Atouts et contraintes des périmètres irrigués en gestion intégrée des ressources en eau au Tchad( Télécharger le fichier original )par Borgoto DAOUD Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement - Master en ingénierie de l'eau et de l'environnement 2010 |
1.2 CONTEXTELa réalisation et la gestion technique des aménagements agricoles après l'indépendance, étaient assurées par les bailleurs des fonds. Le paysan était un intervenant externe dans l'ensemble du système et n'avait pas la possibilité de mettre en oeuvre ses connaissances en matière de production. Les cultures à exploiter et la technique culturale étaient définies par les experts. Cette attitude a conduit à l'échec trente ans après l'objectif du développement de l'agriculture dans les pays sahéliens. Legoupil et al (2000) soulignent qu'à la suite de cet échec, les Etats, sous la pression des mêmes bailleurs des fonds et du Fonds Monétaire International (FMI), ont été amenés à changer de politique agricole et à se désengager totalement des interventions directes dans la production agricole. Les sociétés publiques et de développement ont commencé à transférer vers les années 1980 bon nombre de leurs activités aux privés ou aux organisations paysannes (OP). Ce processus de responsabilisation des paysans (professionnalisation de la gestion paysanne des aménagements) favorise la participation effective de ces acteurs dans la gestion des ressources en eau et en terres. C'est dans ce cadre que les petits périmètres villageois ont été initiés autour des points d'eaux permanents à N'Djaména. Le long du fleuve Chari, on compte plusieurs petits périmètres irrigués ou villageois (PPI) aménagés par de nombreux programme et projets (PPDRZC/ADER etc.) sous la tutelle du ministère du plan et de la coopération. Parmi ceux-ci on distingue les périmètres de Mara, Droh Gana et de N'Djaména fara. La gestion de ces PPI a donné plus de poids à la concertation avec les villageois et à la notion d'avantage collectif pour les villages (PPI-TCHAD, rapport de synthèse). Le concept de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) au Tchad est à ses débuts. Il découle des grands enjeux (socio-économique et géopolitique) que présente de nos jours la question de la protection de l'environnement par la gestion durable des ressources naturelles. Les réflexions qui ont été entreprises par le gouvernement et ses partenaires au développement, concernent entre autres la réforme des services publics de production et de distribution d'eau et d'électricité, le développement des programmes visant à une nouvelle répartition des compétences entre les institutions de l'Etat et des investisseurs privés (PNUD, l'Union Européenne et l'AFD) et la rédaction des textes dans le cadre du projet de Code de l'eau, qui permettent de concilier les trois types de droits résultant de la coutume d'origine animiste, des traditions islamiques, et de l'héritage législatif institué avant l'indépendance (Source : http://www.oieau.org). En prenant en compte les deux situations, qui sont toutes des initiatives de l'Etat, il ressort que la gestion intégrée des ressources en eau au Tchad connait une mise en oeuvre progressive. Cependant, une action harmonieuse et plus intégrante semble échapper à la vigilance des décideurs et des techniciens. A cet effet quelques questions de recherche sont soulevées pour montrer la nécessité de valoriser les acquis de certaines initiatives, expérimentées dans le passé, et pour assoir une politique efficace de gestion intégrée des ressources en eau. Parmi ces questions on relève les suivantes : - La gestion des petits périmètres irrigués présente-t-elle des atouts dans le cadre de GIRE ? - les aménagements agricoles en maitrise totale d'eau ont-ils servi à promouvoir le potentiel de production et la capacité de gestion des producteurs ? - au vue de ces initiatives quelles sont les pistes recommandables pour l'élaboration d'un plan de gestion intégrée des ressources en eau au Tchad (PANGIRE) ? |
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