0. INTRODUCTION GENERALE
0. 1. Problématique
Pour établir différentes politiques soit en
matière d'allocation des ressources, de distribution équitable de
la richesse ou de la stabilisation de l'économie, soit pour financer le
déficit, l'Etat a besoin des ressources financières dont
l'origine peut être la vente des certains biens c'est-à-dire la
privatisation ou la fiscalité ou encore en faisant appel au
crédit auprès de la Banque Centrale. Dans le cas où ces
ressources ne suffisent pas, il fait recours à l'emprunt.
Au moment de l'indépendance, les anciennes
métropoles font tout leur possible pour garder un contrôle sur
leurs anciennes colonies en poussant au pouvoir des hommes qui serviraient
leurs intérêts. En RDC, la Belgique n'a pas pu empêcher que
Patrice Lumumba accède au pouvoir. Soutenu par une vague populaire, il
tire le pays vers l'autonomie. Mais, cela ne fut que de courte durée et
les intérêts des métropoles rattrapent l'ex-Congo belge. En
1961, Lumumba est assassiné et l'homme soutenu par les occidentaux
(Etats-Unis, France, Belgique), Joseph Désiré Mobutu, prend le
pouvoir en 1965.
L'Angola, soutenu par le Cuba, et le Congo Brazzaville
proclamé marxiste aux années 1970, le Congo de Mobutu
représente pour l'Ouest un allié stratégique face au bloc
soviétique. Du fait de cet enjeu stratégique, Mobutu va
bénéficier de l'appui financier des puissances occidentales et
des Institutions Financières Internationales qui garderont les yeux
fermés sur les malversations de Mobutu. A la chute du mur de Berlin en
1989, l'enjeu stratégique n'étant plus de mise, l'appui financier
sur le Congo occidental s'arrête. C'est pour cette raison Mobutu
connaîtra sa chute en 1989 et non à sa mort en 1997.
Après la possession privée du Congo Belge par
Léopold II, Mobutu contractera au nom de l'Etat de nombreux prêts
qui formeront une dette à croissance exponentielle et dont les sommes
empruntées entre autres étaient pour la construction des
éléphants blancs.
La pauvreté ou la misère de la RDC peut
s'expliquer uniquement par la faible performance de ses institutions, de ses
entreprises et de ses coutumes. Notre mode de travail, notre niveau de vie et
nos politiques sont déterminés par un ordre mondial et cet ordre
mondial est fortement marqué par le jeu des intérêts dont
les bénéficiaires sont de grandes puissances qui ne veulent pas
l'avancement de la RDC et qui continuent à aggraver la misère des
congolais. Nos dirigeants politiques aussi avec leur mauvaise gestion ont
plongé le pays dans l'abîme où il croupit
c'est-à-dire les gouvernements a sa part de responsabilité
à la descente aux enfers que poursuit le niveau de vie congolais, dans
la mesure où les dirigeants sont restés marqués non pas
par le souci de promouvoir le progrès économique et social, mais
par un esprit servile et fortement tourné vers le seul profit et leur
sécurité personnelle. A cela s'ajoute les mécanismes
financiers internationaux qui créent la pauvreté et la
dépendance.
Après une courte période d'euphorie durant la
période 1967-1972, l'économie congolaise a sombré suite
à l'échec de la zaïrianisation et à
l'éclatement de la crise de la dette extérieure au début
des années 1980. Malgré des rééchelonnements
à répétition et à la mise en oeuvre d'un programme
d'ajustement structurel, la situation a continué de se dégrader
jusqu'à la fin de la guerre froide et la rupture entre Mobutu et la
Communauté Internationale. Après une décennie de pillages
et de guerres, la RDC a dû régulariser sa position
financière extérieure pour se reconnecter aux circuits financiers
internationaux1(*).
Après la série d'événement
soulignée ci-dessus, il s'en est suivi une gigantesque opération
de restructuration de sa dette extérieure en 2002, puis un programme de
stabilisation macroéconomique et une stratégie de croissance et
de réduction de la pauvreté censés être
ponctués mi 2008 par un allègement d'une partie de sa dette
extérieure.
Malgré ces programmes et allégements, la
situation économique et sociale de la RDC reste la plus fragile et le
pays est loin d'être en mesure d'atteindre les objectifs du
millénaire en 2015. Le taux de pauvreté et de malnutrition s'est
fortement dégradé depuis le début des années 1990,
malgré l'énorme potentiel agricole dont dispose le pays. Le
budget de l'Etat reste très faible et dépend encore pour plus
d'un tiers de l'assistance extérieure, ce qui empêche le
gouvernement central de rétrocéder comme prévu par la
constitution les 40% de ses recettes aux provinces et de financer en
conséquence les stratégies de réduction de la
pauvreté définies. Les investissements massifs annoncés
par la chine en septembre 2007 ont suscité des débats
passionnés et redistribué partiellement les cartes du financement
du développement congolais.
Ainsi, dans notre travail, il sera question de répondre
aux préoccupations subsidiaires ci-après :
o La dette extérieure est-elle un fardeau pour la
postérité (génération future)?
o Quel est l'avantage et l'inconvénient de recourir
à la dette extérieure pour le financement budgétaire?
o Quelle est l'importance du déficit budgétaire?
o Quelles sont les conséquences économiques du
déficit?
o Quelles sont les retombées de la dette
extérieure en RDC et pourquoi?
C'est à cette série des préoccupations
que le présent travail se propose de fournir des réponses.
0.2. Hypothèses de travail
Les hypothèses constituent des réponses
anticipées à des questions que les chercheurs se posent au
début de leurs projets d'étude2(*). En rapport aux problèmes
révélés et aux questions posées, nous partons des
hypothèses selon lesquelles :
Ø La dette extérieure est un fardeau
légué à la postérité ; chaque dollar de
dette est semblable à une lourde pierre que nous devons porter sur nos
épaules. Cette idée, largement répandue selon laquelle, la
dette extérieure serait un poids mort qui freine la croissance que
devront rembourser nos enfants, n'est pas nécessairement vraie. Le
véritable fardeau qu'on laisse à la génération
future n'est pas seulement la dette, mais tous les problèmes que nous
leur léguerons si, sous prétexte de laisser un Etat sans dettes,
nous réduisons les dépenses publiques les plus essentielles.
Il est irrationnel de croire qu'on laisse à la
génération suivante en tant que génération une
dette à rembourser, il est en revanche parfaitement possible de leur
laisser des problèmes, et de très graves. En effet, si les
administrations publiques négligent pour ne pas s'endetter, pour
l'éducation ou si elles réduisent l'effort collectif en faveur
des personnes en détresse, par exemple, dans ce cas, nous laissons
à charge de la génération future toute une couche sociale
élevée dans le désespoir, la marginalité et la
délinquance. Voilà le vrai fardeau que nous risquons de
laisser.
L'endettement n'est justifié que pour financer les
dépenses d'investissement. C'est-à-dire des dépenses qui
augmentent la capacité productive de l'économie et assure leur
financement ultérieur.
Ø L'inconvénient d'un recours à la dette
est le remboursement, surtout si la dette a été contractée
pour faire face aux dépenses courantes ou de fonctionnements. Par leur
nature, les dépenses de fonctionnement créent des avantages
immédiats, mais il serait contraire à une gestion efficace et
équitable du secteur public de les financer par des emprunts car, il
entraîne le report du financement à une date future.
De ce fait, il n'est pas bon que l'Etat finance par
endettement des dépenses de fonctionnement car, la charge de financement
de ces dépenses est reportée sur les générations
à venir, même si leur bien-être n'en sera pas
augmenté.
Ø Le déficit budgétaire est au
départ un outil de politique économique permettant, au mieux, de
stimuler l'économie et au pire de limiter les effets d'une
récession. Fondé sur les postulats de Keynes, l'effet
multiplicateur fait d'abord ses preuves dans le cadre d'enrayer la crise de
1920 qui était focalisée par l'insuffisance de production,
d'obsolescence de la technologie. Fort de ce succès, l'application de la
théorie keynésienne est longtemps préconisée pour
doper l'économie qui a ce que le budget de l'Etat soit
déficitaire.
Le fait qu'il ait croissance ou non n'est pas lié aux
dépenses, le déficit vaut à un endettement, le
déficit est considéré comme un élément de
stratégie de la croissance c'est-à-dire un endettement en terme
de programme d'action. L'endettement équivaut toujours au
déficit, cet endettement peut être intérieur ou
extérieur y compris le financement monétaire (planche à
billet) auquel on a souvent tendance à recourir dans des pareilles
circonstances.
Ø La dette extérieure est le montant
cumulé des déficits passés. Pour évaluer
l'importance de la dette actuelle, il est toujours utile de replacer le
problème dans une perspective historique et pour comprendre l'influence
de la dette et des déficits sur l'économie, il est utile de
séparer les effets de court terme des effets de long terme.
A court terme, le montant de la dette est donné et nous
devons tenir compte des variations de la production autour de son potentiel. A
court terme, nous intéressons à l'ampleur des effets
d'éviction potentielle de la dépense privée par la
dépense publique. Cette ampleur va dépendre de la réaction
de la politique monétaire. Si la réaction monétaire
à une hausse des dépenses publiques est forte et se traduit par
une hausse des taux d'intérêt de manière à lutter
contre l'inflation suscitée, alors, l'éviction sera totale. Si la
réaction de la politique monétaire est expansionniste parce qu'il
existe des grandes capacités de production inutilisées, alors
l'effet d'éviction est faible voir nul.
A long terme, la dette est variable et la production tend vers
son niveau potentiel. La dette extérieure et son évolution ont un
impact sur la formation du capital et sur la consommation des
générations futures. A long terme, nous intéressons
à l'ampleur des effets de la dette sur la croissance économique
et sur la consommation respectives des générations
présentes et futures.
Ø La dette extérieure de la RDC est un fardeau
légué à nos enfants et petits enfants. Parce qu'il y a
l'absence de consentement c'est-à-dire la dette a été
contractée contre la volonté du peuple, l'absence de
bénéfice qui veut dire tout simplement que les fonds ont
été dépensés de façon contraire aux
intérêts de la population et la connaissance des intentions des
emprunteurs par la destination de leurs emprunts. Elle est contractée
non pas pour les dépenses en capital mais plutôt pour renflouer
les poches des hommes politiques, pour balayer rapidement toute opposition,
pour des intérêts égoïstes, que savons-nous encore.
v De tout ce précède, notre hypothèse
principale est que, le fait de recourir à la dette extérieure
pour le financement du déficit budgétaire n'est pas mauvais mais,
il faut qu'il ait une politique d'endettement basé sur le programme
qui assure l'expansion de l'économie et le financement ultérieur
de cet endettement.
Nous constatons que, les autres ressources de revenus
extrafiscaux ne déplacent pas la difficulté dans le temps mais,
change la nature en modifiant la valeur de la monnaie. Et ce mode de
financement qui est la planche à billet est très risqué
surtout pour les Etats du tiers monde, qui ont des économies faibles.
Parce que si l'accroissement de la masse monétaire est plus rapide que
celui de la production, le rythme de l'inflation va aussi
accélérer. C'est pour cela, les pays ayant adoptés l'euro
ont ratifié par le traité de Maastricht de ne plus utilisent la
planche à billet, pour financer le déficit budgétaire avec
leur critère de convergence qui stipule que le taux d'inflation ne
dépasse pas 1,5% du PIB.
0.3. Choix et intérêt du sujet
Ce travail sur le financement du déficit
budgétaire par la dette extérieure a un double
intérêt. Le premier est d'ordre théorique, dans le sens que
ce travail est une contribution au débat sur les inconvénients et
les avantages de recourir à la dette extérieure. Le
deuxième intérêt est d'ordre pratique car cette
étude se propose d'identifier les facteurs de financement du
déficit budgétaire par la dette extérieure dans le
contexte de la République démocratique du Congo en vue d'orienter
de décisions de pratique budgétaire.
0.4. Délimitation spatio-temporelle
Une étude scientifique doit être
délimitée dans le temps et dans l'espace pour que sa
portée scientifique soit appréhendée dans un contexte bien
défini.
Ainsi sur le plan spatial, la présente étude se
propose comme champ d'investigation, la RDC quant à l'horizon temporel,
l'étude s'étend sur une période allant de 2003 à
2008.
0.5. Méthodologie du travail
Deux approches méthodologiques seront utilisées
dans ce travail.
Une approche descriptive et une approche analytique. Ces deux
approches vont permettre d'apprécier dans un premier temps les
inconvénients de recourir à la dette extérieure et dans un
second temps de relever les facteurs déterminants le financement du
déficit budgétaire par la dette extérieure.
L'approche descriptive va reposer essentiellement sur la
construction des tableaux pour apprécier non seulement
l'inconvénient de recourir à la dette extérieure mais
également l'impact du financement du déficit budgétaire
par la dette extérieure.
L'approche analytique cherche essentiellement à relever
les facteurs explicatifs du financement du déficit budgétaire par
la dette extérieure. En d'autre terme, il s'agit d'identifier les
facteurs pertinents du financement du déficit budgétaire par la
dette extérieure.
Les méthodes ci-dessus évoquées seront
rendues possibles grâce aux techniques de collecte des données.
Dans le cadre de ce travail nous nous sommes servis de deux principales
techniques : la technique documentaire et la technique d'interview.
La première a consisté à lire les
ouvrages, mémoires, articles et publications et autres écrits
disponibles en rapport avec le sujet traité.
La seconde porte sur les entretiens réalisés
avec les spécialistes et toute autre personne susceptible de nous
fournir des informations pertinentes sur le sujet d'étude.
0.6. Difficultés rencontrées
La difficulté majeure est le manque des moyens
financiers, ce qui ne nous a pas facilité la tâche pendant la
rédaction du présent travail. En plus, nous avons connu le
problème de temps car ce travail demande beaucoup d'investigations pour
atteindre l'objectif assigné avec beaucoup de vérités.
0.7. Canevas du travail
Hormis l'introduction et la conclusion générale,
cette étude s'articule autour de trois parties. La première
partie traite de cadre conceptuel et est subdivisée en deux
chapitres : le premier chapitre traite du budget de l'Etat et le second
parle de la dette publique ;
La deuxième partie examine le lien entre le
déficit budgétaire et l'accroissement de la dette publique que
nous avons subdivisé également en deux chapitres : le
chapitre troisième s'intitule le déficit public et le
quatrième parlera de l'alourdissement de la dette publique et ses effets
sur l'activité économique ;
La dernière partie sera consacrée au cadre
empirique, elle n'a qu'un seul chapitre : cinquième chapitre qui
enfin traite du financement du déficit budgétaire en
République démocratique du Congo par la dette extérieure.
Première partie : Cadre conceptuel
Cette partie du travail traite de
généralités sur le budget de l'Etat et de la de dette
publique. Elle est subdivisée en deux chapitres : le premier
consacré au budget de l'Etat et le second réservé à
la dette publique.
CHAP I : LE BUDGET DE L'ETAT
Ce chapitre est très important, il est basé sur
le programme économique du gouvernement. Il traite de la notion du
budget, de la définition du budget, des recettes et des dépenses
du budget de l'Etat, de la question des principes d'élaboration du
budget de l'Etat.
I.1. Notion du budget
Le budget est un des mots qui a avoir traversé deux
fois la manche. Au moyen âge, la bougette désignait la bourse
(porte monnaie) qui pendait à la ceinture. Ce terme a été
repris par les Anglais qui l'ont transformé en budget qui fut ensuite
repris par les Français pendant la révolution française,
vers l'an 1789.
Dans le monde de l'entreprise, il faut toutefois garder
à l'esprit que la comptabilité est une discipline à
vocation fiscale. Ce sont des règles qui permettent de contrôler
à posteriori les résultats d'une entité. Le budget, quant
à lui se doit d'être un outil de prévision, d'aide au
pilotage d'une entreprise. Un budget ne pourrait donc être confondu avec
le concept de comptabilité prévisionnelle.
I.2. Définition et Notions du budget
Le budget est un élément comptable dressant
l'ensemble des recettes et des dépenses prévisionnelles d'un
agent économique (un ménage, l'Etat...) au cours d'un exercice
comptable à venir.
Le budget peut être indicatif (on fait une estimation
mais les choses peuvent se révéler différentes) ou pour
les dépenses seulement, impératif (on s'interdit de
dépenser plus, à moins que le budget soit modifié
à la hausse).
Lorsqu'on constate qu'un budget prévisionnel n'est pas
conforme aux réalisations, il est d'usage de réviser ses
prévisions au cours de l'exercice comptable (à la fin de chaque
trimestre par exemple). Il s'agit dès lors d'un budget
révisé.
Le budget est inutile sans un suivi permettant de s'assurer
qu'il est respecté, et sans mesures correctrices, au cas où
l'exécution s'en écarte. Ces mesures peuvent porter sur le budget
lui-même, sur le fonctionnement de l'agent économique, ou
éventuellement, même si cela relève de la malversation, sur
l'enregistrement comptable (on affiche une dépense ou une recette sur un
article budgétaire différent de ce qui devrait, ce qui change la
répartition sans modifier le total).
Ce suivi budgétaire (ou contrôle
budgétaire), purement comptable, n'a rien n'avoir avec le contrôle
de gestion, qui lui s'attache lui à identifier les désordres dans
l'organisation. En outre, le contrôle de gestion est le processus mis en
oeuvre au sein d'une entité économique pour s'assurer d'une
mobilisation efficace et permanente des énergies et des ressources en
vue d'atteindre l'objectif visé par cette entité3(*).
Signalons que le budget bien qu'il soit, par définition
un état comptable de prévision de dépenses ou de recettes,
nous constatons dans tous les textes législatifs l'emploi
systématique de l'expression budget prévisionnel. Il s'agit
là d'un pléonasme inadmissible de la part de la haute
administration.
I.3. Les recettes et les dépenses du budget de
l'Etat
I.3.1. Les recettes de l'Etat
Pour couvrir ses dépenses multiples, l'Etat a
énormément besoin de ressources. Les ressources de l'Etat
constituent l'argent ou la fortune de l'Etat. Il existe une
variété de moyens pour l'Etat de se procurer cet argent :
Ø Les recettes fiscales tirées de
l'impôt ;
Ø Les recettes domaniales ;
Ø Les taxes administratives ;
Ø Les taxes parafiscales ;
Ø Les ressources d'emprunt et
Ø Les ressources du trésor provenant du
financement monétaire (ou moyen de trésorerie).
Les financiers classiques regroupaient les moyens en deux
catégories :
a. les ressources publiques proprement dites : revenus du
domaine et des services, impôts et parafiscalités ;
b. les moyens de trésorerie (emprunts et financement
monétaire), qui selon eux, ne sont pas des ressources véritables,
mais, plutôt une consommation des ressources futures (anticipation des
ressources). En effet, un emprunt est un moyen d'obtenir immédiatement
de l'argent que nous rembourserons plus tard grâce aux ressources
proprement dites.
Les financiers modernes ne rejettent pas totalement cette
idée ils estiment une anticipation de ressources futures, mais qu'ils
constituent dans une large mesure, des ressources réelles il y a une
part des ressources de trésorerie qui est anticipation des
ressources.
1. les recettes fiscales tirées de l'impôt
Les ressources fiscales constituent l'impôt qui
représente dans nos sociétés contemporaines la plus
importante origine des ressources publiques. Nous pouvons définir
l'impôt comme étant une prestation pécuniaire directe
requise de particuliers par voie d'autorité, à titre
définitif et sans contrepartie directe, en vue de la couverture des
charges publiques ou de l'intervention de l'Etat.
1° caractère forcé : il s'agit
d'un prélèvement imposé par l'Etat au moyen de son
pouvoir coercitif.
2° caractère sans contrepartie : bien
que le contribuable puisse vivre en paix sous le parapluie de l'Etat et tirer
profit des services sociaux de l'Etat, l'impôt qu'il paie est
disproportionnée aux avantages retirés. Par exemple, riches et
pauvres utilisent les mêmes services publics.
3° le caractère définitif : le
contribuable ne pourra jamais se faire rembourser de sa redevance à
l'instar du souscripteur d'un bon du trésor.
a. Evolution de la notion d'impôt
Les pouvoirs parlementaires sont nés de la recherche
du consentement populaire sur l'impôt. En effet, le monarque devait
toujours réunir régulièrement ses vassaux pour des aides
féodales. Par après les populations se sont contentées de
donner aux représentants parlementaires le droit de voter
l'impôt.
Dans les finances classiques deux principes fondamentaux
dominent l'impôt :
1° rendement : l'impôt doit rapporter le maximum de
ressources ;
2° Egalité : la répartition des charges
publiques résultant de l'impôt est le moyen d'assurer
l'égalité dans la répartition des charges publiques.
C'est-à-dire, démocratie.
Deux idées ont dominé cette notion
d'égalité devant l'impôt :
v L'égalité mathématique : consiste
dans la proportionnalité entre les revenus du contribuable et le montant
de sa contribution;
v La personnalisation de l'impôt : qui a conduit
à une autre conception celle de la progressivité de
l'impôt4(*) : le
taux d'imposition augmente au fur et à mesure qu'augmente la
quantité de matière imposable détenue par le
contribuable.
Pour les financiers modernes, l'impôt est, comme tous
les autres moyens d'actions financières de l'Etat, un
procédé qui permet à celui-ci d'intervenir dans la vie
économique et sociale des citoyens, une technique susceptible d'orienter
dans telle ou telle direction de l'activité nationale.
b. catégorie d'impôt
Il existe deux distinctions qui s'entrecroisent et se
combinent. Nous allons donc classer les impôts selon la nature du revenu
quelque 'en soit le mode de prélèvement (direct ou indirect). Ce
critère admis, nous distinguerons trois sortes d'impôts :
impôt sur le revenu, impôt sur le capital et impôt sur la
dépense.
v impôt sur le revenu
Le revenu, c'est l'ensemble des ressources
régulières du contribuable, celles qui reviennent (annuellement
en général). L'imposition des revenus prend
généralement la forme de deux impôts distincts :
l'impôt sur le revenu des personnes physiques et l'impôt sur les
sociétés, qu'il faudra étudier séparément en
raison de la différence de leurs conditions d'application.
v impôt sur dépense
Les impôts sur la dépense frappent le revenu
consommé, ils s'incorporent dans le prix des produits et services et
sont en principe supportés par le dernier acquéreur ou le
consommateur.
Cette catégorie d'impôt comprend deux grands
types :
Ø Les taxes sur le chiffre d'affaires (T.C .A) qui
sont des impôts synthétiques, perçus ad valorem (lors qu'il
est exprimé en pourcentage de la d'imposition évaluée en
numéraires).
Ø Les droits indirects de consommation et de
circulation (droit sur les boissons alcoolisées, les produits
pétroliers, les transports) qui sont des impôts analytiques,
réels, perçus généralement suivant un tarif
spécifique (lorsqu'il est exprimé en unités
monétaires par unité de la quantité de la base
d'imposition). Ils sont appelés aussi accises.
2. Les ressources non fiscales
L'Etat ne couvre pas uniquement ses charges financières
avec l'impôt. Il existe en plus de ce dernier, qui représente la
source la plus importante, d'autres sources que nous appellerons
« taxes non fiscales »
Le caractère commun aux ressources non fiscales est de
s'opposer à l'impôt, c'est-à-dire, de n'être pas une
prestation requise par voie d'autorité (pouvoir de commandement) et
d'avoir une contrepartie.
Les principales ressources non fiscales de l'Etat
sont :
Ø Les taxes administratives ;
Ø Les ressources domaniales ;
Ø Les ressources parafiscales ;
Ø Les moyens de trésorerie.
A. Ressources du domaine
Les ressources domaniales qui au moyen âge
constituaient la ressource principale fondamentale de revenus publics ont
été depuis lors supplantées par l'impôt qui
représente de nos jours 90% des ressources publiques des Etats.
Au sens restreint, les ressources domaniales
désignent les mobiliers et immobiliers, de son domaine public et
privé : vente de bois de forêt, droits de pêche et de
chasse, droits de stationnement et d'occupation sur le domaine public, etc.
Dans son acception moderne (sens large), le concept
de ressources englobe les revenus précédents et les recettes des
entreprises et services industriels et commerciaux de l'Etat : entreprises
nationalisées, par exemple : régideso, OCPT, S.N.EL...
B. Les taxes administratives
Imposition obligatoire, qui lors qu'elle correspond à
un service, n'est pas proportionnelle à ce service. Exemple : taxe
d'habitation, taxe foncière, taxe professionnelle : impôt
remplaçant la patente, taxe sur la valeur ajoutée (TVA)5(*).
C. Parafiscalité
La parafiscalité se rapproche beaucoup plus de
l'impôt que de la taxe administrative. Elle est obligatoire.
C'est-à-dire que le redevable ne peut s'y soustraire : tout
travailleur est assujetti à la sécurité sociale :
tout producteur doit s'acquitter des cotisations et taxes perçues au
profit de la caisse de stabilisation, tout entrepreneur doit verser sa
cotisation à l'Institut National de Préparation Professionnelle
(INPP), même s'il n'enverra jamais un de ses travailleurs pour se
perfectionner. Cependant, il n'y a pas de proportionnalité entre la
redevance payée et la contrepartie obtenue ; les avantages sociaux
ne sont pas donnés en fonction du montant des cotisations
versées, mais du besoin qu'on a.1(*)
Notons aussi que les taxes payées par les entreprises
manufacturières congolaises au titre de fonds de la convention au
développement, taxes destinées à développer les
matières premières locales sont une parafiscalité
D. Les ressources du trésor ou moyens de
trésorerie
Pour financer ses dépenses publiques, l'Etat peut en
plus des ressources fiscales, domaniales et parafiscales, recourir à
trois autres sources des revenus extra fiscaux à savoir :
Ø les emprunts publics ;
Ø les capitaux extérieurs et
Ø le financement monétaire.
L'Etat ne recourt à ces moyens que dans le cas d'une
impasse budgétaire (décaissement supérieur aux
encaissements). L'importance de ces méthodes varie suivant la
conjoncture et la structure économique, et leurs effets sont très
différents au regard des objectifs assignés à la politique
des finances publiques.
I.3.2. Les dépenses de l'Etat
I.4.2.1. Définitions
Les dépenses publiques constituent les consommations
des revenus par l'Etat. Les dépenses publiques définissent le
point de départ de toute la vie financière selon le principe que
l'Etat « DEPENSES D'ABORD », c'est-à-dire, calcul
ses recettes en fonction de ses dépenses et non ses dépenses en
fonction de ses recettes.
Les dépenses publiques sont impératives et
obligatoires. En effet, l'Etat doit assurer un minimum de la marche des
services publics et de son existence. Les besoins de l'Etat sont
financés par les citoyens à travers les charges que ceux-ci
doivent supporter.
Nous pouvons illustrer l'idée selon laquelle
« l'Etat dépense d'abord » par les déficits
budgétaires qui apparaissent à la fin de l'exercice
budgétaire en raison de l'insuffisance des recettes.
Définition juridique de la dépense
publique : Par dépense publique il faut entendre toute
rémunération de service ou d'un bien effectué par une
personne morale publique (Gouvernement, province, collectivité,
entreprise étatique) pour son fonctionnement ou pour l'investissement,
c'est donc la nature juridique d'une collectivité, son caractère
de personnalité morale publique qui définit la dépense
publique. Nous pouvons citer comme dépenses publiques : les
traitements des agents de l'Etat, les subventions aux secteurs de production,
l'achat des équipements publics à la construction
d'hôpitaux, d'écoles et centres sociaux, les frais de missions
officielles, etc.
