UNIVERSITE DE JENDOUBA
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES, ECONOMIQUES ET DE
GESTION DE JENDOUBA
Mémoire de Fin d'études pour l'obtention d'une
Maitrise en Finance
Thème :
Réalisé par :
KANE DIALLO Hady
Sous la direction de :
Mr MANSALI Hatem
Année Universitaire 2009 / 2010
Mes remerciements vont à Dieu, le tout puissant qui m'a
donné la force, le courage et la santé pour mener à bien
mes études et ce mémoire en particulier.
J'exprime toute ma gratitude à Mr MANSALI Hatem,
professeur et encadreur, pour les conseils prodigués, son soutien, sa
disponibilité et sa confiance.
Je remercie également Mr WASLI Atef et Mr KHAZRI Bilel
pour leurs conseils.
J'adresse également mes remerciements, à tous
mes enseignants qui m'ont donné les bases de la science.
Je remercie très sincèrement les membres du jury
d'avoir bien voulu accepter de faire partie de la commission d'examinateur.
Aussi, mes remerciements vont à tout le corps
professoral et aux membres de l'administration de la FSJEG de Jendouba.
Je remercie tous mes collègues de la 4ème
Année Finance de la promotion 2009-2010 pour les bons rapports durant
les années que nous avons passées ensemble.
Je remercie particulièrement tous les membres de ma
famille, restés au pays, pour l'amour, le soutien et les encouragements
qu'ils m'ont apportés.
Aussi particulièrement, je remercie toute la famille
OUATTARA pour son soutien, sa confiance, son encouragement et sa
présence à mes côtés.
Mes remerciements vont à vous Mr OUATTARA Lamine
Merci à vous mes très chers amis : OUATTARA
Brehima, SY Babah, DOUKANSE Mamaye, KEITA Moussa Balla, TRAORE Daouda, KONATE
Abdoulaye, DKHILI Anwer, KEITA Mariam, CISSE Lalla Kadi, MAIGA Korotoumou,
TRAORE Aichata, KONATE Mariama, Sissoko Dalla, WANE Dina, DIABY Mariam, ZEMNI
Catherine, AYEDI Asma, BEN BELGACEM Meriam.
A toute personne ayant participé de loin ou de
près dans l'accomplissement de ce modeste travail. Et enfin merci
à toute la communauté malienne.
Je dédie ce travail :
À ma mère THIAM Hawa,
A ma mère DIALLO ASSA,
A mes mamans de la CNAR,
À mon père KANE ISSA,
A mon père OUATTARA LAMINE,
À toute ma famille,
A mes oncles, tantes,
cousins et cousines,
À tous mes amis,
Ainsi qu'à
tous mes enseignants.
KANE DIALLO Hady
INTRODUCTION
GENERALE......................................................................1
CHAPITRE 1: L'Introduction des sociétés au
Nouveau Marché de la Bourse de Paris...3
SECTION 1 : Le Nouveau Marché de la Bourse de
Paris...........................................3
I. Présentation Générale du Nouveau
Marché....................................................3
II. Les avantages et les inconvénients du Nouveau
Marché.............................11
SECTION 2 : Introduction des Sociétés au
Nouveau Marché....................................14
I. Présentation générale du processus
d'introduction....................................14
II. Application pratique : Introduction de la
Société ALTI SA au Nouveau
Marché.......................................................................................22
CHAPITRE 2 : Analyse des Méthodes de
valorisation.........................................30
SECTION 1: L'Approche
Actuarielle.................................................................31
SECTION 2 : L'approche
Comparative...............................................................45
CHAPITRE 3 : L'analyse de la sous-évaluation
des sociétés...................................61
I. Définition de la sous-évaluation des
sociétés...........................................62
II. Facteurs explicatifs de la sous-évaluation du
phénomène de sous-évaluation des sociétés
introduites en
bourse............................................................62
CHAPITRE 4 : Etude empirique sur le choix du
modèle d'évaluation par les introducteurs en
bourse...............................................................................69
SECTION 1 : Description du modèle et
présentation des entreprises de notre
échantillon................................................................................................70
SECTION 2 : Principaux résultats obtenus et
commentaires ......................................74
CONCLUSION
GENERALE........................................................................77
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................79
ANNEXE..................................................................................................80
TABLE DES
MATIERES.............................................................................81
INTRODUCTION
GENERALE
Comment trouver un financement pour les Sociétés
à fort potentiel de croissance s'introduisant dans des secteurs porteurs
mais risqués ?
Comment évaluer ces sociétés et quelles
sont les caractéristiques de ces entreprises qui déterminent le
choix de la méthode de valorisation par les introducteurs en bourse ?
Ces questions qui ont fait l'objet de nombreux débats
sont de plus en plus posées aussi bien par les investisseurs que par les
professionnels des marchés financiers ; étant donnés
que les financements se font rares et que les méthodes classiques de
valorisation se sont révélées obsolètes, incapables
donc d'effectuer une valorisation efficace.
En effet, suite à l'apparition vers la fin des
années 1999, de ce qui fut appelée la Nouvelle économie,
concernant essentiellement les secteurs de la Technologie, de l'Informatique,
des Médias, de l'Internet, etc. ... les investisseurs se sont
dirigés en masse (Effet d'entonnoir) vers ces derniers qui
présentaient de forts potentiels de croissance et de valeurs innovantes.
La difficulté pour trouver des financements résidait dans le
fait que ces secteurs, malgré le fort potentiel de croissance qu'ils
offraient, présentaient également une volatilité (risque)
importante.
Cette difficulté fut néanmoins surmontée
avec la création en 1996 du Nouveau Marché qui avait pour
objectif, de faciliter l'accès aux marchés financiers, aux
sociétés à fort potentiel de croissance et ayant
également des besoins de financement.
Abstraction faite, force est de reconnaitre que le nouvel
aspect comportemental des investisseurs qui se sont dirigés en masse
vers la nouvelle économie a bouleversé le fonctionnement des
marchés financiers, et donc du Nouveau Marché aussi.
Ainsi, entre la forte multiplication des introductions sur le
Nouveau Marché et la volatilité importante observée depuis
sur le compartiment des valeurs de croissance de la bourse de Paris, les
professionnels du marché financier eurent donc pour tâche
d'évaluer ces sociétés arrivant sur le Nouveau
Marché avec des historiques comptables souvent faibles.
La question qui se pose est de connaitre les
caractéristiques propres de ces entreprises qui détermineront le
choix de la méthode de valorisation par les introducteurs en bourse, car
toutes ces entreprises ne pourront pas être évaluées de la
même manière.
Les objectifs de notre recherche sont donc de faire
l'inventaire des outils de valorisation à la disposition des
spécialistes des marchés financiers pour évaluer ces
sociétés et par la suite d'identifier les
caractéristiques de ces entreprises qui peuvent déterminer le
choix de la méthode de valorisation par les introducteurs en bourse.
La première partie de ce mémoire va permettre de
présenter en détail le Nouveau Marché, ainsi que la
procédure d'introduction d'une société au Nouveau
Marché. En effet, le marché des valeurs de croissance de la
Bourse de Paris est un marché obéissant à des
règles spécifiques. Cette partie introductive va donc nous
permettre d'exposer le cadre général de notre travail de
recherche.
La deuxième partie de ce mémoire de recherche va
porter sur le sujet proprement dit, c'est à dire sur «
l'évaluation financière ou la valorisation des
sociétés introduites sur le Nouveau Marché de la Bourse de
Paris ». Cette partie sera accompagnée d'une application
pratique.
La troisième partie va nous permettre de faire une
revue de littérature ayant abordée le phénomène de
sous-évaluation des entreprises tout en abordant les
éléments explicatifs de ce phénomène.
Enfin dans la quatrième partie, nous tenterons
d'apporter une réponse à la question portant sur les
caractéristiques des entreprises qui déterminent le choix de la
méthode de valorisation par les introducteurs en bourse.
CHAPITRE 1 : L'Introduction des
sociétés au Nouveau Marché de la Bourse de Paris
Section 1 : Le Nouveau Marché de la
Bourse de Paris
I)
Présentation Générale du Nouveau Marché
1) Création du Nouveau Marché et
principales caractéristiques
Destiné a priori aux valeurs de croissance de secteurs
technologiques ou de croissance, le Nouveau Marché est un marché
inspiré du Nasdaq américain et qui a été
créé le 14 Février 1996 sur la Bourse de Paris et qui
permet aux jeunes entreprises évoluant dans ces secteurs de trouver les
ressources financières nécessaires pour
accompagner
leur développement.
Le Nouveau marché peut en outre être
assimilé à une structure d'accueil et d'accompagnement de
sociétés de toutes nationalités, dynamiques,
récentes, dotées d'excellentes perspectives de croissance et
ayant besoin de capitaux importants pour se développer. Le Nouveau
Marché permet donc à ces sociétés de lever des
capitaux sur le marché financier pour financer et
accélérer leur développement et aussi accéder
à une liquidité importante.
Il convient toutefois de signaler que le Nouveau Marché
est un marché réglementé et possédant plusieurs
caractéristiques :
Ces principales caractéristiques sont les
suivantes :
v Un marché réglementé et
destiné à l'innovation et à la technologie
Le Nouveau Marché est un marché
réglementé au sens de la Directive européenne sur les
services en investissement et constitue une structure qui vise à
accueillir et à accompagner les entreprises innovantes à fort
potentiel de croissance; leur permet d'accéder au marché boursier
afin de trouver les fonds nécessaires au financement de leur plan de
développement. Ce marché, qui en effet, est dédié
entièrement aux valeurs de croissance s'est fixé comme
tâche de répondre aux exigences des investisseurs y opérant
et ce qu'ils soient institutionnels ou individuels.
Les conditions d'admission sur ce marché ont
été plus tard renforcées pour faire face aux valeurs
risquées de haute technologie que présentent ces entreprises.
Ces valeurs de haute technologie (télécoms, internet, SSII, jeux
vidéo ...) sont celles qui remplissent pourtant au mieux les
conditions propres d'admission au Nouveau Marché (fort potentiel de
croissance, besoins importants en capitaux propres, sociétés
récentes, besoin de notoriété). D'ailleurs, le Nouveau
Marché est composé à hauteur de 54% de valeurs
technologiques, contre 26% pour le commerce et les services et seulement 20%
pour l'industrie.
v Un marché de valeurs de croissance de
dimension internationale
Cette caractéristique s'insère dans le cadre de
l'intégration d'une dimension internationale en ce sens que le Nouveau
Marché accueille en son sein les entreprises de toutes
nationalités dès lors qu'elles remplissent les conditions
d'admission. Ce point laisse donc entendre également la présence
d'une multitude d'investisseurs. En effet, les investisseurs présents
sur le Nouveau Marché ne sont pas seulement français, mais on
distingue également une part importante d'investisseurs anglo-saxons ou
européens. Ceci constitue en quelque sorte l'une des clés de la
réussite, de l'animation et du dynamisme du Nouveau Marché.
Le Nouveau Marché fait en effet partie du réseau
de marchés européens Euro NM qui est un
Groupement Européen
d'Intérêt Economique
réunissant cinq places financières européennes de
première importance : la Bourse de Francfort, la Bourse de Bruxelles, la
Bourse de Paris, la Bourse d'Amsterdam et la Bourse de Milan. Ces cinq bourses
ont créé en leur sein un Nouveau Marché dont les
conditions d'admission, les règles de négociation et les
engagements d'information sont harmonisés.
L'homogénéité de ces différents marchés de
valeurs de croissance a donc permis de procéder sans grande
difficulté à un regroupement commun à l'intérieur
du marché européen des valeurs de croissance Euro NM.
La cote Euro NM et l'indice Euro NM sont diffusés dans
la presse et sur les écrans du monde entier, ce qui permet de donner une
idée de son niveau de notoriété au niveau européen
et international. En effet, c'est aujourd'hui le marché de
référence des valeurs de croissance, notamment concernant les
valeurs TMT (technologies - médias - télécommunications)
représentant ce qu'il est maintenant convenu d'appeler la «
nouvelle économie », au niveau européen. Un
accord de membership croisé permet par ailleurs à tout
intermédiaire membre de l'un de ces cinq marchés (appelés
les marchés d'origine) d'intervenir sur les autres marchés
(marchés d'accueil) dans ses fonctions de négociation, de tenue
de marché et d'introduction. L'objectif est d'offrir aux
intermédiaires financiers un accès direct à toutes les
valeurs présentes au sein de l'Euro NM.
v Un marché adapté aux entreprises
à fort potentiel de croissance et innovantes :
Le Nouveau Marché s'adresse aux entreprises qui ont un
projet de développement à financer et qui souhaitent
bénéficier du marché boursier pour accélérer
leur croissance. Ainsi au lieu de recourir aux moyens de financement
traditionnels ne satisfaisant pas toujours leurs besoins de croissance, ces
sociétés vont plutôt vers le Nouveau Marché pour
diversifier leurs moyens de financement et avoir donc des ressources
financières rapidement mobilisables .Toujours est il que ces
sociétés doivent au préalable présenter un projet
de développement aussi bien crédible que structuré pouvant
porter par exemple sur :
- un investissement en recherche et
développement : l'innovation est un des facteurs clé de la
croissance d'une entreprise qui nécessite des investissements plus ou
moins importants selon les secteurs d'activités
- une politique de croissance externe : la
croissance externe est principalement une affaire d'opportunités. Au
moment ou celles-ci se présentent, il est important de pouvoir compter
sur sa trésorerie ;
- une diversification, etc. ...
v Un marché doté de conditions
d'admission simplifiées
L'une des caractéristiques principales du Nouveau
Marché est la souplesse et la plus grande flexibilité qu'il offre
aux entreprises désirant s'introduire en son sein.
Ainsi avec des conditions assez simplifiées, le NM peut
accueillir:
· aussi bien les sociétés
réalisant plusieurs milliards de chiffre d'affaires que des start-up
présentant au moment de leur introduction un volume de vente
relativement faible ainsi que des historiques comptables assez faibles
· aussi bien des sociétés
bénéficiaires que des sociétés qui ne sont pas
encore parvenues à leur niveau de rentabilité
· et enfin, le Nouveau Marché accueille non
seulement les jeunes sociétés connaissant une croissance
très forte et désirant financer cette croissance rapide par le
biais du marché financier, mais également des entreprises plus
anciennes présentant un plan de développement ambitieux qui
requièrent des fonds importants et rapidement mobilisables. Ces
sociétés doivent juste répondre à un certain nombre
de critères qui seront plus détaillés dans la
deuxième section de ce premier chapitre.
2) Organisation générale du Nouveau
Marché
a) La Société du Nouveau
Marché
A l'instar du marché duquel il est
inspiré ; à savoir le NASDAQ Américain, le Nouveau
Marché est un marché réglementé par des instruments
financiers dont le fonctionnement est assuré par une organisation
autorégulatrice, une entreprise de marché autonome appelée
la Société du Nouveau Marché,
désignée par le sigle SNM et
représentée par son conseil d'administration.
La SNM a notamment pour rôle d'établir les
règles de fonctionnement du Nouveau Marché (conditions
générales de fonctionnement, adhésion, admission à
la cote et diffusion des informations) qui ne sont appliquées qu'en
précisant au préalable les conditions d'organisation et de
fonctionnement par des instructions publiés dans le Bulletin du Nouveau
Marché. Ce bulletin apparait chaque fin de journée et contient
toutes les instructions prises par la SNM et tous les avis et décisions
devant être portés a la connaissance du public.
En outre la SNM a pour tâche de :
· prendre toutes les décisions utiles au bon
fonctionnement du Nouveau Marché
· de fixer à la fin de chaque année
boursière, les jours d'ouverture du Nouveau Marché pour
l'année suivante ainsi que les heures d'ouverture et de clôture
pour les périodes d'ouvertures
· établir également un règlement
intérieur édictant les règles de déontologie
applicables sur les personnes placées sous sa responsabilité ou
travaillant pour son compte.
Toutefois la compensation et la garantie des
opérations réalisées sur le Nouveau Marché sont
assurées par Paris Bourse SA
(anciennement dénommée SBF - Bourse de Paris).
b) Le comité des admissions
Les décisions d'admission et de radiation des
instruments financiers aux négociations sur le Nouveau Marché
sont décidées par Le Conseil d'Administration de la SNM sous
réserve du droit d'opposition de la Commission des Opérations de
Bourse. Il délègue ces attributions à son Président
qui prend les décisions adéquates sauf, lorsque
l'intérêt du marché l'exige, après avis du
Comité des Admissions. Le Conseil d'Administration communique par avis
la composition du Comité des Admissions (neuf membres choisis parmi la
communauté et présidé par le président de Paris
Bourse SA).
La durée des fonctions des membres du Comité des
Admissions, son mode de fonctionnement et les conditions dans lesquelles il
rend compte de ses décisions au Conseil d'Administration de la SNM sont
fixés par la SNM. La décision du Président, au travers du
Comité des Admissions, peut être soit positive en l'état,
soit sous réserve de modifications, soit enfin le rejet pur et simple.
Les critères de décision sont simples et principalement
basés sur la qualité du dossier (notamment la pertinence du
business plan) et l'adéquation aux objectifs du Nouveau
Marché. A cet égard, une attention particulière est
apportée à la présentation des facteurs clés de
succès et de risque du dossier et à leur maîtrise par le
candidat. Dans certains cas, une expertise technique ou stratégique peut
être exigée afin d'affiner le jugement du Comité des
Admissions.
c) Le comité consultatif
La SNM est assistée d'un Comité Consultatif
constitué de membres choisis en fonction de leur compétence et de
leur expérience dans les domaines scientifiques et industriels.
Le Comité Consultatif assiste la SNM, à la
demande de cette dernière, dans l'analyse des projets industriels et
scientifiques des sociétés souhaitant faire admettre leurs
instruments financiers à la négociation sur le Nouveau
Marché.
Ce comité permet de promouvoir le Nouveau
Marché, d'encourager les candidatures des sociétés
intéressantes en termes de potentiel de croissance et d'apporter son
expertise sur la viabilité scientifique, technique et industrielle des
projets de développement présentés par la SNM pour entrer
sur le Nouveau Marché.
3) Les Membres du Nouveau Marché
a) Les conditions
d'adhésion :
Les membres du Nouveau Marché, également
dénommés les adhérents du Nouveau Marché doivent
impérativement remplir certaines conditions pour avoir ce rôle,
conditions ayant un caractère obligatoire. Ainsi les membres du Nouveau
Marché doivent être nécessairement et obligatoirement :
- des prestataires de services
d'investissement agréés par le Comité des Etablissements
de Crédit et des Entreprises d'Investissement ;
- des établissements agréés par
les autorités compétentes de leur Etat membre d'origine pour
fournir les services d'investissement correspondant aux fonctions
envisagées en tant que membre du Nouveau Marché;
- des personnes morales, habilitées par le
Conseil des Marchés Financiers dont les membres sont des prestataires de
services d'investissement ou des établissements tels que cités
ci-dessus, à condition qu'ils soient indéfiniment et
solidairement responsables des dettes et des engagements de ces personnes
morales.
La décision d'admettre un nouvel adhérent est
prise par la SNM. Elle doit pour cela recevoir de la part des
intéressés un dossier de demande d'adhésion contenant les
statuts de la sociétés, la liste des dirigeants, la composition
et la répartition de son capital et la composition des organes sociaux.
De plus, la SNM peut exiger la production de toute autre information
complémentaire pour affiner son analyse.
La SNM apprécie les garanties présentées
par le dossier d'adhésion et communique sa décision au demandeur
dans les trois mois de la réception de l'ensemble des informations,
pièces et autres documents requis à cet effet. Sa décision
est alors irrévocable.
Le membre est soumis à des contrôles de la SNM et
du CMF. Ces contrôles peuvent être effectués directement par
la SNM ou par une autre entreprise de marché qu'elle mandate à
cet effet. De plus, toute information régulière ou exceptionnelle
permettant d'effectuer ces contrôles peut être demandée au
membre par la SNM afin d'affiner son jugement.
La SNM apprécie les garanties présentées
par le dossier d'adhésion et communique sa décision au demandeur
dans les trois mois de la réception de l'ensemble des informations,
pièces et autres documents requis à cet effet. Sa décision
est alors irrévocable.
Tout changement relatif aux éléments
constitutifs du dossier d'admission, ainsi que tout élément
significatif pouvant avoir une incidence sur l'activité du membre sur le
Nouveau Marché sont portés à la connaissance de la SNM.
Une fois la décision d'adhésion prise, la SNM vérifie que
les engagements souscrits sont bien remplis avant que l'adhésion soit
définitive. Si le membre n'a pas commencé à exercer son
activité dans un délai de six mois suivant la communication de la
décision relative à son admission, cette décision devient
caduque, sauf dérogation de la SN. Lorsqu'un membre décide de
confier tout ou partie de son activité de négociation sur une ou
plusieurs catégories d'instruments financiers, il doit au
préalable solliciter l'approbation de la SNM, en joignant à sa
demande toute précision utile concernant les conditions dans lesquelles
ce transfert d'activité est envisagé, si cette opération
n'a pas pour effet de modifier sa responsabilité. Lorsqu'elle
considère que la situation ou les agissements du membre ne correspondent
plus aux engagements souscrits, ou que ces engagements mettent en cause le
Nouveau Marché, et que ce membre n'a pas régularisé sa
situation, la SNM peut soit prononcer la suspension totale ou partielle de ses
activités exercées sur le Nouveau Marché, soit lui retirer
la qualité de membre.
