Mémoire de fin d'études pour l'obtention
du diplôme technicien supérieur en commerce
international
Option : Commerce International
THEME :
2009-2010
LISTE DES TABLEAUX
Numéro
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Titre
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Page
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1
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Accords bilatéraux d'investissement et de non double
imposition conclus par les pays de la région (1995-2002)
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24
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2
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Banques à capitaux publics
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32
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3
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Les établissements financiers à capitaux publics
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33
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4
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Banques à capitaux privés
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33
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5
|
Les établissements financiers à capitaux
privés
|
34
|
6
|
La situation de l'Internet au niveau des banques et de leurs
agences
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59
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7
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Date de mise en place des cartes interbancaires
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60
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LISTE DES ABREVIATIONS
Abréviation
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Définition
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ABEF
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Association des Banques et Etablissements Financiers
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AEBS
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Algeria E-Banking Service
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AGCS
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L'Accord Multilatéral relatif au Commerce des Services
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ANDI
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Agence Nationale de Développement des Investissements
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APPI
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Accords bilatéraux de Protection et de Promotion des
Investissements
|
APSI
|
Agence Nationale de Promotion et Soutien aux Investissements
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BAD
|
Banque algérienne de Développement
|
BADR
|
Banque algérienne de Développement Rural
|
BDL
|
Banque de Développement Locale
|
BEA
|
Banque Extérieur d'Algérie
|
BNA
|
Banque Nationale d'Algérie
|
CCP
|
Compte Chèque Postal
|
CERIST
|
Centre de Recherches sur l'Information Scientifique et
Technique
|
CGCI
|
Caisse de Garantie des Crédits Immobiliers
|
CGMP
|
Caisse de Garantie des Marchés Publics
|
CNED
|
Caisse Nationale d'Équipement et de Développement
|
CNEP
|
Caisse Nationale d'Epargne et de Prévoyance
|
CNES
|
Conseil National Economique et social
|
CNI
|
Conseil National de l'Investissement
|
CNL
|
Caisse Nationale du Logement
|
CNUCED
|
Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement
|
COSOB
|
Commission d'Organisation et de Surveillance des
Opérations de Bourse
|
CPA
|
Crédit Populaire algérien
|
EPE
|
Entreprise Publique Economique
|
FBCF
|
Formation Brute du Capital Fixe
|
FGMPI
|
Fonds de Garantie de la Promotion Immobilière
|
FMN
|
Firme Multinationale
|
IAS
|
International Accounting Standards
|
IDE
|
Investissement Direct Etranger
|
LMC
|
Loi sur la Monnaie et le Crédit
|
MIGA
|
l'Agence Internationale de Garantie des Investissements
|
MPPI
|
Ministère de la Participation et de la Promotion de
l'Investissement
|
NTIC
|
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication
|
OBG
|
Oxford Business Group
|
OCDE
|
Organisation de Coopération et de Développement
Economique
|
OMC
|
Organisation Mondiale du Commerce
|
PGF
|
Productivité Globale des Facteurs
|
PME
|
Petite et Moyenne Entreprise
|
PMI
|
Petite et Moyenne Industrie
|
PVD
|
Pays en Voie de Développement
|
RTGS
|
Real Time Gross Settlements
|
SALEM
|
Société algérienne de Location.
d'Equipements et de Matériels
|
SATIM
|
Société d'Automatisation des Transactions
Interbancaires et de la Monétique
|
SGA
|
Société Général Algérie
|
SGBV
|
Société de Gestion des Valeurs Mobilières
|
SICAV
|
Société d'Investissement à Capital
Variable
|
SOFINANCE
|
Société Financière d'Investissement, de
Participation et de Placement
|
SPA
|
Société Par Action
|
SRH
|
Société de Refinancement Hypothécaire
|
STN
|
Société Transnationale
|
TVA
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
UE
|
Union Européenne
|
UMA
|
Union du Maghreb Arabe
|
SOMMAIRE
INTRODUCTION ......................................................................................
A
Chapitre I : Le cadre conceptuel de l'IDE
Section 1 : Définitions, types et
formes d'IDE..................................................04
Section 2 : Les théories de
l'IDE................................................................. 09
Section 3 : Les facteurs déterminant
l'IDE ...................................................12
Conclusion
...........................................................................................18
Chapitre II : Le cadre juridique des IDE dans le
secteur bancaire algérien
Section 1 : Le cadre légal et
institutionnel de l'investissement en Algérie..................19
Section 2 : Les spécificités du
système bancaire et financier algérien ......................
29
Section 3 : L'arbitrage
institutionnel.............................................................45
Conclusion
..........................................................................................49
Chapitre III : Les rôles de l'IDE dans le
développement du secteur bancaire algérien
Section 1 : Les évolutions mondiales du
secteur bancaire et financier...... ................50
Section 2 : Les fonctions principales de
l'IDE................................................ . 60
Section 3 : Les effets de l'IDE
.................................................................. 70
Conclusion
.......................................................................................
75
Chapitre IV : Les perspectives stratégiques d'un IDE pour le
développement du secteur bancaire et financier algérien
Section 1 : L'amélioration de l'agence
nationale de développement des investissements
(ANDI)...........................................................................
76
Section 2 : La réforme du secteur
bancaire et financier algérien.................................81
Section 3 : Exemples d'IDE dans le secteur
bancaire et financier algérien.................87
Conclusion
.........................................................................................
.89
CONCLUSION
GENERALE........................................................................90
INTRODUCTION
Dans les années soixante, forte de son
indépendance, l'Algérie a adhéré à un
système économique centralisé à tendance
socialiste. Dés lors, l'investissement direct étranger (IDE)
notamment originaire de pays capitaliste était regardé avec
beaucoup de méfiance et de suspicion. En effet, sur des questions
d'ordre politique l'Algérie considérait l'IDE comme une menace
réelle et un facteur de dominance pouvant porter atteinte à la
souveraineté nationale.
Aujourd'hui, la donne a changé. L'Algérie, en
optant pour l'intégration dans l'économie mondiale, se trouve
confronter à la nécessité de poser les bases d'une
économie de marché libre afin d'affronter ses concurrents.
L'économie algérienne s'est alors engagée
dans un processus de réformes économiques depuis plus de 15 ans.
La réforme des structures a commencé avec les lois sur
l'autonomie de l'entreprise publique en 1988 et les banques ont
été les premières entreprises publiques à
acquérir le statut de société par actions.
La transition économique du pays en économie de
marché libre devait alors s'accélérer avec la promulgation
de la loi relative au régime de la monnaie et du crédit, en avril
1990. Cette loi devait aboutir à une meilleure bancarisation de
l'économie, diversifier les sources de financement des agents
économiques et encourager les IDE.
Or, Le financement de l'économie est actuellement
assuré par le recours au trésor public et secteur bancaire
correspondant à une économie d'endettement, sachant que les
mécanismes de financement en place sont le fait exclusif des banques
publiques.
Pour remédier à cela, l'Algérie a
modifié le code des investissements de 1993 par l'ordonnance de 2001
dans le but d'attirer les investisseurs étrangers.
Dans ce cadre, l'IDE peut représenter une
opportunité à saisir pour le renforcement du secteur bancaire et
financier algérien. Cependant, si l'IDE est globalement
extrêmement bénéfique du point de vue du processus de
développement, force est de reconnaître qu'il peut s'accompagner
de certains effets néfastes, que nous avons tenté de
détailler dans notre travail.
Ce contexte nous amène à nous demander :
« Quelle est la contribution des IDE dans la
croissance de l'économie algérien ? ».
Pour répondre a cette problématique certain
nombre de questions nécessitent d'être posées
En premier lieu, Quels sont les notions et facteurs
déterminant l'IDE ?
En second lieu, on posera la question des opportunités
proposées par les différentes lois, Quel est le cadre juridique
de développement des IDE dans le secteur bancaire et
algérien ?
En troisième lieu, On s'intéressera surtout aux
rôles de l'IDE dans le développement du secteur bancaire, Quelle
serait la contribution de l'IDE au renforcement du secteur bancaire
algérien ?
Pour terminer, Quelles sont les conditions optimales d'un IDE
pour le développement du secteur bancaire algérien ?
Il existe plusieurs hypothèses :
1. Le flux d'IDE est déterminé par un certains
nombre de facteurs décisifs et spécifiques.
2. En Algérie, Les investissements sont régis
par l'ordonnance de 2001, s'ajoute la loi sur la monnaie et le crédit
(LMC) qui encadre le secteur bancaire.
3. L'IDE peut contribuer au développement du secteur
bancaire principalement par l'apport en capital, le transfert de technologie
et de compétence ainsi que le développement des ressources
humaines.
4. Les conditions stratégiques d'un IDE sont
l'amélioration de l'Agence Nationale de Développement des
Investissements (ANDI) et La réforme du secteur bancaire et
algérien.
L'objectif de ce mémoire d'étude est de cerner
les apports de l'IDE pour mieux connaître leurs effets sur le secteur
bancaire algérien tout en démontrant l'importance de l'Agence
Nationale de Développement des Investissements (ANDI).
L'outil le plus utilisé pour le recueil des
données et informations est :
- La recherche documentaire basée sur des rapports
empiriques effectués par la banque mondiale, la CNUCED, ...etc.
Pour répondre à la problématique, nous
avons opté pour la répartition suivante :
- Le chapitre É est consacré aux multiples
définitions, types et formes d'IDE. Ainsi que, l'évolution
théorique de l'IDE, tout en mettant l'accent sur les facteurs
d'attractivité.
- Le chapitre Ï est consacré quant à lui
aux différentes mesures incitatives comme l'octroi d'avantages fiscaux
et de garanties aux investisseurs étrangers à travers
l'ordonnance de 2001 mise en application par l'ANDI. Il comprend
également les spécificités du système bancaire et
financier algérien réglementé par la loi sur la monnaie et
le crédit en mettant en avant la réglementation des changes.
- Le chapitre Ø demeure le fond de notre travail, dont
nous essayerons d'analyser les différentes fonctions et effets de l'IDE
pour le renforcement du secteur bancaire et financier algérien en tenant
compte des évolutions mondiales de celui-ci.
- Le chapitre ÉV vient mettre en évidence les
paramètres fondamentaux qui conditionnent l'IDE pour le
développement du secteur bancaire et financier algérien, en
citant des exemples pratiques.
Chapitre I : Le cadre conceptuel de
l'investissement direct étranger (IDE)
Section 1 : Définitions, types et formes
d'IDE
Avant d'exposer les types et les formes des IDE, il y'a lieu de
les définir dans un premier temps . parmi les définitions les
plus utilisées nous citerons les suivantes :
1/quelques Définitions : _l'OCDE fait
distinction entre 2 définitions
Définition utilisée dans
le code de la libération des mouvements de capitaux :
« Un investissement direct étranger est un
investissement effectué en vue d'établir des liens
économiques durables avec une entreprise tels que, les investissements
qui donnent la possibilité d'exercer une influence réelle sur la
gestion de la dite entreprise au moyen : - De la création ou de
l'extension d'une entreprise, d'une filiale, ou de succursale appartenant
exclusivement au bailleur de fonds; - De l'acquisition intégrale
d'une entreprise existante; D'une participation à une entreprise
nouvelle ou existante; - D'un
prêt à long terme (5 ans et plus) »1(*).
Définition utilisée à des fins
statistiques :
« Toute personne physique; toute entreprise publique
ou privée, ayant ou non la personnalité morale; tout
gouvernement; tout groupe de personnes physiques liées entre elles, ou
tout groupe d'entreprises ayant la personnalité morale liées
entre elles, est un investissement direct étranger s'il possède
lui même une entreprise d'investissement direct, c'est-à-dire une
filiale, une société affiliée ou une succursale faisant
des opérations dans un pays autre que le ou les pays de résidence
de l'investisseur ou des investisseurs directs.
Par entreprise d'investissement direct, on entend une
entreprise jouissant ou non de la personnalité morale dans laquelle un
seul investisseur étranger contrôle :
- Soit 10% ou plus des actions ordinaires ou des droits de
vote dans une entreprise jouissant de la personnalité morale. A moins
qu'il ne permette pas à l'investisseur d'avoir un pouvoir de
décision effectif dans la gestion de l'entreprise
- Soit moins de 10% (voire 0%) des actions ordinaires ou des
droits de vote dans l'entreprise mais a un pouvoir de décision effectif
dans la gestion d'entreprise »2(*).
- Définition donnée par le
FMI :
Le Fond Monétaire International situe
l'IDE à travers son manuel de la balance des paiements par la
définition suivante:
« Les investissements effectués dans le but
d'acquérir un intérêt durable dans une entreprise
exerçant ses activités sur le territoire d'une économie
autre que celle de l'investisseur, le but de ce dernier étant d'avoir un
pouvoir de décision effectif dans la gestion de l'entreprise.
Les entités ou les groupes d'entités
associés non résidentes qui effectuent les investissements sont
appelées investisseurs directs érigés ou non en
sociétés, (respectivement filiales ou succursales) dans
lesquelles ces investissements directs ont été effectués,
sont désignés par le terme « entreprises d'investissement
direct »3(*).
- La définition de l'IDE en
Algérie :
La vision que porte l'Algérie sur les IDE est
différente des autres puisqu'elle fait une distinction entre
l'investissement direct et l'investissement mixte.
- L'investissement est direct lorsqu'il est financé et
réalisé en totalité par une ou plusieurs personnes
physiques et/ou morales non résidentes en Algérie.
- L'investissement est mixte lorsqu'il est financé et
réalisé par une ou plusieurs personnes physiques et/ou morales
non résidentes en association, dans le cadre d'une société
de droit algérien crée avec un ou plusieurs partenaires locaux,
choisis librement parmi les personnes morales, publiques ou privées
résidentes.
Le pourcentage de participation en capital de
société mixte est déterminé librement par les
associées, la loi n'impose aucun seuil4(*).
- La définition retenue dans notre
étude :
Tout investissement réalisé par une entreprise
dans un territoire économique autre que celui de l'investisseur
étranger dans le but d'acquérir un intérêt
économique durable avec ou sans les partenaires de ce pays hôte,
s'agissant d'une extension de capacité, d'une entreprise
déjà existante, d'une nouvelle implantation ou le contrôle
de 10 % de la part de la dite entreprise, est un IDE.
Notons que dans notre définition la
société mixte est considérée comme un IDE.
2. Types des IDE :
Trois catégories d'IDE se
présentent: - Investissement axé sur le marché local
. - Investissement axé sur les marchés extérieurs
. - Investissement dû à l'initiative de l'état. Le
détenteur de capitaux se positionne dans l'une des trois
catégories selon les facteurs qui expliquent son
intervention.
- Investissement axé sur le marché
local :
La mondialisation et la forte concurrence existantes entre les
sociétés transnationales, les poussent à chercher de
nouveaux marchés plus propices à leurs activités,
c'est-à-dire des marchés de grande dimension et jouissant d'un
faible coût de production. Dans ce cas, les investissements sont
entrepris dans d'autres pays que le pays d'origine présentant une forte
concurrence pour les investisseurs locaux qui en dépit de tout,
possèdent un certain avantage sur les étrangers.
En effet, les barrières à l'entrée ainsi
que la différence culturelle et l'information sur le marché
jouent en faveur des locaux. Contrairement à ces derniers, les
investisseurs étrangers jouent plus sur des avantages essentiels
spécifiques, c'est la technologie, le savoir-faire managérial,
les brevets et d'importants capitaux que les investisseurs locaux ne
possèdent pas.
- Investissement axé sur les marchés
extérieurs :
Les investisseurs étrangers valorisent les exportations
et cherchent en premier lieu, des sources de matière premières,
des sources de produits manufacturés (produits finis et semi-finis) ou
des services spécifiques, auprès des pays hôtes. Avec cette
politique, les contrats de sous-traitance internationale ont connu une grande
évolution. Les produits finis qui en résultent, ont un faible
coût de production. Ils sont exportés vers les pays d'origine pour
servir d'inputs à la fabrication du produit fini, qui sera
distribué sur le marché local étranger.
De ce fait, ce sont les pays d'origine qui réalisent le
plus de profit au détriment des pays d'accueil qui restent des
fournisseurs de produits ou services intermédiaires qui ne leur
permettent pas une complète intégration locale. La recherche et
la commercialisation sont monopolisées par la firme mère.
- Investissement dû à l'initiative de
l'Etat :
Cette dernière catégorie d'investissement
diffère des autres, parce qu'elle est induite par les gouvernements des
pays d'accueil (Appel d'offre international).
L'importance donnée aux IDE se traduit par
l'intégration de ces derniers dans le plan de développement de ce
pays.
L'investisseur étranger en contrepartie de son
intention bénéficie (dans des projets spécifiques) de
plusieurs instruments d'incitation dont les exonérations fiscales, les
subventions directes et les assistances financières.
Les projets d'investissements concernent
généralement les secteurs d'activités vitaux qui
intègrent d'autres secteurs locaux. Ils participent à la
croissance et au développement économique par une forte
production, une augmentation du profit et des salaires, une absorption du
chômage, ce qui induit des conséquences sur la balance
commerciale. Ainsi, l'intervention des IDE est liée directement
à l'initiative du pays hôte, qui concerne parfois l'Etat du pays
d'origine donnant lieu à une convention publique.
3. Les formes des IDE :
Le principe d'établir des liens économiques
durables avec une entreprise, et l'influence réelle d'une firme
étrangère sur la gestion de son partenaire a donné
naissance à certaines formes d'investissements directs étrangers
couramment utilisées5(*).
- Les accords de licence :
Un accord (un contrat ou une entente) de licence consigne
par écrit les circonstances dans lesquelles une promesse lie, devant la
loi, la personne qui s'y est engagée. Il y a toujours au moins deux
parties essentielles à un accord, quelle qu'en soit la nature : la
partie qui fait la promesse et celle qui en bénéficie.
Ce type de contrat permet l'accès à une
technologie du concédant d'une licence (entreprise
étrangère) au concessionnaire (entreprise locale) pour une
durée dans le temps déterminée, en contrepartie d'un
paiement (royalties).
.
-Le franchisage :
C'est un accord où le franchisé (entreprise
locale) reçoit exclusivement du franchiseur (entreprise
étrangère) le droit d'utiliser sa marque de fabrique et un
certain Know-how, accompagné d'un certain service comme la
publicité dans une zone géographique limité.
En contrepartie, le franchisé doit s'inscrire dans les
règles dictées par le franchiseur et lui fournir un revenu
forfaitaire ou régulier.
- Les contrats de
gestion :
Le partenaire étranger assure soit la gestion d'une
entreprise locale, soit la réalisation d'un projet dans le pays
hôte. Il assure aussi la formation du personnel local et le transfert des
pouvoirs de gestion aux partenaires locaux après un certain
délai.
- Les contrats de service à
risque :
Ces contrats sont en tous points similaires aux
précédents à une exception qui est que la firme
étrangère est rémunérée en numéraire
et non en nature par les revenus provenant de l'exploitation.
- La sous-traitance internationale :
Dans ce dernier cas, le sous-traitant produit ou assemble des
semi-produits avec ses propres moyens (équipement et personnel) et les
délivre au contractant, qui les utilise soit dans sa propre production
soit pour les vendre.
-La succursale :
Une succursale est un établissement durable d'une
société a l'étranger, sans personnalité morale
distincte de la maison mère. Elle est représentative de la
volonté de l'entreprise de se fixer dans les pays étranger. La
succursale ne peut signer aucun contrat, ni émettre une facture , ni
avoir une activité économique indépendante. Elle se
contente d'informer la société mère par envoie de
rapports ou d'études de marché, de gérer sur place les
commandes et éventuellement le service après vente.
- La joint-venture :
La joint-venture ou la société
« est une société contrôlée par un nombre
limité d'actionnaire qui décident des politiques
financières et opérationnelles d'un commun accord, sans qu'aucun
d'eux n'impose ses décisions aux autres. un pacte d'actionnaires
définit et organise le contrôle conjoint de l'entreprise »
ou bien, il s'agit de la réalisation d'un projet déterminer , en
association avec un partenaire étranger, le plus souvent local. Outre la
réduction des frais entraines par la création d'une
joint-venture , le partenaire connaît généralement bien
l'environnement local ; le marché et les habitudes de
consommations ; il pourra faire bénéficier ses partenaires
étrangers de son expérience.
Pour synthétiser la joint-venture peut être
définie comme étant le partage de la propriété
d'une entreprise a l'étranger. ce capital distribué entre les
partenaires donne lieu a un statut de participation quand l'entreprise n'est
détenu qu'a hauteur de moins 50%.
Dans le cas ou le capital est détenu a hauteur d''une
prise de contrôle majoritaire, il s'agit alors d'une filiale.
-Le partenariat :
Le partenariat désigne une forme de
coopération durable entre des entre des entreprises indépendantes
dans le but de renforcer la situation financière , d'innover et
d'améliorer les techniques de recherches et de développement ,
d'acquérir de nouveaux savoirs faire , de comprendre la culture de
l'autre entreprise , d'intégrer d'autres compétences en
matière de management pour répondre aux attentes de la
clientèle tout en adoptant de nouvelles gammes plus performantes et
enfin , de conforter les positions sur le marché en améliorant
la compétitivité.
Section 2 : Les théories de l'IDE
1. Les théories traditionnelles du commerce
international :
Selon les théories traditionnelles du commerce
international6(*), les pays
se spécialisent dans des productions pour lesquelles ils
possèdent un avantage comparatif. Cela leur permet d'utiliser les
ressources de leur territoire ou de leur main-d'oeuvre de la manière la
plus productive et d'exporter leur surplus de production. Les autres produits
sont dès lors importés des pays qui peuvent les produire avec une
efficience relative.
Si tous les pays exploitent leurs avantages comparatifs, et
que tous les pays sont comparativement (mais pas nécessairement
absolument) meilleurs que d'autres dans une certaine production, le commerce
international sera bénéfique pour tous.
Lorsque le territoire et la main-d'oeuvre offrent des
réserves abondantes, leur coût est généralement bas.
Un pays ayant des ressources abondantes ou productives ne développera
pas seulement l'utilisation industrielle de ses propres ressources mais
attirera également des entreprises étrangères. Ces
théories offrent donc une analyse de l'IDE aussi bien que du commerce
international.
Sous sa forme principale, la théorie traditionnelle
permet d'expliquer pourquoi les activités nécessitant une
utilisation intensive des ressources comme les industries extractives,
l'agriculture et même le tourisme sont attirées par des pays ou
des régions en particulier.
Si l'avantage comparatif provient autant des actifs acquis ou
créés que des ressources naturelles, ces théories peuvent
également s'appliquer aux entreprises issues d'autres industries et qui
sont à la recherche d'une main-d'oeuvre qualifiée, de technologie
ainsi que d'autres actifs spécifiques.
Au sens large, la théorie traditionnelle fournit une
explication sous-jacente à l'IDE mais elle ne rend pas compte de la
diversité des facteurs qui affectent les décisions relatives
à l'IDE dans la pratique.
2. La théorie de l'arbitrage
financier :
L'arbitrage sur les marchés de capitaux7(*) est le processus par lequel les
actifs financiers sont achetés à un prix plus bas sur un
marché et vendu à un prix plus élevé sur un autre.
Les fonds peuvent alternativement être empruntés à un taux
plus bas et prêté à un tiers à un niveau plus
élevé.
L'arbitragiste agit bien sûr ainsi pour dégager
un profit mais l'arbitrage a pour effet d'égaliser les prix ou les taux
d'intérêt entre les marchés si les mouvements de capitaux
sont totalement libres. Aussi longtemps que des différences de prix ou
de taux d'intérêt existent entre les marchés, le capital
sera attiré vers les marchés sur lesquels il peut obtenir la
rémunération la plus élevée.
Cette théorie a été appliquée aux
flux d'investissements étrangers. La manière dont elle peut
s'appliquer au portefeuille d'investissement est évidente, dans la
mesure où ce type d'investissement est souvent très sensible aux
mouvements internationaux des taux d'intérêts, entre autres. Elle
est moins facilement applicable à l'IDE, qui réagit davantage
à des facteurs de long terme qu'à des facteurs de court terme.
Cependant, d'un point de vue général, tout
investissement sera attiré par des perspectives d'une
rémunération supérieure. Dans le cas de l'IDE, la
rentabilité d'un investissement est souvent influencée par une
combinaison de facteurs, et la théorie de l'arbitrage du capital n'offre
dès lors qu'une analyse plutôt générale.
3. La théorie du cycle de vie du
produit :
La théorie du cycle de vie du produit8(*) de Vernon est parfois
appliquée à l'IDE Sur la base de recherches empiriques, Vernon
estime qu'un nouveau produit devrait initialement être produit, disons
aux États-Unis, et alors que le marché américain se
développerait, les opportunités d'exportation vers d'autres pays
développés apparaîtraient.
Quand le marché américain atteindrait sa
maturité, les nouveaux marchés auraient suffisamment grossi pour
justifier l'investissement dans des usines de productions dans ces mêmes
pays. Pendant la maturation de ces marchés, la production se
standardiserait davantage et la concurrence en termes de prix deviendrait plus
forte. Les producteurs rechercheraient alors des sites de production moins
onéreux, probablement dans des pays en développement.
Cette théorie permet d'expliquer pourquoi une fois
produits dans les pays développés, les biens sont finalement
fabriqués à moindre coût dans les pays en
développement, et ensuite exportés vers leur pays de production
d'origine.
De manière plus limitée, les entreprises
rallongent parfois la durée de vie d'un produit en concédant des
licences de production à des pays moins développés.
La théorie du cycle de vie des produits permet
d'expliquer pourquoi certains produits suivent un mode de production
particulier et l'IDE. Elle n'explique pas pourquoi certains produits sont
d'abord produits dans des pays en développement ou pourquoi des produits
similaires apparaissent parfois simultanément dans des pays
différents.
4. La théorie éclectique de I'IDE de
Dunning :
La théorie éclectique de l'IDE9(*) réunit un certain nombre
de caractéristiques de l'IDE qui peuvent relever de la
propriété (P), de la localisation (L) ou de l'internalisation
(I).
On l'appelle également paradigme PLI. Les avantages
liés à la propriété découlent du fait que
l'IDE permet à une société de conserver la
propriété de ses filiales étrangères (bien que
l'IDE puisse impliquer un contrôle sans que la propriété
soit totale).
La propriété permet à une
société de profiter d'une utilisation exclusive des brevets, de
la technologie, de la recherche, du management, de la chaîne de
distribution, des ressources financières et des techniques de marketing.
Ces différents facteurs lui permettent de
réaliser des économies d'échelle globales (mais pas
nécessairement au niveau du site de production). Les avantages de la
localisation sont plus étroitement liés aux théories
traditionnelles de l'IDE.
La localisation permet d'accéder aux matières
premières, au travail à bas prix et aux différents
marchés. Elle peut également permettre à une entreprise de
contourner les barrières commerciales et d'autres restrictions
gouvernementales.
Les avantages de l'internalisation découlent du fait
que l'IDE permet à une entreprise de demeurer ou de devenir
intégrée. On parle d'intégration horizontale lorsqu'un
rachat ou un développement interne prolonge les activités
principales de l'entreprise à l'étranger.
L'intégration verticale signifie que l'entreprise
prolonge ses activités à des opérations relevant des
différents stades de production comme le contrôle des fournisseurs
ou des distributeurs. Dans les deux cas, l'intégration permet à
l'entreprise d'« internaliser » ses opérations à
l'intérieur du groupe et donc de réduire les coûts de
transaction qui apparaîtraient dans le cas de deux entreprises
indépendantes.
Une utilisation prudente du transfert de tarification entre
les différents services devient dès lors possible et permet
à l'entreprise de gérer ses ressources et surtout le paiement de
ses impôts.
L'intégration verticale offre un degré de
contrôle supplémentaire sur l'offre, la production et les
marchés. L'internalisation peut également permettre à une
entreprise de conserver dans son organisation les acquis d'une main-d'oeuvre
qualifiée et d'une technologie.
La théorie éclectique de l'IDE fournit de
nombreuses justifications possibles à l'IDE et suggère que les
investisseurs trouvent leur motivation dans une combinaison de ces facteurs.
Cette théorie est probablement réaliste mais elle ne permet pas
de déterminer quels facteurs peuvent se révéler
déterminants en fonction des circonstances.
Section 3 : Les facteurs déterminants
l'IDE
Dans la plupart des cas, un investisseur potentiel
s'intéressera à de nombreux facteurs avant de prendre une telle
décision. Certains des facteurs sont vraiment décisifs, et
démontrent les avantages globaux de l'investissement à
l'étranger ou l'adéquation globale d'un pays pour un tel
investissement.
D'autres facteurs sont plus spécifiques, et
répondent plus particulièrement aux besoins d'une firme
donnée, comme la nécessité d'obtenir un accès aux
ressources et aux marchés ou de réduire les coûts. Ces
facteurs sont analysés à tour de rôle ci-dessous et
résumés dans l'annexe 1.
1. Facteurs décisifs pour I'IDE :
-Les motivations
générales :
En fin de compte, les entreprises s'engagent dans 1'IDE pour
améliorer leur rentabilité. Elles sélectionnent les
projets d'investissement qui leur offrent le plus de chances d'accroître
leurs revenus nets. A ce stade, l'IDE se justifie de la même façon
que l'investissement de portefeuille.
Cependant, l'IDE offre également des
possibilités de développement à l'entreprise ou des
possibilités de réorientation de ses activités. Il peut
lui permettre de développer ses activités en diversifiant sa
production, en prolongeant la vie d'un produit existant ou en se concentrant
sur ses activités principales.
L'IDE peut permettre à l'entreprise d'acquérir
un avantage compétitif sur ses adversaires en réduisant les
coûts ou en devenant la première à pénétrer
un marché en développement (avantage du premier occupant). En
général, l'IDE permet à l'entreprise de développer
ses intérêts commerciaux ou son « empire commercial » et
d'acquérir un pouvoir de marché et une renommée mondiale.
- L'environnement et la culture du monde des
affaires :
L'environnement du monde des affaires est un terme
générique qui fait référence au cadre des
politiques gouvernementales, ainsi qu'à l'environnement politique et
économique global. Les investisseurs recherchent avant tout un
environnement politique stable.
Cela est sans doute plus important pour eux que de savoir si
un pays est en phase de reprise ou de déclin économique, dans la
mesure où ils s'intéressent davantage au potentiel d'une
économie qu'à son état présent. La stabilité
économique est un critère crucial.
Les guerres et les agitations internes sont synonymes de morts
et de destructions. Des changements mouvementés de gouvernement peuvent
également mener à une certaine instabilité dans
l'environnement commercial et conduire à la nationalisation ou à
la confiscation des biens étrangers.
Dans un premier temps, une entreprise étrangère
doit tenir compte des détails pratiques des procédures d'affaires
dans le pays d'accueil : formules de politesses et de salutations, utilisation
du langage verbal et corporel, codes vestimentaires, méthodes de gestion
des négociations,... etc.
Puis, elle doit gérer la complexité des
relations d'affaires et des réseaux qui reflètent les coutumes de
la société dans son ensemble. Bien qu'il soit possible pour un
investisseur étranger de s'adapter à ces différences
culturelles, il est facile de commettre un impair et une préparation
inadéquate sera une source de frustration et parfois la cause de
l'échec d'un projet.
Afin d'éviter de tels écueils, certaines
multinationales abordent l'IDE avec prudence, notamment pendant les
premières phases d'internationalisation, et s'aventurent en premier lieu
dans des pays ayant une culture des affaires similaire à la leur ou
familière.
- Les politiques d'aides
gouvernementales :
On dit souvent que les investisseurs étrangers
potentiels sont attirés par les incitations financières ou les
dégrèvements accordés par les gouvernements des pays
susceptibles de les accueillir. En fait, les gouvernements semblent se livrer
une compétition pour accorder les primes les plus importantes. .
Si le soutien financier d'un gouvernement est utilisé
avec prudence pour permettre de surmonter les désavantages liés
à une infrastructure industrielle en déclin ou aux
séquelles de connaissances dépassées dans une
région donnée, peut se justifier. S'il déforme la
répartition de l'investissement en incitant les entreprises à
prendre des décisions inappropriées à court terme, il est
plus difficile à justifier.
