WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Géographie du système de soins dans la région de Matam au Sénégal: quelle adéquation entre l'offre et les demandes de soins

( Télécharger le fichier original )
par Tapsirou Hamath BA
Université Gaston Berger de Saint- Louis - Master 1 2008
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

ANNEE ACADEMIQUE 2008-2009

UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS
UFR DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

SECTION DE GEOGRAPHIE/LABORATOIRE LEIDI
OPTION : ESPACE ET SOCIETES URBAINES

GEOGRAPHIE DU SYSTEME DE SOINS DANS LA REGION DE
MATAM : QUELLE ADEQUATION ENTRE L'OFFRE ET LES
DEMANDES DE SOINS

PRESENTE PAR SOUS LA DIRECTION DE

Tapsirou Hamath BA Dr. Fatou Maria DRAME

Maître assistante associée

v

DEDICACE

A Hamady Oumar BA, mon cher pere, pour ton amour et ton soutien indefectibles.

v A Faty Ibrahima SY, ma chere mere qui ne ménage aucun effort pour le bonheur et la reussite de ses enfants.

v A Deda, mon grand frere, a Mbathio et Mebo mes soeurs, brus quement arraches a notre affection. Que Dieu les accueille dans Son paradis eternel.

v A mes sceurs et mes freres, pour votre amour qui m'est tres precieux.

v A Cheikh AW, Balle BA, Abdoul NDONGO, Ali THIAM et Mamadou Lamine DIATTA, mes amis : vous etes les meilleurs !

A tous ceux qui me sont chers, ce travail est le votre.

REMERCIEMENTS

A vous, sans qui ce travail ne verrait jamais le jour.
Merci du fond du cceur a :

> Mme DRAME, pour avoir accepté d'encadrer ce mémoire ;

> Dédé Aminata et a sa famille pour leur aimable hospitalité ;

> M. TOURE, ICP de Nabadji-Civol ;

> M. DIA, medecin chef de la Region Medicale de Matam ;

> M. MBODJI, technicien superieur de sante a la Region Medicale de Matam ;

> L'ensemble du corps professoral et du personnel administratif de la section de Geographie ;

> Alpha BA qui, des ma premiere annee a l'universite, m'a montre le chemin ;

> Daouda BA, Haby BA, Racky BA, Ali BA, Mairame BA, Mamadou BA, et Bineta BA qui ont toujours su me soutenir et m'encourager ;

> Mon voisin Saliou DIOP ;

> Maritime Aidara ;

> Oumou Hany ;

> Elimane Seye;

> Mes oncles et tantes pour leurs precieux conseils et prieres.

> Mes camarades de promotion ;

> Tous ceux qui ont, d'une maniere ou d'une autre, contribue a la realisation de ce travail.

A tous ceux-ci, je formule mes sinc~res gratitudes.

SOMMAIRE

LISTE DES CARTES, GRAPHIQUES ET TABLEAUX P.4

SIGLES ET ABREVIATIONS P.5

INTRODUCTION P.6

Problématique ..P.7

Définition des concepts P.11

Méthodologie P.13

REMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE P.18

Chapitre I : PRESENTATION DE LA REGION DE MATAM P.19

1- Situation géographique et organisation administrative ...P.19

2- Cadre physique P.24

Chapitre II : CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES P.27

1- Structure par âge de la population P.28

2- Composition ethnique de la région P.29

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS P.30

Chapitre III : LOCALISATION DES STRUCTURES DE SOINS ET REPARTITION DU PERSONNEL DE SANTE P.31

1- Localisation des structures de soins P.32

2- Répartition du personnel de santé P.34

Chapitre IV : OFFRE DE SOINS ET DEMANDES DE SOINS ..P.37

1- Offre de soins P.37

2- Demandes de soins P.44

CONCLUSION P.48

ANNEXES P.51

LISTE DES CARTES, GRAPHIQUES ET TABLEAUX

Carte 1 : Carte de localisation de la région de Matam P.20

Carte 2 : Carte de localisation du département de Matam .P.21

Carte 3 : Carte de localisation du département de kanel P.22

Carte 4 : Carte de localisation du département de Ranérou P.23

Carte 5 : Carte des densités de la région de Matam P.27

Carte 6 : Carte sanitaire de la région de Matam P.33

Carte 7 : Accessibilité spatiale des centres de santé P.39

Carte 8 : Accessibilité des postes de santé par rapport à une route P.40

Carte 9 : Accessibilité des postes de santé par rapport à une piste P.41

Graphique 1 : Structure par âge des habitants de la région de Matam P.28

Graphique 2 : Composition ethnique de la région de Matam P.29

Graphique 3 : Personnel de santé à Matam P.34

Graphique 4 : Personnel de santé à Kanel P.34

Graphique 5 : Personnel de santé à Ranérou P.35

Graphique 6 : Médecin et sage-femme par département P.36

Graphique 7 : Infirmier par département P.36

Tableau 1 : Structure par âge des habitants de la région de Matam P.28

Tableau 2 : Couverture en infrastructure sanitaire dans la région de Matam en 2007 ..P.37

Tableau 3 : Couverture en personnel de santé dans la région de Matam en 2007 .....P.43

Tableau 4 : Dix premières affections de morbidité P.44

SIGLES ET ABREVIATIONS

ASC : Agent de Santé Communautaire

ICP : Infirmier Chef de Poste

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PDIS : Programme de Développement Intégré de la Santé PNDS : Plan National de Développement Sanitaire et Social SSP : Soins de Santé Primaires

UNICEF : Fonds des Nations Unies Pour L'Enfance URSS : Union des républiques socialistes soviétiques

INTRODUCTION

La région de Matam est située à 450 km de la ville de Saint-Louis. Elle est la 11ème région du Sénégal créée en 2002 suite à la promulgation de la loi 2002 du 15 février 2002 complétée par le décret 2002-166 du 21 février 2002. Elle couvre une superficie de 29 616 km2 soit 1/7ème du territoire national. Elle est la 2ème région la plus vaste après celle de Tambacounda. La population est estimée selon les résultats du Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2002, à 423 041 hts. Celle-ci est composée majoritairement de ruraux dont l'activité économique principale est l'agriculture. La pauvreté est fortement présente dans cette région. Et, elle touche surtout les populations des zones rurales. Ce qui se traduit par une population à majorité pauvre et peu instruite avec comme corollaire des carences alimentaires, des conditions d'hygiène individuelle et collective précaires, un faible accès aux soins de santé. La conséquence de tout cela est une dégradation de l'état de santé des populations.

Cependant, cette situation est loin d'être homogène dans toute la région. En effet, les niveaux de pauvreté sont plus élevés en zones rurales qu'en zones urbaines. Selon le Rapport Analytique Santé et Pauvreté-Sénégal, en 2001, « 57,5% des ménages ruraux sont pauvres contre 43,3% dans les villes du pays hors Dakar où un ménage sur trois l'est ». Ceci reflète également les disparités qui existent en termes de santé entre les populations des milieux ruraux et celles des milieux urbains. Car, les liens entre santé et pauvreté sont avérés. Ainsi, « les enfants et les mères des quintiles supérieurs, habitant la région de Dakar ou les autres régions relativement riches vivent systématiquement plus longtemps et sont en meilleure santé que les enfants et les mères des quintiles inférieurs, habitant les régions pauvres ; ceci avec des différences parfois très importantes » (Banque Mondiale, 2006). Dans la région de Matam, le faible niveau de santé est surtout lié au niveau de revenu des populations qui, dans l'ensemble est relativement bas, mais aussi au taux d'analphabétisme fort élevé notamment celui des femmes. D'autres facteurs peuvent également intervenir par exemple, l'accès à l'eau potable, les conditions sanitaires, l'accès limité aux soins préventifs et curatifs de base ainsi que la localisation spatiale, les dotations en infrastructures et les maladies infectieuses.

Ainsi, pour réduire les disparités et lutter contre la pauvreté, les autorités ont mis l'accent sur l'utilisation judicieuse des ressources. Ce qui entraîna l'idée d'une gestion de proximité des affaires des populations basée sur la décentralisation avec le transfert de 9 domaines de compétence dont la santé.

PROBLEMATIQUE

La santé est perçue dans le monde comme un indicateur de développement. Améliorer la santé des populations est un défi auquel la communauté internationale fait face depuis des décennies. Les pays du sud se sont également illustrés à ce propos. En effet, plusieurs initiatives ont été prises en ce sens. C'est ainsi qu'en mai 1978, une conférence internationale a été organisée à Alma Ata (Ex URSS). Celle-ci s'est tenue sous les auspices de l'UNICEF (Fonds des Nations unies pour l'enfance) et de l'OMS (Organisation mondiale de la santé). A Alma Ata, les représentants des gouvernements des pays en voie de développement se sont donné pour objectif la « Santé pour tous en 2000 »; ils ont alors défini d'une manière très claire le principe de soins de santé primaires (SSP) généralisés qui devrait leur permettre d'atteindre ce but (John S Owen, 1986). Dans cette perspective, ces deux organisations ont aussi tenu un autre congrès à Bamako en 1987. A l'issue de cette conférence des propositions diverses ont été formulées dans le but de réduire les taux élevés de mortalité dans les pays du sud notamment ceux maternels et infanto-juvéniles (Abdou Salam FALL, Dakouri GADOU et Laurent VIDAL, 2005).

