UNIVERSITE CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE INSTITUT
CATHOLIQUE DE YAOUNDE FACULTE DE SCIENCES SOCIALES ET DE GESTION
L'EFFICACITE TECHNIQUE DES BANQUES ET SES
FACTEURS EXPLICATIFS : APPLICATION A LA
COMMERCIAL BANK - CAMEROUN
THEME DE
MEMOIRE :
Mémoire présenté et soutenu en vue de
l'obtention du Master 2 en Banque et Finance par :
Martial TCHAKOUNTE DAZOUE Licencié
en Economie de Gestion
Sous la Direction de :
Daniel YOUKNA KAMYAP Docteur en Sciences
économiques Enseignant associé à l'Université
Catholique d'Afrique Centrale
Année académique 2008 - 2009
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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SOMMAIRE
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
LISTE DES ABBREVIATIONS v
LISTE DES FIGURES, GRAPHIQUES ET TABLEAUX vii
RESUME viii
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE :
L'EFFICACITE TECHNIQUE : CONCEPTS THEORIQUES ET MESURE EN
PRATIQUE 6
INTRODUCTION 7
CHAPITRE I : DISCOURS THEORIQUES SUR L'EFFICACITE
TECHNIQUE ET SA MESURE 8
Section 1 : Comprendre la notion d'efficacité technique et
ses contours 8
Section 2 : Comment mesurer l'Efficacité technique ? 15
CHAPITRE II : MESURE DE L'EFFICACITE TECHNIQUE DE LA
COMMERCIAL BANK - CAMEROUN 25
Section 1 : Présentation du modèle empirique 25
Section 2 : Résultats et interprétation de
l'efficacité technique de la CBC 34
CONCLUSION 42
DEUXIEME PARTIE :
LES FACTEURS EXPLICATIFS DE L'EFFICACITE TECHNIQUE DES BANQUES
43
INTRODUCTION 44
Chapitre III : REVUE DE LITTERATURE : LES FACTEURS
EXISTANTS ET LES METHODES POUR LES
IDENTIFIER 45
Section I : Revue des différents facteurs explicatifs de
l'Efficacité technique des banques 45
Section 2 : Les modèles d'analyse des facteurs de
l'efficacité technique 50
CHAPITRE IV : LES FACTEURS EXPLICATIFS DE L'EFFICACITE
TECHNIQUE : CAS DE LA CBC 61
Section 1 : Variables et Hypothèses du modèle 61
Section 2 : Présentation des résultats et
interprétation 68
CONCLUSION 77
CONCLUSION GENERALE 78
BIBLIOGRAPHIE 80
ANNEXES 83
TABLE DES MATIERES 90
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
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DEDICACE
ei.
Mek pare ntk
- M. Pau( TCHA3C0113VTE - Dr Jeannette
TCHA3C0113VTE
Meik scoark, vnan, freAtei et ino-n/ neivow :
- IdeCette TCHA3C0113VTE - Liz TCHA3C0113VTE -
ChristeC~e TCHA3C0113VTE - Ghandi TCHA3C0113VTE
- Mathys 3Voa TIE3VTCHE11
Ce travail est un fruit exemplaire de Cesprit de courage
que nous partage ons.
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REMERCIEMENTS
Nous remercions avant tout le Seigneur Dieu Tout Puissant pour la
Grâce offerte de pouvoir réaliser un tel travail.
Nous exprimons notre reconnaissance envers le Dr Daniel YOUKNA
KAMYAP, notre Directeur de mémoire, pour nous avoir guidés tout
au long de cette étude. Ses encouragements et ses remarques ont
été pour nous des éléments nourrissant,
nécessaires au progrès.
Un merci particulier à l'endroit du Pr Hubert NGNODJOM,
coordonnateur des filières LEG & MBF, pour l'encadrement qu'il
garantit avec dévotion à tous ses étudiants. Merci
à son Assistante, Mme Laetitia AKUE, ainsi qu'à tous les
enseignants de cette filière qui nous ont appris
énormément durant notre parcours à l'UCAC.
A Monsieur Pierre David TSANGUE, actuellement Directeur
Régional du Grand Nord à la CBC, et à M NANFAH (Analyste)
pour l'encadrement attentif et régulier durant et après notre
stage au Département des Analystes de la CBC. Merci spécialement
à M TSANGUE pour nous avoir guidés dans la recherche des
informations à collecter à l'occasion de ce mémoire. A Mme
TAGNE, à M PAOUA et à Mme KAMSEU du département de la
comptabilité générale de la CBC pour nous avoir permis
d'accéder aux informations comptables publiables de la banque.
Au Dr Jean Robert KALA KAMDJOUG, pour ses explications à
propos de notre thème. Nous le remercions également de nous avoir
prêté le livre de Cooper (2000).
Nous remercions sincèrement M PIEUME, Ingénieur
Statisticien - Economiste et Enseignant à l'UCAC pour sa participation
active à ce travail, notamment dans la partie
économétrique. Nous remercions par ailleurs Monsieur Yves
Sévérin KAMGNA, Cadre à la BEAC pour ses réponses
à certaines de nos incompréhensions.
Merci particulier à Patrick TIMENE et à Jean
Pierre SIGNE-NGUETE pour avoir pris le temps de relire ce travail. Nous ne
saurons oublier nos parents, frères, soeurs et nombreux amis pour leurs
aides diverses, leurs encouragements et leurs prières.
LISTE DES ABBREVIATIONS
BICEC : Banque Internationale du Cameroun pour
l'Epargne et le Crédit CBC : Commercial Bank -
Cameroun
COBAC : Commission Bancaire de l'Afrique
Centrale
CNC : Conseil National du Crédit
CRS : Constant Return to Scale (modèle
à Rendements d'Echelle Constants) DEA : Data
Envelopment Analysis (méthode par enveloppement des données)
DDL : Degré De Liberté
DG : Directeur Général
DMU : Decision Making Unit (unité de
décision, unité de production indépendante) FDH :
Free Disposal Hull (méthode de disposition libre des
données)
FP : Fonds Propres
NFC : National Financial Credit
PME : Petites et Moyennes Entreprises
SCB - CA : Société Commerciale de
Banques - Crédit Agricole
SFA : Stochastic Frontier Approach (approche par
les frontières stochastiques) SGBC :
Société Générale de Banques au Cameroun
TD : Taux de Défauts
UBA : United bank for Africa
UBC : Union Bank of Cameroon
VRS : Variable Return to SCALE (modèle
à Rendements d'Echelle Variables)
LISTE DES FIGURES, GRAPHIQUES ET
TABLEAUX
A- Figures
Figure 1 : Illustration de la mesure de
l'efficacité : cas de 2 intrants Figure 2 :
Frontière de production et rendements d'échelle
Figure 3 : Les deux types d'appréciation
de l'efficacité technique Figure 4 : Illustration du
tracé d'une frontière non paramétrique
B- Graphiques
Graphique A : Evolution des crédits et
dépôts du marché sur l'ensemble de la période
Graphique B : Volumes moyens des crédits et
dépôts des banques
Graphique C : Parts de marché
individuelles de dépôt en août 2009
Graphiques D et E : Parts de marché des
banques regroupées en août 2009 Graphique F :
Evolution des volumes de dépôt de la CBC et des autres banques
Graphique G : Evolution des volumes de crédit de la CBC
et des autres banques Graphique H : Evolution des taux
d'intermédiation de la CBC et des autres banques Graphique I
: Evolution de l'efficacité technique pure et d'échelle
sur la période Graphique J : Evolution des scores des
trois types d'efficacité technique
Graphique K : Evolution de l'efficacité
technique et des variables -hypothèses
C- Tableaux
Tableau 1 : Scores d'efficacité totale,
pure et d'échelle de la CBC Tableau 2 : Facteurs
explicatifs de l'efficacité technique totale Tableau 3
: Facteurs explicatifs de l'efficacité technique pure
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RESUME
L'une des problématiques d'actualité fait
état de la surliquidité des banques camerounaises et de
l'insuffisance des crédits qu'elles octroient à
l'économie. Face à la concurrence grandissante, le principal
challenge de ces banques est le maintien de leur rentabilité. Ce
maintien passe notamment par la gestion efficace et efficiente de leurs
ressources. Ce travail s'intéresse à la mesure de
l'efficacité technique de la CBC (l'une de ces banques) dans la
transformation de ses ressources en crédits, ainsi qu'à la
détermination des facteurs explicatifs de cette efficacité
technique. La méthode DEA est employée pour mesurer cette
l'efficacité technique sur la période de janvier 2008 à
août 2009, et la régression linéaire sert à
identifier ses facteurs explicatifs. Il ressort que le score
d'efficacité technique de la CBC s'établit à 29,4% en
moyenne sur la période considérée, sous l'hypothèse
de rendements d'échelle constants. Les facteurs explicatifs obtenus pour
cette efficacité technique (totale) sont la taille de la banque, le
coefficient de transformation, le volume de production (de crédits et
dépôts) relatif, le niveau de trésorerie et le volume des
crédits. Sous l'hypothèse de rendements d'échelle
variables, ce score s'établit à 54%. Les facteurs explicatifs de
cette efficacité technique (pure) sont le risque de défaut
relatif, l'agressivité de la politique commerciale, le volume des
dépôts et le volume de production (de crédits et
dépôts) relatif.
ABSTRACT
One of the most actual questions is about the overliquidity of
the Cameroonian banks and the shortcomings of credits which they grant to the
economy. Now, these banks are more and more facing with challenges imposed to
them by the increase of the competition. One of these challenges is the
preservation of their profitability, and it lies notably on the efficiency of
their resources management. This work focuses on the measurement of the
technical efficiency of CBC (one of these banks), while transforming its
resources to credits, as well as on the identification of the determinants of
this technical efficiency. The Data Envelopment Analysis method is used to
measure this technical efficiency over the period from January, 2008 till
August, 2009, and the linear regression serves to identify its determinants. We
show that the score of technical efficiency of the CBC establishes in 29,4% on
average over the considered period, if we consider the Constant Returns to
Scale model. The determinants obtained for this (total) technical efficiency
are the size of the bank, the coefficient of transformation, the relative
production level (of credits and deposits), the level of finance and the volume
of credits. If we consider the Variable Returns to Scale model, this score
becomes established in 54 %. The determinants of this (pure) technical
efficiency are therefore the relative risk of default, the aggressiveness of
the commercial policy, the volume of the deposits and the relative production
level (of credits and deposits).
INTRODUCTION GENERALE
Deux constats majeurs servent de point de départ
à notre réflexion : Celui de surliquidité
générale des banques camerounaises d'une part et celui de
l'amplification de la concurrence dans le secteur bancaire camerounais d'autre
part.
Après la crise d'illiquidité bancaire de la fin
de la décennie 1980, l'on a assisté à une restructuration
profonde des banques et du système bancaire de la CEMAC1
(TANGAKOU, 2007). La mise sur pied de la COBAC2 et la
définition de nouvelles règles de gestion prudentielle ont permis
de réduire le risque d'illiquidité, et les banques deviennent
surliquides à la fin de la décennie 1990 (WANDA, 2007). Le
coefficient de liquidité3 dans la sous région atteint
un niveau de 217,5% en 1995. (KAMGNA 2008).
Par ailleurs, le marché bancaire connait de plus en
plus l'affluence des banques nouvelles, (United Bank for Africa, Oceanic Bank,
Banque Atlantique, Banque Marocaine, BGFI Bank, etc.), ce qui vient renforcer
la concurrence dans le secteur. En réalité, le nombre de banques
commerciales au Cameroun est passé de 8 à 13 entre Janvier 2001
et août 2009, tandis que le nombre de guichets4 de banques
passait de 84 à 128 dans le même intervalle5.
Cette concurrence qui s'accentue de jour en jour aura pour
conséquence le nivellement progressif des prix, à la fois des
services bancaires et des intérêts sur les crédits. Cette
baisse des prix va sans doute affecter la rentabilité des banques, car
ces dernières pratiquent actuellement des tarifs jugés excessifs
en ce qui concerne les services bancaires notamment (WANDA 2007).
Face à cette situation, l'on s'attendrait à ce
que les banques travaillent à accroître leur niveau de production
(de services et de crédits) car à prix de vente égal,
l'augmentation des
1 La Communauté Economique et Monétaire
de l'Afrique Centrale comprend six pays : le Cameroun, la Centrafrique, le
Congo Brazzaville, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad.
2 Commission Bancaire d'Afrique Centrale
3 C= Actif liquide / Passif exigible à court
terme = 100 %
4 Le nombre de banques reflète le taux de
concurrence, et le nombre de guichets l'agressivité commerciale
5 Le marché bancaire au Cameroun, document
confidentiel du Conseil National du Crédit.
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quantités produites peut accroître les
bénéfices1. A défaut d'accroître cette
production (faute de ressources), elles devraient optimiser la gestion des
ressources dont elles disposent, notamment sur le plan de
l'intermédiation bancaire.
A contrario, l'on observe que le comportement
d'intermédiation bancaire au Cameroun ne se conforme pas au principe
exposé ci-haut. En effet, le volume de crédits bruts
distribués par les banques camerounaises est passé de XAF 857
Milliards à XAF 1077 Milliards entre 2004 et 2007, lorsque les
dépôts collectés par les mêmes banques passaient de
XAF 1 215 Milliards à XAF 1 772 Milliards2.
Ainsi, la question de l'inefficacité des banques de notre
environnement dans la transformation de leurs ressources en crédit est
digne d'intérêt.
En réalité, la mission naturelle des banques est
de servir d'intermédiaire entre les agents à capacité de
financement et ceux à besoin de financement, en raison de
l'éloignement qui subsiste entre ces deux derniers (DESCAMPS, 2002).
Elles collectent de l'épargne sous forme de dépôts pour la
distribuer sous forme de crédits. Lorsqu'une banque optimise cet
exercice, on dit qu'elle est techniquement efficace sous l'optique de
l'intermédiation : cette efficacité permettrait aux banques de
notre environnement de juguler leur état de surliquidité et
d'améliorer leur rentabilité.
Problématique
Comme exposé ci haut, les banques de notre
environnement disposent d'énormes liquidités et ne distribuent
pas assez de crédits. De ce fait elles ne participent pas comme il se
doit au financement de l'économie. Pourtant, en renforçant leurs
activités d'intermédiation, les banques peuvent accroître
leurs bénéfices à travers les intérêts sur
les crédits.
1 A condition que cette production soit rentable, et
que la banque n'opère pas à rendements d'échelle
décroissants : ce qui est le cas pour la plupart de ces banques
actuellement (Hugon P. 2007).
2 Rapports COBAC 2004 - 2007.
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A ce stade de l'observation, les différents constats
nous laissent penser que les banques de notre environnent sont encore
inefficaces dans leur transformation des ressources en crédits.
Cependant, pour se prononcer avec certitude sur cette
question, il est nécessaire de mesurer à l'aide d'une technique
appropriée l'efficacité technique de ces banques. Dans le cadre
de cette étude, nous allons appliquer la démarche de mesure de
l'efficacité technique au cas spécifique de la Commercial Bank
Cameroun, une des banques de notre environnement. Il sera question de savoir si
la Commercial Bank Cameroun distribue le maximum de crédits possible
compte tenu des ressources collectées. Nous allons également
déterminer quels sont les leviers qui permettraient de faire varier
cette efficacité technique.
Hypothèses :
1. La Commercial Bank Cameroun est techniquement inefficace
dans la transformation de ses ressources en crédit : elle produit en
deçà de ce qu'elle est susceptible de produire avec les
ressources dont elle dispose, au regard des performances observées dans
des banques du même environnement.
2. Le niveau des fonds propres, le niveau de trésorerie
et le taux de créances douteuses sont des facteurs explicatifs de
l'efficacité technique.
Objectifs du travail
L'objectif est d'abord de fournir un exemple scientifique de
mise en oeuvre de la démarche qui sert à apprécier
l'efficacité technique des banques, en appliquant cette démarche
à une banque camerounaise, en l'occurrence la CBC. Ensuite, nous voulons
déterminer scientifiquement les facteurs qui expliquent le niveau
d'efficacité technique d'une banque.
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Intérêt
L'intérêt de ce travail est double :
L'intérêt premier est de compléter
l'état de la science en explorant un champ nouveau : parmi les
nombreuses études menées sur le thème de
l'efficacité technique des banques, celles qui s'intéressent
précisément aux banques camerounaises sont très rares,
voire inexistantes. Nous n'avons pas trouvé d'étude scientifique
sur l'efficacité technique de la CBC. De même, cette étude
permettra d'actualiser les recherches moins récentes sur le même
thème.
Le second intérêt est de servir de guide aux
décideurs de la CBC, dans un contexte de restructuration. En effet,
après sa mise sous administration provisoire décidée le 03
novembre 2009 par la COBAC, la Commercial Bank Cameroun suit un plan de
restructuration qui vise à rétablir ses ratios de fonds propres
au niveau réglementaire, notamment1. Notre étude
permettra aux dirigeants de cette banque de savoir quel est leur niveau
d'efficacité technique et sur quel(s) levier(s) ils pourront s'appuyer
pour améliorer leur efficacité dans la distribution des
crédits.
Méthodologie
Pour mesurer le niveau d'efficacité de la Commercial
Bank Cameroun, nous allons employer la méthode DEA (Data Envelopment
Analysis). Cette méthode est l'une des plus courantes dans la
littérature pour la mesure de l'efficacité technique des banques.
Elle est également adéquate pour les inputs et les outputs du
secteur bancaire (AMARA & ROMAIN, 2000). Il s'agira pour nous
d'évaluer les niveaux d'efficacité technique de la Commercial
Bank Cameroun sur les deux dernières années (par rapprochement du
volume des dépôts collectés au volume des crédits
distribués), en attribuant à chaque mois un score
d'efficacité compris entre 0 et 1. L'échantillon de mesure sera
composé des douze (12) banques commerciales en
1 Décision COBAC D-2009/204/portant mise
sous administration provisoire de Commercial Bank-Cameroun
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exercice au Cameroun sur la période allant de Janvier
2008 à août 2009. Il s'agira ensuite d'établir le lien
entre l'évolution des scores d'efficacité de la CBC et celle des
variables explicatives potentielles de l'efficacité technique des
banques.
Pour cerner les facteurs explicatifs des niveaux
d'efficacité de la Commercial Bank Cameroun, nous allons estimer un
modèle de régression linéaire. Ce modèle aura pour
variable expliquée les scores d'efficacité, et comme variables
explicatives les facteurs explicatifs potentiels de l'efficacité
technique des banques. Les données utilisées pour l'estimation
des scores et l'analyse des déterminants de l'efficacité
technique, proviendront du Département de la Comptabilité de la
Commercial Bank Cameroun et du document : « le marché bancaire au
Cameroun » produit par le Conseil National du Crédit du
Cameroun.
Plan du travail
Notre travail s'articule autour de deux principales parties :
La première partie est dédiée d'une part
à la présentation du concept d'efficacité technique et sa
mesure (chapitre 1). D'autre part, elle se consacre à la mise en
pratique de l'évaluation de l'efficacité technique en
l'appliquant à la Commercial Bank - Cameroun (chapitre 2).