Définition socio-économique :Si le
juriste en partant de la notion du statut de personnalité morale de
l'Etat et de collectivités publiques distingue facilement les
dépenses publiques des dépenses privées, le sociologue et
l'économiste qui voudraient définir la dépense publique en
mesurant l'impact du pouvoir, de l'autorité qui caractérise
l'Etat et les collectivités publiques, n'arrivent pas à la
même classification que le juriste. En effet, selon la nouvelle notion,
l'analyse de la dépense publique ne doit plus partir du concept de
l'Etat personne juridique, mais plutôt d'une étude sociologique de
l'Etat6(*).
Deux éléments sociologiques : le contrat
social et le contrat civil permettent de différencier selon la nouvelle
notion de dépense publique, les dépenses privées des
dépenses publiques.
* Le contrat social : la base de toute
collectivité est le consensus des citoyens d'être soumis à
une autorité et un pouvoir. L'Etat, c'est un ensemble des gouvernants ou
d'autorités publiques locales. Ce qui caractérise les
autorités publiques, c'est le pouvoir de commandement reconnu par tous
les gouvernés. Grâce à ce pouvoir elles peuvent donner les
ordres, adresser des injonctions, imposer par leur seule autorité des
obligations aux citoyens.
Le contrat social est régi par le droit public.
* Le contrat civil : au contraire du contrat social,
écrit Duverger, les citoyens dans leurs rapports entre eux, ne peuvent
agir en principe que par accord mutuel, par convention et par contrat.
Le contrat civil est régi par le droit privé.
Chaque fois que l'Etat engage des dépenses dans
l'exercice de son pouvoir de commandement, même si cette intervention est
dans le secteur d'activités traditionnellement réservées
aux initiatives privées, ces dépenses seront
considérées comme des dépenses publiques. C'est le cas de
l'Institut National de Sécurité Sociale (INSS),
Société Nationale d'Assurance (SONAS), à cause des
obligations faites aux citoyens de cotiser.
Cependant, toutes les dépenses engagées dans des
activités aussi publiques soient-elles, dans des conditions analogues
à celles de particuliers ou organismes privés,
c'est-à-dire par la voie de l'accord ou du contrat, sont
considérées comme des dépenses privées. Par
exemple : les charges d'exploitation de la Gécamine, Banque
centrale du Congo, Régideso, la S.N.EL sont des dépenses
privées.
En résumé, toutes les dépenses des
collectivités publiques ne sont pas nécessairement des
dépenses publiques.
Les dépenses sont classées en deux
catégories :
1. les dépenses courantes
les dépenses de fonctionnement
le service de la dette publique (intérêt
à verser aux créanciers de l'Etat)
les subventions et transferts courants.
2. les dépenses en capital
les investissements directs : consistent à
l'acquisition par l'Etat des biens en capital fixe, notamment
l'aménagement de l'infrastructure économique, sociale et
collective, l'équipement des services administratifs ainsi que les
constructions militaires.
Les investissements indirects : sont constitués
de l'appui financier que l'Etat accorde à certaines entreprises
publiques en vue d'assurer leurs équipements. Bref, toute intervention
de l'Etat dans l'équipement d'une entreprise publique.
I.4. Qu'est-ce que le budget de l'Etat
Le budget de l'Etat est un document retraçant,
l'ensemble des recettes et de dépenses de l'Etat pour une année
civile à venir.
Ce budget concerne l'Etat au sens strict, c'est-à-dire
les administrations centrales de l'Etat (les ministères). Sont exclues
du budget de l'Etat, les ressources et les dépenses des
collectivités locales (régions, départements et communes)
ainsi que celles des organismes de sécurité sociale.
En revanche, il existe chaque année un budget social de
la nation, document qui récapitule l'ensemble des ressources et des
dépenses en matière de protection sociale (prestations et
cotisations sociales des organismes de sécurité sociale, recettes
et dépenses sociale de l'Etat et collectivités locales). Ce
document, constitue un indicateur de l'effort social de la nation.
Enfin, l'expression générale
« Finances Publiques » désigne l'ensemble des
éléments qui se rapportent aux budgets des différentes
administrations publiques (Etat au sens large. Le budget de l'Etat est
préparé par le gouvernement et voté par le parlement. Le
budget reçoit le nom de la loi de finances. Ce sont les
différents ministères et administrations qui préparent,
avec l'aide du ministère de l'économie, un projet de budget
« projet de loi de finances ». Le budget est ensuite
voté par le parlement à l'année civile qui
précède celle de son application.
Ce sont les représentants de la nation et non les
fonctionnaires ou les ministres qui décident des recettes et des
dépenses affectant les citoyens.
I.4.1 Comment est élaboré le budget de l'Etat
Le budget est consacré par une loi qui est la loi
budgétaire7(*).
De janvier en avril, la commission budgétaire doit
avoir des informations sur les dépenses et les recettes
(présentation de proposition des recettes et des dépenses).
Au mois de juin, la commission budgétaire a des
estimations, sur les dépenses et recettes de l'année prochaines.
Après avoir terminé ses investigations, la commission
budgétaire va recevoir toutes les institutions concernées pour
les dépenses et les recettes (Direction Générale des
Impôts, Direction Générale des Recettes Administrative et
Domaniale et Office de Douane et d'Accises).
Après cette étape de prévision, le
secrétariat général du budget, renvoi la proposition
budgétaire au gouvernement où le ministre de budget et les
autres ministres vont le défendre au conseil de Ministre, devant le Chef
de l'Etat.
En octobre, le Chef de l'Etat renvoi cette proposition au
parlement, ce dernier va examiner article par article de la proposition
budgétaire, lorsque le parlement examine le budget, il peut aussi le
modifier pour privilégier d'autres acteurs. Ce n'est qu'après
toutes ces étapes que le parlement vote le budget et le renvoi au Chef
de l'Etat afin d'être exécuté.
I.5. Les principes du budget
La saine gestion budgétaire de la république
implique le respect des certaines règles. Celles-ci connaissent des
aménagements ou de dérogations indispensables dans la politique
économique et financière du gouvernement.
Ces principes sont : l'annuité budgétaire,
la spécialité budgétaire, l'universalité
budgétaire, l'unité budgétaire et la
sincérité budgétaire.
1. L'annuité budgétaire :
Le principe d'annuité budgétaire consiste
à fixer pour une année la durée de l'exercice
budgétaire. Cela signifie que, l'autorisation budgétaire
donnée par la loi de finance n'est valable que pour une année. Il
n'est normalement plus possible de procéder à aucune
dépense à l'expiration de l'autorisation, quand bien même
les crédits n'auraient pas été dépenses.
Le budget de l'Etat doit être voté avant le
début de chaque année budgétaire, ce principe
d'annualité signifie également que toute opération
financière doit faire l'objet d'une autorisation préalable par
l'autorité budgétaire.
a. Justification du principe :
Ø Ce principe a tout d'abord une raison historique, en
effet, au XVIIIe et XIXe siècles, l'agriculture constituait le centre de
l'activité économique. elle assurait l'essentiel des recettes
budgétaire. L'agriculture étant soumise au rythme annuel, le
cycle économique s'est calculé sur le cycle agricole ;
Ø Dans la mesure où le budget de l'Etat se base
sur des prévisions, il est nécessaire que la période qu'il
couvre ne soit pas trop importante sous peine d'une perte de précision
dans les prévisions ;
Ø Il y a également une justification politique
à ce principe. En effet, pour avoir un contrôle du parlement et
une vision claire du budget, il a été jugé
nécessaire que de façon périodique le gouvernement demande
l'autorisation au parlement de prélever l'impôt et de
réaliser des dépenses. Nous avons estimé la période
d'un an raisonnable à cet égard.
b. Fonctionnement du principe :
La quasi-totalité des pays appliquent la règle
de l'annualité budgétaire. Mais l'année budgétaire
ne commence pas partout au même moment car, il faut choisir un moment
où, le parlement pourra élaborer la loi de finances dans les
meilleures conditions possibles.
2. La spécialité budgétaire
Le principe de spécialité budgétaire est
apparu en grande Bretagne au XVIIe siècle, c'est l'une des règles
les plus contraignantes des finances publiques.
Elle consiste à détailler l'autorisation
parlementaire, afin que chaque crédit ait une destination
indiquée par la loi de finances. Le respect de ce principe implique que
le gouvernement ne puisse modifier des crédits sans l'autorisation du
parlement. C'est-à-dire, la fixation du montant maximum du crédit
alloué à chaque dépense, ce qui interdit tout transfert,
tout dépassement.
a. Les fonds spéciaux
Aussi appelés fonds secrets. Ils sont attribués
au Premier Ministre. Ils ne sont soumis à aucune affectation
particulière et sont soustrait de toutes les règles de la
procédure budgétaire et la comptabilité publique. Ils
servent aux Ministres pour le recrutement de personnel supplémentaire
dans les cabinets ou pour les services de renseignements.
b. Budget des assemblées
Les assemblées sont souveraines en ce qui concerne la
détermination de leur budget. L'emploi des crédits
délivrés aux assemblées échappe à tous les
contrôles de droit commun.
c. la pratique des fonds
Ce sont des fonds interministériels dont la destination
n'est pas fixée de manière précise. Ce sont des
regroupements de crédits à l'intérieur d'un chapitre, ils
figurent dans le budget général sous la forme d'une subvention ou
d'une dotation globale.
3. Le principe d'universalité budgétaire
Cette règle signifie que, les dépenses et les
recettes doivent figurer dans la loi de finances pour le produit brut. Il ne
doit pas y avoir des compensations entre elles, le budget de l'Etat ne doit pas
afficher un solde net. Tout doit être mentionné dans la loi de
finances. Cela signifie qu'il est interdit de présenter ses
prévisions des dépenses en ayant au préalable
déduit le montant des recettes escomptées. Les services
administratifs ne peuvent pas se procurer par eux-mêmes des ressources en
dehors des crédits qui leur sont alloués. Tout produit d'une
recette doit être réservé au budget général
sans pouvoir être utilisé par le service.
a. Le non affectation des recettes
Exige que l'ensemble des dépenses soit couvert par
l'ensemble des recettes, l'une de celles-ci n'étant point
spécialement employée à la couverture de l'une. Par
exemple, utiliser les impôts fonciers pour ne financer que les
dépenses de l'aménagement du territoire.
b. L'équilibre
Obligation de déposer un budget en équilibre.
c. Budget annexes et comptes spéciaux
Ils peuvent déroger à la règle du non
affectation :
o Les budgets annexes : comme ils couvrent des services
à caractère industriel et commercial, il est logique qu'ils
puissent bénéficier de leurs recettes ;
o Les comptes spéciaux (anciennement appelés
comptes spéciaux du trésor de la non affectation.
Les budgets annexes sont des services de l'Etat non
dotés de la personnalité normale et réalisant une
production des biens ou des services donnant lieu au paiement des
prestations.
d. Prélèvement sur recettes
Cette technique consiste à verser à certains
organismes des recettes que l'Etat a perçus, sans faire figurer ces
versements comme dépenses de son budget. Elle est souvent
utilisée au profit de la collectivité locale.
4. Principe de l'unité budgétaire
L'unité budgétaire : selon ce principe,
toutes les dépenses et toutes les recettes doivent être
rassemblées dans un seul et même document et présenter en
même temps au vote de l'autorité budgétaire.
Le respect de ce principe impose la réunion de trois
éléments :
Ø l'ensemble des dépenses et des recettes doit
figurer dans un document unique,
Ø elles doivent être présentées de
façon détaille,
Ø elles doivent être de même nature afin de
pouvoir être additionnées.
Ce principe permet un contrôle accru des parlementaires
sur les finances publiques. Il permet aussi d'assurer la clarté de la
présentation du budget. Il permet de vérifier si le budget est
réellement en équilibre, d'éviter l'existence de comptes
hors budget et de mettre en évidence le volume total des dépenses
de l'Etat.
a. La débudgétisation
Cette technique consiste à alléger le budget
général de l'Etat en reportant certaines des dépenses
qu'il supportait jusque là vers les budgets annexes et les comptes
spéciaux du trésor, dans ce cas, le contrôle parlementaire
est toujours possible car, les dépenses restent dans les comptes
publics.
Une autre solution consiste à reporter certaines
dépenses vers des personnes morales privées ou publiques pour
échapper au contrôle parlementaire.
5. Le principe de sincérité budgétaire
Le contrôle ainsi effectué sur la
sincérité d'un projet de loi des finances est un contrôle
de l'erreur manifeste d'appréciation. Le conseil constitutionnel tente
ainsi, de vérifier si les appréciations qui avaient
été faites dans les charges ne comportaient pas d'erreur, compte
tenu des informations dont disposaient les rédacteurs du projet à
l'époque. Les prévisions ne pouvant jamais être
parfaitement exactes, on veut établir ainsi une distinction entre
l'erreur normale et celle qui relève à l'évidence d'une
certaine mauvaise foi dans la présentation du budget. Le conseil peut se
limiter à demander au législateur une régularisation
ultérieure par le biais d'une loi de finances rectificative.
Les prévisions doivent aussi être
cohérentes : l'Etat ne doit pas utiliser des projections
macroéconomiques divergentes pour fonder par exemple la loi des finances
et la loi de financement de la sécurité sociale de la même
année.
Le principe de sincérité concerne
également la comptabilité nationale ; il impose l'exactitude
de ces comptes de l'Etat, ce qui peut être vérifié avec
plus des précisions que le principe de sincérité
budgétaire. Il s'applique enfin aux collectivités
territoriales.
I.5.1. Etapes budgétaires
Le budget comporte trois phases : la prévision,
l'exécution et le contrôle.
1. Phase de prévision
Au point de départ, une confrontation des besoins
communs des ministères et des ressources escomptées pour
l'année à venir permet au gouvernement sur proposition du
département des finances, d'arrêter ses premières grandes
options budgétaires. Les possibilités de l'économie, les
nécessités de l'équilibre et les objectifs
socio-économiques à réaliser dans le cadre des programmes
ministériels indiquent en première approximation les marges de
l'action et les limites globales à respecter. A ce stade, la formulation
de la politique budgétaire doit en effet, reposer sur une
appréciation des tendances de l'économie et sur une projection de
la répartition des ressources, dans toute la mesure du possible,
à moyen terme. A partir de ce canevas général, les
prévisions des recettes et des dépenses peuvent être
affinées et corrigées.
L'évolution des recettes dépend
entièrement du ministère des finances, en particulier de ses
administrations fiscales qui rechercheront auprès des services
compétents les données susceptibles d'éclairer la
conjoncture. La prévision des dépenses est l'oeuvre de tous les
ministères, cependant, celui des finances définit le cadre et les
normes.
2. Phase d'exécution
L'exécution du budget se fait en plusieurs
étapes :
a. phase parlementaire : le parlement
(sénat et assemblée nationale) constitue l'autorité
budgétaire. Il discute du projet de loi des finances.
Son vote équivaut à une autorisation
d'engagement des dépenses et de perception des recettes inscrites au
budget. En République démocratique du Congo, l'exécution
du budget est subordonnée à la promulgation de la loi des
finances votée au parlement par le Président de la
République.
En ce qui concerne l'engagement des dépenses
après la promulgation de la loi des finances, la procédure
budgétaire distingue 4 phases :
l'engagement (ministère consommateur du
crédit)
la liquidation (ministère du budget)
ordonnancement (ministère des finances)
le paiement (le comptable public où la banque
centrale)
S'agissant des recettes, opération comporte 3
phases :
l'établissement de l'assiette fiscale ;
la liquidation ;
le recouvrement.
Fonctionnement de l'exécution du budget
Opération des recettes Opération des
dépenses
(Séparation ou simultanéité des phases)
(Séparation des phases)
1°. Établissement de l'assiette : Recherche
1°. Engagement : acte qui oblige
et mesure des bases d'imposition
l'Etat à supporter la dépense.
2°. Liquidation : calcul de la somme à
2°. Liquidation ; vérification de la
payer par le contribuable.
Teneur et détermination
3°. Recouvrement : perception de l'impôt
du montant de la dépense.
et paiement (encaissement) 3°.
Ordonnancement : émission
d'un titre de paiement (ordre
d'envois des fonds ou ordre de
Virement)
4°. Paiement (décaissement)
Phase administrative : il s'agit
d'établir l'assiette de l'impôt, sa liquidation (appliquer le
barème fiscal) et son recouvrement (l'impôt est perçu par
le fisc). Une fois approuvé et promulgué, le budget doit
être appliqué avec rigueur discipline et orthodoxie.
3. Phase de contrôle des finances publiques
La philosophie du contrôle8(*).
Le contrôle traditionnel se caractérise par le
souci de recherche des irrégularités qui auraient pu être
commises : il se complète par : la punition du coupable et le
renforcement de la rigueur du contrôle et des procédures.
Les concepts modernes, sans pour autant négliger
l'aspect «répressif », considèrent le
contrôle comme un moyen privilégié d'améliorer le
fonctionnement de l'Etat ou de l'entreprise.
Il y a donc une opposition entre aspect statistique (le
constat de l'erreur) et aspect dynamique (porter remède ou corriger les
déficiences décelées).
Les théories modernes mettent l'accent sur la
responsabilité de chaque gestionnaire à qui on donne «carte
blanche » le chef n'intervient que lorsque les résultats ne
sont pas conformes aux prévisions ou lorsque les écarts sont
très importants.
Pour clore ce chapitre nous pouvons dire que, La saine gestion
budgétaire de la république implique le respect des certaines
règles et principes énumérés ci-haut. Celles-ci
connaissent des aménagements ou de dérogations indispensables
dans la politique économique et financière du gouvernement.
CHAP II : LA DETTE PUBLIQUE
La dette publique est, dans le domaine des finances
publiques, l'ensemble des engagements financiers pris sous formes d'emprunt par
l'Etat, les collectivités publiques et les organismes qui en
dépendent directement.
Elle est le produit de l'accumulation des besoins de
financement passés des administrations publiques, résultant des
différences entre les produits (les recettes fiscales, en particulier)
et les charges (notamment les dépenses budgétaires) de ces
administrations. La dette augmente donc à chaque fois qu'un
déficit public est financé par emprunt.
Au sein de la dette publique, on distingue la dette
publique intérieure, détenue par les agents économiques
résidents de l'Etat émetteur et la dette publique
extérieure, détenue par des prêteurs étrangers. On
distingue également la dette de court terme (un an ou moins, à
moyen terme (jusqu'a dix ans) et à long terme (au delà de dix
ans).
II.1. Notions et définitions de la dette
Une dette pour l'entreprise est un passif certain dont
l'échéance et le montant sont fixé de façon
précise. C'est donc une obligation à l'égard d'un tiers
dont il est certain qu'elle provoquera une sortie au bénéfice de
ce tiers. Dans ce sens, les dettes d'une personne, d'une entreprise, d' un pays
ou d'une institution sont l'ensemble des sommes qu'elle devra payer
pour :
v rembourser des emprunts qu'elle a contractés, par
exemple auprès d'une banque ;
v régler des charges qu'elle a engagées
(factures à payer, abonnements, primes d'assurance...), ou qui lui sont
imposées (impôt).
Une situation de dette est donc une situation dans laquelle
une personne ou un groupe de personnes, ayant reçu quelque chose d'une
autre personne ou d'un autre groupe de personnes, à l'obligation ou le
sentiment d'obligation de rendre quelque chose de même valeur. Dans la
mesure où la notion d'égalité de valeur est subjective, le
sentiment de dette est aussi subjectif.
II.2. Aspect psychologique de la dette
De l'obligation de rembourser une dette peut venir le
sentiment désagréable voire insupportable d'avoir des dettes.
Dans cette mesure, elle vient de la personne endettée. L'obligation peut
aussi venir de la personne ayant donné quelque chose et revendiquant un
retour sur investissement ou imposant par la force d'être
remboursé. Enfin, elle peut venir d'un tiers.
Enfin, la notion de la dette peut être reliée au
sentiment de culpabilité par la notion de réparation des
fautes.
II.2.1. Contexte de l'endettement
Tout organisme (association, entreprise, collectivité
publique, particulier) doit au minimum équilibrer ses dépenses et
ses revenus. Toutefois, le recours à l'endettement par emprunt est
parfaitement justifié lorsqu'il s'agit de financer des investissements
rentables, ou de faire face à des situations de déficit
temporaire. L'endettement n'est pas géré de la même
manière en fonction du type de personne physique ou morale).
Il faut établir une distincte entre la dette à
court terme (à payer immédiatement ou dans un futur très
proche) et la dette à long terme. Des pays peuvent être en crise
des dettes uniquement à cause des dettes à court terme, tout en
étant solvables sur le long terme.
1. Dette des ménages
La dette des ménages considérée dans
son ensemble représente un agrégat économique. Une dette
des ménages trop élevée, surtout si elle est à taux
variable (c'est-à-dire que, le taux d'intérêt à
payer sur une dette contractée dans le passé suit
l'évolution des taux d'intérêt actuels), est une
fragilité potentielle pour l'économie d'un pays, qui est sujet
à des crises financières ou à des chutes de la
consommation en cas des hausses de taux (l'endettement des ménages
américains est souvent cité en exemple).
2. Dette des entreprises et son financement
Les entreprises font recours à la dette pour financer
leurs opérations. Dans une optique de gestion financière, nous
distinguons souvent les dettes selon leur degré d'exigibilité
allant des dettes de court terme aux dettes de moyen et long terme.
Les dettes de moyen - long terme sont le plus souvent
contractées pour financer le cycle d'investissement tandis que les
dettes de court terme financent le cycle opérationnel.
Nous distinguons :
o dettes à court terme d'exploitation essentiellement
les crédits fournisseurs ;
o dettes à court terme hors exploitation : TVA
à décaisser, impôt sur les sociétés à
payer au fisc, charges sociales à verser à l'Institut Nationale
de Sécurité Sociale (INSS) etc.;
o dettes à court terme bancaires, consenties par des
partenaires financiers.
3. Surendettement et risque de cessation des paiements
Une entreprise privée qui se trouve en état
des cessations de paiement est soumises à une procédure,
prévue par le code de commerce, de redressement judiciaire, ou s'il
n'existe manifestement pas de possibilité de redressement, de
liquidation judiciaire, et dans ce cas cesse d'exister.
Pour éviter cette extrémité, les
entreprises privées (cela s'applique aussi aux entreprises publiques)
utilisent diverses stratégies : réduction des charges par
rationalisation de système de production, abandon des branches non
rentables qui sont liquidées, soit externalisées, cession
d'actifs non stratégiques (immobilier par exemple) ou bien
recapitalisation par les actionnaires.
Ø Les collectivités publiques ne peuvent
être mises en faillite par définition, puisqu'elles peuvent
toujours recouvrir à l'impôt,
Ø Les établissements publics ne peuvent
être mis en faillite car, ils sont une émanation de l'Etat
relevant du droit public, et à ce titre, sont exclus des
procédures de redressement et de liquidation judiciaire du code de
commerce.
Ø Les entreprises publiques de statut privé
(Sociétés anonymes) peuvent en principe être mises en
faillite si l'Etat décide de ne plus les faire bénéficier
de subventions publiques, soit par décision purement
budgétaire.
4. Dette des administrations publiques
La plupart des Etats du monde sont endettés, la dette
mesurée est celle de l'ensemble des administrations publiques.
II.3. Dette des pays en développement
Une dette d'environ 2.500 milliards de dollars a
été accumulée par les pays en développement9(*). La responsabilité en
revient à la mauvaise gestion, voire à la corruption au niveau
des pays débiteurs, mais aussi à la politique des prêts des
pays créanciers.
Certains Etats. En particulier des pays africains, sont ou
ont été surendettés, et ne parviennent pas à faire
face aux échéances de remboursement. Dans ce cas, des dettes sont
reportées ou partiellement annulées par les créanciers,
qui se réunissent dans une structure informelle, le club de paris qui
est un groupe informel des créanciers publics (19 pays
développés en sont membres permanents) qui a pour but de trouver
des solutions coordonnées et durables aux difficultés des
paiements des nations endettées.
En 1996 a été lancée l'initiative PPTE
(aide aux pays pauvres très endettés, HIPC en anglais), qui
devait bénéficier à une quarantaine de pays. Mais, cinq
ans plus tard, seulement une quinzaine en ont bénéficié
pleinement, les autres n'ayant pu atteindre les conditions posées en
termes d'orthodoxie financière dans la gestion de la dépense
publique, et le conditionnement à des mesures de désengagement de
l'Etat du secteur privé.
Au cours des années 2000, la dette des pays en
développement a été fortement réduite (en
particulier en raison de la hausse des cours des matières
premières).
La notion de dette odieuse concerne une dette
héritée d'un précédent illégitime, le nouvel
Etat, démocratique refusant de payer cette dette, le concept date de
19271(*)0.
II.4. Dette publique proprement dite
La dette publique est l'ensemble des engagements financiers
futurs sous formes d'emprunts de la part de l'Etat, des collectivités
publiques et des organismes qui en dépendent directement (entreprises
publiques, sécurité sociale...)
II.4.1. Pourquoi, les administrations publiques
s'endettent-elles ?
Chaque année, ces administrations publiques
perçoivent des ressources (impôts et taxes, et autres recettes non
fiscales) et payent des dépenses pour la collectivité (salaires,
fournitures, prestations...)
Lorsque ces dépenses sont supérieures aux
recettes, un déficit est constaté. Pour financer ce
déficit, les administrations publiques doivent s'endetter.
Concrètement, elles se trouvent dans ce cas dans la même situation
qu'un ménage qui serait contraint d'emprunter, ses ressources
étant inférieures à ses dépenses. Toutefois, la
différence d'un ménage, les administrations publiques
n'empruntent généralement pas auprès d'une banque, mais
émettent des titres, essentiellement des obligations, sur le
marché. Elles s'engagent à rembourser ces obligations, en payant
des intérêts, à une date future. Si les administrations
publiques sont en déficit pendant plusieurs années, leurs dettes
augmentent.
II.4.2. Délimitation et problèmes de mesure
1. Délimitation
La dette publique est constituée de l'ensemble des
engagements financiers des administrations publiques. Les administrations
publiques recouvrent un périmètre plus large que l'Etat, entendu
au sens strict.
Elles sont définies comme l'ensemble des unités
institutionnelles dont la fonction principale est de produire des services
marchands ou d'effectuer des opérations de redistribution du revenu et
des richesses nationales. Le secteur des administrations publiques centrales,
les administrations publiques locales et les administrations de
sécurité sociale.
La dette publique n'est donc pas la dette du pays,
entreprise et ménages compris, mais seulement celle de l'ensemble des
administrations publiques. Cette dette est généralement
calculée de manière brute : les actifs des administrations
ne sont pas soustraits au passif. D'autre part, certains engagements des
administrations ne sont généralement pas pris en compte, en
particulier les charges futures liées aux retraites des agents publics.
Les normes comptables appliquées à la dette publique sont
très différentes de celles retenues pour les entreprises. La
dette publique est, le plus souvent, mesurée en pourcentage du PIB, ce
ratio est en effet, économiquement plus pertinent que le seul encours de
la dette publique. De ce fait, la capacité d'un Etat à rembourser
sa dette est fonction des ressources qu'il peut mobiliser. Or celles-ci sont
fonction de la taille du PIB, puisqu'elles proviennent, pour l'essentiel, de
prélèvements obligatoires assis sur l'activité
économique du pays. L'importance économique d'une dette publique
est donc proportionnelle au PIB du pays.
2. Deux problèmes de mesures
Cette définition de la dette publique est parfois
critiquée dans la mesure où elle ne parviendrait pas à
mesurer correctement les engagements financiers de l'Etat1(*)1.
A. Dette brute et dette nette
Premièrement, certains économistes critiquent
la convention comptable qui consiste à ne pas calculer la dette de
l'Etat, c'est-à-dire la dette une fois soustrait aux engagements
financiers l'ensemble des actifs de L'Etat1(*)2. En effet, à coté de ses dettes,
l'Etat possède également des actifs, à la fois financiers
(actions, etc.) et physiques (terrains, etc.), qu'il faut soustraire à
la dette brute pour obtenir la dette nette. La dette brute a plusieurs
limites.