Au Sénégal, des politiques allant dans ce sens sont jusqu'à présent adoptées dans le seul souci d'améliorer les conditions sanitaires des populations. En effet, le pays a compris très tôt l'importance du secteur de la santé. Et cela se vérifie dans l'article 14 de la constitution où il est écrit : « l'Etat et les collectivités publiques ont le devoir social de veiller à la santé physique, morale et mentale de la famille » (Service National de l'Information Sanitaire, 2005). Le Sénégal a également mis sur pied plusieurs programmes de santé parmi lesquels le Plan National de Développement Sanitaire et Social (PNDS) pour la période 1998-2007. Ce plan a permis de procéder à plusieurs réformes à la fois législatives et institutionnelles touchant principalement les hôpitaux, les médicaments et les pharmacies. Il y a aussi le Programme de Développement Intégré de la Santé (PDIS) qui couvrait une période de cinq ans (1998-2002). Il est la traduction concrète des priorités en matière de santé définies dans le PNDS. Les objectifs visés par ce programme sont la réduction de la mortalité maternelle et infanto-juvénile et la maîtrise de la fécondité. L'ensemble de ces initiatives pourrait expliquer les avancées notées dans le secteur sanitaire sénégalais. Mais, même si le Sénégal possède des indicateurs de santé qui, dans l'ensemble, sont acceptables, des disparités importantes existent entre les régions mais aussi entre les villes et les campagnes.

La région de Matam est un exemple pertinent de cette situation. En effet, les ruraux, qui occupent une place prépondérante dans la population totale de la région de Matam (272249 hts en 2002, soit 65 % de la population régionale) accèdent difficilement aux services sanitaires du fait d'un manque de moyens financiers ou même d'informations ainsi que de l'inexistence ou de l'éloignement de ces structures.

En milieu rural, les habitants vivent relativement éloignées des centres de santé et ils ont le plus souvent recours aux cases ou postes de santé pour obtenir les soins de base.

Ainsi, si on ajoute à ces disparités certaines maladies endémiques comme le paludisme et les maladies diarrhéiques qui frappent les populations de la région de Matam, on pourrait plus ou moins comprendre ce qui est à l'origine des forts taux de mortalité notés dans cette zone. La forte mortalité notamment celle infanto-juvénile et maternelle (439 femmes sur un échantillon de 100.000 perdent la vie en donnant la vie), (Région Médicale 2008) est un indicateur très pertinent de la situation sanitaire des habitants de Matam. D'où l'importance accordée à l'offre de soins dans toutes les politiques visant à améliorer les conditions de vie des populations de la région de Matam.

a- INTERETS DE LA RECHERCHE

Notre étude sur le système de soins de la région de Matam a pour intérêt la participation à l'amélioration des travaux scientifiques traitant la santé des individus en rapport avec leur espace. Sachant que la région n'a pas véritablement fait l'objet de recherches particulières allant dans ce sens, l'on trouve intéressant de s'adonner à cet exercice dans le but de produire un document scientifique sur lequel pourront s'appuyer les chercheurs et les responsables de la santé au Sénégal voire dans le monde. Cette étude permettra de montrer l'importance de la santé dans la vie de la population matamoise. Elle permettra également de comparer l'offre de soins aux demandes de soins des habitants. Et, cela faciliterait la mise en oeuvre des politiques de réhabilitation ou de construction de structures sanitaires et éventuellement de rectification pour réduire les disparités qui existent entre les zones et entre les populations.

b- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

Les objectifs visés par cette étude sur le système de soins de la région de Matam consistent à : > localiser les équipements sanitaires ;

> étudier leurs aires de desserte et leur accessibilité ;

> analyser la répartition du personnel ;

> étudier les demandes de soins des populations de Matam ; > comparer l'offre avec la demande de soins.

c- HYPOTHESES DE RECHERCHE

Notre thème d'étude revêt une importance toute particulière au vu de la situation sur le plan sanitaire de la région de Matam. Pour mieux élucider ces faits de santé, deux hypothèses constitueront les axes autour desquels vont être construites les formulations de réponse à nos éléments de problématique.

> Hypothèse 1 :

La répartition des infrastructures sanitaires et du personnel de santé dans la région de Matam montre des disparités considérables entre les districts sanitaires. Ce qui est à l'origine des inégalités dans la prise en charge des habitants en matière de santé.

> Hypothèse 2 :

L'offre de soins dans cette région est loin de répondre aux besoins des populations et constitue à cet effet un véritable problème de santé à Matam.

DEFINITION DES CONCEPTS

Plusieurs concepts sont utilisés dans cette étude. Il est alors préférable de les définir dans le but d'écarter toute source d'ambiguïté concernant le sens de notre sujet de mémoire. Les concepts clés sont : adéquation, demande de soins, offre de soins, région médicale et système de soins.

Adéquation : selon Microsoft Encarta 2009, le terme désigne une concordance parfaite entre deux éléments. Pour ce qui est de son emploi dans notre thème d'étude, il signifie une adaptation parfaite entre l'offre de soins et les demandes de soins.

Demande de soins : selon Les 9 Dictionnaires Utiles, le terme demande découle du verbe demander qui signifie exprimer à quelqu'un qu'on désire obtenir quelque chose de lui.

Alors que la notion de soins renvoie à tout acte médical visant à relativiser la santé d'un malade (Picheral, 1984).

A notre niveau, le concept de demande de soins signifiera l'action de solliciter les services d'un praticien (médecin, infirmier, sage-femme etc.) dans le but de conserver ou de rétablir sa santé.

Offre de soins : c'est l'ensemble des infrastructures, des ressources et des activités mobilisées pour assurer des prestations de soins et de services en vue de répondre aux besoins de la population (A. Belghiti Alaoui, 2007). Nous nous focaliserons uniquement sur les ressources humaines notamment le personnel soignant (infirmiers, médecins, sages-femmes...) et leurs lieux d'exercice (hôpitaux, centres de santé, postes de santé et cases de santé).

Région médicale : unité territoriale administrative groupant des départements, la région est également une collectivité locale à l'instar de la commune et de la communauté rurale. Les frontières de la région comme collectivité locale sont donc confondues avec celles de la région comme circonscription administrative. (FALL Aminata, 2007).

Les limites de la région administrative correspondent aussi à celles de la région médicale. Celle-ci est dirigée par un médecin de santé publique qui est le principal animateur de l'équipe cadre composée de l'ensemble des chefs de services rattachés à la région médicale (Ministère de la Santé et de la Prévention, 2007).

La région médicale est chargée sur les plans stratégique et technique, de la planification, de l'évaluation, de la gestion, de la coordination et de la supervision de l'action sanitaire sur toute l'étendue géographique d'une région. Chaque région est dotée d'au moins un hôpital régional qui est l'unité de référence du district. Le médecin-chef de la région médicale coordonne les activités sanitaires de la région. La région médicale dispose d'un secteur de Grandes endémies, d'une brigade d'Hygiène, d'un bureau de l'éducation pour la santé, d'un bureau de l'alimentation et de la nutrition et d'un bureau de la statistique. (Laurent Vidal, Abdou Salam Fall et Dakouri Gadou, 2005).

Système de soins : c'est la partie du système de santé correspondant à l'offre de soins. Il concerne l'organisation et les caractères de la distribution des soins d'un point de vue administratif, juridique, économique, social et spatial (PICHERAL ,1984).

Le système de soins que nous allons étudier est organisé selon une structure pyramidale « qui va de la case de santé où exerce un agent de santé communautaire ou un infirmier nondiplômé, au poste de santé placé sous la responsabilité d'un infirmier diplômé d'Etat éventuellement secondé par des personnels paramédicaux, et au centre de santé dirigé par un ou des médecins » (Gérard Salem, 1998).

METHODOLOGIE

Cette partie met en exergue le processus de notre recherche. Il comprend l'histoire de la collecte, les outils de la collecte et les difficultés rencontrées.

I. L'histoire de la collecte

> La recherche documentaire :

Elle est exigée dans tout travail scientifique car permettant de recueillir de multiples informations concernant un thème d'étude. Notre recherche documentaire s'est d'abord portée sur des ouvrages généraux et spécifiques ayant traits à la géographie de la santé, à la santé au Sénégal et à la région de Matam. Cette étape nous a permis d'avoir une vision éclairée de notre problème de recherche. Nous avons également recouru aux mémoires de maîtrise pour collecter un certain nombre d'informations ayant un rapport avec notre thème d'étude. Cette documentation s'est déroulée tout au long de notre travail.

Quelques ouvrages de références :

a. « La santé dans la ville. Géographie d'un petit espace dense : Pikine (Sénégal » (1998), écrit par Gérard SALEM, nous a permis de connaître beaucoup de concepts sur la géographie de la santé et nous a également donné de multiples informations relatives à la santé au Sénégal.

b. « Les professionnels de santé en Afrique de l'Ouest : Entre savoirs et pratiques», (2005) publié par Abdou Salam FALL, Dakouri GADOU et Laurent VIDAL où ils mettent l'accent sur les politiques de santé en Afrique. Cet ouvrage nous a permis de mieux connaître le système de soins sénégalais.

c. « Le village et le bidonville : Rétention et migration des populations rurales d'Afrique », 1986 dans lequel John. S OWEN parle des problèmes de santé en zone rurale.

