WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les doyens ruraux dans le diocèse de liège au moyen àąge. Contribution à  l'histoire politique et religieuse du monde rural.

( Télécharger le fichier original )
par Vincent BASTIN
Université de Liège - Licence en histoire 2000
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    Vincent BASTIN

    Contribution à l'histoire
    politique et religieuse
    du monde rural.

    Les Doyens ruraux
    dans le diocèse de Liège
    au Moyen Âge.

    Mémoire déposé pour l'obtention du
    grade de licencié en histoire

    Université de Liège
    Faculté de philosophie et lettres
    Section des sciences historiques

    Année académique 1999-2000

    INTRODUCTION.

    Si le décanat rural nous est relativement bien connu pour l'époque moderne, de nombreuses lacunes apparaissent aux yeux des historiens médiévistes que les institutions liégeoises passionnent : ils devront, en effet, se contenter de quelques travaux épars et souvent assez anciens. Par ailleurs, s'ils souhaitent s'intéresser, par exemple, au statut social des doyens ou à l'originalité du décanat dans le diocèse de Liège, ils resteront désespérément sur leur faim car aucune étude parue à ce jour ne traite de ces sujets. De plus, ces différents ouvrages devraient être enrichis et éventuellement confirmés par l'analyse et la confrontation de très nombreuses sources récemment publiées ou exhumées de leur dépôt d'archives.

    C'est en 1863 que Malbrenne ouvre les portes de la recherche sur le décanat rural, par une étude d'ensemble, en glanant le maximum d'informations sur tous les pays et toutes les époques. Il parvient ainsi à mettre en relief quelques traits saillants de cette institution.1

    Nous ne saurions ici souligner ni toute l'importance de l'édition des sources, ni l'utilité considérable de collections comme les Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique qui, dès le premier volume, paru en 1864, consacrent quelques pages aux records décanaux.2 Les Analectes vont faciliter le travail de nombreux historiens et, par la même occasion, leur donner de nouvelles idées de recherche.

    En 1875, Habets publie une monumentale histoire du diocèse de Roermond. Les premières listes de doyens ruraux sont dressées dans le volume consacré aux régions septentrionales de l'évêché de Liège.

    Le cadre géographique utilisé lors des recherches se restreint encore par la suite. En 1883, le chanoine Roland préfère concentrer ses investigations uniquement sur le doyenné de Graide,4 ce qui lui permet de travailler son sujet

    1. MALBRENNE, N.J.A., Des doyens et de leurs fonctions, dans Revue catholique, t. 3, Louvain, 1863.

    2. Records ecclésiastiques de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 1, Louvain, 1864, pp 337 et suiv.

    3. HABETS, J., Geschiedenis van het tegenwoordig bisdom Roermond, t. 1, Roermond, 1875.

    4. ROLAND, C.-G., le Doyenné de Graide, dans Annales de la société archéologique de Namur, t. 16, 1883, pp. 454-468.

    en profondeur. Il commence par se poser la question de l'origine de ce concile, à laquelle il pense pouvoir répondre par l'existence de la procession des croix banales. Ses idées, reprises, développées et augmentées d'autres hypothèses par Manfred Van Rey en 1981,5 cheminent jusqu'en 1986, date à laquelle Alain Dierkens publie un article faisant table rase de toutes ces théories.6 De nouvelles explications sur l'origine du décanat rural, qui semblent faire l'unanimité, ont été publiées cette année même par l'abbé André Deblon.7 Outre ces considérations , le chanoine Roland envisage aussi l'aspect géographique du concile et une liste sommaire des doyens qui l'ont dirigé.

    Le dossier des doyens ruraux dans le diocèse de Liège est repris, en 1895, par l'abbé Ceyssens,8 à la suite de la découverte de la copie d'un livre manuscrit, rédigé en 1516 par un doyen de Beringen, Henri Van der Scaeft. Nous en reparlerons ultérieurement.

    La vie de saint Walhère, doyen de Florennes, intéresse hagiographes et historiens depuis la fin du XVIe siècle. En 1879, quand les Analectes publient un document de 1190, mettant en cause un certain Walter, doyen de ce même concile, bon nombre d'amateurs d'histoire ecclésiastique pensent détenir la preuve que saint Walhère a bel et bien vécu à la fin du XIIe siècle.9 Cependant, en 1912, Jules Feller démontre l'hétérogénéité des prénoms Walherus et Walterus.10 S'en suit une controverse qui va passionner plusieurs générations d'historiens qui, dans le but de développer leur argumentation sur la vie du saint, seront amenés à s'intéresser à l'ensemble du décanat rural.11

    5. VAN REY, M., les Divisions politiques et ecclésiastiques de l'ancien diocèse de Liège au Haut Moyen Âge, dans le Moyen Âge, t. 87, Bruxelles, 1971, pp. 161- 206.VAN REY, M., Die Lütticher Gaue Condroz und Ardennen im Frühmittelalter. Untersuchung zur Pfarrorganisation, Bonn, 1977.

    6. DIERKENS, A., la Création des doyennés et des archidiaconés dans l'ancien diocèse de Liège (début du Xe siècle?), dans le Moyen Âge, t. 92, Bruxelles,
    1986, pp. 345-365.

    7. DEBLON, A., les Origines des doyennés ruraux dans le diocèse de Liège, dans le Moyen Âge, t. 105, Bruxelles, 1999.

    8. CEYSSENS, J., les Doyens ruraux dans l'ancien diocèse de Liège, dans Bulletin de la société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, Liège, 1895, pp. 159-224.

    9. Documents concernant les paroisses de Waulsort et d'Hastière, dans A.H.E.B., t. 16, p. 43.

    10. FELLER, J., le Nom de saint Walhère, dans Wallonia, t. 20, Liège, 1912, pp. 326-328.

    11. V. annexe 3.

    Les études qui ont été publiées par la suite sont toutes centrées sur un seul aspect de l'institution : outre les thèmes évoqués en 1883 par le chanoine Roland, citons l'élection des doyens,12 les actes dressés par ceux-ci,13 les synodes paroissiaux14 et les conciles décanaux.15 La plupart des listes de doyens, quant à elles, se concentrent sur un endroit ou une période donnée. Elles présentent, en outre, bon nombre d'imprécisions. Par cette étude d'ensemble, nous espérons donc pouvoir remédier à ces différentes lacunes, tout en étant conscients que la quantité des sources est telle que de nouvelles mentions de doyens pourront toujours être découvertes.

    Le premier doyen rural connu apparaît dans une source hagiographique, en même temps que le premier archidiacre. Ce document, intitulé Virtutes sancti Eugenii, a été rédigé au début du Xe siècle, sous l'épiscopat d'Etienne (903-920). Son interprétation, assez délicate, a déjà fait l'objet de plusieurs travaux parfois fort controversés.16

    Les statuts synodaux liégeois constituent une des sources essentielles de notre travail. Les droits et devoirs de chaque clerc y sont réglementés avec le maximum de précision et de clarté. Un intérêt tout particulier a été apporté à l'étude des statuts de l'évêque Jean de Flandre, où un chapitre entier a été réservé aux archidiacres et aux doyens ruraux.17

    12. TOUSSAINT, F., Election et sortie de charge des doyens ruraux dans les diocèses de Liège et de Cambrai, dans Revue d'histoire ecclésiastique, t. 42, Louvain, 1947, pp. 50-80.

    13. NELIS, H., les Doyens de chrétienté, dans R.B.P.H., t. 3, Bruxelles, 1924, pp. 59-73, 251-278, 509-525 et 821-840.

    14. TOUSSAINT, F., les Doyens ruraux et les assemblées synodales aux anciens diocèses de Liège et de Cambrai, dans Miscellanea moralia in honorem Eximii Domini Arthur Janssen, Louvain et Gembloux, 1948, pp. 665-659.

    15. WAGNON, H., les Records ecclésiastiques des assemblées décanales de l'ancien diocèse de Liège, dans Monumenta iuris canonici, série C, Subsidia, vol. 1, proceedings of the Second International Congress of Medieval Canon Law, Vatican, 1964, pp. 473-483.

    16. Virtutes S. Eugenii apud Bronium, éd. MISONNE, D., dans les Miracles de saint Eugène à Brogne. Etude littéraire et historique. Nouvelle édition, dans Revue bénédictine, t. 76, Maredsous, 1966, pp. 231-291.

    17. AVRIL, J., les Statuts synodaux de Jean de Flandre, évêque de Liège (1288), dans B.S.A.H.L., t. 61, Liège, 1995, pp. 3-228.

    En 1516, le doyen de Beringen, Henri Hoegloen ou Van der Scaeft, écrit un livre sur les doyens de concile, le Registrum sive Repertorium speculum seu Instrumentum jurium proventuum et emolumentorum decani christianitatis sive archipresbyteri concilii Beringensis Leodiensis diocesis et archidiaconatus Campiniae. Dans la première partie de ce registre, il décrit différents aspects de la fonction décanale. Dans la seconde sont consignés quelques modèles de lettres ainsi que des mandements archidiaconaux et épiscopaux où il est question des droits décanaux. Cet ouvrage ne sera jamais publié. Cependant, il ne tombe pas dans l'oubli car, à partir de 1547, le vice-doyen Jean Dompens, un des successeurs de Van der Scaeft, entreprend de le compléter. Depuis, la plupart des doyens de Beringen y ont ajouté leur touche personnelle.18

    Au début du XVIIe siècle, le doyen Georges Spierinx fait exécuter des copies du Registrum par des notaires apostoliques. Deux d'entre elles sont aujourd'hui conservées. La première date de 160119 et la seconde de 1611.20 Après cette date, nous perdons toute trace du manuscrit original de Van der Scaeft.

    En 1789, Paul-Léonard Tielens, lui aussi doyen de Beringen, décide de se démettre de ses fonctions.21 Il transmet alors probablement la copie de 1601 à son successeur,22 puis il se retire dans le couvent des soeurs franciscaines de Peer avec, dans ses bagages, la copie de 1611 et le registre de Dompens.23 A sa mort, les religieuses prennent possession des biens du doyen. Ne sachant que faire de ces deux volumes, elles décident de les ranger dans leur grenier.

    18. Archives de l'Etat à Hasselt (=A.E.Ht.), Registrum compositionum et caeterum jurium concilii Beringensis cum aliquot institutionibus 1547-1579.

    19. A.E.Ht, Registrum sive Repertorium speculum seu Instrumentum jurium proventuum et emolumentorum decani christianitatis sive archipresbyteri concilii Beringensis Leodiensis diocesis et archidiaconatus Campiniae I (=Registrum I)

    20. A.E.Ht, Registrum sive Repertorium speculum seu Instrumentum jurium proventuum et emolumentorum decani christianitatis sive archipresbyteri concilii Beringensis Leodiensis diocesis et archidiaconatus Campiniae II, (=Registrum II).

    21. ROBYNS, O., Het Landdekanat Beringen en zijne dekens, dans Limburg, t. 6, Hasselt-Maaseik, 1925, p. 53.

    22. A.E.Ht, ibid., Registrum I . Nous avons retrouvé, entre le f° 85 et le f° 86, une lettre de 1792 adressée au doyen de l'époque.

    23. CEYSSENS, J., Ibid., p. 163.

    C'est à cet endroit que les deux registres ont été découverts, à la fin du XIe siècle. L'abbé Ceyssens les a alors étudiés et en a publié certaines parties.24 En 1925, Robyns les utilise pour établir la liste des doyens du concile de Beringen.25

    Les soeurs franciscaines de Peer décident alors d'envoyer toutes leurs archives au dépôt de Hasselt. Or, cette démarche a déjà été effectuée par le prêtre du doyenné de Beringen qui détenait la copie de 1601. Le conservateur décide alors de classer le registre de Dompens et le manuscrit de 1611 avec celui de 1601, dans les archives de Beringen. A notre connaissance, ces documents n'ont plus été analysés depuis 1925.

    Henri Van der Scaeft a défendu à quiconque de modifier le contenu de son ouvrage.26 Sa volonté a été assez bien respectée puisque les deux manuscrits ne présentent que des différences mineures. La copie de 1601 a été réalisée sous la direction de maître Cillen27 ; celle de 1611, sous la responsabilité du notaire apostolique Christian Servais.28 Néanmoins, en comparant les deux, nous avons pu constater que certains de leurs copistes ont parfois été quelque peu négligents sur les détails. Par exemple, ils n'ont pas toujours pris la peine de recopier les prières et les chants religieux.29

    Parmi les autres sources utilisées figurent essentiellement des actes où les doyens ruraux apparaissent, le plus souvent, à titre de témoins, mais aussi, parfois, à titre d'arbitres. Les décisions des conciles décanaux, basées sur des coutumes, sont consignées dans des records et prennent ainsi forme de lois. Durant tout le Moyen Âge, l'établissement de ce type de document constitue une des principales caractéristiques du décanat rural.

    24. CEYSSENS, J., Ibid., p. 163.

    25. ROBYNS, O., Ibid., pp. 49-54.

    26. Registrum I, f° 240. Registrum II, f° 144 v°.

    27. Registrum I, f° 21. L'écriture est particulièrement difficile à déchiffrer car le document a été recopié très rapidement. Plusieurs scribes y ont travaillé. Leurs abréviations sont excessivement nombreuses et peu
    conventionnelles.

    28. Registrum II, f° 180. Un effort de lisibilité a été consenti. La majeure partie du manuscrit a été retranscrite par le même scribe.

    29. Contrairement à la copie de 1611, celle de 1601 comprend, par exemple, des partitions de musique avec des chants religieux (Registrum I, f° 68-70).

    De nombreux renseignements sur la situation du postulant et sur le mode d'élection ont aussi été puisés dans les suppliques. Ces informations peuvent aussi être tirées des formulaires de l'officialité épiscopale.26 Il serait fastidieux d'énumérer et de décrire ici tous ces documents, mais nous le ferons au cours de notre exposé.

    Nous ne manquerons pas non plus de souligner l'intérêt des documents nécrologiques et généalogiques, qui fournissent souvent des renseignements remarquables sur la vie et l'origine sociale des personnages étudiés. Les sources figurées, elles aussi, sont d'une importance capitale, bien qu'elles soient trop rarement utilisées par l'historien.

    Les limites chronologiques que nous nous sommes imposées pour cet ouvrage ne surprendront pas les personnes qui s'intéressent à l'histoire liégeoise. De l'époque carolingienne, époque de l'apparition des doyens ruraux, nous rejoindrons le milieu du XVIe siècle et, plus précisément, la date de 1559, qui consacre le démembrement du diocèse de Liège. C'est aussi l'époque du concile de Trente (1545-1563), qui réforme en profondeur la discipline ecclésiastique et qui annonce le déclin du décanat rural. Bien sûr, nous envisagerons, au cours du premier chapitre, de situer la naissance du décanat rural dans l'évolution du christianisme dans le bassin mosan, afin de mieux cerner le contexte dans lequel cette institution a vu le jour.

    26. La partie de ce formulaire consacrée aux doyens ruraux a été éditée par LAENEN, J., Notes sur l'organisation ecclésiastique du Brabant à l'époque de l'érection des nouveaux évêchés, dans A.A.R.A., t. 56, Bruxelles, 1904, pp. 176- 179. Nous démontrerons, au cours du chapitre II, relatif aux élections, qu'il s'agit d'une charte modèle qui compile des formules puisées dans plusieurs autres documents.

    ABREVIATIONS.

    A.A.R.A. : Annales de l'académie royale d'archéologie.

    A.D.N.L. : archives départementales du Nord à Lille.

    A.E.A. : archives de l'Etat à Arlon.

    A.E.H. : archives de l'Etat à Huy.

    A.E.Ht. : archives de l'Etat à Hasselt.

    A.E.L. : archives de l'Etat à Liège.

    A.E.L. : Analecta eccliastica Leodiensia.

    A.Ev.L. : archives de l'évêché de Liège.

    A.E.M. : archives de l'Etat à Mons.

    A.G.R. : archives générales du royaume.

    A.H.E.B. : Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique. A.H.L. : Annuaire d'histoire liégeoise.

    A.I.A.L. : Annales de l'institut archéologique du Luxembourg.

    A.S.A.B. : Annales de la société archéologique de Bruxelles.

    A.S.A.N. : Annales de la société archéologique de Namur.

    A.V.B. : Analecta Vaticano-Belgica.

    B.A.R.B. : Bulletin de l'académie royale de Belgique

    B.C.R.H. : Bulletin de la commission royale d'histoire.

    B.I.A.L. : Bulletin de l'institut archéologique du Luxembourg.

    B.S.A.H.L. : Bulletin de la société d'art et d'histoire du diocèse de Liège. B.S.R.A.B. : Bulletin de la société royale d'archéologie de Bruxelles. B.S.S.L.L. : Bulletin de la société scientifique et littéraire du Limbourg. B.S.R.V.L. : Bulletin de la société royale «Le Vieux Liège».

    B.T.I.A.L. : Bulletin trimestriel de l'institut archéologique du Luxembourg. Leod. : Leodium.

    Nam : Namurcum.

    P.S.H.A.L. : Publications de la société historique et archéologique dans le duché de Limbourg.

    P.S.H.L. Publications de la société d'histoire du Luxembourg.

    R.B.P.H. : Revue belge de philologie et d'histoire.

    Registrum I : Registrum sive Repertorium speculum seu Instrumentum jurium proventuum et emolumentorum decani christianitatis sive archipresbyteri concilii Beringensis Leodiensis diocesis et archidiaconatus Campiniae I, copie de 1601, conservée aux archives de l'Etat à Hasselt (doyenné de Beringen, n°5).

    Registrum II : Registrum sive Repertorium speculum seu Instrumentum jurium proventuum et emolumentorum decani christianitatis sive archipresbyteri concilii Beringensis Leodiensis diocesis et archidiaconatus Campiniae II, copie de 1611, conservée aux archives de l'Etat à Hasselt (doyenné de Beringen, n°9).

    Registrum compositionum : Registrum compositionum et caeterum jurium concilii Beringensis cum aliquot institutionibus 1547-1579 (conservé aux archives de l'Etat à Hasselt, doyenné de Beringen, n°8).

    R.H.A. : Revue historique ardennaise.

    R.H.E. : Revue d'histoire ecclésiastique.

    Virtutes : Virtutes S. Eugenii apud Bronium, éd. MISONNE, D., dans les Miracles de saint Eugène à Brogne. Etude littéraire et historique.

    BIBLIOGRAPHIE

    A. Sources manuscrites.

    Archives générales du Royaume, à Bruxelles. Archives ecclésiastiques.

    Abbaye d'Affligem.

    - chartrier.

    Abbaye d'Aywières.

    - chartrier.

    Abbaye de Heylissem.

    - chartrier. Série I (1133-1376). - cartulaire n° 8322 (1132-1370). Abbaye de Villers.

    - cartulaire n°1096 (XIIe-XIIIe siècles). Prieuré de Mellemont :

    - cartulaire n° 1122 (XIIe-XIVe siècles). Prieuré de Terbank (léproserie) :

    - chartrier.

    - Winge-Saint-Georges. Documents concernant la dîme (n°14422).

    Prieuré des Trinitaires de Lérinnes : - cartulaire n°14831 (1220-1458).

    Archives de l'Etat à Liège. Abbaye de Saint-Jacques :

    - chartrier.

    Abbaye du Val-Saint-Lambert : - chartrier.

    Cathédrale de Saint-Lambert : - chartrier.

    Collégiale Sainte-Croix :
    - Liber cartarum II.

    - Liber cartarum III. - Liber cartarum VIII.

    Collégiale Saint-Jean l'Evangéliste : - Liber cartarum (1337-1514).

    - Liber primus testamentorum. - Novus liber stipalis.

    - registre des biens à Dürler. Collégiale de Saint-Pierre :

    - cartulaire n° 4.

    Fonds Le Fort, 1e partie, t. II, III, IV, X, XIII, XIV, XV, XVII et XX. (microfilms).

    Archives de l'Etat à Namur.

    Archives ecclésiastiques.

    Abbaye de Grandpré :

    - cartulaire des XVIIe et XVIIIe siècles comprenant des copies de documents de 1210 à 1761 (n°2998).

    Abbaye de Salzinnes-lez-Namur :

    - chartrier n°3194 (1202-1332).

    Abbaye de Waulsort :

    - cartulaire du XIVe siècle comprenant des copies de documents depuis 1990 (n°2811).

    Fonds de l'évêché :

    - records (1560-1565) avec copies de pièces depuis le XIVe siècle (n°1). Registres paroissiaux :

    - église de Celles (n°1958).

    Archives de l'Etat à Huy.

    Chartrier de l'abbaye du Neufmoustier. Chartrier de l'abbaye du Val-Notre-Dame.

    Archives de l'Etat à Mons.

    Cartulaire de l'abbaye d'Aulne.

    Chartrier de l'abbaye d'Aulne.

    Chartrier de l'abbaye de Soleilmont.

    Abbaye de Bonne-Espérance : recueil de copies de chartes.

    Archives de l'Etat à Hasselt.

    Cartulaire de l'abbaye de Rotem, intitulé Registrum bonorum monasterii de Rotem ; desen boek vernieut anno 1410.

    Doyenné de Beringen :

    - Registrum sive Repertorium speculum seu Instrumentum jurium proventuum et emolumentorum decani christianitatis sive archipresbyteri concilii Beringensis Leodiensis diocesis et archidiaconatus Campiniae I, copie de 1601 (n°5).

    - Registrum compositionum : Registrum compositionum et caeterum jurium concilii Beringensis cum aliquot institutionibus 1547-1579 (n°8).

    - Registrum sive Repertorium speculum seu Instrumentum jurium proventuum et emolumentorum decani christianitatis sive archipresbyteri concilii Beringensis Leodiensis diocesis et archidiaconatus Campiniae II, copie de 1611 (n°9).

    Archives de l'Etat à Arlon.

    Cartulaire du prieuré du Val-des-Ecoliers, à Houffalize. Fonds Louis Wirion.

    Archives de l'évêché, à Liège.

    Cantatorium concilii Rupefortensis renovatum anno 1700 (photocopies). Chartrier de l'hôpital Saint-Mathieu à la Chaîne.

    Obituaire de la collégiale Saint-Martin-en-Ile.

    Archives départementales du Nord, à Lille.

    Cartulaire de Liessies, chartes de Sart-les-Moines. Chartrier du chapitre de Saint-Géry, à Cambrai.

    Sources matérielles.

    Archives générales du Royaume, à Bruxelles.

    Collection sigillographique :

    - n° 43, 446, 1226, 2259, 2259, 10485, 11445, 13825, 19835, 19908 et 24672.

    Sources imprimées.

    1. Narratives.

    Cantatorium, sive Chronicon Sancti Huberti, éd. HANQUET, K., Bruxelles, 1906.

    DU MONIN, G., De S. Walhero martyre, pastore in agro Namurcensis, apud Belgas, dans Acta sanctorum, juin, t. 4, Anvers, 1707, pp. 613-618.

    JACQUES DE HEMRICOURT, le Miroir des nobles de Hesbaye, éd. DE BORMAN, C. et PONCELET, E., t. 2, Bruxelles, 1925.

    JEAN DES PREIS, dit D'OUTREMEUSE, Ly Myreur des histors, éd. BORGNET, A., t. 3, Bruxelles, 1969.

    MOLANUS, J., Natales Sanctorum Belgii, Louvain, 1595.

    Virtutes S. Eugenii apud Bronium, éd. MISONNE, D., dans les Miracles de saint
    Eugène à Brogne. Etude littéraire et historique. Nouvelle édition, dans Revue

    bénédictine, t. 76, Maredsous, 1966, pp. 231-291.

    2. Diplomatiques.

    AVRIL, J., les Statuts synodaux de Jean de Flandre, évêque de Liège (1288), dans B.S.A.H.L., t. 61, Liège, 1995, pp. 3-228.

    BAIX, F., la Chambre apostolique et les Libri annatarum de Martin V (1417-1431), dans A.V.B., t. 14, Rome, 1947, p. 220.

    BARBIER, J. et BARBIER, V., Cartulaire de l'abbaye de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 17, Louvain-Bruxelles, 1881, pp. 7-68.

    BARBIER, J., Documents concernant les monastères de Waulsort et d'Hastière, dans A.H.E.B., t. 16, Louvain, 1879, pp. 5-81 et 129-191.

    BARBIER, J., Documents extraits du cartulaire du chapitre noble d'Andenne, dans A.H.E.B., t. 15, Louvain, 1878, pp. 317-347.

    BARBIER, J., Droits archidiaconaux de l'abbé de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 11, Louvain, 1874, pp. 472-480.

    BARBIER, V., Cartulaire de l'abbaye de Malonne, dans A.H.E.B., t. 20, Louvain-Bruxelles, 1886, pp. 5-49 et 129-193.

    BARBIER, V., Documents concernant la chapitre et la collégiale de Saint-Gengoux, à Florennes, dans A.H.E.B., t. 21, Louvain, 1888, pp. 385-486.

    BARBIER, V., Documents extraits du cartulaire de l'abbaye de Salzinnes, dans A.H.E.B., t. 4, Louvain, 1867, pp. 75-86.

    BERLIERE, U., Suppliques de Clément VI, dans A.V.B., t. 1, Rome, 1906.

    BERLIERE, U., Suppliques d'Innocent VI (1352-1362), dans A.V.B., t. 5,
    Bruxelles-Rome, 1911.

    BORMANS, S., Cartulaire de la commune de Dinant, t. 1, Namur, 1880.

    BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, E., Cartulaire de l'église Saint-Lambert, à Liège, t. 1, Bruxelles, 1893.

    BORMANS, S., Recueil des ordonnances ecclésiastiques de la principauté de Liège (974-1506), Bruxelles, 1878.

    BRIEGLEB, P. et LARET-KAYSER, A., Suppliques de Benoît XIII (1394-1422), Bruxelles, 1973.

    BROUETTE, E., les Libri annatarum pour les pontificats d'Eugène IV à Alexandre VI, dans A.V.B., t. 24, Rome, 1963.

    BROUETTE, E., Records conciliaires inédits, dans Leod., t. 38, Liège, 1951, pp. 1-4.

    BROUETTE, E., Recueil des chartes et documents de l'abbaye du Val-Saint-Georges à Salzinnes (Namur), Achel, 1971.

    BROUETTE, E., Regeste des doyens de la chrétienté de Jodoigne aux XIIe et XIIIe siècles, dans Leod., t. 46, Liège, 1959, pp. 27-38.

    BROUETTE, E. et PEYNS-RIGO, P., Regestes des officiaux des évêques de Liège, dans B.S.A.H.L., t. 46, Liège, 1966.

    CAUCHIE, A. et VAN HOVE, A., Documents concernant la principauté de Liège, t. 1, Bruxelles, 1908.

    CUVELIER, J., Cartulaire de l'abbaye du Val-Benoît, Bruxelles, 1906.

    DARIS, J., Cartulaire de l'abbaye de Herkenrode, dans A.I.A.L., t. 11, Arlon, 1872, pp. 45-123.

    DE GOURGAULT, O. et WAUTERS, A., Chartes inédites extraites du cartulaire de Saint-Nicaise de Reims, dans B.C.H.R., 4e série, t. 10, Bruxelles, 1882, pp. 167-246.

    DELESCLUSE, E., Catalogue des actes de Henri de Gueldre, prince-évêque de Liège, Bruxelles, 1900.

    DE MARNEFFE, E., Cartae Parcenses, dans Bijtragen tot de Geschiedenis bijzonderlijk van het aloude Hertogdom Brabant, t. 2, 1903, pp. 421-452, 501- 508, t. 3, 1904, pp. 17-36, 137-149, 222-229, 395-400, 584-597 et t. 4, 1905, pp. 14-28.

    DE MARNEFFE, E., Cartulaire de l'abbaye d'Affligem et des monastères qui en dépendent, Louvain, 1896.

    DE MARNEFFE, E., Documents pour servir à l'histoire de l'abbaye norbertine de Heylissem, dans A.H.E.B., t. 24, Louvain, 1893, pp. 182-241.

    DE REIFFENBERG, F., Monuments pour servir à l'histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, Bruxelles, 1847

    DE RIDDER, C.-B., Documents concernant la paroisse de Thiméon, extraits du cartulaire de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 9, Louvain, 1872, pp. 261-300.

    DE RIDDER, C.B., Encore quelques mots sur Balen et Meerhout, dans A.H.E.B., t. 8, Louvain-Bruxelles, 1871, pp. 357-364.

    DEVILLERS, L., Description analytique de cartulaires et de chartriers du Hainaut, t. 7, Mons, 1875.

    DEVILLERS, L., Documents concernant Merbes-le-Château, Solre-sur-Sambre, Horrues et Loverval, dans A.H.E.B., t. 14, Louvain, 1877, pp. 16-28.

    DIGARD, J.-P., FAUCON, M. et THOMAS, A., les Registres de Boniface VII, t. 1, Paris, 1884.

    Documents concernant Grand-Leez au prieuré de Basse-Wavre, dans A.H.E.B., t. 8, Louvain, 1871, p. 242, pp. 225-243.

    Documents concernant les paroisses de Frasnes-lez-Gosselies et Tillies, dans A.H.E.B., t. 4, Louvain, 1867, pp. 479-505.

    Documents concernant Sautour et Aublain, extraits du cartulaire de l'abbaye de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 8, Louvain, 1879, pp. 179-194.

    DUVIVIER, Ch., Actes et documents anciens intéressant la Belgique, t. 1, Bruxelles, 1898.

    ERENS, M.A., De Oorkonden der abdij Tongerlo, t. 2, Tongerlo, 1950.

    EVRARD, M., Documents relatifs à l'abbaye de Flône, dans A.H.E.B., t. 23, Louvain, 1892, pp. 273-454.

    FAIRON, E., Supplément à l'inventaire analytique des chartes du Val-SaintLambert, dans B.C.R.H., t. 74, Bruxelles, 1905, pp. 179-194.

    FRANQUINET, G.-D., Beredendeerde Inventaris der oorkonden en bescheide van het kappitel van O. L. Vrouwkerke te Maastricht, Maastricht , 1870.

    FRIEDBERG, A., Corpus Iuris Canonici, t. 2, Decretalium collectiones, Graz, 1959.

    GASTOUT, M., Suppliques et lettres d'Urbain VI et de Boniface IX, dans A.V.B., t. 29, Rome, 1976.

    GOFFINET, H., Cartulaire de l'abbaye d'Orval depuis l'origine de ce monastère à l'année 1356 inclusivement, époque de la réunion du comté de Chimay au duché de Luxembourg, Bruxelles, 1879.

    GOFFINET, H., Cartulaire de Clairefontaine, Arlon, 1876.

    GORISSEN, P., Fragment d'un registre aux causes synodales touchant la ville de Namur (XIVe s.), dans Etudes sur l'histoire du pays mosan au Moyen Âge, Bruxelles, 1958, pp.349-355.

    GRAUWELS, J., Inventaris van het artchief van de abdij van Rotem te Halen, Bruxelles, 1980.

    GUILLEAUME, D., la Publication des décrets du concile de Trente à Bastogne, dans Leod., t. 8, Liège, 1909, pp. 140-141.

    HABETS, J., De Archiven van het kappitel en hoogadellijke rijksabdij Thorn, t. 1, 1889

    HABRAN, V., Coutumier ecclésiastique du doyenné de Bastogne, dans A.I.A.Lux., t. 58, Arlon, 1929, pp. 1-40.

    HALKIN, J. et ROLAND, C.-G., Cartulaire de l'abbaye de Stavelot-Malmedy, t. 1, Bruxelles, 1909.

    HANQUET, K., Suppliques de Clément VII (1378-1379), dans A.V.B., t. 8, Rome, 1924.

    HANSOTTE, G., Inventaire des archives de l'abbaye du Neufmoustier, t. 1, Bruxelles, 1960.

    HENS, H., BANNENBERG, G. et FRENKEN, A., De Oude Dekenaten Cuijk, Woensel en Hilvarenbeek in de 15. en 16. euuwse registen van het aartsdiakenaat kempenkand, 2 vol., Nimègue, 1968-1970.

    KURTH, G., Chartes de l'Abbaye de Saint-Hubert en Ardenne, t. 1, Bruxelles, 1903 JACQUES, F., le Concile de Jodoigne en 1479, dans A.S.A.B., t. 50, Bruxelles, 1956, pp. 113-143

    JACQUES, F., le Concile liégeois de Ciney en 1497, dans B.S.A.H.L., t. 40, Liège, 1958, pp. 119-150

    LACOMBLET, Th.-J., Urkundenbuch für die Geschichte des Niederrheins, t. 1,

    Düsseldorf, 1840.

    LAENEN, J., Documents concernant la paroisse de Desschel, dans A.H.E.B., t. 35, Louvain, 1909, pp. 417-433.

    LAHAYE, L., Chartes de l'abbaye de Brogne, dans B.C.R.H., t. 76, Bruxelles, 1907, pp. 663-708.

    LAHAYE, L., Inventaire analytique des chartes de la collégiale de Saint-Jeanl'Evangéliste à Liège, 2 vol., Bruxelles, 1921-1931.

    MAGHE, E., Chronicon eccleasiae B.M.V. Bonae Spei, Bonne-Espérance, 1704. MIRAEUS, A. et FOPPENS, J.-F., Opera diplomatica et historica, 4 vol., Louvain-Bruxelles, 1723-1748.

    MUNSTERS, A., De Statuten en het statutenboek van het Gouden concilie Susteren, dans P.S.H.A.L., t. 88, Maastricht, 1952, pp. 65-93.

    NELIS, H., Album belge de diplomatique, éd. PIRENNE, H., Bruxelles, 1909.

    PAQUAY, J. et SCHOOLMEESTERS, E., Chartes et documents anciens concernant la paroisse de Diepenbeek, dans B.S.S.L.L., t. 28, Tongres, 1910, pp. 123-155. PAQUAY, J., la Collégiale Saint-Barthélemy, à Liège. Inventaire analytique des chartes, Liège, 1935.

    PAQUAY, J., Records ecclésiastiques de l'ancien concile de Tongres, archidiaconé de Hesbaye, dans B.S.S.L.L., t. 25, Tongres, 1907, pp. 237-271.

    PAQUAY, J., la Visite canonique de l'Eglise de Tongres en 1248, dans Leod., t. 3, Liège, 1904, pp. 56-63.

    PONCELET, E., Actes des princes-évêques de Liège : Hugues de Pierrepont, Bruxelles, 1946.

    PONCELET, E., Chartes du prieuré d'Oignies, dans A.S.A.N., t. 31, Namur, 1912, pp. 49-122.

    PONCELET, E., Inventaire analytique des chartes de la collégiale Sainte-Croix, à Liège, 2 vol., Bruxelles, 1911-1922.

    PONCELET, E., Inventaire analytique des chartes de la collégiale Saint-Pierre, à Liège, Bruxelles, 1906.

    PONCELET, E., le Livre des fiefs de l'Eglise de Liège sous Adolphe de la Marck, Bruxelles, 1898.

    Records ecclésiastiques de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 1, pp. 337-345, t. 2, pp. 213-221, t. 4, pp. 165-199 et t. 5, Louvain, 1868.

    REGINON DE PRÜM, Ecclesiasticis disciplinis et religione christiana. Ex iussu domini metropolitani Rathboldi Treviricae urbis episcopi, a Reginione, quondam abbate Prumiensis monasterii ex diversis sanctorum Patrum conciliis et decretis Romanorum pontificum, éd. MIGNE, J.-P., Patrologiae cursus completus, t. 132, Petit-Montrouge, 1853, col. 136-399.

    REUSENS, E., Documents relatifs à l'abbaye de Herkenrode, dans A.H.E.B., t. 16, Louvain, 1879, pp. 221-318.

    REUSENS, E., Documents relatifs à l'abbaye norbertine de Heylissem, dans A.H.E.B., t. 27, Louvain, 1898, pp. pp. 221-318.

    ROLAND, C.-G., Chartes namuroises inédites, dans A.S.A.N., t. 27, Namur, 1908, pp. 68-70.

    ROLAND, C.-G., Recueil des chartes de l'abbaye de Gembloux, Gembloux, 1921. Sacrorum Concilium nova et amplissima collectio, collection commencée par MANSI, G.-D., 50 vol., Paris-Leipzig, 1759-1924.

    SCHANNAT, J.-F. et HARTZHEIM, J., Concilia Germaniae, 9 vol., Cologne, 1759- 1771.

    SCHOOLMEESTERS, E., l'Archidiaconé de Campine en 1400, dans A.H.E.B., t. 32, Louvain, 1906, pp. 289-344.

    SCHOOLMEESTERS, E., Diplômes de l'abbaye du Val-Benoît relatifs à Simpelveld, Elsloo, Gronsveld et Vaesrade, dans P.S.H.A..L., t. 81, Roermond, 1884, pp. 120- 149.

    SCHOOLMMEESTERS, E., Recueil de lettres adressées, pendant le XIVe siècle, aux papes et cardinaux pour les affaires de la principauté de Liège, dans A.H.E.B., t. 15, Louvain-Bruxelles, pp. 5-53.

    SCHOONBROODT, J.-G., Chartes du chapitre de Saint-Lambert, à Liège, Liège, 1863. SCHOONBROODT, J.G., Inventaire analytique et chronologique des archives de l'abbaye du Val-Saint-Lambert, Liège, 1875.

    SOHET, D., Instituts de droit ou sommaire de jurisprudence canonique, civile,

    féodale et criminelle, pour les pays de Liège, Luxembourg, Namur et autres, t. 1, Bouillon, 1772, pp. 88-89.

    STRAVEN, F., Inventaire analytique et chronologique des archives de la ville de Saint-Trond, t. 1, Saint-Trond, 1886.

    THIMISTER, C.J., Cartulaire ou recueil des chartes et documents inédits de l'église collégiale de Saint-Paul, Liège, 1878.

    TIHON, C., Lettres de Grégoire XI (1371-1378), dans A.V.B., t. 20, Rome, 1962. UYTTEBROUCK, A., Inventaire analytique des archives ecclésiastiques du Brabant. 2e série : établissements religieux, t. 1, Inventaire des archives de la léproserie de Terbank, Bruxelles, 1963.

    VAN BAVEL, H. et PRAEM, O., Regesten van het archief van de abdij van Berne (1134-1400), Heeswijk, 1984

    VAN BAVEL, H. et PRAEM, O., Regesten van het archief van de abdij van Berne (1400-1500), Heeswijk, 1990.

    VAN DEN BERG, L.T.C., Oorkondenboek van Holland en Zeeland, t. 2, Amsterdam et La Haye, 1873, p. 38.

    VAN HOVE, A., les Statuts synodaux liégeois de 1585. Un document inédit de la nonciature de Bonomi à Cologne, dans A.H.E.B., t. 33, Louvain, 1907, pp. 5-52 et 164-214.

    VANNERUS, J., Documents relatifs à la seigneurie de Houffalize (1417-1778), Arlon, 1905.

    VERKOOREN, A., Inventaire des chartes et cartulaires des duchés de Brabant et de Limbourg et des pays d'Outre-Meuse, t. 2, Bruxelles, 1911

    VENNER, G.H.A., Inventaris van het archief van de familie De Heusch, later van Scherpenzeel-Heusch (1386-1895), Maastricht, 1989

    WAMPACH, C., Urkunden- und Quellenbuch zur Geschichte der altluxemburgischen Territorien bis zur burgundischen Zeit, t. 2, Luxembourg, 1938 et t. 4, Luxembourg, 1939.

    WAUTERS, A., Chartes inédites extraites du cartulaire de Saint-Nicaise de Reims, dans B.C.R.H., 4e série, t. 7, Bruxelles, 1880, pp. 317-394.

    WERMINGHOFF, A., Concilia aevi Karolini, t. 1, 1e partie, dans Monumenta Germaniae Historica, Hannovre, 1906, pp. 307-464.

    WOTQUENNE, A.-C., Une charte inédite de Théoduin, évêque de Liège, dans Leod., t. 29, Liège, 1936, pp. 34-37.

    WÜRTH-PAQUET, M.F.X. et VAN WERVEKE, N., Archives de Clervaux, analysées et publiées, dans P.S.H.Lux, t. 36, Luxembourg, 1883.

    YANS, M., Cartulaire de l'abbaye de Saint-Laurent-lez-Liège conservé au British Museum, dans B.S.A.H.L., t. 48, Liège, 1967.

    YANS, M., Chartes originales des Templiers et des Hospitaliers au château de Warfusée, dans Leod., t. 55, Liège, 1968, pp. 1-15.

    3. Documents nécrologiques.

    BARBIER, J., Nécrologe de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 8, Louvain, 1876, pp. 5-70 et 190-286.

    BARBIER, J, Obituaire de l'abbaye de Brogne ou de Saint-Gérard, dans A.H.E.B., t. 18, Louvain, 1882, pp. 289-360.

    SCLECHTEN, G., Necrologium monasterii S. Mariae sanctique Johannis Baptistae in Averbode ordinis Praemonstratensis, Averbode, 1983.

    D. Travaux.

    ALHAUS, J., Die Landdekanate des Bistums Konstanz im Mittelalter, dans Kirchliche Abhandlungen, fasc. 109-110, Stuttgart, 1929.

    AMANIEU, A., Archiprêtre, dans Dictionnaire de droit canonique, t. 1, Paris, 1935, col. 1004-1026.

    ANDRIEU-GUITANCOURT, P., Essai sur l'évolution du décanat rural en Angleterre d'après les conciles des XIIe, XIIIe et XIVe siècles, Paris, 1935.

    BAIX, F., Doyens du concile de Chimay, dans Nam., t. 22, Namur, 1947, pp. 7-13. BAIX, F., Doyens du concile de Florennes, dans A.H.E.B., t. 36, Louvain, 1910, pp. 105-123.

    BAIX, F., le Nom de saint Walhère, dans A.S.A.N., t. 32, Namur, 1913, pp. 263- 281.

    BAIX, F., Saint Hubert, dans la Terre wallonne, t. 16, Charleroi, 1927, pp. 106- 122 et 200-222.

    BALAU, S., Histoire de la seigneurie et de la paroisse de Modave, dans B.S.A.H.L., t. 8, Liège, 1894, pp. 1-320.

    BARBIER, V., Histoire du monastère de Géronsart, Namur, 1886.

    BEATRICE, P.F., la Christianisation des campagnes pendant l'Antiquité tardive dans les régions méditerranéennes. Bilan des recherches et questions de méthode., actes du colloque du C.I.H.E.C., (25-27 août 1994), t. 1, Bruxelles et Rome, 1996, pp. 9-37.

    BERIAC, Histoire des lépreux au Moyen Âge. Une société d'exclus, Paris, 1988. BERIAC, F., la Peur de la lèpre, dans l'Histoire, t. 74, Paris, 1984.

    BERLIERE, U., les Processions des croix banales, dans B.A.R.B., 5e série, t. 8, Bruxelles, 1922, pp. 419-446.

    BERLIERE, U., les Terres et seigneuries de Maredsous et de Maharenne, Maredsous, 1920.

    BEROU, N., et TOUATI, F.-O., Voluntate Dei leprosus. Les Lépreux entre conversion et exclusion aux XIIe et XIIIe siècles, Spolète, 1991.

    BIJSTERVELD, A.J.A., Laverend Tussen Kerk en wereld : de pastoors in Noord-Brabant (1400-1570), Nimègue, 1993.

    BLOUARD, R., Mozet, histoire et archéologie, Namur, 1939.

    BOEREN, P. C., les Evêques de Tongres-Maastricht, dans la Christianisation des pays entre Loire et Rhin (IVe-VIIIe s.), actes du colloque de Nanterre (3 et 4 mai 1974), 2e éd., Paris, 1993, pp. 25-36.

    BONENFANT, P., Quelques cadres territoriaux de l'histoire de Bruxelles, dans Annales de la société royale d'archéologie de Bruxelles, t. 38, Bruxelles, 1934, pp. 8-10.

    BONIVER, G., les Croix banales, dans B.S.R.V.L., t. 2, Liège, 1936, pp. 24-25. BORMANS, J. et BORMANS, V., Histoire de l'abbaye de Floreffe, 2e éd., 2 vol., Namur, 1880-1892.

    BOUCHAT, M., l'Arbitrage dans le diocèse de Liège aux XIIe et XIIIe siècles, mémoire de licence présenté à l'Université de Liège en 1987.

    BRASSINNE, J., les Paroisses de l'ancien concile de Hozémont, dans B.S.A.H.L., t. 12, Liège, 1900, pp. 241-284.

    BRASSINNE, J., les Paroisses de l'ancien concile de Saint-Remacle, dans B.S.A.H.L., t. 14, Liège, 1903, pp. 267-367.

    BRENTANO, R., Two Churches, England and Italian in the thirtheen Century, Princeton, 1968.

    BROICH, J. et HEINRICHS, H., Kirchengeschichte des Wassenberges Raumes, Himmels, 1958.

    BROUETTE, E., Anciens Doyens de Rochefort (XIIe-XIIIe s.), dans B.I.A.L., t. 27, Arlon, 1951, pp. 14-17.

    BROUETTE, E., Doyens d'Hanret, dans Leod., t. 39, Liège, 1952, pp.16-19

    BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté du diocèse de Liège, des origines à la fin du XIIIe siècle, dans Leod., t. 58, Liège, 1971, pp. 20-40.

    BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté dans le diocèse de Liège au XIVe siècle, dans Leod., t. 61, Liège, 1975-1976, pp. 8-16.

    BROUETTE, E., les Doyens ruraux de Gembloux, du XIIe au XVIe siècle, dans B.S.R.A.B., (sans tomaison),

    Bruxelles, 1946, pp. 19-25

    BROUETTE, E., Liste provisoire des doyens de concile de l'ancien diocèse de Liège (1400-1559), dans Leod., t. 64, Liège, 1979, pp. 5-15.

    BROUETTE, E., Walhère, dans Bibliotheca sanctorum, t.12, Rome, 1990, col.1382- 1383

    BURCKLE, J., les Chapitres ruraux des anciens diocèses de Strasbourg et de Bâle, Colmar, 1935.

    CEYSSENS, J., les Doyens ruraux dans le diocèse de Liège, dans B.S.A.H.L., t. 9,

    Liège, 1895, pp. 159-224.

    CEYSSENS, J., Etude historique sur l'origine des paroisses, dans B.S.A.H.L, t. 14, Liège, 1903, pp. 193-195 et 213-217.

    CHESTRET DE HANEFFE, J., Histoire de la maison de la Marck, Liège, 1898.

    CULE, J., Diagnostic et traitement de la lèpre au Moyen Âge au Pays de Galles, dans Colloque international d'histoire de la médecine, Orléans, 1985 CHOT-STASSART, S., le Chapitre cathédral de Saint-Lambert, à Liège, au Moyen Âge. Nationalité, condition juridique, sociale et intellectuelle des chanoines, mémoire présenté à l'université de Liège en 1955.

    COCHELIN, I., Bourgeoisie et léproseries dans la principauté de Liège (fin XIIedébut XIIIe s.), dans Sources. Travaux historiques, t. 13, Lèpre et société au Moyen Âge, Paris, 1988.

    COCHELIN, I., Juette de Huy. Analyse de la Vita, Paris, 1987.

    COLSON, O., la Légende et le culte de saint Walhère, dans Wallonia, t. 20, Liège, 1912, pp. 316-325 et 417-418.

    DARIS, J., Histoire de la principauté de Liège jusqu'au XIIIe siècle, Liège, 1890.

    DARIS, J., Notices sur les églises de Liège, 17 vol., Liège, 1867-1899

    DAVENNE, G., les Synodes épiscopaux à Liège du Xe au XIIIe siècle, mémoire de licence présenté à l'Université de Liège en 1947.

    DEBLON, A., les Origines des doyennés ruraux dans le diocèse de Liège, dans le Moyen Âge, t. 105, Bruxelles, 1999, p. 708, note 25.

    DELFORGE, Th.-J., les Saints populaires en Wallonie, Gembloux, 1977. DELORT, R., la Vie au Moyen Âge, 3e éd., Paris, 1982.

    DELTENRE, L., le Doyenné et la paroisse de Thuin, du XIIe siècle à la fin de l'ancien régime, Thuin, 1976.

    DELVILLE, J.-P., Synodes et statuts synodaux liégeois sous l'Ancien Régime, mémoire de licence présenté à l'Université de Liège en 1973.

    DE MARNE, J., Histoire du comte de Namur, Bruxelles, 1764.

    DEMAY, G., le Costume au Moyen Âge d'après les sceaux, Paris, 1880.

    DE MOREAU, E., Histoire de l'Eglise en Belgique, 5 vol., Bruxelles, 1940-1948. DE MOREAU, E., Saint Amand, le principal évangélisateur de la Belgique, Bruxelles, 1942.

    DE POTTER, F., De Leproos in de Middeleeuwen, dans Het Belfort, t. 5, Gand, 1890, p. 338 et t. 6, Gand, 1891.

    DE REU, M., Pas à pas : la conversion des campagnes au cours du Haut Moyen Âge, actes du colloque du C.I.H.E.C., t. 1, pp. 37-47.

    DE SPIEGELER, P., les Hôpitaux et l'assistance à Liège (Xe-XVe siècle). Aspects institutionnels et sociaux, thèse de doctorat présentée à l'Université de Liège en 1984, publiée sous le titre Les Hôpitaux et l'assistance à Liège au XIIIe siècle, Paris, 1987.

    DE SPIEGELER, P., la Léproserie de Cornillon et l'assistance à Liège (XIIe-XVe siècles), dans Annales de la Société belge d'histoire des hôpitaux, t. 28, Bruxelles, 1980.

    DE THEUX DE MONTJARDIN, J., le Chapitre de Saint-Lambert, à Liège, 4 vol., Bruxelles, 1871-1872.

    DE VILLERMONT (le comte), Aublain, Anvers, 1883.

    DEVISSE, J., Hincmar, archevêque de Reims (845-882), Genève, 1976.

    DEWIT, J., Notes sur les quartes-chapelles de l'ancien doyenné de Beringen, dans l'Ancien Pays de Looz, t. 14, Hasselt, 1910, pp. 58-60 et t. 15, Hasselt, 1911, pp. 1-4, 9-12 et 17-19.

    DIERKENS, A., Abbayes et chapitres entre Sambre et Meuse (VIIe-XIe siècles). Contribution à l'histoire religieuse des campagnes du Haut Moyen Âge, Paris et Sigmaringen, 1985.

    DIERKENS, A., la Création des doyennés et des archidiaconés dans l'ancien diocèse de Liège (début Xe siècle ?).Quelques remarques de méthode, dans L.M.A., t.92, Bruxelles, 1986, pp. 346-365.

    DIERKENS, A., l'Essor du culte de saint Walhère à Onhaye : fin du XIIe ou fin du XVe siècle?, dans R.H.E., t. 82, Louvain, 1987, pp. 28-43.

    DIERKENS, A., les Paroisses rurales dans le nord de la Gaule pendant le Haut
    Moyen Âge. Etat de la question et remarques critiques, dans la Paroisse en

    questions, Des origines à la fin de l'Ancien Régime, Ath, Mons et SaintGhislain, 1998, pp. 21-49.

    DIERKENS, A., Premières Structures religieuses : paroisses et chapitres jusqu'au XIIe siècle, dans Namur, le site et les hommes, de l'époque romaine au XVIIIe siècle, Bruxelles, 1988, pp. 33-61.

    DIERKENS, A., Quelques aspects de la christianisation du pays mosan à l'époque mérovingienne, actes du colloque la Civilisation mérovingienne dans le bassin mosan, Liège, 1986.

    DIERKENS, A., Superstitions, christianisme et paganisme à la fin de l'époque mérovingienne. A propos de l'Indiculus superstitionum et paganiarum, dans Magie, sorcellerie, parapsychologie, Bruxelles, 1984, pp. 9-26.

    EID, E., Synode, dans Lexikon für Theologie und Kirche, t. 9, Fribourg, 1964, col. 1237-1238.

    FAURE, J., l'Archiprêtre des origines au droit décrétalien, Grenoble, 1911. FELLER, J., le Nom de saint Walhère, dans Wallonia, t. 20, Liège, 1912, pp. 326- 328.

    FELLER, J., les Processions des croix banales de Horion-Hozémont et de Verviers, dans Enquêtes du musée de la Vie Wallonne, t. 2, Liège, 1927, pp. 1-12.

    FISEN, B., Flores Ecclsiae Leodiensis, Liège, 1647, p. 279

    FISEN, B., Historia Ecclesiae Leodiensis, Liège, 1642, pp. 413-414.

    FORGEUR, R., Notes sur l'histoire de la paroisse d'Ouffet et les chapitres collégiaux d'Ouffet et d'Ellemelle, dans Leod., t. 57, Liège, 1970, pp. 55-60. FOURNIER, E., Nouvelles Recherches sur les curies, chapitres et universités de l'ancienne Eglise de France, Arras, 1942.

    GAUDEMET, J., le Gouvernement de l'Eglise à l'époque classique : le gouvernement local, dans Histoire du droit et des institutions de l'Eglise en Occident, t. 8, 2e partie, sous la direction de LE BRAS, G. et GAUDEMET, J., Paris, 1979. GENICOT, L., Aspects de saint Hubert, dans Leod., t. 63, Liège, 1978, pp. 5-18. GEORGE, Ph., Saint Remacle, évangélisateur en Ardenne (ca. 650). Mythe et réalité, dans la Christianisation des campagnes, actes du colloque du C.I.H.E.C., pp. 47-71.

    GESCHER, F., Von der Frühzeit des Landdekanats in der Erzdiözese Köln, dans Festschrift Ulrich Stutz, Stuttgart, 1938.

    GÖBBEL, W., Dekan, dans Die Religion in Geschichte und Gegenwart, Handwörterbuch für Theologie und Religionwissenschaft, t. 2, Tübingen, 1958, col. 71-72. GOVAERTS, L., Ecrivains, artistes et savants de l'ordre des Prémontrés. Dictionnaire biobibliographique, t. 2, Bruxelles, 1902.

