Université
d'Abomey-Calavi(UAC)
***********
Faculté des Lettres, Arts et Sciences
Humaines (FLASH) ******************
Département de Géographie et
Aménagement du Territoire (DGAT)
***********************
Mémoire de maîtrise professionnelle
Option : Gestion de l'environnement
DEDICACE
Je dédie ce mémoire d mes yarents
your
Ceur soutien inconditionneC~ Que Dieu Ceur
accorde Ca Congévité your jouir des
fruits de
Ceurs sacrifices !
REMERCIEMENTS
A la fin de la présente formation, je m'en voudrais de
ne pas remercier le Département de Géographie et de
l'Aménagement du Territoire (DGAT), de l'Université
d'Abomey-Calavi (UAC), pour avoir initié la présente formation
qui nous a permis de renforcer nos capacités d'intervention dans le
domaine de la gestion de l'environnement. Mes remerciements vont
également à tous les différents professeurs qui ont
accepté, malgré les heures indues, d'animer les
différentes sections de la formation.
Ce mémoire a été réalisé
avec l'aide, le soutien et l'encadrement de certaines personnes. Qu'elles
trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude. Il s'agit notamment de :
· mon maître de mémoire,
Maître-Assistant Expédit W. VISSIN : malgré ses multiples
occupations académiques et professionnelles, il a fait montre d'une
disponibilité inespérée pour me conseiller ;
· Messieurs et Mesdames les responsables de la Direction
générale de l'Eau et de la direction départementale de
l'énergie et de l'eau du Mono-Couffo , les Chefs des services techniques
des Mairies de Lokossa, Houéyogbé et d'Athiémé, les
cadres du programme PADDPA qui n'ont ménagé aucun effort pour
m'aider au cours de mes enquêtes dans le cadre de cette recherche ;
· Jérôme DEGBE, Fêmi COCKER, Edid A.
AMOUZOUNVI et Martinien DHOSSOU pour leur soutien et divers appuis
· Tous ceux qui ont contribué à la
réalisation de cette recherche.
SOMMAIRE
DEDICACES 2
REMERCIEMENTS 3
SOMMAIRE 4
SIGLES ET ABREVIATIONS 5
AVANT- PROPOS 7
RESUME 8
INTRODUCTION 9
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE 12
CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE ET ETAT DES
RESSOURCES EN EAU 25
CHAPITRE III : STRATEGIES DE GESTION DE L'EAU ET LES IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX LIES A LA GESTION DE L'EAU 51
CHAPITRE IV : PRATIQUES ENDOGENES ET PROPOSITIONS DE MESURES
POUR UNE MEILLEURE GESTION DE L'EAU 75
CONCLUSION 89
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 91
ANNEXES 96
LISTE DES TABLEAUX 109
SIGLES ET ABREVIATIONS
ASECNA : Agence pour la Sécurité
de la Navigation Aérienne
AUE : Association des Usagers de l'eau
CeCPA : Centre Communal pour la Promotion
Agricole
CENATEL : Centre National de
Télédétection
CeRPA : Centre Régional pour la
Promotion Agricole
CIENI : Centre International d'Études,
de Négoce et d'Investissement d'Abidjan
CPU : Collège Polytechnique
Universitaire
DDMEE : Direction Départementale des
Mines de l'Energie et de l'Eau FLASH : Faculté des
Lettres, Arts et Sciences Humaines
FSA : Faculté des Sciences
Agronomiques
GIRE : Gestion Intégrée des
ressources en Eau
INSAE : Institut National des Statistiques et
de l'Analyse Economique
PADDPA : Programme d'Appui au
Développement Participatif de la Pêche Artisanale
PNE : Partenariat National pour l'Eau
SH : Service de l'hydraulique (ancienne
appellation des services de l'Eau actuels
UAC : Université d'Abomey - Calavi
UNAPECAB : Union Nationale des Pêcheurs
Continentaux et Assimilés du Bénin
AVANT- PROPOS
La présente étude s'inscrit dans le cadre du
mémoire de Maîtrise Professionnelle en Gestion de l'Environnement.
Cette formation est organisée par le Département de
Géographie et d'Aménagement du Territoire de la Faculté
des Lettres Arts et Sciences Humaines de l'Université d'Abomey-Calavi
(DGAT/FLASH/UAC).
En effet, créé depuis 1997, le cycle des
maîtrises professionnelles offre aujourd'hui aux étudiants neuf
filières de formation au nombre desquelles figure la gestion de
l'environnement. Cette formation pluridisciplinaire de second cycle est
couronnée par un stage pratique d'au moins six (06) mois dans une
structure technique appropriée.
Dans le présent cas, c'est le Service de l'Eau de la
Direction Départementale de l'Energie et de l'Eau du Mono-Couffo
(DDEE-M/C), structure déconcentrée du Ministère de
l'Energie et de l'Eau (MEE) qui a servi de cadre de stage. Ce service se charge
de l'approvisionnement en eau potable des populations rurales et
périurbaines et du suivi des ressources en eau souterraine. Le choix
porté sur le service de l'Eau s'explique par son lien avec le sujet de
notre étude intitulée : «La gestion de l'eau au
Bénin et ses impacts environnementaux : cas de l'arrondissement de Houin
dans la commune de Lokossa ». Cette étude ambitionne
d'apporter une contribution à l'évolution de la recherche
scientifique et de faire des propositions pour l'amélioration de la
gestion des eaux dans la commune de Lokossa.
RESUME
La méconnaissance de l'ampleur des impacts
environnementaux des différents modes de gestion de l'eau est un frein
au développement local, notamment dans les pays africains. Ainsi, la
présente recherche vise à étudier les impacts
environnementaux des stratégies de gestion de l'eau dans la commune de
Lokossa en particulier dans l'arrondissement de Houin. Pour atteindre cet
objectif, l'approche adoptée repose sur l'échantillonnage
à partir de la méthode aléatoire. La collecte des
données a été réalisée à l'aide de la
documentation existante, l'enquête de terrain et l'observation. Le
traitement des données a été fait grâce aux divers
logiciels de traitement de texte et de données de Microsoft Office
2007et du logiciel Arc-View. Il en ressort que la gestion actuelle des eaux
affecte l'intégrité et la beauté du cadre de vie, la
pérennité de la fourniture d'eau potable et conduit à une
diminution progressive des revenus de la population. Il importe donc qu'une
forte mobilisation soit réalisée à tous les niveaux pour
un accès généralisé, rationnelle et
sécurisé à l'eau pour un développement local
réel.
Mots clés : Arrondissement de Houin -
gestion des ressources en eau - impacts environnementaux - développement
local.
ABSTRACT
Ignorance of the extent of environmental impacts of different
modes of water management is an obstacle to local development, particularly in
African countries. Thus, this research aims to study the environmental impacts
of management strategies for water in the commune of Lokossa particularly in
the district of Houin. To achieve this objective, the approach based on
sampling from the random method. Data collection was performed using the
existing literature on the subject, field survey and observation. Data
processing was done through various software for word processing and data from
Microsoft Office 2007and software Arc-View. It appears that the current
management of water affects the integrity and beauty of landscape,
sustainability of the supply of drinking water and led to a gradual decrease in
the population's incomes. It is therefore important that a strong mobilization
is performed at all levels for general access, efficient and secure access to
water for a real local development.
INTRODUCTION
La question de l'eau est l'une des questions les plus
stratégiques de notre temps et les plus difficiles parce qu'elle est
associée à la vie et qu'elle n'est pas le produit de l'homme
(TAZI SADEQ, 1998). Les usages de l'eau sont multiples et couvrent la
totalité de l'activité humaine (AGCD, 1982). Il importe donc de
circonscrire l'ampleur des impacts de la gestion de l'eau sur la population
humaine puisqu'il est paradoxal de comprendre que l'eau dite `'source de
vie» est actuellement la première cause de mortalité dans le
monde à cause du manque d'accès à l'eau potable et
à l'assainissement (CAMDESSUS et al., 2004). Ainsi donc, la gestion de
l'eau est la source de nombreux problèmes sur la planète.
Au Proche Orient, par exemple, la pénurie d'eau est
une réalité qui alimente aussi les tensions. Dans cette
région, on est passé d'une situation de stress hydrique à
une situation de pénurie, qui pourrait bien à l'avenir
s'accentuer et devenir critique. La résolution des questions
liées à l'usage de l'eau conditionne en partie les espoirs de
paix. L'Etat hébreu n'a guère de ressources propres en eau, si ce
n'est les nappes phréatiques palestiniennes de Cisjordanie qu'il
exploite illégalement pour son propre profit. Il dépend
essentiellement du Jourdain et de sources situées au Liban et en Syrie.
Pour Israël, la protection « militaire » de ces sources
d'approvisionnement n'est pas un vain mot (REKACEWICZ et DIOP, 2008). C'est
pour régler ces genres de problèmes que dans l'espace politique
européen, la mise en oeuvre progressive d'une Directive Cadre sur l'Eau
retient l'attention pour les deux prochaines décennies. Cette Directive
tente d'organiser de manière harmonieuse l'amélioration de la
qualité des eaux destinées à l'alimentation des
populations, le renforcement des normes environnementales, la protection des
milieux naturels et une plus grande transparence dans les modalités de
la gestion de la ressource : généralisation du
principe pollueur-payeur, gestion collective à
l'échelle des grands bassins versants, récupération des
coûts, transparence de la gestion des services d'eau, en particulier pour
les services concédés au privé (VERVIER, 2004). En Afrique
par contre, la gestion collective des risques naturels (inondations,
sécheresse, salinisation des ressources souterraines) n'est pas encore
une réalité et les populations continuent de lutter localement
contre ces phénomènes sans grands succès.
Au cours de ces trente dernières années, les
sécheresses et les inondations ont été à la fois
plus fréquentes et plus sévères, entraînant des
conséquences néfastes pour les écosystèmes. Le
continent africain a été touché par près d'un tiers
des catastrophes naturelles liées à l'eau qui se sont produites
dans le monde (BOUGUERRA, 2003). Toutefois, l'Afrique est perçue comme
le domaine de sécheresse alors que c'est l'excès d'eau qui pose
problème (PLOYE, 2005). L'absence de politique concertée d'une
gestion intégrée des ressources en eau dans la plupart des pays
africains, fait de cette ressource l'une des principales causes des nuisances
aux conditions de vie des populations des villes et des villages. Les
problèmes d'inondation, d'érosion, d'assainissement et de
maladies hydriques en sont les principales manifestations.
L'enjeu de la maîtrise de l'eau et de sa gestion avec
efficacité et équité est planétaire. Toutefois,
c'est à l'échelle locale que se gère l'eau (GIROULT et
SEUX, 2002). C'est dans ce contexte sociétal que s'inscrit la
rédaction du mémoire intitulé : «La gestion
de l'eau au Bénin et ses impacts environnementaux : cas de
l'arrondissement de Houin dans la commune de Lokossa ». Le
présent document s'articule autour de quatre chapitres :
- le deuxième présente le cadre de l'étude
et fait l'état des ressources en eau de l'arrondissement ;
- le troisième évalue les impacts liés aux
stratégies de gestion de l'eau ;
- le dernier énumère les différentes
stratégies endogènes d'adaptation et d'atténuation des
impacts des populations et propose des mesures pour une meilleure gestion des
ressources en eau.
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Tout programme de recherche doit être
précédé de l'élaboration du cadre théorique
à travers la documentation, la justification du choix du sujet, des
méthodes de collecte, de traitement, d'analyse et
d'interprétation des données. C'est le but que vise le
présent chapitre.
1.1 Revue de la littérature et cadre
théorique de la question 1.1.1. Clarification de quelques
concepts
DURKHEIM (1986) a rappelé la nécessité
pour le savant de définir les choses dont-il traite afin que l'on sache
et qu'il sache bien de quoi il est question. Cette vision à faciliter la
conception de la présente rubrique qui s'inspire des points de vue de
certains organismes et auteurs pour élucider quelques concepts.
1.1.1.1. Impact environnemental
Un impact environnemental est un`' changement d'un
paramètre
environnemental, sur une période de temps
déterminée et dans une aire définie, qui résulte
d'une activité particulière, si comparé à la
situation qui aurait lieu si l'activité n'existait pas» (WATHERN,
1988). Autrement dit l'impact environnemental `'désigne l'ensemble des
modifications qualitatives, quantitatives et fonctionnelles de l'environnement
(négatives ou positives) engendrées par un projet, un processus,
un procédé, un ou des organismes et un ou des produits»
(Définition de l'encyclopédie libre WIKIPEDIA).
L'environnement comprenant aussi bien l'environnement biophysique et (ou)
social causé ; l'aspect biophysique concerne tous les organismes vivants
et le milieu physique naturel qui les soutient (terrestre, aquatique et
atmosphérique) et l'aspect social porte sur la santé, la
sécurité et le bien être des êtres humains.
1.1.1.2. Gestion de l'eau
L'eau est `'multidimensionnelle, complexe et en interaction
avec d'autres ressources naturelles, les différents milieux et les
communautés» (TAZI SADEQ, 1998). L'eau est donc une ressource
multidimensionnelle dont les aspects sont variables lors des différentes
étapes de son perpétuel cycle. Il importe alors qu'une
réelle gestion doit englober toutes les étapes du cycle de l'eau
comme tenu de leur interdépendance et de l'unicité même de
la ressource eau. Les interactions entre les différentes phases sont
profondes mais leurs caractéristiques sont très
différentes et doivent être bien comprises pour apprécier
les spécificités d'une gestion durable des eaux (MARTIN, 1996).
Ainsi donc les différentes phases du cycle de l'eau
révèlent que les sources d'eau sont au nombre de trois
(KOUTOUDIO, 2004):
- les ressources en eau atmosphérique
- les eaux de surface
- les eaux souterraines.
La gestion de l'eau est donc entendue comme la gestion des
eaux pluviales, des eaux de surface et des eaux souterraines. L'interaction des
ressources en eau avec d'autres ressources naturelles et les différents
milieux écologiques ont conduit à une prise de conscience
internationale de la nécessité d'associer à la gestion des
ressources en eau la prise en compte de la dimension environnementale de l'eau
d'où la naissance du concept de gestion intégrée des
ressources en eau.
1.1.1.3. Gestion intégrée des ressources
en eau (GIRE)
Ce concept qui est apparu dans les pays du Nord dans les
années 80, n'a été consacré au plan international
qu'à la suite des conférences internationales sur l'eau et
l'environnement qui se sont tenues à Dublin et Rio de Janeiro en 1992.
Mais le concept et sa mise en application n'avaient pas été
clarifiés en détails.
Que faut-il intégrer et comment procéder
à cette intégration? Ainsi, plusieurs définitions ont
été proposées. AGARWAL, delos AGELES, BHATIA et al. (2000)
ont définit la GIRE comme un processus qui favorise le
développement et la gestion coordonnés de l'eau, des terres et
des ressources connexes, en vue de maximiser, de manière
équitable, le bien-être économique et social en
résultant, sans pour autant compromettre la pérennité
d'écosystèmes vitaux. Pour l'USAID des Etats-Unis : «La
gestion intégrée des ressources en eau est un processus
participatif de planification et de mise en oeuvre, fondé sur des
données scientifiques solides, qui permet aux parties prenantes de
déterminer ensemble comment répondre aux besoins à long
terme de la société en matière de gestion des ressources
en eau et des ressources côtières, tout en préservant les
services écologiques essentiels et les avantages économiques. La
gestion intégrée des ressources en eau contribue à
protéger l'environnement mondial, favorise la croissance
économique et le développement agricole durable, encourage la
participation démocratique à la gouvernance et améliore la
santé humaine»
Ces deux définitions mettent l'accent sur la non
dissociation désormais de la gestion de l'eau des paramètres
environnementaux dans un concept de développement durable.
1.1.2. Point des connaissances
De nombreuses études ont porté d'une
manière ou d'une autre sur la gestion des ressources en eau et (ou)
ses impacts environnementaux. Quelques-unes de ces études sont mises
en relief afin de nous y appuyer pour mener à bien notre
étude.
