L'impact de la règlementation prudentielle internationales sur les stratégies bancaires: cas des banques tunisiennes.( Télécharger le fichier original )par Karim HAJ AYED Faculté de droit et des sciences économiques et de gestion de Sousse - Mastère finance et banque 2007 |
La matrice de « General Electric » propose quatre états des lieux qui dictent respectivement une stratégie spécifique. - (1) : lorsque la firme possède des forces par rapport à ses concurrents et l'environnement est favorable, une stratégie de croissance qui se résume dans la valorisations des forces internes et exploitation des opportunités externes est recommandée. - (2) : si l'environnement expose des conditions favorables et que la firme dispose de certaines faiblesses qui la privent de les exploiter, les stratèges sont conseillés de repositionner l'entreprise en essayant de réduire la portée des handicaps internes et de construire des forces. - (3) : en cas où la firme dispose des atouts internes et l'environnement est caractérisé par les conditions défavorables, une stratégie de diversification doit être mise en oeuvre. Cette stratégie consiste à donner de nouvelles activités, correspondant à des nouveaux produits et à des nouveaux marchés en se basant sur les forces acquises. - (4) : c'est un croisement critique, les faiblesses internes et les situations défavorables externes se rencontrent il vaut mieux abandonner le secteur ou même liquider l'entreprise pour ne pas aggraver la situation. Le modèle « BCG » :Il est appelé aussi la grille mécanique. Chaque domaine d'activité stratégique (DAS) de la firme présente des caractéristiques différentes en terme de taux de croissance du secteur et de la position concurrentielle ou part de marché. Il est donc parfaitement possible de représenter sur une matrice la position de chaque DAS. Croissance du secteur Forte Vedette
Faible Vache à lait
Forte Faible Part de marché - Modèle « BCG » - Cette grille présente quatre orientations stratégiques : - Vedettes : la stratégie sera de maintenir cette position dominante et de profiter le maximum. - Vache à lait : essayer de les rentabiliser et réinvestir dans les activités prometteuses tout en tentant de tirer le maximum de notre part de marché. - Dilemmes : doubler la mise, segmenter, abandonner des anciennes segments et chercher à profiter de la forte croissance du secteur. - Poids Mort : la stratégie ordonnée dans cet état de lieu c'est abandonner ou maintenir la position sans investissement. Toutefois, il y a une règle générale que la BCG conseille chaque firme d'utiliser. Cette règle stipule que : « l'entreprise doit veiller à posséder un portefeuille équilibré et en croissance. Pour se faire elle doit disposer de vaches à lait pour financer les dilemmes et assurer leur transformation en vedettes ». La matrice d'ANSOFF :« Ansoff », comme « Andrews », il considère les décisions stratégiques comme des décisions essentiellement externes, « pertaining to the relation between the firm and its environment » 126(*), traitant spécifiquement de la sélection des produits que la firme entend proposer et des marchés auxquels elle veut vendre. De ce point de vue, Ansoff propose un modèle stratégique qui croise les produits et services offerts par l'entreprise avec la technologie et les client ou autrement dit le marché. La matrice d'Ansoff se présente ainsi :
- (1) : Pour l'entreprise toute est ancien : le produit est connu ainsi que la clientèle et la technologie donc la stratégie envisagée est de se pénétrer dans la « bataille » et faire jouer la concurrence. - (2) : Avec une clientèle et une technologie fixées et un nouveau produit ou service la meilleure stratégie est la différentiation. Cette stratégie consiste à offrir des produits différents des concurrents pour cibler le client et créer ainsi un avantage concurrentiel durable objectif de toute stratégie d'entreprise. - (3) : une nouvelle clientèle se présente alors que les produits et services sont anciens, Ansoff propose dans ce cas une stratégie de segmentation. Cette stratégie consiste à découper la clientèle en sous-ensembles distincts, chacun de ses groupes pouvant être choisis comme cible à atteindre. Pour segmenter le marché, a firme peut utiliser les critères suivant : les marchés, les produits et les technologies. - (4) : Dans cet état de lieu, tout est nouveau. La stratégie notée ici est la diversification. C'est une option stratégique qui conduit la firme à élargir son domaine d'activité et lui impose l'utilisation d'un nouvel ensemble de savoir-faire requis par la nouvelle technologie. Modèle de PORTER :Appelée aussi la grille organique. Selon Porter, on peut représenter les stratégies génériques à partir d'un repère qui regroupe les deux variables suivantes : - L'atout commercial : l'origine de l'avantage concurrentiel qui peut provenir soit d'un avantage au niveau du coût (variable de l'offre) soit d'un avantage au niveau de la valeur perçue (variable de la demande). - L'étendu du marché de l'entreprise : il peut être le marché globale (industrie) ou un marché locale (segment d'industrie). Pour cela Porter expose son modèle comme suit : Espace concurrentiel
Industrie Stratégie de domination Stratégie de différenciation par les coûts Segment Stratégie de focalisation Coût Valeur Atout commercial M. Porter définit trois stratégies génériques de lutte contre la concurrence : - La stratégie de domination par les coûts : parmi les armes stratégiques, l'obtention des coûts les plus bas est sans doute celle qui a été la plus abondamment traitée. L'idée de base repose sur l'hypothèse que l'entreprise compétitive est celle qui possède les coûts les plus bas. Une fois les coûts obtenus inférieurs à la moyenne du secteur, ils permettent de dégager une marge bénéficiaire importante d'où une amélioration de la rentabilité. - La stratégie de différenciation : il s'agit de créer un ou plusieurs avantages perçues comme unique par les acheteurs. - La stratégie de focalisation : elle est nommée aussi stratégie de concentration. Pleinement cohérente avec l'un des principes fondamentaux de la stratégie militaire, cette stratégie s'impose lorsque la firme ne peut ou ne veut pas s'attaquer à la totalité d'une industrie et c'est à cause des ressources disponibles ou de sa politique générale. Ces modèles stratégiques se sont transposés dans divers secteurs d'activités. Pour chaque domaine, il y a des options stratégiques possibles c'est-à-dire qui s'adaptent avec les caractéristiques sectorielles. Parmi ces secteurs, on trouve celui bancaire dont lequel se sont développés plusieurs stratégies génériques. Quelles sont donc les principales stratégies bancaires ? IV. Les stratégies génériques dans le secteur bancaire et financier :Les deux grandes stratégies génériques :Dans la banque, la recherche d'un avantage concurrentiel n'emprunte plus les mêmes voies qu'il y a quelques années passées. Elle repose désormais sur la poursuite de nouvelles stratégies. En simplifiant, on peut distinguer deux grandes stratégies génériques : Exploiter les avantages de la banque de relation :C'est une stratégie traditionnelle dans l'industrie bancaire. Elle consiste à produire des services différenciés, adaptés aux besoins des clients, et dont l'offre repose sur l'exploitation de relations de clientèle entre la banque et ses clients. Elle doit plutôt être mise en oeuvre à un niveau décentralisé, et sur des marchés de proximité. A cette fin, le banquier doit traiter une information de nature qualitative (soft information). Les clients concernés sont principalement les emprunteurs qui n'ont pas accès aux marchés financiers (PME, professionnels) et les déposants qui attachent de la valeur à la qualité des relations. Par extension, elle s'applique aussi aux clients de la banque privée et la banque corporate. Cette stratégie est relativement coûteuse, car elle ne bénéficie pas de rendements d'échelle croissants. De plus, elle suppose que la banque assume le risque des crédits mis en pool. Les revenus extraits de cette stratégie proviennent principalement des marges d'intérêt sur les dépôts ou sur les crédits. Exploiter les économies d'échelle et de gamme :La seconde stratégie est plus récente dans la banque. Elle traduit la montée en puissance de la fonction de distribution évoquée précédemment et repose sur le modèle de la banque de transaction ou banque à l'acte. Elle consiste à exploiter les économies d'échelle et de gamme dans la production, le marketing et la distribution de crédits et autres produits standardisés, comme les crédits à la consommation ou à l'habitat. Pour mettre en oeuvre cette stratégie, les banques doivent être en mesure d'utiliser des techniques de traitement d'une information de nature quantitative et publique (hard information), comme les techniques de scoring et de titrisation. Cette stratégie suppose donc la grande taille et une organisation centralisée, nécessaires pour minimiser les coûts unitaires des produits. Elle génère peu de marges d'intérêt, les taux d'intérêt étant relativement faibles sur des marchés où la concurrence est généralement forte. Mais le risque peut être plus aisément transféré sur des investisseurs institutionnels opérant sur les marchés financiers. La source essentielle de rémunération réside dans le prélèvement des commissions. M.DIETSCH, en Europe, le développement de cette stratégie a été sans aucun doute été favorisé par l'instauration du modèle de la banque universelle qui a élargi le domaine des activités ouvertes aux banques (deuxième directive européenne) et par la création d'un marché unique des services bancaires et financiers. Un autre support du développement de ce modèle est l'harmonisation des règles prudentielles, avec Bâle I et aujourd'hui Bâle II. 127(*) En poursuivant ces deux types de stratégies, les banques tentent, en effet, d'exploiter des particularités remarquables de la technologie bancaire qui engendrent du pouvoir de marché et procurent des rendements supérieurs à la moyenne. Ces deux grandes stratégies résument les multiples stratégies génériques qui dominent le secteur bancaire. Dans la partie suivante, on essayera de les étudier pour en formuler une idée claire. Les stratégies bancaires : analyse & enjeux :Les banques ont pris conscience, depuis des années, de la nécessité de définir une véritable stratégie, aussi bien que pour des raisons internes de présentation plus claire des objectifs et des missions que pour des causes de communication externe vis-à-vis des clients et des actionnaires pour exposer un développement maîtrisé. À la cour de cette section, on va présenter le champ des stratégies bancaires ainsi que les options stratégiques possibles pour les banques. Le champ des stratégies bancaires :Les stratégies bancaires doivent obligatoirement s'inscrire dans un champ dont les contours sont clairement définis de manière à pouvoir préciser les limites de l'activité et éviter les dispersions. Les principales variables définissant le champ stratégique d'une banque sont : les produits, les clients, la technologie et la zone géographique. Z. Monique 128(*) insiste sur l'importance quelle a pris la technologie comme un enjeu très fort de la profession bancaire et définie les quatre variables structurant le champ ainsi : Les clientèles :La dimension clientèle comporte un nombre variable d'éléments selon le degré de finesse retenu dans la segmentation du marché constitué : de particuliers et d'entreprises ainsi que d'organisations public et d'institutions financières. Ce sont surtout les deux premières catégories de clientèle aux effectifs nombreux, qui peuvent faire l'objet d'une segmentation. Les produits :La dimension produit traduit la représentation de l'activité bancaire comme une activité multiproduit. Chaque gamme de produit correspond généralement à une fonction, à un type d'usage et à un ou plusieurs segments de clientèle :
La technologie :La dimension technologie est présente partout. Le concept technologie est pris dans le sens le plus large, ce qui permet d'intégrer en fait la nature des moyens de production et de distribution à ce niveau. Son importance grandissante appelle ici un développement particulier. La technologie affecte toutes les autres dimensions définissant le champ stratégique par l'influence qu'elle a sur la commercialisation et sur l'acheminement des produits et des services proposés. Un même produit peut être distribué via des technologies ou canaux différents. La technologie peut affecter aussi d'autres opérations tel que le stockage de l'information, les transmissions ou les traitements des opérations courantes. Elle permet aussi de passer plus de temps en contacte avec la clientèle tâche très importante dans le secteur bancaire ainsi que l'enregistrement et l'analyse des données le concernant permettant ensuite de personnaliser l'offre. La zone géographique :Cette dimension prend en compte, à l'échelle internationale, la proximité physique et les similitudes culturelles. Elle est plus particulièrement caractérisée par les notions de risque, de régulation et de besoins des clientèles. Dans le secteur bancaire, cette dimension a longtemps été une variable principale dans la définition du champ stratégique, ce qui est sans doute moins vrai dans la période actuelle. Mais une réflexion sur la dimension et les frontières de la zone d'intervention reste essentielle. Les décisions en terme de taille optimale et d'articulation entre dimension locale et globale sur le plan du service, du contacte avec les clients et de l'organisation, conditionnent souvent le succès des plus grandes banques. Les options stratégiques possibles pour les banques :Différents concepts de l'analyse stratégique permettent d'appréhender les postures pouvant être adoptées en fonction du champ d'action retenu. Les premiers reposent sur les résultats d'une analyse de l'entreprise, en terme de forces et de faiblesses, et de son environnement, en termes d'opportunités et de menaces. Un second type de concept reprend le cadre des stratégies génériques de Porter (1982). 129(*) Les stratégies issues d'une analyse « SWOT » 130(*) :Dans le cadre d'une matrice « SWOT », les objectifs d'une entreprise sur un champ stratégique doivent avoir comme origine la connaissance de la position compétitive occupée à un instant donné et celle de sa part de marché. Ce diagnostic en termes de « points forts & points faibles » est à croiser aux « opportunités & menaces » résultats de l'évolution de l'environnement. La matrice SWOT et les stratégies qui en résultent de la confrontation entre les caractéristiques de la firme et les nouvelles conditions de l'environnement bancaire sont présentées dans la figure suivante : Menaces Opportunités Points forts Stratégie de consolidation (éventuellement réorientation)
Points faibles Désinvestissement, réorientation
- La matrice SWOT et les postures stratégiques 131(*) - Les stratégies de conquête :C'est une stratégie offensive qui est l'expression d'une volonté de puissance incarnée dans la durée. Cette stratégie doit avoir l'appui du conseil d'administration et présuppose l'implication totale de la direction générale de la banque. Cette alternative doit s'exprimer à chaque niveau de l'organisation. Les stratégies de conquête se sont exprimées dans différents domaines. La conquête des particuliers et des professionnels : le premier volet a été la conquête des particuliers au cour des années 80. Ces derniers assurent l'alimentation de la banque en dépôts stables et représentent des débouchés pour une gamme de services et de produits. Cette clientèle a été délaissée au début des années 90 au profit d'activités plus rémunératrices comme le financement des activités de marché. Dans une période plus récente, les banques ont étudié attentivement les spécificités du marché des professionnels (artisans, commerçants et professions libérales) pour déterminer les possibilités de développement. Toutes les catégories de professionnels ne présentent pas les mêmes attraits et les mêmes risques. Certaines banques se sont lancées dans des stratégies de conquête claire pour les catégories les plus attractives, d'autres ont élaboré une approche en terme de produits spécialisés. La conquête des entreprises : le deuxième volet a été celui des entreprises, important élément de chaque économie nationale et surtout des économies émergentes. Le développement du portefeuille entreprise a nécessité l'introduction de méthodes de gestion industrielle aussi bien dans l'organisation du travail que dans la planification à long terme, ainsi que dans l'adoption de nouvelles technique de marketing. La conquête des activités de marché : c'est la troisième voie de conquête. Ces activités nécessitent la mise en place d'équipes et de technologies de haut niveau qu'il faut contrôler et coordonner. Si la taille n'est pas un facteur déterminant pour développer les stratégies de conquête des particuliers et des entreprises, pour les activités de marché elle prouve une marge de manoeuvre en termes de puissance d'intervention et de capacité à lever des capitaux. Ce phénomène s'est traduit par le développement de filiales de gestion d'actifs, l'acquisition de sociétés de bourse et par l'implantation sur les places financières internationales. M. Zollinger, « une stratégie de conquête est exigeante »132(*). En effet, une bonne assise dans le pays et les marchés d'origine, une bonne connaissance de ses compétences, et la capacité pour les exploiter ailleurs sont nécessaires pour réussir. Les stratégies de réorientation :Comme toute entreprise, la banque évolue selon des cycles et rencontrent à certains moments de son développement des phases de rupture qui imposent des changements sans que sa survie serait aléatoire. L'objectif dans ce cas est clair, il vise à reconstituer une marge de manoeuvre et un éventail de possibilités. Le point de passage obligé est financier : cession de participation, désinvestissement, élimination des secteurs en pertes... Ces stratégies exigent aussi d'avoir un capital connaissances sur les nouvelles conditions d'exercice de l'activité bancaire et de ses propres atouts pour prendre appui sur ces derniers (confrontation environnement / banque). Les décisions consistent en général à se recentrer sur les activités dans lesquelles la banque possède des points forts. Un autre choix est de mettre au point des produits spécifiques ou à exploiter des produits existant mais insuffisamment développés. Un autre remarque à noter pour cette stratégie, les désinvestissements ne sont envisagés comme action stratégique que lorsque l'environnement apparaît excessivement risqué sur plan de l'intensité concurrentielle, des pays et des produits financiers concernés. Dans le même temps, la position de la banque, en terme de part de marché, de coût ou de qualité, ne lui permet pas d'espérer un développement dans ce domaine (cas de la partie située en bas et à gauche de la matrice SWOT). Les stratégies de consolidation :Le dernier volet peut intervenir à la suite d'un envers majeur rendant nécessaire un renouvellement. La priorité consiste à renforcer et solidifier les points forts de la banque, à freiner le déclin et à essayer de préserver l'indépendance de l'établissement. Sur une courte période, il faut dresser l'inventaire des décisions répondant aux changements et définir la structure qui traduit la réorientation. Les stratégies de consolidation se situent à mi-chemin des stratégies de conquête et de réorientation et c'est selon le cycle de développement de la banque. En conclusion, les différents stratégies exposées dans la matrice SWOT ont rythmé le développement des banques au cours de ces vingt dernières années et alimenté le débat traditionnel entre les stratégies de diversification et de spécialisation. Ces stratégies qui sont basées sur les variables qui définissent leurs champs à savoir la clientèle, le produit, la technologie et la zone géographique.
Les stratégies issues des variables clientèle -produit - zone géographique :Au-delà des contraintes et attentes de l'environnement, les variables clientèle, produit, technologie et zone géographique constituent les dimensions clés qui déterminent les stratégies génériques dans le secteur bancaire. Ces dimensions permettent aux banques d'adopter une combinaison quelconque de cinq types des stratégies suivantes : La différentiation, l'envergure géographique, la segmentation, la diversification et la focalisation. Les stratégies de différenciation :Une définition de cette stratégie stipule que : « la stratégie de différenciation est la recherche d'un avantage concurrentiel construit autour du caractère unique de l'offre qui soit perçu par le client. Ce caractère unique doit rendre difficile l'imitation ou la substitution par la concurrence ». Ce sont des stratégies qui cherchent à fonder l'avantage concurrentiel de la banque sur la spécificité de son offre, cette spécificité étant reconnue et valorisée par le marché. La différenciation permet à la banque d'échapper à une concurrence directe par les prix en rendant son offre difficilement comparable à celle des concurrents. Il s'agit donc, pour celle-ci, de lutter contre ses concurrents en mettant en oeuvre des moyens autres que le prix, de faire percevoir son produit comme unique aux yeux des consommateurs. Ce caractère unique du produit pouvant éventuellement la conduire à faire accepter aux clients un prix supérieur à celui de la concurrence. Les démarches de différenciation peuvent prendre des formes très diverses, elles peuvent porter sur : - les caractéristiques du produit lui-même : Le positionnement du produit dans la gamme, le conditionnement du produit, les services spécifiques rendus, la certification, etc. C'est une différenciation technique. Ce type permet au client de développer une forte confiance en soi face au produit offert par la banque, il est toujours à la recherche des informations qui aident à évaluer le produit et l'achat se fait sur des critères objectifs liés aux caractères intrinsèques du produit ou service. La différenciation du produit peut être de deux types : La différenciation verticale qui suppose le classement unanime par l'ensemble des agents de produits de qualité objectivement différents, et la différenciation horizontale qui admet que chaque client choisit, à prix égaux, un produit dans l'ensemble des variables disponibles en fonction de ses goûts ou de sa localisation. - la technologie : Degré de technologie utilisée pour le produit. Cette forme de différenciation peut être considérée aussi comme technique car elle concerne le caractère du produit et service. - la banque elle-même : La marque, le circuit de distribution, la réputation... c'est une différenciation symbolique qui est la plus utilisée dans le secteur bancaire et qui est liée à l'image de la firme ou sa réputation. Nathalie Daley 133(*) présente ce type de différenciation ainsi : « Les banques qui ont d'importantes parts de marché adoptent des stratégies de communication pour exhiber leur position de leader et indiquent qu'une fraction importante des consommateurs choisit leurs produits. Ce type de différenciation a pour objectif de créer des effets de réputation. La notoriété d'une banque peut être à l'origine d'un pouvoir de marché et constitue un facteur de différenciation. La confiance du client en sa banque est un élément majeur, elle est fondée sur la solvabilité financière de l'établissement. Cette solvabilité étant peu observable par les clients, les effets de réputation sont essentiels car ils constituent un substitut à l'information non disponible et agissent sur les croyances ». Ainsi, les stratégies de différenciation peuvent être : - Des stratégies de différenciation par le haut : En améliorant les caractéristiques de l'offre par rapport à l'offre de référence (différenciation d'amélioration) ou en l'adaptant à une catégorie particulière d'utilisateurs (différenciation de spécialisation). - Des stratégies de différenciation par le bas : En épurant l'offre pour diminuer son prix (différenciation d'épuration) ou en ciblant l'offre sur un segment particulier de marché pour lequel certaines caractéristiques de l'offre de référence sont superflues (différenciation de l'imitation).134(*) Quelque soit le type de cette stratégie, il est important de s'assurer qu'elle génère des ventes qui compensent les coûts supplémentaires supportés pour créer et offrir le produit différencié. v Les avantages de la différenciation : Cette stratégie favorise la création de relation particulières avec les clients ce qui permet de rendre difficile le changement de la banque qui pratique la différenciation. Elle donne aussi la possibilité de fixer un prix plus élevé ou de tarifier des services qui jusque-là étaient gratuits. En outre, elle peut contribuer à la création d'une image spécifique et bien identifiée de la banque qui la met en oeuvre. La banque à distance et les nouveaux canaux de distributions offrent des possibilités de différenciation à travers la disponibilité, la simplicité d'accès ou la rapidité des transactions. v Les risques : Au-delà des avantages potentiels, la banque doit veiller à ce que le coût de la différenciation n'entraîne pas un prix plus élevé à celui que le client est prêt à payer. Aussi, elle ne doit pas s'efforcer de différencier un produit ou service qui n'a aucune valeur pour le client. Ceci est de côté client, pour les concurrents, il est très facile d'imiter la différenciation comme ils peuvent avoir des stratégies de différenciation plus efficaces que celle de la banque. Les stratégies d'envergure géographique :Cette stratégie est appelée aussi stratégie d'internationalisation. On peut la définir ainsi : « la stratégie d'envergure ou d'extension géographique des activités liées permet de doter la firme de synergies lui conférant une rentabilité supérieure aux concurrents : brevets partagés, réputation et effet d'image, système d'information communs, compétences en ressources humaines ou de management,... » 135(*). Les alternatives suivies pour concrétiser cette stratégie sont essentiellement les partenariats et les coopérations. Trois grands types de stratégies sont évoqués dans ce cas : - Les stratégies d'exportations : La banque s'adresse à un agent exportateur qui recherchera les clients étrangers moyennant bien sûr une commission. Lorsque le volume des échanges le justifie, l'exportation directe prend le relais. Là encore de nombreux modalités existent : utilisations des banques étrangères, création d'un service de représentation spécifiques... - L'investissement direct : Cette stratégie peut se manifester dans l'implantation de filiales bancaires dans des pays différents et ceci peut s'inscrire dans deux stratégies : Dans la première, la banque devient effectivement implantée dans deux, plusieurs ou de multiples pays et elle est considérée comme multinationale ou plurinationale. Dans la deuxième, la stratégie globale est privilégiée au plan mondial, l'implantation à l'étranger ne se borne pas à satisfaire le marché local. Elle a pour but de bénéficier des conditions avantageuses (réglementaires, économiques, sociales, politiques...), la banque exporte ses produits et services dans d'autres pays et devient ainsi transnationale. - Les systèmes contractuels de transfert de savoir-faire : Les transferts de savoir-faire donnent lieu à des accords contractuels comportant le plus souvent des dimensions technologiques, formation, gestion, marketing... Ces activités peuvent aider la banque à offrir ses produits dans plusieurs zones géographiques dépendantes de celui avec qui on a conclu les contrats. Parmi ces contrats, on peut citer : la concession de licence (louage d'un brevet et pas une vente), la franchise (collaboration entre un franchiseur qui a le droit sur une marque et un franchisé qui bénéficie des moyens techniques et commerciaux, moyennant rétribution du savoir-faire et de la collection de produits et services. Il existe le franchise de produit, la franchise de distribution et la franchise de service) et la joint venture ou la société en copropriété (association technique, managériale, financière et juridique des partenaires. La logique de cette stratégie consiste à profiter de l'assouplissement des réglementations internationales ou de nouvelles cibles de clientèles pour augmenter la base commerciale. Toutefois, il faut noter que la réussite de telle stratégie est fonction de l'adaptation facile des produits et services financiers aux contraintes et besoins des nouveaux marchés. Pour fournir un avantage stratégique, la banque doit s'assurer de la réunion de deux conditions à la fois : Ø La faiblesse des coûts supplémentaires engendrés par cette internationalisation pour ne pas nuire aux activités nationales de la banque Ø La réalisation d'un avantage économique à la banque par les économies d'échelle et d'envergure liées à cette stratégie. 136(*) Les sources d'économie d'envergure peuvent se résumer dans la figure suivante 137(*) : Ressources...