    GRIFFE, E., les Origines de l'archiprêtre de district, dans Revue d'histoire de l'Eglise de France, t. 13, Paris, 1927, pp. 16-50.

    GUILLEAUME, D., Doyens du concile de Bastogne, dans Leod., t. 8, Liège, 1909, pp. 4-6.

    GUILLEAUME, D., les Doyens du concile de Stavelot, dans Leod., t.7, Liège, 1908, pp. 146-147.

    HABETS, J., Geschiedenis van het tegenwoordig bisdom Roermond, t. 1, Roermond, 1875.

    HALKIN, L.-E., Réforme protestante et Réforme catholique au diocèse de Liège : le Cardinal de la Marck, prince-évêque de Liège (1505-1538), Liège-Paris, 1930. HANKART, R., l'Hospice de Cornillon à Liège, dans la Vie wallonne, t. 41, Liège, 1967.

    HANON DE LOUVET, R., Histoire de la ville de Jodoigne, 2 vol., Louvain, 1975. HARSIN, P., Etudes critiques sur l'histoire de la principauté de Liège, t. 2, le Règne d'Erard de la Marck (1505-1538), Liège, 1955.

    HAUCK, A., Kirchengeschichte Deutschlands, t. 2, Leipzig, 1912.

    HEINTZ, A., Die Anfänge des Landdekanates, Trèves, 1951.

    HENRY, W., Cathedraticum, dans Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, t. 2, 2e part., Paris, 1910, col. 2623.

    HINSCHIUS, P., System des Katholischen Kirchenrechts, t. 2, Berlin, 1878.

    HOEX, C., Médecine populaire et religion : les Saints guérisseurs, dans la Médecine populaire en Wallonie. Actes du colloque organisé par l'U.L.B. le 26 octobre 1974, Bruxelles, 1978, pp. 59-67.

    HOEX, C., Saint Walhère : culte, vie, iconographie, Gembloux, 1974.

    IMBART DE LA TOUR, P., les Origines religieuses de la France. Les Paroisses rurales du IVe au XIe siècle, Paris, 1900.

    JANUS, R.-E., Onhaye et saint Walhère, Dinant, 1947.

    JORIS, A., Villes, affaires, mentalités : autour du pays mosan, Bruxelles, 1993. KUPPER, J.-L., dans Series episcoporum ecclesiae catholicae occidentalis, série 5, Germania, t. 1, Archiepiscopatus Coloniensis, Stuttgart, 1982.

    KUPPER, J.-L., Liège et l'Eglise impériale (XIe-XIIe siècles), Paris - Liège, 1981.

    KUPPER, J.-L., Raoul de Zähringen, évêque de Liège (1161-1191). Contribution à l'histoire de la politique impériale sur la Meuse moyenne, Bruxelles, 1974. KUPPER, J.-L., Saint Lambert : de l'histoire à la légende, dans R.H.E., t. 79, Louvain, 1984, pp. 5-49.

    KURTH, G., la Cité de Liège au Moyen Âge, t. 1, Liège, 1910.

    KURTH, G., Notger de Liège et la civilisation au Xe siècle, Paris, 1905. KURTH, G., la Lèpre en Occident avant les croisades, Paris, 1907.

    LAENEN, J., Introduction à l'histoire paroissiale du diocèse de Malines, Bruxelles, 1924.

    LAENEN, J., Notes sur l'organisation ecclésiastique du Brabant à l'époque de l'érection des nouveaux évêchés, dans A.A.R.A., t. 56, Bruxelles, 1904, pp. 67- 189.

    LAIS, H., Konzil, dans Lexikon für Theologie und Kirche, t. 6, Fribourg, 1961, col. 525-532.

    LE BRAS, G., Institutions ecclésiastiques de la chrétienté médiévale, dans Histoire de l'Eglise des origines à nos jours, fondée par Fliche, A. et MARTIN, V. et dirigée par DUROSELLE, J.-B. et JARRY, E., t. 12, 1e partie, Paris, 1959. LECLERCQ, H., Synode, dans Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, t. 15, 2e part., Paris, 1953, col. 1837-1838.

    LEDUC, B., la Collégiale de Sainte-Croix au Moyen Âge, mémoire de licence

    présenté à l'Université de Liège en 1981 (3 vol).

    LEJEUNE, J., Liège et son pays, Liège, 1948, pp. 275-273.

    MAGEOTTE, H., Treignes, histoire de la paroisse et de son église, dans le Guetteur wallon, t. 50, Namur, 1974.

    MALBRENNE, N.J.A., Des doyens ruraux et de leurs fonctions, dans Revue catholique, t. 21, Louvain, 1863.

    MARCHAL, E., le Village et la paroisse d'Hodeige, dans B.S.A.H.L., t. 15, Liège, 1906, pp. 157-439.

    MARCHANDISSE, A., la Fonction épiscopale à Liège aux XIIIe et XIVe siècles. Etude de politologie historique, Genève, 1998.

    MAY, G., Cathedraticum, dans Lexikon für Theologie und Kirche, t. 2, Fribourg, 1958, col. 980.

    Millénaire de la collégiale Saint-Jean, à Liège. Exposition d'art et d'histoire, Liège, 1982.

    MOLLAT, G., la Collation des bénéfices, Paris, 1921.

    MUNSTERS, A., Het Cathedraticum in het oude bisdom Luik, dans De Maasgouw, t. 66, Maastricht, 1952, pp. 17-20, 33-36 et 52-55.

    NELIS, H., les Doyens de chrétienté. Etude de diplomatique, dans R.B.P.H., t. 3, Bruxelles, 1924, pp. 59-73, 251-278, 509-525, et 821-840.

    NEMERY DE BELLEVAUX, E., l'Ancien Doyenné de Rochefort, des origines à 1559, dans A.S.A.N., t. 62, Namur, 1982, pp. 63-96 et t. 64, Namur, 1985, pp. 17-92. NEUSS, W., Die Anfänge des Christentums im Rheinlande, Bonn, 1923.

    Notice sur la vie de saint Walhère, Dinant, 1871

    OEDIGER, W., Geschichte des Erzbistums Köln, t. 1, 2e éd., Cologne, 1972 PALANQUE, J.-R., PARDY, G. et LABRIOLLE, P., De la paix constantinienne à la mort de Théodose, dans Histoire de l'Eglise des origines à nos jours, sous la direction de FLICHE, A. et MARTIN, V., t. 3, Paris, 1936, pp. 438 et 441.

    PAQUAY, J., l'Eglise mère de Chênée et sa filiale Embourg au commencement du XIIe siècle, dans Leod., t. 11, Liège, 1912, pp. 134-135.

    PAQUAY, J., Juridiction, droits et prérogatives des archidiacres du diocèse de Liège, Liège, 1935.

    PAQUAY, J., les Origines chrétiennes dans le diocèse de Tongres, dans B.S.S.L.L., t. 27, Tongres, 1909.

    PAQUAY, J., les Synodes au diocèse de Liège, dans Leod., t. 15, Liège, 1922, pp. 7-22.

    PIRENNE, H., Histoire de Belgique, t. 1, Des origines au commencement du XIVe siècle, 2e éd. Bruxelles, 1929.

    PITON, E., la Lèpre en Hesbaye, dans B.S.A.H.L., t. 32, Liège, 1946, pp. 13-53. PLOEGAERTS, Th., Histoire de Corbais, Nivelles, 1935.

    PROOST, E., les Tribunaux ecclésiastiques en Belgique, dans A.A.R.A., t. 28, Bruxelles, 1872, pp. 5-15.

    QUIX, C., Geschichte der Stadt Aache, t. 2, Aix-la Chapelle, 1842.

    RAYMAEKERS, F.J., Notice sur l'église primaire de Saint-Sulpice, à Diest, dans le Messager des sciences historiques ou archives des arts et de la bibliographie de Belgique, t. 3, Gent, 1859.

    RENARDY, Ch, les Maîtres universitaires dans le diocèse de Liège (1140-1350), Paris, 1981.

    RENARDY, Ch., Synodes, juridiction de la paix et cessions de dîmes aux églises (XIe-XIVe siècles), dans le Moyen Âge, t. 81, Bruxelles, 1975, pp. 245-264. ROBYNS, O., Het Landdekanat Beringen en zijne dekens, dans Limburg, t. 6, Hasselt-Maaseik, 1925, pp. 49-54.

    ROLAND, C.G. et ROLAND, J., Doyens du concile de Chimay, dans Nam., t. 12, Namur, 1935, pp. 58-62.

    ROLAND, C.G., les Doyens du concile de Fleurus, dans Leod., t. 12, Liège, 1913, pp. 133-136.

    ROLAND, C.G., Etude critique sur la vie de saint Walhère, dans la Terre wallonne, t. 14, Liège, 1926, pp. 253-266.

    ROLAND, C.G., Etude historique sur le village et le doyenné de Graide, dans A.S.A.N., t. 16, Namur, 1883, pp. 454-468 et t. 17, Namur, 1884, pp. 75-120 et 143-234.

    ROMAN, J., Manuel de sigillographie française, Paris, 1912.

    SÄGMÜLLER, J.-B., Die Entwicklung des Archipresbyterats und Dekanats bis zum Ende des Karolingerreichs, Tübingen, 1898

    SCHMITZ, Ph., la Règle de saint Benoît, Turnhout, 1987.

    SCHOOLMEESTERS, E., les Archiprêtres de Liège, dans Leod., t. 8, Liège, 1909, pp. 61-69.

    SCHOOLMEESTERS, E., les Prévôts de la collégiale de Saint-Denis, à Liège, dans Leod., t. 13, Liège, 1914, pp. 2-8.

    SCHUTJES, L.H.C., Geschiedenis van het Bisdom 's Hertogenbosch, t. 3, SintMichiel-Gestel, 1873.

    SOUPART, A., le Concile de Thuin au diocèse de Liège, dans Publications du centre d'histoire et d'art de la Thudinie, t. 2, Thuin, 1979.

    TABUTEAU, B., Combien de lépreux au Moyen Âge? Essai d'étude quantitative appliquée à la lèpre. Les Exemples de Rouen et de Bellencombre au XIIIe siècle, dans Sources. Travaux historiques, t. 13, Lèpre et société au Moyen Âge, Paris, 1988.

    TANDEL, E., les Communes luxembourgeoises, t. 4, Arlon, 1891.

    TOUSSAINT, F., l'Abbaye de Floreffe, de l'ordre des Prémontrés, Namur, 1879. TOUSSAINT, F., les Doyens ruraux et les assemblées synodales aux anciens diocèses de Liège et de Cambrai, dans Miscellanea moralia in honorem Eximii Domini Arthur Janssen, Louvain et Gembloux, 1948, pp. 655-669.

    TOUSSAINT, F., Election et sortie de charge du doyen de chrétienté dans les diocèses de Liège et de Cambrai, dans R.H.E., t. 42, Louvain, 1947, pp. 3-33. VAN HOVE, A., Etude sur les conflits de juridiction dans le diocèse de Liège à l'époque d'Erard de la Marck (1506-1538), Louvain, 1900.

    VAN REY, M., les Divisions politiques et ecclésiastiques de l'ancien diocèse de Liège au Haut Moyen Âge, dans le Moyen Âge., t. 87, Bruxelles, 1981, pp. 165- 206.

    VAN REY, M., Die Lütticher Gaue Condroz und Ardennen in Frühmittelalter, Untersuchungen zur Pfarrorganisation, Bonn, 1977.

    VANRIE, A., les Croix banales aux abbayes en Belgique au Moyen Âge, dans Contributions à l'histoire économique et sociale, t. 2, Bruxelles, 1963, pp. 7- 28.

    VERCAUTEREN, F., Luttes sociales à Liège (XIIIe-XIVe siècle) 2e éd., Bruxelles,

    1946.

    WAGNON, H., les Records ecclésiastiques des assemblées décanales de l'ancien diocèse de Liège, dans Monumenta iuris canonici, série C, Subsidia, vol. 1, proceedings of the Second International Congress of Medieval Canon Law, Vatican, 1964, pp. 473-483.

    WAUTERS, A., De l'origine des premiers développements des libertés communales en Belgique, Bruxelles, 1968.

    WEBER, Drapelet et légende de saint Walhère, dans Chronique de la société verviétoise d'art et d'archéologie, t. 6, Verviers, 1905, pp. 67-70.

    WERNER, M., Der Lütticher Raum in frühkarolingischer Zeit, Göttingen, 1981. YANS, M., A propos du domaine de l'abbaye de Saint-Laurent, dans A.H.L., t. 5, Liège, 1957.

    CHAPITRE PRELIMINAIRE.
    LA CHRISTIANISATION
    DU BASSIN MOSAN.

    §1.Le développement du christianisme au Bas-Empire.

    Le christianisme est un des principaux héritages de la civilisation romaine. Cette religion, qui se veut universelle, se propage de ses foyers méditerranéens vers les régions rhénanes en remontant le cours du Rhône. Elle gagne d'abord Trèves, puis la province de Germania Secunda, qui comprend les villes de Cologne et de Tongres.1

    De très nombreuses hypothèses, des plus folles aux plus sérieuses, ont été émises au sujet des moyens de conversion. Si l'on en croit certaines légendes, des proches de saint Pierre, seraient venus eux-mêmes évangéliser nos contrées.2 Le rôle de l'armée dans la propagation du christianisme a souvent été exagéré car nos régions ont hébergé assez peu de troupes. De Moreau pense toutefois que de nombreux guerriers nerviens, ménapiens, taxandres, trévires et tongres, après avoir fini carrière dans l'armée romaine, sont retournés dans leurs contrées, convertis à la parole du Christ et qu'ils y auraient répandu la nouvelle religion. Les fonctionnaires, les banquiers, les artisans et les marchands venus d'Italie et d'Orient seraient aussi des vecteurs importants de diffusion du christianisme3. Des recherches récentes ont montré que la principale caractéristique de la christianisation, avant le IVe siècle, réside dans le manque de structures et de méthodes précises. La nouvelle religion se diffuse donc par contact entre la population païenne et les milieux convertis sans qu'il n'y ait d'intention particulière de la part de ceux-ci.4

    1. PIRENNE, H., Histoire de Belgique, t. 1, Des origines au commencement du XIVe siècle, 2e éd. Bruxelles, 1929, p. 10. NEUSS, W., Die Anfänge des Christentums im Rheinlande, Bonn, 1923, pp. 5-6. DIERKENS, A., Superstitions, christianisme et paganisme à la fin de l'époque mérovingienne. A propos de l'Indiculus superstitionum et paganiarum, dans Magie, sorcellerie, parapsychologie,
    Bruxelles, 1984, p. 10.

    2. SOUPART, A., le Concile de Thuin au diocèse de Liège, dans Publications du centre d'histoire et d'art de la Thudinie, t. 2, Thuin, 1979, pp. 1-3.

    3. DE MOREAU, E., Histoire de l'Eglise en Belgique, t. 1, la Formation de la Belgique chrétienne, des origines au milieu du Xe siècle, 2e éd, Bruxelles, 1947, pp. 24-27.

    4 BEATRICE, P.F., la Christianisation des campagnes pendant l'Antiquité tardive dans les régions méditerranéennes. Bilan des recherches et questions de méthode., actes du colloque du C.I.H.E.C., (25-27 août 1994), t. 1, Bruxelles et Rome, 1996 p. 22.

    L'Eglise naissante a besoin de se doter d'une organisation spécifique. Dès le IIe siècle, la primauté du pape est reconnue ; les communautés de chrétiens se réunissent sous l'égide d'un évêque ou d'un métropolitain, qui détient l'un comme l'autre un pouvoir d'ordre et de juridiction sur le clergé et les fidèles.5 Dans nos régions, ce phénomène est observable dès le milieu du IIIe siècle. Le métropolitain siège dans le chef-lieu d'une province tout entière, comme Trèves (Belgica Prima) ou Cologne (Germania Secunda), alors que l'évêque dispose d'une civitas, c'est-à-dire d'une subdivision administrative de celleci.6 La base de la hiérarchie ecclésiastique est occupée par les prêtres, assistés de diacres et de sous-diacres.7

    Le premier évêque de la civitas Tongrorum dont la preuve de l'existence a été dûment établie est saint Servais ; il entre en fonctions au plus tard en 342-343 et il est cité pour la dernière fois en 359. L'histoire de sa succession pose problème aux historiens.8 L'hypothèse d'une vacance du siège épiscopal jusqu'à la fin du Ve siècle, époque qui consacre la présence de Falcon à la tête du diocèse, n'est pas à rejeter.9

    §2. Les évêques de Tongres, Maastricht et Liège, de Falcon à Etienne.

    D'un point de vue géographique, les limites du diocèse de Tongres correspondent donc originellement à celles de la civitas Tungrorum, qui s'étend de Revin (aujourd'hui en France, dans le département des Ardennes) à Westmaas (près de Rotterdam).10 Maastricht

    5. PALANQUE, J.-R., PARDY, G. et LABRIOLLE, P., De la paix constantinienne à la mort de Théodose, dans Histoire de l'Eglise des origines à nos jours, sous la direction de FLICHE, A. et MARTIN, V., t. 3, Paris, 1936, pp. 438 et 441.

    6. DE MOREAU, E., Ibid., pp. 1-3.

    7. PALANQUE, J.-R., PARDY, G. et LABRIOLLE, P., Ibid, pp. 437-439.

    8. BOEREN, P. C., les Evêques de Tongres-Maastricht, dans la Christianisation des pays entre Loire et Rhin (IVe-VIIIe s.), actes du colloque de Nanterre (3 et 4 mai 1974), 2e éd., Paris, 1993, pp. 28-30. DE MOREAU, E., Ibid., pp. 31-39. KUPPER, J.-L., dans Series episcoporum ecclesiae catholicae occidentalis, série 5, Germania, t. 1, Archiepiscopatus Coloniensis, Stuttgart, 1982, pp. 48-49.

    9. BOEREN, P. C., Ibid., p. 30. DARIS, J., Histoire du diocèse et de la principauté de Liège, t. 1, Des origines jusqu'au XIIIe siècle, Bruxelles, 1974, pp. 31-40. PAQUAY, J., les Origines chrétiennes dans le diocèse de Tongres, dans B.S.S.L.L., t. 27, Tongres, 1909, p. 90.

    10. BOEREN, P. C., Ibid., p. 25.

    devient la résidence préférée des évêques, de par sa position stratégique sur la Meuse, son dynamisme économique et le culte de ce saint qui s'y est développé entre-temps.11 D'autres demeures épiscopales ont vu le jour, notamment à Liège, à Huy, à Namur, à Dinant et à Givet.12

    Le christianisme se définit comme un phénomène essentiellement urbain et propre aux membres de l'aristocratie.13 Contrairement à la ville, la campagne se ferme traditionnelle- ment aux nouvelles doctrines. Une des préoccupations majeures des évêques, mais aussi des maires du palais et des rois,14 sera donc de lutter contre le paganisme qui y est ferme- ment ancré.

    Pier Franco Beatrice a relevé cinq méthodes d'évangélisation très différentes. La plus spectaculaire est incontestablement l'élimination physique des objets de culte païen et leur oblitération. La violence est ainsi utilisée pour la destruction de statues, d'objets sacrés et de temples ainsi que leur remplacement par des églises, des croix ou autres symboles chrétiens. Un autre moyen de diffusion des doctrines chrétiennes consiste à fonder des couvents. L'action des moines est double. En tant qu'hommes d'Eglise, ils amènent les communautés rurales à se convertir à la parole de Dieu ; en tant que médiateurs entre ville et campagne, ils défendent les intérêts des paysans. L'éventail de leurs méthodes s'étend de l'agression contre les supports du culte païen à la prédication et à l'aide accordée aux pauvres. De nombreux évêques tentent aussi de convaincre les grands propriétaires fonciers de se tourner vers Dieu, ce qui facilite la conversion de leurs sujets. Il faut ensuite expliquer aux paysans les vérités de la foi et la supériorité du pouvoir divin sur celui des idoles, afin de modifier leur mentalité en profondeur. Outre l'oblitération par la force d'objets de culte païen, Beatrice mentionne le remplacement, beaucoup plus pacifique, de fêtes païennes par des célébrations évangéliques.15

    11. GEORGE, Ph., Saint Remacle, évangélisateur en Ardenne (ca. 650). Mythe et réalité, dans la Christianisation des campagnes, actes du colloque du C.I.H.E.C., p. 57.

    12. BOEREN, P. C., Ibid., pp. 32-33. GEORGE, Ph., Ibid., p. 57.

    13 DIERKENS, A., Quelques aspects de la christianisation du pays mosan à l'époque mérovingienne, actes du colloque la Civilisation mérovingienne dans le bassin mosan, Liège, 1986, p. 42. GEORGE, Ph., Ibid., p. 58.

    14. DIERKENS, A., Abbayes et chapitres entre Sambre et Meuse (VIIe-XIe siècles). Contribution à l'histoire religieuse des campagnes du Haut Moyen Âge, Paris et Sigmaringen, 1985, p. 320.

    15. BEATRICE, P.F., Ibid., pp. 24-32.

    Dans nos régions, de nombreux exemples étayent ces considérations. L'action évangélisatrice de saint Hubert, par exemple, revêt quelquefois un caractère violent, notamment dans la destruction ou l'oblitération de bois sacrés, de représentations de dieux païens et de temples consacrés à leur culte.16 Dès le VIIe siècle, les Pippinides se rendent particulièrement actifs dans la fondation de couvents, notamment à Nivelles, à Fosses et à Moustier-sur-Sambre. Ils participent aussi au développement de monastères existants.17 Grâce à leurs efforts, le culte du panthéon traditionnel s'éteint progressivement et tend à disparaître au cours du siècle suivant. Certaines régions, comme la Campine, connaissent toutefois un retard de développement considérable sur le plan religieux. Quant aux conversions massives consécutives au baptême de Clovis, il ne s'agit là que d'une fable.18

    Dans le cadre de leur action évangélisatrice, les rois mérovingiens et les maires du palais peuvent compter sur quelques grands hommes. Outre saint Hubert, dont nous avons déjà souligné la verve, citons aussi saint Amand, saint Remacle et saint Lambert. Sur base d'une étude concernant l'origine géographique des missionnaires du Haut Moyen Âge, Martine de Reu a mis en lumière le schéma classique de la progression du christianisme dans une région donnée. Au sein de celle-ci, il faut distinguer trois zones, dont les limites évoluent au fur et à mesure de l'action évangélisatrice. La première est quasi entièrement vouée à la doctrine du Christ. La seconde est partagée entre l'Eglise et le culte du panthéon païen. Quant à la troisième, le christianisme n'a pu y filtrer que très sporadiquement. La plupart des missionnaires sont originaires de la partie la plus récemment christianisée de la première de ces trois zones. Leurs activités se portent essentiellement sur la deuxième, tout en ayant des répercussions sur la troisième. Le même processus se reproduit aussi longtemps que la région comporte des zones de paganisme.19

    Saint Amand, originaire d'Aquitaine, a vécu au milieu du VIIe siècle. Ses rapports de proximité avec le palais l'ont amené à recevoir l'honneur de baptiser le futur roi d'Austrasie, Sigebert III. Après s'être retiré dans les monastères de l'île d'Yeu, de Tours puis de Bourges, il part en pèlerinage à Rome. Il parcourt ensuite le bassin de l'Escaut, où il tente, non sans mal, de

    16. DE MOREAU, E., Ibid., p. 101.

    17. DIERKENS, A., Abbayes et chapitres, p. 318.

    18. DIERKENS, A., Superstitions, christianisme et paganisme, p. 9.

    19. DE REU, M., Pas à pas : la conversion des campagnes au cours du Haut Moyen Âge, actes du colloque du C.I.H.E.C., t. 1, pp. 37-46.

    convertir la population à la parole du Christ. Vers 649, le roi Sigebert III l'aurait désigné comme évêque de Tongres-Maastricht. En fait, Amand a été, durant toute sa vie, ce que De Moreau appelle un «évêque missionnaire» car il parcourt inlassablement les régions païennes, sans jamais se fixer nulle part. Il meurt, après 675, dans le monastère d'Elnone.20

    Saint Remacle est le contemporain d'Amand. A Luxeuil, il reçoit une formation spirituelle drastique, calquée sur les règles de saint Colomban et de saint Benoît, auxquelles sont ajoutés quelques règlements originaux. Il se rend ensuite à Solignac, où il est confié, par ses parents, à saint Eloi. En 632, il est appelé à diriger cet établissement. Sigebert III, qui a acquis la souveraineté sur l'Austrasie, le recrute alors, peut-être sur le conseil de saint Eloi, pour fonder une abbaye. Grimoald, le maire du palais, pense que Remacle pourrait lui permettre d'augmenter son pouvoir. Le site de StavelotMalmedy est choisi comme emplacement pour la nouvelle institution. Remacle se rend donc dans les Ardennes, où il reçoit le titre d'episcopus abbas, ce qui le dispense de faire appel à l'évêque pour certaines tâches. Cela permet aussi au maire du palais de le surveiller de plus près. Le christianisme a ainsi trouvé un de ses principaux points d'ancrage dans les campagnes ardennaises.21

    La Thudinie est évangélisée en profondeur à la fin du VIIe et au début du VIIIe siècle par des moines et autres évêques ambulants. Le dynamisme de saint Landelin, entre 653 et 686, et de saint Ursmer, de 691 à 713, est particulièrement percutant. Landelin a fondé les abbayes de Lobbes, entre 637 et 654, et d'Aulne, vers 656, dont le rayonnement au travers de l'Europe est remarquable.22

    Saint Lambert est le descendant d'une des plus grandes familles de la ville de Maastricht. Après avoir étudié l'Ecriture sainte, son père le confie à l'évêque de Tongres-Maastricht, Théodard, qui jouit d'une influence considérable au palais royal. Après l'assassinat de ce dernier, le roi Childéric II décide de placer Lambert sur le siège épiscopal vacant. Mais, en 675, un coup d'état au

    20. DE MOREAU, E., Ibid., pp. 78-91, 107-119, et 133-135. DE MOREAU, E., Saint Amand, le principal évangélisateur de la Belgique, Bruxelles, 1942. WERNER, M., Der Lütticher Raum in frühkarolingischer Zeit, Göttingen, 1981, pp. 231-236. KUPPER, J.-L., Ibid., pp. 51-52. DARIS, J., Ibid., pp. 81-90.

    21. GEORGE, Ph., Ibid., pp.

    22. SOUPART, A., Ibid., pp. 10-11.

    palais l'oblige à abandonner ses fonctions pendant sept ans, au profit de Pharamond. Durant cette époque trouble, Lambert se retire dans le monastère de Stavelot. Il revient ensuite à la tête de l'évêché sous Pépin II, à la faveur de l'effondrement du clan de ses adversaires. La guerre de Pépin II contre les Frisons devant s'accompagner d' une campagne d'évangélisation, Lambert décide de se rendre en Toxandrie afin d'y répandre la foi chrétienne. Il meurt dans sa résidence de Liège, victime d'une vendetta, en 705 au plus tard. Son corps est enseveli dans le caveau familial, à Maastricht.23

    Saint Hubert est né en 665, dans un milieu aristocratique proche des Carolingiens. Il succède à Lambert sur le siège épiscopal. Il se consacre énergiquement à la lutte contre le paganisme par la destruction d'idoles, de temples et d'arbres sacrés ; il place aussi les sources et les pierres magiques sous le signe de la croix. Son action évangélisatrice se porte surtout sur la Campine et les Ardennes. Il est réputé pour avoir accompli de nombreux miracles. Douze années après la mort de son saint prédécesseur, suite à des apparitions miraculeuses et après maintes réflexions, il prend la décision de transférer ses reliques de Maastricht à Liège. Le culte du saint martyr ne tardera pas à s'y développer. Liège se place alors au centre de la vie religieuse du diocèse. Hubert meurt le 30 mai 727. D'abord enterré à Liège, son corps est transféré, un siècle plus tard, au couvent d'Andage, sous l'épiscopat de Walcaud, en plein coeur de la forêt ardennaise, afin de ne pas concurrencer le culte de saint Lambert et de participer au développement de cette abbaye.24

    C'est probablement dans la seconde moitié du VIIIe siècle que s'est opéré le transfert du chef-lieu du diocèse, de Maastricht à Liège. Durant cette période, cette dernière est qualifiée de vicus publicus et l'essor du palais de Herstal atteint son apogée. En 908, elle a définitivement dépossédé Maastricht de son titre de civitas.25

    23. KUPPER, J.-L., Ibid., pp. 54-55 et 58. KUPPER, J.-L., Saint Lambert : de l'histoire à la légende, dans R.H.E., t. 79, Louvain, 1984, pp. 5-49. DE MOREAU, E., Histoire de l'Eglise, pp. 93-98. BAIX, F., Ibid., pp. 20-23. WERNER, M., Ibid., pp. 241-274. DARIS, J., Ibid, pp. 99-123.

    24. DE MOREAU, E., Ibid., pp. 101-107. BAIX, F., Saint Hubert, dans la Terre wallonne, t. 16, Charleroi, 1927, pp. 106-122 et 200-222. GENICOT, L., Aspects de saint Hubert, dans Leod., t. 63, Liège, 1978, pp. 5-18. KUPPER, J.-L., dans Series episcoporum, pp. 55-56. WERNER, M., Ibid., pp. 275-280.

    25. KUPPER, J.-L., Saint Lambert, pp. 24 et 26.

    Pendant la seconde moitié du IXe siècle, les évêques Hartgarius et Francon doivent affronter les raids redoutables des Normands, qui pillent et dévastent les principales entités du diocèse, dont la reconstruction s'amorce sous l'épiscopat d'Etienne. C'est précisément sous cet évêque qu'apparaît la première mention d'un archidiacre et d'un doyen rural, ce qui sera le point de départ de notre exposé.26

    26. KUPPER, J.-L., dans Series episcoporum, pp. 59-61.

    CHAPITRE I.
    GENESE DE L'INSTITUTION.

    §1. Les doyens ruraux dans l'Europe médiévale.

    Les diverses études qui ont été menées jusqu'à présent permettent de démontrer que l'importance des fonctions décanales varie d'une région à l'autre. L'étendue des évêchés, leur organisation hiérarchique, la législation locale et l'intervalle de temps qui sépare l'apparition des doyennés de celle des archidiaconés sont autant de facteurs qui peuvent expliquer l'origine de ces différences.

    Dans la plupart des diocèses du nord et de l'ouest de la France, l'existence des doyennés ruraux est signalée à la fin du XIIe siècle.1 Dans les évêchés de Reims, de Soissons2 et de Cambrai,3 le décanat rural est déjà organisé trois siècles plus tôt. Le rôle des doyens, très modeste, ploie peu à peu sous l'autorité des évêques et des archidiacres et s'amenuise encore durant le XIVe siècle. Le doyen peut y être révoqué et remplacé à tout moment par une décision commune de ses supérieurs. Les prêtres de paroisse ne peuvent prendre part à l'élection.4 En Angleterre, la création des conciles de chrétienté remonte à la fin du XIe siècle. Les conciles ruraux correspondent à des hundred ou centuries, c'est-à-dire à un ensemble qui comporte initialement une centaine de familles. Les doyens y sont étroitement soumis aux archidiacres, dont l'apparition, dans ces régions, se situe à la même époque. Les institutions ecclésiastiques y ont subi la profonde influence des coutumes normandes.5

    1. GAUDEMET, J., le Gouvernement de l'Eglise à l'époque classique : le gouvernement local, dans Histoire du droit et des institutions de l'Eglise en Occident, t. 8, 2e partie, sous la direction de LE BRAS, G. et GAUDEMET, J., Paris, 1979, p. 308. Voir aussi : IMBART DE LA TOUR, P., les Origines religieuses de la France. Les Paroisses rurales du IVe au XIe siècle, Paris, 1900, p. 74. FAURE, J., l'Archiprêtre des origines au droit décrétalien, Grenoble, 1911, p. 146. GRIFFE, E., les Origines de l'archiprêtre de district, dans Revue d'Histoire de l'Eglise de France, t. 13, Paris, 1927, pp. 16-50.

    2. DEBLON, A., les Origines des doyennés ruraux dans le diocèse de Liège, dans le Moyen Âge, t. 105, Bruxelles, 1999, p. 708, note 25.

    3. BONENFANT, P., Quelques cadres territoriaux de l'histoire de Bruxelles, dans Annales de la société royale d'archéologie de Bruxelles, t. 38, Bruxelles, 1934, pp. 8-10. TOUSSAINT, F., Election et sortie de charge du doyen de chrétienté dans les diocèses de Liège et de Cambrai, dans R.H.E., t. 42, Louvain, 1947, pp. 52-53.

    4. GAUDEMET, J., Ibid., p. 308.

    5. ANDRIEU-GUITANCOURT, P., Essai sur l'évolution du décanat rural en Angleterre d'après les conciles des XIIe, XIIIe et XIVe siècles, Paris, 1935.

    En Italie centrale, dans la plaine du Pô, ainsi que dans les diocèses de Tarbes, de Lausanne, de Coire et de Genève, la hiérarchie ecclésiastique a conservé une forme plus archaïque due à l'absence d'archidiaconés. Le décanat rural s'y est maintenu au rang d'institution centrale de l'administration épiscopale. Une terminologie particulière s'applique à ces prêtres : les plebani ou, en italien, pievani. Chaque pieve regroupe entre une dizaine et une trentaine de paroisses.6

    Les pays nordiques, en particulier la Suède, connaissent un retard considérable dans le développement du décanat rural. L'institution des conciles de chrétienté y remonte à la fin du Moyen Âge.7

    Les caractéristiques du décanat rural des régions rhénanes du Saint Empire et du diocèse de Liège se ressemblent en de nombreux points. L'oeuvre de Réginon de Prüm, rédigée à la fin du IXe siècle ou au début du Xe, est, chronologiquement, la première source importante sur laquelle se base l'érudition allemande pour retracer l'histoire des Dekane. Les prêtres des différents districts se réunissent au sein des Landkapitel qui, tout comme dans l'évêché de Liège, élisent leur doyen. Ces assemblées rurales ont aussi la possibilité d'édicter des lois sur base des coutumes locales. Le diocèse de Liège, qui compte vingthuit doyennés au milieu du XIVe siècle et l'archidiocèse de Cologne, qui en compte vingt-cinq à la même époque, semblent présenter de nombreuses caractéristiques communes.8

    6. BRENTANO, R., Two Churches, England and Italian in the thirtheen Century, Princeton, 1968, pp. 70-76.

    7. GAUDEMET, J., p. 310.

    8. WAGNON, H., les Records ecclésiastiques des assemblées décanales de l'ancien diocèse de Liège, dans Monumenta iuris canonici, série C, Subsidia, vol. 1, proceedings of the Second International Congress of Medieval Canon Law, Vatican, 1964, pp. 473-475. HEINTZ, A., Die Anfänge des Landdekanates, Trèves, 1951, pp. 26, 45-57 et 87. OEDIGER, W., Geschichte des Erzbistums Köln, t. 1, 2e éd., Cologne, 1972, pp. 271-282.

    §2. Naissance de la charge décanale.

    Une large majorité d'historiens s'accordent pour voir, dans les doyens ruraux, les successeurs des archiprêtres mérovingiens, allant même jusqu'à parler d'archiprêtres ruraux antérieurs (Landerzpriester älterer Ordnung), pour l'époque mérovingienne, et d'ultérieurs (Landerzpriester jüngere Ordnung) pour les périodes suivantes. Mais leurs conclusions ne se basent que sur des études approximatives et des rapprochements hasardeux.9

    Les archiprêtres mérovingiens sont directement désignés par l'évêque. A l'origine, leur rôle consiste à remplacer l'évêque dans ses fonctions sacrées. Peu à peu, leur charge s'étend à la direction d'un groupe d'églises paroissiales. Ils sont alors les seuls à pouvoir donner le sacrement du baptême, réservé aux églises mères. Ils ont aussi pour mission de surveiller les activités des prêtres des églises subordonnées à la paroisse primitive. Leur charge serait inamovible.10

    Comme nous le verrons dans les chapitres ultérieurs, de toutes ces caractéristiques, le seul point commun entre l'archiprêtre mérovingien et le doyen rural est l'inamovibilité de la charge. La surveillance des prêtres ne peut être retenue pour prouver une quelconque continuité puisque le doyen rural a droit de regard sur les activités de tous les prêtres de toutes les paroises de sa circonscription. Contrairement à l'archiprêtre mérovingien, le doyen rural détient un réel pouvoir de juridiction.

    9. Notons que la particule erz- désigne toujours un état de supériorité. L'expression Erzpriester désigne donc l'archiprêtre, alors que Dekan désigne le doyen. HINSCHIUS, P., System des katholischen Kirchenrechts, t. 2, Berlin, 1878, pp. 262-277. SÄGMÜLLER, J.-B., Die Entwicklung des Archipresbyterats und Dekanats bis zum Ende des Karolingerreichs, Tübingen, 1898, pp. 26-88. IMBART DE LA TOUR, P., Ibid., p. 74. FAURE, J., Ibid., p. 146. HAUCK, A.,Kirchengeschichte Deutschlands, t. 2, Leipzig, 1912, p. 744. GRIFFE, E., Ibid., pp. 16-50. ALHAUS, J., Die Landdekanate des Bistums Konstanz im Mittelalter, dans Kirchliche Abhandlungen, fasc. 109-110, Stuttgart, 1929, p. 30. AMANIEU, A., Archiprêtre, dans Dictionnaire de droit canonique, t. 1, Paris, 1935, col. 1004-1026. GESCHER, F., Von der Frühzeit des Landdekanats in der Erzdiözese Köln, dans Festschrift lrich Stutz, Stuttgart, 1938. BURCKLE, J., les Chapitres ruraux des anciens diocèses de Strasbourg et de Bâle, Colmar, 1935, p. 87. FOURNIER, E., Nouvelles Recherches sur les curies, chapitres et universités de l'ancienne Eglise de France, Arras, 1942, pp. 248-249. DE MOREAU, E., Histoire de l'Eglise en Belgique, t. 1, la Formation de la Belgique chrétienne, des origines au Xe siècle, Bruxelles, 1947, p. 306. TOUSSAINT, F., Election et sortie de charge du doyen de chrétienté dans les anciens diocèses de Liège et de Cambrai, pp. 52-53. HEINTZ, A., Ibid., pp. 23-26. VAN REY, M. Die Lütticher Gaue Condroz und Ardennen im Frühmittelalter, Untersuchung zur Pfarrorganisation, Bonn, 1977. VAN REY, M., les Divisions politiques et ecclésiastiques de l'ancien diocèse de Liège au Haut Moyen Âge, dans le Moyen Âge., t. 87, Bruxelles, 1981, p. 189. DIERKENS, A., la Création des doyennés et des archidiaconés dans l'ancien diocèse de Liège (début du Xe siècle?) Quelques remarques de méthode, dans la même revue, t. 92, Bruxelles, 1986, pp. 353-354.

    10. En plus de la bibliographie citée ci-dessus : DEBLON, A., Ibid., pp. 707- 708. LAENEN, J., Introduction à l'histoire paroissiale du diocèse de Malines. Les Institutions, Bruxelles, 1924, pp. 30 et 53.

    L'élément essentiel, qui distingue l'archiprêtre de l'époque mérovingienne du doyen rural, peut être compris en se penchant sur l'étymologie des termes employés. L'archipresbyter, curé de la paroisse mère, se trouve au sommet d'une pyramide dont les étages inférieurs sont occupés par les prêtres qui en desservent les filiales.

    Le doyen rural, quant à lui, est le plus souvent appelé, en latin, decanus concilii et les prêtres qui font partie de ce concile portent le nom de fratres. Le doyen conserve son ministère paroissial après sa nomination. La conception hiérarchique est donc différente :

    le doyen ne se trouve pas au sommet d'une pyramide, mais plutôt au centre d'un cercle de clercs dont il fait, bien entendu, lui-même partie.11 Dans le diocèse de Liège, il est plus rarement appelé decanus christianitatis. L'usage de cette expression est beaucoup plus répandue dans le diocèse de Cambrai. Christianitas désigne ici le clergé du district.12

    G. Mollat définit le décanat rural comme étant un bénéfice mineur, séculier, sans charge d'âmes, électif et concédé hors consistoire.13

    Il n'est donc pas impossible que l'instauration des doyens ruraux dans le diocèse de Liège se soit accomplie dans le cadre des grandes réformes de l'Eglise carolingienne, dont le but est de réorganiser le clergé dans un esprit de rassemblement et de vie en communauté.14 D'ailleurs, la charge décanale existe tant dans le clergé séculier que régulier ; elle a été notamment prônée, pour les monastères, par saint Benoît.15 D'ailleurs, l'assemblée qui réunit les prêtres d'un concile autour de son doyen est parfois appelée capitula decanalia.16

    11. Outre la

    1935, col. Gegenwart, Tübingen, 1958,

    bibliographie citée en note 1 : AMANIEU,

    1004-10026. GÖBBEL, W., Dekan, dans Die Religion

    Handwörterbuch für Theologie und Religionwissenschaft,

    col. 71-72.

    A., Ibid., t. 1, Paris,

    in Geschichte und

    t. 2,

    12.

    DEBLON,

    A., Ibid., p. 708. HEINTZ, A., Ibid., p. 41.

     
     
     

    13.

    MOLLAT,

    G., la Collation des bénéfices, Paris, 1921,

    pp.

    24-31.

    14.

    DEBLON,

    A., Ibid., pp. 707-708.

     
     

    15.

    SCHMITZ,

    Ph., la Règle de saint Benoît, Turnhout,

    1987,

    pp. 68-69. DEBLON,

    A.,

    Ibid., p. 707.

     
     

    16.

    A.E.Ht,

    archives du doyenné de Beringen, Registrum sive

     

    Repertorium speculum

    seu

    Instrumentum jurium proventuum et emolumentorum decani

    christianitatis sive

    archipresbyteri concilii Beringensis Leodiensis diocesis et archidiaconatus Campiniae I, copie de 1601 de l'ouvrage de Henri Van der Scaeft (=Registrum I), f° 51. A.E.Ht, archives du doyenné de Beringen, Registrum sive Repertorium speculum seu Instrumentum jurium proventuum et emolumentorum decani christianitatis sive archipresbyteri concilii Beringensis Leodiensis diocesis et archidiaconatus Campiniae II, copie de 1611 du même ouvrage (=Registrum II), f°28.

    D'autres hypothèses ont été émises pour tenter de trouver des prédécesseurs

    aux doyens ruraux. Mais les historiens qui s'évertuent à les formuler oublient

    que les nouvelles institutions peuvent être tout à fait originales et ne

    découler d'aucune autre. Ainsi, le senior, qui a pour tâche d'instruire les jeunes clercs de son canton, a pu apparaître, aux yeux de certains, comme l'ancêtre du doyen rural, de même que le prêtre élu par les siens pour ramener dans les campagnes les huiles saintes consacrées par l'évêque le jeudi saint.17 Ces hypothèses se basent uniquement sur de vagues rappro- chements qu'aucun texte ne peut corroborer. Nous ne nous y attarderons donc pas davantage.

    Jusqu'il y a peu de temps, l'apparition quasi simultanée des doyens ruraux et des archidiacres à l'époque carolingienne semblait être un fait acquis. Pourtant, les récents travaux de l'abbé Deblon remettent en cause cette chronologie pour les archidiacres. Le premier archidiacre connu apparaît dans deux sources relatives à saint Eugène de Tolède.18 Ces textes, rédigés pour le premier vers 925-936 et pour le second dans le dernier quart du Xe siècle, traitent d'événements qui se sont produits en septembre 919. Une controverse est apparue à propos de l'interprétation des termes parochia sibi commissa,19 que plusieurs historiens ont identifiés à l'archidiaconé de Hainaut. Cette expression, attribuée à un archidiacre, désigne-t-elle le diocèse tout entier ou plutôt une partie de celui-ci? Bien sûr, la même expression peut aussi qualifier le territoire administré par l'évêque lui-même, mais, de cette constatation, aucune conclusion irrévocable ne peut être tirée. A ce jour, nulle mention connue ne permet de se prononcer sur le caractère territorial des fonctions archidiaconales avant 1066.20 Par ailleurs, nous savons que cette charge, à l'époque de l'apparition du décanat rural, consiste uniquement à seconder

    17. DEBLON, A., Ibid., pp. 706-707.

    18. Ces deux sources sont amalgamées dans les Monumenta Germaniae Historicae et dans les Acta Sanctorum. Il faut donc leur préférer une édition qui les distingue nettement : Virtutes sancti Eugenii, éd. MISONNE, D., dans les Miracles de saint Eugène à Brogne. Etude littéraire et historique. Nouvelle Edition, dans Revue bénédictine, t. 76, Maredsous, 1966, pp. 231-291 (pp. 258- 285 pour l'édition proprement dite). DIERKENS, A., Abbayes et chapitres entre Sambre et Meuse. Contribution à l'histoire religieuse des campagnes au Haut Moyen Âge, Paris et Sigmaringen, 1985.

    19. DEBLON, A., Ibid., pp. 704-705. DIERKENS, A., la Création, p. 351. VAN REY, M., les Divisions, pp. 182-183. VAN REY, M., Die Lütticher Gaue Condroz, pp. 138-139.

    20. KUPPER, J.-L., Liège et l'Eglise impériale, XIe-XIIe siècles, Paris, 1981, p. 334, pense que l'on peut supposer l'existence de sept archidiaconés à cette époque.

    l'évêque dans l'administration du diocèse et à veiller à la discipline des clercs.21 Le rôle de l'archidiacre, dans les textes précités, est tout à fait différent et beaucoup moins important que ce que nous en connaissons pour les siècles ultérieurs.22 Par usurpation, il acquiert, au fil du temps, des droits qui en font, peu à peu, un «évêque local».23

    Les mêmes questions doivent être posées pour les doyens ruraux. Dans le chapitre 9 des Virtutes, le doyen Flodin est chargé par l'évêque d'accomplir diverses missions per omnem decaniam suae curae commissam.24 Toute la réflexion repose donc sur le sens exact du terme decania. Lorsque ce mot apparaît pour la première fois, en 844, dans le 3e canon du concile de Toulouse, il désigne une subdivision fiscale du diocèse, mise en place par l'évêque pour percevoir des redevances.25 Or, dans les Virtutes, le doyen en question doit prélever une taxe due à l'évêque : la soniata.26 La signification du terme decania est donc semblable dans les deux documents. Il est indéniable que les fonctions décanales aient été territorialisées dès le début.

    Le doyen rural est donc, à l'origine, un agent de la politique fiscale de l'évêque. André Deblon s'autorise même à penser qu'il pourrait s'agir d'un laïc. Le doyen avait-il, initialement, d'autres compétences? La documentation nous manque pour répondre à cette question. Néanmoins, il nous est possible d'affirmer que, dès le début du Xe siècle, le doyen rural a réussi à médiatiser les prêtres de paroisse, si bien que l'évêque s'adresse directement à lui pour leur transmettre ses ordres. Au milieu du XIe siècle, Hincmar de Reims désigne par calendes les réunions mensuelles des prêtres dans chaque doyenné.27 En 989, l'évêque de Soissons ordonne aux doyens de convoquer chaque mois les prêtres de paroisse.28 Rien de tel ne nous est parvenu pour le diocèse de Liège, mais le fait que l'évêque utilise les doyens pour divulguer des informations laisse

    21. KUPPER, J-.L., Ibid., pp. 332-333.

    22. Virtutes, p. 264.

    23. KUPPER, J.-L., Ibid., p. 335.

    24. Virtutes, p. 264.

    25. AMANIEU, A., Ibid., t. 1, Paris, 1935, col. 1004-10026. DEBLON, A., Ibid., p. 703, note 1.

    26. Virtutes, p. 264.

    27. DEBLON, A., Ibid., p. 708, note 25.

    28. AMANIEU, A., Ibid., t. 1, Paris, 1935, col. 1010. DEBLON, A., Ibid., p. 708, note 25.

    supposer l'existence de telles réunions. Selon l'expression de Devisse, la décanie est, à ce moment, le rouage essentiel de l'administration diocésaine.29

    L'apparition des doyens ruraux dans le diocèse de Liège s'est opérée à la faveur de l'accroissement de l'autorité épiscopale, probablement sous Francon

    (v. 858-901) ou sous Etienne (901-920), dans une double optique : la centralisation du pouvoir de l'évêque et l'amélioration de son emprise sur les prêtres de paroisse. Il est possible que, tout comme l'évêque de Soissons, celui de Liège ait calqué, en partie, les institutions de son diocèse sur l'exemple rémois.30 N'oublions pas que Francon a eu de nombreux contacts avec Hincmar, l'archevêque de Reims.31 Quant à son successeur, nous savons qu'il a fréquenté le palais de Charles le Chauve.32 De plus, son règne correspond à une phase de reconstruction du diocèse après les attaques des Normands.

    Flodin est le seul doyen rural connu pour le Xe siècle ; peu le sont pour le siècle suivant. Deux noms apparaissent dans un acte du début du XIe siècle : Bernard et Gérard.33 Tout porte à croire que ce sont là des doyens ruraux et non des doyens de chapitre.34 Pourtant, aucune indication n'est donnée à propos des lieux dans lesquels ces deux personnages exercent leurs prérogatives. Par contre, en 1075, il apparaît clairement que Fréduard accomplit son devoir décanal dans le concile de Graide.35 Pour être complets, signalons, aussi, pour ce siècle, Garnier, doyen du concile d'Ouffet, en 1099.36

    Au fur et à mesure qu'augmente la puissance des archidiacres, au cours des Xe et XIe siècles, les doyens ruraux se sont eux-mêmes fait, en grande partie, médiatiser par ceux-ci. Les doyens qui, au départ, ne dépendent que de l'évêque,

    29. DEVISSE, J., Hincmar, archevêque de Reims (845-882), Genève, 1976, p. 863.

    30. DIERKENS, A., la Création, p. 354.

    31. Nous connaissons cinq lettres adressées par Hincmar à l'évêque de Liège (DEVISSE, J., Ibid., pp. 103 et suivantes).

    32. KUPPER, J.-L., Stephanus, dans Series episcoporum, pp. 60-61.

    33. NELIS, H., Album belge de diplomatique, éd. PIRENNE, H., Bruxelles, 1909, pl. VII. Cette donation au chapitre rural de Walcourt est consignée à la suite d'un acte de 1026.

    34. Le chapitre de Walcourt, dont il est question dans le texte, ne comporte pas de doyen parmi ses membres. DIERKENS, A., Ibid., p. 352, note 42.

    35. KURTH, G., Chartes de l'abbaye de Saint-Hubert en Ardenne, t. 1, Bruxelles, 1903, p. 44.

    36. FORGEUR, R., Notes sur la paroisse d'Ouffet et sur les chapitres collégiaux d'Ouffet et d'Ellemelle, dans Leod., t. 57, Liège, 1970, p. 57.

    entrent peu à peu sous la dépendance d'un archidiacre, tout en conservant des rapports directs avec le chef de l'Eglise liégeoise, notamment en matière fiscale. Les fonctions décanales se ternissent donc au cours de cette période.37 Malheureusement, lorsqu'elles sont clairement définies et mises par écrit dans les statuts synodaux, à la fin du XIIIe siècle, le processus de médiatisation par les achidiacres est, depuis longtemps, totalement achevé.

    §3. Aspects géographiques.

    Manfred Van Rey, dans son article sur les divisions politiques et ecclésiastiques dans le diocèse de Liège au Haut Moyen Âge, pense que le tracé des doyennés est calqué sur celui des pagi, voire sur les districts de croix banales.38 Alain Dierkens a clairement démontré la faiblesse de ses propos.39 Ce qu'il faut remarquer avant tout, c'est que Manfred Van Rey cherche à mettre en rapport des éléments qui ne sont pas comparables. Les pagi sont des circonscriptions civiles mentionnées dans nos régions dès 709, et qui perdurent bien au-delà du moment où apparaissent les districts religieux que sont les doyennés ruraux.

    Les bancroix40 sont des regroupements de paroisses du diocèse opérés en vue de processions qui se rendent jusqu'au siège de l'évêché, d'une collégiale ou d'une abbaye. Dans un premier temps, plusieurs processions sont organisées chaque année. Puis, une seule se tient au moment de la Pentecôte. Pour l'occasion, un droit en nature et/ou en argent est versé à l'évêque, à une collégiale ou à un abbé. Les bancroix, dont le but serait de rappeler que toute paroisse est issue de la parochia primitive, restent répandues dans le diocèse de Liège jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, notamment à Verviers.41 Contraire-

    37. NOLET, W. et BOEREN, P.C., Kerkelijke Instellingen in de Middeleeuwen, Amsterdam, 1951, pp. 299-300.

    38. VAN REY, M., les Divisions, pp. 189-192 et 200-201.

    39. DIERKENS, A., les Paroisses rurales dans le nord de la Gaule pendant le Haut Moyen Âge. Etat de la question et remarques critiques, dans la Paroisse en questions, Des origines à la fin de l'Ancien Régime, Ath, Mons et SaintGhislain, 1998, pp. 21-49. DIERKENS, A., la Création., pp. 345-363.

    40. BERLIERE, U., les Processions des croix banales, dans B.A.R.B., 5e série, t. 8, Bruxelles, 1922, pp. 419-446. VANRIE, A., les Croix banales aux abbayes en Belgique au Moyen Âge, dans Contributions à l'histoire économique et sociale, t. 2, Bruxelles, 1963, pp. 7-28. DE MOREAU, E., Ibid., t. 1, Bruxelles, 1947, pp. 309-311. LAENEN, J., Introduction à l'histoire paroissiale du diocèse de Malines, Bruxelles, 1924, pp. 165-166. BONIVER, G., les Croix banales, dans B.S.R.V.L., t. 2, Liège, 1936, pp. 24-25.

