UNIVERSITÉ DE LIMOGES
FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES
ÉCONOMIQUES DE LIMOGES
PROGRAMME UNIVERSITÉ PAR SATELLITE AGENCE
UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE (AUF)
MASTER DROIT INTERNATIONAL ET COMPARÉ
DE L'ENVIRONNEMENT Formation à distance, Campus Numérique
« ENVIDROIT »
THèMe :
ENERGIES
RENOUVELABLES
ET DROIT
INTERNATIONAL
DE L'ENVIRONNEMENT :
ENJEUX ET
PERSPECTIVES
Par C. M. Aimexe Lyc AMOUSSOU
Sous la direction du Professeur Sévérine
NADAUD Maître de conférences en droit
privé
Août 2010
ENERGIES
RENOUVELABLES
ET DROIT
INTERNATIONAL
ENJEUX ET
PERSPECTIVES
DE L'ENVIRONNEMENT :
PROGRAMME UNIVERSITÉ PAR SATELLITE AGENCE
UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE (AUF)
MASTER DROIT INTERNATIONAL ET COMPARÉ
DE L'ENVIRONNEMENT Formation à distance, Campus Numérique
« ENVIDROIT »
THèMe :
Par C. M. Aimexe Lyc AMOUSSOU
Sous la direction du Professeur Sévérine
NADAUD Maître de conférences en droit
privé
DEDICACES
> Au Créateur de l'Univers, qui a accompli en
Christ-Jésus, son plan parfait dans ma vie ; > À Justacole
ZOLA, pour son soutien inestimable ;
> À feue Marie-Madeleine ODJEYINDE, ma grande
mère qui a guidé les premiers pas de ma vie ;
> Au Me Audrey BOURLON, pour son bon coeur ;
> À toutes les personnes que je porte tendrement dans
mon coeur ; Je dédie ce mémoire.
REMERCIEMENTS
Parce que dans la réalisation de chaque oeuvre dans
notre vie, le Seigneur sait placer des hommes ressources, je lui rends
grâce et remercie toutes ces personnes dont les différents
soutiens, m'ont été d'un apport précieux pour cette
formation et l'élaboration de ce mémoire.
Mes sincères remerciements vont particulièrement
à l'endroit des personnes ci-après :
- Le professeur Sévérine NADAUD, pour avoir
accepté d'assurer la direction de ce mémoire ; - Monsieur
François PELISSON, pour son soutien tout au long de la formation ;
- À toute l'équipe pédagogique du Master
;
- À l'Agence Universitaire de la Francophonie, pour son
allocation d'étude ;
- L'apôtre Yemi ADEFARASIN, pour son soutien financier et
moral pour cette formation ;
- Mr et Mme SATCHIVI et le personnel de CDPA AGRISATCH S.A, pour
le soutien financier accordé pour cette formation ;
- Me Audrey BOURLON et le personnel du Cabinet HUGLO LEPAGE, pour
leur aimable contribution très favorable à l'évolution de
mon travail ;
- À tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce mémoire.
SIGLES ET ABREVIATIONS
AIE : Agence Internationale de l'Energie Art. : Article
CNUCC : Convention Cadre de Nations Unies sur les Changements
Climatiques
DIE : Droit international de l'environnement ER : énergies
renouvelables
GES : gaz à effet de serre
IRENA : Agence Internationale de l'énergie renouvelable
MDP : Mécanisme de développement propre Mtep :
Millions de tonnes d`équivalent de pétrole
Observ'ER : Observatoire des énergies renouvelables
OCDE : Organisation de coopération et de
développement économiques
ONU : Organisation des Nation unies
PNUD : Programme des Nations unies pour le
développement
PNUE : Programme des Nations unies pour l'environnement
SER : Sources d'énergies renouvelables TEP : Tonnes
d'équivalent de pétrole
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
SOMMAIRE
INTRODUCTION
GENERALE..................................................................p.
1
Partie I : ENERGIES RENOUVELABLES ET DIE : CONTRIBUTION
A LA
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET AU DEVELOPPEMENT
DURABLE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~. P. 6
Chapitre I : DE LA PLACE DES ENERGIES RENOUVELABLES
DANS LE DIE ACTUEL~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ P.
7
Chapitre II : DES ENERGIES RENOUVELABLES COMME
SOLUTION
A LA CRISE ECOLOGIQUE ET SOCIALE MONDIALISEE~~~~~~~~~~~~~~~~~.p.
23
Partie II : ENERGIES RENOUVELABLES ET DIE : MISE
EN VALEUR DU
POTENTIEL DES ENERGIES RENOUVELABLES POUR UNE
NOUVELLE REVOLUTION ENERGETIQUE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.p.
42
Chapitre I : DES POLITIQUES ACTUELS DE SOUTIEN
AUX ENERGIES RENOUVELABLES ET LA NECESSITE D'UNE REVOLUTION
ENERGETIQUE~~~~~~~~~~~~~~~~ p.42
Chapitre II : VERS UN DROIT INTERNATIONAL DES
ENERGIES
RENOUVELABLES PLUS PERFORMANT~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.p. 54
CONCLUSION
GENERALE.....................................................................p.
67
INTRODUCTION GENERALE
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se
transforme »1 . Si scientifiquement l'énergie ne se
crée ni ne se perd, il convient de porter toute notre attention sur les
causes et effets de sa transformation en réduisant au maximum l'effet de
l'entropie.
Les causes de la transformation de l'énergie sont
essentiellement le besoin et la consommation de plus en plus croissante de
l'humanité en ressources énergétiques, surtout depuis
l'ère industrielle, que ce soit sous forme de sous-produits
énergétiques matériels ou immatériels comme
l'électricité ou la chaleur. Or les ressources
énergétiques transformées provenaient essentiellement des
sources d'énergies conventionnelles telles que l'énergie
nucléaire ou les combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz
naturel). Qui, à l'exception du nucléaire, sont des formes
d'énergie solaire transformées depuis des milliards
d'années. Leur renouvellement naturel ne peut rattraper la vitesse de
leur épuisement2. La transformation de l`énergie de
plus en plus croissante et les moyens techniques employés avaient bien
entendu des effets sur un système fermé tel que la planète
terre.
Dans les années soixante, l'opinion a commencé
par être alertée sur l'épuisement des ressources naturelles
(non renouvelables) et sur les diverses dégradations de l'environnement
liées à la production et la consommation excessive
d'énergie. Les mises en garde, réfutées au départ
comme utopistes et exagérées, étaient enfin prises au
sérieux. Elles ont contribué à la cristallisation d'une
nouvelle branche du droit international, en l'occurrence le Droit International
de l'Environnement (DIE). Ce droit a pour objet l'étude ou
l'élaboration de règles juridiques internationales concernant la
compréhension, la protection, l'utilisation, la gestion ou la
restauration de l'environnement sous toutes ses formes (terrestres, aquatiques
et marines, naturelles et culturelles, voire spatiales). Il a pour principales
faiblesses une arrivée tardive, une arrivée relative et de
nombreuses insuffisances graves. Cependant, il a pour forces une
nécessité vitale, des avancées importantes3 et
enfin une double dynamique de globalisation et d'extension. Les forces et la
vitalité du DIE se justifie par la globalité constitutive de
l'environnement, l'internationalisation des pollutions et la
nécessité de coopérer massivement pour relever les
différents défis écologiques ; « s'unir ou
périr » disait Einstein. Car, les effets néfastes
indexés touchent tous les domaines de l'environnement :
l'atmosphère du fait de la combustion des énergies fossiles
entraînant la pollution de l'air, accentuant l'effet de serre et le
dépérissement de la couche d'ozone. Les dégradations du
sol ainsi que la destruction du paysage par l'extraction de ressources
fossiles, la pollution de l'eau et des côtes par l'extraction du
pétrole et par son transport et surtout l'épuisement desdites
1 Premier principe des lois de la thermodynamique
élaboré par Lavoisier en 1777.
2 Encyclopédie libre Wikipédia. [en
ligne]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Combustible_fossile
. consulté de 19-07- 2010.
3 On peut retenir comme avancées : ses corps de
concepts et de principes, son dynamisme normatif, sa panoplie institutionnelle,
ses mécanismes de suivi, l'arrivée d'acteurs non
étatiques...
ressources. A tout cela, s'ajoutent les risques et les pollutions
à long terme que présente l'énergie nucléaire qu'on
ne peut plus ignorer.
La nécessité de survie de l'humanité dans
le long terme impose un «bon choix» de moyens et méthodes
énergétiques. Les réflexions liées à ce
choix doivent se préoccuper des effets de chaque action sur la
biosphère et également sur la viabilité sociale,
économique et écologique de chaque option.
Les moyens et les méthodes respectant le long terme,
à savoir les énergies dites renouvelables, nouvelles ou propres
ont été redécouverts et développés et sont
redevenus attractifs, surtout depuis le choc pétrolier de 1973. Certains
les appellent «énergies nouvelles>4 pour y inclure
éventuellement l'énergie nucléaire ou
«énergies propres» pour mettre en avant qu'elles laissent peu
ou pas de déchets à long terme ou n'émettent pas de gaz
à effet de serre. De toute façon, on s'accorde aujourd'hui sur la
dénomination commune d'« énergies renouvelables ». On
peut regrouper les sources d'énergie renouvelables (SER) en cinq
secteurs traditionnels : le solaire (photovoltaïque et thermique),
l'éolien, l'hydraulique (marémotrice et autres courants), la
géothermique et la biomasse.
Par définition les énergies renouvelables (ER)
sont inépuisables et donc non-fossiles. A leur base, on retrouve
l'énergie solaire qui est responsable des énergies de mouvements
(du vent et de l'eau) et matérialisée dans la biomasse, mais on
ne peut pas exclure de nouvelles SER éventuellement découvertes
dans l'avenir. L'optimum serait qu'elles soient 100% propres (ce qui inclut
aussi le cycle de vie des installations de production et de transformation), ne
présentent pas de risques ou inconvénients à court,
à long et encore plus long terme, et qu'elles soient socialement et
économiquement viables.
Malheureusement les définitions actuelles ne sont pas
aussi exigeantes et il y a sources de conflits à cet égard comme
le montre notamment le cas du secteur de l'hydroélectrique et de la
biomasse. En ce qui concerne l'hydroélectricité, il y a eu un
achoppement entre le Conseil et le Parlement européen lors de la
définition des SER tel qu'elle devait se retrouver dans la directive
« relative à la promotion de l'électricité produite
à partir de SER sur le marché intérieur de
l'électricité >. Le Parlement était en faveur d'une
définition qui ne reconnaîtrait que les installations
hydroélectriques inférieures à 10 méga watts (MW),
afin que les grands barrages nocifs pour la faune piscicole et l'environnement
ne puissent entrer dans le mécanisme des aides aux SER. Cette
définition plus écologique n'a finalement pas été
retenue.
Un point encore plus discutable porte sur les déchets
et leur incinération. Peut-on considérer le déchet comme
source d'énergie renouvelable ? Le déchet n'est pas une source
renouvelable naturelle et ne peut se renouveler en lui-même comme les
autres matières de la biomasse, sauf si celui-ci est entièrement
biodégradable. Dans ce cas, on peut légitimement le
considérer
4 Jean-Claude COLLI, « Les énergies
nouvelles >, Fayard, 1979 ; Art. 56.2 de la 4è Convention ACP-CEE
signée à Lomé le 15.12.1989.
comme composante de la biomasse et donc de SER.
Considérer le déchet non-dégradable en tant
qu'énergie renouvelable équivaut à encourager la
production de déchets, ce qui n'est certes pas un bon objectif. D'autre
part, on peut se poser la question si l'incinération des déchets
est un moyen qui doit être retenu dans la définition des SER. Ce
procédé semble bien contradictoire à l'objectif final qui
devrait être l'absence, la prévention, la réduction et le
recyclage des déchets. Pour des raisons techniques les
incinérateurs ne peuvent seulement fonctionner s'il y a assez de
déchets produits et sont donc consommateurs de déchets,
d'où la question de la finalité de ce procédé :
faire tourner les incinérateurs avec tous les risques de santé
connus ou se forcer d'éviter les déchets ? Un rapport
présenté le 27 mars 2001 par Greenpeace International va encore
plus loin, expliquant qu'il est techniquement inexact de considérer
l'incinération, méme des déchets verts (déchets
biodégradables, papier exclu), comme une source d'énergie
valable. Leur potentiel calorifique serait bien trop faible, à savoir
d'environ 3 à 5 MJ/kg ce qui les rend pratiquement impossibles à
incinérer sans ajout de papier. Pour cette raison Greenpeace a
demandé à la Commission de défendre le recyclage du papier
et le compostage, moins coûteux et plus respectueux de la santé
que l'incinération. Finalement un compromis a été
adopté en plénière à Strasbourg le 4 juillet 2001.
Selon le 8e considérant de la directive 2001/775 de l'Union
européenne, « le soutien des SER devrait être compatible avec
les autres objectifs de la Communauté, notamment en ce qui concerne la
hiérarchie du traitement des déchets. L'incinération des
déchets urbains non triés ne devrait, par conséquent, pas
faire l'objet d'une aide au titre du futur régime concernant les sources
d'énergies renouvelables si cette promotion est de nature à
mettre en question ladite hiérarchie ». La hiérarchie
européenne indique que lors du traitement des déchets, la
priorité doit être donnée d'abord à la
prévention, puis à la réutilisation, puis au recyclage, et
enfin à l'incinération et la mise en décharge. Ceci
signifie qu'il suffit de réutiliser ou de recycler 51% de ses
déchets en matière plastique pour pouvoir considérer le
reste comme éligibles à l'incinération sans contrevenir au
principe de la hiérarchie de traitement. Greenpeace fait remarquer que
cela revient à considérer «l'incinération de
déchets non triés y compris les PVC qui produisent des dioxines
en brülant comme une SER qui protège l'environnement ». Quel a
été le rôle du DIE dans la redécouverte et le
développement des SER ?
Le principe 17 de la Déclaration de Stockholm du
16.06.1972 stipule qu' « il convient de recourir à la science et
à la technique, dans le cadre de leur contribution au
développement économique et social, pour déceler,
éviter ou limiter les danger qui menacent l'environnement et
résoudre les problèmes qu'il pose, et d'une manière
générale pour le bien de l'humanité ».
En, conséquence, il existe de nombreux textes
internationaux qui promeuvent les « énergies renouvelables propres
et sans danger ». Que leur vocation soit régionale ou universelle,
et leur portée contraignante ou non, les instruments du DIE offre de
plus en plus une place de choix à la promotion des SER. Peut-on se
vanter pour autant d'un succès en matière de satisfaction de
besoins énergétiques et de protection de l'environnement ?
5 Cette directive a été modifiée
et remplacée par la directive n° 2009/28/CE du 23/04/09 relative
à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à
partir de sources renouvelables.
Aujourd'hui, les énergies renouvelables
représentent 13,5 % de la consommation totale d'énergie
comptabilisée dans le monde et 18,9 % de la production mondiale
d'électricité6 pendant que les autres sources
d'énergie continuent à se tailler la part du lion (67,6% pour les
énergies fossiles et 13,5% pour le nucléaire). Or, selon le
docteur Joachim NITSCH la quantité d'énergie pouvant être
exploitée avec les technologies actuelles pourrait couvrir 5,9 fois la
demande énergétique mondiale (Soleil 3,8 fois, Géothermie
1 fois, Éolien 0,5 fois, Biomasse 0,4 fois, Hydraulique 0,15 fois,
Énergie marémotrice 0,05 fois). Cet énorme potentiel
demeure insuffisamment pris en compte sur les marchés mondiaux de
l'énergie. Ces « marchés mondiaux de l'énergie ont
connu d'importants bouleversements » comme « impact de la crise
financière mondiale et de la récession qui s'en est suivi »
selon l'AIE qui soulignent que « les tâches à accomplir pour
transformer le système énergétique mondial demeurent tout
aussi urgentes et d'une grande ampleur » parce que « l'envergure et
l'ampleur du défi énergétique sont immenses »7
C'est l'actualité de toute la problématique de
développement des SER qui est ainsi mentionnée. Alors que le bon
sens ne pose pas de questions sur l'opportunité des SER8, il
convient de s'interroger sur le rôle du DIE dans la problématique
du développement des énergies renouvelables à
l'échelle mondiale. Quels en sont les enjeux écologiques,
socioéconomiques et juridiques ? Et quelles en sont les perspectives
dans le contexte actuel ?
Ce contexte se retrouve caractérisé par de
préoccupations majeures de divers ordres qui remettent en cause, comme
dit précédemment, la survie de l'humanité dans le long
terme pour ne s'en tenir qu'à cela. En effet, il s'agit des défis
mondiaux contemporains se résumant d'une part dans la satisfaction des
besoins énergétiques de la planète avec la perspective
d'une forte croissance de ces derniers dans le moyen et le long
terme9. Alors qu'à l'heure actuelle, plus d'1,6 millions
d'individus n'ont pas accès à l'électricité et
l'épuisement des combustibles fossiles dans le monde menacent de plus en
plus du moment où l'humanité épuise les réserves de
combustibles fossiles environ un million de fois plus vite que ce que la nature
a mis pour les constituer10. D'autre part, la lutte contre les gaz
à effet de serre dépasse les capacités d'un seul Etat et
préoccupe la communauté internationale entière.
Déjà que malgré les efforts de
6 Observ'ER, « La production
d'électricité d'origine renouvelable dans le monde »,
11e inventaire, édition 2009, p.5.
7 AIE, « World Energy Outlook 2009 »,
Rapport, 2009, p.5.
8 Même si on peut trouver beaucoup d'articles
sur ce sujet surtout rédigés par les auteurs
pro-nucléaires. Notamment, le lobby nucléaire, un groupe de
pression qui, pour défendre l'industrie nucléaire,
désinforme les citoyens des risques du nucléaire et font croire
que le nucléaire est indispensable et que les énergies
renouvelables sont négligeables.
9 Des analyses prévoient qu'en 2050, la
population mondiale devrait augmenter de 2,5 milliards atteignant ainsi le
chiffre de 9,2 milliards d'habitants. Cette augmentation de la population
mondiale devrait faire accroitre les divers besoins
énergétiques.
10 Encyclopédie libre Wikipédia. [en
ligne]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Combustible_fossile
, consulté de 19-07- 2010.
protection internationaux, la couche d'ozone reste très
menacée; tout comme la dégradation de l'environnement et la perte
de la biodiversité qui persistent.
La thématique des ER en tant que méthode et
moyen d'approvisionnement en énergie présentant un
intérét primordial pour l'état de la biosphère et
la condition de vie et de survie sur terre relèvent les défis de
protection de l'environnement et de développement durable
(première partie). Mais vu que malgré leur énorme
potentiel, ces ER occupent actuellement une très faible part dans toutes
les politiques énergétiques. Le DIE, dans son élan pour la
protection de l'environnement et le développement durable, pourrait
insuffler une nouvelle dynamique aux ER. Dans cette nouvelle et
nécessaire dynamique, les SER peuvent se substituer progressivement
voire supplanter les énergies traditionnelles et subvenir aux besoins en
énergie croissante, non comblés par ces dernières
grâce à une modification fondamentale des schémas
énergétiques mondiaux (deuxième partie).
PARTIE I : ENERGIES RENOUVELABLES ET DIE :
CONTRIBUTION A LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET AU DEVELOPPEMENT DURABLE
A chaque époque ses problèmes et défis.
Et, à chaque problème sa solution. Le monde contemporain n'a
peut-être pas grande chose de commun avec la période
préhistorique. Mais, à l'instar des époques qui, l'ont
précédé, il a ses propres préoccupations et
contraintes.
Nous vivons de nos jours dans un monde qui a
évolué. Et, dont l'évolution a provoqué
l'apparition de nouveaux défis et préoccupations. Pour ainsi
dire, le monde du XXIe siècle est appelé à
relever les défis d'une lutte contre le phénomène du
réchauffement climatique et d'une croissance socio-économique
respectueuse de l'environnement. L'enjeu est que la relève de ces
défis détermine la subsistance de toute vie sur la planète
terre.
Quels peuvent être les apports des sources
d'énergies renouvelables à la relève de ces défis
majeurs pour l'humanité ? Et le droit dans tout cela ? Que pense le
droit international de l'environnement des énergies renouvelables ?
Les engouements nourris pour ces sources d'énergie dans un
passé récent en raison de crises énergétiques
mondiales laissent deviner que ces SER ont certainement un potentiel.
Après avoir analysé la place que le DIE accorde
à ces sources d'énergie (chapitre 1), nous analyserons les
éventuelles contributions de ces sources d'énergie à la
relève des défis du XXIe siècle (chapitre
2).
CHAPITRE I : DE LA PLACE DES ENERGIES RENOUVELABLES
DANS LE DIE ACTUEL
Selon l'encyclopédie Universalis, « les
énergies renouvelables utilisent des sources inépuisables
d'énergies d'origine naturelle : rayonnement solaire, vents, cycles de
l'eau et du carbone dans la biosphère, flux de chaleur interne de la
Terre, effet de l'attraction lunaire et solaire sur les océans
».
Ces sources d'énergie « ont la renouvelabilité
comme critère »11. En quoi consiste-t-elle ? La
renouvelabilité a une définition négative et une
définition positive.
La définition négative de la
renouvelabilité consiste dans l'opposition des sources d'énergies
renouvelables aux sources d'énergies fossiles. Ainsi, les
énergies renouvelables s'opposent aux énergies minières et
fossiles, dont les stocks, forcément limités, se sont
constitués lors de la formation du système solaire (uranium,
thorium), ou, au cours des âges géologiques, à partir d'une
fraction infime de la biomasse terrestre qui a pu se fossiliser (charbon,
pétrole, gaz naturel). En effet, ce sont des énergies
exploitées par l'Homme, de telle manière que leurs
réserves ne s'épuisent pas. En d'autres termes, la vitesse de
leur formation doit être plus grande que celle de leur utilisation.
Tandis que, la définition positive de la
renouvelabilité, quant à elle, établit un système
de liste de sources d'énergie. Selon cette liste, on distingue
généralement cinq types d'énergies renouvelables :
- l'énergie solaire (photovoltaïque et thermique) ; -
l'énergie éolienne ;
- l'énergie hydraulique ;
- l'énergie géothermique ;
- et la biomasse.
Quelle est leur place en droit international de l'environnement
?
Pour faire l'état des lieux des sources
d'énergies renouvelables en DIE, nous ferons l'inventaire des
dispositions du cadre législatif international favorables à ces
sources d'énergie (section 1), ensuite, nous analyserons l'action des
acteurs du DIE en faveur des ER (section 2).
11 LE BAUT-FERRARESE, Bernadette et MICHALLET,
Isabelle « Droit des énergies renouvelables », LE MONITEUR,
2008, p.20.
SECTION 1 : LE CADRE LEGISLATIF INTERNATIONAL EN FAVEUR
DES ENERGIES RENOUVELABLES
Les normes du droit international de l'environnement
favorables aux sources d'énergies renouvelables sont d'une grande
diversité. Plusieurs critères peuvent permettre de les distinguer
et de les analyser. Nous prendrons comme base la portée
géographique et distinguerons, ainsi, les normes de portée
universelle des normes de portée régionale.
PARAGRAPHE 1 : LES ENERGIES RENOUVELABLES DANS LES INSTRUMENTS UNIVERSELS
|
En DIE, les instruments universels sont nombreux et n'ont pas
tous la méme valeur juridique. Nous distinguerons les instruments de
portée juridique contraignante (A) de ceux de portée non
contraignante (B).
A-DANS LES TEXTES DU HARD LAW
Les textes de portée contraignante ou du hard
law ne soutiennent pas les énergies renouvelables de la méme
manière. Certains d'entre eux soutiennent ces sources d'énergie
directement (1) pendant que d'autres le font indirectement à travers
diverses préoccupations (2).