Deuxième, quand l'Etat vend des terrains pour
rembourser ses dettes, son solde de patrimoine ne se modifie pas : il perd
des actifs pour rembourser sont passif, ce que ne reflète pas la dette.
Il est toute fois extrêmement difficile d'évaluer les actifs de
l'Etat : devons-nous par exemple y inclure les armes nucléaires,
par ailleurs certains actifs de l'Etat sont très peu liquides : il
est difficile à l'Etat congolais de vendre la foire internationale de
Kinshasa. C'est notamment pour cette raison que la dette calculée est le
plus souvent une dette brute1(*)3.
B. Dette explicite et dette implicite
La dette ne retient que les engagements financiers
explicites, c'est-à-dire l'ensemble des engagements financiers que
l'Etat s'est engagé explicitement à payer, notamment de
manière contractuelle, comme ses emprunts. Cela met de coté les
engagements dits implicites, les retraites futures des fonctionnaires. Cette
convention statistique, à l'inverse de la précédente, a
tendance à sous estimer la dette publique.
Il est, en fait, extrêmement difficile d'évaluer
les engagements implicites : le montant futur de ces charges ne peut pas
être connu avec certitude.
II.4.3. Historique de la dette publique
Les emprunts contractés par un dirigeant politique ne
constituent une dette publique que si deux conditions sont respectées.
Il faut tout d'abord que la dette de l'institution publique soit conçue
comme une dette proprement publique, c'est-à-dire ne se confondant pas
avec les engagements financiers personnels du chef de cette institution.
Autrement dit, il est nécessaire que les individus opèrent un
effort d'abstraction, qui les conduit à voir dans le souverain qui
émet l'emprunt l'incarnation d'une institution transcendante, l'Etat,
à laquelle appartient seule la dette1(*)4.
La dette publique naît ainsi en même temps que
l'Etat moderne celui-ci apparaît, en effet grâce au processus par
lequel les individus différencient la personne physique du souverain et
sa personne immortelle, c'est-à-dire incarnant l'institution
étatique dans sa continuité. De ce point de vue, il n'existait
pas de dette physique sous l'empire romain, puisque les empereurs s'endettaient
à titre personnel1(*)5. De même, en Europe, les monarques de dette
sont initialement endettés à titre personnel : la notion de
dette publique ne se dégage que progressivement pleinement à
partir du XVIIe siècle1(*)6.
D'autre part, comme le notent Jean Andreau et Gérard
Béaur, si l'endettement des Etats est ancien, le principe d'une dette
reconductible, dont les créances circule dans le public à travers
un marché officiel, anonyme et régulé, bref d'une
véritable dette publique, n'a pas toujours été connu et
admis. Pour qu'il existe une dette publique, il faut donc que soit
réunie une seconde condition : la dette publique doit être
pérenne, dépasser le financement immédiat des besoins, de
même que le décès éventuel du souverain qui la
contracté. C'est en particulier le cas lorsque les emprunts
étatiques prennent la forme d'emprunts publics, de long terme,
durablement cessibles sur un marché secondaire.
La dette publique apparaît ainsi véritablement
dans les lités Italiennes du XIIIe siècle, en particulier
à Venise et Florence, en ce que les emprunts sont contractés au
nom de la cité elle-même, et non au nom des dirigeants. D'autres
parts, ces emprunts sont rapidement échangés sur des
marchés de la dette publique,
notamment les emprunts perpétuels, inventés
à cette époque, et qui donnent droit à des
intérêts jusqu'à ce que le principal soit racheté
par la cité.
a. Deux éléments structurels de la dette
publique sur le long terme
La dette publique est caractérisée, si nous
l'envisageons sur le long terme, par deux éléments forts et
structurants.
Premièrement, la dette publique est indissociable de
l'activité guerrière des Etats : les Etats ont avant tout
utilisé l'emprunt pour financer les conflits. Les conflits
armés récurrents ont constitué un des
éléments essentiels dans la construction historique des Etats
occidentaux, en les contraignant à se structurer, à se
bureaucratiser, et à accroître leur capacité à
prélever des ressources sur leur territoire. C'est de cette
nécessite que naît la taxation moderne : le souverain ou
Suzerain féodal ne pouvait se contenter de l'assistance que lui devait
ses vassaux immédiats : pour vaincre, il lui fallait des fonds,
qu'il obtient en imposant directement la population de son royaume1(*)7. Comme le relève
Michael Mann, la croissance de la fiscalité étatique est le
produit du coût croissant des guerres1(*)8.
Or, les revenus obtenus par taxation s'avérant
insuffisant, l'emprunt a constitué un moyen, systématique de
financement des guerres. L'emprunt a rendu ainsi possible le financement des
conflits de plus grande ampleur. Cette dynamique de la guerre et de
l'endettement est donc au coeur de l'histoire européenne, comme le
souligne Jean-Yves Grenier. L'importance des emprunts contractés a
d'ailleurs eu pour conséquence de lisser les prélèvements
fiscaux : du XIVe siècle au XXe siècle, les Etats qui
avaient fortement emprunté pour financer les guerres ont vu s'amoindrir
les fluctuations de leurs dépenses publiques, car les dettes
étaient payées durant des nombreuses années
au-delà de la durée des hostilités. La taxation en temps
de paix en était donc la conséquence inévitable1(*)9.
Ainsi, jusqu'au XXe siècle, ce sont les guerres, en
imposant la mondialisation immédiate de très importantes
ressources, qui ont conduit aux principaux accroissements de la dette publique,
comme le montrent les évolutions de la dette publique au Royaume - uni
et aux Etats-Unis. La dette a pu atteindre des niveaux extrêmement
élevés, sans commune mesure avec ceux des temps de paix: ainsi,
la dette britannique a représenté près de 300% du PIB au
sortir des guerres napoléoniennes, comme après la seconde guerre
mondiale. De même, la dette américaine s'est nettement accrue
à la suite des quatre principaux conflits qu'a connus le pays : la
guerre d'indépendance, la guerre civile, la première et la
seconde guerre mondiale, où elle a atteint son sommet historique :
120% du PIB, le double de son niveau actuel.
Deuxième élément structurant : la
difficulté des Etats a pleinement assuré le remboursement de
leurs dettes. L'histoire financière des monarchies européennes
est pleine de ce que nous pourrions juridiquement appeler des
discontinuités, les banqueroutes plus ou moins déguisées
succédant aux tentatives des monarques de gagner non sans mal la
confiance du publique2(*)0. L'emprunt est, comme nous l'avons vu, la
modalité complémentaire de l'impôt pour le financement des
dépenses. Il est choisi quand l'Etat ne peut accroître les
prélèvements fiscaux, le plus souvent en raison du refus des
populations. Toutefois, le service de la dette peut atteindre des niveaux
écrasants, représentant une grande part du budget de
l'Etat : ainsi, la moitie du budget britannique est par exemple
utilisé pour le service de la dette de 1820 à 18502(*)1. Ne pouvant accroître
leurs ressources, incapables de rembourser leurs dettes, les Etats ont
utilisé des techniques comme la création monétaire, la
baisse imposée du taux d'intérêt de leurs emprunts, le
refus de rembourser tout à la partie de leurs dettes. Edouard Ier
expropriant puis chassant d'Angleterre en 1290 la communauté juive, se
débarrassant par là de ses créanciers, au défaut
de l'Argentine sur la dette en 2001, l'histoire de la dette publique est en
partie une histoire de son remboursement complet ou partiel.
Chronologie
Moyen âge
La dette publique apparaît dans les cités
italiennes du moyen âge. Au XII siècle, les cités ont tout
d'abord recours à des emprunts à court terme, à taux
très élevé, et qu'elles dissimulent au public. Ces
emprunts ne sont considérés que comme un moyen de faire face
à un problème immédiat, et sont remboursés
très vite. Toutefois, en raison du coût croissant des guerres, et
de l'impossibilité d'augmenter les impôts face au refus des
populations, une dette publique de long
terme se développe dès le XIIIe siècle.
Dès cette époque, les cités italiennes empruntent, souvent
de manière forcée, des sommes importantes à long terme.
Progressivement, les cités italiennes créent, durant la fin du
moyen âge, un ensemble d'institutions financières de gestion de la
dette publique, promis à un avenir durable. Tout d'abord, la dette
publique devient négociable sur un marché secondaire. Elle est,
d'autre rapidement consolidée (dès 1262 à Venise), et
géré par un établissement public spécialisé
(comme le Mont de Florence). La cité émet également des
emprunts perpétuels, dont le principal n'est remboursé que
lorsque la cité le souhaite-type de dette créée en raison
de la difficulté à rembourser le principal. Le poids de la dette
et son service deviennent également pour la première fois
considérable : l'essentiel des taxes servent à son
financement à Florence au XIVe siècle2(*)2. Au final, les cités
italiennes ne payent, grâce à ce système, que des
intérêts modérés, de l'ordre de 5% bien plus bas que
ceux des monarchies européennes.
L'endettement de la monarchie française
s'accroît très fortement à partir du XVIIe siècle,
avec l'affirmation de l'absolutisme. La monarchie française a lentement
établi un système d'endettement fondé sur la vente
d'offices vénaux, qui constituent en fait des dettes
perpétuelles, et sur l'emprunt à travers les corps, auquel on
prête à des taux beaucoup plus faibles que pour le roi
directement, en raison de confiance qu'ils inspirent. Privilèges,
vénalité des offices, corps et dettes publiques font ainsi
système. Ce système à néanmoins une
efficacité limitée, notamment en raison des très
nombreuses exemptions d'impôt. La monarchie n'a donc pas les moyens de
financer des guerres répétées et prolongées contre
de larges coalitions. Les rois ne renoncent toutefois pas à leurs
ambitions et empruntent des sommes très importantes. Les dépenses
s'accroissent au fil des guerres, parfois de manière
considérable, alors que les recettes n'augmentent que faiblement, et
parfois s'effondrent à la suite de prélèvement trop
important. La crise financière est telle, à la fin du XVIIIe
siècle, qu'elle est une des causes de la révolution
française.
La grande Bretagne qui s'affirme alors comme l'autre grande
puissance européenne accroît sa dette considérablement au
XVIIIe siècle toutefois, elle a su mettre en place un système
d'endettement moderne et efficace qui lui permet d'emprunter sans délai
et à des taux d'intérêt faibles. Elle emprunte à
travers la banque d'Angleterre, créée en 1694, qui est soumise au
contrôle vigilant du parlement, ce qui garantit le remboursement et
inspire la confiance aux créanciers. Ce système est à
l'origine d'une révolution financière en favorisant le
développement des marchés financiers et des banques
privées, dont l'activité principale est la gestion de la dette
publique, soutenant ainsi le développement économique de la
grande Bretagne2(*)3. Ce
système favorise en outre, l'expansionnisme militaire de la couronne
britannique, en particulier face à l'Etat français.
Au XIXe siècle, une révolution essentielle
intervient : les Etats, notamment ceux des puissantes financières
dominantes de l'époque, la France et la grande Bretagne, ne font plus
banqueroute et assurent pleinement le remboursement de leur dette. La
révolution voit ainsi la dernière banqueroute (dite des deux
tiers) de l'Etat français 1796, qui n'a plus fait défaut sur sa
dette depuis. La Grande Bretagne rembourse, durant tout le XIXe,
l'intégralité de la dette colossale contractée aux termes
des guerres napoléoniennes. La croyance dans la force et la permanence
de l'Etat s'impose alors, renforçant la confiance des créanciers
dans la dette publique. Paul LEROY-BEAULIEU écrit ainsi que le
crédit public se distingue du crédit privé car, un Etat
peur être considéré comme un être éternel. La
rente publique, sur laquelle portent la majorité des transactions
boursières, devient par conséquent l'actif sans risque par
excellence, qu'elle est encore aujourd'hui2(*)4.
Les taux d'intérêt baissent tout au long du
siècle, à mesure que diminue de risque. Ils passent de 8%
à 4% en France entre 1815 et 19002(*)5. Les taux d'intérêt britannique et
français convergent par ailleurs, au moment où le modèle
britannique est importé en France, d'abord par Napoléon, qui
crée la Banque de France, puis par la restauration. Le XIXe
siècle est ainsi le siècle du rentier public, dont les revenus
sont garantis par l'absence de banqueroute et d'inflation.
Au XXe siècle, en raison des deux guerres mondiales,
voit la dette publique atteindre des niveaux parmi les plus
élevés historiquement. Cette dette sera rapidement
résorbé à la suite de la seconde guerre mondiale,
grâce à la forte croissance économique de l'après
guerre.
II.4.4. La dynamique économique de l'endettement
public
La dette publique de l'année est égale
à la dette de l'année passée à laquelle on a
soustrait le solde budgétaire. En effet, d'une année sur l'autre,
la dette diminue si le solde budgétaire est en excèdent :
l'excèdent permet de réduire la dette. Au contraire, si le solde
budgétaire est en déficit, la dette augmente : le
déficit
budgétaire de l'année en cours s'ajoute à
la dette publique du passé. La dette est ainsi le produit de
l'accumulation des déficits budgétaires du passé.
Or, le solde budgétaire se décompose en deux
éléments :
1. le solde primaire, c'est-à-dire la différence
entre les recettes de l'année et les dépenses de l'année
hors paiement des intérêts de la dette. Si ce solde est
négatif, on parle de déficit primaire, s'il est positif on parle
d'excèdent primaire.
2. le paiement des intérêts dus sur la dette
publique passée et que l'Etat doit rembourser l'année encours.
Au final nous avons donc :
Solde budgétaire = solde primaire -
intérêts de la dette
Et
Dette de l'année = dette passée - solde
budgétaire
En notant SPt le solde primaire de l'année
t, r le taux d'intérêt et Dt-1 et Dt les
dettes respectivement de l'année t :
Solde budgétaire = SPt - r x
Dt-1
Et
Dt = Dt-1 - solde
budgétaire
Dt = (1+r) x Dt-1 -
SPt
Cette équation nous permet de voir que la dette
dépend :
Ø de l'importance de la dette passée
Ø deux taux d'intérêt
Ø un solde primaire
Plus le taux d'intérêt seront
élevés, et plus la dette passé sera grande, plus l'Etat
devra dégager un important excèdent de son solde primaire, s'il
souhaite diminuer la dette publique. Cela signifie qu'il ne suffit pas à
un Etat d'avoir un solde primaire en équilibre pour stabiliser sa
dette : il lui faut en effet, payer les intérêts sur sa dette
passée, intérêts qui seront d'autant plus
élevés que la dette passée est importante et que les taux
d'intérêt sont forts. Pour que la dette soit stable, il faut donc
que le solde primaire couvre au moins le remboursement du service de la dette.
Si la dette passée est très grande, ou si les taux
d'intérêt sont très élevés, l'Etat, qui doit
payer de très importants intérêts, peut ne pas y
parvenir : la dette va alors croître d'année en année
à la façon d'une boule de neige.
a. Les variations du taux d'endettement par rapport au PIB
Toutefois, la matière taxable croissant avec le PIB,
l'indicateur de soutenabilité le plus pertinent de la dette publique est
le taux d'endettement, c'est le rapport entre la dette publique et le PIB.
L'évolution de ce ratio va dépendre, en plus des autres variables
déjà identifiées, également du taux de croissance
de l'économie.
b. Taux d'endettement et taux de croissance
Le taux d'endettement d'un pays rapporté au PIB peut
baisser alors que l'encours nominal de la dette augmente : il suffit que
la dette croisse moins vite que le PIB. Dès lors le lien entre
déficit et la dynamique de l'endettement n'est pas
évident2(*)6.
Un exemple peut illustrer cet aspect. Durant les années
1990, la France et le Portugal ont connu des évolutions de leurs soldes
budgétaires très proches, le solde du Portugal présentant
généralement un déficit plus marqué que celui de la
France.
Toutefois, alors que la dette publique portugaise,
mesurée par rapport au PIB, a baisse de près de 10 points du PIB,
la dette publique français connaissait une très importante
hausse. Ces évolutions divergentes du ratio d'endettement, alors
même que les déficits étaient supérieurs au
Portugal, tiennent dans le différentiel des taux de croissance et
d'inflation des deux économies.
c. Elément essentiel de la dynamique du taux
d'endettement : l'écart entre
Comme nous l'avons vu à la section
précédente, le solde budgétaire est fonction :
1. du solde primaire, qui résulte directement des
décisions prises par les pouvoirs publics durant l'année encours
et
2. du paiement des intérêts de la dette, qui
découle des engagements financiers passés. Pour un gouvernement,
il est donc pertinent de connaître quel type de solde primaire il doit
dégager pour maintenir ou diminuer son taux d'endettement. Ce solde
primaire dépend de la différence entre taux
d'intérêt et taux de croissance.
En effet, à partir de l'équation à
laquelle nous avions abouti dans la section précédente, nous
pouvons monter qu'un Etat qui souhaite stabiliser son taux d'endettement doit
avoir un solde primaire rapporté au PIB égal à :
La dynamique de la dette
Nous avons : Dt = (1+r) x Dt-1 -
SPt (1)
Pour obtenir ces grandeurs en proportion du PIB, il suffit de
les diviser par le PIB (Yt) :
Dt/Yt = (1+r) x Dt-1/Yt -
SPt/Yt (2)
d. Création monétaire et réduction de
l'endettement
Un Etat peut, toutefois, diminuer son endettement par une
autre méthode, aujourd'hui abandonné par les pays
développés : par création monétaire. En
émettant de la monnaie, les administrations publiques peuvent effet,
financer le remboursement de leurs emprunts passés : nous parlons
de monétisation de la dette. Dans le cas où la création
monétaire est confiée à une banque centrale et ne
dépend pas des pouvoirs publics, l'Etat peut néanmoins
monétiser de manière indirecte sa dette. Il lui est, en effet,
possible de faire pression sur la banque centrale pour qu'elle achète,
grâce à de la création monétaire, des obligations
émises par les administrations publiques. Grâce à cette
monnaie créée par la banque centrale, les administrations peuvent
alors financer leurs dépenses.
Cette technique n'est plus utilisée dans les pays
développés depuis des décennies, ou les banques centrales
sont indépendantes ou quasi indépendantes.
La monétisation de la dette a de forts effets
pervers, raison pour laquelle elle a été abandonnée. En
effet, le financement par émissions de monnaie se fait aux dépens
de la Valeur de la monnaie en circulation : davantage de monnaie pour une
quantité donnée de production conduit, à long terme,
à de l'inflation.
II.4.5. Les évolutions historiques récentes de la
dette publique dans les
pays développés
Les évolutions de la dette publique en % du PIB aux
Etats-Unis, en France et dans la zone euro depuis 1980. Après une baisse
de l'endettement durant les années 1960 et 1970, les pays
développés ont vu leur dette fortement augmenter à partir
des années 1980.
Croissance qui atteint, en France, 6 points en 1993. Les taux
d'intérêt demeurent en effet très élevés en
Europe, en raison de la réunification allemande. Or, la croissance
baisse fortement durant la période : elle est même
négative en France en 1993.
A partir de la fin des années 1990, et durant les
années 2000, l'écart entre taux d'intérêt et taux de
croissance diminue très fortement. Cela permet aux Etats de stabiliser
ou même de baisser leur taux d'endettement.
II.4.6. Analyse théorique de la dette publique
La dette publique est analysée dans le cadre
de la gestion temporelle des finances publiques, des transferts
intergénérationnels, de la gestion des chocs (guerre, destruction
d'infrastructures,...) de la démographie, du taux de croissance de
l'économie, du niveau des taux d'intérêt et de
l'inflation.
Les principaux courants de la théorie économique
contemporaine, la synthèse néoclassique et le néo
keynésianisme, prônent la pratique d'une politique
budgétaire contra cyclique pour partiellement laisse les variations de
la production liées à la cyclicité économique. Les
pays de l'OCDE pratiquent avec plus ou moins de rigueur cette politique.
Toutefois, les pratiques électoralistes des élus politiques
peuvent conduire à la pratique de mauvaises politiques
budgétaires : les gouvernements en place augmentent les
dépenses publiques à l'approche des élections2(*)7.
Le courant de pensée keynésianisme prônait
la mise en place des politiques de relance qui auraient permis d'augmenter
durablement la production.
Mais, les échecs répétés des
politiques de relances des années 1980 dans les pays
développés ont amené ces derniers à cesser ces
pratiques, qui avaient amené leurs endettements à des niveaux
très élevés. A ces échecs pratiques
constatés, Robert Barro a donné une explication théorique
dans un célèbre article, en 1974 : la hausse des
dépenses publiques favorise l'épargne des agents
économiques (en prévision de futurs impôts) et que cet
effet rend inefficaces les politiques de relance (principe d'équivalence
ricardienne). Néanmoins, cette conclusion théorique ne fait pas
l'unanimité des économistes, notamment parce que Barro fait
référence à la théorie des anticipations
rationnelles, alors que les agents économiques ne connaissent bien ni
les lois de l'économie, ni certaines données fondamentales, ce
qui les rends (apparemment) non rationnels. En conséquence, certains
suggèrent que l'équivalence ricardienne doit être
manipulée avec précaution, et ne peut être invoquée
systématiquement comme raison de ne pas recourir à l'endettement
public.
II.4.7. Niveau par pays
En Belgique
Au début des années 1990, la dette publique
s'élevait à 130% du PIB et représentait une charge de 10%
du budget de l'Etat. La Belgique doit obtenir une dérogation aux
critères de convergence pour partie de la zone euro en 1999, dans la
mesure où son endettement dépasse les 100% fixés comme
limite.
Suite à d'importants efforts budgétaires,
notamment pour faire face aux conséquences du vieillissement
démographique sur les finances publiques, la dette a été
100% du PIB en 2003, et se situe à 80,4% en 2008, l'objectif est de la
réduire
jusqu'à 60% pour respecter le pacte de
stabilité et de croissance, ce qui devrait être
réalisé en 2014 au rythme actuel.
En janvier 2008, la dette représentait 288 milliards
d'euros, la plus grande partie, soit 99,5% est en euros et négociable,
c'est-à-dire qu'elle fait l'objet
d'une cotation sur un marché. Les obligations
linéaires représentaient 78%, et les certificats de
trésorerie 11%2(*)8.
Au canada
Le Canada est souvent présenté un
modèle d'une réforme de l'Etat réussie et d'une gestion
rigoureuse de sa dette publique. Après une pointe de la dette
fédérale du Canada à 68,4% du PIB en 1994, la dette est
retombée à 38,7% en 2004, suite à une série
d'excédents budgétaires dus à une politique de gestion de
l'Etat rigoureuse, inspirée des principes du libéralisme
économique : en parallèle à la baisse du
déficit, la part des dépenses publiques fédérales
dans le PIB est passé de 19% à 12%, les dépenses publiques
totales baissant d'environ 10% entre 1992 et 2004. L'objectif officiel est de
descendre à 25% du PIB vers 2015 et même avant, pour faire face
au vieillissement de la population. Lors du budget
fédéral le 26 février 2008, le gouvernement
fédéral a annoncé des surplus budgétaire de plus de
10 milliards de dollars, ainsi qu'une baisse de la dette à 29% du
PIB.
Qu'à cela ne tienne, nous pouvons dire que la dette
extérieure n'est pas un fardeau pour la postérité si
toutes les conditions sont réunies, par exemple : Gérer la
dette publique tant intérieure qu'extérieure; Assurer le service
de la dette envers les différents bailleurs de fonds; Elaborer la
politique nationale d'endettement public; Assurer le recouvrement de la dette
extérieure rétrocède aux entreprises publiques, mixtes ou
privées par l'Etat ; Veiller à ce que les
bénéficiaires des prêts avalisés par l'Etat
s'acquittent valablement de leurs obligations; Faire inscrire le service de la
dette annuel au budget de l'Etat; Prospecter les meilleures sources de
financement; Donner des avis motivés sur toute question se rapportant
à l'endettement public.
Deuxième partie
Dans la seconde partie, consacrée sur le lien entre le
déficit budgétaire et l'accroissement de la dette publique, deux
chapitres sont abordés :
Le chapitre trois de ladite partie trait du déficit
public, à qui nous avons abordé le point important sur le lien
entre les deux variables. Et afin, le quatrième chapitre planche sur
l'alourdissement de la dette publique et ses effets sur l'activité
économique.
CHAP III : LE DEFICIT PUBLIC
Malgré la volonté de l'équilibre
financier que présente l'autorité budgétaire, le budget,
notamment dans nos Etats modernes, est rarement en équilibre. Il
débouche sur un déficit budgétaire ou impasse
budgétaire qui peut se définir comme étant un
excèdent des dépenses publiques sur les recettes.
Le déficit budgétaire est un fait marquant des
politiques économiques des Etats. De 1933 à 1982, en 50
années, les Etats -Unis d'Amérique n'ont connu que huit
équilibres budgétaires2(*)9. la RDC n'a enregistré qu'un seul budget en
équilibre depuis l'indépendance et se fut en 19763(*)0. D'ailleurs ni la
constitution congolaise, ni celle des U.S.A n'oblige l'exécutif à
présenter un budget en équilibre. Donc, l'idée
déficit budgétaire est pratiquement admise partout au sein des
théoriciens économiques. C'est le cas de la théorie des
déficits budgétaires systématiques de William
Beveridge.
III.1. Définition
Le déficit budgétaire est la situation dans
laquelle les recettes de l'Etat (Impôts et charges sociales) sont
inférieures à ses dépenses (administration,
éducation, dépenses sociales...) au cours d'une année.
C'est donc un solde négatif. Où encore, on parle du
déficit public lorsque, les dépenses publiques pour une
année sont supérieures aux recettes publiques.
III.2. L'importance du déficit budgétaire et son
rôle dans un pays
Le déficit budgétaire et au départ un
outil de politique économique permettant, au mieux, de stimuler
l'économie et au pire de limiter les effets d'une récession.
Fondé sur les postulats de Keynes, fort de ce succès,
l'application de la théorie keynésienne est longtemps
préconisée pour doper l'économie qui a ce que le budget de
l'Etat soit déficitaire. Non seulement, il ne faut pas craindre le
déficit budgétaire mais plus encore il est
préconisé.
Le déficit public est considéré comme un
élément de stratégie de la croissance qui veut dire :
un endettement en termes de programme d'action. L'endettement est toujours
équivalent au déficit, cet endettement peut être
intérieur ou extérieur et il y a même la planche à
billet qui fonctionne beaucoup dans cette circonstance.
Le déficit budgétaire non plus comme un moyen
d'assurer une expansion de l'économie en période de chômage
et d'atteindre le plein emploi. Bref, le déficit budgétaire sert
à relancer une économie en stagnation dont les
caractéristiques sont le sous-emploi, la hausse des prix, le
déficit de la balance des paiements et le taux croissance
négatif.
Le déséquilibre des finances publiques ne doit
pas demeurer permanent. Au contraire, les économistes modernes partent
de l'idée que le déficit budgétaire sera à la fin
résorbé lorsque la situation économique va
s'améliorer. En effet, grâce au financement monétaire ou
à l'emprunt, la couverture du déficit budgétaire peut
produire les effets induits ci-après :
1°. Au niveau du chômage
Le chômage de l'appareil productif et la restriction de
l'activité économique cesseront avec la mise en chantier des
activités bénéficiaires du financement du déficit
budgétaire.
2°. Au niveau de la production et de l'équilibre
général.
L'expression de la consommation et de l'investissement
provoquera une élévation de la production et du revenu national.
Il y aura rétablissement de l'équilibre général.
3° Au niveau du budget : retour à
l'équilibre
L'augmentation de la production et la consommation aura
comme effets induits un accroissement des rentrées fiscales et une
diminution des dépenses de transfert. En effet, les activités
économiques ayant retrouvé leur vigueur payeront des
impôts et créeront les emplois. Ce dernier effet se traduira par
la diminution du chômage et celle des recours des allocations publiques
alors que la relance se traduit par la suppression des subventions.
III.3. Comment financer le déficit ?
L'Etat comme tout agent économique qui dépense
plus qu'il n'a de ressources doit combler son déficit budgétaire,
pour ce faire, il doit trouver un financement.
Il peut emprunter les ressources dont il a besoin
auprès d'autres agents qui ont épargné (c'est la voie de
l'endettement) mais il peur aussi financer son déficit en ayant recours
à la création monétaire.
Pour équilibrer les comptes, le déficit peut
être compensé :
· par l'emprunt : ce qui déplace le
problème dans le temps, suppose la confiance des créanciers, et
de toute façon il y a un coût puis qu'il faut payer des
intérêts) ;
· Par le recours à des réserves
préalablement accumulées à partir d'excédents
budgétaires réalisés les années
antérieures ;
· Par une hausse d'impôt, à supposer qu'elle
n'atteigne pas le point de rupture où elle détruit le gisement
fiscal ;
· Par une émission monétaire (planche
à billet), qui ne déplace pas la difficulté dans le temps,
mais change la nature en modifiant la valeur de la monnaie.
Cette méthode n'est plus utilisée depuis des
décennies dans les pays développés, elle est même
impossible dans les Etats qui ont confié la gestion de la monnaie
à une Banque Centrale indépendante. C'est le cas par exemple des
Etats de l'Union Européenne avec la Banque Centrale
Européenne.
Un déficit budgétaire à un impact
économique qui peut selon certains économistes, être un
stimulant pour l'activité économique par l'intermédiaire
d'une politique de relance selon les principes du keynésianisme, ou
simplement être un moindre mal dans certaines situations de
récession (l'effet de la récession est réduit). Pour
d'autres économistes, un déficit budgétaire est toujours
le signe d'une mauvaise gestion des fonds publics et de l'argent du
contribuable et à ce titre, il doit être évité.
Les économistes libéraux insistent sur les
effets néfastes du déficit public, il peut engendrer un
accroissement de la dette publique.
III.4. Pourquoi, le financement monétaire est-il interdit
dans les pays
ayant adopté l'Euro ?
Pour financer son déficit budgétaire, l'Etat
peut recourir au financement monétaire, c'est-à-dire à la
création monétaire. Dans ce cas, la banque centrale consent une
avance à l'Etat en créditant le compte du trésor public.
La masse monétaire s'accroît donc.
Ce mode de financement du déficit budgétaire est
risqué ; si l'accroissement de la masse monétaire est plus
rapide que celui de la production, alors le rythme de l'inflation va
s'accélérer.
Avec le traité de Maastricht (signé en 1992),
pour pouvoir prétendre à l'euro, les pays devaient remplir
certains critères, appelés critères de convergence, il
était ainsi prévu que le taux d'inflation ne devait pas
dépasser de plus de 1,5 point la moyenne des trois meilleurs pays en la
matière. L'objectif prioritaire du traité est simple : la
stabilité des prix.
Le pacte de stabilité et de croissance signé et
adopté en 1997 engage les pays membres de l'union monétaire
à respecter ce critère et à poursuivre cet objectif.
Dans ces conditions, afin d'éviter tout risque de
dérapage inflationniste dans les pays de la zone euro, les
déficits budgétaires doivent être limités à
3% du PIB ils ne peuvent plus être financés par la création
monétaire.
III.5. A qui profite la dette ?
La dette augmente en fait car, l'Etat et la
sécurité s'appauvrissement structurellement de puis des
années. La multiplication des plans de baisses d'impôts et la
prolifération des niches fiscales et autres exonérations ont
progressivement décroché les rendements fiscaux du reste de
l'économie. Les économistes parlent alors de perte
d'élasticité du système fiscal par rapport à la
croissance et aux revenus.
Chaque année, les administrations publiques
perçoivent des ressources (impôts et taxes et autres recettes non
fiscales) et payent des dépenses pour la collectivité (salaire,
fournitures, prestations...)
Lorsque ces dépenses sont supérieures aux
recettes, un déficit est constaté. Pour financer ce
déficit, les administrations publiques doivent s'endetter.
Concrètement, elles se trouvent dans ce cas, dans la même
situation qu'un ménage qui serait contraint d'emprunter ses ressources,
étant inférieures à ses dépenses. Toutefois,
à la différence d'un ménage, les administrations publiques
n'empruntent généralement pas auprès d'une banque, mais
émettent des titres, essentiellement des obligations, sur les
marchés. Elles s'engagent à rembourser ces obligations, en payant
des intérêts, à une date future. Si les administrations
publiques sont en déficit pendant plusieurs années, leur dette
augmente.
III.6. Pourquoi les déficits et les dettes
explosent-ils ?
Les dépenses sont de plus en plus fortes car, les
besoins augmentent dans tous les domaines.
Par exemple, face à la montée du chômage,
les populations exigent de l'Etat une meilleure protection, le versement
d'indemnités. En termes de sécurité, la montée de
la délinquance et le risque des attentats islamistes obligent les Etats
à renforcer leurs sécurités intérieures. Par
ailleurs, les dépenses de santé ne cessent d'augmenter,
l'espérance de vie augmente, les maladies sont mieux soignées,
nous vivons plus longtemps. Enfin, les dépenses d'éducation sont
également très élevées.
III.6.1. Des recettes qui diminuent pour l'Etat
Dans une économie mondialisée où les
entreprises doivent être compétitives, l'Etat ne peut augmenter
sans cesse les impôts. Un processus de baisse d'impôts et de
charges sur les entreprises est même engagé par de nombreux Etats
pour rendre les entreprises encore plus compétitives. Par
conséquent, les impôts, donc les recettes, sont en diminution dans
de nombreux pays. Comme dans le même temps, les dépenses
augmentent, les Etats ne parviennent plus à avoir des budgets
équilibrés, les dettes s'envolent.
III.6.2. Augmenter les recettes et diminuer les
dépenses
Economiquement, les solutions existent, mais elles sont
socialement difficiles, car impopulaires. L'Etat doit d'abord augmenter les
recettes. Pour les hommes politiques de droite, les recettes
supplémentaires doivent provenir de la croissance
économique : plus la richesse produite augmente, plus les
entrées fiscales sont fortes (plus d'impôts pays payés par
de nouveaux salariés, hausse des recettes de la TVA, etc.). Pour les
hommes politiques de gauche, les recettes supplémentaires peuvent
provenir d'une augmentation des impôts riches.
Parallèlement à ces hausses de recette, l'Etat
doit diminuer ses dépenses. Généralement, c'est la
solution la plus impopulaire car, cela signifie qu'on va diminuer le nombre de
fonctionnaire, fermer des services publics, diminuer l'offre
d'éducation, moins rembourser les dépenses de santé.
Les pays anglo-saxons ont déjà emprunté
cette voie. Les monopoles d'Etat ont disparu, de plus en plus de secteurs
tombent dans le secteur privé (les transports en Angleterre, la
santé aux Etats-Unis). Revers de la médailles : la notion de
service public n'existe quasiment plus, les inégalités se
creusent entre ceux qui peuvent payer ces services et ceux qui n'ont pas les
moyens d'y avoir accès.
III.7. Le lien entre le déficit budgétaire et la
dette de l'Etat
Pour financer son déficit, l'Etat est obligé
d'emprunter. La dette de l'Etat se définit donc comme l'ensemble des
emprunts effectués par l'Etat, dont l'encours (montant total des
emprunts) résulte de l'accumulation des déficits de l'Etat.
Par ailleurs, le déficit budgétaire est un flux,
c'est-à-dire une grandeur économique mesurée au cours
d'une période donnée (exemple un an), alors que la dette est un
stock, à savoir, une grandeur économique mesurée à
un moment donnée.
Ces deux données, bien que différentes, sont
liées : le flux du déficit budgétaire vient alimenter
l'encours de dette, qui en retour agit sur le niveau de déficit par
l'augmentation des intérêts versés, qui sont une charge
(dépense) budgétaire. L'endettement a progressé en raison
principalement des déficits et des versements d'intérêts
qu'ils ont provoqués.
Le déficit public et la dette tendent par ailleurs
à s'alimenter : la charge d'intérêt associée
à la dette augmente le déficit, et le financement du
déficit par l'emprunt augmente l'encours de la dette, ce qui conduit en
retour à une nouvelle progression des charges d'intérêt.
De tout ce qui précède, nous pouvons
dire que l'accroissement de la dette correspond à l'effet boule de
neige d'un recours continu à l'endettement y compris pendant les
années de bonne conjoncture économique. L'Etat s'endette pour
financer le solde budgétaire s'il est déficitaire ainsi que, les
remboursements des dettes émises les années déficitaires
précédentes. Sachant que tous les budgets ont été
en déséquilibre sur la période 1978 à 2005
indépendamment des embellies conjoncturelles, la trajectoire de la dette
s'est inscrite dans une dynamique de progression auto-entretenue. Le
résultat de cet effet boule de neige est un glissement des
déficits jumeaux avec des ratios déficitaires par rapport au PIB
et dette par rapport au PIB ascendants.
CHAP IV : L'ALOURDISSEMENT DE LA DETTE PUBLIQUE ET SES
EFFETS SUR L'ACTIVITE ECONOMIQUE
Dans ce chapitre, nous allons aborder cinq points essentiels, le
premier point va nous montrer qui est le responsable de la dette publique, le
deuxième point aborde sur les effets de l'alourdissement de la dette, le
troisième point pose la question de savoir pourquoi donc réduire
la dette, le quatrième point, nous montre les principaux types
d'instruments de la dette et le dernier point nous enseigne sur la dette
odieuse.
IV.1. Qui est responsable de la dette publique ?
Pour certains, l'augmentation du ratio dette publique par
rapport au PIB est la traduction des choix laxistes des responsables
politiques. Les dépenses sont engagées de manières
excessives pour satisfaire des revendications corporatistes qui conditionnent
le vote futur des électeurs.
Les gouvernements poursuivraient donc un objectif
simple : être reconduits dans leurs fonctions et pour obtenir ce
résultat, ils dépensent au delà des recettes fiscales
disponibles d'autant plus facilement qu'ils ont tendance à annoncer des
baisses d'impôts et qu'il faut bine de temps en temps tenir ses
promesses.
Ceux qui retiennent cette analyse ajoutent souvent que la
gestion publique est toujours marquée par le gaspillage : parce
qu'elle n'est pas sanctionnée positivement (personne ne tire un avantage
financier d'un gain d'efficacité, au contraire même le plus
souvent puisque le gain d'efficacité peut entraîner une
réduction d'effectif) ou négativement (une administration ne fait
pas faillite). Les économistes connaissent cette analyse sous le nom de
théorie des choix publics. Cette théorie est
présentée de manière développée par James M.
Buchanan et Gordon Tullock, au début des années 1960. Ces deux
économistes américains font une critique sévère de
l'intervention de l'Etat dans la vie économique en montant comment le
comportement national des décideurs publics les conduit à des
comportements éloignant l'économie de l'optimum.
Pour l'augmentation du ratio dette par rapport au PIB, est la
conséquence de la dégradation de la situation
économique : une croissance économique lente induit des
recettes fiscales moins importantes face à des dépenses publiques
qui augmentent pour atténuer les effets sociaux d'une faible
croissance.
Keynésiens explique que, en situation de
récession les pouvoirs publics doivent soutenir la demande (consommation
et investissement) en augmentant les dépenses publiques. Le
déficit public qui en résulte ouvre des débouchés
aux entreprises.
Pour répondre à cette augmentation de la
demande, qui leur est adressée, les entreprises augmentent leur
production. Elles peuvent le faire facilement parce qu'elles disposent de
capacité de production inemployées et parce qu'il existe des
réserves de main d'oeuvre : en période de croissance lente,
les machines ne sont pas pleinement utilisées et le chômage est
important. La reprise entraîne mécaniquement une augmentation des
recettes fiscales qui permettent de compenser le déficit initial.
Bref, pour les tenants de cette analyse, le déficit
public (sources de la dette publique) se creuse en période de faible
croissance et s'améliore en période de croissance soutenue. Si la
dette publique pèse plus lourd aujourd'hui qu'hier c'est la traduction
d'une croissance lente. Les tenants de cette analyse considèrent
généralement que le problème de la dette est un sous
produit du ralentissement de la croissance et qu'il se traite simplement par le
retour d'une croissance plus forte.
Pour départager les deux interprétations il
faut, revenir sur la situation économique et comprendre la dynamique de
la dette publique.
IV.2. Les effets de l'alourdissement de la dette
A court terme, comme à long terme, une dette excessive
risque de peser sur l'activité. L'endettement public se justifie
pleinement lorsqu'il permet de financer des dépenses d'investissement
qui relèveront le potentiel de croissance de l'économie. Il se
justifie pour des dépenses d'infrastructures génératrices
d'externalités positives (autoroute, hôpitaux...) ou le
financement de bien public que la seule initiative privée ne pourrait
assurer (défense, sécurité...). Cependant, un endettement
excessif risque de peser sur l'activité et de contraindre la conduite de
la politique économique, tant à court terme qu'à long
terme.
Il n'est pas bon que l'Etat finance par endettement des
dépenses de fonctionnement car, la charge de financement de ces
dépenses est reportée sur les générations à
venir, alors même que leur bien-être n'en sera pas augmenter.
L'histoire montre enfin, qu'un niveau excessif de dette
publique peut inciter les pouvoirs publics à mener des politiques
macroéconomiques, dans le domaine monétaire notamment,
génératrices d'inflation.
1°. Les effets à court terme de l'alourdissement de la
dette
A court terme, le recours au déficit et à
l'endettement peut aussi se révéler inefficace pour soutenir
l(activité, lorsque la situation des finances publiques est
dégradée et que les ménages anticipent que le gouvernement
devra accroître les prélèvements obligatoires pour faire
face à ses dettes. Dans ce cas , face à l'augmentation du
déficit, les ménages sont incités à épargner
davantage, ce qui réduit la consommation et peut annuler l'effet positif
attendu sur la demande intérieure d'une politique budgétaire
expansionniste. A contrario, une politique de réduction de la dette peut
conforter la confiance des ménages et les conduire à
réduire leur épargne de précaution.
2°. Les effets à moyen terme de l'alourdissement de la
dette
Sur le moyen terme, la progression des charges de la dette
réduit les marges de manoeuvre pour la politique budgétaire, en
captant une part croissante des ressources fiscales.
Les effets à long terme de l'alourdissement de la dette
« l'effet d'éviction ». La dette publique peut
également peser, à plus long terme, sur l'offre productive et
l'accumulation du capital. En effet, si l'endettement sert à financer
des dépenses courantes ou des infrastructures à faibles
rentabilité économique et social, en prélevant sur
l'épargne disponible et en poussant à la hausse les taux
d'intérêt, alors il se fait au détriment d'investissement
privés. Cet effet d'éviction vient affaiblir l'accumulation du
capital et le potentiel de croissance de l'économie.
IV.3. Pourquoi donc réduire la dette ?
Le principal inconvénient d'un recours accru à
la dette est en fait social : l'Etat emprunte aux riches et leur paie des
intérêts importants sur le dos de l'ensemble du budget, qui est
essentiellement financé par la TVA, c'est-à-dire par les plus
modestes. L'endettement est donc souvent une manière injuste de
financer des priorités budgétaires.
A long terme, la dette publique est variable et la production
tend vers son niveau potentiel.
La dette publique et son évolution ont un impact sur la
formation du capital et sur la consommation des générations
futures. C'est le fardeau de la dette.
A long terme, on s'intéresse à l'ampleur des
effets de la dette publique sur la croissance économique et sur les
consommations respectives des générations présentes et
futures.
IV.4. Les principaux types d'instruments de la dette
Dans le cadre d'une gestion active de la dette, les
collectivités locales ont la possibilité de se prémunir
contre le risque de taux d'intérêt en recourant à divers
instruments financiers.
Qu'elles aient un encours à taux fixe ou indexé,
les collectivités locales sont toujours exposées à un
risque de taux. C'est la prise en compte de ce risque qui a conduit les
collectivités à s'intéresser aux instruments de gré
à gré. Il existe deux catégories principales :
Les instruments de couverture ont pour effet de
modifier un taux ou de le figer.
Il s'agit alors d'une couverture ferme qui engage
irrévocablement les deux parties (la banque et la collectivité)
et qui, par ses effets, revient à transformer la structure de l'encours
existant (les swaps) ou à anticiper la structure de la dette non encore
contractée (FRA).
Les instruments de garantie correspondent à
une couverture conditionnelle qui engage
irrévocablement l'une des parties (généralement la banque)
tout en laissant une option à l'autre (la collectivité) en
contrepartie du versement par cette dernière d'une prime
définitivement acquise à la banque. Ces instruments sont le Cap
(taux plafond), le Floor (taux plancher) et le Collar (la combinaison d'un Cap
et d'un Floor).
Une caractéristique commune à l'ensemble des
opérations de couverture ou de garantie est de jouer sur un notionnel,
c'est-à-dire une dette de référence, les contrats
réels n'étant pas affectés par l'opération.
Le FRA (Future Rate Agreement)3(*)1:
C'est un accord sur un taux futur. Dans un Fra emprunteur, par
exemple, une banque et une collectivité conviennent d'un prêt
notionnel à un taux convenu que la banque consentira à la
collectivité à l'issue d'une période T1 (dite
période d'attente) et pendant une période T2 qui est
la durée de l'opération proprement dite.
La banque et la collectivité se facturent uniquement
des différences d'intérêts entre le taux convenu et le taux
effectif à l'issue de la période T1.
Dans ce cas, le Fra n'engendre pas la conclusion d'une
opération de prêt ou d'emprunt avec la banque mais seulement le
règlement entre la banque et la collectivité du
différentiel d'intérêt.
Le SWAP :
Il correspond à un contrat d'échange de taux
d'intérêt. C'est un contrat d'échange de notionnel de deux
dettes de différente nature, entre une banque et une
collectivité.
Par exemple, lors d'un échange, par un swap, d'une
dette à taux fixe conte une dette à taux indexé, la
collectivité se fait verser par la banque des intérêts
à taux fixe comptés sur la capital notionnel, tandis qu'elle lui
règle, sur le même capital, des intérêts à
taux indexé, ceux-ci pouvant être définis par
référence à différents index du marché.
Il peut aussi s'agir d'un échange de flux
d'intérêt dans des devises différentes. Par contre, il n'y
a pas d'échange de capital (sauf pour les Swaps en devises). Seul le
différentiel de taux d'intérêt entre le taux fixe et le
taux indexé fait l'objet d'un versement. Le Swap peut être un
moyen pour la collectivité de modifier une indexation sans pour autant
changer le contrat initial d'emprunt.
Le contrat de Cap :
C'est un contrat de garantie de taux plafond. Il s'apparente
à une assurance où, moyennant le paiement d'une prime, la
collectivité endettée à taux indexé se garantit un
taux d'intérêt maximum censé ne pas dépasser un
certain seuil quelle que soit l'évolution des taux du marché. Ce
contrat conditionnel, conclu pour un montant fixé et pour une
durée déterminée, porte donc sur une comparaison de deux
taux :
o l'un fixé à l'avance appelé
« taux d'exercice », dont le niveau est convenu entre les
deux parties,
o l'autre à un taux indexé de
référence.
L'exercice du Cap est automatique dès lors que le taux
indexé observable pour la période de référence est
supérieur au taux d'exercice du Cap (dans ce cas, la banque verse le
différentiel à la collectivité). Dans le cas contraire, la
garantie de taux ne joue pas.
Le Floor :
Il correspond à un contrat de garantie de taux
plancher. C'est une opération symétrique du Cap qui permet de
garantir à l'investisseur un taux de placement fictif minimum. Comme le
Cap, il est conclu avec une banque pour un montant déterminer et
moyennant le paiement d'une prime. Il porte sur la comparaison d'un taux
indexé (dit « taux de référence »), et
d'un taux fixé d'avance (le taux d'exercice).
Un Floor utilisé seul présente peu
d'intérêt pour la collectivité dont la stratégie est
de se prémunir contre les hausses de taux et non contre les baisses. Un
Floor n'à donc d'utilité que s'il est associé à un
Cap, le coût du Cap étant compensé par le Floor.
Le Collar (ou Tunnel) :
C'est un contrat de garantie de taux plafond et de taux
"plancher". C'est un système mixte qui associe un Cap (acheté par
la collectivité) et un Floor (acheté par la banque).
Dans la pratique, les niveaux des prix d'exercice du Cap et du
Floor sont fixés de manière à ce que les deux primes se
compensent, on parle alors de système à prime nulle.
De plus, les conditions d'emprunt évoluent dans un
« tunnel » plus ou moins large : la
collectivité est couverte contre une hausse de l'indice de
référence, tandis que la banque est couverte contre une baisse de
ce même indice.
Il convient de noter que le recours aux instruments de
couverture peut comporter des risques qui sont :
o une mauvaise anticipation des taux, qui peut augmenter le
poids de la dette au lieu de l'alléger,
o un risque de contrepartie. Toute collectivité qui
passe un contrat de couverture prend un risque de contrepartie, si
l'établissement avec lequel il a été conclu fait
défaut.
Il semble, cependant, que les Dérivés ont
donné un souffle nouveau à la gestion de la dette. Une gestion
active de la dette ne peut pas se faire sans ce type de produits. La part belle
est donc faite aux Dérivés, Swap, et autres Cap de protection.
La combinaison de ce type de Dérivés de taux
permet de constituer des produits structurés « sur
mesure » pour accompagner au mieux les collectivités locales
dans leur volonté de réduction des frais financiers et de
diversification des risques.
Mais est-ce que les risques associés à la
souscription à ce type de produits structurés sont adaptés
aux collectivités locales ? Le recours aux produits
structurés complexes est-il optimal pour les collectivités
locales ? En effet, concentrer la gestion active de ses emprunts
uniquement sur la réduction des frais financiers est une démarche
certes nécessaire mais insuffisante : une réflexion plus
large doit être entreprise dans le cadre d'une optimisation globale des
finances locales.
IV.5. Dette odieuse
Le concept de dette odieuse, est une
jurisprudence3(*)2 avancée par certains
auteurs en matière de
droit
international relative à une dette contractée par un
régime, et qui sert à financer des actions contre
l'intérêt des citoyens de l'État et dont les
créanciers avait connaissance.
Dans cette optique, ces dettes sont considérées
comme des dettes du régime qui les a contracté, et non pas de
l'État en entier.
La doctrine a été formalisé sur le fait
qu'en
1883 le
Mexique avait
dénoncé la dette contractée par l'
empereur
Maximilien en promulguant une loi dite "de règlement de la dette
nationale" qui déclare: «Nous ne pouvons pas reconnaître, et
par conséquent ne pourront être converties, les dettes
émises par le gouvernement qui prétendait avoir existé au
Mexique entre le 17 décembre 1857 et le 24 décembre 1860 et du
1er juin 1863 au 21 juin 1867».
Le second exemple est fourni par les
États-Unis,
qui ont refusé que
Cuba paye les dettes
contractées par le régime colonial espagnol et obtenus gain de
cause via le Traité de Paris en
1898.
Alexander
Nahum Sack, ancien ministre du Tsar
Nicolas
II, émigré en France après la
révolution de
1917,
professeur de droit à Paris et théoricien de la doctrine de la
dette odieuse, écrivait en
1927 :
"Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas selon les besoins et les
intérêts de l'Etat, mais pour fortifier son régime
despotique, pour réprimer la population qui le combat, cette dette est
odieuse pour la population de l'Etat entier. Cette dette n'est pas obligatoire
pour la nation : c'est une dette de régime, dette personnelle du
pouvoir qui l'a contractée ; par conséquent, elle tombe avec
la chute de ce pouvoir."
En
1982, la First
National Bank of Chicago rappelait aux institutions financières :
« Les conséquences exercées sur les accords de
prêt par un changement de souveraineté peuvent dépendre en
partie de l'usage des prêts par l'État prédécesseur.
Si la dette du prédécesseur est jugée odieuse,
c'est-à-dire si le montant du prêt a été
utilisé contre les intérêts de la population locale, alors
il se peut que la dette ne soit pas mise à la charge du
successeur.»
Plus récemment en
2003, un
rapport du Centre for International Sustainable Development Law défini
trois critères qui fondent le caractère "odieux" d'une dette:
· l'absence de consentement : la dette a
été contractée contre la volonté du peuple.
· l'absence de bénéfice : les fonds
ont été dépensés de façon contraire aux
intérêts de la population.
· la connaissance des intentions de l'emprunteur par les
créanciers
La dette extérieure est le montant cumulé des
déficits passés. Pour évaluer l'importance de la dette
actuelle, il est toujours utile de replacer le problème dans une
perspective historique et pour comprendre l'influence de la dette et des
déficits sur l'économie, il est utile de séparer les
effets de court terme des effets de long terme.
3ème partie : cadre empirique
Dans le cadre du programme d'ajustement lancé avec le
concours du FMI et de la Banque mondiale, la République
démocratique du Congo a opté, depuis 2001, pour une
réforme profonde de ses finances publiques (administration fiscale,
gestion budgétaire...). Plusieurs mesures ont été
adoptées tant au niveau de la politique budgétaire, de la
politique fiscale que de la gestion saine des dépenses publiques, etc.
Cependant, loin de faire l'objet d'une application stricte, dans les faits, il
s'agit d'un retour progressif à la gestion calamiteuse des
décennies antérieures, suivie de toutes ses conséquences,
à la fois, sur le plan macroéconomique que sur les conditions de
vie du Congolais.
Chapitre V : FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE EN RDC PAR
LA DETTE EXTERIEURE
La reconstruction de la République démocratique
du Congo nécessite le concours de toutes les filles et tous les fils du
pays dans la paix, mais aussi de tous les partenaires qui ont choisi de vivre
ou d'aider le Congo dans la fraternité.
Pour les élections, le peuple congolais a
mandaté les gouvernants pour qu'ils encadrent les efforts de la
consolidation de l'Etat de droit et de l'amélioration des conditions de
vie. Il lui revient de soutenir ses mandatées par les moyens, les
idées et les attitudes constructives, amis aussi de rester vigilant pour
que les intérêts de la nation et du peuple priment sur ceux des
individus et des groupes privés nationaux ou étrangers.
Dans ledit chapitre, nous aurions deux sections, la
première section présente les budgets de la République
démocratique du Congo de 2003 à 2008 et la deuxième
partie, présente les dettes extérieures de la République
démocratique du Congo de 2003 à 2008
Section 1 : LES BUDGETS DE LA RDC
Dans cette section, nous allons présenter
différents budgets des années précitées et ses
différentes exécutions.
1.1 Fondement du déficit budgétaire en RDC
1.1.1. Les grands maux des finances publiques en RDC
Les finances publiques en RDC soufrent depuis
l'indépendance en 1960 de certains comportements des décideurs
publics qui font qu'elles portent généralement mal d'une part, et
d'autre part, elles entrainent des effets déstructurant sur l'ensemble
des variables macroéconomiques.
Dans la gestion des dépenses publiques, il est toujours
constaté qu'il y a conflits de compétence entre plusieurs
services financiers dans la gestion du compte général du
Trésor qui est logé à la Banque Centrale du Congo. En
principe, ce compte ne peut être actionné que sur instruction
expresse et directe du Ministre ayant les finances dans ses attributions.