La seconde partie traite de la connaissance des facteurs
explicatifs de l'efficacité technique des banques. Elle commence par
recenser les facteurs explicatifs de l'efficacité technique des banques
existants dans la littérature et les méthodes pour les
déterminer (chapitre 3). Ensuite, elle identifie les facteurs
explicatifs de l'efficacité techniques dans le cas de la Commercial Bank
- Cameroun (chapitre 4).
PREMIERE PARTIE : L'EFFICACITE TECHNIQUE :
CONCEPTS THEORIQUES ET MESURE EN
PRATIQUE
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INTRODUCTION
La théorie sur l'efficacité technique
apparaît en 1957 avec les travaux d'un chercheur nommé
Farell1. Avant cette période, la possibilité que les
entreprises puissent exploiter leurs ressources de manière inefficace
était implicitement écartée des études empiriques
(Amara et Romain, 2000). L'on considérait alors que les entreprises
utilisaient toujours leurs ressources de manière efficace, car la
mission naturelle des entreprises est de maximiser leur profit. A partir de
1950, les progrès technologiques ont contraint les chercheurs à
débattre sur la question de savoir comment utiliser de manière
efficace ces nouvelles technologies (Nishimizu et Page, 1982)2.
L'efficacité technique ou efficience technique, ou
encore efficience3 mesure l'aptitude d'une unité de
production à tirer partie au mieux de ses ressources. C'est une notion
relativement nouvelle en sciences de gestion, et complexe si l'on
considère ses différentes dimensions et les différentes
approches existantes pour la mesurer.
L'objectif de cette partie est de présenter globalement
le concept d'efficacité technique, et d'appliquer ce concept en mesurant
le niveau d'efficacité technique de la Commercial Bank Cameroun.
Le chapitre 1 fournit tout d'abord une définition de
l'efficacité technique. Il présente également les concepts
théoriques de mesure de l'efficacité technique.
Le chapitre 2 réalise une application de la mesure de
l'efficacité technique à la Commercial Bank - Cameroun.
1 Farell M.J. (1957), cité par Amara et Romain
(2000)
2 Idem p 2
3 Tout au long de notre étude, nous utiliserons
aléatoirement l'un ou l'autre de ces termes pour désigner
l'efficacité technique.
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CHAPITRE I : DISCOURS THEORIQUES SUR L'EFFICACITE
TECHNIQUE ET SA MESURE
L'efficacité technique est une notion introduite en
1957 par un chercheur nommé Farrell1. Au fil du temps, le
concept s'est approfondi et s'est doté de plusieurs facettes
différentes. Le présent chapitre vise à définir la
notion d'efficacité technique en décrivant toutes ces facettes
(section 1), puis à présenter les méthodes de mesure de
l'efficacité technique (section 2).
Section 1 : Comprendre la notion d'efficacité
technique et ses contours
L'efficacité technique est un concept qui part de
l'efficacité telle que conçue du point de vue économique
(Paragraphe 1). Peu après l'introduction de la notion
d'efficacité technique dans les sciences de gestion, les chercheurs ont
pu développer plusieurs approches, donnant naissance à plusieurs
types d'efficacité technique (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : De l'efficacité économique
à l'efficacité technique
Le discours de ce premier paragraphe s'articule en deux
points. Le premier aborde l'efficacité économique et le concept
d'efficience (1.1), tandis que le second parle de l'efficacité technique
et de l'efficacité allocative (1.2).
1.1- L'efficacité économique et le
concept d'efficience.
D'un point de vue général, l'efficacité
(en anglais « effectiveness »)2
décrit la capacité d'un individu, d'un groupe ou d'un
système à atteindre les objectifs qui lui sont attribués
avec les ressources prévues. Etre efficace serait donc produire les
résultats escomptés et réaliser les objectifs
fixés. Au-delà de ce concept, l'efficience («
efficiency ») traduit la qualité d'un rendement qui
permet de réaliser les objectifs avec le minimum de moyens
engagés : la délimitation entre efficacité et efficience
se fait par les notions de non oisiveté des ressources
1 Amara et Romain (2000) p 4.
2 Dans certains cas dans la langue anglaise, notamment
pour l'efficacité des personnes, les termes « efficacité
» et « efficience » se confondent : Ils sont tous
désignés par l'appellation « efficiency ».
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(plein emploi) et de non gaspillage (utilisation de la juste
quantité nécessaire, pas plus) (Guerrien, 2002). En d'autres
termes, l'efficacité requiert l'atteinte des objectifs, tandis que
l'efficience introduit la minimisation des ressources employées.
Avant les années 1950, les économistes
considéraient que les firmes exploitaient toujours leurs ressources de
manière efficace et efficiente, en vertu de leur mission qui est de
faire des profits. L'efficacité économique (« economic
efficiency ») est une notion qui apparaît après les
années 1950 (Amara & Romain, 2000). Elle désigne alors
l'utilisation des ressources de manière à maximiser la
production. En réalité, pour être économiquement
efficace, un système doit remplir trois conditions (Sullivan et al
2003)1 :
- Il faut que son système de production soit à un
niveau d'équilibre au sens de Pareto :
c'est-à-dire qu'il doit être tel qu'on ne puisse
l'améliorer sans dépenser plus ;
- Il faut qu'aucun input ne puisse être ajouté sans
augmentation correspondante
d'outputs ;
- Il faut enfin que la production s'opère à un
coût unitaire minimal.
Dans la plupart des lexiques économiques ou financiers,
l'efficacité économique est définie comme l'état
d'une économie qui obtient un rendement maximal de ressources
limitées en considérant les coûts et les
bénéfices découlant de diverses décisions. C'est un
concept qui englobe à la fois l'efficacité technique et
l'efficacité allocative.
1.2- L'efficacité technique et l'efficacité
allocative
Une DMU (Decision Making Unit)2 est dite
techniquement efficace si, à partir du panier d'intrants qu'elle
détient, elle produit le maximum d'extrants possible ou si, pour
produire une quantité donnée d'extrants, elle utilise les plus
petites quantités possibles d'intrants (Atkinson et Cornwell,
1994)3. La mesure du degré d'efficacité d'une DMU
permet donc de cerner si cette
1 Cités dans l'encyclopédie wikipedia
à l'adresse :
http://en.wikipedia.org/wiki/Economicefficiency,
page consultée le 16/02/2010
2 En français unité de décision,
nous l'utiliserons dans la suite pour signifier unité de production
indépendante
3 Cité par Amara et Romain (2000) p 2
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dernière peut accroître sa production sans pour
autant consommer plus de ressources, ou diminuer l'utilisation d'au moins un
intrant tout en conservant le même niveau de production.
Farrell (1957)1 fut le premier à donner une
définition claire de l'efficacité économique (Efficience -
coût) et à faire la distinction entre l'efficacité
technique et l'efficacité allocative. Son schéma est le suivant :
soit une fonction de production qui présente une combinaison de capital
et de travail pour produire un produit donné.
L'isoquant SS' présenté à la Figure 1
représente les différentes combinaisons des facteurs de
production qu'une firme parfaitement efficace peut utiliser pour produire une
unité d'extrant. Le graphique suggère l'interprétation
successive de l'efficacité technique et celle de l'efficacité
allocative.
- Efficacité technique
Le point Q représente une firme techniquement efficace,
utilisant les deux facteurs de production dans le même rapport que la
firme située au point P. Supposons que la firme Q produise la même
quantité d'extrant que la firme P en utilisant seulement une fraction
OQ/OP des facteurs de production. Le ratio OQ/OP est défini comme
étant le niveau d'efficacité technique de la firme située
en P. Ainsi, ce ratio est de « 1 » pour une firme parfaitement
efficace (située sur SS'), et diminue indéfiniment lorsque les
quantités d'intrants pour un même niveau de production deviennent
de plus en plus grandes.
1 Idem p 4
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Figure 1 : Illustration de la mesure d'efficacité
: cas de deux intrants
Source : Farrell, M.J., p. 254.
- Efficacité allocative
Cependant, pour qu'une firme soit économiquement
efficace, il est également nécessaire qu'elle utilise les
différents facteurs de production dans les bonnes proportions,
étant donné leurs prix relatifs. À la Figure 1, si AA'
montre une pente égale au ratio des prix des facteurs (courbe
d'isocoût), c'est alors Q', et non pas Q, qui est le point optimal de
production. En effet, et même si l'efficacité technique est de
100% en ces deux points, les coûts de production à Q' ne
représentent que la fraction OR/OQ de ceux au point Q. Ce ratio est
alors défini comme une mesure de l'efficacité de prix, ou
efficacité allocative, au point Q. Ainsi, si la firme située au
point P change la proportion d'utilisation de ses intrants jusqu'à ce
qu'elle soit égale à celle donnée au point Q', tout en
gardant son indice d'efficacité technique constant, ses coûts
seront modifiés par le facteur OR/OQ. Son indice d'efficacité
allocative est donc donné par le ratio OR/OQ. Comparée à
la firme située en P, la firme parfaitement efficace, techniquement
et
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allocativement (celle située en Q') montre des
coûts qui sont une fraction OR/OP de ceux de cette première firme.
Le ratio OR/OP, qui est le produit des deux ratios qui définissent
respectivement l'efficacité technique et l'efficacité allocative,
reflète le niveau d'efficacité économique (totale) de la
firme située en P. Au-delà de cette double appréhension de
l'efficacité économique, il existe plusieurs dimensions de
l'efficacité technique.
Paragraphe 2 : Typologies de l'efficacité
technique
La première catégorisation de
l'efficacité technique distingue l'efficacité technique pure de
l'efficacité technique d'échelle (2.1). La seconde
énumère l'efficacité technique orientée input et
l'efficacité technique orientée outputs (2.2)
2.1- L'efficacité technique pure et
l'efficacité technique d'échelle
La prise en compte des rendements d'échelle peut
permettre la décomposition de la notion d'efficacité technique en
une efficacité technique pure et une efficacité technique
d'échelle. L'efficacité technique pure reflète la
manière dont les ressources de l'unité de production sont
gérées. En revanche, l'efficacité d'échelle
détermine si l'unité de production opère à une
échelle optimale ou non. L'échelle optimale est entendue ici
comme étant la meilleure situation à laquelle peut parvenir
l'unité de production en augmentant proportionnellement la
quantité de tous ses facteurs.
Pour illustrer cette décomposition,1
considérons le cas d'une DMU qui produit un output y à partir
d'un seul input x (figure 1) en supposant la technologie de production à
rendements d'échelle variables. Une technologie est à rendements
d'échelle variables si à la suite d'une augmentation
proportionnelle de tous les facteurs de production, la production varie dans
une proportion différente. Par contre, elle est à rendements
d'échelles constants si une augmentation proportionnelle de tous les
facteurs de production entraîne une augmentation de la production dans la
même proportion.
1 Ce schéma est inspiré de Joumady O.
(2000) pp 7 - 9
2010
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
Figure 2 : Frontière de production et rendements
d'échelle
Source : JOUMADY O., p.8
La frontière des possibilités de production de
cette DMU est représentée par la courbe à rendements
d'échelle variables (REV). Sous l'hypothèse de rendements
d'échelle constants, cette frontière est
représentée par la droite REC.
Au point A''', la DMU est techniquement capable de produire la
même quantité d'output en utilisant moins d'inputs,
précisément en se plaçant au point A». Elle est par
conséquent inefficace dans la mesure où elle peut réaliser
une économie d'inputs correspondant à A»A'''. Le niveau
d'efficacité technique pure est le rapport AA»/AA'''.
L'efficacité d'échelle quant à elle est
fournie par la distance entre les frontières REC et REV et est
mesurée par le rapport AA'/AA». Au point B, la DMU atteint «
l'échelle optimale » : Audelà de ce point, elle ne peut
améliorer son rendement en augmentant sa production. Le produit de
l'efficacité technique pure et de l'efficacité d'échelle
représentant l'efficacité technique totale, donne le rapport
AA'/AA''' et correspond à la mesure de l'efficacité technique
dans le cas de rendements d'échelle constants.
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
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2.2- L'efficacité technique, orientations
input et output
L'efficacité technique peut être
considérée selon deux principales approches (Kamgna et Dimou,
2008) :
Premièrement, elle mesure l'aptitude d'une unité
de production (DMU) à obtenir le maximum d'outputs possible à
partir d'une combinaison d'inputs et d'une technologie de production
données : c'est sa définition « orientée output
», qui répond à la question de savoir : «
De combien peut-on modifier les quantités d'output sans
modifier les quantités d'input utilisées »
(Coelli et al, 1996) ;
Secondement, elle mesure son aptitude à réaliser
un niveau d'output donné à partir des plus petites
quantités d'inputs possibles : c'est la définition «
orientée input », répondant à la question de savoir :
« De combien les quantités d'input peuvent être
proportionnellement réduites, sans qu'il n'y ait variation de la
quantité d'outputs produits » (Idem).
L'inefficacité technique correspond donc soit à
une production en deçà de ce qui est techniquement possible pour
une quantité d'inputs et une technologie donnée, ou à
l'utilisation de quantités d'inputs au dessus du nécessaire pour
un niveau d'output donné.
La plupart des méthodes de mesure de
l'efficacité technique abordées avant 1980 concernaient
généralement la maximisation d'outputs, sous contrainte d'un
niveau d'input donné. Dans cette perspective et tel que proposé
par Forsund et Hjalmarsson (1979)1, il serait possible de maximiser
le niveau de production pour une utilisation donnée d'intrants. À
la Figure 3, la DMU située au point D et qui voudrait conserver un
niveau d'utilisation U=1 des intrants pourrait opérer au point C. Ainsi
son niveau de production passerait de YD à YC.
1 Cités par Amara et Romain (2000)
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
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Figure 4 : Les deux types d'appréciation de
l'efficacité technique
Source : N. Amara et R. Romain (2000), p. 13
Cependant, l'efficacité technique peut être aussi
mesurée en regard de l'utilisation des intrants. En effet, il serait
également possible de minimiser l'utilisation des intrants pour un
niveau de production donné, c'est-à-dire produire le même
extrant YD avec moins d'intrants, soit U1 à la Figure 3. Cela placerait
la DMU au point B au lieu de D.
Là n'est qu'une augure de l'ampleur des débats qui
s'animent autour de la mesure de l'efficacité technique.
Section 2 : Comment mesurer l'Efficacité
technique ?
Dans cette section, nous commencerons par évoquer les
théories qui décrivent la mesure de l'efficacité technique
des unités en général (paragraphe 1). Puis nous marquerons
un arrêt sur la méthode principale qui s'emploie le plus souvent
pour mesurer l'efficacité technique des banques, à savoir la
méthode DEA (paragraphe 2).
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
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Paragraphe 1 : Les deux grandes approches de la
littérature
Dans la littérature, deux grandes approches de mesure de
l'efficacité technique se distinguent1 : les approches
paramétriques (1.1) et les approches non paramétriques (1.2).
1.1- Les approches paramétriques
Les approches paramétriques proposent une approximation
de la fonction de production efficace par une forme fonctionnelle connue a
priori (Cobb Douglas, Translog, etc.). C'est-à-dire qu'une
équation mathématique donne une forme à la
frontière efficiente, indépendamment des données. Ainsi,
une spécification plus facile et une meilleure analyse des
différentes propriétés algébriques de cette
fonction deviennent possible.
Les approches paramétriques peuvent être
déterministes ou stochastiques. L'on dit qu'elles sont
déterministes lorsqu'elles attribuent tout écart
par rapport à la frontière à de l'inefficacité, et
stochastiques lorsque l'écart par rapport à la
frontière est la résultante de l'inefficacité d'une part,
et des aléas et erreurs de mesure d'autre part.
Spécification de l'approche
paramétrique
Les spécifications usuelles sont Translog
et Cobb-douglas. Si nous
désignons par y le niveau d'output
réalisé, x le vecteur d'input et
f la fonction de production, nous avons la relation
:
Y= f(x, B) - u
La fonction de production est en fait une frontière de
possibilité (c'est-à-dire le niveau maximal d'output
pouvant-être obtenu à un niveau donné d'input).
U mesure l'écart entre l'output observé
et l'output maximum réalisable. Il mesure l'inefficacité. La
mesure de l'efficacité est le rapport :
Eff= Y/f(x,ß)
1 Berger et Humphrey (1997) Recensent 5
différentes méthodes, dont 3 paramétriques (SFA, DFA et
TFA) et deux non paramétriques (DEA et FDH)
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Où ß est un estimateur de B,
généralement estimé par maximum de vraisemblance. Cette
forme est dite déterministe. On peut introduire un terme d'erreur
stochastique pour tenir compte des chocs externes non observés. Dans ce
cas, on parle de frontières stochastiques. Ce qui correspond à
une mesure de la forme :
Eff=Y/f(x,B)+v
En ce qui concerne l'approche paramétrique
déterministe, plusieurs auteurs (Farell (1957), Timmer (1971), Afriat
(1972), Richmond (1974) et Green (1980))1 proposent des techniques
différentes pour trouver une approximation de la frontière
efficiente. Cependant l'approche paramétrique et déterministe
présente des limites liées notamment à sa forte
sensibilité aux observations extrêmes et au caractère
restrictif de la forme fonctionnelle attribuée à la fonction
frontière.
En ce qui concerne l'approche paramétrique
stochastique, elle corrige certaines défaillances de l'approche
déterministe, notamment en relativisant l'origine de l'écart par
rapport à la frontière efficiente. Elle postule donc que le terme
de l'erreur est composé de deux parties indépendantes, soit une
composante purement aléatoire (V) qui se trouve dans n'importe quelle
relation et qui se distribue de chaque coté de la frontière de
production (two-sided error term), et une composante représentant
l'efficacité technique (U) et qui est répartie d'un seul
coté de la frontière (one-sided error term) (Amara & Romain,
2000).
Dans tous les cas, l'approche paramétrique a ceci de
regrettable qu'elle requiert au préalable l'écriture d'une
fonction de coût ou de profit de la firme concernée. Or ceci n'est
pas toujours possible ou pratique quelque soit le type d'entreprise. Il n'en va
pas de même en ce qui concerne l'approche non paramétrique.
1 Cités par Amara & Romain (2000)
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1.2- L'approche non
paramétrique
Introduite par Farell (1957)1, l'approche non
paramétrique considère une frontière qui n'est liée
à aucune forme fonctionnelle : l'isoquant est estimé par les
ratios extrants/intrants de chaque DMU. Elle est généralement de
type déterministe. La méthode consiste à placer toutes les
DMU dans un échantillon, et à représenter chacune de leurs
performances par un point sur un graphique. Une frontière efficiente est
alors tracée. Dans le cas de la méthode DEA, cette
frontière relie tous les points qui enveloppent le nuage de points par
le haut : les points de cette frontière représentent les
unités efficaces (voir Figure 4). Les autres points - situés en
dessous de cette frontière - représentent les unités
« inefficaces », ou bien « sous efficaces ». Par ailleurs,
la distance qui sépare chaque point de la frontière est une
mesure de son niveau d'efficacité technique.
Figure 4 : Illustration du tracé d'une
frontière non paramétrique
Frontière efficiente
Points inefficients
Outputs (Y)
Source : Auteur, à partir de la présentation de
Cooper et al (2000).
Cette efficacité est relative, dans la mesure où
elle dépend des unités les plus performantes de
l'échantillon.