1-LES MESURES SPECIFIQUEMENT CONSACREES AUX ER
A ce niveau, nous avons les statuts de l'Agence internationale
pour les énergies renouvelables (IRENA12), signés
à Bonn le 26 janvier 2009. Ils sont entrés en vigueur le 8
juillet 2010 conformément aux dispositions de leur article XIX.D. :
« Les présents Statuts entrent en vigueur le trentième jour
suivant la date du dépôt du vingt-cinquième instrument de
ratification ».
Ces statuts ont pour objectifs de créer l'IRENA : une
organisation intergouvernementale dont la mission est la promotion des
énergies renouvelables à l'échelle mondiale (cf. articles
I et II).
12 De son nom en anglais International Renewable
Energy Agency (IRENA).
Le traité des statuts de l'IRENA innove, au rang des
instruments universels, en offrant une définition officielle aux
énergies renouvelables à travers son article III aux termes
duquel « l'expression «énergies renouvelables»
désigne toutes les formes d'énergie produites de manière
durable à partir de sources renouvelables, et notamment:
1. la bioénergie;
2. l'énergie géothermique;
3. l'énergie hydroélectrique;
4. l'énergie des océans, notamment
l'énergie marémotrice, l'énergie des vagues et
l'énergie thermique des mers;
5. l'énergie solaire; et
6. l'énergie éolienne. »
Les statuts de l'IRENA ont, aussi, tâché
d'indiquer « ...la ferme conviction que les énergies renouvelables
offrent de vastes possibilités de traiter les problèmes que sont
la sécurité énergétique et la volatilité des
prix de l'énergie et d'y remédier progressivement
»13 tout en reconnaissant le «... rôle majeur que
peuvent jouer les énergies renouvelables en termes de réduction
des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère,
contribuant ainsi à stabiliser le système climatique et à
favoriser la transition durable, sûre et en douceur vers une
économie sobre en carbone »14
Reconnaissant toute l'utilité des sources
d'énergie renouvelable, les parties à ce traité se sont
engagées à «...encourager l'adoption et l'utilisation
accrues et généralisées des énergies renouvelables
dans la perspective du développement durable »15 sans
qu'aucune réserve ne soit émise par rapport aux dispositions des
statuts (art. XIX.F). Toujours étant, les statuts de l'IRENA ne sont pas
les seuls instruments universels favorables aux SER.
2-LES MESURES GENERALES INTEGRANT LA PROBLEMATIQUE ER
D'autres textes internationaux de portée universelle se
sont aussi penchés sur l'importance des SER. Il s'agit, pour
l'essentiel, des conventions environnementales issues du sommet de la terre
(Rio 1992). Nous analyserons le cas spécifique des conventions-cadre sur
la désertification, et sur les changements climatiques et du protocole
de Kyoto.
Adoptée le 17/06/1994, la Convention Cadre sur
la lutte contre la Désertification est entrée en
vigueur le 26/12/1996. Son objectif central est « ... de lutter contre la
désertification
13 Cf. Statuts de l'IRENA, deuxième
considérant.
14 Ibidem, troisième
considérant.
15 Ibidem, premier considérant.
et d'atténuer les effets de la sécheresse dans
les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la
désertification, en particulier en Afrique, grâce à des
mesures efficaces à tous les niveaux. .en vue de contribuer à
l'instauration d'un développement durable dans les zones
touchées. Pour atteindre cet objectif, il faudra appliquer des
stratégies intégrées à long terme axées
simultanément, dans les zones touchées, sur l'amélioration
de la productivité des terres ainsi que sur la mise en état, la
conservation et une gestion durable des ressources en terres et en eau, et
aboutissant à l'amélioration des conditions de vie, en
particulier au niveau des collectivités. » (Article 2).
Concrètement, l'article 3.a.iii de cette
convention impose aux parties de soutenir les SER comme mesure destinée
à améliorer l'environnement économique aux fins de
l'élimination de la pauvreté.
La Convention Cadre de Nations Unies sur les
Changements Climatiques (CNUCC) a été adoptée le
09/05/1992 et est entrée en vigueur le 21/03/1994. Elle rappelle en son
préambule que l'utilisation de combustibles fossiles est
particulièrement tributaire des émissions de GES, que les pays en
développement devront accroître leur consommation d'énergie
en ne perdant pas de vue qu'il est possible de maîtriser les
émissions de GES en appliquant des technologies nouvelles. L'objectif
ultime de la convention est, selon l'article 2, de « stabiliser [...] les
concentrations de GES dans l'atmosphère à un niveau qui
empéche toute perturbation anthropique dangereuse du système
climatique. ». L'art. 4 c prévoit que les parties «
encouragent et soutiennent par leur coopération la mise au point,
l'application et la diffusion [...] de technologies, pratiques et
procédés qui permettent de [...] prévenir les
émissions anthropiques des GES dans tous les secteurs pertinents [comme
celui de l'énergie]. »
Le texte de la CNUCC ne mentionne qu'une
seule SER, la biomasse, pour le rôle qu'elle joue dans la captation des
GES, mais non comme source d'énergie alternative potentielle. Du moins,
c'est ce que laisse comprendre la lecture son article 4.
Ce texte est néanmoins fondateur : il est le premier
à imposer à ses signataires, dont tous les pays européens,
de mettre en place des programmes nationaux de réduction de GES ; en
outre, les pays industrialisés contractants doivent pour l'an 2000
stabiliser leurs émissions de GES aux niveaux de 1990. Cet objectif
général adressé aux seuls pays industrialisés
devait être complété.
C'est dans ce cadre qu'a été adopté en
1997 le protocole de Kyoto. Ce protocole à la CNUCC,
vient intensifier et préciser les modalités de lutte contre le
réchauffement climatique. Il retient une réduction globale par
rapport à 1990 de 5,2% des émissions de six GES pendant la
première période d'engagement (2008-2012), ne fixant des
objectifs de réduction d'émission qu'aux seuls pays
industrialisés.
Ce protocole envisage explicitement le développement
des ER comme l'un des moyens permettant d'atteindre les objectifs de
réduction d'émission à travers son article 2 qui stipule :
« Chacune des parties visées à l'annexe I, pour s'acquitter
de ses engagements chiffrés, applique et/ou élabore des
politiques et des mesures en fonction de sa situation nationale, par exemple
les suivantes : recherche, promotion, mise en valeur et utilisation accrue de
SER... ». Sur ce point, le protocole relève pour l'essentiel d'une
logique de subsidiarité et est purement exemplatif.
B-DANS LES TEXTES DU SOFT LAW
Les normes du DIE de portée non contraignante sont
nombreuses et soutiennent les ER de différentes manières. Des
bases favorables aux sources d'énergies renouvelables existent depuis
Stockholm jusqu'au sommet de Johannesburg :
Dans la déclaration de Stockholm de juin 1972,
le principe 3 énonce que « la capacité du globe de
produire des ressources renouvelables essentielles doit être
préservée et, partout où cela est possible,
rétablie ou améliorée. ». Or il est constant que les
SER répondent à ces attentes. Le principe 5 de la
déclaration conforte cette attente en disposant que « les
ressources non renouvelables du globe doivent être exploitées de
telle façon qu'elles ne risquent pas de s'épuiser et que les
avantages retirés de leur utilisation soient partagés par toute
l'humanité ». Or le mode actuel de consommation et de production de
l'énergie ne répond pas à cette attente.
Un nouveau cadre encourageant les SER a été
posé avec la Conférence de Rio de juin 1992. Le principe 8 de la
déclaration issue de cette conférence proclame qu'« afin de
parvenir à un développement durable et à une meilleure
qualité de vie pour tous les peuples, les États devraient
réduire et éliminer les modes de production et de consommation
non viables ... ». Il s'agit là d'une incitation aux modes de
production et de consommation viables, notamment les SER.
En outre, si la résolution 5 de la
déclaration de Johannesbourg offre une protection à la
biomasse à travers lutte contre déboisement. C'est surtout dans
le plan de mise en oeuvre du sommet mondial pour le développement
durable16 qu'on peut trouver des engagements en faveur des SER. Le
titre III « Modification des modes de consommation et de production non
durables » appelle dans son point 2017 les gouvernements de
prendre de nouvelles mesures conformément aux recommandations et
conclusions que la Commission du développement durable a
formulées au § 3 de la section A et au § 30 de la section D de
sa décision 9/1 relative à l'énergie pour le
développement durable. Le point 20 c demande de mettre au point et de
diffuser des technologiques de substitution pour le secteur
énergétique « en vue d'accroître la part des
énergies renouvelables dans l'offre d'énergie [...] ». Le
point 20 d rappelle aux gouvernements de « combiner, lorsqu'il convient de
le faire, l'usage accru de ressources énergétiques renouvelables
[...] ». Le point 20 e demande, au sujet de la diversification des sources
d'approvisionnement en énergie, un recours pressant aux SER en
énonçant que « en ayant conscience de l'urgence,[il faut]
augmenter significativement la part mondiale des SER, avec pour objectif
d'accroître leur apport à l'offre globale d'énergie [...]
en s'assurant que les politiques énergétiques appuient les
efforts déployés par les pays en développement pour
éradiquer la pauvreté [...] ». Il est donc reconnu que la
promotion des SER contribue à l'éradication de la
pauvreté.
16 v. « Rapport du Sommet mondial pour le
développement durable », Johannesburg 26.08-04.09.2002 des
Nations-Unies, A/CONF.199/20.
17 Ibidem, p. 17 et s.
PARAGRAPHE 2 : LES ENERGIES RENOUVELABLES DANS LES INSTRUMENTS REGIONAUX
|
Les instruments regionaux du DIE ne sont pas en marge du
soutien aux SER. Ils sont très diversifiés et n'ont pas la meme
valeur juridique. Nous en analyserons successivement quelques-uns.
LtTIYaaIYPTIVaTIlaTI8MaYtTItuaRSPtQQtTIdtTIl'PQtagit
18 signe par presque tous les pays europeens,
plus le Canada, les Etats-Unis et le Japon, et entre en vigueur en 1998
après ratification par 30 Etats, impose aux parties contractantes, dans
le cadre d'une coopération paneuropéenne, d'une part, de tenir
compte des considérations environnementales lors de la formulation de
leurs politiques environnementales 19 , d'autre part, de _prendre
« particulièrement en considération l'utilisation des
sources d'énergie renouvelables »`0.
En plus, le protocole « Energie » de la
convention alpine du 7 novembre 1991 adopte en 1998, qui concerne
quant à lui les seuls pays se situant dans le perimètre alpin,
tente d'harmoniser intérets économiques et exigences ecologiques,
au moyen, notamment, de l'utilisation des SER : son article 2.1.c vise la
reduction des besoins en energies des parties contractantes et impose une
couverture plus vaste des besoins en energie restants par des energies
renouvelables ; son article 2.3.a impose aux Etats de tenir compte dans leur
politique énergétique du fait que l'espace alpin se prete
à l'utilisation des SER et leur d'encourager la collaboration mutuelle
en matière de programmes de developpement dans ce domaine ; enfin son
article 7.2 permet aux Etats d'adopter des mesures visant à
améliorer la compétitivité des centrales
hydroelectriques.
Analysons, à present, la directive n°
2009/28/CE du 23/04/09 relative à la promotion de l'utilisation
de l'energie produite à partir de sources renouvelables et modifiant
puis abrogeant les directives 2001/77/CE et 2003/30/CE. Cette directive
confirme les definitions des SER donnees par la directive 2003/54/CE. Au terme
de son article 2.a, l'energie produite à partir de sources renouvelables
est « une energie produite à partir de sources non fossiles
renouvelables, à savoir : energie eolienne, solaire, aerothermique,
geothermique, hydrothermique, marine et hydroelectrique, biomasse, gaz de
decharge, gaz des stations d'epuration d'eaux usees et biogaz ».
Cette directive definit un cadre commun pour la promotion de
la production d'energie à partir de sources renouvelables. Elle fixe des
objectifs nationaux contraignants concernant la part de l'energie produite
à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute
d'energie et la part de l'energie produite à partir de sources
renouvelables dans la consommation d'energie pour les transports. Elle etablit
des règles concernant les transferts statistiques entre les Etats
membres, les projets conjoints entre ceux-ci et avec des pays tiers, les
garanties d'origine, les procedures administratives, l'information, la
formation et l'accès au reseau electrique pour l'energie produite
à partir de sources renouvelables. Elle definit des
18 Lisbonne, 1994.
19 Art 19.a.
20 Art 19.b.
critères de durabilité pour les biocarburants et
les bioliquides (art. 1er).
SECTION 2 : LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES AGISSANT EN FAVEUR DES
ENERGIES RENOUVELABLES
|
De nombreuses institutions internationales agissent en faveur des
sources d'énergie renouvelable. On distingue celles étatiques (A)
de celles non-étatiques (B).
PARAGRAPHE 1 : LES ORGANISMES INTERETATIQUES
Les organismes interétatiques sont nombreux. Nous
analyserons distinctement l'action de ceux liés aux Nations unies (1)
puis des autres non liés à cette institution universelle (2).
A-LES ORGANISMES RESSORTISSANT DU SYSTEME ONUSIEN
Dans le système des Nations unies, l'action de
plusieurs programmes en faveur des SER est liée à l'action du
Fonds pour l'environnement mondial (1). Tandis que ce n'est pas le cas pour
plusieurs autres (2).
1-LES PROGRAMMES ONUSIENS ADOSSES AU FONDS POUR L'ENVIRONNEMENT
MONDIAL (FEM)
Le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM,
GEF en anglais) est une organisation financière indépendante de
l'ONU21 dont la mission consiste à allouer des subventions
aux pays en développement pour des projets et des activités
consacrés à la protection de l'environnement mondial, notamment
ceux liés au changement climatique. C'est à travers le volet
réchauffement climatique que le FEM traite de l'énergie. Depuis
sa création, il a soutenu plus de 1300 projets dans 140 États. Sa
gestion est assurée en grande partie par la Banque mondiale (qui a
annoncé au sommet de Bonn qu'elle allait augmenter de 20% en moyenne par
an ses financements en faveur des ER et de l'efficacité
énergétique, sachant qu'elle y consacrait à cette date
environ 200 milliards de dollars par an).
21
www.gefweb.org,
consulté le 22-08-2010.
Le FEM appuie entre autres projets
consacrés au développement des énergies renouvelables
menés par le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et
le programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Le PNUE, créé en 1972 par
l'ONU, a pour but de coordonner les actions relatives à l'environnement
menées dans le cadre des Nation unies. Il se divise en 12 programmes
prioritaires, dont l'un est consacré à l'énergie. En
l'occurrence, le PNUE apporte une aide essentielle à la prise de
décision des acteurs privés et publics. Grâce au soutien du
FEM, il gère par exemple un Fonds consultatif pour les investissements
dans les énergies renouvelables d'un bon rendement
énergétique (Renewable Energy Technology Energy Efficiency
Advisory Facility), qui aide les institutions financières à
évaluer les investissements étrangers alloués à des
projets concernant les ER ou à l'amélioration du rendement
énergétique dans les pays en développement. Le PNUE
soutient aussi les objectifs du programme solaire mondial.
Le PNUD est une organisation onusienne dont
la vocation première est l'aide au développement, mais son
activité couvre aussi l'environnement dans le droit fil de la logique,
désormais bien établie, du développement durable. Dans le
domaine des ER, le PNUD assume des missions de planification, de financement et
de coopération technique au profit des pays en développement. Il
octroie des subventions à des projets de petite envergure, participe
aussi au Fonds des Nations unies pour la science et la technologie au
service du développement durable (FNUSTD) qui finance des
projets dans le domaine des ER, et à des partenariats internationaux
couvrant cette problématique, tels le « partenariat pour
l'énergie du village planétaire »22.
2-LES AUTRES PROGRAMMES ONUSIENS
C'est au titre des aspects scientifiques et techniques qui,
par hypothèse, sous-tendent aussi les questions liées aux
énergies renouvelables que l'Organisation des Nations unies pour
l'éducation, la science et la culture (UNESCO) intervient dans
le cadre de projets de promotion de ces formes d'énergie. L'UNESCO a
organisé des conférences sur ce sujet : « Le soleil au
service de l'humanité » fut par exemple le thème d'un
congrès international en 1973, dans le contexte de la crise
pétrolière. On rappellera que c'est aussi l'Unesco qui a pris
l'initiative, dès 1993, de lancer le processus qui a
débouché sur le programme solaire mondial. Enfin, l'UNESCO
fournit aussi des programmes d'enseignement aux universités, ou encore
apporte son soutien à des chaires consacrées aux SER.
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation
et l'agriculture (FAO) est en partie à l'origine des grands
principes du sommet mondial pour le développement durable de Rio en 1992
et notamment du programme « Action 21 ». A travers les
activités qu'elle mène dans les domaines de l'alimentation, de
l'agriculture et de la pêche, la FAO promeut notamment toutes les SER
adaptées aux besoins des populations rurales (biomasse, systèmes
solaires photovoltaïques notamment). La FAO gère aussi la
Plateforme internationale de la bioénergie
22 PNUD, « Rapport mondial du programme des
Nations unies pour le développement », 2007-2008.
(IBEP).
L'Organisation des Nations unies pour le
développement industriel (ONUDI) appuie de nombreuses
initiatives s'adressant aux pouvoirs publics, aux institutions et aux
entreprises visant au développement de l'énergie solaire, de
l'énergie éolienne et de l'énergie provenant de la
biomasse. Elle a par exemple créé en Australie un centre pour
l'application de l'énergie solaire, chargé d'informer sur la
commercialisation de cette énergie. Le sous-programme d'acquisition de
technologie de l'ONUDI aide les pays en développement à tirer
profit de petites applications de l'énergie hydraulique et de
l'énergie solaire et à les mettre au service des habitants de
régions rurales. Le programme de technologie de l'ONUDI promeut la
commercialisation l'énergie solaire photovoltaïque,
particulièrement dans les régions rurales, où son
coût est souvent compétitif.
Les commissions régionales des Nations
unies (commission régionale des Nations unies pour l'Asie et le
Pacifique : CESAP ; commission économique et sociale pour l'Asie
occidentale : CESAO ; commission économique et sociale pour
l'Amérique latine et les Caraïbes : CEPELC) ont aussi des
programmes régionaux portant sur les ER. Il en va de même du
département des affaires économiques et sociales de
l'ONU, qui a mis au point un programme sur les ressources
énergétiques renouvelables, axé sur les projets dans les
pays en développement et les zones rurales. Sans prétendre
à l'exhaustivité, on évoquera encore la commission
du développement durable des Nations Unies (CDD) établie
en 1992 par l'Assemblée Générale de l'ONU : elle a pour
mission d'examiner les mesures adoptées pour répondre aux
objectifs définis par le sommet mondial pour le développement
durable de Johannesburg, et peut etre amenée dans ce cadre à
s'intéresser au déploiement des SER. La quatorzième
session de mai 2006 de cette instance a été consacrée
à l'évaluation globale de la mise en oeuvre des engagements de
Johannesburg dans les domaines de l'énergie, de la pollution
atmosphérique, du changement climatique et du développement
industriel.
B-LES ORGANISMES NON RESSORTISSANT DU SYSTEME
ONUSIEN
Les organismes non ressortissant du système onusien sont
nombreux. L'action de certains d'entre eux à une portée
universelle (1) ; tandis que celle d'autres est régionale (2).
1-LES ORGANISMES A VOCATION UNIVERSELLE
L'Agence internationale de l'énergie
renouvelable (IRENA) est une organisation intergouvernementale dont la
mission est la promotion des énergies renouvelables à
l'échelle mondiale. Elle est appelée à jouer un rôle
de premier plan en matière de transferts technologiques
(coopération nord/sud) et de conseil au niveau des politiques
incitatives facilitant la sortie des énergies fossiles (pétrole,
charbon, gaz) et leur remplacement par les énergies renouvelables
(éolien, solaire, hydroélectricité, géothermie,
énergie marémotrice, énergie des océans.
Fondée en 2009, l'IRENA a donc une mission à la fois technique,
juridique, économique et politique. Elle compte 148 Etats membres en
plus de l'Union
Européenne.
Le projet de la création de l'IRENA, dont le
siège se trouve à Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis, est
né au sein de l'association Eurosolar, et remonte à janvier
199023,24. Cette agence, résultat d'un long
travail mené notamment par Hermann SCHEER (père des lois
allemandes en faveur des ER, président d'Eurosolar et directeur du
Conseil mondial des énergies renouvelables.
« L'IRENA est l'agence de la réconciliation de
tous les pays pour faire l'union sacrée dans un combat mondial : la
transition vers des énergies propres », résume sa directrice
générale, la française Hélène PELOSSE.
Cette agence constitue un soutien pour les pays en quête
de développement durable. Elle dispose d'un budget de 20 millions
d'euros auquel s'ajoutent d'autres aides publiques ou privées de pays
donateurs. L'étape actuelle ne nous permet pas d'évaluer l'action
de l'Agence, dont la mission prioritaire consiste en la mise en commun des
connaissances et des technologies pour que chaque pays puisse exploiter les
énergies renouvelables en abaissant le plus possible les
barrières techniques et réglementaires entre pays.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE)
est une agence autonome de l'OCDE fondé en 1974 suite au
premier choc pétrolier. Elle a pour mission d'établir des
prévisions afin de coordonner les politiques énergétiques
et sécuriser les approvisionnements. Elle ne dispose pas de
compétences pour édicter des dispositions juridiques. Ses travaux
sont essentiellement centrés sur le pétrole. De plus, les
prévisions de l'AIE sont adoptés sans que soient établis
de scénarios originaux et incitatifs en faveur de l'énergie
durable ce qui explique la part minime des énergies renouvelables dans
la plupart de ses études25. Depuis le mois d'avril 1982, le
REWP (le Groupe de Travail sur les Technologies d'Energies
Renouvelables) sert de principal organe consultatif au sein de
l'AIE, en particulier pour toutes les questions ayant trait à la
recherche et au développement. Son mandat précis est de
disséminer l'information sur les énergies renouvelables à
toutes les parties intéressées, de soutenir les 10 Accords de
Mise en OEuvre ( Implementing Agreements), de promouvoir la
collaboration internationale en matière de recherche et de
développement, d'agir en vue de la levée des barrières
institutionnelles, politiques et autres obstacles liés au marché,
d'identifier et de réduire les préjudices causés à
l'environnement.
23
http://www.wcre.de/en/images/stories/pdf/irena_chronologie.pdf,
consulté 12-07-2010.
24
http://www.wcre.de/en/index.php?option=com_content&task=view&id=111&Itemid=84
, consulté 12-07- 2010.
25 Hans-Joseph FELL, «The bias of international
energy institutions - the case of IEA», Second World Energy Assembly, 19 -
21 November 2007.
2-LES ORGANISMES A VOCATION REGIONALE
Parce que les ER sont un outil de développement
économique pour tous les pays, elles intéressent logiquement une
organisation économique internationale telle que l'Organisation
de coopération et de développement économique
(OCDE). Ainsi, cette dernière a adressé à ses
Etats membres des recommandations pour la promotion desdites
énergies26, et recueille et diffuse
régulièrement des informations et effectue des études
comparatives27. De façon plus spécifique, l'OCDE est
surtout à l'origine de la création en 1974 de l'Agence
internationale de l'énergie (AIE), chargée de
gérer un vaste programme de coopération afin de réduire la
dépendance des pays de l'OCDE vis-à-vis du pétrole. Or,
parmi les missions de cette agence, plusieurs sont susceptibles d'avoir un
impact sur les SER : le développement de sources d'énergies
alternatives, la promotion de la coopération internationale en
matière de recherche et de développement de nouvelles
technologies énergétiques, le traitement des aspects
environnementaux de l'approvisionnement et de l'utilisation de
l'énergie.
Alors que les organisations et autres sommets internationaux
se limitent en général à faire des recommandations
politiques aux gouvernements nationaux, l'Union européenne (UE)
a pu exploiter le dispositif juridique particulièrement
élaboré du traité instituant la Communauté
européenne afin de développer un soutien aux ER davantage
contraignant et surtout pluridimensionnel. Ce soutien est en étroite
filiation avec la politique menée en matière d'environnement,
elle-même fortement marquée par la stratégie de
développement durable. Dans ce contexte, les ambitions de l'UE sont
d'ailleurs remarquables.
