5.3. Résultats des transects 5.3.1.
Activités humaines
Extraction du miel : Deux principales
techniques d'exploitation sont observées sur le terrain. La
première consiste à abattre les arbres hôtes des abeilles
(Uapaca togolinsis, Daniellia oliveri, Afzelia africana, Parkia biglobosa,
Lannea kerstingii) et à les coucher sur le sol avant l'extraction
du miel. La deuxième technique est utilisée si la ruche est basse
: le diamètre du trou est augmenté sans abattre l'arbre. Cette
activité est d'une faible importance car son IKA est de 0,002.
L'orpaillage : L'extraction se passe dans les
cours d'eau, elle consiste à creuser les berges ou les lits et extraire
un mélange de poudre qui se lave intensément pour avoir la poudre
d'or. Cette activité se mélange avec la pêche. Le nombre
d'observation était de l'ordre de 8 cas pour 1000 km parcouru.
Le braconnage : Plusieurs signes ont
été rencontrés notamment les pièges, les fils en
aciers, les campements actifs ou abandonnés, les trophées
abandonnés, les empreintes et même les braconniers saisis. Il faut
signaler que toutes les autres activités concourent au braconnage, car
l'éleveur ou l'orpailleur peut avoir recourt aux animaux sauvages pour
son alimentation. Le braconnage se présente comme l'une des
activités les plus importantes avec un taux de rencontre de 14 signes
pour 100 km de distance parcourue. Les figures 7 et 8 représentent les
pièges, fusils et la viande boucanée saisis des mains des
braconniers. Ces objets de chasse témoignent une forte pression du
braconnage dans la zone.
Figure 7 : Armes locales utilisés par les
braconniers
Figure 8 : Viande boucanée saisie des mains des
braconniers
La coupe de bois : Les besoins en bois d'une
population accrue (bois de chauffage ou de construction) accentuent les effets
de destruction de la savane. La coupe de bois se pratique plus dans les zones
proches des villages et dans les zones de culture. Au fur et à mesure
qu'on s'éloigne les signes de coupe deviennent rares. On rencontre des
souches d'arbres abattus. Les espèces abattues sont du bois de bonne
qualité utilisé pour les constructions. La valeur d'IKA pour
cette activité est de 1 coupe de bois pour 100 km de transect
parcouru.
Action pastorale : La zone est recouverte
d'une végétation luxuriante qui constitue un fourrage abondant et
de qualité. A partir du couloir de transhumance qui n'est pas loin de la
route nationale, les éleveurs nomades y accèdent. Lors du
parcours des transects plusieurs signes ont été observés
dans la zone : les arbres émondés et des troupeaux de
bétail rencontrés dans la réserve (figure 9). Le
piétinement intense des cheptels rend le sol compact et empêche la
régénération. Cette situation a évidemment des
conséquences sur la faune qui doit subir les perturbations
perpétrées par le bétail et les humains. La pression
pastorale présente un IKA assez élevé de l'ordre de
0,18.
Figure 9: pacage du bétail dans les aires
protégées
Les feux de brousse : Les feux de brousse
sont un phénomène des savanes de toute la région du nord.
En général les feux de brousses sont allumés par l'homme
(éleveur, chasseur) pour les raisons suivantes : le nettoyage des tapis
herbacés pour faciliter l'accès aux jeunes repousses,
l'amélioration des pâturages par l'élimination des
arbustes, l'ouverture de la végétation pour la chasse et
l'utilisation du feu pour chasser. Les effets des feux sont énormes via
la perte du fourrage tandis que la faune est directement brulée. Nous
pouvons signaler qu'il y a trois types de feu de brousse : le feu
précoce, le feu de pleine saison et le feu tardif. Le plus destructif
est le feu tardif qui peut parcourir des dizaines de kilomètre et parait
être le plus utilisé par les détracteurs (figure 10).
Figure 10: Feu de brousse tardif dans la zone
Tableau VIII : Taux de rencontre des différentes
activités humaines dans la zone
Type de pression
|
IKA
|
Braconnage
|
0.140
|
Activités pastorale
|
0.180
|
Champs de culture
|
0.025
|
Coupe de bois
|
0.010
|
Extraction du miel
|
0.002
|
Orpaillage
|
0.008
|
La pression pastorale et la pression de braconnage sont les
plus intenses dans la zone de brousse. L'activité agricole est peu
représentée dans les zones éloignées des villages.
En générale, les champs sont regroupés pour faciliter la
surveillance pendant la période de maturité agricole,
période pendant laquelle les primates détruisent les cultures.
Pour les activités de coupe de bois, d'extraction du miel et
d'orpaillage, leur densité est faible mais contribue à la
perturbation de l'habitat faunique.
La carte établie par le WWF (figure 12) montre une
extension importante des pressions anthropiques. De nombreuses traces
d'activités illégales sont signalées et ont
été regroupées en zones :
Une zone à forte pression anthropique au Sud-Est de la
ZIC 5 et au Centre de la ZIC 1, le long de la route nationale reliant
Ngaoundéré à Garoua. C'est la zone de concentration des
champs de culture et des activités pastorales. L'agriculture est
l'activité la plus importante dans cette zone. Des nouvelles habitations
sont installées. Ce sont des migrants venant de l'extrême nord,
ils se regroupent en quartiers séparés des autochtones. D'autre
part, la pénétration des ZICs par les cheptels domestiques
est également notée. Elle se fait à partir
du couloir de transhumance. Les pasteurs profitent pour séjourner
quelques jours dans les ZICs. Aucun campement d'éleveurs n'a
été observé dans la zone. Une zone à pression
moyenne située sur la partie Nord- Ouest de la ZIC 5 et la partie Est de
la ZIC1. Ce sont les traces des braconniers qui sont les plus notées.
Deux campements ont été observés. Autour de ces campements
très peu d'observations d'animaux ont été faites. Ce sont
les braconniers venus des villages Gamba et Sakjé qui y
sévissent. Ils profitent de l'éloignement par rapport à la
route nationale pour s'installer.
Une grande partie de la ZIC 5 ne subit presque pas de pression
humaine, il s'agit du Sud- Ouest et Ouest en limite avec la zone de chasse
communautaire Doupa et les ZIC 16 et 18. Dans ces zones, le réseau de
pistes est dense et facilite les actions de surveillance menées par les
gestionnaires.
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