Nous avons aussi recouru à l'Internet où nous avons pu télécharger des documents officiels en format PDF comme les Enquêtes Démographiques et de Santé et des TER notamment les mémoires publiés sur le site de Mémoire OnLine dont celui écrit par Tao Vridaou en 2005 qui s'intitule "Les déterminants de la mortalité infanto-juvénile au Tchad".

Cet exercice nous a permis d'enrichir nos connaissances sur notre thème de recherche. > La pré-enquête :

Elle est la phase qui précède l'enquête proprement dite. Elle permet de mieux comprendre de manière générale le cadre d'étude et de rencontrer quelques unes de nos personnes sources.

Nous nous sommes alors mis à la découverte des nos zones cibles c'est-à-dire là où l'on devait recueillir les informations dont on a besoin. C'est ainsi que nous avons pu nous rendre à la Région Médicale et au District Sanitaire de Matam. Ces deux locaux se trouvent au sein même du centre de santé de Matam. Nous y avons rencontré le médecin-chef de région qui nous a donné l'autorisation de commencer nos enquêtes et celui-ci nous a mis en relation avec un technicien supérieur de santé pour des informations supplémentaires. Nous nous sommes par la suite rendus à l'hôpital régional qui se trouve à Ourossogui et dans plusieurs postes de santé.

Nous avons choisi pendant cette phase les personnes à enquêter. C'est-à-dire celles dont nous avons pu avoir le consentement et celles qui avaient du temps à nous accorder.

> L'échantillonnage :

La recherche documentaire que nous avons effectuée nous a permis de connaître les données dont nous avons besoin dans le cadre de notre étude. Elle nous a amené par la suite à choisir notre méthode d'échantillonnage qui est celle de l'échantillonnage à choix raisonné. Car, le choix des individus enquêtés s'est fait de manière délibérée. Nous avons décidé de rencontrer le médecin chef de région pour avoir des informations qui concernent toute la région médicale. Ensuite, nous avons rencontré l'infirmier chef de poste de Nabadji dans le but de collecter des données relatives à la demande de soins des populations. Enfin, nous nous sommes rendus dans cinq ménages pour connaître les besoins de santé des populations et recueillir leur impression sur l'offre de soins.

> L'enquête proprement dite :

Elle s'est déroulée du vendredi 20 mars au samedi 28 mars. Nous avons utilisé pendant cette phase des entretiens semi-directifs. Ils ont été administrés au technicien supérieur de santé de la Région Médicale de Matam chargé de la communication, à un ICP, aux patients et aux personnes interrogées dans les différents ménages que nous avons visités.

Les principaux thèmes abordés sont :

1- Le nombre de structures de soins et leur répartition dans chaque district sanitaire ;

2- Le nombre de médecins dans les trois districts sanitaires et leur qualification ;

3- Les disparités entre les différents districts sanitaires ;

4- Les demandes de soins ;

5- L'aire de recrutement de certaines structures de santé et leurs niveaux de fréquentation par les populations ;

6- Le recours aux soins ;

7- L'appréciation de l'offre par les populations ;

8- Les solutions préconisées.

Ces entretiens ont eu lieu à Nabadji, à Thilogne, à Ourossogui et à Matam. La durée moyenne de ces entretiens varie entre 10 et 15 minutes.

Nous avons au total enquêté 15 individus parmi lesquels 8 malades et accompagnants, 1 infirmier chef de poste, 1 technicien supérieur de santé et 5 personnes trouvées dans les ménages enquêtés.

II. Les outils de la collecte :

Nous avons précisément adopté trois méthodes à savoir l'observation, l'entretien et le questionnaire pour collecter des données à la fois quantitatives et qualitatives.

L'observation du milieu nous a permis de recueillir des informations et d'avoir une idée claire sur ce qui se passe réellement sur le terrain. Ainsi, nous avons procédé à l'observation directe afin de nous rapprocher de notre champ d'étude et surtout de nos enquêtés.

Par ailleurs, lors de nos opérations de collecte de données nous avons aussi fait usage des entretiens.

Nous avons recouru aux entretiens afin de recueillir des informations utiles à notre recherche. Ils ont été administrés à des personnes ressources notamment le médecin-chef de région, un technicien supérieur de santé et l'infirmier responsable du poste de santé de

Nabadji. Le type d'entretien utilisé est l'entretien semi-directif. Le temps d'administration a varié entre 20 et 30 minutes.

Nous avons terminé par les questionnaires qui nous ont permis d'avoir des données sociologiques (âge, lieu de résidence, ethnie, situation matrimoniale, niveau d'instruction, activité socioprofessionnelle) des différentes personnes interrogées et des données relatives à leur recours aux soins.

III. Les difficultés rencontrées

Notre travail n'a pas été exempt de difficultés. Le premier problème auquel nous avons été confrontés est l'indisponibilité des ouvrages en rapport avec notre thème de recherche. Cela est principalement dû au fait que nous nous sommes engagés dans une discipline très récente au Sénégal à savoir la Géographie de la santé. Ce qui se traduit par une quasi-inexistence de documents qui étudient le système de soins de la région de Matam au niveau de la bibliothèque universitaire de Saint-Louis et des centres de documentation que nous avons eu à visiter.

C'est à cet effet que nous avons recouru à l'Internet. Cependant, nous n'avons pas pu trouver tout ce que nous espérions surtout à cause de la pléthore d'informations disponibles qui nécessite un minutieux travail de tri pour ne retenir que les données pertinentes pour notre recherche.

Nous avons également eu quelques difficultés à faire parler toutes les personnes abordées dont certaines étaient très méfiantes et d'autres très timides. Mais nous avons pu les mettre en confiance grâce à notre maîtrise de la langue pulaar dont nous avons usé pour leur expliquer le but nos interrogations. Par ailleurs, l'obstacle majeur auquel nous avons été confrontés c'est de n'avoir pas pu rencontrer les responsables des services de santé surtout à l'hôpital de Ourossogui qui se disaient tous trop occupés. L'autre problème non négligeable s'agit de l'éloignement de notre zone d'étude par rapport à l'université qui ne nous a pas permis de faire plusieurs déplacements. Ce qui a considérablement réduit nos chances de passer plus de temps dans notre champ d'étude.

Dans cette perspective, pour mener à bien notre étude, nous adoptons un plan articulé autour de deux grands axes :


· D'abord, nous présenterons notre cadre d'étude en insistant, en premier lieu, sur la situation géographique, l'organisation administrative et le cadre physique de la région de Matam et en second lieu sur les caractéristiques sociodémographiques notamment la structure par âge de la population et la composition ethnique de la région. ;


· Enfin, la seconde partie, sera exclusivement réservée à la présentation, à l'analyse et à l'interprétation des données que nous avons recueillies sur le terrain. Elle étudiera la localisation des structures de soins et la répartition du personnel de santé ainsi que l'offre et la demande de soins dans la région de Matam.

PREMIERE PARTIE : Présentation du cadre d'étude

Cette première partie qui s'intitule Présentation du cadre d'étude est composée de deux chapitres à savoir la présentation de la région de Matam et les caractéristiques sociodémographiques de la population. Le premier chapitre étudie la situation géographique et l'organisation administrative de la région ainsi que son cadre physique. Le second chapitre aborde la structure par âge de la population et la composition ethnique de la région. Nous tenterons d'étudier ces deux chapitres en rapport avec la santé.

CHAPITRE I : présentation de la région de Matam

1- Situation géographique et organisation administrative

La région de Matam est située entre les 14°20 et 16°10 de la latitude nord et les12°40 et 14°60 de la longitude ouest. Elle est limitée au nord par la république Islamique de Mauritanie et la région de Saint-Louis, au sud et au sud-est par la région de Tambacounda, au sud-ouest par la région de Kaolack, à l'est par la Mauritanie et à l'ouest par la région de Louga.

La région, constituée de l'ancien département de Matam, auquel sont rattachées les communautés rurales de Lougguéré-Thioly (arrondissement de Dodji) et Vélingara (Arrondissement de Barkédji), est depuis 2002 composée de trois (3) départements à savoir Matam, Kanel, et Ranérou - Ferlo.

Chaque département est couvert par un district sanitaire qui est chargé "de la mise en oeuvre des programmes et actions de santé à assises communautaires" (FALL Abdou Salam, GADOU Dakouri, VIDAL Laurent, 2005). Un district sanitaire doit au moins être doté d'un "centre de santé comme infrastructure de soins primaires, les soins dispensés par les postes de santé étant considérés de niveau secondaire. Le district dispose d'un médecin, d'une équipe cadre de district et d'un réseau de 10 à 25 postes de santé...avec une population desservie estimée à être entre 100 000 à 150 000 hts" (FALL Abdou Salam, GADOU Dakouri, VIDAL Laurent, 2005). Les districts de Matam, Kanel et Ranérou forment la région médicale de Matam qui est dirigée par un médecin chef de région qui coordonne les activités sanitaires au niveau régional.