Les politiques gouvernementales qui fournissent un
environnement commercial capable de soutenir l'entreprise sont plus
intéressantes. Cela inclut une stabilité macroéconomique
et une libéralisation des échanges. La stabilité
macroéconomique garantit une faible inflation, des taux
d'intérêts peu élevés et un taux de change stable.
L'inflation augmente les coûts de production et met
l'entreprise sous pression en l'obligeant à augmenter ses prix ou
à diminuer ses marges bénéficiaires. Elle rend
également difficile l'estimation du prix d'un contrat à long
terme. Des taux d'intérêts élevés accroissent le
coût du capital. L'instabilité des taux de change accroît le
risque de change de l'entreprise, et une monnaie qui se déprécie
diminue d'autant la valeur des bénéfices rapatriés.
La libéralisation des échanges permet aux
investisseurs étrangers de pénétrer les marchés,
d'effectuer une utilisation plus souple des ressources et d'avoir la
liberté de prendre leurs propres décisions.
Les politiques gouvernementales de soutien peuvent inclure un
impôt sur les sociétés peu élevé (de
même, en général, que des « exonérations
fiscales temporaires » pour les investisseurs étrangers) et des
mesures telles que des crédits d'impôt visant à encourager
la recherche et l'investissement dans le domaine technologique par exemple. La
convertibilité des monnaies et les réglementations relatives aux
possessions étrangères ou au rapatriement des
bénéfices sont également importantes.
Les investisseurs peuvent être attirés par des
politiques destinées à promouvoir un niveau élevé
d'éducation et de formation, et créer une infrastructure
industrielle efficace grâce à l'investissement public, la
privatisation ou la dérégulation. Les gouvernements à
travers le monde comprennent de mieux en mieux la nécessité de
créer un environnement politique attractif pour les investisseurs
étrangers.
Dans la mesure où de plus en plus de pays adoptent de
telles politiques, les investisseurs vont bien sûr devenir plus
exigeants. Cela devrait stimuler la compétition entre les
différents gouvernements pour attirer les investissements directs
étrangers.
Si cette compétition les encourage à fournir aux
activités commerciales le meilleur environnement possible, les
entreprises nationales en bénéficieront autant que les
entreprises étrangères. En pratique, il existe toujours des
possibilités de se rendre à l'étranger.
- Les « actifs créés
» :
Le terme « actifs créés » est
utilisé pour décrire une gamme importante d'actifs
accumulés par un pays au fil du temps. Ils ont été «
créés » par l'effort humain et par les actions de soutien
des entreprises et des gouvernements entre autres. Certains de ces actifs sont
tangibles comme l'infrastructure industrielle d'un pays ou ses réseaux
de distribution. D'autres sont basés sur la connaissance et sont donc
intangibles.
Ils comprennent les compétences en terme d'emploi et de
management, le niveau de connaissance technologique, la capacité
d'innovation, le stock de propriété intellectuelle (brevets,
marques déposées etc.) et les relations entre les gouvernements,
les entreprises, les universités et les autres organisations.
La culture commerciale d'un pays et l'attitude de sa
population vis-à-vis de la création de richesses peut
également être considérées comme des « actifs
créés » intangibles.
D'une manière générale, ces actifs
créés sont désormais plus importants dans beaucoup
d'industries que les ressources naturelles.
Dès lors, un pays disposant de peu de réserves
naturelles peut tout de même se révéler attractif pour
1'IDE dans la mesure où il offre un environnement favorable dans
d'autres domaines. Le Japon pourrait être un pays attractif pour l'IDE en
raison de ses actifs créés et malgré son manque de
matières premières.
2. Les facteurs spécifiques :
-L'accès aux ressources :
L'histoire montre que de nombreuses industries se sont
implantées à proximité de réserves de
matières premières ou de sources d'énergie comme le fer ou
le charbon. Pour beaucoup d'entreprises, la disponibilité des ressources
ne constitue plus un facteur contraignant dans leurs décisions
d'implantation. L'accès aux ressources demeure cependant crucial pour
certaines industries.
C'est particulièrement le cas de l'exploitation
minière et de l'industrie pétrolière. Une part
significative de l'IDE effectué dans les pays les moins
développés relève de ces industries.
D'un point de vue général, la localisation des
ressources n'affecte l'IDE que lorsque des matières premières, de
l'énergie ou une main-d'oeuvre importantes sont nécessaires en
grandes quantités, que lorsque des ressources spécifiques ne
peuvent pas être déplacées ou que l'accès aux
ressources est un des principaux fonds de commerce de l'entreprise.
- L'accès au marché :
L'accès aux marchés a remplacé
l'accès aux ressources en terme d'importance. De nombreux marchés
des pays développés ont vu leur croissance ralentir ces
dernières années et certains d'entre eux sont proches de la
saturation. L'Algérie fait partie des pays à taux de croissance
moyen.
Les marchés étrangers et plus
particulièrement ceux des pays dont le développement est rapide
représentent donc une opportunité d'expansion
supplémentaire. La taille et le taux de croissance de ces marchés
sont susceptibles d'attirer l'IDE.
Une implantation à l'étranger peut
également faire office de base pour les exportations vers de nouveaux
marchés régionaux. La proximité des marchés
n'avantage pas que les grandes multinationales. Les PME travaillent souvent
pour le compte de grandes entreprises et peuvent avoir à suivre leurs
clients à l'étranger.
La réalisation d'un IDE au sein du marché cible
permet à l'investisseur de faire appel à une main-d'oeuvre et des
fournisseurs locaux. Cela permet à l'entreprise de mieux connaître
et comprendre la culture locale.
Cela peut également permettre à l'entreprise de
faire accepter ses produits si elle est considérée comme un
membre de la communauté locale apportant une contribution positive
à l'économie locale. Cela dépendra bien entendu de la
manière dont l'entreprise se comporte.
Cet accent porté sur le « marketing relationnel
» peut également accroître le désir de demeurer
près du marché, développer des relations à long
terme avec ses clients, discerner quels sont leurs besoins et leurs
préférences permettent au fournisseur de faire davantage
correspondre sa stratégie marketing avec le profil des clients de son
entreprise.
Une entreprise peut obtenir « les avantages du premier
» en pénétrant un marché avant ses rivales ou tenter
de rattraper son retard en suivant ses concurrentes. Dans les deux cas,
l'entreprise pourra réagir plus rapidement si elle est proche du
marché.
- La réduction des
coûts :
Les multinationales transfèrent parfois tout ou partie
de leur processus de production dans des pays à bas prix afin de
réduire globalement leurs coûts de production de biens ou services
et d'améliorer leur compétitivité au plan international.
Cette situation concerne principalement les productions pour
lesquelles de gros volumes de matières premières de base,
d'énergie ou de main-d'oeuvre sont nécessaires au processus de
production, cela touche de plus en plus le domaine des services comme la
conception de programmes informatiques en inde.
Une entreprise doit, bien entendu, parvenir à
réduire ses coûts en utilisant les économies
d'échelle externes dans un pays où on trouve en abondance de la
main-d'oeuvre qualifiée et un support technique.
Ces coûts sont souvent réduits pour les
investisseurs grâce à des incitations financières sous
forme de subventions gouvernementales ou de réduction d'impôts. De
même, les taux d'impôt peu élevés sur les
sociétés et des contributions de sécurité sociale
faibles peuvent constituer des incitations financières.
La proximité des marchés et des
matières premières peut également contribuer à
réduire les coûts de transport.
L'IDE offre un avantage unique dans la mesure où la
gestion des opérations internationales est internalisée et que
cela permet de réduire les coûts de transaction qui entreraient en
compte entre des pays différents.
- Les barrières commerciales :
Finalement, les entreprises doivent franchir de nombreuses
barrières lorsqu'elles essaient de pénétrer des
marchés étrangers.
Certaines sont des barrières naturelles comme la
culture ou la langue. La connaissance peut aider à les surmonter mais
une réelle compréhension est plus facile à atteindre par
l'IDE et l'emploi de travailleurs locaux que par des échanges
commerciaux à distance.
D'autres barrières commerciales sont
érigées par les hommes comme les droits de douane, les quotas et
une pléthore de barrières non tarifaires comme les normes de
production ou les procédures d'essai.
Les droits de douane et les quotas peuvent être
contournés par l'IDE dans le pays concerné. Certaines des
barrières non tarifaires ne peuvent pas être
contournées.
Conclusion du Chapitre I :
De nos jours, la plus part des pays et plus
particulièrement les pays émergents se sont orientés vers
l'attraction et la promotion de l'investissement international. Mais on
remarque durant ces dernières années, que les IDE sont en plein
essor contrairement aux autres formes d'apport en capitaux propres (notamment
l'investissement en portefeuille, les prêts bancaires nets et les dons)
qui sont en net recul.
D'une part, parce que l'IDE financé par les firmes
multinationales (FMN) a probablement permis à certaines économies
émergentes de se développer plus rapidement grâce aux
ressources additionnelles mises en oeuvre par celles-ci tel que : le
transfert technologique, l'innovation et les pratiques en matière
d'organisation et de gestion.
D'autre part, l'IDE a consolidé l'influence dominante
de certains pays sur l'économie mondiale, le commerce international et
les institutions financières dans la mesure où les entreprises
qui font le plus d'investissements sont situées dans les pays
développés.
Cependant, la création d'un environnement favorable aux
IDE nécessite la mise en place d'une législation moderne et
efficace dans tous les domaines et plus précisément dans le
secteur bancaire.
Chapitre II : Le cadre juridique des IDE dans le
secteur bancaire algérien
Les investisseurs étrangers sont attirés par un
certain nombre de facteurs dans plusieurs pays, parmi lesquels le cadre
juridique et réglementaire. En Algérie, le cadre juridique de
l'IDE repose sur un ensemble de réglementations dont la plus importante
est l'ordonnance du 21 août 2001 relative au développement de
l'investissement.
S'ajoute à cela, la loi sur la monnaie et le
crédit qui réglemente le secteur bancaire et financier survenu au
début des années 90 après la chute du socialisme. A
travers cette loi, l'ouverture du champ bancaire aux capitaux étrangers
est devenue une réalité.
Section 1 : Le cadre légal et
institutionnel de l'investissement en Algérie
1. Le code des investissements (l'ordonnance de
2001) :
L'ordonnance de 2001 constitue un progrès, sans
toutefois changer fondamentalement le régime de l'investissement. Elle
prévoit trois types d'investissement10(*) :
- Les acquisitions d'actifs qui entrent dans le cadre de
création d'activités nouvelles ou qui sont susceptibles
d'étendre les capacités de production, de réhabiliter ou
de restructurer l'outil de production ;
- La participation dans le capital des entreprises (sous forme
d'apports en nature ou en numéraire) ;
- La reprise d'activité dans le cadre d'une
privatisation totale ou partielle.
De plus, Elle fixe le régime applicable aux
investissements nationaux et étrangers réalisés dans les
activités économiques de production de biens et de services ainsi
que les investissements dans le cadre de l'attribution de concessions et/ou de
licence (article 1).
Toutes créations, extensions, réhabilitations
ou restructurations réalisées par une personne morale dans des
activités économiques de production de biens et services
(à l'exclusion du commerce) sont susceptibles d'ouvrir aux avantages
prévus par le Code des investissements (2001) cité dans l'annexe
2. Le régime peut bénéficier aussi bien aux
résidents qu'aux non-résidents.
Le principe directeur est que, plus l'intérêt de
l'investissement pour l'économie algérienne est grand, plus les
avantages accordés seront significatifs.
Mais, la modernisation du cadre de l'investissement doit se
poursuivre afin de permettre à l'Algérie d'attirer un flux
croissant d'IDE et de bénéficier de ses retombées en
termes d'emploi, de transfert de technologies et de compétences.
2. Les organismes chargés de
l'investissement :
La mise en oeuvre des avantages accordés par la loi
relative au développement
des investissements et assurée par le conseil national de
l'investissement, l'agence national du développement de l'investissement
et le guichet unique.
-Le Conseil national de l'investissement
(CNI) :
Crée par l'ordonnance de 2001, et
réformé par le décret exécutif n° 06-355 du 9
octobre 2006 relatif aux attributions , a la composition , a l'organisation ,
et au fonctionnement du CNI , ce conseil regroupe neuf (09) ministres sous
la présidence du chef du gouvernement, il a une fonction de position et
d'étude et il est doté également d'un véritable
pouvoir de décision.
Selon les dispositions de l'article 19 de la
précédente ordonnance. Le CNI est chargé entre autres des
missions suivantes :
- Proposer les stratégies et les priorités
pour le développement de l'investissement.
- Proposer l'adaptation aux évolutions
constatées des mesures incitatives pour
l'investissement.
- Proposer au gouvernement toutes les décisions et
les mesures nécessaires a la mise en oeuvre du dispositif de soutien et
d'encouragement de l'investisseur.
- Susciter et encourager la création et le
développement d'institutions et d'instruments financiers adaptés
au financement de l'investissement.
- Etudier toute proposition d'institution de nouveaux
avantages.
D'une manière générale, ce conseil
traite toute question en rapport avec l'investissement.
Il est a noter aussi que le CNI n'est pas une
autorité administrative indépendante et que ses décisions
ne s'adressent pas directement a l'investisseur mais sont destinées aux
autorités en charge de la mise en oeuvre des textes sur la promotion de
l'investissement, en tout premier lieu l'ANDI..
-Le Ministère de la participation et de la
promotion de l'investissement (MPPI) :
Ce ministère est appelé actuellement
ministère de l'industrie et de la promotion de l'investissement, sa
fonction principale est de mettre en place un climat favorable aux affaires et
d'encourager l'investissement national et étranger. L'existence d'un tel
ministère va sans doute améliorer la position politique de
l'Algérie envers l'investissement privé
notamment étranger.
Cet organisme est doté de larges pouvoirs lui permettant
de prendre les décisions importantes concernant l'investissement, en
particulier dans les procédures de l'octroi des privilèges.
-L'Agence nationale de développement de
l'investissement (ANDI) :
Il s'agit d'un établissement public à
caractère administratif, doté d'une personnalité morale et
d'une autonomie financière, elle est placée sous la tutelle du
ministre chargé de la promotion des investissements.
Succédant a l'APSI (Agence de Promotion et de Suivi des
Investissement) l'ANDI est un organisme capable de répondre aux attentes
des investisseurs en terme de :
- l'information : il est a souligner que l'ANDI assure un
service d'accueil et d'information au profit des investisseurs, constitue des
systèmes d'information et met en place des banques de données.
- L'assistance : l'ANDI organise et assure un service
d'accueil pour les investisseurs non résidents afin de les assister pour
accomplir les formalités requises
- .la promotion l'investissement : l'ANDI se charge de
mettre en relation les affaires des investisseurs non résidents avec
les operateurs algériens.
- La gestion des avantages : la l'ANDI doit gérer
toute délivrance ou annulation de décision relative aux avantages
et même a identifier les projets qui présentent un
intérêt majeur pour l'économie nationale.
- La facilitation : un guichet unique
décentralisé est mis en place dans le but d'identifier les
contraintes aux investissements et de proposer des procédures
d'allégement de ces contraintes.
- Le suivi : En fin , et dans le cadre de sa mission de
contrôler, l'ANDI a mis en place un service de statistiques capable de
collecter les informations relatives à l'état d'avancement des
projets et d'assurer des conventions de projection des investissements.
En revanche l'ANDI se retrouve confortée a une
insuffisance d'autonomie en terme de recrutement et de dépenses et
à une absence d'investissements lui permettant d'exercer efficacement
ses activités, ce qui se répercute directement sur
l'attractivité des IDE.
-Le guichet unique de décentralisé
(GUD) :
Le guichet unique décentralisé est une
institution décentralisée qui a pour rôle d'accomplir les
formalités constructives des entreprises et de permettre la mise en
oeuvre des projets d'investissement c'est-à-dire il se charge de la
simplification des procédures de constitution de dossier.
Le guichet unique se trouve au niveau de chaque structure
centralisé de l'ANDI implantés dans quelques wilayas,
siègent en son sein les représentants locaux de l'ANDI, celui des
impôts, des domaines, des douanes, de l'urbanisme, de
l'aménagement du territoire, du travail, ainsi que le
représentant de l'APC du lieu ou le guichet unique est
implanté.
Le directeur du GUD constitue l'interlocuteur direct et unique
de l'investisseur non résident lequel il doit accompagner, et attester
du dépôt de la déclaration d'investissement de la
décision d'octroi d'avantages.
L'instauration des guichets uniques a sans doute
réduit d'une façon significative le nombre des procédures
administratives et les délais de réalisation des projets, mais
elle reste moins efficace par rapport a ce qu'est réalisé par les
pays voisins, notamment la Tunisie qui réalise un nombre des
procédures très réduit et des délais records.
3. Les mesures spécifiques aux investissements
directs étrangers :
- La liberté d'investir et
l'égalité de traitement :
Aux termes de l'article 4 de l'ordonnance n° 01-03
« les investissements qui sont réalisés librement, sous
réserve de la législation et des réglementations relatives
aux activités réglementées et au respect de
l'environnement »11(*) .
Par activités réglementées, il faut
entendre toutes celles qui obéissent à des règles
particulières organisées par les lois et règlements qui
les définissent.
Pour pouvoir exercer une activité
réglementée, l'entreprise commerçante doit obtenir une
autorisation ou un agrément délivré par les
autorités administratives compétentes notamment dans le secteur
bancaire et financier.
En ce qui concerne l'égalité de traitement, elle
est posée par l'article 14 alinéa 1 aux termes duquel «
les personnes physiques et morales étrangères reçoivent un
traitement identique à celui des personnes physiques et morales
algériennes, eu égard aux droits et obligations en relation avec
l'investissement ».
Un bémol est toute fois introduit à
l'alinéa suivant qui édicte que les « personnes
physiques et morales reçoivent toutes le même traitement, sous
réserve des dispositions des conventions conclues avec les États
dont elles sont ressortissantes »12(*).
C'est à travers cette dernière disposition que
la réglementation nationale algérienne apparaît comme une
réglementation d'incitation et non plus une réglementation de
contrôle basée sur le principe de neutralité, comme cela
était le cas de sa devancière, à savoir le décret
législatif n° 93-12 du 05 octobre 1993.
À l'instar des réglementations d'incitation, la
loi algérienne entend attirer les investisseurs. Pour cela, elle doit
leur accorder le traitement favorable. Certes, cette rupture de
l'égalité de traitement n'est pas expressément
affirmée.
Mais elle résulte logiquement des deux instruments
juridiques que sont, d'une part les conventions conclues par l'État
algérien avec les États dont ressortissent les investisseurs et,
d'autre part, de la convention passée avec l'ANDI, qui agit pour le
compte de l'État et de l'investisseur.
En ce qui concerne l'accord devant être conclu entre
l'ANDI et l'investisseur, celui-ci est librement négocié entre
les deux parties et il est loin de s'apparenter à un accord baignant
dans une atmosphère de droit public, comme le laisserait entendre son
approbation expresse par le CNI ainsi que sa publication au Journal Officiel.
Il s'agit en réalité d'un contrat commutatif,
dans lequel les prestations dues par l'investisseur sont largement
compensées par les avantages et les privilèges dont il jouit de
par la loi et qui se trouvent inscrits dans la convention
d'établissement.
- Le transfert des capitaux en
Algérie :
Aux termes de l'article 31 de l'ordonnance n° 01-03 :
« Les investissements réalisés à partir d'apports
en capital, au moyen de devises librement convertibles,
régulièrement cotées par la Banque d'Algérie et
dont l'importation est dûment constatée par cette dernière,
bénéficient de la garantie de transfert du capital investi et des
revenus qui en découlent. Cette garantie porte également sur les
produits réels nets de la cession ou de la liquidation, même si ce
montant est supérieur au capital investi »13(*).
L'application de ce texte n'a pas manqué de faire
problème. En réalité, il y a lieu de distinguer, aux fins
de déterminer la part transférable, le capital (autrement dit
tous les biens utilisés dans la production) et les fonds propres (ce que
représente la valeur des capitaux possédés par
l'entreprise : capital social, réserves et bénéfices non
distribués).
Seuls les fonds exportés vers l'Algérie, au
titre de l'investissement ont vocation à servir d'assiette pour le
calcul du montant des capitaux et des revenus transférables et non pas
l'ensemble des dépenses effectuées en amont pour la
réalisation de l'investissement.
Par ailleurs, l'importation de biens et produits pour leur
revente en l'état n'ouvre pas droit au transfert des revenus qu'elle a
pu générer.
En fait, c'est toute la problématique de l'organisation
du marché des changes et des mouvements de capitaux qui est
soulevée par le transfert des dividendes et des capitaux.
La situation est beaucoup plus claire depuis l'adoption du
règlement n° 05-03 du 6 juin 2005 relatif aux investissements
étrangers cité dans l'annexe 3.
Ce texte définit les modalités de transfert des
dividendes, bénéfices et produits réels nets de la cession
ou de la liquidation des investissements étrangers
réalisés dans le cadre de l'ordonnance n° 01-03
précitée.
Alors que sous l'empire du règlement n° 2000-03,
l'autorisation de transfert était accordée par la Banque
d'Algérie, dans un délai qui ne pouvait excéder 2 mois,
à compter du dépôt du dossier, le règlement
n°05-03 fait désormais obligation aux banques et
établissements agréés d'exécuter sans délai
les transferts au titre des dividendes, bénéfices, produits de la
cession des investissements étrangers ainsi que celui des jetons de
présence et tantièmes pour les administrateurs
étrangers.
Mais tout comme le règlement n° 2000-03, le
règlement n° 05-03 dispose que les bénéfices et les
dividendes produits par les investissements mixtes (nationaux et
étrangers) sont transférables pour un montant correspondant
à l'apport étranger, dument constaté, dans le capital.
S'agissant de la cession et de la liquidation des
investissements, le transfert s'effectue pour un montant correspondant à
la participation de l'investisseur étranger, dûment
constaté, dans la structure de l'investissement total
réalisé.
La Banque d'Algérie ne procède qu'à un
contrôle a posteriori des transferts effectués par les banques
primaires.
La mise en oeuvre de ce règlement est censée
mettre un terme aux lenteurs constatées dans les opérations de
transfert. Pourtant, la justification donnée de ces retards
n'était pas dépourvue de fondement :
Il s'agissait de permettre à la Banque
d'Algérie de disposer et d'analyser l'ensemble des
éléments d'information pertinents sur les opérations
d'importation de capitaux dans la mesure même où celles-ci
conditionnent les mesures de transfert qui leur sont consécutives.
-Avantages fiscaux accordés aux
investisseurs :
La législation algérienne prévoit dans
l'ordonnance 03-2001 relative au développement de l'investissement
modifiée et compétée 08-2006 les différents
régimes de faveur a l'instar du régime général qui
octroie des avantages standardisés essentiellement liés au
montage du projet , et du régime particulier qui vise a favoriser
certains investissements réalisés dans les zones a promouvoir.
· Avantages du régime
général :
En premier lieu les avantages accordés au titre de la
réalisation de l'investissement sont de trois ordres :
- application du taux réduit en matière de
droits de douanes pour les équipements importés et entrant
directement dans la réalisation de l'investissement;
- franchise de TVA pour les biens et services entrant
directement dans la réalisation de l'investissement;
- exemption du droit de mutation, à titre
onéreux pour toutes les acquisitions immobilières
effectuées dans le cadre de l'investissement concerné.
Deuxièmement, les avantages accordés au titre de
l'exploitation de l'investissement qui ne sont que des exonérations de
l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS)
et de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) pour une durée
de trois ans qui entre en vigueur juste après le contrat de la mise en
exploitation.
· Avantages du régime
dérogatoire :
Ces avantages ne sont accordés que pour les
investissements qui sont réalisés dans des zones dans lesquelles
l'Etat est appelé à intervenir fortement. Ils sont
également accordés aux investissements qui présentent une
importance majeure pour l'économie algérienne (secteur de l'eau,
de l'hydraulique, du bâtiment, des infrastructures routières,
portuaires, aéroportuaires, etc.) et ceux qui font usage de
procédés technologiques respectueux de l'environnement et
économes en ressources naturelles non renouvelables.
Le législateur distingue deux phases : celle de la
réalisation de l'investissement et celle de la mise en exploitation du
projet.
v Au titre de la réalisation de
l'investissement :
Les avantages pour l'investisseur sont de quatre sortes :
- exemption du droit de mutation, à titre
onéreux pour toutes les opérations immobilière.
- application du taux réduit en matière
d'enregistrement pour les actes constitutifs et les augmentations de
capital;
- franchise de TVA pour les biens et services entrant
directement dans la réalisation de l'investissement;
- application du taux réduit en matière de
droits de douane pour les biens importés entrant directement dans la
réalisation de l'investissement.
v Après mise en exploitation :
L'investisseur bénéficie d'une
exonération, durant une période de dix ans de l'impôt sur
le bénéfice de la société, de l'impôt sur le
revenu global (sur les bénéfices distribués), du versement
forfaitaire et de la taxe sur l'activité professionnelle.
Il bénéficie également d'une
exonération, durant une période de dix ans, de la taxe
foncière sur les propriétés immobilières qui
entrent dans le cadre de l'investissement.
Enfin, il est éligible à des avantages
supplémentaires visant à améliorer ou faciliter
l'investissement (à travers des reports de déficits et des
délais d'amortissement).
· Les avantages des régimes
particuliers :
L'investisseur qui souhaite obtenir le
bénéfice des avantages attractifs d'un des régimes
particuliers existants doit satisfaire à des conditions
spécifiques. Ces régimes prévoient divers avantages et
exonérations fiscales selon les cas. Les régimes particuliers
concernent :
v Les zones spécifiques : Il s'agit
des zones dont le gouvernement a souhaité encourager le
développement.
v Les investissements
privilégiés : Sont concernés les investissements
qui présentent un intérêt particulier pour
l'économie nationale. Il s'agit notamment des investissements dont la
réalisation conduit à l'utilisation des technologies propres
susceptibles de préserver l'environnement, de protéger les
ressources naturelles, d'économiser l'énergie et de conduire au
développement durable. Ils donnent lieu à l'établissement
d'une convention entre l'ANDI et l'investisseur.
v Investissements cédés ou
transférés : En cas de cession ou de transfert de
propriété d'un investissement, avant expiration de la
période d'exonération, le repreneur continuera à
bénéficier du reliquat des avantages accordés à
condition que celui-ci s'engage auprès de l'Agence à honorer
toutes obligations prises par l'investisseur initial.
-Les garanties accordées aux investisseurs
étrangers :
· Sécurité juridique
(Intangibilité de la loi) :
A moins que l'investisseur ne le demande expressément,
les révisions ou abrogations futures de la législation sur
l'investissement ne s'appliquent pas aux projets réalisés dans le
cadre de la législation en vigueur au jour de l'investissement14(*).
· Le règlement des
différends :
Tout différend entre l'investisseur étranger et
l'Etat algérien résultant du fait de l'investisseur ou d'une
mesure prise par l'Etat algérien à l'encontre de celui-ci sera
soumis aux juridictions compétentes sauf conventions
multilatérales conclues par l'Etat algérien relatives à la
conciliation et à l'arbitrage ou accord spécifique stipulant une
clause compromissoire ou permettant aux parties de convenir d'un compromis
d'arbitrage ad hoc.
A la date d'aujourd'hui, l'Algérie a :
- adhéré à la convention pour la
reconnaissance de l'exécution des sentences arbitrales
étrangères, adoptée par la conférence des Nations
unies à New York le 10 juin 1958.
- approuvé la convention pour le règlement des
différends, relatifs aux investissements entre Etat et ressortissants
d'autres Etats, Washington 1965.
- approuvé la convention portant création de
l'Agence Internationale de Garantie des Investissements (MIGA).
4. Le support international :
- Les accords et conventions en relation avec les
IDE :
L'Algérie a adhéré aux principales
conventions universelles et régionales en la matière.
De même, 27 accords bilatéraux de protection et
de promotion des investissements (APPI) (voir annexe 4) et 12 accords sur la
non double imposition ont été conclus au 1er janvier 2003 dont la
plupart après 1995.Ces traités bilatéraux visent, dans le
cadre de la réciprocité, à encourager et protéger
les investissements et à éviter la double imposition.
Toutefois, par rapport aux autres pays de la région, le
réseau des accords sur l'investissement reste relativement faible et ne
couvre pas notamment l'ensemble des pays d'origine des investisseurs potentiels
en Algérie comme l'indique le tableau n°1.
En matière d'accords multilatéraux relatifs aux
investissements, l'Algérie a ratifié les instruments suivants
:
- Convention maghrébine d'encouragement et de garantie
de l'investissement du 23 juillet 1990, Accord sur la :
- Non double imposition adoptée à Alger en 1990,
Accord portant stratégie commune de développement
maghrébin de 1990,
- Convention portant création de la Banque
maghrébine pour l'investissement et le commerce extérieur entre
les États de l'Union du Maghreb Arabe (BMICE), signée à
Ras Lanouf (Libye), adoptée en 1992,
- Convention instituant la Compagnie interarabe de garantie de
l'investissement de 1971,
- Convention unifiée pour l'investissement des capitaux
arabes dans les pays arabes de 1980, et Convention portant création de
la Société Islamique de Garantie des Investissements et de
Crédit à l'Exportation (SIGICE), adoptée en 1996.
Tableau n°1 : Accords bilatéraux
d'investissement et de non double imposition conclus par les pays de la
région (1995-2002)
|
Accords d'investissements conclus (periode
1995-2002)
|
Accords de non-double imposition conclus
(période 1995-2002)
|
Algérie
|
22
(dont ceux conclus avec l'Egypte, l'Allemagne, les Emirats
arabes unis et l'Afrique du sud)
|
12
|
Maroc
|
29
|
10
|
Tunisie
|
16
|
11
|
Egypte
|
53
|
13
|
Sources : (
http://www.unctad.org/fdistatistics)
Suivant le tableau n°1, l'Algérie reste
malgré tout en retard vis-à-vis d'un certain nombre de pays comme
l'Egypte et le Maroc au niveau de l'investissement mais cet écart peut
révéler être une opportunité de signer de nouveaux
accords avec d'autres pays.
La conclusion d'un accord de libre-échange avec l'Union
européenne, ainsi que la future adhésion de l'Algérie
à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sont de nature à
contribuer à créer un climat plus favorable aux IDE. De
même, dans le cadre des pays de la région (Union du Maghreb arabe,
etc.), l'harmonisation des systèmes nationaux d'incitations devrait se
substituer à l'actuelle concurrence, voire surenchère en
matière d'exonérations diverses en vue d'attirer les IDE.
- Les Conventions Internationales relatives aux
Organismes de Financement, de Garantie des Investissements et d'Arbitrage
ratifiées par l'Algérie (voir annexe 5)
Section 2 : Les spécificités du
système bancaire et financier algérien
1. Le cadre juridique de l'activité
bancaire :
L'activité bancaire en Algérie s'est nettement
améliorée depuis la promulgation de la loi sur la monnaie et le
crédit en 1990. L'ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative
à la monnaie et au crédit qui a abrogé cette loi s'inscrit
dans le même sillage et offre un nouveau cadre juridique pour l'exercice
des opérations de banque comparable en tous points à celui en
vigueur dans les pays libéraux. Elle dispose d'une autonomie
complète vis-à-vis du trésor public.
L'ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la
monnaie et au crédit a été promulguée en
réaction à un certain nombre de dysfonctionnements
constatés dans la conduite des réformes économiques d'une
manière générale et de la réforme bancaire en
particulier.
Elle a permis de clarifier certaines dispositions
insuffisamment explicitées par la loi sur la monnaie et le crédit
abrogée et d'introduire de nouvelles prescriptions en matière de
supervision des banques et des établissements financiers.
La nouvelle législation bancaire déclinée
dans l'ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et
au crédit replace dans un nouveau contexte l'activité bancaire en
Algérie.
Par rapport à l'ancienne loi bancaire promulguée
en 1990, l'ordonnance relative à la monnaie et au crédit fixe un
cadrage nettement plus approprié pour la surveillance du système
bancaire en termes de supervision et inaugure une nouvelle forme de relation
entre l'autorité politique et la Banque centrale.
