confirmer.
Pour l'exercice 2010, nos ventes (4 564 429 hl) enregistrent
une hausse de 1,6% par rapport à l'exercice précédent
malgré une hausse de tarif d'environ 11% pratiquée en janvier
2010.
Ces résultats sont les fruits d'une politique
commerciale dynamique alliée à une stratégie de
distribution plus rationnelle privilégiant la distribution directe.
Parmi les grandes actions menées dans ce sens, citons :
- la forte mobilisation des équipes commerciales sur le
terrain,
3
- la grande promotion capsule « 33 » export,
- l'incentive Coupe du Monde,
- le désenclavement de l'Est Cameroun,
- la mise sur le marché de nouveaux camions de
distribution.
Après un 1er trimestre très difficile, l'apport
des investissements d'extension de capacité effectués au
2ème semestre dans les usines de Bafoussam, Douala et Yaoundé ont
fortement réduit les tensions sur la disponibilité des produits,
contrairement à ce que nous avions connu en fin d'année 2009.
Par région, signalons les bonnes ventes de la
Région du Sud-ouest (+ 9%) suivies de celles du Centre (+5,3%) : en
dehors des facteurs cités plus haut, la bonne tenue de la campagne
cacaoyère et l'ouverture sur l'Est Cameroun ont largement
contribué à cette performance.
Les ventes du 1er trimestre 2011 se situent à 1 144 304
hl, soit une progression de + 8,6% par rapport à la même
période de l'exercice précédent et de +0,6% par rapport au
budget 2011. Nous pouvons attribuer ces bons résultats à la
poursuite de la stratégie commerciale axée sur des promotions
ciblées et une plus grande disponibilité des produits.
157
Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
Nos ventes à l'Export à fin décembre 2010
représentent 49 867 hl, soit une baisse de 33,1% par rapport à
l'exercice précédent. Ceci est dû essentiellement à
une forte baisse (-59%) des ventes vers le nord du Congo Brazzaville non
compensée par la reprise des ventes (+57%) sur Malabo.
A fin mars 2011, nos ventes se situent à 12 532 hl,
accusant une baisse de 8 ,9% par rapport à la ,même période
de l'année dernière. Nous espérons renverser la tendance
avec le regain d'activité sur
Malabo.
Notre principal concurrent a réalisé des ventes
de 583 994 hl en 2010, soit une baisse de -2,8% par rapport à l'exercice
précédent et une perte de part de marché (0,3%), ceci
malgré leur hyperactivité sur le marché avec promo
capsules sur toutes leurs marques.
A noter également qu'ils ont accru en cours d'exercice
leur capacité de production. Sur le plan commercial, le segment des
spiritueux a bénéficié d'importants investissements tout
le long de l'année 2010.
Malgré le changement opéré au niveau de
son management et de sa politique commerciale, les ventes de ce concurrent en
2010, à 170 416 hl, ont connu une forte baisse (- 27,4%) par rapport
à l'exercice dernier. Les parts de marché ont suivi la même
tendance, passant de 4,6% en 2009 à 3,3% en 2010. Les résultats
du 1er trimestre 2011 semblent être mieux orientés avec la grande
promotion capsules Kadji Beer.
Les Boissons Gazeuses
En 2010, le marché des Boissons gazeuses, avec 1 872
390 hl vendus, poursuit sa progression avec une croissance de +8,4% par rapport
à 2009 qui affichait déjà une hausse de 12,5% par rapport
à 2008. Tout comme en bière, les Brasseries du Cameroun ont
largement contribué à la croissance du marché avec des
ventes en augmentation de 11,4% par rapport à 2009. Comme
conséquence, notre part de marché est passée de 93,8% en
2009 à 96,4% en 2010, soit un gain de 2,6%, tandis que nos 2 concurrents
affichaient soit une baisse soit une stabilisation de leurs parts de
marché.
Grâce en autre au maintien du taux réduit des
droits d'accises sur les Boissons Gazeuses, la tendance observée en 2010
semble se maintenir sur le 1er trimestre 2011.
Les ventes de Boissons Gazeuses pour l'exercice 2010 se sont
élevées à 1 804 934 hl, soit une progression de 11,4% par
rapport à l'exercice 2009 avec une part de marché de 96,4% contre
93,8% en 2009 et 90,7% en 2008.
