Introduction
générale
1
2
Introduction générale
Les échanges internationaux se développent et
prennent de l'ampleur jour après jour des millions de produits sont
commandés, vendus et acheminés par voie aérienne, maritime
ou terrestre. Toutefois, cette évolution s'accompagne d'un accroissement
des risques liés aux conditions de financement des importations à
l'encaissement et à la mobilisation des créances nées des
exportations. Ce risque est d'autant plus important «
lorsque les parties en présence sont géographiquement
éloignées et que les relations qu'elles ont nouées
comportent une part d'incertitude surtout si l'un ou l'autre des pays souffre
de restrictions douanières ou monétaires ».
Pour parier à ces risques et établir une
sécurité des transactions, progressivement, divers moyens de
paiement internationaux ont été mis en place. Entre tous, c'est
le crédit documentaire qui permet dans une large mesure de
répondre à ce besoin.
Selon l'article 720 du code de commerce, le crédit
documentaire est : « un crédit ouvert par une banque à la
demande d'un donneur d'ordre en faveur d'un correspondant de celui-ci et
garanti par la possession de documents destinés à être
transportés ». Cette définition peut être
complétée par celle fournie par l'article 2 des règles et
usances uniformes de la chambre de commerce internationale selon laquelle le
crédit documentaire est « l'arrangement quelle qu'en soit la
dénomination ou la description en vertu duquel une banque (la banque
émettrice) agissant à la demande et sur instructions d'un client
(le donneur d'ordre) ou pour son propre compte est tenue d'effectuer un
paiement à un tiers (le bénéficiaire) ou à son
ordre ou d'accepter et payer des effet de commerce (traites) tirés par
le bénéficiaire ou autorise une autre banque à effectuer
le dit paiement ou à accepter et payer les dits
3
effets de commerce (traites) ou autorise une autre banque
à négocier contre remise des documents stipulés pour
autant que les termes et conditions de crédit soient respectés
».
Quelle que soit sa forme, le crédit documentaire n'est
pas une technique de paiement récente. Elle « est apparue pour la
première fois au début des années cinquante du
19ème siècle en Europe Occidentale et était
utilisée en dehors des banques notamment dans les ventes maritimes. Les
banques introduisent cette technique dans leurs activités au
début du 20ème siècle lorsqu'une
prolifération d'incidents de non paiement entre les partenaires
commerciaux internationaux a été constatée ».
Cependant, cette pratique s'est développée sans aucun appui
législatif. C'est pendant l'entre deux guerres que les praticiens
travaillant sous l'égide de le chambre de commerce internationale ont
élaboré en 1933 une sorte de codification des usages en
matière documentaire sous le nom des « règles et usances
uniformes relatives aux crédits documentaires ». Cette
dernière était périodiquement révisée pour
tenir compte des suggestions des banques et des transporteurs internationaux.
La dernière révision est celle de 1993 donnant naissance aux
R.U.U.500 applicables au premier janvier 1994. Ces R.U.U.500, sont aujourd'hui
complétées par un supplément appliqué aux
crédits documentaires concernant la présentation
électronique des documents adopté en 2001 et applicable à
compter du 31 mars 2002 visant ainsi à adapter le crédit
documentaire aux impératifs du commerce électronique.
Compte tenu de l'importance des R.U.U.500, la question de la
loi applicable au crédit documentaire se pose rarement. En effet, il
existe trois hypothèses où leur application sera
écartée. Selon le professeur Dominique Legeais « La
première est celle dans laquelle la question posée n'est pas
réglée par les R.U.U, la deuxième est celle dans laquelle
le crédit documentaire n'est pas régi par les R.U.U, la
troisième
4
hypothèse est celle dans laquelle le contrat
écarte expressément certaines dispositions des règles et
usances ».
Pour déterminer la loi applicable au crédit
documentaire, il faut se référer à la convention de Rome
du 19 juin 1980 à laquelle est soumis ce dernier. A cet égard, on
distingue entre deux cas : lorsque les parties choisissent le droit applicable,
il faut respecter leur volonté ; lorsque ce n'est pas le cas, il faut
appliquer le droit du pays avec lequel il entretient les liens les plus
étroits. A ce titre Dominique Le geais ajoute que : « La convention
de Rome pose en effet une présomption en faveur du pays où
s'exécute la prestation caractéristique ».
Et du côté de notre pays (ALGERIE) les articles
67 et 69 de la Loi de Finances Complémentaire (LFC) parue au JO n°
44 du 26 juillet 2009 présentent les nouvelles mesures suivantes :
1) Domiciliation bancaire Article 67 LFC
La formalité de domiciliation de toute
opération d'importation est impérativement préalable
à sa réalisation, à son règlement financier et
à son dédouanement.
Par conséquent, l'exportateur doit faire parvenir
à l'importateur algérien une facture pro forma que ce dernier
devra domicilier auprès de sa banque.
2) Crédit documentaire : seul mode de paiement
autorisé Article 69 LFC
Les paiements des importations doivent s'effectuer
obligatoirement par Crédit documentaire.
5
Il est précisé que les ouvertures de crédits
documentaires doivent s'effectuer auprès de correspondants
agréés par les banques algériennes.
Du fait de l'engagement bancaire, ce mode de paiement
nécessite une autorisation de crédit dont l'octroi reste à
l'appréciation de la banque.
C'est dans cet esprit qu'il a fallu opter pour la
problématique suivante :
Comment cet instrument constitue le moyen idéal
destiné à promouvoir sans trop de suspicion l'ouverture de
relations commerciales à l'époque où la méfiance
est la règle entre partenaires qui s'observent souvent à des
milliers de kilomètres l'un de l'autre et quelles sont les phases de
réalisation et règlement par crédit documentaire
?
Chapitre I
6
Les instruments et
techniques de paiement
international
7
Introduction
Il existe plusieurs instruments et technique de
paiement et règlement à l'international mais lorsque on est
amené à choisir entre plusieurs instruments et techniques de
paiement, il faut toujours avoir à l'esprit, outre des
éléments comme la sécurité et la
garantie de paiement qu'ils vous procurent, les usages et
réglementations dans le pays vers lequel vous exportez. En effet, il se
peut très bien que dans certains pays, des instruments de paiement
n'aient pas le caractère contraignant qu'ils peuvent avoir dans votre
pays. En outre, l'emploi d'un instrument ou d'une technique de paiement peut
être interprété de différentes façons par
votre client étranger, selon qu'il réside dans tel ou tel
pays.
paiement doit se
Donc, le choix des instruments et des techniques
de
faire au cas par cas, en fonction de vos contraintes
externes et internes et généralement le classement des
instruments et techniques de paiement selon degré :
de sécurité et de fiabilité est
comme suit
: Le degré de sécurité
Schéma N° 01 des moyens de
paiement
Source : Exporter (COFACE)
8
9
10
Pour permettre de connaître les usages et les lois en
matière de paiement dans les pays vers lesquels on exporte, plusieurs
organismes vous font partager gratuitement leur expérience
internationale en vous proposant des fiches-pays relativement
détaillées comme la COFACE qui est leader de
l'assurance-crédit en France, détaille clairement pour de
nombreux pays du monde les moyens de paiement utilisés, les
réglementations et procédures en matière de recouvrement
de créance, les taux d'impayés par rapport à la moyenne
mondiale, le nombre de faillites, les principaux indicateurs
économiques, l'appréciation du risque pays, etc. Le site vous
permet en outre de vérifier la fiabilité de nombreuses
entreprises dans le monde.
Et les instruments de paiement et les techniques sont :
Section 1 : Les instruments de paiement :
1.1-Le chèque:
1.1.1-Définition:
Le chèque est un titre de paiement par lequel le
titulaire d'un compte donne ordre au banquier de payer à un
bénéficiaire un montant déterminé à
prélever sur les fonds ou sur les crédits du titulaire pour
effectuer une transaction.
Deux types de chèques existent : le chèque
d'entreprise (ou chèque de société) et le chèque de
banque. Leur différence tient dans le fait que l'un n'offre pas de
garantie sûre contre le risque de non-paiement, et l'autre bien. Dans
certains cas, le chèque sera porté en compte « sauf bonne
fin », à savoir que si le chèque n'est pas payé, le
compte du bénéficiaire sera débité automatiquement
du montant reçu.
Et il existe en général 03 (trois) types de
chèque:
a. Le chèque d'entreprise :
Le chèque d'entreprise n'offre aucune garantie à
l'exportateur, la provision sur le compte de l'importateur pouvant être
insuffisante ou inexistante au moment où le chèque sera
présenté par l'exportateur à son établissement
bancaire. De manière générale, les banques qui
reçoivent ce type de chèque ne le règlent qu'après
avoir reçu les fonds de la banque de l'importateur.
Cet inconvénient peut être levé par
l'apposition d'un visa ou mieux encore, par la certification du
chèque:
· le visa atteste que la provision existe au moment
où le chèque est émis par l'acheteur. Cette provision
n'est cependant pas bloquée. La garantie offerte n'est donc pas totale
mais momentanée ;
· la certification, quant à elle, atteste que la
provision existe et qu'elle est bloquée au profit du vendeur pendant la
durée légale de présentation du chèque. Le vendeur
dispose dans ce cas d'une sécurité.
b. Le chèque de banque :
Le chèque de banque est un chèque tiré par
une banque sur ses propres caisses ou sur une autre banque. Il offre donc une
garantie contre le risque commercial. Il ne protège cependant pas du
risque bancaire (la banque doit être solvable).
c. Le chèque « sauf bonne fin »
:
Par cette technique, l'exportateur dispose dès
présentation du chèque au
guichet de sa banque du montant de celui-ci sur son compte, mais
sous réserve de bonne fin. Si le chèque reste impayé par
le débiteur, la banque récupèrera le montant versé
sur le compte de l'exportateur.
1.1.2-Avantages et inconvénients :
Le chèque est un instrument relativement peu
utilisé dans les transactions commerciales internationales. En effet, le
chèque se caractérise, malgré sa simplicité
d'utilisation, par de nombreux inconvénients :
· l'émission du chèque est laissée
à l'initiative de l'acheteur ;
· le temps d'encaissement est plus ou moins long. Le
chèque, une fois émis, est adressé à l'exportateur,
qui le remet à sa banque pour que celle-ci le présente à
la banque de l'importateur pour paiement ;
· si le chèque est libellé en devises,
l'exportateur est exposé au risque de change ;
· le statut juridique du chèque et la
possibilité de faire opposition varient fortement d'un pays à
l'autre. Ainsi, un importateur peut effectuer une opposition sur le
chèque qu'il a précédemment émis ;
· le chèque peut être volé, perdu,
voire falsifié ;
· la réglementation des changes peut limiter l'usage
des chèques en commerce international
· le chèque d'entreprise ne protège pas
l'exportateur du risque d'impayé.
Le chèque présente néanmoins les
avantages suivants :
· il est très répandu et peu coûteux
;
· le risque d'impayé peut être
évité par l'exportateur en exigeant un chèque de banque ou
un chèque certifié ;
·
11
par le mécanisme « sauf bonne fin », le
chèque peut constituer un moyen de financement. L'exportateur sera
crédité de sa créance dès réception du
chèque, sans attendre que sa banque soit effectivement payée par
la banque de l'importateur.
1.2-Le virement international:
1.2.1-Définition:
Le virement bancaire international est le transfert d'un
compte à un autre, opéré par une banque sur ordre du
débiteur (dans notre cas l'importateur), au profit du créancier
(l'exportateur). L'ordre peut être libellé en monnaie nationale ou
en devises étrangères.
1.2.2-Avantages et inconvénients :
Plusieurs avantages peuvent être énoncés au
bénéfice du virement :
· la sécurité des transferts est
assurée grâce à des procédures de contrôle
très sophistiquées ;
· le virement est rapide et ne coûte pas cher (entre
pays de l'UE, le même prix qu'un virement national);
· son utilisation est très facile;
· le système fonctionne en continu et assure une
bonne traçabilité de l'opération.
En termes d'inconvénients, nous retiendrons que :
· le virement international ne constitue pas une garantie
de paiement, sauf s'il est effectué avant l'expédition de la
marchandise (prépaiement) ;
· l'initiative de l'ordre de virement est laissée
à l'importateur ;
12
· il ne protège pas l'entreprise contre le risque
de change dans le cas d'un virement en devises.