    41. BERLIERE, U., Ibid., pp. 426 et 438. VAN REY, M., Die Lütticher Gaue Condroz, pp. 155-156. FELLER, J., les Processions des croix banales de HorionHozémont et de Verviers, dans Enquêtes du musée de la vie wallonne, t. 2, Liège, 1927, pp. 1-12.

    ment aux positions de Van Rey et de Paquay, Alain Dierkens est parvenu à démontrer que les limites des bancroix n'ont pas engendré celles des doyennés, ni l'inverse.42

    Faut-il chercher, dans la configuration géographique de l'évêché, le principal critère de délimitation des doyennés? Les paroisses chevauchent souvent les cours d'eau43 et si les doyennés de Campine sont si vastes, c'est probablement qu'il était nécessaire de réunir un nombre minimum de paroisses dans ces régions peu peuplées et non, comme l'ont affirmé certains historiens, dans le seul souci de réunir en un concile, un bassin hydrographique tout entier, encore que cela puisse parfois faciliter les déplacements du doyen.44

    Le traçage des limites entre les conciles n'est donc pas le résultat d'une politique cohérente, basée sur des critères précis. Comme nous le verrons à la fin de ce chapitre, la partition du diocèse s'étale sur plusieurs épiscopats et, contrairement à ce qu'affirme Alain Dierkens, les évêques successifs peuvent diviser leur territoire à leur gré, sans nécessairement tenir compte des plans de leurs prédécesseurs.

    Dans Ly Myreur des histors, Jean d'Outremeuse écrit que le pape Léon III, en 799, aurait lui-même subdivisé le diocèse de Liège en huit archidiaconés et en vingt-huit doyennés.45 Cette conception est totalement incompatible avec l'évolution de l'institution archidiaconale, puisque la création du dernier archidiaconé est ultérieure à 1200.46 Par ailleurs, la date de 799 est totalement incohérente par rapport aux éléments de chronologie que nous avons pu mettre en évidence précédemment, à savoir que les archidiaconés ont été créés ultérieurement aux doyennés. Toutefois, il n'est pas exclu que Jean d'Outremeuse se soit basé sur des sources, aujourd'hui disparues, qui prouveraient l'existence des doyennés à l'époque carolingienne car seulement un peu plus d'un siècle sépare la date de 799 et la plus ancienne mention d'un doyen rural en notre possession.

    42. DIERKENS, A., la Création., pp. 358-363

    43. DIERKENS, A., Ibid., p. 357.

    44. DEBLON, A., Ibid., p. 709.

    45. JEAN D'OUTREMEUSE, Ly Myreur des histors, éd. BORGNET, A., t. 3, Bruxelles, 1969, p. 674. Les considérations de ce chroniqueur tardif et fantaisiste ont fait école, notamment auprès de FISEN, B., Sancta Legia Romanae Ecclesiae filia sive historia ecclesiae Leodiensis, Liège, 1642, p. 176. DEBLON, A., Ibid., p. 706, note 14.

    46. KUPPER, J.-L., Ibid., p. 334.

    Alain Dierkens pense que les éléments de géographie plaident en faveur de la thèse de l'antériorité des doyennés par rapport aux archidiaconés : les conciles de Hozémont et d'Andenne sont complètement isolés des archidiaconés dont ils dépendent.47 Cette constatation ne peut être retenue que si les limites archidiaconales de la fin du Moyen Âge sont identiques à celles qui existent très probablement en 1066, ce qui n'est absolument pas prouvé. C'est le contraire qui semble même plus probable.48

    Le problème du nombre initial de doyennés ne doit pas être négligé. Si, tout comme le chroniqueur liégeois, nous avons pu relever vingt-huit doyennés au total, certains indices nous invitent à penser que leur nombre était, à l'origine, inférieur. Le concile de Susteren s'étendait primitivement jusqu'à Venlo. Il a ensuite été scindé en deux parties : les régions du Nord et de l'Est forment le concile de Wassenberg alors que le reste du district conserve son ancienne appellation. Des traces de ce passé commun subsistent dans le langage courant puisque l'ensemble de ces deux doyennés est parfois désigné par l'expression de concilium aureum.49 La date de la scission ne nous est pas parvenue, mais elle est nécessairement un peu antérieure à 1331, année où apparaît pour la première fois, dans les documents, un doyen de Wassenberg. Le concile de Hozémont, curieusement enclavé dans l'archidiaconé de Hesbaye, alors qu' il dépend de celui de Brabant, serait le fruit d'une partition du doyenné de Tongres, jugé lui aussi trop vaste.50 Quant aux conciles de Campine, leur apparition serait plus tardive, probablement en raison du développement plus lent de cette partie du diocèse.51 Jean d'Outremeuse se fourvoie donc complètement en affirmant qu'il y avait un total de vingt-huit doyennés au départ.

    La répartition des paroisses en doyennés s'amorce à l'époque carolingienne et tend à s'achever à la fin du XIe siècle. Nous avons relevé plusieurs exemples de

    47. DIERKENS, A., la Création, p. 355.

    48. KUPPER, J.-L., Ibid., p. 334.

    49. MUNSTERS, A., De Statuten en het statutenboek van het Gouden Concilie Susteren, dans P.S.H.A.L., t. 88, Maastricht, 1952, p. 65. Cette expression trouverait-elle son origine dans la richesse du doyenné ou dans des privilèges fiscaux particulièrement avantageux?

    50. PAQUAY, J., les Paroisses de l'ancien concile de Tongres, dans B.S.A.H.L., t. 18, Liège, 1909, p. 28.

    51. PAQUAY, J., Juridiction, droits et prérogatives des archidiacres du diocèse de Liège, Liège, 1935, p. 14. DEBLON, A., Ibid., p. 709, note 28.

    modifications des limites décanales antérieures à cette époque. Les paroisses namuroises, dont les filiales sont partagées entre les doyennés de Gembloux et de Fleurus52 ainsi que les paroisses d'Auvelais et de Ham-sur-Sambre,53 fournissent la première preuve d'un remaniement des frontières de ces deux conciles. Un cas similaire peut être observé pour les doyennés de Bastogne et de Rochefort, qui se partagent la paroisse de Saint-Martin, à Lorcy.54 Une fois le quadrillage paroissial achevé, aucun exemple de paroisse qui serait passée d'un doyenné à un autre n'est connu à ce jour. La nécessité d'encadrer les fidèles et les membres du clergé, dans des structures durables est sans doute la raison essentielle de cette stabilité: l'Eglise, comme toute société organisée, a besoin d'institutions rigides pour fonctionner efficacement.55

    §4. Originalité du cas liégeois.

    Chaque diocèse possède une organisation propre. Celui qui réunit nos régions se distingue par l'étendue de son territoire. Dans les campagnes profondes de la Campine, de Hesbaye, du Condroz, de Marlagne, de Famenne et des Ardennes, le doyen rural tient, seul, les rênes de l'administration. Certains conciles occupent une position très éloignée par rapport à la cité. Les doyens y sont les uniques représentants d'un évêque lointain, vu que les archidiacres résident, eux aussi, à Liège.

    Les archidiacres, arrivés plus tardivement au faîte de leur puissance, n'ont pas réussi à médiatiser totalement les doyens ruraux. Contrairement à l'Angleterre, où les deux institutions sont apparues simultanément et où les archidiacres entrent en lutte contre les évêques, réduisant ainsi les doyens à un rôle mineur, les querelles, dans le diocèse de Liège, se situent plutôt au niveau des doyens et des archidiacres. L'évêque, en gérant ces disputes, notamment par le biais des statuts synodaux, tire parti de la situation pour

    52. DIERKENS, A., Premières Structures religieuses : paroisses et chapitres jusqu'au XIIe siècle, dans Namur, le site et les hommes, de l'époque romaine au XVIIIe siècle, Bruxelles, 1988, pp. 33-61. DEBLON, A., Ibid., p. 712.

    53. DEBLON, A., Ibid., pp. 715-716.

    54. NEMERY DE BELLEVAUX, E., l'Ancien Doyenné de Rochefort, des origines à 1559, dans A.S.A.N., t. 62, Namur, 1982, p. 74. VAN REY, M., Ibid., pp. 766-767. DEBLON, A., Ibid., p. 713.

    55. LE BRAS, G., Institutions ecclésiastiques de la chrétienté médiévale, dans Histoire de l'Eglise des origines à nos jours, fondée par Fliche, A. et MARTIN, V. et dirigée par DUROSELLE, J.-B. et JARRY, E., t. 12, 1e partie, Paris, 1959, p. 20.

    conforter son autorité que personne, mis à part le chapitre cathédral, n'ose contester. Certes, les archidiacres et quelques doyens sont issus de cette institution, mais, à ce moment, ils se dressent face à l'évêque en tant que chanoines de Saint-Lambert et non en tant qu'archidiacres ou que doyens. La caractéristique essentielle du décanat rural liégeois, qui le distingue de tous les autres, réside dans le caractère électif de la charge, dont nous reparlerons dans le chapitre suivant.

    CHAPITRE II.

    LE CHOIX D'UN DOYEN
    ET SA SORTIE DE CHARGE.

    §1. Origines du suffrage.

    L'élection du doyen par les prêtres du concile est une tradition très ancienne, que nous pouvons faire remonter à l'époque où les archidiacres n'avaient pas encore réussi à médiatiser les archiprêtres ruraux.

    Comme nous le verrons au cours de ce chapitre, le rôle de l'archidiacre se limite à convoquer les électeurs et à assister au déroulement du vote.1 Dans le concilium aureum, qui regroupe, jusqu'au début du XIVe siècle, les doyennés de Susteren et de Wassenberg, il possède uniquement le droit de confirmer ou d'infirmer l'élection. Pour le reste, l'orga- nisation de celle-ci dépend intégralement des fratres du concile.2 De toute façon, il n'intervient pas directement dans le choix du doyen. L'évêque, lui aussi, possède le droit de veto sur la décision des électeurs. Si l'élu ne convient pas, il peut en choisir lui-même un autre. Comment les archidiacres, au faîte de leur prestige, auraient-ils pu concéder aux curés des droits aussi importants?3 Serait-il possible d'expliquer le rôle prépondérant de l'évêque et l'intervention si mineure de l'archidiacre sans envisager l'apparition de cette coutume à une époque comprise entre les IXe et XIe siècles?4

    1. BERLIERE, U., Suppliques d'Innocent VI (1352-1362), dans A.V.B., t. 5, Bruxelles-Rome, 1911, p. 343.

    2. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 66-67.

    3. DEBLON, A., Ibid., p. 707, note 21.

    4. BURCKLE, J., Ibid., p. 234 se trompe donc en situant l'apparition de l'élection du doyen à une époque plus tardive. Sohet indique que l'élection dépend uniquement de l'archidiacre et de l'évêque et que les curés n'ont acquis ce droit que par une récente délégation (SOHET, D., Instituts de droit ou sommaire de jurisprudence canonique, civile, féodale et criminelle, pour les pays de Liège, Luxembourg, Namur et autres, t. 1, Bouillon, 1772, p. 89). Au cours de ce chapitre, nous prouverons que ce discours est totalement erroné.

    André Deblon pense que le caractère électif de la charge décanale proviendrait de la règle d'Aix de 816.5 A partir de cette époque, les prêtres des paroisses trop éloignées de la ville de Liège élisent un des leurs afin de ramener, de la cité épiscopale, les huiles saintes, consacrées le jeudi saint.6 Mais dire qu'il existe une certaine continuité entre cette institution et le décanat rural est bien trop hâtif. Faute de sources, cette hypothèse ne peut, jusqu'à présent, être confirmée.

    §2. Le recrutement.


    a. Critères légaux.

    Comme le rappellent les conciles de Poitiers (1078),7 de Latran (1123),8 de Reims (1131)9 et de Latran II (1139),10 la toute première condition pour devenir doyen rural est d'avoir reçu le sacrement de l'ordre. Mais, en 1179, lors du troisième concile de Latran, cette règle est remise en question. Désormais, un clerc n'ayant pas reçu l'ordination sacerdotale peut être admis à la charge décanale s'il devient prêtre par la suite, mais s'il ne reçoit pas le sacrement de l'ordre, son office lui sera retiré.11 Cette mesure étant retranscrite sans plus de précisions, les glossateurs fixent le délai de l'ordination à six mois.11 En 1274, le concile de Lyon, présidé par Grégoire X, double la durée du délai.12

    Tant les membres du clergé séculier que régulier peuvent briguer cet office, mais les membres d'un ordre religieux ont besoin, en principe, d'une autorisation de leur supérieur, de l'évêque ou du pape pour poser leur

    5. WERMINGHOFF, A., Concilia aevi Karolini, t. 1, 1e partie, dans Monumenta Germaniae Historica, Hannovre, 1906, p. 322 : Ut de his qui longe positi sunt de octo vel decem unus ab episcopo eligatur qui acceptum chrisma sibi et sociis diligenter perferat.

    6. DEBLON, A., Ibid., p. 707.

    7. MANSI, G.-D., Sacrorum Concilium nova et amplissima collectio, t. 10, Paris-Leipzig, 1901, col. 498.

    8. MANSI, G.-D., Ibid., t. 21, Paris-Leipzig, 1903, col. 281. 9. MANSI, G.-D.,
    Ibid., t. 21, col. 459.

    10. MANSI, G.-D., Ibid., t. 21, col. 529.

    11. MANSI, G.-D., Ibid., t. 22, Paris-Leipzig, 1903, col. 219.

    12. TOUSSAINT, F., Ibid., p. 56.

    13. MANSI, G.-D., Ibid., t. 24, Paris-Leipzig, 1903, col. 91.

    candidature. Malgré tout, certains chanoines se sont ingéniés à trouver le moyen de contourner ces règles qui leur enlèvent le droit de disposer librement de leurs activités.14 Jean Maresco, chanoine régulier de Saint-Augustin, devient doyen du concile de Rochefort, en 1353, cum dispensatione diocesani.15

    L'âge minimum requis est envisagé dès 1131, au cours du premier concile de Reims,17 où défense est faite aux adolescents de devenir doyens. Cette règle, reformulée à Latran huit ans plus tard,18 puis à nouveau à Reims en 114817, est affinée par le troisième concile de Latran,19 qui fixe à vingt-cinq ans révolus l'âge minimum pour devenir archiprêtre.

    b. Critères traditionnels.

    Même si aucun texte règlementaire n'oblige un candidat à desservir une paroisse du concile pour en devenir le doyen, il semble que cette coutume se soit répandue partout dans le diocèse de Liège. Le formulaire de l'officialité épiscopale, daté du règne d'Erard de la Marck, souligne toute l'importance, pour le candidat, d'administrer une paroisse appartenant au concile qu'il souhaite diriger.20 Les listes des doyens confirment l'usage généralisé de cette tradition.

    Fernand Toussaint, se fondant sur ce formulaire,21 ainsi que sur des mesures

    14. Registrum I, f° 81. Registrum II, f° 51. Contrairement à l'avis de TOUSSAINT, F., Ibid., p. 61-62, nous pensons que Henri Van der Scaeft, le doyen du concile de Beringen qui est l'auteur du registre en question, a pu trouver la possibilité de se soustraire aux exigences traditionnelles. Nous ne renions pas le fait qu'il parle de façon intéressée vu qu'il est lui-même chanoine régulier de l'ordre des Prémontrés. L'intérêt du texte de Van der Scaeft, c'est qu'il se fonde sur des textes de lois.

    15. BERLIERE, U., Suppliques d'Innocent VI, p. 56.

    16. MANSI, G.-D., Ibid., t. 21, col. 460.

    17. MANSI, G.-D., Ibid., t. 21, col. 529.

    18. MANSI, G.-D., Ibid., t. 21, col. 716.

    19. TOUSSAINT, F., Ibid., p. 59.

    20. LAENEN, J., Notes sur l'organisation ecclésiastique du Brabant à l'époque de l'érection des nouveaux évêchés, dans A.A.R.A., t. 56, Bruxelles, 1904, pp. 176- 179 (annexes). Ce document est une compilation de deux chartes au moins. La première date du règne de Jean de Horne ; la seconde, d'Erard de la Marck.

    21. TOUSSAINT, F., Ibid., p. 59. LAENEN, J., Ibid., p. 177 : de legitimo thoro procreatum.

    Prises antérieurement par les papes Alexandre III et Grégoire X,22 pense que la naissance légitime est un argument pouvant entrer en ligne de compte. Mais l'exemple de Helmicus de Dyck, doyen de Chimay au début du XVe siècle, infirme cette hypothèse.23 Par contre, on peut penser que l'envoyé de l'évêque ait reçu pour mission de s'assurer que la charge décanale ne devienne pas héréditaire et qu'il a utilisé, comme preuve, l'argument de la naissance légitime. A ce jour, aucun cas de succession héréditaire n'a pu être clairement établi.

    Le bagage intellectuel constitue-t-il un critère important pour le choix d'un doyen? Le canon 20 du concile de Cologne de 1536 stipule que seuls les prêtres qui dominent par leur savoir peuvent accéder au décanat rural.24 De nombreux maîtres universitaires sont devenus doyens dès le milieu du XIIIe siècle. A cette époque, la charge décanale nécessite un certain bagage en droit, car elle comprend l'exercice de la justice gracieuse et contentieuse. De plus, le doyen rural doit être apte à comprendre tous les règlements énoncés dans les statuts synodaux afin de pouvoir les expliquer aux prêtres qui ne les comprendraient pas bien. Ajoutons à cela la nécessité de maîtriser les règlements et les coutumes locales. La gestion de biens ecclésiastiques, le recencement des bénéfices et l'entretien de la comptabilité liée à la collecte des impôts sont autant de tâches capitales de son ressort.25

    c. La richesse.

    Si l'on se penche sur le coût des différentes procédures d'élection, on peut aisément constater que poser sa candidature demande l'investissement de sommes non négli- geables. Le scrutin, mode d'élection le plus répandu, nécessite des dépenses qui, toutes, incombent au nouvel élu : accueil de l'archidiacre et de toute sa suite, entretien de leurs chevaux, repas de fête pour l'assemblée, composée de tous les curés du district et présidée par l'archidiacre et tous les frais administratifs liés à la confirmation épiscopale de cette élection.25

    22. Corpus Iuris Canonici, t. 2, Decretalium collectiones, Graz, 1959, col. 51.

    23. BAIX, F., les Doyens du concile de Chimay, dans Nam., t. 22, Namur, 1947, pp. 12-13 (annexes) : de soluto

    genitus et soluta.

    24. MANSI, G.-D., Ibid., t. 32, Paris-Leipzig, 1901, col. 1293.

    25. Registrum I, f° 86. Registrum II, f° 53 v°. CEYSSENS, J., les Doyens ruraux dans le diocèse de Liège, dans B.S.A.H.L., t. 9, Liège, 1895, p. 177.

    Quant à la provision apostolique, elle implique, elle aussi, des dépenses considérables. Henri Van der Scaeft, doyen du concile de Beringen en 1516, donne le détail de l'argent qu'il a dû débourser pour les frais de bulle, de provision (37 florins or) et d'envoi du courrier (1/2 florin or). Puis, il a fallu payer un commissaire, en l'occurrence le doyen de Saint-Pierre de Louvain (35 stuphers), puis un notaire, pour la même somme, et enfin l'enregistrement de la provision auprès des autorités locales.26 Certains candidats ont probablement eu recours à la simonie pour pouvoir avancer une telle somme,27 que même une année de salaire ne suffit pas toujours à combler.28

    d. Coutumes régionales.

    Certaines coutumes locales peuvent s'avérer décisives pour le choix d'un doyen. Parfois, les fonctions décanales sont presque systématiquement associées au titulariat d'un autre bénéfice, si bien que l'on est en droit de se demander si l'élection ne se joue pas au niveau de l'attribution de ce bénéfice. Ainsi, dès la fin du XIIe siècle, le destin du district de Chimay est fréquemment lié à celui de la cure de Couvin. Une tradition similaire peut être observée dans la chrétienté de Graide, dont la paroisse de Gedinne est le seul siège connu entre 1278 et 1363, à tel point que, lorsque Gilles d'Heure-le-Romain et le seigneur de Seraing sollicitent le pape, vers le milieu du XIVe siècle, ils évoquent le doyenné de Gedinne, sans aucune autre précision.29 Dans le concile de Hilvarenbeek, le doyen est choisi parmi les recteurs des paroisses.30

    Ces traditions, lorsqu'elles trouvent un bon ancrage dans les mentalités, sont particulièrement difficiles à rompre. Ainsi, depuis la fin du XVe siècle, le doyen de Beringen est systématiquement choisi parmi les religieux prémontrés

    26. Registrum I, f° 87. Registrum II, f° 54. CEYSSENS, J., Ibid., p. 176.

    27. Registrum I, f° 88. Registrum II, f° 55. Le serment que doit prêter le doyen dans les mains d'un représentant de l'évêque témoigne de la crainte de l'autorité épiscopale de voir se répandre de tels procédés.

    28. En 1516, Van der Scaeft écrit que les revenus du doyenné de Beringen avoisinent généralement les 35 florins (Registrum I, f° 87. Registrum II, f° 54). A.E.Ht, archives du doyenné de Beringen, Registrum compositionum et caeterum jurium concilii Beringensis cum aliquot institutionibus 1547-1579 (=Registrum compositionum), f° 30 et 39. Ce registre de comptes a été commencé par le vice-doyen Jean Dompens en 1547. A cette date, celui-ci indique que les revenus du décanat sont de l'ordre de 39 florins. En 1552, il mentionne que ces revenus ne sont plus que de 30 florins et un stupher.

    29. SCHOOLMMEESTERS, E., Recueil de lettres adressées, pendant le XIVe siècle, aux papes et cardinaux pour les affaires de la principauté de Liège, dans A.H.E.B., t. 15, Louvain-Bruxelles, p. 49.

    30. BERLIERE, U., Ibid., p. 507 : quis de rectoribus parochialum ecclesiarum dicti concilii.

    d'Averbode. Ce n'est que vers 1540 que les choses changent, suite à un conflit de plusieurs années, dont Gilles Steels, chanoine de Saint-Martin, à Liège, parvient à sortir vainqueur.31

    §3. Procédures d'élection.

    Dans ce chapitre, deux procédures décrites par F. Toussaint32 ont été volontairement écartées : l'acclamation unanime (via Spiritus Sancti) et l'acceptation d'un candidat sans avoir procédé au vote (quasi via Spiritus Sancti). La raison en est que, dans ses explications, cet auteur se base, non pas sur l'étude de sources fiables, mais sur une réflexion peu convaincante à propos de vagues similitudes entre les doyens ruraux et l'archiprêtre urbain.

    Les statuts synodaux et paroissiaux restent généralement muets à ce sujet. Seuls les statuts promulgués, en 1548, par Georges d'Autriche mentionnent divers modes de nomination en vogue dans le diocèse de Liège, mais qui ne s'appliquent pas tous aux doyens ruraux.33

    a. Le scrutin.

    Le scrutin est la procédure la plus répandue pour le choix d'un nouveau doyen. C'est ainsi qu'ont été choisis, par exemple, Jean de Cansterperre, pour succéder à Gérard de Rivo à la tête de la chrétienté d'Hilvarenbeek, en 135034 et Jean de Maresco, à Rochefort, trois ans plus tard.35 A la fin du XVe, cette tradition est toujours en vigueur puisque les membres du concile de Louvain élisent per viam scrutinii leur nouveau doyen.36 En 1552, le vice-doyen de

    31. CEYSSENS, J., Ibid., p. 176. ROBYNS, O., Het Landdekanat Beringen en zijne dekens, dans Limburg, t. 6, Maaseik et Hasselt, 1925, p. 52.

    32. TOUSSAINT, F., Ibid., pp. 67-68. Voir, à ce sujet : SCHOOLMEESTERS, E., les Archiprêtres de Liège, dans Leod., t. 8, Liège, 1909, pp. 61-69.

    33. SCHANNAT, J.-F. et HARTZHEIM, J., Concilia Germaniae, t. 6, Cologne, 1765, p. 393.

    34. BERLIERE, U., Suppliques de Clément VI, dans A.V.B., t. 1, Rome, 1906, p. 507.

    35. BERLIERE, U., Suppliques d'Innocent VI, dans la même collection, t. 5, Rome, 1911, p. 343.

    36. LAENEN, J., Ibid., p. 176.

    Beringen, Jean Dompens, mentionne cette coutume dans son registre.37 En 1543, Englebert de Mérode remporte l'élection, à Bastogne, au détriment de son rival Englebert de Tavegnis.38

    Les seuls électeurs admis à y participer sont les curés et les vicaires perpétuels de la chrétienté, qu'ils soient réguliers ou séculiers. Ni les personnes morales détentrices d'un personnat, ni les vicaires ou chapelains amovibles, n'ont droit de vote.39 De nombreux historiens pensent que la réunion, en vue de l'élection d'un doyen, s'opère uniquement à l'initiative de l'archidiacre, à la date et à l'heure déterminées par celui-ci.40 Cela ne se vérifie pas toujours. Dans le concilium aureum, qui regroupe, jusqu'au XIVe siècle, les doyennés de Susteren et de Wassenberg, les électeurs sont convoqués par le plus âgé d'entre eux afin de fixer, ensemble, une date pour le scrutin.41 Ni l'archidiacre, ni son éventuel remplaçant ne peuvent voter.42 La séance se tient dans la chapelle où ont lieu, d'habitude, les réunions conciliaires.43 Il arrive parfois que la vacance des fonctions décanales se prolonge pendant plusieurs années.44

    Henri Van der Scaeft décrit une manière très simple d'ouvrir la séance au cours de laquelle un nouveau doyen doit être élu : l'archidiacre ou son délégué prononce seulement un discours de circonstance, le plus souvent en latin.45 Les statuts du Concilium aureum dépeignent une cérémonie beaucoup plus chargée : la prière du Veni sancte Spiritus est chantée en premier lieu, suivie d'une messe

    37. Registrum compositionum, f° 35 : electus decanus.

    38. VANNERUS, J., Documents relatifs à la seigneurie de Houffalize (1417-1778), Arlon, 1905, p. 9.

    39. Registrum I, f° 82. Registrum II, f° 52. CEYSSENS, J., Ibid., p. 172.

    40. Dans certains cas extrêmes, l'archidiacre ne se résout à convoquer l'assemblée des électeurs qu'après plusieurs années, profitant ainsi lui-même des revenus du décanat. Les exemples cités par CEYSSENS, J., Ibid., p. 174, remontent seulement à la fin XVIIe siècle, mais de pareilles situations ont pu se produire antérieurement.

    41. MUNSTERS, A., Ibid., p. 66.

    42. BERLIERE, U., Ibid., p. 343.

    43. TOUSSAINT, F., Ibid., p. 66, note 5, pense qu'il s'agit souvent d'une chapelle dédiée à Notre-Dame.

    44. Registrum compositionum, f° 39. Jean Dompens écrit, en 1552, que c'est à l'évêque que les revenus du décanat doivent être versés parce que le prélat a décidé d'administrer lui-même le doyenné de Beringen, à la suite d'un litige. Or, nous savons que le doyen précédent, Guillaume Van der Heesen, est mort en 1547 (Registrum compositionum, f° 30).

    45. Registrum I, f° 83. Registrum II, f° 52 v°.

    célébrée par un des électeurs, afin de placer le vote sous la protection du Saint-Esprit. Un serment spécial d'honnêteté et d'impartialité doit enfin être prononcé par chaque membre du concile.46

    J. Burcklé, dans les deux évêchés qu'il a étudiés, a relevé trois procédures d'élection.47 La première consiste, pour les prêtres amenés à se prononcer sur le choix d'un doyen, à révéler au secrétaire de l'assemblée le nom de la personne choisie ; la deuxième à écrire, sur un morceau de papier, le nom du candidat favori, puis de le déposer dans une urne. La troisième ressemble un peu à la précédente, si ce n'est qu'il suffit de découper le nom du prétendant souhaité d'une liste fournie à chaque électeur.48 Dans le «Gouden Concilium»,

    il apparaît clairement que c'est la première procédure qui est suivie par les électeurs.49

    Le mode du scrutin nous est, à ce jour, inconnu. Le droit commun requiert la majorité absolue45. La question est de savoir s'il a été rigoureusement appliqué. Burcklé, qui a étudié le décanat rural dans les évêchés de Bâle et de Strasbourg, conclut que, dans ce dernier diocèse, la qualité des électeurs prévaut sur le nombre.50 Englebert de Mérode, est élu doyen de Bastogne, le 22 mars 1543, selon le principe de la sanior pars.51 Dans le district de Susteren, les témoins comptent le nombre de voix et les examinent. Les deux aspects, c'est-à-dire le nombre et la qualité des électeurs, se retrouvent donc dans cette élection.52

    Si l'archidiacre n'oppose pas son droit de veto, la parole est laissée à l'élu, qui a, bien sûr, la possibilité de rejeter le choix de ses confrères. Mais nous ne connaissons pas de cas de refus. Il semble que le nouveau doyen profite souvent de cette possibilité pour discuter les modalités de son entrée en fonction et tenter ainsi de tirer parti de la situation.53 Il prête ensuite le serment d'observer et de conserver les libertés et les coutumes du concile

    46. MUNSTERS, A., Ibid., p. 66.

    47. BURCKLE, J., Ibid., pp. 169-172.

    48. MUNSTERS, A., Ibid., p. 66.

    49. A.H.E.B., t. 5, Louvain, 1868, p. 409. Il s'agit de statuts du doyenné de Bastogne, non datés, recopiés en 1700. Le texte original est perdu.

    50. BURCKLE, J., Ibid., p. 169. C'est le principe de la sanior pars des élections épiscopales.

    51. VANNERUS, Ibid., p.9.

    52. MUNSTERS, A., Ibid., p. 66.

    53. BERLIERE, U., Ibid., p. 343 : Et ipsam electionem sibi praesentaverunt et tandem, cum honesta difficultate, consentiit.

    dans leur intégralité.54 Une fois que l'assemblée a pris connaissance du résultat du vote, toute personne présente sur le lieu d'élection peut formuler des objections. La promesse d'obéissance des prêtres au nouveau doyen et l'établissement du procès-verbal de la séance closent les débats. Henri Van der Scaeft ajoute, dans le Repertorium, qu'il est de bon ton, pour le nouveau promu, d'offrir un festin à toute l'assemblée.55

    Mais la procédure n'est pas achevée pour autant. Après avoir pris connaissance du procès-verbal, l'évêque ou son délégué se doit d'ouvrir une enquête, afin de se forger une opinion sur la personne choisie. S'il décide d'infirmer l'élection, il a le pouvoir de déterminer lui-même, parmi les membres éligibles du concile en question, le nouveau doyen.56 Dans le cas contraire, l'élu prête serment de fidélité, dans les mains de l'évêque ou de son représentant. Celui-ci lui confère alors l'institution canonique54. Les frais de procédure, qui s'élèvent, au début du XVIe siècle, pour la chrétienté de Beringen, à seize florins du Rhin, sont intégralement pris en charge par le nouveau doyen.57

    L'évêque de Liège n'est pas le seul à pouvoir confirmer ou non l'élection d'un doyen rural. Dans ses travaux, Van Hove a mis en évidence le rôle du pape dans l'attribution des bénéfices ecclésiastiques liégeois. Le pape détient ce droit sur certains bénéfices dont il a déposé ou transféré le titulaire, ceux qui ont fait l'objet d'une renonciation entre ses mains, ceux dont le détenteur est mort à Rome et ceux dont la charge ne peut être cumulée avec une promotion accordée à son dépositaire par le Saint-Siège. C'est le droit de réserve spéciale.58 En 1351, le doyen d'Ouffet ayant résigné sa charge entre les mains du notaire

    54. A.H.E.B., t. 5, p. 409.

    55. Registrum I, f° 85. Registrum II, f° 53 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 177.

    56. MALBRENNE, N., les Doyens ruraux et leurs fonctions, dans Revue catholique, t. 21, Louvain, 1863, p. 95.

    54. CAUCHIE, A. et VAN HOVE, A., Documents concernant la principauté de Liège, t. 1, Bruxelles, 1908, pp. 172-173. HALKIN, L.-E., Réforme protestante et Réforme catholique au diocèse de Liège : le Cardinal de la Marck, prince-évêque de Liège (1505-1538), Liège-Paris, 1930, p. 66, note 6. MALBRENNE, N., les Doyens ruraux et leurs fonctions, dans Revue catholique, t. 21, Louvain, 1863, p. 96.

    57. Registrum I, f° 85. Registrum II, f° 53 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 175.

    58. VAN HOVE, A., Etude sur les conflits de juridiction dans le diocèse de Liège à l'époque d'Erard de la Marck (1506-1538), Louvain, 1900, pp. 45-57. Selon cet auteur, ce sont les papes d'Avignon qui ont utilisé le plus ces droits car, leurs bénéfices en Italie étant perdus, ils cherchent à augmenter leurs revenus et à se faire de nouveaux alliés.

    apostolique, c'est au pape que revient le droit de confirmer le nouveau doyen.59 Deux ans plus tard, Gauthier d'Ochain, doyen du concile de Rochefort, accepte du Saint-Siège la dignité d'abbé de Saint-Gilles de Publémont, qu'il ne peut cumuler avec les fonctions décanales. La désignation de son successeur est donc du ressort du pontife romain.60 Dans le district de Chimay, en 1360, une querelle survient entre Henri, curé d'Olloy et Nicolas, curé de Treignes, pour l'obtention de la charge décanale. L'examen de la situation est confié au Saint-Siège, qui tranche en faveur du premier prétendant.61

    Le droit de l'alternative, une réserve générale, permet au pape d'intervenir dans l'attribution des bénéfices laissés vacants au cours des mois impairs de l'année. C'est pour cette raison que le Saint-Siège confirme l'élection de Gérard de Rivo, à la tête de la chrétienté d'Hilvarenbeek, en 1350.62

    b. Le compromis.

    Parfois, le dénombrement des voix ne permet pas de désigner le vainqueur. Des objections graves peuvent survenir, génératrices de débats stériles. Lorsque le nouveau doyen ne peut être élu traditionnellement, le président, avec l'assentiment de l'assemblée, peut désigner deux arbitres, qui ont pour mission de trancher en faveur d'un seul candidat. S'ils n'arrivent pas à se mettre d'accord, le choix revient au président, c'est-à-dire l'archidiacre ou son remplaçant.63

    59. BERLIERE, U., Suppliques de Clément VI, pp. 577-578.

    60. BERLIERE, U., Suppliques d'Innocent VI, p. 56.

    61. BERLIERE, U., Ibid., p. 616. BAIX, F., les Doyens du concile de Chimay, dans Nam., t. 22, Namur, 1947, p. 8, pense à tort que c'est depuis ce moment que les doyens de Chimay sont choisis uniquement par le pape. Ce dernier n'intervient, en fait, qu'en vertu du droit de réserve spéciale, comme c'est le cas ici, ou selon les principes de la nomination par provision apostolique (v. page suivante), ce qui peut se faire dans tous les doyennés.

    62. BERLIERE, U., Suppliques de Clément VI, p. 507 : ad quem [decanatum concilii Bekensis] consuevit quis de rectoribus parochialium ecclesiarum dicti concilii per electionem elegi et assumi, etsi fuerit generaliter vel specialiter reservatum. TOUSSAINT, F., Ibid., p. 73, a raison d'affirmer qu'il s'agit là d'un cas d'application du droit de réserve générale, vu que le doyen dont il est question n'entre pas dans les critères nécessaires à l'utilisation du droit de réserve spéciale.

    63. Aucune description d'une élection par compromis n'est connue pour le diocèse de Liège. Par contre, BURCKLE, J., Ibid, pp. 169-172, en a découvert pour les évêchés de Bâle et de Strasbourg.

    L'élection per viam compromissi est une procédure exceptionnelle, donc assez rare. Dans le diocèse de Liège, seul le cas de l'accession de Gauthier Backer au décanat rural de Léau nous est parvenu.64

    c. La nomination par provision apostolique.

    Cette procédure évite au candidat de subir l'épreuve du scrutin. Mais elle engendre un inconvénient de taille : la révolte des curés, qui se voient ainsi privés du droit d'élire leur supérieur. L'auteur du Registrum mentionne plusieurs cas de prêtres de quartes-chapelles qui, dans le but d'échapper à la juridiction du doyen rural, ont entrepris des démarches pour élever leur église au statut d'ecclesia media, se plaçant ainsi sous la tutelle de l'archidiacre.65 Quant aux dépenses nécessaires, le doyen de Beringen les juge bien trop élevées ; elles empêchent tout de même bon nombre de prêtres sans argent de postuler.

    Une fois que la décision du Saint-Siège est prise, le candidat, même s'il n'est pas tenu de demander l'approbation de l'évêque, est tout de même obligé de prêter serment entre les mains de l'un de ses représentants : il doit jurer de rester fidèle et obéissant à ses supérieurs hiérarchiques, de défendre les droits de sa décanie et de n'avoir connaissance d'aucun acte de simonie lui permettant d'entrer en fonctions. La provision apostolique doit, ensuite, être enregistrée par un notaire. Au premier synode décanal suivant, le futur archiprêtre fait publier les actes de sa nomination par un notaire qui rédige, in dorso vel in plica de l'acte de provision, le procès-verbal de cette publication. Ce n'est qu'à ce moment que le candidat est officiellement promu doyen. Le traditionnel banquet, donné par ce dernier échange d'un don collectif de joyeuse entrée, inaugure sa carrière.66

    64. BERLIERE, U., Suppliques d'Innocent VI , p. 343.

    65. Henri Van der Scaeft a, dressé la liste des prêtres qui se sont rebellés à l'occasion de son entrée en fonctions. Registrum I, f° 89-111. Registrum II, f° 63-72.

    66. Registrum I, f° 88. Registrum II, f° 56. CEYSSENS, J., Ibid., p. 177.

    Les exemples de nomination par provision apostolique sont assez nombreux. Le plus ancien remonte au milieu du XIVe siècle : le seigneur de Seraing-le-Château demande au pape de désigner Gilles d'Heure-le-Romain au poste de doyen de Graide.67 Au début du XVe siècle, Helmicus de Dyck devient doyen de Chimay après avoir sollicité Jean XXIII.68 Malgré un cumul irrégulier de bénéfices, il voit son mandat prolongé sur l'ordre de Martin V.69 A Beringen, du début du XVe siècle au milieu du XVIe, la plupart des doyens seraient entrés en charge par provision apostolique.70

    Ainsi donc, dès le milieu du XIVe siècle, les prêtres de paroisse et l'évêque ont été, à plusieurs reprises, dépossédés de leurs droits sur l'élection d'un doyen, alors qu'à l'origine, celle-ci était de leur seul et unique ressort. L'archidiacre, dont le rôle a toujours été très limité en cette matière, est, lui aussi, totalement évincé. Tous ces changements surviennent en faveur de Rome ; l'emprise du Saint-Siège ne cesse de s'accroître au détriment des autorités locales.

    d. Contestations et contrôles de la régularité d'une élection.

    Des contestations quant à l'attribution de la charge apparaissent quelquefois. En témoignent les querelles survenues, en 1360, dans le district de Chimay, entre le curé d'Olloy et le curé de Treignes, de même que la controverse qui a éclaté à Beringen, vers 1540.

    L'élection du doyen rural peut faire l'objet d'une enquête commandée par l'évêque ou par le pape. Parmi les différents cas, le plus fréquemment cité est celui du chanoine Henri Peliser qui, après son élection au décanat rural de Louvain, est l'objet d'investigations de la part de l'abbé du Parc, au nom de Boniface VIII, durant la vacance du siège épiscopal.71

    67. SCHOOLMEESTERS, E., Ibid., p. 49.

    68. BAIX, F., Ibid., p. 10.

    69. BAIX, F., Ibid., p. 11.

    70. CEYSSENS, J., Ibid., p. 175.

    71. DIGARD, J.-P., FAUCON, M. et THOMAS, A., les Registres de Boniface VII, t. 1, Paris, 1884, col. 93.

    Le doyen rural doit être en mesure de confirmer la régularité de son entrée en fonctions durant toute la durée de l'exercice de son ministère. Pour cela, il doit conserver les lettres testimoniales, qu'il reçoit lors de son élection et qui attestent de sa promotion. Il doit pouvoir les présenter en cas de protestation ou de contrôle.

    Durant le mois d'août 1516, un légat de la curie romaine décide de mener une enquête sur les doyens en fonctions dans le diocèse de Liège. Le doyen de Woensel n'étant pas en possession des précieuses preuves de la régularité de son entrée en fonctions, le légat s'enquiert du passé de l'intéressé à la tête du concile et de sa prestation de serment. Il statue finalement en faveur de l'archiprêtre et le confirme dans ses fonctions.72

    §4. Décès ou démission d'un doyen.

    L'inamovibilité de la charge décanale a été longuement débattue durant la première moitié du XXe siècle. Contrairement aux conclusions d'Alhaus,73 pour l'évêché de Constance, et de Fournier,74 pour la France, Robyns,75 Toussaint,76 Paquay77 et Léon-Ernest Halkin78 pensent que la charge décanale ne peut, en général, être soustraite à son détenteur. Le formulaire de l'officialité épiscopale confirme clairement leurs propos : le doyen rural ne peut, en effet, laisser son bénéfice vacant que per mortem ou per liberam resignationem.79

    72. TOUSSAINT, F., Ibid., p. 71.

    73. ALHAUS, J., Die Landdekanate des Bisdums Konstanz im Mittelalter, dans Kirchliche Abhandlungen, fasc. 109, Stuttgart, 1929, p. 119.

    74. FOURNIER, E., Nouvelles Recherches sur les curies, chapitres et universités de l'ancienne Eglise de France, Arras, 1942, p. 253.

    75. ROBYNS, O., Het Landdekanat Beringen en zijne dekens, dans Limburg, t. 6, Maaseik-Hasselt, 1925, p. 50.

    76. TOUSSAINT, F., Ibid., pp. 74-80.

    77. PAQUAY, J., les Synodes au diocèse de Liège, dans Leod., t. 15, Liège, 1922, p. 19.

    78. HALKIN, L.-E., Réforme protestante et Réforme catholique au diocèse de Liège, p. 66, note 6.

    79. LAENEN, J., Ibid., p. 176.

    Au début du XIIIe siècle, le pape Alexandre III précise que le doyen rural ne peut être démis de ses fonctions que sur une décision commune de l'évêque et de l'archidiacre. Il insiste aussi sur le caractère exceptionnel que doit revêtir une telle résolution.80 Dans les diocèses de Reims, Bâle et Strasbourg, le motif de la révocation doit être une faute grave, sanctionnée le plus souvent par l'excommunication. Le fait qu'un doyen, qui n'est pas encore prêtre au moment de son élection, ne le soit pas devenu dans le temps qui lui a été imparti constitue aussi un argument suffisant pour le remplacer.81 Le même sort peut lui être réservé si, à l'occasion d'un contrôle ou d'une contestation, il ne peut prouver, par la présentation des lettres testimoniales, la régularité de son entrée en fonctions.82

    L'incapacité physique ou mentale à assumer les fonctions de doyen, si elle est manifeste, peut théoriquement engendrer les mêmes conséquences.83

    Dans le diocèse de Liège, il est très difficile de déchoir un archiprêtre. Seulement deux cas, où une destitution a été envisagée, ont été relevés dans nos régions. Ces destitutions ne sont le fait ni d'un évêque, ni d'un archidiacre et aucune des deux n'a abouti à la révocation du doyen. La première date du mois de décembre 1254 : le doyen de Graide, frappé d'excommunication par le prieur de Menimes,84 ayant plaidé sa cause auprès du pape, obtient la levée de cette sentence.85 L'autre, déjà évoquée au paragraphe précédent, concerne la perte des lettres testimoniales par le doyen de Woensel, en août 1516, lors d'une vérification entreprise par un légat romain.

    80. FRIEDBERG, A., Ibid., col. 151-152 : quaesivisti utrum decani rurales qui pro tempore statuuntur, ad mandatum tuum solum [episcopi], vel archidiaconi vel etiam utriusque institui debeant vel destitui, si fuerint amovendi. Ad hoc breviter respondeam quia cum ab omnibus quod omnes tangit, approbari debeat et commune eorum decanus officium exerceat, communiter est eligendus vel etiam amovendus.

    81. TOUSSAINT, F., Ibid., p. 54.

    82. CAUCHIE, A. et VAN HOVE, A., ibid.

    83. BURCKLE, Ibid., p. 90.

    84. Dans le diocèse de Reims.

    85. GOFFINET, H., Cartulaire de l'abbaye d'Orval depuis l'origine de ce monastère à l'année 1356 inclusivement, époque de la réunion du comté de Chimay au duché de Luxembourg, Bruxelles, 1879, p. 332.

    Les statuts du concile de Susteren, au début du XIVe siècle, ne mentionnent que deux raisons pouvant entraîner la vacance du bénéfice décanal : la libre renonciation du doyen ou le décès de celui-ci. Au XVIIe siècle, le concile de Bastogne stipule que les fautes graves dont le doyen se rendrait coupable provoqueraient sa destitution.86

    Même un doyen qui change de paroisse ne peut, en aucun cas, être démis de sa charge, même si son nouveau domicile se trouve à l'extérieur du concile dont il est titulaire.87 Comme rien ne lui défend de se faire élire dans le doyenné dont dépend sa nouvelle paroisse, il lui est permis de cumuler la présidence des deux districts.88

    Mais le doyen rural peut, à tout moment, mettre lui-même un terme à l'exercice de ses fonctions, pour les motifs les plus divers : les nouvelles attributions, l'insuffisance des revenus, la vieillesse ou la maladie.89 Cela ne l'empêche pas de continuer à desservir la paroisse dont il est titulaire.

    86. A.H.E.B., t. 5, pp. 408-409.

    87. MUNSTERS, A., Ibid., p. 66.

    88. LAENEN, J., Documents concernant la paroisse de Desschel, dans A.H.E.B., t. 35, Louvain, 1909, p. 425. Dans cet acte, daté du 8 janvier 1271 (n. st.), un même personnage est présenté comme étant decanus conciliorum de Woncele (Woensel) et de Beverle (Beverlo, dans le district de Beringen). L'éditeur, perplexe, se demande si Beverlo est l'ancienne dénomination du doyenné de Beringen, le lieu de résidence du doyen ou une erreur du copiste. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté dans le diocèse de Liège des origines à la fin du XIIIe siècle, dans Leod., t. 58, Liège, 1971, p. 27. Ayant découvert que ce doyen est titulaire de la paroisse de Lummen, dans le district de Woensel, cet auteur conclut, après avoir écarté la thèse peu fondée d'un changement de dénomination, à une erreur du scribe. Mais il ne tient pas compte que les doyens sont toujours élus parmi les curés du concile et que, dans l'usage courant, la formule decanus de Beverle est une abréviation usuelle de decanus de Beringen et presbyter de Beverle. L'hypothèse la plus vraisemblable est que ce doyen de Woensel ait quitté la paroisse de Lummen pour celle de Beverlo et que, en toute régularité, il soit devenu doyen du district de Beringen, dont dépend cette église. Dans ce cas, seule l'inamovibilité de la charge permet d'expliquer qu'il soit resté doyen de Woensel tout en étant élu à Beringen. Un raisonnement semblable nous permet de conclure que ce personnage a aussi été doyen de Fleurus (DE RIDDER, C.B., Encore quelques mots sur Balen et Meerhout, dans A.H.E.B., t. 8, Louvain-Bruxelles, 1871, p. 361).

    89. TOUSSAINT, F., ibid., p. 75.

    CHAPITRE III.

    SITUATION SOCIALE, INTELLECTUELLE ET ORIGINE GEOGRAPHIQUE.

    §1. Dépenses et revenus.

    Le train de vie mené par le doyen rural est bien supérieur à celui du prêtre de paroisse. Les fonctions pastorales, cumulées à la charge décanale, sont très lourdes à porter. C'est pourquoi, pour célébrer l'office divin, les doyens ont pris l'habitude de se faire remplacer par un vicaire à leur charge.1 Ils peuvent aussi s'adjoindre les services d'un ou de plu- sieurs vice-doyens qu'ils doivent rémunérer eux-mêmes. Dans le cadre de leurs fonctions, l'entretien de chevaux leur est bien utile pour parcourir les chemins de leur concile. Suivant les statuts de Jean de Flandre, deux doivent leur suffire pour accomplir leur devoir de visite.2

    Les doyens doivent supporter, seuls, les frais du voyage et du séjour à Liège, le jeudi saint, ainsi que le repas qui y est pris en communauté, ce qui pousse d'ailleurs certains à commettre des exactions.3

    Tous les prêtres du district et les détenteurs de bénéfices ecclésiastiques sont traditionnellement tenus de présenter à l'élu un don de joyeuse entrée, qui compense partiellement le coût de l'élection. L'évêque ainsi que l'archidiacre participent à cette donation. Tout prêtre qui ne se résout pas à livrer au doyen l'argent qui lui est exigé est passible de se faire rappeler à l'ordre par l'official.4

    Outre cette donation d'accueil, la charge décanale comporte de nombreux avantages financiers. Au début du XVe siècle, Jordan et Nicolas de Baest

    1. CEYSSENS, J., Ibid., p. 183.

    2. AVRIL, J., les Statuts synodaux de Jean de Flandre, évêque de Liège (1288), dans B.S.A.H.L., t. 61, Liège,

    1995, p. 157.

    3. AVRIL, J., Ibid., pp. 162-163.

    4. Registrum I, f° 88. Registrum II, f° 56. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 177-178.

    informent le pape que le concile de Léau rapporte huit marcs d'argent.5 Helmicus de Dyck évalue que la cure de Couvin et le doyenné de Chimay lui rapportent ensemble de seize à vingt marcs d'argent, soit entre quatre-vingts et cent florins d'or.6 Un siècle plus tard, Henri Van der Scaeft se lamente en estimant les revenus annuels du concile de Beringen à trente-cinq florins du Rhin seulement.7 Jean Dompens écrit qu'en 1547, ce chiffre est monté à trente-neuf florins, alors qu'en 1552, il n'est plus que de trente florins et un stupher.8 Bien sûr, il est difficile de comparer les différentes monnaies. De plus, contrairement aux chiffres avancés par les doyens de Beringen, celui de Helmicus de Dyck comprend aussi les revenus de la paroisse. Signalons aussi que le doyen de Chimay touche probablement d'autres revenus, en tant que membre du clergé de Münster et familier du cardinal de Plaisance.9 D'autre part, Van der Scaeft mentionne qu'aux trente-cinq florins qu'il perçoit, il faut ajouter plusieurs droits importants, dont ceux perçus lors de l'institution de nouveaux curés et bénéficiers dans les quartes-chapelles.10 Il est donc impossible de tirer une conclusion tant les paramètres pris en compte par ces deux personnages sont différents, mais notons tout de même que le gain annuel minimum de Van der Scaeft est inférieur au coût de la partie administrative de la procédure d'élection.11

    Le cathedraticum et l'obsonium, perçus dans les quartes-chapelles, reviennent intégralement au doyen de chrétienté. Pour les églises entières et médianes, il ne perçoit qu'un neuvième du droit cathédratique. Au début du XVIe siècle, le droit cathédratique s'élève, pour les églises entières, à soixante stuphers et six plackes ; pour les médianes, à trente stuphers et trois plackes, et enfin, pour les quartes-chapelles, à quinze stuphers et un placke et demi. Lors de la perception de ces droits, chaque curé doit encore verser au doyen trois stuphers pour frais de registre et de quittance. Celui-ci doit alors s'acquitter de ces frais, dont le montant est bien sûr plus élevé, auprès de l'évêque et de l'archidiacre.12

    5. BAIX, F., la Chambre apostolique et les Libri annatarum de Martin V (1417- 1431), dans A.V.B., t. 14, Rome, 1947, p. 220.

    6. BAIX, F., Doyens du concile de Chimay, dans Namurcum, t. 22, Namur, 1947, pp. 12-13 (annexes).

    7. Registrum I, f° 27. Registrum II, f° 15. CEYSSENS, J., Ibid., p. 182.

    8. Registrum compositionum, f° 30 et f° 39.

    9. BAIX, F., Ibid., p. 13.

    10. Registrum I, f° 27. Registrum II, f° 14. Registrum compositionum, f° 79.

    11. Registrum I, f° 87. Registrum II, f° 54.

    12. MUNSTERS, A., Ibid. PAQUAY, J., Juridiction, p. 107, notes 1 et 2. Registrum I, f° 33. Registrum II, f° 15 v°.

    Lors de l'institution d'un nouveau curé dans une quarte-chapelle, le doyen perçoit le huitième, puis la vingtième part des revenus annuels de cette église, des droits fixes pour les lettres proclamatoires et les revenus de la cure durant la vacance. Toutefois, le doyen a dû rémunérer un prêtre pour administrer cette paroisse avant l'arrivée du nouveau titulaire.13

    La moitié des amendes perçues lors des synodes paroissiaux revient au doyen, sauf si l'official de l'archidiacre est convié à s'y rendre personnellement. Dans ce cas, le doyen ne perçoit que le tiers du montant.14 Le principe selon lequel «une once de juridiction vaut mieux que dix livres d'or»15 semble avoir été d'application puisqu'il arrive, parfois, que les frais nécessaires à la tenue de la séance surpassent les revenus.16

    Le doyen rural perçoit aussi le droit de funérailles sur tous les nobles, les soldats, les prêtres et les personnes de condition misérable. Les honoraires sont proportionnels à la situation du défunt. Dans le doyenné de Beringen, l'enterrement d'un clerc rapporte au doyen rural entre un florin et demi et six florins du Rhin. De plus, le doyen reçoit l'offrande, un cierge, le surplis, la barrette, le bréviaire et aussi, dans certains districts, le plus beau meuble ayant appartenu au défunt. Au cours des funérailles d'un noble, les héritiers déposent, sur le drap mortuaire, une pièce d'or qui revient au doyen. Celui-ci s'empare aussi de tous les biens meubles des comédiens, de certains soldats, des gardes forestiers, des vagabonds, des prostituées et des lépreux. Leurs possessions doivent éventuellement servir à payer leurs dettes. Tout ce qui a appartenu aux lépreux doit, le plus souvent, être brûlé. La demeure du doyen rural recèle donc, parfois, une collection d'objets saugrenus. Henri Van der Scaeft raconte qu'au décès d'un ménestrel, un de ses prédécesseurs a hérité d'un instrument de musique qu'il nomme tuba.17

    Les gains d'argent peuvent aussi provenir des activités que le doyen mène parallèlement à son office, notamment pour l'apposition de son sceau.18

    13. En 1572, Guillaume Van der Heesen écrit, à la suite du registre de Dompens, le détail des revenus de l'institution d'un curé dans son concile (Registrum compositionum, f° 79).

