Université Pierre Mendès France Grenoble
MASTER ECONOMIE
INTERNATIONALE ET GLOBALISATION
Spécialité
Stratégies Economiques du Sport et du Tourisme
MEMOIRE D'ETUDE
Présenté par :
Lotfi KHALFAT
Sous la direction de Année
universitaire 2008 - 2009
Monsieur Pierre CHAIX
Pour mémoire, je tiens à remercier :
· l'ensemble de l'équipe de l'Association des
Etablissements Sportifs (AES) en général, et en particulier
Messieurs Serge MATHONET et Georges LESUISSE pour la qualité des
informations fournies et pour la disponibilité affichée ;
· le directeur du centre sportif de Houffalize, Monsieur
Christophe GAUDRON, pour le temps consacré et les précieuses
informations qu'il m'a transmises concernant son établissement;
· Maître A-L FRANCO FERRO, avocate au Barreau de
Luxembourg, pour sa patience et son aide avisée concernant les questions
juridiques relatives à ce mémoire.
S'il advenait néanmoins que j'eusse oublié de
citer une personne à qui je dois d'avoir pu mener à bien ce
mémoire de fin d'études, qu'elle daigne accepter mes excuses pour
cette omission.
Toute reproduction ou représentation intégrale
ou partielle de ce document par quelque procédé que ce soit, ne
pourra se faire sans l'autorisation expresse de l'auteur.
le hall omnisport de Grez-Doiceau
et le centre sportif d'Houffalize, je me suis appuyé sur des entretiens.
La législation spécifique aux centres sportifs
locaux devait permettre aux communes, comme nous le verrons plus loin, de
profiter des subsides pour professionnaliser la gestion des infrastructures
sportives, notamment grâce à des moyens financiers plus importants
et à une formation reconnue, et permettre également d'affecter
l'argent ainsi épargné au développement de nouveaux
projets sportifs.
Ce mémoire tentera donc de faire un bilan de la
situation actuelle, un état des lieux en Communauté
française de Belgique sur la question des centres sportifs locaux.
La finalité de ce travail tendra également
à démontrer que le cadre juridique actuel pourrait permettre,
à terme, aux infrastructures sportives communales de se rapprocher du
modèle de fonctionnement du secteur privé, ou encore de
contribuer à la généralisation des partenariats
public-privé, tout en conservant un rôle social majeur.
I. La structure du sport en
Belgique
La complexité de la structure du sport francophone en
Belgique est réelle. L'existence d'un État fédéral
a amené à la création de différents organes. Leurs
compétences se chevauchent parfois et peuvent entraîner des
conflits. Il n'existe donc pas de véritable Ministère des Sports
au niveau national, le rôle de celui-ci est assumé en principe par
l'ADEPS qui est l'organe chargé des sports par la Communauté
française de Belgique.
Dans ce premier chapitre, nous aborderons donc le rôle
de l'ADEPS mais aussi celui des autres niveaux de pouvoirs locaux et celui de
certains acteurs majeurs (une attention particulière sera portée
à l'AES).
A. La Communauté
française (et l'Adeps)
La matière des sports fait partie des
compétences de la Communauté française. En vertu de
l'article 4, 9° de la Loi spéciale du 8 août 1980 sur les réformes institutionnelles, les
Communautés règlent l'éducation physique, les sports et la
vie en plein air.
Pour être parfaitement complet, il convient d'indiquer
que les Communautés sont également compétentes pour
organiser la lutte contre le dopage.
Remarquons que la compétence territoriale de la
Communauté française s'étend à toutes les communes
de langue française; il s'ensuit que la matière du sport est
gérée par la Communauté française pour les communes
de la Région wallonne de langue française (et donc, pas
d'application pour les communes strictement germanophones ou
néerlandophones) mais aussi pour les communes de la Région de
Bruxelles-Capitale.
La mise en oeuvre de la politique sportive de la
Communauté française est organisée par l'Administration de
l'éducation du sport, à savoir l'Adeps. L'action de cette
direction générale du sport est structurée autour de cinq
pôles :
- les centres sportifs; - les activités "sport
loisir"; - les actions ciblées sur les écoles; - la
reconnaissance des fédérations sportives, la subvention de
certaines activités et les brevets; - le prêt de
matériel.
B. La Région
wallonne (et Infrasports)
La Région wallonne, quant à elle, n'est pas en
reste en matière de sport. En effet, elle est compétente au
niveau des subsides pour les investissements en infrastructures. En effet, sur
la base de l'article 138 de la Constitution, les décrets de transfert de
compétences confient la matière des infrastructures sportives
communales, provinciales, intercommunales et privées à la
Région wallonne. Ce transfert de compétence est entré en
vigueur le 1er janvier 1994.
Sur ce point, il faut savoir qu'il existe au sein de la
Direction
générale de la Région wallonne, une direction
spécifique des infrastructures sportives: Infrasports. Cette Direction
assure l'instruction et le suivi administratif, technique et financier des
demandes de subsides introduites en cette matière. En outre, Infrasports
a d'autres missions :
- Accompagner les projets introduits par des contacts
permanents avec les responsables locaux et une présence
régulière sur le terrain, tout en contrôlant l'emploi des
subventions ;
- Accorder la priorité à l'aménagement
d'espaces de sport et de détente fonctionnels et évolutifs dans
le temps ;
- Assurer un rôle de conseiller public en
infrastructures sportives qui permet d'informer le citoyen sur les techniques
spécifiques, les matériaux appropriés, les normes,
etc ;
- Lors des contacts avec les demandeurs, associer, de
façon systématique, aux démarches actuelles d'instruction
du projet infrastructurel, des réflexions liées à la
gestion et à la maintenance, qui sont un gage de rentabilité de
l'outil mis à disposition de la population et sont, en outre,
génératrices d'emploi (gestionnaire, personnel d'entretien,
etc.).
En outre, rappelons que la Région wallonne
définit les conditions en matière d'urbanisme et
d'aménagement du territoire; ainsi, elle définit celles tenant
à l'implantation ou à l'aménagement d'une infrastructure
sportive. Il en est de même dans le domaine environnemental, les
Régions soumettent certaines infrastructures sportives à un
permis et, dès lors, à des conditions d'exploitation.
C. Les communes
Depuis de nombreuses années déjà, les
pouvoirs communaux développent des initiatives en matière
sportive: constructions de salles omnisport, organisation de sport de quartier,
réalisation de programme de développement sportif, etc.
A côté des communes, on notera que les
fédérations sportives mais aussi les clubs sportifs sont
également des acteurs importants.
Nous n'aborderons pas dans ce mémoire l'importance de
leur rôle. Toutefois, il convient d'indiquer que les communes peuvent
aider ces fédérations et clubs.
Cette aide se fera de manière différente d'une
commune à l'autre, on peut relever les exemples de soutien suivant:
- favorisation de la mise en réseau; - soutien financier; -
mise des locaux à disposition; - prêt de matériel; -
diffusion de l'information ; - etc.
Comme toute subvention accordée, sous quelque forme que
ce soit, par les communes, les principes de la loi du 14 novembre 1983 relative
au contrôle de l'octroi et de l'emploi de certaines subventions,
intégrés au Code de la démocratie locale et de la
décentralisation aux articles L 3331-1 et suivants, seront
applicables.
Il s'agira donc, entre autres, pour les asbl subsidiées
de faire parvenir les comptes, bilans ainsi que les rapports d'activités
à la commune.
D. Les autres acteurs
majeurs
Que pouvons-nous découvrir en 2002 à la lecture
du projet de décret de la Communauté française organisant
la reconnaissance et le subventionnement d'une association des centres
sportifs (travaux préparatoires au décret du 27
février 2003)?
Lors de l'adoption du projet de décret organisant la
reconnaissance et le subventionnement par la Communauté française
des centres sportifs locaux et des centres sportifs locaux
intégrés, on a pu se rendre compte qu'il devenait
impératif de mettre en place des relations officielles avec une
association de coordination des centres sportifs.
Il était devenu nécessaire que, en
matière de sport, la Communauté française
Wallonie-Bruxelles reconnaisse, par décret, les trois grandes
associations de coordination qui oeuvrent dans ce secteur: le Comité
olympique et interfédéral belge (décret du 12 juillet
2001), l'Association interfédérale du sport francophone
(décret du 26 avril 1999) et l'association des centres sportifs
(décret du 27 février 2003) plus connue sous le nom d'AES.
Les lignes de force du projet de décret
élaboré en 2002 (voir annexe 1) peuvent se résumer comme
suit:
1) L'association est reconnue pour une durée de cinq
années ;
2) Elle exerce une mission de conseil auprès des
centres sportifs locaux et des centres sportifs locaux intégrés
et auprès du Gouvernement en ce qui concerne l'application du
décret les concernant ;
3) Elle bénéficie d'une subvention annuelle de
fonctionnement nominativement inscrite au budget de la Communauté
française ;
4) Des conventions particulières peuvent être
conclues avec l'association dans le but d'améliorer la gestion des
infrastructures sportives.
1. La CESSoC -
Confédération des Employeurs des secteurs Sportif et
Socioculturel
La priorité d'action de la CESSoC est la défense
des intérêts des employeurs du secteur sportif et socioculturel
dans les négociations menées à la Commission paritaire
329.
Elle développe également des contacts avec les
Ministres fédéraux, régionaux et communautaires en vue
d'assurer la représentation du secteur dans tous les lieux de
négociation les concernant.
De façon à informer au mieux les employeurs,
elle publie diverses notes et études ainsi qu'un recueil commenté
des conventions collectives de travail sectorielles.
Elle organise des séminaires de réflexion,
d'étude et d'information à destination des employeurs du
secteur.
La CESSoC articule donc son action autour de 4 axes
distincts :
- La représentation des employeurs du secteur dans les
commission et sous-commissions du secteur socioculturel ainsi que dans les
comités de gestion des fonds sociaux, notamment de soutien à la
formation;
- Les actions d'influence et d'impulsion auprès des
pouvoirs publics et des parlements pour défendre les
intérêts des employeurs du secteur;
- L'appui du travail de ses 12 fédérations
membres et organisation collective de projets au service des employeurs du
secteur;
- La représentation des employeurs du secteur au sein
des organisations intersectorielles du non marchand et participation aux
négociations et actions intersectorielles.