Etant donné sa facilité d'utilisation, le virement
est l'instrument de paiement international le plus utilisé.
1.2.3-Le coût :
Les frais et commissions relatifs au virement international se
subdivisent en deux parties. La première concerne les frais au profit de
la banque qui émet le virement. Ils seront le plus souvent à
charge de l'importateur. La deuxième est réclamée par le
banquier qui réceptionne le paiement. Cette deuxième partie est
supportée par l'importateur ou par l'exportateur, selon les arrangements
pris entre eux et la notification faite à la banque qui enverra les
fonds.
Les coûts se composent principalement d'une commission de
change et d'une commission d'encaissement. Ces deux commissions sont
caractérisées par un tarif dégressif, variant en fonction
des pays. A cela, il faut ajouter les frais de transmission par SWIFT (si
l'entreprise y recourt) qui varient selon la banque, le pays de destination et
en fonction de la rapidité demandée (ordre normal ou ordre
urgent).
*Le virement SWIFT:
Il existe plusieurs types de virements, dont le virement SWIFT
(Society For Worldwide Interbank Financial Telecommunication). Ce
système permet des échanges privés de messages
télématiques entre banques adhérentes et une
rapidité inégalée à condition que la banque qui
envoie les fonds et celle qui les reçoit soient membre du réseau
SWIFT.
13
L'IBAN :
En vue de simplifier et d'accélérer le
traitement des paiements transfrontaliers, les banques de l'Union
Européenne et de quelques autres pays (Islande, Norvège et
Suisse) ont élaboré un nouveau standard pour les numéros
de compte en banque appelé l'IBAN (International
Bank Account Number). Ce numéro identifie
très précisément le titulaire du compte, sa banque et son
pays d'origine. Il est en outre toujours
précédé du sigle IBAN. Notez que deux formats
existent: le format papier et le format
électronique.
Pour la Belgique, ce numéro comporte 16
caractères : les 2 premiers identifient le pays (code
ISO), les deux suivants constituent une clé de contrôle et les
douze derniers représentent votre numéro de compte
traditionnel.
Schéma N° 02 : Le mécanisme du
virement SWIFT
Note : La lecture de ce schéma se fait le plus
facilement en suivant la numérotation dont l'ordre correspond à
l'évolution des opérations.
La numérotation correspond aux actions suivantes
:
1.
14
la banque de l'exportateur communique le numéro IBAN et le
code SWIFT (BIC) à ce dernier;
2. l'exportateur communique son numéro de compte IBAN et
le code SWIFT (BIC) à son acheteur;
3. l'acheteur transmet son ordre de paiement à sa banque,
dans lequel sont mentionnés l'IBAN de l'exportateur et le code SWIFT;
4. la banque de l'acheteur étranger identifie
rapidement et sans erreur le compte en banque de l'exportateur, grâce
à l'IBAN et effectue le paiement rapidement suivant un processus «
straight-through».
1.3-La lettre de change:
1.3.1-Définition:
La lettre de change (appelée également traite) est
un effet de commerce transmissible par lequel l'exportateur (le tireur) donne
l'ordre à l'importateur (le tiré) ou à son
représentant (son banquier) de lui payer une certaine somme, à
une date déterminée. L'exportateur expédie la traite
à l'importateur pour que celui-ci la lui retourne acceptée,
c'est-à-dire signée.
Au travers de la traite, l'exportateur octroie à son
client un délai de paiement plus ou moins long. Il peut lui-même
mobiliser ce crédit auprès de la banque en lui demandant
l'escompte de cette traite. Le titulaire d'une traite peut également la
conserver et l'encaisser à l'échéance ou encore la
remettre en règlement à un créancier par voie
d'endossement.
L'aval d'un banquier de premier ordre assure le paiement à
l'échéance. Il s'agit d'un engagement par lequel un tiers ou un
signataire de la lettre de change se porte garant en vertu de la lettre de
change. L'aval peut être donné pour le montant total de la lettre
de change ou pour une partie seulement. Sur base de ce mécanisme,
Les instruments et techniques de paiement
international
Chapitre I
il est recommandé de demander à l'acheteur
dès la signature du contrat une promesse d'aval émanant de sa
banque.
Schéma N° 03 : Le mécanisme de la
traite
Source : Le comité européen de
standardisation bancaire
1.3.2-Avantages et inconvénients :
La lettre de change dispose de nombreux
avantages qui en font un
ternational,
instrument de paiement assez fréquemment
utilisé en commerce in
crédit documentaire :
notamment dans le cadre du
· il matérialise une créance qui peut
être négociée (escomptée) auprès d'une
banque ;
· l'exportateur peut être ass
uré du paiement de sa créance en
demandant l'aval
de la banque de l'importateur (il n'est cependant pas
protégé du risque bancaire dans ce cas). Cette garantie bancaire
n'est évidemment pas donnée automatiquement et gratuitement
;
être transmise par endossement pour régler
une dette ;
· la lettre de change peut
15
·
16
l'effet est émis à l'initiative du vendeur et non
de l'acheteur, ce qui est toujours plus intéressant pour ce premier;
· la traite détermine précisément la
date de paiement.
La lettre de change présente néanmoins les
inconvénients suivants :
· elle ne supprime pas les risques d'impayés (sauf
si elle bénéficie de l'aval d'une banque), de perte et de vol
;
· son recouvrement peut être long car elle est
soumise à l'acceptation de l'importateur, transmise par voie postale et
fait intervenir plusieurs établissements financiers;
· l'émission d'une traite peut être
accompagnée dans certains pays de mesures légales
particulières (prix, langue, ...). Il convient donc de se renseigner
à ce sujet avant de l'utiliser.
Il est également important de noter que la lettre de
change n'a pas la même valeur contraignante dans tous les Etats. Si elle
est comparable à une reconnaissance de dettes dans certains pays, elle
n'a par exemple aucun effet obligatoire en France et en Allemagne.
1.3.3-Le coût :
La lettre de change coûte plus chère que le
chèque, car elle doit généralement être
présentée deux fois (pour acceptation et pour paiement, et
parfois une troisième fois pour aval). Des frais de virement sont
également imputés au moment de l'encaissement.
1.4-L billet a ordre :
1.4.1-Définition:
17
Le billet à ordre est un effet de commerce émis
à l'initiative de l'acheteur (le souscripteur), par lequel celui-ci
promet le paiement d'une certaine somme, à vue ou à une certaine
date, à son créancier, c'est-à-dire le vendeur (le
bénéficiaire). Le règlement « à vue » se
fera sur présentation du billet à ordre à la banque qui y
est indiquée.
1.4.2-Avantages et inconvénients :
Le billet à ordre ressemble à s'y
méprendre à la lettre de change. Il a quasiment les mêmes
avantages et inconvénients que cette dernière (il peut être
avalisé par une banque, endossé, négocié, ...) si
ce n'est sur un point essentiel, à savoir qu'il est émis à
l'initiative de l'acheteur et non à l'initiative du vendeur.
Au vu de cette caractéristique, il est très
rarement utilisé en commerce international (il est même fortement
déconseillé !). Il permet en effet à l'importateur
d'influencer la date d'expédition des marchandises, celle-ci
étant souvent conditionnée à l'établissement du
paiement.
Section 2 : Les techniques de paiement internationales
:
2.1- Les techniques non documentaires de règlement
:
2.1.1-L'encaissement direct:
Nous désignons sous l'expression « encaissement
direct» les opérations d'encaissement dans lesquelles le paiement
du vendeur n'est pas conditionné par la remise en banque de documents
destinés à prouver qu'il a rempli ses obligations. Le
règlement étant effectué sur l'initiative de l'acheteur,
cette technique de paiement ne peut être utilisée qu'entre
partenaires qui se connaissent de longue date ou entre lesquels le rapport de
force est fortement déséquilibré.
18
Il existe différents types d'encaissement direct:
2.1.1.1-L'encaissement simple:
L'encaissement simple vise un encaissement de documents
financiers (le plus souvent une traite) par la banque du vendeur. Par cette
procédure, l'exportateur envoie directement à son acheteur tous
les documents représentatifs des marchandises expédiées
(factures, documents de transport ou titres représentant le droit de
propriété sur les marchandises) en tirant une traite à vue
sur lui qu'il remet à son banquier pour encaissement. Par cette
procédure, l'acheteur paie généralement directement
l'exportateur sans attendre la réception des marchandises.
2.1.1.2-Le paiement à la commande :
Un paiement à la commande correspond à un
paiement anticipé. Ce mode de paiement suppose de la part de l'acheteur
une confiance absolue à l'égard de son fournisseur
étranger car il lui paye une marchandise qu'il n'a pas encore
reçue et qui peut-être n'est même pas encore
fabriquée.
Pour l'exportateur, il s'agit de la technique de paiement la
plus simple et la plus sûre (le risque d'impayé est quasi
inexistant), mais il s'agit d'une des plus mauvaises d'un point de vue
commercial et des plus difficiles à faire accepter par l'acheteur. Elle
s'opère en effet complètement au détriment des
intérêts de l'importateur qui supporte tout le poids financier de
l'opération. De plus, elle est souvent traduite par ce dernier comme un
sentiment de méfiance de l'exportateur à son égard.
L'exportateur doit néanmoins se montrer vigilant et ne
pas estimer que grâce à cette technique de paiement, il est
à l'abri de tous risques, car:
·
19
la réglementation des changes de nombreux pays interdit
ce type de contrat. En effet, pour ces pays, les fonds ne peuvent être
transférés à l'étranger qu'après avoir
prouvé que les marchandises qu'ils couvrent ont bien été
expédiées à destination du pays. Pour certains pays,
même, les fonds ne seront transférés à
l'étranger qu'après dédouanement des marchandises à
destination;
· de plus, l'acheteur peut diminuer le risque
inhérent à ce genre de contrat en exigeant de son fournisseur, en
contrepartie de son versement, une garantie bancaire de remboursement au terme
de laquelle une banque s'engage à le rembourser si les conditions
d'appel à la garantie sont remplies (exemple : non conformité des
marchandises expédiées par rapport au contrat commercial).
2.1.1.3-Le paiement à la facturation
:
L'exportateur envoie une facture commerciale à son
client. Celle-ci peut être payable à vue ou à
échéance avec un des instruments de paiement. C'est le client qui
garde l'initiative du règlement. Cette technique est donc souvent
à déconseiller car l'exportateur ne conserve pas la
maîtrise du paiement, sauf s'il adjoint à sa facture une lettre de
change.
2.1.1.4-Le paiement ex-usine:
Certains industriels exigent que les marchandises soient
payées dès qu'elles sont prêtes pour expédition. Ils
veulent de la sorte éviter que les paiements de leurs marchandises
soient tributaires des dates de départ des transports et de leurs
durées. L'acheteur doit donc payer les marchandises dès leur
sortie d'usine et s'occuper de leur acheminement.
Si ce type de contrat est avantageux pour le vendeur qui voit
ses besoins de trésorerie et son risque diminuer, il peut poser des
problèmes à l'acheteur car c'est
Chapitre I Les instruments et techniques de paiement
international
lui qui doit gérer le transport et les
formalités douanières au départ d'un pays qu'il
ne connaît peut- être pas. Il risque donc dans de
nombreux cas d'y rencontrer des difficultés logistiques
et administratives. De plus, l'importateur ne peut déterminer avec
précision quel sera le prix de revient des marchandises qu'il aura
achetées. Il
-
devra d'ailleurs veiller à ne pas sous estimer
les difficultés qu'il pourrait rencontrer ainsi que le
coût du réacheminement, se laissant gruger par un prix de vente
des marchandises particulièrement intéressant par rapport
à un fournisseur équivalant mais qui a remis une offre sur base
CIF, par exemple.
2.1.2-Le contre- remboursement :
2.1.2.1-Définition:
Cette technique donne au transporteur final de la
marchandise un mandat d'intermédiaire financier. Le transporteur ne
livrera la marchandise à l'importateur que contre son paiement. Le
transporteur se chargera donc de l'encaissement du prix et de son
rapatriement pour le compte du vendeur, moyennant
rémunération.
Cette technique s'utilise pour des opérations
de faibles montants. Le règlement peut s'effectuer au comptant, par
chèque ou par acceptation de lettre de
change.