Les approches globales, cohérentes, concertées,
intégrées, sont les mots-clés de la mise en oeuvre de
stratégies pertinentes et durables de gestion des eaux pluviales
(LAMI et al., 2006). Des études menées dans la région de
Rhône-
Alpes en France sur les stratégies et techniques pour
une meilleure gestion des eaux pluviales par LAMI et al., (2006) ont
souligné l'importance de la maîtrise des eaux pluviales pour les
élus locaux dans la planification et l'aménagement de leur
territoire. Ils ajoutent aussi que l'un des enjeux de la gestion des eaux
pluviales est la maîtrise des risques environnementaux. Pour ce faire,
les interventions sur le cycle de l'eau et des aménagements
spécifiques s'avèrent nécessaires. Pour la mise en oeuvre
de ces interventions et aménagements, ABOKI J. (2006) dans le cadre
d'une étude réalisée sur les eaux de ruissellement dans la
conurbation Abomey-Bohicon, a présenté les travaux de l'ONG
internationale `'ECOCITE» qui a fait réaliser une maquette en terre
stabilisée par du ciment pour les deux communes. Cette maquette est un
outil de visualisation qui doit faciliter le diagnostic et la concertation
autour des eaux de ruissellement en vue de la mise en oeuvre des moyens de
lutte contre l'érosion. La mise en oeuvre des moyens de lutte et de
valorisation des eaux pluviales nécessite des populations, des
élus locaux et des autorités gouvernementales un engagement
participatif. L'implication et l'adhésion des populations à la
base sont essentielles à tout programme de gestion des eaux pluviales,
par exemple MIETTON M. (1986), lors d'une étude réalisée
sur les méthodes et l'efficacité de la lutte contre
l'érosion hydrique au Burkina, a constaté que la lutte contre
l'érosion fut initialement le fruit d'efforts locaux. Une autre
étude réalisée dans le même pays par ROOSE et al.,
(2002) sur les effets des actions incitatives de lutte contre l'érosion
a conclu que les mesures les plus efficaces sont celles qui rendent les
cultivateurs capables d'atteindre l'autonomie . Ces mêmes mesures peuvent
avoir une influence positive sur le développement rural par l'extension
des techniques de gestion agricole de l'eau, de la biomasse et de la
fertilité des sols.
Il importe aussi de valoriser les eaux de pluviales car ceci
contribue énormément à une meilleure gestion
intégrée des eaux de surface.
Étant donné les nombreux bienfaits que nous
procurent les eaux de surface sur les plans social, économique et
environnemental, il est du devoir de tous de s'assurer de leur
intégrité écologique. Mais malheureusement de nombreuses
études menées jusqu'à ce jour sur de nombreux plans et
cours d'eau ont montré que non seulement leur intégrité
écologique mais surtout leur survie est menacée. Par exemple les
études réalisées par FREDETTE en 2007 dans la
région de Val-des- Monts au Québec sur la gestion des lacs de la
zone ont expliqué les principaux problèmes affectant les lacs,
ainsi que les causes et conséquences associées à ceux-ci.
Des solutions ont été alors proposées aux autorités
dans une approche « lac par lac », notamment l'utilisation d'outil
composé des modèles de capacité de support des lacs afin
de s'assurer que le bon développement soit fait à la bonne place.
De même une autre étude menée sur la dynamique
hydro-sédimentaire et les mutations des écosystèmes du lac
Ahémé par AMOUSSOU en 2003 a présenté les
systèmes traditionnels de gestion de ce lac qui sont basés sur
les coutumes des populations. Face à la baisse de production halieutique
du lac, le renforcement et la surveillance rigoureuse des stratégies
endogènes positives et leur combinaison aux technologies de la
production halieutique sont des approches d'une gestion intégrée
et la durabilité des ressources halieutiques du lac Ahémé.
AHOUANSOU MONTCHO S. (2003) est parvenu aux mêmes constats au terme de
son étude réalisée sur l'écologie et la production
du lac Toho au Bénin. Il propose l'élaboration et la bonne
application d'un plan d'aménagement et de gestion rationnelle du lac.
Mais compte tenu de l'unicité de l'eau, la gestion des
eaux de surface est intimement liée à celle des eaux
souterraines. C'est pourquoi REKACEWICZ et DIOP (2008) précise que
l'eau, dont la caractéristique est de se mouvoir rapidement en surface
ou en sous-sol, est une ressource matérielle qui, à la
différence de beaucoup d'autre, est découplée de la
géographie politique. Elle est donc avant tout une ressource
partagée qui nécessite une gestion
transfrontalière commune. « L'usage que l'on
peut faire de l'eau en un lieu donné dépend de celui qui est fait
en d'autres lieux (...) Elle fait fi des frontières qu'elle franchit
sans passeport », rappellent WATKINS et GHOSH (2006).
La gestion des eaux souterraines est souvent
considérée sous deux aspects : la gestion des aquifères et
celle des ouvrages d'exploitation de ces nappes souterraines.
Ainsi pour BAHIR et MENNANI (2002), la gestion de l'eau
souterraine s'applique à l'échelle du système de ressource
en tant qu'un bien commun offert et déterminé par les conditions
naturelles. Ce qui implique une condition entre les objectifs d'exploitation et
les objectifs d'allocation et de conservation de la ressource dans
l'intérêt général. Comme l'eau souterraine est
interdépendante de 1'eau de surface, sa gestion s'intègre dans la
gestion des eaux comme un tout. Une étude réalisée par
BAHIR et MENNANI (2002), sur la problématique de la
gestion des eaux souterraines au Maroc révèle le risque de
pénurie absolue d'eau d'ici à 2025 si rien n'est fait pour mettre
en concordance l'épuisement des ressources en eau avec l'accroissement
de la demande en eau tous usages confondus. L'autre défi de la gestion
de cette ressource est la dégradation des ressources en eau qui
subissent différentes formes de pollution. De même, les travaux
d'AUBRIOT (2006) sur les eaux souterraines et les eaux de surface en Inde du
Sud soulignent la nécessité pour l'état, fournisseur
d'eau, d'assurer aussi son rôle de protecteur de cette ressource
précieuse afin d'en assurer l'accès équitable à
toutes les couches de la population. Par contre le rapport de synthèse
de la Direction de l'Hydraulique du Bénin (1999) sur la vision nationale
de l'eau en 2025 a posé trois problèmes majeurs actuels du
secteur de l'eau au Bénin. Il s'agit de la faible mobilisation sociale,
du faible niveau de connaissance des ressources en eau disponible et de la
dégradation relativement rapide des différents
écosystèmes. Ce rapport préconise alors entre autres
solutions, l'amélioration de la connaissance des ressources en eau
souterraines et la prise
ne compte de la dimension environnementale dans la gestion des
ressources pour pouvoir maîtriser les risques environnementaux.
Une bonne gestion des ressources souterraine doit
s'intéresser à la gestion des équipements d'exploitation
de ces nappes. Ainsi plusieurs auteurs se sont intéressés
à la gestion de ces ouvrages dans beaucoup de pays.
HOUNMENOU (2006) ayant effectué une étude sur la «
Gouvernance de l'eau potable et dynamiques locales en zone rurale au
Bénin », a conclu que la pratique de vente de l'eau (valorisation
par le prix), est une réalité importée en zone rurale.
Traditionnellement, l'eau n'est pas un bien marchand dans les villages et ne
peut être échangée contre de la monnaie. La mise en oeuvre
de cette forme de valorisation constitue dans plusieurs villages, une
révolution à laquelle certains ménages ont, au
départ, du mal à adhérer. Ils assimilent les organisations
mises en place par les usagers de l'eau (AUE, comité de gestion)
à des entreprises sociales de l'eau en milieu rural béninois.
Mais cette gestion communautaire a montré ses limites et plusieurs se
sont engagés dans un processus de réforme et de
professionnalisation de la gestion de ces ouvrages, en témoigne
l'article de DIOUF sur la gestion des forages ruraux au Sénégal,
publié en 2006. Cet articule présente les résultats d'un
projet de réforme de la gestion des forages ruraux qui a
généré 1,6 milliard d'épargne locale en 3 ans.
En dehors de tout ce qui précède, LE BARBE et
al. (1993), ont fait l'inventaire des ressources en eau de surface et
évalue les paramètres nécessaires à leur mise en
valeur.
Pour l'essentiel, les différents ouvrages ont
abordés de façon globale la question de la gestion des ressources
en eau, ce qui a permis de mieux cerner certains points clés et de mieux
circonscrire le sujet. Il est donc clair que des études
spécifiques sur la gestion de l'eau et ses impacts environnementaux
n'ont pas été
effectuées dans cette localité. Les recherches
envisagées dans le cadre du présent mémoire, permettront
d'évaluer les effets de la mauvaise gestion des eaux sur le
développement de la localité et de proposer des stratégies
de gestion efficace afin de réduire les impacts environnementaux
néfastes dues à l'absence ou la mauvaise gestion de la
ressource.
1.2. Problématique et justification
La vie sur terre est possible grâce à
l'existence de certaines ressources vitales dont l'eau, denrée de grande
importance pour les êtres vivants. L'eau, une ressource salvatrice mais
aussi destructrice puisqu'elle est à l'origine de plusieurs maladies et
de conflits meurtriers. De même paradoxalement l'eau est souvent victime
du gaspillage des usages humains et des atteintes à sa qualité.
Ainsi donc depuis quelques décennies, la prise de conscience se
généralise quant à la mauvaise gestion de la ressource
eau. Il n'est plus un secret pour personne que la mauvaise utilisation de l'eau
dégrade les conditions de vie des générations
présentes et hypothèque celles des générations
futures.
Le Bénin à l'instar des autres pays de la
planète, s'est engagé à travers les principes directeurs
de la Déclaration de Dublin (1992) et de Rio (1992), dans la mise en
oeuvre de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE).
Cet engagement fut confirmé en 1998 à travers
la Déclaration de Kouhounou qui considère la GIRE comme partie
intégrante des plans de développement du pays pour atteindre les
objectifs du millénaire pour le développement.
Dans la commune de Lokossa, le sigle GIRE intègre de
plus en plus les discours tant des services déconcentrés et
projets de l'état (DDMEE, CeRPA, PADDPA, DEPN) que de certaines
Organisations Non Gouvernementales (ONG).Nonobstant cet état de chose,
l'eau prise dans son ensemble ne connaît pas encore d'actions coercitives
pour sa bonne gestion. De plus toute l'attention
reste jusque là focalisée sur les captages de la
ressource pour l'approvisionnement des populations en eau potable.
L'eau joue un rôle déterminant pour le
développement. Il est indispensable d'accroître les
investissements en faveur de la mise en valeur et de la gestion des ressources
en eau.
VERVIER (2004) a démontré que la population
mondiale ayant triplée au cours du 20ème siècle,
l'utilisation des ressources renouvelables est devenue six fois plus
importante. La question de l'eau apparaît comme un des grands enjeux
politiques du 21ème siècle. Selon cet auteur, la crise mondiale
de l'eau, est caractérisée par le fait que plus d'un milliard de
personnes ont un accès insuffisant à l'eau potable salubre et que
la moitié de la population mondiale ne dispose pas de l'assainissement
approprié. L'accès à l'eau potable pour le plus grand
nombre, la sécurisation des ressources souvent surexploitées et
mal gérées, les problèmes de pollution dus à
l'urbanisation, un développement industriel sans précédent
dans les pays dits "émergents" sont autant de défis majeurs pour
la gouvernance mondiale. Si les gouvernants ne prennent pas suffisamment de
gardes fous, les stratégies de gestion actuelle de l'eau risquent de
compromettre la vie des générations futures. Au Bénin, par
exemple, toutes les dispositions doivent donc être prises pour que la loi
sur l'eau soit fonctionnelle dans toutes ses dimensions.
La satisfaction des besoins en eau est non seulement fonction
de sa disponibilité, mais aussi de sa qualité, fer de lance du
développement économique et de l'épanouissement de
l'Homme. Mais il se trouve que les ressources hydrographiques sont
inéquitablement réparties dans l'espace. L'eau est abondante dans
certains endroits et sous plusieurs formes, mais bien rare dans d'autres.
L'arrondissement de Houin dans la commune de Lokossa, cadre
physique de la présente étude est un milieu heureusement pourvu
des différentes types de ressources en eau mais qui paradoxalement est
au centre de la préoccupante question des effets destructeurs de la
gestion des eaux. Il ne suffit donc pas de disposer aujourd'hui de l'eau pour
s'en estimer heureux !
Dans la commune de Lokosssa et particulièrement dans
l'arrondissement de Houin, l'état de la ressource et sa reconstitution
ne fait l'objet d'aucune inquiétude d'envergure. La gestion des eaux
pluviales et des eaux de surface reste reléguée au second plan.
Cet état de choses est source de sérieuses nuisances à
l'environnement et affecte les conditions de vie des populations.
L'arrondissement de Houin dont le taux de desserte en matière
d'approvisionnement en eau potable est de 232.5% en 2008 (DDMEE, 2008) ne
devrait plus avoir de problème d'eau potable d'ici l'horizon 2025. Mais
la mauvaise gestion de l'eau potable ne garantit pas la pérennité
de la fourniture d'une eau de qualité partout et pour tous. L'absence
d'une bonne gestion des eaux pluviales et des eaux usées pose de
sérieux problèmes d'érosion des voies et d'assainissement
du cadre de vie des populations. Ainsi, on constate l'effondrement d'une
dizaine de cases à chaque saison de pluies et le creusement de grands
ravinements qui rendent l'accès aux différentes localités
impossible avec des véhicules. Quant à la gestion actuelle des
eaux de surface de la commune et principalement de l'arrondissement de Houin,
elle est source de conflits sociaux entre les populations et d'appauvrissement
de ces eaux.
Ce sont là autant de raisons qui justifient
l'épineuse question des différentes stratégies de gestion
de l'eau et leurs impacts sur la vie et l'environnement des populations. Mais
le cas de l'arrondissement de Houin dans la commune de Lokossa n'est qu'un
échantillon représentatif, une illustration typique du
vécu quotidien des populations du Sud-Bénin contrairement aux
populations du centre et du Nord-Bénin. En effet compte tenu du contexte
hydrogéologique du
centre et du nord du Bénin, la disponibilité
des eaux souterraines est limitée dans ces zones puisque les
aquifères ne sont pas continues. Il serait donc intéressant, sur
la base d'une investigation conduite au moyen d'une méthodologie de
recherche appropriée, de faire une analyse de la situation pouvant
déboucher sur des approches de solutions durables pour une meilleure
gestion de l'eau et une amélioration des mécanismes
d'atténuation des impacts environnementaux de cette gestion.
Il est facile de penser que les sociétés
humaines ayant à portée de l'eau sous toutes ses formes sont les
plus heureuses du monde. A partir de cette vision apparente, on pourrait croire
que les populations de l'arrondissement de Houin sont plus heureuses que celles
des zones dépourvues de ressources en eau souterraine et superficielle.
Il faudra donc comprendre qu'il ne suffit pas d'avoir
de l'eau pour être épargné des
difficultés existentielles présentes et futures. D'oüle bien
fondé de la présente étude.
A partir d'une simple observation, on se rend compte aussi
que l'eau du lac Toho pose des problèmes environnementaux à cause
de sa pollution continue et du comblement dans cette zone très sensible
avec une population exposée à diverses maladies d'origine
hydrique et à la baisse des revenus issus des activités
halieutiques. La réponse à la problématique de la gestion
de l'eau et ses impacts, s'inscrit donc dans la logique des perspectives de
solutions à ces différentes inquiétudes pour une
avancée vers le développement.
Toutes les mauvaises pratiques de gestion des eaux dans
l'arrondissement de Houin, affectent les populations et leur environnement
immédiat. Les impacts environnementaux induits par la gestion actuelle
des eaux, mériteraient donc d'être connus et circonscrits. Tous
ces constats constituent des points de réflexions et justifient le choix
du sujet intitulé : «La gestion
de l'eau au Bénin et ses impacts environnementaux : cas de
l'arrondissement de Houin dans la commune de Lokossa
».
A travers ce thème, nous nous proposons
d'évaluer l'ampleur actuelle des impacts environnementaux de la mauvaise
gestion des eaux dans la commune Lokossa et proposer des alternatives pour une
réduction sensible des conséquences néfastes de la
mauvaise gestion de l'eau.
1.3. Objectifs
Les objectifs à atteindre sont de deux ordres :
1.3.1. Objectif global
Le présent travail se propose d'étudier et
d'analyser la gestion des eaux dans la commune Lokossa, notamment
l'arrondissement de Houin et de proposer des stratégies de gestion
efficace afin de réduire les impacts environnementaux néfastes
dues à l'absence ou la mauvaise gestion de la ressource d'ici 2025.
1.3.2. Objectifs spécifiques Il s'agit de :
- Présenter les différentes stratégies de
gestion des eaux dans
l'arrondissement de Houin
- Evaluer les impacts environnementaux de la gestion des eaux
dans l'arrondissement de Houin,
- Mettre en exergue les méthodes et techniques de gestion
des eaux dans la commune.
Afin d'atteindre les objectifs de recherche ci-dessus
formulés, les hypothèses suivantes ont été
émises:
1.4. Hypothèses
v' Il existe plusieurs stratégies de gestion des eaux
dans l'arrondissement de Houin.
v' Les stratégies de gestion de l'eau ont des impacts
néfastes sur l'environnement de l'arrondissement de Houin
v' Les méthodes et techniques de gestion de l'eau sont
peu efficaces
Pour l'atteinte de ces objectifs, il importe d'adopter une
démarche méthodologique adéquate et cohérente.
1.5. Approche méthodologique
La démarche méthodologique retrace les
différentes étapes de l'étude à partir de la
documentation jusqu'au traitement des informations. Elle comporte deux aspects
que sont les données et les méthodes adoptées.
