Pour une approche théologique contextuelle du phénomène de l'homosexualité au sein des églises protestante de la commune de Terrier-Rouge à partir de 2000( Télécharger le fichier original )par Stevens CHARLES Université Chrétienne du Nord d'Haiti (UCNH) - Licence en Théologie 2005 |
Depuis le jardin d'Eden, l'homme a vite perdu son intimité avec Dieu. Avec le péché originel, la tragédie était à son comble. Dès lords, Dieu chassa l'homme dans le jardin, ce qui mit fin à sa perfection. Storly Michel a compris que : « La capacité est devenue l'Apocalypse, au commencement l'homme toucha à sa fin »1(*). Apres avoir essuyé cette déception due à sa propre désobéissance, l'homme commence à vivre dans le plus profond désarroi de sa vie qui est le péché. Ce dernier ne montre à l'homme que la méchanceté, l'envie, l'orgueil, le vice, l'immoralité pour ne citer que ceux-là. « L'homme est déboussolé, désolé, déchu et a jamais perdu »2(*). Nous avons vite compris que l'immoralité de l'homme devient de jour en jour plus grave et plus développée, à titre d'exemple nous citons : les déviations et les aberrations sexuelles, parmi lesquelles nous trouvons : la bisexualité, le pluralisme sexuel, la pédophilie, le fétichisme, la nécrophilie et l'homosexualité. La question de l'homosexualité ne cesse d'être posée à nos églises comme à toute société. Des hommes et des femmes souffrent d'être exclus de nos églises ou de n'y être pas reconnus. Les pasteurs sont confrontés à de difficiles questions dans l'accompagnement de personnes homosexuelles. Depuis près d'une décade, les homosexuels revendiquent un statut légal semblable à celui des couples hétérosexuels.. Les débats portant sur l'homosexualité débouchent souvent sur des avis contradictoires. En effet, tandis que certains estiment que l'homosexualité est un péché devant Dieu, d'autres, par contre, pensent que chacun est libre de choisir son compagnon. Alors, que dire de l'homosexualité ? L'homosexuel est toute personne qui trouve satisfaction de ses désirs sexuels avec des sujets de même sexe. Longtemps et aujourd'hui encore, les homosexuels ont été l'objet d'intolérance, de discriminations multiples et de rejet. Ce qui est clair et certain, c'est que la tradition chrétienne dans son ensemble, l'Eglise, a contribué avec fermeté à cette condamnation des homosexuels. C'est un comportement qui est décrié par l'église protestante de Terrier-Rouge. Cependant, dans les pays développés et un peu moins dans ceux qui sont en voie de l'être, la condition des homosexuels s'est améliorée ces dernières années, mais pas au point de leur permettre de bénéficier de la même reconnaissance socioculturelle que l'hétérosexualité. C'est pourquoi divers courants d'opinion se font de plus en plus pressants pour obtenir cette reconnaissance. Que doit-on légitimement faire en tant que croyant face à cette situation ? Dans note travail de recherche, le phénomène de l'homosexualité se révèle le plus important puisque parmi les grands problèmes immoraux auxquels l'Eglise de Jésus-Christ fait face dans la commune de Terrier-Rouge, il est l'un des problèmes les plus répétés, les plus choquants et les plus révoltants. Le phénomène de l'homosexualité existe partout dans le monde et principalement là où la corruption bat son plein. Son extension dépasse les bornes, brise les frontières pour arriver jusqu'à l'intérieur de l'Eglise qui est reconnue comme la maison Dieu (Matthieu 21 :13). A cause de la prolifération de ce fléau l'Eglise commence à perdre son autorité et son identité. Les Eglises protestantes dans la commune de Terrier-Rouge, qui souffraient longtemps des problèmes socio -économique du pays, sont devenues des victimes du phénomène de l'homosexualité. De plus, cette manifestation affecte surtout les jeunes chrétiens plus particulièrement les jeunes filles de 14 à 25 ans. Donc, cette pratique nuit à la vie de l'Eglise de Jésus-Christ, puisqu'elle peut constituer l'arme avec laquelle Satan peut attaquer complètement le corps mystique de Christ qui est l'Eglise. John McNeil montre que : « L'homosexualité est considérée comme contraire non seulement a la fin procréatrice de la sexualité humaine, mais aussi à l'autre fin du mariage, celle de l'expression de l'amour réciproque entre mari et femme».3(*) De plus, l'homosexualité est clairement condamnée par l'Ecriture plus particulièrement dans l'Epitre de Paul aux Romains 1 :26. Le phénomène de l'homosexualité est devenu de plus en plus grave dans les Eglises protestantes à Terrier-Rouge, puisqu'il tend à s'accroître avec une vitesse vertigineuse. Cependant, les Eglises restent encore dans leur abstention faisant croire que c'est la ruse du diable qui demande des prières et un effort personnel avec Dieu pendant que ce fléau attaque parfois les enfants des pasteurs pour ne pas dire aussi certains pasteurs. Une approche théologique conduit-elle à un changement valable et durable à ce phénomène ? Tel est notre problème et notre inquiétude a ce fléau. Quant aux problèmes susmentionnés, ceux-là entraînent pas mal d'ennuis aux croyants et aux non-croyants, comme :
Face à ces multiples problèmes, quelle attitude l'Eglise doit-elle adopter pour faire face à ce problème ? Quelle contribution et quelle méthode préventive l'Eglise doit-elle donner à ce désastre ? « L'Eglise est une institution de salut, un moyen d'éducation, un organe surnaturel créé par Dieu pour conduire les élus au salut ».4(*) Pour l'Apôtre Paul, affirme Maurice GOGUEL : « L'Eglise est une société d'homme qui est, à la fois morte au péché et engagée dans la lutte contre lui. Elle est une société de sauvés et de pardonnés, mais aussi un instrument de salut pour ceux qui viennent à elle pour échapper à la mort ».5(*) Pour cela, peu importe la gravité et le degré du phénomène de l'homosexualité au sein des Eglise, il revient à elle de chercher toutes les stratégies possibles pour mettre un empêchement à cette catastrophe si avilissante, car « L'Eglise étant à la fois spirituelle et morale, les problèmes moraux l'affectent et la concernent ».6(*) Qu'est ce qui provoque l'évolution continuelle du phénomène de l'homosexualité au sein des Eglises protestantes à Terrier-Rouge ? Le problème de l'homosexualité au sein des Eglises protestantes à Terrier-Rouge questionne de très fort les enseignements des Eglises sur l'éthique chrétienne, l'éducation sexuelle des jeunes et l'éducation familiale des jeunes. Pour bien cerner le problème, nous allons considerer, soit du point de vue biologique, sociologique, psychologique et économique.
Pour beaucoup de psychologues et de psychiatres, l'homosexualité est une maladie mentale. Cependant, d'autres comprennent que le problème psychologique fréquemment rencontré chez les homosexuels est la conséquence directe des pressions sociales. Edmund Berger dans son livre « Homosexuality : Disease of way of life » cité par McNeil, définit l'homosexualité comme : « Une distorsion de la personnalité toute en entière (...) Il n'y a pas d'homosexuel sain; l'homosexuel est une personne malade sur le plan affectif ».11(*) Cependant pour Freud, c'est le contraire, il fut le premier à admettre que « L'homosexualité n'était pas obligatoirement une maladie mentale ».12(*)John Cavanaugh conclut son étude du problème psychologique de l'homosexualité par les positions suivantes :
Donc, face à tous ces problèmes psychologiques, psychique et aussi la façon dont le problème progresse au sein de l'Eglise protestante à Terrier-Rouge. Nous considérons ce phénomène comme un trouble de l'orientation sexuelle, une anomalie psychiatrique intrinsèque, une destruction de la personnalité chrétienne. L'homosexualité reflète un arrêt dans l'évolution de la personnalité chrétienne. - Sur le plan économique Sur le plan économique le phénomène de l'homosexualité se manifestait surtout chez le sexe masculin, avec l'arrivée de certains étrangers homosexuels venant de la Belgique dans la commune de Terrier-Rouge. Ces Belges soutiennent l'économie de certains jeunes par exemple : payer leur écolage, nourrir leur famille convenablement, créer des emplois pour eux comme : le commerce, l'agriculture, etc....
