I.2.5.2. Estimation des paramètres
Les paramètres du processus VAR ne peuvent être
estimés que sur des séries chronologiques stationnaires. Ainsi,
après étude des caractéristiques des séries, soit
les séries sont stationnarisées par différence,
préalablement à l'estimation des paramètres dans le cas
d'une tendance stochastique, soit il est possible d'ajouter une composante
tendance à la spécification VAR, dans le cas d'une tendance
déterministe.
A. Méthode d'estimation
Dans le cas d'un processus VAR, chacune des équations
peut être estimée par les MCO, indépendamment les unes des
autres (ou par une méthode de maximum de vraisemblance). Soit le
modèle VAR(p) :
Yt = Â0 +
Â1Yt-1 + Â2Yt-2 +... +
ÂpYp-1 + e, e étant le vecteur de dimension
(k, 1) des résidus d'estimation e1t, e2t, ....
ekt. Et on note ?e la matrice des variances covariances
estimées des résidus du modèle.
Les coefficients du processus VAR ne peuvent être
estimés qu'à partir de séries stationnaires. Ainsi,
après étude des caractéristiques des chroniques, soit les
séries sont stationnarisées par différence,
préalablement à l'estimation des paramètres dans le cas
d'une tendance stochastique, soit il est possible d'ajouter une composante
tendance à la spécification VAR, dans le cas d'une tendance
déterministe.
De même, nous pouvons ajouter à la
spécification VAR des variables binaires afin de corriger un mouvement
saisonnier ou une période anormale.
B. Détermination du nombre de retards
La procédure de sélection de l'ordre de la
représentation consiste à estimer les modèles VAR pour un
ordre allant de 0 à h (h étant le retard maximum admissible par
la théorie économique ou par les données disponibles). Les
fonctions AIC(P) et SC(P) sont calculées de la
manière suivante :
AIC(P) = Ln[det|?e|]+ 

Avec : k = nombre de variables du système
n = nombre d'observations
p = nombre de retards
?e = matrice des variances covariances des résidus du
modèle.
Le retard p qui minimise les critères AIC ou SC est
retenu.
I.2.5.3. La causalité
Au niveau théorique, la mise en évidence de
relations causales entre les variables économiques fournit des
éléments de réflexion propices à une meilleure
compréhension des phénomènes économiques. De
manière pratique, « the causal knowledge » est
nécessaire à une formulation correcte de la politique
économique.
En effet, connaître le sens de la causalité est
aussi important que de mettre en évidence une liaison entre des
variables économiques.
A. Causalité au sens de Granger
Granger (1969) a proposé les concepts de
causalité et d'exogénéité : la variable
Y2t est la cause de Y1t, si la
prédictibilité de Y1t est améliorée
lorsque l'information relative à Y2t est incorporée
dans l'analyse. Soit le modèle VAR(p) pour lequel les
variables Y1t et Y2t sont stationnaires :

Le bloc de variables (Y2t-1 ,
Y2t-2, ..., Y2t-p) est considéré comme
exogène par rapport au bloc des variables (Y1t-1, Y1t-2,
..., Y1t-p) si le fait de rajouter le bloc Y2t
n'améliore pas significativement la détermination des variables
Y1t. Ceci consiste à effectuer un test de restriction sur les
coefficients des variables Y2t de la représentation VAR
(noté RVAR = Restricted VAR). La détermination du retard p est
effectuée par les critères AIC ou SC, soit :
· Y2t ne cause pas Y1t si
l'hypothèse suivante est acceptée :
HO : b11 =
b22 = .... = b1p = 0 ;
· Y1t ne cause pas Y2t si
l'hypothèse suivante est acceptée :
H0: a21 =
a22.... = a2p = 0.
Si nous sommes appelé à accepter les deux
hypothèses que Y1t cause Y2t et que Y2t
cause Y1t, on parle de boucle rétroactive
« feedback effect ».
Ces tests peuvent être conduits à l'aide d'un
test de Fisher classique de nullité des coefficients, équation
par équation ou bien directement par comparaison entre un modèle
VAR non contraint (UVAR) et le modèle VAR contraint (RVAR). On Calcule
le ratio de vraisemblance suivant :
· L* =(n - c) x (Ln |?RVAR| - Ln |?UVAR|) qui
suit un x2 à 2xp degré de liberté avec :
?RVAR = Matrice des variances des résidus du
modèle contraint ;
?UVAR = matrice des variances covariances des résidus
du modèle non contraint ;
n = nombre d'observation ;
c = nombre de paramètres estimés dans chaque
équation du modèle non contraint.
· Si L* >x2 lu dans la table,
alors on rejette l'hypothèse de validité de la contrainte.
B. Causalité au sens de Sims
Sims (1980) présente une spécification de test
légèrement différente, en considérant que si les
valeurs futures de Y1t permettent d'expliquer les valeurs
présentes de Y2t, alors Y2t est la cause de
Y1t.
Ceci se déduit par la représentation
suivante :


· Y1t ne cause pas Y2t si
l'hypothèse suivante est acceptée
HO : b21 =
b22 = .... = b2p = 0 ;
· Y2t ne cause pas Y1t si
l'hypothèse suivante est acceptée
HO : b11 =
b12 = .... = b1p = 0.
Il s'agit là encore d'un test de Fisher classique de
nullité de coefficients.
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