Les fondamentaux du pouvoir monétaire de la banque
centrale n'ont pas été totalement remis en cause. Elle conserve
son autonomie vis-à-vis du trésor public, tout en perdant quelque
peu de son indépendance. Les fonctions de la banque centrale :
La banque d'Algérie assume les fonctions suivantes :
· Elle exerce le privilège d'émissions de
billets de banque et de pièces de monnaie ayant cours légal sur
le territoire national;
· Elle est la banque des banques;
· Elle est l'agent financier de l'État;
· Elle gère les réserves de change;
· Elle est garante du bon fonctionnement du
système bancaire et financier;
· Elle veille au bon fonctionnement du système des
paiements;
· Elle assure le secrétariat général
de la Commission bancaire.
Suivant l'article 35 de l'ordonnance relative à la
monnaie et au crédit, la banque d'Algérie a pour mission
générale de veiller à la stabilité interne (prix)
et externe (taux de change) de la monnaie.
À ce titre, elle élabore et met en oeuvre la
politique monétaire. Outre les attributions traditionnelles de toute
banque centrale, la banque d'Algérie est chargée, de
l'exécution des décisions prises sous forme de règlement
du Conseil de la Monnaie et du Crédit en matière de :
· réglementation des changes et des mouvements de
capitaux avec l'étranger ;
· conditions d'installation des banques et
établissements financiers ;
· règles régissant les opérations de
banques et les relations entre les banques et la clientèle ;
· établissement des normes de gestion applicables
aux banques et établissements financiers;
· objectifs en matière d'évolution des
différentes composantes de la masse monétaire et du volume de
crédit.
La banque d'Algérie est dotée de trois organes de
décision et d'un organe de surveillance.
Les organes de décision comprennent :
- le Gouverneur ;
- le Conseil de la Monnaie et du Crédit ;
- le conseil d'Administration.
- L'organe de contrôle est constitué par les
censeurs.
- Les contraintes de l'ordonnance sur la monnaie et le
crédit :
· La surveillance des systèmes de
paiement :
Le législateur de l'ordonnance n° 03-11 a
résolument opté pour la modernisation du système bancaire
en élargissant la mission de la banque centrale au fonctionnement et
à la surveillance des systèmes de paiement (paiement de masse,
paiement de gros montants dit RTGS, règlement-livraison titres,
etc.)15(*).
· La transposition des normes comptables
internationales :
Le Conseil de la Monnaie et du Crédit, qui est l'organe
de normalisation comptable dans le domaine bancaire, reçoit la mission,
en plus de l'élaboration et de la diffusion des normes et des
règles comptables, de s'adapter aux évolutions internationales en
la matière, c'est-à-dire, en clair, l'introduction dans le
référentiel comptable propre aux banques et établissements
financiers des normes IAS-IFRS (International accounting standards) comme cela
est le cas dans tous les pays.
· Le renforcement de la supervision
bancaire :
L'autre point important et non des moindres concerne la
supervision des banques. Le mode de contrôle consacré donne une
compétence exclusive à la Commission bancaire qui est
chargée d'organiser la supervision des banques et des
établissements financiers.
· La condition relative au capital
minimum :
La loi dispose que : « Les banques et les
établissements financiers doivent disposer d'un capital
libéré en totalité et en numéraire...
».
La Banque d'Algérie a modifié la
réglementation relative au capital minimum en exigeant, depuis 2004, sa
libération totale avec l'institution de nouveaux seuils. Les banques
doivent souscrire à un capital minimum de 10 milliards de dinars et les
établissements financiers à un capital de 3,5 milliards de
dinars.
· Le statut de l'établissement
financier :
Le statut de l'établissement financier a
été clarifié pour dissiper toute ambiguïté sur
la nature de son activité et les opérations qu'il est
autorisé à effectuer.
C'est ainsi que les dispositions de l'ordonnance bancaire
précise que les établissements financiers ne peuvent pas recevoir
des fonds du public et ne peuvent pas non plus gérer les moyens de
paiements, ce qui signifie qu'ils ne peuvent pas assurer un service de caisse
à la clientèle avec l'ouverture de comptes courants et la
délivrance de chéquiers.
Leur activité doit être confinée au
crédit sous toutes ses formes (crédit classique, leasing,
factoring, capital risque, etc).
· Le régime des prises de
participations :
Parmi les préoccupations prises en charge par la loi,
il y a lieu de citer les prises de participation des banques et
établissements financiers dans les entreprises créées ou
en création et dont le plafond était limité à 50%
des fonds propres.
La nouvelle ordonnance a supprimé cette limite de 50%
et charge le Conseil de la Monnaie et du Crédit de fixer cette fois des
limites uniquement pour les banques.
Ce qui signifie que les établissements financiers ne
sont plus concernés par ces plafonds. Ces derniers peuvent
désormais consacrer leurs ressources au crédit et aux prises de
participations sans limites dans des affaires existantes ou en formation,
c'est-à-dire dans des interventions en fonds propres dans les
entreprises.
C'est la vocation première de cette catégorie
juridique qu'est l'établissement financier qui reçoit là
sa justification économique et se voit ainsi réhabilité
pour s`investir dans le capital risque, le capital investissement, le capital
développement, la gestion des fonds d'investissement, en plus des
activités de crédit spécifiques telles que le leasing, le
factoring, la garantie et le cautionnement, entre autres.
· Les organismes hors de la législation
bancaire :
La loi exclut certains organismes du champ de la
législation bancaire qui s'applique aux banques. Il s'agit du
trésor public et des organismes sans but lucratif. Elle prévoit
un système de dérogations uniquement pour les organismes
d'habitat. Ceci signifie que toute opération bancaire doit être
agréée par l'autorité monétaire sous peine de
sanctions pénales.
· Les opérations de trésorerie de
groupe :
La nouvelle législation bancaire reconduit la
disposition qui permettait aux sociétés d'un même groupe de
procéder à des opérations de trésorerie
(prêts) entre elles. Le critère pris en considération pour
la tolérance de telles opérations, relevant en principe du
monopole des banques et des établissements financiers, se justifie de la
notion de contrôle.
Ainsi ce qu'on appelle « l'inside banking »,
procédé qui ouvre beaucoup de perspectives en termes
d'organisation et de gestion, pour peu que les sociétés
appartenant à un même groupe sachant bien l'exploiter, peut
constituer une solution à leurs problèmes de
trésorerie.
· Les conventions réglementées et
les opérations normales :
Cette autorisation accordée aux sociétés
d'un même groupe pour pouvoir effectuer des opérations de
prêt intragroupe est cependant inopérante lorsqu'il s'agit des
banques et des établissements financiers.
C'est ce que confirme l'article 104 de l'ordonnance qui pose
le principe de l'interdiction absolue, qui ne souffre aucune exception, pour
les banques et établissements financiers de consentir des crédits
à leurs dirigeants, leurs actionnaires et aux entreprises du groupe.
· Le retrait du trésor public de la caisse
de garantie des dépôts :
La garantie des dépôts a été
réaménagée puisqu'il n'est plus question de
sociétés par actions mais de fonds. De plus, on ne retrouve plus
ce caractère d'intérêt public qui a conduit le
législateur de l'ancienne loi sur la monnaie et le crédit
à impliquer le trésor public dans le financement de la caisse de
garantie des dépôts à hauteur de 50% de la part
versée par les banques.
· La suppression du droit au
compte :
Le citoyen qui se voit refuser par une banque l'ouverture d'un
compte ne dispose désormais plus d'un recours devant la Banque centrale
aux fins de se faire désigner une autre banque domiciliataire.
Le renforcement de la coopération avec les
autorités monétaires étrangères. Cet aspect est
pris en charge par la loi, qui permet ainsi d'organiser des relations de
coopération et notamment d'échanges d`information avec les
autorités monétaires étrangères.
- Les principes du système bancaire
algérien posés par l'ordonnance 03-11 relative à la
monnaie et au crédit :
Les catégories juridiques de l'ordonnance sur la
monnaie et le crédit : Les activités bancaires ne peuvent
être exercées que par deux catégories
d'établissements, Les banques et les établissements financiers.
Ces deux catégories juridiques que sont la banque
universelle et l'établissement financier spécialisé
constituent en fait les supports les plus appropriés pour le
développement de toute l'intermédiation bancaire en raison de la
vocation universelle reconnue de la première et du caractère
spécialisé du second.
Le choix du modèle de la banque universelle est
l'aboutissement d'une évolution qui s'est faite dans les pays à
économie de marché et qui a conduit au rejet des distinctions
entre banques d'affaires, banques de dépôts et banques à
statut spécial avec toutes les restrictions imposées à
chacune de ces catégories d'établissement.
La banque universelle est certainement le choix le plus
judicieux pour la compétition interne et même internationale, car
elle évite toute distorsion de concurrence.
Ainsi, les banques agréées peuvent s'engager
dans n'importe quelle activité bancaire sans avoir à solliciter
d'autorisation préalable, ni même à se poser la question de
savoir si une autorisation est nécessaire.
Sur ce plan, l'ordonnance sur la monnaie et le crédit,
tout comme l'ancienne loi, a donc apporté la réponse la plus
innovante qui permet aux banques de disposer de toute la liberté pour
choisir leur clientèle, leur produit ou leur mode d'organisation.
L'existence de ce cadre juridique unique est une garantie pour
l'égalité des conditions de concurrence et de
sécurité des opérations.
À côté de la banque et de
l'établissement financier, il faut relever que le législateur
vient d'introduire une troisième catégorie qui est la
mutualité.
· L'égalité de
traitement :
L'ordonnance sur la monnaie et le crédit réserve
à toutes les banques et tous les établissements financiers un
traitement égal quels que soient la nature, le statut du
propriétaire ou l'origine des apporteurs de capitaux (résidents
ou non résidents).
Aucune discrimination ou différenciation n'est
tolérée. Ils doivent tous être agrées dans les
mêmes conditions et faire l'objet de la même surveillance
prudentielle.
· Les privilèges accordés aux
banques et établissements financiers :
L'ordonnance sur la monnaie et le crédit a
accordé aux banques et établissements financiers des
privilèges en matière de garantie et de recouvrement des
créances, qui bénéficient d'un régime
dérogatoire par rapport au droit commun.
· Respect des normes de gestion
universelles :
Tout comme l'ancienne loi, l'ordonnance sur la monnaie et le
crédit reconnaît aux banques et aux établissements
financiers le statut d'entreprise avec toutes les conséquences que cela
comporte au plan de la rentabilité et de la performance.
Les normes prudentielles obligent les banques à mesurer
les risques qu'elles prennent dans le cadre de l'activité,
quantitativement (ratios) et qualitativement (contrôle interne).
· La concertation entre
autorités :
L'ordonnance sur la monnaie et le crédit a
également institué la concertation et la coopération entre
la banque centrale et les autorités en charge de l'économie. Les
règles de procédure sont inscrites dans l'ordonnance.
Le modèle de banque centrale totalement
indépendante qui ne gère que l'agrégat monétaire
sans se soucier du reste n'existe plus.
· La délégation des pouvoirs aux
autorités monétaires :
Le choix du législateur d'accorder une large
délégation de pouvoirs aux autorités bancaires pour
prendre en charge rapidement les adaptations qu'il convient d'appliquer
à l'activité procède du souci de faciliter la mise en
place de mesures pratiques, conformes aux besoins de gestion des banques et
établissements financiers. Une législation trop
détaillée n'arrangerait certainement pas l'activité
bancaire qui a besoin d'un cadre d'intervention flexible et évolutif.
Voilà donc pourquoi il est apparu plus judicieux de
déléguer à l'autorité monétaire les pouvoirs
qui lui permettent de réglementer par de simples mesures les domaines
qui intéressent la profession bancaire, permettant ainsi la
modernisation progressive constatée au sein du système bancaire
ces dernières années.
Les règlements édictés depuis 1990 par le
Conseil de la Monnaie et du Crédit dans des domaines aussi variés
que la comptabilité, les règles prudentielles, le contrôle
des changes, les conditions de banque, les conditions d'implantation des
guichets des banques, les garanties, les moyens de paiements, etc.,
ressortissent tous de cette nouvelle vision.
· Séparation entre l'autorité de
réglementation et l'autorité de supervision :
Le législateur a introduit une séparation entre
l'autorité qui réglemente et l'autorité qui supervise en
leur conférant une autonomie et une indépendance qui les met
à l'abri de toute interférence.
Cependant, il convient de préciser que le
législateur reconnaît à la Commission bancaire un pouvoir
de réglementation circonscrit aux modes opératoires (canevas,
explications) des dispositions prudentielles édictées par le
Conseil de la Monnaie et du Crédit qui nécessitent des
détails techniques en raison de la complexité de leur mise en
oeuvre par les banques et les établissements financiers.
- La structure du secteur bancaire et financier
algérien :
· Le développement du système
bancaire algérien :
Ce développement s'apprécie par le nombre total
des banques et établissements financiers et par celui des guichets
bancaires de plein exercice installés en Algérie.
Au moment de l'entrée en vigueur de la loi sur la
monnaie et le crédit, en 1990, le secteur bancaire était
principalement constitué de cinq banques commerciales publiques, de la
Caisse Nationale d'Epargne et de Prévoyance (CNEP) et de la Banque
Algérienne de Développement (BAD), avec un réseau
d'agences qui s'étendait sur tout le territoire national.
À ce secteur bancaire public, est venue s'ajouter,
à partir de 1991, la banque mixte Al Baraka, constituée entre le
groupe saoudien Della Al Baraka et la Banque Algérienne de
Développement Rural (BADR). À partir de 1995, le secteur bancaire
va enregistrer la création de nombreuses institutions financières
s'inscrivant dans la logique de soutien à l'activité bancaire et
répondant à des préoccupations parfois sectorielles.
En effet, le soutien au financement du secteur de l'habitat a
conduit à :
- la transformation de la CNEP en CNEP-Banque.
- la création de la Caisse Nationale du Logement
(CNL).
- la création de la Société de
Refinancement Hypothécaire (SRH).
- la mise en place de la Caisse de Garantie des Crédits
Immobiliers (CGCI).
- et au Fonds de Garantie de la Promotion Immobilière
(FGPI).
De même, le soutien au secteur de l'équipement
(infrastructures de base), outre la restructuration de la BAD, a conduit
à la création de la Caisse de Garantie des Marchés Publics
(CGMP), en 1998, et à celle de la Caisse Nationale d'Équipement
et de Développement (CNED), en 2005.
À côté de ces institutions
financières publiques on a assisté au développement,
depuis 1995, d'un grand nombre de banques et établissements financiers
privés, dont certains avec l'appui d'apporteurs de capitaux non
résidents (étrangers).
Il convient aussi de noter qu'en avril 1990, la loi relative
à la monnaie et au crédit a permis la constitution de banques et
établissements financiers à capitaux privés nationaux et
internationaux et ce, seuls ou en partenariat.
La politique d'ouverture économique prônée
et consacrée par un ensemble de textes législatifs, dont la loi
sur la monnaie et le crédit, a induit nombre de banques internationales
de renommés à envisager leur présence sur notre territoire
sous une forme ou une autre (partenariat ou succursale).
Dans une première phase, et en vue de permettre
à ces institutions de mieux suivre les développements de notre
économie, des bureaux de représentation ont été
ouverts en 1991 sous la direction de cadres détachés par les
maisons mères : il s'agit notamment de la Citibank, du Crédit
lyonnais devenu Calyon, de la BNP Paribas et de la Société
Générale.
Cependant, les tensions enregistrées durant la
décennie écoulée sur la scène politique ont conduit
ces institutions à geler temporairement leurs projets bancaires.
Un vif regain d'intérêt des banques
étrangères devait pourtant se manifester au début de
l'année 1997, lorsque des promoteurs nationaux ont été
autorisés à constituer des banques. C'est ainsi que le premier
établissement financier national privé, Union Bank, a
été autorisé en 1995 en qualité de banque
d'affaires.
Depuis, le secteur bancaire algérien compte vingt-sept
(27) banques et établissements financiers répartis entre le
secteur public et le secteur privé. Les tableaux n° 2 et 3
contiennent les banques et établissements financiers à capitaux
publics existant sur le marché algérien en 2006, leurs nombres
d'agences et les marchés cible.
Tableau n° 2 : Banques à capitaux
publics
Banques
|
Nombre d'agences
|
Activité principale
|
BEA
|
76
|
Marché des grandes entreprises et secteur
des hydrocarbures
|
BNA
|
190 (173 agences + 17
directions régionales
d'exploitation -DRE-)
|
Marché des grandes entreprises et des PME-
PMI
|
BADR
|
327 (290 agences + 37
succursales)
|
Secteur rural (crédit agricole, équipement),
grandes entreprises, PME
|
CNEP Banque
|
191 + partenariat Algérie
Poste
|
éventail très large de produits d'épargne
et de
formules de financement de l'immobilier ;
clientele de particuliers
|
BDL
|
162 (140 agences + 6
agences de prêts sur gage
+ 16 groupes d'exploitation)
|
Généraliste bancaire, clientèle des
entreprises, des PME-PMI et des particuliers ;
professions libérales ; prêts sur gage
|
CPA
|
136 (121 agences + 15
groupes d'exploitation)
|
Généraliste bancaire, clientèle des
entreprises
et des particuliers, PME-PMI
|
Source : Rapport final
« Bancarisation de masse en Algérie Opportunités et
défis », Juin 2006, p17.
Tableau n° 3 : Les établissements
financiers à capitaux publics
Etablissements financiers
|
Activité principale
|
SOFINANCE - Société Financière
d'Investissement,de Participation
et de Placement (1seule agence -
Alger))
|
A l'origine, l'objectif visé est d'accompagner des
entreprises publiques dans le cadre de la restructuration
du secteur public. Actuellement, elle vise l'émergence.
le
développement et la consolidation du tissu
industriel
constitué de PME & PMI
|
FINALEP (1 seule agence -
Alger)
|
Société de capital investissement axée en
priorité sur le
renforcement des fonds propres des PME/PMI en phase
de création, de développement ou de
transmission
|
Société de Refinancement
Hypothécaire « SRH »
|
Refinancement des crédits immobiliers octroyés
aux
ménages pour l'achat d'un logement neuf, la
restauration ou la construction d'une habitation par les
banques et les établissements financiers
|
SALEM - Société algérienne de
Location. d'Equipements et de
Matériels
|
Société de crédit-bail, filiale de la
CNMA, spécialisée
dans le leasing mobilier. Elle investit
généralement le
secteur agricole.
|
Banque algérienne de
Développement "BAD"
|
Institution financière mise en place par les
pouvoirs
publics au début des années 60 (autre fois la
caisse) au
service de développement économique du pays
|
Source : Rapport final
« Bancarisation de masse en Algérie Opportunités et
défis », Juin 2006, p17.
Les tableaux n° 4 et 5 contiennent les Banques et
établissements financiers à capitaux privés, le nombre
d'agences et leurs clientèles cible.
Tableau n° 4 : Banques à capitaux
privés
Banques
|
Nombre
d'agences
|
Activité principale
|
Banque Al Baraka Algérie
|
11
|
Produits islamiques
|
Arab Banking Corporation
Algérie "ABC"
|
4
|
Clientèle d'entreprises «haut de gamme»
|
NATEXIS Banque
|
3
|
Clientèle de grosses PME et en perspective
développer l'activité de détail et de
crédit
bail.
|
Société Générale Algérie
(SGA)
|
17
|
Banque universelle de détail et de proximité
avec une priorité donnée au financement
des grandes entreprises. Son réseau
d'agences est en développement rapide
|
CITIBANK
|
1
|
Clientèle d'entreprises «haut de gamme» et
secteur des hydrocarbures
|
Arab Bank PLC Algeria
|
3
|
Succursale de banques à clientèle
d'entreprises «haut de gamme»
|
B.N.P. / Paribas El Djazaïr
|
10 (9 agences +
1 succursale)
|
Banque universelle de détail à réseau
d 'agences de plus en plus étendu
|
Trust Bank Algeria
|
1
|
Clientèle d'entreprises «haut de gamme»
|
Algeria Gulf Bank
|
1
|
Clientèle de grandes et moyennes
Entreprises
|
Housing Bank for Trade and
Finance
|
3
|
Clientèle d'entreprises et de particuliers
«haut de gamme»
|
Source : Rapport
final « Bancarisation de masse en Algérie
Opportunités et défis », Juin 2006, p18.
Tableau n° 5 : Les établissements
financiers à capitaux privés
Etablissements financiers
|
Activité principale
|
|
Arab Leasing Corporation « ALC »
1 agences et 3 bureaux régionaux)
|
Société de crédit-bail. Actuellement elle
amplifie son
développement dans le financement des PME/PMI
|
MAGHREB LEASING
|
Financement des PME avec une offre de crédit-bail
|
CETELEM
|
Crédit à la consommation et aux particuliers
|
Source :
Rapport final « Bancarisation de masse en Algérie
Opportunités et défis », Juin 2006, p19.
· La diversification du système
bancaire :
D'un point de vue fonctionnel, d'abord, on peut observer qu'il
existe en Algérie à la fois des établissements à
vocation universelle, telles que les grandes banques à réseau
(toutes les banques publiques et certaines banques privées, comme BNP
Paribas et la Société Générale Algérie) et
des établissements spécialisés dans un certain type de
produits et donc de clientèle (les établissements de leasing, la
Société de Refinancement Hypothécaire, etc).
D'un point de vue économique, le système
bancaire algérien comprend aussi bien des établissements de
grande taille que des établissements d'importance moyenne ou encore de
dimension très modeste.
De même, il comprend à la fois des
établissements dont les activités se limitent strictement aux
opérations bancaires et des établissements qui proposent une
gamme large et variée de services financiers.
D'un point de vue juridique, le système bancaire
algérien se caractérise par l'uniformité
d'établissements dotés tous du statut de SPA.
En ce qui concerne la nature des apporteurs de
capitaux, on connaît également une grande diversité de
situations.
Dans certains établissements, le capital est en
totalité détenu par un nombre limité d'actionnaires,
personnes physiques ou morales clairement identifiées.
Dans d'autres, par contre, l'actionnariat est
relativement dispersé, mais demeure cependant articulé autour
d'un noyau dur qu'on considère comme l'actionnaire de
référence.
On compte actuellement dans le système bancaire, un
certain nombre d'établissements qui comprennent parmi leurs actionnaires
les plus significatifs des banques, des sociétés industrielles et
commerciales...Deux types d'établissements sont prévus par la loi
bancaire : la banque et l'établissement financier.
En matière d'organisation de la profession, la loi
bancaire impose à tout établissement d'adhérer à
l'organisme professionnel créé sous l'égide de la Banque
centrale, en l'occurrence l'association des banques et établissements
financiers (ABEF).
· La modernisation du système bancaire
algérien :
Longtemps inscrite et annoncée au fronton de la
réforme bancaire, cette modernisation a connu un début de
concrétisation, au demeurant très timide, en 2005, avec le
lancement de la carte de retrait interbancaire et sa
généralisation à travers tout le circuit bancaire et
Algérie Poste.
L'année 2006 verra pour sa part le démarrage
effectif, à partir du mois de janvier, du système de paiement
électronique pour les paiements de masse (chèque, virement, avis
de prélèvement, lettre de change, relevé et billet
à ordre) et le système de paiement de gros montant en temps
réel géré par la banque centrale.
Parallèlement à ces deux grandes actions de
modernisation du système bancaire entamée en 2002, les banques
ont également procédé à la modernisation de leurs
systèmes d'information et de gestion pour pouvoir être au
rendez-vous de l'échéance de 2006.
Les délais de paiement pour les chèques et
autres valeurs qui constituaient la tare principale du système bancaire
algérien seront gérés à partir de 2006 suivant les
standards internationaux en la matière, soit trois (3) jours pour les
effets déplacés remis à l'encaissement. Quant aux gros
montants, l'opération s'effectuera en temps réel.
2. Le marché financier :
Un marché des valeurs mobilières algérien
a été créé par un décret législatif
de 1993, modifié et complété par la loi n° 03-04 du
17 février 2003 relative à la bourse des valeurs
mobilières.
La Bourse d'Alger dont l'entité opérationnelle
est la Société de gestion des valeurs mobilières (SGBV) a
été lancée en 1999. L'autorité de régulation
est la Commission d'Organisation et de Surveillance des opérations de
Bourse (COSOB), opérationnelle depuis 1996.
La modernisation et la dématérialisation des
titres ont conduit l'autorité du marché à promouvoir la
création d'un dépositaire central des titres géré
par une société par actions dénommée «
Algérie clearing » qui a été créée en
2002 et est entrée en activité en 2004 et dont les actionnaires
sont les banques.
En plus des dispositions législatives contenues dans la
loi boursière, la COSOB a édicté une réglementation
substantielle pour réguler le marché boursier dans toutes ses
composantes (appel public à l'épargne, statut des
intermédiaires en opérations de bourse, statut des organismes de
placement collectifs en valeurs mobilières SICAV, statut des
émetteurs, l'information financière obligatoire et
périodique, le dépositaire central, les comptes- conservation des
titres, etc.).
La Bourse d'Alger a accueilli depuis son lancement en
1999 trois entreprises publiques:
- ERIAD-Sétif : groupe activant dans l'agroalimentaire
;
- SAIDAL-Alger : groupe activant dans l'industrie
pharmaceutique ;
- EGT AURASSI : groupe activant dans l'hôtellerie et la
restauration.
Les cotations se font hebdomadairement. Dans
l'état actuel de son fonctionnement, seuls les trois titres de capital
susmentionnés sont cotés en bourse.
Les titres de taux (obligations) ont vu uniquement l'emprunt
obligataire Sonatrach lancé en 1999 s'échanger en bourse.
Il est à remarquer que le marché obligataire a
suscité un intérêt particulier de la part de grands
opérateurs économiques (Sonelgaz, Air Algérie,
Algérie Télécoms, etc..) pour les emprunts obligataires et
le marché financier enregistre régulièrement depuis 2003
des émissions obligataires sur le marché de gré à
gré.
Les autorités du marché mènent
actuellement des actions pour l'entrée de ces titres de taux en bourse.
Le marché boursier est aussi bien ouvert aux résidents qu'aux
non-résidents.
Pour les investisseurs étrangers, la Banque
d'Algérie a promulgué un règlement qui autorise ces
derniers à acheter librement des valeurs mobilières
cotées.
3. Conditions de constitution et d'installation des banques
et établissements financiers :
L'installation de banques, d'établissements financiers
et de succursales de banques étrangères en Algérie est
régie par l'ordonnance relative à la monnaie et au crédit,
ainsi que par des règlements édictés par le Conseil de la
Monnaie et du Crédit.
En effet, l'installation en Algérie des
institutions financières est soumise à deux conditions majeures
universellement admises :
Ø le capital minimum auquel devraient souscrire ces
institutions.
Ø l'honorabilité, la bonne moralité et le
professionnalisme des membres fondateurs et des personnels dirigeants de ces
institutions.
Les banques et établissements financiers de droit
algérien doivent être constitués sous forme de
Société Par Actions (SPA).
Il n'existe pas de plafond à la participation de
non-résidents au capital des institutions financières.
Ces dernières peuvent être
constituées à 100% par des non-résidents ou en association
entre des résidents et non-résidents sur la base d'une entente
librement convenue entre les partenaires.
Le capital social minimum auquel les banques et
établissements financiers sont tenus de souscrire est fixé
à :
§ 10 milliards de DA pour les banques .
§ 3.5 milliards de DA pour les établissements
financiers.
Les banques et établissements financiers dont le
siège social est à l'étranger sont tenus d'affecter une
dotation à leurs succursales en Algérie, qui doit être au
moins égale au capital minimum exigé des banques et
établissements financiers de droit algérien relevant de la
même catégorie.
Le capital social minimum ainsi fixé doit être
libéré en totalité et en numéraire au moment de la
souscription.
Il convient de noter, par ailleurs, qu'à la
lumière de la réglementation prudentielle en vigueur, le capital
minimum est à considérer en relation avec les perspectives
d'évolution de l'activité de la banque ou de
l'établissement financier.
En effet, à titre indicatif, les fonds propres doivent
représenter un taux de couverture de risque qui ne saurait être
inférieur à 8% (le ratio de Cooke).
En outre, le niveau des engagements extérieurs des
banques doit se situer à l'intérieur d'un plafond égal
à quatre fois les fonds propres. L'entrée en activité
d'une banque ou d'un établissement financier est conditionnée par
l'obtention :
Dans une première étape, de l'autorisation de
constitution délivrée par le Conseil de la Monnaie et du
Crédit, et dans une deuxième étape, d'un agrément
établi par le Gouverneur de la Banque d'Algérie.
L'installation de succursales et d'institutions
financières étrangères est soumise à la même
procédure que les institutions financières de droit
algérien.
La demande d'autorisation de constitution d'une banque
ou d'un établissement financier ainsi que l'installation d'une
succursale de banque ou d'établissement financier étranger
s'appuie sur un dossier comprenant les éléments
d'appréciation relatifs :
· à la qualité et à
l'honorabilité des actionnaires et de leurs garants éventuels.
· à la liste des principaux dirigeants.
· aux moyens financiers et techniques
envisagés.
· à l'organisation interne.
· au programme d'activité (business plan).
Un règlement de 1992 définit les
conditions que doivent remplir les fondateurs, dirigeants et
représentants des banques et établissements financiers, il s'agit
principalement :
- de satisfaire aux conditions légales prévues
par l'ordonnance sur la monnaie et le crédit et par le code de commerce
;
- de déclarer son aptitude à remplir ses
fonctions de telle sorte que l'institution et ses clients, notamment les
déposants, n'encourent pas de pertes, et voient leurs
intérêts protégés.
- la décision concernant la demande d'autorisation est
notifiée au requérant au plus tard deux (02) mois après la
remise d'un dossier complet. Le refus d'autorisation est susceptible de
recours.
La banque ou l'établissement financier ainsi que
la succursale d'une banque ou d'un établissement financier
étranger qui a obtenu l'autorisation est tenu de requérir
auprès du gouverneur de la Banque d'Algérie l'agrément et
ce, dans un délai maximum de douze (12) mois.
Avant l'obtention de l'agrément, il leur est
interdit d'effectuer toute opération de banque. L'agrément est
accordé par décision du Gouverneur de la Banque d'Algérie
si le requérant remplit toutes les conditions de constitution ou
d'installation.
Ainsi, l'ordonnance relative à la monnaie et au
crédit et ses textes d'application consacrent :
- la liberté d'installation de banques et
d'établissements financiers par des promoteurs résidents et non
résidents seuls ou dans le cadre d'un partenariat ;
- la liberté d'installation de succursales
d'institutions financières étrangères ;
- ainsi que l'égalité de traitement entre les
nationaux et les étrangers.
En fait, la loi accorde l'égalité de traitement
aux résidents et non-résidents, quelle que soit leur
nationalité. Comme l'Algérie négocie présentement
son accession à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), il est utile
de noter, dans le cadre d'une analyse comparative avec les quelque 140 membres
de l'OMC, que :
- le régime d'installation des banques en
Algérie demeure souple et transparent .
- la réglementation prudentielle étant d'essence
universelle, parce qu'inspirée des recommandations du Comité de
Bâle, la pratique bancaire en Algérie est alignée sur les
normes internationales en vigueur pour ce qui est notamment de la
définition des fonds propres, des règles de provisionnement, des
ratios prudentiels et du reporting.
- la spécificité (haute sensibilité) de
l'activité bancaire liée au moral hasard et au risque
systémique justifient les conditions exigées des fondateurs et
dirigeants des banques, conditions au demeurant conformes aux recommandations
du Comité de Bâle.
- contrairement à la pratique observée dans de
nombreux pays membres de l'OMC, l'activité bancaire en Algérie
n'est soumise à aucune des restrictions prévues par les
dispositions de l'accord multilatéral relatif au commerce des services
(AGCS).
Section 3 : La réglementation des
changes
1. Éléments de contexte :
L'Algérie a vécu par le passé sous un
régime des changes restrictif. Depuis le désengagement de
l'État de la sphère économique, entamé à
partir de 1990, avec notamment la promulgation de la loi sur la monnaie et le
crédit, beaucoup d'assouplissements ont été rendus
possibles grâce à la libéralisation du commerce
extérieur et c'est ainsi que la réglementation des changes ne
constitue plus aujourd'hui, sauf pour des aspects particuliers liés
à la gestion du compte financier de la balance des paiements, un
obstacle pour les investisseurs et les opérateurs économiques.
