CONCLUSION
De manière abrégée, nous retiendrons que
l'avenir du réseau Al-Qaïda post ben Laden a été la
toile de fond de nos cogitations durant nos investigations scientifiques.
En effet, après maintes recherches, nous avons pu
considérer qu'Al-Qaïda est face à un avenir incertain. Les
soubresauts insurrectionnels dans le monde arabe et la mort d'Oussama Ben
Laden laissent présager un nouvel affaiblissement de l'organisme
terroriste. Beaucoup dépend cependant du déroulement
ultérieur des révoltes et révolutions en Afrique du Nord
et au Proche-Orient.
Soulignons en effet, que nous avons fragmenté ces
argumentaires en quatre chapitres. Le premier a servi d'un cadre nous
permettant d'éplucher les contours du terrorisme international, le
deuxième pour sa part nous a permis de faire l'esquisse des
considérations internes et externe touchant au réseau
Al-Qaïda, le troisième chapitre nous a pareillement permis
d'épiloguer sur la mort de l'emblématique leader d'Al-Qaïda,
dans le quatrième chapitre enfin, nous avons soulevé une
perspective sur l'avenir du réseau après le trépas de ben
Laden sans oublier les différents problèmes qui l'assaillent.
De ce fait, remarquons que l'assassinat de Ben Laden par une
unité spéciale américaine le 2 mai 2011 ne doit pas non
plus forcément se solder par un affaiblissement décisif
d'Al-Qaïda comme on largue de temps à autre. Il n'y a certes aucun
doute que sa mort représente un coup dur pour Al-Qaïda. Ben Laden a
été pendant plus de deux décennies le chef
incontesté de l'organisme, qu'il avait créé lui-même
en 1988. Il a défini les objectifs stratégiques d'Al-Qaïda,
garanti la justification religieuse de sa tactique violente, fait en sorte
qu'elle puisse continuer à se développer et a dirigé en
personne quelques-uns de ses attentats les plus dévastateurs. Même
pendant les dernières années, Ben Laden semble avoir
été beaucoup plus impliqué dans la planification des
opérations du réseau central que ne le soupçonnaient
beaucoup d'experts en terrorisme.
L'avenir d'Al-Qaïda est également incertain parce
que les querelles intestines et les luttes entre les différents courants
au sein de l'organisme pourraient s'intensifier après la mort de Ben
Laden. Sans l'autorité et le charisme de Ben Laden, Al-Qaïda sera
considérablement plus difficile à diriger à l'avenir. A
cela vient s'ajouter l'évidence démoralisante pour les membres
d'Al-Qaïda que les Etats-Unis continuent à ne reculer devant aucune
dépense pour combattre l'organisme et ses cadres. L'administration Obama
a en effet annoncé fin juin 2011 vouloir démanteler l'ensemble de
la direction d'Al-Qaïda dans les années à venir.
Il ne faut cependant pas surestimer l'importance de Ben Laden
pour l'Al-Qaïda actuelle. Comme elle l'a elle-même souligné
dans sa prise de position par rapport à la mort de ce dernier, «le
cheik Oussama n'a pas construit une organisation qui puisse disparaître
avec lui ». D'autres figures dirigeantes importantes d'Al-Qaïda et de
ses alliés, comme Az-Zawahiri, Abu Yahya Al-Libi, Nasier Al-Wihayschi et
Anwar Al-Awlaqi, continueront de répandre le message de Ben Laden et
l'idéologie d'Al-Qaïda. En nommant rapidement son nouveau chef,
Az-Zawahiri, Al-Qaïda a prouvé sa capacité d'agir. S'ajoute
à cela le fait que les alliés régionaux d'Al-Qaïda au
Yémen, en Irak, en Afrique du Nord et en Somalie ont déjà,
ces dernières années, agi dans une large mesure
indépendamment du réseau central. Ils planifieront aussi des
attentats terroristes sans Ben Laden.
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