1.5.1. Données
Les informations quantitatives et qualitatives ont
été collectées sur le terrain grâce aux
questionnaires individuels adressés aux chefs de ménages d'une
part et aux entretiens directs et semi directs avec les personnes ressources
d'autre part.
Les données recueillies sont relatives à la
politique de gestion des eaux, à l'ampleur de l'érosion et aux
comportements des populations face aux phénomènes
d'érosion et la baisse de la production du lac Toho.
1.5.2. Outils de collecte de données
1.5.2.1. Grille d'observation
Sur le terrain, les principaux aspects suivants ont
été l'objet des observations faites :
- La topographie du site
- L'aspect du sol
- Les axes d'évacuation des eaux de ruissellement
- Les dégradations des infrastructures
- Les méthodes de lutte adoptées
- L'état des ouvrages d'approvisionnement en eau
potable
- Les activités sur la berge du lac Toho.
Au cours de ces observations, nous avons soumis quelques
habitants à une série de question.
1.5.2.2. Questionnaire et Guide d'entretien
Sur un support en papier rame format A4, un certain nombre de
questions nécessaires à l'analyse des actions entreprises dans le
cadre de la gestion des ressources en eau, l'impact environnemental de ces
actions et le comportement des populations face à ces impacts.
Les informations recueillies ont été
complétées par des prises de vue. 1.5.2.3.
Photographie
Lors des enquêtes et des observations, des images de
certains ouvrages d'eau et des endroits où les impacts environnementaux
sont les plus perceptibles, ont été prises. Ces images ont
été prises à l'aide d'un appareil photographique
numérique puis traitées par le logiciel Microsoft office Picture
Manager.
En dehors de tous ces outils, la référence
à la carte de la commune de Lokossa et à la liste INSAE des
villages et localités de l'arrondissement de Houin ont facilité
la mise en oeuvre de certaines techniques pour recueillir les
données.
1.5.3. Techniques de collecte de données 1.5.3.1.
Recherche documentaire
L'étape documentaire nous permet de disposer des
informations secondaires. Il s'agit de la revue de littérature
scientifique existante sur le sujet d'étude. Ceci a permis de prendre
connaissance de ce qui a été fait et de ce qu'il reste à
faire. Ainsi, il a été identifié et lu certains ouvrages.
Les nombreux sites « Internet » traitant des questions de l'eau ont
été l'une des principales sources d'information. Ces informations
secondaires nous ont permis de nous situer notamment sur la méthode
à utiliser dans la collecte des informations primaires.
Les centres de documentation et structures visités et
les types d'informations recueillies sont consignés dans le tableau
I.
Tableau I : Récapitulation des
centres de documentation et structures, et des types d'informations
N° d'ordre
|
Lieu
|
Type d'informations collectées
|
01
|
INSAE
|
Statistiques de populations
|
02
|
ASECNA
|
Données sur les précipitations
|
03
|
DG-
Eau/DDMEE Mono-Coufffo
|
Rapports, articles, vision et stratégie nationale dans le
secteur de l'eau au Bénin
|
04
|
MSP
|
Statistiques sur les épidémies dans la zone
d'étude
|
05
|
MEPN
|
Actions menées dans le cadre de l'assainissement de
l'environnement
|
06
|
UAC (FLASH, FSA et CPU)
|
Mémoires soutenus sur l'eau
|
07
|
Cybercafés
|
Articles, livres et mémoire en ligne sur la gestion des
ressources en eau
|
|
Source : Enquête de terrain, Décembre
2009
1.5.3.2. Echantillonnage
La population étudiée est l'ensemble des
ménages ruraux de l'arrondissement de Houin dans la commune de Lokossa,
localisée dans le département du Mono, au sud-Ouest du
Bénin. La taille de la population en 2002 (selon le RGPH-3) est de 6 362
habitants dont 3 238 femmes et 3 124 hommes. L'unité statistique est le
ménage représenté par un seul répondant.
L'échantillonnage est une collecte
représentative de données. C'est un tirage au sort à
partir d'une base de sondage. La base de sondage est l'outil qu'on utilise pour
avoir accès à la population, ce sont des listes d'espaces
géographiques qui donnent indirectement accès à des
unités. Ici les unités sont les ménages de
l'arrondissement de Houin, (ensemble d'espaces géographiques) qui
constituent ces unités, car c'est au sein des ménages que se
vivent au quotidien les réalités des impacts de la gestion des
ressources en eau. Il s'agit d'un tirage au hasard de n individus dans
la population constituant le champ de l'enquête. Autrement dit, c'est un
tirage de n ménages dans l'ensemble des ménages
constituant l'arrondissement. La méthode aléatoire est
indiquée pour cette étude, parce qu'elle s'adapte au
présent cas, où la base de sondage est bien définie. Afin
d'obtenir un échantillon bien représentatif, l'enquête a
été faite dans vingt (20) des vingt-huit localités que
compte cet arrondissement. La liste des localités enquêtées
et le nombre d'enquêtés par localité sont
résumés dans le tableau en annexe-1. En fonction de la
densité de la population, de la présence des ouvrages
hydrauliques et du niveau de dégradation du cadre physique, un certain
nombre d'individus est retenu pour être questionné dans chaque
village. Les individus sur lesquels se sont portées nos enquêtes
ont été choisis en fonction de leur ancienneté dans le
village et soit de l'ampleur de dégradation de leur environnement
immédiat ou du lien de leur activité professionnelle avec le lac
Toho. Au total trente et une (31) personnes ont été
enquêtées en plus des responsables des services techniques de la
mairie de Lokossa.
1.5.3.3. Enquête de terrain
L'enquête consiste à interroger à l'aide
d'un questionnaire, un échantillon représentatif de l'ensemble de
la population étudiée. Son intérêt est qu'elle
permet de rassembler une grande quantité de données qui feront
l'objet d'analyses statistiques.
Le questionnaire a été administré aux
chefs de villages et aux chefs de ménages. Le guide d'entretien a permis
d'orienter les échanges avec les personnes ressources, les
autorités communales et les cadres du secteur de l'eau. Les informations
recueillies ont été complétées par les observations
faites.
1.5.3.4. Observation directe et participante
L'observation sur le terrain s'est faite suivant deux formes :
- l'observation directe lors des investigations a permis de
constater de visu l'érosion des infrastructures socio-communautaires et
des cases ; les différents points d'eau et d'en apprécier
l'hygiène qui existe autour.
- l'observation participante a plutôt permis de vivre
les réalités du milieu à travers les difficultés
d'accessibilité aux localités, l'approvisionnement en eau et le
combat continuel des populations pour la sauvegarde de leurs cases contre
l'érosion.
1.5.4. Méthodes de traitement des
données
Les questionnaires remplis à l'issue de
l'enquête sont dépouillés manuellement. Les données
brutes sont traitées de manière à être
significatives et valides. Ainsi, des opérations statistiques simples,
tels que, par exemple, des pourcentages permettent d'établir des
tableaux de résultats, des diagrammes, des figures, des modèles
qui condensent et mettent en relief les informations apportées par
l'analyse (BARDIN, 1977).
Deux méthodes de traitement des données ont
été adoptées :
- les données qualitatives issues du
dépouillement ont servi de support à l'analyse et le commentaire
des résultats suite à un regroupement thématique ;
- les données quantitatives recueillies ont fait
l'objet d'un traitement informatique. Divers logiciels de traitement de texte
et de données ont été utilisés. Il s'agit de :
Microsoft Word 2007 pour le traitement de texte,
Microsoft Excel 2007 pour les tableaux et la réalisation
des graphiques, Microsoft office Picture Manager pour les photos.
Les informations planimétriques ayant servi à
la réalisation des cartes, ont été relevées du fond
topographique de l'IGN. La carte hydrographique de la commune de Lokossa en
2005 a été réalisée grâce aux images de
Landsat (2005). Le logiciel Arc-View a été utilisé pour la
réalisation des différentes cartes.
1.5.5. Méthodes d'analyse des informations
recueillies
L'analyse a consisté à identifier à
travers les informations collectées auprès des différents
acteurs, les impacts de la gestion des différentes ressources en eau sur
le niveau de vie des populations.
La méthode d'analyse des données qualitatives
est l'analyse de contenu. Cette méthode d'analyse qui traite des
questions ouvertes, « est une technique de recherche pour la description
objective, systématique et quantitative, du contenu manifeste des
communications, ayant pour but de les interpréter » (BERELSON,
1952). L'analyse de contenu est recommandée dans tous les cas où
un grand degré de précision ou d'objectivité doit
être atteint. Elle a pour objectif, à partir des informations
contenues dans les discours des enquêtés, d'opérer des
inférences valides et reproductibles conséquemment. En fait, il
s'agit de réduire la multitude des mots des réponses fournies par
les enquêtés aux questions ouvertes, à quelques
catégories analytiques induites des discours analysés et à
des unités thématiques dont la présence ou la
fréquence ont permis de faire des inférences. L'analyse de
contenu permet, en quantifiant ce matériel symbolique que sont les mots,
les expressions, le langage, de comparer des groupes de fait. Au stade de la
simple description, elle propose une mesure plus exacte de ce que l'on
percevait globalement et intuitivement. Enfin, elle rend compte des
différences jusqu'alors inaperçues.
Comme on le sait, la valeur de l'analyse de contenu
dépend fondamentalement des hypothèses émises dans la
recherche et des catégories qui les expriment. L'unité d'analyse
est la plus petite unité de signification, élément du
discours possédant un sens complet en lui-même. Le modèle
d'analyse adopté ici est le modèle itératif qui postule
qu'en l'absence de théorie, le chercheur construit au fur et à
mesure une explication du phénomène étudié (YIN,
1992).
La principale difficulté liée à la
réalisation de l'étude réside dans l'absence de
données objectivement quantifiables sur certaines déclarations
des interviewés relatifs à divers aspects des impacts
environnementaux. Cette difficulté ne permet pas une évaluation
de toutes ses incidences sur le développement des villages
concernés. Malgré tout, la démarche adoptée permet
d'avoir une vue globale sur les impacts de la gestion de l'eau et l'état
de ces ressources en eau dans le cadre d'étude.
CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE ET ETAT DES RESSOURCES EN
EAU
|
|
L'espace étant l'objet de la géographie, ce
deuxième chapitre présente le milieu d'étude et prend en
compte les aspects physiques et humains. De la même façon, il fait
l'état des ressources en eau de la commune puisqu'en la matière,
la connaissance du comportement de l'eau dans son milieu naturel est
nécessaire.
2.1.1. Présentation du cadre d'étude
2.1.2. Situation géographique de la zone
d'étude
La Commune de Lokossa, située dans la partie Sud-ouest
du Bénin est distante de Cotonou de 106 km. Elle est située
précisément au Nord-ouest du Département du Mono et est
l'une des six (06) subdivisions administratives que compte ce
département. D'une superficie de 260 km2, ce qui
représente 16 % de la superficie du Mono (1605 km2) et 0,23 %
de la superficie totale du Bénin (Mairie de Lokossa , 2004), elle est
limitée par :
- la Commune de Dogbo au Nord,
- la Commune d'Athiémé et de
Houéyogbé au Sud, - la Commune de Bopa à l'Est,
- et la République du Togo à l'Ouest.
Elle est divisée en cinq (05) arrondissements que sont
: Agamé, Houin, Koudo, Lokossa et Ouèdèmè. La
présente étude est menée principalement dans
l'arrondissement de Houin. Cet arrondissement d'une superficie de 43,7
km2 est limité par l'arrondissement de Koudo au Nord, la
commune d'Athiémé et de Houéyogbé au Sud,
l'arrondissement de Lokossa à l'Ouest et la commune de
Houéyogbé à l'Est comme le présente la figure 1.
Figure 1 : Situation géographique de la commune de
Lokossa Source : Carte topographique IGN, 2009
2.1.3. Données Physiques, Climatiques et
Humaines
Les caractéristiques des composantes de la Commune de
Lokossa comprennent les facteurs édaphiques, climatiques et humains.
*Les facteurs édaphiques : Ils
regroupent les éléments suivants : Le relief, le sol, et
l'hydrographie.
- Le relief : La Commune de Lokossa
se situe entre la plaine côtière et la transversale de
Lonkli-Kétou. C'est une région de plateaux argileux dont
l'altitude évolue de 50 à 60 mètres au dessus du niveau de
la mer et de terre de barre dont l'altitude maximale dépasse rarement
200 mètres avec une dépression plus ou moins prononcée, ce
qui donne à l'ensemble du relief un aspect bosselé avec par
endroits des pentes allant de 2 à 5 % ( Mairie de Lokossa, 2004). Ce qui
explique la vulnérabilité de l'arrondissement face aux eaux de
ruissellement. L'arrondissement de Houin est constitué en grande partie
d'une plaine alluviale avec un bas de versant le long du lac Toho.
- Le sol : Les sols ferralitiques
subdivisés en sol ferralitique sur sédiment meuble argilo-sableux
et en sol ferralitique sur grès et matériau colluvial sableux et
argilo-sableux. Ce dernier s'érode très rapidement, non seulement
à cause de sa constitution, mais surtout à cause de la pente (5
à 8%) (Mairie de Lokossa, 2004).
Les sols hydromorphes dont le plus important est le sol
hydromorphe sur matériau alluvial sablo-limoneux à
limono-argileux.
Ces deux types de sols ont une texture et une structure qui ne
favorisent pas nécessairement une infiltration.
Il existe aussi dans la région des sources d'eaux
inexploitées. Plusieurs marécages et zones humides constituent un
espoir pour la riziculture dans l'arrondissement (voir figure 2).
Figure 2 : Hydrographie de la commune de Lokossa Source :
Image Landsat TM de 2005
*Les facteurs climatiques: Ils
regroupent la pluviométrie, la température et l'humidité
relative.
- Climat : le climat est le type
subéquatorial et caractérisé par la succession annuelle de
quatre (04) saisons : deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses en
alternance.
· Une grande saison pluvieuse : mars à août
· Une petite saison sèche : juillet à
août
· Une petite saison pluvieuse : août à
novembre
· Une grande saison sèche : novembre à
mars.
La moyenne annuelle des pluies n'atteint que 976,3 mm avec
une température moyenne annuelle de 28,6°C ; une humidité
relative variant entre 55 et 95 % et une insolation moyenne de 2024h/an. La
figure 3 montre l'évolution de la pluviométrie entre 1979 et
2009.
Figure 3 : Evolution de la pluviométrie de 1979 à
2009 (Station de Lokossa) Source : ASECNA, 2009
L'analyse de la courbe traduisant l'évolution de la
pluviométrie pendant ces 28 dernières années montre qu'au
cours des années 1983, 1992 et 1998 la courbe évolue en dessous
de la moyenne -20 % donc des années déficitaires. En 1979, 1987
et 1989, la courbe se trouve au dessus de la moyenne +20 % ; ce sont donc des
années excédentaires. Mais à partir de 2000, il y a eu
normalement pluie seulement que la quantité de pluie tombée est
en dessous de la moyenne. C'est une période de stress hydrique pour les
cultures et de difficultés d'approvisionnement en eau pour les
populations.
* Les données humaines
Sur la base du recensement de la population de 2002, la
projection démographique de la population de Lokossa et de Houin, sont
respectivement à 445 201 et 36 753 habitants à l'horizon 2025,
toute chose étant égale par ailleurs (considérant constant
le taux d'accroissement naturel dans le milieu). La formule ci-après a
servi à faire les calculs de projection de population.
Pn = P0 (1+a)n, avec :
a : le taux d'accroissement de la commune 3.57% (INSAE 2002)
Pn : la population à l'année projetée
Po : la population à l'année
initiale
n : différence d'année entre l'année
initiale et l'année de projection
Tableau II : Projection de la population de
l'arrondissement de Houin par village à l'horizon 2025 :
N°
|
Villages
|
Pop_2002 INSAE
|
Pop_
2008 estimée
|
Pop_
2010 estimée
|
Pop_
2015 estimée
|
Pop_
2025 estimée
|
1
|
DESSA
|
2001
|
2470
|
3270
|
5159
|
11560
|
2
|
HOUEDAHO
|
757
|
934
|
1237
|
1952
|
4373
|
3
|
HOUIN TOKPA
|
1249
|
1542
|
2041
|
3220
|
7215
|
4
|
KESSAWE
|
700
|
864
|
1144
|
1805
|
4044
|
5
|
LOGBO
|
615
|
759
|
1005
|
1586
|
3553
|
6
|
VEHA
|
1040
|
1284
|
1699
|
2681
|
6008
|
|
TOTAL:
|
6362
|
7852
|
10396
|
16403
|
36753
|
|
Source : INSAE, 2002 et projection à l'horizon
2025
Figure 4 : Evolution de la population de Houin de 2002 à
2025
La commune de Lokossa compte une population estimée en
2002 (INSAE, 2002) à 77 065 habitants et un total de 15 quartiers et 29
villages. L'arrondissement de Houin, par contre avait une population 6362
habitants avec un total de six (06) villages et vingt-huit (28)
localités. En 2025, la population de l'arrondissement fera plus du
triple de la population actuelle (Tableau II et Figure 4).