Souvent, ce compte est ponctionné sans l'aval de ce Ministre et surtout,
c'est à son issue que l'argent sort des caisses publiques. Car, en
effet, la Présidence de la République, la Primature, les Forces
Armées, les Services de Sécurité et la Banque Centrale du
Congo débitent le compte général du Trésor sans
respecter la procédure légale en vigueur en matière
d'exécution des dépenses publiques. C'est ce que nous appelons la
multiplicité des centres d'ordonnancement. Ce poly-ordonnancement des
dépenses publiques est un grand fléau qui a toujours
creusé les déficits publics au Congo. Les services publics, selon
leurs accointances et puissance, se font payer directement à la Banque
Centrale qui est le caissier de l'Etat, et cette dernière ne fera que
constater les dégâts au Ministère des finances.
En outre, selon la procédure budgétaire et la
chaîne de la dépense publique instituée pour assurer le
contrôle, aucune dépense publique ne peut être sans bon
d'engagement à l'exception des dépenses urgentes (frais de
déplacement des autorités, frais nécessitant la
continuité des services publics). Et ce bon d'engagement, doit
être contrôlé par le contrôleur des dépenses
engagées de la Direction du Contrôle Budgétaire, pour
s'assurer de l'existence des crédits et des pièces justificatives
conformément au règlement général de la
comptabilité publique. Après vérification, les bons
d'engagement conformes sont soumis à la signature du Ministre du Budget
qui les transmet à son collègue des Finances qui, selon son plan
de trésorerie, devrait les visés pour une deuxième fois
à la phase d'ordonnancement. Une fois, ordonnancée, la Direction
du Trésor et de l'ordonnancement envois à la direction des fonds
publics de la Banque Centrale du Congo pour paiement. Mais en
réalité, les choses ne se passent souvent ainsi. C'est la
procédure d'exception qui est souvent la règle. La
majorité des dépenses étant exécutées en
urgence et sans bon d'engagement. Ce manque de discipline et d'orthodoxie
budgétaire, qui font que les dépenses des ministères et
autres services publics, communément appelées dépenses
courantes ou de fonctionnements qui s'accaparent la part importante des
dépenses publiques contrairement aux dépenses en capital ou
d'investissement.
Le troisième facteur est le laxisme dans le
contrôle de l'exécution des dépenses. En effet, le
contrôle administratif assuré par la hiérarchie et
l'inspection générale des finances est inopérant. En
réalité, l'IGF n'est compétent que pour contrôler
les actes comptables publics. Mais il se fait qu'au Congo, c'est le Ministre
(ordonnateur des dépenses qui s'occupe de la gestion de crédit
alloué à son ministère). Toutes les violations de la loi
des finances ainsi relatées sont faites par les Ministres et
relèvent de la gestion de fait. Donc, les inspecteurs des finances ne
peuvent pas contrôlés les actes des Ministres. Voila le sanctuaire
de l'impunité et de dérapage chronique des finances publiques.
Par ailleurs le contrôle juridictionnel et inexistant. En effet, la cour
de compte et sans budget, sans moyen avec des agents mal payés. Ils sont
systématiquement affamés pour qu'ils ne fassent pas leur travail.
Quand au contrôle politique assuré par le parlement, se
caractérisé par le clientélisme, le tribalisme et la
corruption. Les Ministres et les Mandataires Publics graissent aux membres des
commissions parlementaires pour éviter les griefs de ces derniers lors
d'un contrôle ou d'une interpellation au parlement. De mémoire de
congolais, aucun Ministre n'a jamais été mis en cause,
jugé et incarcéré pour le détournement des deniers
publics.
Quant à la Banque Centrale du Congo, c'est le
repère de vipère. Les Directeurs de cette institution sont plus
riches que les Ministres et mènent une vie de prince. La Banque Centrale
se paie elle-même sur le compte général du trésor
pour le soit disant intérêt de retard sur les avances au
trésor sans l'autorisation du Ministre des Finances.
Concernant le portefeuille de l'Etat, il est de
notoriété publique que les experts du Conseil Supérieur du
Portefeuille et les cadres de ce ministère vivent aux dépens des
entreprises qu'ils sont censés contrôlés. En outre, ils
sont pour la quasi-totalité commissaire au compte et administrateur dans
ces entreprises. Il y a là un conflit d'intérêt patent car
étant jugé et partie à la fois. Pour les plus ampleurs
informations, nous pouvons citer :
Tableau n°01 : les entreprises d'Etat par secteur
d'activité
LISTE DES ENTREPRISES D'ETAT
|
SECTEUR
|
N°
|
ENTREPRISES
|
SIGLE
|
ADRESSE
|
SIEGE SOCIALS
|
MINES
|
1
|
Générale des Carrières et des Mines
|
GECAMINES
|
Blvd.30 Juin
|
Lubumbashi
|
2
|
Société de Développement, Industrielle, et
Mines du Congo
|
SODIMICO
|
Blvd.30 Juin
|
Kasumbalesa
|
3
|
Office des Mines d'Or de Kilo-Moto
|
OKIMO
|
15, Av. Sénégalais
|
Bunia
|
4
|
Entreprise Minière de Kisenge
|
EMK'Mn
|
3ème niveau Blvd. Gécamines
|
Lubumbashi
|
5
|
Centre d'Expertise, d'Evaluation et de Certification des
substances minières
|
C.E.E.C
|
Bld. BCDC 17ème niveau
|
Kinshasa
|
ENERGIE
|
6
|
La congolaise des hydrocarbures
|
COHYDRO
|
1, Av Comité Urbain
|
KINSHASA
|
7
|
Régie de Distribution d'eau
|
REGIDESO
|
Blvd.30 juin 59-63
|
KINSHASA
|
8
|
Société Nationale d'Electricité
|
SNEL
|
2831, AV. de la Justice
|
KINSHASA
|
INDUSTRIE
|
9
|
Société d'Exploitation Sidérurgique
|
SOSIDER
|
Gal. Prés. 7è niveau
|
Kinshasa
|
10
|
Société Africaine d'Explosifs
|
AFRIDEX
|
Immeuble Botour 7è niveau
|
LIKASI
|
AGRICULTURE
|
11
|
Cacaoyer de Bilu
|
CACAOCO
|
|
GEMENA-BULU
|
12
|
Palmeraies de Gosuma
|
PALMECO
|
|
GEMENA-GOS
|
13
|
Caisse de Stabilisation Cotonnière
|
CSCO
|
10\A av. Palmiers
|
KINSHASA
|
14
|
Office National du Café
|
ONC
|
Av. Poids Lourds BP 8931-Kin1
|
KINSHASA
|
15
|
Office National d'Elevage
|
ONDE
|
Av. Libération n°18-20
|
KINSHASA
|
16
|
Cotonnière du Congo
|
COTONCO
|
|
GEMENA
|
17
|
Complexe Sucrier de Lotokila
|
CSL
|
Représentant 6è rue Limete
|
LOTOKILA
|
18
|
Réserves Stratégiques Générales
|
R.S.G
|
|
KINSHASA
|
TRANSPORT
|
19
|
Lignes Aériennes Congolaises
|
LAC
|
Aéro Ndili-4 Av. du Port
|
KINSHASA
|
20
|
Cie Maritime du Congo
|
CMDC
|
Av. Aviateur n°13
|
KINSHASA
|
21
|
Sté Nat. De Chemin de Fer du Congo
|
SNCC
|
Place de la Gare/Lubumbashi
|
KINSHASA
|
22
|
Sté de Chemin des Uélés
|
CFU
|
Bld. NCC 1er Niveau
|
KINSHASA
|
23
|
Office National de Transports
|
ONATRA
|
Blvd. 30 Juin 177
|
KINSHASA
|
24
|
Régie des Voies Ariennes
|
RVA
|
Av. Flambeau\Ndolo
|
KINSHASA
|
25
|
Régie des Voies Maritimes
|
RVM
|
Sid. 30 Juin
|
KINSHASA
|
26
|
Régie des Voies Fluviales
|
RVF
|
Av. Wangenia 109
|
KINSHASA
|
27
|
City-Train
|
CITYTRAIN
|
18ème Rue Limete
|
KINSHASA
|
COMMUNICATION
|
28
|
Office Congolais des Postes et Télécommunication
|
OCPT
|
Blvd. du 30 Juin
|
KINSHASA
|
29
|
Agence Congolais de Presse
|
ACP
|
Av.Tombalbaye 44-48
|
KINSHASA
|
30
|
Radio Télévision Nationale Congolaise
|
RTNC
|
Av. Kabinda
|
KINSHASA
|
31
|
Régie Nationale de Télécom par Satellite
|
RENATESAT
|
Imm. RTNC 4ème niveau
|
KINSHASA
|
FINANCIER
|
32
|
Caisse Générale d'Epargne du Congo
|
CADECO
|
Av. Epargne 38
|
KINSHASA
|
33
|
Office de Gestion de la Dette Publique
|
OGDEP
|
Av. Justice 4
|
KINSHASA
|
34
|
Sté Nationale d'Assurance
|
SONAS
|
Blvd. 30 Juin
|
KINSHASA
|
35
|
Institut Nationale de Sécurité Sociale
|
INSS
|
Blvd. Du 3O juin
|
KINSHASA
|
36
|
Office des Douanes et Accise
|
OFIDA
|
Blvd. Du 30 Juin
|
KINSHASA
|
37
|
Fonds des Promotions de l'Industrie
|
FPI
|
Av. de la Justice
|
KINSHASA
|
SERVICE
|
38
|
Office de Gestion du Fret Maritime
|
OGEFREM
|
Blvd. Botour
|
KINSHASA
|
39
|
Office des Petites et Moyennes Entreprises
|
OPEC
|
Blvd. 30 Juin (Royal)
|
KINSHASA
|
40
|
Office des Siens Mal Acquis
|
OSMA
|
Comité Urbain n°7
|
KINSHASA
|
41
|
Office Congolais de Contrôle
|
OCC
|
Av. du Port 98
|
KINSHASA
|
42
|
Office National de Tourisme
|
ONT
|
Av. du Port
|
KINSHASA
|
43
|
Régie Nationale d'Approvisionnement d'Imprimerie
|
RENAPI
|
Av. du Port
|
KINSHASA
|
COMMERCE
|
44
|
Foire Internationale de Kinshasa
|
FIKIN
|
17ème Rue Limete
|
KINSHASA
|
CONSTRUCTION
|
45
|
Office des Routes
|
OR
|
Av. Office des Routes n°1
|
KINSHASA
|
46
|
Office des Voiries et Drainage
|
OVD
|
Av. Maçons 1443
|
KINSHASA
|
RECHERCHE
|
47
|
Institut National des Statistiques
|
INS
|
Imm. Fonct. Pub. BP20
|
KINSHASA
|
48
|
Institut National d'Etude et Recherche Agro
|
INERA
|
Av. des Cliniques n°13
|
KINSHASA
|
49
|
Télédétection par Satellite
|
METESAT
|
Binza Météo
|
KINSHASA
|
CONSERVATION DE LA NATURE
|
50
|
Institut Congolais de Conservation de la Nature
|
ICCN
|
Av. des Cliniques n°13
|
KINSHASA
|
51
|
Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques Congo
|
IJZBC
|
Av. Comité Urbain 35
|
KINSHASA
|
52
|
Institut des Musées Nationaux du Congo
|
IMNC
|
BP 4249 Kin/Ngaliema
|
KINSHASA
|
FORMATION
|
53
|
Institut National de Préparation Professionnelle
|
INPP
|
6ème Rue Limete
|
KINSHASA
|
Source : Elaboré par nous-mêmes sur base des
données recueillies au site du
Ministère de portefeuille.
Interprétation :
Le tableau illustré ci-haut nous renseigne que a
République Démocratique du Congo compte au total cinquante trois
entreprises publiques dont 5 dans le secteur minier, 3 dans l'énergie,
deux à l'industrie, 8 dans l'agriculture, 9 dans le transport, 3 dans la
communication, 6 dans les finances, 6 dans le service, 1 dans le commerce, 2
dans la construction, 3 dans la recherche, 3 dans la conservation de la nature
et 1 dans la formations.
Malgré le nombre et les réformes connus, la
quasi-totalité des ces entreprises sont de canards boités qui ne
répondent plus aux normes managériales, elles vivent par les
biais d'orgueil national.
Quant aux régies financières, sources par
excellence des ressources de l'Etat, (la Direction Générale des
Impôts, la DGRAD et l'OFIDA) elles soufrent des deux maux
principaux : la corruption et le détournement de l'argent public.
1.1.2. Les péripéties de la gestion
budgétaire en RDC
La gestion budgétaire en RDC a toujours
été caractérisée par de nombreux
déraillements.
Ceci est d'autant vrai que, pendant plus de deux
décennies, la politique budgétaire a évolué
à contre-courant de la réalité macro-économique,
tandis que les recettes et les dépenses publiques ont subi des
dérives profondes au cours de leurs exécutions.
L'examen de ces trois piliers des finances publiques
(politique fiscale, politique des dépenses publiques, politique des
soldes budgétaires) révèle :
v Premièrement que, dans un contexte essentiellement
inflationniste, la politique budgétaire en RDC a consisté
à créer des déficits publics financés exclusivement
par le recours à la planche à billets, ravivant de fortes
tensions, à la fois, sur le taux de change de la monnaie nationale, que
sur les prix intérieurs, et rognant le pouvoir d'achat
déjà insignifiant du Congolais ;
v Deuxièmement, la mobilisation des recettes publiques
a brillé par l'inefficacité et l'inefficience, et demeure
jusqu'à ce jour, sous-optimale. Elle a été minée
littéralement par la fraude, l'évasion fiscale et la corruption,
laminée par une administration fiscale peu développée et
mal équipée. Elle se caractérise par un
développement des activités informelles non fiscalisées,
tandis que le montant total des exonérations fiscales accordées
aux opérateurs économiques dépasse, de plus de la
moitié, l'ensemble des recettes du cadre budgétaire ;
v Troisièmement, l'exécution des dépenses
publiques a fait l'objet de violations flagrantes. Le compte
général du Trésor était mouvementé sans
respecter les différentes phases qui régentent l'opération
des dépenses, à savoir l'engagement, l'ordonnancement, la
liquidation et le paiement.
Les deux premières étapes étaient
très souvent éludées.
Par ailleurs, la RDC a connu une multiplicité des
centres d'ordonnancement : la Banque centrale, la Présidence de la
République, le Ministère des Finances et l'armée,
décrivant implicitement, la destination des ressources du contribuable
ou encore, les rouages bénéficiaires des dépenses
budgétaires.
L'exécution des dépenses publiques était
entachée de nombreuses inégalités dans la
répartition des ressources, au point que, les postes
d'intérêt général subissaient des coupes au
bénéfice du secteur politique et institutionnel.
Les secteurs sociaux et économiques étaient
délaissés. Ce qui justifie la précarité du cadre et
du niveau de vie du Congolais, les difficultés d'accès aux
services socio-économiques de base, le taux élevé de
mortalité, la déperdition scolaire, l'inexistence des moyens de
transport public, la dégradation cruelle des voies de communication,
l'abandon des milieux ruraux, etc.
Cependant, la gestion budgétaire au cours de ces
dernières années ne semble pas vouloir s'écarter de ces
pratiques tant décriées. La politique fiscale, celle des
dépenses publiques et celle des soldes budgétaires traduisent la
même réalité à la zaïroise.
1.1.3. Politique budgétaire ravageuse
Jusqu'à l'année 2000, la politique
budgétaire en RDC a été essentiellement celle dite «
des déficits systématiques ». Elle s'est
révélée particulièrement destructrice pour
l'économie congolaise d'autant plus qu'elle faisait l'objet d'un
diagnostic et d'une application inappropriés.
Pour rappel, la politique des déficits
systématiques est celle qui vise à relancer la demande globale en
accroissant les dépenses publiques quel que soit le niveau des recettes,
cela, afin de pouvoir résorber un déséquilibre de
sous-emploi.
Autrement dit, c'est une politique qui accroît
systématiquement le déficit budgétaire dans le but de
relancer la demande globale en période déflationniste. Ces
politiques d'obédience Keynésienne ont été
appliquées en RDC depuis la première moitié des
années 1970 jusqu'en 2000.
Cependant, le contexte économique n'était pas
celui du cadre d'application de ces politiques. L'économie congolaise
était marquée par une inflation et des récessions (baisse
de l'activité de production), dont la résorption exigeait une
meilleure coordination des politiques tant à court, à moyen
qu'à long terme, mais ceci n'a pas été le cas.
Dans un contexte économique caractérisé
par une rupture de la coopération bilatérale et
multilatérale, et donc, par un assèchement des ressources en
provenance de l'extérieur, le gouvernement congolais, pour financer ses
déficits budgétaires, a fait recours littéralement et
systématiquement aux avances de la Banque centrale du Congo, en tournant
la planche à billets.
Cette démarche a débouché sur deux
conséquences majeures.
Ø Premièrement, au regard du degré
d'extraversion de l'économie congolaise et vu l'importance de la
dollarisation, il est prouvé qu'en cas d'émission
monétaire, 70% de celle-ci se déverse sur les marchés des
changes. C'est ainsi que ces émissions monétaires ont
renfloué la demande des devises étrangères. Face au
déficit criant du compte des transactions courantes depuis 1989, et
donc, au repli de l'offre de devises, ce choc de la demande des devises via les
émissions monétaires s'est traduit par des
dépréciations de la monnaie nationale face aux devises
étrangères. Ainsi, les financements débridés des
déficits du secteur public (du Trésor et de la Banque centrale du
Congo) étaient la cause première de la dépréciation
de la monnaie nationale.
Ø Deuxièmement, l'inadéquation entre
cette expansion monétaire causée par la monétisation du
déficit structurel des finances publiques, et l'atonie de
l'activité de production, a constitué la principale cause de
l'accélération de l'inflation en RDC. Au demeurant, cette
politique des déficits systématiques appliquée dans un
contexte inadapté a été, à la fois, source de
dépréciations du taux de change de la monnaie nationale, que
cause des tensions excessives sur les prix intérieurs. Ce qui a eu pour
résultat, de laminer le pouvoir d'achat du pauvre congolais. A l'heure
actuelle, contrairement à 2001 et 2002 qui ont inversé cette
tendance, les années 2003 et 2004 ont marqué une reprise des
politiques des déficits systématiques inadaptées aux
contextes économiques. Pour l'année 2004 par exemple,
après avoir réparti la manne budgétaire (396.249.750.000
de Fc), recueillie jusque fin septembre 2004, entre le politique et
l'institutionnel, au détriment des secteurs sociaux, la liesse
budgétaire s'est poursuivie, à la deuxième moitié
de 2004, en recourant au droit du Seigneur, d'émettre de la monnaie.
En effet, de janvier à juillet 2004, période de
stabilité relative du taux de change, le solde cumulé des
opérations du Trésor a été excédentaire de
9.773,5 millions de CDF.
Par contre d'août à décembre 2004,
période de dépréciation du taux de change, les
opérations du Trésor se sont soldées par un déficit
de 26.395,8 millions de CDF financés exclusivement par les avances de la
Banque centrale du Congo. Il s'en est suivi de fortes
dépréciations du franc congolais, soit une
dépréciation mensuelle moyenne de 2,58 % contre 0,61 % entre
janvier et juillet.
L'inflation s'est accélérée, passant
à 5,74 % de septembre à décembre 2004 contre 3,46 %
à la première sous période. Ces tendances se sont
poursuivies jusqu'en janvier 2005 où les taux de change moyen du Franc
congolais par rapport au dollar américain et à l'euro ont
été respectivement de 465,81 CDF et 610,91 CDF contre 444,40 CDF
et 596,64 CDF en décembre 2004, soit une dépréciation de
4,6% par rapport au dollar et 2,3% face à l'euro, selon l'Ires.
Le taux d'inflation enregistré sur le marché a
été de 5,2 % (Ires).
Ce qui a eu des effets drastiques sur le pouvoir d'achat du
malheureux Kinois, soit une perte de 5,3 % et 4,8%, respectivement pour les
ménages dits de « haut revenu » et ceux de « bas revenu
».
1.1.4. Remède aux problèmes
illustrés ci-dessus
Pour mettre un terme à cette situation, il
sied :
Ø De mettre en examen tout gestionnaire qui rendrait
coupable des détournements de l'argent public ;
Ø De verser des salaires décents aux agents des
régies financières pour éviter la tentation ;
Ø De doter les moyens conséquents des organes de
contrôle afin qu'ils soient motivés à assurer leur
travail ;
Ø De créer une direction générale
du trésor qui servira de caissier de l'Etat, qui centralisera la
chaîne de la dépense publique en son sein et dont
dépendront tous de comptables publics ;
Ø Le rôle de caissier de l'Etat doit être
ôté à la Banque Centrale du Congo qui doit s'atteler
à sa mission première qui est d'émettre la monnaie, d'en
assurer la stabilité et de servir des préteurs de derniers
ressorts du système bancaire.
1.2 SYNTHESE DU BUDGET POUR L'EXERCICE 2003
Le budget de l'Etat aménagé pour l'exercice
2003, présenté en équilibre, a été dans un
environnement économique et politique caractérisé
particulièrement par la mise en place des institutions devant
gérer la Transition, la Réunification totale du pays, ainsi que
la poursuite de la politique budgétaire et monétaire visent
l'assainissement des finances publiques.
En effet, au cours des huit premiers mois de l'exercice en
cours, l'exécution budgétaire a fait apparaître d'une part,
des contre-performances en recettes et autre par un déficit
budgétaire. Aux retombées budgétaires moins favorables
s'ajoutent les impératifs de prendre en compte l'impact de la
réunification (besoins et ressources des territoires
réunifiés).
La conjugaison de tous ces facteurs ci haut
épinglés a amené le gouvernement de transition à
aménager le budget voté 2003 », conformément aux
dispositions de la loi financière n°83-003 du 23 février
1983, telle que modifiée et complétée par l'ordonnance -
Loi n°87-004 du 10 janvier 1987 spécialement en son article 29 se
rapportant à l'aménagement et à la rectification du
budget.
Pour rappel, le budget voté avait été
élaboré en fonction des paramètres et objectifs
ci-après :
Ø Taux de croissance : 5%
Ø PIB (en milliards de CDF) : 2.134,0
Ø Taux d'inflation période : 6,0%
Ø Taux de change moyen annuel : 399,0 CDF/USD
Ø Pression fiscale : 0,7%
Quant au budget aménagé, compte tenu de
l'évolution de certains paramètres macroéconomique, le
cadre a été légèrement modifié et se
présente de la manière suivante :
Ø Taux de croissance du PIB : 5%
Ø PIB (en milliards de CDF) : 2.239,9
Ø Taux d'inflation fin période : 8,0%
Ø Taux moyen d'inflation : 421,1 CDF/USD
Ø Pression fiscale 8,4%
De ce qui précède, le budget
aménagé pour l'exercice 2003 a été
arrêté en équilibre à CDF. 334.629.891.724.
Tableau n°02 : SYNTHESE DU BUDGET POUR L'EXERCICE 2003
RECETTES
|
BUDGET 2003 EN CDF
|
I. RECETTES COURANTES
|
191.850.950.404
|
I.1. Recettes des Douanes et Accises
I.2. Recettes des impôts
I.3. Recettes non fiscales
|
87.362.413.517
65.403.109.489
39.085.435.398
|
II. RECETTES EXCEPTIONNELLES
|
140.768.000.000
|
III. RECETTES DES FONDS SPECIAUX
|
2.010.933.320
|
RECETTES TOTALES
|
334.629.891.724
|
IV. DEPENSES
|
BUDGET 2003
|
IV.1. Dette publique en Capital
IV.2. Frais Financiers
IV.3. Dépenses de Personnel
IV.4. Biens et Matériels
IV.5. Dépenses de Prestation
IV.6. Transferts et Interventions de l'Etat
IV.7. Equipements
IV.8 Construction, réfection, réhabilitation
|
55.448.312.678
36.718.726.000
65.858.807.497
28.458.660.414
21.259.284.491
51.008.813.079
35.828.744.357
40.048.543.248
|
DEPENSES TOTALES
|
334.629.891.724
|
Source : Ministère des Finances
Interprétation :
I. Recettes
Les recettes courantes ont été
arrêtées à CDF 191.850.950.404 au budget
aménagé 2003. Les recettes des douanes et accises ont
été maintenues à CDF 87.362.413.517, tandis que celles des
impôts passent de CDF 65.403.109.489 au budget 2003, Les recettes non
fiscales se chiffrent à CDF 39.085.435.398. Les recettes exceptionnelles
sont évoluées à CDF 140.768.000.000 contre CDF au
budget 2003 et les recettes des fonds spéciaux sont
évaluées à CDF 2.010.933.320.
II. Dépenses
Les dépenses ont été
arrêtées à CDF 334.629.891.724 au budget 2003,
dégageant. Elles sont réparties de la manière
suivante :
Dette publique en capital est de CDF 55.448.312.678; frais
financier : CDF 36.718.726.000, dépenses de personnel : CDF
65.858.807.497, biens et matériels : CDF 28.458.660.414,
dépenses de prestation : CDF 21.259.284.49, transferts et
interventions de l'Etat : CDF 51.008.813.079, Equipement : CDF
35.828.744.357 et construction, réfection, réhabilitation,
addition d'ouvrages et d'édifice, acquisition immobilière :
CDF 35.828.744.35.
1.3. SYNTHESE DU BUDGET AMENAGE POUR L'EXERCICE 2004
Le budget de l'Etat pour l'exercice 2004, bien
qu'élaboré et voté en équilibre, ne reprend pas
certaines dépenses pourtant nécessaires et prévues au
cours du présent exercice.
Il s'agit principalement des dépenses de financement du
Programme de Désarmement, Démobilisation, et Réinsertion
(DDR), de mise à la retraite des agents et fonctionnaires de l'Etat, de
consommation de l'Etat en eau et en électricité, de celles
relatives aux élections ainsi que celles destinées à
l'apurement d'une partie de la dette intérieure.
Dans ce cadre, l'on se rappelle que lors de la
présentation du budget de l'Etat pour l'exercice 2004, il avait
été annoncé que des négociations étaient en
cours avec les partenaires extérieurs, aux fins d'obtenir des appuis
budgétaires additionnels.
La politique budgétaire de 2004 s'articulait autour des
axes ci-après :
Ø Préserver les équilibres
macroéconomiques internes et extérieurs ;
Ø Améliorer les capacités internes de
mobilisation des ressources de l'Etat par la poursuite des réformes
structurelles, afin de créer ainsi un environnement propice à la
croissance économique, en vue de la réduction de la
pauvreté ;
Ø Assurer le service de la dette publique ;
Ø Accélérer la réhabilitation des
infrastructures de base en vue d'inciter la propension à investir du
secteur prive.
Le cadrage macroéconomique qui a prévalu lors de
l'élaboration du budget 2004 est resté le même pour le
budget aménagé 2004, à l'exception du taux de change. Ce
cadrage se présente comme suit :
Ø Taux de croissance du PIB : 6% ;
Ø Taux d'inflation fin période :
6% ;
Ø Taux d'inflation moyen : 3,3% ;
Ø Taux de change fin période : 385
CDF/USD ;
Ø Taux de change moyen : 380 CDF/USD.
De ce qui précède, le Budget
Aménagé pour l'exercice 2004 a été
arrêté en équilibre à CDF 528.333.000.000.