Source : La chambre de commerce
internationale
20
Schéma N° 04 : Le mécanisme du contre
remboursement
21
Notons que le contrat de contre-remboursement est juridiquement
distinct du contrat de transport.
Les transporteurs maritimes et aériens ne veulent pas
offrir ce type de service. Seuls l'administration postale dans des conditions
limitées, et quelques transporteurs routiers et transitaires acceptent
de pratiquer le contre-remboursement.
2.1.2.2-Avantages et inconvénients :
Le risque principal qu'encourt l'exportateur est que ses
marchandises soient refusées par l'acheteur. Plusieurs raisons
pourraient expliquer ce refus :
· les marchandises sont endommagées
· les marchandises ne sont pas conformes à ce qui
avait été commandé
· l'acheteur n'a pas obtenu la licence d'importation
· l'acheteur n'a pas pu obtenir les devises
demandées.
En cas de refus de prendre livraison de la part de
l'acheteur, l'exportateur se trouvera dans l'obligation de stocker la
marchandise en attendant son rapatriement ou sa mise en vente sur place
à des conditions souvent moins avantageuses. Un refus aura donc
inévitablement des incidences financières pour l'entreprise.
Un autre désavantage du contre-remboursement est son
coût élevé. Celui-ci varie de 2% à 5% du montant de
la facture réclamée.
Néanmoins, le contre-remboursement reste
intéressant pour des ventes à des particuliers dans le cadre de
la vente par correspondance. L'entreprise s'inquiétera cependant des
dispositions légales visant à la protection des consommateurs
(comme, par exemple, le respect du délai de réflexion).
2.1.3-Le compte à l'étranger :
22
2.1.3.1-Principe:
Lorsque votre banque dispose d'une filiale ou d'une
succursale dans le pays de l'importateur, vous avez la possibilité d'y
ouvrir un compte. C'est une technique très intéressante, lorsque
l'exportateur exporte couramment vers un pays et, de surcroît, pour des
sommes importantes.
En effet, cette centralisation des recettes provenant de ce pays
sur un compte local permet :
· de réduire le montant de commissions liées
aux rapatriements, vu la globalisation des recettes;
· à l'acheteur de payer sur un compte de son
pays;
· éventuellement le payement de fournisseurs
locaux. Les paiements effectués à partir d'un compte
étranger coûtent généralement moins cher que les
paiements internationaux.
L'exportateur donne l'instruction à ses acheteurs
d'envoyer leurs chèques, virements, lettres de change et factures
à payer au guichet de cette filiale ou de cette banque
étrangère. Cette filiale ou cette banque avise très
rapidement l'exportateur des payements effectués, le « rapatriement
» des sommes payées se faisant dans les délais convenus avec
l'exportateur.
Notez cependant que l'ouverture d'un compte à
l'étranger entraîne des frais de tenue du compte et un mouvement
minimum est souvent requis pour « amortir » ces frais. Il est
possible cependant que des considérations purement commerciales ou des
techniques locales de paiement puissent pousser l'exportateur à ouvrir
un compte à l'étranger, même lorsqu'il réalise peu
de transactions avec ce pays.
23
2.1.3.2-Documents requis :
De manière générale, les documents
nécessaires pour l'ouverture d'un compte à l'étranger
sont
· une copie des statuts de la société;
· une copie de la carte d'identité des personnes
pouvant valablement engager la société;
· une copie de l'inscription de la société au
registre de commerce;
· un spécimen des signatures engageant valablement
la société;
· enregistrement TVA.
2.2-Les techniques documentaires de règlement :
2.2.1-La remise documentaire :
2.2.1.1-Définition:
La remise documentaire (ou encaissement documentaire) est une
opération par laquelle un exportateur mandate sa banque de recueillir,
selon ses indications, une somme due ou l'acceptation d'un effet de commerce
par un acheteur contre remise de documents. Il s'agit de documents commerciaux
(factures, documents de transport, titres de propriété, ...)
accompagnés ou non de documents financiers (lettres de change, billets
à ordre, chèques ou autres instruments analogues pour obtenir le
paiement d'une somme d'argent).
Les « Règles uniformes relatives aux
encaissements », publiées par la Chambre de Commerce Internationale
(publication no 522), fournissent des règles en la matière
largement reconnues au niveau mondial.
Ne confondez pas encaissement documentaire et encaissement
simple ! Le
24
Chapitre I Les instruments et techniques de
paiement international
terme « encaissement simple » vise un encaissement
par la banque de documents financiers non accompagnés de documents
commerciaux. L'encaissement simple n'est à ce titre pas une technique de
paiement documentaire.
La remise documentaire peut se faire selon deux formes :
· Documents contre paiement (D/P) : la banque
située à l'étranger, correspondante du banquier de
l'exportateur, ne remettra les documents que contre paiement immédiat.
Cette formule présente une bonne sécurité pour
l'exportateur. Celui-ci reste néanmoins soumis au risque de refus des
documents et de la marchandise par l'acheteur.
· Documents contre acceptation (D/A) : la banque
située à l'étranger, correspondante du banquier de
l'exportateur, ne donnera les documents à l'acheteur que contre
l'acceptation par ce dernier d'une ou plusieurs traites payables à une
échéance ultérieure. Cette formule n'offre pas de garantie
sûre au vendeur, puisque le règlement de l'acheteur n'interviendra
qu'à l'échéance de la traite. L'exportateur veillera donc
à demander un aval de la banque sur les traites afin d'éviter le
risque d'insolvabilité.
2.2.1.2-Mécanisme:
Cette technique fait intervenir quatre parties (parfois
seulement trois) :
· Le donneur d'ordre (ou remettant) : c'est le vendeur
qui donne mandat à sa banque. Il rassemble les documents relatifs
à l'encaissement et les transmet à sa banque avec l'ordre
d'encaissement.
· La banque remettante : il s'agit de la banque du
donneur d'ordre. Elle contrôle les documents remis par le vendeur et les
transmet à la banque correspondante étrangère
chargée de l'encaissement selon la lettre d'instructions du donneur
d'ordre auprès de l'acheteur. La responsabilité de la banque
remettante se limite à la bonne exécution des instructions
données. Elle n'assume aucun
25
Chapitre I Les instruments et techniques de
paiement international
engagement ni responsabilité dans l'hypothèse
oü les instructions qu'elle transmettrait ne seraient pas suivies. Il en
va de même en ce qui concerne les retards, les pertes en cours de
transmissions, la qualité des traductions, la qualité de la
banque correspondante,... C'est ce point fondamental qui distingue la remise
documentaire du crédit documentaire. Dans le cadre du crédit
documentaire, il s'agit d'un réel engagement d'une banque qui se porte
garante en cas de défaut de paiement de l'acheteur.
· La banque présentatrice : c'est la banque
à l'étranger chargée de l'encaissement qui effectue la
présentation des documents à l'acheteur et ne les remettra que si
elle reçoit le règlement ou une traite, conformément aux
instructions reçues de la banque remettante.
· Le tiré : c'est celui à qui doit être
faite la traite selon l'ordre d'encaissement. Il s'agit de l'importateur.
Le rôle de la banque remettante peut s'avérer
inutile dans le cadre d'affaires régulières. L'exportateur
s'adressera directement à la banque présentatrice pour remettre
les documents et la lettre d'instructions.
La technique de la remise documentaire peut être
synthétisée en 6 étapes au travers du schéma
suivant :
Les instruments et techniques de paiement
international
Chapitre I
Schéma N° 05 : Le mécanisme du
crédit documentaire
Source : « Management des opérations de
commerce international » - LEGRAND &
MARTINI
Contrairement au crédit documentaire
, la banque n'a, dans la formule de la remise documentaire,
aucune obligation de résultat. Dans cette procédure, les
banques n'interviennent que comme mandataires de leurs clients. La remise
documentaire est donc différente du crédit documentaire, dans
lequel c'est une banque (ou les deux, en cas de confirmation) qui s'engage(nt)
à payer le vendeur.
2.2.1.3-Le coût :
Le coût (à titre purement indicatif) se
situe entre 0,1 à 1 % du montant de la vente, avec un plafond maximum et
minimum. Les frais et commissions d'encaissement sont à la charge du
vendeur, sauf stipulation contraire entre les parties.
26
27
2.2.1.4-Les avantages et inconvénients
:
Les avantages de la remise documentaire sont les suivants :
· L'acheteur ne pourra pas retirer la marchandise si des
documents nécessaires au dédouanement ou à la remise de la
marchandise par le transporteur (Bill of Lading en cas de transport maritime)
sont inclus dans la remise documentaire sans avoir préalablement
réglé à sa banque le montant de la remise documentaire.
· la procédure est plus souple que le crédit
documentaire sur le plan des documents et des dates
· le coût est faible
· il s'agit d'un mode de paiement souple et moins
onéreux qu'un crédit documentaire
· pour l'importateur, il offre pratiquement les mêmes
garanties que le crédit documentaire
· l'importateur peut dans certains cas inspecter la
marchandise avant de payer ou d'accepter la traite
· par l'utilisation de la traite, l'importateur peut entrer
en possession de la marchandise avant que le paiement ait eu effectivement
lieu. Il peut réaliser
un bénéfice à la vente et
acquérir les fonds suffisants pour payer sa lettre de change. La remise
documentaire peut donc constituer un mode de financement.
La remise documentaire comprend également des
inconvénients :
· cette technique ne protège pas l'exportateur du
risque de change
·
28
si le client ne se manifeste pas, la marchandise est
immobilisée. Il faudra la vendre sur place à bas prix ou la
rapatrier et donc payer à nouveau des frais de transport. Dans ce
contexte, il est important que le vendeur donne à la banque
présentatrice dans la lettre d'instructions les modalités
à prendre pour préserver la marchandise dans l'hypothèse
où le client ne lèverait pas les documents
· l'acheteur peut invoquer de nombreux motifs pour ne
pas payer. C'est la raison pour laquelle un acompte à la commande est
fortement recommandé pour éviter cette situation
· il n'y a aucun engagement des banques intervenantes.
L'entreprise pourra pallier cette difficulté en demandant à
l'importateur l'aval d'une banque sur sa traite (dans le cas d'une remise
D/A)
· le mécanisme est déséquilibré
entre l'importateur et l'exportateur. Ce dernier risque beaucoup plus dans
l'opération
· cette technique est fortement soumise au risque
politique. Si l'entreprise la destine vers un marché instable, il lui
est conseillé de contracter une assurance-crédit.
2.2.2-Le crédit documentaire :
Le crédit documentaire est aujourd'hui très
utilisé pour sécuriser les transactions de commerce
international.
Le crédit documentaire est l'opération par
laquelle une banque émettrice s'engage d'ordre et pour compte de son
client importateur, le « donneur d'ordre », à régler
à un tiers exportateur, le « bénéficiaire »,
dans un délai déterminé, via une
Les instruments et techniques de paiement
international
Chapitre I
banque intermédiaire (ou banque notificatrice)
un montant déterminé contre la remise de documents strictement
conformes justifiant la valeur et l'expédition des
marchandises.
Le crédit documentaire est soumis aux
Règles et Usances Uniformes
matière de crédit documentaire de la
Chambre de commerce internationale. La commission
bancaire de la Chambre de commerce internationale a révisé ces
Règles et Usances par décision du 25 octobre 2006 avec
entrée en vigueur le 1er juillet 2007. Il
s'agit de la publication n° 600 de la CCI (RUU 500 auparavant). Les
principales modifications de cette nouvelle version des RUU consistent en une
simplification des principes applicables, le nombre d'articles des RUU ayant
d' ailleurs été réduit de 49 à 39.
Il est toujours possible d'émettre une lettre de crédit soumise
aux RUU 500 de la CCI.
en
Et le Schéma suivant explique en
général le mécanisme du crédit documentaire
:
Schéma N°06 : Le mécanisme du
crédit documentaire
Source: «Management des opérations de
commerce international »
- LEGRAND & MARTINI
29
30
1-Un contrat commercial est établi entre
l'acheteur et le vendeur sur la nature des marchandises, la quantité
ainsi que le prix.
2- C'est sur la base du contrat commercial
que l'importateur s'appuiera pour donner à sa banque les instructions
d'ouverture du crédit documentaire.