Partage Interne
Les stratégies de segmentation :La stratégie de segmentation consiste à découper le marché en sous-ensembles distincts de clientèle et concentrer l'activité sur ces groupes en offrant des produits et services spécifiques à chacun de ces cibles. La banque n'offre pas donc les mêmes produits de la même façon à l'ensemble de ses clients, mais tente de satisfaire les besoins propres de chaque segment. Les principaux critères utilisés pour segmenter les activités d'une banque sont : Ø Les marchés. Ø Les produits. Ø Les technologies. La segmentation peut aboutir soit à une domination par les coûts c'est-à-dire réussir à obtenir des coûts plus faibles que celles des concurrents conclus à la suite de l'expérience acquise procurant ainsi un avantage concurrentiel, soit à la différentiation c'est-à-dire créer un ou plusieurs avantages perçus comme unique par chaque segment visé. Pour sélectionner un segment, toute banque doit s'assurer de trois éléments : La compatibilité (produit offerts, groupes de clients non servis...), l'accessibilité (durée de l'investissement nécessaire), le potentiel de rentabilité (la taille et la croissance du segment ainsi que sa rentabilité). - Critères de segmentation dans une USF : Pour segmenter une unité de service financier (USF), on peut utiliser soit des critères généraux, soit des critères de l'institution financière, soit enfin des critères du client. Pour les critères généraux, il s'agit des critères les plus faciles à utiliser et les plus accessibles car ils touchent pour le service fonctionnel le profil des activité, la taille, la situation, Pour la succursale clients particuliers l'âge, profession, lieu de résidence,...et enfin pour la succursale clients commerciaux le secteur d'activité, envergure géographique... donc ce sont des critères d'ordre général faciles à collecter et à traiter. Pour les critères de l'institution financière elle-même, ce sont ceux qui permettent à la banque d'exclure des segments et établir les prix. Ils concernent les revenus générés, service utilisé,...pour le service fonctionnel, la rentabilité, le risque de crédit,...pour les particuliers et mêmes critères pour les clients commerciaux. Pour les critères du client, ils correspondent aux besoins de services spéciaux et besoins de service multiples pour le service fonctionnel, aux accent mis sur le service complet et personnalisé et combinaison clients particuliers et clients commerciaux pour la succursale clients particuliers et aux besoins globaux de financement, étendue de services demandés... pour la succursale clients commerciaux. Ces critères sont les meilleurs utilisés pour segmenter le marché et satisfaire le client quelque soit son type. Le schéma suivant nous indique les tendances de ces trois critères en fonction de degré d'autonomie de la banque et de son accès à des informations locales : Degré d'autonomie de l'USF + Critères des clients Critères généraux Tendance Critères du l'institution Accès à des informations locales - + - Avantages & limites de la segmentation : La stratégie de segmentation permet à toute banque optant pour cette solution d'avoir la possibilité de mieux servir les clients que les concurrents, d'être clairement identifiée par la cible et de mieux mettre en oeuvre son professionnalisme. Z. Monique prévoit que : « l'expérience révèle également que la concentration sur un nombre restreint de segments induit un meilleure suivi et un meilleur contrôle des risques ». 138(*) Toutefois, des mauvaises déterminations des critères de segmentation peuvent mettre en cause la réussite de cette tendance stratégique. Aussi, les concurrents peuvent facilement l'imiter et priver ainsi la banque de son avantage concurrentiel. Les stratégies de diversification :La diversification consiste à élargir le domaine d'activité de la banque et lui impose l'utilisation d'un nouvel ensemble de savoir-faire indispensable pour le nouvel espace concurrentiel dans lequel elle pénètre. Elle consiste à se donner de nouvelles activités (assurance, courtage,...) correspondant à des nouveaux produits et à de nouveaux marchés. Pour une banque, c'est aussi se pénétrer dans d'autres secteurs d'activités par croissance interne (lancement d'un nouveau type de produits financiers) ou par croissance externe (acquisition d'une compagnie qui offre déjà ces produits). Z.Monique139(*), la diversification repose sur une modification de la définition du champ stratégique par les établissements en termes de produits, de clients, de technologie ou de zone géographique. Au sein du secteur bancaire dans son ensemble, une tendance à la diversification s'est manifestée à destination des particuliers et des entreprises. - Sur le marché des particuliers : Les particuliers ont bénéficié de la tendance générale à la globalisation des formes de crédit, engagée également pour les entreprises et de la création de nouveaux produits d'épargne. En outre, la distribution de produits d'assurances a constitué un axe véritable de diversification en direction de cette clientèle. - Sur le marché des entreprises : La gamme des produits s'est considérablement élargie. Les banques ont toujours fait des efforts en matière de produits pour cette clientèle. Le concept de « bancindustrie » traduit le nouveau métier d'investissement exercé par les établissements. Ce mouvement s'est accompagné d'une multiplication des services offerts (gestion de trésorerie, affacturage, etc.) et a abouti à la présentation d'une gamme couvrant une large palette de besoins. L'ajout d'activité pour les particuliers ou pour les entreprises conduit la banque à atteindre une taille qui présente une gamme bien diversifiée de produits et services. - Les avantages de la diversification : La justification du recours à la stratégie de diversification dans le secteur bancaire ou même hors du secteur se fait relativement à trois paradigmes : Economies de coûts : C'est le premier avantage d'une diversification qui découle de la possibilité d'exploiter des économies d'envergure. Elles peuvent apparaître à cause du partage de certaines ressources ou de certains actifs entre plusieurs produits (réseau de distribution, système d'information...). Elle peuvent être envisagées en raison de la complémentarité des produits offerts lorsqu'il est possible de vendre plusieurs produits à une certaine catégorie de clients et dans ce cas, les économies sont parfaitement liées au positionnement stratégique de la banque. Réduction du risque : Dans la théorie financière, on admet que pour réduire le risque il faut diversifier le portefeuille des actifs financiers. En ce qui concerne la banque diversifiée, le risque sera d'autant plus réduit que les corrélations seront faibles ou négatives entre les rendements des activités bancaires et non bancaires. De ce point de vue, la diversification dans l'assurance est justifiée. Théorie de l'intermédiation : La possibilité de vendre un ensemble de produits diversifiés à un même client permet d'abord de réduire l'asymétrie d'information entre la banque et le client, rendent possibles une meilleure évaluation du risque. Par ailleurs, elle aboutit à la création d'un certain pouvoir du marché : les clients détenant plusieurs produits auprès d'une même banque trouvent difficile de la changer même en cas d'offres intéressantes des concurrents. - Les déconvenues de la diversification : Malgré les avantages résultants de la diversification, cette stratégie peut conduire à des déconvenues et des inconvénients comme l'ampleur des investissements nécessaire pour la mettre en oeuvre, la dispersion des ressources, la difficulté de maîtriser toutes les activités, la perte d'identité de la banque ainsi que l'affaiblissement de sa culture. Aussi, la banque trouve des difficultés pour sortir de certaines activités jugées non rentables ou lorsque elle se trouve en position très délicate. Les stratégies de focalisation:Lorsqu'elle se développe dans le cadre d'une stratégie de focalisation, l'entreprise choisit de cibler un segment de clients spécifique. Sa stratégie de développement en est une d'innovation dans son offre de produits/services au rythme de l'évolution des besoins des membres ainsi ciblés. L'entreprise qui favorise une telle stratégie de développement procède donc à une sélection de ses membres-usagers.140(*) Certains auteurs l'appellent aussi stratégie de « niche » ou encore de concentration. Elle consiste à ce que la banque ne s'intéresse qu'à une partie, parfois très limitée, du marché. Découlant de l'un des principes fondamentaux de la stratégie militaire, la focalisation s'impose lorsque la banque ne peut ou ne veut pas s'attaquer à la totalité d'une industrie, soi que sa dimension et ses ressources soient insuffisantes, soit qu'elle ne souhaite pas, en terme de politique générale, croître trop vite ou dépasser une taille référentielle. La stratégie consiste à créer un avantage unique, perçu par le client, qui s'adresse à une catégorie limitée mais solvable du marché global. Il est impératif que la banque atteigne un niveau élevé de performance technique ou commerciale sur ce segment. On constate que la focalisation possède une démarche toute à fait inverse des trois stratégies de diversification, d'envergure géographique et de segmentation qui stipulent tous l'élargissement des activités bancaires. En général, une stratégie de « niche » consiste à axer les ressources de la banque sur un des trois éléments suivants : produits, région ou groupe de clients bien déterminé. - Focalisation sur le produit : Le choix de la banque va porter sur la spécialisation dans un type précis de produit et sur la détermination d'un savoir-faire dans ce domaine. L'identification d'une niche précise à l'intérieur d'un grand groupe est donc d'une importance majeure. - Focalisation sur la zone géographique : La banque tente dans ce cas de se spécialiser dans une ville, une région ou un pays. L'homogénéité des besoins d'une population distingue une zone géographique par rapport à une autre. D'une façon générale, le choix de la banque d'une zone géographique donnée se fait en fonction de l'adéquation ou la compatibilité technologique et sociale qu'elle a développé avec ce marché. - Focalisation sur la clientèle : La banque choisit dans le cas de cette focalisation de se spécialiser dans le service aux clients partageant les mêmes besoins financiers. Le critère du choix peut porter sur : l'activité professionnelle, le type d'entreprise, le sexe, groupes d'âge,... La banque cherche en effet à effectuer un choix soigné des clients afin de mieux les servir et éviter littéralement les autres.141(*) - Evaluation de la focalisation : Malgré que cette stratégie provoque un niveau élevé de performance technique et commerciale sur le segment choisit, elle n'est toutefois pas sans risque. Porter en relève trois : Ø La détérioration de l'avantage de coût. Ø La perte des facteurs de différentiation. Ø La sursegmentation que peuvent opérer certains concurrents à l'intérieur même de la cible de la banque. Les stratégies issues des variables clientèle -produit - zone géographique peuvent se simplifier en des stratégies de diversification et stratégies de spécialisation. Ces stratégies donnent la possibilité de s'adaptée au cycle de vie du marché ou segment. La relation stratégie / cycle de vie du marché ou de segment peut se présenter comme suit : stratégie de « niche » stratégie de diversification stratégie de segmentation stratégie d'envergure géographique stratégie de différenciation
Emergence Croissance Maturité Déclin - Stratégies adaptées au cycle de vie du marché / segment- Dans la phase d'émergence, la banque suit une stratégie de différenciation pour être perçue par le client. Une fois le marché est en croissance, la banque met en oeuvre des stratégies d'envergure géographique et de segmentation pour élargir ses activités et ses produits et profiter ainsi de cette croissance. Une fois la maturité atteinte, l'établissement opte pour une stratégie de diversification pour exposer un nouvel ensemble de savoir-faire. Dans la dernière phase, le déclin du marché dicte la stratégie de « niche » qui consiste à se focaliser sur les parties qui présentent encore des créneaux. V. L'évaluation de la stratégie bancaire :
« Avantage concurrentiel et création de valeur dans la banque » Dans le secteur bancaire, les conditions de création d'un avantage concurrentiel durable sont spécifiques. De surcroît, l'innovation n'étant pas protégée, les nouveaux produits ou les nouvelles méthodes de vente sont facilement imitables. Miser sur ces facteurs classiques peut procurer un avantage mais la pérennité de celui-ci ne peut pas être assurée. Selon M. Zollinger, l'attention doit donc se porter sur le système d'offre mis en place permettant d'atteindre le niveau de qualité et de coût attendu par une clientèle plus exigeante et mieux formée. La connaissance et l'évaluation de ce système deviennent, pour les responsables, la principale tâche à la quelle ils doivent s'astreindre avant d'élaborer une stratégie de développement. Au-delà de la description des procédures et des techniques permettant d'offrir un produit ou un service, cette évaluation doit se concentrer sur l'identification des compétences qu'une banque met en oeuvre pour tenter de satisfaire les attentes des clients. Cette analyse interne de l'entreprise bancaire est le préalable indispensable à une réflexion sur les stratégies de métiers permettant de se différencier et d'obtenir un avantage concurrentiel. La création de valeur :Aborder la stratégie sous l'angle des ressources ramène l'attention du stratège sur les activités internes de la banque, sur la recherche de ses ressources rares pour établir un diagnostic de l'avantage concurrentiel potentiel qui remonte aux sources de la création de valeur. Sous-jacentes à la notion de création de valeur, résident plusieurs questions qu'il convient de présenter : Quelle valeur est créée et quelle est la nature de la valeur créée ? Pour qui crée-t-on de la valeur ? Est-ce seulement pour les clients ? Par qui la valeur est-elle créée? Est-ce seulement par les personnels ? Comment la valeur est-elle créée ? Quelle valeur est créée ? En ce qui concerne la nature de la valeur, Porter offre une porte d'entrée pour la qualifier en distinguant, d'une part, une valeur quantitative (par exemple de meilleurs prix) et, d'autre part, une valeur qualitative (qualité proprement dite, service, garantie, proximité, disponibilité, économie de temps, etc.). Traduite en stratégie pour l'organisation, la première, la valeur quantitative, réfère à une stratégie de coût, à une domination quantitative mue par la recherche d'économies d'échelle atteignables par le volume. La priorité stratégique de la banque est la recherche de standardisation, tant des produits que des façons de faire. La seconde, la valeur qualitative, réfère à une stratégie de différenciation qui passe par une innovation de produit, de modèle d'affaires, organisationnelle. Pour qui la valeur est-elle créée ? Sur la question du destinataire de la valeur créée, différentes approches se retrouvent dans les pratiques des banques : une valeur financière pour l'actionnaire (celui qui possède une participation dans la banque), une valeur quantitative ou qualitative pour le client (l'usager), une valeur d'emploi, de conditions de travail pour le personnel, une valeur communautaire pour la collectivité, une valeur sociale pour la société. Cette question du destinataire de la valeur créée est intimement liée à celle de la spécificité de la gouvernance de l'entreprise qui n'est pas non plus indépendante de la mission que poursuit l'organisation. Schématiquement, on distinguera la gouvernance par et pour les shareholders (propriétaires) et la gouvernance par et pour les stakeholders (par exemple les clients ou les fournisseurs). Pour quand la valeur est-elle créée ? La création de valeur s'inscrit également dans un choix d'horizon temporel pour l'organisation et ses dirigeants. Selon le destinataire de la valeur, selon la nature de la valeur créée, selon les objectifs poursuivis par la création de valeur, selon le mode de gouvernance, une organisation poursuivra un horizon de création de valeur de court, moyen ou long terme. Comment la valeur est-elle créée ? Par innovation ou par standardisation ? Par quelles ressources ? Quelle combinaison de ressources? 142(*) Conditions de création de la valeur :Analyser la banque à travers ses compétences peut permettre de comprendre son fonctionnement, la logique de son développement et les sources de l'avantage concurrentiel. Sources de valeur pour la banque et ses clients, les compétences de l'organisation s'inscrivent dans les contributions fonctionnelles de l'entreprise bancaire représentées traditionnellement par la chaîne de valeur des différents métiers qu'elle développe. À la cour de cette partie, on présentera la chaîne de valeur des métiers bancaires ainsi que la façon de répondre aux attentes des clients en mobilisant ses compétences. La chaîne de valeur des métiers bancaires :Les spécificités du secteur bancaire sont nombreuses et nécessitent la formulation d'une chaîne de valeur spécifiques pour chacune des deux grandes familles de métiers qui sont la banque commerciale et la banque d'investissement. Avant d'étudier cette chaîne, on va présenter ces deux métiers. Les métiers de la banque : La notion de métier se définit comme une activité articulée autour de couples produits-clients, d'un savoir-faire et de structures de production. v Banque commerciale : Ses métiers sont fonction de la clientèle servie c'est-à-dire particuliers ou entreprises. Pour la banque de particuliers ou de détail, elle regroupe l'ensemble des produits et services destinés à la clientèle des particuliers : crédits, dépôts et services associés à ces produits. Après la diversification coûteuse des banques dans ces activités, ce métier est redevenu un axe de développement à privilégier. Un nouveau métier est ajouté à ceux traditionnels c'est les produits d'assurance et c'est pour répondre aux besoins de cette clientèle. Dans cette banque, l'objectif de la diversification des métiers est la satisfaction du client pour le fidéliser et exprimer la volonté de l'établissement de le placer au centre des orientations. Il faut toutefois éviter de se limiter à des simples déclarations d'intentions concernant la prédominance accordée aux clients et s'engager véritablement dans la connaissance détaillée des critères de leur chaîne valeur. Pour la banque des entreprises (PME et professionnels), la majorité des produits et services fournis concerne le financement de ce type de client, la gestion de leurs moyens de paiement et de leurs trésoreries et les services spécialisés. La relation banque / entreprise est le principale enjeu de ce métier ainsi que la maîtrise des risques inhérents à cette relation. A côté de ces deux principaux métiers de la banque commerciale, on trouve un autre qui est destiné aux deux types des clients. Il s'agit des financements spécialisés. Pour ce métier, il se compose des crédits bail et la location opérationnelle amènent le client à devenir propriétaire du bien ce qui nécessite une gestion spécifique. Ce métier est considéré comme un métier à part mais à destination des deux types de clients : particuliers (financement automobile) ou entreprise (financement parc informatique, matériel de transport...). v Banque d'investissement : Elle intervient dans le domaine de marché des capitaux, produits de couverture, services spécialisés et le conseil dans le domaine des fusions et acquisitions. Ses deux composantes principales sont la banque d'affaire et la banque financière. Pour la banque d'affaire, elle s'intéresse traditionnellement à l'industrie, participation à la restructuration, facilites les rapprochements ou même investir dans ces opérations. La philosophie de ce métier est restée la même jusqu' à aujourd'hui. Il y a deux métiers principaux au sein de la banque d'affaire : - L'ingénierie financière : c'est d'assurer le conseil et le montage technique des dossiers des opérations de fusions et acquisition. - L'investissement en fonds propres : c'est s'impliquer financièrement dans le montage, soit par participation directes dans le cas des plus grandes entreprises ou soit par l'intermédiaire de filiale de capital-risque pour les PME qui sont plus risquées. Comme cette banque est une banque de relations personnelles et interpersonnelles, deux alternatives sont possibles pour être reconnue : se concentrer sur l'aspect relationnel et constituer un groupe d'associés ou être reconnue comme un intervenant puissant par les grandes entreprises. En ce qui concerne la banque financière, l'activité principale est l'intermédiation financière. Elle comprend les opérations boursières, le soutient aux opérations de fusions et acquisitions, la gestion des valeurs mobilières...c'est une banque qui répond aux développements des marchés financiers. Ses métiers sont : - La gestion mobilière : services de gestion d'actifs qui répondent à la croissance de l'importance des valeurs mobilières dans l'économie et dans les patrimoines. Le principal objectif ici est d'assurer le rendement, la sécurité et la transparence des opérations. - Les interventions sur le marché : la manipulation de valeurs mobilières a rendu nécessaire une prise directe sur les marchés financiers nationaux et internationaux. Les banques ont donc à la fois développé leurs propres métiers dans ces domaines et acquis aussi des sociétés de Bourse. - La conservation : c'est une opération classique qui est associée à toute souscription des titres et est rémunérée au titre des frais de gestion. Elle peut être considérée comme métier à part entière même si le client la perçoit comme métier complémentaire à une relation globale. Ce métier est l'axe des plusieurs stratégies de spécialisations. En conclusion, on peut évoquer qu'à partir de ces métiers traditionnels ou récents, différents choix stratégiques peuvent s'opérer selon le projet de développement décidé. Ces choix s'effectuent à deux niveaux : soit par l'adoption d'une des opérations traditionnels de la stratégie de la banque à l'intérieur des métiers de base qu'on a énuméré, soit par une recomposition de ces métiers autour d'une seule dimension du champ stratégique ou d'une activité essentielle à leur exercice.
- Les métiers traditionnels de la banque 143(*) - Pour chacune des deux métiers principaux de la banque, on a une chaîne de valeur qui conditionne la création de valeur globale. Cette chaîne est composée des activités primaires et des activités de soutien. La chaîne de valeur de la banque commerciale se traduit dans les activités suivantes : Les activités primaires qui englobent : - La collecte de fonds : Elle s'effectue sous la forme de fonds propres, de refinancement, d'épargne et de dépôts des entreprises et des particuliers. Cette dernière forme constitue un moyen privilégié de se procurer des ressources bon marché, mais suppose l'existence d'un service de gestion des moyens de paiement. La collecte d'épargne suppose aussi un suivi de la relation. L'objectif est d'obtenir les ressources les moins chères possibles et d'une durée suffisante. - La conception des produits et des services en fonction de la cible : Une distinction est faite entre les produits dépendants ou non de la collecte de ressources. Par exemple la collecte des dépôts appartient à la première catégorie alors que les produits d'assurances et le conseil à la deuxième. A ce stade, le prix est déterminé aussi bien que la forme de produits en fonction du support de vente et de la cible. - Le marketing et la vente : Ils conduisent à identifier et à définir les cibles définitives en terme de potentiel financier, de risque, de localisation géographique...Ces deux activités doivent présenter une étroite collaboration pour proposer ou concevoir la meilleure offre pour la personne identifiée. Des choix seront effectués relativement au mode de distribution et à la politique de communication et d'image pour promouvoir les produits. - Les services : Vecteurs privilégié de la relation bancaire, il concerne les moyens de paiement et les opérations de back office découlant des traitements administratifs et comptable des opérations et surtout le traitement des incidents et la gestion des risques. Le service d'après vente est considéré au sein de cette activité comme le clé de la relation banque / client et la cause de défection des clients. Ces activités primaires sont étroitement liées, ainsi le réseau et la force de vente peuvent permettrent à la banque de déterminer les besoins de la clientèle et de concevoir de nouveaux produits par exemple. Les activités de soutien se résument dans la gestion des risques qui est une occupation essentielle du secteur bancaire. Le risque concerne aujourd'hui toutes les activités de la conception du produit jusqu'au traitement administratif et informatique des dossiers clients. De même les risques humains sont appréhendés. Pour la banque d'investissement, la chaîne de valeur se manifeste dans les activités suivantes : celles primaires qui sont formées par : - La conception : Tous les métiers de la banque d'investissement ne sont pas directement concernés par cette activité. Il s'agit des produits financiers dans certains cas très complexes, liés à la gestion mobilière et aux interventions en fonds propres. La gestion des risques liés à ces produits est essentielle. La particularité ici est la facturation des conseils chose absente avec la banque commerciale où ces services sont gratuits. - L'investissement de fonds pour le compte des tiers ou pour son propre compte : Elle suppose un marketing spécifique pour les produits financiers et une présence renforcée sur les marchés des capitaux pour jouer efficacement l'intermédiation et avoir l'attitude d'un grand intervenant. - La gestion des positions : C'est le suivi des opérations et des montages réalisés ainsi que la couverture des positions et des risques pris. Cette activité est cruciale du point de vue quelle détermine le degré du professionnalisme et entre dans la fidélisation de la clientèle. Les activités de soutien de la banque d'investissement contiennent la gestion des risques. Il s'agit par exemple de l'évaluation d'une prise de participation ou d'un produit financier complexe. Donc, comme le souligne M. Zollinger, « les compétences agissent comme des « indicateurs de différenciation » permettant de faire percevoir le service comme unique et donc porteur de valeur pour le client. Les activités de la chaîne doivent être comprises comme le lien entre les compétences et la position en termes de produit/marché. En d'autres termes, les compétences sont mises en oeuvre aux différents stades de la chaîne de valeur de manière à répondre aux attentes exprimées par le marché ». 144(*) Répondre aux attentes des clients en mobilisant ses compétences :Les compétences jouent un rôle primordial dans la réponse de la banque aux attentes de ses clients. Toutefois, l'identification de ces compétences constitue un exercice délicat car elles sont de natures très diverses et souvent difficilement perceptibles par les acteurs. Dans la relation avec les clients (front office) aussi bien que dans les processus administratifs et les activités de soutien aux services (back office), il existe des savoirs formalisés dans les manuels d'instruction, de procédures ou des banques des données. Mais une grande partie des savoirs est incorporée dans les tâches et les comportements des employés de la banque, dans les savoir-faire, les modes d'organisations, les routines et les modes d'apprentissage. Les stratégies actuelles dans le secteur bancaire placent le client au coeur des préoccupations en se concentrant sur la satisfaction de ses besoins. Dresser le profil stratégique d'un métier suppose alors une détermination préalable de ses attentes. Il s'agit donc de suivre des étapes pour réaliser cet objectif. Ces étapes sont : · Avoir une vision précise de ses métiers : - « Définir le métier est le point de départ de toute réflexion stratégique » 145(*) - Toute stratégie bancaire s'articule en général autour d'un ou plusieurs métiers, les diverses activités au sein de chaque métier reposent sur l'exploitation d'un nombre limité de compétences centrales. Pour une banque, l'analyse des compétences ne peut être réalisé que dans le cadre des différents métiers que doivent être définis au préalable. · Identifier les attentes des clients sur le ou les métiers : Ce sont les attentes qui concernent les produits et les services aussi bien que la banque dans son ensemble. · Identifier et évaluer ses compétences organisationnelles en fonction des attentes que l'on cherche à satisfaire : Cette étape s'agit d'établir une distinction entre les compétences offrant un véritable pouvoir de différenciation ou de réduction des coûts et celles permettant de créer un avantage concurrentiel en augmentant la valeur du produit final pour le client. Pour une banque généraliste, la démarche est renouvelable pour tous ses métiers. L'intérêt est alors de comparer les profils obtenus pour chacun d'eux pour identifier les compétences clés, et les activités clés d'une banque en relevant le caractère transversal à plusieurs métiers. C'est avant tout dans ces domaines que doit se construire l'avantage concurrentiel. Les compétences distinctives et les activités clés de la banque :Avant de procéder à l'étude de cette relation, on va essayer de donner une clarification du concept de base des modèles stratégiques à savoir les compétences distinctives. Les compétences distinctives :C'est à l'initiative de Prahalad et Hamel (1990) et sous leur influence que c'est émerger l'approche stratégique basée sur les analyses internes de l'organisation et de ses ressources. Ce sont eux qui sont à l'origine du concept de compétence centrale ou « core competence », facteur principal de compétitivité. Ainsi Prahalad et Hamel définissent les ressources stratégiques qualifiées de « core competencies » comme celles qui : (1) procurent l'accès à un grand nombre de marchés, (2) apportent une bénéfice significatif au consommateur final du produit, et (3) doivent être difficile à imiter. 146(*) Ce concept a surtout été décliné dans un cadre industriel et illustré par les exemples de réussite des entreprises japonaises. Mais son application à la banque peut contribuer à expliciter les caractéristiques du système d'offre. Les compétences sont considérées comme des actifs de la banque. Ces actifs sont stratégiques pour l'établissement car ils peuvent procurer un avantage en terme de coût ou de différenciation. Ils doivent donc être évalués par rapport à ceux des concurrents car seul leur caractère unique ou leur supériorité peut être source de valeur. Les banques doivent effectuer une distinction entre : Les compétences de bases : qui sont nécessaires pour exercer normalement un métier bancaire, la nature basique ne signifiant pas de faible importance mais l'absence de pouvoir de différenciation. Les compétences distinctives : ce sont les compétences que la banque a su développer ou acquérir de façon à détenir un avantage concurrentiel soutenable. Pour évaluer ce caractère, il faut déterminer dans quelle mesure elles son à l'origine de la position concurrentielle et si elle sont facilement imitables, substituables et échangeables. Dans ce contexte, il est possible de parler de compétences clés si celles-ci soutiennent plusieurs métiers. Si en plus elles sont distinctives et difficilement imitables, elles peuvent constituer une véritable barrière à l'entrée pour les concurrents directs ou indirects. Ainsi comment les compétences distinctives et les activités clés de la banque contribuent à la création de la valeur et à la formulation d'un avantage concurrentiel ? Reproduire la distinction entre les compétences qui engendrent la différenciation et celles capables de créer un avantage concurrentiel dans plusieurs banques et effectuer des comparaisons entre les profils obtenus permettent d'identifier les principaux domaines dans lesquels elles peuvent développer un avantage durable. Ces domaines de prédilection s'inscrivent dans le processus de production du service auquel participent d'autres facteurs comme la technologie ou les ressources humaines, mais sur lesquels l'avantage concurrentiel n'est jamais aussi durable d'où leur importance. Les domaines de prédilection :Quelque soit le type de métier de la banque, commerciale ou d'investissement, il existe quatre domaines qui sont mis en avant par les banques : la gestion des risques, l'architecture du réseau de distribution, le système d'information et l'image de marque et notoriété. Toutefois, la gestion des risques et la distribution ressortent comme deux activités clés de la chaîne de valeur de la banque, alors que le système d'information et l'image de la marque comme deux compétences clés communes à l'ensemble des métiers bancaires. v Les activités clés : Pour assurer le développement de la banque, la gestion des risques et la distribution sont constatés comme des activités cruciales et nettement dominantes.
En ce qui la concerne, deux aspects démontrent la nécessité de cette activité : Vendre et gérer le risque : Elle conditionne la rentabilité de la banque. La sélection des clients et des opérations est donc d'une importance majeure face à la montée des risques de défaillances. Pour les banquiers c'est l'un de leurs principaux métiers. La mise en oeuvre de technique de sélection de la clientèle et des opérations constitue ainsi une compétence distinctive qui se décline différemment suivant les banques, leurs métiers et leurs approches commerciale. Cette technique se base soit sur un scoring soit sur une logique de relation. La dimension stratégique de la gestion actif / passif GAP ou ALM 147(*) : la GAP est considérée un élément clé de la démarche stratégique à cause de son horizon temporel et sa capacité de gérer des cas qui peuvent intervenir et la représentation qu'elle assure du couple risque / rentabilité devenu très important au sein de la banque. La GAP, par ses fonctions, peut contribuer à la démarche stratégique.
La deuxième activité clé prouve son importance par son rôle dans la conception d'un avantage concurrentiel. Cette activité n'est pas seulement un outil de marketing. C'est une activité de la chaîne de valeur qui a une dimension stratégique de premier plan permettant la formulation d'un avantage capable d'améliorer la position concurrentielle de la banque. L'utilisation des canaux différents de distribution peut augmenter la valeur produite par l'établissement pour elle-même et pour ses clients. Pour ce dernier, placé au centre de chaque stratégie, ces canaux permettent de reconnaître facilement et apprécier le rapport qualité / prix avec le type et le niveau de service attendu. Le choix du canal de distribution innovant (Internet par exemple) a formulé une option de différenciation qui touche la segmentation stratégique dans différents domaines. Le canal détermine en particulier : les cibles de clientèle, une dynamique concurrentielle indépendante, structure des coûts et le modèle de marketing. Cependant, il faut rappeler que le canal de distribution n'est pas une source d'avantage concurrentiel mais c'est une réunion d'une infrastructure, d'une offre et d'un marché servi. Le succès d'une banque peut être le résultat d'une telle association. v Les compétences clés : Comme déjà énoncé, le système d'information et l'image de marque sont deux actifs stratégiques qu'on les qualifie comme des compétences clés pour toute banque. La raison qui conduit à cette constatation est la difficulté d'imitation de ces actifs pour les concurrents.
Il est très important pour l'activité bancaire. En effet, toute banque tente de recueillir le maximum d'information sur ses clients : situations financières, utilisations des produits et services bancaires, évènements de leur vie...etc. Ceci permet le meilleur ciblage des offres et rend possible l'anticipation des besoins de la clientèle, ce qui constituera une compétence distinctive. Le système d'information permet aussi de déterminer les risques liés à chaque client essentiel pour la constitution des fichiers clients contenant la relation besoins / risques pouvant aussi procurer un avantage distinctif pour la banque qui la pratique. Les banques ont, ces derniers années, constitué des véritables entrepôts de données (data warehouses) et les exploité par les techniques d'exploration de données (datamining). Ces tâches sont nécessaires pour la prise de décision stratégique. La segmentation de la clientèle est le résultat le plus courant. Ces bases de données sont aussi utilisées pour déterminer le coût et le risque du développement d'un produit. La capacité technique de stockage de l'information étant assez comparable entre les banques, la différence se fera donc sur la façon d'alimenter le système et d'exploiter ses informations.
Elle constitue la deuxième compétence clé pour la banque. Celle-ci doit refléter l'image d'un professionnel sérieux qui sait utiliser les fonds qui lui sont confiés. Cette image se constitue à travers la combinaison complexe de plusieurs éléments : La proximité : ce facteur dépend du type du client. Pour les particuliers, il s'agit de la proximité locale ainsi qu'électronique qui touche la réponse en temps réel pour ceux qui la demandent à tout moment. Alors que pour les professionnels et les entreprises, c'est une proximité électronique et professionnelle qui rapproche la banque des préoccupations d'une profession. La puissance financière : elle attache à la banque une notoriété sur les marchés et un référencement par les grandes entreprises et investisseurs. Aussi elle accroît le sentiment de sécurité chez les particuliers. Le professionnalisme de la banque : c'est une compétence perçue par les clients et c'est le résultat de la combinaison réussie des domaines de compétences précédentes. Les facteurs qui facilitent sa perception sont l'ancienneté et l'expérience dans l'exercice d'un métier. La maîtrise des compétences au sein de ces différents domaines ne peut être obtenue sans le soutien de la technologie , des ressources humaines ou des produits offerts, avec lesquelles il est parfois possible de procurer un avantage. Les sources ponctuelles d'avantage :Les sources d'avantages sont liées essentiellement aux ressources humaines, à la technologie et à l'innovation du produit. v Les ressources humaines : Au sein de ressources humaines, on trouve trois types de personnel capables de créer cet avantage :
Toutes les institutions se sont concentrée sur les techniques de l'accueille et de l'entretien. Il a été nécessaire d'organiser la reconversion du personnel de l'agence pour accroître son rôle commercial de vente et de conseil. L'objectif pour cette catégorie est d'optimiser les contactes avec le client en vue de le fidéliser : « un client bien traité étant, en principe, plus fidèle ».148(*)
L'objectif pour cette catégorie est de donner conscience à chaque employé des conséquences de ses actions et de son éventuelle inattention. Donc, une attitude de veille doit être adoptée par l'ensemble du personnel. L'instauration de cet état d'esprit et son maintien est une tâche délicate pour les services de formation et l'encadrement. Il s'agit donc d'une attitude et pas d'un avantage précis.
Ce niveau constitue à un moment donné la source de l'avantage concurrentiel sur un type de produit complexe ou opération. Avec la puissance financière, seul une stratégie de relation personnelle permet à une banque de se positionner sur le marché des grandes entreprises. Toutefois, il faut savoir comment conserver cet avantage car une possibilité de départ vers la concurrence n'est pas rare. v La technologie : La technologie intervient comme source d'avantage par sa dimension compétitive et par les risques et les précautions à prendre.
Sans aucun doute et dans toutes les sections précédentes, on a conclu l'importance de la technologie comme dimension compétitive. Amélioration de l'efficacité, rationalisation de la structure des coûts, la capacité des systèmes d'information, les nouveaux canaux de distribution sont tous des résultats du fait que la technologie est présente dans toutes les étapes du processus de l'offre. Plusieurs situations illustrent cette dimension compétitive. Les équipes de commerciaux et les réseaux ont à leurs dispositions un matériel (technologie) adapté aux divers types de clientèle : outils de ciblage pour la proposition de l'offre type, logiciels de simulation et de diagnostic destinés à adapter l'offre à la clientèle...