    14. Registrum I, f° 52. Registrum II, f° 31. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 201-202.

    15. CEYSSENS, J., Ibid., p. 179.

    16. Registrum I, f° 52. Registrum II, f° 31 v°. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 201- 202.

    17. Registrum I, f° 79. Registrum II, f° 48. CEYSSENS, J., Ibid., p. 216-219.

    18. CEYSSENS, J., Ibid., p. 208.

    §2. La condition sociale.

    La disparition totale des serfs, au XIIe siècle, et des ministeriales, au siècle suivant, sonne le glas des principales inégalités sociales et juridiques du Moyen Âge. C'est aussi une époque marquée par une grande mobilité sociale, due notamment à l'apparition du patriarcat urbain, dont le style de vie est comparable à celui de la petite noblesse ou de la chevalerie. Notons aussi que cette dernière adopte un mode d'existence de plus en plus proche de celui de la noblesse, sans toutefois se confondre avec elle avant le XIVe siècle.

    Toute personne de sang noble qui détient des biens féodaux et des droits seigneuriaux appartient à la noblesse. Cette qualité est donc héréditaire.19

    Avant le XIVe siècle, la plupart des sources restent muettes quant au rang social des doyens ruraux. Néanmoins, la présence de quelques grands lignages est manifeste. Henri de Dyck, doyen de Léau et archidiacre de Liège, en est le meilleur exemple ; il appartient à une famille seigneuriale originaire de la région rhénane.20

    D'autres doyens occupent des fonctions importantes, sans qu'il soit possible de définir précisément leur origine, comme Englebert, doyen de Louvain et président de la justice ducale de Brabant21 et Michel, doyen de Thuin et prévôt du chapitre de Walcourt.22 Maître Jean Crassawe, médecin de formation, est cité comme doyen de ce même concile en 1257. Un an plus tard, il devient coûtre du chapitre de Saint-Paul, à Nivelles et collectionne une multitude de prébendes. En 1260, il entreprend un nouveau voyage à Rome comme représentant du clergé secondaire liégeois devant le Saint-Siège.23

    19. CHOT-STASSART, S., le Chapitre cathédral de Saint-Lambert, à Liège, au Moyen Âge. Nationalité, condition juridique, sociale et intellectuelle des chanoines, mémoire présenté à l'université de Liège en 1955, pp. 89-92. VERCAUTEREN, F., Luttes sociales à Liège (XIIIe-XIVe siècle) 2e éd., Bruxelles, 1946, pp. 12-34. LEJEUNE, J., Liège et son pays, Liège, 1948, pp. 275-273.

    20. ROLAND, C.-G., Chartes namuroises inédites, dans A.S.A.N., t. 27, Namur, 1908, pp. 68-70. CHOTSTASSART, Ibid., p. 71 (annexes).

    21. WAUTERS, A., Chartes inédites extraites du cartulaire de Saint-Nicaise de Reims, dans B.C.R.H., 4e série, t. 7, Bruxelles, 1880, p. 387.

    22. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté, des origines au XIIIe siècle, p. 36.

    23. WAUTERS, A., De l'origine des premiers développements des libertés communales en Belgique, Bruxelles, 1968, pp. 185-186 (preuves). RENARDY, Ch, les Maîtres universitaires dans le diocèse de Liège. Répertoire bibliographique (1140-1350), Paris, 1981, pp. 338-339.

    A partir du XIVe siècle, force est de constater que les décanats ruraux reviennent de plus en plus souvent aux représentants de certaines grandes familles. Bien qu'étant de naissance illégitime, Helmicus de Dyck est le second du nom à briguer le poste de doyen. Il appartient à l'entourage direct du cardinal Branda de Castillone.24 Un nombre considérable de grands lignages se retrouvent dans l'institution décanale : les la Roche,25 les Boulant ou Roley,26 les Lambert,27 les Mettecoven,28 les Brandebourg,29 les Mérode,30 les Heure-le-Romain,31 les Bierset,32 les Hodeige,33 les Harroy,34 et les la Marck.35

    24. BAIX, F., Ibid., pp. 12-13. 25. BROUETTE, E., les Libri annatarum pour les pontificats d'Eugène IV à Alexandre VI, dans A.V.B., t. 24, Rome, 1963, p. 63. A.E.L., fonds Le Fort, 1e partie, t. 20, f° 14 (microfilm). 26. Jean de Boulant, doyen de Bastogne dans la première moitié du XVIe siècle (DE THEUX DE MONTJARDIN, J., le Chapitre de Saint-Lambert, à Liège, t. 3, Liège, 1872, pp. 62-63) et Guillaume de Boulant, doyen de Stavelot au XVe siècle (GUILLAUME, D., Doyens du concile de Stavelot, dans Leod., t. 8, Liège, 198, p. 147. DE THEUX DE MONTJARDIN, Ibid., p. 62). A.E.L, ibid, t. 4, f° 2 et 4.

    27. DE VILLERMONT, Aublain, Anvers, 1883, pp. 169-170 et 172-173. BAIX, F., Doyens du concile de Florennes, dans A.H.E.B., t. 36, Louvain, 1910, pp. 105- 123. Geoffroi Lambert est le fils d'Ide de Wanlin.

    28. A.E.L., ibid., t. 15, p. 19. STRAVEN, F., Inventaire analytique et chronologique des archives de la ville de Saint-Trond, t. 2, Saint-Trond, 1886, p. 456.

    29. WÜRTH-PAQUET, M.F.X. et VAN WERVEKE, N., Archives de Clervaux, analysées et publiées, dans P.S.H.Lux, t. 36, Luxembourg, 1883, p. 309. A.E.L., ibid., t. 4, f° 116.

    30. VANNERUS, J., Ibid., p. 9. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 3, pp. 54- 55.

    31. Gilles d'Heure-le-Romain, curé de Redu et doyen de Graide v. 350 (DE BORMAN, C. et PONCELET, E., Oeuvres de Jacques de Hemricourt, t. 2, le Miroir des nobles de Hesbaye. Codex diplomaticus. Tableaux généalogiques, Bruxelles, 1925, p. 252. PONCELET, E., Inventaire analytique des chartes de la collégiale Sainte-Croix, t. 1, Bruxelles, 1911, pp. XCVI, CXXIX, CXXXIX, CXXXIX, CLX. SCHOOLMMEESTERS, E., Recueil de lettres adressées aux papes et cardinaux pour les affaires de la principauté de Liège, dans A.H.E.B., t. 15, Louvain-Bruxelles, p. 49).

    32. A.Ev.L., obituaire de la collégiale Saint-Martin-en-Ile, f° 182. A.E.L., ibid., t. 3, f° 130.

    33. A.E.L., archives de l'abbaye du Val-Saint-Lambert, chartrier (24 novembre 1426). BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté, p. 10.

    34. A.E.N., cartulaire de l'abbaye de Florennes, f° 31 et 32 v°. A.E.L., fonds Le Fort, t. 10, f° 145. Cénotaphe de saint Walhère à Onhaye (v. illustration p. 166).

    35. Philippe de la Marck serait le neveu du cardinal (A.Ev.L., Cantatorium concilii Rupefortensis (photocopies), f° 9. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 3, p. 52). Il faut cependant déplorer les imprécisions considérables de l'auteur de ce document qu'aucune autre source ne peut corroborer, ce qui rend cette information quelque peu suspecte. Il n'est pas exclu que celui-ci ait pu confondre ce personnage avec son homonyme, le curé de Serinchamps, qui a vécu un demi-siècle plus tard (CHESTRET DE HANEFFE, J., Histoire de la maison de la Marck, Liège, 1898, p. 272). Une erreur de plus d'un siècle a été relevée pour

    d'autres doyens recensés dans cette liste. Quant à Josse de la Marck, doyen d'Ouffet au milieu du XVe siècle, nous n'avons pu le replacer dans l'arbre généalogique de cette famille.

    Les arbres généalogiques des familles de Bléhen,36 d'Ochain,37 de Vaulx,38 de Liers39 et Boileau40 sont trop incomplets pour pouvoir y replacer leurs membres promus au décanat rural. Remarquons que plusieurs lignages comptent, parmi leurs membres, deux doyens ruraux, qui exercent généralement à la même époque. La famille de Baest, par exemple, en compte probablement trois.41

    Dans son étude sur les prêtres dans le Brabant septentrional, Arnoud-Jan Bijsterveld a constaté que près de la moitié de ceux-ci vivent dans la pauvreté et que l'autre moitié a un mode de vie aisé. Le nombre de nobles varie aux alentours de 5%.42 La condition sociale de la majorité des doyens ruraux semble donc nettement supérieure à celle des curés qu'ils doivent administrer. Cependant, n'oublions pas que c'est uniquement parmi ceux-ci qu'ils sont élus.

    Le fait d'élire quelqu'un d'important comme doyen peut-il constituer un quelconque avantage pour les membres du concile? Nous ne connaissons pas de cas

    36. Nicolas de Bléhen, doyen de Chimay à la fin du XIVe siècle (BRIEGLEB, P. et LARET-KAYSER, A., Suppliques de Benoît XIII (1394-1422), dans A.V.B., Rome, 1973, p. 58) ne figure ni dans les oeuvres de Jacques de Hemricourt, ni dans les manuscrits Le Fort.

    37. Gérard d'Ochain, doyen d'Ouffet au milieu du XIVe siècle (HALKIN, J. et ROLAND, C.-G., Cartulaire de l'abbaye de Stavelot-Malmedy, t. 2, Bruxelles, 1930, p. 290) et Gauthier d'Ochain, doyen de Rochefort à la même époque (BERLIERE, U., Suppliques d'Innocent VI, dans A.V.B., t. 5, Rome, 1911, p. 56). Leur éventuel lien de parenté reste inconnu.

    38. Pholien de Vaulx, doyen de Chimay au milieu du XVIe siècle (PONCELET, E., Inventaire analytique des chartes de la collégiale Saint-Pierre, à Liège, Bruxelles, 1906, p. XXXVI. A.E.L., ibid., t. 23, f° 13). Ce personnage n'a pas été recencé par Le Fort (t. 23, f° 13 et suivants).

    39. Philippe de Liers, doyen de Rochefort en 1401 (A.E.A., chartrier du prieuré du Val-des-Ecoliers, à Houffalize).

    40. Henri Boileau, successeur de Philippe de Liers (A.Ev.L., Ibid., f° 9). Aucun de ces deux doyens n'apparaît, ni dans les ouvrages de Jacques de Hemricourt, ni dans ceux de Le Fort.

    41. Jean de Baest, doyen de Tongres au milieu du XVe siècle (DARIS, J., Histoire du diocèse et de la principauté de Liège durant le XVe siècle, Bruxelles, 1974, p. 241), Jordan de Baest, son successeur à ce poste (A.G.R., cartulaire de l'abbaye de Herkenrode, f° 70) et Nicolas de Baest, recommandé par ce dernier auprès du pape pour le doyenné de Léau (BAIX, F., la Chambre apostolique, p. 220). Nous n'avons pas pu établir les liens de parenté entre ces trois personnages, mais leur proximité et leurs contacts nous permettent de penser qu'ils appartiennent à la même famille. Le même raisonnement pourrait être tenu pour Arnould de Bruexhem, doyen de Susteren au début du XVIe siècle (HABETS, J., Geschiedenis van het tegenwoordig bisdom Roermond, t. 1, Roermond, 1875, p. 404) et Jean de Bruexhem, doyen du même concile au milieu de ce siècle (HABETS, J., Ibid., p. 405), ainsi que pour Hermann Gruyter, doyen de Wassenberg à la fin du XVe siècle (HABETS, J., Ibid., p. 413) et Jean Gruyter, doyen de Woensel à la même époque (VAN BAVEL, H. et PRAEM, O., Regesten van het archief van de abdij van Berne (1400-1500), Heeswijk, 1990, p. 78).

    42. BIJSTERVELD, A.J.A., Laverend Tussen Kerk en wereld : de pastoors in Noord-Brabant (1400-1570), Nimègue, 1993, p. 106.

    où un doyen rural aurait profité de sa condition élevée pour faire prévaloir les intérêts de son district. Cependant, on pourrait penser que l'éloignement, lié le plus souvent à une dignité assez élevée, peut être un avantage pour des prêtres souhaitant se débarrasser du regard inquisiteur de l'oculus episcopi.

    §3. Lieux d'origine des doyens.

    Comme nous l'avons signalé précédemment, le doyen est traditionnellement recruté parmi les prêtres du concile et aucun doyen connu n'a dérogé à cette coutume.

    De plus, la circulation des prêtres est strictement réglementée : tout prêtre étranger au concile doit être muni d'une autorisation archidiaconale pour pouvoir professer.43

    Une des difficultés les plus importantes est celle de la langue. Jean de Flandre stipule, par exemple, que les statuts synodaux doivent être expliqués aux curés par les doyens ruraux in lingua propria.44 Or, le diocèse de Liège est subdivisé en deux parties : l'une, latine, l'autre, germanique. En plus, chacune d'elles est fragmentée en diverses régions où sont parlés des dialectes différents. Helmicus de Dyck, par exemple, ne comprend pas la langue parlée dans son doyenné.45 Mais peu lui en importe, vu qu'il passe probablement le plus clair de son temps auprès du cardinal de Plaisance et dans le diocèse de Münster,46 se faisant remplacer dans le concile de Chimay par une vice-doyen.47

    Ces trois facteurs se conjuguent et provoquent, logiquement, une certaine immobilité des prêtres. Toutefois, un autre élément important entre en ligne de compte et agit dans le sens opposé : ce sont les paroisses dont le ministère a été attribué aux chapitres réguliers et, surtout, séculiers.48

    43. AVRIL, J., Ibid., pp. 121 et 141.

    44. AVRIL, J., Ibid., p. 161.

    45. BAIX, F., Ibid., p. 13 : non obstante quod prefatus Helmicus ydeoma illarum partium perfecte loqui nesciat nec etiam intelligat.

    46. BAIX, F., Ibid., p. 13.

    47. BAIX, F., Ibid., p. 12.

    48. TOUSSAINT, F., Election et sortie de charge, p. 61.

    Le bénéfice décanal intéresse, en premier lieu, les chanoines de Saint-Lambert, dont le premier à avoir brigué cette charge n'est autre que Henri de Dyck, doyen de Léau au début du XIIIe siècle.49 Il sera imité par Gauthier Backer, doyen de Hilvarenbeek à la fin du XIVe siècle,50 Arnold Buck, de Boisle-Duc, doyen de Chimay au début du XVe siècle,51 Jean Godefroi, doyen de SaintTrond,52 Guillaume de Boulant ou de Roley, doyen de Stavelot,53 Nicolas de Baest, doyen de Tongres,54 Jordan de Baest, doyen de Léau,55 puis, dans la première moitié du siècle suivant, Christian d'Havelange ou Daveloes, doyen d'Ouffet,56 Jean de Boulant ou de Roley doyen de Bastogne,57 Philippe de la Marck,58 doyen de Rochefort et Englebert, baron de Mérode et doyen de Bastogne.59

    Le critère linguistique est donc généralement respecté. Mis à part Arnold Buck, tous les chanoines qui semblent provenir d'un milieu germanique administrent des conciles situés, en tout ou en partie, dans la partie thioise du diocèse, alors que les doyens originaires des contrées de langue romane sont placés à la tête de circonscriptions se situant dans le sud de l'évêché.

    La même constatation doit être établie pour les membres des autres chapitres de la cité. Jean Rusener occupe, de 1439 à 1456, le poste privilégié de doyen de

    49. ROLAND, C.-G., Chartes namuroises inédites, pp. 68-70. CHOT-STASSART, S., Ibid., p. 71 (annexes).

    50. BAIX, F., la Chambre apostolique, p. CCLVI.

    51. Epitaphe éditée par DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 2, p. 179. BAIX, F., les Doyens de Chimay, pp. 12-13. CHOT-STASSART, S., Ibid., p. 228.

    52. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 14.

    53. GUILLEAUME, D., Ibid., p. 147. DE THEUX DE MONTJARDIN, Ibid., p. 62.

    54. A.G.R., cartulaire de l'abbaye de Herkenrode, f° 70.

    55. BAIX, F., la Chambre apostolique, p. 220.

    56. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 3, p. 23.

    57. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 3, pp. 62-63.

    58. A.Ev.L., Ibid., f° 9. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 3, p. 52

    59. VANNERUS, J., Ibid., p. 9. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 3, pp. 54- 55.

    Sainte-Croix, ainsi que le bénéfice décanal de Hilvarenbeek.60 Les autres membres de cette collégiale sont Denis de Somprez,61 doyen de Stavelot, qui en est le chantre à partir de 1508, et Christian d'Havelange.62

    Le chapitre de Saint-Paul est représenté par Jean Crassawe, doyen de Thuin,63 dont nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer la brillante carrière, Jean de Bierset, doyen de Hozémont au milieu du XIVe siècle,64 maître Thierry de Hockelem, doyen de Léau au début du siècle suivant,65 Henri du Mont66 et Jacques de Villers,67 tous deux doyens de Bastogne, respectivement à la fin du XVe siècle et au début du XVIe.

    Plusieurs doyens ruraux appartiennent au chapitre de Saint-Jean l'Evangéliste : Arnould de Brunshorn, doyen de Graide au XVe siècle,68 Nicolas Mouton, doyen d'Ouffet,69 maître Arnold Buck, à la même époque70 et maître Tilman de Herkenrode, doyen de Ciney au début du XVIe siècle.71 Pholien de Vaulx72 et Arnold Buck,73 tous deux doyens du concile de Chimay, ont eu l'honneur d'être élus doyens de Saint-Denis. Notons enfin que

    60. PONCELET, E., Sainte-Croix, à Liège, t. 1, pp. LXIV, CLI, CLXVII et CLXXXI. LEDUC, B., la Collégiale de Sainte-Croix au Moyen Âge, mémoire de licence
    présenté à l'Université de Liège en 1981, t. 3, pp. 127-128.

    61. PONCELET, E., Ibid., t. 1, p. LXXIV et errata, t. 2, p. 295. LEDUC, B., Ibid., pp. 134-135. 62. PONCELET, E., Ibid., , pp. LXV et CIX. LEDUC, B.,
    Ibid., pp. 37-38.

    63. WAUTERS, A., Ibid., pp. 185-186. RENARDY, Ch., Ibid., pp. 338-339. 64.

    A.E.L., chartrier de l'abbaye de Saint-Jacques (4 mai, entre 1338 et 1356)

    65. BAIX, F., la Chambre apostolique, p. 220.

    66. A.E.L., archives de Sainte-Croix, cartulaire III, f° 227 et 228 (PONCELET, E., Ibid., pp. 73 et 97).

    67. HABRAN, V., Coutumier ecclésiastique du doyenné de Bastogne, dans A.I.A.Lux., t. 58, Arlon, 1929, p. 12.

    68. A.E.L., liber primus testamentorum. LAHAYE, L., Chartes de Saint-Jean l'Evangéliste, Bruxelles, 1921, p. LX.

    69. LAHAYE, L., Ibid., p. LXXXIX.

    70. BAIX, F., Doyens du concile de Chimay, dans Nam., t. 22, Namur, 1947, p. 9.

    71. Millénaire de la collégiale Saint-Jean, à Liège. Exposition d'art et d'histoire, Liège, 1982, p. 224.

    72. PONCELET, E., Inventaire analytique des chartes de la collégiale Saint-Pierre, à Liège, Bruxelles, 1906, p. XXXVI.

    73. BAIX, F., Ibid., pp. 12-13 (annexes).

    Jean Crassawe cumule les nombreux bénéfices cités avec le canonicat du chapitre de Saint-Pierre.74

    Les chapitres ruraux jouissent d'un rayonnement beaucoup plus limité. Les membres en sont le plus souvent réduits à devenir doyens du concile où se situe la collégiale ou d'un concile tout proche. Par exemple, Alard de Couvin, doyen de Chimay au milieu du XIVe siècle,75 Jacques de Rosières, doyen de Fleurus, probablement à la même époque76 et Gauthier Gruter, doyen de Florennes, un siècle plus tard,77 font tous trois partie de l'ordre des Prémontrés du chapitre de Floreffe. Remarquons aussi la mainmise des membres de l'abbaye d'Averbode sur le concile de Beringen : de la fin du XVe siècle au milieu du siècle suivant, la plupart des doyens de ce district en font partie.78 Notons enfin que quelques doyens ruraux font partie de chapitres extérieurs au diocèse : Saint-Etienne à Metz,79 Saint-Germain à Montfaucon (Paris)80 et Trèves.81

    Nos conclusions sont donc similaires à celles d'Arnoud-Jan Bijsterveld, qui a établi qu'une majorité de prêtres brabançons proviennent du diocèse de Liège.82 Dans son étude sur la fonction épiscopale aux XIIIe et XIVe siècles, Alain Marchandisse démontre que les princes-évêques Adolphe et Englebert de la Marck ont drainé, à Liège, un ensemble de prêtres allemands.83 Etant donné que les doyens sont élus par les curés de leur concile, il n'y a donc rien d'étonnant à ce que nous ne puissions corroborer ses propos.

    74. RENARDY, Ch., Ibid., pp. 338-339.

    75. ROLAND, G. et ROLAND, C.-G., les Doyens du concile de Chimay, dans Nam, t. 12, 1935, p. 60.

    76. BARBIER, J., Nécrologe de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 8, Louvain, 1876, p. 203.

    77. BARBIER, J., Ibid., p. 216.

    78. Il s'agit de Jean Raymakers (SLECHTEN, G., Necrologium monasterii S. Mariae sanctique Johannis Baptistae in Averbode ordinis Praemonstratensis, Averbode, 1983, pp. 76-77), de Gauthier Wytmans (SLECHTEN, G., Ibid., pp. 302-303), de Henri Van der Scaeft (SLECHTEN, G., Ibid. Averbode, 1983, pp. 290-291) et de Guillaume Van der Heesen (CEYSSENS, J., Ibid., p. 146 et ROBYNS, O., Ibid., pp. 50-51).

    79. Henri de Romagne, doyen de Bastogne à la fin du XIVe siècle (A.E.A., cartulaire de Houffalize, f° 57).

    80. Nicolas de Bléhen (BRIGLEB, P. et LARET-KAYSER, A., Ibid., p. 58).

    81. Frédéric de Brandebourg (WÜRTH-PAQUET, M.F.X. et VAN WERVEKE, N., Ibid., p. 309).

    82. BIJSTERVELD, A.J.A., Ibid., pp. 91-94.

    83. MARCHANDISSE, A., la Fonction épiscopale, à Liège, aux XIIIe et XIVe siècles. Etude de politologie historique, Genève, 1998, p. 316.

    §4. La formation intellectuelle.

    Les universitaires apparaissent, à la tête des doyennés, dès le premier tiers du XIIIe siècle. Premier maître à remplir les fonctions décanales, Simon de Libertange84 sera bientôt rejoint par d'autres : Nicolas, doyen de Thuin,85 Gérard, doyen de Fleurus,86 Herbrand d'Affremont, doyen de Jodoigne87 et Jean Crassawe, que nous avons déjà cité antérieurement.88 Le XIVe siècle est pauvre en doyens diplômés. Deux seulement sont connus pour la fin de ce siècle : maître Jean Bye89 et maître Jean Poncelet.90 Quant à Pierre de la Meuse,91 nul ne sait s'il a réussi ses études à Cologne. Les universitaires réapparaissent en un nombre beaucoup plus significatif durant les XVe et XVIe siècles, sans toutefois marquer l'évolution du décanat rural de leur empreinte. Ils se sont généralement spécialisés en droit canon. Tel est le cas, au XVe siècle, d'Arnold Buck, doyen de Chimay92 puis, au siècle suivant, de Pierre Boels93 et de Barthélemy Nicolas,94 tous deux doyens de Bastogne, de Henri Van der Scaeft, doyen de Beringen,95 Christian

    84. A.G.R., cartulaire du prieuré de Mellemont, f° 159. RENARDY, Ch., Ibid., pp. 443-444.

    85. PONCELET, E., Chartes du prieuré d'Oignies, dans A.S.A.N., t. 31, Namur, 1912, p. 148. RENARDY, Ch., Ibid., p. 397.

    86. PONCELET, E., Ibid., p. 90. BARBIER, J., Nécrologe de Floreffe, p. 203. RENARDY, Ch., Ibid., p. 234.

    87. BARBIER, V., Cartulaire de l'abbaye de Malonne, dans A.H.E.B., t. 20, Louvain-Bruxelles, 1886, p. 28.

    88. WAUTERS, A., Ibid., pp. 185-186. RENARDY, Ch., Ibid., pp. 338-339.

    89. GASTOUT, M., Suppliques et lettres d'Urbain VI et de Boniface IX, dans A.V.B., t. 29, Rome, 1976, p. 236.

    90. BRIEGLEB, P. et LARET-KAYSER, A., Ibid., pp. 36 et 182.

    91. HEINRICHS, H. et BROICH, J., Kirchengeschichte des Wassenberges Räumes, Geilenkirchen, 1958, p. 238.

    92. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., le Chapitre de Saint-Lambert, à Liège, t. 2, Bruxelles, 1871, p. 179. BAIX, F., les Doyens de Chimay, pp. 12-13.

    93. GUILLEAUME, D., la Publication des décrets du concile de Trente à Bastogne, dans Leod., t. 8, Liège, 1909, p. 141.

    94. A.E.A., fonds Wirion

    95. Registrum I, f° 68-69. Registrum II, f° 35. SLECHTEN, G., Ibid., p. 290-291. GOVAERTS, L., Ecrivains, artistes et savants de l'ordre des Prémontrés. Dictionnaire biobibliographique, t. 2, Bruxelles, 1902, pp. 285-286. ROBYNS, O., Ibid., pp. 51-52.

    d'Havelange, doyen d'Ouffet96 et de Charles Nicquet, doyen de Fleurus.97 Leur présence à la tête des doyennés ruraux est clairement exprimée par le vingtième canon du concile de Cologne de 1536 : Ad has functiones uiros tantum assumant cum doctrina praestantes, tum uitae innocentis inculpataeque qui nullius criminis labe notabiles, officium suum irreprehensilibiter exsequantur.98

    Comme nous l'avons vu, la présence des chapitres de la cité de Liège s'affermit à partir du XVe siècle. Or, la formation intellectuelle de ces chanoines est souvent fort élevée. Béatrice Leduc a récemment démontré que, dès 1423, le chapitre collégial de Sainte-Croix oblige les jeunes chanoines à recevoir une formation de base en grammaire et en logique dans un établissement extérieur à la cité de Liège. A partir de dix-huit ans, ceux-ci étudieront pendant quatre ans dans un studium. Si, durant le XIVe siècle, deux années passées dans une université suffisent à l'émancipation canoniale, trois seront exigées tout au long du siècle suivant.99 Le chapitre de Saint-Lambert a largement contribué à l'éclat de la vie intellectuelle liégeoise. L'école cathédrale, où les chanoines reçoivent leur formation de base, jouit d'une réputation considérable. Les laïcs et les clercs sont formés séparément. Selon Godefroid Kurth, l'instruction dispensée par cet institut à ces derniers est comparable à celle d'un grand séminaire actuel.100

    §5. La vie quotidienne.

    Les doyens ruraux semblent constituer un ensemble fort disparate. Les revenus du décanat, nous l'avons vu, varient beaucoup d'un concile à l'autre. De plus, ils dépendent étroitement d'éléments occasionnels tels que le nombre d'institutions de nouveaux prêtres et le nombre de décès de nobles, de clercs et de vagabonds. D'autre part, il ne faut pas perdre de vue que l'Eglise joue un rôle de promoteur social : des roturiers peuvent accéder à des postes élevés, parfois supérieurs à ceux des nobles.

    96. PONCELET, E., Sainte-Croix, t. 1, pp. LXV et CIX. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 3, p. 23.

    97. PONCELET ,E., Ibid., pp. XXVIII, LXV et LXVI.

    98. MANSI, G.D., Ibid., t. 32, Paris-Leipzig, 1901, col. 1293.

    99. LEDUC, B., Ibid., t. 1, pp. 227-228.

    100. CHOT-STASSART, S., Ibid., p. 135. DARIS, J., Notices sur les églises du diocèse de Liège, t. 3, Louvain, 1872, pp. 225-236. KURTH, G., Notger de Liège et la civilisation au Xe siècle, Paris, 1905, pp. 261-262.

    Tentons, dans un premier temps, d'établir le profil type d'un doyen rural de condition aisée, sur base de divers éléments dont nous disposons, au risque de décrire un mode de vie qu'aucun doyen n'a partagé dans sa totalité. Une première remarque s'impose : certains doyens ruraux ont souvent pour habitude de cumuler les bénéfices, ce qui, de fait, les empêche de se consacrer à la tâche décanale. Quelques-uns fréquentent des ecclésiastiques de haut rang, se faisant remplacer, dans leur district, par un vice-doyen.101 Ils possèdent un patrimoine foncier considérable, qu'ils s'efforcent même d'augmenter par l'acquisition de nouvelles seigneuries.102 A ce sujet, le legs du doyen de Tongres en faveur de l'hôpital de Saint-Mathieu à la Chaîne,103 et le testament de Frédéric de Brandebourg, daté du 1er septembre 1503,104 sont assez éloquents. Ils s'entourent d'objets de luxe et, en amateurs d'art avertis, commandent des objets liturgiques personnalisés auprès des plus grands artistes de leur temps.105 La richesse de leurs vêtements témoigne, elle aussi, de leur aisance.106 Comme tous les grands princes territoriaux, ils s'adonnent aux plaisirs de la chasse, pour laquelle ils élèvent des faucons.107

    Le quotidien d'un doyen rural pauvre n'a rien de commun avec ce qui vient d'être écrit.

    Bien que beaucoup de doyens envieraient la condition de Henri Van der Scaeft, celui-ci écrit, dans son ouvrage sur le décanat rural : decanatus fere nihil habet in certis redditibus.108 Il ne faut cependant pas perdre de vue que ce personnage est souvent excessif et qu'il aime se plaindre, surtout pour des questions d'argent.

    101. Helmicus de Dyck, familier du cardinal Branda de Castillone (BAIX, F., Ibid., pp. 12-13), Nicolas de Bléhen, cubiculaire du cardinal Pierre de Vergne (BRIGLEB, P. et LARET-KAYSER, A., Ibid., p. 58.) et Gauthier Backer, familier du pape Boniface IX (BAIX, F., la Chambre apostolique, p. CCLVI).

    102. En 1532, Godefroi Lambert, doyen de Florennes, en plus du fief de Roly, qu'il tient de sa mère, acquiert la seigneurie de Sart-en-Fagne. DE VILLERMONT, Aublain, Anvers, 1883, pp. 169-170 et 172-173.

    103. A.Ev.L., chartrier de l'hôpital Saint-Mathieu-à-la-Chaîne (1281).

    104. WÜRTH-PAQUET, M.F.X. et VAN WERVEKE, N., Ibid., p. 309. Une partie du testament de Frédéric de Brandebourg peut être reconstituée à partir de celui de son frère.

    105. En témoigne le calice de maître Tilman de Herkenrode, chanoine de Saint-Jean et doyen de Ciney, dans la première moitié du XVIe siècle, exécuté probablement par Hans de Reutlingen. Le nom du doyen est d'ailleurs gravé sur cette pièce conservée aujourd'hui au Rijksmuseum d'Amsterdam (photo publiée dans Le Millénaire de la collégiale Saint-Jean, p. 224).

    106. Cénotaphe de saint Walhère, à Onhaye (illustration p. 166).

    107. Cela leur a été interdit par Jean de Flandre, dans le cadre des visites des paroisses (AVRIL, J., Ibid., p. 157).

    108. Registrum I, f° 87. Registrum II, f° 54.CEYSSENS, J., Ibid., p. 183.

    CHAPITRE IV.

    LE DOYEN ET SES FONCTIONS.

    A. Droits et obligations.

    § 1. L'assistance aux synodes généraux.

    Depuis l'Antiquité jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, les synodes épiscopaux,1 qui réunissent autour de l'évêque l'ensemble des prêtres qui en dépendent, occupent une place prépondérante dans la gestion des diocèses. Dans certaines régions de France, ils apparaissent dès l'époque mérovingienne. Dans le diocèse de Liège, dès la fin du VIIIe ou le début du IXe siècle, l'évêque guide les prêtres dans l'exercice de leur ministère par des capitula qui, selon certains historiens, seraient expliquées lors des synodes diocésains. En fait, l'existence de ces synodes n'est attestée qu'au Xe siècle.2 Son développement est à mettre en rapport avec l'efflorescence du christianisme dans les campagnes3 et à la volonté de l'évêque d'affirmer partout son autorité.4 Les curés y rendent compte de leurs activités et reçoivent, de l'évêque, de nouvelles recommandations, dont certaines sont issues des conciles provinciaux. Le prélat profite de cette assemblée pour contrôler la discipline du clergé et pour rendre la justice.5

    Dès le Xe siècle, deux types de synodes coexistent6 : le synode général, qui se tient dans la cité épiscopale, et le synode rural,7 véritable tribunal

    1. LECLERCQ, H., Synode, dans Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, t. 15, 2e part., Paris, 1953, col. 1837-1838. EID, E., Synode, dans Lexikon für Theologie und Kirche, t. 9, Fribourg, 1964, col. 1237-1238.

    LAIS, H., Konzil, dans le même dictionnaire, t. 6, Fribourg, 1961, col. 525-532.

    2.

    AVRIL, J., Ibid., p. 28.

     
     
     
     

    3.

    KUPPER, J.-L., Ibid., p. 255.

     
     
     
     

    4.

    DAVENNE, G., les Synodes épiscopaux à Liège du

    Xe

    au XIIIe

    siècle,

    (mémoire

     

    de

    licence présenté à l'Université de Liège), 1947,

    p.

    233.

     
     

    5.

    KUPPER, J.-L., Ibid., p. 255.

     
     
     
     

    6.

    AVRIL, J., Ibid., p. 29.

     
     
     
     

    7.

    Voir §2.

     
     
     
     
     

    itinérant présidé, à l'origine, par l'évêque. Le rôle des doyens, nous le verrons, est remarquable dans l'un comme dans l'autre.

    Au début du XIe siècle, l'institution synodale est parfaitement structurée. Elle est subdivisée en une session religieuse et en une session mixte, à laquelle les grands seigneurs laïcs sont conviés, et elle se tient sous deux formes : devant une assemblée restreinte ou dans le cadre de l'audientia in generali concilio.8 Il devient un instrument politique de tout premier ordre pour l'évêque. Au cours de ce siècle, il accède au faîte de sa gloire.9

    Le synode général mixte se rassemble sur l'ordre de l'évêque,10 à raison de deux fois par an, au printemps et en automne.11 Pour des raisons pratiques, les deux sessions, mixte et religieuse, se tiennent au même moment.12 La compétence du synode général s'étend à tout ce qui relève du pouvoir épiscopal, en plus des compétences d'ordre temporel. Les participants y débattent du culte des saints, de l'élection d'abbés, de la discipline des clercs, de querelles entre monastères, de conflits entre monastères et laïcs, de contesta- tions relatives aux dîmes et aux prébendes, d'hérésies et d'outrages à l'autorité épisco- pale. Il exerce aussi une juridiction gracieuse. Il va de soi que les affaires temporelles ne concernent pas l'ensemble du diocèse, mais seulement la terre de saint Lambert.13

    Dès le milieu du XIIe siècle, cette institution décline irrémédiablement.14 Selon Joseph Avril, cette décadence s'explique par une poussée à la fois interne et externe.15 L'évêque, véritable souverain foncier, voit son pouvoir se

    8. KUPPER, J.-L., Ibid., p. 257.

    9. DAVENNE, G., Ibid., p. 234.

    10. KUPPER, J.-L., Ibid., p. 258.

    11. DAVENNE, G., Ibid., pp. 64-66, pense qu'il y en a trois. Par contre, KUPPER, J.-L., Ibid., pp. 259-260, pense que la session de février-mars serait une «session de rechange». Selon AVRIL, J., Ibid., p. 32, la règle des deux synodes annuels souffre de nombreuses exceptions.

    12. KUPPER, J.-L., Ibid., p. 258.

    13. KUPPER, J.-L., Ibid., pp. 263-271.

    14. DAVENNE, G., Ibid., p. 234.

    15. AVRIL, J., Ibid., pp. 32-33.

    maintenir intact seulement dans les limites de la terre de saint Lambert, qui se transforme irrésistiblement en principauté.16 Dès lors, au début du XIIIe siècle, plusieurs seigneurs laïcs ne daignent plus participer au synode, dont ils contestent aussi les institutions de paix. Par ailleurs, à la fin du XIIe siècle, la victoire du pape sur l'Empire ne fait plus aucun doute. L'évêque de Liège se rapproche de plus en plus de l'orbite pontificale. Or, certains légats ont dénoncé les carences de l'Eglise de Liège et la nécessité de certaines réformes. L'influence du pontife romain se fait omniprésente.17

    Sous l'épiscopat de Hugues de Pierrepont, les pouvoirs judiciaires du synode mixte sont répartis entre l'officialité de l'évêque et celle des archidiacres.18 Cette évolution, nous le verrons, a provoqué un impact important sur les synodes paroissiaux qui, des mains de l'archidiacre, passent entre celles des doyens ruraux.19

    Au début du XIIIe siècle, l'évêque de Paris, Eude de Sully, rédige les Precepta ; il est très vite imité par nombre de ses confrères. Au cours du XIIIe siècle, l'archevêché de Cologne et la plupart des diocèses voisins (Tournai, Cambrai, Arras et Münster), se dotent de statuts synodaux.20 Quant au concile «national» de Würzburg, son influence sur l'Eglise de Liège, ainsi que sur l'ensemble du clergé de l'Empire, ne doit pas être négligée.21

    Les évêques de Liège ressentent alors de plus en plus le besoin de formuler par écrit un certain nombre de résolutions et de les regrouper dans un ouvrage de référence. A cet effet, Jean de Flandre réunit, en 1288, dans la ville épiscopale, un important synode diocésain. Selon Jean-Pierre Delville,21 le

    16. Ce phénomène prend racine lors de l'accession de Raoul de Zähringen au siège épiscopal. KUPPER, J.-L., Raoul de Zähringen, évêque de Liège (1161-1191). Contribution à l'histoire de la politique impériale sur la Meuse moyenne, Bruxelles, 1974, p. 829.

    17. AVRIL, J., Ibid., pp. 32-33.

    18. DAVENNE, G., Ibid., pp. 212-220.

    19. Voir §2.

    20. AVRIL, J., Ibid., pp. 34-36 et 61. DELVILLE, J.-P., Synodes et statuts synodaux liégeois sous l'Ancien Régime, (mémoire de licence présenté à l'Université de Liège), 1973, pp. 2-4.

    21. DELVILLE, J.-P., Ibid, p. 4.

    moment est particulièrement bien choisi pour une telle entreprise car l'évêque a réussi à rétablir la paix, d'une part avec la cité de Liège et, d'autre part, avec les Brabançons. Mais les villes et les nobles, écartés des débats, s'insurgent lors de la proclamation de ces statuts. Jean de Flandre rédige alors une lettre à leur attention, où il s'explique notamment sur le sens précis des termes civitas, oppida et villa. Mais cela ne suffit pas à calmer les protestataires, qui informent le pape Nicolas IV du conflit qui les oppose à l'évêque. Ce dernier est alors contraint de corriger certains points des statuts. En 1291, il en publie une modération.22

    L'ensemble du clergé liégeois se rassemble encore en 1360 et en 1423 mais, cette fois, à l'invitation de papes ou de légats pontificaux. La première réunion trouve son origine dans la volonté d'Innocent IV de travailler à la réforme du clergé.23 La seconde s'opère à l'initiative de Martin V, afin de préparer le concile général de Pavie.24

    De nombreux troubles sévissent dans le diocèse de Liège, au milieu du XVe siècle : outre la guerre contre les Bourguignons, l'évêque doit surmonter des discordes avec le clergé quant au soutien à apporter au pape Eugène IV. Après avoir réuni les prêtres en 1337 et en 1339 à propos de la conduite à adopter envers les mandements du concile de Bâle, jugé schismatique par le pape, Jean de Heinsberg les réunit une troisième fois, en 1445, dans l'optique de corroborer, de préciser et de compléter les statuts de 1288. Il en profite aussi pour demander les subsides nécessaires à l'attaque de plusieurs châteaux détenus par l'ennemi. Les nouveaux statuts sont promulgués en 1446.25

    L'apparition du luthéranisme, à Wittenberg, en 1517, et sa rapide propagation poussent Erard de la Marck à convoquer un synode diocésain, en 1526. Mais ses démarches ne sont pas couronnées de succès car le clergé le soupçonne de vouloir lui retirer ses exemptions.26 Il échoue à nouveau en 1535. Puis, en 1538, suite

    22. DELVILLE, J.-P., Ibid., pp. 4 et 10-12.

    23. DELVILLE, J.-P., Ibid., p. 16.

    24. DELVILLE, J.-P., Ibid., p. 20.

    25. DELVILLE, J.-P., Ibid., pp. 23-26.

    26. VAN HOVE, A., Ibid., pp. 16-43. HALKIN, L.-E., Réforme protestante et Réforme catholique pp. 96-108 et 227-242.

    à une nouvelle tentative de réunir le clergé, les chanoines de la principauté, exaspérés par la politique de l'évêque, décident d'émigrer à Louvain.27 Son successeur, Georges d'Autriche, conserve les mêmes objectifs. En 1548, la nécessité de publier la Formula reformationis édictée par Charles Quint, en attendant les conclusions du concile de Trente, lui fournit une excellente opportunité pour réunir l'ensemble du clergé liégeois.28

    Pour l'évêque, le synode est occasion privilégiée pour transmettre à tous les membres du clergé les décisions relatives au statut de chacun dans la hiérarchie ecclésiastique. Comme tous les prêtres ne peuvent, pour des raisons pratiques, se présenter simultanément dans la cité mosane, seuls s'y rendent leurs délégués. Ainsi, les curés des paroisses rurales sont représentés par le doyen du concile, éventuellement accompagné de l'un ou l'autre prêtre du district.29

    Pour participer au synode, les doyens revêtent l'aube et l'étole, alors que les curés ne portent que le surplis. Ils doivent s'y rendre à jeun et ne peuvent se faire remplacer, sauf pour des motifs graves qu'ils doivent transmettre à l'évêque.30 Leur présence est d'autant plus primordiale qu'ils ont le devoir de diffuser et d'expliquer les statuts synodaux au clergé de leur district. Pour cela, ils reçoivent chacun un exemplaire de l'ouvrage. L'évêque insiste sur la parfaite compréhension de tous les préceptes ; lui et son official se chargent eux-mêmes de répondre aux questions des doyens qui n'en auraient pas bien saisi le sens.31

    C'est aussi au cours du synode diocésain que les doyens présentent leurs comptes, en particulier ceux relatifs au cathedraticum, taxe qui revient en partie à l'évêque.32 Ils lui rapportent aussi les noms des prêtres décédés, des usuriers, des faussaires et des excom- niés.33 Le prélat peut ainsi gérer son diocèse avec soin.

    27. DELVILLE, J.-P., pp. 28-34.

    28. DELVILLE, J.-P., pp. 35-39.

    29. AVRIL, J., Ibid., p. 95. DELVILLE, J.-P., pp. 92-94. Cette obligation est toujours d'actualité dans la seconde moitié du XVIIIe siècle (SOHET, D., Ibid., p. 88.

    30. AVRIL, J., Ibid., p. 97.

    31. AVRIL, J., Ibid., pp. 97, 161, 184 et 185.

    32. KUPPER, J.-L., Liège et l'Eglise impériale, p. 255.

    33. AVRIL, J., Ibid., pp. 109, 117, 161, 167 et 168.

    Une fois retournés dans leur canton, les doyens doivent convoquer un concile dans un délai de deux mois afin de savoir si tous les prêtres se sont procuré une copie des statuts et s'ils en ont compris le contenu. Jean de Flandre34 et Jean de Heinsberg35 prévoient des sanctions très lourdes, allant jusqu'à l'excommunication, pour les prêtres qui ne posséderaient pas les statuts.

    § 2. Le tribunal synodal.

    L'origine du tribunal synodal remonte, selon le doyen Henri Van der Scaeft, à des coutumes antiques, dont le souvenir a vraisemblablement été perdu.36 Sans doute faut-il voir dans le tribunal rural, dont l'apparition remonte à l'époque carolingienne, l'ancêtre de l'institution décrite par le doyen de Beringen. Dès le IXe siècle, l'évêque visite chaque année les paroisses de son diocèse. Il y rend la justice et interroge les prêtres sur la vie religieuse de l'endroit.37 Selon Réginon de Prüm, la venue de l'évêque est préparée par des prêtres et des diacres. Leur mission essentielle consiste à s'informer des délits commis et ils invitent des testes synodales, qu'ils soient ecclésiastiques ou laïcs, à dénoncer, sous serment, tous les délits dont ils ont connaissance, suivant la procédure de l'inquisitio per testes. Les accusés comparaissent alors devant le juge. S'ils sont de condition libre, un serment prêté au nom de l'Evangile suffit à les innocenter ; s'ils ne le sont pas, ils doivent se soumettre au jugement de Dieu.38 Il est probable que les visites épiscopales de l'évêque de Liège se soient déroulées de façon semblable.

    34. AVRIL, J., Ibid., pp. 97, 161, 184 et 185.

    35. SCHANNAT, J.-F., Ibid., p. 314.

    36. Registrum I, f° 51. Registrum II, f° 30 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 198.

    37. TOUSSAINT, F., les Doyens ruraux et les assemblées synodales aux anciens diocèses de Liège et de Cambrai, dans Miscellanea moralia in honorem Eximii Domini Arthur Janssen, Louvain et Gembloux, 1948, p. 655.

    38. REGINON DE PRÜM, De Ecclesiasticis dispiplinis et religione christiana, éd. MIGNE, J.-P., Patrologiae cursus completus, t. 132, Petit-Montrouge, 1853, col. 280-281. Deux remarques s'imposent à l'interprétation de Fernand Toussaint à propos de ce témoignage :

    - l'existence des doyens ruraux et des archidiacres n'est pas prouvée à cette époque. Réginon de Prüm n'utilise d'ailleurs guère les termes archipresbyter, decanus ou archidiaconus mais seulement presbyter et diaconus. (MIGNE, J.-P., Ibid., col. 280-281).

    - le rôle de ces différents personnages semble très éloigné de celui qu'on leur connaît pour les époques ultérieures, ce qui renforce la thèse selon laquelle il n'est question, dans ce texte, ni de doyens ruraux, ni d'archidiacres. (MIGNE, J.-P., Ibid., col. 280-281).

    Dans le diocèse de Liège, les premières traces d'une juridiction archidiaconale remontent au début du XIIe siècle.39 Dès cette époque, la présidence des synodes, confiée à l'archidiacre seul, apparaît déjà comme une ancienne coutume.40

    Au cours du XIIIe siècle, les archidiacres, dotés de leur propre officialité, confèrent à leurs vicaires forains et aux doyens ruraux la présidence de ce tribunal, si bien qu'au milieu de ce siècle apparaît l'expression synodus archidiaconi et decani ruralis.41 Toutefois, rien n'exclut qu'à l'occasion, ils reprennent aux doyens cette concession.42 Selon l'abbé Ceyssens, cette institution entame alors un long déclin dont le concile de Trente sonnera le glas. A la base de cette décadence se trouveraient l'ingratitude et la dépréciation du rôle de l'échevin ainsi que le manque de rigueur des enquêtes, souvent fondées sur de simples rumeurs.43

    Le nombre décroissant des échevins serait donc un des signes les plus marquants de l'enlisement des synodes paroissiaux. Selon E. Proost, leur nombre s'élèverait originelle- ment à sept, comme pour les plaids royaux.44 Or, au début du XVIe siècle, dans le doyenné de Beringen, ils ne sont plus que

    39. TANDEL, E., les Communes luxembourgeoises, t. 4, Arlon, 1891, p. 103. En 1104, l'archidiacre Bruno tient un synode à Andage.

    40. MIRAEUS, A. et FOPPENS, J.-F., Opera diplomatica et historica, t. 1, Louvain, 1723, p. 95.

    41. MARCHAL, E., le Village et la paroisse d'Hodeige, dans B.S.A.H.L., t. 15, Liège, 1906, p. 364 (documents).

    42. GORISSEN, P., Fragment d'un registre aux causes synodales touchant la ville de Namur (XIVe s.), dans Etudes sur l'histoire du pays mosan au Moyen Âge, Bruxelles, 1958, pp.349-355. Ce registre, dont l'original est en très mauvais état, cite, comme juges ecclésiastiques, l'archidiacre, l'official de l'évêque, son clerc forain et trois autres prêtres, mais pas de doyen rural. Pourtant, les quelques mentions de délits préservées de la désagrégation de ce parchemin (bagarres impliquant probablement des membres du clergé et relations extra conjugales) nous laissent penser qu'il s'agit là d'un synode paroissial. Deux possibilités s'offrent à nous :

    - les parties du texte relatives au doyen rural ont été détruites.

    - le doyen rural n'a pas été convié à ce synode qui, à l'examen des noms des accusés et de leur métier, s'avère être celui d'une ville importante : Namur.

    43. CEYSSENS, J., Ibid., p. 199-200. Les conclusions de Ceyssens sont excessives, puisque Sohet mentionne l'existence de ce tribunal dont la présidence est confiée aux doyens (SOHET, D, Ibid., p. 88).

    44. PROOST, E., les Tribunaux ecclésiastiques en Belgique, dans A.A.R.A., t. 28, Bruxelles, 1872, p. 13.

    45. Registrum I, f° 51. Registrum II, f° 30 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 199.

    quatre45; dans l'évêché de Cambrai, au même moment, ils ne sont plus que deux.46 Suivant le raisonnement de Fernand Toussaint,47 les échevins, choisis parmi les notables de l'endroit, sont chargés de dénoncer au doyen les auteurs des méfaits commis dans leur paroisse. Ils attirent à eux la méfiance et la haine de la population. Seule une lourde amende peut avoir raison de leur désistement. Leur tâche est d'autant plus difficile et ingrate que l'inventaire des délits est établi uniquement sur base de rumeurs. De la conjugaison de ces éléments aurait résulté l'enlisement de ce tribunal ambulant.

    Nous ne pensons pas que les synodes paroissiaux soient tombés en désuétude pour ces raisons. Rien ne prouve que les conclusions de Proost s'appliquent à tous les conciles du diocèse de Liège. D'autre part, le doyen Van der Scaeft décrit l'institution uniquement telle qu'elle se présente dans le district de Beringen. L'enquête, fondée sur des on-dit, semble pour le moins irrationnelle aux yeux de certains historiens. Pourtant, nous savons que la mentalité médiévale est telle que seule la crainte d'un châtiment divin suffit, dans la majeure partie des cas, à pousser les gens à la délation, voire à l'autoaccusation. Il n'y a donc pas de raison d'y voir une décadence des synodes paroissiaux, dont les méthodes sont harmonisées avec la mentalité de l'époque.

    En fait, le déclin du synode paroissial trouve son origine ailleurs. A partir du XIe siècle, certains couvents obtiennent le droit d'exemption de la juridiction archidiaconale. En 1066, l'évêque Théoduin accorde ce privilège au chapitre Notre-Dame de Huy.48 En 1248, la visite canonique du chapitre de Tongres est entreprise par un légat apostolique car lui seul est habilité à inspecter les établissements exemptés.49 Dès la fin du XIe siècle, des paroisses, placées sous l'égide de certains de ces couvents, obtiennent, elles aussi, l'exemption de la juridiction archidiaconale.50 En 1124, l'abbé de

    46. LAENEN, J., Introduction à l'histoire paroissiale du diocèse de Malines, pp. 321-322.

    47. TOUSSAINT, F., Ibid., p. 659-661.

    48. BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, E., Notices sur un cartulaire de l'ancienne église collégiale et archidiaconale de Notre-Dame, à Huy, Bruxelles, 1873, pp. 12-13. JORIS, A., Villes, affaires, mentalités : autour du pays mosan, Bruxelles, 1993, pp. 101-115.

    49. PAQUAY, J., la Visite canonique de l'église de Tongres en 1248, dans Leod., t. 3, Liège, 1904, pp. 56-63.

    50. Une première liste des régions exemptes a été dressée par DE MOREAU, E., Histoire de l'Eglise en Belgique, t. suppl., Bruxelles, 1948, pp. 20-21.

    Floreffe obtient le droit de rendre la justice dans la paroisse du même nom, à l'exclusion de l'archidiacre et du doyen.51 En 1139, l'abbé de Flône obtient les mêmes privilèges pour l'ensemble des terres dépendant de son abbaye.52 En 1314, le chapitre cathédral annonce que, mis à part les religieux desservant une paroisse non exempte, les membres de tous les chapitres liégeois ne seraient plus jugés par un archidiacre.53 Or, c'est bien de celui-ci que dépendent les synodes paroissiaux.