La convertibilité courante du dinar s'est traduite
à partir de 1994 par la mise en oeuvre de la convertibilité
commerciale de la devise locale qui s'est adossée à la
libéralisation des paiements au titre des importations. Cette
convertibilité commerciale devait conduire en 1994 la Banque
d'Algérie à la mise en place du fixing pour la
détermination du taux de change du dinar suivant l'offre et la demande
sur le marché des changes.
En 1996, un marché interbancaire des changes a
remplacé le fixing dans lequel la Banque d'Algérie intervient
pour satisfaire ou autoriser les demandes de devises étrangères
exclusivement destinées, dans le cadre de la convertibilité
courante du dinar, aux paiements ou transferts au titre des transactions
courantes (importations de biens et services, revenus du travail et des
investissements, etc.).
Dans une deuxième étape, la
convertibilité courante du dinar s'est élargie aux soins
médicaux, à la formation et aux voyages. Pour toutes ces
dépenses, les nationaux résidents sont autorisées à
retirer et transférer à l'étranger, moyennant la
contrepartie en dinars, les devises nécessaires dans la limite des
montants annuels permis et sur présentation des pièces
justificatives.
Ainsi, la convertibilité courante du dinar, la garantie
des transferts, des bénéfices et du produit de la cession
éventuelle d'actifs résultant d'investissements étrangers
ainsi que la stabilité du taux de change, contribuent à
promouvoir un environnement favorable aux investissements étrangers.
v La conception pointilliste du contrôle des
changes :
Le système dans lequel fonctionne à
l'heure actuelle le contrôle des changes procède d'une conception
pointilliste des transactions avec l'extérieur.
Chaque opération d'entrée ou de sortie de
devises est examinée pour elle-même. L'idée est que pour
lutter contre la fraude, il faut empêcher les opérateurs, qu'ils
soient nationaux ou étrangers, de transférer ou d'acquérir
des devises sans qu'elles ne soient déclarées et donc en quelque
sorte autorisées.
Cette conception alourdit le traitement des opérations
avec l'étranger. Néanmoins, les autorités en charge du
contrôle des changes s'orientent de plus en plus vers des
atténuations en donnant délégation aux
intermédiaires agréés, les banques commerciales, en
l'occurrence, d'effectuer auprès de leurs guichets, le traitement de ces
opérations sans requérir l'accord de la Banque d'Algérie.
Le contrôle se faisant ainsi a posteriori.
2_-Principe de la liberté des mouvements de capitaux
dans le cadre commercial :
Le principe est la liberté des mouvements de capitaux
pour financer une activité économique, ainsi que le rapatriement
des fruits des investissements. Toutefois, cette liberté est soumise
à un contrôle strict.
Mais sa mise en oeuvre par les services du contrôle des
changes n'est plus « bureaucratique », puisqu'en 2005, la Banque
d'Algérie a adopté de nouvelles mesures qui facilitent le
transfert au titre des dividendes, bénéfices, produits de la
cession des investissements étrangers, jetons de présence et
tantièmes pour les administrateurs étrangers.
Les demandes de transferts ne sont ainsi plus instruites par
les services de la Banque d'Algérie depuis que délégation
a été donnée aux banques commerciales
agréées pour le traitement de ces demandes à leur
niveau.
- Les comptes en devises :
Pour tout mouvement des capitaux qui ne serait pas en dinars,
il est nécessaire d'ouvrir un compte en devises, ce type de compte
représentant le seul support des flux monétaires
transfrontaliers.
Ce principe de la liberté d'ouverture d'un compte en
devises auprès des banques intermédiaires agréées
est aussi bien maintenu pour les résidents que les pour
non-résidents.
L'article 22 du règlement n° 95-07 du 23
décembre 1997 relatif au contrôle des changes dispose que :
« Toute personne physique ou morale, résidente ou non
résidente, est autorisée à ouvrir un compte devises
à vue ou à terme auprès des banques ou
établissement financiers, intermédiaires agréées
».
- Pluralité de comptes en
devises :
Le règlement de Banque d'Algérie 90-02 relatif
aux conditions d'ouverture et de fonctionnement des comptes devises des
personnes morales prévoit la possibilité pour une personne morale
d'ouvrir plusieurs comptes en devises. Il peut également être
ouvert un compte pour chaque devise.
Toutefois, un compte ouvert dans une devise
déterminée peut recevoir des versements ou virements de toute
somme libellée dans une autre devise.
-Fonctionnement des comptes en
devises :
Si tout résident algérien est autorisé
à acquérir et à détenir en Algérie des
moyens de paiement libellés en monnaie étrangère librement
convertible, ces moyens de paiement doivent cependant être
obligatoirement acquis, négociés et déposés
auprès des banques algériennes.
Les comptes en devises ouverts par les personnes morales
algériennes de droit privé sont crédités de sommes
représentatives de virement en provenance de l'étranger ou
d'autres comptes en devises, d'un versement de tout autre moyen de paiement
libellé en devises ou d'une recette d'exportation de biens ou de
services réalisés par le détenteur.
- Utilisation des comptes en devises :
Dans la limite du solde disponible, le titulaire d'un
compte en devise peut ordonner, notamment, tout prélèvement
pour:
· effectuer tout paiement en Algérie.
· acquérir en devises, en Algérie ou
à l'étranger, tous équipements, fournitures, outillages,
produits et matières entrant dans le cadre ou en support de leur objet
ou de leur activité.
· payer tout service acquis de l'étranger, tous
salaires de personnel étranger, honoraires, droits, licences ou brevets
.
· tout transfert ou paiement à l'étranger
autre que ceux cités ci-dessus, sous le couvert d'une autorisation de la
Banque d' Algérie.
· Ces comptes ne peuvent fonctionner qu'en relation avec
l'activité de leur détenteur.
3-Les opérations de change :
Les opérations de change, au comptant ou à
terme, peuvent être effectuées auprès
d'intermédiaires agréés.
Soit, le change est au comptant :
Les ordres de change sont introduits par les résidents
auprès de leur banque qui les exécute. L'ordre est
considéré comme exécuté lorsque le client en est
informé par sa banque.
Le cours d'exécution est le cours de change ressortant
de la cotation officielle de la Banque d'Algérie en vigueur au moment de
l'exécution de l'ordre.
L'opération est dénouée par le biais ou
le crédit du compte en dinars du donneur d'ordre et la livraison
corrélative des devises achetées ou vendues.
Où le change est à terme :
Le prix du change est appelé et la livraison s'effectue
à échéance (date ultérieure appelée). Les
ordres de change sont introduits par les résidents auprès de leur
banque qui les exécute.
Le change à terme revêt soit la forme optionnelle
(option de change), soit la forme de contrats irrévocables
(opérations de change à terme).
L'option de change est un droit d'acheter à un prix
d'exercice une quantité définie de monnaie à une date
d'échéance. Elle est appelée CALL lorsqu'elle donne le
droit d'acheter à terme des devises contre des dinars et PUT en sens
inverse.
Conclusion du Chapitre 2
A bien des égards, le cadre juridique algérien
traduit peu une volonté d'encourager les IDE dans plusieurs secteurs
dont le secteur bancaire et financier. Si des efforts considérables ont
été accomplis en vue d'améliorer le climat des affaires,
les obstacles juridiques n'ont pas tous disparu.
Afin de promouvoir l'IDE, il est important et
nécessaire d'améliorer l'arsenal juridique existant, et de
rechercher les meilleurs moyens en vue d'assurer une application pleine et
surtout sans équivoque des textes en vigueur afin d'éviter le
décalage récurrent entre les textes officiels.
Partant de là, l'environnement juridique et
institutionnel demeure une opportunité d'appui au développement
du secteur bancaire et financier algérien malgré certaines
barrières affectant directement ou indirectement l'IDE.
Dés lors, l'IDE ne pourra exercer pleinement son
rôle qu'accompagné d'un cadre juridique favorable dans le pays
d'accueil.
Chapitre III : Les rôles de l'investissement
direct étranger (IDE) dans le développement du secteur bancaire
Il est vrai que le cadre juridique est un
élément clé d'attraction des IDE pour développer le
secteur bancaire et financier en Algérie, reste que celui-ci doit tenir
compte des bouleversements financiers mondiaux et des fonctions de l'IDE.
En effet, la prise en considération de ces deux
éléments est capitale pour déterminer l'apport des IDE en
tant que complément ou solution principale du développement
bancaire et financier en Algérie.
Section 1 : Les évolutions mondiales du
secteur bancaire et financier
1. Les nouvelles tendances :
Les institutions financières du monde entier se
regroupent à un rythme effréné. Leur nombre
décline, leur taille moyenne s'accroît, et il est rare qu'une
semaine ne s'écoule sans l'annonce de nouvelles fusions ou acquisitions.
De fait, c'est grâce à plusieurs fusions que les plus grands
groupes bancaires mondiaux ont vu le jour ces deux dernières
années.
Aux États-Unis, une vague de fusions a
été provoquée par la levée, en 1994, des
restrictions applicables aux activités bancaires inter-Etats; de
même, l'unification de l'Europe a stimulé l'intégration
dans cette région, laquelle a été renforcée par
l'introduction de l'euro en janvier 199916(*).
Dans de nombreux pays émergents, tels que l'Argentine,
le Brésil et la Corée, l'intégration est aussi
déjà bien engagée, tandis que les banques cherchent
à être plus efficaces et plus résistantes aux chocs.
Cette intégration n'est toutefois pas restée
confinée aux frontières nationales. Profitant d'un dynamisme
générateur de puissants «fleurons nationaux», dans bon
nombre de pays industrialisés, les institutions financières ont
transcendé les frontières sans attendre que les
possibilités de croissance et de progression de la rentabilité
soient épuisées sur le plan national.
Ce processus de mondialisation a été
dominé par l'exploitation du potentiel de croissance des pays
émergents par les groupes bancaires des pays industrialisés,
comme en atteste l'expansion des banques espagnoles en Amérique latine,
des banques allemandes en Europe orientale, des banques des États-Unis
en Asie de l'Est et des banques françaises en Afrique.
Bien qu'à un rythme moindre, des regroupements
transfrontières s'opèrent aussi entre banques de pays
industrialisés, en premier lieu sous forme d'alliances
stratégiques qui présentent certains avantages de la
diversification sans les coûts inhérents à la fusion de
cultures d'entreprise différentes.
Les avancées de la technologie, et en particulier
l'essor impressionnant des services bancaires et de courtage sur Internet, ont
permis à la mondialisation d'aller au-delà de la structure du
capital des conglomérats financiers et d'atteindre les marchés de
détail.
De fait, de nombreuses banques profitent de leurs
opérations en ligne pour se faire une place sur les marchés
étrangers, se soustrayant ainsi au processus coûteux de la
construction «en dur» d'un réseau d'agences.
Par ailleurs, l'émergence d'alliances entre grandes
banques et conglomérats du secteur des télécommunications
laisse prévoir une concurrence féroce sur le marché de
l'électronique.
De même, l'apparition de banques virtuelles et la
création de la monnaie électronique pour le marché mondial
d'Internet ont permis l'essor d'institutions non bancaires (dont la plupart ne
sont peut-être soumises à aucune réglementation)
auprès desquelles les particuliers empruntent et placent leur argent.
La rapidité accrue des communications appelle des
réactions plus vives de la part des marchés et des
décideurs politiques, mais rend également l'information
rapidement obsolète.
Le dernier instrument au service de cette transformation du
secteur financier est l'universalisation des activités bancaires,
laquelle rend de plus en plus floue la frontière entre les services
financiers bancaires et non bancaires.
Ce phénomène, déjà bien
ancré dans certains pays européens, comme en atteste la
distribution à grande échelle de produits d'assurance par
l'intermédiaire des banques (dénommée bancassurance),
annonce la formation de conglomérats qui fournissent tous types de
services financiers.
Dans une certaine mesure, le caractère
irréversible de cette tendance a été confirmé, aux
États-Unis, par la fusion de Citicorp et du groupe Travelers, suivie en
1999 de l'abrogation de la loi Glass-Steagall (qui limitait le financement sur
fonds propres des banques et établissait une distinction artificielle
entre banques d'investissement et banques commerciales).
2. La position des investisseurs
étrangers :
La libéralisation de systèmes financiers de
nombreux pays industrialisés et émergents au cours des
dernières années est allée de pair avec leur ouverture aux
opérateurs étrangers.
Plus précisément, celle-ci s'est inscrite dans
le mouvement d'intégration croissante de l'économie de ces pays
au sein du commerce mondial et des flux internationaux de capitaux, notamment
sous forme d'IDE.
En dehors de ces forces économiques, il faut de toutes
façons souligner que divers accords internationaux obligent les pays
(dont l'Algérie) qui y ont souscrit à procéder à
une telle ouverture, selon un calendrier certes plus ou moins rapide. Ainsi en
va-t-il de l' OMC et des divers accords régionaux (Union
Européenne).
L'Algérie est déjà engagée dans
cette voie, sa candidature à l'OMC lui créera d'autres
obligations à cet égard. Il est donc utile d'examiner ici les
avantages et inconvénients de l'ouverture du système bancaire aux
acteurs étrangers, ne serait-ce que pour éclairer le processus de
décision, quant aux marges de manoeuvre dont peuvent disposer les
autorités locales.
Compte tenu de l'importance prise par l'activité des
banques étrangères dans plusieurs pays émergents et en
transition au cours des récentes années, il n'est pas surprenant
de disposer à ce jour de nombreux travaux de recherche.
Si pour certains l'ouverture et la concurrence qu'elle stimule
peuvent être bénéfiques pour le système bancaire du
pays d'accueil, pour d'autres elles sont porteuses de risques significatifs.
L'argumentation peut s'organiser autour de deux types de
problèmes : macroéconomiques et microéconomiques.
C'est au niveau macro-économique17(*) que se situent les points
controversés les plus sensibles. Le premier a trait à l'influence
des banques étrangères sur l'offre de crédit et ses cycles
éventuels.
Par leur accès aux marchés internationaux de
capitaux, ces banques ont vocation à jouer un rôle primordial dans
la canalisation de l'épargne étrangère requise par le
financement du développement des pays hôtes émergents.
Et ce d'autant plus que bien souvent, elles sont
précisément contraintes de refinancer leurs crédits aux
emprunteurs locaux à l'aide de devises étrangères.
Par ailleurs, elles octroient ces crédits en y
appliquant leur savoir faire technique dans le montage des prêts qu'elles
introduisent à cette occasion dans le pays hôte.
Réputées plus solides (en termes de
capitalisation) et mieux gérées que la majorité des
banques locales, elles devraient logiquement avoir un comportement d'offre de
crédit plus stable, quels que soient les aléas de la conjoncture
du pays d'accueil, contrebalançant celui souvent très cyclique
des banques locales.
Pourtant, certains n'hésitent pas à mettre en
doute cet argument favorable et soulignent, au contraire, les cas de retraits
brutaux de capitaux des banques étrangères lors des crises
bancaires qui ont secoué certains pays, comme l'Argentine.
Pourtant, ce retrait s'est avéré moins
préjudiciable que les fuites massives de capitaux alors imputables aux
agents économiques nationaux ayant perdu confiance dans la valeur de
leur monnaie et la solidité de leurs banques nationales.
Enfin, il convient de souligner que la diversité des
origines géographiques des banques étrangères est
vraisemblablement le meilleur garant de la stabilité de leur offre de
capitaux dans leur pays hôte.
De fait, l'argument selon lequel les banques
étrangères transmettraient aux pays d'accueil les cycles
conjoncturels de leur pays d'origine perd ainsi beaucoup de sa pertinence.
Notons encore que la présence des banques
étrangères peut constituer un signal encourageant pour les
entreprises multinationales désireuses de procéder à des
IDE.
Ces banques vont alors constituer des relais, tant en termes
de financement que de conseil. Le second point concerne l'offre de
crédit aux petites et moyennes entreprises (PME-PMI). Il mérite
d'autant plus l'attention que le tissu économique des pays en transition
et émergent leur réserve un rôle tout à fait central
dans le dynamisme de la croissance.
Il est ainsi souvent reproché aux banques
étrangères de privilégier la clientèle des filiales
d'entreprises étrangères et les grandes entreprises locales, et
de délaisser les entreprises de moindre importance, considérant
leurs risques trop difficiles à évaluer.
Or, ces comportements d'écrémage de
clientèles ne sont rien moins qu'avérés. Selon le mode de
présence qu'elles ont choisi (succursale, filiale) et la nature de leurs
activités (marchés de capitaux, activités de
détail, crédits spécialisés), les banques
étrangères peuvent fort bien servir la clientèle des
petites et moyennes entreprises locales et les exemples en sont nombreux.
De plus, même lorsqu'elles semblent se cantonner
à la clientèle des grandes entreprises, on ne peut exclure le
fait que les pressions concurrentielles ainsi exercées sur ce segment de
marché ne poussent les banques locales à réallouer une
part de leur offre de crédit au profit des petites et moyennes
entreprises vis-à-vis desquelles elles possèdent à priori
un avantage informationnel.
Au niveau micro-économique, les banques
étrangères, souvent issues des pays industrialisés, sont
le vecteur des innovations financières, de produits et de processus, qui
vont contribuer à élargir et améliorer la qualité
de l'offre de produits et services financiers destinés à la
clientèle du pays hôte.
Dans la mesure où les autorités doivent souvent
procéder à des ajustements préalables du cadre
réglementaire, elles conservent ainsi une certaine marge de manoeuvre
vis-à-vis du calendrier et des modalités de la
pénétration des banques étrangères sur le
marché bancaire local et des pressions concurrentielles qu'elles sont
susceptibles d'y exercer.
Ces pressions sont de toutes façons souvent
nécessaires et bienvenues dans la mesure où elles contraignent
les banques locales à innover à leur tour et à
améliorer leur efficacité et réduire leurs coûts.
La nécessaire amélioration de la qualification
des employés (et les besoins corrélatifs de formation)
constituent un des principaux relais de cette amélioration des
performances du système bancaire local et les banques
étrangères y contribuent parfois par la mise en oeuvre de
programmes de formation pour leur cadres dans les pays hôtes.
Aussi, même si les autorités décident
parfois d'adopter diverses mesures réglementaires pour protéger
(certes de manière déguisée !) les banques locales, elles
n'en invoquent pas moins cette concurrence étrangère pour appeler
ces banques à se moderniser et devenir plus performantes.
Enfin, en introduisant certaines méthodes
d'organisation interne et de gestion des risques les banques
étrangères exercent une forte incitation sur les banques locales
pour les amener à suivre les mêmes voies et contribuent ainsi
indirectement à améliorer la solidité et la
stabilité du système bancaire local.
Les banques étrangères exercent donc des effets
qu'on peut qualifier de globalement positifs sur le système bancaire du
pays émergent hôte.
Il ne faut pas pour autant en méconnaître les
inconvénients, qui seraient d'ailleurs peut être
plus manifestes si les pays d'accueil (en particulier ceux dont le
système bancaire est fragile et peu sophistiqué) ne parvenaient
plus à garder une certaine maîtrise des progrès de leur
implication dans le système bancaire local.
Par ailleurs, même si les bénéfices sont
indiscutables, Certains pays en transition d'Europe centrale (République
Tchèque, Pologne, Hongrie) ou émergents d'Amérique latine
(Chili) n'ont pourtant pas hésité dans les années
quatre-vingt-dix à s'engager dans la voie de la vente de larges pans de
leur système bancaire à des intérêts
étrangers pour en hâter la restructuration.
3.L'impact des IDE :
L'importance des IDE se mesure par leurs effets et leurs
impacts sur les économies d'origines et pays d'accueil qui
énumérés ci-dessous.
L'impact sur l'économie
d'origine :
L'analyse des incidences de la multinationalisation sur les
économies d'origine répond surtout a une inquiétude des
syndicats, quant aux risques de pertes d'emplois. Souvent, ceux-ci soutiennent,
en effet, qu'en investissant a l'étranger, les grandes firmes les
privent le pays d'origine de ses marchés d'exploitation et
créent des sources nouvelles d'importations fondées sur des bas
couts de la main d'oeuvre étrangère.
v les effets sur l'activité
économique :
Un investissement dans le secteur primaire est, en
général, toujours jugé bénéfique car il
permet la fourniture d'entrant a moindre prix et contribue a la baisse des
couts dans les branches domestique. il en est de même pour les
investissements dans le secteur tertiaire qui ont pour objet d'accompagner les
exportations des entreprises. Le problème se pose surtout pour les
opérations dans les secteurs des industries manufacturées.
L'investissement direct est, du point de vue du pays d'origine,
un substitut à l'investissement domestique. En fait selon CAVES .R.E
(1982), trois cas doivent être distingués :
A/ cas ou, réalisé a l'étranger et non dans
le pays d'origine, un investissement direct pour a pour conséquence
mécanique de diminuer le stock de capital potentiellement disponible, et
donc la production nationale et l'emploi qui aurait pu être
généré par des firmes locales.
B/ si une entreprise X du pays A décide d'investir dans
des productions de gamme dans le pays B, elle peut donner une
opportunité a une entreprise Y, d'investir dans des productions de haute
technologie dans le pays A, dans ce cas, le stock de capital peut rester
inchangé dans les deux pays
c/ un troisième cas de figure est possible, si
l'entreprise X investit dans le pays B dans la production de nouveaux bien qui
n'ont pas de substituts dans le pays A .alors , le stock de capital dans le
pays d'origine reste inchangé , celui du pays hôte augmente et des
effets revenus dans le pays d'accueil peuvent susciter la création des
nouveaux débouchés pour les entreprises du pays A.
|
Effet sur le stock de capital du pays A
|
Effet sur le niveau d'emploi du pays A
|
Cas 1
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Diminution
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Négatif
|
Cas 2
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Nul
|
Nul
|
Cas 3
|
Nul
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Nul ou positif
|
v Les effets sur l'emploi :
Les pays industrialisés considérés comme
pays d'origine se sont récemment préoccupés de l'impact de
leurs investissements étrangers sur le problème de l'emploi de
leur main d'oeuvre .la plupart des études ou des recherches empiriques
concernent les investissements des états unis. Normal, quand on se
souvient que ce pays représente prés de la moitié des
actifs correspondant aux investissements étrangers dans le monde.
D'un point de vue conceptuel, on, peut repérer plusieurs
actions possibles de l'investissement direct sur l'emploi, dans les pays
d'origines regroupes en trois catégories :
1) l'effet déplacement de production.
2) L'effet entrainement des exportations.
3) L'effet catalyseur des services tertiaires.
L'effet déplacement de production exprime la contribution
négative des firmes multinationales a l'emploi .il mesure la perte
d'emploi dur au fait que la production s'est déplacé du pays
d'origine au pays d'accueil , a travers l'implantation d'unité de
production par la société mère , a l'étranger .
C'est donc la fraction d'emploi qu'aurait pu conserver le pays d'origine, s'il
avait accepté de servir les marchés étrangers par le mode
d'exploitations, au lieu de recourir a l'implantation d'installations et
d'équipements dans les pays hôtes. On pourrait aussi bien parler
« d'effet déplacement des exportations » pour
marquer la mesure de leur déclin au profit de la production
étrangère.
Dans le cadre de cet « effet
déplacement » il est important de distinguer les effets
directs et les effets indirects d'emploi.les premiers concernent les pertes
d'emploi, impliqués directement par le déplacement de la
production de la firme multinationale, du pays d'origine aux filiales
localisées a l'extérieur.
Les seconds tentent de déterminer les effets additionnels
sur l'emploi, résultant de l'ajustement des inputs intermédiaires
aux déplacements initial de la production.
- l'impact sur l'économie
d'accueil :
Les effets de l'implantation a l'étranger des
entreprises ont été plus longuement étudiés que les
precedents.les observations sur des propositions radicalement divergentes
.selon kes unes , les activités des multinationales ont
généralement des répercussions bénéfiques
tant au plan de l'emploi que du transfert de technologie .selon les autres ,
les effets pervers de désarticulation sur l'économie locale sont
les plus profonds.
v les effets sur l'activité
économique :
Un investissement s'analyse comme un accroissement du volume
d'activité par la création de nouvelles unités de
production ou par la transformation d'entreprise existante.
Une fois l'implantation réalisée, le
contrôle exercé par la firme peut se traduire par des
améliorations dans les techniques de production ou dans la gamme des
produits offerts. Dans le cas d'un rachat d'une entreprise existante, la
filiale peut mobiliser le potentiel du groupe dans son ensemble.
v les effets sur l'emploi :
L'impact de l'investissement direct sur l'équilibre
interne mérite d'être souligné autant que celui sur
l'équilibre externe .il importe de rechercher comment les
activités internationales de production agissent sur l'emploi et la
création d'emplois pour un pays en retard, et
généralement surpeuplé, est un objectif majeur de
développement économique.
Il s'agit de rechercher dans quelle mesure
l'investissement direct étranger donc la principale forme est
multinationale, est créateur d'emplois dans le pays d'accueil .qu'il y
ait une contribution a l'accroissement du niveau de l'emploi , cela ne fait pas
de doute .il serait plus judicieux de poser le problème dans les termes
de savoir si la contribution de l'investissement direct serait plus grande ou
plus faible par comparaison a une situation de référence, ou
l'investissement étranger serait absent. Dans cette perspective
d'analyse, nous pouvons retenir deux séries de facteurs qui peuvent sur
l'emploi dans les pays d'accueil : le choix techniques de production et la
structure de produit retenu.
4.Les atouts et obstacle aux IDE :
L'Algérie dispose d'un potentiel important en termes
d'investissement directs étranger, en raison de la taille de son
marché, de la très jeune population et de la situation
macroéconomique qui s'est améliorée ces dernières
années, de l'abondance des ressources naturelles et de la
proximité des marchés d'exportation. Cependant, des
problèmes structurels hérités de l'ancien système
économique, subsistent et ralentissent les flux entrants d'IDE. En plus
l'économie algérienne est trop dépendante du
pétrole et des détails de ces différents points sont
donnés dans ce qui suit :
-Les atouts :
L'Algérie dispose de plusieurs atouts pour attirer
les investisseurs étrangers dont les principaux sont les
suivants :
v Proximité géographique des
marchés potentiels :
La position de l'Algérie est stratégique pour la
mise en valeur de son potentiel d'investissement. En effet, l'Algérie
est à l'interface de l'Europe, de l'Afrique et des pays arabes, ce qui
peut favoriser les investissements étrangers orientés vers
l'exportation. De plus, son positionnement géographique lui permettra
d'attirer avantageusement plus d'accords de partenariat avec L'UE dans le but
de concevoir une zone de libre échange (zle).
v La libéralisation et les réformes de
l'économie :
Les bons résultats enregistrés récemment par
l'Algérie, en ce qui concerne les flux entrants D'IDE, confirment une
sensible amélioration de l'environnement économique national, et
ces grâce aux efforts et aux réformes structurelles engagés
par le gouvernement algérien a partir des années 90, tendant a
assurer la stabilisation macroéconomique et la libéralisation du
commerce extérieur. Dans ce contexte, l'ordonnance 2001 et la
création de L'ANDI on été des étapes
décisives dans l'amélioration du cadre de l'investissement en
Algérie. La réforme bancaire et la structuration du tissu
industriel font partie des priorités des autorités ainsi que la
mise en place d'un plan de soutien a la relace économique (psre) d'une
enveloppe de 525milliards de da soit 7milliards de dollars dans une
période de 4ans.
v Abondance des ressources humaines et flexibilité
du marché du travail :
Même si la formation de la main d'oeuvre s'est
significativement améliorée ces dernières années,
elle reste encore inadaptée aux besoins actuels du marché du
travail ; la liberté d'emploi a été reconnue et les
employeurs peuvent conclure directement un contrat de travail avec les
travailleurs. D'ailleurs, le cout relativement bas du travail peut contribuer a
l'augmentation de sa compétitivité et son attractivité
pour les investisseurs étrangers. Néanmoins, deux facteurs
limitent cette liberté de manoeuvre : le salaire de base, qui
résulte de la classification professionnelle du salaire
déterminé par la convention collective applicable a l'employeur,
et le salaire national minimum garanti (SNMG), correspondant a une durée
hebdomadaire de travail de quarante heures qui est fixée a 15000da par
mois, le taux horaire est de 68,18da celui-ci n'est pas encore
appliqué pour tous les secteurs.
v Disponibilité des ressources
naturelles :
La disponibilité des ressources naturelle
représente un atout majeur pour l'économie national. En effet,
les richesses naturelles de l'Algérie en pétrole et en gaz
naturel sont remarquables, elle est le troisième fournisseur de gaz
naturel de l'union européenne et le quatrième fournisseur
énergétique. L'Algérie aussi occupe la 158 places en
production de pétrole et le deuxième en son exportation ;
pour cela le secteur énergétique représente un
élément d'attraction pour les investisseurs étrangers.
v L'intégration économique régionale
(UMA\UE) et mondiale (OMC) :
Les opportunités d'exportation en Algérie ont
connues une nette amélioration grâce a l'intégration
régionale au sien de l'union maghrébin arabe (UMA) qui comprend
l'Algérie, la Tunisie, la Libye, le Maroc et la Mauritanie. Cependant,
cette intégration subie des ralentissements lors de ces dernières
années. L'adhésion du pays a L'OMC détermine
l'intégration progressive de l'économie nationale a la
concurrence étrangère ce qui participe a l'amélioration
progressive de la compétitivité et de l'efficience du secteur
privé locale.
(Voir annexe 6)
-L es obstacles aux IDE :
Malgré ces atouts, des obstacles aux IDE
subsistent :
v Problème de gouvernance et ralentissement dans la mise
en place des réformes économiques :
L'Algérie a subi lors de ces dernières
décennies une transition d'un system économique centralisé
vers l'économie de marche, ce qui a obligé le gouvernement
algérien a s'engager dans une série de réformes de
l'économie nationale ; mais l'héritage d'une économie
centralisée et planifiée, ou le secteur public assumait un
rôle important, est toujours visible et le programme de privatisation a
subi un fort ralentissement. Par ailleurs, l'infrastructure et certaines
industries restent toujours dominées par le secteur public de même
que le secteur financier ou la part majeur du marché appartient aux
banques publiques. Aussi, l'image négative de l'administration publique
(bureaucratie) et le ralentissement qu'a subi la mise en place des
réformes structurelles ont affecté négativement la
perception des investisseur étranger qui cherchent toujours la
disponibilité des facteurs qui aident directement a un
déroulement normal des activités de l'entreprise.
v Mauvaises images et un déficit de
communication :
La méconnaissance du milieu des affaires étranger,
des nouvelles réglementations adoptées en vue de la
libéralisation de l'économie nationale, une faible communication
sur les réformes et par conséquent une mauvaise application des
nouvelles règles et procédures affectent négativement et
considérablement l'image que reflète l'Algérie a
l'extérieur, influant ainsi sur l'attractivité du pays aux
investisseurs étranger.
v Difficulté d'accès au foncier
industriel :
Le foncier est le plus important obstacle à la
création et au développement d'un secteur privé national
et étranger dynamique en Algérie. L'accès au foncier
industriel est compliqué à cause de l'indisponibilité des
terrains et des manoeuvres spéculatives. Par ailleurs, la
méconnaissance de la part de l'administration publique de la
disponibilité et de la viabilité des terrains est perçue
par les investisseurs potentiels comme étant un obstacle a tout
investissement. Cependant, les actifs résiduels (terrains bâtis ou
non bâtis a vocation industrielle) récupérés de la
dissolution d'entreprise publiques ouvriront quelque possibilités par le
biais de L'ANDI et du ministère des finances (vente et accord de
concessions).
v Un secteur informel important et corruption
grandissante :
Le secteur informel joue un rôle important dans
l'économie nationale. En plus, parmi les obstacles
régulièrement dénoncés par les opérateurs
économiques, la corruption et le manque de transparence des
procédures administratives qui demeurent des problèmes
structurels en Algérie.
v Les retards dans les infrastructures :
La chaine portuaire qui traite la quasi-totalité des
marchandises importées en Algérie souffre encore de graves
dysfonctionnements malgré des progrès récents. La
coordination entre les différents acteurs notamment les autorités
portuaires, les transitaires, les douaniers, les importateurs et les armateurs,
semble être inefficace. En plus, selon les entretiens menés par la
CNUCED, de nombreux retards sans les infrastructures se sont
révélés être des freins a l'investissement
étranger : ports maritimes, aéroports de niveau
international, réseaux ferroviaires, distribution de
l'électricité et du gaz, accès aux
télécommunications.
v Un system judiciaire inefficace :
Malgré les réformes du système judiciaire,
les procédures demeurent lentes et inefficace. De plus , la bureaucratie
et le manque de confiance dans le système judiciaire, en particulier
quant au règlement des litiges commerciaux, sont perçu par les
opérateurs étrangers comme des obstacles aux investissements en
Algérie.
