CHAPITRE II ETUDE DES CAUSES DE LA PAUVRETE
AU QUARTIER MABOLIO
II.1 INTRODUCTION
La pauvreté étant l'état d'une personne
dépourvue ou ayant peu de ressources, de biens, d'argent pour satisfaire
ses besoins de base, dans ce travail nous nous sommes intéressés,
tel que nous l'avons signalé dans la délimitation du sujet, de la
pauvreté dans les ménages en ville de Beni
particulièrement au quartier Mabolio.
Ainsi, dans ce chapitre allons-nous étudier les causes de
la pauvreté dans ce quartier de la ville de Beni.
Avant de comprendre ces causes, il nous est impérieux
d'avoir une certaine idée sur ce quartier. Situé en commune
BUNGULU, le quartier Mabolio est l'un des quartiers les plus anciens de la
ville de Beni. Avec un climat variant selon la saison, le sol de Mabolio est
sablo-argileux. La végétation qui domine ce quartier est la
savane herbeuse. Son hydrographie est constituée des rivières
Tuha et Biahutu.
D'après les statistiques de l'an 2011 de cette
contrée, le quartier Mabolio compte au total 10 862 habitants parmi
lesquels 2 359 hommes, 2 589 femmes, 2 807 garçons et 3 107 filles.
Cette population est en majeure partie constituée d'une seule tribu, les
nande.
Ces habitants vivent principalement de l'agriculture. Une
autre couche s'adonne aux activités informelles pendant que certains
autres sont des agents de l'Etat ou d'autres organisations.
Le quartier Mabolio regorge 9 établissements scolaires et
5 institutions
sanitaires.
II.2 PROCEDURE DE RECHERCHE
Pour aboutir aux résultats de notre étude, nous
avons utilisé trois techniques de recherche. Auparavant, nous nous
sommes servis de la documentation. Nous avons lu certains
ouvrages, nous avons également consulté l'internet.
Ensuite, nous avons réalisé des
interviews sur terrain. En fait, une interview est un
entretien avec une personne sur ses actes, ses idées, ses projets, afin
d'en publier ou diffuser le contenu ou l'analyse.
Nous avons, enfin, observé la situation sur terrain.
C'est la méthode d'observation.
II.3 PRESENTATION DES RESULTATS
Indices de la pauvreté au quartier
Mabolio
Nous servant de la technique d'observation, nous avons
constaté que la pauvreté existe réellement dans le
quartier Mabolio. A ce qui concerne le domaine de l'habitat, nous avons
remarqué que la plupart des habitants de ce quartier logent dans des
maisons construites en semi durables.
Quant à l'électricité, une grande partie
de ce quartier demeure dans le noir. Il n'y a pas assez d'initiatives locales
pour palier le problème de l'accès au courant
électrique.
Aussi, les rues dans ce quartier ne sont-elles pas bien
aménagées. Il faut aussi ajouter que dans la majorité des
ménages que nous avons fréquentés, il y a insuffisance de
biens matériels.
Dans certaines familles du quartier Mabolio, il est difficile
de scolariser les enfants. Nous avons interviewé une dame qui nous a
rassurés qu'elle a deux enfants non scolarisés alors qu'ils ont
déjà atteint l'âge requis pour aller à
l'école primaire. Ce problème de scolarisation, nous l'avons
rencontré presque dans toutes les familles visitées.
Le malheur ne vient jamais seul, dit-on, outre la
scolarisation, l'alimentation pose encore problème dans plusieurs
ménages des ce quartier. Dans plusieurs familles les gens mangent
souvent deux fois par jour, le matin et le soir ou pendant la journée et
le soir. Manger c'est une chose et quoi manger en est une autre. Une dame dont
le mari est taximan nous a confirmés qu'elle prend la viande en moyenne
une fois par mois. Une autre nous a révélés qu'à
midi ils peuvent manger du haricot et le soir ils accompagnent la patte de
l'eau qui a préparé ces haricots. On peut donc manger une ou deux
fois par jour et pas une bonne qualité de nourriture.
Difficilement les habitants du quartier Mabolio
accèdent aux soins de santé. Nous avons rencontré une
femme paralysée, assise dans un fauteuil par manque de soins
médicaux. «Ma femme est déjà traumatisée,
elle oublie facilement. Une fois
vous rentrez ici elle ne va pas vous reconnaitre. Nous
n'avons pas d'argent pour la soigner», nous a déclaré
tristement monsieur Kasereka Pono Antoine, ancien militaire et âgé
de 67 ans.
Il faut ajouter que l'eau potable n'est pas accessible par les
habitants du quartier Mabolio. «Nous n'avons pas d'eau potable en
dépit des bornes fontaines construites par l'organisation non
gouvernementale Solidarité internationale», a timidement
affirmé mademoiselle Sifa, élève de son état.
Causes de la pauvreté au quartier
Mabolio
Baudouin écrit : « la pauvreté ou la
misère peut s'expliquer uniquement par la faible performance de ses
institutions, de ses entreprises, encore de ses coutumes. Notre mode de
travail, notre niveau de vie et nos politiques sont déterminés
par un mode mondial et cet ordre est fortement marqué par le jeu des
intérêts de grandes puissances qui ne veulent pas l'avancement de
la RDC et continuent à aggraver la misère des congolais. Nos
politiques aussi avec leur mauvaise gestion ont plongé le pays dans
l'abime où il croupit c'est-à-dire chacun des gouvernants a sa
part de responsabilité dans la descente aux enfers que poursuit le
niveau de vie du congolais, dans la mesure où les dirigeants sont
restés marqués non pas par le souci de promouvoir le
progrès économique et social, mais par esprit servile et
fortement tourné vers le seul profit et leur sécurité
personnelle. A cela s'ajoutent les mécanismes financiers internationaux
qui créent la pauvreté et la dépendance... »
La plupart des gens que nous avons contactés sur
terrain ont estimé qu'à la base de la pauvreté au quartier
Mabolio on trouve le chômage. Beaucoup n'ont pas où travailler
pour satisfaire leurs besoins primaires.
La couche qui travaille, petite soit-elle, touche un salaire
insignifiant ou carrément ne reçoit rien. Le cas de monsieur
Kasereka Pono Antoine, agent au bureau de quartier Mabolio illustre non moins
cette affirmation. Cet employé nous a confirmé qu'il a
travaillé pendant plus de six mois sans rien toucher comme
rémunération.
Une autre cause de la pauvreté dans ce quartier, nous
a-t-il été précisé, c'est
l'insécurité. Nous avons appris que certains habitants de ce
quartier exploitent des champs en dehors de la ville de Beni -pour la plupart-
en territoire de Beni où des forces armées troublent la
quiétude de la population. Les cultivateurs accèdent
difficilement à leurs champs, souvent leurs récoltes sont
pillées par des malfrats. L'insécurité devient ainsi une
menace pour les cultivateurs qui, malheureusement, ne savent plus exploiter
leurs champs.
Aussi, faut-il ajouter à ces causes, la paresse. Cela
fait qu'il y ait trop de bouches à nourrir que de mains qui travaillent.
Certaines personnes ne veulent pas cultiver le sol pensant que c'est un dur
travail moins productif.
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