Problématique du financement extérieur et ses corollaires sur la croissance économique en RDC de 1980 à 2009( Télécharger le fichier original )par Rémy MUNGANGA SHUNGI Université de Kisangani RDC - Licence en sciences économiques 2011 |
I.1.4. Notion sur le développement économiqueDans ce début du 21ème siècle, le concept de développement apparait de plus à plus comme une panacée devant résoudre toute difficulté aussi bien interne qu'externe à tous les niveaux (Etats, entreprises privées, les ONG, etc.). On jure par le développement qui est considéré comme la finalité de toute organisation sociale. Le constat est cependant déplorable que le chemin qui conduit à cet idéal poursuivi par tous n'est pas aussi aisé qu'on le croit car parsemé d'innombrables goulots d'étranglements (obstacles presque insurmontables). Toutefois, en nous posant la question de savoir si ceux qui ont atteint cet idéal, ont nécessairement acquis des connaissances spécifiques pour intérioriser la pratique et les rouages du développement ; il s'avère qu'ils ont développé énormément des stratégies et techniques pour vaincre les difficultés et même la misère (dépasser certaines préoccupations primaires ou soient minimales). Le développement n'est souvent qu'un autre visage de l'occidentalisation du monde. Il s'inscrit toujours, de manière plus au moins violente, dans la logique destructrice de l'accumulation capitaliste. Il signifie dans ce sens inégalité, destruction de l'environnement et des cultures. La notion de développement ajoute à celle de la croissance économique (élévation du revenu par tête et du PIB) deux éléments : des changements structurels de la production et le progrès technologique. Depuis quelques années, les économistes néo-classiques y ajoutent la modernisation institutionnelle permettant un bon fonctionnement des lois du marché. Dans la pratique, l'analyse des mécanismes du développement est rendue délicate en raison des facteurs de diversité des pays en développement ainsi que des conditions diverses pesant sur ces derniers.34(*) Le développement étant un phénomène qualitatif s'opérant par des mutations dans les structures économiques, sociales et mentales ; il est possible d'avoir une croissance sans développement économique, alors que l'inverse n'est pas vrai. D'une façon générale, le développement correspond à une évolution durable des structures qui est à l'origine de la croissance économie et de sa prolongation dans le temps.35(*) I.1.4.1. Les étapes du développement, l'analyse de W. ROSTOW36(*)Selon WALT W. ROSTOW, toute économie passerait par cinq étapes de développement : la société traditionnelle, la préparation au décollage, décollage, la maturité et la consommation de masse. Aux pays industrialisés qui auraient atteint la cinquième phase dans le développement économique s'opposeraient les PED qui n'en seraient qu'à la seconde étape, voir à la première. Outre les difficultés statistiques dans le repérage de différentes phases du développement, ce modèle souligne donc le fait que pour combler leur retard les PED devraient s'inspirer de l'expérience des pays industrialisés. Une thèse fortement critiquée par de nombreux spécialistes du développement pour qui, selon leur culture et leur histoire, tout PED doit créer son propre modèle de développement et non copier les vieilles notions industrielles. * 34 ASSIDON E., Les théories économiques du développement, Collection « repères », La découverte, Paris, 1998, p.108. * 35 VERNIERES M., Economie des tiers-mondes, Economica, Paris, 1991, p.77. * 36 ROSTOW W., Les étapes de la croissance économique, Seuil, Paris, 1963, p.198. |
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