Il est toutefois possible que la SNM admette comme
adhérents les membres des marchés reconnus par les
autorités compétentes de leur pays d'origine et membres de
l'Espace Economique Européen comme des marchés
réglementés, à partir du moment où ceux-ci
remplissent les précédentes conditions d'adhésion et
règles de fonctionnement propres au Nouveau Marché.
b) Les différents statuts des
adhérents du Nouveau Marché
Les adhérents du NM doivent opter pour un ou plusieurs
des statuts suivants :
v L'Introducteur- teneur de marché
(ITM)
Appelé dans la pratique ITM, l'introducteur-teneur de
marché est le membre du Nouveau Marché chargé par la SNM
de remplir les fonctions suivantes :
- concourir aux introductions d'instruments
financiers sur le Nouveau Marché en aidant les sociétés
émettrices à préparer un dossier d'introduction et en
effectuant un certain nombre de travaux préliminaires ;
- assurer, pendant au moins trois ans
après l'introduction, la tenue de marché des instruments
financiers pour lesquels il a été habilité par la SNM.
Cette période peut toutefois être écourtée par la
SNM si, avec l'accord de l'émetteur, un autre ITM s'engage à
assurer cette tenue de marché pendant la période
nécessaire pour couvrir l'engagement initial de trois ans après
l'introduction. Un ITM peut donc assurer la tenue de marché d'un
instrument financier dont il n'a pas assuré lui même
l'introduction en Bourse en obtenant d'un autre ITM, avec l'accord de la SNM,
l'engagement de remplir cette fonction pour l'instrument financier qu'il
introduit. Lorsqu'il introduit un instrument financier, l'ITM s'engage à
l'égard de la société émettrice à :
- assister la société dans la
préparation des documents d'information requis et mettre en oeuvre les
moyens nécessaires pour vérifier que le prospectus ne comporte
pas de contradiction ni d'information trompeuse par rapport aux
éléments réunis dans le cadre de l'introduction ;
- publier une analyse financière sur la
société lors de l'introduction et à l'issue des deux
exercices suivants ;
- procéder au placement du titre sur le
marché financier ;
- assurer l'animation commerciale du titre. Il est
à noter que les modalités de ces engagements font l'objet d'une
convention passée entre l'introducteur - teneur de marché et
l'émetteur. Celle-ci est ensuite transmise à la SNM. Lorsqu'il
exerce la fonction de tenue de marché, l'ITM s'engage à assurer,
dans les conditions fixées préalablement et suivant les
présentes règles de fonctionnement, la liquidité des
instruments financiers pour lesquels il a été spécialement
habilité. Les conditions de cette habilitation ou de ce retrait sont
fixées par une instruction de la SNM
Pour mener à bien ce travail, l'ITM doit naturellement
disposer des espèces et des titres nécessaires à
l'exercice de la fonction de tenue de marché.
v le Négociateur - Courtier
Le négociateur- courtier est également un membre
du Nouveau Marché habilité par la SNM pour cette fois
exécuter les ordres de ses clients. Il peut également agir pour
son propre compte. L'adhérent qui ne dispose pas du statut de
négociateur - courtier ne peut donc pas passer les ordres de ses
clients. Il est à noter que lorsque l'adhérent a les deux statuts
de négociateur - courtier et d'ITM, l'exercice des fonctions de tenue de
marché et de courtier doit être assuré, pour un même
instrument financier, par des personnes physiques différentes et
privilégié l'intérêt des donneurs d'ordres.
c) Le rôle prépondérant des
membres du Nouveau Marché
Les membres du Nouveau Marché jouent en effet un
rôle prépondérant dans le fonctionnement de celui ci en ce
sens qu'ils s'impliquent fortement pour assurer le succès de leur
activité sur le marché. Cette implication est de nature à
profiter à l'ensemble du marché. L'élargissement de leur
domaine de compétence implique donc qu'ils doivent posséder aussi
une compétence d'analyste financier spécialisée, notamment
afin de pouvoir évaluer les perspectives de développement des
sociétés à fort potentiel de croissance, au travers d'une
analyse financière détaillée, ne disposant que d'une
faible antériorité en matière de comptes.
De plus, leur surface financière doit être en
rapport avec la couverture de leurs engagements sur le marché financier,
en particulier en ce qui concerne leur activité de tenue de
marché.
Enfin, ils doivent être capables de mobiliser des
ressources commerciales spécifiques pour assurer la diffusion des titres
auprès des investisseurs présents sur le Nouveau Marché et
doivent en effet assurer une liquidité suffisante au marché en
agissant en tant que teneur de marché ou animateur.
II) Les avantages et les inconvénients du Nouveau
Marché
1) Les avantages
Le Nouveau Marché présente des avantages aussi
bien pour les Entreprises qui y sont cotées que pour les autres agents
qui y opèrent (investisseurs). Il permet entre autres aux premiers
d`élargir et de diversifier leur base d'actionnaires, d'accéder
à une reconnaissance internationale, etc.... et pour les seconds il
permet non seulement d'intervenir sur un marché
réglementé, sécurisé, transparent, offrant donc un
niveau élevé d'informations et doté d'une masse critique
de valeurs mais aussi de diversifier leurs portefeuilles.
Les avantages les plus significatifs du Nouveau Marché
sont les suivants :
· Un marché dynamique, efficace et
simple
Par rapport aux autres marchés d'actions existants, le
Nouveau Marché présente des conditions d'admission assez simples.
En effet, les critères d'admission sont moins contraignants en termes de
diffusion de titres sur le marché et d'historique de comptes. Il permet
donc à des investisseurs de miser sur le développement des
sociétés jeunes désirant s'internationaliser ou
désirant croître. Cette mise de la part des investisseurs
s'insère dans le cadre de l'attente d'une bonne rentabilité,
c'est-à-dire d'une plus forte plus-value.
· Un outil de financement efficace
Il est clair que dans le monde dans lequel nous vivons
aujourd'hui, les sociétés sont de plus en plus confrontées
au problème d'insuffisance de fonds. Cette insuffisance est de nature
à freiner leur croissance. Ainsi la quête de financement constitue
donc un axe stratégique de premier ordre pour assurer la
pérennité de ces sociétés. Le Nouveau Marché
fut donc la solution à ce problème et permit donc aux
sociétés de lever des capitaux dans les conditions les plus
simples. Ces capitaux serviront à financer la croissance interne
(évolution des outils de production, développement de la
recherche, déploiement de la force commerciale...) et/ou la croissance
externe (acquisition de nouvelles sociétés) des nouvelles
sociétés introduites.
Ces capitaux apporteront de plus à l'équipe
dirigeante un confort qui lui permettra d'appréhender l'avenir d'une
façon plus sereine en gérant l'entreprise d'avantage en fonction
des objectifs fixés, qu'en fonction de la situation de la
trésorerie, favorisant ainsi une stratégie à long
terme.
· Un outil de communication
performant
L'introduction sur le Nouveau Marché répond
à un double challenge : être performant et transparent. Celle-ci
impose à l'équipe dirigeante de définir des objectifs
précis dans le cadre d'un véritable plan stratégique
d'entreprise à long terme.
Cette rigueur véhicule l'image d'une
société dynamique et performante bénéficiant d'une
gestion de qualité. Dans un environnement concurrentiel où la
communication joue un rôle essentiel dans le développement des
produits, une société ne peut plus se permettre de
négliger son image. Être connu ne suffit plus, il faut
désormais savoir valoriser son image pour s'imposer.
La cotation sur le Nouveau Marché est donc un label de
qualité et une notoriété reconnus internationalement. Elle
représente un atout important dans la négociation avec des grands
comptes, notamment à l'étranger, lesquels souhaitent traiter
uniquement avec des entreprises de premier rang. En effet les
sociétés bénéficient de l'exposition
journalière de leur nom par EURO NM dans les journaux financiers
européens et sur les écrans des négociateurs. Elles font
également l'objet d'analyses financières fréquentes.
· Un outil de valorisation de
l'entreprise
Il n'est pas rare de voir des dirigeants qui ont investi
toutes leurs économies et tout leur temps dans leur entreprise sans
jamais se soucier de leur propre avenir. Leur unique patrimoine se
résume souvent à leur seule entreprise laquelle revêt
généralement une valeur inestimable à leurs yeux, mais n'a
pas de véritable valeur marchande le jour où il s'agit de
céder tout ou partie de la société.
Le Nouveau Marché peut permettre à ces
dirigeants de valoriser dans de bonnes conditions une partie de leur
investissement au moment de l'introduction, ou ensuite, sans remettre en cause
le contrôle de l'entreprise, ce qui est particulièrement important
pour une société en forte croissance.
La cotation en bourse offre une valorisation permanente de
l'entreprise. En cas de vente totale ou partielle, le prix de
référence de l'entreprise est fixé par la valeur des
actions. La cotation évite ainsi, comme dans certaines PME, de longues
négociations qui peuvent affecter son exploitation. Enfin, la bourse
permet de régler les problèmes de transmission ou de conflits
entre actionnaires nécessitant le rachat de parts. La
négociabilité des actions permet une fois encore de faciliter les
transferts à un prix non contestable, c'est à dire au prix de
marché du titre.
· Un statut fiscal favorable
Les investisseurs qui s'intéressent aux valeurs de
croissance sont de plus en plus nombreux. Le Nouveau Marché
bénéficie donc par conséquent d'une grande
variété d'investisseurs parmi lesquels des investisseurs
institutionnels français et étrangers, des sociétés
de capital risque, des gérants d'OPCVM et des épargnants
individuels désirant investir sur des valeurs du Nouveau Marché.
Afin de favoriser les investissements sur le Nouveau Marché, le
gouvernement avait dès son lancement mis en place un dispositif fiscal
approprié. Celui-ci portait tout d'abord sur l'exonération
d'impôt de bourse pour toutes les transactions. Ce dispositif a permis
également d'aménager le régime fiscal des Fonds Communs de
Placement à Risque (FCPR) et des Sociétés de Capital
Risque (SCR) afin que les titres négociés sur le Nouveau
Marché soient éligibles au sein de ces produits. Le statut de ces
supports d'investissement est incitatif, étant donné qu'il permet
une exonération de l'Impôt sur les Sociétés. De
plus, les personnes physiques actionnaires des SCR ou porteurs de parts de FCPR
bénéficient d'une exonération d'impôt sur les
revenus de ces placements. En définitive, accroître ses parts de
marché, s'internationaliser, se faire connaître, développer
son entreprise en termes de production, de chiffre d'affaires et d'effectif, se
financer à moindre coût et valoriser son patrimoine personnel sont
les arguments et les avantages les plus fréquemment cités par les
sociétés à forte croissance pour justifier leur choix de
se faire coter au Nouveau Marché
2) Les inconvénients du Nouveau
Marché
Le Nouveau Marché présente certes de nombreux
avantages, il n'est pas exclu qu'il présente de par ses
caractéristiques intrinsèques un certain nombre
d'inconvénients. Entre autres, nous pouvons citer :
· Le manque de liquidité sur certaines
valeurs
Les volumes négociés sur le Nouveau
Marché, s'ils sont relativement importants, ne concernent
malheureusement pas toutes les valeurs cotées. En effet, on se rend
compte dans la pratique que certaines valeurs présentent des volumes
échangés très faibles, et donc une liquidité
insuffisante.
· Une volatilité importante
Contrairement au Premier et au Second marché de la
Bourse de Paris, le Nouveau Marché présente pour les
Investisseurs une volatilité très importante. Ceci s'explique par
la nature même du Nouveau Marché et par les entreprises qui sont
cotées en son En effet, la volatilité est beaucoup plus
importante sur ce marché que sur les autres. Ainsi donc les
investisseurs doivent se doter d'une attention particulière face aux
valeurs risquées cotées, d'autant plus que les
sociétés n'ont aucune
obligation de
publication d'
information.
Le Nouveau Marché doit donc, pour les investisseurs particuliers,
être représenté comme le marché
réglementé d'actions le plus risqué et le plus volatil de
la Bourse de Paris.
Section 2 : L'introduction des
sociétés au Nouveau Marché
I) Présentation générale du processus
d'introduction
1) La nécessité de l'introduction
à la bourse
L'activité d'introduction en Bourse est très
rémunératrice aussi bien pour les intermédiaires que pour
les institutions boursières. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle
ces derniers incitent les entreprises à la cotation. Les entreprises ne
doivent pas pour autant céder aux charmes présumés de la
cotation sans réfléchir préalablement à leurs
alternatives.
Le marché boursier représente une source de
financement privilégiée en fonds propres lorsque l'entreprise
souhaite financer son développement. Dans ce cas, les perspectives de
croissance (exportations, investissements, etc.) et de rentabilité
justifient pleinement la demande de cotation. Toutefois, lorsque le choix
existe entre plusieurs sources de financement, l'entreprise devra
vérifier l'inadéquation de ces autres sources de financement. En
période de marché haussier (hot market), les coûts
du financement par les marchés apparaissent faibles (taux de rendement
requis par les actionnaires faibles) et les entreprises sont incitées
à s'introduire en Bourse pour lever des fonds. Une telle situation peut
s'inverser pourtant. En période de récession, le taux de
rendement requis exigé par les actionnaires peut augmenter
considérablement comme la période récente en a
témoigné.
Ces précisions reviennent à proposer
l'étude des alternatives aux motivations de l'introduction en Bourse.
Trois motivations sont principalement avancées pour
justifier une introduction en bourse :
· La recherche de financement pour
investir : La vocation première des marchés
financiers est de mettre en contact les agents à capacité de
financement et ceux à besoin de financement. Il semble donc
légitime qu'une entreprise se tourne vers les marchés pour lever
des fonds. De plus, comme le montrent fort bien Pagano, Panetta et Zingales
(1998) pour le marché italien, le recours au marché financier
permettrait d'accroître la capacité d'endettement et le pouvoir de
négociation de l'entreprise à l'égard des
établissements bancaires.
· Le renforcement de la
notoriété : Il est souvent attribué à
l'introduction en Bourse la vertu d'accroître la notoriété
de l'entreprise. À l'appui de ce constat, plusieurs études de
nature théorique et empirique montrent que l'opération peut
signaler la bonne qualité des produits de l'entreprise (Stoughton, Wong
et Zechner, 2001), augmenter les visites des pages web des entreprises
(Demers et Lewellen, 2003) ou encore susciter l'intérêt de la
presse (Reese, 2003).
· Le désengagement de certains
actionnaires : L'introduction en Bourse est également un
moyen de cession des parts pour les actionnaires existants. Cette cession se
fera à un prix s'apparentant à un prix de marché bien
souvent très supérieur à celui obtenu pour une entreprise
non cotée. Comme l'argumente Zingales (1995), en plus d'obtenir un prix
supérieur, les actionnaires cédants font l'économie d'une
négociation avec un éventuel acheteur de gré à
gré.
L'introduction en Bourse constitue également une sortie
privilégiée pour une catégorie particulière
d'actionnaires : les capital-risqueurs.
Cette motivation laisse place à des comportements
opportunistes pouvant dissuader les investisseurs de participer à
l'opération. La vente des parts de l'entreprise par ses actionnaires
initiaux peut signaler l'absence d'opportunités de croissance.
Il faut toutefois reconnaitre que l'introduction en Bourse
présente un risque important en ce sens qu'elle nécessite la
divulgation d'informations importantes qui peuvent être utilisées
par la concurrence. Les retombées de l'opération doivent
justifier alors la prise d'un tel risque.
2)
L'introduction au Nouveau Marché
a) Les sociétés concernées par
l'introduction au Nouveau Marché
Comme signalé ci-dessus, le Nouveau Marché est
destiné avant tout aux sociétés à fort potentiel de
développement et évoluant dans des secteurs technologiques ou de
croissance.
Ainsi il vise les jeunes entreprises technologiques (qui
présentent 54% des valeurs du Nouveau Marché) et les entreprises
à fort potentiel de croissance ( un taux annuel de croissance sur les
trois années à venir de 15 à 20% minimum étant
à ce titre fortement recommandé, sans pour autant que ce chiffre
ne constitue une barrière définitive).Il faut néanmoins
reconnaitre que ce dernier critère portant sur le potentiel de
croissance n'est pas seulement l'apanage des sociétés innovantes
ou technologiques qui certes, sont sur des marchés assez attractifs et
porteurs permettant l'atteinte ou même le dépassement de tels
taux. Ainsi le potentiel de croissance; peut en dehors de l'innovation
technologique, provenir d'un concept de marketing fort ou même d'un
simple marché en pleine phase de croissance.
En outre ces sociétés peuvent être de
n'importe quelle nationalité, à condition que les deux
critères mentionnés ci haut soient remplis.
Ainsi d'une manière générale, les
sociétés concernées par une introduction au Nouveau
Marché sont :
· Les jeunes sociétés désirant
financer leurs projets ;
· Les sociétés innovant constamment dans
les secteurs de haute technologie et en croissance ;
· Les sociétés en phase d'expansion et
cherchant à franchir un nouveau seuil de croissance
b) Les conditions d'admission :
Le Nouveau marché offre aux entreprises des conditions
d'admission bien plus souples que celles du Second et du Premier Marché
de la Bourse de Paris. Ainsi pour être admises ces entreprises doivent
respecter les critères suivants :
· Entreprise jeune et à fort potentiel de
croissance ;
· Majorité du capital détenue par les
entrepreneurs de l'entreprise ;
· Montant des fonds propres équivalent à au
moins 1,5 millions d'euros ou équivalent.
· Diffusion au minimum de 100 000 titres dans le public
pour une contrepartie minimale de 5 millions d'euros ;
· La diffusion des titres dans le public doit
représenter au moins 20 % du capital ;
· La diffusion des titres dans le public doit se faire au
moins pour la moitié par l'émission de nouveaux instruments
financiers ;
· Un nombre minimal de titres doit être mis
à la disposition de l'introducteur - teneur de marché permettant
d'assurer la liquidité du titre.
Ainsi, aucune condition ne porte ni sur le chiffre d'affaires
réalisé, ni sur la rentabilité de l'entreprise, ni sur
l'historique de ses comptes. Il s'agit donc d'un marché où les
valeurs sont assez risquées. Ordres : Tous les types d'ordre
sont autorisés sur le Nouveau Marché et notamment les ordres tout
ou rien. Les ordres exécutés sur le Nouveau Marché sont
exemptés de l'impôt de Bourse.
HORAIRES ET LIMITES DE COTATION
Type de Cotation
|
Horaires
|
Limites de fluctuation
|
Continu A
|
9 heures - 17h25 Fixing de clôture à 17h30
|
10 % puis 5 % puis 5 %
|
Continu B
|
9 heures - 17h25 Fixing de clôture à 17h30
|
5 % puis 2,5 % puis 2,5 %
|
Fixing Nouveau Marché
|
fixings : 10h30 et 16h00
|
10 % puis 10 %
|
Horaires de cotation :
· Les actions sont cotées au Nouveau Marché
de 9 h 30 à 17 h 30 en continu.
· Un fixing de clôture est établi à
17h35.
· Un fixing d'ouverture fixe le cours d'ouverture
Limites de cotation :
· La cotation est suspendue dès lors que la limite
de fluctuation de plus ou moins 10 % du cours de la veille est atteinte.
· Une durée de réservation de 30 minutes
est alors appliquée.
· Une deuxième réservation est
appliquée lors d'une fluctuation supplémentaire de 5 %.
· A la troisième fluctuation de 5 %, le cours est
suspendu pour la journée.
c) Les procédures de diffusion et de
première cotation
v Procédure de diffusion
L'introducteur choisit en accord avec la SNM les
procédures de diffusion et de première cotation.
L'admission d'un instrument financier aux négociations
sur le Nouveau Marché est annoncée par la publication d'un avis
de la SNM, décrivant notamment les procédures de première
cotation et les opérations associées à celle-ci.
La diffusion dans le public des instruments financiers admis
aux négociations sur le Nouveau Marché peut être
réalisée en tout ou partie concomitamment avec leur
première cotation sur le marché ou dans la période
précédant immédiatement celle-ci.
La diffusion des instruments financiers dans la période
précédant immédiatement leur première cotation peut
prendre la forme d'un placement total ou partiel réalisé par un
ou plusieurs établissements légalement habilités à
cet effet.
L'établissement chef de file des opérations de
placement communique à la SNM, à l'issue de l'opération,
un état récapitulatif détaillé du résultat
du placement. Ce résultat fait l'objet d'un avis publié par la
SNM.
v Procédures de première cotation
Lorsque tous les instruments financiers proposés font
l'objet d'un placement, la cotation a lieu le jour de l'introduction en
principe directement sur les systèmes informatiques de
négociation.