Les ethnies majoritaires de la commune sont : Les Kotafon (70
%) venus de Toffo et installés à Lokossa, Djèhadji,
Atikpéta, ceux venu de Lon Aganmè, Avakpa, Togbin et Houngoh
installés à Doukonta, Agamè, Koudo
Ouèdèmè etc. Les Adja (26 %) venus de Tado ayant
transité par le plateau. On y rencontre également plusieurs
autres ethnies à savoir les yoruba (1,3 %) Dendi (0,2 %) Bariba (0,1 %)
Otamari (0,1 %) et autres (Aïzo, Mina, Gen, Sahouè, Watchi,
Hwéda, Nago, Peulh et Ibo).
Sur le plan religieux, les catholiques sont majoritaires avec
un pourcentage de 59,8 % suivi des animistes 23 %. Le reste se partage entre
les musulmans et les autres confections religieuses (Mairie de Lokossa, 2004).
Les adeptes de ces diffréntes religions exercent diverses
activités économiques dans la commune.
2.1.4. Milieu économique
Le milieu économique s'intéresse aux diverses
activités économiques qui sont menées dans la commune.
2.1.4.1. Activités principales
L'agriculture et la pêche sont les principales
activités rurales qui dominent l'arrondissement de Houin. De type
traditionnel, l'agriculture est essentiellement consacrée à la
production des cultures vivrières. Au nombre de ces cultures, on peut
citer le maïs (Zea mays), le manioc (Manihot utilissima)
et le riz (Oryza sativa). Il faut noter que le maïs occupe plus
de la moitié des surfaces cultivées
car il est l'aliment de base. Mais la nature des sols, les
inondations et les techniques culturales sont à la base des faibles
rendements.
2.1.4.2. Activités secondaires
Elles relèvent du commerce, de l'élevage, et de
l'artisanat. Le commerce détient
une place capitale dans la vie de la région et occupe
surtout les femmes. La majorité des paysans ne disposent que de quelques
caprins, ovins, porcins et volailles. L'activité principale des jeunes
est la pêche continentale qui est surtout pratiquée sur le lac
Toho, l'une des prinicipales ressources en eau de la commune.
2.2. Etat des ressources en eau
Les ressources en eau sont constituées par les eaux
atmosphériques, les eaux de
surface et les eaux souterraines.
2.2.1. Ressources en eau atmosphérique
Les pluies représentent les eaux
atmosphériques. Elles commencent en mars ou avril et prennent fin en
novembre. Pendant ce temps, il tombe une hauteur annuelle d'eau variant entre
548,9 et 1376,3 mm à l'échelle de 30 ans (ASECNA, station de
Lokossa). La saison sèche commence en décembre et finit en mars
soit une durée de quatre mois. Les minima pluviométriques sont
enregistrés de décembre à janvier avec une variation
comprise entre 20,87 et 7,27 mm. Quant à la saison pluvieuse, elle dure
huit mois soit d'avril à novembre. En cette période, les maxima
pluviométriques varient entre 152,85 et 128,04 mm et s'observent entre
les mois de juin et septembre.
2.2.2. Ressources en eau de surface
Les eaux de surface sont représentées par les
formes d'écoulement que sont les
fleuves, les lacs, les rivières et les marigots. Dans
l'ensemble, il faut remarquer que le réseau hydrographique de la
région se résume au lac Toho et aux marigots environnants.
2.2.2.1. Présentation du lac Toho
Situé entre le plateau d'Agamé et le Nord-Ouest
du plateau de Bopa, le lac Toho s'étend en moyenne pendant les basses
eaux du 6°35' au 6°40 latitude Nord, de 1°45' au 1°50'
longitude Est. D'une superficie de 9,6 km2 à l'étiage
et de 15 km2 en période de crue, il a en moyenne 7 km de
longueur ; 2,5 km de largeur méridionale et environ 500 m de largeur
septentrionale (AHOUANSOU MONTCHO, 2003). Il a la forme d'un croissant
orienté Sud-Nord et est entouré de trois arrondissements :
Kpinnou dans la commune d'Athiémé, Zoungbonou dans la commune de
Houéyogbé et Houin dans la commune de Lokossa.
Le lac Toho a deux importants tributaires qui sont le Diko et
l'Akpatohoun. Le troisième, le chenal de Kpacohadji joue à la
fois les rôles de tributaire et d'exutoire. Un écoulement du lac
Toho vers la Sazué s'effectue par le chenal de Kpacohadji et celui de
Kpinnou. Si du Mono, la Sazué ne reçoit pas beaucoup d'eau, le
niveau du lac alimenté par le Diko et l'Akpatohoun devient
supérieur à celui de la Sazué, ainsi le lac fournit de
l'eau à cette dernière. Suivant la piste reliant Kpinnou à
Don Agbodougbé, le chénal de Kpacohadji coule de l'eau dans des
formations alluvionnaires et va communiquer avec la Sazué à
environ 800 m de la route bitumée (AHOUANSOU MONTCHO, 2003).
2.2.3. Ressources en eau souterraine
Les ressources en eau souterraines sont constituées
par les différents aquifères continus du sous-sol de
l'arrondissement. Le niveau de la nappe phréatique varie de 2 à 9
mètres et le niveau des nappes captives de 73 à 140 mètres
(DDMEE Mono-Couffo). Les nappes captives de l'arrondissement ont des
débits très élevés variant de 20 à
30m3 par heure. Par exemple, la coupe du forage de
Cèssehoukanmè (voir annexe 2), dans le village de Dessa, montre
les différentes aquifères qu'on peut capter à dans
l'arrondissement de Houin. Ces différentes nappes sont exploitées
par des techniques endogènes de captage
(puits traditionnels, trou d'eau) et les techniques modernes de
captage (puits modernes et forages).
2.2.3.1. Puits traditionnels
Un puits est une excavation en général cylindrique
permettant d'atteindre et
d'exploiter le niveau aquifère le plus proche du sol.
Ce type de puits est réalisé par les communautés
elles-mêmes. Il est construit de manière sommaire avec un
diamètre de l'ordre de 0,80 m (diamètre minimum pour permettre le
passage de l'homme). Aucune norme technique n'est respectée. Une
margelle en terre de barre ou en brique constitue le seul aménagement
avec le support treuil ou poulie. L'absence de margelle et de dalle
anti-bourbier peut favoriser l'infiltration des eaux de ruissellement dans les
puits, polluant ainsi l'eau destinée à la consommation.
Photo 1 : Un puits traditionnel à Douimè
(Vèha) Source : Cliché Juvénal HOUSSOU, 2009
2.2.3.2. Puits modernes
La plupart des puits modernes ont été
réalisés selon les normes : construction de
margelle, de dalle anti-bourbier, de cuvelage de captage avec
buses et dalle de fond posé sur un lit de gravillon. La seule
difficulté rencontrée au niveau de certains puits est l'absence
de dalle de couverture favorisant l'entrée dans l'ouvrage des
déchets de tout genre. Le puits ainsi laissé à ciel ouvert
ne garantit
aucunement la potabilité de l'eau qu'il contient. Le
constat aujourd'hui est que les puits à grands diamètres, du fait
des mauvaises conditions de protection et des risques constants de
contamination par les puisettes mal propres, les infiltrations et les chutes de
déchets, non seulement sont loin de garantir la potabilité de
l'eau pour les populations, mais constituent un danger pour ces
dernières. Compte tenu de son coût élevé de
réalisation et de la présence d'autres ouvrages comme les bornes
fontaines et les forages, il n'y a que deux puits modernes dans
l'arrondissement.
2.2.3.3. Forages
Les forages diffèrent des puits par leurs dimensions.
En général, leur diamètre est plus petit et ils
s'adressent à des profondeurs plus grandes quoique cette distinction
présente des exceptions. Lorsque le niveau statique de l'eau dans le
forage est inférieur au niveau du terrain naturel, une pompe à
motricité humaine
est immergée pour permettre de faire sortir l'eau du
forage. Il arrive des cas oüla pression de la nappe captive
captée est très élevée et le niveau statique de
l'eau dépasse le terrain naturel et l'eau jaillit en
permanence, ces genres de forages sont appelées des forages
artésiens jaillissants. Lorsque ces forages sont bien
aménagés, ils constituent des Postes d'Eau Autonomes (PEA).
Il est à noter pour le cas des forages
artésiens, au nombre de cinq dans l'arrondissement, les
aménagements nouvellement réalisés autour d'eux
constituent un bel exemple de maîtrise de l'eau dans le cadre de
l'approvisionnement en eau potable.
L'eau des forages pourrait ainsi être la plus potable.
Mais là, il y a le problème des récipients qui sont
utilisés ainsi que la manipulation fait de ces équipements.
Photo 2 : Forage artésien de Logbo, aménagé
en 2009 Source : Cliché Juvénal HOUSSOU, 2009
2.2.3.4. Adductions d'Eau Villageoises (AEV) et Postes
d'Eau
Autonomes (PEA)
Une AEV (voir figure 5) est constituée de :
- un forage : ouvrage de captage de l'eau souterraine
de petit diamètre (15 à 40cm en général) ;
- un système de pompage qui refoule l'eau
dans un grand réservoir appelé château d'eau. Le pompage
est effectué par un engin électromagnétique appelé
pompe immergée ;
- un château d'eau : grand réservoir d'eau
surélevé de 6 à 12m par rapport au sol et d'une
capacité de 20 à 60m3 (voir plus) ;
- un réseau de tuyaux permettant d'amener l'eau
du château jusqu'aux points de distribution : Bornes Fontaines (sources
publiques) et branchements privés
- les bornes fontaines : elles comportent chacune
deux robinets et sont réparties dans les villages en fonction de la
population et des moyens dont disposent l'Etat et ses partenaires pour faire
l'extension du réseau d'un hameau à un autre.
Ce type d'ouvrage est préconisé pour une
population relativement importante (au moins 2000 personnes). Quant au PEA, le
dispositif est presque identique à la seule différence qu'il n'y
pas de bornes fontaines. L'eau est servie sur place aux populations par une
rampe de 3 à 4 robinets. Pas donc de canalisation. Un PEA est
réalisé pour une population se situant entre 1000 et 1500
personnes.
Figure 5 : Schéma d'une AEV Source : DDMEE
Mono-Couffo, 2009
2.2.4. Répartition spatiale des points d'eau.
Tableau III : Bilan des points d'eau
fonctionnels de l'arrondissement de Houin au 31 Décembre 2009.
|
FPM
|
PEA
|
PM
|
BF
|
Total des EPE
|
Besoin en point d'eau (EPE)
|
Taux de desserte
|
DESSA
|
0
|
1
|
1
|
11
|
27
|
10
|
283 %
|
HOUEDAHO
|
0
|
0
|
0
|
3
|
6
|
4
|
166.3 %
|
HOUIN TOKPA
|
0
|
1
|
0
|
4
|
12
|
6
|
194.6 %
|
KESSAWE
|
1
|
0
|
0
|
4
|
9
|
3
|
269.8 %
|
LOGBO
|
0
|
1
|
0
|
0
|
4
|
3
|
136.4 %
|
VEHA
|
0
|
0
|
1
|
6
|
13
|
5
|
262.3
|
Total
|
1
|
3
|
2
|
28
|
71
|
31
|
232.5 %
|
|
Source : DDMEE Mono/Couffo, 2009
Légende : PM : Puits Moderne FPM :
Forage équipé de Pompe à Motricité humaine
BF : Borne Fontaine PEA : Poste d'Eau Autonome EPE :
Equivalent Point d'Eau
1FPM = 1 EPE ; 1 PEA= 4EPE, ,1 BF= 2EPE, 1PM= 1EPE
La lecture du tableau III montre que le taux de desserte
total en eau de l'arrondissement est de 232.5 % alors que celui de la commune
est de 89.7%. Ce taux qui s'élève largement au-dessus des 100%,
porte à croire que chaque habitant de l'arrondissement a de l'eau
potable à portée de main, ce qui n'est pas forcément le
cas dans la réalité. Ce taux est élevé à
cause des conventions nationales dans le secteur de l'eau en ce qui concerne le
calcul du taux de desserte, puisque celles-ci considèrent qu'un
`'équivalent point d'eau» (EPE) dessert 250 habitants et qu'une
borne fontaine (BF) équivaut à 2 EPE. En effet, sur les 71 EPE
recensés, 68 correspondent à des bornes fontaines (BF) et des
postes d'eau autonome (PEA) ; les bornes fontaines et les postes d'eau
autonomes sont censées respectivement desservir 500 et 1000 habitants.
Toutefois, la couverture de l'arrondissement par des ouvrages d'eau est
satisfaisante, ceux qui n'ont pas de l'eau à
portée ont tous pratiquement un point d'eau moderne dans un rayon d'au
plus 700 mètres. Le problème sera d'assurer une bonne gestion de
ces ouvrages pour qu'ils desservent la population assez longtemps.
Figure 6 : Comparaison entre le besoin en eau potable de
l'arrondissement et la disponibilité
actuelle en eau potable
Source : DDEE M-C et projection à l'horizon
2025
Sur la base des conventions du secteur de l'eau au
Bénin et suivant les projections faites de la population de Houin, si
une gestion adéquate est faite des ouvrages actuels, ils pourront
desservir correctement toute la population de Houin jusqu'en 2015 à
l'exception des villages de Logbo et de Houédaho où les besoins
sont légèrement supérieurs de deux points d'eau par
rapport aux points d'eau existants. (Voir Figure 6).
L'arrondissement de Houin dispose donc de différentes
ressources pour divers usages, le problème de cet arrondissement est
alors le choix et la mise en oeuvre de stratégies de gestion efficientes
de ces ressources afin de limiter les impacts négatifs de la gestion de
l'eau.
CHAPITRE III : STRATEGIES DE GESTION DE L'EAU ET LES IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX LIES A LA GESTION DE L'EAU
|
|
Les ressources en eau font l'objet de divers
aménagements, d'utilisation, de conservation et de contrôle. Il
s'agit des diverses stratégies de gestion de ces ressources. La mise en
oeuvre de ces dernières entraine plusieurs impacts environnementaux. Le
présent chapitre présente leur situation dans l'arrondissement de
Houin, commune de Lokossa.
3.1. Stratégies de gestion des ressources en
eau
Les modes de gestion de l'eau varient suivant les
différentes sources d'eau. 3.1.1. Ressources en eau
atmosphérique
Les ressources en eau atmosphérique sont
essentiellement les eaux pluviales. Elles commencent en mars ou avril et
prennent fin en novembre. La saison pluvieuse couvre donc huit mois sur douze
dans l'année.
Les eaux de pluie, dans la commune de Lokossa et notamment
dans l'arrondissement de Houin ne font pas encore l'objet d'une gestion
efficace. Ainsi, au niveau des ménages, l'eau de pluie est recueillie
par endroits, grâce à des gouttières, dans des jarres pour
les usages domestiques. La grande partie des eaux pluviales qui tombent dans
les villages de l'arrondissement, ne recevant aucune autre attention, se
frayent elles-mêmes leur chemin pour rejoindre les bas fonds et le lac
Toho, en érodant tout sur son passage. L'unique projet initié
pour gérer les eaux pluviales qui se rejoignent au centre de
l'arrondissement n'a pas encore atteint ces objectifs. En effet, ledit projet
intitulé `'Projet
d'assainissement de Houin centre et de traitement du point
critique d' Affangni(Route de Déssa)''
débuté depuis 2007 et qui devrait durer contractuellement
six (6) mois avait pour objectifs de réaliser des
caniveaux latéraux de part et d'autres de la piste de Houin sur une
longueur d'un (01) kilomètre et réaliser un pont au niveau de la
localité d'Affangni où l'eau de ruissellement traverse la voie
pendant la saison des pluies. Mais jusqu'à la fin du mois de
décembre 2009,
les caniveaux n'ont pu être réalisés que
sur 200 mètres et le chantier est abandonné par l'entreprise
depuis des mois
A l'instar des milieux ruraux, de la commune de Lokossa,
l'arrondissement de Houin souffre donc de l'absence d'une réelle
stratégie des eaux pluviales. Ces eaux, après le ruissellement
entre les cases et sur les voies, finissent par rejoindre les bas fonds et le
lac Toho. Ces derniers qui constituent les ressources en eau de surface de
l'arrondissement, reçoivent-ils une meilleure attention que celle
accordée aux eaux pluviales ?
3.1.2. Ressources en eau de surface
Les eaux de surface sont représentées par les
formes d'écoulement que sont les fleuves, les lacs, les rivières
et les marigots. Dans l'arrondissement de Houin, la ressource essentielle en
eau de surface est le lac Toho.
