Conclusion
La chronique des différentes crises
(pétrole, électricité, alimentaire, financière,
économique et sociale) a des répercussions évidentes sur
l'économie centrafricaine.
L'incertitude concernant l'ampleur et l'intensité de
ces crises, la dynamique future des systèmes économiques et
financiers, et l'efficacité des actions entreprises pour y
répondre pourraient influer sur le comportement des entreprises et des
banques.
L'ampleur et l'ajustement à la baisse du taux de
croissance économique et des exportations suite à la contraction
de la demande extérieure nette seront variables selon la structure de
l'économie réelle, les secteurs d'activité et le niveau
des engagements au titre de la dette libellée en dollars, ce qui
accroîtrait le déséquilibre budgétaire. Le
gouvernement centrafricain devra moduler prudemment les mesures
budgétaires afin de gérer le désendettement de
l'économie de manière à éviter de retomber dans le
piège de la croissance lente. Ce processus doit s'appuyer sur une
augmentation, et non une diminution de l'aide publique au développement,
en dépit des restrictions budgétaires dans les pays donateurs.
Ainsi, le gouvernement devrait approcher les banques multilatérales et
régionales de développement pour engager les interventions
compensatoires rapides et ciblées sans compromettre leur propre
santé financière.
Nous constatons que dans tous les principaux cas de figure,
correspondant aux besoins exprimés dans le DSRP et même par ceux
contenus dans la loi de finances ou exprimés par le besoin de
financement de la balance des paiements après la crise, les enveloppes
allouées comme appuis budgétaires sont insuffisantes au regard
des besoins exprimés. Donc, les nouvelles initiatives doivent augmenter
de l'aide et porter celle-ci à des niveaux supérieurs aux niveaux
promis avant la crise ; car elles n'atteignent même pas le quart de
ceux-ci. Le gap entre les besoins exprimés et les appuis reçus
sont évalués à hauteur de 16 milliards en 2009 et 29
milliards au premier trimestre 2010, si nous considérons uniquement les
chiffres de la loi de finances et ceux de la balance de paiements. Toutefois,
si nous nous situons dans le cadre général de politique
économique défini dans le DSRP, ce gap s'élargit un peu
plus : il est évalué à 141 milliards en 2009
et 170 milliards au premier trimestre 2010 ou encore un peu plus si
nous considérons les financements à rechercher pour couvrir les
dépenses publiques en 2009 et 2010. Cette analyse montre que des sources
de financement devraient être recherchées pour combler ces
déficits.
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