REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Ministère de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire
Institut Facultaire des Sciences de l'Information
et de la Communication
« IFASIC »
B. P. 14.998- KINSHASA
----------------------------------------------
« Etude du modèle bibliologique de la RDC
sous la Transition Politique (1997- 2006).
Cas de l'Edition
du livre. »
Par
SAMUEL KATSHAK MUHADIA
Travail présenté et défendu
publiquement
en vue de l'obtention du grade de licence
en Edition multimédias
-Directeur: Prof EDDIE TAMBWE Kitenge Bin Kitoko
-Lecteur :
Assistant MARC NGWANZA Kassonga
Septembre 2009
Dédicace
A Dieu Tout Puissant et au Seigneur Jésus Christ,
pourvoyeur de notre souffle de vie et source de toute inspiration ;
A ma fille Grâce Katshak Nsenda qui est venue ajouter
un plus à ma vie et à mon foyer, elle, grâce à qui
j'ai de nouveau la joie et le sourire ;
A mon épouse Katshak Mamie, née Nsenda Ndandi
qui a cheminé et continue à cheminer avec moi dans ce parcours de
la vie. Elle m'a montré tout son amour, ne cesse jamais de me soutenir
et de m'encourager en toute circonstance de la vie jusqu'à la fin de mes
études universitaires ;
A mon père Paul Elie Florent Arthur Katshak wa' Katew
qui s'est investi toute sa vie à mon éducation et mon
instruction.
Remerciements
Au terme de ce travail consacrant la fin de notre cursus
universitaire à l'Institut facultaire des sciences de l'information et
de la communication, option Edition multimédias, qu'il nous soit permis
de remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont
contribué à notre formation intellectuelle. Nous pensons à
tous les enseignants de l'Ifasic. Parmi eux nous retrouvons les professeurs,
chefs de travaux et assistants.
Nous exprimons notre profonde reconnaissance au professeur
Eddie Tambwe Kitenge Bin Kitoko, initiateur et promoteur de ce travail portant
sur l'étude du modèle bibliologique de la RDC sous la Transition
politique (1997-2006), Cas de l'Edition du livre.
Nous n'oublions pas non plus l'assistant Marc Ngwanza Kassonga
qui nous a accompagné tout au long de son élaboration. Nous
exprimons aussi notre profonde gratitude au professeur Mulumba Kalonga qui nous
a facilité la recherche au sein de la Bibliothèque nationale du
Congo, une institution qui est une mémoire collective et un patrimoine
historique du pays. Mes remerciements s'adressent aussi à monsieur
Joshua Baudouin Ngombe, éditeur de New Scolot
édition et président de la structure qui encadre
les éditeurs scolaires qui nous a permis de confronter notre approche
théorique aux réalités sur terrain de la situation du
livre.
A tous mes frères et soeurs, amis et collègues
qui m'ont toujours été d'un grand soutien, recevez l'expression
de ma profonde gratitude.
Plan du travail
00. Introduction
générale
01. Problématique
02. Hypothèse
03. Intérêt du sujet
04. Délimitation spatio-temporelle du sujet
05. Méthodes et techniques de recherche
exploitées
Chapitre I. Cadre conceptuel et théorique
I. 1. Théorie du modèle bibliologique
I.2. Modèle bibliologique appliqué et les
travaux analogues sur la RDC
Chapitre II. Rappel du contexte politique de la
République démocratique du Congo
II.1. Contexte politique avant 1990,
II.2. Réinstauration de la démocratie et
problèmes de son application (24 Avril 1990)
II.3. La Conférence nationale souveraine (CNS)
II.4. La chute de Mobutu
II.5. L'arrivée de Laurent Désiré
Kabila,
II.6. Joseph Kabila et l'installation des institutions issues
des élections.
Chapitre III. Analyse du Modèle
bibliologique de la RDC. Cas de l'Edition du livre
III. Modèle bibliologique de la Transition
1. Introduction
2. Sous le règne de Laurent Désiré Kabila
(1997-2001)
3. Sous le règne de Joseph Kabila (2001-2006)
4. Conclusion et perspectives.
______________________________________________________
Introduction générale
A) Contexte général
Ce mémoire a pour thème
« Etude du modèle bibliologique de la RDC sous la
Transition politique (1997-2006), Cas de l'Edition du
livre ». Il est un travail de
bibliologie définie comme la science de la communication écrite.
Cette étude relève des sciences de l'information et de la
communication.
Ce travail entre dans la ligne droite des recherches
menées antérieurement par plusieurs chercheurs dans le domaine
bibliologique. Ces chercheurs ont axés leurs études sur la
transformation du modèle bibliologique dans leurs pays respectifs, ainsi
que l'apport et les problèmes qui peuvent en découler. Dans cette
étude, nous voulons faire ressortir l'idée selon laquelle dans
l'histoire de l'humanité, les moments de changement et de ruptures sont
propices à l'analyse scientifique, avec l'émergence de nouveaux
phénomènes sociaux. L'observation scientifique de ces
phénomènes est plus fructueuse quand elles bougent ou
évoluent. Nous citons à titre indicatif, Gabriela Zibritova,
chercheur à la faculté des lettres de l'université de
Komensky Bratislava qui étudia la transformation de ce modèle
bibliologique en Slovaquie. Il résulte de ses recherches que la
politique a une grande influence sur le modèle bibliologique de la
communication écrite du pays. Sous le régime communiste dans ce
pays, la censure dans le secteur d'édition était
conséquente. Des recherches similaires ont été
menées en République Tchèque par Jarmila Burgetova,
conseillère de la Directrice de la bibliothèque de
l'académie des sciences de ce pays. Elle a constatée qu'à
la suite des changements politiques intervenus dans son pays, il s'est produit
des modifications fondamentales dans le domaine du marché du livre.
Elles touchent tous les secteurs de la culture du livre, c'est-à-dire
les maisons d'édition, les librairies mais aussi les
bibliothèques. Leur commun dénominateur était le processus
de privatisation, de désétatisation et de décentralisation
du pouvoir d'Etat sur les pouvoirs locaux et de l'autonomie des
communes.1(*)
Dans ses recherches doctorales contenues dans l'ouvrage
« Ecrit et pouvoir au Congo Zaïre
(1885-1990) » paru aux éditions
l'Harmattan, Eddie Tambwe Kitenge Bin Kitoko, parle de l'évolution de la
bibliologie ou science de la communication écrite depuis l'époque
coloniale jusqu'à l'avènement de la transition politique dans
notre pays. L'auteur inscrit sa démarche dans la problématique
générale des rapports souvent conflictuels entre l'organisation
des médias de masse et le pouvoir politique, au sein d'un espace
national. Eddie Tambwe interroge dans ses travaux les rôles des pouvoirs
politiques dans l'apparition et le développement des modèles
d'organisations de la communication écrite au Congo-Zaïre, de la
période coloniale à la post colonie. Selon ce dernier, pour
rendre compte du système de l'écrit, trois institutions sont
sélectionnées du fait de leur importance sociologique :
l'édition du livre, la presse écrite et les bibliothèques.
Trois régimes successifs sont étudiés : l'Etat du
Congo Belge (1885-1960) ; la première République du Congo
(1960-1965) ; la deuxième République du Congo-Zaïre
(1965-1990).
A travers cette étude, l'auteur a voulu faire ressortir
la place et l'importance accordée à l'information et la
communication écrite durant cette période, de déterminer
le modèle bibliologique dominant et d'évaluer la pertinence et
l'abondance de cette production sur le marché congolais. Il s'est
proposé aussi de poser une interrogation générale sur la
situation de la communication écrite au Congo Kinshasa, en inscrivant la
démarche générale dans la perspective des rapports pouvoir
medias.
Dans ses conclusions, Eddie Tambwe, a
affirmé que l'analyse a montré que le long de l'histoire
politique de notre pays, que tout changement politique soit est
précédé, soit qu'il passe par des luttes au niveau de la
communication écrite. Il note dans la continuité de cette
étude que l'écrit est utilisé comme un outil de combat
et/ou de domination politique. Ces institutions de l'écrit retenues se
sont avérées, autant comme des objets d'enjeux politique que
comme des lieux d'expression des luttes symboliques, idéologiques, et
par conséquent, des objets mobilisés dans l'imposition d'une
représentation donnée, d'une certaine lecture du monde social
dans lequel chaque pouvoir politique tente de faire adhérer les
populations congolaises.
B) Objet de l'étude
A travers cette étude, nous voulons faire ressortir
la place et l'importance accordée à l'information et la
communication écrite durant la période d'entrée de notre
pays en démocratie, de déterminer le modèle bibliologique
dominant durant ladite période et d'évaluer la pertinence, ainsi
que l'abondance de cette production sur le marché congolais. Elle se
propose de poser une interrogation générale sur la situation de
la communication écrite au Congo Kinshasa, en inscrivant la
démarche générale dans la perspective des rapports
pouvoir-médias. Cette étude ne se fixe pas pour objectif de
s'écarter de la problématique de l'association internationale de
bibliologie, qui se fondant sur la théorie de la bibliologie politique,
pense qu'il n'est pas facile de comprendre le développement de la
communication écrite sans se situer dans sa relation aux pouvoirs
politiques, aux structures de production qui l'organisent.
Nous nous efforcerons au cours de ce travail, de
déterminer et de comprendre « quel modèle ou type de
communication écrite a prédominé durant la période
comprise entre 1997, période de transition marquant l'avènement
du pouvoir Kabila et 2006, symbolisant la fin de transition politique de la RDC
suite aux élections politiquement démocratiques. »
Cette étude se révèle importante
à un double niveau :
1° D'abord sur le plan technique :
l'avènement des nouvelles technologies de l'information et de la
communication marquée par l'émergence du réseau mondial
Internet, a bouleversé le paysage médiatique. Ce media qui est
avant tout un outil de travail important, facilite l'accès rapide
à l'information aux organismes et personnes de toutes tendances
confondues. Aujourd'hui même, on peut remarquer qu'Internet augmente la
portée (à grande distance) des écrits, messages et
informations publiés ou diffusés par différents medias ou
personnes impliquées dans l'industrie de l'écrit.
2° En second lieu, avec le paysage politique de la RDC
marqué par la démocratisation et le développement, les
médias ont basculé d'un système étatique vers un
système libéral.
Durant la période faisant l'objet de notre recherche
(1997-2006), marqué en RDC par la transition démocratique et
surtout par des élans de liberté d'expression, tant au niveau
verbal qu'écrit, on a assisté de plus en plus à la
naissance de différents journaux, périodiques et publications des
différents auteurs. La plupart d'entres eux sont très
politisés. « La presse congolaise a connu un essor
remarquable au lendemain du discours du 24 avril 1990. En décembre
1995, on évaluait à 300 le nombre total des titres
autorisés ; tous ne sortant pas régulièrement....La
plupart de ces journaux sont proches des partis ou des hommes politiques.
Certaines ont été mêmes créés pour
répondre à des exigences précises d'individus
isolés. » 2(*)
Ces publications avaient pour caractéristique
principale d'avoir un faible tirage, tout en accordant une place importante
à la caricature politique. Les intimidations, menaces, interdiction de
sortie ou de couverture des événements, confiscation des stocks
des journaux, enlèvements, emprisonnements et tentatives d'assassinats
des journalistes se multiplient. La même situation s'est produite dans le
domaine de l'audiovisuel. La radio télévision nationale
congolaise (RTNC), autrefois Office zaïrois de radiodiffusion et
télévision (OZRT), est obligée de faire face à la
concurrence entretenue par des chaînes de radio et
télévisions privées. 3(*)
« Aujourd'hui, la recherche bibliologique est, en
effet, interpellée par les nouvelles problématiques
générées par l'informatisation de la communication de
masse. La plupart de ces nouveaux médias peuvent être
considérés comme relevant du domaine de l'écrit, dans la
mesure où les messages que ces technologies transmettent sont des
messages écrits, mêmes si l'opération s'effectue au moyen
d'un clavier. »4(*)
I. Problématique
Dans cette recherche, nous voulons
décrire la transformation du modèle bibliologique de la
communication écrite de la RDC depuis 1997, date de la fin du
règne du président Mobutu et du début de la transition
sous Laurent Désiré Kabila, jusqu'en 2006, période de la
tenue des élections libres et démocratique en RDC, marquant la
fin de la transition. A travers cette étude, nous voulons
démontrer l'influence de la politique sur la transformation du
modèle bibliologique (la vie de l'écrit) de notre pays durant la
période de la chute du monopartisme du MPR jusqu'à l'installation
des institutions issues des élections.
II. Hypothèse
Nous partons de l'hypothèse selon
laquelle la transformation politique avec les bouleversements politiques
provoqués, a entraîné les transformations dans
l'organisation du système de l'écrit.
Or depuis l'écroulement du monopartisme, on n'a jamais
étudié le modèle bibliologique post MPR. Et pourtant
à chaque modèle politique correspond un modèle ou un type
de communication spécifique.
Pour mieux dire, le changement du régime du MPR vers la
démocratie, a occasionné aussi le changement du modèle
bibliologique en RDC.
III. Intérêt du sujet
Cette étude revêt pour nous un
intérêt à double niveau : Sur le plan
scientifique, elle nous permet d'enrichir et d'approfondir les recherches
menées antérieurement par d'autres chercheurs qui nous ont
précédés sur ce terrain de recherche. Sur le plan
personnel, elle nous permet d'enrichir et d'approfondir les connaissances
théoriques sur la bibliologie, comprise comme une des sous composante de
la communication de masse, usant de l'écrit comme moyen d'expression.
Ceci afin de mieux comprendre les différentes mutations qu'a subi la vie
de l'écrit dans notre pays, au regard de l'évolution des
situations politiques qu'a traversées notre pays.
IV. Délimitation spatio-temporelle du sujet
Notre sujet de recherche se limite dans le temps et dans
l'espace à la période comprise entre 1997 et 2006 marquant la fin
de la transition politique en République Démocratique du Congo.
Ce travail est essentiellement centré sur la RDC, au regard de la
particularité de son histoire politique, ponctuée des mutations
et changements politiques intervenus durant ladite période. Tous ces
événements ont eu une incidence directe sur le modèle
bibliologique de notre pays.
V. Méthodes et techniques de recherche
exploitées
«Etude du modèle bibliologique de la
RDC sous la Transition politique (1997-2006), Cas de l'Edition du
livre », est une étude descriptive, en ce sens
qu'elle se propose de présenter d'une manière rationnelle et
systématique, les différents aspects du modèle
bibliologique de notre pays durant la période précitée. La
méthode adoptée dans cette étude est systémique, en
ce sens que le livre fait partie d'un système organisé contenu
dans l`univers de la communication de masse. La méthode
systémique, comme le note Madeleine GRAWITZ dans son ouvrage
Méthodes en sciences sociales (Paris : Dalloz, 1993, Pg.
381), a pour objectif de délimiter les ressemblances et les
différences entre deux types de système différents. Jean
Pierre COT et Jean Pierre MOUNIER, dans leur ouvrage " sociologie
politique » (Tome I, Paris, Seuil., 1974), cité par
Eddie Tambwe, affirme que tout système, a fortiori le système
politique doit s'adapter aux conditions mouvantes de son environnement. En son
sein, celui-ci subit des transformations. Il doit être capable de
renouveler ses structures, de créer de nouveaux rôles ou de les
changer afin que leur contenu s`adapte à la modification du contexte.
Ce travail fait partie d'une recherche qualitative ayant pour
techniques l'interview individuelle approfondie. Nous ferons recours aussi aux
discussions dirigées de groupe ainsi qu'à l'observation par
participation. Sachant que notre démarche est purement exploratoire,
notre objectif premier sera d'apporter une compréhension plus
approfondie du modèle bibliologique de notre pays durant cette
période allant de 1997 à 2006, compte tenu du caractère
d'actualité du sujet et surtout de son importance pour la
société congolaise.
Chapitre I.
Cadre conceptuel et
théorique
I. 1. Théorie du modèle
bibliologique
I.2. 1. Modèles bibliologiques
appliqués
A) Résultat de la transformation du modèle
bibliologique de la communication écrite de la République
Tchèques.
B) Transformation du modèle bibliologique en
Slovaquie : Apports et problèmes (Années 1989-1995)
I.2. 2. Travaux bibliologiques analogues sur la
RDC
I. 1. Théorie du modèle bibliologique
Ce travail fait partie intégrante de la théorie
de la bibliologie politique mise en place par Robert Estivals. Celle-ci
s'inscrit dans la problématique générale des rapports
entre l'organisation de la communication écrite et le pouvoir politique.
Selon cette théorie, il n'existe pas de formes d'organisation de la
communication écrite en soi. Mais que ce sont les structures politiques
qui en conditionnent l'apparition et le développement. Selon l'auteur
de cette théorie, à chaque modèle politique correspond un
modèle bibliologique, compris comme modèle spécifique
d'organisation des éléments de la communication écrite
dans un espace national.
Selon Philippe Braud, « le pouvoir est
politique dès lors qu'il dispose effectivement du monopole de la
coercition qui garantit la capacité de dire, et de faire appliquer le
droit dans l'ensemble de la société
concernée »5(*)
Il oppose les systèmes politiques rigides aux
systèmes politiques flexibles6(*)
Dans la première catégorie, il inclut les
régimes autoritaires, les dictatures militaires,...et dans la seconde
catégorie, il classe les régimes dits démocratiques. Une
opinion reprise par Eddie Tambwe dans ses recherches doctorales. Il affirme que
« les régimes autoritaires musellent étroitement la
presse, la radio, la télévision (...), laissent survivre en leur
sein une relative liberté d'expression dans les domaines qui ont peu ou
pas de connexion avec la politique : culture, religion,
loisirs..... »7(*)
Il estime dans ses recherches que le fonctionnement de la
communication sociale dans un espace où l'Etat est de type autoritaire,
subit généralement les conditions mises en place par le pouvoir
politique.
Cette théorie de bibliologie politique, selon son
auteur, part du constat historique du champ d'étude sur la relation
entre le pouvoir politique et la communication écrite8(*).
Cet auteur pour mieux appréhender sa
problématique et les hypothèses sur lesquelles elle construit
ses explications, part de cette interrogation : « quel est
le rôle des systèmes politiques dans l'activité de la
communication écrite ? » L'idée est de
s'inscrire dans une optique de la systémique bibliologique. Il s'agit,
concrètement, de partir de la recherche des besoins de communication
écrite qui se font le jour dans une société donnée.