Carte 1 : Carte de localisation de la région de Matam

Le département de Matam est composé de deux arrondissements (Ogo et Agnam Civol) qui sont divisés en trois communes à savoir Matam, Ourossogui et Thilogone et en six communautés rurale : Bokidiawé, Nabadji Civol, Ogo, Agnam Civol, Dabia et Oréfondé.

Carte 2 : Carte de localisation du département de Matam

Celui de Kanel est aussi constitué de deux arrondissements que sont Sinthiou Bamambé et Orkadiéré. Ils sont également divisés en trois communes à savoir Kanel, Semmé et Waoundé. Ces communes sont subdivisées en cinq communautés rurales. Il s'agit de Sinthiou Bamambé, Wouro Sidy, Orkadiéré, Bokiladji et Aouré.

Carte 3 : Carte de localisation du département de Kanel

Le département de Ranérou est quant à lui composé d'un seul arrondissement qu'est Vélingara Ferlo et d'une seule commune à savoir Ranérou et de seulement trois communautés rurales (Vélingara, Lougguéré Thioly et Oudalaye).

Carte 4 : carte de localisation du département de Ranérou

La région de Matam est très étendue et couvre une superficie de 29.616 Km2. Ses entités administratives sont également très vastes. En effet, chaque département de la région pris individuellement a une superficie supérieure à celle des régions de Diourbel et Dakar. Le département de Ranérou Ferlo est plus vaste que les régions de Dakar, Thiès, Ziguinchor, et Fatick. La région a été créée en 2002 dans le cadre de la politique de décentralisation du Sénégal. Celle-ci est entrée dans une phase décisive en 1996 avec le transfert par l'Etat de neuf domaines de compétences aux collectivités locales. Les collectivités locales ont acquis une autonomie de gestion et les membres qui les composent sont élus au suffrage universel. La décentralisation a alors rendu les différentes collectivités locales de la région de Matam "compétentes en matière de santé" (DRAME F.M, 2006). Ainsi, la région est chargée de la

gestion et l'entretien de l'hôpital régional de Ourossogui. Elle a aussi en charge la mise en oeuvre des plans d'action concernant les mesures de prévention et d'hygiène. Les communes s'occupent quant à elles de la gestion, de l'entretien et de l'équipement des centres de santé de Matam, Kanel et Ranérou. Elles se chargent également de la construction, de la gestion, de l'entretien et de l'équipement des postes de santé ainsi que le recrutement, l'administration et la gestion du personnel d'appoint. Enfin, les communautés rurales reçoivent les compétences de construction, de gestion, d'entretien et d'équipement des postes de santé ruraux, des maternités rurales et des cases de santé (DRAME F.M, 2006).

Cependant, ces différentes tâches dont s'occupent les collectivités locales ne sont pas facilement prises en charge par les élus locaux faute de moyens matériels et financiers. Ce qui pourrait constituer un frein dans "les dynamiques de recherche d'une meilleure couverture de la population en termes de santé..." (DRAME F.M, 2006).

2- Cadre physique

La région de Matam est caractérisée par la présence du fleuve Sénégal sur toute la partie orientale et septentrionale. Le relief est relativement plat comparé au reste du pays. Il est marqué par une vaste plaine incisée de vallées. Les hautes levées sont la principale caractéristique du relief. Leurs hauteurs diminuent d'amont en aval et elles atteignent 13m à Matam.

La région peut être divisée en trois grandes zones éco-géographiques :

- Le Daande Maayo qui correspond à la vallée du fleuve constituée de dépressions et de micro reliefs.

- Le Ferlo qui est une zone latéritique dans la majeure partie de son espace et sableux dans sa partie occidentale (vers Lougguéré Thioly et Vélingara).

- Le Dieeri ou zone intermédiaire qui est la partie haute non submersible par les eaux de crue (Région Médicale, 2004).

Le climat de la région est caractérisé par deux saisons : une saison sèche qui va de novembre à juin et une saison des pluies qui va de juillet à octobre. Sa température moyenne annuelle maximale est de 37,3°C, tandis que la moyenne minimale annuelle est de 22,3°C. La zone est marquée par une période de hautes températures allant de février à juin où les températures peuvent parfois atteindre des pointes de 48°C avec une température moyenne

maximale se situant entre 43 et 45°C et une période de basses températures qui va de juillet à janvier dont la moyenne tourne autour de 22°C. Dans cette région, l'insolation est assez importante et présente toute l'année. La moyenne annuelle tourne autour de 235 heures par mois pour ces dix dernières années. Soit 7 à 8 heures d'ensoleillement par jour avec des maxima de 269 heures enregistrés aux mois de Mars et Avril et des minima de 220 et 212 heures en Août et en Décembre (Projet d'Appui à la Formulation des Agendas 21 Locaux, 2005).

La région est comprise entre les isohyètes 300 et 500 mm, avec des précipitations pouvant atteindre parfois 600 mm d'eau dans la partie sud. Elle est soumise à l'alizé continental appelé Harmattan et la mousson. Par ailleurs, des grains sont observés pendant l'hivernage avec une vitesse atteignant une pointe de 28 mètres/seconde (80 Km/heure) accompagnée de poussières très denses de direction nord-est à sud-est. (Service Régional de la Prévision et de la Statistique de Matam, 2006).

Nous avons dans la région de Matam quatre types de sols :

- les sols des berges du fleuve et des marigots appelés « Falo », partie submersible ;

- les sols des levées fluvio-deltaïques appelés « Foondé » qui sont à l'abri des faibles crues, partie non submersible ;

- les sols lourds des cuvettes de décantation appelés « Hollaldé » pouvant subir une longue période de submersion au moment de la crue et

- les sols dunaires (Dieeri et Ferlo sableux) de texture essentiellement sableuse (Dior) avec un taux d'argile faible de l'ordre de 5% (Service Régional de la Prévision et de la Statistique de Matam, 2004).

La végétation est quant à elle dominée par des épineux (Balanites, acacia senegalensis, aegyptiaca). Selon les zones éco-géographiques, on retrouve tantôt des Balanites aegyptiaca (Soump) et Acacia senegalensis sur les sols « fondé », tantôt une strate arbustive constituée de Acacia seyal (Sourour), Boscia senegalensis, Zizuphus mauritiana (jujubier) etc. Mais avec la détérioration des conditions climatiques, la tendance générale de la végétation est à la dégradation. C'est ainsi que l'on note la disparition de Faidherbia albida (Kadd) qui, il y a quelques années colonisait certaines zones et de Hyphaene thebaica (guelewi) classé espèce intégralement protégée dans le code forestier du Sénégal.

Le potentiel hydraulique de la région reste important et est constitué des eaux de surface et des eaux souterraines. En effet, L'hydrographie est caractérisée par des eaux de surface abondantes et pérennes. La région de Matam est particulièrement marquée par la prédominance du fleuve Sénégal qui est la principale ressource en eau de surface et qui traverse la région sur 200 km. Ce fleuve, avec ses affluents (Diamel, Dioulole, Tiguéré et Barga) revêt une importance particulière et structure globalement la vie des populations. A ce réseau hydrographique s'ajoute une multitude de petites mares temporaires qui se remplissent pendant la saison des pluies. Vers les mois de Septembre et Octobre, ces mares se couvrent de nénuphars en fleurs qui donnent au paysage un aspect fantastique.

Les eaux souterraines sont principalement la nappe du Maestrichtien accessible à moins de 90 mètres dont l'exploitation ne peut se faire que par la mise en place de forages et la nappe phréatique peu profonde facilement accessible, exploitée grâce aux puits. Ces ressources sont renouvelables et disponibles en quantité.

Les caractéristiques physiques et les conditions climatiques de la région de Matam ont une influence sur la santé des populations. En effet, la nature de certains sols comme celle des Falo et des Hollaldé est susceptible de provoquer des inondations notamment pendant la saison des pluies. Les espaces couverts par les eaux deviennent des gîtes larvaires favorisant ainsi le développement de certaines maladies telles que le paludisme. Ce sont généralement les enfants qui sont les plus exposés dans ces situations. A cela s'ajoute les problèmes d'adduction d'eau potable qui amènent certaines populations à recourir à des puits dont la qualité de l'eau laisse à désirer et dont la consommation peut entraîner des maladies diarrhéiques et des troubles digestifs. De plus, pendant la saison sèche, la circulation du vent fait déplacer beaucoup de poussières. Ce qui est souvent à l'origine des infections respiratoires.

Le découpage administratif de la région de Matam montre des déséquilibres importants entre les départements notamment en termes de superficie et de localisation spatiale des populations. Les conditions physiques du milieu surtout la disponibilité de l'eau expliquent en grande partie la répartition des populations dont nous allons étudier les caractéristiques sociodémographiques.

Chapitre II : caractéristiques sociodémographiques

La population, estimée à 474.321 habitants en 2007, est inégalement répartie dans les trois départements ; en effet selon les estimations, 50% de la population est concentrée dans le département de Matam avec une densité de 27 hts au Km2 ; 40% dans celui de Kanel représentant une densité de 14 hts au Km2 et seulement 10% dans le département de Ranérou-Ferlo soit une densité de 03 hts au Km2.