3-La banque émettrice (celle de
l'importateur) procède à l'ouverture du crédit
documentaire suivant les instructions de son client et le transmet à la
banque à la banque notificatrice (celle de l'exportateur).
4-La banque notificatrice notifie le
crédit documentaire ouvert et s'occupe de la réception du
paiement à la faveur de son client et que l'exportateur vérifiera
si les dispositions de la lettre de crédit qu'il reçoit de la
part de la banque sont bien conformes à ce qui a été
entendu lors de l'établissement du contrat de base ou de la convention
ultérieure, selon le cas.
Conclusion
De tous les instruments et techniques vues dans ce premier
chapitre, le crédit documentaire est celui qui présente les
meilleurs avantages question sécurité et fiabilité et
c'est ce qu'on va voir en détail dans le chapitre suivant où des
explications plus approfondies seront données sur le rôle et le
fonctionnement du crédit documentaire.
Chapitre II
Présentation du crédit
documentaire
31
32
Introduction
Avant le XVIII ème siècle, les
marchandises voyageaient sur les navires des grosses maisons de commerce, en
même temps que leurs représentants chargés de l'acquisition
des marchandises d'importation, qui étaient payées avec le
produit de la vente des biens exportés.
Pas de besoin de type "crédit documentaire".
A la fin du XVIIIème siècle, la
suppression des monopoles et la spécialisation fonctionnelle des acteurs
du commerce international à permis l'émergence des lignes de
navigation.
Les acheteurs et les vendeurs ont commencé à
traiter à distance. Plus était long le trajet que devait
parcourir la marchandise, plus était marqué l'écart entre
le lieu et le moment de la conclusion du contrat et de l'embarquement et celui
du paiement.
L'exportateur ne pouvait pas se permettre de se contenter de
savoir que son acheteur était disposé à le payer et ne
pouvait pas non plus supporter, seul, l'immobilisation, pendant plusieurs mois
parfois, du capital qu'il avait investit dans sa marchandise.
Il ne pouvait pas non plus exiger de l'acheteur étranger
qu'il paie d'avance, aussi longtemps que ce dernier n'avait pas la garantie que
la livraison aurait été conforme à ce qui avait
été contractuellement convenu.
La solution:
Le crédit documentaire, dont la technique répond
aux besoins de l'exportateur et de son client étranger.
33
Les règles du crédit documentaire proviennent de
la pratique commerciale et de la jurisprudence de la fin du XIX ème
siècle. Elles ont été codifiées pour la
première fois en 1933 par la Chambre de Commerce Internationale.
Section 1 : Généralité sur le
crédit documentaire
1.1-Le rôle du crédit documentaire :
Le crédit documentaire a pour rôle de satisfaire et
l'acheteur (l'importateur) et le vendeur (l'exportateur) car c'est un :
1.1.1-Moyen de transaction:
Il permet d'acquérir des biens et des marchandises avec
l'intervention de deux banques : celle de l'importateur et celle de
l'exportateur.
1.1.2-Elément de confort et
sécurité :
Il est pour les contractions commerciales et la
dénomination commune de leur préoccupation.
1.1.3-Instrument de règlement :
Il peut se révéler de pratique courante pour des
exportateurs avisés pour peu qu'on ne l'alourdisse pas de clauses et
conditions inutilement sophistiqué. Il supprime dans des cas le concours
bancaire de trésorerie.
1.2-Les intervenants (les acteurs du crédit
documentaire) :
Dans la réalisation d'une transaction en utilisant le
crédit documentaire, interviennent généralement 04
(quatre) partie, auxquelles on peut ajouter une cinquième :
1)
34
Le donneur d'ordre (en anglais : applicant) est
l'acheteur ou l'importateur qui est l'initiateur du crédit documentaire
auprès de sa banque.
2) la banque émettrice est celle du donneur d'ordre. Elle
émet le crédit documentaire.
3) la banque notificatrice est celle qui reçoit le
crédit documentaire et le transmet au bénéficiaire
après avoir étudié la conformité du message
d'ouverture. Selon les cas elle peut le confirmer.
4) le bénéficiaire est l'exportateur qui
reçoit le crédit documentaire par l'intermédiaire de sa
banque.
5) la banque négociatrice : lorsque le crédit
le permet (lettre de crédit appelée "ANY BANK"), le
bénéficiaire peut remettre les documents et demander le paiement
à une autre banque de son pays que la banque notificatrice.
1.3-Les formes du crédit documentaire :
Utilisées dans le commerce de transit (mettent en jeu un
intermédiaire entre le fournisseur et l'acheteur).
1.3.1-Crédit documentaire "transférable"
(transferable D/C):
Il permet au bénéficiaire
(l'intermédiaire) de demander à la banque chargée de la
réalisation de le transférer, en tout ou partie, en faveur d'un
ou des plusieurs seconds bénéficiaires du crédit qui sont
le ou les fournisseurs réels de la marchandise. Le crédit
d'origine doit être expressément qualifié de
"transférable». Le transfert doit être effectué
conformément aux conditions du crédit documentaire d'origine,
à l'exception du montant du crédit et du prix unitaire qui sont
réduits (marge de l'intermédiaire), de la date de
validité, de la date d'expédition et du délai de
présentation des documents. Ce système impose que les divers
contrats
35
commerciaux entre les parties prenantes à la transaction
commerciale soient conclus de manière parfaitement symétrique.
1.3.2-Crédit documentaire "adossé" (back
to back D/C):
Dans le cas d'une impossibilité d'ouvrir un crédit
documentaire transférable (refus de l'acheteur ou de la banque
émettrice de s'engager en faveur d'un bénéficiaire
inconnu, ou incapacité de l'intermédiaire de conclure deux
contrats parfaitement symétriques), l'intermédiaire, qui est le
bénéficiaire du premier crédit documentaire, l'offre
à la banque notificatrice en garantie de l'émission d'un second
D/C, en faveur du fournisseur des marchandises.
Pour bien fonctionner le crédit documentaire "back to
back" doit se rapprocher autant que possible du D/C de base:
Faire en sorte que la substitution de documents se ramène,
si possible, à un simple changement de facture commerciale.
Utilisées dans le cas de courants d'affaires réguliers et entre
partenaires "fiables".
1.3.3-Crédit documentaire "revolving" revolving
D/C :
Il permet à un acheteur qui est en relations suivies
avec son fournisseur de mettre à la disposition de ce dernier, un
crédit documentaire qui est automatiquement renouvelé pour son
montant initial, en fonction des conditions précisées lors de
l'ouverture.
1.3.3-Lettre de credit "stand-by" (SB.L/C) stand-by
L/C:
Garantie bancaire exécutable à première
demande du bénéficiaire, émise sous la forme d'un
crédit documentaire et réalisé en cas de non-paiement par
l'acheteur à l'échéance de la transaction commerciale. Sa
véritable finalité est de ne pas à avoir à
36
être mise en jeu. C'est une technique de garantie de
paiement qui autorise l'envoi direct des marchandises, sans risques.
1.3.4-le crédit avec red clause/green
clause:
C'est un crédit documentaire classique dans lequel un
clause supplémentaire (inscrite en rouge), par laquelle la banque
émettrice du crédit, sur instruction du donneur d'ordre, invite
ou demande à la banque chargée de réaliser le
crédit, d'accorder des avances au bénéficiaire avant que
celui-ci ne présente les documents requis par le crédit.
Section 2 : Evaluation du crédit documentaire
2.1- Les coûts du crédit documentaire :
2.1.1-Commissions perçues par la banque
émettrice :
· commission d'ouverture : environ 1% par an, payable le
plus souvent par trimestre
· commission d'utilisation : environ 0,125 % par
trimestre
· commission de risque: environ 0,25 % par trimestre
commission d'échéance : environ 0,08 %
par mois, jusqu'à l'échéance. 2.1.2-Commissions
perçues par la banque notificatrice :
· commission de notification (indépendante de la
durée du crédit) : 0,1% par an pour les crédits
documentaires de montant inférieurs à 1,2 millions EUR (montant
approximatif)
· commission de confirmation: en moyenne 0,2 % par
trimestre (ce montant peut varier selon le degré de risque, que
présente notamment la banque émettrice)
·
37
commission de levée de documents : 0,15 %
· commission de paiement ou d'acceptation ou de
négociation : environ 0,15 %
Il faut ajouter à ces commissions les frais
liés à la gestion du crédit documentaire (télex,
modifications, ...). Ces frais rendent le crédit documentaire
relativement onéreux, qu'il convient d'utiliser à bon escient.
L'usage veut que l'acheteur prenne en charge les frais de la
commission de la banque émettrice de son pays. Le vendeur quant à
lui prend en charge les frais de la commission de la seconde banque
(notificatrice ou confirmatrice). Cependant, on peut imaginer que les parties
prennent un autre arrangement (l'acheteur prend tout en charge par exemple) au
travers d'une clause dans le contrat de base.
2.2-Risques du crédit documentaire
Le crédit documentaire n'est pas exempt de risques
pour les parties au contrat. Il subsiste deux types de risques : les risques
documentaires et le risque de non-paiement.
2.2.1-Risques documentaires
Les risques documentaires proviennent d'une différence
entre les mentions portées sur les documents et la marchandise
réellement expédiée.
- Mauvaise qualification des produits.
- Escroquerie sur la marchandise.
- Erreur de déchiffrage des documents.
En cas de doute au moment de la vérification des
documents, le banquier du bénéficiaire ou son correspondant doit
interroger l'acheteur afin d'obtenir son accord malgré
d'éventuelles irrégularités dans les documents.
Toutefois, si le banquier est responsable de la
vérification des documents, il ne l'est pas de la non-conformité
des marchandises reçues avec celles qui sont annoncées dans les
documents.
38
2.2.2-Risques de non-paiement
Le banquier correspondant en payant le vendeur court le risque
de ne pas être remboursé par son donneur d'ordre (le banquier de
l'importateur). Il peut en effet, par exemple, y avoir des difficultés
de transfert du pays vendeur vers le pays acheteur ou un risque
d'insolvabilité de l'importateur.
Le banquier de l'importateur risque, en tout état de
cause, de ne pas être remboursé par son client sauf s'il a pris la
précaution de bloquer les fonds correspondants ; à ce risque, il
faut ajouter éventuellement le risque de change si une couverture
à terme n'a pas été prévue.
La lettre de crédit attente by est amenée de plus
en plus à se substituer aux autres garanties internationales. Son
mécanisme s'apparente à celui du crédit documentaire et
elle peut servir utilement comme instrument de paiement par défaut et le
remplacer dans certains cas.
2.3-Les avantages et inconvénients du crédit
documentaire :
La technique du crédit documentaire se caractérise
par un certains nombres d'avantages et inconvénients qui sont :
2.3.1-Les avantages du crédit documentaire
:
Le crédit documentaire sécurise les
transactions de commerce international. Il apporte la sécurité de
la garantie d'une banque dans un contexte où les acteurs, leurs
pratiques et leur solvabilité sont des facteurs de risque difficilement
appréhendables par un acteur hors du pays.
Le crédit documentaire formalise la transaction en
rédigeant le contrat sous une forme standardisée. Il encourage en
cela le commerce international de marchandises.
2.3.2-Les inconvénients du crédit
documentaire :
Le crédit n'est qu'un engagement à payer sur
présentation des documents. Il ne constitue en rien un engagement sur la
conformité de la marchandise ! L'acheteur
39
n'a aucun recours si les documents sont conformes mais pas la
qualité de la marchandise. L'acheteur (qui aura dû couvrir la
banque du paiement effectué) ne se trouve néanmoins pas
démuni, dans la mesure où il pourra toujours agir contre le
vendeur en vertu de leur contrat de vente sous-jacent, duquel l'acte de
crédit documentaire est donc abstrait.
Pour pallier ce risque, l'acheteur peut demander une
inspection et/ou une analyse par un laboratoire indépendant, ce qui
entraine généralement une augmentation des délais de
livraison.
La lettre de crédit est une technique de paiement qui
relève d'opérations très procédurières. Le
coût est élevé comparativement à d'autres techniques
de paiement internationales (ex.: remise documentaire) mais la
sécurité de paiement est également
élevée.