Ces besoins constituent une demande sociale d'informations ; et celle-ci
fait pression pour obtenir une réponse, laquelle doit aboutir à
la satisfaction des besoins.9(*)
Selon cette théorie de bibliologie politique, il faut
partir de l'idée selon laquelle la communication écrite, comme
une institution sociale, touche le phénomène sociopolitique. Et
de ce fait, il est donc normal que l'Etat, pouvoir politique, en tant
qu'organisateur de la vie sociale, s'intéresse à tous les
éléments constitutifs de la communication écrite:
« création et développement des besoins
d'informations écrites, organisation de l'enseignement de
l'écriture et de la lecture, surveillance des auteurs, de leurs
idées et parfois de leurs manuscrits, plus tard de leurs droits,
réglementions de la reproduction et de la distribution,
dépôt légal et création des bibliothèques et
des dépôts d'archives. »10(*)
Il sied de signaler que comme le note Eddie Tambwe, la
bibliologie politique est apparue, historiquement, avant tout, comme
"réaction contre une interprétation libérale
d'inspiration positiviste et formaliste qui étudie l'écrit seul
ou intégré à la communication (...), en considérant
son univers en soi, séparé le plus souvent du reste de la vie
sociale, économique et politique".
La théorie de bibliologie politique qui tire ses
racines de la vision Marxiste, considère qu'il n'existe pas de formes et
modèle d'organisation de la communication en soi, mais ce sont les
structures politiques et idéologiques mises en place par le groupe au
pouvoir qui en conditionnent l'apparition et le développement. Selon
cette théorie, à chaque modèle politique correspond un
modèle bibliologique.
Dans ses recherches, Robert Estivals note que :
« la classe dominante crée une psychologie collective du
public qui identifie l'idéologie dominante à la notion de
vérité (...); elle organise le circuit technique et
éditorial qui permettra la production des ouvrages utiles; renforce le
mouvement d'une communication conformiste (...) et inversement censure le
circuit lettré contestataire, organisé par les classes
dominées dans le but de prendre le pouvoir... »11(*)
Le phénomène de la censure ne trouve tout son
sens que dans cette perspective de la systémique bibliologique. En
effet, pour mieux appréhender les enjeux de la censure dans la
société, il faut absolument l'étudier en tant que
possibilité - pour le pouvoir politique - de
rétablissement, de régulation, en vue de
maintenir l'ensemble de la société en un état stable,
homéostatique. Pour le pouvoir qui y recourt, la censure est un
dispositif réactif permettant d'établir automatiquement
un équilibre entre plusieurs éléments
interconnectés (auteur, imprimeur, éditeur, lecteur, diffuseur,
etc.).
SANTERRES-SARKANY et ROBERT ESTIVALS, dans la théorie
de l'information et de la communication, estiment que la censure constitue un
obstacle volontaire, généralement organisé.12(*)
Elle relève de la théorie du bruit. Cette
théorie fut développée à la fin des années
1950 par Claude Shannon et Warren Weaver. Pour les deux chercheurs
américains, les bruits recouvrent tous les phénomènes
parasites susceptibles de dénaturer un message, de rendre sa
compréhension difficile. Ils estiment que de l'interférence entre
plusieurs messages par l'utilisation du même canal, le
phénomène bruit peut concerner également toute sortes de
dégradation s'ajoutant au signal entre l'émetteur et le
récepteur, indépendamment de leur volonté. Weaver
écrit que « si du bruit est introduit, le message
reçu contient certaines distorsions, erreurs ou matériels
surajoutés qui emmènent à penser que le message
possède une incertitude accrue, due en fait du
bruit »13(*)
C'est pourquoi la censure suppose toujours une attitude
oppositionnelle (du ou des récepteurs de l'information ou d'un autre
agent) aux divers types de messages formulés ou formulables, par les
émetteurs. La censure suppose que les émetteurs subissent des
pressions qui visent à empêcher la diffusion de certains messages.
Pourtant, même si le phénomène de la censure est
présent dans la relation interpersonnelle quotidienne, il faut surtout
noter son caractère politique et social. En voici l'explication
générale: «la relation d'opposition que suppose toute
censure prend une dimension collective et aboutit à couper, dans le
principe, la société en deux parties essentielles: celle qui
soutient l'idéologie dominante du pouvoir en place; celle qui s'oppose
au nom d'une idéologie différente. Deux circuits d'information se
constituent alors: le circuit conforme (conformiste) aux idées des
gouvernants; le circuit oppositionnel (contestataire ou
d'avant-garde) »14(*)
De plus, un regard historique permet de constater que la
censure varie selon les idéologies des régimes. Elle
intervenait au niveau du manuscrit sous l'Ancien Régime (par la
délivrance des privilèges et de permissions tacites); dans le
régime du socialisme réel (au niveau même de
l'édition, puisque tout système éditorial et distributif
étant nationalisé et planifié); dans le régime
libéral et capitaliste (la censure intervient après
l'édition et avant la distribution et aboutit à ruiner les
éditeurs oppositionnels par des procès).
Il faut également noter que la censure n'a pas la
même importance selon les sociétés et les époques.
Son rôle dépend de la relation de force entre le pouvoir en place
et les organisations contestataires. Quand l'opposition est faible, la censure
est peu importante ; quand l'opposition est forte, la censure, en principe,
croit. C'est que les éléments de la communication écrite
(conception, production, diffusion, lecture, conservation, etc.), quand ils
sont conformistes à l'ordre établi et(ou) souhaité,
remplissent une fonction politique de reproduction : ils participent, de ce
fait, à la régulation générale du système
dominant.
Cependant, dès que ces rôles sociologiques,
joués par des éléments de la communication écrite,
prennent la forme des exigences (par exemple, émergence d'une
littérature anti-pouvoir), ils deviennent des sources de
surcharge (stress) pour le système. Celui-ci est alors conduit
à réagir, à réajuster les nouvelles demandes ; le
système politique peut, selon les cas, réprimer (poursuites et
actions policières à l'encontre des manuscrits
rebelles), soit anticiper les nouvelles exigences (mise en place d'un
système d'encadrement préventif ; privilèges et avantages
en faveur des agents et éléments conformistes).15(*)
I.2. Modèles bibliologiques appliqués
et les travaux bibliologiques analogues sur la RDC
Introduction
Entant qu'élément d'un ensemble de
phénomènes sociaux, l'écrit a toujours
intéressé le pouvoir politique. La relation entre ce dernier et
la communication écrite remonte à l'apparition de
l'écriture. L'intérêt des pouvoirs politiques envers
l'écrit s'applique à l'ensemble des éléments
constitutifs de la communication.16(*)
Selon Rabat ALLAHOUM, Directeur de l'institut de
bibliothéconomie d'Alger, les différents travaux bibliologiques
menés sur le plan international par Robert Estival dans son ouvrage
intitulé « le livre dans le monde
(1983) », depuis les années soixante dix, ont permis de
relever trois principaux modèles. Il s'agit des modèles
libéraux où le rôle de l'Etat est restreint, des
modèles socialistes où ce rôle est dominant et enfin des
modèles du tiers monde où coexistent deux modèles :
celui de l'Etat indépendant et celui de l'ancienne puissance coloniale.
1° Parlant des modèles
libéraux, cet auteur pense qu'il est issu du modèle
monarchique, axé sur l'alliance de l'aristocratie
représenté par le pouvoir monarchique et bourgeois commercial
composé des maîtres imprimeurs. Ce système a pour fondement
la liberté ou le privilège d'imprimer.
Avec la naissance du libéralisme, repris dans les
milieux des intellectuels, l'ensemble des structures mises en place par le
pouvoir monarchique, va se modifier progressivement à partir du
18ème siècle suite aux divergences entre le pouvoir
monarchique et les imprimeurs. Ces divergences vont éclater avec la
révolution française et l'institutionnalisation du système
libéral avec ses conséquences sur le livre : liberté
de penser, de s'exprimer et de publier. A la fin de la deuxième Guerre
Mondiale, le modèle libéral va connaître une nouvelle
orientation avec l'apparition des Etats Unis d'Amérique comme force
politique, économique et culturelle. A cette période, les
Etats-Unis ont exercés un contrôle réel sur les industries
culturelles du livre. L'apparition des multinationales a entraîné
l'intégration du livre parmi les autres medias et la perte de la
prépondérance de l'écrit. Dominant à travers les
temps, le livre voit sa primauté discutée. Parallèlement,
la fonction éditoriale du 19ème siècle qui
s'est détachée de l'imprimeur libraire, voit sa tendance
économique renforcée au détriment de sa fonction
littéraire.
Par ailleurs, le Néo-libéralisme d'inspiration
américaine, en introduisant la concentration du capital, a conduit
à la disparition des maisons d'édition artisanales et familiales.
D'autres part, la pénétration et la concentration du capital
financier dans l'édition ont donné naissance aux groupes
financiers. Le but de ces groupes est de valoriser son propre capital par le
groupement d'autres capitaux. Cette politique permet de centraliser et
d'orienter les décisions d'investissement. Il intervient directement sur
le système productif et devient un véritable centre de
planification industrielle. Egalement la caractéristique du
modèle néo-libéral est l'intervention des structures
étrangères à la profession.
2° Les modèles socialistes
par contre se caractérisent par la socialisation des moyens de
production. Rabat ALLAHOUM pense que le modèle soviétique
constitue le modèle de référence où tout reste
organisé par l'Etat. Il est fondé sur la centralisation
économique et technique de toutes les activités liées
à la vie du livre. Il estime que cette organisation a existé
aussi en Roumanie avec le conseil de la culture et de l'éducation
socialiste et en Bulgarie avec le Comité de l'art et de la culture.
Ainsi l'édition, l'impression et la distribution dans l'ex. URSS,
regroupées chacune dans une centrale dite « centrale de
l'édition », « centrale de l'imprimerie »,
« de la centrale de la distribution » ;
relevaient toutes d'une même tutelle : « le
comite de presse »17(*).
Les divers organismes étaient liés entre eux par
un plan thématique de la production. Cette organisation n'existait pas
seulement au niveau fédéral, mais aussi au niveau de la
république.
En Hongrie, cet auteur affirme que les fonctions commerciales
et techniques (édition, distribution) relevaient du ministère de
l'Industrie légère.
Dans l'ex. Tchécoslovaquie, le modèle socialiste
était orienté vers une décentralisation.
En Pologne, le système soviétique était
appliqué avec moins de rigueur, en raison de la réalité
religieuse et politique du pays.
Vers les années 1989, les pays de l'Europe de l'Est
ont connu des changements radicaux dans tous les domaines. Ce qui a
motivé toutes ces transformations c'est la fin du communisme comme
système politique avec ses conséquences sur la vie politique,
économique et culturelle de ces pays.
Sur le plan culturel, et plus particulièrement en ce
qui concerne le livre, l'introduction des mécanismes capitalistes et du
marché, a eu des conséquences graves : elle a réduit
le nombre des maisons d'éditions antérieures. Mais en même
temps, on note une prolifération extraordinaire de nouvelles petites
maisons qui n'ont qu'une existence éphémère.18(*)
De même le nombre de librairies s'est
considérablement réduit et la vente se fait pour beaucoup dans
les kiosques de gares, le métro et les rues. Au niveau des
bibliothèques, l'absence ou l'insuffisance des moyens financiers
réduisent les acquisitions. Dans certains pays, la réduction des
financements de l'Etat a même entraîné la fermeture d'un
certain nombre de bibliothèques de lectures publiques. Ceci dit, si les
changements intervenus depuis 1989 ont permis une certaine liberté
d'expression et une ouverture démocratique, la transition d'un
modèle socialiste à un modèle libéral n'a pas
été bénéfique pour le livre.19(*)
3° Les modèles du tiers
monde : Dans ces pays particulièrement africains, il
se pose le problème de la colonisation, de la colonisation politique et
de néo-colonialisme culturel et économique. Sur le plan
bibliologique, le tiers monde se caractérise par la coexistence de deux
modèles : celui de l'ancienne puissance coloniale qui se manifeste
à deux niveaux : enseignement, langue, centres culturels,
coopération culturelle et scientifique, etc.....
Et celui de l'Etat indépendant qui se manifeste par la
nationalisation des structures bibliologiques et éducatives
(écoles, bibliothèques, imprimeries, maisons d'éditions).
Rabat ALLAHOUM pense que l'Algérie, son pays d'origine,
faisant partie de cet ensemble des pays du tiers monde, a pris des mesures
allant dans le sens du renforcement et de la consolidation de son
indépendance politique. Pour le cas de ce pays, ce chercheur a
relevé trois modèles bibliologiques, dont les deux premiers sont
directement liés à la présence étrangère et
le dernier débute avec l'indépendance et se manifeste aujourd'hui
avec plusieurs changements. Selon lui, durant la période coloniale, le
livre n'avait pas sa place en Algérie, le peuple ou la population
était privée de sa culture. L'enseignement était
inexistant et dans le cadre défavorable, le marché du livre ne
fut pas considéré comme un secteur économique rentable.
Les entreprises françaises de commerce
implantées en Algérie ou en métropole ne se sont jamais
intéressées au livre. Cet auteur estime que la politique
coloniale algérienne a toujours consisté à restreindre un
éventuel développement de l'édition locale en attribuant
cette mission aux entreprises métropolitaines. Par ailleurs, l'existence
de l'activité éditoriale et d'imprimerie était soumise
à une autorisation préalable que, seul, le gouverneur
général pouvait délivrer. En ce qui concerne les
éditeurs, il n'en existait pas au vrai sens du mot. Il s'agit le plus
souvent d'imprimeurs et de libraires qui s'improvisaient à l'occasion en
éditeurs. Au niveau statistique, le nombre des titres produits
était insignifiant.
De ce qui précède, il y a lieu de constater que
le livre était marginalisé dans ce pays et l'écriture un
outil essentiellement utilitaire en Algérie coloniale. La diffusion du
livre aura non seulement souffert du manque de structures éditoriales,
mais aussi et surtout de l'absence d'une véritable politique culturelle
susceptible de promouvoir l'instruction et la diffusion du livre parmi les
Algériens. Depuis 1988, l'Algérie a connu un développement
sur le plan bibliologique. Celui-ci a été
caractérisé essentiellement par la fin du monopole de l'Etat sur
le secteur bibliologique et l'apparition en force des structures
éditoriales privées.
I.2. 1. Les modèles bibliologiques
appliqués
A) Résultat de la transformation du modèle
bibliologique de la communication écrite de la République
Tchèques.
Nous avons dit qu'à la suite des changements politiques
et sociaux en Tchécoslovaquie, il s'est produit des changements des
modifications fondamentales dans le domaine du marché du livre. Selon
Jarmila Burgetova, conseillère de la directrice de la
bibliothèque de l'académie des sciences de la République
Tchèques, ces changements touchent tous les secteurs de la culture du
livre, c'est-à-dire les maisons d'édition, les librairies et
aussi les bibliothèques. L'auteur estime que leur commun
dénominateur était le processus de privatisation, de
désétatisation et de décentralisation du pouvoir d'Etat
sur les pouvoir locaux et l'autonomie des communes.
En ce qui concerne le nombre des maisons d'éditions, le
constat a été qu'après 1989, on a observé une
énorme croissance dans ce secteur. De 54 maisons d'éditions de
l'Etat qui existaient avant le changement, ce nombre a augmenté
jusqu'à 2800 maisons produisant des livres. A la suite de ce changement,
la production du livre ce pays a quintuplé depuis l'année1989.
Mais bien que les tirages baissent, le marché du livre reste un des
domaines les plus dynamiques.20(*)
B) Transformation du modèle bibliologique en
Slovaquie : Apports et problèmes (Années
1989-1995)
Pour Gabriela Zibritova, chercheur à la faculté
des lettres de l'université Komensky Bratislava en Slovaquie, dans son
étude «Transformation du modèle bibliologique en
Slovaquie : Apports et problèmes (Années
1989-1995) », fait remarquer que le livre n'a pas seulement un
contenu intellectuel, il est également un objet matériel. Ses
deux composantes fonctionnent en symbiose.
Par conséquent si la bibliologie a pour objet
d'étudier la fonction sociale du livre, l'édition et la
distribution du livre doivent nécessairement faire partie du champ de
recherche bibliologique, car elles représentent la condition
préalable de leur activité sociale. A l'ex.
Tchécoslovaquie, malgré tous les mauvais aspects de la politique
culturelle du régime communiste, les livres connaissent des grands
tirages. Les plus beaux livres de l'année étaient
récompensés par des prix spéciaux et qu'une biennale
mondiale consacrée aux illustrations des livres pour enfants avait lieu
tous les deux ans à Bratislava.
Gabriela Zibritova fait remarquer également que
d'après un sondage de lecture, le nombre des lecteurs était
très élevé et le système de bibliothèques
publiques fonctionnait bien. Cependant l'activité d'édition
était censurée d'une manière conséquente. Seuls les
titres préalablement approuvés par différentes commissions
politiques pouvaient voir le jour. Le titre, une fois approuvé, les
coûts d'édition étaient intégralement pris en charge
par l'Etat et la maison d'édition n'avait pas à se
préoccuper de son succès commercial. Et si par hasard un titre au
contenu indésirable avait échappé aux yeux attentifs des
commissions d'approbation, tout le tirage était pillé.
A noter que neuf commissions d'édition et 60 organismes
ont été autorisés à exercer une activité
d'édition. La distribution des livres était exclusivement
étatique. En belles lettres, le marché du livre, apparemment
riche, se fondait notamment sur la littérature classique. Mais dans de
nombreux domaines scientifiques, des ouvrages de base manquaient.
La distribution des livres a connu les mêmes
transformations que l'édition. Auparavant bien centralisé, le
marché du livre est en train d'être privatisé.21(*)
I.2. 2. Travaux bibliologiques analogues sur la
RDC
Dans ses recherches, Eddie Tambwe, a focalisé son
attention sur la problématique générale des rapports
souvent de dialectiques conflictuels entre l'organisation des medias de masse
(la communication écrite) et le pouvoir politique, au sein d'un espace
national. L'auteur interroge les rôles des pouvoirs politiques dans
l'apparition et le développement des modèles d'organisations de
la communication écrite au Congo Zaïre, de la période
coloniale à la post colonie. Pour rendre compte du système de
l'écrit, trois institutions sont sélectionnées du fait de
leur importance sociologique : l'édition du livre, la presse
écrite et les bibliothèques. Trois régimes successifs sont
étudiés : l'Etat du Congo Belge (1885-1960) ; la
première République du Congo (1960-1965) ; la
deuxième République du Congo Zaïre (1965-1990).