3.1.2.1. Gestion du lac Toho
Au Bénin, les populations riveraines des plans et
cours d'eau ont traditionnellement élaboré des structures qui
avaient pour but de protéger le capital écologique et d'en
réglementer l'exploitation pour lui permettre de subsister et de
prospérer (HOUNKPE, 1996). Ainsi, pour la gestion du lac Toho, le
pouvoir traditionnel avait mis en place une réglementation
sévère sur la pêche et la faisait bien respecter à
travers la puissance de sept (7) fétiches à savoir : Sovi ou
Houin-Yêhoué (origine : Houin), Zinsou-Sagbo (Tokpa),
DégouèYêhoué (Dégouè), Toulabo
(Agbodougbé), Dagbo-Hounsou
(Lac Ahémé), Danhounkoè (Logbo), Lombodo
(Lokossa). Les engins, techniques et pratiques interdits sont les suivants :
- Adjohoun ou Djohoun (palangre), - Adjakpo (filet à un
doigt),
- Adjagodo (nasse en grillage),
- Alotouè (pêche à mains),
- Filet épervier,
- Filet lesté,
- Transport de morts et de porcs sur le lac,
- Les femmes en période de menstruation ne doivent pas
aller sur le lac, - Les casseroles et marmites ne doivent pas être
lavées dans le lac.
Quiconque outrageait ces règles mourrait. Cela
occasionnait des morts à tel point qu'il a été
décidé d'anéantir certains de ces fétiches.
Actuellement il n'en existe que deux : Danhounkoè et
Houin-Yèhoué qui sont à la charge des chefs traditionnels
de Houin constitués du groupe des Dènon et de celui des
Houmbonon. De nos jours, il y aurait une mésentente entre les deux
groupes qui auparavant faisaient périodiquement ou à chaque
décès par noyade les cérémonies et rituelles aux
divinités du lac. D'autres facteurs tels que la croissance
démographique ont engendré un déséquilibre entre
l'accroissement des besoins et la disponibilité des ressources, la
défiance à la religion traditionnelle (Vodoun) du fait de
l'adoption de nouvelles valeurs importées et/ou imposées par le
régime (HOUNDEKON cité par ROCHE INTERNATIONAL (1999) et aussi la
mort du dernier spécimen d'hippopotames du lac a livré ce dernier
à une exploitation anarchique. En dehors du système traditionnel
de gestion devenu inefficace, il existe un dispositif administratif
décentralisé : les Comités des Pêches. Ils sont des
structures légales reconnues par arrêté
interministériel n°312/MDR/MISAT/DCAB/CC/CP portant institution,
fonctionnement et attributions des Comités et Conseils de Pêche
signé le 11 septembre 1997 (ROCHE INTERNATIONAL, 1999). A ce niveau
aussi, à cause des maladresses, ceux du lac Toho ont failli à
leur mission et sont suspendus jusqu'à
nouvel ordre, si bien que le lac Toho n'est actuellement sous
aucun contrôle. Toutes ces situations ont occasionné un libre
cours aux graves atteintes à ce lac. Il est à préciser
qu'actuellement sous la direction du projet PADDPA, un comité de gestion
de ce lac, sous la présidence du préfet des départements
du MonoCouffo, est en train d'être mis sur pied.
Tout le long du lac, dans l'arrondissement de Houin, on a
constaté des initiatives privées isolées de mise en valeur
de la berge du lac avec la création de fermes piscicoles pour
l'élevage et la commercialisation de poissons.
Malgré ces quelques initiatives privées, le lac
Toho ne connaît pas encore une gestion concertée et efficace ni au
plan local ni au plan intercommunal. Les actions entre les trois communes
concernées par cette gestion tardent à trouver le consensus et
une fonctionnalité qui devrait assurer la mise en valeur et une gestion
intégrée de cette ressource.
3.1.3. Ressources en eau souterraine
Les ressources en eau souterraines sont les
différentes aquifères qui sont exploitées par les
techniques endogènes de captage (puits traditionnels) et les techniques
modernes de captage (puits modernes et forages). La gestion des eaux
souterraines sera vue sous deux angles : la gestion des nappes souterraines
proprement dites qui incombe à l'état et celle des
équipements hydrauliques de captage et d'exploitation de ces nappes qui
revient à la mairie et la communauté.
3.1.3.1. Gestion des nappes d'eau souterraine
L'arrondissement de Houin, tout comme toute la commune de
Lokossa se retrouve dans le bassin sédimentaire côtier, donc les
nappes d'eau captées dans cet arrondissement sont des nappes continues
qui s'étendent bien largement audelà des frontières de la
commune. La gestion de cette eau revient donc au suivi de la quantité et
de la qualité de cette ressource, ce suivi est fait par la direction
générale de l'eau à travers les relevés
périodiques des piézomètres installés et
l'analyse de l'eau des forages réalisés. Pour
le suivi des nappes souterraines du département, la direction
générale de l'eau a installé des piézomètres
à Fongba (commune de Lokossa), Zouhouè (commune
d'Athiémé), Gativé (commune de Comé) et à
Badazouin (commune de Lokossa). Chaque fin de mois, le service de l'eau du Mono
relevait le niveau statique, la température et la conductivité
des différentes nappes suivies et envoie ces données à sa
direction générale. Mais actuellement, ce sont des enregistreurs
automatiques qui sont installés sur ces piézomètres pour
ces relevés. Ces données permettent de suivre la quantité
d'eau encore disponible pour les générations futures. Mais en ce
qui concerne la qualité de l'eau disponible, la gestion qui est faite
est très limitée puisque l'accès à ces nappes n'est
pas encore contrôlé et la protection des périmètres
de captages n'est pas encore une réalité. Ainsi toute
contamination de ces nappes en amont, rendra toute l'eau disponible non potable
voir dangereuse. Il faut noter que le vote du projet de loi portant gestion de
l'eau et sa mise en application effective pourra apporter une solution à
ce problème éventuel. Mais ce projet est encore en souffrance
à l'assemblée nationale depuis juillet 2007.
3.1.3.2. La gestion des ouvrages hydrauliques
> Rappel de la situation avant
décentralisation :
Les systèmes de gestion des ouvrages hydrauliques sont
régis par le décret N° 96-317 du 2 août 1996, portant
mode de constitution, d'organisation et de fonctionnement des Associations
d'Usagers de l'Eau (AUE). Ce décret stipule que la DGH est le
maître d'ouvrage. Elle élabore avec les Associations des Usagers
de l'Eau une convention de cession et d'exploitation des équipements des
systèmes d'eau potable. A l'exception de l'ouvrage de captage qui reste
propriété de l'Etat, le reste de l'infrastructure devient,
à la signature de la convention, propriété de l'AUE. Cette
association élit un comité de cinq membres qui est la
chargé de la gestion de l'ouvrage et qui doit rendre compte
périodiquement à la population de sa gestion. Force est de
constater que ces
comités n'ont pas pu, dans la plupart des cas assurer
cette grande responsabilité à eux confiée par l'Etat, ce
qui avait conduit à un taux de panne élevé sur les sur la
plupart de l'ensemble des ouvrages du Bénin. Les responsables du secteur
de l'eau ont décidé alors de passer à la gestion
professionnalisée des ouvrages en lieu et place de la gestion
communautaire.
> Situation après décentralisation
:
La loi N° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation
des communes en République du Bénin, en son article 93 stipule
que la commune est responsable de la fourniture et la distribution de l'eau
potable. C'est dans le souci de respecter ces dispositions légales en
vigueur au Bénin que toutes les propositions ici
présentées placent la commune au centre de la gestion des
ouvrages communautaires. Ces propositions sont formulées à
travers les quatre (04) options ci-après :
Option 1: Délégation par la
commune de la gestion des Adductions d'Eau Villageoise à un
fermier
Dans ce mode de gestion illustrée par la figure
7, les usagers sont constitués en association de consommateurs
d'eau potable (ACEP). La Mairie devra signer un contrat d'affermage directement
avec un opérateur privé (fermier). Dans ce système, la
commune délègue toute la gestion au fermier. Celui-ci vend l'eau
au prix fixé contractuellement. Le fermier est chargé du
fonctionnement et de l'entretien du système de pompage. Il alimente un
compte de renouvellement du système de pompage géré par la
commune. En outre, il doit verser une redevance à la commune et une
redevance au Service de l'eau dans le cadre de la loi sur l'eau.
Figure 7 : Option N°1 de la gestion des Adductions d'eau
villageoises au Bénin Source : Cellule Initiative-Eau/DG-Eau
Option 2: Contrat tripartite commune,
Association des Usagers de l'Eau (AUE) et fermier
Ce mode de gestion, illustrée par la figure
8, est proche du principe de la double délégation.
Cependant, les responsabilités de la commune y sont plus importantes. La
commune, l'AUE et l'opérateur privé (le fermier) sont tous les
trois signataires du contrat. Le fermier vend l'eau au prix fixé
contractuellement. Le fermier est chargé du fonctionnement et de
l'entretien du système de pompage. Il alimente un compte de
renouvellement du système de pompage cogéré par la commune
et l'AUE. En outre, il doit verser une redevance à la commune, à
l'AUE et une redevance au Service de l'eau dans le cadre de la loi sur
l'eau.
Figure 8 : Option N°2 de la gestion des Adductions d'eau
villageoises au Bénin Source : Cellule
Initiative-Eau/DG-Eau
Option 3 : Délégation par la
commune de la production à un fermier et de la distribution à une
Association des Usagers de l'Eau (AUE)
Ce mode de gestion, illustrée par la figure
9, qui sépare clairement les responsabilités en termes de
production et de distribution, permet à l'AUE de s'affranchir des
contraintes techniques liées au fonctionnement et à la
maintenance du système de pompage. Par ailleurs, ce système de
gestion permet à l'opérateur privé de vendre l'eau en gros
à l'AUE sans avoir à gérer les difficultés
liées à la distribution en milieu rural (impayés, gestion
des fontainiers, etc.).
contractuellement. Le fermier est chargé du
fonctionnement et de l'entretien du système de pompage. Il alimente un
compte de renouvellement du système de pompage géré par la
commune. En outre, il doit verser une redevance à la commune et une
redevance au Service de l'eau dans le cadre de la loi sur l'eau.
La distribution est déléguée par la commune
à l'AUE. Ensemble, elles cogèrent un compte de renouvellement
pour les travaux sur le réseau et les extensions.
Figure 9 : Option N°3 de la gestion des Adductions d'eau
villageoises au Bénin Source : Cellule
Initiative-Eau/DG-Eau
Option 4 : Délégation par la
commune de la gestion des Adductions d'Eau Villageoise (AEV) à une
Association des Usagers de l'Eau (AUE)
Ce mode de gestion, illustrée par la figure
10, correspond au système actuellement mis en oeuvre à la
différence que, désormais, c'est la commune et non l'Etat qui
délègue la gestion de l'AEV à une AUE.
Dans ce cas, l'AUE gère le fonctionnement, l'entretien,
le renouvellement des infrastructures et les extensions de l'AEV. Comme dans
l'option précédente d'une gestion directe par la commune, il
semble préférable que l'AUE passe un contrat avec une
société privée afin d'assurer les tâches
spécialisées liées à la maintenance du
système de pompage. Il est aussi envisagé que l'AUE verse une
redevance ou une taxe à la commune et une redevance au Service de l'eau
dans le cadre de la loi sur l'eau.
Figure 10 : Option N°4 de la gestion des Adductions d'eau
villageoises au Bénin Source : Cellule
Initiative-Eau/DG-Eau
- Cas des ouvrages de l'arrondissement de HOUIN
:
L'arrondissement de Houin compte deux Adductions d'Eau
Villageoise (AEV) : celle de Houin-Kessawe réalisée en 2006 et
celle de Vèha-Déssa en 2009.Ces deux ouvrages couvre suffisamment
cinq des six villages de l'arrondissement. Une bonne gestion de ces deux
ouvrages et des autres forages de l'arrondissement assurera la
pérennité de la disponibilité de l'eau potable pour toute
la population jusqu'en 2015 (confère figure 6). L'AEV de
Vèha-Déssa n'est pas encore mis en service parce que la
procédure de sélection du fermier n'est pas encore
achevée. Quant à celle de Houin, elle a été mise en
service depuis le 07 juillet 2006 et continue encore à être
gérée par la communauté. La mairie de Lokossa a
commandité l'audit de cette AEV afin d'apprécier la gestion qui
en est faite jusque là. Les conclusions de ce rapport ont
démontré à la mairie que la façon dont est
gérée l'AEV de Houin par le comité de gestion mis en
place, ne garantit pas l'entretien lourd et le renouvellement des
équipements. La commune de Lokossa a alors choisit l'option 1,
délégation de la gestion à un fermier, pour la gestion
future des adductions d'eau de l'arrondissement. Le rapport a
révélé les constats suivants :
- les membres du comité ne sont plus unis pour la gestion
de l'AEV
- près de 42% des recettes de l'AEV sont
détournées, la situation comptable sur les 1272 jours (du 07
juillet 2006 au 31 décembre 2009) de gestion se présente comme
suit :
Tableau IV : Bilan de gestion de l'AEV de Houin de 2006
à 2009
Années
|
|
Recettes
|
Dépenses
|
Montant détourné
|
Nombre de jours de gestion
|
Montant détourné/jour (F/j)
|
|
2006
|
2
|
398
|
155
|
|
758
|
560
|
|
639
|
595
|
|
177
|
3
|
614
|
|
2007
|
4
|
851
|
105
|
1
|
650
|
475
|
1
|
500
|
000
|
|
365
|
4
|
110
|
|
2008
|
4
|
257
|
975
|
2
|
674
|
930
|
1
|
610
|
000
|
|
365
|
4
|
411
|
|
2009
|
4
|
173
|
985
|
1
|
813
|
300
|
2
|
779
|
083
|
|
365
|
7
|
614
|
TOTAL
|
|
15
|
681
|
220
|
6
|
897
|
265
|
6
|
528
|
678
|
1
|
272
|
5
|
133
|
|
Source : Rapport de vérification de la gestion de l'AEV
de Houin, Décembre 2009
Figure 11 : Evolution du montant détourné par le
comité de gestion de l'AEV de Houin sur les recettes de 2006 à
2009.
Le tableau IV et la figure 11 présentent l'ampleur de
la mauvaise gestion de cette adduction d'eau. Ceci prouve très bien
qu'une communauté peut être bien équipée en points
d'eau, sans être épargnée des problèmes
d'approvisionnement en eau potable dans un futur proche. Les résultats
de l'audit de la gestion de la seule adduction d'eau déjà en
service dans l'arrondissement montre qu'une fois les dépenses de
fonctionnement effectuées sur le réseau et le reste des fonds est
distraire à d'autres fins au lieu d'être reversés dans le
compte réservé pour l'entretien lourd , le renouvellement des
équipements et la réalisation d'extension vers de nouvelles
localités. Lorsqu'on ramène les montants détournés
au nombre de jours de gestion, on
constate que ce montant a évolué de 3614F
CFA/jour en 2006 à 7614FCFA/ jour en 2009. Ces valeurs sont d'autant
plus inadmissibles lorsque ces faits se produisent dans un milieu où la
quasi-totalité de la population vit en dessous du seuil de
pauvreté car le revenu mensuel par personne active s'établit
à 14.766 F CFA (CIENI, 2007) soit 492.2 FCFA/jour. De plus, l'exploitant
du réseau gaspille l'eau lors des pompages de l'eau dans le
château ; puisqu'il ne suit pas le remplissage, il n'est souvent pas
là pour arrêter le pompage dès que le château se
remplit et alors le château commence par se déverser dans la
nature pendant des heures avant qu'il ne soit alerté pour arrêter
le pompage (Voir photo 3 et 4). Cet état de choses menace la
disponibilité à long terme de l'eau potable pour la
population.
Photo 3 et 4 : Gaspillage de l'eau du château d'eau de
Houin, le trop plein inondant les alentours lors d'un pompage non suivi
Source : Cliché Juvénal HOUSSOU, 2009
En plus de ces AEV, l'arrondissement dispose aussi de trois
forages artésiens et d'un forage équipé de pompe à
motricité humaine. Jusqu'en 2009, ces ouvrages n'ont pas pu
connaître une gestion digne du nom puisque les forages artésiens
ne disposaient pas d'aménagement adéquat pouvant permettre une
bonne gestion de cette ressource. Ainsi, pendant plus d'une décennie,
l'eau de ces forages ont coulé en permanence en créant des
marigots artificiels. Pour
arrêter ce gaspillage de la ressource, le service de
l'eau a aménagé en 2009 deux de ces forages.
Avant aménagement, l'eau a coulé ainsi de
Après aménagement
1996 à 2008
Photo 5 : Forage artésien de Houin-Centre
Source : Cliché Juvénal HOUSSOU, 2009
Le type d'aménagement réalisé a permis
à la population de prendre l'eau suivant ses besoins et maintenir les
alentours des forages dans un état de salubrité exemplaire. De
plus la mise à disposition de compteur sur ces aménagements,
permettra à la mairie de suivre de façon efficace la gestion des
forages. Notons qu'actuellement ces ouvrages sont toujours gérés
par la communauté sous le contrôle de la mairie mais dès
que le processus d'affermage des AEV de Houin-Kessawe et
Vèha-Déssa va aboutir, ces ouvrages seront confiés aux
fermiers qui seront sélectionnés puisqu'ils se retrouvent dans le
rayon des adductions d'eau villageoises.