Les dirigeants européens ont adopté un vaste
ensemble de mesures destinées à réduire la contribution de
l'Union européenne (UE) au réchauffement climatique et à
garantir un approvisionnement énergétique sûr et suffisant.
Ces mesures, qui constituent la réforme la plus ambitieuse de la
politique énergétique européenne, visent à faire de
l'Europe la championne mondiale des énergies renouvelables et des
technologies sobres en carbone. En s'appuyant sur la proposition de la
Commission européenne, le Conseil a adopté en mars 2007 les
objectifs suivants:
- réduire les émissions de gaz à effet de
serre d'au moins 20 % (par rapport aux niveaux
de 1990) d'ici à 2020; - améliorer
l'efficacité énergétique de 20 % d'ici à 2020; -
porter la part des énergies renouvelables à 20 % d'ici à
2020;
- augmenter à 10 % le taux de biocarburants
utilisés dans les transports d'ici à 2020.
Les expériences d'intégration régionale
incluant une forte composante énergétique s'intéressent
également de plus en plus aux SER. Depuis la conférence des
Nations unies sur l'environnement et le développement (CNUED) de 1992,
l'Organisation latino-américaine de l'énergie a
par exemple décidé de soutenir les projets relatifs à la
baisse des émissions de GES et d'optimiser les énergies à
base de SER.
26 Voir Stratégie de l'environnement
de l'OCDE pour les dix premières années du XXe
siècle, OCDE, 2001.
27 Voir Incidences sur l'environnement des
sources et filières d'énergies renouvelables, OCDE, 1988.
L'Organisation pour la Sécurité et la
Coopération en Europe (OSCE) 28 est une organisation
internationale ayant pour but de favoriser le dialogue et la négociation
entre les États de l'Est et de l'Ouest. Elle regroupe 56 membres
situés en Europe, en Asie centrale et en Amérique.
L'énergie constitue un des sujets abordés notamment dans la
Charte de Paris pour une nouvelle Europe qui dispose29: « Nous
sommes déterminés à imprimer l'élan
nécessaire à la coopération entre nos États dans
les domaines de l'énergie, des transports et du tourisme pour le
développement économique et social. Nous nous félicitons,
en particulier, des mesures pratiques de nature à créer des
conditions optimales pour un développement économique et
rationnel des ressources énergétiques, en accordant l'attention
nécessaire aux questions d'environnement »30.
L'accès à l'énergie et l'intégration
environnementale constituent de manière générale des
préoccupations majeures de l'OSCE:
« Nous reconnaissons qu'un niveau élevé de
sécurité énergétique passe par un approvisionnement
en énergie prévisible, fiable, acceptable sur le plan
économique, rationnel sur le plan commercial et respectueux de
l'environnement et qui peut etre assuré, dans des cas appropriés,
par des contrats à long terme [...] Nous appuierons également le
renforcement et l'utilisation de sources d'énergie nouvelles et
renouvelables »31.
« Environnement, énergie, développement
durable » constituait le premier thème de travail du forum
économique de l'OSCE en 2004. D'autre part, les travaux menés
dans le cadre du pacte de stabilité de l'OSCE concernant la
Communauté énergétique de l'Europe du Sud-Est (CEESE) ont
abouti à la création de la communauté de
l'énergie32. Cette structure a pour objet d'étendre le
droit communautaire du marché intérieur de l'énergie aux
États de l'ex Yougoslavie. L'OSCE apporte également son soutien
aux semaines de l'énergie organisées en Europe du sud-est par la
Commission européenne33.
PARAGRAPHE 2 : LES ORGANISMES NON-ETATIQUES
L'importance des enjeux énergétiques et
écologiques fait appel à l'action d'une autre catégorie
d'acteurs du DIE. Il s'agit des acteurs non-étatiques parmi lesquels on
distingue les organisations internationales non gouvernementales (A) et les
entreprises multinationales (B).
28 Conférence sur la sécurité et
la coopération en Europe (CSCE) jusqu'en 1995.
29 CSCE, « Charte de Paris pour une nouvelle
Europe », paris, 1990.
30
http://www.osce.org/documents/mcs/1990/11/4045_fr.pdf
, (voir Coopération économique), p.9, consulté le
28-08-2010.
31 Document sur la stratégie de l'OSCE
concernant la dimension économique et environnementale, 2003
32 Traité sur la Communauté de
l'énergie du 25 octobre 2005.
33 Coordonnateur spécial du pacte de
stabilité pour l'Europe du sud-est, « Rapport annuel 2004 »,
2004.
A-LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES NON
GOUVERNEMENTALES (OING)
Les OING, en tant qu'acteurs du DIE, jouent un rôle
considérable dans le développement et l'évolution de ce
droit. Elles sont très nombreuses et sont mues d'un souci de protection
de l'environnement. Leurs actions impliquent le domaine de l'énergie en
général et les SER en particulier. Elles agissent parfois seules
et parfois en réseau. Nous n'allons pas pouvoir les analyser toutes dans
le cadre de cette étude. Mais, étant donné qu'il existe
pas mal de similitudes dans leurs formes, objectifs et modes
opératoires, nous allons analyser les actions du Conseil Mondial
des Energies Renouvelables (WCRE 34 ) et de
Greenpeace International en faveur des énergies
renouvelables.
L'ONG internationale WCRE a été
mise sur pied en juin 2001 à Berlin en tant qu'organe indépendant
constituant une « voix globale » en faveur des énergies
renouvelables.
Les Membres du WCRE, tout en conservant leur autonomie et leur
indépendance, se recrutent parmi :
- les personnes physiques actives en matière de promotion
ou d'approvisionnement en énergies renouvelables ;
- les associations, organisations non gouvernementales et
autres institutions relevant du domaine des énergies renouvelables, de
la protection de l'environnement, de l'aide au développement,
l'agriculture et l'agro - foresterie ; l'industrie ; l'architecture et les
sciences ;
- les entreprises productrices, de financement ou
d'approvisionnement en énergies renouvelables ;
- les instituts scientifiques évoluant dans le champ des
énergies renouvelables.
Son action consiste à :
- faire connaitre la globalité et l'urgence des besoins en
énergies renouvelables, mais en plus, leur disponibilité pour
toutes les demandes en énergie ;
- analyser toute forme de barrière existante ou
dressée, à quelque niveau que ce soit, contre les énergies
renouvelables, et présenter en retour des suggestions pratiques visant
à les conjurer ;
- mettre à disposition et communiquer à travers
le monde tout document relatif aux meilleures initiatives et expériences
pratiques de progrès en matière de dissémination des
énergies renouvelables.
Pour y arriver, l'OING a comme moyens d'action de :
- organiser, à un rythme biennal, une rencontre
mondiale relative à la problématique de l'approvisionnement,
focalisant du reste sur la mobilisation politique et économique des
énergies renouvelables : le « Forum mondial de stratégie
politique en matière d'énergies renouvelables » ;
34 WCRE : World Council for Renewable
Energy
- de promouvoir et soutenir l'organisation des Conférences
mondiales sur les énergies renouvelables ;
- publier une « Revue mondiale d'énergies
renouvelables ».
Les actions du WCRE ont permis, parmi tant d'autres, la
création de l'IRENA en 2009.
Greenpeace International, quant à
elle, est une organisation non gouvernementale de protection de l'environnement
présente dans plus de quarante pays à travers le monde : en
Amérique du Sud et du Nord, en Asie, en Europe et dans le Pacifique.
Née à Vancouver en 1971, quand un groupe de
treize militants pacifistes et écologistes35 embarquent
à bord d'un vieux chalutier, le Phyllis Cormack, pour
empêcher les essais nucléaires américains sur le site
d'Amchitka en Alaska, Greenpeace36 devient une organisation
internationale en 1979, quand les bureaux d'Europe, du Pacifique et
d'Amérique se réunissent pour constituer Greenpeace
International.
Greenpeace utilise l'action directe, le lobbying et la
recherche pour atteindre ses objectifs. Elle s'implique très activement
dans le développement des SER à travers la lutte contre le
réchauffement climatique et la lutte contre l'énergie
nucléaire. L'OING milite très activement pour l'essor des ER en
tirant sur la sonnette d'alarme par des appels pour l'abandon des
énergies non-durables notamment le nucléaire et pour la
réduction des émissions de GES. Elle prône pour une
révolution énergétique dans le monde comme moyen de lutte
contre le réchauffement climatique. A cet effet, Greenpeace propose un
scénario37 pour l'évolution vers un avenir
énergétique propre et durable.
Dans ce document, l'ONG analyse de façon stimulante les
futures évolutions possibles en matière d'utilisation de
l'énergie, en s'intéressant tout particulièrement à
diverses technologies dont on prévoit l'émergence dans les
prochaines années et décennies. Une place de choix est
laissée aux SER indiquée comme solution pour un avenir
énergétique propre et durable à court, à moyen et
à long terme.
B-LES ENTREPRISES MULTINATIONALES
Les entreprises multinationales sont de nouveaux acteurs qui
ont émergé en DIE grâce à la démocratisation
de l'action internationale. La problématique énergétique
étant liée à tout domaine d'activité, l'action des
multinationales favorise d'une manière ou d'une autre le
développement des sources d'énergies renouvelables.
35 John Cormack, Jim Bohlen, Paul Watson, Bill
Darnell, Patrick Moore, Lyle Thurston, Dave Birmingham, Terry Simmons, Richard
Fineberg, Robert Hunter, Ben Metcalfe, Bob Cummings et Bob Keziere
36 Un nom évocateur de la double
préoccupation du groupe fondateur : environnement et pacifisme. Les
termes green (vert) et peace (paix) sont ceux qui résument le mieux leur
démarche.
37 Greenpeace International, [R]évolution
énergétique, janvier 2007.
Ainsi, certaines multinationales orientent leurs
activités dans le développement des secteurs d'énergies
renouvelables, au niveau de la recherche-développement des
filières renouvelables, la fabrication de la technologie permettant
l'exploitation des SER, la commercialisation de ces technologies ou
l'installation des équipements. Par exemple, dans le domaine de la
création et de l'exploitation de centrales d'énergies
renouvelables, on peut citer le producteur européen d'énergies
renouvelables Théolia38.
Spécialisée dans l'énergie
éolienne, Théolia est particulièrement présente en
Allemagne, en France, dans le Sud de l'Europe et de façon plus marginale
dans les pays émergents (Maroc, Inde, Brésil).
L'entreprise découpe ses métiers en trois familles
:
1. Le développement et la construction clés en
main.
Elle recherche des sites, convient des accords avec les
propriétaires fonciers, étudie le vent (force et direction) sur
des périodes allant de 12 à 18 mois, prépare toutes les
formalités en vue de l'obtention des permis de construire, optimise le
choix des turbines, élabore et signe les contrats des constructeurs et
fournisseurs et gère les travaux de construction jusqu'à la
réception.
2. La construction, la vente à des tiers et
l'exploitation.
Théolia recherche des opérations avec permis de
construire (ou issues de son portefeuille de développement), optimise le
choix des turbines, élabore et signe les contrats des constructeurs et
fournisseurs, réceptionne les centrales éoliennes, les vend
à des tiers particuliers ou professionnels et les exploite pour le
compte de ses clients.
3. La construction et l'exploitation de centrales
détenues en pleine propriété.
Théolia recherche des opérations avec permis de
construire (ou issues de son portefeuille de développement), optimise le
choix des turbines, élabore et signe les contrats des constructeurs et
fournisseurs, réceptionne les centrales éoliennes et les exploite
pour son propre compte.
Cette entreprise, particulièrement dynamique, se
présente comme mue par un désir humaniste, existe depuis une
dizaine d'année et a notamment racheté la Compagnie Eolienne du
Détroit à EDF.
Les points à surveiller : cette société,
pionnière, est basée en Belgique pour des raisons fiscales et est
détenue par General Electric, une multinationale américaine, peut
engagée dans la protection de l'environnement, mais investissant de
façon opportuniste dans le secteur de l'énergie, renouvelable ou
pas.
D'autres entreprises multinationales, quant à elles,
favorisent l'essor des ER bien que n'appartenant pas à la
catégorie précédemment évoquée, i.e. celle
exerçant dans le domaine de l'énergie. Leur soutien aux SER se
traduit par une certaine prise de conscience remarquable qui
révolutionne leur mode de consommation énergétique.
38
http://www.24pm.fr/Energie/energie-eolienne/76-theolia-creation-et-exploitation-de-centrales-energiesrenouvelables,
consulté le 18-08-2010.
A titre d'exemple, on peut citer Google qui, place ses billes
dans les énergies renouvelables. La firme au double O n'en est pas
à son coup d'essai. En 200839 elle participait à
un investissement de 30 millions de dollars chez le producteur
d'énergie géothermique Altarock, avant d'injecter plus de 130
millions de dollars dans un investissement collectif sur l'énergie
solaire, avec eSolar.
Toujours à l'affut de ce qui se fait de plus innovant,
Google a également installé une Bloom Box, mystérieuse
pile à combustible du futur, moyennant 800 000 dollars. Cet engin est
censé produire de l'électricité à partir d'un
carburant quelconque, source d'hydrogène.
Par l'intermédiaire de sa fondation40,
Google investit des milliards pour la recherche dans les filières
renouvelables. Son plan, "Clean Energy 2030," comprend les principes
d'une habitation verte, un programme de recherche sur les voitures
électriques et leur efficacité énergétique. Mais
aussi la réduction des véhicules à combustibles fossiles
avec comme objectif de les réduire de près de 40% au cours des
prochains 22 ans. La Fondation Google met également l'accent sur une
taxe de carbone et favorise la mise en place de crédits d'impôt
sur les énergies renouvelables. «À l'heure actuelle, nous
avons une véritable opportunité de transformer notre
énergie des combustibles fossiles vers une grande partie fondée
sur l'énergie propre», a écrit Jeffrey Greenblatt,
gestionnaire de la technologie de l'énergie, sur le blog de Google. Au
même moment Google dévoile un projet de Datacenter
écologique sur un bateau ! Le principe : l'eau de l'océan
servirait à refroidir une partie des serveurs. Alors que
l'énergie des vagues devrait générer une partie de
l'électricité utilisée par le Datacenter. Selon le brevet,
ces centres informatiques flottants seraient basés à 3 ou 7 miles
nautiques des côtes et des fonds de 50 à 70 mètres. Pour sa
part le blog Knowledge Datacenter, affirme que ce projet permettrait
de créer des centres informatiques d'une capacité de 40 MW.
Quel bilan peut-on faire des énergies renouvelables ? En
quoi peuvent-elles être utiles au monde contemporain ?
39
http://www.greenzer.fr/google-investit-energies-propres-2551,
consulté le 03-08-2010.
40
http://www.greenzer.fr/google-energies-renouvelables
, consulté le 03-08-2010.
CHAPITRE 2 : DES ENERGIES RENOUVELABLES COMME SOLUTION A LA CRISE
ECOLOGIQUE ET SOCIALE MONDIALISEE
|
Le monde actuel est en crise. Cette crise est à la fois
écologique et sociale. Il s'agit du phénomène des
changements climatiques et de la pauvreté notamment
énergétique qui minent le monde contemporain.
Ces préoccupations menacent la subsistance de toute
forme de vie et ont déjà suscité plusieurs actions au plan
international. Et, comme on l'a vu plus haut les acteurs du DIE ont
déjà envisagé plusieurs mesures parmi lesquelles le
recours aux sources d'énergie propre notamment les énergies
renouvelables. Ces sources d'énergie sont-elles, en
réalité, à la hauteur des attentes ? Quels sont les
intérêts que peuvent procurer leur exploitation ?
Les SER sont peu pollueur, par conséquent, leur
exploitation peut constituer un outil de lutte contre le
phénomène du réchauffement climatique (section 1). Aussi,
elles sont favorables au développement durable parce qu'elles sont
disponibles en abondance et ont la pérennité comme qualité
(section 2).
SECTION 1 : DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET LA
LUTTE CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Nous analyserons le phénomène du
réchauffement climatique (paragraphe 1) avant d'esquisser les apports
des sources d'énergie renouvelable à la lutte contre ce
phénomène défiant le monde du XXIe
siècle (paragraphe 2).
PARAGRAPHE 1 : LE PHENOMENE DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET SES CONSEQUENCES
|
A-NOTION ET CAUSES DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Le réchauffement climatique,
également appelé réchauffement
planétaire, ou réchauffement
global41, est un phénomène d'augmentation de
la température moyenne des océans et de l'atmosphère,
à l'échelle mondiale sur plusieurs années. Dans son
acception commune, ce terme est appliqué à une tendance au
réchauffement global observé depuis les dernières
décennies du XXe siècle.
41 Calque de l'anglais global warming,
littéralement « réchauffement du globe ».
Un Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution
du climat, le GIEC42, élabore un consensus scientifique sur
cette question. Son dernier et quatrième rapport43, auquel
ont participé plus de 2 500 scientifiques de 130 pays, affirme que le
réchauffement climatique depuis 1950 est très
probablement44 d'origine humaine. Ces conclusions ont
été approuvées par plus de 40 sociétés
scientifiques et académies des sciences45, y compris
l'ensemble des académies nationales des sciences des grands pays
industrialisés46.
Bien qu'il existe un fort consensus dans la communauté
scientifique sur le rôle prédominant des activités humaines
dans le réchauffement climatique du dernier demi-siècle, des
personnalités contestent tout ou partie de cette thèse et
attribuent le réchauffement à des causes naturelles47,
par exemple liées à l'activité naturelle du Soleil.
Toutefois, le GIEC a précisé dans son dernier
rapport que la probabilité que le réchauffement climatique dans
la seconde moitié du XXe siècle soit dû aux
activités humaines est supérieure à 90 %. Ainsi, les
activités humaines sont à l'origine d'un effet de serre
additionnel48 : c'est-àdire qu'on observe une augmentation
des quantités de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de
carbone (CO2), le méthane (CH4), l'oxyde nitreux (N2O),
l'hexafluorure de soufre (SF6), les hydrofluorocarbures (HFC), les
perfluorocarbures (PFC), qui contribue à renforcer l'effet de serre.
C'est ce qu'on appelle « forçage anthropique » et qui
participe au réchauffement climatique. Cela dit, les experts du GIEC
déclarent que 49 milliards de tonnes équivalent CO2
(principal gaz à effet de serre) sont émises
annuellement par les activités humaines49, réparties
comme suit :
- La part due au secteur énergétique est de 25,9% -
suivie par l'industrie à 19,4%
42 Le Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat (GIEC : IPCC en anglais) a été
établi en 1988 par l'Organisation Météorologique Mondiale
(OMM) et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), qui l'ont
chargé d'évaluer les informations scientifiques relatives au
changement climatique, de mesurer les conséquences environnementales et
socioéconomiques de ce changement et de formuler des stratégies
de parade réalistes.
43 GIEC, « 4e rapport
d'Evaluation (AR4) », 2007. Le Cinquième Rapport d'Evaluation
(AR5) paraîtra en 2014.
44 Ibid., p. 39.
45 Académies des sciences de plusieurs pays,
« Déclaration commune des Académies des sciences sur la
réponse globale au changement climatique », 7 juin 2005,
Institut de France, Académie des sciences.
46 l'Allemagne - Deutsche Akademie der
Naturforscher Leopoldina, le Canada - Société royale du Canada,
les Etats-Unis d'Amérique - National Academy of Sciences, la France -
Académie des sciences, l'Italie - Accademia dei Lincei, le Japon
-Science Council of Japan, le Royaume-Uni - Royal Society, la Russie -
Académie des sciences de Russie
47
http://www.pensee-unique.fr/NIPCC_VF_%2004.pdf
, (consulté le 12-07-2010).
48 L'effet de serre est un phénomène
naturel : une partie du rayonnement infrarouge émis par la Terre vers
l'atmosphère terrestre reste piégée par les gaz
dits « à effet de serre », ce qui augmente ainsi la
température de la basse atmosphère (troposphère). Sans cet
effet, la température de surface de la Terre serait en moyenne de -18
°C.
49 GIEC, op. cit., p.46.
- le secteur forestier à 17,4% - l'agriculture à
13,5%
- les transports à 13,1% - les habitations à
7,9%
- les déchets et eaux usées à 2,8%.
Selon les prévisions actuelles, le réchauffement
planétaire se poursuivrait au cours du XXIe siècle mais son
amplitude est débattue : selon les hypothèses retenues et les
modèles employés, les prévisions pour les 50 années
à venir vont de 1,8 à 3,4 °C.
Ce phénomène de réchauffement climatique
implique de fortes conséquences humaines et environnementales à
moyen et long terme.
B-LES CONSEQUENCES DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Les changements climatiques planétaires,
provoqués par l'accumulation constante de gaz à effet de serre
dans l'atmosphère de la terre, pourraient et ont déjà
commencé à perturber les écosystèmes.
Au niveau biologique et écologique, un
consensus scientifique a été atteint sur les points suivants :
- certaines espèces biologiques verront peut-être
leur aire de répartition augmenter, mais le bilan du
réchauffement climatique en termes de biodiversité sera
négatif selon un certain nombre d'études50 et selon le
consensus du 4e rapport du GIEC qui envisage la disparition de 40 à 70 %
des espèces évaluées51. Greenpeace
International parle « d'environ 150 000 décès
supplémentaires par an » parmi les
écosystèmes52 ;
- certains systèmes naturels seront plus affectés
que d'autres par le réchauffement planétaire. Les systèmes
les plus sensibles seraient : les glaciers, les récifs coralliens,
50 (en) Chris D. Thomas et al., « Extinction
risk from climate change, which populations of a species currently persist in
the face of », dans Nature, vol. 427, 8 janvier 2004.
(en) G.F. Midgley, L. Hannah, D. Millar, M.C. Rutherford et
L.W. Powrie, « Assessing the vulnerability of species richness to
anthropogenic climate change in a biodiversity hotspot », dans Global
Ecology and Biogeography, Wiley, vol. 11, no 6, 11 décembre 2002, p.
445-451
(en) Jay R. Malcolm, Canran Liu, Ronald P. Neilson, Lara
Hansens et Lee Hannah, « Global Warming and Extinctions of Endemic Species
from Biodiversity Hotspots », dans Conservation Biology, vol. 20, no 2, 24
février 2006, p. 538-548
51 GIEC, op. cit., p.24.
52 Greenpeace International, op. cit., 2007, p.7.
les mangroves, les forêts boréales et tropicales,
les écosystèmes polaires et alpins, les prairies humides. Le
blanchissement des récifs coralliens a été observé
pour la première fois dès 1979 dans les Antilles 53 .
Ce phénomène s'est développé
régulièrement dans l'espace et le temps à des
échelles toujours plus grandes, par exemple à l'échelle de
l'océan Indien en 199854. Si le réchauffement continue
au rythme actuel, on craint une extinction de masse des récifs
coralliens à l'échelle planétaire à partir de 2015
/ 2020 ;
- les dommages causés aux systèmes naturels, que
ce soit par leur ampleur géographique ou leur intensité, seront
proportionnels à l'intensité et à la rapidité du
réchauffement planétaire.
En outre, le GIEC prévoit des conséquences
négatives majeures pour l'humanité au XXIe siècle
:
- une baisse des rendements agricoles potentiels dans la plupart
des zones tropicales et subtropicales ;
- une diminution des ressources en eau dans la plupart des
régions sèches tropicales et subtropicales ;
- une diminution du débit des sources d'eau issues de la
fonte des glaces et des neiges, suite à la disparition de ces glaces et
de ces neiges.
- une augmentation des phénomènes
météorologiques extrêmes comme les pluies torrentielles,
les tempêtes et les sécheresses, ainsi qu'une augmentation de
l'impact de ces phénomènes sur l'agriculture ;
- une augmentation des feux de forêt durant des
étés plus chauds ;
- l'extension des zones infestées par des maladies comme
le choléra ou le paludisme. Ce
risque est fortement minimisé par le professeur
spécialiste Paul Reiter55 mais le gouvernement du Royaume-Uni
fait remarquer que ce professeur a choisi d'ignorer tous les rapports
récents qui le contredisent56 ;
- des risques d'inondation accrus, à la fois à
cause de l'élévation du niveau de la mer et de modifications du
climat ;
- une plus forte consommation d'énergie à des fins
de climatisation ;
- une baisse des rendements agricoles potentiels aux latitudes
moyennes et élevées (dans l'hypothèse d'un
réchauffement fort).