Tableau n° 03 : SYNTHESE DU BUDGET POUR L'EXERCICE 2004
RECETTES
|
BUDGET 2004 EN CDF
|
I. RECETTES COURANTES
|
5.323.778.000.000
|
I.1. Recettes fiscales
I.2. Recettes des Douanes et Accises
I.3. Recettes des impôts
I.4. Recettes non fiscales
I.5. Recettes Administratives
I.6. Recettes Judiciaires
I.7. Recettes Domaniales
I.8. Recettes des Participations
|
186.364.800.000
108.602.000.000
77.762.800.000
4.902.024.200.000
15.915.118.428
360.284.437
30.076.848.795
2.671.948.340
|
II. RECETTES EXCEPTIONNELLES
|
292.944.000.000
|
II.1. Dons Projets
II.2. Prêts Projets
II.3. Ressources initiatives PPTE
II.4. Prêts Budgétaires
|
121.790.000.000
56.568.000.000
28.687.000.000
85.899.000.000
|
RECETTES TOTALES
|
528.333.000.000
|
III. DEPENSES
|
BUDGET 2004
|
III.1. Dette publique en Capital
III.2. Frais Financiers
III.3. Dépenses de Personnel
III.4. Biens et Matériels
III.5. Dépenses de Prestation
III.6. Transferts et Interventions de l'Etat
III.7. Equipements
III.8.Construction, réfection, réhabilitation
|
75.880.000.000
18.929.000.000
92.255.175.861
45.454.184.412
31.433.765.447
120.655.636.769
95.603.061.347
48.122.176.164
|
DEPENSES TOTALES
|
528.333.000.000
|
Source : Ministère des Finances, vu pour
être annexé à la loi n°04/022 du 13 octobre 2004
contenant le Budget Aménagé pour l'exercice 2004.
Interprétation :
I. Recettes
Les recettes courantes ont été
arrêtées à CDF 235.389.000.000 au budget
aménagé 2004 contre CDF 227.074.000.000 au budget 2004, soit un
taux d'accroissement de 3,7%. Les recettes des douanes et accises ont
été maintenues à CDF 108.602.000.00075, tandis que celles
des impôts passent de CDF 75.127.600.000 au budget 2004, à CDF
77.762.800.000 au budget aménagé 2004, accusant un taux
d'accroissement de 3,5%. Les recettes non fiscales se chiffrent à CDF
49.024.200.000, dégageant un taux d'accroissement de 13,1% par rapport
à celles du budget 2004, arrêtées à CDF
43.344.400.000.
Les recettes exceptionnelles sont évoluées
à CDF 292.944.000.000 contre CDF 255.411.000.000 au budget 2004, soit un
taux d'accroissement de 14,7%.
II. Dépenses
Les dépenses ont été
arrêtées à CDF 528.333.000.000 contre CDF 482.485.000.000
au budget 2004, dégageant un taux d'accroissement de 9,5%. Elles sont
réparties de la manière suivante :
3. Dette publique en capital = CDF 75.880.000.000 contre CDF
72.259.000.000 au budget 2004, accusant un taux d'accroissement de 5% ;
4. frais financier : CDF 18.929.000.000 contre CDF
32.603.000.000 au budget 2004, soit un taux de régression de
43,8% ;
5. dépenses de personnel : CDF 92.255.175.861
contre CDF 94.132.610.062 au budget 2004, soit un taux de régression de
2,0% ;
6. biens et matériels : CDF 45.454.184.412 contre
CDF 43.456.804.909 au budget 2004, soit un taux d'accroissement de
4,6% ;
7. dépenses de prestation : CDF 31.433.765.447
contre CDF 25.037.374.394 au budget 2004, soit un taux d'accroissement de
25,5% ;
8. transferts et interventions de l'Etat : CDF
120.655.636.769 contre CDF 90.336.487.996 au budget 2004, soit un taux
d'accroissement de 33,6%.
9. Equipement : CDF 95.603.061.347 contre CDF
65.474.171.157 au budget 2004, soit un taux d'accroissement de 46,0% ;
10. construction, réfection, réhabilitation,
addition d'ouvrages et d'édifice, acquisition immobilière :
CDF 48.122.176.164 contre CDF 59.185.551.482 au budget 2004, soit un taux de
régression de 18,7%.
1.4. SYNTHESE DU BUDGET POUR L'EXERCICE 2005
Le budget 2005 de l'Etat pour l'exercice 2005 est
élaboré dans l'optique de pouvoir répondre au objectifs de
la transition politique consignée dans l'accord global et inclusif
signé à PRETORIA en 2003 d'une part, et d'autre part, de
poursuivre l'exécution du Programme Economique du Gouvernement.
A ce titre, il s'agira :
v Sur le plan politique :
o D'organiser les élections générales sur
toute l'étendue de la République ;
o De poursuivre l'exécution du Programme National de
Désarmement, Démobilisation et de Réinsertion des
ex-combattants ;
o Se former une armée et une police républicaine
par l'intégration des éléments des
ex-belligérantes.
v Sur le plan économique :
o De préserver la stabilité
macroéconomique tout en effectuant les dépenses essentielles pour
mener à terme ce processus de la transition politique ;
o D'augmenter les dépenses d'investissement et les
dépenses courantes dans les secteurs sociaux ;
o De mettre sur pied une administration fiscale capable de
lutter contre la corruption et la fraude ;
o D'augmenter la contribution du secteur minier aux recettes
de l'Etat.
v Sur le plan Social :
D'accroître la part des dépenses pro-pauvres dans
les secteurs de la santé, d'éducation et de l'agriculture par
l'utilisation des ressources accrues de l'initiative PPTE ;
o De relancer les opérations de mise à la
retraite des fonctionnaires et agents de l'Etat ainsi que le paiement de la
dette intérieure initialement prévues en 2004.
Les indicateurs macroéconomiques ayant servi de toile
de fond à l'élaboration de ce projet du budget se
présentent comme suit :
Ø PIB nominal (en milliards de CDF) : 3141
Ø Taux de croissance : 7%
Ø Taux d'inflation moyen : 7%
Ø Taux d'inflation fin période : 10%
Ø Taux de change moyen : 450, 0 CDF/1USD
Ø Taux de change fin période : 479,
CDF/1USD
De ce qui précède, le budget de l'Etat pour
l'exercice 2005 est de CDF 806.169.426.000.
Tableau n°04 : DE LA SYNTHESE DU BUDGET 2005
RECETTES
|
BUDGET 2005 EN CDF
|
I. RECETTES COURANTES
|
337.687.426.000
|
I.1. Recettes fiscales
I.2. Recettes des Douanes et Accises
I.3. Recettes des impôts
I.4. Recettes non fiscales
I.5. Recettes Administratives
I.6. Recettes Judiciaires
I.7. Recettes Domaniales
I.8. Recettes de pétroliers producteurs
I.9. Recettes des Participations
|
255.160.069.420
139.662.069.420
115.498.000.000
82.527.356.580
20.746.000.000
587.000.000
16.038.356.580
37.681.000.000
72.529.500.000
|
II. RECETTES EXCEPTIONNELLES
|
468.482.000.000
|
II.1. Dons Projets
II.2. Dons Budgétaires
II.3. Prêts Projets
II.4. Ressources initiatives PPTE
II.5. Prêts Budgétaires
|
174.338.500.000
2.716.000.000
130.891.000.000
85.899.000.000
72.529.500.000
|
RECETTES TOTALES
|
806.169.426.000
|
III. DEPENSES
|
BUDGET 2005
|
III.1. Dette publique en Capital
III.2. Frais Financiers
III.3. Dépenses de Personnel
III.4. Biens et Matériels
III.5. Dépenses de Prestation
III.6. Transferts et Interventions de l'Etat
III.7. Equipements
III.8.Construction, réfection, réhabilitation
|
107.008.250.000
64.499.554.953
143.494.589.036
33.086.881.219
40.994.125.723
191.758.241.991
93.117.119.865
132.210.663.213
|
DEPENSES TOTALES
|
806.169.426.000
|
Source : Ministère des Finances, vu pour
être annexé à la loi n°05/007 du 31 mars 2005
contenant le Budget Aménagé pour l'exercice 2005.
Interprétation :
I. Recettes
Les recettes courantes ont été
arrêtées à CDF 337.687.426.000 au budget 2005. Les recettes
fiscales étaient exprimées à CDF 255.160.069.420, les
recettes des douanes et accises ont été de CDF 139.662.069.420,
tandis que celles des impôts passent de CDF 115.498.000.000 au budget
2005, les recettes non fiscales se chiffraient à CDF 82.527.356.580, les
recettes Administratives à CDF 20.746.000.000, les recettes Domaniales
à CDF 16.038.356.580, les recettes de pétroliers producteurs
étaient de CDF 37.681.000.000 et Recettes des Participations pour un
montant de CDF 72.529.500.000.
Les recettes exceptionnelles sont évoluées
à CDF 806.169.426.000 au budget 2005.
II. Dépenses
Les dépenses ont été
arrêtées à CDF 806.169.426.000 au budget 2005. Elles sont
réparties de la manière suivante :
Dette publique en capital = CDF 107.008.250.000; frais
financier : CDF 64.499.554.953; dépenses de personnel : CDF
143.494.589.036 ; biens et matériels : CDF
33.086.881.219 ; dépenses de prestation : CDF
40.994.125.723 ; transferts et interventions de l'Etat : CDF
191.758.241.991 ; Equipement : CDF 93.117.119.865 et construction,
réfection, réhabilitation, addition d'ouvrages et
d'édifice, acquisition immobilière : CDF 132.210.663.213.
Tableau n°05 : SYNTHESE DU BUDGET POUR L'EXERCICE
2006
RECETTES
|
BUDGET 2006 EN CDF
|
I. RECETTES COURANTES
|
495.714.000.000
|
I.1. Recettes fiscales
I.2. Recettes des Douanes et Accises
I.3. Recettes des impôts
I.4. Recettes non fiscales
I.5. Recettes Administratives
I.6. Recettes Judiciaires
I.7. Recettes Domaniales
I.8. Recettes des Participations
|
365.344.960.000
169.751.000.000
195.593.960.000
130.369.040.000
34.211.570.979
745.322.000
87.296.169.721
8.115.169.300
|
II. RECETTES EXCEPTIONNELLES
|
515.626.000.000
|
II.1. Dons Projets
II.2. Dons Budgétaires
II.3. Prêts Projets
II.4. Prêts Budgétaires
II.5. Ressources initiatives PPTE
II.6. Appuis Budgétaires
|
205.839.000.000
40.522.000.000
148.167.000.000
0
121.098.000.000
0
|
III. FINANCEMENT A RECHERCHER
|
28.221.000.000
|
RECETTES TOTALES
|
1.039.561.000.000
|
IV. DEPENSES
|
BUDGET 2006
|
IV.1. Dette publique en Capital
IV.2. Frais Financiers
IV.3. Dépenses de Personnel
IV.4. Biens et Matériels
IV.5. Dépenses de Prestation
IV.6. Transferts et Interventions de l'Etat
IV.7. Equipements
IV.8. Construct, réfection, réhabilitation
|
120.523.000.000
109.609.148.229
191.463.280.764
30.426.224.127
45.710.435.451
282.463.844.103
116.892.236.180
142.472.831.146
|
DEPENSES TOTALES
|
1.039.561.000.000
|
Source : Ministère des Finances, vu pour
être annexé à la loi n°06/09 du 11juillet 2006
contenant le Budget pour l'exercice 2006.
Interprétation :
I. Recettes
Les recettes courantes ont été
arrêtées à CDF 495.714.000.000 au budget 2006. Les recettes
fiscales étaient exprimées à CDF 365.344.960.000, les
recettes des douanes et accises ont été de CDF 169.751.000.000,
tandis que celles des impôts passent de CDF 195.593.960.000 au budget
2006, les recettes non fiscales se chiffraient à CDF 130.369.040.000,
les recettes Administratives à CDF 34.211.570.979, les recettes
Domaniales à CDF 87.296.169.721 et Recettes des Participations pour un
montant de CDF 8.115.169.300.
Les recettes exceptionnelles sont évoluées
à CDF 515.626.000.000 au budget 2006.
II. Dépenses
Les dépenses ont été
arrêtées à CDF 1.039.561.000.000 au budget 2007. Elles sont
réparties de la manière suivante :
Dette publique en capital = CDF 120.523.000.000; frais
financier : CDF 109.609.148.229; dépenses de personnel : CDF
191.463.280.764; biens et matériels : CDF 30.426.224.127;
dépenses de prestation : CDF 45.710.435.451; transferts et
interventions de l'Etat : CDF 282.463.844.103; Equipement : CDF
116.892.236.180 et construction, réfection, réhabilitation,
addition d'ouvrages et d'édifice, acquisition immobilière :
CDF 142.472.831.146.
Tableau n°06 : SYNTHESE DU BUDGET 2007
RECETTES
|
BUDGET 2007 CDF
|
I. RECETTES COURANTES
|
883.482.606.010
|
I.1. Recettes des Douanes et Accises
I.2. Recettes des impôts
I.3. Recettes de la DGRAD
I.4. Recettes des Pétroliers producteurs
|
273.696.979.252
250.363.128.853
195.988.087.434
163.434.410.471
|
II. RECETTES EXCEPTIONNELLES
|
486.827.000.000
|
II.1. Remboursement BCC
II.2. Recettes extérieures d'appuis budgétaires
II.2.1 Ressources PPTE
II.3. Recettes extérieures de financement des
investissements
II.3.1. Dons projets
II.3.2. Emprunts projets
|
10.498.000.000
210.700.000.000
210.700.000.000
265.629.000.000
152.120.914.400
113.508.085.600
|
III. RECETTES TOTALES
|
1.370.309.606.010
|
DEPENSES
|
BUDGET 2007
|
III.1. Dette publique en Capital
III.2. Frais Financiers
III.3. Dépenses de Personnel
III.4. Biens et Matériels
III.5. Dépenses de Prestation
III.6. Transferts et Interventions de l'Etat
III.7. Equipements
III.8. Construct, réfection, réhabilitation
|
229.756.000.000
146.625.000.000
347.370.379.108
39.604.931.702
61.118.531.5039
194.375.308.016
174.314.358.178
177.144.598.467
|
DEPENSES TOTALES
|
1.370.309.606.010
|
Source : Ministère des Finances, vu pour
être annexé à la loi n°07/07 du 07 juillet 2007
contenant le Budget pour l'exercice 2007.
Interprétation :
I. Recettes
Les recettes courantes ont été
arrêtées à CDF 883.482.606.010 au budget 2007.Les recettes
des douanes et accises ont été de CDF 273.696.979.252, tandis que
celles des impôts passent de CDF 250.363.128.853, les recettes de la
DGRAD pour CDF 195.988.087.434 au budget est de CDF 2007 et Recettes des
Pétroliers producteurs les recettes pour un montant de CDF
163.434.410.471.
Les recettes exceptionnelles sont évoluées à
CDF 486.827.000.000au budget 2007. Elles se présentent de la
façon ci-dessous :
Les Remboursement Banque Centrale du Congo est de CDF
10.498.000.000 les Recettes extérieures d'appuis budgétaires pour
CDF 210.700.000.000, Ressources PPTE à 210.700.000.000, les Recettes
extérieures de financement des investissements pour un montant de CDF
265.629.000.000 les Dons projets à CDF 152.120.914.400, Emprunts projets
113.508.085.600
II. Dépenses
Les dépenses ont été
arrêtées à CDF 1.039.561.000.000 au budget 2006. Elles sont
réparties de la manière suivante :
Dette publique en capital = CDF 229.756.000.000; frais
financier : CDF 146.625.000.000; dépenses de personnel : CDF
347.370.379.108; biens et matériels : CDF 39.604.931.702;
dépenses de prestation : CDF 61.118.531.5039; transferts et
interventions de l'Etat : CDF 194.375.308.016; Equipement : CDF
174.314.358.178 et construction, réfection, réhabilitation,
addition d'ouvrages et d'édifice, acquisition
immobilière pour un montant de CDF 177.144.598.467.
Tableau n° 07 : SYNTHESE DU BUDGET 2008
N°
|
RECETTES
|
MONTANT EN CDF
|
A
|
RECETTES DU POUVOIR CENTRAL
|
1.674.421.304.553
|
I
|
RECETTES COURANTES
|
1.211.977.359.053
|
1.1
|
Recettes des douanes et accises
|
406.400.000.000
|
1.2
|
Recettes des impôts
|
346.700.000.000
|
1.3
|
Recettes non fiscales
|
278.577.359.053
|
1.3.1
|
Pas de porte (bonus de signature)
|
125.145.631.070
|
1.3.2
|
Autres
|
153.431.727.983
|
1.4
|
Recettes de pétroliers producteurs
|
180.300.000.000
|
1.4.1
|
DGI
|
79.332.000.000
|
1.4.2
|
DGRAD
|
100.968.000.000
|
II
|
RECETTES EXTERIEURES
|
462.443.945.500
|
2.1
|
Recettes extérieures d'Appuis budgétaires
|
190.300.000.000
|
2.1.2
|
Ressources PPTE
|
190.300.000.000
|
2.2
|
Recettes extérieures de Financement des
investissements
|
272.143.945.500
|
2.2.1
|
Dons projets
|
198.543.945.500
|
2.2.2
|
Emprunts projets
|
73.600.000.000
|
B
|
RECETTES DE PROVINCES
|
106.993.858.544
|
|
RECETTES TOTALES
|
1.781.415.163.097
|
CODE
|
DEPENSES
|
MONTANT EN CDF
|
1
|
Dette publique en capital
|
177.771.355.971
|
2
|
Frais financiers
|
171.600.000.000
|
3
|
Dépenses de personnel
|
488.731.031.510
|
4
|
Biens et matériels
|
45.384.770.593
|
5
|
Dépenses de prestations
|
45.221.784.153
|
6
|
transferts et interventions de l'Etat
|
513.960.744.072
|
7
|
Equipements
|
105.101.231.774
|
8
|
Constructions, Réfections, Réhabilitations
|
233.644.245.024
|
|
DEPENSES TOTALES
|
1.781.415.163.097
|
Source : Ministère du Budget
Interprétation :
Dans le budget 2008, les recettes du pouvoir central sont de
CDF 1.674.421.304.553. Les recettes du pouvoir central sont composées
des recettes courantes qui s'élèvent à CDF
1.211.977.359.053 et des recettes extérieures pour un montant de CDF
462.443.945.500. Les recettes de provinces s'élèvent à CDF
106.993.858.544 et les totales des recettes sont évaluées
à CDF 106.993.858.544. Les dépenses totales pour ledit budget
sont des CDF 1.781.415.163.097.
Graphique n°01 des budgets en francs
congolais
1.781.451.163.097
1.370.309.606.010
1.039.561.000.000
806.169.426.000
528.333.000.000
334.629.891.724
Interprétation
: Le budget 2003 a été arrête pour un
montant de CDF 334.629.891.724;
: Le budget 2004 a été arrêté pour
un montant de CDF 528.333.000.000;
: Le budget 2005 a été arrêté pour
un montant de CDF 806.169.426.000;
: Le budget 2006 a été arrêté pour
un montant de CDF 1.039.561.000.000;
: Le budget 2007 a été arrêté pour
un montant de CDF 1.370.309.606.010;
: Le budget 2008 a été arrêté pour
un montant de CDF 1.781.451.163.097.
SECTION 2 : LES DETTES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
2.1. Les origines de la dette extérieure congolaise
La dette de la RDC trouve son origine durant les années
de Mobutu en période de guerre froide. Plaque tournante de la CIA, le
Zaïre de Mobutu a bénéficié d'une aide
extérieure de plusieurs centaines de millions de dollars annuels de la
part de ses parrains occidentaux. Ces derniers ont laissé se
développer un système de corruption et de détournements de
fonds, ainsi que le financement d'éléphants blancs à
commencer par le barrage d'Inga, à la base du cycle d'endettement
extérieur qui a conduit le pays à la banqueroute dans les
années 1980. Après une période d'euphorie (1967à
1972), notamment due à la bonne tenue du cours du cuivre, les nuages
économiques se sont en effet vite amoncelés. Dès 1973,
année de la zaïrianisation des entreprises étrangère,
les difficultés financières ont vu le jour et n'ont cessé
de s'aggraver au fur et à mesure des années.
Dès 1976, Mobutu était contraint de
rétrocéder les entreprises étrangères
zairianisées et de mettre sur pied un Comité de stabilisation
supervisant l'application de deux programmes successifs (en 1976 et en 1997).
Suite à l'échec de ce double programme, un troisième plan
de stabilisation a été mis en oeuvre en 1979-1980 sous la
supervision du FMI. La monnaie du pays a été
dépréciée pas moins de six fois entre novembre 1978 et
février 1980. Cette succession de mesures n'a en rien suffi à
enrayer la crise, mais Mobutu savait que son rôle
géostratégique lui assurait de bénéficier d'un flux
extérieur continu pour boucler ses fins de mois.
Cependant, la crise de la dette du tiers-monde, dont le
Zaïre a été une des principales victimes en Afrique,
bouleverse ce mécanisme bien huilé.
Dès septembre 1983, le Zaïre a fait partie des
pays pionniers à passer sous la coupe des plans d'ajustement structurel
concoctés par les institutions financières internationales. Ont
alors débuté les années de traitement de choc et
assainissement orchestrées par le Premier Ministre KENGO WA DONDO, en
étroite collaboration avec le FMI et la Banque mondiale, à une
époque où le service de la dette mobilisait plus des deux tiers
des dépenses de l'Etat. Les coupes sombres dans les dépenses
sociales ont poussé les populations à développer des
stratégies de survie. Les soins de santé sont devenus payant et
les emplois de plus de la moitié des enseignants ont été
supprimés. Même Mobutu, habitué à disposer d'un
cinquième des recettes de l'Etat et inquiet de voir sa cassette
personnelle allégé, a exprimé son désaccord.
Ce régime agrémenté d'une succession
impressionnante de rééchelonnement de dette a perduré
jusqu'à la fin de la guerre froide, qui a soudainement fait de Mobutu
une relique dictatoriale d'un temps désormais révolu. Ses
frasques financières et politiques ont été de moins en
moins tolérées. Le massacre d'étudiants à
l'Université de Lubumbashi, en mai 1990, a fini de tenir son image. Le
Zaïre a définitivement été lâché par la
Belgique puis par les Etats-Unis, ses anciens parrains, avant que la Banque
mondiale et le FMI claquent la porte à leur tour.
Sur fond de pillages et de guerres, dont la première
allait provoquer la chute du dictateur en mai 1997, la décennie des
années 1990 a ainsi débouché sur une rupture avec les
institutions financière internationales et sur l'arrêt presque
total du paiement de la dette extérieure. Seuls quelques remboursements
d'arriérés ont été opérés par le
gouvernement KENGO WA DONDO au milieu des années 1990, puis par Laurent
Désiré KABILA en juin et juillet 1998, mais ils ont
respectivement cessé dès le début de la première
guerre (1996 à 1997), puis de la deuxième (aout 1998). Au fur et
à mesure que les années ont passé, les
intérêts ont continué de courir et de gonfler le stock des
arriérés, jusqu'à 500 millions de dollars par an. Au
début des années 2000, la dette extérieure congolaise, qui
équivalait une décennie plutôt au montant estimé des
biens mal acquis par Mobutu et son clan (8 milliards de dollars), atteignait
plus de 1 » milliards de dollars. Plus de 70% de cette dette
était due aux créanciers bilatéraux du Club de Paris, dont
les deux tiers à cinq pays (Etats-Unis, France, Belgique, Allemagne et
Italie).
Tableau n°08 : dette extérieure de la RDC pour les
années 2002-2003
DETTE EXTERIEURE DE LA République
Démocratique du Congo
|
En millions d'USD
|
2002
|
2003
|
Stock
|
13.714.9
|
10.722.8
|
FMI
Club de paris
Club de Kinshasa
Club de Londres
Institutions multilatérales
Dont BAD
Autres
|
702.9
7.978.0
597.3
77.0
880.6
-
479.1
|
700.7
6.007.5
524.0
58.8
3.048.1
-
330.2
|
Encours
|
13.275.5
|
10.403.5
|
FMI
Club de paris
Club de Kinshasa
Club de Londres
Institutions multilatérales
Dont BAD
Autres
|
702.9
7.898.5
409.4
38.0
3.799.7
0.0
427.1
|
7007.7
5.945.7
352.5
28.6
3.047.4
-
328.6
|
Service de la dette
|
Service dû
|
1.430.9
|
1.141.1
|
FMI
Club de paris
Club de Kinshasa
Club de Londres
Institutions multilatérales
Dont BAD
Autres
|
-
152.0
515.5
87.6
210.1
0.0
465.6
|
-
223.2
427.4
59.3
59.0
-
372.3
|
Service effectué
|
42.8
|
124.4
|
FMI
Club de paris
Club de Kinshasa
Club de Londres
Institutions multilatérales
Dont BAD
Autres
|
-
-
-
10.6
32.2
-
-
|
-
91.8
3.5
0.5
28.7
-
-
|
Arriérés
|
1.388.1
|
1.016.7
|
FMI
Club de paris
Club de Kinshasa
Club de Londres
Institutions multilatérales
Dont BAD
Autres
|
-
152.0
515.5
77.0
178.0
-
465.6
|
-
131.4
423.9
58.8
30.3
-
372.3
|
Source : OGEDEP.
Interprétation :
Le tableau illustré ci-dessus nous renseignement les
différentes dettes contractées pour les années 2002 et
2003. Les stocks de la dette pour les deux années sont
évalués à USD 13.714.9OO pour l'année 2002 et USD
10.722.800 pour l'année 2003. Ces dettes ont été
contractées par les créanciers ci-après :
o Fonds monétaire International (FMI) ;
o Club de Paris ;
o Club de Kinshasa ;
o Club de Londres ;
o Institutions multilatérales ;
o Banque Africaine de Développement.
L'encours de dette pour un montant d'USD 13.275.500. Pour
l'année 2002 et USD 10.403.500 de l'année 2004. Les services de
la dette effectués sont d'USD 42.800.000 pour l'année 2002 et USD
124.400.000 pour l'année 2003. Et les arriérés pour un
montant d'USD 1.388.100 en 2002 et USD1.016.700 en 2003.
Tableau n°09 : La dette extérieure de la RDC de
2004-2008
En millions des USD
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Stock de la dette
|
10.643
|
10.822
|
10.813
|
5.104
|
5.084
|
Service de la dette avant allègement
En% des revenus + aide
En % des exportations
Service de la dette après allègement
Dont FMI
Dont Banque mondiale
Dont bilatéral et commercial
En % des revenus + aide
En % des exportations
|
419,5
55,7
21,1
163,2
1,1
15,1
67,2
21,7
8,2
|
524,5
38
23,5
154,1
3,7
8,8
106,9
12,9
6,9
|
679,4
46,2
30,3
251,6
5,7
11
180
13,6
9,8
|
755,9
45,8
31,3
252,2
69
13,5
159,5
15,3
10,4
|
813,3
45,3
31,9
281
99,1
15
155
15,7
11
|
Source : FMI (2005-2006)
Interprétation :
Les stocks de la dette extérieure pour les
dernières années sont évalués comme suit : USD
10.643.000 pour l'année 2004, USD 10.822.000 pour l'année 2005,
USD 10.813.000 pour l'année 2006, USD 5.104.000 Pour l'année 2007
et USD 5.084.000 pour l'année 2008.
Le service de la dette avant allègement en 2004 est de
419,5 millions de USD, en 2005 pour un montant de 524,5 millions de USD, en
2006 pour 679,4 millions de USD, en 2007 pour montant de 755,9 millions de USD
et enfin pour l'année 2008 pour un montant de 813,3 millions de USD.
Le service de la dette après allègement
s'exprime de la manière suivante : en 2004 le service avant
allègement est de 163,2 millions d'USD, en 2005 pour 163,2 millions
d'USD, 251,6 millions en 2006, 252,2 millions d'USD en 2007 et 281 millions
d'USD en 2008.
