ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE
MAGISTRATURE
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BURKINA
FASO Unité-Progrès-Justice
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DEPARTEMENT
GESTION DES SERVICES SOCIO ECONOMIQUES
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PROBLEMATIQUE DE L'AUTONOMIE DE GESTION DES HOPITAUX
AU BURKINA FASO : cas du Centre hospitalier Universitaire
Pédiatrique Charles DE GAULLE (CHUP-CDG)
Mémoire
Pour l'obtention du diplôme
des
Administrateurs des Hôpitaux et des Services de
Santé
Présenté et soutenu publiquement par
:
BANCE Daouda
Mention : Assez Bien
Jury :
Monsieur Barthélemy AKOUWANDAMBOU,
Administrateur des Hôpitaux : Président Monsieur
Paul Sambo NIKIEMA Administrateur des Hôpitaux :
Directeur de Mémoire Monsieur Théophile
COMPAORE, Attaché de Santé : Membre
Juin 2010
ENAM 03 BP 7024 Ouagadougou 03 E-mail :
enam@
cenatrin.bf Téléphone
: (226) 50.31.42.64/65 Télécopie: (226) 50.30.66.11
AVERTISSEMENT
L'école n'entend donner aucune approbation ou
improbation aux idées émises dans ce mémoire
DEDICACE
A ma Mère, YODA Safiétou
REMERCIEMENTS
C'est le moment pour moi d'exprimer toute ma profonde
gratitude envers toutes les personnes, qui d'une manière ou d'une autre,
ont contribué à l'élaboration de ce document. Notamment
:
s A mon directeur de mémoire Monsieur Sambo Paul NIKIEMA,
qui, malgré ses multiples occupations, a accepté diriger ce
travail.
s A tout le corps enseignant et tout le personnel
administratif pour avoir bénéficié de leurs enseignements
et de leurs services tout au long de notre séjour à l'ENAM.
s A Monsieur le Directeur Général du CHUP-CDG et
tout le personnel de cette structure pour l'accueil et la disponibilité
manifestés à notre égard tout au long de nos
recherches.
s A Monsieur Dramane SEBRE, qui était près de
nous tout au long de l'élaboration de ce document. Nous le remercions
pour sa disponibilité et ses multiples conseils qui nous ont
été d'un très grand apport.
s A Monsieur André ZIDA, Monsieur Jean Modeste SOUBEIGA
et Monsieur Lassané Ouédraogo qui n'ont cessé de lire et
de faire des critiques constructives pour l'amélioration de ce
travail.
v' A toute ma famille pour son soutien et son encouragement.
s A toute la promotion 2008-2010 des Administrateurs des
Hôpitaux et des Services de Santé cycle A de l'ENAM pour leur
franche collaboration.
s A mes amis pour leurs soutiens de tous les jours.
s Enfin à tous ceux qui, de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce mémoire.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
CCHU : Comité de Coordination Hospitalo-Universitaire
CHN-YO : Centre Hospitalier National Yalgado OUEDRAOGO
CHR : Centre Hospitalier Régional
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CHUP-CDG : Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique
Charles De Gaulle CHU-SS : Centre Hospitalier Universitaire SANOU Souro
CME : Commission Médicale d'Etablissement
CSIO : Commission des Soins Infirmiers et Obstétricaux
CTE : Comité Technique d'Etablissement
CTHSCT : Comité Technique d'Hygiène, de
Sécurité et des Conditions de Travail DAF : Direction
Administrative et Financière
DHQS : Direction de l'hospitalisation et de la qualité des
soins
DPHUC : Direction de la prospective Hospitalo-universitaire et de
la Coopération
DRH : Direction des Ressources Humaines DSG : Direction des
Services Généraux
EPA : Etablissements Publics à caractère
Administratif
EPS : Etablissement Public de Santé IB : Initiative de
Bamako
INSD : Institut National de Statistique et de
Démographie
OMS : Organisation Mondiale de la Santé PAS : Programme
d'Ajustement Structurel PIB : Produit Intérieur Brut
RGPH : Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
SIM : Service de l'Information Médicale
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Répartition du personnel selon la qualification
au CHUP-CDG Au 31
octobre 2009 30
Tableau 2: Prestations offertes par le CHUP-CDG par service en
2009 31
Tableau 3: capacité hospitalière du CHUP-CDG par
service 32
Tableau 4: Répartition des hospitalisations selon
l'unité et le mode de sortie en 2009
au CHUP-CDG 33
Tableau 5: Evolution des principaux indicateurs de soins de 2005
à 2009 34
Tableau 6: Subventions de l'Etat au CHUP-CDG sur les cinq
dernières années en million de Francs CFA 36 Tableau 7:
Subvention de l'Etat au CHUP-CDG en millier de FCFA de 2005 à 2009
37 Tableau 8: Evolution des recettes propres du CHUP-CDG en
millier de Fcfa sur les
cinq dernières années 37 Tableau 9: Evolution du
budget du CHUP-CDG en milliers de francs CFA sur la
période 2005-2009 38 Tableau 10: Part de la subvention
de l'Etat dans le budget du CHUP-CDG en millions
de francs CFA sur la période 2005-2009 38
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Evolution de la part du budget santé dans
le budget national de 2005 à
2009 13
Graphique 2: Evolution des subventions de l'Etat aux
hôpitaux de 2005 à 2009 16
Graphique 3: Les dix pathologies dominantes au CHUP-CDG 34
Graphique 4: Répartition de la clientèle du
CHUP-CDG en fonction du secteur d'activité (en pourcentage)
35 Graphique 5: Evolution des recettes propres du CHUP-CDG sur les cinq
dernières
années 38 Graphique 6: Evolution des dépenses de
fonctionnement et d'investissement de
2005 à 2009 en millier de francs CFA 39
Graphique 7: Evolution de la CAF et TAF du CHUP-CDG de 2005
à 2009 40
Graphique 8: Appréciation des tarifs pratiqués au
CHUP-CDG 45
Graphique 9: Appréciation de la politique de motivation au
CHUP-CDG 47
Graphique 10: les causes des ruptures de consommables 48
Graphique 11: Nombre de jour séparant la date de
publication et de livraison pour
chaque produit 49
Graphique 12: Les causes des insuffisances de crédit
50
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT II
DEDICACE III
REMERCIEMENTS IV
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS V
LISTE DES TABLEAUX VI
INTRODUCTION GENERALE 2
PARTIE I : CADRE GENERAL DE L'AUTONOMIE DE GESTION DES
HOPITAUX 6
CHAPITRE I : CONCEPTS DE L'AUTONOMIE DE GESTION DES HOPITAUX 7
Section I : Cadre conceptuel et fondement de l'autonomie de
gestion des hôpitaux 7
Section II : Autonomie de gestion des hôpitaux au
Burkina Faso 12
CHAPITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL DE L'AUTONOMIE DE GESTION DES
HOPITAUX AU BURKINA FASO 17
Section I : Présentation du cadre juridique de
l'autonomie de gestion des hôpitaux aux Burkina Faso 17
Section II : Identification et analyse des concepts
clés de l'autonomie 22
CONCLUSION PARTIELLE 26
PARTIE II : PROBLEMATIQUE DE L'AUTONOMIE DE GESTION AU
CHUP-CDG
27
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DU CHUP-CDG ET
PRESENTATION DES RESULTATS
DE L'ENQUETE 28
Section I : Présentation générale du
CHUP-CDG 28
Section II: Financement du CHUP-CDG 36
CHAPITRE II : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE L'ENQUETE
41
Section I : Méthodologie et présentation des
résultats des enquêtes par questionnaires 41 Section II :
Analyse des résultats de l'enquête et proposition pour une
meilleure gestion des hôpitaux au
Burkina Faso 50
CONCLUSION PARTIELLE 57
CONCLUSION GENERALE 58
BIBLIOGRAPHIE 60
LISTE DES ANNEXES I
INTRODUCTION GENERALE
La santé n'est pas seulement l'absence de maladie, elle
est un état de complet bienêtre physique, mental et
social1. Parce qu'elle n'est pas un bien ordinaire, la santé
des populations est une préoccupation pour tous les pays et fait partie
des prérogatives de l'Etat.
Au Burkina Faso, pays situé au coeur de l'Afrique de
l'Ouest, l'évolution du système de santé et le
développement du système hospitalier en particulier ont
été marqués, ces dernières années, par de
nombreuses réformes en vue d'un meilleur fonctionnement.
Avant les années 1990, les hôpitaux du Burkina
Faso étaient de simples services administratifs sans distinction
particulière. Ils dépendaient de l'administration centrale pour
la quasi-totalité de leurs approvisionnements et de leurs gestions. Les
retards dans l'approvisionnement ont posé d'énormes
difficultés aux hôpitaux : ruptures de stocks, insuffisances de
crédits qui entravaient leur bon fonctionnement.
Or, les hôpitaux jouent un rôle majeur au sein des
systèmes de soins, non seulement parce qu'ils assurent la prise en
charge des malades référés, la formation des
professionnels de santé, mais aussi la recherche en santé. Ils
doivent donc être performants pour rétablir dans les meilleures
conditions tout individu diminué par la maladie.
Ainsi, dans le cadre de sa réforme hospitalière,
le Burkina Faso a opté pour l'autonomie de gestion (autonomie
administrative et financière) des hôpitaux nationaux et
régionaux. Cette autonomie s'est accompagnée d'une refonte de
l'organisation de l'hôpital. Les différentes prérogatives
ont été définies dans les lois portant réforme
hospitalière et dans les décrets de création des
établissements publics de santé.
C'est en 1990 que le Burkina Faso, par les kiti n°A
N-VII-0323/FP/SAN-AS et n°ANVII-0322/FP/SAN-AS du 18 mai 1990, s'est
engagé dans la reforme hospitalière en érigeant ces
hôpitaux en Etablissements Publics à caractère
Administratif (EPA), leur accordant ainsi une autonomie de gestion. Cette
autonomie de gestion devait mettre fin à la gestion centralisée
qui engendrait des lourdeurs administratives, créer
1 Extrait de la définition de la santé
selon l'OMS.
un certain dynamisme pour un meilleur fonctionnement des
hôpitaux et permettre de réduire des charges de l'Etat par un
accroissement des recettes propres.
Désormais, la totalité des recettes propres des
hôpitaux et les subventions que l'Etat s'est engagé à
mettre à leurs dispositions sont censées permettre de corriger
les insuffisances relevées, notamment les ruptures de stocks et les
insuffisances de crédits pour un meilleur fonctionnement des
hôpitaux.
Problématique
En 1998, la loi numéro 034/98/AN du 18 mai 1998 portant
loi hospitalière, va contribuer à renforcer l'autonomie
octroyée aux hôpitaux nationaux et régionaux. L'un des
apports majeurs de cette loi est qu'elle a permis d'élaborer des
décrets et arrêtés qui ont permis d'édicter des
normes dans plusieurs domaines. Cette loi, bien que dotant les hôpitaux
publics de la personnalité morale et d'une autonomie financière
plus importante, conservait le caractère administratif qui limitait le
champ d'action de ces centres hospitaliers.
Le caractère particulier de l'hôpital dû
à son rôle, à la complexité de son activité
et à son organisation, va amener les autorités à lui
conférer un statut particulier, celui d'Etablissement Public de
Santé (EPS) par la loi n°035-2002/AN du 26 novembre 2002 portant
création de la catégorie des établissements publics de
santé. Ce statut permet aux hôpitaux de mener des activités
industrielles et commerciales et d'exploiter des brevets, il introduit donc une
plus grande souplesse dans la gestion des hôpitaux.
Cependant plus de dix années après l'adoption de
la loi hospitalière, la gestion des hôpitaux reste
insatisfaisante, les ruptures de stocks persistent entraînant des
arrêts de travail, en témoignent les situations vécues par
de nombreux hôpitaux et le Centre Hospitalier Universitaire
Pédiatrique Charles De Gaulle (CHUP-CDG) en particulier en 2009.
Pourtant, dès sa création en 2001, une attention
particulière fut accordée au CHUP- CDG non seulement parce
qu'il permet de désencombrer le Centre Hospitalier National Yalgado
Ouédraogo (CHN-YO) en prenant en charge les enfants de 0 à 14
ans2 mais également parce qu'il fut
présenté comme site pouvant expérimenter la réforme
hospitalière au Burkina Faso.
Quelles sont donc les difficultés rencontrées par
les hôpitaux burkinabè en général et le CHUP-CDG en
particulier dans le cadre de cette autonomie de gestion?
Telle est la question qui a orienté le choix de notre
thème: Problématique de l'Autonomie de
gestion des Hôpitaux au Burkina Faso : cas du CHUP-CDG.
Objectifs de l'étude
L'objectif visé à travers cette étude,
est de contribuer à l'amélioration de la gestion des
hôpitaux Burkinabè en général et de CHUP-CDG en
particulier. Les objectifs spécifiques sont les suivants :
· décrire l'environnement actuel dans lequel
évoluent les hôpitaux burkinabè ;
· identifier les insuffisances de l'autonomie de gestion
des hôpitaux qui entravent le bon fonctionnement des hôpitaux en
général, du CHUP-CDG en particulier ;
· analyser les données disponibles et faire des
propositions. Hypothèses
Les hypothèses principales suivantes peuvent être
émises:
> les insuffisances de crédits entravent le bon
fonctionnement du CHUPCDG.
> la réglementation des marchés publics comporte
des insuffisances qui entravent la promptitude des achats du CHUP-CDG.
De façon spécifique, les hypothèses
intermédiaires ci-dessous seront vérifiées :
v' les recettes propres du CHUP-CDG ne croissent pas
convenablement suivant l'évolution de ses charges;
v' les subventions versées par l'Etat sont insuffisantes
;
v' le CHUP-CDG fait face à de longues procédures
pour ce qui concerne les achats.
2 En 1996, 40% des entrants au CHN-YO étaient
des enfants de 0 à 14 ans, SIM, CHU-YO.
Pour confirmer ou infirmer nos hypothèses, notre
recherche s'effectuera à partir de documents, d'enquêtes
menées auprès du personnel, des malades et d'interviews
auprès du personnel du CHUP-CDG et autres spécialistes des
questions abordées.
Cette étude est structurée en deux parties : la
première partie sera consacrée au cadre global de l'autonomie de
gestion et au cadre juridique des hôpitaux du Burkina Faso, quant
à la seconde partie, elle permettra de présenter le cadre de
l'étude (CHUP-CDG) et les résultats de l'enquête,
d'analyser ces résultats et de faire des propositions pour une autonomie
viable tout en ayant à l'esprit la mission première de
l'hôpital, procurer à tous la bonne santé.
PARTIE I : CADRE GENERAL DE L'AUTONOMIE DE GESTION
DES HOPITAUX
Cette première partie de notre étude expose en
deux chapitres une présentation générale de l'autonomie de
gestion des hôpitaux (chapitre I) et du cadre juridique de l'autonomie de
gestion des hôpitaux au Burkina Faso (chapitre II).
Chapitre I : Concepts de l'autonomie de gestion des
hôpitaux
Ce premier chapitre nous permettra de nous accorder sur les
différents termes couverts par le thème à travers une
étude des concepts (section I) et de faire une présentation des
fondements de l'autonomie de gestion (section II).
Section I : Cadre conceptuel et fondement de
l'autonomie de gestion des hôpitaux
Ce cadre conceptuel ne prendra en compte que les termes et
expressions qui nous semblent importants et sont essentiels à la bonne
compréhension de cette étude.
Paragraphe I : Revue de littérature
A- Concepts relatifs à l'autonomie des
hôpitaux 1- Autonomie de gestion des
hôpitaux
Le Petit Robert de la langue française (2007),
définit l'autonomie comme le droit de se gouverner par ses propres lois.
L'autonomie de gestion pour un établissement suppose donc le droit de
s'autogouverner, de s'auto-diriger, de s'autofinancer et être sujet
à ses propres lois.
Cependant, cette définition est trop étroite
pour définir l'autonomie hospitalière, puisqu'il n'existe aucun
hôpital dans aucun pays qui est sujet à ses propres lois.
Ainsi, les hôpitaux autonomes sont
considérés comme étant ceux qui «s'autogouvernent,
s'auto-dirigent et s'autofinancent au moins partiellement» (Hildebrand and
Newbrander, 1993). L'expression «hôpital autonome» ne peut donc
avoir de signification que si elle satisfait à des critères
préétablis, car un hôpital ne peut être autonome que
dans un contexte défini à priori3.
Au Burkina Faso, les hôpitaux existants sont des
Etablissements Publics de Santé (EPS). « Sont des Etablissements
Publics de Santé, les Etablissements Publics de l'Etat dotés de
la personnalité morale et de l'autonomie administrative
et financière dont l'objet principal est d'assurer les prestations des
services de santé conformément aux exigences du service
public» (article 2 de la loi n°035-2002/AN du 26 Novembre
2002 portant création de la catégorie d'établissement
public de santé).
3 Mukesh Chawla et al, L'autonomie
Hospitalière : Guide méthodologique, 1996, page 4.