Section 2 : Les fonctions principales de
l'IDE
1. L'apport en Capital :
Depuis l'ouverture de l'économie algérienne aux
IDE, le taux d'investissement brut en pourcentage du PIB est resté
relativement stable - autour de 25 % - jusqu'en 1999, où une baisse a pu
être constatée. Parallèlement, le taux d'épargne, de
l'ordre de 27 à 30 %, a connu une très forte augmentation pour
atteindre 44 % en 200018(*) ; il reste depuis relativement élevé.
La contribution en pourcentage des IDE à la formation
brute du capital fixe (FBCF) est demeurée très faible jusqu'en
2000 où elle a atteint 3,8 %. Ce taux a connu en 2002 une augmentation
significative à hauteur de 8,1%19(*).
Le secteur bancaire a également connu des mutations,
mais reste marqué par des archaïsmes à la fois dans les
méthodes de gestion et dans la gamme des produits offerts aux
opérateurs économiques.
Pendant longtemps orienté quasi exclusivement vers le
secteur public, les banques publiques se tournent de plus en plus vers les
investisseurs privés. La réforme de 1990 dite «loi sur la
monnaie et le crédit» a constitué le socle sur lequel
reposent les tendances réformatrices du secteur bancaire.
Ainsi, de nouveaux agréments et autorisations
d'exercice ont été accordés à plus d'une dizaine de
banques privées nationales ou étrangères. Cette ouverture
a permis l'émergence d'une concurrence entre les banques, mais le
secteur public reste dominant à la fois par le volume des engagements,
la densité du réseau et le niveau de risques.
Les banques privées restent prudentes et prennent peu
d'engagements : en effet, elles sont encore peu nombreuses et la
présence des banques étrangères reste limitée.
Cependant, les autorités publiques ont encore de grands progrès
à faire pour mettre à niveau un système bancaire qui
demeure archaïque et fragile.
La réforme du système financier et la
modernisation de ses instruments de gestion et d'intervention sont rendues
nécessaires par la nécessité d'accompagner les autres
réformes économiques et l'introduction de nouveaux produits
capables d'améliorer la bancarisation de l'économie, de mieux
drainer l'épargne et de proposer de nouveaux instruments de financement.
À titre d'illustration de l'inefficacité du
système, la compensation d'un chèque prend selon les cas entre 20
et 50 jours, ce qui est très pénalisant pour les entreprises
opérant sur le marché algérien. Un Ministère
délégué auprès du Ministère des finances a
été créé ces dernières années, sa
principale mission est de conduire une grande réforme financière.
Ainsi, l'offre de privatisation d'une banque publique (le
Crédit populaire d'Algérie) prouve à souhait le dynamisme
retrouvé du secteur bancaire, dont la modernisation devrait constituer
un signal fort en direction des investisseurs étrangers.
- L'intérêt des flux de
capitaux :
Les économistes tendent à être favorables
à la liberté des flux internationaux de capitaux, car elle permet
d'obtenir le meilleur taux de rendement. Les flux de capitaux libres de
restrictions peuvent présenter plusieurs autres avantages.
Premièrement, les flux internationaux de capitaux
réduisent les risques pour leurs détenteurs en leur permettant de
diversifier leurs prêts et investissements.
Deuxièmement, l'intégration mondiale des
marchés de capitaux peut contribuer à la diffusion de pratiques
optimales en matière de gouvernement d'entreprise, de règles
comptables et d'application de la loi.
Troisièmement, la mobilité des capitaux dans le
monde limite la mesure dans laquelle les gouvernements peuvent mener de
mauvaises politiques.
Outre ces avantages, qui s'appliquent en principe à
toutes sortes d'entrées de capitaux privés, les gains
procurés par l'IDE aux pays hôtes peuvent revêtir bien
d'autres formes :
· L'IDE permet des transferts de technologie : en
particulier sous forme de nouveaux types d'intrants de capital fixe que les
investissements financiers ou le commerce des biens et services ne peuvent
assurer ;
· L'IDE peut aussi promouvoir la concurrence sur le
marché intérieur des intrants ;
· L'IDE s'accompagne souvent de programmes de formation
du personnel des nouvelles entreprises, ce qui contribue au
développement des ressources humaines du pays hôte ;
· Les bénéfices engendrés par l'IDE
augmentent les recettes fiscales du pays hôte.
Certes, les pays choisissent souvent de renoncer à une
partie de ces recettes quand ils réduisent les impôts sur les
bénéfices des sociétés pour attirer l'IDE.
Ainsi la forte diminution des recettes fiscales de ce type
dans certains des pays membres de l'OCDE est peut-être imputable à
cette concurrence. L'IDE devrait donc, en principe, contribuer de ces diverses
façons à l'investissement et à la croissance dans les pays
hôtes.
- Les effets bénéfiques du flux de
capitaux :
De nombreuses études ont démontré les
effets des entrées de capitaux sur l'investissement intérieur
entre 1978 et 1995. Il fallait alors distinguer entre trois types
d'entrées : IDE, placements de portefeuille et autres flux financiers
(prêts bancaires principalement). Le résultat a été
que pour une augmentation de 1 dollar des apports de capitaux, les
investissements intérieurs augmentent d'environ 50 centimes.
Cette observation masque toutefois des différences
significatives entre les types d'apports. L'IDE semble produire une
augmentation de l'investissement intérieur de 1 pour 1, les
entrées de capitaux de portefeuille semblent n'avoir pratiquement aucun
effet sensible sur l'investissement, et les prêts ont un effet
intermédiaire.
- Les effets négatifs :
Malgré les faits présentés,
d'autres travaux indiquent que les pays en développement comme
l'Algérie doivent veiller à ne pas trop se leurrer quant aux
avantages de l'IDE.
v La part des IDE :
Un aspect frappant des flux d'IDE est que leur part dans le
total des entrées est plus forte dans les pays à plus haut
risque, d'après la notation du crédit des pays pour la dette
souveraine (publique) ou d'après d'autres indicateurs du risque pays.
Certaines données indiquent aussi que la part de l'IDE
est plus forte dans les pays où la qualité des institutions est
plus médiocre.
Une explication est que l'IDE tend plus que d'autres formes de
flux de capitaux à aller à des pays où les marchés
font défaut ou sont inefficients.
Dans ces conditions, les investisseurs étrangers
préfèrent opérer directement au lieu de s'en remettre aux
marchés financiers, fournisseurs ou institutions juridiques du pays.
Cela signifie, du point de vue de la politique
économique, que les pays qui essaient d'élargir leur accès
aux marchés internationaux de capitaux doivent se concentrer sur la mise
en place de dispositifs d'application crédibles au lieu de s'employer
à attirer davantage d'IDE.
Dans la même veine, les pays se concentrent sur
l'amélioration du contexte de l'investissement et du fonctionnement des
marchés. Ils en seront sans doute récompensés par des
investissements de plus en plus efficients ainsi que par une augmentation des
entrées de capitaux.
S'il est fort probable que l'IDE représente une plus
large part des entrées de capitaux dans les pays où les
politiques et les institutions sont faibles, il ne faut pas pour autant
blâmer l'IDE. Car, sans lui, les pays hôtes pourraient bien
être beaucoup plus pauvres.
v La sélection adverse et
l'endettement :
L'IDE n'est pas seulement un transfert de
propriété de résidents nationaux à résidents
étrangers, mais aussi un système qui permet aux investisseurs
étrangers d'exercer leur capacité de gestion et de contrôle
dans les entreprises des pays hôtes, c'est-à-dire un
système de gouvernement d'entreprise.
Le transfert de contrôle n'est pas toujours
bénéfique aux pays hôtes en raison des circonstances dans
lesquelles il s'opère, des problèmes de sélection adverse
ou d'un endettement excessif. Le transfert s'effectue parfois en pleine
crise.
Même en dehors de ces situations de bradage, le pays
hôte ne bénéficiera pas forcément de l'IDE.
Avec l'IDE, les investisseurs étrangers obtiennent des
informations cruciales sur l'efficacité des entreprises qu'ils
contrôlent. Ils ont ainsi un avantage sur les épargnants nationaux
«non informés», auxquels l'achat d'actions dans les
entreprises ne confère aucun contrôle.
Profitant de ces informations d'initiés, les
investisseurs directs étrangers tendront à conserver les
entreprises très rentables dans leur portefeuille et à en garder
le contrôle, et à vendre les entreprises peu rentables aux
épargnants non informés.
Comme dans d'autres cas de sélection adverse, ce
processus peut conduire les investisseurs directs étrangers à
surinvestir.
Un endettement excessif peut aussi limiter les avantages de
l'IDE. Typiquement, les investissements effectués dans les pays par les
sociétés d'IDE sont financés en grande partie par des
capitaux empruntés sur le marché intérieur.
Par conséquent, la part de l'investissement
intérieur financée par l'épargne étrangère
sous forme d'IDE n'est peut-être pas aussi importante qu'il n'y
paraît : l'investisseur pouvant rapatrier l'emprunt, les gains
liés à l'IDE peuvent être réduits du montant de
l'emprunt contracté dans le pays par les entreprises
étrangères.
v Le rapatriement de l'IDE :
Les récentes études montrent aussi sous
un jour nouveau les observations sur la stabilité de l'IDE.
S'il est vrai que les machines sont solidement
installées, donc difficiles à sortir, les transactions
financières peuvent permettre de rapatrier l'IDE. Par exemple, la
filiale étrangère peut emprunter contre sa garantie dans le pays
et reprêter l'argent à la société mère.
De même, du fait qu'une part importante de l'IDE
représente une dette interne de la société, la
société mère peut en demander le remboursement à
bref délai.
v Les autres considérations :
Il y a d'autres cas dans lesquels
l'IDE peut ne pas être bénéfique aux pays hôtes par
exemple, quand l'investissement est centré sur des marchés
intérieurs protégés par de hautes barrières
tarifaires ou non tarifaires.
Dans ces circonstances, l'IDE peut renforcer l'action
des lobbys cherchant à perpétuer la mauvaise allocation des
ressources.
On peut aussi assister à une perte de concurrence
intérieure résultant d'acquisitions étrangères, par
rachat ou à la suite de faillites, qui conduisent à un
regroupement d'entreprises intérieures.
2. Le transfert de technologies et de
compétences :
- Le contexte économique
local :
L'Algérie a toujours su
consacrer les ressources nécessaires à l'éducation et
à la formation. L'école gratuite et obligatoire est
assurée jusqu'à l'âge de 16 ans ; les universités
sont nombreuses et offrent des gammes de formation assez complètes (plus
de 500 000 étudiants fréquentent les universités et les
établissements de formation supérieure).
Néanmoins, un fossé persiste entre cette
élite universitaire et la rareté de techniciens,
ingénieurs et managers qualifiés sur le marché de
l'emploi. C'est certainement sur ce point que les investissements
étrangers, en coopération avec l'État, peuvent aider
à rétablir l'équilibre rompu.
De plus, de nombreuses entreprises étrangères
insistent sur l'importance de la formation professionnelle et sont dans
l'obligation d'assurer une formation interne pour répondre à des
exigences croissantes en matière de qualité des produits ; cette
tendance est plus qu'encourageante pour le transfert de compétences en
Algérie.
En ce qui concerne le transfert de technologies, il est
difficile de mesurer l'impact des investissements sur un domaine aussi
qualitatif.
Cependant, il semblerait que les investissements croissants
dans des secteurs hautement technologiques comme l'électronique ou les
télécommunications ont un impact positif en termes de signatures
d'accords pour le transfert de technologie entre le secteur privé local
et les FMN.
À ce sujet, néanmoins, l'amélioration de
la législation nationale en matière de propriété
intellectuelle, en particulier en ce qui concerne les brevets, demeure
fondamentale pour induire les FMN à passer ce genre de contrats.
-Les formes de transfert de technologies et de
compétences :
Les sociétés transnationales (STN) concentrent
une bonne partie des technologies les plus avancées au monde et c'est
également au sein de ces entreprises que s'effectue la majeure partie du
transfert de technologies.
Ainsi, pour de nombreux pays en développement n'ayant
pas un avantage technologique, l'implantation de technologies
étrangères peut être un substitut ou un complément
au développement d'une activité de recherche nationale.
En effet, en deux décennies, la spécialisation
des nouveaux pays industrialisés asiatiques a évolué de
secteurs à contenu élevé en main d'oeuvre vers des
secteurs plus intensifs en capital et technologie.
Ce mécanisme semble être le résultat des
externalités gérées par les IDE de pays plus
avancés techniquement, comme le Japon ou les Etats-Unis (Ozawa 1994).
L'apport de technologie japonaise se substitue au manque de recherche et
développement de ces pays dont l'Algérie en fait partie.
La diffusion technologique peut aussi prendre la forme de
retombées technologiques et l'on parle de retombées
technologiques horizontales lorsque, par exemple, la filiale a une technologie
nouvelle qui est ultérieurement copiée ou assimilée par
les entreprises concurrentes.
Il existe aussi des retombées verticales, lorsque la
filiale transfère, à titre gratuit, une technologie aux
entreprises qui fournissent des intrants ou des services en aval (distribution
ou vente au détail de services financiers par exemple).
Le capital technologique des entreprises locales peut donc
s'améliorer lorsque des FMN prennent pied sur le marché.
Ces dernières possédant un avantage comparatif
en terme de technologies nouvelles et de nouveaux modes d'organisation et de
distribution, fournissent une assistance technique à leurs fournisseurs
et clients locaux, et forment des travailleurs et des cadres qui seront peut
être ultérieurement recrutés par les entreprises locales.
Ces externalités vont alors améliorer le taux de
croissance de la productivité globale des facteurs (PGF) de ces pays. Il
y a plusieurs études empiriques tentant de montrer la relation entre les
IDE, la diffusion technologique et la croissance économique des pays
hôtes.
Ces études indiquent que dans les cinq premières
années de leur commercialisation, les nouvelles technologies se
diffusent à l'étranger essentiellement par le biais des filiales
de multinationales et non pas à travers les exportations.
Dans la plupart des cas, il s'avère que les
technologies transférées aux filiales sont en moyenne plus
récentes que celles qui sont cédées à des tiers par
le jeu de licences ou dans le cadre de coentreprises.
D'autres sont en accord avec le fait que l'IDE est un vecteur
important, peut être même le plus important pour le transfert de
technologies vers les pays en développement.
Ces travaux s'accordent aussi sur le fait que l'importance du
transfert technologique auquel l'IDE donne lieu, varie en fonction des
caractéristiques du secteur industriel et du pays d'accueil : une
concurrence plus forte, une formation plus importante de capital fixe, un
niveau d'instruction plus élevé et des conditions moins
restrictives imposées aux filiales sont autant d'éléments
qui favorisent les transferts de technologies.
-L'écart technologique :
Le volume et la nature de la technologie
transférée sont en grande partie influencés par le niveau
de compétitivité du pays d'accueil. En effet, les
externalités sont les plus susceptibles d'apparaître dans les
régions ayant un avantage technologique dans le passé,
c'est-à-dire qui ont une base technologique endogène qui ne
demande qu'à être stimulée, l'impact est donc d'autant
plus grand que les firmes locales sont capables d'assimiler les nouvelles
technologies.
En effet, sur la base de réponses des firmes
domestiques à la présence des FMN américaines dans le
marché européen entre 1955 et 1975. Il a été
constaté que l'impact positif le plus important sur la technologie
locale est observé dans les firmes qui ont une grande tradition
technologique ceux qui n'est pas le cas pour les entreprises (banques)
algériennes.
Dans les pays à faible capacité innovatrice, la
domination des firmes étrangères peut inhiber l'apprentissage
local et décourager les entreprises locales à développer
leurs propres activités de R&D. Par exemple, la création d'un
département spécialisé dans la conception et le
contrôle de logiciels bancaires comme c'est le cas aux Etats-Unis.
Ceci ne signifie pas que les pays moins avancés ne
puissent pas bénéficier de transferts technologiques. Des IDE
"trop technologiques", déconnectés du secteur local,
peuvent n'être que faiblement bénéfiques pour la
croissance.
Mais pour qu'il y ait un rattrapage technologique entre un
pays technologiquement en retard et un pays industrialisé via l'IDE, la
distance technologique entre ces deux pays ne doit pas être "trop
grande".
Dans le cas du Mexique (70-75), les effets externes sont une
fonction croissante de l'écart technologique : la présence assez
élevée des IDE apporte une petite augmentation de la
productivité des secteurs à faible technologie, mais aucun effet
sur la productivité des firmes à haute technologie y compris les
banques.
L'explication serait que la concurrence des firmes
étrangères peut obliger les firmes locales à utiliser des
technologies avancées, mais qu'il n'y a pas d'effets
d'externalités et d'entraînements sur les firmes à haute
technologie.
3. Le développement des ressources
humaines :
L'éducation, les activités de formation, le
payement des salaires et enfin le turnover, ont été
considérés comme les principaux mécanismes à
travers lesquels l'IDE contribue à l'accumulation du capital
humain20(*).
Le transfert de technologie entre les multinationales et leurs
filiales ne s'opère pas seulement via les machines, le matériel,
les droits de brevet et l'expatriation des gestionnaires et des techniciens,
mais également grâce à la formation des employés
locaux des filiales.
Cette formation touche la plupart des niveaux d'emploi, depuis
les simples manoeuvres jusqu'aux techniciens et gestionnaires supérieurs
en passant par les contremaîtres.
En effet, Bien que le rôle des FMN soit assez marginal
dans l'enseignement primaire et secondaire, l'IDE pourrait néanmoins
avoir un effet visible sur l'enseignement supérieur dans les pays
hôtes.
L'effet le plus important est probablement du
côté de la demande. Cette demande de travail qualifiée par
les FMN va encourager aussi les gouvernements à investir davantage dans
l'éducation ou l'enseignement supérieur.
Par exemple, en Malaisie plusieurs centres de
développement de compétences ont été établis
conjointement par le gouvernement et les firmes multinationales.
Le « Penang Skills Development Center » qui a connu
un succès considérable, était le premier centre à
avoir vu le jour à Penang grâce à cette coopération
entre les FMN et le gouvernement malaisien.
La concentration géographique des flux de l'IDE au
Mexique, a été accompagnée par une concentration du
capital humain. Alors qu'en Irlande, les flux chroniques des IDE ont
été étroitement suivis par un accroissement chronologique
du taux de scolarisation au secondaire.
Une question qui se pose alors, est, en quoi la formation
assurée par les FMN diffère-t-elle de celle effectuée par
les firmes « uni nationales » ?.
· Tout d'abord, étant donné que les FMN
évoluent dans des environnements culturels différents, elles
auront donc la possibilité de faire appel à une gamme de
systèmes de valeur et de formation capables d'améliorer les
ressources humaines.
· En second lieu, en se basant sur son expérience,
une multinationale, pourrait transmettre des techniques de formation à
différents pays. Dans plusieurs cas, le learning by doing est l'une des
meilleures formes d'instruction.
· Enfin, grâce aux économies
d'échelle et d'envergure dans la gestion du personnel, les grandes
firmes implantées un peu partout dans le monde peuvent souvent avoir les
moyens de s'engager dans des programmes de formation plus
spécialisés et plus systématiques que leurs concurrents
« uni nationaux ».
En tenant compte des caractéristiques sectorielles et
de localisation des firmes, les multinationales en Indonésie
investissent plus dans la formation que les entreprises locales ceux qui n'est
pas le cas en Algérie.
Ceci dit, l'entrée ou l'implantation des FMN dans un
pays d'accueil peut affecter les salaires de plusieurs manières. Les FMN
peuvent payer des salaires plus élevés que les firmes
domestiques. En faisant ainsi, les multinationales peuvent contribuer
indirectement à l'accroissement des salaires payés par les
entreprises domestiques.
Ceci est communément connu sous le nom des
retombés sur les salaires « Wage Spillovers ».
D'ailleurs, la plupart des études hormis quelques exceptions s'accordent
sur le fait que l'IDE contribue positivement à l'accroissement des
salaires. C'est ainsi que « les emplois dans les multinationales restent
recherchés en PVD (Pays en Voie de Développement), en raison du
chômage, mais aussi parce que les salaires y sont supérieurs
à ceux des firmes locales mais inférieurs à ceux de la
multinationale en pays d'origine. ».
C'est ainsi que pour la Cote d'Ivoire, le Maroc et le
Venezuela, il existe des différences statistiquement significatives
entre les salaires payés par les filiales étrangères et
les entreprises domestiques.
Le cas du Maroc a montré qu'en moyenne les salaires
dans les filiales étrangères sont 70%plus élevés
que ceux payés par les autochtones21(*). Cette différence est due en partie à
une plus grande taille des filiales étrangères par rapport aux
entreprises domestiques.
Malgré les derniers progrès, le taux de
chômage est aujourd'hui plutôt élevé en
Algérie, car il touche près de 35 % de la population
active22(*). Les IDE ont
véritablement un rôle à jouer dans la création
d'emplois, que ce soit pour des postes qualifiés ou moins
qualifiés. La création d'une école des banques
internationale est nécessaire pour atteindre cet objectif.
De nombreux emplois nets ont déjà
été créés. En l'espèce, l'expérience
d'autres pays en développement permet de penser que les IDE pourraient
contribuer à réduire de manière significative le
chômage endémique qui sévit en Algérie. Le poids du
secteur privé est souvent sous-estimé en raison du
déséquilibre existant entre le secteur des hydrocarbures et le
reste des activités économiques et commerciales.
Section 3 : Les effets de l'IDE
1. Le renforcement de la concurrence :
Depuis le début des années 90, une vague de
fusions et d'acquisitions a remodelé le paysage bancaire international.
Dans le même temps, la multiplication des alliances stratégiques a
modifié les interactions entre des entités officiellement
indépendantes.
On a également assisté à une vague de
privatisation qui a attiré de très importants IDE (principalement
dans les pays en développement et dans les pays émergents). Ce
facteur s'est ajouté à une concentration croissante des
marchés nationaux, qui pourrait avoir d'importants effets sur la
concurrence.
De plus, il ressort d'études
économétriques que l'effet de l'IDE sur la concentration des
marchés des pays d'accueil est plus puissant dans les pays en
développement que dans les économies plus matures.
Par ailleurs, l'arrivée d'entreprises
étrangères risque aussi d'intensifier les pressions de la
concurrence sur un marché national qui était jusque-là
plus tranquille. Cet argument est renforcé par le fait que
l'arrivée de FMN entraîne généralement des gains de
productivité dans les entreprises locales en place (encore que ce
phénomène soit plus régulièrement observé
dans les pays développés que dans les pays en
développement).
Cet effet est, ce qui n'a rien de surprenant,
particulièrement puissant sur les marchés où la
concurrence était limitée avant l'arrivée des
investisseurs étrangers.
L'arrivée d'entreprises étrangères sur un
marché peut entraîner une intensification de la concurrence, qui
peut conduire à la fermeture des entreprises les plus faibles, et par
là même à une concentration croissante, laquelle peut
entraîner une baisse de la concurrence.
En conséquence, s'il est souhaitable de permettre
à des concurrents étrangers efficients de remplacer les
entreprises locales moins productives, il faut veiller à ce que des
mesures soient prises pour préserver un degré suffisant de
concurrence.
Le meilleur moyen, pour ce faire, est d'élargir le
« marché considéré » en ouvrant plus
largement l'économie du pays d'accueil au commerce international.
De plus, il faut que la législation nationale de la
concurrence et les organismes chargés de l'appliquer réduisent le
plus possible les effets anticoncurrentiels de la sortie du marché des
entreprises en position de faiblesse.
2.L'investissement domestique :
Plusieurs études théoriques,
considèrent qu'il existe des effets possibles de
complémentarité entre investissement étranger et les
entreprises domestiques.
Les entreprises étrangères, peuvent stimuler
l'investissement domestique, si les conditions nécessaires d'effet
d'entraînement sont crées. L'effet positif des IDE sur
l'investissement domestique, se manifeste à travers plusieurs canaux tel
que l'accroissement de la concurrence et de l'efficience, la transmission des
techniques de contrôle et de qualité à leurs fournisseurs
et l'introduction d'un nouveau savoir-faire, en faisant la démonstration
des nouvelles technologies.
Les FMN peuvent aussi pousser les entreprises locales,
à améliorer leur gestion ou à adopter certaines des
techniques de commercialisation employées par les multinationales, soit
sur le marché local, soit au niveau international.
Cependant, malgré ces effets théoriques
potentiels, l'effet d'éviction a été le plus
observé au niveau des pays en voie de développement. L'effet
d'éviction peut résulter de l'établissement des
barrières à l'entrée, ce qui va décourager
l'entrée des nouvelles entreprises, et provoquer la sortie des
entrepreneurs locaux. Donc, le crowding in dépend de la
stratégie suivie par ces multinationales.
Plus ces liens sont importants et plus la probabilité
du crowding in sera grande et plus la probabilité du
crowding out sera faible. L'entrée des firmes multinationales
peut affecter négativement les firmes locales étant donné
leur pouvoir de marché en terme d'avantages technologiques, des produits
de marques, ainsi que des techniques agressives de marketing.
L'impact des IDE sur les marchés financiers de la
Côte d'Ivoire entre 1974 et 1987 montre que les FMN, grâce à
la supériorité de leurs garanties et de leur rentabilité,
bénéficient d'un accès plus facile aux banques locales, au
détriment des entreprises locales.
Un résultat similaire est rapporté concernant
le Maroc entre 1984 et 1992, où l'on s'est aperçu que les IDE
augmentaient le risque des entreprises dans les branches dominées par
des producteurs locaux dont l'accès aux marchés locaux du
crédit était devenu plus difficile.
3. La croissance économique :
Actuellement, les économistes tendent à
reconnaître un effet global positif des IDE sur la croissance des pays en
développement mais avec des nuances souvent importantes. L'impact des
IDE sur la croissance sera dépendant des interactions qui se
développeront (ou non) avec des variables tel que le
développement humain, l'investissement national, la politique
commerciale et la réduction de la pauvreté.
4. La mise a jour du système d'information bancaire
algérien :
- Objectifs :
La mise à jour du système d'information bancaire
et financier, a pour principaux objectifs :
· L'adaptation des systèmes de paiement, de
compensation et de règlement aux besoins des usagers (particuliers,
entreprises et administrations) et aux exigences d'une économie moderne,
notamment, par la prise en compte des nouveaux instruments électroniques
;
· La réduction des délais de compensation
et de règlement, notamment des échanges hors place, pour les
échanges sur support papier ;
· La rationalisation et l'amélioration des
procédures et mécanismes de recouvrement des chèques et
autres instruments de paiement papier ainsi que les systèmes de
transfert ;
· La promotion de l'utilisation des paiements scripturaux
en remplacement des paiements en espèces par l'amélioration de la
qualité et la réduction des délais de traitement et de
règlement ;
· Le développement des instruments de paiement
électroniques, notamment la carte, le virement, l'avis de
prélèvement automatique, etc. ;
· La réduction du coût global de gestion des
paiements et notamment du coût des liquidités immobilisées
dans les comptes de règlement des banques commerciales ;
· L'amélioration des procédures d'octroi
des crédits et de recouvrement des créances et le
développement de nouveaux produits bancaires et financiers ;
· L'amélioration de la gestion des risques de
liquidité, de crédit et la protection contre les risques
systémiques, notamment dans le cadre des échanges et des
règlements des opérations de gros montants et des
règlements des systèmes de compensation multilatérale ;
· Le renforcement de l'efficacité et de la
sécurité des échanges et du règlement des
opérations de bourse ;
· L'amélioration de l'efficacité de la
politique monétaire.
La mise à jour du système d'information bancaire
et financier algérien doit faire l'objet d'une stratégie globale
et cohérente conçue à partir d'un examen
détaillé de la situation existante.
Le système d'information bancaire et financier
algérien comprend les moyens humains, les institutions
intermédiaires financières, les instruments de paiement et de
crédit et les procédures de recouvrement dans le cas de paiements
en monnaie scripturale ou électronique.
- Le potentiel informatique :
Concernant l'informatisation, toutes les banques ont
entrepris, à partir de l'année 1990, de moderniser leurs
systèmes de gestion par l'introduction de moyens informatiques.
D'importants investissements ont été ainsi consacrés dans
ce domaine en termes de matériel, de progiciels et de formation.
L'industrie bancaire, d'une manière
générale, présente la caractéristique d'être
un grand consommateur des NTIC. Les banques n'arrêtent pas
d'intégrer cet outil dans leurs fonctions.
Mais en Algérie, la première banque ayant
opté pour cet outil est la BEA en 1976, suivie ensuite de la BNA en
1976, puis du CPA en 1985 et enfin de la BDL en 1985.
Les deux tiers des banques affirment avoir
intégré le processus d'informatisation d'une façon
graduelle et avec une vitesse en moyenne.
- Le canal Internet :
Le canal Internet n'est pas encore
suffisamment exploité par les banques algériennes. La gestion de
la fourniture d'accès à Internet relève d'un monopole
qu'exerce l'Etat sur le développement d'applications relatives à
la généralisation de ce nouveau canal.
Les banques se connectent sur Internet avec une ligne
téléphonique simple en utilisant un modem. Cela s'explique par le
sous-développement des assises sur lesquelles transiteraient les
informations.
L'ADSL qui est la nouvelle forme de connexion sur Internet
(largement utilisée dans les pays développés surtout)
n'est pas encore généralisé en Algérie. Il n'aurait
qu'un nombre très limité d'agences qui se connectent sur le WEB.
Il s'agit notamment des agences se situant dans la capitale
à Alger. Les autres agences ne bénéficient presque pas
d'une connexion sur Internet. Le tableau qui suit montre la situation de
l'Internet au niveau des banques et de leurs agences23(*).
Tableau n° 6 : La situation de l'Internet
au niveau des banques et de leurs agences
|
BEA
|
BDL
|
CNEP
|
CPA
|
BADR
|
BNA
|
Total des
banques
connectées
|
Connexion à Internet
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
5
|
Année de la connexion
|
-
|
2000
|
-
|
-
|
-
|
1998
|
|
Présence d'Internet dans
les agences
|
< 5 %
|
< 5 %
|
0
|
< 5 %
|
< 5 %
|
< 5 %
|
|
Nombre d'ordinateurs
connectés / total des
ordinateurs de la banque
|
< 5 %
|
-
|
0
|
< 5 %
|
< 5 %
|
< 5 %
|
|
Sources : SATIM.
- Situation de la monétique :
L'utilisation des cartes bancaires ne constitue pas un
phénomène nouveau en Algérie. La monnaie
électronique a été introduite dans le système de
paiement algérien dès 1989. C'est le cas notamment de la BEA, de
la BNA et du CPA qui disposaient déjà dès 1990 de cartes
bancaires propres à elles. Cependant, ce système de cartes
était très limité et ne concernait qu'une catégorie
minime des clients des banques.
La réelle prise en charge de cette technologie
s'est concrétisée avec la mise en place en mars 1995 de la
Société d'Automatisation des Transactions Interbancaires et de la
Monétique (SATIM). C'est, en effet, avec la création de cette
dernière que le mouvement de monétisation a pour ainsi dire vu le
jour en Algérie.
Cette société permet la réalisation des
cartes de retraits « interbancaires ». Cette solution a
été adoptée par l'ensemble des banques et les CCP avec la
SATIM dès 1996.
