L'avenir du réseau Al- Qaà¯da après la mort de Ben Laden( Télécharger le fichier original )par Fidèle ETOYI Université de Lubumbashi RDC - Licence en relations internationales 2012 |
SECTION II : LA NOUVELLE STRATEGIE AMERICAINE DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME APRES LA MORT DE BEN LADENCette section nous présente la vision nouvelle des Etats Unies d'Amérique dans la lutte anti terroriste après la mort de ben Laden. De ce fait elle tournera autour de la lutte de propagande sur internet et de la politique des drones prônée par l'administration OBAMA §1. Une Lutte de propagande sur InternetEn plein coeur de l'été et de la crise économique, 9 ans et onze mois après le 11 septembre 2001, la Maison Blanche a publié jeudi 4 août un document intitulé « Renforcer le pouvoir des partenaires locaux pour lutter les violences extrémistes aux Etats-Unis ».La nouvelle stratégie de l'administration Obama s'appuie donc sur les communautés locales pour contrer la stratégie de propagande des organisations extrémistes qui sévissent sur le sol américain ou depuis l'étranger. Avec au premier rang, Al-Qaïda qui, selon le document, cherche activement à recruter et à influencer des musulmans Américains pour mener des attaques « depuis l'intérieur ». Et la Maison Blanche souhaite la création d'un réseau fédéral des communautés locales unies et mobilisées contre les menaces de violence extrémiste.130(*) Le document de la Maison Blanche évoque également la cyber guerre idéologique avec Al-Qaïda et les autres mouvements islamistes. Le document souligne la prolifération des discours de propagande terroristes en langue anglaise sur internet, qui se répandent notamment via les forums et les réseaux sociaux. « Nous devons activement et agressivement contrer ces idéologies extrémistes violentes qui visent à recruter des individus », indique la Maison Blanche qui parle d'une lutte des « narratives » ou comment le « story telling », l'art de raconter des histoires et de les répandre, devient un enjeu stratégique majeur de la lutte contre le terrorisme. Dix ans après le 11 septembre 2001, les Etats-Unis mènent sur internet un nouveau front de guerre contre la radicalisation violente et le terrorisme. Avec le soutien et l'appui des grandes entreprises de la Silicon Valley. · De la diplomatie traditionnelle à la diplomatie digitale D'ailleurs, cette année est marquée par un rapprochement certain entre les géants de l'innovation californiens et le département d'Etat. Google, Twitter, Facebook sont désormais étroitement associés à la diplomatie américaine. Sous Hillary Clinton, le département d'Etat a adopté la théorie dite du « savoir-faire du 21ème siècle » qui consiste en un usage subtil de l'innovation technologique au service de la politique étrangère américaine. Les américains appellent cela la diplomatie digitale. 131(*) Et « la défense de la liberté d'internet » est désormais placée au coeur de cette diplomatie et de sa stratégie de lutte contre al-Qaïda notamment. «Les Etats-Unis ne laisseront pas internet et les territoires digitaux aux mains des terroristes ou de régimes autoritaires qui censurent le réseau», avertit Alec Ross, conseiller à l'innovation d'Hillary Clinton et l'un des architectes de cette diplomatie digitale. · Google et la lutte contre le terrorisme Signe de ce rapprochement entre Washington et la Silicon Valley, le géant Google a créé en septembre dernier une nouvelle unité de recherche, un laboratoire à idées. Son nom : Google Ideas. Ce think tank est dirigé par Jared Cohen, 29 ans, qui a quitté en septembre 2010 son poste de diplomate digital au département d'Etat pour prendre la tête de Google Ideas. Spécialiste de contre-terrorisme, ce jeune diplomate iconoclaste a organisé, fin juin à Dublin, le premier sommet de Google Ideas qui a rassemblé une cinquantaine de terroristes repentis et d'activistes ultra-violents du Hezbollah, d'al-Qaïda, des Farc colombiens, des chefs de gang de Los Angeles, d'anciens néo-nazis scandinaves... En tout, 80 ex-terroristes ont été invités en Ecosse par Jared Cohen pour conter leurs expériences et réfléchir sur les processus de recrutement et de radicalisation devant un parterre composé notamment de chef d'Etat et de fonctionnaires du département d'Etat. Une approche privatisée du contre terrorisme ou quand Google s'attaque à la résolution d'une problématique jusque là réservée aux agences d'Etat et devient un élément de la diplomatie américaine. Cette expérience de Google Ideas a largement inspiré et nourri le rapport que vient de publier la Maison Blanche. Et dans la continuité du discours du Caire de 2009, la Maison Blanche a pour objectif, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme islamiste « de contrer la propagande d'al-Qaïda pour qui les Etats-Unis sont en guerre contre l'Islam »132(*) * 130 « La nouvelle politique américaine », in www.lejournal.fr, consulté le 13/5/2012 * 131 « La nouvelle politique américaine » Art.cit, consulté le 12/4/2012 * 132 « La nouvelle stratégie américaine de lutte antiterroriste » in www.terrorismemonde.fr , consulté le 15 mai 2012 |
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