Conformément à la théorie de la
bibliologie politique, l'auteur pense qu'il n'est pas possible de comprendre le
développement de la communication écrite sans se situer dans sa
relation aux pouvoirs politiques, aux structures de production qui
l'organisent.22(*)
Ce qui veut dire, poursuit l'auteur, que dans un espace social
et national donné, l'organisation de la communication de masse subit
obligatoirement le poids du politique et/ou des aléas de la conjoncture
idéologique dominante. Il a étudié les différents
systèmes politiques connus au Congo Kinshasa de l'Etat colonial à
la post colonie et leurs modèles d'organisation de la communication
écrite. Cette approche a permis de dégager les ruptures et les
continuités de l'histoire politique du Congo Kinshasa. L'auteur a
examiné comment le régime colonial, pour assurer la vie du
système politique dans l'espace national, mit en place un modèle
d'organisation des éléments de l'écrit conforme à
ses intérêts.
A cette période, la situation bibliologique du pays
était soumise à une législation et réglementation
non écrite mise en place par l'autorité coloniale pour asseoir
son pouvoir et sa domination sur les populations colonisées.
On pouvait constater, selon Eddie Tambwe, des mesures
ponctuelles, des actions policières qui se retrouvaient dans les textes
politiques, sous formes des mesures et des ordonnances sur l'écrit et la
presse.23(*)
En substance, ce propos va essayer de montrer que dans le
domaine de l'écrit, le pouvoir politique s'abstenait de toute
réglementation préalable, comme le voudrait toute
législation. Cela tient au pragmatisme politique qui voulait laisser
mains libres aux autorités administratives dans leurs interventions
contre d'éventuels phénomènes de communication sociales
mettant en cause le fondement de l'ordre colonial.
L'on a constaté que la charte coloniale belge
n'organise pas de manière expresse la presse au Congo belge, lorsque
dans ses dispositions elle stipule : « qu'aucune mesure ne
peut être prise par la presse que conformément aux lois et
décrets qui la régissent. »
On est plutôt renvoyé aux lois et aux
décrets édictés par les autorités coloniales. Parmi
ceux-ci on peut citer le code pénal colonial, qui en son article 2
institue une autorisation préalable du gouverneur général
du Congo belge avant la publication de tout écrit. L'article 4 de cette
loi érige en infraction l'introduction, la mise en vente, la
distribution ou l'exposition d'écrits, dessins, gravures, peintures,
emblèmes ou images susceptibles de porter atteintes au respect dû
à l'autorité. L'article 21 de cette loi souligne que celui qui
par l'écrit ou l'image provoquait à commettre une infraction,
même si les provocations n'étaient pas suivies d'effets,
était considéré comme auteur d'infraction. Enfin l'article
186 de ce code pénal vise les alarmistes de la population contre la
sûreté de l'Etat et de l'ordre public.
En 1924, le rapport d'un expert belge du nom de DRYEONDT
reconnaissait que « l'administration locale est loin
d'encourager les premières tentatives de presse locales, au contraire,
cherche à diverses reprises et par divers moyens, tout officieux
d'ailleurs, et jamais directs, à les contrecarrer. »24(*)
Dans ses recherches, Eddie Tambwe s'est appesanti sur certains
critères de choix pour mener à termes son étude sur la
situation bibliologique de la RDC. Il a tenu compte pour ce faire, de la langue
d'édition des différents écrits, de l'évolution du
nombre de titres, de l'obédience et statut politique des journaux. Dans
ce troisième cas, il a relevé la presse missionnaire, la presse
pour colons et la presse pour canaliser l'élite autochtone. Selon
l'auteur, durant la période coloniale, on est passé d'un
modèle bibliologique dominé par le modèle colonial vers un
second modèle, de vocation, tour à tour national, nationaliste,
et indépendantiste.25(*)
Il pense que face à la montée du modèle
oppositionnel, le pouvoir colonial belge observa une double
démarche : la restructuration et la censure.
* Dans la restructuration, le pouvoir
colonial a mis en place deux nouveaux types de presse. Il s'agit de la presse
syndicale chargée d'encadrer les travailleurs, contenir les mouvements
sociaux dans les entreprises et une nouvelle presse missionnaire adaptée
à la conjoncture politique du pays.
* Parlant de la censure
érigée comme modèle oppositionnel ou de pression, l'auteur
affirme que la situation juridique sous le régime du Congo Belge est
donc d'encourager des éléments conformistes, les laisser se
développer dans un vide ou un laconisme juridique ambiant, quitte
à les réprimer dès qu'ils troublent le statu quo.26(*)
Parmi les différentes sources de tensions, on pouvait
noter le Kimbanguisme, le Panafricanisme, le Communisme et le Kitawala. Tous
ces mouvements ont été à la base des différentes
mesures de censures ayant débouchées sur l'ordonnance du 05 Mars
1922 du gouverneur général du Congo Belge LIPPENS qui
stipulait : « La publication au Congo Belge de tout journal
ou écrit périodique ne pourra avoir lieu sans autorisation
préalable du gouverneur général. » Le
contrevenant à cette disposition de la loi de 1922 se voyait infliger
des peines d'amandes. Au regard de cette loi, on constate que celle-ci limitait
la diffusion ou publication de l'information en muselant la presse. Celle-ci
interdit aussi la lecture et la circulation des revues noires
américaines, des journaux classés communistes ou ceux qui
provoquent le bas instinct de l'homme (presse érotique, pornographique).
Cette censure fut renforcée par le décret royal
du 06 Août 1922, approuvé par l'ordonnance loi du gouverneur
général du Congo belge. Les points essentiels de cette censure
sont les suivant :
- L'article 1 de cette loi stipule que l'introduction et la
circulation au Congo belge des journaux ou écrit périodique,
publiés en dehors de la colonie, en quelque langue que ce soit, pourra
être interdite par ordonnance du gouverneur général,
- Selon l'article 2 de cette loi, la publication au Congo
belge de tout journal ou écrit périodique ne pourra avoir lieu
sans autorisation préalable du gouverneur général,
- Dans l'article 3, cette loi fait mention de l'introduction,
la publication, la mise en vente ou la distribution de journaux ou
écrits faites sciemment en violation de l'interdiction prononcée
par application des articles premier et deuxième de cette loi sera punie
d'une servitude pénale de six mois au maximum et d'une amande de 2.000
Franc au maximum ou de l'une de ces peines seulement,
- L'article 4 stipulait que seront également punies de
mêmes peines : l'introduction, la mise en vente, la distribution ou
l'exposition d'écrits, dessins, gravures, peintures susceptibles de
porter atteinte au respect dû à l'autorité belge.
Eddie Tambwe a relevé que les périodes
dégagées par la censure au niveau bibliologique dans notre pays
durant la période coloniale, constitue ce qu'on peut appeler les deux
âges bibliologiques du Congo belge. Pour l'auteur, tout indique que le
premier âge partirait du début de la colonisation (1885) pour
s'achever au moment où le régime est confronté à la
conjoncture amenée du fait de la seconde guerre mondiale (1940). Cette
période est dite « âge du modèle dominant et
de la dualité bibliologique ». Ce premier âge
lui-même est lié à la conjoncture de l'Etat du Congo
belge ; celle-ci étant intimement dictée par les
aléas de la conjoncture économique.
Le second âge bibliologique de notre pays durant la
période coloniale, va de 1940 à 1960. Il est appelé
« âge du modèle nationaliste ». C'est
à cet âge que s'est opéré un
rééquilibrage bibliologique opéré par le pouvoir
politique à la suite de la nouvelle conjoncture.
Le 17 Août 1959, les autorités du Congo Belge et
du Ruanda-Urundi signent le décret de base relatif aux libertés
de presse, d'association et de réunion. Celui-ci met fin au
régime de l'autorisation préalable, dans la limite de la loi.
Dans cette loi de 1959, il ressort que la responsabilité pénale
de délit de presse incombe seulement à son auteur, à
condition que celui-ci soit connu. Selon les prescrit de cette loi, à
l'absence de celui-ci, c'est l'imprimeur ou le distributeur des dits
écrits qui sera poursuivit.
La législation et réglementation de
l'écrit sous le premier régime de la République du Congo
(1960-1965) sont directement régies par la loi du 09 décembre
1960. Cette loi initiée par le gouvernement provisoire du collège
des commissaires généraux (qui remplace le gouvernement Lumumba)
parle du régime de la presse, tant nationale qu'internationale. Comme la
loi du 17 Août 1959, cette nouvelle loi supprime l'autorisation
préalable avant toute publication et rend obligatoire la fonction du
Directeur de publication. A la place de l'autorisation préalable,
celle-ci institut une simple déclaration préalable auprès
du ministère de l'information. A ce propos, tout responsable
d'édition aura l'obligation de communiquer des renseignements sur le
titre du journal, ou de l'écrit ; le nom et la demeure du directeur
de publication, l'indication de l'imprimerie où le journal ou
l'écrit est imprimée. Outre les poursuites judiciaires et des
amendes à charges de l'éditeur prévues en cas de non
respect de la loi, le décret du 09 décembre 1960 donne le droit
au ministre de l'information de suspendre la publication d'un journal ou d'un
écrit qui est de nature à compromettre l'ordre ou la
tranquillité publique.
Et cette suspension dont la duré ne peut
dépasser 21 jours, n'est pas astreinte à la procédure
judiciaire. Concernant les publications étrangères circulant sur
le territoire national, c'est au ministère de l'intérieur que
revient la charge d'interdire l'introduction, la circulation et la mise en
vente de la presse étrangère de nature à troubler l'ordre
et la tranquillité publique. Les contrevenants pouvaient encourir des
sanctions allant jusqu'à l'emprisonnement de six mois au maximum et au
paiement des amendes.
En 1964, la constitution de Luluabourg garantit à tout
congolais la liberté d'expression et de la presse à tout
congolais. Aucune autorisation de paraître n'était requise et la
censure était abolie. Cette loi ne pouvait soumettre à l'exercice
de la liberté de la presse à des restrictions que pour la
sauvegarde de l'ordre public, de sécurité publique et de bonnes
moeurs ainsi qu'au respect des droits d'autrui. Les différentes crises
politiques connues au pays durant cette période avaient favorisé
la chute de ce régime politique. Ceci s'est concrétisé par
le coup de force du haut commandement militaire du 24 Novembre 1965, portant le
général Mobutu au pouvoir.
Sous la deuxième République (1960-1990), La
législation et réglementation de l'écrit sous le premier
régime de la République du Congo était beaucoup plus
marqué par le pouvoir politique sous le régime du mouvement
populaire de la révolution, le MPR. Dans son évolution, la loi
sur la presse voit en 1970 introduit des nouvelles notions. C'est celle du
cautionnement, de la déclaration préalable et du
dépôt judiciaire et administratif. Cette loi comportait plusieurs
contraintes. Ainsi pour publier un journal, un éditeur devait verser une
caution de 25.000 francs congolais, somme qui correspondait à 50 mille
dollars américains. De ce fait, il était difficile pour tout
Congolais de réunir ce montant très élevé. Une
autre contrainte de taille contenue dans cette loi était de voir le
ministre de l'Information être en mesure de suspendre ou d'interdire un
journal dont le contenu est offensant pour les autorités politiques, le
chef de l'Etat et porterait atteinte à l'ordre public et à
l'unité nationale. Cette contrainte à la fois politique et
financière oblige beaucoup de personnes à se
désintéresser de la presse.
En 1981, on va assister à une nouvelle réforme
de la presse. Il s'agit de l'ordonnance loi du 02 Avril 1981 qui
libéralise légèrement le secteur de la presse, qui
longtemps, a été sous le contrôle de l'Etat. Mais elle
maintient encore le régime de l'autorisation préalable,
c'est-à-dire que tout organe d'information à créer, devra
désormais se conformer aux dispositions légales relatives
à la constitution et au fonctionnement des entreprises privées.
Cette libéralisation de la presse aura comme conséquence la
multiplication de plusieurs titres sur le marché dont le financement ne
relève plus du ministère de l'Information.
Il faut noter que la loi du 02 Avril 1981 est une vraie
révolution dans la presse congolaise, car avant celle-ci, la
carrière du journaliste n'était réglée par aucune
loi particulière, en dehors du code du travail qui n'était pas
respecté par les éditeurs des journaux. Cette nouvelle
réglementation sur la presse définit les conditions
d'accès à la carrière de journaliste, détermine les
droits et les devoirs du journaliste. Mais malheureusement, les chefs
d'entreprises de presse ne se donnaient pas la peine de respecter cette loi sur
la presse.
En 1996 fut votée et promulguée la loi 96 du 22
Juin 1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de
presse en RDC. La grande innovation de cette loi est qu'elle vise l'ensemble
des médias écrits ou audiovisuels. Selon cette loi, les
privés peuvent désormais exploiter l'audiovisuel, jadis monopole
de l'Etat. Aussi cette loi du 22 Juin 1996 supprimait l'autorisation
préalable remplacée par une simple déclaration
auprès de l'organe régional ou du ministère ayant
l'information dans ses attributions. Enfin selon toujours cette loi, les
organes d'informations doivent être crées par des entreprises de
presse régulièrement constituées.
Pour le professeur Malembe Tamandiak, sans la
presse, il n'y a aucune vie démocratique, aucune liberté
d'expression parce que la presse est le phare qui éclaire. Elle
dérange toujours le pouvoir qui cherche par tous les moyens à se
l'approprier, soit par des pots-de-vin, soit par des mesures contraignantes.
Pour mieux se défendre contre toutes ces atteintes, poursuit-il, la
profession doit s'organiser. Et la meilleure organisation suppose au
préalable une formation des journalistes. 27(*)
Chapitre II.
Rappel du contexte politique de la RDC
Ce chapitre rappel le contexte
politique qui a prédominé la période
précédente à l'année 1990, marqué
essentiellement par la forte influence du MPR parti Etat sur le modèle
bibliologique de notre pays. Nous nous intéresserons principalement
à la période après l'indépendance,
précisément celle allant de 1965 jusqu'à 1990 ; puis
à celle marquant la fin du règne Mobutu et le début de
l'ère Kabila. Le choix de cette tranche d'années est fait en
fonction de son caractère significatif marqué par la forte
influence politique sur le modèle bibliologique de notre pays.
II.1. Contexte politique avant 1990
Notre pays la République démocratique du Congo,
ancienne colonie belge, accéda à l'indépendance le 30 Juin
1960. Cette période après l'accession de notre pays à la
souveraineté nationale et internationale est très mouvante. Les
rebellions, sécessions et incertitudes quant aux détenteurs du
pouvoir se succédèrent jusqu'en 1965, date à laquelle le
lieutenant général Joseph Désiré Mobutu, alors
commandant en chef de l'armée, prit le pouvoir et s'autoproclama
président de la République. Au cours de deux premières
années de son existence, le nouveau régime mit ses
priorités sur les taches de reconstruction et de consolidation
politique. Mobutu se fixa comme prérogative de créer des
nouvelles bases de la légitimité de l'Etat sous le régime
du parti unique, le M.P.R (Mouvement Populaire de la Révolution). Pour
ce faire, il démantela progressivement les institutions de la
première République, tout en accroissant la centralisation du
contrôle du pouvoir autour du président. Pour mieux faire asseoir
son pouvoir, Mobutu réduit sensiblement les prérogatives du
parlement qui passa du bicaméral (deux chambres) au monocaméral
(une seule chambre) appelé assemblée nationale. Toutes les
décisions exécutives étaient désormais prises par
ordonnances lois présidentielles. Tous les partis politiques furent
dissous et les activités politiques interdites. Le président
devint chef de l'Etat, de l'armée, de la police et en charge des
affaires étrangères. Il approuvait ou démissionnait les
ministres et leurs membres de cabinet, et leur fixait leurs attributions. Les
ministres étaient en charge de la stricte exécution des ordres et
programmes du président. Celui-ci approuvait et/ou démissionnait
aussi les gouverneurs de province, ainsi que tous les juges, y compris ceux de
la cour suprême de justice.
Une autre priorité du régime fut la
reconstruction des structures sociales et politiques du pays. Ce processus
débuta en 1970, se poursuivit avec le changement du nom du pays en 1971.
La République démocratique du Congo devint la République
du Zaïre.
II. 1.1. La zaïrianisation : Point
culminant du régime Mobutu
Le point culminant du régime Mobutu fut l'adoption de
la constitution de 1974, la mise sur pied de la politique de la
zaïrianisation forcée avec la centralisation et la concentration
croissante du pouvoir dans les mains du père de la nation, nouveau titre
que porte le chef de l'Etat du Zaïre et président fondateur du MPR.
Cette politique de Zaïrianisation prônée par
Mobutu avait pour but de nationaliser progressivement les biens commerciaux et
des propriétés foncières appartenant à des
ressortissants ou groupes financiers étrangers. Cette mesure, selon
l'esprit de son initiateur, visait une réappropriation nationale de
l'économie ainsi que la redistribution des richesses acquises pendant la
colonisation. C'est ainsi qu'on a assisté entre les années 1966
et 1971 au changement des noms de plusieurs lieux, tels que Léopoldville
qui devint Kinshasa, Stanleyville qui changea à
Kisangani, tandis qu'Elisabethville se transforma à
Lubumbashi, Jadotville à Likasi, Albertville à Kalemie et
Luluabourg à Kananga.
En Décembre 1971, Mobutu commença à
diminuer la puissance des églises. Il reconnut trois d'entre elles. Il
s'agit de l'église du Christ au Congo rebaptisée église
du Christ au Zaïre, l'église Kimbanguiste et l'église
catholique romaine.
II.2. Réinstauration de la démocratie
et problèmes de son application
Le régime Mobutu commença à s'affaiblir
avec la fin de la guerre froide entre les années 1989 et 1990 suite
à des multiples pressions et contestations internes et externes. Des
nombreuses critiques de la communauté internationales ont
été formulées contre son régime suite à ses
violations des droits de l'homme, son économie en déroute et la
corruption de son gouvernement ainsi que l'assujettissement du budget national
aux fins personnelles.
Conscient des critiques formulées contre son
régime, Mobutu lança les consultations populaires entre
février et Avril 1990. Le but de ces consultations était de
permettre au peuple zaïrois (congolais aujourd'hui), de s'exprimer
librement sur le fonctionnement des institutions nationales.28(*)
Cette initiative se justifiait du fait qu'à la faveur
de l'agitation politique survenue dans l'ancienne Union Soviétique et en
Europe de l'Est suite à l'écroulement du mur de Berlin, la
géopolitique tant nationale qu'internationale était devenue
très hostile à toute forme de dictature.
Pour ce faire, un bureau des consultations populaires
dirigé par Mokolo Wa Mpombo a été mis en
place. Il était chargé de recueillir tous les avis et
considérations de la population sur la gestion de la chose publique.