Conclusion
Même si le crédit documentaire est
considéré comme étant le moyen de paiement le plus sure
vue qu'il est pour les contractions commerciales et la dénomination
commune de leur préoccupation et il permet d'acquérir des biens
et des marchandises avec l'intervention des banques de l'importateur et de
l'exportateur, sans oublier les avantages qu'il présente mais il a aussi
des inconvénients plus au moins important donc l'utilisation du
crédit documentaire nécessite une souplesse et une clarté
dans l'utilisation des termes du contrat.
Chapitre III
Le mécanisme et la
réalisation du crédit
40
Chapitre III Le mécanisme et la
réalisation du crédit documentaire
Introduction
Le crédit documentaire est une technique mise en place
par la chambre du commerce international pour introduire une confiance
indispensable dans la réalisation et le bon déroulement d'une
opération commerciale entre deux parties « importateur-exportateur
» qui, du fait de la distance sont imparfaitement renseignés l'un
sur l'autre, le vendeur n'acceptera pas de se dessaisir des marchandises que
s'il est assuré du paiement lors de leur embarquement, et l'acheteur
n'acceptera le règlement que s'il a la certitude d'une livraison
conforme à sa commande
Ainsi donc, le crédit documentaire de son émission
à son paiement est soumis à règles illustrées par
des mécanismes qui mènent à sa réalisation.
Section 1 : Le déroulement du crédit
documentaire
1.1-Le Déroulement du Crédit Documentaire en
13 actes :
Schéma N°07 : Le crédit documentaire
en 13 Actes
Source : Le comité européen de
standardisation bancaire
41
42
Acte 1 : Instruction d'ouverture du crédit
documentaire
L'acheteur et le vendeur se sont mis d'accord sur le contrat de
vente/achat de marchandises ou de prestations de services.
Dès lors se pose le problème de la
sécurité de paiement. Si le crédit documentaire a
été choisi d'un commun accord, l'acheteur donne ses instructions
d'ouverture à sa banque, la banque émettrice.
Des formulaires prés imprimés,
généralement inspirés par le système de
codification SWIFT, sont mis à la disposition des acheteurs.
Acte 2 : Ouverture du crédit
documentaire
La banque émettrice ouvre (émet) le crédit
documentaire par l'intermédiaire de sa banque correspondante dans le
pays du vendeur.
Acte 3 : Notification du crédit
documentaire
La banque notificatrice notifie l'ouverture du crédit
au bénéficiaire et y ajoute (éventuellement) sa
confirmation. Dans ce cas, elle s'engage à payer le vendeur si les
documents sont présentés conformes dans les délais
impartis (la banque notificatrice peut refuser d'ajouter sa confirmation, elle
doit en prévenir sans délai la banque émettrice le cas
échéant).
Acte 4 : Expédition des marchandises
En respectant les conditions et la date limite
d'expédition stipulées dans le crédit, le vendeur
(exportateur) procèdent à l'expédition des marchandises
selon le mode de transport et l'incoterm prévu au contrat, et
mentionné dans le crédit.
Acte 5 : Délivrance du document de
transport
43
Dès la prise en charge des marchandises, le transporteur
remet au vendeur le titre de transport: connaissement, lettre de transport
aérien, lettre de voiture, etc....
Acte 6 : Présentation des documents
Le bénéficiaire collecte les documents requis
par le crédit documentaire et les présente, en respectant les
délais impartis, aux guichets de la banque notificatrice et/ou
confirmante.
Acte 7 : Paiement au
bénéficiaire
Si les documents présentent l'apparence de
conformité avec les termes et conditions du crédit, et les
délais sont respectés, la banque confirmatrice paie la valeur des
documents (dans le cas d'un paiement à vue) en y déduisant ses
frais.
Acte 8 : Transmission des documents à la banque
émettrice
La banque notificatrice et/ou confirmante envoie les documents
à la banque émettrice, par courrier rapide en 2 lots
séparés afin d'éviter les pertes de documents.
Acte 9 : Remboursement à la banque
notificatrice
La banque notificatrice se remboursera comme indiqué
dans le crédit documentaire (en débitant le compte de la banque
émettrice domicilié chez elle ou dans une autre banque, dite
banque de remboursement).
Acte 10 : Levée des documents (côté
acheteur)
La banque émettrice accepte les documents et les tient
à la disposition de son client (le donneur d'ordre).
Acte 11 : Paiement à la banque
émettrice
44
La banque émettrice débite le compte de son client
du même montant que le crédit en y ajoutant ses frais.
Acte 12 : Réclamation des
marchandises
Dans le cas d'une expédition maritime, l'acheteur (le
donneur d'ordre) en possession du connaissement original à son ordre,
est en droit de réclamer les marchandises auprès du
dépositaire des marchandises au port d'arrivée.
Acte 13 : Remise des marchandises
Les marchandises sont remises au porteur du connaissement (titre
de propriété) donc l'acheteur (ou son mandataire).
Les documents lui ont été restitués par le
canal bancaire, il peut donc procéder au dédouanement des
marchandises et en prendre possession.
Le crédit documentaire a donc permis à
l'exportateur (le bénéficiaire) de se faire payer le montant des
marchandises expédiées.
En contrepartie, l'importateur (le donneur d'ordre)
reçoit, dans des délais stricts, des marchandises conformes aux
conditions stipulées dans le crédit (sauf en cas
d'irrégularités ou fraude).
1.2-Les documents du crédit documentaire :
Le paiement par le banquier est lié à la
conformité des documents présentés par l'exportateur
bénéficiaire. Il en résulte pour le banquier un devoir de
vérification. Le banquier doit procéder exclusivement à un
examen formel de la conformité des documents par rapport aux
stipulations du crédit. Il ne lui appartient pas de s'assurer, par des
vérifications extérieures, que ces documents reflètent la
réalité. Les Règles et Usances Uniformes sont d'ailleurs
très explicites sur cette question: « dans les
45
opérations de crédit, toutes les parties
intéressées ont à considérer des documents à
l'exclusion des marchandises, services et/ou autres prestations auxquels les
documents peuvent se rapporter ».
Ainsi, par exemple, si le crédit documentaire dont vous
êtes le bénéficiaire prévoit que le connaissement
maritime doit porter la mention que la marchandise exportée a
été chargée à bord en bon état, il suffit
que cette mention soit portée sur le document requis par la personne
habilitée à l'établir sans que le banquier doive
vérifier que tel est effectivement le cas. La seule exception à
cette règle est celle du caractère manifestement frauduleux des
documents que vous remettriez.
---De manière générale,
l'indépendance de la source d'émission des documents utiles dans
le cadre du crédit documentaire n'est pas fiable. Ainsi, il est
déconseillé, par exemple, d'accepter les documents
unilatéraux émis par le client, comme par exemple, un reçu
attestant de la bonne réception des marchandises. Il serait alors trop
aisé, si votre client est malhonnête, qu'il ne marque une certaine
désinvolture dans la réalisation de ces documents ou qu'il ne
respecte les délais fixés dans le contrat de vente qui vous lie,
mettant en cause votre remboursement par la Banque.
---Il est important également de noter que cette
vérification des documents par la banque sera une opération plus
ou moins risquée selon les pays. C'est ainsi qu'il faut s'attendre d'une
banque anglaise qu'elle scrute les documents dans leurs moindres
détails.
1.2.1-Documents systématiquement exigés
:
Factures : elles devront être fournies
dans le nombre d'originaux et de copies requis par le crédit
documentaire, mais aussi avec les libellés ou visas exigés
(ambassades,
46
organismes de surveillance, ...).
Liste de colisage : elle indique pour chaque
colis son identification (marques, numéros, poids brut, poids net,
dimensions, cubage et contenu). Elle donne également les totaux de
l'expédition (nombre de colis, cubage, poids brut, ...). Le
document de transport:
· Le FCR (Forwarder Certificate of Receipt) : il assure
la bonne réception des marchandises par le transitaire. Il est
établi par ses soins lors de la réception des marchandises pour
ré acheminement vers le client. Ce certificat est valable pour les
contrats avec les incoterms EXW, FCA et FAS .
· La lettre de voiture (CMR) : Elle est établie
lors de la prise en charge de la marchandise uniquement dans le cadre du
transport routier. Elle couvre les contrats avec les incoterms EXW, CPT et CIP.
Dans le cadre d'une vente avec les incoterms DDU et DDP un exemplaire de lettre
de voiture avec signature pour réception du client pourrait être
exigé mais est à éviter car il pourrait être
difficile à obtenir.
· Le connaissement maritime : Il est établi par
l'agent de la compagnie maritime en trois exemplaires originaux. Ces documents
valant titre de propriété, il convient dans la mesure du possible
d'essayer que le crédit documentaire mentionne un jeu complet afin que
le client ne puisse pas prendre possession d'une des trois copies du
connaissement et par la même occasion prendre possession des marchandises
avant la réalisation du crédit documentaire par la banque. Ce
document touche les contrats de vente associés aux incoterms FOB, CFR et
CIF, DES et DEQ.
·
47
Le connaissement de transport combiné : il sera
établi s'il y a au moins deux types de transport, dont le transport
maritime. Il permet généralement de couvrir une expédition
depuis la sortie des usines du fournisseur jusqu'au magasin du client. Ce
document apparaîtra dans les contrats avec les incoterms CPT, CIP, DAF,
DDU, DDP.
· La lettre de transport aérien (LTA) : elle est
établie par le transitaire de la compagnie en cas d'expédition
aérienne. Elle couvre les contrats sous les incoterms CPT, CIP, DDU et
DDP.
Si en transport aérien, routier ou ferroviaire, la
marchandise est remise au destinataire indiqué sur le document de
transport, nous vous rappelons qu'en transport maritime, seul le document de
transport représente un titre de propriété qui, par
endossement, permet le transfert de propriété. Or, sur les
courtes traversées, la marchandise risque de parvenir au port
d'arrivée avant les documents. Les opérateurs internationaux ont
dès lors mis au point des techniques pour pallier cette
difficulté comme la technique du cartable de bord.
1.2.2-Documents éventuellement exigés
:
Chaque crédit documentaire ouvert par un client
prévoit en sus des documents tels que :
Le certificat d'assurance: il est en principe
établi par la compagnie d'assurance généralement pour 110
% de la valeur de la marchandise.
Le certificat d'origine : il s'agit d'une
déclaration dûment signée (par la Chambre de Commerce
locale dans la plupart des pays européens) qui a pour but de prouver au
pays importateur l'origine des marchandises achetées afin de lui
permettre
48
d'exercer un contrôle sur les marchandises
contingentées et / ou de calculer les droits de douane auxquels elles
sont soumises .
Le certificat de contrôle qualité (ou
certificat d'inspection) : ce document est généralement
émis par des firmes spécialisées dont certaines sont
agréées par des sociétés de contrôle de
réputation internationale, telles que la Société
Générale de Surveillance (Genève), LLOYDS REGISTER, ...
Ces organismes attestent qu'ils ont inspecté les marchandises et qu'ils
les ont trouvées conformes aux détails, normes et
spécifications demandées tant pour ce qui concerne leur
qualité que leur quantité. Sur demande, ils contrôlent
aussi le conditionnement, les marques, le numéro des colis, et en
surveillent l'embarquement.
Le certificat sanitaire ou phytosanitaire : de
nombreux pays importateurs exigent un certificat phytosanitaire pour tout
produit agricole. Ce certificat, délivré par les autorités
locales de l'exportateur, atteste que les produits du pays exportateur sont
sains et ne contiennent ni insectes nuisibles, ni germes pathogènes et /
ou ne viennent pas de régions atteintes d'une épidémie ou
l'autre .
Le certificat d'analyse : pour certaines
marchandises, telles que les produits chimiques, certaines matières
premières, certains produits d'origine agricole comme le vin, l'alcool,
etc., l'acheteur peut aussi exiger la présentation d'un certificat
d'analyse. Ce certificat peut être établi et signé soit par
le fabricant luimême, soit par un laboratoire indépendant ou un
laboratoire d'Etat. Il constate la teneur et le litrage de la marchandise, afin
d'en déterminer la qualité spécifique . Le
certificat d'usine : ce document contient habituellement des essais
physiques ou mécaniques (élongation, résistance à
la traction, à la torsion, etc.) et même des analyses
chimiques.
Le certificat de circulation des marchandises :
c'est un document douanier qui a pour but de faciliter l'application
des dispositions mises au point par l'UE avec
49
certains pays tiers en vue de faire bénéficier les
produits originaires de l'UE de droits de douane préférentiels
dans ces pays.
