L'impact de la règlementation prudentielle internationales sur les stratégies bancaires: cas des banques tunisiennes.( Télécharger le fichier original )par Karim HAJ AYED Faculté de droit et des sciences économiques et de gestion de Sousse - Mastère finance et banque 2007 |
Portrait du système bancaire tunisien :Suite à l'évolution du système bancaire, celui-ci a présenté un nouveau portrait. En effet, c'est le résultat du fait que le secteur des services financiers tunisiens traverse depuis la fin des années 1980 une période de réforme et de modernisation et que la loi bancaire a été révisée pour faire disparaître les cloisonnements et favoriser la concurrence entre les banques. Nous pouvons constater que : Le système financier tunisien est relativement riche et diversifié. Le compartiment bancaire est étoffé (on compte 30 banques, dont 8 établissements offshore). Le système bancaire reste cependant marqué par la prédominance de la puissance publique qui continue de contrôler le secteur malgré le projet de restructuration engagé (contrôle des trois grandes banques). L'assainissement de la situation financière des banques accuse des retards dus essentiellement à l'importance des créances douteuses (créances carbonisées) qui représentent près de 20% du stock des actifs bancaires (plus de 24% des créances accordées par les banques étatiques), et plus généralement à la dégradation de la qualité des créances. Malgré la libéralisation du secteur financier, la restructuration bancaire est lente ; ainsi, comme déjà mentionné, en 2002, une seule opération d'envergure a été effectuée : le rachat de l'UIB par la Société Générale (banque française). Le système financier tunisien est toujours dominé par les banques commerciales qui détiennent plus des deux tiers de la valeur totale des actifs financiers. Le rôle de l'Etat y est aussi prépondérant puisqu'il détient encore les trois plus grandes banques du pays qui sont la Banque Nationale Agricole (BNA), la Banque de l'Habitat (BH) et la Société Tunisienne des Banques (STB). Le programme des privatisations qui concerne le secteur bancaire est : Outre la privatisation de l'UIB (6ème banque de la place) et la transformation du statut de la BTEI (Banque de Tunisie et des Emirates d'Investissement) en banque universelle qui nécessite une augmentation de l'apport en capital étranger, il a été attendu pour fin 2003, la privatisation de la Banque du Sud. A terme, il est prévu que seulement deux grandes banques publiques (la BNA et une seconde banque publique qui regrouperait l'actuelle Banque Tunisienne de Solidarité avec les activités de financement liées au logement social de la BH) resteraient propriété de l'Etat. En ce qui concerne la réglementation, certes, l'application de règles prudentielles plus exigeantes, l'amélioration de la qualité des ressources humaines et l'engagement pris en faveur de la banque universelle 179(*) ont aidé à assainir les bilans des banques et à améliorer l'efficacité de leurs prestations. Toutefois, les créances douteuses continuent à peser lourdement sur leurs performances.180(*) On ajoute en outre qu'en dépit de la bonne réglementation prudentielle, le secteur est confronté aux problèmes ci-après: ü Mauvaise qualité du portefeuille; ü Faible rentabilité; ü Dotation en fonds propres limités; ü Faible taille des banques; ü Poids des banques publiques; ü Mauvaise gouvernance En conclusion, on note de ce qui a été précité que le secteur bancaire en Tunisie est: ü Concentré (près de 4 banques accaparent 65% du marché). ü Dominé par les banques publiques. ü Contrôlé par des nationaux principalement l'Etat. ü Dominé par les banques commerciales. ü Peu de différenciation dans l'offre de produits (crédits; cartes de paiement; produits d'épargne et distribution de produits d'assurance). * 179 Loi bancaire de 10/07/2001. * 180 Institut de La Méditerranée, France Economic Research Forum, Egypt Coordinateurs Femise « PROFIL PAYS TUNISIE » -Décembre 2005- |
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