Graphique n°02 de l'évolution de la dette
extérieure de la RDC en millions des dollars américains
10.822.000
10.813.000
10.722.800
10.643.000
5.104.000
5.084.000
2003 2004 2005 2006 2007 2008
2.2. La dette odieuse de la République
Démocratique du Congo
Intervention de Christine Vanden Daelen, membre du Groupe
Droit du CADTM à l'occasion d'une journée consacrée
à l'audit de la dette de la République Démocratique du
Congo (RDC) au sénat belge.
Son intervention portera sur la dette de la période de
Mobutu, véritable legs honteux de l'ancien dictateur et de ses banquiers
à l'actuelle population congolaise. Quatre thèmes structureront
progressivement son exposé. Il a entretenu tout d'abord du
caractère hautement despotique du régime de Mobutu. Ensuite, il a
analyse les principaux mécanismes conçus par ce régime
pour s'assurer opulence et longévité (32 ans, ce n'est pas
rien !) aux dépends des intérêts de sa population.
Nous examinerons par la suite, le manque total d'orthodoxie financière
des principaux créanciers de l'ex-Zaïre pour enfin conclure
à la nullité absolue de cette dette dont a héritée
la RDC à la fin du règne de son tyran.
Le 13 juin 1960, le Congo belge obtient son
indépendance. A l'issue d'élections démocratiquement
organisées, Joseph KASAVUBU et Patrice Lumumba sont respectivement
élus chef de l'Etat et Premier ministre. La cohabitation ne fut pas
longue entre les deux dirigeants : le 5 septembre 1960, ils se
révoquent mutuellement. Profitant de cette crise, Joseph
Désiré Mobutu, chef de l'armée, assuré du soutien
de la CIA, dissout la Constitution, neutralise la classe politique et met en
place un nouveau gouvernement. Stigmatisé d'anti-américain et de
procommuniste par les grandes puissances occidentales, Patrice Lumumba,
gêne leur dessein géostratégique dans la région.
C'est fort de leurs appuis politiques et financiers (notamment de
l'Administration américaine) que le gouvernement Mobutu orchestra son
assassinat le 17 janvier 1961. Après un long travail de sape, des
soubassements institutionnels du jeune Etat, Mobutu, soutenu par
l'étranger, démet le Président KASAVUBU et s'autoproclame,
le 24 novembre 1965, Président de la République. Débute
pour le pays, une période sombre où corruption, coercition et
violation perpétuelle des droits humains constitueront les modes de
gouvernement privilégiés d'un despote absolu qui mena les
congolais à la précarité généralisée
tant économique que sociale et culturelle.
2.2.2. Enrichissons-nous sur le dos des congolais !
A tout observateur quelque peu attentif à la
problématique de l'endettement du Zaïre, une première
constatation s'impose comme une évidence : il existe une
corrélation directe entre le gonflement de la fortune du clan Mobutu et
le gonflement de la dette extérieure du pays. Durant 32 années,
toutes les richesses produites et extraites du Zaïre, ne semblaient
n'avoir comme ultime finalité que de renflouer la bourse des dirigeants
et de leurs alliés. Le Zaïre de Mobutu constitue l'un des exemples
les plus accomplis de la kleptocratie au pouvoir.
Comme en atteste de nombreux rapports, la première
source chronologique d'enrichissement de Mobutu fut constituée des pots
de vin offerts par les gouvernements occidentaux. La plupart des contrats
d'investissement furent souvent négociés à coup de
commissions suivant un processus tellement habile et bien pensé que la
transaction semblait tout à fait normale. Commentant ce système,
Jean ZIGLER constate qu'il s'agissait "d'une ingénierie
financière qu'aucun pays du sud et qu'aucun de leur gouvernement ne
possédaient". Le savoir-faire des banquiers suisses ou autres
était donc indispensable (...) Il est important de réaliser que
ces systèmes de décapitalisation nécessitaient
l'assistance technique des puissances financières occidentales (banques,
intermédiaires financiers, etc.). Sans la complicité des banques,
cela ne pouvait pas fonctionner insiste ZIEGLER3(*)3.
Ensuite, les différents cycles de nationalisation,
connus sous le nom de zaïrianisation du patrimoine détenu par des
investisseurs étrangers, n'eurent pas d'autre objectif que d'enrichir
les apparatchiks du système, Mobutu et sa femme en tête. Si cette
réforme, dans un contexte d'indépendance, fut assez populaire,
très vite l'enthousiasme céda la place à d'amères
désillusions.
La troisième source de revenus de ce régime
provient du vol pur et simple de sommes faramineuses dans les caisses de l'Etat
par le biais de multiples stratégies de captation des fonds publics.
Enfin, le détournement des gains d'exportation des
minerais constituait un des modes d'enrichissement illicite les plus lucratifs.
Il a constitué un pillage systématique des ressources naturelles
du Zaïre. Ainsi, des rapports de la Banque mondiale, notamment, illustrent
ce pillage par le détournement de 150 millions à 400 millions US
dollars par an des revenus d'exportation de cuivre et de cobalt, détenus
par des entreprises d'Etat.
Cette sombre énumération des mécanismes
kleptomanes du régime ne saurait être exhaustive sans mentionner
que vers le milieu des années '70, l'argent transféré au
Zaïre sous forme de dons ou de prêts était automatiquement
détourné de son objet initial. Ou bien ces dons ou prêts
étaient directement transférés sur des comptes
étrangers personnels3(*)4, ou bien ils étaient investis dans des
projets de prestige inadaptés et/ou inutiles qui permirent
l'enrichissement de nombreuses personnes mais sûrement pas
l'industrialisation durable de l'économie.
Lorsqu'on analyse les cycles d'endettement du Zaïre,
c'est en 1973, suite à la montée des cours du cuivre et des
matières premières sur les marchés internationaux que le
pouvoir, fort de ressources budgétaires et de réserves de change
renflouées, va massivement recourir aux emprunts extérieurs. Ce
sera l'expansion fulgurante de grands projets coûteux à
rentabilité lointaine qui gonfleront le stock de la dette sans
participer au développement socio-économique du pays. Ainsi, de
1973 à 1979, le stock de la dette quadruple passant de 1 milliard 40
millions de $ à 4 milliards 526 millions de $3(*)5. Ces projets ne furent
nullement basés sur la rationalité économique tant au
niveau du stade de l'expertise, du financement que de l'exécution.
Certains, dès la signature du contrat, n'avaient pour objectif que le
profit des opérateurs.
Il s'agissait d'investissements fictifs ou d'usines
fantômes. Souvent, une fois les frontières franchies, le
matériel était abandonné, dans des hangars, des ports, des
gares et, des fois même coulé dans le fleuve Zaïre.
D'autres investissements destinés à la mise sur pied
d'infrastructures ayant pour vocation le développement
d'activités sociales, culturelles ou politiques, ne furent que
gaspillage et irrationalité technologique. Une forte dépendance
de fonctionnement et de maintenance caractérisa ces projets. Citons
l'exemple de la Cité de la Voix du Zaïre - infrastructure
regroupant la radio et la télévision publique qui a englouti des
sommes astronomiques pour des innovations technologiques mais qui ne fonctionna
après un an, qu'à 20% de ses capacités. Autant de projets
au coût disproportionné et à la technologie tout à
fait hors de portée. Des crédits importants furent
alloués à des infrastructures à caractère
économique tels que les ports, routes, gares, aéroports,
centrales électriques, etc. Un grand nombre d'entre elles ne furent
néanmoins pas rentables et cela pour plusieurs raisons. Ou bien ces
infrastructures faisaient double emploi avec une infrastructure
déjà existante et suffisante aux besoins locaux, ou bien les
activités économiques correspondantes ne furent pas
installées ou développées. Le barrage d'Inga, qui
constitue la ligne électrique la plus longue du monde avec ses 1800
kilomètres et représentait, en 1980, 1/4 de la dette
extérieure du Zaïre, est hautement représentatif de
ces barrages totalement mégalomanes, qui bien avant d'insuffler le
moindre développement local servaient une pléiade
d'intérêts épars et opaques. Alors qu'il devait alimenter
en électricité une grande partie de l'Afrique, Inga ne peut
même pas couvrir les besoins des habitants de la capitale. Victor nous
parlera de cette aberration lors de son exposé.
Lorsque nous recensons l'ensemble des projets
d'investissements réalisés au Zaïre, il apparaît
clairement que pris dans leur ensemble, ces investissements furent
coûteux, dénués de toute utilité économique
réelle, et tombent actuellement en complète
désuétude. Pour s'en souvenir, il reste leur localisation mais
surtout le stock d'un endettement s'élevant de plus de 12 milliards de $
en 1997 qui pèse sur les épaules de tout un peuple et laisse aux
futures générations congolaises le souvenir de
l'indépendance ratée du Congo.
2.2.3. Une logique financière peu
orthodoxe
Nous arrivons à la partie portant sur le manque total
d'orthodoxie financière des principaux créanciers du Zaïre
de Mobutu. En effet, le monde de la finance internationale n'ignorait en rien
la nature hautement kleptocratique du régime. Déjà, en
1968, un rapport des Nations-Unies pointait du doigt la corruption qui
caractérisait le régime de Mobutu. En 1982, Erwin Blumenthal,
senior du FMI, après avoir démissionné suite à des
menaces de mort de son poste de Directeur de la Banque Centrale du Zaïre
écrivit un rapport3(*)6 détaillant précisément les
pratiques mafieuses de la "bourgeoisie politico-commerciale zaïroise".
D'abord confidentiel, il fut rendu public en 1982. Il dénonçait
la corruption ambiante du régime, la nature des corrupteurs et
même certains noms de firmes étrangères, qui de près
ou de loin, participèrent au pillage congolais. Le message le plus fort
de ce rapport fut cet avertissement à la Communauté
Internationale : "Il y aura certainement de nouvelles promesses de Mobutu
et des membres de son gouvernement qui rééchelonneront encore et
encore une dette extérieure toujours croissante, mais aucune perspective
n'est offerte aux créanciers du Zaïre de retrouver l'argent qu'ils
y ont investi dans un futur prévisible". Ainsi, dès
1979, les principaux bailleurs de fonds du régime, très
liés au FMI et à la Banque mondiale avaient connaissance des
pratiques frauduleuses et du risque qu'ils encouraient en continuant à
prêter au régime. Cependant, ils continuèrent d'arroser le
pays de crédits. Leur responsabilité est donc totale dans la
situation actuelle.
De plus, en continuant d'assister ce système
tyrannique, qui, pourtant n'honorait pas ses engagements, les créanciers
- notamment les Etats-Unis, la France, la Belgique et la Suisse - se sont
rendus complices des exactions contre les droits humains, sociaux,
économiques et culturels commises par le régime de Mobutu mais
aussi, de sa longévité. Se poser en créditeur servait
les intérêts des élites des pays riches : l'argent
prêté était souvent rapatrié directement sur les
comptes privés du clan Mobutu, assurant aux banques du Nord la
possession de l'argent et une rémunération supplémentaire
pour sa bonne gestion.
A ce niveau d'analyse, force est de constater l'anachronisme
suivant : comment se fait-il qu'un pays ayant autant fait ses preuves en
tant que mauvais payeur, soit considéré, dans les années
'80, comme l'élève modèle du FMI et
bénéficie de surcroît des largesses de la communauté
financière internationale ?
Cette complaisance de l'étranger s'explique par des
considérations politiques et géostratégiques. Dans le
contexte de la guerre froide, Mobutu constituait un rempart, et de ce fait, un
allié stratégique fort pour les Etats-Unis contre l'expansion du
communisme en Afrique Centrale. Cependant, peu à peu, la bienveillance
consensuelle des Etats "amis" envers le régime de Mobutu, s'effrite
ça et là. A partir de 1990, le Zaïre commence à
être isolé de la scène internationale. La chute du mur de
Berlin marque la fin de la guerre froide et l'allié Mobutu perd de sa
splendeur et de son intérêt. Dès lors, les
déboursements se font rares et le transfert net tend à être
négatif à partir de 1990 comme l'atteste un rapport de la Banque
Mondiale (1996)3(*)7. En
1991, le FMI rompt les relations avec le Zaïre, la Banque Mondiale fera de
même en 1993. Sans nouveaux déboursements étrangers, le
pays ne dispose pas de liquidités suffisantes pour satisfaire au
remboursement de sa dette. Il en suspend le service en 1994. Les
intérêts et les pénalités seront capitalisés,
gonflant le stock de la dette. Le Zaïre vampirisé par sa classe
dirigeante et privé de ses atours géostratégiques ne peut
continuer à faire la parade : les aides, prêts et dons ne
seront plus que de lointains mirages pour ce pays, complètement
délaissé par la Communauté Financière
Internationale.
En effet, la dette léguée au Congo par le
régime de Mobutu possède tous les "attributs" d'une dette
odieuse, doctrine constituant une exception en droit international et
introduite dans les années 20 par un juriste allemand, Alexander Sack,
Ainsi, "si un pouvoir despotique contracte une dette non pas pour les besoins
et dans les intérêts de l'Etat, mais pour, notamment fortifier son
régime despotique et réprimer la population, cette dette est
odieuse pour la population de l'Etat entier. Dès lors, elle n'est pas
obligatoire pour la nation. En tant que dette personnelle du pouvoir qui l'a
contractée, elle tombe avec la chute de ce pouvoir3(*)8. La RDC n'est
donc aucunement tenue de payer sa dette. Si les créanciers veulent
être remboursés, c'est contre l'ancien régime mais aussi
contre leur propre fratrie qu'ils doivent se retourner.
De fait, il est totalement cynique et immoral d'exiger d'une
victime de rembourser les dettes contractées par ses bourreaux.
2.3. Pourquoi et comment un audit de la dette pour
RDC ?
Décision du gouvernement norvégien du 3 octobre
2006 d'annuler de façon unilatérale et inconditionnelle une
partie des ses créances bilatérales considérés
comme illégitimes envers 5 pays débiteurs (Equateur, Egypte,
Jamaïque, Pérou, Sierra Leone) tout en reconnaissant explicitement
sa responsabilité partielle dans leur endettement.
Déclaration du Premier Ministre Guy Verhofstadt en 2001
à Kinshasa : « le Gouvernement Belge est
déterminé à examiner rapidement l'annulation de la dette
bilatérale à l'égard de la RDC », qu'en est-il
aujourd'hui ? Quelques données sur la dette publique externe de
la RDC : 10,6 milliards de dollars (d'après un rapport du FMI
d'avril 2004) deux tiers dus aux créanciers bilatéraux
(majoritairement au Club de Paris dont la Belgique fait partie) et un tiers aux
Institutions multilatérales (FMI, BM principalement).
La structure de la dette de la RDC envers la Belgique :
les prêts d'Etat à Etat (ont une durée de 30 ans et
constituent une aide liée c'est à dire destinée à
l'achat de biens et de services belges) ; dette provenant de l'agence de
garantie d'exportations Ducroire ; dette due à des
créanciers privés. L'annulation d'une partie de cette dette
concernant les créances belges pourrait enfin libérer le
développement de la RDC. (La Belgique est cinquième plus gros
créancier bilatéral de la RDC) Pour cela, il faut réaliser
un audit : constitue une étape indispensable pour justifier
l'annulation des créances.
2.3.1. Qu'est-ce qu'un audit de la
dette ?
Un droit humain : article 21 DUDH ; article 19
PIDESC. Il correspond à une exigence de démocratie et de
transparence (droit de savoir et de demander des réparations). Un
droit des pouvoirs publics : droit d'agir et de se prononcer
légalement sur le caractère illicite d'une dette, en vertu du
droit international (exemple du Paraguay en 2005). Sur quoi il doit
porter ? :
Ø Toutes les dettes contractées par les pouvoirs
publics de la RDC auprès des institutions publiques et privées
indépendamment de la nature du régime mais aussi les dettes des
entreprises privées qui ont été ensuite
transférées à la charge de l'Etat.
Qui en a l'initiative ? :
Ø le pouvoir législatif (ex : Pérou
en 2001, les Philippines en 2004) ; le pouvoir exécutif (le
Brésil dans les années 30), le pouvoir judiciaire (Argentine en
2002).
Mais il faut impérativement une mobilisation populaire
et une collaboration entre les pouvoirs publics et la société
civile dans la réalisation de l'audit (ex : aux Philippines avec
Freedom from debt coalition)
2.3.2. Pourquoi il faut une coopération entre
les Parlementaires belges
et la Société civile de la
RDC ?
Un audit citoyen en RDC est en cours mais se heurte à
différents obstacles. De nombreux document ne sont accessibles que par
autorisation officielle : problème au Mali où refus des
autorités de délivrer ces documents aux mouvements populaires
(ex : au Brésil l'audit a pu être fait grâce à
des sénateurs de l'opposition).
De nombreux documents sont éparpillés : il
faut donc une étroite collaboration entre le Nord et le Sud.
Ø pour assurer une médiatisation
Ø pour faire pression sur les autorités de Kinshasa
dans la délivrance des documents nécessaires au travail de
l'audit
Ø pour appuyer ces mêmes autorités si elles
veulent faire l'audit en lui fournissant l'assistance technique.
2.3.3. Que va apporter l'audit ?
Finalité : déceler les circonstances des
prêts consentis par la Belgique à la RDC depuis son
indépendance et le transfert de la dette belge au moment de
l'indépendance du Congo afin de justifier l'annulation des
créances belges ayant un caractère d'illicéité et
exiger la réparation des dommages écologique et humains. L'audit
doit répondre à 3 questions : combien la RDC doit
réellement ? À qui ? Pour quoi ? En
répondant à ces 3 questions, l'audit permettra tout d'abord
de :
Ø Révéler les pratiques de corruption et
de détournement de fonds de la classe dirigeante de la RDC avec la
complicité des créanciers depuis son indépendance en 1960
à nos jours ;
Ø mettre en exergue la responsabilité des
créanciers et des institutions financières internationales dans
l'endettement illégitime et le sous-développement de la
République Démocratique du Congo ;
Ø connaître la contrepartie des prêts
contractés (destination réelle des fonds et leurs
bénéficiaires : les prêts ont-ils réellement
profité à la population ?). ex : les
éléphants blancs.
Ce lien entre le mobile et les outils permettra de comprendre
comment la dette fonctionne comme un instrument de domination postcoloniale.
2.3.4. Comment réaliser techniquement
l'audit ?
A. Analyse générale du processus d'endettement
de la RDC :
Ø il convient tout d'abord d'étudier les
caractéristiques politiques et sociales du pays et son évolution
historique (pour établir dette écologique...) retracer l'évolution du taux d'intérêt et
l'évolution du PIB ainsi que le taux de change en les confrontant avec
montant de la dette extérieure ;
Ø analyser la dette privée et la mettre en
relation avec l'évolution de la dette publique ;
Ø identifier les auteurs et rechercher la date de
conclusion des contrats ;
Ø rechercher si une partie de la dette a
été reconvertie en bons (conséquence :
éparpillement de la dette)
Ø retracer l'évolution de la dette interne et la
politique fiscale de la RDC (dette interne a un impact sur dette externe et
inversement) ;
Ø lister les privatisations d'entreprises (se procurer
la législation congolaise sur les privatisations, sur les
investissements extérieurs, sur le commerce extérieur)
B. Analyse des contrats conclus entre l'Etat et les
investisseurs étrangers (suivant une grille de lecture
préétablie car ils utilisent des contrats de prêt
standards)
Ø il faut trouver l'organe qui officiellement autorise
la signature du contrat d'endettement extérieur (permettra de savoir le
lieu où ces contrats sont conservés) ;
Ø il faut identifier les dettes à l'égard
du FMI et de la BM ;
Ø il faut retrouver les lettres d'intention de la RDC
adressée au FMI ; il faut identifier les termes abusifs et les
conditions dans lesquelles ces contrats ont été
examinés.
C. Analyse des contrats négociés par les agences
de crédit à l'exportation
Ces contrats représentent 33 % de la dette
extérieure de la dette publique de la République
Démocratique du Congo.
D. Examen de la destination réelle des fonds
Ø rechercher la contrepartie du prêt
contracté (comparer la destination prévue et les vrais
bénéficiaires) ;
Ø rechercher si cette contrepartie est de
qualité (nature du projet financé, savoir si le prêt
profite en fait au secteur privé).
Après avoir recueilli les contrats d'endettement et
établi les circonstances de fait entourant leur conclusion, on peut
confronter les résultats de l'audit aux différents principes
juridiques applicables en la matière.
2.3.5. Analyse juridique de l'audit
La nature du droit applicable : les contrats
passés entre 2 Etats est un accord international régi
exclusivement par le droit des Traités (Convention de Vienne du 23 mai
1969). Les vices de consentement comme moyens d'annulation :
irrégularité de procédure (incompétence du
signataire : art 40) ; dol (art 49) ; corruption des
représentants de l'Etat (art 51) ; menace ou emploi de la force
(art 52).
Les principes généraux du droit comme
moyen d'annulation : l'usure ; l'enrichissement sans cause ;
coût excessif ; lésion ; abus de droit ; clauses
récusables comme les intérêts sur les
intérêts. Doctrine de la dette odieuse (Sack 1927) : citer le
passage connu. Une doctrine n'a pas en soi une valeur juridique mais celle ci
en a une car 2 jugements se basent sur cette doctrine. Ces deux jugements
dénoncent la responsabilité des créanciers et leur
mauvaise foi.
Dans le cas de la RDC, la responsabilité des
créanciers doit être mise en cause car savaient les
détournements de Mobutu (rapport Blumenthal de 1982 :
« la corruption érigée comme système
caractéristique du Zaïre »).
2.3.6. Quelles sont les conséquences juridiques
de l'audit ?
Pendant la réalisation de l'audit, il faut suspendre le
remboursement des créances, l'annulation immédiate et
inconditionnelle des créances belges illicites, la
récupération par le peuple congolais des biens mal acquis (cf.
fortune de Mobutu estimée à 8 milliards de dollars). Tout
à fait possible (ex : août 2004, 700 millions de dollars
gelés sur les comptes suisses du dictateur Abasha restitués par
le gouvernement suisse au peuple nigérian et décision du 22
février 2005 par la Cour Suprême de Suisse qui reconnaît
clairement le caractère délictueux de cette fortune et le droit
des peuples à récupérer ces fonds) et enfin,
la réparation des dommages humains, écologiques et
culturels.
SECTION 3 : PRESENTATION DE L'OFFICE DE GESTION DE
LA DETTE
PUBLIQUE (OGDEP)
Dans le but de mettre fin à la multiplicité des
centres d'ordonnancement de la dette publique observée vers les
années 1970, le Gouvernement sur recommandation des constitutions de
Breton Woods a, par la loi n° 76-0211 du 16 septembre 1976, crée
l'OGEDEP, dont le rôle centralisateur en matière d'endettement
public a été rappelé par le Ministre des finances à
l'intention de tous les membres du Gouvernement et des services publics de
l'Etat par sa note d'identification n°014-2002 du 16 août 2002.
A. Missions de l'OGDEP
Conformément au texte créant l'OGEDEP (loi n°
76-021 du 5 mai 1978 portant statuts d'une entreprise publique
dénommée OGEDEP, l'Office a pour mission de:
· Gérer la dette publique tant intérieure
qu'extérieure;
· Assurer le service de la dette envers les
différents bailleurs de fonds;
· Assurer le paiement en faveur des anciens
propriétaires des biens zaïrianisés;
· Elaborer la politique nationale d'endettement public;
· Assurer le recouvrement de la dette extérieure
rétrocède aux entreprises publiques, mixtes ou privées par
l'Etat congolais;
· Veiller à ce que les bénéficiaires
des prêts avalisés par l'Etat s'acquittent valablement de leurs
obligations;
· Assurer le recouvrement des montants dus à
l'Etat par les Acquéreurs des biens Zairianisés et les anciens
bénéficiaires des prêts de l'ex fonds des conventions de
développement;
· Faire inscrire le service de la dette annuel au budget
de l'Etat;
· Prospecter les meilleures sources de financement;
· Donner des avis motivés sur toute question se
rapportant à l'endettement public.
B. Bilan de l'OGEDEP
Il est important de rappeler qu`en dépit de la
morosité de l'environnement économique et financier
consécutif à la rupture de la coopération structurelle
qu'a connu la RDC, l'OGEDEP s'est penché sur la définition des
mécanismes pouvant permettre à la RDC de résoudre le
problème des arrières dus et non payés aux
créanciers extérieurs. C'est dans ce cadre que l'OGEDEP a
participé au processus de l'analyse de la viabilité de la dette
de la RDC en marge des réflexions ayant conduit au lancement de
l'initiative PPTE par les institutions de Bretton Woods (IBW).
1. Ceci a permis à la RDC de figurer parmi les 41 pays
qualifiés de «pays pauvre très endettés PPTE»,
et donc susceptible d'être éligible au bénéfice de
l'initiative PPTE.
2. . par ailleurs l'OGEDEP a participé aux
différentes réflexions menées de concert avec les
Ministères des Finances et du Plan et de la Banque Centrale du Congo
(BCC) en vue de la mise en place des mécanismes exceptionnels à
appliquer à la RDC en sa qualité de pays post-conflit. Ces
réflexions partagées avec les missions conjointes du FMI et de la
Banque Mondiale, ont permis à la RDC, après harmonisation des
chiffres avec les créanciers membres du club de paris, de signer le 13
septembre 2002 à paris, un procès-verbal agréé avec
l'ensemble de ses créanciers membres dudit club.
3. a l'issue du procès- verbal agrée du club de
Paris, la RDC a bénéficié des allégements
classiques aux conditions de Naples, c'est- à - dire, un
allègement de 67% de sa dette et un rééchelonnement de
33%, soit une annulation en termes de flux de l'ordre de USD 4,7 milliards.
4. le 23 juillet 2003, la RDC a accédé au point
de décision «de l'initiative PPTE». Par ce fait, elle a obtenu
le bénéfice des conditions de Cologne, soit des
allégements supplémentaires de 23% pour un montant total d'USD
262 millions. ANSI, l'ensemble des allégements obtenu des
créanciers membres du Club de Paris a-t-il atteint 90%.
5. Dans toutes les actions menées par le Gouvernement
pour renouer avec les institutions de Bretton Woods et lancer les programmes de
stabilisation et de relance économique, la contribution de l'OGEDEP se
résume comme suit:
o Fiabilisation des statistiques de la dette extérieure
de la RDC ;
o Préparation de la requête de
rééchelonnement adressé au Secrétariat du Club de
Paris ;
o Pilotage des travaux de réconciliation de la dette en
marge des négociations du Club de Paris ;
o Préparation et participation active aux
négociations formelles avec les créanciers membres du Club de
Paris ;
o Pilotage des négociations bilatérales avec les
autres créanciers extérieurs de la RDC ;
o Préparation et négociations avec les autres
créanciers de la RDC ;
o Négociations de nouveaux allégements de la
dette à la suite de l'accès de la RDC au point de
décision.
En résumé, malgré tous les
mécanismes entrepris par l'OGDEP la situation socio-économique
reste précaire. De par sa responsabilité historique et ses liens
avec la RDC, la Belgique doit poser le plus rapidement possible un geste non
conditionné à l'initiative PPTE qui viserait à annuler la
dette bilatérale illégitime et odieuse. Ce qui pourrait avoir un
effet d'entraînement chez les autres créanciers du Nord.
La stabilité économique et financière du
pays nécessite de reconstituer des réserves de change pour
affronter les chocs externes, de collecter suffisamment de recettes fiscales
pour acquérir des marges de manoeuvre budgétaires et de
gérer les financements efficacement pour stimuler les activités
productives sans enclencher de nouveau cycle d'endettement insoutenable. Il
serait à ce sujet inquiétant que la renégociation des
contrats miniers et les exemptions fiscales octroyées par les contrats
avec la Chine ne fixent de facto la norme fiscale à zéro pour
l'exploitation des ressources naturelles locales. Par ailleurs, pour
éviter de reproduire les erreurs du passé, la gestion des deniers
publics et la politique de financement extérieur doivent être
transparentes et rigoureux. La société civile congolaise et les
parlementaires ont un rôle important à jouer à ce niveau.