Densitës

3 hts/km2

14 hts/km2

27 hts/km2

Ranérou Kanel

Matam

O 1OO MomAtres

W

N

S

E

Carte 5 : Carte des densités de la région de Matam

Le taux d'urbanisation qui était de 12,5% en 1999 est passé à 12,9% en 2002, ce qui atteste d'une évolution très lente de la population urbaine. Ces taux sont relativement faibles par rapport à la moyenne nationale qui est estimée à 43% en 2002.

Quant à la population rurale elle est passée de 255112 hts en 1999 à 272249 hts en 2002, ce qui représente 65 % de la population régionale.

1- Structure par âge de la population

Tableau 1 : Structure par âge de la population de Matam (1976-2002)

Tranche d'âge (ans)

Effectif

Taux en %

-20

253824,6

60

20-59

139603,5

33

+ 60

29612,9

7

Total

423 041

100

Source : Recensement Général de la Population et de l'Habitat, 2002

La structure par âge des habitants de la région de Matam montre que la population est majoritairement composée de jeunes.

En effet, Les moins de 20 ans représentaient 60 % de la population entre 1976 - 2002 et la tranche d'âge en pleine activité 20-59 ans représentait 33% de la population sur la même période alors que les personnes âgées de plus de 60 ans ne faisaient que 7%.

moins de 20 ans 20 à 59 ans

plus de 60

300000
250000
200000
150000
100000
50000
0

 

Groupes d'âge

Source : Recensement Général de la Population et de l'Habitat, 2002.
Graphique 1 : Structure par âge des Habitants de la région de Matam (1976-2002)

2- Composition ethnique de la région

La région est composée selon les estimations de 2007 en majorité de Pulaar qui représentent 88% de la population. Les Soninkés s'en suivent avec 6,7%, puis arrivent les Wolofs avec 3,9%. Les maures représentent 0,8% des habitants et les sérères 0,1%. Les autres ethnies ne représentent que 0,6% de la population totale de la région.

Les caractéristiques sociodémographiques de la région de Matam montrent une prédominance des Haal Pulaar qui représentent 88% de la population régionale et celle des

femmes, des jeunes et des musulmans qui font respectivement 54%, 64% et 99% des habitants de la région.

Source : Région Médicale de Matam, 2008
Graphique 2 : Composition ethnique de la région de Matam (2007)

« L'ethnie agit sur la santé à travers les croyances, les perceptions, les attitudes, les valeurs relatives au modèle culturel de référence » (TAO Vridaou, 2005). Dans chacune des groupes ethniques de la région de Matam, il existe des interdits alimentaires pour les femmes enceintes et pour les enfants. Les perceptions que les individus ont vis-à-vis de la maladie diffèrent d'une culture ethnique à l'autre et les recours aux soins en dépendent. La définition et le symptôme de la maladie conditionnent la rapidité du recours au système de soin et donc la survie de l'individu.

L'organisation spatiale et administrative de la région de Matam résulte de la répartition de la population dont les caractéristiques sociodémographiques sont très particulières. Cette organisation a des impacts sur la localisation des structures de soins et la répartition du personnel de santé. Ainsi, serait-il intéressant d'étudier l'adéquation entre l'offre de soins et les demandes de soins des habitants de la région de Matam.

DEUXIEME PARTIE : présentation, analyse et interprétation des résultats

Cette seconde partie s'intéresse à la présentation, à l'analyse et à l'interprétation des données collectées sur le terrain. Elle abordera en premier lieu la localisation des structures de soins, puis la répartition du personnel de santé et pour finir la question relative à l'offre de soins et aux demandes de soins.

Chapitre III : localisation des structures de soins et répartition du personnel de santé

La région dispose d'un hôpital, de 3 centres de santé, de 65 postes de santés, de 31 cases de santé, de 59 maternités rurales, de 4 maternités urbaines, 18 pharmacies et une brigade d'hygiène. En 2005, la région comptait également 9 médecins, 2 pharmaciens (public), 2 chirurgiens dentistes, 9 sages femmes d'Etat, 73 infirmiers d'Etat et agents sanitaires, 3 assistants sociaux, 3 techniciens de génie sanitaire, 10 techniciens supérieurs de santé, 122 matrones (Région médicale de Matam, 2008).

Mais ces services de soins et ce personnel de santé ne sont pas également répartis entre les départements ; celui de Ranérou étant presque vierge en infrastructures sanitaires.

1- Localisation des structures de soins

Le district sanitaire de Matam est doté d'un hôpital de dimension régionale qui se trouve à Ourossogui, d'un centre de santé à Matam, de 28 postes de santé et 12 cases de santé fonctionnelles sur 20.

Le district sanitaire de Kanel compte quant à lui 1 centre de santé situé à Kanel, 31 postes de santé et 9 cases de santé fonctionnelles sur 25.

Enfin, nous avons le district de Ranérou qui renferme 1 centre de santé à Ranérou Ferlo, 6 postes de santé et 12 cases de santé dont 2 ne sont pas fonctionnelles.

La distribution des infrastructures sanitaires correspond à peu près à la répartition spatiale des populations de la région de Matam. Tout se passe comme si, plus l'effectif des habitants est élevé, plus il y a d'infrastructures. Les structures de soins sont en effet concentrées dans le département de Matam où l'on retrouve 50% des habitants de la région. Le district sanitaire de Kanel est la deuxième zone la mieux dotée en service de santé et il polarise 40% des habitants. Celui de Ranérou, malgré qu'il soit l'espace le plus vaste de toute la région, est moins bien doté en infrastructure sanitaire du fait de son faible poids démographique (03 hts au Km2). (Cf. à la carte sanitaire de la région de Matam ci-dessous).

Ainsi, pour comprendre les différences qui existent entre les départements en termes de service de soins, il faudra connaître les raisons de cette répartition des populations. Celles-ci sont à chercher dans les caractéristiques de ces différentes zones. Matam et Kanel se trouvent dans le Daandé Maayo (bord du fleuve) et dans le Diéri (l'axe routier), là où les ressources en eau sont plus abondantes et où la communication plus développée. Ranérou, par contre se situe entièrement dans le Ferlo ; un espace où l'eau est rare et où les habitants pratiquent la transhumance. Les déplacements fréquents de ces populations nomades constituent une entrave pour une meilleure couverture sanitaire des populations. Les responsables de santé doivent prendre en compte ce facteur dans les politiques de santé par exemple en implantant des structures sanitaires dans les zones les plus fréquentées du fait de leur caractère humide. Ils peuvent également mettre sur pied des unités mobiles qui opèrent à partir des postes et centres de santé pour desservir les populations nomades.

Carte 6 : Carte sanitaire de la région de Matam

2- Répartition du personnel de santé

Le district de Matam compte 1 médecin, 33 infirmiers, 5 sages-femmes et 54 ASC (Agent de Santé Communautaire). A cela s'ajoute 3 médecins, 17 infirmiers, 2 sages-femmes, 1 gynécologue, 1 chirurgien et 1 pédiatre qui travaillent pour le compte de l'hôpital de Ourossogui. Le graphique 3 montre la prédominance des infirmiers et des ASC. On note également dans le département de Matam une présence considérable de médecins spécialistes et de sages-femmes même si leur nombre semble insignifiant comparé à l'effectif des infirmiers.

 
 
 
 
 
 

Médecins Infirmiers Sages-femmes Gynécologue Chirurgien Pédiatre

ASC

 
 
 
 
 

Source : Données de l'enquête, mars 2009.
Graphique 3 : Personnel de santé à Matam

On trouve dans le district sanitaire de Kanel 2 médecins, 26 infirmiers, 3 aides-infirmiers, 3 sages-femmes et 129 ASC. Le personnel de santé dans le district sanitaire de Kanel est marqué par une absence de médecins spécialistes. La forte présence de cases de santé dans ce district explique le nombre élevé d'ASC.

Médecins Infirmiers Sages-femmes Gynécologue Chirurgien Pédiatre

ASC

Source : Données de l'enquête, mars 2009
Graphique 4 : Personnel de santé à Kanel

Le district de Ranérou compte quant à lui 2 médecins, 15 infirmiers, 2 sages-femmes et 35 ASC. Le personnel de santé travaillant dans le district de Ranérou est majoritairement composé d'infirmiers et d'ASC comme indiqué sur le graphique 5. Le faible effectif des médecins et des sages-femmes est dû à la quasi-absence d'infrastructures sanitaires de seconde ligne.