On constate aisément que les différentes
ressources en eau de l'arrondissement de Houin, ne connaissent pas toutes, des
stratégies de gestion qui leur assurent leur rôle de bienfaiteur
de la population. Il en ressort que ces manières de gérer
actuellement l'eau, causent de serieuses nuisances à l'environnement.
3.2. Impacts environnementaux liées à la
gestion de l'eau
Tout comme les modes de gestion de l'eau, leurs impacts sur
l'environnement varient aussi suivant les différentes sources d'eau.
3.2.1. Ressources en eau atmosphérique
La principale nuisance de la mauvaise gestion des eaux
atmosphériques est l'érosion hydrique. Après avoir
défini ce phénomène et ses mécanismes, l'ampleur de
ses effets sur le cadre de vie et le paysage sera présentée.
3.2.1.1. Définitions et mécanismes de
l'érosion
L'érosion est l'usure et la transformation que les
eaux et les actions atmosphériques font subir à l'écorce
terrestre (Le ROBERT pour tous, 1995). L'érosion peut être
naturelle ou accélérée. Elle est naturelle lorsque la
perte de terre ne dépasse pas la vitesse de dégradation de la
roche mère. C'est ce processus lent qui a donné le paysage de nos
jours. Mais lorsque sous l'influence des actions anthropologiques, cet
équilibre arrive à être bouleversé, on parle
d'érosion accéléré. C'est de cette forme
d'érosion que l'on parle souvent et c'est ce cas qui sévit le
plus dans l'arrondissement de Houin. Le déplacement des particules du
sol s'effectue sous l'effet de la force du vent ou de l'eau. Dans le premier
cas, on parle d'érosion éolienne et hydrique dans le second.
Cette étude s'est appesantie sur le cas de
l'érosion hydrique ou pluviale. L'érosion pluviale est l'ensemble
des dégradations subies par le sol conséquemment au
déplacement de ses particules par les eaux de ruissellement du plateau
jusque dans les bas fonds et les plans d'eau, là s'effectue la
sédimentation des particules emportées. Les facteurs qui sont
à l'origine de l'érosion pluviale sont :
- le sol, sa stabilité structurale, sa pente et sa
perméabilité caractérisent sa résistance à
l'érosion
- la couverture du sol, la couverture végétale
notamment celle au raz du sol sert de protection au sol. C'est donc les sols
insuffisamment couverts comme celui du centre de l'arrondissement de Houin qui
sont les plus vulnérables à l'érosion.
Le sol de l'arrondissement, notamment dans les
agglomérations, n'a plus de couvert végétal et
présente une certaine pente. Ce qui fait que les eaux de pluie ne
s'infiltrent pas rapidement et une importante partie s'accumule et descend le
long de la pente. Cet écoulement est grossi sur son trajet par d'autres
écoulements superficiels qui lui font gagner de l'intensité qui
creuse et dégrade facilement et rapidement le sol presque
dénudé.
3.2.1.2. Conséquences de la gestion des eaux de
pluie
La quasi-absence d'une stratégie de gestion des eaux
de pluie, dans l'arrondissement de Houin, a laissé les habitations, les
routes et même les arbres en proie à une érosion hydrique
très accentué.
Dégradation d'agglomération Dégradation de
piste rurale
Photo 6 et 7: Dégradation à Houin-Centre due
à l'eau de ruissellement Source : Cliché Juvénal
HOUSSOU, 2009
Ainsi, toutes les pistes de l'arrondissement sont fortement
érodées avec de très grands ravinements longitudinaux qui
rendent la circulation très pénible dans l'arrondissement. Une
grande portion de la piste principale qui traverse en long l'arrondissement est
impraticable pour les véhicules non tout terrain et très
difficile pour les engins. Une situation qui est aggravée par le passage
des camions qui se rendent à la carrière de gravier de
l'arrondissement de Houin, certains endroits deviennent alors impossibles
d'accès avec des véhicules à quatre roues. Cet état
porte un sérieux coup aux échanges commerciaux entre
l'arrondissement de Houin et les autres régions. De plus, le coût
des déplacements est très élevé pendant la saison
pluvieuse comparativement à la saison sèche parce que les
conducteurs de taxi-moto, réticents à aller sur ces pistes
dégradées, augmentent le coût du transport.
Début de l'érosion ... 6 mois après
Photo 8 et 9 : Erosion très
accélérée à Houin
Source : Cliché Juvénal HOUSSOU, 2009
Tout comme les pistes, les arbres sont aussi victimes des
effets de l'érosion. Ces arbres dont les racines renforcent le sol dans
sa lutte contre l'érosion, finissent par céder aussi car la
vitesse de déchaussement est très forte surtout pour les arbres
situés dans le centre de l'arrondissement où la pente du terrain
est élevée et le ruissellement très intense. Aussi environ
60 % (tableau V et figure 12) des
cases de l'arrondissement sont touchées par
l'érosion, cet état de choses fragilise de plus ces habitations
qui sont réalisées pour la plupart en matériaux
précaires. Certaines finissent alors par s'écrouler. Tout ceci
contribue à la dégradation de la beauté du paysage et du
cadre de vie.
Tableau V : Proportion des cases érodées
dans les villages de Houin
|
Nombre de
cases très
érodées
|
Nombre de cases peu érodées
|
Nombre de
cases non
érodées
|
Nombre de cases observées
|
DESSA
|
32
|
4
|
20
|
56
|
HOUEDAHO
|
12
|
2
|
7
|
21
|
HOUIN TOKPA
|
24
|
3
|
5
|
32
|
KESSAWE
|
12
|
2
|
4
|
18
|
LOGBO
|
17
|
3
|
3
|
23
|
VEHA
|
6
|
3
|
17
|
26
|
HOUIN
|
103
|
17
|
56
|
176
|
|
Source : Enquête de terrain, 2009
Figure 12 : Proportion des cases érodées à
Houin Source : Enquête de terrain, 2009
De plus, il y a une augmentation des cas de paludisme pendant
les saisons pluvieuses. Cette situation est presque normale dans les pays
tropicalisés où la
saison des pluies est très favorable à la
floraison des moustiques et par ricochet des cas de paludisme.
Néanmoins, il y a des comportements qui aggravent la situation comme le
constat qui est fait dans la plupart des villages de l'arrondissement,
où l'eau de pluie stagne aux alentours des habitations dans des
crevasses et des boîtes de conserves usagées.
La gestion des eaux de pluie, telle qu'elle se
présente aujourd'hui porte un frein au développement local de cet
arrondissement où la gestion des eaux de surface pose déjà
des problèmes à la population.
3.2.2. Ressources en eau de surface
L'absence de zones protégées, l'inexistence de
périodes de repos biologique, la non limitation de l'accès
à la pêche sur le lac Toho et l'augmentation de la population a
entraîné la surexploitation de ce plan d'eau. En 2003, le nombre
de pêcheurs recensés sur le lac était de 2050 (AHOUANSOU
MONTCHO, 2003), ceci donne une densité moyenne de 205
pêcheurs/km2 or celle de tout le Bénin est de 116.5
pêcheurs/km2 comparativement à la moyenne de 8,9
pêcheurs/ km2 établie pour l'ensemble des milieux de
type lagunaire et/ ou estuarien de l'Afrique de l'Ouest et du golfe de
Guinée et à la densité de 12 à 13 pêcheurs/
km2 généralement soutenable par ce type
d'habitat(CIENI, 2007).
Les mauvaises pratiques et utilisations des engins
prohibés et l'absence de toute initiative de reconstitution des
ressources halieutiques du lac ont conduit à la baisse de la production
halieutique. Il y a deux décennies la production du lac avoisinait les
1400 tonnes mais aujourd'hui cette valeur oscille entre 600 et 800 tonnes
(figure 13). L'absence d'un système organisé de collecte
des données sur les pêches et le manque de moyens financiers ne
permettent aujourd'hui de disposer de statistiques récentes sur le
lac.
Figure 13 : Evolution de la production du lac Toho Source :
Direction des pêches
La baisse de la production du lac conjuguée avec
l'augmentation de la population et par ricochet de l'effectif des
pêcheurs, a induit la réduction sensible des revenus des
ménages. Par exemple les écailleuses (photo 10) n'arrivent plus
à vivre des revenus de leur travail, elles sont obligées d'y
associer d'autres activités génératrices de revenus comme
la vente des poissons fumés. Le rapport d'enquête de
référence réalisée en 2007 par le Centre
International d'Études, de Négoce et d'Investissement (CIENI SA)
d'Abidjan dans le cadre du programme PADDPA a révélé que
la quasi-totalité de la population de la zone vit en dessous du seuil de
pauvreté car le revenu mensuel par personne active s'établit
à 14.766 F CFA. En somme, la gestion actuelle du lac Toho ne garantit
pas qu'à ce rythme que les générations futures pourront
bénéficier de ce lac si rien n'est fait au plus tôt pour
améliorer la situation.
Photo 10 : Les écailleuses au bord du lac Toho à
Logbo (Houin)
Cliché : Juvénal HOUSSOU, 2009
En outre de nombreux cas de bilharzioses souvent
recensés dans l'arrondissement à cause du fait que les jeunes se
baignent dans le lac ou s'y plongent pour pêcher. Selon les statistiques
du centre de santé de l'arrondissement de Houin, plus de 70% de la
population ont contracté au moins une fois la bilharziose. Les
populations de l'arrondissement subissent donc des pathologies dues à la
mauvaise gestion aussi bien des eaux de surface que des eaux souterraines.
3.2.3. Ressources en eau souterraine
Le suivi qui est fait présentement des nappes d'eau
souterraine est insuffisant, puisqu'il n'existe pas encore une estimation de la
quantité d'eau des différents aquifères du sous sol
béninois. Ceci pose le problème du faible niveau de connaissance
des ressources en eau disponibles. Cette méconnaissance des nappes d'eau
souterraines, bien que n'ayant pas encore un impact sur l'exploitation de ces
nappes, pourrait bien constituer un handicap pour des projets d'exploitation de
ces nappes à des fins industrielles à long terme.
En ce qui concerne les ouvrages hydrauliques permettant
d'exploiter les nappes d'eau souterraines pour l'eau de boisson des populations
de l'arrondissement, la gestion actuelle est source de pertes
financières énormes et aussi de pertes d'eau
qui continuent sur le forage artésien de Vèha.
Cet état de choses ne permet pas la réparation et le
renouvellement des équipements de ces ouvrages, ce qui amènera
à cours sûr l'interruption dans un futur proche de la fourniture
de l'eau potable aux populations. Alors, les populations seront obligées
de se retourner vers les sources d'eau alternatives et notamment l'eau du lac,
et ainsi les populations seraient victimes des maladies hydriques.
Photo 11 et 12 : Conditions d'insalubrité dans lesquelles
les populations s'approvisionnent au forage artésien de Vèha qui
coule toujours 24H/24 depuis 1987
Source : Cliché Juvénal HOUSSOU, 2009
Le forage artésien de Vèha qui n'a pas encore
connu un aménagement adéquat comme les autres forages de
l'arrondissement, continue de déverser des millions de mètres
cubes d'eau chaque année dans le lac. Cet écoulement permanent du
forage ne rend plus l'eau de ce forage hygiénique et potable à
cause de l'état d'insalubrité des alentours du forage (photo 11
et 12). Cette insalubrité peut devenir source de nombreuses maladies. De
plus l'eau qui coule du forage au lac n'est pas du tout mis en valeur sur son
trajet, hormis une petite bananeraie sauvage qui est irriguée en partie
et sans dispositif réel d'irrigation, aucune autre action de mis en
valeur n'est entreprise.
L'absence de mise en valeur des ressources en eau et les
insuffisances des
source de nombreux désagréments à la vie
sociale et économique des populations. Face à cet état de
choses les populations mettent en oeuvre certains moyens de lutte pour
réduire les effets négatifs de cette situation sur leur vie.
CHAPITRE IV : PRATIQUES ENDOGENES ET PROPOSITIONS DE MESURES POUR UNE
MEILLEURE GESTION DE L'EAU
|
|
Pour lutter contre les conséquences néfastes de
la gestion de l'eau sur l'environnement et sur elles-mêmes, les
populations mettent en oeuvre de nombreuses pratiques endogènes
d'atténuation des impacts. Ces pratiques varient suivant les moyens
disponibles, les ressources en eau et l'ampleur des impacts. Après la
présentation de ces mesures d'atténuations, des propositions sont
faites pour mieux contenir ces impacts environnementaux et si possible les
éviter.
4.1. Ressources en eau atmosphérique
Les mesures d'atténuation des impacts des eaux de
pluie tout comme les mesures proposées pour améliorer la lutte
contre ces impacts, peuvent être classées en deux grandes
catégories : celles qui sont mises en oeuvre au niveau de chaque
ménage et celles qui nécessitent le concours et l'adhésion
de toute la population concernée.
4.1.1. Pratiques endogènes de réduction des
impacts
Les mesures d'atténuation des impacts de
l'érosion hydrique varient suivant les infrastructures atteintes.
Lorsqu'il s'agit des habitations, chacun s'évertue à
protéger son logis et on observe la mise en oeuvre des mesures de lutte
individuelle contre l'érosion. Or la meilleure façon de lutter
contre l'érosion devrait constituer en l'association simultanée
des mesures individuelles et collectives. Les mesures collectives qui
s'imposent lorsque les infrastructures communautaires telles que les pistes et
les ouvrages d'assainissement sont érodés, n'arrivent pas encore
à être mise en oeuvre par défaut de coordination et du
concours organisationnel et financier des autorités locales. Ainsi qu'il
s'agisse des habitations ou des infrastructures communautaires, c'est surtout
des mesures d'atténuation individuelles et isolées qui
s'observent dans l'arrondissement de Houin.
4.1.1.1. Mesures d'atténuations
individuelles
Face aux actions néfastes des eaux de pluie sur leurs
habitations, les populations des villages les plus touchés par
l'érosion s'emploient chacun de son côté à lutter
individuellement contre les eaux de ruissellement. Ainsi divers
aménagements sont mis à contribution, nous avons :
> Utilisation des gouttières
Les gouttières sont des aménagements
destinés à canaliser les eaux de pluie qui tombent sur les
toitures afin de les diriger soit vers des jarres ou une citerne. Elles sont
souvent réalisées avec des feuilles de tôles
ondulées et sont placées le long des toitures. Cet
aménagement empêche l'eau de pluie de tomber, en grande masse,
juste au pied des murs de soubassement des cases. Notons que cet
aménagement n'est utilisé que pour les cases dont les toitures
ont été réalisées en feuilles de tôles
ondulées.
Il est donc peu utilisé dans les localités de
l'arrondissement de Houin. Ce sont donc les ménages disposant d'un peu
plus de moyens financiers qui utilisent les gouttières. A défaut
d'empêcher l'eau de pluie de tomber au ras des murs de soubassement des
cases, la plupart des ménages empêchent alors l'eau de circuler le
long de ces murs en enrochant les murs ou en réalisant des fascines.
> Enrochement des murs et la réalisation de
fascines
Ces deux types d'aménagement ont pour but
d'éviter le déchaussement des murs des concessions. L'enrochement
consiste à entreposer des pierres et des cailloux tout le long des murs
(photo 14). Alors que la réalisation de fascines consiste à
réaliser une ligne à base d'assemblage de branchages (photo 13).
Cette ligne, parallèle au mur, est située à environ 30
à 50 cm de ce dernier. L'intervalle entre la fascine et le mur est
rempli de terre végétale et de branchages. Ces deux dispositifs
ont l'avantage de faciliter la pose de sédiments au pied des murs pour
les renforcer tout en empêchent le déchaussement des murs. La
réalisation de
ces dispositifs ne nécessitant pas une main d'oeuvre
qualifiée ni de matériaux manufacturés, revient moins
chère et est à la portée de toutes les bourses. De plus
quand ils sont régulièrement entretenus et renforcés, ils
se montrent bien efficaces dans la protection des murs de concession contre
l'érosion. Ces dispositifs sont souvent réhabilités et
renforcés par les populations avant chaque saison pluvieuse. Ceux qui
n'ont réalisé aucun de ces dispositifs de lutte anti
érosives, s'évertue néanmoins avant chaque saison de pluie
à renforcer leurs murs en mettant suffisamment de la terre de barre au
pied des murs pour éloigner l'écoulement un peu de leur mur. Ces
quelques mesures individuelles sont limitées sans le concours de mesures
collectives qui doivent lutter contre les eaux de ruissellement depuis l'amont
jusqu'à l'aval, puisque lorsque l'eau de ruissellement s'accumule prend
de volume et de la puissance, plus aucun dispositif anti érosif n'arrive
à lui résister longtemps. Qu'en est-il alors de ces mesures
collectives ?
