INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Alors que l'assemblée mondiale de la santé
annonçait en 1980 l'éradication de la variole, les scientifiques
avaient d'ores et déjà mis au point des vaccins pour lutter
contre plusieurs autres maladies. De ce fait ; la vaccination devenait
l'une des mesures préventives les plus importantes en matière de
soins de santé. Car un concept fondamental de la santé publique
affirme que toute personne protégée contre une maladie à
la suite d'une immunisation devienne de ce fait moins susceptible de
transmettre la maladie concernée à autrui. Les personnes
immunisées, à condition bien sur que le nombre de ces personnes
immunisées ait atteint un certain niveau. Donc une couverture
adéquate peut aider à protéger les personnes non
immunisées. (USAID et all, 2006, p. 16 et 18).
Lorsque la couverture vaccinale diminue, les maladies
évitables par la vaccination reviennent en force. Au japon, la
couverture vaccinale contre la coqueluche est passée de 90 % à
moins de 40 % à cause des craintes suscitées dans la population
par le décès de deux nourrissons après qu'ils eurent
reçu le vaccin DTC. Avant cette baisse de la couverture, on
dénombrait de 200 à 400 cas de coqueluche chaque année au
Japon. Entre 1976 et 1979, à la suite de chute marquée de la
couverture vaccinale, on a recensé 13 000 cas de coqueluche, dont
plus de 100 se sont soldé par un décès (UNICEF, 2006, p.
32).
En Irlande, la couverture vaccinale contre la rougeole est
tombée à 76 % après allégations concernant un lien
avec l'autisme. Le nombre de cas de rougeole est passé de 148 en 1999
à 1200 en 2000, et plusieurs enfants sont morts des suites de
complications de la maladie. (UNICEF, 2006, p. 32).
Dans les formations sanitaires, plusieurs activités
sont menées chaque jour de la semaine (commande de vaccin, planification
des sessions de vaccination, sensibilisation de la communauté pour les
activités). Pendant ce temps, des difficultés de tout ordre
peuvent survenir et entraver la bonne marche des activités
empêchant ainsi l'atteinte des objectifs fixés.
Ainsi, pour identifier des problèmes au fur et à
mesure qu'ils se posent et choisir les stratégies correctrices à
mettre en oeuvre au niveau local, et il serait indiqué d'assurer un
suivi continu de ces activités. (Ministère de la santé de
la République Démocratique du Congo, 2001, p. 1 et 2).
A l'époque de l'éradication de la variole, la
couverture vaccinale de base n'était que de 5 % dans les pays en
développement alors que l'objectif poursuivi était de
protéger chaque enfant contre des maladies de l'enfance telles que la
tuberculose, la polio, la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et
la rougeole, dès l'âge d'un an et chaque femme et ses
nouveau-nés du tétanos. (USAID et all, 2006, p. 20).
Les pays en développement ont déployés
des efforts remarquables au cours de ces dernières années, dans
le cadre de programmes nationaux de vaccination, pour atteindre l'objectif du
PEV grâce notamment au soutient des organismes internationaux donc
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les Fonds de Nations Unies
pour le Développement International (USAID). Dès 1990, la
couverture moyenne rapprochée pour les six antigènes
dépassait 70%. Cette augmentation de la couverture vaccinale allait
ensuite entrainer le déclin marqué de l'incidence des maladies
évitables par la vaccination. (USAID et all, 2006, p. 20).
Avec la couverture optimale des années 1990, nombreux
organismes internationaux ont cru que la mission avait été
accomplie et certains donateurs se sont simplement lassés des programmes
d'immunisation. Après avoir constaté le déclin de
l'incidence des maladies évitables par la vaccination, ils ont choisi de
réaffecter leurs ressources à d'autres priorités en
matière de santé. Le fait que les enfants non encore
immunisés aient été pour la plupart difficiles à
atteindre en raison de leur peu de contacts avec les services de santé
courants fut un autre facteur contributif.
L'aggravation de la situation en fin des années 1990 a
semé l'émoi au sein de la communauté de santé
publique. A l'aube du nouveau millénaire, gouvernements et partenaires
ont réitéré leur engagement envers les services de
vaccination de routine. (USAID et all, 2006, p. 22).
Bien que l'immunisation ait eu un impact considérable
sur la morbidité et la mortalité infantile, elle n'a pas atteint
son plein potentiel. Les millions d'enfants meurent encore à chaque
année de suite des maladies évitables par la vaccination.
Les facteurs à la base de cette situation sont :
la non utilisation de service, rupture des stocks, mauvaise sensibilisation,
mauvais pointage, manque d'accueil pour les mamans qui venaient avec leurs
enfants à consultation préscolaire.
C'est ainsi que nous nous sommes posé la question de
déterminer les déterminants de la couverture vaccinale dans la
ville de Kisangani par une étude sur le monitoring des activités
vaccinales.
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