1.4.2. La promotion d'une croissance économique
durable et équitable
Le gouvernement du Burundi a mis en place un plan de relance
économique visant une croissance moyenne annuelle de 6 % à 7 %
avec un objectif de doubler la valeur du PIB par habitant sur une
période de 15 ans (République du Burundi, 2006). L'identification
d'une stratégie de croissance durable constitue un enjeu majeur du CSLP.
Une telle stratégie est envisagée sur l'augmentation des
capacités des secteurs potentiels de croissance, le développement
durable du secteur privé ainsi que la diversification des
opportunités d'emploi et de revenus. La faisabilité de cette
stratégie requiert une aide au développement, et la
réhabilitation des infrastructures d'appui à la production. Un
environnement macroéconomique stable, caractérisé par la
maîtrise de l'inflation et des risques budgétaires, a
été considéré comme facteur déterminant pour
la réussite de la croissance économique.
Le renforcement des sources de croissance de l'économie
burundaise devraient favoriser la reprise économique, la
réduction de la pauvreté par l'augmentation et la meilleure
valorisation de la production, ainsi que la création d'emplois. Les
principales sources de croissance retenues dans la mise en oeuvre du CSLP sont
l'agriculture, le commerce, l'industrie, l'exploitation des mines, le tourisme
et l'artisanat. La Banque Mondiale a financé des études sur
l'identification des sources de croissance rurales. Le potentiel des cultures
d'exportation traditionnelles et non traditionnelles, ainsi que des cultures
vivrières et de l'élevage avaient été mis en relief
par une récente étude commissionnée par le gouvernement du
Burundi. Cette étude menée en partenariat avec la Banque devrait
permettre de confirmer les meilleurs
potentiels de croissance mais aussi et surtout d'identifier les
actions prioritaires à mener pour réaliser ces potentiels
(République du Burundi, 2006).
1.4.3. Le développement du capital humain
A l'image de la destruction du secteur économique, la
guerre civile n'a pas épargné le capital humain. L'objectif
principal du gouvernement dans le domaine social est le rétablissement
des performances d'avant le conflit et de réaliser les objectifs
fixés dans le cadre du millénaire pour le développement
(OMD) fixés à long terme en 2015. Pour faire face à ce
défi, le gouvernement s'est engagé à accroître
progressivement les allocations budgétaires en faveur des
dépenses pro pauvres principalement dans les secteurs de
l'éducation, la santé.
Dans le cadre de la promotion de l'éducation, des
efforts ont été consentis pour rendre accessible
l'éducation à la population. Avec l'appui des Partenaires
Techniques et Financiers (PTF), le Gouvernement a déployé des
efforts pour reconstruire les infrastructures scolaires et étendre
l'accès à l'enseignement primaire. Ces efforts se sont traduits
en particulier au niveau des volets suivants : (a) la gratuité de
l'éducation à l'école primaire pour promouvoir
l'éducation de base, (b) la construction de salles de classe et le
recrutement des enseignants, (c) la mise à disposition
de matériels pédagogiques pour rendre disponible l'outil
pédagogiques aux élèves et aux enseignants, (d) le
renforcement des capacités des enseignants (e) la mise en place d'un
fonds de logement des enseignants pour améliorer leurs conditions de
travail (République du Burundi, 2009a).
Avec la restauration de la paix et la décision de
gratuité de l'éducation en 2005, la situation s'est
progressivement améliorée. Cependant, les défis à
relever restent nombreux compte tenu des besoins exprimés:
infrastructures insuffisantes, manque d'électricité. Le
système éducatif se caractérise par des disparités
régionales très profondes, les enseignants sont mal
répartis entre les centres urbains et les zones rurales. De
surcroît, la formation initiale des enseignants ne tient pas suffisamment
en compte des évolutions scientifiques récentes alors que la
formation en cours d'emploi demeure insuffisante.
En vue de relever les défis et de mettre en place un
système éducatif permettant de garantir une éducation de
qualité, le gouvernement a engagé un processus
d'élaboration du plan sectoriel de développement de
l'éducation, garantissant une formation susceptible d'améliorer
durablement l'efficacité du système éducatif. Cette
politique éducative en cours de
finalisation s'articule autour des cinq principaux objectifs
visant à (a) planifier les flux des élèves au primaire, au
secondaire et à l'enseignement supérieur, (b) améliorer la
qualité de l'enseignement public, (c) garantir un système
éducatif équitable et (d) assurer une utilisation rationnelle des
ressources disponibles. Les bailleurs de fonds ont manifesté leur
volonté d'appuyer le gouvernement dans la mise en oeuvre de ses
programmes (République du Burundi, 2009a).
Du point de vue de l'amélioration des conditions de vie
des pauvres, des pistes ont été identifiées pour la
réduction de la pauvreté. Les actions envisagées sont (a)
l'amélioration de l'accès au crédit ; (b) la promotion des
travaux publics à haute intensité de mains d'oeuvre (HIMO) ; (c)
la promotion des activités génératrices des revenus (AGR).
Concernant le système de microcrédit, une prolifération
des institutions de micro-finance a été observée au cours
de ces dernières années en milieu rural. Certaines de ces
structures n'ont pas duré longtemps suite aux problèmes
d'organisation et des lacunes relevées dans la gestion. Le
rétablissement de la crédibilité du secteur de la
micro-finance est crucial pour l'amélioration de l'offre de
crédit en milieu rural (République du Burundi, 2009a). Conscient
de son rôle primordial dans la croissance économique et la
réduction de la pauvreté, le Gouvernement a mandaté la
Banque Centrale du Burundi pour exercer un contrôle sévère
sur des activités financières des institutions de micro-finance.
Il a également encouragé la création d'un Réseau
des Institutions de Micro-finance (RIM) pour remettre définitivement de
l'ordre dans ce secteur. De cette façon, les efforts de recadrage du
secteur ont permis de relancer l'offre de services de micro-finance en milieu
rural (République du Burundi, 2009a).
|