UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE
VETERINAIRES
(E.I.S.M.V.)
ANNEE 2008 N° 36
Evaluation de la séroprévalence et impact
des maladies abortives sur la réussite de l'Insémination
artificielle bovine au Sénégal: Cas de la région de
Thiès.
Thèse
Présentée et soutenue publiquement le 23 juillet 2008 devant la Faculté de
Médecine, de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de Dakar pour obtenir le
grade de
DOCTEUR VETERINAIRE
(DIPLÔME D'ETAT)
Par
M. Sylvain
HABIMANA
Né le 04 Juillet 1976 à Ruyumba (RWANDA)
Jury
Président:
M. Moussa Fafa CISSE
Professeur
à la Faculté de Médecine,
de Pharmacie et
d'Odonto-Stomatologie de Dakar
Directeur et
Rapporteur : M. Germain Jérôme SAWADOGO
de Thèse Professeur
à l'E.I.S.M.V. de Dakar
Co-directeur de Thèse : Mme
Rianatou BADA ALAMBEDJI
Professeur
à l'E.I.S.M.V. de Dakar
Membre: M.
Moussa ASSANE
Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar
______
COMITE DE DIRECTION
______
LE DIRECTEUR
Professeur Louis Joseph PANGUI
LES COORDONNATEURS
Professeur Justin Ayayi AKAKPO
Coordonnateur Recherche /
Développement
Professeur Malang SEYDI
Coordonnateur des Stages et
de la Formation Post-Universitaires
Professeur Moussa ASSANE
Coordonnateur des Etudes
Année Universitaire 2007 -
2008
PERSONNEL ENSEIGNANT
PERSONNEL ENSEIGNANT EISMV
PERSONNEL VACATAIRE (PREVU)
PERSONNEL EN MISSION (PREVU)
PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV
A. DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES
ET PRODUCTIONS ANIMALES
CHEF DE DEPARTEMENT : Ayao MISSOHOU,
Professeur
S E R V I C E S
1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences
agrégé
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
Camel LAGNIKA Docteur Vétérinaire
Vacataire
Paul Fabrice SHE Moniteur
2. CHIRURGIE -REPRODUCTION
Papa El Hassane DIOP Professeur
Alain Richi KAMGA WALADJO Assistant
Mlle Bilkiss V.M ASSANI Docteur Vétérinaire
Vacataire
Mr Fabrice Juliot MOUGANG Moniteur
3. ECONOMIE RURALE ET GESTION
Cheikh LY Professeur
Dr Adrien MANKOR Assistant
Mr Claude Michel WOMBOU TOUKAM Moniteur
4.
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE
Moussa ASSANE Professeur
Rock Allister LAPO Assistant
Mlle Clarisse INGABIRE Monitrice
5. PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES
Germain Jérôme SAWADOGO Professeur
Nongasida YAMÉOGO Assistant
Justin KOUAMO Docteur Vétérinaire
Vacataire
Mr Sylvain HABIMANA Moniteur
6. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION
Ayao MISSOHOU Professeur
Dr Simplice AYSSIWEDE Assistant
Mr Sosthène HABUMUREMYI Docteur
Vétérinaire Vacataire
Mr Francklin Noël JAOVELO Moniteur
B. DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET
ENVIRONNEMENT
CHEF DE DEPARTEMENT = Rianatou BADA ALAMBEDJI,
Professeur
S E R V I C E S
1. HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES
ALIMENTAIRES
D'ORIGINE ANIMALE (HIDAOA)
Malang SEYDI Professeur
Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA Assistante
Serigne Khalifa Babacar SYLLA Assistant
David RAKANSOU Moniteur
Mr Gérard Guéboul DIOP Moniteur
2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE
INFECTIEUSE
Justin Ayayi AKAKPO Professeur
Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur
Dr Philippe KONE Assistant
Raoul BAKARI AFNABI Docteur Vétérinaire
Vacataire
Abdel-Aziz ARADA IZZEDINE Docteur Vétérinaire
Vacataire
3. PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE
APPLIQUEE
Louis Joseph PANGUI Professeur
Oubri Bassa GBATI Maître - Assistant
Koffi Benoît AMOUSSOU Docteur
Vétérinaire Vacataire
Dieudonné A. DOSSOU Moniteur
4. PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-
CLINIQUE AMBULANTE
Yalacé Yamba KABORET Professeur
Yacouba KANE Maître - Assistant
Mme Mireille KADJA WONOU Assistante
Hubert VILLON Assistant
Medoune BADIANE Docteur Vétérinaire
(SOVETA)
Omar FALL Docteur Vétérinaire
(WAYEMBAM)
Alpha SOW Docteur Vétérinaire
(PASTAGRI)
Abdoulaye SOW Docteur Vétérinaire
(FOIRAIL des petits Ruminants)
Ibrahima WADE Docteur Vétérinaire
Vacataire
Charles Benoît DIENG Docteur
Vétérinaire Vacataire
Arouna NJAYOU NGAPAGNA Docteur Vétérinaire
Vacataire
François Xavier NDUNGUTSE Docteur
Vétérinaire Vacataire
5. PHARMACIE-TOXICOLOGIE
Dr Félix Cyprien BIAOU Maître-Assistant
(en disponibilité)
Dr Gilbert Komlan AKODA Assistant
Assiongbon TEKO AGBO Chargé de recherche
Egide ISHIMWE Moniteur
Fara Hanta RATALATA RALAIVAO Monitrice
C. DEPARTEMENT COMMUNICATION
CHEF DE DEPARTEMENT : Professeur Yalacé
Yamba KABORET
S E R V I C E S
1. BIBLIOTHEQUE
Mme Mariam DIOUF Documentaliste
2. SERVICE AUDIO-VISUEL
Bouré SARR Technicien
3. OBSERVATOIRE DES METIERS DE L'ÉLEVAGE
(O.M.E.)
Christian Enonkpon DOVONOU Moniteur
D. SCOLARITE
El Hadji Mamadou DIENG Vacataire
Mlle Naomie KENMOGNE Docteur Vétérinaire
Vacataire
Aimable UWIZEYE Moniteur
PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)
PERSONN PERSONNEL VACATAIRE
(Prévu)
EL VACATAIRE (Prévu)
1. BIOPHYSIQUE
Mamadou MBODJ Maître-assistant
Boucar NDONG Assistant
Faculté de Médecine et de Pharmacie UCAD
2. BOTANIQUE
Dr Kandioura NOBA Maître de Conférences
(Cours)
Dr Mame Samba MBAYE Assistant (TP)
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
3. AGRO-PEDOLOGIE
Fary DIOME Maître -Assistant
Institut de Science de la Terre (I.S.T.)
4. ZOOTECHNIE
Abdoulaye DIENG Docteur Ingénieur
Directeur ENSA-THIES
Léonard Elie AKPO Maître de
Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Alpha SOW Docteur vétérinaire vacataire
5. H I D A O A :
z NORMALISATION ET ASSURANCE QUALITE
Mme Mame Sine MBODJ NDIAYE Chef de la division
Agroalimentaire
de l'Association Sénégalaise de
Normalisation ( A.A .S .N.)
z ASSURANCE QUALITE- ANALYSE DES RISQUES DANS LES
REGLEMENTATIONS
Abdoulaye DIAWARA Direction
Ousseynou Niang DIALLO de l'Elevage du
Sénégal
6. ECONOMIE
Oussouby TOURE Sociologue
PERSONNEL EN MISSION
(Prévu)
1. ANATOMIE
Mohamed OUSSAT Professeur
Institut Agronomique et Vétérinaire
Hassan II (Rabat) Maroc
2. TOXICOLOGIE CLINIQUE
Abdoulaziz EL HRAIKI Professeur
Institut Agronomique et Vétérinaire
Hassan II (Rabat) Maroc
3. PATHOLOGIE MEDICALE
Marc KPODEKON Maître de Conférences
Agrégé
Université d'ABOMEY-CALAVI
(Bénin)
4. PARASITOLOGIE
Sahidou SALIFOU Maître de Conférences
Agrégé
Université d'ABOMEY-CALAVI
(Bénin)
5. BIOCHIMIE
Georges Anicet OUEDRAOGO Maître de Conférences
Agrégé Université de BOBO-DIOULASSO
(Burkina Faso)
6. H.I.D.A.O.A
Youssouf KONE Maître de
Conférences
Université de NOUAKCHOTT
(Mauritanie)
7. REPRODUCTION
Hamidou BOLY Professeur
Université de BOBO-DIOULASSO
(Burkina Faso)
8. ZOOTECHNIE
Abdoulaye GOURO Professeur
CIRDES BOBO-DIOULASSO
(Burkina Faso)
PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV
MATHEMATIQUES
Abdoulaye MBAYE Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
2. PHYSIQUE
Issakha YOUM Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
z Travaux Pratiques
André FICKOU Maître-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
3. CHIMIE ORGANIQUE
Abdoulaye SAMB Professeur
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
4. CHIMIE PHYSIQUE
Abdoulaye DIOP Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
z Travaux Pratiques de CHIMIE
Momar NDIAYE Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
5. BIOLOGIE VEGETALE
Dr Aboubacry KANE Maître-Assistant
(Cours)
Dr Ngansomana BA Assistant Vacataire (
TP)
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
6. BIOLOGIE CELLULAIRE
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences
agrégé
EISMV - DAKAR
7. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE
Karamokho DIARRA Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
8. PHYSIOLOGIE ANIMALE
Moussa ASSANE Professeur
EISMV - DAKAR
9. ANATOMIE COMPAREE DES VERTEBRES
Cheikh Tidiane BA Professeur
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
10. BIOLOGIE ANIMALE (Travaux
Pratiques)
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences
agrégé
EISMV - DAKAR
Oubri Bassa GBATI Maître - Assistant
EISMV - DAKAR
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
EISMV - DAKAR
11. GEOLOGIE
z FORMATIONS SEDIMENTAIRES
Raphaël SARR Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
z HYDROGEOLOGIE
Abdoulaye FAYE Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
12. CPEV
z Travaux Pratiques
Mlle Naomie KENMOGNE Docteur Vétérinaire
Vacataire
Aimable UWIZEYE Moniteur
IN MEMORIAM
A la mémoire de mes parents :
Ma mère Marthe MUKADEREVU et mon père Faustin
KAMUHANDA,
Vous nous avez quittés au moment où nous avions
le plus besoin de vous. Et même plus d'une décennie après
votre départ, vous nous manquez d'avantage chaque jour qui passe. Vous
aviez cru en l'avènement de ce jour et nous aurions souhaité nous
en réjouir ensemble, mais DIEU en a décidé autrement.
Votre fils est désormais homme ` Exhumilepotens'. Vos conseils,
votre détermination en toute humilité, mais aussi et surtout
l'amour du prochain resterons l'empreinte indélébile que vous
aurez porté à notre coeur et qui nous identifie et nous rassure
face aux épreuves. Merci pour l'éducation, le sens de l'honneur,
de la dignité et du travail que vous nous avez inculqués. Merci
infiniment pour les sacrifices consentis pour notre éducation et
formation. Là où vous êtes, recevez ce travail,
témoin de notre reconnaissance et de notre amour indéfectible
envers vous.
Reposez en paix !
DEDICACES
Je rends grâce à Dieu, le Tout
Puissant, le Créateur, le
Miséricordieux.
Fiat voluntas tua!
Je dédie ce travail :
A mes parents : vous
m'avez donné la vie, l'éducation et la joie de vivre.
Toute ma gratitude pour vos conseils, votre affection et
soutien moral. Que Dieu vous accorde son pardon !
A ma très chère épouse
Marie Ange, tu as su me donner ton amour et partager ainsi ma vie.
Sois honorée à travers ce travail.
A mes beaux parents, c'est
un honneur pour moi d'être votre gendre. Ce travail est le fruit d'une
âme équilibrée. Soyez honorés à travers votre
fille.
A M. Joseph E. M., ton souci premier est la
réussite de ceux que tu aimes. Nous avons fort appréciés
ton soutien. Puisse le tout puissant te combler de ses grâces ! Ce
travail est aussi le tien.
A mon grand frère (Emmanuel
HARELIMANA), tu as su jouer ton rôle de protecteur de tes petits
frères et soeurs et fait une bonne relève de nos parents. Sois
sûr de mon éternelle reconnaissance.
A mes grand(e)s frère et soeurs
(Valens, Immaculée, Jeanne), ma petite
soeur (Jacqueline) et son mari(JMV) : Vous
m'avez encouragé et soutenus; ce travail est aussi le vôtre.
A mon petit frère (Gilbert) :
Courage et persévérance. Que ce modeste travail puisse te servir
d'exemple.
A mon cousin (Emmanuel HITIMANA), ta
complicité fraternelle et ton courage m'ont marqué et servi de
leçons durant les moments passés ensemble. Ce travail est le
tien.
A mon frère et ami (Pascal N.), tu
m'as toujours considéré comme un grand frère
modèle. Puisse le bon Dieu nous accorder la baraka de réussir
ensemble.
A mes oncles et tantes, neveux et
nièces, cousins, cousines et filleuls.
A la famille
Evariste & Olive, votre accueil et soutien au
Sénégal nous ont profondément marqués. Sois
remerciée.
A M. Ibrahima MBAYE, nous
sommes très sensibles à la sympathie que tu
éprouves envers notre petite famille. Trouves ici l'expression de notre
profonde gratitude.
Au Docteur Nongasida Y. (in
memoriam), Dieu t'as rappelé avant de voir le fruit du travail
que tu as initié. Là où tu es, saches que ton image, ton
amour du travail resteront toujours gravés dans notre coeur. Repos
éternel !
A mes compatriotes ainés docteurs
vétérinaires : Kagaju, Rwaka, Kamana,
Sosthène, Roger, Élysée, Anselme, Fidèle, Landry,
Natacha, Carine, François.
A la promotion 2000 du Petit Séminaire
St Léon de KABGAYI.
A tous mes camarades du Petit
Séminaire : Léandre, Jean Bosco,
Abel, Evergiste, Marc, Télesphore, Gilbert, Eric, Edmond, Philibert, J.
Berchmans, Isaïe...
A Jean Bosco N., mon compagnon depuis
toujours
A mes enseignants du Petit séminaire :
Abbé Evergiste R., Dr Daniel, Muhizi,...
A mes ami(e)s ,frères et soeurs du
Sénégal : Diallo I., Anatole, Pierre, Cornelia, Rokhaya,
Ernest, Régine, Dismas, Diane, Henri B., Madjibé, She, Protais,
Christian D., Zanga, J. Sylvain M, Kenneth, Richard H.,Jean de Dieu, Sylvestre,
Vincent, Kizito, M. Li, Safari, Pascal, Enock ,Eugène, J. Claude
R., J. Claude M.,J. Pierre M., Salami, Dr Boina ....
A tous mes camardes de la 1ière promotion de
Master SPV de l'EISMV
A tous mes camarades de la 35ième promotion
de l'EISMV de Dakar;
A tous mes compatriotes de la 35ième
promotion ;
A tous les membres de l'AEVR ;
A tous les membres de l'AEVD ;
A tous les membres de l'AERS ;
Au Rwanda, terre de mes aïeux ;
Au Sénégal, mon pays hôte ;
A tous ceux que je ne saurais citer, mais que je porte dans
mon coeur.
REMERCIEMENTS
Nous exprimons notre immense gratitude à l'endroit de
tous ceux qui ont oeuvré de près ou de loin à
l'accomplissement de ce travail :
Au gouvernement rwandais, pour avoir permis de réaliser
mon rêve,
A SFAR (Student Financing Agency for Rwanda)
Au Professeur Germain Jérôme SAWADOGO, pour avoir
dirigé ce travail
Au Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI, pour avoir
encadré ce travail
A notre maître et juge, Professeur Moussa
ASSANE ;
Au parrain de la 35ème promotion,
Monsieur Pierre HAZETTE,
A notre Professeur accompagnateur, Monsieur Yamba
Yalacé KABORET ;
Au Dr Doune Pathé NDOYE (IRSV Thiès) et ses
agents : THIAM et CAMARA
Au Dr DRAME et son équipe : SY, DIOP,
GALLAS ;
A l'AFRIVET;
Aux Dr MOUICHE, Dr KOUAMO, Dr BGATI, Dr KONE ;
A Messieurs Moussa SENE., Ousmane SOW, CISSE., SENE C.,
A Madame Abba LEYE SALL
A la famille NDAO;
A tous les enseignants de l'EISMV ;
A tous mes encadreurs de stage (au Sénégal, au
Rwanda et en Belgique)
A tout le personnel de l'EISMV de Dakar ;
A Madame DIOUF ; bibliothécaire à l'EISMV
de Dakar ;
A ma très chère patrie le Rwanda ;
Au Sénégal ; mon pays d'accueil ;
A tous ceux que nous n'avons pas cités et qui, de
près ou de loin, ont pu donner du goût à notre
séjour au Sénégal.
A NOS MAITRES ET JUGES
A notre Maître et Président du
jury,
Monsieur Moussa Fafa CISSE,
Professeur à la faculté de Médecine de
Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de Dakar.
Vous nous faites un grand honneur en acceptant de
présider notre jury de thèse. Votre abord facile et la
spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre
sollicitation nous ont beaucoup marqué. Trouvez ici l'expression de nos
sincères remerciements et de notre profonde gratitude. Hommage
respectueux.
A notre Maitre, Directeur et Rapporteur de
thèse,
Monsieur Germain Jérôme SAWADOGO,
Professeur à l'EISMV de Dakar.
Vous avez suivi et encadré ce travail avec rigueur
scientifique, diligence et pragmatisme, malgré vos multiples
occupations. Notre séjour dans votre service nous a permis de vous
côtoyer fréquemment et de mieux vous découvrir. Vous
êtes un maître exemplaire. Vos qualités humaines et d'homme
de science suscitent respect et admiration. L'amour du travail bien fait sera
le souvenir le plus vivant que nous garderons de vous. Trouvez ici l'expression
déférente de notre profonde gratitude et de toute l'estime que
nous vous portons.
A notre Maitre et Codirecteur de thèse,
Madame Rianatou BADA ALAMBEDJI,
Professeur à l'EISMV de Dakar.
C'est grâce à votre participation et implication
que ce travail a pu être réalisé. Vous nous avez suivis le
long de notre étude. Votre disponibilité, votre caractère
et vos très grandes qualités scientifiques et humaines nous ont
fascinés et nous inspirent quotidiennement. Soyez rassurée
Madame, de notre profonde considération. Nos remerciements les plus
sincères et les plus cordiaux.
A notre Maître et Juge,
Monsieur Moussa ASSANE,
Professeur à l'EISMV de Dakar.
Nous sommes fort honorés de vous avoir dans notre jury
de thèse. Enseignant, vous nous avez impressionnés: tant votre
rigueur au travail, vos qualités intellectuelles et humaines nous ont
séduits. Juge, vous nous donnez l'opportunité de vous
écouter à nouveau et de profiter de vos connaissances
scientifiques pour améliorer ce travail qui nous est très cher.
Sincère gratitude.
«Par délibération, la faculté et
l'école ont décidé que les opinions émises dans les
dissertations qui leurs sont présentées, doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs et qu'elles
n'entendent leur donner aucune approbation ni improbation».
LISTE DES ABBREVIATIONS
°C : Degré Celsius
CO2 : Dioxyde de carbone
BHV-1 : herpesvirus bovin 1 .Le
virus responsable de l'IBR
BVD : Bovine Viral Diarrhea (=
Diarrhée Virale Bovine)
BVDV : Virus de la BVD
DG : Diagnostic de gestation
DIREL : Direction d'Elevage
DO : Densité Optique
ECP : Effet cytopathogène
EISMV : Ecole Inter-Etats des Sciences et
Médecine Vétérinaires
ELISA : Enzyme Linked Immunosorbent Assay
FCFA : Francs CFA
H2S : Sulfure
d'hydrogène
IA : Insémination artificielle
IBP : balanoposthite infectieuse
IBR : Infectious Bovine Rhinotracheitis (=
Rhinotrachéïte Infectieuse bovine)
IPI : Infecté permanent
immunotolérant
IPV : Vulvovaginite pustuleuse
LPS : Lipopolysaccharide
km2 : kilomètre
carré
M.A. : Ministère de l'Agriculture
MIPI : Service de Microbiologie Immunologie
et Pathologie Infectieuse
ml : millilitre
mm : millimètre
MM : Maladie des Muqueuses
NCP : Effet non cytopathogène
NEC : Note d'état corporel
PIB : Produit Intérieur Brut
LISTE DES CARTES
Carte 1: Carte des principaux systèmes de production
laitière au
Sénégal................................................................................................................67
Carte 2 : Carte de la région de
Thiès...................................................................43
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Principales
périodes d'action de certains agents responsables d'avortements chez les
bovins.............................................................................20
Figure 2 :Les étapes de l'infection par
l'IBR sur un bovin....................................31
Figure 3: La dynamique de l'infection en BVD
....................................................39
Figure 4 : Configuration d'une plaque de
microtitration.......................................52
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Ecoulement mucopurulent (IBR)
......................................................... 30
Photo 2 : Avorton de l'IBR
...................................................................................30
Photo 3: Lecteur ELISA de type ELX 808
...........................................................47
Photo 4 : Kit
ELISA-BVD......................................................................................47
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I :Effet de la BVD chez les
femelles gestantes. 35
Tableau II: Sources et vecteurs de propagation de la
BVD 37
Tableau III: Causes de persistance de la BVD
38
Tableau IV: Prévalence sérologique en
Brucellose bovine. 55
Tableau V: Prévalence sérologique en BVD
56
Tableau VI : Prévalence sérologique
en IBR 56
Tableau VII: Prévalence sérologique de
la Brucellose, de la BVD et de l'IBR selon le système d'exploitation
57
Tableau VIII: Prévalence sérologique de
la Brucellose, de la BVD et de l'IBR selon la race 57
Tableau IX : Prévalence sérologique
de la Brucellose, de la BVD et de l'IBR selon la NEC. 58
Tableau X : Prévalence serologique de la
Brucellose, de la BVD et de l'IBR selon l'âge 58
Tableau XI : Importance de la brucellose, de la
BVD et de l'IBR 59
Tableau XII : Prévalence
sérologique de la brucellose, de la BVD et de l' IBR en fonction du DG
59
Tableau XIII : Croisement entre BRUCELLOSE * IBR
* BVD * DG 60
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Grille de notation d'état corporel des
zébus......................................84
Annexe 2 : Protocole Test ELISA compétitive pour
le dépistage de la
Brucellose..........................................................................................................86
Annexe 3 : Protocole Test ELISA indirect pour le
dépistage de la BVD et de
l'IBR..................................................................................................................88
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE
PARTIE :
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES AFFECTIONS
ABORTIVES DES BOVINS .....
3
CHAPITRE I : L'ELEVAGE BOVIN SENEGALAIS ET
SES FACTEURS LIMITANTS
4
I.1. Cheptel bovin au
Sénégal
4
I.1.1. Effectif
4
I.1.2.Importance
4
I.1.3. Races bovines
exploitées
5
I.2. Typologie des systèmes
d'élevage
5
I.2.1. Système
agropastoral
5
I.2.2. Système à dominante
pastorale
6
I.2.3. Système intensif
périurbain
7
I .3. Types de production
7
I.3.1. Production
laitière
8
I.3.2. Production
bouchère
8
I .3.3. Productions
annexes
8
I.3.3.1. Trait
8
I.3.3.2. Fumure
8
I.4. Les contraintes au
développement de l'élevage
9
I.4.1. Facteurs liés à
l'alimentation et à l'abreuvement
9
I.4.2. Facteurs climatiques
9
I.4.3. Facteurs
socio-économiques
10
I.4.4. Facteurs zootechniques
10
I.4.5. Facteurs pathologiques
11
CHAPITRE II : ETUDE GENERALE DES
AFFECTIONS ABORTIVES DES BOVINS
12
II.1. Définitions
12
II.1.1. Avortement
12
II.2. Importance
13
II.2.1. Importance économique
13
II.2.2. Importance hygiénique
14
II.3. Caractéristiques
étiologiques et épidémiologiques des agents abortifs.
14
II.3.1. Etiologie des
avortements
14
II.3.1.1. Les causes
non-biologiques
14
II.3.1.1.1. Facteurs
nutritionnels
14
II.3.1.1.2. Facteurs physiques et
stress
15
II.3.1.1.3. Facteurs
iatrogènes
15
II.3.1.2. Agents biologiques
15
II.3.1.2.1 Causes parasitaires
15
II.3.1.2.1.1. Mycoses
15
II.3.1.2.1.2. Trichomonose
15
II.3.1.2.1.3. Toxoplasmose
16
II.3.1.2.2. Causes
bactériennes
16
a. Brucellose
16
b. Chlamydiose
17
c. Listériose
17
d. Leptospirose
17
e. Vibriose
17
f. Fièvre Q
18
II.3.1.2.3. Les causes virales
18
II.3.2. Caractéristiques
épidémiocliniques
19
II.3.2.2. Contagiosité
19
II.3.2.3. Moment d'apparition
20
CHAPITRE III : ETUDE SPECIALE SUR LA
BRUCELLOSE, L'IBR ET LA BVD
21
III.1. LA BRUCELLOSE
21
III.1.1. Définition
21
III.1.2. Répartition
géographique
21
III.1.3. Espèces
touchées
22
III.1.4. Importance
22
III.1.5. Etiologie
22
III.1.6. Clinique
23
III.1.7. Epidémiologie
24
III.1.8. Diagnostic
25
III.2. LA RHINOTRACHEITE INFECTIEUSE
BOVINE (IBR)
26
III.2.1. Définitions
26
III.2.2. Espèces
touchées
26
III.2.3. Synonymies
27
III.2.4. Répartition
géographique
27
III.2.5. Etiologie
27
III.2.6. Clinique
28
III.2.7. Epidémiologie
30
III.2.8. Diagnostic
32
III.3. DIARRHEE VIRALE BOVINE (BVD) /
MALADIE DES MUQUEUSES (MM)
32
III.3.1. Définition
32
III.3.2. Etiologie
32
III.3.3. Espèces
affectées
33
III.3.4. Les deux entités
pathologiques
34
III.3.5. Effets du virus de la BVD chez les
femelles gestantes
34
III.3.6. Epidémiologie de la
BVD
36
III.3.6.1. Epidémiologie
descriptive
36
III.3.6.2. Epidémiologie
analytique
36
III.3.6.2.1. Sources de
virus:
36
III.3.6.2.2. Contagion :
36
III.3.6.3. Epidémiologie
synthétique
37
III.3.6.3.1. Origine de la contamination
d'un élevage et dynamique de l'infection:
37
III.3.6.3.2. Persistance de l'infection
:
37
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
41
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
42
I.1. Cadre d'étude
42
I.2. Matériel
44
I.3. Méthodes
48
CHAPITRE II : RESULTATS
55
II.1. Evaluation de la
séroprévalence des maladies abortives
55
II.1.1. Prévalence
sérologique globale et par département
55
a) BRUCELLOSE
55
b) BVD
55
c) IBR
56
II.1.2. Prévalence
sérologique selon le système d'exploitation
56
II.1.4. Prévalence
sérologique selon la Note d'état corporel
57
II.1.5. Prévalence
sérologique selon l'âge
58
II.1.6. Importance de ces 3 entités
pathologiques
59
II.2. Relation entre le statut
sérologique des vaches et le diagnostic de gestation (DG)
59
CHAPITRE III : DISCUSSION
61
III.1 Méthodologie
61
III.1.1. Sur le terrain
61
III.2.2. Au laboratoire.
61
III.2. Discussion des résultats
62
III.2.1. La Séroprévalence
des maladies abortives
62
III.2.1.1. Brucellose
62
III.2.1.2. Diarrhée virale
bovine/maladie des muqueuses (BVD/MM)
63
III.2.1.3. La Rhinotrachéïte
infectieuse bovine (IBR)
64
III.2.2. Importance de la brucellose, de la
BVD et de l'IBR
65
III.2.3.Impact de la brucellose, de la BVD
et de l'IBR sur la réussite d'insémination artificielle
bovine.
66
CHAPITRE IV : RECOMMANDATIONS
69
IV.1. Aux autorités
étatiques
69
IV.2. Aux acteurs impliqués dans le
programme d'Insémination artificielle.
69
IV.2.1. Programme national
d'insémination artificielle
69
IV.2.2. Les
inséminateurs
70
IV.2.3. Les éleveurs
70
IV.3. Aux chercheurs
70
CONCLUSION GENERALE
71
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES...............................................................74
ANNEXES............................................................................................................83
INTRODUCTION GENERALE
Le Sénégal, pays sahélien par excellence,
a une vocation essentiellement agropastorale. Son cheptel, très
important et varié, est caractérisé par une très
faible productivité pouvant être expliquée essentiellement
par les contraintes génétiques, alimentaires, sanitaires et
climatiques.
Le faible potentiel génétique des races locales
et les sorties de devises pour l'importation du lait et des produits laitiers
ont contraint l'Etat sénégalais à accroître la
production laitière nationale. Ainsi, l'amélioration de la
fertilité demeure un des objectifs prioritaires pour optimiser le
potentiel de reproduction et donc de production de l'élevage bovin. En
pratique, le Sénégal a opté pour une politique
d'intensification de la production laitière locale par l'entremise d'un
vaste programme d'amélioration génétique du cheptel
autochtone grâce notamment à la biotechnologie de
l'insémination artificielle.
Malheureusement, l'analyse des résultats sur
l'insémination artificielle au Sénégal a montré une
faiblesse des taux de réussite : 45,41% (NGOM,
2002), 44,93 % (BADJI, 2007).Comme facteurs
incriminés de cette faiblesse de résultats, il y a la non
maîtrise des paramètres de la reproduction chez la vache, le
manque d'expérience pour l'organisation des campagnes
d'insémination et surtout les infections du tractus génital. En
effet, chez la vache laitière, les kystes ovariens et les infections du
tractus génital sont parmi les pathologies du post-partum qui ont des
effets négatifs sur la fertilité (HANZEN, 1996).
Dans les conditions de conduite de l'élevage en Afrique, les infections
virales, bactériennes ou parasitaires sont à l'origine
d'avortements, de mortinatalités et des cas d'infertilités
compromettant ainsi toute tentative d'amélioration
génétique bovine.
En Afrique, si de nombreuses études ont
été menées sur les pathologies abortives les plus en vue
telles que la Brucellose (AKAKPO et al., 1994), la
Chlamydiose et la fièvre Q (KPOMASSI, 1991), la
Néosporose (MUKAKANAMUGIRE, 2008) sans doute en raison
des pertes économiques considérables qu'elles engendrent, les
enquêtes sur la BVD et l'IBR restent insuffisantes.
En effet, hors Afrique, des études ont montré
que la Rhinotrachéïte Infectieuse Bovine (IBR) et la
Diarrhée Virale Bovine (BVD) sont deux des plus communes causes virales
d'avortement chez les bovins (SMITH, 1990). Le taux
d'avortements dans un troupeau peut atteindre de 25 à 60 %
(YOUNGQUIST, 2007).
Au Togo, l'IBR a entrainé une baisse
considérable du taux de fécondité des bovins variant de 50
à 78% en station et de 60% en milieu paysan (ADOMEFA et
al., 1990 cité par KPONMASSI,
1991).
Malgré ces pourcentages élevés
d'avortement et de baisse de fécondité des bovins, aucune
enquête à notre connaissance, n'a encore été
menée au Sénégal depuis 40 ans sur la BVD et l'IBR. Il
s'avère donc très important à l'heure actuelle
d'évaluer leur prévalence et conséquemment leur influence
sur la réussite de l'IA bovine pour une bonne politique
d'intensification de la production laitière locale.
L'objectif général de cette étude est
d'évaluer la séroprévalence et l'impact de la BVD/MM, de
l'IBR et de la Brucellose sur la réussite de l'IA bovine au
Sénégal.
De façon spécifique, il s'agit de:
-Déterminer la séroprévalence de la
BVD/MM, de l'IBR et de la Brucellose
-Evaluer la relation existant entre le statut
sérologique des vaches vis-à-vis des ces maladies et leur
état physiologique déterminé par le diagnostic
précoce de gestation.
Ce travail réalisé dans la région de
Thiès, plus précisément dans les départements de
Thiès et de Tivaouane, comprend deux parties :
Une première partie consacrée à la
synthèse bibliographique ;
Une seconde partie correspondant à l'étude
expérimentale dans laquelle les résultats seront exposés
puis discutés.
PREMIERE PARTIE :
Synthèse
bibliographique sur les affections abortives des bovins
CHAPITRE I:
L'ELEVAGE BOVIN SENEGALAIS ET SES FACTEURS LIMITANTS
CHAPITRE II :
ETUDE GENERALE DES AFFECTIONS ABORTIVES DES BOVINS
CHAPITRE III :
ETUDE SPECIALE SUR LA BRUCELLOSE, L'IBR ET LA BVD
CHAPITRE I : L'ELEVAGE
BOVIN SENEGALAIS ET SES FACTEURS LIMITANTS
I.1. Cheptel bovin au
Sénégal
I.1.1. Effectif
Le Sénégal, pays sahélien par excellence,
a une vocation essentiellement agropastorale. Le cheptel bovin y est
très important et varié. Les statistiques de la direction de
l'élevage font état de 3,039 millions de têtes de bovins
sans compter les autres espèces animales (DIREL 2004).
I.1.2.Importance
Le secteur primaire occupe 65% de la population active du
Sénégal et représente actuellement environ 18% du PIB
national. Le sous-secteur de l'élevage occupe environ 350.000 familles,
soit 3 millions d'individus. Il joue un rôle important pour la
sécurité alimentaire des ménages et constitue une
épargne pour beaucoup d'exploitants. En milieu pastoral il
représente 55% à 75% des revenus de la famille contre 40% en
milieu agropastoral. L'élevage bovin à lui seul contribue
à la hauteur de 3,7% au PIB national [M.A, 1997].
Cependant la production locale ne couvre pas les besoins des
populations en produits d'origine animale. C'est le cas notamment du lait, des
produits laitiers et des viandes qui, du fait de l'accroissement
démographique et de la forte urbanisation, sont produits en
quantité insuffisante.
Pour pallier ce déficit, la demande locale est
satisfaite par les importations de produits laitiers, de viandes et de races
bovines exotiques pour effectuer des croisements dans le but d'accroitre la
production locale. Cette situation est à l'origine d'une importante
sortie des devises qui représentent une valeur monétaire moyenne
de 53 milliards de FCFA chaque année (QUOTIDIEN
LE SOLEIL, 2008).
La réduction des importations de lait, des produits
laitiers et des viandes par l'amélioration de la production locale
constitue l'un des objectifs majeurs assignés au sous secteur
élevage par la politique agricole actuelle.
I.1.3. Races bovines
exploitées
Le cheptel bovin sénégalais est
caractérisé par la diversité des races exploitées.
On note essentiellement des races locales (les taurins Ndama, les zébus
peuls ou zébus Gobra) et des métisses issues des croisements soit
entre races locales, soit entre race locale (la race Djakoré) et races
exotiques (Jersiaise, Montbéliarde, Brune des Alpes, Holstein et
Guzérat) (NDOUR, 2003) puis
MOUDI(2004).
I.2. Typologie des
systèmes d'élevage
Selon la disponibilité des ressources
fourragères et du type de conduite associé, trois systèmes
de production laitière sont rencontrés au Sénégal.
Ces systèmes de production sont essentiellement de type
extensif et les animaux sont exploités par de petits producteurs.
Ce sont des systèmes caractérisés par la
non spécialisation de la production où le bétail joue
divers rôles : économique (production de lait, viande,
travail) et social. Néanmoins, dans la zone périurbaine de Dakar,
le système de production de type intensif se développe de plus en
plus (Carte 1).
I.2.1. Système
agropastoral
Le système agro pastoral se fonde sur l'association de
l'élevage aux cultures pluviales (mil, arachide, coton, etc.) et
irriguées (riz, tomate et oignon). Ce système se rencontre
principalement dans le bassin arachidier, la vallée du fleuve
Sénégal et la zone Sud (de la Casamance au Sud Est du pays) et
intéresse 67% des bovins et 62% des petits ruminants.
En général, l'association de l'agriculture et de
l'élevage se traduit par le recours à la culture attelée,
utilisation de la fumure animale pour fertiliser les champs et l'exploitation
des résidus de récoltes pour nourrir les animaux.
Carte 1: Carte des principaux
systèmes de production laitière au Sénégal.
(Source : BA DIAO, 2004)
Selon BA (2001) cité par
DIEDHIOU (2002), cette forme récente d'élevage
sédentaire accompagne les progrès de l'intensification de
l'élevage et contribue à la stabilisation de la migration
pastorale. Selon toujours le même auteur, les paysans prennent l'habitude
de nourrir à l'étable les animaux destinés à la
traction du matériel agricole et des charrettes. Il en est de même
pour les animaux en engraissement achetés par les producteurs en
début de la saison sèche pour les revendre plus tard comme
animaux de boucherie selon les besoins du marché.
I.2.2. Système à
dominante pastorale
Ce système concerne 32% des bovins et 35% des petits
ruminants. Il se rencontre généralement dans les zones
sèches au nord de l'isohyète 400 mm ; une zone
sylvopastorale qui correspond au bassin du Ferlo, domaine d'élevage
extensif.
Dans ces régions, les contraintes liées au
milieu naturel, notamment la dispersion dans l'espace des ressources en eau et
en pâturages de même que leur variabilité dans le temps,
imposent une grande mobilité des groupes humains et du bétail.
Dans la logique de ce système, le mode de vie et l'ensemble des
activités productives sont subordonnés à la
sécurisation du cheptel. C'est ainsi que face à une menace de la
sécheresse, les éleveurs de la zone sylvopastorale
n'hésitent pas à abandonner leurs parcelles pour conduire les
animaux en transhumance vers les régions du Sud (SONED,
1999).
I.2.3. Système intensif
périurbain
Ce système localisé dans la zone des Niayes
intéresse l'embouche industrielle, la production laitière et
l'aviculture. Il concerne 1% des bovins et 3% des petits ruminants. Les
élevages y sont intensifs et semi-intensifs. Le développement des
activités périurbaines est lié à une forte
urbanisation de la région de Dakar. Ce processus est favorisé par
la concentration des industries et commerce, sources potentielles d'emplois,
mais aussi par des conditions de vie considérées clémentes
(accès à l'eau potable, électricité et aux services
sociaux) par rapport à celles qui prévalent dans certaines
régions agricoles affectées par la sécheresse et la
désertification (BA, 2001).
I .3. Types de
production
D'après NESSEIM (1995), pour la
productivité de la vache au Sénégal, seuls la viande et le
lait sont analysés. Les autres productions comme le fumier, la traction,
les cuirs et peaux bien que non négligeables sont
considérés comme faisant partie des avantages non quantifiables.
On note également la production du bétail à travers la
reproduction et la croissance. En effet, puisque le troupeau se reproduit, le
croît doit être considéré comme un produit de
l'élevage.
I.3.1. Production
laitière
Les vaches africaines sont généralement de
mauvaises laitières bien qu'elles soient pour la plupart
exploitées pour la production laitière. Cette faible production
est estimée en moyenne de 0,5 à 2 litres par jour. Cependant le
lait produit possède un taux élevé de matière
grasse. Notons que la traite est généralement suspendue en
élevage traditionnel durant la saison sèche.
I.3.2. Production
bouchère
L'aptitude principale du Zébu Gobra est la production
de viande. A cause de sa faible rusticité dans les zones
infectées de glossines, c'est la race Ndama qui produit de la viande
[COULOMB cité par FAYE (1992)].
I .3.3. Productions
annexes
Les productions annexes sont la traction, le cuir et la
fumure.
I.3.3.1. Trait
Très apprécié comme boeuf de trait, les
taureaux sont castrés entre 18 mois et 2 ans. Le Zébu Gobra est
souvent utilisé dans le bassin arachidier du Sénégal
où il est utilisé dans les travaux champêtres et le
transport en charrette. Son rendement au travail est comparable à celui
des ânes et des chevaux. Malgré son petit format, la Ndama s'est
révélée comme un animal de trait très performant.
