Consommation d'électricité et croissance dans l'uemoa : une analyse en termes de causalité( Télécharger le fichier original )par Idrissa Yaya DIANDY Université Cheikh Anta Diop de Dakar - D.E.A Economie, Spécialité Macroéconomie Appliquée, option Economie Internationale 2007 |
2.3. DES NIVEAUX DE CONSOMMATION D'ÉLECTRICITÉ PARMI LES PLUS FAIBLES DE LA PLANÈTELa consommation d'électricité est influencée par la structure de l'économie. Au niveau de l'UEMOA, la demande industrielle détermine essentiellement la consommation finale d'électricité. Par ailleurs, l'accès à l'électricité reste insuffisant, tel que le montre le graphique suivant. Graphique 3: Taux d'accès à l'électricité au sein de l'UEMOA (en %) Source : UEMOA, 2006. À la lecture de ce graphique, trois pays sur les huit ont un taux d'accès global au service de l'électricité compris entre 20 et 50% : le Bénin, le Sénégal, et la Côte d'Ivoire. L'écart d'accès aux services de l'électricité entre régions urbaines de 40% en moyenne et de 6 à 8% en zones rurales est très important. Cette inégalité en termes d'offre se double d'une inégalité en matière tarifaire. Dans les zones urbaines, le faible niveau du tarif résidentiel est lié soit aux subventions publiques, soit à la production, pour compenser le différentiel de coût de production thermique d'électricité par rapport à l'hydroélectricité, soit dans le cadre des grilles tarifaires concernant une certaine couche sociale subventionnée par l'État. Mais il est alors fréquent que la distinction ne soit guère praticable entre les usagers résidentiels, les services et les administrations. Il n'en est pas de même en zone rurale où les opérateurs de réseaux locaux, souvent entrepreneurs locaux, opèrent selon des tarifs directement ordonnés à la réalité des coûts supportés par la petite production thermique. Ces données viennent de nouveau corroborer la corrélation entre niveau de développement humain (IDH) et consommation énergétique, comme le montre le tableau ci-dessous. Les niveaux de consommation des populations de l'UEMOA sont le reflet de la situation de pauvreté énergétique qui caractérise en particulier les zones rurales et périurbaines. Tableau 5 : Niveau de consommation d'électricité dans l'UEMOA
Source : UEMOA, 2006. En outre, la situation énergétique des États membres de l'Union, hormis quelques spécificités, se caractérise par un certain nombre de facteurs limitant. Le bilan énergétique est dominé par l'utilisation massive de la biomasse11(*) (bois de feu, charbon de bois et déchets végétaux) à environ 80 %, accentuant ainsi le phénomène de déforestation. La forte dépendance vis-à-vis des approvisionnements en hydrocarbure constitue un lourd fardeau pour les économies de l'Union. La part de l'électricité dans le bilan énergétique de l'Union est restée relativement faible (environ 5%). Ainsi, l'accès à l'électricité reste très limité, le taux d'électrification de l'ensemble de l'Union se situant autour de 17% (UEMOA, CEDEAO, 2006). Ce taux cache un important déséquilibre non seulement entre les pays, mais également entre les milieux urbains et ruraux. Les coûts des produits pétroliers et de l'électricité restent très élevés pour l'activité économique et pour une population à dominante rurale et pauvre. L'utilisation des énergies renouvelables demeure faible (moins de 0,1% dans le bilan énergétique de l'Union) malgré l'importance du potentiel de l'espace régional. En outre, il est noté d'une part, une absence quasi totale de planification énergétique et d'autre part, une coopération sous régionale encore insuffisante malgré l'existence de quelques lignes d'interconnexion électrique entre certains pays de la région. * 11 UEMOA, « Programme Economique Régional PER 2006-2010 », Volume I, Diagnostic et vision stratégique, juillet 2006. |
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