Les statuts de la Confédération des Employeurs
des secteurs Sportif et Socioculturel décrivent son objet comme
suit :
- « Définir, à partir des
positions de chaque fédération membre, des positions communes et
d'élaborer toute proposition nécessaire à la promotion et
à la défense des organisations représentées en
qualité de fédération d'employeurs de travailleurs des
secteurs sportif & socioculturel;
- Permettre une représentation
équilibrée des différents secteurs au sein de la
Commission paritaire pour le secteur socioculturel et dans toute autre
structure appropriée;
- Donner mandat à ses délégués
pour qu'ils défendent ses positions à la Commission paritaire
compétente et dans toute structure appropriée;
- Informer ses membres. »
2. Le COIB - Comité
Olympique et Interfédéral Belge
Le Comité Olympique et
Interfédéral Belge (COIB) est le Comité National Olympique
(CNO) représentant le Mouvement Olympique et ses valeurs dans notre
pays.
Il est, à l'instar des 205 autres CNO, reconnu par le
Comité International
Olympique (CIO).
Au niveau continental, le COIB est membre des
Comités Olympiques
Européens ou COE.
Constitué en asbl, le COIB a
comme particularité d'être "Interfédéral",
c'est-à-dire qu'il est l'émanation des fédérations
sportives nationales, généralement divisées en deux ou
trois ligues communautaires. Les représentants des
81
fédérations sportives membres du COIB siègent
à l'Assemblée Générale du Comité. Celles-ci
comptent ensemble près de vingt milles clubs sportifs et un million cinq
cents milles sportifs actifs.
Le Comité Olympique et Interfédéral Belge
a pour missions principales :
- Le suivi des athlètes de haut niveau ;
- La promotion du sport de haut niveau, en renforçant
les aspects de détection et de formation auprès des
jeunes ;
- La promotion des valeurs inhérentes à
l'Olympisme ;
- La promotion de l'activité physique dans un souci
d'accroissement de la participation aux clubs sportifs mais également
dans un but de santé publique ;
- La fourniture de services aux fédérations
sportives.
3. L'AISF - Association
Interfédérale du Sport Francophone
L'AISF est l'association des fédérations
sportives belge francophones. C'est une association sans but lucratif (asbl),
reconnue par la Communauté française Wallonie-Bruxelles. Elle
compte actuellement 70 fédérations membres (58 membres effectifs
et 12 membres adhérents).
Les missions de l'AISF peuvent se résumer
à :
- Aider au développement des
fédérations sportives belges francophones au travers de la mise
à disposition d'un centre d'informations et de services
multidisciplinaire ;
- Représenter les intérêts des
fédérations membres par rapport à des thématiques
communes.
4. L'AES - Association des
Etablissements Sportifs
L'Association des Etablissements Sportifs mieux connue sous le
sigle d'A.E.S. est née en 1979 de la fusion de l'Association des Bains
Publics et de l'Association des Centres Sportifs.
L'A.E.S. est constituée en asbl et son rôle
essentiel est de regrouper, de représenter et de défendre les
intérêts des Centres Sportifs des Communautés
française et germanophone.
L'A.E.S. a été reconnue officiellement par la
Communauté Française Wallonie Bruxelles avec effet à la
date du 1 er janvier 2003 mais son rôle dans la création des
centres sportifs locaux (CSL) est essentiel et remonte plus tôt.
En effet, l'AES revendiquait déjà dans les
années '90 qu'un décret régisse les matières
touchant aux centres sportifs. Ces revendications ont été
soutenues par l'ADEPS qui y voyait un bon moyen d'amener les communes à
aligner leurs politiques sportives sur la sienne (création d'une
« Maison des Sports » dans chaque commune,
professionnalisation dans les centres sportifs, imitation du modèle
français, etc.) via l'octroi de subventions pour l'animation et la
gestion de ces centres sportifs « communaux ».
Lors des débats qui ont précédé
l'adoption du décret régissant la matière des CSL, l'AES a
joué un rôle de conseiller pour le législateur.
Depuis sa reconnaissance par la Communauté
française de Belgique, en janvier 2003, l'AES a pu
bénéficier d'une amélioration au niveau de son image
auprès des communes notamment. La légitimité que l'AES a
pu acquérir et le volume de travail croissant ont entraîné
une plus grande professionnalisation en son sein qui a été rendue
possible grâce aux subsides liées directement à cette
même reconnaissance.
Actuellement, l'A.E.S. poursuit les objectifs globaux
suivants :
- Exercer une mission de conseil auprès des centres
sportifs reconnus ou qui souhaitent solliciter leur reconnaissance, ainsi
qu'auprès du Gouvernement de la Communauté
Française ;
- Aider à une mise en place et à une
amélioration constante de la gestion et du fonctionnement des
infrastructures sportives ;
- Contribuer à l'encouragement et à la promotion
de la pratique sportive quel qu'en soit le niveau ;
- S'intéresser à tout autres buts connexes se
rapportant directement ou indirectement au décret du 27 février
2003 (voir annexe 2) organisant la reconnaissance et le subventionnement des
centres sportifs locaux et des centres sportifs locaux intégrés,
ainsi qu'à ses arrêtés d'application ;
- S'intéresser par toute voie à toute autre
association ou groupement poursuivant des buts similaires ou connexe.
L'A.E.S. est composée de six secteurs :
- Le secteur communication
Le secteur « Communication » de l'AES prend en
charge à la fois la communication externe et interne de l'AES. Il
cherche à la fois les meilleurs moyens de faire connaître l'AES et
de communiquer largement sur ce qu'elle réalise. Il met en place des
outils permettant à nos secteurs d'informer au mieux les membres sur
tout ce qui peut leur être utile dans leur gestion : site internet, AES
Magazine, newsletter, organisation de colloques, de journées
d'étude et de voyages.
Ses réalisations principales sont :
.i.1.a. Le Magazine de l'AES ;
.i.1.b. Le site internet :
www.aes-asbl.be;
.i.1.c. La newsletter de l'AES ;
.i.1.d. L'organisation d'évènements ;
.i.1.e. La recherche de sponsors.
- Le secteur Hall des sports
Le secteur «Hall», comme son nom l'indique, se
penche plus particulièrement sur les problèmes de gestion et de
fonctionnement des salles de sports, quelles soient dites
«omnisports» ou plutôt destinées à une pratique
sportive spécifique.
La conduite des salles mérite de l'attention car ces
infrastructures, surtout lorsqu'elles sont isolées, ne disposent
généralement pas de moyens humains et financiers suffisants alors
qu'elles sont souvent, en accueillant un nombre de sportifs parfois
considérable, au seuil de la saturation.
Le secteur Hall souhaite donc, par son action, proposer des
méthodologies communes à la gestion des centres sportifs, afin
d'arriver, à plus ou moins long terme, à un « état
d'esprit » harmonisant les lignes de conduite. Cette façon
d'envisager les choses devrait, dans un phénomène
d'entraînement, donner plus de consistance à l'ensemble du
secteur.
- Le secteur « matières
sociales »
L'AES représente ici les employeurs des infrastructures
sportives qui dépendent de la Commission Paritaire des Secteurs Socio
Culturel et Sportif (Celles qui sont gérées en ASBL)
Le secteur Matières Sociales traite les
problématiques principalement liées à la Commission
Paritaire 329 et relatives :
.i.1.a. Aux dispositions relatives aux conditions de travail
et à son organisation ;
.i.1.b. Au personnel des centres sportifs ainsi qu'à la
reconnaissance des métiers du sport ;
.i.1.c. Au contenu des formations ;
.i.1.d. A la recherche et à la mise en place des moyens
nécessaires au bon fonctionnement des centres sportifs et au
développement de la pratique sportive.
La Cellule sociale informe donc régulièrement
les employeurs sur une série de sujets actuels tels que l'interdiction
de fumer sur le lieu de travail, l'assouplissement pour le travail
étudiant, la rémunération des mandataires publics, les
appels à projets du Fonds Groupes à risques, le règlement
de travail, etc.
L'ensemble des travaux se fait en Collaboration avec la CESSoC
(deux mandats AES au sein du Conseil d'administration) et l'Union des Villes et
Communes de Wallonie.
- Le secteur « Piscine »
Le secteur « Piscine » est le premier secteur qui
s'est constitué au sein de l'AES tant le besoin d'informations et
formations des gestionnaires de piscines était inassouvi.
Les activités du secteur Piscine sont donc
orientées vers les buts suivants :
.i.1.a. Assurer la formation générale des
gestionnaires de piscines par l'organisation de journées d'études
thématiques, de visites d'infrastructures, de publications de recueils
techniques à caractère pédagogique.
.i.1.b. Rendre service aux gestionnaires (donc aux Villes et
Communes) en répondant à leurs multiples questions relatives
à l'exploitation des piscines.
.i.1.c. Représenter et défendre le monde des
piscines auprès des Ministères compétents, à la
Région Wallonne, à la Communauté française,
à la Communauté germanophone et à la Région
Bruxelles Capitale.
- Le secteur « Sportplusur »
L'Association des Établissements Sportifs et l'ASBL
« Sportplusur » ont décidé d'unir leurs
efforts dans le domaine de la sécurité. Cette réunion
résulte de la volonté de l'AES de développer plus encore
l'axe de la sécurité dans les infrastructures sportives et de la
difficulté que rencontrait « Sportplusur » à
trouver un financement pour un message essentiellement éthique.
Pour faire cohabiter les préoccupations techniques avec
la philosophie de « Sportplusur », l'AES a
décidé de créer un secteur
« Sportplusur » et d'en confier la présidence
à Yves Leroy, Administrateur de l'AES et ancien Président de
« Sportplusur » ASBL. Il est évident que ce secteur
respectera l'organisation propre à l'AES. Pour garantir le respect de
cette philosophie, le secteur se dotera d'un Comité d'Ethique
chargé de préserver l'originalité de la
démarche.
- Le secteur formation
Dans la suite logique du Décret de reconnaissance des
Centres Sportifs Locaux Intégrés, l'AES, l'ADEPS et l'IFAPME, ont
mis sur pied une formation très performante de plus de 400 heures
à destination des Gestionnaires de Centres Sportifs (voir annexe 9). Un
programme de recyclage a aussi été mis en place par la
Commission.
Elément crucial s'il en est, le secteur formation
mérite quelques précisions.
Monsieur Georges LESUISSE, ancien président de l'AES,
explique que :
« Le Décret a été
rédigé par René HAMAITE, l'actuel Directeur
général de l'ADEPS, (à l'époque, Chef de
Cabinet Adjoint du Ministre des Sports) et que Monsieur LESUISSE a
été consulté comme représentant de l'AES. C'est
donc Monsieur HAMAITE qui a imaginé d'imposer un brevet de gestionnaire
à l'attention des coordinateurs de centres sportifs.
L'AES, en collaboration avec l'ADEPS, a d'abord mis
rapidement en place un recyclage spécifique pour les Gestionnaires
qui étaient en fonction et qui avaient au moins 10 ans
d'expérience professionnelle (car il fallait bien mettre une limite
quelque part) ; ensuite (et cela a pris beaucoup plus de temps), ensemble
ils ont cherché un opérateur de formation capable d'offrir la
logistique nécessaire et avec l'IFAPME, à trois, au bout de
longues discussions, un référentiel de formation adapté
aux exigences professionnels qui sert de base aux différents cours
actuel a été rédigé.