    Certains nobles seraient aussi parvenus à échapper à la juridiction archidiaconale et à la juridiction décanale qui en est issue. C'est du moins ce que mentionne le concile de Cologne de 1266.54 Les synodes paroissiaux entraînent aussi des révoltes au sein de la bourgeoisie, désireuse, elle aussi, d'acquérir les droits d'exemption. Au XIIIe siècle, à Saint-Trond, ils obtiennent gain de cause.55

    Si la juridiction décanale décline lentement au cours de cette période, ce n'est que durant les XIVe et XVe siècles qu'elle s'affaiblit véritablement. La subordination des synodes paroissiaux à la juridiction épiscopale est clairement rappelée en 1337, par un précepte d'Adolphe de la Marck adressé aux doyens ruraux et aux vicaires forains de l'archidiacre, afin que ceux-ci soumettent à l'évêque la liste des délits qu'ils ont jugés.56 Le prélat reprend ainsi le contrôle de la justice locale. La décadence du tribunal synodal est précipitée par les statuts diocésains de 1405, qui affirment qu'aucun jugement rendu par un doyen rural ne peut être considéré comme définitif.57 Quant à la paix Saint- Jacques, elle corrobore l'ordonnance de 1337.58

    51. BARBIER, J., Droits archidiaconaux de l'abbé de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 11, Louvain, 1874, pp. 472-473. Ce privilège est confirmé par le pape Honorius III, en 1128, puis par l'évêque Alexandre, en 1130. TOUSSAINT, F., l'Abbaye de Floreffe, de l'ordre des Prémontrés, Namur, 1879, p. 11. BARBIER, V., Histoire de l'abbaye de Floreffe, t. 2, Namur, 1892, pp. 7-8.

    52. EVRARD, M., Documents relatifs à l'abbaye de Flône, dans A.H.E.B., t. 23, Louvain, 1892, pp. 301-302.

    53. EVRARD, M., Ibid., p. 318.

    54. MANSI, J.-B., Amplissima collectio, t. 23, Paris-Leipzig, 1903, col. 1141.

    55. TOUSSAINT, F., Ibid., pp. 665-666.

    56. BORMANS, S., Recueil des ordonnances ecclésiastiques de la principauté de Liège (974-1506), Bruxelles, 1878, p. 420.

    57. BORMANS, S., Ibid., pp. 418-419.

    58. BORMANS, S., Ibid., p. 687. Voir aussi : HARSIN, P., Etudes critiques sur l'histoire de la principauté de Liège, t. 2, le Règne d'Erard de la Marck (1505- 1538), Liège, 1955, pp. 236-237.

    Il arrive aussi que les différentes juridictions de l'Eglise de Liège se concurrencent entre elles. Ainsi, dans une liste du XIVe siècle, reprenant les accusés invités à comparaître devant le synode paroissial, figure étrangement un chanoine d'une abbaye exempte de cette juridiction.59

    Il faut toutefois relativiser la décadence progressive des synodes paroissiaux liégeois. Les doyens ruraux ont toujours su conserver l'exercice de leur juridiction, malgré les diverses exemptions accordées aux bourgeois, aux nobles, aux religieux et aux dépen- dances des abbayes, alors que, à la fin du Moyen Âge, dans le diocèse de Cambrai, l'évêque a complètement sapé les compétences des synodes paroissiaux. Les doyens n'ont le droit d'y juger que les cas de relations extraconjugales et de violation des jours de fête.60

    Chaque paroisse du concile, du moins chaque paroisse mère,61 accueille annuellement, au début du carême, le synode paroissial. L'archidiacre forain, après avoir convenu d'une date avec le doyen, convoque l'assemblée. A Maastricht, la tenue du synode est stricte- ment soumise à un règlement édicté par l'évêque Jean de Bavière, en 1307. Le synode doit se tenir en l'église Notre-Dame dans un délai de trois jours suivant le dimanche du Laetare.62 La présence d'un représentant de l'archidiacre n'est pas requise. Parfois, le synode fait appel à l'official forain de l'archidiacre, probablement dans le but d'impres- sionner les délinquants récalcitrants.63

    A l'ouverture de la séance, le doyen énumère les cas synodaux, c'est-à-dire tous les délits qui relèvent de la compétence de ce tribunal. Y sont jugés tous les cas de mariage clandestin, d'adultère, d'inceste, de divorce ainsi que de violence entre époux ou à l'encontre de membres de la famille ou du clergé. Les

    59. GORISSEN, P., Ibid., pp. 349 (note 5) et 352.

    60. TOUSSAINT, F., les Doyens ruraux, p. 668.

    61. Du démembrement de la paroisse d'Hermalle, dans le concile de Saint-Remacle, en 1288, naît l'église de Richelle, mais seule la paroisse mère continue à accueillir le synode, auquel les habitants de Richelle sont évidemment tenus de participer. CEYSSENS, J., Etude historique sur l'origine des paroisses, dans B.S.A.H.L, t. 14, Liège, 1903, pp. 193-195 et 213-217. La même obligation est imposée aux paroissiens d'Embourg lors du démembrement de l'église de Chênée. PAQUAY, J., l'Eglise mère de Chênée et sa filiale Embourg au commencement du XIIe siècle, dans Leod., t. 11, , Liège, 1912, p. 134. PAQUAY, J., les Synodes au diocèse de Liège, dans Leod., t. 15, 1922, p. 21.

    62. HABETS, J., Geschiedenis van het tegenwoordig bisdom Roermond, Roermond, 1875, pp. 601-602 (bijlagen).

    63. Registrum I, f° 51. Registrum II, f° 30 v°. CEYSSENS, J., Les doyens ruraux, p. 201.

    non-exécution des testaments y sont condamnés. Le doyen peut aussi sanctionner les mécréants, les hérétiques, les enchanteurs et toute personne ayant traité avec ceux-ci, surtout en matière d'envoûtement. Une enquête peut être ouverte sur des logements suspects.64

    Le doyen précise ensuite que les échevins ne peuvent intervenir à titre personnel dans les débats. Lors du synode, il leur est défendu d'accuser quelqu'un ainsi que de soumettre au tribunal une affaire dont il n'a pas été informé antérieurement. Les échevins prêtent alors serment. Ils soumettent ensuite au président la liste des personnes décédées depuis le dernier synode. Les prêtres qui en font partie reçoivent alors l'absolution. Des messes abus des mambours, l'usure et la solennelles seront célébrées à leur mémoire. Les nouveaux cas de lèpre sont dénoncés. Après avoir présenté au doyen tous les délits qui leur ont été soumis, les échevins se retirent avec, chacun, une petite indemnité.65 Un mandement du prince-évêque Adolphe de la Marck, en 1337, confirmé en 1305 par Jean de Bavière, défend aux doyens de faire comparaître, devant le synode, des individus qu'ils savent coupables mais qui n'ont pas été dénoncés par la rumeur publique.66

    Les accusés se présentent alors devant le doyen par ordre alphabétique, mais à rebours.67 Celui-ci leur demande alors, le plus souvent, de prouver leur innocence en prêtant un serment au nom de la foi. Le jugement est alors rendu. L'amende est généralement assortie d'un pèlerinage dont la longueur dépend de la gravité du délit. Par exemple, le coupable d'un viol, à l'époque de Henri Van der Scaeft, doit s'acquitter d'une somme d'un florin d'or et entreprendre un voyage de deux ou trois jours dans un lieu saint. Le doyen peut aussi infliger des pénitences publiques comme, par exemple, marcher en chemise à la tête d'une procession, un cierge à la main.68

    Le montant des amendes perçues est partagé en deux parts égales entre le doyen et l'archidiacre forain, qui supportent aussi tous les frais engendrés par la mise en place de ce tribunal. Si l'official forain est invité à prendre part

    64. Registrum I, f° 52. Registrum II, f° 31. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 202-203.

    65. Cette indemnité s'élève au XVIe siècle, à un stupher. HABETS, J., Ibid., p. 602.

    66. GORISSEN, P., Ibid., pp. 349 et 352-354

    67. BORMANS, S., Ibid., pp. 240 et 410.

    68. Registrum I, f° 52. Registrum II, f° 31. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 203-204.

    aux débats, il touche le tiers de la somme. Il arrive parfois que les dépenses surpassent les recettes.69

    Avant de lever la séance, le doyen profère des menaces contre tout qui enfreindrait les lois de l'Eglise. Il rappelle le nom des membres de la paroisse décédés au cours de l'année. Le tribunal se retire au son des cloches ou, à partir du XVe siècle, d'une salve d'armes à feu.70

    Les affaires qui n'ont pas été soumises au synode peuvent être dénoncées à l'archidiacre dans un délai de six semaines. Le même laps de temps est imparti aux coupables pour s'acquitter de leur peine. S'ils ne s'y résolvent pas, ils sont passibles de la juridiction archidiaconale. Le synode paroissial peut, bien sûr, juger des délinquants qu'il a déjà condamnés auparavant pour les mêmes faits, qu'ils se soient acquittés de leur peine ou non.71 Contrairement à ce qu'affirme le chanoine Toussaint, ce n'est pas une cour d'appel mais uniquement une cour de première instance.72 Les statuts synodaux de Jean de Heinsberg insistent d'ailleurs très clairement sur ce point.73

    §3. La dénonciation des faussaires et des usuriers.

    Outre les délits mineurs, qu'il a le pouvoir de juger lui-même, le doyen de chrétienté a le devoir de soutenir l'officialité de l'évêque ainsi que celle de leur archidiacre en leur dénonçant les fautes graves, notamment si leurs auteurs sont passibles d'une peine d'excommunication ou de la justice du sang.

    En dénonçant les faussaires, ils sont les garants des finances liégeoises. N'oublions pas que les doyens ruraux sont, dès l'origine, des agents fiscaux de l'évêque. Par ailleurs, ils doivent aussi empêcher la propagation de faux documents et d'imitations de sceaux.74

    69. Registrum I, f° 52. Registrum II, f° 31 v°. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 203- 204.

    70. HABETS, J., Ibid., pp. 604-605.

    71. Registrum I, f° 52. Registrum II, f° 31 v°. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 200- 201.

    72. TOUSSAINT, F., Ibid., p. 669.

    73. SCHANNAT, J.-F., Ibid., t. 5, p. 313.

    74. AVRIL, J., Ibid., pp. 105, 133-134.

    Les usuriers doivent être dénoncés au cours du synode ainsi que les dimanches et jours de fête par les curés et les doyens devant l'assemblée des fidèles.75

    § 4. Les sentences d'excommunication.

    Si le doyen rural peut infliger des amendes à son gré, il ne peut exécuter lui-même les sentences d'excommunication. Son rôle se limite, dans un premier temps, à proférer des menaces d'anathème. Il en va de même pour l'interdit et la suspense.76

    Si les différents avertissements ne produisent aucun effet sur les personnes concernées, ou si celles-ci décident de ne pas payer l'amende, le doyen rural ne peut engager des poursuites. Il doit soumettre le litige à l'officialité archidiaconale.77

    Henri Van der Scaeft signale que les difficultés sont causées essentiellement par les curés refusant de payer le cathedraticum et l'obsonium, ainsi que de participer aux frais nécessaires à la défense des droits du clergé et de l'Eglise de Liège. Des héritiers d'un noble ou d'un prêtre, qui refusent que la messe d'enterrement soit célébrée par le doyen, entrent, eux aussi, fréquemment dans l'illégalité.78

    Selon les statuts synodaux de Jean de Flandre, les membres de la justice séculière qui refusent d'expulser un excommunié de l'office divin sont, ipso facto, eux aussi excommuniés. Ce genre d'incident est assez grave pour que l'évêque, alerté par le curé de la paroisse concernée, s'empare de l'affaire. Le rôle du doyen consiste alors à faire connaître, de tous les fidèles de leur district, le nom des agents de justice qui viennent d'être exclus de l'Eglise.79 L'archevêque ne peut accomplir cette mission avec efficacité étant donné qu'il ne réside pas dans leur district ; si l'évêque devait avertir tous les curés des paroisses environnantes, sa démarche serait très fastidieuse et beaucoup trop lente.

    75. AVRIL, J., Ibid., pp. 109, 117, 161, 167 et 168.

    76. CEYSSENS, J., Ibid., p. 221.

    77. C'est la raison pour laquelle Van der Scaeft a reproduit, dans son formulaire, une lettre adressée à l'official de l'archidiacre. Registrum I, f° 210-215. Registrum II, f° 124-127.

    78. Registrum I, f° 40. Registrum II, f° 20. CEYSSENS, J., Ibid., p. 221.

    79. AVRIL, J., Ibid., p. 109.

    Les doyens ruraux peuvent aussi être sollicités par une instance supérieure de la hiérarchie ecclésiastique pour exécuter les aggraves ou rénovations d'une sentence d'excommunication, c'est-à-dire pour répéter chaque dimanche et jour de fête, le cérémonial qui exprime symboliquement l'exclusion d'une personne de la communauté des paroissiens, et ce, jusqu'à ce que celle-ci accepte de se soumettre à la puissance de l'Eglise. Devant l'assemblée des paroissiens, au son des cloches et à la lumière des cierges, le prêtre cite solennellement le nom des excommuniés, afin que les fidèles se détournent de leur présence.80

    Nous citerons, à titre d'exemple, une affaire concernant le village de Châtelineau. Le 8 mai 1270, l'écolâtre de Notre-Dame de Maastricht somme, avec insistance, les doyens de Fleurus, de Florennes, de Gembloux, de Thuin, de Ciney et de Hanret d'effectuer les aggraves de l'excommunication contre le chevalier de Châtelineau.81 Cet ordre est réitéré le 12 juillet.82 Deux ans plus tard, alors que tous les prêtres cités ci-dessus répétaient, chaque semaine, le cérémonial, le chevalier reconnaît solennellement ses torts devant l'écolâtre.83 Déclaration hypocrite car, un mois plus tard, celui-ci est obligé de réitérer l'ordre de prononcer les aggraves.84 Ce n'est qu'en novembre 1272 que le conflit prend fin, suite à l'intervention de l'official de l'évêque.85

    Dans d'autres affaires, l'évêque, par une démarche similaire, s'adresse directement au doyen rural, son représentant dans les campagnes. En 1249, l'évêque Henri de Gueldre excommunie les Trudonnaires qui ont pêché dans un étang appartenant à une abbaye. Il s'adresse, pour cela, au doyen du concile de Saint-Trond.86

    80. AVRIL, J., Ibid., p. 109.

    81. A.E.M., chartrier de l'abbaye de Soleilmont. (DEVILLERS, L., Description

    analytique

    de cartulaires et de chartriers du Hainaut, t. 7, Mons, 1875, p. 12).

    82.

    A.E.M.,

    ibid.

    (DEVILLERS,

    L.,

    Ibid.,

    pp. 13 et 16).

    83.

    A.E.M.,

    ibid.

    (DEVILLERS,

    L.,

    Ibid.,

    pp. 15-16).

    84.

    A.E.M.,

    ibid.

    (DEVILLERS,

    L.,

    Ibid.,

    p. 15).

    85.

    A.E.M.,

    ibid.

    (DEVILLERS,

    L.,

    Ibid.,

    pp. 15-16).

    86. PIOT, C., Cartulaire de l'abbaye de Saint-Trond, t. 1, Bruxelles, 1870, p. 241.

    Dans les statuts synodaux de 1548, Georges d'Autriche préconise l'excommunication des concubines per officiales nostros et decanos rurales.87 Cette formule, qui révèle le rôle majeur du doyen dans la procédure d'anathème, est quelque peu ambiguë. En fait, l'excommunication proprement dite est du ressort des officialités épiscopales et archidia- conales. Le rôle du doyen consiste seulement à dénoncer des délits et à recourir aux aggraves, à moins que l'évêque ne lui ait extraordinairement délégué son pouvoir d'excommunication pour une affaire bien précise. Ainsi, en 1258, Henri de Gueldre ordonne au doyen de la chrétienté de Maastricht d'excommunier le seigneur d'Aalburg et de Gronsveld au cas où celui-ci ne cesserait pas ses agissements néfastes envers l'abbaye d'Herkenrode.88

    Henri Van der Scaeft regrette beaucoup que le doyen rural ne puisse lui-même exclure quelqu'un de l'Eglise. La procédure d'anathème est très complexe et donc peu efficace : pendant que doyens et curés prolifèrent des menaces et accomplissent inlassablement le cérémonial symbolique, l'évêque et l'archidiacre attendent la soumission des excom- muniés qui, très souvent, restent sur leurs positions. L'auteur du Registrum cite un autre exemple témoignant des lacunes de ce système. Devant le refus de certains curés de payer le voyage du doyen et de ses accompagnants à Liège, celui-ci leur envoie à chacun plusieurs lettres de menaces. Cette démarche ayant échoué, l'official de l'archidiacre s'empare de l'affaire. Il demande aux prêtres de se justifier, mais ils ne le font pas. La censure est alors prononcée, mais elle ne peut être appliquée que lorsqu'elle sera parvenue, par courrier, aux personnes concernées.89

    Les absences très fréquentes de certains doyens tendent évidemment à enrayer le bon fonctionnement de la procédure d'excommunication, telle qu'elle est décrite ci-dessus, de même que l'envie de certains doyens de régler eux-mêmes les affaires concernant leur district.90

    87. SCHANNAT, J.-F., Ibid., t. 6, Cologne, 1765, p. 396.

    88. REUSENS, E., Documents relatifs à l'abbaye de Herkenrode, dans A.H.E.B., t. 16, Louvain, 1879, pp. 261-262. DELESCLUSE, A., Catalogue des actes de Henri de Gueldre, prince-évêque de Liège, Bxl, 1900, p. 61. RENARDY, Ch., Synodes, juridiction de la paix et cessions de dîmes aux Eglises (XIe-XIVe s.), dans le Moyen Âge, t. 81, Bruxelles, 1975, p. 259.

    89. Registrum I, f° 210-215. Registrum II, f° 124-127. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 222-223.

    90. Registrum I, f° 210-215. Registrum II, f° 124-127. Le doyen de Beringen prétend avoir soumis un cas d'anathème à ses supérieurs après avoir prodigué des menaces pendant plus de deux années.

    §5. Le saint chrême.

    La règle d'Aix de 816 prévoit que, le jeudi saint, les curés des régions éloignées de la cité épiscopale doivent choisir un délégué dont la mission est de ramener de cette ville les huiles saintes.91 En médiatisant les prêtres de paroisse, les doyens ruraux s'emparent tout naturellement de cette tâche.

    Tous les doyens ruraux se rendent donc à Liège durant la semaine sainte. Le jeudi, ils assistent ensemble à la grand-messe dans leurs habits solennels.92 Chaque doyen, à la réception des huiles saintes, doit verser une somme d'argent qui s'élève, au début du XVIe siècle, à un stupher et demi. S'en suit le traditionnel dîner qui regroupe, autour de la table, les doyens de tous les conciles.93

    Ceux-ci retournent alors rapidement dans leur district car, le lundi de Pâques, s'y tient un concile au cours duquel les huiles doivent être distribuées.94 A cette occasion, les doyens ont pris l'habitude d'imposer aux curés le remboursement des frais contractés durant le voyage, n'hésitant pas à percevoir un petit bénéfice. Cette pratique, vigoureuse- ment condamnée par Jean de Heinsberg,95 n'en demeure pas moins vivace durant des siècles, puisqu'il en subsiste encore trace dans les records ecclésiastiques des doyennés de Fleurus96, de Florennes97 et du concilium aureum.98 Ceux-ci imposent, en effet, aux curés de payer une taxe afin de subvenir aux dépenses du doyen.

    91. SCHANNAT, J.-F. et HARTZHEIM, J., Concilia Germaniae, t. 1, Cologne, 1759, p. 546. DEBLON, A., Ibid., p. 707. DOHET, D., Ibid., p. 89.

    92. AVRIL, J., Ibid., p. 163.

    93. Registrum I, f° 22. Registrum II, f° 11. CEYSSENS, J., Ibid., p. 193.

    94. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

    95. SCHANNAT, J.-F., t. 5, p. 312.

    96. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 198.

    97. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p. 214.

    98. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

    Dans l'éventualité d'un quelconque empêchement, le doyen peut se faire remplacer et confier l'intégralité de cette mission à un prêtre digne de foi. Celui-ci non plus n'a théoriquement pas le droit de se faire payer pour l'accomplissement de cette tâche.99

    §6. Les conciles décanaux.

    Les conciles décanaux regroupent, autour du doyen rural, l'ensemble des titulaires des paroisses de son district. Ces réunions existent, dans l'archevêché de Reims, dès le début du IXe siècle, sous le nom de «calendes».100 Dans le diocèse de Liège, elles sont mieux connues sous les termes synoda, placita ou capitula decania.101 Flodin, le doyen de Florennes cité dans les Virtutes Sancti Eugenii, est chargé de transmettre aux prêtres de sa decania les ordres donnés par l'évêque Etienne (901-920), ce qui implique très probablement la tenue d'un concile.102 Selon Henri Wagnon, l'activité conciliaire s'est surtout développée dans l'Empire.103

    Beaucoup de conclusions trop hâtives ont été apportées quant à la périodicité de ces conciles, tout simplement parce que certains historiens ont généralisé à l'ensemble du diocèse des conclusions valables pour un seul doyenné. Contrairement à l'évêque de Soissons, qui préconise, dès la fin du IXe siècle, la tenue mensuelle des conciles de chrétienté,104 l'évêque de Liège n'en a jamais réglementé ni le nombre, ni le moment auquel ils doivent se réunir. Il existe néanmoins quatre périodes dans l'année durant lesquelles se tiennent habituellement les conciles. La session de printemps a lieu au mois

    99. AVRIL, J., Ibid., p. 163.

    100. DEBLON, A., Ibid., p. 708.

    101. Registrum I, f° 22. Registrum II, f° 11.

    102. MISONNE, D., Ibid., p. 264. PAQUAY, J., Synodes, p. 17.

    103. WAGNON, H., Ibid., p. 474.

    104. DEBLON, A., Ibid., p. 708, note 25.

    d'avril ou au début du mois de mai105 ; celle d'été, en juin ou en juillet106 ; celle d'automne en septembre ou en octobre107 et celle d'hiver, au début du mois de janvier.108

    Tout dépend donc des coutumes en vigueur dans chaque district. Ainsi, dans le doyenné de Beringen, le concile se réunit deux fois par an : le lendemain du dimanche du Jubilate et la veille de la Saint-Mathieu.109 A Tongres, il se rassemble pour la première fois le mercredi après Pâques closes.110 Il n'est pas exclu qu'il se tienne jusqu'à quatre reprises par année111 puisque, à l'instar du district de Hanret, une session s'y tient aussi en hiver. A Andenne, le concile se réunit, en été, le mardi avant la Saint-Jean-Baptiste.112 Dans le doyenné de Hanret, le jeudi suivant la Quasimodo113 et dans le concilium aureum,

    105. Dans le doyenné de Beringen, sous le décanat de Henri Van der Scaeft, le concile se réunit pour la première fois en avril (Registrum I, f° 23. Registrum II, f° 11 v°) ; à Ciney, le 5 mai 1534 (BLOUARD, R., Mozet, histoire et archéologie, Namur, 1939, p. 187, pièces justificatives) ; le 7 mai 1538, (Records ecclésiastiques de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 5, Louvain, 1868, p. 189 et le 5 mai 1556 (Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 176) ; à Hanret, le 20 avril 1447 (Records ecclésiastiques, t. 4, p. 181) ; à Tongres, le 27 avril 1367 (PAQUAY, J., Records ecclésiastiques de l'ancien concile de Tongres,
    archidiaconé de Hesbaye, dans B.S.S.L.L., t. 25, Tongres, 1907, p. 265) et le 12 avril 1458 ; à Susteren, en avril (MUNSTERS, A., Ibid., p. 67) et à Gembloux, le 5 avril 1434 (Records ecclésiastiques de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 5, p. 275).

    106. Dans le district d'Andenne, il se rassemble, le 22 juin 1423 (Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 165) ; à Fleurus, le 8 juillet 1406 (Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 282) ; à Hanret, le 25 mai 1453 (BARBIER, V., Documents extraits du cartulaire de l'abbaye de Salzinnes, dans A.H.E.B., t. 4, Louvain, 1867, p. 83) ; à Rochefort, le 27 juillet 1378 (BROUETTE, E., Records du concile de Rochefort, dans A.I.A.L., t. 79, Arlon, 1948, p. 133) ; à Jodoigne, le 31 juillet 1466, le 31 juillet (Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, Louvain, 1864, p. 339) ; à Tongres, le 28 juin 1458 (PAQUAY, J., Ibid., p. 266) et le 1er juillet 1448 (PAQUAY, J., Ibid., p. 253) et à Maastricht, le 12 juin 1282 (SCHOOLMEESTERS, E., Diplômes de l'abbaye du ValBenoît relatifs à Simpelveld, Elsloo, Gronsveld et Vaesrade, dans P.S.H.A.D.L., t. 81, Roermond, 1884, p. 139).

    107. Dans le doyenné de Beringen, au début du XVIe siècle, il se réunit en septembre (Registrum I, f° 24. Registrum II, f° 12 v°) ; à Gembloux, le 2 octobre 1458 (BROUETTE, E., Records conciliaires inédits, dans Leod., t. 38, Liège, 1951, p. 2).

    108. A Tongres, le 7 janvier 1461 (PAQUAY, J., Ibid., 260) et le 8 janvier 1230 (BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, E., Cartulaire de l'église Saint-Lambert, à Liège, t. 1, Bruxelles, 1893, p. 258) ; à Fleurus, le 9 janvier 1502 (Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p. 285) et à Maastricht, le 10 janvier 1281 (CUVELIER, J., Cartulaire de l'abbaye du Val-Benoît, Bruxelles, 1906, p. 244).

    109. Registrum I, f° 22-25. Registrum II, f° 11-12. CEYSSENS, J., Ibid., p. 195.

    110. PAQUAY, J., Ibid., pp. 26-29. PAQUAY, J., Juridiction, droits et prérogatives, p. 29.

    111. PAQUAY, J., Ibid., p. 20, note 1.

    112. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 165.

    113. Ibid., p. 181.

    trois jours après cette fête.114 Dans les quatre doyennés de l'archidiaconé de Brabant (Léau, Jodoigne, Louvain et Hozémont), les prêtres se réunissent quatre fois par an : en hiver, après l'Epiphanie, au printemps, après les Rameaux ou après Pâques, en été, après la Saint-Jean, et en automne.115 Outre le lundi de Pâques, jour où le doyen distribue l'huile sainte aux prêtres de son district, le concile décanal peut se tenir extraordinairement à n'importe quel moment de l'année.116

    Le lieu de la réunion ne varie guère.117 Il s'agit souvent d'une église située dans le chef- lieu du doyenné. A Jodoigne, le concile se réunit en la chapelle de la Vierge Marie118 ; à Ciney, dans l'église dédiée à la même sainte.119 Les prêtres du doyenné d'Andenne et de Rochefort se rassemblent, eux aussi, dans la cité éponyme.120 Comme toute règle a ses exceptions, signalons, par exemple, que le doyen de Hanret, en 1447, rassemble les prêtres dans l'église paroissiale de Meeffe.121 Le concile de Tongres se tient, générale- ment, dans une des chapelles à proximité du chef-lieu. Toutefois, sur l'ordre de l'évêque Louis de Bourbon (1456-1482), il se réunit en la chapelle du chapitre de Looz.122

    Dans le district de Beringen, la réunion débute, vers neuf heures, par un discours du doyen ou de l'archidiacre. Si celui-ci ne peut être présent, il se fait représenter par son official forain, un de ses vicaires ou un homme de

    114. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

    115. Dans la seconde moitié du XVe siècle, l'archidiacre de Brabant, poursuit activement la réforme de la discipline ecclésiastique commencée sous l'épiscopat de Jean de Heinsberg (1419-1455). Entre 1470 et 1478, il édicte une série de mandements à proclamer lors des quatre conciles annuels (in quatuor conciliis anni). PAQUAY, J., Juridiction, pp. 33-43.

    116. Registrum I, f° 25. Registrum II, f° 12. CEYSSENS, J., Ibid., p. 197.

    117. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 5, p. 189 : au lieu accoutumé de nostre concil.

    118. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 339.

    119. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 176. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 194.

    120. Ibid., p. 165. NEMERY DE BELLEVAUX, E., l'Ancien Doyenné de Rochefort, des origines à 1559, dans A.S.A.N., t. 60, Namur, 1980, p. 87 (annexes).

    121. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 180.

    122. PAQUAY, J., Records ecclésiastiques de Tongres, pp 253-256 et 259-262.

    confiance. Les prêtres absents, s'ils n'ont pas présenté leurs excuses au doyen, sont sanctionnés par une amende. S'en suit une cérémonie religieuse. Après l'exhortation, le doyen proclame les mandements de l'évêque et les ordonnances de l'archidiacre.123 Le concile statue ensuite sur les questions ou les conflits

    les plus divers : l'élection des doyens,124 la tenue des conciles,125 les

    réparations, agrandissements et reconstructions d'églises,126 le droit

    cathédratique et l'obsonium,127 l'absence des prêtres,128 leurs exactions et leurs punitions,129 les disputes entre les confratres du concile,130 les conditions sous lesquelles ils peuvent témoigner en justice,131 l'entretien des objets liturgiques, des missels et des cloches,132 la manière de célébrer l'Eucharistie,133 les droits et les devoirs des paroissiens,134 des décimateurs,135 des mambours136 et des fabriques d'église,137 les droits

    123. Registrum I, f° 52. Registrum II, f° 30 v°. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 194- 195.

    124. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 66-68.

    125. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

    126. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, pp. 340-341. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 172. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 191-192.

    127. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 342. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 215. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 198. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 68-69.

    128. Ibid., pp. 217-218.

    129. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 67-68.

    130. MUNSTERS, A., Ibid., p. 70.

    131. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 70-71.

    132. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p. 343. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 214. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 165-166 et 172-174. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 191-192. NEMERY DE BELLEVAUX, E., Ibid., pp. 86-87 (annexes).

    133. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 197.

    134. NEMERY DE BELLEVAUX, E., Ibid., pp. 86-87. PAQUAY, J., Records
    ecclésiastiques, pp. 255 et 262. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 5, p. 191. A.E.N., archives ecclésiastiques, registres paroissiaux (Celles), f° 5.

    135. NEMERY DE BELLEVAUX, E., Ibid., pp. 86-87. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 342. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p. 215. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 165-166, 172-174, 182-183 et 197. PAQUAY, J., Ibid., pp. 248, 254-255, 258-259, 261-262 et 270-271. BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, E., Ibid., pp. 257- 258. A.E.N., ibid. F° 5.

    136. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p. 344. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 217.

    137. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 167. PAQUAY, J., Ibid., p. 256 et 262-263.

    relatifs à la collation d'une chapelle ou d'une cure,138 les visites des quartes-chapelles,139 les noces,140 les funérailles,141 en particulier celles des prêtres,142 l'huile sainte,143 la musique religieuse,144 le statut des personnes venues d'une autre paroisse,145 les lépreux,146 les orphelins,147 la manière de considérer une femme d'origine noble avant et après le mariage148 et même la façon d'élever les animaux que doivent entretenir les décimateurs.149 Les conciles décanaux sont aussi de véritables tribunaux, compétents aussi bien pour des affaires purement ecclésiastiques que mixtes.150 Cette juridiction leur sera d'ailleurs enlevée par le concile de Trente au profit de l'official de l'évêque.151

    En séance extraordinaire, le concile statue sur des questions telles que le don de joyeuse entrée, la nomination de députés dans des circonstances graves ou l'accord de subsides pour la défense du clergé et des intérêts de l'Eglise de Liège.152 N'oublions pas la séance prévue dans un délai de deux mois après

    138. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p. 344.

    139. MUNSTERS, A., Ibid., p. 69.

    140. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, pp. 174-175.

    141. Ibid., pp. 174-175. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 193-194. MUNSTERS, A., Ibid., p. 69.

    142. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 69, 71 et 72.

    143. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, pp. 214 et 218. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 198.

    MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

    144. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p. 214. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 165 et 198.

    145. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 216.

    146. Ibid., pp. 216-217 et 219-221.

    147. Ibid., p. 218.

    148. Ibid., p. 218.

    149. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 342. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 214. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 172.

    150. Ibid., p. 165 : ut multis querelis remedium adhibeatur.

    151. CEYSSENS, J., Ibid., p. 199.

    152. Registrum I, f° 25. Registrum II, f° 12 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 198.

    certains synodes paroissiaux, qui se tient dans l'optique d'étudier les statuts,153 et la réunion annuelle de la distribution du saint chrême, entre le jeudi saint et le lundi de Pâques.154

    Les décisions du concile, qui se basent le plus souvent sur des coutumes locales et ancestrales,155 sont alors consignées dans des records.156 De nombreuses traditions prennent ainsi force de loi,157 ce qui explique que plusieurs d'entre eux soient conservés et/ou recopiés par des notaires, principalement durant le XVIIe siècle158 : à l'instar du droit romain, l'Eglise reconnaît la coutume comme une véritable source de loi.159 Ces règlements restent donc en vigueur jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, malgré les dispositions défavorables aux juridictions inférieures prises par le concile de Trente et le synode diocésain convoqué, à Liège, en 1585, par le nonce de Cologne, Jean-François Bonomi.160

    Le travail accompli, le doyen et les fratres concilii interprètent un chant religieux, le Salve Regina ou le Regina Coeli, et récitent le Miserere et le De Profundis, en hommage aux confrères défunts. La séance s'achève par un repas payé à frais communs par tous les prêtres du doyenné, y compris par les absents.161

    153. AVRIL, J., Ibid., p. 161.

    154. MUNSTER, A., Ibid., p. 67.

    155. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p. 340. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 165. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 189. Une formule, extraite du record du doyenné de Hanret de 1447, illustre clairement ce propos : Et haec sunt consuetudines dicti nostri concilii inconcussae, ab antiquissimis temporibus per nos nostrosque praedecessores confratres eiusdem concilii a tempore, de cuius contrario hominum memoria non existit, observatae.

    156. «Record» provient du latin recordari, qui signifie «se souvenir». WAGNON, H., Ibid., p. 476.

    157. En 1385, l'abbé de Saint-Jacques, pour arbitrer un différend entre l'abbesse de Munsterbilzen et le magistrat de Bilzen, se base sur le droit coutumier du concile de Tongres. PAQUAY, J., Ibid., p. 247-248.

    158. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p. 345. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 168-169.

    159. WAGNON, H., Ibid., p. 473.

    160. WAGNON, H., Ibid., p. 481. VAN HOVE, A., Les Statuts synodaux liégeois de 1585. Un document inédit de la nonciature de Bonomi à Cologne, dans A.H.E.B., t. 33, Louvain, 1907, p. 51.

    161. Registrum I, f° 52. Registrum II, f° 36. CEYSSENS, J., Ibid., p. 197.

    L'archidiacre ratifie alors les statuts.162 A partir de la fin du XVIe siècle, il se charge plus souvent de présider lui-même l'assemblée réunie en vue d'établir ces statuts, enlevant ainsi aux doyens une de leurs prérogatives les plus importantes en matière juridique.163

    §7. Les quartes-chapelles.

    Trop préoccupés par leurs tâches spirituelles et temporelles, les évêques de Liège ont confié à leurs subalternes la charge de visiter, à titre personnel, les paroisses de leur diocèse. Les doyens ruraux ont hérité de cette fonction pour les quartes-chapelles. Nous ne savons pas s'ils tiennent ce droit de l'évêque ou des archidiacres. Nous ignorons aussi quand cette évolution s'est opérée. Néanmoins, nous pensons qu'elle doit être mise en parallèle avec la cession de la présidence du synode paroissial aux archidiacres, puis aux doyens ruraux, respectivement aux XIIe et XIIIe siècles.

    Les doyens ruraux visitent annuellement les quartes-chapelles de leur district. Les statuts synodaux de 1288 leur accordent deux chevaux pour leur voyage, le premier pour eux-mêmes et le second pour un assistant ou un domestique. Cette loi a été édictée afin d'éviter aux paroisses pauvres le coûteux entretien d'une horde de cavaliers et de leurs montures. Les doyens se voient aussi défendre la visite de quartes-chapelles au hasard de la chasse car il leur est désormais interdit d'emmener avec eux des chiens et des faucons.164 De trop nombreuses exactions ont sans doute été commises dans ce domaine.

    Le même esprit d'épargne et de sobriété se rencontre dans un autre précepte : celui de visiter, en un seul jour, les paroisses les plus modestes afin que celles-ci puissent se partager les frais de réception, supportés à parts égales par le curé et le conseil de fabrique.165 Nul autre frais ne doit être exigé de celui-ci. Il est enfin défendu aux doyens de leur extorquer des fonds, directement ou par l'intermédiaire de qui que ce soit.166

    162. PAQUAY, J., Ibid., p. 240.

    163. PAQUAY, J., Ibid., p. 239, est excessif lorsqu'il prétend que les archidiacres monopolisent cette prérogative au détriment des doyens à partir du XIIIe siècle. Si l'on s'en réfère à Sohet, tout porte à croire que ceux-ci

    ont

    88).

    conservé

    ce pouvoir par délégation de leurs supérieurs (SOHET, D., Ibid., p.

    164.

    AVRIL,

    J.,

    Ibid.,

    p.

    157.

    165.

    AVRIL,

    J.,

    Ibid.,

    p.

    158.

    166.

    AVRIL,

    J.,

    Ibid.,

    p.

    158.

    A l'occasion de la visite annuelle des quartes-chapelles, le doyen rural s'enquiert de l'administration de la fabrique d'église et de la table du Saint-Esprit. Il examine aussi l'état des bâtiments et de tous les objets liturgiques, en particulier les livres pieux.167

    Originellement, le doyen rural a pour mission de récolter, dans chaque paroisse, la soniata. Cette taxe, due tous les quatre ans à l'évêque, lui est versée à l'occasion des visites qu'il entreprend. Elle donnera naissance au cathedraticum et à l'obsonium.168

    Le droit cathédratique (cathedraticum) ou droit synodal (synodaticum), est une redevance que tout bénéficier doit verser à l'évêque tous les quatre ans. Le montant en est fixé par les coutumes locales, en fonction des revenus de chaque bénéfice. L'appellation synodaticum provient du fait que cette taxe doit être versée, du moins à l'origine, à l'occasion des synodes épiscopaux. L'évêque, l'archidiacre et le doyen rural se la partagent à raison de deux tiers (six neuvièmes) pour le premier, deux tiers du tiers restant (deux neuvièmes) pour le second et un neuvième pour le dernier. Les églises du diocèse de Liège sont réparties en églises entières, églises médianes et quartes-chapelles selon qu'elles sont tenues de verser la totalité, la moitié ou le quart du cathedraticum.169

    L'obsonium ou procuratio est perçu par l'évêque, les archidiacres ou les doyens ruraux

    à l'occasion des visites de paroisses. Il s'agit, au début, d'un impôt en nature : l'Eglise visitée entretient les associés, les valets et les chevaux des visiteurs. Elle leur fournit aussi la nourriture, un logement et tout ce qui est nécessaire à leur subsistance.170 Les exagérations des archidiacres et des doyens, qui arrivent parfois dans des paroisses accompagnés par de nombreux cavaliers, voire des chiens de chasse et des faucons, seront interdites par l'évêque Jean de Flandre.171 A cette procuration en nature se substitue bientôt un don en espèces.172

    167. Registrum I, f° 51. Registrum II, f° 26. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 187-188.

    168. MUNSTERS, A., Het Cathedraticum in het oude bisdom Luik, dans De Maasgouw, t. 66, Maastricht, 1952, pp. 17-20, 33-36 et 52-55. DEBLON, A., Ibid., p. 704, note 5.

    169. PAQUAY, J., Juridiction, droit et prérogatives, p. 107, note 1. DEWIT, J., Notes sur des quartes-chapelles de l'ancien doyenné de Beringen, dans l'Ancien Pays de Looz, t. 12, Hasselt, 1910, pp. 58-59. HENRY, W., Cathedraticum, dans Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, t. 2, 2e part., Paris, 1910, col. 2623. MAY, G., Cathedraticum, dans Lexikon für Theologie und Kirche, t. 2, Fribourg, 1958, col. 980.

    170. PAQUAY, J., Ibid., p. 107, note 2.

    171. AVRIL, J., Ibid., p. 157.

    172. PAQUAY, J., Ibid., p. 107, note 2.

    Les doyens ruraux sont parfois surnommés les «archidiacres des quarteschapelles»173 car ils exercent sur ces églises un pouvoir comparable à celui de leurs supérieurs sur les églises entières et médianes. Dans les quarteschapelles, le doyen perçoit, seul, l'intégralité du cathedraticum et de l'obsonium.174 Il a le droit d'y instituer les prêtres et de visiter leur paroisse. Il y porte aussi le titre de iudex ecclesiasticus.175

    La collation de ces cures peut appartenir à diverses personnes ou

    institutions, le plus souvent une abbaye ou un seigneur local. S'il s'agit d'une quarte-chapelle, le nouveau curé doit alors être présenté, dans les délais légaux, au doyen rural par les personnes qui l'ont choisi. Les laps de temps impartis sont de six mois pour les collateurs ecclésiasti- ques et de quatre mois pour les laïcs. Si ces limites sont franchies, la collation du béné- fice revient au seul doyen. Dans le cas où celui-ci ne trouverait personne dans un inter- valle de six mois, l'évêque a le droit de reprendre l'affaire en main.176

    L'admission d'un nouveau curé dépend, en principe, de l'enquête menée par le doyen au sujet de sa vie, de son comportement, de ses connaissances et de son discernement. Il semble toutefois que de nombreux individus ne correspondant pas au profil souhaité aient été reçus.177 Les statuts de 1288 sont beaucoup trop peu précis à cet égard. Ils légifèrent uniquement sur l'âge du candidat, qui doit être de vingt-cinq ans au moins, et sur le délai d'un an accordé à tout individu non-prêtre pour se faire ordonner et pour s'installer dans sa nouvelle paroisse. Ils ne s'attardent guère sur le savoir et le comportement du postulant. Ils attirent toutefois l'attention des archidiacres et des doyens sur le fait que tout candidat doit acquérir son bénéfice sans enfreindre le droit canonique, qu'il essaiera de récupérer tout ce qui a éventuellement été extorqué à sa paroisse, qu'il n'a pas versé dans la simonie et qu'il n'a pas connaissance que de tels actes aient été posés dans son entourage. L'admission de prêtres étrangers au doyenné et, à fortiori, au diocèse est formellement prohibée, sauf si l'intéressé détient une lettre spéciale rédigée par l'archi-

    173. MUNSTERS, A., Ibid., p. 69. Cette réputation s'est perpétuée jusqu'au XVIIIe siècle (SOHET, D., Ibid. p. 88). BIJSTERVELD, A.J.A., Ibid., p. 44.

    174. MUNSTERS, A., Ibid., p. 69.

    175. MUNSTERS, A., Ibid., p. 69.

    176. Registrum I, f° 44. Registrum II, f° 21. CEYSSENS, J., Ibid., p. 186.

    177. En témoignent les modèles de lettres de refus de candidature recopiés par Van der Scaeft dans son formulaire. Registrum I, f° 219-224. Registrum II, f° 116-121. CEYSSENS, J., Ibid., p. 186.

    diacre.178 Sous l'épiscopat de Georges d'Autriche (1544-1557), les règlements relatifs à l'institution des dignitaires ecclésiastiques sont complétés et améliorés. Les qualités requises pour tout candidat sont enfin explicitement définies.179

    Le doyen accorde alors au candidat les lettres proclamatoires. Sa présentation est alors proclamée par le curé intérimaire à la grand-messe. Celui-ci invite, par cet acte, toute personne opposée à l'institution du postulant à se manifester auprès du doyen. Si aucune difficulté ne subsiste, le nouveau curé prête serment en les mains du doyen. Une cérémonie présidée par le doyen lui-même ou par un autre prêtre du concile consacre le nouvel élu. Au cours de cette célébration, le curé reçoit symboliquement les clefs de l'église, le calice, un missel et divers ornements. Le procès-verbal de l'institution est dressé par un juriste, assisté au minimum de deux témoins.180

    L'exemple de l'église de Dürler, une quarte-chapelle située dans le concile de Stavelot, illustre parfaitement ces propos. Le 30 janvier 1280, le chapitre Saint-Jean l'Evangéliste, à Liège, passe un accord avec le seigneur local, Alard d'Ouren, pour nommer alternati- vement le desservant de cette église.181 En 1314, c'est au tour d'Alard de choisir le nou- veau curé de Dürler. Le 27 février, il le présente au doyen de chrétienté, Nicolas, par l'intermédiaire d'un représentant.182 En 1485, dans le même concile, le doyen Frédéric de Brandebourg nomme curé de Deiffelt, le prêtre choisi par le couvent de Sainte-Marie, à Houffalize.183

    Le pape, lui aussi, peut intervenir dans l'installation d'un curé d'une quarte-chapelle en vertu des droits de réserve et de la nomination par provision apostolique. Cela n'empêche pas le postulant de devoir prêter serment en les mains du doyen, après lui avoir exhibé les documents émanant de la curie romaine.184

    178. AVRIL, J., Ibid., p. 159.

    179. SCHANNAT, J.-F., Ibid., t. 6, pp. 392-393.

    180. Registrum I, f° 43. Registrum II, f° 20 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 186.

    181. A.E.L., Archives de la collégiale Saint-Jean, Novus liber stipalis, f° 59.

    182. A.E.L., ibid., f° 59.

    183. Les références de cet acte ne sont pas mentionnées par GUILLEAUME, D., Doyens du concile de Stavelot,

    dans Leod., t. 8, Liège, 1908, p. 147.

    184. Registrum I, f° 42. Registrum II, f° 20 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 185.

    L'institution d'un curé est aussi l'occasion, pour le doyen, de percevoir différents droits déterminés par les coutumes locales. C'est une des sources de revenus les plus importan- tes que perçoit le doyen,185 et ce, malgré la prohibition des pratiques simoniaques.186

    Il est possible que le doyen rural ait possédé, à l'origine, le droit de révoquer les desser- vants des quartes-chapelles, mais nous ne connaissons pas d'exemples qui illustreraient ces propos.187

    Selon l'abbé Ceyssens, les doyens ruraux auraient anciennement détenu une juridiction spéciale pour les causes bénéficiales et matrimoniales propres aux quartes-chapelles,188 mais Van der Scaeft ne s'étend guère sur ces prérogatives.

    Les doyens ruraux doivent délivrer les lettres de mariage ou placeta matrimonii lorsque les futurs époux proviennent de diocèses différents. En cas de naissance extraconjugale, ils peuvent contraindre le père naturel de l'enfant à épouser la mère de celui-ci ou à la dédommager.189 Cette juridiction sera retirée aux doyens par les statuts de 1618.190

    185. Registrum compositionum, f° 79.

    186. AVRIL, J., Ibid., p. 166.

    187. CEYSSENS, J., Ibid., p. 190.

    188. CEYSSENS, J., Ibid., p. 190.

    189. Registrum I, f° 47-50. Registrum II, f° 23-24. CEYSSENS, J., Ibid., p. 191. Un exemple de lettre visant à corroborer un marriage a été reproduit dans le formulaire : Registrum I, f° 154-156 et Registrum II, f° 102-103.

    190. CEYSSENS, J., Ibid., p. 191.

    191. Registrum I, f° 33. Registrum II, f° 16. CEYSSENS, J., Ibid., p. 211.

    § 8. La visite des églises entières et médianes.

    Sous le poids de leurs fonctions, les archidiacres ont peu à peu concédé aux doyens le droit de visiter, à leur place, les églises entières et médianes, bien que, selon J. Paquay, les archidiacres se réservent, en général, la première visite après leur nomination.192

    L'examen des paroisses s'opère selon un questionnaire établi. L'archidiacre ou le doyen, son délégué, commence par définir le type d'église qui fait l'objet de son enquête.

    Il doit savoir s'il s'agit d'une église mère ou filiale, d'une entière, d'une médiane ou d'une quarte-chapelle et si elle est incorporée à un autre établissement (hôpital, château ou couvent). Il s'informe aussi sur le saint patron de l'église et sur le collateur de celle-ci. Il s'enquiert ensuite de l'étendue de la paroisse, de ses limites, de ses dépendances ainsi que du nombre de fidèles. Le troisième point est généralement consacré aux dîmes et aux obligations des décimateurs. Il interroge ensuite le titulaire du bénéfice sur ses absences, ses revenus, les caractéristiques de son bénéfice, la fabrique d'église, le marguillier, l'état du cimetière, de l'église, des cloches, des reliques et de l'ensemble des objets liturgiques. Il termine l'examen de la paroisse en glanant quelques informations sur la mense des pauvres, le catéchisme et la qualité de l'enseignement.193

    Quand une église n'est pas desservie par son titulaire, le doyen doit en informer l'évêque ou son official afin que celui-ci mène une enquête et sanctionne, éventuelle- ment, le prêtre absent.194

    192. PAQUAY, J., Ibid., p. 67.

    193. PAQUAY, J., Ibid., pp. 48-69.

    194. AVRIL, J., Ibid., p. 162.

    § 9. La surveillance du clergé.

    De nombreux surnoms caricaturent le travail des doyens ruraux. Les expressions oculus episcopi et speculator episcopi, utilisées aussi bien à Augsbourg qu'à Tournai, en sont les fleurons.195 Elles réduisent l'ensemble des fonctions décanales à la seule mission de surveillance des prêtres.

    Dans le diocèse de Liège, tous les titulaires d'une paroisse doivent faire parvenir annuellement au doyen, entre la Saint-Jean et la Sainte-Madeleine, la liste des bénéfices de leur entité, avec, notamment, les charges, les revenus, les noms des bénéficiers, leurs absences, leur lieu de résidence et les gens qui ont encouru une peine d'excommuni- cation.196 Un rapport doit être rédigé aussi, par exemple, à l'encontre des prêtres qui ne se confessent pas au moins une fois par an.197 Les statuts du «Gouden concilium» stipulent même que le doyen se doit d'espionner les prêtres et de les corriger lorsqu'ils commettent des exactions. Si ceux-ci refusent de se soumettre à ses réprimandes, il doit les poursuivre en justice. Des sanctions seront prises à leur encontre aussi longtemps qu'ils resteront insoumis.198

    D'autres surnoms, plus élogieux, ont été attribués aux doyens, comme, par exemple, principes pastorum, pour souligner leur autorité sur les confratres.199

    Les doyens ne peuvent admettre l'arrivée de prêtres étrangers qu'après avoir examiné la lettre de recommandation de l'archidiacre qui les a autorisés à partir.200

    195. MALBRENNE, N.J.A., Des doyens et de leurs fonctions, dans R.C., t. 3, Louvain, 1863, p. 25, notes 1 et 2.

    196. Registrum I, f° 78. Registrum II, f° 48. CEYSSENS, J., Ibid., p. 211.

    197. AVRIL, J., Ibid., p. 109.

    198. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

    199. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

    200. AVRIL, J., Ibid., pp. 121, 141 et 162.

    La célébration des jubilés.201

    Après cinquante ans de prêtrise, tout curé peut fêter son jubilé et glaner ainsi quelques privilèges. Outre l'exemption d'un certain nombre d'obligations, dont la présence aux conciles, il s'affranchit de l'autorité de ses supérieurs, sauf pour les fautes graves. Pour obtenir ces droits, il doit solliciter le consentement du doyen.

    Les festivités débutent par la formation du cortège des invités, que le doyen emmène au domicile du jubilaire. Celui-ci les accueille en s'agenouillant devant le chef de la chrétienté. Il lui demande de lui accorder le privilège du jubilé. Tous se rendent ensuite à l'église où une messe sera chantée à la gloire du pasteur. Avant de passer à table, pour le banquet traditionnel, le doyen offre au jubilaire une couronne de fleurs et de verdure en signe de reconnaissance pour sa vaillance et son dynamisme.

    Le droit de funérailles.

    Les doyens ruraux ont le droit, et même le devoir, de présider aux funérailles de tous les clercs, de tous les nobles et de tous les pauvres de leur district.202

    En tant que curatus curatorum ou pastor pastorum, le doyen célèbre les obsèques de tous les prêtres, quels qu'ils soient, et de tous les clercs, même ceux qui n'ont pas reçu les ordres mineurs ni même la tonsure.203 Leurs exécuteurs testamentaires doivent soumettre leur testament au doyen, qui doit l'examiner, puis le confirmer.

    201. Registrum I, f° 112-117. Registrum II, f° 72-77. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 213-214.

    202. Registrum I, f° 89-99. Registrum II, f° 57-62. SOHET, D., Ibid., p. 89. L'assentiment du doyen rural est nécessaire à l'établissement d'un chapitre sur le territoire du doyenné. Le doyen profite de sa position pour tirer parti de la situation : il ne donne son consentement qu'en échange de divers avantages. Il est ainsi certain d'obtenir le droit de funérailles sur les religieux. (CEYSSENS, J., Ibid., p. 211).