Médecins Infirmiers Sages-femmes Gynécologue Chirurgien Pédiatre

ASC

Source : Données de l'enquête, mars 2009.
Graphique 5 : Personnel de santé dans le district de Ranérou

En tout, la région compte 8 médecins, 1 gynécologue, 1 pédiatre, 1 chirurgien ; 91 infirmiers, 12 sages-femmes et 218 ASC avec toutefois des différences notoires entre les départements

La répartition des sages-femmes est semblable à celle des médecins comme il est indiqué dans le Graphique 6. On constate une forte concentration de sages-femmes, d'infirmiers et de

médecins sur Matam. Cette situation s'explique en grande partie par la présence de l'hôpital régional car, les médecins généralistes et les médecins spécialistes s'activent le plus souvent au niveau des hôpitaux et des centres de santé et non au niveau des postes de santé. En effet, l'organisation sanitaire de la région fait que le premier niveau où l'on rencontre un médecin est le centre de santé qui, généralement se situe au niveau départemental (chef lieu du département)

7 6 5 4 3 2 1 0

 
 
 
 

Médecins Sages-femmes

 
 

Matam Ranérou

 
 

Source : Données de l'enquête, mars 2009
Graphique 6 : Médecins et sages-femmes par département

40

20

50

30

10

0

Matam Kanel Ranérou

Infirmiers

Source : Données de l'enquête, mars 2009
Graphique 7 : Infirmiers par Département

Les communautés rurales qui constituent la collectivité de base la plus décentralisée sont quant à elles dominées par les postes et cases de santé. Ainsi, les autres districts sanitaires sont marqués par la prédominance des infirmiers et des agents de santé communautaire. Ces différences sont mises en évidence par les Graphiques 4 et 5. Ce qui traduit des insuffisances

dans la couverture des populations de la région de Matam en médecin et sage-femme au vu des normes de L'OMS (1 médecin pour 59 2901 hts contre 1/5 000 à 10 000), (Données de l'enquête, mars 2009).

Chapitre IV : offre de soins et demandes de soins

Ce dernier chapitre est consacré à l'analyse de l'offre de soins et des besoins de santé dans la région de Matam.

1- L'offre de soins

L'offre de soins dans la région de Matam comparée aux normes de L'OMS montre des déficits importants en termes de couverture en infrastructure et en personnel de santé.

Tableau 2 : La couverture en infrastructure dans la région de Matam en 2007

 

Situation en 2007

Normes OMS

Observations

Poste de santé

1/7.187

1/10.000

Ok

Centre de santé

1/158.107

1/50.000

Déficit

Hôpital

1/474.321

1/150.000

Déficit

Source : Données de l'enquête, mars 2009.

Si pour les postes de santé la couverture est bonne comparée aux normes établies par l'OMS (un poste de santé pour 7.187 habitants contre un poste pour 10.000 hts), les centres de santé et l'hôpital régional sont par contre au-dessus de celles-ci. Cette situation pose la question de l'accès aux soins et celle de la prise en charge des malades notamment dans les centres de santé et à l'hôpital. Cependant, malgré que le district de Ranérou ait l'effectif le plus faible en structure sanitaire, sa couverture en poste et centre de santé est meilleure que celles de Matam et Kanel (7905 hts pour un poste et 47432 pour un centre). Par conséquent, il serait intéressant d'étudier l'accessibilité des différents équipements sanitaires, pour avoir une idée très claire de la situation sanitaire des habitants de la région de Matam. Car, cette accessibilité joue un rôle déterminant dans l'utilisation des services de soins. Il convient alors de distinguer l'accessibilité géographique de l'accessibilité économique et culturelle. Le premier est définie comme étant « la distance maximale à parcourir pour atteindre une unité de soins » (Field et Briggs, 2001).

Si l'on considère que « la population desservie par un poste et/ou un centre de santé doit pouvoir atteindre ceux-ci en marchant » (Owen, 1986), l'on peut soutenir que certaines populations ont véritablement des problèmes d'accès aux services de soins. La carte sanitaire de la région de Matam permet de voir des disparités notoires entre les districts sanitaires. Les

habitants de Matam vivent relativement plus près des postes de santé et bénéficient grâce à cette proximité de services de soins facilement accessibles. A l'inverse, le district de Ranérou, malgré sa bonne couverture sanitaire au vu des normes de l'OMS, est profondément marqué par l'éloignement des structures de soins pour certaines populations qui parcourent plus de 30 km pour atteindre un poste de santé.

La carte ci-dessous met en évidence l'accessibilité des centres de santé sur une distance qui va de 2 à 30 km. L'étude de cette accessibilité s'est faite par la constitution de zones tampons. Celles-ci sont représentées sous forme de cercle. Ainsi, plus le cercle est petit plus il est proche du centre de santé localisé ; plus il est grand plus la distance à parcourir pour atteindre le centre de santé est élevée. Il en ressort que la majorité des populations de la région vivent très éloignées des services de soins de seconde ligne. Elles peuvent faire plus de 30 Km pour se rendre à un centre de santé. Ce facteur de proximité ou d'éloignement a des conséquences sur la bonne prise en charge des habitants en matière de soins supérieurs.

Lougguéré Tioli

Vélingara

Réalisation : BA T.H (2009)

+ Centres de sante

4km du centre de sante

20 km du centre de sante

10 km du centre de sante

2 km du centre de sante

30 km du centre de sante

8 km du centre de sante

Bkm du centre de sante

Communaut6s rurales

Oudalaye

Oréfondé

Ranérou

ccessibilit~ spatiale

Agnam Civol

Diaba

Ogo

Boki Diavé

0 100 Kilom~tres

Ouro Sidi

Nabadji

Sintiou Banambé

Matam

Orkadiéré

Kanel

Aouré

N

W E

S

Bokéladji

Carte 7 : Accessibilité spatiale des centres de santé

De plus, si l'on se réfère à la carte ci-dessous, qui met en relief l'accessibilité des postes de santé par rapport à une route principale, l'on voit que le département de Matam se démarque une fois de plus des deux autres districts sanitaires. La méthode a consisté à créer des zones tampons le long des routes principales. Par conséquent, tous les postes de santé qui se trouvent dans le périmètre créé, se localisent au plus à 5 Km d'une route. Il résulte de cette analyse qu'il y a dans le département de Matam plus de postes de santé se trouvant au plus à 5 km d'une route. Ce qui facilite donc leur accessibilité. Le département de Kanel vient comme d'habitude en deuxième position avec toutefois beaucoup de postes de santé se situant hors de la zone tampon. Ceux de Ranérou semblent plus isolés donc plus inaccessibles encore une fois pour ses populations.

La dernière carte sur l'accessibilité montre quant à elle que la quasi-totalité des postes de santé se trouvent au plus à 5 km d'une piste. Ce qui signifierait que dans l'ensemble, les villages de la région de Matam ne souffrent théoriquement d'aucun enclavement et que les habitants peuvent sans grande difficulté accéder aux postes de santé.

Cependant, la réalité est toute autre sur le terrain. L'état défectueux des routes à certains endroits comme celle qui va de Ourossogui à Kanel et celui des pistes constituent une véritable contrainte à l'accès aux équipements sanitaires. De plus, pendant l'hivernage, certaines localités se situant le long du fleuve deviennent entièrement enclavées et le transport y est assuré par des pirogues. La vétusté et l'insuffisance des transports en commun entravent également la bonne prise en charge des populations notamment en cas d'urgence. Par exemple, au niveau des pistes ce sont généralement les charrettes qui se chargent du transport des habitants dans des conditions qui laissent à désirer. Ce qui engendre un sérieux problème de perte de temps et surtout d'insécurité.

Parallèlement, en raison du rôle central que les personnels de santé jouent dans le système sanitaire, leur répartition géographique pourrait avoir « un impact direct sur le type et le nombre de prestations de soins effectuées. En effet, il est largement prouvé que le nombre et la valeur du personnel influent de manière positive sur la couverture vaccinale, l'extension des soins de santé primaires ainsi que sur la survie juvéno-infantile (OMS, 2006).

L'analyse de la répartition des personnels de santé dans la région de Matam a fait apparaître d'importantes disparités entre les départements notamment en termes d'infirmiers ; mettant ainsi en évidence l'inégal accès des populations aux services de soins primaires. Pour certains habitants, l'accès à un médecin, un infirmier ou même une sage-femme devient de plus en plus difficile voire impossible. Ils rencontrent des difficultés pour obtenir une consultation spécialisée dans un délai raisonnable. Cela s'explique par le déficit notoire des professionnels de santé dans la région. Par exemple, pour les sages-femmes, la norme nationale est d'une sage-femme par poste de santé avec maternité. Alors que la situation actuelle est de 12 sages-femmes pour 44 postes de santé avec maternité. Ces insuffisances sont plus nettement mises en exergue dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3 : La couverture en personnel de santé dans la région de Matam en 2007

 

Situation en 2007

Normes OMS

Observations

Médecin

1/59 290

1/5 000 à 10 000

Déficit

Infirmier

1/5 212

1/300

Déficit

Sage-femme

1/9 429 FAR

1/300 FAR1

Déficit

Source : Données de l'enquête, mars 2009.

Les ratios présentés dans ce tableau montrent que la région entière est sous médicalisée. Le nombre d'habitants pour toutes les catégories de praticien est de loin supérieur aux normes établies par L'OMS (1 médecin pour 59 290 hts contre 1/5 000 à 10 000 et 1 sage-femme pour 9 429 FAR contre 1/300 FAR). Cette

1 Femme en Age de Reproduction (15-49 ans)

situation est à l'origine des longues « files d'attente » au niveau de certaines structures de soins notamment à l'hôpital de Ourossogui. Elle explique les débordements souvent notés dans les services de soins. Elle réduit la capacité d'accueil des ces derniers et compromet à cet effet l'accès aux soins et la qualité de la prise en charges des populations.

2- La demande de soins

Pour étudier la demande de soins des populations de la région de Matam, il est possible de partir de leurs recours aux soins. La demande peut être divisés en deux catégories à savoir la demande de soins curatifs et la demande de soins préventifs.

L'analyse de la morbidité diagnostiquée permettra de mieux connaître les demandes de soins curatifs. Ainsi, nous nous fonderons sur les chiffres publiés par la Région médicale de Matam.

Tableau 4 : Dix premières affections de morbidité

ANNEE 2007

ANNEE 2006

DESIGNATION

NOMBRE DE
CAS

POURCENTAGE

DESIGNATION

NOMBRE
DE CAS

POURCENTAGE

PALUDISME

49057

42%

PALUDISME

33479

37%

IRA

14282

12%

IRA

7484

8%

PEAU

11377

10%

PEAU

7269

8%

DIARRHEES

7867

7%

DIARRHEES

3337

4%

HTA

5888

5%

HTA

4484

5%

ANEMIE

4886

4%

ANEMIE

3810

4.2%

HELMINTHIASES

3507

3%

HELMINTHIASES

2202

2.4%

DYSENTERIESAMIB

2398

2%

DYSENTERIES

1475

1.6%

A FF BUCCO DENTAIRE

N A

NA

A FF BUCC DENTAIRE

1821

2%

MAL CEIL/ANNEXES

2277

2%

YEUX

736

0.8%

MAL. ORL

2340

2%

ORL

34

0.03%

 

IST

1771

1.9%

TRAUMATISME

129

0.14%

RHUMATISME

623

0.7%

ORGANESGENITAUX

359

0.4%

BILHARZIOSE

1435

1.59%

 
 
 
 

AUTRES

13857

12%

AUTRES

6607

7%

TOTAL CONSULTANTS

117736

100%

TOT CONSULTANTS

89772

84.76%

Source : Région Médicale de Matam, 2008

Les fièvres constituent ainsi un véritable problème de santé à Matam notamment avec la récurrence du paludisme. En 2007, 42% des consultations étaient liées au paludisme. Ensuite, arrivent les infections respiratoires aiguës, les dermatoses, les diarrhées etc. Ces symptômes diagnostiqués reflètent plus ou moins la morbidité réelle de la population en général. Ainsi, pour mieux faire ressortir les demandes de soins des habitants, nous essayerons de classer ces maladies selon les groupes de population exposés (population infanto-juvénile, population adulte, femme en âge de reproduction ...). Certaines affections telles que les brûlures, les plaies ou les parasitoses intestinales touchent principalement les enfants. Ces problèmes de santé sont facilement pris en charge par les services de soins de premiers recours que sont les cases et les postes de santé. Ces structures jouent également bien leur rôle quand il s'agit de traiter certaines maladies comme le paludisme et les affections respiratoires non chroniques. Cependant, il peut arriver que les responsables de ces structures renvoient les patients aux services compétents qui constituent « l'échelon immédiatement supérieur dans le réseau » si l'on reprend les termes de John S Owen, pour les toux chroniques, les pathologies touchant gravement les os et les articulations. Les ophtalmies sont difficilement prises en charge par les cases et les postes de santé dans un contexte où l'approvisionnement et la conservation de collyres font défaut. Les diarrhées sont également rangées dans les affections infantojuvéniles. Cette maladie est traitée avec des antibiotiques souvent associés á la réhydratation par voie orale.

Quant aux maladies touchant particulièrement les adultes, nous avons les affections génitales surtout avec la propagation des IST (Infections Sexuellement Transmissibles). Celles-ci nécessitent un réel suivi dans la mesure où la plupart d'entre elles sont de nos jours incurables. Les maladies cardiovasculaires sont aussi à mettre dans la catégorie des pathologies touchant les adultes. Elles posent un problème de prise en charge des malades par le système de soins dits primaires. Car, si toutefois les maladies qui touchent les enfants sont généralement du niveau de compétence des services de soins de première ligne, celles dont souffrent les adultes le sont moins.

La demande de soins varie aussi suivant les périodes. En effet, la saison froide est très marquée par les diagnostics de brûlure, d'affections respiratoires aiguës et d'ophtalmies. Par contre, on note en hivernage : période chaude et pluvieuse, la recrudescence du paludisme et des fièvres.

Les demandes des populations en soins curatifs varient ainsi selon l'âge, le sexe et la période. Ce sont donc les femmes qui ont des problèmes gynécologiques, les adultes, des infections génitales, et les enfants les infections cutanées.

La demande de soins peut aussi être motivée par des besoins préventifs comme la vaccination infantile. Les cases et les postes de santé sont chargés de vacciner les enfants. Les centres de santé et l'hôpital de Ourossogui jouent certes ce rôle mais ils s'occupent davantage des soins curatifs. Les visites prénatales constituent aussi des demandes de soins préventifs qui ne concernent que les femmes en âge de reproduction. Elles représentent à Matam 44% de la population féminine et elles ont besoin d'au moins trois visites pendant leur grossesse. Ces consultations prénatales permettent de réduire la mortalité maternelle. Selon les statistiques fournies par la Région médicale, 439 femmes sur un échantillon de 100 000 perdent la vie en donnant la vie. Ce qui est encore énorme comparé aux objectifs du millénaire pour le développement fixés à 200 décès pour 100 000.

Le nombre de consultation dépend fortement de la qualité de l'accueil des malades et de celle des soins, de la proximité ou de l'éloignement des structures, du coût et de la qualité des transports, du prix des médicaments, des temps d'attente, des délais d'obtention d'un rendezvous pour une consultation etc. Ces indicateurs peuvent constituer ce qu'on peut appeler « facteurs décourageants ». Ces facteurs entraînent très souvent des renonciations. Ce qui se traduit par des demandes de soins non ou mal satisfaites.

CONCLUSION

Pour rendre effective notre étude menée sur le thème « Géographie du système de soins de la région de Matam : Quelle adéquation entre l'offre et les demandes de soins ? », deux hypothèses de recherche ont été formulées : la répartition des infrastructures sanitaires et du personnel de santé dans la région de Matam montre des disparités considérables entre les districts sanitaires ; l'offre de soins dans cette région est loin de répondre aux demandes de soins des populations et constitue à cet effet un véritable problème de santé. Ces hypothèses étaient des réponses déclarées par anticipation à notre question de recherche. Elles ont alors été confrontées à la réalité du terrain dans lequel s'est portée notre étude.

Pour ce, nous avons d'abord définit les concepts clés que nous avons utilisés dans le cadre de notre travail. Ensuite, nous avons procédé à la présentation de notre cadre d'étude. Et, nous avons fini en présentant, analysant et interprétant les résultats obtenus lors de nos différentes opérations de collecte de données. Ces résultats nous ont alors permis de vérifier nos hypothèses.

En effet, il existe dans la région de Matam des inégalités dans la répartition des infrastructures de soins et du personnel de santé. Le district de Matam concentre la majorité des structures sanitaires et du personnel soignant au détriment de celui de Ranérou défavorisé par son faible poids démographique. De même, l'hypothèse qui prônait que l'offre de soins était loin de répondre aux demandes de soins des populations a été confirmée. Car, si la prise en charge des soins de santé primaires ne présente pas de difficulté majeure, celle des patients souffrant de pathologie nécessitant des soins supérieurs est relativement insatisfaisante.

En définitive, nous pouvons dire qu'il existe une inadéquation entre l'offre et la demande de soins des populations dans la mesure où certains habitants, du fait des « facteurs décourageants » peuvent renoncer à la demande bien que celle-ci ne soit satisfaite. Il serait alors plus intéressant d'étudier ces facteurs et d'essayer d'en apporter des solutions dans le but d'améliorer l'état de santé des populations de la région de Matam.

En dernière analyse, nous pouvons avancer que les mesures adoptées pour favoriser une bonne prise en charge sanitaire des habitants, ne doivent pas seulement se limiter aux aspects purement médicaux car, le lien entre d'autres facteurs comme la distribution d'eau potable, et l'évacuation des déchets, et l'état de santé des populations n'est plus à démontrer.

BIBLIOGRAPHIE

1. ALAOUI A. Belghiti, (2007), Réseaux de soins : Quelle mission, Quelle organisation ? , Paris, 15 p.

2. BAUBEAU Dominique, CASES Chantal, (2004), Peut-on quantifier les besoins de santé, Paris, DREES, pp. 17-22.

3. BOURY Florian, (2000), Géographie de l'offre de soins et aménagement du territoire en Aquitaine, mémoire DEA, Université Paris-Sorbonne, 121 p.

4. BRUNET Joseph-Jailly, (sous la direction de LEVY Marc), (2002), Comment réduire pauvreté et inégalité pour une méthode des politiques publiques, Paris, IRD-Karthala, 248 p.

5. CAILLET René, (1995), Planification et besoin de santé de la population : L'approche hospitalière, Actualité et dossier en santé publique, N° 11, pp. 37-39.

6. Commission des Affaires culturelles, Familiales et Sociales, (2008), L'offre de soins sur l'ensemble du territoire, République française, Paris, 206 p.