Le tronc commun, la base de la formation est stable
mais il est évident que chaque année, l'une ou l'autre
modification, amélioration ou ajoute est apportée au
programme actuel.
Il ne s'agit pas de révolutions mais plutôt
d'adaptations à l'actualité et à l'évolution de
la profession. »
II. Politiques sportives et
centres sportifs locaux
Le contexte particulier du sport en Communauté
française de Belgique étant présenté, cette
deuxième partie sera consacrée aux différentes
possibilités offertes aux villes et communes en matière de
politique sportive. Ainsi, nous verrons comment elles peuvent organiser des
activités sportives de quartier, se lancer dans un programme de
développement sportif, mais surtout installer des infrastructures
sportives sur leur territoire sous la forme d'un centre sportif local, sujet
central de ce mémoire.
A. Infrastructures
sportives
Comme nous l'avons indiqué précédemment,
un transfert de compétence a eu lieu entre la Communauté
française et la Région wallonne en ce qui concerne les
infrastructures sportives. Cela signifie que la Région wallonne est
compétente pour la mise sur pied de mécanismes de
subventionnement des travaux nécessaires au développement des
infrastructures sportives.
La procédure applicable pour l'obtention de subventions
octroyées en matière d'infrastructures sportives est
énoncée dans le décret de la Région wallonne du 25
février 1999, ainsi que dans l'arrêté du 10 juin 1999 et
dans la circulaire du 30 mars 2007.
Mais qu'entend-on exactement par infrastructures sportives?
Le décret définit les
infrastructures sportives comme étant "des
installations immobilières destinées à encourager et
accueillir la pratique du sport ainsi que toute activité ludique
initiant à la pratique sportive."
Des subventions peuvent être octroyées pour
certains investissements d'intérêt public en matière
d'infrastructures sportives. Ces investissements concernent:
- la construction, l'extension, la rénovation,
l'acquisition des infrastructures sportives tels que terrains de sport en plein
air, bassins de natation, salles de sport, infrastructures ludiques initiant la
pratique du sport;
- la construction, l'extension, la rénovation,
l'acquisition des bâtiments indispensables à l'installation des
infrastructures citées au point précédent, à savoir
les vestiaires, sanitaires et commodités y afférents, les
réserves à matériel, les locaux techniques et
administratifs, les salles de réunion, de formation et de presse, les
locaux médico-sportifs, le logement de fonctions, les tribunes et
gradins, l'accueil et la billetterie, la cafétéria;
- la construction, l'extension et la rénovation des
abords des infrastructures sportives (accès, parking, plantations,
mobilier urbain, éclairage, clôtures);
- l'acquisition du premier équipement sportif,
nécessaire au fonctionnement de l'installation immobilière
à l'exclusion du matériel d'entretien;
- la réalisation d'installations techniques
liées à la sécurité, à l'information et
à l'accessibilité des utilisateurs;
- la construction, l'extension, la rénovation et
l'acquisition d'infrastructures destinées à l'hébergement
et à la formation des sportifs de haut niveau, y compris les locaux
annexes y afférents.
Qui peut bénéficier de ces subventions?
- les provinces ;
- les communes ;
- les intercommunales ;
- les régies autonomes ;
- les groupements sportifs qui ne sont pas constitués
en sociétés commerciales, ainsi que les asbl (équivalent
des associations loi 1901) gérant des bâtiments et complexes
sportifs, propriétés des personnes morales que l'on vient de
citer, pour autant qu'ils soient titulaires d'un droit à la jouissance
d'un terrain ou d'un local qui permette la pratique d'au moins un sport pour
une durée minimale de 20 ans prenant cours à dater de
l'introduction de la demande d'octroi de subvention ;
- les sociétés de logement de service public
visées par le Code wallon du logement pour autant qu'elles soient
titulaires d'un droit réel sur un terrain pour une durée minimale
de 20 ans prenant cours à dater de l'introduction de la demande d'octroi
de subvention. Ce terrain sera destiné à la réalisation
d'installations qui ont pour objet de définir un espace sportif dans le
cadre d'un projet d'animation de quartier accessible à tous.
Remarquons que tous ces bénéficiaires le sont
pour des infrastructures dont le coût est inférieur à
685.000 euros hors T.V.A. et frais d'acte.
En ce qui concerne les grandes
infrastructures, à savoir celles dont le coût est
supérieur à 685.000 euros hors T.V.A. et frais d'acte, et les
infrastructures spécifiques de haut niveau les
bénéficiaires sont les provinces, les communes, les
intercommunales et leurs régies autonomes.
Le décret prévoit, pour les petites
infrastructures, un taux de subside de 75 %. En ce qui concerne les grandes
infrastructures ainsi que pour les infrastructures spécifiques de haut
niveau, le taux de subvention est ramené à 60 %.
En outre, le Centre régional d'aide aux communes (CRAC)
qui a pour mission de conseiller les communes et les provinces dans le suivi de
leur plan de gestion a la possibilité de financer, au moyen d'un
mécanisme de prêt la part non subventionnée des travaux
relatifs aux grandes infrastructures sportives et aux infrastructures sportives
de haut niveau dont le maître de l'ouvrage est une commune, une province
ou une association de communes.
Terminons par la subvention qui peut être obtenue pour
les installations qui ont pour objet de définir un espace sportif,
couvert ou non, dans le cadre d'un projet d'animation de quartier accessible
à tous. Dans ce cas, le taux de subvention s'élève
à 85 %. Remarquons que les bénéficiaires sont les communes
et leurs régies autonomes ainsi que les sociétés de
logement de service public. Le but de ce projet, également
dénommé programme "sport de rue", est la création
d'une zone multisports prioritairement dans les quartiers
défavorisés ou éloignés de toute structure sportive
d'accueil.
B. Le sport de
quartier
Les communes ont également la possibilité
d'organiser des activités sportives de
quartier pour lesquelles des subventions sont prévues.
Les conditions d'octroi de ces subventions sont
précisées dans le décret de la Communauté
française du 12 mai 2004 et dans l'arrêté du 20 mai
2005.
C. Programmes de
développement sportif
Il est également possible pour la commune qui le
souhaite de se lancer dans un programme de développement sportif et
d'éventuellement obtenir une subvention.
Les conditions d'octroi de ces subventions sont
précisées dans l'arrêté du Gouvernement de la
Communauté française du 22 septembre
1997.
D. Centres sportifs locaux
(CSL)
Des subventions peuvent également être obtenues
du côté de la Communauté française. C'est,
notamment, le cas en matière de centres sportifs locaux
(CSL). A noter, que toutes ces subventions sont cumulables.
La procédure relative à la reconnaissance et au
subventionnement de ces centres sportifs locaux est énoncée dans
le décret de la Communauté française du 27 février
2003 ainsi que dans l'arrêté du 15 septembre 2003.
A ces deux textes de référence, vient s'ajouter
le décret du 10 mars 2006 modifiant le décret du 27
février 2003 organisant la reconnaissance et le subventionnement des
centres sportifs locaux et des centres sportifs locaux intégrés.
Ces textes se trouvent en annexe de ce mémoire (annexes 2, 3 et 4).
Avant d'examiner plus en détail la procédure de
subventionnement, rappelons ce qu'on entend exactement par centre sportif
local.
Le centre sportif local
est un ensemble d'infrastructures permettant la pratique
sportive, situé sur le territoire d'une même commune ou de
communes limitrophes, et géré par une asbl
ou par une régie communale autonome (voir infra).
Le centre sportif local intégré
(CSLI), quant à lui, est celui qui regroupe, outre des
infrastructures sportives publiques, des infrastructures sportives scolaires
dépendant de la commune, de la province, de la Commission communautaire
française de la Région de Bruxelles-Capitale ou de la
Communauté française.
Le subventionnement qui est prévu par la
Communauté française peut être obtenu lorsque le centre
sportif local (intégré) a été reconnu.
Il convient, dès lors, de préciser les
conditions de reconnaissance d'un centre sportif
local (intégré). Le décret précité du 27
février 2003 énonce les missions et conditions qui doivent ainsi
être respectées, à savoir:
- « promouvoir la pratique sportive sous toutes
ses formes sans discrimination;
- promouvoir des pratiques d'éduction à la
santé par le sport;
- établir un plan annuel d'occupation et
d'animation sportives des infrastructures concernées garantissant
l'accès à des activités de sport pour tous et
prévoyant l'organisation d'activités sportives librement
réservées à l'ensemble de la population;
- détenir le droit de propriété et de
jouissance des infrastructures qui composent le centre pour au moins la
durée de la reconnaissance;
- compter au moins une année d'existence au moment
de l'introduction de la demande de reconnaissance;
- veiller à ce que sa responsabilité civile
et la réparation des dommages corporels des utilisateurs soient
couvertes à suffisance par une assurance;
- communiquer son règlement d'ordre
intérieur aux utilisateurs et à l'administration;
- accepter l'inspection de ses activités et le
contrôle des documents comptables et administratifs par les
fonctionnaires désignés par le Gouvernement;
- constituer un conseil des utilisateurs locaux, ayant
pouvoir consultatif en matière d'animation et d'élaboration
de programmes d'activités du CSL ou du CSL
intégré;
- informer préalablement à la
création d'un CSL ou d'un CSL intégré, l'ensemble des
gestionnaires des infrastructures;
- présenter un plan budgétaire portant sur
cinq années et identifiant les contributions financières
prévues de la ou des communes concernées ainsi que de la
Communauté française. »
En outre, il est essentiel de respecter des conditions
qualitatives et quantitatives fixées par le Gouvernement de la
Communauté française. Ainsi, le centre sportif local
(intégré) doit :
- « gérer une infrastructure
sportive couverte d'au moins 286 m² de surface sportive
attenante, aménagée et équipée
réglementairement pour permettre, en toute sécurité,
l'entraînement et la compétition dans au moins cinq disciplines
sportives différentes dont un des principaux sports de ballons (qui sont
le volley, le basket-ball, le hand-ball et le football en salle) ;
- et gérer également des
infrastructures de plein air permettant la pratique
réglementaire, en toute sécurité, d'au moins trois
disciplines sportives. »
La reconnaissance est accordée pour une durée de
dix ans. Remarquons toutefois que cette reconnaissance peut être
suspendue ou retirée en cas de manquement à une des obligations
prévues par la législation.
Par ailleurs, un seul centre sportif local
(intégré) peut être reconnu sur le territoire d'une commune
de moins de 50.000 habitants, deux centres sur le territoire d'une commune de
moins de 100.000 habitants et trois sur le territoire d'une commune de 100.000
habitants et plus.