En début d'Avril 1990, ce bureau après avoir
procédé au dépouillement de 6500 memoranda
collectés, déposa son rapport au président de la
République. C'est à l'issue de ce dépouillement que le
président Mobutu ouvra une brèche à la
démocratisation suite à son discours du 24 Avril 1990. Il
annonça plusieurs bouleversements politiques, à savoir la fin du
monopartisme, l'instauration du multipartisme, la fin du rôle dirigeant
du parti, et la séparation entre le parti et l'Etat.
II.3. La Conférence nationale souveraine
(CNS)
En conviant les
Zaïrois à constituer la troisième République, le
président Mobutu voulait en réalité faire procéder
rapidement aux élections. Son challenger, Etienne Tshisekedi est dans la
même logique quant il réclame la démission du chef de
l'Etat et la constitution d'un gouvernement de transition, qui dirigé
par lui, conduirait le processus de changement.29(*)
Malgré leurs points de vue divergents, ces deux acteurs
finissent par s'accorder sur le principe d'organiser la Conférence
nationale souveraine, une vaste assemblée des
délégués représentant les forces vives et les
institutions du pays, ainsi que les centaines des partis politiques naissent au
cours de cette période.
Il faut dire que la Conférence nationale souveraine a
édifié un système institutionnel, en mettant en place un
cadre juridique pour la transition. Mais malgré les proclamations
d'attachement à l'éthique de la démocratie, à
l'ordre et à la loi ; les principes arrêtés, les lois
édictés par ces assises resteront lettre morte. Toutes les
recommandations qui ont découlé de ces travaux de la CNS ne
seront restées que des instruments aux mains des acteurs d'un combat
politique qui tend à se réduire à une simple lutte de
pouvoir.
II.3.1. Fausse note de départ pour la
CNS
Cette Conférence nationale souveraine
est d'abord partie d'une fausse note. En effet, c'est dès fin Avril 1990
que les représentants de neuf partis de l'opposition au
président Mobutu réclament, à l'issue d'une
réunion tenue à Bruxelles sous la présidence de Marcel
Lihau de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social, l'UDPS
en sigle, l'organisation d'une Conférence nationale.
De son côté dans son discours du 24 Avril 1990,
en lieu et place d'une Conférence nationale, Mobutu avait annoncé
la création d'une commission qui serait chargée de
d'élaborer la constitution pour la troisième République.
Il signa à cet effet, l'ordonnance loi N°91-070 du 06 Mars 1990
pour instituer cette conférence constitutionnelle. Une divergence des
points de vue est née entre le président de la République
et l'opposition, donnant ainsi lieu à une controverse juridique,
à des contestations et pressions politique de tout genre. La position de
Mobutu correspondait à sa stratégie de vouloir garder le
contrôle d'un processus irrévocable du changement. Il se proposait
lui-même de proclamer la fin de la deuxième République et
l'avènement d'une démocratie fondée sur le pluralisme.
Pour arriver à ses fin, Mobutu se proposait de déclencher une
procédure de reforme des institutions, laquelle procédure lui
permettrait de rester maître du jeu politique en cette période
mouvante de l'histoire de notre pays. Et pourtant au terme de la
période de transition dont il se fixe le 30 Avril 1991, la constitution
ainsi que les institutions de la deuxième République devront
être révisé, en fonction des décisions du 24 Avril
1990. Et cette révision serait opérée par le conseil
législatif (parlement), organe mis en place par le régime du
parti-Etat.
Parallèlement à cette révision de la
constitution en vigueur, un nouveau projet de loi fondamental sera
élaboré par une commission spéciale et soumise au
referendum. En claire, ne voulait pas de la conférence nationale. Par la
suite, il acceptera la formule de la conférence nationale, mais il se
refuse à reconnaître à celle-ci une plaine
souveraineté. Il montre, en ne participant pas à sa séance
d'ouverture, qu'il n'entend pas jouer le jeu. Le 20 Avril 1991, rompant avec
l'engagement qu'il avait pris une année plus tôt de se comporter
désormais en « arbitre », de rester au dessus de la
mêlée, Mobutu reprend la présidence du M.P.R ,
l'ancien parti unique qu'il considère désormais privatisé
car il n'a plus le caractère d'un parti-Etat.30(*)
De son côté, l'opposition politique
considère qu'une situation de vide juridique a été
créé par le discours présidentiel. Selon elle, en mettant
fin au monopole politique du M.P.R, en le dépouillant de son rôle
dirigeant, en prenant lui-même congé du parti unique dont il
était chef jusqu'alors, le président a touché en
profondeur le régime constitutionnel régissant le pays en ce
temps.
Dans la déclaration de Bruxelles et dans leurs
différentes prises de positions, les partis de l'opposition avaient
maintes fois refusés l'idée d'un régime de transition qui
articulerait le changement à la continuité. Pour eux, la
conférence nationale qu'ils réclamaient devrait être un
organe souverain de cette période de transition. Elle serait
chargée de designer le formateur d'un gouvernement provisoire, tout en
exerçant le pouvoir législatif et instituant une commission
constitutionnelle. De même, en renonçant au multipartisme à
trois énoncé dans son discours du 24 Avril 1990, au profit d'un
multipartisme intégrale institué par la loi du 18 Décembre
1990, Mobutu s'est vu obligé de revoir sa position en acceptant que la
proposition de sa conférence constitutionnelle se transforme en une
conférence nationale. Un acte qui sera concrétisé par une
ordonnance loi du 11 Avril 1991. Selon l'article 2 de cette loi, cette nouvelle
institution sera chargée de « discuter de toutes les
questions d'intérêts national en vue de la démocratisation
des options fondamentales de la troisième République,
d'élaborer un projet de constitution à soumettre au referendum
populaire ; et enfin, de déterminer le contenu de la loi
électoral et d'élaborer le calendrier
électoral. »31(*)
Cette décision prise d'organiser la conférence
nationale souveraine prise sous le règne de Chrispin Mulumba Lukoji
(Premier ministre autrefois), est le résultat d'un consensus entre le
pouvoir en place (gouvernement) et l'opposition politique. Les
compétences de ses assises sont plus larges que celles d'une
conférence constitutionnelle.
Convoqué d'abord pour le 29 avril 1991, ensuite pour le
10 puis le 31 Juillet 1991, la conférence nationale souveraine finira
par s'ouvrir le 07 Août 1991. Dans son discourt à l'ouverture de
ces travaux, le Premier ministre Mulumba Lukoji avait
dressé un bilan sombre et négatif des trente et une années
d'indépendance de notre pays. Un bureau provisoire dirigé par
Isaac Kalonji Mutambayi, doyen en age de cette assemblée, fut mis en
place. Il était secondé dans ses fonctions de Mwadi Kabongo et
Waza Banga, les deux benjamins de ces assises.32(*)
Ce bureau sera vite remplacé par un autre bureau
provisoire, et ensuite par présidium définitif
présidé les deux par Monseigneur Laurent Mosengwo
Pasinya.
II.3.2. Principaux faits politiques de la transition
sous Mobutu
La politique active de notre pays avait connu des nombreuses
mutations. Nous citerons qu'en date du 22 Juillet 1991, au moment où les
débats s'échauffaient autours de l'opportunité d'une
conférence nationale souveraine, le président surprend toute la
population en nommant Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, son opposant de toujours,
au poste de premier ministre, en remplacement à Mulumba Lukoji qui
lui-même succéda au professeur Vincent de Paul Lunda
Bululu. Une attitude jugée de fuite en avant par la
classe politique zaïroise (Congolaise).
Mobutu justifie son choix par le souci de la
décrispation de la situation politique du pays. Etienne Tshisekedi
déclina cette offre présidentielle. Ce qui obligeant le
maréchal Mobutu à reconduire Mulumba Lukoji dans ses fonctions de
premier ministre trois jours plus tard, soit le 25 juillet 1991.
Un autre événement vint ralentir l'élan
démocratique attendu de tous les voeux par la population. Il s'agit des
pillages systématiques de la ville de Kinshasa le 23 et 24 Septembre
1991. A la veille de ces événements, donnant le coup de
grâce à cette première mouture de la conférence
nationale souveraine, monseigneur Mosengwo annonçait le 20 Septembre de
cette même année dans un communiqué que l'église
catholique suspendait sa participation à ses assises
« dont l'organisation et la direction actuelle ne reflète
ni ne favorise l'instauration d'une véritable
démocratie. »33(*)
Cette situation va précipiter le départ de la
primature Chrispin Mulumba Lukoji. Pour résoudre cette
crise, des négociations politiques ont aussitôt eu lieu au palais
des marbres entre les principales forces politiques réunis autours du
chef de l'Etat. Au terme de celles-ci, des accords politiques désignant
Etienne Tshisekedi comme chef de gouvernement, en remplacement
à Mulumba Lukoji, furent signés. Cette machine se bloquera au
moment de la signature de la formule de prestation du serment constitutionnel,
Etienne Tshisekedi y biffera certaines mentions. Un geste qui sera mal vu par
le camp au pouvoir comme un délit de justice grave. C'est ce geste qui
va lui coûter son fauteuil de la primature le 21 Octobre 1991. Il sera
remplacé à ce poste par Bernardin Mungul Diaka le 23 Octobre de
la même année. Sitôt au pouvoir, il va connaître un
règne éphémère, soit d'un mois et quelques jours.
Pendant ce temps, le pays va poursuivre sa descente aux enfers
suite à l'isolement diplomatique généralisé. Le 25
Octobre 1991, le France interrompt sa coopération avec le Zaïre et
décida du rapatriement de tous ses ressortissants. Trois jours
après, soit le 28 Octobre, la Grande Bretagne emboîta les pas
à la France. Le même mot d'ordre de quitter le Zaïre fut
donné par les gouvernements du Benelux à leurs ressortissants au
cours de la même période.
Cette crise que connaissait le zaïre commençait
à prendre des proportions inquiétantes. Elle a même
été à la base du remplacement le 25 Novembre 1991 de
Bernardin Mungul Diaka par Ngunz-a-Karli
Bond au poste de premier ministre. Ce dernier fut nommé
à ce poste à l'issue des seconds accords des palais des marbres.
Mais quatre jours avant sa nomination, soit le 21 Novembre 1991, au moment
où les négociations politiques étaient entamées au
palais des marbres, Jean De Dieu Ngunz-a-Karli Bond annonce depuis le
siège de son parti l'UFERI (Union des Fédéraliste et
Républicains Indépendants), la création par lui d'un
courant libéral et démocratique dans l'opposition jusque
là regroupée dans la plate forme politique « Union
sacrée de l'opposition composé de l'UDPS(Union pour la
démocratie et le progrès social) , du
PDSC(Parti des démocrates social chrétiens)
et de l'UFERI. Le départ de Ngunz de l'Union
sacrée entraîna celui de plusieurs personnes de l'opposition. Ce
qui affaiblit rapidement cette famille politique zaïroise.
Parmi les premiers actes forts posés par Ngunz-a-Karli
Bond, figure sa décision de suspendre
les travaux de la CNS le 19 janvier 1992. Cette décision
déchaîna une série des manifestations de protestation
à travers tout le pays.
C'est dans ce contexte que s'inscrit « la
marche de l'espoir » organisée le 16 Février 1992
par les chrétiens de Kinshasa toute tendance confondue. La
réaction du gouvernement ne se fit pas attendre. On compta des morts
par dizaines, des blessés par centaines, des arrestations et autres
sévices.34(*)
C'est au bout d'environs trois mois de tractations
serrées et patientes, menées par Mgr Mosengwo auprès des
autorités politiques et des instances gouvernementales, qu'eurent lieu
la rencontre de la réconciliation, à Iyonda près de
Mbandaka. Il ressort de ces pourparlers, la décision de la
réouverture de la CNS le 06 Avril 1992. Deux semaines après
cette reprise des travaux, soit le 05 Mai 1992, la CNS adopta son
règlement intérieur et l'acte proclamant sa souveraineté.
Mais c'est le 06 décembre de la même année que s'est
déroulé la séance de clôture de ce forum national,
après l'escamotage des commissions dites sensibles : il s'agit des
commissions assassinat et des biens mal acquis.
Il a été prévu à cette occasion,
l'organisation d'un rite de réconciliation. Mais cette
cérémonie n'aura jamais lieu du fait de l'absence
délibéré du chef de l'Etat.
Notons que durant son déroulement, la CNS a
réunis durant 15 mois plus de 2.850 délégués venus
de tous les coins du pays. On comptait 900 délégués des
partis politiques, 1.100 de la société civile, 950 des
institutions publiques ; ainsi que 100 personnalités
invitées.
Le présidium de cette conférence était
composé de 11 membres désignés selon le critère de
l'équilibre géographique, la proportionnalité des
composantes et la présence des sensibilités politiques. Les
délégués à ces assises provenaient essentielles de
quatre entités, à savoir les partis politiques, la
société civile, les institutions publiques et les invités
de la CNS.
Le 15 Août 1992, suite à une
brillante victoire aux élections organisées au sein de la
CNS, Etienne Tshisekedi reprendra encore le tablier de la
primature. Une fois de plus, son règne fut de courte durée car il
va de nouveau se faire démettre de ses fonctions suite à une
controverse financière.
En effet, Etienne Tshisekedi, en sa
qualité de patron de la primature, a procédé à la
démonétisation d'une nouvelle coupure de cinq millions de
zaïre, estimant que loin de résoudre la crise économique du
moment, celle-ci allait accélérer davantage la dégradation
de la situation.
Pour la présidence de la République, cette
démonétisation fut illégale. Ce qui laissera mains libres
au président Mobutu de le démettre de nouveau de ses fonctions en
vertu des textes assortis de la CNS. Désormais la guerre entre les deux
politiciens antagonistes était ouverte.
Rappelons que tous ces différents locataires de la
primature ne jouissaient ni du soutient de la communauté internationale,
ni du crédit de la population.
Notons qu'à sa clôture le 06 décembre
1992, la Conférence nationale souveraine a eu comme acquis essentiel
d'avoir procédé à la relecture de l'histoire du Zaïre
conçu comme un instrument essentielle de la réconciliation
nationale. Mais ces assises ne pouvaient avoir du crédit ou
succès que si elles amenaient les acteurs de l'histoire du pays à
procéder à un aveu public de leurs fautes. Or comme l'a reconnu
Mgr Mosengwo dans l'une de ses allocutions : « Peu des
conférenciers intervenus aux travaux de la CNS ont reconnu avoir commis
des forfaits au détriments de l'Etat. »
Le second acquis de la CNS fut d'avoir élaboré
l'acte constitutionnel de la transition définissant le cadre le cadre
juridique de la transition. Mais en refusant d'y apposer sa signature, le chef
de l'Etat a montré que cet acte n'était pas le fruit du consensus
national, répondant à ses attentes. D'autres part, le fait que le
gouvernement d'Etienne TSHISEKEDI se soit constitué hors du réel
contrôle de la conférence, témoigne déjà de
ce que la suite des l'évolution politique confirmera :
« l'incapacité de la CNS , et par la suite du HCR,
à jouer leur rôle de parlement de transition »35(*)
A la clôture de ses travaux, le président Mobutu
va remettre en cause tous les acquis de la CNS. Cette conférence a
adopté un projet de loi électorale qui ne sera jamais mis en
application. Le calendrier électoral ainsi que l'ordre des
opérations électorales adopté aux cours de ses assises,
sera par la suite modifié par le pouvoir Mobutu. L'acte de la transition
sera modifié et le projet de la constitution amandé en 1996 par
le haut conseil de la Republique-parlement de transition. Ce projet sera
même jeté aux oubliettes par le régime Laurent
Désire KABILA lors de sa prise de pouvoir le 17 Mai 1997.
Pour concurrencer la CNS, Mobutu promet de mettre en chantier
un autre projet de constitution unitariste et présidentialiste
taillé sur mesure. Ce nouveau texte de loi sera soumis au referendum
populaire face au projet de loi fédéraliste et parlementaire de
la CNS.
Faisant le toilettage de sa cour, MOBUTU chargera Jean De Dieu
Ngunz-a-Karli Bond d'élaborer le projet constitutionnel alternatif
à celui de la CNS.
Le 01 décembre 1992, le président de la
République signa deux ordonnances, dont l'une dissolvant le gouvernement
Tshisekedi (issu de la CNS) ; et l'autre nommant Etienne Tshisekedi entant
que formateur du gouvernement d'union nationale. Celui-ci qui refuse de se
plier à cette décision, promulgue à son tour le 10
décembre 1992 une ordonnance qui confie la gestion des affaires
courantes aux secrétaires généraux des ministères.
Le 04 Février 1993, MOBUTU annonce la révocation
du Premier ministre élu à la CNS et le 29 Mars de la même
année, nomme Faustin BIRINDWA comme Premier ministre. Il sera investit
avec son gouvernement le 04 Avril 1993.
Cette décision ouvre la voie à une
période de dédoublement des institutions au Zaïre. Etienne
TSHISEKEDI considérant que son gouvernement reste en fonction et est le
seul légal. Or c'est le gouvernement Birindwa, issu du conclave
politique du Palais de la nation, qui exerce le pouvoir de fait pendant cette
période. Le gouvernement d'Etienne Tshisekedi, issu de la CNS, est
coupé du pouvoir présidentiel et donc du contrôle de la
force publique. Il n'a pas accès aux ministères, n'exerce aucune
autorité sur la Banque centrale du Zaïre. Il continu tout
simplement à tenir ses réunions hebdomadaires et s'efforce de
valoriser le soutient dont il bénéficie sur la scène
internationale.
Ce bras de fer se déroule dans un climat de violence et
de pillage. En plus de ceux de Kinshasa déroulés du 28 janvier au
02 février 1993, des scènes de pillages ont eu lieu tour à
tour à Mbuji Mayi, Mbandaka, Kisangani et dans plusieurs villes du Nord
Kivu, telles que Goma, Rutshuru et Butembo.
Ces pillages, à la différence de ceux
déroulés en 1991, ont été spécialement
organisés par des militaires. Ces mutins s'en prenaient, selon la voix
des sans voix (une ONG de défense des droits de l'homme), aux
installations commerciales et industrielles, aux habitations des politiciens
de la mouvance présidentielle et de l'opposition. Ils s'en prenaient
aussi aux écoles, aux hôpitaux, aux institutions religieuses et
lieux de cultes.