La différenciation fondée sur la technologie est généralement non durable. Si une banque prévoit que son avantage concurrentiel est basé sur une plate-forme téléphonique plus rapide par exemple pour traiter les appels ou une capacité de stockage des informations supérieure alors celui-ci ne sera pas ponctuel. En effet, l'évolution rapide des technologies d'information et de communication et l'intervention des concurrents non bancaire rend difficile la périnnité de l'avantage formulé. M .Zollinger stipule qu' « un avantage purement technologique peut faire gagner ponctuellement des clients, mais il n'assure pas la périnnité de la relation ». Deux précautions sont à prendre : Ø Il ne faut considérer la technologie que comme une composante du système d'offre. Concevoir un système basé seulement sur elle est très risqué. Ø Il faut aussi adapter la technologie au contexte et aux produits bancaires qui est une condition pour que la banque gardera son avantage. Le potentiel des innovations technologique n'est pas encore complètement exploité. En ouvrant les nouvelles perspectives pour la banque à distance : l'Internet, les portables...la banque peut constituer une véritable désintermédiation technologique. Ceci peut nouer des contacts et de faire vivre une relation de clientèle riche avec des clients potentiellement éloignés. v L'innovation produit : Pour survivre, la firme doit innover. Malgré que cette source de création d'avantage concurrentiel soit non protégée pour la banque commerciale (absence de protection de l'innovation), il est toutefois souhaitable de proposer des nouveaux produits ou services qui permettra à leur promoteur de prendre un avantage et d'accroître sa notoriété. La banque commerciale peut combiner des produits et des services au sein de package ainsi elle peut rendre un produit classique comme innovant. La banque d'investissement, et dans le cadre des opérations sur les marchés financiers, les possibilités d'innovation sont nombreuses. En fait, l'innovation financière permet de prendre un avantage. L'essor des dérivées de crédit est l'exemple des nouveautés de ces dernières années. Comme pour la technologie, l'innovation produit n'est ni durable ni le gage d'un avantage concurrentiel. Elle doit s'intégrer aussi dans le processus d'offre globale soutenu par une politique marketing, des moyens techniques et humains, une politique de communication et éventuellement de formation. En général, l'innovation de produit via la nouvelle technologie semble être le chemin à suivre par les banques afin de conquérir un avantage concurrentiel. L'approche globale des clients et l'avantage concurrentiel :« The right relationship is everything », Slogan, Chase Manhattan Bank 149(*) Le client fidèle doit être considéré dans la totalité de ses besoins et c'est pour avoir la relation convenable capable de le fidéliser. L'avantage concurrentiel se construit sur la capacité de la banque à accompagner leur évolution grâce à une gamme aussi complète que possible. La stratégie doit donc se concentrer sur l'intégration de plusieurs métiers de base autour d'une catégorie de clients. La tentative de conception d'offres globales pour les particuliers et pour les entreprises est perçue actuellement comme une stratégie gagnante. La gestion du patrimoine des particuliers illustre cette tentative et l'ingénierie patrimoniale globale et la « bancassurance » la démontrent. Toujours à la recherche d'opportunités, les banques réfléchissent à une extension de leur stratégie en terme d'approche globale de patrimoine à une clientèle beaucoup plus large. Cette gestion de patrimoine diffère selon les caractéristiques des clients. La gestion de patrimoine désigne à la fois un métier à part entière pratiqué par un nombre croissant d'acteurs, une discipline de synthèse et une stratégie marketing soucieuse de revaloriser l'image de vendeur de produits financiers. Aussi les banques sont orientées vers les produits d'assurance qui utilise les mêmes réseaux de distribution des autres produits. La stratégie repose sur le principe d'économie d'envergure (augmenter les produits par le même réseau de distribution). Les banques ont pu augmenter leurs parts de marché en associant produits bancaires et produits d'assurance vendus par le même conseiller et par le même canal de distribution. De ces faits, les produits d'assurance sont considérés comme des atouts à exploiter par la banque pour créer un avantage concurrentiel : c'est une illustration d'une approche globale client. Une autre opération qui touche ce domaine d'activité, c'est l'exploitation du fichier clients et du système d'information qui influencent la commercialisation des produits d'assurance. En effet, la banque utilise ces deux éléments pour la formulation des indications précieuses qui aident à leur tour à la formulation de l'approche client et ensuite le cibler. Autre facteur qui doit être intégré dans cette approche et qui peut conduire à la constitution de l'avantage est l'image institutionnelle et la notoriété. En effet, la banque doit refléter une bonne appréciation chez ses clients par la qualité d'accueil, l'écoute des clients, la puissance financière, etc. ces qualités sont un avantage à conserver vis-à-vis des concurrents et surtout les assurances en ce qui touche les produits d'assurance. Les assurances ont un manque de ces qualités qui sont presque absentes. La « bancassurance » est un exemple caractéristique de l'extension, réussie, des compétences de la banque en dehors des domaines classiques d'activités dans le cadre d'une stratégie d'approche globale client. Le développement des compétences dans un nouveau métier (notre exemple ici est l'assurance) a permis aux banques d'améliorer leur efficacité sur le métier d'origine : les bases de données clients et l'offre bancaire se sont améliorées grâce à l'activité d'assurance. Les banques ont développé de nouvelles activités de production de services, dans la banque de détail (la banque-assurance, en particulier) et aussi dans la banque d'investissement (gestion d'actifs, activités de hors-bilan). Donc, toute banque est menée à améliorer la stratégie qui se concentre sur l'intégration de plusieurs métiers de base autour d'une catégorie de clients particuliers ou entreprises ou autrement dit améliorer son approche globale client pour concevoir un avantage déjà acquis ou formuler un autre. Comme conclusion, on peut dire que la création de valeur et la formulation de l'avantage concurrentiel dans la banque son deux objectifs autour des quelles il faut élaborer les stratégies et à partir des quelles on peut évaluer sa réussite. Encadré : - La création de valeur : nouveau paradigme de la stratégie des organisations 150(*) - VI. Conséquences de la stratégie bancaire : « la restructuration des activités »Face à l'importance accordée aux métiers bancaire et à l'évolution du paysage bancaire (innovation financière, déréglementation, globalisation, concurrence, etc.), les banques ont changé leurs appréciations envers les opportunités qui leur sont offertes et envers les menaces auxquelles elles sont confrontées. Ces facteurs vont sans doute modifier le paysage et le rôle des banques. En effet, les établissements bancaires se trouvent devant l'obligation d'intégrer des nouveaux métiers à savoir l'ingénierie financière, de se repositionner face aux changements intervenus sur l'environnement de la banque et enfin choisir entre le dilemme banque universelle - banque spécialisée. L'ingénierie financière :Suite aux mutations qui ont frappé le secteur bancaire, le métier de banquier s'est transformé et dans n'importe quelle banque, ce métier est devenu obligatoirement innovateur. Toute banque est condamnée aujourd'hui à développer ses capacités d'ingénierie financière. Ce terme, en anglais engineering, désigne la possession d'une activité de recherche pour trouver le produit original à proposer à la clientèle et c'est pour le cibler et ensuite le fidéliser. Pour la banque d'investissement cette activité consiste à développer des équipes spécifiques capables d'apporter un conseil et d'assurer le montage technique des opérations de fusions-acquisitions entre entreprises. Les stratégies bancaires basées sur les nouveaux métiers ont donné une importance à l'ingénierie financière devenue activité cruciale et moyen de satisfaire la clientèle placée aujourd'hui au centre de chaque stratégie élaborée par la banque. Le repositionnement des banques faces aux changements :Les banques et plus précisément les banques commerciales sont confrontés à des menaces singulièrement semblables, et doivent s'organiser pour réagir à des opportunités qui sont elles aussi plus ou moins les mêmes pour toutes. Les banques n'ont aucune chance donc, de se soustraire au changement. Mais la clé de l'avenir est de savoir en gras si les banques vont se repositionner en élargissant la gamme de leurs produits ou au contraire en les réduisant par la spécialisation. C'est bien là le choix stratégique. La préoccupation majeure pour les banques est devenue centrée sur le client, tout en disposant des informations nécessaires à leur compréhension. En effet, l'information sur le client est devenue une arme pour gagner la guerre de la concurrence et c'est pour cette raison les banques ont essayer d'améliorer la relation avec la clientèle source des données clés. L'industrie bancaire est donc entrain de se réorganiser autour du client. L'enjeu de la compétition réside dans la capacité à l'identifier, à anticiper ses besoins et à développer des modèles de distribution qui les satisfassent. Donc toute banque est menée à examiner sa stratégie et l'orienter de telle façon qu'elle vise avant tout la fidélisation du client. Le défi auquel la banque peut faire face est celui du bon choix de la stratégie.151(*) Le dilemme banque universelle / banque spécialisée :Dans le but d'accroire leurs services, certaines banques se sont dirigées vers des modèles de banques « universelle » ou « généralistes » ou de « supermarchés financiers ». Cette tendance stratégique est apparue comme intéressante pour les institutions financières les plus importantes. Une telle stratégie peut porter ses fruits sur des marchés ne présentant pas d'entraves légales ou administratives. D'autres banques, ont choisi une stratégie dite de « boutique ». Elle vise à exploiter l'avantage comparatif de la banque dans un seul ou un nombre limité des créneaux, offrant ainsi des produits de qualité répondant à des besoins particuliers d'une clientèle exigeante. Cette stratégie peut aboutir soit à la diminution des coûts, soit à la différenciation. Aussi la banque peut, à travers cette option, servir le client mieux que les concurrents. Ces deux choix ont marqué les stratégies bancaires ces dernières années et c'est vis-à-vis de l'état de la concurrence et des compétences présentes au sein de la banque. En fait, « Sous l'effet de la concurrence croissante, tous les groupes bancaires ont engagé un important effort de rationalisation. En matière de structures, cette action a pris diverses formes: - Certains établissements, désireux de se spécialiser dans certains types d'activités, ont cédé leurs portefeuilles d'opérations dans les secteurs où ils n'entendaient plus intervenir, ainsi que les moyens associés. - Inversement, certains groupes ont cherché à renforcer leur présence dans leurs métiers de base ou à élargir leur offre de services à leur clientèle traditionnelle. Ils ont par exemple procédé à l'acquisition d'établissements existants ».152(*) Ø Après avoir étudier les stratégies bancaires, il se révèle intéressant de voir les tendances stratégiques constatées au niveau international et plus précisément au niveau du triade : l'Europe, les Etats-Unis et le Japon. Ce qui fera l'objet de la section suivante. Encadré : - Formulation de la stratégie bancaire 153(*) - Section
2 : La période récente est marquée par une accélération des opérations de concentration dans nombreux secteurs d'activité et surtout celui bancaire. Les facteurs qui sont à l'origine de la vague actuelle de restructuration dans le secteur de la banque et de la finance sont en grande partie les mêmes que ceux qui sont à l'oeuvre dans la plupart des industries. Ce mouvement de restructuration est attribuable en grande partie à un environnement économique en constante évolution qui oblige les établissements bancaires et financiers à s'adapter pour demeurer compétitif. Plusieurs facteurs ont joué un rôle déterminant dans l'industrie bancaire et c'est à l'initiative de la libéralisation financière, les innovations technologiques et la déréglementation qui ont émergé la restructuration bancaire. La vague de cette restructuration s'est répondue à travers les pays du monde. En effet, certaines stratégies ont été favorisées plutôt que d'autres. Dans le cadre des orientations de restructuration externe, des stratégies telles que les participations dans le capital d'un établissement concurrent ou les alliances entre établissements ont été constatées. La bancassurance constitue dans ce cas une illustration. Mais les plus importantes stratégies de croissance externe qui ont marqué la dernière décennie sont les opérations de fusion-acquisitions. I. Les grandes tendances stratégiques récentes :Sur la période récente, on a observé une croissance du nombre et de la taille des opérations de fusions-acquisitions. Le secteur bancaire occupe la deuxième place parmi les autres secteurs économiques en ce qui concerne ces orientations. D'après les données fournies par Thomson Financial, les fusions-acquisitions se montent à près de 3 500 milliards de dollars en 2000 (répartis sur 37 000 transactions), contre moins de 500 milliards de dollars au début des années 1990. Ainsi, la valeur totale des opérations de fusions-acquisitions aurait été multipliée par sept en l'espace d'une décennie. En revanche, en 2001, les opérations de fusions-acquisitions dans le monde semblent avoir marqué le pas. Il s'agit davantage d'une pause liée à des éléments conjoncturels que d'un véritable retournement de tendance. Un autre trait distinctif des fusions des années 1990 réside dans le fait qu'elles ont touché, avec plus ou moins de rapidité et d'envergure, tous les secteurs d'activité économique: technologies-médias-télécommunications (TMT), secteur financier (banques, assurances et entreprises d'investissement), énergie, industries... Cependant, depuis 1999, deux secteurs se distinguent tout particulièrement : les TMT et le secteur des services financiers (graphique ci-après). Actuellement, près de 60 % des opérations de fusions réalisées dans le monde concernent ces deux secteurs. Les fusions-acquisitions contemporaines n'ont plus pour seul motif stratégique la diversification inter-sectorielle de type conglomérat financier. L'objectif prioritaire consiste désormais à renforcer la compétitivité des entreprises dans leur métier de base (« core business »). Il s'agit de stratégie de recentrage d'activités.154(*)
- Répartition des transactions de fusions-acquisitions par secteur économique en 2000 - Au niveau des banques européennes :Les opérations de fusions- acquisitions :Plusieurs facteurs contribuent à motiver les institutions financières à se regrouper : les surcapacités, les économies d'échelles, l'intensification de la concurrence, la volonté de trouver ou de créer des synergies afin de réduire les coûts, mais aussi de disposer de nouvelles sources de revenus, la nécessité de répondre plus complètement aux besoins des clients, la recherche d'une taille critique et la mise en place de l'union monétaire.155(*) Dans un tel environnement, les fusion-acquisitions peuvent formuler une stratégie gagnante. L'Europe s'est renforcée progressivement dans la pratique de cette orientation stratégique. Pendant la période 1994-2000 nous avons recensé un total de 151 opérations de fusions-acquisitions entre banques européennes. En 1998, le secteur bancaire européen a connu 98 fusions et acquisitions, pour un montant d'actifs échangés de 710 milliards de francs français dont 31 opérations domestiques pour un montant total de 455.5 milliards de francs. Il n'est donc pas surprenant qu'une fusion ou qu'une acquisition stratégique soit annoncée presque quotidiennement dans le monde des banques européennes. 1999 a été une année record avec quatre transactions d'une valeur unitaire dépassant 10 milliards d'Euros, chacune d'entre-elles aboutissant à des entités représentant des capitalisations boursières entre 30 et 55 milliards d'Euros : en janvier 1999, la fusion entre Banco Santander et Banco Central Hispano-americano entraîna la création de BSCH ; après six mois d'une bataille boursière contre la Société Générale qui commença en février, la BNP a fusionné avec Paribas entraînant la création de la première banque en France et la seconde de la zone Euro en termes d'actifs et de capitalisation boursière ; en octobre, Banco Bilbao Vizcaya (BBV) et Argentaria ont annoncé leur intention de constituer la BBVA ; au même moment, la Bank of Scotland a lancé une offre non sollicitée sur Natwest, la décision finale ayant été en fin de compte emportée par la proposition plus compétitive de Royal Bank of Scotland ; entre-temps, Banca Intesa a acquis 70 % de Comit, en Italie. Depuis le début des années 2000, le mouvement de concentration ne donne guère de signe de ralentissement. Ainsi, on pouvait énoncer : qu'ABN Amro était sur le point de fermer 1/6ème de ses succursales aux Pays-Bas pour redéployer ses ressources sur la banque électronique ; que Citigroup s'était portée acquéreur des activités de banque d'investissement de Schroder's ; que deux banques portugaises, Banco Espirito Santo et Banco Portugues, avaient décidé de fusionner (une semaine plus tôt, Banco Commercial Portugues et Banco Mello avaient fait de même). Puis, mars 2000, vint l'annonce de la fusion projetée entre Deutsche Bank et Dresdner. Mais le 5 avril, l'opération de 33 milliards d'Euros se désintégra. Entre-temps, le 3 avril, on apprenait qu'HSBC -la deuxième banque dans le monde en termes de capitalisation boursière- devait acquérir le Crédit Commercial de France par une OPA amicale.156(*) Au premier semestre 2001, malgré une conjoncture économique et boursière particulièrement défavorable, le secteur des services financiers a néanmoins été l'un des plus actifs dans le domaine des fusions-acquisitions en Europe. Ainsi, près de 200 milliards de dollars de transactions ont été annoncées au second trimestre 2001 contre 174 milliards de dollars un an plus tôt. En outre, au premier semestre 2001, pour la première fois de son histoire le secteur financier européen est parvenu à classer deux de ses principales opérations dans le « top 10 » des fusions-acquisitions en Europe : Allianz-Dresdner (n° 2 pour un montant de 20,6 milliards de dollars) et Halifax-Bank of Scotland (n° 5 pour un montant de 14,9 milliards de dollars). En outre, on observe depuis quelques années, une hausse significative des fusions-acquisitions avec d'autres secteurs d'activité, en particulier celui des assurances. De nombreux acteurs bancaires cherchent ainsi à développer de nouvelles sources de revenus et élargir la gamme de leur offre via le développement des activités d'assurances, mais également de gestion d'actifs. En 2000 et 2001, de nombreuses fusions ont eu lieu entre groupes bancaires et assureurs. Parmi les plus significatives, il convient de signaler Fortis avec ASR en Belgique, Sampo avec Léonia en Finlande, mais surtout l'acquisition en 2001 de la Dresdner Bank par l'assureur allemand Allianz. Cette dernière opération a d'ailleurs remis au goût du jour le concept de « bancassurance » en Europe.157(*) - Les fusions et acquisitions en Europe -
La plupart des banques européennes paraissent favoriser une stratégie de fusions et d'acquisitions sur deux axes : v elles entendent tout d'abord défendre leurs positions sur leur marché domestique contre des concurrents étrangers potentiels, ce qui les amène à fusionner avec des concurrents nationaux; v en second lieu, d'une manière plus offensive, elles cherchent à établir des têtes de pont sur le marché paneuropéen en acquérant des intérêts dans des institutions étrangères. Ces intérêts peuvent consister dans des positions minoritaires significatives mais peuvent aussi aller jusqu'à des positions de contrôle ou d'acquisitions totales. L'objectif de tels mouvements est de devancer les concurrents qui seraient animés des mêmes intentions, et d'accroître leurs parts de marché. Le recentrage sur le coeur de métier a constitué une tendance générale, dans le but de soutenir le niveau de rentabilité, ce qui s'est traduit par un ralentissement de l'internationalisation des grands groupes, le recul du nombre des fusions-acquisitions et une baisse de la désintermédiation en 2002 et au début de 2003.158(*) -Liste des principales opérations de fusions-acquisitions bancaires dans l'Union européenne depuis 1999 159(*)- Les opérations transfrontières :Malgré que les statistiques convergent toutes sur la constatation que la plupart des fusions-acquisitions européennes se sont faites au plan national dont le but est en principe de renforcer les opérateurs domestiques, de créer des « champions nationaux » dont la taille leur permettra de faire face à la compétition européenne, on a assisté à des opérations transfrontières. En effet, jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix, les opérations transfrontalières ont été rares dans le monde bancaire. Olivier Pastré stipule que « L'écrasante majorité des opérations de fusions-acquisitions (plus des 4/5èmes selon nos estimations) s'est ainsi faites à l'intérieur des frontières nationales ».160(*) Ce faible nombre des opérations transfrontières est motivé par: Les difficultés de fusionner des cultures différentes. Le potentiel relativement faible de réduction des coûts et d'amélioration des ratios d'efficience. On assiste néanmoins à une accélération du nombre d'opérations transfrontalières. O. Pastré ajoute que : « La stratégie d'internationalisation des banques européennes s'est, premier paradoxe, davantage orientée vers d'autres zones que celle de l'Union. Au-delà des opérations d'outsourcing (qui contribuent, qu'on le veuille ou non, à déplacer le centre de gravité de l'industrie bancaire mondiale), cette internationalisation s'est opérée soit en direction du premier marché bancaire mondial, i.e. les États-Unis, soit en direction de zones émergentes historiquement liées à certains pays européens (comme l'Amérique latine pour les banques espagnoles) ou jugées à fort potentiel (Asie du sud-est et, à un moindre degré, Europe de l'Est) ». L'opération la plus importante est l'achat de l'américain Bankers Trust par la Deutsche Bank à la fin de 1998, pour un montant de 58 milliards de francs, faisant à cette date du nouveau groupe -la Deutsche Bankers Trust- la première banque mondiale avec un bilan de 5 000 milliards de francs. Ainsi, les exemples de stratégie de partenariats paneuropéens ayant réussie sont rares. On peut néanmoins citer les cas de BSCH-RBoS, dans la banque de détail, et de ABN AMRORothschild dans la banque d'investissement. Aussi, Banco Santander Central Hispano (BSCH) a formé une alliance stratégique avec la Société Générale au début de l'année 2000, et s'est lié par des participations croisées avec Commerzbank et avec l'italien Sanpaolo-IMI. A l'occasion de l'introduction de l'euro, ces alliances semblent être le signe précurseur d'une amorce de concentrations transeuropéennes.161(*) En Europe, nous avons assisté en faite à de nombreuses acquisitions trans-frontières d'intérêts minoritaires dans de grandes institutions ou à des prises d'intérêts majoritaires dans de petites institutions. Les intérêts minoritaires acquis dans de grandes institutions sont quelquefois de très faible importance voire plus substantiels. Le réseau de participations croisées qui résulte de cette tendance devient extrêmement complexe. A titre d'exemple, on peut citer : - ING a pris une participation dans BHF, - San Paolo contrôle de petites banques en France : Banque Vernes, Banque française commerciale, Banque Morin-Pons, - ABN Amro a pris des participations de contrôle dans Banque OBC, Banque Demachy-Worms, Banque NSM, Banca di Roma, - Deutsche Bank a une petite participation dans Caritro (Cassa di Risparmio Di Trento e Rovereto), - Le Crédit Agricole a une participation substantielle dans Banca Intesa, - BSCH a un réseau de relations avec San Paolo IMI, Commerzbank, Banque Commerciale Portugues, Royal Bank of Scotland, Société Générale, - BNP Paribas a une participation dans Cassa di Risparmio di Firenze.... Ces avancées dans des territoires étrangers ont abouti à des résultats variables et quelquefois à des retraits purs et simples. Ceci a été le cas pour : - la Comit qui a vendu son réseau français au Crédit du Nord, - la Dresdner Bank qui a vendu la Banque Morin-Pons à Banco San Paolo, - Citibank qui a vendu son réseau français aux Banques Populaires et à la Banque Baecque-Beau, - Midland qui a vendu son réseau français à Woolwich, - Tandis que Natwest et Barclays ont pratiquement arrêté leurs opérations en France.162(*) Plusieurs raisons ont conduit à ce faible taux des opérations transfrontières. En effet, à titre d'exemples on peut mentionner que dans les banques, les dirigeants, les employés et les syndicats manifestent quelques réticences à l'égard de larges fusions trans-frontières même si, comme on l'a vu récemment, les choses commencent à changer dans ce domaine, aussi on vérifie que dans les transactions trans-frontières, la réduction des coûts est plus difficile à réaliser dans la mesure où les systèmes informatiques, de taxation, et les lignes de produits tendent à demeurer nationaux. En particulier, l'Europe reste divisée en ce qui concerne les habitudes de paiements : certains pays préfèrent les chèques, d'autres non. Si le consommateur européen existe sans doute, les services bancaires européens sont encore largement à mettre au point. Les avantages principaux des fusions trans-frontières sont plutôt à rechercher dans l'effet de taille, l'augmentation des parts de marché et la diversification des sources de revenus.
La banque européenne universelle :La stratégie de banque universelle en Europe est celle des grandes banques. Plusieurs raisons ont poussé les établissements bancaires européennes à stipuler une telle stratégie. La diversité des législations bancaires nationales a exercé une profonde influence sur les structures bancaires. L'évolution récente des diverses législations bancaires nationales, européennes et américaines, semble aller très clairement dans le sens d'une plus grande diversification des activités bancaires, avec comme modèle de référence celui de la banque universelle. Les conglomérats financiers (banque, titres, assurance) ou les établissements de type bancassurance représentent la forme la plus achevée des stratégies de diversification. Au-delà des facteurs d'ordre purement réglementaire, il semble que le développement de la banque universelle se justifie aussi par des raisons économiques liées précisément aux avantages de la diversification : économies de gamme, satisfaction de la demande de spécificité et réduction des risques. La justification des stratégies de diversification des banques peut aussi s'observer «côté demande»; les banques seraient alors amenées à offrir une gamme diversifiée de produits, pour satisfaire les caractéristiques de la demande. Pour fidéliser leur clientèle dans un contexte d'intensification de la concurrence, les grands groupes bancaires doivent en effet proposer une gamme complète de services, notamment dans les domaines des financements, de la gestion de la trésorerie (entreprises) et du patrimoine financier (particuliers).163(*) En France, l'absorption d'Indosuez par le Crédit Agricole s'inscrit dans cette logique de diversification. La forme la plus achevée de stratégie de diversification est les conglomérats financiers. Développant des activités dans trois principaux domaines de la finance : banque, titres et assurance, ce type de stratégie peut s'analyser comme une orientation utilisée par les banques et les assurances européennes pour atteindre la taille critique leur permettant de devenir véritablement universelles. Un exemple qui illustre ce type de stratégie est le rapprochement en Belgique de la générale de Banque et le groupe de services financiers Fortis. Les exemples de banque universelle en Europe sont multiples et les plus grandes sur le champ sont le Crédit Lyonnais, la Barclays Bank ou aussi la Deutsche Bank. Ces tendances de grandes banques universelles européennes se sont effectuées par des regroupements, des prises de participations ou des fusions entre des grandes banques universelles nationales. En fait, il semble être difficile qu'une banque européenne possède seule les ressources financières pour constituer une telle diversification. La banque européenne spécialisée :Cette orientation stratégique a été mise en oeuvre par les banques européennes à travers sa dimension géographique. Selon Monique Zollinger 164(*), pour les banques européennes, la spécialisation s'est surtout manifestée dans la dimension géographique. Elles ont été moins ambitieuses que prévu et ont préféré régler les problèmes urgents sur leurs marchés domestiques et y consolider leurs positions. Ce sont les banques de petite ou moyenne taille qui sont concernées par ce type de stratégie et souvent appelé comme nous l'avons évoqué « stratégie de niche ». Cette tendance s'est émergée vers les banques européennes universelles qui ont répondu au dilemme de diversification-spécialisation en développant des entités spécialisées pour chacun des domaines d'activités qui constituent leur diversification. De nos jours, les banques universelles mènent également des stratégies de spécialisation, dans un but d'efficience. Cette double exigence des temps modernes, apparemment contradictoire -- diversification et spécialisation -- est satisfaite par une réorganisation interne, qui conduit à la formation de groupes bancaires structurés en deux niveaux (modèle de la banque éclatée). Au niveau inférieur, les banques sont organisées sous forme d'unités productives spécialisées bénéficiant d'une autonomie de gestion. Au niveau supérieur, les activités bénéficiant d'économies de gamme sont regroupées dans des entités plus larges (Plihon, 1999). Afin de caractériser ces banques universelles d'un nouveau genre, dont l'organisation est décentralisée par souci d'efficience, nous utilisons communément le vocable de « banques multi-spécialisées ».165(*) Comme exemple ici, on peut mentionner le Crédit Agricole-Indosuez qui est la banque spécialisée dans les grandes entreprises au sein du groupe Crédit Agricole. Bien que des raisons profondes existent pour justifier le développement du modèle de la banque universelle en Europe, celui-ci ne peut constituer la seule opportunité stratégique possible. En effet, le modèle de la banque spécialisée semble être également parfaitement viable, bien que soumis à certaines conditions (taille, segment d'activité...). Notre conviction est que les banques universelles et les banques spécialisées continueront à coexister en Europe, chacune ayant ses spécificités et répondant à des besoins particuliers. L'un des objectifs majeurs des restructurations bancaires doit être précisément de concilier les avantages de la diversification, propres aux banques universelles et/ou multi-spécialisées, avec la recherche d'une meilleure spécialisation (prenant la forme d'une stratégie de recentrage vers le ou les métiers de base), facteur d'une plus grande efficience. On constate de ces orientations stratégiques européennes que les banques développeront une stratégie selon plusieurs axes : des acquisitions trans-frontières là où des synergies peuvent être réalisées, notamment par une rationalisation des réseaux et des systèmes d'information mais aussi là où les marchés profitables peuvent être approchés (par exemple, les réseaux de détail dans ceux des pays émergents où les secteurs bancaires comportent encore des lacunes) ; des partenariats là où il est plus efficace d'utiliser des réseaux existants afin de distribuer des services pour lesquels l'un des partenaires possède un avantage compétitif (exemple, partenariat de services financiers spécialisés comme Cetelem ou Locabail) ; des activités Internet (à cet égard, l'alliance récente entre BBVA et Telefonica et leur projet de banque en ligne apparaît significative). De même peut-on signaler que e-Cortal et BNP-Net sont aussi les leaders sur leurs marchés respectifs ; le moment venu, devenir des acteurs vraiment globaux en termes de banque d'investissement par croissance interne et externe (il faut souligner l'importance du recrutement de banquiers très compétents dans ce domaine). Les évolutions qu'on vient de décrire en Europe participent à des tendances plus générales que l'on observe dans le reste du monde.166(*) Au niveau des banques japonaises :Au Japon, le secteur des services financiers a été transformé en profondeur. La longue période de stagnation ou de récession qui a suivi l'explosion de la bulle spéculative au début des années 90 a sensiblement réduit la rentabilité des intermédiaires financiers, tandis que la déréglementation et les progrès techniques rendent de plus en plus floue la distinction traditionnelle entre les différents métiers financiers. La mondialisation et la concurrence internationale sont d'autres facteurs importants qui ont entraîné une transformation structurelle des services financiers japonais et exceptionnellement les banques. Les actions de restructurations bancaires se sont émergées à partir des années 1997 et 1998, influencées par la baisse de la rentabilité des banques, et ouvrant la porte pour des partenariats étrangères. Les fusions et alliances :Ces différents facteurs énoncés auparavant ont favorisé les fusions-acquisitions entre différents types d'établissements bancaires, dont le but est notamment de réaliser des économies d'échelle. Le Japon a continué de restructurer son secteur bancaire; plusieurs opérations récentes, et notamment diverses fusions, ont donné naissance à cinq grands groupes : Mizuho Financial Group, Sumitomo Mitsui Financial Group, UFJ Holdings, Resona Holdings et Mitsubishi Tokyo Financial Group. Le MOF, l'ASF et les analystes du milieu financier ont salué positivement cette série de fusions entre les banques nationales annoncée depuis quelques années. Les banques japonaises reprennent ainsi leur position prédominante, qu'elles avaient perdu au début des années quatre-vingt- dix, dans le peloton de tête des grandes institutions financières mondiales (et c'est conformément au classement ci-après) 167(*) : trois de ces groupes figurent parmi les cinq premiers groupes mondiaux en termes d'actifs, et Mizuho (qui regroupe Fuji, Dai-Ichi Kangyo et l'Industrial Bank of Japan) deviendra la première banque mondiale. Les différentes opérations de fusion qui ont caractérisé le système bancaire japonais pour la période de 1990 à 2000 se résument dans le tableau suivant 168(*) : La création des holdings bancaires :Cette tendance stratégique est utilisée par les banques japonaises en vue d'implanter des stratégies visant à créer des infrastructures financières à très large envergure en vue de devenir des banques universelles. En effet, les principales banques japonaises souhaitent satisfaire les besoins de leurs clients en terme des activités traditionnelles de dépôts et de crédits ainsi qu'en terme des nouvelles activités tel que les assurances, la gestion de fonds de placement, etc. Ainsi, la Banque Tokyo-Mitsubishi (TM) a annoncé la création d'un holding, le Groupe Financier Mitsubishi Tokyo (5è au monde en matière d'actif) qui contrôlera en plus de la Banque TM, Mitsubishi Trust & Banking, Nippon Trust et Tokyo Trust. Deux compagnies d'assurance, Tokio Fire & Marine et Meiji Mutual Life, seront «invitées» à se joindre au holding.169(*) Ce holding est crée ultérieurement sous le nom Mitsubishi Tokyo Financial Group (MTFG). Après la fusion entre MTFG et UFJ prévue le 1er octobre 2005 (date repoussée au 1er janvier 2006 pour les filiales UFJ Bank et BOTM), les trois grands groupes internationalisés et qui constituent des holdings au Japon sont, par ordre décroissant d'importance du bilan : - Mizuho Financial Group, rassemble, sous une société holding, Mizuho Bank (banque de détail), Mizuho Corporate Bank (banque de financement des grandes entreprises), Mizuho Securities (maison de titres) et Mizuho Trust & Banking (banque de gestion d'actifs); - Mitsubishi Tokyo Financial Group (MTFG) regroupe, sous une société holding, Bank of Tokyo Mitsubishi et Mitsubishi Trust Bank. Ce groupe bancaire, coté aux Etats-Unis, a longtemps été considéré comme le plus internationalisé et plutôt conservateur pour la gestion des risques. - Sumitomo Mitsui Financial Group (SMFG), comprend notamment la SMBC (Sumitomo Mitsui Banking Corporation), issue de la fusion des banques Sumitomo et Sakura, et la maison de titres Daiwa Securities SMBC. Après l'échec de sa tentative de prise de contrôle de UFJ, SMFG est à la recherche d'une nouvelle stratégie de développement.170(*) La tendance à l'internationalisation :La croissance rapide du nombre des établissements bancaires japonaise à l'étranger depuis les années 80 reflète l'expansion des opérations internationales réalisées par les banques du Japon. En effet, les banques japonaises ont réalisé des acquisitions ainsi que des investissements dans des institutions financières étrangères. Ces opérations se sont continues même dans les années 90 sous l'influence de la mondialisation financière. Les principales banques du Japon ont rapidement étendu leurs réseaux et systèmes en dehors du pays. Du point géographique, la stratégie d'internationalisation des banques japonaises s'est opérée dans trois régions principales : L'Amérique de Nord. L'Europe. L'Asie du Sud-Est. Cette stratégie des banques japonaises a principalement pour but d'offrir des produits et services aux clients japonais qui possèdent des opérations à l'étranger. Toutefois cet objectif s'est développé pour être actuellement l'accroissement des participations des banques japonaises dans les marchés financiers des différents pays. Stratégie de renforcement des services d'information :
Les notes clés des stratégies d'information sont : « réseaux » et « intelligence artificielle ».171(*) Au Japon, l'accent est mis sur la création rapide de réseaux reliant les établissements nationaux et internationaux et permettent ainsi la collecte, le traitement et le stockage d'une gamme d'information relatives à la clientèle capable de satisfaire sa demande. La transmission de ces données clés se fait ensuite depuis les banques à travers les succursales jusqu'aux clients. Les banques japonaises ont aussi développé des services relativement complexes tel que les services de conseil et d'organisation pour des accords de coopération. Au niveau des banques américaines :En ce qui concerne les Etats-Unis, l'accélération du mouvement de restructuration a été très importante. En effet, entre 1980 et 1997, plus de 6300 rapprochements bancaires ont eu lieu dans ce pays, pour un montant cumulé d'investissements de plus de 1 200 milliards de dollars. Ce phénomène s'explique, en partie, par l'assouplissement de la réglementation, qui permet désormais aux banques américaines d'intervenir hors de leur Etat d'origine, et d'allier plusieurs métiers. Les fusions-acquisitions:Une immense vague de fusions-acquisitions a eu lieu aux Etats-Unis dès le début des années 80. C'est en vue de constituer la taille optimale des banques permettant de réaliser des économies d'échelles et d'obtenir un pouvoir de marché que se sont émergées des telles opérations. D. Plihon signale que "C'est aux Etats-Unis, où les banques ont un retard à rattraper que les fusions géantes ont été les plus nombreuses". A titre d'exemple, la Chase Manhattan est devenu le plus grand établissement financier américain en fusionnant avec Chemical Bank et Manufacturers Hanover en 1995. Ainsi, parmi les principales opérations réalisées en 1997 et 1998, on peut citer : - le rachat de CoreStates par First Union en décembre 1997 pour 16,6 milliards de dollars, - le rachat de Morgan Stanley par Dean Witter Discover en février 1997 pour 10,2 milliards de dollars, - la fusion entre la banque Citicorp et l'assureur Travelers en 1998, qui a donné naissance à un conglomérat financier Citigroup. C'est la plus importante fusion (méga fusion) de l'histoire qui a donné naissance au premier groupe financier universel dont la capitalisation boursière s'élève à 140 milliards de dollars. Cinquième banque mondiale et première banque américaine en termes de chiffres d'affaires. L'objectif était de créer un «supermarché financier» mondial et, en 1999, le groupe comptait déjà 100 millions de clients. L'ensemble des rapprochements observés a donné lieu à deux nouvelles catégories d'établissements : - le premier « supermarché » mondial des services financiers, né de la convergence des activités bancaires et de l'activité de titres ; - la première banque commerciale américaine vraiment nationale. L'année 2001 a débuté par la naissance outre-Atlantique de JP Morgan Chase & Co issue de la fusion de JP Morgan et Chase Manhattan. Dernièrement, les grandes banques régionales First Union et Wachovia ont annoncé leur fusion, baptisée du nom de cette dernière, qui constituera l'une des premières banques, par le total de bilan, aux Etats-Unis. L'intégration des deux structures doit prendre trois ans. A coté des fusions-acquisitions entre les banques américaines qui continuent à se réaliser, on a assisté à des opérations avec des banques étrangères et des sociétés de courtage. En 1999, BankAmerica, née de la fusion, opérée un an auparavant, entre BankAmerica et NationsBank (alors cinquième et troisième banques américaines), talonnait Citigroup en termes d'actifs (620 milliards de dollars) et de capitalisation boursière; une autre méga fusion a aussi abouti au regroupement de Bank of Boston et Fleet Financial. Seule banque étrangère à avoir réussi depuis vingt ans le rachat d'un établissement financier américain, la Deutsche Bank a acquis Bankers Trust en novembre 1998. Cependant, en juillet 2000, le groupe bancaire suisse UBS- premier groupe de services financiers non américain à être coté à Wall Street - a annoncé le rachat de PaineWebber, reproduisant ainsi le modèle consistant à combiner l'émission de titres (banque d'affaires) et la diffusion de ces mêmes titres aux investisseurs par l'intermédiaire de courtiers. Citigroup et Morgan Stanley Dean Witter, qui sont les sociétés de placement les plus importantes, sont toutes deux nées de la fusion de banques d'affaires et de sociétés de courtage.172(*) Comme les deux autres pôles à savoir l'Europe et le Japon, les Etats-Unis se sont lancés dans des opérations de fusions-acquisitions pour consolider son système bancaire et permettre aux banques de mieux jouer la concurrence locale ainsi qu'internationale. Toutefois, il reste à justifier la réussite de telles opérations chose peu évidente à démontrer. Dilemme diversification et/ou spécialisation:Les banques américaines se sont retrouvées devant un dilemme stratégique : devenir un "global player", ayant une stature mondiale et étant présent sur tous les métiers, ou au contraire se spécialiser. En effet, pour fidéliser leur clientèle, les banques américaines ont développé une gamme diversifiée de produits et services, notamment dans les domaines des financements, de la gestion de trésorerie et du patrimoine financier. C'est ainsi qu'il faut interpréter les opérations de fusions entre les grandes banques américaines: Morgan Stanley et Dean Witter ont fusionné en 1997 dans le but de rapprocher leurs activités de banque commerciale et de banque d'investissement, ce qui permet au nouveau groupe d'offrir une palette complète de services. Donc, il s'agit bien d'une diversification par produit qui caractérise cette tendance. En d'autre terme et à cause de la difficulté de manipuler et de réussir sur toutes les gammes offertes, d'autres banques ont décidé de se spécialiser sur les métiers pour lesquels elles ont acquis un savoir-faire capable d'être considéré comme un avantage concurrentiel et par suite d'assurer une rentabilité élevée pour les actionnaires. C'est le cas pour Citicorp qui depuis quelques années a redéfini sa stratégie donnant la priorité au développement de ses activités de banque au particuliers dans le monde, toute en restant leader dans les services globaux aux grandes entreprises, particulièrement actif dans les pays émergents. En revanche, le groupe ne met plus l'accent sur les PME, il a abandonné en 1994 ses activités de vente d'informations financières en cédant la société Quotron et avoue clairement ne pas avoir l'intention de devenir une banque d'affaire.173(*) JP Morgan et Bankers Trust ont depuis plusieurs années décidé de suivre le chemin qui les a conduit à refléter des banques d'investissement plutôt que des banques commerciales. Pour répondre à ce dilemme diversification -spécialisation, l'économiste américain L. Bryan a proposé le modèle de "banque éclatée". Selon lui, cette banque est plus performante dans la mesure où chaque fonction bancaire est prise en charge par une catégorie d'opérateurs spécialisés et compétents dans leur domaine; en particulier, les commerciaux s'occupent de la distribution des crédits et les investisseurs gèrent le risque.174(*) La focalisation du système bancaire américain:Les opérations de fusions-acquisitions qui ont caractérisées le système bancaire américains et conduisant à la concentration ne signifie pas autant que les grandes établissements deviennent des banques universelles qui offre simultanément plusieurs services et produits financiers. Les exemples américains ont montré que la focalisation sur un nombre restreint de secteurs d'activités permet de mieux gérer les risques. C'est ainsi que la Bank America a choisit de se focaliser sur deux métiers très ciblés: la banque de réseau en californie et le service aux grandes entreprises à partir de la Continental Illinois acquise en 1994. La focalisation sur un nombre limité de métiers permet de ne pas perdre l'avantage acquis par l'augmentation de taille à savoir la possibilité de mieux servir la clientèle. D'après l'analyse des stratégies mise en oeuvre au niveau du Triade, on peut évoquer que les fusions-acquisitions ont dominés les orientations stratégiques des secteurs bancaires ces dernières années. Ainsi, le choix entre banque universelle / banque spécialisée est la deuxième tendance qui marque ces orientations. Toutefois, on remarque récemment l'émergence de la banque à distance (First Direct la dominante sur le marché en Europe) et de la banque virtuelle (e-stratégie : offrir des services bancaires sur Internet) dans le cadre de la diversification. Il reste donc à démontrer le plus apporté par celles-ci. CONCLUSION DE LA PARTIE CONCEPTUELLE ET PROPOSITION D'UN MODELE DE RECHERCHEConclusion partie conceptuelle :Suite à la confrontation des enseignements tirés de l'état de l'art et ceux de la pratique internationale, nous avons pu dégagé quelques conclusions sur la réglementation prudentielle internationale et les stratégies bancaires. I. Concernant la réglementation prudentielle internationale (RPI) :L'analyse de l'état de l'art et des pratiques internationales nous a permis de déterminer les principales motifs conduisant à la genèse de la réglementation prudentielle internationale traduit par l'apparition du l'accord de Bâle I de 1988 et son ratio de fond propre sous le nom du ratio Cooke, les causes qui ont contribué à son évolution et le passage à l'accord de Bâle II et les perspectives futures de cette réglementation. Ainsi, nous avons ensuite étudié les principes de base de ces deux normes prudentielles internationales : · Bâle I : harmonisation des bases juridiques en matière de surveillance bancaire. Coefficient minimum de fonds propres de 8 % uniforme à l'échelle internationale. · Bâle II : cet accord se compose de trois piliers : Pilier 1 : exigences minimales de fonds propres pour le risque de crédit, le risque de marché et le risque opérationnel. Pilier 2 : surveillance par les autorités prudentielles qui se résume en une évaluation des risques et dotation en capital spécifiques à chaque banque et une communication plus soutenue et régulière avec les banques. Pilier 3 : Transparence et discipline de marché qui soumettent les banques à une obligation accrue de publication de la dotation en fonds propres et une autre obligation de publication des méthodes d'évaluation des risques. Ensuite, nous avons exposé les avantages et les limites de ces deux dispositifs réglementaires et les répercussions dégagés. Enfin, nous avons fait une étude de la réglementation prudentielle au niveau de la triade et ainsi déterminer les convergences et les divergences par rapport aux deux accords au paravent cités. Les règles prudentielles qui transposent les deux ratios du comité de Bâle au niveau de la triade sont :
II. Concernant les stratégies bancaires :Après avoir présenter l'origine militaire du concept stratégie, sa transposition à la vie de l'entreprise et sa méthodologie d'élaboration, nous avons énuméré les différents modèles stratégiques qui ont caractérisé la théorie. Ensuite, nous avons présenté les stratégies génériques dans le secteur bancaire et financier et leur évaluation. Enfin, nous avons analysé les stratégies bancaires internationales à travers les grandes tendances récentes au niveau de la triade. Cette partie nous a permet de constater que des stratégies communes ont été adopté par la triade, certaines d'autres sont moins observées dans certaines régions :
Ø - : Stratégie caractérisant le moins cette région. Ø + : Stratégie caractérisant le plus cette région. Ø ++ : Stratégie qui domine cette région. Au delà de ces spécificités nationales, on a conclu l'émergence de quatre types de stratégie bancaire au niveau internationale soit : Ø Banques universelles (internationales). Ø Banques spécialisées (une ou quelques lignes de produits). Ø Banques nationales (voir continentales). Ø Banques régionales (voir locales). III. Concernant l'impact de la réglementation prudentielle internationale sur la stratégie de la banque :L'analyse faite, nous a permis de détecter des relations de dépendance entre la réglementation prudentielle internationale et la stratégie bancaire. En effet, nous avons constaté que la réglementation exerce un poids important sur le comportement de banquier et par suite dicte son choix stratégique. Les impacts sont les suivants : · Bâle I Stratégie : L'implantation de Bâle I a conduit les banques à adopter diverses stratégies en fonction des contraintes imposées et des champs développés. Ainsi cet accord a incité les banques à la sélection de la clientèle et à la recherche des activités peu exigeantes en fonds propres pour remplir les obligations prudentielles et surtout un niveau minimum de ratio Cooke de 8 %. A cet égard, les banques ont convergé vers la spécialisation sur les clients et les activités qui présentent des hauts revenus et nécessitent des faibles capitaux. Ainsi des stratégies de segmentation et de focalisation se sont observées. Aussi, et en vue d'ajouter des produits et des services à la gamme déjà existante pour récompenser les normes prudentielles et présenter par suite des ratios qui respectent et dépassent le minimum réglementaire capables de construire un avantage concurrentiel permettant de se différencier de la concurrence, les banques ont chercher à se diversifier en élaborant des opérations de fusions -acquisitions. Ces opérations ont permis en outre l'envergure géographique par les opérations transfrontières conclues entre banques de différentes nationalités. Donc ces tendances ont conduit à la diversification sur les produits et sur les zones géographiques. Ce qui a développé le modèle de la banque universelle sur le secteur bancaire mondiale donnant la possibilité de figurer des fonds propres capables d'attirer le client au coeur de toute orientation stratégique ces dernières années. Emergences des géants bancaires. · Bâle II Stratégie : Les impacts de Bâle II se résument dans les points suivants : § Bâle II va continuer le développement des opérations de fusions -acquisitions car c'est à elle de dépasser les contraintes imposées par la nouvelle réglementation prudentielle internationale et de constituer des holdings capables de bien gérer la concurrence. En effet, les grandes banques sont les mieux préparées à gérer les nouvelles contraintes réglementaires : « big is beautiful »175(*). § Aussi, on va assister à l'émergence des acteurs spécialisés sur certains produits ou services qui leurs permettent de respecter les normes prudentielles et remplir les exigences réglementaires. Ces tendances vont se produire à l'intérieur même des conglomérats financiers c'est-à-dire que la banque va être sous la forme d'une unités financière diversifiée par la multiplicité des domaines d'activité et chaque domaine va être géré par des unités spécialisées. Ce modèle de banque est qualifié par L. Bryan de « banque éclatée ». § Selon plusieurs auteurs, Bâle II serait un conducteur majeur de la stratégie bancaire pour une période étendue : les banques spécialisées vont tourner vers la diversification et les banques diversifiées vont changer le mélange des affaires et tous en vue de respecter les dispositifs réglementaires et conserver ou constituer leurs notoriétés. Cela nécessite bien évidemment le changement de la stratégie globale. § Bâle II peut en outre inciter les banques à quitter certaines activités ou zones géographiques qui nécessitent plus de capitaux pour rémunérer les fonds propres capable de couvrir les risques ce qui est un chemin vers la focalisation : stratégie de niche. § L'homogénéité de l'appréciation des risques imposée par l'accord Bâle II peut faciliter les opérations de fusions -acquisitions internationales ce qui facilite les stratégies d'envergure géographique. L'impact de la réglementation prudentielle internationale (Bâle I & Bâle II) sur les stratégies bancaires peut se résumer dans le tableau suivant :
Quelque soit Bâle I ou Bâle II, ces deux réglementations prudentielles internationales ont poussé les banques vers des orientations stratégiques suites aux contraintes imposées ou aux champs développés. En effet, suite à la genèse de ces deux normes mondiales, plusieurs stratégies se sont émergé et connues un développement important. La stratégie qui domine au niveau mondial ces orientations est la diversification à travers l'augmentation du nombre des fusions -acquisitions nationales ainsi qu'internationales en vue de constituer des banques universelles répondant au but de « one stop shopping » : Bâle I Diversification des métiers Tendances vers les fusions Bâle II et des zones géographiques et acquisitions Banques universelles proposition d'UN MODELE DE recherche :D'après ce qui a été traité, on se pose la question suivante : comment déterminer la nature de l'impact de la réglementation prudentielle internationale sur les stratégies bancaires ? Il s'agit de savoir si cette réglementation oriente voir même dicte le choix stratégique de la banque ou au contraire freine certaines stratégie ou enfin elle n'a aucun effet et n'exerce aucune influence sur le choix de la stratégie de la banque. Une analyse relationnelle peut être établie ente les variables de la réglementations prudentielle internationale et les variables de la stratégie bancaire pour répondre à notre problématique : Variables de la RPI :1) La genèse de la RPI. 2) Les étapes de son évolution. 3) Les principales RPI. 4) Les perspectives. Variables de la stratégie bancaire :1) Spécificités stratégiques. 2) Positionnement de la stratégie. 3) L'évolution de la stratégie. 4) Les causes d'évolution de la stratégie. Résultats envisagés :ü R1 : la RPI facteur de certaines stratégies bancaires. ü R2 : la RPI freine d'autres stratégies de la banque. ü R3 : la RPI est neutre face à la stratégie bancaire. Il s'agit de réaliser une analyse de l'impact de la RPI sur la stratégie de la banque tout en testant les hypothèses suivantes : ü H1 : la RPI dicte et oriente les choix stratégiques de la banque. ü H2 : la RPI participe partiellement à l'élaboration de la stratégie. ü H3 : la RPI n'a aucun effet sur l'orientation stratégique.
En fait, on doit déterminer le degré de l'effet de chacun des deux normes prudentielles internationales sur les stratégies bancaires en fonction de l'échelle suivante : I O EA EL SE Avec : Ø 1 : impose. Ø 2 : oriente. Ø 3 : effet aléatoire. Ø 4 : effet limité. Ø 5 : sans effet. Deuxième
partie : Notre travail s'est basé jusqu'à ici sur une étude de la relation réglementation prudentielle internationale et stratégies bancaires au niveau de l'état de l'art qu'au niveau de la pratique internationale. Un approfondissement de la recherche serait intéressant en l'exploitant auprès des banques tunisiennes. Il est à noter que l'évolution de l'environnement bancaire et financier national est aussi accompagné d'un dynamisme des banques et par suite de la réglementation prudentielle en vigueur. Un suivi de ces évolutions pourrait enrichir notre étude et aboutir à une série de réponses à notre problématique. Pour cela, un premier chapitre sera consacré à une présentation des caractéristiques du secteur bancaire tunisien. Nous avancerons premièrement un aperçu général de ce secteur, ses principales réformes et stratégies d'évolution ainsi que ses tendances. Deuxièmement, nous étudierons la réglementation prudentielle bancaire tunisienne et son évolution au cours de temps. Le second chapitre, il sera consacré à la validation de notre proposition de recherche et ceci à travers une présentation de la méthodologie de recherche et bien évidemment des résultats de l'enquête. CHAPITRE
1 :
|
Ratio de couverture des risques (Ratio de
solvabilité) |
> ou = 8% |
Le risque de liquidité est un risque traditionnel de l'activité bancaire. Il est lié à la possibilité de retraits massifs de fonds auprès de la banque de la part des déposants, ce qui a pour conséquence la baisse des dépôts bancaires.
Plus précisément, le risque survient lorsque ces retraits obligent la banque à obtenir ces fonds à un coût supérieur à la normale.
Le suivi des engagements implique la constitution de provisions pour les créances classées ce qui va affecter la liquidité bancaire.
D'après la circulaire 91-24 du 17/12/1991, les banques sont tenues de procéder à la classification de tous leurs actifs à l'exception des créances détenues sur l'Etat ou la Banque Centrale. Chaque banque doit classer ses créances en deux catégories :
· Les créances courantes : sont celles dont le recouvrement intégral dans les délais est certain.
· Les créances classées : sont celles qui sont réparties selon le degré du risque d'impayé en quatre classes :
ü Font partie de la classe 1 des actifs classés, les actifs qui sont détenus sur des entreprises qui honorent leur engagement financier à leur échéance, mais qui connaissent une dégradation de leur situation financière ou qui opèrent dans un secteur d'activité en difficulté. Ces risques ne requièrent pas de provisions.
ü Font partie de la classe 2 des actifs classés, les créances pour lesquelles les retards de paiements des intérêts ou du principal sont supérieurs à 90 jours et inférieurs à 180 jours ainsi que tous les actifs détenus par des entreprises qui présentent des éléments préoccupants. Ces actifs doivent être provisionnés à hauteur de 20%.
ü Font partie de la classe 3 des actifs classés, les créances pour lesquelles les retards de paiements des intérêts ou du principal sont supérieurs à 180 jours et inférieurs à 360 jours ,ainsi que tous les actifs détenus sur des entreprises qui rencontrent de sérieuses difficultés. Ces actifs doivent être provisionnés à hauteur de 50%.
ü Font partie de la classe 4 des actifs classés, les créances pour lesquelles les retards de paiements des intérêts sont supérieurs à 360 jours, les actifs restés en suspens au-delà de 360 jours et les autres actifs qui doivent être passés par pertes après que la banque ait veillé à utiliser toutes les procédures de droit tendant à la réalisation de ces actifs.
Ces actifs doivent être provisionnés à hauteur de 100% c'est-à-dire que les banques doivent respecter en permanence un ratio de liquidité minimum de 100% calculé par le rapport entre l'actif réalisable et le passif exigible :
Ratio de liquidité :
|
> ou = 100% |
Celle ci prévoit trois règles, à savoir :
§ La limitation des risques vis à vis des plus grands clients : le montant des risques encourus sur les bénéficiaires dont les risques sont supérieurs ou égaux pour chacun d'entre eux à 5% des fonds propres nets de la banque ne doit pas excéder 10 fois ses fonds propres nets (article 1er de la circulaire 91-24).
§ La limitation des risques vis à vis d'un même bénéficiaire : ceux ci ne doivent pas excéder 25% des fonds propres nets de la banque (article 2 de la circulaire 99-04).
§ La limitation des risques encourus sur les dirigeants, administrateurs et actionnaires, le montant total de ces risques ne doit pas dépasser 3 fois les fonds propres nets de la banque (article 3 de la circulaire 91-24).
· Les Ratios de concentration et de division des risques 200(*) :
Ratio de concentration des risques: |
< ou = 25% |
Ratio de division des risques: |
< ou = 5 fois les FPN
|
Limite des concours accordés aux actionnaires, dirigeants et administrateurs |
< ou = 3 fois les FPN |
En vertu des dispositions de l'article 2 de la circulaire aux banques n° 2001-12 du 4 Mai 2001, les banques sont tenues d'exiger, pour le suivi de leurs concours financiers aux entreprises dont les risques encourus dépassent 10% de leurs fonds propres, un rapport d'audit externe.
De même ces banques sont tenues, avant tout engagement, d'exiger de leurs clientèles:
- dont les engagements auprès du système financier dépassent 5 millions de dinars, les états financiers de l'exercice précédent l'année de l'octroi de crédit ainsi que les états financiers des exercices qui suivent l'année de l'octroi de crédit, certifiés par un commissaire aux comptes légalement habilité.
- non cotées en Bourse et dont les engagements auprès du système financier dépassent 25 millions de dinars, de fournir une notation récente attribuée par une agence de notation.
La surveillance bancaire se devise en deux parties une surveillance interne et une autre externe.
· Surveillance externe :
La loi n° 2001- 65 du 10 juillet 2001 a confié à la Banque Centrale de Tunisie le pouvoir de contrôler les établissements de crédit, Elle la dote, à cet effet, des instruments de surveillance suivants:
Ø Droit d'être informée :
Les établissements de crédit sont tenus de fournir à la Banque Centrale de Tunisie tous documents, renseignements, éclaircissements et justifications nécessaires à l'examen de leurs situations et permettant de s'assurer qu'elles font une application correcte de la réglementation édictée en matière de contrôle du crédit et des changes et de contrôle des établissements de crédit.
Les commissaires aux comptes des établissements de crédit sont tenus de remettre à la Banque Centrale de Tunisie dans les six mois suivant la clôture de chaque exercice, un rapport concernant le contrôle qu'ils ont effectué et de lui adresser une copie de leur rapport destiné à l'assemblée générale et aux organes de l'établissement de crédit qu'ils contrôlent.
Ils sont également tenus de signaler immédiatement à la Banque Centrale de Tunisie tout fait de nature à mettre en péril les intérêts de l'établissement du crédit ou des déposants.
Ø Contrôle sur pièces :
Il est exercé sur la base des documents comptables et financiers et des données statistiques communiqués périodiquement par les établissements de crédit.
Ø Contrôle sur place :
Il est effectué par des missions d'inspection globale inscrites dans le cadre d'un programme annuel établi par la Banque Centrale de Tunisie. Il constitue un moyen de vérification de l'exactitude des informations transmises et d'appréciation de l'organisation et du fonctionnement interne des établissements de crédit.
L'objectif de ces missions est de faire un diagnostic financier et organisationnel de l'établissement de crédit inspecté afin de prévenir les différents risques inhérents à l'activité.
En plus de ces vérifications périodiques, le contrôle sur place peut revêtir la forme d'une mission d'inspection ponctuelle ayant l'aspect d'une enquête de courte durée et portant sur des opérations particulières.
· Surveillance interne :
Les établissements de crédit doivent créer un comité permanent d'audit interne chargé notamment :
- de veiller à ce que les mécanismes appropriés de contrôle interne soient mis en place par l'établissement,
- de réviser et de donner son avis sur le rapport annuel y compris les états financiers de l'établissement avant leur transmission au conseil d'administration ou au conseil de surveillance pour approbation,
- de revoir tout relevé de l'établissement avant sa soumission aux autorités de supervision,
- d'examiner tous placements ou opérations susceptibles de nuire à la situation financière de l'établissement et portés à sa connaissance par les commissaires ou les auditeurs externes.
Les établissements de crédit doivent mettre en place un système approprié de contrôle interne qui garantit l'évaluation permanente des procédures internes, la détermination, le suivi et la maîtrise des risques liés à l'activité de l'établissement de crédit. Ils doivent également instituer dans leur organigramme un comité exécutif de crédit chargé notamment d'examiner l'activité de financement.
Les établissements de crédit doivent également mettre en place un système de contrôle de la conformité, approuvé par le conseil d'administration ou le conseil de surveillance et revu annuellement. Les établissements de crédit doivent instituer dans leur organigramme un organe permanent de contrôle de la conformité chargé notamment de déterminer et d'évaluer les risques de non conformité aux lois et règlements en vigueur, aux règles de bon fonctionnement de la profession et aux bonnes pratiques.
Les comptes annuels des établissements de crédit faisant appel public à l'épargne sont soumis à la certification de deux commissaires aux comptes inscrits au tableau de l'ordre des experts comptables de Tunisie.
· Mesures préventives et répressives :
La surveillance peut aussi déboucher sur des mesures à caractère préventif ou répressif.
Ø Mesures préventives :
La BCT possède deux pouvoirs à l'égard des banques tunisiennes et qui résument les mesures préventives :
· Pouvoir d'injonction à l'égard des établissements de crédit à l'effet notamment:
ü D'augmenter le capital,
ü D'interdire toute distribution de dividendes,
ü De constituer des provisions.
La loi 2001-65 relative aux établissements de crédit a prévu un mécanisme propre d'administration provisoire pour le traitement des établissements de crédit en difficulté. Dans ce cadre, la Banque Centrale désigne un administrateur provisoire auquel sont transférés les pouvoirs nécessaires à l'administration et à la gestion de l'établissement de crédit et sa présentation auprès des tiers. L'administration provisoire cesse d'avoir effet à partir du moment où l'établissement de crédit est en état de cessation de paiement. Dans ce cas, l'administrateur provisoire propose la liquidation judiciaire dudit établissement.
· Pouvoir d'intervention :
Lorsque la situation d'un établissement de crédit le justifie, le Gouverneur peut faire appel aux actionnaires pour soutenir leur établissement et recourir, le cas échéant, à la solidarité en organisant le concours de l'ensemble des établissements de crédit pour assister l'établissement en difficulté, protéger les intérêts des déposants et préserver le renom de la place.
Tous les établissements de crédit agrées en qualité de banque doivent adhérer à un mécanisme de garantie des dépôts destiné à indemniser les déposants en cas d'indisponibilité de leurs dépôts ou autres fonds remboursables.
La Banque Centrale de Tunisie constate l'indisponibilité de fonds et fixe les conditions d'application de ce mécanisme de garantie des dépôts.
Ø Mesures répressives :
La Banque Centrale de Tunisie dispose d'un pouvoir disciplinaire qu'elle partage avec la Commission bancaire, à l'effet de sanctionner les manquements commis par les banques et leurs dirigeants à la législation et à la réglementation bancaires.
Ces sanctions sont de différentes catégories:
ü avertissement,
ü blâme,
ü amende pouvant atteindre cinq fois le montant de l'infraction,
ü suspension de tout concours de la Banque Centrale de Tunisie,
ü mise en garde adressée aux dirigeants d'un établissement de crédit qui ont manqué aux règles de bonne conduite de la profession.
La Banque Centrale de Tunisie peut, en outre, prononcer contre tout commissaire aux comptes qui manque aux obligations mises à sa charge par la loi des établissements de crédit, une interdiction d'exercer ses fonctions auprès des établissements de crédit, à titre provisoire ou à titre définitif.
D'autres sanctions peuvent être prononcées à l'initiative du Gouverneur de la Banque Centrale, par une instance collégiale de nature juridictionnelle appelée "Commission bancaire", présidée par un magistrat et qui comprend les représentants de la Banque Centrale, du Ministère des Finances et de l'Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des établissements financiers.
Ces sanctions sont les suivantes:
ü interdiction d'effectuer certaines opérations et toutes autres limitations dans l'exercice de l'activité,
ü retrait de la qualité d'intermédiaire agréé,
ü retrait de l'agrément.
Cette Commission peut également prononcer, contre les dirigeants des banques coupables d'infractions à la législation et à la réglementation bancaires, les sanctions suivantes:
ü suspension temporaire de toute fonction avec ou sans nomination d'administrateur provisoire,
ü cessation de fonction avec ou sans nomination d'administrateur provisoire,
ü amende pouvant atteindre cinq fois le montant de l'infraction.
Après avoir étudier la réglementation prudentielle tunisienne, il s'avère important de présenter les stratégies adoptées par les banques tunisiennes.
La restructuration du système bancaire constitue une étape de la stratégie des réformes mises en place au début des années 90. En effet, après avoir libéralisé, consolidé et modernisé les banques, il devient impératif de les restructurer dans un monde en concurrence sauvage, pour disposer d'une taille critique conférant à l'établissement bancaire une dimension lui permettant de profiter des économies d'échelle. Devant l'impossibilité d'augmenter les marges, la seule solution réside dans la compression des charges et l'accroissement des volumes. Aussi les banques tunisiennes sont-t-elles contraintes si elles veulent réaliser rapidement les investissements nécessaires et améliorer leur rentabilité, de se restructurer pour avoir une dimension internationale ou au moins régionale.
Pour réaliser cette phase de restructuration, les banques tunisiennes doivent adopter des stratégies capables de leur permettre de s'intégrer dans un environnement international où les places sont chères à acquérir.
Actuellement, on parle plus de la banque universelle que de celle spécialisée, c'est-à-dire une banque réalisant une activité diversifiée à travers les multitudes de fonctions offertes à la clientèle.
Ce qui nous explique en conséquence l'orientation des stratégies des banques tunisiennes vers l'universalisation.
En Tunisie, cette stratégie a été favorisée par la loi de 10 Juillet 2001 qui a pour objectif la restructuration du secteur bancaire par l'institution de la banque universelle en autorisant la fusion et la privatisation des banques.
