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Etude de la fréquence des Urgences obstétricales à  l'Hôpital Général de Référence de Kamina RDC

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par Boyoma Bwana Masala
Université de Kamina RDC - Licence en santé publique 2011
  

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2.4. LE PALUDISME GRAVE ET GROSSESSE

La grossesse aggrave le paludisme : les femmes enceintes ont une légère diminution de leur défense immunitaire, d'autant que la grossesse est plus avancée et plus profondément chez les primipares que chez les multipares. La femme enceinte non soumise à la prophylaxie est donc plus exposée aux accès palustres, aux anémies avec cachexie progressive et aux accès pernicieux mortels que la femme non enceinte.

La grossesse favorise la survenue des complications graves du paludisme : accès palustre avec albumine et hyperazotémie pouvant évoluer vers la néphrite chronique, accès palustre avec psychoses diverses, myocardites palustres, rupture de la rate (CORREA P et COLL., 1982).

a) Le traitement préventif repose sur

Protection contre les piqûres de moustiques; Chimio prophylaxie : elle doit être efficace, bien conduite et non toxique pour la femme enceinte. Elle reste limitée par l'état gravidique aux amino-4 quinoléines : la Chloroquine, Sulfadoxine/pyrimetamine, l'Amodiaquine. La chloroquine est actuellement abandonnée en raison d'une grande résistance du parasite à ce produit. Notre pays a opté pour la SP. La dose efficace pour adulte était de 600 mg hebdomadaire (Correa P et Coll., 1982).

b) Le traitement curatif

Le traitement médical : consiste à l'administration d'anti palustre : de sels de quinine, chlorhydrate basique ou formiate basique de quinine (arsiquinoforme), les dérivés phénoliques. Au cours des deux premiers trimestres : on peut associer antipyrétiques,

antiémétiques, antispasmodiques ou bêtamimétiques en cas de contractions utérines (Correa P et Coll., 1982).

2.5. LA TOXEMIE GRAVIDIQUE OU PRE-ECLAMPSIE

C'est une triade qui associe : Une protéinurie, des oedèmes et une hypertension artérielle dont la valeur pronostic est la plus importante. La société internationale pour l'étude de l'hypertension artérielle de la grossesse définit en 1986, l'hypertension de la femme enceinte comme une pression diastolique égale ou supérieure à 90 mm de mercure et une pression systolique supérieure ou égale à 14 mmHg.

En 1988 D.A. Dayey et U. Mc Gullivray proposent les définitions suivantes :

L'hypertension se définit comme une pression artérielle supérieure ou égale à 140/90 mm de Hg.

La protéinurie : Elle se définit comme un taux d'albumine supérieur ou égal à 300mg par 24 heures ou un taux d'albumine supérieur ou égal à 1g/litre ou à plusieurs tests à la bandelette sur deux échantillons d'urines testés à plus de 4 heures d'intervalle (Sepou A. et Coll., 1996).

Donner du sulfate de magnésie, donner des antihypertenseurs (la Clonidine ou de la Dihydralazine) pendant le travail car la pression artérielle augmente encore pendant le travail et la délivrance, hospitaliser la patiente en cas de complications.

Le «Hellp syndrome» constitue une urgence obstétricale et nécessite le plus souvent une césarienne après correction de la thrombopénie par transfusion plaquettaire; il est nécessaire de prendre toutes les précautions qu'implique une telle intervention chez une femme ayant des troubles de la coagulation et des fonctions hépatiques.

La guérison est en général rapide en 2 à 3 jours. Le pronostic des grossesses ultérieures est favorable (Merger R., 1995).

2.5.1. L'éclampsie

Complication de la toxémie gravidique, la crise éclamptique réalise un état convulsif généralisé survenant par accès à répétition. On distingue l'éclampsie pendant la grossesse, le travail et le post-partum. Sur le plan physiopathologique les études les plus récentes notamment celle de Millier J. a montré que l'éclampsie n'est sans doute pas une encéphalopathie hypertensive, elle n'est probablement pas due non plus comme on l'a souvent supposé à un oedème cérébral (Millier J., 1989).

Signes cliniques : la convulsion, le coma, l'HTA (TA = 140 / 90 mm Hg), la protéinurie et l'oedème. A L'heure actuelle, la cause réelle de la crise éclamptique est inconnue. Les crises éclamptiques n'ont pas entièrement disparues dans les pays industrialisés même si elles sont devenues depuis 20 ans beaucoup plus rares. Les femmes en meurent d'hémorragie cérébroméningée, d'oedème aigu du poumon, d'arrêt cardio-respiratoire contemporain de la phase tonique de la crise, de troubles de l'hémostase, de nécrose corticale des reins, de complications de décubitus ou d'accidents iatrogènes liés au coma post critique prolongé.

Le traitement de l'éclampsie comporte deux volets :

· Le traitement médical qui s'adresse à la mère, vise à obtenir : L'arrêt des convulsions par le diazépam ou le clonazépam et le sulfate de magnésie (association diazépam et sulfate de magnésie ou clonazépam et sulfate de magnésie). On peut avoir recours à l'anesthésie générale par le penthotal en cas d'échec de ces traitements ; La réduction de l'hypertension artérielle et de l'oedème cérébral par le sulfate de magnésie et la clonidine ou la dihydralazine.

· Le traitement obstétrical : consiste à l'évacuation utérine rapide du foetus et du placenta, d'une manière générale on fait recours à la césarienne. Cependant un tiers des éclampsies surviennent dans les suites de couches et près de la moitié des crises se répètent après l'extraction d'un foetus et du placenta (N'guesan K. et Coll., 2001).

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