FRSP et la réduction de la pauvreté( Télécharger le fichier original )par J.Damascene NDAYISENGA Universite Libre de Kigali (ULK) - Licence en Gestion 2007 |
I.3.4 Les caractéristiques de la pauvreté au RwandaLe Rwanda est un pays d'Afrique centrale, sans littoral maritime, et d'une superficie de 26 300 km2. Les pays limitrophes sont le Burundi au sud, la République démocratique du Congo à l'ouest, l'Ouganda au nord, et la Tanzanie à l'est. Sa population a été estimée à 8,2 millions en 2002, dont plus de 90% vivent en milieu rural ; de 315 habitants par kilomètre carré, sa densité de population est la plus élevée en Afrique. Le Rwanda porte toujours les séquelles économiques du génocide, telles que les carences en infrastructures et en main-d'oeuvre qualifiée ainsi que les dépenses publiques afférentes au maintien en prison d'un nombre élevé de personnes attendant d'être jugées pour des crimes liés au génocide. Le Rwanda est un des pays le plus pauvre du monde (classé 159ème sur 177 au classement IDH 2004) avec un taux moyen de pauvreté qui atteint 60% et un taux d'extrême pauvreté à 24%.31(*) L'espérance de vie est de 40 ans pour les hommes et 41 pour les femmes. Le génocide a accentué cette situation. En 1994, le PIB/habitant ne dépassait pas les 143 USD. Depuis 1995, la situation s'améliore. En 2003, le PIB/habitat était de 220 USD. Les opportunités économiques sont limitées. Avec 83% de sa population qui tire ses revenus de l'agriculture, le Rwanda est l'un des pays les moins urbanisés de la planète. Une croissance de la population de 2.9% par an en moyenne a pour conséquence la réduction progressive de la taille des exploitations. (La moitié des fermiers ont en moyenne un domaine de 0.7 hectares).32(*) Bien que les statistiques montrent une évolution encourageante en terme de pauvreté (48% de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 1990, 78% en 1994 et 60% aujourd'hui)33(*), l'extrême inégalité dans la répartition des richesses du pays reste frappante. Aujourd'hui l'agriculture emploie 87% de la population active contre plus de 90% en 2002 et compte pour environ 44% du PIB réel du Rwanda, contre près de 19% pour les activités manufacturières et près de 37% pour les services au terme de l'année 2004.34(*) Durant ces quatre dernières années la contribution du secteur minier s'est vue augmenter, dont 732 tonnes pour le coltan avec une valeur de 6.36 millions de dollars américains et 1458 tonnes pour la cassitérite avec une valeur de 4.49 millions de dollars américains pour l'année 2003 et 861 et 3553 tonnes équivalent à 12.99 et 15.88 millions de dollars américains respectivement pour le coltan et la cassitérite pour l'année 2004. D'où une croissance de 17.6% en volume et 104.2% en valeur pour le coltan, 143.7% et 253.7% en volume et en valeur respectivement pour la cassitérite35(*). Le faible niveau d'investissements étrangers, en partie dû à l'insuffisance des infrastructures comparativement aux besoins, ne favorise pas la diversification de la structure de production et d'exportation. L'absence de diversification rend le Rwanda vulnérable aux chocs exogènes d'ordre climatique ou résultant des fluctuations des marchés internationaux. Les exportations sont concentrées dans les produits primaires, notamment le café et le thé (les principales cultures de rente) avec une valeur de 32.20 millions de dollars américains pour le café et 21.56 millions de dollars américains pour le thé. La part des produits manufacturés est restée très faible, en dépit de la volonté du gouvernement de promouvoir les exportations de produits non traditionnels. Les importations rwandaises sont dominées par les produits manufacturés (notamment les machines et le matériel de transport). L'augmentation des importations des biens de consommation, des équipements de télécommunication et des machines de bureau reflète la reprise économique, et en particulier l'expansion des activités de services. Les produits alimentaires et les produits d'industries extractives, notamment les produits pétroliers, sont les autres principales catégories de biens importés au Rwanda. Le Rwanda poursuit son programme de reconstruction, financé en partie par l'aide extérieure. Il a été en mesure de rattraper son niveau économique de 1990, son PIB réel en 2000 atteignant celui de cette époque. Le PIB a progressé de 3.8% en 2004, une amélioration considérable par rapport aux 0.9% de 2003, grâce aux activités de construction et à l'agriculture.36(*) Nous notons aussi que le niveau des recettes publiques a été amélioré, grâce à l'amélioration de la collecte des recettes douanières. L'introduction de la TVA en 2001 (qui s'est accrue de 22% en 2004) et l'augmentation de son taux d'imposition de 15 à 18% ; l'introduction de droits d'accise sur les véhicules ; la mise en place d'un système d'audit fiscal pour les grandes entreprises afin de réduire l'évasion fiscale ; et l'assujettissement de toute prestation ou allocation salariale à l'impôt sur les revenus37(*). Ces mesures ont permis d'accroître les recettes publiques de 17.4% pour l'année 2004. Un système mensuel de contrôle des dépenses et des mesures visant à réduire les dépenses extrabudgétaires a été mis en place. Tableau 1: Les caractéristiques de la pauvreté des ménages au Rwanda
Source : MINECOFIN, Juin 2002 * 31 http://www.rwandagateway.org/article.php3?id_article=126. Consulté le 20/02/2007 * 32 NEZERWA S. : Les crédits des banques populaires comme outils de la réduction de la pauvreté, UNILAK, Kigali, 2006, inédit * 33 Idem * 34 http://www.rwandagateway.org/article.php3?id_article=126. Consulté le 20/02/2007 * 35 Idem * 36 http://www.belgium.iom.int/mida2/guiderwanda.asp. Consulté le 24/01/2007 * 37 RUTABOBA L. : Les micro finance face au défis de la réduction de la pauvreté au Rwanda ; UAAC, Kigali, 2005, inédit. |
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