53 (en) V. Ramanathan, « The greenhouse theory of
climate change: a test by an inadvertent global experiment », dans
Science, vol. 240, n° 4850, 15 avril 1988, p. 293-299
54 Le blanchissement corallien perturbe la
structuration des peuplements de poissons, consulté le
23-07-2010.
55
http://global.nytimes.com/?iht
, consulté le O7-06-2010.
56 (en)House of Lords, « Government Response
to the Economics of Climate Change », novembre 2005, Select
Committee on Economic Affairs, Gouvernement britannique.
PARAGRAPHE 2 : LES INTERETS SOCIO-ECOLOGIQUES DES ENERGIES RENOUVELABLES
|
A-LA REDUCTION DES EMISSIONS DE GES AVEC LES ENERGIES
RENOUVELABLES
La part des émissions de gaz à effet de serre due
au secteur énergétique a été évaluée
à 25,9% dans le rapport 2007 du GIEC.
Une étude réalisée en 2007 par Global
Chance57 établit un rapprochement entre les émissions
de gaz à effet de serre des SER et des énergies fossiles.
Pour dresser ce bilan GES des produits
énergétiques renouvelables, les analystes ont
procédé à une évaluation par filière
renouvelable. Ainsi, au niveau des filières primaires renouvelables de
production d'électricité et de chaleur 58 , les
analystes concluent que « les chiffres d'émission de CO2 obtenus
restent toujours très inférieurs à ceux de
l'électricité d'origine fossile »
En ce qui concerne les énergies renouvelables de
combustion59, ils ont conclu que « les émissions des
chaudières à bois, malgré leurs rendements
inférieurs à celles des chaudières à
énergies fossiles et les dépenses d'énergie
engendrées par le transport du bois et sa préparation
(déchiquetage) sont donc négligeables par rapport à celles
de leurs concurrents fossiles ».
Néanmoins, cette étude apporte des nuances en
indiquant qu'« il n'en est pas toujours de même pour les
agrocarburants ». Toutefois, les analystes soutiennent que certaines
filières d'agrocarburants (le carburant ex tournesol par exemple)
permettraient des économies d'émission supérieures
à 75 % de GES.
Les énergies renouvelables constituent
W01I141WILHIL'é0eILMIne produisant que très peu
de gaz à effet de serre. Par conséquent, leur exploitation peut
constituer un outil efficace de lutte contre les émissions de GES.
Quelles peuvent en être les retombées socio-écologiques
?
57
http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-7393.html
, consulté le 05-08-2010.
58 Il s'agit des filières qui produisent
directement de l'énergie électrique à partir d'une
énergie mécanique (éolien, hydraulique, houle) ou d'une
énergie photonique (photovoltaïque), ou de l'énergie
thermique par captation d'une source de chaleur, qu'il s'agisse du soleil
(chauffe-eau solaires, centrales à concentration), ou de la chaleur de
l'air, du sol ou de l'eau (géothermie, pompes à chaleur,
énergie thermique des mers), éventuellement suivie d'une
transformation en électricité par voie thermodynamique.
59 Ce sont celles qui produisent de la chaleur par
combustion (il s'agit de la biomasse et du biogaz), chaleur transformée
éventuellement ensuite en énergie mécanique ou en
énergie électrique par voie thermodynamique.
B-LES AVANTAGES DE LA REDUCTION DES EMISSIONS DE
GES
La réduction des GES permettra de résoudre une
des plus grandes équations pour l'humanité au XXIème
siècle. Elle aura pour avantage de diminuer l'effet de serre additionnel
à l'origine des changements climatiques. Cela permettra à l'homme
et à la nature d'échapper aux nombreuses conséquences du
réchauffement climatique prévues par les scientifiques.
Ainsi, d'une part, la perte de la biodiversité et la
destruction des écosystèmes causées par le
phénomène des changements climatiques serait
empêchées. Et, les systèmes les plus sensibles aussi tels
que les glaciers, les récifs coralliens, les mangroves, les forêts
boréales et tropicales, etc. seront épargnés des effets
néfastes du réchauffement planétaire.
D'autre part, l'homme serait épargné des famines
que pourrait causer le réchauffement climatique à travers la
baisse des rendements agricoles potentiels et la diminution des ressources en
eau. L'humanité sera épargnée des catastrophes naturelles
conséquences des changements climatiques. Par conséquent, on aura
également moins de déplacés environnementaux.
SECTION 2 : VERS LE DEVELOPPEMENT DURABLE
Il nous semble utile de préciser le sens du
développement durable (paragraphe 1) avant de dire en quoi ce dernier
constitue un enjeu du développement des SER (paragraphe 2).
PARAGRAPHE 1 : LE CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE
Le développement durable ou
développement soutenable (de l'anglais Sustainable
development) est une expression définie en 1987 par la Commission
mondiale sur l'environnement et le développement dans le Rapport
Brundtland60 comme :
« un développement qui répond aux besoins des
générations du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre
aux leurs. »
Forgé dans le cadre des Nations Unies, ce concept vise
en réalité à concilier le développement
économique et la protection de l'environnement en introduisant comme
nouvel impératif s'imposant aux politiques publiques : la prise en
compte des effets à long terme des choix contemporains. Il s'agit
d'élargir la dimension du droit de l'environnement dans le temps, en
envisageant les conséquences des choix économiques d'aujourd'hui
sur les générations futures. Ainsi le principe 3 de la
Déclaration de Rio énonce : « le droit au
développement doit être réalisé de façon
à satisfaire équitablement les besoins relatifs au
développement et à l'environnement des générations
présentes et futures».
Selon le professeur P.M. Dupuy, ce concept doit être
entendu : «comme une matrice conceptuelle définissant la
perspective générale dans laquelle les principes
déjà établis de bonne gestion de l'environnement doivent
être resitués » Ce principe sert de cadre
général pour une bonne gouvernance mondiale globale et sa
consécration constante dans les traités, les discours officiels,
les institutions tant nationales qu'internationales lui donne
l'universalité d'une « opinio juris ». Méme la Cour
Internationale de Justice y a fait expressément référence
dans son arrêt du 25 septembre 1997 (affaire Gabcikovo - Nagymaros,
Hongrie/Slovaquie, para 140) : « le concept de développement
durable traduit cette nécessité de concilier développement
économique et protection de l'environnement » renvoyant aussi par
ailleurs au fait que l'environnement inclut la préoccupation des
générations à venir (para 53) ou futures (para 140).
De nombreuses démonstrations juridiques ont
été faites pour reconnaître le développement durable
en tant que concept juridique et norme juridique effective.
Constitue également un apport essentiel l'opinion
individuelle du juge Weeramantry dans l'affaire Gabcikovo-Nagymaros qui
consacre dix-neuf pages au principe du développement durable (CIJ, 25
septembre 1997) et parle d'un principe à caractère normatif.
Ainsi consacré par une grande partie de la doctrine, le
développement durable n'en est pas
60 Du nom de Gro Harlem Brundtland, ministre
norvégienne de l'environnement présidant la Commission
mondiale sur l'environnement et le développement, ce rapport
intitulé Notre avenir à tous est soumis à
l'Assemblée Générale des Nations Unies en 1987.
moins multiforme car il peut se décliner et se
décomposer en plusieurs éléments constitutifs qu'on
retrouve d'ailleurs énoncés dans le texte de la
déclaration de Rio. Ainsi P. SANDS a identifié quatre
éléments
- Prise en compte des intérêts des
générations présentes et futures (principe 3 de Rio) -
Gestion rationnelle des ressources naturelles
- Rôle des principes équitables dans l'allocation
des droits et obligations en matière d'utilisation des ressources
- Nécessité d'intégrer la protection de
l'environnement et la recherche du développement (principe 4 de Rio).
Il conviendrait d'ajouter le principe 8 de Rio qui vise
expressément le développement durable en invitant les
États à réduire et éliminer les modes de production
non viables.
L'opérationnalité du développement
durable peut se concrétiser à travers le processus international
et national de formulation d'un ensemble d'indicateurs ou de critères du
développement durable pouvant servir de guide aux décideurs
(indication of sustainable development, framework and methodologies,
ONU, septembre 1996)
Concept à la fois théorique et
opérationnel le développement durable est désormais le
fondement global de toute action depuis que les écologistes ont
souligné les « limites de la croissance »61 . En
effet, la mesure de notre empreinte écologique (la pression de l'homme
sur la nature) montre qu'actuellement notre utilisation des ressources
dépasse actuellement les capacités de la Terre à se
régénérer de 30%. Si notre demande continue sur la
même croissance, d'ici le milieu des années 2030, nous aurions
besoin de l'équivalent de 2 planètes pour maintenir notre style
de vie62. Les activités humaines consomment donc largement
plus que la capacité de régénération de la
planète. Si nous ne voulons pas atteindre une crise sans
précédent, il nous faut donc réduire fortement notre
consommation à un niveau inférieur à celui requis pour que
la terre se régénère. L'objectif du développement
durable est de définir des schémas viables qui concilient les
trois aspects économique, social, et écologique des
activités humaines : « trois piliers » à prendre en
compte par les collectivités comme par les entreprises et les individus.
Quels en sont les apports des SER à l'atteinte de ce noble objectif de
développement durable en vogue ?
PARAGRAPHE 2 : LA PRODUCTION ENERGETIQUE SOUTENABLE COMME
MOTEUR DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Sans sécurité énergétique, on ne
saurait parler de développement durable dans le monde. Mais, les modes
actuels de production d'énergie sont incapables d'offrir cela. Par
61 Halte à la croissance ?,
sous-titré Rapport sur les limites de la croissance, par le
Club de Rome en 1970
62 WWF, « Living planet report
2008 », 2008.
conséquent, le droit international sollicite une
réforme du secteur de l'énergie pour le conformer au
développement durable. En effet, le principe 8 de la déclaration
de Rio déclare qu'« afin de parvenir à un
développement durable et à une meilleure qualité de vie
pour tous les peuples, les Etats devraient... éliminer les modes de
production et de consommation non viables...» qui ne permettent pas
d'ailleurs de couvrir tous les besoins énergétiques. Cette
obligation du principe 8 est parfaitement transposable en matière de
mode de production et de consommation d'énergie. Du moins, c'est ce que
renchérit l' « Agenda 21 » qui souligne la
nécessité pour l'humanité de faire de plus en plus appel
à des systèmes énergétiques écologiquement
équilibrés. Les ER répondent bien à ces
critères. Elles offrent des perspectives très prometteuses de
sécurité énergétique pour le monde entier tout en
présentant de nombreux avantages économiques aux
différents pays.
A- UNE PRODUCTION ET UNE CONSOMMATION SOUTENABLES D'ENERGIE AVEC LES
RENOUVELABLES
|
Contrairement aux autres sources d'énergie, les
énergies renouvelables constituent une source d'énergie durable
et inépuisable. L'évidence est qu'elles sont respectueux de
l'environnement et leurs réserves techniquement accessibles dans le
monde sont suffisamment importantes pour fournir environ six fois plus
d'énergie que ce que le monde consomme actuellement et ce pour toujours.
Ainsi, les énergies renouvelables permettront d'approvisionner les
populations les plus pauvres en énergie y compris ceux qui n'y ont pas
accès actuellement sans qu'il ne soit nécessaire d'opérer
de coûteux raccordements au réseau. Même une augmentation
importante de la demande peut être satisfaite grâce à leur
énorme potentiel. De plus, les sources d'énergies renouvelables
disponibles partout ne pourront pas être à l'origine de guerres
pour les ressources et ne nécessiteront pas la protection d'un
système militaire et sécuritaire massif.
Cependant, rappelons que les technologies
énergétiques renouvelables varient beaucoup dans leur
maturité technique et économique, et les sources nombreuses
offrent de plus en plus d'options intéressantes. Elles ont pour point
commun d'utiliser comme « matières premières » des
ressources naturelles quasiment inépuisables. Certaines de ces
technologies sont déjà compétitives. Leur viabilité
économique va s'améliorer encore à mesure qu'elles
s'amélioreront techniquement, que les prix des combustibles fossiles
continueront de grimper et que les émissions de dioxyde de carbone
qu'elles permettront d'éviter se verront attribuer une valeur
monétaire.
Aussi bien la production que la consommation d'énergie de
sources renouvelables revétent une durabilité
avérée à cause de l'intégration des
préoccupations du développement durable.
Ce dernier s'entendant comme une nouvelle conception de
l'intérêt public appliquée à la croissance
économique et reconsidérée à l'échelle
mondiale afin de prendre en compte les aspects environnementaux
généraux d'une planète globalisée. Quels sont
concrètement les intérêts économiques des ER pour
les différents Etat ?
B- LES AVANTAGES ESCOMPTES POUR LES PAYS DEVELOPPES
Le développement des ER présente de nombreux
intérêts aux pays riches. On peut distinguer des
intérêts macroéconomiques des ceux
microéconomiques.
1- AU NIVEAU MACRO-ECONOMIQUE
A ce niveau, les avantages que les pays développés
peuvent tirer du développement des ER sont liés tant à
leur économie intérieure qu'aux relations commerciales
extérieures entre Etats.
Dans le cadre de l'économie intérieure, on a le
développement de filières industrielles et agricoles nouvelles et
la création d'emplois comme avantages au développement des SER
dans les pays développés. Méme si les filières des
SER n'évoluent pas toutes au même rythme et n'ont pas atteint le
méme degré de maturité technique et économique,
l'objectif de leur développement est de parvenir à l'exploitation
industrielle. Or ce processus d'industrialisation doit logiquement profiter
à l'économie des pays concernés ; sans doute au secteur de
l'énergie mais aussi par extension à toutes les industries
connexes (matériaux et matières premières,
équipements, tourisme). Cette industrialisation pourrait être
également riche de retombées technologiques. En particulier,
l'orientation de l'offre agroforestière vers la production d'ER semble
en mesure d'offrir de nouveaux débouchés aux différents
acteurs du domaine. Il s'agit d'une agriculture multifonctionnelle favorable
à la création de nouvelles occasions pour le développement
rural durable. Par exemple, la production éolienne sur des terres
agricoles peut constituer pour des agriculteurs en difficulté un
complément financier (location des terres...). En outre, les
énergies renouvelables améliorent la sécurité
énergétique en termes économiques, créant beaucoup
plus d'emplois par unité d'énergie produite.
Dans le cadre des relations commerciales avec
l'extérieur, les pays développés ont de nombreux avantages
liés tant aux importations qu'aux exportations. Au niveau des
exportations, des possibilités de nouvelles filières et de
nouveaux débouchés s'offrent à eux. Ils pourront vendre
leurs technologies, par exemple les matériels permettant d'exploiter les
SER. Cela accentuerait leur participation au commerce international,
indiquée comme un facteur de croissance. En plus, dans le cadre des
importations, les pays développés pourront réduire de
façon dramatique les dépenses en sources d'énergie «
importées » pour réaliser d'énormes profits
bénéfiques à leur croissance. Quels pourraient en
être les avantages en dehors du cadre macro-économique ?
2-AU NIVEAU MICRO-ECONOMIQUE
Les avantages micro-économiques du recours aux SER pour
les pays industrialisés se rapportent pour l'essentiel aux
possibilités d'utilisation décentralisée de ces ressources
et sont
de deux ordres. On a le désenclenchement des zones
isolées et l'autonomie énergétique des acteurs
privés.
L'exploitation des SER est particulièrement
intéressante pour les zones distantes des centres urbains des pays
développés. Etant donné que dans la majorité des
cas, les ER s'appuient sur des ressources de proximité63, on
pourrait conclure que leur développement s'inscrit peut être avant
tout dans une logique de développement économique local. Sous cet
angle, les ER présentent un intérêt évident pour
toutes les zones isolées ne pouvant pas être alimentées par
les grands réseaux de transport et de distribution comme les îles,
les zones de montagne, les régions ultrapériphériques, les
territoires ruraux, les habitations individuelles situées loin des
grands réseaux de distribution d'énergie.
Aussi, c'est également parce qu'elles sont des
énergies de proximité que les ER, idéales pour des usages
privés ou d'autoconsommation, sont en mesure de conférer à
tous ceux qui les emploient une relative autonomie énergétique.
Partant, quels peuvent en être les avantages pour les pays en
développement ?
B-LES AVANTAGES ESCOMPTES POUR LES PAYS EN
DEVELOPPEMENT
Estimée à deux milliards dans le monde, la
majorité des personnes privées d'accès régulier aux
services énergétiques de base se retrouvent dans les pays en
développement notamment en Afrique. Le développement des SER dans
ces pays pauvres, où ces ressources renouvelables sont d'ailleurs
disponibles en quantité abondante offrirait des aspects positifs tant
sur le plan macro-économique que micro-économique.
1-AU NIVEAU MACRO-ECONOMIQUE
Dans les pays en développement, le déploiement
des technologies renouvelables pourraient stimuler la croissance
économique par la création d'emplois et la
réduction de l'exode rural. Faute de moyens limités, ces derniers
sont déjà confrontés à des difficultés
majeures face au besoin vital d'énergie de leurs populations. Ainsi, le
recours aux SER est donc fortement indiqué dans ces pays où les
ressources renouvelables sont, la plupart du temps, disponibles en abondance :
la plupart de ces pays ont un important ensoleillement, un fort potentiel en
biomasse ou en énergie éolienne...
A court terme, l'exploitation des ER semble pouvoir
répondre à la fragilité économique
des
63 Une caractéristique qui justifie d'ailleurs
d'utiliser à leur égard l'expression « énergies
décentralisées ».
pays concernés face aux déséquilibres du
marché de l'énergie64. Elle leur offrirait l'autonomie
économique en leur permettant de ne plus dépenser « une part
disproportionnée de leur revenu en kérosène, batteries et
bougies afin de satisfaire leurs besoins énergétiques » et
de réduire ainsi de façon dramatique les dépenses en
sources d'énergie « importées ». En effet, les
énergies renouvelables ne sont pas sujettes à
l'insécurité économique causée en particulier par
la volatilité des prix des matières premières et en
particulier des énergies fossiles sur le marché mondial. Elles
peuvent donc contribuer grandement à insuffler de nouvelles dynamiques
économiques aux pays en développement en devenant, sur le long
terme, un levier de transformation socio-économique de
ces pays. D'ailleurs, ces technologies renouvelables contribuent
déjà à l'accessibilité des régions pauvres
et rurales aux services d'énergie hors réseaux, dans des pays
comme la Chine, l'Inde et le Brésil où la croissance rapide
mène à une pression de plus en plus forte pour augmenter le
niveau de vie et répondre à la demande grandissante en
énergie. Comme quoi, le développement est presque
systématiquement accompagné d'une augmentation de la consommation
énergétique. Heureusement, les SER ont la capacité de
satisfaire les besoins énergétiques futures. Quels pourraient en
titre les impacts du développement des SER au niveau
micro-économique ?
2-AU NIVEAU MICRO-ECONOMIQUE
Dans les pays en développement, l'exploitation des SER
pourrait offrir comme avantages micro-économiques l'autonomie
énergétique des acteurs privés, l'émancipation des
communautés et la génération de revenus pour les
propriétaires terriens. En effet, le contrôle et la
gestion des sources locales d'énergie permettraient
l'émancipation des communautés plutôt que de les mettre
dans une nouvelle dépendance vis-à-vis des matériaux, de
l'équipement et du carburant venant d' « ailleurs ».
L'exploitation des SER apparaît aussi a
fortiori adaptée pour les zones isolées de ces pays,
auxquels elle pourrait éviter la mise en place d'un couteux
réseau de distribution d'électricité ou de gaz.
Définitivement, les technologies renouvelables comme les panneaux
solaires peuvent représenter un très bon investissement pour les
particuliers.
On peut conclure que les SER ont un énorme potentiel et
constituent la solution à la crise sociale et écologique dans le
monde. Et qu'elles offrent de considérables avantages aussi bien aux
pays développés qu'aux pays en développement. Mais
qu'est-ce qui explique la faible part dont elles disposent dans la production
énergétique mondiale ? Pourquoi les ER peinentelles à
supplanter les autres sources d'énergie ?
64 Les effets de la hausse du prix du pétrole
sont a fortiori plus prononcés pour les zones
économiques les plus pauvres.
SECTION 3 : LES ENTRAVES A L'ESSOR DES ENERGIES
RENOUVELABLES
En dépit des efforts non négligeables fournis de
part et d'autre pour la promotion des SER, ces dernières
représentent moins de 20% de la production mondiale d'énergie. Au
regard de ce constat, c'est tout à fait logique de se demander pourquoi
avec tant d'avantages les SER ne sont que peu exploitées dans le
monde.
« La perfection n'est pas de ce monde » dit-on
souvent. En dépit de leurs nombreuses qualités, les ER ont aussi
des limites et contraintes. Ces limites sont liées à la
disponibilité et aux risques pour la faune. Ainsi, si le soleil
éclaire tout (sol lucet omnibus), la plupart des autres
énergies dépendent du milieu et ne sont donc pas disponible
partout et tout le temps. Et, si l'énergie solaire est disponible
partout à la surface du globe, elle n'est disponible que de jour (soit
50 % du temps sur une année).
Le développement de biocarburants peut aggraver la
crise alimentaire dans le monde. Dans la mesure où la production de
biocarburants doit se faire à partir de végétaux
alimentaires comme le maïs, le blé, la noix de palme, la betterave,
déjà insuffisants pour l'alimentation dans le monde.
De plus, l'exploitation des ER expose la faune à
certains risques. La construction d'un barrage hydroélectrique a des
conséquences lourdes : inondation de vallées entières,
modification profonde de l'écosystème local. Aussi, les barrages
hydroélectriques font obstacle à la migration des poissons, ce
qui représente un problème pour les fleuves du nord-ouest de
l'Amérique du Nord, où les populations de saumons ont
été réduites de manière importante.
On a également accusé les éoliennes de
représenter un danger pour les oiseaux (bien qu'une éolienne tue
0 à 3 oiseaux par an alors qu'un kilomètre de ligne à
haute tension en tue plusieurs dizaines par an65). En fait, il
semblerait que le plus gros risque soit pour les chauvessouris, dont on
retrouve régulièrement des cadavres sur les sites éoliens,
y compris des espèces protégées. Pour l'instant, les
causes de ces collisions avec les éoliennes ne sont pas encore bien
identifiées. Certains ont pensé que les mouvements de pales
interféraient avec les ultrasons, mais cette hypothèse n'a pas
encore été vérifiée66. Il semble en
outre que les sons de basse fréquence des éoliennes perturbent la
reproduction de la faune à proximité de celles-ci.
A ces contraintes s'ajoutent une combinaison de facteurs
entravant l'essor des SER. Nous distinguerons et analyserons les obstacles
politiques, technologiques et financiers.
65 En France par exemple, il y a 100 000 km de lignes
à haute tension. Amusons-nous à imaginer combien d'oiseaux sont
tués chaque année par ces lignes à haute tension.
66 Encyclopédie libre Wikipédia. [en
ligne]
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_renouvelable
, consulté le 03-07-2010.
PARAGRAPHE 1 : LES OBSTACLES FINANCIERS
Le principal obstacle reste l'idée que se fait
l'utilisateur des coüts initiaux des ER : les produits
énergétiques traditionnels bénéficient de
subventions. Or les énergies renouvelables sont financées dans
une large mesure par le consommateur qui doit payer les équipements
nécessaires à leur production.
A cela s'ajoutent les faibles dotations budgétaires et la
faiblesse de financements pour la recherche-développement et le
transfert de technologies dans les filières des SER.
D'ailleurs, il ressort d'analyses réalisées
conjointement par l'OCDE et l'AIE que l'élimination des subventions aux
énergies fossiles dans les économies émergentes et les
pays en développement pourrait faire baisser les émissions
mondiales de gaz à effet de serre de 10 % d'ici à 2050.