Les résultats par gamme se présentent de la
manière suivante :
BG SABC : 1 259 048 hl, soit +12,6%
BG COCA COLA : 545 886 hl, soit + 9%
A noter, un fort développement du format PET avec une
croissance +32,5% en 2010 par rapport à
2009 malgré les tensions de production observées
tout au long de l'année.
Les ventes du 1er trimestre 2011, à 513 520 hl,
connaissent une progression de +13,8% par rapport à la même
période de l'année dernière.
Nos ventes à l'Export à fin décembre 2010
se situent à 16 313 hl, soit une baisse de 24,2% par rapport à
2009, qui s'explique surtout par la chute des ventes sur la Guinée
Equatoriale.
Notre principal concurrent a réalisé des ventes
de 68 933 hl en 2010 avec une régression de 60% par rapport à
2009. Cette contre-performance est due essentiellement à la quasi
disparition de Malta Quench et à la baisse d'activité
promotionnelle sur le Malta Guinness.
A la différence de la bière, UCB a pu maintenir
ses positions en BG en 2010 avec des ventes de 40 431 hl, soit une progression
de +4,3% par rapport à 2009 et une stabilisation de sa part de
marché.
A noter, une forte relance du parfum pamplemousse (promotion
capsules) et des formats PET.
L'eau
L'Eau Minérale Source Tangui poursuit sa forte
progression avec 759 192 hl vendus en 2010, soit une progression de +17,2% par
rapport à l'exercice 2009. Cette performance est la résultante du
dynamisme de notre distribution, de la cohérence de notre campagne
publicitaire (sponsor officiel des lions indomptables) et de la justesse de nos
campagnes promotionnelles. Et ceci malgré la prolifération des
eaux embouteillées qui envahissent le marché chaque jour.
A noter la bonne tenue de notre nouvelle eau Aquabelle
lancée dans la région du Nord avec 13 698 hl vendus en 2010.
Pour le 1er trimestre 2011, la croissance des ventes des eaux
(Source Tangui et Aquabelle) avec 206 026 hl continue d'être soutenue
avec une hausse de 5,4% par rapport à la même période de
l'exercice dernier. A noter qu'Aquabelle a réalisé 5 819 hl sur
les 3 premiers mois de 2011.
Nos ventes à l'Export à fin décembre 2010
représentent 11 002 hl, soit une progression de +12% par rapport
à 2009, qui s'explique surtout par la reprise de la vente vers la
Guinée équatoriale.
Pour le 1er trimestre 2011, nos ventes à l'export, avec
2 549 hl, connaissent un léger ralentissement avec l'arrêt des
ventes sur le Nord Congo.
5
Les Alcools Mix
En 2010, le marché des alcools mix représente
191 749 hl en progression de +1,6% vs 2009. 5 marques se partagent ce
marché ; SABC avec 3 marques détient 68,8% de ce marché,
Guinness détenant 31,2% avec 2 marques.
Les ventes SABC sont de 131 934 hl en progression de +9,2% par
rapport à 2009.
Les résultats par gamme se présentent de la
manière suivante :
. Alcools Mix SABC (Booster) : 17 895 hl, soit -1,5%
. Alcools Mix COCA COLA : 114 039 hl, soit + 11,1%
Il est à noter que pour diverses raisons
opérationnelles, nous avons différé l'arrêt des
références
Whisky Black et Gin Tonic de Coca Cola et que de fait le
lancement de la gamme Booster a été différé sur la
fin de l'année 2010 et sera effectivement développé sur
2011.
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Mémoire de Master professionnel en Marketing
International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Université de
Yaoundé II.
Annexes
Sur le 1er trimestre 2011, nos ventes sont de 12 182 hl soit
une baisse de -48,5% suite aux ruptures sur la gamme Alcools Mix Coca cola et
à un retard dans le lancement des formats 50 cl sur le marché.
Notre seul concurrent sur ce segment, Guinness, a
réalisé des ventes de 59 815 hl en 2010 avec une
régression de - 12% par rapport à 2009. Après un lancement
très réussi de Smirnoff Ice en 2009,
GCSA malgré de multiples promotions capsules sur cette
marque n'arrive pas à enrayer la chute de volumes de cette marque
(-11,4% sur 2010).
*
* *
Les résultats financiers :
La Loi des Finances pour 2010 a introduit deux modifications
importantes sur la fiscalité des boissons :
. la diminution du taux du Droit d'accises sur les Boissons
Gazeuses, qui passe de 25% à 12,5%,
. la classification en Boissons alcooliques des Bières
à la place de Boissons hygiéniques, entraînant la hausse
des licences et des patentes.