Après ces moments de troubles, une ordonnance
présidentielle du 14 janvier 1994 démettra le gouvernement
Birindwa, qui continuera à assumer les affaires courantes jusqu'à
l'arrivé le 06 juillet 1994 de Léon Kengo Wa Dondo à la
tête du gouvernement. Issus des accords du Haut conseil de la
République parlement de transition, Kengo est à son
troisième mandat à la primature, après celle allant de
Novembre 1982 à Octobre 1986 et celle allant de Novembre 1988 à
Mai 1990. Il occupe ce fauteuil jusqu'en 1997, après avoir
procédé à quelques remaniement de son équipe la
dite période, marqué par des troubles et crises intenses entre le
président Mobutu et Etienne Tshisekedi, son opposant.
II.4. La chute de Mobutu
Au terme de la conférence nationale souveraine, les
dérives du régime Mobutu mis à nue, obligent les
Zaïrois à rendre ce dernier responsable de tous les maux subit par
le peuple durant toutes les années de l'après
indépendance. Parmi les critiques formulées contre son
régime figure celle d'avoir causé la ruine des finances publiques
du pays.
Humilié dans la capitale Kinshasa, Mobutu se retire
dans son palais de Kawele, dans la province l'Equateur. Son isolement devient
très évidente au pays et à l'étranger où il
a bénéficié jusqu'à la fin de son règne, du
soutient de la France.
Malade d'un cancer de la prostate, celle-ci va renforcer cette
impression de faiblesse. Ce qui fut une porte ouverte à ses opposants
intérieurs et ses ennemis extérieurs d'intensifier leurs
actions.
En 1994, le pays s'enfonce dans la crise. Celle-ci s'aggrave
avec l'arrivé des réfugiés rwandais fuyant d'abord la
répression du génocide au Rwanda, et fuyant à partir de
1996 la répression de l'alliance des forces démocratiques pour la
libération du Congo dirigé par Laurent Désiré
Kabila.
Ceux-ci entrent à Kinshasa le 17 Mai 1997,
entraînant la chute définitive du pouvoir en place et la fuite en
exile de Mobutu Sese Seko, malgré des dernières tentatives de
négociations sans succès avec les forces rebelles pour le
partage du pouvoir, négociation parrainées sur le navire Outenika
par Nelson Mandela, président de la République Sud africaine en
ce temps là.
Mobutu sera obligé de quitter la capitale le vendredi
16 mai 1997 suite à l'avancée des forces rebelles aux portes de
Kinshasa.
Après son départ, le Général
Mahele appelé « Tigre » dans les rangs militaires,
est abattu méchamment par la division spéciale
présidentielle, (la garde présidentielle) au camp colonel
Tshatshi. Mobutu moura dans son exil à Rabat au Maroc le 07 Septembre
1997. Il sera inhumé au cimetière chrétien de cette ville.
Mobutu meurt en laissant un pays économiquement par terre, en conflits
avec de nombreux voisins pour ses richesses.
II.5. L'arrivée de Laurent Désire
Kabila,
L'arrivée le 17 Mai 1997 de Laurent Désire
Kabila au sommet de la République démocratique du Congo est le
fruit d'une coalition internationale entre le Rwanda, l'Ouganda, l'Angola, et
bien d'autres forces présent dans la région.
A la tête de l'Alliance des Forces démocratique
pour la libération du Congo, Kabila est financé dans son
mouvement par plusieurs multinationaux canadiens et américains pour la
plupart. Dans les rangs de l'armée de Kabila figurait de nombreux
membres de l'armée de Mobutu qui le rejoignirent au cours de leur marche
des frontières orientales du pays vers Kinshasa. La résistance
s'effondra face à eux à leur entrée dans la capitale.
Dès son entrée en fonction à la tête de l'Etat
congolais, la situation changea rapidement. Laurent Désire Kabila fut
accusé de plusieurs maux, entre autres la corruption, la dictature
accrue dépassant même la limite du tolérable. Plusieurs
personnes proches de son régime politique se
désolidarisèrent de lui. Ce qui alimenta ainsi le conflit avec
les minorités ethniques de l'Est, qui réclamèrent
davantage d'autonomie. Le 27 juillet 1998, de retour d'un voyage de 48 heures
du Cuba (le 24 et 25 juillet 1998), Laurent Désiré Kabila annonce
publiquement qu'il met fin à la mission de coopération des
militaires Rwandais, qu'il les remercie et les prie de regagner leur pays le
plus vite.36(*)
En août 1998, tous les membres d'origine tutsis se
retirèrent du gouvernement lorsque Kabila demanda aux coopérants
militaires Rwandais et Ougandais de rentrer chez eux. C'est dans ce contexte
qu'éclata la deuxième guerre du Congo. Celle-ci a opposée
Kabila à ses anciens alliés qui formèrent contre son
régime deux camps : le Mouvement pour la libération du Congo
(M.L.C) dirigé par Jean Pierre Bemba soutenu par l'Ouganda et le
Rassemblement Congolais pour la démocratie soutenu de son
côté par le Rwanda. Les causes de la guerre de l'Est ont un
caractère essentiellement économique et sont l'expression de la
lutte d'influence que se livrent les puissances occidentales en
Afrique.37(*)
Le prétexte de cette guerre de l'Est fut entre autre,
le non respect « des accords de Lemera » intervenus en 1996
entre le président Laurent Désiré Kabila et les dirigeants
Tutsis, la protection des droits des minorités banyamulenge,
banyarwanda, banyavyura et banyabwisha ; la présence massive des
réfugiés Hutu de 1994 ainsi que celle des rebelles ougandais en
territoire congolais et enfin, l'exigence de sécurité des
régimes, pourtant minoritaires et antidémocratiques en place
à Kigali, à Kampala et à Bujumbura.38(*)
Ne pouvant faire face à ces armées, le
président Laurent Désire Kabila forma des nouvelles alliances
avec l'Angola, le Zimbabwe, le Tchad et la Namibie qui lui offrirent leurs
assistances militaires. Ces pays font partie de la communauté de
développement d'Afrique australe à la quelle la République
Démocratique du Congo vient d'adhérer, et où le
président du Zimbabwe préside l'organe de sécurité
et de défense. Plusieurs raisons expliquent l'intervention des trois
pays d'Afrique australe : idéologiques, économiques et
sécuritaires.39(*)
Ce conflit armé déroulé essentiellement
sur le sol congolais de 1998 à 2002, avec une fin formelle le 30 Juin
2003, date de la mise en place du régime de transition 1+4, impliqua
neufs pays de la africains et une trentaine des groupes armés. Ce
conflit a engendré de nombreux viols et massacres ayant
entraîné la mort de près de 4 à 4 millions et demi
de personnes. Des millions d'autres personnes ont été
déplacées de leurs terres et/ou ont trouvées asiles dans
les pays voisins. Actuellement, malgré la tenue des élections en
2006, de nombreux groupes armés sont encore actifs sur le sol congolais,
principalement à l'Est du pays. Les principales victimes de ces
atrocités sont les populations civiles.
En Janvier 2001, Laurent Désire Kabila meure
assassiné par l'un de ses gardes du corps. Cet incident malheureux
portera au pouvoir JOSEPH KABILA, fils du défunt président.
II.6. Joseph KABILA et l'installation des
institutions issues des élections
Contrairement à son père, le grands
succès de Joseph Kabila a été au niveau diplomatique,
privilégiant la négociation à l'option militaire. L'une de
base de l'assise de son pouvoir l'accord de Sun City dont les
négociations avaient débutées le 25 février pour se
formaliser le 19 Avril 2002. Ces accords prévoyaient la mise en place
en RDC d'un gouvernement unifié regroupant toutes les forces autrefois
opposées et la préparation des élections libres et
démocratique. Cet accord conclut à l'issu de 7 semaines des
négociations, représentent sans doute la fin du dialogue inter
congolais, tel que conçu par les accords de Lusaka. Cet accord
signé par la grande majorité des délégués
à Sun City, à savoir le gouvernement, le M.L.C, la
société civile, les Mai Mai et une bonne franche de l'opposition
politique non armée, a été approuvé par l'Angola,
l'Ouganda et le Zimbabwe. Ce dialogue a coûté à la
communauté internationale 7 millions de dollars.40(*)
A cela, s'ajoute plusieurs autres accords visant toujours le
retour effectif de la paix en RDC. Il s'agit de l'accord de Pretoria
signé le 30 Juillet 2002 entre la République démocratique
du Congo et le Rwanda. Ces négociations de paix visaient le retrait sur
le sol congolais 20.000 soldats Rwandais et le démantèlement des
milices extrémistes hutus interahamwe, principaux acteurs du
génocide Rwandais.
L'autre accord de paix fut signé le 6 Septembre 2002
à Luanda en Angola entre la République démocratique du
Congo et l'Ouganda. Celui-ci visait le retrait des troupes Ougandaises de
Bunia, en Province Orientale et l'harmonisation des relations entre les deux
pays. Le 5 Octobre de cette même année, le Rwanda procéda
au retrait complet de ses troupes sur le sol congolais.
Un succès diplomatique c'est la signature le 17
décembre 2002 de l'accord de paix global entre les différents
délégués congolais au dialogue inter congolais. Il s'agit
du gouvernement national, de l'opposition politique local, des
représentants de la société civile, des Mai Mai, du M.L.C,
RCD, RCD-ML et du RDC-N. Cet accord décrivait un plan pour une
transition gouvernementale devant aboutir à des élections
présidentielles et législatives. Cet accord marqua officiellement
la fin de la guerre qu'a connue notre pays après la chute de Mobutu.
De leur côté, les autres groupes armés
congolais, le M.L.C, R.C.D-N et le
R.C.D-ML soutenus par l'Ouganda, signèrent le 31
décembre 2002 l'accord de Gbadolite. Au terme de celui-ci les
différentes parties devaient arrêter les combats dans le
périmètre « Isiro-Bafwasende et
Watsa. » Elles devraient aussi accepter la venue
d'observateurs des Nations unies dans cette zone.
Cet accord fixait également des garantit de
liberté de mouvement des populations civiles et d'organisation
humanitaires.
Le 01 Mai 2003, l'Ouganda à son tour retira son
armée régulière de Bunia et de l'Ituri,
conformément à l'accord de signé le 06 Septembre 2002.
C'est le 30 Juin 2003 que fut formé le gouvernement de transition, selon
la formule 1+4, c'est-à-dire le président Joseph Kabila,
secondé de quatre vices présidents issus des différentes
parties en conflits. Il s'agit de Jean Pierre Bemba Gombo, leader du M.L.C en
qualité de vice président chargé de la commission
économique et financière, d'Azarias Ruberwa Maniwa, leader du
R.C.D en qualité de vice président chargé de la commission
politique, défense et sécurité ; de Yerodia Abdoulay
Ndombasi, en qualité de vice président chargé de la
commission reconstruction et développement, et enfin de Arthur Zaidi
Ngoma, en qualité de vice président
chargé de la commission socio culturelle. Il faut noter cette
période de conflit en RDC a eu de nombreux effets négatif :
elle a détruit le tissu économique du pays, les différents
édifices publics et endommagés. Aussi le viol et la violence
sexuelle a été utilisé comme moyens de terreur et de
domination au cours des conflits. Le nombre de morts résultant de cette
guerre serait estimé à près de trois millions et demi de
personnes jusqu'en 2002, selon une enquête de l'International Rescue
Committee. Pour cette ONG internationale, la majorité de ces morts
résulte de maladie et de malnutrition, dont la cause est imputée
aux carences des services de santé et de l'agriculture, et au
déplacement des réfugiés. Ce chiffre connaîtra un
accroissement d'un million, c'est-à-dire à 4,4 millions deux
années après, soit en 2004. Ce conflit connu en RDC a
favorisé le déplacement d'environs 3,4 millions de personnes. La
plupart d'entre elles proviennent de l'Est du pays.
L'International Rescue Committee
précise également que plus de 2 millions de personnes
ont été déplacées vers les contrées des pays
avoisinants. On les retrouvent au Burundi, au Rwanda, en Tanzanie et
l'ouganda.
Chapitre III.
Analyse du Modèle bibliologique de la RDC. Cas
de l'Edition du livre
Modèle bibliologique de la
transition
1. Introduction
L'édition du livre en
République démocratique du Congo est un domaine qui jette un
regard sur les différents problèmes du livre. Ces
problèmes sont nombreux et concernent l'ensemble du processus de la
communication écrite. Nous pouvons citer à juste titre
l'analphabétisme qui touche une bonne partie de la population, la
faiblesse du pouvoir d'achat des populations, donc des acheteurs et / ou des
lecteurs potentiels ; etc.41(*)
Dans une recherche publiée aux éditions
l'Harmattan, Marc Ngwanza a indiqué que de 1990 à l'an 2000, le
cadre macro économique de la RDC a été dominé par
la suppression de fait en 1991, et formelle en 1992, de la coopération
structurelle ; des contrecoups de la réforme monétaire de
1993 hâtivement préparée et mal appliquée sur un
arrière fond d'abdication de l'autorité de l'Etat, le laxisme de
la gestion publique, des tensions sociopolitiques qui ont
accélérées la décomposition du tissu
économique et la désintégration de l'intermédiation
bancaire, etc.42(*)
Sur le plan social et culturel, Marc Ngwanza affirme que tous
les indicateurs sont passés au rouge. La situation de guerre qu'a connue
la RDC dans les années 1996 n'a pas épargné le secteur du
livre et même, a déséquilibré celui-ci.
Plusieurs maisons d'éditions ont fermé. D'autres
se sont spécialisées dans les manuels scolaires, les essais et
ouvrages scientifiques. D'autres encore se sont concentrées sur les
livres de la jeunesse, sur les livres religieux, les livres littéraires
et les livres d'intérêt général. Toutes ces
productions des éditeurs congolais, pour certaines, sont le fruit des
entreprises du livre appartenant aux confessions religieuses
chrétiennes. D'autres par contre résultent des éditions
appartenant à l'Etat, ou aux entreprises privées issues du
système de partenariat, ou encore des éditions privées
tenues entièrement par des Congolais. A coté de ces
éditions dites formelles, il existe sur le marché du livre
plusieurs maisons d'éditions qui fonctionnent sans adresse fixe, sans
reconnaissance légale, avec des enregistrements ponctuels au
dépôt légal à la parution d'une publication. La
plupart de ces éditeurs pratiquent l'auto édition,
c'est-à-dire qu'ils financent la publication de leurs ouvrages faute des
moyens de se faire éditer dans une maison d'édition.
La Bibliothèque Nationale du Congo qui a, entre
autres, mission d'enregistrer toute publication réalisée en
République Démocratique du Congo, par le biais du service du
dépôt légal, a facilité notre recherche qui
s'étend de 1997 à 2006, en mettant à notre disposition des
registres de dépôt légal, des registres de transfert, des
répertoires d'ouvrages et publications déposées par les
auteurs ou éditeurs à leur service. Ces documents sont mis
à jour, dans la mesure du possible, chaque année pour faciliter
la recherche des traces des différentes productions écrites au
niveau de la Bibliothèque Nationale.
Selon Marc Ngwanza, il existerait près d'une trentaine
d'entreprises éditoriales à Kinshasa. Ces entreprises sont
recensées comme exerçant dans le domaine de l'édition au
Congo. Il estime qu'il est actuellement difficile d'établir la liste
exhaustive des éditions au Congo en commençant par Kinshasa car
les statistiques des institutions chargées d'encadrer et de dresser
l'inventaire des infrastructures éditoriales sont souvent
contradictoires ou incomplètes. Il affirme que toutes ces structures
n'ont pas la même compréhension du concept maison
d'édition. Pour l'ANEDIL (Association nationale des
éditeurs du livre), ses membres se retrouvent dans les catégories
des éditeurs privées et des éditeurs publics.
Par éditeurs privés,
il faut entendre selon l'ANEDIL, toutes personnes
physiques ou morales, installées en République
Démocratique du Congo, ayant une immatriculation au nouveau registre de
commerce, une identification nationale attribuée par le Ministère
de l'Economie et la Banque centrale du Congo, un compte courant fiscale au
service des contributions du département des finances enregistré
au fichier central des éditeurs au secrétariat de l'association
et exerçant à titre principal, la fonction d'éditeur du
livre en République Démocratique du Congo.43(*)
Dans le lot d'éditeurs privés, on retrouve les
éditions scolaires. Selon Joshua Baudouin Ngombe, éditeur de
New Scolot édition et président de la
structure qui encadre les éditeurs scolaires, ce sont des associations
des éditeurs et imprimeurs scolaires, composées de :
1° Centres de recherche pédagogique (CRP) des
missionnaires de Scheut,
2° Editions de la coordination des écoles
catholiques
3° Editions LOYOLA des pères Jésuites (Cfr
collège Boboto de la Gombe),
4° Editions MEDIAS PAUL (10ème Rue/
Limete),
5° Les Paulines (10ème Rue/ Limete),
6° Centre protestant d'Edition et de diffusion,
7° New Scolot Edition (Galerie Africa Lux / Gombe).
Il estime que ces maisons d'édition sont sorties de
l'Association nationale des éditeurs du livre, étant donné
la particularité et les exigences propres du secteur pédagogique.
Le président des éditeurs scolaires pense cette structure est
constituée pour faire face à l'invasion du secteur de
l'édition par les éditeurs étrangers. Elle est en
partenariat avec le Ministère de l'Enseignement primaire, secondaire et
professionnel.
Par ailleurs, l'Association nationale des éditeurs du
livre estime que peut être appelé
« éditeurs publics », toute
personne morale, installée en République Démocratique du
Congo, qui réponde aux critères objectifs de la loi nationale sur
les institutions publiques, enregistrées au fichier central des
éditeurs tenu au secrétariat de l'Association nationale des
éditeurs du livre et exerçant à titre principal la
fonction d'éditeur en République Démocratique du
Congo.
De son côté, la Bibliothèque nationale du
Congo estime que « la fonction d'éditeur peut être
reconnue à toute personne physique ou morale assumant les frais
d'éditions, qu'elle soit ou non l'auteur de
l'ouvrage. »44(*)
Selon le registre des numéros de dépôt
légal de la Bibliothèque nationale du Congo, la plupart
d'ouvrages déposés et enregistrés dans cet
établissement sont édités dans la ville de Kinshasa. Cela
s'explique par le fait que Kinshasa est la métropole et le centre des
institutions congolaises. La quasi-totalité de l'activité
éditoriale est concentrée dans cette ville. Faute des moyens
suffisants, certains auteurs des provinces sont obligés de fournir
d'énormes sacrifices pour se faire éditer dans les grands centres
urbains, voire même à Kinshasa, avec toutes les implications
financières qu'implique cette démarche. Certains auteurs s'auto
éditent. D'autres par contre font recours aux éditions
étrangères qui leurs fixent certaines clauses d'éditions.