1 Op cit.
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La méthode DEA est un exemple édifiant de
l'approche non paramétrique. Outre la méthode DEA, l'approche non
paramétrique a d'autres méthodes comme la méthode FDH
(Free Disposal Hull, ou Ensemble de libre disposition) sur lesquelles nous
n'insisterons pas.
L'approche DEA comprend deux principaux modèles sur
lesquels nous reviendrons plus bas, qui sont le modèle CRS (Constant
Return to scale) et le modèle VRS (Variable return to scale). Le
modèle CRS suppose les rendements d'échelle constants, tandis que
le modèle VRS table sur l'hypothèse de rendements
d'échelle variables.
Selon Coelli et al. (1996), « la
différence entre l'indice d'efficacité technique obtenu par le
biais de DEA du type CRS et celui de la même firme obtenu par le DEA du
type VRS constitue une bonne mesure de l'efficacité d'échelle de
cette firme ». Pour obtenir une telle mesure, ils
suggèrent d'effectuer, sur la même base de données, une DEA
du type CRS et une autre du type VRS. Si pour une firme donnée, il y a
une différence dans les indices d'efficacité mesurés par
ces deux types de DEA, ceci indique que la firme n'opère pas à
une échelle optimale. L'inefficacité d'échelle est alors
donnée par la différence entre l'inefficacité technique
CRS et l'inefficacité technique VRS.
Cette méthode a permis d'étendre l'analyse de
l'efficacité technique à des situations multi produits et de
rendements d'échelle non constants (Amara & Romain 2000). Une
description plus détaillée de la méthode DEA nous fera
comprendre pourquoi.
Paragraphe 2 : La méthode DEA et la mesure de
l'efficacité technique des banques
Parmi les différentes méthodes qui servent
à mesurer l'efficacité technique, la méthode DEA semble
être la plus adéquate pour la mesure de l'efficacité
technique des banques selon notre optique. Afin de comprendre pourquoi, nous
donnerons une description de la méthode (Paragraphe 1), puis nous
développerons quelques subtilités de la mesure de
l'efficacité technique des banques (Paragraphe 2).
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2.1- Description de la méthode
DEA
L'analyse par enveloppement des données (DEA) consiste
à utiliser la programmation mathématique pour construire une
frontière en fragments (piece-wise surface) à partir de
l'ensemble des données des unités de production.
L'efficacité d'une unité de production est calculée par
rapport à cette frontière en fragments.
2.1.1- Définition littéraire
Plus spécifiquement, Charnes et al. (1978)1,
définissent la DEA comme étant :
" a mathematical programming model applied to observed
data [that] provides a new way of obtaining empirical estimates of extremal
relationships such as the production functions and/or efficiency production,
possibility surfaces that are the cornerstones of modern economics."
Traduction: « un modèle de programmation
mathématique appliqué aux observations qui fournit un nouveau
moyen d'obtenir des estimations empiriques des relations extrêmes
à l'instar de la fonction de production, et/ou d'efficience et la
surface des possibilités qui sont les pierres angulaires pour les
économies modernes ».
En complément, Haag & Jaska (1995)2
ajoutent que « c'est un outil analytique permettant d'évaluer
l'efficacité technique relative d'un ensemble d'organisations ayant les
mêmes inputs et outputs multiples ».
2.1.2- Description mathématique
Il existe plusieurs formes de modèles de la
méthode DEA. Dans le but de simplifier au mieux notre exposé,
nous allons adopter la présentation suivante, qui emploie la notation
proposée par Ion LAPTEACRU, (2000).
1 Cités par Amara et Romain (2000).
2 Dans leur article intitulé «
interpreting inefficiency ratings », ils font
une révélation assez capitale : Plus la valeur des données
(des inputs et outputs) est grande, plus les scores d'inefficacité des
DMU inefficaces... ...s'abaissent. Pour résoudre ce problème, ils
suggèrent de diviser toutes les valeurs par la moyenne de
l'échantillon : cela ne
change pas le rapport entre les données des unités
différentes. Cette méthode de simplification des données
nous sera nécessaire, vu que les chiffres du marché bancaire
(crédit et dépôts) que nous aurons à manipuler sont
d'un volume important.
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Supposons qu'il y ait K facteurs de
production et M biens pour chaque banque
i
(i=1,...,N).
Désignons, respectivement, par xi et
yi les vecteurs des facteurs de production
utilisés par la banque i et les biens offerts
par cette même banque. Notons par K×N la
matrice des facteurs de production X et par
M×N la matrice des biens
Y. Pour mesurer l'efficacité technique de
chaque banque nous calculons le ratio des quantités produites sur les
quantités des facteurs de production exprimé par
u'yi /v'xi, où u est le
vecteur M×1 des pondérations des
quantités offertes et v est le vecteur des
pondérations des facteurs de production. Les pondérations
optimales se déterminent en résolvant le problème de
programmation mathématique suivant :
max (u'y i /v'x i), sous
contrainte u' y j / v'x j = 1, j=1,...,N et
u, v = 0 .
u , v
Cependant cette formulation suppose l'existence d'un nombre
infini de solutions, ce qui exige
la contrainte í'xi = 1 :
max( ì'yi ), s.c. ñ'x i = 1,
ì'yi - ñ'xj = 0 , j=1,...,N et
ì ,ñ = 0 ,
ì , ñ
Où les notations u et
v ont été, respectivement,
changées en u et ñ afin de refléter la
transformation. En utilisant la dualité dans la programmation
linéaire, une forme équivalente du problème peut
être écrite de façon suivante :
minè, - yi + Yë = 0, è
xi - Xë = 0, ë = 0,
è ,ë
Où è est un scalaire et ë
est un vecteur de N×1 constantes. La valeur
obtenue de è représente le score d'efficience de la
banque i et prend des valeurs entre 0 et 1. Le
problème doit être résolu N fois, une fois pour chaque
banque.
Cette méthode suppose que les rendements
d'échelle sont constants (Constant Return to Scale, ou CRS) Cependant,
si les rendements d'échelle sont variables (Variable Return to Scale),
alors nous pouvons trouver le score d'efficience pure technique et de
l'efficience d'échelle, en ajoutant la contrainte de
convexité N1'ë = 1 au problème ci-dessus.
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2.1.3- Atouts et limites
La méthode DEA est très souvent convoitée
pour la mesure de l'efficacité technique des banques (Joumady O., 2000).
Il est difficile de dénombrer les études qui chaque année
font appel à cette méthode lorsqu'elles s'intéressent
à l'efficience des banques, de par le monde et plus
spécifiquement en Afrique francophone. Parmi ces études, l'on
peut citer Joumady O. (2000), Tanimoune N. (2003), Kamgna et Dimou (2008),
Dannon (2009), Kablan (2009), etc.
Un premier atout de la méthode DEA est qu'elle ne
requiert aucune hypothèse à priori concernant la forme
fonctionnelle de la frontière estimée. Elle est de ce fait une
méthode particulièrement adaptée en cas d'incertitude sur
la forme fonctionnelle de la technique de production étudiée. Ce
détail élargi le champ de la mesure de l'efficacité
technique aux firmes qui ont des fonctions de productions non encore connues ou
difficiles à estimer, à l'instar des banques de notre
environnement. En effet, ces banques fabriquent des produits et services
complexes à base d'inputs et d'outputs multiples, à des
échelles très disparates1. Tout cela complique
nettement la détermination théorique de leur frontière
efficiente.
De plus, la méthode DEA ouvre la porte à la
mesure de l'efficacité technique des firmes combinant plusieurs inputs
pour produire plusieurs outputs différents. Encore une fois les banques
sont concernées : elles combinent l'épargne collectée -
à vue, à court, moyen et long terme, leurs fonds propres, les
emprunts pour générer des crédits - à court, moyen
et long terme, des engagements par signature, les placements et autres types de
produits.
Enfin, la méthode DEA est adaptée pour le cas de
petits échantillons (Ludwin W., 1989) : dans notre cas qui concerne le
marché bancaire camerounais, nous n'avons que 12 DMU qui
représentent les 12 banques commerciales en activité.
Cependant, la méthode DEA présente
également quelques limites qui tiennent d'une part à
l'extrême sensibilité des données aux éventuelles
erreurs, compte tenu du caractère déterministe de la
méthode. D'autre part, elle écarte la mesure de
l'efficacité allocative, et
1 Nous reviendrons au chapitre 2 sur l'échelle
à laquelle opèrent les différentes banques, notamment lors
que nous présenterons le marché bancaire camerounais.
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donc ne tient pas compte du coût des différents
facteurs. Telle que nous allons l'aborder, la mesure de l'efficacité
technique de la CBC n'en demandera pas tant : elle se fera sous une seule des
multiples optiques, à savoir l'optique d'intermédiation.
2.2- La mesure de l'efficacité technique des
banques : une opération abordable sous plusieurs
optiques
L'efficacité technique peut être mesurée
de plusieurs façons. On peut distinguer l'optique de la production de
l'optique de l'intermédiation ou encore l'efficacité - coût
de l'efficacité - profit. Toutes ces optiques contribuent d'une
manière ou d'une autre à évaluer la performance des
banques. Cependant dès lors que nous avons choisi l'optique de
l'intermédiation, la méthode non paramétrique DEA se
trouve suffisamment adaptée pour « faire le travail » : elle
est utile pour des situations de plusieurs inputs et outputs, elle ne requiert
pas l'écriture d'une forme fonctionnelle de la frontière, et
enfin nous n'aurons pas à tenir compte du coût des facteurs.
Développons néanmoins ce catalogue d'optiques.
2.2.1- L'optique de la production et l'optique de
l'intermédiation
Selon l'approche production, le rôle des banques est de
fournir des services à leur clientèle. L'output de la banque est
le volume des services fournis aux épargnants (comptes
gérés) et aux emprunteurs (crédits octroyés). Pour
en obtenir, la banque transforme le capital physique et le travail. Les
immobilisations et les salaires peuvent donc y être
considérés comme inputs. (Kamgna et Dimou, 2008).
Dans l'approche d'intermédiation, le rôle de la
banque est de collecter les fonds pour les transformer en crédits. Sa
production est dans ce cas évaluée en unité
monétaire. Les inputs sont les dépôts collectés et
les fonds empruntés, et le volume de crédits accordés
constitue le principal output. Les théoriciens introduisent d'ailleurs
une nouvelle approche, l'approche
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moderne, qui incorpore les éléments de la
théorie de l'information dans l'activité des banques, la gestion
des risques, etc. (Freixas et al 1999)1
2.2.2 L'efficacité - coût et
l'efficacité - profit
L'efficience - coût (Efficacité allocative)
mesure l'aptitude d'une banque à réaliser les coûts les
plus proches des « best-practices bank's costs » tout en proposant un
niveau et une structure d'outputs donnés.
Pour ce qui est de l'efficacité profit, Berger et Mester
(1997) proposent d'en distinguer deux types : l'efficience profit standard et
l'efficience profit alternatif.
L'efficience profit standard mesure l'aptitude d'une banque
à réaliser les meilleurs profits possibles compte-tenu d'un
niveau de prix d'inputs et d'outputs donnés.
L'efficience profit alternative mesure l'aptitude d'une banque
à réaliser les meilleurs profits possibles compte-tenu d'une
quantité d'outputs donnée plutôt que des prix. Cette
dernière forme est utilisable lorsque les conditions pour le calcul de
l'efficience profit standard ne sont pas réunies.
Selon lui, l'efficacité profit est en
général plus large que l'efficacité orientée
coûts pour mesurer la performance des firmes, l'intérêt de
la firme étant davantage dans la capacité à
améliorer son rendement.
Après les contours de la notion d'efficacité
technique et une étude2 de ses méthodes de mesure,
notre débat théorique sur la question est manifestement
épuisé. C'est l'occasion d'aller plus loin, en essayant de
valider cette connaissance théorique par la pratique. Le chapitre qui
suit présente une application de la mesure de l'efficacité
technique des banques à la Commercial Bank - Cameroun, au sein du
marché bancaire camerounais.
1 Cités par Kamgna et Dimou, 2009
2 Non exhaustive, il faut le reconnaître
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
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CHAPITRE II : MESURE DE L'EFFICACITE TECHNIQUE DE
LA COMMERCIAL BANK - CAMEROUN
La mesure de l'efficacité technique de la CBC reprendra
le schéma de l'approche non paramétrique - DEA
présentée au chapitre 1. Ce sera une application de cette
méthode à un cas pratique. Avant d'entamer cette mesure
proprement dite (Section 2), il est utile de présenter d'entrée
de jeu le modèle empirique auquel s'appliquent nos travaux, à
savoir la banque et son marché (Section 1).
Section 1 : Présentation du modèle
empirique
Avec la méthode DEA, l'efficacité technique
d'une banque mesure la performance de celle-ci au regard des performances des
autres banques du même environnement. Dès lors, le modèle
que nous présentons comprend en premier le portrait de la Commercial
Bank - Cameroun (Paragraphe 1), et en second l'analyse du marché
bancaire camerounais (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : La CBC : Historique, organisation,
produits et services
La CBC a aujourd'hui plus de douze ans d'existence. A cette
date, saisissons l'occasion de présenter son historique (1.1), son
organisation et son régime fiscal (1.2), son réseau (1.3), et
enfin ses produits et services (1.4).
1.1- Historique et mission
La CBC fut agréée par la COBAC le 27 Juillet
1997, et a ouvert ses portes le 25 novembre 1997. Elle fut créée
par des opérateurs économiques camerounais et étrangers
(Groupe FOTSO, AGF Cameroun, Actionnaires privés Camerounais, DEG
(Cologne-Allemagne). Sa création intervient après la fermeture au
Cameroun de certaines banques à capitaux étrangers (Crédit
Agricole, la BICIC, le Méridien BIAO), suite à la crise du
secteur bancaire des années quatre vingt dix.
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La Commercial Bank - Cameroun (CBC) est une Institution
Financière qui a pour mission principale d'accompagner les entreprises
et les particuliers dans leurs opérations domestiques et
internationales, et le financement de leurs activités et projets. C'est
une société anonyme avec Conseil d'administration. Son capital
initial de XAF 03 milliards (300 000 actions de XAF 10 000 chacune), a
été porté à XAF 4,5 Milliards le 01 avril 1999,
puis à XAF 07 milliards depuis le 16 mai 2002. Depuis cette date, ce
capital est détenu à 71,23% par des investisseurs nationaux et
à 28,77% par des étrangers : ce capital est entièrement
libéré.
Depuis le 3 Novembre 2009, la CBC est placée sous
administration provisoire par une décision de la COBAC. Elle suit un
plan de restructuration pour une période de 6 mois. Cette
restructuration consiste notamment à rétablir les ratios de fonds
propres de la banque au niveau réglementaire.
1.2- Organisation et régime fiscal
Avant sa mise sous administration provisoire, la gestion de la
Commercial Bank - Cameroun était assurée à la tête
par un conseil d'administration (C.A) et une Direction Générale
(DG). Actuellement, l'administrateur provisoire dirige seul et rend compte
directement à la COBAC. Il est néanmoins assisté par deux
directeurs généraux adjoints. En effet, l'organigramme en place
traduit une organisation composée de deux filières à
savoir : une filière exploitation et une filière ressources
coiffées chacune par un directeur général adjoint.
L'annexe 1 présente l'organigramme de la CBC au 11/01/2007. Hors mis le
remplacement du conseil d'administration et du directeur général
par l'administrateur provisoire, l'équipe dirigeante demeure quasiment
identique.
La Commercial Bank - Cameroun SA est immatriculée au
registre du commerce sous le N° RC/DLA/1997/B 018409 Douala. Elle figure
au registre spécial du Conseil National du Crédit (CNC) sous le
numéro BC 17. Son siège social est situé à l'Avenue
Charles de Gaulles B.P 4004 Bonanjo Douala, Tel : 33 42 02 02, FAX 33 43 38 00,
site Web :
www.cbc-bank.com, Email :
cbcbank@cbc-bank.com.
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En sa qualité de Société Anonyme et
conformément au Code Général des impôts, la CBC est
soumise de plein droit au régime du réel sous le numéro de
contribuable : M 08970000860 S. De plus, elle est administrée par la
Division des Grandes Entreprise de la Direction Générale des
Impôts basée à Yaoundé.
1.3- Le réseau CBC
La Commercial Bank - Cameroun compte à ce jour huit
agences régionales et deux guichets Western Union répartis dans
les principales villes du Cameroun à savoir : Douala - Bonanjo
inaugurée en Novembre 1997, Yaoundé - Avenue Kennedy en Janvier
1998, Bafoussam en Février 1998, Garoua en Octobre 1998, Maroua en
Décembre 1998, Douala - Akwa en septembre 2003, Douala -Bonabéri
en novembre 2005, Yaoundé - Mokolo en 2007 pour les agences et Douala -
Deïdo et Yaoundé - Nlongkak pour les guichets Western Union.
La Commercial Bank - Cameroun (CBC) est la banque mère
du Groupe Commercial Bank. Ce groupe est constitué de trois banques
filiales dans la sous région CEMAC (Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale) à savoir la Commercial Bank
Centrafrique (CBCA), la Commercial Bank - TCHAD (CBT) et la Commercial Bank -
Sao Tome et Principe (COBSTP).
A vocation internationale, le réseau bancaire de la CBC
est également étendu dans le monde à travers ses
correspondants. Ce réseau s'étend à la fois à
travers l'Occident et à travers l'Afrique. En France, l'on a comme
correspondants HSBC - Crédit Commercial de France(CCF), la BNP Paribas -
Paris, NATEXIS. En Allemagne, l'American Express-Bank Francfort ; aux Etats
Unis : l'American Express-Bank New York ; en Grande Bretagne : HSBC Bank PLC
London, FIMBANK PLC ; au Bénin : l'Ecobank Bénin ; au Mali : la
Banque de l'Habitat Bamako ; au Tchad : Financial Bank N'djamena ; en
Centrafrique : la Banque Internationale pour la Centrafrique (BICA) ; et au
Gabon : la Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du
Gabon(BICIG), BGFI Bank.
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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1.4- Les produits et les services
Les produits sont des opérations
financières réalisées par la banque pour son propre compte
et dans lesquelles les capitaux sont l'objet de ces opérations (collecte
de ressources octroi de prêts, etc.). Les services quant
à eux sont des prestations proposées à la clientèle
et exécutées par la banque sur ordre et pour compte de sa
clientèle. Les capitaux ne sont que support de ces opérations
(encaissements, virement, mise à disposition et gestion des moyens de
paiement).
La CBC catégorise ses produits et services en deux sortes
: Les produits et services sur les avoirs bancaires, et les produits et
services sur les engagements ;
En ce qui concerne les avoirs bancaires, la CBC met à la
disposition de ses clients :
- Des produits d'épargne : comptes sur Livret, Bon de
Caisse, Express-Account - Des produits de gestion de trésorerie :
Dépôt à terme(DAT),
- Des services divers à savoir : le chèque
certifié, le Gold Chèque, les virements, les
transferts, le Ramassage de Fonds, la location de Coffre fort
clientèle, la Mise à Disposition(MAD), les cartes
électroniques et bientôt le e-banking.