Comme nous l'avons déjà indiqué
précédemment, la reconnaissance entraîne la
possibilité d'octroi à une subvention. Cette subvention concerne
le traitement des agents chargés de l'animation et de la gestion du
centre sportif local (intégré), également appelés
"agents du sport".
Pour obtenir cette subvention, outre le fait d'obtenir la
reconnaissance, il conviendra également de respecter les conditions
imposées aux agents du sport. Ainsi, ils devront avoir été
nommés ou recrutés par l'asbl ou par la régie communale
autonome, mais ils devront également être titulaires d'un
diplôme d'enseignement supérieur et, depuis le 1er janvier 2008,
être titulaires d'un brevet de gestionnaires de centres sportifs, et ce
lorsqu'ils s'occupent des tâches de coordination et d'animation; s'ils
s'occupent des tâches de gestion, ils devront être porteurs d'un
diplôme d'enseignement secondaire supérieur.
Le nombre maximum d'agents pouvant être pris en
considération pour le calcul de la subvention sera de maximum 2
unités. Le montant de la subvention correspond à 90 % du
traitement du premier agent et à 75 % du traitement des autres
agents.
III. Les différents
modes de gestion des équipements sportifs avant 1995
Le présent chapitre a pour objet de présenter
succinctement les différents modes de gestion d'équipements
collectifs sportifs, leurs caractéristiques, leurs avantages et leurs
inconvénients.
Nous aborderons successivement la matière des asbl
communales, des régies communales ordinaires et autonomes, ainsi que des
intercommunales.
D'emblée, il convient cependant de souligner que cette
matière entre dans le champ d'application de la loi du 16 juillet 1973
garantissant la protection des tendances idéologiques et philosophiques
ou "pacte culturel".
Mais qu'est-ce exactement que le « pacte
culturel » ?
LE PACTE CULTUREL
Sont soumises à cette loi, les mesures prises par les
pouvoirs publics dans les matières culturelles au rang desquelles
figurent "l'éducation physique, les sports et la vie en plein air" (L.
21.7.1971, art. 2, 9°, remplacé par L. spéciale. 8.8.1980
sur les réformes institutionnelles, art. 4).
A. Principe
Dans les matières visées, la loi fait obligation
à l'autorité publique d'associer, avec voix
délibérative ou consultative, les groupements utilisateurs, ainsi
que les tendances idéologiques et philosophiques, à la gestion
des institutions culturelles créées par les autorités
publiques ou ressortissant à celles-ci.
Par "groupements utilisateurs", on entend "une organisation
utilisatrice représentative dans le rayon couvert par la
compétence du pouvoir public". Par "tendances idéologiques et
philosophiques", on entend toute tendance politique présente au sein du
conseil communal de l'autorité publique correspondante.
La lecture des travaux préparatoires
révèle que les mots "ressortissant à" ont pour effet de
placer sous cette loi les interventions des autorités publiques, que
celles-ci agissent directement ou indirectement, cette dernière forme
d'intervention étant concrétisée le plus souvent par la
création d'une asbl de gestion à travers laquelle
l'autorité publique exerce son influence. C'est donc aussi le cas
notamment en matière sportive.
B. Composition des organes
de gestion des infrastructures, institutions ou services culturels
créés par les autorités publiques.
Lorsque l'autorité communale dispose d'infrastructures,
elle doit suivre une des trois formules prévues à l'article 9
pour la composition des organes de gestion de ces infrastructures ou
institutions.
1. Soit la gestion est confiée à un organe
composé à l'image de l'autorité publique qui le
crée suivant une représentation proportionnelle politique. Dans
ce cas, cet organe doit être assisté d'une commission consultative
permanente où tous les utilisateurs agréés et toutes les
tendances idéologiques et philosophiques sont présents.
La Commission nationale permanente du pacte culturel
considère que c'est à côté du conseil communal qu'un
organe de gestion doit être créé et que cet organe de
gestion ne peut être composé des seuls mandataires de la
majorité. Les tendances politiques qui composent la minorité
doivent être présentes.
2. Soit la commune recourt à un système de
cogestion public-privé. Il s'agit de l'hypothèse dans laquelle
les délégués de l'autorité publique sont
associés avec les représentants des utilisateurs et tendances,
les premiers devant être désignés conformément
à la représentation proportionnelle.
La mise en place d'asbl de gestion est l'application
concrète de cette formule très répandue. Dans ce cas, en
principe, la commune doit conclure un contrat de concession de service public
avec ladite association, lequel précisera les modalités de la
gestion.
3. Soit la commune confie la gestion de l'infrastructure
à une association de spécialistes ou d'utilisateurs au sein d'un
organe autonome. Dans ce cas, une commission consultative représentant
les autres utilisateurs et les tendances idéologiques et philosophiques
doit être mise sur pied pour encadrer l'organe autonome.
1. Les asbl communales
Par asbl communales, sont visées, les asbl dans
lesquelles la commune est membre en tant que telle ou, sans être membre,
dispose de représentants au sein de celles-ci. Ce mode de gestion
présente un certain nombre d'avantages et inconvénients.
Les avantages
1. La structure de l'asbl constitue un modèle juridique
particulièrement apte à permettre le respect du pacte
culturel.
2. Personne de droit privé, elle
bénéficie d'une gestion très souple.
3. Les asbl communales ne sont soumises à aucune
tutelle administrative au sens propre du terme. Toutefois, dans la plupart des
cas, les autorités communales s'assurent le contrôle de celles-ci
en s'assurant la majorité dans les organes de gestion, ou encore en
imposant l'approbation des budgets et des comptes de l'asbl par le conseil
communal. En tout état de cause, l'octroi et l'emploi de toute
subvention à ces asbl seront contrôlés par la commune selon
les dispositions de la loi du 14 novembre 1983 relative au contrôle de
l'octroi et de l'emploi de certaines subventions.
4. Généralement, les asbl communales n'associent
qu'une seule commune avec un ou des partenaires privés.
Dans tous les cas où l'asbl regroupe plusieurs
communes, l'asbl devient nécessairement une intercommunale (voir
infra).
Les inconvénients
1. La légalité de la création d'asbl par
les autorités communales est mise en cause par certains auteurs.
2. Il n'existe pas de cadre légal spécifique aux
asbl dites communales.
2. La régie communale
ordinaire
Depuis l'adoption de la loi du 28 mars 1995, le conseil
communal peut décider de créer une régie ordinaire pour
s'occuper de la gestion des activités communales qui n'ont pas de
caractère industriel ou commercial, par exemple pour assurer la gestion
d'activités sportives.
Les avantages
1. Elle est gérée en dehors des services
généraux de la commune selon des méthodes commerciales et
industrielles, ce qui permet une gestion plus souple, proche de celle des
asbl.
2. La régie bénéficie des services du
personnel communal.
Les inconvénients
1. La régie communale ordinaire ne dispose pas de la
personnalité juridique, elle est un service déconcentré de
la commune.
2. Restant "service communal", elle ne peut s'ouvrir au
privé.
3. La régie est gérée par le conseil
communal et le collège des bourgmestre et échevins, ce qui est de
nature à poser problème au regard du respect du pacte
culturel.
4. La régie et la commune possédant la
même personnalité juridique, les opérations que la
régie effectue sont censées être réalisées
par la commune elle-même et restent soumises à la tutelle.
3. Les intercommunales
Le recours à la formule de l'intercommunale
présuppose que deux communes au moins désirent s'associer pour
assurer la gestion d'un équipement collectif.
Les avantages
1. L'intercommunale dispose de la personnalité
juridique.
2. L'intercommunale peut revêtir la forme d'une asbl.
3. Elle permet le respect du pacte culturel puisque des
personnes morales de droit privé peuvent être associées
à une intercommunale et que le conseil d'administration peut être
composé conformément au prescrit du pacte culturel qui impose la
proportionnalité.
4. Les intercommunales disposent du pouvoir
d'expropriation.
5. La maîtrise de la gestion est confiée aux
autorités publiques puisque les communes disposent toujours de la
majorité des voix ainsi que de la présidence dans les
différents organes de gestion et de contrôle de
l'intercommunale.
6. La fin des mandats est expressément
réglementée par le décret: tout membre d'un conseil
communal exerçant à ce titre un mandat dans une intercommunale
est réputé démissionnaire de plein droit dès
l'instant où il cesse de faire partie du conseil communal.
Les inconvénients
1. Si la commune est en désaccord avec la politique
menée par l'intercommunale, elle pourra se retirer mais uniquement selon
les modalités fixées par le décret et les statuts.
2. Le cadre juridique étant très
détaillé, il laisse de ce fait moins de souplesse qu'en
matière d'asbl communales.
3. L'intercommunale est soumise à la tutelle
générale d'annulation concernant ses actes susceptibles de violer
la loi ou de blesser l'intérêt général et à
tutelle spéciale d'approbation pour une liste d'actes limitativement
énumérés.
IV. 1995 et la
création des régies communales autonomes
La régie communale autonome est un nouveau mode de
gestion offert aux communes, qui trouve son origine dans la loi du 28 mars
1995.
Elle est en principe destinée à gérer des
activités à caractère commercial et industriel, lesquelles
ont été désignées dans un arrêté du 10
avril 1995. Il s'agit notamment de l'exploitation d'infrastructures à
vocation culturelle, sportive, touristique ou de divertissement.
Vraisemblablement, le législateur a voulu adopter un nouveau mode de
gestion susceptible de présenter une solide alternative aux asbl
communales qui ne donnaient pas toujours toutes les garanties en termes de
bonne gestion financière.
Cet arrêté contenait donc une liste de 14
activités susceptibles d'être exercées en régie
communale autonome. Il a été complété et
modifié par un arrêté royal du 9 mars 1999.
Dans les grandes lignes, l'arrêté royal du 10
avril 1995 prévoyait 14 activités à caractère
commercial ou industriel pour lesquelles le conseil communal pouvait
créer une régie communale autonome dotée de la
personnalité juridique:
1. la fourniture et la distribution d'eau, de gaz,
d'électricité ou de vapeur;
2. les ventes d'arbres et de bois provenant d'une exploitation
forestière;
3. l'exploitation de ports, de voies navigables et
d'aéroports;
4. l'exploitation de parkings, d'entrepôts ou de terrains
de camping;
5. l'exploitation d'un réseau de radiodistribution et de
télédistribution;
6. l'exploitation d'un abattoir;
7. l'exploitation d'infrastructures à vocation culturelle,
sportive, touristique ou de divertissement;
8. l'achat et la construction d'immeubles en vue de la vente ou
d'opérations de leasing;
9. l'exploitation d'établissements de vente à
l'encan, telles les minques;
10. les fournitures de biens et les prestations de services
afférentes aux convois et aux pompes funèbres;
11. l'exploitation de marchés publics;
12. l'organisation d'événements à
caractère public;
13. l'exploitation de transports par eau, par terre et par air;
14. la fourniture de services et de travaux informatiques.