7. Commission des affaires sociales, (2008), Offre de soins : Comment réduire la fracture territoriale ? , République française, Puy-de-Dôme, N° 14, 4 p.

8. Département du Développement Humain Région Afrique, (2006), Rapport analytique santé et pauvreté - Sénégal, Banque Mondiale, Dakar, N° 55, 142 p.

9. DRAME Fatou Maria, (2006), Une géographie de la santé de la reproduction : de l'offre de soins aux pratiques spatiales des femmes à Dakar (Sénégal), thèse de doctorat, Université Paris X, 426 p.

10. ESTELLAT Candice, (2004), Revue des méthodes d'évaluation des besoins de santé, paris, DHOS, 25 p.

11. FALL Abdou Salam, GADOU Dakouri, VIDAL Laurent, (2005), Les professionnels de santé en Afrique de l'Ouest : Entre savoirs et pratiques, Paris, Harmattan, 330 p.

12. GUEYE A.S. et alii, (2005), Coût de fonctionnement d'un centre de santé au Sénégal : modalités de calculs, Santé publique, volume 17, N° 53, pp. 347-355.

13.

LACOSTE Olivier, SALOMEZ Jean Louis, (1999), Peut-on déterminer les besoins locaux de santé ? , Nord-Pas-de-Calais, ADSP, pp. 43-45.

14. Ministère de la santé et de l'action sociale, (1993), Guide national du médecin-chef de région, République du Sénégal, Dakar, pp. 20-27.

15. Ministère de la Santé, SERDHA, Macro International Inc, (1999), Enquête Sénégalaise sur les Indicateurs de Santé, Calverton, Maryland USA, SERDHA et Macro International Inc, 18p.

16. Ministère de la Santé et de la Prévention, Centre de Recherche pour le Développement Humain, ORC Macro, (2005), Enquête démographique et de Santé - Sénégal, Calverton, Maryland USA, ORC Macro, 41 p.

17. Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale, Centre de Recherche pour le Développement Humain, (2006), Enquête démographique et de santé Sénégal 2005, Dakar, ORC Macro Calverton, Maryland, USA, 467 p.

18. MORADELL Mathilde, (2006), Etat de santé, besoins et réponses exprimées par les habitants et les professionnels, Villeurbanne, CRAES-CRIPS, 25 p.

19. NDIAYE S., AYAD M., (2006), Enquête Démographique et de Santé au Sénégal 2005, Calverton, Maryland, USA, Centre de Recherche pour le Développement Humain, Macro International Inc, 17 p.

20. ORC Macro, (2007), Enquête sur les indicateurs du paludisme : Documentation de base. Calverton, Maryland USA, ORC Macro, 71 p.VIDAL Laurent, (1996), Les lois mouvantes de l'offre et de la demande de soins, Le journal du SIDA, N° 28-29, pp. 40-44.

21. OWEN John. S, (sous la direction de HAVET José), 1986, Le village et le bidonville : Rétention et migration des populations rurales d'Afrique, Ottawa, Université d'Ottawa-IDIC, 256 p.

22. PICHERAL Henri, (2005), Géographie de la Santé, in Armand Colin, Les concepts de la géographie humaine, Paris, 5e édition, pp. 229-240.

23. Projet d'Appui à la Formulation des Agendas 21 Locaux, (2005), Profil Environnemental de la ville de Matam, Matam, République du Sénégal, 124 p.

24.

SAKHO Moustapha, MSPM, SNIS, (2007), Rapport d'évaluation du système d'information sanitaire du Sénégal, Dakar, Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale, 33 p.

25. SALEM Gérard, (1998), La santé dans la ville. Géographie d'un petit espace dense : Pikine (Sénégal), Paris, Karthala-ORSTOM, 360 p.

26. Service National de l'Information Sanitaire, (2005), Annuaire Statistique 2004, Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale, Dakar, 116 p.

27. Service Régional de la Prévision et de la Statistique de Matam, (2005), Situation économique et sociale de la région de Matam, Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, Matam, 159 p.

28. Service Régional de la Prévision et de la Statistique de Matam, (2006), Situation économique et sociale de la région de Matam, Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, Matam, 67 p.

29. VERDAN Marie-Claude, (2005), L'offre de soins en Guyane, Bulletin Santé, N° 2 pp. 1-7.

30. VRIDAO Tao, (2005), Les déterminants de la mortalité infanto-juvénile au Tchad, mémoire de DESSD, Institut de Formation et de Recherche Démographiques de Yaoundé, 95 p.

31. ZUM Pascal, CODJIA Laurence, SALL Lamine, (2008), La Fidélisation des personnels de santé dans les zones difficiles du Sénégal, Dakar, OMS, 43 p.

ANNEXES

QUESTIONNAIRE
Pour les malades

Age

 
 
 
 

Sexe

M

 

F

Lieu de résidence

 
 
 

Ethnie

 

Situation matrimoniale

 

Niveau d'instruction

 

Activité socioprofessionnelle

 

Etes-vous malade depuis longtemps ?

 
 
 

Est-ce que c'est votre 1er recours ?

Oui

 
 

Non

Etes-vous satisfait (e) ?

 
 
 
 
 
 
 

Suivez-vous un ou plusieurs traitements à la fois ?

Oui

 
 

Non

 
 
 
 
 

Un

Plusieurs

Lesquels ?

 
 
 

Comment trouvez-vous les différents services ?

 

Très satisfaisants

 

Assez satisfaisants

 

Insatisfaisants

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour vous soigner ?

Quelles solutions préconisez-vous ?

QUESTIONNAIRE
Pour les ménages

Oui

 

Non

M

F

Age

Sexe

Lieu de résidence

Ethnie

Situation matrimoniale

Niveau d'instruction

Activité socioprofessionnelle

A quand remonte votre dernière maladie ? Aviez-vous recouru aux services d'un praticien ?

Oui

 

Non

Si non, pourquoi ?

Si oui, lequel ?

Etiez-vous satisfait (e) ?

Comment trouvez-vous l'offre de soins dans votre localité ?

Très satisfaisants

 

Assez satisfaisants

 

Insatisfaisants

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour accéder aux services de soins ?

Quelles solutions préconisez-vous ?

GUIDE D'ENTRETIEN
Médecin chef de région

Quel est le nombre de structures sanitaires que vous avez dans la région médicale ?

Quelle est la part de chaque district sanitaire ?

District de Matam

District de Kanel

District de Ranérou

Quel est le nombre de médecins que vous avez dans chaque district sanitaire ? District de Matam

District de Kanel

District de Ranérou

Quelle est la qualification du reste du personnel de santé ?

Quelle est leur répartition dans chaque district ?

Matam .

Kanel

Ranérou

Comment expliquez-vous ces disparités ?

Quels sont d'une manière globale les besoins de santé des populations de la région ?

Comment trouvez-vous l'offre de soins comparée aux besoins des populations ?

Très satisfaisante

 

Assez satisfaisante

 

Insatisfaisante

56

 
 
 
 
 

GUIDE D'ENTRETIEN
Responsable du service de santé

Quel est l'espace que polarise cette structure sanitaire ?

Quel est le niveau de fréquentation de la structure par les populations ?

Elevé

 

M oyen

 

Faible

Quelle catégorie d'âge vient le plus souvent en consultation ?

0-15 ans

 

15-30

 

30-45

 

45-60

 

+60

Quelles sont de manière générale les raisons de la consultation ?

Bes oins de s oins

 

Bes oins de s oins

Quels sont les types de soins offerts dans cette structure ?

Quels sont selon vous les besoins de santé des populations ?

Quel est l'effectif du personnel de santé dans cette structure ?

Est-ce que le personnel est suffisant pour couvrir toutes les demandes de soins ?

Oui

 

Non

Quelles sont selon vous les difficultés que rencontrent les populations pour accéder aux soins ?

Quelles solutions préconisez-vous pour réduire les difficultés ?

GUIDE D'ENTRETIEN
Chef de Service Régional de la Prévision et de la Statistique

Quel est à l'état actuel le nombre de structures sanitaires qu'on a dans la région de Matam ?

Quelle est la part de chaque district sanitaire ?

District de Matam

District de Kanel

District de Ranérou

Quel est l'effectif du personnel de santé dans chaque district sanitaire ? District de Matam

District de Kanel

District de Ranérou

Quelle est l'évolution de l'offre de soins dans la région ?

Quelles sont les caractéristiques sociodémographiques de la région ?

Quelle est la structure par âge de la population ?

Quelle est la composition ethnique de la région ?

RESUME

L'analyse de la distribution spatiale des infrastructures sanitaires dans la région de Matam a fait ressortir des disparités considérables entre les départements de Matam, Kanel et Ranérou. Il en est de même pour la répartition du personnel de santé. La couverture sanitaire de la région montre également des déficits en termes de service de soins et de professionnel de santé.

Ce qui engendre des inégalités dans l'accès aux soins entre les populations. L'offre de soins dans cette région est particulièrement marquée par le problème de l'accessibilité à la fois géographique, économique et culturelle.

Lequel problème ne pouvant qu'entraver la bonne prise en charge des habitants dans la mesure où ses impacts sur la satisfaction de leurs demandes de soins sont réels.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein