ANNEE ACADEMIQUE 2010-2011
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
MASTER 2 : ESPACES, SOCIETES ET
DEVELOPPEMENT PARCOURS : ENVIRONNEMENTS, TERRITOIRES, POPULATIONS ET
SANTE
ASSAINISSEMENT ET RISQUES SOCIO-SANITAIRES
ET ENVIRONNEMENTAUX DANS LA COMMUNE D'ARRONDISSEMENT DE WAKHINANE
NIMZATT (GUEDIAWAYE)
PRESENTE PAR DIRECTEURS DE MEMOIRE
Tapsirou Hamath BA Professeur Gérard
SALEM
Dr Aminata NIANG
DIENE Maître-assistante
SOMMAIRE
SIGLES ET ABREVIATIONS
|
.. P.3
|
INTRODUCTION
|
..... P.4
|
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
|
.... P.7
|
Chapitre I : CADRE THEORIQUE
|
P.8
|
Chapitre II : CADRE METHODOLOGIQUE .
|
P.15
|
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE
|
.... P.19
|
Chapitre III : PRESENTATION DE LA CA DE
WAKHINANE-NIMZATT
|
P.20
|
Chapitre IV : GESTION DES EAUX USEES
|
P.30
|
TROISIEME PARTIE : RISQUES SOCIO-SANITAIRES ET
ENVIRONNEMENTAUX
|
......... P.41
|
Chapitre V : RISQUES SANITAIRES LIES AU DEFICIT
D'ASSAINISSEMENT P.42
Chapitre VI : IMPACTS DE L'ASSAINISSEMENT SUR LE CADRE
DE VIE ET SUR
L'ENVIRONNEMENT
|
P.54
|
CONCLUSION
|
.... P.69
|
BIBLIOGRAPHIE
|
P.70
|
LISTE DES CARTES, GRAPHIQUES, TABLEAUX ET PHOTOS
P.74
ANNEXES P.76
Merci du fond du coeur à :
ü M. Gérard SALEM et Mme Aminata Niang DIENE
pour avoir encadré ce mémoire ;
ü Mme Fatou Maria DRAME, pour son soutien sans
faille ;
ü Ma mère Faty Ibrahima SY, sans qui ce
travail ne verrait jamais le jour.
ü Tous les enseignants du master ETPS : M.
Ibrahima SY, M. Cheikh FALL, M. Ibrahima SYLLA, M. Yakham DIOP, M. Samba
NDIAYE, M. Sylvain Landry FAYE et M. Mor NDAO ;
ü L'ensemble du corps professoral et du personnel
administratif du département de Géographie de l'UCAD et de la
section de Géographie de l'UGB ;
ü M. Mamadou NIANE, secrétaire municipal de
la mairie de Wakhinane-Nimzatt ;
ü M. Oumar DIOP, superviseur des soins de
santé primaires du district sanitaire de Guédiawaye ;
ü Mesdames et messieurs les ICP de Darourahmane,
Nimzatt, Wakhinane et Daroukhane, je veux nommer Mme Bassiratou
DIAWARA, Mme Habibatou DIALLO, M. Ousmane GAYE et M. Moussa DIALLO
;
ü Aïssata DIA, pour sa gentillesse et sa
générosité indéfectibles ;
ü Alpha BA, pour m'avoir soutenu tout le long de
mon cursus à l'UGB ;
ü Mamadou, Dédé Aminata,
Maïrame, Moutar, Haby, Racky, Babali, Mayali, Issa, Malal, Gogobal,
Ablaye, Tiké et tous mes parents et proches, pour leurs
précieux conseils et prières ;
ü Malal Silla KA, pour la traduction du
résumé du mémoire en anglais ;
ü Saliou DIOP, mon premier voisin de chambre
à l'UGB, pour sa relecture incontournable ;
ü Cheikh AW, Ballé BA, Alassane DIALLO,
Mamadou Lamine DIATTA, El Hadj FAYE, Abdoul NDONGO, Aly THIAM, pour leurs
encouragements ;
ü Mariame AIDARA, Oumou Hany SY et Awa SARR
;
ü Mes camarades de promotion à l'UGB et
à l'UCAD.
Je dédie ce travail à mon cher
père Hamady Oumar BA. Que la terre lui soit légère.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de
la Démographie APRODAK : Agence pour la Propreté
de Dakar
CA : Commune d'Arrondissement
DSRP : Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté ICP : Infirmier Chef de
Poste
IRA : Infection Respiratoire Aigue
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONAS : Office Nationale d'Assainissement du
Sénégal
PEPAM : Programme d'Eau Potable et
d'Assainissement du Millénaire
RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat SDE : Sénégalaise Des
Eaux
TER : Thème d'Etude et de Recherche
UNICEF : United Nations International Children
Emergency Fund ou Fonds des Nations
unies pour l'enfance.
USA : United States of America ou Etats-Unis
d'Amériques WC : Water-closet
INTRODUCTION
Les pays en voie de développement rencontrent
d'énormes difficultés pour l'évacuation de leurs eaux
usées. Selon le Water and Sanitation Program, une branche de la Banque
Mondiale, en 2002, la couverture de l'assainissement de base dans les pays en
développement atteignait 73 % dans les zones périurbaines et 31 %
dans les zones rurales pour une moyenne de 48 %. Cependant, seuls 18 % des
foyers disposaient d'une connexion à un égout. Dans les pays
moins avancés, la couverture tombe à 57 % dans les zones urbaines
et 27 % dans les zones rurales pour une moyenne de 35 %, et 2 % de connexion
à un égout. Au total, cela représente plus de 2,5
milliards de personnes non desservies par un système
amélioré dans l'ensemble des pays en voie de
développement.
A cela s'ajoute la mauvaise gestion des eaux pluviales. Avec
la rapide croissance urbaine de la seconde moitié du siècle
dernier, les villes du tiers monde en général et les villes
africaines à forte pluviométrie en particulier sont
exposées au problème de l'assainissement pluvial sans avoir ni
suffisamment de temps ni de moyens pour y faire face. C'est dans ce contexte,
que ce travail est engagé, en partant du constat des nombreux
problèmes préoccupants et complexes liés à
l'assainissement des eaux usées dans la Commune d'Arrondissement [CA] de
Wakhinane-Nimzatt. En effet, l'absence d'ouvrages d'assainissement collectifs,
la configuration morphologique des espaces inondables, le caractère
irrégulier de certains quartiers font que les populations vivent dans
des conditions d'insalubrité préoccupantes. Ce qui laisse
présager que les habitants de la CA sont exposés à des
risques socio-sanitaires et environnementaux.
Ainsi, pour apporter plus d'éclaircissement sur ce sujet,
nous avons divisé notre travail en trois grandes parties.
La première partie est réservée au cadre
théorique et méthodologique. Nous aborderons dans le premier
chapitre, la problématique de l'étude et la présentation
des concepts. Dans le deuxième chapitre intitulé cadre
méthodologique, nous traiterons des méthodes et outils de
collecte et de traitement des données.
La deuxième partie est, quant à elle,
consacrée à la présentation du cadre d'étude. Il
sera donc question d'étudier au chapitre 3 la situation
géographique et l'organisation administrative de la CA de
Wakhinane-Nimzatt, ses caractéristiques physiques, humaines et
socio-sanitaires ainsi que le mode d'occupation de l'espace. Au chapitre 4,
nous étudierons la gestion des eaux usées.
Enfin, dans la troisième partie, nous
procéderons à l'analyse des risques socio-sanitaires et
environnementaux. Dans le cinquième chapitre, nous traiterons des
risques sanitaires liés au déficit d'assainissement de la CA. Et
dans le chapitre 6, il s'agira d'étudier les impacts de l'assainissement
sur le cadre de vie et sur l'environnement à Wakhinane-Nimzatt.
Réalisée par : BA.T.H
(2011)
Cette zone a été créée dans les
années 1970. Elle était a l'époque dominée par des
constructions en baraque. Mais elle connalt, depuis les années 1990, une
évolution spectaculaire avec des constructions en dur et des maisons a
étage.
Assainissement et risques socio-sanitaires et environnementaux
dans la CA de Wakhinane-Nimzatt
2010-2011
X
X
Cette zone date des années 1990. Elle est
caractérisée par des maisons a étage, des constructions en
phase d'achèvement et des terrains inoccupés destinés a
l'habitat.
Carte 1 : localisation de la CA de
Wakhinane-Nimzatt
PREMIERE PARTIE : Cadre théorique et
méthodologique
CHAPITRE I : Cadre théorique
Ce chapitre sera consacré à la problématique
de l'étude et à la présentation des concepts.
1- Problématique
La communauté internationale s'est fixée, dans
le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement
[OMD], l'horizon 2015 comme délai de rigueur pour
réduire de moitié le pourcentage de populations n'ayant pas
accès de façon durable à un système
d'assainissement de base. En 2004, seulement 59 % de la population mondiale
avait accès à une installation d'assainissement. Autrement dit,
« 4 personnes sur 10 dans le monde n'avaient pas accès à
un assainissement amélioré » (OMS, UNICEF, 2007). Le
monde est ainsi loin du compte. Car selon l'Organisation Mondiale de la
Santé [OMS] en 2008, 2,6 milliards de personnes
n'avaient toujours pas accès à des toilettes hygiéniques
ou à des latrines sûres.
Cette situation est à l'origine de nombreuses
épidémies causant à cet effet des millions de
décès par an, qui pourtant auraient pu être
évités, surtout chez les enfants.
Les maladies provoquées par les déficits
d'assainissement sont également sources d'absentéisme à
l'école et au travail et entraînent par conséquent des
pertes considérables en termes de niveau scolaire et économique.
L'accès à un assainissement de qualité constitue ainsi un
moyen de garantir la dignité des populations, de contribuer à
l'essor des pays en voie de développement et de lutter contre la
pauvreté.
En Afrique, la situation est encore plus inquiétante au
vu de la proportion de populations ayant des installations d'assainissement
améliorées qui n'est passée que de 30 % en 1990 à
34 % en 2008 (OMS, 2011).
Les mêmes problèmes sont également
notés au Sénégal. C'est ainsi que les autorités ont
mis l'accent sur le Programme d'Eau Potable et d'Assainissement du
Millénaire [PEPAM] pour atteindre les OMD. Le PEPAM
constitue le cadre global de programmation. Et l'ensemble des interventions
réalisées au Sénégal doivent à l'avenir s'y
inscrire, en vue de contribuer à l'atteinte des objectifs nationaux
fixés pour 2015 : pour l'eau potable, l'accès universel en milieu
urbain et un taux d'accès de 82 % en milieu rural, et pour
l'assainissement, un taux d'accès de 78 % en milieu urbain et de 59 % en
milieu rural.
A Dakar, la gestion de l'assainissement est assurée par
l'Office Nationale d'Assainissement du Sénégal
[ONAS] et l'Agence pour la Propreté de Dakar
[APRODAK]. L'ONAS est chargée de la gestion à
travers la collecte, le traitement, la valorisation et l'évacuation des
déchets liquides tels que les eaux usées et les eaux pluviales en
zone urbaine
et périurbaine. Au niveau du centre ville, les eaux
pluviales sont évacuées vers la mer. A cela s'ajoute un
réseau d'égouts qui permet de desservir le Plateau, la
Médina, Grand Dakar, Sicap et HLM.
A Guédiawaye, ville située à la
périphérie de Dakar, la situation est toute autre. La ville ne
dispose toujours pas de réseau d'assainissement collectif et les
populations sont obligées de construire elles-mêmes des fosses
septiques dans lesquelles seront évacués les déchets
liquides.
La Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt, est un
exemple pertinent de cette situation. En effet, du fait de l'absence de
système collectif d'évacuation des eaux usées, les
populations ont mis en place un système autonome, individuel avec des
latrines disposant de fosses plus ou moins étanches et des puisards
à défaut de déverser directement les eaux usées
dans les rues. L'autre problème non négligeable relatif à
l'assainissement demeure l'évacuation des eaux pluviales surtout dans la
partie Est et Sud-est de la Commune d'Arrondissement où les populations
du fait de la pression démographique et foncière se sont
installées dans des cuvettes inondables. Ainsi, le retour des fortes
précipitations enregistrées depuis les années 2000
accompagné par le pompage de la nappe phréatique explique en
partie les inondations récurrentes auxquelles les habitants de
Wakhinane-Nimzatt sont confrontés d'où l'importance de prendre en
compte le volet assainissement dans toutes les politiques de
développement de la Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt.
a- Objectifs de la recherche
- Objectif général : l'objectif
de ce travail est d'étudier la gestion des eaux usées dans la CA
de Wakhinane-Nimzatt et d'analyser ses impacts socio-sanitaires et
environnementaux.
- Objectifs spécifiques : notre
étude consistera à :
> Faire un état des lieux des installations
d'assainissement dans la Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt ;
> Etudier la gestion des eaux usées domestiques;
> Analyser les questions relatives à
l'évacuation des eaux pluviales ;
> Etudier les impacts de l'assainissement sur l'environnement
et le cadre de vie des populations ;
> Déterminer les risques sanitaires que
présente le déficit d'assainissement de la CA.
b- Hypothèses de recherche
Notre thème d'étude revêt une importance
toute particulière au vu de la situation sur le plan de l'assainissement
de la CA de Wakhinane-Nimzatt. Pour mieux élucider ces faits relatifs
à l'assainissement, deux hypothèses constitueront les axes autour
desquels vont être construites les formulations de réponse
à nos éléments de problématique.
Hypothèse 1 : Le manque de
planification en matière d'assainissement est à l'origine du
déversement des eaux usées dans les rues de Wakhinane-Nimzatt.
Hypothèse 2 : Ce système
d'évacuation provoque des nuisances et présente des risques
sanitaires chez les populations.
A partir de ces hypothèses nous avons
déterminé un certain nombre d'indicateurs et de sources de
données qui nous permettront de vérifier nos
éléments de problématique.
Tableau 1 : Relation entre hypothèses,
indicateurs et sources :
Hypothèses
|
Indicateurs
|
Sources
|
|
|
I
|
Type d'équipements
individuels ;
|
+
|
Municipalité ;
|
Hypothèse 1:
|
|
|
+
|
enquêtes spécifiques ;
|
|
I
|
Nombre d'équipements
|
|
|
Le manque de planification en matière
d'assainissement est à l'origine du déversement
des
|
I
|
individuels ;
Mode d'évacuation des
|
+
|
ONAS
|
eaux usées dans les rues de
|
|
eaux usées domestiques ;
|
+
|
Municipalité ;
|
Wakhinane-Nimzatt.
|
|
|
|
|
|
I
|
Mode d'évacuation des
eaux pluviales.
|
+
|
enquêtes spécifiques ;
|
|
|
|
+
|
ONAS
|
Hypothèse 2:
|
I Niveau de pollution du
cadre de vie ;
I Niveau de pollution de
|
+ +
|
Municipalité Enquêtes spécifiques
|
|
Ce système
d'évacuation
provoque des nuisances et
|
l'environnement ;
|
+
|
District sanitaire de
Guédiawaye
|
présente des risques
sanitaires
|
I
|
Ampleur et conséquences
|
|
|
chez les populations.
|
|
des inondations.
|
+
|
Municipalité
|
|
|
|
+
|
Les postes de santé de la
|
|
I
|
Morbidité liée aux déficits
|
|
|
|
|
d'assainissement ;
|
|
CA
|
|
|
|
+
|
Enquêtes spécifiques
|
c- Intérêts de la recherche
Notre étude sur l'assainissement dans la CA de
Wakhinane-Nimzatt a pour intérêt la participation à
l'amélioration des travaux scientifiques traitant des questions
liées à la salubrité. Ayant pensé que la CA n'a pas
fait l'objet de recherches particulières allant dans ce sens, l'on
trouve intéressant de s'adonner à cet exercice dans le but de
produire un document scientifique sur lequel pourront s'appuyer les chercheurs
et les responsables des politiques d'assainissement du Sénégal
voire du monde. Cette étude permettra de montrer l'importance de
l'assainissement dans la vie de la population de Wakhinane-Nimzatt.
L'étude consistera à :
+ Analyser la gestion des eaux usées par l'étude du
mode d'évacuation des eaux usées ménagères, des
eaux vannes et des eaux pluviales.
+ Etudier les risques sanitaires liés aux inondations et
aux eaux usées déversées dans les rues.
+ Connaître les vrais problèmes que pose le
déficit d'assainissement sur
l'environnement et le cadre de vie des populations de
Wakhinane-Nimzatt.
Ainsi par exemple, le fruit de ce travail pourrait permettre
de faciliter la mise en oeuvre des politiques de construction de système
collectif d'évacuation des eaux pluviales et des eaux usées en
milieu urbain notamment dans les zones à habitat spontané
régulier comme irrégulier à l'image de
Wakhinane-Nimzatt.
2- Présentation des concepts
Plusieurs concepts sont utilisés dans cette
étude. Il est alors préférable de les définir dans
le but de lever toute équivoque dans leur perception. Les concepts
clés sont : assainissement, cadre de vie, eaux usées domestiques,
eau pluviale, environnement, pollution, risque sanitaire et risque
environnemental.
· L'assainissement est un
processus par lequel l'être humain modifie son environnement afin de le
rendre plus sain, c'est-à-dire de l'adapter pour limiter les risques
liés à sa propre activité (excréments, pollutions,
déchets,...) ou à l'environnement lui-même
(épidémies, eaux pluviales, inondations...). Il s'agit ainsi
d'une démarche visant à améliorer la situation sanitaire
globale de l'environnement dans ses différentes composantes. Il comprend
la collecte, le traitement et l'évacuation des déchets liquides,
des déchets solides et des excréments. Nous traiterons dans cette
étude de l'assainissement des eaux usées domestiques (eaux
usées ménagères et eaux vannes) et des eaux pluviales.
· Le cadre de vie est le lieu ou
le contexte social dans lequel les individus vaquent à leurs
activités quotidiennes et où les facteurs environnementaux,
organisationnels et personnels influent les uns sur les autres et ont ainsi des
effets sur la santé et le bienêtre. Le cadre de vie est aussi un
lieu où des personnes utilisent activement ou façonnent
l'environnement et ainsi créent ou résolvent des problèmes
relatifs à la santé. Normalement, les cadres de vie se
caractérisent par des frontières physiques, diverses personnes
ayant des rôles définis et une structure organisationnelle (OMS,
1999).
Le cadre de vie que nous allons étudier correspond aux
lieux d'habitation et à leur environnement immédiat (rues et
routes) où les modes de gestion des eaux usées influent sur le
bien-être et/ou la santé des populations.
· Les eaux usées
domestiques correspondent à l'eau que nous consommons
à la maison pour les différents besoins quotidiens. On distingue
deux catégories d'eaux usées domestiques :
o Les eaux usées
ménagères qui ont pour origine les salles de bain, les
cuisines... Elles contiennent des solvants, des graisses et des débris
organiques.
o Les eaux vannes qui s'appliquent aux rejets
des toilettes. Elles sont chargées de diverses matières
organiques azotées et de germes fécaux.
· L'eau pluviale est le nom que
l'on donne à l'eau de pluie après qu'elle a touché le sol
ou une surface construite ou naturelle susceptible de l'intercepter ou de la
récupérer (toiture, terrasse, arbre...). Les eaux pluviales qui
s'écoulent là où le sol est rendu imperméable par
la construction de routes et de bâtiments, dites alors eaux de
ruissellement, se polluent.
L'assainissement vise donc à évacuer ces eaux
vers le milieu naturel, tel que les cours d'eau ou dans les zones où
l'infiltration est possible. Il est installé des bassins de
rétention d'eaux, des ouvrages de régulation du débit et
des stations de pompage anticrues visant à assurer la protection du
milieu naturel, des biens et des personnes contre les inondations et les
éboulements.
· L'environnement est défini
comme l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui
entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent
directement à subvenir à ses besoins, ou encore comme l'ensemble
des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles
(sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les
activités humaines (Le grand Robert, 2001). Dans le cadre de cette
étude, nous nous intéresserons aux effets des eaux usées
sur l'environnement que nous considérons ici comme étant le sol,
l'eau et l'air.
· La pollution désigne
l'introduction directe ou indirecte, par suite de l'activité humaine, de
substances ou de chaleur dans l'air, l'eau ou le sol, susceptibles de porter
atteinte à la santé humaine ou à la qualité des
écosystèmes aquatiques ou des écosystèmes
terrestres. La pollution, ou contamination, atteint un niveau seuil où
elle produit des dommages, des déséquilibres ou des effets nocifs
et interfère avec le bienêtre des organismes vivants (Dictionnaire
environnement et développement durable, 2010).
Nous traiterons dans ce travail de la pollution de
l'environnement (contamination du sol, de la nappe phréatique et de
l'air) par les eaux usées.
· Le risque environnemental
désigne, selon le dictionnaire environnement et développement
durable (en ligne), la possibilité de survenance d'incidents ou
accidents générés par l'activité d'une entreprise
pouvant avoir des répercussions nuisibles et significatives sur
l'environnement. Le risque environnemental est évalué en tenant
compte de la probabilité d'occurrence d'un événement
(aléa) et du niveau de
danger. Dans cette étude, le risque environnemental
désignera l'ensemble des effets nocifs des eaux usées sur
l'environnement qui expose de manière directe ou indirecte les
populations à des risques sanitaires.
· Le risque sanitaire est un
risque, immédiat ou à long terme, plus ou moins probable auquel
la santé publique est exposée. L'identification et l'analyse des
risques liés à un phénomène (inondation,
contamination, ...) permettent généralement de prévoir
l'impact d'un risque sanitaire sur la santé publique (Dictionnaire
environnement et développement durable, 2010). Ce terme désigne
dans ce travail l'ensemble des facteurs découlant de la mauvaise gestion
des eaux usées susceptibles de porter atteinte à la santé
des individus.
CHAPITRE II : Cadre méthodologique
Nous aborderons dans ce chapitre les outils et les
méthodes de collecte de données utilisés dans le cadre de
cette étude. Il s'agit de la recherche documentaire, de l'observation du
milieu, des entretiens et des questionnaires. Nous terminerons par l'analyse et
le traitement des données notamment par la réalisation de
tableaux, figures et cartes.
1- La recherche documentaire
Etant exigée pour tout travail scientifique, la recherche
documentaire permet de recueillir diverses informations ayant trait à un
thème d'étude bien défini.
Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes d'abord
intéressés à des ouvrages traitant des questions relatives
à l'assainissement. Ensuite, nous avons recouru à d'autres
sources d'informations notamment les TER tels que les mémoires pour
mieux connaître notre zone d'étude.
QUELQUES OUVRAGES DE REFERENCE
a- « Assainissement et propreté pour un
environnement sain. », (2005), écrit par Jeff CONANT et
publié par la Fondation HESPERIAN en collaboration avec le PNUD. Cet
ouvrage aborde les divers besoins des femmes et des hommes en matière
d'assainissement et d'hygiène. Il fournit des informations sur la
façon dont on peut améliorer l'assainissement.
b- « Eau, Assainissement et impact sur la
santé : étude de cas d'un écosystème urbain
à Yaoundé. », (2007), traité par E. NGNIKAM., B.
MOUGOUE et F. TIETCHE. L'étude montre les liens qui existent entre les
modes d'organisation sociale, les comportements quotidiens des populations et
le taux de morbidité vis-à-vis de la diarrhée, des
parasitoses intestinales et de l'état nutritionnel des enfants.
c- « Evaluation de l'effet sur la santé :
Approvisionnement en eau, assainissement et Hygiène. », (1987)
publié par John BRISCOE, Richard G. FEACHEM et M. Mujibur RAHAMAN. Cet
ouvrage a essayé de mettre en relation la mortalité causée
par les maladies diarrhéiques, l'état nutritionnel, l'infestation
par les nématodes intestinaux, les maladies oculaires, les maladies
cutanées,
etc. et les questions relatives à
l'eau, à l'assainissement et aux problèmes d'hygiène.
d- « La gestion de la salubrité à
Rufisque (SENEGAL) : enjeux sanitaires et pratiques urbaines. »,
(2006), thèse présentée par Ibrahima SY. Il
s'est intéressé à la salubrité à Rufisque en
rapport avec les maladies diarrhéiques.
e- « Développement Durable et Gouvernance
Locale à Guédiawaye : l'exemple de la gestion du littoral.
», (2004), mémoire de maîtrise présenté
par Cheikh DIOP. Ce dernier s'est intéressé aux
caractéristiques physiques et socioéconomiques de la ville de
Guédiawaye ainsi qu'à l'assainissement dans la ville.
f- « Les usages d'internet dans la banlieue de
l'agglomération urbaine de Dakar : le cas de la Commune d'Arrondissement
de Wakhinane-Nimzatt. », (2011), présenté par Oumou
Haïry DIOUF où elle a fait la présentation physique et
socioéconomique de la commune de Guédiawaye et celle de
Wakhinane-Nimzatt.
2- La pré-enquête
Elle s'est déroulée du 22 au 26 août 2011.
Elle est la phase qui précède l'enquête proprement dite.
Elle permet de mieux comprendre de manière générale le
cadre d'étude et de rencontrer quelques unes de nos personnes
ressources.
Cette étape nous a permis de constituer notre base
cartographique surtout sur le plan assainissement et de nous familiariser
davantage avec notre zone d'étude. Grâce à la
documentation, nous avons eu une idée des données dont nous
avions besoin ainsi que les personnes ressources qui pourraient nous aider
à collecter ces informations. Nous les avons donc contactées pour
avoir leur accord avant d'entamer l'enquête proprement dite.
3- L'échantilonnage
La recherche documentaire que nous avons effectuée nous
a permis d'avoir une idée des données dont nous avions besoin.
Ainsi, toutes les neuf (9) zones qui composent la Commune d'Arrondissement
feront l'objet d'enquête. Nous interrogerons pour chaque zone, les chefs
de ménages ou leurs représentants. Nous avons prévu 11
questionnaires pour chaque zone. Ce qui fera un total de 99
questionnaires-ménages.
4- L'enquête proprement dite
Elle a eu lieu entre le 12 et le 24 septembre 2011. Nous avons
utilisé des entretiens et des questionnaires pour recueillir les
informations dont nous avions besoin. Les entretiens étaient
destinés au secrétaire municipal de la Commune d'Arrondissement
et aux ICP des postes de santé de Wakhinane, Daroukhane, Nimzatt et
Darourahmane. Tandis que les questionnaires étaient
réservés à l'enquête auprès des
ménages.
Nous avons abordé des thèmes qui ont
tourné autour de l'accès aux services d'assainissement, du type
d'équipements existants, du mode d'évacuation et de gestion des
eaux usées domestiques et pluviales, du niveau de pollution du cadre de
vie et de l'environnement, de la morbidité liée aux
problèmes d'assainissement ainsi que de l'ampleur et des
conséquences des inondations pendant l'hivernage.
5- Les outils de collecte
Nous avons précisément adopté trois
méthodes à savoir l'observation, l'entretien et le questionnaire
pour collecter des données à la fois quantitatives et
qualitatives.
L'observation du milieu nous a permis de recueillir des
informations et d'avoir une idée précise sur ce qui se passe
réellement sur le terrain. Nous avons procédé à
l'observation directe afin de nous rapprocher davantage de notre champ
d'étude et surtout de nos enquêtés. Nous avons aussi fait
usage des entretiens pour collecter des données utiles à notre
recherche. L'entretien que nous avons utilisé est de type semi-directif.
La durée des interviews varie entre 10 et 20 minutes.
Nous avons terminé par les questionnaires qui nous ont
permis d'avoir des données sociologiques (âge, lieu de
résidence, ethnie, situation matrimoniale, niveau d'instruction,
activités socioprofessionnelles, etc.) des personnes à interroger
et des informations relatives à l'assainissement dans leurs
quartiers.
6- Traitement et analyse de données
Le traitement des données s'est fait avec Microsoft
Excel 2007. Cet environnement de travail nous a en effet permis, après
le dépouillement, de rassembler les données dans des tableaux.
Nous avons ensuite, à partir de ces tableaux, réalisé des
diagrammes de diverses natures pour faciliter la lecture des informations
fournies. La saisie du texte s'est faite grâce à Microsoft Word
2007. Nous avons également fait recours aux logiciels de système
d'information géographique pour confectionner nos cartes. Nous avons
entre autres utilisé MapInfo Professional 7.8 et ArcGIS 9.3.
Le logiciel MapInfo nous a permis de digitaliser notre carte
et de faire le géo-référencement. Grâce à son
traducteur universel, nous avons pu convertir les fichiers de format MIF
(MapInfo :) en format SHP (Shape).
Nous avons ensuite pu utiliser ces données sous ArcGIS 9.3
et effectuer des analyses thématiques.