- Des services financiers à travers la SFA1
(transactions sur titres, création des OPCVM, Ingénierie
financière)
- Des transferts Western Union
En ce qui concerne les engagements, la CBC offre :
- Des crédits aux particuliers : crédits
d'équipement et crédits immobiliers
- Des crédits aux PME : crédits d'équipement
ou d'investissement et crédits immobiliers ; - Des crédits aux
grandes entreprises : des crédits d'équipement et
d'investissement ; des crédits de trésorerie et des engagements
par signature.
Cet éventail est riche. Cela contribue certainement
à conforter la place de la CBC au sein du marché bancaire
camerounais.
1 Société Financière Africaine,
filiale du groupe Commercial Bank
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Paragraphe 2 : Analyse du marché bancaire
camerounais
Le paysage bancaire camerounais regorge une douzaine de
banques commerciales. Parmi ces banques, on note 05 banques à capitaux
camerounais, 03 à capitaux français, 02 à capitaux de
l'Afrique de l'Ouest, 01 à capitaux anglais et 01 à capitaux
américains. Notre analyse portera essentiellement sur l'activité
d'intermédiation (collecte des dépôts et octroi des
crédits), sur la période d'étude allant de Janvier 2008
à Août 2009. Toutes les données proviennent du Document
confidentiel sur le marché bancaire, produit par le Conseil national du
Crédit (CNC) du Cameroun. Après un aperçu
général du comportement d'intermédiation des banques
(2.1), nous approfondirons l'analyse avec d'abord une étude des parts de
marché (2.2), puis de la place de la CBC dans cet environnement
(2.3).
2.1- L'aperçu général
Le secteur des banques commerciales au Cameroun a produit en
moyenne 1 196 Milliards de FCFA de crédit chaque mois en collectant 1
915 Milliards de FCFA de dépôts sur la période qui
s'étend de janvier 2008 à août 2009. Le graphique (A) qui
suit montre l'évolution comparée des crédits et des
dépôts de l'ensemble des banques sur la période.
Graphique A : Evolution des crédits et des
dépôts du marché sur l'ensemble de la
période
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Les dépôts collectés par l'ensemble du
secteur ont progressé de XAF 149 Milliards (Passant de XAF 1 827
Milliards à XAF 1 977 Milliards), tandis que les crédits
distribués ont progressé de XAF 315 Milliards (Passant de XAF 1
019 Milliards à XAF 1 334 Milliards). Par conséquent, les
crédits ont connu une progression totale de 31,94% et les
dépôts de seulement 8,21%. Ce constat laisse apparaître
qu'il y a eu amélioration globale de la transformation des
dépôts en crédit, même si on aperçoit sur le
graphique un écart relativement stable entre le niveau des
crédits et celui des dépôts.
Afin d'observer la transformation individuelle des banques,
l'on peut jeter un regard sur le graphique B ci-dessous. Il présente en
moyenne mensuelle les volumes de crédits distribués et de
dépôts collectés par les banques entre janvier 2008 et
août 2009. L'on peut voir par exemple que la banque qui réalise le
plus grand écart moyen entre les crédits et les
dépôts est la SCB - Crédit Agricole, tandis que celle qui
réalise le plus petit écart est l'ex Amity-Bank, la Banque
Atlantique Cameroun.
Graphique B : Volumes moyens des crédits et
dépôts des banques
Source : Auteur (idem)
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2.2- Les parts de marché individuelles et les
conglomérats
Les parts de marché individuelles des banques en fin de
périodes sont présentées par le
graphique C ci-dessous. La banque BICEC arrive en tête avec
19,25% et la banque Atlantique en queue avec 1,61%.
Graphique C : Parts de marché individuelles de
dépôts en Aout 2009
Source : Auteur (ibid.)
L'on peut regrouper ces banques commerciales de deux
manières, illustrées par les graphiques D et E ci-dessous. Selon
le premier regroupement, les banques sont associées en fonction de
l'origine de leur actionnariat. On a donc les banques à capitaux
français (SGBC, BICEC, SCB-CA), ouest-africains (Ecobank, UBA),
camerounais (Afriland, CBC, Amity, NFC et UBC), et puis d'autres pays
occidentaux (Standard Chartered et Citibank). Selon le second regroupement, les
banques sont associées en fonction de leur taille. En
réalité, on peut clairement distinguer1 03 grands
groupes bancaires : les banques leaders (BICEC, SGBC, Afriland et CA-SCB), les
banques montantes ou suiveuses (CBC, Ecobank et Standard Chartered), et les
banques queue de file (Citibank, UBA, Amity, NFC et UBC).
1 A l'annexe 2, le graphique de l'évolution des
parts de marché de dépôts sur la période permet de
faire cette observation.
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Graphiques D et E : Parts de marché des banques
regroupées en Août 2009.
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Graphique F : Evolution des volumes de
dépôts de la CBC et des autres banques
Source : Auteur (ibid.)
- En ce qui concerne les crédits, la CBC a
distribué largement plus de crédit que la moyenne des autres
banques sur la période, même si vers la fin de ladite
période l'écart se resserre et le volume de crédits
distribués par la CBC pointe vers le bas.
Graphique G : Evolution des volumes de crédits de
la CBC et des autres banques
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Graphique H : Evolution des taux d'intermédiations
de la CBC et des autres banques
Source : Auteur (ibid)
L'analyse qui précède démontre une chose
: La Commercial Bank- Cameroun a un taux élevé de transformation
des ressources en crédit. Elle est parfaitement au dessus de la moyenne
en ce qui concerne sa performance d'intermédiation. Cependant, notre
objectif vise à dire si oui ou non elle distribue le maximum de
crédits possibles au regard des autres banques de son échantillon
: il n'est plus question d'être seulement au dessus de la moyenne, mais
plutôt d'être au dessus de toutes les banques. C'est pourquoi dans
la section qui suit, nous répondrons à la question de savoir si
la CBC est située sur la frontière efficiente,
c'est-à-dire si elle techniquement efficace dans sa transformation des
ressources en crédit.
Section 2 : Résultats et interprétation
de l'efficacité technique de la CBC
Dans cette section, nous mesurons l'efficacité
technique de la CBC grâce à la méthode DEA
présentée au chapitre ci-dessus. L'orientation choisie pour
mesurer l'efficacité technique est celle de l'intermédiation : il
est question de la maximisation des crédits (outputs) comptetenu des
dépôts (inputs). Vu la concurrence accrue qui sévit sur le
marché bancaire, il apparaît que la distribution des
crédits est un moyen alternatif (à coté de la vente de
services, le moyen le plus prisé actuellement) pour s'assurer une
rentabilité. Les données sur les crédits et
dépôts
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proviennent du Document « Le marché bancaire au
Cameroun » (du CNC). Dans un premier paragraphe, nous exposerons la
méthodologie et les résultats, puis dans un second paragraphe
nous analyserons ces résultats.
Paragraphe 1 : Méthodologie et
présentation des résultats
1.1- Méthodologie
Pour mesurer l'efficacité technique, allons constituer
un échantillon des 12 banques commerciales du marché national. La
période d'étude s'étend de janvier 2008 à mai 2009.
Nous pourrons ainsi disposer de 12 X 20 observations (DMU) sur toute la
période, chaque banque étant considérée comme une
DMU différente lorsqu'on passe d'un mois à un autre.
En effet, la CBC pendant un mois M constituera une DMU unique, et
sera en concurrence avec elle-même (la CBC) au mois M+1, et ainsi de
suite.
Après avoir rentré toutes les données
dans le logiciel DEA Program® (DEAP) ®1, nous obtiendrons
les scores d'efficiences de chaque DMU. Ces scores prendront des valeurs allant
de 0 à 1. Les DMU qui auront le score 1 seront les DMU efficientes, et
donc appartiendront à la frontière efficiente. Celles qui auront
un score d'efficacité inférieur à 1 seront «
inefficientes », et la différence entre leur score d'efficience et
1 sera considérée comme « degré d'inefficience
».
Le modèle d'efficacité technique retenu sera un
modèle à rendements d'échelle variables. Ce choix se
justifie par le fait qu'il permet de distinguer l'efficacité technique
pure de l'efficacité technique d'échelle. Dans notre approche, il
est question de la maximisation des outputs sous contrainte du niveau d'input.
En effet, l'augmentation de la production de crédits peut permettre
à la banque de consolider sa rentabilité.
1 DEAP® Logiciel de mesure de
l'efficacité technique, développé par Tim Coelli, 1996.
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1.2- Présentation des
résultats
Les résultats obtenus dans cette étude supposent
premièrement que toutes les banques de l'échantillon sont
placées dans les mêmes conditions, c'est-à-dire utilisent
les mêmes inputs pour produire les mêmes outputs. Ils postulent
deuxièmement que les banques sont soumises aux mêmes normes
réglementaires. Ces résultats supposent enfin la technologie
constante (absence de progrès technologique) durant la période
d'étude. Pour des raisons de concision, nous ne présenterons pas
ici les scores de l'ensemble des DMU de l'échantillon. Nous nous
limiterons aux 20 DMU représentant la CBC sur la période.
L'annexe 4 présente le tableau des inputs et outputs
considérés pour effectuer le tracé de la courbe
d'efficience.
Le Tableau (1) ci-dessous présente les scores
d'efficacité de la CBC sur la période d'étude. Tableau 1 :
Scores d'efficacité totale, pure et d'échelle de la
CBC
janv-08 févr-08 mars-08 avr-08 mai-08 juin-08
CRS (totale) 0,500 0,500 0,500 0,500 0,500 0,500
VRS (pure) 0,500 0,500 0,500 0,500 0,500 0,500
SCALE (échelle) 1,000 1,000 1,000 1,000 1,000 1,000
juil-08 août-08 sept-08 oct-08 nov-08 déc-08
CRS (totale) 0,500 1,000 0,347 0,047 0,071 0,076
VRS (pure) 0,500 1,000 0,638 0,500 0,500 0,500
SCALE (échelle) 1,000 1,000 0,543 0,093 0,142 0,152
janv-09 févr-09 mars-09 avr-09 mai-09 juin-09
CRS (totale) 0,098 0,078 0,035 0,041 0,040 0,071
VRS (pure) 0,500 0,500 0,500 0,500 0,500 0,500
SCALE (échelle) 0,195 0,155 0,071 0,082 0,080 0,142
juil-09 août-09 Moyenne
CRS (totale) 0,106 0,366
VRS (pure) 0,500 0,658
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0,294 0,540 0,521
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SCALE (échelle) 0,212 0,557
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Source : Auteur, résultats obtenus avec le programme
DEAP®
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Il ressort de ce tableau qu'en moyenne, le score
d'efficacité technique de la CBC s'établi à 0,294 sur la
période d'étude. Plus précisément, si l'on
considère l'hypothèse de rendements d'échelle constants
(CRS), la CBC a produit en moyenne 29,4% de la quantité d'outputs
qu'elle aurait pu produire à partir de ses ressources sur la
période considérée. En revanche, en considérant les
rendements d'échelle variables (VRS), l'on peut affirmer que la CBC a
produit en moyenne 54% de ce qu'elle était capable de produire avec les
mêmes ressources sur la période considérée. Le taux
d'efficacité d'échelle contribue ainsi au niveau
d'efficacité totale à hauteur de 52,1%.
Rappelons que l'efficacité technique totale
représente le niveau d'efficacité technique de la banque si l'on
fait abstraction de l'échelle opératoire. Dans ce cas, on
considère que l'échelle de production n'influe pas sur le niveau
d'efficacité. Cette efficacité totale est
représentée par la variable CRS (Constant Return to Scale) ou
efficacité dans le modèle de rendements d'échelle
constants. Dès lors, dans le modèle de rendements
d'échelle variables, l'on fait intervenir deux éléments
concurrents : l'efficacité pure et l'efficacité d'échelle.
Le premier est représenté par la variable VRS (Variable Return to
Scale) et exprime la part de l'efficacité totale qui est purement due
à l'efficacité technique, comme l'indique son nom. Le
deuxième est représenté par la variable SCALE, et exprime
la part d'efficacité totale due à l'adéquation de
l'échelle de production à laquelle opère la
banque1. Enfin, la variable CRS est obtenue en faisant le produit de
VRS par SCALE.
Comme nous pouvons l'observer sur le tableau 1 ci-dessus, la
CBC atteint la frontière d'efficience au mois d'août 2008. A cette
date, son taux d'efficacité technique est égal 1 : Elle est
techniquement efficace. Comme ce n'est pas tout de le dire, essayons
d'interpréter l'évolution de l'efficacité technique de la
CBC sur toute la période.
1 Voir chapitre 1, section 1, paragraphe 1.1.2.1
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Paragraphe 2 : Analyse et Interprétation des
résultats
Les résultats présentés ci haut
confirment notre hypothèse de départ : La Commercial Bank -
Cameroun n'est pas optimale dans la gestion de ses ressources
(dépôts). Elle produit (en moyenne sur la période) en
deçà de ce qu'elle est en mesure de produire à partir des
ressources et de la technologie dont elle dispose. Ces résultats
suggèrent également que la CBC a souffert tragiquement de
l'inefficacité d'échelle à partir de septembre 2008. Pour
décrypter ces deux phénomènes, analysons dans un premier
temps l'évolution de l'inefficacité (2.1) et dans un second temps
interprétons la source de l'inefficacité totale (2.2).
2.1 Analyse de l'évolution de l'efficacité
technique de la CBC
Les scores d'efficacité pure de la CBC sur la
période d'étude varient entre 0,035 et 1, tandis que ceux
d'efficacité d'échelle varient entre 0,500 et 1. Comme on peut
l'apercevoir sur le graphique le graphique I ci-dessous, la banque opère
à une échelle optimale entre janvier 2008 et août 2008.
Elle est donc dans cette période techniquement efficace sur le plan de
l'échelle de production. Par contre, sur le plan de l'efficacité
technique pure, elle n'atteint la frontière efficiente qu'en Août
2008. Avant et après, elle est sous efficace, si l'on considère
l'efficacité technique pure. Le graphique I ci-dessous laisse
apparaître l'évolution des deux types d'efficacité
technique sur la période d'étude.
Graphique I : Evolution de l'efficacité technique
pure et d'échelle sur la période
Source : Auteur résultats du tableau 1.
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Nous pouvons remarquer que le score d'efficacité
technique pure (VRS) demeure quasiment stable, se fixant à 0,500 sur
presque toute la période, excepté : en août 2008 (où
il est de 1), en septembre 2008 (0,638) et en août 2009 où il
remonte à 0,658.
A l'opposé, le score d'efficacité technique
d'échelle (SCALE) qui était constamment à 1
dégringole à partir de Septembre 2008 à 0,543. Puis il
oscille entre 0,035 et 0,195 jusqu'en juillet 2009 avant de reprendre son
embellie et atteindre 0,557 en août 2009. Cependant, s'il reste quelque
chose à éclaircir dans cette évolution de
l'efficacité technique de la CBC, c'est sans doute l'impact ou la
contribution des inefficacités techniques pure et d'échelle
à l'inefficacité totale.
2.2 Interprétation de l'efficacité et de
l'inefficacité technique totale
Comme nous le disions au chapitre premier, la distance qui
sépare les points inefficients de la frontière efficiente peut
être interprétée comme une mesure de l'inefficacité
technique. En d'autres termes, si les points situés sur la
frontière ont le score 1, l'inefficacité des points hors de la
frontière est de 1 - « leur score d'efficience ». L'on peut
donc déduire du tableau 1 que l'inefficacité technique totale en
moyenne sur la période s'établit à 70,6%. Soit,
l'inefficacité technique pure étant de 46% et
l'inefficacité d'échelle de 47,9%.
Si l'efficacité technique totale prend en compte
l'efficacité pure et l'efficacité d'échelle, il en est de
même pour l'inefficacité technique totale. Pour observer le
comportement des efficacités techniques pure et d'échelle
vis-à-vis de l'efficacité totale, jettons un regard sur le
graphique J ci-après.
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Graphique J : Evolution des scores des trois types
d'efficacité technique.
Source : Auteur (Idem)
En première observation, l'on relève la quasi
constance de l'efficacité technique pure. cette constance montre que les
pratiques de gestion n'ont pas beaucoup varié durant la période
dé l'étude. Nous parlons ici des pratiques qui consistent
à l'optimisation de l'emploi des ressources en crédit.
En deuxième observation, l'on ne voit pas
apparaître le trait bleu entre janvier 2008 et septembre 2008 : il est
masqué par le trait rouge. En effet, lorsque l'efficacité totale
(CRS) est égale à l'efficacité pure (VRS), l'on
déclare que la banque opère à l'échelle optimale.
Dans ce cas, le niveau d'efficacité ne varie pas que l'on soit dans le
modèle de rendements constants ou variables. Ici, le score
d'efficacité technique totale = score d'efficacité technique pure
= 0,5, et c'est pourquoi l'efficacité d'échelle (scale)=1.
Après août 2008, l'on remarque que
l'efficacité technique totale suit quasi-strictement la même
évolution que l'efficacité d'échelle. L'efficacité
technique d'échelle explique donc pratiquement à elle seule
l'évolution de l'efficacité technique totale de la CBC sur la
période.
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Il faut dire que la banque a souffert beaucoup plus de
l'inadéquation de l'échelle de production que de problèmes
de gestion. En d'autres termes, L'inefficacité est beaucoup plus
liée à un problème d'échelle sous optimale
qu'à un problème de pratiques de gestion (dans le sens emploi des
ressources en crédit). L'échelle de production optimale est par
définition celle à laquelle la banque opérait entre
janvier 2008 et août 2008. Elle aurait donc dépassé cette
échelle en septembre 2008 en augmentant sa production (Conf. Graphique
G, page 33), et les conséquences en ont été tragiques pour
son niveau d'efficience totale.
Pour renforcer l'argument du poids de l'inefficacité
technique d'échelle, calculons le taux de redressement de
l'efficacité, en faisant (score d'inefficience/score d'efficience) X
100. L'on obtient que la banque aurait pu augmenter son efficacité
technique totale de 240% en maintenant constant le niveau des
dépôts, sous l'hypothèse de rendements d'échelle
constants. Avec l'hypothèse de rendements d'échelle variables,
elle pourrait augmenter son niveau d'efficacité technique pure de 85%
seulement.
En ce qui concerne le redressement de l'efficacité
technique d'échelle, il est possible de l'accroître de 92% sans
changer le taux de transformation des dépôts, mais rien qu'en
adoptant une échelle de production optimale.
Dans ce chapitre nous venons de mesurer l'efficacité
technique de la CBC. Avec un rang qui vient de passer de 5ème
à 6ème sur le marché bancaire, son score
d'efficacité s'établit à 29,4% sous l'hypothèse de
rendements constants, et à 54% sous l'hypothèse de rendements
variables en moyenne sur la période considérée.
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CONCLUSION
L'objectif qui fut le nôtre au commencement de cette
partie était de définir globalement le concept
d'efficacité technique et de donner un exemple pratique de sa mesure, en
l'appliquant à la Commercial Bank - Cameroun.
Le premier chapitre a fait ressortir que l'efficacité
technique est l'aptitude d'une entreprise à obtenir le maximum d'outputs
à base d'une quantité fixe d'input, ou inversement, à
dépenser le minimum d'inputs dès lors qu'on produit une
quantité fixe d'output. Ce chapitre a également montré que
la mesure de l'efficacité technique a deux principales approches :
l'approche paramétrique et l'approche non paramétrique. La
première considère une fonction d'efficience connue a priori,
tandis que la seconde considère que la frontière efficiente est
déterminée en fonction des meilleures unités de
l'échantillon. Il a été suggéré que cette
dernière (l'approche non paramétrique) a une méthode (la
méthode DEA) qui peut être très utile pour la mesure de
l'efficacité technique des banques sous une optique
d'intermédiation.