Nous analyserons la situation dans les pays suivant leur niveau
de développement.
A-LES OBSTACLES FINANCIERS DANS LES PAYS EN
DEVELOPPEMENT
Les obstacles financiers au développement des SER
s'observent surtout dans les pays en développement. Car, le financement
joue un rôle essentiel dans la réussite du développement
des renouvelables. Et, ce financement n'est pas souvent disponible dans ces
pays pauvres. Ainsi, des études ont montré que, le principal
obstacle à la mise en oeuvre des projets ne tient le plus souvent pas
à leur faisabilité technique, mais à l'absence de
financement. Ce problème est aggravé par la concurrence que se
livrent les projets pour accéder à des moyens financiers
déjà très limités et par des conditions
macroéconomiques défavorables. L'environnement politique
défavorable, avec un soutien minimal aux renouvelables au niveau des
agences publiques, fait supporter au secteur privé la
responsabilité d'assurer le financement de ces énergies.
Avec des taux de pauvreté de 50 à 70 % au niveau
national, les énergies renouvelables les plus sophistiquées ne
sont pas abordables pour la majorité de la population africaine par
exemple. C'est particulièrement vrai pour les renouvelables qui
dépendent de composants importés nécessitant des
dispositifs financiers et/ou un subventionnement important. Et l'on sait bien
que les subventions ne sont pas viables à long terme.
Selon Danyel Reiche, les coûts initiaux des ER sont
élevés dans les pays en développement et l'une des causes
sont les taxes prélevées sur les importations aux énergies
renouvelables67.
Dans les cas où des mécanismes de financement
sont appliqués, le plus grand soin doit être apporté
à leur conception, de façon à atteindre les plus pauvres.
Ainsi, le projet
67 Danyel Reiche, « Energy for all : Obstacles
and Succes Conditions for RE in Developing Countries », Developing
Countries, Berlin, 2004, p.87.
photovoltaïque du PNUD/FEM au Zimbabwe a profité
essentiellement aux ménages ruraux les plus aisés, dans la mesure
où plus de 80 % de la population rurale ne pouvait se permettre
d'acquérir le système photovoltaïque le plus petit,
méme à des tarifs subventionnés. La rigueur des exigences
pour les demandes de prêt a exclu la majorité de la population
rurale. Une autre étude sur la viabilité du photovoltaïque
au Manicaland, au Zimbabwe, montre que 65 % de la population rurale n'avait pas
les moyens de payer les frais de service, qui représentaient le
coût le plus bas possible pour fournir de l'électricité
photovoltaïque, et 91,5 % n'étaient pas en mesure de payer le
crédit correspondant.
Si la production et/ou le montage au niveau local ont souvent
été proposés comme une voie intéressante pour
abaisser le coût des renouvelables. Leur viabilité n'a, toutefois,
jamais été démontrée même si des
succès embryonnaires 68 ont été
enregistrés pour certaines technologies renouvelables non
avancées. Dans le cadre des conditions macroéconomiques actuelles
dans les pays en développement notamment en Afrique, les coüts
d'investissement pour la fabrication d'équipements renouvelables
sophistiqués peuvent être prohibitifs.
Pour le moment, les investissements dans les énergies
renouvelables sont très coûteux. Compte tenu des financements
nécessaires aux infrastructures, une part des investissements doit
être assurée par le secteur privé. Les pays en
développement ne peuvent accéder aux énergies
renouvelables sans les programmes internationaux et les interventions des
institutions nationaux et internationaux. Les investissements
énergétiques nationaux ou extérieurs demeurent un
défi à relever. Qu'en est-il des pays développés
?
B-LES OBSTACLES FINANCIERS DANS LES PAYS DEVELOPPES
La capacité de production électrique
excédentaire de nombreux pays de l'OCDE, à court ou moyen terme
constitue un obstacle de taille. Cette surcapacité fait qu'il est moins
coûteux de continuer à utiliser du charbon ou du gaz dans les
centrales existantes que de construire, financer et amortir des centrales
électriques renouvelables neuves. Il en résulte que même
dans le cas où une nouvelle technologie est capable d'être
compétitive par rapport à des centrales neuves au charbon ou au
gaz, l'investissement ne sera pas fait. À moins de parvenir à une
situation où le prix de l'électricité reflète enfin
le coût d'investissement dans une capacité de production neuve
plutôt que le coût marginal de la capacité existante, il
restera nécessaire de soutenir les renouvelables pour égaliser
les chances.
Aussi, étant donné que le réseau
électrique appartient à des entreprises à concentration
verticale, les investissements dans les renouvelables peinent à
être mobilisés. Pendant que les pays développés
apportent d'énormes subventions (directes et indirectes) aux
énergies de sources fossile et nucléaire. Ce qui empéche
l'énergie de sources renouvelables de résister à leur
concurrence. De plus, les coûts sociaux et environnementaux des
énergies polluantes ne sont pas pris en compte et cela défavorise
les SER. Or, il a été estimé dans le cadre du projet
68 On peut citer l'exemple des pompes
éoliennes pour l'irrigation en Afrique du Sud et en Namibie ou celui de
la petite hydraulique pour l'alimentation en électricité d'usines
de transformation agricole isolées dans le secteur du thé, du
café et de la foresterie au Kenya.
« ExternE » financé par la Commission
européenne que si les coûts externes, sous la forme de dommages
à l'environnement ou à la santé, étaient pris en
compte, le coût de la production d'électricité à
partir de charbon ou de pétrole doublerait et celui de la production
à partir de gaz augmenterait de 30 %. Si ces coûts
environnementaux étaient prélevés sous forme de taxe sur
la production électrique en fonction des impacts, de nombreuses sources
d'énergie renouvelables pourraient se passer de tout soutien.
Les pays industrialisés détiennent à eux
seuls les moyens financiers nécessaires pour développer les SER
et satisfaire tout le besoin énergétique de la planète. En
dehors du domaine financier quels sont les autres obstacles qui entravent le
développement des ER ?
PARAGRAPHE 2 : LES OBSTACLES POLITICO-JURIDIQUES
Dans le monde, l'expérience montre que, l'introduction
et le succès des énergies renouvelables dans un Etat, quelles
qu'elles soient, dépendent en grande partie du cadre politique et
juridique existant.
Les politiques gouvernementales sont importantes par leur
capacité à créer un environnement favorable tant pour la
prise de mesures juridiques contraignantes que pour mobiliser des ressources et
encourager les investissements du secteur privé. La plupart des
premières initiatives politiques sur les renouvelables dans le monde ont
été motivées par les crises pétrolières des
années 1970. Malheureusement, dès que la crise
pétrolière s'est apaisée, l'aide gouvernementale aux
renouvelables a diminué dans la plupart des cas. La plus grande partie
du soutien actuel se résume à de grands discours : il existe peu
d'objectifs quantitatifs d'énergie renouvelable69 dans un
contexte juridique international très peu contraignant. En plus,
très peu de mesures encouragent l'augmentation des coupes
budgétaires et l'investissement dans la recherche-développement
en matière d'énergies renouvelables. Qu'est-ce qui explique cet
état de chose malgré l'énorme potentiel des SER ?
Les intéréts des fournisseurs d'énergie
traditionnelle peuvent contribuer à l'inertie des instances politiques
et juridiques entravant le développement de l'utilisation des ER. A ce
propos le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce les
manoeuvres des autorités françaises qui tentent de dévoyer
les missions de la toute nouvelle IRENA, dans le but de favoriser l'industrie
nucléaire70.
69 Les objectifs quantitatifs d'énergie
renouvelable consistent à fixer un pourcentage déterminé
d'énergie produite à partir de sources renouvelables. Ce moyen
favorise leur développement permettant ainsi une réduction de
leur coût par le biais des économies d'échelle. La
déclaration japonaise sur l'obligation d'énergie nouvelle
adoptée en juin 2002 fixe comme objectif la production de 12,2 milliards
de KWh d'électricité à partir d'énergie
renouvelable de 2002 en 2010. L'Union Européenne, elle s'est fixé
un objectif de croissance de 20% pour les ER en 2020.
70 Ce réseau dénonce qu' «
après avoir tenté d'empêcher la création de l'IRENA,
la France y a adhóé au dernier moment, le 26 janvier 2009, pour
pouvoir manoeuvrer en coulisse et en dévoyer les objectifs. Ainsi, le 29
juin 2009, la France et les Emirats Arabes Unis ont manoeuvré de concert
pour que le siège de l'Irena soit situé à Abou Dhabi, la
capitale du pétrole, et que la présidence de l'Irena revienne
à la française Hélène PELOSSE. Or, Abou Dhabi
entend acheter deux réacteurs nucléaires EPR à la France,
laquelle a constitué à cet effet un
Le constat général est qu'il manque de lobby en
faveur des ER. Pendant qu'un lobby important défend l'énergie
fossile. A tout cela s'ajoutent d'autres paramètres liés à
la conjoncture de chaque Etat. Nous analyserons le cas spécifique des
pays pauvres (B) après celui des pays industrialisés (A).
A-LES OBSTACLES POLITICO-JURIDIQUES DANS LES PAYS
INDUSTRIALISES
L'essor des SER demeure entravé parce que la plupart
des pays développés manquent de véritable volonté
politique à leur égard. L'évidence est que dans la
majorité des cas il existe peu ou pas de mesures juridiques
contraignantes en faveur des ER. Du moins, les décideurs hésitent
à introduire ces mesures. Sans chercher à passer sous silence les
remarquables efforts de l'UE, reconnaissons que les mesures politiques et
juridiques dans la plupart des pays développés favorisent une
forte subvention des énergies de sources fossile et nucléaire.
Cet état de chose ne favorise pas l'essor des ER qui continuent de
recevoir une faible dotation budgétaire. Parallèlement, la
dépendance aux sources d'énergie fossile et nucléaire
s'accroît. Par exemple, 85,7% de l'énergie provient du
nucléaire en France.
Par ailleurs, il n'existe pour l'heure dans ces pays aucune
mesure permettant de prendre en compte les coûts sociaux et
environnementaux des énergies polluantes. Ce qui aurait pu stimuler le
recours à des sources d'énergie non polluantes. D'autres
obstacles résident dans la complexité des contraintes
liées à la construction et à l'urbanisation ne favorisant
pas le recours au SER dans les projets de construction et d'urbanisation.
Aussi, la complexité des procédures d'autorisation et les
barrières bureaucratiques constituent l'un des obstacles les plus
difficiles auxquels les projets énergétiques renouvelables se
trouvent confrontés dans de nombreux pays. Et les exigences des
distributeurs pour l'accès des technologies renouvelables au
réseau électrique sont discriminatoires et ne tiennent pas compte
de leurs spécificités.
B-LES OBSTACLES POLITICO-JURIDIQUES DANS LES PAYS
PAUVRES
La plupart des gouvernements des pays pauvres, notamment
d'Afrique souffrent d'instabilité politique et n'ont pas de politique
bien définie sur les énergies renouvelables. De ce fait, le
développement des pays pauvres suit son propre cours, sans beaucoup
tenir compte des programmes énergétiques nationaux qui n'existent
que rarement ou sont dépassés et inadaptés. Les carences
du soutien politico-juridiques aux renouvelables sont aussi illustrées
par les faibles dotations budgétaires que l'on peut voir dans la plupart
des pays. L'accent est mis sur le secteur du pétrole et de
l'électricité, (qui ne desservent qu'une petite partie de la
population des pays pauvres), aux dépens des renouvelables qui peuvent
aider à atteindre un
consortium regroupant Total, Areva, GDF Suez et EDF. De plus,
dans le cadre des négociations internationales sur le climat, la France
tente de faire prendre en compte le nucléaire avec les énergies
renouvelables en promouvant le concept fameux d'énergies "non
carbonées"»
http://nucleaire-nonmerci.net/actualite/le-nucleairen-est-pas-une-energie-renouvelable.html,
consulté le 30-08-2010.
plus grand nombre de gens. En Éthiopie par exemple, les
investissements dans le secteur pétrolier ont quadruplé et les
investissements dans l'électricité ont pratiquement triplé
entre 1990 et 2000. En revanche, les dépenses en faveur des
énergies traditionnelles et alternatives ont constamment diminué,
passant d'environ 1 % du total des investissements en 1990 à 0,1 % en
2000.
Certains pays en développement soutiennent que les
droits de la propriété intellectuelle (DPI) augmentent les
coüts d'accès aux technologies et qu'ils freinent ainsi l'adoption
de nouvelles technologies respectueuses du climat71 ; ils font appel
à de nouveaux mécanismes spécifiques internationaux pour
acquérir des DPI pour des technologies clés et des politiques
chargées de l'octroi de licences.
Il est tout à fait improbable que les programmes de
renouvelables dans les pays du Sud puissent connaître un
développement et une diffusion significatifs sans mesures politiques et
juridiques de soutien accompagnées des moyens budgétaires
suffisants. Cela dit, quel point peut-on faire de l'aspect technologique de la
chose ?
PARAGRAPHE 3 : LES OBSTACLES TECHNOLOGIQUES
Le principal obstacle technologique à l'essor des ER
est d'abord et avant tout le manque maturité technologique : les
filières des SER n'évoluent pas toutes au méme rythme et
n'ont pas atteint le même degré de maturité technique. Dans
leur grand ensemble, leur exploitation industrielle demeure un objectif. La
totale absence de réseaux de distribution pour les énergies
renouvelables d'échelle industrielles en dit long à ce sujet.
Ensuite, à cela s'ajoutent d'autres obstacles
technologiques propres à la situation économique de chaque
Etat.
A- LES OBSTACLES TECHNOLOGIQUES DANS LES PAYS
INDUSTRIALISES
La plupart des technologies disponibles actuellement pour
l'exploitation des sources d'énergie renouvelable sont conçues
dans les pays industrialisés.
L'essor des énergies renouvelables est entravé
dans les pays industrialisés par des difficultés technologiques
liées à l'incapacité d'exploitation industrielle des SER.
Cette incapacité est causée par les coupes sombres dans les
budgets nationaux en faveur de la recherchedéveloppement en
matière d'énergies renouvelables.
Le manque de maturité technologique fait que plusieurs
techniques d'exploitation des SER demeurent à une phase
expérimentale. C'est le cas par exemple de la production durable de
71 CHIDIAK Martina et TIRPAK Dennis, «
Défis technologiques de l'atténuation : considérations
pour les décideurs politiques pour faire face aux changements
climatiques », PNUD, Août 2008, p.18.
biocarburants. Cet état de chose ne favorise pas assez la
croissance de la part des ER sur le marché de l'énergie. Qu'en
est-il des pays non industrialisés ?
B- LES OBSTACLES TECHNOLOGIQUES DANS LES PAYS EN
DEVELOPPEMENT
Les pays en développement ont peu de capacités
de production d'équipements et peu de technologies permettant de faire
la recherche-développement dans le domaine des SER.
L'introduction de technologies inconnues jusqu'ici, comme les
renouvelables, nécessite de développer des compétences
techniques. L'importance d'un savoir-faire technique a été
reconnue dans ces pays, mais il continue d'y avoir une pénurie de
personnel qualifié. Aux limites de l'expertise technique s'ajoutent la
faible industrialisation de ces pays. Cette combinaison de facteur constitue de
véritables obstacles au développement des SER.
Ainsi, les pays du sud ne disposent pas de moyens
technologiques pouvant leur permettre d'exploiter les ER pourtant disponibles
en quantité très abondante sur leur territoire. La cause serait
peut être liée à leur situation économique.
La mise à la disposition des énergies
renouvelables des populations rurales des pays en développement demeure
un défi majeur de la Communauté Internationale. L'accès
aux technologies énergétiques se présente comme encore
distant pour les promoteurs des énergies renouvelables.
Les SER disposent d'un important potentiel capable de couvrir
les besoins énergétiques croissants du monde ; puis de contribuer
à la préservation de la nature. Des efforts non
négligeables sont déjà fournis, de part et d'autre, pour
la promotion de ces sources d'énergie. Mais, le développement
énergétique durable n'est malheureusement pas encore à
notre portée. Du moins, on ne saurait paier de sécurité
énergétique nulle part.
Le succès des renouvelables demeure limité par
une combinaison de facteurs, tel qu'on vient de le voir. N'est-il pas
nécessaire que ces obstacles soient levés ? Comment le DIE
peut-il contribuer à l'essor des SER ?
PARTIE II : ENERGIES RENOUVELABLES ET DIE : MISE EN
VALEUR DU POTENTIEL DES ENERGIES RENOUVELABLES POUR UNE NOUVELLE REVOLUTION
ENERGETIQUE
Les sources d'énergies renouvelables sont
diversifiées et disponibles en abondance un peu partout sur la
planète. Tel qu'on vient de le voir, elles répondent aussi bien
aux préoccupations collectives qu'individuelles des Etats ; soient-ils
développés ou en développement. Mais, nos études
ont révélé que la croissance de l'exploitation des SER est
partout entravée par nombreux facteurs de diverses natures.
Si le développement des SER est nécessaire,
comment peut-on franchir les obstacles entravant leur essor ? Pour le domaine
juridique nous intéressant, quels peuvent être les apports du
droit ? Comment le DIE peut-il contribuer à la mise en valeur de
l'énorme potentiel des ER ?
Avant de procéder à l'analyse des
modalités de promotion des énergies renouvelables par le droit
international de l'environnement (chapitre 2), il convient de se rassurer de
l'opportunité d'une telle action et d'évaluer les systèmes
actuels de promotion de ces sources d'énergie (chapitre 1).
CHAPITRE 1 : DES POLITIQUES ACTUELS DE SOUTIEN AUX ENERGIES RENOUVELABLES
ET LA NECESSITE D'UNE REVOLUTION ENERGETIQUE
|
Pour plus d'efficacité dans notre démarche de
transformation du système énergétique du monde
contemporain, nous identifierons, d'abord, les politiques actuels de soutien
aux renouvelables (section 1) pour, ensuite, plus nous convaincre de la
nécessité de transformer les modes de production et de
consommation d'énergie à travers le monde entier (section 2).
SECTION 1 : LES SYSTEMES DE SOUTIEN AUX ENERGIES
RENOUVELABLES DANS LE MONDE
Envisagé principalement comme une réponse aux
problèmes de vulnérabilité en matière
d'approvisionnement énergétique et du changement climatique, le
développement des ER est intimement lié à des
préoccupations d'intérêt général. C'est dans
cette perspective que la communauté internationale a peu à peu
admis que le soutien public à ces énergies était utile
sinon nécessaire.
La promotion des ER est donc devenue progressivement une
dimension de politiques publiques et passe par des mesures volontaristes, et
incitatives qui seront ici examinées dans leur double dimension
internationale (Paragraphe 1) et national (Paragraphe 2).
PARAGRAPHE 1 : LES POLITIQUES DE SOUTIEN AUX ENERGIES
RENOUVELABLES DANS LE CADRE INTERNATIONAL
L'approche multilatérale est sans nul doute la seule
qui permette d'aborder efficacement les défis énergétiques
et climatiques de la planète. Le soutien aux ER trouve ainsi
naturellement au niveau international un important vecteur de
développement. Il procède ici de deux canaux : soit il
résulte des décisions internationales concernant le changement
climatique (A), soit il s'inscrit dans les politiques d'aide au
développement durable et de coopération internationale (B).
A- LES POLITIQUES DE SOUTIEN ISSUES DES DECISIONS
INTERNATIONALES SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
Rappelons que le protocole de Kyoto n'a fixé des
objectifs de réduction qu'aux seuls pays industrialisés. A cet
effet, deux dispositifs ont été élaborés pour
permettre à ces derniers d'atteindre ces objectifs. Donc, ces dispositif
se retrouvent être des politiques de soutien aux ER au plan
international. Il s'agit, d'une part, du mécanisme d'application
conjointe (MOC) et, d'autre part, du mécanisme de développement
propre (MDP). Tous deux prévus pour permettre aux pays
industrialisés d'atteindre leurs objectifs de réduction par
l'obtention de crédits supplémentaires via des projets
verts menés à l'étranger. Etant donné que, le
protocole de Kyoto leur offre la possibilité d'échanger leurs
obligations de réduction à travers des mécanismes de
marché, l'ensemble reposant sur l'allocation de quotas d'émission
de CO2 échangeable sur le marché.
Ainsi, le développement des ER est soutenu au plan
international aussi bien par le mécanisme d'application conjointe que
par le mécanisme de développement propre.
B- LES POLITIQUES DE SOUTIEN ELABOREES DANS LE CADRE DE L'AIDE
AU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE COOPERATION INTERNATIONALE
|
La gestion durable de l'environnement a intégré
progressivement les politiques internationales d'aide au développement.
On retiendra notamment le sommet mondial pour le développement durable
de 2002 qui a été très incitatif aux ER.
A la suite des incitations de ce sommet, la formule dite des
« partenariats » entre Etats, organismes internationaux, industriels,
organisations non gouvernementales a émergé. Or, certains d'entre
eux intéressent les énergies renouvelables. On peut citer
à titre d'exemples le partenariat mondial sur les bioénergies
(Global Bioenergy Partnership-GBEP) et le
programme méditerranéen pour les énergies
renouvelables (MEDREP).
Le partenariat mondial sur les bioénergies a
été créé en mai 2006 par la Commission des Nations
Unies sur le développement durable : il entend promouvoir l'utilisation
de « bioénergies » autour d'un objectif global, celui de
« répondre à la nécessité croissante de
développer les SER compte tenu à la fois de l'envolée des
prix du pétrole, du réchauffement de la planète et des
préoccupations sur la diminution des réserves de combustibles
fossiles » ; il doit aussi coordonner des projets bilatéraux ou
multilatéraux ciblant prioritairement le développement de
biocarburants à partir des ressources locales des pays en
développement ; le siège est situé au siège de la
FAO à Rome.
Le programme méditerranéen pour les
énergies renouvelables entre dans la logique des « partenariats
» telle qu'initiée au sommet de Johannesburg. Il est conçu
dans le cadre méme de ce sommet, suite à une initiative de
l'Italie, et vise à promouvoir la coopération entre les pays
situés au Nord et au Sud de la Méditerranée. Les deux
principaux objectifs du MEDREP sont de fournir des services
énergétiques durables particulièrement aux populations
rurales, et de contribuer à la lutte contre le changement climatique en
augmentant la présence des ER dans la région
méditerranéenne. Le programme est soutenu par de nombreux
organismes internationaux tels que le PNUE, la Banque mondiale et l'AIE.
PARAGRAPHE 2 : LE SOUTIEN AUX ENERGIES RENOUVELABLES AU SEIN DES ETATS
|
Il existe deux grandes façons de promouvoir le
déploiement des énergies renouvelables avec des systèmes
d'incitation financière. D'abord, il y a les systèmes de prix
fixes dans lesquels le gouvernement impose un prix d'achat de l'énergie
(ou une prime) au producteur et laisse le marché déterminer les
quantités (A). Ensuite, on a les systèmes de quotas de
renouvelables, dans lesquels le gouvernement impose une quantité
d'énergies renouvelables et laisse le marché déterminer
les prix (B).
A- LES SYSTEMES DE QUOTAS D'ENERGIE RENOUVELABLE
Deux types de systèmes ont été
employés : les systèmes d'appels d'offres et les systèmes
de certificats verts.
1- LES SYSTEMES D'APPELS D'OFFRES
Les systèmes d'appels d'offres consistent à
faire concourir des candidats pour l'attribution de contrats de construction et
d'exploitation pour un projet particulier, ou la mise en place d'une
capacité renouvelable donnée dans un Etat ou une région.
Bien qu'en principe d'autres facteurs soient habituellement pris en compte, la
proposition la moins chère l'emporte invariablement.
Ce système a permis de soutenir l'énergie
éolienne en Irlande, en France, au Royaume- U ni, au Danemark et en
Chine.