La seconde modification a provoqué la dissolution de
Canada Dry Cameroon (CDC) au 31/12/2009 au profit de SABC, les boissons
distribuées par CDC (vins et alcool-mix) se trouvant désormais
dans la même classe des boissons alcooliques que la Bière en ce
qui concerne les patentes et licences.
Par ailleurs, les prix de vente des Bières ont
été revus à la hausse au 1er janvier 2010 (de 50 F.CFA
à 100 F.CFA la bouteille - prix public), tandis que les prix de vente
des Boissons Gazeuses ont été réaménagés
pour tenir compte de la baisse des Droits d'accises.
Le chiffre d'affaires HT, après déduction des
remises et ristournes, et corrigé des variations de stocks,
s'élève à 277 623 millions de francs, en hausse de +
15,9%. Cette hausse s'explique essentiellement par la progression des volumes
vendus de + 8,0%, et la hausse des prix de vente HT moyens de + 7,9%.
Concernant les charges, les coûts variables
s'élèvent pour 2010 à 22.360 F/hl contre 23.250 F/hl pour
2009, soit une diminution de - 3,8%.
Cette baisse est la résultante d'une baisse significative
des prix des principales matières premières en partie
compensée par une hausse des autres charges variables: Sur les
principales matières premières, nous avons enregistré des
baisses du prix du malt (- 18%), du
gritz de maïs importé (- 5%), du houblon extrait
(- 19%), mais une hausse du prix du sucre (+ 6,1%).
L'énergie de production est restée stable en
début d'année, mais a progressé sensiblement dans la
seconde partie de l'exercice, la moyenne de l'augmentation annuelle
étant de + 6,9%.
Des achats importants d'emballages ont été
effectués pour faire face à la croissance de la production et
assurer le renouvellement des emballages vétustes.
Les coûts de transports sont restés pratiquement
stables, enregistrant une légère hausse de +1,3%.
Les autres charges d'exploitation se sont
élevées à 7.780 francs/hl pour 2010 contre 6.750 francs/hl
pour 2009,
soit une hausse de +15,3%. Par contre, en valeur absolue,
l'augmentation est de + 22,7%.
L'analyse de cette hausse est la suivante :
- La forte demande en produits a nécessité une
utilisation intensive du matériel de production et engendré par
voie de conséquence un accroissement des consommations de pièces
de rechange (+ 22,4%) pour en assurer la maintenance ;
- Les autres consommations, sous l'effet des mêmes
sollicitations, sont en hausse de + 10,4% ;
- La publicité intègre une forte progression de
la communication à travers les médias et des actions terrain
d'envergure pour soutenir nos hausses de tarifs et développer nos
ventes, soit une hausse de + 51,3% ;
- Les prestations de services tiennent compte d'un recours
plus important à la sous-traitance pour assurer les fortes productions.
Elles intègrent aussi les charges liées à l'implantation
du nouvel outil de gestion intégré (ERP) : + 11,0 % ;
- Les frais de personnel : Après une année 2009
qui avait enregistré une forte croissance de la masse salariale à
la suite de fortes revendications sociales, l'année 2010 a connu un
retour à la normale avec une hausse modérée de + 3,3% ;
- Les impôts et taxes tiennent compte de l'augmentation
des licences et patentes suite à la modification de fiscalité
évoquée plus haut, ainsi que des droits d'enregistrement
exceptionnels réglés sur la reprise des actifs de CDC : + 57,9 %
;
- Les frais financiers enregistrent les charges
financières de l'emprunt de 18 milliards de F.CFA levé en fin
juin 2009. Mais, ils sont compensés favorablement par les dividendes
reçus de
SOCAVER, SEMC, et CDC sur l'exercice 2009. Toutefois, ils sont
en baisse par rapport à la même période de l'année
dernière qui avait enregistré à titre exceptionnel la
distribution de CDC sur les exercices antérieurs à 2009 ;
- Les autres produits diminuent de - 60,9 % avec le transfert
des activités de production de préformes et de production de
casiers à SIAC à compter du 1er janvier 2010.
Le résultat d'exploitation avant amortissements
s'établit ainsi à 66 282 millions de francs. Il représente
23,9% du chiffre d'affaires HT. Il est en hausse de + 61,6% par rapport
à 2009.