Lorsqu'une fraction seulement des instruments financiers
proposés fait l'objet d'un placement, les autres instruments financiers
offerts au public sont mis sur le marché le jour de la première
cotation. La procédure retenue est, en principe, celle de l'offre
à prix ferme, l'OPF, dans laquelle le prix ne peut pas être
supérieur à celui pratiqué lors du placement.
Lorsqu'aucun placement n'a été effectué,
la première cotation des instruments financiers à la cote du
Nouveau Marché est assurée selon l'une des procédures
suivantes :
- l'offre à prix ferme (OPF),
- l'offre à prix minimal (OPM),
- l'Offre à Prix Ouvert (OPO).
Dans ces conditions, lors de l'introduction, les
premières cotations sont effectuées par fixage jusqu'à
constatation de l'équilibre du marché, selon les modalités
particulières arrêtées par un avis de la SNM.
· l'offre à prix ferme (OPF) ou l'offre a
prix ouvert (OFV)
L'avis de la SNM annonçant l'introduction d'un
instrument financier selon la procédure d'offre à prix ferme ou
d'offre à prix ouvert précise le nombre d'instruments financiers
mis à la disposition du marché par les introducteurs et, dans le
premier cas, le prix de vente ou, dans le deuxième cas, la fourchette de
prix auxquels ces instruments financiers sont proposés.
Avec l'accord de la SNM, les introducteurs peuvent se
réserver la faculté de modifier le prix d'offre ou la fourchette
de prix qu'ils ont initialement stipulé, à condition que cette
éventualité ait été prévue dans l'avis
d'introduction et que le prix ou la fourchette de prix finalement retenu soit
publié deux jours d'ouverture de marché au moins avant la date de
première cotation.
S'il est envisagé de majorer le prix ou la fourchette
de prix initialement proposé, cette modification ne peut intervenir,
lorsqu'une fraction des instruments financiers mis sur le marché a fait
l'objet d'un placement, que si le prix du placement reste supérieur ou
égal au nouveau prix ou à la nouvelle fourchette de prix
proposé.
La SNM centralise les ordres d'achat que lui transmettent les
membres du marché. Elle n'accepte que les ordres d'achat stipulés
au prix d'offre. Si les ordres d'achat sont suffisants pour que la SNM
déclare l'offre positive, le cours coté est celui du prix
d'offre
· L'offre à prix minimal
L'avis de la SNM, annonçant l'introduction d'un
instrument financier selon la procédure de l'offre à prix
minimal, précise le nombre d'instruments financiers mis à la
disposition du marché par les introducteurs et le prix de vente minimal
auquel ils sont disposés à les céder.
La SNM centralise les ordres d'achat exprimés par
limite que lui transmettent les membres du marché. Elle se
réserve toutefois la faculté d'éliminer du marché
d'introduction les ordres d'achat assortis d'une limite qui lui paraît
excéder anormalement le prix d'offre minimal.
Au vu des ordres recueillis, la SNM arrête le premier
cours coté en accord avec le ou les introducteurs. Ce premier cours
coté est unique et correspond à la limite basse de la fourchette
servie, le taux de réponse devant être supérieur à
une norme fixée par la SNM.
Toutefois, si la SNM estime que l'application des
règles particulières à cette procédure
d'introduction conduirait à la cotation d'un cours excédant
anormalement le prix d'offre stipulé ou impliquant une réduction
excessive des ordres d'achat retenus, elle remet l'introduction à une
date ultérieure.
Dans ce cas, un avis de la SNM fait connaître cette date
ainsi que, le cas échéant, la procédure d'introduction
choisie et les nouvelles conditions fixées pour la réalisation de
l'introduction.
La SNM peut diviser en plusieurs lots les instruments
financiers mis à disposition du marché et affecter chaque lot
à la satisfaction des demandes retenues, classées par limites et,
le cas échéant, préalablement réduites.
· le Placement Garanti
La procédure de Placement Garanti est très
souvent utilisée avec une Offre à Prix Ferme ou une Offre
à Prix Ouvert. Un syndicat bancaire choisi par la banque chef de file,
elle-même choisie par la société qui s'introduit en bourse,
se charge pour le compte de l'entreprise de placer les titres auprès
d'investisseurs institutionnels.
Cette procédure permet à la
société de disposer d'un actionnariat solide, mais aussi
d'éviter aux institutionnels la détention de lignes trop petites.
Une procédure d'Offre à Prix Ferme ne favorise pas les
Institutionnels. Le plus souvent, si l'institutionnel ne détient qu'une
faible ligne, il se délestera de cette ligne rapidement, ce qui risque
de peser sur le cours du titre lors des premières semaines de cotation.
D'où la création de la procédure de Placement Garanti.
La combinaison de cette procédure avec une Offre
à Prix Ferme ou une Offre à Prix Ouvert a l'avantage de donner
à la société émettrice à la fois un
actionnariat solide (investisseurs institutionnels) et diversifié
(particuliers). La société émettrice est aussi
assurée que les titres proposés en Placement Garanti seront
souscrits lors de l'introduction en Bourse.
d) Les étapes du processus d'introduction au
Nouveau Marché
Le processus d'introduction au Nouveau Marché de la
Bourse de Paris suit un certain nombre d'étapes toutes
nécessaires les unes, les autres. Ainsi dans ce paragraphe, nous
essayerons de présenter de manière brève ces
étapes :
Ø La décision : Cette
étape permet d'avoir l'assurance que la société
émettrice répond parfaitement aux critères et conditions
d'admission exigés comme décrits ci-dessus. Toutefois avant de
décider ou même de penser a l'introduction à la cote du
Nouveau Marché, il est nécessaire de rédiger au sein d'un
document appelé « plan de développement
(business plan)», l'orientation et la stratégie de
l'activité de l'entreprise. Le business plan est élaboré
avec l'aide des ITM que l'entreprise aura choisi au préalable.
L'élaboration suit les étapes chronologiques ordonnées
suivantes :
ü la motivation de la société ;
ü l'historique de la société ;
ü l'identité de la société ;
ü la position de la société sur son
marché ;
ü les axes de croissance de la
société ;
ü la segmentation stratégique de la
société ;
ü la stratégie générale de la
société ;
ü les prévisions et les risques futurs pour la
société ;
ü les stratégies concernant les produits et les
marchés de la société ;
ü l'analyse de la concurrence ;
ü le diagnostic de la situation financière de la
société ;
ü l'analyse de la trésorerie de la
société.
Ø J- 120 : les contacts :
Cette étape est celle du choix d'un Introducteur Teneur de
Marché (ITM) qui se chargera de la préparation du dossier
d'introduction et le choix d'une agence de communication.
Ø La rédaction du dossier
d'introduction : Dans cette étape; l'ITM en collaboration
avec la société émettrice, rédige le prospectus et
la note d'analyse comportant le business plan de l'entreprise à 3
ans.
Ø J-90 : le
dépôt et l'examen du dossier d'introduction : La
société émettrice et l'ITM déposent un dossier de
demande d'admission auprès de la SNM et de la COB. Ce dossier est
ensuite examiné par ces deux organismes.
Ø J-45 : l'ITM remet
à la COB et à la SNM le prospectus définitif.
Ø J-30 : décision
du Comité des Admissions de la SNM.
Ø J-21 : expiration du
délai d'opposition de la COB.
Ø J-19 : Visa de la COB
sur la note d'opération préliminaire.
Ø J-18 : début de
la période de sensibilisation des investisseurs (road shows et
réunions des investisseurs).
Ø J-10 : fixation de la
fourchette de prix et début du préplacement.
Ø J-3 : cette
étape comprend la fin du préplacement, la publication du Visa de
la COB sur la note d'opération définitive et la fixation du prix
et début de l'Offre à Prix Ferme et du Placement
Garanti.
Ø J-1 : fin de l'Offre à Prix Ferme
et du Placement Garanti.
Ø J : Introduction au Nouveau
Marché.
II) Application pratique : Introduction de la
Société ALTI SA au Nouveau Marché
1) Présentation de la
société ALTI
a) Le métier de la
société :
ALTI est une SSII créée en 1995
spécialisée en conseil et intégration de solutions
e-business.
Avec 261 ingénieurs-consultants et un chiffre
d'affaires proforma de 190,1 MF (incluant l'activité des
sociétés acquises en cours d'exercice sur 12 mois) et réel
de 171,2 MF pour l'exercice clos le 30 septembre 2000, ALTI travaille
principalement pour de grandes entreprises dans le cadre de la refonte de leurs
systèmes d'information. Ces refontes représentent typiquement
plusieurs dizaines de projets sur une période de 3 à 5 ans. Elles
offrent l'opportunité pour ALTI de nouer avec ses clients une relation
commerciale et opérationnelle récurrente (participation à
différents projets, nombreux contacts commerciaux ...). Le
conseil couvre l'aide à la définition d'une
stratégie, les audits, l'organisation, l'architecture des
systèmes d'information Les correspondants d'ALTI pour ces missions sont
aussi bien des directions informatiques auxquelles ALTI apporte son expertise
technique, que des utilisateurs de la maîtrise d'ouvrage ou des
directions marketing, commerciale ou opérationnelle.
L'intégration des technologies avancées
(conception et développement d'applications) s'appuie sur :
· La maîtrise des standards Internet (JAVA,
HTML, XML, serveurs d'application,...), des méthodes et des langages
objet.
· L'expérience des projets et la connaissance
du système d'information de ses clients.
L'implémentation de solutions orientées
client porte sur la mise en oeuvre de progiciels de
GRC, de Business Intelligence ou de e-Commerce.
ALTI couvre l'ensemble des phases: étude
préalable, analyse, paramétrage, implémentation
technique.
Les principaux atouts d'ALTI dans ce domaine sont sa
connaissance des métiers de ses clients
Et des possibilités des solutions employées.
Dans l'immense majorité des projets mettant en jeu un ERP, le progiciel
doit s'interfacer avec des applications existantes et devra à son tour
servir de fondation à des applications décisionnelles, de GRC, de
e-Commerce ou autres extensions: ceci constitue l'ERP étendu ou
X-ERP.
b) Origine et Historique de la
société :
ALTI a été fondée en juin 1995 par Michel
Hamou et André Bensimon, deux ingénieurs
informaticiens issus de l'ESI (1984). Dès leur sortie de
l'école, ils innovent en créant Cosi, une des
toutes premières sociétés de service expertes de la
technologie Unix. Cosi a été en 1990 le plus important partenaire
intégrateur d'IBM dès la sortie de ses premiers systèmes
Unix (Oscar qualité AIX). En 1991, Cosi est cédée au
Groupe AT&T Istel (ex Dataid), au sein duquel Michel Hamou et André
Bensimon prennent respectivement les responsabilités de directeur du
département Systèmes Ouverts (150 ingénieurs) et de
directeur commercial de l'activité Banque /Assurance de taille
similaire.
Quand ils créent ALTI en 1995, ils ont
déjà acquis une forte expérience de la création, du
développement et du management dans le domaine du conseil et de
l'ingénierie autour des technologies innovantes. Ils créent ALTI
à partir de la conviction que le marché des applications
stratégiques adossées aux technologies avancées va
connaître un essor important, et du constat qu'il n'existe pas
d'entreprise d'envergure totalement dédiée à ce
marché.
C'est pourquoi l'activité d'ALTI s'appuie au
départ sur l'ingénierie en technologie distribuée et
objet.
1996: ALTI se structure en centres de
profit
L'approche spécialisée par métier d'Alti
permet de mettre en oeuvre simultanément plusieurs dynamiques de
croissance, de capitaliser les savoir-faire acquis, d'organiser l'offre autour
de compétences métiers fortes. Cette démarche renforce la
crédibilité de l'offre ALTI auprès de la clientèle
grands comptes avec le positionnement de prestataire à forte valeur
ajoutée.
ALTI crée en 1996 les centres de profit ALTI
Systèmes d'Information dédié aux technologies
Internet-intranet, ALTI Finances dédié aux
métiers de la Banque et de l'assurance et ALTI
Consultants dédié à la mise en oeuvre
d'ERP (Enterprise Resource Planning ou PGI: Progiciel de Gestion
Intégrée). ALTI participe à son premier grand projet de
refonte de système d'information en architecture distribuée
à la Caisse des Dépôts et Consignations.
1997: ALTI s'internationalise
ALTI crée la Société ALTI
International dont le siège est à Bruxelles.
ALTI remporte son premier grand projet européen (CA
supérieur à 10 MF).Il s'agit de l'informatisation des douanes
polonaises en architecture distribuée.
ALTI réalise son premier projet Intranet significatif
pour le Groupe Pineau Printemps Redoute.
1998: ALTI poursuit son
développement
ALTI crée le centre de profit ALTI
Systèmes et Réseaux, prend une participation dans la
société de services Topics à Luxembourg
et remporte son premier projet significatif d'intégration de progiciel
(CA supérieur à 10 MF).Il s'agit de la refonte globale du
système d'information du Bon Marché (Groupe LVMH) autour de SAP
R/3.
1999: ALTI se diversifie
géographiquement
SAP confère à ALTI le statut
privilégié d'Implementation Partner .
ALTI crée ALTI America aux USA et ALTI Global Services
à Lyon.
En août, ALTI acquiert 100 % du capital de la
Société Euractiv Partner S.A.
Début décembre, ALTI lève l'option de
rachat de 100% du capital de Topics au Luxembourg.
2000: ALTI accélère la croissance
externe
ALTI qui a pour stratégie de proposer à ses
clients une offre complète de services destinée aux solutions
e-business a renforcé ses compétences via une politique de
croissance externe :
En janvier, ALTI rachète 60 % du capital de la
société IACS, une start-up Internet experte dans les nouvelles
technologies de la communication.
Courant février 2000, Alti America acquiert 100% du
capital de la société Value Stream Eng.,
spécialisée dans le conseil en B2B et CRM.
Début mai 2000, Alti SA acquiert 100% des titres de la
société luxembourgeoise Exceed, une Web agency qui offre des
prestations allant du conseil à la réalisation de sites
internet.
La société Novaxis est rachetée
début juin 2000. Novaxis est une société experte dans le
conseil et la mise en oeuvre de solutions de gestion de la relation client et
de Business Intelligence.
Fin octobre 2000, Alti SA achète 100% de la
société PL7 Bright, un cabinet de conseil stratégique et
opérationnel dans les nouvelles technologies.
Parallèlement, ALTI réorganise ses centres de
profit français par secteur économique afin d'optimiser la
prospection commerciale et mieux répondre aux besoins de ses clients.
c) La clientèle de la
société
L'offre d'ALTI s'adresse prioritairement aux grands
comptes.
La totalité des clients d'ALTI sont des grands comptes
; il s'agit parfois de filiales ou d'établissements de grands groupes ou
bien d'offices dépendants de ministères.
Par secteur d'activité, les principaux clients sont
:
- Banques et Assurance : AGF, AXA, Banque de
France, BNP-Paribas, Caisse des Dépôts et Consignations,
CCF, Crédit du Nord, Crédit Lyonnais, Europay, Fortis,
Société Générale
- Industrie et Distribution : Aventis,
Carrefour, Cegetel, Dassault Aviation, DMC, Holdercim, Kraft Jacobs
Suchard, LVMH, Marconi, Metaleurop, Novartis, Rhodia, Saint-Gobain,
Tesoro, Unilever
- Services et administrations : Accor,
Commission Européenne, Cour Européenne de Justice, Douanes
françaises, néerlandaises, polonaises, Europcar,
Ministère de l'Economie et des Finances, SNCF, Travelprice
- Télécoms : Bouygues Telecom,
Cegetel, France Telecom, KPN Orange, Lucent Technologies.
d) Situation concurrentielle
Les concurrents d'ALTI se composent de SSII, jamais d'agences
d'intérim, ni constructeurs informatiques. Il s'agit d'un marché
dynamique, très atomisé avec un nombre d'acteurs entre
300* et 400*, de taille moyenne, positionnées sur les
technologies avancées et qui connaissent une forte croissance.
Parmi ces sociétés, Alti rencontre
fréquemment les concurrents suivants :
· Business Intelligence (Europstat, Humanis,
Valoris)
· Internet/Intranet (SQLI, Fisystem, Micropole),
· Banque (Unilog, Sopra, Cap Gemini Ernst &
Young),
· Intégration d'ERP (Cap Gemini Ernst &
Young, Accenture).
Parallèlement à cette concurrence,
l'évolution des technologies amène ALTI à nouer des
alliances avec certains de ses concurrents, en particulier les grands cabinets
de conseil et participant ainsi à une relation souvent
désignée sous le terme de "coopétition" (alliance conclue
dans des domaines précis entre firmes concurrentes par ailleurs).
Compte tenu de la taille du marché, même si on le
décompose en segments, et de celle d'ALTI, la part de marché
d'ALTI n'est pas significative. Les évolutions technologiques sont de
plus en plus rapides et par conséquent les technologies jugées
"avancées" à un moment deviennent de plus en plus rapidement
"matures" puis obsolètes. Le métier d'ALTI n'est pas de
s'identifier à telle ou telle technologie particulière car il
repose précisément sur la connaissance de ces évolutions
technologiques et des impacts que celles-ci auront ou peuvent avoir sur le
métier de ses clients, d'où l'importance de la veille
technologique. La concurrence à laquelle ALTI est confrontée se
renouvelle donc dans ses acteurs puisque certains se spécialisent sur
telle ou telle technologie particulière. Celle exercée par des
sociétés de taille plus importantes, généralement
orientées sur des technologies plus matures mais disposant aussi
d'équipes sur les technologies avancées ou pouvant se doter de
telles équipes, est en revanche plus stable.
e) Les objectifs de l'introduction
L'introduction au Nouveau Marché doit permettre a la
société de :
- Asseoir sa notoriété auprès de ses
clients grands comptes ;
- Fidéliser les collaborateurs en valorisant les
actions et les stock-options qu'ils détiennent ou
détiendront ;
- Réaliser son plan de développement
(augmentation du Besoin en Fonds de Roulement d'Exploitation) tant en France
qu'a l'étranger ;
- Faciliter d'éventuelles opérations de
croissance externe.
2) Les modalités de l'introduction
Ø Introducteur-Teneur de marché :
ODDO&CIE
Ø Produits et Charges relatives à
l'introduction :
Le produit net de l'émission est à ce jour
estimé compte tenu de la déduction des frais légaux et
administratifs et de la rémunération globale des
intermédiaires financiers attendus. Ces frais et honoraires seront
arrêtés lors de la fixation des conditions définitives de
l'augmentation du capital et figureront dans le prospectus définitif
visé par la Commission des Operations de Bourse (COB).
La société envisage d'imputer les charges
relatives à l'introduction sur la prime d'émission. Cette
imputation se fera au prorata de l'émission par rapport au total Cession
et Emission, soit environ 82,5%.
Ce rapport ne tient pas compte des opérations de
sur-allocation qui pourraient être exerces.
Les montants de charges liées à l'introduction
s'élèveront ainsi à 6 Millions de francs brut avant
impôt sur les sociétés, soit 3,6 Millions de francs net
d'impôt sur les sociétés.
Ø Procédures de diffusion :
La diffusion des titres dans le cadre de l'introduction en
Bourse s'est effectuée selon la procédure d'une offre à
prix ferme associée à un placement garanti préalable
à l'introduction.
Pour la réalisation de cette opération, il a
été procédé simultanément, selon la
procédure prévue dans les Règles de Fonctionnement du
Nouveau Marché, à :
- Offre à prix ferme portant sur
environ 117.500 actions anciennes et nouvelles représentant un montant
maximum de 1,7 M € (haut de la fourchette), soit environ 17,5 % du nombre
total des actions mises à la disposition du marché.
- Placement garanti portant sur environ 552.500 actions
anciennes et nouvelles représentant un montant maximum d'environ 8,3
M€ (haut de la fourchette), soit environ 82,5 % du nombre total des
actions mises à la disposition du marché.
Le nombre de titres offerts dans le cadre de l'offre à
prix ferme pourra être augmenté par prélèvement sur
le placement garanti à hauteur de 5 % du nombre de titres offerts dans
le cadre du placement garanti, soit 27.625 actions.
Le nombre de titres offerts dans le cadre du placement garanti
pourra être augmenté par prélèvement sur l'offre
à prix ferme à hauteur de 5 % du nombre d'actions offertes dans
le cadre du placement garanti, soit 27.625 actions.
Le prix de souscription dans le cadre de l'offre à prix
ferme et du placement garanti sera identique et devrait se situer dans une
fourchette comprise entre 13,5 € (88,55 F) et 15 € (98,40 F) par
action.
Ø Durée de l'Offre à prix Ferme
et du Placement Garanti
L'offre à prix ferme et le placement garanti dureront
du 9 novembre 1999 au 11 novembre 1999 inclus.
Ø Eléments d'appréciation du
prix
Sans préjuger du prix d'Introduction définitif,
le prix d'Introduction pourrait se situer dans une fourchette comprise entre
13,5 et 15 € par actions.
Concernant les éléments d'appréciation du
prix d'Introduction, aucun des points suivants ne s'applique pour ladite
opération :
- Références aux opérations
financières récentes ayant donne lieu à une
évaluation de la société ;
- Changement de la méthode comptable ;
- Eléments exceptionnels non récurrents
affectant les résultats (et le PER) ;
- Distribution exceptionnelle de dividende affectant l'actif
net présenté.
Avant
opération d'introduction :
A la première cotation des actions de la
Société
Apres division
du nominal (Avant
imputation des frais d'émission)
par cent
|
Bas de la
fourchette Haut de la fourchette
(émission de
550 000 actions) (émission de 550 000
actions)
|
Actif net consolidé 1.707 M
euros 9.132 M euros
9.957 M euros
|
Nombre d'actions 1 500 000
2 050 000
2 050 000
|
Actif net consolidé 1.14
euros 4.45 euros
4.86 euros
par action
|
v Méthode de valorisation par l'actif net
comptable :
Sur la base des extrêmes de fourchette, la quote-part
d'actif net consolidé par actions de la société devrait
évoluer comme suit, sur la base de l'actif net consolidé au 30
juin 1999 :
v Approche de la valorisation par les multiples de
capitalisation
09/1999
(estimé) 09/2000 (prévisionnel) 09/2001
(prévisionnel)
|
PER bas de fourchette 31.8
20.9 10.9
|
PER haut de fourchette 35.26
23.76 12.13
|
v PER sectoriels
En euros (sauf P/E)
BNA P/E
Cours au 13/10/99
1999e 2000p 1999e 2000p
|
FI System 89,9 euros
0,57 0,73 157 121,9
|
Europstat 135,2 euros
1,04 2,73 113,4 43,2
|
Unilog 60 euros
1,74 2,19 34,5 27,4
|
Source : Datastream
Conclusion
La montée en puissance de la nouvelle économie
en bourse a été si forte depuis le début des années
1999 (multiplication des appels au marché, engouement énorme
(puis méfiance) des investisseurs pour l'ensemble des valeurs TMT,
volatilité très importante des cours de bourse, ...) que les
règles de fonctionnement des marchés financiers, notamment celles
relatives à l'introduction en bourse, risquent, dans les mois et les
années qui viennent, d'être profondément remaniées.
En effet, compte tenu du nombre toujours plus important de
sociétés cherchant à s'introduire en bourse, notamment sur
le Nouveau Marché, nul doute que les organismes de fonctionnement et de
contrôle du marché financier français (Paris Bourse,
Conseil des marchés financiers, Commission des opérations de
bourse) trouveront rapidement de nouvelles solutions pour adapter les
procédures traditionnelles d'introduction en bourse à cette
nouvelle donne économique, tout en préservant les
intérêts des investisseurs particuliers, désireux
d'être servis dans des proportions acceptables.
Chapitre 2 : L'analyse des méthodes
traditionnelles de valorisation
Introduction
A bien des égards, le processus de valorisation des
entreprises est une tâche assez complexe en raison de la pluralité
et de la diversité des éléments qui entrent en compte. Les
comptes prévisionnels, la potentialité du marché, la phase
de développement de l'entreprise, les entraves au développement,
les facteurs clés de succès, sont autant de facteurs plus
qualitatifs que quantitatifs qui influencent de façon non
négligeable la valorisation finale de la société. Il en
découle donc que l'opération de valorisation d'une
société va au delà des pures considérations
financières que représentent ses bilans et comptes de
résultat.
La valorisation des entreprises est d'un grand
intérêt pour les investisseurs d'une part, et pour le bon
fonctionnement des marchés financiers d'autre part. Elle constitue
également une étape incontournable dans les opérations de
fusions, d'acquisitions ou de cession de titres et même d'introduction
boursière.
Il ressort toutefois que l'opération de valorisation
d'entreprises se heurte a certaines difficultés résidant moins
dans l'application de la méthode mais dans le choix de celle-ci dans la
mesure où chaque méthode est adaptée à un certain
profil d'entreprises.
La valorisation quelque soit son objectif doit permettre
d'évaluer financièrement un prix auquel la transaction serait
raisonnable car trop élevé, il dissuade les investisseurs et
trop faible, il laisse apparaître un manque à gagner quelquefois
préjudiciable aux investissements nécessaires.
Dans la valorisation des sociétés cotées,
on distingue deux (2) principales approches : l'approche
actuarielle qui va valoriser la société à partir
de sa capacité à générer à moyen terme des
flux de revenus (cash-flows, dividendes,...) et l'approche
comparative qui valorise une société à partir de
données sur des sociétés présentant un profil
comparable (opérations comparables, indices de référence,
données financières de concurrents,....
Il est à signaler que les techniques de valorisation
utilisées pour les sociétés non cotées (approche
patrimoniale, méthodes des experts-comptables, méthodes des
sociétés de capital risque, ...) ne seront pas
évoquées ici.
Ainsi dans une première partie nous présenterons
l'approche actuarielle et dans une seconde nous présenterons l'approche
comparative, tout en explicitant les techniques utilisées. Ces
présentations seront, pour plus de détails, accompagnées
des critiques apportées à chaque approche.
Section 1 : L'approche actuarielle
La valorisation d'une société selon une approche
actuarielle est basée sur une estimation des futurs flux de revenus
générés par une société, compte tenu du
risque de l'actif économique. Autrement dit, les flux de
trésorerie futurs vont être actualisés à un taux,
appelé taux d'actualisation, qui reflète le risque de
l'entreprise. La philosophie de cette approche repose sur l'idée selon
laquelle l'acquéreur n'achète pas les flux passés de
l'entreprise, mais au contraire les flux futurs (c'est-à-dire non pas la
richesse passée mais la richesse future). Mais en réalité,
les flux retenus pour valoriser une société peuvent varier selon
les acteurs. Pour certains, il s'agira des bénéfices futurs de la
société, pour d'autres les « cash-flows » futurs ou
encore les dividendes versés. En réalité, l'acteur en
charge de la valorisation choisira les flux qui lui semblent le plus
refléter la richesse dégagée par une entreprise. Ce choix
se fera en fonction du profil de la société. Par exemple on
retiendra plus souvent les dividendes pour une société
industrielle en phase de maturité et les « cash-flows » pour
une société innovante en phase de croissance, ces derniers
reflétant les possibilités de réinvestissement de la
société dans son activité qui permettront de créer
une plus grande valeur à long terme.
Nous présenterons
ici la formule fondamentale d'Irving Fisher, la méthode de
Gordon-Shapiro, le modèle de Bates, le modèle de Holt et enfin la
méthode d'actualisation des « free cash-flows » qui est
actuellement la plus utilisée.
1) La formule fondamentale d'Irving Fisher
Irving Fisher, l'auteur de cette formule s'est inspiré,
pour développer sa réflexion, de la justification
économique de l'investissement. Cette dernière ; reposant
sur l'appréciation de la rentabilité de l'investissement est
déterminée en faisant la comparaison entre la somme des profits
futurs et la somme des dépenses initiales. Il convient toutefois dans
cette comparaison de tenir compte de la « valeur du
temps » en ce sens que les profits futurs aussi bien que les
dépenses engagées peuvent se développer sur plusieurs
années, d'où la notion d'actualisation.
Ainsi en transposant cette réalité dans le cadre
de l'introduction boursière, Irving Fisher en est venu à
présenter donc que la « valeur de tout capital est
égale a la somme actuelle de son rendement futur »...
Il matérialisera donc sa réflexion par la
formule ci-dessous :
Avec:
- Vo la valorisation actuelle ;
- Di le dividende versé l'année i pour i, de 1
à n ;
- V(n) le prix de revente de l'action à l'année
n ;
- t le taux d'actualisation.
Cette méthode en dépit d'avoir l'avantage
d'être simple et solide sur le plan conceptuel, présente une
faiblesse majeure qui rend son utilisation délicate. En effet avec cette
formule, il est assez difficile de faire une valorisation fiable si
l'appréciation de la série de dividendes et de V(n) reste peu ou
pas réaliste. En d'autre terme, Vo devient moins significatif au fur et
à mesure que l'année n s'éloigne de 0 et donc
dépasse l'horizon de prévision des évaluateurs.
C'est dans le souci de surmonter cette limite, que furent
développer les modèles de Gordon-Shapiro, de Bates, etc. ... qui
sont plus satisfaisants
2) Le modèle de Gordon- Shapiro
Ce modèle qui fut élaboré en 1956 part du
modèle de Durand qui étend les formules d'évaluation des
actifs a l'univers incertain : le prix d'une action aujourd'hui () est
égal à la somme de ses cash-flows actualisés au taux de la
période (t), c'est-à-dire de ses dividendes () versés a
chaque période t ainsi que son prix de revente futur ().
La présentation que nous allons faire maintenant de ce
modèle se fera en deux étapes.
Ainsi dans un premier temps, nous présenterons une
première formule dite formule simplifiée et dans un second temps,
nous présenterons la seconde formule dite formule
développée.
v La formule simplifiée
Le qualificatif de simplifiée de la formule ici fait
allusion aux hypothèses très réductrices de
l'équation d'Irving Fisher :
- hypothèse n°1 : les dividendes sont
supposés croitre à un taux constant g avec une politique de
distribution régulière et stable des dividendes.
- hypothèse n°2 : l'horizon d'analyse
s'étend jusqu'à l'infini, autrement dit n tend vers l'infini.
Ainsi Le pay-out lié à l'exercice en
cours correspond à :
P/Oo = D1/BNo
En tenant compte de l'hypothèse n° 1 de croissance
des dividendes au taux constant g, on aura
D n = D n-1
(1+g)
Soit :
D n = D 1 (1+g)
n-1
En mettant D 1 en facteur dans l'équation
d'Irving Fisher, nous obtenons:
Ainsi, pour n tendant vers l'infini, on va avoir :
Avec :
- D1 le dividende versé au titre de l'année en
cours et encaissé à l'année 1 ;
- t le taux de rentabilité risqué ;
- g le taux de croissance du dividende à l'infini.
Cette formule souffre néanmoins de deux insuffisances
qui relèvent des hypothèses peu réalistes :
- L'hypothèse d'un taux de croissance g
constant des dividendes est peu réaliste ;
- La condition selon la quelle t doit être
supérieur a g réduit la crédibilité de cette
formule.
C'est donc pour répondre aux limites de la formule dite
simplifiée que Gordon-Shapiro ont tenté d'aménager leurs
hypothèses; ce qui donna lieu a la seconde formule.
v La formule développée
Cette seconde formule se base sur les hypothèses
suivantes :
- hypothèse n°1 : les prévisions sur
les dividendes portent sur Di, i de 1 à n ;
- hypothèse n°2 : à partir de
l'année n, on considère l'existence d'une croissance à
l'infini du dividende à un taux g constant avec un P/O stable
Dans ces conditions, la formule d'Irving-Fischer :
Où D1.....D n sont des estimations d'analystes
devient, pour Vn , selon l'approche simplifiée de
Gordon-Shapiro que nous venons de présenter :
Cette formule souffre des mêmes contraintes
arithmétiques que la précédente sur t-g. De plus, elle
s'avère plus lourde à calculer. Toutefois, et c'est ce qui
explique son utilisation dans la pratique des marchés, son approche
reste facilement accessible par la programmation d'une machine à
calculer.
Ainsi a l'issue de la présentation faite, il
découle que le modèle de Gordon et Shapiro présente un
certain nombre d'avantages a savoir : sa simplicité, l'utilisation
des flux réels (les dividendes versés aux actionnaires) et
répond sur ce point à la préoccupation de l'investisseur
en quête d'une mesure concrète de retour sur son placement et la
prise en compte dans son actualisation d'une des composantes de la valorisation
des marchés actions avec le choix d'un taux t de rentabilité
spécifique des actions risqués. Il apparait également que
dans ce modèle de Gordon et Shapiro, on part du postulat que les
dividendes vont croitre indéfiniment à un taux de croissance
constant. Ceci introduit par conséquent des limites au modèle. En
effet, il est très rare que ce taux puisse être constant, tout du
moins a l'infini.
3) Le modèle de Bates
Ce modèle prolonge l'approche développée
par les auteurs Gordon et Shapiro en ce sens qu'il reprend la même
hypothèse de croissance du dividende à un taux constant g, et
donc l'hypothèse de stabilité du P/O. la différence
réside dans le fait que la période n devient une
probabilité définie par un nombre d'années
déterminé.
Ainsi le modèle de Bates va permettre de calculer la
valeur actuelle d'une société en tenant compte des
bénéfices et du taux de distribution des dividendes, au lieu du
seul dividende.
La valorisation de Bates se construit sur une logique
comparative. En effet, elle va s'exprimer en fonction d'une
réalité constatée sur le marché et en
référence directe avec le prix actuel du marché.
Cette logique comparative se développe en trois temps
:
- (1) l'entreprise concernée appartient à un
secteur ou à un échantillon de référence, dont les
caractéristiques de marché sont connues. Ces
caractéristiques sectorielles recouvrent le PEo (Price Earning ratio de
l'année de référence), le pay-out, le taux g de croissance
du bénéfice pendant n années, le taux t de rendement
exigé sur le marché (taux de rentabilité spécifique
du marché actions). Ces données réelles vont permettre
d'exprimer le PE n, c'est-à-dire le Price Earning ratio théorique
du secteur en n ;
- (2) au-delà de l'année n, limite de l'horizon
de prévisions des analystes sur la société, il est
posé par hypothèse que les prévisions de croissance de
résultat et de pay-out de la société ne peuvent se
distinguer de celles du secteur. Dans ces conditions, les prévisions du
secteur et les prévisions de la société se confondent.
Cette affirmation essentielle de l'approche de Bates permet de
considérer que la valorisation théorique du secteur et de la
société sont identiques à l'année n, soit :
PE n secteur = PE n sociétés ;
- (3) avec cette valorisation théorique de la
société à l'année n, et avec les prévisions
spécifiques des analystes de 0 à n sur la croissance des
résultats et sur le pay-out, il est possible de déterminer le
PEo, valorisation théorique actuelle de la société.
Ces trois hypothèses nous permettent de construire la
relation suivante :
PEo réel secteur(1) ?PE n théorique
secteur = (2) PE n théorique Sté ? (3) PEo théorique
Sté
L'originalité de la méthode de Bates est de ne
pas développer d'hypothèses simplificatrices sur la formule
d'Irving-Fischer. Elle recouvre plutôt un important travail de mise en
forme, tout particulièrement lié à un souci de
résolution rapide à l'aide de tables (les tables de Bates)
proposées à l'origine en annexe du développement de la
formule de Bates. L'approche de Bates commence à partir de la formule
suivante de distribution des dividendes :
P/Oo = D1 /Eo
Avec :
- P/Oo le pay-out de l'année en cours ;
- D1 le dividende encaissé à l'année1
;
- Eo le résultat de l'année 0.
Pour faciliter cette présentation, il est retenu un
taux de croissance g du bénéfice et un P/O constants. Dans le
cadre d'une utilisation concrète, la variation de ces deux
paramètres justifie le développement d'un calcul basé sur
plusieurs séquences successives.
Ces hypothèses de présentation sur g et P/O
permettent de considérer que :
Avec E i le
bénéfice de l'année i ; et
Ainsi, en utilisant la formule d'Irving-Fischer :
Où, pour mémoire, l'indice o caractérise
l'année présente (celle où l'on fait
l'évaluation).
En mettant D1 / (1+g) en facteur, on obtient :
Comme D1 = Eo * P/Oo ; et que ;
L'équation précédente devient :
Avec PEo = Vo / Eo ; et PE n = Vn /E n ;
L'équation précédente devient
:
Soit aussi :
Pour reprendre la présentation originale de Bates,
posons :
M = PE n ;
m = PEo ; et
Puis, les deux paramètres propres aux tables de
Bates :
Nous obtenons ainsi l'équation originale de la formule
de Bates :
M = m A - (d) B
Soit, d'une façon plus explicite :
Ou encore :
Les tables de Bates apportent une résolution rapide de
cette équation par une lecture immédiate des valorisations des
paramètres de calcul A et B en fonction de n, t et g. Il est
également important de souligner que l'utilisation d'une machine
à calculer programmable permet aujourd'hui de déterminer
directement le résultat. En effet, la généralisation de
l'usage de ces machines à calculer explique pour une large part la
grande fréquence d'emploi de cette méthode
d'évaluation.
Par cette facilité d'emploi et son fondement
théorique, le modèle de Bates s'est imposé comme une
méthode usuelle d'évaluation du marché boursier. Ainsi, on
peut souligner son utilisation quasi systématique pour justifier la
valorisation des titres lors des introductions en bourse sur le Second
Marché. Il faut simplement rappeler que le véritable enjeu de la
formule de Bates porte sur la pertinence de la détermination de
l'échantillon de référence. Le PE(n) de la
société est déterminé théoriquement par
projection dans le futur de données réelles et des
hypothèses des analystes.
La méthode de Bates s'appuie pour l'investisseur sur
des flux théoriques : les résultats, ce qui est une faiblesse
dans la mesure concrète du retour sur investissement. Par contre, cette
méthode intègre deux composantes de valorisation du marché
: le taux de capitalisation actuel des bénéfices (PEo du
secteur), et le taux de rentabilité spécifique des actions (le
taux d'actualisation t).
3) Le modèle de Holt
Le modèle de Holt répond à la critique
faite au modèle de Bates en ce qui concerne l'hypothèse de
perpétuité de la croissance des dividendes puisqu'il ne la
reprend pas. Au contraire, ce modèle a pour objectif de
déterminer la durée (forcément limitée) de
croissance exceptionnelle de la société implicitement contenu
dans son Price earning ratio.
Le principe de cette méthode, qui doit permettre
d'échapper partiellement à la difficulté du choix du taux
d'actualisation, est de comparer le P/E relatif de la société
étudiée avec le P/E moyen du marché.
La formule développée par Holt est la
suivante :
Avec :
- c le taux de croissance du bénéfice par action
;
- r le rendement ;
- n l'horizon au-delà duquel le P/E de la valeur a
rejoint celui du marché.
Simple et clair dans sa conception, le modèle de Holt
souffre lui aussi de ses hypothèses trop peu réalistes. En effet,
il suppose un taux de croissance des BNPA (bénéfices nets par
action) et un rendement constants. Or, rien ne prouve que le P/E du
marché reste stable et que les risques de non réalisation des
BNPA propres à chaque société soient identiques.
De plus, le modèle de Holt ne s'applique qu'aux
sociétés de croissance qui ont un P/E élevé.
Toutefois, une société de croissance ne le
demeurera pas toujours, et son P/E rejoindra tôt ou tard celui
d'entreprises dont l'activité progresse à un rythme beaucoup plus
lent.
Les difficultés de cette méthode résident
donc surtout dans la connaissance des données (P/E, croissance,
rendement) de marché. Par contre, elle peut être pratique à
utiliser pour évaluer une société dotée d'une
croissance exceptionnelle par rapport à d'autres sociétés
du même secteur.
4) La méthode d'actualisation des Free
Cash-flows ou du Discounted Free Cash-flows
(DCF)
Cette méthode, très largement utilisée,
consiste à calculer la valeur de l'entreprise comme étant
égale à la somme actualisée des flux futurs
générés par l'exploitation courante de l'entreprise.
Autrement dit, cette méthode permet de dégager la valeur
économique de la firme en faisant abstraction de ses dettes
financières c'est à dire de sa structure financière. Ces
flux peuvent être déterminés de deux manières :
soit à partir de l'excédent brut d'exploitation (EBE), soit
à partir du bénéfice net.
Ainsi on a par la première méthode :
EBE
- variation du besoin en fonds de roulement (BFR)
- investissements d'exploitation
+ /- frais financiers nets
- dividendes distribués
- impôts
Et par la deuxième méthode :
BN
+ Amortissements et provisions
+ / - éléments exceptionnels
- variation du BFR
- dividendes distribués
- investissements d'exploitation
Les flux étant obtenus, la formule de valorisation est
la suivante :
Avec :
- FCF i le cash flow disponible de
l'année 1 ;
- t le taux d'actualisation risqué ;
- FCF n le cash flow disponible de
l'année n.
Le cash flow disponible de l'année n ( ) est
déterminé de la manière suivante :
FCF n = FCF p
/ (t - g)
Avec :
- FCF p le flux de la dernière année
:
- t le taux d'actualisation risqué ;
- g le taux de croissance à l'infini du FCF.
Le principal avantage de cette méthode est sa
simplicité puisque les FCF se calculent aisément à partir
des données prévisionnelles de l'entreprise. En effet, la
méthode de l'actualisation des free cash-flows permet, à
partir de calculs très simples, d'aboutir à une valorisation
tenant compte des performances financières futures de l'entreprise.
Toutefois, elle trouve des contestations naturelles sur au
moins trois points :
- dans sa valorisation, compte tenu de la
valeur déterminante de FCF n pour un horizon de
prévisions n limité aux capacités d'anticipation des
analystes financiers ;
- dans son principe, quand la
société étudiée est en période de FCF
négatifs liés par exemple à une séquence
d'investissements d'exploitation importants. Il faut alors raisonner sur des
projections de FCF potentiels, en multipliant l'effet d'hypothèses ;
- dans sa sûreté enfin, en
apportant une lecture plus précise des paramètres de cette
évaluation.
Enfin, cette méthode, même si elle prend en
compte un taux d'actualisation risqué exprimant une relation avec le
taux de rentabilité spécifique des actions, ne tient par contre
pas compte du prix du marché, référence pourtant
fondamentale en terme d'évaluation financière.
Pour répondre à cette dernière critique,
le cash flow disponible de l'année n peut être
déterminé d'une autre façon, de manière à
tenir compte du prix du marché.
La valeur terminale V(n) ne va plus être calculée
en tenant compte de l'hypothèse d'une croissance à l'infini, mais
en tenant compte d'un P/E(n) théorique déterminé en
fonction des références et des prévisions actuelles du
secteur.
Ainsi, le cash flow disponible de l'année
n :
FCF n = FCF p / (t - g)
devient :
FCF n = PE n E n
Avec :
- P/E (n) le price earning ratio du marché
anticipé en n ;
- E (n) le bénéfice anticipé en n de la
société considéré.
La formule précédente d'actualisation des
free cash-flows :
Devient alors :
Cette nouvelle formule présente l'avantage de tenir
compte du prix du marché et de la situation économique de la
société en n. En effet, le dernier terme, qui pose souvent des
problèmes dans l'utilisation des modèles d'évaluation
basés sur l'actualisation des flux futurs, est cette fois ci
calculé à partir des prévisions des analystes. La formule
corrigée repose donc sur des hypothèses théoriques moins
fortes que la formule classique d'actualisation des free cash-flows.
C'est d'ailleurs cette formule corrigée qui sera la plus souvent
utilisée par les professionnels des marchés financiers.
La méthode d'actualisation des free cash-flows
est, au milieu de toutes les méthodes d'évaluation
basées sur l'actualisation des flux futurs, la méthode de
référence des marchés boursiers. En effet, sa
simplicité, associée à la pertinence des flux futurs
retenus (les cash-flows disponibles) et de son fondement
théorique, en fait la méthode la plus satisfaisante et la plus
facile à argumenter.
Cette méthode est bien adaptée pour les
sociétés innovantes qui disposent de bonnes prévisions
à moyen terme. C'est pourquoi, elle fût largement utilisée
dans l'évaluation des sociétés introduites au Nouveau
Marché français entre 1998 et 2000.
5) Analyse critique de l'Approche actuarielle
Comme nous l'avons vu, l'approche actuarielle repose sur des
prévisions complexes qui sont à la base de la valorisation finale
de la société. Par ailleurs, des hypothèses parfois trop
réductrices, notamment l'hypothèse de croissance stable de
l'entreprise sur une longue période, limitent la qualité de la
valorisation par ces méthodes. Ainsi, banquiers d'affaires et analystes
financiers utilisent peu ces méthodes, notamment celles basées
sur l'actualisation des dividendes qui reflètent mal la création
de valeur de l'entreprise. Il ne faut toutefois pas les rejeter car une
méthode, celle de l'actualisation des free cash-flows, est
utilisée presque systématiquement pour valoriser les
sociétés.
L'utilisation des méthodes actuarielles pour valoriser
les sociétés innovantes du Nouveau Marché peut
également poser d'autres problèmes. En effet, ces
méthodes, pourtant séduisantes, ne pourront pas être
utilisées si les flux futurs actualisés trouvés sont
négatifs. Ainsi, la présence de flux futurs actualisés
négatifs oblige les professionnels de l'introduction en bourse à
prendre de nouvelles hypothèses, ce qui, compte tenu des
hypothèses initiales contenues dans les différents modèles
actuariels d'évaluation et des perspectives futures incertaines des
valeurs de la nouvelle, les obligent à faire de véritables paris
fortement aléatoires sur l'avenir.
Ces diverses remarques nous conduisent à penser que
l'approche actuarielle, bien qu'elle représente depuis de nombreuses
années une des méthodes fondamentales utilisées pour
évaluer les sociétés cotées en bourse peut, compte
tenu de ses caractéristiques intrinsèques, ne pas être en
mesure de valoriser correctement les sociétés innovantes du
Nouveau Marché.
Toutefois, compte tenu de l'utilisation systématique
d'au moins une de ces méthodes, qui sera très souvent la
méthode d'actualisation des free cash-flows, par les
professionnels des marchés et, surtout, par les investisseurs,
l'approche actuarielle ne doit être rejetée, y compris dans
l'hypothèse où la société innovante
concernée dégage des free cash-flows futurs
actualisés négatifs. De plus, et même dans ce cas de
figure, l'utilisation d'une ou de plusieurs méthodes actuarielles peut
parfois donner, pour les sociétés innovantes du Nouveau
Marché, des résultats réellement satisfaisants.
En conclusion, compte tenu de la force des hypothèses
des méthodes d'évaluation actuarielles et de l'incertitude des
prévisions réalisées par les analystes concernant
l'évolution et les perspectives des divers segments de la nouvelle
économie, il nous paraît important d'utiliser l'approche
actuarielle en complément d'une autre approche : l'approche comparative
(ou comparaisons boursières) qui se base en effet sur les
éléments suivants pour valoriser l'entreprise : des
transactions comparables, des sociétés présentant un
profil similaire, des indices de références et un secteur
d'activité. On se basera alors sur les analyses et données du
secteur pour évaluer la société.
Section 2 : L'approche comparative
Comme nous l'avons vu, l'approche actuarielle repose sur des
prévisions complexes qui sont à la base de la valorisation finale
de la société. Par ailleurs, des hypothèses parfois trop
réductrices, notamment l'hypothèse de croissance stable de
l'entreprise sur une longue période, limitent la qualité de la
valorisation par ces méthodes. Ainsi, banquiers d'affaires et analystes
financiers utilisent peu ces méthodes, notamment celles basées
sur l'actualisation des dividendes qui reflètent mal la création
de valeur de l'entreprise. Il ne faut toutefois pas les rejeter car une
méthode, celle de l'actualisation des free cash-flows, est
utilisée presque systématiquement pour valoriser les
sociétés.
Mais, force est de constater que la méthode DCF n'est
nullement exhaustive. Elle est systématiquement complétée
par des méthodes comparatives qui permettent d'apprécier la
société en tenant compte de son secteur et de ses concurrents.
L'approche comparative se base en effet sur les
éléments suivants pour valoriser une entreprise :
· Des transactions comparables c'est
à dire sur quelle valorisation et quels multiples des
sociétés similaires ont-elles été
cédées. En d'autre mot on va rapprocher la valeur d'une
société par des ratios de valorisation utilisés lors
d'opérations de rapprochement récentes (fusion, acquisition,
cession) portant sur des sociétés cotées comparables ;
· Des sociétés présentant un
profil similaire en termes de taille, marchés,
risques ;
· Des indices de
références comme le CAC 40, Le Nouveau Marché,
IT.CAC, que l'on utilisera si l'on considère que l'entreprise est
représentative de cet indice;
· Un secteur d'activité si l'on
considère que l'entreprise présente des caractéristiques
représentatives d'un secteur. On se basera alors sur les analyses et
données du secteur pour évaluer la société.
Ainsi dans cette deuxième section, nous essayerons de
présenter les différents outils et indicateurs financiers
utilisés pour les différentes comparaisons boursières et
de développer par la suite les différentes
catégories de comparaisons boursières utilisées dans les
calculs de valorisation (la comparaison par rapport à des
références transactionnelles, la comparaison par rapport à
un indice de référence, la comparaison par rapport à un
secteur d'activité, l'approche comparative multicritères et enfin
l'approche comparative globale) .
1) Les différents outils et indicateurs
financiers
Les professionnels des marchés financiers, pour
valoriser une société cotée à partir de l'approche
comparative, ont recours à des indicateurs financiers tels que les
multiples, les ratios, etc. ...
Dans la méthode des multiples, on évalue
l'entreprise sur la base des niveaux de valorisation de sociétés
comparables (entreprises du même secteur, ou ayant le même
modèle économique).
Le principe :
- on sélectionne les ratios qui vont servir à la
comparaison (le CA, l'EBE, le REX...),
- on calcule la valeur des multiples à partir des
ratios des comparables,
- on applique ces multiples à la société
que l'on souhaite évaluer.
Il existe deux types de multiples :
- les multiples boursiers : les comparables
sont dans ce cas des sociétés cotées en bourse; la valeur
des capitaux propres retenue pour la comparaison est la valeur de ses titres en
bourse, c'est à dire la capitalisation boursière. Ils sont
calculés à partir d'un échantillon de
sociétés cotées
- les multiples de transactions : les
comparables ne sont pas obligatoirement des sociétés cotés
en bourse. La valeur des capitaux propres retenue pour la comparaison est
égale au prix de cession des titres lors de la transaction. Ils sont
calculés à partir des transactions publique et prives
Les différents indicateurs financiers utilisés
sont les suivants :
Ø le price earning ratio (P/E) :
Le Price Earning Ratio plus connu sous
l'abréviation « PER » est une expression
boursière tirée de l'anglais (P/E ou Price/Earning Ratio)
signifiant « coefficient de capitalisation des
bénéfices ».
Le PER[ ] est le rapport entre le
cours de bourse d'une entreprise et son bénéfice après
impôts, ramené à une action (bénéfice par
action).On l'appelle donc aussi parfois en français le quotient (ou
multiple) C/B : (Capitalisation boursière/Bénéfice
net de l'entreprise, ou Cours / Bénéfice net par action), combien
de fois le cours capitalise le bénéfice.
Sa formule s'écrit mathématiquement comme
suit :
Avec
- BNPA le bénéfice net par action
Dans la pratique boursière, et sans que cela soit
obligatoire, on retient dans le calcul du P/E une estimation du BNPA de
l'exercice en cours.
La logique de cette démarche consiste à retenir
les titres dont le cours capitalise peu de fois les bénéfices.
Dans l'hypothèse où les bénéfices correspondent
à la richesse supplémentaire (distribuée ou non)
dégagée par l'entreprise, le P/E indique en combien d'exercices
le capital investi dans le titre est récupéré. Une analyse
en termes de P/E permet donc de juger du prix de marché d'un titre.
Ø le ratio cours sur dividende
(P/DNPA)
Le rapport cours / dividendes (ou cours / BNPA
distribués) est une variante du price earning ratio (P/E)
utilisé par les investisseurs soucieux d'obtenir un fort revenu (ou
rendement).
Sa logique est voisine de celle du P/E et proche de la notion
de délai de récupération (« Pay
Back »), puisque plus petit est le ratio, plus
la dépense d'investissement est récupérée
rapidement. Il tend à privilégier les sociétés dont
le taux de distribution des dividendes est relativement fort, c'est à
dire les sociétés que l'on appelle « les valeurs de
rendement ».
Ø le ratio cours sur cash flow (P/CF
ou P/MBA ou P/CAF)
Le Cours sur Cash Flow est un ratio financier calculé
en divisant le cours de l'action par le cash flow par action.
Par exemple, un ratio P/CF de 10 indique que pour 1 € de
cash-flow dans la société, le cours de l'action de celle-ci est
de 10 €.
Les ratios P/CF diffèrent considérablement entre
secteurs. Ils seront beaucoup plus faibles dans les secteurs à forte
intensité capitalistique (l'industrie notamment) que dans le secteur des
services, du software par exemple. Il est aussi noté par P/MBA ou P/CAF
avec MBA la marge brute d'autofinancement et CAF la capacité
d'autofinancement.
Ø Le ratio du résultat
d'exploitation : VE/Rex
Des variantes du ratio précédent se sont
développés dans la pratique, la valeur économique de
l'entreprise ne valorisant plus le chiffre d'affaires, mais l'EBE
(excédent brut d'exploitation) ou le Rex (résultat
d'exploitation). Le multiple de résultat d'exploitation va ainsi
exprimer la valeur de l'entreprise sur la base d'un nombre d'années de
résultats d'exploitation.
Il est à noter que l'on raisonne le plus souvent sur la
base du multiple du résultat d'exploitation, plutôt que sur
d'autres agrégats (excédent brut d'exploitation, ...) pour
déterminer la valeur de l'actif économique, étant
donné que le résultat d'exploitation est le résultat
dégagé par l'actif économique qui lui revient
intégralement. Ce résultat est en effet intégralement
réparti entre ceux qui financent l'actif économique, c'est
à dire entre les créanciers et les actionnaires. Dans la
pratique, et sans que cela soit obligatoire, on retient dans le calcul du
multiple du résultat d'exploitation une estimation du résultat
d'exploitation après impôt de l'exercice en cours.
La logique est donc la même que pour le ratio
précédent (VE/CA), bien que l'on considère qu'il est plus
pertinent de prendre en compte des résultats intermédiaires (les
résultats d'exploitation dégagés par la
société) que le chiffre d'affaires brut pour valoriser
l'exploitation d'une société.
Ø Le ratio de l'excédent brut
d'exploitation : VE / EBE
On considère ici le ratio de la valeur de l'entreprise
VE sur l'excédent brut d'exploitation. Le multiple de l'EBE (ou EBITDA)
va ainsi exprimer la valeur de l'entreprise sur la base d'un nombre
d'années d'EBE (ou d'EBITDA).
Dans certains secteurs, la notion de dotation aux
amortissements n'est pas significative. Par exemple, dans la production
cinématographique, cette notion correspond à des charges qui ont
été affectées et qui reviennent en compte de
résultat. On peut alors utiliser le ratio VE/Rex pour la
valorisation.
En revanche dans d'autres secteurs l'importance des dotations
aux amortissements est telle (parfois supérieure à 20% des
ventes), et les pratiques utilisées à l'étranger pour
constater l'usure des immobilisations sont si variées, qu'il faut
raisonner au niveau du résultat d'exploitation avant dotation aux
amortissements pour pouvoir faire des comparaisons boursières
pertinentes. On se focalise alors sur l'excédent brut d'exploitation
(EBE), que les anglo-saxons appellent EBITDA, en substituant le ratio VE/EBE au
ratio précédent VE/Rex.
Ø les ratios capi/CA, capi/Rex et
capi/EBE
Nous avons vu précédemment que l'approche
comparative utilisait des ratios basés sur la valeur économique
(VE) de l'entreprise (VE/CA, VE/Rex et VE/EBE), c'est à dire
basés sur la somme de la capitalisation boursière et de
l'endettement net, de façon à tenir compte de la structure
financière des sociétés entrant dans le
périmètre de la comparaison boursière.
Or, dans certains cas (structure financière identique
ou saine), ou pour certains secteurs d'activité (les
sociétés informatiques, ...), il peut paraître plus
pertinent de ne retenir que la capitalisation boursière au
numérateur, afin de ne tenir compte que du nombre de fois où le
chiffre d'affaires (ou le résultat d'exploitation, ou l'excédent
brut d'exploitation) de la société concernée au titre de
l'année en cours, ou des années suivantes, est comprise dans sa
capitalisation boursière. C'est ainsi dans ces différents cas de
figure que ces trois ratios (ou l'un d'entre eux) seront utilisés dans
le cadre d'une comparaison boursière.
Ø le ratio valeur de l'entreprise sur chiffre
d'affaires (VE/CA)
Le ratio valeur de l'entreprise (capitalisation
boursière + endettement net (dettes financières -
trésorerie)) sur chiffre d'affaires est un multiple de valorisation
(multiple de chiffre d'affaires) permettant de déterminer le nombre de
fois où le chiffre d'affaires est intégré dans la valeur
économique (valeur des capitaux propres + valeur de l'endettement) d'une
société.
Ce ratio, appelé également price sales ratio
(PSR), consiste donc à évaluer l'entreprise sur la base d'un
coefficient multiplicateur de ses ventes.
Le chiffre d'affaires est une donné beaucoup plus
fiable que le bénéfice déclaré. En effet, autant le
bénéfice peut résulter d'un certain nombre de « choix
comptables » plus ou moins douteux (le montant des provisions, le calcul
des amortissements, ...), autant le chiffre d'affaires pro-format (ou à
périmètre constant) est une donnée brute qui ne souffre
d'aucune contestation. Ce ratio, utilisé fréquemment par les
praticiens en charge de l'évaluation financière des
sociétés cotées, présente certains avantages.
Toutefois, étant donné qu'il valorise le chiffre d'affaires de la
société, et non ses résultats, il est nécessaire,
dans la mesure du possible, d'utiliser ce multiple de valorisation en
complément d'autres indicateurs financiers.
Ø Les indicateurs de
rentabilité
De la même façon que pour les marges
présentées ci-dessus, le fait de rapprocher, dans le cadre dune
approche comparative, les indicateurs de rentabilité de
sociétés entrant dans le périmètre d'une
comparaison boursière permet, même s'il ne s'agit pas de multiples
de valorisation strictosensus, de savoir si ces sociétés
dégagent des niveaux de rentabilité équivalents, et ainsi
si elles peuvent être valorisées de façon identique.
Les indicateurs de rentabilité qui sont retenus dans le
cadre d'une approche comparative sont : la rentabilité
financière (résultat net / fonds propres),
appelée généralement ROE (return on
equity) par les professionnels et la rentabilité
économique (résultat d'exploitation / actif
économique), appelée ROCE (return on capital
equity) dans la pratique des marchés financiers.
Ø Le gearing
Si, dans le cadre d'une approche comparative, on désire
vérifier que les différentes sociétés de notre
échantillon de comparaison ont une structure financière
équivalente, cette donnée pouvant être une condition
nécessaire d'une comparaison fiable sur certains secteurs, il peut
s'avérer essentiel de faire apparaître le gearing de ces
sociétés.
Le fait de présenter le gearing, également
appelé taux d'endettement net (endettement net / fonds propres) va
permettre ainsi de tenir compte de la structure financière de ces
sociétés. En effet, si une société a un gearing
très élevé, on va considérer qu'elle doit
être valorisée moins cher qu'une autre société
présentant un taux d'endettement net plus faible, voire négatif
(si la trésorerie est plus importante que les dettes
financières). Cette remarque est réaliste, un endettement
important ayant pour effet d'augmenter le niveau de risque d'un titre
financier.
2) Les différentes catégories de
comparaison
Les comparaisons possibles sont multiples dans le champ
très large des ratios de capitalisation. Ceux-ci recouvrent
naturellement les capitalisations de résultats, de dividendes ou de
cash-flows, que peuvent par ailleurs compléter des ratios plus
spécifiques, comme par exemple celui du chiffre d'affaires,
généralement présenté dans les stock guides
des bureaux d'études des sociétés de bourse, ou celui
de la somme de la capitalisation boursière et des dettes nettes sur le
chiffre d'affaires.
Toutefois, cette très large palette d'interventions
appelle le respect de certaines règles élémentaires
d'homogénéité des unités de temps, de lieu, et
d'identité dans l'échantillon présenté. En effet,
des excès dans ce domaine sont de nature à
détériorer considérablement les résultats
trouvés.
Les grandes catégories de comparaisons
boursières utilisées dans les calculs de valorisations
sont :
a) La comparaison par rapport à des
références transactionnelles
L'approche comparative peut consister à rapprocher les
chiffres financiers (ratios, multiples de valorisation, etc.) d'une
société des chiffres de sociétés comparables qui
font ou qui ont fait l'objet récemment d'opérations
financières de rapprochement (fusion, acquisition, cession, etc.).
Par exemple, si une société comparable à
la société analysée a été récemment
acquise lors d'une offre publique d'achat, on va considérer que le prix
de transaction, c'est à dire les multiples financiers utilisés,
peut être rapproché du prix de cette société. En
effet, on va ensuite pouvoir ajuster ce prix, à la hausse ou à la
baisse, en fonction d'un certain nombre d'éléments propres
à cette société (pertinence du business model, potentiel
de croissance, etc.). Toutefois, pour préserver
l'homogénéité de ces comparaisons, trois contraintes
importantes doivent être respectées :
- l'unité de temps : le
marché des entreprises, à l'instar de tout marché,
connaît de nos jours des évolutions rapides, tant conjoncturelles
que structurelles, et la référence à un ensemble de
transactions récentes peut rapidement devenir obsolète ;
- l'unité de lieu : la tentation
de ne plus prendre en compte des réalités géographiques ou
culturelles locales est grande et conduit parfois à valoriser une
entreprise sur base de références objectivement peu
représentatives du marché local;
- l'unité d'identité : «
on ne peut comparer que ce qui est comparable » et les
réalités, même au sein d'un secteur d'activité
relativement homogène, sont souvent fort peu comparables, tant au plan
économique qu'au plan industriel ou au plan juridique.
Il est à noter que l'approche comparative basée
sur l'observation des références transactionnelles peut porter
sur un nombre très important de ratios et de multiples de valorisation.
Le rôle incombe aux analystes financiers chargés des travaux de
valorisation d'utiliser, en fonction de la spécificité de la
société et du secteur d'activité sur lequel elle se
trouve, les multiples de valorisation adéquats parmi la large palette
qui leur est proposée.
b) La comparaison par
rapport à d'autres sociétés cotées
L'approche comparative peut également être
basée sur l'observation de sociétés aussi comparables que
possible avec la société étudiée (même niveau
de risque, de croissance, de rentabilité). Cette méthode a
l'avantage d'être particulièrement pragmatique et simple. Pour
valoriser une société, il suffit juste de trouver des
sociétés cotées comparables et d'appliquer le multiple de
valorisation moyen de cet échantillon à la société
pour en déterminer la valeur.
L'utilisation de cette approche va permettre uniquement de
déterminer le prix de la société que l'on étudie,
c'est à dire le prix auquel les investisseurs vont être
prêts à acheter cette valeur, ou des titres du même secteur
d'activité, sur le marché financier à un moment
donné.
Ainsi, il ne va pas être possible, en utilisant
uniquement les apports de l'approche comparative, de déterminer la
« valeur réelle » d'une société, ce qui est
pourtant l'objectif de toute évaluation financière. Par contre,
on va pouvoir rapprocher la valeur théorique de cette
société (à partir de l'utilisation d'autres
méthodes de valorisation) de son prix de marché, à partir
de la comparaison boursière avec d'autres sociétés
cotées sur le marché. Cependant, en l'absence d'autres approches,
cette méthode ne permettra pas de savoir si le prix final est
élevé ou pas. Dans ce cas aussi certaines contraintes doivent
être respectées :
- On ne retient que des sociétés faisant partie
du même compartiment actions. En effet, la pratique des marchés
financiers permet de constater que des sociétés comparables
situées sur des compartiments actions différents (par exemple,
des sociétés informatiques sur le Second et le Nouveau
Marché) ne sont pas toujours valorisées de façon
identique.
- On ne retient que des sociétés cotées
d'un même pays et d'un même marché actions. Par exemple une
société technologique du Nasdaq n'est pas
systématiquement valorisée de la même façon qu'une
société proche cotée au Nouveau Marché.
- Enfin il faut être sûr de ne retenir que des
sociétés comparables, et que les indicateurs financiers retenus
(ratios et multiples de valorisation) proviennent des mêmes sources, et
sont relatives aux mêmes données économiques (le chiffre
d'affaires 2003 par exemple) afin de rapprocher des chiffres comparables.
En conclusion, la méthode d'évaluation
boursière par comparaison avec un échantillon de
sociétés cotées, bien qu'elle présente de nombreux
avantages (simplicité, rapidité, valorisation par rapport au prix
du marché, etc.) doit, compte tenu des erreurs qu'elle est susceptible
d'engendrer (prix déconnectés de la valeur économique,
psychologie des investisseurs) être utilisée correctement, en
respectant un certain nombre de règles simples. Malgré ces
réserves, son utilisation est présente dans toutes les
études financières des professionnels de l'évaluation
financière, c'est à dire des analystes financiers. Cette approche
comparative est en effet la plus couramment utilisée dans la pratique
des affaires.
c) La comparaison par rapport à un indice de
référence
Parfois, compte tenu de la spécificité d'une
société ou bien en raison de l'absence de concurrents ou de
données disponibles, il peut s'avérer difficile, voire impossible
de pratiquer l'une ou l'autre des deux comparaisons boursières que nous
venons de développer pour aboutir à un niveau de valorisation
cohérent correspondant au prix du marché. Dans ce cas, et
à partir du moment où la société
étudiée peut être considérée comme
étant corrélée à l'évolution d'un indice de
référence (Nouveau Marché, Second Marché, etc.) on
peut décider de réaliser une comparaison boursière entre
les indicateurs financiers de cette société et ceux de son indice
de référence.
De même que pour les approches comparatives
précédentes, il est évident que cette comparaison
boursière peut, selon la spécificité de la
société étudiée et du secteur d'activité sur
lequel elle se trouve, porter sur l'ensemble des indicateurs financiers (ratios
et multiples de valorisation) qui ont été présentés
précédemment.
d) La comparaison par rapport à un
secteur d'activité
La comparaison boursière
basée sur un indice de référence n'est pas la seule
approche comparative possible. En effet, il est également possible de
comparer les chiffres financiers d'une société avec ceux d'un
secteur d'activité. Ainsi, si l'on prend l'exemple d'une
société présente sur la niche de l'analyse microbiologique
industrielle, il n'est pas possible de la comparer avec d'autres
sociétés cotées, étant donné que celles-ci
n'existent pas. Par contre, si l'on désire déterminer plus ou
moins précisément la valeur de cette société, il
est possible de la comparer à un ou plusieurs secteurs
d'activité, à condition que ceux-ci soient significatifs. Le tout
est de faire le bon choix. Dans l'exemple, les niveaux de valorisation
trouvés ne seront pas les mêmes, selon que l'on retiendra comme
secteur de référence le secteur « santé »
(secteur d'activité trop important pour donner un résultat
précis), le secteur « pharmacie » (secteur d'activité
regroupant, entre autres, les laboratoires spécialisée dans les
analyses), ou le secteur « fournisseurs d'outils à destination des
professionnels de la santé » (la société
étudiée distribuant à la fois des tests et des
équipements nécessaires à l'analyse microbiologique).
Il est donc primordial, lorsque
l'on retient ce genre d'approche, de connaître parfaitement la
société analysée, notamment la répartition de son
chiffre d'affaires par secteurs d'activité, de façon à
être certain de ne retenir que le ou les secteurs d'activité les
plus significatifs. L'objectif est d'arriver, par recoupements, à «
entourer » la niche d'activité dans laquelle se trouve
l'entreprise, et ainsi à être en mesure, malgré sa
spécificité apparente, de déterminer un niveau de
valorisation cohérent à partir d'une comparaison boursière
classique.
e) L'approche comparative
multicritères
· description de la méthode
Les sous-parties précédentes nous ont permis de
présenter en détail les quatre principales facettes de l'approche
comparative utilisées pour valoriser une société
cotée :
1/ la comparaison boursière par rapport à des
références transactionnelles ; 2/ la comparaison boursière
par rapport à un échantillon d'autres sociétés
cotées ; 3/ la comparaison boursière par rapport à un
indice de référence ; 4/ la comparaison boursière par
rapport à un ou plusieurs secteurs d'activité.
Ces quatre méthodes, qui forment la base de toute
comparaison boursière, sont utilisées par tous les professionnels
des marchés financiers dans leurs calculs de valorisation.
Toutefois, plutôt que d'utiliser
séparément ces quatre approches comparatives, certains praticiens
choisissent, en fonction des spécificités des
sociétés analysées, de retenir plusieurs de ces
critères, c'est à dire de valoriser une société par
rapport à la moyenne pondéré des multiples de valorisation
provenant de plusieurs des quatre grandes méthodes de l'approche
comparative.
Cette approche globale offre de nombreux avantages. En effet,
s'il est significatif de rapprocher les ratios et les multiples de valorisation
d'une société de ceux de références
transactionnelles, d'autres sociétés cotées comparables,
d'un indice de référence, et/ou de plusieurs secteurs
d'activité, les résultats trouvés permettront de
déterminer la valeur de la société analysée avec
une précision plus importante, tout en tenant compte d'un nombre plus
importants de critères.
En effet, le fait de tenir compte de plusieurs méthodes
de comparaison boursière va permettre de réaliser une sorte de
moyenne des différentes facettes de l'approche comparative, et de
créer ainsi des synergies entre elles. On peut donc considérer
que cette méthode permette de mieux approcher le prix du marché,
ce qui représente l'objectif de toute comparaison boursière.
Toutefois, l'utilisation de cette approche globale recèle
également certains risques. En effet, si celle ci n'est pas
précédée d'une analyse poussée de l'activité
et des fondamentaux économiques de la société
étudiée, il y a fort à parier que l'approche comparative
multicritères, en mettant en relation des éléments
financiers qui, pris individuellement, ne sont pas comparables avec ceux de la
société analysée, risque, au final, d'aboutir à des
niveaux de valorisation incorrects.
En effet, si les professionnels réalisent des erreurs
au niveau des étapes préliminaire (le choix des
références transactionnelles, des sociétés
cotées comparables, de l'indice de référence, et du ou des
secteurs d'activité à retenir), voire éventuellement au
niveau du choix des multiples de valorisation à retenir au sein de
l'analyse (multiples de résultats, de cash-flows, de chiffre d'affaires,
) il est à craindre que les résultats qui résulteront de
cette analyse multicritères, c'est à dire les multiples de
valorisation permettant de déterminer la valeur de la
société, risquent d'être faux, c'est à dire de ne
pas refléter véritablement le niveau de valorisation de la
société faisant l'objet d'une analyse.
Cette comparaison boursière doit donc être
réalisée avec précision pour donner de bons
résultats.
L'approche multicritères, bien qu'elle soit
séduisante et qu'elle propose des avantages certains, doit donc
être utilisée avec prudence, étant donné que
l'objectif initial (utilisation de plusieurs méthodes de comparaisons
boursières pour aboutir à une valorisation précise et
représentative de la société étudiée),
risque de ne pas être atteint si des erreurs d'analyse et/ou de
raisonnement sont commises par les analystes financiers au cours des
étapes préliminaires.
· Application pratique :
Compte tenu des caractéristiques de l'approche
comparative multicritères, il est évident que celle-ci peut
revêtir de nombreuses formes. En effet, à partir des approches
comparatives traditionnelles, il est évident que, selon les objectifs
recherchés par chaque professionnel, toutes les combinaisons sont
possibles, le tout étant au final de construire un modèle
suffisamment pertinent pour permettre de déterminer une valorisation
significative pour les sociétés étudiées. En
adaptant les méthodes comparatives précédentes, cette
approche aboutit à un modèle que l'on peut représenter
sous la forme suivante :
Il est important de constater que les ratios utilisés
lors d'une approche comparative multicritères doivent être les
mêmes. Ceux que nous avons fait figurer ci-dessus ne le sont qu'à
titre d'exemple. En effet, il est possible de retenir d'autres multiples de
valorisation (P/ANPA, VE/Rex, etc.), le tout étant, à partir du
moment où l'on rapproche différentes méthodes de
comparaison boursière, de retenir les mêmes multiples de
valorisation pour arriver à des résultats intermédiaires
cohérents. De plus, nous avons fait figurer dans ce modèle les
quatre méthodes de comparaison boursière. Or, il est bien entendu
possible de n'en retenir que deux ou trois. Ce modèle doit donc
être adapté à chaque société. Cette grille
doit donc être adaptée pour chaque nouvelle société
analysée.
Enfin, comme pour les méthodes
précédentes, l'approche comparative multicritères aboutit
in-fine à des moyennes de multiples de valorisation, moyennes qui sont
ensuite rapprochées des chiffres économiques de la
société (bénéfice net, chiffre d'affaires,
cash-flow) de façon à déterminer la valorisation finale
des sociétés analysées.
f) L'approche comparative globale
· description de la méthode
La méthode que nous venons de développer
consiste à déterminer des moyennes de multiples de valorisation,
à partir de l'utilisation de plusieurs méthodes comparatives, ces
multiples étant ensuite multipliés par les données
économiques des sociétés analysées pour permettre
de trouver le niveau de valorisation de chacune de ces
sociétés.
Toutefois, il est possible d'adopter la même logique
(rapprochement entre différentes méthodes de comparaison
boursière pour affiner les résultats et arriver à un
niveau de valorisation prenant en compte différentes sources
d'information) dans un cadre différent.
En effet, au lieu de faire la moyenne entre les multiples de
valorisations de plusieurs comparaisons boursières, il est
également possible de faire cette moyenne à partir des niveaux de
valorisation obtenus par le biais de chaque méthode comparative prise
individuellement.
L'avantage de cette méthode est de gagner en souplesse
et d'éviter de faire renter les différentes méthodes de
valorisation dans un cadre trop strict (mêmes multiples de valorisation,
...).
Cette méthode sert souvent de synthèse à
la comparaison boursière d'une note de synthèse. En effet, une
fois que l'analyste financier a obtenu, en utilisant différentes
méthodes comparatives classiques, plusieurs niveaux de valorisation, il
en réalise souvent la moyenne, à condition toutefois que les
niveaux de valorisation correspondants soient proches.
C'est sur ce point que se situe la limite de l'approche
globale (ou synthétique). En effet, dans la pratique, si les
valorisations finales résultant de l'utilisation de diverses
méthodes comparatives (références transactionnelles,
échantillon de sociétés cotées,...) sont
très différentes, le praticien ne pourra pas faire la moyenne de
ces niveaux de valorisations, le risque d'erreur étant trop important.
En effet, si les valorisations finales ne s'insèrent pas dans une
fourchette étroite, les professionnels vont plutôt chercher
à construire une réflexion globale, de façon à ne
retenir que les méthodes comparatives les plus significatives, et
à ne pas tenir compte de celles qui faussent les résultats.
· Application pratique de la
méthode
L'application pratique de l'approche comparative globale,
méthode qui représente la synthèse entre les
différents niveaux de valorisation déterminés à
partir des méthodes de comparaison boursière classiques,
n'appelle à aucune réflexion particulière. En effet, tout
le travail est réalisé en amont (choix et construction des
méthodes de comparaison, choix des multiples de valorisation), cette
méthode ne consistant qu''à réaliser la moyenne entre les
résultats intermédiaires. Cette approche globale, qui se
réalise en deux temps : 1/ utilisation d'une ou de plusieurs
méthodes de comparaison boursière classiques ; 2/ moyenne des
valorisations déterminées ; marque ainsi sa différence
avec la méthode de comparaison boursière multicritères
dans laquelle la valorisation d'une société analysée
pouvait être déterminée en une seule étape et sans
calculs intermédiaires.
Prenons l'exemple d'une société informatique x
présente sur le Nouveau Marché. Cette société, qui
comprend 1.200.000 actions, peut être comparée à certaines
références transactionnelles (des opérations de
rapprochement dans le secteur informatique), à des
sociétés informatiques cotées au Nouveau Marché et
présentant une répartition du chiffre d'affaires par
activité relativement proche, à un indice de
référence (l'indice du NM), et à un secteur
d'activité (le secteur informatique). Nous avons donc utilisé ces
quatre méthodes de comparaison boursière, afin d'être en
mesure de déterminer avec un maximum de précision la valeur de
cette société.
Plutôt que de retenir la méthode de comparaison
multicritères, trop contraignante selon nous pour être
adaptée à cette société, nous avons choisi
d'émettre nos hypothèses et de faire nos calculs de valorisation
au niveau de chaque comparaison boursière.
Nous avons donc choisi de retenir une approche globale en
faisant la synthèse des résultats trouvés au niveau de
comparaison boursière.
Le tableau suivant va nous permettre de représenter
l'approche comparative globale :
Cette approche globale nous permet d'arriver, par le biais de
l'utilisation des quatre méthodes de comparaison boursière
classiques, à une valorisation de 415.5 M base de ses 1.200.000 titres,
à une valeur unitaire de 346.5. L'utilisation de cette approche globale
donne, dans notre exemple, des résultats satisfaisants. Il est à
noter pour finir que certains professionnels des marchés peuvent
affecter des coefficients de pondération aux valorisations
intermédiaires, de façon à quantifier leur poids dans la
valorisation finale obtenue, même si cette pratique doit être
utilisée avec prudence.
3) Analyse critique de l'approche comparative
Alors que l'approche actuarielle avait pour objectif de
déterminer la valeur intrinsèque des sociétés
cotées, afin de pouvoir comparer celle-ci au prix du marché,
l'approche comparative a pour but de se référer directement au
prix du marché, en considérant que le marché est efficient
et que les prix pratiqués sont représentatifs de la valeur des
sociétés cotées (théorie de l'efficience). La
logique de ces deux approches de valorisation est donc totalement
différente.
L'approche comparative, qui est utilisée sous des
formes variées par les professionnels des marchés financiers dans
la plupart des évaluations financières, notamment lors des
introductions en bourse, est la méthode d'évaluation
financière la plus courante et la plus facile à réaliser.
Les méthodes de comparaison boursière que nous avons
développées dans cette partie présentent toutes des
avantages, dans la mesure où elles permettent de rapprocher la valeur
d'une société du prix du marché financier, soit du prix
que les investisseurs vont être prêts à payer pour cette
valeur. Toutefois, même si ces méthodes sont simples et
adaptées à la valorisation des sociétés
cotées, leur utilisation peut poser certains problèmes. Dans la
pratique, il est parfois très difficile de trouver des
sociétés comparables à la société faisant
l'objet d'une étude financière. En effet, même si
l'activité est comparable, certains éléments (une position
de leader, un effort de R&D important) peuvent avoir pour
conséquence de modifier la valeur d'une société et de
finalement remettre en cause l'utilisation même de l'approche comparative
pour déterminer la valeur de celle-ci. De plus, même si l'on
détermine un échantillon de sociétés cotées
comparables, ce qui n'est pas toujours possible (sociétés
positionnées sur une niche technologique extrêmement
précise par exemple), encore faut-il que celles-ci soient sur le
même compartiment de marché et qu'elles soient de taille
comparable. En effet, dans la pratique des marchés financiers, les
sociétés étudiées sont valorisées
différemment selon le compartiment actions sur lequel elles se
trouvent.
Enfin, l'approche comparative, si elle permet de se fixer par
rapport au prix du marché, ne permet pas de déterminer
réellement la valeur de l'entreprise, c'est à dire sa valeur
intrinsèque, et ne permet donc pas aux investisseurs de savoir si la
valeur est chère ou non. La valorisation qui résulte de toute
approche comparative est donc inévitablement très
dépendante des conditions de marché. Toutefois l'utilisation de
l'approche comparative est telle dans la pratique des marchés financiers
qu'il est impossible de ne pas la retenir dans le cadre d'une valorisation. Il
est seulement important de ne pas utiliser l'approche comparative seule, mais
de l'associer à d'autres méthodes de valorisation.
Conclusion
La valorisation d'une société est une
délicate alchimie dans laquelle intervient des ingrédients fixes,
mais aussi des critères variables et donc de la
créativité. On ne peut définir qu'une ligne directrice des
méthodes de valorisation mais en aucun cas être exhaustif. Les
professionnels procèdent au cas par cas, en personnalisant les
critères et les hypothèses retenues à partir des
spécificités de la société à
évaluer.
La difficulté de ces opérations réside
donc moins dans l'application d'une méthode que dans le choix des
hypothèses et dans le choix de la méthode elle-même.
En effet, la difficulté des praticiens à
valoriser les sociétés Internet vient entre autres du fait que
les méthodes d'évaluation retenues donnent des fourchettes
larges, et qu'il est donc parfois difficile d'accorder du crédit
à ces méthodes, d'autant plus qu'elles prennent beaucoup de
liberté par rapport aux fondamentaux économiques des
sociétés analysées.. C'est pourquoi, la valorisation
finale reflète systématiquement la réalité
économique et non la valeur économique de l'entreprise. La
valorisation d'une société prend en compte une pluralité
de critères qui vont influencer plus ou moins sensiblement la
valorisation finale, mais qui ne reflèteront jamais la valeur comptable
de la société.
Chapitre 3 : L'analyse de la
sous-évaluation des entreprises
Introduction
Depuis plusieurs années déjà, l'enjeu
principal des entreprises a résidé dans la recherche de
financement. Il fut un certain temps ou les intermédiaires bancaires
étaient les seuls interlocuteurs des entreprises et exigeaient des
états financiers relativement solides. Cette condition rendait difficile
l'obtention des moyens de financement. Ceci n'exclut pas pour autant la
possibilité pour L'entreprise de s'autofinancer lorsqu'elle assure
elle-même son développement sans avoir recours à des
sources de financement externes. Ainsi en tenant compte de toutes ces
conditions posées par les intermédiaires bancaires, une source
alternative fut créée dans le but de réduire et de
diminuer le pouvoir de négociation des intermédiaires financiers.
Cette source qui se trouve être l'accès aux
marchés financiers par appel public à
l'épargne est définie selon le code
monétaire et financier par les opérations suivantes : -
L'admission d'un instrument financier aux négociations sur un
marché réglementé ; - L'émission ou la cession
d'instruments financiers dans le public en ayant recours soit à la
publicité, soit au démarchage, soit à des
établissements de crédit ou à des prestataires de services
d'investissement.
Ainsi pour accéder aux marchés financiers,
l'entreprise procédera à une introduction en bourse (IPO
en anglais) et qui consiste à mettre sur le marché financier les
titres de l'entreprise. Ces titres peuvent être spécialement
créés pour l'occasion, il s'agit d'une introduction en
bourse par augmentation de capital et dans le cas où aucun
nouveau titre n'est créé, l'opération s'intitulera
introduction en bourse par cession de titres. Il apparut
toutefois que le NM de la Bourse de Paris a répondu aux besoins des
entreprises pour ce qui concerne les moyens de financement ; il faut
néanmoins reconnaitre que le Nouveau Marché, comme toutes les
autres bourses, présente souvent un problème de
sous-évaluation. Ainsi le problème de la sous-évaluation
à l'introduction est un phénomène observé depuis
longtemps sur les marchés boursiers (Ritter et Welch, 2002), même
si le niveau de cette sous-évaluation a varié dans le temps
(Loughran et Ritter, 2002). Cette sous-évaluation était en
moyenne de 7 % dans les années 80, de 15 % dans les années
1990-1998 avant d'atteindre un sommet à 65 % au cours de la bulle
Internet.
Bien que le degré de sous-évaluation
dépende de sa mesure et soit probablement influencé par des
réglementations nationales et fiscales, une sous-évaluation
à l'introduction est observée sur l'ensemble des marchés
boursiers américains et européens. Le krach boursier dû
à l'éclatement de la bulle Internet en 2000 a conduit à
une quasi-interruption des introductions pendant plusieurs années : les
introductions sur les marchés réglementés à la
bourse de Paris sont passées de 80 en 2000 à 3 en 2003 avant de
remonter à 42 en 2005 (source Euronext). Après la refonte de la
cotation de la Bourse de Paris, le Nouveau Marché a disparu. Un nouveau
compartiment a été créé en mai 2005, Alternext,
dans le but de relancer les introductions des entreprises de taille moyenne.
Alternext s'est révélé être un succès
puisqu'en juin 2007, après un peu plus de deux années
d'existence, il a franchit le cap de 100 entreprises cotées pour une
capitalisation boursière globale de plus de 5 milliards d'euros.
L'objet de ce troisième chapitre est d'étudier
brièvement ce phénomène à travers la
présentation des différents facteurs explicatifs de la
sous-évaluation initiale.
Ainsi dans un premier temps, nous donnerons une
définition de la sous-évaluation et puis dans un second temps,
nous évoquerons les facteurs explicatifs.
I) Définition de la sous-évaluation
La forte demande de titres lors de l'introduction des
entreprises est motivée par l'espoir de plus-values à court
terme, qui résulteraient d'une sous-évaluation du prix auquel les
titres sont offerts. En effet, le prix d'offre minimum d'une émission
est généralement inférieur à sa valeur
théorique ce qui explique la sous-évaluation initiale. Cette
dernière peut être calculée à partir de la
différence entre le prix d'équilibre déterminé par
la loi de l'offre et de la demande et le prix d'offre payé par les
acquéreurs. Un certain nombre d'études ont été
réalisées à partir des données empiriques afin de
démontrer s'il y a réellement sous-évaluation et dans
quelle proportion. Nous présenterons au niveau de cette section les
explications de nature théorique justifiant une telle
sous-évaluation.
II) Facteurs explicatifs de la
sous-évaluation
Cette section revient sur les principales théories
explicatives de la sous-évaluation des titres à l'introduction
puis présente la problématique de l'évaluation des titres
préalablement à cette introduction. Les théories les plus
couramment mises en oeuvre pour expliquer la sous-évaluation des actions
lors de l'introduction en bourse s'appuient principalement sur :
· L'existence d'asymétries informationnelles et
de phénomènes de signalisation ;
· L'anticipation de possibles litiges devant les
tribunaux ;
· La recherche d'une certaine liquidité des titres
sur le marché secondaire.
Nous tenterons dans les paragraphes qui suivent de
développer ces théories tout en nous intéressant aux
facteurs les plus importants que ces théories ont retenu :
1) Les asymétries informationnelles
Les modèles informationnels reposent sur
l'hypothèse que lors d'une introduction l'un ou l'autre des acteurs,
société émettrice, banque introductrice ou investisseurs,
dispose de meilleures informations. Rock (1986) suppose que certains
investisseurs, mieux informés sur la valeur intrinsèque des
titres, ne répondent qu'aux émissions les plus attrayantes. Au
contraire, les investisseurs les moins bien informés répondent
à toutes les émissions, ce qui entraîne une demande
relative plus forte pour les seules émissions attrayantes. Cette forte
demande génère une apparente sous-évaluation qui se
traduit par une forte rentabilité après l'introduction. Ceci
entraîne un phénomène qualifié de «
malédiction du gagnant » (winner's curse) qui
pèsent sur les investisseurs les moins bien informés : ceux-ci
reçoivent proportionnellement plus de titres lors d'introductions
surévaluées que lors d'introductions sous-évaluées.
La rentabilité obtenue par ces investisseurs peu informés,
conditionnée par la demande des autres investisseurs, est
généralement plus faible et peut même se traduire par une
rentabilité négative pour des introductions
particulièrement surévaluées et donc, peu ou pas
demandées par des investisseurs mieux informés.
Pour éviter la disparition de ces « investisseurs
maudits », susceptible d'entraîner des difficultés dans les
placements ultérieurs des titres sur le marché primaire, il
parait nécessaire que ceux-ci obtiennent, en moyenne, des
rentabilités positives et donc que les introductions de titres soient
relativement sous-évaluées. Cette relative
sous-évaluation, coûteuse pour les firmes émettrices, peut
conduire à des tentatives de réduction de celle-ci.
Ainsi plusieurs penseurs, a travers des modèles
empiriques ; ont tenté d'apporter leurs explications du
phénomène de la sous-évaluation.
Rock (1986) aboutit à partir de son modèle
à démontrer que si un investisseur non informé
reçoit des actions lors d'une introduction en bourse, il a des chances
supérieures à la moyenne de recevoir des actions qui se
négocieront ensuite sur le marché à un cours
inférieur au prix d'introduction.
Le modèle de Baron (1982) repose sur un type
d'asymétrie de l'information totalement différent puisqu'il
s'agit de celle pouvant exister entre la société qui s'introduit
et son banquier. Ainsi, il cherche à voir s'il existe un contrat optimal
entre la firme émettrice et son banquier sachant que :
· La firme émettrice ne peut pas observer
l'effort réalisé par le banquier pour placer ses titres. Or, la
demande pour l'émission va dépendre de cet effort de distribution
dans la mesure où le banquier peut persuader les investisseurs d'acheter
des titres et peut influencer leurs anticipations à travers
l'information qu'il donne sur l'introduction.
· Le banquier possède avant de signer le
contrat, des informations privilégiées sur le marché des
capitaux et donc sur le marché futur des titres.
Sachant cela, l'entreprise émettrice aura pour objectif
de trouver une fonction de compensation pour le banquier qui le poussera
à augmenter son effort de placement et à utiliser ses
connaissances sur le marché des titres. Le contrat prendra donc en
compte le partage du risque entre la firme émettrice et son banquier
avec une compensation payée au banquier pour ses conseils sur le prix
d'offre et pour les efforts qu'il fait pour vendre les titres émis.
En premier lieu, Baron (1982) arrive à conclure que, si
la firme émettrice et son banquier possédaient des informations
équivalentes sur le marché des capitaux, un prix
d'émission optimal pourrait être obtenu. Par contre, si la firme
émettrice ne connaît pas les conditions du marché, elle est
obligée de compenser le banquier afin de le pousser à faire
état de ses informations privilégiées. Ceci va
éloigner le prix d'offre et l'effort de placement du banquier de
l'optimum trouvé précédemment.
De plus, Baron montre que la valeur de la
délégation au banquier du choix du prix d'offre est une fonction
croissante de l'incertitude de la firme émettrice en ce qui concerne la
demande future pour ses titres. Ainsi, le prix d'offre est une fonction
décroissante de l'incertitude ce qui implique que plus l'incertitude est
grande, plus l'émission est sous-évaluée.
Beatty et Ritter (1986) ont, quant à eux essayé
de tester les hypothèses concernant la sous-évaluation en
utilisant des données empiriques sur les émissions.
Bien que ses modèles sont différents, les
implications sont les mêmes en ce qui concerne la sous-évaluation
des titres à l'introduction.
2) Hypothèse de signalisation
Welch (1989) Grinblatt et Hwang (1989) et Allen et Faulhaber
(1989) expliquent la sous-évaluation par l'hypothèse de la
signalisation. En effet, les entreprises introduites en bourse recourent
à la sous-évaluation pour refléter le signal non apparent
de leur qualité récupérant ainsi le coût de la
signalisation sur le marché boursier. N'oublions pas de signaler selon
cette même hypothèse que les performances positives correspondent
à des entreprises de bonnes qualité et susceptibles de
performances à long terme.
3) La sous-évaluation comme outil de gestion
des litiges
Dans certains pays, surtout aux États-Unis, et plus
particulièrement depuis l'implosion de la Bulle Internet, les
investisseurs déçus par leurs investissements sont tentés
de poursuivre en justice les émetteurs afin de recouvrer les pertes
financières résultant d'informations incorrectes ou omises. Dans
ce contexte, la sous-évaluation peut être un moyen de diminuer les
risques juridiques. Tinic (1988) observe que la sous-évaluation à
l'introduction aux États-
Unis a considérablement augmenté après le
Securities Act de 1933, qui oblige à une divulgation complète et
équitable des caractéristiques des titres dans le prospectus
d'introduction. Lowry et Shu (2002) confirment cette hypothèse et
montrent que les entreprises qui présentent un risque plus
élevé de litiges sous-évaluent plus fortement leurs
titres. Cette plus forte sous-évaluation s'accompagne d'une plus faible
probabilité de poursuites judiciaires et abaisse le coût de ces
poursuites. Pour cette raison, les banques d'investissement introductrices
auraient fortement sous-évalués les introductions des entreprises
liées à l'Internet. Cependant, cette menace juridique ne semble
pas être une motivation importante dans les pays européens,
où les procès sont relativement rares.
4) Hypothèse des bulles spéculatives
Cette hypothèse suggère que les rendements
anormaux positifs constatés sur le marché des titres
récemment introduits en bourse s'expliqueraient par les achats
spéculatifs des investisseurs qui n'auraient pas reçu de titres
à l'introduction. En d'autres termes, les prix d'offre des titres
introduits seraient en rapport avec leur vraie valeur économique, mais
la spéculation s'empare de ces titres après qu'ils soient
introduits et poussent leurs prix à des niveaux déraisonnablement
élevés. L'hypothèse des bulles spéculatives
implique pour être vraie que les rendements anormaux positifs soient
suivis de rendements anormaux négatifs, une fois le
« soufflé retombé », ce qui ne correspond
à aucune évidence empirique comme l'ont montré Jacquillat,
Mac Donald et Rolfo pour le marché français et Ritter pour le
marché américain.
5) Hypothèse d'aversion au risque des banquiers
Selon cette hypothèse, les banquiers introducteurs qui
conseillent les sociétés sous-évalueraient le prix des
titres des sociétés dont ils conseillent l'introduction afin de
réduire leurs risques et leurs coûts. En d'autres termes, la
sous-évaluation aurait pour objet de réduire la
probabilité que la demande de titres soit inférieure à
l'offre et les risques qui en découlent.
6) Hypothèse d'assurance des banques introductrices
Selon Tinic (1988), la sous-évaluation sert d'assurance
implicite aux banquiers introducteurs qui engagent leur responsabilité
civile auprès des investisseurs. La sous-évaluation est donc
considérée comme une forme d'assurance contre les poursuites
éventuelles que pourraient encourir conjointement l'entreprise
émettrice et le courtier de la part d'acheteurs d'émissions mal
évaluées.
7) Hypothèse de pouvoir de monopsone du banquier
introducteur
Certains auteurs dont Ritter (1984) ont montré que la
sous-évaluation des titres à l'introduction résultait du
pouvoir de monopsone qu'exerceraient les grandes banques introductrices
vis-à-vis des petites et moyennes entreprises. En effet, les banques ont
tendance à sous-évaluer les titres de ces sociétés
dans le but de les placer ultérieurement auprès d'institutions
avec lesquelles les banques entretiennent des relations d'affaires.
8) Hypothèse du comportement stratégique
Les performances anormales à court terme sont dues
d'une part, au choix de la période propice d'introduction et d'autre
part, à la sélection de la méthode de cotation la plus
appropriée.
9) La sous-évaluation, un moyen de rendre
le marché secondaire plus liquide
Ruud (1993) montre que les introducteurs évaluent les
introductions à la valeur attendue par le marché et soutiennent
les offres dont les cours tombent sous le prix initial sur le marché
secondaire. Selon lui, ce n'est pas l'espérance inconditionnelle de la
rentabilité initiale qui est observée, elle devrait être
proche de 0, mais l'espérance conditionnée par l'intervention de
l'introducteur. Les tests empiriques de cette hypothèse produisent des
résultats contradictoires.
Alors que Degeorge (1995) rejette l'hypothèse alors que
Asquith et al. (1998) constatent que les prix d'introduction sont
sous-évalués d'environ 18 %, et que la prise en compte des effets
de soutien des cours annule la sous-évaluation. Pour Hanley (1993), le
soutien des cours constitue une assurance à destination des animateurs
de marché. Il confirme qu'il diminue le risque de liquidité des
animateurs de marché et les conduit à abaisser leurs fourchettes
de cours. Ainsi, cette baisse contribue à rendre plus compétitif
l'introducteur par rapport à ses concurrents. Pour d'autres chercheurs,
la sous-évaluation renforce le marché secondaire. Parce que les
opérations sous-évaluées sont souvent sursouscrites, les
investisseurs servis à l'introduction ont la possibilité de
revendre leurs actions aux investisseurs rationnés à un prix
supérieur au prix d'introduction. Ces achats et ventes le jour de
l'introduction génèrent des revenus de courtage pour les
intermédiaires qui compensent les pertes liées à la
sous-évaluation initiale
10) Hypothèse de la dispersion de la
propriété et de liquidité du marché
Cette hypothèse suggère que la
sous-évaluation provient de la volonté du propriétaire de
disposer le capital offert lors de l'introduction en bourse pour assurer au
titre une liquidité plus importante sur le marché. De plus, la
liquidité supplémentaire promise devrait contribuer au fur et
à mesure de la cotation du titre de faire progresser le cours. Le taux
de rendement requis par les investisseurs baisera en raison d'une
réduction du risque de liquidité.
Conclusion
Au cours de ce chapitre, nous avons présenté
l'un des problèmes pouvant résulter de l'introduction en bourse.
En effet cette présentation a juste constitué à faire un
tour des littératures existantes et qui ont eu a parle des principales
hypothèses pouvant expliquer le phénomène de sous
évaluation lors de l'introduction en bourse.
Une partie que nous n'avons pas certes développe nous
permet d'affirmer que le facteur principal de la sous évaluation est que
cette dernière améliore la liquidité des titres
nouvellement introduits en bourse.
Les études qui s'intéressent à la
rentabilité initiale sont principalement américaines. Ibbotson
(1975) a mené des études sur le marché américain et
a conclu que pour 5000 entreprises nouvellement introduites en bourse pendant
la période 1960-1982, la rentabilité initiale moyenne est de
18,8%. En suivant la méthodologie de d'Ibbotson et Jaffe (1975), Ritter
J. (1984) a démontré durant la période 1977-1982, que les
émissions initiales sur le marché américain avaient
enregistrées une rentabilité initiale moyenne égale
à 16,3% pendant le premier jour de cotation. Ritter J. a expliqué
cette forte rentabilité par la présence de marché
hautement réceptif face aux premières émissions des titres
sur le second marché.
Durant la période 1960-1992, Ibbotson et Al (1994) ont
enregistré une rentabilité initiale moyenne égale à
15,3% pour les émissions nouvelles en Amérique.
Récemment, de Ritter J. et Welch I. (2002) ont
travaillé sur un échantillon composé de 6249 entreprises
nouvellement introduites en bourse sur le marché américain durant
la période 1980-2001 et ont enregistré une rentabilité
initiale moyenne de 18,8%. Les études de Ljungqvist A. et Wilhem W.J
(2004) pendant la période 1993-2000 ont montré que la
rentabilité initiale moyenne des nouvelles émissions est
égale à 28,1% et ce pour un échantillon composé de
3435 entreprises américaines.
Chapitre 4 : ETUDE EMPIRIQUE SUR LE CHOIX DU
MODELE D'EVALUATION
Introduction
Il est bien connu qu'une introduction en bourse d'actions
(IPO) implique des problèmes ayant trait au prix au quel ces actions
seront négociées, et donc du prix d'offre des actions. Le
marché n'est pas certain de la qualité du cabinet d'introduction
en bourse, alors que l'entreprise émettrice ne connaît pas la
demande du marché pour ses actions. Les émetteurs
délèguent donc la décision de fixation du prix d'offre
à une banque d'investissement qui souscrit à l'IPO (Baron, 1982).
Depuis les intermédiaires en bourse sont fortement incités
à se forger une réputation comme un expert en évaluation
et certifient que les prix de l'offre reflètent la valeur fondamentale
(Ibbotson et Ritter, 1995). Dans la pratique, les souscripteurs
déterminent une estimation ex ante de la juste valeur marchande ou du
capital de l'entreprise d'IPO, ce qui sert de base pour fixer le prix de
l'offre préliminaire. Pour cette fin, les souscripteurs utilisent
normalement plusieurs méthodes de valorisation et combinent ensuite les
estimations de la valeur des différentes méthodes pour estimer la
juste valeur des actions d'IPO. Nous savons très peu sur les processus
même d'évaluation utilisés par les intermédiaires en
bourse parce qu'ils sont inobservables. Ces données sont uniques
parce que les revenus et les prévisions de flux de trésorerie des
entreprises cotées ne sont généralement pas disponibles
et les introducteurs en bourse sont interdits de publier des avis concernant
l'évaluation avant l'introduction en bourse (Kaplan et Ruback, 1995;
Bradley et al, 2003).
Dans notre analyse empirique, nous distinguons plusieurs
méthodes d'évaluation: les multiples, le modèle
d'actualisation des dividendes, le modèle de flux de trésorerie
actualisés, la méthode de la valeur économique
ajoutée et les méthodes spécifiques de valorisation
utilisées par les introducteurs en bourse.
Nous allons donc examiner si certaines
caractéristiques propres à l'entreprise influent sur le choix de
la méthode de valorisation car les introducteurs en bourse dans le cas
de notre échantillon utilisent fréquemment deux ou plusieurs
méthodes d'évaluation. Cela implique qu'ils doivent
définir le poids de chacune des deux ou de plusieurs estimations de la
valeur afin de fixer la juste valeur des actions. Nous documentons que les
introducteurs utilisent abondamment les multiples pour déterminer le
prix d'introduction des actions. Cependant, contrairement aux études
précédentes menées aux Etats-Unis (par exemple, Asquith et
al, 2005; Houston et al, 2006), on trouve également de nombreux cas
où le modèle d'actualisation des dividendes et / ou le
modèle d'actualisation des flux de trésorerie est utilisé.
Nos résultats montrent que les introducteurs ne prennent pas au hasard
une méthode de valorisation mais qu'au contraire ils fondent leur
décision sur les caractéristiques des entreprises. Par
exemple, ils préfèrent utiliser le modèle d'actualisation
des dividendes pour les entreprises qui versent des dividendes
élevés.
La littérature ayant traité du choix des
méthodes d'évaluation est abondante : Cheng et McNamura
(2000) et Liu et al. (2002), batelier et Baskin (1981); Alford (1992); Baker et
Ruback (1999); Bhojrai and Lee (2002), Penman et Sougiannis (1998) et Francis
et al. (2000), etc.
Notre contribution consiste donc à décrire,
sinon à étudier à partir d'un modèle la
manière dont les introducteurs en bourse choisissent un modèle
pour évaluer une entreprise.
Ainsi, notre travail se décompose comme suit : la
section 1 est consacrée à la présentation et à la
description de notre modèle ainsi qu'à la présentation des
entreprises de notre échantillon ; dans la section 2, sont
détaillés et commentés les résultats obtenus sur la
base des régressions logistiques. Enfin, la section 3 résume les
principaux apports.
Section 1 : Description du Modèle d'analyse
et présentation des entreprises de notre échantillon
1) Description des variables et
présentation de la méthodologie d'analyse
Le modèle que nous allons utiliser s'énonce
comme suit :
MULTi [VANCi] = â0 +
â1 Ln (1+ AGEi) + â2CRCAi +
Â3MRETi +
Â4SDi + â5ROA+ â6NM + åi
Avec
- MULTi : la première
variable dépendante correspondant à la valorisation des
sociétés par la méthode des multiples de
résultat ; Il s'agit d'une variable dichotomique qui prend la
valeur un (1) si la société candidate à l'introduction en
bourse est valorisée par la méthode des multiples et zéro
sinon.
- VANCi : la deuxième
variable dépendante correspondant à la valorisation des
sociétés par la méthode de l'actif net comptable. Il
s'agit d'une variable dichotomique qui prend la valeur un (1) si la
société candidate à l'introduction en bourse est
valorisée par la valeur des actifs et zéro sinon.
- Ln (1+ AGE) : il s'agit du logarithme de 1
plus l'âge de l'entreprise en gageant que les entreprises plus
âgées sont plus susceptibles d'être évaluées
en utilisant des méthodes d'évaluation directe;
- PROF : profit ou rentabilité de
l'entreprise en émettant l'hypothèse que les introducteurs en
bourse utilisent largement le modèle des multiples lorsqu'ils
prévoient que l'entreprise est relativement
rentable;
- CRCA : la croissance du chiffre
d'affaires en supposant donc que les entreprises en croissance rapide sont
moins susceptibles d'être évalués en utilisant les
méthodes d'évaluation directe, mais plus susceptibles
d'être évalués selon la méthode des
multiples ;
- MRET : le rendement moyen de l'indice
du marché représenté par le SBF 250 calculé
sur les 12 mois qui précèdent l'introduction en bourse;
- SD : l'écart type des
rendements de l'indice SBF250 quotidien du marché ;
- ROA : le Return On Assets ;
- NM : appartenance au Nouveau
Marché que nous avons décidé par ailleurs, d'utiliser
comme variable de contrôle ;
- åi ?la variable d'erreur.