    203. Registrum I, f° 90. Registrum II, f° 57 v°. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 214- 215.

    Que faut-il exactement entendre par «noble»? Les statuts de Susteren, de 1307, indi- quent que sont aussi enterrés dans l'église des roturiers qui ont porté les armes pour les grandes familles.204 Une loi de 1549, émanant de l'archidiacre de Hesbaye, témoigne des difficultés causées par les bellatores roturiers qui souhaitent que leurs funérailles soient semblables à celles de leurs collègues nobles. Leur demande a été reçue. Ordre est donc donné aux doyens de chrétienté de célébrer aussi la messe d'enterrement de tous les guerriers. Une différence subsiste néanmoins : le blason du défunt noble peut toujours être exposé durant les obsèques. Pour les soldats non-nobles, il est remplacé par les armes portées par le défunt lors de ses combats.205 Dans le concile de Maastricht, ce droit revient aux curés de toutes les paroisses se situant à l'intérieur d'une enceinte. Le curé de Visé, par exemple, enterre luimême ses paroissiens nobles, malgré les protestations du doyen de la chrétienté.206

    La troisième catégorie regroupe les comédiens, les prostituées et les vagabonds étrangers et inconnus.207 Les lépreux en font partie, eux aussi. Aux yeux de l'Eglise, leur statut est pourtant fort différent. Leur prise en charge par les doyens dépasse largement le cadre des obsèques.208

    Les funérailles des nobles et des clercs comprennent, bien sûr, la messe d'enterrement, mais aussi l'office de sépulture ou commendatio super corpus. Le cercueil doit être porté par quatre prêtres, officiant comme diacres, qui se tiennent aux quatre coins du cercueil tout au long de la cérémonie. Après la récitation du Non intres et du Subvenite, ils enton- nent, chacun à leur tour, le début d'un des quatre évangiles. Entre ces chants sont prononcées les oraisons, pendant lesquelles le doyen encense et asperge d'eau bénite la bière et la tombe. Celle-ci se situe très souvent à l'intérieur de l'église. Avant de déposer

    204. MUNSTERS, A., Ibid., p. 69.

    205. DARIS, J., Notices sur les églises de Liège, t. 12, Liège, 1885, p. 206.

    206. CEYSSENS, J., Ibid., p. 218.

    207. Registrum I, f° 94. Registrum II, f° 60. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 215-216.

    208. Voir paragraphe suivant.

    le cercueil dans la fosse, l'assemblée interprète divers psaumes qui expriment la joie de l'âme à son entrée dans le monde éternel : le Confitemini Domino, le Quemadmodum desiderat, le Jubilate et le Memento. Une fois que le corps du défunt est placé dans le trou, le doyen prie pour sa résurrection et pour le repos de son âme en le bénissant avec de l'eau. Il jette ensuite la première pelletée de terre. Pendant que les proches accomplissent, à sa suite, le même geste, il entonne des psaumes avec les autres prêtres présents : le Domine probasti me, le Domine exaudi, le Laudate et d'autres prières. La solennité de la cérémonie dépend du rang du défunt. Le doyen touche évidemment des droits à cette occasion.209

    Ces prérogatives disparaîtront, en partie, au cours des siècles suivants. Au XVIIIe, les doyens conserveront uniquement leurs droits de funérailles sur les prêtres, à l'exception des autres clercs et des nobles.210

    § 12. La prise en charge des lépreux.

    Depuis l'Antiquité, la lèpre211 hante la vie des communautés humaines. Les autorités civiles et ecclésiastiques ont tenté plus d'une fois de l'éradiquer, mais, dans un premier temps, les mesures d'hygiène prises par les autorités civiles et la charité ne peuvent enrayer sa progression.212 La grande contagiosité de la maladie, la pauvreté,213 l'insalu- brité de nombreuses habitations et les disettes fréquentes ont raison des efforts entrepris

    209. Registrum I, f° 89-93. Registrum II, f° 57-59 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 212.

    210. CEYSSENS, J., Ibid., p. 219.

    211. Une bibliographie générale sur ce sujet est disponible à la fin de l'ouvrage de F. BERIAC, Histoire des lépreux au Moyen Âge. Une société d'exclus, Paris, 1988. Pour la principauté de Liège : PITON, E., la Lèpre en Hesbaye, dans B.S.A.H.L., t. 32, Liège, 1946. KURTH, G., la Cité de Liège au Moyen Âge, t. 1, Liège, 1910, p. 126. HANKART, R., l'Hospice de Cornillon à Liège, dans la Vie wallonne, t. 41, Liège, 1967. DE SPIEGELER, P., les Hôpitaux et l'assistance à Liège (Xe-XVe siècle). Aspects institutionnels et sociaux, thèse de doctorat présentée à l'Université de Liège en 1984, publiée sous le titre les Hôpitaux et l'assistance à Liège au XIIIe siècle, Paris, 1987. DE SPIEGELER, P., la Léproserie de Cornillon et l'assistance à Liège (XIIe-XVe siècles), dans Annales de la société belge d'histoire des hôpitaux, t. 28, Bruxelles, 1980. COCHELIN, I., Juette de Huy. Analyse de la Vita, Paris, 1987. COCHELIN, I., Bourgeoisie et léproseries dans la principauté de Liège (fin XIIe-début XIIIe s.), dans Sources. Travaux historiques, t. 13, Lèpre et société au Moyen Âge, Paris, 1988, pp. 15-18.

    212. KURTH, G., la Lèpre en Occident avant les croisades, Paris, 1907.

    213. Van der Scaeft a recensé, parmi les lépreux, une très large majorité de pauvres. Registrum I, f° 70-71. Registrum II, f° 38v°-39. CEYSSENS, J., Ibid., p. 204.

    en ce sens.214 Des études ont été menées pour connaître le pourcentage de la population atteinte par cette maladie,215 mais leurs résultats sont très divergents. Bruno Tabuteau pense d'ailleurs qu'il n'est pas possible d'estimer le pourcentage de malades.216 Néan- moins, il partage l'avis que la période la plus critique de l'extension de ce fléau se situe aux XIIe et XIIIe siècles. C'est aussi l'époque du plein essor des léproseries liégeoises. Au milieu du XVIe siècle, une dizaine de décès dus à la lèpre sont recencés chaque année. Un quart de siècle plus tard, il n'y en a déjà plus que trois.217 Le siècle suivant verra disparaître cette maladie de l'ouest de l'Europe.218

    Les premières sources qui évoquent l'assistance que doit fournir le doyen rural aux lépreux datent du début du XVIe siècle. Ces documents, qui témoignent de pratiques immémoriales, proviennent de différents districts : Maastricht, Tongres, Saint-Trond,219 Beringen220, Florennes221 et Bastogne.222 En les comparant, il est aisé de constater que l'attitude du doyen envers le lépreux et les démarches qui doivent être entreprises pour enrayer le développement du fléau diffèrent assez peu d'un concile à l'autre. Ces différentes traditions se sont donc très probablement forgées sur une même base, qu'il n'a malheureusement pas été possible d'identifier. Tout ce que nous savons de ce tronc commun, c'est qu'il est déjà totalement tombé dans l'oubli au début du XVIe siècle, d'où la nécessité, pour les doyens de l'époque, de mettre par écrit leurs droits et leurs devoirs dans les statuts synodaux ou dans un quelconque recueil. Selon Sohet, ce sont les statuts archidiaconaux qui seraient à la base de ces règlements, ce que nous avons du mal

    214. PITON, E., Ibid., pp. 29-30.

    215. DELORT, R., la Vie au Moyen Âge, 3e éd., Paris, 1982, p. 53 estime qu'au XIIIe siècle, 1 à 5% de la population d'Europe occidentale est atteinte par la lèpre. BERIAC, F., la Peur de la lèpre, dans l'Histoire, t. 74, Paris, 1984, p. 57 réduit ce chiffre à 4 pour mille au maximum.

    216. TABUTEAU, B., Combien de lépreux au Moyen Âge? Essai d'étude quantitative appliquée à la lèpre. Les Exemples de Rouen et de Bellencombre au XIIIe siècle, dans Sources. Travaux historiques, t. 13, Lèpre et société au Moyen Âge, Paris, 1988, p. 22.

    217. CEYSSENS, J., Ibid., p. 209.

    218. DE POTTER, F., De Leproos in de Middeleeuwen, dans Het Belfort, t. 5, Gand, 1890, p. 338 et t. 6, Gand, 1891, pp. 91 et 170.

    219. MANIGART, H., Praxis pastoralis seu continuatio theologiae moralis, Liège, 1786, p. 353.

    220. Registrum I, f° 70-76. Registrum II, f° 38-43.

    221. Records ecclésiastiques de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 1, pp. 219-221.

    222. HABRAN, H., Ibid., pp. 16-26.

    à croire, étant donné que ceux-ci sont postérieurs aux records décanaux.223

    Dans la seconde moitié du XIIe siècle, à l'heure où les populations européennes sont décimées par le fléau, le pape Alexandre III préconise que toute communauté de lépreux doit disposer d'une église, d'un cimetière particulier et d'un prêtre qui lui serait tout spécialement attaché.224 Malgré la présence de l'évêque Raoul de Zähringen au troisième concile de Latran,225 ces mesures n'ont été appliquées, dans le diocèse de Liège, qu'à partir de 1185. La léproserie de Cornillon en a été la première bénéficiaire.226 Mais, dans les régions rurales éloignées des grandes maladreries, là où les lépreux errent, désespérément isolés, dans l'attente d'une hypothétique guérison, il est évidemment impossible d'appliquer ce genre de disposition. C'est peut-être à ce moment que, dans le diocèse de Liège, décision a été prise de confier officiellement, aux doyens de concile, la prise en charge des personnes contaminées.

    Les doyens considèrent les lépreux comme leurs propres paroissiens et non comme ceux du curé dont ils dépendaient.227 Les offrandes de ceux-ci, excepté celle de Pâques,228 leur reviennent ; une rente leur est versée à la mort de chacun d'entre eux.229

    Au cours d'un synode paroissial, lorsqu'un doyen prend connaissance d'un éventuel cas de lèpre dans son district, il doit obliger la personne présumée atteinte, de se rendre dans une léproserie, afin d'y être examinée.230 Si le lépreux vit dans l'indigence, le doyen

    223. SOHET, D., Ibid., t. 1, Namur, 1770, p. 41.

    224. FOREVILLE, R., Latran I, II, III et Latran IV, Paris, 1965, p. 221.

    225. DE SPIEGELER, P., les Hôpitaux et l'assistance à Liège (Xe-XVe siècle), p. 83. KUPPER, J.-L., Raoul de Zähringen, évêque de Liège (1167-1191). Contribution à l'histoire de la politique impériale sur la Meuse moyenne, Bruxelles, 1974, pp. 62-64.

    226. DENIS, E., Sainte Julienne et Cornillon, 1927, pp. 151-152. Ces privilèges sont confirmés par une charte de 1189. DENIS, E., Ibid., p. 154 et BORMANS, S., et SCHOOLMEESTER, E., Cartulaire de Saint-Lambert à Liège, t. 1, Bruxelles, 1893, p. 115.

    227. HABRAN, V., Ibid., p. 24 : quia sunt decani parochiani, non autem curati. Records ecclésiastiques de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 1, 1864, p. 219 : quia [decanus] est eorum (=leprosorum) superior solus, nec habet amplius de eis se intromittere curatus.

    228. HABRAN, V., Ibid., p. 24.

    229. A partir de 1596, les doyens de Hasselt mentionnent les lépreux morts dans leurs livres de recettes (CEYSSENS, J., Ibid., p. 209).

    230. Registrum I, f° 207-210. Registrum II, f° 109-112. CEYSSENS, J., Ibid., p. 179.

    a le pouvoir de contraindre les membres de la paroisse du malade à prendre en charge les frais du voyage, sous peine d'amende et d'excommunication.231 Selon le droit coutumier du concile de Bastogne, une partie des dépenses incombe uniquement à ceux qui, au début du synode, dénoncent un malade.232 Pour obliger les villageois à se soumettre à ces obligations, le doyen a souvent dû faire appel à l'archidiacre ou à son official.233

    A son retour, le malade doit remettre au doyen une lettre contenant le diagnostic. Si celui-ci est positif et qu'il n'y a pas de léproserie à proximité pour accueillir le malade, le doyen doit exiger, des habitants de la paroisse du souffrant, la construction d'une petite

    maison à l'écart, appelée lazaret,234 proche d'un chemin de passage. S'il n'y a pas de cours d'eau tout proche, un puits doit être creusé à l'usage exclusif du lépreux.

    Une fois le bâtiment construit, il faut le meubler. Le doyen Van der Scaeft a dressé, en 1516, la liste précise des objets qui doivent être fournis au lépreux ; une armoire, une table, un garde-manger, un banc, une chaise, un lit, une cuve pour le bain, un foyer, une crémaillère, un soufflet, un mortier à piler, deux chaudrons, deux patelles, deux urnes, deux paires de draps de lit, des couvertures, un oreiller, des taies, une nappe, six écuelles, six cuillers en bois, deux pots, l'un d'airain, l'autre de pierre et une pelle. Les paroissiens doivent aussi lui donner des vêtements distinctifs, une crécelle, du bois de chauffage, de la nourriture, un coq et six poules.235

    Une cérémonie funèbre symbolise le passage du monde des hommes à celui de la maladie, ou de la sphère de la vie à l'antichambre de la mort. Quand les préparatifs énoncés ci-dessus sont accomplis, le doyen ou un autre prêtre,236 parfois accompagné de concélébrants, se rend en procession, vêtu de noir, avec de l'eau bénite et des croix, dans

    231. Registrum I, f° 70. Registrum II, f° 38-38 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 203.

    232. HABRAN, H., Ibid., pp. 22-23.

    233. Registrum I, f° 71. Registrum II, f° 39. CEYSSENS, Ibid., p. 202.

    234. PITON, E., Ibid., p. 16.

    235. Registrum I, f° 73-74. Registrum II, f° 40-41. CEYSSENS, Ibid., p. 201-202.

    236. Le record ecclésiastique du doyenné de Florennes utilise le terme sacerdos et non decanus pour cette cérémonie (Records ecclésiastiques, p. 219).

    la maison où le lépreux a vécu jusqu'ici.237 Après la bénédiction du malade, le cortège se rend au cimetière du village au son des chants funéraires en l'honneur de Dieu (le Subvenite Sancti Dei et le Miserere mei)238 et de saint Lazare (Qui Lazarum).239 Dans le concile de Beringen, c'est à ce moment que le lépreux peut se confesser au doyen avant de revêtir ses habits gris et de rentrer à l'église en agitant la crécelle,240 alors qu'à Florennes, l'absolution a lieu juste avant la communion.241

    Dès le début de la messe de Requiem,242 le lépreux, ainsi que le catafalque, sont recouverts du voile mortuaire.243 Dans le canton de Florennes, une motte de terre, dépo- sée sur le voile, symbolise la mort du malade et son passage dans une autre vie.244 C'est ainsi que les hommes du Moyen Âge et du début des Temps modernes sont parvenus à matérialiser, aux yeux de tous, cette séparation d'un homme de la communauté des paroissiens. Après ce côté sombre et morbide, la cérémonie prend des allures de fête nuptiale afin de symboliser l'alliance du malade avec l'Eglise.245 A la fin de la messe, le doyen ou son remplaçant conjure l'assemblée de l'aider plus que les autres pauvres et de beaucoup prier pour lui.246

    237. Registrum I, f° 95. Registrum II, f° 60 v°.CEYSSENS, J., Ibid., pp. 202- 203. Records ecclésiastiques, p. 219.

    238. Registrum I, f° 96. Registrum II, f° 61. CEYSSENS, Ibid., pp. 202-203. Records ecclésiastiques, p. 219.

    239. Records ecclésiastiques, p. 219. La lèpre porte aussi le nom de mal SaintLazare (CEYSSENS, J., ibid., p. 207). Origène et les premiers pairs de l'Eglise dépeignent le pauvre Lazare, qui se voit refuser l'entrée de la maison d'un riche, comme un lépreux (CULE, J., Diagnostic et traitement de la lèpre au Moyen Âge au pays de Galles, dans Colloque international d'histoire de la médecine, Orléans, 1985, p. 4. BEROU, N., et TOUATI, F.-O., Voluntate Dei leprosus. Les Lépreux entre conversion et exclusion aux XIIe et XIIIe siècles, Spolète, 1991, p. 35). L'autre Lazare, qui, selon les Evangiles, serait ressuscité à Béthanie, souffrirait, selon certaines traditions, de la même maladie (NEBROU, N., et TOUATI, F.-O., Ibid., p. 36. SAXER, V. et CARDINALI, A., Lazaro di Betania, dans Bibliotheca Sanctorum, t. 7, Rome, 1990, pp. 1141 et suivantes et BERIAC, F., Ibid., pp. 123-128).

    240. Registrum I, f° 97. Registrum II, f° 61 v°. CEYSSENS, Ibid., p. 206.

    241. Records ecclésiastiques, p. 219.

    242. Registrum I, f° 97. Registrum II, f° 61 v°. CEYSSENS, Ibid., p. 206. Records ecclésiastiques, p. 219.

    243. Registrum I, f° 97. Registrum II, f° 61 v°. CEYSSENS, Ibid., p. 206. Records ecclésiastiques, p. 219.

    244. Records ecclésiastiques, p. 220. : ... terra superposita per totam missam, ac si esset defunctus.

    245. Registrum I, f° 98. Registrum II, f° 62. CEYSSENS, Ibid., p. 206. Records ecclésiastiques, p. 219. : ac si essent nuptiae.

    246. Registrum I, f° 98. Registrum II, f° 62. CEYSSENS, J., Ibid., p. 206.

    L'office achevé, le lépreux communie,247 prend l'eau de ses ablutions dans une écuelle248 et prend sa crécelle pour se rendre, avec tout le cortège, dans son nouveau et dernier lieu de séjour.249 A Florennes, le doyen, après une courte prière, bénit alors le souffrant avec de l'eau ainsi que la maison construite pour lui par les paroissiens. Il jette ensuite de la terre à trois reprises sur la léproserie en prononçant encore quelques mots en latin.250

    Le doyen rural est aussi le garant des bons rapports entre la population et le malade : après la cérémonie religieuse, il ordonne publiquement au souffrant de faire pénitence, de rester à jamais éloigné des habitations et de ne causer de mal à personne.251 Il est le seul à pouvoir juger tout méfait commis par le lépreux,252 contre qui il peut prononcer une sentence d'excommunication.253 Il doit aussi protéger ce dernier, en cas de préjudice. Dans le district de Florennes, le doyen a, en plus, le devoir d'ordonner aux paroissiens de servir le malade.254 Ce sont les lépreux et les Juifs qui subissent le plus souvent les foudres de la population locale notamment par des jets de pierres et des incendies boutés aux léproseries. Une certaine tranche de la population est convaincue que les lépreux s'emploient à nuire à son bien-être, par exemple en empoisonnant les sources et les ruisseaux.

    247. Registrum I, f° 98. Registrum II, f° 62. CEYSSENS, Ibid., p. 206. Records ecclésiastiques, p. 220.

    248. Registrum I, f° 98. Registrum II, f° 62. CEYSSENS, J., Ibid., p. 206.

    249. Registrum I, f° 98. Registrum II, f° 62. CEYSSENS, J., Ibid., p. 206.
    Records ecclésiastiques, p. 220.

    250. Records ecclésiastiques, p. 220.

    251. Registrum I, f° 99. Registrum II, f° 62. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 207-208.

    252. Records ecclésiastiques, p. 219 : Item decanus habet juridictionem omnimodam leprosorum judicatorum. CEYSSENS, J., Ibid., p. 208-209.

    253. Registrum I, f° 74. Registrum II, f° 40 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 207.

    254. Registrum I, f° 98. Registrum II, f° 62. CEYSSENS, J., Ibid., p. 208. Records ecclésiastiques, p. 219 : idem decanus debet [...] defendereque ipsos leprosos ab omni molestatione. BERIAC, F., Ibid., pp. 128-134, parle du fantasme du complot des lépreux et des Juifs. COCHELIN, I., Ibid., p. 17, a relevé l'affaire de l'incendie de la ferme de la léproserie de Cornillon par des membres du clan Donmartin, en 1220. PITON, E., Ibid., p. 16.

    A la mort du lépreux, c'est au doyen que revient la tâche de célébrer les funérailles. Le cadavre, après avoir été amené dans le cimetière, est incinéré.255 Puis, les cendres sont dispersées dans un endroit particulier,256 conformément au canon 23 du troisième concile de Latran. La messe qui suit l'inhumation est celle des martyrs car les lépreux sont considérés comme tels par l'Eglise.257

    Dans le concile de Beringen, les biens du défunt, donnés par la communauté, reviennent au doyen. Celui-ci peut les revendre aux paroissiens pour le lépreux suivant, ou, s'il est moins cupide et plus soucieux des conditions d'hygiène, faire brûler la propriété avec tous les objets qu'elle contient.258 Dans le concile de Bastogne, au XVIIe siècle, l'incendie des biens des lépreux a été rendu obligatoire,259 ainsi que dans ceux qui dépendent de l'archidiaconé de Hesbaye (Maastricht, Tongres et Saint-Trond).260

    255. Registrum I, f° 99. Registrum II, f° 62. CEYSSENS, J., Ibid., p. 208 et HABRAN, V., Ibid., p. 24 : Omnes leprosorum domus, mortuis leprosis debent igne consumi. Selon SOHET, D., Ibid., p. 40, il doit être enterré près de son lazaret.

    256. Registrum I, f° 98. Registrum II, f° 62. CEYSSENS, J., Ibid., p. 208.

    257. Registrum I, f° 94-99. Registrum II, f° 60 v°-62. CEYSSENS, J., Ibid., p. 208.

    258. Registrum I, f° 76. Registrum II, f° 43. CEYSSENS, J., Ibid., p. 208.

    259. HABRAN, V., v. supra. Pour éviter toute tentative de vol, le doyen, accompagné de témoins, dresse l'inventaire des biens dans la maison du défunt et le compare avec la liste des objets qui lui ont été donnés par la communauté. SOHET, D., Ibid., p. 41.

    260. MANIGART, H., Ibid., p. 353.

    B. Tâches courantes.

    A côté des fonctions qui leur sont imposées, les doyens ruraux détiennent des pouvoirs en matière de juridiction gracieuse et contentieuse. La plupart d'entre eux sont connus par des actes à l'élaboration desquels ils ont participé, à titre d'auteurs ou, le plus souvent, à titre de témoins. Pourtant, cette facette importante de leur activité a rarement été étudiée. Seuls deux historiens s'y sont intéressés : Hubert Nélis261 et Emile Brouette.262 Le premier a publié, en 1924, une analyse de la juridiction gracieuse rendue par les doyens du Moyen Âge, dans les limites de la Belgique actuelle. Or, le choix du cadre géographique est totalement incohérent car de nombreuses différences apparaissent entre le développement du décanat rural liégeois et cambrésien. Dans le diocèse de Liège, les doyens ruraux jouissent de pouvoirs beaucoup plus étendus, notamment en matière de justice synodale et conciliaire.263 En un mot, Nélis croit pouvoir appliquer à toutes les régions du royaume des conclusions qui, en fait, ne sont valables que pour l'évêché de Cambrai. Emile Brouette a le mérite de prendre enfin en considération le diocèse de Liège. Malheureusement, il utilise toujours les propos de Hubert Nélis comme base pour ses recherches.

    Durant tout le XIIIe siècle, les doyens ruraux entrent régulièrement dans l'élaboration d'actes consignant des donations et des décisions arbitrales relatives, pour la plupart, aux dîmes. Pour Hubert Nélis, une décrétale non datée du pape Alexandre III (1159-1181), qui reconnaît la valeur juridique des actes munis d'un sceau authentique, serait à l'origine de ces pratiques.264 Dans le diocèse de Liège, l'activité législatrice des conciles décanaux, inconnue à Cambrai, fait du doyen rural un personnage de référence en matière juridique.

    261. NELIS, H., les Doyens de chrétienté, dans R.B.P.H., t. 3, Bruxelles, 1924, pp. 59-73, 251-278, 509-525, et 821-840.

    262. BROUETTE, E., Regeste des doyens de la chrétienté de Jodoigne aux XIIe et XIIIe siècles, dans Leod., t. 46, Liège, 1959, pp. 27-38.

    263. v. chapitre 5A, §2 et §6.

    264. NELIS, H., Ibid., p. 60. Le texte de la décrétale stipule ceci : Scripta vero authentica, si testes inscripti decesserint, nisi per manum publicam factam fuerint, ita quod appareant publica aut authenticum sigillum habuerint, per quod possint probari, non videntur nobis alicuius firmitatis robur habere (Corpus Iuris Canonici, éd. FRIEDBERG, E.A., 2e éd., Graz, 1959, p. 344).

    A partir de la fin du XIIe siècle, les doyens ruraux, réputés pour la connaissance approfondie des lois et des coutumes locales, font régulièrement partie d'un comité d'arbitrage. La première décision arbitrale rendue par un doyen rural remonte à 1183 : Hermann, doyen du concile de Fleurus, déclare que les religieux de Frasnes-lez-Gosselies ne sont pas obligés de fournir de la nourriture aux membres du concile lorsqu'ils siègent à Frasnes.265 Très rapidement, les doyens ruraux sont appelés à rendre la justice en dehors des activités conciliaires. Vers 1202, Baudouin, doyen de Gembloux, accompagné de l'abbé de Malonne, et l'écolâtre du chapitre de Fosses prononcent une sentence pour mettre un terme à une querelle opposant l'abbaye de Floreffe et le prieuré de Sart-les-Moines au sujet de la propriété du bois de Dampremy.266 Les doyens ruraux ont nettement devancé les prêtres de paroisse en matière juridique puisque le premier jugement connu rendu par un curé remonte seulement à 1224.267

    En général, les conflits arbitrés par les doyens se caractérisent par leur portée locale et leur importance moindre, alors que le haut clergé prend en charge les conflits de plus grande ampleur.268 Les doyens de concile jugent essentiellement des affaires ayant trait aux dîmes.269

    Contrairement à l'avis d'Emile Brouette, nous ne croyons pas en la naissance de bureaux d'écriture, placés sous la direction du doyen.270 En dehors des tâches imposées, l'activité juridique des doyens ruraux reste assez faible durant tout le XIIIe siècle, puis s'amenuise rapidement, probablement en raison du développement de l'officialité et du notariat public. Au début du XVIe siècle, Henri Van der Scaeft note, dans son Registrum, que les doyens ruraux

    265. DE MARNEFFE, E., Cartulaire d'Affligem et des monastères qui en dépendent, Louvain, 1896, pp. 249-250.

    266. BARBIER, V. Histoire de l'abbaye de Floreffe, t. 2 (documents), Namur, 1892, p. 51.

    267. BOUCHAT, M., l'Arbitrage dans le diocèse de Liège aux XIIe et XIIIe siècles, mémoire de licence présenté à l'Université de Liège en 1987, p. 146.

    268. BOUCHAT, M., Ibid., p. 145.

    269. Par exemple : A.G.R., cartulaire de l'abbaye d'Heylissem, f° 47. A.E.N., cartulaire de Waulsort, t. 5, f° 128 v° et 129 v°. REUSENS, Documents relatifs à l'abbaye norbertine de Heylissem, dans A.H.E.B., t. 27, Louvain, 1898, p. 189. La plupart des contestations relatives aux dîmes sont traitées, non pas par un comité d'arbitrage, mais par le concile décanal. A.E.L., chartrier du chapitre de Saint-Lambert (8 janvier 1230). PAQUAY, J., Records ecclésiastiques de l'ancien concile de Tongres, archidiaconé de Hesbaye, dans B.S.S.L.L., t. 25, Tongres, 1907, pp. 247-251).

    270. BROUETTE, E., Ibid., pp. 27-28.

    sont parfois sollicités pour sceller des actes qui leur sont tout à fait étrangers pour deux raisons : les parties contractantes ne possèdent pas toujours elles-mêmes un sceau et celui du doyen permet de garantir l'authenticité de l'acte.271 Une formule, issue d'un acte de 1268 , illustre clairement la valeur du sceau décanal en matière juridique : Nos avons pendut nostre sael avech le sael de Raoul, vestit de Montenaeken et doyen del concille de Saint tron en tesmoignage de veriteit.272 En fait, dès la seconde moitié du XIIe siècle, le doyen peut être assigné comme seul témoin d'un acte.273

    271. Registrum I, f° 114-116. Registrum II, f° 75-76. CEYSSENS, J., Ibid., p. 107.

    272. A.E.H., chartrier du Val-Notre-Dame.

    273. A.E.H., ibid. (1268). D'autres exemples nous sont parvenus : en 1290, le chevalier de Bokstel et son frère demandent au doyen du concile de Woensel d'authentifier de son sceau un acte de renonciation (BARBIER, V., Ibid., p. 200). En 1244 déjà, le doyen de Hozémont authentifie, avec le vestit de Fexhe, une donation qui ne les concerne pas (A.E.L., chartrier de l'abbaye du ValSaint-Lambert).

    C. La forme des actes.

    La matière subjectile, l'encre et la réglure des actes décanaux ne recèlent aucune information remarquable ; elles se conforment en tout point aux usages de l'époque, connus par de nombreuses études de diplomatique. Nous ne nous y attarderons donc pas davantage. Le format de ces actes témoigne de leur importance moindre. Leur hauteur est comprise entre 11,1274 et 20 cm.275 Il ne faut pourtant pas en conclure une grande disparité dans la taille des documents décanaux car la majorité de ceux-ci mesure, en fait, aux alentours de 15 cm de haut.276 Leur largeur, véritablement fort aléatoire, varie entre 17,4277 et 30 cm.278 Le document le plus grand étant une décision arbitrale d'un concile décanal (20 cm de haut sur 26,4 cm de large),279 nous pouvons en déduire l'existence possible d'un rapport entre la taille et l'importance, toute relative, de ces documents. L'étude de l'ornementation de l'écriture impose les mêmes conclusions : presque aucun acte dressé par un doyen ne comporte d'ornement. Seule l'invocation de quelques sentences conciliaires est écrite en majuscules et comprend quelques crochets et apex, de même que la première lettre du nom du doyen.280 Par ailleurs, aucun document ne présente la moindre correction, surcharge ou note marginale.

    L'étude des sceaux décanaux revêt un intérêt certain car ceux-ci semblent jouir d'une valeur juridique relativement importante. La cire verte est le plus fréquemment utilisée, même pour les décisions conciliaires.281 Seulement deux

    274. A.E.H., ibid. (1263).

    275. A.E.L., chartrier du chapitre de Saint-Lambert (8 janvier 1230).

    276. A.E.H., ibid. (mars 1243) et chartrier de l'abbaye du Neufmoustier (9 décembre 1523) A.E.N., chartrier de l'abbaye de Salzinnes (19 juin 1238 et 1235). A.G.R., chartrier de l'abbaye de Heylissem (août 1240). A.E.L., chartrier de l'abbaye du Val-Saint-Lambert (19 août 1244).

    277. A.E.N., ibid. (19 juin 1238).

    278. A.E.N., ibid. (24 juillet 1235).

    279. A.E.L., ibid. (8 janvier 1230).

    280. A.E.L., ibid. (8 janvier 1230).

    281. A.G.R., collection sigillographique, n° 43, 446, 1226, 2259, 2259, 10485, 11445, 13825, 19835, 19908 et chartrier de Heylissem (août 1240). A.E.N., ibid. (19 juin 1238). A.E.L., ibid. (8 janvier 1230). A.E.H., Val-Notre-Dame (mars 1243 et 1268). A.D.N.L., chartrier du chapitre de Saint-Géry à Cambrai (5 juin 1551).

    sceaux en cire brune ont été relevés. L'un a été apposé par le doyen d'Andenne, en 1223, au bas d'une sentence arbitrale.282 L'autre figure au bas d'un vidimus délivré en 1350 par le doyen de Rochefort, Gauthier d'Ochain.283

    Tous les sceaux connus pendent sur une double queue de parchemin, sauf celui de Gauthier d'Ochain, doyen de Rochefort au milieu du XIVe siècle, qui est fixé sur une languette simple,284 et celui de Rodolphe, doyen de Fleurus en 1207, qui est attaché au document par un lacs de soie jaune et bleue.285

    La place du sceau semble fort aléatoire. En voici la meilleure illustration : en 1223, le doyen de la chrétienté d'Andenne, Hellin, appose son sceau, à titre de témoin, à un document consignant une sentence arbitrale rendue par l'abbé de Flône. L'acte a été rédigé en plusieurs exemplaires, dont deux sont conservés aujourd'hui. Dans le premier, le sceau du doyen se situe en septième et dernière position, en commençant par la gauche, alors que dans le second, il arrive en troisième place.286

    Les contre-sceaux sont plus rares. A notre connaissance, seuls trois doyens en ont utilisé : Lambert, doyen de Gembloux (1264),287 Roger, doyen de Maastricht (1281)288 et Jacques, doyen de Fleurus (1296).289 Par contre, aucune trace de sous-sceau n'a été relevée.

    282. A.E.H., ibid. (1223).

    283. Description dans VERKOOREN, A., Inventaire des chartes et cartulaires des duchés de Brabant et de Limbourg et des pays d'Outre-Meuse, t. 2, Bruxelles, 1911, p. 227. A.G.R., collection sigillographique, n°24672.

    284. A.G.R., ibid., n° 24672.

    285. Selon DE MARNEFFE, E., Ibid., p. 336.

    286. A.E.H., ibid.

    287. Ce sceau est aujourd'hui disparu. Néanmoins, nous en possédons une description sommaire grâce aux travaux de PONCELET, E., Chartes du prieuré d'Oignies, dans A.S.A.N., t. 31, Namur, 1912, p. 74 et de BROUETTE, E., les Doyens ruraux de Gembloux du XIIe au XVIe siècle, dans B.S.R.A.B., (sans tomaison), Bruxelles, 1946, p. 24.

    288. Description dans CUVELIER, J., Cartulaire de l'abbaye du Val-Benoît, Bruxelles, 1906, p. 244.

    289. NELIS, H., Ibid., p. 518, omet de donner une référence.

    Conformément à de nombreux sceaux cléricaux, ils se présentent généralement en forme de navettes et sont de type pédestre.290 Cependant, il faut noter que certains doyens d'origine noble utilisent des sceaux de type héraldique. Celui de Philippe d'Avin, doyen de Hanret en 1551, qui se distingue en outre par sa forme ronde, en est le meilleur exemple.291 D'autres sont de type hagiographique, comme ceux de Gauthier d'Ochain292 et de Jacques, doyen de Fleurus (1296),293 qui représentent la Vierge tenant l'Enfant dans ses bras. En dessous figure le blason familial. Autre exemple : celui de Lambert, doyen de Gembloux en 1264, représente le doyen agenouillé aux pieds d'un saint.294 Quant aux sceaux de Thomas, de Hanret,295 et de Jean, de Jodoigne,296 ils représentent un saint tenant la Bible dans ses mains. L'Agnus Dei figure sur le sceau de Thomas, doyen de Hanret (1247).297 Le type monumental est plus inattendu de la part de prêtres. Pourtant, deux d'entre eux ont été retrouvés: celui de Jean, doyen de Gembloux au milieu du XIIIe siècle,298 et celui de Henri, son vicedoyen.299 Certains sceaux sortent quelque peu de la norme, comme celui de Baudouin, doyen de ce concile au début du XIIIe siècle : il représente un personnage assis, de profil, penché sur un pupitre où figure un livre ouvert. De la main gauche, il tient une fleur de lis.300 Gauthier, doyen de ce même district en 1249,301 et Pierre, doyen de Louvain en 1243,302 possèdent un sceau représentant une main

    290. A.E.L., ibid. (8 janvier 1230). A.E.H., ibid. (1223 et mars 1243). A.E.N., ibid. (19 juin 1238). A.G.R., collections sigillographiques, n° 43, 1226 et 1765.

    291. A.D.N.L., ibid. (5 juin 1551).

    292. A.G.R., ibid. , n°24672.

    293. A.G.R., ibid., n°19908.

    294. BROUETTE, E., Ibid., p. 24 et PONCELET, E., p. 74 (v. n°140).

    295. A.G.R., ibid., n° 2259.

    296. A.G.R., ibid., n° 19835.

    297. A.G.R., ibid., n° 13825.

    298. A.G.R., ibid., n° 10485.

    299. A.G.R., ibid., n° 446.

    300. BROUETTE, E., Ibid., p. 20. Une photo de ce sceau a été publiée par cet historien p. 26.

    301. Ce sceau a, aujourd'hui, disparu de l'acte auquel il était appendu. Néanmoins, il est décrit par PONCELET, E., Ibid., p. 119 et par BROUETTE, E., Ibid., p. 23.

    302. A.G.R., chartrier de l'abbaye de Sainte-Gertrude à Louvain.

    tenant un lis. Celui du doyen de Maastricht, Roger, montre une main entourée de trois figures : le Christ, le soleil et la lune.303 Sur celui de Raoul de Montenaeken figure une grande fleur de lis qui divise le sceau verticalement en deux parties symétriques. Chacune de ces deux parties est occupée par un grand oiseau tenant la tige dans son bec.304 En 1233, le doyen du concile de SaintTrond emploie un sceau représentant un aigle à ailes déployées.305 Sur celui du doyen de Maaseik est représenté le chêne (eick), emblème de la ville.306

    La plupart des sceaux soulignent la piété, l'érudition ou la puissance relative des doyens. Sur ceux de type pédestre, les doyens sont représentés dans des vêtements de cérémonie aux manches particulièrement amples, détail qui, selon G. Demay, exprime leur grande dignité.307 Les sceaux du type de celui de Baudouin, qui représente le doyen assis et penché sur un pupitre, soulignent la grande érudition de leur détenteur.308 Ils seront, d'ailleurs, utilisés ensuite par les docteurs des universités.309 La piété est, bien sûr, clairement mise en évidence dans les sceaux de type hagiographique, mais aussi dans les sceaux de type pédestre car ils représentent des doyens accordant la bénédiction de la main droite et tenant une Bible dans la main gauche. Quant au sceau de type monumental, il est probable qu'il s'agisse d'une représentation de l'édifice religieux dans lequel sont passés les contrats.310

    La légende, toujours écrite en latin, est très stéréotypée : elle consigne le nom du doyen et le concile dont il est titulaire avec, généralement, une mention de la paroisse qu'il est chargé de desservir.

    303. Selon CUVELIER, J., Ibid., p. 234.

    304. A.E.H., ibid. (1268).

    305. A.G.R., ibid., n° 20975.

    306. NELIS, H., Ibid., p. 517.

    307. DEMAY, G., le Costume au Moyen Âge d'après les sceaux, Paris, 1880, p. 272.

    308. BROUETTE, E., Ibid., p. 20.

    309. ROMAN, J., Manuel de sigillographie française, p. 140.

    310. BROUETTE, E., Ibid., pp. 22-23, propose une autre hypothèse. Selon lui, il s'agit d'une allusion à la puissance des doyens, que l'auteur de la matrice a voulu comparer à celle des villes. Cette explication nous semble, en fait, assez peu plausible car nous ne voyons pas vraiment de rapport entre le décanat rural et les villes en matière du juridiction gracieuse.

    L'étude des caractéristiques internes est très complexe car les formules utilisées varient considérablement selon le concile et, bien sûr, selon qu'il s'agit de records conciliaires, d'une décision arbitrale ou d'un acte notarié. En fait, il faut voir, dans les premiers, les seuls documents caractéristiques du décanat rural. Les autres actes sont dressés occasionnellement et ne relèvent pas de pouvoirs réservés exclusivement aux doyens. Ceci explique que les records sont rédigés dans un style très libre, sans réel souci d'uniformité, contrairement aux autres documents, pour lesquels les doyens ruraux doivent se conformer aux usages de leur époque.

    En ce qui concerne les records de conciles, une première constatation s'impose : l'ordre des formules diffère énormément d'un concile à l'autre. A Jodoigne, les décisions conciliaires débutent par des précisions sur la date et sur le lieu de la tenue du concile. Figure ensuite la liste des participants. Suivent le préambule, l'exposé, très bref, et le dispositif qui occupe la plus grande partie du document. Le texte se termine par des closes injonctives.311 A Florennes, l'acte débute par l'adresse et le salut, avant de passer directement au préambule. Le texte s'arrête au dispositif ; les clauses finales sont inexistantes.312 Dans les districts de Ciney313 et de Hanret,314 la formule d'adresse, par laquelle l'acte débute, est suivie de la suscription et du salut. A Ciney, contrairement aux usages en vigueur dans les autres conciles, la corroboratio du record de 1556 est particulièrement développée,315 alors qu'en 1538, elle est inexistante.316 Les caractéristiques internes des sentences du concile de Maastricht, de 1281 et de 1282, se rapprochent beaucoup des autres actes, dont les doyens sont les auteurs.317 Le schéma de ceux-ci, beaucoup plus conventionnel, se rapproche des actes des officiaux, par souci d'uniformité.318

    311. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, pp. 339-345.

    312. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, pp. 213-214 et 221.

    313. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 169-170 et t. 5, p. 189.

    314. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 180.

    315. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 176.

    316. Ibid., dans A.H.E.B., t.5, p. 194.

    317. CUVELIER, J., Ibid., pp. 243-244. SCHOOLMEESTERS, E., Diplômes de l'abbaye du Val-Benoît relatifs à Simpelveld, Elsloo, Gronsveld et Vaesrade, dans P.S.H.A.D.L., t. 21, Roermond, 1884, p. 139.

    318. NELIS, H., Ibid., p. 509.

    Il faut remarquer que, outre ces profondes divergences, qui donnent aux records conciliaires un aspect chaotique, quelques traits communs subsistent. L'acte débute généralement par une adresse générale,319 suivie de la liste des prêtres participant à la réunion.320 S'il est très rare de trouver des formules d'invocation dans ces textes, le salut comporte fréquemment une référence à Dieu.321 Le doyen du district de Tongres, Jordan de Baest, utilise une formule de salut singulière, qui a pour caractéristique d'associer Dieu et la quête de vérité, soit les deux éléments qui président à l'élaboration des actes cléricaux : salutem in Eo in quo est omnium vera salus.322 Le préambule rappelle le rôle du concile et s'attarde parfois aussi sur les activités du concile durant la journée de réunion.323 L'exposé décrit les conflits qui ont surgi, mettant souvent en cause les décimateurs. Il va de soi que, dans tous les cas, le dispositif occupe la place centrale du document et consigne tous les nouveaux règlements. Dans tous les doyennés, l'accent est mis, généralement à l'issue du dispositif, sur la reconnaissance des coutumes qui constituent les nouvelles lois afin d'assurer leur validité.324 En 1538, le doyen du concile de Ciney écrit ceci : Cette sont les coustumes et discussions des doutes prétouchées, usées, tenues et observées en notre concil de Ciney par nous et nos prédécesseurs de si longtemps, qu'il n'est mémoire du contraire ; ce qui de jour en jour, le cas advenants, se usent, tiennent et observent, et sont en fresche et récente observation.325 Le record de Hanret de 1447 illustre, lui aussi, clairement ce propos : Et haec sunt consuetudines dicti nostri concilii inconcussae, ab antiquissimis temporibus per nos nostrosque praedecessores confratres eiusdem concilii a tempore, de cuius contrario hominum memoria non existit, observatae.326 Toutefois, il faut noter que, dans les records de la chrétienté de Tongres de 1367 et de 1448, ce genre de formule est placée juste avant l'énumération des décisions conciliaires.327

    319. PAQUAY, J., Ibid., pp. 252, 260 et 265. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p. 213, t. 4, pp. 170, 180, 197 et t. 5, p. 189. CUVELIER, J., Ibid., p. 243 et SCHOOLMEESTERS, E., Ibid., p. 139.

    320. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 180.

    321. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 213, t. 4, pp. 170, 180 et t. 5, p. 189. CUVELIER, J., Ibid., p. 243 et SCHOOLMEESTERS, E., Ibid., p. 139.

    322. PAQUAY, J., Ibid., p. 253.

    323. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B, t. 2, p. 213-214, t. 4, pp. 165 et 170.

    324. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 344, t. 4, pp. 175-176 et 199.

    325. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 194.

    326. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 183.

    327. PAQUAY, J., Ibid., pp. 254 et 270.

    Pour ce qui est des autres actes, les invocations sont aussi rares que pour les records conciliaires, mis à part dans les conciles de Jodoigne,328 où certains actes sont placés sous la protection divine, de Fleurus329 et de Tongres,330 où référence est faite à la Trinité. Herman, doyen de Fleurus à la fin du XIIe siècle, est le seul à utiliser, en plus, une invocation monogrammatique se présentant sous la forme d'une croix.331 Dans la majeure partie des cas, le document est inauguré par une adresse générale du type Universis presentes litteras visuris332 ou inspecturis.333 S'il s'agit d'une adresse spéciale, c'est que le destinataire du document occupe une place plus élevée dans la hiérarchie ecclésiastique.334 En 1258, Jean, doyen de Ciney, adresse un document à toute personne fidèle à Jésus-Christ.335 Le doyen se présente ensuite en mentionnant, parfois, la paroisse qu'il dessert. Dans ce cas, il se nomme parfois doyen de cette paroisse en omettant le nom du concile dont il est titulaire. Ainsi, dans un acte de 1270, le curé de Beverlo et doyen de Beringen se fait appeler decanus de Beverle.336 D'autres formules particulières peuvent apparaître. Dans un acte de 1208, le doyen de Chimay mentionne, dans la suscription, l'ensemble du concile de Coving, tout simplement parce que, à cette époque, le doyen de Chimay est souvent curé de Couvin.337 Contrairement à l'avis de H. Nélis,338 nous pouvons affirmer que les formules du type N., Dei gratia decanus Lewensis concilii sont assez fréquentes pour des

    328. REUSENS, E., Ibid., p. 189.

    329. DE MARNEFFE, E., Ibid., pp. 249, 256 et 336. La même formule est utilisée à trois reprises : In nomine sancte et individue Trinitatis.

    330. BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, E., Cartulaire de l'église Saint-Lambert, à Liège, t. 1, Bruxelles, 1893, p. 257. La même formule est employée à Tongres et à Fleurus.

    331. Monogramme reproduit dans l'ouvrage de DE MARNEFFE, E., Ibid., p. 249.

    332. LAENEN, J., Documents concernant la paroisse de Desschel, dans A.H.E.B., t. 35, Louvain, 1909, p. 429. A.E.H., ibid.(mars 1243 et 1263). A.E.N. (1235).

    333. REUSENS, E., Ibid., p. 143.

    334. BARBIER, V., Ibid., p. 154.

    335. BARBIER, V., Histoire du monastère de Géronsart, Namur, 1886, p. 269.

    336. LAENEN, J., Ibid., p. 425.

    337. LAHAYE, L., Chartes de l'abbaye de Brogne, dans B.C.R.H., t. 76, Bruxelles, 1907, p. 676.

    338. NELIS, H., Ibid., p. 510.

    doyens de chrétienté.339 Le salut peut, lui aussi, comporter une référence à Dieu.340

    Le corps du texte débute par l'énumération des parties en présence et, le plus souvent, de leur qualité. Voici donc les formules qui introduisent ou qui achèvent cette liste : in nostra presentia constitutus,341 in presentia nostra342 ou encore coram nobis.343 L'exposé s'attarde sur les circonstances qui poussent ces parties à comparaître devant la justice. Parfois, le dispositif est amené par une formule qui met, à nouveau, en évidence la présence personnelle du doyen et, dans un certain nombre de cas, le respect de la loi : in presentia nostra constitutus,344 sub testimonio nostro inque praesentia nostra,345 in jure constitutus coram nobis346 ou encore coram nobis in jure.347 Les deux qualités principales du dispositif, que l'on retrouve dans la majeure partie des documents, sont la brièveté et la clarté.

    Avant de citer la liste des témoins, introduite le plus souvent par une formule très classique, l'auteur de l'acte peut introduire une sanctio composée, ici, de formules d'imprécation. Celles-ci ne se rencontrent qu'à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe : Rodolphe, doyen de Fleurus en 1207, frappe d'anathème tout qui serait assez téméraire pour transgresser la sentence décanale.198 Une poena spiritualis particulièrement développée a été utilisée

    339. DE MARNEFFE, E., Ibid., pp. 332 et 421. REUSENS, E., Ibid., pp. 143 et 152. BARBIER, J. et BARBIER, V., Cartulaire de l'abbaye de Floreffe, dans A.H.E.B., Louvain-Bruxelles, 1881, t. 17, p. 29. LAHAYE, L., Ibid., p. 676.

    340. REUSENS, E., Ibid., pp. 143 et 152.

    341. BARBIER, V., Ibid., p. 270.

    342. MIRAEUS, A. et FOPPENS, J.-F., Opera diplomatica et historica, t. 1, Bruxelles, 1723, p. 772.

    343. DE MARNEFFE, E., Ibid., p. 421. BARBIER, J. et BARBIER, V., Ibid., p. 54.

    344. REUSENS, E., Ibid., p. 143.

    345. REUSENS, E., Ibid., p. 190.

    346. DE MARNEFFE, E., Ibid., p. 422.

    347. DE MARNEFFE, E., Ibid., p. 250.

    348. DE MARNEFFE, E., Ibid., p. 337.

    par Herman, doyen de Fleurus. Dans un acte de 1185, il écrit ceci : H., decanus concilii de Flerus congratulabatur hiis que videbat fieri ad sustentacionem pauperum et remedium Christi fidelium consilio et iuditio clericorum et synodalium excommunicavit eos qui super hac elemosina ultam deinceps pauperibus inferrent molestiam [...]. Ce doyen cite alors une formule de corroboration non moins singulière : [...] ut hoc nullatenus infirmari valeat, sigillo concilii de Flerus universa christianitas fore agnoscat.349 La plupart des actes ignorent la sanctio et comportent une corroboratio bien plus classique. Les mentions de lieux sont extrêmement rares. Il ne faut pas oublier que les sentences conciliaires sont évidemment prononcées sur le lieu habituel de réunion.

    La deuxième partie du Registrum de Van der Scaeft comporte plusieurs modèles de lettres. Malgré leur caractère officiel, leur forme semble très libre. Seule la suscription est invariable : N., decanus christianitatis ou concilii Beringensis Leodiensis diocesis. Dans les lettres proclamatoires, elle est directement suivie de la présentation du candidat. Si celui-ci ne satisfait pas aux exigences du doyen, la motivation du refus de sa candidature est spécifiée.350

    Comme nous l'avons vu précédemment, toute personne qui présente les symptômes de la lèpre doit être dénoncée au doyen rural. Celui-ci lui remet alors une lettre adressée aux spécialistes de la léproserie la plus proche afin qu'un examen soit établi dans les plus brefs délais. La principale caractéristique de cette lettre réside dans le fait qu'elle débute par la date à laquelle le malade a été présenté au doyen.351 Les médecins voient donc tout de suite si le souffrant est venu directement les consulter. S'il s'avère qu'il s'agit bien d'un cas de lèpre, ils tiennent ainsi un indice quant à l'état d'avancement de la maladie.

    Aucun acte consignant des donations, des héritages et des sentences arbitrales n'a été recopié dans ce registre. Il est possible que Van der Scaeft n'ait pas voulu introduire dans

    349. DE MARNEFFE, E., Ibid., p. 257.

    350. Registrum I, f° 196-205. Registrum II, f° 116-121.

    351. Registrum I, f° 218-225. Registrum II, f° 129-135.

    son ouvrage des modèles de chartes qui ne relèvent pas des obligations décanales. Mais une autre hypothèse s'impose : l'activité des doyens en matière de juridiction gracieuse est si faible que le doyen de Beringen n'a pas pris la peine d'y consacrer quelques pages.

    Dans la première moitié du XIIIe siècle, tous les actes décanaux sont rédigés en latin. Le premier document en français remonte au mois de février 1254.352 Par contre, aucun document en langue thioise, ayant pour auteur un doyen rural, ne nous est parvenu. H. Nélis ne peut que constater ce silence pour la partie du diocèse de Cambrai, où la première charte en français date de 1229.253

    Les documents émanant de l'autorité décanale sont théoriquement protégés des faussaires par les statuts synodaux de Jean de Flandre.354 Les imitations et les falsifications ne semblent pourtant pas avoir été nombreuses. A ce jour, en tout cas, aucune n'a été recensée.

    352. BARBIER, V., Floreffe, p. 109.

    353. NELIS, H., Ibid., p. 524.

    354. AVRIL, J., Ibid., p. 133.

    CHAPITRE V.

    LES VICE-DOYENS.

    Origine de l'institution.

    Il est difficile de situer chronologiquement l'apparition des vice-doyens. Leur mission principale étant d'assister un titulaire débordé, trop vieux ou trop malade dans la gestion

    du concile,1 rien n'empêche de faire remonter leur origine à celle des doyens eux-mêmes. Le premier vice-doyen connu a exercé au début du XIIIe siècle,2 c'est-à-dire au moment où les doyens, en plus des obligations liées à leur tâche, se chargent d'affaires juridiques. La nomination de vice-doyens se généralise à cette époque et demeure en usage au-delà

    de la période que nous désirons étudier.

    Dans les documents, les vice-doyens prennent, eux aussi, le titre de decanus. Cette pratique, largement répandue dans toute l'Europe médiévale, sera condamnée par le concile de Constance (1414-1418).3

    L'entrée en fonctions.

    Tout doyen rural a le droit de léguer ses pouvoirs in toto vel in parte à des assistants. Ceux-ci, s'ils agissent dans un secteur bien précis d'activités comme, par exemple, le prélèvement des taxes ou l'établissement des actes, sont choisis par le doyen rural seul. Dans le district de Beringen, aucune contrainte ne pourrait restreindre son choix. Ni les prêtres de paroisse, ni l'archidiacre, ni même l'évêque ne peuvent intervenir dans cette nomination.4 Par contre, dans le concile de Susteren, le doyen et le vice-doyen sont élus en même temps et selon les mêmes principes.5

    1. CEYSSENS, J., Ibid., p. 182.

    2. Henri, vice-doyen du concile de Chimay de 1202 à novembre 1208 au moins, sous le titulariat du curé de Couvin, Boson, à qui il succédera (BARBIER, J. et BARBIER, V., Cartulaire de l'abbaye de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 17, Louvain, 1881, p. 29. PONCELET, E., Actes des princes-évêques de Liège : Hugues de Pierrepont, Bruxelles, 1946, p. 5).

    3. MALBRENNE, J., Ibid., pp. 95-96.

    4. Registrum I, f° 60. Registrum II, f° 35. CEYSSENS, J., Ibid., p. 182.

    5. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

    Par contre, si un doyen, qui ne réside pas dans son district, engage un vice-doyen pour le remplacer dans la totalité de ses fonctions, il doit tenir compte des critères en usage.6 Cela sous-entend donc que le choix doit se porter sur un curé ou un vicaire perpétuel du concile âgé de vingt-cinq ans au minimum.

