4- Occupation de l'espace
Le mode d'occupation de l'espace à Wakhinane-Nimzatt peut
justifier les problèmes d'assainissement notés dans cette zone
surtout ceux relatifs aux inondations.
Carte 4 : Occupation du sol de la CA de
Wakhinane-Nimzatt.
La CA peut-être divisée en trois sous-ensembles :
v' Une zone régulière non inondable qui
représente 76,7 % du territoire. Cette zone se trouve sur les plateaux
dunaires. Cet espace est dominé par un sable perméable qui
facilite l'infiltration de l'eau. Ce sous-ensemble concerne les zones de
ComicoGadaye, Kawsara, Touba-Guédiawaye, Baye Laye-Daroukhane, Wakhinane
et Nimzatt.
L'habitat y est plus ou moins organisé avec des rues
plus larges. On y distingue deux types d'habitats : un de type
coopérative d'habitat communément regroupé sous le nom de
cité et un autre de type auto-construction.
Le premier se situe dans la zone de Comico-Gadaye et un peu
dans le nord de ToubaGuédiawaye et celui de Baye Laye-Daroukhane. Il
s'agit en réalité des quartiers situés à quelques
mètres de la plage de Guédiawaye.
Et le second concerne le reste des quartiers sis dans cette zone
régulière non inondable.
1' Une Zone régulière inondable
représentant 11,4 % de l'espace communal. Elle se trouve entre les
plateaux et les dépressions. Le sable y est un peu saturé
à cause de la proximité de la nappe phréatique. Ce qui le
rend un peu moins perméable. Ce sousespace concerne toute la zone de
Angle Mousse, la partie ouest de Darourahmane et la partie sud de Wakhinane
4.
Tout comme dans la zone régulière non inondable,
l'habitat dans cet espace est plus ou moins bien organisé. Les rues sont
assez larges et les maisons bien loties. Il s'agit de quartiers
spontanés dominés par un habitat de type auto-construction.
1' Une zone irrégulière inondable qui se trouve
dans des espaces marécageux où la nappe phréatique
affleure. Cette zone représente 11,9 % du territoire et est fortement
secouée par les inondations aggravées par la remontée de
la nappe phréatique. Cet espace concerne les parties est, nord-est et
sud-est de Darourahmane et la partie nord de Wakhinane 4.
L'installation des maisons n'obéit à aucune
norme d'urbanisation. Il s'agit de quartiers spontanés
irréguliers. Les rues sont étroites et souvent inaccessibles pour
les véhicules. Ce qui pose un réel problème pour le
transport des malades vers les structures de santé, pour
l'évacuation des ordures ménagères et des eaux
usées, et pour les interventions d'urgence par exemple en cas
d'incendie.
Cette organisation de l'espace est étroitement
liée à l'histoire de la Commune d'Arrondissement. Plusieurs
vagues d'installations se sont succédées pour aboutir à ce
résultat actuel.
Carte 5 : Les différentes vagues
d'implantation des populations à Wakhinane-Nimzatt
Suite aux opérations de déguerpissement
organisées par les pouvoirs publics, certaines populations qui
habitaient les anciens bidonvilles de Dakar ont été
relogées dans la Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt. Cet
espace était à l'origine un site de recasement de ces
déguerpis. C'est par la suite que d'autres populations sont venues
s'implanter dans la zone. L'occupation de l'espace dans cette CA est ainsi
marquée par trois phases.
v' La première vague concernait uniquement les
déguerpis. Ces derniers ont été installés dans la
zone régulière non inondable de la CA dans les années
1970. Seul Angle Mousse se trouve dans une zone inondable. Les populations qui
y habitent ont un niveau d'instruction moyen qui tourne autour de 60 %. Le
niveau d'équipement et le niveau de vie des populations de cette zone
peuvent être également classés de moyen avec des revenus
qui tourneraient autour de 160 000 francs CFA par mois (Oumou Khairy DIOUF,
2011).
v' La deuxième vague s'est installée à
Wakhinane 4 dans la zone régulière inondable. Ces populations qui
habitaient Wakhinane-Dakar (Colobane) ont eu la mal chance d'être
déguerpies un peu tardivement que leurs voisins qui habitent
actuellement Wakhinane-Guédiawaye et d'être relogées dans
cette zone inondable. Elles présentent pratiquement les mêmes
caractéristiques socioéconomiques que les populations qui
habitent dans la zone régulière non inondable.
v' La troisième vague s'est implantée à
Wakhinane-Nimzatt dans les années 1990. Elle est constituée de
populations habitant les cités et de populations vivant dans la zone
irrégulière inondable.
Les premiers sont dans leur grande majorité des cadres
moyens ou des fonctionnaires qui présentent un niveau
d'équipements et de confort assez élevé comparé aux
autres. Les seconds sont généralement des personnes assez
démunies qui ont des revenus moyens mensuels qui tournent autours de 75
000 francs CFA (Oumou Khairy DIOUF, 2011).
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