L'attribution de la personnalité
morale permet à l'hôpital d'être un sujet de droit
et d'obligation. Ce statut lui confère le pouvoir d'ester en justice, de
disposer d'un patrimoine, de contracter des prêts, de disposer d'un
personnel propre et d'un budget qui retrace ses opérations.
2- Service public
Un service public est une activité exercée
directement par l'autorité publique (Etat,
collectivité territoriale ou locale) ou sous son contrôle, dans le
but de satisfaire un besoin d'intérêt général.
Le fondement de la notion de service public réside
dans le fait que certaines activités sociales considérées
comme essentielles et stratégiques doivent être
gérées selon des critères spécifiques pour
permettre un accès à tous et contribuer à la
solidarité et à la cohésion sociale, culturelle et
économique de la société. Ces activités doivent
donc échapper à la logique du marché et à la
recherche du profit.
Les trois grands principes auxquels sont soumises les missions
de services publics sont la mutabilité (capacité d'adaptation aux
conditions et aux besoins), l'égalité (dans l'accès au
service et dans les tarifs) et la continuité4.
Ce statut, l'autonomie de gestion accordée au
hôpitaux, vise donc à responsabiliser les hôpitaux et,
partant, les dirigeants dans leur gestion quotidienne de l'hôpital.
Cette conception du service public implique un rôle
important de l'Etat qui est son principal garant.
B- Autonomie de gestion et intervention de
l'Etat 1- Intervention de l'Etat
Pour J. Massion « quel que soit le type de
société ou la nature juridique qui est à la base de
l'hôpital, il apparaît aussitôt qu'il se différencie
sur des points fondamentaux d'une entreprise industrielle ou commerciale
»5.
Il convient donc de distinguer l'autonomie de
l'indépendance afin d'éviter toute confusion sur la notion
d'autonomie de gestion des hôpitaux qui pourrait laisser
transparaître une liberté totale qui éloignerait
l'hôpital de sa mission première.
4
www.toupie.org/dictionnaire/service-public.htm
5 Guide de l'autonomie des hôpitaux, page 6
La gestion autonome de l'hôpital telle que
instituée ne compromet aucunement sa mission de service public.
Selon le lexique des termes juridiques, le service public au
sens matériel du terme se définit comme « toute
activité destinée à satisfaire un besoin
d'intérêt général et qui, en tant que telle, doit
être assurée ou contrôlée par l'administration, parce
que la satisfaction continue de ce besoin ne peut être garantie que par
elle »6. Ainsi dans le cadre de l'autonomie de gestion de ces
hôpitaux, l'Etat burkinabè intervient dans le fonctionnement et le
développement de l'hôpital public par l'octroi de subventions.
2- Subvention de l'Etat
Selon le lexique des termes économiques, une
subvention est une somme versée par la puissance publique ou des tiers
à une unité économique ou à un groupement
d'unité dans un but social ou économique. Une subvention
d'exploitation peut être une indemnité compensatrice pour
insuffisance du prix de vente et un versement en espèces destiné
à faire face à des charges d'exploitation7.
Dans la mouvance de l'initiative de Bamako (I B) en
matière de paiement de soins des usagers, les hôpitaux ont
renforcé la tarification de leurs activités. Cependant, cette
croissance des ressources issues de la tarification ne doit pas conduire
à un désengagement de l'Etat qui pourrait influencer
négativement le fonctionnement des hôpitaux. L'Etat doit donc
apporter sa contribution au financement des hôpitaux et cela se justifie
par le fait que la mission de service public dévolue aux hôpitaux
impose que ceux-ci conduisent certaines actions qui ne peuvent être
financées par les patients uniquement.
En effet, les subventions doivent permettre selon H. Balique
de « compenser le bas niveau des tarifs par rapport aux coûts de
production. C'est ainsi qu'une césarienne dont le coût unitaire de
production, toutes charges comprises, s'élevant à 150 000 FCFA
pour une qualité donnée pourra être facturée
à 10 000 FCFA, à condition qu'une subvention de 140 000 FCFA soit
accordée à l'établissement qui l'aura produite
»8. Cela suppose que le prix de revient doit permettre de
couvrir le coût des soins et placer l'hôpital à l'abri d'un
besoin de financement.
6 Lexique des termes juridiques,
14ème édition, Dalloz, 2003.
7 Lexique d'économie, 9ème
édition, Dalloz, 2006.
8 H. Balique, Les hôpitaux publics des pays
d'Afrique francophone au sud du sahara et leurs perspectives, 1999.
Paragraphe II : Fondements de l'autonomie de gestion
des hôpitaux
A- Fondement économique
Pour l'OMS la santé est un état de complet
bien-être, l'écart entre cet état et l'état
réel de l'individu constitue alors un besoin de santé dont la
satisfaction engendre des investissements et ressources aussi bien
économiques que financiers.
Or malgré l'importance de la santé, la
rareté des ressources nationales ne tolère guère le
gaspillage. Ainsi, l'objectif de rationalisation des ressources allouées
au système de soins ouvre une brèche où s'insère le
raisonnement économique.
L'économie de la santé, discipline d'inspiration
néoclassique qui a pour « objet d'apporter un éclairage sur
la gestion économique et financière de l'appareil sanitaire et de
la protection sociale de la santé »9, se chargera
d'apporter des solutions aux problèmes qui minent les systèmes de
santé en général et l'hôpital en particulier.
Organisation à la pointe du progrès technique,
souvent premier employeur de sa collectivité territoriale de
rattachement et doté d'un budget conséquent, l'hôpital fera
l'objet d'une littérature économique abondante. La
rationalisation, l'optimisation en terme de coût et d'organisation
à l'hôpital renferment les notions d'efficience,
d'efficacité, de qualité tout en permettant l'accès
géographique et surtout financier des populations aux soins hospitaliers
nécessaires.
En effet « lorsqu'un service sanitaire est source de
gain, il y a fatalement malaise à l'idée que l'on puisse
spéculer sur la souffrance humaine »10. Cependant la
barrière financière, l'insuffisance de ressources pour faire face
aux dépenses de fonctionnement, de maintenance et d'investissement de
plus en plus croissantes est un obstacle majeur pour l'accès aux soins
de santé modernes. Dès lors, la résolution des questions
de tarification et d'équilibre budgétaire pose un problème
d'organisation, de bonne gestion, de management qui permettrait de maintenir la
viabilité de l'hôpital tout en permettant l'accès des
populations aux soins modernes.
Les économistes de la santé vont, dans cet
optique, élaborer différents scénarios.
9 Seydou BEYE, l'économie et la santé
dans une perspective managériale, éd L'Harmattant, 1999, Page
113.
10 Robert LAUNOIS, la théorie de la
bureaucratie à l'hôpital, extrait des colloques de IRSEM, page
6.
B- Modèles de gestion de l'hôpital
Dans une première tentative, les économistes de
la santé vont substituer à «l'hôpital
administration» «l'hôpital l'entreprise» qui est le
résultat de l'accentuation des caractéristiques communes à
l'hôpital et à l'entreprise tout en occultant leurs
spécificités respectives pour rompre avec «l'hôpital
administration» à la base des maux de l'hôpital. Selon
Charles E. Phelps, « la santé est un bien économique »
et « comme tout bien économique, la demande des soins
médicaux dépend des revenus »11, la santé
a un coût pour le producteur et offre un bien être, une
satisfaction au consommateur, ce dernier doit payer la contrepartie de sa
satisfaction.
Mais vu les effets pervers que pourrait engendrer un tel
modèle sur la mission de service public de l'hôpital public et
l'irréalisme des hypothèses de départ, qui sont celles de
la concurrence pure et parfaite12, au regard d'un marché
hospitalier aux nombreuses imperfections, les économistes s'orientent
alors vers la théorie économique de la bureaucratie.
Cette dernière présente des limites du moment
où, un bureaucrate, le chef d'établissement, manipule
l'information dont il a le monopole afin de s'arroger un budget
discrétionnaire qui prend la forme de rentes, éventuellement
partagées avec les médecins13. Dépenses
injustifiées, efforts sous optimal, caractérisent la gestion du
bureaucrate.
La stratégie adoptée aujourd'hui par le Burkina
Faso et que la plupart des pays cherchent à adapter à leur
contexte est la création du statut d'établissement de
santé. L'établissement de santé est doté d'une
autonomie de gestion. L'objectif est de redonner un rôle aux jeux des
mécanismes économiques en palliant les méfaits aussi bien
du marché livré à la logique du « make profit »
que de la bureaucratie professionnelle (Mintzberg, 1982) où l'effort est
mis sur le travail administratif et non sur l'activité
professionnelle14. La notion de démarche de projet est la
pièce maîtresse de ce modèle.
11 Charles E. Phelp, les fondements de
l'économie de la santé, 1994.
12 Les hypothèses des marchés de
concurrence pure et parfaite sont : l'atomicité, la mobilité
parfaite des ressources, l'information parfaite,
l'homogénéité des produits.
13 Frédéric PIERRU, L' «
hôpital-entreprise » Une self-fulfilling prophecy avortée,
1999 , Vol. 12 , n° 46, P 12.
14 Seydou BEYE, l'économie et la santé
dans une perspective managériale, éd L'Harmattant, 1999 ; Page
113.
Cette dernière notion devra permettre à
l'hôpital de maximiser son profit soit par la minimisation des
coûts de production, soit par la maximisation du nombre de patients
traités et ou la qualité des installations (plateau technique) et
des compétences offertes (renommée des praticiens),
(Frédéric Pierrou)15.
Section II : Autonomie de gestion des hôpitaux au
Burkina Faso
Cette section présente en deux paragraphes, la
situation socio-économique et l'organisation du système de
santé du Burkina Faso (paragraphe 1) et les raisons qui ont amené
les autorités à accorder l'autonomie aux hôpitaux du
Burkina Faso (paragraphe 2).
Paragraphe I : Situation socio-économique
et organisation des soins au Burkina Faso
B- Situation économique et santé au Burkina
Faso
Le Burkina Faso est un pays enclavé situé au
coeur de l'Afrique de l'Ouest avec une population dénombrée
à 14.017.262 habitants en 2006 (INSD, 2008). Son produit
Intérieur Brut (PIB) a été estimé à 3145,0
milliards de FCFA en 2006, soit un PIB par habitant de l'ordre de 224.300 FCFA
(INSD, 2008). Les estimations 2008 de l'INSD donne un PIB de 3646,9 milliards
de FCFA et un PIB par habitant de 250.830 FCFA16.
La population burkinabé est majoritairement pauvre,
seuil de pauvreté estimé à 82 672 FCFA en 2003 avec un
taux d'incidence de 46,4%. Ce taux s'est amélioré jusqu'en 2007
avant de connaître une légère aggravation entre 2007 et
2008 passant de 42,6% à 43,5%, soit une aggravation de 0,9 point. Aussi,
en 2005, sur une population de près de 12,1 millions d'habitants,
seulement 0,12 % bénéficiaient des services d'assurance maladie
(Banque mondiale, 2005). Pourtant avec un taux brut de mortalité de 11,8
pour 1000 en 2006 (RGPH, 2006), le Burkina Faso fait face à de nombreux
défis.
En raison de la rareté des ressources
financières, la situation sanitaire au Burkina Faso est très
préoccupante. Cependant, l'Etat à travers son budget arrive
à financer dans la limite des ressources disponibles, les
dépenses de santé constituées essentiellement des
dépenses de fonctionnement et d'investissements.
15
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_02952319_1999_num_12_46_1054;
page 12.
16
WWW.insd.bf.
S'agissant du mécanisme de financement, l'Etat, depuis
1999 alloue des crédits aux régions sanitaires et aux districts
sanitaires pour les dépenses de biens et services à travers les
délégations de crédits. Pour les structures de
référence (CHR et CHU) et les autres établissements
publics (ENSP, LNSP, OST, etc.), des subventions de fonctionnement leur sont
allouées. Ces dépenses absorbent une part très importante
du budget de l'Etat, néanmoins, ce dernier ne satisfait pas les normes
de l'OMS.
Le graphique suivant donne l'évolution en pourcentage du
budget de l'Etat accordé à la santé de 2005 à
2009.
Graphique 1: Evolution de la part du budget
santé dans le budget national de 2005 à 2009
2005 2006 2007 2008 2009
14
12
10
4
8
6
2
0
11,77
7,8
8,93
8,34 8,42
%Budget Santé
Pourcentage du budget de l'Etat accorde a la
sang
Années
Source : Ministère
de la santé, statistique DAF, 2008.
Il s'agit du pourcentage du budget de l'Etat hors mis les
dettes allouées à la santé.
La part du budget 2009 de la santé a
été calculée par nous à partir des données
recueillies dans la loide finance 2009.
Malgré le taux de 11,77% en 2005 qui pourrait
être dû à des facteurs exogènes tels que la part du
fonds PPTE accordé à la santé en 2005, ce graphique laisse
transparaître que le Burkina Faso tarde à satisfaire la
recommandation de l'OMS qui voudrait que les Etats des PMA accordent au moins
douze pourcent (12%) de leurs budgets à la santé pour soulager
les énormes besoins de ce secteur. Cependant cette part du budget
accordée au secteur de la santé ne fait que croître depuis
2006 traduisant le souci des autorités à faire de la santé
pour tous une réalité aux pays des hommes intègres.
B- Organisation du système de soins au Burkina
Faso
L'accès des populations aux services de santé
et aux prestations requiert nécessairement l'existence préalable
d'une bonne organisation sur le territoire national, des infrastructures
sanitaires, dotées de ressources financières, humaines et
matérielles pour leur bon fonctionnement.
Au Burkina Faso le système de santé se
présente sous la forme d'une pyramide organisée en trois niveaux
qui assurent des soins de santé primaires, secondaires et tertiaires.
> Le premier niveau de la pyramide est constitué par
les districts sanitaires et comprend deux échelons :
· :. le premier échelon de soins est le Centre de
Santé et de Promotion Sociale (CSPS) on dénombrait
135217 CSPS en 2008, structure de base du système de
santé au sein de laquelle est assuré le Paquet Minimum
d'Activités (PMA) défini par le Ministère de la
santé ;
· :. le deuxième échelon de soins du
district sanitaire est le Centre Médical avec Antenne Chirurgicale
(CMA), on en comptait 44 en 2008. Il sert de référence pour les
formations sanitaires du district car c'est à ce niveau du
système qu'est délivré le Paquet Complémentaire
d'Activités (PCA).
> Le deuxième niveau est représenté
par les Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) au nombre de neuf (9).
Ils servent de référence et de recours aux CMA.
> Le troisième niveau est constitué par les
Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) au nombre de trois (3) dont CHU-YO et
CHUP-CDG à ouagadougou et le CHU-SS à Bobo dioulasso qui
représentent le niveau de référence le plus
élevé pour les soins spécialisés. Il sert
également de cadre de formation des différentes catégories
de personnels et de recherche.
Cette organisation du système de santé
répond à un souci, celui de favoriser l'accès des
populations aux services de santé. Nous allons à travers les
pages qui suivent nous intéresser à la gestion des hôpitaux
au Burkina Faso.
17 Le nombre de structure CSPS, CMA, CHR et CHU est
extrait le l'annuaire statistique 2008 du ministère de la
santé.
Paragraphe II : Nouvelle conception de
l'Hôpital
A- Manque de qualité et mutations dans le
comportement des usagers
Les hôpitaux des Pays les Moins Avancés (PMA) en
générale et ceux du Burkina Faso en particulier se trouvaient
dans une impasse qui fut le résultat de leurs difficultés
à s'adapter aux changements. En effet, leur organisation n'a pas
été l'objet de grandes modifications depuis une époque
où il était encore question de la gratuité des soins. Ces
hôpitaux fonctionnaient toujours selon les principes fondamentaux d'une
administration, «l'hôpital fait ce qu'il peut avec ce qu'il a»;
«le malade doit se contenter de ce qu'on lui donne»18. Une
telle conception confine l'hôpital dans une position qui l'écarte
de toute rationalité économique et s'oppose à toute prise
de responsabilité par les directeurs et les professionnels de
santé.
Au Burkina Faso, la situation des hôpitaux se
caractérisait par de multiples dysfonctionnements telles que les
ruptures de stocks consécutives à la lourdeur administrative qui
entravait la promptitude de l'approvisionnement. La fréquentation d'un
hôpital public dans les PMA laissait transparaître des
insuffisances notoires; longue file d'attente, absence et / ou déficit
de personnel etc. Ces insuffisances sont consécutives à une
période de crise économique qui avait contraint les pouvoirs
publics à restreindre les crédits alloués aux secteurs
sociaux tels que la santé.
Aujourd'hui, l'émergence d'une certaine
catégorie d'usagers, exprimant une demande de soins de plus en plus
importante, exigeante, qui refuse le statut de simple
bénéficiaire, en quête de structures susceptibles de
satisfaire sa demande, contraint les autorités, les acteurs de
l'hôpital à mettre en place un nouveau type d'établissement
d'où le passage de «l'hôpital administration» à
«l'hôpital entreprise».
