La problématique du financement des PME/ PMI en Côte d'Ivoire( Télécharger le fichier original )par Ali ZARROUR Université française d'Abidjan - Maà®trise en finance option audit et expertise comptable 2010 |
B. LE FINANCEMENT DE L'ENSEMBLE PME/PMI VIA LE MARCHE SECONDAIRELe financement bancaire est toujours conditionné par un apport de garanties. Elles sont la plupart du temps financières (gage d'espèces, compte bloqué, dépôt à terme, etc.). En matière de garantie financière, un investisseur doit disposer d'un apport personnel représentant un certain pourcentage ou même la totalité du montant du projet. Un entrepreneur peut donc décider d'investir directement cette liquidité sur le marché financier et plus précisément sur le marché secondaire de la BRVM. S'agissant d'un marché au comptant, avec un délai de dénouements des opérations sur trois (3) jours, les plus-values que réalisera ce dernier à la suite d'une bonne spéculation lui permettront de répondre à de nombreux besoins financiers de son entreprise. L'investisseur choisira-t-il l'investissement en action ou plutôt en obligation ? a) Analyse critique d'un investissement en action Les actions différent des dettes dans la mesure où elles représentent une participation au capital d'une société. En achetant une action, l'investisseur acquiert donc une partie de l'affaire, dans ce cas il ne lui prête pas de l'argent. Pour l'investisseur, cette distinction à deux (2) implications importantes:
Alors, comment les actionnaires gagnent-ils à partir de la participation au capital que leur confère la propriété d'une action ? En achetant une action émise au préalable par une société anonyme, l'investisseur devient alors « copropriétaire » la société. Il bénéficie donc de sa rentabilité présente et/ou anticipée. Bénéficier de la rentabilité d'une société ne signifie pas de s'approprier de ses profits futurs, car le bénéfice net réalisé par celle-ci est soit réinvesti dans l'affaire ou distribué en partie aux actionnaires sous formes de dividendes. Cette décision revient uniquement à la Direction de l'émetteur et plus précisément à son Conseil d'Administration. Il peut décider d'augmenter ou même de diminuer ses dividendes distribués comme bon lui semble. Afin d'illustrer ce qui a été dit précédemment, prenons, par exemple, une société qui réalise un bénéfice net de 50 000 000F CFA, après impôt et service de la dette. Supposons que la société distribue 20 000 000F CFA aux actionnaires en dividendes et garde 30 000 000F CFA pour les réinvestir. Qui obtient quoi? Figure 5 : Exemple de répartition du bénéfice réalisé par une société aux actionnaires Source : www.guide-finance.ch/ica_french/les_marches/les_actions/description_action/wcca3.html Lorsqu'un dividende est payé, les actionnaires reçoivent un montant proportionnel à leur participation au capital de la société. Donc si une société a émis vingt (20) millions d'actions, chaque action détenue rapportera un (1) franc en paiement de dividendes. Dans ces circonstances, un actionnaire détenant 2% de la société, soit quatre cent mille (400 000) actions, recevra 400 000F CFA, un actionnaire détenant cent (100) actions recevra 100F CFA et ainsi de suite. Nous avons vu auparavant qu'il existe différentes manières pour une société de repartir son bénéfice net. Si la société décide de réinvestir en totalité ses profits, d'où vient alors le bénéfice pour l'actionnaire ? Une société qui décide de réinvestir ses profits en totalité à en principe pour objectif principal « la croissance ». Cette croissance devrait donc lui permettre de faire monter la valeur de ses actions. Le scenario ci-dessous illustre parfaitement cette notion. Figure 6 : Réinvestissement de profits par l'entreprise pour sa croissance Source : www.guide-finance.ch/ica_french/les_marches/les_actions/description_action/wcca4.html Dans ce scénario, l'actionnaire considère que le rendement de son investissement se valorise par le biais d'une hausse du cours de l'action. Ce cours étant le prix de l'action sur le marché boursier à un moment (t). En somme, nous retenons que le rendement total au profit de l'actionnaire est composé du revenu des dividendes auquel s'ajoute une plus-value de capital issue de la croissance de la société émettrice des titres. Figure 7 : Composition du rendement total des actionnaires
Source : www.guide-finance.ch/ica_french/les_marches/les_actions/description_action/wcca4.html L'investissement en action ne reste pas sans risque. Quelles sont alors les différents risques afférents aux actions ? Figure 8 : Mise en évidence de la notion de volatilité du cours d'une action Source : www.guide-finance.ch/ica_french/les_marches/les_actions/les_risques_afferents_aux_actions/index.html De l'analyse de la figure ci-dessus, nous constatons que la notion de «volatilité» d'un titre est mise en évidence. En effet, le titre (B) est plus volatile que le titre (A), donc plus risqué. L'investisseur choisira laquelle de ces deux (2) actions ? Dans ce cas précis, le choix de l'action à acquérir dépendra des objectifs que s'est fixé l'investisseur. Pendant que l'un choisira le titre ayant le cours le moins volatile (A) pour se protéger du risque (même si cela ne lui rapporte pas un grand rendement), un autre préférera choisir le titre (B) dont le cours est plus volatil. Ce dernier prend certes d'énormes risques mais il se focalise surtout sur le rendement que peut lui rapporter ce titre. En effet, une hausse considérable du cours de l'action s'avérera très profitable pour cet actionnaire lors de la cession de ce titre au moment opportun. La valeur d'un investissement en action repose donc sur la capacité de l'entreprise à réussir et à dégager des profits ainsi que la capacité du marché à reconnaître cette réussite. Pour se protéger des risques afférents à l'investissement en action, l'investisseur doit dans un premier temps effectué une analyse financière et économique de l'Émetteur. Ensuite, il devra tenir compte des indices clés du marché boursier qui lui serviront d'outils d'aide à la décision. Avant de décider d'investir sur une place boursière, l'investisseur tient compte en général des indices de cette place, ce qui lui permet de comparer les performances du marché boursier et de mesurer son évolution. En ce qui concerne les indices utilisés au niveau de la BRVM, il s'agit des indices BRVM10 et BRVM Composite. L'analyse de l'évolution de ces indices sur une période donnée lui permettra de faire un choix entre investir sur cette place boursière ou s'intéresser à une autre place boursière plus rentable. Tableau 8 : Evolution des indices BRVM10 et BRVM Composite de 1998 à 2008
Source : CD des données boursières allégées 1998-2008 in L'Année boursière de la BRVM 23(*)
Figure 9 : Evolution des indices BRVM10 et BRVMC de 1998 à 2008
Source : Elaborée à partir des données du tableau 8. Avant de débuter notre analyse, il est important de rappeler que les courbes d'évolutions relatives aux indices BRVM10 et BRVM Composite évoluent parallèlement de 1998 à 2008.C'est pour cette raison que nous analyserons que la courbe relative à l'évolution de l'indice BRVM10. Pour une bonne analyse du graphique ci-dessus nous allons la diviser en trois (3) grandes périodes. La première période débute de 1999 et se termine en 2002. Elle est caractérisée par une succession de baisse suivie de hausse de la performance du marché financier. Cela constitue ainsi une période critique pour l'investisseur qui s'étend sur trois (3) années. Les taux de croissance de l'indice BRVM 10 passent respectivement de -20,41% à +8,85% pour ensuite rechuter à -2,08%. Une seconde période allant de 2002 à 2005, fortement marquée par une hausse significative des indices BRVM10 et BRVM Composite se traduit également par une hausse respective des taux de croissance de +7,16%, +16,36% et +45,93%. La plus forte croissance a été identifiée durant la période 2004-2005. Une troisième période, allant de 2005 à 2008, période quasi similaire à la première, montre des taux de croissance oscillant entre des valeurs tantôt négatives tantôt positives. En effet, le taux de croissance a été négatif durant la période 2005-2006 pour ensuite devenir positif entre 2006 et 2007. Quant à la période 2007-2008, la baisse des indices BRVM10 et BRVM Composite ont engendré une baisse du taux de croissance de - 14,57%. Après analyse de la courbe sur les dix (10) années, un investisseur se devra d'être plus prudent quant à sa décision d'investir ou non sur cette place boursière. Il devra comparer son évolution à celle des autres places. 1) La capitalisation boursière Tableau 9 : Les dix meilleures capitalisations boursières de 2005 à 2007
Source : Elaboré à partir des documents de L'Année boursière de la BRVM24(*) La capitalisation boursière, qui représente la valeur transactionnelle totale du marché, constitue également un indicateur significatif. Elle est publiée en milliards de francs CFA. A titre d'exemple, la société SONATEL SENEGAL occupe le premier rang en 2005, 2006 et 2007 avec des capitalisations boursières respectives de 670 150 000 000F CFA, 910 000 000 000F CFA et de 1 750 000 000 000F CFA comparée à la société CIE CÔTE D'IVOIRE qui est apparue en 2005 uniquement en sixième (6ème) position des dix (10) meilleures capitalisations boursières avec une capitalisation de 33 600 000 000F CFA. Un investisseur averti sera tenté d'acquérir des titres SONATEL SENEGAL plutôt que ceux de la CIE CÔTE D'IVOIRE. Il bénéficiera des plus-values résultant d'une éventuelle cession de ces titres en cas de hausse de leur cours. De plus, ce dernier profitera de dividendes dans le cas où il décide d'attendre leur maturité. L'investisseur doit, pour affiner son analyse, utiliser d'autres indicateurs tels que les bénéfices par actions distribués, le ratio cours-bénéfice, le rendement, etc. * 23
* 24 - BRVM, « Bourse régionale des valeurs mobilières Afrique de l'ouest 10 ans », L'ANNEE BOURSIERE DE LA BRVM, Ed. spéciale 10 ans, 2006-2007, pages 162,163. |
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