Le tableau ci-après indique la date de la mise en place
des systèmes de cartes bancaires24(*).
Tableau n° 7 : Date de mise en place des
cartes interbancaires
|
BEA
|
BADR
|
CPA
|
CNEP
|
BDL
|
BNA
|
Cartes de retrait interbancaires
|
1999
|
2000
|
2000
|
-
|
2002
|
2001
|
Cartes de retrait avant la
Création de la SATIM
|
1989
|
1994
|
1989
|
-
|
-
|
1989
|
Sources : SATIM.
Conclusion du Chapitre 3
L'expérience d'un petit nombre de nouveaux pays d'Asie
de l'Est qui enregistrent une croissance rapide et, plus récemment celle
de la Chine, ont contribué à accréditer l'idée que
l'IDE est essentiel pour palier le manque de ressources et éviter une
augmentation de la dette tout en s'attaquant directement aux causes de la
pauvreté.
L'IDE peut alors jouer un rôle constructif dans le
développement du secteur bancaire et financier algérien, en
favorisant le transfert de capitaux, de compétences et de connaissances
spécialisées, voir même en développant les
ressources humaines, tout en ayant des avantages et inconvénients.
Cela dit, il n'est pas totalement synonyme de
développement, mais sa contribution au développement
dépend des conditions macroéconomiques et structurelles qui
règnent dans le pays d'accueil.
Chapitre IV : Les perspectives stratégiques
d'un IDE pour le développement du secteur bancaire et financier
algérien
Afin de promouvoir une véritable politique de promotion
des IDE et leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans le
développement du secteur bancaire et financier algérien, il est
important et nécessaire de créer un minimum de conditions
juridiques, structurelles et macroéconomique favorable à
celui-ci.
Ces conditions passent principalement par une
amélioration du dispositif publique de promotion des investissements
(ANDI) et une refonte globale du système bancaire et financier
algérien.
Section 1 : L'amélioration de l'Agence
Nationale de Développement
des Investissements (ANDI)
1. Présentation de l'Agence Nationale de
Développement des Investissements (ANDI) :
La promulgation d'un nouveau dispositif d'encouragement et de
promotion des investissements par l'Ordonnance n° 01-03 du 20 août
2001 relative au développement de l'investissement a été
accompagnée par la création de l'ANDI, Agence Nationale de
Développement de l'Investissement.
L'Agence est un établissement public à
caractère administratif, doté de la personnalité morale et
de l'autonomie financière. Le suivi opérationnel de l'ensemble
des activités de l'agence est exercé par le ministre de la
participation et de la coordination des réformes.
-Ses missions :
L'agence a pour mission dans le domaine des
investissements et en relation avec les administrations et organismes
concernés25(*) :
· d'assurer la promotion, le développement et le
suivi des investissements nationaux et étrangers ;
· d'accueillir, d'informer et d'assister les
investisseurs résidents et non-résidents dans le cadre de la mise
en oeuvre des projets d'investissements ;
· de faciliter l'accomplissement des formalités
constitutives des entreprises et de réalisation des projets à
travers le guichet unique ;
· d'octroyer les avantages liés à
l'investissement dans le cadre du dispositif en vigueur ;
· de s'assurer du respect des engagements souscrits par
les investisseurs durant la phase d'exonération .
· de gérer le fonds d'appui à
l'investissement prévu à l'article 28 de l'ordonnance n°
01-03 du Aouel Joumada Ethania 1422 correspondant au 20 août 2001 ;
· de gérer le portefeuille foncier et immobilier
destiné à l'investissement prévu par les dispositions de
l'article 26 de l'ordonnance n° 01-03 du Aouel Joumada Ethania 1422
correspondant au 20 août 2001.
- Ses capacités :
· constituer des groupes d'experts chargés du
traitement de questions spécifiques liées à
l'investissement 26(*);
· organiser des séminaires, rencontres et
journées d'études dont le contenu se rapporte à son
objet ;
· Entretenir et développer des relations de
coopération avec des organismes étrangers similaires ;
exploiter en liaison avec son objet, toutes études et informations se
rapportant aux expériences similaires pratiquées dans d'autres
pays ;
· Dans la limite de ses attributions, l'agence est, en
outre, tenue de faire au Conseil National de l'Investissement et à
l'autorité de tutelle tout rapport et proposition de mesures
liées au développement de l'investissement, le conseil
d'administration informé.
- L'organigramme de l'ANDI (voir annexe
7)
2. Les réalisations :
-Le renforcement des
compétences :
Les employés de l'ANDI sont issus de l'ancienne APSI,
ou ont été mutés d'autres ministères ou organismes
de l'appareil Etatique. Il y a donc un capital considérable
d'expérience administrative au sein de l'agence. Il importe toutefois de
compléter ce capital d'expérience par le recrutement de nouveaux
employés afin d'augmenter la diversité des compétences de
l'institution.
Un domaine où des compétences additionnelles
sont requises est celui de l'analyse et de l'évaluation des «
business plans » des investisseurs potentiels.
Il importe aussi que l'ANDI se voit et soit vue par les
investisseurs non pas uniquement comme un administrateur de
candidatures, mais aussi comme un fournisseur de services aux
investisseurs potentiels et présents ; cela vaut surtout pour le
personnel qui traite directement avec les investisseurs.
L'ANDI souffre également d'un déficit
avéré au niveau des techniques d'évaluation de projets
d'investissement potentiels et de services de suivi aux investisseurs
existants.
L'orientation internationale de l'ANDI doit également
être renforcée, et en particulier la capacité de
communiquer dans d'autres langues que l'arabe et le français ; l'anglais
étant une priorité.
Avec l'élargissement du réseau des guichets
uniques, il y a la possibilité d'engager du nouveau personnel technique.
Des efforts doivent être faits pour attirer un plus grand nombre de
commerciaux compétents, notamment en provenance du secteur privé,
et des personnes ayant une expérience internationale.
Il est manifeste qu'il faudra disposer d'une formation
continue pour tout le personnel, tant les anciens que les nouveaux, afin de
renforcer et de développer sans relâche les capacités de
l'ANDI.
Les secteurs prioritaires pour le renforcement des
compétences du personnel traitant avec les investisseurs sont :
· l'évaluation des projets;
· la gestion des projets;
· le service à la clientèle;
· l'apprentissage des langues
étrangères.
v Evaluer la satisfaction des
clients :
Par la même occasion, l'ANDI devrait introduire un
système de mesure et d'évaluation de la qualité du service
et de la satisfaction des investisseurs, particulièrement dans le cadre
des guichets uniques. Il est recommandé d'entreprendre chaque
année une enquête sur le niveau de satisfaction des
investisseurs quant aux services fournis par l'ANDI27(*).
Le personnel de l'ANDI devrait être encouragé
à se rendre dans les agences de promotion de l'investissement les plus
performantes et à comparer son expérience en matière de
traitement de projets d'investissement.
Aujourd'hui, la concurrence accrue entre les
différentes agences de promotion des investissements, pour attirer les
IDE est telle, que l'échange des meilleures pratiques en termes de
promotion, de facilitation et de suivi de l'investissement est essentiel et
vitale pour l'ANDI.
-Le déploiement des guichets
uniques :
La création de guichets uniques à Alger, Oran,
Annaba, Ouargla, Blida et Constantine est une réussite majeure pour
l'ANDI.
Cependant un problème d'autorité subsiste, en
effet les guichets décentralisés ont été
créés au niveau régional et non des Wilayas. Cette
situation est à l'origine de conflit de compétences des
représentants de l'administration. Ces derniers n'ont pas
autorités à délivrer des documents au niveau
régional mais seulement au niveau des Wilayas28(*).
Le partenariat avec une entreprise algérienne peut
être vu, par des investisseurs étrangers modestes, comme un moyen
de pénétration sur le marché en limitant les risques
y attenant.
Les guichets uniques devraient jouer un rôle clé
dans une stratégie de promotion des investissements
décentralisée.
· Ainsi, il est recommandé de développer
des guichets uniques au niveau des Wilayas afin de développer une
stratégie de promotion des investissements
décentralisée ;
· Il est essentiel que les guichets uniques
développent et fournissent à leur niveau un soutien à
l'ANDI ;
· Il est nécessaire que l'ANDI puisse travailler
en symbiose, c'est à dire mettre en commun leurs efforts avec les
Wilayas.
3. Les obstacles :
-L'identification des régions de
développements :
Le règlement ne dispose que d'une série des
mesures d'appui seront offertes aux projets établis dans les
régions de développement, ainsi qu'aux projets
bénéficiant d'une convention.
Le Fonds d'Appui finance partiellement ou en totalité
les coûts d'infrastructure qui seront engendrés par un nouvel
investissement tel que la construction de routes ou le raccordement à
des services d'utilité publique.
Ces régions de développement ne semblent pas
avoir encore été définies ; de ce fait, le Fonds ne semble
pas fonctionner et l'élaboration d'une politique régionale
d'investissement se voit par conséquent entravée.
Le choix des régions de développement devrait
être une priorité ; il faut fixer un calendrier de mise en oeuvre;
en attendant, le Fonds d'Appui ne peut fonctionner tel que prévu.
L'attribution du statut de région de développement est un
problème auquel nombre de pays ont fait face.
L'expérience passée nous enseigne qu'il n'est
pas toujours facile de concilier les intérêts économiques
et politiques des régions candidates au statut de région de
développement, mais que cela est réalisable.
À cet égard, le programme des fonds structurels
de l'Union Européenne pourrait être un critère utile.
-La coordination des différents organes
chargés de l'investissement :
Jusqu'à récemment l'Algérie avait
adopté une politique de « laisser-faire » en ce qui concerne
l'attraction des IDE en dehors du secteur des hydrocarbures. Mais l'on observe
cependant une absence de stratégie nationale cohérente de
promotion les investissements étrangers.
De ce fait, il y a un risque de confusion, notamment chez les
investisseurs étrangers, qui ne feront pas la différence entre
les activités de promotion des investissements de l'ANDI, du Conseil
National de l'Investissement, du Ministère de la Participation et
à la Promotion de l'Investissement (MPPI) ainsi que de la Chambre de
Commerce et de la Banque d'Algérie.
Cela est particulièrement le cas avec l'ANDI et le
MPPI. Par exemple, lors de la Conférence des hommes d'affaires et
investisseurs arabes, c'est le représentant du MPPI et non l'ANDI qui
présenta les potentialités d'investissement et la
stratégie de promotion des IDE en séance plénière
(ce rôle devrait être dévolu à l'Agence Nationale de
développement de l'Investissement et non pas à un
Ministère), alors que c'était l'ANDI et non le MPPI qui avait
un stand de promotion à l'exposition de la conférence.
-Le ciblage des investisseurs :
Des bonnes relations existent entre les hommes d'affaires
étrangers comme les français et l'association des hommes
d'affaires algériens ayant des activités économiques en
France. Ainsi, ce noyau représente un groupe cible important pour l'ANDI
qui a déjà participé à des événements
organisés entre les deux parties.
Néanmoins, elle doit renforcer ses interventions dans
ce sens. Hormis cela, il n'existe pas de stratégie officielle de ciblage
des investisseurs. Ainsi, les ambassades et missions de l'Algérie ne
sont guère utilisées pour faciliter le contact avec les
investisseurs étrangers.
Section 2 : La réforme du système
bancaire et financier algérien
1. Eléments pour une reconfiguration optimale du
système bancaire et financier :
Afin que l'économie nationale puisse entamer une
politique de croissance durable, il est nécessaire, vital et urgent que
son système monétaire et financier soit complètement
restructuré dans son fonctionnement, son organisation et sa
régulation, avec pour finalité sa contribution à
l'émergence de l'économie de marché diversifiée. Le
schéma de restructuration devrait être conduit de la
manière suivante29(*):
- Mise en application des textes législatifs et
réglementaires d'encadrement de la profession. Ceci passe par
l'assainissement des portefeuilles des banques publiques et la recapitalisation
de ces dernières par le Trésor public ;
- Le système bancaire, une fois assaini, devra faire
l'objet d'une réorganisation complète, pour l'adapter à
tous les métiers de banques universellement connus, à travers une
stratégie ambitieuse de formation des ressources humaines, de
l'introduction de moyens informatique, bureautique et monétique
performants, et d'une politique de marketing bancaire (avec les services
d'appui) en direction de sa clientèle, de manière à
mobiliser l'épargne des ménages et à octroyer des
crédits pour le financement de projets d'investissements productifs.
- En outre, le système bancaire devrait s'orienter vers
la spécialisation concurrentielle des différents produits
financiers à mettre sur le marché, pour couvrir tous les besoins
de financement de l'économie. Dans ce cadre, les institutions
financières, nouvelles et anciennes, devront s'ouvrir à la
participation privée tant nationale qu'étrangère.
- la reconfiguration du système bancaire doit prendre
appui sur un noyau dur de banques publiques assainies et modernisées qui
auront la charge d'accompagner les restructurations économiques et
industrielles, de participer au processus de relance économique et de
développer des capacités d'entraînement par leur position
stratégique et ce, en référence aux expériences qui
ont été menées avec succès dans certains pays.
- Dans les pays émergents, la création d'une
bourse des valeurs a été une des premières étapes
financières accompagnant la restructuration de l'économie dans le
mouvement de la reconstruction nationale. C'est dire toute l'importance que
peut revêtir, pour un pays ayant un besoin majeur et urgent de fonds pour
son développement économique, l'existence d'institutions comme
ici bourse et le marché financier, susceptibles de drainer les fonds
d'épargne nécessaires aux investissements infrastructurelles et
économiques vitaux.
- Les marchés financiers et obligataires doivent
être un soutien non négligeable à moyen et long terme dans
l'oeuvre de mobilisation de l'épargne nationale et
étrangère.
Il convient, dans ce cadre, de mettre sur le marché des
produits financiers attractifs pour capter les ressources financières
thésaurisées et notamment celles du secteur privé. De
même, qu'un effort particulier devra être mené en direction
des marchés boursiers étrangers.
- Enfin, en ce qui concerne les institutions
spécialisées dans le financement et le développement des
exportations, il y a lieu de relever qu'elles ont un rôle majeur dans
l'amélioration de la compétitivité économique d'un
pays qui doit avoir atteint un niveau acceptable de production
intérieure, en termes de qualité et quantité.
Ces institutions, dont les moyens d'engagements et de
financement sont spécifiques et généralement
adossés à l'Etat et/ou à des institutions étatiques
ou para étatiques ont joué, à l'aval du système
bancaire et financier, un rôle vital de promotion et d'accompagnement des
exportations locales et de financement suivant de formules appropriées
d'assurances commerciales.
Il y a certainement un coût à ce système
appuyé sur l'assurance risque, le crédit au vendeur ou au tiers
acheteur, la garantie publique et éventuellement la subvention du
Trésor, mais les retombées économiques et sociales, en cas
de bon fonctionnement du programme, sont bénéfiques et durables
au-delà du souhaitable.
Il s'agit d'un véritable moteur de développement
qui a permis à plusieurs pays de se spécialiser dans la
production massive pour l'exportation, à l'instar de nombreux pays
d'Asie et d'Amérique latine.
Il est bien évidemment nécessaire que les
règles d'un parfait fonctionnement d'un système bancaire et
financier complété et adossé aux marchés modernes
et aux institutions spécialisées, sont l'organisation technique
et juridique, le professionnalisme à travers la formation,
l'efficacité dans la durée et l'adaptation continue, et une
convergence commune de toutes les institutions concernées vers un
objectif clair et défini (le développement, l'emploi, la
production, l'exportation...).
2. Les perspectives de marchés :
L'amélioration des possibilités de financement
de l'activité économique implique le développement des
marchés des capitaux (à travers les banques et les marchés
financiers), en accentuant progressivement leur fluidité et leur
élasticité.
Il convient, à cet effet, de créer toutes les
facilités pour le mouvement des capitaux, ce qui suppose l'offre d'une
large gamme de produits financiers, dont l'usage doit être adapté
constamment aux circonstances économiques et sociales.
S'agissant de la demande de capitaux, les banques autant que
les marchés financiers doivent créer toutes les
possibilités de crédit en faveur des entreprises pour soutenir le
développement économique et, autant que possible, faire
participer les couches sociales aux circuits financiers.
En ce qui concerne l'offre de capitaux, la fluidité de
ces capitaux est fonction de la capacité des institutions (banques et
sociétés financières) à capter l'épargne et
à la promouvoir. Les conditions d'une véritable optimisation de
cette épargne renvoient, par ailleurs, à l'adaptation incitative
de la fiscalité et à la promotion de l'épargne
contractuelle (assurances notamment) en développant naturellement un
réseau d'intermédiation en direction de la communauté
algérienne à l'étranger.
Compte tenu de l'état du développement des
marchés financiers et de l'ampleur du secteur informel, et
considérant le cloisonnement qui caractérise actuellement le
marché interbancaire et le manque de passerelles reliant le secteur au
marché financier, il peut être suggéré d'assurer le
financement courant de l'activité économique par un groupe de
grandes banques, ayant pour rôle un service de paiement fiable et
performant et d'effectuer le financement des investissements par un ensemble
large et diversifié de sociétés financières,
publiques et privées, dotées de fonds propres conséquents.
Le financement de la grande entreprise et des grands projets,
en concession de service public, pourrait être confié au
marché financier.
L'économie de marché se fondant, surtout, sur la
notion de concurrence, des mesures de stimulation de cette dernière
doivent être prises, de façon à améliorer et
à densifier le paysage bancaire. La multiplication des banques
privées, nationales et étrangères, semble être le
moyen d'atteindre cet objectif.
La concurrence interbancaire passe aussi par la
création de banques off-shore qui exerceraient aux côtés
des banques agréées. Les avantages de ce système seraient
de:
- attirer les investissements étrangers, de la
même manière que ce qui se pratique dans les zones
franches ;
- insérer plus rapidement et plus efficacement les
banques résidentes et les opérateurs économiques nationaux
dans les marchés monétaire et financier internationaux ;
- élargir nos capacités d'emprunt en devises et,
partant, le financement de l'économie nationale, sans que cela
n'accroisse le poids des banques étrangères sur le marché
domestique (du DA).
Des contrats économiques (contrat plan) sont à
introduire pour discipliner l'action économique des entreprises. Partant
d'un tel postulat, les avantages fiscaux et autres doivent être
adaptés en fonction de l'investissement et non de la nature de
l'instrument financier utilisé.
Il s'ensuit que les institutions notamment les SICAV (qui
permettent à la petite épargne de s'y investir) doivent recevoir
toute l'attention des pouvoirs publics en termes d'avantages fiscaux et de
détente des taux d'intérêts. La technique des SICAV peut
être utilement étudiée au niveau de l'économie
locale.
La garantie de l'Etat (et éventuellement celle des
collectivités locales, dans la perspective de la décentralisation
des finances locales) à la souscription au capital variable des SICAV
permettrait à ces dernières d'être plus performantes dans
le financement d'investissements locaux.
Une telle démarche mettrait en confiance
l'épargne qui pourrait élargir l'action des SICAV en
matière de développement économique et financier.
Une meilleure coordination et plus de clarification dans le
fonctionnement des différents instruments financiers à
créer (leasing, warrantage, factoring, SICAV, banque de participation,
banques d'épargne, holdings, sociétés d'affaires) devrait
permettre plus de complémentarité entre le secteur public et le
secteur privé pour des actions coordonnées qui maximiseraient la
capacité de financement de l'économie.
Les autorités monétaires et celles du
marché des valeurs mobilières gagneraient à assurer, avec
plus de maîtrise, le fonctionnement et la régulation des
différents compartiments du marché des capitaux.
Ces dernières devraient pouvoir élaborer et
proposer des politiques financières à même de soutenir les
programmes de relance économique. Elles doivent être
également comptables de leurs missions devant le parlement.
3. Les mesures d'accompagnements
- Autour de l'axe sectoriel :
Parvenir, à terme, à un dosage judicieux de
finance directe et de finance indirecte. A cet égard, il est
recommandé :
- d'ouvrir l'accès direct du marché bancaire et
boursier en Dinar aux filiales directes de groupes étrangers ;
- d'élargir la gamme des marchés secondaires de
financement et de couverture ;
- de lier le partenariat et la privatisation par des
mécanismes de marché et des techniques d'ingénierie
financière propres au traitement des dettes (rachat, conversion,
échéance...) ;
- de créer une structure ininterrompue
d'échéances de taux d'intérêt, pour permettre une
totale liberté de mouvement aux capitaux ;
- d'organiser l'achat à terme pour protéger les
promoteurs contre les risques de change.
De manière générale, restructurer le
paysage bancaire sur le double plan organisationnel et opérationnel.
-Au plan organisationnel :
Il serait judicieux de :
- mettre en place un dispositif légal tendant à
garantir l'accès au financement à tout entrepreneur
démontrant ses potentialités et à soustraire les banques
à toute forme d'influence non orientée vers l'efficacité
économique30(*) ;
- veiller à limiter les effets de la volatilité
des capitaux dans l'engrenage du système national au système
international ;
- de constituer des réserves immobilières, entre
autres, afin de faire jouer aux banques un rôle dynamique dans la
promotion immobilière ;
- Instituer des mécanismes d'appréciation du
risque capables d'orienter les banques dans l'allocation des
crédits ;
- Garantir l'équité de traitement des banques
publiques et privées, notamment en matière de supervision et de
contrôle ;
- Favoriser l'émergence de banques et
établissements spécialisés, afin de créer les
conditions de concurrence ;
- Adapter le financement au besoin, en tenant compte de
l'assiette des besoins de financement. Chaque assiette (marchandises,
outillages, bâtiments, trais d'établissement, exportations...)
détermine un niveau de risque et une durée du besoin.
- Au plan opérationnel :
A travers les mesures destinées à
recentrer les banques sur leur métier et les amener à devenir,
elles-mêmes, des opérateurs compétitifs, dont le principal
objectif est centré sur le profit, il est recommandé de:
- mettre en place un système d'information fiable et
opérationnel.
- mettre en place un système de gestion comptable en
mesure de garantir la crédibilité des résultats.
- réduire la durée de traitement des
opérations bancaires.
- améliorer le recouvrement des créances
vis-à-vis des entreprises publiques.
- assurer une meilleure gestion des flux .
- faire en sorte que les banques se réapproprient la
décision de crédit et s'ouvrir à un système non
administré.
- finaliser le traitement des stocks.
Il faut opérer les changements nécessaires, en
terme de management et d'organisation, pour aller vers une gestion
paramétrique de l'économie à savoir :
Il est indispensable d'initier un nouveau style de management
compatible avec une économie de marché par rapport à la
prise en compte effective de nombreux et nouveaux paramètres, notamment
la recherche aigue en ressources humaines, il est crucial, à ce niveau
de prendre en compte les critères liés à la formation,
l'expérience et la compétence.
La structure d'organisation à favoriser pour promouvoir
ce nouveau style de management, doit être progressivement construite sur
une base élargie et traduire des niveaux de décision et de
responsabilité dès la base. Elle est établie sur le
principe de la création de centres de profit.
En fait, elle n'est possible que si les dirigeants pratiquent
la direction par objectifs ou la gestion par les résultats, en adoptant
une démarche ascendante. C'est un système où chaque
employé participe à la détermination des objectifs qui le
concernent et les moyens par lesquels il espère atteindre les
objectifs.
La nécessité de mettre en place un
système d'information performant au sein du secteur bancaire et
l'urgence de l'organisation d'un tel système au profit de tous les
opérateurs économiques et financiers pour aider à la prise
de décision permet de recommander :
- la promotion et le perfectionnement des circuits assurant la
disponibilité d'informations normalisées, fiables,
régulières et adaptées à chaque échelon de
la gestion des banques et institutions financières.
- la constitution d'un ensemble de méthodes et de
procédures clairement définies et établies en fonction des
missions et de l'organisation des entreprises bancaires.
- le respect des paramètres de messages (délai,
intervalle, période, exactitude, précision. niveau de
détail, degré d'exception).
- la sensibilisation des cadres du secteur par le biais d'une
formation appropriée.
Section 3 : Exemples d'IDE dans le secteur
bancaire et financier algérien
1. Algeria E-Banking Service (AEBS):
Algeria E-Banking Service (AEBS) est le nom de la filiale
mixte, de droit algérien, du groupe français Diagram-Edi, l'un
des leaders de l'édition de progiciels de banque à distance et de
gestion sécurisée des échanges de données
informatiques financières31(*).
Ce groupe, qui cumule 17 ans d'expérience, compte
à son actif plus de 250 références opérationnelles
dans le monde bancaire international telles que BNP Paribas, le groupe
Crédit Agricole, le Crédit Lyonnais, la Deutsche Bank, le Groupe
de Caisse d'épargne, Natexis Banque Populaire, Bank of Tokyo-Mitsubishi
et la Société Générale.
L'ouverture d'une filiale en Algérie fait suite au
partenariat annoncé lors de la première journée sur la
banque à distance multi-canal organisée au Centre de Recherches
sur l'Information Scientifique et Technique (CERIST) par Magact
Multimédia et le groupe Diagram-Edi.
Pour garantir la rentabilité des solutions permettant
la fourniture de tels services, qui est fréquemment remise en question
du fait des coûts de réalisation et de maintenance trop
élevés, l'AEBS, en partenariat avec le CERIST, va mettre sur le
marché algérien une solution de banque à distance
évolutive en mode hébergé, qui permet aux banques
algériennes de réduire au minimum leurs investissements
matériels, humains et financiers tout en proposant rapidement à
sa clientèle une gamme riche et modulaire de services bancaires tels que
la banque par Internet, le courriel, le SMS, l'audio fax et le serveur
vocal.
2. La privatisation du CPA :
La première opération de privatisation d'une
banque publique, à savoir le Crédit Populaire d'Algérie
(CPA), est une possibilité de donner un nouvel élan au secteur
bancaire algérien.
Le bureau d'expertise londonien Oxford Business Group
(OBG)32(*) note que
«l'Algérie souffre depuis des années d'un manque de
services bancaires et financiers qui restent en dessous des standards
internationaux, ce qui limite le développement
économique».
Partant de là, une privatisation réussie du CPA
devrait non seulement permettre de développer ces services, mais
d'ouvrir ensuite la voie à la privatisation de deux autres banques en
2007, que sont la BDL et la BNA.
De plus, la venue de ces investisseurs augmentera la part des
banques privées sur le marché bancaire dominé à 90
% par les banques publiques. Même si le nombre d'établissements
financiers privés ait augmenté ces dernières
années, cela n'a pas suffisamment développé le secteur.
Par ailleurs, si la privatisation de 51 % des parts de CPA
peut drainer jusqu'à 1,5 milliard de dollars, le but de cette vente ne
consiste toutefois pas à rapporter de l'argent à l'Etat, mais
plutôt à renforcer le CPA en tant qu'acteur national et
régional, avec l'aide d'un partenaire expérimenté dans le
secteur bancaire.
Ainsi, le gouvernement ne se contente pas d'un gros
chèque, mais recherche une société motivée par
l'objectif de transformer le CPA.
De ce point de vue, les candidats devront disposer d'une
stratégie afin de développer le CPA et de le transformer en un
établissement bancaire régional de premier ordre, car, le
gouvernement recherche une banque en mesure d'apporter son expertise et son
expérience afin de rehausser les standards bancaires, au niveau des
meilleures pratiques internationales.
L'objectif est de faire du CPA une des banques de premier
ordre, non seulement en Algérie, mais dans la région au sens
large. Avant même le lancement de l'appel d'offres, plus de 40 banques
ont d'ores et déjà fait part de leur intérêt pour
cette privatisation.
Toutefois, exprimer son intérêt n'équivaut
pas à faire une offre, d'autant qu'il sera demandé à
l'acheteur de maintenir le personnel actuel estimé à près
de 40 000 agents.
En contrepartie de ce qu'il apportera, l'acquéreur du
CPA bénéficiera d'une attache forte au sein du marché
bancaire algérien, qui est en pleine croissance.
De plus, racheter le CPA permettra également à
la société étrangère d'éviter de perdre du
temps à construire un réseau, une base de clientèle et
à acquérir une bonne réputation.
L'heureux acquéreur devrait néanmoins être
l'un des acteurs principaux du secteur bancaire mondial, sachant que BNP
Paribas, Société Générale et le Crédit
Agricole, présentes sur le marché algérien, sont d'ores et
déjà considérées comme des candidats
sérieux, même si d'autres banques étrangères, non
encore implantées, ont également exprimé leur
intérêt, comme le géant bancaire américain
Citigroup, la société britannique HSBC et la banque espagnole
Banco Santander.
La privatisation du CPA devrait être conclue d'ici
à fin 2007 et c'est de la réussite de cette opération que
dépend la suite du processus de renforcement du secteur bancaire et
financier.
Conclusion du Chapitre 4
Des progrès ont certes été
réalisés en Algérie à travers la création
d'une Agence Nationale de Développement des Investissements (ANDI) et
une volonté de réformes du secteur bancaire et financier
entreprise à partir des années 90.
Mais cela ne suffit pas, l'Algérie n'est pas assez
connue comme une destination d'investissement. Pour le moment l'Algérie
est perçue comme un pays importateur de biens et de services.
Pendant près de trente ans, la Tunisie a cherché
à attirer les investissements étrangers, mais ce n'est
qu'après la création en 1995 d'une agence
spécialisée que ses efforts ont connu des succès assez
remarquables. La Suède, autre retardataire, a créé son
agence d'investissement en 1996 ; elle est maintenant un des pays qui a le
mieux réussi sur le plan tant de la quantité que de la
qualité des investissements.
Le retard de l'Algérie peut se transformer en un
avantage si elle sait tirer profit de l'expérience acquise par les
autres pays tout en mettant au point une solution qui lui sera propre (et pas
uniquement en adoptant un modèle importé).
CONCLUSION GENERALE
Actuellement, l'économie algérienne se
caractérise par une forte présence de l'État actionnaire.
Le nombre de banques privées a certes augmenté, mais elles ne
représentent que 6% du marché. Par ailleurs, le contrôle
des changes demeure tatillon, compliquant les transferts de fonds et les
rapatriements de dividendes et bénéfices.
De plus, l'Algérie est
« sous-bancarisée » étant donné qu'un
algérien sur cinq dispose d'un compte en banque et les échanges
interbancaires en moyens de paiement sont de 0,18 par habitant contre 3 en
Tunisie. Par conséquent, les banques ne semblent pas remplir leur
fonction principale de financement de l'économie, et notamment le
financement du secteur privé et des PME/PMI en particulier.
L'activité bancaire s'exerce essentiellement en
direction des grandes entreprises publiques, les grandes entreprises
privées y ayant également un accès beaucoup plus facile
que les PME. Ainsi, 29 % des prêts sont octroyés au secteur
privé, contre 71 % au secteur public.
En outre, il n'existe pas d'outils bancaires de couverture
contre les variations des taux de change et des taux d'intérêt, ce
qui risque d'augmenter le niveau d'hésitation des investisseurs
étrangers. Il faut aussi signaler les problèmes de fonctionnement
de la bourse d'Alger.
Toute cette situation implique que pour un renforcement du
secteur bancaire et financier, l'Algérie a besoin d'une mobilisation
massive de capitaux étrangers sous forme d'IDE.
De plus, l'IDE ne constitue pas seulement un apport en
capital mais également un moyen de transferts des technologies
nouvelles, des actifs incorporels, tel que des compétences en
matière d'organisation et de gestion.
S'ajoute à cela, le développement du capital
humain partant de l'idée que l'entreprise bancaire est également
un lieu de formation pour l'individu au même titre que le système
éducatif.
Cependant, si l'IDE est globalement extrêmement
bénéfique du point de vue du processus de développement,
force est de reconnaître qu'il peut s'accompagner de certains effets
négatifs.
Ces effets négatifs sont vraisemblablement liés
à la dégradation de la balance des paiements du fait du
rapatriement des bénéfices (encore que ce rapatriement soit
souvent compensé par de nouvelles entrées d'IDE) et les effets
exercés sur la concurrence au niveau des marchés nationaux.
Pour que l'IDE puisse jouer un rôle déterminant
dans le renforcement du secteur bancaire et financier, il doit tenir compte
d'un certain nombre de facteurs dont le facteur juridique et institutionnel.