Les certificats de poids, de jaugeage, de mesurage :
ils peuvent être établis par le vendeur, sauf si
l'acheteur exige qu'ils soient émis par un tiers ou par un peseur
juré
La facture douanière : la facture
douanière reproduit les indications essentielles de la facture
commerciale et certifie l'origine de la marchandise sous la signature conjointe
de l'exportateur et d'un témoin. Elle est requise par la douane de
certains pays anglo-saxons ou sous influence anglo-saxonne pour
dédouaner la marchandise.
La facture consulaire : ce document, dont la
forme et le libellé varient d'un pays à l'autre, doit mentionner
la description détaillée de la marchandise dans la langue
nationale du destinataire et suivant le tarif douanier de ce pays. Il doit
également indiquer la valeur, le poids brut et net, et certifier
l'origine de la marchandise. Il
doit ensuite être légalisé par le Consul du
pays importateur. Soyez vigilant au fait que le consul peut être sous
influence et que l'obtention de ce document peut dans certains pays
s'avérer problématique.
1.3-L'encadrement juridique du crédit documentaire
:
Le crédit documentaire est une opération
complexe. Le contrat de crédit documentaire en lui-même est
difficile à établir, mais une difficulté
supplémentaire s'y ajoute par le fait qu'il prend place dans un contrat
plus large qu'est le contrat de vente international pour lequel il est
souscrit.
Ainsi, dans le cadre de sa politique juridique
générale, l'entreprise exportatrice doit témoigner un soin
très attentif à élaborer le crédit documentaire de
la manière qui réponde le mieux à ses besoins de
sécurité, dépendant de chaque cas
50
d'espèce. L'identification des règles de droit
applicables fait partie de ces démarches.
La négociation contractuelle sera facilitée par
l'existence des << Règles et Usances Uniformes (RUU 500) >>
relatives aux crédits documentaires, élaborées par la
Chambre de Commerce Internationale. Il s'agit d'une codification privée,
établie pour la première fois en 1933 et qui est
régulièrement revue. Ces règles font l'objet d'une
adhésion extrêmement large à travers le monde et sont un
outil de référence en la matière.
Pour s'en prévaloir et pour éviter toute
controverse, les parties s'y réfèreront de manière
explicite dans leur convention. En pratique, le crédit documentaire doit
porter la formule suivante : << Cette lettre de crédit est soumise
aux Règles et Usances Uniformes de la CCI - publication no ... >>,
ou plus communément en anglais : <<This letter of credit is
subject to the << Uniform Customs and Practice for documentary
credit>> - International Chamber of Commerce - Publication no ...
Cependant, ni les dispositions contractuelles, ni le renvoi aux
RUU ne peuvent régler toutes les questions. Il est donc utile de pouvoir
faire référence à un corps pré constitué de
règles de droit applicables, étatiques le plus souvent. Nous vous
signalons que les parties ont la possibilité de désigner
expressément le droit dont elles veulent se prévaloir. A
défaut, la loi du lieu de l'exécution du crédit
documentaire est une référence souvent prise en
considération en cas de litige.
Section 2 : La réalisation du crédit
documentaire :
2.1- La domiciliation bancaire :(Voire annexe N°
14/15)
2.1.1- Domiciliation des importations
2.1.1.1-Définition
51
La domiciliation bancaire d'un contrat d'importation des biens
et services (originaires de l'étranger) au préalable par
transfert de devises ou par débit d'un compte devises est
obligatoire.
Elle consiste pour un importateur résident, à
faire choix, avant la réalisation de son opération, d'une banque
ayant la qualité d'intermédiaire agréé
auprès de laquelle il s'engage à effectuer les opérations
et les formalités bancaires prévues par la réglementation
du commerce extérieur et de changes.
L'ouverture d'un dossier d'importation donne lieu à la
délivrance d'un numéro de domiciliation (immatriculation) par la
banque domiciliataire. La banque domiciliataire après l'ouverture du
dossier de domiciliation, remet à l'importateur résident, un
exemplaire du contrat dûment immatriculé et revêtu d'un visa
de domiciliation, ce visa doit être repris aussi sur toutes les factures
afférent au contrat pour le dédouanement des marchandises.
2.1.1.2- Base juridique
Règlement de la banque d'Algérie No 91-12 du
14/08/1991 relatif à la domiciliation des importations
2.1.1.3- Dispenses
Sont dispensés de l'obligation de domiciliation bancaire
aux préalables:
- les importations dites sans paiement réalisé
par les voyageurs pour leur usage personnel conformément aux
dispositions des lois de finances.
- Les importations dites sans paiement
réalisées par les nationaux immatriculés auprès de
nos représentations diplomatiques et consulaires algériennes
à l'étranger lors de leur retour définitif en
Algérie conformément aux dispositions des lois de finances.
52
- Les importations dites sans paiements
réalisées par les agents diplomatiques et consulaires et
assimilés ainsi que ceux des représentations des entreprises et
des établissements publics à l'étranger placés sous
l'autorité des chefs de missions diplomatiques lors de leur retour en
Algérie conformément aux dispositions des lois de finances.
- Les importations dites sans paiement d'une valeur
inférieure à 30.000DA réalisées par le débit
d'un compte devises ouvert en Algérie.
- Les importations d'échantillons, de don et marchandises
reçus dans le cas de la garantie et les importations soumises à
taxation forfaitaire.
- Les importations de marchandises originaires de
l'étranger réalisées sous le régime douanier
suspensif sauf quand elles font l'objet d'une autorisation de transfert de
devises vers l'étranger.
2.1.2-domiciliation des exportations
2.1.2.1- Définition
Les exportations de marchandises en vente ferme ou en
consignation ainsi que les exportations de services à destination de
l'étranger sont soumises à l'obligation de domiciliation bancaire
préalable.
La domiciliation bancaire d'une exportation de marchandises ou
services consiste pour un exportateur résident, à faire choix,
avant la réalisation de son exportation, d'une banque ayant la
qualité d'intermédiaire agréée auprès de
laquelle il s'engage à effectuer les opérations et les
formalités bancaires prévues par la réglementation en
vigueur.
L'exportateur est tenu de :
- indiquer sur la déclaration en douane les
références de la domiciliation bancaire du contrat
d'exportation
53
- procéder au rapatriement du produit de leurs
exportations à la date d'exigibilité du paiement indiqué
sur le contrat.
Toutefois et sauf autorisation particulière de la
Banque d'Algérie, le paiement des exportations ne doit pas se situer au
delà de 120 jours après la date d'expédition des
marchandises.
2.1.2.2-Base juridique
Règlement de la Banque d'Algérie No 91-13 du
14/08/1991 relatif à la domiciliation et au règlement et au
règlement financier des exportations hors hydrocarbures.
2.1.2.3- Dispenses
La domiciliation bancaire du contrat d'exportation n'est pas
requise :
- pour les exportations temporaires, sauf si elles donnent lieu
à paiement de prestations par rapatriement de devises
- les exportations contre remboursement d'une valeur
inférieure ou égale à 30.000DA faites par l'entremise de
l'administration des postes et télécommunications.
2.2-Les Modes de paiement du crédit
documentaire
On distingue quatre (4) modes de réalisation du Credoc :
le paiement à vue, le paiement par acceptation, le paiement par
négociation et le paiement différé.
2.2.1- Le paiement à vue
Encore appelé document contre paiement (D/P), ce mode
de paiement correspond à une vente effectuée au comptant. Lorsque
l'exportateur vend au comptant, il exige que le Credoc soit payé
à vue ; c'est à dire sur présentation des documents
conformes. Il peut être fait soit à la caisse de la banque
confirmatrice ou soit à la caisse de la banque émettrice dans le
cas où le crédit n'est pas confirmé.
54
2.2.2- Le paiement par acceptation
Ce mode de paiement consiste pour l'exportateur
(bénéficiaire) à tirer une traite à terme sur la
banque émettrice ou sur celle qui confirme ou encore sur l'importateur
(acheteur). A la réception des documents, il n'y a donc pas paiement
mais acceptation de l'effet de commerce. L'acceptation, du point de vue
juridique et de la législation cambiaire, consiste pour le tiré
à donner son accord de paiement à une date donnée.
2.2.3- Le paiement par négociation
Le bénéficiaire remet les documents conformes
à une banque qui les lui achète. Le paiement est dans ce cas
effectué après déduction des frais et agios.
2.2.4- Le paiement différé
Le paiement par acceptation correspond à une vente
dont le règlement s'effectuera à un terme convenu (selon les RUU
relatives au Credoc). La banque émettrice est tenue, en cas de paiement
différé, d'effectuer le paiement à la date
déterminée conformément aux stipulations du
crédit.
2.3. Les incoterms et leurs rôles dans la
réalisation du crédit documentaire :
Les Incoterms (contraction des mots anglais International
Commercial Terms) sont des termes commerciaux, dont la
règlementation est édictée et publiée par la
Chambre de commerce internationale à Paris.
Les Incoterms s'expriment par une abréviation
anglophone en trois lettres. Ces termes définissent les
responsabilités et les obligations d'un vendeur et d'un acheteur dans le
cadre de contrats de commerce internationaux, notamment en regard du
chargement, du transport, du type de transport, des assurances et de la
55
livraison. Il s'agit donc ici d'une
répartition des frais de transport, première fonction des
incoterms. Le deuxième rôle des incoterms est de définir le
lieu de transfert des risques, c'est-à-dire qui du vendeur ou de
l'acheteur aura à supporter l'avarie en cas de mauvaise exécution
du transport. La troisième fonction, sans doute, la plus importante,
dans le commerce mondial actuel, les Incoterms déterminent les
obligations de livraison qui incombent, en termes de délai, au vendeur.
Exemple : CIP Tunis, avec expédition au plus tard de France le... (date
au plus tard à indiquer).
Attention, les Incoterms ne définissent pas le moment
du transfert de propriété, mais seulement, le moment du transfert
des risques transport, des différents frais et de l'organisation du
transport. Ils définissent notamment qui de l'acheteur ou du vendeur
doit supporter l'assurance du transport des marchandise.
Il s'agit d'une norme mise à jour au fur et à
mesure de l'évolution du commerce mondial et qui permet à
l'acheteur et au vendeur de se mettre d'accord rapidement et sans
ambiguïté sur les modalités de la transaction.
Les INCOTERMS évoluant avec le temps, les parties qui
les utilisent sont invitées par la Chambre de Commerce Internationale
à faire référence à l'année d'édition
de la version qu'ils veulent utiliser. De préférence : Incoterms
2000 pub. ICC 560.
56
Schéma N°08 : Liste des Incoterms
Dénomination Incoterm (anglais) Incoterm
(français)
EXW Ex works départ usine
FCA Free carrier Franco transporteur
FAS Free alongside ship Franco le long du navire
FOB Free on board Franco bord
CFR Cost and freight Coût et fret
CIF (CAF) Cost insurance and freight Coût assurance
fret
CPT Carriage paid to Port payé jusquà
CIP Carriage and insurance paid Port payé assurance
comprise jusqu'à
DAF Delivered at frontier Rendu frontière
DES Delivered ex ship Rendu au bateau
DEQ Delivered ex quay duty paid Rendu à quai droits
acquittés
DDU Delivered duty unpaid Rendu droits non acquittés
DDP Delivered duty paid rendu droits acquittés
Source : Les règles et usances
uniformes
57
Group E - Departure
? EXW : Ex Works, au départ non chargé, non
dédouané/sortie d'usine (non adapté aux flux modernes de
produits finis)
Group F - Main Carriage Unpaid
· FAS : Free Alongside Ship, sur le quai du port de
départ
· FCA : Free Carrier, chargé "au départ" ou
acheminé à "tel lieu" dans le pays de départ (tous
transports)
· FOB: Free On Board, chargé dans le bateau; les
frais de chargement dans celui-ci étant fonction du liner term
indiqué par la compagnie maritime (quai, sous-palan, bord)
Group C - Main Carriage Paid
· CFR : Cost and Freight, chargé dans le bateau,
livraison au port de départ, frais payés jusqu'au port
d'arrivée, sans assurance pour le transport, non déchargé
du navire à destination et frais de déchargement inclus ou non
selon liner term au port d'arrivée
· CIF: Cost, Insurance and Freight, chargé sur le
bateau, frais jusqu'au port d'arrivée, avec l'assurance marchandise
transportée souscrite par le vendeur pour le compte de l'acheteur
· CPT: Carriage Paid To, livraison au premier transporteur,
frais jusqu'au déchargement du mode de transport, sans assurance pour le
transport
· CIP : Carriage and Insurance Paid to, jusqu'au
déchargement du mode de transport, avec assurance marchandise
transportée souscrite par le vendeur pour le compte de l'acheteur
Chapitre III Le mécanisme et la
réalisation du crédit documentaire
Group D - Deliver
· DAF : Delivered At Frontier, à la
frontière désignée, au point frontière
désigné ; terrestre exclusivement
· DES : Delivered Ex Ship, dans le bateau
au port d'arrivée
· DEQ : Delivered Ex Quay, déchargé
sur le quai du port d'arrivée
· DDU : Delivered Duty Unpaid,
à destination finale mais sans le dédouanement
import
· DDP : Delivered Duty Paid, à destination
finale, dédouanement import effectué (si exclusion des taxes type
TVA, le préciser clairement)
Et le schéma suivant donne un aperçu plus
simple sur les incoterms :
Schéma n°09 :L'utilisation des
incoterms
Source : La chambre de commerce international
58
59
Conclusion
Etant soumis aux Règles et Usances Uniformes
en matière de crédit documentaire de la Chambre
de commerce internationale le crédit documentaire est
aujourd'hui très utilisé pour sécuriser les transactions
de commerce international.