Photo 13 et 14 : Mesures de lutte endogène contre
l'érosion à Houin Source : Cliché Juvénal
HOUSSOU, 2009
4.1.1.2. Mesures d'atténuations collectives
l'érosion des voies est très accentuée et
menace leurs habitations. L'échec de la mise en oeuvre de ces mesures
est dû à plusieurs causes que sont :
v' Le désintéressement de certaines
populations, notamment ceux dont les habitations ne semblent pas encore
être menacées par l'évolution de l'érosion des
fossés longitudinaux des pistes
v' Le manque de sensibilisation des populations par les
autorités locales
v' Le défaut d'un concours organisationnel et financier
des autorités locales notamment communales.
Ceux dont les habitations sont menacées
déposent des tas de pierres ou des sacs de sable dans les rigoles
créées par l'érosion des fossés pour arrêter
leur creusement et leur élargissement. Mais ces dispositifs finissent
par devenir inefficaces, vu l'intensité et la quantité d'eau qui
arrive à ces niveaux, il importe de réduire l'intensité de
l'écoulement des eaux par des dispositifs installés à des
intervalles réguliers depuis le début du ruissellement
jusqu'à l'exutoire.
La mairie a démarré des travaux de construction
de caniveaux au centre de l'arrondissement le long de la piste principale. Mais
ces travaux démarrés depuis des mois ont été
abandonnés. Toutes ces mesures méritent d'être
renforcées et suivies pour pouvoir réduire sensiblement les
impacts des eaux de pluie.
4.1.2. Propositions de méthodes et techniques pour
une meilleure gestion des eaux de pluie
La gestion des eaux de pluie doit être une
préoccupation de toutes les autorités (locales et
déconcentrées) en charge de l'assainissement et de
l'environnement car cette gestion fait appel à des mesures individuelles
de lutte mais surtout des mesures collectives qui nécessitent un minimum
d'organisation et de moyens financiers. L'érosion est un
phénomène qui ne peut être éliminé, on ne
peut que la réduire en agissant sur un certain nombre de facteurs que
sont :
- le sol en augmentant sa résistance,
- les gouttes d'eau en les interceptant avant qu'elles
n'atteignent pas le sol,
- la force du vent en la freinant localement,
- le ruissellement en empêchant l'accumulation de l'eau ou
en freinant régulièrement le ruissellement.
Pour agir sur ces différents facteurs, plusieurs actions
peuvent être menées aussibien individuellement au
niveau des ménages que collectivement par les autorités
locales.
4.1.2.1. Actions individuelles au niveau des
ménages
Chaque ménage peut lutter contre l'érosion dans
son cadre de vie en protégeant sa concession et son environnement
immédiat. Pour ce faire, il va falloir que chaque ménage
protège ses cases par le dispositif de fascines autour de sa concession.
Ce dispositif étant moins cher et très facile à entretenir
puisque les matériaux nécessaires (branchages et sable) à
sa réalisation sont à la portée des populations rurales.
Ensuite pour maîtriser les gouttes d'eau avant qu'elles n'atteignent le
sol, les ménages doivent planter autour de leur concession quelques
arbres et réaliser dans la mesure de leurs moyens des gouttières
pour canaliser l'eau des toitures vers des jarres ou des citernes. En dehors de
l'érosion, l'autre conséquence des eaux de pluie est la
prolifération des moustiques source de paludisme.
Pour réduire la prolifération des moustiques,
les ménages doivent maintenir leur environnement immédiat
propre en dégageant tous les objets (boîtes de conserves,
assiettes usagées, etc) capables de retenir de l'eau et en fermant
les
petites crevasses autour des habitations. Mais ces mesures ne
serviront à rien sielles ne sont accompagnées de
l'usage de moustiquaires imprégnées. Puisque le
moyen le plus sûr d'éviter les piqûres de
moustiques est de dormir sous moustiquaires, les mesures d'hygiène
suggérées ne feront que diminuer l'effectif
des moustiques. Toutes les actions individuelles
méritent d'être complétées par des mesures
collectives de gestion des eaux pluie afin d'atteindre l'efficacité
escomptée.
4.1.2.2. Actions collectives de gestion des eaux
pluviales
La conjugaison des efforts est une nécessité
absolue dans la gestion des eaux de pluie et notamment en ce qui concerne le
ruissellement. Ainsi du niveau du village au niveau de la commune en passant
par l'arrondissement, une organisation doit être mise en place en tenant
compte des réalités de chaque milieu. Les mesures ne
nécessitant pas de gros moyens financiers mais surtout une main d'oeuvre
peuvent être mises en oeuvre sous la coordination du chef de village.
Celles nécessitant de gros moyens doivent être planifiées
et soumises aux autorités communales pour recherche de financement et
mise en oeuvre.
Sans de grands moyens financiers, les populations peuvent
s'organiser pour éviter que l'eau ne se concentre et gagne de la force,
il faudra donc lutter contre l'érosion en nappe en dispersant le
ruissellement. Le ruissellement en nappe qui se déroule entre les
concessions peut être contenir et disperser par l'installation de lignes
végétalisées à base de la citronnelle
Andropogon gayanus par exemple. Ces lignes devront être
installées sur le chemin d'écoulement de l'eau entre les cases et
suivant des intervalles réguliers depuis l'amont jusqu'à l'aval.
Il va falloir sensibiliser tous les habitants et surtout ceux qui sont en amont
et qui ne subissent pas trop l'effet du ruissellement des eaux comme les
autres, à la nécessité de conjuguer tous les efforts pour
empêcher la dégradation du cadre physique de la localité.
Lorsque l'adhésion à cette lutte commune est obtenue de la
plupart des ménages, il faudra alors choisir les plantes non
envahissantes à planter et réaliser les lignes
végétalisées pendant la saison des pluies. L'usage de la
citronnelle pour ces lignes est conseillé. En ce qui concerne,
l'écoulement en rigole qui se déroule le long des pistes de
l'arrondissement, les populations peuvent réaliser des fascines ou des
barrières en cailloux à des intervalles
réguliers. La réalisation des fascines ne
nécessite pas de moyens de financiers juste la participation de chaque
ménage mais en ce qui concerne la barrière de cailloux, la
difficulté d'approvisionnement en pierres nécessaires à la
réalisation du dispositif pourrait poser problème sans le
concours financier de la mairie ou d'autres partenaires. Le concours financier
est donc indispensable pour la réalisation de dispositifs durables de
lutte contre l'érosion.
La mairie devra chercher des financements pour continuer les
caniveaux le long de la grande piste qui traverse l'arrondissement ou bien
réaliser des fossés maçonnés car l'érosion
en rigole est très accentuée le long de cette piste. Une solution
doit être trouvée au projet de construction de caniveaux en
souffrance dans l'arrondissement afin que les travaux finissent par être
achevés. La mairie devra aussi réaliser l'entretien
régulier de la piste principale de l'arrondissement notamment avant
chaque saison des pluies en aménageant correctement les fossés
longitudinaux et en donnant une pente transversale suffisante pour
l'écoulement de l'eau vers les fossés. Ceci évitera
l'écoulement de l'eau sur la chaussée de la piste ce qui
crée de grands ravinements longitudinaux. Il faudra aussi installer une
barrière de pluie sur cette piste et règlementer l'accès
des camions à cette piste après des pluies. Si toutes ces mesures
peuvent réellement être mises en oeuvre, toutes les eaux de pluie
de l'arrondissement de Houin pourront être bien canalisées pour
aller vers leur exutoire que sont les eaux de surface.
Il est préférable que les autorités
communales fassent un plan d'assainissement pour toute la commune et en
particulier pour l'arrondissement de Houin comme l'a déjà fait la
municipalité de Sakété par exemple avec le concours de la
coopération allemande (GTZ). Une fois, le plan d'assainissement
élaboré et validé, la recherche de financement sera plus
aisée afin de pouvoir résoudre les problèmes
d'assainissement en général dans la commune de Lokossa.
Tout comme les eaux de pluie les eaux de surface
nécessite aussi un plan de gestion dont la mise en oeuvre apportera
assez de solutions aux problèmes environnementaux dus à gestion
de l'eau.
4.2. Ressources en eaux de surface
4.2.1. Pratiques endogènes de réduction des
impacts de la gestion
Face à l'ampleur croissante des conséquences de
la gestion du lac Toho sur le niveau de vie de la population, les populations
essaient d'apporter des solutions à la préservation des
ressources du lac. Mais, devant l'impossibilité de réduire la
précarité et d'améliorer leur cadre de vie, les
pêcheurs s'enferment, malgré eux, dans l'individualisme et la
recherche effrénée de solutions qui n'arrangent pas toujours tout
le monde ; attitude généralement dictée par la
résignation et le désespoir. C'est un peu le sauve qui peut qui
conduit à des actes préjudiciables à la cohésion
sociale et à l'esprit communautaire. Ainsi devant l'usage des techniques
qui ruinent les potentialités halieutiques du lac, les chefs
traditionnels essaient de redonner vie aux anciennes interdictions mais leurs
initiatives sont annihilées par la division en leur propre sein
puisqu'ils existent aujourd'hui deux groupes autour de deux fétiches
installés par la population pour la protection et la gestion du lac.
Actuellement le projet PADDPA travaille actuellement pour une synergie d'action
entre les différents acteurs à travers le nouveau plan de gestion
du lac Toho qui est en train d'être finalisé pour sa mise en
exécution.
Les ressources du lac n'étant plus suffisantes pour la
population riveraine, des initiatives privées de création
d'étangs piscicoles existent pour compléter la production du lac.
Ainsi, nous avons observé respectivement cinq (05) et deux (02)
étangs piscicoles dans les villages de Logbo et de Vèha, tous
alimenté par les eaux du lac.
Aussi, pour réduire la pression sur le lac, les
pêcheurs pratiquement tous l'agriculture. Les cultures pratiquées
sont essentiellement le maïs, le manioc et les légumes.
Toutes ces mesures atténuent l'ampleur des impacts de
la gestion du lac Toho mais demeurent insuffisantes pour la survie des
ressources de ce plan d'eau et l'amélioration des conditions de vie des
populations riveraines.
4.2.2. Propositions de méthodes et techniques pour
une meilleure gestion des eaux
Pour appuyer les initiatives de réduction à la
base des impacts de la gestion de l'eau, il va falloir rendre
opérationnels les comités et organisations de gestion autour de
ce lac. Ainsi les quatre comités de pêches créés
autour du lac doivent être appuyés pour redevenir fonctionnels et
jouer le rôle qui est le leur. En effet, ces comités ont pour
rôle de sensibiliser les pêcheurs afin qu'ils respectent la
réglementation et participent aux travaux d'aménagement des plans
d'eau ; ils sont aussi chargés de régler les conflits entre les
différents groupes de pêcheurs. Ils n'ont pas un pouvoir de
répression. Si, après avoir organisé des séances de
sensibilisation dans une zone, les pêcheurs continuent les mauvaises
pratiques, ils informent la police qui intervient.
Le programme PADPPA tel qu'il est conçu devra
contribuer à terme, à l'amélioration des conditions de vie
des pêcheurs, à la lutte contre la pauvreté des
pêcheurs, à la protection et la conservation des ressources
halieutiques des plans d'eau et à la préservation des droits et
à la réduction des conflits. Ce programme a élaboré
un plan de gestion du lac Toho dont la mise en exécution et le suivi
seraient salvateurs pour ce lac. La réussite de la mise en
exécution efficiente des différents axes d'intervention de ce
plan permettront d'atteindre les résultats suivants :
· le peuplement du lac grâce à
l'alevinage et à la création de frayères
· Le respect de l'interdiction des engins
inadaptés
· La lutte contre l'érosion des bassins versants.
Il faudra aussi penser à la mise en place d'un
système de crédit approprié afin de faciliter le
développement des activités génératrices de revenus
aussi bien celles liées à la pêche que celles qui ne le
sont pas.
Enfin il faudrait une meilleure collaboration entre le milieu
scientifique et le milieu professionnel afin d'étudier et d'apporter des
solutions durables aux problèmes de nos cours et plans d'eau. Aussi
cette collaboration devra permettre de disposer des statistiques diverses sur
le lac et d'une base de données permanente sur le lac.
Par ailleurs, pour réduire le nombre de cas de
bilharziose dans l'arrondissement, il va falloir sensibiliser la population
à maintenir le lac dans un état de salubrité acceptable en
évitant de prendre le lac pour un dépotoir ou une poubelle. De
plus, il faudra éviter au maximum de se baigner dans le lac ou d'y
plonger pour d'autres activités.
La collaboration entre le milieu scientifique et professionnel
est fortement souhaitable puisqu'elle sera d'une aide substantielle dans la
lutte contre les impacts de la gestion des eaux et notamment des eaux
souterraines.
4.3. Ressources en eau souterraines
4.3.1. Pratiques endogènes de réduction des
impacts de la gestion
En ce qui concerne la gestion des nappes souterraines, qui est
du ressort de l'état central, aucun projet n'a encore vu le jour pour
permettre une meilleure connaissance de ces ressources notamment du point de la
vue de la quantité. Pour la protection de la qualité de ces
nappes, un projet de loi portant gestion de l'eau a été
initié par la direction générale de l'eau et est en
souffrance depuis
juillet 2007 à l'assemblée nationale. L'adoption
et l'application permettraient un suivi de l'accès aux nappes
souterraines et une protection des périmètres de captage.
Contrairement aux nappes souterraines, plusieurs mesures ont été
prises par rapport à la gestion des ouvrages d'exploitation des eaux
souterraines afin de réduire leurs impacts.
Les pertes d'eau sur les forages artésiens ont
été supprimées sur quatre des cinq forages. Lorsque des
forages qui ont déversé des millions de mètres cubes d'eau
dans la nature sur plus de deux décennies ont fini par connaître
des aménagements adéquats en 2009, ce sont là des efforts
louables de cas de gestion intégrée de l'eau car l'eau n'est pas
une ressource inépuisable. Mais il reste encore le forage de Vèha
qui continue de déverser environ 600 m3 d'eau par jour dans
la nature, il va falloir que la mairie de Lokossa avec l'appui de la direction
départementale de l'énergie et de l'eau recherche des
financements pour réaliser un aménagement adéquat afin de
supprimer cette perte d'eau. En dehors du problème des pertes d'eau, des
mesures ont été trouvées pour l'amélioration de la
gestion des ouvrages hydrauliques en vue de la pérennisation de la
fourniture d'eau potable aux populations. Il s'agira de professionnaliser la
gestion de ces ouvrages. Mais jusqu'à ce jour, cette
professionnalisation n'est pas vraiment encore effective à cause de la
réticence et de l'opposition de certaines populations à ce
processus, préférant la gestion communautaire afin de continuer
le détournement des fonds issus de la vente de l'eau. Il faut noter
aussi l'initiative de la mairie qui a décider d'auditer la gestion de
toutes les adductions d'eau villageoises de la commune afin de prouver aux
populations la gestion catastrophique qui était faite de leurs ouvrages
et gagner leur adhésion au processus de professionnalisation des
ouvrages d'eau.
4.3.2. Propositions de méthodes et techniques pour
une meilleure gestion des eaux souterraines
L'eau étant une ressource épuisable et bien que
la quantité d'eau disponible ne pose pas encore de problème, il
importe que le ministère en charge de l'eau initie un projet qui
permettrait une meilleure connaissance des eaux souterraines du pays. Ainsi les
nappes qui se rechargent régulièrement devront être
distinguées des nappes fossiles qui sont emprisonnées et ne se
rechargent pas afin de bien définir une politique de la gestion
intégrée des aquifères du pays. La protection des
périmètres de captage devra devenir une réalité et
l'accès aux nappes souterraines règlementé et suivi, mais
pour ce faire l'adoption et l'application de la loi portant gestion de l'eau
urge. Ceci est d'autant très important que lorsqu'aujourd'hui les
méthodes d'amélioration de la production agricole font appel
à l'usage de beaucoup d'engrais, ces produits qui s'infiltrent dans le
sol polluent souvent la nappe phréatique dans des proportions
très variées et méconnues. Si le problème du suivi
de la quantité et de la qualité des ressources arrive à
trouver réellement une solution, il va falloir aussi pensé
à la pérennité de la fourniture de ces eaux souterraines
aux populations en mettant en place un système de gestion des ouvrages
d'eau qui devrait assurer l'entretien, la réhabilitation et le
renouvellement de ces équipements.
Le processus de professionnalisation actuellement en cours
dans tout le Bénin, vient donc à point nommé car son
effectivité pourrait permettre d'atteindre cet objectif. Mais dans
l'arrondissement de Houin, comme dans toute la commune de Lokossa, ce processus
a du plomb dans l'aile. Il va falloir que les autorités communales
sensibilisent encore les populations sur les bienfaits de ce processus et
fassent rendre gorge à ceux qui auraient détourné les
fonds issus de la vente de l'eau. Aussi, il faudra écarter les
considérations politiques de la gestion l'eau et ainsi
l'effectivité du processus de professionnalisation de la gestion des
ouvrages d'eau et une bonne gestion des fonds issus de la vente de
l'eau par la mairie assurera à coup sûr la
disponibilité de l'eau potable pour les générations
futures de l'arrondissement comme partout dans la commune.