    La procédure qui mène à l'institution d'un vice-doyen, qu'il soit simple assistant ou qu'il remplisse les fonctions décanales dans leur intégralité, se caractérise par sa simplicité. Le doyen, de sa propre autorité, dresse un acte qui consigne la passation de pouvoir et y appose son sceau.7

    Une troisième catégorie de vice-doyens nous est connue : ceux qui, sur l'ordre de l'évêque, dirigent le concile durant la vacance du poste décanal. C'est évidemment le chef de l'Eglise de Liège qui désigne, dans ce cas, le prêtre qui remplira ces fonctions.8

    §3. Condition sociale.

    Aucune conclusion ne peut être apportée quant à l'origine sociale des vice-doyens connus. Notons tout de même que plusieurs d'entre eux ont succédé au doyen qu'ils ont assisté et qui leur a appris les rouages du métier.9

    Leurs revenus dépendent évidemment tant de ceux du doyen que de sa générosité. Jean Dompens, vice-doyen de Beringen au milieu du XVIe siècle, gagne la misérable somme de six ou sept florins par an, alors que ce concile rapporte à son titulaire cinq fois plus, pour les années les moins fastes.10

    6. Registrum I, f° 60. Registrum II, f° 35. CEYSSENS, J., Ibid., p. 182.

    7. Registrum I, f° 60. Registrum II, f° 35. CEYSSENS, J., Ibid., p. 182.

    8. PAQUAY, J., Juridiction, droits et prérogatives des archidiacres, p. 29. Tel est le cas de Jean Dompens, vice-doyen de Beringen, probablement désigné par l'évêque durant la vacance du siège décanal. Registrum compositionum, f° 39.

    9. Henri, vice-doyen du concile de Chimay, de 1202 à novembre 1208 au moins, puis doyen jusqu'en 1223. (BARBIER, J. et BARBIER, V., Cartulaire de l'abbaye de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 17, Louvain, 1881, p. 29. PONCELET, E., Actes des princes-évêques de Liège : Hugues de Pierrepont, Bruxelles, 1946, p. 5). Jean, vice-doyen du concile de Beringen de 1273 à 1279 au moins, puis doyen jusqu'en 1296 ou au-delà (BROUETTE, E., Les doyens de chrétienté des origines au XIIIe siècle, p. 28). Le vice-décanat de ces deux prêtres peut être déduit du fait qu'ils apparaissent au cours du décanat d'un autre personnage, qui s'efface par la suite (voir annexe I). L'exemple le plus sûr reste donc celui de Jean Dompens, vice-doyen durant la vacance du siège décanal de Beringen (1547-1556), puis doyen de 1556 à 1562 (Registrum compositionum).

    10. Registrum compositionum, f° 39.

    Description de leur mission.

    Le vice-doyen peut assister le titulaire de la charge seulement pour une activité bien définie. Il peut être, par exemple, juge, pour statuer, au nom du doyen, sur les litiges qui lui ont été soumis. En tant que procureur, il défend les intérêts du doyen et de son concile devant toutes les juridictions ; en tant qu'agent fiscal, il tient à jour toute la comptabilité décanale.11 Le doyen, au cours de ses visites, a aussi parfois besoin d'un accompagnateur pour sillonner les chemins, parfois dangereux, du district.12

    Si le vice-doyen remplace le titulaire de la charge, absent du concile causa studii vel alia licita, tous les droits et devoirs cités antérieurement lui reviennent.13

    §4. La charge décanale dans les régions exemptes.

    Certaines régions du diocèse sont exemptes de l'autorité archidiaconale et décanale. Les droits et devoirs du doyen reviennent alors à d'autres ecclésiastiques, comme, par exemple, le doyen du chapitre Notre-Dame, à Huy.14

    11. CEYSSENS, J., Ibid., p. 182.

    12. AVRIL, J., Ibid., p. 157. Tel est le sens qu'il faut accorder, semble-t-il à la permission donnée aux doyens de voyager avec deux chevaux : un pour lui-même et l'autre pour son assistant.

    13. Registrum I, f° 60. Registrum II, f° 35. CEYSSENS, J., Ibid., p. 182.

    14. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté depuis les origines jusqu'au XIIIe siècle, p. 23, note 9.

    CONCLUSIONS.

    Tout au long de notre étude, nous avons approché quelques aspects de la vie politique, religieuse et quotidienne des campagnes du diocèse de Liège par le biais du décanat rural, une institution qui ne nous était connue que par diverses monographies isolées. Nous avons tenté d'en démontrer l'originalité et l'importance pour le Moyen Âge et le début de l'époque moderne. Voici donc, rapidement brossés, les traits saillants de notre exposé.

    Le décanat rural apparaît à l'époque carolingienne, probablement sous l'épiscopat de Francon ou d'Etienne. Cette institution, inspirée de la règle d'Aix de 816, a pour but de réunir tous les curés d'un même district sous l'égide d'un seul homme : le doyen rural, qui occupe une place centrale dans la hiérarchie ecclésiastique séculière, entre l'évêque et les curés. Il est aussi, à l'origine un agent fiscal de l'évêque. Telles sont les conclusions que nous pouvons tirer des Virtutes Sancti Eugenii, texte daté du début du Xe siècle, dans lequel apparaît le premier doyen connu. Durant les Xe et XIe siècles, les archidiacres acquièrent plus d'importance. De simples vicaires de l'évêque, ils se placent à la tête de circonscriptions géographiques regroupant plusieurs doyennés. Les doyens ruraux, ainsi médiatisés, conservent tout de même des rapports directs avec le prélat, notamment en matière fiscale.

    Traditionnellement, la nomination du doyen rural dépend quasi uniquement des prêtres du concile. L'archidiacre en est tenu éloigné ; l'évêque ou le pape n'y interviennent que pour la confirmer. A partir du milieu du XIIe siècle, les conditions d'éligibilité se précisent : toute personne âgée de vingt-cinq ans au moins et étant sur le point de devenir prêtre dans l'année peut briguer cet office. Toutefois, nous constatons la présence d'un certain nombre de lois tacites, respectées par l'ensemble des conciles : tout candidat au décanat doit desservir une paroisse du district qu'il souhaite administrer et doit faire preuve de certaines aptitudes intellectuelles. Le coût de l'élection peut, lui aussi, être défini comme un critère important de sélection. Dans certains districts, les électeurs privilégient les prêtres d'une paroisse ou d'un chapitre déterminés par la coutume. Si le scrutin ne permet pas de départager deux candidats, le président de l'assemblée a recours au compromis, en choisissant deux arbitres parmi les électeurs. Pour éviter la procédure traditionnelle, le postulant peut avoir recours à la nomination par provision apostolique. La charge décanale est inamovible.

    Le chapitre relatif à la condition sociale des doyens ruraux nous a permis de découvrir un groupe d'hommes aux modes de vie très différents, selon qu'il s'agit de nobles, de clercs passés maîtres dans l'art de cumuler les bénéfices ou de simples prêtres de campagne. Hormis ces quelques considérations, leurs émoluments varient dans des proportions considérables selon deux paramètres : le revenu minimum, apparemment différent pour chaque district et un certain nombre d'événements de nature exceptionnelle, comme le décès des nobles, des prêtres et des gens de basse condition, l'institution de nouveaux curés dans les quarteschapelles, les amendes perçues lors des synodes paroissiaux et les activités en matière de juridiction gracieuse et contentieuse. En général, les doyens proviennent de la région linguistique à laquelle appartient le concile car leur mission nécessite la connaissance des idiomes locaux.

    La première obligation du doyen rural consiste à assister aux synodes généraux afin de pouvoir expliquer à tous les prêtres de son district les tenants et les aboutissants de chaque mesure prise par l'évêque. Il doit aussi rendre la justice, pour les causes mineures, lors des synodes paroissiaux et dénoncer publiquement les usuriers et les faussaires. Si les doyens ruraux ont le droit d'infliger des amendes à ceux qui enfreignent les lois et d'obliger ceux-ci à effectuer un pèlerinage proportionnel à la gravité de leur méfait, ils ne peuvent prononcer eux-mêmes des sentences d'excommunication, d'interdit ou de suspense. Pour cela, ils doivent s'en remettre à l'officialité

    archidiaconale ou épiscopale. Néanmoins, il leur est demandé de tenter de ramener les excommuniés sur le droit chemin par la cérémonie symbolique des aggraves ou rénovations. Véritables oculi episcopi, les doyens savent, en principe, tout ce qui se passe dans leur doyenné. Les archidiacres leur délèguent habituellement le droit de visiter les églises entières et médianes. Ce droit, les doyens le possèdent ordinairement pour les quartes-chapelles, sur lesquelles ils détiennent des droits archidiaconaux. Ils enregistrent tous les déplacements de leurs subordonnés et ils s'enquièrent, en outre, de tenir à jour un registre consignant leurs absences. Ils doivent aussi célébrer les jubilés et procéder aux funérailles des prêtres, des nobles, des comédiens, des prostituées, des vagabonds et des lépreux qui meurent dans leur district. Ces derniers, qui jouissent d'un statut particulier aux yeux de l'Eglise, sont placés, tout au long de leur existence, sous la protection des doyens. Les cérémonies religieuses relatives au passage d'un homme dans le monde de la lèpre, qui préfigure l'au-delà, par leur symbolisme, nous ont permis de mieux cerner les mentalités de l'époque. Par ailleurs, nous nous réjouirions de découvrir les résultats d'une recherche sur le traitement de la lèpre dans le diocèse de Liège car les travaux que nous avons dû utiliser sont assez anciens ou traitent de sujets connexes, comme l'assistance aux pauvres.

    En dehors de la distribution du saint chrême, le lundi de Pâques, le concile de chrétienté se réunit, au maximum quatre fois par an, selon les traditions en vigueur dans chaque district. Il statue sur tous les conflits ayant rapport aux droits et devoirs des décimateurs, des mambours et des paroissiens, essentiellement au sujet de l'entretien des églises et des objets liturgiques. Ses décisions se basent sur les coutumes et sont, le plus souvent, consignées sous forme de lois dans des records.

    A côté des tâches qui leur sont imposées, les doyens ruraux sont parfois appelés à faire partie d'un comité d'arbitrage, à dresser des actes que nous qualifierions aujourd'hui de notariés et à y apposer leur sceau afin de les authentifier.

    Notons enfin que, pour accomplir tous ces travaux, les doyens ont pris l'habitude de se faire seconder ou remplacer par des vice-doyens, qui sont entièrement à leur charge et qui, de fait, sont assez mal rémunérés.

    En somme, nous espérons, par ce travail, avoir contribué à mettre en lumière quelques aspects de la vie d'hommes qui, ayant décidé de consacrer leur vie à leurs convictions religieuses, se sont aussi impliqués, au quotidien, dans la vie politique de leur région.

    ANNEXES.


    1. LISTE DES DOYENS.1

    Au cours de notre étude, nous avons pu compléter, corriger et préciser les listes existantes. Celle que nous proposons ici reprend, pour chaque doyenné, classé dans l'ordre alphabétique, une liste chronologique des doyens et des vice-doyens qui s'y sont succédé. Les dates mentionnées se rapprochent le plus, pour la première, du jour de l'élection et, pour la seconde, de la sortie de charge. Les principales attributions des doyens y sont aussi précisées, ainsi que diverses informations recueillies à propos de leur vie. Les noms entre crochets désignent les dignitaires repris dans certains travaux dont les sources n'ont pu être retrouvées. Pour plus de clarté, nous avons préféré rejeter la bibliographie à la fin de la liste.

    Andenne (Hainaut).

    Hellin (1223-mars 1233)2.

    Jean (1246-1275), curé de Fumal.3

    Robert (5 mars 1338-22 octobre 1343), curé de Marneffe.4 Jean Guillon (1378), curé d'Oteppe.5

    Jean Libert (1394), curé d'Oteppe.6

    Jean Helmont (22 juin 1423), vice-doyen et curé d'Haltinne.7

    Bastogne (Ardennes).8

    Alard (29 juin 1104).9

    Hubert (1153-1170).10

    Arnould (à une date comprise entre le 25 mai 1189 et 1196).11 Nicolas (1er mai 1224).12

    Jean (1240-1246).13

    Daniel (1253).14

    Herbert (1254-[1273]).15

    Henri (1259).16

    [Henri de Compogne (1282-1293)].17

    Thibaut (7 novembre 1297-1302), curé de Sainte-Marie Chevigny.18

    Henri (29 mars 1306-1er juin 1312), curé d'Ortho.19

    Gauthier (23 juillet 1311), curé de Sibret et vice-doyen du concile. 20 Henri (1320), curé de Tillet.21

    Gilles (1352-[1389]), curé d'Amberloup et ancien official forain.22

    Henri de Romagne (1389-1390), chanoine de Saint-Etienne à Metz et curé de Bastogne.23

    Gauthier (16 décembre 1413-[18 avril 1443]), curé de Sibret.24

    Maître Barthélémy Nicolas de Saint-Hubert (1466), docteur en droit canon.25 Henri du Mont (27 mai 1487-19 octobre 1497), chanoine de Saint-Paul à Liège.26 [Anselme de Sart (9 janvier 1502), chanoine du chapitre de Floreffe, religieux de l'abbaye de Bonne-Espérance, curé de Gouy-lez-Piéton jusqu'au 25 janvier 1500, puis chapelain de Saint-Nicolas à Gentinnes et doyen du concile de
    Fleurus].27

    [Arnould (15 novembre 1514-1515), curé de Sainlez].28

    [Pierre de Longvilly (6 octobre 1520-1537), curé de Noville-lez-Bastogne, mort en 1579].29

    [Jacques de Villers (30 juin 1538), chanoine de Saint-Paul].30

    [Jean de Boulant, dit de Roley, curé de Bastogne, titulaire de plusieurs bénéfices dans le diocèse de Liège, dont le canonicat de Saint-Lambert depuis 1531, mort en 1543].31

    Englebert, baron de Mérode (22 mars 1543), chanoine de Saint-Lambert et seigneur

    de Houffalize.32

    Maître Pierre Boels (1544), étudiant à Louvain, puis licencié en droit de l'université de Dôle, vicaire général de Liège, mort le 20 mai 1575.33

    Beringen (Campine).34

    Robert (1180-1190), curé de Belle.35

    Henri (18 juillet 1266-1279), doyen de Fleurus (1266-1279) et de Woensel (1266- 1271).36

    [Jean (1273-1296), vice-doyen de 1273 à 1279 au moins, puis doyen].37 [Jean de Bonen (1400), curé de Heusden].38

    [Jean de Bouchout (1400 ou 1440), curé de Zolder].39

    Jean Raymakers, (fin XVe-début XVIe siècle), curé de Zolder et chanoine prémontré d'Averbode.40

    Gauthier Wytmans (1511-1516), curé de Balen et chanoine prémontré de la même abbaye.41

    Maître Henri Hoeghloen ou Van der Scaeft (1516), né à Diest vers 1480, curé de Hechtel, licencié en droit canonique de l'université de Paris, ancien prévôt de l'abbaye d'Averbode, mort en juillet 1521.42

    [Jean Saemelen, curé de Kwaadmechelen, vice-doyen de Van der Scaeft].43 [Guillaume Van der Heesen (1522-1547), curé de Zolder et chanoine prémontré d'Averbode].44

    Jean Dompens (1547-1562), curé de Heusden et vice-doyen du concile durant la vacance du siège décanal (1547-1556).45

    Gilles Steels (1556-[v. 1569]), curé de Lummen et chanoine de Saint-Martin à Liège. 46

    Chimay (Famenne).47

    Thomas (1180).48

    Renier (1188), curé de Couvin.49

    Boson (1198-22 novembre 1208), curé de Couvin.50

    Henri (1202-1223), vice-doyen au moins jusqu'en 1208, puis doyen.51

    Jean (7 décembre 1223-4 novembre 1230) 52

    [Godefroi (1231)].53

    Le curé de Couvin (juin 1243).54

    Jean de Treigne (9 août 1249-mars 1269).55

    Gilles de Saint-Quentin, mort en 1322.56

    Gérard (22 novembre 1322), curé de Petigny.57

    [Alard de Couvin, chanoine prémontré de l'abbaye de Floreffe et curé d'Aublain, mort le 15 août 1355].58

    Henri (17 août 1360), curé d'Olloy-sur-Viroin.59

    Nicolas de Blehen (16 juillet 1384), curé de Couvin, chanoine prébendé de Saint- Germain à Montfaucon et de Saint-Gorgon à Hoegaarden, en expectative de prébende à Saint-Servais de Maastricht et cubiculaire du cardinal Pierre de Vergne.60 Maître Arnold Buck, de Bois-le-Duc (cité à une date comprise entre le 26 août 1412 et le 26 août 1413), docteur en droit canon, curé de Couvin, chapelain à Dinther, chanoine prébendé de Saint-Jean, de Saint-Lambert et du chapitre de Bois-le-duc, puis prévôt de Saint-Denis, à Liège, mort en 1427.61

    Helmicus de Dyck (à partir d'une date comprise entre le 26 août 1412 et le 26 août 1413-17 novembre 1418), clerc du diocèse de Münster, curé de Couvin et familier du cardinal de Plaisance.62

    Nicolas Tamison (20 janvier 1493).63

    [Gérard Martin, ou Colcher (1504-1515), curé de Treignes].64

    [Jean Le Tonnelier ou Le Cuvelier (1527-1538), curé de Treignes].65 Jacques Stassin (25 octobre 1536), vice-doyen et curé de Vierves.66

    [Pholien de Vaulx (1545), doyen de la collégiale Saint-Pierre de Liège dès 1539, mort le 3 ou le 10 décembre 1560].67

    Ciney (Condroz).

    Henri (1202).68

    W. (1225).69

    Jean (1230-1264).70

    Lambert (1313).71

    Warnier (24 janvier 1385- 24 mars 1386).72

    Nicolas de Blehen (1394), ancien doyen du concile de Chimay.73

    [Maître Tilman de Herkenrode (1519-1526), chanoine de la collégiale Saint-Jean l'Evangéliste et curé de Hamoir, mort le 3 mars 1555].74

    Henri (5 mai 1556), vice-doyen.75

    Fleurus (Hainaut).76

    Rodolphe (1146).77 Henri (1161-1167).78 Guillaume (v. 1175).79

    Herman (1180-1188), curé de Nivelles.80

    Libert (cité à une date comprise entre 1190 et 1192).81

    Rodolphe (1195-1217).82 Gosuin (1220-1240).83

    R. (1242).84

    Gérold (1243-1244).85

    Jean (entre le 1 et le 8 décembre 1246-1259), curé de Houtain-le-Val.86

    Maître Gérard (1258-1260), curé de Viesville.87

    [L. (1267)].88

    Henri (1266-10 octobre 1279), doyen de Woensel (1266-1271) et de Beringen (1266- 1279).89

    Pierre ([1288]-1296), curé de Viesville.90

    Jacques (1296-1312), prieur conventuel d'Oignies, curé de Fosses-la-ville, puis de Franière.91

    Jacques de Rosières, chanoine prémontré de l'abbaye de Floreffe, mort le 5 avril 1400.92

    Nicolas Pirard (1438), vice-doyen du concile et chanoine de Fosses.93 [Jean Porcheal (1445-1449)].94

    Anselme de Sart (1502), religieux des abbayes de Bonne-Espérance et de Floreffe, curé de Gouy-lez-Piéton jusqu'au 25 janvier 1500, puis chapelain de Saint-Nicolas à Gentinnes et doyen du concile de Bastogne, mort le 14 janvier 1515.95 [Maître Charles Nicquet (1540), licencié en droit, chanoine, puis doyen de Sainte-Croix et official de Liège, mort le 29 novembre 1579].96

    Florennes (Hainaut).97

    Flodin (septembre 919).98

    Saint Walhère (avant 1161), curé de Flavion, d'Onhaye et de Hastière.99

    Gauthier (1187-1199), curé de Flavion, probablement recteur du couvent de Waulsort durant la vacance du siège abbatial, à la fin du XIIe siècle.100 Gilbert (1199).101

    Nicolas (juin 1243).102

    Jean ([1247]-5 mai 1257), curé de Senzeille,mort le 10 juin 1272.103 Baudouin (1287-1309), curé d'Anthée.104

    Lambert (23 octobre 1323).105

    Jacques (21 mai 1359).106

    Laurent (9 avril 1363).107

    Maître Jean Lonial (6 novembre 1415).108

    Gauthier Gruter, né à Oerle, chanoine prémontré de Floreffe depuis 1446, mort en 1503.109

    [Godefroi Lambert (7 novembre 1532), curé de Saint-Aubin, mort peu après avoir acquis, en 1532, la seigneurie de Sart-en-Fagne].110

    Désiré-Pierre de Harroy (16 janvier 1536-1552), curé d'Onhaye, probablement commanditaire de la pierre sépulchrale en marbre qui orne le tombeau de saint Walhère.111

    Gembloux (Hainaut).112

    Sigefroid (1172-1178).113

    Lambert (1187-1190).114

    Baudouin (v. 1202-1215).115

    Henri (v. 1215-[1227]), peut-être curé de Corbais.116

    Jean (mars 1234-4 décembre 1254), curé de Nil-Saint-Martin.117

    Henri (octobre 1235-27 juillet 1239), vice-doyen.118

    Gauthier (décembre 1249), vice-doyen.119

    Lambert (25 septembre 1264), curé de Corbais.120

    Jean (13 juillet 1269-avant 1272).121

    Guillaume (1282).122

    [Jean d'Ermoye (27 mars 1288), curé de Spy].123

    Gérard (1313), curé de Bierges.124

    Pierre (30 août 1359), curé de Wanfercée.125

    Maître Jean Bye (1389), curé de Court-Saint-Etienne, étudiant à Cologne.126 Lambert Tulpais ou Colpin (1410-18 octobre 1420), curé de Jemeppe-sur-Sambre.127 Renier de Waseige (1429-1434), étudiant à l'université de Louvain.128

    [Renaud de Stralen (18 octobre 1445)].129

    Jean Baudolet (2 octobre 1458), curé de Limal.130

    Graide (Famenne).131

    Fréduard (1075).132

    [Etienne (1163)].133

    Simon (1183).134

    [L. (1219), curé de Bouillon-Sensenruth].135

    Gérard (1254).136

    [Le curé de Gedinne (1278)].137

    Gilles d'Heure-le-Romain (v. 1350), curé de Redu, secrétaire et chapelain du seigneur de Seraing-le-Château, mort le 25 juin 1351.138

    [Gilles d'Heure (1363), curé de Gedinne].139

    Arnould de Brunshorn, curé de Villance et chanoine de la collégiale Saint-Jean l'Evangéliste (1403), mort le 6 décembre 1404.140

    [Jean de Houyet (1474), curé de Mesnil-Eglise, doyen du concile de Hilvarenbeek, en 1474 et prévôt du chapitre de Dinant, mort le 5 juillet 1475].141

    [Jean du Chêne (1474-1478)].142

    Hanret (Condroz).143

    Nicolas (1171).144

    [Francon (1221-1229)].145

    Thomas de Namèche (19 juin 1238-février 1254).146

    Jean (12 avril 1265-1268).147

    Nicolas (17 juin 1279-1321), curé de Ramillies.148

    Jean Servais (1397), curé de Meeffe.149

    Maître Baudouin-Pierre de Wynes (20 avril 1447-10 février 1450), de Liège, ancien étudiant de l'université de Louvain.150

    [Philippe d'Avin (5 juin 1551)].151

    Hilvarenbeek (Campine).152

    Godefroi (1157-1192).153

    [W. (1250)].154

    Thomas (1261-1273).155

    Jacques Consey (26 octobre 1297-1303), curé de Ghilse.156

    [Henri Cuisère (1310)].157

    [Englebert (1315)].158

    Jean d'Ijmhuizen (1331-1334).159

    Gérard Van de Beek, mort en 1350.160

    Jean de Cansterperre (1350), curé de Drimmelen.161

    Jacques Groy, ou Last (avant 1372), curé d'Eersel.162

    Jean (1372), chapelain de l'autel Notre-Dame, à Visé.163

    X., chanoine à Oirschot, assassiné au cours d'une vendetta, dont le commanditaire présumé, un chanoine du même couvent, est libéré de la prison épiscopale en 1377 pour être jugé par son chapitre.164

    [Jean (1385), chanoine de Saint-Jean à Bois-le-Duc].165

    [Gauthier Backer (1385-1418), curé de Haren, ancien doyen du concile de Léau, chanoine de Saint-Lambert et familier du pape Boniface IX].166

    [Jean Rusener (18 octobre 1445), doyen de Sainte-Croix depuis 1439, mort le 1er juillet 1456].167

    [Jean de Houyet (1474), ancien doyen du concile de Graide].168

    Guillaume d'Aphen (1484).169

    [Jean Groote (1486)].170

    Hozémont (Brabant).

    Gilbert (1196-1203).171

    Henri (1178-1182).172

    Gérard (1196-1203).173

    Bastien (1229).174

    Servais (5 juillet 1233).175 Nicolas (1239-1244).176

    Robert d'Ottignies (février 1259).177 Gérard (1273), curé de Limont.178

    Jean de Bierset (cité un 4 mai, entre 1338 et 1356), chanoine de Saint-Paul et curé de Ramet.179

    [Jean de Tirlemont (1400)].180

    Jean Cochair de Hodeige (24 novembre 1426-13 février 1431), moine du Val-Saint- Lambert et curé de Momalle.181

    Jodoigne (Brabant).182

    Rodolphe (1173).183

    Jean (23 avril 1183), curé de Lathuy.184

    Renier (1187-1189).185

    Frère Jean de Saint-Marc (1198-juin 1225), de l'ordre de Malte ou des Hospitaliers et curé de Jodoigne-Saint-Médard.186

    Maître Simon de Libertange (septembre 1230-août 1240), curé de Marilles.187 Nicolas (16 février 1244-4 mars 1249), curé d'Opprebais.188

    Pierre de Grez (12 septembre 1254).189

    J. (4 décembre 1254).190

    Maître Henri de Folx-les-Caves (31 janvier 1258-2 mai 1267), curé de Marilles.191

    Herbrand d'Affremont (8 janvier 1274-23 décembre 1292).192

    Renier (1307).193

    [Otton (1352)].194

    Arnould de la Chapelle (avant 1371), curé de Hamme Mille, mort avant le 8 décembre 1375.195

    [Godefroi (1449), né à Breischem, près de Tirlemont].196

    Maître Gérard Warnier (13 juillet 1466), curé de Mélin.197

    [Jacques de Vesque, recteur du béguinage de Jodoigne, mort en 1540].198

    Kuyck (Campine).

    [B. (1274)]199

    Arnould (1319), curé de Lith.200 Henri de Neynsel (17 mars 1347).201 [Alard (XVe), curé de Langel].202

    [Georges de Bronckhorst, dit Loef (1456)].203

    [Gérard de Beek (1470-1484)].204

    [Gerrit Clyngell (1535-1543), curé de Kuyck].205

    Léau ou Zoutleeuw (Brabant).

    Achille (1198).206

    Henri de Dyck (1226), archidiacre de Liège.207

    [R. (1237)]208

    S. (juin 1248).209

    [H. (1261-1268)].210

    Jean (1270).211

    Guillaume (1310).212

    Gilles de Welnescem, curé de Wommersom, mort en fonctions en 1357.213 Gauthier Baker (1357).214

    Maître Thierry de Hoeckelem ou de Keukelom , né à Bar-le-Duc clerc du diocèse d'Utrecht, diplômé l'université de Paris, sous-collecteur de la chambre apostolique en 1407 et collecteur en 1414, chanoine de Saint-Paul et titulaire de plusieurs autres bénéfices dans les diocèses de Liège et de Cologne, mort avant 1427.215

    Maître Nicolas de Baest (1426-[18 octobre 1445]), curé de Gosoncourt, chanoine de Notre-Dame, à Huy et de Notre-Dame, à Thorn.216

    Jean Gallier (1490), vice-doyen.217

    Louvain (Brabant).

    Pierre (1189).218

    Englebert (1203 ou peu avant-1211), président de la justice ducale de Brabant, à Tirlemont.219

    Louis (décembre 1220).220

    Francon (mars 1225- janvier 1240), curé de Kumtich.221

    Pierre (15 août 1243-[1249]).222

    [Renier (1251-1274)].223

    S. (1253), vice-doyen.224

    [Henri (1262-1266), vice-doyen].225

    [Lambert (1275-1276), vice-doyen].226

    Jean (1291).227

    Louis (mars 1293).228

    Arnould (1310), curé de Kumtich.229

    Jean (22 mai 1357).230

    [Gauthier (1422), chanoine de Saint-Pierre, à Louvain].231

    Jean (20 juin 1470).232

    Jean de Steenwinckel (probablement fin du XVe siècle ou début du XVIe), curé de Winksele.233

    Jean Bye (probablement fin du XVe siècle ou début du XVIe), vice-doyen.234

    Maaseik (Campine).

    [Th. (1231-1232)].235

    [Renaud (1286)].236

    [Jean (1306), curé de Rotem].237

    [Matthieu (1314), curé de Gherdinge].238

    [Jean de Reychs (1352-1372)].239

    Roger (1375).240

    [Jean Copis (1485)].241

    [Herman d'Ertwech (1492-1505), écolâtre de l'abbaye d'Aldeneyck].242

    Maastricht (Hesbaye).

    Jean (1143).243

    Henri (1258-1262).244

    Roger (10 janvier 1281-26 juin 1282).245

    [Henri (1297)].246

    [Herman de Wydoye (1456), vice-doyen et curé de Grooten-Spauwen].247 [Henri de Puthem (1477)].248

    [Lambert du Chêne (1477), curé de Bemelen].249

    Nicolas Tonnart (30 juin 1517).250

    Jean Barchon (30 juin 1517), vice-doyen.251

    Ouffet (Condroz).

    Garnier (1099).252

    [Thierry (mai 1235-1256)].253

    [Gauthier (31 juillet 1261-1264)].254

    [Rodolphe (1276-1278)].255

    Thomas Wéréal (avant le 21 juillet 1351), curé de Fronville.256

    Bastien (1351), curé de Fronville.257

    Gérard d'Ochain, ou d'Oxhem (1358), curé de Clavier.258

    Nicolas (1374), curé de Harzé.259

    [Nicolas Mouton, chanoine de Saint-Jean].260

    [Josse de la Marck (18 octobre 1445)].261

    Gilles de la Roche (1484-1488), curé de Hermalle.262

    [Maître Christian d'Havelange (1509), clerc de Tournai, licencié en droit canonique, curé des églises d'Ellemelle, puis de Terwagne, chanoine de Sainte-Croix et de Saint-Lambert, mort le 17 novembre 1510].263

    Louis d'Orchimont ([1515]-1538), curé de Melreux.264

    [Léonard de Nandrin (1551), curé de Modave].265

    Rochefort (Famenne).266

    Albéron (1175).267

    Nicolas (1209-1er mai 1224).268

    Hubert de la Roche, curé de Saint-Martin-Vieil-Humin et doyen du concile pendant quarante ans.269

    J. (1265-1270).270

    Ponchard (16 avril 1317-1329).271

    Gauthier d'Ochain (1348-avant le 10 mars 1353), chanoine régulier de Saint-Augustin, curé d'Arville, devenu abbé de Saint-Gilles de Publémont après sa sortie de charge.272

    Jean de Maresco (après le 10 mars 1353), curé d'Arville et chanoine de SaintAugustin.273

    Jean de Heraus ou Posmon (1378), curé de Tellin.274

    Maître Jean Poncelet (avant 1394-1395), curé de Marche-en-Famenne, étudiant en
    droit canonique en expectative de prébende à Notre-Dame de Huy et à Saint-
    Servais de Maastricht et prieur de Saint-Laurent, dans le diocèse d'Aix-en-

    Provence.275

    Philippe de Liers (3 mars 1401), curé de Tellin, mort en 1409.276

    Henri Boileau (v. 1437), curé de Hour.277 Philippe de la Marck (1528), curé de Houyet.278 Louis de Stremont, curé de Rochefort.279

    Jean Blanchart (1559), curé de Hour.280

    Saint-Remacle (Condroz).281

    Lambert (1183).282

    C. (1225), curé de Herstal.283

    [Gilbert (1231-1232)].284

    Nicolas (1270).285

    [Richard (1291), curé d'Olne].286

    [Guillaume de Durbuy (1528-1543), curé de Dieupart].287

    Saint-Trond (Hesbaye).

    [Guillaume (1299)].288

    [Hekana (1233-22 mai 1243)].289

    Raoul (1263-1268), curé de Montenaken.290

    [Thierry (1271)].291

    Henri (1294).292

    Jean (1320-31 juillet 1329), coûtre du chapitre de Saint-Odulphe de Looz.293 Robin (1361), curé de Zepperen et vice-doyen.294

    [Jacques Ighenig (1485), curé de Brecht].295

    [Jean Godefroi (1498), d'Eindhoven, curé à Saint-Trond et chanoine de Saint- Lambert].296

    Herman de Mettecoven (1550), doyen du concile de Tongres.297

    Stavelot (Ardennes).298

    Alard (1173).299

    [Harduin (1182-1183)].300

    Christian (1183).301

    Harduin (1234).302

    [Henri (1264-1286)].303

    Nicolas (13 février 1314), curé d'Ouren.304

    Gilles (4 février 1413).305

    [Jean de Visé (1445-1466), curé de Vielsalm].306

    [Guillaume de Boulant, dit de Roley (1467-1471 ou 1472), seigneur de Montjardin, chanoine de Notre-Dame à Huy et, dès 1455, de Saint-Lambert, élu chantre de ce chapitre en 1480, mort à Rome en 1484].307

    Frédéric de Brandebourg (18 décembre 1483-15 juin 1494), seigneur de Clervaux, chanoine à Trèves et archidiacre de Saint-Maurice à Tholey, mort avant le 1er septembre 1503.308

    [Denis de Somprez (v. 1503-15 octobre 1517), chanoine de Sainte-Croix depuis 1470, puis chantre de cette collégiale à partir de 1508].309

    [Englebert de Tavigny (1er janvier 1540-1554), chanoine de la collégiale Saint- Barthélemy, mort le 19 octobre 1554].310

    Susteren (Campine).311 Guillaume (1144).312

    [Herewige (1165)].313

    [Henri (1201), curé de Roosteren].314

    [Jean (1230), curé de Linne].315

    [Anselme (1268-1290), prêtre à l'abbaye de Susteren].316

    [Godschalk (1299)].317 Pierre Kispens (1307).318

    [Hubert de Berghe (1430)].319

    [Henri Jager (1437), curé de Papenhoven].320

    [Jean Wolf (1476), curé de Born].321

    [Arnould de Bruexhem ou de Bruexkem (1522), curé de Bingelrade].322

    [Henri Werpen (1528)].323

    [Jean de Bruexhem ou de Bruexkem (1558), curé à Sittard].324

    Thuin (Hainaut).

    Bernard (1026 ou après).325

    Rohard (1123).326

    Nicolas (1189).327

    [Michel (1190-1211), prévôt du chapitre de Walcourt].328

    [Arnould (1211-1243)].329

    Maître Nicolas (1248-14 mai 1255).330

    Maître Jean, dit Crassawe (22 septembre 1257-novembre 1257), curé de Thuillies, médecin, procurateur à Rome du prince-évêque Henri de Gueldre, puis, dès 1258, coûtre de Saint-Paul à Nivelles et détenteur de prébendes à Fosses, à Saint-Pierre et à Saint-Jean de Liège ; il représente le clergé secondaire liégeois au Saint-Siège en 1260.331

    Hugues de Lille (27 juin 1270), curé de Thiméon.332

    Tongres (Hesbaye).

    Godefroi (1165).333

    Gérard (1200).334

    Gilbert ([1204]-1234).335

    [Simon (1241-1247)].336

    Daniel (1244), vice-doyen.337

    [A. (1257)].338

    Pierre (1263).339

    L. (1271).340

    Henri (1271), curé d'Othée, décédé au plus tard en 1281.341

    Henri (1321-[14 avril 1326]), curé de Berlingen.342 Gilbert (1329).343

    Thierry (1367), curé de Waltwilder.344 [Alard de Langel (1379), curé de Heers].345 [Jean de Baest (18 octobre 1445)].346 Jordan de Baest ([1445]-1472).347

    Jean Boten (7 janvier 1461), vice-doyen.348 [Louis de Groenendael (1472)].349

    [Herman de Mettecoven (1542-1560), curé de Melveren et doyen du concile de Saint-Trond].350

    Wassenberg (Campine).351

    [Gosuin de Ghelabeke (1331-1337)].352

    [Renier (1343-1358)].353

    [Pierre de la Meuse (1396-1412), étudiant à Cologne et curé de Waldniel].354 [Tilman de Daelen (1416), curé de Beek].355

    [Englebert Goldstein (1431)].356

    [Herman Gruyter (1488-1493), chanoine du Saint-Esprit à Roermond].357

    [Guillaume de Barle (XVe siècle)].358

    [Tilman de Düren ou Borchgreven (1519-1530), curé d'Orsberg].359 [Adam de Hatzfeld (1533-1571), curé de Dillickradt].360

    Woensel (Campine).

    Henri (1266-10 octobre 1271), doyen de Fleurus (1266-1279) et de Beringen (1266- 1279).361

    Guillaume (1286-28 mars 1290), curé de Dinther.362

    Arnould (1296-1306), curé de Strijp.363

    Jean (1350), curé de Sceepstale, mort en 1351.364

    Jean de Neysel (20 octobre 1351-2 août 1375), curé de Waalre.365

    [Thierry (1352)]366

    Antoine Pruynen (14 mai 1482).367

    Jean Gruyter (14 mai 1482), vice-doyen.368

    Maître Guillaume Ponty (1498), curé de Sainte-Catherine d'Eindhoven.369 Borman (août 1516).370

    1. NELIS, H., les Doyens de chrétienté. Etude de diplomatique sur leurs actes de juridiction gracieuse en Belgique au XIIIe siècle, dans R.B.P.H., t. 3,
    Bruxelles, 1924, pp. 22-32 et 89-97. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté dans le diocèse de Liège, des origines à la fin du XIIIe siècle, dans Leod., t. 58, Liège, 1971, pp. 27-37. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté dans le diocèse de Liège au XIVe siècle, dans Leod., t. 61, Liège, 1975-1976, pp. 8-16. BROUETTE, E., Liste provisoire des doyens de concile de l'ancien diocèse de Liège (1400-1559), dans Leod., t. 64, Liège, 1979, pp. 5-15. Ces listes, fort lacunaires, ont fait l'objet, après vérification, de nombreux ajouts et corrections dans le but de doter ce travail du répertoire chronologique le plus précis possible.

    2. A.E.H., chartrier de l'abbaye du Val-Notre-Dame.

    3. A.E.H., ibid. YANS, M., Chartes originales des Templiers et des Hospitaliers au château de Warfusée, dans Leod., t. 55, Liège, 1968, p. 12.

    4. BARBIER, J., Documents extraits du cartulaire du chapitre noble d'Andenne, dans A.H.E.B., t. 15, Louvain, 1878, p. 328. EVRARD, M., Documents relatifs à l'abbaye de Flône, dans A.H.E.B., t. 24, Louvain, 1893, p. 422.

    5. HANQUET, K., Suppliques de Clément VII (1378-1379), dans A.V.B., t. 8, Rome, 1924, pp. 162-163 et 331-332.

    6. GASTOUT, M., Suppliques et lettres d'Urbain VI et de Boniface IX, dans A.V.B., t. 29, Rome, 1976, p. 127.

    7. Records ecclésiastiques de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 4, Louvain, 1867, p. 168.

    8. GUILLEAUME, D., les Doyens du concile de Bastogne, dans Leod., t. 8, Liège, 1872, pp. 17-18. HABRAN, V., Coutumier ecclésiastique du doyenné de Bastogne, dans A.I.A.Lux., t. 58, Arlon, 1927, pp. 11-12.

    9. HANQUET, K., la Chronique de Saint-Hubert, dite Cantatorium, Bruxelles, 1906, p. 246.

    10. KURTH, G., Chartes de l'abbaye de Saint-Hubert en Ardenne, t. 1, Bruxelles, 1903, pp. 129 et 578.

    11. KURTH, G., Ibid., p. 173.

    12. KURTH, G., Ibid., p. 236.

    13. WAMPACH, C., Urkunden- und Quellenbuch zur Geschichte der altluxemburgischen Territorien bis zur burgundischen Zeit, t. 2, Luxembourg, 1938, p. 491 et t. 4, Luxembourg, 1939, p. 546.

    14. WAMPACH, C., Ibid., t. 3, 1939, p. 140.

    15. KURTH, G., Ibid., p. 379. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines au XIIIe siècle, p. 28.

    16. WAMPACH, C., Ibid., p. 325.

    17. BROUETTE, E., Ibid., p. 28.

    18. KURTH, G., ibid., pp. 440 et 444

    19. A.E.A., cartulaire du prieuré du Val-des-Ecoliers, à Houffalize, f° 37. KURTH, G., ibid., p. 404.

    20. KURTH, G., ibid., p. 460.

    21. A.E.A., ibid., f° 41.

    22. A.E.L., archives de la collégiale Sainte-Croix, Liber cartarum III, f° 230 v°. (PONCELET, E., Inventaire analytique des chartes de la collégiale Sainte-Croix à Liège, t. 1, Bruxelles, 1911, p. 361). BROUETTE, E., les Doyens ruraux au XIVe siècle, p. 8.

    23. GOFFINET, H., Cartulaire de Clairefontaine, Arlon, 1876, p. 188. A.E.A., ibid., f° 72. Contrairement à ce qu'affirme GUILLEAUME, D., Ibid., p. 5, rien ne nous permet de penser que ce doyen est entré en fonctions au milieu de ce siècle.

    24. KURTH, G., Ibid., p. 460. GUILLEAUME, D., Ibid., p. 5 (référence
    incorrecte).

    25. A.E.A., fonds Louis Wirion.

    26. A.E.L., ibid., f° 227 et 228 (PONCELET, E., Ibid., t. 1, pp. 73 et 97).

    27. HABRAN, V., Ibid., p. 12.

    28. HABRAN, V., Ibid., p. 12.

    29. HABRAN, V., Ibid., p. 12.

    30. HABRAN, V., Ibid., p. 12.

    31. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., le Chapitre de Saint-Lambert, t. 3, Bruxelles, 1871, pp. 62-63.

    32. VANNERUS, J., Documents relatifs à la seigneurie de Houffalize (1417-1778),

    Arlon, 1905, p. 9.

    33. GUILLEAUME, D., la Publication des décrets du concile de Trente à Bastogne, dans Leod., t. 8, Liège, 1909, p. 141.

    34. DARIS, J., Notices sur les églises de Liège, t. 3, Liège, 1872, pp. 17-18. ROBYNS, O., Het Landdekanat Beringen en zijne dekens, dans Limburg, t. 6, Hasselt-Maaseik, 1925, pp. 49-54.

    35. MIRAEUS, A. et FOPPENS, F., Opera diplomatica et historica, 2e éd., t. 2, Bruxelles, 1723, p. 176. DE MARNEFFE, E., Cartulaire de l'abbaye d'Affligem et des monastères qui en dépendent, Louvain, 1896, p. 259.

    36. DE RIDDER, C.B., Encore quelques mots sur Balen et Meerhout, dans A.H.E.B.,

    t. 8, Louvain, 1871, p. 360. SCHOOLMEESTERS, E., l'Archidiaconé de Campine en 1400, , dans A.H.E.B., t. 32, Louvain, 1906, p. 40.

    37. BROUETTE, E., les Doyens ruraux des origines au XIIIe siècle, p. 28.

    38. ROBYNS, O., Ibid., p. 51.

    39. Selon ROBYNS, O., Ibid., p. 51, ce doyen est cité en 1400, alors que pour DARIS, J., Ibid., p. 17, il n'apparaît que quarante ans plus tard.

    40. SLECHTEN, G., Necrologium monasterii S. Mariae sanctique Johannis Baptistae in Averbode ordinis Praemonstratensis, Averbode, 1983, pp. 76-77. CEYSSENS, J., les Doyens ruraux dans l'ancien diocèse de Liège, dans B.S.A.H.L., t. 9, Liège, 1895, p. 175. ROBYNS, O., Ibid., p. 51.

    41. SLECHTEN, G., Ibid., pp. 302-303. ROBYNS, O., Ibid., p. 51.

    42. A.E.Ht, archives du doyenné de Beringen, Registrum sive Repertorium speculum seu Instrumentum jurium proventuum et emolumentorum decani christianitatis sive archipresbyteri concilii Beringensis Leodiensis diocesis et archidiaconatus Campiniae I et II, copies de 1601 et de 1611 d'un manuscrit de 1516. CEYSSENS, J., Ibid., p. 162. GOVAERTS, L., Ecrivains, artistes et savants de l'ordre des Prémontrés. Dictionnaire biobibliographique, t. 2, Bruxelles, 1902, pp. 285-286. ROBYNS, O., Ibid., p. 50. DARIS, Ibid., p. 17. SLECHTEN, G., Ibid., pp. 290-291.

    43. ROBYNS, O., Ibid., p. 51.

    44. Contrairement à DARIS, Ibid., p. 17, qui situe ce personnage en 1422, CEYSSENS, J., Ibid., p. 175 et ROBYNS, O., Ibid., pp. 50-51 prétendent que celui-ci a vécu au XVIe siècle.

    45. A.E.Ht, archives du doyenné de Beringen, Registrum compositionum et caeterum jurium concilii Beringensis cum aliquot institutionibus.

    46.

    A.E.Ht,

    ibid., Registrum compositionum, f° 35. ROBYNS, O., Ibid., p. 52.

     
     

    47.

    ROLAND,

    G. et ROLAND, C.G., les Doyens du concile de Chimay, dans Nam.,

    t.

    12,

    Namur,

    1935, pp. 58-62. BAIX, F., Doyens du concile de Chimay, dans Nam.,

    t.

    22,

    Namur,

    1947, pp. 7-13

     

    48.

    A.E.M.,

    abbaye de Bonne-Espérance, recueil de copies de chartes (1127-1734),

    f°356.

    49. Documents concernant Sautour et Aublain, extraits du cartulaire de l'abbaye de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 8, Louvain, 1879, p. 365.

    50. BARBIER, J. et BARBIER, V., Cartulaire de l'abbaye de Floreffe, dans

    A.H.E.B., t. 17, Louvain, 1881, p. 29. LAHAYE, L., Chartes de l'abbaye de Brogne, dans B.C.R.H., t. 76, Bruxelles, 1907, p. 676.

    51. BARBIER, J. et BARBIER, V., Ibid., p. 29. PONCELET, E., Actes des princesévêques de Liège : Hugues de Pierrepont, Bruxelles, 1946, p. 5.

    52. BARBIER, J., Documents concernant les monastères de Waulsort et d'Hastière, dans A.H.E.B., t. 16, Louvain, 1879, p. 65. A.E.M., chartrier de l'abbaye d'Aulne (DEVILLERS, L., Description analytique de cartulaires et de chartriers, accompagnée du texte de documents utiles à l'histoire du Hainaut, t. 5, Mons, 1870, p. 11).

    53. ROLAND, G. et ROLAND, C.-G., Ibid., p. 60.

    54. BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, E., Cartulaire de l'église Saint-Lambert à Liège, t. 1, Bruxelles, 1893, p. 449.

    55. BARBIER, J, Obituaire de l'abbaye de Brogne ou de Saint-Gérard, dans A.H.E.B., t. 18, Louvain, 1882, p. 364. BERLIERE, U., les Droits de l'abbaye de Florennes à Dourbes, dans A.S.A.N., t. 19, Namur, 1891, pp. 57-58.

    56. PONCELET, E., le Livre des fiefs de l'Eglise de Liège sous Adolphe de la Marck, Bruxelles, 1898, p. 85.

    57. PONCELET, E., Ibid., p. 85

    58. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 60.

    59. BERLIERE, U., Suppliques d'Innocent VI (1352-1362), dans A.V.B., t. 5, Namur, 1911, p. 616.

    60. BRIGLEB, P. et LARET-KAYSER, A., Suppliques de Benoît XIII (1394-1422), dans A.V.B., t. 26, Rome, 1973, p. 58. Ces éditeurs confondent Ciney et Chimay. BAIX, F., Ibid., p. 8 et 9, fait de Nicolas de Blehen le successeur de Gilles de Serainchamps comme curé de Couvin et comme doyen de Chimay. Or, rien ne prouve que ce dernier est effectivement doyen du concile. Contrairement à Baix, sur base des listes que nous avons dressées, nous pouvons affirmer que le curé de Couvin n'est pas nécessairement élu doyen, même s'il l'est fréquemment.

    61. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 2, Bruxelles, 1871, p. 179. SCHOOLMEESTERS, E., les Prévôts de la collégiale de Saint-Denis, à Liège, dans Leod., t. 13, Liège, 1914, p. 5. BAIX, F., Ibid., annexes 1, 2 et 3, pp. 12-13.

    62. BAIX, F., Ibid., annexes 1 et 3, pp. 12-13.

    63. BERLIERE, U., les Terres et seigneuries de Maredsous et de Maharenne, Maredsous, 1920, p. 120.

    64. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 60.

    65. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 61. MAGEOTTE, H., Treignes, histoire de la paroisse et de son église, dans le Guetteur wallon, t. 50, Namur, 1974, p. 67.

    66. A.E.N., registre des transports de Fagnolle, f°15.

    67. PONCELET, E., Inventaire analytique des chartes de la collégiale Saint-Pierre à Liège, Bruxelles, 1906, p. XXXVI.

    68. BARBIER, J., Cartulaire de l'abbaye de Floreffe, de l'ordre de Prémontré, au diocèse de Namur, dans A.H.E.B., t. 17, p. 29. Il ne s'agit pas d'un doyen de Chimay, mais de Ciney.

    69. A.H.E.B., t. 3, Louvain, 1866, p. 216.

    70. A.E.N., cartulaire de l'abbaye de Grandpré, t. 1, f° 40, f° 58 et f° 63. BARBIER, V., Histoire du monastère de Géronsart, Namur, 1886, p. 281.

    71. CUVELIER, J., Cartulaire de l'abbaye du Val-Benoît, t. 1, Bruxelles, 1906, pp. 347-348

    72. A.E.L., ibid., f° 100 et 101 v° (Poncelet, E., Sainte-Croix, pp. 346-347 et 352).

    73. BRIEGLEB, P. et LARET-KEYSER, A., Ibid., p. 58.

    74. Inscription sur un calice attribué à Hans de Reutlingen conservé au Rijksmuseum d'Amsterdam, dont la photo a été publiée dans Millénaire de la collégiale Saint-Jean, à Liège. Exposition d'art et d'histoire, Liège, 1982, p. 224. LAHAYE, J., Chartes de la collégiale de Saint-Jean l'Evangéliste, t. 1, Bruxelles, 1921, p. L.

    75. Records ecclésiastiques, t. 4, 1867, p. 170.

    76. ROLAND, C.-G., les Doyens du concile de Fleurus, dans Leod., t. 12, Liège, 1913, pp. 133-136.

    77. A.D.N.L., cartulaire de Liessies, chartes de Sart-les-Moines, f° 74 v°.

    78. BARBIER, J., Documents extraits du cartulaire du chapitre de Fosses, dans A.H.E.B., t. 4, Louvain, 1887,

    pp. 407 et 410.

    79. A.E.M., ibid., f° 46 v°. La datation de ce document est proposée par ROLAND, C.-G., Ibid., p. 134.

    80. DE MOREAU, E., Chartes du XIIIe siècle de l'abbaye de Villers-en-Brabant, Louvain, 1905, pp. 42-43. DE MARNEFFE, E., Herkenrode, pp. 249-250 et 256.

    81. DE MARNEFFE, E., Cartae Parcensis, dans Bijtragen tot de Geschiedenis bijzonderlijk van het aloude Hertogdom Brabant, t. 3, 1904, p. 145.

    82. REGAUS, B., Bona et iura monasterii Haffligemensis, éd. VERBESSELT, J., dans Wavriensia, t. 4, Wavre, 1955, p. 29. BARBIER, V., Histoire de l'abbaye de Floreffe, t. 2 (documents), Namur, 1892, p. 69.

    83. A.E.M. ibid., f° 210 v°. DE REIFFENBERG, F., Monuments pour servir à l'histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, Bruxelles, 1847,

    t. 7, p. 669.

    84. Documents concernant Grand-Leez au prieuré de Basse-Wavre, dans A.H.E.B., t. 8, Louvain, 1871, p. 242.

    85. DE MARNEFFE, E., Herkenrode, p. 616. A.D.N.L., même cartulaire, f° 39.

    86. WAUTERS, A., Analectes de diplomatique (2e série), dans B.C.R.H., 4e série,

    t. 8, Bruxelles, 1880, p. 363. Documents concernant les paroisses de Frasneslez-Gosselies et Tillies, dans A.H.E.B., t. 4, Louvain, 1867, p. 481.

    87. RENARDY, Ch., les Maîtres universitaires du diocèse de Liège. Répertoire bibliographique (1140-1350), Paris, 1981, p. 234. PONCELET, E., Chartes du prieuré d'Oignies, de l'ordre de Saint-Augustin, dans A.S.A.N., t. 31, Namur, 1912, p. 90. BARBIER, J., Nécrologe de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 13, Louvain,

    1876, p. 203.

    88. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 135.

    89. DE RIDDER, C.B., Encore quelques mots sur Balen et Meerhout, dans A.H.E.B., t. 8, Louvain-Bruxelles, 1871, p. 361. A.D.N.L., ibid., f° 41.