Sa puissance de traction est supérieure à celles de beaucoup de
races (FALL, 1987).
I.3.3.2. Fumure
Elle est utilisée par les agro-pasteurs pour fertiliser
leurs champs. Les résidus de récolte sont utilisés dans
l'alimentation des animaux montrant l'intégration
agriculture-élevage (DIOUF, 1991).
I.4. Les contraintes au
développement de l'élevage
Le secteur de l'élevage peut occuper une place de choix
sur l'échiquier économique du pays. Malheureusement il bute sur
de nombreuses contraintes et se caractérise ainsi par de faibles
performances. Ses principales difficultés sont d'ordre alimentaire,
sanitaire et génétique. En effet, les animaux en
général et les bovins en particulier ne sont pas correctement
nourris.
I.4.1. Les facteurs liés
à l'alimentation et à l'abreuvement
Ils sont de loin les plus importants et liés à
la disponibilité en aliments et en eau. En effet, le facteur alimentaire
est l'une des causes les plus importantes de l'infertilité des vaches
africaines en zone tropicale (SAWADOGO, 1998).
Une sous alimentation, surtout liée à la
rareté et la pauvreté des pâturages, revêt un
caractère endémique en zone tropicale surtout lorsqu'elle est
associée à une difficulté d'abreuvement. En effet, pendant
la saison sèche, la valeur nutritive des pâturages va diminuer,
voire s'annuler. Cela va se manifester sur l'animal qui maigrit et sur le
cheptel dont la productivité diminue (OLLOY, 1992).
Associées aux pâturages, il y a les carences en
oligo-éléments (MOUICHE, 2007) ; par le
manque d'une alimentation supplémentée qui peuvent favoriser les
avortements au sein du cheptel et l'expression de certaines pathologies.
Selon CHICOTEAU (1991), la principale
contrainte à la productivité du Zébu est la sous
alimentation. Elle empêche les animaux d'extérioriser leur
potentiel génétique touchant en premier lieu la fonction de
reproduction.
MBAYE en 1993, affirme que
la sous alimentation du Zébu Gobra en élevage extensif retarde la
reprise de l'activité ovarienne. Il signale qu'en station, ce
délai de reprise de l'activité ovarienne est beaucoup moins long
(54% des Zébu Gobra ont repris leur activité ovarienne entre 36
et 48 jours après le part).
I.4.2. Facteurs climatiques
Le climat est certainement la contrainte la plus
déterminante car il conditionne les ressources alimentaires du
bétail.
Lorsqu'il s'agit de pluviométrie, la forte
variabilité dans l'espace et dans le temps fait que la
disponibilité des pâturages est très limitée en
quantité et en qualité, surtout dans le système
traditionnel qui caractérise l'élevage au Sénégal.
Par ailleurs, d'après PAGOT cité par
KOUAMO (2006), les températures tropicales
élevées sont de loin une contrainte importante à la
production laitière intensive qui est pour la plupart axée sur
l'exploitation des races tempérées. Il rapporte que de
nombreuses études ont montré que le séjour pendant un
temps prolongé à des températures supérieures
à 25°C, particulièrement en ambiance humide entraîne
une réduction de l'ingestion alimentaire des vaches et, par
conséquent, une chute de la production et de la fertilité des
animaux.
I.4.3. Facteurs
socio-économiques
Pour le pasteur traditionnel, le critère
numérique constitue le facteur prépondérant par rapport
à la production par tête. Dès lors, la maximisation du
profit par la production laitière plus rationnelle ne constitue pas la
préoccupation majeure. A cela s'ajoute le manque de formation des
éleveurs et leur faible niveau de technicité.
De plus, le manque de maîtrise des
circuits de commercialisation, associé à la dépendance du
producteur vis à vis des intermédiaires intervenants dans la
filière et la fixation du prix à la consommation font que le
système de commercialisation du bétail n'offre pas de
débouchés sûrs. Concernant la production laitière,
l'enclavement des zones de productions rend sa commercialisation difficile.
Par contre, en système intensif, le coût
élevé des intrants et du crédit rend les produits peu
compétitifs par rapport aux produits importés.
I.4.4. Facteurs
zootechniques
Ils sont multiples, étant donné le contexte
très complexe que présente l'environnement. Il s'agit du manque
d'habitat, de la mauvaise conduite d'élevage et de la mauvaise gestion
des pâturages. Ces facteurs exposent le cheptel bovin aux
intempéries et au stress plus ou moins permanents qui vont contribuer
à l'expression et à la pérennisation de certaines maladies
(KABERA, 2007).
I.4.5. Facteurs
pathologiques
Rares sont les élevages tropicaux dont les animaux sont
indemnes d'infections virales, bactériennes ou d'infestations
parasitaires. L'élevage bovin sénégalais ne peut,
malheureusement, se soustraire à cette règle.
Particulièrement chez la vache laitière, la persistance des
pathologies tels que les kystes ovariens, les infections du tractus
génital et autres pathologies du post-partum présente des effets
négatifs sur la fertilité (HANZEN, 1996). Par
exemple, certaines de ces affections sont susceptibles de provoquer des
avortements, des mortinatalités et des cas d'infertilités
compromettant ainsi toute tentative d'amélioration
génétique bovine.
Si de nombreuses études épidémiologiques
ont montré que le cheptel bovin sénégalais dispose d'une
bonne couverture sanitaire en ce qui concerne les grandes épizooties, un
grand accent devrait être mis sur la connaissance du statut sanitaire des
vaches en matière des pathologies abortives car celles-ci limitent
l'élevage à sa source.
CHAPITRE II : ETUDE
GENERALE DES AFFECTIONS ABORTIVES DES BOVINS
Dans l'espèce bovine, la fréquence des «
pertes en cours de gestation » dépend de plusieurs facteurs. Il
faut y voir l'effet de la saison, de la localisation géographique ou
encore de la démographie et des races des troupeaux concernés.
II.1.
Définitions
II.1.1. Avortement
La définition de l'avortement n'est pas chose
aisée. Cette difficulté explique sans doute pourquoi de plus en
plus fréquemment la littérature de langue anglaise fait appel
à la notion de pregnancy losses (pertes de
gestation), celle-ci regroupant les mortalités embryonnaires, les
avortements cliniques dûment constatés par l'éleveur ou le
vétérinaire, les retours en chaleurs de l'animal ou encore les
diagnostics de non-gestation posés par le vétérinaire.
Définition courante :
expulsion prématurée d'un foetus mort ou non viable.
Définition légale : En
France, d'après le décret du 24 décembre 1965, on
considère comme avortement dans l'espèce bovine l'expulsion du
foetus ou du veau mort-né ou succombant dans les 48 heures qui suivent
la naissance (HANZEN, 2008).
Définition pratique :
interruption de la gestation entre la fin de la période embryonnaire
(fécondation - 50ème jour de gestation environ) et le
260 ème jour de gestation, suivie ou non de l'expulsion d'un
produit non viable. Après le 260 ème jour de
gestation, on parlera de vêlage prématuré. Il convient de
distinguer l'avortement clinique (mise en évidence de l'avorton et/ou
des enveloppes foetales) de l'avortement non réellement constaté
(avortement supposé). Ce diagnostic d'avortement « supposé
» dit encore avortement « subclinique» peut être
posé sur base de l'une ou l'autre information suivante relevée
après qu'un constat de gestation antérieur positif ait
été réalisé : diagnostic de gestation
négatif quelle que soit la méthode utilisée,
détection d'un retour en chaleurs, ré insémination de la
vache, observation d'un retard d'involution utérine (HANZEN,
2008).
II.1.2. Notion de période à risque
Définir la notion de période à risque est
extrêmement important car un troupeau de vaches laitières ou
viandeuses est par définition une entité extrêmement
dynamique surtout si elle est numériquement importante. En effet, d'un
moment à l'autre, des animaux mettent bas, sont vendus, sont
confirmés gestants ou avortent. Logiquement, la période à
risque d'une interruption de gestation commence dès la
fécondation. En pratique cependant, sa quantification n'est
réalisable qu'à partir du moment où il est possible de
confirmer la gestation ou selon les études à partir du moment
où le diagnostic de gestation a effectivement été
réalisé ce qui peut varier de 30 à plus de 100 jours de
gestation. Cette période à risque prend fin avec l'avortement
proprement dit, avec la mort ou la vente de l'animal ou lorsque le foetus
atteint le stade de gestation où il est capable de mener une vie
indépendante. Ces facteurs mériteraient d'être davantage
pris en considération dans la définition de la population
à risque. Plus tardivement la confirmation de la gestation a
été réalisée, plus grand est le risque de
sous-évaluation de la fréquence des avortements. Cette notion est
extrêmement dépendante de la sensibilité (capacité
de détecter les vaches gestantes) et la spécificité
(capacité de détection des vaches non gestantes) de la
méthode de diagnostic de gestation utilisée (HANZEN,
2008).
II.2. Importance
Elle peut être envisagée sur le plan
économique et hygiénique
II.2.1. Importance
économique
L'importance économique est considérable. En
effet, les maladies abortives entrainent une réduction de la
productivité du cheptel bovin du fait des mortalités des adultes
mais surtout des jeunes et des avortements. Elles limitent l'élevage
à sa source et constituent ainsi un frein aux tentatives
d'amélioration génétique. Sur ce, il faut ajouter des
pertes indirectes résultant de la saisie des animaux suspects, de
l'interdiction d'exportation vers les pays indemnes et du coût de la
prophylaxie.
II.2.2. Importance
hygiénique
L'importance hygiénique des maladies abortives a fait
l'objet de nombreuses études. En effet, la plupart des maladies
responsables d'avortements chez l'animal le sont également chez
l'espèce humaine d'où l'intérêt de les connaitre
pour enfin les combattre efficacement (OLLOY, 1992).
La double importance de ces maladies est étroitement
liée d'une part à leur étiologie et d'autre part à
leur épidémiologie.
II.3.
Caractéristiques étiologiques et épidémiologiques
des agents abortifs.
II.3.1. Etiologie des
avortements
En élevage bovin, les avortements ont une
étiologie très variée (KARABAGHALI,
1972). Certains surviennent indépendamment de toute infection.
Il s'agit d'avortements non infectieux, d'autres, dont la nature est
mieux décelée, sont le fait d'infestations parasitaires ou
d'infections virales et bactériennes. Il s'agit d'avortements
infectieux et parasitaires.
II.3.1.1. Les causes
non-biologiques
Les avortements non infectieux peuvent être dus à
des facteurs nutritionnels, chimiques, physiques, génétiques ou
iatrogènes.
II.3.1.1.1. Facteurs
nutritionnels
Diverses publications (PICARD et al.,
2003) ont rapporté des avortements imputables à la
consommation par les animaux d'une trop grande quantité de
protéines hautement dégradables (herbe jeune, herbe
pâturée trop rapidement après addition d'engrais). De
même, l'avortement peut être observé chez des animaux
débilités ou consommant des rations connues pour leur faible
apport en bêta carotène, en sélénium ou en iode. La
consommation de certaines espèces végétales a
également été rendue responsable d'avortement quoique leur
principe actif n'ait point toujours été identifié. Ainsi
en est-il de l'ergot de seigle (Claviceps purpurea), d'une
graminée, le sorgho (Sorghum almum) etc.
II.3.1.1.2. Facteurs
physiques et stress
La palpation manuelle de l'utérus entre le
35ème et le 60ème jour de gestation,
l'insémination ou l'irrigation d'un utérus gestant, la
présence de jumeaux, le transport, les interventions chirurgicales, la
torsion de l'utérus et le déplacement du cordon ombilical,
l'hyperthermie prolongée constituent autant de facteurs pouvant
être responsables d'avortements (TAINTURIER,
1997).
II.3.1.1.3. Facteurs
iatrogènes
Diverses substances sont connues pour leur effet abortif. Il
s'agit de : oestrogènes en début de gestation,
corticoïdes en fin de gestation, les purgatifs, la phénothiazine,
les dérivés du benzimidazole, les organophosphorés...
II.3.1.2. Agents
biologiques
II.3.1.2.1 Causes
parasitaires
II.3.1.2.1.1. Mycoses
Les avortements mycosiques sont dus à la localisation
placentaire de champignons (Aspergillus, Mucor, Candida, etc.)
absorbés par voie digestive à la suite d'ingestion d'aliments
(fourrages, ensilages) mal conservés ou moisis (CAUSLAND et
al., 1987). Ces avortements mycosiques sont
généralement sporadiques et ont lieu plus tardivement
(7ème- 8ème mois de gestation). Ils sont
souvent suivis de rétention annexielle.
II.3.1.2.1.2. Trichomonose
C'est une affection vénérienne des bovins due
à Trichomonas foetus, qui entraîne chez la vache une
inflammation utéro-vaginale génératrice
d'infécondité, d'avortement précoce et de pyomètre.
L'avortement est caractérisé par sa précocité
(1er- 2ème mois) et par la lyse foetale.
II.3.1.2.1.3.
Toxoplasmose
La toxoplasmose est une anthropozoonose de répartition
mondiale. Elle affecte l'homme et de nombreuses espèces animales
domestiques et sauvages. Elle est causée par Toxoplasma gondii,
protozoaire intracellulaire obligatoire capable de parasiter presque toutes les
cellules des animaux à sang chaud.
Si une vache est contaminée pendant la gestation,
l'infection peut se traduire par un avortement.
Les mycoses, la trichomonose et la toxoplasmose ne sont pas
les seules affections parasitaires en cause dans les avortements des bovins.
Loin s'en faut car le rôle abortif des trypanosomoses (DJABAKOU
et al., 1985), de la babesiose (TRUEMAN et
al.,1986), de la néosporose (MUKAKANAMUGIRE,
2008) et bien d'autres parasitoses est tout aussi important à
considérer.
II.3.1.2.2. Causes
bactériennes
Dans la majorité des cas, les avortements causés
par des bactéries se manifestent de manière sporadique. Ils se
répartissent en deux groupes. Le premier concerne des germes
ubiquitaires qui ne sont habituellement pas responsables de pathologies chez
l'animal adulte : Listeria, Escherichia coli, Bacillus,
Streptococcus spp. Ne se propageant pas d'un animal à l'autre, ils
n'entraînent généralement pas de problèmes à
l'échelle du troupeau et leur identification peut de ce fait être
considérée comme d'importance mineure. Le second groupe est
représenté par les bactéries qui sont pathogènes
pour l'animal adulte dont Brucella. Leur contagiosité les rend
responsables de problèmes au niveau du troupeau (HANZEN,
2008).
a. Brucellose
Maladie infectieuse, virulente, contagieuse, la brucellose est
une zoonose due à différents sérotypes de Brucella
melitensis. Elle va faire objet d'une étude spéciale dans le
prochain chapitre.
b. Chlamydiose
Maladie contagieuse due à Chlamydophora. Les
avortements chlamydiens surviennent tardivement. Ce germe est un parasite
intracellulaire obligatoire dont la transmission se fait surtout par voie orale
mais aussi vénérienne ou par inhalation (KPOMASSI, 1991,
cité par OLLOY, 1992)
c. Listériose
C'est une maladie contagieuse, frappant diverses
espèces animales et l'homme, due à un germe spécifique,
Listeria monocytogenes.
Chez la vache gestante, la bactérie présente un
tropisme pour les tissus foetoplacentaires. Habituellement, l'avortement
s'observe au cours des trois semaines suivant la mise en service d'un ensilage
et concerne le dernier trimestre de la gestation. Il se manifeste sous forme
sporadique. Il est plus fréquemment précédé et/ou
suivi de signes cliniques tels que la diarrhée, des troubles nerveux
(encéphalite), de la métrite et de l'amaigrissement. Il
s'accompagne également plus fréquemment de rétention
placentaire.
d. Leptospirose
C'est une maladie infectieuse, contagieuse due à
l'action pathogène des leptospires qui affectent les animaux et l'homme.
L'avortement leptospirosique peut être dû à une complication
de la forme ictéro-hémorragique ou à un germe
spécifique Leptospira interrogans serovar hardjo. L'avortement
est la principale manifestation d'une infection chronique. Il s'observe au
cours des deux derniers trimestres de la gestation. L'infection peut
également se traduire par la naissance de veaux chétifs. La
leptospirose est également responsable d'une chute de la
production laitière.
e. Vibriose
La vibriose ou campylobactériose est une infection
abortive vénérienne due à C. foetus, var
venerealis chez la vache, se traduisant par un catarrhe
vagino-utérin responsable d'infécondité et de
mortalité embryonnaire, ainsi que par des avortements, vers le
5ème-6ème mois de gestation, parfois suivis
de rétention annexielle.
f. Fièvre
Q
Maladie infectieuse, contagieuse affectant de nombreuses
espèces animales domestiques et sauvages, mais également l'homme,
où les animaux jouent le rôle de réservoir. Elle est due
à une rickettsie, Coxiella burneti ; elle évolue le
plus souvent sous une forme inapparente et parfois avec des troubles de la
reproduction et l'avortement. Les avortements ont lieu
généralement en fin de gestation. Son caractère abortif a
été confirmé par KPOMASSI, 1991 au Togo
puis par OLLOY, 1992 au Congo et par AKAKPO et
al., 1994 au Togo.
II.3.1.2.3. Les causes
virales
Les conséquences d'une infection virale
dépendent du stade de gestation auquel l'infection a été
contractée. Le plus souvent, au cours des deux premiers trimestres,
l'infection se traduira par une mortalité embryonnaire ou foetale,
l'avortement proprement dit pouvant s'observer selon un délai variable.
Il en résulte l'expulsion d'un foetus qui sera le plus souvent
autolysé.
Une infection contractée au cours du dernier trimestre,
s'accompagnera d'une réponse immunitaire suffisante pour permettre au
foetus de naître à terme ou si la réponse immunitaire est
excessive d'induire un état de stress chez le foetus qui dans ce cas
sera expulsé prématurément. Dans ce second cas, l'autolyse
ne sera pas systématiquement observée.
Beaucoup de virus ont été incriminés dans
les avortements de la vache. En Tanzanie, KONDELA, LORETU et MELLA
en 1985 ont pu mettre en évidence le
rôle abortif du virus de la fièvre de la vallée de Rift
chez les bovins. Cela a été confirmé par AKAKPO
et al., 1994 au Togo. Les autres virus indexés sont
ceux de l'IBR et de la BVD qui feront objet d'une étude
détaillée [(MILLER et VAN DER MAATEN,
1985) ; (DONNIS, 1988) ;(SMITH,
1990) ; (ARCANGIOLI M. et MAILLARD,
2006) ; (YOUNGQUIST et al., 2007)].
II.3.2. Caractéristiques
épidémiocliniques
Les agents abortifs de nature biologique présentent des
manifestations cliniques et anatomopathologiques, des caractéristiques
de transmission et de moment d'apparition qui dans un certain nombre de cas
sont encore loin d'êtres précisées.
II.3.2.1. Manifestations cliniques et
anatomopathologiques
- ils ne sont habituellement pas spécifiques d'une
espèce animale ;
- leur effet pathogène dépend de l'environnement
géographique, nutritionnel ou de gestion des animaux qu'ils
concernent ;
- l'avortement ne constitue pas nécessairement le seul,
voire le plus important, signe d'une infection ou infestation ;
- par ailleurs, les lésions macroscopiques induites
chez la mère ou l'avorton sont rarement pathognomoniques ;
- enfin, il convient de noter que l'identification d'un germe
dans un foetus ne permet pas de conclure de manière absolue à son
rôle étiologique.
II.3.2.2.
Contagiosité
La voie oro-nasale est une voie privilégiée.
Cela pose le problème de la qualité de conservation des aliments
(Listériose, Leptospirose, Champignons, Levures) et de leur
contamination potentielle par des animaux domestiques ou des rongeurs (les
protozoaires) ou par les secrétions génitales après un
avortement.
Certains agents responsables peuvent également
être transmis par la voie vénérienne. Ainsi en est-il du
BVD, du Campylobacter fetus, de la Chlamydia, du Leptospire,
du Trichomonas. Ces caractéristiques rendent plus
nécessaires le degré d'hygiène de l'insémination
artificielle et de la saillie naturelle.
Dans certains cas, la transmission transplacentaire est
également observée (BVD, Toxoplasmose, Néosporose). Cette
voie induit l'apparition possible de porteurs chroniques dans la descendance
des animaux atteints. Il faut également signaler la transmission de la
fièvre Q par les tiques.
II.3.2.3. Moment
d'apparition
Dans la majorité des cas, l'expulsion de l'avorton sera
observée au cours du dernier tiers de la gestation. Cette règle
souffre d'exceptions. La figure 1 montre le moment d'apparition des avortements
en fonction des agents responsables chez les bovins.
Légende
Action fréquente
Action non fréquente
Figure 1 : Principales périodes
d'action de certains agents responsables d'avortements chez les bovins
(Source HANZEN, 1998)
CHAPITRE III : ETUDE
SPECIALE SUR LA BRUCELLOSE, L'IBR ET LA BVD
III.1. LA BRUCELLOSE
L'action abortive de cette pathologie à
déclaration obligatoire due à Brucella abortus (9
biotypes) chez les bovins en Afrique tropicale n'est plus à
démontrer (au Bénin : AKAKPO et
al.,1984 ; au Burkina Faso : AKAKPO et
al.,1987 ; au Cameroun : AKAKPO et
al.,1987 ; au
Sénégal : DIOP,1975 puis
MOUICHE ,2007;au Togo : SONHAYE,
1980 puis AKAKPO et al.,1981 au
Niger :AKAKPO et al.,1986)
Cette maladie reste indubitablement l'une des plus importantes
causes d'avortements bactériens observés au sein des
troupeaux.
III.1.1. Définition
C'est une maladie infectieuse, inoculable, contagieuse commune
à de nombreuses espèces animales et à l'homme et due
à des bactéries du genre Brucella melitensis. Elle se
caractérise par une évolution chronique affectant principalement
les organes de reproduction et se traduisant par de l'avortement, la
mortinatalité, la stérilité chez les ruminants (surtout
les bovins), qui de loin payent le plus lourd tribut à cette
entité pathologique.
III.1.2. Répartition
géographique
C'est une maladie cosmopolite. La maladie est répartie
sur le globe avec une certaine spécificité de région.
Ainsi, chez les bovins, le biovar abortus est fréquent en
Afrique subsaharienne, en Europe, en Amérique latine ; alors que
le biovar melitensis est fréquent dans le bassin
méditerranéen.
La brucellose bovine peut être aussi consécutive
à l'infection par B. suis.
III.1.3. Espèces
touchées
Elles sont nombreuses : les ruminants, les suidés,
les carnivores, les rongeurs, les primates etc.
III.1.4. Importance
Sa large répartition fait de la brucellose un
problème mondial. Sur le plan économique, les
répercussions de cette maladie sont considérables par les pertes
de productions : avortements, stérilité, pertes en
lait,...et entraves aux échanges commerciaux d'animaux et produits
dérivés.
Au plan hygiénique, la brucellose est une zoonose
majeure par la fréquence et la gravité des cas humains
contractés à partir de l'animal et de ses productions.
III.1.5. Etiologie
Conformément à la définition
phylogénétique d'une espèce, le genre Brucella
constitue une seule espèce, à savoir Brucella
melitensis. Taxonomiquement, les autres brucellas sont classées
par biovars (biovar Abortus, biovar Suis, biovar Ovis, biovar Canis, biovar
Neotomae). Pour des raisons pratiques, les brucelles sont toujours
désignées selon l'ancienne nomenclature : B. melitensis,
B.abortus, B. suis, B. ovis, B. canis et B. neotomae.
Brucella est une bactérie de très
petite taille, coccobacille, à Gram négatif, immobile, non
sporulée, colorable en rouge par la méthode de Koster et Stamp.
Elle cultive en aérobiose stricte (besoin en CO2 pour
certains biovars) et son identification est faite par des caractères
biochimiques (pouvoir à fermenter les acides aminés
présents dans un milieu avec production de l'oxygène, production
de H2S), les caractères antigéniques, la
sensibilité aux phages et avec des colorants (fushine et thionine).
· La résistance: les Brucella
résistent plusieurs semaines à plusieurs mois dans les
matières virulentes (avortons, exsudats utérins) et le milieu
extérieur (matériel contaminé, pâturages, points
d'eau, lisier). Par contre, ils sont sensibles à la
dessiccation et aux rayons ultra-violets et leur élimination est
assurée par la pasteurisation.
· Habitat : Les Brucella sont des
parasites obligatoires et leur habitat naturel est spécifique de
l'espèce animale: Vache: B. abortus; mouton et chèvre:
B. melitensis; porc: B. suis, biotype1 et 3; sanglier et
lièvre: B. suis, biotype 2; chien: B. canis; mouton:
B. ovis. Certaines espèces animales peuvent être
infectées par différentes brucelles. Les Brucella
constituent rarement un foyer d'infection secondaire ;
· Le pouvoir pathogène et
antigénique : Il est lié aux facteurs bactériens
(virulence et toxicité) et à l'hôte (espèce
réceptive, tropisme...).
Les différentes espèces présentent les
mêmes facteurs antigéniques mais dans des proportions
différentes. En outre, le genre brucella possède des
antigènes en commun avec d'autres bactéries comme Francisella
tularensis, Yersinia enterocolitica O9, Vibrio cholereae, Campylobacter foetus
foetus, certains Salmonelles et certains Bacilles. Ce qui explique les
problèmes de réactions sérologiques croisées.
Les antigènes de Brucella sont
immunogènes. En effet, la présence d'antigène
entraîne la production d'anticorps par l'organisme que l'on peut
révéler par sérologie (30 jours à 3-6 mois
après l'infection). Le LPS de
la membrane externe est responsable de la production d'Anticorps
détectés chez l'hôte par agglutination, fixation du
complément ou ELISA. Des antigènes protéiques
cytoplasmiques, spécifiques du genre Brucella, sont utilisés dans
le diagnostic allergologique.
III.1.6. Clinique
Chez les bovins: période d'incubation
de 14 à 180 jours.
Symptômes génitaux :
- Chez la femelle, au sein du troupeau, on observe des
avortements épizootiques pendant le dernier tiers de la gestation. Le
placenta est épaissi, oedémateux, avec des lésions
purulentes et nécrotiques au niveau des cotylédons. Les foetus
peuvent être recouverts d'une pellicule jaunâtre. La
rétention placentaire est fréquente. Il est possible d'observer,
peu de jours avant l'avortement, un écoulement vaginal mucopurulent,
gris-blanchâtre à rougeâtre.
- Chez les taureaux, la maladie se manifeste par des orchites
et des épididymites avec des foyers purulents et nécrotiques.
Symptômes extra génitaux : ils sont rares
chez les bovins et sont associés à une évolution
chronique. Il s'agit d'hygroma au niveau du genou ou d'arthrites.
III.1.7.
Epidémiologie
Les sources et matières virulentes sont
représentées par les animaux infectés (malades et
porteurs) et le milieu extérieur. Les malades sont dangereux au moment
de la reproduction à cause de l'avorton, le placenta, les eaux foetales
qui contaminent le milieu extérieur. Ils sont aussi dangereux à
travers les produits de sécrétion et d'excrétion
(sécrétion lactée, vaginale, le sperme, les urines, le
sang).
La contagion se fait de manière directe (verticale=
congénitale, néonatale ; par le coït ou par ingestion
de colostrum ou de lait contaminé), ou indirecte à la faveur
d'utilisation d'aliments, d'eau ou d'objets divers contaminés. Les
personnes en contact direct avec les animaux infectés
représentent un groupe à risque.
Les voies de pénétration sont
représentées par la voie transplacentaire, digestive,
cutanée et vénérienne.
Au sein d'une exploitation, la maladie diffuse très
vite et peut atteindre rapidement tout l'effectif, particulièrement les
femelles arrivées à maturité sexuelle ; on observe
une importante infécondité, puis elle évolue vers la
chronicité avec une apparition extra génitale d'hygroma.
Au niveau d'un pays, la maladie peut rester localisée
à certaines fermes ou à certains élevages où elle
peut se répandre dans les autres troupeaux, liés au mode
d'élevage. En Afrique intertropicale, son dépistage a
été réalisé dans beaucoup de pays. A partir des
années 80, les enquêtes menées par BORNAREL et
AKAKPO, 1982 montrent une prévalence estimée à
10,8% au Bénin, 12,2% au Cameroun, 17,6% au Burkina Faso, 14,3% au Niger
et 19,6% au Congo. En 2003, une étude faite à l'abattoir de
Dschang (Ouest du Cameroun) par SHEY-NJILA et al.,
2005 a révélé la présence de la Brucellose
bovine avec une prévalence de 9,64%. Au Tchad (DELAFOSSE et
al. ,2002), une étude a montré une
prévalence de 2,6% avec un intervalle de confiance de [1,4-3,8] à
l'échelle individuelle et de 20,0% avec un intervalle de confiance de
[9,5 - 30,5] au sein du troupeau. En Côte d'Ivoire (THYS et
al., 2005) la prévalence était de 3,57% en
élevage intensif et de 4,29% en élevage traditionnel.
On peut avoir une certaine localisation à certaines
régions à climat particulièrement humide et ensoleillement
moins important (Casamance, pays côtier d'Afrique de l'ouest)
(THYS et al., 2005 en Côte d'Ivoire). Au Togo,
16,6% (AKAKPO et al., 1991). Au
Sénégal, des enquêtes sérologiques seules
(CHAMBRON, 1965), sérologiques et
bactériologiques (DOUTRE, FENSTERBANK et SAGNA, 1977)
ont montré des prévalences respectives de 13,3% et de 14,9%.
Très récemment, une étude faite par MOUICHE
(2007) a montré une prévalence de 1,17% dans la
région de Thiès et périphérie de Dakar.
Dans une exploitation, lorsque la maladie fait son incursion
pour la première fois, l'expression est brutale et s'accompagne
d'avortements. Les avortements cessent petit à petit parfois dès
qu'apparaissent les hygromas. Les avortements n'apparaissent ensuite que sur
des sujets sains, sujets neufs introduits dans l'élevage ou des sujets
qui viennent d'atteindre la maturité sexuelle.
III.1.8. Diagnostic
- Epidémioclinique :
Les signes majeurs de suspicion sont l'avortement (quel que
soit le stade de gestation) isolé ou en
série « avortement épizootique » et chez
le mâle l'orchite ou épididymite.
Les autres éléments de suspicion sont :
ü Mort d'un veau avec symptômes d'anoxie dans les
48 heures qui suivent la mise bas.
ü Fréquence anormale de rétention
placentaire
ü Hygroma
En fait, tous ces symptômes peuvent porter confusion
avec d'autres maladies abortives (néosporose, listériose,
coxiellose, BVD/MM, IPV/IBR) que seul le recours au laboratoire permet
l'identification et de lever le doute.
- Expérimental
Il consiste à rechercher l'agent responsable de la
maladie.
ü Diagnostic bactériologique: Isolement de l'agent
pathogène au moyen de colorations spéciales (Köster et
Stamp), cultures sur milieux spéciaux (Brucella agar modifié);
ü Diagnostic et dépistage sérologiques se
pratiquant par EAT ou ELISA (sur sérum) ou par fixation du
complément (= méthode de confirmation) ;
ü la recherche des anticorps dans le lait par
épreuve de l'anneau (Ring test) ou ELISA.
III.2. LA RHINOTRACHEITE
INFECTIEUSE BOVINE (IBR)
III.2.1.
Définitions
Maladie infectieuse virale des bovins, qui se manifeste sous
différentes formes : Forme respiratoire (IBR) et forme
génitale (IPV/IBP).
L'IBR: infection bénigne à
grave des voies respiratoires supérieures pouvant conduire à un
avortement chez les vaches gestantes et principalement à une
entérite ou une encéphalite chez les veaux. Elle peut se
manifester sous d'autres formes telles une conjonctivite, une métrite,
une mammite ou une dermatite.
L'IPV/IBP: maladie génitale
bénigne se manifestant par l'apparition de vésicules dans les
régions génitales (IBP: balanoposthite infectieuse ;
IPV : vulvovaginite pustuleuse infectieuse).
III.2.2. Espèces
affectées
Les bovins (vache, taureau), les caprins, les ovins, le porc
ainsi que d'autres artiodactyles sauvages.
III.2.3. Synonymies
Dépendamment des documentations, différents noms
sont utilisés pour la désigner, soit IBR, IPV ou « red nose
» à cause du rougissement du museau occasionné
(SMITH, 1990; REBHUN, 1995; University of Florida, 2006; GDS, 2006,
RABEYRIN, 2007).
III.2.4. Répartition
géographique
L'IBR est présente dans le monde entier
(STRAUB, 1991) et près de 50% des cheptels de bovins
adultes ont déjà été en contact avec elle
(SEAL, 2007).
En Afrique, l'IBR a été dépistée
au Togo : 75% (ESPINASSE et al.,
1978), en Ethiopie : 41,8% (LEFEVRE, 1975) au
Sénégal oriental : 38%, en Casamance : 61% et dans le
Ferlo : 48%( BERNARD et BOURDIN, 1971).
Au Sénégal, les mêmes auteurs ont
rapporté que 38 à 61% des bovins ont des anticorps neutralisants,
au Nigeria 60 % (ZWART, 1966). En Afrique centrale, les
pourcentages suivants ont été obtenus (PROVOST et
al., 1964) : Tchad, 21%, République
Centrafricaine 44%, Cameroun 28%.
III.2.5. Etiologie
La Rhinotrachéïte
Infectieuse Bovine (IBR) est une maladie présente partout et est due
à un virus de la famille des Herpesviridaea, de la sous-famille
Alphaherpesvirinae, et du genre Varicellovirus,
variété herpesvirus bovin 1 (BHV-1). Lorsque l'animal est
infecté il reste porteur du virus pour la vie [Association
Régionale de Santé et d'Identification Animales (RSIA),
2004]. Tous les groupes d'âge d'un troupeau peuvent en
être atteints (CASTRUCCI, 2000). Cependant, les
cas de morbidité et les cas fatals sont plus importants en
période néonatale et pour les nourrissons que chez les adultes
(PATEL, 2005). De plus, cette maladie n'est pas transmissible
aux humains. Le virus peut demeurer à l'état latent en
s'installant au niveau des ganglions de l'animal et se réactiver sous
des conditions de stress ou après un traitement de
corticostéroïdes (YOUNGQUIST et al., 2007; STRAUB,
1991). Le stress peut être provoqué par
différentes pratiques qui se retrouvent couramment sur les
élevages. Par exemple, le vêlage, le transport, les infections
parasitaires peuvent être diverses, sources de stress pour les animaux
[(Bulletin des GTV, 1997; GDS, 2006)].
Résistance : Le virus est moyennement
résistant aux influences environnementales et il peut survivre de 5
à 13 jours dans un environnement chaud (YOUNGQUIST et
al., 2007). Cependant, si les conditions sont moins
adéquates pour lui, sa durée de vie en sera réduite. Les
désinfectants couramment utilisés peuvent le détruire, car
il est sensible à ceux-ci [(Bulletin des GTV, 1997; YOUNGQUIST
et al., 2007)].
Le pouvoir antigène et immunogène : Les
antigènes du virus BHV-1 sont immunogènes. En effet, la
présence d'antigène entraîne la production d'anticorps par
l'organisme que l'on peut révéler par sérologie ou dans le
lait (Bulletin des GTV, 1997).
III.2.6. Clinique
- La forme respiratoire (IBR) :
La maladie respiratoire est de loin la plus fréquente.
Elle atteint les bovins à tout âge. Les animaux ont une
hyperthermie, sont abattus, avec jetage d'abord séreux puis
mucopurulent. Les lésions et symptômes sont normalement restreints
au tractus respiratoire antérieur, mais peuvent parfois s'étendre
au tractus respiratoire postérieur sous forme de bronchite et de
pneumonie suite à des complications bactériennes secondaires. En
l'absence de complications bactériennes graves, la guérison
survient après 15 jours. Certaines souches très virulentes
peuvent induire un taux élevé de mortalité. Une baisse de
production du lait chez les vaches laitières, de la fièvre, une
légère hyperexcitabilité, de l'hyper salivation, de la
toux, de l'écoulement nasal séreux devenant mucopurulent et
l'ulcération de la muqueuse nasale peuvent aussi être observables
(SMITH, 1990; STRAUB, 1991; REBHUN, 1995; GDS, 2005).
- La forme
génitale (Vulvovaginite et balanoposthite) :
La forme génitale de l'infection était la seule
observée jusque dans les années 50, avec inflammation pustuleuse
de la muqueuse génitale externe (mâle avec balanoposthite ou
femelle avec vulvovaginite) et hyperthermie associée.
L'infection peut se transmettre par voie sexuelle ou par
contact lors de la saillie et par contacts non sexuels ou par
l'insémination artificielle. Les manifestations cliniques sont :
ü des avortements : ils peuvent survenir à
n'importe quel stade de la gestation, mais plus fréquemment entre le
4e et le 8e mois par suite de passage transplacentaire du
virus : le foetus est infecté et meurt par atteinte
généralisée de tous les organes. Les avortements peuvent
atteindre, dans un troupeau, un taux de 25 % à 60 % (YOUNGQUIST
et al., 2007). L'infection des vaches durant le dernier
trimestre de la gestation peut conduire, en plus des avortements (photo
1), à des mortalités néonatales et des cas de
mortalité de veaux dans les 12 jours qui suivent la naissance.
ü des retours en chaleur et de la mortalité
embryonnaire précoce sont aussi observés. En effet, si
l'infection arrive sur une femelle gestante ne possédant pas
d'immunité contre le virus le foetus sera infecté et l'avortement
sera alors probable (YOUNGQUIST et al., 2007). La
mort embryonnaire avant que le diagnostic de gestation soit possible,
c'est-à-dire 15 à 17 jours chez la vache, ne résulte
habituellement pas en un retard dans le retour à l'oestrus
(SMITH, 1990).
ü Une diminution des performances de croissance est aussi
perceptible (GDS, 2005). La perte de poids surtout dans les
parcs d'engraissement peut aussi survenir (STRAUB, 1991). La
maladie est rarement fatale chez les animaux adultes à moins de
conditions sévères de stress et de complications par une
infection secondaire (SMITH, 1990; REBHUN, 1995).
ü Métrites aiguës et/ou chroniques, avec
écoulement mucopurulent (photo 2) après
césarienne, encéphalite, forme systémique mortelle en
période néonatale sont aussi des formes cliniques possibles en
élevage infecté.
Photo 1: Avorton dans l'IBR
Photo 2: Ecoulement mucopurulent
(Source : ROY, 2007)
(Source : ROY, 2007)
III.2.7. Epidémiologie
La Rhinotrachéite Infectieuse Bovine (IBR) est
transmissible de différentes manières. Elle se transmet surtout
par contact direct. La source majeure d'infection est l'écoulement
nasal. En effet, le virus se transmet principalement par contact naseau
à naseau et aussi par voie aérienne lors d'éternuements et
de toux (Bulletin des GTV, 1997). Le
deuxième mode de contagion est la voie génitale lors de saillie
par un taureau en phase d'excrétion (IPV) ou lors d'insémination
artificielle avec une paillette contaminée. Le léchage entre
animaux permet aussi le transfert de ce virus (GDS, 2005). Les
voies de transmission du virus touchent tous les animaux, qu'ils soient
attachés, en stabulation libre ou bien en parc d'engraissement par
exemple. Un animal atteint peut répandre le virus par ses
sécrétions et mucus 8 à 16 jours après avoir
été exposé au virus (YOUNGQUIST et al.,
2007). La figure 2 montre les étapes de l'infection dans l'IBR
sur un bovin. De plus, des vecteurs souillés par des matières
contenant le pathogène peuvent contaminer d'autres animaux sensibles
comme le bovin, mais aussi le mouton (Bulletin des GTV, 1997; GDS,
2006). Les taureaux porteurs peuvent transmettre la maladie par
l'intermédiaire du sperme. La semence ainsi que les instruments
utilisés pour l'insémination artificielle peuvent transmettre
l'IBR (YOUNGQUIST et al., 2007). Il est donc
important de faire attention lors d'utilisation de semence. La contamination
mère-veau est aussi envisageable. Une mère porteuse peut
transmettre le virus à son veau qui deviendra ainsi « porteur sain
» ou «latent » et sera séronégatif lors de test de
dépistage. Cela est dû au fait que même s'il absorbe les
anticorps durant la prise de colostrum, il ne développera pas
l'immunotolérance, car il considère le virus comme faisant partie
de son système (GDS, 2006). Il ne faut pas oublier que
les avortons contaminés servent aussi de source pour transmettre la
maladie (YOUNGQUIST et al., 2007). De plus, les
bovins adultes sont considérés comme étant le principal
réservoir d'infection surtout à cause de la possibilité du
virus à devenir latent (SMITH, 1990). Il est alors
important de surveiller davantage ces animaux, car c'est à ce niveau que
les risques de transmission se trouvent être les plus
élevés.
Figure 2 : Les étapes de
l'infection par l'IBR sur un bovin (GDS, 2006 cité par ROY,
2007)
III.2.8. Diagnostic
L'épidémiologie et la clinique ne sont pas assez
spécifiques pour permettre à elles seules de diagnostiquer un
épisode d'IBR dans un élevage et le rôle essentiel des
porteurs latents sans signes cliniques nécessite le recours aux examens
de laboratoire.
Diagnostic de laboratoire :
Pour vérifier une suspicion, le diagnostic de certitude
reste la mise en évidence du virus lui-même ou de ses
antigènes. Pour le diagnostic indirect, le test de
référence est la séroneutralisation, méthode lourde
mais la plus sensible.
Pour le dépistage et les contrôles sanitaires,
les techniques ELISA sont les plus adaptées (MENARD,
1997). Les tests ELISA disponibles ont des performances et des
sensibilités très variables (STRAUB, 1991).
III.3. DIARRHEE VIRALE
BOVINE (BVD) / MALADIE DES MUQUEUSES (MM)
III.3.1. Définition
C'est une maladie infectieuse, contagieuse, inoculable,
virulente, transmissible, souvent muette cliniquement. Elle se rencontre sous
deux formes :
- chez les bovins de 6-24 mois on la retrouve sous la forme de
gastro-entérite érosive, évoluant en 8-30 jours vers la
mort inéluctable (forme MM).
- Chez les animaux âgés de plus de 2 ans, c'est
une forme subclinique extériorisée parfois par une
diarrhée enzootique évoluant sur environ 10 jours vers la
guérison (forme BVD). Ces deux formes lui ont valu la double appellation
de MM-BVD (BROWNLIE, 1985).
III.3.2. Etiologie
Il s'agit d'un virus de la famille des Flaviviridae, genre
Pestivirus. Il existe plusieurs biotypes selon l'espèce chez laquelle on
les isole : le biotype ovin (Border Disease), le biotype porcin (peste
porcine africaine) et le biotype bovin (BVD-MM).
Les croisements sont possibles entre les biotypes avec des
passages de Bovin ?Ovin, ou Bovin ?Porcin. Il existe une très grande
variabilité antigénique.
La culture sur des systèmes cellulaires permet de
mettre en évidence 2 souches : une souche cytopathogène
(ECP) et une souche non cytopathogène (NCP).
Ces deux souches sont différentes quant à leurs
effets et à leur pouvoir pathogène :
- souche NCP : la contamination du foetus est possible
quand il y a contamination de la vache ; elle est présente chez les
Infectés Permanents Immunotolérants (IPI).
- souche ECP : isolée chez les malades faisant la
forme MM uniquement. On peut aussi isoler une souche NCP chez ces malades. La
forme MM résulterait de la mutation d'une souche NCP en souche ECP
après plusieurs passages naturels sur l'animal (rupture de
l'immunotolérance de l'IPI).
III.3.3. Espèces
affectées
Tous les bovins sont sensibles à l'infection, mais pas
de la même façon. Le statut immunologique vis-à-vis du
virus, animal naïf ou non, est un premier critère discriminant car
l'immunité conférée par une primo-infection est forte. Les
troubles de la reproduction essentiellement précoces :
mortalité embryonnaire et avortement lors des 4 premiers mois de
gestation sont liés au statut immunologique négatif de la
mère. La séronégativité des femelles est donc une
situation comportant des risques individuels et collectifs. L'âge importe
aussi, les génisses étant moins sensibles à la primo-
infection que les vaches au 3ème vêlage elles-mêmes moins
sensibles que les vaches au 5ème veau (48%, 78% et 91%
respectivement) [DOUART et SIMON, 1997].
Seuls les IPI sont susceptibles d'exprimer une maladie des
muqueuses après infection par une souche cytopathogène. Ils ont,
pour la plupart moins de 3 ans, seuls 7% d'entre eux atteignent l'âge
adulte (GROOMS, 2004).
III.3.4. Les deux
entités pathologiques
L'expression clinique dépend d'une part, du statut
« naïf » ou infecté permanent de l'hôte, et d'autre
part du biotype du virus infectant.
* La BVD (Diarrhée Virale Bovine) : en
général bénigne, elle atteint les animaux «
naïfs », c'est à dire ceux qui n'ont pas d'anticorps et n'ont
jamais rencontré le virus. Elle s'accompagne dans les cas graves
d'ulcérations du tractus digestif pouvant entraîner une forte
diarrhée et un amaigrissement. La plupart du temps, on constate une
diarrhée bénigne, avec une immunodépression transitoire,
liée à la virémie. Cette immunodépression peut
conduire à une aggravation clinique entrainant d'autres syndromes comme
les diarrhées et maladies respiratoires du jeune.
La BVD est surtout une maladie de la reproduction
avec des conséquences multiples en fonction du stade
physiologique au moment de la contamination.
* La maladie des Muqueuses : Elle est due
à la surinfection d'un animal IPI par un virus cytopathogène.
C'est une maladie grave, mortelle en quelques jours à quelques semaines
qui survient principalement entre 6 mois et 2 ans d'âge voire plus. Les
symptômes sont liés à la présence de lésions
ulcératives en coups d'ongle ou en tache de léopard tout au long
du tractus digestif : ptyalisme, arumination, diarrhée (très
rarement constipation). Du jetage et de la boiterie peuvent s'y ajouter avec
une atteinte des voies respiratoires supérieures et des zones inter
digitées, ce qui peut parfois amener à une confusion avec la
fièvre aphteuse.
Dans les cas rares d'évolution lente, on remarque
surtout du retard de croissance, marqué, sur un animal en mauvais
état général chronique (THIRY,
2000).
III.3.5. Effets du virus de la
BVD chez les femelles gestantes
L'une des propriétés du virus de la BVD est de
traverser aisément la barrière placentaire.
L'impact de l'infection chez les femelles gestantes
dépendra alors de trois facteurs principaux le statut immunitaire
des femelles gestantes, le moment de l'infection durant la gestation et la
virulence de la souche infectante. Il a été
démontré en Suisse qu'une infection dans les 2 premiers mois de
gestation s'accompagne du retour en chaleurs tandis que l'infection vers le
5e mois de gestation s'accompagne d'avortement ou de naissance des
veaux malformés (
RUFENACHT
,2001). Il en est de même pour une
insémination de la vache infectée qui s'accompagne d'un
échec.
Le tableau I illustre les effets possibles de l'infection
selon le moment et le statut immunitaire des femelles gestantes.
Tableau I: Effet de la BVD chez les femelles
gestantes.
(Source : DESILETS,
2003)
III.3.6. Epidémiologie
de la BV
III.3.6.1.
Epidémiologie descriptive
La BVD existe sur les 5 continents. Le risque annuel
d'infection est compris entre 8 et 52 % selon les enquêtes, les pays ou
les régions concernés (ARCANGIOLI et MAILLAIRD,
2006).
En Afrique, des études montrent des prévalences
suivantes : Au Sénégal : 61 à 78 %
(BERNARD et BOIJRDIN, 1971) ; au nord
Cameroun et l'ouest Tchadien 75% des sérums des sujets adultes sont
positifs (PROVOST et al., 1964) ; au nord
Nigeria : 13,4 % d'après OKEKE, 1976.
III.3.6.2.
Epidémiologie analytique
III.3.6.2.1. Sources de
virus:
Les animaux excréteurs sont les infectés
permanents et, plus modestement, les virémiques transitoires
(Tableau II). Ces derniers excrètent en
général une charge virale faible sur environ 10 jours. Les IPI
excrètent du virus en continu, mais en quantité variable. Un
animal IPI peut infecter 90% des animaux d'un troupeau en 3 mois, alors que la
circulation virale dans un troupeau sans IPI peut prendre plus de 2 ans si un
IPI secondaire n'est pas créé.
Les matières infectantes sont le sang, les
fèces, l'urine, le jetage, la salive, les sécrétions
utérines, le placenta, les embryons.
Le virus peut persister dans l'appareil génital d'une
femelle non IPI pendant plus de 50 jours (soit >2 cycles). Le testicule d'un
taureau IPI peut être le seul site de multiplication du virus, sans
virémie (BAKER, 1995).
III.3.6.2.2. Contagion
:
La résistance du virus dans le milieu extérieur
étant de courte durée, aussi la transmission horizontale directe
semble le mode de contagion le plus fréquent. La voie d'entrée du
virus est le plus souvent respiratoire, mais le virus peut être introduit
par les muqueuses orale et génitale.
La transmission horizontale indirecte est possible par le
matériel (médical ou d'élevage), les insectes piqueurs et
les produits biologiques (Tableau II).
La transmission verticale, la plus grave
économiquement, s'effectue par passage transplacentaire du virus chez
une femelle infectée transitoire ou IPI. Ce passage éventuel est
lié au statut immun de la mère, sauf peut-être en cas
d'insémination par du sperme infecté. Seules les souches de
biotype NCP peuvent franchir la barrière placentaire.
Tableau II: Sources et vecteurs de
propagation de la BVD.
(Source :
DESILETS, 2003)
III.3.6.3.
Epidémiologie synthétique
III.3.6.3.1. Origine de la
contamination d'un élevage et dynamique de l'infection:
L'introduction du virus (figure 6) peut se
réaliser par plusieurs modalités : L'achat ou le prêt d'un
excréteur de virus ou d'une femelle gravide d'un foetus IPI, le
voisinage, les marchés et foires.
III.3.6.3.2. Persistance
de l'infection :
La cause la plus probable de la persistance du virus BVD/MD
dans un élevage est la présence d'au moins un IPI. Cependant, la
possibilité de réinfections régulières en l'absence
d'IPI, par le voisinage notamment, ne doit pas être sous-estimée
(BAKER ,1995).
Tableau III : Causes de
persistance de la BVD
(Source : DESILETS A., 2003)
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1ère étape
Arrivée d'un animal virémique dans un
troupeau Ce bovin virémique est soit un IPI, soit un animal
infecté depuis peu et qui présente une virémie transitoire
(infecté au contact d'autres animaux eux-mêmes porteurs du virus :
transport, voisinage,...). Le bovin virémique diffuse du
virus autour de lui et contamine les autres animaux du troupeau.
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2 ème
étape.
Les autres animaux sont infectés et
reexcrètent le virus à leur tour.
Dans le cas d'une virémie transitoire, le bovin qui a
introduit le virus développe des anticorps et est dorénavant
protégé vis-à-vis du virus.
Si une vache dans sa
première
moitié de gestation est infectée, le virus
va également s'installer dans le foetus. Le veau à naître
sera porteur à vie du virus du BVD et incapable de développer une
résistance (immunité) à l'infection. C'est ce que l'on
appelle un IPI : Infecté Permanent Immunotolérant.
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3ème
étape Le virus continue de circuler dans
l'élevage
Tous les foetus dont
la
mère est infectée par le BVD durant la gestation ne deviennent
pas des IPI. Si la contamination a lieu durant la deuxième
moitié de gestation, le produit lorsqu'il est viable a acquis des
défenses contre le BVD.
Les bovins infectés développent une
immunité contre le BVD et éliminent le virus. Ils sont
dorénavant protégés contre les infections
ultérieures.
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... ..
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4 ème
étape... L'ensemble des bovins sont maintenant
immunisés vis-à-vis du BVD.
Après le passage du virus, les animaux qui sont dans de
bonnes conditions d'élevage ont développé leurs
défenses immunitaires vis-à-vis du BVD. Dans d'autres situations
(mauvaises conditions d'ambiance, hygiène des locaux insuffisante,
animaux affaiblis où très jeunes) on peut être
confronté à de la mortalité sur les bovins les plus
fragiles.
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Figure 3: La dynamique de l'infection
en BVD (Source : SCHELCHER, 2005)
Ainsi cette maladie ne peut être éradiquée
sans la maîtrise de l'infection. En effet elle repose sur le
contrôle de l'infection foetale pour empêcher la naissance de veaux
IPI, source pérenne d'infection intra et inter-troupeaux. L'abord le
plus consensuel consisterait à repérer les sources de virus
(IPI), à les éliminer ou à en empêcher leur
entrée dans le cheptel. Dans les régions de forte densité
animale, on peut vacciner les animaux séronégatifs du cheptel
« fixe » reproducteur et le cheptel « roulant » : en effet,
la présence à terme d'un cheptel naïf vis-à-vis de
l'infection par le BVD au milieu d'un entourage « positif » ou de
statut inconnu peut mener à la catastrophe sanitaire.
En résumé, dans la synthèse
bibliographique consacrée aux affections abortives en l'occurrence la
Brucellose, l'IBR et la BVD, nous avons montré leur étiologie,
leur importance, leurs manifestations cliniques, leur
épidémiologie, les moyens utilisés pour leur
détection (diagnostic) mais surtout les données sur leur
prévalence dans la sous région. Il ressort que ces affections, de
par les avortements et les mortinatalités qu'elles provoquent,
entraînent des pertes au cheptel d'un pays. De plus, elles peuvent
être à l' origine d'une stérilité chez les animaux
ce qui constitue un handicap et une charge pour l'éleveur s'investissant
dans l'amélioration génétique à travers
l'insémination artificielle. Ainsi, leur rôle dans les faiblesses
des résultats d'IA depuis longtemps constatés n'est pas à
négliger. C'est la raison pour laquelle une enquête
sérologique a été réalisée dans la
région de Thiès. Elle fait l'objet de la deuxième partie
de ce travail.
DEUXIEME PARTIE
Évaluation de la séroprévalence et
impact des maladies abortives sur la réussite de l'insémination
artificielle bovine au Sénégal : Cas de la région de
Thiès.
CHAPITRE I:
MATERIEL ET METHODES
CHAPITRE II :
RESULTATS
CHAPITRE III :
DISCUSSION
CHAPITRE IV :
RECOMMANDATIONS
CHAPITRE I : MATERIEL ET
METHODES
I.1. Cadre
d'étude
Notre étude s'est déroulée dans la
région de Thiès précisément dans les
départements de Tivaouane et de Thiès et a concerné les
vaches faisant partie du programme national d'insémination artificielle.
Cette étude a duré 7 mois :
ü Décembre 2007 : enquête
sérologique réalisée sur 165 vaches au jour de
l'insémination.
ü Février 2008 : Diagnostic précoce de
gestation à 2 mois après l'I.A, par fouille rectale pour
déterminer le taux de réussite de l'insémination.
ü Mai -Juin 2008 : Analyse sérologique par test au
Rose Bengale et puis par technique ELISA compétitive pour la brucellose
et par ELISA indirect pour recherche des anticorps anti BVD et anti IBR (au
laboratoire de MIPI de l'Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine
Vétérinaire de Dakar, EISMV).
Dans le département de Thiès nous avons
travaillé dans les localités suivantes : Touba Toul,
Khombole, Keur Madaro, Touba Gueye, Keur Mboda Ndiaye, Thiathiaw, Kaba, Thies
Commune, Tassette et Keur Mangary.
Dans le département de Tivaouane, sont
concernées les localités suivantes : Pire, Meckhe, Kelle,
Merina Dakhar, Pekkesse, Ngeoul, Thelli, Mbeugeul, Ngagne Diouf, Ndiakene,
Thilmakha, Keur Mbir Ndao, Keur pathe Ndiaye, Mboro, Taiba Ndiaye, Tivaouane
commune, Ka et Ndiao.
I.1.1. Situation
géographique de la région de Thiès.
La région de Thiès,
l'une des quatorze (14) régions du Sénégal, est
composée de trois départements : M'bour, Thiès et
Tivaouane. La région de Thiès, avec ses 1 290 265 habitants
répartis sur 6601 km2, est limitée au Nord par la
région de Louga ; au Sud par la région de Fatick ;
à l'Est par les régions de Diourbel et Fatick ; à
l'Ouest par la région de Dakar et l'océan Atlantique (Carte2).
Carte 2 : Carte de la
région de Thiès. (Source :
http://www.au-senegal.com/-Senegal-administratif-.html)
I.1.2. Milieu physique
La région de Thiès se situe dans le bassin
sédimentaire sénégalo-mauritanien. On y trouve un relief
relativement plat exception faite du plateau de Thiès (105
mètres), le massif de Ndiass (90 mètres), la « cuesta »
(65 km de large et 128 mètres d'altitude).
Le climat de la région de Thiès est
influencé par des courants marins, car la région se situe dans
une zone de transition soumise à l'influence des alizés maritimes
et l'harmattan avec une température moyenne de 32°C.
I.1.3. Activités
socio-économiques.
Les principales activités économiques de la
région se résument aux productions industrielles,
minières, agricoles, halieutiques, maraîchères et au
tourisme. La région renferme l'essentiel des industries minières
du pays avec l'exploitation des phosphates, de l'attapulgite et des
carrières.
· Agriculture
Le maraîchage est la principale activité
agricole. L'arboriculture fruitière est aussi très
présente, surtout dans les zones de Keur Moussa, Pout, Tivaouane, Mboro,
Nguékokh et Diass.
· Elevage
L'élevage est en général semi-intensif.
Le cheptel est estimé à 120 000 têtes (bovins, ovins,
caprins, équins et asins). L'embouche paysanne se développe en
milieu rural malgré les conditions climatiques difficiles.
· Pêche
La région de Thiès produit à elle seule,
les 2/3 de la production artisanale. Elle contribue à hauteur de 11 % du
PIB du secteur primaire et 2,3 % du PIB total. C'est un secteur en plein
essor.
I.2. Matériel
I.2.1. Matériel
animal
Ont fait objet de cette étude, 132 vaches
inséminées dont 72 vaches dans le département de Tivaouane
et 60 dans celui de Thiès. Parmi ces vaches, 128 sont de race locale
(123 zébus Gobra et 5 Djakoré) ; 4 sont des métisses
F1 issues des inséminations des femelles Gobra avec des semences de
Montbéliarde et Holstein. Ces vaches sont âgées de 4
à 13 ans. En effet, on note 22 vaches âgées de 4 à
6ans, 47 vaches âgées de 7 à 8 ans ,46 vaches
âgées de 9 à 11 et enfin 17 vaches âgées de 13
ans.
Dans ces deux départements, ces animaux évoluent
dans les deux systèmes dont le semi intensif est le plus dominant avec
94 animaux. Le reste évolue dans le système intensif dans lequel
les animaux sont parqués dans les enclos où ils
bénéficient du fourrage à volonté et du
concentré.
Concernant l'état général des vaches, ont
été recensées 51 vaches dont la note d'état
corporel (NEC) varie de 1,5 à 2 et 81 vaches dont la NEC est comprise
entre 2,5 à 3,5.
Les critères d'attribution de la NEC sont
présentés dans l'Annexe 1.
Rappelons que pour adhérer au programme
d'insémination, il y a un certain nombre de conditions à remplir
à savoir : pratiquer la stabulation pour les animaux
sélectionnés, assurer la complémentation et en cas de
nécessité, apporter des soins (déparasitage,
vaccination...) aux animaux.
I.2.2. Matériel technique
I.2.2.1. Matériel de prélèvement
de sang
Nous nous sommes servis de tubes secs (de type VENOJECT
ND), d'aiguilles stériles, des portes tubes, de
glacière, de conservateurs de froid (carboglace).
I.2.2.2. Matériel de centrifugation et de
conservation
Une centrifugeuse réfrigérée a
été utilisée et un congélateur (- 20°C) pour
la conservation des sérums.
I.2.2.3. Matériel et réactifs d'analyse
en sérologie.
a) Dépistage de la brucellose
· Pour le Rose Bengale ou Epreuve à
l'antigène tamponné (EAT)
Le matériel et réactifs utilisés sont
composés de :
-Plaque d'opaline
-Baguette fine
-Minuteur
-Sérum(s) témoin(s) positif(s) et
négatif(s)
-antigène coloré au rose bengale des
laboratoires Rhône-Mérieux.
· Pour l'ELISA (Enzyme Linked Immunosorbent
Assay)
Le matériel utilisé est un Kit BRUCELLA-Ab
C-ELISA (SVANOVIR TM). Ce Kit permet de détecter les
anticorps anti Brucella dans les échantillons de sérum. Il
présente l'avantage de faire une distinction entre les bovins
infectés des vaccinés. Par ailleurs, il évite des
réactions croisées avec d'autres bactéries, car
très spécifique du fait de l'utilisation d'un anticorps
monoclonal dirigé contre l'épitope dominant de
Brucella.
Ø Les réactifs utilisés sont contenus
dans le kit BRUCELLA-Ab C-ELISA (SVANOVIR TM) composé
de :
ü 02 plaques sécables (12 barrettes de 8 cupules
chacune) de microtitration sensibilisées avec l'antigène S-LPS
non infectieux de B.abortus.
ü anticorps monoclonal lyophilisé
ü le conjugué HRP (Acs de chèvre anti Ig G
de souris couplés à la peroxydase de Raifort), (25 ml).
ü solution 20 fois concentrée de PBS-Tween, (125
ml)
ü tampon de dilution des échantillons, (25 ml)
ü solution de substrat (Tetramethylbenzidine dans du
tampon substrat contenant du H2O2). A conserver dans un
endroit sombre, (20 ml)
ü solution d'Arrêt contenant de l'acide sulfurique.
Très corrosif (10 ml)
ü réactif A : Sérum contrôle
positif (0,05% de merthiolate) (100ìl)
ü réactif B : Sérum contrôle
négatif (0,05% de merthiolate) (100 ìl)
ü réactif C : Sérum contrôle
faiblement positif (0,05% de merthiolate) (100 ìl)
Tous ces réactifs ont été
conservés à + 8°C.
Ø Autre matériel utilisé :
ü micropipettes de précision (50 à
200 ìl);
ü micropipettes multicanaux ;
ü embouts de pipettes à usage unique ;
ü éprouvette graduée d'un volume de 1
à 2 litres pour solution de lavage ;
ü eau distillée
ü agitateur électrique de type TITERTEK;
ü lecteur ELISA de type ELX 808 équipé d'un
filtre à 450nm (Photo 3)
Photo 3: Lecteur ELISA de type ELX 808 Photo
4 : Kit ELISA-BVD
(HABIMANA, 2008)
(HABIMANA, 2008)
b) Dépistage de la Diarrhée Virale
Bovine (BVD)
Il s'agit d'un test ELISA indirect permettant de
détecter les anticorps anti BVD dans les échantillons de
sérum.
Le matériel utilisé est un Kit BVDV-Ab ELISA
(SVANOVIR TM) composé de :
ü 02 plaques sécables sensibilisées avec
l'antigène non infectieux de BVD. Le conjugué lyophilisé
HRP (Acs anti Ig G monoclonaux bovins couplés à la peroxydase de
Raifort), (25 ml)
ü solution 20 fois concentrée de PBS-Tween, (125
ml)
ü tampon de dilution des échantillons, (25 ml)
ü solution de substrat (Tetramethylbenzidine dans du
tampon substrat contenant du H2O2). A conserver dans un
endroit sombre, (20 ml)
ü solution d'Arrêt contenant de l'acide sulfurique.
Très corrosif, (10 ml)
ü réactif A : Sérum contrôle
positif (0,05% de merthiolate), (100ìl)
ü réactif B : Sérum contrôle
négatif (0,05% de merthiolate), (100 ìl)
c) Dépistage de la Rhinotrachéïte
infectieuse bovine (IBR)
Il s'agit d'un test ELISA indirect permettant de
détecter les anticorps anti IBR dans les échantillons de
sérum. Le Kit IBR-Ab ELISA (SVANOVIR TM) utilisé est
composé de :
ü 02 plaques sécables sensibilisées avec
l'antigène non infectieux d'IBR. Le conjugué lyophilisé
HRP (Acs anti Ig G monoclonaux bovins couplés à la peroxydase
de Raifort), (25 ml)
ü solution 20 fois concentrée de PBS-Tween, (125
ml)
ü tampon de dilution des échantillons, (25 ml)
ü solution de substrat (Tetramethylbenzidine dans du
tampon substrat contenant du H2O2). A conserver dans un
endroit sombre, (20 ml)
ü solution d'Arrêt contenant de l'acide sulfurique.
Très corrosif, (10 ml)
ü réactif A : Sérum contrôle
positif (0,05% de merthiolate), (100ìl)
ü réactif B : Sérum contrôle
négatif (0,05% de merthiolate), (100 ìl)
I.3. Méthodes
Les méthodes de
prélèvement de sang, de traitement, d'analyse des
échantillons et l'analyse statistique des échantillons sont les
points essentiels qui seront abordés dans ce paragraphe.
I.3.1.
Prélèvements de sang et leur traitement
Le sang a été prélevé par ponction
de la veine jugulaire ou de la veine caudale au 1er jour
(J0) de l'insémination sur toutes les vaches à l'aide
des tubes stériles sous vide (de type VENOJECT ND) portant le
nom ou numéro de l'animal. Le sérum a été
séparé après coagulation et centrifugation à 3500
tours par minute pendant 10 minutes au laboratoire d'endocrinologie de l'Ecole
Inter Etats des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar
(E.I.S.M.V), puis récupéré à l'aide des pipettes
Pasteur et mis dans des tubes à hémolyse et conservés dans
un congélateur à -20° C jusqu'au jour de leur analyse. Une
identification plus complète des vaches (fiche
prélèvement) a été faite et porte notamment sur la
race, la NEC, l'âge, la localité et le type d'exploitation.
I.3.2. Analyses de laboratoire
Pour la période allant de fin mai à mi-juin
2008, des analyses pour la recherche d'anticorps anti Brucella, anti IBR et
anti BVD ont été effectuées au laboratoire de MIPI
(Microbiologie Immunologie Pathologie Infectieuse) de l'EISMV.
a) Test de dépistage de la Brucellose
Dans le cadre du dépistage de la Brucellose, les
sérums ont été soumis à deux épreuves
sérologiques:
Tous les sérums (132) ont été soumis au
test de Rose Bengale (Epreuve à l'antigène tamponné: EAT)
et à cause de l'insuffisance des réactifs, seulement 88
sérums ont été analysés avec le test ELISA
compétitive.
· Le test au rose Bengale : Il
s'agit d'une épreuve sérologique de diagnostic rapide de la
brucellose réalisée, sur plaque d'opaline, sur des sérums
purs non chauffés. Nous avons laissé 30 minutes avant l'emploi et
à la température de laboratoire (23°C) les sérums
à examiner et la quantité d'antigène nécessaire
pour les examens. Sur les plaques d'opaline, on dispose côte à
côte deux gouttes d'un volume égal : 25ul de sérum
à tester et une goutte (25 ul) d'antigène acide, tamponné
et coloré. L'acidification permet l'élimination des
réactions antigéniques croisées (ANDRE,
1971). A l'aide d'un bâtonnet nous avons mélangé
soigneusement l'antigène et le sérum (un bâtonnet par
sérum), puis agité lentement ce mélange pendant 4
minutes.
La lecture se fait après 4 minutes d'agitation. En
l'absence totale d'agglutination, le sérum est considéré
comme négatif. Lorsqu'on observe une agglutination même minime le
sérum est considéré comme positif.
· Le test ELISA compétitive : Il
se fait selon la procédure décrite dans le kit BRUCELLA-Ab
C-ELISA de SVANOVIR TM
La procédure de la manipulation est
détaillée dans l'annexe II.
Ø Principe du test
La méthode d'ELISA compétitive SVANOVIR
TM utilisée pour la recherche des anticorps anti
Brucella abortus et melitensis est un test multi spécifique
permettant la détection des anticorps spécifiques anti brucella
aussi bien chez les animaux domestiques que sauvages. Chez les bovins, ce test
est capable de distinguer les animaux infectés de brucellose, des
animaux vaccinés contre la Brucellose avec la souche 19 et des animaux
infectés par les bactéries gram négatif responsables des
réactions croisées. Ce test a été
développé de façon à comparer ses performances
avec celles du test de Fixation du complément. Le protocole est celui
d'ELISA compétitive sur phase solide. Les microcupules sont
sensibilisées avec de l'antigène Brucella. Les anticorps
spécifiques anti Brucella présents dans les
sérums testés inhibent la fixation du conjugué anti
Brucella marqué à la péroxydase de Raifort. La
fixation du conjugué est révélée par un substrat
enzymatique et quantifiée par l'apparition d'une coloration
résultant de la conversion du substrat par le conjugué.
Le conjugué non lié est enlevé par
rinçage avant l'ajout de la solution de substrat. L'absorbance ou
densité optique est mesurée au lecteur ELISA à une
longueur d'onde de 450 nm.
Ø Lecture et interprétation
En absence des anticorps anti brucelliques dans le
sérum (Séronégativité), l'anticorps monoclonal se
lie à l'épitope O-LPS de l'Ag S-LPS ce qui se traduit par
l'apparition d'une coloration.
Si le sérum testé contient des Acs
antibrucelliques spécifiques (séropositivité), ces
derniers entrent en compétition avec les Acs monoclonaux sur les sites
de l'épitope et inhibent la liaison des Acs monoclonaux sur la fraction
O-polysaccharide de l'antigène S-LPS et en conséquence le
développement d'une coloration.
Les sérums issus des bovins vaccinés avec la
souche 19 n'entrent pas en compétition avec les Acs monoclonaux à
cause de leur spécificité et faible affinité ce qui
conduit à des réactions négatives.
Cependant, dans certains cas, des échantillons
récoltés dans les 6 mois après la vaccination peuvent
réagir positivement.
Dans le cas du test C-ELISA, avant de conclure quant au statut
de chaque échantillon, il faut vérifier la validité du
test.
Critères de validité du test
Pour s'assurer de la validité du test, les valeurs des
témoins doivent se trouver dans les intervalles suivants :
Densité optique du Contrôle Conjugué
(DOCC ) :0,75-2,0
Pourcentage d'Inhibition du témoin positif
(PITP) :85-110
Pourcentage d'Inhibition du témoin faiblement
positif (PITFP) :30-60
Pourcentage d'Inhibition du témoin
négatif(PITN) :(-10)-15
Avec PI=100-[(Moyenne des DO
échantillon/témoin*100)/ (Moyenne des
DO CC)]
En cas de test invalide, on incrimine la technique et on
doit répéter l'analyse. Si le test est jugé valide, le
statut de l'échantillon testé est déterminé comme
suit :
PI Statut
< 30% Négatif
= 30% Positif
Dans notre travail, un sérum est déclaré
positif s'il répond positivement au moins à l'une des deux
méthodes utilisées (EAT et ELISA).
b) Dépistage de l'IBR et BVD
Lors du dépistage de chacune de ces deux maladies, tous
les sérums ont été soumis au test ELISA indirect.
· Principe du Test ELISA INDIRECT
Le Kit BVDV-Ab ELISA (ou IBR-Ab ELISA) est conçu pour
détecter les anticorps spécifiques du virus BVD (ou IBR) dans les
échantillons de sérum et de lait. La procédure du Kit est
basée sur un test ELISA indirect en phase solide. Dans la
procédure, les échantillons sont exposés aux
antigènes non infectieux tapissés dans les puits des plaques de
microtitration. La plaque est conçue de telle manière que les
puits des colonnes impaires sont tapissés d'antigène viral et
ceux des colonnes paires d'antigène de contrôle (Figure 4). Les
anticorps anti BVD (ou anti IBR) (s'ils sont présents dans
l'échantillon à tester) se lient aux antigènes dans les
puits. Le conjugué-HRP ajouté ultérieurement forme un
complexe avec les anticorps de la BVD (ou de l'IBR). Le conjugué non
lié est enlevé par rinçage avant d'ajouter une solution de
substrat. Ultérieurement, la couleur bleue qui se développe est
due à une conversion du substrat par le conjugué. Un
résultat positif est indiqué par l'apparition de la couleur
bleue. La réaction est arrêtée par addition d'une solution
stop ; la couleur vire au jaune.
|
AGv
|
AGc
|
AGv
|
AGc
|
AGv
|
AGc
|
AGv
|
AGc
|
AGv
|
AGc
|
AGv
|
AGc
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
A
|
T+
|
T+
|
3
|
3
|
7
|
7
|
11
|
11
|
15
|
15
|
19
|
19
|
B
|
T+
|
T+
|
3
|
3
|
7
|
7
|
11
|
11
|
15
|
15
|
19
|
19
|
C
|
T-
|
T-
|
4
|
4
|
8
|
8
|
12
|
12
|
16
|
16
|
20
|
20
|
D
|
T-
|
T-
|
4
|
4
|
8
|
8
|
12
|
12
|
16
|
16
|
20
|
20
|
E
|
1
|
1
|
5
|
5
|
9
|
9
|
13
|
13
|
17
|
17
|
21
|
21
|
F
|
1
|
1
|
5
|
5
|
9
|
9
|
13
|
13
|
17
|
17
|
21
|
21
|
G
|
2
|
2
|
6
|
6
|
10
|
10
|
14
|
14
|
18
|
18
|
22
|
22
|
H
|
2
|
2
|
6
|
6
|
10
|
10
|
14
|
14
|
18
|
18
|
22
|
22
|
AGv : Antigène viral (dans les colonnes
impaires)
AGc : Antigène de contrôle (dans les
colonnes paires)
Figure 4 : Configuration
d'une plaque de microtitration sensibilisée
· Lecture et validité du test
La lecture peut se faire à l'oeil nu ou par
spectrophotométrie, où la densité optique (DO) est
mesurée à 450 nm.
La procédure de la manipulation est
détaillée dans l'annexe III.
Dans le cas du test ELISA indirect, avant de conclure quant au
statut de chaque échantillon, il faut vérifier la validité
du test.
Les calculs des résultats sont effectués en 2
étapes comme décrit ci-dessous :
D'abord les valeurs DO corrigées (DO
CORR)
Les valeurs de DO corrigées sont obtenues par
soustraction des valeurs DO dans les puits tapissés par
l'antigène IBR viral aux DO des puits tapissés par
l'antigène de contrôle (Cfr Figure 4) ; d'où,
DOCORRIGEE = DOBVD-DOCONTROLE
Dans le cadre du dépistage de la BVD, pour assurer la
validité des résultats, les valeurs contrôlées
doivent se situer entre les limites suivantes :
Densité optique (DO) du Contrôle positif
> 1,0
Pourcentage de valeurs positives (PP) du
Contrôle négatif = 0,15
Avec PP= Echantillon testé ou
sérum contrôle négatif (DO Corrigée) x100
Contrôle positif (DO
Corrigée)
Dans le cadre du dépistage de l'IBR, pour assurer la
validité des résultats, les valeurs contrôlées
doivent se situer entre les limites suivantes :
DO Contrôle positif >0,5
PP Contrôle négatif = 7%
Il se peut que ces critères ne soient pas remplis, le
test est invalide et on incrimine la technique.
· Interprétation des résultats
Interprétation des résultats (BVD)
Echantillon
|
PP
|
Interprétation
|
Sérum 10 ìl
|
< 10
>10 et < 25
=25
|
Négatif
Douteux
Positif
|
Interprétation des résultats (IBR)
Echantillon
|
PP
|
Interprétation
|
Sérum
|
= 7
>8 et < 12
=12
|
Négatif
Douteux
Positif
|
1.3.4. Analyses statistiques
La collecte des données a été
effectuée sur le terrain et au labo. Les données ainsi
collectées sont saisies et traitées dans le tableur Excel de
Microsoft. L'analyse est effectuée avec le logiciel SPSS 12.0 pour
Windows et soumise au test d'indépendance utilisant le Khi² et ces
tests nous ont permis de confirmer si la différence du seuil de
séropositivité entre les échantillons des deux
départements est significative ou non. Il en est de même pour la
relation résultat sérologique/réussite IA. Le seuil de
signification choisi est fixé à 5%. L'effet obtenu est :
Significatif si P<0,05 et non significatif si P>0,05.
Hautement significatif si P< 0,01.
Pour la comparaison de 2 méthodes d'analyse
sérologique ELISA compétitive et Rose bengale, le test kappa a
été utilisé.
CHAPITRE II :
RESULTATS
Les résultats seront présentés en 2
sections. La première rapportera la séroprévalence globale
et celle en fonction du système d'exploitation, de la race, de la NEC,
et de l'âge. La deuxième portera sur la relation entre statut
sérologique et état physiologique des vaches.
II.1. Evaluation de la
séroprévalence des maladies abortives
II.1.1. Prévalence
sérologique globale et par département
a) BRUCELLOSE
Pour le dépistage de la brucellose bovine, deux tests
ont été utilisés. Avec le test au rose bengale, sur 132
sérums examinés, 1 était positif et un autre douteux soit
une prévalence de 0,76%. Le test ELISA a révélé 2
sérums positifs dont 1 positif en EAT. En combinant les deux tests pour
l'uniformité des analyses, on conclut qu'il y a 2 cas de sérums
positifs sur un effectif de 132 vaches soit une prévalence de 1,5%
(Tableau IV). Les deux cas de Brucellose sont retrouvés dans le
département de Tivaouane. L'analyse statistique montre qu'il n'y a pas
de différence significative entre les deux départements
(P>0,05).
Tableau IV : Prévalence sérologique
en Brucellose bovine.
Département
|
Nombre de sérums
|
Positifs (%)
|
Négatifs (%)
|
Tivaouane
|
72
|
2,8
|
97,2
|
Thiès
|
60
|
0
|
100
|
Total
|
132
|
1,5
|
98,5
|
b) BVD
Le tableau V montre une prévalence globale de 47% et
à l'intérieur des départements, Thiès (48,3%) se
distingue par des résultats relativement
élevés. Statistiquement, il n'y a pas de différence
significative entre les deux départements (P>0,05).
Tableau V : Prévalence sérologique
en BVD
Département
|
Nombre de serums
|
Positifs (%)
|
Négatifs (%)
|
Tivaouane
|
72
|
45,8
|
54,2
|
Thiès
|
60
|
48,3
|
51,7
|
Total
|
132
|
47,0
|
53,0
|
c) IBR
Le tableau VI montre une répartition de la
prévalence de l'IBR selon les départements. Il découle de
ces résultats que c'est le département de Tivaouane qui est le
plus touché. En effet, 77,8 % des sérums testés
contiennent des anticorps vis-à-vis du virus BVD/MM soit 56 vaches sur
les 72 inséminées. La prévalence totale étant de
77,3%.
Tableau VI : Prévalence sérologique
en IBR
Département
|
Nombre de sérums
|
Positifs(%)
|
Négatifs(%)
|
Tivaouane
|
72
|
77,8
|
22,2
|
Thiès
|
60
|
76,7
|
23,3
|
Total
|
132
|
77,3
|
22,7
|
II.1.2. Prévalence
sérologique selon le système d'exploitation
Le tableau VII montre que ce sont des animaux évoluant
en système intensif qui sont plus infectés en BVD et en IBR, mais
statistiquement, la différence n'est pas significative au seuil de
5%.
Tableau VII : Séroprévalence de la
brucellose, de la BVD et de l'IBR selon le système d'exploitation.
Système d'exploitation
|
Nombre de sérums
|
Brucellose
|
IBR
|
BVD
|
Positifs(%)
|
Positifs(%)
|
Positifs(%)
|
intensif
|
38
|
0
|
84,2
|
47,4
|
Semi intensif
|
94
|
2,1
|
74,5
|
46,8
|
Total
|
132
|
1,5
|
77,3
|
47,0
|
II.1.3. Séroprévalence selon la race
Les résultats obtenus (Tableau VIII) montrent que les
vaches de race Gobra répondent positivement aux trois affections. Les
races Djakoré et métisse sont négatives à la
brucellose mais ne sont pas insensibles à la BVD et à l'IBR.
