I.2 Formation
La formation se déroule dans la MO, les PLTs sont
produites à partir de la prolifération et de la
différenciation des progénitures mégacaryocytaires
médullaires ussus des cellules souches hématopoetiques
(Hoffman. R. 1989; Vainchenker. W et al., 1995) par la mégacaryocytopoïèse. Leur nombre
usuel circulant dans le sang périphérique est de 150-400.109
PLTs/l. Environ 2x1011 PLTs doivent être produites
chaque jour chez l'homme adulte, chaque seconde, approximativement
2.106 PLTs sont produites dans le corps humain (Beutler. E. 2001).
Ce phénomène comprend plusieurs étapes :
· L'étape de
polyploïdisation
C'est l'étape où le précurseur
mégacaryocytaire passe d'un stade diploïde à une
ploïdie. IL subit des doublements successifs de son ADN en moyenne de 16 N
(peut arriver jusqu'à 180 N) par endomitose. Ce phénomène
s'accompagne de la production d'une vaste masse cytoplasmique, qui se
compartimente progressivement et se fragmente totalement en fin de maturation
pour former les PLT.
· L'étape de maturation
cytoplasmique
La maturation des mégacaryocytes n'a lieu que dans les
cellules 8N ou plus. La majorité des cellules donnent lieu à la
plaquettogenèse ayant une ploïdie de 8, 16 et 32 N, avec un pic
à 16 N. Un à huit milliers de PLTs naissent de chaque
mégacaryocyte. La maturation est marquée par l'augmentation de la
taille du cytoplasme, le développement d'un réseau de membranes
cytoplasmiques appelées membranes de démarcation et de la
production de granules sécrétoires, en particulier des granules
á.
· La production plaquettaire
C'est l'étape finale. Elle correspond à la
production plaquettaire par la fragmentation du cytoplasme du
mégacaryocyte en PLTs par un processus dynamique très original
différent d'une mitose appelée formation de proplaquettes.
Contrairement aux autres étapes de la
mégacaryocytopoèse qui se déroulent dans la MO, la
production des PLTs intervient dans la circulation sanguine. Ce processus prend
probablement place dans les capillaires du poumon (Beutler. E.
2001).
I.3 Morphologies
Les PLTs sanguines sont hétérogènes en
taille et en forme, souvent arrondies ou ovalaires. Leur diamètre est
approximativement de 1.5 à 3.3 micromètres. Les PLTs
représentent, à l'état de repos, une forme ovalaire d'un
volume plaquettaire moyen de 6 à 8 u maintenue par un réseau de
microtubules. Le cytoplasme est clair, légèrement basophile et
contient des granulations azurophiles.
I.4 Ultrastructure
En dépit de la simplicité de son apparence
externe, la PLT a une organisation interne très complexe.
· L'environnement
périplaquettaire : On trouve à la
périphérie le glycocalix, il est riche en protéines de
coagulation (fibrinogène, facteur V, facteur VIIIc, facteur XIII), en
amines vaso-actives, en FvW et en glucides qui appartiennent surtout à
la région extérieure des protéines membranaires.
· La membrane
plasmique : la membrane des PLTs obéit au
modèle général de mosaïque fluide. Elle constitue une
zone unique dans l'anatomie plaquettaire. Elle présente la structure
trilaminaire classique avec deux feuillets lipidiques de composition
différentes (Chap. H. J et al., 1977; Perret. B et al., 1979).
Elle est épaisse de 70 à 90 Å. À travers la bicouche
s'insère une série de récepteurs spécifiques
d'agents activateurs ou inhibiteurs plaquettaires. Les PLTs disposent d'un
réseau de profondes invaginations qui constituent des canalicules
connectés à la surface, ce sont des lieux d'échanges
importants, ces invaginations constituent le système canaliculaire
ouvert (SCO) qui a pour origine les restes des membranes de démarcation.
Outre la réserve de membranes qu'il constitue lors du changement de
forme des PLTs activées, le SCO est aussi le site de
sécrétion des différents granules plaquettaires. En plus
de la membrane plasmique et le SCO, le système membranaire plaquettaire
est constitué du système tubulaire dense (STD). Le STD est le
site majeur de stockage du Ca++ et contient des enzymes
impliquées dans la synthèse des prostaglandines. La membrane est
le support d'un grand nombre de GPs. Elles ont un rôle
dans la structure des PLT, un rôle fonctionnel de récepteurs
vis-à-vis d'un certain nombre de molécules et un rôle de
répulsion.
La couche externe du glycocalix contient des séries de
molécules complexes de GPs (Mohanty. D et al., 2004), dont
certaines d'ailleurs la traversent de part en part. Plus de 45 structures
membranaires différentes sont identifiées chez les PLTs
(Rozman. P. 2002) et plus de 50 GPs ont été
également identifiées (Newman. P. J et Goldberger. A.
1991).
· Le
cytoplasme : Le cytoplasme contient un cytosquelette formant
plusieurs systèmes fibrillaires tels que les microfilaments à
base d'actine et de myosine (White. J. G. 1969), les microtubules et
les filaments intermédiaires. Le cytoplasme contient des mitochondries,
des grains de glycogène, des microperoxysomes riches en catalase et
trois types d'organelles de stockage majeurs (Fig. 1).
· les granules plaquettaires :
formés par les granules denses, les granules á et les lysosomes.
Ces granules dont le contenu est secrété durant la
réaction de libération, et est nécéssaire au bon
fonctionnement des PLTs (Fig. 1).
· Les
microtubules : sont des structures rigides,
circonférentielles, périphérique, formées de
microfilaments. Ils sont responsables de la forme discoïde de la PLT au
repos. Après activation plaquettaire, ils se polymérisent ce qui
entraîne un changement de forme des PLTs, puis se reconstituent à
l'intérieur de pseudopodes.
· Le cytosquelette :
Il comprend les fibres et les filaments qui confèrent à
la PLT sa forme. Ils permettent aussi au cytoplasme et aux membranes plasmiques
de changer de forme.
|