CONCLUSION GENERALE
Nous sommes à la fin d'une étude qui porte sur
la pratique informelle de l'épargne et de crédit dans la ville de
Bukavu, cas de vendeur de stick au marché Muhanzi.
En effet, cette étude a été
inspirée par le fait que les tontines procèdent à la
collecte des fonds de ses membres sous formes d'épargne et les distribue
directement à un ou plusieurs membres bénéficiaires sous
formes de crédit non rémunéré
d'intérêt au remboursement.
Pour y arriver nous nous sommes posé les questions
suivantes :
Ø Comment cette épargne et crédit
informels sont mobilisés ?
Ø Comment ils sont affectés et quel est son
impact sur les activités économiques et la vie sociale ?
Pour ce fait, quelques hypothèses ont été
émises dans le cadre de cette étude en tire des réponses
anticipatives et non exhaustives de la manière suivante :
§ D'abord l'épargne et le crédit sont
mobilisés par les vendeurs eux- mêmes grâce à la
confiance qu'ils ont entre eux la relation de travail, d'amitié qui les
unissent, et qui sentent le souci de développement de leurs
activités et de leur milieu ;
§ Ce crédit est affecté pour
accroître leurs activités, répondre à des besoins de
base de leurs ménages notamment : la scolarisation des enfants,
l'alimentation, soins de santé, le vêtement ;
§ Ensuite, cette épargne et ce crédit
permettent aux vendeurs d'être assistés en cas de
difficulté, en cas de récession.
Pour vérifier les hypothèses, nous nous sommes
servis de la méthode comparative qui nous a aidé à
analyser les différents avis et information recueillies et les
techniques sont la documentation l'interview et le questionnaire.
La documentation consistait à une lecture des ouvrages,
travaux antérieurs et rapports ayant trait, théoriquement,
à notre travail pour sa meilleure compréhension. Le questionnaire
d'enquête a servis de vérification de nos hypothèses ;
pour ce fait, un échantillon de 15 personnes qui est le nombre exact des
vendeurs de stick se trouvant au marché Muhanzi a été
constitué, l'interview nous a aidés à s'entretenir avec
les responsables des groupes.
L'introduction et la conclusion exceptées, ce travail
est subdivisé en trois grands chapitres : le premier chapitre porte
sur les généralités, le deuxième chapitre porte sur
la méthodologie et le troisième porte l'analyse des
données et interprétation de résultat.
Le troisième chapitre nous a permis de vérifier
nos hypothèses. D'une manière générale, nous avons
trouvé que les tontines ne présentent pas un danger immanent aux
opérateurs économiques. Au point III.4, tableau n° 11, 8
personnes soit 53,3% affirment que les tontines leur permettent
d'épargner leur revenu continuellement sous forme de crédit et un
pourcentage quand même remarquable de 46,7% à savoir 7 personnes
affirment que ce système leur permet de subvenir aux besoins permanents
quelque soit la nature de celui (naissance, deuil, maladie, mariage,
scolarité, etc.) Dans ce même tableau, des membres des tontines
quant à ce qui concerne les dangers que peuvent provoquer le
système des tontines, personne cependant, n'a pas affirmé
l'hypothèse selon laquelle cette pratique pousserait le membre dans une
pauvreté au moment où l'un des membres ne parvient pas à
s'acquitter, mais ils affirment, contrairement que cette pratique leur permet
de bien travailler sans laquelle certains ne sauraient plus continuer.
Notre hypothèse concernant l'affectation de ce
crédit a été confirmé car, après nos
enquêtes, dans le tableau n° 7, 20% des nos enquêtés
affectent ce crédit à l'augmentation du capital, 40% des nos
enquêtés affectent ce crédit aux besoins urgents (la
scolarisation des enfants, l'alimentation, les soins de santé, le
vêtement), 20% des nos enquêtés affectent ce crédit
à l'achat de la marchandise auprès du fournisseur et 20% autres
affectent ce crédits à d'autres besoins non cités ci-
haut.
En plus le tableau n° 4 nous montre que 13,3% de nos
enquêtés ont de relation amicale, 60% ont de relation de travail,
6,7% ont une relation familiale et 20% autres ont des relations bi
variées, ce qui confirme en plus notre première
hypothèse.
Ainsi donc dans les perspectives d'avenir, nous avons pu
proposer quelques pistes de solution pour le développement de ces
systèmes entre autre :
v Elaborer des règles écrites ;
rédiger des statuts et un règlement intérieur
v Désigner des nouveaux membres et appliquer des
règles d'entrée dans la tontine, afin de mieux veiller à
la moralité du nouveau et sa capacité réelle d'honorer ses
engagements financiers
v Respecter, dans toutes les mesures du possible, le
système de rotation établi initialement et obliger les nouveaux
venus à attendre leur tour, sauf en cas des besoins
v A la fin du cycle d'une tontine est occasion
d'évaluation concernant le déroulement du cycle et
préparation du suivant. Ce peut être également une occasion
de fête
v Veiller à ce que les fruits de l'épargne de la
tontine ne soient pas systématiquement orientés vers les
dépenses ostentatoires
v Briser les limites de la taille de façon à
obtenir plus d'impact économique
v En fin, former les membres et surtout les responsables
chargés de diriger les tontines.
En conclusion, dans les nombreux pays Africains, la tontine se
révèle être l'élément le plus important de
l'épargne populaire. Il faut donc savoir comment l'utiliser et
l'orienter non seulement vers la couverture des besoins sociaux mais
également vers la création d'activités
économiques.
Le pari sur le développement dans un contexte socio-
économique ne peut mériter les plus profondes réflexions.
Nous ne prétendons pas avoir abordé tous les points de cette
étude, ainsi le rôle de l'Etat serait l'organisation des tontines,
la législation de celle- ci pour leur développement d'autant plus
qu'il serait entrain de lutter contre le chômage. Cela peut constituer un
point de départ pour tout chercheur qui voudrait bien nous
compléter.
|