Les points 7, 8 et 14 sont modifiés par le nouvel
arrêté royal, lequel ajoute également une quinzième
et une seizième rubrique. Dans le cadre de ce mémoire, nous nous
intéresserons principalement à la rubrique 7 de cette liste.
Pouvaient être exploitées en régie
communale autonome "les infrastructures à vocation culturelle, sportive,
touristique ou de divertissement". Cette rubrique a été
étendue par le nouvel arrêté royal.
Dorénavant, pourront également être
exploitées en régie "les infrastructures affectées
à l'enseignement, à des activités sociales, scientifiques
ou de soins".
Comme l'a relevé le Conseil d'Etat, des
activités culturelles, sportives, sociales, scientifiques,
d'enseignement ou de soins ne constituent pas en elles-mêmes des
activités à caractère commercial ou industriel et ne
peuvent donc être exploitées en régie en vertu de l'article
263bis. Toutefois, certaines activités dans ces domaines peuvent
revêtir un caractère commercial ou industriel, par exemple
l'exploitation d'infrastructures affectées à de telles
activités.
A ce sujet, il est précisé dans le Rapport au
Roi que "si les activités sociales, d'enseignement, à
caractère sanitaire (sic) ou scientifique n'ont pas en soi un
caractère commercial ou industriel, elles sont toutefois susceptibles de
donner lieu à des opérations possédant un caractère
et une finalité économiques. L'exemple est donné des biens
produits par une école technique ou professionnelle ou les biens et
services fournis par une institution scientifique".
Dès lors, doit-on en déduire que les
régies ayant pour objet l'exploitation de semblables infrastructures
pourront commercialiser les produits issus de celles-ci?
Si la commune opte pour la structure de la régie
communale autonome, il conviendra que le conseil communal passe avec sa
régie un contrat de gestion qui stipulera la manière dont la
régie autonome doit assurer sa mission de service public, les
règles de conduite vis-à-vis du public, etc.
Les régies communales autonomes qui connaissent un
succès grandissant, notamment pour la gestion des centres sportifs
locaux, ont pour avantage majeur d'être assujetties à la TVA au
sens de l'article 4 du Code TVA, lorsqu'elles effectuent des opérations
qui entrent dans le champ d'application de cette taxe.
Pour rappel, la TVA est un impôt général
sur les produits et les services. Lorsqu'une entité est assujettie, la
TVA qu'elle paie sur ses achats peut être déduite de la TVA due
sur ses livraisons de biens, prestations de services, pour atteindre finalement
le consommateur. Lorsque la commune est ledit "consommateur final", c'est elle
qui en supporte la charge.
Une régie communale autonome qui construit et exploite
un centre sportif peut-elle déduire entièrement la TVA sur les
frais de construction et d'exploitation d'un tel centre lorsqu'elle fait payer
l'entrée ?
Récemment, le Ministre des Finances a eu l'occasion de
faire le point sur cette question (réponse du 7.3.2005 à la
question n° 442 de M. Richard Fournaux du 27.7.2004 publiée aux
questions-réponses de la Chambre du 14.3.2005), et il en ressort ce qui
suit :
"En matière de TVA, une distinction s'impose entre
la régie communale définie à l'article 261 de la loi
communale et la régie communale autonome, dotée de la
personnalité juridique, visée à l'article 263bis de cette
même loi (celle qui nous intéresse pour les centres sportifs
locaux).
Hormis pour les activités qui sont
expressément reprises à l'arrêté royal n° 26 du
2 décembre 1970 relatif à l'assujettissement des organismes
publics à la taxe sur la valeur ajoutée, la régie
communale définie à l'article 261 précité n'est en
règle pas assujettie à la TVA, par application de l'article 6 du
Code de la TVA. En revanche, la régie communale autonome,
visée à l'article 263bis précité est, de plein
droit, un assujetti à la TVA au sens de l'article 4 de ce code,
lorsqu'elle effectue des opérations qui entrent dans le champ
d'application de cette taxe.
A cet égard, il est précisé
qu'entrent dans le champ d'application de la taxe les livraisons de biens ou
les prestations de services effectuées à titre onéreux
(cf. CTVA, art. 2), ce qui suppose l'existence d'un lien direct entre le
service rendu (ou le bien livré) et la contrepartie reçue, mais
sans distinction selon que cette contrepartie est obtenue de celui à qui
le service (ou le bien) est fourni ou d'un tiers (cf. CTVA, art. 26).
Dans la situation envisagée, aucune
déduction ne peut être admise dans le chef d'une régie
communale, visée à l'article 261 de la loi communale, qui assure
l'exploitation d'un centre sportif, puisque cette activité n'est pas
reprise à l'arrêté royal n° 26 susvisé et ne
confère dès lors pas la qualité d'assujetti à cette
régie.
Lorsque, par contre, une régie communale
autonome, visée à l'article 263bis de la loi communale, exploite
un centre sportif en octroyant, à titre onéreux, aux personnes
qui pratiquent le sport, le droit d'accéder à ses installations,
cette régie autonome a la qualité d'assujetti à la
TVA.
J'attire, à cet égard, l'attention sur les
dispositions de l'article 44, par. 2, 3°, du Code de la TVA, qui exempte
de cette taxe les prestations de services fournies par les exploitants
d'installations sportives, lorsque ces exploitants sont des organismes qui ne
poursuivent pas un but lucratif et que les recettes qu'ils tirent des
activités exemptées servent exclusivement à en couvrir les
frais. L'exercice d'activités exemptées par cette disposition
n'ouvre aucun droit à déduction des taxes en amont (vise les asbl
sportives).
Lorsqu'en revanche, les conditions de l'exemption ne sont
pas rencontrées, ces prestations sont soumises à la taxe et
ouvrent droit à déduction des taxes en amont".
Les avantages
1. La RCA dispose de la personnalité juridique
distincte de celle de la commune et bénéficie donc de la
maîtrise de sa gestion.
2. Elle permet le respect du pacte culturel dans la mesure
où:
- l'association d'un partenaire privé au sein du
conseil d'administration de la régie est possible;
- la loi prévoit expressément que chaque groupe
politique doit être représenté au sein du conseil
d'administration.
3. La commune garde un certain contrôle de la
régie communale autonome puisque:
- la moitié au moins des membres du conseil
d'administration doit faire partie du conseil communal;
- à tout moment, le conseil communal peut demander au
conseil d'administration un rapport sur les activités de la
régie.
4. Au point de vue financier, la régie est
contrôlée par un collège de trois commissaires.
5. Elle ne dispose pas de "capital social". Elle peut donc
fonctionner avec des biens "cédés" sous couvert d'une location,
d'un droit d'usage, d'un bail emphytéotique, ... par la commune.
6. Elle peut constituer un patrimoine propre.
7. Il n'y a pas de tutelle sur les actes de la régie
communale autonome.
8. La fin des mandats est expressément
réglementée par la loi: l'article 263quinquies de la loi
communale prévoit que les conseillers communaux dont le mandat prend fin
sont réputés démissionnaires de plein droit de la
régie communale autonome.
Les inconvénients
1. La régie communale autonome n'est soumise à
aucun contrôle général de la part de la commune qui l'a
créée, en ce sens que l'établissement du budget ou des
comptes ne doit pas être contrôlé. Ces
éléments devront en conséquence figurer dans le contrat de
gestion.
2. Dans la mesure où les membres du conseil
d'administration sont nommés par le conseil communal, on peut se
demander si le prescrit du pacte culturel est respecté puisque c'est le
conseil communal qui devrait intervenir dans le choix des personnes à
désigner comme représentant les groupements utilisateurs.
3. Cadre légal peu clair. Par exemple, l'article
263octies de la nouvelle loi communale renvoie purement et simplement aux
articles 53 à 67 des lois coordonnées sur les
sociétés commerciales.
4. Statut fiscal peu clair. D'une manière
générale, toutefois, les régies communales autonomes qui
ne poursuivent pas de but de lucre, ne distribuent pas de
bénéfices et ne mettent pas en oeuvre des moyens industriels et
commerciaux, pourraient être reconnues comme relevant de l'impôt
des personnes morales.
V. Etudes de cas :
« asbl » et « Régie Communale
Autonome »
Dans ce chapitre, je vais décrire deux infrastructures
sportives. Ces descriptions s'appuient sur des interviews menées pour
Houffalize, auprès de Christophe Gaudron, le directeur du centre
sportif, et pour Grez-Doiceau, auprès de l'Echevin des Sports de la
commune.
A. Le centre sportif de
Houffalize
Le centre sportif de Houffalize a été
inauguré en 1982 et il fait partie des premiers centres sportifs
à avoir bénéficié de la reconnaissance en tant que
CSL par la Communauté française de Belgique. De ce fait, il
bénéficie depuis 2004 des subsides communautaires.
La commune
Houffalize est une petite
ville
francophone
de
Belgique
située en
Région
wallonne dans la
province de
Luxembourg. Sa population avoisine les cinq milles habitants.
L'offre sportive
Le centre sportif de Houffalize est composé d'un hall
multisports qui permet la pratique des sports en salle traditionnels (football
en salle, basketball, volleyball, handball, etc.).
Il y a également une plus petite salle
aménagée de façon à permettre la pratique des arts
martiaux.
Au niveau des aménagements extérieurs, on peut
relever la présence de trois courts de tennis, de deux pistes de
pétanque, d'un mini-golf et d'une plaine de jeux.
Il est intéressant de noter que le centre sportif
constitue le lieu de ralliement pour les différents parcours en
« mountain bike » et que cette discipline
bénéficie d'un énorme soutient de la ville de Houffalize
qui accueille la coupe du monde de VTT.
Pour finir, le cas de Houffalize met en évidence un
élément important au niveau de la politique sportive communale.
Si on suit la logique du décret régissant les CSL, les subsides
que perçoit la commune depuis 2004, année de la reconnaissance en
centre sportif local, auraient du permettre d'affecter les anciens montants qui
servaient jusque là à payer le personnel du centre sportif au
développement d'autres activités liées au sport. Si l'on
en croit, le directeur du centre sportif, la politique sportive est
inexistante. Cette politique sportive se limite à distribuer de l'argent
aux différentes associations sportives sans aucun contrat d'objectif. Il
n'y a pas non plus de thèmes forts développés par la
commune au niveau du sport. Le seul évènement majeur est la coupe
du monde de VTT qui est très « porteuse » en termes
d'image et qui est un élément économique important pour la
restauration et l'hôtellerie de Houffalize. Cet évènement
de niveau international occulterait donc le reste et se ferait au
détriment d'un véritable travail de fond sur la question du
développement d'un projet sportif communal.