Le deuxième chapitre s'est servi de la méthode
DEA pour mesurer le niveau d'efficacité technique des banques
camerounaises, et principalement de la CBC. Les résultats ont
affiché un score d'efficience moyen de 0,294 sur la période de
janvier 2008 à août 2009, si l'on considère
l'hypothèse des rendements constants. Sous l'hypothèse des
rendements variables, ce score d'efficience moyen serait de 0,54. Il en
découle que la CBC est techniquement inefficace dans sa transformation
des ressources en crédit sur la période considérée.
Cette inefficacité est due en très grande partie à
l'inadéquation de l'échelle de production (l'efficacité
d'échelle de la CBC est en moyenne de 0,521).
L'évolution de ces niveaux d'efficacité
technique mérite d'être analysée. La finalité est de
bien cerner le phénomène, et de maîtriser les facteurs sur
lesquels ont peut jouer pour influencer cette évolution. Dès
lors, la partie qui suit porte sur les facteurs explicatifs de
l'efficacité technique.
DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS EXPLICATIFS
DE L'EFFICACITE TECHNIQUE DES
BANQUES
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INTRODUCTION
Une fois que nous savons quel est le niveau
d'efficacité technique de la CBC et comment il évolue sur la
période, nous avons fait la moitié du chemin, et donc
réalisé 50% de nos objectifs. En réalité, il reste
à analyser l'évolution de cette efficacité technique.
En effet, l'objectif de cette seconde partie est de
déterminer les facteurs explicatifs de l'efficacité technique
d'une banque.
Pour atteindre cet objectif, nous allons tout d'abord
parcourir la littérature pour examiner quels sont les facteurs qui
influencent en général l'efficacité technique des banques,
et quels sont les méthodes employées pour déterminer ces
facteurs. C'est en quelque sorte le contenu du chapitre 3.
Dans le dernier chapitre (le chapitre 4), nous pourrons
effectuer l'application à la Commercial Bank - Cameroun. Nous
utiliserons la régression linéaire pour déterminer quels
sont les facteurs qui influencent le niveau d'efficacité technique
à la Commercial Bank - Cameroun sur la période
considérée.
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Chapitre III : REVUE DE LITTERATURE : LES FACTEURS
EXISTANTS ET LES METHODES POUR LES IDENTIFIER
Les facteurs explicatifs (ou déterminants) sont
entendus dans ce travail comme les facteurs expliquant l'efficacité
technique des banques. Ce sont des variables qui en général sont
statistiquement corrélés au niveau d'efficacité des
banques. Il sera question dans un premier temps de recenser les facteurs de
l'efficacité technique des banques présents dans la
littérature (section 1), et dans un second temps de présenter les
méthodes utilisables pour la recherche et l'identification de ces
déterminants (section 2).
Section I : Revue des différents facteurs
explicatifs de l'Efficacité technique des banques
Les travaux de recherche analysant les déterminants de
l'efficacité technique des banques sont assez nombreux. Pareillement,
plusieurs facteurs ont déjà été
désignés comme causes de l'efficience ou de l'inefficience des
banques. Dans cette section, nous allons faire un essai de classification de
ces différents déterminants.
Les différents déterminants recensés dans
la littérature peuvent être regroupés en deux familles :
les déterminants internes (sous le contrôle de la banque, en
paragraphe 1) et les déterminants externes (sous le contrôle de
l'environnement, en paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les facteurs internes
Les déterminants de l'efficacité technique
considérés comme internes sont liés aux
caractéristiques propres de la firme bancaire. L'on a par exemple les
chiffres provenant de la comptabilité, ou d'autres
éléments non comptables, liés par exemple aux choix
stratégiques de la banque.
Les facteurs comptables déjà relevés sont
notamment le risque de défaut (évalué par le taux de
créances douteuses, les excédents de trésorerie, la
proportion des fonds propres dans le total des crédits et dans le total
de l'actif, et même le rendement sur actif). En revanche, les
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facteurs non comptables relevés sont par exemple la
durée des dépôts, le volume des dépôts
collectés, la couverture géographique, la taille, les fusions,
l'origine ou la composition de l'actionnariat, la politique managériale
et commerciale... Présentons quelques études qui aboutissent
à ces résultats.
En 2008, Kamgna Y. et Dimou L. mesurent l'efficacité
technique des banques de la CEMAC entre 2001 et 2004. En employant la
méthode DEA, ils suggèrent qu'en moyenne, sous l'hypothèse
de rendements constants, les banques de la CEMAC n'ont produit que 36,9% de la
quantité d'output qu'elles auraient pu produire à partir de leurs
ressources, et si les rendements étaient plutôt variables, les
banques n'auraient produit que 69,3% de leurs capacités. Le
modèle à deux étapes qu'ils emploient fait intervenir
(à la deuxième étape) la régression linéaire
pour analyser les déterminants de l'efficacité technique. Ils
montrent qu'au cours de cette période, les facteurs explicatifs de
l'évolution de l'efficacité technique de ces banques ont
été : 1- le risque de défaut, évalué par la
proportion des créances douteuses dans le total des crédits
octroyés ; 2- L'importance de la banque, évalué par la
proportion des fonds propres dans le total de l'actif de la banque ; 3- le
niveau des excédents de trésorerie et 4- la proportion des fonds
propres dans le total de l'actif.
En 2009, ces mêmes auteurs reprennent une autre
étude centrée cette fois sur les déterminants de
l'efficacité technique des banques de la CEMAC sur la période
allant de 2001 à 2007. Cette étude montre tout d'abord que le
système bancaire de la CEMAC est inefficace selon l'optique de
l'intermédiation, et pourtant il est efficace selon l'optique de la
production. En déployant la même démarche à deux
étapes mais cette fois en se servant du modèle de Tobit à
effets aléatoires (à la deuxième étape), ils
aboutissent aux résultats suivants : Du point de vue de l'optique
production, le niveau d'efficacité est moins important et
expliqué par la concentration et l'origine de l'actionnariat. En
revanche, selon l'optique de l'intermédiation, on a comme
déterminants la solvabilité, la couverture géographique et
la couverture des immobilisations. Dans cette optique, les banques publiques
paraissent plus efficaces que les banques privées.
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Dahmanne (2009) tente un recensement des déterminants
de l'efficience des banques tunisiennes, autour des réformes
financières. A l'aide d'une estimation par la méthode du maximum
de vraisemblance, il arrive notamment à montrer que l'agressivité
de la politique commerciale (matérialisée par le taux de
croissance des crédits et des dépôts) a un effet positif
sur le niveau d'efficacité technique.
Sufian et Habibullah (2009) étudient l'impact des
fusions et acquisitions sur le niveau d'efficience dans le secteur bancaire
Malaysien. Eux aussi emploient un modèle à deux étapes :
Premièrement, ils calculent l'efficacité technique pure et
d'échelle sur la période allant de 1997 à 2003 en
utilisant la méthode DEA. Dans la seconde étape, ils font des
tests paramétriques et non paramétriques pour déterminer
les facteurs de ce niveau d'efficacité. Ils démontrent que les
fusions et acquisitions ont fortement contribué à
l'amélioration de l'efficience de ces banques, à travers
l'augmentation de leur taille. En réalité, les banques de petite
taille avaient de bonnes qualités de management, mais seulement elles
n'opéraient pas à une échelle optimale. Il apparaît
donc évident et prouvé que le changement (augmentation) de taille
conduit à une meilleure efficacité d'échelle.
L'efficacité technique pure et l'efficacité
technique d'échelle sont également influencées par des
facteurs d'une nature différente, tels que les facteurs externes au
contrôle de la banque.
Paragraphe 2 : Les facteurs externes
Les facteurs externes qui influencent le niveau
d'efficacité d'une banque sont ceux qui ne sont pas sous l'emprise de la
banque elle-même, mais plutôt sous l'emprise d'un facteur
extérieur. On peut en distinguer deux catégories : les facteurs
résultants de l'action Etatique (2.1), et les facteurs tributaires de la
structure du marché bancaire (2.2).
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2.1- Résultants de l'action
Etatique
Parmi les facteurs résultants de l'action
étatique, l'on a principalement recensé les différentes
réformes ou la libéralisation financière (Hao, Hunter et
Young 1999, Cook et al. 2000, Dahmane 2002, etc.).
Hao, Hunter et Young (1999)1 ont examiné
l'efficience productive d'un échantillon de banques coréennes
privées après le programme de déréglementation
initié par le gouvernement au début de 1980, soit de 1985
à 1995. En considérant un ensemble de variables
économiques, structurelles et financières, ils ont
démontré que les banques larges, avec des réseaux de
branches installés dans tout le pays profitent mieux des mesures de
libéralisation et réalisent les niveaux d'efficience les plus
élevés. Ces effets étaient toutefois
contrebalancés, lorsque ces banques ont payé des niveaux de
salaires élevés par rapport au total actif ou employé plus
de salariés par rapport au total actif ou également entrepris des
investissements larges pour attirer les dépôts des clients,
étant donné le pouvoir des unions de travail en Corée.
Cook et al. (2000)2 ont eux aussi examiné
les effets de la libéralisation financière sur l'efficience du
système bancaire tunisien au cours de la période 1992-1997, en
utilisant les méthodes DEA. Ils ont procédé par la suite
à des analyses de régression pour tester la
significativité de la relation hypothétique entre l'efficience et
un ensemble de variables relatives à la taille d'actifs, au total des
crédits problématiques, à la structure de
propriété et au temps. Leurs résultats montrent une
relation négative et statistiquement significative entre la taille ainsi
que des crédits problématiques et l'efficience. L'effet de la
structure de propriété a été trouvé positif
et statistiquement significatif. En revanche, aucune relation n'a
été trouvée entre l'efficience et le temps. Cook et al.
(2000) ont expliqué l'efficience supérieure des banques
privées par le fait qu'elles courent moins de problèmes de
crédits, enregistrent une participation étrangère dans
leur capital et sont généralement plus petites que les banques
publiques.
1 Cités par Lahyani et Salah (2009).
2 Cités par Lahyani et Salah (2009).
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Dahmane (2002) mesure l'efficacité technique des
banques tunisiennes pendant la période de réformes
financières, de 1983 à 2000 en employant la méthode des
frontières stochastiques. Il démontre que la politique
monétaire est un facteur explicatif de la performance des banques. En
revanche, les réformes entreprises par l'Etat (libéralisation
financière) n'ont pas eu d'impact positif sur l'efficience des banques
pendant la période. Il souligne également que la taille des
banques n'est pas corrélée à leur niveau
d'efficacité.
2.2- Résultants de la configuration du marché
bancaire
Parmi ceux résultants de la configuration du
marché bancaire, l'on peut relever des facteurs tels que la concurrence
bancaire (Grigorian A. 2006, Ion Lapteacru 2009), la concentration et
l'accessibilité aux services bancaires (Lahyani 2009).
Grigorian (2006) s'atèle à rechercher les
facteurs explicatifs de la performance des banques dans des divers pays de
l'Europe de l'Est et de l'ex URSS entre 1995 et 1998. A l'aide d'un
modèle à deux étapes (méthode DEA et modèle
de Tobit), et sur un échantillon de 17 pays soient 1074 unités,
il montre que les banques capitalistes placées dans un environnement de
concentration génèrent plus d'unités efficientes. Elles
ont également des meilleurs taux d'intermédiation, et il
décrit leur situation comme étant l'architecture optimale d'un
système bancaire. Il montre également, entre autres, que les
banques des pays ouverts à l'échange avec le monde
extérieur performent mieux que celles des pays appliquant des politiques
plus restrictives sur ce point.
Lapteacru (2009) entreprend à son tour de
déterminer la relation entre le niveau de la concurrence et le niveau
d'efficience des banques. Cet auteur emploie la méthode de
Panzar et Rosse pour évaluer le niveau de
concurrence des banques, et les deux méthodes (paramétrique et
non paramétrique) pour déterminer le niveau d'efficience. A la
dernière étape, il utilise la méthode par la
régression linéaire pour faire ressortir la corrélation
entre les deux, sur la période de 1999 à 2002. Les
résultats montrent que l'efficience et la concurrence sont
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positivement corrélées pour l'efficience de
coût et de profit, et négativement corrélées pour
l'efficience de revenu d'intérêt.
Lahyani et Salah (2009) étudient les
déterminants de l'efficience des banques commerciales tunisiennes tout
au long de la période 1989 - 2006. Ils suggèrent que
l'accessibilité aux services bancaires a un effet négatif sur
l'efficience des banques. En revanche, les variables de taille et de
concentration présentent un coefficient positif et statistiquement
significatif. Ils utilisent le modèle à une étape des
frontières stochastiques pour trouver le niveau d'efficience et les
déterminants.
Après cette revue (non exhaustive1) des
travaux ayant porté sur les déterminants de l'efficience, le
moment est venu de présenter en détail les différents
modèles permettant d'analyser ces facteurs.
Section 2 : Les modèles d'analyse des facteurs
de l'efficacité technique
On distingue deux principales approches pour l'identification
des facteurs de l'efficacité technique : Une approche simultanée
et une approche à deux étapes. Selon la première approche
(Paragraphe 1), le modèle proposé permet d'estimer
simultanément la frontière de production et l'impact des facteurs
explicatifs des écarts entre les firmes. Dans la seconde approche
(Paragraphe 2), On mesure le niveau d'efficacité dans un premier temps.
Dans un second temps, on spécifie un modèle de régression
mettant en relation l'indice d'efficacité de la firme k et une
série de variables socioéconomique ou autres (taille de la firme,
formation du gestionnaire, statut de propriété, etc.).
Paragraphe 1 : Le modèle simultané : Les
frontières stochastiques
Jusqu'au début des années quatre-vingt-dix, afin
d'expliquer les facteurs susceptibles
d'expliquer les indices d'efficacité, toutes les
études utilisaient une approche à deux
étapes2.
1 Assez représentative, néanmoins
2 Elle consiste en l'estimation de la frontière
stochastique dans un premier temps et la spécification d'un
modèle de régression mettant en relation l'indice
d'efficacité technique de la firme k au temps t (Ukt) et une
série de
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Cette procédure en deux étapes a cependant
été contestée puisque l'estimation des paramètres
dans la seconde étape contredit une hypothèse faite dans la
première étape, en l'occurrence l'indépendance des termes
d'erreurs lors de l'estimation de la frontière (Amara et Romain,
2000).
Pour pallier cette lacune, plusieurs auteurs ont
proposé des modèles qui permettent d'estimer simultanément
la frontière de production stochastique et l'impact des facteurs
explicatifs des écarts d'efficacité technique entre les firmes
(Battese et Coelli (1992), et Huang et Liu (1994))1. Deux principaux
types de modèles ont été proposés.
Le premier type de modèle est celui proposé par
Battese et Coelli (1992). Ce modèle permet d'estimer la frontière
stochastique tout en tenant compte de la possibilité que
l'inefficacité puisse varier dans le temps. Ainsi, le modèle
d'inefficacité à variation temporelle (time-varying inefficiency
model) traduit la possibilité que les indices d'inefficacité
technique des périodes antérieures puissent être
dépendants de celui dans la dernière période T. Dans ce
modèle, les variables aléatoires associées à
l'inefficacité technique des firmes, Ukt, sont exprimées de la
façon suivante : Ukt = {exp[-ç(t-T)]}Uk, où ç est
un paramètre à estimer et les Uk sont des variables
aléatoires indépendantes, non négatives qui
possèdent une distribution normale tronquée ayant une moyenne
ì et une variance ó2 inconnues. Ce modèle ne tient
cependant pas compte des caractéristiques socio-économiques
propres à chaque firme.
Le deuxième type de modèle a été
proposé par Huang et Liu (1994) et tient compte des interactions entre
les variables qui caractérisent l'inefficacité et les facteurs de
production : soit le modèle des fonctions frontières
stochastiques non neutres «non-neutral stochastic frontier model». Ce
type de modèle fait donc en sorte que la frontière stochastique
de production ne traduit plus seulement qu'un déplacement neutre de
l'ordonnée à l'origine selon la firme ou la période
considérée ; l'impact marginal des facteurs de production est
fonction des
variables socio-économiques ou autres (niveau de
scolarité du gestionnaire ; statut de propriété, taille de
la firme, temps, etc.) dans un second temps. Nous y revenons au paragraphe
suivant.
1 Cités par Amara & Romain (2000)
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caractéristiques spécifiques de chaque
entreprise. Ce modèle est défini de la façon suivante :
Ukt = äZkt +ä*Z*kt+ Wkt, où Zkt est le vecteur de variables
susceptibles d'expliquer les variations des indices d'efficacité
technique des firmes. Z*kt est le vecteur des variables traduisant les
interactions entre les variables qui caractérisent l'inefficacité
et les facteurs de production; ä et ä* sont deux vecteurs de
paramètres à estimer; et Wkt est un vecteur de variables
aléatoires indépendantes possédant une distribution
normale tronquée de moyenne nulle et de variance inconnue ó2, tel
que Ukt est non négatif (i.e., Wkt = - äZkt-ä*Z*kt).
Notons que les résultats obtenus de ces deux types de
modèles jusqu'ici sont spécifiques à l'échantillon
utilisé et ne sont pas généralisables1.
Cependant le principal inconvénient du modèle simultané
réside dans le fait que la méthode contraint le chercheur
à utiliser l'approche des frontières stochastiques pour mesurer
l'efficacité technique. Le champ d'étude est également
réduit à l'efficacité dans l'optique de la production
(efficacité -coût, efficacité profit). Ces limites sont
pourtant dépassées par le modèle à deux
étapes, autrefois critiqué.
Paragraphe 2 : Les modèles à deux
étapes
Il existe dans la littérature deux principales
méthodes à deux étapes pour la modélisation des
déterminants de l'efficacité technique. Il s'agit du
modèle de Tobit ou Logit (2.1) et la régression linéaire
en utilisant les moindres carrés ordinaires (MCO) (2.2).
2.1 - Le modèle de Tobit et logit
Le modèle de Tobit et logit sert à la
modélisation des données en panel. Il est spécifiquement
approprié lorsque la variable explicative est de nature bornée
(Comme dans le cas des niveaux d'efficacité technique, dont la mesure
est comprise entre 0 et 1).
1 Amara et Romain (2000)
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Description (Hurlin P.,
2000)1 :
Le modèle dichotomique logit admet pour variable
expliquée, non pas un codage quantitatif associé à la
réalisation d'un évènement, mais la probabilité
d'apparition de cet événement, conditionnellement aux variables
exogènes. Ainsi, on considère le modèle suivant :
Pi = Prob (yi = 1| xi) = F (xiâ)
Où la fonction F(.) désigne une fonction de
répartition. Le choix de la fonction de répartition F (.) est a
priori non contraint. Toutefois, on utilise généralement deux
types de fonction : la fonction de répartition de la loi logistique et
la fonction de répartition de la loi normale centrée
réduite.
