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L'avenir du réseau Al- Qaà¯da après la mort de Ben Laden

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par Fidèle ETOYI
Université de Lubumbashi RDC - Licence en relations internationales 2012
  

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SECTION III : LE RESEAU AL-QUAIDA : PROBLEMES ET PERSPECTIVES

Cette section qui porte sur les différents problèmes que rencontre le réseau après le coup de massue qu'il a reçu et surtout son devenir post ben Laden. Le cas échéant cette section gravitera sur l'arrivée de Zawiri et l'avenir du réseau Al-Qaïda, Le rejet d'Al-Qaïda par les musulmans et l'avenir d'Al-Qaïda post ben Laden.

§1. L'arrivée de Zawiri et l'avenir du réseau Al-Qaïda

Al-Qaïda a un nouveau chef. L'Égyptien Ayman al-Zawahiri, 60 ans, succède à Oussama Ben Laden, tué début mai par un commando américain au Pakistan, selon la chaine de télévision Al-Arabiya qui a reçu un communiqué de l'organisation terroriste.

Dans ce communiqué, Al-Qaïda s'est engagé à poursuivre, sous la direction de son nouveau chef, «le jihad contre les apostats qui agressent la terre d'islam, et à leur tête l'Amérique croisée et son acolyte Israël».

Le nouveau patron d'Al-Qaïda n'a pas le charisme d'Oussama Ben Laden. Sombre intellectuel à grosses lunettes, Ayman al-Zawahiri semble traîner le poids de sa faute. Arrêté après l'assassinat du président égyptien Anouar el-Sadate en 1982, condamné à trois ans de prison, il a subi la torture et l'humiliation dans les geôles de Hosni Moubarak. Et il a parlé. Il a dénoncé son mentor et ami Issam el-Qamari, qui sera arrêté.

Al-Zawahiri est alors l'un des dirigeants du Djihad égyptien, fusion de plusieurs groupes, dont le sien. Ce fils de notable cultivé était d'abord passé par les Frères musulmans avant de s'engager dans une idéologie plus radicale. Lors du procès de l'assassinat de Sadate, il s'affirme comme un leader. Son discours véhément, clamé du box, reste dans les mémoires : «Nous sommes le vrai front islamique contre le sionisme, le communisme et l'impérialisme ! Nous avons subi des traitements inhumains ! Nous n'oublierons jamais !» 139(*)

Dès sa libération, il quitte définitivement son pays pour se rendre au Pakistan, où il rejoint un jeune et riche Saoudien, Oussama Ben Laden, qui a fondé un «bureau» d'aide aux combattants afghans antisoviétiques, précurseur d'Al-Qaïda. Ayman al-Zawahiri place ses hommes dans l'entourage de Ben Laden. Il va probablement jusqu'à éliminer le précédent mentor du chef islamiste, le Jordanien Abdallah Azzam, tué dans un attentat à la voiture piégée. Un attentat raté contre Hosni Moubarak en 1995. C'est surtout l'argent de Ben Laden qui intéresse al-Zawahiri. À l'époque, il cherche un financement pour poursuivre la lutte contre le pouvoir égyptien, qui reste son principal objectif. Ben Laden ne l'entend pas ainsi. Il prêche un djihad mondial centré sur les États-Unis. Mais c'est toujours l'Égypte qui préoccupe al-Zawahiri quand il suit Ben Laden au Soudan, en 1992. De Khartoum, il organise des attentats contre le pouvoir égyptien, dont celui, raté, contre Moubarak lors d'une visite en Éthiopie en 1995, ourdi en collaboration avec le Groupe islamique égyptien. Il quitte le Soudan en 1996 avec Ben Laden, mais ne le suit pas en Afghanistan. Toujours obsédé par le projet d'un régime islamique en Égypte, al-Zawahiri parcourt le monde, de l'Europe à l'Indonésie, pour lever des fonds supplémentaires. Il échoue et rejoint alors Ben Laden en Afghanistan. Où il opère un changement radical. Il se rallie à la guerre sainte mondiale du Saoudien. Il signe avec lui, le 26 février 1998, le manifeste d'Al-Qaïda, annonçant la création du «Front islamique mondial contre les Juifs et les Croisés». Ayman al-Zawahiri devient alors l'idéologue d'Al-Qaïda et l'un des principaux organisateurs de ses attentats.

Il publie en 2001 un livre programme, Cavaliers sous l'étendard du Prophète, où il prône la violence et s'en prend aux islamistes réformistes, principalement les Frères musulmans. Il affirme que le pouvoir n'appartient qu'à Dieu. Ayman al-Zawahiri devient alors le double plus terne mais plus présent d'Oussama Ben Laden. C'est lui qui menace la France, traite Obama de «nègre domestique» ou dénonce l'action de l'Otan en Libye. On ne sait pas très bien où il se trouvait ces derniers mois ni s'il pourra garder la même influence que Ben Laden sur les «franchisés» d'Al-Qaïda, au Maghreb, en Irak ou dans la péninsule arabique.140(*)

Un ancien d'Al-Qaïda lui avait prédit début mai un avenir à la tête de la nébuleuse islamiste. En Jordanie, Houthayfa Azzam a annoncé qu'al-Zawahiri allait «mener des opérations de vengeance.» Selon lui, c'est al-Zawahiri qui était devenu le véritable patron depuis plusieurs années. «Al-Qaïda était tombée dans la main de fer d'Ayman al-Zawahiri», a-t-il déclaré ; ces propos, il est vrai, doivent être pris avec précaution. Houthayfa Azzam n'est autre que le fils d'Abdallah Azzam, le premier maître à penser d'Oussama Ben Laden. L'homme qu'Ayman al-Zawahiri avait dénoncé comme un «agent de la CIA» avant la mort d'Azzam dans un mystérieux attentat.141(*)

* 139 « Avenir d'Al-Qaïda », in http://www.slate.fr/story/43279/terrorisme-avenir-al-qaida , consulté le 04/06/2012

* 140 « Avenir d'Al-Qaida » , art.cit, consulté le 12/4/2012

* 141 Idem

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway