V. EXEMPLE DE FINANCEMENT DES PME/PMI : CAS DE
LA TUNISIE
La petite et moyenne entreprise PME constitue un
opérateur économique important dans l'économie du pays. Ce
n'est d'ailleurs pas le cas uniquement de la Tunisie mais de beaucoup de pays
un peu partout dans le monde, puisque ce segment d'entreprise constitue un
opérateur très important dans des pays comme la France, l'Italie,
l'Angleterre ou le japon.
Eu égard à leur contribution à la
création d'emplois et à la réduction du taux de
chômage, les PME occupent une place prépondérante dans le
tissu économique des pays arabes en ce sens que la petite entreprise
représente en Tunisie, près de 42,3 % du total des entreprises,
99,7 % en Egypte, 93,2 % en Jordanie, 80 % au Liban et près de 56 % dans
la bande de Gaza.
Pour donner la pleine mesure d'importance de la PME en Tunisie
et un peu partout dans le monde, il est généralement admis que
les concours bancaires annuels sous formes de crédit touchent pour
moitié la petite et moyenne entreprise. Ainsi, en Tunisie environ 800
à 900 millions de dinars sont octroyés à ce segment de
clientèle différencié.
Le modèle économique national repose
aujourd'hui, et en grande partie, sur un soutien total aux initiatives, surtout
innovant. Car c'est à ce niveau-là qu'on peut prétendre
à des activités à forte valeur ajoutée et largement
génératrices de postes d'emploi.
Toutefois, toute initiative innovante a besoin
d'investissements adéquats. D'où la nécessité de
s'entourer d'une assise de financement très solide. Il est vrai que tout
financement correct est une condition indispensable à la
pérennité de la future entreprise. Il faut donc savoir identifier
rapidement toutes les ressources financières adaptées aux besoins
réels de ces nouvelles activités.
Les activités innovantes ont besoin, justement, d'une
complémentarité financière totale. La signature, le 24
juin 2005, d'une convention de cofinancement entre la Banque pour le
développement des PME (créée en mars 2005) et le reste des
banques, ainsi que le projet d'une deuxième convention avec les SICAR
régionales, donnent toute sa profondeur à la question du
financement de l'entreprise et des projets innovants.
Le rôle de la banque consiste justement «à
centraliser les demandes de projets, pour les
traiter et les accompagner tout au long de leur
réalisation, en complémentarité totale avec les autres
structures financières».
La banque a reçu environ 115 projets. En plus des dix
approuvés, 83 projets sont
actuellement en cours d'examen dont la valeur totale
d'investissement de ces projets est
d'environ 94MD. Les crédits demandés sont de
l'ordre de 58MD. La part de la banque des PME serait de 32MD.
On observe dans ce contexte que «la porte est ouverte
même aux activités agricoles, à
condition qu'elles soient porteuses d'une meilleure valeur
ajoutée et orientée en grande
partie vers l'export».
Par ailleurs, on note que la banque «finance
également les projets d'extension, à condition qu'ils ne soient
pas liés à des restructurations financières ».
D'ailleurs, sur les 83 projets actuellement à l'étude, 7 sont
d'extension.
D'un autre côté, et pour élargir sa base
de financement, «la banque a décidé de baisser le plancher
de financement à 80 mille dinars au lieu de 100 mille, car le plafond de
financement de la BTS se limite à 80 mille». Il faut donc combler
cette tranche de 20 mille. Ainsi, la banque finance tous les projets dont
l'investissement varie entre 80 mille et 4 MD. Il est clair que la BFPME
(Banque pour le Financement des PME) est une chance réelle pour
consolider encore plus le tissu des PME, qui sont appelées à
faire valoir leur compétence et leur savoir-faire.
Notons que l'expérience tunisienne a
débuté en 1996, avec un programme-pilote de mise à niveau
touchant tous les niveaux de l'entreprise (100 entités). Actuellement,
ce même projet est étendu à 2000 unités. Il a pour
but d'atteindre les 4000 entreprises avant la fin du
démantèlement tarifaire en 2007. A titre d'illustration, le
gouvernement, via la création d'une taxe, a permis la mise sur le
marché d'un taux à 3 %.
A l'instar de la Tunisie, l'Etat de Turquie a, pour sa part,
mis en place un « fonds commun » alimenté par de multiples
taxes qui, entre autre, permet à certaines entreprises de
bénéficier de prêts à taux zéro, avec un
paiement différé de trois ans.
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