Nous avons pensé à débattre ce sujet dans l'objectif suivant :
Nous essayons par des grandes lignes, de formuler nos hypothèses de recherche ainsi :
L'Eglise de Jésus-Christ est parfaitement une Eglise morale, qui a la responsabilité de répondre positivement aux problèmes moraux auxquels elle est confrontée. Cependant, certaines Eglises protestantes de Terrier-Rouge négligent complètement cette responsabilité tandis que les problèmes immoraux continuent à s'y émerger. Les leaders oublient qu'ils sont sauvés obligatoirement pour servir l'Eglise de Jésus-Christ sur cette ligne d'idée, Dr. Jules CASSEUS eut à dire : « l'engagement de l'Eglise et du chrétien ..... est une urgence et une obligation »14(*). Tenant compte de certaines négligences et de certaines irresponsabilités des Eglises protestantes dans la commune de Terrier-Rouge face au phénomène de l'homosexualité, la nécessité d'une telle étude revêt d'une importance considérable D'une manière générale et consciente, nous n'avons aucune idée préconçue à mettre l'éthique de l'Eglise en jeu, mais plutôt un amour pour la morale de l'Eglise de notre sauveur. De plus, par ce travail, nous voulons apporter une contribution à l'épanouissement d'une approche théologique et un encouragement aux leaders à s'intégrer dans le problème, pour y parvenir avec des solutions durables. Pour la réalisation de ce travail de recherche, nous comptons d'abord :
Notre travail se divise en quatre chapitres qui contiendront de grands points et des sous points. Le premier chapitre se basera sur une vue panoramique du phénomène de l'homosexualité au sein des Eglises protestantes de Terrier-Rouge, le deuxieme chapitre tient compte sur la problématique du phénomène de l'homosexualité, le troisième chapitre interprétera certains textes bibliques et le dernier chapitre mettra l'accent sur les recommandations. VUE PANORAMIQUE DES PRATIQUES HOMOSEXUELLES AU SEIN DES EGLISES PROTESTANTES DE LA COMMUNE DE TERRIER-ROUGE. l- ConceptualisationA- Théologie Pendant des générations, la théologie a été considérée comme la reine des sciences, Henry Thiessen dans son ouvrage titré « Esquisse de Théologie Biblique » nous affirme que la théologie elle-même est la science de Dieu et de ses oeuvres. Le terme « théologie » est employé dans un sens restreint et dans un sens large. Il est dérivé de deux mots grecs, theos et logos, le theos signifiant « Dieu » et le logos « parole », « discours ». Dans son sens restreint, la théologie peut donc être définie comme la doctrine de Dieu. Mais dans son sens large et plus habituel, « la théologie désigne toutes les doctrines chrétiennes, non seulement la doctrine précise de Dieu, mais aussi toutes les doctrines qui traitent des relations que Dieu entretient avec l'univers ». 15(*) Le terme théologie est né dans la culture grecque, mais les premiers discours pour parler des dieux furent des mythes et des récits. Ils furent soumis au jugement critique des philosophes, en particulier Platon, pour permettre de dévoiler la vérité cachée sur les dieux « La théologie commence par la croyance en l'existence de Dieu et le concept qu'il est la cause de toutes choses, sauf du péché ». 16(*) La théologie s'élabora progressivement par la distinction entre le mythe et le logos, discours rationnel. Aristote fit de la théologie, après les mathématiques et la physique, la plus haute des trois sciences philosophiques. Le terme grec signifie « discours sur Dieu ». Il s'applique principalement au christianisme, bien que l'on puisse parler également de théologie juive ou musulmane. Ceci vient du fait que le dialogue de la révélation religieuse chrétienne avec les catégories rationnelles de la pensée philosophique occidentale a été particulièrement élaboré. La théologie est née en fait de cette confrontation avec le discours philosophique, comme lieu d'expression et de justification de ses propres croyances.
B- Eglise Protestante Myers Pearlman nous déclare que « l'Eglise est un groupe de personnes séparées du monde, qui professent et promettent fidélité et obéissance au Seigneur Jésus-Christ »17(*). Donc, nous comprenons que l'Église est un groupe religieux institutionnalisé qui désigne de manière plus précise l'ensemble des fidèles, unis au sein du christianisme, dans une communion particulière (orthodoxe, catholique, protestante, anglicane, etc.). « Église » est la traduction du terme grec ekklésia, que l'on trouve dans le Nouveau Testament, et qui signifie l'« assemblée des croyants », c'est-à-dire de ceux qui ont été appelés par Dieu pour former une communauté. Le terme ekklésia lui-même est la traduction de l'hébreu qâhâl qui dans l'Ancien Testament désigne le peuple de Dieu assemblé. En se désignant comme Église, les premiers chrétiens ont donc voulu se considérer comme le nouveau peuple de Dieu, légitime héritier du peuple d'Israël. D'après l'encyclopédie Encarta, le nom de « protestants » fut donné au mouvement lors de la seconde diète impériale de Spire (1529), après que la majorité catholique eut aboli la tolérance reconnue trois ans plus tôt aux luthériens, lors d'une précédente diète. Six princes luthériens, suivis par les municipalités de 14 villes libres allemandes, rédigèrent une protestation, à la suite de laquelle les luthériens furent habituellement désignés comme les protestants. Le terme protestant en vint progressivement à désigner toute Église chrétienne qui n'était ni catholique, ni orthodoxe, ni rattachée à aucune autre tradition chrétienne orientale. « Au début des années 1990, on comptait environ 436 millions de protestants dans le monde, dont quelque 73 millions d'anglicans, soit à peu près un quart des chrétiens ».18(*) C- Homosexualité Dans le mot homosexualité, le préfixe « homo » vient de la racine grecque signifiant « semblable » et non du mot latin signifiant « homme ». Par conséquent, le mot désigne « tout être sexuellement attiré par une personne du même sexe, que ces homosexuels soient des hommes ou des femmes ».19(*) Aujourd'hui, le mot homosexuel est essentiellement utilisé pour designer un état psychique de l'individu et non pas un comportement occasionnel. Bailey, dans son ouvrage titré « Homosexuality and the Western Christian Tradition » définit l'homosexualité comme un état caractérisé par une inclination affective et physico-sexuelle pour les personnes de même sexe. Selon D.W. Cory, cité par McNEILL, l'homosexualité définit comme « celui qui ressent un intense désir sexuel dont la satisfaction n'est véritablement obtenu qu'avec les personnes du même sexe »20(*) Nous avons vite compris que l'homosexualité c'est une attirance sexuelle et une préférence pour les individus de son propre sexe, par opposition à l'hétérosexualité (préférence sexuelle pour le sexe opposé) et la bisexualité (attirance pour les deux sexes). Les femmes homosexuelles sont souvent appelées lesbiennes (du nom de l'île grecque de Lesbos, où résidait la poétesse du VIIe siècle av. J.-C. Sappho). Le terme anglo-saxon gays s'applique généralement aux hommes homosexuels et parfois aux femmes. Les réactions vis-à-vis des homosexuels ont toujours varié en fonction des époques et des groupes de culture et de sous-culture, allant de l'acceptation (dans la Grèce antique, par exemple), à une tolérance modérée (du temps des Romains), à une condamnation sans appel, comme c'était le cas dans nombre de sociétés occidentales, il y a à peine quelques années. Cependant en Haïti on appelle les homosexuels masculins : « Massissi », « gason makomè », et les homosexuels féminins : « madivine ». * 1L. S., Michel, Etude de la Prédication Protestante a Cap-Haïtien, p.15. * 2 Ibid, p.15. * 3 J.j., McNeill, L'Eglise et l'Homosexualité:Un plaidoyer, p.18. * 4 M., GOGUEL, et al, Le Problème de l'Eglise, p.11. * 5 Ibid. 11. * 6 R., AUGUSTE, L'Eglise Chrétienne face au Phénomène de la criminalité en Haïti de 1976 à nos jours. Cas de la ville de Port-au-Prince, p.4.
* 11 J., J., McNeil, Opcit, p. 108. * 12 Ibid, p.109. * 13 Ibid. p.110. * 14 C., JULES, perspectives de la Mission Chrétienne, P.17 * 15 H., C., THIESSEN, Esquisse de Théologie Biblique, p.2. * 16 Ibid, p. 3. * 17M., PEARLMAN, Aux Sources de la Vérité Biblique p. 271. * 18Encyclopédie Microsoft ® Encarta ® 2005. (c) 1993-2004 Microsoft Corporation * 19 J.J., McNEILL, L'Eglise et l'Homosexuel, Un Plaidoyer, p.43. * 20 Ibid, p.45. |
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