De ce point de vue, force est de reconnaître que
l'innovation principale introduite par l'ordonnance de 2001 qui a
modifié le décret législatif de 1993 relatif à la
promotion de l'investissement a consisté tout simplement en la
suppression de l'automaticité des avantages
accordés.
La vision réductrice qui avait ainsi prévalu, en
déphasage total avec les pratiques en cours dans d'autres pays, a induit
pour l'Algérie le risque grave de perdre une bonne partie de son
attractivité dans ce domaine.
Certes, le régime plus favorable qui avait
été mis en oeuvre durant plus de sept années n'avait pas
produit les résultats escomptés.
Mais les dispositions de l'ordonnance de 2001 n'ont pas
apporté les réponses adaptées à la situation de
blocage de l'investissement étranger dont les déterminants se
trouvaient neutralisés depuis trop longtemps par une impuissance
à affronter la situation engendrée surtout par une gestion
anarchique du foncier économique confiée à des
institutions agissant en ordre dispersé et un taux
d'intérêt prohibitif qui hypothèque sérieusement
toute possibilité de rentabilité des projets.
En dépit de la loi sur la monnaie et le crédit,
le secteur bancaire public majoritaire continue de fonctionner suivant la
même logique initiale, le volume des ressources collectées restant
notoirement insuffisant pour faire face aux besoins et au développement
des activités.
La situation actuelle des banques publiques porte les
stigmates de son évolution historique à l'image de
l'évolution socio-économique d'ensemble du pays. Remplissant, au
départ, le rôle de simples caisses, elles ont été
transformées progressivement en relais spécialisés du
Trésor pour le financement et l'assainissement du portefeuille des EPE,
d'où leur quasi-illiquidité manifeste.
De plus, elles ont été, avec le temps,
érigées en banques à tout faire, banques universelles.
Conçues à l'origine comme des banques de dépôt et de
crédit sectoriel, elles interviennent actuellement dans des fonctions
diverses sans y être préparées, en termes de métiers
et de services d'appui.
L'entreprise bancaire algérienne est actuellement
entièrement dépendante d'un environnement instable, incertain et
contraignant. Elle doit se réformer en profondeur tout en assurant les
missions anciennement dévolues.
Cette réforme ne doit pas uniquement se concentrer sur
le système bancaire et financier mais aussi sur l'amélioration de
son image auprès des investisseurs étrangers potentiels à
travers l'ANDI.
Ainsi, le défi principal pour l'Algérie est
de mettre en place une véritable stratégie nationale de promotion
de l'IDE. À cet égard, l'ANDI demeure une
structure incontournable pour le renforcement du secteur bancaire et financier
à travers une attractivité de l'IDE, tout en lui permettant de
jouer pleinement son rôle et profiter de ses retombées positives.
Si on prenait pour exemple l'expérience des pays du
Sud-Est asiatique qui ayant démontré que le décollage
économique d'un pays s'appuyé essentiellement sur
l'épargne locale consolidée certes par les IDE.
On comprendrait alors que dans les expériences
internationales, coréennes ou autres, nous n'ayons pas vu les
étrangers développer ces pays ; au départ, ce sont
les nationaux qui ont pris le risque.
Pour permettre à l'IDE de contribuer au renforcement du
secteur bancaire et financier algérien, certaines solutions peuvent
être envisagées sous formes de suggestions de notre part.
SUGGESTIONS :
Afin d'identifier et de mettre en valeur les
potentialités du pays dans le secteur bancaire et financier à
travers un IDE, les recommandations suivantes sont formulées :
1) Renforcer le partenariat entre les banques nationales et
étrangères, par les prises de capital afin de favoriser le
transfert de compétences dans le domaine des services bancaires et
financiers, l'amélioration de la qualité de l'information et la
modernisation des techniques de paiement.
2) Renforcer le réseau interbancaire et simplifier les
procédures d'ouverture de comptes bancaires. Promouvoir auprès
des banques le E-Banking, selon l'exemple de la société mixte
Algeria E-Banking Service (AEBS), filiale algérienne du groupe
français Diagram-Edi.
3) Créer de nouveaux organismes de financement
destinés au secteur privé et des mécanismes de garantie
pour faciliter l'accès au financement pour les PME/PMI (un fonds de
garantie du crédit sous la tutelle du Ministère des finances ou
de la Banque d'Algérie). Faciliter les procédures en
créant des guichets et mécanismes au sein des banques
commerciales et de développement.
4) Renforcer le contrôle de la Banque centrale, afin
d'éviter d'autres faillites du type El Khalifa et BCIA ; cela
permettrait de renforcer la crédibilité et la confiance des
investisseurs étrangers dans le marché bancaire et financier
algérien et améliorer l'image du secteur tout entier.
5) Simplifier la réglementation des changes en
matière de transfert et de rapatriement des dividendes et des
bénéfices, tout en préservant les intérêts du
pays.
6) Accroître les compétences en techniques
financières de marché et en ingénierie financière
en mettant en place des programmes de formation spécialisée.
Permettre aux institutions financières de s'engager dans toutes les
activités financières sous la surveillance d'une véritable
autorité de contrôle.
7) Mettre à jour la législation sur
l'investissement, par exemple en ce qui concerne les décisions de l'ANDI
quant à l'octroi d'avantages aux investisseurs étrangers qui
s'installent en Algérie, décisions qui devraient se fonder sur
des critères objectifs fixés clairement par la loi, et non sur
une évaluation arbitraire faite par l'Agence.
8) Améliorer la prévisibilité et la
transparence de la législation relative à l'investissement, afin
de limiter au maximum les divergences d'interprétation. À ce
sujet, il est recommandé de simplifier et clarifier le système
des recours contre les décisions de l'ANDI.
9) Régler la question du foncier économique,
qui est un obstacle redoutable à l'investissement, à cause des
droits de propriété mal définis, des problèmes de
spéculation et de la multiplication des acteurs. À cet
égard, l'avant-projet de loi tendant à simplifier le
système actuel de gestion et d'attribution des assiettes
foncières pour permettre une véritable relance de
l'investissement et d'améliorer le mode de gestion des zones
industrielles va dans la bonne direction.
10) Renforcer le réseau d'accords bilatéraux
en matière de protection des investissements et de double imposition
avec les principaux pays investisseurs en Algérie.
11) Faciliter l'octroi des visas aux hommes d'affaires en
s'inspirant des expériences tunisienne et marocaine : dans ces pays, le
visa n'est pas nécessaire pour les ressortissants de l'Union
européenne.
12) Mettre en place une stratégie de promotion de
l'investissement à travers l'ANDI. Il est cependant nécessaire de
faire auparavant un audit de l'Agence afin qu'elle puisse répondre aux
critères internationaux de promotion des IDE. Ainsi, l'ANDI pourrait
organiser une campagne internationale de marketing portant sur le potentiel
d'investissement en s'appuyant sur le corps diplomatique en poste à
l'étranger, celui-ci pouvant jouer un rôle actif en termes de
promotion de l'investissement. D'où la nécessité de former
des diplomates aux techniques de ciblage des investisseurs.
13) Etablir une grille comparative servant à
sélectionner les IDE demandant agrément, et ce pour
bénéficier d'un maximum d'avantages (apport de technologie, de
savoir faire, ...etc).
A la lumière de ces considérations, nous
espérons que l'IDE puisse jouer un rôle complémentaire dans
le renforcement du secteur bancaire et financier algérien. Ceci
étant, le capital financier, technique et humain apportés
représente une partie importante sans pour autant se détacher
d'une multitude de contributions dont la contribution en capital culturel de
l'IDE qui nous permettrait alors de mieux nous armer contre la mondialisation.
RESUME
Dans les années soixante, forte de son
indépendance, l'Algérie a adhéré à un
système économique centralisé à tendance
socialiste. Dés lors, l'investissement direct étranger (IDE)
notamment originaire de pays libéraux était regardé avec
beaucoup de méfiance et de suspicion. En effet, sur des questions
d'ordre politique l'Algérie considérait l'IDE comme une menace
réelle et un facteur de dominance pouvant porter atteinte à la
souveraineté nationale.
Aujourd'hui, la donne a changé. L'Algérie, en
optant pour l'intégration dans l'économie mondiale, se trouve
confrontée à la nécessité de poser les bases d'une
économie de marché libre afin d'affronter ses concurrents.
Ainsi, l'attraction et la promotion de l'IDE occupent
désormais une place de choix. Par conséquent, cette
libéralisation de l'économie algérienne a contribué
à une réévaluation de la place et du rôle des IDE
dans le renforcement d'une multitude de secteurs dont le secteur bancaire et
financier.
Ce contexte nous amène à nous demander :
« Comment les IDE peuvent-t-ils contribuer
au renforcement du secteur bancaire et financier
algérien ? ».
Pour répondre à cette problématique, nous
avons en premier lieu essayé de déterminer le
cadre conceptuel de l'IDE traduit par différents organismes
internationaux tel que le FMI (Fond Monétaire International) et de
connaître la vision algérienne.
Puis, nous avons recherché l'origine, les types et
formes d'IDE sous l'angle théorique. Pour approfondir cela, nous nous
sommes intéressés aux facteurs déterminants la
décision d'IDE.
En second lieu, nous avons pris conscience
que le facteur juridique pouvait influencer la mission des IDE du fait
notamment des avantages et facilités accordées. Nous avons alors
essayé d'analyser :
D'une part, les dispositions de l'ordonnance de 2001 relatives
aux développements des investissements en insistant sur les missions des
différentes institutions responsables, les mesures spécifiques
accordées aux investisseurs étrangers et les accords
internationaux conclus.
D'autre part, les dispositions de l'ordonnance de 2003
relatives à la monnaie et au crédit qui fixe les principes,
contraintes et conditions de fonctionnement du secteur bancaire et
financier.
En troisième lieu, nous avons
constaté qu'il était indispensable d'aborder avant tout les
différentes phases de mutations du secteur bancaire et financier
mondial, pour connaître la démarche utilisée par les
investisseurs étrangers dans l'accompagnement du développement de
ce secteur mais aussi les avantages et inconvénients de ces
tendances.
En suivant ce raisonnement, on remarque que l'IDE a permis de
produire, soit des effets positifs comme la croissance du PIB (produit
intérieur brut) et le renforcement de la concurrence, soit des effets
négatifs tel que le rapatriement immédiat des capitaux
étrangers. Ceci grâce à l'apport en capital, le transfert
de technologie, de compétences et le développement du capital
humain.
En quatrième lieu, nous avons
estimé important que le développement du secteur bancaire et
financier à travers les IDE doit être conditionné
par :
D'un coté, la restructuration de l'ANDI en essayant de
trouver des solutions aux obstacles rencontrés par les investisseurs
étrangers tel que le foncier économique.
D'un autre coté, la réforme du secteur bancaire
et financier algérien qui devra porter sur un ensemble
d'éléments parmi lesquels l'assainissement du portefeuille et la
modernisation des structures.
Pour conclure, le renforcement du secteur bancaire et
financier algérien nécessite une mobilisation massive de capitaux
étrangers sous forme d'IDE. Cependant, l'IDE ne constitue pas seulement
un apport en capital mais également un moyen de transfert des
technologies nouvelles, des actifs incorporels, tel que des compétences
en matière d'organisation et de gestion.
En plus, le développement du capital humain permet
à l'entreprise bancaire d'être également un lieu de
formation pour l'individu au même titre que le système
éducatif.
Mais, si l'IDE est globalement extrêmement
bénéfique du point de vue du processus de développement,
force est de reconnaître qu'il peut s'accompagner de certains effets
négatifs.
Ces effets négatifs sont vraisemblablement liés
à la dégradation de la balance des paiements du fait du
rapatriement des bénéfices (encore que ce rapatriement soit
souvent compensé par de nouvelles entrées d'IDE) et les effets
exercés sur la concurrence au niveau des marchés nationaux.
Pour que l'IDE puisse jouer un rôle déterminant
dans le renforcement du secteur bancaire et financier, il doit tenir compte
d'un certain nombre de facteurs dont le facteur juridique et institutionnel.
De ce point de vue, force est de reconnaître que
l'innovation principale introduite par l'ordonnance de 2001 qui a
modifié le décret législatif de 1993 relatif à la
promotion de l'investissement a consisté tout simplement en la
suppression de l'automaticité des avantages
accordés.
En dépit de la loi sur la monnaie et le crédit,
le secteur bancaire public majoritaire continue de fonctionner suivant la
même logique initiale, le volume des ressources collectées restant
notoirement insuffisant pour faire face aux besoins et au développement
des activités.
L'entreprise bancaire algérienne est actuellement
entièrement dépendante d'un environnement instable, incertain et
contraignant. Elle doit se réformer en profondeur tout en assurant les
missions anciennement dévolues.
Ainsi, le défi principal pour l'Algérie est de
mettre en place une véritable stratégie nationale de promotion de
l'IDE. À cet égard, l'ANDI demeure une structure
incontournable pour le renforcement du secteur bancaire et financier à
travers une attractivité de l'IDE, tout en lui permettant de jouer
pleinement son rôle et profiter de ses retombées positives.
Si on prenait pour exemple l'expérience des pays du
Sud-est asiatique qui ayant démontré que le décollage
économique d'un pays s'appuyait essentiellement sur l'épargne
locale consolidée certes par les IDE.
On comprendrait alors que dans les expériences
internationales, coréennes ou autres, nous n'avons pas vu les
étrangers développer ces pays ; au départ, ce sont
les nationaux qui ont pris le risque.
INDEX
Ø Accord
Convention passer entre deux ou plusieurs parties
Ø Avantage comparatif
Dans le contexte du libre échange, si chaque pays se
spécialise dans la production dont il dispose de la productivité
la plus forte, comparativement à ses partenaires, il accroîtra sa
richesse ; cette production est celle pour la quelle il détient
l'avantage comparatif.
Ø Balance commerciale
La différence entre la valeur
totale des exportations et des importations d'un pays.
Ø Balance financière
C'est la contrepartie monétaire
du compte financier et du compte des transactions
courantes.
Ø Banque
C'est une entreprise qui gère les dépôts
et collecte l'épargne des clients, accorde des prêts et offre des
services financiers.
Ø Capital développement
Permet de financer des entreprises qui
existent depuis plusieurs années.
Ø Capital investissement
C'est l'entrée au capital des
sociétés déjà existantes.
Ø Capital risque
Financement d'une entreprise sous la forme
de prise de participation.
Ø Contrat commutatif
C'est un contrat qui prévoit une équivalence de
traitement pour les parties contractantes.
Ø Convention
Accord général passé
entre des personnes physiques ou morales.
Ø Dividende
La part attribuée proportionnellement
aux actionnaires, sur le bénéfice.
Ø Droit de mutation
Droit d'enregistrement exigé par l'administration
fiscale lors de la mutation d'un bien immobilier.
Ø Efficacité
C'est la capacité d'arriver à ces buts et
réaliser les objectifs fixés ; mesure des
résultats.
Ø Efficience
Mesure les moyens engagés pour arriver aux
résultats.
Ø Filiale
C'est une entreprise dont le capital a été
formé par des apports d'une société dite
« société mère » qui en assure
généralement la direction, la filiale a une personnalité
morale distincte de la maison mère.
Ø Globalisation
Elle est considérée comme une étape
après la mondialisation, et qui consisterait en une dissolution des
identités nationales et l'abolition des frontières au sein des
réseaux d'échange
Ø Internationalisation
Échange entre diverse nations dans plusieurs
domaines : politique, économique et culturel.
Ø Institution financière
Une entreprise qui accorde des crédits sous toutes ses
formes.
Ø Intégration
Regroupement d'activités sous une autorité
commune.
Ø Mondialisation
C'est l'accroissement des mouvements de biens, de services, de
mains d'oeuvre, de technologie et de capital à l'échelle
internationale.
Ø Monnaie électronique
Information codée représentant une somme
d'argent, contient la signature de la banque ou de l'institut d'émission
et un code unique.
Ø Succursale
C'est une entreprise directement rattachée à une
autre société, la succursale n'a pas une personnalité
morale distincte de sa « maison mère ».
ANNEXES
LISTE DES ANNEXES
Numéro
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Titre
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1
|
Les facteurs déterminants l'IDE
|
2
|
L'ordonnance n° 01-03 de aouel joumada ethania 1422
correspondant au 20 août 2001 relative au
développement de l'investissement modifiee et complétée
par l'ordonnance n° 06-08 du 19 joumada ethania 1427 correspondant au 15
juillet 2006.
|
3
|
Le règlement n° 05-03 du 6 juin 2005 relatif
aux investissements étrangers.
|
4
|
Les accords et conventions en relation avec les IDE
|
5
|
Les conventions internationales relatives aux organismes de
financement, de garantie des investissements et d'arbitrage ratifiées
par l'Algérie
|
6
|
L'organigramme de l'ANDI
|
7
|
Evolution quantitative des IDE en Algérie
|
8
|
Comparaison des deux dernières réglementations
algériennes relatives à l'investissement
|
ANNEXE 1
ANNEXE 2
Ministère des Participations et de la Promotion
des Investissement
(MPPI)
ORDONNANCE N° 01-03 DE AOUEL JOUMADA ETHANIA
1422
CORRESPONDANT AU 20 AOUT 2001
RELATIVE AU DEVELOPPEMENT DE
L'INVESTISSEMENT
MODIFIEE ET COMPLETEE PAR L'ORDONNANCE N° 06-08 DU
19
JOUMADA ETHANIA 1427 CORRESPONDANT AU 15 JUILLET
2006.
Ordonnance n° 01-03 du Aouel Joumada Ethania 1422
correspondant au 20 août 2001 relative au développement de
l'investissement, modifiée et complétée.
(Par l'ordonnance n° 06-08 du 19 Joumada Ethania 1427
correspondant au15 juillet 2006).
Le Président de la République,
Vu la Constitution, notamment ses articles 122 et 124 ;
Vu l'Ordonnance n° 01-03 du Aouel Joumada Ethania 1422
correspondant au 20 août 2001 relative au développement de
l'investissement ;
Vu l'Ordonnance n° 01-04 du Aouel Joumada Ethania 1422
correspondant au 20 août 2001 relative à l.organisation, la
gestion et la privatisation des entreprises publiques économiques ;
Vu la Loi n° 01-10 du 11 Rabie Ethani 1422 correspondant
au 3 juillet 2001 portant Loi minière ;
Vu la Loi n° 01-16 du 4 Chaâbane 1422 correspondant
au 21 octobre 2001 portant approbation de l'ordonnance n° 01-03 du Aouel
Joumada Ethania
1422 correspondant au 20 août 2001 relative au
développement de l'investissement ;
Vu la Loi n° 01-20 du 27 Ramadhan 1422 correspondant au
12 décembre
2001 relatives à l.aménagement et au
développement durable du territoire ;
Vu la Loi n° 01-21 du 7 Chaoual 1422 correspondant au 22
décembre 2001 portant loi de finances pour 2002, notamment son article
227 ;
Vu la Loi n° 03-01 du 16 Dhou El Hidja 1423 correspondant
au 17 février
2003 relative au développement durable du tourisme ;
Vu la Loi n° 03-03 du 16 Dhou El Hidja 1423 correspondant
au 17 février
2003 relative aux zones d.expansion et sites touristiques ;
Vu la Loi n° 03-10 du 19 Joumada El Oula 1424
correspondant au 19 juillet
2003 relative à la protection de l.environnement dans
le cadre du développement durable ;
Vu la Loi n° 05-07 du 19 Rabie El Aouel 1426
correspondant au 28 avril
2005 relative aux hydrocarbures.
Le conseil des ministres entendu,
Promulgue l'ordonnance dont la teneur suit :
Article 1 :
La présente ordonnance fixe le régime applicable
aux investissements nationaux et étrangers réalisés dans
les activités économiques de production de biens et de services
ainsi que les investissements réalisés dans le cadre de
l'attribution de concession et/ou de licence.
Article 2 :
Il est entendu par investissement au sens de la
présente ordonnance :
1. les acquisitions d'actifs entrant dans le cadre de
création d'activités nouvelles, d'extension de capacités
de production, de réhabilitation ou de restructuration ;
2. la participation dans le capital d'une entreprise sous
forme d'apports en numéraires ou en nature ;
3. les reprises d'activités dans le cadre d'une
privatisation partielle ou totale.
Article 3 :
Les investissements visés aux articles 1 et 2
ci-dessus, à l'exception de ceux visés à l'alinéa 2
du présent article, bénéficient des avantages de la
présente ordonnance.
La liste des activités, biens et services exclus des
avantages prévus par la présente ordonnance est fixée par
voie réglementaire après avis conforme du conseil national de
l'investissement visé à l'article 18 ci-dessous.(Ord. 06-08 du
15/07/2006).
Article 4 :
Les investissements sont réalisés librement sous
réserve de la législation et des réglementations relatives
aux activités réglementées et au respect de
l'environnement. Ils bénéficient de plein droit de la protection
et des garanties prévues par les lois et règlements en
vigueur.
Les investissements bénéficiant des avantages de
la présente ordonnance font l'objet, préalablement à leur
réalisation, d'une déclaration l'investissement auprès de
l'agence visée à l'article 6 ci-dessous.
Article 5 :
La forme et les modalités de la déclaration
d'investissement, de la demande d'avantages et de la décision d'octroi
des avantages, sont fixées par voie réglementaire.
Article 6 :
Il est créé une agence nationale de
développement de l'investissement ciaprès dénommée
l'agence (Ord. 06-08 du 15/07/2006).
Article 7 :
Sous réserve des dispositions particulières
applicables aux investissements présentant un intérêt pour
l'économie nationale, l'agence dispose, à compter de la date de
dépôt de la demande, d'avantages d'un délai maximum (Ord.
06-08 du 15/07/2006) :
_ de soixante-douze (72) heures pour la délivrance de
la décision relative aux avantages prévus au titre de la
réalisation ;
_ de dix (10) jours pour la délivrance de la
décision relative aux avantages prévus au titre de
l'exploitation.
L'agence peut, en contrepartie des frais de traitement des
dossiers, percevoir une redevance versée par les investisseurs. Le
montant et les modalités de perception de la redevance sont fixés
par voie réglementaire.
Article 7 bis :
Les investisseurs s'estimant lésés, au titre du
bénéfice des avantages, par une administration ou un organisme
chargé de la mise en oeuvre de la présente ordonnance ainsi que
ceux faisant l'objet d'une procédure de retrait engagée en
application de l'article 33 ci-dessous, disposent d'un droit de recours (Ord.
06-08 du 15/07/2006).
Ce recours est exercé auprès d'une commission
dont la composition, l'organisation et le fonctionnement sont fixés par
voie réglementaire.
Ce recours s'exerce sans préjudice du recours
juridictionnel dont bénéficie l'investisseur.
Ce recours doit être exercé dans les quinze (15)
jours qui suivent la notification de l'acte objet de la contestation ou du
silence de l'administration ou de l'organisme concernés pendant les
quinze (15) jours à compter de sa saisine.
Le recours visé à l'alinéa ci-dessus est
suspensif des effets de l'acte contesté.
La commission statue dans un délai d'un (1) mois. Sa
décision est opposable à l'administration ou à l'organisme
concernés par le recours.
Article 8 :
La décision de l'agence indique, outre le
bénéficiaire, les avantages accordés à celui-ci
ainsi que les obligations à sa charge conformément aux
dispositions de la présente ordonnance.
Un extrait de la décision de l'agence identifiant le
bénéficiaire et les avantages accordés fait l'objet d'une
publication au bulletin officiel des annonces légales.
Article 9 :
Outre les incitations fiscales, parafiscales et
douanières prévues par le droit commun, les investissements
définis aux articles 1 et 2 ci-dessus, bénéficient (Ord.
06-08 du 15/07/2006) :
1. Au titre de leur réalisation telle que visée
à l'article 13 ci-dessous, des avantages suivants :
a) exonération de droits de douane pour les biens non
exclus, importés et entrant directement dans la réalisation de
l'investissement ;
b) franchise de la TVA pour les biens et services non exclus
importés ou acquis localement entrant directement dans la
réalisation de l'investissement ;
c) exemption du droit de mutation à titre
onéreux pour toutes les acquisitions immobilières
effectuées dans le cadre de l'investissement concerné.
2. Au titre de l'exploitation et pour une durée de
trois (3) ans après constat d'entrée en activité
établi par les services fiscaux à la diligence de l'investisseur
:
a) de l'exonération de l'impôt sur le
bénéfice des sociétés (IBS) ;
b) de l'exonération de la taxe sur l'activité
professionnelle (TAP).
Article 10 :
Bénéficient d'avantages particuliers :
1. les investissements réalisés dans les zones
dont le développement nécessitent une contribution
particulière de l'Etat ;
2. ainsi que ceux présentant un intérêt
particulier pour l'économie nationale et notamment lorsqu'ils utilisent
des technologies propres susceptibles de préserver l'environnement, de
protéger les ressources naturelles, d'économiser l'énergie
et de conduire au développement durable.
Les zones visées à l'alinéa 1er, ainsi
que les investissements visés à l'alinéa
2 ci-dessus sont définis par le Conseil National de
l'Investissement cité à l'article 18 ci-dessous.
Article 11 :
Les investissements portant sur des activités non
exclues des avantages et réalisées dans les zones citées
à l'alinéa 1er de l'article 10 ci-dessus
bénéficient des avantages suivants (Ord. 06-08 du 15/07/2006)
:
1. Au titre de la réalisation de l'investissement :
_ exemption du droit de mutation à titre onéreux
pour toutes les acquisitions immobilières effectuées dans le
cadre de l'investissement ;
_ application du droit d'enregistrement au taux réduit
de deux pour mille (2%o) pour les actes constitutifs de sociétés
et les augmentations de capital ;
_ prise en charge partielle ou totale par l'Etat, après
évaluation de l'Agence, des dépenses au titre des travaux
d'infrastructures nécessaires à la réalisation de
l'investissement ;
_ franchise de la TVA pour les biens et services non exclus
des avantages entrant directement dans la réalisation de
l'investissement, qu'ils soient importés ou acquis sur le marché
local ;
_ exonération de droits de douane pour les biens
importés non exclus des avantages, entrant directement dans la
réalisation de l'investissement.
2. Après constat de mise en exploitation établi
par les services fiscaux à la diligence de l'investisseur :
_ exonération, pendant une période de dix (10)
ans d'activité effective, de l'impôt sur le bénéfice
des sociétés (IBS) et de la taxe sur l'activité
professionnelle (TAP) ;
_ exonération, à compter de la date
d'acquisition, de la taxe foncière sur les propriétés
immobilières entrant dans le cadre de l'investissement pour une
période de dix (10) ans ;
Article 12 :
Les investissements visés à l'alinéa 2 de
l'article 10 ci-dessous donnent lieu à l'établissement d'une
convention négociée dans les conditions prévues à
l'article 12 bis ci-dessous (Ord. 06-08 du 15/07/2006).
La convention est conclue par l'agence, agissant pour le
compte de l'Etat, après approbation du conseil national de
l'investissement visé à l'article 18 ci-dessous. La convention
est publiée au Journal officiel de la République
algérienne démocratique et populaire.
Article 12 bis :
Bénéficient d'avantages établis par voie
de négociation entre l'investisseur et l'agence agissant pour le compte
de l'Etat, sous la conduite du ministre chargé de la promotion des
investissements, les investissements présentant un intérêt
pour l'économie nationale (Ord. 06-08 du 15/07/2006).
Les investissements présentant un intérêt
pour l'économie nationale sont identifiés selon des
critères fixés par voie réglementaire après avis
conforme du conseil national de l'investissement visé à l'article
18 cidessous.
Article 12 ter :
Les avantages susceptibles d'être accordés aux
investissements visés à l'article 12 bis ci-dessus peuvent
comprendre tout ou partie des avantages suivants (Ord. 06-08 du 15/07/2006) :
1. En phase de réalisation, pour une durée maximale de cinq (5)
ans :
a) d'une exonération et/ou franchise des droits, taxes,
impositions et autres prélèvements à caractère
fiscal frappant les acquisitions opérées tant par voie
d'importation que sur le marché local, des biens et services
nécessaires à la réalisation de l'investissement ;
b) d'une exonération des droits d'enregistrement
portant sur les mutations des propriétés immobilières
affectées à la production ainsi que la publicité
légale dont elles doivent faire l'objet ;
c) d'une exonération des droits d'enregistrement sur
les actes constitutifs de sociétés et les augmentations de
capital ;
d) d'une exonération de la taxe foncière sur les
propriétés immobilières affectées à la
production.
2. En phase d'exploitation, pour une durée maximale de
dix (10) années à compter du constat d'entrée en
exploitation établi par les services fiscaux, à la diligence de
l'investisseur :
a) d'une exonération de l'impôt sur le
bénéfice des sociétés ;
b) d'une exonération de la taxe sur l'activité
professionnelle.
Outre les avantages visés aux alinéas 1 et 2
ci-dessus, des avantages supplémentaires peuvent être
décidés par le conseil national de l'investissement
conformément à la législation en vigueur.
Article 13 :
Les investissements visés aux articles 1er, 2 et 10
ci-dessus doivent être réalisés dans un délai
préalablement convenu lors de la décision d'octroi des avantages.
Ce délai commence à courir à dater de la notification de
la dite décision sauf décision de l'agence, citée à
l'article 6 ci-dessus fixant un délai supplémentaire.
Article 14 :
Les personnes physiques et morales étrangères
reçoivent un traitement identique à celui des personnes physiques
et morales algériennes, eu égard aux droits et obligations en
relation avec l'investissement.
Les personnes physiques et morales étrangères
reçoivent toutes le même traitement sous réserve des
dispositions des conventions conclues par l'Etat algérien avec les Etats
dont elles sont ressortissantes.
Article 15 :
Les révisions ou abrogations susceptibles d'intervenir
à l'avenir ne s'appliquent pas aux investissements
réalisés dans le cadre de la présente ordonnance à
moins que l'investisseur ne le demande expressément.
Article 16 :
Sauf dans les cas prévus par la législation en
vigueur, les investissements réalisés ne peuvent faire l'objet de
réquisition par voie administrative.
La réquisition donne lieu à une indemnisation
juste et équitable.
Article 17 :
Tout différend entre l'investisseur étranger et
l'Etat algérien, résultant du fait de l'investisseur ou d'une
mesure prise par l'Etat algérien à l'encontre de celui-ci, sera
soumis aux juridictions compétentes sauf conventions bilatérales
ou multilatérales conclues par l'Etat algérien, relatives
à la conciliation et à l'arbitrage ou accord spécifique
stipulant une clause compromissoire ou permettant aux parties de convenir d'un
compromis par arbitrage ad hoc.
Article 18 :
Il est créé, auprès du ministre
chargé de la promotion des investissements, un conseil national de
l'investissement ci-après dénommé «le conseil »,
placé sous l'autorité et la présidence du Chef du
Gouvernement (Ord. 06-08 du 15/07/2006).
Le conseil est chargé des questions liées
à la stratégie des investissements et à la politique de
soutien aux investissements, de l'approbation des conventions prévues
par l'article 12 ci-dessus et, d'une manière générale, de
toutes questions liées à la mise en oeuvre des dispositions de la
présente ordonnance.
La composition, le fonctionnement et les attributions du
conseil national de l'investissement sont fixés par voie
réglementaire.
Article 19 : Abrogé (Ord. 06-08 du
15/07/2006).
Article 20 : Abrogé (Ord. 06-08 du
15/07/2006).
Article 21 :
L'agence visée à l'article 6 ci-dessus et un
établissement public doter de la personnalité morale et de
l'autonomie financière.
L'agence a, notamment, pour missions dans le domaine des
investissements et en relation avec les administrations et organismes
concernés :
_ d'assurer la promotion, le développement et le suivi
des investissements;
_ d'accueillir, d'informer et d'assister les investisseurs
résidents et non résidents ;
_ de faciliter l'accomplissement des formalités
constitutives des entreprises et de concrétisation des projets à
travers les prestations du guichet unique décentralisé ;
_ d'octroyer les avantages liés à
l'investissement dans le cadre du dispositif en vigueur ;
_ de gérer le fonds d'appui à l'investissement
visé à l'article 28 ci-dessous;
_ de s'assurer du respect des engagements souscrits par les
investisseurs durant la phase d'exonération ;
L'organisation et le fonctionnement de l'agence sont
fixés par voie réglementaire.