Parmi les grandes éditions étrangères sollicitées
figurent les éditions l'Harmattan (Paris), les éditions Fayard
(Paris), Editions Karthala (Paris), Editions Publibook (Paris), Edition Misege
(Londres), Editions Espace Afrique (Bruxelles), Editions Havaux (Bruxelles),
Groupe de Consultance et d'Etudes (Bruxelles), etc.
Quelques ouvrages édités sont le fruit de
certaines maisons d'éditions des provinces. Il s'agit par exemple pour
la province du Bas Congo, spécialement à Boma, un ouvrage
enregistré au dépôt légal de la Bibliothèque
nationale du Congo au nom des éditions de l'Imprimerie du
diocèse ; au Katanga, à Lubumbashi un ouvrage
enregistré au nom de l'édition Africa ; au
Nord Kivu un ouvrage enregistré au nom des éditions
Yira, bureau de traduction ; et enfin au Kasaï Oriental, un
ouvrage enregistré au nom des éditions CIAMA
KASAY.
Les statistiques de l'année 2000 à 2006 nous
donnent un total de 1281 ouvrages enregistrés au dépôt
légal de la Bibliothèque nationale du Congo, selon cet
ordre :
- 160 ouvrages durant l'année 2000,
- 157 ouvrages durant l'année 2001,
- 200 ouvrages durant l'année 2002,
- 214 ouvrages durant l'année 2003,
- 383 ouvrages durant les années 2004 et 2005, soit une
moyenne de 191 ouvrages pour chaque année précitée,
- Et enfin, 167 ouvrages durant l'année 2006.
Tableau des enregistrements des ouvrages au
dépôt légal par année
Année
|
Nombre d'ouvrages enregistrés au
registrés du dépôt légal de la BN
|
Moyenne de publication par mois
(Estimations)
|
2000
|
160 ouvrages
|
13 ouvrages
|
2001
|
157 ouvrages
|
13 ouvrages
|
2002
|
200 ouvrages
|
16 ouvrages
|
2003
|
214 ouvrages
|
17 ouvrages
|
2004 et 2005
|
383 ouvrages
|
31 ouvrages
|
2006
|
167 ouvrages
|
14 ouvrages
|
Total général
|
1281 ouvrages
|
/////////////////////////
|
Moyenne générale
|
213 ouvrages
|
17 ouvrages
|
L'on remarque que les données des années 1997,
1998 et 1999 ne figurent sur cette liste ou ce tableau. Ceci se justifie par le
fait de leur non disponibilité à la Bibliothèque nationale
suite au mauvais comportement de certains lecteurs et chercheurs qui perdent
ou volent les registres de transfert et d'enregistrement des ouvrages. Ceci a
rendu difficile notre recherche pour cette période
précitée. Mais étant donné que notre travail, loin
d'être celui se basant sur la structure de l'offre et de la demande du
livre sur le marché congolais, est plutôt celui de l'Etude du
modèle bibliologique de la RDC sous la Transition politique
(1997-2006), Cas de l'Edition du livre, nous nous limitons à
déterminer le modèle bibliologique dominant durant
l'entrée de notre pays dans la transition sous le régime Kabila.
Notre étude se propose de poser une interrogation
générale sur la situation de la communication écrite au
Congo Kinshasa, en inscrivant la démarche générale dans la
perspective des rapports pouvoir-médias. A travers cette étude,
nous nous proposons de démontrer l'influence de la politique sur la
transformation du modèle bibliologique (la vie de l'écrit) de
notre pays durant la période de la chute du monopartisme du MPR
jusqu'à l'installation des institutions issues des élections.
Rappelons que cette période de notre recherche est
notamment marquée par des troubles, des mouvements insurrectionnels et
rebellions dans différents coins du pays. Au-delà de ces
événements, figurent l'étape de la réconciliation,
dont le temps fort fut la tenue du dialogue inter congolais de Sun City, en
Afrique du Sud et des élections libres et démocratiques de
2006.
2. Modèle bibliologique sous Laurent
Désiré Kabila (de 1997 à 2001)
Au début de son règne, Laurent
Désiré Kabila est obligé à faire face à une
agression venue des anciens coopérants militaires rwandais
invités par le président Laurent Désiré Kabila
à regagner leur pays. Mécontent du mode de rupture de cette
coopération militaire, ces hommes ont procédés par une
épreuve de force par la prise de la base militaire de Kitona au Bas
Congo. James Kabarebe, sujet rwandais ayant assumé jusqu'en juillet
1998, les fonctions de chef d'état-major ad.interim des FAC, est
l'instigateur principal de cette opération qui, visiblement, vise cinq
objectifs :45(*)
- Obtenir le ralliement des Ex- Faz relégués en
formation à Kitona,
- Asphyxier la ville de Kinshasa grâce à la prise
des ports de maritimes de Banana, de Boma et de Matadi,
- Investir le barrage hydro électrique d'Inga qui
assure la fourniture en énergie électrique de la province du Bas
-Congo, de la ville de Kinshasa et des exploitations minières du
Katanga, ainsi que plusieurs autres pays de l'Afrique centrale et australe,
- S'emparer de Kinshasa, par le Bas-Congo pour renverser le
gouvernement et assassiner le président de la République, en vue
de mettre en place un régime d'obédience tutsi.
- Placer la RDC sous la tutelle politique du Rwanda.
Sur le plan bibliologique, plusieurs auteurs ont conçu
leurs messages autours de plusieurs slogans lancés par le régime
politique en place. Parmi ces slogans, on peut citer « debout
congolais », « tokufa po na congo »,
« la paix se gagne », « Non je ne trahirai
pas », etc.
Le discours politique fustigeant le caractère injuste
de cette agression met davantage en exergue l'unité des Congolais, comme
l'arme la plus redoutable et puissante pour mettre fin à la
débile aventure de Kagame sur le sol des ancêtres de Kimbangu.
L'impératif de la défense de la patrie recommande de replacer
donc cet élément culturel qu'est l'unité nationale au
coeur du combat de la résistance.46(*)
Dans les faits, le modèle bibliologique propre à
cette période, surtout pour quelques auteurs congolais évoluant
au pays, était d'inviter le peuple congolais à une mobilisation
générale pour faire échec ou obstacle aux agresseurs du
pays. Ceci dans le seul but de reconsolider les liens qui unissent le peuple
congolais, qui fera en sorte que le Congo demeure à jamais un groupe
homogène, où chacun de ses fils et filles est
déterminé à oeuvrer en faveur de son indépendance
territoriale et politique acquises à partir de 1960. Cet appel à
la mobilisation vise à développer un éveil patriotique de
la population congolaise face aux situations de tensions et conflits que
traverse le Congo démocratique. Ce qui rejoint la pensée de Loka
Ne Kongo (Professeur à l'Université de Kinshasa), lorsqu'il dit
« qu'un peuple qui se défend est un peuple qui se
respecte ; il s'impose au respect de tous ; il ne périt
pas. »47(*)
Par cette pensée, un certains nombres d'auteurs et
scientifiques ont orientés leurs écrits et productions dans le
sens à développer au sein de la population, des mécanismes
d'auto défense populaires et de résistance à l'agression.
« C'est sur cet élan d'engagement patriotique
réactivé que s'ouvre à Kinshasa et dans toutes les
provinces sous contrôle gouvernementale, une campagne d'éducation
civique et politique dénommée quinzaine d'éveil
patriotique. Il s'agit d'aider à accroître le sentiment
d'appartenance à la nation congolaise, le partage d'un idéal
commun, le patriotisme, l'enjeu majeur étant de tendre à
l'extrême la volonté, le détermination et l'engagement de
tous les Congolais à s'impliquer davantage dans la défense de la
patrie. »48(*)
En août 1998, la RDC entre en pleine guerre. Face
à cette situation, les messages politiques du gouvernement,
relayés par les médias et même par certains auteurs,
étaient d'inciter la population à la résistance populaire.
On a aussi constaté la mobilisation de plusieurs jeunes prêts
à défendre la patrie par les armes. Un autre message
véhiculé par la crème politique congolaise est
« la paix se gagne ». C'est un défi que se lancent
les pionniers de la résistance nationale entre cette période
cruciale de l'histoire de notre pays. Par ce slogan ou cet appel, certains
auteurs des ouvrages se sont montrés critiques suite à la
léthargie et l'ambiguïté des Nations Unies, au sujet de la
guerre en RDC. Ces auteurs ont mis au devant de la scène les
différentes tergiversations des Nations Unies qui se montrent moins
critiques au concept agression et agresseurs de la RDC, concepts
utilisés par les dirigeants congolais. A la place, la communauté
internationale brandissait la thèse d'une rébellion interne, des
problèmes inter congolais.
3. Modèle bibliologique sous Joseph Kabila
(2001-2006)
Sous le règne de Joseph Kabila, le pays a connu ses
premiers moments de pacification. Ceci grâce aux différentes
négociations politiques engagées par le pouvoir de Kinshasa et
les différents mouvements politico-militaires d'opposition au pouvoir en
place. Le pays passant de la belligérance à la confiance entre
les différents acteurs politiques. L'on assistera au processus de
réunification du pays caractérisé par la chute de
frontières internes au pays, à la réunification
économico financière, à la reconnaissance du gouvernement
de Kinshasa comme unique centre d'impulsion de la gestion et de l'action
politique du pays. Autres faits marquant le règne Joseph Kabila, c'est
la cohésion au sommet de l'Etat avec la gestion de la formule 1+ 4,
entendez par là un président et 4 vice-présidents. Tous
ces événements ont eu aussi des conséquences directes sur
le plan bibliologique.
Sur le plan bibliologique, sous le règne de Joseph
Kabila (à partir de 2001), un certain nombre d'auteurs ont écrit
sur la vie politique de l'heure, sur le régime et le système
politique mise en place. Les messages contenus dans leurs ouvrages sont
nombreux et variés. Certains d'entre eux ont fustigé les
différentes guerres qu'a connues le pays durant les différentes
périodes troubles. Certains auteurs se rangeaient derrière le
pouvoir en place, juste pour soutenir sa cause. D'autres auteurs moins
critiques, se proposaient de vulgariser la démocratie et la paix
auprès de la population. D'autres auteurs encore, dans l'attente des
futures échéances électorales, ont commencés
à préparer l'opinion sur les enjeux des élections
prochaines devant se tenir en 2006.
Voici comment se répartie les ouvrages selon les
catégories (de 2000 à 2006) :
Année
|
Politique
|
Scolaires et académiques
|
Autres domaines
|
Nombre total
|
2000
|
11
|
19
|
130
|
160 ouvrages
|
2001
|
8
|
20
|
129
|
157 ouvrages
|
2002
|
13
|
31
|
156
|
200 ouvrages
|
2003
|
7
|
48
|
159
|
214 ouvrages
|
2004 et 2005
|
13
|
58
|
312
|
383 ouvrages
|
2006
|
4
|
36
|
127
|
167 ouvrages
|
Total général
|
56
|
212
|
1013
|
1281 ouvrages
|
Pourcentage
|
4%
|
16%
|
79%
|
//////
|
Il faut signaler que ce tableau ne reprend que les
publications enregistrées au dépôt de la
Bibliothèque nationale du Congo. Mais en plus des publications d'auteurs
congolais éditer à Kinshasa, il existe aussi d'autres congolais
et étrangers qui ont écrits sur la RDC et ont fait recours aux
éditions étrangères pour se faire éditer. On peut
citer à titre indicatif, les éditions Fayard (Paris), Editions
Karthala (Paris), Editions Publibook (Paris), Editions L'Harmattan (Paris),
Edition Misege (Londres), Editions Espace Afrique (Bruxelles), Editions Havaux
(Bruxelles), Groupe de Consultance et d'Etudes (Bruxelles), etc.
Quelques ouvrages sur la RDC publiés aux
éditions étrangères
N°
|
Titre de publication
|
Auteur
|
Lieu d'édition
|
Maison d'édition
|
Année de publication
|
1
|
Désir de Vérité
|
Didier Mumengi
|
Bruxelles
|
Editions Havaux
|
1997
|
2
|
Ainsi sonne le glas ! Les derniers jours du
maréchal Mobutu
|
Honoré NGBANDA Nzambo
|
Paris
|
Editions Gidippe
|
1998
|
3
|
|
Kabuya-Lumuna Sando
|
Paris
|
|
1998
|
4
|
Fizi 1967-1986. Le maquis de Kabila
|
Wilungula C
|
Paris
|
L'Harmattan
|
1997
|
5
|
Les armées du Congo-Zaire un frein au
développement
|
Kisukula Abeli Meitho
|
Londres
|
Edition Misege
|
2000
|
6
|
La désintégration de l'armée congolaise
de Mobutu à Kabila.
|
Kisukula Abeli Meitho
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2001
|
7
|
Président Mzee Laurent Désiré Kabila
Combats diplomatique et géostratégiques inachevés.
|
Bulaimu Wite-Nkate Myanda
|
Londres
|
Edition Misege
|
2001
|
8
|
La R.D. Congo malade de sa classe politique : les
coulisse du dialogue inter congolais.
|
Kabamba Mbwebwe K
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2001
|
9
|
RDC. Guerre et politique. Les 30 derniers mois de LD.
Kabila
|
De Villers G., Omasombo J. et Kennese
|
Paris
|
L'harmattan
|
2001
|
10
|
La société civile congolaise et la mise en
oeuvre des accords de Cotonou.
|
Norbert Yambayamba Shuku
|
Bruxelles
|
Groupe de Consultance et d'Etudes
|
2002
|
11
|
Kabila et la révolution congolaise. Panafricanisme ou
néocolonialisme ?
|
MARTENS Ludo
|
Bruxelles
|
EPO
|
2002
|
12
|
« L'Etat bébé. Lutte contre la
pauvreté : nouveau mythe onusien »,
|
Bongeli Emile
|
-
|
-
|
2004
|
13
|
Crimes organisés en Afrique Centrale.
Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux
|
Honoré NGBANDA Nzambo
|
Paris
|
Editions Duboiris
|
2004
|
14
|
L'occident pour ou contre la démocratie en
Afrique : Le cas du Congo Zaïre.
|
Evariste Tshimanga Bakadiababu
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2005
|
15
|
Enjeux de l'éducation de la femme en Afrique : Cas
des femmes congolaises du Kasaï.
|
Albertine Tshibilondi Ngoyi
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2005
|
16
|
La société civile socialement engagée en
République Démocratique du Congo
|
François Houtart
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2005
|
17
|
La RDC à l'aube de la troisième
République. Démocratie ou démocrature
|
Mutinga Modeste
|
Bruxelles
|
éd. Espace Afrique
|
2005
|
18
|
Les raisons d'un retour : Des défis pour la
RD-Congo
|
José Patrick Nimy Mayidika Ngimbi
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2005
|
19
|
Bibliothèque, livre, écrit et technologie de
l'information et de la communication République Démocratique du
Congo : Défis et perspectives.
|
Jacques Hellemans, Eddie Tambwe
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2005
|
20
|
"République Démocratique du Congo - Les
générations condamnées - Déliquescence d'une
société précapitaliste"
|
Jean I. N. Kanyarwunga
|
Paris
|
Editions Publibook
|
2006
|
21
|
Marchés et politiques en Afrique, l'exemple de la R.D
Congo
|
Matumweni Makwala Jean Claude
|
Paris
|
l'Harmattan
|
2006
|
22
|
Le calvaire d'un diplomate du Congo Zaïre.
|
Tshibasu Mfuadi
|
Paris
|
l'Harmattan
|
2006
|
23
|
Repenser la R.D. Congo: Réflexions d'un prêtre.
|
Apollinaire-Sam Simantoto Mafuta
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2006
|
24
|
L'impératif d'une culture démocratique en
République Démocratique du Congo: le rôle de l'école
dans la lutte contre la pauvreté culturelle.
|
Jean-Louis Tshimbalanga
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2006
|
25
|
Les mots de la démocratie au Congo Zaïre
(1990-1997)
|
Dieudonné Wamu Oyatambwe
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2006
|
26
|
Géopolitique du Congo (RDC)
|
Cros Marie-France, Misser François
|
Paris
|
Edition Complexe
|
2006
|
27
|
Les Bakongo et la pratique de la sorcellerie : ordre ou
désordre social.
|
Gaston M'bemba-Ndoumba
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2006
|
D'autres auteurs non répertorier au service du
dépôt légal de la Bibliothèque nationale du Congo,
ont aussi produits plusieurs ouvrages à caractère politique et
général durant la période faisant l'objet de notre
recherche.
A titre indicatif, voici quelques unes de leurs productions
repris dans le tableau ci dessous :
N°
|
Titre de publication
|
Auteur
|
Lieu d'édition
|
Maison d'édition
|
Année de publication
|
1
|
Pacte de Sang
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Editions Safari
|
2000
|
2
|
La Conspiration du Silence
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Editions Safari
|
2000
|
3
|
La convoitise des multinationales minières et
pétrolières occidentales sur les ressources naturelles du Congo
comme véritable enjeu de la guerre en RDC
|
Kibanda Matungila
|
Kinshasa
|
-
|
2000
|
4
|
Les Jeunes Sans Toit
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Editions Universitaires Africaines
|
2001
|
5
|
L'Univers des Jeunes Sans toit
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Editions Arc-En-Ciel
|
Mars 2001
|
6
|
L'avenir à Bras le Corps,
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Editions Universitaires Africaines
|
2002
|
7
|
Le Chantier de la Paix
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Editions Safari
|
2002
|
8
|
Le Congo et l'Afrique à l'orée du
troisième millénaire
|
Mupapa Say Michel Ange
|
Kinshasa
|
Presses universitaires du Congo
|
2004
|
9
|
La Participation Politique. Ethique civique et politique pour
une culture de paix, de démocratie et de bonne gouvernance
|
Ngoma Binda
|
Kinshasa,
|
Institut de Formation et d'Etudes Politiques
|
2005
|
10
|
République Démocratique du Congo: Biographie des
acteurs de la transition (Juin 2003-Juin 2006)
|
Jean Omasombo, Erik Kennes
|
Kinshasa
|
CERDAC
|
2006
|
11
|
Le Congo à l'épreuve de la démocratie.
Essai d'histoire politique
|
Lobho lwa Djugu Djugu
|
Kinshasa
|
PUK
|
2006
|
12
|
De Laurent Désiré Kabila à Joseph Kabila.
La désillusion d'un régime révolutionnaire en
République Démocratique du Congo
|
Eder Kitapandi Luzau
|
Kinshasa
|
Université de Kinshasa
|
2006
|
Selon ces indicateurs, il se révèle que la
grande partie des publications répertorier dans cette catégorie,
traite des sujets politiques relatifs à la transition, à la
démocratie et au fonctionnement des institutions ou du régime en
place au pays.