La Charte sur la responsabilité financière, promue par le
réseau européen d'organisation non gouvernementale Eurodad et ses
homologues africains et latino-américains en vue de définir les
responsabilités des créanciers et des emprunteurs, pourrait
servir de référent pour la société civile et les
parlementaires congolais. Un audit de la dette congolaise pourrait être
réalisé par la société civile et les
parlementaires, comme cela se fait dans plusieurs pays en développement,
en vue de définir quelle part de la dette est odieuse selon les
critères du droit international.
CONCLUSION GENERALE
Nous voici arriver au terminus de notre étude qui
porte sur le financement du déficit budgétaire par la dette
extérieure.
En menant cette étude, nos objectifs étaient de
savoir : l'importance du déficit budgétaire, l'avantage et
l'inconvénient de recourir à la dette extérieure pour le
financement du déficit budgétaire, les conséquences
économiques de la dette extérieure et enfin les retombés
de la dette extérieure en République Démocratique du
Congo.
La République Démocratique du Congo est un pays
qui vit dans la pauvreté, la famine, la misère, la
médiocrité, le manque de transport parce que connaissant les
réalités de ce pays, nous serons en mesure en tant
qu'économiste de proposer quelques solutions.
La réalisation de ces stratégies n'est possible
qu'avec l'intervention de l'Etat qui est l'organisateur, le contrôleur
et le régulateur de l'espace économique en
général.
Le principal inconvénient d'un recours à la
dette extérieure est le remboursement de cette dette. Selon la
théorie classique, l'endettement n'est justifié que pour financer
les dépenses d'investissement c'est-à-dire, des dépenses
qui augmentent la capacité productive de l'économie et assurent
leur financement ultérieur.
Les dépenses de fonctionnement par leur nature
créent des avantages immédiats, mais il serait contraire à
une gestion efficace et équitable du secteur public de les financer par
endettement car, il entraîne le report du financement à une date
future.
De ce fait, il n'est pas bon que l'Etat finance par
endettement des dépenses de fonctionnement car, la charge de financement
de ces dépenses est reportée sur les générations
futures, alors même que leur bien-être n'en sera pas
augmenté.
En outre, la République démocratique du Congo
avec ses plusieurs fléaux qui sont : le manque de leadership, la
corruption héréditaire, la gabegie financière,
l'impunité, le tribalisme, la gestion calamiteuse de la chose publique,
le manque de culture de suivie, la négligence de l'éducation et
la mise sur pieds des programmes d'investissements improductifs,
inadaptés, fantômes communément appelés
(Eléphants blancs), et la très faible rentabilité ne
permet pas la République Démocratique du Congo de relancer
l'économie et d'atteindre un niveau de croissance économique
favorable et considérable.
Dès lors ces investissements n'ont pas pu
dégager des ressources nécessaires au remboursement des dettes
contractées pour assurer leur financement ainsi, l'endettement
extérieur s'est accru progressivement jusqu'à dépasser le
seuil de tolérance.
Pour atteindre l'objectif de ce travail, nous avons
utilisé deux approches méthodologiques et deux
techniques :
Ø la méthode descriptive qui nous a permis de
décrire de façon détaillée les renseignements sur
le financement du déficit budgétaire et
Ø la méthode analytique nous a permis de traiter
en profondeur le thème et nous a aidé à apprécier
l'évolution de la dette extérieure en RDC, son service dû
et effectué. Elle a également permis de comprendre les causes de
la crise d'endettement afin d'envisager des pistes de solution.
En ce qui concerne les techniques, nous avons la technique
documentaire et la technique d'interview. La première a consisté
à lire les ouvrages, mémoires, articles, publications et autres
écrits disponibles en rapport avec le sujet traité et la seconde
a porté sur les entretiens réalisés avec les
spécialistes et toute autre personne susceptible de nous fournir des
informations pertinentes sur le sujet d'étude.
Le problème évoqué ci-dessus, nous a
amené à formuler les hypothèses ci-dessous :
Ø La dette extérieure est un fardeau
légué à la postérité ; chaque dollar de
dette est semblable à une lourde pierre que nous devons porter sur nos
épaules. Cette idée, largement répandue selon laquelle, la
dette extérieure serait un poids mort qui freine la croissance que
devront rembourser nos enfants, n'est pas nécessairement vraie. Le
véritable fardeau qu'on laisse à la génération
future n'est pas seulement la dette, mais tous les problèmes que nous
leur léguerons si, sous prétexte de laisser un Etat sans dettes,
nous réduisons les dépenses publiques les plus essentielles.
Il est irrationnel de croire qu'on laisse à la
génération suivante en tant que génération une
dette à rembourser, il est en revanche parfaitement possible de leur
laisser des problèmes, et de très graves. En effet, si les
administrations publiques négligent pour ne pas s'endetter, pour
l'éducation ou si elles réduisent l'effort collectif en faveur
des personnes en détresse, par exemple, dans ce cas, nous laissons
à charge de la génération future toute une couche sociale
élevée dans le désespoir, la marginalité et la
délinquance. Voilà le vrai fardeau que nous risquons de
laisser.
L'endettement n'est justifié que pour financer les
dépenses d'investissement. C'est-à-dire des dépenses qui
augmentent la capacité productive de l'économie et assure leur
financement ultérieur.
Ø L'inconvénient d'un recours à la dette
est le remboursement, surtout si la dette a été contractée
pour faire face aux dépenses courantes ou de fonctionnements. Par leur
nature, les dépenses de fonctionnement créent des avantages
immédiats, mais il serait contraire à une gestion efficace et
équitable du secteur public de les financer par des emprunts car, il
entraîne le report du financement à une date future.
De ce fait, il n'est pas bon que l'Etat finance par
endettement des dépenses de fonctionnement car, la charge de financement
de ces dépenses est reportée sur les générations
à venir, même si leur bien-être n'en sera pas
augmenté.
Ø Le déficit budgétaire est au
départ un outil de politique économique permettant, au mieux, de
stimuler l'économie et au pire de limiter les effets d'une
récession. Fondé sur les postulats de Keynes, l'effet
multiplicateur fait d'abord ses preuves dans le cadre d'enrayer la crise de
1920 qui était focalisée par l'insuffisance de production,
d'obsolescence de la technologie. Fort de ce succès, l'application de la
théorie keynésienne est longtemps préconisée pour
doper l'économie qui a ce que le budget de l'Etat soit
déficitaire.
Le fait qu'il ait croissance ou non n'est pas lié aux
dépenses, le déficit vaut à un endettement, le
déficit est considéré comme un élément de
stratégie de la croissance c'est-à-dire un endettement en terme
de programme d'action. L'endettement équivaut toujours au
déficit, cet endettement peut être intérieur ou
extérieur y compris le financement monétaire (planche à
billet) auquel on a souvent tendance à recourir dans des pareilles
circonstances.
Ø La dette extérieure est le montant
cumulé des déficits passés. Pour évaluer
l'importance de la dette actuelle, il est toujours utile de replacer le
problème dans une perspective historique et pour comprendre l'influence
de la dette et des déficits sur l'économie, il est utile de
séparer les effets de court terme des effets de long terme.
A court terme, le montant de la dette est donné et nous
devons tenir compte des variations de la production autour de son potentiel. A
court terme, nous intéressons à l'ampleur des effets
d'éviction potentielle de la dépense privée par la
dépense publique. Cette ampleur va dépendre de la réaction
de la politique monétaire. Si la réaction monétaire
à une hausse des dépenses publiques est forte et se traduit par
une hausse des taux d'intérêt de manière à lutter
contre l'inflation suscitée, alors, l'éviction sera totale. Si la
réaction de la politique monétaire est expansionniste parce qu'il
existe des grandes capacités de production inutilisées, alors
l'effet d'éviction est faible voir nul.
A long terme, la dette est variable et la production tend vers
son niveau potentiel. La dette extérieure et son évolution ont un
impact sur la formation du capital et sur la consommation des
générations futures. A long terme, nous intéressons
à l'ampleur des effets de la dette sur la croissance économique
et sur la consommation respectives des générations
présentes et futures.
Ø La dette extérieure de la RDC est un fardeau
légué à nos enfants et petits enfants. Parce qu'il y a
l'absence de consentement c'est-à-dire la dette a été
contractée contre la volonté du peuple, l'absence de
bénéfice qui veut dire tout simplement que les fonds ont
été dépensés de façon contraire aux
intérêts de la population et la connaissance des intentions des
emprunteurs par la destination de leurs emprunts. Elle est contractée
non pas pour les dépenses en capital mais plutôt pour renflouer
les poches des hommes politiques, pour balayer rapidement toute opposition,
pour des intérêts égoïstes, que savons-nous encore.
Ces hypothèses se vérifient à travers
trois parties qui composent notre travail : La première partie
traite le cadre conceptuel et subdivisée en deux chapitres : le
premier chapitre traite du budget de l'Etat et le second parle de la dette
publique.
La deuxième partie examine le lien entre le
déficit budgétaire et l'accroissement de la dette publique que
nous la subdivisions en deux chapitres : le chapitre troisième
s'intitule le déficit public et le quatrième parlera de
l'alourdissement de la dette publique et ses effets sur l'activité
économique.
La dernière partie est consacrée au cadre
empirique, elle n'a qu'un seul chapitre : cinquième chapitre qui
enfin traite du financement du déficit budgétaire de la
République démocratique du Congo par la dette extérieure.
Pour ce qui des résultats obtenus, nous avons
remarqué la persistance de la dette est due aux mauvaises gestions
continuelles et la répartition des emprunts, surtout à
l'accession du pays par Joseph Désiré MOBUTU, soutenu par les
occidentaux et le Congo de MOBUTU représentait pour l'Ouest un
allié stratégique face au bloc soviétique. Du fait de cet
enjeu stratégique, MOBUTU a bénéficié de l'appui
financier des puissances occidentales et des Institutions Financières
Internationales qui garderont les yeux fermés sur les malversations de
MOBUTU. A la chute du mur de Berlin en 1989, l'enjeu stratégique
n'étant plus de mise, l'appui financier sur le Congo occidental
s'arrête. C'est pour cette raison MOBUTU connaît sa chute en 1989
et non à la mort de Mobutu en 1997.
Après la possession privée du Congo Belge par
Léopold II, MOBUTU contractera au nom de l'Etat de nombreux prêts
qui formeront une dette à croissance exponentielle et dont, les sommes
empruntées entre autres pour la construction des éléphants
blancs.
Partant de la période étudiée, les
résultats se présentent de la manière
ci-après :
Les recettes totales du budget 2003 ont été de
334.629.891.724 FC dont 140.768.000.000 FC de dette extérieure qui
représentait 42% des recettes totales ; les recettes totales du
budget 2004 ont été évaluées à
528.333.000.000 FC dont 292.944.000.000 FC de la dette extérieure qui
représentait 55% des recettes totales ; la dette extérieure
à contribué pour un montant de 468.482.000.000 FC qui
représentait 58% du budget 2005 avec comme recettes totales de
806.169.426.000 ; pour ce qui est du budget 2006, les recettes totales ont
été évaluées à 1.039.561.000.000 dont
515.626.000.000 FC de la dette extérieure qui représentait 49%
de recettes totales ; le budget 2007 avaient comme recettes totales de
1.370.309.606.010 FC, avec un appui budgétaire extérieur de
486.827.000.000 FC qui représentait 35% des recettes totales et enfin,
les recettes courantes du budget 2008 ont été
évaluées à 1.781.415.163.097 FC, soutenues par la dette
extérieure de 462.443.945.500 FC qui représentait 25% des
recettes courantes.
Malgré la participation très louable de la dette
extérieure aux différents budgets présentés, nous
ne sentons pas son impact sur la croissance économique du pays.
Pour terminer, nous suggérons aux dirigeants de la
République Démocratique du Congo, de faire un audit
sérieux pour l'intérêt général du pays, en ce
qui concerne la dette extérieure depuis l'accession du pays à
l'indépendance jusqu'à ce jour car, la quasi-totalité des
dettes du pays sont des dettes odieuses. Et l'audit va nous aider de
déceler les circonstances des prêts consentis d'abord par la
Belgique à la RDC depuis son indépendance et le transfert de la
dette belge au moment de l'indépendance du Congo afin de justifier
l'annulation des créances belges ayant un caractère
d'illicéité et exiger la réparation des dommages
écologique et humains. L'audit doit répondre à 3
questions : combien la RDC doit réellement ? À
qui ? Pour quoi ? En répondant à ces 3 questions,
l'audit permettra de :
Ø Révéler les pratiques de corruption et
de détournement de fonds de la classe dirigeante de la RDC avec la
complicité des créanciers depuis son indépendance en 1960
à nos jours ;
Ø mettre en exergue la responsabilité des
créanciers et des institutions financières internationales dans
l'endettement illégitime et le sous-développement de la
République Démocratique du Congo ;
Ø connaître la contrepartie des prêts
contractés (destination réelle des fonds et leurs
bénéficiaires : les prêts ont-ils réellement
profité à la population ?). ex : les
éléphants blancs.
Le concept de dette odieuse, est une jurisprudence en
matière de droit international relative à une dette
contractée par un régime, et qui sert à financer des
actions contre l'intérêt des citoyens de l'Etat et dont les
créanciers avaient connaissance. Dans cette optique, ces dettes sont
considérées comme des dettes du régime qui les a
contracté et non pas de l'Etat en entier.
Prenons l'exemple fourni par les Etats-Unis, le premier pays
le plus endetté du monde avec 731.200.000.000 dollars américains
mais, il est aussi le premier pays le plus développé du
monde ; qui a refusé au Cuba de payer les dettes contractées
par le régime colonial espagnol et obtenu le gain de cause via le
traité de Paris en 1898.
Pour les plus amples informations en ce qui concerne les
trois critères qui fondent le caractère odieux d'une dette
sont :
Ø L'absence de consentement : la dette a
été contractée contre la volonté du
peuple ;
Ø L'absence de bénéfice : les fonds
ont été dépensés de façon contraire aux
intérêts de la population ;
Ø La connaissance des intentions de l'emprunteur par
les créanciers.
Si nous ne mettons pas du sérieux à la dette
extérieure, nous allons toujours dépenser des sommes colossales
pour la couverture des services de la dette et le pays va toujours enregistrer
des déficits qui sont considérés à l'heure actuelle
comme un élément de la croissance appauvrissante.
Ce sont là, les conditions à réunir pour
tracer la voie de sortie de la République démocratique du Congo
dans l'état de la crise d'endettement.
BIBLIOGRAPHIE
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9. Rapport des perspectives économiques de l'OCDE,
portant sur la Cyclicité de la
politique budgétaire : le rôle de la
dette, des institutions et des contraintes
budgétaires, n°74, de 2003.
10.
www.detteodieuse.org,
le 30 mars 2009
C. NOTES DE COURS
1. LOKOLE K. SHUNGU N., Cours de contrôle de gestion
à l'usage des étudiants
de deuxième licence en sciences de gestion,
inédit ULK, 2008-2009.
2. TSHIMPE DITUMBULE C, Cours de Conjoncture économique
et Entreprise, à
l'usage des étudiants de première licence
en gestion, inédit ULK, 2007-2008.
Table de matière
Epigraphe........................................................................................................................I
Dédicace.........................................................................................................................II
Avant-propos................................................................................................................III
0.0. INTRODUCTION
GENERALE....................................................................................1
0.1.
Problématique...............................................................................................1
0.2. Hypothèse du
travail.....................................................................................3
0.3. Choix et intérêt du
sujet...............................................................................5
0.4. Délimitation du
sujet....................................................................................5
0.5. Méthodologie de
l'étude...............................................................................5
0.6. Difficultés
rencontrées..................................................................................6
0.7. Canevas du
travail........................................................................................6
Première partie : base
conceptuelle...............................................................................7
CHAPITRE PREMIER : LE BUDGET DE
L'ETAT...............................................................8
I.1. Notion du
budget..........................................................................................8
I.2. Définition et notion du
budget......................................................................8
I.3. Les recettes et les dépenses du budget de
l'Etat.........................................9
I.3.1. Les recettes de
l'Etat..................................................................................9
1. les recettes fiscales tirées de
l'impôt.................................................10
a. Evolution de la notion
d'impôt.......................................................10
b. Catégorie de
l'impôt......................................................................11
2. Les ressources non
fiscales................................................................11
A. Ressources du
domaine.................................................................12
B. Les taxes
administratives...............................................................12
C.
Parafiscalité....................................................................................12
D. Les ressources du trésor ou moyens de
trésorerie.......................13
I.3.2. Les dépenses de
l'Etat..............................................................................13
I.4.2.1.
Définitions.............................................................................................13
I.4. Qu'est-ce que le budget de
l'Etat................................................................15
I.4.1. Comment est élaboré le budget de
l'Etat................................................16
I.5. Les principes du
budget..............................................................................16
1. l'annuité
budgétaire............................................................................16
2. la spécialité
budgétaire......................................................................17
3. l'Universalité
budgétaire.....................................................................18
4. l'unité
budgétaire................................................................................19
5. la sincérité
budgétaire........................................................................19
I.5.1. Etapes
budgétaires..................................................................................20
1. Phase de
prévision..............................................................................20
2. phase
d'exécution...............................................................................20
3. phase de contrôle des finances
publiques.........................................21
CHAPITRE II : LA DETTE
PUBLIQUE............................................................................23
II.1. Notions et définition de la
dette................................................................23
II.2. Aspect psychologique de la
dette..............................................................23
II.2.1. Contexte de
l'endettement.....................................................................24
1. Dette des
ménages......................................................................24
2. Dette des entreprises et son
financement..................................24
3. Surendettement et risque e cessation des
paiements................24
4. Dette des administrations
publiques...........................................25
II.3. Dette des pays en
développement............................................................25
II.4. Dette publique proprement
dite................................................................26
II.4.1. Pourquoi, les administrations publiques
s'endettent-elles ?................26
II.4.2. Délimitation et problèmes de
mesure....................................................26
1.
Délimitation.......................................................................26
2. Deux problèmes de
mesures............................................27
A. Dette brute et dette
nette...........................................27
B. Dette explicite et dette
implicite.................................27
II.4.3. Historique de la dette
publique..............................................................28
a. Deux éléments structurels de la dette publique
à LT...........29
b.
Chronologie............................................................................30
II.4.4. La dynamique économique de l'endettement
public.............................32
a. Les variations du taux d'endettement par rapport au
PIB...............33
b. Taux d'endettement et taux de
croissance.....................................33
c. Elément essentiel de la dynamique du taux
d'endettement............34
d. Création monétaire et réduction de
l'endettement..........................34
II.4.5. Les évolutions historiques récentes de la
dette publique dans
les pays
développés...............................................................................35
II.4.6. Analyse théorique de la dette
publique..................................................35
II.4.7. Niveau par
pays......................................................................................36
Deuxième
partie............................................................................................................38
CHAPITRE III : LE DEFICIT
PUBLIC.............................................................................39
III.1.
Définition...................................................................................................39
III.2. L'importance du déficit budgétaire et son
rôle dans un pays..................39
1. Au niveau du
chômage.....................................................40
2. Au niveau de la production et de l'équilibre
général.......40
3. Au niveau du
budget.........................................................40
III.3. Comment financer le
déficit ?............................................................40
III.4. Pourquoi, le financement monétaire est-il interdit
dans les
pays ayant adopté
l'euro ?...............................................................41
III.5. A qui profit la
dette ?........................................................................42
III.6. Pourquoi les déficits et les dettes
explosent-ils ?.................................42
III.6.1. Des recettes qui diminuent pour
l'Etat.................................................42
III.6.2. Augmenter les recettes et diminuer les
dépenses................................42
III.7. Le lien entre le déficit budgétaire et la
dette de l'Etat............................43
CHAPITRE IV : L'ALOURDISSEMENT DE LA DETTE PUBLIQUE ET SES
EFFETS SUR L'ACTIVITE
ECONOMIQUE.............................................44
IV.1. Qui est responsable de la dette
publique ?..........................................44
IV.2. Les effets de l'alourdissement de la
dette................................................45
1. Les effets à CT de l'alourdissement de la
dette..............45
2. Les effets à MT de l'alourdissement de la
dette...............45
IV.3. Pourquoi donc réduire la
dette.................................................................46
IV.4. Les principaux types d'instruments de la
dette........................................46
IV.5. Dette
odieuse............................................................................................49
3ème
partie...................................................................................................................51
CHAPITRE V : FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE DE LA RDC
PAR LA DETTE
EXTERIURE................................................................52
Section 1 : Les budgets de la
RDC....................................................................52
1.1. Fondement du déficit budgétaire en
RDC......................................52
1.1.1. Les grands maux des finances publiques en
RDC.........................52
Tableau n°01. Les entreprises d'Etat par secteur
d'activité....................54
1.1.2. Les péripéties de la gestion
budgétaires en RDC..........................57
1.1.3. Politique budgétaire
ravageuse......................................................58
1.1.4. Remède aux problèmes illustrés
ci-dessus....................................59
1.2. Synthèse du budget pour l'exercice
2003......................................60
Tableau n° 02 : synthèse du budget pour l'exercice
2003.......................61
1.3. Synthèse du budget pour l'exercice
2004......................................62
Tableau n°03 : Synthèse du budget pour l'exercice
2004........................63
1.4. Synthèse du budget pour l'exercice
2005......................................64
Tableau n°04 : Synthèse du budget pour l'exercice
2005........................66
1.5. Tableau n°05 : Synthèse du budget pour
l'exercice 2006...........68
1.6. Tableau n°06 : Synthèse du budget pour
l'exercice 2007............69
1.7. Tableau n°07 : Synthèse du budget pour
l'exercice 2008............71
1.8. Graphique n°01 Graphique des budgets en
FC............................72
Section 2 : Les dettes de la
RDC.......................................................................72
2.1. Les origines de la dette extérieure
congolaise..................................72
Tableau n°08 : dette extérieure de la RDC de 2002
à 2003.........74
Tableau n°09 : dette de la RDC de
2004-2008.............................75
Graphique n°2 : l'évolution de la dette
extérieure de la RDC.......76
2.2. La dette odieuse de la
RDC.............................................................76
2.2.1. Un pouvoir
despotique..................................................................77
2.2.2. Enrichissons-nous sur le dos des
congolais.................................77
2.2.3. Une logique financière peu
orthodoxe.........................................79
2.3. Pourquoi et comment un audit de la dette pour la
RDC ?.............81
2.3.1. Qu'est-ce qu'un audit de la
dette ?............................................82
2.3.2. Pourquoi il faut une coopération entre les
parlementaires
Belges et la société civile de la
RDC ?......................................82
2.3.3. Que va apporter
l'audit ?..........................................................83
2.3.4. Comment réaliser techniquement
l'audit ?.................................83
2.3.5. Analyse juridique de
l'audit.............................................................84
2.3.6. Quelles sont les conséquences juridiques de
l'audit ?..................84
Section 3 : Présentation de
l'OGDEP............................................................................85
A. Mission de
l'OGDEP...............................................................................85
B. Bilan de
l'OGDEP...................................................................................85
CONCLUSION................................................................................................................88
Bibliographie.................................................................................................................93
Table des
matières.......................................................................................................95
* 1
ZACHARIE Arnaud, « Financer le développement,
l'introuvable consensus»,
PUF, 2008, p.43
* 2
LANSHEERE D, «Introduction à la recherche en
éducation», PUF, 1982, p.24
* 3
LOKOLE K. SHUNGU N., Cours de contrôle de gestion de
deuxième licence en sciences de gestion,
ULK, 2008-2009,
inédit, p.3
* 4
BELTRAME Pierre, «Les systèmes
fiscaux »,(Coll. que sais-je), PUF,
Paris, 1975, pp.50-51
* 5 CENCO, Editions du
Secrétariat Général, dépôt légal
n°IL3.0707-571280 du mois de juillet 2007
portant Gouvernance participative, p.35
* 6 DUVERGER ET MAURICE,
«Les finances publiques», P.U.F, Paris, 1975, p.3
* 7
TSHIMPE DITUMBULE C, Cours de Conjoncture économique et
Entreprise, première licence gestion,
inédit,
ULK, 2007-2008, p.27
* 8 Banque Centrale du Congo,
Rapport sur la Gestion Budgétaire, Kinshasa, 1976, p.62
* 9 CADMT, Rapport sur le
Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-monde, année 2003,
p.2
* 10 Haut Conseil de la
Coopération Internationale, la notion de dette odieuse ou
illégitime, tiré du site du (
www.detteodieuse.org),
le 15 février 2009
* 11 MANKIW Gregory,
«Macroéconomie», De Boeck, Paris, 2003, p.484
* 12 Idem, p.485
* 13 BENASSY QUERE
Agnès, «Politique économique», De Boeck,
Paris, 2004, p.151
* 14 GRANIER Jean-Yves,
«Introduction à la Dette d'Etat et dette publique»,
P.U.F, Paris, 2006, p.2
* 15 ANDREAU Jean
«Existait-il une dette publique dans l'Antiquité
romaine?», P.U.F, Paris, 2006 p.101
* 16 HAMON Philippe,
«Les dettes du roi de France (Fin du Moyen-âge XVIIe
siècle)», P.U.F, Paris,
1983, p.43
* 17 STROYER Joseph,
«les origines médiévales de l'Etat moderne»,
Payot, Paris, 1979, p.67
* 18 MANN Michael, «Wa
and capitalism», Blackwell, Londres, 1988, p.93
* 19 Idem, p.95
* 20 GRANIER Jean-Yves,
Op.Cit, p.4
* 21 PEZZOLO
Luciano,«Bonds and government Debts»,in Italian city states,
1650, p.147
* 22 MOLHO Anthony,
«Marriage Alliance in late Medieval Florence», Harvard
University press,1994,p39
* 23 GRENIER Jean-Yves,
Op.cit., p.7
* 24 CYRRILLE Pierre,
«Le marché financier Français au XIXe, vol. I»,
Publication de la Sorbonne,
Sorbonne 2007, p.12
* 25 CYRRILLE Pierre,
Op.cit., p.15
* 26 BENASSY-QUERE Agnes,
Op.cit., p.170
* 27 OCDE, Rapport des
perspectives économiques sur la Cyclicité de la politique
budgétaire : le rôle de
la dette, des institutions et des contraintes
budgétaires, n°74, de 2003 p.32
* 28 Journal of Political
Economic «Are Government Bonds Net Wealth?», 1974, p.73
* 29 REAGAN Ronald,
«Une vie américaine», éd Lattès, Paris,
1990, p.56
* 30 NANGIDI M, le financement
du déficit budgétaire, TFC, 1983, p.7
* 31 KLOPFER Michel,
«Gestion financière des collectivités locales»,
éd le Moniteur, Paris 2005,
p.604-611
* 32
www.detteodieuse.org,
le 30 mars 2009
* 33 WILLAME Jean-Claude,
«L'épopée D'Inga, Chronique d'une prédation
industrielle», L'Harmattan,
Paris, 1986,
pp.231-232
* 34 WILLAME Jean-Claude,
Op.cit., p. 346
* 35 Banque Mondiale, Rapport
sur, Global Development Finance and World Development Indicators,
2002, p.123
* 36 BLUMENTHAL E.,
«Report on her Financial
Credibility», Typescript, April 7, 1982, p.19.
* 37 NDIKUMANA L., et BOYCE J.,
«Congo's Audio Dept : external borrowing and
Capital Flights», department
of Economics, University of Massachusetts, 1997, p.75
* 38 NAHUM. SACK,
« Les effets de transformation des Etats sur leurs dettes
publiques et autres
obligations
financières », Recueil Sirey, Paris, 1927, p.46-157.
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