Cette dernière notion beaucoup contestée va
connaître des mutations qui extirperont l'esprit mercantiliste qui s'y
cache au profit d'un certain réalisme, relatif non seulement à
l'organisation de l'hôpital mais aussi à la satisfaction des
besoins de tous.
Ainsi de plus en plus, « une faiblesse de l'offre
hospitalière est très souvent concomitante avec une
fréquentation dérisoire de l'hôpital »19.
La foule qui se dirige vers les hôpitaux le fait par dépit,
faute de mieux. La plupart du temps, cette
18 Expressions empruntées à Hubert
BALIQUE, Chargé de Recherche à l'ORSTOM
19 Eric de Roodenbeke, Privatisation des
hôpitaux dans les pays en voie de développement ?
population peine à payer les soins. Le mouvement des
couches sociales les plus nanties vers des établissements privés,
plus coûteux, « témoigne d'une évolution qui, si elle
se prolonge, aboutira à ce que les hôpitaux publics ne
reçoivent plus que les couches sociales les plus
défavorisées » (H.BALLIQUE).
B- Hôpital et dépenses publiques
Au Burkina Faso, l'introduction des politiques de Soins de
Santé Primaires a coïncidé avec l'adoption par les
gouvernements, des PAS au début des années 90. La crise
économique a amené les gouvernements africains à
réduire les dépenses en matière de santé. Il n'y
avait plus suffisamment d'argent pour financer la santé, construire et
aménager les hôpitaux et les centres de santé, acheter et
entretenir les équipements, payer et motiver les professionnels, acheter
ou renouveler les stocks de médicaments.
Etant donné l'accroissement continuel des coûts
de la santé, il n'est pas étonnant que « les hôpitaux,
en tant que «dépenseurs» principaux dans le système de
santé, soient au premier plan » (Montoya-Aguilar, 1994).
Au Burkina Faso, les subventions de l'Etat aux hôpitaux
(CHR et CHU) représentent des sommes importantes, accentuant ainsi les
dépenses de santé de l'Etat. Les subventions de l'Etat aux
hôpitaux sur ces cinq dernières années sont données
par le graphique ci-dessous.
Graphique 2: Evolution des subventions de
l'Etat aux hôpitaux de 2005 à 2009
Montwits en rrilier defranc CFA
|
14 000 000 12 000 000 10 000 000 8 000 000 6 000 000 4 000
000 2 000 000
-
|
|
|
|
|
Subventions
|
|
|
|
2005 2006 2007 2008 2009
Années
Source : Ministère
de la santé DAF, 2009 ( Cf Annexe 6).
Les contraintes budgétaires du Burkina Faso astreignent
le pays à trouver des alternatives afin de générer des
ressources qui permettront de financer la santé mais
surtout mettre en place un mécanisme qui permettrait de
gérer plus efficacement les ressources déjà existantes.
Voulant trouver de nouvelles ressources pour financer les
activités à coût élevé des hôpitaux et
rendre plus efficace l'utilisation des ressources existantes, les gouvernements
dans certains pays en voie de développement et ceux du Burkina Faso en
particulier ont accordé aux hôpitaux publics une certaine
autonomie de gestion.
CHAPITRE II : Cadre institutionnel de l'autonomie de
gestion des hôpitaux au Burkina Faso
A travers ce second chapitre nous tenterons de cerner
l'évolution du statut des hôpitaux au Burkina Faso dans le temps
(section I) avant de tenter de comprendre les concepts clés et les
objectifs visés par ces différentes réformes (section
II).
Section I : Présentation du cadre juridique
de l'autonomie de gestion des hôpitaux aux Burkina
Faso
Cette section vise essentiellement à faire l'historique
des différents statuts des hôpitaux au Burkina Faso, et leurs
différents apports à l'organisation de l'hôpital.
Paragraphe I : Réformes
hospitalières
A- Evolution jusqu'en 1998
La stratégie des soins de santé primaires
préconisée par l'Assemblée Mondiale de la Santé en
1979 et adoptée à Bamako en 1988 (initiative de Bamako) par les
ministres africains sous l'impulsion des bailleurs de fonds va rompre avec la
gratuité des soins de base. Dorénavant, les usagers des
structures de base doivent contribuer aux coûts des soins de
santé. Aussi, l'organisation du système de santé en une
pyramide sanitaire a-t-elle pour objectif de remplacer «
l'hospitalo-centrisme » par une organisation où l'hôpital ne
sera plus le principal prestataire des soins de santé au Burkina Faso.
Situé en sommet de la pyramide sanitaire, ces centres hospitaliers
devenaient plutôt des hôpitaux de référence pour des
soins de spécialités.
Depuis lors, en dépit des normes de fonctionnement
suggérées par la première Programmation Sanitaire
Nationale (PSN), les centres hospitaliers, CHR et CHN créés et
gérés directement par l'Etat ou ses démembrements,
fonctionneront quasiment sans statut juridique. En effet, les organigrammes
successifs du Ministère
de la Santé classeront les hôpitaux dans un
premier temps parmi les services extérieurs du département, puis
dans la catégorie des services rattachés sans précisions
sur la nature, les missions et les attributions de l'hôpital public.
L'importance des ressources engagées et la chute de la
qualité des prestations de soins en milieu hospitalier a ravivé
le débat sur le rôle et la place des hôpitaux dans le
système de santé.
A partir de l'année 1990, avec les difficultés
économiques que connaissait le Burkina Faso à l'image des pays de
la sous région et les insistances de certains partenaires qui exigeaient
une meilleure gestion des hôpitaux, les évènements
s'accélèrent. Le 18 mai 1990, deux kiti (décrets) fixent
le nouveau statut juridique des CHN et des CHR : ils sont érigés
en EPA, par conséquent dotés de la personnalité morale et
de l'autonomie financière.
La forme de gestion de ces hôpitaux varie en fonction
qu'il s'agit d'un CHR ou d'un CHN. Le kiti n°AN-VII-0322/FP/SAN-AS du 18
mai 1990 portant statut particulier des CHR érige les neufs (9) CHR du
pays en EPA et le kiti n°AN-VII-0323/FP/SAN-AS du 18 mai 1990 portant
statut particulier des CHN érigeant les deux (2) hôpitaux
nationaux à savoir l'hôpital Yalgado OUEDRAOGO et Sourou SANOU en
EPA. En 1991, deux textes ont été adoptés pour
étendre à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, le principe
de la contribution financière préconisée par l'Initiative
de Bamako. En effet, le KITI 202 du 4 février 1991, précise les
bases d'un système de tarification des actes des professionnels de la
santé et des hospitalisations dans les structures de soins de base et
hospitalières, et le RAABO 84-91, qui fixe les tarifs correspondants.
B- Loi hospitalière et renforcement du statut
des hôpitaux Le statut d'EPA sera renforcé par la loi
n°034/98/A N du 18 mai 1998 portant loi hospitalière. En effet,
initiée depuis 1996, la loi hospitalière ou loi sur
les établissements hospitaliers publics et privés a
été adopté le 18 mai 1998 par l'Assemblée
Nationale. L'adoption de ce nouveau cadre législatif constitue une
étape importante de la réforme en cours du système
sanitaire de notre pays. Cette loi dispose en son article seize (16) que le
mode de gestion des établissements hospitaliers publics est
défini par voie règlementaire, en l'occurrence, par décret
pris en conseil des ministres. Le projet de décret portant statut
particulier des
établissements hospitaliers publics est un texte
d'application de cet article seize (16). Ce décret unifie le mode de
gestion des CHR et des CHN en un seul texte.
L'un des apports majeurs de cette loi est qu'elle a permis,
à partir de son cadre général, d'élaborer des
décrets et arrêtés qui ont permis d'édicter des
normes dans plusieurs domaines. En effet, s'il doit contribuer de
manière significative à améliorer les soins de
santé, l'hôpital doit être mieux structuré et doit
établir des normes dans les différents domaines afin de pouvoir
remplir ses missions essentielles rappelées par la loi
hospitalière : celles de soins, de formation et de recherche.
La loi hospitalière du 18 mai 1998, bien que dotant les
hôpitaux publics de la personnalité morale et de l'autonomie
financière, conservait le caractère administratif qui limitait le
champ d'action de ces centres hospitaliers.
La concurrence de plus en plus rude et les objectifs
visés par les autorités vont résoudre le
législateur à améliorer cette loi par la loi
n°035-2002/AN du 26 novembre 2002 portant création de la
catégorie d'Etablissement Publique de Santé.
Paragraphe II : Apports des réformes
hospitalières
A- De l'EPA à l'EPS
Plusieurs conséquences découlent du statut
d'établissement public à caractère administratif introduit
par la loi hospitalière du 18 mai 1998. Cette loi dote les
hôpitaux publics de la personnalité morale et de l'autonomie
financière. Ils disposent donc d'un budget propre et possèdent
leur propre organe délibérant, leur propre domaine, leur propre
personnel. Ils peuvent ester en justice, conclure des marchés et signer
des contrats. Ils bénéficient dans leur gestion d'une autonomie
qui trouve ses limites dans le contrôle technique et financier
exercé par l'Etat. En effet, ces établissements sont soumis
à un régime budgétaire, financier et comptable particulier
; leur régime est celui de la comptabilité publique.
En outre, ces établissements sont comme les autres
établissements publics, soumis au principe de spécialité
qui rend illégales leurs interventions dans un domaine étranger
à leurs missions.
Par ailleurs, le statut d'établissement public de
santé reconnu aux hôpitaux publics par le législateur
suite à la loi n°035-2002/AN du 26 novembre 2002 constitue
un arbitrage entre les partisans de « l'hôpital entreprise »
et ceux du statut traditionnel
de l'hôpital qui était jusqu'alors celui d'un
établissement public administratif (EPA). Ce faisant, le
législateur a souhaité ainsi donner aux établissements
hospitaliers publics une plus grande souplesse de gestion, leur permettant de
soutenir la concurrence du secteur sanitaire privé sans être
rangés pour autant parmi les établissements publics à
caractère industriel et commercial.
Les établissements publics de santé ont
désormais la possibilité, à titre accessoire et dans la
limite des moyens matériels et humains indispensables à
l'exécution de leurs missions, de mener des activités
industrielles et commerciales et d'exploiter des brevets20.
Désormais, il ne s'agira pas seulement d'administrer au sens strict du
terme mais plutôt de gérer ces formes d'entreprises, plus
complexes dans un contexte de rareté des ressources et d'indigence de la
grande majorité de la population.
B- Apports des lois à l'organisation des
hôpitaux
La loi hospitalière du 18 mai 1998, puis celle du 26
novembre 2002 et les lois et décrets qui on suivi ont
rénové significativement la structuration de l'hôpital,
recadré les différentes fonctions et introduit des normes dans
les différents domaines. Plusieurs innovations concernant les organes
techniques consultatifs et les équipes de direction des CHR et CHU ont
été introduites par ces textes.
1-Organes techniques, consultatifs et de
contrôles
Le décret n°2006-356/PRES/PM/MS/MFB crée
pour les C HR, cinq organes techniques consultatifs à savoir une
Commission des Soins Infirmiers et Obstétricaux (CSIO), un Comité
Technique d'Etablissement (CTE), un conseil de discipline, une Commission
Médicale d'Etablissement (CME) dont la création se justifie par
la nécessité de concilier le respect des règles de
déontologie auxquelles sont tenues les médecins et
l'impératif de gestion rationnelle des ressources de l'hôpital et
le Comité Technique d'Hygiène, de Sécurité et des
Conditions de Travail (CTHSCT), sa composition est paritaire; elle émet
des avis principalement sur l'organisation et les conditions de travail,
c'est-à-dire l'hygiène et la sécurité du personnel,
du matériel et des installations dans l'établissement. Ces
organes participent à la gestion de l'établissement en donnant la
parole au personnel. Ces textes reconnaissent des droits aux malades mais
également les devoirs qui leur sont apposable. En plus de
20 Barthélemy AKOUWANDAMBOU, Cours de
législation sanitaire et sociale, ENAM, 2009.
ces cinq (5) organes consultatifs, il existe au sein des CHU,
un Comité de Coordination Hospitalo-Universitaire (CCHU) (Décret
n°2006- 355/PRES/PM/MS/MESSRS/MFB/ portant statuts particuliers des
CHU).
Pour ce qui concerne le conseil d'Administration, le nombre
de ses membres passe à dix (10) pour les CHR et onze (11) pour les CHU
au lieu des douze (12) prévus par les 2 kiti du 18 mai 1990. Moins
étoffé avec une mission plus claire, ce conseil doit pouvoir
fonctionner plus efficacement. La nomination d'un comptable public
dénommé Agent Comptable dans chaque établissement
hospitalier témoigne d'une gestion plus rigoureuse.
Les CHU et CHR sont soumis à différents
contrôles aussi bien au niveau interne et externe. Dans chaque CHU et CHR
est nommé un contrôleur financier qui assure le contrôle
interne, le contrôle externe est assuré par l'inspection
générale de l'Etat, l'inspection générale des
finances, les structures de contrôle du trésor public,
l'inspection générale des services de santé et
l'inspection des inspecteurs en environnement.
2- Organes de direction
Les hôpitaux du Burkina Faso sont administrés
par un Conseil d'Administration (CA) et composé de sept (7) directions,
décret n°2006-35 5/PRES/PM/MS/MESSRS/MFB/ Portant statuts
particuliers des CHU, dont la Direction des Ressources Humaine (DRH), la
Direction Administrative et Financière (DAF), la Direction des Services
Généraux (DSG), la Direction de l'hospitalisation et de la
qualité des soins (DHQS), la Direction de la prospective
Hospitalo-universitaire et de la Coopération (DPHUC), qui est propre aux
centres hospitaliers universitaires et qui s'occupe de la mise en
cohérence des missions hospitalières et universitaires de
l'hôpital, de l'élaboration et du suivi de politique de
coopération, l'Agence Comptable (AC). Toutes ces directions techniques
assistent la Direction Générale (DG) .
Cette dernière est chargée de
l'exécution des décisions du CA, elle est responsable de
l'accomplissement des missions assignées à la structure. Elle
coordonne, répartie les missions et rôles individuels et
collectifs, anime les équipes pilote, les opérations, fait le
suivi et évaluation des activités et procède à des
recadrages des activités et politiques de l'établissement. Le
Directeur Général peut prendre toutes mesures
conservatoires dépassant ses attributions à
condition d'en rendre compte au Président du conseil
d'administration.
Section II : Identification et analyse des
concepts clés de l'autonomie
Cette section vise essentiellement à présenter
les concepts clés liés à l'autonomie de gestion des
hôpitaux au Burkina Faso et a exposé à travers l'analyse de
ces derniers, l'objectif visé par l'autonomie de gestion accordée
aux hôpitaux Burkinabè.
Paragraphe I : Concepts clés liés
à l'autonomie des hôpitaux
A- Projet d'établissement
Le projet d'établissement est le néologisme le
plus important de l'autonomie des hôpitaux. Il s'impose ainsi que les
conditions de son élaboration et de son approbation aux acteurs de
l'hôpital par l'article 12 de la loi n°034/98/AN du 18 mai 1998 qui
stipule que : « les établissements hospitaliers publics
élaborent un projet d'établissement dont la durée ne
saurait excéder cinq (5) ans. La procédure et les conditions
d'approbation des projets d'établissement seront précisées
par voie règlementaire ».
Selon l'article 11 de cette même loi, « le projet
d'établissement définit, notamment sur la base des orientations
médicales, les objectifs généraux des établissement
dans le domaine médical et des soins obstétricaux, de
l'enseignement et de recherche, de la politique sociale, des plans de
formation, de la gestion, du système d'information »
La composition ici n'est qu'à titre indicatif. Le
comité de pilotage doit déterminer la composition qui convient le
mieux à sa structure. Cette composition doit être guidée
par l'analyse de la situation, qui déterminera l'existant, mais aussi
les forces et les faiblesses de la structure.
L'article 20 du décret
n°2006-3556-PRES/PM/MS/MESSR S/MFB du 20 juillet 2006 portant statuts
particuliers des centres de santé universitaire, stipule que : « le
projet d'établissement est un outil programmatique, de suivi et de
coordination des activités médicales et scientifiques ».
De ces articles, on peut retenir que le projet
d'établissement est l'instrument de planification des
activités de la structure hospitalière. Il embrasse tous les
domaines
de l'activité hospitalière et permet aux acteurs
de l'hôpital d'avoir la même vision des problèmes et la
même manière de les résoudre dans le temps.
B- Contractualisation
Les EPS, du fait de leur statut juridique, ont la
possibilité de passer des contrats. « Le contrat est une convention
par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent, envers une ou plusieurs
autres, à donner, à faire ou ne pas faire quelque chose. Les
conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux
qui les ont faites ». Code civil Français, articles 1101 et
1134.
La contractualisation dans le milieu hospitalier revêt
plusieurs formes parmi lesquelles nous pouvons retenir, la sous-traitance
pratiquée essentiellement avec des partenaires privés, l'entente
qui est un type d'arrangement entre l'administration centrale et les EPS, le
jumelage, une ouverture vers l'extérieur offrant d'énormes
possibilités aux hôpitaux burkinabé21. A ces
catégories de contrats s'ajoutent d'autres types de contrats qui
trouvent leur base légale dans le décret n°2004-
191/PRESS/PM/MFB portant statut général des EPS qui stipule en
son article 5 ce qui suit : « dans le cadre des missions qui leur sont
imparties, les établissements assurant le service public hospitalier ou
non hospitalier peuvent participer à des actions de coopération,
y compris internationales, avec des personnes de droit public ou privé.
Pour la poursuite de ces actions, ils peuvent signer des conventions dans le
respect des engagements internationaux souscrits par l'Etat ».
Ainsi, en plus des subventions de l'Etat et des
collectivités locales, des produits du recouvrement des coûts et
des dons et legs, les ressources des établissements hospitaliers publics
pourront comporter des financements extérieurs au titre de la
coopération.
21 Ministère de la santé, Politique
National de contractualisation dans le secteur de la santé, version
provisoire, 8 juin 2007, pages 11-12.
Paragraphe II : Objectifs visés par
l'autonomie de gestion des hôpitaux au Burkina Faso
A- Instauration de la gestion participative à
l'hôpital
Que ce soit dans le monde des affaires ou de la santé,
la planification s'impose de plus en plus. Le projet d'établissement est
la planification des activités de l'hôpital, c'est une
démarche structurée de mobilisation des acteurs et des ressources
pour la réalisation d'objectifs déterminés. Le management
par projet constitue une alternative à la gestion classique axée
essentiellement sur l'exécution. C'est un facteur d'unité qui
rassemble les membres d'une équipe autour d'objectifs clairement
définis.
Le projet d'établissement est un système de
gestion innovateur nécessaire pour gérer et coordonner de
manière efficace les hôpitaux autonomes. Ce nouveau système
de planification stratégique, de financement, de surveillance et
d'évaluation se veut le produit d'une réflexion collective
d'abord par service et ensuite au niveau de l'ensemble de l'hôpital,
basée sur le dialogue et la concertation pour définir les
orientations médicales, de soins infirmiers et de management d'un
hôpital pour les cinq (5) prochaines années.
Les orientations stratégiques rassemblent les
professionnels autour d'une vision partagée du développement de
l'établissement ; elles se déclinent à long, moyen et
court terme. Elles sont explicites, quantifiables et
hiérarchisées. Les orientations sur le plan du management portent
sur la politique des ressources humaines, la politique financière, les
choix d'investissement, la politique de coopération, le mode de
management et le système d'information. Le projet d'établissement
définit aussi les moyens de toute nature dont un hôpital doit
disposer pour réaliser ses objectifs.
Chaque établissement hospitalier devra désormais
pratiquer la planification. Finie la navigation a vue ; l'hôpital doit
tirer leçon de son passé, connaître avec précision
son présent et prévoir son futur. Cette démarche
stratégique introduite par le projet d'établissement, est au
coeur de la programmation hospitalière pour une meilleure qualité
des soins hospitaliers et l'amélioration de leur condition
d'exécution.
B- Performance des hôpitaux
Le projet d'établissement se décline dans ses
différents volets en projet de soins, de recherche, de système
d'information, de projet social,... et prend en compte leurs traductions
financières. Le management par projet impose trois choses (trilogie des
projets) : l'obligation de résultats, la maîtrise des ressources,
le respect des échéances. Pour pouvoir assurer cela, les
gestionnaires de projets disposent d'une boite à outils
spécifiques, comme le cadre logique pour le suivi de l'avancement du
projet, le diagramme de Gantt pour suivre les échéances, le
contrôle de qualité pour apprécier les résultats.
L'objectif visé est donc de favoriser une gestion souple de
l'hôpital qui est désormais dirigé par des organes qui lui
sont propres: le Conseil d'Administration, organe délibérant et
le Directeur Général représentant légal de
l'institution.
Parce qu'elle n'est pas un bien ordinaire, la santé
fait logiquement partie des prérogatives de l'Etat. Mais vu le nombre
des intervenants dans ce domaine à savoir, les collectivités
territoriales dans le cadre de la décentralisation, les prestataires
privés, les ONG, associations, les institutions d'assurances
santé,..., la gestion des relations entre les différents acteurs
devient un élément crucial de la performance d'où
l'importance du contrat.
Ces possibilités accordées par la
législation aux établissements hospitaliers de passer des
contrats, conventions avec des instituts de formation et des organismes
nationaux et internationaux doivent permettre de remédier au manque de
qualité, d'éviter les gaspillages de ressources pour une gestion
plus rationnelle de l'hôpital.
Le projet d'établissement bien élaboré
doit être un outil de plaidoyer et de développement pour
répondre aux attentes des usagers, des pouvoirs publics et des
professionnels de santé. Il permet également à chaque
acteur hospitalier de mieux situer ses droits, ses obligations et ses
responsabilités vis à vis de l'institution et des malades.
En définitive l'autonomie accordée aux
hôpitaux vise à rendre le secteur hospitalier plus performant.
Conclusion partielle
Cette première partie nous a permis de situer
l'autonomie de gestion dans un contexte général puis dans le
contexte burkinabé. Nous avons également décrit le cadre
juridique de l'autonomie de gestion en faisant ressortir les cadres de
concertation, l'organisation des hôpitaux prévus par les textes et
avons terminé par une présentation des concepts les plus
importants entrant dans le cadre de cette étude.
Nous pouvons à travers cette phase de notre
étude montrer que l'Etat burkinabè depuis 1990, fait des efforts
pour améliorer la gestion de ses hôpitaux. En effet de nombreux
textes ont été adoptés et améliorés au fil
du temps. Cette constance témoigne de la volonté de l'Etat du
Burkina Faso à procurer à sa population des hôpitaux de
qualité à même de prendre en charge leurs problèmes
de santé les plus graves
Dans la suite de cette étude, nous tenterons de
confirmer ou d'infirmer les hypothèses de départ afin de faire
des propositions pour apporter notre contribution à
l'amélioration de la gestion du CHUP-CDG et partant des hôpitaux
burkinabè.
Partie II : PROBLEMATIQUE DE L'AUTONOMIE DE GESTION
AU CHUP-CDG
Cette seconde partie de notre étude consistera
à présenter le cadre de notre étude ainsi que les
résultats de nos enquêtes (chapitre 1). Au chapitre 2, nous
analyserons ces résultats et ferons des propositions pour une meilleure
gestion des hôpitaux burkinabè.
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DU CHUP-CDG
ET PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE
Dans ce premier chapitre de notre seconde partie, il sera
question de présenter le CHUP-CDG, à travers ses activités
et ses moyens (section I) et présenter également les
résultats de l'enquête (section II).
Section I : Présentation générale
du CHUP-CDG
Il s'agira dans cette section de faire l'historique du
CHUP-CDG, de dire un mot sur son fonctionnement (paragraphe I), le second
paragraphe fera essentiellement l'analyse de la situation en terme d'existant
et de moyens financiers.
Paragraphe I : Historique et Fonctionnement du
CHUP-CDG A- Fonctionnement 1- Historique
Créé et placé sous la tutelle technique
du ministère de la Santé et la tutelle financière du
ministère des Finances par le décret n°99-252/PR ES/PM/MS du
20 juillet 1999; le CHNP-CDG est le résultat d'une belle
coopération entre la France et le Burkina Faso et fait partie des trois
hôpitaux nationaux de référence qui occupent le
troisième niveau de la pyramide sanitaire du Burkina Faso. Situé
au secteur 28 de Ouagadougou, à l'embranchement de l'avenue Charles De
GAULLE au Boulevard des Tensoba (couramment appelé circulaire), le
CHNP-CDG, débute ses activités le 24 avril 2001 et son ouverture
officielle au public intervient le 5 juin 2001.
Avec pour vocation d'être une structure de
référence des soins pédiatriques au niveau national, la
mission essentielle du CHNP-CDG est d'assurer la prise en charge des
problèmes de santé des enfants de zéro (0) à
quatorze (14) ans dans le respect du dispositif sanitaire national. Il a donc
trois (3) missions essentielles qui sont : l'offre de soins cliniques, la
formation du personnel de santé et la recherche en santé.
Après une année et demie de fonctionnement, le
CHNP-CDG a été érigé en CHU au même moment
que le CHU-YO et CHU-SS.
2- Cadres de concertations
Le CHUP-CDG dispose de quatre cadres de concertation à
savoir : l'assemblée générale, le conseil de direction,
les réunions mensuelles de services et les staffs de soignants.
L'assemblée générale est la seule qui
regroupe l'ensemble du personnel du CHUPCDG, elle se réunit deux fois
dans l'année. Elle vise à faire le point des activités
d'une période donnée, à présenter les
résultats ainsi que les objectifs visés pour la période
à venir. Elle permet également de tenir compte des
difficultés rencontrées par les agents et de s'enquérir de
leurs attentes.
Le conseil de direction réunit au moins une fois par
trimestre tous les directeurs et chefs de services. Cela permet à chaque
directeur ou chef de service de faire le point des activités qui lui ont
été confiées et de présenter les difficultés
qu'il rencontre dans l'exécution de ses tâches.
Les réunions mensuelles des services concernent
généralement les services de soins et comme le conseil de
direction ces réunions visent à faire le point des
activités de soins au niveau de chaque service de soins.
Les staffs se tiennent chaque matin entre soignants et permet
de faire des mises au point pour ce qui concerne les activités de la
veille et les activités en cours pour un meilleur suivi des patients
à leur charge.
3- Planification au CHUP-CDG
Le CHUP-CDG a élaboré son premier projet
d'établissement en 2004, ce projet d'établissement couvrait la
période 2004-2008 et présentait l'objectif général,
les objectifs intermédiaires et spécifiques du CHU sur ces cinq
années.
Pour une meilleure exécution de ce projet
d'établissement, le CHUP-CDG a repris les objectifs de chaque
année dans les différents plans d'action annuels qui retracent
cette fois les objectifs visés et les activités à mener
par l'hôpital pour ce qui concerne l'année en question. Le projet
d'établissement 2004-2008 a été évalué au
premier trimestre de l'année 2010.
Depuis la fin de ce projet d'établissement, le CHUP-CDG
n'a pas de document retraçant sa vision sur le long terme. Cependant,
en attendant le prochain projet d'établissement qui devrait couvrir
la période 2010-2014, le CHUP-CDG a élaboré
les plans d'action 2009 et 2010 qui permettent à
l'hôpital d'orienter ses activités pendant ces périodes.
B- Potentialités du CHUP-CDG
1- Situation du Personnel
La situation du personnel du CHUP-CDG au 31 octobre 2009 peut
être résumée comme suit dans le tableau 1 ci après
qui donne la répartition du personnel en fonction des qualifications.
Tableau 1: Répartition
du personnel selon la qualification au CHUP-CDG Au 31 octobre 2009
Catégorie/Qualification
|
Effectifs
|
Pourcentages (%)
|
Médecins
|
26
|
9,38
|
Pharmaciens
|
02
|
0,72
|
Infirmiers
|
125
|
45 ,13
|
Garçons / Filles de salle
|
36
|
13
|
Préparateurs d'Etat en Pharmacie
|
04
|
1,45
|
Techniciens médicaux
|
32
|
11,55
|
Personnel administratif
|
12
|
4,34
|
Autres
|
40
|
14,43
|
Total
|
277
|
100
|
|
Source : SIM
CHUP-CDG.
Au 31 octobre 2009, le nombre d'infirmiers représente
près de moitié de l'effectif total soit 45,13%. Le personnel
administratif quant à lui ne représente que 4,34% de l'effectif
total.
A cette date, l'effectif était composé en
fonction des sources de rétribution de 142 fonctionnaires et 113
contractuels de l'Etat, les 22 autres sont des contractuels du CHUP-CDG. Ce
personnel est réparti par service et unité de sorte à
assurer l'exécution des prestations offertes.
2- Prestations offertes
Le CHUP-CDG dispose de cinq (5) services qui oeuvrent chaque
jour et 24h/24 à la réalisation des missions qui lui sont
assignées. Les prestations offertes par services sont
présentées dans le tableau suivant.
Tableau 2: Prestations offertes par le CHUP-CDG
par service en 2009
Services
|
Prestations
|
Pédiatrie médicale
|
Consultation médicale pédiatrique ;
Hospitalisation ; Prise en charge des urgences pédiatriques ;
Dispensation des soins néonataux d'Urgence
|
Chirurgie pédiatrique
|
Consultation chirurgicale, Consultation pré
anesthésique, Interventions chirurgicales d'urgence,Interventions
chirurgicales programmées, Hospitalisation
|
Pharmacie
|
Approvisionnement des services en consommables et
médicaments ; Vente de médicaments essentiels au
dépôt pharmaceutique du CHUP-CDG
|
Imagerie médicale
|
Radiologie ; Echographie
|
Laboratoire
|
Parasitologie, Bactériologie, Mycologie, Biochimie,
Hématologie, Immunologie, Sérologie, Virologie.
|
|
Source : Plan d'action 2009
du CHUP-CDG
Depuis sa création en 2001, le CHUP-CDG ne cesse
d'apporter sa contribution à la bonne santé des populations
notamment des enfants de 0 à 14 ans à travers ces nombreuses
prestations. Cependant, il convient de signaler que des efforts doivent
être fait pour améliorer ces prestations et augmenter le nombre de
lits qui n'a pas véritablement changé depuis la création
de la structure.
3- Répartition des lits par unité de
soins
Le transfert des malades dans les différentes
unités de soins se fait en fonction : de l'âge (moins de deux ans,
nourrissons et plus grands enfants), du mal ou du degré du mal
(chirurgie, maladies infectieuses, réanimation). La capacité
physique en terme de nombre de lits et la répartition de lits par
unité de soins est donnée par le tableau suivant :
Tableau 3: capacité hospitalière
du CHUP-CDG par service
Unités
|
Nombre de lits
|
Pourcentage
|
Nourrissons
|
30
|
25
|
Grands enfants
|
30
|
25
|
Chirurgie
|
24
|
20
|
Maladies infectieuses
|
26
|
21,67
|
Réanimation
|
10
|
8,33
|
Total
|
120
|
100
|
|
Source : Plan d'action
2009, CHUP-CDG
La capacité d'accueil dans les unités
nourrissons et grands enfants présentent le plus grand nombre de lits,
ils totalisent 50% des lits soit la moitié des hospitalisations.
Pourtant, malgré ce nombre modeste de lits, le
CHUP-CDG joue pleinement son rôle d'hôpital de
référence pour les patients de 0 à 14 ans. En effet, en
2005 déjà, le rayon d'action du CHUP-CDG était
illustré par la carte ci-dessous.
Source : Rapport 2005
CHUP-CDG
Même si la concentration des malades autour de
Ouagadougou est plus forte, le CHUP-CDG accueil au moins un malade des
différentes régions. Ce qui témoigne incontestablement de
la couverture du territoire national par le CHUP-CDG.
4- Répartition et causes des
hospitalisations
Les entrées, sorties guéris et malheureusement les
décès au cours de l'année 2009 et par service sont
donnés par le tableau suivant.
Tableau 4: Répartition
des hospitalisations selon l'unité et le mode de sortie en 2009 au
CHUP-CDG
Unité
|
Lits
|
Entrées
|
guéris
|
Décès
|
Journées
|
DMS
|
Nourrissons
|
30
|
3 613
|
3 354
|
222
|
22 248
|
5,91
|
Grands Enfants
|
30
|
1 899
|
1 648
|
127
|
10 537
|
5,32
|
Maladies Inf.
|
26
|
125
|
284
|
10
|
3 561
|
11,60
|
Chirurgie
|
24
|
892
|
1 122
|
71
|
9 578
|
8,04
|
réanimation
|
10
|
16
|
111
|
27
|
3 016
|
18,17
|
Total
|
120
|
6 545
|
6 519
|
457
|
48 940
|
6,61
|
|
Source : SIM
CHUP-CDG
Pour l'année 2009, Ie taux de mortalité est de
6,17 (SIM CHUP-CDG) et le taux d'occupation des lits de 111,74%. La
durée moyenne de séjour est de 6,61 assez longue.
La Durée Moyenne de Séjour (DMS) est en
perpétuelle croissance depuis 2005. Cela témoigne du fait que
l'hôpital reçoit de plus en plus de cas graves dont la prise en
charge nécessite une longue période d'hospitalisation.
En 2009, les dix principales causes
d'hospitalisation22 étaient les suivantes :
22 Paludisme P. F. fait allusion au paludisme
à plasmodium falciparum et Pneumopathie M.O. fait allusion
au Pneumopathie à micro-organisme non précisé
Graphique 3: Les dix pathologies dominantes au
CHUP-CDG
Nombre de cas
2000
1800
1600
1400
1200
1000
400
200
800
600
0
Pathologie
Peritonite
Rougeole
Paludisme
Paludisme P.F.
Diarrhee et gastro-enterite
Infection bacterienne
Bronchite algae
Bronchiolite algae
Pneumopathies M. 0.
Pneumopathies bacteriennes
Pathologies
Source : SIM /
CHUP-CDG
. Ce premier paragraphe a permis de faire le point des
différents cadres de
concertations, organes de décisions existant, la
ressource humaine disponible, les capacités physiques d'accueil ainsi
que les principales causes des hospitalisations au CHUP-CDG.
Paragraphe II : Analyse situationnelle
A-. Indicateurs de soins
Concernant les activités de soins l'évolution des
différents indicateurs est donnée par le tableau 8 ci-dessous.
Tableau 5: Evolution des
principaux indicateurs de soins de 2005 à 2009
Indicateus
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Entrées
|
5912
|
7280
|
6464
|
6158
|
6545
|
Sorties
|
5499
|
6794
|
6052
|
6147
|
6519
|
Décès
|
413
|
486
|
412
|
387
|
457
|
Journées d'hospitalisation
|
37801
|
46892
|
40214
|
44287
|
48940
|
DMS
|
5,18
|
5,25
|
5,81
|
6,38
|
6,61
|
TOL
|
78,49%
|
98,53%
|
99,15%
|
100,84%
|
111,74%
|
Taux de mortalité
|
6,22%
|
5,92%
|
5,95%
|
5,57%
|
6,17%
|
|
Source : SIM,
CHUP-CDG
L'évolution disparate des indicateurs ne permet pas
une bonne analyse d'ensemble de la situation de l'hôpital. Cependant une
analyse au cas par cas fait ressortir certaines insuffisances. Le nombre de
patients entrants au CHUP-CDG était en baisse en 2007 et 2008
comparativement à 2006. L'année 2009 connaît une hausse de
la fréquentation et une forte augmentation par rapport à 2008 du
taux de mortalité et du Taux d'Occupation des Lits (TOL).
B -: Clientèle du CHUP-CDG
La clientèle du CHUP-CDG peut être
répartie en trois secteurs d'activité à savoir le Secteur
Informel (S.I), le Secteur Rural (S.R) et le Secteur Structuré (S.S).
Selon les données recueillies au SIM du CHUP-CDG, nous avons
élaboré le graphique suivant qui donne la répartition de
la clientèle du CHUP-CDG en pourcentage selon les secteurs
d'activité cités ci-dessus, sur les cinq dernières
années.
Graphique 4: Répartition de la
clientèle du CHUP-CDG en fonction du secteur d'activité (en
pourcentage)
S.I S.R S.S S.I S.R S.S S.I S.R S.S S.I S.R S.S S.I S.R S.S
2005 2006 2007 2008 2009
Source : SIM /
CHUP-CDG
Ce graphique montre que le pourcentage de la clientèle
provenant des secteurs structurés ne fait que décroître
considérablement d'année en année tandis que le nombre de
client en provenance du secteur rural et du secteur informel connaît des
augmentations sensibles d'année en année.
Section II: Financement du CHUP-CDG
Les ressources financières du CHUP-CDG proviennent des
subventions accordées par l'Etat, des contributions des ménages
à travers le paiement des soins, des subventions des partenaires et des
dons et legs. Dans cette section nous accorderons une place plus importante aux
subventions de l'Etat et à la contribution des ménages.
Paragraphe I : Subventions et Ressources propres du
CHUP-CDG
A- Subventions accordées au CHUP-CDG
Plusieurs structures partenaires du CHUP-CDG lui accordent
des subventions en fonction des objectifs qu'ils visent et des domaines qui les
intéressent. Cependant les subventions qui nous intéressent dans
le cadre de cette étude sont les subventions accordées par
l'Etat, plus importantes elles influencent énormément le
fonctionnement des hôpitaux.
Les montants de ces subventions ainsi que la part du CHUP-CDG en
Fcfa et en pourcentage de la dotation totale sont donnés dans le tableau
ci-dessous.
Tableau 6: Subventions de
l'Etat au CHUP-CDG sur les cinq dernières années en million de
Francs CFA
Années
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Dotations Hôpitaux
|
9 441
|
10 181
|
10 989
|
11 464
|
11 482
|
DotationsCHUP-CDG
|
638
|
564
|
628
|
670
|
670
|
% Part CHUP-CDG
|
7%
|
6%
|
6%
|
6%
|
6%
|
|
Source : DAF du
Ministère de la Santé, 2009.
Les montants des subventions accordées par l'Etat aux
hôpitaux témoignent de l'importance de l'engagement de celui-ci au
côté de ces derniers. Cependant un constat reste marquant, la part
de dotation du CHUP-CDG n'a pas varié sur les quatre dernières
années. Sur les deux dernières années 2008 et 2009, le
montant de la dotation de l'Etat au CHUP-CDG reste constant. Ces dotations
connaissent des modifications cours de l'année. Le tableau suivant donne
les montants des subventions effectivement engagées au profit du
CHUP-CDG.
Tableau 7: Subvention de l'Etat
au CHUP-CDG en millier de FCFA de 2005 à 2009
Années
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Subventions
|
734 380
|
743 380
|
719 623
|
719 623
|
719 623
|
|
Source :
DAF-CHUP-CDG
Les montants des subventions sont en baisse depuis 2006 et
restent constant sur la période 2007-2009.
B- Recettes Propres du CHUP-CDG Les
recettes propres de l'hôpital sont des recettes
générées par l'activité de l'hôpital. Au
CHUP-CDG, ces recettes propres sont constituées des ventes de
marchandises (produits pharmaceutiques exclusivement), de services vendus,
de produits accessoires à savoir location de cafeteria, de
télécentre et autres produits (vente de dossiers d'appel
d'offre). En outre le résultat du patrimoine, pour ce qui concerne
le CHUP-CDG, n'est rien d'autre que l'excédent de fonctionnement de
l'année écoulée.
Le tableau suivant fait le récapitulatif des recettes
propres sur les cinq dernières années en donnant les
détails des rubriques ci-dessus citées. Il convient de noter que
le résultat du patrimoine ne féra pas partie intégrante du
tableau de peur d'une double prise en compte.
Tableau 8: Evolution des
recettes propres23 du CHUP-CDG en millier de Fcfa sur les cinq
dernières années
Rubriques
|
2
|
005
|
2
|
006
|
2
|
007
|
2
|
008
|
2
|
009
|
Produits ph.
|
64
|
123
|
82
|
206
|
74
|
157
|
70
|
442
|
55
|
211
|
Services v.
|
161
|
203
|
194
|
697
|
184
|
222
|
190
|
381
|
170
|
145
|
Produits acc.
|
2
|
034
|
2
|
508
|
1
|
197
|
1
|
406
|
4
|
521
|
Autres pd.
|
2
|
040
|
1
|
960
|
3
|
909
|
2
|
022
|
1
|
778
|
Recettes P.
|
229
|
400
|
281
|
371
|
263
|
485
|
264
|
251
|
231
|
656
|
|
Sources : Compte de
gestion, comptabilité du CHUP-CDG
Sur les cinq dernières années l'évolution
des recettes propres est donnée par le graphique suivant :
23 Dans le tableau, on entend par : produit ph, produits
pharmaceutiques ; service v, services vendus ; produit acc, produits accessoire
; autres p, autres produits et recettes p, recettes propres.
Graphique 5: Evolution des recettes propres
du CHUP-CDG sur les cinq dernières années
2005 2006 2007 2008 2009
250 000 000
200 000 000
300 000 000
150 000 000
100 000 000
50 000 000
-
Recettes propres
Source : Recettes Propres
tableau 7.
Les recettes propres du CHUP-CDG ont connu une augmentation
significative en 2006 par rapport à 2005. Depuis 2006, ces recettes sont
en baisse.
Paragraphe II : Budget du CHUP-CDG de 2005 à
2009
A- Evolution du budget du CHUP-CDG de 2005 à
2009
Le budget réalisé du CHUP-CDG est
équilibré en recettes et en dépenses. Le budget du
CHUP-CDG ces cinq dernières années est présenté
dans le tableau ci-dessous.
Tableau 9: Evolution du budget
du CHUP-CDG en milliers de francs CFA sur la période 2005-2009
Années
|
2005
|
2006
|
|
2007
|
|
2008
|
|
2009
|
Budget
|
995 255
|
1 076 344
|
1
|
097 982
|
1
|
091 902
|
1
|
086 660
|
|
Source : DAF CHUP-CDG,
2009
La part des subventions de l'Etat dans le budget du CHUP-CDG
pourrait nous permettre de comprendre à quel point le CHUP-CDG est
dépendant de la subvention de l'Etat.
Tableau 10: Part de la
subvention de l'Etat dans le budget du CHUP-CDG en millions de francs CFA
sur la période 2005-2009
Années
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Budget
|
995
|
1
|
076
|
1
|
098
|
1
|
092
|
1
|
136
|
Sub.Etat
|
734
|
|
743
|
|
720
|
|
720
|
|
720
|
% sub.
|
74
|
|
69
|
|
66
|
|
66
|
|
63
|
|
Source : recueillie et
calculée par nous.
Même si la part des subventions de l'Etat dans le
budget du CHUP-CDG est en baisse depuis 2005, ce tableau montre combien l'Etat
demeure un acteur financier très important et très influent au
CHUP-CHUP-CDG avec une part dans le budget qui avoisine 70%.
B- Dépenses de fonctionnement et d'investissement
au CHUP-CDG
Les dépenses du CHUP-CDG sont constituées de
dépenses de fonctionnement et de dépenses d'investissement. Sur
les cinq dernières années, l'évolution des dépenses
de fonctionnement et d'investissement est donnée par le graphique
cidessous.
Graphique 6: Evolution des dépenses de
fonctionnement et d'investissement de 2005 à 2009 en millier de
francs CFA
D.Fonctionnement D. Investissement
861 822 968 889 1 006 159 1 042 236 1 126 017
133 433 116 241 98 495
11 228 12 278
2005 2006 2007 2008 2009
Source : DAF/
CHUP-CDG
*Il s'agit de dépenses de fonctionnement et
d'investissement effectivement engagées.
A partir de ces montants l'on peut constater clairement une
évolution en sens inverse des montants de fonctionnement et
d'investissement. En effet tandis que les montants consacrés au
fonctionnement augmentent, ceux consacrés aux investissements sont en
baisse et posent ainsi le problème de renouvellement du matériel
technique.
La capacité d'autofinancement (CAF)
de la structure qui donne la marge de manoeuvre financière de la
structure, donc sa capacité à faire face aux besoins de
financement pourrait nous permettre de faire une meilleure analyse de la
situation du CHUP-CDG. Cette CAF est le rapport entre les recettes propres et
les dépenses de fonctionnement multipliés par cent:
Le taux d'autofinancement (TAF), rappelons-le,
est la part des dépenses totales financées par les ressources
propres traduite par l'équation suivante :
Et traduit la capacité de la structure à faire
face à ses dépenses totales c'est à dire dépenses
de fonctionnement et dépenses d'investissement.
Graphique 7: Evolution de la CAF et TAF du
CHUP-CDG de 2005 à 2009 .
CAF TAF
|
|
|
|
|
27
|
29 26
|
26
|
25
|
|
23
|
|
24
|
24
|
21
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2005 2006 2007 2008 2009
Source : Taux
calculés par nous à partir des données
présentées plus haut.
Le TAF et la CAF sont en baisse depuis 2006, passant
respectivement de 26% et 29% en 2006 à 21% en 2009. Ces résultats
montre que la structure peine à assurer par ses recettes propres, ses
dépenses totales et même ses dépenses de fonctionnement.
Ce chapitre nous a permis de présenter le CHUP-CDG
à travers sa capacité d'accueil, ses potentialités
financières tirées des résultats de nos enquêtes
documentaires. Les résultats des enquêtes par questionnaires et
enquêtes spécifiques sur les marchés pourront certainement
nous permettre de faire une meilleure analyse de la situation du CHUP-CDG.
Chapitre II : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
DE L'ENQUETE
Dans ce second chapitre, nous présentons les
résultats collectés à partir des questionnaires
administrés aussi bien auprès des malades que du personnel
(section I) puis nous faisons l'analyse des résultats et faisons des
propositions (section II).
Section I : Méthodologie et
présentation des résultats des enquêtes par
questionnaires
Cette section présente la méthodologie
(paragraphe I), les résultats de l'enquête menée
auprès des malades (paragraphe II) puis celle menée auprès
du personnel (paragraphe III)
Paragraphe I : Méthodologie de collecte et
d'analyse des résultats
Outre la revue documentaire méthode classique de
collecte des données, nous avons procédé à la
collecte de données primaires à travers une enquête
auprès d'un échantillon afin de tester nos hypothèses.
A- Analyse documentaire
Au CHUP-CDG, il a été question d'étudier
les comptes administratifs, les budgets des cinq dernières
années, le projet d'établissement, les plans d'actions, les
rapports d'activité et autres documents susceptibles de nous fournir des
informations entrant dans le cadre de notre étude. Une enquête
documentaire spécifique nous a permis d'exploiter quelques dossiers
d'appel d'offre et de demande de prix pour une meilleure argumentation de
l'hypothèse sur les procédures d'achat. En plus des documents en
support papier, une consultation de différents sites Internet nous a
également permis d'exploiter des documents en ligne.
B- Enquêtes menées 1- Population
concernée par l'étude
Afin de garantir la validité des conclusions de notre
recherche, les populations de l'étude étaient composées
de:
· personnel en fonction au CHUP-CDG et présent
durant la période de l'enquête ;
· patients hospitalisés au CHUP-CDG durant la
période de l'enquête.
Le questionnaire adressé aux patients a
été administré selon la procédure
d'échantillonnage aléatoire simple. Nous avons pour plus de
réalisme opté pour l'interrogation de manière
aléatoire de 10 malades par unité sur cinq unités
d'hospitalisation à savoir : grands enfants, nourrissons, maladies
infectieuses, chirurgie et réanimation. Nous avons administré
ainsi 50 questionnaires.
Pour le personnel, compte tenu de la spécificité
des questions, pour rentrer en possession de notre questionnaire, il fallait
:
· Etre chef d'unité de soins, chef de service ou
surveillant d'unité de soins ;
· Une personne ressource sur les questions de finances et
d'achats au CHUPCDG ;
· Personnel occupant un poste de responsabilité au
CHUP-CDG. 2- Techniques d'échantilonnage
Plusieurs techniques d'échantillonnage ont
été utilisées, notamment :
· Un échantillonnage exhaustif pour : les chefs
d'unité de soins, chefs de services, les surveillants d'unité de
soins soit 22 personnes et des personnes occupant des postes de
responsabilité, fortement impliquées dans la gestion de la
structure soit 20 personnes;
· Un échantillonnage raisonné pour : le
personnel administratif en charge des finances et des achats soit 8
personnes.
Soit un total de 50 individus entrés en possession de ce
questionnaire.
· Un échantillonnage aléatoire pour ce qui
concerne le questionnaire adressé aux patients.
3- Méthodes et techniques utiisées
pour la collecte des données Les instruments de collecte
utilisés sont :
· le questionnaire (un questionnaire adressé aux
patients et un autre adressé au personnel) ;
· des interviews (vue la multiplicités des
questions abordées, il était commode de procéder par
interviews), ces interviews vont permettre d'affiner nos analyses et
propositions.
Pour ce qui concerne le questionnaire adressé aux
patients, il a été administré directement. Cependant ces
derniers étant mineurs, nous nous sommes adressés aux proches
parents notamment, le père ou la mère du patient.
Contrairement au questionnaire adressé aux patients,
celui adressé au personnel, la plupart du temps, a été
laissé à ses soins pour remplissage, ce qui n'a pas
facilité la récupération de ces derniers.
Le recueil des données à partir de ces
enquêtes s'est fait par nous-mêmes et s'est déroulé
du 22 février au 15 mars 2010. Le questionnaire adressé aux
patients a été administré en trois jours, du 23 au 25
février 2010 ; la récupération des questionnaires
adressés au personnel s'est faite sur trois semaines du 22
février au 15 mars 2010.
4- Difficultés
rencontrées
Nous avons rencontré d'énormes
difficultés au niveau des enquêtes, notamment au niveau du
questionnaire adressé au personnel. Un grand nombre
d'enquêtés estimaient n'avoir pas de temps pour remplir nos
questionnaires ou trouvaient nos questions très compromettantes.
L'enquête documentaire a été difficilement menée,
certaines données n'ont pas pu être mises à notre
disposition, notamment les données relatives aux passations de
marché et celles concernant le plan de trésorerie qui pouvaient
permettre une plus grande rigueur dans la démonstration.
C- Traitement des données et Vérification des
hypothèses
Le traitement des données de l'enquête s'est fait
à l'aide du logiciel statistique, Statistical Package for the Social
Sciences (SPSS).
La vérification des hypothèses
intermédiaires se fera à partir d'une analyse descriptive des
données secondaires et primaires. Quant aux l'hypothèses
principales, elles ne seront qu'une déduction simple à partir de
la confirmation des hypothèses intermédiaires.
Paragraphe II : Résultats de l'enquête
auprès des malades
Etant donné que les questionnaires ont
été administrés directement auprès de
l'accompagnant direct du malade, les cinquante fiches prévues ont pu
être administrées sans difficulté particulière. A ce
niveau nous nous sommes intéressé à deux aspects
particulièrement. Il s'agit de la satisfaction des malades et de la
qualité des soins d'une part et de l'accessibilité à
travers la tarification d'autre part.
A- Satisfaction et qualité de soins CHUP-CDG
Pour ce qui concerne l'accueil des malades au CHUP-CDG
l'enquête révèle que 20% des malades interrogés
estiment que l'accueil est mauvais contre 80% qui l'estiment bon. Cette
situation permet de dire que l'accueil au CHUP-CDG est apprécié
positivement par la majorité des patients de ladite structure.
Les conditions d'hospitalisation selon l'enquête sont
acceptables pour la plupart des accompagnants de malade, ce qui est un avantage
du moment ou nous n'avons pas enregistré de réponse estimant que
les conditions d'hospitalisation étaient mauvaises. Ainsi nous avons
enregistré : 4 enquêtés soit 8% qui estiment que les
conditions d'hospitalisation sont bonnes et 46 enquêtés soit 92%
qui estiment qu'elles sont acceptables.
Malgré ce résultat le CHUP-CDG devra travailler
à convaincre ses usagers en leur proposant de meilleures conditions
d'hospitalisation du moment où la notion «acceptable» reste
relative. Acceptable pourrait dire qu'on a pas le choix et qu'on s'en
contente.
La plupart des personnes interrogées évoquaient
l'insalubrité des toilettes due au manque d'entretien ou encore de la
situation géographique des robinets, placés à coté
des toilettes etc.
Pour ce qui est de la qualité des soins, 43
enquêtés attestent être satisfaits par la qualité des
soins contre 7 enquêtés soit 14% sont insatisfaits. Cela nous
permet de dire que les soins dispensés au CHUP-CGD sont
appréciés par les usagers. Cependant, 14% demeurent un taux assez
élevé et gagnerait à être revu à la baisse
par une amélioration de la qualité.
Les motifs d'insatisfaction qui ont été souvent
relevés sont le manque d'information notamment sur la pathologie du
patient mais également la non disponibilité de
certains médicaments qui contraint l'accompagnant à
faire de longues distances parfois avec son malade pour chercher les
médicaments manquants.
C'est certainement pour cette raison que 82% des
enquêtés estiment que les médicaments ne sont pas
disponibles au CHUP-CDG contre 18% qui sont satisfaits par la
disponibilité des médicaments.
Une synthèse des résultats permet de conclure que
les usagers du CHUP-CDG sont relativement satisfaits de la qualité des
soins.
B- Accessibilité financière aux soins au
CHUP-CDG
Au cours de cette enquête nous avons été
agréablement surpris par le fait que la plupart des hospitalisés
avaient une bonne connaissance des tarifs pratiqués au CHUP-CDG. En
effet 86% des enquêtés avaient une bonne connaissance du montant
de la journée d'hospitalisation selon qu'ils soient en catégorie
un, deux ou trois ils peuvent donc anticiper les montants à payer
à la sortie. Les 14% restants ne connaissent pas les tarifs soit par ce
qu'ils ne sont pas encore hospitalisés ou qu'ils viennent de
l'être.
Cette connaissance du tarif des usagers nous a permis par la
suite d'avoir leur appréciation des tarifs pratiqués au CHUP-CDG.
Ainsi le graphique suivant nous permet d'avoir une vision claire sur ce que les
usagers pensent de la tarification au CHUP-CDG.
Graphique 8: Appréciation des tarifs
pratiqués au CHUP-CDG
Trop élevé
|
|
27
|
|
|
|
|
|
Effectifs
|
Elevé
|
12
|
|
|
|
Raisonnable
|
|
4
|
Source : Graphique construit
à partir des données du tableau 2 (annexe 4.)
Le graphique présente vingt-sept (27) personnes ayant
donné leur point de vue sur les tarifs, soit 62,8% des personnes
ayant répondu à la question estiment que ces
tarifs sont trop élevés contre 12 qui les trouvent
élevés et 4 qui les trouvent acceptables.
Paragraphe III: Résultats de l'enquête
auprès du personnel
Pour cette enquête, nous avons introduit cinquante (50)
fiches et avons pu entrer en possession de trente une (31) fiches, soit un taux
de récupération des fiches de 62%. Les résultats obtenus
permettront de faire ressortir le point de vu du personnel pour ce qui concerne
le mode de gestion des hôpitaux à savoir l'autonomie de gestion
puis de présenter quelques éléments de fonctionnement
avant d'aborder la gestion proprement dite.
A- Fonctionnement du CHUP-CDG 1-
Appréciation de l'autonomie de gestion par le personnel
Un pourcentage élevé soit 62% des
enquêtés interrogés estiment que le CHUP-CDG n'est pas
véritablement autonome contre 38% qui estiment qu'il est autonome.
Cependant pour ce qui est de savoir si l'autonomie permet une meilleure gestion
du CHUP-CDG, 87% des enquêtés répondent oui contre 13% qui
répondent non.
Ces résultats font ressortir que dans l'ensemble, le
personnel est convaincu que la bonne gestion de nos hôpitaux passe par
cette forme de gestion : la gestion autonome de nos hôpitaux. Cependant
ils estiment que le CHUP-CDG n'est pas encore véritablement autonome.
2-Gouvernance interne
A travers cette enquête, nous avons voulu avoir une
idée sur le management au CHUP-CDG ; nous avons donc introduit certaines
questions à même de nous rapporter des informations.
Ainsi, pour répondre à la question de savoir s'il
existe des réunions internes aux services, 100% des personnels
interrogées répondent par l'affirmative.
Lorsqu'il était question de l'existence de rencontre
entre le personnel du service et l'administration, 33% des
enquêtés répondent oui contre 67% qui répondent non.
De même 41% confirment qu'il existe un cadre d'échange avec
l'administration contre 59% qui estiment que ce cadre n'existe pas ou n'est pas
fonctionnel.
Concernant la prise en compte de leurs préoccupations, 92%
estiment que leurs préoccupations sont parfois prises en compte tandis
que 8% disent le contraire.
Pour finir, 20 enquêtés estiment être
concernés par la gestion contre 10 qui estiment qu'ils ne sont pas
concernés par la dite gestion avec 01 enquêté qui s'est
donc abstenu de répondre à cette question. Cette situation laisse
transparaître un manque de management surtout opérationnel
à la base pour impliquer davantage le personnel dans la gestion de la
structure.
Pour ce qui concerne la politique de motivation du personnel,
seulement 10% des enquêtés estiment qu'elle est bonne. Les
différentes proportions sont données par le graphique 9.
Graphique 9: Appréciation de la politique
de motivation au CHUP-CDG
Bonne 10%
Mauvaise 45%
Acceptable 45%
Source : Graphique construit
à partir des données du tableau 4 (annexe 4.)
Il apparaît que 45% des enquêtés estiment
que la politique de motivation est mauvaise, cette proportion énorme
rend urgente la réflexion sur de nouvelles politiques de motivation.
B- Difficultés matérielles et
financières 1- Insuffisance de matériel et ruptures de
consommables
Par cette enquête nous avons voulu savoir les causes des
arrêts de travail afin de proposer des solutions pour un service public
hospitalier plus efficace.
Ainsi, lorsque nous avons posé des questions sur la
qualité, la quantité et les arrêts de travail, nous avons
obtenu les résultats suivants :
> 76% jugent que le matériel est en mauvais état
contre 24% qui estiment le contraire ;
> 90% estiment que le matériel technique à leur
disposition est insuffisant tandis que 10% l'estime suffisant ;
> concernant les arrêts de travail, 12% ont
déjà arrêté le travail pour manque de consommables,
21% pour panne de matériel et 67% pour manque de consommables et panne
de matériel à la fois.
> Pour ce qui est des pannes de matériel, 64%
estiment que ces pannes de matériel sont fréquentes, 20% qui les
estiment très fréquentes contre 16% qui les trouvent peu
fréquentes. Pour les ruptures de consommables, 57% trouvent qu'elles
sont fréquentes, 17% très fréquentes et 26% peu
fréquentes.
2- Causes des insuffisances, pannes de
matériel et ruptures de consommables
Les causes des ruptures de consommable laissent passer au
premier rang les insuffisances de crédits combinés avec une
mauvaise réglementation des marchés publics à 49%, les
insuffisances de crédit à 26%, la réglementation des
marchés publics à 18% et la mauvaise gestion à 7%
confère graphique 10 ci-dessous.
Graphique 10: les causes des ruptures de
consommables
26%
49%
18%
7%
Crédit
MP
Gestion Crédit et MP
Source : Graphique construit
à partir des données du tableau 5 (annexe 4.)
D'une manière générale, les principales
causes relevées sont les insuffisances de crédits et la
réglementation des marchés publics qui sont la cause, à
93%, des ruptures de consommables. Ce résultat nous a motivé
à faire une enquête documentaire sur les procédures
d'achat. Ainsi, nous avions prévu travailler sur dix (10) dossiers
d'appel d'offres exécutés pendant l'année 2009, cependant
certaines
contraintes nous ont obligées à revoir à la
baisse ce nombre qui est passé de dix (10) à sept (7)
dossiers.
D'un montant total de 30 470 359 fcfa, le tableau de l'annexe
5 donne les détails de cette enquête. Les nombres de jours qui
séparent la date de publication et de livraison pour chaque produit sont
donnés par le graphique suivant.
Graphique 11: Nombre de jour séparant
la date de publication et de livraison pour chaque produit
Blouses et Filmes de Imprimés Consommables Fournitures de
Files de Produits
linges Radiologie médicaux Informatique Bureau structures
d'entrétien
308
275 267 266
245
224
78
Source : DAF/CHUP-CDG (Cf
Tableau annexe 5)
Ces périodes sont assez longues, la moyenne
arithmétique donne deux cent trente huit (238) jours soit environ sept
(7) mois.
Pour ce qui est des pannes, les causes sont liées aux
insuffisances de crédits à 55% contre 45% imputables à la
mauvaise gestion.
Cependant il est tout à fait légitime que l'on
s'interroge sur les causes des insuffisances de crédit. Nous avons
émis trois hypothèses, les insuffisances de crédit sont
t-elles dues à l'insuffisance des subventions de l'Etat ? A la
tarification ? Ou à la mauvaise gestion de la structure ? Les
données recueillies sont présentées dans le graphique
suivant.
Graphique 12: Les causes des insuffisances de
crédit
1
5
21
Tarification inadaptée Mauvaise Gestion Subventions
insuffisantes
Source : Graphique construit
à partir des données du tableau 6 (annexe 4.)
Cette présentation montre que les causes des
insuffisances de crédit sont surtout dues aux insuffisances des
subventions de l'Etat. L'analyse des différents résultats nous
permettra de tirer une conclusion plus juste.
Section II : Analyse des résultats de
l'enquête et proposition pour une meilleure gestion des hôpitaux
au Burkina Faso
Paragraphe I : Analyse des résultats de
l'enquête
A- Analyse du financement 1- Financement par les
recettes propres
Les recettes propres du CHUP-CDG ont connu des baisses
considérables sur la période 2006-2007, la faible hausse de 2008
est effacée par la baisse des recettes en 2009. Le taux
d'autofinancement ainsi que la capacité d'autofinancement de la
structure sont en baisse depuis 2006. Cependant, les dépenses de la
structure ne font que croître d'année en année en
témoigne les dépenses engagées sur les cinq
dernières années.
En terme d'activité, les entrées aussi bien que
le nombre de journées d'hospitalisation ont connu par moment des
baisses sensibles mais sont en progression dans l'ensemble, le taux
d'occupation des lits quant à lui n'a cessé
d'augmenter depuis 2005. Cette situation de l'activité
pourrait justifier l'augmentation des dépenses sur les cinq
dernières années.
La structuration de la clientèle témoigne du
fait que l'hôpital reçoit de moins en moins de la clientèle
en provenance des secteurs structurés et de plus en plus de la
clientèle venant du secteur informel et du secteur rural (graphique
4).
Le secteur informel et le secteur rural au Burkina Faso sont
moins développés, ce qui pourrait permettre de conclure que cette
population, majoritairement cliente du CHUP-CDG peine à payer les
soins.
Aussi la durée de séjour à l'hôpital
de plus en plus longue n'épuiserait t-elle pas financièrement
cette population pauvre en quête de soins ?
2-Subventions de l'Etat
Les subventions qui nous ont intéressé sont des
subventions de l'Etat. Ces subventions constituent la grande part du budget du
CHUP-CDG et couvrent parfois plus de 70% des dépenses de ladite
structure. Ces subventions accordées au CHUP-CDG sont en baisse depuis
2007 et stagnent sur la période 2007-2009 à 719 663 000 fcfa.
Pourtant les dépenses du CHUP-CDG sont en
évolution. Il est donc évident que les subventions de l'Etat sont
insuffisantes pour un meilleur fonctionnement du CHUPCDG
En guise de conclusion, vu les éléments
présentés qui confirment les résultats de l'enquête,
nous pouvons conclure que le CHUP-CDG souffre d'une insuffisance de
crédit qui entrave son bon fonctionnement.
B- Analyse de la procédure des marchés
publics
En théorie, avant la publication et la livraison,
plusieurs étapes sont exécutées. En effet, les
durées présentées au graphique 11 devront tenir compte des
réalités qui suivent. Les dossiers d'appel d'offre de toutes
natures sont initiés par le gestionnaire de crédit de la
structure, le DAF et transmis à la Direction Générale des
Marchés Publics (DGMP) pour avis et publication. Quel que soit le type
de dossier la DGMP dispose de dix (10) jours pour porter ou non son approbation
avant publication.
Après la publication, les soumissionnaires disposent de
trente (30) jours calendaires pour les appels d'offre et de dix (10) jours
pour les demandes de prix écrites, le
dépouillement se fait en sept (7) jours pour les appels
d'offre et un (1) jour pour ce qui est des demandes de prix.
Les résultats sont ensuite envoyés à la
DGMP, pour publication. La DGMP dispose de dix (10) jours pour contrôler
la validité des résultats. Après publication des
résultats, les soumissionnaires disposent de huit (8) jours pour les
contestations, après quoi, les contractants disposent de deux (2) jours
pour l'approbation des contrats puis d'une journée pour la signature des
contrats.
Ainsi la phase administrative absorbera soixante huit (68) jours
pour les appels d'offre et quarante deux (42) jours pour les demandes de
prix.
Cette estimation théorique donne le nombre de jours qui
séparent la date de l'initiation du dossier à la date de
signature des contrats en cas d'absence d'erreur ou tout autre
évènement susceptible de retarder la procédure.
Cette procédure assez rigoureuse vise certes, la
rationalisation des ressources financières des EPE en
général et des EPS en particulier. Cependant cette
procédure demeure assez longue si l'on considère les urgences
auxquelles sont parfois confrontées les EPS et la particularité
de leurs activités.
Si il a été crée la catégorie
d'EPS, c'est justement pour adapter certaines mesures qui doivent être
appliquées aux EPS conformément à cette
particularité qui leur est reconnue. Il n'y a donc pas de raison que
l'on ne puisse pas revoir les textes des marchés publics dans leurs
applications aux EPS.
Paragraphe II : Proposition pour une meilleure
gestion des hôpitaux au Burkina Faso
A- Propositions spécifiques au
CHUP-CDG 1- Motivation du personnel
La performance se construit au quotidien avec le personnel. Le
rôle du leader est de faciliter la prise de responsabilité et de
développer la prise d'initiative. Ce rôle dans le public est
d'avantage prioritaire si l'on considère que les valeurs du service
public ne suffisent plus à motiver le personnel souffrant de
non-reconnaissance.
Les dirigeants du CHUP-CDG doivent donc travailler à
mieux impliquer le personnel dans la prise de décision pour un
meilleur fonctionnement de leur structure. Cette implication doit passer par
une meilleure communication au-delà des cadres de
concertations traditionnels prévus par les textes et
permettre une motivation supplémentaire du personnel par la prise en
compte de leurs préoccupations.
Le CHUP-CDG doit pouvoir trouver des moyens
d'intéressement simples qui pourraient motiver son personnel. Nous
pouvons citer dans ce cadre, la mise en place de lettres de félicitation
et de décorations du personnel. « Pour moi le développement
des ressources humaines consiste à concilier les intérêts
de l'institution et les intérêts de l'individu. Il est
nécessaire d'intégrer le plan de vie des fonctionnaires au bon
fonctionnement de l'institution. Il s'agit non seulement d'organiser des
formations, mais également de détecter les potentialités
de chacun et de les associer à des emplois » (.Hans Edmund
KUNSMANN).
2- Satisfaction des patients
La satisfaction des patients est l'élément de
mesure d'une bonne gestion de service public. Une bonne fréquentation
d'un service public surtout d'un hôpital est synonyme d'une bonne gestion
et partant d'une meilleure qualité de service.
Pour ce qui est de la satisfaction des malades au CHUP-CDG, Il
faudra veiller à une meilleure communication avec les usagers pour
déceler les différents motifs d'insatisfaction. Notre
enquête, nous a permis de déceler comme motif d'insatisfaction, le
manque de communication entre personnel soignant et malade notamment pour ce
qui concerne les résultats des diagnostics, l'indisponibilité de
plus en plus fréquente de certains médicaments dans les
dépôts de la pharmacie et les coûts élevés des
différents actes et de l'hospitalisation.
Ces différents motifs doivent être pris en compte et
corrigés par le CHUP-CDG en fonction de sa compétence.
Il est important dans ce contexte d'autonomie, de veiller
à une meilleure fréquentation de sa structure à travers
une prestation de qualité afin d'attirer également la marge de la
population capable de payer les soins. Un service médiocre ou tout
simplement acceptable sera de nature à ne satisfaire que les plus
démunis soufrant d'une incapacité financière et se
contentant de ce qui leur est offert.
3- proposition d'ordre organisationnelle et
financière
Pour un meilleur fonctionnement, le CHUP-CDG devra travailler
à réduire les ruptures de stocks qui portent un double
préjudice à l'hôpital. Ces ruptures de stock entravent la
bonne marche du service et donc jouent négativement sur la
qualité de soins offerts aux malades, mais également constituent
un manque à gagner en terme de gain pour l'hôpital. Une pharmacie
mal approvisionnée, un laboratoire qui manque de réactifs, une
imagerie médicale qui manque de films ou encore la panne d'un
matériel médical essentiel font perdre des sommes énormes
à l'hôpital et plus les délais de ruptures et les
périodes de panne sont longues, plus ces pertes sont importantes.
Ainsi l'hôpital devra dans un premier temps accentuer sa
politique de gestion sur la rentabilisation des services existants. La
résolution du manque à gagner pourrait passer par une meilleure
organisation. La mise en place d'un plan de renouvellement du matériel
est essentielle car l'hôpital fonctionne depuis dix ans et le
matériel pourrait souffrir aujourd'hui de vétusté et/ou
d'obsolescence, qui pourraient expliquer ces pannes.
Une bonne anticipation de l'achat, prenant en compte un grand
nombre de contraintes d'ordres financières ou relatives aux
procédures pourrait permettre tant soit peu de freiner les ruptures de
stocks ou encore de réduire les temps de rupture.
Le bon fonctionnement qui pourrait en découler ne
résoudrait pas certes à lui seul les difficultés
financières de l'hôpital mais pourrait influencer positivement les
recettes propres, ce qui permettrait à l'hôpital de bien
maîtriser une bonne partie de ces dépenses et de songer à
la motivation de son personnel.
B- Propositions générales 1- Mise
en place d'un contrôle de gestion
La performance ne saurait se concevoir sans une logique
d'efficacité, de qualité et d'efficience. Pour ce faire une
analyse des coûts, des valeurs ajoutées de toutes actions
posées par les unités, les services aussi bien médicaux,
paramédicaux qu'administratifs est un impératif au
développement des actions pertinentes, à la maîtrise des
coûts, à la mesure de l'efficience. Il est donc impératif
de rendre obligatoire la pratique d'un contrôle de gestion et
l'utilisation effective d'outils de contrôle de gestion tel que la
comptabilité analytique. Ces outils pourraient permettre
non seulement d'appréhender les insuffisances et les
forces véritables de chaque unité, de chaque service mais
également situer les responsabilités en appréciant
à sa juste valeur, l'apport de l'Etat par sa comparaison au coût
effectif de l'acte posé. Car comme le dit H. Ballique, l'Etat doit payer
la contrepartie du coût qui n'est pas facturé aux patients.
2- Augmentation des subventions et la
révision des procédures de marché publics
L'augmentation des subventions de l'Etat aux hôpitaux
reste une solution pour le bon fonctionnement des hôpitaux ; cependant,
l'Etat devra veiller à une gestion efficace des fonds alloués
pour une meilleure prise en charge des populations. De même, le montant
des subventions allouées doit reposer sur des bases solides. Le nombre
d'entrants, les éléments quantitatifs tels que le nombre d'actes
posés n'étant pas de bonnes mesures, le contrôle de gestion
s'il est bien mené pourra permettre de fournir des bases solides sur
lesquelles pourront être calquées les montants des subventions de
l'Etat.
Pour certains services comme la pharmacie, la
différentiation contrairement au principe de l'unicité du budget
pourrait permettre un meilleur fonctionnement. En un mot, leurs recettes
devraient être utilisées prioritairement pour leurs
fonctionnements ; toute chose qui pourrait dégager à moyen ou
long terme des gains pouvant permettre de soutenir d'autres services et
certaines charges de l'Etat.
Concernant le code des marchés publics, l'Etat doit
assouplir son application aux EPS en tenant compte de la
spécificité de leurs activités et de l'urgence de leurs
actes.
3- Gestion des Ressources Humaines
Les EPS n'ont pas une gestion autonome de leur personnel. En
effet, si la gestion des salaires et l'initiative de la motivation du personnel
reste l'affaire des EPS, ceuxci reçoivent du personnel de l'Etat qu'ils
aient ou non motivé l'intérêt.
Cette situation ne favorise pas une Gestion
Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) qui pourrait
être source de motivation du personnel, et permettrait de faire des gains
sur les charges de personnel qui représentent des charges importantes
pour la structure.
Cette autonomie de gestion du personnel pourrait être la
seule arme de contrainte dans les mains des dirigeants des différentes
structures dont le pouvoir est réduit à néant par des
confréries puissantes de médecins.
4- Perspectives
Au moment où nous écrivions ces lignes, des
réflexions étaient en cours pour la mise en oeuvre de la
pharmacie hospitalière et la médecine privée à
l'hôpital. Deux politiques sensées améliorer la
qualité de soins et rentabiliser les infrastructures
hospitalières
La première, la pharmacie hospitalière pourra
permettre de gérer de façon rationnelle les médicaments et
réduire les dépenses médicaments.
En effet, « pour un patient hospitalisé qui fait
de la fièvre, il n'est pas nécessaire de lui prescrire un paquet
ou deux plaquettes de paracétamol, trois comprimés pourraient
suffire à baisser cette fièvre »24. Cela
réduirait non seulement la quantité de médicament que les
patients emportent à la maison à leur sortie d'hôpital,
certaines malversations constatées dans certaines structures mais
également réduirait la facture de médicament du patient et
partant du pays. Il s'agira d'adapter la prescription aux besoins du
patient.
La seconde politique plus complexe, permet aux médecins de
recevoir leurs patients à l'hôpital. Il s'agit de pratiquer la
clinique à l'hôpital.
Cette politique pourrait avoir pour avantage de motiver plus
le personnel hospitalier à condition qu'un système de
redistribution correct et équitable des retombés soit
trouvé pour intéresser également le personnel qui ne
participe de manière direct à la pratique de cette
médecine (personnel de laboratoire, de l'imagerie, personnel
administratif).
Dans tous les cas, qu'il s'agisse de pharmacie
hospitalière ou de médecine privée à
l'hôpital, l'organisation de l'hôpital devra être
amélioré pour la réussite de ces politiques.
L'expérimentation dans un hôpital notamment le CHUP-CDG,
hôpital pilote de la réforme est nécessaire, pour tirer les
leçons des réactions et comportements des différents
catégories de personnel, de corriger les imperfections avant
d'élargir ces politiques aux autres EPS.
24 Exemple emprunté au Directeur
Général du CHUP-CDG, lors de l'interview qu'il nous a
accordé.
Dans le cas contraire, ces politiques, surtout la
médecine privée à l'hôpital, pourraient engendrer
des effets pervers qui entacheraient l'égalité d'accès aux
soins de santé dans nos hôpitaux.
Conclusion partielle
Cette seconde partie de notre étude nous a permis de
présenter le CHUP-CDG, ainsi que les résultats de nos
enquêtes et de confirmer les hypothèses de départ. En
effet, le CHUP-CDG souffre d'une insuffisance de crédits mais
également du manque de promptitude des achats dû à la
réglementation des marchés publics.
Dans cette partie il a été également
question de faire des propositions pour un meilleur fonctionnement du CHUP-CDG
en particulier et des hôpitaux du Burkina Faso en
général.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail, il convient de s'interroger sur le
chemin parcouru à travers ce mémoire, d'en dégager les
principales contributions et les perspectives de la réflexion. Plusieurs
raisons ont sous-tendu cette réflexion : le rôle des
professionnels de la santé et particulièrement celui croissant
des gestionnaires dans la conduite des hôpitaux, le mouvement actuel de
la quête de la performance de l'offre des prestations sanitaires et le
fait que la santé soit un domaine qui interpelle nos valeurs
sociales.
Les deux dernières expressions à savoir la
performance des hôpitaux et les valeurs sociales des hommes posent toute
la problématique du modèle de gestion des services de
santé et particulièrement des EPS. La performance pose le
problème d'une gestion efficace et efficiente afin de garantir des
services de qualité à une population dont la majorité,
malheureusement peine à payer la contrepartie de ces soins. Pourtant
tous doivent avoir accès à ces soins de qualité car «
le principe selon lequel «on doit recevoir ce que l'on a payé»
est généralement considéré comme équitable
dans une transaction commerciale, mais il le paraît beaucoup moins
dès lors qu'il s'agit des services de santé
»25.
Notre problématique de recherche portait sur
l'autonomie de gestion des hôpitaux au Burkina Faso : cas du CHUP-CDG.
Plus particulièrement il s'agissait pour nous de déterminer les
causes du mauvais fonctionnement du CHUP-CDG et partant des hôpitaux du
Burkina Faso. Pour mener cette étude, nous avons formulé un
modèle de recherche composé deux hypothèses : les
insuffisances de crédits et le manque de promptitude des achats. Ces
deux hypothèses ont été vérifiées (à
travers la vérification d'hypothèses intermédiaires) non
seulement à partir des résultats de l'enquête mais
également des données de l'enquête documentaire pour ne pas
se contenter de données subjectives.
A ces causes nous pouvons ajouter le manque de management au
niveau opérationnel et le manque de politique de motivation
relevé par l'enquête et qui pourrait résoudre tant soit peu
les difficultés financières en attirant à
côté de la clientèle qui peine à payer les soins,
une clientèle apte à payer les soins par l'amélioration de
la qualité des prestations.
25 Rapport OMS 2000, Page 25
Comment atteindre cette performance, avec quels moyens
financiers approvisionner l'hôpital, motiver le personnel, remplacer le
matériel vétuste, obsolète ou en panne ? En un mot comment
faire pour assurer à l'hôpital un meilleur fonctionnement ?
La résolution de ces difficultés passe dans un
premier temps par une meilleure organisation de l'hôpital. L'organisation
actuelle de l'hôpital est un mérite des autorités à
saluer, mais l'application et l'appropriation par les acteurs eux-mêmes
de ces principes et règles est une difficulté.
L'Etat doit accorder plus d'autonomie à chaque
établissement, permettre à chaque structure de gérer au
sens large du terme son personnel, assouplir le code des marchés publics
dans son application aux EPS et rendre obligatoire le contrôle de gestion
dans les hôpitaux.
Si l'Etat doit rester garant de la cohérence et de
l'équité de l'accès aux soins, il doit cependant permettre
aux dirigeants des EPS et des EPE en général de gérer et
de rendre compte. Il s'agit de savoir qui est responsable de tel ou tel autre
acte. Ainsi, nous allons vivre un véritable changement culturel et
passer d'une logique basée sur la diligence à une logique de
confiance, d'évaluation et d'efficacité socioéconomique.
Il sera nécessaire de s'interroger sur la pertinence de nos
démarches et d'apprendre à rendre compte de nos actions de
manière efficace.
Cette évolution exige une clarification des
responsabilités et un renforcement de la tutelle stratégique du
ministère de la Santé. La multiplicité de tutelles
pourrait poser un problème de coordination et de définition de
position commune. Il s'agira de clarifier la responsabilité devant le
Parlement au nom de l'Etat.
Ces recommandations devraient être des préalables
à la mise en place de politiques complexes telles que la pharmacie
hospitalière, la médecine privée à
l'hôpital.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
> BEYE Seydou, L'Economique de la santé dans une
perspective managériale,
Paris, L'Harmattan, 1999, 210 pages.
~ MEUNIER Aude, Système de soins au Burkina Faso, Le
paradoxe sanitaire,
Paris, L'Harmattan, 1999, 288 pages.
II. publications du ministère de la
santé
~ Ministère de la santé, direction
Générale de l'Information et des Statistiques
Sanitaire, Annuaire statistique 2008, Juin 2009.
~ Ministère de la santé, Direction
Générale des Etudes et de la Planification,
Politique nationale de contractualisation dans le secteur de la
santé, version provisoire, 8 juin 2007.
~ Ministère de la santé, Direction
Générale des Hôpitaux Publics et du Sous
Secteur sanitaire Privé, Recueil de textes.
III. Etudes et Communications
~ Association Africaine d'Economie de la santé et de la
Politique de Santé : les
priorités de l'Economie de la Santé en Afrique,
Conférence de Accra, Ghana, mars 2009
~ FOULON Gérard et SOME T. Romaric, Quel système de
financement de
l'accès aux soins des populations dans les PED ? Le cas
des districts de santé au Burkina faso.
~ Frédéric Pierru, Patrick Hassenteufel,
L'hôpital-entreprise, une sef-fulfilling
prophecy avortée, 1999.
~ Hubert BALIQUE, Les hôpitaux publics des pays d'Afrique
Francophone au
sud du Sahara et leurs perspective, ORSTOM, 1999.
~ LAUNOIS Robert, La théorie de la bureaucratie à
l'hôpital, extrait des
colloques de IRSEM.
~ Mukesh Chawla et al, L'autonomie Hospitalière : Guide
méthodologique, 1996
~ ZERBO Aïda, le Juste prix pour la santé.
III. Mémoires et rapports
> BAYALA Hubert, Elaboration et mise en oeuvre du projet
d'établissement dans
les hôpitaux publics du Burkina Faso : Etat des lieux et
perspectives ; cas du Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique
Charles de Gaulle. ENAM, Juin 2009.
~ GUIATIN Pouswendé Epiphane, Le leadership
améliore-t-il la performance du Centre Hospitalier Universitaire
Pédiatrique Charles de Gaulle ?, Université de Ouagadougou,
UFR/SEG, mémoire de fin de cycle, 2007.
~ SOULAMA Henriette épouse SOULAMA, L'autonomie de
gestion au Centre
Hospitalier National SANOU Souro de Bobo Dioulasso : Des espoirs
attendus, ENAM, mars 1992
> Rapports d'activités du CHUP-CDG de 2005 à
2009.
> Rapport de synthèse, Rencontre hospitalière
de Dakar u 06au 10 décembre
2004.
> Rapports OMS 2000 et 2001
IV. TEXTES LÉGISLATIFS ET
RÉGLEMENTAIRES
> Loi n°035-2002/AN du 26 novembre 2002 pourtant
cré ation de la catégorie
d'EPS
> Loi n°034/A/98N du 18 mai 1998 pourtant loi hospit
alière
> Décret n°2007-116/PRES/PM/MS/MFB/MESSRS portant
st atut du personnel
des EPS
> Décret n°2006-448/PRES/PM/MS/MFB portant
création et nomination des
EPS
> Décret n°2006-356/PRES/PM/MS/MESSRS/MFB portant
st atut des CHU
> Décret n°2004-191/PRES/PM/MFB portant statut
général des EPS
> Kiti n°AN-VII 0323/FP/SAN-AS du 21 mars 1990 porta nt
approbation des
statuts particuliers des centres hospitaliers nationaux
> Arrêté n°2000/033/MS portant organisation
et fonct ionnement des
Etablissement Hospitalier Publics
V. Sites web
www.who.int
www.toupie.org/dictionnaire/service-public.htm
smbh7.smbh.univ-paris13.fr/
www.memoireonline.com
www.persee.fr
WWW.insd.bf.
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT II
DEDICACE III
REMERCIEMENTS IV
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS V
LISTE DES TABLEAUX VI
INTRODUCTION GENERALE 2 PARTIE I : CADRE GENERAL DE
L'AUTONOMIE DE GESTION DES HOPITAUX 6
CHAPITRE I : CONCEPTS DE L'AUTONOMIE DE GESTION DES HOPITAUX 7
Section I : Cadre conceptuel et fondement de l'autonomie de
gestion des hôpitaux 7
Paragraphe I : Revue de littérature 7
A- Concepts relatifs à l'autonomie des hôpitaux 7
1- Autonomie de gestion des hôpitaux 7
2- Service public 8
B- Autonomie de gestion et intervention de l'Etat 8
1- Intervention de l'Etat 8
2- Subvention de l'Etat 9
Paragraphe II : Fondements de l'autonomie de gestion des
hôpitaux 10
A- Fondement économique 10
B- Modèles de gestion de l'hôpital 11
Section II : Autonomie de gestion des hôpitaux au
Burkina Faso 12
Paragraphe I : Situation socio-économique et organisation
des soins au Burkina Faso 12
B- Situation économique et santé au Burkina Faso
12
B- Organisation du système de soins au Burkina Faso 14
Paragraphe II : Nouvelle conception de l'Hôpital 15
A- Manque de qualité et mutations dans le comportement
des usagers 15
B- Hôpital et dépenses publiques 16
CHAPITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL DE L'AUTONOMIE DE GESTION DES
HOPITAUX AU BURKINA FASO 17
Section I : Présentation du cadre juridique de
l'autonomie de gestion des hôpitaux aux Burkina Faso 17
Paragraphe I : Réformes hospitalières 17
A- Evolution jusqu'en 1998 17
B- Loi hospitalière et renforcement du statut des
hôpitaux 18
Paragraphe II : Apports des réformes hospitalières
19
A- De l'EPA à l'EPS 19
B- Apports des lois à l'organisation des hôpitaux
20
1-Organes techniques, consultatifs et de contrôles 20
2- Organes de direction 21
Section II : Identification et analyse des concepts
clés de l'autonomie 22
Paragraphe I : Concepts clés liés à
l'autonomie des hôpitaux 22
A- Projet d'établissement 22
B- Contractualisation 23
Paragraphe II : Objectifs visés par l'autonomie de gestion
des hôpitaux au Burkina Faso 24
A- Instauration de la gestion participative à
l'hôpital 24
B- Performance des hôpitaux 25
CONCLUSION PARTIELLE 26
PARTIE II : PROBLEMATIQUE DE L'AUTONOMIE DE GESTION AU
CHUP-CDG
27
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DU CHUP-CDG ET
PRESENTATION DES RESULTATS
DE L'ENQUETE 28
Section I : Présentation générale du
CHUP-CDG 28
Paragraphe I : Historique et Fonctionnement du CHUP-CDG 28
A- Fonctionnement 28
1- Historique 28
2- Cadres de concertations 29
3- Planification au CHUP-CDG 29
B- Potentialités du CHUP-CDG 30
1- Situation du Personnel 30
2- Prestations offertes 31
3- Répartition des lits par unité de soins 31
4- Répartition et causes des hospitalisations 33
Paragraphe II : Analyse situationnelle 34
A-. Indicateurs de soins 34
B -: Clientèle du CHUP-CDG 35
Section II: Financement du CHUP-CDG 36
Paragraphe I : Subventions et Ressources propres du CHUP-CDG
36
A- Subventions accordées au CHUP-CDG 36
B- Recettes Propres du CHUP-CDG 37
Paragraphe II : Budget du CHUP-CDG de 2005 à 2009 38
A- Evolution du budget du CHUP-CDG de 2005 à 2009 38
B- Dépenses de fonctionnement et d'investissement au
CHUP-CDG 39
CHAPITRE II : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE L'ENQUETE
41
Section I : Méthodologie et présentation des
résultats des enquêtes par questionnaires 41
Paragraphe I : Méthodologie de collecte et d'analyse des
résultats 41
A- Analyse documentaire 41
B- Enquêtes menées 41
1- Population concernée par l'étude 41
2- Techniques d'échantillonnage 42
3- Méthodes et techniques utilisées pour la
collecte des données 42
4- Difficultés rencontrées 43
C- Traitement des données et Vérification des
hypothèses 43
Paragraphe II : Résultats de l'enquête auprès
des malades 44
A- Satisfaction et qualité de soins CHUP-CDG 44
B- Accessibilité financière aux soins au CHUP-CDG
45
Paragraphe III: Résultats de l'enquête auprès
du personnel 46
A- Fonctionnement du CHUP-CDG 46
1- Appréciation de l'autonomie de gestion par le
personnel 46
2-Gouvernance interne 46
B- Difficultés matérielles et financières
47
1- Insuffisance de matériel et ruptures de consommables
47
2- Causes des insuffisances, pannes de matériel et
ruptures de consommables 48 Section II : Analyse des résultats de
l'enquête et proposition pour une meilleure gestion des hôpitaux
au
Burkina Faso 50
Paragraphe I : Analyse des résultats de l'enquête
50
A- Analyse du financement 50
1- Financement par les recettes propres 50
2-Subventions de l'Etat 51
B- Analyse de la procédure des marchés publics
51
Paragraphe II : Proposition pour une meilleure gestion des
hôpitaux au Burkina Faso 52
A- Propositions spécifiques au CHUP-CDG 52
1- Motivation du personnel 52
2- Satisfaction des patients 53
3- proposition d'ordre organisationnelle et financière
54
B- Propositions générales 54
1- Mise en place d'un contrôle de gestion 54
2- Augmentation des subventions et la révision des
procédures de marché publics 55
3- Gestion des Ressources Humaines 55
4- Perspectives 56
CONCLUSION PARTIELLE 57
CONCLUSION GENERALE 58
BIBLIOGRAPHIE 60
LISTE DES ANNEXES I
LISTE DES ANNEXES
Annexes 1: Autorisation du Directeur Général de la
Pédiatrie Charles de GAULLE II
Annexes 2: Questionnaire adressé aux malades III
Annexes 3: Questionnaire adressé au personnel IV
Annexes 4: Dépouillement de l'enquête VII
Annexes 5: Résultat de l'enquête documentaire sur
sept dossiers VIII
Annexes 6: Dotation des hôpitaux de 2005 à 2009 en
millier de FCFA VIII
Annexes 7: Liste des personnes interviewées IX
Annexes 1: Autorisation du
Directeur Général de la Pédiatrie Charles de GAULLE
Annexes 2: Questionnaire adressé aux malades
Questionnaires adressés aux malades
Cette enquête s'inscrit dans le cadre du mémoire de
fin d'année à l'ENAM et porte sur le thème :
Problématique de l'Autonomie de gestion des Hôpitaux du Burkina
Faso : cas du Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles De
Gaulle (CHUP-CDG)
N° d'ordre
Age : Sexe :...M 1 F...2
Province d'origine 10-.Comment êtes-vous arrivé
ici:
Urgences 1
Consultation externe 2
Référence 3
1-.Quelle est l'attitude du personnel à votre endroit :
lors des consultation ?
en cas d'urgence ?
en cas d'hospitalisation ?
2-.Avez-vous déjà eu des problèmes avec un
agent quelconque ? Oui 1 Non 2
Si oui est-ce un soignant : Oui 1 Non 2
Non soignant : Oui 1 Non....2 3-.Que pensez-vous des
conditions d'hospitalisation ?
Bonnes 1
Acceptables 2
Mauvaises 3
.2-. Comment trouvez-vous les latrines?
Propres 1
Sales 2
3-. Vous les utilisés ?
Oui 1 Non 2
Si non, comment faites-vous ? 4-.vous sentez-vous en
sécurité à l'hôpital? Oui 1 Non 2
Si non Pourquoi ? 5-.Avez-vous une idée de la
tarification ? Oui 1 Non 2 Si oui, combien coûte une hospitalisation
d'une journée :
en 1ère catégorie 1
en 2ème catégorie 2
en 3ème catégorie 3 .
6-.Avez- vous une idée de la somme que vous devriez
payer à votre sortie? Oui 1 Non 2 7-.Comment trouvez-vous les tarifs
?
Raisonnables 1
Elevés 2
Trop élevés 3
8-.Etes-vous satisfait des soins donnés à votre
malade? Oui 1 Non 2 9-.Les médicaments sont-ils facilement accessibles
?
10-.Y a-t-il des cas où vous n'arrivez pas à
honorer vos ordonnances? Oui 1 Non 2 Si non, comment faites-vous pour ce qui
concerne les soins de votre malade ?
11-.Si vous aviez les moyens (financier), vous resteriez ici ?
1 Non 2
Pourquoi ?
12- Que pensez-vous de la gestion de l'hôpital?
13-. Que voulez-vous que les dirigeants de l'hôpital
changent ? Pourquoi ?
Annexes 3: Questionnaire adressé au
personnel
Questionnaires adressés au personnel
Cette enquête s'inscrit dans le cadre du mémoire de
fin d'année à l'ENAM et porte sur le thème :
Problématique de l'Autonomie de gestion des Hôpitaux du Burkina
Faso : cas du Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles De
Gaulle (CHUP-CDG)
1-.Identification
Sexe : masculin 1 féminin 2
Emploi
Fonction occupée
Service
2-.Depuis combien d'année êtes-vous en poste au
CHUP-CDG : ans 3-.Pensez-vous que le CHUP-CDG est
véritablement autonome?
Oui 1 Non 2
Si non pourquoi
4- Pensez-vous que l'autonomie permet un meilleur fonctionnement
du CHUPCDG ?
Oui 1 Non 2
Si non pourquoi
5-.Avez-vous des réunions internes autour des
problèmes de votre service ? Oui 1 Non 2
Si oui quelle est la périodicité ? 6-.Existe il
un programme de réunion de la direction avec le personnel de votre
service ?
Oui 1 Non 2
Si oui, ce programme est-il bien respecté ? Oui 1 Non
2 7-.Avez-vous un cadre d'échange avec l'administration ?
Oui 1 Non 2
Si oui lequel ?
Quelle est la périodicité ?
8-.Vos préoccupations sont-elles parfois prises en compte
?
9-.Vous-vous sentez concerner par la gestion de l'hôpital ?
Oui 1 Non 2
Si non pourquoi 10-.Existe-il des descriptions de postes au
CHUP-CDG?
Oui 1 Non 2
11-. Existe-il des descriptions de tâches du personnel?
Oui 1 Non 2 12-.Que pensez-vous de la politique de motivation du personnel du
CHUP-CDG ?
Bonne 1
Acceptable 2
Mauvaise 3
13-. Connaissez-vous des moyens qui peuvent être source de
motivation du personnel ?
Oui 1 Non 2
Si oui, citez-en quelques uns
14-. Depuis votre arrivée au CHUP-CDG, avez-vous
constaté de nouveaux investissements (construction, acquisition de
matériel)?
Oui 1 Non 2
15- Depuis votre arrivée au CHUP-CDG, de nouvelles
prestations ont-t-elles été introduites?
Oui 1 Non 2
Si oui le(s)
quelle(s) ?
16-.Que pensez-vous du matériel technique à votre
disposition ?
Mauvais état 1
En bon état 2
17-. Ce matériel est-il
Suffisant 1
Insuffisant 2
18-.Vous est-il arrivé d'arrêter le travail pour
:
Manque de consommable 1
Panne de matériel 2
19-.Ces pannes de matériel sont-elles :
Peu fréquentes 1
Fréquentes 2
Très fréquentes 3
20-. Ces manques de consommables sont-ils :
Peu fréquents 1
Fréquents 2
Très fréquents 3
21- Selon vous à quoi sont dues les ruptures de
consommables ?
Insuffisance de crédit 1
Réglementation des marchés publics 2
Mauvaise gestion 3
Autres (précisez) :
22- Selon vous à quoi sont dues les pannes ?
Insuffisance de crédit 1
Mauvaise gestion 2
Autres (précisez) :
23- Quelles sont les causes de ces insuffisances de
crédit ?
Tarification inadaptée 1
Mauvaise gestion 2
Insuffisance des subventions de l'Etat 3
Autres (précisez)
24-.Existe-t-il des cas où des malades n'arrivent pas
à honorer leurs ordonnances ? Oui 1 Non 2
Si oui, quelles-en sont les raisons ?
25-.Connaissez-vous des motifs d'insatisfaction des malades ?
Oui 1 Non 2
Si oui, citez-en quelques uns :
26-. Qu'attendez-vous :
- de l'administration ? :
- de l'Etat ?
Annexes 4: Dépouillement de l'enquête
Tableau 1 Qualité de soins
Appréciation
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Pourcentage valide
|
Satisfait
|
43
|
86
|
86
|
Insatisfait
|
7
|
14
|
14
|
Total
|
50
|
100
|
100
|
Tableau 2 Appréciations du tarif
Appréciations
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Pourcentage valide
|
Raisonnable
|
4
|
8
|
9
|
Elevé
|
12
|
24
|
28
|
Trop élevé
|
27
|
54
|
63
|
Total
|
43
|
86
|
100
|
Réponses manquantes
|
7
|
14
|
|
Total
|
50
|
100
|
|
Tableau 3 Catégorie
Catégories
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Pourcentages valides
|
Catégorie 1
|
2
|
4
|
5
|
Catégorie 2
|
2
|
4
|
5
|
Catégorie 3
|
39
|
78
|
90
|
Total
|
43
|
86
|
100
|
Réponses manquantes
|
7
|
14
|
|
Total
|
50
|
100
|
|
Tableau 4
Politique de motivation du personnel
Appréciations
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Pourcentages valides
|
Bonne
|
3
|
10
|
10
|
Acceptable
|
13
|
42
|
45
|
Mauvaise
|
13
|
42
|
45
|
Total
|
29
|
94
|
100
|
Réponses manquantes
|
2
|
6
|
|
Total
|
31
|
100
|
|
Tableau 5
Causes des ruptures de consommable
Causes
|
Effectifs
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Crédit
|
7
|
23
|
26
|
MP
|
5
|
10
|
18
|
Gestion
|
2
|
6
|
7
|
Crédit et MP
|
13
|
42
|
49
|
Total
|
27
|
87
|
100
|
Réponses manquantes
|
4
|
13
|
|
Total
|
31
|
100
|
|
Tableau 6
Causes des insuffisances de crédit
Causes
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Pourcentages valides
|
Tarification inadaptée
|
1
|
3
|
4
|
Mauvaise gestion
|
5
|
16
|
19
|
Insuffisance des subventions de l'Etat
|
21
|
68
|
78
|
Total
|
27
|
87
|
100
|
Système manquant
|
4
|
13
|
|
Total
|
31
|
100
|
|
Annexes 5: Résultat de l'enquête
documentaire sur sept dossiers
Produits Achetés
|
Publication
|
Dépouillement
|
Livraison
|
Montant
|
Produits d'entretien
|
09/04/2009
|
21/04/2009
|
26/06/2009
|
4 479 870
|
Files de structures
|
21/05/2009
|
19/06/2009
|
30/12/2009
|
4 491 300
|
Filmes de Radiologie
|
21/05/2009
|
19/06/2009
|
19/02/2010
|
5 500 100
|
Fournitures de Bureau
|
26/02/2009
|
27/03/2009
|
28/10/2009
|
3 982 090
|
Imprimés médicaux
|
09/04/2009
|
21/04/2009
|
31/12/2009
|
3 149 164
|
Consommables Informatique
|
26/02/2009
|
27/03/2009
|
18/11/2009
|
2 197 160
|
Blouses et linges
|
26/02/2009
|
27/03/2009
|
30/12/2009
|
6 670 675
|
Total
|
|
|
|
30 470 359
|
Source : DAF/ CHUP-CDG
Annexes 6: Dotation des hôpitaux de 2005 à
2009 en millier de FCFA
Dotations
|
2
|
005
|
|
2006
|
|
2007
|
|
2008
|
|
|
2009
|
|
Dotation CHU- PCDG
|
|
638
|
357
|
563
|
926
|
627
|
904
|
|
669
|
623
|
|
669
|
623
|
Dotation Totale des hôpitaux
|
9
|
440
|
786
|
10 180
|
549
|
10 989
|
204
|
11
|
464
|
487
|
11
|
482
|
487
|
Source : DAF du ministère de la santé.
Annexes 7: Liste des personnes interviewées
Personnel du CHUP-CDG :
v' Pr B Jean KABORE Directeur Général de la
structure, médecin de
formation
v' Mr Lassané OUEDRAOGO, Directeur des Ressources
Humaine,
Administrateur des Hôpitaux et des Services de
Santé
v' Mr Yitawindin NOUGTARA Contrôleur financier, financier
de
formation
v' Mr Théophile COMPAORE, Directeur des Soins Infirmier,
Attaché
de Santé
Personnes Interviewées en dehors du CHUP-CDG
:
v' Mr Lébindé Pierre Damien OUBDA, Directeur
sortant du
CHUPCDG, Administrateur des Hôpitaux et des Services de
Santé
v' Mr OUEDRAOGO Salifou, Représentant de la Direction
des Marchés Publics aux séances de travail relatives aux
achats du CHUPCDG
Questions abordées
Avec les Directeurs généraux et le
Directeur des soins infirmiers, les thèmes abordés
étaient :
> La pharmacie hospitalière
> Le médecine privée à l'hôpital
> La gestion des ressources humaine
Avec le contrôleur financier et le représentant de
la DGMP, il a été question des procédures des
marchés publics.
Avec le Directeur des Ressources Humaine il a été
question de gestion des ressources humaines au CHUP-CDG.
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