Le mode de gestion
La commune de Houffalize a confié la gestion et
l'exploitation de son Centre d'animation à l'asbl "Centre Sportif,
Culturel et Touristique".
Cette asbl, que l'on peut qualifier de
« para-communale », vu la présence notamment du
Bourgmestre et de l'Echevin des Sports en son sein, était à
l'origine, en 1982, composée de membres issus des milieux du sport, du
secteur touristique mais aussi du domaine culturel. Aujourd'hui, cette asbl n'a
plus que la question sportive relative directement au centre sportif à
gérer.
Il est intéressant de noter que le directeur du centre
sportif a proposé à l'asbl, l'organe de gestion, le passage au
modèle de la Régie Communale Autonome il y a environ deux ans
mais cette proposition a été rejetée. L'avantage de
pouvoir récupérer la TVA n'a semble-t-il pas eu raison des
réticences des élus politiques. Au niveau communal en
général et dans les matières liées au sport en
particulier, le conformisme prévaut encore souvent. Le fait qu'il n'y
aucun point de comparaison car aucune RCA n'existe en province de Luxembourg et
que le centre sportif de Houffalize ait toujours fonctionné en asbl
n'ont pas amené les responsables politiques à approfondir la
question.
Les ressources humaines
Tous les salaires sont payés par l'asbl.
Au niveau du personnel, on peut relever la présence du
directeur, qui travaille à temps plein et dont le salaire est
subventionné à 90% par la Communauté française de
Belgique. Un second temps plein s'occupe de la maintenance et là, il
s'agit d'un emploi aidé (cf. décret A.P.E. : Le
décret du 25 avril 2002 sur les Aides à la Promotion de l'Emploi,
ou A.P.E., harmonise en un seul système de subvention toutes les mesures
existantes.
Par conséquent, aujourd'hui abrogées en vertu
des dispositions prises dans l'Arrêté du Gouvernement wallon du 19
décembre 2002, ces anciennes mesures ne sont plus d'application.
Désormais, le nouveau principe A.P.E. consiste, quant
à lui, à octroyer sous la forme de points, une aide annuelle
visant à subsidier partiellement la rémunération de
travailleurs, une réduction importante des cotisations patronales de
sécurité sociale et une indexation automatique du montant de la
subvention selon l'évolution de l'indice des prix à la
consommation).
Pour le fonctionnement de la cafétéria, le
personnel est également rémunéré par l'asbl, sous
la forme de deux contrats à mi-temps.
Concrètement, c'est le directeur qui se charge des
plannings, des congés, de la répartition des tâches, etc.
Les fiches de paie sont quant à elles émises par un
secrétariat social.
Gestion comptable et gestion financière
La comptabilité est vérifiée par un
comptable indépendant et la gestion financière courante est du
ressort du directeur du centre sportif.
B. Le hall omnisport de
Grez-Doiceau
Le hall omnisport de Grez-Doiceau a été
inauguré début 2009, il s'agit donc d'un complexe flambant neuf
censé correspondre aux attentes prévues dans le décret
relatif aux CSL.
La commune
Grez-Doiceau est une commune francophone aisée de la
province du Brabant wallon et sa population s'élève à
environ 12500 habitants.
L'offre sportive
Les espaces sportifs mis en location par le récent hall
omnisport de Grez-Doiceau sont de différents types. Il y a tout d'abord
une grande salle omnisport où tous les sports traditionnels peuvent
être pratiqués sauf le tennis. On peut également relever la
présence d'une salle polyvalente où des disciplines telles que la
boxe, le step ou le taï-chi peuvent être pratiquées. Une
salle est également aménagée en dojo et pour finir, on
peut relever la présence d'un mur d'escalade.
Pour les espaces extérieurs, actuellement rien n'est
prévu même si du terrain est disponible.
Le mode de gestion
Le choix du mode de gestion s'est porté sur la
Régie Communale Autonome (voir les statuts en annexe 5).
En effet, lors de la présentation du 5 juin 2007 aux
conseillers communaux par l'échevin des sports (voir annexe 6), les
pouvoirs locaux de Grez-Doiceau ont été sensibles au fait que la
régie communale autonome présente l'avantage d'être
« un assujetti » au sens de l'article 4 du code de TVA. Le
second élément décisif semble être le fait que la
régie communale autonome et son CA soient sous « la
maîtrise » du conseil communal.
L'Echevin des sports de la commune de Grez-Doiceau a
également mis l'accent sur les points suivants pour expliquer le
choix de la RCA plutôt que d'une ASBL :
- La RCA est soumise au régime de la
comptabilité des entreprises et échappe ainsi à la
comptabilité budgétaire lourde prévue pour les
régies ordinaires, (souplesse de gestion appréciable) ;
- Elle bénéficie d'une personnalité
juridique distincte de la commune et apparaît ainsi comme une personne
morale "neuve", actrice à part entière dans l'ordre juridique et
répondante directe vis-à-vis des bailleurs de fonds ;
- Elle présente des garanties de transparence
évidentes puisqu'elle est dirigée par des organes de gestion
émanant directement du conseil communal.
Les ressources humaines
a RCA a recruté différents membres du personnel
: un directeur, un concierge et un gestionnaire indépendant pour la
cafétéria.
La RCA a donc recruté récemment :
- un directeur - coordinateur du centre (diplôme
d'enseignement supérieur requis, en plus de l'engagement à suivre
la formation au brevet de gestionnaire d'infrastructures sportives de
l'IFAPME) ;
- un concierge également responsable du
nettoyage du bâtiment. Un logement de fonction est mis à sa
disposition (afin que cet avantage en nature fasse diminuer la
rémunération à verser) ;
- un gestionnaire indépendant pour la
cafétéria (sous forme d'entité juridique telle qu'une
SPRL, l'équivalent d'une SàRL).
Il est intéressant de noter que le pari sera pris
d'engager des étudiants comme « agents d'accueil ».
Cette solution permettra, selon l'Echevin des Sports, un recrutement
aisé, un coût salarial faible et une souplesse contractuelle
(comprenons aussi un engagement et un licenciement des plus aisés).
Gestion comptable et gestion financière
VI. Les centres sportifs
locaux pour fédérer les associations autour d'un projet d'emploi
et de professionnalisation
Pour beaucoup, le sport est uniquement un fait de loisir dont
l'encadrement est assuré par des bénévoles. Mais qu'en
est-il exactement du bénévolat dans le milieu associatif
sportif ?
Il est évident que le monde du sport ne peut dans
l'état actuel des choses se passer des bénévoles (on
pourrait imaginer un rôle important des seniors dans l'avenir).
Les bénévoles, qu'ils soient occasionnels ou
plus réguliers, se trouvent dans de nombreuses fonctions et à
tous les niveaux de l'encadrement de l'activité physique. Il n'est pas
rare de retrouver des bénévoles comme président de club
local ou encore comme entraîneur du mercredi après-midi, etc.
Le bénévolat fait partie du mouvement associatif
mais fera-t-il encore partie du sport de demain ?
A. La crise du
bénévolat
Depuis plusieurs années, les clubs et associations
évoquent « une crise du bénévolat ».
Les dirigeants de ces associations dénoncent une diminution progressive
du nombre des bénévoles qui pourrait entraîner un
effondrement du mouvement sportif.
Une explication pourrait être avancée : la
modification de l'attitude des pratiquants sportifs. En effet, ceux-ci se
comportent de plus en plus comme des consommateurs et ils exigent de ce fait
des prestations d'un haut niveau de qualité.
Le côté administratif des tâches à
effectuer est, quant à lui, de plus en plus contraignant et les
compétences demandées vont en s'accroissant.
La responsabilité et les enjeux financiers deviennent
également un frein à l'implication des bénévoles
dans le milieu sportif.
La professionnalisation des cadres techniques, mais aussi
administratifs, s'impose lentement mais sûrement. A ce sujet, l'exemple
doit être donné par les autorités politiques en charge du
sport et il est donc essentiel que les centres sportifs se dotent d'un
personnel aux compétences reconnues (formations universitaires, brevets
ADEPS, IFAPME, etc.) car les clubs n'auront vraisemblablement pas tous la
capacité (financière et humaine) de supporter à terme une
telle politique de professionnalisation du personnel encadrant.
Dès aujourd'hui, les professionnels travaillant dans
les centres sportifs doivent être capables de fournir des prestations de
qualité pour les pratiquants isolés et être capables de
pallier le manque de compétences au sein des clubs fréquentant
leurs infrastructures.
Ci-dessous, je vais démontrer par un exemple
tiré du travail fourni par la ligue de tennis de Franche-Comté,
qu'il est possible de développer une activité sportive
générant des vocations et des emplois, ce qui entre dans le champ
d'action des CSL.
B. La ligue Tennis de
Franche-Comté : un événement sportif à
finalités sociales
Même si le tennis est marqué par une phase de
massification dans les années '80, il reste une activité peu
répandue dans les milieux populaires. Mon propos vise, à partir
du dispositif « tennis dans les quartiers » de la ligue de
tennis de Franche-Comté, à mettre en évidence la mise en
place d'une innovation sociale au sein d'une organisation sportive et de la
nécessaire collaboration avec le milieu socioculturel (Ville de
Besançon).
Le dispositif « tennis dans les
quartiers » a vu le jour en 2004. L'objectif était alors de
donner la possibilité de découvrir le tennis et de faciliter
l'accès aux structures sportives existantes (privées ou
publiques) pour ceux et celles qui le souhaitaient.
Les « Internationaux du Doubs », tournoi
international indoor de Franche-Comté, furent présentés
comme l'élément déclencheur : des jeunes issus de
quartiers populaires ont été invités à assister au
tournoi.
Dans le prolongement, des initiations ont été
proposées en utilisant les techniques éducatives du tennis
évolutif. En outre, pour assurer la continuité de la pratique,
une formation des animateurs socioculturels a été prévue
et une aide matérielle (kit tennis évolutif) aux maisons de
quartiers a été offerte. Soutenu par la Ville, par l'Etat et par
le sponsor, Gaz de France, le projet a pu voir le jour. Au niveau de la ligue
de tennis, un moniteur fut recruté grâce à des dispositifs
d'emplois aidés.
En 2005, 174 jeunes pratiquaient l'activité. Un an plus
tard, c'est près de 1000 pratiquants qui furent dénombrés,
dont 450 jeunes filles.
L'opération a reçu le prix régional et
national de l'appel à projet « Fais-nous
rêver » dans la catégorie « Sport,
égalité des chances et lutte contre les
discriminations ».