Dans le cas de la modélisation des données de
panel, le modèle peut s'écrire :
Yit = max (1, Xitß, + ci + Eit)
Avec :
Yit le niveau d'efficience de la banque i à la date t ;
Xit la matrice des variables de la banque i à la date t ; ß le
vecteur des coefficients fixes, ci l'effet aléatoire qui prend en compte
les facteurs non spécifiés de la banque i et Eit le
résidu aléatoire du modèle (Kamgna et Dimou, 2009).
L'inconvénient d'un modèle Tobit dans
l'estimation des déterminants de l'efficacité technique est qu'il
requiert une hypothèse concernant l'interdépendance des scores
les uns par rapport aux autres, condition qui n'est pas vérifiée
(Kamgna et Dimou, 2008).
1 Hurlin C. « Polycopié de cours
d'économétries des variables qualitatives, Master en
Econométrie et Statistiques Appliquées », Université
d'Orléans, France, (Janvier 2003), p 10.
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
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2.2 - La régression linéaire par les MCO
(moindres carrés ordinaires)
La régression linéaire permet de
déterminer la relation existante entre plusieurs variables
économiques. En réalité, dans un problème de
régression linéaire, l'on distingue deux types de
caractères : l'un d'eux (Y) est le caractère « à
expliquer » et les autres (Xi) sont les caractères «
explicatifs ». « Expliquer » ici signifie exprimer une
dépendance fonctionnelle de Y comme fonction des Xi, de manière
à prévoir la valeur de Y connaissant les Xi. La
situation idéale ou Y = f(Xi) n'est jamais rencontrée en
pratique. On cherchera plutôt, dans une famille fixée de
fonctions, celle pour laquelle les Yi sont les plus proches des f(Xi). La
proximité se mesure en général comme une erreur
quadratique de la moyenne. On parle alors de régression au sens des
moindres carrés. Dans ce paragraphe, nous fournirons la description du
modèle linéaire proposée par Estelle Ouellet
(2005)1. La procession de cette description va se déplier
ainsi qu'il suit : Nous aborderons successivement la régression
linéaire simple et la régression linéaire multiple (2.2.1)
; la spécification du modèle de la régression multiple
(2.2.2) ; les procédures de sélection des variables (2.2.3) ; les
tests d'hypothèses sur les variables (2.2.4) et enfin les tests
d'hypothèse sur les erreurs (2.2.5).
2.2.1 Simple ou multiple ?
La régression linéaire simple permet
d'étudier et de mesurer la relation mathématique qui peut exister
entre deux variables quantitatives : Une variable expliquée (Y) et une
variable explicative (x). La force d'association entre les deux variables est
estimée par le coefficient de corrélation (r). Ce coefficient
peut aller de -1 à +1. S'il est compris entre 0,8 et 1 (en valeur
absolue), la force d'association entre les deux variables est importante, entre
0,5 et 0,8 elle est modérée, entre 0,2 et 0,5 elle est faible, et
très faible en dessous. Un signe positif traduit une association
positive : la valeur moyenne de y croît avec x. Une association
négative traduit l'opposé : la valeur moyenne de y
décroît lorsque x croît.
La régression linéaire multiple est une
généralisation du modèle linéaire simple dans
lequel figurent plusieurs variables. En réalité, il
est rare que l'on puisse expliquer correctement
1 Ouellet E., « Guide d'économétrie
appliquée pour Stata, ECN et FAS », Université de
Montréal, Canada (Québec), (Août 2005) pp : 16 - 20
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les variations d'une variable par celles d'une seule autre
variable. En général, l'étude d'un phénomène
met en jeu plusieurs variables explicatives.
2.2.2 Régression linéaire multiple :
Spécification et hypothèses
Soit Y la variable endogène (variable expliquée)
et x1, x2,... xk les variables exogènes (variables explicatives).
Åi est le terme de l'erreur, ai le coefficient de la variable
explicative, k le nombre
de variables explicatives et n le nombre d'observations. Le
modèle de régression multiple s'écrit :
Yi = a0 + a1x1i + a2x2i +... +
akxki + åi.
Le modèle se répète n fois, avec i = 1,... n
:
Y1 = a0 + a1x11 + a2x21 +... +
akxk1 + å1 ;
Y2 = a0 + a1x12 + a2x22 +... +
akxk2 + å2 ; ...
Yn = a0 + a1x1n + a2x2n +... +
akxkn + ån.
Pour gérer les termes de l'erreur, l'on pose un certain
nombre d'hypothèses. L'on distingue généralement 05
hypothèses dites stochastiques (qui portent sur les l'erreur et les
variables) et 03 hypothèses dites structurelles (qui portent sur les
caractéristiques du modèle) :
Les hypothèses stochastiques s'énumèrent de
H1 à H5 : elles s'énoncent ainsi :
H1 : L'espérance de l'erreur est nulle ;
H2 : la variance de l'erreur est constante ;
H3 : Les erreurs sont non corrélées ;
H4 : L'erreur est indépendante des variables explicatives
;
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H5 : X est certaine, c'est-à-dire que les valeurs
xit sont observées sans erreur. Les hypothèses
structurelles quant à elles s'énumèrent de H6 à
H8
H6 : Absence de colinéarité entre les variables
explicatives ;
H7 : soit X la matrice des variables explicatives. X'X/n tend
vers une matrice finie non singulière ;
H8 : n > k + 1, le nombre d'observations est supérieur
au nombre de variables explicatives
2.2.3 Les procédures de sélection des
variables explicatives
Dans la pratique, on est souvent confronté au choix de
plusieurs variables explicatives. Des procédures purement
économétriques permettent de déterminer quelles variables
retirer ou ajouter au modèle économique. Néanmoins, cette
démarche exclue tout raisonnement économique et elle est donc
à manipuler avec prudence.
On retient quatre méthodes de sélection dans la
littérature : la sélection mécanique, la procédure
Backward, la procédure
Forward et la régression pas-à-pas
(stepwise regression)
- La régression mécanique
consiste à faire toutes les régressions possibles, en
sélectionnant les variables significatives l'une après l'autre :
méthode très délicate dès que l'on a un nombre
important de variables explicatives
- L'élimination progressive (Backward
elimination) : A partir du modèle le plus
général, il est question d'éliminer de proche en proche
toutes les variables qui ne sont pas significatives, après
ré-estimation du nouveau modèle
- La sélection progressive (Forward
regression) : Dans une première étape, on
sélectionne la variable explicative dont le coefficient de
corrélation est le plus élevé avec la variable
expliquée (la meilleure variable explicative pour la régression
simple). La seconde étape consiste à ajouter d'abord une
deuxième variable, et tester la
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significativité du modèle. Lorsqu'on a
déjà k variable, l'on ajoute la variable qui est telle que le
modèle à k+1 variable a le meilleur coefficient de
significativité parmi les modèles proposés, dont toutes
les variables sont significatives. Le processus s'arrête dès lors
que la nouvelle variable explicative n'est plus significative.
- La régression pas à pas (Stepwise
regression) : Cette procédure est presque identique
à la précédente. Elle est un mélange entre Backward
et Forward. Elle tient compte du fait que dans Forward, l'ajout d'une variable
peut rendre non significatives des variables précédemment
ajoutées (et dont le statut n'est plus jamais remis en cause une fois
qu'elles sont entrées dans le modèle), et que dans backward, on
peut enlever des variables qui auraient été significatives dans
le modèle simplifié finalement obtenu (et dont le statut n'est
jamais remis en cause non plus une fois qu'elles ont été
supprimées du modèle). La seule différence, c'est
qu'après avoir incorporé une nouvelle variable explicative l'on
vérifie qu'elle n'entraine pas l'expulsion d'une autre variable
significative.
2.2.4 Les tests d'hypothèse dans le modèle
linéaire
Faire un test d'hypothèse consiste vérifier si
l'effet marginal du coefficient (ai ou â) sur la variable
dépendante est nul ou non nul en comparant une statistique de test
calculée à l'aide de paramètres estimés (ai ou
â et ó) à une statistique critique. Dans cette section,
nous présenterons les quatre statistiques de test les plus souvent
utilisées, soient la t de Student (test de significativité), la f
de Fisher (test de contrainte linéaire et significativité
globale), la z de la distribution normale standard et la « p-value».
Avant de parler plus précisément des quatre statistiques de test,
risquons un bref rappel des principes fondamentaux du test
d'hypothèse.
La première chose à faire est de formuler
l'hypothèse que l'on veut tester. On doit donc définir notre
hypothèse nulle (H0) et l'hypothèse alternative. Dans le cadre de
régression, H0 consiste, la plupart du temps, en un coefficient
égal à zéro (H0 : â=0). En termes
économiques, cela veut dire que l'effet marginal des coefficients sur la
variable dépendante est nul. L'hypothèse alternative peut aussi
prendre diverses formes selon le cas : H1 : â?0, H1 : â>0 ou
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H1 : â<0. La formulation de l'hypothèse
alternative est très importante puisqu'elle vient influencer la zone de
rejet du test. Cette zone est déterminée en fonction du niveau de
confiance choisi (á) et de si on fait un test à une ou deux
queues. Plus le niveau de confiance est élevé, plus le test est
précis. En sciences humaines, on choisi généralement un
niveau de 5%. Dans ce cas, il y a 5% des chances que l'on rejette
l'hypothèse nulle alors qu'elle est vraie. De plus, quand la situation
le permet, il est préférable de privilégier un test
bilatéral pour avoir un test plus précis.
- Test de significativité
La statistique t se calcule ainsi : ^â
- â / ó^â. Les logiciels et tableaux statistiques donnent
cette statistique dans le tableau des résultats d'une régression
par MCO. Alors, avec un niveau de confiance de 95% et un nombre infini de
degrés de libertés, si H0 : â=0 et H1 : â?0, la zone
de non-rejet sera de -1.96 à 1.96. Ceci est un test bilatéral. Si
H0 : â=0 et H1 : â>0, la zone de non-rejet sera de 0 à
1.64. Si H0 : â=0 et H1 : â<0, la zone de non-rejet sera de
-1.64 à 0. Ceux-ci sont des tests unilatéraux. Donc, on rejette
H0 : â=0 si la statistique t donnée se trouve à
l'extérieur de l'intervalle de confiance. Si t est rejeté, cela
veut dire que notre coefficient a un impact sur notre variable
indépendante, donc qu'elle est statistiquement significative.
En ce qui concerne la statistique z, avec un
niveau de confiance de 95%, si H0 : â=0 et H1 : â?0, la zone de
non-rejet sera aussi de -1.96 à 1.96. Si H0 : â=0 et H1 :
â>0, la zone de non-rejet sera de 0 à 1.645. Si H0 : â=0
et H1 : â<0, la zone de non-rejet sera de - 1.645 à 0. Donc, on
rejette H0 : â=0 si la statistique z donnée se trouve à
l'extérieure de la zone de non-rejet. Si z est rejeté, cela veut
dire que notre coefficient a un impact sur notre variable indépendante,
donc qu'elle est statistiquement significative.
- Le test de significativité globale
Ce test a pour objectif de répondre à la question
de savoir si les variables explicatives dans leur ensemble influencent
significativement les variations de la variable endogène. La
statistique f (test de signification conjointe de Fisher)
est caractérisée par deux valeurs : q,
le nombre de
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contraintes, i.e. le nombre de degrés de libertés
du numérateur et k, le nombre de coefficients
du modèle non-contraint, (n - k) est le nombre
de degrés de libertés du dénominateur :
f = (R2 / k) / (1- R2) (n-k-1)
Dans le cas où on a deux contraintes et où
(n - k) peut être considéré
infini (>100), la valeur critique de la statistique f à 95% est 3.00,
i.e. Prob [q,n k F . . f] = 0.95. Ainsi, si la valeur
de la statistique f obtenue est supérieure à la valeur critique,
on rejette l'hypothèse nulle. Dans le cas contraire, on ne peut rejeter
l'hypothèse nulle.
La « p-value » est une
probabilité (entre 0 et 1) qui indique la probabilité sous H0 :
â=0 d'obtenir la valeur trouvée. C'est la probabilité
d'obtenir une statistique plus « extrême » que celle obtenue
par les observations de l'échantillon si l'hypothèse nulle
était en réalité vraie. Ainsi, si la « p-value »
est inférieure au á désiré (5%), on rejette
l'hypothèse nulle. Une « p-value » de 0.00001 rejette
très fortement l'hypothèse nulle.
2.2.5 Les tests d'hypothèses sur les erreurs :
Homoscédasticité vs
Hétéroscédasticité
Si, par hypothèse, on assume que le terme d'erreur de
notre modèle est homoscédastique, on peut dire que l'on a des
coefficients efficaces. L'Homoscédasticité qualifie une variance
constante des résidus de données composant l'échantillon.
À l'inverse, on dit qu'il y a
Hétéroscédasticité lorsque la variance des
résidus du modèle n'est pas constante.
L'Hétéroscédasticité ne biaise pas l'estimation par
MCO des coefficients, mais révèle l'inefficacité des
coefficients. En effet, puisque les écarts-types trouvés sont
surestimés ou sous-estimés, on ne peut se référer
à une table pour comparer la valeur obtenue aux valeurs critiques de la
statistique concernée. Cette comparaison est impossible vu que la valeur
obtenue n'est pas la bonne.
On dénombre bien d'autres tests sur les erreurs, tels
que le test de Normalité de distribution des erreurs, le test d'auto
corrélation des erreurs (reproduction des mêmes erreurs à
travers le temps), le test de White, de Durbin Watson, etc. Cependant lorsque
l'Hétéroscédasticité est démontrée,
nous pouvons admettre comme Ouellet (2005) que nous
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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sommes dans les « conditions de sécurité
minimales ». Nous pouvons alors collecter les données et rentrer
pleinement dans l'univers empirique.
De la première section de ce chapitre à ce point
nous avons parcouru les facteurs qui expliquent l'efficacité technique
et les modèles qui servent à les déterminer. Il
était question de revoir ce qui s'est fait par le passé et qui
existe désormais dans la littérature des facteurs explicatifs de
l'efficacité technique. Ce cheminement a nettement fait ressortir les
limites des différentes méthodes existantes au regard de notre
travail, et surtout de l'approche de conception de l'efficacité
technique que nous avons à expliquer. Tandis que le modèle
simultané exige d'employer l'approche des frontières
stochastiques (approche paramétrique) pour mesurer l'efficacité
technique, le modèle de Tobit pose des hypothèses non
forcément vérifiables dans notre cas (l'interdépendance
des scores les uns par rapport aux autres). Nous pouvons retenir que le
modèle de régression linéaire (présenté en
dernier) nous garantie le minimum de difficultés pour notre
opération. Nous sommes dès lors prêts à l'appliquer
pour l'identification des facteurs explicatifs de l'efficacité technique
de la Commercial Bank - Cameroun.
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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CHAPITRE IV : LES FACTEURS EXPLICATIFS DE
L'EFFICACITE TECHNIQUE : CAS DE LA CBC
En dernier ressort, ce quatrième chapitre aborde la
question de savoir quels sont les facteurs qui expliquent l'évolution de
l'efficacité technique de la CBC. Parmi les deux types de modèle
que nous avons cités au chapitre précédent, le
modèle de régression linéaire, issu du
procédé à deux étapes, nous servira à
déterminer ces facteurs explicatifs.
En réalité, nous chercherons ces facteurs parmi
les facteurs internes et externes. De multiples variables sont susceptibles
d'influencer l'évolution du niveau d'efficience. Mais cependant, nous
avons choisi quelques hypothèses que nous allons tester, puis tirer des
conclusions.
La section 1 sera consacrée à la
présentation des hypothèses et des autres variables introduites
dans le modèle. Dans la section 2, nous exposerons les résultats
économétriques, puis nous commenterons ces derniers.
Section 1 : Variables et Hypothèses du
modèle
La revue de littérature présentée au
chapitre précédent a mis en relief l'ensemble des variables qui
peuvent expliquer les niveaux d'efficacité technique des banques. Parmi
ces variables, nous avons retenu 3 hypothèses pour expliquer
l'efficacité technique de la CBC : le risque de défaut, le niveau
de fonds propres et le niveau de trésorerie (Paragraphe 1). Nonobstant
cela, il est nécessaire d'intégrer au modèle toutes les
variables à notre disposition, si l'on peut
soupçonner qu'elles sont liées à
l'évolution de l'efficacité technique des banques. C'est pourquoi
dans la suite, nous présenterons ces variables complémentaires
(paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Formulation des hypothèses
Dans l'environnement du système bancaire camerounais,
les rares études menées jusqu'ici sur l'efficacité
technique des banques ne nous lèguent pas un éventail très
riche de facteurs explicatifs. Par ailleurs, compte-tenu du fait que notre
analyse porte sur une banque
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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particulière, certaines variables comme
l'accessibilité aux services bancaires (nombre d'agences), la
concurrence ou l'origine du capital sont d'ores et déjà
écartées. En réalité, la banque et son
environnement n'ont pas connu de changement majeur sur ces points pendant la
période d'étude.
Inversement, les éléments comptables semblent
très appropriés comme facteurs explicatifs potentiels du niveau
d'efficience, dans la mesure où ces données varient à
fréquence mensuelle. En effet, ces éléments varient au
même rythme que la production des crédits ou la collecte des
dépôts, et partant, que le niveau d'efficacité technique
selon notre optique (l'optique d'intermédiation).
Après une brève présentation des
hypothèses (1.1), nous observerons sur un graphique le comportement des
variables - hypothèses par rapport à la variable expliquée
(1.2).
1.1 Présentation des hypothèses
Dès le départ, notre étude se fixe 3
hypothèses : L'efficacité technique de la CBC est
influencée par le risque de défaut (1.1), par le niveau de fonds
propres (1.2) et par le taux de liquidité (niveau de trésorerie,
1.3). Elles se formulent ainsi qu'il suit :
Hypothèse 1 : Effet du risque de défaut
:
Un taux de créances douteuses élevé a une
influence négative sur le niveau d'efficacité technique. Comme
l'expliquent Kamgna & Dimou (2008), plus la proportion des créances
douteuses dans les crédits augmente, moins la banque transforme les
dépôts en crédit. Lorsqu'une banque accumule les
créances douteuses, elle devient réticente à octroyer des
crédits et ainsi devient techniquement inefficace. Aussi pourrait-on
ajouter que l'augmentation des créances douteuses conduit à une
baisse des ressources disponibles pour octroyer davantage de crédits, ce
qui réduit la vitesse de transformation.
Hypothèse 2 : Effet du niveau de fonds
propres
L'effet du niveau de fonds propres est perceptible de deux
manières au minimum :
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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Tout d'abord, l'on a le poids des fonds propres dans le total
des crédits. Cette variable traduit l'état des contraintes
réglementaires en matière de capital. En général
(Dahmane 2002, Kamgna 2008), cette variable a un impact négatif sur le
niveau d'efficience des établissements bancaires. En d'autres termes,
plus les fonds propres sont importants dans le total des crédits, moins
la banque transforme les dépôts.