On ne peut étudier le modèle bibliologique de la
RDC sous la transition politique (1997-2006), qu'en évaluant l'ensemble
de la production littéraire congolaise de la dite période. Nous
nous basons sur les statistiques de la Bibliothèque nationale du Congo,
de la production d'autres auteurs non répertoriés au service du
dépôt légal de la Bibliothèque nationale du Congo et
de la production littéraire sur la RDC publiés aux
éditions étrangères.
Ces données disponibles en notre possession se
présentent comme suit :
Année
|
Bibliothèque nationale du Congo
|
Auteurs non répertoriés à la BNC
|
Publications aux éditions étrangères
|
1997
|
-
|
-
|
2
|
1998
|
-
|
-
|
2
|
1999
|
-
|
-
|
-
|
2000
|
160
|
3
|
1
|
2001
|
157
|
2
|
4
|
2002
|
200
|
2
|
2
|
2003
|
214
|
-
|
1
|
2004
|
191
|
1
|
2
|
2005
|
191
|
1
|
6
|
2006
|
167
|
3
|
8
|
Ce tableau n'est qu'une illustration à titre indicatif,
des publications intervenues durant les années faisant l'objet de notre
recherche.
Nous ne voulons pas dire que les cases vides ne contenant
aucune donnée, indiquent une absence de production de cette
année. Au contraire, plusieurs sources interrogées, affirment
l'existence d'une forte production littéraire durant les dites
années. Mais nous n'avons accès aux traces de cette production
car leurs auteurs, nous le pensons, auraient utilisés des canaux
parallèles pour mettre à la portée du public leur
produit.
Par rapport au modèle bibliologique de la RDC sous la
transition politique (1997-2006), voici comment se présente la
production littéraire, selon les domaines d'études, au regard des
données à notre disposition :
N°
|
Sources
|
Politique
|
Scolaires et académiques
|
Autres domaines
|
Nombre total
|
1
|
Bibliothèque nationale du Congo
|
56
|
212
|
1013
|
1281
|
2
|
Auteurs non répertoriés à la BNC
|
9
|
0
|
3
|
12
|
3
|
Publications aux éditions étrangères
|
23
|
0
|
4
|
27
|
////
|
Total général
|
85
|
212
|
1020
|
1320
|
////
|
Moyenne pour neuf ans
|
9
|
23
|
113
|
146
|
Il se révèle, au regard de ce tableau que la
période de la transition sous le régime Kabila a
été marquée par des publications variées et
diversifiées.
Une bonne partie d'ouvrages mis à la disposition du
public sont scolaires et académiques. Les ouvrages à
caractère politiques sont très remarquables par les
thèmes abordés durant cette période de notre recherche.
A noter que les données ci dessus ne sont que des
estimations car pour ce qui concerne la Bibliothèque nationale, elle a
connu plusieurs pertes des données suites au comportement de plusieurs
lecteurs qui volaient les registres contenant les données des ouvrages
entrées au sein de la bibliothèque nationales. D'autres sont
arrivés même à arracher plusieurs pages de ces registres,
rendant ainsi impossibles la quantification efficace des différentes
productions enregistrées au sein de cette institution nationale. Donc
ces chiffres énoncés ici nous indiquent juste l'orientation du
modèle bibliologique sous la transition politique sous les deux
régimes Kabila.
Rappelons que la théorie de la bibliologie politique
précise qu'il n'existe pas de formes d'organisation de la communication
écrite en soi. Mais que ce sont les structures politiques qui en
conditionnent l'apparition et le développement. Selon cette
théorie, à chaque modèle politique correspond un
modèle bibliologique, compris comme modèle spécifique
d'organisation des éléments de la communication écrite
dans un espace national.
Nous constatons que la période de transition sous les
deux régimes Kabila a été marquée par la
prédominance du modèle politique dans l'univers de la
communication écrite en RDC. Bien que le chiffre d'ouvrages
répertoriés dans ce travail ne reflète pas avec
précision cette réalité, le contexte politique de l'heure
marqué par la fracture et la cassure du système politique
mobutiste vers un système kabiliste, visant un changement des
mentalités et surtout une vision de progrès est l'un des
indicateurs majeur de cette relance.
Nous remarquons aussi que l'absence des traces de certains
ouvrages dans le circuit officiel du livre, serait due, nous le croyons, en
amont au manque de financement de certains auteurs qui ont du mal à se
faire publier auprès de certaines maisons d'éditions de la place.
En aval, le désintéressement de l'Etat du secteur de
l'édition fait que certaines maisons d'éditions, faute des moyens
et financement, se sentent incapables de mettre sur le marché des
ouvrages proposés par un certains nombres d'auteurs car l'édition
des ouvrages a plusieurs exigences. Il s'agit entre autres de la
réception des manuscrits des auteurs, de leur traitement sur le plan de
la forme et du fond avant leur publication. En plus de cela, il faut faire
connaître le livre du public, en organisant sa diffusion et sa
distribution car un livre mal diffusé et distribué, est
voué à l'échec.
Quelques titres des publications entre 1997
à 2006 (sur le plan politique)
N°
|
Titre de publication
|
Auteurs
|
Lieu d'édition
|
Maison d'édition
|
Année de publication
|
1
|
Ainsi sonne le glas ! Les derniers jours du
maréchal Mobutu
|
Honoré NGBANDA Nzambo
|
Paris
|
Editions gidippe
|
1998
|
2
|
|
Kabuya-Lumuna Sando
|
Paris
|
|
1998
|
3
|
La guerre de l'Est : Enjeux, vérités,
oublies et perspectives
|
Mukulumanya Wa Ngate Zenda
|
Kinshasa
|
Edition Zenda
|
2000
|
4.
|
Patriotisme enseigné à mon enfant
|
Philémon Mukendi
|
Kinshasa
|
|
2000
|
5.
|
Eventrer le Boa
|
Longandjo
|
Kinshasa
|
CEDI
|
2000
|
6
|
Praxis et pouvoir du peuple
|
Longandjo
|
Kinshasa
|
CEDI
|
2000
|
7
|
Le choix libéral
|
Katambwe Mutombo Willy
|
Kinshasa
|
Bussness service
|
2000
|
8
|
Démocratie, développement et paix
|
Landu Mayamba
|
Kinshasa
|
IFES
|
2000
|
9
|
Les sources congolaises d'inspiration patriotique (La
dernière lettre de Lumumba à Pauline)
|
Prof. Mupapa Say Michel Ange
|
Kinshasa
|
CEDI
|
2000
|
10
|
Justice et paix en RDC
|
Prof. Ngoma Binda
|
Kinshasa
|
Institut pour la démocratie et le leadership
|
2000
|
11
|
Elite et démocratie en RDC
|
Prof. Sabakinu Kavilu
|
Kinshasa
|
PUK
|
2000
|
12
|
La crise dans la sous région des grands lacs
|
UNIKIN
|
Kinshasa
|
PUK
|
2000
|
13
|
Libération et démocratisation du Congo avec L.D.
Kabila
|
Michel Fwakwimbi
|
Kinshasa
|
Horaf
|
2000
|
14
|
Pacte de Sang
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Editions Safari
|
2000
|
15
|
la Conspiration du Silence
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Editions Safari
|
2000
|
16
|
La convoitise des multinationales minières et
pétrolières occidentales sur les ressources naturelles du Congo
comme véritable enjeu de la guerre en RDC
|
Kibanda Matungila
|
Kinshasa
|
-
|
2000
|
17
|
Les armées du Congo-Zaire un frein au
développement
|
Kisukula Abeli Meitho
|
Londres
|
Edition Misege
|
2000
|
18
|
M.P.R fait privé et sa lettre ouverte du
président L.D. Kabila. Les criminels ont-ils des leçons à
donner ?
|
E.M Kabongo Malu
|
Kinshasa
|
Lefax
|
2000
|
19
|
La R.D.C : entre la colombe et les faucons, où
vont les partis politiques ?
|
Evariste Boshab
|
Kinshasa
|
P.U.C
|
2001
|
20
|
Pouvoir et démocratie en cas du Congo
démocratique
|
Prof. Lobho Lwa Djugu Djugu
|
Kinshasa
|
PUC
|
2001
|
21
|
Crise commis par les agresseurs de la RDC en territoire de
Kongolo: Enquête et réflexion
|
Henry Muhiya Musabate
|
Kinshasa
|
Medias Paul
|
2001
|
22
|
Guerre d'agression : la résistance congolaise
|
Poto Poto Mbeki Joseph
|
Kinshasa
|
Université africaine
|
2001
|
23
|
RDC : l'avenir à bras le corps
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Editions universitaires africaines
|
2001
|
24
|
La désintégration de l'armée congolaise
de Mobutu à Kabila.
|
Kisukula Abeli Meitho
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2001
|
25
|
Président Mzee Laurent Désiré
Kabila : combats diplomatiques et géostratégiques
inachevés.
|
Bulaimu Wite-Nkate Myanda
|
Londres
|
Edition Misege
|
2001
|
26
|
La R.D. Congo malade de sa classe politique : les
coulisses du dialogue inter congolais.
|
Kabamba Mbwebwe K
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2001
|
27
|
RDC. Guerre et politique. Les 30 derniers mois de LD.
KABILA
|
De Villers G., Omasombo J. et Kennese
|
Paris
|
L'harmattan
|
2001
|
28
|
Justice, politique et dialogue inter congolais
|
Tshikoji (CERDAF)
|
Kinshasa
|
Medias Paul
|
2001
|
29
|
Dialogue inter congolais de Gaborone à Addis-Abeba.
Restitution aux forces vives de la nation.
|
Pierre André Matusila
|
Kinshasa
|
Rodheck
|
2002
|
30
|
Dialogue inter congolais : consolidation de l'Etat et de
la nation
|
Facultés catholiques de Kinshasa
|
Kinshasa
|
F.C.K
|
2002
|
31
|
Le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda dans une guerre ouverte
contre la RDC. Point sur les crimes contre l'humanité au Kivu
|
O.C.P.A.G.L
|
Kinshasa
|
CEDI
|
2002
|
32
|
J'accuse Mobutu assassin de mon père
|
Claudel André Lubaya
|
Kinshasa
|
CEDI
|
2002
|
33
|
Le chantier de la paix
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Safari
|
2002
|
34
|
Regard sur le dialogue inter congolais de Sun city
|
Pierre Anatole Matusila, Nlandu M. et Rigobert Minani
|
Kinshasa
|
Rodheck
|
2002
|
35
|
Horizon et trajet politique de Mzee Laurent
Désiré Kabila
|
C.P.P
|
Kinshasa
|
CEDI
|
2002
|
36
|
Dialogue inter congolais : problématique de mise
en place des institutions de transition
|
Bruno Mupinganay Kadiakuidi
|
Kinshasa
|
Cari
|
-
|
37
|
Dialogue inter congolais
|
Matunda
|
Kinshasa
|
CEDI
|
2002
|
38
|
Dialogue inter congolais et déficit de la culture
politique en RDC
|
Bruno Mupinganay Kadiakuidi
|
Kinshasa
|
Cari
|
-
|
39
|
Les accords de paix en RDC
|
Gérard Balanda Mikuin
|
Kinshasa
|
Cherche
|
2003
|
40
|
Le piège de Laurent Désiré Kabila et la
transition
|
Bernard Kabatu suila
|
Kinshasa
|
Ka-Immo
|
-
|
41
|
Mobutu, la fin d'un zombie
|
T.H. René Essolomwa
|
Kinshasa
|
Paris
|
2003
|
42
|
Conflits armés en RDC : violences sexuelles contre
les femmes....
|
Lisette Banza
|
Kinshasa
|
Concordia
|
2004
|
43
|
Fédéralisme et unitarisme
|
Mabiala Mantuba
|
Kinshasa
|
Konrad Adenauer
|
-
|
44
|
Comment gagner les élections
présidentielles : stratégies et astuces
|
Michel Niamadjomi
|
Kinshasa
|
Medias Paul
|
2004
|
45
|
Le 30 juin 2005 : ça passe ou ça
casse ?
|
Banza Mukalay Nsungu
|
Kinshasa
|
Africa text
|
2005
|
46
|
Les profanateurs du 30 juin 2005
|
Henri Mova Sakanyi
|
Kinshasa
|
Safari / Medias Paul
|
2005
|
47
|
Congophonie : polémique globale et explosive
|
Henri Movca Sakanyi
|
Kinshasa
|
Safari / Medias Paul
|
2005
|
48
|
Qui a tué le maréchal Mobutu ?
|
Maître Mafuta Kamonga Nzevu Omer
|
Kinshasa
|
Eva
|
2005
|
49
|
Débout congolais
|
Abbé Masieta
|
Kinshasa
|
Epiphanie
|
2005
|
50
|
L'évaluation de la transition en RDC
|
Facultés catholique de Kinshasa
|
Kinshasa
|
F.C.K
|
2006
|
51
|
Pourquoi j'ai choisi Joseph Kabila
|
Vital Kamerhe
|
Kinshasa
|
Congo news medias
|
-
|
52
|
Illustration tragique du pouvoir au Congo Zaïre
(1965-1997)
|
Kambayi Buatshia
|
Kinshasa
|
Eugemonie
|
2006
|
53
|
Joseph Kabila : young and great leader for a great
nation
|
David Kasuba
|
Kinshasa
|
Kasuba
|
2006
|
54
|
Eveil patriotique
|
Lulu Yamba
|
Kinshasa
|
Aseco
|
2006
|
55
|
Les dérives d'une gestion prédatrice. Le cas du
Zaïre devenu RDC
|
Evariste Boshab
|
Kinshasa
|
CEDI
|
2002
|
56
|
Oraison pour Mzee (recueil des poèmes)
|
Henri Mova Sakanyi
|
Kinshasa
|
Safari
|
2003
|
57
|
Le Kabilisme
|
Kwangu Kitshika
|
Kinshasa
|
APN
|
2004
|
58
|
Comprendre la transition
|
Kabinda, Ndayiwell et alu
|
Kinshasa
|
FORED
|
2004
|
59
|
Les mots récurrents de la transition Zaïroise
|
Banza Mukalay
|
Kinshasa
|
CADICEC
|
2004
|
60
|
Vivement les élections
|
Henri Mova Sakanyi
|
Kinshasa
|
Safari / Medias Paul
|
2004
|
61
|
Les autres dimensions de la transition
|
Jean Louis Kalambay Ngala
|
Kinshasa
|
-
|
2005
|
62
|
Le Chantier de la Paix
|
Didier Mumengi
|
Kinshasa
|
Editions Safari
|
2002
|
63
|
Le Congo et l'Afrique à l'orée du
troisième millénaire
|
Mupapa Say Michel Ange
|
Kinshasa
|
Presses universitaires du Congo
|
2004
|
64
|
La Participation Politique. Ethique civique et politique pour
une culture de paix, de démocratie et de bonne gouvernance
|
Ngoma Binda
|
Kinshasa,
|
Institut de Formation et d'Etudes Politiques
|
2005
|
65
|
République Démocratique du Congo: Biographie des
acteurs de la transition (Juin 2003-Juin 2006)
|
Jean Omasombo, Erik Kennes
|
Kinshasa
|
CERDAC
|
2006
|
66
|
Le Congo à l'épreuve de la démocratie.
Essai d'histoire politique
|
Lobho lwa Djugu Djugu
|
Kinshasa
|
PUK
|
2006
|
67
|
De Laurent Désiré Kabila à Joseph Kabila.
La désillusion d'un régime révolutionnaire en
République Démocratique du Congo
|
Eder Kitapandi Luzau
|
Kinshasa
|
Université de Kinshasa
|
2006
|
68
|
Désir de Vérité
|
Didier Mumengi
|
Bruxelles
|
Editions Havaux
|
1997
|
69
|
Fizi 1967-1986. Le maquis de Kabila
|
Wilungula C
|
Paris
|
L'Harmattan
|
1997
|
70
|
La société civile congolaise et la mise en
oeuvre des accords de Cotonou.
|
Norbert Yambayamba Shuku
|
Bruxelles
|
Groupe de Consultance et d'Etudes
|
2002
|
71
|
Kabila et la révolution congolaise. Panafricanisme ou
néocolonialisme ?
|
MARTENS Ludo
|
Bruxelles
|
EPO
|
2002
|
72
|
Les nouveaux prédateurs : Politique des puissances en
Afrique centrale
|
Colette BRAECKMAN,
|
Paris
|
Fayard
|
2003
|
73
|
« L'Etat bébé. Lutte contre la
pauvreté : nouveau mythe onusien »,
|
Bongeli Emile
|
-
|
-
|
2004
|
74
|
L'occident pour ou contre la démocratie en
Afrique : Cas du Congo Zaïre.
|
Evariste Tshimanga Bakadiababu
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2005
|
75
|
Enjeux de l'éducation de la femme en Afrique: Cas des
femmes congolaises du Kasaï.
|
Albertine Tshibilondi Ngoyi
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2005
|
76
|
La société civile socialement engagée en
République Démocratique du Congo
|
François Houtart
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2005
|
77
|
La RDC à l'aube de la troisième
République. Démocratie ou démocrature
|
Mutinga Modeste
|
Bruxelles
|
éd. Espace Afrique
|
2005
|
78
|
Les raisons d'un retour: Des défis pour la RD-Congo
|
José Patrick Nimy Mayidika Ngimbi
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2005
|
79
|
Bibliothèque, livre, écrit et technologie de
l'information et de la communication en République démocratique
du Congo. Défis et perspectives.
|
Jacques Hellemans, Eddie Tambwe
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2005
|
80
|
"République Démocratique du Congo - Les
générations condamnées - Déliquescence
d'une société précapitaliste"
|
Jean I. N. Kanyarwunga
|
Paris
|
Editions Publibook
|
2006
|
81
|
Marchés et politiques en Afrique, l'exemple de la R.D
Congo
|
Matumweni Makwala Jean Claude
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2006
|
82
|
Le calvaire d'un diplomate du Congo Zaïre
|
Tshibasu Mfuadi
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2006
|
83
|
Repenser la R.D. Congo: Réflexion d'un prêtre.
|
Apollinaire-Sam Simantoto Mafuta
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2006
|
84
|
L'impératif d'une culture démocratique en
République Démocratique du Congo: le rôle de l'école
dans la lutte contre la pauvreté culturelle.
|
Jean-Louis Tshimbalanga
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2006
|
85
|
Les mots de la démocratie au Congo Zaïre
(1990-1997)
|
Dieudonné Wamu Oyatambwe
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2006
|
86
|
Géopolitique du Congo (RDC)
|
CROS Marie-France, MISSER François
|
Paris
|
Edition Complexe
|
2006
|
87
|
Les Bakongo et la pratique de la sorcellerie : ordre ou
désordre social.
|
Gaston M'bemba-Ndoumba
|
Paris
|
L'Harmattan
|
2006
|
88
|
Crimes organisés en Afrique Centrale.
Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux
|
Honoré NGBANDA Nzambo
|
Paris
|
Editions Duboiris
|
2004
|
A la lumière de la production de la communication
écrite de ces années de transition sous les régimes Kabila
(1997 à 2006), l'on remarque que certains auteurs ont peint d'une
façon ou d'une autre, le régime et le système politique
mise en place. Les messages contenus dans leurs ouvrages sont nombreux et
variés. Certains ont dans leurs ouvrages, fustigés les
différentes guerres qu'a connus le pays durant les différentes
périodes mouvantes. Ils ont orientés leurs écrits dans le
sens d'éveiller la conscience du peuple congolais au regard de
« l'agression que connaissait le pays en ce temps
là ».
Les deux camps (le pouvoir et l'opposition) se rejetant la
responsabilité, certains auteurs se rangeaient derrière le
pouvoir en place, juste pour soutenir sa cause et louer ses actions. D'autres
encore moins critiques, se proposaient de vulgariser la population sur la paix
et la démocratie, en cherchant dans leurs productions, à
éveiller la conscience du peuple congolais sur les futures
échéances électorales.
Conclusion Générale
Actuellement la structure d'offre de production du livre dans
notre pays n'a pas connu de progrès avec le temps. Les recherches
menées par nos prédécesseurs sur ce terrain de recherche
ont montrées que le problème du livre au Zaïre a
été d'abord celui du colonialisme qui avait mis en place un
contexte favorable pour l'expansion de la pensée et donc du livre.
Depuis, la vie du livre est caractérisée par la coexistence de
deux modèles sur le territoire national. Le premier modèle est
celui du système de partenariat. Le second model est celui
représenté par les éditeurs étatiques et les
éditeurs privés autochtones.
En République Démocratique du Congo,
l'édition du livre est une industrie qui nécessite des capitaux
considérables, lesquels peuvent être rentables à moyens ou
à long terme.
Durant la seconde République, pendant que la presse
périodique bénéficiait d'une prise en charges de la part
du pouvoir en place, notamment pour les frais d'impression, le paiement des
salaires, la fourniture en papier et autres matériels pour les journaux,
l'industrie du livre est restée négligée dans le monde de
la communication écrite. Pour le M.P.R, il s'agissait d'orienter
l'édition vers des actions de vulgarisation de son idéologie. Et
le livre, par sa spécificité, ne semble pas répondre
à cette exigence. Cette situation du livre n'a pas du tout changé
aujourd'hui. L'Etat n'intervient pas dans le secteur d'édition s'il ne
trouve pas son compte. Les informations recueillies de l'Association nationale
des éditeurs du livre congolais indiquent l'absence de l'Etat dans le
domaine de l'édition. Il accepte tout ce que les coopérations
étrangères lui offrent au détriment des nationaux. Les
auteurs et éditeurs, sont obligés de se battre avec les moyens de
bord pour faire fonctionner la machine éditoriale.
Au terme de notre étude portant sur le modèle
bibliologique de la RDC sous la Transition politique (1997-2006), Cas de
l'Edition du livre, nous avons remarqué que la grande partie de la
production du livre congolais durant cette période a été
le fruit des entreprises privées d'émanation locale. Leur
production est irrégulière, malgré l'importance
numérique, d'une moyenne de 146 ouvrages par an, soit 12 par mois. Les
entreprises publiques d'éditions qui ont existé avant la
période faisant l'objet de notre recherche, ont été
crées par le MPR parti Etat pour éditer et diffuser les ouvrages
scientifiques des zaïrois, d'éditer les manuels scolaires, de
promouvoir la littérature zaïroise et de diffuser
l'idéologie du parti. Actuellement, aucune de ces éditions
n'existent sur un plan formel suite aux différents pillages qu'a connu
le pays durant les années 1990, lesquels pillages avaient détruit
le tissu économique et social du pays.
Dans le domaine de l'édition, certaines entreprises
sont issues des associations d'intérêts entre les éditeurs
congolais et éditeurs étrangers. C'est le cas de Afrique
édition qui produit en majorité les livres scolaires et de
jeunesse adapté au programme congolais, agréés par le
ministère de l'éducation nationale.
Les éditeurs congolais regroupés dans
l'association nationale des éditeurs du livre rencontrent plusieurs
difficultés. Ils sont obligés de faire face à la
concurrence déloyale des marchés internationaux du livre. Les
organisateurs de ces marchés viennent avec des conditions exclusives,
auxquelles les éditeurs locaux ne peuvent répondre. Ce qui
crée une difficulté de compréhension et de
responsabilité entre les éditeurs locaux et pouvoir public.
Toujours dans le lot des difficultés, l'on peut noter
l'indifférence de l'Etat congolais qui ne protège pas la
promotion de l'édition locale du livre. Et devant les pressions de
l'étranger, sous couvert des dons, l'Etat s'engage dans des actions de
promotion de l'édition étrangère, sans tenir compte des
conséquences que cela peut avoir sur la promotion de la production
locale.
5. Perspectives.
Notre pays regorge des potentialités tant naturelles,
physiques qu'intellectuelles. Le développement du secteur de
l'édition est possible et appelle le bon jugement et la bonne
compréhension des décideurs congolais qui devraient encourager
les initiatives locales au lieu de les décourager.
L'Etat congolais doit faire preuve de responsabilité en
protégeant la production locale et en promouvant l'industrie locale du
livre. Pour ce faire, il est souhaitable que l'Etat prenne ses
responsabilités en concevant un plan de développement de tous
les secteurs du pays, en mettant en bonne place le secteur de l'édition
du livre, étant donné que celui- ci est le véhicule des
idées dans la société, et l'un des facteurs de
développement.
**************************************************************
Bibliographie
I. Livres
1) Braud Philippe, la science
politique, Paris : PUF, collection Que sais-je, 1982.
2) Braud Philippe, la vie politique,
Paris : PUF, collection Que sais-je, 1982.
3) Braud Philippe, La vie politique,
Paris : PUF, collection Que sais-je ? 1985.
4) Eddie Tambwe, Recherche sur l'écrit au
Congo Kinshasa, Paris, l'Harmattan, Pg. 252 pages.
5) Eddie Tambwe, Communication écrite et
pouvoir politique, Université Paris VII Denis Diderot,
1994-1995.
6) Estival Robert., Les sciences de
l'écrit, Paris, P. 427-429
7) Estival Robert, Le livre dans le monde.
Introduction à la bibliologie politique internationale,
Paris : Retz, 1983.
8) Eddie TAMBWE, Ecrit et pouvoir au Congo
Zaïre (1885-1990), Paris, l'Harmattan, 2001, 314 pages
9) Gode IWELE, Mgr Mosengwo : acteur et
témoin de l'histoire, Duculot, 1995, 229 pages.
10) Gauthier de. VILLERS, Zaïre: la
transition manquée (1990-1997), Cedaf ;
l'Harmattan, 1997, 302 pages
11) Eddie Tambwe, Achille Penou et Marc Ngwanza,
La chaîne du livre en Afrique Noire
francophone, Paris, l'Harmattan, 2006, 179 pages,
12) BRAECKMAN Colette, L'enjeu congolais.
L'Afrique centrale après Mobutu, Paris, Fayard, 1999, 428
pages.
13) MATUSILA Pierre Anatole, MINANI Bihuzo Rigobert s.j et
NLANDU Mayamba Thierry, Regard sur le dialogue inter congolais de
Sun City. Trois perspectives, Kinshasa, Medias Paul, 2002, 115
pages.
14) Mbavu Muyindo Vincent, Le Congo Zaïre
d'une guerre à l'autre, de libération et occupation (chronique
1996-Lusaka 1999), Paris, l'Harmattan.
15) MUKULUMANYA wa Ngate Zenda, La guerre dans
l'Est. Enjeux, vérités oubliées et perspectives de
paix, Kinshasa, Editions Zenda, 2000, 126 pages
16) MUTINGA Modeste, Chronique d'une paix
négociée en RDC. Un devoir de mémoire
(1998-2003), Bruxelles, Edition Espace Afrique, 2005, 526
pages.
17) POTOPOTO Joseph, Guerre des grands lacs. La
résistance congolaise : analyse des discours et messages
politiques, Kinshasa, Editions universitaires africaines, 2001, 209 pages.
II. Articles
1) Jarmila Burgetova, Résultat de la
transformation du modèle bibliologique de la communication écrite
de la République Tchèque, In. Nouvelle
Technologie, modèle sociaux et sciences de l'écrit,
13ème internationale de bibliologie et 2ème
colloque bilatéral Algero-Français, 368 Pages.
2) Santerres Sarkany Stephane et Estivals Robert,
« Censure de l'écrit », in
Les sciences de l'écrit.
3) Claude Shannon et Warren Weaver, Théorie
mathématique de la communication, Paris :
Retz, édition 1975, In. Communication écrite et pouvoir
politique,
4) Estivals Robert, « contribution
à l'étude des transformations du système de communication
écrite dans les pays d'Europe centrale : naissance d'une
problématique de recherche dans le cadre de l'association internationale
de bibliologie (Prague, 14 Mai 1994) », In.
Nouvelles technologies, modèles sociaux et sciences de l'écrit,
13ème colloque internationale de bibliologie et
2ème colloque bilatéral Algero-Français, 368
Pages.
5) Gabrila ZIBRITOVA, « Transformation
du modèle bibliologique en Slovaquie : Apports et problèmes
(Année 1989-1995) », In. Nouvelles technologies,
modèles sociaux et sciences de l'Ecrit, 13ème colloque
internationale de bibliologie et 2ème colloque
bilatéral Algero-Français, 368 Pages.
6) Rabat ALLAHOUM, Les modèles
bibliologiques dans le monde : passé et
présent, In. Nouvelles technologies, modèles
sociaux et sciences de l'écrit, 13ème Colloque
international de bibliologie et 2ème colloque
bilatéral Algero-Français, 368 Pages.
III. Notres de cours
1) Malembe Tamandiak, Histoire
général de l'information, Kinshasa, notes de cours,
Ifasic, 79 Pages.
2) Eddie Tambwe, « La bibliologie,
science générale de la communication
écrite», Notes de cours, Kinshasa, Ifasic, 166
Pages
Table des matières
00. Introduction
générale
A) Contexte
général.....................................................................5
B) Objet de
l'étude.......................................................................7
01.
Problématique..........................................................................9
02.
Hypothèse..............................................................................
10
03. Intérêt du
sujet........................................................................10
04. Délimitation spatio-temporelle du
sujet..........................................10
05. Méthodes et techniques de recherche
exploitées................................11
Chapitre I. Cadre conceptuel et
théorique
I. 1. Théorie du modèle bibliologique
........................................................ 12
I.2. Modèle bibliologique appliqué et
les travaux analogues sur la RDC ........ .. .. 17
Chapitre II. Rappel du contexte politique de la
République démocratique du Congo
II.1. Contexte politique avant 1990
............................................................ 32
II.2. Réinstauration de la
démocratie et problèmes de son application
.................34
II.3. La Conférence nationale souveraine
(CNS)............................................35
II.4. La chute de Mobutu
.......................................................................
44
II.5. L'arrivée de Laurent Désiré
Kabila ......................................................45
II.6. Joseph Kabila et l'installation des institutions
issues des élections ................47
Chapitre III. Analyse du Modèle
bibliologique de la RDC. Cas de l'Edition du livre
1.
Introduction.......................................................................................51
2. Modèle bibliologique sous le règne de
Laurent Désiré Kabila .........................57
3. Modèle bibliologique sous le règne de
Joseph Kabila .................................. 59
4. Conclusion
générale.............................................................................78
5.
Perspectives.......................................................................................
80
Bibliographie
.......................................................................................81
Table des
matières................................................................................
83
* 1 Jarmila Burgetova,
Résultat de la transformation du modèle bibliologique
de la communication écrite de la République
Tchèque, in. Nouvelles Technologies, modèle
sociaux et sciences de l'écrit, 13ème
colloque international de bibliologie et 2ème colloque
bilatéral Algero-Français, Pg 74-75.
* 2 Malembe Tamandiak,
Histoire générale de l'information,
Kinshasa, notes de cours, Ifasic, Pg 59
* 3 Malembe Tamandiak, op.
cit, 60
* 4 Eddie Tambwe,
Recherche sur l'écrit au Congo Kinshasa,
Paris, l'Harmattan, Pg. 11
* 5 P. Braud, la
science politique, Paris : PUF, collection Que
sais-je ? , 1982, P.10
* 6 P. Braud, La
vie politique, Paris : PUF, collection Que sais-je ?,
1985, P. 13
* 7 Eddie Tambwe,
Communication écrite et pouvoir politique,
Université Paris VII Denis Diderot, 1994-1995, P.
* 8 Estivals Robert.,
Les sciences de l'écrit, Paris, P. 427-429
* 9 Eddie Tambwe,
Communication écrite et pouvoir politique,
Op. Cit, P.
* 10 Idem, P.
* 11 Estivals Robert,
Le livre dans le monde. Introduction à la bibliologie
politique internationale, Paris :Retz, 1983, P. 21
* 12 Santerres Sarkany
Stephane et Estivals Robert, « Censure de
l'écrit », in Les sciences de
l'écrit, Op. cit. , p.108-109
* 13 Claude Shannon et
Warren Weaver, Théorie mathématique de la
communication, Paris : Retz, édition 1975, In.
Communication écrite et pouvoir politique, Op.
cit
* 14 Santerres Sarkany Stephane
et Estivals Robert, « Censure de
l'écrit », Op. cit. P. 108-109
* 15 Eddie Tambwe,
« La bibliologie, science générale de la
communication écrite », Notes de cours,
Kinshasa, Ifasic, P. 42-43
* 16 Rabat ALLAHOUM,
Les modèles bibliologiques dans le monde : passé et
présent, In. Nouvelles technologies, modèles
sociaux et sciences de l'écrit, 13ème Colloque
international de bibliologie et 2ème colloque
bilatéral Algero-Français, Pg. 39
* 17 Rabat ALLAHOUM,
Les modèles bibliologiques dans le monde : passé et
présent, In. Nouvelles technologies, modèles
sociaux et sciences de l'écrit, 13ème Colloque
international de bibliologie et 2ème colloque
bilatéral Algero-Français, Pg. 41
* 18 Estivals ROBERT,
« contribution à l'étude des
transformations du système de communication écrite dans les pays
d'Europe centrale : naissance d'une problématique de recherche dans
le cadre de l'association internationale de bibliologie (Prague, 14 Mai
1994) », In. Nouvelles technologies, modèles
sociaux et sciences de l'écrit, 13ème colloque
internationale de bibliologie et 2ème colloque
bilatéral Algero-Français, Pg. 42
* 19 Rabat ALLAHOUM, Op. cit.,
Pg. 42
* 20 Jarmila BURGETOVA, Op.
cit, Pg. 75
* 21 Gabrila ZIBRITOVA,
« Transformation du modèle bibliologique en
Slovaquie : Apports et problèmes (Année
1989-1995) », In. Nouvelles technologies,
modèles sociaux et sciences de l'Ecrit, 13ème colloque
internationale de bibliologie et 2ème colloque
bilatéral Algero-Français, Pg. 352-353
* 22 Eddie TAMBWE,
Ecrit et pouvoir au Congo Zaïre (1885-1990),
Paris, l'Harmattan, 2001, Pg. 14
* 23 Eddie TAMBWE, op.cit,
Pg. 93
* 24 Eddie TAMBWE,
Ecrit et pouvoir au Congo Zaïre (1885-1990),
Paris, l'Harmattan, Pg. 94, tiré « des annales
parlementaires de Belgique, chambres des représentants, 1908, Pg.
385-386 »
* 25 Eddie Tambwe, Op. Cit.
, 155
* 26 Eddie TAMBWE, Idem, Pg.
164
* 27 Malembe Tamandiak,
Histoire générale de l'information,
Kinshasa, Notes de cours, Ifasic, Pg. 76
* 28 Gode IWELE,
Mgr Mosengwo : acteur et témoin de
l'histoire, Duculot, 1995, Pg. 124
* 29 Gauthier de. VILLERS,
Zaïre: la transition manquée (1990-1997),
Cedaf ; Harmattan, 1997, Pg. 13
* 30 Gauthier de. VILLERS,
Idem, Pg. 24
* 31 Gauthier de. VILLERS,
Ibidem, Pg. 18
* 32 Gode IWELE, Op. Cit. ,
129
* 33 Gauthier de. VILLERS, Op.
cit. , 24
* 34 Gode IWELE, Op. Cit. , Pg.
134
* 35 Gauthier de. VILLERS, Op.
Cit. , 124
* 36 BRAECKMAN Colette,
L'enjeu congolais. L'Afrique centrale après
Mobutu, Paris, Fayard, 1999, Pg. 351
* 37 MUKULUMANYA wa Ngate
Zenda, La guerre dans l'Est. Enjeux, vérités
oubliées et perspectives de paix, Kinshasa, Edition Zenda,
2000, Pg. 30
* 38 MUKULUMANYA wa Ngate
Zenda, op. Cit., Pg. 33-34
* 39 BRAECKMAN Colette,
op.cit., Pg. 360-361
* 40 MATUSILA Pierre Anatole,
MINANI Bihuzo Rigobert s.j. et NLANDU Mayamba Thierry, Regard sur
le dialogue inter congolais de Sun City. Trois perspectives,
Kinshasa, Medias Paul, 2002, Pg. 2-3
* 41 Eddie Tambwe, Achille
Penou Some et Marc Ngwanza Kasong' Abor : La chaîne du
livre en Afrique Noire francophone, Paris, l'Harmattan, 2006, pg.
7
* 42 Idem, Pg. 64
* 43 Eddie Tambwe, Achille
Penou Some et Marc Ngwanza Kasong' Abor : Op.cit, Pg. 67
* 44Eddie Tambwe, Achille Penou
Some et Marc Ngwanza Kasong' Abor : Op.cit, Pg. 68
* 45 POTOPOTO Joseph,
Guerre des grands lacs. La résistance congolaise :
Analyse des discours et messages politiques, Kinshasa, Editions
universitaires africaines, 2001, Pg. 92
* 46 Idem, Pg. 104-105
* 47POTOPOTO Joseph,
Guerre des grands lacs. La résistance congolaise :
Analyse des discours et messages politiques, Kinshasa, Editions
universitaires africaines, 2001, Pg. 111
* 48 Idem, pg. 113
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