L'inconvénient est que pour décrocher le
contrat, les investisseurs peuvent proposer des prix trop bas pour être
rentables et finalement ne pas réaliser le projet prévu. Dans le
système d'appels d'offres britannique NFFO (Non-Fossil Fuel
Obligation - Obligation [d'utiliser des] énergies non-fossiles),
par exemple, de nombreux contrats n'ont jamais été
concrétisés. Ce système a fini par être
abandonné72. Néanmoins, s'il est correctement
conçu, avec des contrats de longue durée en lien clair avec un
projet, et éventuellement un prix minimum, un système d'appel
d'offres peut être efficace pour des projets d'envergure, comme ce fut le
cas pour les projets européens d'exploitation pétrolière
et gazière offshore en Mer du Nord.
2- LES SYSTEMES DE CERTIFICATS VERTS
Les systèmes de certificats verts échangeables
(Tradable Green Certificates - TGC) fonctionnent en attribuant des
«certificats verts» 73 pour chaque kWh 74
généré par un producteur renouvelable. La valeur de ces
certificats, qui peuvent s'échanger sur le marché, est alors
ajoutée à la valeur de base de l'énergie renouvelable. Les
certificats verts sont généralement combinés à un
quota croissant de génération d'énergie renouvelable qui,
dans le cas de l'électricité renouvelable, oblige
légalement les distributeurs électriques à racheter une
part croissante de la production renouvelable.
Selon l'institut français d'économie et de
politique de l'énergie75, les marchés de certificats
verts sont conçus dans une optique de compatibilité des cadres
incitatifs avec l'ouverture à la concurrence. Et, ils apparaissent a
priori comme l'instrument de soutien au développement de
l'énergie verte le plus adapté à la constitution de
marchés énergétiques libéralisés. Toutefois,
si les avantages théoriques sur les autres instruments de promotion des
énergies renouvelables sont clairs, la mise en oeuvre pose encore un
certain nombre de difficultés opérationnelles. Leur
efficacité réelle devra donc être confirmée par les
expériences en cours dans plusieurs Etats ainsi que leur capacité
à créer un cadre stable et incitatif pour les investisseurs.
Les pays qui ont adopté un tel système sont le
Royaume- U ni, la Suède et l'Italie en Europe et
72 Le gouvernement britannique a dû remplacer
le « Non-Fossil Fuel Obligation (NFFO) » par le «
Renewables Obligation ». Il s'agit du principal mécanisme du
gouvernement destiné à développer le secteur des
renouvelables. Ce nouveau mécanisme entrera en vigueur en 2018.
73 Les certificats verts (abréviation CV)
sont des primes pour la production d'électricité dite "verte".
Ils sont délivrés pour prouver que l'électricité
produite utilise une source d'énergie renouvelable comme le vent
(Éolienne...), le soleil (Panneaux solaires, photovoltaïques...) ou
encore la force hydraulique (Moulin à eau...).
74 Le Kilowatt heure (kWh) est une unité de
mesure d'énergie.
75
http://upmf-grenoble.fr/iepe/textes/Cahier29.pdf
, p.2 (Consulté le 2010-08-04).
de nombreux Etats aux Etats-Unis76. Comparé
à un système de l'autre catégorie (système de prix
fixe), le modèle des certificats verts comporte plus de risques pour les
investisseurs, car le prix du certificat fluctue continuellement, à
moins que des marchés ne soient effectivement mis en place pour des
certificats verts (et contrats d'achat d'électricité) de longue
durée. De tels marchés n'existent pas actuellement. De plus, ce
système est plus complexe que les autres formes d'aide
financière. En quoi consistent les systèmes de prix fixes ?
B- LES SYSTEMES DE PRIX FIXES
Les systèmes de prix fixes sont diversifiés. Dans
cette catégorie se retrouvent les subventions à l'investissement,
les tarifs d'achat fixes, les primes fixes et les crédits
d'impôt.
1- LES SUBVENTIONS A L'INVESTISSEMENT
Les subventions à l'investissement sont des aides
financières généralement allouées en fonction de la
capacité nominale (en kilowatt, kW) de la capacité à
installer. Il est généralement admis, toutefois, que les
systèmes qui déterminent l'importance du soutien en fonction de
la taille de la capacité à installer plutôt que de son
rendement électrique peuvent aboutir au développement de
technologies moins efficaces. Ce type d'aide a donc tendance à
être abandonné au niveau mondial77 même s'il peut
être efficace en cas de combinaison avec d'autres types d'incitations
financières.
2- LES TARIFS D'ACHAT FIXES
Les tarifs d'achat fixes, largement adoptés en Europe,
se sont avérés très efficaces pour l'expansion de
l'énergie éolienne en Allemagne, en Espagne et au Danemark. Les
opérateurs se voient payer un tarif fixe pour chaque kWh
d'électricité qu'ils injectent dans le réseau. En
Allemagne, le prix payé varie selon la maturité
relative de la technologie utilisée et est ajusté chaque
année à la baisse des coûts. Les coûts
supplémentaires du système sont payés par les
contribuables ou les consommateurs d'électricité.
Le principal avantage d'un système de tarif d'achat fixe
est qu'il est simple à administrer et
76
http://www.greenpeace.org/raw/content/france/presse/dossiers-documents/revolution-energetique-synthesefrancais.pdf
, p.24 (consulté le 04-08-2010).
77 Ibidem, p.23.
encourage une meilleure planification. Bien que le tarif
d'achat fixe ne corresponde pas formellement à un Accord d'achat
d'énergie, les compagnies distributrices sont généralement
obligées de racheter l'intégralité de la production des
installations renouvelables. L'Allemagne a réduit le risque politique
d'un changement de système en garantissant l'achat pendant 20 ans. Le
principal problème associé à un système de tarif
fixe est qu'il ne se prête pas facilement à des ajustements
(à la hausse ou à la baisse) pour suivre l'évolution des
coûts de production des technologies renouvelables.
3- LES SYSTEMES DE PRIMES FIXES
Les systèmes de primes fixes, parfois appelé
mécanismes de «bonus environnemental», fonctionnent en
ajoutant une prime fixe au prix de base de l'électricité. Du
point de vue d'un investisseur, le prix total reçu par kWh est moins
prévisible que dans le cas d'un tarif d'achat fixe, parce qu'il
dépend d'un prix de l'électricité toujours fluctuant. Du
point de vue du marché, toutefois, une prime fixe est
considérée comme étant plus facile à
intégrer au marché général de
l'électricité parce que les acteurs impliqués vont
réagir aux fluctuations du marché. L'Espagne est le plus
important des pays ayant adopté un système de prime fixe.
4- LES CREDITS D'IMPOT
Les systèmes de crédit d'impôt,
utilisés aux Etats-Unis et au Canada, font bénéficier d'un
crédit sur les impôts à payer pour chaque kWh produit. Aux
Etats-Unis le marché a été porté au niveau
fédéral par un Crédit d'impôt à la production
(PTC) d'environ 1,8 cents par kWh ajusté annuellement en fonction de
l'inflation.
Lequel de tous ces systèmes d'incitation
financière est le plus efficace ? D'après les expériences
qui ont été faites, il apparaît clairement que les
réglementations s'appuyant sur des tarifs d'achat et des primes fixes
peuvent être efficaces selon les observateurs du Greenpeace
International. Toutefois, leur mise en place n'est pas une garantie de
succès automatique. Presque tous les pays ayant
expérimenté des mécanismes de soutien aux renouvelables
ont, à un moment donné, fixé un tarif d'achat, mais cela
n'a pas toujours contribué au développement de la production
d'électricité renouvelable. C'est la façon dont est
conçu un mécanisme, en combinaison avec d'autres mesures, qui
détermine sa réussite78. Il est trop tôt pour
tirer des conclusions définitives sur les impacts possibles de toutes
les options réglementaires disponibles puisque les systèmes les
plus complexes, comme ceux s'appuyant sur des certificats verts
échangeables, en sont encore au stade expérimental. Il faudra
plus de temps et d'expérience pour pouvoir tirer des conclusions fiables
sur leur capacité à attirer les investisseurs et impulser de
nouvelles capacités de production supplémentaire. Le choix d'un
cadre réglementaire au niveau national dépend également de
la culture et de l'histoire de chaque pays, du stade de développement
des renouvelables et de la volonté politique d'avoir des
résultats.
78 Ibidem, p.24.
SECTION 2 : LE DROIT A L'ENERGIE ET LA NECESSITE DE
TRANSFORMER LE SYSTEME ENERGETIQUE MONDIAL
PARAGRAPHE 1 : LA NECESSITE DE ROMPRE AVEC LES SOURCES
D'ENERGIE NON-DURABLES
A- LA NECESSITE DE ROMPRE AVEC LES ENERGIES
FOSSILES
Les énergies fossiles occupent une part
importante dans la production totale d'énergie dans le monde.
Elles répondent à l'essentiel des besoins
énergétiques pour le transport dans le monde : 98% des transports
européens dépendent actuellement du pétrole 79
. Aussi, la production d'électricité en 2008 est assurée
à 67,6% par elles selon le onzième inventaire de Observ'ER. Mais
ce n'est pas sans conséquences ni pour l'homme, ni pour
l'environnement.
Les énergies fossiles sont sources de
nombreuses crises socio-politiques, économiques et
écologiques. Ces crises sont d'abord causées par
l'inégale répartition de ressources fossiles concentrées
à hauteur des deux tiers au Moyen-Orient. Ensuite, leur production fait
exercer déjà beaucoup de pression sur la nature. En dépit
de quoi, elles sont incapables de satisfaire la totalité des besoins
énergétiques actuels du monde. Or, ces derniers sont
appelés à croître dans le moyen comme le long terme. A
preuve, pendant que 1,6 millions de personnes n'ont pas accès à
l'énergie dans le monde, la consommation mondiale d'énergie
primaire est passée de 6 Gtep en 1973 à 10 Gtep en
200080. La croissance rapide des pays comme la Chine, l'Inde et le
Brésil aggrave les besoins énergétiques. Pendant que,
plusieurs études prévoient une croissance de la population
mondiale pour l'avenir. Ce qui accentuera
L'étude menée par le Conseil Mondial de
l'Énergie sur les politiques énergétiques à
l'horizon 2050 indique que pour répondre à la demande en
énergie de tous les habitants de la planète, l'offre
d'énergie doit doubler d'ici 2050. Or, l'épuisement des
réserves d'énergies fossiles est annoncé pour peu. Pour ne
pas vite atteindre le « pic de production »81,
l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole n'envisage pas un
accroissement de sa production 82. Par
79 Livre vert de la Commission du 22 juin 2005,
l'efficacité énergétique - ou Comment consommer mieux avec
moins, 22 juillet 2005, p.42.
80 AIE/OCDE, extrait des Chiffres-clés de
l'énergie, Observatoire de l'énergie, édition 2004.
81 Un « pic de production », appelé
également « Pic de Hubbert » ou « pick oil
» désigne le sommet de la courbe qui caractérise la
production pétrolière.
82 A l'issue d'une réunion à Abou Dhabi
le 5 décembre 2007, l'OPEP a officiellement annoncé que sa
production de pétrole resterait inchangée: « L'OPEP laisse
ses quotas de production de pétrole inchangés », le
monde, 5 décembre 2007.
conséquent, le prix du baril croit alors de façon
constante. Et, cette instabilité du coût du pétrole comme
les autres sources d'énergies fossiles bouleverse la stabilité
des économies.
La hausse des coûts a pour conséquence de
restreindre davantage l'accès à l'énergie des plus
démunis et présente des risques de conflits
internationaux83.
Nous n'allons pas développer tous les problèmes
qui risquent de se poser pour les nations dépendant essentiellement de
ressources fossiles à partir du « pic de production » qui est
certain du moment où l'humanité épuise les réserves
de combustibles fossiles environ un million de fois plus vite que ce que la
nature a mis pour les constituer.
En sus, les combustibles fossiles sont à
l'origine de nombreux dommages écologiques. 17 les polluent
lors de leur extraction (fuites), de leur transport (accidents, marées
noires...), de leur transformation (raffinage) et de leur utilisation (forte
émission de GES). Comme on l'a vu, les coûts de ces nombreux
dommages écologiques ne sont malheureusement pas pris en compte dans les
cofits de production de l'énergie produite de ces sources non-durables.
Cela découragerait sans doute leur consommation.
De toute façon, il urge qu'on réponde « aux
besoins des générations du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre
aux leurs ». Pour cela, nous avons le devoir de réfléchir et
de créer des solutions énergétiques alternatives et
respectueuses de notre environnement et surtout renouvelables. L'adoption de
politiques en faveur des énergies propres permettrait d'éviter
1,2 millions de décès et 12 millions de maladies graves chaque
année84.
B- LA NECESSITE D'ABANDONNER L'ENERGIE NUCLEAIRE
>»»>l>>>;$>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>»»
l'. o »»>p..v;$>>>e »t. Pourtant, le lobby
nucléaire85 soutient que les filières
nucléaires « pourraient alimenter la planète durant
plusieurs milliers d'années ». Il avance que « les
filières nucléaires produisent relativement peu de dioxyde de
carbone », et recommande cette source d'énergie comme « moyen
incontournable de lutte contre le réchauffement climatique ». Ceci
est très fortement discutable : »
i;l;èt.»»>l>>>;$>>>>>
>>>>>>»»
>H>>nt;*>>>>>>>
»>>gl;g»H>>>>»»11W>H1>
>>>»»>. En effet, un chercheur de
l'Université de Singapour, Benjamin SOVACOOL a fait la synthèse
de 103 recherches scientifiques publiées à ce jour pour
déterminer l'impact de l'énergie nucléaire au niveau des
émissions de CO2. Sa conclusion indique que les centrales
nucléaires sont responsables en moyenne de l'émission de 66
grammes de CO2 par kilowatt
83 JAFFE Amy, « La consommation croissante de
pétrole et de gaz naturel des pays en développement », James
A. Baker III Institute for Public Policy, Université Rice.
84 WEBER-MOSDORF Susanne, World Health Organisation,
« The health cost of conventional energies », Second World
Renewable Energy Assembly (WREA), 20 November 2007.
85 Le lobby nucléaire est un groupe de pression
qui, pour défendre l'industrie nucléaire, désinforme les
citoyens des risques du nucléaire.
heure, soit 8 à 15 fois moins que les centrales thermiques
à combustibles fossiles (selon leur rendement
énergétique), et 8 fois plus que l'éolien.
En réalité, le recours à l'énergie
nucléaire est susceptible d'engendrer de graves dommages
environnementaux. La pollution serait irréparable en cas d'accident
nucléaire. La preuve, c'est la dispense d'assurance en cas d'accident
nucléaire, qui serait trop coûteuse pour les opérateurs de
centrales nucléaires. En plus des dommages écologiques, la
production d'énergie nucléaire est aussi à
l'origine de nombreux dommages à la société.
Parmi ces dommages, on peut citer les cas de travailleurs et populations
atteints de cancers dus à la radioactivité au Niger et au Gabon
dénoncés dans un rapport rendu public le mercredi 4 avril 2007
par plusieurs associations86.
L'utilisation originelle du nucléaire comme arme
destructrice à la fin de la deuxième guerre mondiale et les
accidents de Three miles Island et Tchernobyl ont suscité la
méfiance du public à son égard. De plus, les technologies
civiles et militaires étant proche le risque de prolifération
nucléaire s'accroît au fur et à mesure de son utilisation
dans le domaine civile, les matières fissiles étant d'autant plus
disponible. A cela s'ajoute le majeur risque de terrorisme nucléaire par
le détournement de matière radioactive pour l'utiliser comme
toxique ou pour fabriquer une « bombe radiologique », ou par
l'attaque directe d'un réacteur.
L'énergie nucléaire s'accompagne, enfin, de
la génération de déchets de haute activité
radioactive à vie ou à longue durée (plusieurs
centaines de milliers d'années) pour laquelle aucune solution
raisonnable n'a encore été trouvée87.
Au moment où on choisissait de développer l'industrie
nucléaire, on prédisait alors que la science saurait fournir une
solution face à cette menace. Aujourd'hui, « les pouvoirs publics
voudraient nous faire croire que ce problème n'est pas si grave, et
qu'on peut y apporter une solution satisfaisante. Tout indique au contraire que
nous sommes dans l'impasse ».
On ne peut donc pas parler de sureté nucléaire
car le risque zéro n'existe pas. La nécessité de concilier
développement économique et protection de l'environnement
requiert l'abandon de ce mode de production d'énergie peu
écologique et très risqué au profit des SER qui sont plus
sures et durables. C'est ce que soutient le rapport 2007 du GIEC qui montre que
« ... le développement des énergies renouvelables permettent
de réduire les émissions de CO2 beaucoup plus
efficacement que le nucléaire, à moindre coût et plus
rapidement ».
86
http://nucleaire-nonmerci.net/actualite/areva-contamination-uranium.html
, consulté le 18-06-2010.
87 Informations complémentaires sur
l'énergie nucléaire et le développement durable : rapport
Brundtland, chapitre 7: énergie : des choix pour l'environnement et le
développement, III. L'énergie nucléaire: des
problèmes non résolus
PARAGRAPHE 2 : LE DROIT DE TOUS A L'ENERGIE
Selon Organisation mondiale de la santé (OMS), 1,6
milliards d'individus n'ont actuellement pas accès à
l'électricité. Ceux-là n'y ont-ils pas droit au même
titre que tous les autres ? Un droit individuel ou collectif d'accès aux
ressources énergétiques n'existe-t-il pas ? Les acteurs du DIE,
notamment les Etats n'ont-ils pas l'obligation de garantir la mise en oeuvre de
ce droit fondamental ?
On peut affirmer l'existence de ce droit, qui a d'ailleurs
l'allure d'un droit fondamental nécessaire au développement
socio-politique et économique de toute nation. A preuve, selon Irja
Martens « Le droit à l'énergie, c'est un droit à la
vie ».
Aussi, la déclaration de Johannesburg sur le
développement durable considère l'énergie comme un service
aussi essentiel que l'accès à l'eau salubre, la diversité
biologique et les soins de santé88. Le « droit
d'accès aux ressources énergétiques » ou « Le
droit de tous les peuples à l'accès à l'énergie
» découle d'une part, du « droit à l'environnement
», qui lui-même reste limité aux interfaces des deux domaines
: droits de l'homme d'un côté, environnement de l'autre. D'autre
part, la non-discrimination étant à la fois un droit de la
personne à lui seul et un élément constitutif de tous les
autres droits de la personne humaine89, le droit à
l'énergie découle aussi bien du principe d'égalité
et de non-discrimination que de tous les droits de la personne humaine.
Signifiant ainsi, un droit inaliénable, individuel et collectif de tous
à jouir des ressources énergétiques. Quels sont les
fondements de ce droit à l'énergie en droit international ?
A- LES FONDEMENTS DU DROIT A L'ENERGIE
La consécration du droit à l'énergie est
faite à travers plusieurs instruments de portée, tant obligatoire
que non obligatoire. Ainsi, au rang des textes de portée non
obligatoire, nous pouvons retenir, la Déclaration de Stockholm de 1972
dont le principe 1 déclare que « L'homme a un droit fondamental
à la liberté, à l'égalité et à des
conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité
lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être ». En
plus, la déclaration universelle des droits de l'homme protège ce
droit à l'énergie à travers « le droit à la
vie » (art. 3) et « le droit à la santé » (art.
25) puis le Pacte international sur les droits civils et politiques qui
protège « le droit à la sécurité » (art.
9) et le Pacte sur les droits économiques et sociaux qui protège
aussi « le droit à la santé » (art. 12). Bien que non
obligatoires, ces textes ont joué un rôle important pour
promouvoir le droit à l'énergie. D'autres textes obligatoires
sont venus renforcer la protection de ce droit nouveau. En l'occurrence, la
Convention sur les droits de l'enfant (20 novembre 1989) qui impose aux
88 Déclaration de Johannesburg sur le
développement durable, 4 septembre 2002, paragraphe 17.
89 SCHEININ Martin «Women's Economic and
Social Rights as Human Rights - Conceptual Problems and Issues of Practical
Implementation», dans Hannikainen & Nykänen, 1999, p.
255.
États de protéger la santé des enfants. Ce
n'est pas évident d'assumer cette obligation sans ressources
énergétique.
Ce droit à l'énergie peut se déduire du
droit au développement défini comme : «un droit humain
inaliénable par lequel tous les êtres humains et tous les peuples
ont le droit de participer dans un développement économique,
social, culturel et politique qui permet la réalisation pleine de tous
les droits humains et libertés fondamentales, et à
bénéficier de ce développement» par la
Déclaration sur le droit au développement adoptée l'AG de
l'ONU le 04 décembre 1986. Et, dont l'article 25, paragraphe 1 affirme :
« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer
sa santé, son bien ?être et ceux de sa famille, notamment pour
l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux, ainsi
que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la
sécurité en cas de chômage, de maladie,
d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de pertes
de ses moyens de subsistance, par suite de circonstances indépendantes
de sa volonté »
Le droit à l'énergie est reconnu par la Charte
africaine des droits de l'homme et des peuples de 1981 dans l'article 24 sous
l'angle du droit des peuples et par le Protocole additionnel à la
Convention américaine relative aux droits de l'homme, traitant des
droits économiques, sociaux et culturels, adopté à San
Salvador en 1988.
Comme le dirait l'autre : « Le droit à
l'énergie fait partie des services d'intérêt
général où les pouvoirs publics ont
généralement un triple rôle : législateur
(réglementation), rôle de tutelle et d'opérateur ».
Comment peut-il être mise en oeuvre pour l'éradication de la
pauvreté énergétique ?
B- VERS LA MISE EN OEUVRE DE CE DROIT FONDAMENTAL
Tous les peuples de toutes les nations ont un droit
égal au développement. Mais malheureusement, le système
énergétique mondial actuel ne permet pas de satisfaire tous les
besoins énergétiques. Tel qu'on l'a vu, une partie
considérable des besoins énergétiques demeure insatisfaite
pendant que les besoins énergétiques de ceux qui ont accès
à l'énergie croissent à cause des exigences du
développement.
Les acteurs du droit international de l'environnement doivent
garantir ce droit à l'énergie à tous en luttant contre la
pauvreté énergétique dans le monde. Pour cela, il urge que
tout le système énergétique mondial sois
réformé de sorte à permettre la mise en oeuvre de ce droit
fondamental. Cette nécessité de l'accès de tous aux
ressources énergétiques exige que soient
développées des sources d'énergies dont le potentiel soit
à la hauteur des besoins actuels et futurs.
Selon nos précédentes analyses, les sources
d'énergies renouvelables paraissent évidemment indiquées
pour assurer des services énergétiques appropriés, propres
et abordables aux deux milliards de personnes démunies de ces services.
Et pour répondre aux besoins futurs. Comment peut-on arriver là ?
Quel peuvent être les apports du DIE pour y arriver ?
CHAPITRE 2 : VERS UN DROIT INTERNATIONAL DES ENERGIES
RENOUVELABLES PLUS PERFORMANT
L'organisation actuelle de nos sociétés ne
permet à aucune action, envisageable à quelque niveau que ce
soit, d'échapper aux sciences juridiques. A plus forte raison, aucune
action visant la promotion des SER ne saurait échapper au Droit.
On ne peut, donc, envisager ou concevoir une action de
promotion des ER au plan international sans que le droit international de
l'environnement n'y soit mélé. A preuve, tel qu'on l'a vu, le DIE
est au coeur de toutes les actions favorables aux ER. Mais, comme nous l'avons
vu aussi, cette problématique de promotion des SER est toujours
d'actualité, sinon constitue une forte nécessité
actuellement. Comment le DIE doit-il s'y prendre, cette fois-ci, pour faire de
l'essor des énergies propres un pari gagné au sein la
communauté internationale ?
Si nous sommes convaincus que le DIE a un important rôle
à jouer dans la promotion des ER. Il nous parait tout aussi
nécessaire que le DIE contribue principalement à la levée
des nombreux obstacles entravant l'essor des SER. Pour ce fait, il doit agit
tant sur l'offre (section 1) que sur la demande d'ER (section 2).