L'analyse statistique n'a pas révélé une différence
significative entre les races (P>0,05).
Tableau VIII : Séroprévalence de la
brucellose, de la BVD et de l' IBR selon la race
Race
|
Nombre de sérums
|
Brucellose
|
IBR
|
BVD
|
Positifs (%)
|
Positifs (%)
|
Positifs(%)
|
Djakoré
|
5
|
0
|
60,0
|
60,0
|
Zébu Gobra
|
123
|
1,6
|
78,0
|
46,3
|
Métisse
|
4
|
0
|
75,0
|
50,0
|
Total
|
132
|
1,5
|
77,3
|
47,0
|
II.1.4. Prévalence
sérologique selon la Note d'état corporel
Dans les 2 catégories (Tableau IX), les maladies sont
présentes mais ce sont les vaches ayant une note d'état corporel
non satisfaisante (entre 1,5 et 2,5) qui ont une séroprévalence
très élevée (86,3% pour l'IBR et 47,1% pour la BVD).
L'analyse statistique montre une différence significative entre les
catégories de NEC (P=0,03) pour l'IBR.
Tableau IX : Séroprévalence de la
brucellose, de la BVD et de l' IBR selon la NEC.
NEC
|
Nombre de sérums
|
Brucellose
|
IBR
|
BVD
|
Positifs (%)
|
Positifs(%)
|
Positifs(%)
|
1,5 -2,5
|
51
|
2,0
|
86,3
|
47,1
|
3- 4
|
81
|
1,2
|
71,6
|
46,9
|
Total
|
132
|
1,5
|
77,3
|
47,0
|
II.1.5. Prévalence
sérologique selon l'âge
D'après le tableau X, les 2 cas positifs en brucellose
sont retrouvés chez les vaches âgées de 7 à 8 ans,
c'est à dire les vaches en pleine production. C'est également ce
groupe d'âge qui offre la prévalence relativement
élevée en IBR (87,2%). Pour la BVD, l'infection est
présente aussi bien chez les jeunes que les plus âgées.
L'analyse statistique ne montre pas de différence significative entre
les tranches d'âge.
Tableau X : Séroprévalence de la
brucellose, de la BVD et de l' IBR selon l'âge.
Age
|
Nombre de sérums
|
Brucellose
|
IBR
|
BVD
|
Positifs (%)
|
Positifs(%)
|
Positifs(%)
|
4- 6
|
22
|
0
|
59,1
|
50,0
|
7 -8
|
47
|
4,3
|
87,2
|
46,8
|
9 -10
|
46
|
0
|
73,9
|
45,7
|
11- 13
|
17
|
0
|
82,4
|
47,1
|
Total
|
132
|
1,5
|
77,3
|
47,0
|
II.1.6. Importance de ces 3
entités pathologiques
Il ressort du tableau XI que sur 132 vaches examinées,
17 seulement soit 12,8% sont séronégatives aux tests subis. Les
autres vaches sont séropositives au moins à l'une des trois
maladies.
Tableau XI: Importance de 3 maladies : Brucellose, BVD
et IBR.
Résultat Brucellose
|
Résultat BVD
|
Résultat IBR
|
Nombre de sérums
|
+
|
+
|
+
|
0
|
-
|
-
|
-
|
17
|
-
|
-
|
+
|
51
|
-
|
+
|
-
|
12
|
-
|
+
|
+
|
50
|
+
|
-
|
-
|
1
|
+
|
-
|
+
|
1
|
II.2. Relation entre le
statut sérologique des vaches et le diagnostic de gestation (DG)
Tableau XII : Prévalence sérologique
de la brucellose, de la BVD et de l'IBR en fonction du DG.
Diagnostic de gestation (DG)
|
Nombre de sérums
|
Brucellose
|
IBR
|
BVD
|
Positifs (%)
|
Positifs (%)
|
Positifs (%)
|
Non gestante
|
69
|
1,4
|
75,4
|
43,5
|
Gestante
|
63
|
1,6
|
79,4
|
50,8
|
Total
|
132
|
1,5
|
77,3
|
47,0
|
Le tableau XII montre le pourcentage des vaches
infectées en brucellose, en BVD et en IBR en fonction de leur
état physiologique (gestante ou non gestante). Dans chaque
catégorie (non gestante et gestante), il y a des vaches
séropositives à l'une ou l'autre des affections
dépistées mais, on remarque qu'il y a plus de
séropositives en BVD et en IBR dans la catégorie des vaches
gestantes.
Toutefois, la différence entre non gestantes et
gestantes n'est pas statistiquement significative (P>0,05)
Tableau XIII: Croisement entre BRUCELLOSE * IBR * BVD *
DG
DG
|
BVD
|
IBR
|
NEGATIF
|
POSITIF
|
% du total
|
NG
|
BRUCELLOSE
|
NEGATIF
|
NEGATIF
|
9
|
23,1%
|
29
|
74,4%
|
POSITIF
|
7
|
23,3%
|
23
|
76,7%
|
POSITIF
|
NEGATIF
|
1
|
2,6%
|
0
|
,0%
|
G
|
BRUCELLOSE
|
NEGATIF
|
NEGATIF
|
8
|
25,8%
|
22
|
71,0%
|
POSITIF
|
5
|
15,6%
|
27
|
84,4%
|
POSITIF
|
NEGATIF
|
0
|
0,0%
|
1
|
3,2%
|
Ce tableau nous ressort que sur 132 vaches ayant
participé au programme d'insémination, 63 vaches ont
été diagnostiquées gestantes. Parmi ces 63 vaches
gestantes, 8 seulement sont exemptes des maladies investiguées.
CHAPITRE III :
DISCUSSION
Le matériel et les méthodes utilisés,
ainsi que les résultats obtenus dans notre étude,
nécessitent des commentaires et critiques.
III.1
Méthodologie
III.1.1. Sur le terrain
Notre travail a concerné un effectif insuffisant pour
la détermination de la prévalence des maladies à
l'échelle régionale. En effet, notre étude a porté
uniquement sur des vaches faisant partie du programme national
d'insémination artificielle dans la région de Thiès pour
la période 2007-2008. Cela suppose un échantillon
résultant d'une série rigoureuse de sélection. Comme
critères de sélection, les vaches devraient être bien
portantes, c'est à dire avoir un état corporel satisfaisant,
exemptes de maladies, supplémentées en concentré et
conduites en stabulation. Vu les conditions dans lesquelles évoluent nos
animaux, il est difficile de trouver les animaux remplissant les conditions
exigées. Il n'est donc pas étonnant que l'effectif final
sélectionné est de 165 vaches. Par ailleurs, faute de disposer
des réactifs ELISA en quantité suffisante, cet effectif a
été réduit à 132 sérums. Le choix des
animaux a été effectué par tirage au sort proportionnel
à l'effectif de chaque département.
III.2.2. Au laboratoire.
Dans le cadre de notre travail, nous avons utilisé deux
techniques sérologiques : le test au Rose Bengale et les tests
ELISA.
Le rose bengale est une réaction d'agglutination rapide
sur lame, utilisée dans le diagnostic de la brucellose. Ne mettant en
évidence que les IgG1 et les IgM, elle est très sensible et reste
longtemps positive.
Quant au test ELISA, il a été utilisé
dans le dépistage de la brucellose (ELISA compétitive) et dans le
diagnostic de la BVD et de l'IBR (ELISA Indirect). C'est une méthode
très sensible et très spécifique qui donne des
résultats satisfaisants.
Le problème majeur qui se pose dans une
réaction sérologique est celui de l'interprétation des
résultats. La présence des anticorps dirigés contre une
maladie donnée peut avoir plusieurs explications :
- soit que l'organisme héberge le germe
- soit que l'organisme s'en est débarrassé et
les anticorps vont jouer le rôle de témoins de l'infection
Pour ces raisons il serait indispensable d'associer à
la sérologie des examens cliniques et microbiologiques.
III.2. Discussion des
résultats
L'étude que nous venons de réaliser nous a
permis de mettre en évidence la présence de la brucellose, de la
diarrhée virale bovine/ maladie de muqueuses (BVD/MM) et de la
rhinotrachéïte infectieuse bovine (IBR) dans la région de
Thiès au Sénégal.
III.2.1. La
Séroprévalence des maladies abortives
III.2.1.1. Brucellose
Dans l'espace où l'enquête s'est
déroulée, la prévalence de la brucellose est
estimée à 1,5%. De manière générale, cette
prévalence est faible par rapport a celles obtenues il ya une vingtaine
d'années dans la sous région. En effet, cette prévalence
est inférieure à celles obtenues par BORNAREL
et AKAKPO (1982) au Bénin (10,8%), au
Cameroun (9,64%), au Burkina (17,6%) et au Niger (14,3%) sur de bovins de
races locales. Elle est également faible par rapport à celle
obtenue par OLLOY (1992) au Congo (16,9%) et par
DIOP(1975) au Sénégal (13,3%). Faut-il
en déduire que la brucellose bovine est en voie de régression au
Sénégal ? Il serait hasardeux de conclure à un recul
significatif de la maladie en fonction de la taille réduite des
effectifs ou des troupeaux et de l'échantillonnage de la population
bovine étudiée. En effet, ces dernières études ont
été menées il y a longtemps quand la brucellose
sévissait de manière spectaculaire. En plus, elles ont
été effectuées à l'échelle nationale sur un
échantillon représentatif composé d'animaux de tout sexe,
de tout âge et choisis au hasard. Quant à notre enquête,
elle a porté uniquement sur des femelles, apparemment saines et
sélectionnées pour une insémination. L'inclusion des
animaux mâles aurait probablement rehaussé nos résultats.
Par contre nos résultats sont similaires à ceux obtenus
récemment par MOUICHE en
2007 (1,17%) dans les mêmes
conditions que les nôtres dans le département de Mbour
(Thiès) et la périphérie de Dakar au
Sénégal.
Le fait que les 2 cas de brucellose se retrouvent chez les
vaches Gobra n'incrimine pas la sensibilité de cette race mais peut
s'expliquer par sa prédominance dans la région et par
conséquent, dans notre échantillon. L'analyse des
résultats (Test Kappa) obtenus par rose bengale et ELISA montre une
concordance de 99% entre les deux méthodes ; l'ELISA ayant
détecté la positivité d'un sérum douteux avec le
Rose bengale.
III.2.1.2. Diarrhée
virale bovine/maladie des muqueuses (BVD/MM)
La recherche sur la maladie des muqueuses en Afrique
occidentale et au Sénégal en particulier n'est pas
actualisée. Seules sont disponibles les données datant des
années 70. Notre étude a révélé une
séroprévalence en BVD de 47%. Cette valeur est faible devant
celle trouvée par BERNARD et BOIJRDIN
(1971) au Sénégal : 61 à 78% ; par
PROVOST et al. (1964) dans le Nord Cameroun et
l'Ouest tchadien : 75 %. L'explication de la faiblesse de nos
résultats est que la conduite de l'élevage a changé. Les
facteurs favorisants comme le stress et la fatigue ont diminué. Les
animaux sont en stabulation pour quelques uns du moins et le autres
n'effectuent plus de longs déplacements pour la recherche de
pâturage. Cette prévalence est élevée par rapport
à celle retrouvée au Nigeria d'après OKEKE
(1976) : 13,4%.
Les vaches évoluant en système intensif semblent
être les plus infectées en BVD avec 47,4% contre 46,8% en milieu
semi intensif. En effet, le système intensif associé à la
promiscuité et proximité entre animaux malades et sains,
constitue un facteur important d'entretien de l'infection. Notre constat est
similaire à celui d'ARCANGIOLI et MAILLARD (2006) qui
affirment que le virus se propageant dans l'air, la contagiosité est
favorisée par le confinement.
Tous les groupes d'âge sont sensibles et
réceptifs à la maladie mais ce sont les génisses
âgées de 4 à 6 ans qui sont plus affectées. Sur ce
point, nos résultats sont en désaccord avec ceux de
BAKER cité par ARCANGIOLI et MAILLARD (2006)
qui a montré que ce sont les vaches qui sont à leur
4ème gestation, c'est à dire âgées de
plus de 9 ans, qui sont les plus réceptives. Nos résultats ne
corroborent pas non plus ceux de DOUART et SIMON (1985-1993)
qui disent que la sensibilité et la
réceptivité augmentent avec l'âge. Ce désaccord peut
s'expliquer à travers les conditions d'élevage. Ces auteurs ont
mené leurs travaux dans les conditions différentes des
nôtres. Leurs animaux étaient groupés selon les tranches
d'âge et évoluaient en stabulation complète. Par
conséquent les génisses avaient très peu de chance
d'être exposées au germe contrairement à notre situation
où elles sont toujours en contact étroit avec les animaux
âgés, porteurs potentiels de germes. Dans les conditions,
où ils ont mené leur expérimentation, les animaux plus
âgés sont plus réceptifs à cause de la rupture de
l'immunité liée à la vieillesse et aux autres facteurs
favorisants. Par contre, dans nos conditions, ce sont les vaches à la
première gestation qui sont les plus sensibles car naïves au
germe.
Pour la note d'état corporel (NEC), l'infection est
bien répartie dans les deux catégories de vaches mais avec une
prédominance d'infectées chez les vaches maigres.
La prévalence globale de 47% nous paraît
élevée. Ceci s'expliquerait par le fait que la BVD est une
maladie qui n'est pas trop suivie au Sénégal.
III.2.1.3. La
Rhinotrachéïte infectieuse bovine (IBR)
Les informations que nous disposons sur cette maladie datent
des années 70. Néanmoins, elle a été
suspectée au Sénégal car présente dans les autres
pays de la sous région. Compte tenu de la porosité des
frontières et des échanges commerciaux non contrôlés
entre les pays limitrophes, il ne serait pas étonnant de la trouver bien
installée au Sénégal. L'enquête
réalisée sur 132 sérums montre une prévalence de
77,3 %. Cette prévalence se rapproche de celle obtenue par
ESPINASSE et al. (1971) au Togo:
75%. Elle est plus élevée par rapport à celle
trouvée par LEFEVRE(1975) en Ethiopie (41,8%) ;
par BERNARD et BOURDIN(1971) au Sénégal
oriental (38%), en Casamance (61%) et dans le Ferlo (48%).
D'après ces observations, on remarque que le taux
d'infection a augmenté pendant ces 4 décennies. Cela peut se
justifier par un manque de suivi sanitaire du cheptel et/ou une expansion de la
maladie. Par ailleurs, l'IBR ne figure pas sur la liste des maladies faisant
l'objet d'une attention particulière au Sénégal.
Concernant le mode d'élevage, le système
intensif affiche un pourcentage élevé de vaches infectées
(84,2%) contre (74,5%) dans le système semi intensif. Ce constat est
similaire à celui de YUNGQUIST (2007). En ce qui
concerne l'âge, notre étude montre que la sensibilité et
réceptivité augmentent avec l'âge. Plus les animaux
vieillissent, plus ils deviennent sensibles à l'infection.
La NEC nous parait être un facteur
révélateur de l'infection. En effet, l'infection est plus
manifeste chez les vaches maigres (86,3%) que chez celles en embonpoint
(71,6%).
Nos résultats sont en accord avec ceux de
KPOMASSI(1992) qui dit que les maladies abortives
dégradent l'état général des animaux.
III.2.2. Importance de la
brucellose, de la BVD et de l'IBR
L'importance économique de ces maladies abortives est
certaine. Les avortements, les mortinatalités ou les naissances des
veaux malformés représentent un manque à gagner non
négligeable au niveau d'une exploitation car le veau est perdu et
ça décourage les éleveurs qui s'investissent dans
l'Insémination artificielle.
L'analyse des résultats obtenus dans notre étude
indique qu'aucune vache n'héberge de façon concomitante les trois
germes Brucella, Virus de la BVD et celui de l'IBR.
50 sérums se révèlent positifs en
même temps à la BVD et à l'IBR, 1 sérum positif
à la brucellose et à l'IBR ; 17 sérums sont exempts
de maladies abortives (Tableau XI).
On assiste à une très nette
prépondérance de l'infection à Rhinotrachéïte
infectieuse bovine (Tableau V) suivie de celle à la BVD (Tableau VI). La
brucellose semble avoir une incidence faible (Tableau IV) et son rôle
dans les avortements bovins est minime. Mais à cause de son
caractère zoonotique, on ne peut pas la prendre à la
légère car la santé publique est menacée compte
tenu de la promiscuité et proximité entre animaux et
éleveurs. Par ailleurs, les humains sont très exposés
à cette zoonose par la consommation du lait cru et on peut assister
parfois à l'inversion du cycle épidémiologique direct
animal-homme, c'est- à -dire une contamination homme - troupeau. Une
telle éventualité réclame aussi toute la vigilance du
vétérinaire, mais aussi la coopération constante du
médecin et du vétérinaire.
III.2.3.Impact de la
brucellose, de la BVD et de l'IBR sur la réussite d'insémination
artificielle bovine.
Lors du DG, un taux de gestation de 46%, soit 76 vaches
gestantes sur 165 inséminées, a été
enregistré.
Comme le montre le tableau XII, il y a aussi bien des vaches
infectées dans la catégorie des vaches gestantes que dans celles
des non gestantes. La question était de savoir si les vaches
négatives au DG (non gestantes) le sont à cause de l'infection
qu'elles hébergent. Les recherches réalisées dans ce
domaine comme celles de RUFENACHT et al. (2001) ont
montré que l'insémination effectuée chez les vaches ayant
une infection en BVD ou en IBR s'accompagne toujours d'un échec, donc
d'un retour en chaleur. Notre enquête sérologique, s'étant
réalisée à J0 (jour de l'insémination),
ne peut pas assouvir notre curiosité. Mais si nous avions disposé
de matériel et réactifs pour approfondir l'étude en
faisant par exemple la sérologie entre J35 et J60
post IA dans le but de déceler les avortements et
mortalités embryonnaires précoces par dosage radio immunologique
des biomarqueurs de gestation comme les protéines associées
à la gestation (PAGs), nous aurions pu déterminer si
l'échec de l'insémination est imputable aux maladies à
caractère abortif.
Une étude menée par MOUICHE
(2007a) dans les départements de Dakar et de Mbour, montre un
taux de réussite de 46,91%. Cet auteur constate que 49% des vaches non
gestantes à J60 (jour du DG) le sont par ce qu'elles ont
avorté. Le même auteur a poursuivi les travaux et souligne que 75%
des vaches ayant avorté sont en hypergammaglobulinémie et
soupçonne dès lors, des causes infectieuses (MOUICHE,
2007b).
Connaissant que l'effet abortif de ces pathologies se
manifeste dans les 5 premiers mois de gestation pour la BVD et dans le dernier
tiers de gestation pour la Brucellose et l'IBR (HANZEN, 1998),
il faudrait pousser les recherches pour voir ce que sont devenues les
vaches gestantes positives à l'une ou à l'autre des maladies.
C'est après cette étude que l'on pourra lever l'équivoque.
Dans cette dynamique, SAWADOGO (2007), dans une étude
menée sur des vaches gestantes dans les départements de Fatick,
Louga, Kébémer et Kaolack, a trouvé un taux d'avortement
de 18 à 20%. Le même auteur montre que 15 à 22% des veaux
métis meurent avant 2 mois d'âge.
Quant aux résultats présentés dans le
tableau XIII, ils nous montrent l'influence des pathologies à
caractère abortif dans le processus d'amélioration
génétique par l'Insémination artificielle. En effet
seulement 8 vaches, soit 6% des vaches inséminées, sont
séronégatives aux tests et par conséquent, d'après
la littérature, sont aptes à mener à terme leur gestation
et donner des veaux (
RUFENACHT
et al., 2001). A ce rythme aucun programme
d'insémination artificielle ne pourra aboutir aux résultats
escomptés. Comme la gestation se poursuit et que ces vaches continuent
à évoluer dans un milieu infecté, leur avenir est en
danger. Ainsi un suivi de la gestation s'avère nécessaire afin de
déceler tout avortement tardif.
Vu que ces maladies constituent un véritable frein pour
la relance des productions animales, un diagnostic
généralisé des maladies abortives, en particulier la BVD
et l'IBR, devrait se faire chez les vaches afin de rentabiliser la prestation
car l'insémination d'une vache infectée se solde par un
échec matérialisé par un avortement ou une descendance non
viable. Avant toute entreprise d'insémination, il faudrait s'assurer du
bon état sanitaire des vaches.
Aussi, une fois les dominantes pathologiques mises en exergue,
serait-il souhaitable d'envisager les stratégies de lutte les plus
appropriées.
Les mesures de lutte, à défaut
d'éradiquer ces maladies, permettront tout au moins de circonscrire
celles-ci dans leurs limites actuelles et de prévenir une
éventuelle généralisation.
CHAPITRE IV :
RECOMMANDATIONS
La présente étude a permis de démontrer
l'existence de la brucellose bovine, de la Rhinotrachéïte
infectieuse bovine et de la maladie de muqueuses dans le cheptel bovin
sénégalais avec des prévalences relativement
élevées pour ces deux dernières maladies. L'objectif de
notre travail étant de déterminer le rôle des maladies
abortives dans la faiblesse du taux de réussite du programme
d'insémination artificielle et par conséquent d'un faible
développement de la filière laitière locale, nous
profitons de l'occasion pour formuler quelques recommandations aux
différents acteurs de la santé et productions animales selon leur
part dans le programme.
IV.1. Aux autorités
étatiques
Etant donné les pertes que la brucellose, la BVD, l'IBR
provoquent, l'Etat par le biais du Ministère de l'Elevage, doit prendre
le devant et expliquer au public concerné son rôle dans la
lutte.
Ainsi, nous recommanderons ce qui suit :
· de prendre des mesures qui s'imposent, surtout en ce
qui concerne les mouvements des animaux et d'ajouter ces pathologies surtout la
BVD et l'IBR sur la liste des pathologies à contrôler ;
· d'organiser régulièrement des programmes
de dépistage des maladies à caractère abortif surtout
avant la réalisation de l'IA et sensibiliser les éleveurs
à y participer activement.
IV.2. Aux acteurs
impliqués dans le programme d'Insémination artificielle.
IV.2.1. Programme national
d'insémination artificielle
· choisir le moment de la réalisation des
inséminations en tenant compte des facteurs climatiques et
saisonniers c'est à dire quand le disponible alimentaire est
suffisant;
· contrôler la semence à utiliser.
· sensibiliser les éleveurs à la conduite
des produits d'insémination pour qu'ils expriment tout leur potentiel
génétique. En plus de cette sensibilisation, il faut faire un
suivi permettant d'avoir une idée sur les performances de ces
produits ;
IV.2.2. Les
inséminateurs
· prendre toutes les précautions d'hygiène
pour ne pas être des acteurs de dissémination de maladies.
· se former et s'offrir des pratiques de manière
continue en insémination artificielle.
IV.2.3. Les
éleveurs
Nous recommanderons à ces derniers :
· de s'assurer de l'état des animaux qu'ils vont
acquérir et de toujours rechercher à connaitre la cause des
avortements observés.
· d'éviter l'introduction d'animaux sans connaitre
leur statut vis-à-vis de ces maladies ;
· d'améliorer les conditions d'élevage
surtout la distribution des aliments et de l'eau, et pratiquer de
l'hygiène dans les élevages pour éviter les
problèmes de reproduction liés à l'environnement
alimentaire.
· dans les villages où le contact entre humains et
animaux est permanent, nous recommandons d'être prudents lors des
manipulations des avortons car la brucellose est une zoonose majeure.
IV.3. Aux chercheurs
· évaluer la séroprévalence des
maladies abortives à l'échelle nationale
· envisager l'isolement des virus IBR/BVD
· Identifier les IPI dans les troupeaux
CONCLUSION GENERALE
L'élevage bovin sénégalais, en plus de
contribuer à réduire le déficit national en produits
carnés et laitiers, revêt une importance socio économique
remarquable. Son effectif très important et varié,
constitué essentiellement d'animaux de race locale, n'est pas
proportionnel à sa production qui reste très faible.
Cette faible production est expliquée principalement
par le faible potentiel génétique du cheptel exploité, les
contraintes alimentaires, sanitaires et climatiques. La satisfaction de la
demande demeure ainsi tributaire des importations des produits laitiers. Ces
importations coûtent 53 milliards de FCFA chaque année
(QUOTIDIEN LE SOLEIL, 2008). Pour pallier ces
dépenses énormes, l'Etat sénégalais a adopté
une politique d'appui aux productions animales en vue d'une autosuffisance par
l'entremise d'un vaste programme d'amélioration génétique
du cheptel autochtone grâce notamment à la biotechnologie de
l'insémination artificielle (IA).
Malheureusement, les résultats enregistrés par
différents programmes d'insémination artificielle au
Sénégal montrent une faiblesse des taux de réussite. Comme
facteurs incriminés de cette faiblesse de résultats, citons la
non maîtrise des paramètres de la reproduction chez la vache, le
manque d'expérience pour l'organisation des campagnes
d'insémination et surtout les maladies infectieuses et/ou parasitaires
du tractus génital. Les maladies d'élevage, comme la brucellose
ainsi que les autres affections abortives des ruminants telles que la BVD et
l'IBR, réduisent les performances des animaux et occasionnent
d'importantes pertes au sein des exploitations. En effet, chez la vache
laitière, les avortements sont économiquement très graves
pour l'éleveur, car le foetus c'est -à- dire le futur veau est
perdu et limitent ainsi l'élevage à sa source. Qui plus est, des
affections de la sphère génitale et une stérilité
peuvent en résulter, et cela pendant une période plus ou moins
longue, au cours de laquelle la femelle, improductive est une charge pour
l'éleveur (GATSINZI, 1989).
En plus de leur importance économique, certaines de ces
maladies sont des zoonoses comme la brucellose, leur transmission à
l'homme constitue une menace constante pour la santé publique.
La présente étude avait comme objectif
l'évaluation de la prévalence des maladies abortives en
l'occurrence la brucellose, la diarrhée virale bovine(BVD)/maladie des
muqueuses (MM) et la Rhinotrachéïte infectieuse bovine (IBR)
à travers une enquête sérologique sur des vaches faisant
partie du programme d'insémination artificielle dans la région de
Thiès au Sénégal. A partir des résultats de
l'enquête, l'évaluation de l'impact de ces pathologies sur la
faiblesse des taux de réussite de l'insémination artificielle
depuis longtemps constatée, constituait notre unique motivation.
L'enquête, effectuée durant la période de Décembre
2007 à Février 2008, a intéressé les
départements de Tivaouane et celui de Thiès. 132 sérums
provenant des vaches inséminées ont été
récoltés et un diagnostic précoce de gestation (DG) par
palpation transrectale a été établi à deux mois
après l'insémination artificielle où un taux de
réussite de 46% a été enregistré.
Les techniques sérologiques mises en oeuvre au
laboratoire sont, pour le dépistage de la brucellose, le rose bengale et
l'ELISA compétitive et pour le dépistage de la BVD et IBR,
l'ELISA indirect.
Sur les 132 sérums analysés, nous avons obtenu
des prévalences respectives de 1,5% pour la brucellose, de 47% pour la
BVD et 77,3% pour l'IBR. Ces résultats montrent que la BVD et l'IBR
existent à Thiès (Sénégal) avec une
prévalence sérologique relativement élevée. Par
contre, elle est assez faible pour la Brucellose.
Concernant la répartition de l'infection, c'est le
département de Tivaouane qui affiche un nombre important des vaches
infectées avec 2,8% pour la brucellose et 77,8% pour l'IBR. Concernant
la BVD c'est Thiès qui offre la prévalence la plus
élevée (48,3%). Lors de notre étude, nous avons
remarqué que le comportement des vaches vis-à-vis de ces
infections est indépendant de la race. Par contre les prévalences
varient en fonction des systèmes d'exploitation. Nous avons
trouvé un pourcentage plus élevé de vaches
infectées dans le système intensif (47,4% pour la BVD/MM et 84,2%
pour l'IBR) que dans le système semi intensif (46,8% pour la BVD/MM et
74,5% pour l'IBR).
Le facteur âge influe sur la sensibilité et
réceptivité à l'infection. En effet, nous avons
remarqué que les vaches âgées de 7 à 8 ans(en
pleine production) sont les plus infectées en brucellose et en IBR avec
des prévalences respectives de 4,3% et 87,2%. Egalement, la note
d'état corporel de l'animal est un bon reflet du fonctionnement de
l'organisme car c'est chez les vaches maigres (vaches ayant une NEC<2,5) que
l'on a trouvé un pourcentage élevé d'infection avec 47,1%
pour la BVD et 86,3% pour l'IBR.
Le portage d'infection dans la région de Thiès
se confirme par le nombre total de vaches infectées. En effet, sur 132
vaches examinées, 115 vaches soit 87% sont testées positives au
moins à l'une des trois maladies.
Quant à l'impact de ces pathologies sur la
réussite de l'insémination, cette étude nous apporte une
preuve tangible qui serait à l'origine de la faiblesse des
résultats des programmes d'insémination artificielle. En effet,
sur 132 vaches ayant été choisies après une rigoureuse
série de sélection pour subir l'insémination, seulement 63
vaches sont diagnostiquées gestantes. Parmi elles, 8 vaches seulement
ont réagi négativement aux tests de dépistage. Cela montre
qu'en conditions normales, en se référant à la
littérature, on doit s'attendre à 8 naissances soit un taux de 6%
à la fin de la gestation.
Devant l'impérieuse nécessité de
gérer le potentiel reproducteur de la population animale et d'accroitre
sa productivité par tous les moyens dont l'IA, il y a lieu de revoir des
stratégies de lutte contre ces affections abortives des ruminants au
Sénégal, car aucun programme d'IA malgré ses bonnes
ambitions , ne peut parvenir à ses fins avec des animaux
infectés.
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ANNEXES
ANNEXE 2 : ELISA COMPETITIVE
Test ELISA pour la détection des anticorps
anti-brucella dans le sérum
Kit BRUCELLA-AB C-ELISA (SVANOVIR ND)
Protocole
Préparation des réactifs
Le tampon PBS-Tween :
Diluer 20 fois la solution de PBS-Tween 20 fois
concentrée (1/20) avec de l'eau distillée. Préparer 500 ml
par plaque en ajoutant 25 ml de la solution de PBST dans 475 ml de l'eau
distillée et mélanger vigoureusement.
NB : Bien vérifier qu'il n'y a pas de cristaux de
précipitation au fond du récipient, si oui réchauffer
légèrement et bien agiter encore.
La solution d'Acs monoclonaux
Reconstituer l'Ac monoclonal lyophilisé par ajout de 6
ml de tampon de dilution. Ajouter délicatement le tampon dans la
bouteille. A préparer juste avant usage. Mélanger doucement. De
grâce ne pas utiliser le vortex!
1. Tous les réactifs doivent être ramenés
à la température ambiante (18-25oC)
2. La dilution des échantillons et des témoins
peut se réaliser de 2 façons différentes :
1. Une predilution dans les tubes,suivie de l'ajout de
l'échantillon et des témoins dans les puits vides, ou bien
2. Ajouter les échantillons et témoins
directement dans les puits de la plaque préalablement remplis avec le
tampon.
(Lors de notre manipulation, on a fait une predilution)
3. Predilution des témoins et
échantillons
Prédiluer au dixième les 3 témoins et
échantillons à tester dans les tubes en ajoutant 20 ìl
des témoins respectifs ou échantillon dans 180 ìl de
tampon de dilution d'échantillon.
NB : -Ajouter 50 ìl du tampon de dilution
d'échantillon dans 2 puits appropriés (CC : Contrôle
conjugue)
-Ajouter 50 ìl du témoin ou échantillon
prédilué respectivement dans chacun des puits appropriés
ou correspondant. Tester chaque témoin en duplicata.
Pour confirmation d'usage, il est recommandé de tester
les sérums en duplicata.
4. Ajouter 50 ìl de solution d'Acs
monoclonaux dans les puits utilisés pour le témoin et
échantillon
NB : Le temps entre l'ajout de
témoins/échantillons et la solution d'Acs monoclonaux ne doit pas
dépasser 10 minutes.
5. Sceller (fermer) la plaque et
mélanger les réactifs en agitant la plaque pendant 5
minutes sur un agitateur. Tapoter alternativement les
côtés de la plaque.
6. Incuber à la température
ambiante (18 à 25oC) pendant 30 minutes.
7. Rincer la plaque 4 fois avec PBST. Pour
chaque rinçage, remplir les puits et les vider tout en tapotant fort
pour éliminer tout le reste du liquide.
8. Ajouter 100 ìl de la solution
conjugué dans chaque puit. Sceller (fermer) la plaque et incuber
à la température ambiante pendant 30 minutes.
9. Répéter l'étape 7
10. Ajouter 100 ìl de la solution de
substrat dans chaque puit et incuber pendant 10 minutes
à la température ambiante (18-25oC).Mettre en marche
le chrono après remplissage du premier puits.
11. Arrêter la réaction en
ajoutant 50 ìl de la solution stop dans chaque puit et mélanger
minutieusement. Ajouter la solution stop dans le même ordre que pour la
solution de substrat dans l'Etape 10.
12. Mesurer la DO des témoins et
échantillons au spectrophotomètre à une longueur d'onde de
450nm. La lecture des DO se fait dans les 15 minutes qui
suivent l'ajout de la solution stop pour éviter la fluctuation des
valeurs des DO.
ANNEXE 3 : ELISA INDIRECT
Test ELISA pour la détection des anticorps anti-IBR
(anti BVD) dans le sérum.
Kit IBR-Ab (ou BVD-Ab) ELISA (SVANOVIR ND)
Protocole
Préparation des
réactifs
PBS-Tween tampon :
Diluer la solution PBS-Tween 20 fois dans l'eau
distillée. Préparer 500 ml par plaque par addition de 25ml la
solution de PBST à 475 ml de l'eau distillée et mélanger
efficacement.
N.B : Vérifier qu'il n'y a pas de cristaux de
précipitation dans la bouteille. Si les cristaux sont présents,
chauffez et agitez efficacement.
Le Conjugué anti IgG bovin
Reconstituer le conjugué lyophilisé avec 11,5ml
de solution de PBS-Tween. Ajouter avec soin la solution tampon à la
bouteille. Laisser la solution 1 minute et mélanger à fond. A
préparer immédiatement avant usage.
La solution conjuguée reconstituée peut
être gardée à - 20°C et peut être
décongelée et recongelée au plus 3 fois.
Tous les réactifs doivent être exposés
à 18-25°C avant l'utilisation. Identifier tous les tubes avec un
numéro.
1. Echantillons de sérum
Pour l'IBR
A. Ajouter 100 ìl de la solution
tampon à chaque puit qui sera utilisé pour chaque
échantillon de sérum.
B. Ajouter 4 ìl de sérum de
contrôle positif (réactif A) et 4 ìl de sérum de
contrôle négatif (réactif B) respectivement aux puits
couverts de l'antigène viral IBR et aux puits correspondant couverts par
un antigène de contrôle. Pour confirmation, il est
recommandé de dupliquer les sérums de contrôle.
C. Ajouter les 4 ìl de
l'échantillon de sérum à un puit
sélectionné couvert par un antigène viral et à un
puit correspondant avec un antigène de control. Pour confirmation, il
est recommandé de tester les sérums en duplicata.
Pour la BVD
D. Ajouter 90 ìl de la solution tampon
à chaque puit qui sera utilisé pour chaque échantillon de
sérum et de témoin.
E. Ajouter 10 ìl de sérum de
contrôle positif (réactif A) et 10 ìl de
sérum de contrôle négatif (réactif B) respectivement
aux puits couverts de l'antigène viral BVD et aux puits correspondant
couverts par un antigène de contrôle. Pour confirmation, il est
recommandé de dupliquer les sérums de contrôle.
F. Ajouter les 10 ìl de l'échantillon de
sérum à un puit sélectionné couvert par un
antigène viral et à un puit correspondant avec un antigène
de contrôle. Pour confirmation, il est recommandé de dupliquer les
échantillons.
G. Agiter les plaques efficacement. Sceller la plaque et
l'incuber à 37°C pendant une heure. Continuer a l'étape 3
2. Agiter les plaques ou les barettes efficacement. Sceller la
plaque et l'incuber à 37°C pendant une heure.
3. Rincer les plaques ou les barettes 3 fois
avec la solution tampon PBS-Tween, à chaque cycle de
rinçage remplir les puits, vider la plaque et tapoter fort pour enlever
tous le reste de liquide.
4. Ajouter 100 ìl du conjugué
à chaque puit et incuber à 37°C pendant une
heure.
5. Répéter l'étape 5
6. Ajouter 100 ìl de la solution du
substrat à chaque puit. Incuber pendant 10 min
à la température de la pièce à 18-25°C.
Commencer à compter quand le premier puit est plein.
7. Arrêter la réaction par ajout de 50
ìl de la solution stop à chaque puit et mélanger
efficacement ; ajouter la solution stop dans le même ordre que pour
la solution substrat dans l'étape 8.
8. Mesurer la densité optique des contrôles et
des échantillons à 450 nm à l'aide du
spectrophotomètre.
Mesurer les DO dans 15 min après l'addition de la
solution stop en vue de prévenir la fluctuation des valeurs des DO.
Evaluation de la séroprévalence et
impact des maladies abortives sur la réussite de l'insémination
artificielle bovine au Sénégal : Cas de la région de
Thiès.
|
RESUME
Cette étude visait à évaluer la
séroprévalence et l'impact des pathologies abortives sur la
réussite de l'insémination artificielle (IA) bovine.
L'enquête sérologique a été menée au mois de
Décembre 2007 et le diagnostic précoce de gestation fait en
février 2008 sur 132 vaches faisant partie du programme national
d'insémination artificielle dans la région de Thiès. Trois
maladies à caractère abortif en l'occurence la brucellose, la
Diarrhée virale bovine/Maladie des muqueuses (BVD/MM) et la
Rhinotrachéïte infectieuse bovine(IBR) ont fait l'objet de
dépistage au niveau du labo de Microbiologie Immunologie et Pathologie
Infectieuse de l'EISMV de Dakar. Les résultats obtenus sont les
suivants :
Sur 132 sérums analysés pour rechercher des
anticorps anti brucella, anti BVD et anti IBR, on a trouvé
respectivement 2 cas, 62 cas et 102 cas positifs soit une prévalence de
1,5% pour la brucellose, 47% pour la BVD et 77,3% pour l'IBR.
Notre étude a montré que certains facteurs
influent sur le portage de l'infection. Il s'agit du système
d'élevage et la Note d'état corporel(NEC). En effet les vaches
évoluant en système intensif offrent une prévalence plus
élevée en BVD (47,4%) et en IBR (84,2%) que celles du
système semi intensif. Les vaches maigres (NEC=2,5) présentent
un pourcentage élevé d'infectées avec 47,1% pour la BVD et
86,3% pour l'IBR.
L'importance de ces maladies dans la région de
Thiès se justifie par le nombre important des vaches infectées.
En effet, sur 132 vaches dépistées, 115 soit 87% sont
séropositives au moins à l'une des 3 pathologies
investiguées.
Un taux de réussite de l'insémination
artificielle de 46% a été enregistré.
Concernant la relation entre le statut sérologique et
l'état physiologique des vaches, notre étude montre qu'il y a
aussi bien des vaches séropositives à l'une ou l'autre de ces
maladies dans la catégorie des vaches gestantes que dans celle des non
gestantes. Toutefois on remarque que parmi les 63 vaches gestantes, 8
seulement, soit 6% des vaches inséminées, sont indemnes des
maladies dépistées. Tenant compte des travaux des autres auteurs,
c'est seulement ces 8 vaches qui pourront donner des veaux viables.
Devant l'impérieuse nécessité de
gérer le potentiel reproducteur de la population animale et
d'accroître sa productivité par tous les moyens dont l'IA, il y a
lieu de revoir des stratégies de lutte contre ces affections abortives
des ruminants au Sénégal, car aucun programme d'IA malgré
ses bonnes ambitions, ne peut parvenir à ses fins avec des animaux
infectés.
Mots clés : Maladies
abortives- Bovins- IA- Thiès
Auteur : Sylvain HABIMANA
E-mail :
habishema@yahoo.fr
B.P. : 80 Gitarama - RWANDA Tel :
(250) 08488224
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