Cette opération, bien relayée
médiatiquement suite au prix décroché, s'avéra
être un formidable outil de promotion et de développement pour la
Ville, la ligue de tennis et tous les partenaires associés.
Montrée en exemple, la ligue représente
aujourd'hui le mouvement sportif préoccupé par son utilité
sociale. Ce projet prouve qu'un événement sportif, porteur
d'image et de prestige, peut s'associer à une démarche
d'éducation et d'animation sociale.
Grâce à ce projet, le tennis est devenu, pour
certains, plus accessible. De manière plus générale, cette
opération a permis à une discipline sportive de cibler de
nouveaux publics et a diversifié les services proposés par une
ligue sportive.
Il est intéressant de relever que ce projet n'a pu
être monté qu'au travers de nouveaux partenariats notamment avec
le monde de l'animation socioculturelle et que la professionnalisation
d'étudiants STAPS, grâce aux emplois aidés, a permis de
créer un nouveau pôle d'activité.
Dans un cadre plus prospectif, cet exemple peut servir toute
commune disposant d'un projet et d'infrastructures sportives (par exemple, un
centre sportif local).
En effet, cet exemple de projet n'est rien d'autre que la mise
en pratique d'une démarche de passage d'une logique
événementielle à une perspective d'éducation et
d'intégration par le sport.
Il s'agit pour une commune de trouver les « bonnes
clés », de créer les conditions d'un accompagnement
social et technique d'une population qui ne pratique pas (encore) une
activité que l'on veut promouvoir. Il faut donc adapter les
démarches sportives, managériales et pédagogiques afin de
toucher le public ciblé.
L'opération « Tennis dans les
quartiers » a créé une réelle valeur
ajoutée de par la création d'emplois, de par le changement
d'image perçu d'une pratique et de par la capacité d'adaptation
des différents intervenants.
Ce type d'initiatives pourrait être transposé en
Belgique dans la plupart des disciplines sportives à la condition que
toutes les parties concernées soient impliquées dans le projet et
que celui-ci soit soutenu par une politique sportive clairement définie
dans le cadre de ce même projet.
C. Le centre sportif sous
forme de RCA comme lieu de formation sportive
Actuellement, dans la plupart des communes, il n'y a pas de
service ou de maison des sports. La plupart du temps, tout est pris en charge
par l'échevin des sports.
Parallèlement à ce constat, un centre sportif
local pourrait constituer une réelle opportunité pour centraliser
les compétences et les projets à caractère sportif.
Reprenons l'exemple de Grez-Doiceau
où nous avons vu que des étudiants seraient engagés comme
« agents d'accueil ». Ces étudiants viendraient en
fait uniquement épauler le coordinateur pour assurer la permanence du
centre sportif.
En effet, pour l'Echevin des Sports, le rôle de la
commune n'est pas vraiment de faire de l'animation sportive. S'il est vrai que
classiquement ce rôle est endossé par des asbl et des clubs
privés, ceux-ci rencontrent d'énormes problèmes
d'encadrement lors de la mise en oeuvre des programmes d'animation. Les
bénévoles se font rares et les entraîneurs
compétents aussi.
Dès lors, pourquoi ne pas imaginer que le centre
sportif puisse assumer le rôle de structure de formation (au minimum
d'information) pour les jeunes de la commune à travers des formations
d'animateur sportif préparant à l'obtention de brevets ADEPS ou
autres. A terme, ces activités sportives (développées par
le centre sportif ou par les clubs) seraient génératrices
d'emplois pour les jeunes.
L'animation sportive peut être envisagée de deux
manières. Elle peut l'être soit au travers des clubs, soit
directement par le centre sportif pour pallier les manquements
constatés.
Les deux ne sont-elles pas compatibles ?
2. Le lieu de réflexion
sur la problématique du sport
Plus qu'une simple infrastructure sportive, le centre sportif
local pourrait être un organe de coordination de la politique sportive
communale. Celui-ci pourrait donc prendre en charge les projets sportifs et le
développement de l'image de la commune comme entité sportive.
En considérant le centre sportif de la sorte, on
envisage les activités physiques et sportives dans leur acception la
plus large.
Il s'agirait de couvrir la gestion administrative du
centre sportif dans sa globalité, la gestion des
équipements sportifs sur toute une commune mais aussi
l'animation par le développement des programmes ADEPS
« sport pour tous », l'aide aux clubs et aux sportifs de
haut niveau, l'organisation d'événements, etc.
Il est essentiel, dans cette optique, de considérer le
sport comme un opérateur interdépendant parmi d'autres
(santé, tourisme, etc.) et non comme un opérateur isolé.
Le centre sportif local pourrait ainsi devenir un lieu de réflexion sur
le sport et sur toutes les activités interdépendantes.
D. Groupement d'employeurs
pour une amélioration qualitative de l'encadrement de la pratique
sportive
La difficulté d'engager des professionnels dans le
monde associatif pour encadrer les pratiquants n'est pas neuve. Dans ces
quelques lignes, je voudrais mettre en évidence un exemple d'emploi
mutualisé qui a été mené par la Ligue de Tennis
Midi Pyrénées.
Qu'a constaté cette ligue ? En quelques mots, les
difficultés rencontrées par les clubs pour recruter et
fidéliser un entraîneur professionnel, le manque de
bénévoles, la difficulté du respect de la
législation sociale, la précarité de l'emploi dans le chef
du travailleur, etc.
Suite à cet état des lieux (très proche
des difficultés rencontrés par les clubs belges), l'objectif
général a été tout d'abord de structurer
l'emploi et d'organiser le travail par la création de groupements
d'employeurs territorialisés pour déprécariser la
situation de certains entraîneurs professionnels mais aussi afin de
développer des projets sportifs ambitieux.
L'objectif opérationnel, quant à lui, a
été de réaliser des ententes administratives entre
plusieurs clubs (de deux à quatre maximum) pour qu'ils unissent leurs
moyens matériels, humains et financiers afin d'engager des
professionnels à temps plein.
La méthode suivie a été
élaborée en trois étapes successives.
La première a permis de mettre en contexte et
d'informer les clubs sur le dispositif (cadre juridique, conditions
préalables, etc.).
La deuxième étape a permis de négocier et
d'organiser la mutualisation entre les clubs (les missions et volume horaire de
l'entraîneur, le budget prévisionnel, le planning, etc.).
La dernière étape, quant à elle,
correspond au travail administratif lorsque les deux premières
étapes ont été couronnées de succès (gestion
administrative, documents obligatoires, partenariats et subventions possibles,
etc.).
Le résultat est que depuis 2003, 48
mutualisations ont été réalisées en Midi
Pyrénées et concernent 86 clubs affiliés à la
fédération française de tennis.
Par ce procédé, près de 47
« équivalent temps plein » ont été
créés.
Cet exemple permet de démontrer que ce qui a
été fait au niveau d'une fédération
régionale en France devrait pouvoir être transposé au
niveau communal en Belgique.
Cependant, les conditions sine qua non à la
réalisation d'un tel projet sont qu'un organisme soit créé
pour atteindre cet objectif et qu'une politique sportive découlant d'un
état des lieux pertinent voit le jour. Une structure comme un centre
sportif local pourrait être idéal pour fédérer des
clubs autour d'un projet d'emploi, de formation et de professionnalisation.
VII. La RCA :
Opportunités et menaces du point de vue des élus locaux
Dans ce chapitre, je vais aborder le point de vue des
élus locaux sur la constitution d'un centre sportif local dans une
gestion de type « Régie Communale Autonome », mode
de gestion soutenu par le Ministre de la Région Wallonne.
Cette analyse va s'appuyer sur deux cas concrets, le premier
concerne la ville de Mons et les débats qui ont
précédé l'approbation des statuts de la Régie
Communale Autonome montoise.
Le second cas repose quant à lui sur une
présentation, que j'ai brièvement abordée dans le chapitre
V, par l'Echevin des Sports visant à convaincre les Conseillers
communaux de Grez-Doiceau d'opter pour une Régie Communale Autonome au
détriment d'une gestion en asbl.
A. La Ville de Mons et le
hall multifonctionnel aux « Grands Prés »
En 2002, dans la Ville de Mons, les débats
précédant l'approbation des statuts de la Régie Communale
Autonome, et donc sa création, ont amené certains élus
politiques à mettre en avant les points forts mais aussi à
soulever certaines questions et réticences quant à ce type de
structure (voir annexe 8).
Au rayon des points forts, on notera :
- que la RCA dispose d'une personnalité juridique
distincte de celle de la commune et que de ce fait, elle dispose de la
maîtrise de sa gestion ;
- que la RCA permet de s'adjoindre des partenaires
privés ;
- que le contrôle communal reste important car le
Conseil d'Administration de la RCA sera composé pour moitié de
Conseillers communaux ;
- que le Conseil d'Administration peut se voir demander un
rapport sur ses activités par le Conseil communal ;
- que la RCA est contrôlée sur le plan financier
par trois commissaires ;
- que la RCA ne dispose pas de capital social et que de ce
fait, elle peut fonctionner avec des biens cédés par la commune
sous couvert d'une location, d'un droit d'usage, d'un bail
emphytéotique, etc. ;
- que la RCA peut se constituer un patrimoine propre et que la
tutelle ne s'exerce pas sur ses actes ;
- que la RCA est un outil « souple » pour
permettre à la commune d'effectuer des opérations
immobilières, d'exploiter des infrastructures ou encore, d'organiser des
événements ;
- pour finir, que la RCA pourra récupérer la
TVA.
Au rayon des points faibles, on notera :
- que si la commune réalise un apport de biens en
pleine propriété à la RCA, un droit d'enregistrement de
12,5% sera payable ;
- que la RCA sera soumise à l'impôt,
contrairement aux asbl ;
- que la transparence démocratique sera affaiblie car
il faudra demander une « autorisation » au Conseil communal
pour pouvoir interroger le Conseil d'Administration de la RCA et que le Conseil
communal disposera de 4 mois pour juger de l'opportunité d'une telle
question ;
- que la transparence des débats sera mise en
péril car les membres du Conseil communal et du Conseil d'Administration
seront tenus à un devoir de discrétion et que les débats
seront tenus à huis clos ;
- que vu son caractère de personne morale de droit
public, la RCA ne pourra être mise en faillite. Ce qui ne
l'empêchera pas de faire de mauvaises affaires et des pertes qui seraient
renflouées par la commune ;
- que la RCA peut avoir des participations dans des filiales,
constituées en sociétés privées, susceptibles de
tomber en faillite ;
- qu'on demande aux élus de voter les statuts sans que
personne ne sache réellement ce que contiendra dans le futur la RCA.