Un effet existe, lorsque le coefficient associé
à une variable comptable dans une régression est statistiquement
significatif. Les trois niveaux consensuels d'erreurs ont été
retenus : 1% (***), 5% (**) et 10% (*).
La méthode utilisée est la régression
logistique binaire : les variables endogènes retenues sont
MULT et VANC; les variables exogènes sont Ln
(1+ AGE), CRCA, MRET, SD et ROA. Cette
méthodologie s'inspire de celle employée par Peter Roosenboom
dans son article publié en 2007.
2) Description de l'échantillon
Afin d'affiner et caractériser le profil des
données, nous précisons de quelle manière a
été composé notre échantillon.
a) Choix de l'échantillon
Les sociétés choisies sont des
sociétés qui ont été introduites sur le Nouveau
Marché. Créé en 1996, sur le modèle du Nasdaq
américain, le Nouveau Marché s'adresse aux entreprises
technologiques à fort potentiel de croissance. Il complète
l'offre des marchés financiers aux jeunes entreprises qui souhaitent
lever des capitaux afin de financer leur développement. Le Nouveau
Marché offre à ces sociétés deux (2) modes
d'accès : une cotation avec appel public à
l'épargne et une cotation à la suite d'un placement garanti.
Ces dernières doivent disposer d'un flottant minimum de
1,5 millions d'euros et produire, lors de l'introduction, un prospectus d'appel
public à l'épargne visé par le régulateur. Il
apparaît donc qu'aucune contrainte de chiffre d'affaires, ni même
de rentabilité n'est imposée.
Ainsi, il n'est pas nécessaire pour une
société d'avoir un résultat bénéficiaire
pour accéder au Nouveau Marché. Par ailleurs, il est
demandé aux fondateurs, actionnaires récents ou dirigeants de
conserver l'essentiel de leurs titres pendant un certain temps. La
première cotation a commencé en mars 1996 et au 31
décembre 2001 il y avait 160 sociétés cotées sur le
Nouveau Marché de la Bourse de Paris.
Notre objectif est de décrire la manière dont
les introducteurs en bourse choisissent la méthode d'évaluation
des entreprises afin de déterminer le prix d'offre à
l'introduction. Notre échantillon est constitué de 34
sociétés introduites par placement garanti, Offre à Prix
Ouvert ou à Prix Ferme. Elles ont été introduites entre le
21/01/1999 pour la première et le 10/10/2000 pour la dernière.
b) Les métiers des entreprises de
l'échantillon
Nous présentons dans le tableau 1 suivant, les
métiers des entreprises de l'échantillon :
Secteur d'activité des entreprises
|
Effectif des entreprises
|
Pourcentage
|
Manufacturing
|
2
|
0,0588
|
Electronic Equipment
|
3
|
0,0882
|
Services informatiques
|
5
|
0,1470
|
Communication et
Télécommunication
|
1
|
0,0294
|
Medias et Multimédias
|
4
|
0,1176
|
Software
|
6
|
0,1765
|
Entertainment Services
|
2
|
0,0588
|
Technology and Engineering
|
11
|
0,3237
|
Tableau 1 : Métier des entreprises de
l'échantillon
Nous constatons que les métiers liés à ce
que l'on a appelé la « Nouvelle Economie » sont
présents, et dominants. Il est possible de rattacher à ces
métiers : les entreprises Internet software (au nombre de
6). En ajoutant à cet ensemble, les sociétés
Electronic Equipment (au nombre de 3), des sociétés
Technology and Engineering (au nombre de 11), les
sociétés de Medias et de Multimédias (au nombre de 4),
nous obtenons un ensemble de 24 sociétés que l'on pourrait
qualifier de technologiques, soit 70,589% de l'échantillon.
Section 2 : Principaux résultats obtenus et
commentaires
Nous proposons de présenter d'abord les
résultats et ensuite d'interpréter ces derniers.
a) Les résultats des régressions
Avant d'examiner les régressions, nous
présentons la matrice des corrélations entre variables
explicatives.
|
Ln (1+AGE)
|
CRCA
|
MRET
|
SD
|
ROA
|
Ln (1+AGE)
|
1
|
|
|
|
|
CRCA
|
-0,193
|
1
|
|
|
|
MRET
|
-0,26
|
0,353*
|
1
|
|
|
SD
|
0,150
|
-0,193
|
-0,380*
|
1
|
|
ROA
|
0,499**
|
-0,29
|
0,214
|
0,233
|
1
|
Tableau 2: Corrélation entre variables
explicatives
Cette matrice fait apparaître une corrélation
positive entre d'une part la variable Ln (1+AGE) et la
variable ROA et d'autre part entre les variables CRCA
et MRET.
Il existe en outre une corrélation négative
entre les variables MRET et SD.
Nous présentons maintenant dans un nouveau tableau, le
résultat des régressions
|
CONSTANTE
|
LN (1+ÂGE)
|
CRCA
|
MRET
|
SD
|
ROA
(PROF)
|
R square
|
-2LOG Likelihood
|
MULT
Spécification 1
|
-1,677
|
0,895
|
|
5,142
|
6,598
|
|
0,122
|
34,866
|
Significativité des Variables
|
0,427
|
0,521
|
|
0,066
|
0,788
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MULT
Spécification 2
|
-1,357
|
1,066
|
0,136
|
4,482
|
|
|
0,125
|
34,751
|
Significativité des Variables
|
0,354
|
0,434
|
0,675
|
0,097
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VANC
Spécification 3
|
2,577
|
-2,360
|
-0,158
|
|
-2,605
|
|
0,113
|
42,582
|
Significativité des Variables
|
0,124
|
0,064
|
0,522
|
|
0,892
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VANC
Spécification 4
|
2,119
|
-2,1169
|
|
-0,036
|
-0,656
|
|
0,102
|
42,988
|
Significativité des Variables
|
0,276
|
0,072
|
|
0,989
|
0,974
|
|
|
|
Tableau 3 : Résultat des
régressions
b) Interprétation des
résultats :
v La première spécification montre que les
intermédiaires en bourse préfèrent utiliser la
méthode des Multiples de Résultat lorsque le marché est
haussier. Toutefois, les résultats de cette régression logistique
ne font pas apparaitre des coefficients significatifs aux seuils conventionnels
pour les autres variables dans la spécification.
Les résultats de la deuxième
spécification nous permettent d'émettre la même
hypothèse que la première, hypothèse selon laquelle les
intermédiaires en bourse peuvent aussi utiliser la méthode des
Multiples de Résultat lorsqu'ils observent que le marché est
haussier.
Lorsque les rendements du marché (MRET) sont
élevés, il devient plus probable que l'introducteur en bourse va
utiliser la méthode de valorisation par les Multiples de
résultat. Une explication possible est que les dirigeants profitent
d'une fenêtre d'opportunité pour émettre des titres dans
des conditions favorables du marché. Le coefficient positif
associé à la volatilité boursière globale (SD) est
incompatible avec nos attentes en ce sens que ces deux variables sont
négativement corrélées ; ce coefficient
suggère que les assureurs sont plus susceptibles d'utiliser la
valorisation par les multiples de résultat en face d'un marché
boursier volatile. Nous signalons donc que les conditions globales du
marché sont un déterminant important du choix de la
méthode des multiples de résultat. Ainsi, l'utilisation de cette
méthode est plus fréquente lorsque les rendements du
marché global (MRET) sont élevés.
v La troisième spécification et la
quatrième montrent que les intermédiaires en bourse
préfèrent utiliser la méthode de Valorisation par l'Actif
Net Comptable pour les firmes les moins âgées. Cette affirmation
s'explique par la présence d'un coefficient négatif, impliquant
donc la présence d'une relation négative entre cette variable et
la variable dépendante. Les résultats obtenus
pour les autres variables ne font pas apparaître des coefficients
significatifs aux seuils conventionnels.
CONCLUSION GENERALE
A travers ce mémoire nous avons essayé de
répondre aux problèmes de financement que rencontrent les
sociétés à fort potentiel de croissance s'introduisant
dans des secteurs porteurs mais risqués, secteurs qui pour la plus part
appartiennent à la nouvelle économie.
La présentation générale du Nouveau
Marché (principales caractéristiques, organisation
générale, avantages et inconvénients) dans une
première partie, nous a permis de montrer que ce marché a, depuis
sa création répondu au problème de financement des
sociétés jeunes. La création du NM leur a ainsi
facilité l'accès aux marchés financiers et donc de trouver
les ressources financières nécessaires pour
accompagner
leur développement. Nous documentons néanmoins que le NM
présentait certaines différences avec les autres marchés
financiers au niveau des procédures d'introduction.
Dans la deuxième partie de notre travail, nous nous
sommes intéressés au sujet proprement dit de notre travail,
à savoir l'évaluation financière des
sociétés introduites sur le Nouveau Marché de la Bourse de
Paris.
Nous avons ainsi fait l'inventaire des outils traditionnels de
valorisation à la disposition des spécialistes des marches
financiers et pour compléter ce travail nous avons également
effectué une analyse critique relative à chacune des
différentes méthodes d'évaluation présentées
dans ce travail.
La troisième partie de notre travail a
été dédiée à une revue de littérature
ayant traité du phénomène de sous-évaluation des
sociétés introduites en bourse.
Enfin, dans la quatrième partie, nous avons
effectué à partir d'un modèle, une étude empirique
sur un échantillon de 34 sociétés, afin d'expliquer la
manière par laquelle les introducteurs en bourse choisissent un
modèle d'évaluation. En d'autres termes nous avons examiné
si certaines caractéristiques propres à l'entreprise influent
sur le choix de la méthode de valorisation de celle-ci.
Ainsi, nous sommes arrivés à une première
conclusion selon la quelle les introducteurs en bourse
préfèrent utiliser la méthode des Multiples de
Résultat lorsque le marché est haussier. Autrement dit, les
introducteurs en bourse utilisent cette méthode lorsque les conditions
globales du marché sont favorables et donc lorsque les rendements du
marché (MRET) sont élevés.
Par ailleurs, nous montrons que les intermédiaires en
bourse utilisent également la méthode de Valorisation par l'Actif
Net Comptable, mais dans ce cas-ci, pour les firmes les moins
âgées.
· Peter Roosenboom, (2007), «How Do Underwriters
value Initial Public Offering ? An Empirical Analysis of the French IPO
Market» , RSM Erasmus University, pp 1-39
· Marc Deloof, Wouter demaeseneire et Koen Inghelbrecht,
(Janvier 2009), «How Do Investment Banks Value Initial Public Offerings
(IPOs)» ? Journal of Businees Finance and Accounting 36(1) et (2), pp
130-160
· Pierre Alexandre Reucheron et Erwan Perou, (Octobre
2000), « Evaluation Financière des Sociétés
innovantes lors de leur Introduction au Nouveau Marché »,
Université de Rennes
· Patrick Boisselier, (2007), «Comptabilité
et Valorisation à l'introduction sur Alternext (2005-2006), LEM, pp
2-3
· DEA, Belkir Zied, (2006-2007), « Les
performances à long terme des entreprises françaises introduites
en bourse », Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et
de Gestion de Jendouba, Code MDG 871, Chapitre 1 et 2
·
http://www.amf-france.org/inetbdif/sch_thema.aspx?lang=fr
·
http://www.memoireonline.com/03/09/2023/m_la-sous-evaluation-initiale-et-la-liquidité-des-titres-nouvellement-introduits-sur-la-BVMT3.html
· http://www.google.fr
Name
|
MULT
|
VANC
|
AGE
|
Ln(1+AGE)
|
ROA
|
MRET
|
SD
|
CRCA
|
Algoriel
|
1
|
1
|
7
|
0,903089987
|
19,411
|
0,31970452
|
0,12533805
|
1,35707
|
Artprice sa
|
1
|
1
|
3
|
0,602059991
|
(33,613)
|
0,37981274
|
0,0339345
|
3,2278
|
Bac Majestic
|
1
|
1
|
3
|
0,602059991
|
0,379
|
0,39854319
|
0,06492269
|
0,27151
|
BCI Navigation
|
1
|
1
|
1
|
0,301029996
|
(9,459)
|
0,47759053
|
0,06412097
|
0
|
Business Interactif
|
1
|
0
|
4
|
0,698970004
|
|
0,35963023
|
0,0522481
|
0,00138
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Consodata
|
1
|
0
|
4
|
0,698970004
|
(3,240)
|
0,53915671
|
0,06292639
|
1,36507
|
Cyberdeck
|
1
|
0
|
2
|
0,477121255
|
(18,705)
|
0,35963023
|
0,0522481
|
6,46695
|
Dalet
|
1
|
1
|
10
|
1,041392685
|
(7,063)
|
0,33563027
|
0,03884432
|
0,27641
|
Devoteam sa
|
1
|
0
|
4
|
0,698970004
|
12,266
|
0,3315123
|
0,03625137
|
2,77654
|
Egide
|
0
|
1
|
13
|
1,146128036
|
13,531
|
0,04424948
|
0,06911026
|
0,4541
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Gaudriot sa
|
1
|
0
|
31
|
1,505149978
|
2,491
|
0,43986327
|
0,05094235
|
1,60283
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Infotel
|
1
|
0
|
20
|
1,322219295
|
15,663
|
0,2485666
|
0,07981341
|
0,26943
|
Intercall
|
1
|
0
|
5
|
0,77815125
|
(11,306)
|
0,0781836
|
0,07089794
|
0,67125
|
Ipsos
|
1
|
0
|
24
|
1,397940009
|
3,678
|
0,02031993
|
0,09009572
|
0,15774
|
It Link
|
0
|
1
|
2
|
0,477121255
|
7,800
|
0,08683676
|
0,08656029
|
0,16704
|
IXO
|
0
|
1
|
1
|
0,301029996
|
(88,079)
|
0,03807402
|
0,03905806
|
-0,35149
|
Kalisto
|
0
|
1
|
3
|
0,602059991
|
12,831
|
0,04514105
|
0,06609645
|
0,9997
|
Linedata Services
|
1
|
1
|
2
|
0,477121255
|
6,115
|
0,41819553
|
0,05217274
|
0,48857
|
Metrologic Group
|
1
|
0
|
18
|
1,278753601
|
37,353
|
0,46706056
|
0,04248596
|
1,07488
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Net2s sa
|
1
|
0
|
4
|
0,698970004
|
10,935
|
0,40717432
|
0,04760786
|
2,09911
|
Netgem
|
1
|
1
|
4
|
0,698970004
|
14,672
|
0,54829134
|
0,05611249
|
4,61755
|
Neurones
|
1
|
0
|
15
|
1,204119983
|
7,994
|
0,43019177
|
0,04021501
|
0,20061
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nicox sa
|
0
|
1
|
3
|
0,602059991
|
(18,254)
|
0,30658342
|
0,04638633
|
-0,90727
|
Pharmagest Interactive
|
1
|
0
|
4
|
0,698970004
|
|
0,39087332
|
0,04954078
|
0,46535
|
Qualiflow
|
1
|
1
|
3
|
0,602059991
|
3,730
|
0,40957988
|
0,05070836
|
1,30459
|
Riber
|
0
|
1
|
13
|
1,146128036
|
15,051
|
0,4302435
|
0,05428047
|
1,23807
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Self Trade
|
0
|
1
|
3
|
0,602059991
|
(23,800)
|
0,52727589
|
0,04697022
|
4,68849
|
Soditech Ingenierie
|
1
|
0
|
4
|
0,698970004
|
8,730
|
0,29853127
|
0,05639029
|
0,11739
|
Soft Computing
|
1
|
1
|
16
|
1,230448921
|
11,890
|
0,53286416
|
0,04710727
|
0,67902
|
SOITEC
|
0
|
0
|
7
|
0,903089987
|
(22,481)
|
0,29970723
|
0,09701863
|
0,27274
|
Systar
|
0
|
1
|
15
|
1,204119983
|
6,905
|
0,37668916
|
0,04543565
|
0,24924
|
Telecom City
|
1
|
1
|
4
|
0,698970004
|
10,537
|
0,54829134
|
0,05611249
|
1,45373
|
Valtech
|
1
|
1
|
7
|
0,903089987
|
1,578
|
0,07349129
|
0,06669406
|
1,03414
|
Visiodent
|
1
|
0
|
16
|
1,230448921
|
15,505
|
0,24924593
|
0,07827358
|
0,64215
|
INTRODUCTION
GENERALE......................................................................1
CHAPITRE 1: L'Introduction des sociétés au
Nouveau Marché de la Bourse de Paris...3
SECTION 1 : Le Nouveau Marché de la Bourse
de Paris....................................3
I. Présentation Générale du
Nouveau
Marché.................................................3
1. Création du Nouveau Marché et principales
caractéristiques.................................3
2. Organisation Générale du Nouveau
Marché.....................................................6
a. La société du Nouveau
Marché....................................................................6
b. Le comité des
admissions...........................................................................6
c. Le comité
consultatif..............................................................................
7
3. Les membres du Nouveau
Marché...............................................................7
a. Les conditions d'adhésion au Nouveau
Marché................................................7
b. Les différents statuts des adhérents du Nouveau
Marché....................................9
c. Le rôle prépondérant des membres du
Nouveau Marché ....................................10
II. Les avantages et les inconvénients du Nouveau
Marché..............................11
1. Les avantages
.....................................................................................11
2. Les
inconvénients....................................................................................13
SECTION 2 : Introduction des
Sociétés au Nouveau Marché..............................
14
III. Présentation générale du
processus d'introduction.................................... 14
1. La nécessite et les motivations de l'introduction
à la bourse..............................14
2. Le processus d'Introduction au Nouveau
Marché..........................................15
a. Les sociétés concernées par
l'introduction au Nouveau Marché............................15
b. Les conditions
d'admission.......................................................................16
c. Les procédures de Diffusion et de première
cotation .........................................18
d. Les étapes du processus d'introduction au Nouveau
Marché..............................21
IV. Application pratique : Introduction de la
Société AUTOMA-TECH au Nouveau
Marché.................................................................................22
1. Présentation de la société ALTI
SA...............................................................22
a. Le métier de la
société..............................................................................22
b. Origine et Historique de la
société................................................................23
c. La clientèle de la
société............................................................................25
d. Situation
concurrentielle...........................................................................25
e. Les objectifs de
l'introduction..................................................................26
e.2. Les modalités de
l'introduction..................................................................26
CHAPITRE 2 : Analyse des Méthodes de
valorisation.......................................30
SECTION 1: L'Approche
Actuarielle............................................................31
1. La formule fondamentale d'Irving
Fisher......................................................31
2. Le modèle de Gordon
Shapiro...................................................................32
3. Le modèle de
Bates............................................................................... 36
4. Le modèle de
Holt.................................................................................39
5. La méthode d'évaluation des Free
Cash-flows...............................................40
6. Analyse critique de l'Approche
actuarielle ....................................................43
SECTION 2 : L'approche
Comparative......................................................45
1. Les différents outils et indicateurs de l'approche
comparative...........................46
2. Les différentes catégories de comparaison
.....................................................50
a. La comparaison par rapport à des
références transactionnelles..............................51
b. La comparaison à d'autres sociétés
cotées......................................................52
c. La comparaison par rapport à un indice de
référence..........................................53
d. La comparaison par rapport à un secteur
d'activité.............................................53
e. L'approche comparative
multicritères............................................................54
f. L'approche comparative
globale...............................................................56
3. Analyse critique de l'approche
comparative.....................................................59
CHAPITRE 3 : L'analyse de la sous-évaluation
des sociétés...................................61
III. Définition de la sous-évaluation des
sociétés.........................................62
IV. Facteurs explicatifs de la sous-évaluation du
phénomène de sous-évaluation des sociétés
introduites en
bourse...........................................................62
1. Les asymétries
informationnelles.........................................................63
2. Hypothèse de
signalisation..................................................................65
3. La sous-évaluation comme outil de gestion des
litiges..................................65
4. Hypothèse des bulles
spéculatives..........................................................65
5. Hypothèse d'aversion au risque des
banquiers............................................66
6. Hypothèse d'assurance des banques
introductrices.......................................66
7. Hypothèse de pouvoir de monopsone du banquier
introducteur..........................66
8. Hypothèse du comportement
stratégique....................................................66
9. La sous-évaluation, un moyen de rendre le marché
secondaire plus liquide............67
10. Hypothèse de la dispersion de la
propriété et de liquidité du
marché..................67
CHAPITRE 4 : Etude empirique sur le choix du
modèle d'évaluation par les introducteurs en
bourse............................................................................69
SECTION 1 : Description du modèle et
présentation des entreprises de notre
échantillon................................................................................................70
1. Description des variables et présentation de la
méthodologie d'analyse.....................70
2. Description de
l'échantillon.....................................................................72
a. Choix de
l'échantillon..............................................................................72
b. Les métiers des entreprises de
l'échantillon......................................................73
SECTION 2 : Principaux résultats obtenus et
commentaires ...........................74
a. Les résultats des
régressions.....................................................................74
b. Interprétation des
résultats........................................................................76
CONCLUSION
GENERALE.....................................................................77
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................79
ANNEXE.............................................................................................80
TABLE DES
MATIERES........................................................................81
|