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Effet de la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation sur le budget de trésorerie d'une entreprise. Cas de la sucrière de Kwilu-Nngongo en RDC. Approche par une modélisation VAR

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par Kally KALALA KAKESE
Université de Kinshasa - Licence 2010
  

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CONCLUSION GENERALE

Nous voici arrivés à terme de notre étude qui analysait l'impact de la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation sur le budget de trésorerie de la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo pour une période allant de juillet 2004 à juin 2007.

De prime à bord, nous tenons à rappeler que nous nous sommes posés deux questions essentielles pour bien mener cette étude : quel est le sens de causalité entre le taux de change et l'inflation en République Démocratique du Congo de juillet 2004 à juin 2007 ? Et quel est l'effet de cette relation causale sur le budget de trésorerie de la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo ?

Nous sommes partis d'une affirmation selon laquelle c'est la variation du taux de change qui causait l'inflation pendant notre période d'étude et cette relation causale avait pour effet d'accroître les encaissements et les décaissements de trésorerie de la compagnie sucrière. Autrement dit la compagnie sucrière devrait enregistrer des taux mensuels de réalisation des prévisions des ressources et emplois de trésorerie supérieurs à 100%.

L'objectif poursuivi de ce mémoire était d'analyser la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation et de ressortir l'effet de cette relation sur le budget de trésorerie. Nous avons adopté une méthodologie par une modélisation VAR avec quatre variables : taux de change officiel, taux de change parallèle, indice des prix à la consommation et la masse monétaire M2, pour atteindre cet objectif.

Le présent travail était subdivisé en quatre chapitres : le premier chapitre a analysé théoriquement la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation dans une économie ouverte. Nous avons compris que l'inflation peut causer la variation de taux de change, comme l'indique la théorie de parité des pouvoirs d'achat qui soutient que les prix déterminent le taux de change. Selon la PPA une variation du taux de change est égale au rapport entre l'inflation à l'étranger (niveau des prix étrangers) et l'inflation locale (niveau des prix locaux). Alors que la variation du taux de change peut être aussi la cause de l'inflation, au moment où l'on constate une transmission des variations du taux de change sur les prix à la consommation à travers les prix des biens importés et faisant partie du panel des biens et services qui servent de base de calcul de l'indice des prix à la consommation. Cette transmission peut être complète ou incomplète. Le deuxième chapitre a présenté le budget de trésorerie d'une entreprise, tout en donnant des détails de toutes les rubriques qui le composent, les difficultés auxquelles le prévisionniste rencontre dans l'anticipation des variables macroéconomiques qui ont une influence dans la réalisation des prévisions de trésorerie. Le troisième chapitre a présenté la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo, beaucoup plus le fonctionnement de la direction commerciale et financière pour comprendre de quelle façon les opérations économico-financières de la compagnie sont enregistrées et traitées et en fin, le dernier chapitre a été consacré à la vérification empirique de la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation dans l'environnement économico-financier congolais de juillet 2004 à juin 2007, tout en présentant la modélisation VAR qui nous a aidé à ressortir les différentes relations de causalité dans le sens de GRANGER entre les variables (indice des prix à la consommation, le taux de change officiel, le taux de change parallèle et la masse monétaire M2) et aussi repérer les implications de cette relation causale sur le budget de trésorerie de la sucrière de Kwilu-Ngongo.

Après le traitement des données à notre possession, nous avons trouvé que les séries chronologiques de nos quatre variables n'étaient pas stationnaires à niveau mais à la différence première et avaient un décalage optimal de 1 d'après le critère de SCHWARZ qui présentait une valeur minimale de 72,68350 contre 71,14853 d'après le critère d'AKAIKE pour un décalage de 5, c'est en se référant au principe de parcimonie que nous avons adopté 1 comme décalage optimal de notre modèle. L'estimation du modèle VAR a révélé qu'il existe une relation bidirectionnelle de causalité dans le sens de GRANGER entre le taux de change parallèle et l'inflation en RDC de juillet 2004 à juin 2007 car les valeurs de probabilité d'accepter l'hypothèse nulle au seuil de 5% sont inférieures à 0,05, lorsque le taux de change parallèle cause dans le sens de GRANGER l'inflation la probabilité est de 0,04079 et de 0,00317 pour le cas inverse. Ce qui revient à dire qu'il existe une boucle rétroactive entre le taux de change parallèle (pas le taux de change officiel) et l'indice des prix à la consommation (qui désigne l'inflation).

L'impact de cette boucle rétroactive sur le budget de trésorerie a été détecté après recours à deux modèles dynamiques à variables décalées dont les variables endogènes sont les taux de réalisation des ressources et emplois et les variables explicatives sont : le taux de change parallèle, l'indice des prix à la consommation et les différents niveaux des taux de réalisation tous décalés de 1 mois car ces trois variables n'avaient pas d'effets immédiats sur le budget de trésorerie.

Alors les budgets de trésorerie de la Compagnie Sucrière pendant notre période d'étude présentaient des taux mensuels de réalisation des ressources élevés, ceux-ci sont expliqués par les mouvements de l'inflation du mois précédent et le taux de réalisation des ressources enregistré le mois passé, mais tout ceci à une faible pondération compte tenu de la faiblesse du modèle (R2= 0,23), ce qui nous a amené à dire qu'il existerait d'autres facteurs pouvant justifier aussi la réalisation des ressources plus que prévue (écarts positifs) au niveau de la trésorerie de la Compagnie Sucrière. Pour une augmentation de 0,0124 de l'indice des prix à la consommation toute chose restant égale par ailleurs, il ya un accroissement de 1% du taux de réalisation des ressources de trésorerie. Au niveau de réalisation des emplois, seule l'inflation du mois précédent explique les taux mensuels de réalisation des emplois mais aussi à une faible pondération, c'est encore la faiblesse du modèle qui le justifie (R2=33,75). Pour une variation positive de l'indice des prix à la consommation de 0,0341 ceteris paribus, il ya un accroissement de 1% de taux mensuel de réalisation des emplois de trésorerie.

Au regard de notre hypothèse, ces résultats nous permettent de l'affirmer car nous avons trouvé que la variation du taux de change causait l'inflation et le cas inverse était aussi vrai. Mais cette relation n'est pas le seul facteur explicatif des taux mensuels de réalisation des prévisions de trésorerie, il ya d'autres facteurs qui peuvent être internes ou externes à la Compagnie non prise en compte dans le modèle et se trouvant dans la variable stochastique ou terme d'erreur qui sont aussi à la base des dérapages du budget de trésorerie.

En définitive, nous retenons que même s'il existe une relation bidirectionnelle entre le taux de change parallèle et l'inflation, les deux variables n'ont pas au même moment d'impact sur le budget de trésorerie de la Sucrière, uniquement l'inflation à une faible pondération.

Comme remarques à l'environnement économico-financier congolais et la gestion prévisionnelle de la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo :

L'autorité monétaire congolaise, en l'occurrence la Banque Centrale du Congo, opte pour une politique monétaire expansionniste c'est-à-dire elle crée la monnaie au profit du Trésor, cet accroissement de la masse monétaire engendre souvent un surplus de liquidité dans le système bancaire sans une couverture en terme de devise, n'est pas adapté aux échanges de biens et service dans l'économie afin d'éviter la dépréciation du franc congolais et l'inflation.

C'est ainsi que nous suggérons à la Banque Centrale du Congo que lorsqu'elle envisage accroître la masse monétaire pour alimenter le système bancaire de liquidité, il faut prévoir d'abord des devises pouvant faire face à cette masse émise sur le marché de change et éviter la dépréciation régulière du franc congolais par rapport au dollar américain, ceci renforce le marché formel au profit du marché de change parallèle qui détient le pouvoir du marché de change congolais. Soit émettre une liquidité adéquate aux échanges de biens et service de notre économie pour éviter l'inflation. La masse monétaire ne doit pas augmenter plus vite que l'activité économique (taux de croissance du PIB par exemple).

Le prévisionniste de la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo ne semble pas avoir une maitrise des variables qu'il intègre dans l'élaboration du budget de trésorerie de la compagnie car nous remarquons que les décalages qui existent entre les prévisions et réalisations des ressources tout comme des emplois sont tellement énormes, certains mois enregistrent des taux de réalisation supérieurs à 200%, ce qui signifierait que les prévisions n'ont pas été bien faites.

Alors nous souhaiterons que le prévisionniste puisse faire une analyse statistique des budgets de trésorerie des années antérieurs, chercher à ressortir un modèle économétrique sur base duquel les prévisions de la trésorerie des exercices futurs seront dégagées. C'est une façon d'intégrer l'évolution de l'environnement économico-financier qui influence les activités de la compagnie et de prendre en compte les variables de conjoncture économique qui souvent, réservent des surprises radicales à plusieurs prévisionnistes.

Pour clore complètement ce travail, nous disons que cette étude n'est qu'une esquisse du sujet abordé, loin de nous l'idée d'avoir épinglé tous les aspects qui entourent ce sujet, c'est ainsi que nous restons ouvert à toute critique constructive pouvant nous permettre de nous enrichir davantage sur le plan scientifique.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault