5.4. Résultats des affûts
Les informations sur la taille des effectifs de chaque
espèce présente dans la zone ont été
récoltées à partir des points d'affûts. Le groupe
taxonomique le plus abondant de toutes les observations est celuides
primates. Ce groupe est principalement constitué des babouins avec 828
individus observés, les
singes verts (365 individus), les patas (126 individus), et
les colobes guéreza (8 individus) soit 1327 individus sur un total de
1606 observés dans les différents points. Malgré leur
faible densité, nous avons pu observer plusieurs artiodactyles : les
hippotragues (3), les Bubales (4), les cobs de fassa (2), les cobs de buffon
(64). L'ensemble des observations est consigné dans le tableau XI
Tableau XI: Observation de la faune dans chaque point
d'affûts
|
Les points d'affuts
|
Espèces
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
total
|
%
|
Babouin
|
53
|
270
|
235
|
47
|
29
|
126
|
68
|
828
|
51,56
|
Singe vert
|
31
|
105
|
59
|
11
|
30
|
31
|
98
|
365
|
22,73
|
Colobe guéreza
|
0
|
0
|
8
|
0
|
0
|
0
|
0
|
8
|
0,50
|
Patas
|
3
|
0
|
47
|
3
|
1
|
70
|
2
|
126
|
7,85
|
Bubale
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
0,25
|
Céphalophe à flancs roux
|
3
|
2
|
4
|
3
|
2
|
7
|
3
|
24
|
1,49
|
Céphalophe de grimm
|
2
|
8
|
7
|
0
|
0
|
6
|
5
|
28
|
1,74
|
Cobe de buffon
|
4
|
22
|
18
|
2
|
1
|
12
|
13
|
72
|
4,48
|
Cobe de fassa
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0,12
|
Cobe des roseaux
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
0,25
|
Guib harnaché
|
2
|
1
|
9
|
0
|
0
|
9
|
1
|
22
|
1,37
|
Hippotrague
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0,19
|
Ourébi
|
2
|
0
|
9
|
0
|
2
|
8
|
0
|
21
|
1,31
|
Phacochère
|
3
|
10
|
17
|
0
|
0
|
0
|
0
|
30
|
1,87
|
Porc-épic
|
0
|
3
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
7
|
0,44
|
Ecureuil fouisseur
|
0
|
0
|
1
|
2
|
1
|
0
|
0
|
4
|
0,25
|
Lapin d'Afrique
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0,12
|
Genette vulgaire
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0,12
|
Chacal commun
|
0
|
2
|
12
|
0
|
0
|
0
|
0
|
14
|
0,87
|
Civette
|
6
|
0
|
4
|
0
|
10
|
10
|
10
|
40
|
2,49
|
Total
|
117
|
423
|
443
|
68
|
76
|
229
|
200
|
1606
|
100 %
|
En prenant en compte les différentes classes de protection
au Cameroun, ces espèces ont été classées en trois
grandes classes (figure 14):
La classe A (regroupe les espèces intégralement
protégées)
La classe B (regroupe les espèces partiellement
protégées)
La classe C (regroupe les espèces qui n'appartiennent ni
à la classe A, ni à la classe B, mais leur chasse est
réglementée).
5.4.1. Les espèces de la classe A
Ce sont les espèces rares, menacées ou en voies
de disparition dans leur aire de répartition au Cameroun. On trouve
dans cette classe le colobe guéréza, le lion, le
rhinocéros noir, la panthère,
l'oryctérope, la girafe, l'éléphant et le
damalisque. Ce sont les espèces caractéristiques de la zone qui
font l'objet d'un intérêt ludique particulier. Ces espèces
profitent d'une protection intégrale et leur chasse est assujettie
à un permis spécial au Cameroun. Sur les huit espèces
susceptibles d'exister dans la zone, une seule (colobe guéréza) a
été observée pendant les affûts. Son observation
était sur un seul point des sept affûts suivis. Dans l'ensemble,
les espèces de la classe A représente le plus bas effectif
d'observation avec 5%. Il faut retenir que certaines espèces de la
classe A telle que les carnivores sont à moeurs nocturne, ce qui
justifie leur faible taux de rencontre. Par contre d'autres sont victimes de la
pression du braconnage et de la destruction de leur habitat.
5.4.2. Les espèces de la classe B
Ce sont les espèces partiellement
protégées, faisant l'objet d'un intérêt particulier
dans la chasse sportive. Il s'agit de l'élan de derby, le buffle, le
cobe de buffon, le cobe de fassa, l'éléphant dont le
trophée pèse plus de 5 kg et le bubale. Au cours du suivi,
quelques espèces de la classe B ont été observées.
Les espèces les plus fréquentes sont : le cobe de buffon (4,48%)
et le phacochère (1,87%). Il est a noté que l'élan de
derby et le buffle, qui sont très sollicitées par les chasseurs,
se font rares et aucune observation n'a été faite pendant la
collecte des données, d'autre part, ces espèces sont très
recherchées par les braconniers qui disent faire beaucoup de paquets de
viande avec un seul gibier abattu contrairement à un petit gibier de la
classe C.
5.4.3. Les espèces de la classe C
Ce sont les espèces communément appelée
vulgaire mais qui profitent également d'une protection partielle. Il
s'agit du babouin, du singe vert, du singe patas, de l'ourébi, du
céphalophe à flanc roux et du céphalophe de Grimm. Ces
espèces sont d'un intérêt secondaire pour les chasseurs et
sont très peu sollicitées par la chasse sportive. Cette classe
est fortement représentée avec un taux d'observation de 63%. On
note l'observation accrue des babouins qui représente à eux seul
51,56% des observations, suivi des singes verts (22,73%) et des patas (7,85%).
Ces trois espèces fortement représentées appartiennent
à l'ordre des primates. L'une des raisons de leur
prospérité vient du fait que la région est
cohabitée par les musulmans qui dans leur culture ne consomment pas la
viande des primates. En outre ces espèces sont relativement
résistantes aux modifications du milieu. Quelques espèces de
l'ordre des artiodactyles appartenant à la classe C ont
été également observées. Les plus fréquentes
sont : le céphalophe de grimm et le céphalophe à flanc
roux, respectivement 1,74% et 1,49%.
D'une manière générale, les
espèces de la classe A sont menacées dans la région, suivi
des espèces de la classe B et plus particulièrement les
espèces de grande taille. L'effectif assez abondant est constitué
des espèces de la classe C en général et des primates en
particulier.
classe A 5%
clace C 63%
classe B 32%
Figure 14: Répartition des observations en
fonction des classes de protection
La figure 15 représente l'évolution des
observations animales obtenues dans les points d'affûts de 2000 à
2008. La courbe montre que le nombre le plus élevé des
décomptes a été observé en 2000. Depuis lors, ce
chiffre a diminué progressivement pour atteindre l'effectif le plus bas
en 2005. A partir de 2005, ce chiffre a évolué en dents de scies,
mais n'a jamais pu retrouver le niveau maximum.
2000 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
effect ifs
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
années
Figure 15: Evolution de l'effectif des individus
observés dans la zone entre 2000 et 2008
|