Les amortissements sont de 11 132 millions contre 9 995
millions à la même période de l'année
précédente. Les provisions L.T. couvrent les risques sur le
contrôle fiscal en cours pour 2 063
M.FCFA et des risques sur la fiscalité pour l'affichage
publicitaire routier pour 292 M.FCFA.
Le solde des comptes hors exploitation intègre le
remboursement par SIAC de 1 450 M FCFA sur l'abandon de créances sous
condition de retour à meilleure fortune accordé à cette
société en 2008.
Après déduction d'un impôt de 22 869
millions de francs, qui tient compte d'une réduction pour
réinvestissements de 983 millions de francs, mais qui
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International. Présenté par Gervais Luc MOUKON à YOMBO.
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Yaoundé II.
Annexes
prend en compte aussi la nouvelle règle issue du dernier
contrôle fiscal concernant le droit à déduction du
différentiel de prix sur les achats d'emballages (engendrant une
nouvelle avance d'impôt de 1 328 millions de francs pour cet exercice
2010), le résultat net se traduit par un bénéfice de 31
498 millions de francs. Les flux financiers de l'année ont
été les suivants: Emplois : 49 221 millions
Ressources : 49 252 millions
Variation du Fonds de roulement + 31 millions
Accroissement du besoin en fonds de roulement : - 12 336
millions
Soit, une variation de la trésorerie de :
- 12 305 millions qui passe de + 23 404 millions au 31/12/2009 à + 11
099 millions au 31/12/2010.
Les ressources humaines:
L'analyse des effectifs (1.979 permanents et 56 temporaires au
31/12/2010) fait ressortir les principales tendances suivantes :
- Une légère augmentation des effectifs permanents
de 3% en 2010 comparé à 2009, qui traduit la stabilisation de la
structure ;
- Une augmentation plus importante du nombre de cadres nationaux
pour une plus grande maîtrise des opérations et assurer la
relève ;
- Une augmentation des effectifs des exploitations au
détriment de ceux du siège, inversant la tendance de 2009 ;
- Une nette diminution (-64%) des effectifs du personnel
temporaire, du fait du processus de stabilisation de M3 et du remplacement des
postes vacants à l'organigramme ; - Au total, une baisse des effectifs
globaux (permanents + occasionnels) de près de -2%.
*
* *
SOEGUIBE
Les ventes réalisées sur BATA, la zone
continentale de la GUINEE EQUATORIALE, par SOEGUIBE, pendant que SABC continue
d'approvisionner MALABO,
enregistrent une hausse de + 31,3% par rapport à la
même période de l'année dernière et se situent
à 275 397 hl.
De nouveaux produits ont été lancés pour
faire face à la concurrence toujours très vive.
Les efforts sur les prix ont dû se poursuivre au cours
de cette année 2010 afin de garantir les parts de marché de
SOEGUIBE.
Dans ces conditions, le Chiffre d'affaires TTC est de 10 753 M
FCFA, et progresse de + 22,8% par rapport à 2009.
Les charges sont contenues à leur niveau de
l'année dernière mais les amortissements sont en progression du
fait des investissements réalisés.
Le résultat d'exploitation atteint 476 M FCFA, contre
une perte de 12 M FCFA en 2009.
Avec les avantages d'une convention d'établissement qui
exonère SOEGUIBE d'impôt sur les sociétés, le
résultat net est de 475 M FCFA.
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Nous vous informons par ailleurs que les mandats
d'administrateurs de Madame Aïssatou YAOU, de Matignon Investissement et
Gestion, et de Monsieur Guy DE CLERCQ, viennent à expiration à
l'issue de la présente assemblée ; nous vous rappelons que les
administrateurs sont rééligibles.
Par ailleurs nous vous proposons de fixer à la somme de
220.000.000 F.CFA le montant global net des indemnités de fonction
allouées au Conseil d'Administration à compter de l'exercice
2010, et jusqu'à nouvelle décision de l'Assemblée.
Le texte des résolutions a été tenu
à la disposition des actionnaires durant les quinze jours ayant
précédé cette réunion.
Nous renouvelons à tous les membres de notre personnel
nos remerciements pour leur travail et leur dévouement à la
Société.
LE CONSEIL D'ADMINISTRATION
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Yaoundé II.
Annexes
ANNEXE 5: ATTESTATION DE RECHERCHE
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