SECTION 1 : LES ACTIONS NECESSAIRES DU DIE SUR L'OFFRE D'ENERGIES
RENOUVELABLES
|
L'accroissement de l'offre en ER à moyen et à
long terme sera la conséquence logique de la mise en place d'un canevas
d'objectifs quantitatifs de production et de consommation. Pour cela, les
acteurs du DIE vont devoir mettre en place des dispositifs juridiques de nature
à favoriser les projets d'investissement tant publics que privés.
Encore faut-il que ces différents acteurs soient incités à
élaborer de tels projets. Toujours est-il que l'accroissement de l'offre
en ER nécessite la définition d'une politique claire qui, sera
mise en oeuvre au moyen de stratégies différentes,
procédant soit d'une logique quantitative (§1), soit d'une logique
qualitative (§2), soit encore d'une logique institutionnelle (§3).
PARAGRAPHE 1 : L'APPROCHE QUANTITATIVE DE L'OFFRE
Pour accroître quantitativement l'offre d'ER, le DIE
doit encourager une production croissante d'électricité de source
renouvelable (A) et une production durable des biocarburants présentant
les meilleures efficiences doit être développée (B).
A- L'INCITATION A L'AUGMENTATION DE LA PRODUCTION D'ELECTRICITE
RENOUVELABLE
|
Selon l'Observatoire des énergies renouvelables
(Observ'ER)90 la production d'électricité dans le
monde en 2008 est assurée à 67,6% par les énergies
fossiles, 13,5% par l'énergie nucléaire et 18,9% par les
renouvelables. Ces 18,9% d'électricité renouvelable proviennent
de six sources distinctes. L'hydroélectricité est la principale
d'entre elles avec 86,3% du total renouvelable. La biomasse qui rassemble la
biomasse solide, la biomasse liquide, le biogaz et les déchets
ménagers renouvelables, est la seconde source avec 5,9%,
devançant de peu la filière éolienne (5,7%). Suivent la
géothermie (1,7%), le solaire qui rassemble les centrales thermiques
(héliothermodynamiques) et les centrales photovoltaïques (0,3%), et
les énergies marines (0,01%).
En tenant compte de la nécessité de passer
à un système énergétique plus sûr, faible en
émissions de C02, sans toutefois porter atteinte au développement
économique et social, il urge que le cadre juridique international
favorable aux SER soit mieux respecté et renforcé.
La croissance de la part de l'électricité
renouvelable dans la production mondiale d'énergie requiert une
meilleure mise en oeuvre des textes internationaux favorables aux ER tel que le
statut de l'IRENA qui n'est pas encore ratifié par la majorité
des Etats signataires. Encore faut-il que ce cadre législatif
international soit renforcé
A cet effet, il est indispensable que les gouvernements
s'engagent et prennent de nouvelles conventions tant universelles que
régionales pour accroitre quantitativement la production
d'électricité renouvelable. Ces accords internationaux
nécessaires devront impliquer, d'une part des actions de
recherche-développement et de transfert de technologies et des actions
de mobilisation d'investissements et de financements dans la production
d'électricité renouvelable afin d'atténuer les
disparités qui s'observent entre les Etats. En effet, ce transfert de
technologies est nécessaire pour accroitre les capacités de
production dans les pays du sud qui ont besoin d'aides internationales pour
accroitre leurs investissements dans le domaine. Aussi faudrait-il financer la
recherche pour développer et perfectionner les technologies
d'exploitation des SER.
Ensuite, le renforcement du cadre législatif
international pour la croissance de la production d'électricité
nécessite l'élaboration de conventions devant prévoir pour
les Etats des objectifs chiffrés mesurables et vérifiables sur
des échéanciers précis en termes de production
d'électricité renouvelable au plan national et régional.
Bien que les nations et les régions du monde connaissent des rythmes de
développement économique et social différents et n'ont
évidemment pas les mêmes priorités, des pactes mondiaux
sont nécessaires pour lutter contre la pauvreté
énergétique et assurer une efficacité
énergétique. Ces conventions doivent surtout promouvoir la
production décentralisée pour faciliter le respect de ses
engagements chiffrés de la part des Etats et régions.
Enfin, faudrait-il qu'à travers les normes du DIE et de
manière contraignante soient envisagées des réformes
des marchés nationaux et internationaux de l'énergie. Le but de
ces réformes est de supprimer les distorsions de concurrence existant
sur le marché de l'énergie,
90 Observ'ER, op. cit.
afin de permettre à l'électricité verte
d'être plus compétitive. Plusieurs actions sont proposées
dans ce cadre91, parmi lesquelles nous jugeons deux de pertinentes
pour la croissance de la production d'électricité verte gage
d'une efficacité énergétique :
- La fin des subventions aux énergies fossiles et
nucléaires et l'internalisation des coûts externes ;
- un accès prioritaire au réseau électrique
pour les producteurs renouvelables.
Ainsi l'offre en électricité renouvelable serait
quantitativement à la hauteur d'une révolution
énergétique pouvant offrir à l'humanité de
l'efficacité énergétique.
B- L'INCITATION A LA PRODUCTION DURABLE DES BIOCARBURANTS PRESENTANT LES
MEILLEURES EFFICIENCES
|
Le bioéthanol et de biodiesel sont les carburants verts
les plus utilisés à l'heure actuelle. En 200592 la
production annuelle du bioéthanol a été estimée
à 37 millions de tonnes (Mt) et celle du biodiesel à 32 Mt. Les
biocarburants représentent :
- une source supplémentaire de carburant, favorable
à l'indépendance énergétique et,
éventuellement, substitut au pétrole qui se raréfie
- un débouché agricole et une activité
agro-industrielle nouvelle, séduisante en période de crise
économique.
Cependant, la production de biocarburants, à en croire
certains analystes exacerbe, au lieu de résoudre, le problème du
changement climatique et menacent la sécurité
alimentaire93.
En effet, une étude de la Banque mondiale94
estime qu'entre 70 % et 75 % de la hausse des prix des denrées
alimentaires de 2002 à 2008 étaient imputables aux biocarburants,
et que celle-ci s'est accompagnée en outre des conséquences
annexes de diminution des stocks de céréales, de changements
d'utilisation des sols à grande échelle, d'activités
spéculatrices et d'interdictions d'exportation.
John Lipsky du FMI, estime que l'utilisation de cultures
vivrières, tout particulièrement de maïs, pour produire du
bioéthanol, est responsable à hauteur d'au moins 40 % de
l'explosion des prix. Les subventions et autres outils fiscaux destinés
à promouvoir l'utilisation de biocarburants, surtout aux Etats-Unis et
dans l'Union européenne, ont contribué de manière
décisive à une hausse de la demande de sucre, de maïs, de
blé, de graines oléagineuses et d'huile de palme.
91 Greenpeace International, op. cit., p.21
92
http://biocarburants.canalblog.com/archives/2006/12/20/4425242.html
, consulté le 20-08-2010.
93 L'ONG international GRAIN a même lancé
un appel à un moratoire sur les développements d'agrocarburant.
http://www.grain.org/agrofuels/?moratoriumfr
, consulté le 05-08-2010.
94
http://www.makingitmagazine.net/?p=1525&lang=fr
, 23-08-2010.
Si « personne n'estime que les biocarburants peuvent,
à eux seuls, remplacer complètement le pétrole ni
même les carburants d'origine fossiles actuellement utilisés
». Des études ont conclu que la bioénergie pourrait assurer
une part significative de nos besoins en déplacement95.
Ainsi, au regard de la nécessité de respect, de
protection et de concrétisation du droit à l'alimentation et des
préoccupations de développement durable, les acteurs du DIE
doivent prendre des mesures favorisant une production durable des biocarburants
présentant les meilleures efficiences. A ce niveau, des mesures
législatives qui encouragent des modèles inclusifs, comme par
exemple le programme Pro-Biodiésel au Brésil, doivent être
reproduites et poursuivies. L'autre raison est que l'éthanol de
maïs utilisé au Etats-Unis a un coût de production
élevé. L'éthanol à base d'huile de palme favorise
souvent la déforestation. Alors que le bilan environnemental de
l'éthanol de canne-à-sucre produite au Brésil est des plus
enviables, permettant en effet une réduction des émissions de CO2
de près de 90% par rapport à l'essence, contre à peine
30-40% pour l'éthanol de maïs, et 40-50% pour l'éthanol de
betterave96.
Mais, il n'y a pas que les végétaux alimentaires
qui puissent servir à la production de biocarburants. Les
végétaux non alimentaires tels que les algues pourraient
contribuer à une production durable d'agrocarburant.
Les biocarburants issus des algues offrent également de
nouvelles perspectives. Les chercheurs du laboratoire marin de Plymouth en
Angleterre soutiennent que « Sur une même surface de culture, leur
productivité est de 30 à 100 fois celle du soja
»97. Un Boeing 747 de Japan Airlines a déjà
réussi un vol-test sans passagers à l'aide d'un mélange
moitié kérosène moitié biocarburant issu de
végétaux non-alimentaires98.
De nouvelles normes doivent être élaborées
en DIE pour inciter les différents acteurs privés et publics
à la production durable des biocarburants présentant les
meilleures efficiences énergétiques.
PARAGRAPHE 2 : L'APPROCHE QUALITATIVE DE L'OFFRE
Cette approche est elle-méme pluridimensionnelle, les
pouvoirs publics devront s'intéresser aux conditions d'accès
à l'offre pour les candidats à la production d'ER (A), au contenu
mêmes des produits proposés (B) et aux comportements des
différents acteurs intervenant dans le processus de production (C).
95
http://fr.wikipedia.org/wiki/Biocarburant
, 13-07-2010.
96
http://www.planet-agri.com/fr/content/dossiers/le-developpement-des-biocarburants-au-bresil
, consulté le 10- 07-2010.
97
http://fr.euronews.net/2009/02/16/come-fry-with-me-jumbo-jet-powered-by-veg-oil/
, consulté le 18-08-2010.
98 Idem
A- L'AMELIORATION DE L'ACCES A L'OFFRE DE PRODUCTION
Si l'on veut que les producteurs d'ER puissent s'introduire
sans trop de difficultés sur le marché, il faut un accès
à l'offre de production suffisamment ouvert. Pour répondre
à cette attente légitime, il faudrait que le DIE amène les
Etats à assouplir les procédures administratives ainsi que les
conditions d'accès aux réseaux subordonnant l'entré sur le
marché.
En effet, en s'inspirant de la législation de l'Union
Européenne, il faudrait que chaque Etat membre de la communauté
internationale réexamine son cadre législatif et
réglementaire national concernant les procédures applicables aux
différents droits à produire, en vue de « réduire les
obstacles réglementaires et non réglementaires », de «
rationaliser et accélérer les procédures »
administratives. Soulignons que les règles en cette matière
doivent être « objectives, transparentes et non discriminatoires.
Raison pour laquelle, dans son scénario [R]évolution
énergétique, Greenpeace International préconise :
- Une uniformisation et une simplification des
procédures de planification et des systèmes d'autorisation, et
une planification intégrée et optimisée du réseau
électrique ;
- et un accès égal au réseau
électrique à des prix justes et transparents, et la suppression
des tarifs de raccordement et de transmission discriminatoires ;
En outre, se pose le problème des conditions
d'accès aux réseaux touchant par définition les ER
susceptibles d'entrer dans les réseaux : les « grands »
réseaux, théoriquement ouverts à
l'électricité (et au gaz) d'origine renouvelable, et les «
petits » ou « micro » réseaux intéressant la
chaleur renouvelable. Par rapport à ce problème, d'une part les
règles du DIE doivent envisager la garantie d'un accès aux
réseaux. A ce propos la législation
européenne99 a déjà connu des avancés
qui pourraient inspirer les autres régions et toute la communauté
internationale tenue de garantir aux producteurs d'électricité
verte un accès aux réseaux. En réalité, cette
garantie d'accès suffit-elle pour la réalisation un
développement énergétique durable ?
Si cet accès aux réseaux doit être
garantir, encore faut-il qu'il soit prioritaire et que soit supprimés
tout tarif de raccordement et de transmission discriminatoires de
manière à permettre un accès égal au réseau
électrique à des prix justes et transparents. Du moins c'est ce
que doit expliciter les nouvelles normes du DIE.
B- L'ACTION SUR LES PRODUITS
Les produits issus des SER eux-mêmes ne doivent pas
échapper aux réformes. Ainsi, pour parvenir à une
véritable amélioration qualitative, les acteurs du DIE peuvent
être amenés à
99 Notamment, à travers la directive visant
à la promotion de l'électricité renouvelable qui garantit
déjà dans son article 7 un accès aux réseaux aux
producteurs d'électricité verte.
intégrer ces produits dans un processus de normalisation
ou de labellisation de plus en plus renforcé au plan international et
national.
D'après la définition de l'Organisation
internationale de normalisation, adoptée par la Commission
économique des Nations-Unies pour l'Europe100, la
normalisation consiste « à établir, à l'égard
de problèmes réels ou potentiels, des dispositions pour un usage
commun et répété, visant à obtenir un degré
d'ordre optimal dans un contexte donné ». S'il est
nécessaire de consommer les produits issus des SER, il est tout aussi
nécessaire que ces produits soient normalisés. Cette
démarche de normalisation pourra introduire un ordre minimal s'agissant
de l'offre en ER et en favoriser par suite le développement parce
qu'elle emporte la reconnaissance officielle du produit concerné et de
ses caractéristiques intrinsèques.
La normalisation existe déjà aux niveaux
national et international, mais devra être renforcée. L'ISO
(Organisation internationale de normalisation) s'est engagé en 2007
à peser sur la création de normes internationales pour
l'efficacité énergétique et les SER. Le Centre
européen de normalisation (CEN) mandaté par la commission
européenne a par exemple élaboré et approuvé des
normes européennes pour les biocarburants notamment l'éthanol (EN
15376), les esters méthyliques d'acide gras...
Dans l'objectif d'un développement
énergétique soutenable, le DIE est tenu de renforcer la
normalisation des produits issus de SER. Cela est surtout nécessaire au
niveau international parce qu'il existe d'énormes disparités
entre les législations et mesures administratives nationales en
matière de spécifications applicables aux produits d'abord entre
pays industrialisés et ensuite entre pays industrialisés et pays
en développement. L'enjeu du renforcement de la normalisation des
produits en DIE est de faciliter les échanges au plan international. Si
la normalisation est essentielle, elle n'est pas la seule possibilité
dans ce cadre.
On a aussi la labellisation. Par une politique de
labellisation des produits liés aux SER, les pouvoirs publics s'engagent
dans une démarche de reconnaissance des filières et de promotion
de la qualité. Suite à la demande du Parlement européen de
définir à l'échelon européen des écolabels
pour les systèmes de chauffage et de réfrigération
utilisant les SER101, la commission a adopté la
décision du 9 novembre 2007 fixant les critères
écologiques pour l'attribution du label écologique communautaire
aux pompes à chaleur électriques, à gaz ou à
absorption de gaz, label décerné aux équipements ayant la
meilleure efficacité énergétique et les moindres
incidences sur l'environnement. Des telles actions doivent être
encouragées en DIE pour la promotion de la qualité afin de ne pas
créer d'autres problèmes en cherchant à résoudre
certains. Mais surtout pour éviter de créer de nouveaux
problèmes l'action ne doit pas se limiter aux produits.
100 DUBOIS L., BLUMANN C., « Droit matériel de
l'Union européenne », 2e éd., Montchrestien,
p.259
101 Rapport du Parlement européen contenant des
recommandations à la commission sur l'utilisation de sources
d'énergie renouvelables à des fins de chauffage et de
réfrigération, annexe, doc. 2005/2122 (INI).
C- L'ACTION SUR LES COMPORTEMENTS
C'est aussi en menant les professionnels du secteur à
mieux connaître et maitriser les technologies liées aux SER que
l'on peut espérer développer l'offre de celles-ci. Sans doute les
principaux problèmes qui se posent sont-ils ceux de la formation et de
la certification des professionnels. Par ailleurs, faudrait-il que les Etats
imposent des « normes » de comportement vertueuses en matière
de fourniture d'ER aux acteurs de l'offre en produits et/ou services
énergétiques.
Un déficit de savoir-faire et de connaissance est
particulièrement préjudiciable au développement des ER,
dont certaines filières sont encore émergentes. Par
conséquent, la formation qu'elle soit initiale ou continue est une
condition clé du développement de l'offre en ER. Les normes du
DIE devront mettre plus d'accents sur le renforcement des compétences
dans la mesure où seule la formation fournit une main d'oeuvre
qualifiée. Il convient de conceptualiser et exécuter des
programmes de formation afin d'accroître la capacité des
entreprises et des employés pour la mise en oeuvre rapide de
technologies existantes et nouvelles. A ce propos, l'université
d'Almeria et le centre de recherche CIEMAT ont mis en place un master «
Énergie solaire » en Espagne. Un master international «
Bioénergies » est proposé par l'université de
Florence, en collaboration avec les universités d'Aston (USA) et de
Lisbonne (Portugal). En Écosse, près du centre européen
des énergies marines, l'université Heriot-Watt a ouvert un master
« Énergies renouvelables » qui se penche notamment sur
l'énergie des vagues et de la marée. Au niveau européen,
il a été mis en place en 2001 dans le cadre du programme
européen ALTENER, un master 2 « Intégration de
l'Efficacité Energétique Et des Renouvelables dans la conception
des bâtiments (I3ER) » piloté par l'université de
Londres. Les acteurs du DIE doivent encourager ces actions pour que soit
disponible dans les secteurs des renouvelables une main d'oeuvre de plus en
plus qualifiée.
En outre, une autre démarche parallèle et
complémentaire s'impose. Il s'agit de la certification des
professionnels des différentes filières des ER. Cette
démarche poursuit elle-même l'objectif de l'amélioration
qualitative de l'offre en l'occurrence en réglementant à l'avance
les performances et en sécurisant par là-même la
consommation. Le DIE est donc tenu d'imposer aux Etats de mettre au point des
systèmes de certification pour les professionnels des SER. Mais il ne
devra pas s'arrêter là.
Il faudrait que soient mises au point des « normes »
de comportement vertueuses en matière de fourniture d'ER. Ces normes
sont déjà disponibles dans certaines législations
nationales. En France, ces normes sont incitatives pour l'instant et pourront
évoluer en normes impératives. L'incitation à fournir des
ER, dans la législation française se fait dans le cadre des
certificats d'énergie et dans le cadre de l'étude de
faisabilité technique et économique pour certains
bâtiments. Il est indiqué que les Etats ne disposant pas encore de
pareilles « normes » suivent cet exemple. Et qu'elles deviennent
impératives en DIE.
PARAGRAPHE 3 : L'APPROCHE INSTITUTIONNELLE
Il faudra renforcer les capacités des institutions
existantes et/ou envisager la création de nouvelles.
A- LA NECESSITE DE RENFORCER LES CAPACITES DES INSTITUTIONS
EXISTANTES
|
|
Nos précédentes analyses ont
démontré qu'il existe plusieurs institutions qui agissent en
faveur des ER. Toutefois, le potentiel de ces sources d'énergie n'est
pas pour autant assez mis en valeur.
Au regard de la nécessité d'évoluer vers
un système énergétique mondial propre, nous jugeons
nécessaire que soit renforcées les capacités de ces
institutions soucieuses du développement des SER dans le monde.
Voilà une préoccupation à laquelle doivent
s'intéresser les acteurs du DIE notamment les Etats.
Ces derniers doivent plus prendre conscience des enjeux du
développement des SER et fournir des efforts coordonnés à
différents niveaux pour que les capacités des organisations comme
l'IRENA et le FEM soient renforcées. De sorte à permettre
à ces dernières de mettre en oeuvre des politiques et
stratégies de promotion massive pour les énergies renouvelables.
Par exemple, il est nécessaire d'abord, qu'il y ait de nouvelles
adhésions aux statuts de l'IRENA tant au rang des Etats que des
organisations interétatiques. Ensuite, il faudrait que tous les
signataires ratifient le plus rapidement possible ces statuts. Au niveau du
Fonds pour l'environnement mondial (FEM), le soutien financier aux SER devrait
être renforcé. Ce Fonds pourrait se doter d'un volet
énergies renouvelables pour que son soutien soit plus direct. Et, la
Banque mondiale, quant à elle, doit poursuivre dans le sens de son
engagement pris au sommet de Bonn et accroitre son soutien aux ER. L'action des
acteurs du DIE doivent favoriser cela.
Concrètement, ce renforcement de capacité
nécessaire doit consister en des arrangements institutionnels pour
l'élaboration d'un nouveau mécanisme renforcé, d'une part,
pour la recherche, le développement et le déploiement et, d'autre
part, pour le transfert de technologies dans les filières des SER.
En outre, par ce renforcement de capacité les
institutions internationales doivent être obligées de
développer des indicateurs favorisant l'évaluation de leurs
actions en faveur des SER. Des mécanismes massifs de suivi de ces
actions doivent être instaurés à travers les normes du
DIE.
B- LA NECESSITE DE DEGAGER DE NOUVEAUX MOYENS INSTITUTIONNELS ET
FINANCIERS
Un support financier international est une condition
nécessaire à une transition
énergétique «propre» étant donné que
le recours aux énergies renouvelables reste actuellement plus cher
que les combustibles traditionnels dans de nombreux pays.
Ce support financier, essentiellement nécessaire dans
les pays les moins avancés, doit s'orienter vers deux domaines
prioritaires : la recherche-développement et le transfert de
technologies.
Dans le cadre de l'élaboration du protocole de Kyoto II
et/ou d'autres accords, les Etats doivent mobiliser de massifs moyens
financiers en faveur des sources d'énergie renouvelable. Ce financement
doit venir à la fois des acteurs publics et des acteurs privés
:
- un financement multilatéral (financement public)
visant l'acquisition de licences, pour appuyer la diffusion des technologies
existantes, pour fournir des incitations financières pour le transfert
de technologie, pour supporter la coopération technologique et pour
promouvoir des activités de renforcement des capacités ;
- Le secteur privé ayant aussi certain poids sur les
activités économique, le financement privé peut être
mobilisé par l'initiative d'un capital-risque.
Aussi, il serait utile que les Etats mettent en place un Fonds
mondial pour les énergies renouvelables qui, serait chargé
d'allouer des subventions aux pays en développement pour des projets et
des activités consacrés aux énergies renouvelables.
SECTION 2 : LES ACTIONS NECESSAIRES DU DIE SUR LA DEMANDE
D'ENERGIES RENOUVELABLES
Il s'agit de diverses mesures destinées à
encourager l'achat et la consommation d'ER.
PARAGRAPHE 1 : LA VALORISATION DE L'ACHAT ET LA REDUCTION
DE SES COUTS
A- LA VALORISATION DE L'ACHAT
Au regard de la nécessité de concilier
développement économique et protection de l'environnement, il
semble logique d'une part d'adapter le droit international de l'environnement
afin que l'achat d'ER puisse être valorisé tant au plan national
qu'international et d'autre part de développer des pratiques exemplaires
en matière de consommation d'ER.
La valorisation de l'achat se fait soit par
l'éligibilité soit par le recours au critère
écologique dans le cadre d'un marché public de fourniture
d'énergie.
L'éligibilité est un statut défini par le
droit de l'UE et est le reflet d'un système d'ouverture à la
concurrence caractérisé par sa progressivité, les
consommateurs d'électricité ou de gaz accédant à
cette situation par paliers successifs. Ainsi, le statut de client est offert
à l'ensemble des acheteurs à partir de 2007. Par
conséquent, « à compter du moment où l'acheteur
décide d'exercer l'éligibilité, il se met en situation de
choisir librement son
fournisseur d'électricité >. Les acteurs du
DIE sont tenus d'instaurer de pareil système de valorisation de l'achat
ayant pour avantage de contribuera au développement des produits de SER
à travers la concurrence à laquelle elle donne lieu.