La reforme de 10 juillet 2001 a aboli la distinction entre banques de dépôts et banques de développement au profit du principe de la banque universelle ou la banque à tout faire. En effet cette loi autorise les banques à pratiquer tous les métiers bancaires. Depuis cette promulgation, on n'a pas assisté à aucune opération de spécialisation et au contraire on a constaté l'augmentation du nombre des banques universelles.
La banque Tuniso-Emirates pour l'investissement (BTEI) et la banque Tuniso-Qatari d'investissement (BTQ) sont transformées en banques universelles au mois d'avril et mai 2004.
Aussi la banque Tuniso-Koweitienne de développement (BTKD) a obtenu l'agrément d'une banque universelle en 2005.
En fait, l'universalisation de la banque tunisienne s'impose pour les considérations suivantes :
· Cette universalisation implique une diversification des actifs et donc théoriquement une meilleure performance. C'est ainsi que les gains réalisés dans ce secteur pourraient couvrir les éventuelles pertes concédées sur un autre marché.
· Une envergure de la gamme des produits et services offerts contribue à créer plus de synergie et de complémentarité entre maints services, marchés et activités. Aussi la banque devient- elle plus compétitive.
· La prolifération des activités et l'expansion spatiale conduiraient à une flexibilité conventionnelle dans l'usage des ressources humaines et matérielles. Dans ces conditions, et de par un redéploiement des fonds et du personnel rendu plus entreprenant, la banque universelle peut renforcer sa positon aussi bien face à son environnement que face à une éventuelle crise.
· Enfin, dans cette ère de mondialisation, une stratégie d'expansion géographique et fonctionnelle s'impose comme une nécessité impérieuse. Aussi permet-elle de "servir la clientèle de grandes entreprises aux activités internationales appartenant à différents secteurs"201(*).
Donc la diffusion du modèle de la banque universelle est régie par une loi contrairement aux pays développés ou cette stratégie est un choix. Toutefois, on ne peut pas négliger le rôle de cette réforme dans le renforcement du secteur bancaire tunisien : la banque universelle sera le prototype de la banque de demain en Tunisie vu ses avantages.
En Tunisie, le concept de privatisation s'intègre dans le cadre d'une vision de complémentarité et de partenariat entre le secteur public et le secteur privé et contribue, par conséquent, à la concrétisation de la politique de désengagement de l'Etat des activités concurrentielles.
Comme tous les autres secteurs, le secteur bancaire assiste actuellement à un engagement du processus de privatisation des banques publiques en vue d'augmenter leur dynamisme, d'assainir leur situation financière et d'introduire une plus grande flexibilité dans leur mode de gestion.
La privatisation vise principalement à :
- Garantir la pérennité de l'entreprise à travers l'amélioration de l'efficacité et de la compétitivité des entreprises concernées tout en assurant la mobilisation des capitaux, la flexibilité de gestion et le transfert de technologies nécessaires à leur développement.
- Relayer les efforts de l'Etat dans la fourniture de certains services traditionnellement assurés par le secteur public.
- Dynamiser le marché financier et développer l'actionnariat populaire par la réalisation d'offres publiques de vente et l'introduction de certaines sociétés privatisées à la côte de la bourse.
Les principales actions de privatisations qui ont marqué le secteur bancaire tunisien se résument ainsi :
On vérifie l'existence de cinq banques filiales d'établissements étrangers : L'Arab Bank PLS détient 64.24 % de l'ATB, BNP-Paribas détient 50 % du capital de l'UBCI, la Société détient 52 % de l'UIB. La présence étrangère dans le système bancaire s'est renforcée en 2002 avec l'acquisition par la Société Générale des actions de l'Etat dans l'UIB pour un montant d'environ 100 millions $US.
En outre, cinq banques étrangères détiennent des participations minoritaires dans le capital de trois banques tunisiennes. Il s'agit du CIC de Paris et la banque Transatlantique dans le capital de la BT, ainsi que la société Marseillaise de Crédit et Netaxis Banques populaires dans celui de la BIAT. Par ailleurs, la Banca Monte Dei Paschi di Siena est présente au capital de la Banque de Sud.
Une seule banque, Amen, relève totalement de secteur privé, sans pour autant avoir un partenariat étranger à son capital.202(*)
Dans un récent communiqué, la direction de la Banque du Sud vient d'informer ses actionnaires et le public que le consortium composé par Attijariwafa bank - Banco Santander Central Hispano SA est désormais actionnaire majoritaire de la banque avec une participation de 53,54% du capital par le biais de leur société commune ANDALUMAGHREB SA.
La privatisation du système bancaire tunisien est jugée lente. La privatisation devrait aboutir à une plus grande présence des banques internationales dans le système bancaire tunisien, ce qui ne manquera pas d'y élargir la concurrence et de moderniser ses pratiques managériales. Donc il faut chercher à accélérer cette stratégie de développement.
La taille des banques est l'une des clés de la pérennité. Pour pouvoir jouer dans la cour des grands, les fusions deviennent des impératives.
Les banques tunisiennes sont appelées pour réduire leur nombre et se concentrer sur des cibles données c'est-à-dire marchés des particuliers, marché international, financement des projets d'investissement...
En plus, puisque les banques tunisiennes présentent des spécificités différentes, ceci ouvre le chemin à des fusions futures entre banques actives sur divers marchés. Ces opérations vont faire jouer les économies d'échelles, améliorer la communication avec le client, développer les sources de création de valeur, économie de gamme, pouvoir de marché et la diversification de l'activité.
Ces rapprochements, qui constituent le début d'un processus de redéfinition de la configuration du système bancaire, ont été concrétisés par deux opérations de fusions :
ü La première est réalisée entre L'UIB et BTEI. Cette fusion de 1998 a pour objectif de réaliser une complémentarité entre une banque de dépôt et une banque de développement.
ü La deuxième est réalisée en 2000, avec l'absorption de la banque de développement économique de Tunisie (BDET) et la banque nationale de développement touristique (BNDT) par la société tunisienne des banques (STB). Devenant ainsi la première banque en Tunisie en terme d'octroi de crédits et de collecte de dépôts.
Ces projets de fusion sont intervenus comme réponses à l'évolution récente du secteur bancaire internationale. Il s'agit comme déjà évoqué de l'émergence de la banque universelle tend au niveau mondial qu'au niveau nationale.
Il n'est donc pas arbitraire de confirmer que les orientations vers l'universalisation s'introduit dans le processus de mise à niveau qui connaît le secteur bancaire tunisien. En effet, cette démarche vise non seulement la restructuration du système financier et la modernisation de ses moyens mais en plus à mettre la banque tunisienne au niveau des normes et standards internationaux pour lui permettre de jouer la concurrence mondiale.
En conclusion, Il faut envisager des fusions entre banques nationales ou des alliances ou des partenariats avec des banques étrangères pour:
ü réaliser des économies d'échelles
ü accroître la productivité
ü élargir les offres de produits et services bancaires
ü attirer et motiver du personnel qualifié ce qui permettra de dégager une meilleure rentabilité, source de création de valeur.
Il se révèle donc intéressant, après avoir présenté le cadre institutionnel du secteur bancaire, et ses perspectives d'évolution de tester auprès des banques tunisiennes, la nature de la relation entre la réglementation prudentielle de ce secteur et les stratégies adoptées par ses banques. Pour ceci, une validation empirique de la recherche sera avancée dans le chapitre suivant de cette partie empirique.
SECTION
1 :
La méthodologie de recherche
Dans la méthodologie que nous proposons de poursuivre, nous nous développerons une méthode de recherche qui se présente comme suite : dans une première partie, nous présenterons le processus d'échantillonnage, une deuxième partie- sera consacrée à l'élaboration du questionnaire et une troisième partie à l'exploitation des données et la présentation des techniques d'analyse.
Trois groupes de banques à vocation différentes composent notre échantillon : le groupe des banques de dépôts (banques commerciales), le groupe des banques de développement (banques d'investissement) et une banque offshore.
v Le premier groupe dé l'échantillon est composé des banques de dépôts à savoir :
§ La Société Tunisienne de Banques (STB)
§ La Banque Nationale Agricole (BNA)
§ L'Union Internationale de Banques (UIB)
§ L'Amen Bank(AB)
§ La Banque de Sud (BS)
§ La Banque Arabe Internationale de Tunisie (BIAT) ;
§ L'ArabTunisian Bank(ATB)
§ La Banque de l'Habitat (BH)
§ La Banque Tunisienne de Solidarité (BTS)
v Le deuxième groupe de l'échantillon : est composé de l'ensemble des banques de développement suivantes :
§ La Banque Tuniso-Koweitienne de Développement (BTKD)
§ La Banque Tuniso-Libyenne (BTL)
§ La Banque de Financement des PME (BFPME)
v La banque offshore correspond à la Bank Ettamouil Saoudi Tounsi (BEST BANK)
Notre échantillon se compose de 14 banques réparties comme suite :
§ 9 banques de dépôts ;
§ 3 banques de développement.
§ 1 banque offshore.
Pour plus de pertinence et de variété de réponses, nous avons pris le soin de distribuer deux ou trois questionnaires par banque selon la direction qu'elle occupe la personne. Au total, l'échantillon est constitué de 30 personnes. Nous avons voulu que la taille soit plus élevée mais 4 banques visitées ont refusé l'enquête.
Le choix des banques de dépôt se justifie par le fait qu'elles représentent le pôle le plus important du système bancaire et financier tunisien. Et le choix des banques de développement est expliqué par les relations de rapprochements en cours ou à prévoir entre les banques de dépôts et les banques de développement.
Le mode d'administration du questionnaire est la façon d'entrer en contact avec les interviewés et d'obtenir leurs réponses. Il existe différentes modes d'interrogation, telles que : la correspondance, le téléphone, les moyens télématiques, le contact direct.
· L'entretien en profondeur avec les dirigeants :
Dans notre étude, il est absolument exclut de procéder par une enquête postale, par téléphone ou autre. Nous avons opté par contre pour un entretien en profondeur. Une telle procédure se révèle être plus efficace vu qu'elle permet d'obtenir des informations à un degré de précision élevé et une qualité meilleure.
En plus, les responsables ou les dirigeants des banques tunisiennes considèrent généralement que la plupart des informations sont confidentielles et refusent de les divulguer. Pour les mettre en confiance, et dès qu'on se présente, on informe le responsable interviewé du respect de l'anonymat et que les informations recueillies ne sont pas confidentielles, pour qu'il accepte de nous répondre et surtout pour qu'il nous fournisse des informations fiables et précises.
· La qualité des répondants :
Les renseignements que nous cherchons nécessitent la sélection des interviewés au profit de la qualité et de la sincérité des réponses. Les informations que nous souhaitons collecter sont détaillées, et le questionnaire comporte des questions délicates qui nécessitent le ciblage des personnes à interviewer.
Pour ceci, nous avons porté un grand soin au choix de nos interlocuteurs parce que la qualité de ces derniers conditionne les résultats de dépouillement et par la suite des conclusions.
Les questionnaires que nous avons effectués, sont exclusivement destinés aux directeurs : d'audit interne, de contrôle de gestion, de comptabilité, de l'analyse financière...
Dans le souci d'étudier la relation existante entre la réglementation prudentielle bancaire et la stratégie de la banque et de voir les variables influençant ces deux éléments ; nous avons eu recours à des questions précises et directes afin de pouvoir dégager les informations nécessaires et utiles.
Pour ceci, nous avons opté pour les types de questions suivantes :
v Des questions fermées :
Nous distinguons les types suivants de questions fermées :
ü Les questions dichotomiques simples: La réponse présumée résulte d'un choix entre « oui » et « non ».
ü Les questions à plusieurs éventualités, mais à réponse unique: Elles sont simples pour l'enquête et pour le dépouillement.
ü Les questions aux choix multiples, mais à plusieurs réponses: L'interviewé peut choisir plus qu'une seule éventualité.
ü Des questions sous forme de tableaux.
v Des questions ouvertes :
Permettant à l'interviewé une certaine liberté dans l'organisation et la formulation de sa réponse et enrichissent l'étude par les informations et les justifications fournies.
Notre questionnaire comporte les rubriques suivantes :
ü Des questions d'ordre général portant sur la réglementation prudentielle propre au secteur bancaire tunisien.
ü Les caractéristiques de l'évolution de cette réglementation bancaire et ses principales causes.
ü Les caractéristiques des nonnes prudentielles et leur positionnement par rapport aux normes internationales.
ü Les fondements du choix stratégique bancaire.
ü L'appréciation de l'impact existant entre la réglementation prudentielle et la stratégie.
La codification et le dépouillement du questionnaire ainsi que la détermination des techniques d'analyse adéquates forment ce que nous appelons la méthodologie d'exploitation des données.
A l'issue de la phase de collecte d'informations, nous avons procédé à l'exploitation des résultats aux moyens des techniques d'analyses des données.
En effet, ces outils statistiques permettent d'une part de ramener les données à un format compréhensible (sous forme de tableaux) et d'autre part, d'en extraire des informations significatives.
Par ailleurs, pour effectuer notre analyse des données, nous avons fait appel au logiciel SPSS. 10. Et pour se faire, nous avons codé le questionnaire pour que l'information recueillie soit facilement traitable par l'outil informatique.
ü Pour les questions fermées simples, nous avons donné un code à la réponse affirmative « oui » et un autre code à la réponse négative « non ».
ü Pour les questions à choix multiples mais pas à réponse unique, chaque alternative
proposée est considérée comme une variable à part avec deux modalités (réponse 1 : oui ;
réponse 2 : non).ü Les questions aux choix multiples, mais à réponse unique, constituent une seule variable, les éventualités de la question représentent les modalités de cette variable.
Nous avons donc inséré les variables et les modalités puis enregistré les réponses collectées et enfin, nous avons sélectionné les opérations d'analyse dont nous avons besoin.
Afin d'expliquer et d'interpréter les résultats obtenus, nous avons mené deux types d'analyse par le logiciel « SPSS », à savoir : le tri simple et le tri croisé.
§ Le tri simple ou le tri à plat : C'est une analyse univariée permettant de déterminer les fréquences en valeurs absolues et relatives de chaque modalité des variables utilisées. Elle nous permet de connaître la distribution dans l'échantillon de toutes les variables.
§ Le tri croisé : C'est une analyse bivariée consistant à étudier les relations entre deux variables en les croisant afin de tester s'il existe une relation significative entre les deux variables.
Section
2 :
les resultats de l'enquete
Cette partie est consacrée à la présentation des résultats conclus de la collecte des données effectuées auprès des banques tunisiennes. Une analyse et une évaluation par thème seront avancées regroupant à la fois les résultats de l'analyse univariée et ceux de l'analyse bivariée. Ces dernières se sont basées sur des croisements qui nous avons jugé logiques, et que nous ont semblés pertinentes et permettant d'affiner notre recherche, chacune des variables à croiser est extraite d'une rubrique des questions traitant un thème particulier.
Nous précisons aussi que concernant l'analyse bivariée, nous n'avons pas pu jugé la dépendance ou l'indépendance des variables vu l'information disposée. Nous allons donc nous baser sur la relation qui peut exister entre les modalités des variables et nous allons nous intéresser aux modalités possédant l'effectif ou la fréquence la plus importante.
Ø L'importance de la réglementation prudentielle au cours du temps :
a) L'apport de l'analyse univariée :
· Présentation 203(*):
Caractéristiques/Périodes |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Développée |
3,3 % |
50,0 % |
96,7 % |
Maintenue |
33,3% |
46,7 % |
3,3 % |
Réduite |
63,3% |
03,3 % |
0 % |
· Résultat relevé :
D'après ce tableau, nous pouvons constater que 63,3 % des interviewés ont affirmé que la réglementation prudentielle était réduite avant 1986. En effet, ceci semble être raisonnable si nous savons que cette période correspond à une phase d'encadrement du système bancaire par l'Etat.
Entre 1986 et 1992, 50 % des banquiers ont jugé que cette réglementation s'est développée et 46,7 % qu'elle est maintenue. Ceci est expliqué essentiellement par le fait que cette période est caractérisée par la libéralisation financière et l'apparition du plan d'ajustement structurel (PAS) qui s'est accompagné par la naissance des normes prudentielles, ici nous pouvons mentionné la circulaire de la BCT n° 87-46 du 18 décembre 1987.
Concernant, la dernière période c'est-à-dire après 1992, presque la totalité (96,7 %) ont conclu le développement des règles prudentielles chose évidente si nous savons que la circulaire de la BCT n° 91-24 du 17 Décembre 1991 est mise en oeuvre à partir de cette date.
Plusieurs raisons expliquent le passage de l'importance de la réglementation prudentielle du caractère réduit au caractère développé. Les acteurs bancaires ont énoncé les raisons suivantes :
Les crises financières qui ont frappé les secteurs bancaires internationales et les problèmes de sécurité financière engendrés.
Les lourdes conséquences de la défaillance des banques constatées auprès d'autres pays.
Le développement des activités bancaires et des risques encourus.
Freiner et mieux canaliser les crédits et donc mieux gérer les risques.
La globalisation financière et l'ouverture des marchés des capitaux.
L'harmonisation avec l'environnement international.
Suivre le contexte mondial pour faciliter l'intégration des banques tunisiennes au sein de la sphère financière internationale.
Assurer la solidité financière et fortifier le système bancaire tunisien.
La réglementation en fait s'est développée pour répondre aux besoins d'ouverture de l'économie et aux exigences des normes internationales en matière de sécurité bancaire. Et toujours dans le but d'accompagner la nouvelle politique économique du pays, un développement perpétuel de la réglementation prudentielle bancaire était plus que nécessaire.
Ø La qualification de la réglementation prudentielle tunisienne :
· Présentation :
· Résultat relevé :
Nous pouvons remarquer que plus de ¾ des interviewés (76,7 %) ont qualifié la réglementation prudentielle tunisienne comme conforme à celle internationale. Les causes qui argumentent ceci selon eux sont :
La Tunisie cherche toujours à être en phase avec la communauté internationale.
Nous sommes obligés de se conformer aux normes internationales après le choix de l'ouverture de l'économie tunisienne sur l'étranger et notamment en ce qui concerne la libéralisation des capitaux.
La mondialisation et la globalisation financière.
Répondre aux exigences du comité de Bâle pour se préparer à la concurrence internationale.
Le ratio de solvabilité tunisien reflète le ratio Cooke : même minimum réglementaire de 8 % et mêmes taux de pondération des risques.
En outre, 20 % des cadres interrogés ont insisté sur le fait que les normes tunisiennes sont variables par rapport à celles internationales. Les raisons qui ont influencé ce choix se résument ainsi :
La réglementation tunisienne essaye toujours de s'approcher de celle mondiale sans atteindre la conformité totale.
Alors que les pays développés se préparent pour l'application de Bâle II, la Tunisie semble être lointaine de ce nouvel accord.
La réglementation prudentielle tunisienne tient compte de la réglementation internationale et des particularités de l'environnement tunisien (système bancaire,...).
Sur les 30 interviewés, un seul (3,3 %) a évoqué la différence des normes tunisiennes par rapport à celles de la BRI ses raisons sont ambiguës : il a stipulé qu'actuellement on est différent de Bâle II. Ici, nous notons que le retard en terme de temps semble être logique pour un pays émergent comme la Tunisie.
· Synthèse de l'analyse :
Les résultats relevés nous ont permis de déduire que la réglementation prudentielle a connu un développement important au cours de temps. En fait, nous avons assisté à son passage par trois phases et trois caractères. Avant 1986, la réglementation été réduite vu que le système bancaire été sous le contrôle des autorités monétaires. Entre 1986 et 1992, elle a basculé entre le développement et le maintien, ces tendances ont suivi la libéralisation financière ainsi que la mise en oeuvre du plan d'ajustement structurel. Après 1992, les règles prudentielles ont connu un développement important ce constat est la conséquence de la naissance du ratio de solvabilité tunisien et sa révision en 1999.
Ce ratio est jugé par la plupart comme conforme à son homologue international c'est-à-dire le ratio Cooke.
a) L'apport de l'analyse univariée :
Ø Les changements de la réglementation prudentielle :
· Présentation204(*) :
Norme prudentielle/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
|||
Ratio de solvabilité |
Oui |
0 % |
Oui |
46,7 % |
Oui |
70 % |
Non |
100 % |
Non |
53,3 % |
Non |
30 % |
|
Ratio de liquidité |
Oui |
06,7 % |
Oui |
43,3 % |
Oui |
56,7 % |
Non |
93,3 % |
Non |
56,7 % |
Non |
43,3 % |
|
Division des risques |
Oui |
03,3 % |
Oui |
60 % |
Oui |
43,3 % |
Non |
96,7 % |
Non |
40 % |
Non |
56,7 % |
· Résultat relevé :
Les résultats relevés à travers ce tableau nous montrent clairement les périodes caractérisées par un vrai changement de la réglementation prudentielle.
En effet, nous constatons qu'avant 1986, la majorité des interviewés (100 % ; 93,3 % et 96,7 %) ont prévu l'inexistence des changements remarquables pour les normes précités.
Entre 1986 et 1992, nous vérifions la genèse de quelques changements avec l'amélioration des pourcentages et notamment celui des normes de division des risques qui a atteint 60 %. Ceci est du à l'apparition de ces dispositifs réglementant les engagements.
Après 1992, 70 % des banquiers ont estimé un vrai changement du ratio de solvabilité et 56, 7 % du ratio de liquidité. En fait, ceci semble être la conséquence de la mise en oeuvre de la réglementation prudentielle tunisienne en 1992 et sa révision en 1999.
Donc, le vrai changement qui est senti par les responsables est celui qui a touché le ratio de solvabilité sur les années qui ont suivi 1992.
Ø Croisement : importance réglementation prudentielle et changements des normes :
b) L'apport de l'analyse bivariée :
· Présentation :
· Résultat relevé :
A travers ce croisement, nous avons essayé de tester la relation entre les changements eux concernant la réglementation prudentielle et son importance pour la période après 1992.
D'après ces trois tableaux, nous pouvons bien vérifié que sur les 29 interviewés qui ont affirmé le développement de l'importance des règles prudentielles, 21 ont mentionné des changements de ratio de solvabilité, 17 des changements de ratio de liquidité et 12 des changements de division des risques. Donc, nous constatons que le développement de l'importance de la réglementation prudentielle a engendré les changements vérifiés des normes et le passage d'un taux de 5 % à 8 % pour le ratio de solvabilité n'est qu'un argument de ce résultat.
Ø Caractéristiques de la réglementation prudentielle par période :
· Présentation 205(*):
Caractéristiques/Périodes |
Avant 1992 |
Entre 1992 et 1999 |
Après 1999 |
|||
Globale |
Oui |
50 % |
Oui |
20 % |
Oui |
20 % |
Non |
50 % |
Non |
80 % |
Non |
80 % |
|
Précise |
Oui |
03,3 % |
Oui |
56,7 % |
Oui |
53,3 % |
Non |
96,7 % |
Non |
43,3 % |
Non |
46,7 % |
|
Souple |
Oui |
43,3 % |
Oui |
30,0 % |
Oui |
23,3 % |
Non |
56,7 % |
Non |
70,0 % |
Non |
76,7 % |
|
Rigide |
Oui |
6,7 % |
Oui |
3,3 % |
Oui |
20 % |
Non |
93,3 % |
Non |
96,7 % |
Non |
80 % |
· Résultat relevé :
Ce tableau nous résume les caractéristiques qui ont touché la réglementation prudentielle tunisienne sur les trois périodes précités.
Avant 1992, les interviewés ont ignoré les caractéristiques précise et rigide avec 96,7 % pour la première et 93,3 % pour la deuxième. En fait, 50 % des cadres ont jugé que cette réglementation était globale et 43,3 % ont affirmé qu'elle était souple.
Entre 1992 et 1999, nous concluons que la caractéristique la plus pertinente est celle précise avec un pourcentage de 56,7 % ce résultat est logique si nous remarquons que 80 % du personnels interrogés ont écarté la caractéristique globale. Ces tendances semblent être les répercussions de la fixation des principes de base des normes tunisiennes par la circulaire de la BCT n° 91-24 du 17 Décembre 1991.
Idem pour la période d'après 1999 sauf que la circulaire qui a influencé cette phase est la circulaire 99-04 rendant le taux minimum réglementaire du ratio de solvabilité à 8 %.
Ø Vitesse de l'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne :
· Présentation 206(*):
· Résultat relevé :
Ce graphique nous montre la vitesse d'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne selon les cadres interviewés.
La première remarque à mentionner c'est l'absence de la rapidité ignorée par la totalité. En outre, 56,7 % ont évoqué que la vitesse est lente, leurs raisons sont les suivantes :
Le système bancaire est contrôlé par les autorités monétaires et on n'a pas assisté à des crises financières pertinentes ce qui n'a pas fait ressentir la nécessité des normes prudentielles.
Alors que le comité de Bâle a mis en place la réglementation prudentielle internationale en 1988, l'adaptation de ces réglementations n'est réalisée en Tunisie qu'en 1991 et le minimum réglementaire de 8 % n'est adapté qu'en 1999 date qui a marqué la proposition des reformes de ce dispositif à travers le nouvel accord de Bâle ou Bâle II.
Cette vitesse est jugée légitime pour un pays émergent comme la Tunisie.
Une autre raison, c'est que le développement de la technologie de l'information au sein des banques est très lent.
Les autres interrogés restants (43,3 %) ont évoqué que la vitesse d'évolution des dispositifs tunisiens est normales leurs fondements sont :
La vitesse suit en générale l'infrastructure disponible.
Cette vitesse est justifiée si on se compare à des pays de même catégorie de la Tunisie et si en outre on prend en considération les spécificités du secteur bancaire tunisien
En générale, « La régulation prudentielle est encore en chantier dans les économies émergentes... » 207(*). Ce qui argumente presque le partage des réponses entre la vitesse lente et celle normale de l'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne.
En effet, les autorités des marchés émergents doivent naturellement s'insérer dans le processus d'harmonisation internationale de la régulation prudentielle mais également prendre de temps pour trouver un mécanisme qui s'adapte à leurs spécificités nationales de systèmes bancaires.
En Tunisie, des progrès dans la réglementation ont été réalisés mais certains points restent encore à développer et le rythme de ce développement suit en général les caractéristiques propres de l'économie tunisienne.
Ø Perspective d'évolution de la RPT 208(*) : Bâle II :
· Présentation 209(*):
Bâle II |
Oui |
Non |
Contrainte pour le banquier |
50 % |
50 % |
Facteur de décision |
63,3 % |
36,7 % |
Facteur de compétitivité |
70 % |
30 % |
Facteur d'intégration dans l'économie mondiale |
60 % |
40 % |
Facteur de performance |
50 % |
50 % |
· Résultat relevé :
Dans la perspective de l'application du nouvel accord de Bâle, ce tableau nous donne une idée sur l'appréciation des banquiers tunisiens envers cette réglementation prudentielle internationale.
En effet,
50 % des interviewés ont l'apprécié comme une contrainte pour le banquier chose évidente dans tout secteur bancaire où l'apparition des nouvelles règles est toujours jugé comme un ajout de contraintes,
63,3 % ont mentionné que Bâle II est un facteur de décision et donc entre par conséquent dans les décisions stratégiques (ce qui nous allons essayer de vérifier ultérieurement ?),
70 % ont trouvé que ce dispositif présente un facteur de compétitivité et par suite il permet de mieux gérer la concurrence,
60 % ont stipulé qu'il constitue un facteur d'intégration dans l'économie mondiale c'est-à-dire qu'il facilite aux banques qui le respectent de se plonger dans la concurrence internationale et devenir ainsi un acteur international,
Et enfin, nous pouvons constaté que la moitié des interrogés ont apprécié le nouveau dispositif comme un facteur de performance.
Donc l'accord de Bâle II est apprécié à la fois comme une contrainte et un facteur !
Ø Transposition de l'accord de Bâle II :
· Présentation :
· Résultat relevé :
Ce graphique nous permet de constater que la plupart des personnels des banques tunisiennes (73,3 %) ont choisi que la transposition de Bâle II sera faite avec modification suivant le contexte tunisien, les autres (26,7 %) ont énoncé qu'il doit être mis en application au sein de la réglementation prudentielle tunisienne comme il est défini par le comité de Bâle chose apparemment trop difficile pour une économie émergente comme celle de la Tunisie.
En fait, nous pouvons dire que la mise en oeuvre de ce nouvel accord avec conformité dans les pays émergents trouve plusieurs problèmes dont nous pouvons évoquer :
Difficultés d'implantation de l'approche de notation interne (IRB).
Coûts élevé de Mise en oeuvre: dépenses des technologie d'information (TI) et coûts de formation du personnel.
L'approche standardisée et le problème de notation externe du crédit : la faible couverture des agences de notation des crédits pour les zones émergentes.
· Synthèse de l'analyse :
Au cours de l'évolution de la réglementation prudentielle, le vrai changement consenti par les banquiers tunisiens est celui du ratio de solvabilité après 1992 et surtout l'augmentation du son minimum de 5 % à 8 %.
L'analyse bivariée nous a permis aussi de constater que ce changement a accompagné le développement de l'importance de la réglementation prudentielle au cours de temps.
Ces changements ont en outre permis le passage de la globalité de ces normes à leur précision. En fait, ceci est le résultat de la multiplication des circulaires mentionnant les principes de base de cette réglementation et éclaircir ainsi le schéma de son application.
En outre, la vitesse de l'évolution de la RBT est jugée un peu lente malgré que certains la considèrent normale pour un pays émergent.
Dans la perspective de converger vers l'accord Bâle II, l'appréciation formulée par les cadres bancaires tunisiens c'est que ce dispositif constitue à la fois une contrainte et un facteur pour le banquier. Toutefois, cette norme doit être transposée, selon eux, avec une modification suivant le contexte tunisien.
Ø Jugement de la réglementation prudentielle internationale :
· Présentation :
· Résultat relevé :
73,3 % des responsables jugent que la réglementation prudentielle internationale est contraignante. Cette notion de contrainte est née de fait que si nous ne respectons pas ces règles, il y a sanction et la banque sera lésée par rapport aux autres banques nationales et internationales.
Le caractère libéral des normes internationales est mentionné par 16,7 % des cadres, un taux qui semble être faible si nous savons que l'un de ses objectifs est de permettre aux banques une meilleure intégration.
Ø Comparaison entre la RPT & la RPI :
· Présentation 210(*):
RPT / RPI |
Oui |
Non |
conforme |
30 % |
70 % |
Plus stricte |
0 % |
100 % |
Plus souple |
46,7 % |
53,3 % |
Différente |
0 % |
100 % |
Proche |
46,7 % |
53,3 % |
· Résultat relevé :
Ce tableau nous permet de formuler une idée sur la position de la réglementation prudentielle tunisienne par rapport à celle internationale.
Nous remarquons que la réglementation tunisienne n'est ni plus stricte ni différente, en fait, 100 % des banquiers ont ignoré ces deux caractéristiques.
Les caractères plus souple et proche sont les plus cités. En fait, 46,7 % des interviewés estiment que notre réglementation prudentielle est proche et ceci est du essentiellement à la convergence de la Tunisie vers l'adaptation des normes mondiales (ratio Cooke) avec quelques modifications nécessaires pour l'environnement bancaire du pays.
En général, la réglementation prudentielle internationale est une réglementation à laquelle les pays essayent de se conformer surtout suite à l'internationalisation.
La souplesse des règles tunisiennes par rapport à celle internationale est constatée aussi par 46,7 % des interrogés. Cette spécificité peut s'expliquer par le fait que la RPT est une réglementation d'un pays émergent et il faut intégrer quelque souplesse en vue d'encourager les banques à respecter ces dispositifs (taux de 5 % par exemple pour le ratio Cooke).
30 % des ceux qui ont répondu à la question énoncent que nos dispositifs prudentiels sont conformes à ceux édictés par la BRI. Ce constat est l'interprétation de la conformité entre le ratio de solvabilité tunisien et le ratio Cooke surtout après l'augmentation du taux minimum à 8 % après 1999.
Ø Caractéristiques de la RPT :
· Présentation211(*) :
Caractéristiques: RPT |
Oui |
Non |
contraignante |
60 % |
40 % |
Libérale |
0 % |
100 % |
Précise |
66,7 % |
33,3 % |
Ambiguë |
10 % |
90 % |
· Résultat relevé :
De ce tableau, nous pouvons conclure que la réglementation prudentielle tunisienne est une réglementation à la fois précises et contraignante :
66,7 % des personnels des banques visitées affirment que la RPT est précise en contre partie 90 % d'entre eux ignorent l'ambiguïté. Ceci confirme la précision des circulaires formulées par la BCT et la facilité de leurs interprétations par les directions des banques tunisiennes. En effet, sans précision toute norme devient difficile à respecter et elle s'éloigne ainsi de la réalisation de ses défis.
60 % des interviewés trouvent des contraintes imposées par les normes prudentielles tunisiennes. Cette notion de contrainte a été expliquée par le fait que ces règles « pèsent lourd » sur l'exercice de certaines activités bancaire en plus des sanctions qui peuvent résulter du non respect de leurs principes.
Ceux qui ont affirmé le contraire c'est-à-dire ignoré qu'elle est contraignante (40 %), justifient ce choix par le fait que les mesures réglementaires sont des mesures de précautions pour la bonne santé du secteur bancaire. Il faut tenir compte de cette réglementation pour éviter les déroutes et les crises.
Ø RPT : contraignantes pour l'exercice de l'activité bancaire :
· Présentation :
· Résultat relevé :
Ce graphique nous montre que 56,7% affirment qu'ils n'existent pas des normes prudentielles qui ont été contraignantes pour l'exercice de l'activité bancaire. Le reste et qui correspond à 43,3 % évoquent le contraire c'est-à-dire l'existence des règles qui ont influencé l'activité de la banque.
Les normes de ce type et qui sont exposées par les responsables sont :
BH : ratio de solvabilité et ratio de liquidité : ignorer les crédits à risque élevé.
BIAT : ratio de concentration des risques (risques encourus sur un même bénéficiaire / fonds propres nets ne doit pas dépasser les 25 %).
BS : ratio de solvabilité : « pour respecter ce ratio on a refusé l'octroi de certains types de crédits jugés trop risqués ».
BTKD : ratio de liquidité et surtout avant de devenir une banque universelle.
BEST : l'évaluation des provisions en tenant compte des garanties réelles, ce qui a rendu l'octroi de certains crédits tributaires des garanties présentées.
BTL : circulaire 91-24 relative à la division, couverture des risques et suivi des engagements.
· Synthèse de l'analyse :
La plupart des responsables ont affirmé que la réglementation prudentielle internationale est contraignante.
Lorsque nous comparons cette réglementation et celle propre à la Tunisie, nous constatons que cette dernière est plus souple malgré l'affirmation qu'elle est proche des dispositifs du comité de Bâle.
En conclusion, nous avons relevé que la réglementation prudentielle tunisienne est à la fois précise c'est-à-dire n'engendre pas des difficulté pour son interprétation et aussi contraignante ou autrement dit influence l'exercice de l'activité bancaire.
a) L'apport de l'analyse univariée :
Ø Comportement bancaire par période :
· Présentation 212(*) :
Comportement/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Prudent |
10 % |
36,7 % |
86,7 % |
Aventurier |
30 % |
10 % |
3,3 % |
Contingent |
6,7 % |
13,3 % |
6,7 % |
Aléatoire |
30 % |
23,3 % |
3,3 % |
Risqué |
16,7 % |
10 % |
0 % |
Non affiché |
6,7 % |
6,7 % |
0 % |
· Résultat relevé :
Le tableau ci-dessus ainsi que les graphiques montrent bien qu'au cours de la première période, les deux comportements bancaires les plus choisis sont ceux aventurier et aléatoire avec respectivement 30 % pour chacun. En fait, nous pouvons expliquer ces comportements par le caractère réduit de la réglementation prudentielle ce qui a poussé les banquiers à essayer l'aventure surtout si les sanctions sont jugées faibles. En deuxième position, nous remarquons le comportement risqué qui a été choisi par 16,7 % des interviewés ici les mêmes raisons sont mentionnés.
Entre 1986 et 1992, nous constatons clairement l'émergence du comportement prudent. 36,7 % des responsables ont mentionné la prudence de leurs comportements pour cette période. En outre, le comportement aléatoire reste toujours présent avec un taux de choix de 23,3 %. Pour le comportement aventurier, nous remarquons bien qu'il s'est baissé de 30 % pour atteindre 10 %. Ces résultats nous semble être logique pour une période transitoire caractérisée par la libéralisation financière et la formulation d'une assise réglementaire prudentielle en vue d'assurer la solidité bancaire source de la bonne santé de l'économie.
Après 1992, presque la majorité des interviewés (86,7 %) ont choisi le comportement prudent et nous continuons de remarquer la baisse de celui aventurier, aléatoire et risqué. Cette conséquence peut être due au développement important de la réglementation prudentielle au cours de cette période.
b) L'apport de l'analyse bivariée :
Ø Croisement de l'importance de la réglementation prudentielle et du comportement :
· Présentation :
· Résultat relevé :
Pour la première période, la valeur remarquable est 36,8 % elle correspond à ceux qui ont constaté le caractère réduit de la réglementation prudentielle et choisi un comportement aventurier.
Entre 1986 et 1992, nous vérifions le développement de l'importance de la réglementation prudentielle ainsi que le comportement prudent : 40 % de ceux qui ont constaté l'augmentation de cette importance ont choisi d'adopter un comportement prudent.
La troisième période affirme bien ce dernier résultat. En effet, nous interprétons bien que presque la totalité des interviewés qui ont énoncé le développement des règles prudentielles (86,2 %) ont choisi la prudence des comportements.
Donc, le développement de la réglementation prudentielle au cours de temps a bien participé dans la dictée du comportement bancaire (prudent).
Ø La fixation de la stratégie bancaire par période :
· Présentation :
Caractéristique/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Délibérée (volontariste) |
50 % |
16,7 % |
13,3 % |
Fonction des situations existantes |
33,3 % |
73,3 % |
63,3 % |
Par impulsion |
6,7 % |
3,3 % |
23,3 % |
Autre |
10 % |
6,7 % |
0 % |
· Résultat relevé :
Avant 1986, 50 % des interviewés disposent que la fixation de la stratégie de leurs banques respectives est délibérée ou autrement dit volontariste. Ce taux diminue au cours des autres périodes pour atteindre 13,3 % après 1992. En fait, cette diminution s'explique par l'apparition de nouveaux facteurs dans l'environnement bancaire qui ont influencé la fixation étudiée parmi eux nous évoquons bien sur l'évolution de la réglementation prudentielle.
Entre 1986 et 1992, nous interprétons clairement que la plupart des banquiers (73,3 %) affirment que la fixation des stratégies est réalisée en fonction des situations existantes ou autrement dit elle est émergente. En fait, ce choix est raisonnable pour une période caractérisée par la restructuration du système bancaire tunisien et la formulation de ses assises.
Pour la dernière période, nous remarquons la poursuite de la fixation de la stratégie en fonction des situations rencontrées ce choix est évoqué par 63,3 % des interrogés. Toutefois, nous constatons une montée de la fixation de la stratégie par impulsion dont son taux est passé de 3,3 % à 23,3 % ce qui semble être un des impacts des normes prudentielles.
· Synthèse de l'analyse :
L'étude du comportement bancaire et de la caractéristique de la fixation de la stratégie par période nous ont révélé les constats suivants :
Le comportement bancaire tunisien a évolué d'un comportement aventurier et aléatoire pour devenir un comportement prudent après 1992. L'analyse bivariée nous a montré que cette répercussion est un impact de l'évolution de l'importance des règles prudentielles au cours de temps.
La fixation de la stratégie s'est à son tour évoluée en passant d'une fixation délibérée à une fixation émergente qui prend en considérations les conditions de l'environnement bancaire.
La détermination de la stratégie par impulsion a connu une légère augmentation est c'est comme conséquence des changements réglementaires.
a) L'apport de l'analyse univariée :
Ø Stratégie bancaire par période d'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne :
· Présentation 213(*) :
Stratégie/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Diversification |
46,7 % |
53,3 % |
70 % |
Internationalisation |
0 % |
0 % |
6,7 % |
Spécialisation |
40 % |
23,3 % |
10 % |
Fusions et acquisition |
3,3 % |
16,7 % |
13,3 % |
Autres |
0 % |
6,7 % |
0 % |
· Résultat relevé :
Les résultats de ce tableau montre une tendance à la spécialisation et la diversification avant 1986 avec une légère avance pour cette dernière avec des taux respectifs de 40 % et 46,7 %. La spécialisation caractérisait le secteur bancaire tunisien pour cette période (spécialisation de la BNA dans l'agriculture, la BH dans l'habitat, la STB dans l'industrie, les banques de développement dans les crédits à LT, les banques commerciales dans les crédits à CT,...). En fait, l'encadrement de l'activité bancaire par l'Etat et l'existence des règles spécifiques à chaque secteur d'activité ont dicté une orientation vers la spécialisation.
Cette période est caractérisée aussi par la stratégie de diversification. En fait, les banques ont essayé au cours de cette période de se diversifier pour trouver des nouvelles sources capables de maximiser les résultats. Toutefois, nous mentionnons que cette diversification n'était pas bien étudiée puisque et comme déjà montré le comportement bancaire correspondant à cette date est aventurier ou aléatoire ce qui rend les résultats de cette stratégie ambigus.
Entre 1986 et 1992, et suite à la libéralisation financière, nous avons assisté à une baisse des taux de la spécialisation (de 40 % à 20 %) et la continuité de développement de taux de la stratégie de diversification. Cette dernière s'est révélée nécessaire pour drainer plus des ressources pour la banque dans son nouvel environnement.
Après 1992, date de la genèse de la réglementation prudentielle, la spécialisation a continué de se baisser. En contre partie, la diversification a évolué pour atteindre un taux de 70 % est dominé ainsi cette période.
En effet, la stratégie de diversification s'est installée pour trouver les ressources permettant de confronter les contraintes imposées par l'environnement bancaire tunisien et en particulier le minimum réglementaire de ratio de solvabilité. Elle s'illustre dans :
La diversification par client : c'est instaurer la banque des particuliers par exemple la stratégie de la BIAT est une diversification par clientèle : particulier, professionnel, et les types des entreprises.
La diversification par produits : nous avons assistés à l'apparition des nouvelles activités et nouveaux produits (leasing, ingénierie financière, assurance ...)
Actuellement, la diversification désigne la banque à tout faire ou universelle et qui est mentionnée par la loi bancaire de 10 juillet 2001, loi qui a poussé les banques à se diversifier.
Au cours de cette période, 13,3 % des interviewés ont évoqué l'existence des opérations de fusions et d'acquisitions. En fait, ce taux correspond bien aux 2 opérations qui ont touché le secteur bancaire tunisien :
La première est réalisée entre L'UIB et BTEI. Cette fusion de 1998 a pour objectif de réaliser une complémentarité entre une banque de dépôt et une banque de développement.
La deuxième est réalisée en 2000, avec l'absorption de la banque de développement économique de Tunisie (BDET) et la banque nationale de développement touristique (BNDT) par la société tunisienne des banques (STB).
Ø Façons de changement de la stratégie :
· Présentation :
· Résultat relevé :
36,7 % des interviewés ont affirmé que les stratégies bancaires ont totalement changé au cours de temps tout en accompagnant l'évolution de la réglementation prudentielle, la libéralisation de l'économie, le développement des nouvelles technologies d'information et de communication et l'apparition de la notion de banque universelle.
Le changement total caractérise en particulier les banque de développement qui depuis la loi bancaire de 2001, ont pris le statut d'une banque universelle tel que les cas de la BTKD ou la BTL ou aussi les banques qui ont connu l'arrivée des nouveaux partenaires tel que la BS ou l'UIB et enfin ceux qui ont été spécialisées et après le développement des règles bancaires ont convergé vers la diversification.
60 % ont constaté que les stratégies bancaires ont partiellement changé ce constat est le résultat du fait que presque la plupart des interviewés ont choisi de se diversifier depuis un certains temps sauf ce qui a changé est la manière de pratiquer cette stratégie. Pour la UIB par exemple, elle a toujours visé tous les clients et essayé d'offrir tous les produits.
b) L'apport de l'analyse bivariée :
Ø Croisement : Changement RPT après 1992 * stratégie après 1992 :
· Présentation :
· Résultat relevé :
Ces croisements nous ont semblé le plus significatifs puisque les vrais changements de la réglementation prudentielle tunisienne se sont réalisés après 1992.
Pour ceux qui ont approuvé un vrai changement du ratio de solvabilité après 1992, 81 % d'entre eux ont mentionné que leur stratégie été bien une stratégie de diversification. Donc, il existe une relation entre l'évolution de ce dispositif et l'élaboration de la stratégie. En fait, l'augmentation du minimum réglementaire de ce ratio de 5 % à 8 % a poussé les banques à trouver d'autres sources de revenus pour respecter cette norme d'où la tendance vers la diversification.
Ce résultat est vérifié aussi avec le changement qui a touché le ratio de liquidité : 64,7 % de ceux qui ont senti une vrai mutation du ce ratio se sont diversifier pour les mêmes raisons évoqués concernant le ratio de solvabilité.
Pour les règles de division des risques, malgré que seulement 43,3 % ont senti des changements qui ont influencé l'activité bancaire, 61,5 % d'entre eux ont adopté une stratégie de diversification
Donc, les changements de la réglementation prudentielle au cours de temps ont bien participé à l'orientation des stratégies bancaires vers la diversification.
· Synthèse de l'analyse :
Au cours de cette partie nous avons étudié l'évolution des stratégies des banques sur les trois périodes qui ont marqué le développement de la réglementation prudentielle tunisienne.
Nous avons constaté que la stratégie de spécialisation s'est réduite (de 40 % à 10 %) en faveur de la diversification (de 46,7 % à 70 %). Toutefois, les banquiers ont dit que la stratégie n'a changé que partiellement ceci est du en fait que la diversification n'est pas nouvelle pour les banques tunisiennes et elle est pratiquée depuis longtemps ce qui a changé c'est la manière de la manipuler.
L'analyse bivariée nous montre clairement que les changements de la RPT ont eu une influence sur le choix stratégique et ont poussé les banques vers la diversification.
a) L'apport de l'analyse univariée :
Ø Le fondement du management bancaire par période :
· Présentation 214(*):
Fondements/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
|||
Par objectif |
Oui |
43,3 % |
Oui |
53,3 % |
Oui |
86,7 % |
Non |
56,7 % |
Non |
46,7 % |
Non |
13,3 % |
|
Par ressources |
Oui |
53,3 % |
Oui |
56,7 % |
Oui |
36,7 % |
Non |
46,7 % |
Non |
43,3 % |
Non |
63,3 % |
|
Par contraintes |
Oui |
20 % |
Oui |
30 % |
Oui |
60 % |
Non |
80 % |
Non |
70 % |
Non |
40 % |
· Résultat relevé :
Une remarque préliminaire à faire est que le management bancaire est plutôt une combinaison de ces trois éléments : « c'est l'art et la manière d'allouer des ressources sous contraintes en vue de concrétiser les objectifs de viabilité à travers la création de valeur visant la satisfaction des stakeholders ».
Donc, le choix de l'un ne devrait en aucun cas être synonyme de l'extension ou de rétrécissement des autres mais nous avons voulu connaître l'élément qui caractérise le plus le management bancaire au cours du temps.
A priori, nous pouvons remarquer d'après les résultats de ce tableau et des graphiques ci-dessous, que les objectifs ont connu une évolution croissante dans la détermination du management bancaire au cours de ces périodes (43,3 % des interviewés ont répondu par oui avant 1986, 53,3 % pour la période 1986-92 et 86,7% après 1992).
Ceci s'explique par l'accroissement de la concurrence et la libéralisation financière après 86 qui nécessitent un comportement bancaire différent et un raisonnement différent pour pouvoir affronter les défis qui en découlent. La politique de la banque a changé aussi et se caractérise par une certaine agressivité dans la recherche des parts de marché. Même les ambitions du banquier ont changé suite aux profondes mutations survenues dans l'environnement.
Nous parlons du management par contrainte tout le temps mais surtout après 1992 et, il y a augmentation de l'importance de cette notion (20 % ont répondu par oui avant 1986, 30 % entre 1986 et 1992 et 60 % après 1992). En effet, le management bancaire était étroitement lié aux contraintes exigées par la BCT à travers ses circulaires et plusieurs autres règles qui se sont avérées contraignantes. Le management était donc obligé de s'adapter avec les contraintes pour pouvoir fixer une stratégie.
Ceux qui ont mentionné la continuité de l'existence du management par contrainte l'ont expliqué par le fait que le management bancaire se base sur des règles de gestion normatives: adéquation entre ressources et emplois; conformité des niveaux de risques encourus aux normes en vigueur ; ratio Cooke ... et sur d'autres contraintes internes établies afin de parfaire celles déjà citées (le niveau d'intervention par secteur, par panel de clients, ...) ; réserves obligatoires, ratio de liquidité,...
Avec l'assouplissement de certaines règles bancaires, il y a eu renforcement des normes prudentielles, dans le souci de stabiliser et de protéger le secteur bancaire d'un abus de libéralisation éventuel.
Le management bancaire par ressources figure dans toutes les périodes vu que la gestion de la banque est définie en fonction des ressources (humaines, matérielles et financières) qui sont déterminantes pour sa réussite. Toutefois, ce fondement a connu une légère diminution après 1992 en faveur de deux autres éléments.
Ø Base du choix stratégique :
· Présentation215(*) :
Facteurs/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
|||
L'emploi optimal des ressources |
Oui |
73,3 % |
Oui |
63,3 % |
Oui |
40 % |
Non |
26,7 % |
Non |
36,7 % |
Non |
60 % |
|
La valorisation du potentiel et création d'un avantage distinctif |
Oui |
20 % |
Oui |
53,3 % |
Oui |
73,3 % |
Non |
80 % |
Non |
46,7 % |
Non |
26,7 % |
|
La restructuration en fonction de la réglementation prudentielle |
Oui |
6,7 % |
Oui |
10 % |
Oui |
80 % |
Non |
93,3 % |
Non |
90 % |
Non |
20 % |
· Résultat relevé :
L'emploi optimal des ressources, la valorisation du potentiel, la création d'un avantage distinctif et la restructuration en fonction de la réglementation constituent des préoccupations constantes qui permettent de réagir rapidement aux besoins d'amélioration, de révision et de correction des actions en vue d'atteindre les objectifs. Mais le poids de chaque élément dans le choix de la stratégie diffère d'une période à une autre et d'une banque à une autre.
Avant 1986, c'est l'emploi optimal des ressources qui caractérisait cette période (73,3 % l'ont affirmé) car le souci majeur pour les banques était l'augmentation des résultats.
La période 1986-92 est une période transitoire qui a connu une prise en considération plus importante de ces facteurs par rapport à la période précédente. Nous constatons que la valorisation du potentiel et la création d'un avantage distinctifs s'est très bien multipliée avec un taux de 53,3 % et c'est une conséquence de la libéralisation financière et l'intensification de la concurrence entre les banques qui se sont basées sur cet élément pour se différencier les une des autres.
En effet, face à l'ouverture du marché aux banques étrangères, et la concurrence et la compétitivité de ces dernières, la création d'un avantage distinctif se trouve l'un des saluts pour préserver une part de marché défendable. Il s'est révélé nécessaire de chercher des produits ou métiers spécifiques pour éviter le copiage des autres banques.
Toutefois, l'emploi optimal des ressources reste toujours présent avec un taux de 63,3 %.
Après 1992, nous vérifions l'émergence rapide de l'importance de la restructuration en fonction de la réglementation prudentielle : ce facteur s'est passé de 6,7 % avant 1986 à 10 % entre 1986-92 pour atteindre 80 % après 1992.
En fait, la restructuration en fonction de la réglementation constitue aussi un facteur important dans le choix de la stratégie de la banque, vu que la réglementation impose une restructuration de l'activité bancaire afin de permettre une utilisation optimale des ressources.
Aussi, la valorisation du potentiel et la création d'un avantage distinctif ont continué de s'augmenter et c'est évidemment proportionnel à l'intensification de la concurrence de plus en plus forte sur ces dernières années.
b) L'apport de l'analyse bivariée :
Ø Croisement : Comportement après 1992 * restructuration en fonction de la RP après 1992 :
· Présentation :
· Résultat relevé :
Ce tableau croise le comportement bancaire à un facteur qui entre dans le choix stratégique et qui est un élément clé de notre étude à savoir la restructuration en fonction de la réglementation prudentielle et c'est pour la période d'après 1992.
Les résultats présentés montrent que la restructuration en fonction des dispositifs prudentiels a participé dans la formulation d'un comportement prudent de la plupart des banques visitées. En effet, 80.8 % de ceux qui ont choisi ce facteur ont convergé vers la prudence.
Nous constatons donc que le développement des normes prudentielles après 1992, a bien participé au changement de la base du choix de la stratégie pour avoir comme répercussion plus de prudence dans les comportements bancaires.
Ø Croisement : stratégie bancaire* restructuration en fonction de la RP par périodes :
· Présentation :
· Résultat relevé :
Pour la période d'avant 1986 et même d'entre 1986 et 1992, la restructuration en fonction de la réglementation prudentielle est presque absente et même ceux qui l'ont évoquée adoptait soit la diversification soit la spécialisation avec des faibles taux respectives de 7,1 % et 8,3 % pour la première période et de 12,5 % et 14 ,3 % pour la deuxième. Donc, ce facteur semble être neutre ou à effet limité quand à la détermination de la stratégie de la banque à ces époques.
Après 1992, nous avons assisté à une augmentation très importante du rôle de ce facteur : ce tableau nous affirme que pour ceux qui ont répondu par oui concernant la restructuration en fonction des lois prudentielles 76,2 % d'entre eux se sont orientés vers la diversification.
Ce résultat nous confirme en plus les résultas précédents qui nous ont mentionné que le développement de la stratégie diversification était une conséquence de l'émergence de la réglementation prudentielle tunisienne.
Ø Facteurs influençant le plus le choix de la stratégie :
· Présentation : (en pourcentage)
Facteurs/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
|||||||||||||||||||||||||||
Le contexte économique (concurrence, libéralisation) |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
||||||||||||||||||
50 |
26,7 |
16,7 |
6,7 |
66,7 |
26,7 |
0 |
6,7 |
90 |
10 |
0 |
0 |
|||||||||||||||||||
Le contexte international (globalisation) |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
||||||||||||||||||
0 |
36,7 |
56,7 |
6,7 |
13,3 |
50 |
30 |
6,7 |
73,3 |
23,3 |
3,3 |
0 |
|||||||||||||||||||
Les autorités publiques (réglementation prudentielle) |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
||||||||||||||||||
30 |
46,7 |
16,7 |
6,7 |
50 |
40 |
3,3 |
6,7 |
86,7 |
13,3 |
0 |
0 |
|||||||||||||||||||
Les initiatives du banquier (opportunités d'investissemen) |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
Ti |
Se |
Ni |
Na |
||||||||||||||||||
46,7 |
40 |
6,7 |
6,7 |
56,7 |
36,7 |
0 |
6,7 |
70 |
30 |
0 |
0 |
Avec :
Ø Très important (Ti)
Ø Secondaire (Se)
Ø Non important (Ni)
Ø Non affiché (Na)
· Résultat relevé :
Suite à l'observation de ces données, nous pouvons remarquer que l'autorité publique, autrement dite la réglementation prudentielle bancaire mise en place avait une influence secondaire sur le choix de la stratégie de la banque avant 1986. Le pourcentage des interviewés affirmant ceci (46,7 %) a diminué dans le temps pour laisser la place au développement de l'importance de l'influence des règles prudentielles dans les choix stratégiques.
En effet, cette influence s'est passée d'une importance secondaire à une importance très importante pour les périodes d'entre 1986-92 et d'après 1992 (ce qui a été mentionné par 50 % et 86,7 % des interviewés pour les deux dates respectives). La mise en place de la base des dispositifs prudentiels et surtout celles applicables depuis 1992 a d'après ce constat dicté les orientations et les décisions prises par les banquiers.
En outre, le contexte économique, celui international et les initiatives des banquiers ont constitué et constituent encore des facteurs très importants qui influencent la décision prises par le banquier portant sur le choix de la stratégie à appliquer et surtout pour la dernière période d'après 1992.
Les pourcentages sont développés pour le premier facteur de 50 % à 66,7 % pour atteindre 90 %. La globalisation a passé d'une influence non importante à secondaire puis très importante ceci s'explique par l'absence de ce concept dans les banques tunisiennes dans le passé. Les initiatives du banquier ont eu toujours des influences très importantes (46,7 %, 56,7 % et 70 % sur les trois périodes).
Le capital humain compétent et le comportement des banquiers se sont placés ainsi afin d'atteindre une certaines rentabilité, d'affronter la concurrence acharnée (nationale et étrangère) et surtout de satisfaire la clientèle en raisonnant en terme de qualité de service, une qualité totale.
Ø Croisement : stratégie bancaire* influence de la réglementation prudentielle sur les choix stratégiques :
· Présentation :
· Résultat relevé :
Ce croisement nous a permis de révéler les remarques suivantes :
Avant 1986, 64,3 % de ceux qui ont mentionné une stratégie de diversification ont prouvé que les normes prudentielles sont secondaires dans les choix stratégiques. En effet, cette tendance s'explique par l'absence d'une précise base prudentielle.
Entre 1986-92, la réglementation a bien participé dans l'élaboration de la stratégie et son influence s'est développée. Nous remarquons que pour les banques diversifiées 43,8 % d'entre eux ont dit que l'influence des règles est très importante et 56,3 % est secondaire. Ce résultat est constaté du fait que nous sommes en train d'analyser une période transitoire donc c'est bien le passage du caractère secondaire à celui très important de son influence.
Après 1992, l'influence très importante de la réglementation prudentielle tunisienne dans le choix de la stratégie de diversification est bien nette. En effet, 81 % de ceux qui ont adopté une stratégie de diversification ont mentionné son importance impact dans la décision de ce choix.
Donc, le développement de l'importance de l'influence des normes prudentielles dans les choix stratégique a bien poussé ces derniers vers la diversification à travers ses différents types.
Ø L'impact du ratio Cooke sur le choix stratégique :
· Présentation :
· Résultat relevé :
Ce que nous pouvons remarquer de ce tableau, c'est l'influence du ratio Cooke sur le choix stratégique du banquier.
En effet, 33,3 % ont affirmé que ce ratio international a modifié le choix de la stratégie bancaire à travers l'encadrement de crédit par ce ratio prudentiel.
60,7 % des interviewés trouvent que le ratio de solvabilité mondial a renforcé leurs choix stratégiques. En fait, ce ratio a incité à l'ouverture sur d'autres produits et d'autres services en outre, il a intensifié la gestion des risques source de renforcement de n'importe quelle stratégie bancaire.
Ø L'importance des normes prudentielles tunisiennes dans l'explication des stratégies bancaires :
· Présentation :
Stratégie |
Diversification |
|||||
Normes |
Impose |
Oriente |
Effet aléatoire |
Effet limité |
Sans effet |
Non affiché |
Ratio de solvabilité |
73,3 % |
20 % |
6,7 % |
0 % |
0 % |
0 % |
Ratio de liquidité |
33,3 % |
43,3 % |
23,3 % |
0 % |
0 % |
0 % |
Division des risques |
63,3 % |
26 ,7 % |
10 % |
0 % |
0 % |
0 % |
Stratégie |
Internationalisation |
|||||
Normes |
Impose |
Oriente |
Effet aléatoire |
Effet limité |
Sans effet |
Non affiché |
Ratio de solvabilité |
23,3 % |
53,3 % |
10 % |
13,3 % |
0 % |
0 % |
Ratio de liquidité |
13,3 % |
20 % |
50 % |
16,7 % |
0 % |
0 % |
Division des risques |
23,3 % |
16,7 % |
30 % |
30 % |
0 % |
0 % |
Stratégie |
Spécialisation |
|||||
Normes |
Impose |
Oriente |
Effet aléatoire |
Effet limité |
Sans effet |
Non affiché |
Ratio de solvabilité |
13,3 % |
36,7 % |
43,3 % |
6,7 % |
0 % |
0 % |
Ratio de liquidité |
16,7 % |
30 % |
43,3 % |
10 % |
0 % |
0 % |
Division des risques |
10 % |
30 % |
46,7 % |
13,3 % |
0 % |
0 % |
Stratégie |
Fusion et acquisition |
|||||
Normes |
Impose |
Oriente |
Effet aléatoire |
Effet limité |
Sans effet |
Non affiché |
Ratio de solvabilité |
30 % |
60 % |
10 % |
0 % |
0 % |
0 % |
Ratio de liquidité |
26,7 % |
36,7 % |
30 % |
3,3 % |
3,3 % |
0 % |
Division des risques |
16,7 % |
43,3 % |
26,7 % |
3,3 % |
10 % |
0 % |
· Résultat relevé :
Si nous observons en détail ces tableaux, nous pouvons constater que les différentes normes bancaires prudentielles ont des incidences (dans des proportions différentes) sur les stratégies bancaires. Ces règles peuvent soit imposer soit orienter selon les taux évoqués ci-dessus les choix stratégiques.
En effet, selon les interviewés, les règles de solvabilité et plus précisément le ratio de solvabilité a un impact important voir déterminant sur la gestion stratégique des établissements de crédit.
Ce ratio a imposé aux banques la diversification à travers ses types comme stratégie pour faire face aux contraintes imposées par les autorités publiques : 73,3 % des interviewés ont évoqué ce constat.
Pour la diversification des produits et des activités, la logique induite par le ratio de solvabilité conduit les établissements de crédit à privilégier le développement des produits peu consommateurs de fonds propres. Parmi ces produits privilégiés, les responsables banquiers ont cité ceux rémunérés par des commissions comme les différents produits de placement, les activités de conseil ou ceux dont la pondération est moins pénalisante en fonds propres comme les prêts hypothécaires ou le crédit bail immobilier.
Le ratio de solvabilité a également eu un effet sur le développement des segments de clientèle, en incitant les banques à développer les clientèles ayant la pondération de risque la moindre, selon ce ratio.
En général, ce ratio a incité les banques tunisiennes à se diversifier à travers les produits ou/et la clientèle.
Le ratio de solvabilité peut donc induire une certaine orientation stratégique du portefeuille d'activité de la banque et doit être pris en compte dans l'élaboration d'une stratégie de développement commercial. Il dicte ainsi la décision de diversification ou de spécialisation prise par la banque portant sur le couple produit / client.
Concernant les autres stratégies, nous constatons que le ratio de solvabilité a un effet aléatoire sur la spécialisation (43,3 %) tandis qu'il oriente vers l'internationalisation et surtout les fusions et acquisitions, respectivement 53,3 % et 60 % des interviewés ont déclaré ceci.
