Evaluation de la séroprévalence et impact des maladies abortives sur la réussite de l'insémination artificielle bovine au Sénégal. Cas de la région de Thiès( Télécharger le fichier original )par Sylvain HABIMANA Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat vétérinaire 2008 |
III.3.6. Epidémiologie de la BVIII.3.6.1. Epidémiologie descriptiveLa BVD existe sur les 5 continents. Le risque annuel d'infection est compris entre 8 et 52 % selon les enquêtes, les pays ou les régions concernés (ARCANGIOLI et MAILLAIRD, 2006). En Afrique, des études montrent des prévalences suivantes : Au Sénégal : 61 à 78 % (BERNARD et BOIJRDIN, 1971) ; au nord Cameroun et l'ouest Tchadien 75% des sérums des sujets adultes sont positifs (PROVOST et al., 1964) ; au nord Nigeria : 13,4 % d'après OKEKE, 1976. III.3.6.2. Epidémiologie analytiqueIII.3.6.2.1. Sources de virus: Les animaux excréteurs sont les infectés permanents et, plus modestement, les virémiques transitoires (Tableau II). Ces derniers excrètent en général une charge virale faible sur environ 10 jours. Les IPI excrètent du virus en continu, mais en quantité variable. Un animal IPI peut infecter 90% des animaux d'un troupeau en 3 mois, alors que la circulation virale dans un troupeau sans IPI peut prendre plus de 2 ans si un IPI secondaire n'est pas créé. Les matières infectantes sont le sang, les fèces, l'urine, le jetage, la salive, les sécrétions utérines, le placenta, les embryons. Le virus peut persister dans l'appareil génital d'une femelle non IPI pendant plus de 50 jours (soit >2 cycles). Le testicule d'un taureau IPI peut être le seul site de multiplication du virus, sans virémie (BAKER, 1995). La résistance du virus dans le milieu extérieur étant de courte durée, aussi la transmission horizontale directe semble le mode de contagion le plus fréquent. La voie d'entrée du virus est le plus souvent respiratoire, mais le virus peut être introduit par les muqueuses orale et génitale. La transmission horizontale indirecte est possible par le matériel (médical ou d'élevage), les insectes piqueurs et les produits biologiques (Tableau II). La transmission verticale, la plus grave économiquement, s'effectue par passage transplacentaire du virus chez une femelle infectée transitoire ou IPI. Ce passage éventuel est lié au statut immun de la mère, sauf peut-être en cas d'insémination par du sperme infecté. Seules les souches de biotype NCP peuvent franchir la barrière placentaire. Tableau II: Sources et vecteurs de propagation de la BVD. (Source : DESILETS, 2003) III.3.6.3. Epidémiologie synthétiqueIII.3.6.3.1. Origine de la contamination d'un élevage et dynamique de l'infection: L'introduction du virus (figure 6) peut se réaliser par plusieurs modalités : L'achat ou le prêt d'un excréteur de virus ou d'une femelle gravide d'un foetus IPI, le voisinage, les marchés et foires. III.3.6.3.2. Persistance de l'infection : La cause la plus probable de la persistance du virus BVD/MD dans un élevage est la présence d'au moins un IPI. Cependant, la possibilité de réinfections régulières en l'absence d'IPI, par le voisinage notamment, ne doit pas être sous-estimée (BAKER ,1995). Tableau III : Causes de persistance de la BVD
(Source : DESILETS A., 2003)
Figure 3: La dynamique de l'infection en BVD (Source : SCHELCHER, 2005) Ainsi cette maladie ne peut être éradiquée sans la maîtrise de l'infection. En effet elle repose sur le contrôle de l'infection foetale pour empêcher la naissance de veaux IPI, source pérenne d'infection intra et inter-troupeaux. L'abord le plus consensuel consisterait à repérer les sources de virus (IPI), à les éliminer ou à en empêcher leur entrée dans le cheptel. Dans les régions de forte densité animale, on peut vacciner les animaux séronégatifs du cheptel « fixe » reproducteur et le cheptel « roulant » : en effet, la présence à terme d'un cheptel naïf vis-à-vis de l'infection par le BVD au milieu d'un entourage « positif » ou de statut inconnu peut mener à la catastrophe sanitaire. En résumé, dans la synthèse bibliographique consacrée aux affections abortives en l'occurrence la Brucellose, l'IBR et la BVD, nous avons montré leur étiologie, leur importance, leurs manifestations cliniques, leur épidémiologie, les moyens utilisés pour leur détection (diagnostic) mais surtout les données sur leur prévalence dans la sous région. Il ressort que ces affections, de par les avortements et les mortinatalités qu'elles provoquent, entraînent des pertes au cheptel d'un pays. De plus, elles peuvent être à l' origine d'une stérilité chez les animaux ce qui constitue un handicap et une charge pour l'éleveur s'investissant dans l'amélioration génétique à travers l'insémination artificielle. Ainsi, leur rôle dans les faiblesses des résultats d'IA depuis longtemps constatés n'est pas à négliger. C'est la raison pour laquelle une enquête sérologique a été réalisée dans la région de Thiès. Elle fait l'objet de la deuxième partie de ce travail. |
|