Article 22 :
Le siège de l'agence est fixé à Alger,
L'agence dispose de structures décentralisées au niveau local.
Elle peut créer des bureaux de représentation à
l'étranger.
Le nombre et l'implantation des structures locales et des
bureaux à l'étranger sont fixés par voie
réglementaire.
Article 23 :
Il est créé, au sein de l'agence, un guichet
unique regroupant les administrations et organismes concernés par
l'investissement.
Le guichet unique et dûment habilité à
fournir les prestations administratives nécessaires à la
concrétisation des investissements, objet de la déclaration
visée à l'article 4 ci-dessus.
Les décisions du guichet unique sont opposables aux
administrations concernées.
Article 24:
Le guichet unique est créé au niveau de la
structure décentralisée de l'Agence.
Article 25 :
Le guichet unique s'assure, en relation avec les
administrations et les organismes concernés, de l'allégement et
de la simplification des procédures et formalités constitutives
des entreprises et de réalisation des projets.
Il veille à la mise en oeuvre des simplifications et
allégements décidés.
Article 26 :
A partir des actifs résiduels des entreprises publiques
dissoutes et en vue d'assurer leur valorisation pour le développement de
l'investissement, l'Etat constituera un portefeuille foncier et immobilier,
dont la gestion est dévolue à l'agence chargée du
développement de l'investissement visée à l'article 6
ci-dessus.
Les modalités de mise en oeuvre de cet article sont
fixées par voie réglementaire.
Article 27 :
L'offre d'assiettes foncières s'effectuera à
travers la représentation, au niveau du guichet unique
décentralisé, des organismes chargés du foncier
destiné à l'investissement.
Article 28 :
Il est créé un Fonds d'appui à
l'investissement sous forme d'un compte d'affectation spécial.
Ce fonds est destiné à financer la prise en
charge de la contribution de l'Etat dans le coût des avantages consentis
aux investissements, notamment des dépenses au titre des travaux
d'infrastructures nécessaires à la réalisation de
l'investissement.
La nomenclature des dépenses susceptibles d'être
imputées à ce compte est arrêtée par le Conseil
national de l'investissement visé à l'article 18 ci-dessus.
Les modalités d'organisation et de fonctionnement de ce
Fonds sont fixées par voie réglementaire.
Article 29 :
Sont maintenus les droits acquis par les investisseurs en ce
qui concerne les avantages dont ils bénéficient en vertu des
législations instituant des mesures d'encouragement aux investissements,
lesquels avantages demeurent en vigueur jusqu'à expiration de la
durée, et aux conditions pour lesquelles ils ont été
accordés.
Article 30 :
Les investissements qui bénéficient des
avantages prévus par la présente ordonnance peuvent faire l'objet
de transfert ou de cession. Le repreneur s'engage auprès de l'agence
à honorer toutes les obligations prises par l'investisseur initial et
ayant permis l'octroi des dits avantages, faute de quoi ces avantages sont
supprimés.
Article 31 :
Les investissements réalisés à partir
d'apports en capital, au moyen de devises librement convertibles,
régulièrement cotées par la Banque d'Algérie et
dont l'importation est dûment constatée par cette dernière,
bénéficient de la garantie de transfert du capital investi et des
revenus qui en découlent. Cette garantie porte également sur les
produits réels nets de la cession ou de la liquidation, même si ce
montant est supérieure au capital initialement investi.
Article 32 :
Les investissements qui bénéficient des
avantages de la présente ordonnance font l'objet durant leur
période d'exonération d'un suivi de l'agence.
Le suivi de ces investissements est effectué par
l'agence en relation avec les administrations et les organismes chargés
de veiller au respect des obligations nées du bénéfice des
avantages octroyés.
Article 32 bis :
Le suivi exercé par l'agence se réalise par un
accompagnement et une assistance aux investisseurs ainsi que par la collecte
d'informations statistiques diverses (Ord. 06-08 du 15/07/2006).
Article 32 ter :
Au titre du suivi, les autres administrations et organismes
concernés par la mise en oeuvre du dispositif d'incitations prévu
par la présente ordonnance sont chargés de veiller,
conformément aux procédures régissant leur activité
et pendant toute la durée des exonérations, au respect, par les
investisseurs, des obligations mises à leur charge au titre des
avantages accordés (Ord. 06-08 du 15/07/2006).
Article 33 :
En cas de non-respect des obligations découlant de la
présente ordonnance ou des engagements pris par les investisseurs, les
avantages fiscaux, douaniers, parafiscaux, financiers, sont retirés,
sans préjudice des autres dispositions législatives (Ord. 06-08
du 15/07/2006).
La décision de retrait est prononcée par
l'agence.
Article 34 :
En attendant la mise en place de l'agence visée
à l'article 6 ci-dessus, les dispositions de la présente
ordonnance ainsi que les effets induits par la période de transition
visée à l'article 29 ci-dessus, sont pris en charge par l'agence
de promotion et de soutien de l'Investissement (APSI).
Article 35 :
Sont abrogées, à l'exception des lois relatives
aux hydrocarbures susvisées, toutes dispositions antérieures
contraires à la présente ordonnance, notamment celles relatives
au décret législatif n° 93-12 du 5 octobre 1993 relatif
à la promotion de l'investissement.
Article 36 :
Les avantages prévus aux articles 9 à 11,
modifiés, de l'ordonnance n° 01- 03 du 20 août 2001,
susvisée, s'appliquent aux investissements déclarés
après publication de la présente ordonnance au Journal
officiel.
Ces avantages ne peuvent être cumulés avec les
avantages de même nature, institués par la législation
fiscale (Ord. 06-08 du 15/07/2006).
Article 37 :
La présente ordonnance sera publiée au Journal
officiel de la République algérienne démocratique et
populaire. Fait à Alger, le 19 Joumada Ethania 1427 correspondant au 15
juillet 2006.
Abdelaziz BOUTEFLIKA
ANNEXE 3
RÈGLEMENT N° 05-03 DU 6 JUIN
2005 RELATIF AUX INVESTISSEMENTS ETRANGERS
Le Gouverneur de la Banque d'Algérie,
Vu l'ordonnance n° 03-11 du 27 Joumada Ethania 1424
correspondant au 26 août 2003 relative à la monnaie et au
crédit, notamment ses articles 32, 38, 62, alinéa a,63 et
64 ; Vu l'ordonnance n° 01-03 du Aouel Joumada Ethania 1422
correspondant au 20 août 2001 relative au développement de
l'investissement, notamment ses articles 1, 2 et 31 ; Vu le décret
présidentiel du 10 Rabie El Aouel 1422 correspondant au 2 juin 2001
portant nomination du Gouverneur et des vice-Gouverneurs de la Banque
d'Algérie ; Vu le décret présidentiel du 10 Rabie
El Aouel 1422 correspondant au 2 juin 2001 portant nomination des membres du
conseil d'administration de la Banque d'Algérie ; Vu le décret
exécutif n° 97-39 du 9 Ramadhan 1417 correspondant au 18 janvier
1997, modifié et complété, relatif à la
nomenclature des activités économiques soumises à
l'inscription au registre de commerce ; Après
délibération du conseil de la monnaie et du crédit en date
du 28 Rabie Ethani 1426 correspondant au 6 juin 2005 ; Promulgue le
règlement dont la teneur suit :
Article 1er. -- Le présent
règlement a pour objet de définir les modalités de
transfert des dividendes, bénéfices et produits réels nets
de la cession ou de la liquidation des investissements étrangers
réalisés, dans le cadre de l'ordonnance n° 01-03 du Aouel
Joumada Ethania 1422 correspondant au 20 août 2001 relative au
développement de l'investissement, dans les activités
économiques de production de biens et de services. Art. 2.
-- Les investissements définis par l'article 2 de l'ordonnance
n° 01-03 du Aouel Joumada Ethania 1422 correspondant au 20 août 2001
susvisée, réalisés à partir d'apports
extérieurs, bénéficient de la garantie de transfert des
revenus du capital investi et des produits réels nets de la cession ou
de la liquidation, conformément aux dispositions de l'article 31 de
l'ordonnance n° 01-03 du Aouel Joumada Ethania 1422 correspondant au 20
août 2001 susvisée. Art. 3. -- Les banques et
établissements financiers, intermédiaires agréés,
sont habilités à instruire les demandes de transfert et à
exécuter sans délai les transferts au titre des dividendes,
bénéfices, produits de la cession des investissements
étrangers ainsi que celui des jetons de présence et
tantièmes pour les administrateurs étrangers. Art. 4.
-- Les bénéfices et dividendes produits par des
investissements mixtes (nationaux et étrangers) sont
transférables, par le biais des banques et établissements
financiers, intermédiaires agréés, pour un montant
correspondant à l'apport étranger, dûment constaté,
dans le capital. Les produits réels nets de la cession ou de la
liquidation des investissements mixtes (nationaux et étrangers) sont
transférables, par le biais des banques et établissements
financiers, intermédiaires agréés, pour un montant
correspondant à la part de l'investissement étranger,
dûment constatée, dans la structure de l'investissement total
réalisé. Art. 5. -- Le dossier en appui de la
demande de transfert est défini par une instruction de la banque
d'Algérie. Il doit être conservé par l'intermédiaire
agréé durant une période de cinq (5) ans. Art.
6. -- Les transferts effectués par les banques et
établissements financiers en application de ce règlement sont, au
même titre que les autres opérations de commerce extérieur
et de change, soumis au dispositif de contrôle a posteriori de la Banque
d'Algérie.Les banques et établissements financiers,
intermédiaires agréés, sont tenus d'en faire
déclaration à la Banque d'Algérie, selon un canevas qui
sera défini par instruction de la Banque
d'Algérie. Art. 7. -- Sont abrogées toutes
les dispositions contraires au présent règlement. Art.
8. -- Le présent règlement sera publié au Journal
officiel de la République algérienne démocratique et
populaire.
Le Gouverneur Mohammed LAKSACI
Annexe 4
LES ACCORDS ET CONVENTIONS EN RELATION AVEC LES
IDE
PAYS
|
NATURE DE L'ACCORD OU DE LA CONVENTION
|
DATE DE SIGNATURE
|
DATE DE RATIFICATION
|
DUREE DE VALIDITE
|
REFERENCE DU JORA
|
Afrique du Sud
|
Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
24/09/2000
|
23/07/2001
|
10 ans
|
N°41 - 2001
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur
la fortune.
|
28/04/1998
|
04/05/2000
|
|
N°26 - 2000
|
Allemagne
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
11/03/1996
|
07/10/2000
|
10 ans
|
N°58 - 2000
|
Argentine
|
Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
04/10/2000
|
13/11/2001
|
10 ans
|
N°69 - 2001
|
Autriche
|
Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
17/06/2003
|
10/10/2004
|
10 ans
|
N°65 - 2004
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur
la fortune.
|
17/06/2003
|
28/05/2005
|
|
N° 38 - 2005
|
Bahreïn
|
Encouragement et protection des investissements.
|
11/06/2000
|
08/02/2003
|
10 ans
|
N°10 - 2003
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu.
|
11/06/2000
|
14/08/2003
|
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N° 50 - 2003
|
Bulgarie
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Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
25/10/1998
|
07/04/2002
|
15 ans
|
N°25 - 2002
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur
la fortune.
|
25/10/1998
|
29/12/2004
|
|
N° 01-2005
|
Canada
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur
la fortune.
|
28/02/1999
|
16/11/2000
|
|
N°68 - 2000
|
Chine
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
20/10/1996
|
25/11/2002
|
10 ans
|
N°77 - 2002
|
Conseil Fédéral Suisse
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
30/11/2004
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23/06/2005
|
15 ans
|
N°45-2005
|
Corée
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Promotion et protection des investissements.
|
12/10/1999
|
23/07/2001
|
20 ans
|
N°40 - 2001
|
Egypte
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
29/03/1997
|
11/10/1998
|
10 ans
|
N°76 - 1998
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur
le capital.
|
17/02/2001
|
25/03/2003
|
|
N° 23 - 2003
|
Emirats Arabes Unis
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
24/04/2001
|
22/06/2002
|
20 ans
|
N°45 - 2002
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur
le capital.
|
24/04/2001
|
07/04/2003
|
|
N° 26 - 2003
|
Etats-Unis d'Amérique
|
Encouragement des investissements.
|
22/06/1990
|
17/10/1990
|
20 ans
|
n°45 - 1990
|
Ethiopie
|
Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
27/05/2002
|
17/03/2003
|
10 ans
|
N°19 - 2003
|
France
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
13/02/1993
|
02/01/1994
|
10 ans
|
N°01 - 1994
|
Non - double imposition, prévention contre la fraude et
l'évasion fiscale et l'établissement des règles
d'assistance réciproque en matière d'impôts sur le revenu,
sur la fortune et sur les successions.
|
17/10/1999
|
07/04/2002
|
|
N°24 - 2002
|
Indonésie
|
Promotion et protection des investissements.
|
21/03/2000
|
22/06/2002
|
10 ans.
|
N°45 - 2002
|
Non - double imposition et établissement des
règles d'assistance réciproque en matière d'impôt
sur le revenu et sur la fortune.
|
28/04/1995
|
13/09/1997
|
|
N°61 - 1997
|
Iran
|
Promotion et protection réciproques des investissements
|
19/10/2003
|
26/02/2005
|
10 ans
|
N° 15 - 2005
|
Italie
|
Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
18/05/1991
|
05/10/1991
|
10 ans
|
N°46 - 1991
|
Non - double imposition en matière d'impôts sur
le revenu et sur la fortune et de prévenir l'évasion et la fraude
fiscales
|
03/02/1991
|
20/07/1991
|
|
N°35 - 1991
|
Koweït
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements
|
30/09/2001
|
23/10/2003
|
20 ans
|
N° 66 - 2003
|
Libye
|
Encouragement, protection et garantie de l'investissement
|
06/08/2001
|
05/05/2003
|
10 ans
|
N°33 - 2003
|
Malaisie
|
Promotion et protection des investissements.
|
27/01/2000
|
23/07/2001
|
10 ans
|
N°42 - 2001
|
Mali
|
Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
11/07/1996
|
27/12/1998
|
10 ans
|
N°97 - 1998
|
Mozambique
|
Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
12/12/1998
|
23/07/2001
|
10 ans
|
N°40 - 2001
|
Niger
|
Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
16/03/1998
|
22/08/2000
|
10 ans
|
N°52 - 2000
|
Nigeria
|
Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
14/01/2002
|
03/03/2003
|
10 ans
|
N°16 - 2003
|
Pays arabes
|
Investissement des capitaux arabes dans les pays arabes.
|
07/10/1995
|
07/10/1995
|
05 ans
|
N°59 - 1995
|
Portugal
|
Non - double imposition, prévention contre
l'évasion fiscale et l'établissement des règles
d'assistance réciproque en matière de recouvrement d'impôts
sur le revenu et sur la fortune.
|
02/12/2003
|
31/03/2005
|
|
N° 24 - 2005
|
Promotion et protection réciproques des
investissements
|
2004/09/15
|
28/05/2005
|
10 ans
|
N°37 - 2005
|
Qatar
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
24/10/1996
|
23/06/1997
|
10 ans
|
N°43 - 1997
|
République Hellénique
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements
|
20/02/2000
|
23/07/2001
|
10 ans
|
N°41 - 2001
|
République Tchèque
|
Promotion et protection réciproques des
investissements
|
22/09/2000
|
07/04/2002
|
10 ans
|
N° 25 -2002
|
Roumanie
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
28/06/1994
|
22/10/1994
|
10 ans
|
N°69 - 1994
|
Non - double imposition en matière d'impôts sur
le revenu et sur la fortune.
|
28/06/1994
|
15/07/1995
|
|
N°37 - 1995
|
Royaume d'Espagne
|
Promotion et protection réciproques des
investissements.
|
23/12/1994
|
25/03/1995
|
10 ans
|
N°23 - 1995
|
Non - double imposition et la prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur
la fortune
|
07/10/2002
|
23/06/2005
|
|
N°45-2005
|
Royaume de Belgique
|
Non - double imposition et l'établissement des
règles d'assistance réciproque en matière d'impôts
sur le revenu et sur la fortune.
|
15/12/1991
|
09/12/2002
|
|
N°82 - 2002
|
Danemark
|
Promotion et protection réciproques des
investissements
|
25/01/1999
|
30/12/2003
|
10 ans
|
N° 02 -2004
|
Jordanie
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
01/08/1996
|
05/04/1997
|
10 ans
|
N°20 - 1997
|
Non - double imposition, prévention contre la fraude et
l'évasion fiscale et l'établissement des règles
d'assistance réciproque en matière d'impôts sur le revenu
et sur la fortune.
|
16/09/1997
|
17/12/2000
|
|
N°79 - 2000
|
Royaume de suède
|
Promotion et protection réciproques des
investissements
|
15/02/2003
|
29/12/2004
|
20 ans
|
N° 84 - 2004
|
Soudan
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements
|
24/10/2001
|
17/03/2003
|
10 ans
|
N°20 - 2003
|
Sultanat d'Oman
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu.
|
09/04/2000
|
08/02/2003
|
|
N°10 - 2003
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
09/04/2000
|
22/06/2002
|
10 ans
|
N°44 - 2002
|
Syrie
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
14/09/1997
|
27/12/1998
|
10 ans
|
N°97 - 1998
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu.
|
14/09/1997
|
29/03/2001
|
|
N°19 - 2001
|
Turquie
|
Non - double imposition en matière d'impôts sur
le revenu et sur la fortune.
|
02/08/1994
|
02/10/1994
|
|
N°65 - 1994
|
UE Belgo-Luxemburgéoise
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
24/04/1991
|
05/10/1991
|
10 ans
|
N°46 - 1991
|
Union du Maghreb
Arabe
|
Promotion et garantie des investissements.
|
23/07/1990
|
22/12/1990
|
|
n°06 - 1991
|
Non - double imposition et la mise en place des bases de
coopération mutuelle dans le domaine des impôts sur le revenu.
|
23/07/1990
|
22/12/1990
|
|
N°06 - 1991
|
Ukraine
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur
la fortune.
|
14/12/2002
|
19/04/2004
|
|
N°27 - 2004
|
Yémen
|
Encouragement et protection réciproques des
investissements.
|
25/11/1999
|
23/07/2001
|
10 ans
|
N°42 - 2001
|
Non - double imposition et prévention contre
l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur
le capital.
|
29/01/2002
|
26/02/2005
|
|
N°16 - 2005
|
NB :- Les pays sont classés par ordre
alphabétique. Cette liste est arrêtée à
29/06/2005 - conventions et accords
portant sur la promotion et la protection réciproques des
investissements : 40 - conventions et accords
portant non double imposition et prévention contre l'évasion
fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur la fortune :
21
|
Annexe 5
CONVENTIONS INTERNATIONALES RELATIVES AUX ORGANISMES DE
FINANCEMENT, DE GARANTIE DES INVESTISSEMENTS ET D'ARBITRAGE RATIFIEES PAR
L'ALGERIE
Nature de la Convention
|
Organisme
|
Date de signature
|
Date de ratification
|
N° du Journal Officiel et Année
|
Convention pour la reconnaissance et l'exécution des
sentences arbitrales étrangères, adoptée par la
conférence des Nations Unies à New York.
|
Nations Unies
|
10/06/1958
|
(Adhésion) 05/11/1988
|
N° 48 23/11/1988
|
Convention portant création de la Banque
Maghrébine pour l'Investissement et le Commerce Extérieur entre
les Etats de l'Union du Maghreb Arabe, signée à Ras Lanouf
(Libye).
|
BMICE
|
09 et 10/03/1991
|
13/06/1992
|
N° 45 14/06/1992
|
Convention portant création de l'Agence
Multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI).
|
AMGI
|
30/10/1995
|
30/10/1995
|
N° 66 05/11/1995
|
Convention pour le règlement des différends
relatifs aux Investissements entre Etats et Ressortissants d'autres Etats
(CIRDI).
|
CIRDI
|
30/10/1995
|
30/10/1995
|
N° 66 05/11/1995
|
Convention portant création de la Société
Islamique de Garantie des Investissements et de Crédit à
l'Exportation.
|
SIGICE
|
23/04/1996
|
23/04/1996
|
N° 26 24/04/1996
|
Annexe 6
EVOLUTION QUANTITATIVE DES IDE EN ALGERIE
Graphique 1 : Flux d'IDE entrant en Algérie
(2000-2008) (Millions de dollars)
Source: ANDI,
(http://www.andi.dz).
Graphique 2 :répartition des projets par
secteur d'activité (2002-2009) en Algérie
Source: ANDI,
(http://www.andi.dz).
Graphique 3 : projet impliquant des
étranger en Algérie (2002-2009)
Source: ANDI,
(http://www.andi.dz).
Annexe 8
COMPARAISON DES DEUX DERNIÈRES
RÉGLEMENTATIONS ALGÉRIENNES RELATIVES À
L'INVESTISSEMENT
|
Décret de 1993
|
Ordonnance de 2001
|
Dénomination
|
Promotion de l'investissement.
|
Développement de l'investissement.
|
Champ d'application
|
Investissements privés dans les secteurs non
réservés à l'Etat, à ses démembrements ou
à des personnes morales
publiques.
|
Pas de restriction.
|
Definition
de l'investissement
|
Activités de création, d'extension, de
rénovation ou de restructuration (définition
imprécise).
|
Définition plus précise :
références aux investissements
réalisés dans le cadre de l'attribution de concession et/ou de
licence, aux privatisations et au respect de l'environnement.
|
Liberté d'investir
|
Sous réserve des activités
réglementées.
|
Sous réserve des activités
réglementées.
|
Organismes
d'investissement
|
- APSI.
- Guichet unique à Alger.
|
- MPPI.
- CNI.
- ANDI.
- Guichets uniques décentralisés.
|
Nature de la décision du
guichet unique
|
Pas d'opposabilité aux autres administrations.
|
Opposabilité.
|
Procedure d'établissement
|
- Déclaration (réalisation de
l'investissement).
- Agrément fiscal (octroi d'avantages)
|
Pas de changement.
|
Déclaration et demande
d'avantages
|
APSI : réponse dans un délai de 60
jours.
|
ANDI : réponse dans un délai de 30 jours.
|
Recours
|
Recours administratif.
|
Recours administratif et juridictionnel.
|
Régimes des avantages
|
- Régime général
(déclaration).
- Régimes spécifiques : zones spécifiques +
zones franches.
|
- Régime général (réalisation de tout
investissement).
- Régime dérogatoire non contractuel :
investissement dans les zones.
- Régime dérogatoire contractuel :
investissements présentant un intérêt
particulier pour l'économie.
|
Régime général
(délai)
|
Avantages accordés ne peuvent dépasser 3 ans.
|
Pas de délai pour les avantages accordés.
|
Droit de mutation
|
Exemption.
|
Exemption.
|
Droit fixe pour
l'enregistrement
|
Taux de 5 %o.
|
Taux de 2 %o.
|
Exemption de la
taxe foncière
|
De 5 à 10 ans.
|
Exonération pendant 10 ans.
|
Franchise de la TVA
|
Oui.
|
Oui.
|
Droits de douane
|
Taux réduit de 3 %.
|
Taux réduit sans précision.
|
Impôt sur les bénéfices
|
- Exonération de 2 à 5 ans de l'impôt sur les
bénéfices des sociétés, du versement forfaitaire et
de la taxe sur l'activité industrielle et commerciale.
- Au delà, taux réduit pour les
bénéfices réinvestis. De 5 à 10 ans en
régime
dérogatoire.
|
En régime dérogatoire : exonération pen-
dant 10 ans de l'impôt sur les sociétés,
de
l'impôt sur le revenu global, du versement
forfaitaire et de la taxe d'activité.
|
Impôt sur les bénéfices des
entreprises exportatrices
|
- Exonération de 2 à 5 ans de l'impôt sur les
bénéfices des sociétés, du versement forfaitaire et
de la taxe sur l'activité industrielle et commerciale pour les
activités exportatrices.
- En régime dérogatoire, réduction de 50 %
après 10 ans du taux réduit des bénéfices
investis.
|
Droit commun.
|
Prise en charge totale ou
partielle des contributions
patronales au régime de
sécurité sociale
|
Oui.
|
|
Prise en charge totale ou
partielle des coûts des
infrastructures
|
Oui.
|
Oui.
|
Concession des terrains
à des conditions avantageuses
|
Oui.
|
|
Bonification d'intérêt pour les
crédits bancaires
|
Oui.
|
|
Avantages supplémentaires
|
Régime de la convention.
|
Décision unilatérale (art. 11, par. 2
in fine) et régime de la convention.
|
BIBLIOGRAPHIE
Les ouvrages
· BETTAHAR, (Rabah) : Le partenariat et la
relance des investissements, Edition BETTAHAR, Alger, 1992.
· BOUZIDI, (Abdelmadjid) : Comprendre la
mutation de l'économie Algérienne, les mots-clés,
Edition SOCIETE NATIONALE DE COMPTABILITE, Alger, 1992.
· GANNAGE, (Elias) : Théorie de
l'investissement direct étranger, Edition ECONOMICA, Paris 1985.
· HUGONNIER, (Bernard) : Investissement direct,
coopération internationale et firmes multinationales, Edition
ECONOMICA, Paris, 1984.
· Prakash LOUNGANI et Assaf RAZIN, «L'IDE est-il
bénéfique aux pays en développement«, dans
Finances & Développement, Etats-Unis, Juin 2001.
· SADEG, (Abdelkrim) : Le système
bancaire algérien : la nouvelle réglementation, Edition
A.BEN, Alger, 2004.
Revues, rapports et périodiques
· Rapport de la CNUCED, « Evaluation des
capacités de promotion des investissements de l'agence Nationale de
Développement des Investissements », Genève, 2005.
· Rapport de la CNUCED: « l'investissement
mondial : Tendances et causes déterminantes », 1996.
· Guide des investissements du Ministère de
participation et de la promotion des investissements MPPI, (mise à
jour le 01/10/2004).
· Rapport KPMG, « guide investir en
Algérie », 2006.
· Rapport final, « Bancarisation de masse
en Algérie : Opportunités et défis », Juin
2006.
· Rapport de la CNUCED, « Evaluation des
capacités de promotion des investissements de l'Agence nationale de
développement de l'investissement », Genève, 2005.
· Banque Mondiale, « Evaluation du climat de
l'investissement en Algérie : Améliorer l'environnement de
l'entreprise algérienne pour une croissance soutenue et créatrice
d'emplois », Janvier 2006.
· Enquête sur « Le degré d'introduction
des NTIC dans les institutions bancaires », Institut National de
Planification et de Statistiques (INPS), 2004.
· Rapport du CNES sur la réforme du
système bancaire et financier (16ème session
plénière du 20/11/2000).
Dictionnaires et manuels
· Nouveau dictionnaire de Droit et de Sciences
Economiques, édition 1974.
· Encyclopédie de l'économie, librairie
Larousse, Paris, 1978.
Travaux universitaires
· Mohammed BENABDERRAHMEN, les investissements directs
étrangers en Algérie : opportunités et contraintes,
Institut National de Commerce, Alger, 1996.
Textes juridiques
· Ordonnance n° 01-03 de Aouel Joumada Ethania 1422
correspondant au 20 août 2001 relative au développement de
l'investissement modifiée et complétée par l'ordonnance
n° 06-08 du 19 Joumada Ethania 1427 correspondant au 15 juillet 2006.
· Décret exécutif n° 2001-282 du 6
Rajab 1422 correspondant au 24 septembre 2001 portant attributions,
organisation et fonctionnement de l'agence nationale de développement de
l'investissement (ANDI) (N° JORA : 055 du 26-09-2001).
· L'ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003
relative a la monnaie et au crédit.
Sites internets
http://www.unice.fr/CEMAFI/EMMA/Mekki.PDF
(15/05/2007).
http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr/secosoc/article.php3?id_article=174
(10/05/2007).
http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/privatisations/creneau_banques.htm.
(25/02/2007)
www.algerie-dz.com.
(12/01/2007)
http://www.aps.dz. (05/12/2006)
* 1 _ HUGONNIER,
(Bernard) : Investissement direct, coopération internationale
et firmes multinationales, Edition ECONOMICA, Paris, 1984, p22.
* 2 _ HUGONNIER,
(Bernard) : Ibid, p23 et p24.
* 3 _ HUGONNIER,
(Bernard) : Ibid, p23 et p25.
* 4 _ BETTAHAR,
(Rabah) : Le partenariat et la relance des investissements,
Edition BETTAHAR, Alger, 1992, p62.
* 5 _ BOUZIDI,
(Abdelmadjid) : Comprendre la mutation de l'économie
algérienne, les mots-clés, Edition SOCIETE NATIONALE DE
COMPTABILITE, Alger, 1992, p55, p56, p57.
* 6 _ GANNAGE, (Elias) :
Théorie de l'investissement direct étranger, Edition
ECONOMICA, Paris, 1985, p12, p13 et p 14.
* 7 7Andrew
Harrison : Business international et mondialisation:
Vers une nouvelle Europe (http://books.google.com/books)
* 8 _
http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr/secosoc/article.php3?id_article=174
* 9 _
http://www.unice.fr/CEMAFI/EMMA/Mekki.PDF
(15/05/2007).
* 10 1 Ordonnance n° 01-03
de Aouel Joumada Ethania 1422 correspondant au 20 août 2001 relative au
développement de l'investissement modifiée et
complétée par l'ordonnance n° 06-08 du 19 Joumada Ethania
1427 correspondant au 15 juillet 2006.
* 11 _ Ordonnance n°
01-03 : Ibid.
* 12 _ Ordonnance n°
01-03 : Ibid.
* 13 _ Ordonnance n°
01-03 : Ibid.
* 14 _ Guide des
investissements du Ministère de participation et de la promotion des
investissements MPPI, (mise à jour le 01/10/2004), p56 et p57.
* 15 _ Rapport KPMG :
« guide investir en Algérie », 2006, p91.
* 16 _ Prakash LOUNGANI et
Assaf RAZIN, «L'IDE est-il bénéfique aux pays en
développement«, dans Finances & Développement,
Etats-Unis, Juin 2001, p6 et p9.
* 17 _ Prakash LOUNGANI et
Assaf RAZIN : Ibid, p7 et p8.
* 18 _ Rapport de la CNUCED,
« Examen de la politique de l'investissement en
Algérie », New York et Genève, 2005, p19.
* 19 _ Rapport de la
CNUCED : Ibid, p20.
* 20 _ Banque Mondiale,
« Evaluation du climat de l'investissement en Algérie :
Améliorer l'environnement de l'entreprise algérienne pour une
croissance soutenue et créatrice d'emplois », Janvier 2006, p
73.
* 21 _ Banque Mondiale :
Ibid, p77.
* 22 _ Rapport de la
CNUCED : Ibid, p21.
* 23 _ Enquête sur «
Le degré d'introduction des NTIC dans les institutions bancaires »,
Institut National de Planification et de Statistiques (INPS), 2004.
* 24 _ Enquête sur «
Le degré d'introduction des NTIC dans les institutions bancaires
» : Ibid.
* 25 _ Décret
exécutif n° 2001-282 du 6 Rajab 1422 correspondant au 24 septembre
2001 portant attributions, organisation et fonctionnement de l'agence nationale
de développement de l'investissement. (N° JORA : 055 du
26-09-2001).
* 26 _ Décret
exécutif n° 2001-282 :Ibid.
* 27 _ Rapport de la CNUCED,
Opcit.
* 28 _ Rapport de la CNUCED,
Ibid.
* 29 _ Rapport du CNES sur
la réforme du système bancaire et financier
(16ème session plénière du 20/11/2000), p98.
* 30 _ SADEG,
(Abdelkrim) : Le système bancaire algérien : la
nouvelle réglementation, Edition A.BEN, Alger, 2004, p135-142.
* 31 _ Algérie Presse
Service (
http://www.aps.dz). (05/12/2006)
* 32 _
http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/privatisations/creneau_banques.htm.
(25/02/2007)
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