Pour la spécialisation, la réglementation des risques conditionne aussi selon les interviewés le choix et l'extension de la stratégie bancaire. Les banques se trouvent contraintes de limiter les risques pris sur les clients importants et ceci de deux façons soit d'augmenter les fonds propres, soit d'effectuer un suivi commercial très attentif des clients importants d'où la sélection faite de ces derniers ; ce qui inhibe parfois la diversification et oriente vers la spécialisation.
Concernant les fusions et acquisitions, ces opérations peuvent contribuer à augmenter le niveau de ratio de solvabilité surtout si les banques affichaient des faibles taux avant le rapprochement. En outre, elles peuvent implanter une diversification si ces banques offraient des produits différents, ce qui est une autre source de remplir les exigences réglementaires.
L'internationalisation, traduite dans le système bancaire tunisien par l'entrée en partenariat avec des banques étrangères, a permit aussi de trouver des nouvelles sources capables d'aider les banques à respecter les obligations prudentielles.
Une dernière remarque à faire, c'est que les autres normes c'est-à-dire le ratio de liquidité et la division des risques soit elles orientent soit qu'elles ont des effets aléatoires sur toutes les stratégies étudiées sauf en ce qui concerne l'impact des divisions des risques sur la diversification : 63,3 % des banquiers évoquent que cette norme impose la diversification.
Ø L'impact du ratio McDonough sur le choix stratégique :
· Présentation :
· Résultat relevé :
De ce tableau nous pouvons remarquer l'influence du ratio McDounough sur le choix stratégique du banquier.
En effet, 26,7 % ont affirmé que ce ratio du comité de Bâle va modifier le choix de la stratégie bancaire.
70 % des interviewés trouvent que ce ratio renforcera leurs choix stratégiques. En fait, ce ratio va inciter à l'ouverture sur d'autres produits et d'autres services en outre, il va comme son aîné intensifier la gestion des risques source de renforcement des stratégies bancaires.
Ces conclusions restent des estimations et il faut attendre la mise en oeuvre de ce dispositif en Tunisie pour constater les vraies répercussions et étudier celles des pays développés.
Ø L'importance des normes prudentielles internationales dans l'explication des stratégies bancaires :
· Présentation :
Pour Bâle I :
Stratégie / RPI |
Bâle I |
||||||||||||||
Diversification |
Impose |
Favorise |
Neutre |
Effet limité |
Evite |
Non affiché |
|||||||||
46,7 % |
43,3 % |
3,3 % |
6,7 % |
0 % |
0 % |
||||||||||
Spécialisation |
Impose |
Favorise |
Neutre |
Effet limité |
Evite |
Non affiché |
|||||||||
13,3 % |
50 % |
20 % |
6,7 % |
10 % |
0 % |
||||||||||
internationalisation |
Impose |
Favorise |
Neutre |
Effet limité |
Evite |
Non affiché |
|||||||||
26,7 % |
40 % |
10 % |
23,3 % |
0 % |
0 % |
||||||||||
Fusion & acquisition |
Impose |
Favorise |
Neutre |
Effet limité |
Evite |
Non affiché |
|||||||||
23,3 % |
63,3 % |
3,3 % |
10 % |
0 % |
0 % |
Pour Bâle II : (en pourcentage)
Stratégie / RPI |
Bâle II |
||||||||||||||||||||||
Pilier 1 |
Pilier 2 |
Pilier 3 |
|||||||||||||||||||||
Diversification |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
|||||
50 |
46,7 |
3,3 |
0 |
0 |
0 |
20 |
63,3 |
10 |
6,7 |
0 |
0 |
20 |
56,7 |
13,3 |
10 |
0 |
0 |
||||||
Spécialisation |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
|||||
20 |
50 |
16,7 |
10 |
3,3 |
0 |
10 |
36,7 |
26,7 |
23,3 |
3,3 |
0 |
10 |
40 |
23,3 |
23,3 |
3,3 |
0 |
||||||
internationalisation |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
|||||
23,3 |
63,3 |
6,7 |
6,7 |
0 |
0 |
20 |
30 |
23,3 |
20 |
6,7 |
0 |
13,3 |
46,7 |
16,7 |
23,3 |
0 |
0 |
||||||
Fusion & acquisition |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
I |
F |
N |
El |
Ev |
Na |
|||||
36,7 |
50 |
3,3 |
10 |
0 |
0 |
6,7 |
50 |
16,7 |
23,3 |
3,3 |
0 |
6,7 |
50 |
23,3 |
20 |
0 |
0 |
Avec : I : impose, F : favorise, N : neutre, El : effet limité, Ev : évite, Na : non affiché
· Résultat relevé :
Pour Bâle I,
Comme nous avons étudié pour le ratio de solvabilité, le ratio Cooke du comité de Bâle a presque les mêmes impacts.
En effet, 46,7 % des interviewés ont stipulé que ce ratio a imposé la stratégie de diversification et c'est pour les mêmes causes présentées précédemment c'est-à-dire se diversifier pour trouver les ressources capables de combler les besoins réglementaires. En fait, il a poussé les banques vers des activités peu exigeantes en fonds propres tel que les activités de marché, l'ingénierie financière et les assurances.
En ce qui concerne les autres stratégies, ce ratio joue le rôle d'un favorisant. Les responsables bancaires ont mentionné avec des taux différents que le ratio Cooke favorise les 3 dernières stratégies :
50 % ont évoqué qu'il favorise la spécialisation : Bâle I a instauré une contrainte par le respect du niveau minimum des fonds propres ce qui a conduit des banques à la sélection de la clientèle qui possède une faible pondération du risque et à la recherche des activités les moins consommatrices de capitaux. Ces tendances ont conduit certains établissements bancaires à se spécialiser.
40 % ont dit qu'il favorise l'internationalisation : L'application du ratio Cooke au niveau internationale a poussé les banques à l'internationalisation. C'est l'harmonisation au niveau mondial de ce ratio qui a favorisé une telle stratégie.
63,3 % ont stipulé qu'il favorise les stratégies de fusions et acquisitions : Les tendances vers ces opérations pour développer les activités fournissant des ressources et assurant le respect du minimum de 8 % et pourquoi pas plus dans un contexte où ceci est devenu un avantage concurrentiel.
En résumé,
Ratio Cooke
Oriente les stratégies de la banque
Impose Favorise
Pour Bâle II,
L'impact de cet accord du comité de Bâle sur les stratégies bancaires se distribue sur les trois piliers qui le composent :
Le pilier 1 est comparable au ratio Cooke en fait il possède le même impact : 50 % des interrogés ont jugé qu'il imposera la diversification. La prise en compte des trois risques (de crédit, de marché et opérationnel) va plus inciter les banques au changement du portefeuille des affaires et donc se diversifier en plus.
Le pilier 2 (surveillance par les autorités publiques) est caractérisé par le fait qu'il favorisera toutes les stratégies étudiées, ceux qui ont énoncé ceci sont à l'ordre de 63,3 % pour la diversification (La communication plus soutenue et régulière entre les autorités et les banques peu aussi pousser ces dernières à la diversification si elles présentent des robustes ratios prudentiels), 36,7 % pour la spécialisation, 30 % pour l'internationalisation et 50 % pour les fusions et acquisitions.
Le pilier 3 (transparence et discipline de marché) possède les mêmes impacts que son précédent, en effet il favorise à son tour les 4 stratégies précitées avec des taux respective de 56,7 % pour la diversification, 40 % pour la spécialisation, 46,7 % pour l'internationalisation et 50 % pour les opérations de rapprochements.
En conclusion, nous constatons bien que quelque soit le ratio Cooke ou le ratio McDonough ces deux dispositifs prudentiels internationales imposent aux banques la stratégie de diversification pour pouvoir remplir les exigences et les minimums réglementaires. En outre, les piliers 2 et 3 de l'accord de Bâle II tendront toujours à favoriser toutes les stratégies mais avec des proportions différentes ce qui a mentionné les banquiers tunisiens. Toutefois, il reste à démontrer ceci car ces résultats sont des estimations d'un impact futur. En résumé,
Bâle II : ratioMcDounough |
|||
Stratégie |
Pilier 1 |
Pilier 2 |
Pilier 3 |
Diversification |
Impose à 50 % |
Favorise à 63,3 % |
Favorise à 56,7 % |
Spécialisation |
Favorise à 50 % |
Favorise à 36,7 % |
Favorise à 40 % |
Internationalisation |
Favorise à 63,3 % |
Favorise à 30 % |
Favorise à 46,7 % |
Fusion et acquisition |
Favorise à 50 % |
Favorise à 50 % |
Favorise à 50 % |
Ø Reproche faite par les banquiers tunisien à la réglementation prudentielle :
· Présentation :
· Résultat relevé :
Le tableau et le graphique présentent le reproche des dirigeants des banques fait à la réglementation prudentielle.
Le résultat révélée nous montre que presque la majorité des interviewés (80 %) ont stipulé que la réglementation prudentielle impose l'orientation. En fait, ce résultat confirme ses antécédents car nous avons conclu que les normes prudentielles ont soit imposer soit favoriser les stratégies donc elles imposent l'orientation avec des degrés variables.
Les proportions restantes des réponses sont divisées (10 % pour les deux propositions de réponse) entre la limite de pouvoir de décision et la rigidité dans l'application.
Ø Changement proposé à la réglementation prudentielle :
· Présentation :
Résultat relevé :
La plupart des banquiers tunisiens ont proposé de modifier les dispositifs internationales selon le contexte tunisien (86,7 %) les autres (13,3) ont demandé des assouplissement pour diminuer les contraintes imposées et implanté plus de liberté. Aucun n'a demandé l'élimination.
En effet, la modification selon les conditions tunisiennes (les pays émergents en général) permet aux banques à travers les règlementations locales de changer quelques principes de la réglementation internationale en fonction de leurs besoins et les conditions financières du pays d'origine. Bien que cette alternative soit très demandée par les économies émergentes, plusieurs problèmes y existent :
Cette alternative n'est pas une tâche facile, en partie parce que la méthodologie du calibrage n'est pas suffisamment décrite en profondeur pour comprendre comment elle doit être changée.
Le processus d'adaptation du nouvel accord aux conditions locales pourrait être extrêmement onéreux pour le pays et c'est contestable si les avantages qu'il en procure seront suffisants pour compenser les coûts.
Cette solution proposée par les interviewés possède aussi des avantages :
Une telle mise en oeuvre partielle de la nouvelle réglementation prudentielle internationale peut aider les économies émergentes à limiter certains problèmes et affaiblir les impacts négatifs en donnant plus de temps à ces pays pour préparer l'infrastructure nécessaire.
· Synthèse de l'analyse :
Pour cet axe de recherche qui est les causes d'évolution des stratégies bancaires les points suivant résument les résultats conclus :
Les changements qui ont marqué la réglementation prudentielle tunisienne ont bien orienté les choix stratégiques vers la diversification. En fait, ces normes ont bien entré dans les décisions concernant la stratégie à adopter.
Le ratio Cooke a renforcé les choix stratégiques et il a imposé la diversification.
Les normes tunisiennes ont favorisé certaines stratégies et le ratio de solvabilité a imposé la diversification.
Le ratio McDonough renforcera à son tour les choix stratégique comme son homologue le ratio Cooke.
Bâle II impose par son pilier 1 la diversification et favorise par ses piliers 2 et 3 les autres stratégies.
Les banquiers affirment que tous ces dispositifs imposent l'orientation et demandent des modifications selon l'environnement bancaire tunisien. Ils affirment en outre que cette réglementation tend en général comme pour la Tunisie à imposer la sécurité et la solidité du système financier, à protéger les déposants, à mieux gérer les risques au sein des banques, à assurer la continuité de financement des économies et surtout émergentes où les banques y constituent une source primordiale.
Après avoir présenté dans un premier chapitre les principales caractéristiques du système bancaire tunisien, les fondements de la réglementation bancaire tunisienne et ses perspectives d'évolution, ainsi que, ses stratégies d'évolution nous avons avancé dans un second chapitre notre cadre d'analyse empirique et le résultat de recherche réalisée auprès des banques visitées. Cette recherche nous a permis d'aboutir à une série de conclusions qui méritent d'être présentées et qui portent sur l'étude de l'impact de la réglementation prudentielle sur les stratégies bancaires. Une étude par période a pu être relevée et plusieurs constats portant sur les conséquences de cet impact ont pu être observés :
Concernant la réglementation prudentielle tunisienne :
Cette réglementation a connu un développement de son importance et surtout après la libéralisation financière. Ce résultat est automatique car pour tout pays la libéralisation financière s'accompagne toujours par l'implantation de l'assise prudentielle en contre partie de développement des risques inhérent à l'activité bancaire.
Ce développement s'est traduit par l'apparition des règles de solvabilités qui sont le ratio de solvabilité, le ratio de liquidité et les normes de division des risques. Ces dispositifs ont connu une évolution à travers le temps traduite par les changements de leurs principes dont nous pouvons citer le plus évoqué par les banquiers tunisiens à savoir l'augmentation de minimum réglementaire du ratio de solvabilité de 5 % à 8 % en 1999. Cette mutation a inscrit une certaine conformité entre ce ratio et son équivalent international le ratio Cooke et a implanté la précision sur cette réglementation après avoir être globale au cours des autres périodes.
Cette évolution est jugée par la plupart des cadres des banques comme lente. En effet, ce résultat est jugé du fait que la Tunisie a implanté effectivement le ratio Cooke qu'en 1999 date à la quelle le comité de Bâle a déjà lancé les reformes de ce dispositif international. D'autres acteurs bancaires jugent cette évolution comme normale vu que la Tunisie possède une économie émergente et celle-ci nécessite de temps pour adopter des normes mondial car l'implantation soudaine et rapide peut aboutir à des mauvaises répercussions.
Toutefois, les banquiers ont jugé la perspective d'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne vers le nouvel accord de comité de Bâle comme à la fois une contrainte et un facteur de décision, de compétitivité et d'intégration dans l'économie internationale. En fait, la prise en compte des risques du marché et opérationnel dans le dénominateur du ratio va imposer aux banques l'augmentation du numérateur c'est-à-dire les fonds propres par des nouvelles ressources. En outre, le respect du celui-ci permet à la banque l'intégration dans l'environnement bancaire international et jouer la concurrence tout en fixant les décisions stratégiques base de toute opération commerciale.
Les banquiers ont aussi préféré la transposition du Bâle II avec modification selon le contexte tunisien (comme pour Bâle I transposé avec un taux de 5 % pour des raisons liées à l'économie tunisienne).
Le schéma suivant résume l'évolution de la réglementation prudentielle (RP) tunisienne :
Entre 1986-92 :
Libéralisation
Nécessité de la RP
Circulaire n° 91-24
Avant 1986 :
SBT encadré par l'Etat RP non importante.
Après 1992 :
La mise en oeuvre de la base prudentielle et l'émergence vers le ratio Cooke (1999).
Perspective :
L'implantation de l'accord de Bâle 2 demandée avec modification selon le contexte tunisien par les banquiers.
Concernant les stratégies des banques tunisiennes :
Celles-ci ont évolué au cours des périodes étudiées pour l'évolution de la réglementation prudentielle.
Le comportement bancaire reflétant le type de la stratégie a à son tour passé d'un comportement aventurier et aléatoire et même parfois risqué avant 1986 à celui prudent après 1992 et c'est proportionnellement à l'évolution précitée.
En effet, la fixation de la stratégie selon les cadres interviewés a évolué d'une stratégie fixée à l'avance (délibérée) à celle fixée en fonction des situations existences (émergente) et l'impact suivant a été constatée :
Stratégie émergente
Réglementation prudentielle
Stratégie délibérée
&
Le type des stratégies bancaires s'est développé des stratégies de diversifications et de spécialisations constatées avant la libéralisation à la diminution de cette dernière sur les autres périodes et l'intensification de la première (presque toutes les banques se sont diversifiées). Toutefois, ces changements sont jugés partiels par les interviewés et c'est du au fait de l'existence de la diversification depuis longtemps au sein du SBT.
Pour les causes qui ont contribué à cette évolution : nous avons constaté que les fondements du management bancaire ont à leur tour changé. En fait, ceux-ci se sont passés du management par ressources avant 1986, à un ajout d'un autre fondement entre 1986-92 qui est l'objectif et enfin à un management par objectif et par contrainte pour la dernière période et parmi les contraintes figure bien évidemment la réglementation prudentielle.
En outre, la base du choix de la stratégie de la banque a selon les interrogés convergé de l'emploi optimal des ressources en vue de maximiser les profits vers la valorisation des potentiels et la création des avantages distinctifs pour affronter la concurrence de plus en plus croissante ces dernières années à qui il s'est ajouté la restructuration en fonction des dispositifs prudentiels suite à son évolution et la formulation de son fondement.
Donc, la réglementation prudentielle est devenue un facteur très important et qui influence le choix de la stratégie bancaire.
Concernant l'impact de la réglementation prudentielle sur les stratégies bancaires :
Pour l'impact des normes prudentielles tunisiennes, le ratio de solvabilité et surtout après ses changements de 1999 a imposé aux banques la stratégie de diversification et a favorisé les autres stratégies et surtout les fusions et acquisitions (prise de participation) :
Fusions
Prise de participation
Diversification par client
Diversification par client
Ratio de solvabilité
Au-delà de son aspect réglementaire, le ratio de solvabilité induit d'importants effets sur la gestion stratégique des établissements de crédit.
Pour les produits et les activité, la logique induite par ce ratio conduit les établissements de crédit à préviligier le développement des produits et des services peu consommateurs de fonds propres (l'ingénierie financière,...), ou les produits dont la pondération est la moins pénalisante en fonds propres (prêts hypothécaires, ou le crédit bail immobilier).
Le ratio de solvabilité a également eu un effet sur le développement des segments de clientèle, en incitant les banques à développer les clientèles à moindre pondération de risque. D'où l'impact de ce ratio sur la stratégie de développement commercial.
Pour la recherche de fonds propres et pour l'optimisation du coût d'obtention de ces fonds propres, des fusions et des prises de participation peuvent être aussi des meilleurs moyens pour arriver à respecter le ratio de solvabilité ce qui explique l'orientation vers ces opérations.
Par suit, ces actions stratégiques doivent s'accommoder avec la réglementation.
En ce qui concerne l'impact des règles prudentielles internationale, les mêmes résultats démontrés avec le ratio de solvabilité tunisien sont présentés avec le ratio Cooke et c'est logique puisque notre ratio national est jugé selon notre enquête conforme à son homologue mondial.
Pour le ratio McDonough, les impacts futurs sont diversifiés sur les trois piliers qui les composent : le premier tend selon les banquiers à imposer la diversification et c'est pour les mêmes cause évoqués pour le premier ratio de solvabilité international et à favoriser les autres stratégies, le deuxième va les favoriser et ainsi pour le troisième.
La diversification
Impose
Bâle II
La spécialisation
Favorise
Favorise
L'internationalisation
Favorise
Les fusions et acquisitions
Ici, nous évoquons que ces deux ratios tendent, selon la plupart des interviewés, à renforcer les choix stratégiques.
Se sont donc, les principaux scénarios trouvés qui expliquent l'impact existant entre la réglementation prudentielle et la gestion stratégique de la banque.
En conclusion, nous pouvons mentionner les deux essentiels résultats suivants :
Le ratio Cooke oriente donc les stratégies bancaires en imposant la diversification et en favorisant la spécialisation, l'internationalisation et les fusions et acquisitions.
Le ratio McDonough oriente les stratégies bancaires à travers ses trois pilier : le pilier 1 impose la diversification et favorise les autres stratégies et les piliers 2 et 3 favorisent toutes les stratégies.
Au terme de ce mémoire, nous avons essayé de mettre en évidence l'impact de la réglementation prudentielle internationale sur les stratégies bancaires, tout en étudiant les répercussions qui en résultent.
Les études théoriques et internationales nous semblent avoir épousé la logique qui stipule l'existence d'un impact entre la réglementation prudentielle et la stratégie de la banque. Cependant, chaque voie de recherche s'est trouvée caractérisée par des réflexions bien déterminées qui lui sont spécifiques.
Cet impact caractérisant la réglementation et la stratégie s'est exprimé par plusieurs façons. Certains auteurs mentionnent l'influence très importante de la réglementation sur les orientations stratégique, d'autres laissent croire que ce n'est que secondairement la réglementation conditionne la stratégie et dicte son choix. Alors que d'autres auteurs ont mis l'accent sur le développement de certaines formes d'interaction entre ces deux variables.
Dans cette alternative, l'ambition de cette recherche était de déterminer l'impact de la réglementation prudentielle internationale sur la stratégie bancaire, et de tenter de préciser les conséquences qui en résultent.
A présent, et après avoir procédé à différentes investigations, nous avons pu constaté qu'empiriquement, trois périodes se sont révélées utiles pour notre analyse. L'hypothèse de notre modèle qui stipule le fait que la réglementation prudentielle dicte et oriente le choix stratégique de la banque a été validée surtout dans la période d'après 1992. Une validation de la deuxième hypothèse a été observée au cours de la période d'entre 1986 et 1992, elle mentionne que les normes de précaution participe partiellement à l'élaboration de la stratégie. La troisième hypothèse, les normes de prudence n'ont aucun effet sur l'orientation stratégique, est à son tour vérifiée pour la période d'avant 1986 vu leur caractère réduit pour ces années.
Des points de ressemblances et des points de divergences ont été constatés par rapport à l'étude théorique et à la pratique internationale. Cette divergence revient essentiellement, aux spécificités des systèmes bancaires, et des économies nationales, qui traduisent par suite l'hétérogénéité des comportements bancaires des agents économiques.
Cette comparaison a été faite, aussi bien sur les variables de notre modèle que sur les scénarios observés traduisant la nature de l'impact.
Le présent tableau illustre, une étude comparative portant sur nos principaux axes de recherche.
Les éléments communs |
Les éléments spécifiques |
|
Genèse de la réglementation prudentielle (RP) |
§ Mêmes motifs réglementaires. § La nécessité de promouvoir la solidité financière |
§ Nature des systèmes bancaires nationales. |
Les causes d'évolution de la RP |
§ Libéralisation financière. § Internationalisation des marchés. § Insuffisance et lacunes constatées au niveau des règles existantes |
§ Les crises et défaillances des banques. § L'implantation des dispositifs internationaux. |
Les étapes d'évolution de la réglementation |
§ Les changements remarquables sont tous constatés dans les années 90. |
§ Vitesse d'évolution varie d'un pays à un autre. |
Les principales normes |
§ Convergence des ratios de solvabilité vers le ratio Cooke § Importance accorde à l'adéquation des fonds propres. |
§ La manière de l'application du ratio de solvabilité : la Tunisie a en premier lieu fixé le taux minimum à 5 % par exemple. |
Spécificités stratégiques |
§ Développement des initiatives du banquier et de la restructuration en fonction de la RP |
§ Les champs laissés à ces deux éléments diffèrent d'un secteur bancaire à un autre. |
Causes d'évolution de la stratégie |
§ L'importance du poids de la RP et les initiatives du banquier stratège. |
§ Pas de spécificité remarquable. |
Résultats d'évolution de la stratégie |
§ Développement de nouvelles stratégies : banque universelle. § Multiplication de la diversification. |
§ Multiplication des fusions et acquisitions surtout dans les pays développés. |
- Comparaison : théorie / pratique internationale / cas tunisien -
Cette étude des différentes variables du modèle, nous a permis de constater plusieurs scénarios portant sur l'impact de la réglementation prudentielle sur la stratégie. Une comparaison de ces scénarios mérite d'être présentée.
Impact |
Théorie |
Pratique internationale |
Cas tunisien |
Bâle 1(2) impose la diversification |
+ |
+ |
+ |
Bâle 1(2) oriente vers la spécialisation |
+ |
+ |
- |
Bâle 1(2) oriente vers l'internationalisation |
+ |
+ |
- |
Bâle 1(2) oriente vers les fusions et acquisitions |
+ |
+ |
- |
+ : vérifié dans ce contexte.
- : moins vérifié ou même non vérifié.
En terme de scénarios, une ressemblance s'est observée entre les études théorique, internationale et empirique. Cette ressemblance s'illustre dans le fait que l'imposition par les normes internationales de la diversification est vérifiée dans les trois contextes.
Des divergences se sont aussi observées sur quelques scénarios qui portent sur l'impact de ces règles sur les trois autres stratégies. En fait, la spécialisation, l'internationalisation et les fusions et acquisitions favorisées par les normes étudiées sont moins observées dans le contexte tunisien caractérisé par l'orientation vers le modèle de la banque universelle (diversification : tout faire).
Quelle que soit la nature des scénarios présentés, nous sommes arriver à montrer l'existence d'un impact de la réglementation prudentielle internationale sur la stratégie de la banque.
En effet, quelque soit Bâle I ou Bâle II, la réglementation prudentielle internationale oriente les choix stratégiques des banques en imposant la diversification et favorisant les autres types de stratégies.
Aussi utile qu'elle puisse être à certains égards, cette étude de l'impact de la réglementation prudentielle sur les stratégies bancaires ne saurait suffire à terme. Sans doute, une analyse plus fine et basée sur la prise en compte d'un autre axe de réflexion permettrait de mieux apprécier la pertinence des évolutions possibles ou probables de cet impact.
En effet, la tendance vers un nouvel accord de Bâle ou Bâle III et le mouvement croissant des fusions bancaires auquel nous assistons ces derniers temps et la tendance vers le développement de la banque universelle pourrait constituer un élément intéressant pour une nouvelle voie de recherche permettant ainsi la continuité de notre étude.
Le souci d'accroissement de la taille pour les banques et l'évolution future de la réglementation prudentielle internationale vers une reforme possible de l'accord de Bâle II peuvent se confronter surtout si nous constatons le manque de réglementation prudentielle pour les géants bancaires qui résultent des fusions.
Il se révèle intéressant donc, d'étudier l'impact qui peut en résulter de Bâle III (lorsqu'il est formulé bien sûr) sur les stratégies de fusions et acquisitions.
· Ouvrages & Articles:
· Armelle Delorme : « Stabilité des systèmes bancaires des marchés émergents : une proposition de régulation prudentielle différenciée ». Proposition de communication aux 19èmes Journées Internationales d'Economie Monétaire et Bancaire. 2002
· Arnaud de Servigny : « le risque de crédit : nouveaux enjeux bancaires » - Edition Dunod 2001-
· Anick Veilleux et Christian Deblock : « Les codes de conduite financiers peuvent-ils prévenir les crises de la dette ? » DÉCEMBRE 2003 - Centre Études internationales et Mondialisation (CEIM) Montréal -
· Aurelie Duchamp : « Réforme de la gestion des risques dans les organisations bancaires : l'accord Bâle II ». www.voirin-consultants.com : dossier du mois de Juillet 2005.
· Andrew Powell: « Basel II and Developing Countries: Sailing through the Sea of Standards ».- April 2004-
· André Cartapanis : « Pour une mise en oeuvre macroprudentielle de Bâle II en Europe ».
· Ambassade de France Mission Economique de Tokyo : « Les banques japonaises en 2005 » - Rédigé par : Alexis BOHER, conseiller financier, revu par : Gaku KAWABE, conseiller économique. Actualisation : 12 août 2005.
· A. BOURI & A.BEN HMIDA: «Capital and risk taking of banks under regulation: A simultaneous equations approach in the Tunisian context» - Proposition pour le sixième congrès international de l'AFFI : « Finance d'entreprise et finance de marché : Quelles complémentarités ? » -March 2006-
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· Revue de la
stabilité financière
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· Novembre
2003-
· Hind Sami et Armelle Delorme: « diffusion d'information et risque de crédit dans les économies émergentes » -Février 2004-.
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· Gérard Naulleau et Michel Rouach : « Contrôle de gestion et stratégie dans la banque » -BANQUEéditeur-.
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· Emmanuelle FOURNIER : « La restructuration bancaire et financière ». Mémoire DEA MONNAIE FINANCE BANQUE : Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne - Année 2001 -
· Sami BOUJNAH : « Eléments d'économie industrielle appliqués à la banque : Déréglementation et évolution de l'activité bancaire » -Mémoire DEA 1996-
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· Loi n°85-108 du 6 décembre 1985.
· Loi n°2001-65 du 10 juillet 2001.
· La circulaire de la BCT n° 87-46 du 18 décembre 1987.
· La circulaire 87-47 du 23 décembre 1987.
· La circulaire aux banques n° 91-24 du 17/12/1991.
· La circulaire aux banques n° 91-24 du 17/12/1991: « Chapitre 2 : SUIVI DES ENGAGEMENTS ET CLASSIFICATION DES ACTIFS ».
· Loi n° 94-25 du 7 février 1994 modifiant la loi n°67-51 du 7 décembre 1967.
· La circulaire de la BCT n° 99-04 du 19 mars 1999.
· La circulaire aux banques n° 2001-12 du 4 Mai 2001.
· Loi n° 2001-65 du 10 juillet 2001, relative aux établissements de crédit : article 20.
· Loi n° 2001-65 du 10 juillet 2001, relative aux établissements de crédit : article 21.
· Dictionnaire :
· Dictionnaire Collection Microsoft® Encarta® 2004. (c) 1993-2003 Microsoft Corporation.
· Dictionnaire LAROUSSE, édition 1994.
ANNEXE 1
Enquête
Madame, Monsieur,
Dans le cadre d'un mémoire de recherche en mastère finance et banque, je suis amené à faire une enquête concernant l'impact de la réglementation prudentielle internationale sur les stratégies bancaires, je vous serai reconnaissant de bien vouloir répondre à ce questionnaire pour l'élaboration de ce mémoire.
Avec mes remerciements anticipés et mes profonds respects, veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'expression de ma haute considération.
· Données générales :
Banque : ........................................................................
Type : ........................................................................
Interviewé : ........................................................................
Fonction : .........................................................................
- Cachet de la banque -
· Genèse de la réglementation prudentielle bancaire :
1) Croyez-vous que l'importance de la réglementation prudentielle s'est développée ou au contraire s'est baissée au cours de temps ?
Caractéristiques/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Développée |
|||
Maintenue |
|||
Réduite |
Précisez les causes : ................................................................................
....................................................................................................................................................................................................................................
2) Que pensez-vous de la réglementation prudentielle tunisienne ?
Ø Différente de la réglementation prudentielle internationale
Ø Conforme à la réglementation prudentielle internationale
Ø Variable
Pourquoi ? ...................................................................................................
..................................................................................................................
..................................................................................................................
· L'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne :
3) Indiquez les périodes caractérisées par un vrai changement de la réglementation prudentielle ?
Norme prudentielle/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Ratio de solvabilité |
|||
Ratio de liquidité |
|||
Division des risques |
4) Comment jugez-vous la réglementation prudentielle au cours de ces périodes ?
Caractéristiques/Période |
Avant 1992 |
Entre 1992 et 1999 |
Après 1999 |
Globale |
|||
Précise |
|||
Souple |
|||
Rigide |
|||
Autre |
Justifier :...........................................................................................................................................................................................................................
5) Comment appréciez-vous l'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne ?
Ø Lente
Ø Normale (facilement appréciable)
Ø Rapide
Pourquoi ? :...........................................................................................................................................................................................................................
6) En ce qui concerne les perspectives d'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne, jugez-vous que l'application du nouvel accord de Bâle (ratio Mcdonough) présente :
Ø Une contrainte pour le banquier
Ø Un facteur de décision
Ø un facteur de compétitivité
Ø Un facteur d'intégration dans l'économie mondiale
Ø Un facteur de performance
Pourquoi ? :...........................................................................................................................................................................................................................
7) Selon vous, est-ce que Bâle II doit être transposé :
Ø Comme il est défini par le comité de Bâle
Ø Avec modification suivant le contexte tunisien
Ø Autres
Justifier :............................................................................................
.................................................................................................................
· Les normes prudentielle tunisiennes :
8) Comment jugez-vous la réglementation prudentielle internationale ?
Ø Rigide
Ø Contraignante
Ø Libérale
Ø Autres
................................................................................................................................................................................................................................................
9) Pouvez-vous juger les normes tunisiennes par rapport à celles internationales ?
Ø Conformes
Ø Plus strictes
Ø Plus souples
Ø Différentes
Ø Proches
Ø Autre
...........................................................................................................................
10) Que pensez-vous des normes prudentielles tunisiennes ?
Ø Contraignantes
Ø Libérales
Ø Précises
Ø Ambiguës
· Les stratégies bancaires :
11) Pouvez-vous nous indiquer votre comportement au cours de ces périodes ?
Comportement/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Prudent |
|||
Aventurier |
|||
Contingent |
|||
Aléatoire |
|||
Risqué |
12) Au cours de ces périodes, est ce que la fixation de la stratégie de votre banque est :
Caractéristique/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Délibérée (volontariste) |
|||
Fonction des situations existantes |
|||
Par impulsion |
|||
Autre |
Justifier :.................................................................................................................................................................................................................................
· L'évolution de la stratégie :
13) Justifier le choix de la stratégie selon les périodes d'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne :
Stratégie/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Diversification |
|||
Internationalisation |
|||
Spécialisation |
|||
Fusions et acquisition |
|||
Autres |
Justifier :.......................................................................................................................................................................................................................................
14) La stratégie a-t-elle changé au cours de temps ?
Ø Totalement
Ø Partiellement
Ø d'une façon aléatoire
Justifier :....................................................................................................... ...........................................................................................................................
..........................................................................................................................
· Les causes d'évolution de la stratégie :
15) Quels sont les fondements du management bancaire par période ?
Fondements/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Par objectif |
|||
Par ressources |
|||
Par contraintes |
|||
Autres |
Justifier :......................................................................................................................................................................................................................................
16) Selon la période, votre choix de stratégie s'est basé sur :
Facteurs/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
L'emploi optimal des ressources |
|||
La valorisation du potentiel et création d'un avantage distinctif |
|||
La restructuration en fonction de la réglementation prudentielle |
|||
Autres |
Justifier :..................................................................................................................................................................................................................................
17) Quelles sont les facteurs qui ont influencé le plus le choix de la stratégie de votre banque au cours de ces trois périodes : classez les par ordre d'importance ?
Ø Très important (Ti)
Ø Secondaire (Se)
Ø Non important (Ni)
Facteurs/Période |
Avant 1986 |
Entre 1986 et 1992 |
Après 1992 |
Le contexte économique (concurrence, libéralisation) |
|||
Le contexte international (globalisation) |
|||
Les autorités publiques (réglementation prudentielle) |
|||
Les initiatives du banquier (opportunités d'investissement) |
18) Y a-t-il des règles prudentielles qui ont été contraignantes pour l'exercice de votre activité ?
Ø Oui
Ø Non
19) Si oui, quelles sont ces règles ?
................................................................................................................................................................................................................................................
........................................................................................................................
20) Est-ce que la réglementation prudentielle internationale (ratio Cooke) transposée dans la réglementation tunisienne a :
Ø Modifié votre choix stratégique
Ø Renforcé votre choix stratégique
Ø Aucun effet sur ce choix
Justifier :.......................................................................................................................................................................................................................................
21) Classez l'importance des normes prudentielles tunisiennes dans l'explication de chaque type de stratégie selon les degrés suivants :
Ø 1 : impose.
Ø 2 : oriente.
Ø 3 : effet aléatoire.
Ø 4 : effet limité.
Ø 5 : sans effet.
Norme prudentielle/stratégie |
diversification |
Internationalisation |
spécialisation |
Fusion et acquisition |
Autre |
Ratio de solvabilité |
|||||
Ratio de liquidité |
|||||
Division des risques |
Justifier :..................................................................................................................................................................................................................................
22) Dans la perspective de l'émergence vers l'application du ratio « Mcdonough », comment vous appréciez le futur impact de ce nouvel dispositif sur la stratégie de la banque :
Ø Modifiera votre choix stratégique
Ø Renforcera votre choix stratégique
Ø Sera sans effet sur ce choix
Justifier :.......................................................................................................................................................................................................................................
23) Classez l'importance des normes prudentielles internationales dans l'explication de chaque type de stratégie ?
Avec :
1 : impose, 2 : favorise, 3 : neutre, 4 : effet limité et 5 : évite ou interdit.
Pilier 1 : exigences minimales de fonds propres, Pilier 2 : surveillance par les autorités prudentielles et Pilier 3 : transparence et discipline de marché.
Stratégie / RPI |
Bâle I |
Bâle II |
||
Pilier 1 |
Pilier 2 |
Pilier 3 |
||
Diversification |
||||
Spécialisation |
||||
internationalisation |
||||
Fusion & acquisition |
||||
Autres |
24) Quel reproche faite vous à la réglementation prudentielle ?
Ø Limite le pouvoir de décision
Ø Impose l'orientation
Ø Trop rigide dans l'application
Ø Autres
25) Quel changement proposez-vous ?
Ø Assouplissement
Ø Elimination
Ø Modification selon le contexte tunisien
26) Quels sont les avantages de la réglementation prudentielle ?
En générale : ................................................................................................
.................................................................................................................
.................................................................................................................
Pour la Tunisie : .............................................................................................
.................................................................................................................
.................................................................................................................
Merci de votre collaboration
ANNEXE 2
-Résultats du logiciel SPSS-
§ Importance RP au cours de temps :
§ Changements des normes :
§ Caractéristiques :
§ Bâle II :
§ RPT / RPI :
§ RPT :
§ Comportement bancaire :
§ Fixation de la stratégie :
§ Stratégie / périodes :
§ Fondements management bancaire :
§ Base du choix stratégique :
§ Facteurs influençant le plus le choix de la stratégie :
§ NPT / stratégie bancaire :
§ NPI / Stratégie bancaire :
ANNEXE 3
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
PREMIÈRE PARTIE : PARTIE THEORIQUE 4
CHAPITRE 1 : LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE INTERNATIONALE 5
SECTION 1 : CADRE REGLEMENTAIRE INTERNATIONAL DE L'ACTIVITE BANCAIRE 6
I. HISTORIQUE DE LA REGLEMENTATION BANCAIRE INTERNATIONALE : 7
II. pourquoi reglementer les banques : 10
L'harmonisation internationale des conditions de la concurrence : 11
La modernisation du fonctionnement des banques : 13
Le renforcement de la sécurité bancaire : 13
L'amélioration des relations avec la clientèle : 14
III. motifs de la reglementation bancaire internationale : - 15 -
Protection des déposants : - 15 -
Prévenir la contagion des faillites bancaires : le risque systémique - 17 -
Définition du risque systémique : - 17 -
Justification de la réglementation bancaire : - 18 -
Imperfection du marché : - 19 -
La discipline de marché devrait favoriser une meilleure évaluation de la solidité financière des banques : - 20 -
IV. l'evolution de la reglementation bancaire international : - 22 -
De Bâle I à Bâle II : - 22 -
Les causes de l'évolution de la réglementation prudentielle internationale : - 26 -
La globalisation financière : - 26 -
Les mutations du système financier : - 27 -
L'innovation financière et le développement des marchés dérivés : - 27 -
L'accroissement de l'internationalisation : - 27 -
Le développement des conglomérats financiers: - 28 -
Les crises financières récentes : - 28 -
Perspectives : - 29 -
SECTION 2 : LA RÉGLEMENTATION PRUDENTIELLE INTERNATIONALE : BALE I & BALE II - 31 -
I. Les principales normes prudentielles internationales: - 33 -
les regles des fonds propres : - 33 -
L'importance des fonds propres : - 33 -
Composition des fonds propres : - 33 -
Le ratio Cooke : - 34 -
Origine du ratio : - 34 -
Principes du ratio : - 35 -
Principe général de calcul : - 35 -
Numérateur du ratio : les fonds propres de la banque : - 35 -
Dénominateur du ratio : les engagements pondérés : - 35 -
Périodicité des déclarations : - 38 -
Taux minimum du ratio : - 38 -
L'application du ratio et la période transitoire : - 38 -
Faiblesses de Bâle 1 : - 38 -
le ratio «Mac Donough » : - 40 -
Structure de Bâle II : - 40 -
Pilier 1. Les exigences minimales en fonds propres : - 41 -
La dotation en fonds propres pour le risque crédit : - 41 -
L'approche standardisée. - 41 -
L'approche notation interne (NI) : - 42 -
Le risque opérationnel : - 44 -
L'approche « basique » (Basic Indicator Approach) : - 45 -
L'approche « standard » (Standardised Approach) : - 45 -
L'approche avancée dite «AMA» (Advanced Mesurement Approaches) : - 45 -
Pilier 2. La surveillance prudentielle : - 45 -
Pilier 3. La discipline de marché : - 46 -
Avantages et critiques du nouveau dispositif : - 48 -
Points forts : - 48 -
Points faibles : - 48 -
Complexité et inutilité : - 48 -
Pro cyclicité : - 49 -
L'insuffisance de la discipline de marché : - 49 -
Le risque opérationnel : - 50 -
SECTION 3 : LA RÉGLEMENTATION PRUDENTIELLE BANCAIRE AU NIVEAU DE LA TRIADE - 52 -
I. La réglementation prudentielle en Europe : - 52 -
La sécurité du secteur bancaire: - 53 -
La surveillance et le contrôle des grands risques des établissements de crédits : - 53 -
Les fonds propres : - 53 -
Le ratio de solvabilité : - 53 -
La garantie de dépôt : - 53 -
Ratio Cooke en Europe : - 54 -
Le ratio de solvabilité européen : - 54 -
L'accord Bâle II et la directive européenne CAD III relatifs aux exigences en fonds propres réglementaires : - 58 -
La directive CAD III : - 58 -
Le calendrier de mise en place : - 59 -
Les divergences entre CAD III et Bâle II : - 60 -
Problèmes d'implantation au niveau de l'Europe : - 61 -
le manque d'agences de notation en Europe : - 61 -
Le coût élevé d'implantation : - 62 -
Avantages et critiques de la CAD III : - 63 -
II. La réglementation prudentielle bancaire Américaine : - 64 -
Historique de la réglementation américaine : - 64 -
le ratio Cooke au niveau des États-Unis: - 65 -
Genèse du ratio Cooke : - 65 -
Les grandes orientations des années 90 de la réglementation prudentielle américaine : - 66 -
L'adéquation du capital : - 66 -
La prévention du risque systémique : - 66 -
La coordination des autorités réglementaires : - 66 -
La réévaluation des produits et marchés bancaires : - 67 -
Le contrôle de la fonction de surveillance interne : - 67 -
La réglementation prudentielle en vigueur : - 67 -
Prompt corrective action PCA : - 68 -
Divergences PCA / accord de Bâle : - 69 -
Répercussions du ratio Cooke : - 70 -
Les Etats-Unis et l'application des accords de Bâle II : - 71 -
La transposition de l'accord : - 71 -
Les grandes lignes d'application des accords de Bâle II : - 72 -
Le calendrier des régulateurs bancaires américains : - 73 -
Rappel des récentes évolutions réglementaires : - 73 -
Les grandes étapes jusqu'au 1er janvier 2008, date d'entrée en vigueur des accords de Bâle II : - 73 -
Les grandes lignes de la Notice of Proposed Rulemaking publiée mi-2005 : - 74 -
Le champ de compétence des régulateurs : rappel de la règle du « primary regulator » : - 74 -
Les caractéristiques des plans d'action adoptés par les institutions : - 74 -
L'information des régulateurs : - 74 -
III. La réglementation prudentielle bancaire Japonaise : 76
Historique : 76
La loi bancaire de 1927 : 76
Inadaptation des règles prudentielles à l'innovation financière et leur évolution au Japon : 77
La nouvelle loi bancaire de 1981 : 77
Les années quatre-vingt-dix : 77
La loi sur le système financier (1992) : 78
Le Japon et le Ratio Cooke : 78
Bâle Accord Capital: année fiscale 1992 : 79
Le Big-Bang japonais : 79
Prompt corrective action (PCA) 1997 : 80
Implantation des accords de Bâle II au Japon : 83
La directive basée sur l'article 14-2 de la loi bancaire de 1981 : Loi N° 59 : 83
Calendrier de la mise en oeuvre de Bâle II : 84
CHAPITRE 2 : LES STRATEGIES BANCAIRES 87
SECTION 1 : LES STRATEGIES BANCAIRES : « CONCEPTS ET EVOLUTION » 88
I. La stratégie dans l'histoire : 88
Origine militaire : 88
Transposition à la vie de l'entreprise : 90
II. La stratégie : méthodologie d'élaboration - 93
Définitions : - panorama entre l'origine militaire et la vie d'entreprise - 93
Définition du dictionnaire : 93
Définition de Sun Tze : (l'art de la guerre) 94
Définition d'Andrews: 94
Définition de Chandler : 94
Définition d'Octave Gelinier : 94
Définition d'Igor Ansoff : 95
Définition de Michel Porter : 95
Processus d'élaboration de la stratégie : 96
III. Les différents modèles stratégiques : 99
Le modèle LCAG de Harvard : 99
Le modèle 5P de H. Mintzberg : 100
Le modèle de FRY KILLING : 101
La matrice de « General Electric » : 102
Le modèle « BCG » : 103
La matrice d'ANSOFF : 104
Modèle de PORTER : 105
IV. Les stratégies génériques dans le secteur bancaire et financier : 107
Les deux grandes stratégies génériques : 107
Exploiter les avantages de la banque de relation : 107
Exploiter les économies d'échelle et de gamme : 107
Les stratégies bancaires : analyse & enjeux : 108
Le champ des stratégies bancaires : 108
Les clientèles : 108
Les produits : 109
La technologie : 109
La zone géographique : 109
Les options stratégiques possibles pour les banques : 110
Les stratégies issues d'une analyse « SWOT » : 110
Les stratégies de conquête : 111
Les stratégies de réorientation : 112
Les stratégies de consolidation : 113
Les stratégies issues des variables clientèle -produit - zone géographique : 114
Les stratégies de différenciation : 114
Les stratégies d'envergure géographique : 116
Les stratégies de segmentation : 118
Les stratégies de diversification : 120
Les stratégies de focalisation: 122
V. L'évaluation de la stratégie bancaire : 125
La création de valeur : 125
Conditions de création de la valeur : 127
La chaîne de valeur des métiers bancaires : 127
Répondre aux attentes des clients en mobilisant ses compétences : 133
Les compétences distinctives et les activités clés de la banque : 134
Les compétences distinctives : 134
Les domaines de prédilection : 135
Les sources ponctuelles d'avantage : 138
L'approche globale des clients et l'avantage concurrentiel : 140
VI. Conséquences de la stratégie bancaire : « la restructuration des activités » 144
L'ingénierie financière : 144
Le repositionnement des banques faces aux changements : 144
Le dilemme banque universelle / banque spécialisée : 145
SECTION 2 : LES STRATÉGIES BANCAIRE A L'INTERNATIONALE 148
I. Les grandes tendances stratégiques récentes : 149
Au niveau des banques européennes : 151
Les opérations de fusions- acquisitions : 151
Les opérations transfrontières : 154
La banque européenne universelle : 157
La banque européenne spécialisée : 158
Au niveau des banques japonaises : 160
Les fusions et alliances : 160
La création des holdings bancaires : 162
La tendance à l'internationalisation : 162
Stratégie de renforcement des services d'information : 163
Au niveau des banques américaines : 164
Les fusions-acquisitions: 164
Dilemme diversification et/ou spécialisation: 166
La focalisation du système bancaire américain: 167
CONCLUSION DE LA PARTIE CONCEPTUELLE ET PROPOSITION D'UN MODELE DE RECHERCHE 168
CONCLUSION PARTIE CONCEPTUELLE : 168
I. Concernant la réglementation prudentielle internationale (RPI) : 168
II. Concernant les stratégies bancaires : 170
III. Concernant l'impact de la réglementation prudentielle internationale sur la stratégie de la banque : 171
PROPOSITION D'UN MODELE DE RECHERCHE : 178
Variables de la RPI : 178
Variables de la stratégie bancaire : 178
Résultats envisagés : 178
DEUXIÈME PARTIE : PARTIE EMPIRIQUE 182
INTRODUCTION 183
CHAPITRE 1 : L'ACTIVITE BANCAIRE TUNISIENNE 184
I. présentation du secteur bancaire tunisien : 184
Historique & évolution : 184
Historique : 184
L'évolution du secteur bancaire tunisien : 185
Avant 1987 : 185
Après 1987 : 185
Portrait du système bancaire tunisien : 188
Perspectives : 191
La restructuration du système bancaire tunisien : 192
Moment fort de la restructuration du secteur, la promulgation, le 10 juillet 2001 : 194
Structure du système bancaire tunisien : 195
Banques commerciales : 195
Banques de développement : 197
Banques d'affaires : 199
Banques off shore : 199
II. la réglementation prudentielle tunisienne : 202
Historique et genèse de la réglementation prudentielle : 203
Les objectifs de la réglementation prudentielle : 205
L'évolution de la réglementation prudentielle en Tunisie : 206
Le suivi de la libéralisation de 1987 : 206
Les mesures prudentielles du décembre 1991 : « naissance réelle de la réglementation prudentielle » : 207
La révision des règles prudentielles en 1994 : 208
Les réformes de 1997 : 208
Les réformes de 1999 : « transposition du ratio Cooke » : 209
La loi bancaire du 10 Juillet 2001 : 210
Les perspectives : 212
Le contenu des normes prudentielles en Tunisie : 213
La norme de solvabilité : 214
La norme de liquidité : 214
La norme de division de risques : 216
Suivi des engagements : 217
Surveillance prudentielle: 217
III. Les stratégies des banques tunisiennes : 222
L'orientation vers la banque universelle : 222
La privatisation : 223
Les fusions : une perspective à viser : 225
CHAPITRE 2 : VALIDATION SE LA PROPOSITION DE RECHERCHE : IMPACT DE LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE INTERNATIONALE SUR LES STRATEGIES DES BANQUES TUNISIENNES 227
SECTION 1 : LA MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE 228
I. L'échantillonnage : 228
L'identification de l'échantillon : 228
La taille de l'échantillon : 229
La justification du choix de l'échantillon : 229
II. Le questionnaire : 230
Le mode d'administration du questionnaire : 230
Procédure d'élaboration du questionnaire : 230
La formulation du questionnaire : 231
III. L'exploitation des données: 231
La codification et le dépouillement de l'enquête : 231
Les techniques d'analyse : 232
SECTION 2 : LES RESULTATS DE L'ENQUETE 233
I. Les axes de l'analyse : 234
La genèse de la réglementation prudentielle bancaire : 234
L'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne : 238
Les normes prudentielle tunisiennes : 247
Les stratégies bancaires : 251
L'évolution de la stratégie de la banque : 256
Les causes de l'évolution de la stratégie : 262
CONCLUSION DE LA PARTIE EMPIRIQUE 284
CONCLUSION GÉNÉRALE 290
BIBLIOGRAPHIE 294
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* 4 Pierre-Yves Chanu: « Au-delà des apparences techniques, une inquiétante réforme bancaire Les enjeux de Bâle 2 » ANALYSES ET DOCUMENTS ECONOMIQUES - N° 95 - Février 2004.
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* 8 Philosophie qui relève de l'épistémologie (philosophie étude des fondements, de la structure et du développement des sciences.) - Collection Microsoft® Encarta® 2004. (c) 1993-2003 Microsoft Corporation-
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* 12 Laurent LE MOUËL - Banque de France - Secrétariat général de la Commission bancaire : « LE NOUVEL ACCORD DE BÂLE SUR LES FONDS PROPRES » -2001-
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* 14 CREDIT SUISSE Economic & Policy Consulting 2004: « Bâle II - étape importante de la réglementation bancaire ».
* 15 Yves Ullmo - Secrétaire Général du Comité national de la consommation et de la Banque de France- : « Financial and Public Security: Safety and Crime Control: LE CONTROLE DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT EN FRANCE » -2004-
* 16 Idem.
* 17 Jézabel SOUBEYRAN : « SUPERVISION PRUDENTIELLE ». -2004-
* 18 Comité de Bâle sur le contrôle bancaire : « PRINCIPES FONDAMENTAUX POUR UN CONTROLE BANCAIRE EFFICACE » -Bâle : Septembre 1997-
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* 20Jézabel SOUBEYRAN : Op.citée.
* 21 Arnaud de Servigny : « le risque de crédit : nouveaux enjeux bancaires » - Edition Dunod 2001.p 190.
* 22 Christian Bordes (Université Paris 1) : « Banque et risque systémique » -2005-
* 23 http://www.bis.org/publ/gten05.htm : BRI: Consolidation in the Financial Sector.
* 24 Jézabel SOUBEYRAN : Op. Citée.
* 25 Jézabel SOUBEYRAN : Op.Citée.
* 26 Comité de Bâle sur le contrôle bancaire Bâle -Groupe de travail sur la transparence- :« Renforcement de la transparence bancaire : Contribution de la communication financière et de l'information prudentielle à des systèmes bancaires sûrs et solides » -Septembre 1998-
* 27 Comité de Bâle sur le contrôle bancaire Document soumis à consultation : « Vue d'ensemble du Nouvel accord de Bâle sur les fonds propres » -Avril 2003-
* 28 Hervé HANNOUN (Premier sous-gouverneur Banque de France) : « Le contrôle bancaire et l'évolution des risques financiers » - BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE - N° 79 - JUILLET 2000-
* 29 CHRISTIAN NOYER : « BÂLE II : GENÈSE ET ENJEUX » -banque de France : CONFÉRENCE-DÉBAT ASSOCIATION D'ÉCONOMIE FINANCIÈRE -JEUDI 27 MAI 2004-
* 30 Laurent LE MOUËL - Banque de France - Secrétariat général de la Commission bancaire : « LE NOUVEL ACCORD DE BÂLE SUR LES FONDS PROPRES » -2001-
* 31 Pierre-Yves Chanu: « Au-delà des apparences techniques, une inquiétante réforme bancaire Les enjeux de Bâle 2 » ANALYSES ET DOCUMENTS ECONOMIQUES - N° 95 - Février 2004.
* 32 Arnaud de Servigny : « le risque de crédit : nouveaux enjeux bancaires » - Edition Dunod 2001-p 02.
* 33 Jézabel SOUBEYRAN : « SUPERVISION PRUDENTIELLE ». -2004-
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* 35 Comité de Bâle sur le contrôle bancaire : « HISTORIQUE ET COMPOSITION DU COMITÉ DE BÂLE SUR LE CONTRÔLE BANCAIRE » (Janvier 1999).www.bis.org.
* 36 Eugen Haltiner Directeur général Responsable du Département Clientèle privée et Entreprises UBS : « Les affaires de crédit en mutation. Les PME face aux enjeux du rating, du pricing et de Bâle II ». www.ubs.com
* 37 Eugen Haltiner Directeur général Responsable du Département Clientèle privée et Entreprises UBS : « Les affaires de crédit en mutation. Les PME face aux enjeux du rating, du pricing et de Bâle II ». www.ubs.com
* 38 Dominique Plihon : « Les banques : nouveaux enjeux, nouvelles stratégies ». La documentation française 1999.p 110.
* 39 Armelle Delorme : « Stabilité des systèmes bancaires des marchés émergents : une proposition de régulation prudentielle différenciée ». Proposition de communication aux 19èmes Journées Internationales d'Economie Monétaire et Bancaire. 2002
* 40 CREDIT SUISSE Economic & Policy Consulting 2004: « Bâle II - étape importante de la réglementation bancaire ».
* 41 CHRISTIAN NOYER : « BÂLE II : GENÈSE ET ENJEUX » -banque de France : CONFÉRENCE-DÉBAT ASSOCIATION D'ÉCONOMIE FINANCIÈRE -JEUDI 27 MAI 2004-
* 42 Michel Aglietta : « Réguler la globalisation financière ». Éditions La Découverte, collection Repères, Paris, 1998
* 43 Rapport des ministres des finances du G7 aux chefs d'état et de gouvernement sur la stabilité monétaire internationale : sommet d'Evian 2003.
* 44 Pierre-Yves Chanu: « Au-delà des apparences techniques, une inquiétante réforme bancaire Les enjeux de Bâle 2 » ANALYSES ET DOCUMENTS ECONOMIQUES - N° 95 - Février 2004.
* 45 RAPPORT D'INFORMATION DÉPOSÉ : en application de l'article 145 du Règlement PAR LA COMMISSION DES FINANCES, DE L'ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN- sur la régulation de la mondialisation financière, ET PRÉSENTÉ PAR MM. Gérard FUCHS et Daniel FEURTET,
* 46 Les Etats du G-10 comprennent les sept pays les plus industrialisés que sont les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l'Italie et le Canada ainsi que la Suisse, la Suède, la Belgique et les Pays-Bas (en fait 11 pays au total).
* 47 CREDIT SUISSE Economic & Policy Consulting: « Bâle II - étape importante de la réglementation bancaire ».
* 48 En fait, cela peut correspondre à 200 de nouveaux crédits et 100 d'amortissements, ou de 150 de crédits et 50 de remboursements etc.
* 49 Le raisonnement présenté ici est simplifié. En règle générale, la rentabilité de la banque ne dépend pas seulement de sa marge sur crédits, mais également, par exemple, de diverses commissions sur les dépôts : frai de tenue de compte par exemple. Le but de la démonstration est de montrer que le ratio Cooke conduit à imposer des normes de rentabilité qui se diffusent dans toute l'économie.
* 50 Pierre-Yves Chanu: « Au-delà des apparences techniques, une inquiétante réforme bancaire Les enjeux de Bâle 2 » ANALYSES ET DOCUMENTS ECONOMIQUES - N° 95 - Février 2004.
* 51 CREDIT SUISSE Economic & Policy Consulting: « Bâle II - étape importante de la réglementation bancaire ».-2004-
* 52 CREDIT SUISSE Economic & Policy Consulting: Bâle II - étape importante de la réglementation bancaire.-2004-
* 53 Dominique Lacoue-Labarthe: « Bâle II et IAS 39: Les nouvelles exigences en fonds propres réglementaires des banques et l'évaluation en juste valeur des instruments financiers »
* 54 Bulletin de la Commission bancaire : « L'activité de la Commission bancaire et de son Secrétariat général ».
* 55 EAD - exposure at default.
* 56 LGD - loss given default.
* 57EM - effective maturity.
* 58 F-IRB, Foundation internal ratings based
* 59 A-IRB, Advanced internal ratings based approach
* 60 Pierre-Yves Chanu: Au-delà des apparences techniques, une inquiétante réforme bancaire: Les enjeux de Bâle 2 ANALYSES ET DOCUMENTS ECONOMIQUES - N° 95 - Février 2004.
* 61 www.voirin-consultants.com : dossier du mois de Juillet 2005 : « Réforme de la gestion des risques dans les organisations bancaires : l'accord Bâle 2 »
* 62 Andrew Powell: «Basel II and Developing Countries: Sailing through the Sea of Standards»- April 2004-
* 63 Dominique Lacoue-Labarthe: Bâle II et IAS 39: Les nouvelles exigences en fonds propres réglementaires des banques et l'évaluation en juste valeur des instruments financiers
* 64 Pierre-Yves Chanu: Au-delà des apparences techniques, une inquiétante réforme bancaire: Les enjeux de Bâle 2 ANALYSES ET DOCUMENTS ECONOMIQUES - N° 95 - Février 2004.
* 65 Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers : « RISQUES BANCAIRES ET ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL » http://www.apbt.org.tn
* 66 CREDIT SUISSE Economic & Policy Consulting 2004 : « Bâle II - étape importante de la réglementation bancaire ».
* 67 Dominique Lacoue-Labarthe: Bâle II et IAS 39: « Les nouvelles exigences en fonds propres réglementaires des banques et l'évaluation en juste valeur des instruments financiers ».
* 68 Pierre-Yves Chanu: « Au-delà des apparences techniques, une inquiétante réforme bancaire: Les enjeux de Bâle 2 » ANALYSES ET DOCUMENTS ECONOMIQUES - N° 95 - Février 2004.
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* 73 Dominique Plihon : « Les banques : nouveaux enjeux, nouvelles stratégies ». La documentation française 1999. p 124.
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* 77 Michel Aglietta: « La régulation financière en Europe : handicaps hérités, nouveaux risques et avancées possibles ».
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* 84 Bulletin de la Commission bancaire n° 29 : «L'actualité européenne et internationale » - Novembre 2003-
* 85 Dominique Lacoue-Labarthe : « Bâle II et IAS 39: Les nouvelles exigences en fonds propres réglementaires des banques et l'évaluation en juste valeur des instruments financiers »-2005-
* 86 Michel Aglietta: « La régulation financière en Europe : handicaps hérités, nouveaux risques et avancées possibles ».
* 87 Idem.
* 88 Anne-Sylvaine Chassany : « Les banques européennes s'insurgent contre le poids de la réglementation » La Tribune - article du 14/03/05.
* 89 Dominique Lacoue-Labarthe : « Bâle II et IAS 39: Les nouvelles exigences en fonds propres réglementaires des banques et l'évaluation en juste valeur des instruments financiers »-2005-
* 90 Arnaud de Servigny : « le risque de crédit : nouveaux enjeux bancaires » - Edition Dunod 2001- p 173-174.
* 91 Pierre-Yves Chanu: « Au-delà des apparences techniques, une inquiétante réforme bancaire Les enjeux de Bâle 2 » ANALYSES ET DOCUMENTS ECONOMIQUES - N° 95 - Février 2004.
* 92 Kahloul Inès : « Interaction de la stratégie et la réglementation dans le domaine bancaire : cas des banques tunisiennes » mémoire DEA -2001/2002- p 111.
* 93 Kahloul Inès : Op.citée. p 111.
* 94 Dominique Lacoue-Labarthe : « Bâle II et IAS 39: Les nouvelles exigences en fonds propres réglementaires des banques et l'évaluation en juste valeur des instruments financiers »-2005-
* 95 Laurence Scialom : « Pour une approche holiste du filet de sécurité financière dans l'Union Européen : quelques arguments ».
* 96 Laurence Scialom : « Pour une approche holiste du filet de sécurité financière dans l'Union Européen : quelques arguments ».
* 97 Dominique Plihon : « Les banques : nouveaux enjeux, nouvelles stratégies ». La documentation française 1999. p 106-107.
* 98 Dominique Lacoue-Labarthe : « Bâle II et IAS 39: Les nouvelles exigences en fonds propres réglementaires des banques et l'évaluation en juste valeur des instruments financiers »-2005-
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* 114 Idem.
* 115 On notera que la hiérarchie des concepts est ici l'inverse de celle des gestionnaires pour qui la politique est une forme de mise en oeuvre de la stratégie. En ce sens, c'est la politique qui dépend de la stratégie.
* 116 Philippe Lorino & Jean-Claude Tarondeau : « DE LA STRATÉGIE AUX PROCESSUS STRATÉGIQUES ».
* 117 Philippe Lorino & Jean-Claude Tarondeau : « DE LA STRATÉGIE AUX PROCESSUS STRATÉGIQUES ».
* 118 Constituant la spécificité (de quelque chose ou de quelqu'un) (soutenu) : Dictionnaire Collection Microsoft® Encarta® 2004. (c) 1993-2003 Microsoft Corporation.
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