    90. BROUETTE, E., Ibid., p. 29. A.E.L., chartrier de l'abbaye du Val-Notre-Dame, p. 107.

    91. A.G.R., collections sigillographiques, n°19908. Records ecclésiastiques, p. 197. BARBIER, J., Ibid., p. 217.

    92. BARBIER, J., Ibid., p. 217.

    93. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, Louvain, 1865, p. 285.

    94. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 136. Ces documents n'ont jamais été classés parmi les archives du séminaire

    de Liège.

    95. Records ecclésiastiques, t. 2, p. 285. Selon ROLAND, C.-G., Ibid., p. 136 ce doyen serait mort en fonctions. MAGHE, E., Chronicon eccleasiae B.M.V. Bonae Spei, Bonne-Espérance, 1704, p. 445.

    96. PONCELET, E., Sainte-Croix, t. 1, pp. XXVIII, LXV et LXVI.

    97. BAIX, F., Doyens du concile de Florennes, dans A.H.E.B., t. 36, Louvain-Bruxelles, 1910, pp. 105-123.

    98. MISONNE, D., les Miracles de saint Eugène à Brogne. Etude littéraire et historique, 2e éd., dans

    Revue bénédictine, t. 76, n°3 et 4, Maredsous, 1966, p. 264.

    99. V. annexe 3.

    100. MIRAEUS, A., et FOPPENS, J.-F., Opera diplomatica, t. 4, Bruxelles, 1748, pp. 523-524. BERLIERE, U., Documents inédits pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique, t. 1, Maredsous, 1894, pp. 29-30. Ce doyen a souvent été confondu avec saint Walhère (v. annexe 3).

    101. ROLAND, C.-G., Chartes namuroises inédites, dans A.S.A.N., t. 27, Namur, 1908, pp. 68-70.

    102. BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, E., Ibid., p. 449.

    103. BAIX, F., Ibid., p. 110. BARBIER, J., Obituaire de Saint-Gérard, dans A.H.E.B., t. 18, p. 360.

    104. A.E.N., cartulaire de l'abbaye de Waulsort, t. 5, f° 226, v°, et 129, v°.

    105. PONCELET, E., Chartes du prieuré d'Oignies, p. 20.

    106. BORMANS, S., Cartulaire de la commune de Dinant, t. 1, Namur, 1880, p. 76.

    107. DEVILLERS, L., Documents concernant Merbes-le-Château, Solre-sur-Sambre, Horrues et Loverval, dans A.H.E.B., t. 14, Louvain, 1877, p. 27.

    108. BARBIER, V., Documents concernant le chapitre et la collégiale de SaintGengoux, à Florennes, dans A.H.E.B., t. 21, Louvain, 1888, p. 409-412.

    109. BARBIER, J., Nécrologe de Floreffe, p. 216.

    110. DE VILLERMONT, Aublain, Anvers, 1883, pp. 172-173.

    111. A.E.N., cartulaire de l'abbaye de Florennes, f° 31 et 32 v°. Cénotaphe de saint Walhère à Onhaye (v. annexe 3).

    112. BROUETTE, E., les Doyens ruraux de Gembloux, du XIIe au XVIe siècle, dans B.S.R.A.B., (sans tomaison), Bruxelles, 1946, pp. 19-25.

    113. ROLAND, C.-G., Recueil des chartes de l'abbaye de Gembloux, Gembloux, 1921, p. 66. MIRAEUS, A. et FOPPENS, J.-F., Ibid., t. 2, Bruxelles, 1723, p. 1183.

    114. MAGHE, E., Ibid., pp. 126 et 131.

    115. BARBIER, V., Histoire de l'abbaye de Floreffe, t. 2, p. 51. LAHAYE, L., Chartes de l'abbaye de Brogne, dans B.C.R.H., t. 77, Bruxelles, 1907, p. 678.

    116. A.G.R., chartrier d'Aywières. PLOEGAERTS, Th., Histoire de Corbais, Nivelles, 1911, p. 9.

    117. A.E.N., chartrier de Salzinnes. A.G.R., chartrier d'Affligem.

    118. PONCELET, E., Chartes du prieuré d'Oignies, pp. 74 et 90.

    119. PONCELET, E., Ibid., p. 119.

    120. PONCELET, E., Ibid., p. 170.

    121. A.E.N., Cartulaire de Malonne, f° 26. A.G.R., chartrier d'Affligem. Emile Brouette pense que ce doyen a exercé ses fonctions de 1234 à 1272 sans discontinuité. Or, nous en perdons la trace de 1254 à 1269. Rien ne prouve donc qu'il s'agit du même personnage et, si même c'est le cas, nous sommes de l'avis que la période comprise entre ces deux dates marque une interruption dans sa carrière.

    122. PONCELET, Ibid., p. 234.

    123. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines au XIIIe siècle, p. 31.

    124. A.G.R., cartulaire de Villers, n° 10967, f° 2 v°.

    125. A.G.R., cartulaire des Trinitaires de Lérinnes, f° 7 v°.

    126. GASTOUT, M., Ibid., p. 236.

    127. A.E.N., fonds de l'évêché, registre 1, f° 42. A.E.L., cartulaire de la collégiale Saint-Pierre, f° 114 (PONCELET, E., Inventaire analytique des chartes de la collégiale Saint-Pierre, à Liège, p. 167).

    128. REUSENS, E., Matricule de l'université de Louvain, t. 1, Bruxelles, 1903, p. 222. A.E.N., ibid., f° 42.

    129. DARIS, J., Histoire du diocèse et de la principauté de Liège pendant le XVe siècle, Bruxelles, 1974, p. 241.

    130. A.E.N., ibid., f°44 et 45.

    131. ROLAND, C.-G., Etude historique sur le village et le doyenné de Graide, dans A.S.A.N., t. 16, Namur, 1883, pp. 454-468, spéc. pp. 465-466.

    132. KURTH, G., ibid., t. 1, p. 44.

    133. BROUETTE, E., Ibid., p. 31.

    134. Documents concernant Sautour, p. 365.

    135. Selon ROLAND, C.-G., Ibid., p. 156, note 3 et 159, L. n'est pas curé de Bioul, mais de Bouillon-Sensenruth. .

    136. GOFFINET, H., Cartulaire de l'abbaye d'Orval depuis l'origine de ce monastère jusqu'à l'année 1365 inclusivement, époque de la réunion du comté de Chiny au duché de Luxembourg, Bruxelles, 1896, p. 332.

    137. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 446.

    138. SCHOOLMEESTERS, E., Recueil des lettres adressées, pendant le XIVe siècle, aux papes et cardinaux pour les affaires de la principauté de Liège, dans A.H.E.B., t. 15, Louvain-Bruxelles, p. 49. PONCELET, E., Sainte-Croix, t. 1, pp. XCVI, CXXIX, CXXXIX et CLX.

    139. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 446.

    140. A.E.L., archives de la collégiale Saint-Jean-l'Evangéliste, Liber primus testamentorum, f° 8. LAHAYE, L., Chartes de la collégiale de Saint-Jean l'Evangéliste, t. 1, p. LX et p. 297.

    141. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 10.

    142. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 10. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 466.

    143. BROUETTE, E., Doyens de Hanret, dans Leod., t. 39, Liège, 1952, pp. 16-19.

    144. DE MARNEFFE, E., Documents pour servir à l'abbaye norbertine de Heylissem, dans A.H.E.B., t. 24, Louvain, 1893, p. 216.

    145. Ce doyen n'apparaît pas dans la référence donnée par BROUETTE, E., Ibid., p. 16.

    146. A.E.N., chartrier de Salzinnes. BARBIER, V., Ibid., p. 109.

    147. PAQUAY, J., Inventaire analytique des chartes de la collégiale SaintBarthélemy, à Liège, Liège, 1935, p. 117. A.G.R., cart. de Mellemont, f° 44 v°.

    148. BARBIER, V., Ibid., t. 2, p. 154. A.D.N.L., chartrier du chapitre SaintGéry de Cambrai.

    149. YANS, M., Cartulaire de l'abbaye de Saint-Laurent-lez-Liège conservé au British Museum, dans B.S.A.H.L.,

    t. 48, Liège, 1967, p. 61.

    150. Records ecclésiastiques, t. 4, p. 180. LAHAYE, L., Inventaire analytique des chartes de la collégiale de Saint-Jean-l'Evangéliste à Liège, t. 1, Bruxelles, 1921, p. 401.

    151. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 11. La référence donnée en note 54 ne correspond pas à Philippe d'Avin, mais à son prédécesseur Boudoin-Pierre de Wynes.

    152. SCHUDTES, L.H.C., Geschiedenis van het Bisdom's Hertogenbosch, t. 3, SaintMichel-Gestel, 1873, pp. 4-5.

    153. ERENS, M.-A., Ibid., t. 1, Tongerlo, 1948, p. 14. A.G.R., chartrier de l'abbaye de Sainte-Gertrude à Louvain. SCHUDTES, L.C.H., Ibid., p. 4, hésite à placer ce personnage dans la liste des doyens ruraux car il ne sait si le terme decanus désigne un doyen de chrétienté ou un doyen de chapitre. Etant donné que cet acte mentionne le nom du doyen du chapitre de Hilvarenbeek, Godefroi ne peut être que doyen rural de ce concile.

    154. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines à la fin du XIIIe s., p. 32.

    155. VAN DEN BERG, L.T.C., Oorkondenboek van Holland en Zeeland, t. 2, Amsterdam et La Haye, 1873, p. 38.

    156. HABETS, J., De Archiven van het kappitel en hoogadellijke rijksabdij Thorn, t. 1, 1889, pp. 75 et 89.

    157. SCHUTJES, L.H.C., Ibid., p. 4.

    158. SCHUTJES, L.H.C., Ibid., p. 4.

    159. HABETS, J., Ibid., p. 169.

    160. BERLIERE, U., Suppliques de Clément VI (1342-1352), dans A.V.B., t. 1, Rome, 1906, p. 507.

    161. BERLIERE, U., Ibid., p. 507.

    162. TIHON, C., Lettres de Grégoire XI (1371-1378), dans A.V.B., t. 20, Rome, 1962, p. 146.

    163. TIHON, C., Ibid., p. 146.

    164. A.E.L., archives de Sainte-Croix, Liber Cartarum II, f° 249 v° (PONCELET, E., Sainte-Croix, t. 1, p. 318).

    165. SCHUDJES, L.H.C., Ibid., p. 5.

    166. BAIX, F., la Chambre apostolique et les Libri annatarum de Martin V (1417- 1431), dans A.V.B., t. 14, Rome, 1947, p. CCLVI.

    167. PONCELET, E., Sainte-Croix, t. 1, pp. LXIV, CLI, CLXVII et CLXXXI.

    168. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 11.

    169. PONCELET, E., Cartulaire de Saint-Lambert, t. 5, Bruxelles, 1913, p. 220.

    170. BROUETTE, E., Ibid., p. 11.

    171. A.E.L., chartrier de l'abbaye de Saint-Jacques.

    172. YANS, M., Ibid., p. 70. THIMISTER, C.J., Cartulaire ou recueil des chartes et documents inédits de l'église collégiale de Saint-Paul, Liège, 1878, pp. 12- 14.

    173. YANS, M., Ibid., p. 93.

    174. YANS, M., Ibid., p. 119.

    175. EVRARD, M., Documents relatifs à l'abbaye de Flône, dans A.H.E.B., t. 23, Louvain, 1892, p. 348.

    176. SCHONBROODT, J.G., Inventaire analytique et chronologique des archives de l'abbaye du Val-Saint-Lambert-lez-Liège, Liège, 1875, p. 59. A.E.L., chartrier de l'abbaye du Val-Saint-Lambert (FAIRON, E., Supplément à l'inventaire analytique des chartes du Val-Saint-Lambert, dans B.C.R.H., t. 74, Bruxelles, 1905, p. 182).

    177. MARCHAL, E., le Village et la paroisse d'Hodeige, dans B.S.A.H.L., t. 15, Liège, 1906, p. 364 (documents).

    178. A. E. L., chartrier de l'abbaye de Saint-Jacques.

    179. A.Ev.L., obituaire de la collégiale Saint-Martin-en-Ile, f° 182.

    180. Cette information nous a été aimablement fournie par M. l'abbé Deblon. Voir l'ouvrage collectif intitulé Pouillés des archidiaconés de Campine (à paraître).

    181. A.E.L., chartrier du Val-Saint-Lambert.

    182. BROUETTE, E., Regeste des doyens de la chrétienté de Jodoigne aux XIIe et XIIIe siècles, dans Leod., t. 46,

    Liège, 1959, pp. 27-38.

    183. MAGHE, E., Ibid., p. 105.

    184. A.H.E.B., t. 1, Louvain, 1864, pp. 48-49.

    185. REUSENS, E., Documents relatifs à l'abbaye norbertine de Heylissem, dans A.H.E.B., t. 25, Louvain, 1895, p. 257. DE GOURGAULT, O. et WAUTERS, A., Chartes inédites extraites du cartulaire de Saint-Nicaise de Reims, dans B.C.H.R., 4e série, t. 10, Bruxelles, 1882, p. 194.

    186. THIMISTER, C.J., Ibid., p. 26. A.G.R., cartulaire du prieuré de Mellemont, f° 302. HANON DE LOUVET, R., Histoire de la ville de Jodoigne, t. 2, Gembloux, 1941, p. 713 le mentionne dans la liste des Hospitaliers. Voir aussi BROUETTE, E., ibid., p. 30, note 1

    187. A.G.R., ibid., f° 159. REUSENS, E., Documents relatifs à l'abbaye norbertine de Heylissem dans A.H.E.B., t. 27, Louvain, 1898, pp. 118-119. BROUETTE, E., Ibid., p. 33, note 1, pense que ce doyen est sorti de charge avant le 19 octobre 1241 car, à partir de cette date, il est seulement paré du titre de curé de Marilles. RENARDY, Ch., ibid., pp. 443-444.

    188. A.G.R., ibid., f° 304 v°.

    189. A.G.R., chartrier de l'abbaye d'Affligem.

    190. A.G.R., Ibid.

    191. REUSENS, E., ibid., p. 189. PLOEGAERTS, Th., Histoire de Corbais, Nivelles, 1935, pp. 178-179. RENARDY, Ch., ibid., p. 322.

    192. BARBIER, V., Cartulaire de l'abbaye de Malonne, dans A.H.E.B., t. 20, Louvain-Bruxelles, 1886, p. 28. Comme l'indique BROUETTE, E., ibid., p. 37, une erreur de millésime a été commise dans cette édition. A.G.R., chartrier de l'abbaye de Heylissem.

    193. A.G.R., cartulaire de l'abbaye de Heylissem, f° 58 v°.

    194. HANON DE LOUVET, R., Ibid., p. 714 (v 8 n° + ht).

    195. TIHON, C., Ibid., dans A.V.B., t. 11, Rome, 1958, pp. 133-134 et t. 25,

    Rome, 1964, pp. 122-123.

    196. DARIS, Ibid., p. 273.

    197. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, Louvain, 1864, p. 339.

    198. Cette information nous a aimablement été fournie par M. l'abbé Deblon.

    199. BROUETTE, E., les Doyens ruraux, des origines à la fin du XIIIe siècle, p. 33.

    200. SCHOONBROODT, J.-G., Chartes du chapitre de Saint-Lambert, à Liège, Liège, 1863, p. 149.

    201. VAN BAVEL, H. et PRAEM, O., Regesten van het archief van de abdij van Berne (1134-1400), Heeswijk, 1984, p. 51.

    202. SCHUTJES, L.H.C., Ibid., t. 3, p. 9.

    203. HABETS, J., Geschiedenis van het tegenwoordig bisdom Roermond, t. 1, Roermond, 1875, p. 358.

    204. HABETS, J., Ibid., t. 1, p. 358.

    205. SCHUDJES, L.H.C., Kerklijke Geschiedenis van het bisdom van `s
    Hertogenbosch, t. 3, Bois-le-Duc, 1875, p. 408.

    206. A.G.R., chartrier de Heylissem.

    207. RAYMAEKERS, F.J., Notice sur l'église primaire de Saint-Sulpice, à Diest, dans le Messager des sciences historiques ou Archives des arts et de la bibliographie de Belgique, t. 3, Gent, 1859, p. 35 (Le texte est édité en note 2).

    208. BROUETTE, E., Ibid., p. 33.

    209. REUSENS, E., ibid., t. 27, p. 143.

    210. BROUETTE, E., Ibid., p. 33 (références incorrectes).

    211. BROUETTE, E., la Plus Ancienne Mention de la léproserie de Danebroeck, dans Leod., t. 57, Liège, 1970, p. 49.

    212. A.E.Ht., cartulaire de l'abbaye de Rotem, intitulé Registrum bonorum monasterii de Rothem ; desen boek vernieut anno 1410, f° 30-31 (GRAUWELS, J., Inventaris van het artchief van de abdij van Rotem te Halen, Bruxelles, 1980, p. 40).

    213. BERLIERE, U., Suppliques d'Innocent VI, p. 714.

    214. BERLIERE, U., Ibid., p. 343.

    215. BAIX, F., la Chambre apostolique, p. 220.

    216. BAIX, F., Ibid., p. 220. DARIS, J., Ibid., p. 221.

    217. A.E.L., archives de Saint-Jean, Liber cartarum (1337-1514), f° 134.

    218. MIRAEUS, A. et FOPPENS, F., Ibid., t. 1, p. 191.

    219. A.G.R., chartrier du prieuré de Terbank (UYTTEBROUCK, A., Inventaire

    analytique des archives ecclésiastiques du Brabant. 2e série : établissements religieux, t. 1, Inventaire des archives de la léproserie de Terbanck, Bruxelles, 1963, pp. 122-123). WAUTERS, A., Ibid., dans B.C.R.H., 4e série, t. 7, Bruxelles, 1880, p. 387.

    220. A.G.R., ibid. (UYTTEBROUCK, A., Ibid., p. 127).

    221. A.G.R., ibid. (UYTTEBROUCK, A., Ibid., pp. 129 et 132).

    222. A.G.R., chartrier de Sainte-Gertrude de Louvain. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines au XIIIe siècle, p. 28.

    223. BROUETTE, E., Ibid., p. 34.

    224. BROUETTE, E. et PEYNS-RIGO, P., Regestes des officiaux des évêques de Liège, dans B.S.A.H.L., t. 46, Liège, 1966, p. 37.

    225. BROUETTE, E., Ibid., p. 34.

    226. BROUETTE, E., Ibid., p. 34.

    227. ERENS, M.A., De Oorkonden der abdij Tongerloo, t. 2, Tongerlo, 1950, p. 74.

    228. A.G.R., recueil de documents relatifs à la dîme de Winge-Saint-Georges (copie du XVIe s).

    229. A.E.Ht, ibid., f° 30-31 (GRAUWELS, J., Ibid., p. 40).

    230. REUSENS, E., dans A.H.E.B., t. 14, Louvain, 1877, p. 483.

    231. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 12.

    232. PAQUAY, J., Juridiction, droits et prérogatives des archidiacres de l'Eglise de Liège. Contribution à l'histoire de l'ancien droit ecclésiastique liégeois, Liège, 1935, p. 38

    233. LAENEN, J., Notes sur l'organisation ecclésiastique du Brabant à l'époque de l'érection des nouveaux évêchés, dans A.A.R.A., t. 56, Bruxelles, 1904, pp. 176-178.

    234. LAENEN, J., Ibid., pp. 176-178.

    235. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines au XIIIe siècle, p. 34.

    236. DARIS, Notices sur les églises du diocèse de Liège, t. 4, Liège, 1871, p.
    196.

    237.

    BROUETTE, E., les Doyens ruraux au XIVe siècle, p. 13.

     
     

    238.

    SCHUTJES, L.H.C., Geschiedenis van s' Hertogenbosch, t. 3, pp. 118

    et

    121.

    239.

    SCHUTJES, L.H.C., Ibid., pp. 241 et 279.

     
     

    240.

    TIHON, C., Lettres de Grégoire XI (1371-1378), t. 3, Brux., 1964,

    p.

    35.

    241.

    BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 12.

     
     

    242.

    HABETS, J., Ibid., t. 1, p. 363.

     
     

    243.

    DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 2, Bruxelles, 1871, p. 366.

     
     
     

    244. DELESCLUSE, A., Catalogue des actes de Henri de Gueldre, prince-évêque de Liège, Bruxelles, 1900, p. 61. CUVELIER, J., Cartulaire de l'abbaye du ValBenoît, Bruxelles, 1906, p. 170.

    245. CUVELIER, J., Cartulaire du Val-Benoît, Bruxelles, 1906, p. 243.
    SCHOOLMEESTERS, E., Diplômes de l'abbaye du Val-Benoît relatifs à Simpelveld, Elsloo, Gronsveld et Vaesrade, dans P.S.H.A.D.L., t. 21, Roermond, 1894, p. 139.

    246. La référence de BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines au XIIIe siècle, p. 34, est inexacte.

    247. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 13, commet une erreur dans la référence.

    248. BROUETTE, E., Ibid., p. 13.

    249. BROUETTE, E., Ibid., p. 13.

    250. FRANQUINET, G.-D., Beredendeerde Inventaris der oorkonden en bescheide van het kappitel van O. L. Vrouwkerke te Maastricht, Maastricht , 1870, p. 279.

    251. FRANQUINET, G.-D., Ibid., p. 279.

    252. FORGEUR, R., Notes sur l'histoire de la paroisse d'Ouffet et sur les chapitres collégiaux d'Ouffet et d'Ellemelle, dans Leod., t. 57, Liège, 1970, p. 57.

    253. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines au XIIIe siècle, p. 34.

    254. BROUETTE, E., Ibid., p. 34.

    255. BROUETTE, E., Ibid., p. 34.

    256. BERLIERE, U., Suppliques de Clément VI, dans A.V.B., t. 1, Rome, 1906, pp. 577-578.

    257. BERLIERE, U., Ibid., pp. 577-578.

    258. HALKIN, J. et ROLAND, C.-G., Cartulaire de l'abbaye de Stavelot-Malmedy, t. 2, Bruxelles, 1930, p. 290.

    269. A.E.H., chartrier de l'abbaye du Neufmoustier.

    260. LAHAYE, L., Ibid., t.1, p. LXXXIX.

    261. DARIS, J., Ibid., p. 221.

    262. BROUETTE, E., les Libri annatarum pour les pontificats d'Eugène IV à Alexandre VI, t. 4, dans A.V.B., t. 24, Rome, 1963, p. 63.

    263. PONCELET, E., Sainte-Croix, t. 1, pp. LXV et CIX. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., p. 23.

    264. HALKIN, J., les Eglises paroissiales de Hotton-Melreux, dans Mélanges De Borman, Liège, 1919, p. 42 A.E.H., ibid. (HANSOTTE, G., Inventaire des archives de l'abbaye de Neufmoustier, t. 1, Bruxelles, 1960, pp. 283 et 291).

    265. BALAU, S., Histoire de la seigneurie et de la paroisse de Modave, dans B.S.A.H.L., t. 8, Liège, 1894, p. 186.

    266. BROUETTE, E., Anciens Doyens de Rochefort (XIIe-XIIIe siècles), dans B.T.I.A.L., t. 27, Arlon, 1951, pp. 14-17.

    267. MIRAEUS, A. et FOPPENS, J.-F., Ibid., t. 2, Bruxelles, 1723, p. 1181.

    268. GOFFINET, H., Cartulaire d'Orval, Bruxelles, 1879, p. 159. KURTH, G., Ibid., t. 1, Bruxelles, 1903, p. 126.

    269. A.Ev.L., Cantatorium concilii Rupefortensis renovatum anno 1700, f° 9. Selon l'auteur de ce document, ce doyen aurait exercé ses fonctions pendant une quarantaine d'années. Comme il ne semble pas très bien renseigné, il le situe entre Henri Boileau et Philippe de la Marck, sans mentionner de dates précises. Or, nous avons retrouvé son homonyme qui, de plus, est curé de la même paroisse, le 23 juillet 1241 (KURTH, G., Ibid., p. 288). Etant donné qu'aucun autre doyen n'a pu être trouvé entre 1224 et 1265, soit une période de 41 ans, nous pensons que l'auteur du registre s'est bel et bien trompé et que Hubert de la Roche a vécu au XIIIe siècle et non pas au XIVe.

    270. A.E.M., cartulaire de l'abbaye d'Aulne, f° 216 v° (DEVILLERS, L., Description, t. 1, p. 151).

    271. KURTH, G., Ibid., p. 484.

    272. BERLIERE, U., Suppliques d'Innocent VI, dans A.V.B., t. 5, Rome, 1911, p. 56.

    273. BERLIERE, U., Ibid., p. 56.

    274. HANQUET, K., Documents relatifs au grand schisme, dans A.V.B., t. 8, Rome, 1924, pp. 338 et 495.

    275. BRIEGLEB, P. et LARET-KAYSER, A., Suppliques de Benoît XIII (1394-1422), Bruxelles, 1973, pp. 36 et 182.

    276. A.E.A., chartrier du prieuré du Val-des-Ecoliers à Houffalize. PONCELET, E., Inventaire analytique des chartes de la collégiale de Saint-Pierre, à Liège, Bruxelles, 1906, p. LXXII.

    277. A.Ev.L., Iibid., f° 9.

    278. A.Ev.L., Iibid., f° 9. Entre Henri Boileau et Philippe de la Marck, l'auteur du registre mentionne, à tort, croyons-nous, Hubert de la Roche. Par ailleurs, il n'est pas exclu que l'auteur du registre ait pu confondre ce personnage avec son homonyme, le curé de Serinchamps, qui a vécu un demi siècle plus tard (CHESTRET DE HANEFFE, J., Histoire de la maison de la Marck, Liège, 1898, p. 272).

    279. A.Ev.L., Ibid., f° 9. L'auteur du registre ne donne pas de dates précises, mais situe ce doyen entre Philippe de la Marck et Jean Blanchard.

    280. A.Ev.L., Ibid., f° 9.

    281. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines à la fin du XIIIe siècle, p. 35, rappelle très justement que le doyen de Saint-Remacle est très souvent aussi curé de Saint-Christophe. Mais il oublie que cette tradition n'apparaît clairement qu'au XVIe siècle. Au Moyen Âge, le fait qu'un individu soit curé de Saint-Christophe ne nous apparaît pas être un argument suffisant pour en faire un doyen de concile. C'est pourquoi nous avons préféré soustraire, de la liste de Brouette, Lambert, curé de cette paroisse en 1313. Voir aussi VAN WINTERSHOVEN, E., Notes et documents concernant l'ancien béguinage de Saint-Christophe à Liège, dans A.H.E.B., t. 23, Louvain, 1892, pp. 62 et 70.

    282. YANS, M., A propos du domaine de l'abbaye de Saint-Laurent, dans A.H.L., t.

    5, Liège, 1957, p. 929.

    283. BROUETTE, E. et PEYNS-RIGO, P., Ibid., p. 16.

    284. BROUETTE, E., Ibid., p. 35, ne donne pas de références.

    285. BROUETTE, E., Recueil des chartes et documents de l'abbaye du Val-SaintGeorges à Salzinnes (Namur), Achel, 1971, p. 187.

    286. QUIX, C., Geschichte der Stadt Aache, t. 2, Aix-la-Chapelle, 1842, p. 164.

    287. La référence fournie par BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 14 ne correspond pas aux dates mentionnées dans la liste.

    288. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines au XIIIe siècle, p. 35.

    289. BROUETTE, E., Ibid., p. 35.

    290. A.E.H., chartrier de l'abbaye du Val-Notre-Dame.

    291. BROUETTE, E., Ibid., p. 35.

    292. PIOT, C., Cartulaire de l'abbaye de Saint-Trond, t. 2, Bruxelles, 1874, p. 397.

    293. DARIS, J., Cartulaire de l'abbaye de Herkenrode, dans A.I.A.L., t. 11, Liège, 1872, p. 290. REUSENS, E., Documents relatifs à l'abbaye de Herkenrode, p. 290.

    294. STRAVEN, F., Inventaire analytique et chronologique des archives de la ville de Saint-Trond, t. 1, Saint-Trond, 1886, p. 64. PIOT, C., Ibid., t. 1, Bruxelles, 1874, p. 567.

    295. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 14.

    296. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 14.

    297. STRAVEN, F., Ibid., t. 2, Saint-Trond, 1886, p. 456.

    298. GUILLEAUME, D., Doyens du concile de Stavelot, dans Leod., t. 8, Liège, 1908, pp. 146-148.

    299. HALKIN, J. et ROLAND, C.-G., Cartulaire de l'abbaye de Stavelot-Malmedy, t. 1, Bruxelles, 1909, p. 525.

    300. GUILLEAUME, D., Ibid., p. 146.

    301. HALKIN, J. et ROLAND, C.-G., Ibid., p. 102.

    302. HALKIN, J. et ROLAND, C.-G., Ibid., p. 515.

    303. BROUETTE, E., les Doyens ruraux des origines au XIIIe siècle, p. 35.

    304. A.E.L., archives de Saint-Jean, Novus liber stipalis, f° 59.

    305. WÜRTH-PAQUET, M.F.X. et VAN WERVEKE, N., Archives de Clervaux, analysées et publiées, dans P.S.H.Lux., t. 36, Luxembourg, p. 144.

    306. GUILLAUME, D., Ibid., p. 147.

    307. GUILLAUME, D., Ibid., p. 147. DE THEUX DE MONTJARDIN, J., Ibid., t. 3, p.

    62.

    308. A.E.L., archives de Saint-Jean, registre des biens à Dürler. (LAHAYE, L., Ibid., t. 2, Bruxelles, 1933, p. 10). WÜRTH-PAQUET, M.F.X. et VAN WERVEKE, N., Ibid., p. 309.

    309. PONCELET, E., Sainte-Croix, t. 1, p. LXXIV et errata, t. 2, p. 295. GUILLAUME, D., Ibid., p. 147.

    310. GUILLAUME, D., Ibid., p. 148.

    311. HABETS, J., Bijdragen tot de geschiedenis van de voormalig stad Susteren en van de adellijke vrouwen abdij Sint-Salvator, dans P.S.A.H.L., t. 16, Maastricht, 1869, p. 528.

    312. LACOMBLET, Th.-J., Urkundenbuch für die Geschichte des Niederrheims, t. 1, Düsseldorf, 1840, p. 239. Même si ce personnage ne porte pas le titre de doyen dans l'acte où il est cité, ses fonctions, notamment en matière de discipline du clergé paroissial, nous permettent de le placer dans notre liste.

    313. HABETS, Ibid., p. 528.

    314. HABETS, Ibid., p. 528.

    315. HABETS, Ibid., p. 528.

    316. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines au XIIIe siècle, p. 36.

    317. HABETS, Ibid., p. 528.

    318. MUNSTERS, A., De Statuten en het statutenboek van de Gouden concilie Susteren, dans P.S.H.A.L., t. 88, Maastricht, 1952, p. 65.

    319. HABETS, J., Ibid., p. 526.

    320. Cette information, qui nous a été aimablement fournie par M. l'abbé André Deblon, sera prochainement éditée dans un ouvrage collectif à propos des registres archidiaconaux de Campine.

    321. HABETS, J., Geschiedenis van Roermond, t. 1, p. 391.

    322. HABETS, J., Ibid., t. 1, p. 404.

    323. HABETS, J., Ibid., t. 1, p. 404.

    324. HABETS, J., Ibid., t. 1, p. 405.

    325. NELIS, H., Album belge de diplomatique, Bruxelles, 1909, pl. VII. Le chapitre de Walcourt, dont il est question dans le texte, ne comprend pas de doyen parmi ses membres. Bernard donc est probablement le doyen du concile local, c'est-à-dire Thuin (DIERKENS, A., la Création des doyennés et des archidiaconés dans l'ancien diocèse de Liège (début Xe siècle?). Quelques remarques de méthode, dans le Moyen Âge, t. 92, Bruxelles, 1986).

    326. WOTQUENNE, A.-C., Une charte inédite de Théoduin, évêque de Liège, dans Leod., t. 29, Liège, 1936, p. 35.

    327. A.E.M., cartulaire de l'abbaye d'Aulne, f° 86 v°.

    328. BROUETTE, E., Ibid., p. 36.

    329. BROUETTE, E., Ibid., p. 36.

    330. PONCELET, E., Chartes du prieuré d'Oignies, p. 148.

    331. Selon Ch. RENARDY, Ibid., p. 338-239, le cumul des bénéfices avec charge d'âmes lui a été autorisé par le pape Alexandre IV le 13 décembre 1258. Brouette commet une erreur en l'identifiant au curé de Nalinnes. WAUTERS, A., De l'origine des premiers développements des libertés communales en Belgique, pp. 185-186 (preuves).

    332. DE RIDDER, C.-B., Documents concernant la paroisse de Thiméon, extraits du cartulaire de Floreffe, dans A.H.E.B., t. 9, Louvain, 1872, pp. 276-279. Ce document a été daté de 1272 par l'éditeur, contrairement à la date figurant dans le texte (M° CC° LXX°). Cette erreur a été plusieurs fois répétée depuis lors, notamment dans les travaux d'Emile Brouette.

    333. DUVIVIER, Ch., Actes et documents anciens intéressant la Belgique, t. 1, Bruxelles, 1898, p. 145.

    334. A.E.L., archives de Sainte-Croix, Liber cartarum VIII, f° 3 (PONCELET, E., Sainte-Croix, t. 1, p. 23). BROUETTE, E., Val-Saint-Georges, p. 43.

    335. BROUETTE, E., les Doyens ruraux des origines au XIIIe siècle, p. 36. BROUETTE, E., Val-Saint-Georges, p. 43.

    336. BROUETTE, E., Ibid., p. 37.

    337. BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, Cartulaire de l'église Saint-Lambert, à Liège, t. 1, Bruxelles, 1893, p. 461.

    338. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté des origines au XIIIe siècle, p. 36. Ce document ne se trouve pas dans le chartrier de l'hôpital Saint-Mathieu à la Chaîne (A.Ev.L.).

    339. DELESCLUSE, A., Catalogue des actes de Henri de Gueldre, p. 344.

    340. PAQUAY, J. et SCHOOLMEESTERS, E., Chartes et documents anciens concernant la paroisse de Diepenbeek, dans B.S.S.L.L., t. 28, 1910, p. 140.

    341. A.Ev.L., chartrier de l'hôpital Saint-Mathieu à la Chaîne.

    342. DARIS, J., Cartulaire de Herkenrode, p. 83. DARIS, J., Notices, t. 10, Liège, 1882, p. 243.

    343. PAQUAY, J., Records ecclésiastiques de l'ancien concile de Tongres, archidiaconé de Hesbaye, dans B.S.S.L.L., t. 25, Tongres, 1907, p. 64.

    344. PAQUAY, J., Ibid., p. 64.

    345. DARIS, J., Notices, t. 4, Liège, 1871, p. 36.

    346. DARIS, J., Histoire du diocèse, p. 221.

    347. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 15. A.E.L., cartulaire de l'abbaye de Herkenrode, f° 70.

    348. PAQUAY, J., Records ecclésiastiques, p. 260.

    349. BROUETTE, E., Liste provisoire, p. 15.

    350. PAQUAY, J., les Paroisses de l'ancien concile de Tongres, dans B.S.A.H.L.,

    t. 18, Liège, 1909, p. 117.

    351. Le doyenné de Wassenberg n'a été créé qu'au début du XIVe siècle. Auparavant, cette région était administrée par le doyen de Susteren.

    352. HEINRICHS, H. et BROICH, J., Kirchengeschichte des Wassenberger Räumes, Geilenkirchen, 1958, p. 238.

    353. HEINRICHS, H. et BROICH, J., Ibid., p. 238.

    354. HEINRICHS, H. et BROICH, J., Ibid., p. 238.

    355. HABETS, J., Ibid., t. 1, p. 412.

    356. HABETS, J., Ibid., t. 1, pp. 412-413.

    357. HABETS, J., Ibid., t. 1, p. 413.

    358. BROUETTE, E., les Doyens de chrétienté au XIVe siècle, p. 16, mentionne ce doyen sur base de renseignements qui lui ont été fournis par le conservateur des archives générales de Düsseldorf.

    359. HEINRICHS, H. et BROICH, J., Ibid., p. 239.

    360. HEINRICHS, H. et BROICH, J., Ibid., p. 239.

    361. DE RIDDER, C.B., Encore quelques mots sur Balen et Meerhout, dans A.H.E.B., t. 8, Louvain, 1871, p. 361. LAENEN, J., Documents concernant la paroisse de Desschel, dans A.H.E.B., t. 35, Louvain, 1909, p. 428.

    362. Corpus sigillorum nederlandicorum, t. 1, La Haye, 1937, p. 29. BARBIER, V., Histoire de l'abbaye de Floreffe, 2e éd., t. 2 (documents), Namur, 1892, p. 200.

    363. ERENS, M.-A., De Oorkonden der abdij Tongerlo, t. 2, Tongerlo, 1950, p. 74.

    364. BERLIERE, U., Clément VI, pp. 599 et 608.

    365. BERLIERE, U., Clément VI, pp. 599 et 608.

    366. SCHUTJES, L.H.C., Geschiedenis van s' Hertogenbosch, t. 3, p. 6.

    367. VENNER, G.H.A., Inventaris van het archief van de familie De Heusch, later van Scherpenzeel-Heusch (1386-1895), Maastricht, 1989, p. 221.

    368. VAN BAVEL, H. et PRAEM, O., Regesten van het archief van de abdij van Berne (1400-1500), Heeswijk, 1990, p. 78.

    369. CAUCHIE, A., et VAN HOVE, A., Documents concernant la principauté de Liège, t. 1, Bruxelles, 1908, p. 419.

    370. VAN BAVEL, H. et PRAEM, O., Ibid., p. 78.

    2. LA VIE DE SAINT WALHERE.

    Des nombreux ouvrages parus à propos de saint Walhère, peu sont utiles pour la recherche scientifique. Jusqu'en 1926, les historiens qui se sont intéressés à ce personnage1 ne tiennent compte que des légendes qui l'entourent, en tenant pour vrais les faits, les dates et les noms, parfois saugrenus, véhiculés par ces fables, qui ont entretenu des idées fausses sur l'existence du saint, d'autant plus que l'époque à laquelle il a vécu reste inconnue. Une confusion totale s'empare de ce sujet lorsque, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, saint Walhère (Walherus) est confondu avec un autre doyen de Florennes, Gauthier (Galterus ou Walterus) sur base d'un enchevêtrement d'erreurs et de coïncidences.2 En 1912, Jules Feller jette les bases d'une étude critique sur la vie du saint,3 mais ce n'est que treize ans plus tard que le premier article retraçant l'existence du martyr avec discernement est rédigé, sous la plume du chanoine Roland.4 Plusieurs études, témoignant d'un esprit critique plus pointu, sont alors parues.5 La dernière en date, signée par Alain Dierkens,6 est consacrée à l'essor du culte de ce saint.

    1. MIRAEUS, A., Fasti Belgici et Burgundici, Bruxelles, 1622, p. 388. FISEN, B., Historia Ecclesiae Leodiensis, Liège, 1642, pp. 413-414. FISEN, B., Flores Ecclsiae Leodiensis, Liège, 1647, p. 279 - Eloge de saint Vohy ou Walhère, curé d'Onhaye et doyen du concile de Florennes, Namur, 1714. DE MARNE, J., Histoire du comte de Namur, Bruxelles, 1764, p. 226. Notice historique sur la vie de saint Walhère, Dinant, 1871. WEBER, Drapelet et légende de saint Walhère, dans C.S.V.A.H., t. 6, Verviers, 1905, pp. 67-70. COLSON, O., la Légende et le culte de saint Walhère, dans Wallonia, t. 20, Liège, 1912, pp.316-325 et
    417-418. Après 1926, Emile Brouette est le seul historien qui persiste à tenir pour vrais des faits totalement légendaires, notamment dans l'article de la Bibliotheca Sanctorum, t. 12, Rome, 1969, col. 1382-1383.

    2. C'est le cas de Paquot, dans son édition de l'ouvrage de DEMARNE, J., Ibid., Bruxelles, 1761, p. 210, puis de BAIX, F., les Doyens du concile de Florennes, dans A.H.E.B., t. 36, Louvain, 1910, pp. 105-123.

    3. FELLER, J., le Nom de saint Walhère, dans Wallonia, t. 20, Liège, 1912, pp.326-328. Son travail est complété l'année suivante par BAIX, F., le Nom de saint Walhère, dans A.S.A.N., t. 32, Namur, 1913, pp. 263-281.

    4. ROLAND, C.-G., Etude critique sur la vie de saint Walhère, dans la Terre wallonne, t. 14, Charleroi, 1926, pp. 233-266.

    5. JANUS, R.-E., Onhaye et Saint Walhère, Dinant-Onhaye, 1945 - HOEX, C., Saint Walhère : culte, vie, iconographie, Gembloux, 1974 - DELFORGE, Th.-J., les Saints populaires en Wallonie, Gembloux, 1977, pp. 59-61 - HOEX, C., Médecine populaire et religion : les Saints guérisseurs, dans la Médecine populaire en Wallonie. Actes du colloque organisé par l'U.L.B. le 26 octobre 1974, Bruxelles, 1978, pp. 59-67 et 114.

    6. DIERKENS, A., l'Essor du culte de saint Walhère à Onhaye, dans R.H.E., t. 82, Bruxelles, 1987, pp. 28-43.

    Afin de ne pas reprendre ce qui a déjà été développé par cet historien, nous nous contenterons de dégager les étapes de l'existence de Walhère mentionnées dans les différentes sources tout en les éclairant par les commentaires critiques des chercheurs précités.

    Voici la liste des sources à notre disposition pour l'étude de la vie de Saint Walhère : - Quatre panneaux de la première châsse de saint Walhère, dans la chapelle de Bonair à Onhaye, datés de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle, retraçant le martyre du saint.7

    - Le cénotaphe de saint Walhère, en l'église Saint-Martin d'Onhaye, exécuté sur l'ordre de Pierre de Harroy en 1552.8 Les archives paroissiales d'Onhaye ayant été détruites dans un incendie en 1554, le texte qui figure sur la pierre tombale est le plus ancien conservé. Mais, comme le démontre Alain Dierkens, les informations qu'ils contient sont orientées et ne peuvent donc être admises dans leur totalité.9

    - Les Natales Sanctorum Belgii, de Molanus,10 où se trouvent compilés la tradition orale et des renseignements reçus directement de l'église d'Onhaye entre 1573 et 1585.11 Il est possible que la personne qui a transmis ces informations à Molanus ait pu étudier les documents concernant saint Walhère disparus au cours du sinistre de 1554.

    - La Vita de saint Walhère, composée en 1603 par Gilles du Monin sur base des travaux

    de Molanus et d'une compilation des témoignages des curés d'Onhaye et de Hastière.12

    Les autres ouvrages de la première moitié du XVIIe siècle ne sont que des compilations des sources citées ci-dessus. Par ailleurs, l'endroit où gît le corps du saint n'a pu être déterminé avec certitude.

    7. Une photo de ces peintures a été publiée par DIERKENS, A., Ibid., p. 35.

    8. Les inscriptions figurant sur la pierre tombale ont été éditées par BAIX, F., les Doyens du concile de Florennes, p. 113 - Deux photos du cénotaphe ont été reproduites p. 33 et 34 de l'article de Dierkens. (V. p. 166).

    9. DIERKENS, A., Ibid., p. 41.

    10. MOLANUS, J., Natales Sanctorum Belgii, Louvain, 1595, p. 126.

    11. DIERKENS, A., Ibid., p. 42.

    12. DU MONIN, G., De S. Walhero martyre, pastore in agro Namurcensis, apud Belgas, dans A.A.S.S., juin, t. 4, Anvers, 1707, pp. 613-618. Ce texte a été composé en 1603.

    De l'étude de ces différentes sources, il ressort que Walhère est né à Bouvignes, non loin de Dinant, à une date inconnue. La condition sociale de sa famille ne peut être déterminée par l'analyse des sources précitées car elles sont soit muettes sur ce sujet, soit trop peu fiables en ce qui concerne ce genre de détails. Par contre, l'onomastique nous révèle l'existence du lieu-dit Terre de Saint-Vohy, sur le chemin joignant Onhaye et Dinant, à hauteur de Forbos. Cela suffit-il pour démontrer que Walhère est propriétaire terrien, comme semble le soutenir le chanoine Roland?13 Rien n'est moins certain si l'on sait que la première mention des héritages Saint-Wohier, que l'on ne peut d'ailleurs identifier à coup sûr à l'endroit précité, remonte à 1531,14 époque où, dans cette région, le culte du martyr entre en plein essor.

    Comme le souligne Alain Dierkens, la vie de saint Walhère échappe presque totale- ment à l'historien.15 Néanmoins, certains aspects de son existence sont communément admis car ils apparaissent dans l'ensemble des sources. Ainsi, nous pouvons affirmer que Walhère cumule les fonctions de curé de Hastières, d'Onhaye et de Flavion16 et de doyen du concile de Florennes.

    Les différents documents s'accordent dans la description du martyre du saint. La paroisse d'Hastière, placée sous l'autorité de Walhère, est en fait desservie par un de ses vicaires. Cette paroisse étant extérieure au concile de Florennes, c'est en tant que curé et non pas en qualité de doyen que Walhère s'y rend afin de la visiter.17 Le travail accompli, Walhère, reprend le bateau en compagnie de son vicaire. Puis, au cours du voyage sur la Meuse, celui-ci l'agresse et le précipite dans les flots. Molanus rapporte que la Saint-Walhère se fête le 23 juin, jour où, traditionnellement, les prêtres qui manquent à leurs fonctions sont révoqués. Si l'on admet que le 23 juin est le jour de l'assassinat, il y

    13. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 234-236.

    14. A.E.N., registre des transports d'Anthée, f° 106.

    15. DIERKENS, A., Ibid., pp. 29 et 43.

    16. Seul le cénotaphe ignore les fonctions du saint à Flavion. La mégalomanie de son commanditaire, le doyen Désiré-Pierre de Harroy, qui cherche par tous les moyens à s'identifier à son prédécesseur, pourrait expliquer l'absence de cette mention.

    17. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 248-253.

    a tout lieu de penser que l'acte du vicaire a été motivé par la crainte de sa destitution. Toutefois, cette hypothèse, formulée par le chanoine Roland,18 est assez peu plausible car cette date, qui n'apparaît que dans la deuxième édition des Natales, a pu être déterminée uniquement sur base de la légende. Il est possible que, dans l'ignorance de la date réelle de la mort du saint, sa fête soit célébrée le jour où, traditionnellement, les prêtres indignes de célébrer l'office divin sont renvoyés.

    L'année de la mort de saint Walhère est, depuis le XVIIIe siècle, sujet de polémiques. Suite à une mauvaise lecture des ouvrages de Fisen, plusieurs historiens, notamment De Marne, ont fixé la date de l'assassinat à l'année 1209.19 En 1781, Paquot veut corriger cette méprise mais, sur base d'une faute figurant dans les Opera diplomatica de Miraeus et Foppens,20 il soutient que saint Walhère a vécu à la fin du XIIe siècle,21 remplaçant ainsi une erreur par une autre. En 1879, dans les Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique, est publié un document de 1190, à propos de l'église d'Onhaye, dans lequel apparaît un certain Walter, lui aussi doyen de Florenne22. Dans des actes datés de 119623 et 119924, ce personnage est présenté comme étant le curé de Flavion. Tablant sur une erreur du copiste et après avoir fait de Walter le curé d'Onhaye, alors que le texte indique clairement que Walter est investitus de Waulsort, divers historiens ont cru habile de compiler la vie du saint, agrémentée de nombreux faits légendaires, avec les données fournies par les documents diplomatiques cités. D'erreurs grossières en coïncidences malencontreuses, ils ont contribué à figer, dans les esprits, une image fausse de l'existence

    18. ROLAND, C.-G., Ibid., p. 250.

    19. DEMARNE, J., Ibid., p. 226.

    20. MIRAEUS, A. et FOPPENS, J.-F., Opera diplomatica et historica, t. 4, Bruxelles, 1748, p. 224 : dans la liste des témoins, apparaît le nom de Walaerus au lieu de Walterus.

    21. DEMARNE, J., Ibid., éd. Paquot, p. 210.

    22. BARBIER, J., Documents concernant les monastères de Waulsort et d'Hastière, dans A.H.E.B., t. 16, Louvain, 1879, p. 43.

    23. BORMANS, S., Cartulaire de la commune de Dinant, t. 1, Namur, 1880, pp. 21- 23.

    24. BERLIERE, U., Documents inédits pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique, t. 1, Maredsous, 1894, pp. 29-30.

    de Walhère. Mais, en 1926, le chanoine Roland, par une réflexion critique fondée sur des arguments solides, démontre que Walhère a nécessairement vécu avant 1161. Après avoir détecté la leçon fautive des Opera diplomatica et précisé l'hétérogénéité des deux prénoms, Walterus et Walherus, il rappelle l'interdiction du cumul des cures par le concile de Latran III, en 1179. La paroisse d'Hastière ayant été incorporée au couvent de Waulsort en 1161, Walhère n'a pas pu en être le curé après cette date. C'est en qualité de curé de cette paroisse que Walhère s'est rendu auprès du prêtre rebelle.25 L'hypothèse du chanoine Roland, reprise récemment par Alain Dierkens, semble la plus cohérente et, à ce jour, aucun élément ne semble pouvoir l'infirmer.

    Des miracles se seraient manifestés autour du corps de Walhère dès le moment où des villageois le retrouvèrent sur les rives du fleuve, ce qui aurait engendré un engouement populaire pour ce saint.26 Pourtant, comme le souligne Alain Dierkens, il n'existe pas de trace certaine du culte de saint Walhère avant la fin du XVe siècle.26

    25. ROLAND, C.-G., Ibid., pp. 260-262.

    26. DIERKENS, A., Ibid., pp. 35-42.

    TABLE DES MATIERES.

    Introduction. (pp. 2-7)

    Bibliographie. (pp. 8-20)

    Chapitre préliminaire. La christianisation du bassin mosan. (pp. 21-27)

    §1. Le développement du christianisme au Bas-Empire. (pp. 21-22)

    §2. Les évêques de Tongres, Maastricht et Liège, de Falcon à Etienne. (pp. 23-27)

    Chapitre I. Genèse de l'institution. (pp. 28-39).

    §1. Les doyens ruraux dans l'Europe médiévale. (pp. 28-29).

    §2. Naissance de la charge décanale. (pp. 30-35)

    §3. Aspects géographiques. (pp. 35-38)

    §4. Originalité du cas liégeois. (pp. 38-39)

    Chapitre II. Le choix d'un doyen et sa sortie de charge. (pp. 40-54)

    §1. Origines du suffrage. (pp. 40-41)

    §2. Le recrutement. (pp. 41-45)

    a. Critères légaux. (pp. 41-42)

    b. Critères traditionnels. (pp. 42-43)

    c. La richesse. (pp. 43-44)

    d. Coutumes régionales. (pp. 44-45)

    §3. Procédures d'élection. (pp. 45-52)

    a. Le scrutin. (pp. 45-49)

    b. Le compromis. (pp. 49-50)

    c. La nomination par provision apostolique. (pp. 50-51)

    d. Contestations et contrôle de la régularité d'une élection. (pp. 51- 52)

    §4. Décès ou démission d'un doyen. (pp. 52-54)

    Chapitre III. Situation sociale, intellectuelle et origine géographique. (pp. 55-67)

    §1. Dépenses et revenus. (pp. 55-56)

    §2. La condition sociale. (pp. 57-60)

    §3. Lieux d'origine des doyens. (pp. 61-64)

    §4. La formation intellectuelle. (pp. 65-66)

    §5. La vie quotidienne. (pp. 66-67)

    Chapitre IV. Le doyen et ses fonctions. (pp. 68-118)

    A. Droits et obligations. (pp. 68-105)

    §1. L'assistance aux synodes généraux. (pp. 68-73)

    §2. Le tribunal synodal et l'exercice de la juridiction contentieuse. (pp. 73-79)

    §3. La dénonciation des faussaires et des usuriers. (pp. 79-80)

    §4. Les sentences d'excommunication. (pp. 80-82)

    §5. Le saint chrême. (pp. 82-84)

    §6. Les conciles décanaux. (pp. 84-90)

    §7. Les quartes-chapelles. (pp. 90-94)

    §8. La visite des églises entières et médianes. (p. 95)

    §9. La surveillance du clergé. (p. 96)

    §10. La célébration des jubilés. (p. 97)

    §11. Le droit de funérailles. (pp. 97-99)

    §12. La prise en charge des lépreux. (pp. 99-105)

    B. Tâches courantes. (pp. 106-108)

    C. La forme des actes. (pp. 108-118) Chapitre V. Les vice-doyens. (pp. 119-121)

    §1. Origine de l'institution. (p. 119)

    §2. L'entrée en fonctions. (pp. 119-120)

    §3. Condition sociale. (pp. 120)

    §4. Description de leur mission. (p. 121)

    §5. La charge décanale dans les régions exemptes. (p. 121)

    Conclusions. (pp. 122-123) Annexes.

    1. Listes chronologiques des doyens. (pp. 124-150)

    2. La vie de saint Walhère. (pp. 151-155)

    ERRATA.

    Quelques erreurs se sont malencontreusement glissées dans notre travail. Ainsi, nous avons omis de supprimer quelques références relatives au chartrier de Houffalize, pp. 65, 69 et 157. Cette référence, a été proposée par GUILLEAUME, D., Doyens du concile de Bastogne, dans Leod., t. 8, Liège, 1909, pp. 4-6 et les Doyens du concile de Stavelot, dans Leod., t.7, Liège, 1908, pp. 146-147. Nous avons donc poursuivi nos recherches afin de retrouver les références correctes. Nous avons retrouvé les documents en question aux archives de l'Etat à Saint-Hubert, et non à Arlon.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus