Paragraphe1 : Ciblage de la problématique
I- Identification des problématiques
possibles
Au cours de notre stage, nous avons été au contact
de la réalité du MAEIAFBE, ce qui nous a permis de faire de
manière générale certains constats :
- Le manque de locaux pour l'installation convenable du personnel
;
- Un nouveau bâtiment est en cours d'achèvement
pour l'aménagement du
personnel ;
- La coupole du ministère vient d'être
réfectionnée ;
- Une mauvaise circulation de l'information sur les
différents dossiers du ministère ;
- Le ministre essaie de faire circuler l'information aux
cérémonies des couleurs ;
- Une absence généralisée de motivation au
travail ;
- Les affectations en postes diplomatiques et consulaires
constituent la principale motivation des agents.
Nos contacts avec les milieux d'affaires ont permis
d'établir que le souci primordial des investisseurs est la
rentabilité de leurs capitaux ; une rentabilité qui passe par la
mise en place d'un environnement économique favorable et des
activités de production développées et pérennes.
C'est surtout dans le but de mettre la diplomatie béninoise au service
des hommes d'affaires que la DRECI a été créée.
Toutefois, celle-ci rencontre des difficultés dans la mise
en oeuvre de ses attributions.
S'agissant des rapports entre la DRECI et les autres
ministères,
- les conflits d'attributions: nous avons noté que dans
l'organisation de l'administration béninoise, la Direction
générale du commerce extérieur (DGCE) au MIC en dehors du
MAEIAFBE traitent de questions à caractère économique et
international, relevant aussi bien de leurs attributions que de celles du
MAEIAFBE en général et de la DRECI en particulier. La
conséquence est qu'aussi bien le MAEIAFBE que les autres
Ministères revendiquent constamment ces attributions à eux
reconnues par des textes juridiques ;
- la lenteur dans le traitement des dossiers: nombre de
dossiers sont traités par la DRECI de concert avec la DGCE. Mais le
constat est que ces dossiers mettent du temps à être
définitivement traités du fait du retard qu'accusent les
directions techniques de ces ministères. Ce retard se constate surtout
dans les suites à transmettre à la DRECI, ce qui bloque quelques
fois certaines actions et initiatives de la Diplomatie économique
béninoise.
- la non disponibilité à la DRECI d'une base de
données: la DRECI est chargée de la promotion de la
coopération économique et commerciale entre le Bénin et
les autres pays étrangers. Mais il n'existe pas dans cette direction une
banque de données où pourraient s'obtenir des informations sur la
situation économique internationale en général et sur le
Bénin en particulier.
Il faut aussi noter que :
- La DRECI manque de ressources humaines nécessaires,
en qualité et en quantité, pour étoffer les
différents services et divisions prévus pour un fonctionnement
normal en vue d'un bon rendement. Cela dénote d'une
insuffisance d'affectation des ressources humaines au profit de la
DRECI. Les moyens matériels et financiers mis à la
disposition de la jeune direction se révèlent insuffisants. Aussi
doit on souligner une absence de structuration du travail à la DRECI.
Enfin, en ce qui concerne le rayonnement économique et
commercial du Bénin, nous avons constaté au cours de notre stage
:
- la non existence d'une culture d'analyse économique
et
commerciale au MAEIAFBE ;
- la non spécialisation des diplomates béninois
dans les domaines
économique et commerciale ;
- l'absence d'un cadre de concertation réel entre le
MAEIAFBE et
les entreprises béninoises.
Les différents problèmes
énumérés, peuvent être regroupés en trois
problématiques comme le présente le tableau ci après :
TABLEAU N°1 : Liste des
problématiques possibles
N°
|
Centres D'intérêts
|
Problèmes spécifiques
|
Problèmes généraux
|
Listes de la problématique
|
1
|
La gestion des ressources à la DRECI
|
1. Insuffisance d'affectation des ressources humaines
à la DRECI ;
2. .Insuffisance des ressources matérielles et
financières ;
3. Mauvaise structuration du travail à la DRECI.
|
Non existence d'une stratégie de gestion des ressources
à la DRECI
|
Problématique de la gestion stratégique des
ressources à la DRECI
|
2
|
La
coordination des relations extérieures du
Bénin
|
1- les conflits d'attributions ;
2- la lenteur dans le traitement des dossiers ;
3- la non disponibilité à la DRECI d'une base de
données.
|
Conflits d'attributions entre la DRECI et les autres
ministères
|
Problématique de la
collaboration entre le DRECI et les autres ministères dans
la conduite de la politique économique internationale du Bénin
|
3
|
Le
rayonnement économique
et commercial du Bénin
|
1 - Absence d'une culture d'analyse économique et
commerciale au MAEIAFBE ;
2 - Non spécialisation des diplomates béninois dans
les domaines
économique et commercial ;
3 - Absence d'un cadre de
concertation entre le MAEIAFBE et les entreprises
béninoises.
|
La non
définition d'une stratégie de promotion des
entreprises béninoises à l'extérieur par le MAEIAFBE
|
Problématique de la
contribution du MAEIAFBE à l'émergence des
entreprises nationales sur la scène
internationale
|
II- Choix de la problématique et
justification du sujet :
Une analyse des différents problèmes
identifiés lors de l'état des lieux de base nous laisse percevoir
que tous les centres d'intérêts représentent des
problématiques auxquelles il faudra faire face afin de favoriser le
rayonnement économique du Bénin. Cependant, le choix de notre
problématique sera orienté sur la question de la contribution du
MAEIAFBE à l'émergence des entreprises nationales sur la
scène internationale.
La transnationalisation des entreprises nationales, qui
désigne le processus par lequel lesdites entreprises délocalisent
tout ou partie de leurs prérogatives stratégiques en
matière de conception, de fabrication, de commercialisation, et de
gestion, apparaît comme une source de revenus pour les pays
désireux de voir émerger leur économie. En effet la
transnationalisation offre un large marché d'écoulement des biens
produits par les entreprises concernées et par voie de
conséquence la possibilité pour celles-ci de s'approvisionner
auprès de leurs fournisseurs avec des avantages comparatifs en terme de
coût de revient liés à leur situation de clients
privilégiés. Sur la base des prix de revient avantageux qu'elles
obtiennent par rapport à leurs concurrents de petites tailles, elles ont
les coudées franches pour fixer les prix sur le marché de
distribution au détriment des petits concurrents. Cette politique des
prix des transnationales conduit à terme les petites entreprises
à fusionner pour faire la même politique que les transnationales
sous peine de disparaître.
En même temps que la politique d'approvisionnement leur
permet d'acheter en gros et à meilleur prix les matières
premières et autres consommables, et que l'expansion de leur
marché d'écoulement leur permet de mener une politique de
distribution préférentielle, les emplois stratégiques et
donc mieux quottés sont généralement tenus par les
ressortissants des pays d'origine de ces transnationales. Ainsi, en plus de
constituer une source de devises, de création d'emplois voire
d'amélioration des conditions de vie des ressortissants des pays
d'origine, les multinationales constituent une arme diplomatique pour leur pays
d'origine tant à l'égard de leur source d'approvisionnement que
vis-à-vis des pays où elles s'installent.
Ainsi donc, l'Etat béninois et plus
particulièrement sa diplomatie ont intérêt à
contribuer au rayonnement international de ce secteur qui s'avère
indispensable pour l'émergence de son économie.
A- La diplomatie béninoise face à la
transnationalisation des entreprises
Le rayonnement international d'un Etat dépend du
dynamisme de sa diplomatie, une diplomatie qui est, rappelons le, la mise en
oeuvre de la politique étrangère du Gouvernement. La politique
extérieure d'un Etat est le comportement de cet Etat vis-à-vis de
l'extérieur. Il n'est pas sans mobile. Il s'inscrit dans une vision :
celle de protéger les intérêts nationaux de l'Etat. Les
sphères de la diplomatie sont essentiellement politiques,
économique et culturelle. Ces sphères de la diplomatie classique
sont aujourd'hui confrontées aux réalités de la
mondialisation qui peut être défini comme le processus par lequel
les espaces économiques nationaux laissent place à un espace
mondial intégré, donnant ainsi l'image du « village
planétaire » du système monde. Une telle vision change la
conception politique, culturelle et économique du monde. En effet, avec
le développement des TIC, les flux d'informations de services et de
capitaux se réalisent en temps réel quel que soit l'espace
géographique concerné au mépris des frontières.
Cette nouvelle donne ne laisse aucun espoir de survie à
des institutions qui persistent dans une vision étriquée du
monde. Déjà, dans les pays dits développés on
assiste à la constitution de grands groupes d'entreprises pour faire
face efficacement à la concurrence internationale par le contrôle
des sources d'approvisionnement des matières premières et la
politique des prix sur le marché par le jeu de la réduction du
coût de revient des produits finis.
Au vu de tout ce qui précède, les Etats
africains doivent ils rester en marge de ces grands regroupements qui dictent
leur loi aux Etats partout dans le monde ? Quelle devrait être l'attitude
des diplomates africains dans ce contexte ? Que peut tirer un Etat africain
comme le Bénin à promouvoir la transnationalisation de ses
entreprises ?
L'une des préoccupations du MAEIAFBE dans ce contexte
généralisé de mondialisation et de compétition
internationale tous azimuts devrait être la mise
en adéquation de l'action diplomatique avec les
opportunités et défis engendrés de ce fait. Il importe
alors que le Gouvernement béninois encourage par des politiques
d'incitation adéquates le monde entrepreneurial béninois à
s'inscrire dans une logique de transnationalisation de ses entreprises. Par
ailleurs, il mettra en oeuvre les actions nécessaires pour une ouverture
des marchés régionaux et internationaux par une diplomatie active
et à tendance économique et commerciale.
Dès lors quels sont les enjeux d'une transnationalisation
des entreprises pour l'Etat béninois ?
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