CONCLUSION
En définitive, la gestion de l'eau dans
l'arrondissement de Houin est source de nombreuses nuisances, présentes
et futures, à la population et à son cadre de vie. Ainsi, la
gestion des eaux pluviales affecte l'intégrité et la
beauté du paysage, dégrade les voies et menace la
stabilité des habitations. Les eaux souterraines, quant à elles,
ne causent pas encore de problème sur le plan de la quantité mais
c'est plutôt sur celui de la qualité de l'eau et de la gestion des
équipements permettant d'exploiter ces eaux pour les besoins de la
population que des inquiétudes pour le futur, subsistent. Et ainsi cette
gestion ne garantit pas à ce rythme la continuité de la
disponibilité de l'eau potable à la population à l'horizon
2025. La manière dont les eaux de surface sont exploitées et
suivies, notamment le lac Toho, dans l'arrondissement et dans les autres
communes limitrophes du lac, a conduit à une diminution progressive des
revenus de la population, issus des activités halieutiques et aggrave
les conditions de précarité dans lesquelles vivent les
populations de l'arrondissement si rien est fait.
Pour réduire les impacts de la gestion de l'eau, les
populations essaient d'apporter, chacun à son niveau et compte tenu du
niveau d'acuité ressenti, les solutions qui leur semblent
appropriées. Mais il faudrait plutôt aller vers des solutions
d'ensemble et collectives puisque l'eau n'a pas de frontières. En ce qui
concerne les eaux de pluie, l'élaboration d'un plan d'assainissement
s'avère indispensable pour pouvoir mobiliser des financements afin de
réaliser des infrastructures de canalisation et de drainage des eaux. En
plus de ceci, avec l'appui des cadres de la mairie de Lokossa chargés de
la gestion de l'environnement, chaque village devrait se mobiliser à
l'approche des saisons de pluie pour la réalisation et/ou la
réhabilitation des dispositifs anti-érosifs à des endroits
bien indiqués pour maîtriser l'écoulement des eaux de
pluie. Quant au lac Toho, la mise en exécution et le suivi du plan de
gestion du lac élaboré par le programme PADDPA pourront permettre
de redonner une nouvelle vie à ce plan d'eau pour une
amélioration des conditions de vie des populations riveraines. Mais il
faudra aussi sensibiliser les populations afin que ces actions de sauvegarde et
de régénérescence du lac ne durent pas que le temps d'un
projet mais qu'elles soient l'affaire des populations elles-mêmes qui
devraient s'organiser de façon consensuelle pour une meilleure gestion
du lac. Au même moment où les problèmes du lac sont en
train de trouver des solutions durables, il faudrait aussi penser à la
pérennité de la fourniture d'eau potable. Pour ce
faire, il faudra assainir la gestion actuelle des points d'eau
et arrêter le gaspillage des eaux des forages artésiens qui
coulent encore 24h/24. Ainsi, donc il faudra aménager le forage
artésien non encore aménagé et rendre effective et
fonctionnelle la gestion professionnalisée des ouvrages d'eau.
La gestion de l'eau a souvent été
reléguée au second plan par les autorités communales de
nos pays, elles n'interviennent trop souvent que lorsque les
dégâts, notamment sur le milieu physique, causés par l'eau
deviennent alarmants. Mais si tous les dommages sur la vie économique,
sociologique et le milieu physique dus à la mauvaise ou à
l'absence de gestion de l'eau en général pouvaient être
évalués er ramenés au ratio de `' X
franc/habitant/jour», on s'apercevra peut-être que dans nos
milieux ruraux où la majeur partie de la population vivent avec moins
d'un dollar par jour soit environ moins de six cents francs CFA par jour ; ces
dégâts et leur réparation seraient à des dizaines de
milliers de francs par habitant et par jour alors que la prise de mesures pour
une meilleure gestion des eaux aurait permis d'utiliser ces fonds pour
améliorer les conditions de vie de nos populations rurales. Ne
faudra-t-il pas peut-être approfondi cette étude pour une
meilleure prise de conscience de la nécessité d'une gestion
préventive des ressources en eau par les autorités communales et
gouvernementales ?
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ANNEXES
Annexe 1 : Liste des localités
enquêtées
N°
|
VILLAGE
|
LOCALITE
|
Nombre de ménage par
localité
|
1
|
DESSA
|
HOUNNONHOUE
|
1
|
2
|
DESSA
|
KANSEHOUE
|
1
|
3
|
DESSA
|
KPAKPASSA
|
1
|
4
|
DESSA
|
MANONKPON
|
1
|
5
|
DESSA
|
SEKPOYOVO
|
2
|
6
|
DESSA
|
SESSEHOUKANME
|
2
|
7
|
DESSA
|
TIKINME
|
1
|
8
|
HOUEDAHO
|
HOUEDAHO
|
2
|
9
|
HOUIN TOKPA
|
GBAKOUME
|
1
|
10
|
HOUIN TOKPA
|
HOUIN TOKPA
|
4
|
11
|
HOUIN TOKPA
|
LOGOHOUE
|
1
|
12
|
KESSAWE
|
ELAVAGNON
|
1
|
13
|
KESSAWE
|
KESSAWE
|
2
|
14
|
LOGBO
|
LOGBO
|
2
|
15
|
LOGBO
|
LOGBOVI
|
2
|
16
|
VEHA
|
AGADJI
|
1
|
17
|
VEHA
|
DOUIME
|
2
|
18
|
VEHA
|
GBEDJI
|
1
|
19
|
VEHA
|
KAKPOHOUE
|
1
|
20
|
VEHA
|
VEHA
|
2
|
TOTAL
|
31
|
Annexe 2 : Coupe forage artésien de
Cessehoukanmè
FICHE OUVRAGE MON-LOK-2010-P04
Localisation
Pays BénIn
Département Mono
Commune Lokossa
Arrondissement HouIn
Village Administratif Dessa
Localité SESSEH OUKANME
Hydrodynamique / Equipement
Débit de fin de foration 30 m3/h
Débit maximal d'essai
Rabattement final
Type de pompe
Date d'installation
Identification
Numéro S eau MON-LOK-2010-P04
Etat PosItIf
Longitude (X) 1°48.06,5"
Latitude (Y) 6040.44,1"
Altitude (Z)
Période de foration ~
Organisation
Financement / Projet
Maître d'Ouvrage Commune de Lokossa
Maître d'Oeuvre technique
Entrepreneur
Atelier
Foreur
Venue d'eau n°4 Qcum = 30 m3/h
144 m
Sabot
156 m
155 m
156 m
157 m
Coupe lithologique Coupe technique
Sable moyen blanc
3 m
Ciment
Venue d'eau n°1
Sable fin
2.5 m 2 m
Sable argileux
9 m
Argile jaunâtre
26 m
Argile noire
43 m
Venue d'eau n°2
50 m
Sable grossier jaunâtre
63 m
Argile sableuse jaunâtre
66 m
Remblai
Tube plein PVC 126/133 mm
Calcaire
Venue d'eau n°3 Rotary 165 mm
80 m
79 m
Sable moyen blanc
108 m
Argile noirâtre souple
130 m
134 m
140 m
Crépine PVC 126/133 mm Massif filtrant
151 m
Tube plein PVC 126/133 mm
165 mm
Annexe 3 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES AUTORITES (chef de
village, autorités chargées de la gestion environnementale
à la mairie)
Fiche N° :
Date :
Arrondissement : Village :
Localité :
Nom et prénoms de l'enquêté :
Statut/Fonction de l'enquêté :
1- Quels sont les cours d'eau et plans d'eau qui arrosent votre
village/localité ? R :
2- Comment sont-ils gérés ? R :
3- Quelle est l'importance économique, historique,
touristique et sociale de ces cours d'eau ?
R :
4- Existe-t-il des systèmes de canalisation des eaux de
pluie dans votre village/localité ? Comment sont-ils entretenus ?
R :
5- Quels sont les impacts des eaux de pluie dans votre
village/localité ?
R :
6- Quels sont les impacts de la gestion des cours d'eau dans
votre village ? R :
7- Que faites-vous à votre niveau pour réduire ou
éviter ces impacts ? R :
8- Existe-il une politique de gestion des eaux de pluie dans la
commune? R :
9- Existe-il une politique de gestion des cours d'eau et des
plans d'eau dans la commune ?
R :
10- Connaissez-vous le sigle GIRE ? R :
11- Existe-t-il des actions GIRE dans la commune ? Sont-elles
sur des initiatives privées ou publiques ?
R :
12- Existe-t-il des conflits liés à la gestion
actuelle des cours d'eau ? Quelles sont leur ampleur 2et leur
fréquence ?
R :
13- Quelles en sont les principales causes ? R :
14- Quelles sont les solutions que vous apportez à ces
conflits ? R :
Annexe 4 : QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MENAGES
Fiche N° :
Date :
Arrondissement : Village :
Localité :
Nom et prénoms de l'enquêté :
Statut/Fonction de l'enquêté :
1- Quels sont les cours d'eau et plans d'eau qui arrosent votre
village/localité ? R :
2- Comment sont les usages que vous en faites ? R :
3- Quelle est l'importance économique, historique,
touristique et sociale de ces cours d'eau ?
R :
Quels sont les impacts des eaux de pluie dans votre
village/localité ? R :
4- Quels sont les impacts de la gestion des cours d'eau dans
votre village ? R :
5- Que faites-vous à votre niveau pour réduire ou
éviter ces impacts ? R :
6- Quels sont les moyens de lutte que vous utilisez contre le
ruissellement des eaux de pluie?
R :
7- Quelles sont les maladies qui prévalent dans votre
village/localité ?
R :
8- Pensez-vous qu'elles sont liées à l'usage et la
gestion des ressources en eau de votre village ?
R :
Annexe 5 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES
MEDICAUX
Arrondissement :
Quartier / Ville / Village:
Nom et prénom(s) de l'enquêté(e) :
Sexe : M F e : Profession :
Niveau d'instruction : Primaire Secondaire Supérieur
1/ Comment appréciez-vous la qualité des eaux
provenant de votre commune ?
2/ Avez-vous jamais enregistré des épidémies
de choléra ou d'autres maladies graves d'origine hydrique ?
3/ Si oui, quand ?
4/ Quelles sont les maladies liées à l'eau que vous
consultez le plus souvent ? (Nombre de cas si possible)
5/ Y a-t-il des cas de mort ?
6/ Si oui, quand et combien ?
7/ Comment traitez-vous l'eau que vous buvez en votre
qualité d'agent de santé ?
8/ Quelles leçons donnez-vous à vos patients en
matière de traitement d'eau
9/ Quelles difficultés rencontrez-vous en matière
d'éducation sanitaire dans votre commune ?
10/ Quelles solutions envisagez-vous ?
TABLE DES MATIERES
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
SOMMAIRE 4
SIGLES ET ABREVIATIONS 5
AVANT- PROPOS 7
RESUME 8
ABSTRACT 8
INTRODUCTION 9
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 12
1.1 Revue de la littérature et cadre théorique de
la question 13
1.1.1. Clarification de quelques concepts 13
1.1.1.1. Impact environnemental 13
1.1.1.2. Gestion de l'eau 14
1.1.1.3. Gestion intégrée des ressources en eau
(GIRE) 14
1.1.2. Point des connaissances 15
1.2. Problématique et justification 20
1.3. Objectifs 24
1.4. Hypothèses 24
1.5. Approche méthodologique 25
1.5.1. Données 25
1.5.2. Outils de collecte de données 25
1.5.3. Techniques de collecte de données 26
1.5.4. Méthodes de traitement des données 30
1.5.5. Méthodes d'analyse des informations recueillies
31
CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE ET ETAT DES
RESSOURCES EN EAU 33
2.1.1. Présentation du cadre d'étude 34
2.1.2. Situation géographique de la zone d'étude
34
2.1.3. Données Physiques, Climatiques et Humaines 36
2.1.4. Milieu économique 42
2.1.4.1. Activités principales 42
2.1.4.2. Activités secondaires 43
2.2. Etat des ressources en eau 43
2.2.1. Ressources en eau atmosphérique 43
2.2.2. Ressources en eau de surface 43
2.2.2.1. Présentation du lac Toho 44
2.2.3. Ressources en eau souterraine 44
2.2.3.1. Puits traditionnels 45
2.2.3.2. Puits modernes 45
2.2.3.3. Forages 46
2.2.3.4. Adductions d'Eau Villageoises (AEV) et Postes d'Eau
Autonomes (PEA) 47
2.2.4. Répartition spatiale des points d'eau. 49
CHAPITRE III : STRATEGIES DE GESTION DE L'EAU ET LES IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX LIES A LA GESTION DE L'EAU 51
3.1. Stratégies de gestion des ressources en eau 52
Les modes de gestion de l'eau varient suivant les
différentes sources d'eau 52
3.1.1. Ressources en eau atmosphérique 52
3.1.2. Ressources en eau de surface 53
3.1.2.1. Gestion du lac Toho 53
3.1.3. Ressources en eau souterraine 55
3.2. Impacts environnementaux liées à la gestion de
l'eau 66
3.2.1. Ressources en eau atmosphérique 66
3.2.2. Ressources en eau de surface 70
3.2.3. Ressources en eau souterraine 72
CHAPITRE IV : PRATIQUES ENDOGENES ET PROPOSITIONS DE MESURES POUR
UNE MEILLEURE GESTION DE L'EAU 75
4.1. Ressources en eau atmosphérique
76
4.1.1. Pratiques endogènes de réduction des impacts
76
4.1.2. Propositions de méthodes et techniques pour une
meilleure gestion des eaux de pluie 79
4.2. Ressources en eaux de surface 83
4.2.1. Pratiques endogènes de réduction des impacts
de la gestion 83
4.2.2. Propositions de méthodes et techniques pour une
meilleure gestion des eaux 84
4.3. Ressources en eau souterraines 85
4.3.1. Pratiques endogènes de réduction des impacts
de la gestion 85
4.3.2. Propositions de méthodes et techniques pour une
meilleure gestion des eaux souterraines 87
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 91
ANNEXES 96
TABLE DES MATIERES 106
LISTE DES TABLEAUX 109
LISTE DES FIGURES 109
LISTE DES PHOTOS 109
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Récapitulation des centres de documentation et
structures, et des types d'informations 28
Tableau II : Projection de la population de l'arrondissement de
Houin par village à l'horizon 2025 : 41
Tableau III : Bilan des points d'eau fonctionnels de
l'arrondissement de Houin au 31 Décembre 2009.
49
Tableau IV : Bilan de gestion de l'AEV de Houin de 2006 à
2009 63
Tableau V : Proportion des cases érodées dans les
villages de Houin 69
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Situation géographique de la commune de Lokossa
35
Figure 2 : Hydrographie de la commune de Lokossa 38
Figure 3 : Evolution de la pluviométrie de 1979 à
2009 (Station de Lokossa) 39
Figure 4 : Evolution de la population de Houin de 2002 à
2025 41
Figure 5 : Schéma d'une AEV 48
Figure 6 : Comparaison entre le besoin en eau potable de
l'arrondissement et la disponibilité actuelle
en eau potable 50
Figure 7 : Option N°1 de la gestion des Adductions d'eau
villageoises au Bénin 58
Figure 8 : Option N°2 de la gestion des Adductions d'eau
villageoises au Bénin 59
Figure 9 : Option N°3 de la gestion des Adductions d'eau
villageoises au Bénin 60
Figure 10 : Option N°4 de la gestion des Adductions d'eau
villageoises au Bénin 61
Figure 11 : Evolution du montant détourné par le
comité de gestion de l'AEV de Houin sur les recettes
de 2006 à 2009. 63
Figure 12 : Proportion des cases érodées à
Houin 69
Figure 13 : Evolution de la production du lac Toho 71
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Un puits traditionnel à Douimè
(Vèha) 45
Photo 2 : Forage artésien de Logbo, aménagé
en 2009 47
Photo 3 et 4 : Gaspillage de l'eau du château d'eau de
Houin, le trop plein inonde les alentours nature
pendant un pompage non suivi 64
Photo 5 : Forage artésien de Houin-Centre 65
Photo 6 et 7: Dégradation à Houin-Centre due
à l'eau de ruissellement 67
Photo 8 et 9 : Erosion très accélérée
à Houin 68
Photo 10 : Les écailleuses au bord du lac Toho à
Logbo (Houin) 72
Photo 11 et 12 : Conditions d'insalubrité dans lesquelles
les populations s'approvisionnent au forage
artésien de Vèha qui coule toujours 24H/24 depuis
1987 73
Photo 13 et 14 : Mesures de lutte endogènes contre
l'érosion à Houin 78
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