7- Difficultés rencontrées
Notre travail n'a pas été exempt de
difficultés. Le premier problème auquel nous avons
été confrontés est l'indisponibilité des ouvrages
en rapport avec notre zone d'étude. C'est pourquoi nous avons eu des
problèmes pour faire la monographie de notre champ d'étude. Mais
la plus grande difficulté réside dans le fait que les ICP aient
refusé de mettre à notre disposition les registres de
consultation et les données dont ils disposent malgré l'accord du
superviseur des soins de santé primaires du district sanitaire de
Guédiawaye qui a même appelé certains d'entre eux. Seul
l'ICP de Daroukhane a accepté de nous fournir quelques données et
celles-ci datent de janvier-février-mars 2011.
Nous avons alors essayé de compenser ce manque en
demandant à nos enquêtés le type de maladies
enregistrées dans le ménage durant les trois mois qui ont
précédé l'enquête même si l'on sait que ce
genre d'informations peut comporter des biais.
Nous avons également eu quelques difficultés
à faire parler toutes les personnes abordées dont certaines
étaient très méfiantes et d'autres très timides.
DEUXIEME PARTIE : Présentation du cadre
d'étude
CHAPITRE III : Présentation de la CA de
Wakhinane-Nimzatt
La Commune d'Arrondissement de Wakhinane Nimzatt est l'une des
cinq communes d'arrondissements de la commune de Guédiawaye. Elle est
créée par le décret 96-745 du 30 août 1996 portant
création des communes d'arrondissement des villes de Dakar, Pikine
Guédiawaye et Rufisque.
1- Situation géographique et organisation
administrative
Carte 2 : Découpage administratif
de la CA de Wakhinane-Nimzatt
Wakhinane-Nimzatt est situé en bordure de la grande
côte dont elle est séparée au nord par une bande de filaos
qui constitue un rideau de protection contre le vent et l'avancée des
dunes. Elle s'étend sur une superficie de 3,6 Km2. Elle est
limitée à l'ouest par la CA de Ndiaréme-Limamoulaye, au
sud-ouest par la CA de Medina Gounass et enfin au sud est et à l'est par
la CA de Yeumbeul Nord.
La Commune d'Arrondissement de Wakhinane Nimzatt est
découpée en 9 zones. Chaque zone est composée de 4 ou 5
quartiers.
Il s'agit de :
1. Angle Mousse
2. Kawsara
3. Nimzatt
4. Wakhinane
5. Touba-Guédiawaye
6. Baye Laye-Daroukhane
7. Darourahmane
8. Wakhinane 4
9. Comico-Gadaye.
2- Caractéristiques physiques et humaines
La CA est située en bordure de la grande côte de
Dakar à Saint-Louis, qui correspond à la zone inter dunaire des
Niayes.
La nappe phréatique y est peu profonde. Son climat est
caractérisé par des hivers relativement doux, des
étés chauds et humides.
Sur le plan démographique, Wakhinane-Nimzatt est
caractérisé par une population très jeune (près de
68%1) et une prédominance des femmes en termes d'effectif de
population.
Tableau 2 : Données démographiques
de la CA (RGPH, 2002)
CONCESSIONS
|
MENAGES
|
HOMMES
|
FEMMES
|
POPULATION
|
5 288
|
7 915
|
31 044
|
31 992
|
63 036
|
Source : ANSD (2011)
1 Données de l'ANSD
La population de Wakhinane-Nimzatt s'élevait à
63 036 habitants lors du dernier recensement de 2002. La population masculine
était estimée à 31 044 contre 31 992 pour la population
féminine. Le taux de masculinité était donc de 49,2 %. Le
nombre de concession était, à l'époque, égal
à 5 288. Tandis que l'effectif des ménages était
estimé à 7 915.
En 2002, la densité de populations de la CA
était égale à 17 510 hts/Km2 contre 21 590
hts/Km2 pour le département de Guédiawaye et 4 433
hts/Km2 pour toute la région de Dakar (DSRPII 2005).
Diagramme 1 : Densités de
populations de la CA de Wakhinane-Nimzatt, du département de
Guédiawaye et de la région de Dakar.
Source : DSRPII, 2005 et RGPH 2002
Les données représentées sur ce diagramme
font état d'une densité de populations très
élevée tout à fait à l'image de Guédiawaye
dont la densité n'est que légèrement supérieure
à celle de Wakhinane-Nimzatt. Chacune de ces deux entités
territoriales prise individuellement a une densité 4 fois
supérieure à celle de la région de Dakar.
Cette forte densité de populations de la CA de
Wakhinane-Nimzatt se manifeste aussi à travers la taille moyenne des
ménages. Elle est en effet égale à 8 hts/ménage
généralement dans des parcelles de logement de 15 mètres
sur 10. Elle est supérieure à celles de la région de Dakar
(7,5 hts/ménage) et du département de Guédiawaye (7,8
hts/ménage).
Cette population de Wakhinane-Nimzatt est inégalement
répartie dans l'espace. En effet, les quartiers qui font partie de la
zone d'habitat spontané ou encore « quartiers populaires »
ont
une population qui est largement supérieure à
celle des quartiers qui se trouvent dans la zone de type coopérative
d'habitat. C'est ainsi que des quartiers tels que Daroukhane ou encore
Wakhinane ont une population avoisinant les 3000 hts. Alors que dans les
quartiers tels que la cité Cour Suprême et la Cité Air
Afrique, la population atteint à peine 100 hts (Mairie de
Wakhinane-Nimzatt, 2011).
Cette forte densité de populations dans les quartiers
et dans les ménages peut avoir des impacts considérables sur
l'assainissement. En effet, la taille des ménages joue fortement sur la
quantité de déchets solides ou liquides produits quotidiennement.
En principe, plus les ménages sont denses, plus les quantités de
déchets qu'ils produisent augmentent. Et cela pose l'épineuse
question de la gestion des déchets, notamment des eaux usées
aussi bien dans les ménages que dans les quartiers. Il s'y ajoute que
tous les membres du ménage utilisent le plus souvent les mêmes
toilettes. Ce qui les expose à des risques d'épidémies non
négligeables.
3- Caractéristiques socio-sanitaires
A l'instar de la ville de Guédiawaye dans laquelle elle
se trouve, la classification socioprofessionnelle de la CA de Wakhinane-Nimzatt
relève très peu de fonctionnaires, d'ingénieurs,
d'ouvriers qualifiés et une très forte proportion de travailleurs
du secteur informel (Mairie de Wakhinane-Nimzatt, 2011). C'est ce qui explique
la faiblesse des revenus et le niveau de pauvreté générale
des populations dans les quartiers les plus défavorisés. Les
principales recettes proviennent du commerce et de l'artisanat qui constituent
la source principale d'occupation de la population active.
Par ailleurs, les transferts financiers venus des
émigrés de Wakhinane-Nimzatt (l'émigration en Europe et
aux USA) représentent aujourd'hui une rente non négligeable.
La situation économique d'une population peut jouer en
faveur ou en défaveur de l'assainissement. La capacité
financière est étroitement liée à celle de la
gestion des déchets. Si pour les ordures ménagères les
autorités ont mis en place un système de collecte et
d'évacuation des ordures2 à Wakhinane-Nimzatt, il n'en
est pas de même pour les eaux usées. Les populations s'occupent
elles-mêmes de la construction des fosses, de leur entretien et de leur
vidange. Rien que pour vider leurs fosses, les populations sont obligées
de débourser une somme considérable. Si elles font appel aux
camions citernes, elles payent entre 30 000 et
2 Ce système est souvent
décrié par les populations. Les camions restent parfois des jours
sans passer. Ainsi, les populations sont obligées de payer aux
conducteurs de charrettes une somme variant entre 100 et 500 francs CFA pour
évacuer les ordures ou lorsque ces derniers se font rares les enfouir
dans la rue.
35 000 francs FCA. C'est la raison pour laquelle beaucoup de
ménages préfèrent vider leurs fosses dans la rue faute de
moyens.
Sur le plan sanitaire, la commune ne compte que 4 postes de
santé publics donnant une desserte de 15 759 hts pour un poste de
santé. Ce chiffre est relativement élevé si on le compare
à la norme de l'OMS qui est de 10 000 hts pour un poste de
santé.
Carte 3 : Localisation des postes de
santé à Wakhinane-Nimzatt
Il est également intéressant de noter le
déficit en maternité dans la Commune d'Arrondissement. En effet,
seule la maternité de Nimzatt est fonctionnelle. Celle de Wakhinane est
en phase d'achèvement à cause d'un manque de matériels et
d'équipements. L'équipement de la maternité de Wakhinane
en mobiliers (lits, matelas, armoires de rangement, berceau, matériels
médicaux etc.) aidera à l'ouverture prochaine de cette structure
indispensable à la santé reproductive des populations
essentiellement composées de femmes.
L'exiguïté et la promiscuité des quartiers,
surtout dans la zone irrégulière, posent des problèmes
d'évacuation des malades vers les structures sanitaires. Il faut enfin
souligner que la question de l'hygiène publique demeure encore
préoccupante. En effet, la CA connaît beaucoup de problèmes
dans le domaine de l'enlèvement des ordures ménagères et
de l'évacuation des eaux usées et pluviales surtout dans les
zones difficiles d'accès. Pendant l'hivernage, l'insalubrité
demeure une question centrale dans la lutte contre les maladies
endémiques telles que le paludisme, le choréa etc.
4- Occupation de l'espace
Le mode d'occupation de l'espace à Wakhinane-Nimzatt peut
justifier les problèmes d'assainissement notés dans cette zone
surtout ceux relatifs aux inondations.
Carte 4 : Occupation du sol de la CA de
Wakhinane-Nimzatt.
La CA peut-être divisée en trois sous-ensembles :
v' Une zone régulière non inondable qui
représente 76,7 % du territoire. Cette zone se trouve sur les plateaux
dunaires. Cet espace est dominé par un sable perméable qui
facilite l'infiltration de l'eau. Ce sous-ensemble concerne les zones de
ComicoGadaye, Kawsara, Touba-Guédiawaye, Baye Laye-Daroukhane, Wakhinane
et Nimzatt.
L'habitat y est plus ou moins organisé avec des rues
plus larges. On y distingue deux types d'habitats : un de type
coopérative d'habitat communément regroupé sous le nom de
cité et un autre de type auto-construction.
Le premier se situe dans la zone de Comico-Gadaye et un peu
dans le nord de ToubaGuédiawaye et celui de Baye Laye-Daroukhane. Il
s'agit en réalité des quartiers situés à quelques
mètres de la plage de Guédiawaye.
Et le second concerne le reste des quartiers sis dans cette zone
régulière non inondable.
1' Une Zone régulière inondable
représentant 11,4 % de l'espace communal. Elle se trouve entre les
plateaux et les dépressions. Le sable y est un peu saturé
à cause de la proximité de la nappe phréatique. Ce qui le
rend un peu moins perméable. Ce sousespace concerne toute la zone de
Angle Mousse, la partie ouest de Darourahmane et la partie sud de Wakhinane
4.
Tout comme dans la zone régulière non inondable,
l'habitat dans cet espace est plus ou moins bien organisé. Les rues sont
assez larges et les maisons bien loties. Il s'agit de quartiers
spontanés dominés par un habitat de type auto-construction.
1' Une zone irrégulière inondable qui se trouve
dans des espaces marécageux où la nappe phréatique
affleure. Cette zone représente 11,9 % du territoire et est fortement
secouée par les inondations aggravées par la remontée de
la nappe phréatique. Cet espace concerne les parties est, nord-est et
sud-est de Darourahmane et la partie nord de Wakhinane 4.
L'installation des maisons n'obéit à aucune
norme d'urbanisation. Il s'agit de quartiers spontanés
irréguliers. Les rues sont étroites et souvent inaccessibles pour
les véhicules. Ce qui pose un réel problème pour le
transport des malades vers les structures de santé, pour
l'évacuation des ordures ménagères et des eaux
usées, et pour les interventions d'urgence par exemple en cas
d'incendie.
Cette organisation de l'espace est étroitement
liée à l'histoire de la Commune d'Arrondissement. Plusieurs
vagues d'installations se sont succédées pour aboutir à ce
résultat actuel.
Carte 5 : Les différentes vagues
d'implantation des populations à Wakhinane-Nimzatt
Suite aux opérations de déguerpissement
organisées par les pouvoirs publics, certaines populations qui
habitaient les anciens bidonvilles de Dakar ont été
relogées dans la Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt. Cet
espace était à l'origine un site de recasement de ces
déguerpis. C'est par la suite que d'autres populations sont venues
s'implanter dans la zone. L'occupation de l'espace dans cette CA est ainsi
marquée par trois phases.
v' La première vague concernait uniquement les
déguerpis. Ces derniers ont été installés dans la
zone régulière non inondable de la CA dans les années
1970. Seul Angle Mousse se trouve dans une zone inondable. Les populations qui
y habitent ont un niveau d'instruction moyen qui tourne autour de 60 %. Le
niveau d'équipement et le niveau de vie des populations de cette zone
peuvent être également classés de moyen avec des revenus
qui tourneraient autour de 160 000 francs CFA par mois (Oumou Khairy DIOUF,
2011).
v' La deuxième vague s'est installée à
Wakhinane 4 dans la zone régulière inondable. Ces populations qui
habitaient Wakhinane-Dakar (Colobane) ont eu la mal chance d'être
déguerpies un peu tardivement que leurs voisins qui habitent
actuellement Wakhinane-Guédiawaye et d'être relogées dans
cette zone inondable. Elles présentent pratiquement les mêmes
caractéristiques socioéconomiques que les populations qui
habitent dans la zone régulière non inondable.
v' La troisième vague s'est implantée à
Wakhinane-Nimzatt dans les années 1990. Elle est constituée de
populations habitant les cités et de populations vivant dans la zone
irrégulière inondable.
Les premiers sont dans leur grande majorité des cadres
moyens ou des fonctionnaires qui présentent un niveau
d'équipements et de confort assez élevé comparé aux
autres. Les seconds sont généralement des personnes assez
démunies qui ont des revenus moyens mensuels qui tournent autours de 75
000 francs CFA (Oumou Khairy DIOUF, 2011).
CHAPITRE IV : Gestion des eaux usées
La gestion des eaux usées dans la CA de
Wakhinane-Nimzatt reste encore problématique. La CA ne dispose d'aucun
ouvrage collectif. Ainsi, les populations n'ont qu'une seule perspective, celle
d'utiliser les équipements individuels malgré les nombreuses
difficultés que pose ce système d'évacuation des eaux
usées.
1- Les ouvrages individuels
Les équipements individuels enregistrés dans
cette zone sont essentiellement composés de WC avec fosses septiques, de
bacs à laver ou puisards raccordés à une fosse septique ou
fosse à fond perdu. Ces ouvrages servent à évacuer les
eaux usées domestiques et les eaux vannes. En revanche, les populations
de la CA ne disposent d'aucun ouvrage destiné à
l'évacuation des eaux pluviales.
a- Ouvrages individuels pour l'évacuation des eaux
usées ménagères
Dans la CA de Wakhinane-Nimzatt, étant donné
qu'aucun système d'évacuation des eaux usées n'est
disponible, seules deux possibilités s'offrent aux habitants :
+ L'évacuation des eaux dans les rues et
+ L'utilisation des puisards.
Tableau 3 : Mode d'évacuation des eaux
usées ménagères
Variables
|
Puisard
|
Rue
|
Puisard et rue
|
Angle Mousse
|
0
|
100
|
0
|
Baye Laye-Daroukhane
|
27,3
|
72,7
|
0
|
Comico-Gadaye
|
0
|
100
|
0
|
Darourahmane
|
0
|
100
|
0
|
Kawsara
|
27,3
|
63,6
|
9,1
|
Nimzatt
|
18,2
|
63,6
|
18,2
|
Touba-Guédiawaye
|
9,1
|
90,9
|
0
|
Wakhinane
|
27,3
|
54,5
|
18,2
|
Wakhinane 4
|
0
|
100
|
0
|
CA de Wakhinane-Nimzatt
|
12
|
83
|
5
|
Source : Données de l'enquête (2011)
Les ménages de Angle Mousse et de Wakhinane 4
situés en zone inondable et ceux de Comico-Gadaye3 et de
Darourahmane situés en zone non inondable déversent tous,
leurs
3 A Comico-Gadaye, presque tous les ménages ont
mis en place un dispositif leur permettant d'évacuer les eaux
usées dans la rue sans sortir de la maison. Tout ce fait par
l'intermédiaire d'un tuyau.
eaux usées dans la rue. Les seules zones où les
habitants disposent de puisards sont Baye Laye-Daroukhane, Kawsara, Nimzatt,
Touba-Guédiawaye et Wakhinane. Celles-ci se trouvent dans l'espace
régulier non inondable.
Mais, tous les ménages n'utilisent pas de la même
façon ces puisards. En effet, 27,3 % des ménages
enquêtés à Baye Laye-Daroukhane, Kawsara et Wakhinane
disent ne jamais déverser les eaux dans la rue contre 18,2 % à
Nimzatt et 9,1 % à Touba-Guédiawaye. D'autres par contre, tout en
utilisant les puisards déversent en même temps leurs eaux
usées dans la rue. Cette pratique concerne Nimzatt et Wakhinane avec
18,2 % des ménages ainsi que la zone de Kawsara dont 9,1 % des
ménages utlisent à la fois la rue et les puisards comme moyen
d'évacuation des eaux usées.
Ainsi dans l'ensemble, 12 % des ménages de la CA
utilisent les puisards, 5 % déversent leurs eaux usées à
la fois dans la rue et sur les puisards et le reste c'est-à-dire 83 %
évacuent leurs eaux dans la rue.
Le déficit d'assainissement de la CA amène donc
les populations à déverser leurs eaux usées dans les rues.
Des espaces généralement non aménagés servent de
déversoirs d'eaux usées. Ils se localisent dans la rue et
constituent des lieux d'évacuation quotidienne des eaux usées
domestiques. Très peu de ménages optent pour l'utilisation des
puisards dont le coût de l'entretien est, pour ces populations à
revenu modeste, très élevé. Il est ressorti de nos
enquêtes que des chefs de ménages ont tout bonnement
décidé d'éliminer leurs puisards pour ne plus les
utiliser. D'autres par contre, ont fini par les abandonner parce qu'ils
devenaient de plus en plus impratiquables.
L'ampleur des déversements d'eaux usées dans les
rues est représenté par le diagramme suivant.
b- Ouvrages individuels pour l'évacuation des eaux
vannes
Dans la CA, la quasi-totalité des ménages
disposent d'ouvrages pour l'évacuation des matières
fécales. Ces déchets qui proviennent des toilettes sont
appelés eaux vannes. Elles sont collectées dans des fosses
septiques ou des fosses à fond perdu. Et lorsque celles-ci sont pleines,
les habitants font appel aux camions de vidange s'ils ne creusent pas un trou
dans la rue pour y vider leurs fosses.
Diagramme 2 : Nombre de WC dans les
ménages selon les zones
Tableau 4: Mode d'évacuation des eaux
vannes
Variables
|
Fosse septique uniquement
|
fosse à fond perdu uniquement
|
Fosse septique et fosse à fond perdu
|
Angle Mousse
|
85,7
|
0
|
14,3
|
Baye Laye-Daroukhane
|
81,8
|
18,2
|
0
|
Comico-Gadaye
|
100
|
0
|
0
|
Darourahmane
|
72,7
|
0
|
27,3
|
Kawsara
|
100
|
0
|
0
|
Nimzatt
|
63,6
|
18,2
|
18,2
|
Touba-Guédiawaye
|
100
|
0
|
0
|
Wakhinane
|
90,9
|
0
|
9,1
|
Wakhinane 4
|
81,8
|
0
|
18,2
|
CA de Wakhinane-Nimzatt
|
86
|
4
|
10
|
Source : Données de l'enquête (2011)
Les WC sont reliés à des fosses septiques ou
à des fosses à fond perdu par des tuyaux à travers
lesquels les eaux vannes sont évacuées.
Les fosses septiques dominent avec 86 % des ménages qui
les utilisent seules. Les ménages qui utilisent uniquement les fosses
à fond perdu représentent 4 % contre 10 % pour ceux qui utilisent
les deux à la fois (fosses septiques et fosses à fond perdu).
On retrouve les ménages qui ne disposent que des fosses
septiques dans les zones de ComicoGadaye, Kawsara et Touba-Guédiawaye.
Ceux qui utilisent les fosses à fond perdu uniquement habitent les zones
de Baye Laye-Daroukhane et Nimzatt avec pour chacun 18,2 %.
Les ménages qui utilisent en même temps les fosses
septiques et les fosses à fond perdu se localisent à Angle
Mousse, Darourahmane, Nimzatt, Wakhinane et Wakhinane 4. Ils
représentent respectivement 14,3 %, 27,3 %, 18,2 %, 9,1 % et 18,2 % des
ménages visités. Etant donné que la CA ne dispose pas
encore de réseaux d'assainissement collectifs, les populations utilisent
les systèmes d'assainissement autonomes tels que les fosses septiques et
les fosses à fond perdu.
Ces ouvrages constituent le seul moyen d'évacuation des
eaux vannes. Ils sont construits par les propriétaires des maisons
généralement en même temps que l'édification de
celles-ci. Ces fosses peuvent rester une dizaine d'années après
leur construction sans jamais être vidées. Le remplissage des
fosses est fortement tributaire de la taille des ménages qui est en
moyenne de
8 hts par ménage, de la dimension des fosses et de leur
âge. En effet, les vieilles fosses se remplissent plus facilement que les
nouvelles.
Les maisons construites dans des endroits où la nappe
affleure connaissent plus de difficultés. Les populations de
Darourahmane sont confrontées à ce genre de problème. En
période d'hivernage, la vidange des fosses se fait de manière
quotidienne.
Diagramme 3 : Durée de remplissage
des fosses
largement de la situation économique des ménages,
de l'accessibilité des rues et de la proximité de la nappe
phréatique.
Diagramme 4 : Mode de vidange des
fosses
Ceux qui font appel aux camions de vidange représentent
72,7 % des ménages de la zone. Cette forte utilisation de la technique
mécanique s'explique en partie par le fait que ces populations ont un
niveau de vie assez élevé comparé aux autres et qu'elles
ont les moyens financiers de recourir aux services des camionneurs.
Cependant, dans la zone régulière non inondable,
beaucoup de ménages enfouissent leurs eaux usées dans les rues.
Les plus distingués vivent à Wakhinane (81,8 %), à
ToubaGuédiawaye (72,7 %), à Baye Laye-Daroukhane et à
Kawsara avec chacun 63,6 % des ménages. Dans ces quartiers, les rues
sont généralement larges et sablonneuses à tel point qu'on
peut y creuser des trous très profonds sans atteindre la nappe.
La zone de Darourahmane, quant à elle, se singularise
encore une fois. 81,8 % des ménages évacuent leurs eaux vannes
dans la rue. Les uns creusent de petits trous devant leurs maisons ou à
côté, les autres déversent directement les eaux vannes dans
les maisons abandonnées ou dans les espaces non occupés.
La vidange manuelle est donc la technique la plus
répandue non seulement parce que son coût est abordable mais aussi
parce qu'elle est plus efficace car permettant d'évacuer les boues. Les
camions se limitent à l'évacuation des liquides.
La vidange manuelle est pratiquée par des
professionnels qui en ont fait un métier ou par les membres des
ménages qui ne veulent pas ou qui ne peuvent pas recourir aux services
des camionneurs ou à ceux des éboueurs.
Les populations de la CA rencontrent ainsi beaucoup de
difficultés pour se débarrasser de leurs eaux vannes lorsque
leurs fosses sont pleines. Tous les ménages ont pratiquement
mentionné cet état de fait.
Diagramme 5: Difficultés liées
à la vidange des fosses
Les ménages qui ont soutenu avoir éprouvé
des difficultés pour la vidange représentent 56 % contre 36 %
pour ceux qui ont dit le contraire. La proportion des nonréponses
correspond souvent aux ménages qui n'ont jamais vidé leurs
fosses. Ces derniers représentent 8 % et soutiennent qu'ils n'ont pas
encore été confrontés à ces difficultés.
L'origine des problèmes diffère selon les
ménages et selon la zone. En effet, 85,7 % et 63,6 % des ménages
situés respectivement à Angle Mousse et à Wakhinane 4
-zones inondables- disent rencontrer des difficultés pour la vidange.
Les raisons évoquées vont des problèmes financiers
à l'impossibilité de creuser un trou dans la rue du fait de la
proximité de la nappe.
Quant aux ménages situés dans la zone
régulière non inondable plus précisément à
ComicoGadaye (72,7 %), Wakhinane (72,7 %), Touba-Guédiawaye (63,6 %) et
Baye LayeDaroukhane (54,5 %), les difficultés soulignées sont
entre autres la cherté du coût de la vidange qui varie entre 30
000 francs CFA et 35 000 francs CFA pour le camion et entre 15 000 francs CFA
et 20 000 francs CFA pour ceux qui creusent les trous dans les rues et la
pénibilité du travail5. L'autre difficulté
évoquée par ces ménages concerne les camionneurs qui ont
du mal à accéder à certains domiciles à cause du
sable.
Seuls les habitants de Kawsara (zone régulière non
inondable) et de Darourahmane (zone irrégulière inondable) ont
soutenu éprouver moins de difficultés.
En effet, 63,6 % des ménages de Kawsara disent ne pas
avoir de difficultés. Pour eux, il suffit juste d'appeler le camion de
vidange ou de creuser un trou devant leurs demeures et d'y vider la fosse.
La situation à Darourahmane est assez semblable
à celle de Kawsara. 81,8 % des ménages ont soutenu ne pas avoir
de problèmes. Mais la différence réside dans le fait
qu'ici, on est en zone irrégulière inondable où les rues
sont très étroites à certains endroits et où la
nappe affleure. La vidange mécanique y est pratiquement impossible
à cause de l'inaccessibilité de la zone. Mais les habitants ont
la « chance » de vivre à proximité de maisons
abandonnées à cause des inondations ou de terrains
inoccupés. Ils vident manuellement leurs fosses et déversent les
eaux vannes dans ces espaces abandonnés ou inoccupés.
5 Les gens qui s'occupent eux-mêmes de la vidange de leurs
fosses préfèrent le faire en début de Week-end afin de
pouvoir bien se reposer le dimanche, jour de congé.
2- Evacuation des eaux pluviales
La gestion des eaux pluviales est une composante essentielle
de l'assainissement. Mais elle est peu prise en compte par les
autorités. Ce manque de planification est en partie à l'origine
des nombreux problèmes que connaissent les habitants de la CA de
WakhinaneNimzatt en termes d'évacuation des eaux pluviales. En effet, la
CA ne dispose d'aucun système d'évacuation des eaux pluviales.
Les autorités publiques n'avaient pas
intégré le volet assainissement collectif dans leurs politiques
de relogement des populations issues de certains bidonvilles de Dakar.
Ainsi, la CA de Wakhinane-Nimzatt qui est née de ces
opérations de déguerpissement n'a bénéficié
ni d'un système d'égouts pour l'évacuation des eaux
usées ménagères, ni d'un système de canalisation
pour l'évacuation des eaux pluviales.
Face à cette situation, les populations mettent en
place un dispositif avec des tuyaux qui donnent à l'extérieur,
pour évacuer les eaux dans la rue. Mais une fois dehors, aucun suivi
n'est fait pour éviter que l'eau ne stagne ou ne vire chez les
voisins.
Cependant, depuis quelques années, des mesures allant
dans le sens de réduire les risques d'inondation auxquels certains
habitants de la CA font péniblement face sont prises par les
autorités étatiques. Des bassins de rétention et des
canalisations sont construits dans le cadre de la lutte contre les
inondations.
Photo 1 : Construction en cours d'une
canalisation dans la CA
Cette photo a été prise à quelques
mètres de la mairie de Wakhinane-Nimzatt. Elle montre les efforts
consentis par les autorités publiques pour faciliter la gestion des eaux
pluviales.
Source : BA.T.H (2011)
Cette nouvelle canalisation devrait en effet permettre
d'évacuer vers la mer les eaux pluviales qui stagnent le long de la
voirie.
Mais pour l'heure, ce manque de planification a
entraîné la création de quartiers spontanés
inondables réguliers comme irréguliers à
Wakhinane-Nimzatt. Ces quartiers ont été construits pour la
plupart du temps dans des zones marécageuses. Ils sont devenus
surpeuplés et sources de problèmes qui exposent les populations
aux inondations.
Carte 6 : Niveau d'inondation des
différentes zones de la CA de Wakhinane-Nimzatt
Cette carte reflète la perception des ménages du
niveau d'inondation de leurs quartiers. Elle fait ressortir trois tendances :
des zones très inondables à l'image de Darourahmane, Wakhinane 4
et Angle Mousse ; des zones temporairement inondables que sont Baye
Laye-Daroukhane, Touba Guédiawaye, Wakhinane et Nimzatt et des zones non
inondables comme Comico-Gadaye et Kawsara.
Les zones très inondables sont
caractérisées par la présence des eaux de pluie même
en dehors de l'hivernage. C'est aussi le théâtre de
déguerpissements fréquents comme c'était le cas en 2009
à Wakhinane 4 et en 2010 à Angle Mousse.
Par contre dans les zones temporairement inondables, tous les
ménages qui ont dit que leurs quartiers étaient inondables ont
soutenu que la stagnation des eaux ne dure pas plus de 30 minutes après
les précipitations sauf au niveau des routes inondables.
Les zones non inondables, quant à elles, ne manifestent
d'après les ménages visités aucun problème
d'inondation.
Contrairement aux quartiers inondables, les populations des zones
précitées n'ont jamais été confrontées
à des déplacements forcés dus aux inondations.
Les raisons évoquées par les habitants de la CA
pour expliquer les causes des inondations sont entre autres l'occupation de
l'espace, les caractéristiques physiques du milieu et le défaut
d'ouvrage d'assainissement.
+ L'occupation de l'espace est reconnue par 27,4 % des
ménages visités comme étant à l'origine des
inondations. Cette occupation se manifeste par des quartiers irréguliers
à Darourahmane et à Wakhinane 4, des maisons situées sur
des pentes au bout desquelles les eaux se rassemblent et forment des flaques
d'eau, etc.
+ Les caractéristiques physiques du milieu en termes de
texture du sol sont indexées par les ménages à 15,8 %
comme étant la cause des inondations. La texture du sol ainsi que la
forme du relief facilitent la rétention de l'eau de pluie dans les zones
de Darourahmane, Wakhinane 4 et Angle Mousse.
+ Le défaut d'ouvrage d'assainissement est, quant
à lui, évoqué par 85,3 % des ménages
interrogés. Tous se sont accordés sur le fait que seul le
système de canalisation est en mesure de réduire pour ne pas dire
d'éradiquer les inondations.
CONCLUSION PARTIELLE
Les habitants de Wakhinane-Nimzatt, ne disposant pas de
système d'assainissement collectifs, utilisent des ouvrages individuels
tels que les fosses septiques, les fosses à fond perdu raccordées
à des WC, des puisards, des bacs à laver etc. Mais la plupart
d'entre eux déverse leurs eaux usées dans les rues. En effet, 83
% des ménages rencontrés évacuent leurs eaux usées
ménagères dans la rue et 49,6 % vident leurs fosses devant leurs
maisons. Les populations de la CA sont aussi confrontées aux
problèmes d'inondation à cause de la mauvaise gestion des eaux
pluviales. Les zones les plus touchées sont Darourahmane, Angle Mousse
et Wakhinane 4 où les déguerpissements sont fréquents et
où le niveau d'insalubrité est très avancé.
TROISIEME PARTIE : Risques socio-sanitaires et
environnementaux
CHAPITRE V : Risques sanitaires liés au
déficit d'assainissement
Le lien entre l'assainissement et la santé est
difficilement mesurable mais il est indiscutable. Notre travail ne consiste pas
à montrer le lien entre l'état de santé des populations de
Wakhinane-Nimzatt et le déficit d'assainissement de cette CA. Mais, il
s'agit plutôt de mettre en relief les risques sanitaires auxquels elles
sont exposées.
Le déficit d'assainissement est à l'origine de
l'insalubrité constatée dans les quartiers de Wakhinane-Nimzatt.
La quasi-totalité des ménages déversent leurs eaux
usées dans les rues. De la même façon, ils vident leurs
fosses pleines devant leurs maisons par le creusement de trous. Cette situation
de manque d'hygiène ajoutée aux problèmes d'inondation est
souvent associée par les populations à tort ou à raison
à des pathologies diverses.
1- Effets sanitaires liés aux eaux
usées
La perception des ménages est un indicateur très
important pour comprendre le vécu quotidien des populations. Leur point
de vue sur le lien entre les eaux usées et les maladies les plus
fréquentes de la zone permet d'avoir une idée sur les
problèmes sanitaires auxquels elles font face.
Diagramme 6 : Perception des ménages sur
l'effet des eaux usées sur la santé
Touba-Guédiawaye et Wakhinane ont aussi reconnu
l'existence de ce lien à 90,9 % contre 81,8 % à Darourahmane et
71,4 % à Angle Mousse.
Tous les ménages enquêtés, qu'ils soient
situés en zone inondable ou en zone non inondable, ont dans leur grande
majorité indexé le défaut d'assainissement de leurs
quartiers comme étant la source de beaucoup de maladies.
Les pathologies dont ils font référence vont du
paludisme aux maladies diarrhéiques en passant par les dermatoses entre
autres.
Diagramme 7 : Pathologies recensées dans
les ménages durant les trois mois qui ont précédé
l'enquête
Autres : Maux de ventre, grippe, rhume,
méningite, tuberculose, toux.
Source : Données de l'enquête (2011)
Le paludisme est la maladie la plus citée par les
ménages de la CA. Il représente 76 % contre 51 % pour la
diarrhée et 34 % pour les dermatoses.
Pour le paludisme, d'après les informations recueillies
et représentées sur ce diagramme, les populations les plus
atteintes sont celles de Comico-Gadaye avec 90,9 %, Baye LayeDaroukhane,
Nimzatt, Touba-Guédiawaye et Wakhinane 4 (zone inondable) avec chacun
81,8 %. Les habitants des zones inondables en l'occurrence Angle Mousse et
Darourahmane et ceux de Wakhinane et Kawsara situés en zone non
inondable semblent moins affectés avec respectivement 71,4 %, 72,7 %,
63,6 % et 54,5 %.
Carte 7 : Géographie du paludisme
dans la CA
Ces données recueillies auprès des
ménages ne permettent pas de déterminer le lien entre le
degré d'inondation des différentes zones et l'apparition du
paludisme chez les populations.
Cette situation pourrait s'expliquer par le fait que l'agent
vecteur qui est à l'origine de la transmission de cette pathologie ait
une aire d'activité plus ou moins étendue. Les collections d'eau
sont certes favorables au développement et à la
prolifération des moustiques mais ces derniers peuvent migrer vers
d'autres horizons moins humides à la recherche de leurs repas sanguins.
Ce qui expose les populations sur place au risque palustre. De plus, le
comportement des habitants joue un rôle
considérable. L'utilisation de moustiquaires imprégnées
pourrait limiter la transmission du paludisme dans les zones à risque.
L'exposition aux moustiques étant plus élevée dans ces
espaces et les populations ayant conscience du danger qui leur guette prennent
mieux leurs dispositions que celles qui vivent dans les endroits où la
présence des moustiques est moins importante. A cela s'ajoute la
densité de populations qui est un facteur de dilution des piqûres
des moustiques qui est très élevée dans les zones
inondables.
Donc, les conditions biogéographiques ne constituent pas
à elles seules les facteurs de risques de contamination.
Pour les maladies diarrhéiques, les zones les plus
affectées sont Wakhinane 4 (zone inondable) avec 81,8 % et Kawsara
situé en zone non inondable avec 72,7 %. Arrivent ensuite les zones de
Baye Laye-Daroukhane, Comico-Gadaye, Touba-Guédiawaye sises en zone
régulière non inondables et Darourahmane (zone
irrégulière inondable) avec chacun 54,5 %. Les populations les
moins touchées sont celles de Angle Mousse (zone régulière
inondable) avec 42,9 %, Nimzatt et Wakhinane avec respectivement 27,3 % et 18,2
%.
Carte 8 : Géographie des maladies
diarrhéiques dans la CA
L'apparition des cas de diarrhées ne peut pas
être corrélée au niveau d'insalubrité des zones
étudiées. En effet, des environnements réputés
favorables au développement des maladies diarrhéiques à
l'image de Angle Mousse ont été identifiés comme moins
affectés alors que des espaces plus salubres considérés
comme moins propices à l'éclosion des diarrhées à
l'image de Kawsara semblent plus atteints.
Plusieurs raisons peuvent être avancées pour
expliquer ce phénomène. Les comportements des populations surtout
en matière d'hygiène peuvent fortement influencer les taux de
morbidité diarrhéique. Les pratiques d'hygiène
diffèrent d'un espace à un autre, d'un individu à un autre
et par extension d'une population à une autre.
Les modes alimentaires et les techniques de stockage de l'eau
de boisson ajoutés à l'importance en termes d'effectif des
enfants de moins de cinq ans au sein des ménages pourraient aussi
être à l'origine des disparités constatées entre les
différentes zones de la CA.
Les dermatoses, quant à elles, sont enregistrées
à Touba-Guédiawaye avec 63,6 %, à Darourahmane (zone
irrégulière inondable) avec 54,5 %, à Nimzatt avec 45,4 %,
à Wakhinane et Kawsara avec chacun 36,4 %, à Angle Mousse avec
28,6 %, à Baye LayeDaroukhane, Comico-Gadaye et Wakhinane 4 (zone
régulière inondable) avec chacun 18,2 %.
Carte 9 : Géographie des
dermatoses dans la CA
Les zones les plus touchées par les dermatoses sont
Darourahmane situé en zone inondable et Touba-Guédiawaye. Elles
sont suivies de Kawsara, Wakhinane, Nimzatt et Angle Mousse (zone inondable).
Les espaces les moins atteints sont Comico-Gadaye, Baye LayeDaroukhane et
Wakhinane 4 (zone inondable).
Les informations que reflète cette carte ne permettent
pas de dire sans se tromper que les dermatoses sont dues au déficit
d'assainissement de la CA car des espaces réputés salubres comme
Kawsara et Nimzatt sont plus frappés que Wakhinane 4 qui pourtant se
trouve en zone inondable considéré par la plupart des
ménages comme sale voire très sale.
Tout comme pour le paludisme et les maladies diarrhéiques,
le lien entre le mauvais assainissement et les dermatoses est très
difficile à établir.
Le comportement des populations pourrait aussi expliquer ces
disparités. De plus, certaines maladies de la peau sont signes d'une
autre pathologie qui se cache derrière comme par exemple les boutons qui
accompagnent la rougeole ou les taches dues à la malnutrition. Il existe
aussi des boutons et des plaies qui sont signes d'une maladie grave comme la
tuberculose et la syphilis.
Les chiffres obtenus ne permettent pas d'identifier des zones
particulièrement vulnérables. Le lien entre ces maladies et le
défaut d'assainissement des eaux usées n'est pas clairement
défini dans cette étude.
Cependant, on retrouve un lien entre les pathologies
évoquées par les ménages et celles effectivement
déclarées au niveau du poste de santé de Daroukhane.
Diagramme 8 : Nombre de consultations entre
janvier et mars 2011 au poste de santé de Daroukhane
Source : Poste de santé de Daroukhane.
Une analyse des données collectées dans cette
structure sanitaire montre que les risques sanitaires liés aux eaux
usées sont très élevés.
Les IRA et la grippe viennent en première position avec
respectivement 249 et 326 consultations. Les dermatoses suivent avec 241
consultations. Arrivent enfin les diarrhées avec 91 cas recensés,
les parasitoses avec 71 consultations et le paludisme avec 46 cas.
Ce chiffre est inquiétant car il révèle
que même en dehors de l'hivernage, les populations sont exposées
et atteintes par le paludisme. Dès lors, on peut se poser la question de
savoir si l'inondation qui perdure dans certaines zones de la CA de
Wakhinane-Nimzatt après la saison des pluies ne constitue pas un facteur
aggravant.
Dans tous les cas, les risques sanitaires encourus par la
population sont réels et nécessitent une surveillance
particulière pour éviter que la situation ne s'aggrave suite
à d'éventuels changements de comportement des individus.
2- Risques sanitaires liés aux eaux usées
déversées dans les rues
Les eaux usées déversées dans les rues de
Wakhinane-Nimzatt sont en partie à l'origine de l'insalubrité
constatée dans les quartiers de la CA. Le manque d'hygiène
individuel et collectif est un élément essentiel dans le
développement des pathologies recensées dans la zone. Nous n'en
retiendrons que quelques unes à savoir la diarrhée, les
dermatoses et les parasitoses pour montrer en quoi les eaux usées
déversées dans les rues constituent-elles des risques
sanitaires.
a- La rue, l'espace de jeu favori des enfants
Les enfants de la CA ne jouent généralement que
dans la rue. Les maisons étant très souvent étroites, les
enfants préfèrent aller dans la rue pour avoir plus de
liberté d'action et parfois jouer sans être surveillés.
Dès fois aussi, pour ne pas être dérangés, les
parents demandent eux-mêmes à leurs enfants d'aller jouer
dehors.
Dans les rues sales, les enfants pratiquent différentes
sortes de jeux que l'on pourrait qualifier à risque. Nous pouvons citer
à titre d'exemple le football, la bille et le « sol
buteel6 ». Tous ces jeux se font dans la rue en présence
des saletés. Pour la bille, les enfants choisissent les
déversoirs d'eaux usées qu'ils considèrent plus
appropriés à la pratique de ce jeu. Ils y restent quasiment toute
la journée. Ils ne rentrent chez eux qu'au moment du déjeuner
avec les mains et parfois tout le corps remplis de sable et de
saleté.
6 Le sol bouteel, qui signifie remplir une bouteille,
est un jeu d'enfant qui consiste à remplir une bouteille de sable tout
en évitant la balle lancée par les adversaires.
Ainsi, si leurs parents ne prennent pas les précautions
nécessaires pour que les enfants se lavent bien les mains avant de
manger, ils peuvent contracter la diarrhée ou les parasitoses
intestinales.
Si on y ajoute le fait que les enfants aient l'habitude de
manger dehors généralement avec les mains bien souillées,
on est tenté de dire que les enfants constituent la frange de la
population la plus vulnérable face aux risques sanitaires liés
aux eaux usées déversées dans les rues.
C'est ce qui explique peut-être la fréquence des
maladies diarrhéiques, des dermatoses et des parasitoses intestinales
dans la CA.
Les diarrhées, les dermatoses et les parasitoses
intestinales sont des maladies qui frappent le plus souvent la population
infanto-juvénile c'est-à-dire les enfants de moins de 15 ans.
Selon Zeyni El Abidine SY et Soulèye WADE (2007) «
cette frange de la population est la plus vulnérable et la plus
sensible aux mauvaises conditions de vie, d'autant plus que l'enfant
jusqu'à un certain âge n'est pas directement responsable de sa
santé ».
Néanmoins, les adultes ne sont pas pour autant
épargnés.
b- Les adultes, une catégorie d'âge moins
exposée mais vulnérable
De retour à la maison, les enfants reviennent avec les
mains pleines de saletés. Ils peuvent ainsi transmettre ces souillures
aux adultes par l'intermédiaire de trois facteurs :
· Le contact direct par le toucher (salutation)
;
· Le partage des objets familiers (les pots d'eau)
;
· Le partage des aliments.
Au Sénégal, la coutume veut que les enfants qui
reviennent à la maison saluent leurs aînés en leur serrant
la main. C'est une pratique qui vise à enseigner à l'enfant
l'importance du respect surtout envers les personnes plus âgées,
mais elle n'est pas exempte de risques surtout lors d'une
épidémie de diarrhée. Si l'enfant est porteur sain ou
malade, il peut répandre la maladie dans la famille. C'est presque la
même chose avec certaines dermatoses contagieuses comme la gale qui peut
se transmettre très facilement, au seul contact physique, d'une personne
à une autre. La salutation par le serrement de mains peut aussi
être à l'origine de la diffusion des parasitoses intestinales et
des IRA au sein de la famille.
Il n'est pas rare de voir des ménages qui partagent le
même pot (pour la boisson) et manger ensemble avec la main. Cela devrait
en quelque sorte leur inculquer le sens du partage. Mais en présence de
certains facteurs de risques, cela pourrait être l'élément
déclencheur du développement, de la transmission et de la
diffusion des maladies contagieuses.
Les pathologies ayant généralement un
caractère multifactoriel, il ne serait pas très prudent de lier
le développement d'une maladie à un seul facteur de risques en
présence comme le déficit d'assainissement. C'est surtout «
les facteurs sociologiques en rapport aux modes de vie et de comportements
à risque des populations qui déterminent le plus, le niveau de
risque sanitaire » (Zeyni El Abidine SY et Soulèye WADE,
2007).
3- Risques sanitaires liés aux inondations
Les inondations constituent un phénomène
très difficile à maîtriser surtout dans les pays du sud.
Elles peuvent être à l'origine de la transmission de beaucoup de
maladies. Elles participent à la dispersion des oeufs des parasites tels
que les ascaris et les ankylostomiases et favorisent leur développement.
Lorsque ces oeufs sont en contact direct avec l'eau ou les aliments
consommés, ils peuvent entraîner des parasitoses intestinales.
Les inondations sont aussi sources de collections d'eau
favorables au développement et à la prolifération de
moustiques dans la CA de Wakhinane-Nimzatt. Et, c'est à ce niveau que le
problème se pose le plus dans la mesure où ils constituent les
vecteurs du paludisme. Cette maladie peut s'avérer très
dangereuse. Elle est due à des parasites du genre plasmodium
transmis à l'homme par des piqûres de moustiques infectés.
Selon l'OMS, en 2008, "on a noté 247 millions de cas de paludisme
qui ont causé près d'un million de décès -
principalement chez des enfants vivant en Afrique. En Afrique, un enfant meurt
toutes les 45 secondes du paludisme et cette maladie est à l'origine de
près de 20 % de l'ensemble des décès d'enfants". Ces
chiffres montrent la gravité de la situation en Afrique. Les populations
les plus vulnérables sont essentiellement les enfants et les femmes
enceintes.
En effet, les jeunes enfants vivants dans des zones de
transmission stable qui n'ont pas encore développé une
immunité les protégeant contre les formes les plus
sévères de la maladie, sont les plus exposés. En termes de
mortalité, ce sont eux qui paient le plus lourd tribut au paludisme
à travers le monde.
Chez les femmes enceintes, le paludisme entraîne des
taux élevés de fausses couches. Cellesci peuvent atteindre
jusqu'à 60 % en cas d'infection à Plasmodium falciparum.
Les taux de décès maternels dus au paludisme sont
également élevés et peuvent atteindre 10 à 50 %
(OMS, 2010). Dans les régions de forte transmission, le paludisme peut
non seulement entraîner des fausses couches mais aussi un faible poids de
naissance chez les nouveau-nés, en particulier lors de la
première et de la seconde grossesse. L'OMS estime que 200 000
nouveau-nés meurent chaque année des suites d'une infection
palustre au cours de la grossesse.
Le risque sanitaire lié aux inondations est donc
très élevé à Wakhinane-Nimzatt. Les zones
inondables telles que Darourahmane, Angle Mousse et Wakhinane 4 constituent
ainsi les espaces à risque. La présence quasi permanente des eaux
stagnantes dans ces zones occasionnant la prolifération des moustiques
est un facteur de risques non négligeable. Toutes les populations de la
CA sont exposées aux piqûres des moustiques et donc au paludisme
dans la mesure où ces insectes ne se limitent pas seulement dans les
endroits inondés. Ils peuvent parcourir des distances assez importantes,
jusqu'à sortir de la zone favorable à leur développement,
à la recherche de leurs repas sanguins.
CHAPITRE VI : Impacts de l'assainissement sur le cadre
de vie et sur l'environnement
L'assainissement déficitaire dans la CA de
Wakhinane-Nimzatt est perçu par les ménages comme ayant des
impacts considérables sur le cadre de vie des populations et sur
l'environnement. La mauvaise gestion des eaux usées peut-être
à l'origine de l'insalubrité notée dans les maisons et
dans les quartiers, de la dégradation du patrimoine bâti (maison,
voirie...), de la pollution des ressources naturelles (sol, eau, air...),
etc.
Diagramme 9 : Perception des ménages sur
les impacts des eaux usées.
a- Les dégâts enregistrés dans les
maisons
La gestion des toilettes au sein des ménages ne se fait
pas toujours sans difficulté. Des WC mal entretenus sont souvent
synonymes de manque d'hygiène inquiétant. Ils sont
généralement le théâtre d'odeurs nauséabondes
qui viennent des fosses septiques. Les mauvaises odeurs sont sources de
gêne pour les membres du ménage et pour les voisins. Ils sont
aussi propices au développement des mouches et des cafards. La
présence de ces derniers explique celle des margouillats dans les
toilettes. En effet, ces petits reptiles adorent se nourrir des cafards. Le
même scénario peut être observé entre les mouches et
les araignées. Ces arthropodes fabriquent des pièges que l'on
appelle toiles d'araignée pour capturer les mouches et les manger.
De plus, les fosses septiques sont favorables au
développement des vers qui remontent au niveau des WC pendant les
périodes de forte chaleur ou lorsque les fosses sont pleines. Tous ces
petits animaux sont suspectés par les populations d'être à
l'origine de maladies. Dans les endroits insalubres, les mouches sont
susceptibles de véhiculer par leurs pattes des milliers de micro
bactéries. Ainsi, en se posant sur des matières fécales
puis sur la nourriture, les mouches peuvent transmettre aux populations des
agents pathogènes responsables de maladies graves comme la fièvre
typhoïde, la dysenterie, le choléra etc. La contamination peut donc
se faire par contact direct ou à travers les aliments
souillés.
Au niveau des zones inondables, en plus des problèmes
cités, les populations souffrent de la mauvaise gestion des eaux
pluviales. Les inondations sont sources de collections d'eau favorables au
développement et à la prolifération des mouches et des
moustiques responsables de la transmission du paludisme. Dans les espaces
inondables comme à Darourahmane, les eaux vannes se mélangent
avec celles de la nappe phréatique. Lors de la remontée de la
nappe, les eaux issues des fosses septiques refont en même temps surface.
Ce qui accentue l'insalubrité dans ces zones.
N'ayant pas toujours les moyens d'aller ailleurs, les
populations restent dans ces maisons inondées. Ainsi, elles vivent,
cuisinent, mangent et dorment dans les eaux. Elles ne quittent les lieux que
lorsque la situation devient insoutenable ou lorsque les pouvoirs publics
décident de les reloger dans d'autres endroits plus hospitaliers.
Photos 2 et 3 : Des maisons abandonnées
à cause des inondations
Photo 2 : Maison abandonnée à
Darourahmane
Photo 3 : Maison abandonnée à Angle
Mousse
Ces photos permettent d'apprécier les
dégâts que provoque le déficit d'assainissement sur le
cadre de vie des populations de Wakhinane-Nimzatt notamment au sein des
maisons. L'inondation dans ces espaces entraîne souvent des
déplacements forcés de populations.
Source : BA.T.H (2011)
Les inondations entraînent également des pertes
financières considérables. Les populations dépensent des
fortunes pour le remblaiement des maisons. Elles achètent du sable, des
gravats et parfois des ordures de tous genres pour mettre leurs maisons hors de
portée des eaux. Le remblaiement des maisons avec des ordures aggrave le
niveau d'insalubrité déjà préoccupant des
habitats.
A cela s'ajoute la psychose de perdre, du jour au lendemain,
sa maison. Cette situation peut occasionner des dépressions chez les
propriétaires qui ont investi des dizaines de millions de francs CFA
pour l'achat ou la construction des maisons.
D'autres par contre, déménagent le temps de retaper
leurs maisons pour ensuite revenir faute de mieux.
b- Les nuisances constatées dans les rues
L'assainissement déficitaire a fait que les
populations, dans leur grande majorité, déversent leurs eaux
usées ménagères dans les rues. A cela s'ajoutent les eaux
pluviales qui stagnent dans certains quartiers de la CA. Cette situation est la
cause de l'insalubrité constatée à Wakhinane-Nimzatt.
Diagramme 10 : Perception des ménages sur
le niveau de salubrité de leurs quartiers
Alors que dans les zones inondables, c'est plutôt la
stagnation des eaux pluviales qui constitue la véritable cause
d'insalubrité des quartiers.
Sur le plan de l'esthétique, les eaux usées
déversées dans les rues de la Commune d'Arrondissement de
Wakhinane-Nimzatt ainsi que l'inondation dans certains quartiers ternissent
l'image de la CA.
Photos 4, 5, 6, 7 : Insalubrité dans les
rues de la CA de Wakhinane-Nimzatt
Photo 7 : Eaux stagnantes à Angle Mousse
Photo 6 : Eaux stagnantes à Darourahmane
Photo 4 : Déversoir d'eaux usées
à Wakhinane 4
Photo 5 : Déversoir d'eaux usées
à Wakhinane
Ces photos permettent d'apprécier le niveau
d'insalubrité dans les rues de Wakhinane-Nimzatt. Les deux
premières reflètent l'ampleur du déversement des eaux
usées ménagères dans les rues de Wakhinane-Nimzatt. Tandis
que les deux dernières montrent les conséquences des inondations
sur le cadre de vie des populations.
Source : BA.T.H (2011)
Ce phénomène ne touche pas que les rues. En
effet, en période d'hivernage, beaucoup de routes situées dans la
CA s'inondent. Les eaux pluviales peuvent y stagner pendant toute la saison des
pluies. Le tournant Baye Laye et le marché Boubess ou marché
Nimzatt sont les plus frappés par les inondations.
L'inondation des routes participe à la destruction
progressive de celles-ci. En cas d'inondation, elles deviennent impraticables
et limitent les possibilités de circulation des personnes et des biens.
C'est ce qui explique que les autorités municipales mettent à la
disposition des populations des motopompes pour évacuer les eaux
pluviales qui stagnent au niveau de la voirie.
Photo 8 : Inondation sur la route qui mène
au tournant Baye Laye
Cette photo a été prise à quelques
mètres du collège Pikine-Est A. Elle montre le niveau
d'insalubrité très avancé de cet espace pendant la saison
des pluies. Après l'hivernage, lorsque les eaux disparaissent, cette
route est nettoyée pour le grand bonheur des usagers et des
élèves qui étudient juste à
côté.
Source : BA.T.H (2011)
Mais le problème avec les motopompes c'est que, si le
niveau de l'eau baisse, elles sont arrêtées pour ne pas qu'elles
aspirent les résidus solides comme le sable. Sinon, elles risquent de
tomber en panne. Ce qui n'est pas en soi une solution efficace car il suffit
juste que la pluie revienne pour que la route redevienne inondée. De
plus, ces résidus dégagent des odeurs nauséabondes qui
gênent la respiration des passagers et des riverains.
Cette situation est, à un degré près,
semblable à celle du Marché Nimzatt. Le marché se situe de
part et d'autre d'une route inondable. Les vendeurs, n'ayant pas le choix, sont
obligés d'exercer leurs activités dans cet environnement mal
sain. A cela s'ajoute le fait que les habitants fassent des détours
considérables pour accéder au marché fuyant ainsi les
saletés et les odeurs. Ce qui constitue des pertes inestimables en
termes de temps et d'énergie.
Photo 9 : Inondation au marché
Nimzatt
Cette photo reflète les impacts des inondations sur
le marché Nimzatt. Le niveau d'insalubrité dans cette zone est
très élevé. Ces eaux noirâtres que nous montre cette
photo couvrent totalement la route qui devient impraticable pendant toute la
saison des pluies malgré les nombreux efforts des autorités pour
pomper l'eau.
Source : BA.T.H (2011)
La voirie dans cet espace très fréquenté
de la CA est la plus frappée par les inondations et les odeurs
nauséabondes. Toutes ces images permettent de constater à tel
point certaines rues sont gagnées par l'insalubrité qui est
tantôt due aux eaux usées déversées dans les rues
tantôt aux inondations. C'est un spectacle désolant qui s'offre
aux visiteurs et aux habitants. L'origine de ce problème a
été identifiée par les populations. Elle
découlerait, selon elles, du déficit d'assainissement de la CA de
Wakhinane-Nimzatt (85,3 % des ménages ont mentionné cet
état de fait).
2- La pollution de l'environnement
L'assainissement déficitaire à
Wakhinane-Nimzatt, qui est à l'origine du déversement des eaux
usées dans les rues et des inondations dans certains quartiers, ne fait
pas que des dégâts sur le cadre de vie des populations. Il affecte
également l'environnement par la contamination de la nappe
phréatique, du sol, et de l'air.
a- La contamination de la nappe phréatique
La pollution de la nappe phréatique n'est pas facile
à évaluer. Une telle étude nécessite des moyens
financiers et techniques importants. Les mesures doivent être
effectuées au niveau des laboratoires spécialisés dans ce
domaine. L'étude de la qualité de l'eau en rapport avec
l'assainissement s'intéresse davantage à la présence des
nitrates dans les eaux souterraines.
Une étude sur la qualité de l'eau de robinet et
celle de la nappe phréatique dans les différentes communes
d'arrondissement du département de Guédiawaye,
réalisée par Cheikh Fall en 2007, nous a permis d'avoir des
informations sur la teneur en nitrate de la nappe phréatique à
Wakhinane-Nimzatt.
En effet, d'après cette étude, les
résultats d'échantillons prélevés sur le robinet
villa n°1408 et la pompe Diambar Raby Sy à Wakhinane-Nimzatt,
révèlent que la concentration en nitrate de l'eau du robinet est
égale à 8,64 mg/L alors que celle de l'eau de la nappe est
estimée à 184,34 mg/L. La forte teneur en nitrate pourrait
s'expliquer par la forte présence des fosses septiques et fosses
à fond perdu dans la CA. En effet, 86 % des ménages
visités utilisent des fosses septiques et 49,6 % vident leurs fosses
dans la rue. La pollution de la nappe phréatique qui affleure à
certains endroits (Darourahmane, Angle Mousse et Wakhinane 4) pourrait donc
être liée à la forte utilisation des systèmes
individuels.
« La norme retenue par l'O.M.S. est de 50 mg/litre
pour l'eau de boisson, ce qui constitue de l'avis des spécialistes, un
seuil très prudent, quelques dizaines de milligrammes ne constituant pas
à proprement parler une pollution » Gérard SALEM
(1998).
La forte concentration en nitrate de la nappe rend
l'utilisation de son eau impropre à la consommation humaine. Cette
situation peut s'avérer inquiétante. Car même si la majeure
partie des habitants de la CA utilise l'eau desservie par la
Sénégalaise Des Eaux [SDE], d'autres, par
contre, préfèrent l'eau de la nappe.
Tableau 5 : Principales sources
d'approvisionnement en eau de boisson dans les différentes CA du
département de Guédiawaye.
Approvisionnement en eau de boisson des
ménages
|
C.A de Sahm Notaire
|
C.A de Golf
|
C.A de Wakhinane- Nimzatt
|
C.A de Médina Gounass
|
C.A de Ndiarème Limamoulaye
|
Robinet
|
100%
|
96%
|
94%
|
100%
|
98%
|
Nappe
|
0%
|
4%
|
6%
|
0%
|
2%
|
Source : Cheikh FALL, 2007.
D'après les résultats présentés
dans ce tableau, 94 % des ménages de la CA de Wakhinane-Nimzatt
consomment, pour leur boisson, l'eau du robinet. Le reste
préférant s'approvisionner en eau souterraine.
L'eau que consomment les habitants de la CA via le
réseau de la SDE provient pour l'essentiel de la conduite de Bonna (Pout
Sud). Compte tenu de la forte demande en eau de robinet au sein du
département de Guédiawaye, du fait des fortes densités de
populations qu'on y recense, la SDE mélange l'eau en provenance de Bonna
avec celle des forages de Thiaroye. A partir de Pout, l'eau subit une
désinfection au chlore entre Sébikhotane et Rufisque pour
éviter une contamination de l'eau par des bactéries et d'autres
germes pathogènes. Après le mélange avec les eaux des
forages de Thiaroye, l'eau subit une deuxième désinfection au
chlore au niveau de l'usine de Thiaroye, et c'est cette eau qui sert à
alimenter la CA de Wakhinane-Nimzatt (Cheikh FALL, 2007).
En principe, l'utilisation de cette eau ne comporte pas de
risques majeurs comparée à celle de la nappe. Celle-ci est
actuellement utilisée grâce aux pompes Diambar.
Photo 10 : Exemple de Pompe Diambar
On retrouve un nombre important de ces pompes au niveau de
Gadaye. Dans cette zone, l'eau de la nappe est surtout utilisée pour la
construction des bâtiments. Mais dès que les gens
aménagent, ces pompes changent de fonctions et leur eau est
utilisée pour les besoins ménagers et pour la boisson tout comme
dans les autres zones de la CA.
Source : BA.T.H (2011)
On assiste depuis quelques années à une
multiplication des ces pompes. Elles sont faciles à installer. La
proximité de la nappe aidant, elles commencent à connaître
un réel succès auprès des habitants de la CA. Ces derniers
utilisent l'eau de la nappe pour les travaux de construction qui
nécessitent beaucoup d'eau, les travaux domestiques (linge, nettoyage,
cuisine etc.) et surtout pour la boisson.
Les habitants de la CA bien que disposant de robinet, sont
très souvent obligés de recourir à ces pompes du fait des
dysfonctionnements fréquents du réseau de la SDE. Lesquels
dysfonctionnements qui privent des milliers d'individus de cette ressource
incontournable.
Ainsi, si les précautions nécessaires pour rendre
l'eau potable ne sont pas prises, les personnes utilisant cette eau peuvent
être sujettes à de nombreux risques sanitaires.
Les nitrates ne sont pas en soi toxiques. Ils ne le sont
qu'à deux conditions : " s'il y a ingestion vraiment massive de ces
composés ou s'ils sont transformés en nitrites par la microflore
digestive au sein de l'organisme " (Laila IDRISSI, 2006).
Une fois ingérés, les nitrates sont rapidement
absorbés au niveau de l'intestin grêle puis distribués dans
tout l'organisme. Une partie des nitrates absorbés est
secrétée dans la salive et transformée en nitrites. Ainsi,
"Les nitrites, dérivés des nitrates par réduction
microbiologique intestinale, sont toxiques pour les nourrissons. Ils sont la
cause de méthémoglobinémies qui peuvent entrainer la mort
si elles ne sont pas correctement et précocement soignées"
(Gérard SALEM, 1998).
La méthémoglobinémie ou syndrome du
bébé bleu est provoquée par l'ingestion de nitrites ou
nitrates. Selon Laila IDRISSI (2006), la présence de ces ions
interfère avec la capacité du sang à transporter
l'oxygène. Ils ont la faculté de transformer l'hémoglobine
sanguine en méthémoglobine par le phénomène de
l'oxydation. Cette mutation entraîne une hypoxie (cause des troubles
et de la mort provoqués par l'asphyxie) au niveau des tissus.
L'organisme d'un adulte a la possibilité de lutter contre ce
phénomène. Il est équipé d'un système
enzymatique capable d'effectuer la réaction inverse à savoir la
transformation de la méthémoglobine en hémoglobine
réduite. Par contre, l'organisme de l'enfant ne dispose pas de ce
système. Ce qui l'expose à des risques d'intoxications graves.
Cette pathologie se manifeste par la cyanose (décoloration
bleutée de la peau et de la bouche), la difficulté de respirer et
la fatigue.
" Chez l'adulte, la formation de composés
aminés, les nitrosamines, sont des facteurs cancérigènes
à moyen terme, surtout de l'appareil digestif " Gérard
SALEM, 1998.
En effet, la formation des nitrosamines à pouvoir
cancérigène est possible à partir des nitrites et d'amines
secondaires et tertiaires et se produit dans le tube digestif de la personne
concernée.
La pollution de la nappe phréatique à
Wakhinane-Nimzatt qui se manifeste par la forte présence des nitrates
dans l'eau constitue ainsi un facteur de risques sanitaires pour les
populations de la CA.
b- La contamination du sol
Les eaux usées ménagères, les eaux vannes et
les eaux pluviales peuvent être à l'origine de la pollution du sol
de différentes manières.
Pour les eaux pluviales, la contamination se fait par le
transfert de polluants lors du ruissellement. Les eaux transportent avec
elles divers produits solides comme les déchets
toxiques ou non toxiques. Lorsque ces eaux qui se
mélangent avec ces débris solides se retirent, elles laissent sur
place des résidus de tous genres. Les eaux pluviales peuvent aussi
déposer sur le sol des substances chimiques à travers le
ruissellement.
Photo 11 : Sol pollué par les eaux
pluviales au marché Nimzatt
Cette photo est l'image typique d'une cohabitation entre
un sol pollué par les eaux usées et la population. Ces enfants
que l'on voit à gauche de la photo et ces vendeurs qui exercent leurs
activités dans cet espace mal sain montrent dans une certaine mesure le
niveau élevé de risques sanitaires auxquels certains habitants de
la CA font face.
Source : BA.T.H (2011)
Les eaux usées contiennent aussi des contaminants
microbiologiques, des bactéries, des virus pathogènes et des
parasites.
Le rejet de ces eaux usées à proximité
des lieux d'habitation qui est également l'espace de jeu des enfants
constitue un risque sanitaire pour les populations de la CA de
WakhinaneNimzatt.
Les contaminations bactériennes et parasitaires sont
généralement les plus courantes. Nous n'en retiendrons que les
parasites intestinaux qui sont aussi sources de beaucoup d'autres pathologies
qui peuvent être bénignes ou très graves.
Le sol contaminé par les eaux usées peut en
effet contenir des parasites intestinaux qui peuvent entraîner divers
types de pathologies. La transmission se fait par différentes voies
notamment les mains, les eaux et les aliments.
Les oeufs d'ascaris, par exemple, lorsqu'ils sont transmis
à l'homme, deviennent des vers qui vont dans le sang, puis aux poumons,
causant des démangeaisons dans tout le corps ou une toux sèche.
Parfois, ils peuvent causer une pneumonie ou une toux accompagnée de
sang. Les grand vers logés dans les intestins peuvent causer des maux de
ventre, des vomissements ou un affaiblissement. Tout comme l'ascaris, les
trichocéphales sont transmis à l'homme par manque
d'hygiène. Ils ne causent généralement pas de maladies.
Mais lorsqu'ils sont nombreux, ils peuvent provoquer des diarrhées.
Les ankylostomes, par contre, entrent par les plantes des
pieds d'une personne qui marche pieds nus. Quelques jours après, ils
gagnent les poumons par le sang, entraînant une toux sèche parfois
accompagnée de sang. Ainsi, lorsque la personne tousse, les vers montent
jusqu'à la gorge et sont avalés ; ce qui provoque quelques jours
après des maux de ventre et des diarrhées. Ces vers,
arrivés au niveau des intestins, se nourrissent du sang de la personne
atteinte, causant ainsi une anémie qui peut-être très
grave. Ces trois exemples permettent, en quelque sorte, de comprendre le danger
qui guette les populations de la CA de WakhinaneNimzatt surtout les enfants qui
constituent la frange la plus exposée. Les agents pathogènes
contenus dans le sol contaminé par les eaux usées sont donc
sources de beaucoup de maladies à l'image des diarrhées, des maux
de ventre, des vomissements, des dermatoses, des toux, de l'anémie etc.
Le risque sanitaire est ainsi très élevé dans les maisons
et en dehors des lieux d'habitation du fait de la forte présence des
eaux usées dans ces espaces.
c- La contamination de l'air
L'usage des installations d'assainissement individuelles dans
la CA de Wakhinane-Nimzatt pose beaucoup de problèmes aux habitants. Les
WC mal gérés et les fosses septiques dégagent
généralement de mauvaises odeurs tout comme les espaces
inondés à l'image du marché Nimzatt, du tournant Baye Laye
et de certaines parties de Darourahmane.
Ces odeurs sont perçues par les populations comme
étant à l'origine de la contamination de l'air. Elles sont
souvent considérées, à tort ou à raison, comme
étant nuisibles à la santé humaine. En effet, parmi les
ménages qui ont soutenu que les eaux usées avaient des impacts
sur l'environnement, 22 % ont mentionné l'existence d'odeurs infectes
dans leurs domiciles ou dans leurs quartiers.
Elles sont donc associées à la pollution et
gênent les habitants de la CA vivant à proximité des
sources d'émission. Elles contribuent souvent à
l'inquiétude de la population quant à la qualité de
l'air.
Les odeurs constituent en effet un bon indicateur de la
qualité de l'air. Celles qui sont nauséabondes ont un impact
considérable sur le mode de vie et le bien-être des personnes. Les
odeurs sont non seulement désagréables mais aussi
agaçantes. Elles peuvent également être sources de
complications telles que les nausées qui entraînent des
vomissements.
Une nuisance olfactive peut donc affecter la santé des
gens si l'on se réfère à la définition de la
santé de l'OMS de 1946 qui dit que " la santé est un
état de complet bien-être physique, mental et social, et ne
consiste pas seulement en une absence de maladies ou d'infirmités
". Les odeurs qui découlent des eaux usées et qui sont
perçues par les habitants de la CA de Wakhinane-Nimzatt comme nuisibles
à leur santé constituent effectivement un facteur de risques
important. La population à risque étant celle qui vit dans le
voisinage des sources émettrices et qui se voit incommodée par
ces odeurs non désirées.
Tout le monde n'est pas affecté de la même
manière. Les réactions sont individuelles. Mais certaines odeurs,
comme celles que provoquent les eaux usées, ne laissent personne
indifférente. "Les principales conditions médicales
impliquées dans ce mécanisme sont l'asthme, la bronchite, la
grossesse, certains troubles psychosomatiques et certaines dysfonctions
olfactives" (Benoit GINGRAS et alii, 2003).
Ces auteurs ont aussi montré dans le cadre de leur
étude sur les nuisances olfactives que les odeurs entraînent un
état de stress associé au sentiment d'altération de
l'environnement auquel s'associent des sentiments de perte de jouissance des
lieux et de perte de valeur de la propriété. De plus, le
système immunitaire pourrait être perturbé par les odeurs
via le stress, l'altération de l'humeur ou les réactions
dépressives qui pourraient en résulter. Ce qui pourrait
prédisposer certaines populations de la CA de Wakhinane-Nimzatt à
d'autres problèmes de santé comme l'incidence ou la durée
de maladies infectieuses ou des cancers.
Benoit GINGRAS et compagnie ont aussi trouvé dans
plusieurs études "une corrélation entre les symptômes
rapportés et l'exposition aux odeurs environnementales, même si
les concentrations des contaminants étaient bien inférieures aux
niveaux considérés comme toxiques". Les symptômes
cardiovasculaires, pulmonaires, nerveux et digestifs ont été les
plus rapportés. D'autres symptômes plus généraux
tels que la fatigue, des céphalées et le manque d'appétit
ont aussi été signalés.
L'exposition aux odeurs nauséabondes qui
découlent des eaux usées peut ainsi avoir des effets
variés, de nature psychologique sur les populations de la CA. Lesquels
effets pouvant se manifester par des atteintes de l'humeur, de
l'anxiété et diverses réactions
émotives. Ces odeurs désagréables
constituent une nuisance sensorielle et affectent la qualité de vie de
certains habitants de Wakhinane-Nimzatt. Par conséquent, si l'on se fie
à la définition de la santé de l'OMS de 1946 citée
un peu plus haut, l'on est tenté de dire que certaines populations de la
CA vivant à proximité des sources d'émission courent de
graves risques sanitaires.
CONCLUSION PARTIELLE
La gestion des eaux usées à Wakhinane-Nimzatt
constituent un réel problème de santé publique. Elle est
à l'origine du déversement des eaux usées dans les rues et
des inondations qui sont sources collections d'eaux favorables à la
prolifération des moustiques responsables du paludisme.
Le mode d'évacuation des eaux usées a aussi des
impacts considérables sur le cadre de vie des populations et sur
l'environnement. Les dégâts sont aussi bien visibles dans les
maisons que dans les rues et les routes inondables. Le déficit
d'assainissement contribue également à la contamination de la
nappe phréatique par les nitrates, la contamination du sol par les
bactéries, les parasites et les virus entre autres, et la contamination
de l'air par les mauvaises odeurs. Ce qui ne manque pas d'avoir des effets sur
la santé des habitants de la CA de Wakhinane-Nimzatt.
CONCLUSION
Pour rendre effective notre étude menée sur le
thème « Assainissement et risques socio-sanitaires et
environnementaux à Wakhinane-Nimzatt (Guédiawaye) »,
deux hypothèses de recherche ont été formulées : le
lieu de prédilection pour l'évacuation des eaux usées
à Wakhinane-Nimzatt est la rue ; ce système d'évacuation
provoque des nuisances et présente des risques sanitaires chez les
populations. Ces hypothèses étaient des réponses
déclarées par anticipation à notre question de recherche.
Elles ont alors été confrontées à la
réalité du terrain dans lequel s'est portée notre
étude.
Pour ce, nous avons d'abord procédé à la
présentation de notre cadre d'étude. Nous avons ensuite
étudié le mode de gestion des eaux usées au sein des
ménages et dans les quartiers.
Et, nous avons terminé par l'analyse des risques
socio-sanitaires et environnementaux liés à la mauvaise gestion
des eaux usées. Ces résultats nous ont alors permis de
vérifier nos hypothèses.
Il n'existe dans la CA de Wakhinane-Nimzatt aucun
système d'assainissement collectif, les populations sont obligées
de prendre elles-mêmes des mesures pour évacuer leurs eaux
usées. Le mode d'évacuation le plus répandu est le
déversement des eaux usées ménagères dans les rues.
83 % des ménages de la CA sont concernés par cette pratique. A
cela s'ajoute le fait que la plupart des ménages (49,6 %) vident leurs
fosses dans un trou creusé dans la rue. De même,
l'hypothèse qui prônait que le système d'évacuation
des eaux usées dans la CA provoque des nuisances et présente des
risques sanitaires chez les populations a été confirmée.
Car l'évacuation des eaux usées dans les rues et l'inondation
dans certains endroits de Wakhinane-Nimzatt contribuent à la
dégradation du cadre de vie des populations et à la contamination
des ressources naturelles (eaux souterraines, sol et air). Elles constituent
également des risques sanitaires parce que pouvant être à
l'origine de beaucoup de maladies notamment les dermatoses, les parasitoses
intestinales, les maladies diarrhéiques, le paludisme, les IRA etc.
En définitive, nous pouvons dire que les risques
socio-sanitaires et environnementaux liés à l'évacuation
des eaux usées sont très élevés dans la CA de
Wakhinane-Nimzatt. Il est alors important de les étudier en profondeur
et d'essayer d'en apporter des solutions dans le but d'améliorer
l'état de santé des populations de la CA.
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http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=68375324
LISTE DES CARTES, GRAPHIQUES, TABLEAUX ET PHOTOS
CARTES
Carte 1 : Carte de localisation de la CA de
Wakhinane-Nimzatt .. P.6
Carte 2 : Découpage administratif de la
CA de Wakhinane-Nimzatt P.20
Carte 3 : Localisation des postes de
santé à Wakhinane-Nimzatt P.24
Carte 4 : Occupation du sol de la CA de
Wakhinane-Nimzatt .. P.26 Carte 5 : Les différentes
vagues d'implantation des populations à Wakhinane-Nimzatt ...
P.28 Carte 6 : Niveau d'inondation des
différentes zones de la CA de Wakhinane-Nimzatt .....
P.39
Carte 7 : Géographie du paludisme dans la
CA .. P.44
Carte 8 : Géographie des maladies
diarrhéiques dans la CA . P.46
Carte 9 : Géographie des dermatoses dans
la CA P.48
GRAPHIQUES Graphique 1 : Densités de
populations de la CA de Wakhinane-Nimzatt, du département de
Guédiawaye et de la région de Dakar
|
.... P.22
|
Graphique 2 : Nombre de WC dans les
ménages, selon les zones
|
P.32
|
Graphique 3 : Durée de remplissage des
fosses
|
P.34
|
Graphique 4 : Mode de vidange des fosses
|
P.35
|
Graphique 5 : Difficultés liées
à la vidange des fosses
|
. P.36
|
Graphique 6 : Perception des ménages
sur l'effet des eaux usées sur la santé
|
. P.42
|
Graphique 7 : Pathologies recensées
dans les ménages durant les trois mois qui ont
précédé l'enquête P.43 Graphique
8 : Nombre de consultations entre janvier et mars 2011 au poste de
santé de
Daroukhane P.49
Graphique 9 : Perception des ménages sur
les impacts des eaux usées P.54
Graphique 10 : Perception des ménages sur
le niveau de salubrité de leurs quartiers P.57
TABLEAUX
Tableau 1 : Relation entre hypothèses,
indicateurs et sources .
|
P.10
|
Tableau 2 : Données
démographiques de la CA (RGPH, 2002)
|
P.21
|
Tableau 3 : Mode d'évacuation des eaux
usées ménagères
|
P.30
|
Tableau 4 : Mode d'évacuation des eaux
vannes .
|
P.33
|
Tableau 5 : Principales sources
d'approvisionnement en eau de boisson dans les différentes CA du
département de Guédiawaye P.62
PHOTOS
Photo 1 : Construction en cours d'une
canalisation dans la CA P.38
Photos 2 et 3 : Des maisons abandonnées
à cause des inondations P.56
Photos 4, 5, 6, 7 : Insalubrité dans les
rues de la CA de Wakhinane-Nimzatt . P.58
Photo 8 : Inondation sur la route qui
mène au tournant Baye Laye . P.59
Photo 9 : Inondation au marché Nimzatt
. P.60
Photo 10 : Exemple de Pompe Diambar
P.63 Photo 11 : Sol pollué par les eaux pluviales au
marché Nimzatt . P.65
ANNEXES
QUESTIONNAIRE POUR LES MENAGES
|
1- Age
|
|
2- Sexe
|
M
|
N
|
3- Lieu de résidence
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4- Ethnie
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5- Situation Matrimoniale
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Marié(e)
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Célibataire Veuf (ve)
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6- Niveau d'instruction
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7 - Activité socioprofessionnelle
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8-Type d'habitat
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Dur
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Semi-dur Plancher
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9- Votre logement dispose-t-il de WC ?
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OUI
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NON
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10- Votre logement est-il branché à un
réseau d'eaux usées ?
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OUI
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NON
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11- Quel est le mode d'évacuation des eaux usées
domestiques ?
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Puisard
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Fosse septique
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Fosse à
fond perdu
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Autres
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12- Quel est le mode d'évacuation des eaux vannes ?
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Puisard
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Fosse septique
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Fosse à
fond perdu
|
Autres
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13- Où se trouve la fosse ?
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Dans la maison
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Hors de la maison
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14- Quelle est la durée moyenne de remplissage de la
fosse ?
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1 mois
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3 mois
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1 an
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Plus
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15- Qui est ce qui s'occupe de la vidange ?
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Municipalité
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Société privée
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Membre (s) de la famille
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Autres
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16- Avez-vous des difficultés pour la vidange des fosses
?
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OUI
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NON
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17- Si oui lesquelles ?
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18- Comment considérez-vous votre quartier ?
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Très propre
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Propre
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Assez propre
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Sale
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Assez sale
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19- Pourquoi ?
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20- Qui s'occupe du nettoyage de votre quartier ?
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Municipalité
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Habitants
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Autres
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21- Est-ce que les eaux pluviales posent dans votre quartier
des problèmes d'inondation ?
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OUI
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NON
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22- Comment ressentez-vous ces problèmes ?
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23- Qu'est-ce qui est à l'origine de ce
phénomène ?
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24- Comment réagissez-vous ?
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25- Pensez-vous qu'il y a des effets négatifs
liés aux eaux usées ?
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OUI
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NON
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26- Si oui, quels sont les effets liés aux eaux
usées domestiques ?
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27- Si oui, quels sont les effets liés aux eaux vannes
?
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28- Si oui, quels sont les effets liés aux eaux
pluviales qui entraînent les inondations ?
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29- Avez-vous connu au sein de votre ménage un ou des
cas de maladies durant ces trois derniers mois ?
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OUI
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NON
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30- Si oui lequel ou lesquels ?
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31- Quelles solutions préconisez-vous pour un bon
assainissement de votre quartier ?
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ENTRETIEN A ADMINISTRER AUX ICP
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1- Nom
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2- Prénom
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3- Sexe
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M
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N
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4- Fonction
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5- Quelles sont les dix premières affections de
morbidités à Wakhinane-Nimzatt ?
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1.
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6.
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2.
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7.
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3.
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8
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4.
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9.
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5.
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10.
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6- Quelle est le nombre de consultations pour chaque type de
pathologie ?
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1.
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6.
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2.
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7.
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3.
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8.
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4.
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9.
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5.
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10.
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7- Quelle est la population la plus vulnérable pour chaque
type de maladie ?
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1.
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6.
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2.
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7.
|
3.
|
8.
|
4.
|
9.
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5.
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10.
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8- Existe-t-il des maladies qui sont
spécifiques à certains quartiers de la
Commune d'Arrondissement de Wakhinane-Nimzatt ?
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OUI
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NON
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9- Si oui lesquelles ?
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10- Ces pathologies recensées ont-elles des liens avec
le déficit d'assainissement de Wakhinane-Nimzatt?
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11- Si oui comment ?
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12- Quelles solutions préconisez-vous pour limiter les
risques de maladies liées au déficit d'assainissement ?
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ENTRETIEN A ADMINISTRER AUX RESPONSABLES
MUNICIPAUX
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1- Nom
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2- Prénom
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3- Sexe
|
M
|
F
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3- Quel est votre Fonction ?
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4- Quelles sont vos compétences en matière
d'assainissement ?
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5- Quels sont les quartiers qui composent la Commune
d'Arrondissement ?
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6- Combien de Ménages avons-nous dans chaque quartier
?
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7- Quels sont dans l'ordre les quartiers les mieux assainis
?
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8- Quel est le nombre de ménages qui disposent
d'installations sanitaires de base ?
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9- Dans quels quartiers se trouvent ceux qui n'en disposent pas
?
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10- Quels sont les types d'équipements individuels
qu'utilisent les populations ?
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11- Existe-t-il un système d'assainissement collectif
à Wakhinane-Nimzatt ?
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OUI
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NON
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12- Quel est le mode d'évacuation des eaux usées
domestiques ?
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13- Quel est le mode d'évacuation des eaux pluviales
?
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14- Quels sont les quartiers les plus
concernés par les inondations
à Wakhinane-Nimzatt ?
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15- Quelles sont les mesures mises en oeuvre pour lutter contre
les inondations ?
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16- Quels sont les conséquences des problèmes
d'assainissement sur le cadre de vie des populations ?
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17- Quels sont les conséquences des problèmes
d'assainissement sur la santé des populations ?
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18- Que comptez-vous faire en tant qu'élus locaux pour
améliorer le niveau d'assainissement à Wakhinane-Nimzatt ?
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RESUME
L'assainissement des eaux usées dans la CA de
Wakhinane-Nimzatt est assez problématique. Les populations de cette
localité ne disposent pas de systèmes d'assainissement
collectifs. Elles utilisent des ouvrages individuels tels que les fosses
septiques et les fosses à fond perdu raccordées à des WC,
des puisards, des bacs à laver etc. Mais la plupart d'entre elles
déverse leurs eaux usées dans les rues. Ce qui constitue un
facteur de risques important. Les enfants sont les plus exposés car
étant en permanence en contact avec ces eaux.
Ils peuvent ensuite, par l'intermédiaire de trois
voies, transmettre les agents pathogènes à leurs
aînés : le contact direct, le partage de certains objets familiaux
et le partage des aliments.
Les inondations, dues en partie à la mauvaise gestion
des eaux pluviales, constituent un autre problème de santé
publique à Wakhinane-Nimzatt. Elles sont à l'origine des
collections d'eaux favorables à la prolifération des moustiques
responsables du paludisme et les zones les plus frappées sont
Darourahmane, Wakhinane 4 et Angle Mousse.
Le mode d'évacuation des eaux usées a aussi des
impacts considérables sur le cadre de vie des populations et sur
l'environnement. Les dégâts sont à la fois visibles dans
les maisons, les rues et les routes inondables. La mauvaise gestion de ces eaux
contribue également à la pollution de la nappe phréatique
par les nitrates, la contamination du sol par les bactéries, les
parasites et les virus entre autres, et la pollution de l'air par les mauvaises
odeurs. Ce qui constitue un autre facteur de risques pour les habitants de la
CA de Wakhinane-Nimzatt.
ABSTRACT
The improving of the sanitation of waste water in the commune
of Wakhinane Nimzatt is quite a set of problems. The population in the locality
does have systems of collective drainage. It uses individual works such as the
sceptic pits and the pits of lost bottoms connected to lavatories, sumps, wash
tubs and so on. But most of them pour their waste water on the streets. That is
a factor of important risks.
Children are the most exposed for being mostly in touch with
this waste water. They, afterwards, can transmit through three ways the
pathogenic factors to their elders: the direct contact, the sharing of certain
family things and the sharing of food.
The flood caused by the mismanagement of the rain water is
another public sanitation problem in Wakhinane Nimzatt. It is the origins of
the collection of water, making easy the multiplication of mosquitoes
responsible of malaria. And the most affected areas are Darourahmane, Wakhinane
4 and Angle Mousse.
The draining way of waste water has also some considerable
impacts on the environment of the population and the environment in general.
The damages are at the same time visible in the houses, the streets and the
flooded roads. The mismanagement of these waters takes also part of the
pollution of the water table through the nitrates, the infection of the land by
bacteria, parasites and virus among others; and the air pollution by nasty
smell. That is another factor of risks for the inhabitants in the commune of
Wakhinane Nimzatt.
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