B. Les débats
préliminaires à la construction du centre sportif local de
Grez-Doiceau
Dans ce cas-ci, le contexte est quelque peu différent
car il s'agit d'une présentation faite par l'Echevin des Sports de la
commune de Grez-Doiceau en 2007 aux autres élus locaux dans le cadre de
la « procédure et de la planification de la conception de la
gestion de l'Espace omnisports » (voir annexe 6).
Le but de cette présentation était notamment de
définir les différentes possibilités au niveau du mode de
gestion à mettre en place dans le futur centre sportif local de
Grez-Doiceau. La gestion directe par l'administration communale a
été écartée d'emblée pour sa lourdeur, son
manque de flexibilité. Restait à faire un choix entre la gestion
« classique » par une asbl de gestion et une gestion plus
« moderne » via une Régie Communale autonome.
L'Echevin des Sports relève au rayon des
avantages :
- que la RCA a la qualité d'assujetti à la TVA
et qu'elle peut donc déduire les taxes acquittées en
amont ;
- que la reconnaissance en Centre Sportif Local ne
nécessite pas comme pour une asbl un délai d'attente d'un an et
que les subsides qui y sont rattachés peuvent donc être
demandés dès la création de la RCA ;
- que le Conseil communal maintient un contrôle sur le
Conseil d'Administration de la RCA ;
- que la RCA est une structure plus adaptée par sa
souplesse aux activités à caractère commercial de la
commune ;
- que la RCA est le modèle prôné par le
Ministre qui octroi les subsides et que c'est donc favorable au dossier de
subventionnement ;
- que la RCA peut permettre de centraliser de nombreuses
activités ne relevant pas directement de l'exercice de l'autorité
publique ;
- et que pour finir, il s'agit d'un nouveau défi pour
la commune.
Au rayon des désavantages, il fait remarquer :
- les appréhensions liées à un mode de
gestion moins connu ;
- et le coût d'un Réviseur aux comptes.
Comme on peut le voir dans les exemples de Mons et de
Grez-Doiceau, à première vue les avantages sont beaucoup plus
nombreux que les inconvénients aux yeux des politiciens. Cependant un
risque majeur existe, c'est celui de l'absence de transparence.
Les risques financiers sont également importants si les
choix stratégiques sont mauvais et ce sera probablement aux communes de
renflouer les caisses en cas de pertes.
La tentation de faire passer les opérations les plus
risquées pour la commune par une RCA sera également très
grande étant donné que contrairement à la commune, la RCA
ne sera pas tenue par le mécanisme de la tutelle administrative.
La RCA sera-t-elle soumise au régime des marchés
publics avec la même rigueur, n'y aura-t-il pas très rapidement un
risque de voir certaines communes vouloir privilégier certaines
sociétés au détriment d'une autre ? (voir annexe 7
pour le cas médiatisé de la RCA de Verviers)
Conclusion
Objet fascinant et phénomène transcendant les
clivages sociaux lors de grands événements, le sport demeure
très spécifique quant à la demande des pratiquants. Tant
au niveau des biens que des services, le « consommateur »
recherche des caractéristiques qui lui sont propres. L'offre, auparavant
dominée par le non marchand, évolue. Nos centres sportifs
sont-ils à même de répondre aux attentes de plus en plus
spécifiques des pratiquants ? Anticipe-t-on l'évolution
future des pratiques sportives ?
L'analyse des centres sportifs locaux, permet d'affirmer
qu'une certaine conscientisation existe car il y a, par exemple, une
réelle volonté de bien faire.
Cependant, le fait qu'il n'y ait pas d'objectif en termes de
rentabilité entraîne des problèmes plus conséquents.
En effet, les entités privées qui sont rentables, le sont car
elles sont en adéquation avec les attentes de leur public. Elles
proposent des services novateurs, de qualité et diversifiés.
En se reposant sur les associations et les
bénévoles, même en contractualisant les rapports, les
centres sportifs ne pourront plus offrir qu'un service public d'un niveau
moindre directement lié aux moyens financiers disponibles.
Actuellement, et ce en contradiction avec la volonté du
législateur, les subventions des communes vers les centres sportifs sont
encore trop souvent envisagés comme la solution au comblement des pertes
générées par le centre sportif et non comme un moyen de
développement de l'activité sportive.
Pourtant, face à la complexité des
préférences des pratiquants, les centres sportifs se devraient de
réagir et de proposer des produits qui entreront progressivement, et
inévitablement, en concurrence avec ceux proposés par les
entreprises privées du secteur du loisir sportif.
Dans le cas contraire, les activités sportives se
trouveront de plus en plus en décalage complet par rapport aux attentes
du public. Le sport associatif, contraignant et discipliné, comme on le
pratiquait encore il y a quelques années vit probablement ses derniers
instants et ne concernera bientôt plus que les compétiteurs et
athlètes de haut niveau, c'est-à-dire quasiment personne en
Belgique.
Les centres sportifs se doivent de s'adapter aux pratiquants
car l'inverse ne se produira plus.
Dans le futur, le rôle d'un centre sportif moderne sera
vraisemblablement de promouvoir une politique sportive qui viendra
compléter l'offre, souvent déficiente, des clubs locaux (fin du
bénévolat et manque de vision, d'anticipation des dirigeants). Le
centre sportif se devra donc de s'impliquer dans de la formation et de
l'animation de qualité.
Il n'est pas choquant d'imaginer le développement
d'activités sportives, de loisir ou événementielles
à finalité lucrative si celles-ci permettent, en marge, le
développement d'un sport plus « social » et une
implication dans la vie sportive de la commune (le sport pour tous et le sport
dans les quartiers seraient ainsi autofinancés).
Au niveau du fonctionnement des entreprises sportives, on
constate qu'elles procèdent à des ajustements fréquents
dans leurs gammes de produits et services. Pour cela, elles tiennent compte des
dimensions environnementales, et aussi de l'entourage socio-économique.
Dans un même ordre d'idées, les techniques de segmentation sont
également omniprésentes pour répondre aux attentes des
sportifs.
Les gestionnaires des centres sportifs locaux du futur se
devront d'être capables de faire face à cette concurrence en
utilisant les outils de management classiques et en tenant compte de la
spécificité du sport. Ils devront donc faire preuve de
flexibilité et d'ouverture sur l'environnement social et
économique. Encore faudra-t-il que les autorités politiques aient
perçu que le centre sportif, l'outil de travail du gestionnaire, puisse
être un réel levier de développement économique au
sein de la commune. Actuellement, le centre sportif communal est encore trop
souvent considéré comme un gouffre financier uniquement viable
grâce à l'octroi de subsides.
Gageons que la professionnalisation progressive des
gestionnaires d'infrastructures sportives, que le cadre juridique
règlementant les RCA et les CSL, et que l'expertise qui se
développe au sein d'associations comme l'AES permettront aux
autorités communales de prendre le parti de la modernité en
améliorant les infrastructures existantes et en inaugurant de nouveaux
complexes sportifs adaptés aux contraintes actuelles et adaptables aux
évolutions futures du marché du sport.
Bibliographie
- BLONDIAU Pascal. Du neuf en matière de
régies communales autonomes. Août 1999.
- BLONDIAU Pascal. Le régime
fiscal des régies communales autonomes. Septembre 2002.
- BLONDIAU Pascal. Régie communale autonome -
Publicité. Mai 2005.
- BLONDIAU Pascal. Les modes de gestion:
régies, intercommunales, association de projet, convention entre
communes, asbl : Les différents modes de gestion - Régie
ordinaire et autonome. Février 2008.
- DESBORDES Michel. Gestion du Sport. Paris :
éditions Vigot, septembre 2000. 102 pages.
- FEDERATION FRANCAISE DE TENNIS et FACULTE DES
SCIENCES DU SPORT-UFR STAPS UNIVERSITE DE BOURGOGNE. Recueil de textes du
colloque international, le tennis dans la société de demain.
Dijon, avril 2008. 289 pages.
- PIERON Maurice. Gestion et organisation du sport en
Belgique. Bruxelles : Fondation Roi Baudouin, octobre 2000. 120
pages.
- SMOOS Sylvie. Les politiques communales en
matière de sport. Avril 2008.
- SPF JUSTICE. Les ASBL. Brochure du Service Public
Fédéral Justice, mai 2009. 46 pages.
- TRIBOU Gary et AUGE Bernard. Management du sport :
marketing et gestion des clubs sportifs. Paris : Dunod, 2003. 458
pages.
- VANFRAECHEM-RAWAY Renée et LEVARLET-JOYE
Hélène. Le sport et le volontariat. Bruxelles :
Fondation Roi Baudouin, mai 2000. 64 pages.
Liens Internet
-
http://www.fisconet.fgov.be/fr
(questions parlementaires relatives aux RCA)
-
http://www.infosport.org (site
de l'AISF)
-
http://www.grez-doiceau.be/theme4/sport/hall-omnisport
(hall omnisport de Grez-Doiceau)
-
http://www.adeps.be/index.asp
(site de l'ADEPS)
-
http://www.uvcw.be/no_index/MC-pdf/Mouvement-Communal-02-08.pdf
(site de l'Union des Villes et des Communes wallonnes)
-
http://www.houffalize.be/fr/administration/administration/partenariats/centre
(centres sportif de Houffalize)
-
http://cessoc-extranet.be (site
de la CESSoC)
-
http://www.olympic.be/homepage.asp?lang=fr
(site du COIB)
-
http://www.aes-asbl.be (site de
l'AES)
-
http://www.aes-asbl.be/activites/formations/gestionnaires_infra/folder_ifapme.pdf
(brochure formation de gestionnaire d'infrastructures sportives)
Annexes
Annexe 1 : Projet et avant-projet de décret
organisant la reconnaissance et le subventionnement d'une association des
centres sportifs.
Annexe 2 : Décret du 27 février 2003
régissant les centres sportifs locaux.
Annexe 3 : Arrêté d'application du 15
septembre 2003 sur les centres sportifs locaux (version coordonnée de
l'AES).
Annexe 4 : Décret du 10 mars 2006 modifiant
le décret du 27 février 2003 organisant la reconnaissance et le
subventionnement des centres sportifs locaux et des centres sportifs locaux
intégrés.
Annexe 5 : Statuts de la Régie Communale
Autonome de Grez-Doiceau.
Annexe 6 : Extrait de la présentation sur
la planification de la conception du centre sportif aux Conseillers de
Grez-Doiceau par l'échevin des sports en date du 5 juin 2007.
Annexe 7 : Article de presse publié le
27/05/2009 dans le groupe « sudpresse » concernant la RCA
de la Ville de Verviers.
Annexe 8 : Approbation des statuts de la
Régie Communale Autonome de Mons en 2002.
Annexe 9 : Brochure formation de gestionnaire
d'infrastructures sportives de l'IFAPME.
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