De plus, cette valorisation de l'achat peut aussi se faire par
le recours au critère écologique dans le cadre d'un marché
public de fourniture d'énergie. A cet effet, les récentes
évolutions du droit des marchés publics102 peuvent
être mises à profit pour promouvoir l'achat d'énergie de
sources renouvelables. Bien que le droit actuel des marchés publics ne
soit pas en tant que tel l'instrument d'un soutien spécifique à
l'achat d'ER il peut jouer un rôle pour la promotion de celle-ci, du fait
de la reconnaissance récente en son sein de la licéité du
critère de la protection de l'environnement « au stades clés
de l'attribution et de l'exécution des marchés >. Avec un tel
outil, « par leurs achats, les administrations et entreprises publiques
disposent d'un puissant moyen de promotion du développement durable
>103. Par conséquent, il importe que le droit des
marchés publics de tous les Etats suive cette évolution. Mais
aussi que les normes du DIE consacrant ce critère écologique tel
que la directive communautaire sur les marchés de fournitures soient
renforcées.
Ces différents mécanismes de valorisation,
à savoir le système d'éligibilité et le
critère écologique offrent inévitablement d'importantes
marges de manoeuvres aux acheteurs qu'ils soient privés ou publics. Ces
différents acheteurs ne seront-ils pas par moment tentés d'abuser
de ces prérogatives ? Comment peut-on éviter cela ?
Des pratiques exemplaires en matière de consommation
d'ER sont définies à cet effet et doivent être promues. Ces
pratiques exemplaires constituent également un moyen de
développement de l'achat : elles concernent soit tous les acheteurs
d'énergie sans restriction a priori, soit plus
spécifiquement les acheteurs publics.
Dans le premier cas, il existe des démarches
labellisées de recours volontaire aux ER et des standards de performance
énergétique à partir des ER. Au niveau des
démarches labellisées de recours volontaire aux ER, le DIE
pourrait renforcer la définition de labels pour les bâtiments
utilisant les ER et pour les services utilisant les ER tels que les services
d'hébergement touristique et pour les équipements de production
d'énergie utilisant les SER tels que les pompes à chaleur... En
ce qui concerne les standards de performance énergétique, les
acteurs du DIE notamment les Etats doivent d'abord définir et mettre en
oeuvre des programmes dans le domaine de l'efficacité
énergétique, puis intégrer explicitement dans leur
réglementation « l'option ER > comme standard de
référence pour atteindre un certain niveau de performance
énergétique. Cette mesure, prévue dans la directive
2006/32 du 5 avril 2006 relative à l'efficacité
énergétique dans les utilisations finales et les services
énergétiques de l'UE, doit être promue en DIE.
102 Par tradition ce droit impose le choix de l'offre la plus
économiquement avantageuse comme garantie de l'efficacité de la
commande publique. Mais cette règle a récemment fait l'objet
d'aménagements symptomatiques afin de permettre la prise en compte par
l'acheteur public des exigences environnementales.
103 PONGERARD-PAYET Hélène, « Critères
sociaux et environnementaux des marchés publics : droits communautaire
et interne entre guerre et paix >, Europe, Oct. 2004, p.6.
Dans le deuxième cas, c'est-à-dire le cas
spécifique des acheteurs publics, on note aisément le poids
économique des achats publics d'énergie104. Il serait
bénéfique que le DIE donne la préférence dans ce
cadre à une offre énergétique s'appuyant sur les SER. Ce
choix est déterminant pour la protection de l'environnement et peut
produire par son ampleur un effet de levier décisif sur le
développement économique des filières industrielles
intéressées en faisant baisser leurs coûts de production.
Il permet aussi la diffusion dans la société de pratiques «
éco-responsables » en matière d'énergie. C'est autour
de ces logiques entrecroisées qu'il faut évoquer le
développement en DIE de pratiques publiques exemplaires en ce qu'elles
privilégient ou préconisent l'achat d'ER. Ces différentes
mesures sauront-elles être efficaces si elles ne prennent pas en compte
le coût même de l'achat ?
B- LA REDUCTION DES COUTS DE L'ACHAT
L'élévation des coüts de l'achat
constituant un obstacle au développement des ER, il est
nécessaire que soit mise en oeuvre des stratégies de
réduction de ces coüts. En cela se décline un des
énormes chantiers auxquels doivent s'atteler les acteurs du DIE. Cette
réduction se fera à travers l'intégration des
externalités au niveau des énergies polluantes, les aides et
subventions publiques aux SER et par le développement
à l'intérieur des Etats d'une fiscalitéde plus en plus
incitative.
L'intégration des externalités consiste à
intégrer le coût des dommages environnementaux pour chaque source
d'énergie. Cette mesure renchérit le coût des sources
nuisibles au profit des énergies propres. Elle constitue une mise en
oeuvre du principe pollueur-payeur. Cette intégration peut s'effectuer
par une taxe sur l'énergie et un système de droits
d'émission. Elle doit être impérative dans toutes les
législations. A preuve, il a été estimé dans le
cadre du projet « ExternE » financé par la Commission
européenne que « si les coûts externes, sous la forme de
dommages à l'environnement ou à la santé, étaient
pris en compte, le coût de la production d'électricité
à partir de charbon ou de pétrole doublerait et celui de la
production à partir de gaz augmenterait de 30 %. Si ces coûts
environnementaux étaient prélevés sous forme de taxe sur
la production électrique en fonction des impacts, de nombreuses sources
d'énergie renouvelables pourraient se passer de tout soutien ». Et
par conséquent les coûts d'achat de l'énergie produite
à partir de sources renouvelables seront considérablement
réduits.
S'agissant des aides et subventions publiques, elles sont tout
aussi nécessaires au plan international que national. Le DIE devrait
encourager l'appui financier des pays en développement dans leurs
efforts de promotion des ER. Les pays développés doivent financer
les projets de développement des ER dans les pays pauvres afin que le
coüt de l'achat de l'énergie de SER puisse être réduit
aux différents acheteurs. Mais aussi faut-il qu'au plan national, chaque
Etat apporte de plus en plus d'aides financières destinées
à réduire le coüt de l'achat. A ce propos, le DIE doit
encourager chaque Etat à prévoir et à accroître
selon le cas des aides financières aussi bien aux collectivités
publiques qu'aux personnes privées. Toutefois, les incitations
financières ne doivent pas se limiter là. Elles doivent aller
plus loin.
104 En France, les achats publics s'évaluent à
environ 15% du PIB.
Les incitations financières, pour réduire
efficacement les coats de l'achat d'ER, doivent toucher des domaines comme
celui de la fiscalité. Cela dit, le DIE doit plus encourager les Etats
à mettre leur fiscalité au service de la promotion des SER.
C'est-à-dire à réexaminer leur législation sur la
fiscalité de manière à permettre à cette
dernière de favoriser la diminution des coûts d'achat des produits
énergétiques de sources renouvelables. Il s'agit de la
fiscalité incitative que doit développer tout Etat et qui doit
embraser toute base imposable dans l'objectif d'une réduction des coats
d'achat d'énergie de sources renouvelables. Si ces mesures tendent
à encourager le recours aux SER, encore faut-il que l'achat
d'énergie renouvelable soit sécurisé.
PARAGRAPHE 2 : LA SECURISATION DE L'ACHAT ET L'ASSOUPLISSEMENT DES CONTRAINTES
DE LA CONSTRUCTION ET DE L'URBANISATION
|
A- LA SECURISATION DE L'ACHAT
Pour que l'achat soit sécurisé, il faudrait
informer les utilisateurs finaux sur les types de combustibles utilisés
et les impacts sur l'environnement afin de permettre aux consommateurs de
choisir leur approvisionnement énergétique en connaissance de
cause.
Ainsi, les acteurs du DIE doivent renforcer les
différentes législations sur les concepts de transparence et de
droit à l'information. Le renforcement du droit à l'information
mettra une corrélation entre l'acte d'achat d'énergie SER et
l'établissement pour cette opération de conditions optimales de
sécurité et de transparence. En effet, la mise en oeuvre de ce
droit doit etre renforcée de sorte que, d'une part, tous les
utilisateurs finaux soient informés sur les types de combustibles
utilisés et leurs impacts sur l'environnement afin de permettre à
ceux-ci de choisir leur approvisionnement énergétique en
connaissance de cause. A ce niveau, sont de nature à jouer un rôle
clé tous les outils visant à informer l'acheteur sur le contenu
ou les conséquences de son acte d'achat, et ce dès lors notamment
qu'ils le mettent en situation d'effectuer en pleine connaissance de cause un
achat écologique. En tout état de cause, aider le consommateur
à distinguer les produits plus respectueux pour l'environnement impose
de mettre en place des systèmes d'information complets, fiables et
efficaces. D'autre part, il faudrait que le consommateur soit suffisamment
informé sur les qualités intrinsèques des ER, notamment
sur la nature renouvelable, la disponibilité, la sécurité
et la qualité de chaque produit de sources renouvelables. La
transparence doit etre d'un niveau optimal pour faciliter le choix du
consommateur avant qu'on ne puisse parler de sécurisation de l'achat.
Une question devant intéresser les sphères de décision du
DIE dont les actions nécessaires sur la demande en ER ne se limitent pas
là.
B- L'ASSOUPLISSEMENT DES CONTRAINTES DE LA CONSTRUCTION ET DE
L'URBANISATION
|
Dans la mise en oeuvre de sa souveraineté sur son
territoire, chaque Etat a ses exigences spécifiques dans les domaines de
la construction et de l'urbanisation. Ces exigences ne favorisent pas toujours
le recours aux produits de SER.
Pour cette raison, des actions internationales sont
nécessaires pour obliger les Etats à assouplir, dans leur
législation nationale, les règles liées à la
construction afin d'inciter aux SER à défaut
d'imposer105 ce recours aux ER.
Pareillement, les règles d'urbanisation doivent être
réformées de sorte à inciter à la consommation des
ER.
105 En Espagne, depuis mars 2006, l'installation de chauffe-eau
solaire dans les constructions neuves est imposée. En Autriche, une
obligation identique existe pour l'intégration de panneaux solaires dans
l'habitat.
CONCLUSION GENERALE
Toute activité implique une dépense
d'énergie et, dans le domaine économique et industriel, toute
croissance va de pair avec un accroissement de l'énergie
utilisée.
Ainsi, les besoins énergétique ne cessent de
grimper depuis l'arrivée de l'ère industrielle. Evidemment,
l'énergie permet de se chauffer, se déplacer, se nourrir,
s'éclairer, conserver les aliments et médicaments...
Or, l'approvisionnement est actuellement fondé sur des
sources majoritairement fossiles, donc limitées. Et, la croissance de
plus en plus forte de cet approvisionnement n'est pas dépourvue de
conséquences.
En effet, elle augmente de la pression sur la nature et
accélère l'épuisement des ressources de cette
dernière. Parce que, la vitesse de consommation des ressources
énergétiques est très accélérée et
dépasse de très loin celle que la nature a mise pour constituer
ces ressources.
Conscients de cela, les producteurs d'énergie de
sources non renouvelables notamment fossiles se refusent de fournir davantage
d'efforts pour ajuster l'offre d'énergie sur la demande en permanente
croissance. Par conséquent, l'énergie n'est pas suffisamment
disponible et donc son coût devient de plus en plus élevé
et instable.
Cette instabilité du coilt de l'énergie provoque
de sérieuses crises énergétiques qui bouleversent la
stabilité de l'économie des Etats. Ces derniers confrontés
aux nombreux effets néfastes des crises énergétiques ne
manquent pas de tenter de trouver des solutions.
C'est ainsi que les conséquences de la crise
pétrolière de 1973 ont poussé les réflexions vers
la recherche de sources d'énergie alternative aux énergies de
sources fossiles. Parce que ces derniers sont non seulement disponibles en
quantité limitée mais très inégalement
répartis sur la planète.
Les solutions sur lesquelles ont débouchées ces
réflexions résident d'une part dans les économies
d'énergie et d'autre part dans le recours à l'exploitation de
nouvelles sources d'énergies parmi lesquelles les sources
d'énergies renouvelables.
Dès lors, les sources d'énergies renouvelables
ont connu un grand engouement de part et d'autre. Et plusieurs initiatives ont
donc été prises sur les énergies renouvelables. Mais pas
pour longtemps, dès l'apaisement de la crise pétrolière
les anciennes habitudes ont repris de plus belle dans la plupart des cas.
L'évidence est que les SER occupent une très faible part dans le
bilan mondial de production et de consommation énergétiques.
Notre étude a consisté dans l'analyse des enjeux
de l'exploitation des SER dans le monde contemporain. Nous nous sommes
intéressés à analyser la nécessité du
recours aux ER dans le contexte actuel et au rôle que pourrait jouer le
droit international de l'environnement dans le changement de la donne
énergétique. Nous n'avons pas non plus manqué d'analyser
les intérêts du développement des SER pour le droit
international de l'environnement.
Ainsi, il découle de nos analyses que la
nécessité de l'exploitation des SER demeure d'actualité et
que le DIE a d'importants rôles à y jouer.
D'une part, nous avons relevé que le
développement des SER dans le monde contemporain est toujours
nécessaire et offre de nombreuses perspectives. Nous avons pu constater
que les ER ont un fort potentiel et de nombreuses qualités. Mais, la
perfection n'étant pas de ce monde, elles ont aussi des défauts.
Toutefois, elles sont très diversifiées et disposent de la
possibilité d'offrir à toute la planète la
sécurité énergétique en satisfaisant tous les
besoins énergétiques actuels et futurs tout en intégrant
les soucis de préservation de la nature. Cela serait très
favorable à la croissance économique dans le monde. De telle
croissance est envisageable dans ce cadre sans trop de dommages à la
biosphère et aux écosystèmes y vivant tel que c'est le cas
dans le contexte contemporain. Un contexte caractérisé par une
pauvreté énergétique à laquelle s'ajoutent des
records de dégradation de l'environnement et de perte de la
biodiversité et d'un phénomène de réchauffement
climatique compromettant la subsistante de toute vie sur la terre.
Nos analyses nous ont permis de démontrer l'ampleur de
la crise socio-écologique en question et d'indiquer l'urgence de la
nécessité de trouver de solutions. Il s'est avéré
qu'il convient de développer les SER tel que préconisé
lors de la crise pétrolière des années 1970. La raison est
que, le système énergétique mondial actuel incapable de
satisfaire les besoins énergétiques favorise de manière
considérable la crise socio-écologique actuelle.
Dès lors, il urge qu'une révolution
énergétique se réalise dans le monde et que de part et
d'autre tout le système énergétique mondial soit
entièrement et graduellement transformé. Pour qu'il y ait une
production énergétique soutenable à même de
satisfaire à des préoccupations majeures. C'est-à-dire,
pour que le droit à l'énergie puisse être garanti,
protégé et respecté à tous sans aucune exception
dans tous les Etats. Et que la croissance de ces derniers puisse être
facilitée et respectueuse de l'environnement.
Dans cette nécessaire révolution
énergétique mondiale, le développement et l'exploitation
des SER doivent s'accélérer pour qu'à terme
l'énergie ne se produise qu'à partir de sources renouvelables.
Avant d'indiquer les procédés adéquats
pour y parvenir, nous nous sommes évertués à identifier
les obstacles actuels et futurs à l'essor des ER. Cette étude a
été très intéressante, elle nous a permis de
distinguer des obstacles liés à divers domaines tels que les
l'économie et les finances, la technologie, la politique et le droit.
Bien que, l'insuffisance de temps et la faiblesse de
documentation ne nous aient pas facilité la tâche, cette recherche
a été très intéressante et édifiante.
L'intérêt de cette étude est qu'elle nous a permis de
constater l'important rôle que le DIE a à jouer dans la
nécessaire transformation des systèmes énergétiques
actuels.
Ainsi, d'une part, au regard des différents facteurs
entravant l'essor des ER, et d'autre part, en tenant compte de l'inventaire des
mesures favorables aux ER, nous avons pu formuler quelque suggestions sur les
orientations majeures que les normes du DIE doivent prendre et les
procédés nécessaires pour parvenir à un
développement énergétique durable.
Nous n'avons pas manqué de préciser tout au
cours de notre étude les avantages du développement des SER pour
le DIE lui-même. Nous avons pu noter combien cette discipline juridique
gagnerait en performance. Ce qui favoriserait la croissance.
Mais, puisqu'on disait au départ que, toute croissance
va de pair avec un accroissement de la consommation énergétique,
ne serait-ce pas nécessaire de penser à élaborer des
politiques d'économies d'énergie pour permettre que la croissance
puisse se pérenniser ? Dans quelles mesures ces politiques
d'économies d'énergie peuvent-elles favoriser une croissance
soutenable ? En ont-elles la capacité ?
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
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international de l'environnement»,
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Droit des énergies renouvelables », LE MONITEUR, 2008 (530 p.)
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MEMOIRES
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renouvelables et le développement durable dans le contexte du droit
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REVUES
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- PNUD, « Rapport mondial du programme des Nations unies
pour le développement >, 2007-2008
TEXTES JURIDIQUES
- Convention Cadre sur la lutte contre la Désertification
du 17/06/1994, EV le 26/12/1996
- Convention-Cadre des Nations Unies Sur les Changements
Climatiques (CCNUCC)
du 09.05.1992, EV le 21.03.1994
- Déclaration de Rio sur l'Environnement et le
développement du 12.08.1992, A/Conf.151/26 (Vol. I)
- Déclaration de Stockholm de la Conférence des
Nations-Unis sur l'environnement du 16.06.1972
- Déclaration politique de la conférence
internationale des ER de Bonn, 4.06.2004
- Plan d'action pour les énergies renouvelables,
conférence internationale de Bonn,
04.06.2004
- Protocole de Kyoto à la Convention-Cadre des Nations
Unies sur les changements
Climatiques du 11.12.1997, EV le 16.02.2005
- Recommandations Politiques pour les ER de la conférence
internationale des ER de Bonn, 04.06.2004
- Statuts de l'IRENA du 26 janvier 2009, EV le 8 juillet 2010
WEBLIOGRAPHIE
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- http://www.ventdecolere.org/
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http://www.wcre.org
- http://www.windpower.org/
- http://www.worldbank.org/
- http://www.worldenergy.org/
TABLE DES MATIERES
Dédicaces i
Remerciements ii
Sigles et Abréviations iii
Sommaire iv
INTRODUCTION GENERALE 1
PARTIE I : ENERGIES RENOUVELABLES ET DIE : CONTRIBUTION A LA
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET AU
DEVELOPPEMENT DURABLE 6
CHAPITRE I : DE LA PLACE DES ENERGIES RENOUVELABLES dans le die
actuel 7
Section 1 : Le cadre législatif international en faveur
des énergies renouvelables 8
Paragraphe 1 : Les énergies renouvelables dans les
instruments universels 8
A-Dans les textes du hard law 8
1-LES MESURES SPECIFIQUEMENT CONSACREES AUX ER 8
2-Les mesures générales intégrant la
problématique ER 9
B-Dans les textes du soft law 11
Paragraphe 2 : Les énergies renouvelables dans les
instruments régionaux 12
Section 2 : Les institutions internationales agissant en faveur
des énergies renouvelables 13
Paragraphe 1 : Les organismes interétatiques 13
A-Les organismes ressortissant du système onusien 13
1-Les programmes onusiens adossés au Fonds pour
l'environnement mondial (FEM) 13
2-Les autres programmes onusiens 14
B-Les organismes non ressortissant du système onusien
15
1-Les organismes à vocation universelle 15
2-Les organismes à vocation régionale 17
Paragraphe 2 : Les organismes non-étatiques 18
A-Les organisations internationales non gouvernementales (OING)
19
B-Les entreprises multinationales 20
CHAPITRE 2 : DES ENERGIES RENOUVELABLES COMME SOLUTION
A LA CRISE ECOLOGIQUE ET SOCIALE
MONDIALISEE 23
Section 1 : De la protection de l'environnement et la lutte
contre le réchauffement climatique 23
Paragraphe 1 : Le phénomène du réchauffement
climatique et ses conséquences 23
A-Notion et causes du réchauffement climatique 23
B-Les conséquences du réchauffement climatique
25
Paragraphe 2 : Les intérêts socio-écologiques
des énergies renouvelables 27
A-La réduction des émissions de GES avec les
énergies renouvelables 27
B-Les avantages de la reduction des emissions de ges 28
Section 2 : Vers le développement durable 29
Paragraphe 1 : Le concept de développement durable 29
Paragraphe 2 : La production énergétique soutenable
comme moteur du développement durable 30
A- Une production et une consommation soutenables
d'énergie avec les renouvelables 31
B- Les avantages escomptés pour les pays
développés 32
1- Au niveau macro-économique 32
2-Au niveau micro-économique 32
B-Les avantages escomptés pour les pays en
développement 33
1-Au niveau macro-économique 33
2-Au niveau micro-économique 34
Section 3 : Les entraves a l'essor des énergies
renouvelables 35
Paragraphe 1 : Les obstacles financiers 36
A-Les obstacles financiers dans les pays en développement
36
B-Les obstacles financiers dans les pays développés
37
Paragraphe 2 : Les obstacles politico-juridiques 38
A-Les obstacles politico-juridiques dans les pays
industrialisés 39
B-Les obstacles politico-juridiques dans les pays pauvres 39
Paragraphe 3 : Les obstacles technologiques 40
A- Les obstacles technologiques dans les pays
industrialisés 40
B- Les obstacles technologiques dans les pays en
développement 41 PARTIE II : ENERGIES RENOUVELABLES ET DIE : MISE EN
VALEUR DU POTENTIEL DES ENERGIES RENOUVELABLES
POUR UNE NOUVELLE REVOLUTION ENERGETIQUE 42
CHAPITRE 1 : DES POLITIQUES ACTUELS DE SOUTIEN AUX ENERGIES
RENOUVELABLES ET LA NECESSITE D'UNE
REVOLUTION ENERGETIQUE 42
Section 1 : Les systèmes de soutien aux énergies
renouvelables dans le monde 42
Paragraphe 1 : Les politiques de soutien aux énergies
renouvelables dans le cadre international 43
A- Les politiques de soutien issues des décisions
internationales sur le changement climatique 43
B- Les politiques de soutien élaborées dans le
cadre de l'aide au développement durable et de
coopération internationale 43
Paragraphe 2 : Le soutien aux énergies renouvelables au
sein des Etats 44
A- Les systèmes de quotas d'énergie renouvelable
44
B- Les systèmes de prix fixes 46
Section 2 : Le droit a l'énergie et la
nécessité de transformer le système
énergétique mondial 48
Paragraphe 1 : La nécessité de rompre avec les
sources d'énergie non-durables 48
A- La nécessité de rompre avec les énergies
fossiles 48
B- La nécessité d'abandonner l'énergie
nucléaire 49
Paragraphe 2 : Le droit de tous a l'énergie 51
A- Les fondements du droit à l'énergie 51
B- Vers la mise en oeuvre de ce droit fondamental 52
CHAPITRE 2 : VERS UN DROIT INTERNATIONAL DES ENERGIES
RENOUVELABLES PLUS PERFORMANT 53
Section 1 : Les actions nécessaires du DIE sur l'offre
d'énergies renouvelables 53
Paragraphe 1 : L'approche quantitative de l'offre 53
A- L'incitation a l'augmentation de la production
d'électricité renouvelable 54
B- L'incitation a la production durable des biocarburants
présentant les meilleures efficiences 55
Paragraphe 2 : L'approche qualitative de l'offre 56
A- L'amélioration de l'accès a l'offre de
production 57
B- L'action sur les produits 57
C- L'action sur les comportements 59
Paragraphe 3 : L'approche institutionnelle 60
A- La nécessité de renforcer les capacités
des institutions existantes 60
B- La nécessité de dégager de nouveaux
moyens institutionnels et financiers 60
Section 2 : Les actions nécessaires du DIE sur la demande
d'énergies renouvelables 61
Paragraphe 1 : La valorisation de l'achat et la réduction
de ses couts 61
A- La valorisation de l'achat 61
B- La réduction des couts de l'achat 63 Paragraphe 2 :
La sécurisation de l'achat et l'assouplissement des contraintes de la
construction et de
l'urbanisation 64
A- La sécurisation de l'achat 64
B- L'assouplissement des contraintes de la construction et de
l'urbanisation 65
CONCLUSION GENERALE 66
Bibliographie v
Ouvrages v
Mémoires v
Revues v
Articles v
Rapports vi
Textes Juridiques vi
Webliographie vi
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