Ensuite, le niveau de fonds propres peut signifier la
solvabilité de l'établissement. On représente ce facteur
par la proportion des fonds propres dans le total de l'actif. A contrario,
cette variable a coutume de jouer positivement sur le niveau d'efficience des
établissements bancaires (Kamgna 2008). En réalité, un
ratio de fonds propres plus élevé traduit une forte
capacité à absorber les pertes, et donc une faible aversion pour
le risque : Ce sont-là les caractéristiques propres d'une banque
qui est prompte à profiter de ses ressources au maximum, en distribuant
efficacement des crédits.
Hypothèse 3 : Effet du niveau de
liquidité
Le niveau de liquidité d'une banque est mesuré
par ses excédents de trésorerie. En général, l'on
calcule ses excédents de trésorerie en faisant la
différence entre les emplois et ressources de trésorerie. Dans le
jargon de notre système bancaire, c'est le « solde payeur ».
D'un autre point de vue, il est possible d'évaluer la trésorerie
disponible par la soustraction classique entre le FR (Fonds de roulement) et le
BFR (Besoin en fonds de roulement) : Il s'agit bien là du montant de
trésorerie qui apparaît au bilan. En comptabilité bancaire,
ce poste se nomme « opération interbancaires et trésorerie
».
En réalité, ce poste comporte l'excédent
de ressources dont dispose la banque après avoir octroyé les
crédits aux clients. Pourtant, le « solde payeur » standard
mesure la liquidité disponible après crédits à la
clientèle, prêts et emprunts sur le marché interbancaire et
à la banque centrale. Il nous apparaît donc plus pertinent de
retenir la trésorerie du bilan, car nous sommes en train d'expliquer le
phénomène de transformation des dépôts en
crédits à la clientèle.
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explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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Kamgna et Dimou (2008) affirmaient dans leurs résultats
que plus les excédents de trésorerie augmentent, moins la banque
est efficace dans sa transformation des ressources. Ils avaient ainsi
mesuré la liquidité au regard du solde payeur. Dans cette
hypothèse 3, nous postulons à notre tour que l'opulence de la
trésorerie (du bilan cette fois) manifeste une faible transformation des
ressources. En d'autres termes, l'hypothèse est que l'abondance du
niveau de trésorerie agit négativement sur l'efficacité
technique.
1.2- Comportements des hypothèses
Il s'agit pour nous ici d'analyser visuellement le
comportement des variables hypothèses face à celui de la variable
expliquée. Sur le graphique ci-dessous nous représentons la
variable expliquée (Efficacité technique, totale et pure) ainsi
que les différentes variables hypothèses (taux de défaut,
Trésorerie / total actif, Fonds propres / total actif, Fonds propres /
total crédits). Les données sur les créances douteuses
proviennent du marché bancaire (CNC), et les autres données
comptables de la banque proviennent des états financiers mensuels
publiables, pris au Département de la Comptabilité
générale de la CBC.
Graphique K : Evolution de l'efficacité technique
et des variables - hypothèses
Source : Auteur, tiré du tableau de données
présenté à l'annexe 3. De ce graphique, il ressort que
:
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- L'efficacité technique pure et l'efficacité
technique totale ont quasiment la même progression, excepté le
fait que la chute de l'efficacité totale est plus profonde en septembre
2008.
- L'évolution du Ratio « Trésorerie/Total
actif » ne ressemble pas dutout à celle de l'efficacité
technique. Bien au contraire, sa courbe tend à descendre lors des
période où l'efficacité technique s'élève,
comme en août 2008 et en août 2009. Cette simple
appréciation visuelle nous présage déjà une
relation inverse entre l'efficacité technique et le niveau de
trésorerie.
- L'évolution des deux ratios FP1/Total
actifs et FP/Total crédits est la même : les deux variables
suivent un parcours stable jusqu'en mai 2009, où l'on observe une
plongée vers le bas. Cette déscente intervient à peine
deux mois avant la remontée des courbes de l'efficacité technique
pure et totale. La relation entre les deux variables (FP/Total actifs et
FP/Total crédits) est donc apparament, s'il en existe, une relation
inverse.
A cette étape, il n'y a pas de quoi tirer des
conclusions. C'est l'une des raisons pour lesquelles dans un même
modèle nous mettrons en concurrence ces variables hypothèses avec
d'autres variables, dites « contre-hypothèses ».
Paragraphe 2 : Les variables «
contre-hypothèses »
Afin d'expliquer l'évolution de l'efficacité
technique, comme pour tout phénomène économétrique
il est nécessaire de rassembler au départ un certain nombre de
variables explicatives2. Pour notre étude, nous avons
rassemblé les données périodiques de vingt-cinq variables
brutes3 que nous pouvons regrouper en sept principales perspectives
d'explications :
1 Fonds propres
2 Dès lors que la contrainte qui pèse sur cette
opération est celle de trouver des variables qui parviennent à
expliquer significativement le phénomène, l'on ne peut
aisément se contenter de « quelques variables - hypothèses
». Il faudrait réunir un maximum d'autres variables
soupçonnées.
3 En réalité, toutes ces variables ne seront pas
forcément retenues après les différents tests de
sélection propres à la régression linéaire. C'est
pourquoi nous parlons de « variables brutes »
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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la taille de la banque (2.1), la disponibilité des
fonds (2.2), le niveau de production (2.3), l'agressivité de la
politique commerciale (2.4), la position concurrentielle (2.5), la
qualité de management (2.6) et les chocs externes (2.7).
2.1 La taille de la banque
Comme nous l'avons souligné plus haut dans la
littérature, la taille de la banque est potentiellement un facteur qui
influence le niveau d'efficience des banques (Lahyani, 2009, Sufian et
Habidullah, 2009). La taille est en général
matérialisée par le total du bilan de la banque. Ainsi, nous
allons représenter cette variable par le total de l'actif de la CBC.
2.2 La disponibilité des fonds
La banque a beau avoir collecté une masse importante de
dépôts, mais elle ne peut octroyer des crédits que si les
fonds collectés sont directement mobilisables. Il ya bien des cas
où l'argent collecté n'est pas « immédiatement
disponible » : par exemple, lorsque les dépôts
collectés sont majoritairement à vue et les crédits
sollicités sont à long terme. Ainsi, nous avons retenu comme
variables explicatives : le pourcentage de la trésorerie à terme
(Volume de trésorerie à terme sur volume total de
trésorerie), la part des créances non mobilisables
(créances éligibles au refinancement auprès de la BEAC sur
total des créances), et le ratio de transformation à long terme
(crédits à long terme sur total des crédits).
2.3 Le niveau de production
Nous avons souligné plus haut1 l'effet que
pourrait avoir l'échelle de production sur le niveau d'efficience. Ici,
nous tenterons d'observer l'impact de l'augmentation de la production des
crédits sur le niveau d'efficience totale, à travers une
méthode différente. Nous retenons comme variables explicatives le
total des dépôts, le total des crédits, la somme des
crédits et des dépôts, ainsi que le coefficient de
transformation (crédits/dépôts).
1 Chapitre 2, Section 2, Paragraphe 2
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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2.4 L'agressivité de la politique commerciale
Comme nous le disions plus haut dans la revue de
littérature, l'agressivité de la politique commerciale
caractérisée par le taux de croissance des crédits et le
taux de croissance des dépôts peut influencer le niveau
d'efficience (Dahmanne, 2009). Ce résultat a été
démontré pour les banques tunisiennes, nous essayerons de voir ce
qu'il en est pour la Commercial Bank - Cameroun.
2.5 La position concurrentielle
La concurrence bancaire est l'un des facteurs explicatifs les
plus courus de l'efficience des banques. (Grigorian, 2006, Lapteacru 2009,
Lahyani, 2009, etc.). Dans notre approche, nous introduisons l'analyse de
l'effet de la position de la banque par rapport à ses concurrents sur
plusieurs plans. Sur le plan des parts de marché, nous retenons les
variables : « parts de marché - dépôts » et
« parts de marché - crédits ». Sur le plan du risque de
défaut, nous retenons les variables « rapport des défauts de
la CBC sur les défauts du marché » (en volume puis en taux).
Enfin sur le plan du volume de production nous adoptons la variable «
rapport volume de production de la CBC sur le volume de production du
marché ».
2.6 La qualité de management
La qualité de management est en réalité
ce qui devrait expliquer le niveau d'efficacité technique
pure1. Cependant, étant une variable typiquement qualitative,
la qualité de management est difficilement mesurable. Heureusement, nous
avons ici la possibilité d'analyser l'impact de la nomination du nouveau
directeur général accompagné de la mise en place d'un plan
de restructuration, en tant que variable qualitative : elle prendra la valeur 0
avant sa date d'occurrence et 1 à partir de cette date.
2.7 Les chocs externes
Une autre série de variables qualitatives applicable
à notre cas est bien l'influence des
chocs externes à la banque. Ici, nous allons tenter de
mesurer l'impact de l'éclatement de la
1 Capelle-Blancard et Chauveau, «
L'efficacité technique peut-elle contribuer à l'évaluation
du risque
d'insolvabilité ? Le cas des grandes banques commerciales
européennes », TEAM, université de Paris I, Panthéon
- Sorbonne & CNRS, Décembre 2002.
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explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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crise financière internationale, et celui de la
présence d'au moins un article sur la CBC dans la presse. Nous essayons
de savoir si l'un de ces phénomènes externes a eu un impact
significatif sur l'évolution du niveau d'efficience de la CBC. Ces
variables seront insérées de la même manière que la
qualité de management : 0 avant leur date d'occurrence, et 1
après.
L'annexe 5 propose un tableau qui résume l'ensemble des
vingt-cinq variables introduites dans le modèle.
Après cette série de précisions, nous
pouvons passer à la régression linéaire proprement dite,
afin d'obtenir les résultats et les interpréter.
Section 2 : Présentation des résultats et
interprétation
Nous expliquerons successivement deux phénomènes
: l'efficacité totale (CRS) et l'efficacité pure (VRS). Rappelons
que l'efficacité pure est, avec l'efficacité d'échelle
(SCALE), une composante de l'efficacité totale. Dans le chapitre 2, nous
avons postulé que les variations de l'efficacité totale de la CBC
étaient essentiellement dues à celles de l'efficacité
d'échelle. Nous disions que l'échelle de production de la banque
s'est rendue inappropriée à partir d'une certaine période
(septembre 2008), et que ceci a fait dégringoler son niveau d'efficience
totale. Cependant, nous ne pouvions pas encore expliquer avec assurance ce qui
a provoqué cette inadéquation subite de l'échelle de
production. De même, nous n'avons encore rien dit concernant
l'explication de l'évolution de l'efficacité technique pure. Dans
cette section, à l'aide d'un modèle économétrique
linéaire1, nous expliquerons l'évolution de
l'efficacité technique totale par un ensemble de variables explicatives
au Paragraphe 1, et nous dénoncerons les variables explicatives de
l'efficacité technique pure au Paragraphe 2.
1 Dont la structuration est présentée au
chapitre 3 section 2 paragraphe 2
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
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Paragraphe 1 : Explication de l'efficacité
technique totale
Le modèle économétrique que nous avons
conçu avec les vingt-cinq variables collectées et
présentées plus haut à l'état brut ne nous a
donné aucune variable significative. Ce constat laissant croire qu'il
existe des colinéarités entre les variables, il était
question dès lors d'appliquer les procédures de sélection
des variables. A l'aide de la procédure
Backward, nous avons effectué une
sélection optimale de variables. A l'issue de cette procédure,
les six (06) variables suivantes ont été retenues : le niveau de
trésorerie, le ratio trésorerie sur Total actif, le Total de
l'actif, le Total des crédits, le Coefficient de transformation et le
Rapport entre le volume de crédits et dépôts de la CBC sur
celui du marché entier. Par conséquent, ces variables retenues
(selon la proposition du logiciel) sont celles qui sont le moins
corrélées entre elles et qui expliquent au mieux le
phénomène à expliquer.
Quant aux variables restantes, elles semblent beaucoup moins
significatives ou corrélées avec d'autres variables. Par
conséquent leur effet explicatif sur l'efficacité totale est
négligé.
Le modèle final estimé se présente sous la
forme :
Score d'efficacité technique totale = F(niveau de
trésorerie ; trésorerie/total actif ; total actif ; total
crédit ; coefficient de transformation ; volume prod CBC/volume
marché)
Le logiciel statistique R® présente cette
équation sous la forme :
Resultfinal=lm(formula = donne$score ~
donne$tresorerie + donne$tresTactif + donne$Totalactif + donne$TotalCred +
donne$Coeftransf + donne$volcbcvm)
Le tableau qui suit rend compte d'une façon très
résumée des résultats obtenus.
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Tableau 2 : Facteurs explicatifs de l'efficacité
technique totale
Variable
|
Coefficient
|
Erreur Standard
|
T
|
Value Pr(>|t|)
|
Niveau de significativité
|
Constante
|
-1.075e+01
|
6.469e+00
|
-1.662
|
0.1205
|
|
Niveau de trésorerie
|
-1.797e-04
|
8.984e-05
|
-2.000
|
0.0668
|
*
|
Trésorerie/total actif
|
-4.610e+01
|
2.237e+01
|
2.061
|
0.0599
|
*
|
Total actif
|
3.280e-05
|
2.540e-05
|
1.291
|
0.0921
|
.
|
Total crédit
|
-3.145e-05
|
1.186e-05
|
-2.652
|
0.0199
|
*
|
Coefficient de transformation
|
3.380e+00
|
1.872e+00
|
1.806
|
0.0942
|
.
|
Volume prod CBC/volume marché
|
4.000e+01
|
1.661e+01
|
2.409
|
0.0316
|
*
|
Erreur résiduelle
|
0.14 à 13 DDL
|
|
|
|
|
R2
|
0.8082
|
|
|
|
|
R2 ajusté
|
0.7196
|
|
|
|
|
F- Statistic
|
0.9128 à 6 DDL
|
|
|
|
|
p-value
|
0.0004841
|
|
|
|
|
Signif. codes: 0 `***' 0.001 `**' 0.01 `*' 0.05 `.' 0.1 `
' 1
Source : Auteur, résultats obtenus du logiciel statistique
R®
Il découle de ce résultat que le modèle
établit est globalement significatif : la statistique de
Fisher donne une p-value de 0.00048<<0.05 avec
un R2 ajusté de 80%. Toutes les variables de cette
sélection finale s'avèrent significatives au seuil individuel de
10%. Ainsi, notre interprétation portera uniquement sur deux types de
variables : les variables à influence négative et les variables
à influence positive.
- Les variables à influence
négative
Le niveau de trésorerie affiche un
coefficient de -0.000179. Le signe négatif de cette variable traduit une
influence négative du niveau de trésorerie brute sur le niveau
d'efficience totale. Toute chose étant égale par ailleurs, une
augmentation de 1% du niveau de trésorerie entrainerait une baisse du
niveau d'efficience de l'ordre de 0.0179%. L'interprétation de l'effet
du niveau de trésorerie sur l'efficience totale peut être
complétée par celle du rapport
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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trésorerie sur total actif. En effet,
le rapport du niveau de trésorerie sur le total de l'actif affiche un
coefficient positif de -46.1. Toute chose étant égale par
ailleurs, l'augmentation de la proportion de la trésorerie dans le total
de l'actif de 1% entrainerait une baisse de l'efficience totale de 4610%. Pour
le comprendre, il faut noter que l'augmentation de ce rapport est la
résultante de deux facteurs distincts : l'augmentation de la
trésorerie proprement dite et la baisse du total de l'actif
(immobilisations + crédits + trésorerie). L'influence de ce
rapport en tant que variable explicative est donc relative. Pour conclure
simplement, nous noterons que le volume de trésorerie simple influence
négativement le niveau d'efficacité technique totale.
Le total des crédits donne un
coefficient de -0.00003145. Toute chose étant égale par ailleurs,
une augmentation du total des crédits de 1% entraine une baisse de
l'efficience totale de 0.0031%. En réalité, ceci conforte
l'idée selon laquelle la CBC a dépassé son échelle
optimale en ce qui concerne la production des crédits. Elle opère
(depuis septembre 2008) à une échelle inefficace, et son
efficacité totale par contrecoup1 tend à baisser
lorsque la production des crédits augmente.
- Les variables à influence positive
La taille de la banque est quantifiée
ici par le total de l'actif. Cette variable affiche un
coefficient de +0.0000380. Toute chose étant égale par ailleurs,
une augmentation de 1% du total de l'actif entrainerait une hausse de
l'efficience totale de 0.0038%. L'on peut donc conclure que la taille de la
banque influence positivement l'efficacité technique totale. Plus la
banque grandit en taille (total du bilan), plus elle est efficace. Ce
résultat est conforme à celui de Lahyani (2009) et Hauner
(2005)2, qui ont trouvé une relation positive entre la taille
des banques et leur niveau d'efficience.
Le coefficient de transformation affiche un
score de + 3.38. Toute chose étant égale par ailleurs, une
augmentation du coefficient de transformation de 1% conduit à un plus
1 Il est démontré au chapitre 2 section
2 paragraphe 2 que l'efficacité totale est fortement
corrélée à l'efficacité d'échelle.
2 Cité par Lahyani (2009)
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d'efficience totale de l'ordre de 338%. Effectivement,
l'augmentation du taux de transformation des ressources en crédit a un
effet direct et positif sur l'efficacité technique totale.
Le rapport « volume de production
(dépôts + crédits) de la CBC sur volume de production
(dépôts+ crédits) de l'ensemble des banques du
marché » donne un score de +40. Toute chose étant
égale par ailleurs, si ce rapport augmente de 1%, la CBC gagne 4000% en
niveau d'efficience totale. Ce qui voudrait dire que l'efficience totale de la
CBC est fonction croissante de la place qu'elle occupe sur le marché :
plus elle s'impose, plus elle gagne en efficience totale.
A ce niveau, l'analyse peut encore être approfondie,
dans la mesure où elle ne porte que sur l'efficience totale
(composée de l'efficience d'échelle et de l'efficience pure).
Pour cela, il est nécessaire de savoir comment expliquer
l'évolution - même de l'efficacité technique pure.
Paragraphe 2 : Explication de l'efficacité
technique pure
Afin de déterminer les facteurs explicatifs de
l'efficacité technique pure, nous avons adopté textuellement la
même procédure que pour déterminer les facteurs explicatifs
de l'efficacité technique totale. Nous avons également
proposé la même sélection initiale de variables
explicatives pour bâtir le modèle.
Après sélection des variables finales parmi les
25 initiales (procédure backward), nous avons retenu 13 variables
explicatives. Elles sont : le niveau de trésorerie, le ratio
trésorerie sur total actif, le ratio fonds propres sur total
crédit, le total des crédits, le total des dépôts,
le taux de croissance des crédits, le taux de croissance des
dépôts, le coefficient de transformation, la nomination du nouveau
directeur général, le rapport défauts CBC sur
défauts du marché, et le rapport du volume de production de la
CBC sur le volume de production du marché.
Ces variables sont celles que le modèle
considère comme sélection optimale, qui
comporte les variables les moins corrélées entre elles et
qui expliquent au mieux le niveau d'efficacité technique
pure.
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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Le modèle final estimé se présente dans le
logiciel R® comme suit :
lm(formula = score2 ~ donne$tresorerie +
donne$tresTactif + donne$Totalactif + donne$FPTotalcred + donne$TotalCred +
donne$Totaldep + donne$croiscred + donne$croisdep + donne$Coeftransf +
donne$nomDG + donne$DefCBDefm + donne$Tdefdefm +
donne$volcbcvm.
Le tableau suivant résume les résultats obtenus
:
Tableau 3 : Facteurs explicatifs de l'efficacité
technique pure
Variable
|
Coefficient
|
Erreur Standard t
|
Value Pr(>|t|)
|
Niveau de significativité
|
Constante
|
3.621e+00
|
9.121e+00 0.397
|
0.7051
|
|
Niveau de trésorerie
|
-8.428e-05
|
6.860e-05 -1.229
|
0.2652
|
|
Trésorerie/total actif
|
2.067e+01
|
1.744e+01 1.185
|
0.2808
|
|
Total actif
|
1.980e-05
|
1.790e-05 1.107
|
0.3109
|
|
FP/Total crédit
|
1.112e+00
|
8.025e-01 1.386
|
0.2150
|
|
Total crédits
|
8.685e-05
|
4.477e-05 1.940
|
0.1004
|
|
Total dépôts
|
-1.119e-04
|
4.566e-05 -2.452
|
0.0497
|
*
|
Taux de croissance des crédits
|
2.684e+00
|
1.076e+00 -2.494
|
0.0469
|
*
|
Taux de croissance des dépôts
|
8.891e-01
|
9.965e-01 0.892
|
0.4066
|
|
Coefficient de transformation
|
-1.545e+01
|
8.532e+00 -1.810
|
0.1202
|
|
Nouveau DG
|
1.924e-01
|
1.992e-01 0.966
|
0.3715
|
|
Défauts CBC/Défauts marché
|
-6.815e+01
|
2.533e+01 -2.690
|
0.0360
|
*
|
Taux de défaut CBC/TD Marché
|
-8.524e+00
|
3.142e+00 2.713
|
0.0350
|
*
|
Volume CBC/Volume marché
|
1.153e+02
|
3.898e+01 2.959
|
0.0253
|
*
|
Erreur résiduelle
|
0.08253 à 6 DDL
|
|
|
|
R2
|
0.8442
|
|
|
|
R2 ajusté
|
0.5067
|
|
|
|
F- Statistic
|
2.501 à 13 et 6 ddl
|
|
|
|
p-value
|
0.01338
|
|
|
|
Signif. codes: 0 `***' 0.001 `**' 0.01 `*' 0.05 `.' 0.1 `
' 1
Source : Auteur, résultats obtenus du logiciel statistique
R®
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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Ce résultat fait ressortir un modèle globalement
significatif, avec une p-value de 0.013 < 0.05 ainsi qu'une statistique de
Fisher de 2.5. On distingue dans cette sélection finale 08 variables non
significatives et 05 variables significatives au seuil individuel de 5%.
- Les variables non significatives
Les variables qui s'avèrent non significatives à
5% sont le niveau de trésorerie, le rapport trésorerie/total
actif, le total des crédits, le taux de croissance des
dépôts, le coefficient de transformation et l'avènement du
nouveau directeur général. Définitivement, ces variables
n'influencent pas le niveau d'efficacité technique pure de la CBC.
Quant aux variables significatives, elles sont soit à
influence positive soit à influence négative : - Les
variables à influence négative
Le risque de défaut est
quantifié de plusieurs manières. Parmi les variables que nous
avons trouvées, deux d'entre elles se retrouvent significatives : le
rapport du volume des défauts de la CBC sur le volume de ceux du
marché, ainsi que le rapport du taux de défauts de la CBC sur le
taux de défauts du marché. Les coefficients obtenus sont
successivement -68.15 pour le premier et -8.524 pour le second. Toute chose
étant égale par ailleurs, une hausse de 1% de chacune de ces
variables entrainerait une diminution de 6815% de l'efficacité technique
pure pour la première et de 852% pour la seconde. Ceci exprime l'effet
dégradant qu'a le taux de défauts de la banque par rapport
à son environnement sur l'efficacité pure : plus la banque
accumule plus de créances non remboursées que les autres banques,
plus son niveau d'efficience pure se dégrade. Les travaux de Kamgna et
Dimou (2008 et 2009) ont suggéré que le risque de défaut,
entendu comme la proportion des créances douteuses dans le total des
crédits influence négativement l'efficacité technique.
Cette suggestion n'est pas exactement confirmée, vu que le taux de
créances douteuses dans nos travaux s'avère non significatif.
Seulement, nous pouvons affirmer que le risque de défaut de la banque
relatif à celui du marché influence négativement
l'efficacité technique pure.
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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Le total des dépôts donne un
coefficient de -0.0001119. Ce coefficient négatif trahit une influence
négative du montant total des dépôts sur
l'efficacité technique pure. Toute chose étant égale par
ailleurs, une augmentation de 1% du total des dépôts
entraîne une baisse de 0.0119% de l'efficience pure. L'accentuation de la
collecte des dépôts a donc une influence négative sur
l'efficacité technique pure, dans la mesure où la transformation
des ressources ne suit pas efficacement le même rythme.
- Les variables à influence positive
Le taux de croissance des crédits
affiche ici un coefficient de +2.684. Son signe positif traduit un effet
mélioratif de la politique commerciale agressive sur l'efficacité
pure. En effet, le rythme élevé de croissance des crédits
est une des caractéristiques d'une politique commerciale forte
(développement de nouveaux produits d'engagements, canaux de
distribution multiples et innovants, qualité de service, taux
d'intérêt, etc.). Plus ces facteurs sont renforcés, plus le
nombre de demandeurs de crédits augmente et plus la banque est efficace
dans sa transformation. Une augmentation du coefficient de la variable «
taux de croissance des crédits » de 1% conduit, toute chose
étant égale par ailleurs, à une augmentation de
l'efficacité technique pure de 268.4%. Ce résultat confirme les
travaux de Dahmanne (2009), qui ont suggéré l'existence d'un lien
entre l'agressivité de la politique commerciale et l'efficacité
technique. En réalité, l'on pourrait aussi quantifier cette
agressivité par le taux de croissance du nombre d'agences ou par le taux
de croissance du nombre de clients (nombre de comptes ouverts). Nous nous
sommes limités à la croissance des crédits, vu que le
nombre d'agences n'a pas évolué à la CBC sur la
période, et que nous n'avons pas eu accès aux informations
exhaustives concernant l'évolution du nombre de comptes ouverts sur la
période.
Le rapport du volume de crédits et
dépôts de la CBC sur celui du marché affiche un
coefficient de +3.389. Comme nous l'avons vu avec l'efficience totale,
l'ampleur des volumes de production totaux de la CBC par rapport à
l'ensemble des banques du marché a un effet positif sur son
efficacité technique.
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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A travers ce chapitre, nous avons essayé de
déterminer les facteurs explicatifs de l'efficacité technique
à l'aide du cas de la CBC. Pour ce faire, nous avons expliqué
successivement l'évolution de l'efficacité technique totale et
celle de l'efficacité technique pure. Nos hypothèses de
départ ne sont que partiellement confirmés, dans la mesure
où seuls le risque de défaut et le niveau de la trésorerie
ont des coefficients significatifs. Le niveau de fonds propres ne donne aucun
résultat probant. En outre, d'autres facteurs nouveaux par rapport
à ceux qui étaient connus dans la littérature apparaissent
significatifs. Il s'agit notamment du volume de production de la CBC par
rapport à celui du marché, mesurant l'échelle de
production relative de la banque.
Cette analyse des facteurs explicatifs de l'efficience est
légèrement biaisée, puisque l'efficience d'une banque est
déjà dépendante de celle des autres banques du même
échantillon. La performance des autres banques camerounaises est alors
le premier déterminant de la performance de la Commercial Bank -
Cameroun ainsi mesurée.
Aussi, l'explication de l'efficacité technique de la
CBC n'est pas achevée par nos travaux. En réalité, la
liste des facteurs possibles que nous avons dressée n'est pas
exhaustive. Elle se contente de regrouper la plupart des facteurs à
notre disposition au moment des travaux, et dans la limite de notre
imagination.
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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CONCLUSION
Cette partie a été consacrée à
montrer quels sont les facteurs qui expliquent l'évolution de
l'efficacité technique des banques en général et à
la Commercial Bank - Cameroun en particulier.
Dans le chapitre 3, nous avons premièrement fait un
inventaire des facteurs explicatifs de l'efficacité technique des
banques. Nous avons pu recenser d'une part les facteurs internes (sous le
contrôle de la banque, tels que les éléments comptables) et
d'autre part les facteurs externes (sous le contrôle de l'environnement,
tels que la concurrence ou l'action étatique). En second lieu, nous
avons présenté sommairement les méthodes employées
par les travaux antérieurs pour expliquer l'efficacité technique.
De toutes les méthodes présentées, la méthode par
régression linéaire nous a semblé adaptée à
notre travail. En effet, le modèle de Tobit présente des limites,
et le modèle simultané impose la contrainte de passer par les
frontières stochastiques pour mesurer l'efficacité technique.
Dans le chapitre 4, nous avons mis les facteurs explicatifs
recensés à l'épreuve de la régression
économétrique. Au total vingt-cinq variables quantitatives et
qualitatives ont été recensées. A l'aide de cet
échantillon, nous avons expliqué successivement
l'efficacité technique totale et l'efficacité technique pure. Il
ressort que l'efficacité technique totale est déterminée
par le niveau de trésorerie, le volume des crédits, la taille de
la banque, le coefficient de transformation et le rapport volume de production
de la CBC sur Volume de production de toutes les banques. L'efficacité
technique pure quant à elle est expliquée par le taux de
défauts de la banque relatif à celui du marché, le volume
des dépôts, l'agressivité de la politique commerciale (taux
de croissance des crédits) et le rapport volume de production de la CBC
sur volume de production de toutes les banques.
Dès lors, sur les trois hypothèses explicatives
que nous avions au départ, deux seulement d'entre elles sont
vérifiées (le risque de défaut et le niveau de
trésorerie) et l'une d'entre elle n'est pas vérifiée (le
niveau de fond propres).
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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CONCLUSION GENERALE
Notre travail s'est intéressé à une
double question : Celle de savoir quel est le niveau d'efficacité
technique de la Commercial Bank sur la période de janvier 2008 à
août 2009 ; et celle de savoir quels sont les facteurs qui influencent
l'évolution de ce niveau d'efficacité technique.
Notre hypothèse centrale était que la Commercial
Bank - Cameroun est en moyenne inefficace dans la transformation de ses
ressources en crédit. L'évolution de son efficacité
technique, déterminée au regard des performances des autres
banques du même environnement, pouvait être influencée par
le taux de défaut, le niveau de trésorerie et le niveau de fonds
propres.
Au chapitre 2, nous avons pu appliquer la méthode non
paramétrique DEA pour évaluer le niveau d'efficacité
technique de la Commercial Bank - Cameroun. Puis au chapitre 4 nous avons
déterminé, à l'aide de la régression
linéaire, les facteurs explicatifs de l'évolution de cette
efficacité technique.
En premier lieu, nos résultats montrent que la CBC
affiche un score moyen d'efficacité technique de 29,4% si l'on
considère l'hypothèse des rendements d'échelle constants
(efficacité technique totale). Ce score passe à 54% si l'on
considère plutôt l'hypothèse des rendements
d'échelle variables (efficacité technique pure). C'est dire que,
l'échelle de production de la CBC n'est pas optimale : le score moyen
d'efficacité d'échelle est de 52,1%.
En second lieu, nos résultats proposent des facteurs
explicatifs de l'efficacité technique totale et de l'efficacité
technique pure. L'efficacité technique totale est expliquée
positivement par la taille de la banque, le coefficient de transformation et le
rapport volume de production de la CBC sur volume de production de toutes les
banques. Elle est négativement influencée par le niveau de
trésorerie et le volume des crédits. L'efficacité
technique pure est expliquée négativement par le taux de
défauts relatif de la CBC par rapport à celui des autres banques
et
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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le volume des dépôts. Elle est influencée
positivement par l'agressivité de la politique commerciale (taux de
croissance des crédits) et le rapport volume de production de la CBC sur
volume de production de toutes les banques.
Notre hypothèse concernant l'influence du niveau de fonds
propres sur l'efficacité technique est donc la seule à être
totalement infirmée.
Cependant l'apport de ce travail est l'introduction d'un
nouveau facteur explicatif de l'efficacité technique des banques : le
volume de production de la banque relatif à celui de toutes les
banques.
L'on note une limite générale à notre
raisonnement : notre postulat de départ stipule qu'en améliorant
son efficience dans la transformation des ressources en crédit, une
banque peut accroître sa rentabilité. Mais en
réalité, cet accroissement de la rentabilité est soumis
à plusieurs autres conditions : l'existence d'une marge
d'intérêt positive et supérieure au coût analytique
de mise en place du crédit, la qualité des crédits
octroyés (baisse des défauts), l'efficacité du
contrôle des risques, etc.
En dernière analyse, relevons que l'optique
d'intermédiation est incomplète pour cerner l'efficacité
technique d'une banque particulière. En réalité, l'optique
de production permet d'aller plus loin dans l'évaluation de la
capacité de la banque à transformer ses ressources en produits :
elle considère différents inputs (salaires, capital,
immobilisations) et différents outputs (Nombre de comptes ouverts,
produit net bancaire, résultat net, etc.).
Des travaux de recherches futurs peuvent également
s'intéresser à l'efficacité technique des agences de la
Commercial Bank - Cameroun. En considérant les inputs qui y sont
investis et les outputs que ces agences produisent, l'on pourra
déterminer les plus efficientes et les moins efficientes, dans le but
d'améliorer leur gestion.
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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|
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L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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ANNEXES
Annexe 2 : évolution des dépôts du
marché bancaire
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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Annexe 3 : évolution des crédits du
marché bancaire
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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Annexe 4 : Tableau des inputs et outputs
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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Annexe 5 : Tableau des variables explicatives
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
LISTE DES ABBREVIATIONS v
LISTE DES FIGURES, GRAPHIQUES ET TABLEAUX vii
RESUME viii
ABSTRACT viii
INTRODUCTION GENERALE 1
Problématique 2
Hypothèses : 3
Objectifs du travail 3
Intérêt 4
Méthodologie 4
Plan du travail 5
PREMIERE PARTIE :
L'EFFICACITE TECHNIQUE : CONCEPTS THEORIQUES ET MESURE EN
PRATIQUE 6
INTRODUCTION 7
CHAPITRE I : DISCOURS THEORIQUES SUR L'EFFICACITE
TECHNIQUE ET SA MESURE 8
Section 1 : Comprendre la notion d'efficacité technique et
ses contours 8
Paragraphe 1 : De l'efficacité économique à
l'efficacité technique 8
1.1- L'efficacité économique et le
concept d'efficience. 8
1.2- L'efficacité technique et
l'efficacité allocative 9
Paragraphe 2 : Typologies de l'efficacité technique 12
2.1- L'efficacité technique pure et
l'efficacité technique d'échelle 12
2.2- L'efficacité technique, orientations
input et output 14
Section 2 : Comment mesurer l'Efficacité technique ? 15
Paragraphe 1 : Les deux grandes approches de la
littérature 16
1.1- Les approches paramétriques
16
1.2- L'approche non paramétrique
18
Paragraphe 2 : La méthode DEA et la mesure de
l'efficacité technique des banques 19
2.1- Description de la méthode DEA
20
2.1.1- Définition littéraire 20
2.1.2- Description mathématique 20
2.1.3- Atouts et limites 22
2.2- La mesure de l'efficacité technique des
banques : une opération abordable sous plusieurs
optiques 23
2.2.1- L'optique de la production et l'optique de
l'intermédiation 23
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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2.2.2 L'efficacité - coût et
l'efficacité - profit 24
CHAPITRE II : MESURE DE L'EFFICACITE TECHNIQUE DE LA
COMMERCIAL BANK - CAMEROUN 25
Section 1 : Présentation du modèle empirique 25
Paragraphe 1 : La CBC : Historique, organisation, produits et
services 25
1.1- Historique et mission 25
1.2- Organisation et régime fiscal 26
1.3- Le réseau CBC 27
1.4- Les produits et les services 28
Paragraphe 2 : Analyse du marché bancaire camerounais
29
2.1- L'aperçu général 29
2.2- Les parts de marché individuelles et les
conglomérats 31
2.3- La CBC dans le marché bancaire 32
Section 2 : Résultats et interprétation de
l'efficacité technique de la CBC 34
Paragraphe 1 : Méthodologie et présentation des
résultats 35
1.1- Méthodologie 35
1.2- Présentation des résultats 36
Paragraphe 2 : Analyse et Interprétation des
résultats 38
2.1 Analyse de l'évolution de l'efficacité
technique de la CBC 38
2.2 Interprétation de l'efficacité et de
l'inefficacité technique totale 39
CONCLUSION 42
DEUXIEME PARTIE :
LES FACTEURS EXPLICATIFS DE L'EFFICACITE TECHNIQUE DES BANQUES
43
INTRODUCTION 44
Chapitre III : REVUE DE LITTERATURE : LES FACTEURS
EXISTANTS ET LES METHODES POUR LES
IDENTIFIER 45
Section I : Revue des différents facteurs explicatifs de
l'Efficacité technique des banques 45
Paragraphe 1 : Les facteurs internes 45
Paragraphe 2 : Les facteurs externes 47
2.1- Résultants de l'action Etatique
48
2.2- Résultants de la configuration du
marché bancaire 49
Section 2 : Les modèles d'analyse des facteurs de
l'efficacité technique 50
Paragraphe 1 : Le modèle simultané : Les
frontières stochastiques 50
Paragraphe 2 : Les modèles à deux étapes
52
2.1 - Le modèle de Tobit et logit 52
2.2 - La régression linéaire par les MCO (moindres
carrés ordinaires) 54
2.2.1 Simple ou multiple ? 54
2.2.2 Régression linéaire multiple :
Spécification et hypothèses 55
2.2.3 Les procédures de sélection des
variables explicatives 56
2.2.4 Les tests d'hypothèse dans le
modèle linéaire 57
2.2.5 Les tests d'hypothèses sur les erreurs :
Homoscédasticité vs
Hétéroscédasticité 59
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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CHAPITRE IV : LES FACTEURS EXPLICATIFS DE L'EFFICACITE
TECHNIQUE : CAS DE LA CBC 61
Section 1 : Variables et Hypothèses du modèle 61
Paragraphe 1 : Formulation des hypothèses 61
1.1 Présentation des hypothèses 62
Hypothèse 1 : Effet du risque de défaut
: 62
Hypothèse 2 : Effet du niveau de fonds propres
62
Hypothèse 3 : Effet du niveau de
liquidité 63
1.2- Comportements des hypothèses 64
Paragraphe 2 : Les variables « contre-hypothèses
» 65
2.1 La taille de la banque 66
2.2 La disponibilité des fonds 66
2.3 Le niveau de production 66
2.4 L'agressivité de la politique commerciale 67
2.5 La position concurrentielle 67
2.6 La qualité de management 67
2.7 Les chocs externes 67
Section 2 : Présentation des résultats et
interprétation 68
Paragraphe 1 : Explication de l'efficacité technique
totale 69
Paragraphe 2 : Explication de l'efficacité technique pure
72
CONCLUSION 77
CONCLUSION GENERALE 78
BIBLIOGRAPHIE 80
ANNEXES 83
TABLE DES MATIERES 90
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