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Géographie du système de soins dans la région de Matam au Sénégal: quelle adéquation entre l'offre et les demandes de soins

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par Tapsirou Hamath BA
Université Gaston Berger de Saint- Louis - Master 1 2008
  

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2- Cadre physique

La région de Matam est caractérisée par la présence du fleuve Sénégal sur toute la partie orientale et septentrionale. Le relief est relativement plat comparé au reste du pays. Il est marqué par une vaste plaine incisée de vallées. Les hautes levées sont la principale caractéristique du relief. Leurs hauteurs diminuent d'amont en aval et elles atteignent 13m à Matam.

La région peut être divisée en trois grandes zones éco-géographiques :

- Le Daande Maayo qui correspond à la vallée du fleuve constituée de dépressions et de micro reliefs.

- Le Ferlo qui est une zone latéritique dans la majeure partie de son espace et sableux dans sa partie occidentale (vers Lougguéré Thioly et Vélingara).

- Le Dieeri ou zone intermédiaire qui est la partie haute non submersible par les eaux de crue (Région Médicale, 2004).

Le climat de la région est caractérisé par deux saisons : une saison sèche qui va de novembre à juin et une saison des pluies qui va de juillet à octobre. Sa température moyenne annuelle maximale est de 37,3°C, tandis que la moyenne minimale annuelle est de 22,3°C. La zone est marquée par une période de hautes températures allant de février à juin où les températures peuvent parfois atteindre des pointes de 48°C avec une température moyenne

maximale se situant entre 43 et 45°C et une période de basses températures qui va de juillet à janvier dont la moyenne tourne autour de 22°C. Dans cette région, l'insolation est assez importante et présente toute l'année. La moyenne annuelle tourne autour de 235 heures par mois pour ces dix dernières années. Soit 7 à 8 heures d'ensoleillement par jour avec des maxima de 269 heures enregistrés aux mois de Mars et Avril et des minima de 220 et 212 heures en Août et en Décembre (Projet d'Appui à la Formulation des Agendas 21 Locaux, 2005).

La région est comprise entre les isohyètes 300 et 500 mm, avec des précipitations pouvant atteindre parfois 600 mm d'eau dans la partie sud. Elle est soumise à l'alizé continental appelé Harmattan et la mousson. Par ailleurs, des grains sont observés pendant l'hivernage avec une vitesse atteignant une pointe de 28 mètres/seconde (80 Km/heure) accompagnée de poussières très denses de direction nord-est à sud-est. (Service Régional de la Prévision et de la Statistique de Matam, 2006).

Nous avons dans la région de Matam quatre types de sols :

- les sols des berges du fleuve et des marigots appelés « Falo », partie submersible ;

- les sols des levées fluvio-deltaïques appelés « Foondé » qui sont à l'abri des faibles crues, partie non submersible ;

- les sols lourds des cuvettes de décantation appelés « Hollaldé » pouvant subir une longue période de submersion au moment de la crue et

- les sols dunaires (Dieeri et Ferlo sableux) de texture essentiellement sableuse (Dior) avec un taux d'argile faible de l'ordre de 5% (Service Régional de la Prévision et de la Statistique de Matam, 2004).

La végétation est quant à elle dominée par des épineux (Balanites, acacia senegalensis, aegyptiaca). Selon les zones éco-géographiques, on retrouve tantôt des Balanites aegyptiaca (Soump) et Acacia senegalensis sur les sols « fondé », tantôt une strate arbustive constituée de Acacia seyal (Sourour), Boscia senegalensis, Zizuphus mauritiana (jujubier) etc. Mais avec la détérioration des conditions climatiques, la tendance générale de la végétation est à la dégradation. C'est ainsi que l'on note la disparition de Faidherbia albida (Kadd) qui, il y a quelques années colonisait certaines zones et de Hyphaene thebaica (guelewi) classé espèce intégralement protégée dans le code forestier du Sénégal.

Le potentiel hydraulique de la région reste important et est constitué des eaux de surface et des eaux souterraines. En effet, L'hydrographie est caractérisée par des eaux de surface abondantes et pérennes. La région de Matam est particulièrement marquée par la prédominance du fleuve Sénégal qui est la principale ressource en eau de surface et qui traverse la région sur 200 km. Ce fleuve, avec ses affluents (Diamel, Dioulole, Tiguéré et Barga) revêt une importance particulière et structure globalement la vie des populations. A ce réseau hydrographique s'ajoute une multitude de petites mares temporaires qui se remplissent pendant la saison des pluies. Vers les mois de Septembre et Octobre, ces mares se couvrent de nénuphars en fleurs qui donnent au paysage un aspect fantastique.

Les eaux souterraines sont principalement la nappe du Maestrichtien accessible à moins de 90 mètres dont l'exploitation ne peut se faire que par la mise en place de forages et la nappe phréatique peu profonde facilement accessible, exploitée grâce aux puits. Ces ressources sont renouvelables et disponibles en quantité.

Les caractéristiques physiques et les conditions climatiques de la région de Matam ont une influence sur la santé des populations. En effet, la nature de certains sols comme celle des Falo et des Hollaldé est susceptible de provoquer des inondations notamment pendant la saison des pluies. Les espaces couverts par les eaux deviennent des gîtes larvaires favorisant ainsi le développement de certaines maladies telles que le paludisme. Ce sont généralement les enfants qui sont les plus exposés dans ces situations. A cela s'ajoute les problèmes d'adduction d'eau potable qui amènent certaines populations à recourir à des puits dont la qualité de l'eau laisse à désirer et dont la consommation peut entraîner des maladies diarrhéiques et des troubles digestifs. De plus, pendant la saison sèche, la circulation du vent fait déplacer beaucoup de poussières. Ce qui est souvent à l'origine des infections respiratoires.

Le découpage administratif de la région de Matam montre des déséquilibres importants entre les départements notamment en termes de superficie et de localisation spatiale des populations. Les conditions physiques du milieu surtout la disponibilité de l'eau expliquent en grande partie la répartition des populations dont nous allons étudier les caractéristiques sociodémographiques.

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