La commission bancaire de la Chambre de commerce
internationale a révisé ces Règles et Usances par
décision du 25 octobre 2006 avec entrée en vigueur le 1er juillet
2007. Il s'agit de la publication n° 600 de la CCI (RUU 500 auparavant.
Les principales modifications de cette nouvelle version des RUU consistent en
une simplification des principes applicables, le nombre d'articles des RUU
ayant d'ailleurs été réduit de 49 à 39. Il est
toujours possible d'émettre une lettre de crédit soumise aux RUU
500 de la CCI.
60
Présentation et mode
d'organisation de
l'entreprise ENIEM
Chapitre I
61
Introduction
Nous avons vu dans la première partie de ce travail les
conceptions et les relations de base de crédit documentaire, à
travers de ces informations nous essayerons de présenter un cas pratique
d'une entreprise algérienne dans le domaine des importations qui utilise
souvent la technique du crédit documentaire
Cette partie sera consacrée au cas de l'entreprise
ENIEM à travers laquelle nous donnons une présentation sur son
historique et son organisme, ainsi que la présentation du CAM (complexe
appareils électroménagers)
Pour mieux comprendre l'opération du crédit
documentaire nous présenterons un exemple concret réalisé
par cette entreprise, dans une partie de ses besoins en matières
première et en équipement qui sont couvert par les importations,
ou on avait suivi le déroulement d'une opération de crédit
documentaire lors d'une importation faite par l'ENIEM et financé et par
la banque extérieure d'Algérie(BEA).
Section 1 : Présentation et missions de
l'ENIEM
Plusieurs entreprises algériennes utilisent dans leurs
opérations d'importations la technique du crédit documentaire qui
lui donne une protection lors de la livraison de la marchandise importée
et parmi ces on trouve l'ENIEM qui utilise souvent la technique du
crédit documentaire.
62
1-1--La présentation de l'entreprise ENIEM :
· Historique de l'ENIEM
L'entreprise nationale de l'industrie électro
ménagère(ENIEM) se trouve à une dizaine de
kilomètre à l'Est de Tizi-Ouzou et précisément
à la zone industrielle « AISSAT IDIR » d'OUED AISSI.
Cette entreprise est issue de la restructuration de l'ex
SONELEC (Société nationale de fabrication et de montage
électroménager) par la mise en place des réformes
économique en 1989 et elle disposait à sa création:
- D'un complexe d'appareils ménagers(CAM) de Tizi-Ouzou
entré en production en juin 1977.
- D'une unité lampes de Mohammedia(ULM) entrée en
production en février 1979.
L'ENIEM : Est une entreprise publique par
action(SPA) au capital de 29 575 000 000,00 DA et le champ d'activité de
l'ENIEM consiste à produire et développer des produits
électroménagers.
La structure de l'ENIEM comporte :
- Une unité siège (la direction
générale)
- Un complexe d'appareils ménagers qui rentre en
production en 1997 - Une unité commerciale.
63
+ L'unité siège : La direction
générale dont le siège social se trouve à
Tizi-Ouzou ville et a pour rôle d'orienter, d'assister, conseiller et
contrôler ces différentes unités;
+ Le complexe d'appareil ménager (CAM) :
C'est une unité industrielle qui dépend de l'ENIEM, elle
se trouve au coeur de la zone industrielle d'Oued Aissi à10 km à
l'Est de Tizi-Ouzou
+ L'unité de production : Elle est
chargée de la commercialisation de tous les produits ENIEM .Cette
unité est située à la zone industrielle Aissat Idir
à Oued Aissi.
1-2--Les missions de l'ENIEM :
Chaque unité de l'entreprise ENIEM a ses propres
missions:
· Unité froid : Son rôle
consiste à produire et à développer les produits de froid
domestique comme :
- Réfrigérateurs grands modèle (300D, 350S,
290C, 520L)
- Congélateurs horizontaux et verticaux (BAHUT1301,
1686)
· Unité cuisson : Son rôle
consiste à produire et développer des produite de cuisson
à Gaz butane ou mixte ainsi que tout produits de technologie similaire
:
- Cuisson à gaz 04 et 05 feux
·
64
Unit é climatisation : Sa mission
consiste à produire et à développer les produits à
savoir :
- Les climatiseurs ;
- Les chauffes bains ;
- Les radiateurs à gaz butane;
- Les machines à laver;
- Les comptoirs et armoires frigorifiques.
· Unité prestation technique:
Elle est chargée de gérer, d'exploiter et d'entretenir
les moyens techniques communs utilisés dans les processus de production
des autres unités.
· Unité commerciale : Elle est
chargée de commercialiser tous les produits fabriqués par les
autres unités.
Section 2 : Mode d'organisation de l'entreprise ENIEM
et présentation de l'unité cuisson
2-1--Organigramme de l'entreprise ENIEM :
Actuellement l'entreprise ENIEM est constituée de :
· La direction générale
· L'unité froid
·
65
L'unité cuisson
· L'unité climatisation
· L'unité prestations techniques
· L'unité commerciale
· L'unité prestations services
· L'unité produits sanitaires
Schéma n°10 : Organigramme de la direction
générale :
Direction générale
Assistant sécurité
Représentation de la direction
DRH
Direction développement
Direction marketing et communication
Direction industrielle
Unité froid
Direction de la planification et contrôle de
gestion
Assistant Unité cuisson
Direction des finances et comptabilité
Marketing
Unité Climatisation
Assistant Communication
Unité Technique
Unité prestation de services
Source : ENIEM/DG/AQ/Système d'assurance qualité
Liaisons hiérarchiques
Liaisons fonctionnelles
66
Unité produits sanitaires
Schéma N° 11 : Organigramme de l'unité
froid :
Direction unité << froid»
Département qualité
Département maintenance
Département administration et RH
Service finance et comptabilité
Source : ENIEM/DG/AQ/
Liaisons hiérarchiques
Liaisons fonctionnelles
Département production
Ordonnancement/ Lancement et suivi
Produit (atelier) Laboratoire Relation clients
Département technique
Méthodes fabrication
Développement
Etudes et
Département commercial
Gestion des stocks
Achats
67
|
|
|
|
Planification et contrôle de gestion
|
|
|
Assistant <<assurance qualité »
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
68
Schéma N° 12 : Organigramme de l'unité
cuisson :
Direction unité << cuisson »
Département production
Ordonnancement/ Lancement et suivi
Produit (atelier) Laboratoire
Planification et contrôle de gestion
Département technique
Méthodes fabrication
Développement
Etudes et
Département commercial
Gestion des stocks
Relation clients
Achats
Assistant <<assurance qualité »
Service qualité
Service administration et RH
Service finance et comptabilité
Source : ENIEM/DG/AQ/
Liaisons hiérarchiques Liaisons fonctionnelles
69
Schéma N° 13 : Organigramme de l'unité
climatisation :
Direction unité << climatisation»
Département production
Ordonnancement/ Lancement et suivi
Produit (atelier) Laboratoire Relation clients
Planification et contrôle de gestion
Département technique
Méthodes fabrication
Développement
Etudes et
Département commercial
Gestion des stocks
Achats
Assistant <<assurance qualité »
Service qualité
Service administration et RH
Service finance et comptabilité
Source : ENIEM/DG/AQ/
Liaisons hiérarchiques Liaisons fonctionnelles
Source : ENIEM/DG/AQ/
Liaisons hiérarchiques
Liaisons fonctionnelles
Département production
Ordonnancement/ Lancement et suivi
Produit (atelier) Laboratoire Relation clients
Planification et contrôle de gestion
Département technique
Méthodes fabrication
Développement
Etudes et
Département commercial
Gestion des stocks
Achats
Assistant <<assurance qualité »
Service administration et RH
Service prod dist énergie à fluide
Département informatique
Département transit et transport
Service finance et comptabilité
Schéma n° 14 : Organigramme de l'unité
prestation technique:
Direction unité << prestation
technique»
70
71
2-2--Présentation de l'unité cuisson :
J'ai effectué mon stage pratique à l'unité
cuisson et on a pu constater l'importance de sa mission au sein de
l'entreprise.
La mission globale de l'unité cuisson est de produire et
de développer les produits de cuisson à gaz électrique ou
mixte et tout de technologie similaire.
L'unité cuisson est subdivisée en trois
départements qui sont les suivants :
2-2-1--Département qualité : Son
rôle est l'étude du marché, les forces de vente, les
maquettes et les expositions;
2-2-2--Département administration
générale et ressources humaines :Il est chargé de
la gestion du personnel;
2-2-3--Département finance et comptabilité
: Ce département est composé de deux (02) principaux
services:
A- Service finance: Il est chargé de la
gestion des ressources financières et finance toutes les
opérations d'importation et d'exportation ;
B- Service comptabilité : Le rôle
de ce service se résume comme suit:
· La tenue du livre journal;
· La tenue du livre d'inventaire ;
· La tenue des différents locaux ;
· La tenue du journal des achats importation;
72
? La tenue du journal d'opération diverses ;
? La tenue du journal des cessions inter unités, etc.
Conclusion
L'objectif principal de l'entreprise ENIEM est d'augmenter le
volume de production tout en améliorant la qualité des produits
et de s'adapter aux variations de la demande que ça soit à
l'intérieure ou à l'extérieure du pays afin de contribuer
au développement de la croissance économique nationale et des
exportations hors hydrocarbures et avec ses quelques 2400 travailleurs l'ENIEM
contribue fortement à la réduction du taux de chômage
Chapitre II
La mise en place du crédit
documentaire
73
74
Introduction
Le but de l'entreprise ENIEM comme celui de toute entreprise
et de réaliser des bénéfices et de dégager à
chaque exercice comptable un résultat positif afin d'assurer sa
pérennité dans un environnement instable et plein de risques.
Et pour cela, l'ENIEM doit s'assurer que le processus de
production soit stable, et à travers une bonne gestion des stocks
l'ENIEM peut éviter toute anomalie et rupture de stock qui peut survenir
à tout moment de l'activité.
Donc on constate que le service de gestion des stocks est plus
qu'indispensable à un bon fonctionnement du processus de production,
d'où la nécessité qu'il soit assez performant aussi bien
dans la gestion des stocks que dans les approvisionnements. Et dans le cas de
l'approvisionnement, celui-ci doit être optimal c'est-à-dire
acheter à moindre coûts et une qualité meilleure et
négocier les délais de paiement.
Afin de réaliser des approvisionnements optimaux,
chaque entreprise dispose d'une commission de l'évaluation des offres
(CEO) qui est constituée des différents chefs des
départements concernés, et à l'aide du tableau comparatif
des offres qui regroupe les conditions de la transaction en vue, la commission
de l'évaluation des offres décide de choisir le fournisseur
idéal à qui accorder le marché.
Enfin, l'approvisionnement peut se réaliser soit
à l'échelle local ou international, et pour ce dernier plusieurs
moyens et techniques de paiement sont mis en place pour effectuer les
transactions tels que : le virement international, la remise documentaire et le
crédit documentaire qui en Algérie est devenu comme on l'a
déjà dit le seul et unique moyen de paiement à
l'international en raison de la loi de finance complémentaire de 2009
(voir annexe n°01).
75
Et maintenant nous allons suivre les étapes de
réalisation du crédit documentaire dans un cas réel et
pratique au sein de l'entreprise ENIEM.
Section 1 : Emission du crédit documentaire
1.1-Le contrat commercial:
Le service « achats » de l'ENIEM, unité
cuisson, a lancé une consultation internationale restreinte
conformément à la réglementation en vigueur en
matière de passation des marchés publics, pour la fourniture des
bobines laminées à froid en nuances DC04 EK, huilées et
avec emballage maritime et des dimensions de 0,8x 575 mm, ces bobines sont
nécessaires pour la fabrication d'une cuisinière.
L'entreprise étrangère contactée est la
société allemande « Eastern Trade Services GmbH » avec
laquelle un marché de gré à gré est signé
pour une livraison globale de 4200,00 Kg de bobine (tôle) laminée
à froid, en nuance DC04 EK, huilée, emballage maritime avec
certificat selon EN 10204/3.1.
Les principales clauses contractuelles entre les 02 partenaires
(ENIEM et GmbH) sont :
· La quantité :
*4.2 Tonnes de bobine laminée à froid.
· Le prix :
*750,00 euro la tonne.
· Le prix total:
*Bobine laminée : 750,00*4.2 = 3150,00 euros. *Assurance:
(FOB) Franco à bord.
76
*Délais de livraison : 04 semaines après
réception de la L/C.
*Monnaie de fabrication : Euro.
L'ENIEM établie ensuite un bon de commande
n°09/30100 (Voir Annexe N°02) et reçoit de la
société GmbH une facture pro format (voir annexe N°03), dans
laquelle les principales clauses sont les suivantes clauses sont les suivantes
:
*Montant global : 3900,00 euros
*Délais de livraison : Mois d'aout 2009, départ
d'usine.
* Le mode de paiement : Lettre de crédit
irrévocable et confirmée, à vue. *Incoterm utilisé
: FOB port d'Angers.
Et pour éviter tout conflit entre partenaires, il y a des
conditions générales d'achat à respecter (voir annexe
n°04)
1.2-Demande d'ouverture de crédit documentaire
:
La facture pro format est présentée par l'ENIEM
à sa banque BEA (Banque Extérieure d'Algérie) avec
d'autres documents, lettre d'engagement dans le cadre du crédit
documentaire à court terme, demande de domiciliation bancaire.
· La banque demande à son client d'établir la
demande d'ouverture de crédit.
· La banque BEA doit procéder aux
vérifications d'usage à savoir la solvabilité de l'ENIEM
ainsi que les conditions requises pour une imputation de marchandises, puis
ouvre un dossier de domiciliation des intervenants et les
caractéristiques des marchandises sur une fiche interne à la
banque.
· Cette étape sera complétée par une
demande d'ouverture d'une lettre de crédit (Voir annexe N°05).
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? En ce qui concerne l'ouverture de crédit documentaire
(Voir l'annexe N°05), contient les éléments suivants :
- Numéro du compte : 98 60 015/06.
- Date le 26/10/2009.
- Le type de crédit documentaire irrévocable et
confirmé.
- Auprès de (banque du fournisseur) : Deutsche Bank AG
Neuss Allemagne.
- En faveur de (nom du fournisseur) : ETS Eastern Trad services.
- Le montant du chiffre : 3900,00 euros.
- Nature de la devise : Euro.
- Validité : 30/11/2009.
1.3-Confirmation de crédit:
Après que la banque « BEA » ouvre le
crédit documentaire elle procédera à l'achat de devise
(euro auprès de la banque centrale d'Algérie, pour couvrir son
compte auprès du correspondant étranger et débitera le
compte de son client de la contre valeur en dinars, qui sera suivi et
contrôlée sur la base de justificative tel que le formulaire.
Une fois que le dossier de crédit documentaire est
ouvert la banque BEA informe la banque du fournisseur « Deutsche Bank AG
Neuss »de l'ouverture du crédit documentaire.
Cette dernière contacte le fournisseur dans le but de lui
notifier ce crédit et sa confirmation.
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La banque étrangère informe la confirmation de
crédit à l'ENIEM par l'intermédiaire bancaire (Deutsche
Bank et BEA), au moment ou le fournisseur (ETS) prépare les documents
exigés par l'acheteur.
Section 2 : Présentation du crédit
documentaire
2.1-L'expédition de la marchandise :
Dés que le vendeur(ETS) reçoit le
règlement, il procède à l'expédition des
marchandises avec des plis cartable (à remettre au commandant de bord)
qui contient :
? Le connaissement original:
Etablie à l'ordre de BEA, par le transporteur
auprès d'une compagnie maritime visé par le capitaine de navire.
Ce type de connaissement s'appel connaissement BILL OF LADING (voir annexe
n° 06) et il contient :
- Charges (shipper);
- Destinataire (consignée) : à l'ordre de la BEA,
site ENIEM ; - Port déchargement : port de Bejaïa ;
- Nombre et nature des marchandises ;
- 02 colis ;
- FOB
- Suivant facture pro-forma NR 605.453 REV.III du 12/08/2009 ; -
Lieu d'embarquement : port d'Angers ;
- Irrévocable L/ C n°0981CD0006609099
·
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Facture commerciale originale : (Voir annexe N°
07)
Elle est établit par le fournisseur et elle contient :
- La facture n° 903110681
- La date facturation : 18/12/2009
- L'expédition : par bateau
- L'adresse
- Le mode de paiement : L/C IRREVOCABLE n° : 0981
CD0006609099
- La nature de monnaie : Euro
- Le total: 3097,50
- L'incoterm : FOB PORT d'Angers - Quantité : diverses
· Certificat d'origine (voir annexe n° 08)
Elle contient :
- L'adresse de l'expéditeur : ETS Estern Trad Services
GmbH
An der Gumpgesbrucke 9
41564 Kaarst
- L'adresse du destinataire : ENIEM, cuisson Z. I Oued Aissi
Tizi-Ouzou.
- Information relative au transport: Bejaia.
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+ Certificat de circulation: contient des informations
relatives au prix unitaire
- Qualité de marchandise : 4200,00 KG
- Le numéro de la lettre de crédit: 0981
CD0006609099
- La date de facturation : 18/12/2009 (voir annexe n° 07). +
La liste de colisage : Voire annexe N°09
Etablie par le fournisseur, cette liste contient des
renseignements sur : - Le nombre de colis : 02colis
- Le poids brut : 4250 Kg
- Le poids net : 4130
Dés que la banque notificatrice remet les documents
à la banque émettrice, elle va vérifier s'ils sont
conformes aux conditions du crédit, puis la banque émettrice
effectue le paiement à la banque notificatrice et l'acheteur
reçoit un avis d'arrivée. (Voire annexe N° 13)
2.2-Le règlement :
Après le paiement du montant du crédit, sans
conditions convenus, la banque émettrice remet les documents à
l'acheteur et ce dernier effectuera le paiement.
Dés l'arrivée à la destination les
marchandises seront déchargées au port d'Alger, et remis à
la disposition de la compagnie nationale de navigation (CNAN) après lui
avoir remis le connaissement avec les autres documents parvenus par « plis
cartable ».
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2.3-La réception de la marchandise :
Les bateaux travaillent avec les armateurs pour faire
ressortir les marchandises qui existent dans le bateau, l'armateur donne le
numéro d'arrivage de chaque marchandise qui existe dans la liste.
La CNAN fourni à l'importateur un avis d'arriver de la
marchandise déchargée au magasin. En ce moment ou le transitaire
va intervenir selon son pli cartable, vient ou nom de la banque BEA, le
transite fait une demande d'imputation bancaire pour qu'elle soit responsable
aux frais de droit de douane.
Après la vérification de pli cartable de
transitaire par rapport au canal bancaire pour qu'il endosser le connaissement
afin de libéré la marchandise; dans ce cas de l'ENIEM le pli
cartable vient en leur nom.
Dans le cas pratique de l'ENIEM le transit demande à la
douane une déclaration simplifier de transit (DSTR) (voir annexe
n°10) de magasinage à l'ENIEM à condition quelle n'utilise
pas cette marchandise jusqu'au moment de payer les frais de douane (DSTR).
En dernier l'acheteur procède à
l'établissement une déclaration de douane (D3) (voir annexe
n°11) qu'un formulaire douanier rempli et signé par le transitaire
se référant aux documents ainsi réunis.
Le douanier vérifie ce qu'il faut payer comme droit et
faxer le D10 banque afin de libérer la marchandise par la gestion des
stocks.
L'acheteur (ENIEM) paiera aussi les frais d'assurance à
la compagnie Algérienne d'assurance avec un prix globale de 808,64 DA
(voir annexe n°12).
Durant le stage pratique effectué au sein de l'ENIEM, on a
pu mettre en oeuvre nos connaissances théoriques concernant la technique
de crédit documentaire.
Conclusion
En effet l'ENIEM a choisi cette technique parmi d'autres
techniques de paiement pour plusieurs raison:
+ pour des mesures de sécurité, c'est-à-dire
l'ENIEM ne règle pas ses créances qu'après voir
reçu la marchandise;
+ Le reçoit de la marchandise dans les délais
précisés dans le contrat;
· · La garantie de remboursement en cas de
manque ou nonconformité de la marchandise aux conditions du contrat;
+ La facilité de paiement avec l'intervention de la banque
émettrice (BEA).
Dans notre cas pratique, on a suivi un contra entre l'ENIEM et
une entreprise espagnole, et tout en long de la durée de notre stage, on
a constaté les éléments suivants:
+ les deux parties contractantes ont respecté les
clauses du contrat à savoir: la qualité et la quantité de
la marchandise, le prix unitaire et les délais de livraison;
+ l'entreprise ENIEM exige lors des négociations
l'utilisation du crédit documentaire irrévocable et
confirmé surtout s'il s'agit dun client que l'entreprise ne
connaît pas;
+ chaque étape du crédit documentaire
nécessite des documents spécifiques;
+ les deux parties contractantes ne peuvent pas changer les
termes du contrat;
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+ l'entreprise espagnole n'a pas le droit d'expédier une
quantité supplémentaire sans quelle soit motionnée la
facture;
+ en cas de réception de la quantité de
marchandises insuffisantes, l'ENIEM a le droit de réduire du montant du
contrat une somme correspondante aux quantités manquées.
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Conclusion
générale
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Conclusion générale
Le crédit documentaire, est certainement le mode de
paiement le plus utilisé sans le commerce internationale, ainsi le
crédit documentaire offre plusieurs avantages pour le vendeur et
l'acheteur, il permettra alors de faciliter la création de rapport
commerciaux entre les deux parties.
Ainsi le vendeur qui va livrer la marchandise à son
client sera assuré de recevoir le paiement s'il respecte ses
obligations, puisque le principe du crédit documentaire s'explique par
l'engagement que prends la banque de payer le vendeur ou l'exportateur à
une certaine échéance ou à vue suivant les termes
prédéfinis entre les parties.
Donc une banque se substituera à l'importateur et
s'engagera a assurer le crédit, l'engagement de la banque est de nature
a assuré l'exportateur pour le paiement, mais aussi assurer à
l'acheteur que la marchandise sera conforme a ces attentes, ceci se
vérifier par la formalisation du crédit documentaire qui sera
traité par la suite.
Ce formulaire impose à la banque la vérification
des documents et leur conformité aux accréditifs.
Le paiement par le crédit documentaire permet ainsi de
réaliser un équilibre entre les intérêts de
l'acheteur et du vendeur qui sont parfois contradictoires, le crédit
documentaire est un moyen de paiement sure, qui lui donne une valeur
universelle.
Cependant la vérification des documents exige
l'intervention de différentes parties dune part, et les dépenses
coûteux (frais de transport, frais d'assurances, commissions bancaires et
les frais de douanes) d'autre part, le crédit documentaire
demeure l'instrument de paiement privilège par la plupart
des pays du monde pour toute transaction dans le commerce international.
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